Aneto Participants
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Compte rendu Raid SLAT Samedi 23 Mars au Samedi 31 mars 2019 Haute Route Royale Pyrénéenne Raid Posets – Aneto Participants: Frédéric (Bort) - Alexandre (Martellozzo) - Olivier (Laverdan) - Thomas (Badia) - Cyril (Montobbio) – Francis (Druilhe) – François (Pfindel) Prologue Le choix de la destination s’est porté sur le Massif des Posets et de l’Aneto. Une très belle zone de haute montagne pyrénéenne, où l’on trouve les plus grands glaciers des Pyrénées (et c’est pas peut dire), des zones sauvages et engagées, et plein de sommets mythiques (pour les Pyrénées). Nous avons concocté un superbe parcours au grand large, avec des longues étapes, dont certaines avec des passages techniques où il faudra mettre plusieurs fois les skis sur le sac, les crampons aux pieds et le piolet à la main. Nous traverserons le massif des Posets et du Perdiguere, puis nous ferons une boucle autour de l’Aneto, avec en apothéose son ascension : une sorte de Haute Route Royale Pyrénéenne. Ce raid est donc destiné aux skieurs randonneurs expérimentés, ayant le pied montagnard, dotés d’une bonne condition physique et ne craignant pas de faire une ou deux étapes qui pourront être de 7 à 8 heures avec un dénivelé positif qui pourra dépasser 1500 mètres. Nous serons donc 7 skieurs, que l’on peut classer en 3 catégories : • 60 – 70kg : Fred, Alex, Olivier, Thomas et Francis • >70kg : Cyril • >> 80kg : Francois Voilà pour le plan ! Mais la suite de l’histoire va nous montrer que les sirènes de la haute montagne restent les maîtresses et peuvent fortement influencer la motivation des encadrants. J1: Toulouse – Ref. Angel Orus Où l’on monte au Refuge d’Angel Orus, en short & Tshirt & basket en pensant à notre 1er bière. Départ de Toulouse vers 8h du matin pour une longue route vers Eristé. La montagne est désespérément sèche en cette fin mars. Il fait beau et chaud depuis environ 3 semaines, et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Nous manquerons certes d’un poil de neige, mais au moins on ne se pose pas trop de questions nivologies…ce qui nous arrange quand même pour ce raid sportif…mais confortable. Nous serons en refuges gardés pour l’ensemble du raid, ce qui a un impact non négligeable sur le poids des sac à dos. Et comme notre point de départ n’est pas le même que celui d’arrivée, nous devons faire une dépose voiture. Et il se trouve que notre parcours à le bon gout de passer par le point d’arrivée pour la 4e nuit… un autre impact non négligeable sur poids des sacs à dos. Tout le monde a donc peaufiné son sac à dos. Cependant le volume et le poids du sac varient selon les différents énergumènes : - d’aucuns décident de ne rien prendre à manger, sauf quelques barres de céréales et comptent sur les bocadillos préparés par les refuges pour le repas du midi. - d’autres prennent quand même des rations de jambon, fromage, graines pour assurer le coup. - les plus extrêmes ne prennent ni nourritures, ni fringues de rechanges, ni change pour la nuit. Chacun aura cependant gagné à observer les autres pour enrichir son expérience et son sac pour la 2e partie du raid. Nous arrivons au parking-départ pour le refuge d’Eristé vers midi. Fred et Francis font la manœuvre pour déposer une voiture à l’Hospital de Benasque puis reviennent au départ d’Angel Orus. Il fait beau et chaud, mais le secteur manque cruellement de neige. L’ARVA reste dans le sac, ainsi que les pantalons de ski, doudoune, gants et tout le bazar. On part en baskets et en short, avec tout notre barda sur le dos. Le ton est donné d’entrée de jeu : on va porter, et on ne va pas trainer. Les maigrichons imposent un train d’enfer et je réussis à me faire distancer de 15min en 4km….je me dis que la semaine va être longue, et que je n’aurai pas dû faire ces foutus calculs sur les rapports Poids/Puissance, sur l’énergie à fournir pour gravir les montagnes et que je ferais mieux de penser à la bière qui m’attend. Nous arrivons un peu avant 16h au refuge d’Angel Orus (2100m). La réputation du refuge n’étant plus à faire, nous espérons tomber sur la bonne semaine…c’est-à-dire sur le « bon » gardien. La différence entre le bon et le mauvais ne se faisant pas sur grand-chose, un peu comme le chasseur, alors autant tomber sur le bon. La chance nous sourit ! Nous tombons sur le bon ! Luxe ultime de ce refuge, il y a des douches et de l’eau chaude. Nous prenons tous la douche, sauf Francis qui nous explique « qu’on ne vient pas en montagne pour prendre la douche, sinon on peut rester à Toulouse ». Vous me direz, vu la taille de son sac (30+10) avec la corde dedans et rien qui ne dépasse, il a bien dû rogner sur quelque chose. Le savon sans doute ? Bilan journée : D+ = 600m portage // D- = 0m // dst = 4km // t.b.b = 1h30 à 1h45 J2: Ref. Angel Orus – Posets (3375m) – Ref. Estos Des dépôts de matériels que firent les skieurs, de la course aux 3000 qui commence et de la longue traversée vers le refuge d’Estos Départ vers 7h du refuge. On s’échauffe en portant les skis et en partant doucement….ca y est, je cours à nouveau derrière. On porte les skis pendant 400 mètres de dénivelé, puis on met enfin les skis sous les pieds vers 2500m d’altitude. A 500m près, ça ne servait à rien de les apporter et nous aurions pu faire comme la cohorte d’espagnols éparpillés dans la montagne et tout faire avec les crampons. Nous aurions gagné quelques kilogrammes. Mais nous avons un plan pour gagner ces quelques kilo ! les dépôts de matériels : - 1er dépôt au pied du Canal fonda vers 2800m : Nous nous délestons de la nourriture et des fringues de rechanges… - 2e dépôt au sommet du canal vers 3000m : Nous nous délestons des skis. - 3e dépôt vers 3200m : Nous nous délestons des sacs à dos et des crampons. L’arête finale est désespérément sèche. On ne va pas monter le matos pour le plaisir non plus. Les petits poucets que nous sommes arrivons vers 11h au Pic des Posets (3375m), pic qui domine puissamment de 1800m les vallées d’Eristé, Viados et Estos. Cyril est au sommet de son 1er 3000 pyrénéen. Profite et regarde autour de toi ! Tu veux que je te raconte les Pyrénées ? Y en a partout, du Montcalm au Balaïtous en passant par les monts Maudits – l’Albe, la Maladeta et l’Aneto – et le mont Perdu, le Coteilla et le Turbon qui fument de luminosité, la Couronne des 3000m du Luchonnais que l’on observe que trop peu souvent par ce versant S qui est bien sec en cette fin Mars, la fantastique dent de Lladaneta toute proche. Partout je te dis ! Partout jusqu’aux empilements de sierra qui marquent le début de la plaine, là-bas au Sud. Cet instant hors du temps ne pouvant durer indéfiniment, nous redescendons au dépôt N°3, puis nous faisons un nouveau dépôt une 50aine de mètre plus haut que le dépôt N°2, afin justement de récupérer les skis du dépôt N°2 pour les remonter au dépôt N°4. Je pourrais vous raconter une conquête himalayenne que vous n’y verriez que du feu avec tous les dépôts que nous avons fait. Nous avons fait cette petite manip pour aller chercher la fameuse contre pente Sud-ouest qui nous avait fait un mauvais tour lors de la TPS : pas de risque d’avalanche cette fois-ci, mais une belle neige de printemps. Nous arrivons après ces 1er virages de ski au dépôt N°1. Nous faisons une petite pause repas dans la fournaise. On attaque par la large brèche à la cote 2841m (juste au Nord de la Tuca Alta). Au passage de la brèche, Francis et Cyril se font une petite frayeur au moment rechausser les skis. C’est alors que Francis nous propose le sujet de philo du BAC 2019 : « Faut-il mieux faire un truc merdique dans un terrain foireux, ou un truc foireux dans un terrain merdique ? » Même pas sûr que les Russell, Packe, Gourdon, Lassus, Ollivier et le club des Isards aient une réponse à cette question digne d’Audiard. Nous poursuivons par une traversée ascendante sous le cagnard nous amenant au col de Paul (3035m), et nous en profitons pour gravir le Pic Inférieur de La Paul (3075m). Nous descendons ensuite dans vallon Nord jusqu’à ~2620m, puis nous recollons les peaux pour la 3e fois pour remonter au Pic Royo de la Paul. Thomas fait la trace, trace qui se relève de plus en plus et qui finit même par un joli petit parcours arête jusqu’au Pic Royo (2832m). La journée est presque finie, et plusieurs stimuli viennent chatouiller nos centres de motivation : - la belle descente du Pic Royo, qui passe par le Col de Gisthain et qui se prolonge jusque vers 1900m. Il nous reste alors 30 minutes de marche pour rejoindre le refuge. - la bière fraiche dont il aura beaucoup été question sur cette dernière descente, nos réserves d’eau étant épuisées depuis longtemps. Nous arrivons au refuge d’Estos (1900m) vers 16h30. Nous pouvons enfin étancher notre si belle soif avec cette fameuse 1er gorgée de bière : on la boit tout de suite, ni trop ni trop peu, le bien-être immédiat ponctué par un soupir, la sensation trompeuse d'un plaisir qui s'ouvre à l'infini..