Gazette Avignon
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a garanti sans 3D Ciném MANUTENTION : Cour Maria Casarès / REPUBLIQUE : 5, rue Figuière 84000 AVIGNON / Tél : 04 90 82 65 36 / www.cinemas-utopia.org DOULEUR ET GLOIRE Écrit et réalisé par Pedro ALMODÓVAR Disons le d’emblée et avec enthou- son image, sa musique, sa direction ar- Espagne 2019 1h53 VOSTF siasme : Douleur et gloire est l’un des tistique, ses dialogues, ses ellipses… et avec Antonio Banderas, Asier Etxeandia, plus beaux films de Pedro Almodóvar, dans l’assemblage fluide de tous ces Leonardo Sbaraglia, Nora Navas, Julieta et probablement aussi le plus intime, le éléments ! Serrano… et Penélope Cruz plus personnel. Un film ample et maî- Antonio Banderas (extraordinaire) y trisé, superbement écrit et construit, campe le célèbre cinéaste Salvador FESTIVAL DE CANNES 2019 d’une élégance formelle, d’une puis- Mallo, alter-ego d’Almodóvar qui lui a prê- SÉLECTION OFFICIELLE, sance évocatrice renversante, touchant té ses costumes pittoresques, sa coupe EN COMPÉTITION à la perfection dans son interprétation, de cheveux et jusqu’à son propre mobi- N°394 du 15 mai au 18 juin 2019 / Entrée : 7€ / le midi : 4,50€ / Abonnement : 50€ les dix places En collaboration avec Contraluz. La séance du mardi 28 mai à 20h00 sera suivie d’une rencontre avec Jeanne Raimond, enseignante à l’Université de Nîmes où ENSEIGNANTES, ENSEIGNANTS ! elle étudie et enseigne l’œuvre d’Almodovar. Vente des places à partir du 16 mai. Vous pouvez réserver des séances scolaires en matinée au tarif de 3€ (3,50€ à partir de septembre) par élève. Sur cette gazette nous vous proposons : DOULEUR ET GLOIRE Pour les écoles maternelles: Le cochon, le renard et le lier… Sans oublier sa douleur, condensé amour, la douleur de la rupture qui suivit, moulin, Drôles de cigognes… de maux physiques, existentiels, émo- l’écriture comme seule thérapie pour ou- tionnels, psychologiques. Une douleur blier l’inoubliable, la découverte précoce qui tiraille quasiment chacun de ses du cinéma et du vide, la difficulté de se gestes, y compris artistiques. Comment séparer des passions qui donnent à la vie créer quand la souffrance n’est plus un sens et espoir. On navigue ainsi jusqu’à moteur, mais une entrave ? Comment ne retrouver Salvador de nos jours, isolé, pas douter quand la gloire confine au dé- dépressif, victime de plusieurs maux, re- clin ? Salvador, ainsi pris en étau entre tiré du monde et du cinéma. son manque d’inspiration, le sentiment Ne vous méprenez pas, Douleur et d’avoir déçu et son anatomie malade, gloire n’a rien de cérébral, rien d’élitiste. plonge dans ses souvenirs pour trouver Au contraire : c’est une œuvre lumineuse, le repos et reprendre goût au présent. cathartique, qui tire admirablement par- D’abord pris dans l’apesanteur amnio- ti des ressources de la fiction – de ces tique d’une piscine, les yeux fermés, « coïncidences » qui n’arrivent que dans Pour les écoles élémen- Salvador se rappelle un des plus beaux les films (ou presque). Tel le premier taires Dumbo, Les lois de moments qu’il ait vécu : sa mère Jacinta, amant de Salvador tombant par hasard joyeuse au bord de la rivière, chante au sur sa pièce de théâtre disant tout de son l’hospitalité, Dans les bois, Le diapason d’autres lavandières et étend le remord face à leur rupture… Ce même Château de Cagliostro. linge fraîchement lavé sur les joncs et la amant qui dira : « Il n’y a pas un film de menthe. Le petit garçon d’alors ne peut toi que je n’aie pas vu », comme soulagé cacher sa fascination pour cette mère, de voir que leur histoire continue à vivre, dont la beauté voluptueuse transcende par des évocations, des réminiscences la rusticité de l’époque. Les cheveux en en images. bataille, le sourire éclatant, la prunelle té- Au-delà de deux histoires d’amour qui nébreuse… marquèrent le héros et vont ici trouver une issue dans la fiction, ce sont les re- Salvador émigre avec ses parents à grets vis-à-vis de sa mère qui vont s’effa- Paterna, un village près de Valence où ils cer dans un délicieux retournement final. espèrent trouver la prospérité. Ils s’ins- Les douleurs, ainsi exorcisées, finissent tallent dans une grotte troglodyte – le par apparaître mineures, quand elles ne temple de son enfance. On porte l’eau sont pas directement moquées… dans des seaux, Jacinta reprise des Pour les collèges et lycées : chaussettes avec un œuf de couture, Douleur et gloire continue donc d’affirmer Green Book, Le Miracle de symbole ultime de résurrection et de vie, cette liberté qui a toujours défini le ciné- ce qui sert astucieusement à relier, dans ma d’Almodóvar, par sa manière de multi- Berne, Princesse Mononoké. la narration, le fil du passé et du présent ; plier les mises en abyme, d’éclater la nar- de l’enfance des années 60 à la matu- ration entre le passé et le présent, entre De nombreux autres titres rité triomphante des années 80. Puis l’auto-fiction et l’imaginaire. Sans jamais sont également disponibles, viennent d’autres souvenirs. Son premier perdre de vue la beauté, ni l’émotion. n’hésitez pas à nous faire part de vos demandes au Exposition photo : Venezuela, un autre regard du 7 au 20 juin, La 04 90 82 65 36, ou sur Manutention - Ateliers Cour Maria Casarès. Contraluz c’est aussi des cours, des stages intensifs d’Espagnol, des voyages... [email protected] ou Prochain stage intensif d’Espagnol du 8 au 12 juillet (5 jours, 4h par bien encore tout simplement jour). Voyages en préparation : le Pérou et le Chili / Bolivie (automne 2019). Toutes ces informations et bien d’autres sur contraluz.fr en passant au cinéma ! THE DEAD DON’T DIE Écrit et réalisé par Jim JARMUSH ting jamais démembré » comme le dit un Les nouvelles sont effrayantes et les USA 2019 1h45 VOSTF des slogans du film… scientifiques sont inquiets. Mais per- avec Bill Murray, Adam Driver, Selena sonne ne pouvait prévoir l’événement Gomez, Chloë Sevigny, Tilda Swinton, Il y a quelque chose de pourri dans la terrifiant qui est sur le point de s’abattre Carol Kane, Steve Buscemi, Tom Waits, sereine bourgade de Centerville. En tout sur Centerville : THE DEAD DON’T DIE Iggy Pop, Danny Glover, RZA… cas, il y a quelque chose qui cloche. La – les morts veulent s’offrir un rab de vie, Lune est omniprésente dans le ciel, la lu- les cadavres sortent de leurs tombes et FESTIVAL DE CANNES 2019 mière du jour se manifeste à des horaires s’attaquent sauvagement aux habitants FILM D'OUVERTURE, improbables et les animaux commencent pour s’en nourrir. La bataille pour la sur- EN COMPÉTITION à avoir des comportements bizarres. vie commence pour les Centervillais Personne ne sait vraiment pourquoi, (Centervillois ? Centervilliens ?). Et il n’est Après sa magnifique variation sur les personne ne comprend ce qu’il arrive. pas exclu qu’elle soit perdue d’avance… vampires – le divinement mélanco- lique Only lovers left alive –, pas étonnant finalement que le grand Jim Jarmush consacre un film à un autre thème my- thique du cinéma fantastique : les morts- vivants. Ce sera donc le bien titré The Dead don’t die qui visiblement aborde le sujet sur le registre de la comédie lou- foque en même temps que furieusement caustique sur les us et coutumes d’une certaine Amérique profonde repliée sur ses fondamentaux toxiques… Et mazette, quel générique ! Ils sont ve- nus, ils sont tous là… Le vieux com- plice Bill Murray, le nouveau disciple Adam Driver, mais encore Tilda Swinton, Chloë Sevigny, Selena Gomez, Carol Kane, sans oublier les valeureux Steve Buscemi et Danny Glover, la famille mu- sicale avec Tom Waits, Iggy Pop, RZA… C’est ce qu’il est convenu d’appeler un casting de rêve, ou le « plus grand cas- SEULE À MON MARIAGE La séance du mardi 21 mai à 20h00 sera suivie d’une rencontre ACID Spectateur. Lors de ces rencontres nous discutons en toute simplicité à l’issue du film, l’occasion de donner son avis, de prendre un temps précieux d’échange ensemble. Marta BERGMAN destinée est d’être mariées et de pro- tions s’équivalent, ça lui va ! L’accent Belgique 2018 2h01 créer. Alors forcément Pamela n’a pas diffère ? Ça ne change pas grand chose, (une partie en roumain VOSTF) de diplômes. Avec sa force physique, sa puisque, de toute façon elle ne connaît avec Alina Serban, Tom Vermeir, fougue, elle ne rentre pas dans les cases pas un traître mot de langue étrangère. Rebeca Anghel, Marie Denarnaud, et ne fait rien d’ailleurs pour y rentrer. Pamela est pleine de bonne volonté Marian Samu… Aucune velléité pour montrer des capa- pour faire ce grand saut dans le vide, ne Scénario de Marta Bergman cités de bonne ménagère, bonne cuisi- plus dépendre de sa grand-mère, ap- et Laurent Brandenbourger, en nière, bonne épouse… Et en plus, elle porter le nécessaire à sa mouflette, leur collaboration avec Boris Lojkine n’a pas été sage : avec désormais un procurer de quoi vivre sans s’inquiéter, et Katell Quillévéré bébé sur les bras, pas de père à dési- être enfin un peu plus que la traînarde gner, elle n’a plus que la maisonnette de joyeuse certes, mais ô combien inutile à La réalisatrice Marta Bergman a fait ses sa grand-mère pour se réfugier. Sacrée sa famille ! classes dans le documentaire. Pour sa bonne femme que l’aïeule, qui peine à Les premiers mots, les premiers sourires première fiction, elle pioche dans un ter- mettre du plomb dans la tête de la don- échangés via l’écran d’ordinateur entre reau qu’elle affectionne, la communauté zelle.