Forbach Et Son Arrondissement

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Forbach Et Son Arrondissement Collection historique : Fascicule 39 MONOGRAPHIES LORRAINES JOSEPH ROHR FORBACH PRÉFACE DE M. FR. DE FOVILLE SOUS-PRÉFET DE FORBACH DU MÊME AUTEUR: GROS-RÉDERCHING ET SES ANNEXES, METZ 1946 SARREGUEMINES ET SON ARRONDISSEMENT (en collaboration) SARREGUEMINES 1949 (épuisé) HAMBACH-ROTH, SARREGUEMINES 1951 PRÉFACE Je suis heureux de présenter l'ouvrage que M. Rohr consacre à l'Arrondissement de Forbach. S'il était naturel qu'il écrive cette mo- nographie après avoir publié celle de l'arrondissement de Sarreguemines, puisque c'est d'une partie de celui-ci qu'à été formée la plus grande part de celui-là, je ne saurais assez cependant le féliciter d'avoir entrepris et mené à bien une telle tâche qui comporte un nombre insoup- çonné d'ingrates difficultés. Ces monographies régionales sont précieuses non seulement pour ceux qui veulent mieux connaître et par là mieux aimer le pays où ils sont nés ou qu'ils habitent, mais encore pour tous ceux qu'intéresse l'étude approfondie d'un coin de terre française, étude qui permet sur des exemples limités et précis d'analyser comment l'homme, par son action de tous les jours, modifie le milieu dans lequel il vit. En lisant les pages qui suivent le lecteur verra comment s'est déve- loppée pour atteindre son visage actuel cette région frontière et tout d'abord combien ses habitants ont dû lutter tout au long des siècles pour la défendre. Puis ce lecteur apprendra comment l'action de ses habitants a transformé cette région qui, de sylvestre et agricole, est devenue d'abord région de petite industrie, enfin à l'époque contem- poraine, dans ses deux cantons nord, essentiellement industrielle, — les deux cantons sud conservant un caractère agricole prédominant — il ap- prendra également à connaître les noms de ceux qui l'ont illustrée. Ainsi enrichi de connaissances, le lecteur trouvera un plaisir renou- velé à parcourir ce pays puisque chaque nom de ville, de village, de lieux- dits, lui évoquera un point d'histoire ou de géographie humaine — et les noms de rues eux-mêmes ne seront plus simplement des noms, mais des évocations de tel ou de tel personnage dont il aura appris ce qu'ils ont été, ce qu'ils ont fait, pourquoi ils ont mérité d'être honorés par leurs concitoyens. C'est dire que je souhaite beaucoup de lecteurs à ce livre parmi les habitants de l'arrondissement, mais je lui en souhaite aussi parmi ceux qui ne le connaissent pas afin de les inciter à y venir. Ils verront ce qu'une population ayant un sens élevé du travail et du devoir a pu faire par son labeur et son industrie, comment cette population a modifié l'aspect de son pays tout en lui conservant une naturel attrayante. Bref ils verront sous leurs yeux un des plus étonnants exemples d'humanisation, pour employer la langue des géographes. Et lorsque, promeneurs attardés, ils apercevront au détour du chemin, en sortant des forêts qui somment les collines, dans le fond de la vallée des installations industrielles d'une ampleur rare et des villes en pleine activité, et que, poursuivant leur route, ils verront tout à coup s'élever en bordure d'un petit village plusieurs fois centenaire, une moderne cité à l'architecture audacieuse, ils saisiront la beauté particulière qui se dégage de ces paysages, beauté faite de la juxtaposition d'une nature toujours présente et de réalisations industrielles et d'urbanisme qui sont parmi les plus hardies du XXe siècle. Et sûrement penseront-ils alors avec moi que ce morceau de France fait honneur à la France. F. R. de FOVILLE Sous-Préfet de FORBACH CHAPITRE 1er GÉOGRAPHIE PHYSIQUE ET HUMAINE L'arrondissement de Forbach, d'un périmètre total de 209 km., est limité au nord par le territoire de la Sarre sur une frontière de 35 km ; à l'ouest par l'arrondissement de Boulay sur une longueur de 53 km ; au sud par l'arron- dissement de Château-Salins sur une frontière de 50,500 km et, à l'est, par l'arrondissement de Sarreguemines et le département du Bas-Rhin sur une ligne de 70,500 km. La circonscription mesure du nord-ouest (village de Diesen) au sud-est (village de Kirviller) 35 km et du nord-est (Stiring-Wendel) au sud-ouest (Bru- lange) 47 km. L'arrondissement a une superficie de 70.100 ha ; il compte 102.433 habi- tants, 16.845 maisons avec 28.234 ménages (recensement du 10. 1. 1946). La Géographie étudie le relief actuel du pays, décrit les hauteurs et les dépressions avec leurs cours d'eau, et s'intéresse avant tout aux couches super- ficielles du terrain. La Géologie plonge ses regards dans les profondeurs de l'espace et du temps ; elle examine les terrains du sous-sol et l'histoire de leur formation. Esquissons les grands traits des données géologiques de notre sol. Toute la croûte terrestre a comme soubassement un socle de granit et de gneiss, situé à des profondeurs variables ; tantôt le socle est caché sous une puissante charge de sédiments (primaires, secondaires, tertiaires et quarter- naires), tantôt le socle affleure, surtout dans l'axe des hautes montagnes (Alpes, Vosges, etc.) quand l'érosion des eaux courantes a, dans le courant de millé- naires, déblayé la couverture sédimentaire. — Le sous-sol de notre région est formé par des terrains de l'ère secondaire. Pendant l'ère primaire, notre pays est longtemps submergé ; sur le socle granito-gneissique se déposent les sédiments des périodes cambrienne, silu- rienne et dévonienne. A l'époque suivante, dite carboniférienne, les plissements hercyniens dressent les hauts massifs de l'Ardenne et des Vosges qui dépas- sent, au début, la hauteur actuelle des Alpes. La région comprise entre ces deux massifs est en partie libérée des eaux ; il règne alors un climat tropical ; la chaleur et les pluies diluviennes favorisent le développement d'une végéta- tion luxuriante de roseaux, de fougères arborescentes et de conifères ; mais l'érosion est fort active ; pendant l'époque permienne (à la fin de l'ère pri- maire) les torrents charrient des masses de sable et de marnes qui enfouissent les terrains carbonifériens ; les plantes recouvertes par ce manteau de sédi- ments, enfermées comme dans une immense cornue, se carbonisent et forment un puissant gisement de houille. Aujourd'hui ces gisements carbonifères affleu- rent presque à l'est de Sarrebruck, mais plongent en profondeur vers le sud- ouest ; dans notre région, ils se trouvent à une profondeur de 300 à 800 m, profondeur qui permet l'extraction par des puits et des galeries (depuis 1856, voir chapitre Industrie du bassin houiller), mais vers Pont-à-Mousson les gise- ments descendent à plus de 1.000 m de profondeur qui rend l'extraction encore trop dispendieuse. Au debut de l'ère secondaire, c'est-à-dire à l'époque du Trias, notre région est tout à tour occupée par des lagunes et des mers peu profondes, puis exondée, libérée des eaux. Les cours d'eau puissants, venant de la région vos- gienne au sud, y déversent des sables et des marnes qui forment le sous-sol actuel. On distingue trois périodes de sédimentation auxquelles on a donné le nom de Trias : 1° Le grès bigarré ou Bundsandstein : les cours d'eau charrient surtout des sables siliceux qui se sont peu à peu agglomérés et qui forment de fortes assises de grès rouge, jaune ou blanc ; 2° le calcaire coquillier ou Muschelkalk : dans une mer peu profonde se déposent, par milliards, les coquilles calcai- res de mollusques (groupe des ammonites) et les grains calcaires de cer- taines plantes (algues calcaires, etc.); les sédiments s'agglomèrent en assises de pierres calcaires, entremêlées de couches de marnes ; 3° les marnes irisées ou Keuper : dans une mer de faible profondeur se déposent surtout de fines particules de marnes, c'est-à-dire des mélanges d'argile et de calcaire, diversement colorées. La température de l'ère secondaire est encore très élevée ; dans les lagu- nes où les eaux subissent une forte évaporation, se déposent alors çà et là le gypse et le sel gemme. Là, où ces dépôts furent recouverts dans la suite par des couches de marnes, le gypse et le sel se trouvèrent à l'abri des eaux d'in- filtration qui les auraient dissous ; ainsi se sont formés les gisements de sel en forme de lentilles, logés dans les terrains du Muschelkalk (Saltzbronn) ou du Keuper (Dieuze). Si les trois formations superposées du Trias s'étaient maintenues en place, la dernière devrait affleurer partout ; mais soit que les couches posté- rieures s'étendissent moins loin que la précédente, soit que la deuxième et la troisième couches fussent par endroits déblayées par l'érosion des eaux cou- rantes, nous voyons aujourd'hui les trois couches affleurer successivement du nord au sud : 1° au nord, une bande de grès bigarré s'étend de St-Avold, Porcelette, L'Hôpi- tal, Hombourg-Haut, jusqu'à Forbach et les hauteurs de Spicheren ; c'est la lisière sud-est du grand triangle de grès bigarré, délimité par les villes de Sarrelouis — St-Avold — Sarrebruck ; c'est un terrain sablonneux, peu fertile, occupé encore au Moyen-Age par la forêt étendue de conifères du Warndt, défriché en partie dans les temps modernes. 2° plus au sud, parallèlement au grès bigarré, s'étend une bande de calcaires coquillier ; lisière peu étendue à l'ouest : Folschviller, Valmont jusqu'à Bet- ting ; mais qui s'élargit vers l'est pour former un triangle, dont le côté nord- est va de Betting vers Folkling, Oeting et le village de Spicheren et le côté sud de Betting vers Farébersviller, Théding et Bousbach.
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    A PROPOS DES DE WENDEL ... A l'heure où la sidérurgie lorraine traverse une crise consi­ dérable et où disparaît «des portails des usines � le nom même de la famille qui fut,· deux siècles durant, synonyme de cette même sidérurgie, paraissent deux ouvrages consacrés aux de Wendel, qui analysent ce que fut leur rôle politique, économique, social et financier. JEANNENEY (Jean-Noël), François de Wendel en République. L'argent et le pouvoir (1 914-1 940), Paris, le Seuil, 1976, 6070 p. La thèse de J.-N. Jeanneney doit ses sources principales à une documentation d'une grande richesse : les papiers de François de Wendel, et, en particulier, son «Journal » (19.06-1949) qui a servi de fil directeur de «valeur inappréciable ». L'auteur a pu également utiliser les archives de Louis Marin, ce député lorrain, président de la «Fédération républicaine de France », le grand parti modéré d'alors, les archives de cette même fédération, et de nombreux autres papiers privés. Ce travail sur le grand sidérurgiste lorrain est en fait axé sur le rôle politique du personnage, et ce, au niveau national. On n'y trouvera donc ni une biographie complète, ni une étude de l'action du gérant de l'entreprise sidérurgique. J.-N. Jeanneney n'a pas étudié l'histoire de la «Maison de Wendel », ni, à travers elle, cene de la sidérurgie lorraine de 1914 à 1940. Seules quelques indications fixent ici les idées essentielles. On trouvera néanmoins de très utiles développements en particulier sur la «Maison » et la sidérurgie française de 1914 à 1918. C'est donc le rôle politique, au sens le plus large, du député, puis sénateur de Meurthe-et-Moselle qu'envisage l'ouvrage, et surtout, comme l'indique le sous-titre, les interférences de ce rôle politique avec ceux, non seulement de sidérurgiste et de président du Comité des Forges, mais encore de régent de la Banque de France et de maître du «Journal des Débats ».
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