L'écho Des Tatamis
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
1 L’Écho des Tatamis N. 20 06 octobre 2016 Jeux Olympiques Championnats d’Europe Soirée de Gala de Rio 2016 Juniors Malaga 2016 à Tournai Pages 1 à 3 Pages 5 à 8 Pages 12 à 13 Championnats d’Europe Grand Prix Zagreb 2016 Open U15 Varsovie 2016 Cadets Vantaa 2016 Pages 10 à 11 et Formation Jane Bridge Page 4 Page 14 Jeux Olympiques de Rio, 05-21 août 2016 Dirk, l'homme de bronze Aucun doute : il l'a vécu comme une immense délivrance. Dirk Van Tichelt a dû attendre ses 32 ans et sa troisième participation pour (enfin) monter sur le podium olympique. Après ses cinquième et neuvième places en 2008, à Pékin, et en 2012, à Londres, l’Anversois a, ainsi, rejoint au palmarès ses illustres prédécesseurs. Van Tichelt est, en effet, notre onzième judoka à décrocher une médaille aux Jeux, un palmarès inauguré par Robert Van de Walle en 1980, à Moscou, et dont la dernière lauréate n’est autre que Charline Van Snick en 2012, à Londres. Entre l’Ostendais et la Liégeoise, il n’y a vraiment que des judokas talentueux. Ingrid Berghmans, Gella Vandecaveye, Ulla Werbrouck, Heidi Rakels, Marisabel Lomba, Ann Simons, Ilse Heylen et Harry Van Barneveld. Mais oui, Dirk n’est que le troisième judoka belge masculin à monter sur un podium olympique. Et ce, au terme d’une formidable journée qui l’a vu écarter le modeste Qatari Zemouri, puis le Sud-Coréen An, n°1 mondial, et le Russe Iartcev, deux adversaires contre qui notre compatriote n’avait pas les faveurs du pronostic. Photo : Paco Lozano 2 Jeux Olympiques de Rio, 05-21 août 2016 Mais voilà, en ce lundi 8 août, Dirk était bien décidé à effacer toutes ses frustrations dues, entre autres, aux blessures qu’il a encourues depuis son titre européen en 2008 (déjà !), à Lisbonne. Finalement, seul l’extraterrestre de cette catégorie -73 kg, le Japonais Ono, a réussi à battre celui qu’on surnomme amicalement l’Ours de Brecht. Loin de se laisser abattre, Van Tichelt s’est ressaisi pour décrocher le bronze aux dépens du Hongrois Ungvari. Après ses deux belles médailles mondiales en 2009, à Rotterdam, et en 2013, à… Rio de Janeiro (une ville qui lui sourit...), l’Anversois a comblé un vide dans son palmarès sur la scène olympique. Et cette consécration, même tardive, est méritée pour un gars talentueux et courageux, mais aussi un mec sympa. La terrible désillusion de Charline Le regard infiniment triste, Charline Van Snick a quitté le tatami. Elle venait de s'incliner face à la Brésilienne Menezes, championne olympique en titre, au deuxième tour des -48 kg de ce rendez-vous olympique. Charline explique son élimination. « Mentalement, j’étais prête. Je pensais que je pouvais la battre. J’étais tout à fait lucide. Peut-être n’ai-je pas été assez agressive. » La Liégeoise en voulait également à l’arbitre. « Même en étant menée au score, je n’ai jamais douté pendant le combat, je n’ai jamais paniqué. Je savais qu’il y avait moyen, j’ai essayé de revenir. Après, elle s'est traînée par terre et l’arbitre n’a pas réagi, ce qui l’a confortée dans sa stratégie. Il laissait des séquences de trente secondes au sol alors qu’il n’y avait rien. Il l’a laissée se jeter à plat ventre. Elle a bloqué le combat et j’aurais dû trouver une solution. » Frustrée de ne pas avoir pu développer son judo, Charline évoquait, à chaud, « la plus grosse déception de ma carrière ». « Je connais mon niveau et j’y croyais ! » lançait-elle encore. « J’étais bien, mais je dois reconnaître que Menezes était très forte et très rapide. Par rapport aux deux combats précédents où je l’ai battue, on voyait une différence chez elle. C'était un gros combat et elle y a d’ailleurs laissé des plumes puisqu'elle a ensuite été battue par la Cubaine Alvarez. Mais, sincèrement, je m'en fiche ! » 2 3 Jeux Olympiques de Rio, 05-21 août 2016 Joachim, victime de la tactique italienne Tête de série n°7 en -81 kg, Joachim Bottieau n'a malheureusement pas profité de ce statut puisqu'il a été éliminé d'emblée, sur pénalité, par l’Italien Marconcini. « C’est très dur comme défaite. Je suis vraiment dégoûté par cet échec… » soufflait le Hennuyer à sa sortie du tatami. « J'ai pris cette pénalité en milieu de combat (après 3:18). Je trouvais ça un peu dur. J’avais l’impression d’attaquer, d’attaquer, d’attaquer. L’Italien était puissant, mais il ne m’a jamais mis en danger une seule fois. Alors que moi, j’ai placé quelques mouvements. Je me sentais bien. Je suis triste de ne pas avoir pu montrer mieux… » regrettait encore Joachim. « J’aurais peut-être dû m’engager plus en début du combat mais, avec la pression de l’événement, ce n’est pas évident. Quand j’ai été mené, j’ai mis toute la gomme pour lui mettre un shido à mon tour. Il fermait le match. Il ne s’engageait pas. A l’italienne, très tactique. Perdre comme ça, c’est dur. » Toma : « Mon rêve s'est écroulé » Pour sa première apparition aux Jeux Olympiques, Toma Nikiforov affichait toute l'ambition que lui autorise son talent. Opposé à l'Iranien Mahjoub, le Bruxellois confirmait tout le bien qu'on pensait de lui en s'imposant par ippon, même s'il apparaissait un peu nerveux. Puis, vint ce deuxième tour, face au Géorgien Gviniashvili. Et, là, tout s'est effondré ! Malmené par ce judoka à peine monté de catégorie, Toma ne put rien, encaissant deux waza-ari, synonymes d’élimination. Nul doute que Toma tirera les enseignements de ce cruel revers et qu'il repartira de l'avant en 2017. A 23 ans, tout en ayant déjà décroché de superbes médailles sur la scène européenne et mondiale, il n'en est qu'à l'aube de sa carrière. « Il a encore une marge de progression, notamment au niveau du Kumi-kata. Mais ça viendra s'il accepte de s'entraîner dur, encore et encore. » lance Damiano Martinuzzi. 3 Championnats d’Europe Cadets, Vantaa, 01-03 juillet 2016 Après Athènes et Sofia, et de trois pour Lois ! Pour sa troisième et dernière apparition aux Championnats d'Europe cadets, Lois Petit a décroché une... troisième et dernière médaille, début juillet, à Vantaa. Après l'argent en -40 kg, en 2014, à Athènes, et le bronze en -44 kg, en 2015, à Sofia, la Tournaisienne de 17 ans s'est, à nouveau, offert le bronze au terme d'un parcours pourtant semé d'embûches. Mais il en faut plus pour impressionner la sociétaire du Top Niveau... Lois a ainsi écarté la Britannique Towle par ippon après 29 secondes avant de s'incliner d'une pénalité au terme d'un combat aussi indécis qu'acharné contre la Russe Borisova, qu'elle retrouva plus tard sur la troisième marche du podium. Renvoyée aux repêchages, Lois élimina, alors, l'Ukrainienne Perekhrest, puis la Chypriote Kourri, pour disputer le bronze à l'Israélienne Malca. Et cette petite finale tourna rapidement en faveur de la Belge qui plaça un nouvel ippon après seulement une minute et vingt secondes. Du grand art ! 4 1 Championnats d’Europe juniors Malaga, 16-18 septembre 2016 Epatante, Lois Petit ! Epatante, Lois Petit ! Alors qu’elle aurait pu se satisfaire de sa troisième médaille, en trois ans, aux Championnats d’Europe cadets (en juillet, à Vantaa), la Tournaisienne en a décroché une autre, de bronze, à Malaga, théâtre de l’Euro juniors ! Un nouveau podium prouvant tout le bien que pensent d’elle Damien Bomboir, son coach fédéral, et Cédric Taymans, notre DT francophone. Les deux hommes étaient, du reste, présents en Espagne pour suivre les évolutions de leur athlète, présentée à juste titre comme la nouvelle perle du judo belge. À 17 ans, Lois préfère, elle, relativiser tous les superlatifs prononcés à chacune de ses performances sur la scène internationale. « Je suis encore jeune et je ne me projette pas trop loin dans l’avenir, même s’il est vrai que, comme beaucoup, je rêve des Jeux Olympiques... » sourit la jeune étudiante en rhéto à l’Athénée royal Robert Campin. Il n’empêche, aux études comme en judo, Lois sait ce qu’elle veut. « J’ai choisi les options Sciences fortes et Sports, ce qui me convient à merveille dans cette école où je bénéficie de certaines facilités, mais aussi de l’aide précieuse d’une amie pour remettre mes cours en ordre après mes absences. » Et pas plus tard que la semaine après cet Euro juniors de Malaga où Lois s’est offert le bronze après un formidable parcours. « Dès mon entrée en lice, j’étais opposée à la Russe Boymatova, n°2 mondial. Autant dire que je n’avais pas beaucoup de chances de passer. J’avais peur d’être éliminée trop vite. Et notre combat fut acharné. Mais je m’en suis finalement sortie au golden score, après 5.52 exactement, avec mon attaque favorite, uchi- mata. » Les deux combats suivants furent également indécis, Lois gagnant le premier, sur pénalité, face à la Hongroise Beringer, mais perdant le second (la demi-finale !) contre la Française Gilly, encore sur... pénalité. « Je me suis, en effet, inclinée de justesse. Dommage... Mais je me suis bien reprise lors de la finale pour la médaille de bronze en venant à bout de l’Azérie Hamidova. » Née le 6 mai 1999, à Tournai, dans une famille sportive (son frère Loïc a longtemps pratiqué le tennis de table avant d'arrêter à cause du boulot), Lois est venue au judo à l’âge de cinq ans et demi, déjà.