LeMonde Job: WMQ1401--0001-0 WAS LMQ1401-1 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:30 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0322 Lcp: 700 CMYK

EN ÎLE-DE-FRANCE

a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties

55e ANNÉE – No 16786 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE JEUDI 14 JANVIER 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Lionel Jospin : le tournant « national » Les écoutes de l’Elysée b Après la naissance de l’euro, le premier ministre défend l’idée d’une nation « irréductible » b b La sécurité s’inscrit dans cette stratégie destinée à rassurer les Français M. Jospin a Rebondissement veut éloigner les délinquants les plus durs et M. Chevènement créer des « centres de retenue » dans l’affaire LA DÉFENSE de la nation : crit dans cette thématique destinée moins de deux semaines après la à rassurer les Français. Le premier du « cabinet noir »

STÉPHANE DE KERMOAL STÉPHANE naissance de l’euro et à l’approche ministre en a fait la deuxième prio- des élections européennes de juin rité de son gouvernement pour de François Mitterrand a Voyage boréal 1999, Lionel Jospin reprend un dis- l’année 1999, après l’emploi. Il a cours qui lui est familier. Mais il le réaffirmé mardi que le gouverne- a La vie des bois à la finlandaise, entre fait avec insistance et lui donne un ment opposerait à la violence « une Gilles Ménage aurores boréales et cyberculture, un caractère répétitif et dominant réponse ferme, rapide mais toujours week-end Goya à Lille, la guerre des dans son action. Le premier mi- proportionnée » et annoncé que se- affirme que prix des transporteurs aériens : à dé- nistre, qui devait s’exprimer mer- ra organisé « l’éloignement des dé- « l’appareil d’Etat » couvrir dans nos nouvelles pages credi 13 janvier au journal de linquants les plus durs ». Le ministre 20 heures de TF 1, avait déjà évo- de l’intérieur, Jean-Pierre Chevène- Voyages. p. 22 et 23 qué longuement cette idée dans ment, est allé plus loin en propo- était informé son entretien au Monde du 7 jan- sant, mercredi dans un entretien à vier. Il l’a de nouveau utilisée, en la L’Est républicain, la création de des écoutes a Irak : le plan formulant de manière plus rude, « centres de retenue » destinés à mardi 12 janvier lors de la cérémo- « certains mineurs de moins de seize a français nie des vœux de la presse. A pro- ans, auteurs de délits graves envers Archives à l’appui, pos des « rigidités » et des «ar- les personnes » ainsi que des «me- Pour sortir de la crise irakienne, chaïsmes » de la société française, il sures de suspension ou de mise sous il réclame propose un contrôle continu de l’arme- a affirmé qu’ils « ne sont pas là où tutelle des prestations familiales ». ment de Bagdad, la levée de l’embargo on veut les voir le plus souvent (...). Le premier ministre n’a pas en- des poursuites contre pétrolier et la surveillance des flux fi- Ni dans un Etat fort, garant de l’éga- core rendu ses arbitrages sur les les responsables nanciers du pays. p. 2 lité et de la solidarité entre citoyens. modalités de la lutte contre l’insé- Ni dans une nation fière de son his- curité. On indique à Matignon et toire, qui refuse de se dissoudre ». au ministère de la justice que du ministère « La nation, a-t-il ajouté, est une « l’éloignement » dont a parlé Lio- a Un entretien réalité irréductible, le cœur où bat la nel Jospin doit avoir un caractère de la défense démocratie, l’espace où se nouent le « éducatif ». avec Ariel Sharon lien social et les solidarités les plus en 1985 et 1986 Pour le ministre israélien des affaires fortes. » Lire page 6 La lutte contre l’insécurité s’ins- étrangères, qui devait arriver en France et notre éditorial page 12 Lire page 8 mercredi, « l’autonomie » palesti- nienne ne débouchera sur « un Etat palestinien » que par « la négocia- L’érotisme, arme de « perversion massive » en Egypte Les douze juges tion ». p. 3 LE CAIRE chaînes étaient cryptées, la plupart du temps. nente pour des téléphones roses. Pis encore, de notre correspondant Même si le décodeur se vendait, d’abord sous le quart des messages est diffusé en arabe et du sang contaminé La presse égyptienne s’est trouvée, à l’occa- le manteau puis de plus en plus ouvertement vise une clientèle allant du Maghreb au Golfe. a Neige : la paralysie sion du ramadan, de nouveaux démons. Ils (des annonces proposant les décodeurs sont Les appels destinés aux « plus belles filles du LA COUR de justice de la Ré- 3 à 5 centimètres de neige, mardi soir, s’appellent Eurotica et Eros TV, des chaînes même passées dans la presse officieuse du Caire, aux plus chaudes demoiselles d’Amman a publique, créée par la révision constitutionnelle de 1993, se réunira sur Paris et sa banlieue ont provoqué qui arrosent, du haut de leur satellite, tout le Caire), il n’était à la portée que d’une infime et même de Djedda » sont d’abord canalisés Moyen-Orient de programmes érotiques. minorité. En effet, le coût du visionnage des vers des paradis fiscaux comme les Bahamas pour la première fois le 9 février afin près de 300 kilomètres de bouchons. Pourtant, il y a un an et demi, les défenseurs films X et de l’abonnement aux chaînes per- ou Belize. Ils sont ensuite renvoyés vers les de juger Laurent Fabius, ancien pre- Situation difficile dans le Centre, l’Est, de la moralité publique croyaient avoir gardé verses restait prohibitif. prestataires locaux de la stimulation sexuelle mier ministre, et deux de ses mi- en Rhône-Alpes et en Normandie.p. 32 pour longtemps le contrôle des images. La Mais, depuis un mois, les choses se sont par téléphone, en passant par un pays tiers nistres, Georgina Dufoix et Edmond chaîne Canal France International avait été précipitées. Eros TV, officiellement à cause de (France, Italie, etc.). De quoi brouiller totale- Hervé, accusés « d’homicides invo- interdite d’émission à partir du satellite Arab- « problèmes d’encodage », diffuse en clair des ment les pistes afin de tromper les « grandes lontaires et d’atteintes involontaires à Sat à la suite de la diffusion, par erreur, d’un films érotiques de 1 heure à 6 heures du ma- oreilles » de la police des mœurs. l’intégrité des personnes » dans l’af- bout de film pornographique. tin. Cela fait le bonheur de nombreux parti- Pour les éditorialistes conservateurs ou isla- faire du sang contaminé. Ils sont Dix-huit mois plus tard, la censure dra- culiers, mais aussi de beaucoup de cafés po- mistes de la presse officieuse et d’opposition passibles d’une peine maximale de conienne qui régit l’audiovisuel arabe doit se pulaires. Ces derniers doublent le prix des il s’agit, ni plus ni moins, d’une « guerre des trois ans de prison et 300 000 francs rendre à l’évidence : elle est totalement im- consommations à partir de 1 heure du matin. étoiles », déclenchée, une fois de plus, par d’amende. Douze juges – douze par- puissante face à la pornographie tombée du Les clients ne manquent pas, surtout durant « les juifs et les croisés (...), ces ennemis ances- lementaires, députés et sénateurs – ciel. Cela a commencé par la chaîne hollan- le mois de ramadan, où l’on se couche à traux qui veulent saper les fondements de la so- se préparent à remplir cette fonc- daise Eurotica, diffusée à partir du satellite l’aube. Mais la goutte d’eau qui a fait débor- ciété arabe et islamique par leurs nouvelles tion, inédite depuis les procès en superpuissant Hot-Bird. Le mal s’est amplifié der le vase est Ring TV. Cette chaîne diffuse, armes de perversion massive ! » Haute Cour de l’après-guerre.

AFP quand la chaîne française Eros TV s’est mise 24 heures sur 24, des séquences de strip-tease de la partie. Seule consolation : les deux quasi intégral. Il s’agit d’une publicité perma- Alexandre Buccianti Lire page 7 a Basket : la retraite de Michael Jordan POINT DE VUE Le basketteur star des Chicago Bulls Fastes du cinéma devait annoncer, mercredi, son départ Tout y est dit, Pour une France fédérale à la retraite. p. 20 à vous de voir ! dans une Europe fédérale a Gestion de la MNEF par François Léotard Le parquet de Paris a ouvert une 200 PAGES deuxième information judiciaire sur la E traité d’Amsterdam, la la nation que ceux qui se sont op- ¤ procédure de réforme posés à l’un et à l’autre. Ce débat, gestion de la Mutuelle nationale des 50 F - 7,62 de notre Constitution nous l’acceptons, le souhaitons, étudiants de France. p. 9 L voudrions le faire vivre et le faire qu’il nous amène à en- gager, placent au cœur du débat eu- comprendre. Nous sommes aussi ropéen la conception que, les uns et patriotes que d’autres. Les attaques CLAUDE CHABROL a Vive le tram ! les autres, nous avons de la nation. dont nous avons pu faire l’objet Elle est pour chacun d’entre nous, à sont aujourd’hui reprises par ceux SEMAINE faste au cinéma. Au Les usagers plébiscitent leurs tram- côté de la famille – bien avant l’en- qui s’engagent sur le « bout de che- Cœur du mensonge, le nouveau ways. Pourtant, des difficultés d’ordre treprise ou la commune –, le bien le min » qui les verra reprendre un Chabrol, est arrivé, fort d’un scé- technique ou politique compromettent plus précieux. Nous avons, tour à compagnonnage de quelques se- nario âpre et d’une distribution certains projets. p. 10 tour, partagé nos malheurs lors de maines avec l’extrême gauche et éclatante. De Russie surgit Khrous- ses défaites et goûté notre joie lors avec l’extrême droite, une nouvelle taliov, ma voiture !, d’Alexeï Guer- de ses réussites. Elle n’est pas une fois réunies dans la même négation man, procès magistral du stali- race et ne peut être réduite à sa di- de l’Europe. nisme. Du Portugal vient Le Fleuve a Pour l’innovation mension économique et sociale. Oui, nous avons besoin d’une Eu- d’or, rituel lyrique sur les rives du Claude Allègre présente un ensemble Mais nous voudrions faire accepter rope fédérale pour la France. Oui, Douro. De Chine, Xiao Wu, artisan l’idée qu’elle ne transcende pas les nous avons besoin d’une France fé- pickpocket s’emploie brillamment de mesures sur l’innovation. Il vise à in- siècles, qu’elle change aujourd’hui dérale pour l’Europe. A quoi sert-il à décrire l’impact de la modernisa- citer les chercheurs à participer à la ̆ 174 pays analysés par les ̆ Le panorama des 26 régions de nature et qu’en partageant cer- de tourner autour de ces mots tion sur la vie quotidienne de hé- création d’entreprises. p. 14 journalistes et correspondants françaises tains de ses attributs de souveraine- comme si nous avions peur de leur ros pas ordinaires. té elle se grandit. Les Français, qui étrange pouvoir ? Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, du « Monde » ̆ Les mutations de l’économie 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; ̆ A l’approche des élections française et mondiale ont été les vrais artisans de la Pour nous, Français, il y a une Lire pages 26 à 29 Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; construction européenne et, en conception de la nation qui s’est Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, européennes, un cahier spécial ̆ Un palmarès, par secteur, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, même temps, ceux qui ont formali- heurtée, en août 1914 puis en juin International ...... 2 Aujourd’hui...... 20 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, sur l’euro et l’Europe des plus grandes entreprises 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; sé avec le plus de force et de conti- 1940, à ses propres limites. France ...... 6 Météorologie, jeux .. 24 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; ̆ Les nouvelles donnes en France et dans le monde nuité le concept d’Etat-nation, se Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société ...... 8 Carnet ...... 25 de la politique économique ̆ Un véritable tour du monde trouvent plongés, plus que qui- Lire la suite page 13 Régions ...... 10 Culture ...... 26 et sociale française économique et socia conque, au cœur de ce débat. et nos informations page 32 Horizons...... 11 Guide culturel...... 29 Disons-le d’emblée : partisans du Entreprises ...... 14 Kiosque...... 30 traité d’Amsterdam, comme nous Communication ...... 16 Abonnements...... 30 l’étions de celui de Maastricht, nous François Léotard, ancien Tableau de bord ...... 17 Radio-Télévision ...... 31 n’avons pas la même conception de ministre, est député (UDF) du Var. LeMonde Job: WMQ1401--0002-0 WAS LMQ1401-2 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0323 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999

PROCHE-ORIENT La France a l’ONU ses « idées » pour une solu- go pétrolier, à l’exclusion des autres de l’ONU, y serait favorable. Jugeant moyens de soulager les souffrances transmis, mardi 12 janvier, au secré- tion en Irak, qui permettraient de sanctions, et surveillance des flux fi- que l’Irak n’a pas été désarmé, les de la population irakienne, dont les taire général des Nations unies et sortir du cercle vicieux des crises à ré- nanciers en Irak sont les trois sugges- Etats-Unis n’acceptent pas l’idée de besoins ne sont que partiellement aux quatre autres membres perma- pétition. b CONTRÔLE continu de tions françaises pour une solution. lever les sanctions pétrolières. b LES satisfaits par la formule dite « Pé- nents du Conseil de sécurité de l’armement irakien, levée de l’embar- b KOFI ANNAN, le secrétaire général PAYS ARABES réfléchissent aux trole contre nourriture ». Les propositions de la France pour sortir de la crise en Irak Un contrôle continu de l’armement de Bagdad, la levée de l’embargo pétrolier et une surveillance des flux financiers : Paris a soumis ses « idées » aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Selon les diplomates français, les sanctions actuelles ne pénalisent plus que la population irakienne LA FRANCE a présenté, mardi naires des suggestions pour une place d’un dispositif de « surveil- de la contrebande et en réduisant à gique, que les inspecteurs membres du Conseil de sécurité –, 12 janvier, au secrétaire général des sortie de crise, sur lesquelles le mi- lance et de prévention durables » de néant toute possibilité de réarme- s’échinent sans succès, depuis des Paris se borne à indiquer les prin- Nations unies, Kofi Annan, aux nistère des affaires étrangères, en l’armement irakien ; et en aval, ment. Lorsque le Conseil de sécuri- mois, à éclairer. En conséquence, le cipes qui devraient la guider – «in- quatre autres membres perma- coopération avec la présidence de l’instauration de « mesures de sur- té des Nations unies a adopté il y a Conseil de sécurité devrait, estime dépendance » et « professionna- nents du Conseil de sécurité et à la République, planchent depuis veillance économique et finan- un peu plus de sept ans les résolu- Paris, accepter cette marge mini- lisme » – et les grandes lignes de ses l’Allemagne – en sa qualité de pré- plusieurs semaines. cière », qui empêcheraient l’Irak de tions qui ont placé l’Irak en quaran- male d’incertitude et « considérer méthodes de travail. Les moyens de sident en exercice de l’Union euro- Pour les autorités françaises, le détourner ses revenus pour re- taine, l’objectif était d’éliminer ses qu’aucun progrès supplémentaire contrôle des flux financiers ne sont péenne (UE) –, sa « contribution » mot « contribution » implique construire ses programmes d’arme- armes de destruction massive. dans le désarmement ne pourra être pas non plus précisées. en trois « idées », à la recherche qu’elles entendent discuter et enri- ment. Après « sept années de contrôle et atteint par une reprise – illusoire – L’Irak n’est guère consulté ni as- d’une solution au problème irakien. chir le contenu de ces propositions A l’appui de sa suggestion de le- de désarmement » extrêmement ef- des méthodes antérieures inchan- socié à la discussion de ces sugges- La démarche, qui a été faite aux avec les autres membres du Conseil vée de l’embargo pétrolier, Paris in- ficaces – conduites par une gées ». tions. Pour être bien clair, Paris pré- Nations unies, à New York, devait de sécurité, lequel demeure, à leurs voque les souffrances de la popula- commission spéciale de l’ONU cise que si Bagdad ne respecte pas être suivie mercredi d’une autre, si- yeux, le seul forum habilité à gérer tion irakienne, seule pénalisée par (Unscom) et par l’Agence interna- « PROFESSIONNALISME » ses « engagements et obligations »,il milaire, dans les capitales des l’affaire irakienne. Leur objectif est les sanctions, alors que les autorités tionale de l’énergie atomique – et D’où la nécessité de passer du pourrait « faire l’objet de nouvelles Quatre, ainsi qu’auprès des dix de dégager des « perspectives d’ave- et quelques privilégiés profitent de des frappes qui ont contribué à af- contrôle des programmes passés sanctions décidées par le Conseil de membres non permanents du nir », à partir de la « situation nou- la contrebande de brut qui se fait à faiblir le potentiel militaire de d’armement à la surveillance « pré- sécurité ». En revanche, s’il remplit Conseil, des treize autres membres velle » créée en Irak. des degrés divers via la Turquie, la l’Irak, il est évident, estiment les ventive ». Ce passage, à lui seul, jus- ses autres obligations internatio- de l’UE, et des pays amis, alliés ou Syrie, l’Iran et l’émirat de Dubaï. autorités françaises, que la capacité tifie une « commission de contrôle nales, « en particulier en ce qui concernés. CONTREBANDE DE BRUT Une libéralisation du commerce du de nuire de l’Irak n’est plus la rénovée », sans oublier que l’Irak concerne les personnes disparues Près d’un mois après les der- L’audace de la démarche tient brut, associée à un contrôle des même. C’est en cela que la situa- refuse désormais l’accès de son ter- (notamment des Koweïtiens) pen- nières frappes américano-britan- surtout au fait qu’elle prévoit la le- flux financiers permettrait précisé- tion est « nouvelle ». ritoire à l’Unscom. Se gardant bien dant la guerre du Golfe », les sanc- niques en Irak, et alors que la ten- vée de l’embargo pétrolier imposé ment à l’Irak d’« assurer son déve- Le désarmement de Bagdad est d’entrer dans le détail de la compo- tions seraient progressivement le- sion ne cesse de croître entre à Bagdad – idée quasi sacrilège aux loppement », de remplir ses obliga- pratiquement achevé, hormis les sition et des attributions de cette vées. Bagdad et les Etats-Unis, Paris a ju- yeux des Etats-Unis –, à deux tions internationales, tout en zones d’ombre qui perdurent dans « commission de contrôle rénovée » gé utile de soumettre à ses parte- conditions : en amont, la mise en privant ses dirigeants des revenus les domaines chimique et biolo- – qui restent à discuter avec les Mouna Naïm Commission de contrôle rénovée et surveillance financière Les insuffisances de l’accord POUR contribuer à une solution en Irak, la nové pour assurer des inspections-surprises des trafics dont évidemment la population ne bé- France propose trois « idées » : efficaces. néficie pas. « Pétrole contre nourriture » « 1. (...) Une surveillance et une prévention du- – Les personnels et les moyens budgétaires de- 3. Le complément logique (...) est donc consti- rables de tout effort de l’Irak visant à développer vraient être augmentés et l’organisme de tué par des mesures de surveillance économique EXISTE-T-IL d’autres solutions La chute mondiale des prix du pé- à nouveau des armes de destruction massive. (...) contrôle doté d’un budget de fonctionnement et financière. (...) Il s’agirait d’instaurer une trans- que la levée sous contrôle proposée trole et l’état de l’industrie pétro- De rétrospectif, le contrôle autonome. parence économique et financière qui garantisse par les Français de l’embargo pétro- lière locale ont contrarié cette pers- deviendrait préventif. Cette – Le dispositif actuel visant à ce que l’Irak n’im- que l’Irak puisse assurer son développement (...) lier qui frappe l’Irak depuis 1990 ? pective. Au cours des phases trois et mission serait accomplie porte pas de matériels à double usage destinés à dans le respect de ses obligations financières in- Devant les conséquences tragiques quatre, les Irakiens n’ont pu extraire sous la responsabilité d’une son réarmement devrait être testé et, éventuelle- ternationales (...) et sans pouvoir détourner ces fi- pour la population de l’étrangle- que l’équivalent de 3 milliards de commission de contrôle ré- ment renforcé, notamment par un contrôle phy- nancements à des fins de reconstitution d’armes ment d’une économie reposant sur dollars. Dès le mois de mars, un novée, afin d’en assurer sique aux frontières. de destruction massive. la seule ressource pétrolière, les Na- premier groupe d’experts néerlan- l’indépendance et d’en ren- 2. Un tel dispositif contribuant de manière ef- – En ce qui concerne les importations, les inter- tions unies ont proposé en 1995 un dais a été envoyé en Irak pour dres- forcer la professionnalisa- fective à la stabilité de la région et répondant aux dictions sur les armes (...) seraient maintenues. Un régime dérogatoire au système des ser un bilan de l’état de l’industrie tion. préoccupations légitimes des voisins de l’Irak, régime d’autorisation préalable serait appliqué aux sanctions. Il a été accepté en 1996 pétrolière. Une deuxième mission – Un plan serait défini pour adapter le contrôle permettrait de lever l’embargo sur les exporta- biens à double usage qui figurent sur les listes ap- par l’Irak, non sans réticences car il s’est rendue à nouveau en Irak juste opérationnel de la situation sur le terrain et réaf- tions de pétrole et de produits pétroliers (...) [qui] prouvées par le Conseil de sécurité. (...) Les autres repoussait l’urgence de la levée de avant le début de l’opération « Re- firmer les droits d’accès et d’investigation éten- fait souffrir la population et maintient celle-ci en importations irakiennes de biens et services étran- l’embargo. Pour la même raison, les nard du désert ». dus dont disposera l’organisme de contrôle ré- otage de ses autorités (...) [et] ne fait que générer gers ne feraient l’objet d’aucune restriction. » Etats-Unis, depuis 1998, sont deve- Les rapports rendus après ces vi- nus les meilleurs défenseurs de la sites ont été tous les deux négatifs. formule « Pétrole contre nourri- Selon les experts présents en dé- ture » qui n’en a pas moins ses li- cembre, l’industrie pétrolière de- Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne font preuve de circonspection mites. meure dans « un état lamentable » Le programme, reconductible et continue de se dégrader. Entre NEW YORK même pas de fermer les yeux sur les général de l’ONU, Kofi Annan, se- cerait chaque phrase à propos de tous les six mois, permettait au dé- mars et décembre, la production de notre correspondante résolutions du Conseil, qui exigent rait lui aussi « favorable » aux idées l’Irak en critiquant le régime, qui, part à l’Irak de vendre 2 milliards de aurait décliné de «4 à 8%». Les ex- Comme on aurait pu le prévoir, un rapport de l’Unscom [la commis- françaises, mais il n’est pas un seul après tout, est directement respon- dollars de pétrole par semestre pour perts estiment que pousser celle-ci les « idées » françaises pour trou- sion spéciale chargée de détruire membre du secrétariat qui accepte sable de la souffrance des Ira- acheter, toujours sous contrôle, des sans effectuer au préalable les amé- ver une solution au problème ira- l’armement irakien] confirmant que de l’affirmer publiquement. kiens ». vivres et des médicaments. En fait, nagements nécessaires irait « à l’en- kien ont été « favorablement » per- l’Irak a été désarmé. » En revanche, Les Etats-Unis soupçonnant le Avec une bonne dose de mau- seuls les deux tiers de cette somme contre des principes de bonne gestion çues par la Russie et la Chine, et les Etats-Unis sont favorables à un secrétaire général d’être à l’origine vaise foi, ce même responsable dé- vont effectivement aux Irakiens, des champs pétroliers » et pourrait « entendues » avec « énormément « éventuel » système de contrôle fi- des révélations sur l’espionnage fend désormais l’ancien secrétaire après le prélèvement d’indemnités même causer des dommages irré- de réserves » par les Etats-Unis et la nancier des revenus pétroliers ira- auquel ils se sont livrés grâce à général de l’ONU, Boutros Bou- pour les victimes de la guerre du parables. Grande-Bretagne. Ces « idées » kiens, « si l’Unscom déclare l’Irak l’Unscom, le secrétariat est « terro- tros-Ghali, qui, commente-t-il, Golfe, des frais de fonctionnement A la suite du premier rapport, sont assez vagues pour permettre désarmé ». Pour eux, un tel risé » par les Américains, disent « disait toujours la vérité sur la vraie des agences onusiennes engagées l’ONU a autorisé au printemps « au moins » l’ouverture d’une dis- contrôle devrait se faire par le biais des diplomates. A les croire, nature du régime irakien et ne man- dans ce programme, et surtout ceux l’achat de pièces et de matériel cussion au sein du Conseil. Deux d’un compte séquestre où seraient M. Annan et ses conseillers ne ré- quait pas une occasion de critiquer de la Commission spéciale des Na- d’entretien pour un montant de points, néanmoins, dans la déposés les revenus de Bagdad. fléchissent même pas à une for- les dirigeants de Bagdad. On ne peut tions unies (Unscom) chargée de 300 millions de dollars. Mais la pro- « contribution » française, ont fait mule de sortie de la crise irakienne. pas dire que cela soit le cas pour Ko- désarmer l’Irak. cédure compliquée d’appels d’offres l’unanimité : la nécessité pour ALLÈGEMENT DES SANCTIONS « Le secrétaire général est heureux fi Annan ». les premiers résultats de la for- et d’approbation des contrats a re- l’ONU d’avoir, de nouveau, une Malgré ce début « difficile », les d’avoir été mis au courant des idées L’atmosphère à Washington mule, enregistrés fin 1997, ont mis tardé considérablement l’arrivée de présence en Irak, et le contrôle à diplomates à l’ONU se disaient, françaises », dit−on dans son en- semble hostile au secrétaire géné- en évidence ces insuffisances. En fé- ces pièces indispensables. La nou- long terme – c’est-à-dire continu – mardi soir, « soulagés » de voir tourage. ral. « Kofi Annan fait beaucoup de vrier 1998, la somme allouée aux velle liste d’équipements soumise le de l’industrie d’armement du ré- qu’il existe « au moins quelques Il est « tout simplement à tort à l’ONU en apaisant le président Irakiens a donc été plus que dou- 29 décembre au Conseil de sécurité gime de Bagdad. En revanche, la idées qui pourraient faire l’objet de l’écoute ». Sans mâcher ses mots, Saddam Hussein » », disent les blée : ils ont été autorisés à exporter risque de subir les mêmes retards. proposition de levée de l’embargo négociations ». Washington souhaite que le secré- Américains. « Etant donné ce pour 5,2 milliards de dollars. L’aug- Dans ces conditions, le prix du baril pétrolier est d’ores et déjà rejetée Inflexible pour l’heure, Washing- taire général et son entourage «ne comportement, ajoutent-ils, il sera mentation des ressources d’un pro- étant ce qu’il est, l’objectif des par les Américains. ton pourrait, dès la fin de cette se- se mêlent pas » du dossier irakien. difficile à l’administration de gramme présenté comme « huma- 5,2 milliards de dollars risque de de- « Mais qui a dit que l’Irak était maine, se trouver dans une situa- Selon un responsable américain au convaincre le Congrès de rembour- nitaire » mais en fait financé et mis meurer durablement hors d’at- désarmé ? », commente un respon- tion difficile au Conseil de sécurité, département d’Etat, M. Annan est ser les arriérés américains à en œuvre par ses bénéficiaires de- teinte, alors même qu’il ne consti- sable américain du département où un nombre croissant de pays se « vraiment mal conseillé ». l’ONU », qui s’élèvent à plus de 1 vait permettre à la fois l’améliora- tue qu’un seuil minimum pour la d’Etat, ajoutant : « La France, qui a disent favorables à un allègement Si le secrétaire général était milliard de dollars. tion des rations alimentaires et un population irakienne. toujours eu une attitude très léga- des sanctions qui pénalisent la po- « plus sage et mieux entouré », es- début de réhabilitation de certaines liste, ne nous demande tout de pulation irakienne. Le secrétaire time ce responsable, « il commen- Afsané Bassir Pour infrastructures à bout de souffle. Gilles Paris Micros sur place, satellites et super-ordinateurs : les Américains écoutent les téléphones de Bagdad ENTRE MARS et décembre 1998, caines. Forte de quelque trente- et le programme « Echelon », voué micro-batteries peuvent être ca- Le quartier général de la NSA à dant le conflit avec l’Iran dans les c’est le quartier général de la Na- huit mille personnes, dont vingt à l’écoute des communications chés en des endroits et dans des Fort Meade a consacré un parc années 80 et dont l’Unscom affirme tional security agency (NSA), à Fort mille aux Etats-Unis, la NSA est pour tout ce qui concerne les tran- équipements les plus anodins. Ils d’une trentaine de super-ordina- avoir perdu la trace suite à des dé- Meade (Maryland), qui a contribué probablement le service américain sactions économiques et commer- retransmettent automatiquement teurs au traitement et à l’analyse clarations mensongères des Ira- à intercepter et à analyser les de renseignement le plus méconnu ciales dans le monde, y compris les conversations qu’ils captent. Ce des données recueillies, grâce, kiens. C’est la défection en 1995 du communications téléphoniques (y et sans doute le plus efficace. Sous celles des alliés de Washington, de- sont des satellites de la NSA qui donc, à l’utilisation de quelques général Hussein Kamal, le propre compris les portables) des diri- les ordres du général Kenneth Mi- puis les années 70 et 80. ont recueilli les informations ainsi mots-clés servant de références gendre de Saddam Hussein, qui a geants irakiens pour les Etats-Unis. nihan, la NSA dispose, partout Pendant dix mois, en Irak, la transmises et les ont acheminées, aux traducteurs pour éveiller leur permis, à l’époque, d’avoir une ap- Ce travail clandestin, sous couvert dans le monde, de stations NSA a reçu les émissions secrètes en direct, aux analystes de Fort vigilance à bon escient. préciation plus exacte du fonction- de la mission de l’Unscom, s’est d’écoute électronique manuelles de systèmes d’écoute installés en Meade pour exploitation. L’objectif de cette traque des se- nement de la Garde républicaine. fait, sur la base d’une sélection in- ou automatiques, fixes ou mobiles catimini, à Bagdad même et dans crets irakiens a été de découvrir le Rentré, depuis, à Bagdad, le géné- formatique des données recueillies, qu’elle active ou désactive à la de- d’autres lieux, par des agents infil- TRADUCTEURS rôle plus spécifique de dissimula- ral a été exécuté. à partir de l’exploitation de certains mande. Elle est chargée du trés de la Defense intelligence Selon certaines informations, les tion des armes de destruction mas- Par le biais de l’Office of Sigint des mots significatifs les plus chiffrage et du décryptage des mes- agency (DIA), l’organe du rensei- Etats-Unis ont mis en service, pour sive, censé avoir été joué par le Ser- operations (OSO), leur organisme usuels, tels que missiles ou sages au profit de l’administration gnement propre au Pentagone. Di- la surveillance photographique et vice spécial de sécurité créé par de liaison, la NSA et la Central in- chimiques. Ce tri préalable, néces- américaine et pas seulement du rigée par le général Patrick Hughes, électromagnétique de l’Irak, pas Saddam Hussein au sein même de telligence agency (CIA) ont coopé- sité par le besoin de ne pas sub- Pentagone. la DIA compte quelque six mille moins d’une huitaine de satellites sa Garde républicaine. Ce service, ré (Le Monde daté 10-11 janvier). A merger les ordinateurs et de ne pas C’est la NSA, en particulier, qui a collaborateurs qui ne vont pas offi- espions, dont des Lacrosse, HK-11 qui réunirait quelque cinq mille Bahrein, la CIA dispose, en effet, faire perdre de temps aux traduc- mis en œuvre l’opération dite « Ve- ciellement sur le terrain mais qui et HK-12 modernes. Ils ont aussi cadres d’une fidélité à toute d’une station qui écoute et décode teurs de langue arabe, a permis nona », destinée à intercepter les peuvent occasionnellement prêter utilisé des avions d’observation U2. épreuve envers le président irakien, en permanence les communica- d’écarter 85 à 90 % de la matière transmissions de l’ex-URSS et du la main à une opération clandes- La précision de certaines des est, en effet, soupçonné d’abriter tions irakiennes. première collectée en continu par « bloc » de l’Est à compter des an- tine (covert action). Ces systèmes images serait, dit-on, d’environ des armements chimiques et biolo- les « grandes oreilles » améri- nées 50 et pendant la guerre froide, d’écoute miniaturisés et dotés de 10 centimètres au sol. giques qui avaient été utilisés pen- Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ1401--0003-0 WAS LMQ1401-3 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0324 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 3

Ariel Sharon, ministre des affaires étrangères israélien « L’Etat palestinien » ne sera obtenu que « par la négociation »

Ariel Sharon, ministre israélien des affaires étran- il devait notamment s’entretenir avec son homo- mie » palestinienne ne débouchera sur « un Etat gères, devait arriver en France, mercredi 13 janvier, logue français Hubert Védrine. Dans l’entretien palestinien » que par la « négociation » et que pour une visite de deux jours au cours de laquelle qu’il nous a accordé, il assure que l’« autono- son pays réagira à toute décision unilatérale.

JÉRUSALEM » En ne prenant en compte que rencontre la presse. pas question de récupérer Gaza, de notre correspondant le dernier mois, j’ai rencontré le – C’est pourquoi vous êtes si Naplouse ou Djenine. Mais tout ce « Pour quelles raisons allez- président Clinton à Washington ; je méfiant à la rencontrer ? qui est aujourd’hui entre nos vous en France ? Qu’allez-vous y l’ai rencontré deux fois lorsqu’il – Mais non . Je n’aime pas la vie mains le restera. défendre ? était ici ; je ne sais pas combien de politique, mais je la prends au sé- – Vous risquez des réactions – J’ai été invité par le ministre fois j’ai vu Madeleine Albright et rieux. Et je fais mon travail sérieu- de la population palestinienne. français des affaires étrangères, combien de fois je lui ai parlé au sement car je pense que nous Êtes-vous prêts à assumer une Hubert Védrine. Nous allons pas- téléphone ; j’ai rencontré le mi- avons à expliquer, à convaincre. Je nouvelle intifada ? ser en revue les problèmes straté- nistre des affaires étrangères autri- pense que toute sanction serait – Vous parlez toujours de terri- giques du Moyen-Orient, les négo- chien lorsque son pays exerçait la une erreur ; toute ingérence dans toires occupés. Mais il n’y a pas de Les pays arabes à la recherche ciations de paix entre Israël et les présidence de l’Union euro- nos élections aussi. population occupée. 97 % des Pa- pays arabes, entre Israël et les Pa- péenne ; la semaine dernière, j’ai – M. Pérès vient d’appeler de lestiniens sont sous le contrôle de lestiniens. Nous discuterons égale- vu son collègue allemand. Hier, j’ai ses vœux, devant M. Arafat, un l’Autorité palestinienne. Ils le res- d’une position commune ment de problèmes d’ordre bilaté- rencontré les chefs de la diploma- Etat palestinien. Qu’en pensez- teront. Mais les territoires qui sont ral, ainsi que de ce qui pourrait tie japonaise, égyptienne... J’ai été vous ? vides, nous les garderons, et il faut LES ARABES semblent sortis de pour des interventions anti-ira- constituer le rôle de l’Union euro- invité en Égypte et, la semaine pro- – Je connais M. Pérès depuis que tout le monde le comprenne. leur torpeur à propos de l’Irak. kiennes. Que ces déclarations d’in- péenne dans le processus de paix. chaine, j’irai en Russie. quarante-cinq ans. Peut-être a-t-il Je l’expliquerai aux Français, il n’y Pour la première fois depuis la tention visent, comme le pensent – Beaucoup de pays pensent – Et tous ces gens vous pensé autre chose que ce qu’il a aura pas d’ambiguïté. Ce sont des guerre de libération du Koweït en certains, à calmer une opinion pu- qu’Israël est responsable du blo- comprennent ? dit ? Je vais m’en assurer et lui télé- problèmes qui vont affecter notre 1991, ils sont à la recherche d’idées blique arabe choquée par le sort cage du processus de paix. Vous – Je ne dis pas cela. Je dis seule- phoner. S’il pense ce qu’il a dit, vie pour des générations, il faut qui rompraient le blocage total de des populations irakiennes, ou en rejetez la responsabilité sur ment qu’auprès de tous, j’ai déve- c’est mal. qu’ils soit clairement exposés. l’affaire irakienne, et qui ne se- non, le fait est que pour la pre- les Palestiniens. Pensez-vous loppé nos positions. Et je ne me – Mais vous, personnellement, – Vous avez dit que, sous cer- raient ni tout à fait celles de la mière fois il est question d’agir et être en mesure d’en convaincre sens pas du tout isolé. Je pense que que pensez-vous au sujet de taines conditions, vous pourriez France, ni tout à fait identiques à la non plus seulement de « déplo- vos interlocuteurs français ? toute mesure de rétorsion ou de l’Etat palestinien ? Vous y êtes être candidat au poste de pre- stratégie américaine, leur postulat rer », « dénoncer » ou « compatir ». – Je leur dirai d’abord ce que sanction qui pourrait être prise opposé ? mier ministre. Quelles sont ces de base étant qu’il faut distinguer Rien n’est toutefois dit sur les mé- sont les faits : que le gouverne- conditions ? les populations irakiennes de leurs canismes d’application envisagés ment de Benyamin Nétanyahou – Je n’ai pas voulu en dire plus et dirigeants, singulièrement de leur pour la libéralisation quasi totale est vraiment engagé dans les ac- « L’accord de Wye nous impose trois étapes. je ne vais pas en dire plus au- président. Du fait de leurs diver- du commerce en Irak dont le cords de Wye River. Mais, à la dif- jourd’hui. J’ai dit seulement " cer- gences, et aussi de la virulence royaume se fait l’avocat. férence du gouvernement travail- Nous avons accompli la première taines " conditions. Je soutiens avec laquelle Bagdad a rejeté les Les ministres des affaires étran- liste précédent, nous avons signé M. Nétanyahou et, surtout, je me vagues propositions qui sont dans gères des six monarchies pétro- un accord selon un principe clair : et, si l’autre partie remplit ses engagements, bats pour l’unité du Likoud, pour l’air, ils ne sont pas au bout de leur lières du Golfe ont, semble-t-il, dis- les accords ne sont valables que s’il celle du Bloc national. Et, plus im- peine. cuté dimanche de l’initiative y a réciprocité. A Wye, il y a eu un nous ferons les suivantes (...) portant, je me bats pour l’unité de A la demande du Yémen, un saoudienne. Rien n’a été annoncé accord public, un accord secret, la nation. Je suis, moi, dans la posi- conseil ministériel (affaires étran- au terme de leurs débats, vraisem- des lettres d’accompagnement et même durant la période électorale » tion de pouvoir parler à tout le gères) des pays membres de la blablement parce que les six pays enfin un accord verbal. L’accord de monde, dans toutes les familles Ligue arabe doit se tenir le 24 jan- ne sont pas sur la même longueur Wye nous impose trois étapes. politiques. Compte tenu des pro- vier au Caire pour examiner la si- d’onde : à un bout de l’échiquier, le Nous avons accompli la première contre Israël serait une erreur. Les – Nous l’avons déjà dit : nous blèmes que nous affrontons, l’uni- tuation en Irak. Au 11 janvier, dix Koweït est hostile à tout ce qui fe- et, si l’autre partie remplit ses en- gens d’ici ne l’accepteraient pas. n’accepterons pas une déclaration té de la nation est la chose la plus des vingt-deux membres de la rait bouger d’un iota les sanctions gagements, nous ferons les sui- – Mais personne ne parle de unilatérale d’indépendance. Tout importante du moment. Ligue avaient annoncé qu’ils parti- imposées à l’Irak, alors que, à vantes, sans tenir compte de nos sanctions... doit être conclu par un accord né- » Nous sommes une petite na- ciperaient à ce forum. Le Koweït, l’autre extrémité, l’Etat des Emirats élections [dont le premier tour est – Si ; il y a cette question non ré- gocié. Il n’y aura pas de nouveau tion dans un petit pays. Je me sens principale « victime » de l’Irak, et arabes unis souhaite en substance prévu le 17 mai ]. Nous nous retire- glée du renouvellement de notre statut en Palestine sauf s’il est le responsable de ce qu’il adviendra deux des trois Etats qui comptent que l’éponge soit passée sur l’inva- rons des territoires que nous avons adhésion au programme de re- résultat d’un accord entre les deux des juifs dans trente ans, trois dans cette région – l’Egypte et la sion du Koweït et que les pays promis de laisser, même durant la cherche et de développement eu- parties. cents ans, trois mille ans. Car je Syrie – seront présents. L’Arabie arabes se réconcilient avec Bag- période électorale. ropéen. Cela a une petite odeur – Mais, oui ou non, pouvez- suis un juif, ni religieux ni ortho- saoudite n’a pas – pas encore ? – dad. L’Irak a d’ores et déjà refusé – Mais même les Américains, d’ingérence dans nos affaires inté- vous envisager le principe d’un doxe, mais juif, et c’est pour moi la annoncé sa participation. l’initiative saoudienne. sans compter les Européens, re- rieures. Israël est une démocratie Etat palestinien ? chose la plus importante. Les Saoudiens n’en sont pas connaissent que les Palestiniens stable, la seule démocratie de la ré- – L’autonomie débouchera sur – Mais on peut être un juif, tel moins très actifs depuis quelques « SOUVERAINETÉ IRAKIENNE » ont rempli leur contrat ou, au gion. Si certains s’imaginent que un Etat palestinien. Mais ce sera M. Pérès, et ne pas avoir la jours. Les dirigeants, qui ne Tous les gouvernements arabes, moins, sont en train de le rem- nous allons accepter cette ingé- un objectif qui sera atteint par la même perception que vous des passent pas pour de grands explique un diplomate de la région, plir... rence, ils font une erreur. Nous négociation et seulement sous cer- problèmes et de leurs solu- communicateurs, se sont livrés à « sont désemparés par l’attitude du – Un accord est un accord : Israël sommes un petit pays, c’est tout taines conditions. S’il l’est par une tions... des « fuites » dans leurs médias à président irakien qui a abreuvé d’in- n’accomplira pas de pas supplé- notre problème. Nous ne céderons décision unilatérale des Palesti- – Ne vous méprenez pas : j’aime grande diffusion. Dimanche 10 jan- jures tous ceux qui ont cherché à mentaire avant que ne soit ac- pas aux pressions lorsqu’il s’agit de niens, nous prendrons immédiate- la vision que M. Pérès a de l’avenir. vier, à quelques heures d’une réu- adopter une attitude positive envers compli le pas précédent. L’accord sécurité. Et, croyez-moi, cet avis ment l’initiative. Tout le monde Peut-être même sera-t-elle un jour nion à Djeddah des ministres des son pays. Ils se demandent comment de Wye dit très clairement que, vous est donné par un homme qui doit le savoir. réalité. Mais c’est son évaluation affaires étrangères des six monar- aider les Irakiens malgré Saddam pour obtenir plus de territoires, les a participé à toutes les guerres et – Que ferez-vous ? Que pou- de la situation d’aujourd’hui et des chies pétrolières membres du Hussein. Ils sont tous conscients que Palestiniens doivent préalablement toutes les batailles menées par Is- vez-vous faire ? moyens à mettre en œuvre qui Conseil de coopération du Golfe, le leurs opinions publiques ne faire un certain nombre de choses. raël, qui a eu l’honneur de – Nous l’avons déjà dit : nous nous sépare. » journal el Hayat, publié à Londres comprennent pas du tout l’attitude Par exemple, réduire leurs forces commander ses unités spéciales et annexerons immédiatement les ré- et diffusé dans tous les Etats des Américains et des Britanniques. armées qui sont plus importantes son bataillon parachutiste. J’ai vu gions qui ne sont pas aujourd’hui Propos recueillis par arabes et dans les principaux pays Nul ne peut croire non plus que mal- que prévues. mes amis tomber, j’ai moi-même sous contrôle palestinien. Il n’est Georges Marion de l’émigration, faisait sa man- gré les inspections et les bombarde- – Vous croyez vraiment que les été blessé deux fois au combat, j’ai chette sur une « initiative saou- ments, il puisse encore exister des forces palestiniennes consti- eu à prendre des décisions de vie et dienne visant à lever l’embargo sur armes de destruction massive en tuent une réelle menace pour la de mort. C’est pourquoi je les produits humanitaires » en Irak. Irak ». sécurité de votre pays ? comprends l’importance de la paix, « Les idées proposées par la – Oui. Lors de la guerre d’indé- beaucoup mieux que la plupart des OPINION PUBLIQUE France sont intéressantes, ajoute ce pendance, nos forces armées politiciens qui en parlent sans ja- Citant une source saoudienne diplomate. Mais prises telles quelles, étaient inférieures à ce que sont les mais avoir eu l’expérience de la haut placée, le quotidien rappor- elles conduisent à la fin de la souve- forces palestiniennes aujourd’hui. guerre. Pour moi, la paix doit ame- tait que l’objectif de Riyad est de raineté irakienne et c’est intolé- Ne sous-estimez pas les Arabes. ner la sécurité ; non pas une sécuri- faire adopter par le Conseil de sé- rable. » Il faisait allusion à la sug- J’ai fait toutes les guerres contre té telle que les autres l’entendent, curité de l’ONU des résolutions au- gestion de Paris d’imposer un eux, je sais qu’ils peuvent mais une sécurité conforme aux torisant l’entrée de « tous » les pro- contrôle des flux financiers en Irak, combattre jusqu’à la mort. De besoins des Israéliens. Parce que duits alimentaires, une fois l’embargo pétrolier levé, plus, les Palestiniens ne sont pas c’est nous qui vivons ici. Les gou- pharmaceutiques et « éducatifs » pour empêcher le régime de re- les seuls. Il y a des missiles syriens, vernements passent, ainsi que les en Irak. L’idée semble impliquer constituer ses armes de destruc- irakiens, dans d’autres pays en- présidents. Mais les gens restent que les importations de ces pro- tion massive. core. Et surtout : qui a envie de avec leurs besoins. duits par Bagdad ne seraient plus Aussi, ajoute ce diplomate, les faire la guerre ? Comment pou- » Depuis longtemps, l’Europe a tributaires de l’autorisation du pays arabes tentent-ils de parvenir vons-nous être sûrs que nous, Is- à notre égard une position biaisée. Comité des sanctions de l’ONU à une position commune, fondée raéliens, serons toujours prêts à y C’est un fait. Si tel n’avait pas été le – comme c’est le cas actuelle- sur le respect des résolutions de aller ? Je le répète une fois encore : cas, l’Europe aurait pu jouer un ment –, puisque cette même Conseil de sécurité de l’ONU, sans nous avons signé et nous respecte- rôle plus actif dans le processus de source a ajouté : « Pourquoi un que cela signifie « continuer de rons notre signature si l’autre par- paix. Deuxièmement, c’est bon fonctionnaire à Genève devrait-il se frapper un pays qui est déjà complè- tie en fait autant. L’absurde, dans d’être juif, mais c’est aussi difficile. prononcer sur l’entrée en Irak de riz tement à genoux ». Jusqu’à mainte- toute cette histoire, c’est que nous Ce n’est d’ailleurs guère plus facile par exemple, si les navires [qui as- nant, admet-il, les désaccords allons aujourd’hui à des élections d’être un Palestinien. Et le pro- surent la livraison] sont fouillés ? Le entre les Etats arabes sont très anticipées parce que M. Nétanya- blème est simple : la plupart des principe d’interdiction ne doit pas grands. L’Arabie saoudite est sous hou s’est engagé fermement à choses qui sont utilisées contre être la règle et l’autorisation l’excep- forte influence américaine et le Ko- mettre en œuvre un accord auquel nous à l’étranger, en Europe, tion, mais le contraire. Il faut être weït demeure animé par un esprit s’opposent certains de nos col- viennent d’Israël même. Si, par honnête dans la manière d’appli- de « vengeance ». lègues du gouvernement. C’est exemple, un honorable membre quer les sanctions. » Ce n’est certainement pas la ré- pour cela que nous avons perdu du Parlement israélien qui, tel un Toujours selon ce même respon- cente initiative prise par le Parle- notre majorité. disciple devant son maître, va voir sable saoudien, la position de ment irakien qui pourrait ramener – Mais, encore une fois, com- Yasser Arafat – je ne citerai aucun Riyad sur d’autres aspects de l’af- le Koweït à de meilleurs senti- ment expliquez-vous que, pour nom – [M. Sharon fait allusion à faire irakienne tient en ceci : les ments. Dimanche, les députés ira- le monde entier, la responsabili- Yossi Beilin, négociateur des accords équipes des Nations unies en Irak kiens ont de fait appelé le gouver- té de l’échec du processus de d’Oslo], lequel lui dit que le kami- doivent accomplir leur mission nement à revenir sur sa décision de paix retombe sur vous ; que, sur kaze qui vient de se faire sauter « honnêtement » et relever unique- reconnaître la frontière internatio- cette question, Israël paraisse avec sa bombe au marché de Ma- ment de l’ONU – c’est une pierre nale du Koweït. Le même jour, le isolée ? Que même les Améri- hane Yehouda est envoyé par le dans le jardin des Etats-Unis, qui vice-premier ministre irakien, Ta- cains... Shin Beth, et que ce parlementaire, admettent avoir utilisé les inspec- rek Aziz, revenait sur une rengaine – Il ne me semble pas que nous même poliment, ne quitte pas aus- teurs onusiens à des fins d’espion- que l’on croyait oubliée : le Koweït, soyons si isolés que cela. Être âgé sitôt la pièce, mais, au contraire, nage. Bagdad doit être empêché de a-t-il écrit dans un article publié me donne l’avantage de la mé- conseille et aide son interlocuteur, reconstituer son « arsenal de pro- par le quotidien el Saoura, « est une moire. Je ne me souviens pas qu’Is- je dis qu’il y a là un problème ma- duits chimiques et autres ». En dépit entité créée par la Grande-Bretagne raël ait bénéficié dans le passé jeur. Car après, la chose est ra- des vitupérations du régime ira- pour assiéger l’Irak et le priver de ses d’autant d’aide américaine que contée et, en quelques secondes, kien contre le royaume, l’Arabie côtes historiques ». Il en fallait celle dont nous bénéficions au- elle est imprimée dans les journaux saoudite est hostile au recours à la moins pour que le Koweït mette jourd’hui, dans tous les domaines. et passe à la radio. Tout cela pour force. Elle fera tout ce qui est en son armée en état d’alerte maxi- Nos relations fondamentales avec vous dire qu’il nous faut sans cesse son pouvoir pour empêcher des male. les Etats-Unis n’ont jamais été longuement expliquer notre posi- frappes et n’accepte pas que son meilleures. Eux savent ce qu’un ac- tion. C’est ce que je fais. Ce n’est territoire serve de base de départ M. Na. cord veut dire. guère facile, y compris lorsqu’on LeMonde Job: WMQ1401--0004-0 WAS LMQ1401-4 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0325 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 INTERNATIONAL

Hubert Védrine a plaidé à Moscou La Suède confirme pour une reprise de l’aide du FMI à la Russie le principe de sa neutralité Boris Eltsine est attendu à Paris les 28 et 29 janvier Le débat se poursuit à Stockholm Le ministre français des affaires étrangères a plai- « travail courageux et sérieux » face à la crise russe, Kosovo. Boris Eltsine n’a pas reçu Hubert Védrine sur une éventuelle dé, mardi 12 janvier à Moscou, pour une reprise de comme les « objectifs convergents et les démarches comme cela fut envisagé, mais la visite du pré- l’aide du FMI au gouvernement russe, saluant son complémentaires » des deux pays sur l’Irak et le sident russe à Paris fin janvier est confirmée. adhésion du pays à l’OTAN MOSCOU mardi. Vantant la relation franco- français ait une « compréhension méraient une série de « re- STOCKHOLM culier en Europe, d’après le rap- de notre correspondant russe, « constante de l’équilibre eu- correcte de la situation en Russie ». commandations » et appelaient la de notre correspondant port de la commission publié C’est une nouvelle lune de miel ropéen », le ministre français a La visite du président Boris Eltsine Russie à un « dialogue constructif en Europe du Nord mardi. franco-russe qui a été célébrée, fortement affirmé que la France à Paris, prévue les 28 et 29 janvier, avec le FMI et ses créanciers pri- Ils n’ont finalement pas osé, Nul doute que le débat devien- mardi 12 janvier, à l’occasion de la campait « aux côtés de la Russie ». incite probablement à tant d’ama- vés ». A plusieurs reprises, le même si la tentation fut réelle. Le dra plus aigu encore – en Suède visite d’Hubert Védrine, le mi- Ayant rencontré Guennadi Selez- bilités. Qualifiée d’« historique » commissaire européen aux af- terme « neutralité » ne sera pas comme en Finlande, elle aussi nistre français des affaires étran- nev, le président de la Douma, côté russe, elle s’annonce « très faires étrangères Hans van den supprimé de la doctrine officielle « libre de toute alliance mili- gères, à Moscou. A l’issue d’entre- M. Védrine a noté que M. Prima- importante », a estimé M. Védrine. Broek expliquait que le déblocage suédoise en matière de sécurité. taire » – une fois accompli l’élar- tiens avec le premier ministre kov « bénéficiait d’un appui impor- Cette attitude française tranche de nouvelles aides financières se- Du moins pas dans un futur im- gissement de l’OTAN à la Po- russe, Evguéni Primakov, et plu- tant » du Parlement, « comme au- avec les propos autrement plus rait strictement conditionné aux médiat. Les membres d’une logne, à la Hongrie et à la sieurs autres responsables poli- cun gouvernement auparavant ». distants tenus par les respon- résultats économiques du gouver- commission spéciale de défense République tchèque, prévu tiques russes, M. Védrine a aban- Critiquant les « politiques ultra- sables étrangers venus à Moscou nement russe. ont préféré le statu quo plutôt que dès 1999. donné la langue de bois libérales » appliquées depuis 1992 ces dernières semaines. La France a choisi un tout autre de toucher au pilier central de la Parallèlement, le concept de diplomatique pour apporter un en Russie, et pourtant soutenues En novembre, le premier mi- ton : « Nous pensons que le FMI politique étrangère du royaume. neutralité a pris du plomb dans soutien quasi inconditionnel aux avec constance par tous les gou- nistre japonais, le ministre alle- doit continuer à aider la Russie », a En présentant son rapport, l’aile en Suède depuis que des do- autorités russes. vernements français, M. Védrine mand des affaires étrangères, le déclaré M. Védrine. « La France ne mardi 12 janvier, Lars Danielsson, cuments confidentiels ont été ren- « M. Primakov est l’homme de la croit relever dans l’action du gou- premier ministre finlandais peut pas se substituer aux organisa- le président de cet organisme dus publics l’été dernier. La quasi- situation », a-t-il déclaré sur Eu- vernement Primakov, a-t-il expli- avaient tous lié de nouvelles aides tions internationales », a-t-il ajou- composé de représentants des totalité de la population était rope 1, avant son départ pour qué au quotidien Izvestias, « une à la Russie à la mise en œuvre ef- té. Mais elle ne manquera pas de partis politiques, a annoncé le convaincue jusqu’à tout récem- Moscou. « Ce gouvernement approche sociale-démocrate » peu fective de réformes économiques faire connaître son point de vue à verdict : « La non-alliance mili- ment du respect à la lettre de la semble prendre la mesure des pro- éloignée de celle qui domine en et à un accord avec les organismes ses partenaires. taire de la Suède, destinée à ce que sacro-sainte neutralité. Or la blèmes et s’en saisir à bras le Europe. Mardi, le premier ministre internationaux. Début octobre, les le pays puisse être neutre en cas de presse et quelques chercheurs ont corps », s’est-il encore félicité, russe s’est félicité que le ministre ministres des finances du G7 énu- François Bonnet guerre dans notre voisinage, est commencé à lever le voile sur ce maintenue. » Cette formule un sujet tabou. peu alambiquée, mise en exergue D’abord concernant la période par les autorités suédoises dès de la seconde guerre mondiale Forte dégradation des échanges franco-russes que sont abordées les questions (Le Monde du 3 décembre 1997) ; de sécurité nationale, demeure puis, depuis peu, à propos des dé- MOSCOU avec Moscou, a vu le marché russe disparaître ciété Ernst and Young. Les entreprises ont aussi donc intacte. Une décision qui ne cennies de la tension Est-Ouest. de notre correspondant d’un coup. « La demande est très faible, affirme renégocié à la baisse les loyers de bureaux, les clôt pas pour autant le débat inté- « L’alliance cachée », titrait en oc- L’âge d’or est terminé pour les entreprises un de ses responsables. Auparavant, sur douze salaires de cadres russes, et ont renvoyé en rieur sur une éventuelle adhésion tobre le quotidien conservateur françaises travaillant avec la Russie. L’onde de mois, on vendait 20 000 tonnes de poulets. Depuis France des cadres expatriés. L’effondrement du du pays scandinave à l’OTAN. Svenska Dagbladet pour qualifier choc de la crise russe a frappé de plein fouet les août 1998, on a dû faire moins de 500 tonnes, et rouble a obligé les entreprises à sortir d’une « L’option de la neutralité existe la collaboration ultrasecrète de entreprises étrangères : chute du chiffre d’af- avec des produits de bas de gamme. » De même économie du tout-dollar. « J’ai dédollarisé depuis 1992, lorsque la Suède déci- l’armée et des services de rensei- faires, licenciements, restructurations dans l’ur- pour l’industrie charcutière, pour laquelle la toutes mes charges, explique Stéphane Roche, da de ne plus se proclamer auto- gnement suédois avec leurs ho- gence. « On fait le gros dos, en espérant pouvoir Russie était le premier client de la France en du groupe Pernod-Ricard, loyers, stocks, sa- matiquement neutre en cas de mologues occidentaux, avec la bé- tenir dix-huit mois », dit le dirigeant d’une so- tonnage. « Nos ventes actuelles représentent à laires, etc. » conflit », a rappelé M. Danielsson, nédiction du cercle restreint des ciété d’import-export. Le retournement est peine 20 % de ce que l’on faisait auparavant, dit- Il en est de même pour les produits vendus à conseiller diplomatique du pre- plus hauts responsables poli- d’autant plus brutal que l’année 1997 avait été on à la Fédération des industries charcutières. la Russie, dont les prix, indexés sur le dollar, mier ministre social-démocrate tiques du royaume. exceptionnelle. Les exportations françaises Des lignes de production ont dû être fermées. » sont devenus inabordables pour la grande ma- Göran Persson. Prôné par le gou- La Suède avait, on le sait désor- avaient alors augmenté de 44 % en francs cou- Pour les professionnels du secteur, une nou- jorité des consommateurs russes. Gilles Faure, vernement de centre-droit de mais, construit un certain nombre rants, pour atteindre 15 milliards de francs. velle dégradation est inévitable, due à l’arrivée de la société FM-Logistic, qui gère des entre- l’époque, ce changement avait été de bases aériennes pour pouvoir Cela ne représente que 0,9 % du total de nos sur le marché russe d’une aide alimentaire mas- pôts et des chaînes de conditionnement à Mos- rendu possible par la disparition recevoir des bombardiers lourds exportations, mais la France, huitième parte- sive des Etats-Unis et de l’Europe. cou, explique que ses « clients, des multinatio- de la menace militaire soviétique, occidentaux. Afin qu’ils puissent naire commercial de la Russie, loin derrière nales comme Unilever, Nestlé, Mars, se ainsi que par la candidature de effectuer des raids sur l’URSS via l’Allemagne, les Etats-Unis et l’Italie, regagnait « IL FAUT RÉDUIRE LA VOILURE » réorientent sur la production locale (...). Aupara- Stockholm à l’Union européenne l’espace aérien suédois, le sys- cette année-là du terrain après avoir tardé à Dans tous les secteurs, les prévisions pour vant, ajoute-t-il, on travaillait à 100 % en dollars. (UE). Le premier ministre actuel tème de reconnaissance de l’avia- s’implanter sur le marché russe. La structure de 1999 sont noires. Pascal Monpetit, du scandi- Maintenant il nous faut passer à des coûts en semblait prêt à franchir une nou- tion du pays fut adapté à celui de ces échanges montre bien la « tiers-mondisa- nave Electrolux, s’« attend à un chiffre d’affaires roubles ou, au moins, diminuer les valeurs d’im- velle étape mais s’est rétracté in l’OTAN et l’état-major suédois re- tion » de l’économie russe. Quand Moscou ex- divisé par deux ». Patrice Lescaudron, des cos- portation en important du semi-fini plutôt que du extremis, estimant que « le pays lié au haut commandement de porte des matières premières (gaz, pétrole, mé- métiques Yves Rocher, estime « à 30 % la baisse fini. » n’est pas encore assez mûr pour ce- l’aviation américaine en ex-RFA. taux), Paris vend de l’agro-alimentaire, de de clientèle ». Delphine Demuyt, de la société Les entreprises, quand cela leur est possible, la », affirme Peter Bratt, du quoti- Jusqu’à la fin des années 80, l’électro-ménager, de la parfumerie, des médi- Sidel, spécialisée dans les machines d’embou- ont donc opté pour trois solutions : descente dien libéral Dagens Nyheter, au- tout fut prévu pour la mise sur caments et des biens d’équipement. teillage, espère, « en étant optimiste, réaliser la en gamme des produits (« de la viande préparée teur d’une enquête sur la pied en Grande-Bretagne d’un Alors que 1998 s’annonçait aussi prometteuse moitié du chiffre d’affaires 1997 ». mécaniquement plutôt que du poulet labellisé », neutralité. gouvernement et d’un chef d’état- que 1997 (hausse de plus de 30 % des exporta- Cette nouvelle donne oblige à bouleverser les dit-on chez Doux) ; transformation finale en major suédois en exil. Au plus fort tions françaises au premier trimestre), la crise a stratégies. Hachette-Filipacchi l’a fait brutale- Russie ; appel à la production locale. Danone a « L’ALLIANCE CACHÉE » des critiques de Stockholm à l’en- tout changé. « Nous allons probablement revenir ment dès septembre, en annulant le lancement ainsi décidé d’investir 100 millions de dollars Bien qu’officiellement « libre de contre de l’intervention améri- à la situation d’avant 1997, estime-t-on au poste d’un Paris-Match Russie et en mettant en veil- (86,32 millions d’euros) dans la construction, toute alliance militaire », le caine au Vietnam, la coopération d’expansion économique de l’ambassade de leuse deux autres titres. Selon une étude du près de Moscou, d’une usine de yaourts et de royaume participe à des ma- militaire bilatérale continuait à France à Moscou, avec une baisse de 30 % de Club France auprès de 52 entreprises installées produits laitiers. Ford dit envisager la création nœuvres de l’OTAN – via le Parte- s’approfondir dans l’ombre. Des nos ventes. » Cette estimation semble même en Russie, les trois quarts ont procédé à des li- d’une usine d’assemblage à Saint-Pétersbourg. nariat pour la paix (PPP) dont il exemples parmi tant d’autres qui optimiste d’après les témoignages de plusieurs cenciements, même si aucune n’envisage de Mais ces projets au long cours ne devraient pas est membre – et à des opérations font dire à certains éditorialistes chefs d’entreprise. partir. empêcher dans les deux ans à venir une forte de maintien de la paix sous que l’abandon du terme « neutra- L’agro-alimentaire, premier poste des expor- Les projets sont maintenus, quitte à être re- dégradation des échanges de la France avec la commandement de l’Alliance lité » reviendrait à s’accorder à la tations françaises, est le secteur le plus touché. tardés. « Il faut réduire la voilure, fortement, Russie. atlantique, comme en Bosnie. Ce réalité. Le volailler Doux, par exemple, qui a réalisé, en mais le marché russe reste à terme extrêmement type d’activités, la Suède entend 1997, 350 millions de francs de chiffre d’affaires porteur », estime Emmanuel Quidet, de la so- F. Bt les développer à l’avenir, en parti- Antoine Jacob Le regain de criminalité à Milan L’Allemagne ouvre la voie à la naturalisation de quatre millions d’étrangers BONN fuser par exemple la naturalisation une législation du Reich remontant ternit son image auprès de la partie de notre correspondant des Kurdes, dont plus de 100 000 se- à 1913. Seront Allemands à la nais- centriste de son électorat, d’autant est attribué aux immigrés Oui à la naturalisation massive raient sympathisants du Parti des sance les étrangers nés sur le terri- que les trois partis d’extrême droite ROME tra de mieux coordonner les forces des étrangers, à condition d’être in- travailleurs du Kurdistan (PKK),in- toire national à condition que l’un (Republikaner, Deutsche Volksu- de notre correspondant de sécurité et de réduire les rivali- tégré économiquement et sociale- terdit. « Il faut des éléments tan- de leurs parents soit lui-même né nion, Nationaldemokratische Partei « L’Italie n’est pas le Liban des tés entre les polices. Cette initia- ment dans la société allemande. Tel gibles, mais il est clair qu’un isla- en Allemagne ou y soit arrivé avant Deutschland) ont apporté leur sou- années 80, ni l’Algérie », a fait re- tive sera ensuite étendue à d’autres est l’esprit du projet de loi portant miste, un nationaliste turc ou un l’âge de 14 ans. Surtout, les étran- tien à la pétition. Le Conseil des marquer le président du Conseil, villes. Milan bénéficiera en outre sur la réforme du code de la natio- militant actif du PKK ne pourront pas gers auront droit au passeport alle- juifs d’Allemagne et le Secours ca- Massimo D’Alema, pour remettre d’un renfort de six cents hommes. nalité que devait présenter, mercre- devenir allemands », déclare au mand au bout de huit ans de séjour tholique ont condamné l’initiative les choses à leur place. Car la psy- Au-delà de ces mesures desti- di 13 janvier à Bonn, le ministre de Monde le député Vert d’origine régulier en Allemagne (cinq ans de la nouvelle direction de la CDU. chose qui s’est emparée de Milan nées tout d’abord à rassurer une l’intérieur Otto Schily. Ce projet, turque Cem Özdemir. pour les mineurs) – délai qui était Accusés de xénophobisme par doit effectivement être ramenée à population inquiète, un débat poli- qui devrait être adopté en conseil Enfin, les candidats au passeport jusqu’à présent de quinze ans (huit leurs détracteurs, les dirigeants de justes proportions. Neuf tique sur la sécurité s’est dévelop- des ministres courant mars et en- allemand devront être en mesure ans pour les mineurs) – et sans chrétiens-démocrates tentent de ré- meurtres en neuf jours depuis le pé. Cette vague de violences surve- trer en vigueur avant l’été, ouvre la de subvenir à leur moyens sans avoir à renoncer à leur nationalité parer les dégâts : chahuté mardi début de l’année, cela mérite néan- nant au moment de la rentrée voie à la naturalisation de 4,1 mil- avoir recours à l’aide sociale, l’équi- d’origine, comme l’exige au- soir par des étudiants à Berlin, le moins que les pouvoirs publics se judiciaire, des voix se sont élevées lions d’étrangers (sur un total de valent allemand du RMI. « Le minis- jourd’hui la loi allemande. président du parti, Wolfgang penchent davantage sur les ques- dans la magistrature sur les 7,3 millions) vivant en Allemagne tère de l’intérieur est très à cheval sur Le gouvernement de Gerhard Schäuble, s’est déclaré prêt à négo- tions de sécurité, même s’il s’agit moyens dont dispose la justice. A depuis plus de huit ans. cette mesure, car les Allemands ont Schröder ne cède rien sur le fond, cier avec le gouvernement sur le d’une série de coïncidences. D’ail- Milan justement, l’avocat général Pour être naturalisés, les candi- droit au regroupement familial, ce notamment sur l’acceptation de la projet de loi. La CDU fait des pro- leurs, les homicides volontaires Giuseppe De Luca a dénoncé dats devront pouvoir se faire qui n’est pas le cas pour les étrangers. double nationalité violemment positions plus constructives et pro- dans la capitale lombarde sont l’« accroissement des garanties pro- comprendre oralement en Alle- Le ministère ne veut pas que leur na- contestée par le Parti chrétien-dé- pose désormais d’offrir jusqu’à passés de 56 en 1997 à 48 en 1998. cédurières dont bénéficient les in- mand, mais il n’y aura pas de test turalisation fasse affluer des per- mocrate (CDU) et son alliée, 27 ans le droit à la nationalité alle- Mais il y a eu cette flambée de vio- culpés » et a désigné le « nouveau écrit de langue. L’administration se- sonnes qui ne pourront pas subvenir l’Union chrétienne-sociale (CSU) de mande aux étrangers nés en Alle- lence inexpliquée en début d’an- contingent de criminels, tous d’ori- ra priée d’être tolérante avec les à leurs besoins », poursuit M. Özde- Bavière. Cette dernière affirme que magne. née. Alors, le ton monte et l’in- gine extracommunautaire, Albanais étrangers de la première généra- mir. Les Verts voudraient au cours la double nationalité va entraîner la Dans un document révélé, mardi, quiétude grandit. « Milano = en premier lieu ». tion. Les personnes ayant été des débats adoucir ce critère social création de ghettos islamiques, une par le quotidien Bild Zeitung, la Chicago », « le Far-West du Nord », Les juges se font ainsi le relais de condamnées pénalement à plus de dans les cas difficiles, comme celui envolée de la criminalité, et l’arrivée CDU a aussi proposé d’offrir des « La peur à Milan » : les titres des l’opinion publique qui, elle aussi, neuf mois de prison (condamnation des femmes élevant seule un en- de partis musulmans et turcs au cours d’islam aux enfants musul- journaux se bousculent pour dé- désigne les immigrés comme la en une fois ou peines cumulées) ne fant. Bundestag. mans, en langue allemande et avec crire la criminalité qui sévit dans la source principale du regain de cri- pourront pas être naturalisés. Les La CDU et la CSU font de la lutte des professeurs formés dans les deuxième ville d’Italie. minalité. A tel point que Massimo futurs Allemands devront signer un DROIT DU SOL contre la réforme du code de la na- universités allemandes. Officielle- Pour faire face à cette situation D’Alema s’est insurgé contre document affirmant leur loyauté à A côté de ces exigences d’intégra- tionalité leur cheval de bataille. ment pour ne pas jeter la commu- qualifiée d’« urgente », un conseil l’« hystérie raciste » et a fait remar- la Constitution, mais il n’y aura pas tion, qui montrent que la nationali- Elles ont décidé de lancer une péti- nauté musulmane dans les bras des sur la sécurité s’est réuni, mardi quer que « la criminalité organisée de prestation de serment comme té allemande se mérite, le projet de tion contre la double nationalité, fondamentalistes. Mais aussi pour 12 janvier, à Milan, en présence de s’alimente seulement pour partie de aux Etats-Unis. Ils ne devront pas loi reprend intégralement les pro- qui, selon un sondage de l’hebdo- montrer que le parti évolue, qu’il Massimo D’Alema, du ministre de l’immigration clandestine mais de- participer à des activités hostiles à positions contenues dans le contrat madaire Der Spiegel, suscite l’hosti- accepte progressivement une socié- l’intérieur, Rosa Russo Jervolino, et meure en grande partie absolument la démocratie et à la sécurité inté- de coalition signé entre le SPD et lité de 52 % des Allemands, 39 % y té multiculturelle et que l’Alle- du maire de la ville, Gabriele Al- autochtone ». Le président du rieure. Les renseignements géné- les Verts à l’automne 1998 et consti- étant favorables. Les deux partis se magne n’est pas, contrairement aux bertini. Il a été décidé d’augmenter Conseil s’est néanmoins engagé à raux pourront être consultés en cas tue une véritable révolution en Al- sont entendus mardi 12 janvier sur convictions de l’ancien chancelier les pouvoirs de police des munici- ce que les expulsions deviennent de doute, mais il n’y aura pas d’en- lemagne. Le pays va adopter le un texte commun. Cette initiative Helmut Kohl, une terre exclusive- palités. Milan servira en quelque « effectives ». quête systématique. Cette mesure double droit du sol comme critère ne gêne pas la CSU, habituée à ra- ment chrétienne. sorte d’expérience, de poisson pi- ne sera pas détournée, assure-t on de nationalité, alors que jusqu’ici ne tisser jusqu’à l’extrême droite, mais lote. Une centrale unique permet- Michel Bôle-Richard au ministère de l’intérieur, pour re- valait que le droit du sang, selon divise profondément la CDU. Elle Arnaud Leparmentier LeMonde Job: WMQ1401--0005-0 WAS LMQ1401-5 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0326 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 5 L’OSCE annonce la libération Les rebelles sierra-léonais cèdent du terrain « prochaine » de huit soldats yougoslaves capturés au Kosovo et incendient Freetown en se repliant PRISTINA. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Eu- rope (OSCE) a affirmé, mardi 12 janvier, être parvenue à « un accord En dépit des efforts de médiation ouest-africains, les négociations n’ont pas commencé avec l’UCK [Armée de libération du Kosovo] pour la libération pro- chaine » de huit soldats de l’armée yougoslave capturés vendredi par Le chef de la rébellion sierra-léonaise – dont les son désir de paix, aussitôt démenti par son adjoint, position ouest-africaine (Ecomog). Les médiations les sécessionnistes albanais. L’OSCE n’a pas donné de détails sur cet hommes sont sur le point d’être chassés de Free- qui a menacé d’attaquer l’aéroport international engagées par les pays d’Afrique de l’Ouest n’ont accord. L’UCK, qui se bat pour l’indépendance du Kosovo, province town en flammes – a exprimé, mardi 12 janvier, où sont installés des éléments de la Force d’inter- pas encore abouti à des négociations. de Serbie peuplée majoritairement d’Albanais, réclamait la libération de plusieurs de ses combattants en échange des huit soldats. D’im- ABIDJAN incendies ravagent le centre et les lutte contre les incendies – et n’a les ministres togolais et ivoirien, portantes forces de police serbes et de l’armée yougoslave sont mas- de notre correspondant quartiers est de cette cité, en pas été ravitaillée en nourriture le caporal a affirmé sa « volonté de sées dans la région, faisant craindre une reprise des combats. L’UCK en Afrique de l’Ouest grande partie construite de mai- depuis plusieurs jours. Les ca- paix ». a annoncé que plusieurs de ses dirigeants devaient rencontrer, mer- A peine une semaine après son sons en bois d’inspiration nord- davres jonchent les rues ; les épi- Mais sur le terrain, le comman- credi, des diplomates occidentaux dont l’émissaire américain Chris- entrée dans Freetown, capitale de américaine. démies menacent. dant en second de la guérilla, le topher Hill, chargé de trouver une issue politique à un conflit qui a la Sierra Leone, la rébellion est Freetown a été fondée vers 1850 Malgré les succès militaires de général Sam « Maskita » Bocka- provoqué la mort de près de deux mille personnes depuis le début de sur le point d’en être chassée. par des esclaves affranchis par la l’Ecomog, la voie de la négocia- rie, a maintenu ses exigences : il 1998. – (Corresp.) Mardi 12 janvier, les rebelles couronne d’Angleterre. L’hôpital, tion ne semble pas tout à fait fer- ne déposera les armes qu’après − une coalition de soldats put- l’université de Fourah Bay, la plus mée. Dans le cadre de leur mis- avoir rencontré son chef en tête- schistes et de guérilleros du Front ancienne d’Afrique de l’Ouest, sion de médiation, les ministres à-tête et en terrain neutre. En at- révolutionnaire uni (RUF) − au- sont en flammes. Des habitants des affaires étrangères du Togo et tendant, il menace de s’attaquer à L’OMC dispose de 90 jours raient cédé du terrain devant la de Freetown, dont des commer- de la Côte-d’Ivoire ont pu ren- l’aéroport international de Lungi, Force d’interposition ouest-afri- çants libanais, qui ont réussi à fuir contrer, mardi, le chef du RUF, le base arrière de l’armée nigériane, caine, l’Ecomog, un contingent à la ville ont raconté que les habita- caporal Foday Sankoh. Arrêté, ju- séparé de Freetown par un bras pour arbitrer le conflit de la banane majorité et commandement nigé- tions avaient été systématique- gé et condamné à mort lors du re- de mer. GENÈVE. La dispute récurrente au sujet de la banane entre les Etats- rians. ment pillées. tour au pouvoir du président Kab- En Afrique de l’Ouest, l’idée Unis et l’Union européenne (UE) est entrée dans une nouvelle phase L’Ecomog est le bras armé du bah, le guérillero sexagénaire est d’une négociation semble gagner avec la décision prise, mardi 12 janvier, par l’Organisation mondiale régime civil sierra-léonais depuis MENACE D’ÉPIDÉMIES actuellement détenu sur un ba- du terrain. Lansana Kouyaté, se- du commerce (OMC), de créer une commission d’arbitrage afin de qu’elle a rétabli, en février 1998, le On ignore toujours le bilan hu- teau nigérian au large de Free- crétaire général de la Communau- tenter d’éviter une dangereuse escalade. Désavouée lors d’un pré- président démocratiquement élu, main d’une semaine de combats. town. Il serait en bonne santé. té économique des Etats cédent arbitrage de l’OMC en 1997, Bruxelles avait ensuite été ame- Ahmad Tejan Kabbah, renversé Deux chasseurs Alpha Jet de d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), née à réformer un système d’importation de bananes accordant des par une junte militaire à laquelle l’aviation nigériane ont bombar- « VOLONTÉ DE PAIX » qui, jusqu’ici avait adopté le point préférences commerciales aux producteurs communautaires, ainsi s’était ralliée le RUF. dé les positions tenues par les re- Le fondateur du RUF garde un de vue belliqueux du président qu’aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Ces nou- Pour la deuxième fois, l’alliance belles alors que ceux-ci ont choisi ascendant certain sur ses troupes. Kabbah et du Nigeria, a déclaré velles dispositions, entrées en vigueur le 1er janvier, sont jugées insuf- entre militaires factieux et guéril- de s’établir dans les quartiers les Mélangeant rites africains et rhé- en demandant l’ouverture de né- fisantes par les Etats-Unis (qui brandissent des menaces de rétorsion) leros est donc chassée par le Ni- plus densément peuplés. torique marxisante, recourant à la gociations : « Même si l’Ecomog et plusieurs pays d’Amérique latine. Instituée à la demande de l’UE et geria de la capitale de ce petit On signalait toujours, mardi, cruauté pour s’assurer de la fidéli- parvient à reprendre le contrôle de de l’Equateur, la commission d’arbitrage dispose de 90 jours pour dé- pays d’Afrique occidentale d’à des poches de résistance, les re- té de combattants souvent très Freetown, tôt ou tard, les rebelles terminer si le système européen est conforme aux règles du peine 5 millions d’habitants. belles prenant la population en jeunes, Foday Sankoh reste, pour reviendront. » commerce multilatéral ou s’il est discriminatoire, comme le prétend Cette fois, les dégâts infligés à otage. La ville est privée d’eau – ses troupes, le «Popay» qui dit la Washington. – (Corresp.) la ville sont catastrophiques. Des ce qui rend encore plus difficile la loi. Or, lors de son entretien avec Thomas Sotinel

DÉPÊCHES a ANGOLA : le mouvement rebelle de l’Unita a informé, mardi 12 janvier, à Paris, l’émissaire de l’ONU, Benon Sevan, qu’il avait re- trouvé l’épave du deuxième appareil des Nations unies disparu de- puis le 2 janvier. Isaias Samakuva, un responsable de l’Unita, a décla- ré que son mouvement était prêt à emmener une équipe de secours sur les lieux où l’appareil s’est écrasé avec neuf personnes à bord. L’épave du premier avion de l’ONU, qui a été abattu le 26 décembre, a été découverte vendredi près de Huambo, dans le centre de l’Ango- la. Les deux appareils ont été abattus au-dessus d’une zone contrôlée par l’UNITA. – (AFP.) a CAMBODGE : M. Boutros-Ghali a expliqué avoir été utilisé par les autorités cambodgiennes lors de sa récente rencontre à Phnom Penh avec l’ex-dirigeant khmer rouge, Khieu Samphan. « Je connais- sais les Khmers rouges pour avoir négocié auparavant avec eux, en 1992 et 1993. Ils ont annoncé qu’ils avaient un message à me transmettre. Je ne savais pas que j’allais recevoir la presse. Ce qu’on cherchait alors, c’était la réconciliation », a déclaré le secrétaire général de l’Organisa- tion internationale de la francophonie, mardi 12 janvier, devant des parlementaires européens à Strasbourg. Interrogé sur les critiques formulées en France à son égard après cette rencontre, M. Boutros- Ghali a assuré qu’il ne démissionnerait pas de ses fonctions. – (AFP.) a ETATS-UNIS : le président américain Bill Clinton a versé à Pau- la Jones, mardi 12 janvier, les 850 000 dollars prévus par l’accord ex- trajudiciaire mettant fin aux poursuites pour harcèlement sexuel en- gagées par l’ancienne employée de l’Etat de l’Arkansas, a annoncé un responsable de la Maison Blanche. Le versement de cette somme – dont 375 000 proviennent de la fortune personnelle des Clinton et les 475 000 autres d’une compagnie d’assurances – met un terme à l’affaire Paula Jones. La transaction a été effectuée en vertu d’un ac- cord conclu en novembre dernier. – (Reuters.) a HAÏTI : la sœur du président haïtien René Préval se trouvait dans un état « stable », mardi 12 janvier, à l’hôpital général de Port- au-Prince et ses jours n’étaient pas en danger après l’attentat qui a coûté la vie à son chauffeur, ont indiqué les médecins haïtiens. Mme Marie-Claude Calvin-Préval a été atteinte de trois balles au tho- rax, à la jambe et au cou, mardi après-midi, au centre de Port-au- Prince, lors d’un attentat non revendiqué commis par deux inconnus armés, circulant à moto, qui ont pris la fuite. – (AFP.) a MALI : l’ancien président Moussa Traoré et son épouse Mariam ont été condamnés à mort, mardi 12 janvier, par la cour d’assises de Bamako au terme d’un procès pour « crimes économiques » intenté par l’Etat malien, qui avait commencé le 12 octobre 1998. Au pouvoir pendant vingt-trois ans, Moussa Traoré est emprisonné depuis son renversement en 1991 par un coup d’Etat militaire qui a mené le Mali à la démocratie. – (AFP, AP, Reuters.) a UNION EUROPÉENNE : présentant le programme des six mois de la présidence allemande de l’Union devant le Parlement européen, Joschka Fischer, ministre allemand des affaires étrangères, a proposé mardi 12 janvier, que le sommet européen de Cologne, en juin, convoque pour 2001 une nouvelle CIG (Conférence intergouverne- mentale) sur la réforme des institutions européennes. « Dans la pers- pective de l’élargissement, cette réforme est urgente », a-t-il dit. Le point décisif, selon M. Fischer, est de généraliser le vote à la majorité dans les décisions de l’Union. L’Allemagne souhaite limiter l’unani- mité aux questions fondamentales comme les modifications des trai- tés. a La bourse annuelle Michel Seurat, attribuée par le CNRS en mémoire du chercheur disparu tragiquement pendant la guerre civile libanaise, a été remise mardi 12 février à Emmanuel Bonne, lauréat 1998 pour ses recherches sur la justice en Syrie. La Russie présente son premier avion de combat « furtif » MOSCOU. La société MAPO-Mig a présenté, mardi 12 janvier, le pre- mier avion « furtif » russe sur une base proche de Moscou. Désigné par les initiales MFI (acronyme russe pour Multifunctional Intercep- tor) et « Projet 1 42 », selon une dénomination occidentale reprise dans la presse russe, le nouveau Mig est un concurrent potentiel du F-117 américain, le premier avion conçu pour échapper à la détection radar, et il se présente surtout comme un rival direct du F-22 Raptor en cours de mise au point aux Etats-Unis. La décision de produire en série l’avion « furtif » de Mig, dont les premiers dessins ont été éla- borés en 1986 et dont le projet a failli être abandonné en 1995 pour des raisons budgétaires, n’a pas encore été prise, selon des médias russes. Deux exemplaires seulement ont été construits jusqu’à présent et les essais en vol, qui pourraient durer sept ans, devraient commencer en février. Le coût de revient et le futur prix de vente de ce biréacteur n’ont cependant pas été révélés. – (AFP.) LeMonde Job: WMQ1401--0006-0 WAS LMQ1401-6 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:07 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0327 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999

GOUVERNEMENT Lionel Jos- d’année, le thème de la sécurité et sentent les Français face à la crise ur- ORIENTATIONS du gouvernement en quants les plus durs », mais n’ap- pin, qui devait être, mercredi 13 jan- celui de l’identité nationale. b CES baine et à ses conséquences et au matière de sécurité ne sont pas en- prouve pas les déclarations de vier, l’invité du journal de 20 heures DEUX THÈMES sont liés, à ses yeux, moment où la contruction euro- core arbitrées par M. Jospin, qui s’est Jean-Pierre Chevènement, évoquant sur TF 1, met en avant avec insis- par la nécessité de répondre à une péenne franchit une étape décisive prononcé, mardi, pour l’« éloigne- des « centres de retenue ». (Lire aus- tance, dans ses déclarations de début attente d’autorité et de sens que res- avec la mise en place de l’euro. b LES ment » de leurs quartiers des « délin- si notre éditorial page 12.) Lionel Jospin met à l’ordre du jour la sécurité et la nation Le premier ministre, qui devait intervenir, mercredi, au journal de TF 1, insiste, dans ses déclarations de début d’année, sur ces deux thèmes inhabituels pour la gauche – mais pas pour lui-même –, dans une concurrence de plus en plus explicite avec Jacques Chirac REFUSER le terrain d’affronte- lence qui s’installe dans certains crétaires d’Etat. L’évocation de la di, devant la presse, où il parle de ment que propose l’adversaire, quartiers et qui est un élément de nation, elle, apparaît comme une « l’exception française », ajoutant surgir là où il ne s’y attend pas : ségrégation et de marginalisation. constante de chacune des inter- même : « Nous devons préserver la ces vieilles règles de la guerre, Lio- (...) Si la prise en compte des réali- ventions du premier ministre de- personnalité de la France. » nel Jospin les applique aujourd’hui tés sociales permet de comprendre puis le début de l’année. Le 4 jan- Jamais M. Jospin n’avait parlé dans le duel raffiné qui l’oppose à les mécanismes de la délinquance, vier, lors de la présentation des de la France avec de tels accents Jacques Chirac. Le 4 décembre, elle ne saurait se substituer au droit, vœux du gouvernement au pré- patriotiques. Jusqu’ici, ses réfé- dans un discours prononcé à c’est-à-dire au respect de la loi sident de la République, M. Jospin rences à la communauté nationale Rennes, présenté dans son entou- commune. » Et de prôner l’éloi- juge que « seul le respect de son servaient à l’évocation de la Répu- rage comme « fondateur » de sa gnement des mineurs récidivistes identité forgée au cours des siècles blique. Ceci se vérifie dans son tentative de reconquête du pou- qui vivent dans les cités difficiles, permettra à la France d’entrer de livre, (L’invention du possible, voir, le président de la République thème repris par son ministre de plain-pied dans un avenir qu’elle Flammarion), publié en 1991, mais défiait le premier ministre sur le l’intérieur, Jean-Pierre Chevène- veut maîtriser ». Il conclut son aussi dans son discours d’investi- champ de la modernisation de la ment (lire ci-dessous). adresse sur « l’idée haute et forte ture de premier ministre, le 19 juin vie publique. Depuis le début de La tonalité sécuritaire de cer- [qui] unit tous les Français : l’amour 1997, à l’Assemblée nationale. «La l’année, celui-ci ne répond que taines de ces propositions divise de la patrie » (Le Monde daté 10- France, dit-il alors, (...) c’est mollement à son contradicteur, les membres du gouvernement. 11 janvier). d’abord une histoire. Une histoire préférant installer le débat sur Elisabeth Guigou, ministre de la Il y revient dans son entretien où s’est forgé le modèle républicain deux terrains où, traditionnelle- justice, a déjà dit qu’à son avis, au Monde pour s’opposer à l’idée (...) qui doit tant à la gauche. » En ment, les socialistes s’aventurent une nouvelle loi était inutile et de fédéralisme que suggère l’avè- faisant évoluer son discours, en lui peu : la sécurité d’abord et, plus qu’il suffisait de mieux appliquer nement de l’euro. « Nous n’avons imprimant une sorte de lyrisme surprenant, la nation. l’arsenal répressif actuel. Domi- pas à renoncer à la nation, assure- qui lui fait épouser la globalité de Dans son entretien de rentrée nique Voynet, ministre de l’envi- t-il en prévision du débat qui de- l’histoire de la France, et non plus au Monde (nos éditions du 7 jan- ronnement, a également paru ré- vrait surgir lors de la prochaine sa seule période républicaine, vier), M. Jospin assurait que «la ticente à toute accentuation du campagne pour les élection euro- M. Jospin déborde largement du lutte contre l’insécurité sera, après discours sur ce thème. « La pre- péennes du 13 juin 1999. La France cadre traditionnellement assigné à l’emploi, la deuxième priorité de mière insécurité de notre pays est geons », employé par M. Chevène- M. Jospin a prévu d’organiser un ne peut pas vivre sans avoir son un premier ministre sous la Ve Ré- l’année 1999 ». Il a confirmé ce l’insécurité routière », a-t-elle glis- ment pour stigmatiser les auteurs débat sur la sécurité, le 21 janvier, identité propre. Le peuple français publique. Une subtilité qui cap, mardi 12 janvier, lors de la sé, mardi, lors de la présentation des délits, ne lui « plaît » pas. à l’hôtel Matignon, à l’occasion de ne peut pas se vivre comme un n’échappe sûrement pas à présentation de ses vœux à la de la journée sans voitures. Deux « Cela ne permet pas de dégager la traditionnelle réunion de mi- peuple dont le destin serait de se M. Chirac. presse, à l’hôtel Matignon : « Nous jours plus tôt, sur France 3, elle des solutions », avait-elle jugé. nistres, à laquelle d’ailleurs sont fondre parmi les autres. » Il re- voulons briser la culture de la vio- avait indiqué que le mot « sauva- Pour harmoniser les points de vue, exceptionnellement conviés les se- trouve ces accents-là, enfin, mar- Jean-Michel Aphatie M. Chevènement veut « retenir » les délinquants de moins de 16 ans « Une sanction aussi visible » que le délit UN PAS semble désormais franchi dans la toujours proportionnée » a indiqué clairement comme d’un moulin, il manque à mon sens un DANS un entretien publié, mer- fants. Quand ce n’est pas le cas, réflexion du gouvernement sur la délinquance que « pour ce qui concerne les mineurs, chaque maillon », estime M. Chevènement, qui préfère credi 13 janvier, dans L’Est républi- des mesures de suspension ou de des mineurs. S’exprimant lors des vœux à la fois que la rupture avec le milieu semblera néces- « au terme de "centre fermé", qui prête à polé- cain, le ministre de l’intérieur Jean- mise sous tutelle des prestations presse, mardi 12 janvier à Matignon, le premier saire, l’éloignement des délinquants les plus durs mique, celui de "centre de retenue", qui a une Pierre Chevènement a fait les décla- familiales peuvent être adoptées. ministre a donné le ton en affirmant claire- sera organisé ». connotation plus éducative ». « Je demande que rations suivantes : On peut penser que ces possibili- ment que « chaque fois que la rupture sera né- Emboîtant le pas de Lionel Jospin, le ministre l’on étudie la possibilité de retenir, selon des cri- « Il convient tés ne sont pas suffisamment utili- cessaire, l’éloignement des mineurs les plus durs de l’intérieur, qui ne cesse de réclamer des me- tères très stricts, pour une courte période, dans d’affirmer la sées. (...) sera organisé ». Alors que le débat continue au sures plus répressives envers les mineurs mul- l’attente de la sanction qui doit (...) intervenir responsabilité » Eloigner le mineur délinquant sein du gouvernement sur les « solutions » tirécidivistes, a estimé, toujours dans L’Est ré- très vite, certains mineurs de moins de 16 ans, pénale du mi- d’un quartier où il fait régner la nouvelles qui devraient être annoncées lors publicain, qu’« il faut mobiliser ou remobiliser auteurs de délits graves envers les personnes ». neur dans la terreur, le couper de sa “bande”, d’un conseil de sécurité intérieure, le 27 jan- les parents » en utilisant plus souvent la possi- Manière de contourner la loi sur l’incarcération violation de la constitue souvent une bonne solu- vier, le ministre de l’intérieur continue son of- bilité de suspendre ou de mettre sous tutelle des mineurs, qui interdit, depuis 1987, la déten- loi que consti- tion. Mais il faut reconnaître que fensive. Dans un entretien publié mercredi les prestations familiales. Surtout, il a rappelé tion provisoire des moins de seize ans qui ont tue tout acte l’on manque de structures d’ac- 13 janvier dans L’Est républicain, Jean-Pierre sa ferme volonté de voir créer, à côté des dis- commis des délits. délinquant (...). cueil qui offrent à la fois un projet Chevènement a renouvelé sa proposition de positifs éducatifs renforcés (DER), qui ac- Au ministère de la justice, où Elisabeth Gui- Il faut (...) combattre l’idée que le éducatif fort et un cadre suffisam- « centres de retenue » pour « certains mineurs cueillent des mineurs multirécidivistes pour gou reste fermement opposée à une réforme mineur délinquant demeure impu- ment contraignant pour des mi- de moins de 16 ans, auteurs de délits graves en- des séjours de rupture, une nouvelle structure du régime d’incarcération des mineurs, on ni. En ce sens, je dirai que la sanc- neurs totalement dépourvus de vers les personnes ». d’accueil à mi-chemin entre la prison et les prend acte des propositions de M. Chevène- tion doit être aussi visible qu’a pu repères. Entre la prison dont on Affirmant qu’il souhaitait « briser la culture foyers d’hébergement traditionnels. «On ment en soulignant cependant « qu’on ne peut l’être le fait délinquant. (...) nous dit qu’elle est criminogène, de violence qui s’installe dans certains quartiers manque de structures d’accueil qui offrent à la se borner à l’éloignement au sens strict, qui doit » La responsabilité des parents [... ] et les foyers éducatifs où l’on et qui est un élément de ségrégation et de margi- fois un projet éducatif fort et un cadre suffisam- forcément s’accompagner d’un traitement édu- ne doit pas être écartée. Ils rentre et d’où l’on sort comme nalisation », Lionel Jospin a rappelé fermement ment contraignant pour des mineurs totalement catif ». A Matignon, on souligne que la religion doivent être incités à assumer dans un moulin, il manque à mon que le gouvernement « fera respecter la loi », dépourvus de repères », a t-il indiqué. du premier ministre n’est pas arrêtée sur cette pleinement leurs obligations édu- sens un maillon. Au terme de en s’attaquant au trafic de drogue et en déve- « Entre la prison, dont on nous dit qu’elle est question et que les propositions de M. Chevè- catives. Les textes en vigueur per- “centre fermé” qui prête, semble- loppant la police de proximité. Surtout, le pre- criminogène, en tout cas dans les quartiers des nement n’engagent pour l’instant que lui. mettent, notamment, de vérifier t-il, à polémique, je préfère celui mier ministre, qui souhaite opposer « à la vio- mineurs, qu’il faudrait sans doute revoir, et les que les prestations familiales sont de “centre de retenue” qui a une lence » une « réponse ferme, rapide mais foyers éducatifs, où l’on rentre et d’où l’on sort Cécile Prieur bien utilisées au profit des en- connotation plus éducative. » Le socialisme comme prolongement de la République Matignon refuse toute précipitation sur les 35 heures DIPLOMATE de formation, re- appartenait à la gauche, disait-il, peut être fondée sur que sur un NI RALENTISSEMENT ni accé- partenaires sociaux dans le cadre de un texte qui fâche le moins pos- ponsable des relations internatio- de « redonner à notre pays (...) un exercice de la démocratie dont le lération : le gouvernement tiendra la première loi », qui sont « en plein sible le patronat, en particulier sur nales au secrétariat national du PS sens », c’est-à-dire « à la fois une cadre demeure à ce jour, avant le calendrier qu’il s’est fixé pour la développement », serait fait dans le contingent d’heures supplémen- dans les années 70, spécialiste du signification – la France doit tout, la nation. Les Français, es- seconde loi sur les 35 heures, dont quelques mois. Le gouvernement, taires ? Bercy dément cette ana- tiers-monde, Lionel Jospin pour- conforter son identité, mise à mal – time-t-il, attendent de leurs diri- le projet doit être examiné, à l’au- a-t-il ajouté, « veillera à ce que la lyse, assurant que M. Strauss-Kahn et une direction : notre pays de- geants qu’ils répondent aux at- tomne, par le Parlement. Le mes- deuxième loi introduise dans le code craint seulement que les incerti- ANALYSE mande un projet ». tentes de la communauté sage que Matignon a fait passer, du travail les modifications néces- tudes liées au passage aux M. Jospin entend Le chef de la gauche avait alors nationale, et la crise de confiance mardi 12 janvier, sonne comme un saires à l’application des 35 heures 35 heures ne poussent les patrons à longuement développé sa vision que les politiques subissent depuis démenti aux déclarations du mi- au 1er janvier 2000 », et apporte refuser toute négociation. éviter que le passage de la nation, « le lieu où bat le la fin des années 80 s’explique nistre de l’économie, des finances « les réponses aux questions soule- Cela compromettrait le renou- à l’euro ne favorise cœur de la démocratie, l’ensemble d’abord par le fait qu’ils ont paru et de l’industrie, Dominique vées lors des négociations » (heures veau du dialogue social lié aux des réactions de repli où se nouent les solidarités les plus déserter ce champ-là. Strauss-Kahn (Le Monde du 12 jan- supplémentaires, temps partiel, sa- 35 heures, qui a notamment abou- profondes » et « le cadre naturel L’insistance avec laquelle vier), partisan d’une accélération laires, cadres). ti, mardi, à EDF-GDF, à un accord des réformes dont notre pays a be- M. Jospin met en avant cette vi- du calendrier de cette réforme qui sans précédent sur la baisse du rait faire sienne la formule de Jau- soin ». Il précisait : « Pour moi, sion nationale, voire nationaliste, a marqué le retour de la gauche au ÉCLAIRCISSEMENTS NÉCESSAIRES temps de travail. Dans un commu- rès : « Un peu d’internationalisme l’Europe doit être un espace supplé- de la responsabilité politique, en pouvoir en juin 1997. Ce texte devrait être présenté en niqué, M. Strauss-Kahn et Chris- éloigne de la patrie, beaucoup d’in- mentaire de démocratie, doit ouvrir ce début d’année, a d’abord pour Lors des traditionnels vœux de la conseil des ministres fin juillet. Le tian Pierret, secrétaire d’Etat à l’in- ternationalisme y ramène. » Il est, de nouvelles perspectives pour la ci- cause la crainte que le passage à presse au premier ministre, mardi, gouvernement ne s’interdit pas dustrie, se félicitent de cet accord en effet, de ces hommes de toyenneté. Elle ne saurait se substi- l’euro, symbolique d’une perte de Lionel Jospin n’a pas évoqué une pour autant de préciser certains « bon » pour l’emploi (3 000 à 5 000 gauche pour qui le socialisme tuer à la nation, mais la prolonger, souveraineté, ne favorise des réac- telle accélération. Mais, en marge points avant le bouclage du projet postes créés), pour les clients (ho- n’est pas le dépassement de la Ré- l’amplifier. » M. Jospin se distin- tions de repli ou de rejet, telles de cette cérémonie, le ministre des de loi. Il y sera même contraint dès raires d’ouverture étendus) et pour publique, mais son prolongement guait ainsi, clairement, de ceux que celle qu’exprime, par relations avec le Parlement, Daniel qu’il engagera la concertation avec ces entreprises (modération sala- « jusqu’au bout ». Et, à ses yeux, la qui, à gauche ou à droite, exemple, la campagne amorcée Vaillant, a assuré que la seconde les partenaires sociaux, avant l’été, riale, flexibilité). République n’est pas dissociable conçoivent la construction de par Charles Pasqua pour les élec- loi, qui doit fixer les règles défini- pour dresser le bilan d’une année La plus puissante des fédérations de la nation, où elle a ses bases, si- l’Europe comme celle d’un nouvel tions européennes. Ensuite, la tives de la réduction du temps de de négociations dans les entre- patronales, pourtant violemment non sa finalité. espace politique, destiné à crise du Front national est suscep- travail, sera présentée à l’automne, prises et préparer cette seconde loi. opposée aux 35 heures, s’est en- « Je veux l’Europe, mais une Eu- prendre la place des Etats-nations tible de « libérer » des électeurs comme prévu. Ce calendrier a été Mme Aubry a d’ailleurs commencé à gouffrée dans la brèche ouverte rope pour les citoyens. Je veux l’Eu- du XIXe siècle. dont M. Jospin estime visiblement confirmé par le ministère de l’em- tracer des pistes sur les heures sup- par M. Strauss-Kahn. Denis Gau- rope sans renoncer à la France », que la conquête ne doit pas être ploi, Martine Aubry souhaitant plémentaires, les règles applicables tier-Sauvagnac, vice-président dé- avait déclaré le futur chef du gou- CRISE DE CONFIANCE laissée aux partis de droite. que le patronat et les syndicats aux cadres ou encore le lien entre légué général de l’Union des indus- vernement lorsqu’il avait lancé, le Les convictions du premier mi- Enfin et surtout, l’autorité du soient associés au bilan de la pre- la baisse de la durée du travail et le tries métallurgiques et minières 21 avril 1997, sa campagne pour nistre rejoignent, à ce sujet, son président de la République, mise à mière loi (en vigueur depuis juin développement de la formation (Le (UIMM), a réclamé, mardi, sur LCI, les élections législatives provo- analyse d’une situation politique mal par la dissolution manquée de 1997) et à l’élaboration de la se- Monde daté 27-28 décembre 1998). une clarification plus rapide des quées par la décision de Jacques française marquée, à ses yeux, par 1997, peut se reconstituer en se conde. Pourquoi M. Strauss-Kahn a-t-il choix gouvernementaux, estimant Chirac de dissoudre l’Assemblée la perte de légitimité des repon- nourrissant d’une demande M. Jospin s’est félicité des «ré- donc fait cette sortie, s’interroge-t- qu’en avançant ainsi la loi les pou- nationale. Deux mois plus tard, sables gouvernementaux dès lors d’identité nationale, chez les Fran- sultats significatifs » de sa politique, on à Matignon ? Au ministère des voirs publics « réduiraient l’incerti- nommé premier ministre, M. Jos- que leur action se résumerait à ac- çais, au moment où l’Europe s’ins- qui a permis, selon lui, la création finances, on affirme qu’il n’a fait tude » où se trouvent les entre- pin avait prononcé, devant l’As- compagner des évolutions juri- talle davantage. Le premier mi- de 590 000 emplois et la baisse du que plaider pour un éclaircisse- prises sur les conditions semblée nationale, un discours diques et sociales dictées par les nistre ne veut pas laisser cet atout nombre des chômeurs de 190 000 ment rapide des points-clés du d’application concrètes des placé sous le signe d’un « pacte ré- progrès des techniques et par la à M. Chirac. depuis juin 1997. Il a confirmé, à projet en gestation. Faut-il voir, 35 heures. publicain » et d’un « pacte de dé- compétition économique. A ses propos des 35 heures, que « le bi- dans ce souci d’aller plus vite en veloppement et de solidarité ». Il yeux, la légitimité du politique ne Patrick Jarreau lan des négociations menées par les besogne, la volonté de présenter Jean-Michel Bezat LeMonde Job: WMQ1401--0007-0 WAS LMQ1401-7 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0328 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 7 Douze parlementaires pour juger l’affaire du sang contaminé Nicole Notat, secrétaire générale Le procès de Laurent Fabius, Georgina Dufoix et Edmond Hervé, accusés d’« homicides involontaires », s’ouvrira le 9 février devant la Cour de justice de la République. Six députés et six sénateurs, en majorité de droite, se préparent à siéger de la CFDT, Les trois anciens ministres socialistes Laurent lontaires et atteintes involontaires à trats professionnels, douze parlementaires les avocats des prévenus ont renoncé, pour Fabius, Edmond Hervé et Georgina Dufoix l’intégrité des personnes » dans le cadre de élus par leurs pairs de l’Assemblée et du Sé- l’heure, à les récuser. Laurent Fabius prépare a été reçue par comparaîtront dans moins d’un mois, le 9 fé- l’affaire du sang contaminé, ils seront les nat, dont une majorité venant de l’opposi- sa défense de manière séparée et se mettra vrier, devant la Cour de justice de la Répu- premiers prévenus à être jugés par la Cour de tion, tiendront le rôle de juges. Malgré les en retrait de la présidence de l’Assemblée blique. Devant répondre d’« homicides invo- justice de la République. Outre trois magis- déclarations passées de certains d’entre eux, nationale, le temps du procès. Jacques Chirac C’EST une situation étrange crétaire d’Etat à la santé. Depuis, à « vierge » dans cette affaire. Nom- juges socialistes côtoient ainsi bien failli éclater lors des deux pre- LA SECRÉTAIRE générale de la pour chacun d’entre eux. Une si- chaque renouvellement de l’As- breux sont ceux qui, comme élus, chaque semaine M. Hervé et mières rencontres qui ont réuni les CFDT a été reçue, mardi 12 jan- tuation où juges et prévenus se semblée nationale et du Sénat, médecins ou juristes, ont eu per- M. Fabius en réunion du groupe juges parlementaires autour du vier, pendant plus d’une heure, connaissent et se côtoient, se sa- l’élection des juges à la Cour de sonnellement connaissance du PS de l’Assemblée ; M. Barrau magistrat professionnel Christian par Jacques Chirac, à l’Elysée. Cet luent ou s’ignorent. Dans le passé, justice ne suscite pas une foule de dossier d’indemnisation de l’un de (PS), élu à Béziers, s’est retrouvé à Le Gunehec, lui-même classé à entretien est le premier d’une sé- ils ont pu voter ensemble, mais candidatures, mais on y procède leurs administrés, contaminé après plusieurs reprises dans le même droite pour avoir été directeur des rie de rencontres, voulues par la aussi se combattre très durement. avec le plus grand soin. transfusion. Certains ont vécu, avion que Mme Dufoix ; Charles de affaires criminelles et des grâces CFDT, qui souhaite présenter les Aujourd’hui, douze d’entre eux, Chacun y est pourtant venu avec comme administrateur de l’hôpital Courson (UDF) siège à trois pas de auprès des ministres Jean Leca- orientations et les conclusions des cinq députés et sénateurs de ses motivations personnelles. Les public de leur département, la M. Hervé à la commission des fi- nuet, Olivier Guichard et Alain débats de son 44e congrès aux res- gauche, sept députés et sénateurs uns, comme Jean-Paul Bacquet crise de confiance qu’ont traversée nances ; M. Ollier, vice-président Peyrefitte. Car c’est bien un clivage ponsables des pouvoirs publics, de droite, élus par l’ensemble des (PS, Puy-de-Dôme), parce qu’ils les centres de transfusion san- de l’Assemblée, croise au moins droite/gauche qui s’est recréé au- des partis politiques démocra- parlementaires, s’apprêtent à ju- ont vécu « et souffert, en tant que guine. Tous ont connu l’énorme une fois par semaine M. Fabius en tour d’une question d’apparence tiques et des organisations patro- ger, à partir du 9 février, en médecin généraliste, de l’énorme émotion de l’opinion publique, re- conférence des présidents. Il règne anodine, mais symboliquement nales. A sa sortie de l’Elysée, compagnie de trois magistrats battage fait autour du procès Gar- cevant bien souvent des centaines pourtant entre eux un formidable essentielle : la tenue vestimentaire Mme Notat s’est refusée à tout professionnels, Laurent Fabius, retta, de la souffrance des victimes, de lettres anonymes dénonçant la non-dit. « C’est une question ta- que porteraient les juges parle- commentaire sur la teneur de ce Georgina Dufoix et Edmond Her- de la mise en cause des hommes po- « responsabilité des politiques » boue. Nous nous connaissons, nous mentaires (Le Monde du 26 no- rendez-vous, indiquant seulement vé pour « homicides involontaires litiques et des scientifiques ». dans l’affaire du sang contaminé. savons que les uns vont avoir à juger vembre 1998). La droite plaidait que « le président a été simplement et atteintes involontaires à l’intégrité D’autres, parce qu’ils sont fami- les autres, mais nous n’en parlerons pour le port de la robe noire – celle à l’écoute et attentif ». Des ren- des personnes » dans l’affaire du liers de la justice : sept juges sont « QUESTION TABOUE » jamais. Cela vaut mieux ainsi », ex- des juges en correctionnelle – pour contres sont fixées, avec le pre- sang contaminé. Avec la crainte avocats, anciens magistrats, ju- Les douze juges titulaires et plique le centriste Jean-Jacques tous. La gauche, elle, s’est divisée mier ministre, le 28 janvier, et avec sourde, pour beaucoup d’entre ristes. A gauche, on voulait éviter, leurs douze suppléants se sont Hyest, sénateur. entre deux options : les magistrats les responsables patronaux du eux, que cet examen de la respon- selon l’expression d’Alain Barrau pourtant plongés dans l’énorme Chacun s’est interdit de faire la resteraient en robe et les parle- Medef, le 3 février. Elle rencontre- sabilité pénale de trois anciens mi- (PS, Hérault), « que ce procès ne dossier, pressé dans un CD-ROM, moindre référence à son étiquette mentaires en civil ; tout le monde ra aussi les responsables du PS et nistres ne débouche sur une judi- sombre dans l’irrationnel ». A qui servira de base au procès. politique. Les juges de droite, no- revêtirait le costume civil. Après du RPR, le 4 février, des Verts et de ciarisation de l’action politique. droite, on affirme croire en la jus- Faute de précédent en la matière, tamment, majoritaires à la Cour un vote, c’est la première solution l’UDF, le 9 février, du PCF le 12 fé- Lorsqu’ils se sont portés volon- tice des hommes. Rares sont ceux chacun a improvisé sa méthode. du fait du poids de l’opposition au qui l’a emporté, mais cet épisode vrier et de Démocratie libérale le taires pour être juges à la Cour de qui avaient exercé, à l’instar de Des duos de travail se sont parfois Sénat et conscients de la mise en reste un souvenir cuisant pour 17 février. justice de la République, ces parle- l’ancien secrétaire d’Etat aux formés. Les uns ont relu les cause dont ils pourraient faire chacun. « Cela a clairement fait mentaires connaissaient déjà – la DOM-TOM Xavier Deniau (RPR), comptes rendus du procès Garret- l’objet, prennent un soin tout par- réapparaître nos étiquettes », DÉPÊCHES chose est inhabituelle en matière une fonction ministérielle. Et seul ta, les autres ont consulté des mé- ticulier à prouver leur honnêteté. constate M. Colcombet, qui conti- a FRONT NATIONAL : Marine Le de justice – les noms des trois pré- Patrick Ollier (RPR), ancien decins et des juristes. Tous affir- « C’est une mission dont le carac- nue, comme M. Dreyfus-Schmidt, Pen, responsable des affaires ju- venus qui, les premiers, vien- conseiller auprès du premier mi- ment avoir écarté les demandes tère partisan doit être totalement à juger illégal le port de la robe. ridiques du FN, a indiqué, mardi draient devant eux. Depuis le nistre Pierre Messmer puis auprès d’audience des associations de vic- exclu », assure ainsi M. Dejoie. Le conflit a surtout rappelé à 12 janvier sur LCI, que le parti 20 décembre 1992, l’Assemblée et du garde des sceaux Alain Peyre- times. « Nous ne devrons établir notre chacun l’immense défi qui les d’extrême droite avait déposé à le Sénat ont en effet voté le renvoi fitte, a pu expérimenter « le fonc- Chacun s’est aussi interdit la conviction que sur des éléments ob- guette : éviter que ce premier pro- l’Institut national de la propriété devant la Haute Cour – remplacée tionnement pratique d’un centre de moindre conversation sur le su- jectifs », confirme M. Houillon. «A cès ne tourne en règlement de industrielle (INPI), les sigles depuis, pour les accusations de ce décision, lorsque le ministre vous jet... avec les prévenus. Et ce n’est quoi servirait un jugement politique, comptes politiques et rendre une « PCF », « PS », « RPR », type, par la Cour de justice de la donne délégation pour le représen- pas l’aspect le moins étrange de ce soupire M. Ollier, si c’est pour se re- justice sereine dans une affaire qui « CFDT » ainsi que le nom « Fête République – de l’ancien premier ter lors de réunions ». procès. Car on n’en finirait pas de trouver, au lendemain du verdict, ne l’a jamais été. de l’humanité ». L’hedomadaire ministre, de son ancienne ministre Aucun d’entre eux, en tout cas, recenser les occasions de ren- seul avec sa conscience ? » Charlie-Hebdo avait, le 18 dé- des affaires sociales et de son se- n’est arrivé parfaitement contre entre juges et accusés. Les Cette belle unanimité a pourtant Raphaëlle Bacqué cembre 1998, déposé la marque « Front national » auprès de l’IN- PI. Une cour, quinze juges, a La commission d’enquête par- Charles de Courson, juge ou procureur ? lementaire qui investigue sur « les trois prévenus agissements, l’organisation, le fonc- CHARLES DE COURSON ne cache rien de vertu » lui a parfois valu la méfiance de ses ment, j’ai toujours été très dur contre lui », re- tionnement, les objectifs (...) et les b Constitution. La Cour de ce qu’il pense. Il ne masque, devant les jour- propres alliés. M. de Courson répète que connaît M. de Courson, mais c’est pour se dé- soutiens dont bénéficierait » le Dé- justice de la République (CJR) a nalistes comme devant ses collègues députés, « chacun, dans ce procès, doit laisser ses opi- fendre, aussitôt, de toute partialité dans le partement protection sécurité été créée par la loi ni son « peu de sympathie » pour Laurent Fa- nions politiques au vestiaire », qu’il combat futur procès. « J’essaierai d’être honnête », as- (DPS), service d’ordre du Front na- constitutionnelle du 27 juillet bius, ni sa « défiance à l’égard d’une justice d’abord pour « la responsabilité de l’Etat face sure-t-il. tional, s’est réunie une première 1993. Elle dispose que « les corporative », ni ce qu’il a pu penser et dire, aux citoyens » et qu’il a « horreur des boucs Cela n’a pas empêché les doutes. Le pré- fois, mardi 12 janvier, afin de dé- membres du gouvernement sont dans le passé, de l’affaire du sang contaminé. émissaires », mais il ne cache pas, depuis plu- sident du groupe UDF, Philippe Douste-Bla- terminer le calendrier des audi- pénalement responsables des actes Député (UDF) de la Marne et juge suppléant sieurs mois, son hostilité envers M. Fabius. Il zy, ancien ministre de la santé, qui évoquait tions.a L’ex-délégué général du Front accomplis dans l’exercice de leurs dans le procès qui s’annonce – il ne participe- ne dissimule pas, non plus, qu’il a pu, par le avec lui le dossier, a jugé ses positions « ter- national Bruno Mégret a répon- fonctions et qualifiés de crimes ou ra donc à la délibération qu’en cas d’empê- passé, interpeller l’ancien premier ministre ribles » pour M. Fabius. Ancien ministre des du, mardi 12 janvier sur LCI, à délits au moment où ils ont été chement du titulaire qu’il supplée, Philippe dans l’affaire du sang contaminé. « Lors de la affaires sociales et ancien ministre de la san- Jean-Marie Le Pen, qui l’avait mis commis ». Laurent Fabius, Houillon (UDF) –, M. de Courson s’est attelé campagne électorale qui a précédé les législa- té, Jacques Barrot s’est inquiété, lui aussi, du au défi de faire avec lui, « torse Georgina Dufoix et Edmond à l’examen du dossier avec une passion qui tives de 1993, explique ainsi M. de Courson, comportement de son collègue. L’entourage nu », « quarante-cinq pompes ». Hervé sont les trois premiers inquiète les prévenus, leurs avocats, mais j’ai effectivement publié des tracts qui criti- de M. Fabius, alerté, s’est interrogé. Une « Je ne fais pas dans la catégorie des prévenus à y être jugés. aussi ses amis politiques. quaient Fabius pour ne pas avoir pris de me- éventuelle demande de récusation a été exa- démonstrations sportives, mais je b Composition. La CJR Cela fait plusieurs années que ce magistrat sures de réparation à l’égard des victimes. » minée ; l’effet politique en ayant été jugé dé- fais dans la catégorie du combat po- comprend trois magistrats de la de la Cour des comptes, élu à l’Assemblée de- A cette même époque, l’équipe du candidat sastreux, elle est, pour l’heure, écartée. litique », a-t-il ajouté. Cour de cassation, le président puis 1993, collectionne, auprès de ses col- à la députation s’était montrée plus sévère Depuis, chacun espère que M. de Courson a SALAIRES : selon l’Insee, l’in- Christian Le Gunehec, lègues, les aimables surnoms de « Fouquier- encore. L’ancien premier ministre devant restera suppléant. « Son » juge titulaire, dice du salaire mensuel de base Henri-Claude Le Gall et Bernard Tinville » ou de « croisé ». Le député s’est ren- participer à un meeting de soutien au candi- M. Houillon, député du Val-d’Oise, avocat de de l’ensemble des salariés a pro- Challe. A leurs côtés, douze du célèbre en combattant le régime fiscal dat de gauche dans une salle où s’était réunie, profession, se refuse à tout commentaire. Il gressé de 0,4 % au cours du troi- parlementaires (six députés, six particulier de la Corse, la « fraude » au reve- la veille, l’assemblée générale des donneurs souligne seulement que, pour sa part, il milite sième trimestre 1998. L’indice du sénateurs) ont été élus par leurs nu minimum d’insertion (RMI) ou la demi- de sang du département, une série de tracts en faveur de la présomption d’innocence. salaire de base ouvrier a progressé pairs, en proportion des groupes part supplémentaire accordée aux concubins avait alors fleuri, soulignant la coïncidence de 0,5 % au troisième trimestre de l’Assemblée et du Sénat. Pour parents d’un enfant, et ce rôle de « père-la- d’un cinglant : « Merci Laurent ! ». « Politique- Rle. B. 1998, durant lequel aucune aug- l’Assemblée nationale, seront mentation n’est intervenue dans la juges titulaires : Jean-Paul fonction publique. Bacquet (PS, Puy-de-Dôme), a AGRICULTURE : Pascal Coste, Bernard Cazeneuve (PS, Manche), Laurent Fabius se prépare à une défense solitaire président du Centre national des François Colcombet (PS, Allier), jeunes agriculteurs (CNJA), a dé- Xavier Deniau (RPR, Loiret), IL CONNAÎT son dossier dans Tous trois ont pourtant adopté des – anciens ministres des affaires so- meeting, des associations de vic- claré, mardi 12 janvier, qu’il fallait Philippe Houillon (UDF, les moindres détails. La moitié des stratégies de défense séparées. ciales ou de la santé, Philippe Sé- times manifester. « lever les incompréhensions entre Val-d’Oise), Patrick Ollier (RPR, notes et circulaires qui serviront à Certes, l’ancien premier ministre guin, Philippe Douste-Blazy et Pour le procès qui s’annonce et l’agriculture et la société ». Ce mes- Hautes-Alpes). Leurs suppléants sa défense proviennent des archi- affirme sa solidarité avec ses an- Jacques Barrot lui ont même, à plu- dont les parties civiles ont été ex- sage sera en toile de fond de l’ex- sont : Alain Barrau (PS, Hérault), ves de Matignon, mais Laurent Fa- ciens ministres, et leurs avocats sieurs reprises, témoigné leur sou- clues, ses proches s’attendent à position « Terre Attitude », du Laurence Dumont (PS, Calvados), bius et ses avocats y ont ajouté une peuvent se consulter, mais leur at- tien –, ses amis ont eu beau l’en- croiser devant la porte du centre 16 au 19 septembre à Pomacle Alain Vidalies (PS, Landes), large revue de la presse de l’époque titude face au procès n’est pas tourer de leur confiance, M. Fabius, Kléber, qui accueillera la Cour, ces (Marne), à l’occasion de la finale Christian Cabal (RPR, Loire), et nombre de déclarations savantes identique. lui, a souvent cru au pire. « Et, au militants en blanc munis de pots de mondiale du labour. Charles de Courson (UDF, destinées à montrer combien la M. Fabius sait depuis longtemps fond, le pire a toujours été sûr », re- peinture rouge qu’ils rencontrent Marne), Thierry Lazzaro (RPR, communauté scientifique des an- qu’il ne peut faire autrement que grette M. Bartolone. Lorsque les depuis si longtemps. M. Fabius, lui, Nord). Pour le Sénat, les juges nées 1983, 1984 et 1985 était tâton- d’accepter l’effroyable mécanique magistrats de la commission d’ins- ose à peine parier que l’opinion pu- titulaires sont : François Autain nante face au sida. qui s’est mise en route. Cela n’a pas truction ont rendu, le 17 juillet blique s’est apaisée. Il n’ignore (PS, Loire-Atlantique), Michel Au fur et à mesure que le procès été sans mal. Il avait résisté, en 1998, un arrêt de renvoi en forme rien, non plus, de ceux qui le juge- Dreyfus-Schmidt (PS, Territoire a paru inéluctable, l’ancien premier 1992, à sa mise en accusation. Son de réquisitoire qui ne suivait pas les ront, de leurs déclarations passées de Belfort), Luc Dejoie (RPR, ministre n’a cessé de reprendre les ami Martin Malvy, dont le grand- réquisitions de non-lieu du pro- ou de leurs parcours politiques, il a Loire-Atlantique), Hubert Falco éléments qui composent les cin- père, ancien ministre, fut condam- cureur général Jean-François Bur- pris le parti d’une extrême discré- (Rép. et Ind., Var), Jean-Jacques quante-neuf tomes du dossier. Des né en Haute Cour pour « forfai- gelin, l’ancien premier ministre a tion. Il veut bien recevoir la presse, Hyest (Un. centr., médecins, des juristes, des hauts ture », en 1918, avant d’être amnis- achevé d’être convaincu qu’il ne il refuse que ses propos y soient Seine-et-Marne), Paul Masson fonctionnaires sollicités par son en- tié en 1925, l’avait largement mis en maîtriserait rien de cette méca- publiés. (RPR, Loiret). Leurs suppléants tourage ont fourni des notes sur les garde : « J’étais lycéen que l’on me nique implacable. Dans le même souci de dédrama- sont Claude Saunier (PS, points les plus complexes. Son an- jetait encore à la figure le passage tisation, il se mettra en retrait de la Côtes-d’Armor), Josette Durrieu cien conseiller Joseph Daniel, passé devant la Haute Cour de mon grand- DÉDRAMATISER présidence de l’Assemblée pour le (PS, Hautes-Pyrénées), Patrice depuis dans le privé, a pris un père. Même blanchi, cette infamie te « Un tel drame réclame un grand seul temps que durera son procès. Gélard (RPR, Seine-Maritime), congé sabbatique de six mois pour poursuivra pour la vie. » Ayant coupable, a-t-il souvent dit. Tâ- Il ne sait pas encore de quelle façon José Balarello (Rép. et Ind., venir l’aider. « A vrai dire, tous ses compris qu’il ne pouvait voter la chons de ne pas en être la victime ex- il interviendra devant la Cour. Ses Alpes-Maritimes), Jean-Marie proches ont plongé dans cette re- seule mise en accusation de piatoire. » Pendant plusieurs an- trois avocats, Bernard du Grandrut, Poirier (Un. centr., Val-de-Marne), constitution du passé », dit son ami Mme Dufoix et de M. Hervé, M. Fa- nées, M. Fabius a reçu des Jean-Michel Darrois et Michel René-Georges Laurin (RPR, Var). Claude Bartolone. bius, alors premier secrétaire du centaines de lettres d’insultes, vu Zaoui, l’ont prévenu : « Notre tra- b Jugement. L’acquittement ou Des trois prévenus qui comparaî- PS, avait dû se résoudre à deman- ses affiches électorales tachées de vail comptera pour vingt pour cent ; la condamnation seront tront devant la Cour de justice de der lui-même, le 17 décembre mains sanglantes, d’inscriptions in- vous ferez le reste. » En somme, il se prononcés à la majorité simple la République, M. Fabius est le res- 1992, sa mise en accusation par famantes. Au procès Garretta, il prépare à la solitude, même s’il ap- des juges. L’arrêt devra être ponsable politique le plus haut pla- cette phrase qui marqua les siens : avait témoigné, comme ses deux précie l’amitié que lui témoigne, en motivé. Il n’y a pas de procédure cé aujourd’hui. Georgina Dufoix a « Je vous demande de m’accuser de anciens ministres, le 24 juillet 1992, privé, Lionel Jospin. A moins d’un d’appel ; seul le recours en abandonné tout mandat ; Edmond crimes que je n’ai pas commis. » sous les sifflets. Lorsque, à l’hiver mois de son procès, il ne peut que cassation est possible. Les peines Hervé a été réélu député d’Ille-et- Depuis, il attend et se prépare, 1994, après le renoncement de refuser l’hypothèse d’une condam- maximales encourues sont de Vilaine et maire de Rennes ; M. Fa- convaincu qu’il a bien et rapide- Jacques Delors, ses amis sont ve- nation. Et croire qu’un acquitte- trois ans d’emprisonnement et bius, bien que ses amis considèrent ment agi pour limiter l’ampleur de nus le chercher pour lui demander ment le lavera définitivement de 300 000 francs (45 730 euros) que sa carrière politique a été obé- la contamination. La droite, très d’être candidat à l’élection prési- tout soupçon. d’amende. rée par sa mise en accusation, est vindicative au départ, a eu beau dentielle, il a dû écarter l’hypothèse président de l’Assemblée nationale. largement taire ses préventions de peur de voir, dès le premier Rle B. LeMonde Job: WMQ1401--0008-0 WAS LMQ1401-8 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0329 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999

JUSTICE Interrogé le 14 dé- autorités politiques dans l’affaire ministère de la défense ». S’ap- premier ministre » – Paul Quilès et directeur de la DST, le préfet cembre 1998 par le juge Jean-Paul des écoutes téléphoniques de la cel- puyant sur des documents d’archi- Laurent Fabius – avaient été infor- Jacques Fournet, d’avoir orchestré Valat, Gilles Ménage, ancien direc- lule antiterroriste de l’Elysée. b IL ves inédits, il a précisé au juge de més des mises sur écoutes effec- une « manipulation » autour des teur du cabinet de François Mitter- A, en particulier, réclamé des pour- quelle manière, selon lui, « les cabi- tuées en 1985 et 1986. b M. MÉ- disquettes de la cellule remises au rand, a mis en cause les plus hautes suites contre « les responsables du nets du ministre de la défense et du NAGE soupçonne en outre l’ancien juge Valat en 1995. Gilles Ménage met en cause « l’appareil d’Etat » dans l’affaire des écoutes L’ancien directeur du cabinet de François Mitterrand affirme que Matignon et le ministère de la défense étaient au courant des « interceptions » effectuées. Il réclame des poursuites contre leurs anciens responsables « LA SITUATION actuelle de et des journalistes. Mais, cette s’est associé à la dénonciation en- (GIC, le centre des écoutes admi- ministre de la défense, puis au tifié au juge avoir signé en per- l’instruction ne traduit pas la réali- fois, M. Ménage a extrait des Ar- treprise par l’ex-directeur de cabi- nistratives, placé sous l’autorité contrôle de son « bureau réser- sonne les autorisations d’« inter- té, qui est que c’est l’appareil d’Etat chives nationales et de ses archi- net, exigeant la « reconnaissance » du premier ministre), les écoutes vé ». Questionnés dès 1995 par le ceptions » en « faisant confiance » qui a procédé à des écoutes. » En ves personnelles une série de do- par l’Etat de ce que les écoutes de d’Edwy Plenel ont, selon lui, été juge Valat, les chefs successifs de aux services demandeurs. Sa mise s’exprimant ainsi, le 14 décembre cuments qui attestent, par la cellule élyséenne « étaient bien « exécutées conformément à la pro- ce « bureau réservé » ont stigmati- en cause, explicitement souhaitée 1998, devant le juge d’instruction exemple, que les transcriptions de passées par l’appareil d’Etat ». cédure qui était prévue ». « La cel- sé les « dérives » de la cellule en par M. Ménage, pourrait dès lors Jean-Paul Valat, le préfet Gilles certaines des « interceptions » C’est dans cet esprit que lule n’a jamais fait des écoutes matière d’écoutes, tout en assu- le conduire devant la Cour de jus- Ménage, ancien directeur du cabi- consignées dans les fichiers de la M. Prouteau, longtemps retran- dans son coin », a résumé rant s’être heurtés au soutien in- tice de la République, seule net de François Mitterrand, a cellule étaient adressées à l’Elysée ché derrière de laconiques déné- M. Prouteau, précisant même, conditionnel apporté par Charles compétente pour instruire les in- franchi une nouvelle étape dans la par le cabinet du premier mi- gations, a relaté les circonstances non sans ambiguïté : « Le contrôle Hernu aux gendarmes de l’Elysée. fractions reprochées aux mi- mise en cause des plus hautes au- nistre. Datés de 1984, plusieurs dans lesquelles François Mitter- était exercé avec une acuité encore Mais aucun de ces officiers n’a pu nistres dans l’exercice de leurs torités politiques dans l’affaire « bordereaux » joints à des relevés rand lui avait donné l’ordre de plus grande du fait que c’est moi expliquer pourquoi, après l’arri- fonctions. des écoutes téléphoniques de d’écoutes portent ainsi la men- « faire écouter » Edwy Plenel (Le qui demandais ces écoutes... » vée de M. Quilès au ministère de l’ancienne cellule antiterroriste de tion : « Premier ministre. Cabinet la défense, aucune modification « AUTODÉFENSE » l’Elysée. Mis en examen depuis civil. Cellule sécurité-défense-ren- sensible du nombre des « inter- M. Ménage accuse également 1994 pour « complicité d’atteinte à seignement. » Dans une note Une explication à propos de Carole Bouquet ceptions » n’avait été enregistrée. de « mensonge » l’ancien directeur l’intimité de la vie privée », soup- adressée au juge le 4 décembre Certes, l’enquête a montré que les du cabinet de Charles Hernu, puis çonné d’avoir exercé une tutelle 1998, M. Ménage estime donc que En 1985, Carole Bouquet fut placée sur écoutes par la cellule anti- motifs invoqués par la cellule de Paul Quilès, Patrick Careil – ac- sur les hommes de l’ancien gen- « toute la ligne de décision doit être terroriste de l’Elysée. Désignée sous les noms de code de « Buche » pour justifier les écoutes étaient tuellement président de la Société darme Christian Prouteau, mise en examen, et pas seulement et « Buche 2 », l’actrice de cinéma figurait sur le répertoire informa- laconiques et souvent menson- marseillaise de crédit –, qui avait M. Ménage a estimé « inéqui- les collaborateurs du président, qui tisé de la cellule recensant les demandes d’« interceptions » et les gers, mais M. Ménage affirme soutenu devant le juge qu’il igno- table » le traitement par la justice eux n’avaient pas le pouvoir de si- motifs invoqués . En l’occurrence, « sécurité personnalités de la dé- qu’une surveillance de leur légali- rait jusqu’à l’existence de la cel- des anciens collaborateurs de gner ». fense ». té pouvait au moins être assurée lule de l’Elysée. Il désigne enfin l’Elysée en regard de celui réservé Mettant en exergue l’exemple Le 14 décembre 1998, Christian Prouteau a livré une explication à par le commandant du GIC, le gé- Jean-Claude Colliard, ancien di- aux « responsables de Matignon », des écoutes effectuées, durant cette surveillance énigmatique. Selon l’ancien chef de la cellule, un néral Pierre-Eugène Charroy, qui recteur du cabinet présidentiel, et ouvertement réclamé des pour- près d’une année, en 1985 et 1986, service de renseignement avait suggéré que le producteur de ciné- disposait des transcriptions et dont il fut l’adjoint avant d’en être suites contre les « responsables du sur notre collaborateur Edwy Ple- ma Jean-Pierre Rassam, qui partageait alors la vie de Carole Bou- pouvait donc vérifier leur conte- le successeur. Selon M. Ménage, ministère de la défense ». nel, l’ex-directeur du cabinet pré- quet, « servait d’intermédiaire pour des ventes d’armes à destination de nu. M. Colliard était le « correspon- sidentiel juge que « les différentes l’Algérie ». « Rapidement, nous nous sommes rendu compte que M. Ras- Outre le général Charroy – mis dant » de la cellule « pour tout ce « TOUTE LA LIGNE DE DÉCISION » instances politiques concernées ont sam n’apparaissait pas au téléphone et l’écoute a pris fin », a précisé en examen le 22 mai 1998 –, qui concernait Jean-Edern Hal- L’invocation d’une responsabi- nécessairement été informées », M. Prouteau. M. Rassam est décédé en 1985. Aucune transcription M. Ménage désigne particulière- lier », à l’époque où l’écrivain-po- lité collective aux sommets de désignant explicitement « les ca- d’écoute de l’actrice n’a jamais été retrouvée. ment M. Quilès, qu’il accuse de lémiste cherchait à publier un l’Etat par l’ancien collaborateur binets du ministre de la défense et mentir pour dissimuler sa respon- pamphlet dévoilant l’existence de de François Mitterrand n’est pas du premier ministre » – soit, à sabilité personnelle dans la mise la fille cachée du président et mo- totalement neuve : après avoir l’époque, ceux de Paul Quilès et Monde du 9 janvier). Il a assuré Officieusement chargés de la sous surveillance d’Edwy Plenel. bilisait pour cela l’attention de la longtemps nié toute implication de Laurent Fabius. La confronta- avoir sollicité pour cela Charles protection du chef de l’Etat – et de Plusieurs documents s’ajoutant cellule. A en croire son successeur, personnelle, il avait déjà affirmé, tion organisée par le juge Valat, le Hernu, alors ministre de la dé- sa vie privée –, les hommes du aux déclarations de M. Prouteau M. Colliard « était parfaitement in- voici deux ans, que « l’ensemble de 14 décembre 1998, entre MM. Mé- fense. Une fois le « branchement » préfet Prouteau s’étaient vu al- pour accréditer l’implication des formé de certaines écoutes ». l’appareil d’Etat était au courant » nage et Prouteau a fait apparaître, effectué, il fut destinataire des louer vingt lignes sur le services de la défense dans la mise Ces soupçons n’avaient été que du système d’écoutes mis en sur ce point, une convergence « productions » qui, dit-il, lui contingent d’écoutes attribué par sur écoutes du journaliste du partiellement confirmés – par œuvre par la cellule (Le Monde inattendue : alors que les deux étaient transmises tant par le mi- le GIC à la direction générale de la Monde, l’ancien ministre pourrait, avance – par M. Colliard, lorsqu’il daté 27-28 avril 1997), dont furent hommes se renvoient, depuis plu- nistère de la défense que par Ma- sécurité extérieure (DGSE). Leurs de fait, s’être placé de lui-même fut questionné par le juge Valat, le notamment victimes, de 1983 à sieurs années, la responsabilité tignon. Effectuées par le groupe- écoutes étaient donc théorique- en position délicate : interrogé en 29 juin 1998. Il admettait alors 1986, des avocats, des politiques des écoutes, l’ancien gendarme ment interministériel de contrôle ment soumises à l’autorisation du 1994 à titre de témoin, il avait cer- avoir eu connaissance des surveil- lances entreprises sur Jean-Edern Hallier. « Je ne crois pas avoir été informé d’autres écoutes sur des personnes précises, assurait-il. Je Le mystère des disquettes du capitaine Guezou savais naturellement qu’il y en QUATRE ANS APRÈS, ce sont toujours son départ de l’Elysée, mais dont il s’était cellule ». Quelques temps plus tard, M. Orluc qu’il ne se souvenait plus par quel canal il avait, mais, pour moi, elles étaient les pièces centrales du dossier des écoutes ensuite défait. lui avait remis, de la part de « Gaël », les do- avait fait rendre les disquettes à M. Guezou, en relation avec la lutte antiterro- de l’Elysée, et leur origine reste mystérieuse : Longtemps, leur livraison énigmatique au cuments informatiques : des synthèses sur évoquant l’intervention possible d’«un risme. » Relevant que la cellule de cinq disquettes informatiques placées sous juge Valat a été attribuée – sans preuve – à des groupes terroristes, assure M. Fournet, chauffeur », dont il a refusé de révéler l’iden- M. Prouteau avait « consacré enveloppe et déposées, le 14 février 1995, à l’ex-capitaine Paul Barril, soupçonné d’in- mais aucune transcription d’écoutes. Selon tité, au nom du secret-défense couvrant les beaucoup de temps à ce qu’on l’intention du juge Jean-Paul Valat, par une tentions vengeresses à l’égard de ses anciens son récit, les disquettes n’auraient jamais été personnels de la DST. Quant à « la produc- pourrait appeler une autodéfense » inconnue vêtue de noir. Le contenu des dis- compères de la cellule. A la lumière du té- lues par la DST, parce qu’elles étaient proté- tion papier », qui aurait été dispersée entre en marge de l’affaire dite des «Ir- quettes dévoilait l’ampleur du système d’es- moignage de M. Orluc, une autre hypothèse gées par un code que M. Guezou n’avait pas les différents services de la DST, elle n’a pas landais de Vincennes », dans la- pionnage centralisé à la présidence de la Ré- paraît se dessiner, qui semble d’ores et déjà fourni. Il les aurait alors restituées, pour ré- été retrouvée. Un important fonctionnaire quelle elle se trouvait empêtrée publique, entre 1983 et 1986, par les hommes privilégiée par Gilles Ménage. Dans une clamer des tirages sur papier de leur conte- de la DST, questionné par le juge, a estimé depuis sa création, M. Colliard de Christian Prouteau. Sans cette mémoire note adressée au juge le 4 décembre 1998, nu. Une seconde remise aurait ainsi eu lieu – qu’en raison du faible intérêt de son conte- évoquait surtout les inquiétudes exhumée, le scandale politique aurait peut- M. Ménage met nettement en cause la Di- cette fois de « sept ou huit paquets de nu, elle avait sans doute été détruite. émises par certains collaborateurs être débouché sur une impasse judiciaire. rection de la surveillance du territoire (DST), feuilles » – dont M. Fournet ne précise pas Il semble néanmoins que les disquettes, des premiers ministres Pierre Or, avant de se changer en pièces à convic- et son ancien directeur, le préfet Jacques l’origine. elles, ne soient jamais revenues entre les Mauroy et Laurent Fabius, « qui tion, ces disquettes causèrent peut-être la Fournet, dans l’éventuelle « manipulation » mains de Pierre-Yves Guezou. Quelques trouvaient qu’il y avait un peu trop mort d’un homme : le capitaine de gendar- dont ces disquettes auraient été l’objet DOCUMENTS INFORMATIQUES RETRAVAILLÉS jours avant sa mort, ayant appris sa mise en d’écoutes demandées par la cel- merie Pierre-Yves Guezou, ancien membre avant leur réapparition dans le dossier du Dans sa note, Gilles Ménage conteste examen, il les cherchait encore fébrilement, lule ». « J’en ai parlé à Gilles Mé- de la cellule de l’Elysée, dont il fut, sous le juge d’instruction. cette version. Il s’étonne d’abord que la DST, ainsi qu’en a témoigné l’ancienne collabora- nage, racontait M. Colliard, au- pseudonyme de « Gaël », le scribe méti- Interrogé par le magistrat, le 21 juillet « compte tenu de ses moyens techniques », trice de M. Orluc, alors affecté à Air Inter. «Il jourd’hui membre du Conseil culeux des fameuses écoutes. Le 12 dé- 1998, M. Fournet, qui dirigea le service de n’ait pas été en mesure de « casser » le code m’a dit qu’il fallait qu’on retrouve les dis- constitutionnel. [Il] m’a répondu cembre 1994, quelques heures après avoir contre-espionnage entre juin 1990 et l’au- des disquettes si elle l’avait souhaité. Il sug- quettes, a-t-elle raconté, qu’il fallait qu’il les que, d’une part, cela rentrait dans reçu la lettre lui annonçant sa mise en exa- tomne 1993, a raconté qu’il avait obtenu de gère que, au moins pour partie, les services donne pour qu’on puisse les lire. Il n’a pas été ses prérogatives et, d’autre part, men, M. Guezou avait été retrouvé pendu M. Guezou un lot de disquettes – « sept à de contre-espionnage seraient intervenus plus explicite que ça. J’ai eu le sentiment qu’il qu’il ne faisait qu’exécuter les ins- dans son pavillon de la banlieue parisienne huit », dit-il – contenant des informations sur la présentation des documents informa- voulait ces disquettes pour se justifier de quel- tructions du président de la Répu- (Le Monde du 14 décembre 1994). Le témoi- collectées par la cellule de l’Elysée. S’agis- tiques, avançant pour étayer ses soupçons que chose. » Si les fameuses disquettes blique. Je m’en suis ouvert à plu- gnage récent d’un autre ancien de la cellule, sait-il des mêmes disquettes que celles rela- que « les disquettes ont été retravaillées, car concernaient uniquement la lutte antiterro- sieurs reprises à François l’ex-commissaire des renseignements géné- tives aux écoutes téléphoniques ? M. Four- elles ne correspondent en rien à la forme origi- riste, pourquoi « Gaël » en avait-il tant be- Mitterrand. Il m’a dit qu’on verrait raux Jean Orluc, suscite désormais de nou- net jure le contraire. C’est en 1991, à nale des documents de travail utilisés par la soin ? Deux mois plus tard, la dame en noir le problème plus tard et, en fait, velles interrogations, en laissant entrevoir l’occasion de la remise d’une décoration à cellule ». du palais de justice déposait son enveloppe à nous ne l’avons jamais revu. » que, à la veille de sa mort, M. Guezou avait Jean Orluc, dont M. Guezou était l’ami, que Le circuit emprunté ensuite par les dis- l’attention du juge Valat... cherché à « récupérer » les fameuses dis- le patron de la DST avait émis le souhait quettes soulève encore plus d’interroga- Pascal Ceaux quettes, qu’il avait emportées avec lui après d’obtenir « la production antiterroriste de la tions. Devant le juge, M. Fournet a répété P. Ce. et H. G. et Hervé Gattegno Relaxe de cinq gardiens et d’une visiteuse de prison dans une affaire de sévices BOURG-EN-BRESSE vingt mètres carrés, il n’avait ja- pourquoi les gardiens n’avaient public avait demandé au tribunal cher les pages des cahiers de liaison, négligences commises par les gar- de notre correspondant mais signalé les faits ni demandé rien vu, rien su, rien signalé, et de prononcer « des peines symbo- ou à les faire disparaître » afin diens. Il a relevé les graves dys- Le tribunal de grande instance son changement aux gardiens, qui pourquoi « les pointeurs » ou «les liques avec sursis, mais dont le sym- d’éviter que les incidents ne re- fonctionnements de la maison de Bourg-en-Bresse (Ain) a relaxé, ne semblaient pas se préoccuper pointus », ainsi que sont nommés bole soit fort, pour rappeler à cha- montent en haut lieu. d’arrêt de Bourg-en-Bresse et mis mercredi 13 janvier, cinq gardiens de la situation. les auteurs de délits ou crimes cun le devoir de sa charge ». en cause la responsabilité de la di- et une visiteuse de prison que le Traduits devant le tribunal cor- sexuels dans le langage carcéral, ne « L’administration pénitentiaire LA DIRECTION MISE EN CAUSE rection, dont l’attitude « a permis parquet local avait souhaité pour- rectionnel, les auteurs des sévices, bénéficiaient pas d’une attention reste toujours la grande absente du Les avocats avaient également que les faits perdurent ». Les juges suivre pour non-assistance à per- qui risquaient la cour d’assises, particulière compte tenu des lois, prétoire », avait relevé l’avocat de stigmatisé l’hypocrisie de la direc- ont toutefois considéré que, s’ils sonne en danger. La décision a été avaient été durement condamnés à non écrites mais réelles, appliquées la visiteuse, Me Pierre Larmaraud, tion régionale de l’administration avaient eu connaissance des faits rendue en délibéré, l’affaire ayant des peines – alourdies en appel – sévèrement par les autres détenus en estimant que seuls quelques pénitentiaire, « qui se moque du et des brimades, les gardiens n’en été évoquée au cours d’une au- de trois à six ans de prison. Le par- à leur endroit. Sans véritable résul- « lampistes, et la visiteuse, admi- monde » et qui, tout en faisant «le avaient eu qu’une vue parcellaire dience qui s’est tenue le 4 dé- quet avait ensuite ouvert une in- tat. Le procès avait surtout fait ap- rable, d’un dévouement de trente constat des manquements au règle- qui ne leur avait pas permis d’ap- cembre 1998. formation judiciaire pour non-as- paraître des dysfonctionnements ans, presque une bonne sœur, une ment », semblait vouloir se cacher précier le péril dans lequel se trou- Le jugement constitue l’épilogue sistance à personne en danger de la maison d’arrêt de Bourg-en- sainte, de surcroît à l’origine de la les yeux. Enfin, Me Annie Monnet- vait le détenu. Le jugement a éga- d’une affaire douloureuse, qui a pour faire la lumière sur l’éven- Bresse, dont la vétusté, le manque révélation des faits », avaient dû ré- Suéty, toujours pour la défense des lement retenu l’efficacité de secoué l’univers carcéral de Bourg- tuelle passivité des surveillants. de fonctionnalité et la surpopula- pondre des carences constatées. gardiens, s’était attachée à démon- l’intervention de la visiteuse : si, au en-Bresse au cours de l’été 1995. Cette procédure avait conduit à la tion compliquaient singulièrement « De grâce, visez les vrais respon- trer que l’accusation de « non-as- regard de son devoir de réserve et Durant cette période, un ouvrier mise en examen de ces derniers, la tâche de surveillants en sous-ef- sables », avait souligné Me Jacques sistance à personne en danger ne te- de la discrétion dont elle se sentait de trente-cinq ans, placé en déten- ainsi qu’à celle de la visiteuse de fectif, ainsi que les curieuses pra- Frémion, l’un des défenseurs des nait pas en droit, dans la mesure où investie, elle n’a pas rédigé une tion dans le cadre d’une instruc- prison. tiques de sa direction du moment. gardiens, évoquant l’ancien direc- les gardiens n’avaient jamais eu « dénonciation au parquet, qui tion pour atteintes sexuelles sur sa De son côté, le procureur, Fran- teur de la prison André Andreu, connaissance des faits et encore n’était pas imposée », elle a permis fille mineure, avait vécu un véri- « ÉLECTROCHOC SALUTAIRE » çoise Piccot, avait placé ses réqui- aujourd’hui retraité, « qui répan- moins l’intention de les dissimuler ». « par d’autres voies de révéler les table calvaire. Martyrisé et terrori- Lors de l’audience du 4 dé- sitions sous l’angle « d’un électro- dait la terreur et régnait en despote Dans ses attendus, le jugement a faits et de les faire cesser ». sé par les cinq codétenus avec les- cembre, la présidente, Mme Danièle choc salutaire, pour revenir à une sur le personnel, ni coupable, ni res- constaté que les débats du 4 dé- quels il partageait une cellule de Zampino, s’était efforcée de savoir situation plus saine ». Le ministère ponsable », allant jusqu’à « arra- cembre avaient mis en évidence les Laurent Guigon LeMonde Job: WMQ1401--0009-0 WAS LMQ1401-9 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0330 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 9 Une seconde information judiciaire La famille du préfet Erignac invite juges et policiers à « unir leurs efforts » LA VEUVE de l’ancien préfet de Corse, Claude Erignac, et ses deux en- est ouverte sur la gestion de la MNEF fants se sont interrogés, mardi 12 janvier, sur le « remue-ménage entre po- liciers et juges », alors que les crispations observées au sein des services chargés de l’enquête sur l’assassinat du préfet sont de plus en plus ma- Des responsables du Parti socialiste pourraient être visés nifestes. La famille Erignac sort ainsi de la réserve qu’elle s’était imposée depuis l’assassinat commis le 6 février 1998 à Ajaccio. Elle souhaite que Un nouvel épisode de l’affaire concernant la ture par le parquet de Paris d’une deuxième in- la mutuelle aurait obtenu des versements suré- tous les serviteurs de l’Etat « oublient leurs querelles et unissent leurs ef- Mutuelle nationale des étudiants de France formation judiciaire sur sa gestion. Cette nou- valués de la Caisse nationale d’assurance-mala- forts ». Les crispations internes se sont accrues au Palais de justice de Paris (MNEF) a débuté, mardi 12 janvier, avec l’ouver- velle enquête vise en particulier la manière dont die afin de financer des activités de ses filiales. après l’ouverture, le 31 décembre, d’une information judiciaire pour « vio- lation et recel du secret de l’instruction » consécutive à la publication dans LE PARQUET DE PARIS a ou- tuelles étudiantes dans son rapport raient apparus lors de l’analyse des vaux, deux ans plus tard, plus de la presse d’extraits du rapport du policier Roger Marion, chef de la divi- vert, mardi 12 janvier, une seconde sur la Sécurité sociale, rendu public documents comptables saisis par 14 millions de francs à la MNEF sion nationale antiterroriste, sur l’assassinat. La famille Erignac « craint information judiciaire sur la ges- en octobre 1998, la Cour des les policiers. On relève notamment pour y loger ses activités. C’est aus- que le climat actuel qui règne au Palais de justice de Paris nuise à la bonne tion de la Mutuelle nationale des comptes avait mentionné que «la un certain nombre de cumuls illi- si dans ces locaux qu’a été installé marche de l’instruction », a expliqué son avocat, Me Joël Lagrange. étudiants de France (MNEF). Cette substantielle revalorisation des re- cites de fonctions et de rémunéra- le siège d’une mystérieuse associa- nouvelle procédure a été confiée mises de gestion a été consentie [aux tions des dirigeants de la mutuelle tion, France-Taïwan, présidée par aux deux juges d’instruction pari- mutuelles] sans qu’aucun lien ne également appointés par les filiales Pierre Bergé, qui comptait parmi siens, Armand Riberolles et Fran- soit jamais établi avec les coûts de ou des mutuelles proches. Des sa- ses membres diverses personnalités M. Chevènement et la régularisation çoise Neher, déjà chargés, depuis le gestion réellement engagés ». Sans laires auraient également été versés de droite et de gauche. 9 septembre 1998, d’une enquête préconiser pour autant l’engage- à des personnes n’exerçant aucune Dans l’information judiciaire, le sur les relations entre la MNEF et ment de poursuites, la Cour avait fonction au sein de la mutuelle. parquet a retenu les soupçons for- des Algériens trois sociétés filiales ou sous-trai- noté que « les marges de manœuvre Dans ce cas seraient visés des an- mulés par les policiers à l’égard de tantes spécialisées dans la commu- ainsi dégagées leur ont permis d’in- ciens dirigeants du syndicat étu- la Société nouvelle d’investisse- EN AFFIRMANT qu’une Algérienne sans papiers présente en France de- nication et les études, Spim, Polici- vestir dans des secteurs concurren- diant UNEF-ID, ainsi que des res- ment et de gestion (SNIG). En 1997, puis dix ans pouvait obtenir sa régularisation sur la base de la loi sur l’im- té et Transim. tiels qui éloignent ces organismes de ponsables du Parti socialiste issus cette filiale du groupe Vivendi est migration entrée en vigueur en mai 1998, Jean-Pierre Chevènement a Ce nouveau volet de l’affaire est leur vocation purement mutualiste ». de ses rangs. Apparaît également le entrée, à hauteur de 34 %, au capi- commis une erreur juridique, dimanche 10 janvier sur TF 1. Le loi prévoit le résultat d’une enquête prélimi- L’enquête de la brigade finan- caractère illicite des conditions tal de la société holding financière bien, en effet, l’attribution d’une carte de séjour d’un an à tout étranger naire menée par la brigade finan- cière relève ensuite que la gestion dans lesquelles la MNEF aurait Raspail participation et développe- justifiant « par tout moyen » qu’il vit habituellement en France depuis dix cière sur le fonctionnement général ment, qui regroupe l’ensemble des ans, même irrégulièrement, sauf s’il est en état de polygamie. Cette dis- de la mutuelle étudiante dirigée par filiales de la MNEF. Cette transac- position a permis de « repêcher » certains déboutés de l’opération de ré- Olivier Spithakis de 1985 à octobre Le rôle de Dominique Strauss-Kahn tion, d’un montant de 21 millions gularisation – moins souple que la loi sur ce point – engagée par le mi- 1998, et sur la gestion d’une qua- de francs, a été réalisée par l’inter- nistre de l’intérieur. Elle a été conçue pour permettre la régularisation rantaine de filiales commerciales. Examinée dans le cadre de l’enquête préliminaire sur la MNEF, médiaire de Dominique Strauss- continue de personnes dont la longue durée du séjour atteste l’intégra- Après l’examen des conclusions de l’intervention de l’actuel ministre de l’économie et des finances, Do- Kahn (lire ci-contre). Par ailleurs, tion. Seul problème : la loi ne s’applique ni aux Algériens ni aux Tunisiens, cette enquête, le parquet de Paris a minique Strauss-Kahn, entre 1994 et 1997, en qualité de conseil, lors l’enquête a porté sur les conditions dont l’entrée et le séjour en France sont régis par des accords bilatéraux, opté pour l’ouverture d’une nou- de l’entrée du groupe Vivendi au sein d’une entité liée à la MNEF, dans lesquelles la MNEF a perdu, qui fixent à quinze ans au lieu de dix la durée du séjour exigée pour l’ob- velle information judiciaire contre Raspail participation et développement, n’aurait pas, selon l’ana- en 1996, 17 millions de francs dans tention d’un titre de séjour dans ce cas. M. Chevènement s’est donc X... visant les chefs d’escroquerie, lyse du parquet de Paris, donné lieu à des pratiques irrégulières. la chute du groupe d’enseignement trompé en prenant l’exemple d’une Algérienne, l’une des nationalités à d’abus de confiance et recel, d’abus M. Strauss-Kahn avait, à cette occasion, perçu une rémunération de supérieur privé, Educinvest, où elle ne pas bénéficier de l’assouplissement prévu par la loi dont il est l’auteur. de biens sociaux et recel, et d’abus 600 000 francs. Aucune trace écrite de sa prestation n’avait pourtant était actionnaire aux côtés de so- de crédit et recel. été retrouvée. Le protocole d’accord et les documents afférents à la ciétés du groupe Générale des DÉPÊCHES Selon les policiers, les respon- négociation ayant été rédigés par un autre cabinet d’avocats, le dé- eaux, devenu Vivendi. a JUSTICE : le dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni a été relaxé sables de la mutuelle auraient vo- bat juridique portait alors sur la définition de l’activité de conseil. Enfin, des faits relevant de l’abus par le tribunal correctionnel de Paris, mardi 12 janvier, des poursuites lontairement falsifié les comptes de L’information judiciaire ouverte par le parquet, le 12 janvier, doit de biens sociaux et de l’abus de cré- pour « organisation d’insolvabilité » engagées par des gendarmes blessés leur organisme afin de tromper la étudier la gestion des sociétés pour le compte desquelles M. Strauss- dit auraient été décelés lors de la en 1980 dans un attentat qui lui avait été attribué. Le ministère public Caisse nationale d’assurance-mala- Kahn est intervenu, ce qui n’exclut pas, à terme, une enquête plus vente par Raspail participation et avait requis une peine de prison ferme contre le responsable du Mouve- die (CNAM) dans la gestion délé- approfondie sur sa rémunération. développement, de participations ment pour l’autodétermination. Le tribunal a jugé que les poursuites re- guée du régime obligatoire de Sé- au sein de la société de courtage posaient pour l’essentiel sur des déclarations de M. Orsoni dans la presse, curité sociale d’environ d’imprimerie Editif, dont le passif a ce qui est insuffisant pour apporter une certitude sur la réalité de son pa- 600 000 étudiants. Malgré l’absence des filiales de la MNEF aurait don- subventionné l’association Messa- été repris, en 1993, par une autre fi- trimoine. de griefs majeurs relevés par de né lieu à de nombreuses pratiques gers de la santé, alors présidée par liale Spim. Des abandons de a ENVIRONNEMENT : la prochaine journée « En ville, sans ma voi- nombreuses inspections adminis- délictueuses, destinées à enrichir Marie-Bel Obadia. Ancienne direc- créances et d’intérêts jugés sus- ture » a été fixée au 22 septembre, ont annoncé, mardi 12 janvier, les mi- tratives lors des contrôles réalisés les actionnaires de ces sociétés au trice de la communication institu- pects devraient faire l’objet d’un nistres de l’environnement et des transports, Dominique Voynet et Jean- ces dernières années, les relations préjudice de la mutuelle. Des pres- tionnelle de la MNEF, cette der- examen approfondi par les magis- Claude Gayssot. Alors que 34 villes avaient participé à la première édi- financières liant la CNAM et la tations réalisées, sans aucune nière aurait confié la réalisation des trats. tion, le 22 septembre 1998, la prochaine journée veut toucher un plus MNEF sont critiquées par les en- contrepartie, par la MNEF au profit campagnes d’information et de grand nombre de villes et d’agglomérations – qui devront se porter can- quêteurs. Chargée, depuis 1948, de de la société financière holding prévention initiées par cette asso- Michel Delberghe didates avant le 15 avril. L’appel à candidature a été élargi aux villes d’Eu- la couverture sociale des étudiants, Raspail participation et développe- ciation à la société Policité, dirigée et Jacques Follorou rope. la MNEF se voit remettre, à ce titre, ment (RPD), Immocampus (ges- par son mari, Gérard Obadia. des « remises de gestion » versées tionnaire des actifs immobiliers), par la Caisse nationale pour chaque Prestintel (prestataire informa- RACHAT D’UN IMMEUBLE immatriculation. Au regard des élé- tique), Campus résidence Par ailleurs, l’intervention de la ments découverts lors des pre- (constructions de logements étu- mutuelle lors du rachat d’un im- mières investigations, le montant diants), Scop Iram et Cap Iram, (as- meuble rue Tiphaine, dans le 15e ar- versé par étudiant jusqu’en 1992, surance), Média jeune (communi- rondissement de Paris, aurait don- entre 321 et 335 francs – qui a été cation) et la Mutuelle né lieu à des pratiques de révisé à la baisse depuis –, aurait interprofessionnelle de France surfacturation. Propriété de l’in- été obtenu par des moyens irrégu- (MIF) auraient permis d’enregistrer dustriel Alain Obadia, ancien PDG liers. La CNAM aurait ainsi été des plus-values injustifiées, lors de d’Asystel, une société d’informa- conduite à surévaluer ses dotations cessions ou prises de participation, tique prestataire de la MNEF, qui à la MNEF qui, de cette façon, a pu au profit des actionnaires de ces fi- l’avait acquis pour près de 7 mil- financer des activités annexes. liales. lions de francs en 1988, cet im- Au chapitre consacré aux mu- Des faits d’abus de confiance se- meuble a été revendu après tra- La mutuelle se réorganise avant les élections en février LA MNEF survivra-t-elle à la cascade d’enquêtes, de gence, cette situation n’est pas encore totalement ré- poursuites judiciaires et de missions d’investigation sorbée. qui, depuis un an, auscultent la gestion de « l’ère Spi- En dépit de la demande du gouvernement, la thakis », l’ancien directeur général remplacé, à la fin du commission de contrôle des mutuelles ne s’est pas ré- mois de septembre 1998, par Jacques Delpy, nommé solue à nommer un administrateur provisoire. Dès pour une mission intérimaire. L’impact des révélations lors, la présidente du conseil d’administration, Marie- successives sur les « affaires de la MNEF » s’est traduit, Dominique Linalle, a ouvert le processus électoral lors de la rentrée universitaire, par une diminution destiné à mettre en place une nouvelle équipe diri- d’environ 10 % parmi les 600 000 étudiants immatri- geante. Alors que le dépôt des listes est fixé au 20 jan- culés au régime de Sécurité sociale et les 200 000 adhé- vier, ces élections devraient avoir lieu entre le 15 et le rents aux prestations mutualistes. Cette situation de- 27 février. vrait conduire la MNEF à réviser à la baisse ses Sans attendre, le directeur par intérim a entrepris prévisions budgétaires d’environ 20 millions de francs. une remise en ordre dans le réseau de filiales commer- Dès son arrivée, M. Delpy a été confronté à des dif- ciales. En premier lieu, Pierre Elsen, ancien directeur ficultés informatiques, qui ont affecté le fonctionne- d’Air Inter, a été nommé à la tête de Raspail Participa- ment de cette entreprise de 750 salariés. La mise en tion et Développement (RPD). Une réflexion a par ail- place d’un nouveau système a considérablement per- leurs été engagée pour limiter le nombre de ces fi- turbé le traitement des données et surtout la gestion liales, dont certaines sont déjà en passe d’être cédées. des prestations dues aux étudiants (Le Monde du 24 décembre 1998). Malgré l’adoption d’un plan d’ur- M. D. Supplément d’enquête après la mort par asphyxie de deux détenus de Bois-d’Arcy LA CHAMBRE d’accusation de la Les familles cherchent à tration de le changer de cellule. Les cour d’appel de Versailles a ordon- comprendre ce drame, qui met en faits se sont produits sous les yeux né, mercredi 13 janvier, un supplé- cause l’organisation de la surveil- d’un surveillant mais ce dernier ne ment d’information dans une af- lance de nuit et des secours ainsi possédait ni les clés de la cellule ni faire concernant la mort par que la toxicité des matelas en celle du local contenant le matériel asphyxie, dans la nuit du 22 au mousse utilisés en détention. La de lutte contre l’incendie. Cette 23 juillet 1996, de deux jeunes, Za- mort de Zawad Zaouiya avait causé perte de temps semble s’être wad Zaouiya et Hassan Barkouch, une vive émotion dans la cité du combinée à une organisation défec- dans l’incendie de leur cellule à la Val Fourré à Mantes-la-Jolie (Yve- tueuse, qui a empêché les secours prison de Bois-d’Arcy (Yvelines). lines). Le jeune homme avait été in- d’intervenir rapidement. Avocat de Un an après les faits, le parquet terpellé à son domicile, le 10 juillet la famille Zaouiya, Me Jean-Jacques avait classé ce dossier sans suite. 1996, au lendemain d’incidents De Felice pointe « une série de Mais les parents des victimes entre les jeunes et la police. Placé fautes et de négligences » et estime s’étaient constitués partie civile en détention provisoire à Bois- que le supplément d’information pour obtenir l’ouverture d’une in- d’Arcy, il s’y trouvait depuis dix doit permettre de prévenir d’autres formation. Celle-ci s’était achevée jours lorsque le drame s’est pro- drames et d’éviter que « la haine ne par un non-lieu, la juge d’instruc- duit. Selon les éléments de l’en- s’installe à partir d’un refus de re- tion Françoise Carlier-Prigent ayant quête, l’un de ses codétenus aurait chercher la vérité ». estimé, le 4 juin 1998, qu’« aucune mis le feu à un matelas pour pro- faute n’avait été commise ». tester contre le refus de l’adminis- Philippe Bernard LeMonde Job: WMQ1401--0010-0 WAS LMQ1401-10 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 09:08 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0331 Lcp: 700 CMYK

10 RÉGIONS LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 Des grains de sable sur les rails des tramways Le succès auprès des usagers du nouveau « bon vieux tram » ne se dément pas. Partout des lignes naissent, croissent et embellissent, au passage, l’espace urbain. Pourtant, ici ou là, des obstacles administratifs ou politiques tendent à bloquer les projets. Exemple à Caen

À FORCE de l’annoncer, le tram- miers kilomètres a opté pour l’au- Dans la plupart des grandes villes Surtout, la commission d’enquête Doua (9,5 km) et entre Perrache et way nouveau va finir par arriver. dace avec 28 rames bleu foncé publique, tout en donnant un avis Saint-Priest via le campus de Bron- Mais si les pelleteuses et les bulldo- décorées d’hirondelles ; le Grand favorable, l’a assorti de « réserves » Parilly (10 km). DUNKERQUE ROUBAIX zers s’activent ou se préparent à po- Nancy, qui, à peine le feu vert ob- concernant le passage sur le pont Contestant l’utilité de la ligne vers TOURCOING ser des rails dans la cité, dans cer- tenu, a commandé 25 des tramways George-V, au motif que l’ouvrage la Doua qui, selon lui, doublonne- taines villes des difficultés d’ordre sur pneus qui seront guidés par mo- LILLE VALENCIENNES est classé monument historique, et rait avec la ligne du métro, Henry technique et/ou politique ont surgi, norail central. ROUEN a proposé curieusement la Chabert, adjoint (RPR) à l’urba- qui compromettent ou retardent la CAEN construction d’une passerelle qui nisme, ancien bras droit de Michel ST-DENIS/BOBIGNY mise en chantier des trams jamais « PARCOURS DU COMBATTANT » constituait une agression du site en- Noir, avec lequel il fut l’inspirateur tant désirés. Pour sa première tranche nord- core plus nette. En réaction, les élus du périphérique-nord, et qui ne LA DÉFENSE/ISSY-LES-MOULINEAUX NANCY Ainsi le tournant du millénaire, sud de 10,6 km, Valenciennes vient STRASBOURG * de l’agglomération ont saisi le cache pas ses ambitions pour les qui coïncide avec la dernière ligne d’arrêter son choix sur le Citadis de ORLÉANS Conseil d’Etat, qui a rendu un avis prochaines élections municipales, a droite préélectorale municipale, ne GEC-Alstom, tandis que Saint- LE MANS favorable à la déclaration d’utilité fermement bataillé contre le tram. MULHOUSE sera pas toujours négocié dans la fa- Etienne continue à mettre son tram publique intervenue le 28 juillet. Parallèlement, plusieurs associa- NANTES * cilité. Pour des raisons, naturelles, en site propre, que Rouen hésite, A Clermont-Ferrand, c’est une tions – dont une a choisi comme de calendrier, les trois premières an- que Nice et Toulon préparent le ter- polémique économico-politique qui avocat Me Alain Jakubowicz, ancien nées d’un mandat permettent de rain pour l’après 2001. Ailleurs, cer- a – momentanément ? – eu raison adjoint et défenseur de M. Noir – proposer, concevoir et faire voter tains projets menacent de « dérail- LYON du projet. En 1995, Roger Quilliot, ont engagé un recours en annula- GRENOBLE * des projets dont la réalisation s’opé- ler », comme à Caen (lire CLERMONT- maire (PS) lance le projet mais, peu tion de la DUP devant le tribunal rera dans les trois années suivantes. ci-dessous), ou viennent de se réta- FERRAND après, le conseil municipal décide administratif de Lyon, qui doit exa- Car il est assez fâcheux d’affronter blir. d’annuler la procédure d’appel miner le dossier le 13 janvier. On BORDEAUX ST-ETIENNE le verdict des urnes lorsque les quar- A Bordeaux, l’enquête d’utilité d’offres, considérant qu’« un tram- saura donc d’ici deux semaines si les tiers les plus commerçants sont en publique a été lancée le 15 dé- way sur pneumatiques serait suscep- travaux peuvent être lancés. Dans travaux. Alain Chenard, l’ancien cembre et s’achèvera le 15 février et TRAMWAYS EXISTANTS tible de présenter des avantages im- tous les cas, la maquette du futur MONTPELLIER NICE maire (PS) de Nantes, qui eut le mé- les délais devraient donc être tenus, TRAMWAYS EN COURS OU MARSEILLE portants ». Alimentées par les tram lyonnais, le Citadis de GEC- rite de « réinventer » le tram mo- mais le dossier revient de loin. Jugé EN ATTENTE DE RÉALISATION partisans du tram sur rail, les ru- Alstom, sera présentée aux Lyon- derne, en sait quelque chose : en « archaïque » par Jacques Chaban- meurs vont bon train, laissant en- nais fin mars. TRAMWAYS EN PROJET 1983, il fut battu deux ans avant Delmas, partisan d’un métro – qui a TOULON tendre que quelque amicale pres- * Villes où des extensions du réseau l’inauguration de la première ligne absorbé quelque 300 millions de sont en cours sion aurait pu être exercée par Robert Belleret aujourd’hui plébiscitée. francs en études (45,7 millions d’eu- Infographie : Le Monde François Michelin. En janvier 1998, avec nos correspondants Il est en revanche très efficace alors que M. Quilliot, président du pour un maire de multiplier les ro) –, le tramway s’est imposé avec syndicat mixte des transports en inaugurations avant de se représen- Les commissions d’enquête publique contestées Alain Juppé, son successeur à la commun (SMTC), choisit Spie-Bati- COMMENTAIRE ter devant ses administrés. C’est mairie et président de la commu- gnolles-Bombardier (option sur ainsi qu’on assiste actuellement à Echaudé par son « parcours du combattant », M. Sueur, maire nauté urbaine de Bordeaux (CUB), pneus), GEC-Alsthom, concurrent DRÔLE DE TRAM ! une série de péripéties parallèles d’Orléans, qui est aussi président de l’Association des maires de qui en a fait l’un des axes majeurs malheureux, dépose un recours au- dont les causes ou les issues pro- grandes villes de France, souhaite que l’ensemble des procédures de sa politique. Les maires socia- près du tribunal administratif qui, le Etrange destin que celui du bables ne sont pas toujours compa- soient simplifiées, et notamment l’instruction mixte à l’échelon cen- listes et communistes de la périphé- 6 février, suspend l’appel d’offres en tramway. Méprisé, villipendé rables. Semés par des mains « mal tral, qui consiste à obtenir l’accord de dix-huit ministères. Il de- rie soutiennent le projet que ne estimant que le SMTC a fourni une et finalement abandonné au intentionnées » ou jetés là par quel- mande surtout une réforme de l’enquête publique « au profit des contestent que quelques élus d’op- « information incomplète ». mitan du siècle, ce phénix telle- que turbulence administrative, des élus, responsables politiquement ». position, tels que Denis Tesseire, dé- ment urbain accomplit depuis grains de sable menacent de gripper Après l’épisode d’Orléans, qui succédait à celui, plus sérieux, de jà tombeur du métro de M. Cha- ENJEUX POLITIQUES une dizaine d’années un retour les belles machines. Caen (lire ci-dessous), le rôle d’entrave joué par les commissions ban-Delmas, qui bataille pour un Six mois plus tard, le Conseil éblouissant dans les rues et les Des futurs trams devraient quand d’enquête a suscité un coup de colère de Jacques Auxiette, président autre tracé « plus économique et irri- d’Etat, saisi, annule cette décision et boulevards des agglomérations même arriver à l’heure : Nantes du Groupement des autorités responsables de transport (GART), guant mieux la ville ». donne raison au SMTC. Mais il est de l’Hexagone. Lille-Roubaix- (ligne 3, 6,2 km, et extension ligne 1, qui, en juillet, a mis en cause la compétence des commissaires en- Le projet de tramway sur rail bor- trop tard, Serge Godard, successeur Tourcoing, Marseille et Saint- 5,3 km) ; Strasbourg (ligne B, quêteurs et réclamé « qu’un débat soit lancé pour améliorer et profes- delais est ambitieux. Il se compose (PS) de M. Quilliot, aujourd’hui dé- Etienne, qui avaient eu la sa- 14,3 km) ; Grenoble (3e ligne, sionnaliser le fonctionnement des commissions d’enquête publique », de trois lignes de 43 km traversant cédé, s’accorde « un nouveau délai gesse visionnaire de conserver 1,2 km) ; Montpellier, qui pour des- afin de « pallier les dérives inadmissibles pénalisant régulièrement les l’agglomération du nord au sud et de réflexion sur les moyens innovants leurs réseaux, créés au début servir les 28 stations de ses 15 pre- projets de transports publics ». d’est en ouest. Les travaux de la pre- de transports en commun en site du siècle, témoignaient et ré- mière tranche – 22,2 km desservant propre ». Les élus songent notam- sistaient à leur manière, mais les Hauts-de-Garonne, le centre- ment au système du moteur-roue ce sont surtout Nantes et Gre- ville, la gare, Talence et Pessac jus- développé par RVI et à l’alimenta- noble (en 1985 et 1987), suivies qu’au domaine universitaire – de- tion électrique par le sol, et se dé- de Strasbourg (1994) Rouen vraient débuter au début de 2000 clarent prêts à une expérimentation (1994) et la banlieue parisienne pour s’achever fin 2002. La seconde grandeur nature du système Civis (Saint-Denis - Bobigny, 1992, La phase, de 21,2 km, consistant en des de Matra ou du TVR sur pneus de Défense - Issy-les-Moulineaux, extensions des trois lignes, pourrait Bombardier. Toute la procédure 1997), qui, pionnières du nou- être opérationnelle en 2006. doit être reprise et la perspective veau « tram à la française » A Orléans, la gestation du projet a d’une inauguration en 2000 est re- – silencieux, lumineux, presque été plus douloureuse, au point que portée à l’horizon plus flou de 2003. luxueux –, ont démontré qu’on le maire, Jean-Pierre Sueur (PS), qui A Lyon, les enjeux politiques sont pouvait faire du neuf avec du procédera le 19 janvier à la « pose plus évidents. Christian Philip, pre- vieux concept, et sont, depuis, du premier rail », évoque un «par- mier adjoint (UDF) de Raymond imitées tous azimuts. cours du combattant ». Si le lance- Barre et président du Syndicat des Fin 1997, une centaine de ment des travaux de la ligne nord- transports de l’agglomération, a fait projets de création ou de pro- sud (18 km, 24 stations, 1,8 milliard diligence, à partir d’un plan de dé- longement de ligne de trans- de francs, 274 millions d’euros) placement urbain (PDU) bouclé port en commun en site propre laisse espérer une ouverture en sep- dans les meilleurs délais, pour (TCSP) étaient recensés, concer- tembre 2000, le tracé comme le coût mettre sur rail un projet compre- nant trente-quatre aggloméra- et ses répercussions sur la fiscalité nant deux lignes de tramway entre tions dont une vingtaine ont fait l’objet de vives polémiques. Lyon-Perrache et le campus de la avaient opté pour le tram (Le Monde du 15 novembre 1997). Aujourd’hui, dans une dizaine de villes, on prépare l’avène- A Caen, dix ans de tribulations ment de ce véhicule hybride plus rapide, plus régulier et cent fois plus confortable que pour le véhicule sur pneumatiques le bus, cette caisse de réso- nance des heurts de la circula- CAEN teurs caennais se déplacent. Les deux tion. Il coûte cher (100 à de notre correspondant tiers des votants disent non au TVR. 150 millions de francs, 15 à Dès 1988, le Syndicat des trans- Le conseil municipal de Caen sus- 23 millions d’euros, au kilo- ports de l’agglomération caennaise, pend alors les travaux et met en mètre) mais tellement moins qui regroupe dix-neuf communes, place une « grande commission de ré- que le métro (près de 500 mil- réfléchit au principe d’un transport flexion sur les déplacements urbains ». lions de francs, 75 millions sur voie réservée, d’où le nom de La commission se réunira dix-sept d’euros, au kilomètre). Et TVR, et développe l’idée d’un tram- fois. comme le vent a tourné dans le way sur pneumatiques, jugé plus in- sens de la raison, sur les deux novant, plus propre et moins cher. AVIS DÉFAVORABLE dernières lois de finances le Après bien des études, le TVR de En février 1997, les élus caennais gouvernement a consenti d’im- Caen devra circuler sur une ligne de redonnent un nouveau feu vert au portants efforts en faveur des 15 km, du nord au sud de l’agglomé- TVR assorti de réglementations fi- investissements pour les trans- ration, avec 27 stations. Coût annon- nancières, dont une augmentation ports en commun qui ont per- cé : 1,2 milliard de francs (182,9 mil- de la taxe versement transport, une mis de donner le feu vert à plu- lions d’euros). hausse vivement contestée par les sieurs grands chantiers. En 1993, le syndicat élabore un industriels. C’est que désormais les élus, double contrat de concession : le L’enquête publique, qui devait être volontiers bétonneurs et bitu- premier pour la construction d’un l’ultime étape, se déroule début 1998. meurs, et les populations cita- tramway sur pneumatiques, le Présidée par Jean Quérenet Onfroy dines, agrippées à leur auto- deuxième pour l’exploitation. Il de Bréville, conseiller d’Etat hono- mobile chérie, ont découvert lance un appel d’offres européen. raire, la commission donne finale- ou fait semblant de découvrir Deux groupements d’entreprises ment un avis défavorable, déplorant les nuisances, l’écologie, les sont alors présélectionnés. En juillet notamment que ce projet « puisse vertus du collectif, la re- 1994, le groupement Bombardier- gêner la circulation automobile ». La conquête des centres-villes, le Spie-Batignolles est préféré à Lohr- polémique est relancée, provoquant réaménagement de l’espace Montcocol. Contestant le montage la démission du président du syndi- urbain et le charme des quar- juridique du contrat, ce dernier ob- cat, François Solignac-Lecomte, père tiers tranquilles. Et se sont enti- tiendra « à l’amiable » une indemni- du projet et en place depuis 1974. chés du tram... Voilà comment, té de 18 millions de francs (2,7 mil- En juillet, le syndicat des trans- sur rail et bientôt sur pneus, est lions d’euros). ports de l’agglomération caennaise en train de s’écrire l’histoire Elections municipales obligent, le intente un recours devant le Conseil contemporaine, parfois encore débat s’amplifie en 1995 et passe du d’Etat. Cette juridiction doit rendre cahotante et brinquebalante, champ technico-juridique au do- au plus tard un avis en août 1999, soit de ce drôle de tram qu’on maine politique. Jean-Marie Girault, plus de dix ans après les premières vouait à la ferraille ! maire (UDF) de Caen, doit s’engager études. à organiser un référendum. Le R. B. 16 juin 1996, à peine 20 % des élec- Jean-Jacques Lerosier LeMonde Job: WMQ1401--0011-0 WAS LMQ1401-11 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0332 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 11 HORIZONS PORTRAIT

mander ce que j’étais venu faire et je Ce personnage rabelaisien répondais : “Je viens baiser des né- gresses, je n’aime que ça.” Et comme de cinquante-trois ans, ils savaient que je connaissais Mit- terrand, qui m’achetait parfois des fils de facteur, est considéré livres, ils étaient bien embêtés. N’ou- Gérard Oberlé, bliez pas : les Canaques, on les a dé- comme l’un des meilleurs couverts en 1853. On ne leur a ja- mais rien apporté, on s’est borné à libraires en livres anciens les repousser dans la forêt et à les habiller parce qu’on ne supportait du monde. Dans son manoir pas les gens à poil. » du Morvan, il vit parmi EPUIS dix ans, il passe ses hivers en Egypte, à As- ses vieux compagnons D souan, où il s’est fait des e amis. « Pour abréger l’hiver fran- du XVII siècle, çais, et pour vivre dans une société traditionnelle. Ce sont des gens qui raconte sa passion pour n’ont rien, mais qui ne le savent pas. Comme les prolos alsaciens de ma Poulet-Malassis et autres jeunesse. Aujourd’hui, on dirait que nous étions “pauvres”, mais, à lubies moins avouables l’époque, on n’imaginait pas ce mot. C’était une classe qui avait tellement d’allure... Des gens réels, avec une I c’était un vin, ce se- ont essayé de me “loyoliser” vrai- patine, des passions, pas des petits- rait un montrachet. ment, je suis parti. Je suis athée de- bourgeois déguisés. » D’Egypte, il a Si c’était un animal, puis l’âge de onze ans. » rapporté un grand narguilé, dans ce serait un buffle A Strasbourg, il fait sa propédeu- lequel il fume du tabac au miel de- d’Egypte. Si c’était tique, devient maître-auxiliaire vant la cheminée. Il porte des bot- une légende, ce se- dans un lycée. « Mais j’ai vite rait un ogre. Mais si compris que je ne pourrais pas rester S c’était un livre ? avec ces gens-là, les profs. Là d’où je « J’avais envie L’homme n’est pas venais, on avait une idée assez éle- un petit format, dans son état ac- vée de la pédagogie. Plus proche des de m’évader, tuel, avec son impression majes- jardins de Platon que de la salle des tueuse, son volume imposant relié profs, où les types jouaient à la be- depuis toujours. pleine peau blonde, œil bleu et lote en disant : “Avec ma femme, on crâne rasé, même s’il dit avoir per- a fait la Yougo en caravane.” Un On répétait du vingt kilos en deux mois depuis jour, j’ai eu une visite d’inspection que son médecin l’a mis au régime dans ma classe et j’ai balancé tout tout le temps : sec pour une histoire ridicule de un encrier à la tête de l’inspecteur triglycérides et de gamma GT, en- qui m’énervait. » Convoqué par le “Attention fin une de ces broutilles auxquelles recteur de l’académie, il s’en sort un gentilhomme ne devrait pas bien, avec une bourse pour ache- aux Gitans, ils volent s’arrêter, mais soit. Quand vous ar- ver sa licence. « Le recteur s’atten- rivez après une route de plus en dait à voir un syndicaliste hirsute. Et les enfants.” plus enchantée au fur et à mesure moi, j’avais l’air d’un angelot ba- que vous vous enfoncez dans ce roque, blond, tout frisé, un pâtre Moi, j’aurais adoré havre de paix rustique qu’est le grec. Ça a dû jouer. Mais je n’ai pas Morvan, l’homme, juché sur un continué, je ne voulais pas ensei- qu’on me vole... » destrier mécanique pour aspirer les gner. » feuilles mortes, vous aperçoit de C’est ainsi que l’angelot émigre loin et la grille du parc s’ouvre ma- en Angleterre et intègre le milieu tines vertes, curieusement lacées, giquement comme dans un film de des mauvais garçons de Brighton, dont il dit qu’elles sont faites par Cocteau. Il vous accueille à bras qui tournent autour de Francis Ba- des Indiens d’Amérique, en près ouverts – vous avez été re- con, de l’ivrognerie, de la drogue, d’une année, avec de la peau de bi- commandé par deux amis sûrs, et de tout ce qui est à la mode à cette son. Très confortables. Avec le l’amitié est une valeur capitale ici – époque. Il vit de divers délits, vole glou-glou du narguilé, ces bottes et la première chose à laquelle il les portefeuilles, assomme les gens. indiennes, l’homme prend toute sa vous convie est une descente à la « J’ai toujours été attiré par la ca- stature de dandy baudelairien, une cave pour choisir le vin du soir. Les naille et les nomades, plutôt que par touche légèrement diabolique en valises, les présentations, cela peut le milieu bourgeois. J’ai donc eu ce plus, quand il évoque certains épi- attendre. Pas le vin, qu’il faut re- que j’appelerais pudiquement des sodes exotiques. « Je veux bien vous monter à la bonne température. Ce années d’errance après vingt ans. Et dire que j’ai sodomisé un tapir dans sera un échezeaux 1992. puis, je me suis dit qu’il n’était pas la forêt guyanaise, un jour de virée Il est difficile d’évoquer Gérard possible qu’un garçon qui lisait Ho- avec des légionnaires, je me fiche de Oberlé sans céder à quelques excès mère dans le texte persévère dans ce qu’on pense de moi. Mais, en re- de superlatifs, quitte à froisser sa cette vie-là. » vanche, je ne parlerai pas de Mitter- modestie, réelle ou feinte. Ne dit-il Il revient en France, donne des rand ni de ce qu’on se racontait pas de lui-même qu’il est très su- petits cours, fait des traductions, et quand il venait ici. Assez parlé de perficiel, mais qu’il est vrai qu’il lit un jour une petite annonce : Mitterrand. Ça suffit comme ça. » Si ALAIN BIZOS/VU l’on veut en savoir davantage, non pas sur l’ancien président de la Ré- publique mais sur le citoyen Ober- lé, le mieux est peut-être de se pro- curer le petit roman policier qu’il vient de publier au Cherche Midi, intitulé Nil rouge, où un bibliophile l’ogre qui aimait les livres nommé Chassignet (comme le poète baroque Jean-Baptiste Chas- signet, auteur de Mépris de la vie et couvre une grande superficie ? Au- « Librairie ancienne cherche colla- pièces importantes, la salle à man- comme une dépendance du ma- Queneau pour une thèse qui s’est consolation contre la mort (1594), jourd’hui, à cinquante-trois ans, il borateur. » Il rencontre une dame ger, le salon et les bureaux, où des noir, dont la grande salle de cinq heureusement terminée en un ro- cher au cœur d’Oberlé) devient dé- est considéré comme l’un des meil- charmante qui lui explique le mé- portraits, celui du comte Potocki, mètres sur quinze abrite ses livres man, Les Enfants du limon, et il se tective en Egypte, sur les traces leurs « libraires » en livres anciens tier et, quelque temps après, il peut des photos, celles de Rimbaud, de bibliographie, les livres qui font lance aussitôt dans un catalogue d’un pianiste disparu, et découvre du monde, un des plus fins collec- prendre son envol, ouvrir boutique Baudelaire, Bessie Smith, Virginia la recension des autres livres. Les sur les fous littéraires. Puis un en chemin des mystères pas très tionneurs et un très pointu biblio- comme il l’entend, c’est-à-dire sans Woolf, des bustes parfois, catalogues des diverses grandes bi- autre sur les origines gothiques du sexuellement corrects. Un polar graphe. Ses catalogues, extraordi- patron ni employé. « Je ne suis pas émergent d’entre les livres pour in- bliothèques du monde, tous les roman noir. « Ne vous y trompez ethnique sans argot branché ni naires de curiosité, d’érudition et capable de vivre dans des relations diquer les dieux tutélaires du livres de référence sont là. Et pas. Lire des tragédies écrites en la- banlieue pote, entre Dekobra et d’humour, sont collectionnés à leur hiérarchisées. Je suis foncièrement maître des lieux. comme il y en a quelques dizaines tin par des jésuites au XVIIe siècle et Huysmans, très loin du roman noir tour. « Tout ce que je suis devenu, célibataire, ce qui me donne beau- A l’étage, l’envahissement li- de milliers, ils sont bien rangés. «Je qui font 20 000 vers, ce n’est pas for- en vogue. ma structure et mon épine dorsale, coup de temps et de liberté, et me vresque s’aggrave délicieusement, ne suis pas un bibliophile bourgeois. cément marrant. Mais c’était mon Comme ce Chassignet qui lui c’est arrivé à travers les livres. Mes permet de venir travailler la nuit sur la plupart des chambres sont Celui-là cherche ce qu’il y a de plus tribut aux muses latines que j’avais ressemble, Oberlé se dit un peu las aventures aussi. Ma liberté et mon Poulet-Malassis, l’éditeur de Baude- converties en bibliothèques, dont précieux, de plus célèbre, dans l’ha- abandonnées à l’université... » des livres anciens. Les mœurs de la indépendance, ce sont les livres qui laire, pendant cinq ans. Les autres, on renonce à citer les trésors, édi- bit le plus célèbre et dans la prove- librairie ont trop changé depuis me les ont données. » qui ont des femelles et des bébés, tions originales de Rimbaud, de nance la plus célèbre. Je n’ai rien OUR autant, l’ancien margi- qu’il y a fait ses débuts, sous l’aile Le châtelain d’aujourd’hui est is- n’ont pas le temps pour cela. Par ail- Joyce, livres d’emblèmes, manus- contre cela, mais quand j’ai nal n’est pas devenu un pla- protectrice d’un Heilbrun, grand li- su d’un milieu « prolo alsacien » et commencé, je n’avais pas les moyens P braire (« Un homme de la Renais- cide rat de bibliothèque. Les natif du petit village de Monswiller, financiers, je n’avais pas hérité livres l’ont toujours emmené dans sance qui roulait en Solex... »), et il près de Saverne (Bas-Rhin). Sa « Tout ce que je suis devenu, ma structure d’une librairie et je ne m’étais pas des aventures mouvementées. Un est content de se partager la tâche mère travaillait à la maison, son enrichi à Brighton. J’ai donc utilisé jour, c’est une gravure ancienne de avec son associé Gilles Brézol, qui père était facteur des postes, «un et mon épine dorsale, c’est arrivé mes propres curiosités dans des do- Paramaribo, capitale du Surinam, a moins la bougeotte que lui et homme de lettres, donc », le pre- maines inexplorés. J’ai commencé qui le décide à partir en goguette garde volontiers les clés du temple, mier facteur motorisé en France, à travers les livres. Mes aventures aussi. par faire des catalogues sur les li- avec quelques amis dans un petit pendant qu’Oberlé va rejoindre avec lequel le petit Gérard fera vrets de colportage des XVIIe et avion (car il est également pilote). son ami Jim Harrison pour chasser souvent la tournée en 2 CV, chez Ma liberté et mon indépendance, XVIIIe siècles, imprimés à Troyes. Ce Sans savoir qu’une révolution pro- la grouse dans le Michigan ou part les uns et les autres. En Alsace, il qu’on appelait la bibliothèque bleue castriste venait d’éclater dans ce se perdre dans quelque désert : n’y a pas de séparation de l’Eglise ce sont les livres qui me les ont données » parce que le papier de la reliure petit Etat et qu’il serait pris pour « J’ai toujours été, depuis ma tendre et de l’Etat, et l’enfant est élevé par était bleu comme celui dans lequel un dangereux espion américain... enfance, fasciné par les pays de trois bonnes sœurs jusqu’à l’âge de on emballait le sucre candi. Les col- Une autre fois, c’est en tombant sable, par la civilisation arabe. Les huit ans, puis par un instituteur. leurs, je n’aime pas ce qui est crits à miniatures du XVe siècle sur porteurs distribuaient ces livrets sur un livre de Louise Michel, Lé- premiers êtres différents que j’ai vus Ensuite, grâce à un grand-oncle organisé, classé, ce qui peut paraître vélin, correspondances inédites... dans les campagnes. Il y a là toute gendes et chants de gestes canaques, en Alsace, c’étaient les marchands théologien, il est admis dans un bizarre pour un libraire, évidem- « Je ne range pas, parce que je ne une littérature pour les classes popu- qu’il juge bon, avant de le repu- de tapis marocains qui allaient de collège de jésuites à Fribourg, en ment... » Le manoir de Pron, qu’il a reçois personne ici, pas de clients en laires, des almanachs, des romans blier, d’aller voir à quoi ressem- village en village. C’étaient les pre- Suisse, où il fait d’excellentes acheté pour trois fois rien et retapé tout cas, que des amis. Les achats et de chevalerie, des livres de piété, des blaient les Canaques. « En pleine miers êtres que je voyais avec une études d’allemand, de grec et de la- au fil du temps, est à peine assez les ventes se font par la poste. Vous contes de fées. De même, personne chiraquie, du temps de Pons. Je suis peau foncée, des yeux noirs, eux et tin. « On n’apprenait pas l’anglais. vaste pour abriter ce que son im- ne verrez pas d’ordinateur dans ne s’était intéressé à la poésie néola- arrivé le jour où l’on graciait igno- les Gitans. J’avais envie de m’évader, Les Jésuites considéraient que ça mense appétit convoite et obtient. cette maison, j’écris à la main. tine en Europe et j’ai passé cinq ans blement les assassins des trois frères depuis toujours. Je me disais : “Pour- n’avait rien à voir avec les humani- Il y a des livres partout, du sol au Quant à Internet, qu’est-ce que vous à lire d’immenses recueils de poésie de Djibaou. J’ai loué une voiture et vu qu’il y en ait un qui m’emmène tés, et, du reste, ils n’ont pas de mis- plafond, et pas des livres de poche, voulez que j’en fasse ? Consulter des des XVIe et XVIIe siècles pour les re- roulé vers le Sud. J’ai fini par ren- un jour.” On répétait tout le temps : sion dans les pays où l’on parle an- on s’en doute. Une galerie traverse grandes bibliothèques étrangères ? censer. » contrer Djibaou et à m’expliquer sur “Attention aux Gitans, ils volent les glais. Donc l’anglais, je l’ai appris le rez-de-chaussée, décorée de Je sais ce qu’il y a dedans et puis j’ai Quand il achète la bibliothèque mon voyage. On m’a donné une enfants.” Moi, j’aurais adoré qu’on plus tard, seul, dans la rue à San fresques où un aigle enlève Gany- mon cottage pour ça... » de Raymond Queneau, il tombe case. Je recevais des menaces de me vole... » Francisco et au cinéma. Le pension- mède et un centaure fait l’éduca- Le cottage en question est un bâ- sur la centaine d’ouvrages de fous mort de la part des Blancs. Tous les nat était assez rigolo, mais quand ils tion d’Achille, et distribue les timent qu’il a fait construire littéraires qu’avait collectionnés jours, les gendarmes venaient me de- Michel Braudeau LeMonde Job: WMQ1401--0012-0 WAS LMQ1401-12 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:17 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0333 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Tony Blair perd son innocence 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 BY JOVE !, que la presse anglaise est féroce secrétaire au Foreign Office ingérer plus d’une révélés par une presse pugnace qui a sans doute Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F pour son personnel politique et les cieux média- bière ou deux en public ne change rien à l’affaire. définitivement abattu cet hiver, avec ces coups Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 tiques combien plus cléments aux ministres « Coucheriez-vous avec cet homme ? », demandait de boutoir, la statue de commandeur moral que Internet : http : //www.lemonde.fr continentaux ! Prenez Robin Cook, l’éloquent grassement lundi, en première page et sur une le nouveau travaillisme s’était élevée à lui-même. patron des affaires étrangères britanniques, qui photo grimaçante de l’infortuné, le roi de la « Ce gouvernement, lançait dimanche William ÉDITORIAL inventa le concept de « diplomatie éthique » il y presse de caniveau, The Sun, à ses quatre mil- Hague, le chef de l’opposition conservatrice, c’est a deux ans. Voilà un politicien unanimement lions de lectrices – « et lecteurs », ajoutait-il avec Dallas en continu ! » Querelles de personnes, classé parmi les plus brillants de sa génération sa coutumière délicatesse. Du combat politique conflits d’ambition, différends idéologiques pro- La tentation du repli lorsqu’il était dans l’opposition et que chacun re- par le petit trou de la serrure, mais du genre à fonds : autant le « nouveau travaillisme » incar- connaît aujourd’hui comme l’un des ministres les provoquer de sérieux dégâts outre-Manche. né par le premier ministre semblait avoir réussi RIORITÉ à la sécurité, terrain soulignent que la résur- plus compétents de Tony Blair. Eh bien, à en sa synthèse interne avant les élections triom- éloge de la patrie. Dé- gence de la violence est « insépa- croire une bonne partie de la presse de Londres, « C’EST DALLAS EN CONTINU ! » phales de mai 1997, autant, à ce stade de son P fense d’un « Etat fort » rable de la crise du travail comme Robin Cook est fini. « Robin le pourri », titrait Car, en trois mois, Tony Blair a déjà perdu trois mandat et en dépit des protestations d’unité re- et d’une « nation fière source d’identité, de reconnais- dimanche sur sept colonnes à la « une » l’ancien ministres et l’homme qui avait su si bien capitali- lancées cette semaine, donne-t-il l’impression de son histoire, qui refuse de se dis- sance » (Hugues Lagrange) et to- grand journal d’investigation qu’est le Sunday ser sur les « affaires » peu ragoûtantes des der- d’un panier de crabes. « Tony Blair, demandait soudre ». En ce début d’année talement liée au « vide politique » Times. Motif ? nières années de pouvoir conservateur ne peut lundi un éditorial de The Independent, doit expli- 1999, Lionel Jospin change de re- vécu par des classes populaires Les accusations sordides, triviales et très pri- plus se permettre aucune autre saignée avant quer pourquoi, après nous avoir promis que la vie frain. Ce qui n’était, hier, qu’une qui ne participent plus à la « re- vées portées contre lui par son ex-épouse dans longtemps. Ce fut d’abord Ron Davies, ministre politique sous son règne serait différente, elle se ré- dimension parmi d’autres de son présentation politique » (Didier La- un ouvrage retentissant dont l’hebdomadaire des affaires galloises, délesté de ses papiers et de vèle aussi semblable que sous les Tories. » L’allu- discours, perceptible dès la cam- peyronnie), M. Jospin ne les en- dominical s’est assuré l’exclusivité sous forme de sa voiture dans un jardin public par des rastas sion au « temps des répugnances », les « af- pagne présidentielle de 1995, en tend plus. L’urgence policière feuilleton et que les autres journaux, sur une homosexuels et démissionné en octobre. Puis faires » qui marquèrent les dernières années de devient la référence dominante. l’emporte sur l’ambition sociale. posture effarouchée, reprennent joyeusement à Geoffrey Robinson, ministre milliardaire du Tré- pouvoir conservateur, est dévastatrice pour le Ce qui n’était qu’un des aspects De même, s’agissant de l’avenir pleines colonnes depuis lundi matin. Infidèle, sor et détenteur d’intérêts financiers un peu premier ministre. « L’unique idéologie qui lie cette de la réflexion qu’il mène depuis de la France, le premier ministre irascible, ivrogne et opportuniste : ainsi apparaît troubles, à son tour démissionné à la veille de équipe, entend-on souvent à Londres, et pas seu- le début des années 90 tend à fait explicitement du lien national Robin Cook dans le paquet de linge sale balancé Noël, en compagnie du grand favori du « pa- lement à droite, c’est le pouvoir pour le pouvoir. » l’emporter sur les autres. Il y a là le seul cadre tangible du lien so- sur les médias par sa compagne répudiée. «Bon tron », Peter Mandelson (commerce), celui-ci Une étude commandée par le gourvernement un infléchissement qui fait sens et cial. Au moment où la sociale dé- sang !, s’alarme Patrick Bishop dans un journal ayant « oublié» de déclarer un gros emprunt montre effectivement un glissement de l’image problème. mocratie est majoritairement aux peu suspect de sympathies travaillistes, The Daily personnel contracté auprès de celui-là, alors que d’un pouvoir de plus en plus perçu comme « ar- Electoralement, M. Jospin l’a affaires en Europe, alors même Telegraph, mais jusqu’à quel niveau de bassesse al- les affaires du premier étaient officiellement rogant et éloigné des préoccupations des gens ».Il emporté en 1997 pour les mêmes que – l’euro étant désormais der- lons-nous descendre et qu’avons-nous fait pour sous investigation par le ministère du second. y a les « affaires », bien sûr, mais peut-être autre raisons qui avaient permis à rière nous – sa construction mo- mériter cela ? » Que personne n’ait jamais vu le Bref, toute une série de micmacs pas très clairs chose. « L’inanité de l’opposition conservatrice et Jacques Chirac de s’imposer face nétariste montre ses limites et l’absence totale d’alternative crédible qu’elle in- à Edouard Balladur : un espoir de que l’on pourrait logiquement carne, explique un ministre anonyme au Tele- modernisation profonde de la vie s’attendre à ce qu’enfin la poli- graph, sont à la fois notre chance et notre malheur. publique, dans un système insti- tique s’impose aux commandes par Philippe Bertrand Si nous étions menacés, non seulement notre image tutionnel qui s’use sans se réno- de l’Union, M. Jospin choisit de Le petit commerçant serait meilleure, mais les membres du gouverne- ver ; une impatience sociale crois- borner son horizon et de limiter ment s’uniraient comme un seul homme derrière sante, sourde – ce fut la son ambition. L’Europe sociale ne Tony Blair. » De l’inconvénient majeur des popularité de la dénonciation par serait donc plus à l’ordre du jour. chambres introuvables... Avec 418 élus et une M. Chirac de la « fracture so- Si cette orientation se confirme, majorité de 178 sièges, les « nouveaux travail- ciale » – ou explicite – ce fut le notamment lors de la campagne listes », sauf imprévisible catastrophe, n’ont mouvement de décembre 1995 qui européenne, elle ne sera pas sans strictement rien à craindre de leurs adversaires. signifia l’échec d’Alain Juppé. conséquences sur la majorité Et ils donnent le sentiment de se manger entre Face à ces attentes, M. Jospin a dont M. Jospin est le chef. La eux. choisi d’insister aujourd’hui sur ce gauche qu’a dessinée Jean-Pierre Le premier ministre, qui est remonté dimanche qu’il faut garder et protéger, plu- Chevènement, sans être pour au créneau télévisé pour défendre avec vigueur tôt que de mettre en avant ce qu’il l’heure contredit par le premier son « excellent » ministre des affaires étrangères faut changer et inventer. ministre, n’est clairement pas l’ac- dénoncer « la politique de scandales et de ragots » S’agissant de la sécurité, il dis- tuelle « gauche plurielle » : les adoptée par la presse et essayer de reprendre socie le résultat de ses causes, la Verts y sont des adversaires, alliés l’initiative politique, propose une autre explica- violence de ses origines. L’ur- des « élites mondialisées » au point tion à la fébrilité ambiante. « On attaque les per- gence serait dans le rappel aux d’aller « chercher en Allemagne » sonnes parce qu’on a pas grand-chose à reprocher règles et à l’obéissance, au point un « anarchiste mercantiliste ». Si à notre gestion », prétend-il. Quoi qu’on pense de proposer d’exclure – « l’éloigne- M. Jospin ne se dissocie pas de ce des efforts entrepris par le gouvernement pour ment des délinquants les plus discours d’un autre âge, il faudra réformer la santé et l’éducation publiques, les durs » – pour remédier à une réa- en conclure que son repli national sondages, aussi bien que la tonalité des com- lité qui est, pourtant, le produit et sécuritaire augure, pour de- mentaires sérieux développés dans les journaux, d’une exclusion sociale et poli- main ou après-demain, d’une ma- n’infirment pas cette analyse. « Sur le continent, tique. Quand les chercheurs de jorité différente. reconnaît en privé le rédacteur en chef d’un grand média local, citant le « cas Dumas », toutes ces affaires seraient considérées comme des pecca- 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani dilles et ne feraient pas l’ombre d’un rond dans Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; l’eau. » Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint Le cas Robin Cook, où il n’est question ni de Directeur de la rédaction : Edwy Plenel malversation, ni de conflit d’intérêts, ni de forfai- Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette ture, mais simplement de la vengeance d’une Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment femme abandonnée pour une plus jeune après Rédacteurs en chef : vingt-huit années de mariage, peut à coup sûr Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; déstabiliser le chef de la diplomatie. Sans doute Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; pas le gouvernement. Car, à ce stade de son exis- Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) tence, celui de Tony Blair demeure le plus popu- Rédacteur en chef technique : Eric Azan laire de tous les cabinets qui se sont succédé de- Médiateur : Robert Solé puis Churchill au 10, Downing Street : 51 % Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg d’approbations, selon un sondage publié la se- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre maine dernière – et le premier ministre lui- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président même, le plus adulé des chefs de gouvernement depuis la guerre, devant même le « Vieux Lion », Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) avec 66 % d’opinions favorables. Le « blairisme », comme dit The Times, est Le Monde est édité par la SA Le Monde Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. peut-être à un tournant, celui, classique, de la Capital social : 985 000 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, perte d’innocence au contact du pouvoir, mais il Fonds commun de placement des personnels du Monde, reste incroyablement solide. Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. Patrice Claude

ILYA50 ANS, DANS 0123 La pénicilline et la guerre Banques : le succès du basculement vers l’euro OPÉRATION RÉUSSIE. Entre le les marchés financiers, d’évaluer les banques françaises est estimé banques avec lesquelles elles tra- CHACUN sait que c’est en 1929 mieux encore, elle avait révélé aux 31 décembre et le 4 janvier, les puis de satisfaire ses besoins de fi- à 20 milliards de francs. Le comité vaillent. De fait, un groupe a tout que Fleming démontra la merveil- chercheurs que le monde des banques et les Bourses euro- nancement ou d’exécuter les de pilotage de place, érigé sous intérêt à domicilier les comptes leuse propriété du penicillium nota- champignons offrait d’étonnantes péennes ont basculé en euros ordres de ses clients aurait eu l’égide de l’Association française qu’il détient dans différents pays tum : personne n’eut l’idée d’en ti- possibilités thérapeutiques. C’est avec succès. Comme elles beaucoup de mal à s’en remettre. des établissements de crédit et de la zone euro dans un même rer parti, et c’est seulement en 1940 ainsi que nous avons connu la thy- l’avaient promis. Certes le week- En admettant qu’elle ait pu assu- entreprises d’investissement (Afe- établissement bancaire, qui lui que Florey l’utilisa chez l’homme. rothricine, l’aspergilline, la strepto- end a été long et a été ponctué de rer son équilibre de trésorerie par cei) et de la Banque de France, a calculera chaque soir un solde C’est qu’à l’occasion de la guerre mycine surtout. Celle-ci représente poussées de stress. Mais lundi des opérations manuelles, elle au- organisé trois tests de place gran- unique, compensant ses débits et les gouvernements alliés, soucieux le plus actif des médicaments anti- 4 janvier, lorsque les marchés fi- rait eu du mal à obtenir l’indul- deur nature. L’essentiel des bud- ses excédents. Cet exercice, à de limiter les pertes humaines, tuberculeux qui fut jamais essayé. nanciers européens ont réouvert gence de ses clients. Quelle entre- gets informatiques a été consacré l’énoncé simple, est d’une rare d’abréger la durée d’hospitalisation Il est à prévoir qu’il ne sera qu’une dans leur nouvelle monnaie, tous prise qui n’aurait pas pu recevoir à cette opération, les banques re- complexité dans sa mise en des blessés et de réduire pour ainsi étape dans la médication antitu- les établissements étaient sur les de paiements, n’aurait pas pu en- poussant à 1999 le développement œuvre. Quel que soit leur pays dire les faux frais de la guerre, berculeuse. rangs, prêts à intervenir. Passés caisser de virement ou encore qui de certains produits nouveaux. d’origine, les banques qui seront à n’hésitèrent pas à engager les dé- L’histoire, heureusement, ne se quelques retards à l’allumage ne pourrait pas payer ses salariés même de l’offrir – avec une quali- penses nécessaires. Ici, l’idée géné- renouvelle jamais : sinon, quelle dans les banques espagnoles, à la fin du mois de janvier – ce qui Á ÉGALITÉ AVEC LA CONCURRENCE té irréprochable – le factureront reuse qui inspire toute thérapeu- catastrophe mondiale ne devrions- quelques petits problèmes de ré- peut encore se produire – le par- Mieux encore, les banques fran- vraisemblablement cher et fidéli- tique se double heureusement d’un nous pas craindre ou imaginer qui, glage aux Pays-Bas ou au Portu- donnerait à sa banque ? De çaises, comme les banques néer- seront leurs clients, voire en ga- profit économique. Combien d’an- pour prix de ses horreurs, nous gal, en France ou encore en Alle- même, une banque dont les distri- landaises, ont vu très tôt – plus gneront de nouveaux. nées n’eût-il pas fallu en temps de donnerait rapidement le secret du magne, tout s’est plutôt bien buteurs automatiques de billets tôt que leurs consœurs alle- Si après la bataille de l’informa- paix pour réunir tous les docu- médicament type antituberculeux, passé. La place de Paris s’en est auraient refusé de répondre à la mandes – tout l’intérêt qu’elles tique, celle des grandes entre- ments nécessaires à l’établissement tout comme la guerre nous a mira- félicitée, la Bourse aussi : les in- demande, dont les guichets pouvaient tirer de l’euro. Fortes prises et des marchés est déjà lan- du dossier de la pénicilline ? culeusement en quelques mois ré- vestisseurs, rassurés, ont porté seraient restés muets, faute de de solides réseaux internationaux, cée, les banques doivent aussi se L’affreuse aventure de la guerre vélé la pénicilline. aux nues les actions de banques micro-ordinateurs en état de elles souffraient de ne pas avoir préparer à la prochaine étape : la avait permis en moins d’un an de françaises, en hausse de près de marche, aurait eu bien du mal à se une monnaie aussi prestigieuse bataille des réseaux bancaires. doter l’humanité d’un extraordi- André Lemaire 20 % dans les quelques jours qui justifier. La Poste, victime d’un que le dollar ou le mark dans leurs Déjà, les banques frontalières se naire médicament antimicrobien ; (14 janvier 1949) ont suivi la bascule ! bogue informatique – indépen- relations avec leurs clients étran- préparent à l’affrontement avec Les banques avaient-elles vrai- dant de l’euro, assure-t-elle – qui gers. Avec l’euro, elles sont désor- les banques allemandes. Malgré ment le choix ? Assurément non. a bloqué les comptes sur livret, en mais à égalité avec leurs concur- les divergences fiscales ou régle- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS Réussir le passage à l’euro était a fait l’amère expérience. rentes sur ce terrain. mentaires, l’euro donne de Télématique : 3615 code LEMONDE pour elles une question de vie ou Ce danger – réel sachant que le L’opportunité était à saisir, elles bonnes raisons aux grandes Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC de mort. L’annonce, par exemple, passage à l’euro exigeait de retou- l’ont fait avec enthousiasme. banques d’avoir des ambitions ou 08-36-29-04-56 d’une panne du système informa- cher toutes les chaînes de traite- Elles ont également mesuré très européennes. Toutes s’observent, tique d’une grande banque fran- ment informatique –, les banques tôt l’enjeu de la concurrence, en s’interrogent, parfois se parlent. Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 çaise cotée aurait fait plonger son françaises l’ont compris très tôt. particulier auprès de la clientèle Chacun prend ses marques en se cours de Bourse, faisant d’elle une La Banque de France aussi. Elles de grandes entreprises. D’ores et posant la même question : qui ti- Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE proie facile pour tous ses concur- se sont donc mobilisées pendant déjà, la plupart des entreprises in- rera le premier, annonçant un ra- Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr rents français ou européens. plus de deux ans, sans lésiner sur terrogées sur l’après-euro ont in- chat ou une fusion ? Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 Un établissement qui se serait les moyens engagés. Pour preuve, diqué qu’elles avaient l’intention révélé incapable d’intervenir sur le coût du passage à l’euro pour de resserrer le nombre des Sophie Fay LeMonde Job: WMQ1401--0013-0 WAS LMQ1401-13 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 09:01 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0334 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 13

la peur latente de l’étranger ? Si cette véritable pensée unique qui mépris du Parlement, dont on sait les traités avaient été non pas de laisse entendre qu’en étant contre bien que ces deux familles poli- Pour une France Maastricht ou d’Amsterdam, mais Bruxelles on défend le volonta- tiques se sont toujours nourries de Montargis ou de Limoges, y au- risme ou la singularité de la na- lorsqu’elles avaient la possibilité Construire, rait-il eu autant d’ironie ? Ceux-là tion. L’émergence laborieuse et de le faire. Le Parlement français fédérale mêmes qui s’en sont faits les réussie de la monnaie unique, la n’est pas, depuis 1958, tellement contempteurs ignorent-ils que les baisse des taux d’intérêt, le refus honoré qu’il faille aujourd’hui lui Pays-Bas pourraient aujourd’hui des désordres monétaires, qu’est- faire descendre une marche sup- dans une Europe nous donner, à nous Français, ce d’autre que du volontarisme plémentaire vers son propre mais autrement quelques leçons de démocratie, politique ? Et n’est-ce pas aussi la abaissement. U Congrès de Ver- A condition d’en définir précisé- comme les Allemands nous ont traduction d’une volonté que de La question fédérale, nous vou- sailles, le 18 janvier, à ment les champs et les modalités, fédérale donné jadis quelques leçons mo- faire de l’Europe la véritable pro- lons la poser au sommet des insti- A la différence de la ma- nous sommes favorables au prin- Suite de la première page nétaires ? tection dont ont besoin les salariés tutions européennes comme sur le jorité des parlemen- cipe de tels transferts. On ne peut, Avoir peur de l’Europe, c’est de notre pays face à la mondialisa- terrain des collectivités de proxi- taires communistes qui a décidé de en effet, s’affirmer « euroconstruc- Celle qui, tout au long du avoir peur de soi-même. Faire tion ? Protections sociale, poli- mité. Il s’agit du même combat. Ce voter contre la révision constitu- tif » et considérer – comme le fait XIXe siècle, avait marqué l’histoire peur avec l’Europe, c’est crier au cière, militaire : nous revendi- sont les deux temps d’un même tionnelle préalable à la ratification encore la direction du Parti européenne. Elle avait eu ses feu lorsqu’on est soi-même celui quons pour l’Europe le rôle de mouvement : la décision du traité d’Amsterdam, nous ne communiste – tout transfert de heures de gloire et ses moments qui le propage. bouclier dès lors que le monde est commune au sommet, la liberté participerons pas à ce vote. Par compétences comme un simple sombres. Elle a été touchée au Non, la France n’est pas une devenu plus menaçant. politique à la base. Et sur ce der- cette attitude, nous ne voulons ni abandon de souveraineté. Il n’est cœur dans les tranchées, à Verdun sorte de grande Corse entourée Europe fédérale ? Et alors ? Cela nier point, par rapport à tous nos contribuer, même indirectement, à pas de construction européenne et sur la Somme. Pour les penseurs d’Allemands. C’est une bêtise d’af- nous gêne d’autant moins que ce voisins sans aucune exception, la ratification d’un traité que nous sans cogestion, dans certains do- européens qui avaient survécu, firmer que l’Europe fragilise la mot qui exprime au niveau euro- nous avons pris un sérieux retard désapprouvons ni voter contre des maines, de compétences parta- elle avait provoqué d’une manière France en la privant de sa souve- péen une capacité réelle de déci- sur ce que notre époque exige. dispositions auxquelles nous gées. absurde les tueries de la « Grande raineté. Nous savons assez bien sion signifie à l’échelon local da- Si nous n’entendons pas trans- sommes, même avec des réserves, La libre circulation des hommes Guerre » (comme si une guerre nous fragiliser nous-mêmes dans vantage de libertés politiques, former l’élection européenne en favorables. Nous nous opposons au sein de la Communauté est, à pouvait être grande...). Vingt ans certaines impuissances purement économiques et sociales. Nous débat de politique intérieure, nous au traité d’Amsterdam parce que l’évidence, un de ces domaines. plus tard, l’histoire leur donnait nationales. C’est au contraire en n’avons peur ni de cette capacité, savons bien que la vertu de l’Eu- son adoption, à l’été 1997, est in- Nous craignons évidemment, raison. Une deuxième fois, la dé- investissant ensemble dans des ni de ces libertés. rope est de nous obliger – nous dissociable du pacte de stabilité comme beaucoup, que les règles monstration était faite que l’archi- entreprises communes que nous Il est d’ailleurs frappant de qui n’y sommes pas enclins – à qui vise à pérenniser les critères de communes qui vont être recher- tecture européenne était inca- pouvons faire prévaloir nos inté- constater que ce sont les jacobins, porter un regard sur nos institu- convergence édictés par le traité de chées, pendant cinq ans, par les pable de se survivre à elle-même. tions, notre Etat, notre droit, à la Maastricht pour le passage à la Etats membres ne soient pas plus Le jeu des alliances n’avait pas lumière de ce que font les autres. monnaie unique. Les gouverne- favorables que la législation fran- fonctionné. La nation la plus puis- C’est une bêtise d’affirmer que l’Europe Car la France, Etat de droit, est ments et les peuples européens se- çaise actuelle. Mais, là encore, on sante s’emparait des autres. Les bien le pays d’Europe où il y a le raient ainsi condamnés ad vitam ne peut se prononcer pour « une « petites » nations étaient rayées fragilise la France en la privant plus d’Etat et le moins de droit. aeternam à la rigueur budgétaire, à réorientation progressiste » de la de la carte. Ici et là surgissaient les C’est aussi le pays où la pratique la discipline monétaire et à leurs construction européenne et se pires caricatures du patriotisme : de sa souveraineté. Nous savons assez bien de la confiscation publique des corollaires : chômage, précarité, cantonner dans une attitude de re- le nationalisme porté à l’état in- ressources privées a été élevée au flexibilité sociale. fus systématique qui détourne des candescent des divers fascismes nous fragiliser nous-mêmes dans certaines niveau de l’un des beaux-arts. Cette sorte de « constitutionna- urgentes nécessités de l’action. européens. Qui résistera à cela ? C’est malheureusement le pays lisation » de la politique écono- Maquisards français, républicains impuissances purement nationales où, faute de décentralisation et de mique libérale qui prévaut en Eu- espagnols, juifs d’Europe centrale, véritable responsabilité locale, la rope est d’autant plus grave que le Il faudrait parachutistes anglais... Cette énu- délinquance flamboie. traité d’Amsterdam fait l’impasse mération incomplète et volontai- rêts dans le siècle à venir. Les véri- les centralisateurs à tout crin, qui Nous ne répondrons à ces ques- sur la réforme des institutions, qui que le PCF rompe rement hétéroclite n’a qu’un ob- tables attributs de puissance et de sont les adversaires les plus tions et à bien d’autres que par était pourtant son objet. Il ren- jectif : montrer qu’il s’agissait là souveraineté résideront en grande constants, les plus acharnés de la une forme de fédéralisme à la force ainsi le découplage entre avec une attitude des précurseurs d’une Europe partie dans des compétences construction européenne. Ils française qui s’attacherait à res- l’économique et le monétaire nouvelle que le général de Gaulle scientifiques ou techniques qu’au- s’élèvent contre notre contribu- taurer systématiquement la res- d’une part, le social et le politique qui reste, n’allait pas tarder à concevoir cune nation européenne ne pour- tion à l’Europe qui ne représente ponsabilité locale, le droit à l’ex- de l’autre. Au moment où se met dans une approche profondément ra à l’avenir maîtriser seule. que 6 % de notre budget national, périmentation, l’identification des en place l’euro, il laisse le champ pour l’essentiel, renouvelée de l’idée de nation. La fierté française serait au- mais acceptent avec une morne décisions, la clarté des finance- libre à une Banque centrale euro- Non plus la « nation contre » mais jourd’hui de revendiquer une voix indifférence que 40 % environ des ments, le contrôle des citoyens sur péenne sans aucune légitimité dé- « euronégative » la « nation avec » ; l’idée que, si européenne qui serait enfin enten- ressources de nos régions soient la vie publique. Cela signifierait mocratique. Il comporte enfin le l’on partageait la puissance, elle due dans le monde. La grandeur en France décidées et octroyées tout autant la fin du cumul des risque qu’avec l’élargissement de ne pourrait plus nous détruire française serait de refuser pour par l’Etat. Il est tout autant para- mandats, la décentralisation de l’Union européenne, celle-ci se D’autant que la donne politique nous-mêmes, comme cela avait l’Europe les guerres à la carte que doxal de constater que ce sont les l’éducation ou de la police que la transforme en une simple zone de a sensiblement changé en Europe. été le cas à deux reprises. les Etats-Unis nous proposent censeurs les plus sévères des réforme des modes de scrutin, ou libre-échange. Le traité d’Amster- La poussée sociale-démocrate, le Cette idée allait se développer périodiquement, choisissant, dans Etats-Unis qui s’effraient au- la modification profonde des insti- dam est dans le droit-fil d’une désarroi de la droite libérale et le dans les années 50 au point de de- leur catalogue des dictatures, celle jourd’hui de l’émergence de la tutions locales dont l’opacité, construction européenne qui, de- regain du mouvement social créent venir au fil du temps, et pour qui sera la plus à même d’être seule puissance au monde capable l’empilement, la redondance sont, puis plusieurs décennies, s’est em- une situation plus favorable. S’en- toutes les générations, la seule et bombardée. L’emploi français se d’en limiter l’hégémonie. à bien des égards, consternants. ployée à lever les obstacles à la lisera-t-elle dans les sables d’un so- véritable idée neuve de l’après- développera désormais davantage Ce sont encore les mêmes qui L’Europe pourrait être pour la libre circulation des marchandises cial-libéralisme à la Tony Blair ? La guerre. C’est à ces hommes-là dans un espace continental har- poursuivent contre l’institution France ce levier d’Archimède qui et des capitaux, au marché, à la réponse n’est pas donnée qu’il faut d’abord rendre hom- monisé que dans un cadre natio- parlementaire une guérilla jamais ne peut sans aucun doute se subs- concurrence, plutôt qu’à élaborer d’avance. Elle dépendra pour mage. Ils n’avaient pas peur de nal. Nous jugeons que la force du achevée. Invoquer le droit du tituer à notre volonté, mais qui lui des politiques constructives et des beaucoup de la volonté politique l’Europe dès lors qu’elle était fon- génie français, c’est d’abord et peuple comme s’il était au- donne simplement la force de projets communs. On sait à quel et du rassemblement, en France et dée sur un idéal partagé. N’était- avant tout d’avoir été et de rester jourd’hui bafoué, réclamer un ré- s’exercer là où nous savons qu’elle déficit cela a conduit. Nous aurons en Europe, des forces prêtes à s’en- ce pas plus difficile pour eux que européen. Nous n’avons pas la férendum dont on connaît d’expé- le doit. Ce n’est pas perdre sa na- donc toutes les raisons, le moment gager dans une voie plus radicale- pour nous ? Et n’avons-nous pas naïveté de penser que, à l’instar de rience le glissement progressif tion que de l’engager dans cet ef- venu, de voter contre la ratification ment transformatrice de la quelques mouvements de stupeur l’Italie du siècle dernier, l’Europe vers des questions personnelles ou fort sur elle-même. C’est proba- de ce traité et nous ne saurions construction européenne. et de gêne en entendant certains « se fera d’elle-même ». Il y faudra partisanes, c’est poursuivre – pour blement la retrouver. pour l’heure approuver une révi- Telles sont les raisons de notre propos antieuropéens d’au- encore beaucoup de courage et de le Parti communiste comme pour sion constitutionnelle qui en ouvre non-participation au vote sur la ré- jourd’hui qui ne font que traduire volonté et il faudra lutter contre l’extrême droite – un processus de François Léotard la voie. vision de la Constitution. Résolu- Il reste que cette révision de la ment opposés à l’Europe libérale, Constitution ne porte pas sur la ra- nous n’en faisons pas moins le tification du traité mais sur deux choix de la construire autrement. questions qu’on ne peut éluder. La Un choix que le PCF n’a toujours Un droit archaïque, des pouvoirs hors normes première concerne l’élargissement pas fait. Il lui faudrait rompre avec du pouvoir de contrôle du Parle- une attitude qui reste, pour l’es- ment français sur les décisions re- sentiel, « euronégative », sortir des par Simon Charbonneau latives à la politique extérieure et pétitions de principe sur une autre de sécurité commune et à la coo- Europe pour investir concrètement ACE aux nouvelles me- 1948 l’a été à la suite des expé- selon lequel nécessité économique mique et médiatique réunis. La pération dans les domaines de la tous les champs de la construction naces qui planent au- riences totalitaires de la première fait loi. Dans d’autres domaines, la carence juridique est peut-être en- justice et des affaires intérieures européenne et travailler au ras- F jourd’hui sur l’identité moitié du XXe siècle. A ce titre, les lacune est encore plus flagrante. core plus évidente dans ce cas, – les deuxième et troisième « pi- semblement de toutes les forces humaine, le récent cin- déclarations des droits de l’homme Depuis la seconde guerre mondiale compte tenu des enjeux éthiques et liers » de la Communauté euro- qui entendent agir pour sa réorien- quantenaire de la Déclaration uni- ont été d’abord pensées pour faire se sont en effet constitués des pou- écologiques. La communauté scien- péenne. Sans nourrir d’illusions sur tation progressiste. Il n’en est ma- verselle des droits de l’homme n’a face aux diverses formes d’aliéna- voirs de fait encore moins encadrés tifique rejette aussi tout encadre- l’efficacité de ce contrôle – qui nifestement pas là. laissé que peu de place au débat re- tion politique engendrées par la juridiquement que le pouvoir ment juridique au nom de la liberté peut néanmoins être renforcé par L’Europe peut être pour les latif à l’actualisation de cet instru- naissance de l’Etat moderne, «le économique fondé sur le vieux de la recherche et de la légitimité de l’inscription de son principe dans peuples qui la composent un ment juridique. Les bouleverse- plus froid des monstres froids » principe de la liberté du commerce toute démarche inventive. Le résul- la Constitution –, nous ne pouvons moyen de retrouver la part de sou- ments prodigieux que connaît (Nietzsche). et de l’industrie. tat est qu’aujourd’hui le génie géné- qu’être favorables à une disposi- veraineté qui leur échappe, un fac- l’humanité en cette fin de siècle, du Bien que trop souvent bafouées tique s’exerce sur l’homme comme tion qui va dans le sens de ce que teur de réappropriation démocra- fait du développement scientifique et ballottées au gré des opportu- sur la nature sans aucun frein cré- nous réclamons, avec le groupe tique des choix dont dépend leur et technique, ne semblent guère nismes politiques, ces déclarations Depuis la seconde dible autre que le timide « principe communiste, depuis des années. destin. A condition naturellement pris en compte par l’ensemble des solennelles ont le mérite d’exister et de précaution » et quelques comités La seconde question – la circula- que s’affirme avec force, face aux éléments de la culture humaine, de servir de référence ultime aux guerre mondiale d’éthique sans grands pouvoirs. tion des personnes dans la tentations social-libérales, un pro- fondements traditionnels de toute hommes politiques comme aux ci- Lorsqu’on constate que ces diffé- Communauté – est d’une tout jet cohérent de solution alternative civilisation. Le droit, qui en fait par- toyens opprimés qui peuvent tou- se sont constitués rents pouvoirs, loin de se contreba- autre dimension. Le traité propose démocratique européenne. Ce se- tie, paraît en effet de plus en plus jours les invoquer et se les appro- lancer les uns par rapport aux que dans cinq ans, si le conseil des ra, pour l’Europe comme pour la déphasé par rapport au rythme du prier. Face à la violence politique et des pouvoirs de fait autres, comme l’imaginait Montes- ministres le décide à l’unanimité, France, tout l’enjeu du scrutin de développement qui emporte l’hu- aux diverses formes d’oppression quieu, en son temps, au sein du les dispositions dans ce domaine juin. manité vers un avenir indé- étatique toujours aussi présentes de encore moins pouvoir politique pour les fonctions (visas, droit d’asile, immigration...) chiffrable et par conséquent angois- par le monde en cette fin du exécutive, législative et juridiction- soient prises à la majorité quali- sant. XXe siècle, ces déclarations des encadrés nelle, agissent en synergie fiée, avec codécision du Parlement François Asensi, Gilbert Comme notre bonne vieille Dé- droits, qui ne sont en fait que des complète, un sentiment profond européen. La révision de la Consti- Biessy, Patrick Braoue- claration des droits de l’homme de déclarations des devoirs pour les juridiquement d’aliénation ne peut que saisir le ci- tution exige donc une réponse zec, Guy Hermier, Ber- 1789, aujourd’hui inscrite au préam- détenteurs du pouvoir, n’ont jamais toyen d’aujourd’hui. Le droit, qui claire à cette proposition d’un nou- nard Outin, Jack Ralite bule de la Constitution de 1958, été aussi utiles, parce qu’en toute que le pouvoir prolifère paradoxalement sous sa veau transfert de compétences sont parlementaires refondateurs avait été conçue en réaction contre hypothèse elles justifient la légitimi- forme règlementaire, est totale- possible. communistes. l’absolutisme monarchique, celle de té des actes de résistance à l’op- économique ment absent de pans entiers de la pression politique. société, du moins sous sa forme la Pourtant, ces instruments juri- plus poIitique. AU COURRIER EUROLAND(E) çais. Aucun Anglais ne souffre du diques qui fondent l’Etat de droit Si l’on prend, par exemple, le pou- Si, face à la barbarie politique, le DU « MONDE » Votre journal daté du 5 janvier fait que sa langue est basée sur paraissent complètement dépassés voir médiatique dont on découvre droit a historiquement plus que ja- contient un article sur l’utilisation l’allemand et le français, et de par rapport aux nouvelles formes chaque jour le rôle exorbitant, on mais un rôle à jouer, il serait temps LA TYPOGRAPHIE de l’« horrible anglicisme » Euro- nombreux mots français dans la d’aliénation nées du développe- s’aperçoit qu’en France seule une qu’il étende son empire aux nou- DE L’EURO land. Permettez-moi de vous dire langue allemande ne donnent pas ment économique, technologique vieille loi (1881) régente les rapports veaux pouvoirs engendrés par le Vous vous croyez obligés, dans que le mot Land n’est pas un angli- des complexes d’infériorité aux Al- et scientifique exponentiel de ces de la presse avec le citoyen. Au nom développement. A défaut, on risque votre rubrique Bourse, d’écrire le cisme mais un mot qui existe dans lemands, Autrichiens et Suisses. cinquante dernières années. Bien de la liberté de l’information qui, de voir un jour l’homme être la mot « euro » en remplaçant le « e » toutes les langues germaniques : (... ) Il y a un siècle, les journaux sûr, face au pouvoir économique, a pourtant, ne peut prétendre s’iden- proie de formes inédites de barba- initial par « ¤ ». Cela me semble en allemand, danois, néerlandais, français se moquaient de l’ordre été timidement formulé après tifier à la liberté d’expression ins- rie qui le ramèneraient aux périodes aussi peu légitime que d’écrire norvégien et suédois. Si ce mot de l’empereur Guillaume II de guerre un droit au travail actuelle- crite dans notre Déclaration des les plus obscures de l’humanité. « dollar$ » avec un symbole « $ » existe aussi en anglais, c’est parce remplacer quelques mots français ment plus que jamais bafoué, en droits, les professionnels des mé- Pour échapper à ce péril, il suffirait se substituant au « s » final, ou en- qu’initialement l’anglais était déri- dans le domaine militaire par des particulier dans les pays les plus dé- dias refusent tout encadrement ju- que les hommes, accédant enfin à la core £ivre, affublé du symbole ster- vé du vieil allemand, avant d’inté- mots allemands. Français, vous veloppés. De même, les constitu- ridique de leur activité, laissant ain- maturité, décident de ne plus ling remplaçant le « l ». Quant à grer des mots français. Et, finale- pouvez être fiers de votre contri- tions les plus modernes font réfé- si le citoyen dans une situation s’abandonner aux vertiges promé- votre façon d’indiquer le prix du ment, le mot existe en français bution à la culture européenne, rence à un droit fondamental de d’intolérable aliénation du point de théens de ce qu’on appelait jadis le journal, elle n’est pas très logique : (Hollande, Irlande, Nouvelle-Zé- mais acceptez qu’il existe aussi l’homme à voir son environnement vue, justement, de la liberté d’ex- progrès. 7,50 F-1,14 euro. Pourquoi abréger lande et Groenland. (...) d’autres langues en Europe. (...) protégé, droit lui aussi largement pression. le franc et pas l’euro ? Ces soucis linguistiques perma- Jürgen Bartsch ignoré en pratique. Mais aucune Autre exemple : le pouvoir tech- Jean-Marc Julia nents des Français sont difficiles à Ville-d’Avray panoplie sérieuse d’obligations n’a no-scientifique qui s’exerce à tra- Simon Charbonneau est Grenoble (Isère) comprendre pour un non-Fran- (Hauts-de-Seine) été imaginée à l’encontre du dogme vers les pouvoirs politique, écono- maître de conférences de droit à LeMonde Job: WMQ1401--0014-0 WAS LMQ1401-14 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:38 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0335 Lcp: 700 CMYK

14 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999

TECHNOLOGIES Claude Al- un projet de loi sur l’innovation. vertes et de détenir des participa- dans des domaines comme les VOLET FISCAL de la réforme, qui pré- lègre, le ministre de l’éducation na- b CE TEXTE a pour objet d’inciter les tions dans des sociétés nouvelles. technologies de l’information. voyait une baisse d’impôt sur les tionale, de la recherche et de l’inno- chercheurs à participer à la création b LA RECHERCHE française et euro- b MOINS D’UNE CENTAINE d’entre- stock-options, très critiqué à gauche, vation, présente mercredi d’entreprises innovantes. Ils auront péenne est d’un bon niveau, mais prises de haute technologie sont a été finalement dissocié du texte et 13 janvier en conseil des ministres la possibilité d’exploiter leurs décou- souffre de faiblesses endémiques créées en France chaque année. b LE son examen différé. La loi sur l’innovation a pour objet la création de plusieurs milliers d’emplois Claude Allègre présente, en conseil des ministres, un ensemble de mesures destinées à rapprocher la recherche publique et l’industrie. Il s’agit d’inciter les chercheurs à participer à la création d’entreprises de haute technologie VOILÀ bientôt un an, un rap- stables de haute technologie ». Sa- forme, très critiquée à gauche, a b Essaimage des personnels des groupements » sur simple au- entre le financement des incuba- port de l’ancien président de chant qu’une société montée par été finalement dissociée du texte de la recherche vers les entre- torisation tactite, celle-ci se subs- teurs et des fonds d’amorçage né- l’Agence nationale de valorisa- un chercheur est, en moyenne, élaboré par Claude Allègre et son prises. Les chercheurs du secteur tituant à l’approbation par arrêté cessaires au démarrage des PME tion de la recherche (Anvar), trois fois plus créatrice d’emplois examen différé (Le Monde du public n’ont aujourd’hui pas le interministériel. Ces établisse- naissantes, notamment dans le Henri Guillaume, dressait un qu’une autre, avec un effectif de 9 janvier). Ne subsiste, de ce cha- droit, en tant que fonctionnaires, ments pourront se doter d’un secteur des biotechnologies et de constat d’autant plus alarmant onze salariés au bout de quelques pitre fiscal, qu’une disposition de prendre part à la vie d’une en- « service d’activités industrielles et l’électronique. que récurrent : la recherche fran- années, il s’agit donc d’assurer, à étendant la formule des bons de treprise. A l’avenir, ils pourront commerciales », pour « assurer Afin de susciter une « dyna- çaise, évaluée à l’aune de ses pu- court terme, la création de plu- souscription de parts de créateur être autorisés, pendant six ans, à des prestations de service à titre mique », le ministère a imaginé blications scientifiques, est d’un sieurs milliers d’emplois nou- d’entreprise (BSPCE) qui per- « participer en qualité d’associé onéreux, exploiter des brevets et li- d’ouvrir, au mois de mars, un bon niveau ; mais, jugée sur le veaux. mettent d’intéresser les salariés à par apport en capital, en nature ou cences et commercialiser les pro- « concours national de la création nombre de brevets déposés, c’est- la croissance de jeunes entre- en industrie, ou en qualité d’admi- duits de leurs activités ». d’entreprises ». Leurs lauréats à-dire sur ses retombées indus- prises : à l’avenir, ce système sera nistrateur ou de dirigeant, à une Organismes de recherche et – un millier de projets espérés trielles, elle souffre de faiblesses Les mesures applicable aux sociétés de moins entreprise nouvelle à laquelle ils universités sont aussi invités à pour une cinquantaine d’élus – endémiques dans des domaines- de quinze ans dont 25 % au moins apportent leur collaboration scien- créer des « incubateurs » d’entre- seront les premiers à expérimen- clés comme les technologies de la présentées sont, du capital – et non plus 75 % – tifique ou technique et dont l’objet prises innovantes, en mettant à ter le nouveau mode de relations communication ou les biotechno- sont détenus par des personnes est d’assurer la valorisation des leur disposition, moyennant ré- que Claude Allègre souhaite éta- logies. pour l’essentiel, physiques. travaux, découvertes et inventions numération, des locaux, des ma- blir entre recherche et industrie. Dans la foulée, le premier mi- Les mesures présentées au qu’ils ont réalisés ». Durant cette tériels et des moyens. Il reste à savoir si cette volonté, nistre, Lionel Jospin, annonçait, d’ordre administratif conseil des ministres sont donc, période, ils seront mis à la dispo- b Fonds d’amorçage. Pour ac- qui prolonge celle de son prédé- lors d’assises de l’innovation, la pour l’essentiel, d’ordre adminis- sition de l’entreprise ou détachés compagner ce dispositif, 200 mil- cesseur, François d’Aubert, sera préparation d’un projet de loi tratif. Elles visent à lever les obs- auprès d’elle et continueront à lions de francs sont inscrits dans relayée par un système efficace destiné à mieux « valoriser » les Pour atteindre ce résultat, le tacles statutaires et institution- percevoir leur ancien salaire, la loi de finances 1999, en de financement du risque et de résultats de la recherche. C’est projet de loi sur l’innovation de- nels qui s’opposent au passage éventuellement majoré par l’en- complément des 600 millions de l’innovation. Et si elle suffira à le- dans ce cadre que s’inscrivent les vait, à l’origine, s’appuyer sur un des chercheurs dans l’industrie, treprise. Au terme de cette « ex- francs prélevés en 1998 sur les re- ver les barrières culturelles qui mesures que le ministre de l’édu- important volet fiscal, prévoyant ainsi qu’aux collaborations entre périence », le fonctionnaire devra cettes de la privatisation de séparent encore, bien souvent, cation nationale, de la recherche notamment une baisse d’impôt recherche publique et entre- choisir entre l’entreprise et son France Télécom et affectés à un chercheurs et entrepreneurs. et de la technologie, Claude Al- sur les stock-options. Cette ré- prises. établissement d’origine. fonds public de capital-risque. lègre, devait présenter en conseil Cette collaboration pourra aller Cette enveloppe sera partagée Pierre Le Hir des ministres, mercredi 13 janvier, du simple « concours scienti- avant de les défendre devant le Les syndicats sont réticents fique », sous forme de consul- Parlement, au printemps. tance, à la prise de parts de capi- Le projet du gouvernement ne Les syndicats de chercheurs, davantage préoccupés par les projets tal, plafonnée à 15 %. La Banque du Japon intervient manque pas d’ambition. Actuelle- de réforme du CNRS, ne font pas du projet de loi sur l’innovation un b Couplage entre recherche ment, moins d’une centaine d’en- cheval de bataille. La plupart réagissent pourtant avec réticence ou, publique et entreprises. Les treprises de haute technologie au mieux, scepticisme, estimant que le texte introduit un mélange groupements d’intérêt public pour arrêter la hausse du yen sont créées en France chaque an- des genres entre secteurs public et privé. (GIP) régissant, depuis 1984, la née, dont une quarantaine seule- Pour le SNTRS-CGT, « le gouvernement organise un détournement coopération entre organismes de LA BANQUE du Japon s’est dé- pour personne que les relations ment à l’initiative de chercheurs. de la recherche publique au profit du capital privé » et « encourage recherche, universités et entre- cidée à agir, mardi 12 janvier, pour commerciales entre les Etats-Unis Le conseil interministériel de la l’appropriation personnelle du travail mené en équipe ». Le SNCS-FSU, prises sont considérés comme des enrayer l’appréciation du yen. La et le Japon se détériorent de façon recherche du 15 juillet 1998 a pla- pour sa part, estime que la France souffre surtout d’un « trop faible structures lourdes à gérer. Désor- monnaie japonaise avait atteint, assez sensible », notamment dans cé la barre nettement plus haut, investissement des entreprises en recherche et développement ». Le mais, les établissements scienti- lundi, le cours de 108,50 yens la sidérurgie. en fixant pour objectif la consti- SGEN-CFDT, en revanche, n’est « globalement pas opposé au projet », fiques et universitaires pourront pour un dollar, son niveau le plus S’il s’est redressé face au yen, le tution, en quatre ans, de « quel- sous réserve de « véritables garanties sur l’indépendance des établisse- « prendre des participations, élevé depuis le mois de sep- billet vert a, en revanche, cédé du ques centaines d’entreprises ments scientifiques vis-à-vis des entreprises ». constituer des filiales, participer à tembre 1996. En six mois, la de- terrain, mardi, face à l’euro. La vise nippone a gagné 25 % face au monnaie européenne cotait, mer- billet vert, une hausse qui, selon credi matin, 1,1590 dollar, contre les analystes de la banque améri- 1,1450 dollar vingt-quatre heures caine Morgan Stanley, constitue auparavant. Le billet vert a été La recherche au cœur de l’emploi et de la compétitivité un « défi aux lois de la gravitation pénalisé par le regain de tensions POURQUOI l’Europe n’a-t-elle pas su créer aux Etats-Unis et 2,8 % au Japon. Très dépen- Au-delà, celle-ci demande la levée des obs- économique », compte tenu des financières au Brésil, important des Microsoft, des Netscape, des AOL ? Est-ce dante des budgets publics, la R & D souffre tacles réglementaires et bureaucratiques. La forces déflationnistes observées partenaire commercial et finan- un problème d’innovation, de financement, aussi d’une gestion trop conservatrice. Les lourdeur et la cherté du système des dépôts dans l’Archipel. cier des Etats-Unis, à la suite de de mentalité ? De tous ces facteurs à la fois, programmes doivent aller « au-delà de l’amé- de brevets sont excessives, à ses yeux. Les interventions de la Banque l’annonce par l’Etat du Minas Ge- répond une étude sur l’innovation publiée fin lioration de la compétitivité d’un petit cercle Comme il n’existe pas de brevet unique euro- du Japon se sont révélées effi- rais d’un moratoire sur sa dette : décembre par l’European Round Table (ERT), d’industriels et de leurs partenaires traditionnels péen, une multinationale déposant 1 000 de- caces : le billet vert s’est nette- la Bourse de Sao Paulo a plongé organisme qui regroupe une cinquantaine de sur certains marchés », remarque l’étude. Elle mandes de brevet par an doit, selon ses cal- ment redressé, mardi, gagnant de 7,62 %, mardi. dirigeants de grands groupes européens. Et réclame ainsi une attention beaucoup plus culs, consacrer entre 20 et 30 millions d’euros près de 4 % face au yen, sa reprise cette situation handicape l’économie euro- soutenue à la biotechnologie. Science nouvelle (entre 130 et 200 millions de francs) pour les la plus forte observée depuis le DÉTÉRIORATION ÉCONOMIQUE péenne, son avenir et ses emplois. bouleversant les frontières du savoir, elle «ne seuls frais de traduction et d’adaptation aux mois d’août 1995, quand la Ré- En dépit de son léger rebond, Bien que constituant un marché plus vaste dispose d’aucune instance d’accueil au niveau législations des différents pays. De même, les serve fédérale américaine, la Bun- l’engouement pour l’euro observé que les Etats-Unis, l’Union européenne n’a européen », relève le rapport. autorisations de mise sur le marché de pro- desbank et la Banque du Japon lors de ses premières cotations pas su créer une dynamique favorable à l’in- duits innovants prennent beaucoup trop de avaient acheté ensemble des dol- est retombé sur les places finan- novation, ni égaler leurs réussites. « Les Etats- LA NÉCESSITÉ DE COOPÉRER temps. Le groupe pharmaceutique Solvay a lars. Mais, cette fois, l’institut cières internationales. Les inves- Unis ont créé 60 millions d’emplois nouveaux au Un changement des relations avec le monde dû attendre 1987 pour voir homologuer sur d’émission nippon a agi seul, ce tisseurs découvrent avec inquié- cours des trente dernières années, dont 14 mil- universitaire semble aussi s’imposer. « L’Eu- tous les marchés européens un antidépres- qui, selon les analystes, pourrait tude la détérioration de la lions depuis 1992. La plupart d’entre eux l’ont rope ne peut plus se permettre de disperser ses seur mis au point en 1975. Entre-temps, son diminuer l’impact de l’opération. situation économique dans l’Eu- été dans de petites entreprises de haute techno- ressources, humaines et matérielles, dans des concurrent américain Eli Lilly qui, la même Le secrétaire d’Etat américain roland. L’Allemagne, où logie à croissance rapide (...). Si l’on tient travaux menés en parallèle dans les différentes année, avait lancé le Prozac, autre antidé- au Trésor, Robert Rubin, s’est 34 000 chômeurs supplémentaires compte des effets de substitution, l’augmenta- institutions nationales. Le moment est venu presseur, avait raflé le marché. contenté d’expliquer que la poli- viennent d’être recensés, a connu tion nette du nombre d’emplois sur trente ans d’élargir le concept de marché unique au monde Rappelant que l’Europe investit sept fois tique de change américaine en fa- un recul de 2,3 % de sa produc- est proche des 30 millions. Au cours de cette universitaire, et avant tout à la R & D à finance- moins dans les technologies naissantes que veur d’un dollar fort demeurait tion industrielle en novembre. même période, le nombre d’emplois créés dans ment public », insistent les auteurs du rapport. les Etats-Unis, l’ERT insiste sur la nécessité inchangée. « Je ne pense pas qu’on Cette dégradation pourrait l’Union européenne a diminué, et de nombreux Dans cet esprit, la coopération entre les entre- d’améliorer les financements et la fiscalité. doive utiliser le dollar comme ins- conduire la Banque centrale eu- secteurs ont résisté aux substitutions », rappelle prises et les universités, jusqu’à présent peu Mais l’ensemble de ces mesures, rappellent trument de politique commer- ropéenne à baisser prochaine- le rapport. répandue, paraît plus nécessaire que jamais, les grands patrons européens, ne portera ses ciale », a-t-il précisé. ment ses taux directeurs, ce qui Dans toute l’Europe, la recherche et déve- afin de faciliter les découvertes et de permettre fruits que si les groupes eux-mêmes modi- Au même moment, toutefois, la diminuerait la rémunération de loppement (R & D) est sous-estimée. L’Union leur mise sur le marché. « Trop d’inventions eu- fient leur approche de l’innovation. déléguée au commerce extérieur l’euro. européenne consacre moins de 1,5 % de son ropéennes sont exploitées avec succès en dehors américain, Charlene Barshefsky, a PNB aux travaux de recherche, contre 2,5 % de l’Europe », écrit l’ERT. Martine Orange affirmé que « ce n’est un secret Pierre-Antoine Delhommais LeMonde Job: WMQ1401--0015-0 WAS LMQ1401-15 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0336 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 15

Louis Gallois, président de la SNCF Bernard Arnault s’efforce « L’année 1998 a été très bonne, mais rien de rassurer Gucci ne justifie le nombre de conflits sociaux » sur ses intentions Le conflit des contrôleurs, fin 1998, a coûté envi- des voyageurs et de réorganiser le travail des venir à un équilibre financier. En 1995 et 1996, ron 300 milions de francs (45,75 millions d’eu- cheminots à l’occasion de la discussion sur les l’entreprise avait connu des déficits supérieurs à ros). La direction tente de repartir à la conquête 35 heures. En 1999, Louis Gallois prévoit de par- 15 milliards de francs (2,28 milliards d’euros). L’irruption de LVMH met l’Italie en émoi « Il y a un mois, les contrô- notamment le cas pour le fret. pas, loin de là, au problème des APRÈS AVOIR pris connais- ment notre vision de nos métiers. leurs ont fortement perturbé le Nous avons eu en 1998 un pro- nouveaux entrants sur les réseaux sance de la nouvelle montée en Nous pouvons faire beaucoup de trafic. Quelles leçons tirez-vous blème de disponibilité de moyens, nationaux qui focalisent politique- puissance du groupe français dans choses ensemble, constituer, avec de ce nouveau conflit ? de saturations d’infrastructures et ment le débat. Il nous faut résolu- son capital, Gucci a réagi, mardi Prada, une force de négociation – Ce conflit a eu des consé- des grèves locales très perturba- ment jouer cette carte avec nos 12 janvier, assez sèchement, affir- mondiale extraordinaire ». quences sérieuses en terme de re- trices. Nous nous attachons à ré- atouts. mant qu’il « n’a pas été informé En Italie, le raid de LVMH met cette et d’image commerciale. Il a soudre ces problèmes. Il y faudra – Pouvez dresser, aujourd’hui, par LVMH de l’acquisition d’ac- en émoi le petit monde de la eu un impact d’autant d’autant des investissements. Les pouvoirs un premier bilan de la régionali- tions, y compris le rachat de la par- mode, réuni à Milan pour la pré- plus fort que le trafic était en forte publics y sont prêts. M. Gayssot, sation ? ticipation de Prada et ne dispose sentation de collections. « J’aurais hausse. Nous allons très vite re- lui-même, a rappelé la priorité par – Dans les six premières régions d’aucune information sur les inten- préféré que Gucci reste italienne. partir à la conquête de nos clients. exemple, du contournement de d’expérimentation, la croissance tions de LVMH ». Gucci « continue- Cela me ferait davantage plaisir si Nous avons lancé l’opération Lyon pour le fret. du trafic du TER a été de un à deux ra à suivre ces développements dans elle appartenait à un pôle italien du Trains express régionaux (TER) à LOUIS GALLOIS – Après avoir diminué pen- points supérieure à celle des le respect de son engagement de luxe », a déclaré à l’AFP Santo Ver- 20 francs, pendant une semaine, dant de nombreuses années, autres régions. Les clients s’aper- long terme consistant à optimiser la sace, président de la chambre syn- avant Noël. Les deux derniers projet d’accord-cadre que nous al- vous prévoyez un maintien des çoivent que la régionalisation en- valeur pour les actionnaires ». Une dicale de la mode italienne et pa- week-ends de janvier, nous allons lons envoyer prochainement aux effectifs. Pourquoi ? traîne des matériels plus mo- façon de prévenir LVMH que Guc- tron du groupe Gianni Versace. baisser tous nos tarifs de 25 %. syndicats. Les 35 heures sont une – Cet équilibre des effectifs n’a dernes, des gares rénovées, plus de ci est prêt à vendre chèrement sa L’industrie italienne de la mode et C’est le tarif « Découvertes » pour grande affaire pour la SNCF. Ce été atteint que quatre fois depuis dessertes. A l’intérieur de l’entre- peau. du luxe tire sa puissance, notam- tous les voyageurs. Enfin, à la fin peut être l’occcasion d’avancées 1945 ! C’est dire s’il marque une prise, même s’il y a toujours un dé- Bernard Arnault, le PDG de ment à l’exportation, de sa struc- du mois, nous lançons un pro- positives conciliant les intérêts des rupture ; il repose sur un triple pa- bat sur tel aspect de la régionalisa- LVMH, ne dévoilera officiellement ture très artisanale, constituée gramme de fidélisation de nos personnels et de l’entreprise et ou- ri : un pari sur la croissance de l’ac- tion, il n’y a plus de mise en cause ses intentions que vendredi 15 jan- d’un tissu de PME dynamiques. grands voyageurs. Nous voulons vrant de nouvelles perspectives au tivité – là aussi nous jouons le dé- du principe. Nous nous préparons vier. Pour l’heure, il fait patte de Elle découvre aujourd’hui le revers les choyer et leur donner des avan- dialogue social. Ce ne sera bien sûr veloppement du ferroviaire –, à la généralisation de la régionali- velours. « Notre entrée au capital de cette médaille. Gianfranco Fer- tages spécifiques. pas tout à fait simple car l’en- seule susceptible de générer des sation et la souhaitons aussi ra- est une marque de confiance du ré, créateur attitré de Dior, fleuron – Combien vous a coûté le semble doit être économiquement l’emploi, un pari sur le succès des pide que possible. Le gouverne- groupe LVMH dans Gucci, dans ses de LVMH, jusqu’en 1996, relativise conflit ? équilibré mais d’autres entreprises 35 heures et un pari sur la capacité ment n’a pas encore fixé son dirigeants et son styliste, a-t-il les choses : « Pour Gucci, cela ne – C’est difficile à évaluer précisé- publiques, il est vrai dans des si- à redéployer l’emploi, pour plus calendrier, un bilan précèdera la confié au Monde, mardi 12 janvier. changera rien. Dior continue à faire ment. Entre 250 et 400 millions de tuations différentes, ont montré d’efficacité et plus de service. phase législative. Nous devrons Tom Ford est un créateur extraordi- du Dior ». francs (38 à 60 millions d’euros) de que c’était possible. – L’équilibre des comptes ne être capables de donner aux ré- naire. Je soutiens ce qu’il fait pour recettes. Mais nous ne pourrons le – La réduction du temps de fait pas non plus partie des habi- gions des comptes qu’elles Gucci. Notre présence ne devrait a CAPITAL ÉMIETTÉ chiffrer qu’à la mi-février. travail créera-t-elle des em- tudes de la SNCF. comprennent et qui isolent, dans priori lui poser aucun problème, au Lorsque Gucci était au plus mal, – Vous ne parviendrez donc plois ? – Effectivement. Je vous rappelle des conditions transparentes, les contraire. J’ai cru comprendre, à la au début des années 90, il avait dû pas à ramener le déficit à – En tout état de cause, elle gé- que nous avons perdu 15,8 mil- coûts et les recettes du transport lecture de la presse italienne, qu’il aller chercher l’investisseur arabe 500 millions en 1998 comme vous nèrera des embauches supplémen- liards en 1996, avant le désendette- régional. C’est, pour la SNCF, une réagissait d’ailleurs plutôt favora- Investcorp, qui l’introduira en l’aviez annoncé. taires mais il n’y a pas d’effet mé- ment de la SNCF. L’équilibre est discipline aussi rude que salutaire ! blement à notre entrée dans Guc- Bourse en 1995. Et lorsque Prada a – Nous serons en effet très pro- canique de la réduction du temps également un pari sur l’augmenta- – La SNCF semble avoir des ci ». Quant à Domenico De Sole, tenté de monter dans le capital de bablement au-delà, en dépit de re- de travail sur l’emploi. L’emploi tion des recettes – là encore, les problèmes particuliers en Ile-de- le PDG de Gucci, qui apparaît plu- Gucci, l’an dernier, il s’est heurté à cettes supérieures aux prévisions résulte de facteurs multiples, bien trafics – et la maîtrise des coûts, France, comment comptez-vous tôt hostile au groupe français, la fois à l’hostilité de M. De Sole et jusqu’à la fin octobre. sûr la durée du travail, mais aussi essentiellement la masse salariale y remédier ? « nous lui avons fait savoir que nous à l’indifférence du monde des af- – N’avez-vous pas l’impression la charge de travail, la productivi- et les achats externes. La SNCF a – L’Ile-de-France est une entité le considérons comme un excellent faires italien. Aujourd’hui Gucci, que la « conflictualité », deve- té, bien sûr les capacités de finan- besoin de l’équilibre : ne pas dé- qui, au sein de la SNCF, ne bénéfi- manager, dit M. Arnault. Il a fait dont toute la production est réali- nue selon vos propres termes cements de l’entreprise. penser plus qu’on ne gagne, c’est ciait ni d’un management adapté, un travail remarquable. Nous sou- sée en Toscane, près de Florence, une sorte de drogue, rende – Certains syndicats ont expli- la discipline de base. Un service ni d’une véritable stratégie. La tenons totalement l’équipe en est certes dirigé par un manager vaines toutes vos tentatives de qué qu’une des causes de la ré- public en perte est un service pu- qualité de nos prestations et la sa- place ». natif de la Péninsule. Mais avant relance ? cente chute d’un enfant tombé blic fragilisé, critiqué. tisfaction de nos agents s’en res- Le PDG de LVMH souligne les cela, M. De Sole avait fait toute sa – C’est évidemment un pro- d’un train en marche était le – Et l’Europe des chemins de sentent. Nous sommes en train points communs entre sa marque- carrière aux Etats-Unis. Le desi- blème majeur pour l’entreprise. manque d’effectifs. Qu’en pen- fer ? d’élaborer un projet pour l’Ile-de- phare, Vuitton, et son concurrent gner-maison, Tom Ford, est améri- Mais quand un phénomène atteint sez-vous ? – Quand on voit les acquisitions France. A la fois sur la promesse italien. « Gucci est bien connu de cain. Et le capital de Gucci est une telle ampleur et a une telle du- – Une seule organisation locale des chemins de fer belges dans la faite au client sur la qualité du ser- nos équipes. C’est une très belle émietté entre les places boursières rée, tout le monde est respon- a avancé cette explication. Je lui en messagerie, la fusion des activités vice et la sûreté, mais aussi sur les marque, très italienne, avec un fort d’Amsterdam et de New York, ses sable. Personne, dans l’entreprise, laisse la charge. Il y avait dans ce fret des chemins de fer allemands relations avec les autorités organi- potentiel de développement mon- principaux actionnaires, jusqu’à ne peut s’en exonérer. Je fais deux train, comme cela est prévu, deux et hollandais d’un côté, et des che- satrices et sur les métiers de dial. Son positionnement est l’irruption de LVMH, étant des constatations simples : d’abord, il contrôleurs. Mais je ne fuis pas mins de fer suisses et italiens d’un l’Ile-de-France à l’intérieur de complémentaire de celui de nos fonds d’investissement améri- y a une disproportion entre la si- nos responsabilités. La SNCF est autre côté, lorsque la Deutsche la SNCF. C’est incontestablement marques. Elle possède un réseau de cains, Templeton, Capital ou Har- tuation de l’entreprise et des per- responsable. Nous avons un de- Bahn rachète le « port » multimo- un des grands chantiers de l’année boutiques très bien placées, et pra- ris. sonnels et le nombre de conflits. voir : le zéro accident. Qu’un tel dal de Vérone en Italie, on 1999. tique la vente directe de ses produits Avec moins de 1 % de la popula- accident soit inacceptable, c’est constate que l’Europe des chemins – Où en êtes vous de votre pro- aux consommateurs, c’est égale- Pascal Galinier tion active, rien ne justifie que la l’honneur de la SNCF. Deux en- de fer est en train de prendre jet industriel mis en place en SNCF « produise » 20 %, 30 % quêtes sont en cours. Une interne corps. Nous y sommes très actifs : 1997 ? voire parfois près de 40 % des et une externe. Les conclusions de mise en place des TGV européens – Le projet industriel est désor- jours de conflits en France. En- l’enqûete interne seront remises Thalys et Eurostar, ouverture des mais entré dans les mœurs, il a sa Accord direction-syndicats suite, les conflits constituent un au juge. La voiture en cause est ac- corridors fret Nord-Sud et Est- crédibilité, et sert de référence, obstacle majeur au développe- tuellement sous scellés ; nous n’y Ouest à travers la France, incita- même aux critiques ! Nous allons ment de l’entreprise. Il faut remé- accédons donc pas. tion forte de nos filiales – trans- tenir, à partir du 17 janvier, sept fo- sur le temps de travail à EDF-GDF dier à cette situation. Je ne vois – Quelles sont vos prévisions port combiné, transport de voya- rums interrégionaux rassemblant pas pourquoi ce qui a été possible pour 1999 ? geurs – à s’européaniser par des des milliers de cheminots pour LES DIRECTIONS d’EDF et de Gaz de France et les syndicats ont an- ailleurs, à EDF ou à la RATP, ne le – Nous avons adopté un budget alliances. La compétition qui se faire le bilan de plus de 3 000 ac- noncé, mardi 12 janvier, être parvenus à un accord global sur la réduc- serait pas à la SNCF. Il faut une ambitieux, qui prévoit une stabili- développe en Europe porte en fait tions menées dans le cadre du tion du temps de travail. Le texte est soumis à consultation par cha- prise de conscience, des attitudes té des effectifs et l’équilibre finan- sur de nouveaux sujets, notam- « projet industriel ». Ils débouche- cune des organisations syndicales. La signature est prévue le 25 janvier. et des méthodes nouvelles de part cier. Nous prévoyons une augmen- ment la captation des trafics. ront, en mars, sur un forum natio- L’accord, valable pour trois ans, prévoit le passage aux 35 heures avec et d’autre pour que la discussion tation du trafic de 4,5 % sur les » Si la Deutsche Bahn prend le nal visant à lancer la préparation maintien du salaire, au plus tard le 1er octobre 1999. Une réduction à débouche sur le compromis et que grandes lignes, de 3,5 % sur les contrôle du point nodal de Vé- de la seconde phase du projet in- 32 heures (payées 37 heures) « sera favorisée, ce qui permettra de déve- la grève soit bien le moyen ultime transports régionaux, de 2 % en rone, cela a des conséquences sur dustriel (2000/2002). Celui-ci conti- lopper les embauches », selon un communiqué des deux entreprises. Il lorsque le dialogue a échoué. Je Ile-de-France et une stabilité pour l’orientation des trafics à partir de nuera à s’appuyer sur une straté- prévoit également l’embauche de 18 000 à 20 000 salariés. la modéra- souhaite que les 35 heures soient le frêt. Ce sont des objectifs ambi- l’Italie. Si les chemins de fers ita- gie simple résumée en trois mots : tion salariale serait de 2 %. Une négociation serait ouverte sur un nou- l’occasion d’aborder le sujet et de tieux – 1998 a été une très bonne liens et suisses s’associent, Bâle le client, l’Europe, l’efficacité. Avec veau système de rémunération, celui en vigueur datant de 1982. discuter d’une sorte de charte du année, au moins pour les voya- devient un nœud majeur et les tra- un objectif : être, en 2002, l’entre- La CGT, dont l’éventuelle signature est très attendue, a estimé que dialogue social. geurs – mais atteignables. Nous fics venant d’Italie y choisiront soit prise de service public de réfé- « c’est la première fois, depuis 1982, que nous nous posons sérieusement la – Comment se déroulent les jouons la croissance des trafics. la rive gauche du Rhin, soit la rive rence en France et en Europe : un question de signer un accord » (Le Monde du 13 janvier). La CFDT porte négociations sur les 35 heures ? L’expérience montre que nous droite du Rhin, soit le Rhin lui- beau chantier ! » « dès à présent un avis positif sur l’ensemble de l’accord ». FO va – Comme vous le savez, nous sommes capables d’attirer les gens même pour aller à Rotterdam. « consulter objectivement sur les textes proposés ». La CFTC qualifie l’ac- avons eu une réunion plénière le dans les trains. La demande ferro- C’est pour cela qu’à l’intérieur de Propos recueillis par cord d’« équilibré », doté d’un « financement clair ». La CGC se « féli- 14 décembre. La direction est ac- viaire existe, mais requiert davan- l’entreprise, j’explique que la dis- François Bostnavaron cite » du volume d’embauches et se montrera vigilante « sur les grands tuellement en train de rédiger un tage de qualité de notre part. C’est cussion sur l’Europe ne se limite et Frédéric Lemaître équilibres économiques des deux entreprises ». LeMonde Job: WMQ1401--0016-0 WAS LMQ1401-16 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:29 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0337 Lcp: 700 CMYK

16 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 Les écoles de journalisme veulent surmonter leurs difficultés avant de s’allier Les problèmes financiers du CFPJ de Paris et de l’ESJ de Lille, en pleine restructuration, incitent à reporter à plus tard les projets de coopération entre les huit filières, privées ou publiques, de formation professionnelle L’UNION ne fait plus la force. Il vont de RMC, Capa, La Vie du rail journalistes (CFJ) et de la société plement que le projet pédagogique duite par un chiffre d’affaires pas- Loïc Hervouët, directeur général y a un an, les huit écoles de for- ou Le Nouvel Observateur à TF 1, qui gérera la formation perma- soit musclé et l’équipe mieux défi- sé de 7 à 22 millions de francs. de l’ESJ. Les aléas financiers et ju- mation au journalisme reconnues France 2 et France 3 – les deux nente, etc. Pour sa part, le Syndi- nie. Sinon, nos représentants ne vo- Mais elle a été affectée par des bi- ridiques de ces deux écoles ont par la profession débattaient de chaînes publiques offrent cat national des journalistes (SNJ, teront pas la taxe d’apprentissage zarreries financières (non-paie- fait passer les projets d’alliance la possibilité de coopérer entre 500 000 francs chacune –, Bayard- autonome) a écrit à l’administra- au CFJ », menace un responsable ment de l’Urssaf et de factures) au second plan. « On est reparti elles, voire pour certaines de se Presse, les Nouvelles messageries teur judiciaire du CFPJ et à la di- du SNJ. Les autres syndicats – qui découvertes lors du départ en dans une phase un peu égoïste », « fiancer ». Elles y étaient d’ail- de la presse parisienne (NMPP), rection pour protester contre les étaient parties prenantes, au titre maladie d’un comptable. regrette M. Hervouët, qui a sou- leurs incitées par le ministère de Wolters Kluwer-France, etc. « pressions faites contre des repré- du paritarisme, dans l’ancienne Pour éponger une ardoise de tenu une coopération, avec le la culture et de la communication, D’autres groupes, comme Ha- sentants syndicaux » licenciables, structure du CFPJ –, s’inquiètent 5 millions de francs, l’ESJ a réduit CFPJ, l’Institut pratique de jour- sous l’égide duquel avait été rédi- chette ou Havas, devraient aussi et indiquer que « le flou entourant de « l’opacité » du plan de reprise ses troupes – 27 permanents au nalisme (IPJ, Paris) ou les forma- gé un rapport confié à l’ancien apporter leur obole, tandis que le projet pédagogique » pourrait par CFJ-Demain. lieu de 31 – et a lancé une opéra- tions publiques. PDG de Télérama, Claude Sales. les anciens élèves ont été invités à conduire à reconsidérer la re- Le CFPJ n’est pas la seule filière tion de titres associatifs close La troisième et la plus jeune des Aujourd’hui, ces projets d’al- manifester leur solidarité et de- connaissance du CFPJ par la pro- à vivre les affres de la restructura- en juin 1998, à laquelle ont contri- trois écoles privées, l’IPJ, est par- liance sont au point mort, entre vraient donc participer pour fession, « qui n’est pas acquise tion. La doyenne des écoles, l’ESJ bué plus d’une trentaine d’entre- venue à maintenir à l’équilibre les trois écoles privées, ou entre 200 000 francs environ à ce tour pour toujours »... de Lille, vient de boucler son plan prises – des Trois Suisses au son budget de 8 millions de celles-ci et les cinq filières univer- de table (7 millions de francs au « Il s’agit d’une bombe ato- de sauvetage. Sa croissance, ces Monde, en passant par la banque francs. C’est sans doute la raison sitaires. C’est qu’entre-temps total). mique. Mais nous demandons sim- huit dernières années, s’est tra- Scalbert-Dupont, RTL, Les Echos, pour laquelle elle reste la seule à deux des principales écoles pri- La Voix du Nord. La restructura- croire à des alliances entre les vées, le Centre de formation et de BOMBE ATOMIQUE tion en trois pôles constitue la se- huit filières, privées ou publiques, perfectionnement des journa- Le tribunal devrait examiner ce Les filières publiques réfléchissent au recrutement conde étape. en prenant l’exemple d’un GIE listes (CFPJ, Paris) et l’Ecole supé- plan au fond et rendre son juge- Les deux secteurs s’occupant de mettant en commun matériels ou rieure de journalisme (ESJ, Lille), ment début février. Le comité Les cinq filières universitaires de formation au journalisme – formation permanente bénéficie- enseignements. « Nous n’avons ja- ont dû panser leurs plaies finan- d’entreprise (CE) du CFPJ, tout en Centre universitaire d’enseignement du journalisme de Stras- ront d’un statut commercial, et de mais modifié notre point de vue : cières et se restructurer, repous- se « félicitant qu’une solution ait bourg (CUEJ), Ecole de journalisme et de communication de Mar- partenariat avec la Maison des les huit établissements ont des inté- sant ainsi aux calendes d’éven- été trouvée », s’oppose aux licen- seille, IUT de Bordeaux et de Tours, Centre d’études littéraires et professions (MDP), la Fnac ou en- rêts communs », assure Jean Au- tuelles unions. ciements prévus – 2 permanents scientifiques appliquées de Paris IV (Celsa) –, sont davantage à core la Société de développement gonnet, directeur de l’IPJ, qui Le CFPJ, en dépôt de bilan et sur 57, et une dizaine de vaca- l’abri des problèmes financiers que les privées, du fait de la régu- régional. vient de signer une convention sous administration judiciaire de- taires sur les 50 qui animent régu- larité des fonds d’investissements consentis par l’Etat. Alors que Pierre Lescure sert de avec l’IEP de Rennes dans le do- puis le printemps 1998, devrait lièrement les sessions. Les deux Le CUEJ vient de transformer son statut, désormais proche de figure emblématique au projet de maine management et gestion de voir son destin se profiler vendre- permanents que souhaite licen- celui des IEP. Les deux IUT y réfléchissent aussi. « Les cinq écoles reprise du CFPJ, c’est Hervé l’entreprise de presse Mais la di 15 janvier. Le tribunal de cier CFJ-Demain protestent auront ainsi le même statut, ce qui facilitera leur dialogue avec la Bourges, président du Conseil su- conjoncture ne plaide pas pour grande instance de Paris doit en contre les définitions de leur profession », souligne Alain Chanel, directeur du CUEJ et pré- périeur de l’audiovisuel (CSA), des liens plus étroits entre les effet examiner le plan de reprise poste et de leur salaire fournies sident du Conseil des écoles publiques de journalisme (CEPJ), qui a été récemment choisi pour écoles de journalistes, à un mo- de CFJ-Demain, association des dans le dossier, qualifiées par l’un créé en mai 1998. Ce Conseil prévoit notamment de modifier le ni- présider l’ESJ et l’aider à parfaire ment où la crédibilité de la pro- anciens élèves présidée par Pierre de « graves erreurs ». veau de recrutement des étudiants, pour éviter « l’uniformisa- sa restructuration. « Il a déjà pré- fession – et la nécessité d’une Lescure, PDG de Canal Plus. Son Le CE pose aussi des questions tion » et « sortir des cursus classiques ». Tout en prenant acte du sidé l’Ecole ; il a accepté de nous meilleure formation – est de plus dossier est épaulé financièrement sur le flou du futur organi- fait que les formations publiques ont été tenues à l’écart des rap- prêter son nom, après que nous en plus remise en cause par le pu- par 24 groupes de presse, appor- gramme, les pouvoirs respectifs prochements que menaient les écoles privées en 1998, Alain Cha- avons consulté des juristes sur la blic. tant de 10 000 à 500 000 francs de CFJ-Demain, l’association qui nel réfute toutefois l’idée de deux blocs : « Nous restons ouverts au compatibilité de cette fonction chacun (1 500 à 75 000 euros), qui régira le Centre de formation des dialogue. » avec son poste au CSA », explique Yves-Marie Labé Euro RSCG se réorganise en France SEPT ANS après la fusion des groupement au sein d’une nouvelle troën dans le monde à Euro RSCG, de Pascal Grégoire, le directeur de agences Eurocom et Roux Séguéla agence baptisée « Euro RSCG et de Jean-Claude Jouis, l’un des di- création de la deuxième plus grosse Cayzac et Goudard (RSCG), le pre- Works », de l’ancienne agence Euro recteurs de création de agence d’Havas Advertising, Euro mier groupe français de publicité RSCG Grégoire Blachère Huard BDDP@TBWA. La nouvelle agence RSCG GBHR, de prendre du large. Euro RSCG (Havas Advertising) a Roussel, et de l’équipe d’une qua- emploiera 140 personnes et devrait Il est depuis janvier le directeur décidé de mettre de l’ordre dans ses rantaine de personnes qui travail- réaliser une marge brute de 120 mil- pour la France de la petite agence activités en France où il réalise un laient, depuis l’été, de façon indé- lions de francs dès la première an- britannique Leagas Delaney, dont la tiers de sa marge brute. Après la pendante, pour le constructeur née grâce à des annonceurs comme créativité a été remarquée, cet été, multiplication du nombre d’en- Citroën. Euro RSCG Works sera di- Intel, Philips ou Louis Vuitton, dont avec la campagne Adidas réalisée à seignes, l’heure est à la concentra- rigée par un trio composé de Na- les campagnes sont diffusées à l’occasion de la Coupe du monde de tion. thalie Varagnat, qui devrait prochai- l’échelle internationale. football. Le 6 janvier, son ancien as- Jean-Michel Carlo, le patron pour nement quitter la direction générale socié François Blachère a annoncé la France, et Jacques Séguéla ont de l’agence Grey, d’Yves del Frate, SECOND SOUFFLE son départ pour la filiale française annoncé, mardi 12 janvier, le re- ancien coordinateur du budget Ci- Cette réorganisation, aujourd’hui du réseau américain DMB & B. présentée comme une adaptation à Même si la réussite d’Euro RSCG la nouvelle donne du marché, a été est reconnue – « cette enseigne qui déclenchée par une cascade de dé- n’existait pas il y a six ans et en la- Rome veut réglementer parts. Il y a six mois, Gilbert Scher quelle aucun publicitaire ne croyait et Christophe Lafarge, qui avaient jouit aujourd’hui d’une notoriété fondé la première des cinq agences phénoménale », affirme Christophe la télévision numérique Euro RSCG en 1992, ont décidé de Lafarge –, ce groupe semble au- lancer leur propre agence, Enjoy jourd’hui à la recherche d’un se- LE GOUVERNEMENT ITALIEN A L’INTENTION de mettre en place une Scher Lafarge. « Nous voulions être cond souffle. « Après les tracas de stricte réglementation pour la télévision numérique, a indiqué mardi 12 jan- reconnus pour notre travail sur le GBHR, il fallait qu’on réagisse », re- vier le ministre des communications, Salvatore Cardinale, en prévoyant produit et pas pour ce qu’on pèse », connaît, en partie, Jacques Séguéla. « du sang et des larmes » dans ce secteur dans les trois ans à venir. En dé- confie Christophe Lafarge. Ils ac- Cette filiale d’Havas qui cherche à placement à Paris, le ministre a jugé trop nombreuses les plates-formes nu- ceptent d’abandonner leur client Ci- maintenir de bons standards créa- mériques en Italie. La péninsule en compte deux : une, résultant d’un ac- troën (60 % de la marge brute de tifs doit désormais rendre compa- cord entre la Rai et Telepiù (Canal Plus), et l’autre, fondée sur un accord l’agence) et de repartir presque de tibles ses ambitions – devenir l’un entre Rupert Murdoch et Telecom Italia. zéro. Havas Advertising leur rend des cinq plus gros groupes de M. Cardinale prône l’existence d’un bouquet « de culture européenne », en leur liberté, mais prend 51 % du ca- communication au monde – avec ne cachant pas sa préférence pour celui de Telepiù, la chaîne payante qui pital d’Enjoy. Citroën reste, lui, sous les aspirations de ses troupes et les compte 1,6 million d’abonnés (dont 0,5 million à son bouquet satellitaire). la reponsabilité d’Yves del Frate, récentes évolutions du métier. La nouvelle réglementation prévoit une limitation à l’acquisition des droits chez Euro RSCG. de retransmission des matches de football. Les décodeurs devront pouvoir Puis en novembre, c’est au tour Florence Amalou recevoir tous les bouquets. Radio Classique fête son dixième anniversaire POUR SES DIX ANS, CÉLÉBRÉS MARDI 12 JANVIER dans le grand am- phithéâtre de l’université Paris-Dauphine, à Paris, Radio-Classique a organi- sé le Forum de la décennie pour revenir sur les grands événements de la dé- cennie écoulée et surtout tenter de cerner les contours des grandes tendances des dix premières années du siècle prochain. A cette occasion, dix grands témoins sont venus livrer leur vision pour le troisième millé- naire : Pierre Faurre, président du groupe Sagem, Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, Jean-François Mattei, professeur de médecine, Jack Lang, ancien ministre de la culture, Jean-Baptiste de Foucauld, ancien www.lemonde.frwww.lemonde.fr commissaire général au Plan, Jean-Marie Pelt, président de l’Institut euro- péen d’écologie, le cardinal Lustiger, Michel Pébereau, PDG de la BNP, Pierre Truche, premier président de la Cour de cassation, et Jacques Delors, ancien président de la Commision européenne.

DÉPÊCHES L’INFORMATION QUOTIDIENNE a TÉLÉVISION : le groupe audiovisuel allemand Kirch a annoncé, mardi 12 janvier, la signature d’un contrat avec Philips Digital Video SUR INTERNET Systems, autorisant le fabricant néerlandais à produire son décodeur nu- mérique « d-box » sous licence. Jusqu’ici, le finlandais Nokia était le four- nisseur exclusif de ce boîtier. – (AFP). a CÂBLE : les câblo-opérateurs français ont annoncé leur intention d’investir 7,4 milliards de francs (1,13 milliard d’euros) d’ici à 2002, à l’oc- Les articles et les dossiers casion des Troisièmes Journées du câble, mardi 12 janvier. Les câblo-opéra- teurs espèrent passer de 2,6 millions d’abonnés à la fin 1998 à 3,5 millions du Monde en ligne d’abonnés « tous services » à la fin 2001. a PRESSE : un accord a été conclu entre les rotativistes-CGT et la di- rection de l’imprimerie du groupe Amaury mettant fin à un conflit qui a dès 15 heures perturbé la parution du Parisien et de L’Equipe, pendant une dizaine de jours. Le contentieux portait sur les conditions d’impression de La Croix. LeMonde Job: WMQ1401--0017-0 WAS LMQ1401-17 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0338 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 17

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SIIVDRV THQQDTH RHRWDVP

SRRQ RPWR

AFFAIRES b MCI WORLDCOM : TISP M. Mahathir France a connu en 1998 une crois-

SPHH RHVT

le groupe américain de SWHW sance sans inflation ».

RWSU QVUU

télécommunications a remporté STTT critique la lenteur a L’euro « prendra tout naturel-

INDUSTRIE un contrat de plus de 5 milliards lement sa place aux côtés du dol- RUIS QTTW

b GIAT-VICKERS : le britannique de dollars (4,3 milliards d’euros) SRPQ lar », a indiqué mardi le ministre

RRUP QRTH

SIVH de l’aide japonaise

Vickers et le français GIAT avec plusieurs administrations français de l’Economie et des Fi-

RPPW QPSP

industries ont signé, mardi fédérales sur une période de huit [[[RWQU [[[ [[[LE DÉBOURSEMENT des fonds nances Dominique Strauss-Kahn. Il

IQ yF PH xF IQ tF IQ yF IW xF IQ tF 12 janvier, une lettre d’intention en ans. IQ yF PH xF IQ tF promis par le Japon aux économies a ajouté que « l’euro n’a pas la vo- vue de créer une société commune asiatiques est tellement lent que la lonté de supplanter le rôle du dollar Indices cours Var. % Var. %

qui couvrira le marketing, la vente, b VERSACE : le patron de la Europe 10 h 15 f se´lection 13/01 12/01 31/12 crise régionale pourrait bien ap- sur la scène monétaire internatio-

± IDIP QDTP la conception et le maison de couture italienne, EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QRTQDIS partenir au passé une fois l’argent nale, il prendra tout naturellement sa

± QRQPDW IDHP QDQW développement, les directions de Santo Versace, a indiqué mardi EUROPE ƒ„yˆˆ SH disponible, a affirmé mercredi place aux côtés du dollar ».

± QHSDQI HDVQ PDQQ programme et de contrat ainsi que 12 janvier ne pas prévoir de EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR 13 janvier le premier ministre ma-

± HDSV PDSP les achats, mais pas la production, nouveau projet de cotation du EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ PVTDPQ laisien Mahathir Mohamad dans a PORTUGAL : le nombre de chô-

± RHRWDVP IDPR PDUP en matière de blindés lourds (Le groupe avant deux ans. PARIS geg RH un entretien à un journal nippon. meurs inscrits dans les centres

HDHH FFFF FFFF Monde du 12 janvier). PARIS wshgeg Les 30 milliards de dollars pour l’emploi au Portugal était de

± PUPRDHS IDPT PDSS

FINANCE PARIS ƒfp IPH (25,9 milliards d’euros) d’aides 384 058 à la fin décembre, soit une

HDHH FFFF FFFF b PSA : le constructeur PARIS ƒfp PSH promis par Tokyo pourraient être baisse de 8,7 % par rapport à dé-

b BANKAMERICA : le premier

 HDHH FFFF FFFF automobile, qui regroupe les PARIS ƒigyxh we‚gri « très efficaces » pour les pays asia- cembre 1997, selon les chiffres de

groupe bancaire américain

± ± SPRDWW PDIH PDRV marques Peugeot et Citroën, a AMSTERDAM eiˆ tiques. Encore faudrait-il que ces l’Institut portugais de l’emploi et de

depuis sa fusion en septembre

± ± QRRVDVP IDQU IDVU annoncé, mercredi 13 janvier, avoir BRUXELLES fiv PH fonds « soient déboursés à temps », la formation professionnelle (IEFP,

dernier avec Nationsbank va

± SIIVDRV IDSU PDQP vendu 2,279 millions de voitures FRANCFORT heˆ QH a fait valoir M. Mahatir, en se plai- gouvernemental) divulgués mardi.

supprimer environ 18 000 emplois,

± THQQDTH HDVR PDSU particulières et petits utilitaires LONDRES p„ƒi IHH gnant au quotidien Mainichi Shim-

soit 10 % de ses effectifs sur les

IHHIHDSH FFFF IDUU dans le monde en 1998, soit une MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi bun de la lourdeur des procédures a ESPAGNE : le chômage en Es-

trois à quatre prochaines années,

± ± QSIIPDHH IDWP HDII hausse de 8,5 % par rapport à MILAN wsf„iv QH nipponnes. pagne est tombé en 1998 à un ni-

a indiqué son nouveau PDG,

± UPVVDRH IDVU IDUV 1997. En Europe, les ventes de PSA ZURICH ƒ€s veau inconnu depuis le début des Hugh McColl dans une interview ont augmenté de 8,2 % à années 80, le taux de demandeurs au San Francisco Chronicle publiée 1,92 million d’unités, lui d’emploi s’établissant en décembre mardi 12 janvier. AME´ RIQUES Washington favorable permettant de conserver, avec dernier à 10,91 % de la population 12 % de part de marché, la active contre 12,82 % un an aupara- b ACE : le réassureur des NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq DOLLAR/¤URO à un dollar fort

deuxième place derrière le groupe vant.

Bermudes a annoncé mardi

WRURDTV PQPHDUS

Volkswagen. IDIT LE SECRÉTAIRE américain au Tré-

12 janvier le rachat des activités

WTRQ PQVR IDPP sor Robert Rubin a estimé mardi a EUROLAND : la Commission d’assurance-dommages de

européenne a considéré mardi WQHP PPPW b GROUPE HYUNDAI : le plus IDPI que l’économie américaine était l’américain Cigna, pour 3,45

grand conglomérat sud-coréen a forte, avec de bons indicateurs comme trop minimale la stratégie

VWTI PHUS milliards de dollars (2,9 milliards IDIW

annoncé mercredi 13 janvier, qu’il fondamentaux, et réaffirmé que la budgétaire de l’Autriche à moyen

VTPH IWPH d’euros, 16,2 milliards de francs), IDIV

prévoit de céder ses activités dans politique américaine en faveur terme « en cas d’évolution imprévue

payé en cash. Cette acquisition

VPUW IUTS

le domaine des IDIT d’un dollar fort demeurait la de l’activité économique ou des dé-

comprend aussi la part

UWQV ITII

télécommunications. Ces ventes IDIS même, lors d’un entretien avec des penses publiques ». Elle a aussi re-

internationale de Cigna, dont la [[[ [[[ [[[

IQ yF PQ xF IP tF IS yF PT xF IQ tF permettraient au groupe de IS yF PT xF IQ tF journalistes. « Un dollar fort nous a commandé à l’Irlande d’appliquer France. Cigna va essayer de financer ses acquisitions dans le bien servi » au cours des six der- « une plus grande rigueur fiscale » conforter sa place de troisième secteur de l’automobile (Kia) et Ame´riques Indices cours Var. % Var. % nières années, en abaissant l’infla- pour éviter la surchauffe écono- assureur santé américain. 10 h 15 f se´lection 12/01 veille 31/12

des semi-conducteurs (LG ´ tion, créant la confiance, attirant mique. ± ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ WRURDTV IDSI QDIW

Semicon). ´ les capitaux, a expliqué M. Rubin.

± IPQWDSI IDWQ HDVR b SEARS : le groupe de ETATS-UNIS ƒ8€ SHH

´ « Cette politique demeure inchan- a RUSSIE : la Douma, Chambre

± PQPHDUS PDTV SDVR distribution britannique a ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

SERVICES gée », a-t-il ajouté. basse du Parlement, votera le ± TUHHDVQ PDHU QDQI annoncé, mercredi 13 janvier, un TORONTO „ƒi sxhiˆ

b TELECOM ITALIA : le a L’indice des prix à la produc- budget 1999 au plus tôt le 4 février. ± ± SWITDHH UDTP IPDUW accord sur la vente de Creation, sa SAO PAULO fy†iƒ€e

gouvernement italien a annoncé, tion a augmenté de 0,4 % en dé- La deuxième des quatre lectures ± ± IWWDTP RDQR IRDIQ branche services financiers (crédit MEXICO fyvƒe

mardi 12 janvier, sa décision de cembre aux Etats-Unis. Sur un an, obligatoires a été fixée au 19 jan- ± ± QWTDUV QDRV UDUR à la consommation), aux groupes BUENOS AIRES wi‚†ev

vier. Si le vote est positif, la troi- céder au printemps sa ± l’indice des prix à la production est

WRDRI PDVQ PPDTI

français Cofinoga et BNP, pour SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

± ± sième et la quatrième lecture sont RQRVDUH TDSV WDIW participation de 4,1 % qu’il détient CARACAS ge€s„ev qixi‚ev en recul de 0,1 %. 141 millions de livres encore. Cette cession pourrait prévues le 25 janvier et le 4 février, (200,3 millons d’euros, rapporter entre 2,6 et 3,1 milliards a ALLEMAGNE : les prix à la a indiqué le leader du parti agraire 1,32 milliard de francs). d’euros (14,5 à 17,3 milliards de ASIE - PACIFIQUE consommation en Allemagne Nikolaï Kharitonov. francs) à l’État. ont progressé de 0,9 % en RÉSULTATS TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng YEN(100)/¤URO moyenne en 1998, comparé à 1997, a BRÉSIL : le président Fernando

b JAPAN AIRLINES : la a INTEL : le premier fabricant ce qui est la plus faible inflation Henrique Cardoso a démenti mar- IQRHQDTH IPWDTU

compagnie aérienne a annoncé, mondial de microprocesseurs a IHPUQDUU moyenne depuis le calcul de l’in- di des rumeurs circulant sur les ISPHU IRQ

mercredi 13 janvier, une dégagé un bénéfice net de IHVSI dice pour l’ensemble de l’Alle- marchés dans la matinée, selon les-

IRUTS IQW

intensification de sa collaboration 6,1 milliards de dollars (5,25 mil- IHTHI magne, en 1991, a indiqué mercredi quelles la devise nationale, le réal,

IRQPP IQT

avec son homologue British liards d’euros, 34,5 milliards de IHQSH l’Office fédéral des statistiques de subirait une maxi-dévaluation et le

IQVVH IQP

Airways, passant par une francs) sur l’exercice 98, en baisse IHIHH Wiesbaden. ministre des finances, Pedro Malan,

IQRQU IPW harmonisation de leurs de 13 % sur l’année précédente. WVRW a La production industrielle al- et le président de la Banque Cen-

programmes de fidélisation de la Le chiffre d’affaires s’est élevé à lemande a diminué de 2,3 % en trale, Gustavo Franco, seraient li- IPWWS IPS

clientèle et de la mise en place 26,3 milliards de dollars, en [[[WSWW [[[ [[[novembre comparé à octobre, se- mogés.

IQ yF PQ xF IQ tF IS yF PT xF IQ tF

d’un accord de partage de hausse de 5 % sur celui de 97. IT yF PU xF IQ tF lon un chiffre provisoire corrigé numéros de vol (« code sharing »). Indices cours Var. % Var. % des variations saisonnières diffusé a CHINE : après la faillite de la Zone Asie 10 h 15 f se´lection 13/01 12/01 31/12

a YAHOO : le moteur de re- mardi par le ministère des finances Guangdong International Trust

± IQRHQDTH HDQP QDIU

b AIR FRANCE : les personnels cherche sur Internet, a annoncé, TOKYO xsuuis PPS à Bonn. and Investment Corp. (Gitic), c’est

± IHPUQDUU RDHW PDPR

de maintenance à Roissy, en mardi 12 janvier, un bénéfice net HONGKONG rexq ƒixq au tour de la Guangdong Enter-

HDHH FFFF VDIR

grève depuis dimanche 10 janvier, de 49,33 millions de dollars SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ a FRANCE : le ministère de prises (Holdings) (GDE), dépendant

´

± UPDIU HDHQ IIDIQ

ont été rejoints mardi par une (42,5 millions d’euros, 279 mil- SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ l’économie et des finances a qua- elle aussi du gouvernement de la

± SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ PVPPDHH HDVS HDQI

partie du personnel de lions de francs) sur l’ensemble de lifié mardi de « remarquable » la li- province chinoise du Guangdong,

± BANGKOK ƒi„ PVDIW RDQI WDUU

maintenance d’Orly à l’appel de la l’année 1998, contre une perte de mitation à 0,3 % de la hausse des d’être menacée de mise en liquida-

± BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ QQPSDRS HDVQ VDVR

CGT, du SNMSAC (mécaniciens 425 000 dollars pour l’exercice prix en glissement annuel en tion, rapporte mercredi le South

± WELLINGTON xƒiERH PIHUDQU IDQU PDHR au sol) et de SUD-aérien. précédent. France en 1998 et souligné que «la China Morning Post.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe des pays ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux

¤ HDISPRS ¤URO/FRANC ...... TDSSWSU FRANC/ URO......

QDQSQVS

Action Intel PARIS SAO PAULO ¤URO/DEUTSCHEMARK...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK/FRANC...... QDQVUUR

Intel surprend ¤URO/LIRE ITALIENNE (1000) ...... IDWQTPU LIRE ITALIENNE (1000)/FRANC...... QDWRPQV ¤URO/PESETA ESPAGNOLE (100)...... IDTTQVT PESETA ESPAGNOLE (100)/FRANC.....

en dollars à New York L’INDICE CAC 40 de la Bourse de LA BOURSE brésilienne a encore ¤ PDHHRVP QDPUIWH

Paris a ouvert en baisse de 1,68 %, à connu une séance difficile mardi URO/ESCUDO PORTUGAIS (100) ..... ESCUDO PORTUGAIS (100)/FRANC.... RDUTUHQ ¤URO/SCHILLING AUTRICHIEN (10) . IDQUTHQ SCHILLING AUTRICHIEN (10)/FR......

le marché 150 135,18 VDQPVWR 4 031,92 points, mercredi 13 janvier, 12 janvier, l’indice de référence Bo- ¤URO/PUNT IRLANDAISE ...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE/FRANC ......

le 12 janv.

PDWUTTH

INTEL, le numéro un mondial des poursuivant le mouvement de vespa tombant à son plus bas ni- ¤URO/FLORIN NE´ERLANDAIS...... PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS/FRANC......

IDTPTHU 140 ¤URO/FRANC BELGE (10)...... RDHQQWW FRANC BELGE (10)/FRANC......

IDIHQPR microprocesseurs, a attendu la fin consolidation observé la veille, veau depuis le 14 septembre, à ¤URO/MARKKA FINLANDAISE ...... SDWRSUQ MARKKA FINLANDAISE/FRANC...... de la séance boursière du 12 janvier 130 lorsque l’indice avait cédé 2,41 %, à 5 915,44 points en recul de 7,6 %. pour publier d’excellents résultats 4 100,7 points. Lundi 11, il avait déjà baissé de Cours de change croise´s pour le dernier trimestre de 1998. 120 5,5 %, suite à l’annonce du mora- Le marché ne s’attendait pas à ce toire de l’Etat de Minas Gerais sur Cours Cours Cours Cours Cours Cours 110 13/01 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

genre de nouvelle. La preuve : en NEW YORK le paiement de sa dette (Le Monde DOLLAR ...... FFFF HDVWTPT IDITPQS HDIUUIW IDTRHIH HDUPUPP

séance, l’action avait perdu 3 %, à 100 L’INDICE DOW JONES de la du 12 janvier).

YEN (100) ...... IIIDSUSHH FFFF IPWDTUSHH IWDUUSHH IVQDHRHHH VIDISSHH 135,57 dollars. Bourse de New York a cédé 1,51 %, Les propos rassurants du président ¤URO...... HDVTHQQ HDUUIIT FFFF HDISPRS IDRIIRH HDTPSVH

90

Pour le quatrième trimestre de à 9 474,68 points, mardi 12 janvier, Fernando Henrique Cardoso n’ont FRANC...... SDTRQTS SDHSVIS TDSSWSU FFFF WDPSVIS RDIHRVH

1998, le résultat net a progressé de au cours d’une séance dominée par pas réussi à rassurer les investis- LIVRE...... HDTHWUP HDSRTQS HDUHVSH HDIHVHH FFFF HDRRQQS 80 FRANC SUISSE ...... IDQUSIH IDPQPQH IDSWVHH HDPRQTH PDPSSRS FFFF 18 %, à 2,06 milliards de dollars l’inquiétude des opérateurs face seurs. Il a pourtant fermement nié (1,79 milliard d’euros), par rapport 70 aux difficultés brésiliennes. La les rumeurs de dévaluation du réal au trimestre précédent. Cette crois- crainte d’une amplification de la et du limogeage prochain du mi- Taux d’inte´reˆt(%) Matif sance est nettement supérieure à 60 crise, après le moratoire décrété par nistre des Finances, Pedro Malan, F M A M J J A S O N D J Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier celle de 8 % à 10 % que le groupe l’Etat du Minas Gerais sur sa dette, et du président de la banque cen- Taux 12/01 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 10 h 15 f 13/01 prix prix

1998 99 Notionnel 5,5

PDWW QDWI RDUQ

avait pronostiquée à la fin du mois a pesé sur les valeurs financières. trale, Gustavo Franco. « Le marché FRANCE ...... QDHT

IIPDRR IIPDQH

Source : Bloomberg MARS 99...... UIPH QDIH QDVH RDUQ

de novembre. Toutefois, la bonne peut se calmer parce que le gouver- ALLEMAGNE .. QDIW

Euribor 3 mois SDTV RDQV RDRI

fin d’année n’a pas permis de portée sur les produits d’Intel à nement sait ce qu’il va faire, sait ce GDE-BRETAG. SDVU

VPI WTDWR WTDWI QDIV RRDWP

TAUX ITALIE...... QDVV MARS 99......

FFFF PDHI FFFF compenser le recul des bénéfices forte valeur ajoutée, comme les qu’il fait », a dit M. Cardoso, réité- JAPON...... HDPS

RDSQ RDWH SDPW

enregistré au premier semestre Pentium II et le nouveau proces- LE MARCHÉ obligataire américain rant son engagement envers les in- E´TATS-UNIS... SDUS

IDPP PDSS QDVI SUISSE...... IDIP

1998. Conséquence, sur l’ensemble seur haut de gamme Pentium II a réalisé sa plus forte progression vestisseurs étrangers : « nous ho- Pe´trole QDPH QDWQ RDUR PAYS-BAS...... PDSH de l’année, le bénéfice net a reculé Xeon. Le groupe américain a même depuis le mois de novembre, mardi norerons toutes nos dettes. Nous En dollars Cours Var. % de 13 %, à 6,9 milliards de dollars. dû reconvertir des unités de pro- 12 janvier. En fin de journée, le ren- n’allons pas revenir au passé ». f 12/01 veille

Matie`res premie`res

FFFF De son côté, le chiffre d’affaires a duction de Celeron pour satisfaire dement de l’obligation du Trésor à Dans la foulée, après la clôture de BRENT (LONDRES) ...... IIDSH

± IDHW WTI (NEW YORK) ...... IPDUS

progressé de 5 %, à 26,3 milliards de la demande en Pentium II. Consé- 30 ans, principale référence du mar- la Bourse, 18 des 27 gouverneurs Cours Var. %

± PDHI En dollars LIGHT SWEET CRUDE .... IPDWI dollars. quence, la répartition des ventes a ché, s’établissait à 5,22 %, contre du pays lui ont apporté leur sou- f 12/01 veille

Au premier semestre, la suprématie été favorable à Intel et sa marge 5,31 % la veille. Les craintes nées des tien « inconditionnel » pour s’op- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDRR

mondiale d’Intel avait été remise en brute a été tirée vers le haut pour difficultés au Brésil et le raffermis- poser à la « sécession » écono- CUIVRE 3 MOIS...... IRUTDS Or

±

HDUP

cause par l’émergence de concur- atteindre 58 %. sement du dollar ont renforcé l’at- mique de l’état du Minas Gerais. ALUMINIUM 3 MOIS ...... IPRR

± HDSI

PLOMB 3 MOIS ...... RWIDS Cours Var %

± HDRW

rents (Advanced Micro Devices et La direction du groupe a estimé trait des bons du Trésor américain. Les investisseurs redoutent toute- ETAIN 3 MOIS ...... SHWS En ¤uros f 12/01 11/01

± HDTW

Cyrix), qui avaient investi le cré- que ce niveau de profitabilité de- Après la publication de l’indice d’in- fois que le gouvernement ne par- ZINC 3 MOIS...... WRIDS

FFFF

OR FIN KILO BARRE ...... VIHH

± IDSR

NICKEL 3 MOIS ...... RRWH

C

IDTI

neau des puces à faibles prix desti- vrait se maintenir pour l’année 1999 flation en Allemagne, stable en dé- vienne pas à faire adopter son pro- ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE OR FIN LINGOT...... VPPH

± HDRT

nées aux micro-ordinateurs à (57 % attendus), contre 54 % en gramme d’assainissement ONCE D’OR (LO) $ ...... PVWDVH ±

HDST

cembre et en progression de seule- ARGENT A TERME ...... SDPV

C IDVU PIE`CE FRANCE 20 F...... RW

IDIV

PLATINE A TERME ...... UTPSU moins de 1 000 dollars. Piqué au vif, moyenne pour 1998. Pour cela, Intel budgétaire et à réduire le déficit C IDTT ment 0,5 % sur un an (contre 0,3 % PIE`CE SUISSE 20 F...... RVDWH

GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU C IDRT

le géant californien avait dû contre- compte sur le succès de la nouvelle en France), les marchés obligataires estimé à 64 milliards de dollars PIE`CE UNION LAT. 20 F . RVDTH

± HDIV ´ PVI FFFF ` PTS

attaquer en lançant sa propre puce génération de microprocesseurs : européens étaient bien orientés à (55 milliards d’euros). Ils conti- BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ...

PIUDS HDIP ± HDSR MAI¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... RSUDSH

± C IQV HDSH HDIT bas de gamme : le Celeron. Or, à la les Pentium III et Pentium III Xeon. l’ouverture, mercredi 13 janvier. Les nuent à craindre une dévaluation SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QHU

surprise des spécialistes, cette der- Ces derniers devraient être dispo- taux des obligations d’Etat fran- du réal et les sorties de capitaux se SOFTS $/TONNE

HDPP

nière n’a pas rencontré le succès es- nibles au premier trimestre 1999. çaise et allemande à 10 ans valaient sont encore accélérées dépassant CACAO (NEW YORK)...... IQWP

FFFF CAFE´ (LONDRES) ...... IUWI Cotations, graphiques et indices en temps

compté, et la demande du marché respectivement 3,83 % et 3,73 %, 500 millions de dollars par jour FFFF SUCRE BLANC (PARIS) ... PRWDS re´elsurlesiteWebdu«Monde». en fin d’année s’est principalement Enguérand Renault soit des baisses de 0,02 % et 0,03 %. (428 millions d’euros). www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ1401--0018-0 WAS LMQ1401-18 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0339 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QRTQDIS

VALEURS EUROPE´ENNES PVTDPQ

QIS QTVS

QRQP PWR PWTDHQ

QTPTDQP PWSDRR

QTITDSU

QIUV b Le producteur de boissons britan- du fonds chinois Gitic, affecté par la PUQ

PWPS nique Allied Domecq a vu son poursuite des prises de bénéfice PSQ PWPDSI

QSTRDWH

cours chuter de 13,6 %, mardi 12 jan- après les fortes progressions du dé- PWIDWI

PVTDPQ PTUP PQP QRTQDIS

vier, en raison d’une baisse attendue but d’année, le secteur bancaire a QSRTDRH

PRIW

du bénéfice annuel de sa branche continué à céder du terrain. Le mou- PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

t†vww IQ tex†F IS t svF IQ tex†F t†vww « pub ». La baisse de ce titre a en- vement de baisse a concerné notam- PQ tex†F IT t svF IQ tex†F traîné dans son sillage d’autres va- ment Banca Intessa (– 6,2 %), Uni- leurs du secteur, notamment Bass credito Italiano (– 5,3 %), Dresdner

e C ± QDII IDQV xv IUDV HDVR xy PSDSS FFFF

(– 4,4 %) et Rank (– 4,6 %). Bank (– 5,1 %), Aegon (– 4,9 %), BARRATT DEV PLC qf STORK NV NETCOM ASA

ALIMENTATION ET BOISSON e ± ± C gr IQHUDVT UDRH xv RQDSS IDHP

TDPI HDTW

b L’action Pirelli a cédé 6,4 %. Le fa- Fortis (– 4,1 %), Hypovereinsbank BERKELEY GROUP qf SCHINDLER HOLD GETRONICS

± gr IQQUDUQ HDWP RTDHP FFFF

e q‚ ± SDTP QDRI qf SCHINDLER HOLD INTRACOM N QVH FFFF BRITISH AIRWAYS BONGRAIN /RM p‚

± qf QDHI PDPW TDHR FFFF bricant de pneumatiques italien, (– 3,8 %), Deutsche Bank (– 3 %) et e xy C SIEBE PLC ASK p‚ PPV FFFF IDQH IDIH BRYANT GROUP PL qf DANONE /RM

e C

ƒi IHDVQ FFFF

SWDT HDIU e hi

± SKF -B- p‚ SHDUS HDRW C FRESENIUS MED C PDIU HDTT présent au Brésil, a souffert des diffi- ING (– 1,4 %). BEAZER GROUP qf PERNOD RICARD /

±

qf QDIU IDQP

WDSU FFFF e ƒi

± SHANKS & MCEWAN IRQDQ HDRW p‚ GAMBRO -A- PDRP FFFF

cultés de ce pays. b Les valeurs chimiques ont, elles NCL HLDG xy ERID.BEGH.SAY /

± ± qf RDQP TDIS SDHU IDTS

e qf

± PHT HDIW

e LVMH / RM p‚ T.I.GROUP PLC RACAL ELECT CON SDHS FFFF

b Au lendemain de l’annonce de sa aussi, été victimes d’un mouvement FINNAIR ps xy PVDII FFFF ± hu SSDUT HDRV

±

UDPW HDWT

ALLIED DOMECQ qf TOMRA SYSTEMS WILLIAM DEMANT ±

HDUW IDUS

WW/WW UK UNITS qf

e e

± hi TP IIDRQ ±

s„ PDWQ PDQQ

TDUR FFFF

fusion avec Rothmans, le titre Bri- de consolidation. Les titres Akzo- e RIEBER & SON -B xy EQUANT NV OLIVETTI

±

RSDU HDTS

WOLFORD AG e„

e

± ps IH QDVS ±

QDRH PDRR e qf ± RTDI IDVI

BRAU-UNION e„ VALMET ROLLS ROYCE

IRDTP FFFF

tish American Tobacco a gagné à Nobel (– 5,1 %), Bayer (– 2,1 %), Tes- ƒi

ELECTROLUX -B- e C

hi SV HDQS ±

hu QQDRS HDRH VDRW FFFF

HELLENIC SUGAR q‚ HEIDELBERGER DR GN GREAT NORDIC

C

SVDRR IDIT

nouveau 4,5 %. senderlo (–2%), Solvay (– 1,7 %), BANG & OLUFSEN hu e e ± e„ PPDQ HDVR

± xv IHDTS TDIU

± RSDTV IDQS hu RHI AG BAAN COMPANY

e CARLSBERG AS -A

± WPDS HDTR

ADIDAS-SALOMON hi e ± PWTDR IDUW

± PTDT TDTU f xv

IVDQV FFFF

b Touché par les difficultés finan- BASF (– 1,6 %) et Hoechst (– 1,5 %) ELAIS OLEAGINOU q‚ DJ E STOXX IND P OCE

±

IHDIT QDUS

COMPASS GRP qf

C

e qf SDVU IDUP IDRW FFFF

cières du Brésil, atteint par la faillite ont subi des prises de bénéfice. PARMALAT s„ NYCOMED AMERSHA

C

IHDPI HDTT

SAS DANMARK A/S hu

± qf SDTT IRDVW

QH FFFF

HELLENIC BOTTLI q‚ ASSURANCES MISYS ±

ITDII IDHR

GRANADA GROUP P qf C

qf HDRI QDSU ± IRDIS IDSU CADBURY SCHWEPP qf BRITISH BIOTECH

PDWP FFFF

qf e e IPRDR FFFF e p‚ RANK GROUP ± ps IIR PDIS PHDPP FFFF UNICER REG €„ AXA-UAP /RM NOKIA -K-

e e C HDT FFFF s„ e p‚ SHDW IDTH ± ps IIQDV PDWV HPI ± RTDQS IDWW

CARLSBERG -B- hu AGF /RM NOKIA -A-

Code Cours % Var. CHIMIE

± q‚ IPDSU FFFF qf SDQT UDQQ ±

hu RRDQR IDRH ± UDHV VDRP

13/01 10 h 27 EMI GROUP ASSOCIATE BRIT qf ASPIS PRONIA GE RADIOMETER -B-

f pays en ¤uros veille e

± ISP HDPH

AIR LIQUIDE /RM p‚ e e

± e s„ IPDI PDHP ± ± xv PPDT PDQV hi THDV IDSU ± RSDHI IDWV

HUNTER DOUGLAS DANISCO hu ALLEANZA ASS SIEMENS AG

IIDVP FFFF

AGA -B- ƒi e ± e QPV PDHW

e hi C s„ RDW FFFF ± hu IIUDST IDIQ IWDWS IDPU

DT.LUFTHANSA N hi CHR. HANSEN HLD ALLIANZ AG SIRTI

±

SHSSDQV IDTQ

EMS-CHEM HOLD A gr e

± QTDT PDIR e s„

± IPDPI FFFF

e qf ps IH QDVS ± GENERALI ASS

PTDT IDRV

AUTOMOBILE KLM xv RAISIO GRP V SMITHS IND PLC

e C

QPDW RDRR

BASF AG hi

± hu IUIDQH HDUV

C

ƒi PQDVT FFFF

RDIS IDHQ

qf TOPDANMARK AS

±

QDQU SDIV

e LADBROKE GRP qf GREENCORE GROUP ERICSSON A.

±

PS HDWW

SOMMER ALLIBER/ p‚ e

C

QSDI IDIS

BAYER AG hi e

±

SSDS IDRP e ps

± ±

QTIDPI IDRS IDHT IDVS

MONTEDISON s„ POHJOLA GRP.B f DJ E STOXX TECH P

± IWTDTP IDVT

e gr

C SAIRGROUP N

QRDS HDTI

MICHELIN-B- /RM p‚

±

IIDRP RDSH

BOC GROUP PLC qf

±

UDIT RDIU e qf

±

QIDS IDST

e HUHTAMAEKI I VZ ps ROYAL SUN ALLIA

± IDTV QDRS

e s„

C BENETTON GROUP IQUDP HDSI

PEUGEOT /RM p‚ e

FFFF FFFF

AKZO NOBEL xv

±

gr PPHSDUH IDSQ

±

IIDQP VDQT

e BASS qf SCHWEIZ RUECK N C

WDI I

e ps C

IWRDW HDWV

p‚ e AMER GROUP A

LABINAL /RM ± TDHW HDWV

KEMIRA ps SERVICES COLLECTIFS

± e qf IQDPU IDTV

UQDW FFFF

UNILEVER xv ALLIED ZURICH

±

IPHDHV PDVW

e gr C

UI SDPT

p‚ THE SWATCH GRP

IRDRH FFFF

VALEO /RM DYNO INDUSTRIER xy

±

qf IPDVV PDRU e C

qf WDRI FFFF IVHDI HDPV

UNILEVER CGU SUEZ LYON EAUX/ p‚

±

RWRDHQ PDRT

e gr ±

RHDST IDRQ

p‚ THE SWATCH GRP

±

VDVQ RDRH

RENAULT UNITOR xy

q‚ QIDSH FFFF e C

± qf WDUV IDIR

PRH HDRP

DIAGEO ETHNIKI GEN INS VIVENDI/RM p‚

e ± qf PDRW IDTV ±

hi TVH HDVU ±

RPUDRS IDSV

BMW CLARIANT N gr PERSIMMON PLC e

e ± PDPR HDRR s„ e

ps IHDWR FFFF ± RUPDS IDIS

RAISIO GRP K INA VIAG hi

e C

qf IDQU IDHR ± hi PRDP IDPP

±

UIDVT QDUS

CONTINENTAL AG CIBA SPEC CHEM gr PENTLAND GRP e e xv FFFF FFFF ± e„ RIDS FFFF

IIDII HDTQ

BBAG OE BRAU-BE AEGON NV UNITED UTILITIE qf

e e ± qf PDIV HDTS ±

UVDWW FFFF hi QRDU HDRQ

DAIMLER-BENZ AG hi HOECHST AG COURTAULDS TEXT e PVDSI FFFF €„ e ± gr IURWDTQ PDTQ ± IQTDS HDPV

NESTLE N SEGUROS MUNDIAL OESTERR ELEKTR e„

e e ±

hi UIDQ HDPV ± QDHI PDWH qf HDRI FFFF

FIAT s„ HENKEL KGAA VZ COATS VIYELLA C C hu IHUDRV IDHI qf IPDTS QDWS ± VDVU HDWS

KERRY GRP-A- FORSIKRING CODA SCOT POWER qf

e

e ±

e„ RPDS IDQW

±

s„ IDTS PDQU IDSH FFFF

LENZING AG qf FIAT PRIV. G WIMPEY PLC C

WDQH HDTI qf e q‚ IPDWU FFFF ± RHH HDSH

DELTA DAIRY IRISH LIFE ELECTRABEL fi

±

TDSI VDQU

e qf

±

s„ IDQS PDVV ± HDII

ICI ISVDII e e

MAGNETI MARELLI f ± s„ SDHI PDQR ± VDPT HDRV DJ E STOXX CCYC P ps IUDWP FFFF

CULTOR -1- FONDIARIA ASS SYDKRAFT -C- ƒi

±

qf TDQS HDPP

± QDIV HDVV

qf LAPORTE ± TRPDUQ IDWH LUCAS VARITY gr e qf SDHW FFFF

ITU FFFF

TATE & LYLE ZURICH ALLIED N TRACTEBEL fi

e

±

IDR HDUI

SNIA BPD s„ ƒi QPDRW FFFF e

C ± xv UQDWS I

TDIH HDWR AUTOLIV SDR qf TDHR FFFF

PHARMACIE UNIGATE PLC FORTIS AMEV NV HAFSLUND -A- xy

IIDVU FFFF

e AGA -A- ƒi ± s„ PDSV HDUU e ± hu PIDSH SDVV

± RUDS PDUT PIRELLI xv IDTV FFFF

HEINEKEN TRYG-BALTICA CENTRICA qf

VDIR FFFF

PERSTORP -B- ƒi e C ± ƒi PPDUH FFFF p‚ ITP QDSI qf IIDQV HDSH ± PRTDQS HDWR e ±

ITDV IDVI

VOLVO -A- SANOFI /RM f DJ E STOXX F & BV P LEGAL & GENERAL IBERDROLA iƒ

e

±

THDS HDSV

SOLVAY fi e ± qf TDPI UDSV ƒi PQDHW FFFF ± e p‚ RS HDRR

PHDRR FFFF

VOLVO -B- RHONE POUL./RM NORWICH UNION ELECTRIC PORTUG €„

e

C

RUDHS HDHW

e TESSENDERLO CHE fi ± gr SVTDII IDUU ± e hi UIDV QDTP ± ± qf QVDWP HDWU

PRDQS QDRI

VOLKSWAGEN ZENECA GROUP SWISS LIFE BR ENDESA iƒ

e ´

SPSS FFFF

UCB fi BIENS D’EQUIPEMENT e

IQH FFFF e hi

C e fi QPDW RDRR ±

WP HDHS ERGO VERSICHERU iƒ IVDPH FFFF

BASF AG ASTRA -B- ƒi GAS NATURAL SDG

C

HDUS

f DJ E STOXX CHEM P PVUDP e e

±

iƒ PP FFFF p‚ PPDHI HDRI ± ± IDSS qf IQDPU HDTR PURDPQ ALSTOM CORP.MAPFRE REG IVDRP FFFF

f DJ E STOXX AUTO P ASTRA -A- ƒi SEVERN TRENT

e e

± hi RSH HDTT

p‚ PPRDP FFFF

± UDHV HDWW LEGRAND /RM MUENCH RUECKVER qf C THDVS IQDIT

ELAN CORP qf NATIONAL GRID G

e xy UDPT FFFF p‚ SP FFFF

±

IIDIV HDVV e SCHNEIDER /RM STOREBRAND ANGLIAN WATER qf ´ ± PI HDHS

CONGLOMERATS ORION B ps

BANQUES e ± p‚ VH HDSH qf IQDSP FFFF

QDSR FFFF

e REXEL /RM PRUDENTIAL CORP HAFSLUND -B- xy C

PIDI HDRV

e ORION A ps

±

RUDHP PDHR

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± ± PIU IDQT s„ IIDS HDVT

e p‚ e

± IIV HDRT

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STDR IDHS

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±

QHDQT SDHW

e GLAXO WELLCOME qf

RQDP FFFF

GAZ ET EAUX /RM p‚ e e

± ± p‚ UQDW HDTI PIW PDRS

e„ e

e SIDEL /RM ± RDTI PDQQ GENERALI HLD VI s„

±

UPDVS HDPI

CCF /RM p‚ ITALGAS

± ISTUWDRR HDSW

e ROCHE HOLDING gr

±

HDVW QDPT

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q‚ IHDPH FFFF ƒi IQDIR FFFF

HALKOR ± IRDTI QDSS

e SKANDIA FOERSAE qf C

IQH IDIU

DEXIA FCE RM p‚ THAMES WATER

± IIHTVDWR HDRS

ROCHE HOLDING G gr

ITDUP FFFF

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± ± gr WTUDSP IDRT QWDS PDHT

ps e

ALUSUISSE LON G SAMPO -A- ± RSDS IDQH

e hi ± ISHDI IDVQ

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±

hu IIHDVR HDTH

IHDTW FFFF

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± ±

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f QTUDVP e

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e DJ E STOXX INSU P s„

± EDSON UQ HDHU

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± gr IUSQDWV IDPT

IQDWR FFFF

KVAERNER -B- xy NOVARTIS N IHDPV FFFF

SKF -A- ƒi

ƒi PRDUR FFFF

C SYDKRAFT -A-

ITDPH RIDIV

ALLIED IRISH BA qf e

C

±

qf IPDHQ RDVP IUH HDSW

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SVENDBORG -A- hu

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e NATIONAL POWER qf C

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ABB AB -A- ƒi

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€„ RRDR FFFF

± HDHV ƒi VDWI FFFF

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f ± IUSDQ QDIS

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f DJ E STOXX UTIL P QRQDQV

WDSU FFFF

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HAVAS ADVERTISI p‚  @€u˜li™iteA

QDRI FFFF

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± QTDUS HDPU

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e

± THDUS IDHT

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IDVR HDUT INCHCAPE PLC qf ± TDHT HDUH

WPP GROUP qf

e iƒ FFFF FFFF

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e

±

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ps EURO

QWDTW FFFF

MERITA INVESTOR -B- ƒi e ± IIDWS PDHS

ELSEVIER xv

C

qf IWDHQ HDIS e

TQ FFFF fi ______

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ƒi QTDST FFFF QIDSW FFFF

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SCHIBSTED xy NOUVEAU

±

± qf IWDSU PDQQ IIIDTV HDPV BARCLAYS PLC OERLIKON-BUEHRL gr e ± UDP HDPV MEDIASET s„

e

± xy IIDSH FFFF TQ IDVU

hi ORKLA -B- BAYR.HYPO-U.VER ± TDUW QDRP

REED INTERNATIO qf ´

e

± hi SH IDTU QDSI FFFF

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± e PPVDTP HDVT IQDHI FFFF s„ f DJ E STOXX CONG P ± IQDWR PRDQS IMI PEARSON qf

e Cours % Var. €„ PU FFFF C IHDWQ PDIP

BCP REG qf

REUTERS GROUP 13/01 10 h 27 f en ¤uros veille

q‚ RWDIS FFFF ± TDWQ QDUQ

IONIAN BK REG.S TE´LE´COMMUNICATIONS UNITED NEWS & M qf

e ± xv IUHDS PDVS IIHDST FFFF ERGO BANK q‚ WOLTERS KLUWER

e

± UIDU HDIR

FRANCE TELECOM p‚ ± PWHDWW IDQT

WQDWP FFFF

COMM.BANK OF GR q‚ f DJ E STOXX MEDIA P AMSTERDAM

±

IIDWW PDSQ

e CABLE & WIRELES qf ± PTDT PDST

COMMERZBANK hi

FFFF

ANTONOV I

± IPDVW QDPW

e BRITISH TELECOM qf

IPDRS FFFF

I.B.S.PAOLO TO s„

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± BIENS DE CONSOMMATION

IPQDHU IDSI

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RDV FFFF

UNICREDITO ITAL s„

±

WDWS

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WIDPS FFFF

ƒi e

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L’OREAL /RM p‚

IISDSR FFFF

DEN DANSKE BK hu

± ITDW

e CSS SDSW

RPDHQ FFFF

PORTUGAL TELECO €„ e RSDS FFFF

e BIC /RM p‚

± SIDW QDTP

DEUTSCHE BANK A hi ± ISDS

e NEDGRAPHICS HOLD TDHT

± TDIV HDIT

s„ e

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e PROMODES /RM p‚

±

hi QVDR PDPW

± IDWS

DRESDNER BK AG POLYDOC PDSH

± ISDII HDTS

qf e

VODAFONE GROUP ± SPU HDSU

e CPT MODERNES /R p‚

xv IRW FFFF

± UV

SPAREBANKEN NOR PROLION HOLDING QDII

PSDWQ FFFF

q‚ e HELLENIC TELE ( ± QSP QDVQ

ESSILOR INTL /R p‚

ƒi PPDRQ FFFF ±

IQDP

FOERENINGSSB A e UCC HOLDING NV HDQV

±

QPDT HDUT

hi e DEUTSCHE TELEKO C VWDWS IDIP

CASINO GP /RM p‚

xy VDWR FFFF ± PQDUS

FOKUS BK e AIRSPRAY NV RDHR

PHHDT FFFF

€„ e TELECEL ± SPDV IDIP

SEITA /RM p‚

± qf IVDUV FFFF ITDW

ABBEY NATIONAL e C/TAC PDSW ±

s„ UDVI IDTR

TELECOM ITALIA ± QDWT IDUS

e SAFEWAY qf C

± VDW PDQH

WDV IDSI

BCO CENTRAL HIS iƒ e HITT NV ± SDV QDIU

TELECOM ITALIA s„ FFFF FFFF

e STAGECOACH HLDG qf ±

IVDS RDTR

±

PPDTS PDQU

ROLO BANCA 1473 s„ e INNOCONCEPTS NV

± iƒ QWDS IDPS

± PDPV HDTP

TELEFONICA ASDA GROUP PLC qf

±

PDPP PDP

PHUDPQ FFFF

NAT BANK GREECE q‚ e RING ROSA WT

± RQDT QDII

xv e

± SW PDRV

KONINKLIJKE KPN BEIERSDORF AG hi

e C

IQV HDVV

DEXIA CC fi

± HDQT

f TIQDPT e IPDR FFFF

DJ E STOXX TCOM P KESKO OY ps

e

± IVDTS PDTI

ABN AMRO HOLDIN xv e

±

QVDTV HDVP

GIB fi QDWT FFFF

ASSOC BR PORTS qf BRUXELLES

±

IHDWI QDQV

HALIFAX qf E´NERGIE ±

WDHR PDIR

BRIT AMER TOBAC qf TIDIQ FFFF

ISS INTL SERV-B hu

FFFF

CONSTRUCTION INTERNOC HLD S

±

UUDWQ PDQT

JYSKE BANK REG hu e

PHDIQ FFFF

e MODELO CONTINEN €„ ±

p‚ WUDT HDTI

PIDIR FFFF

TOTAL /RM BONHEUR xy

FFFF

e INTL BRACHYTHER B ISDPS

FFFF FFFF

iƒ e

± PHU QDUP

BCO BILBAO VIZC p‚ e

BOUYGUES /RM C TUP HDQH

e ETS COLRUYT fi

ƒi IVDRU FFFF ±

IHQDU PDIU

ELF AQUITAINE / p‚ ATLAS COPCO -A-

FFFF

e SYNERGIA UDS

±

UHDP IDRH fi e

C

VQDS QDPI

KBC BANCASSURAN p‚ e

LAFARGE /RM C QDV IDQQ

TAMRO ps

e ƒi IVDPS FFFF

±

UT HDTS

p‚ ATLAS COPCO -B-

FFFF PRIMAGAZ /RM PDPS

e PAYTON PLANAR

q‚ PUDIS FFFF

± WH IDVS

BANK OF PIRAEUS p‚

PQDVT FFFF

GROUPE GTM GOODYS q‚ IPDQU FFFF

e ƒi

± RV HDWQ iƒ SVEDALA

FFFF

e e REPSOL ENVIPCO HLD CT IDU

€„ FFFF FFFF

± WS RDVI

BES OVERSEAS LT p‚ IRDIH FFFF

IMETAL /RM e PAPASTRATOS CIG q‚ ± PPDQ HDVR

e e„

± RHI AG e„ VQDTS IDSI

FFFF

e OMV AG FARDEM BELGIUM ABC IT

ƒi SDTI FFFF p‚ IVS FFFF

C

PDPR PDTH

NORDBANKEN HOLD COLAS /RM FYFFES qf

SDIV FFFF

BBA GROUP PLC qf

qf IPDUR FFFF

FFFF

e e BP AMOCO LINK SOFTWARE B VDHS

p‚ IPSDP FFFF ±

e„ RWDRP WIDRI

C

WDTP TDHV

FIRST AUSTRIAN SAINT GOBAIN /R IMPERIAL TOBACC qf ±

RWUIDII TDQQ

DAMPSKIBS -A- hu

C

PDPS FFFF IPDIH HDUI

e BURMAH CASTROL qf PAYTON PLANAR

e C C p‚ UWDT HDVW

iƒ QHDQS HDSH

± WDWI TDWI

BANKINTER TECHNIP /RM RECKITT & COLMA qf ± IHVDRP PDIV

KOEBENHAVN LUFT hu

IRDRH FFFF

PETROLEUM GEO-S xy

± IWDRV IDVS e hu

± iƒ PIDV IDQT

±

IRHTDIU Q

ARGENTARIA RS POTAGUA -B- CFR UNITS -A- gr ± SHUDUP PDPV

SAURER ARBON N gr

WDHT FFFF

e SAGA PETROLEUM xy

±

PQDT HDTQ

iƒ e C

± hu RPDRT HDQP QQDW PDQI

AUMAR e xv KAPITAL HOLDING C AHOLD

QRDR HDVV

FINNLINES ps FRANCFORT

±

QDUS RDTV

e ENTERPRISE OIL qf

FFFF FFFF

s„ e

± e„ TI HDVI ± AUTOSTRADE PRIV ITDRP IDIW

qf AUSTRIA TABAK A IQDUR FFFF

NATL WESTM BK SECURITAS -B- ƒi

±

UDPP

e IVH

C AIXTRON

QP HDQI

CESPA iƒ

± SDHU HDVQ

qf e

± UT HDSW CHARTER fi ±

IS IDRW

qf e DELHAIZE IU FFFF

ROYAL BK SCOTL METRA A ps

±

TS

e BERTRANDT AG QDUH

± SDUP PDPP

e ENI s„ ± ISDPS PDUR

ps e

± PIDHQ RDSR

ASKO OY iƒ

± e hu UTDSV HDSP ± TABACALERA REG UPDTV HDTR

UNIDANMARK -A- VA TECHNOLOGIE e„

FFFF

EUROMICRON QS

xy WDIP FFFF

±

HDWT PDVT

qf AKER MARITIME

PHDVS FFFF

e BICC PLC q‚ C

e„ TI QDQW ± ATHENS MEDICAL IDVQ QDUQ

OBERBANK COOKSON GROUP P qf

FFFF

HUNZINGER INFORMAT IRH

HDPW FFFF e xy

IUDP FFFF

hi OCEAN RIG

TDSV FFFF

e BILFINGER & BER qf ±

± SAINSBURY J. PL qf VDPI QDWU

SDVS PDTT

COMIT s„ HAYS

±

IHT

e HOEFT & WESSEL TDTI

± C xv QVDUS HDTR

qf RDQP IDTU

ROYAL DUTCH CO ±

PDSS HDSS BLUE CIRCLE IND qf

e C SMITH & NEPHEW qf IDSR IDVU

± RIDHS PDQV

BANK AUSTRIA AG e„ DELTA PLC

± IUWDS

INFOMATEC TDWW

xy UDSS FFFF qf PDUW FFFF

C

PDTS IDHV

BPB F.OLSEN ENERGY TESCO PLC qf q‚ IVDRR FFFF

±

PUTDVV PDTQ

UBS N gr HELLAS CAN SA P

± IHTDIS

e INTERSHOP COMMUNIC TDPU

±

iƒ IQDV HDTS ±

SDPT QDIP qf e

±

PTDT HDST

ACESA REG BG e xv C

IIDS HDVV

e ps TNT POST GROEP ± SDVS PDTT

COMIT s„ RAUMA OY ± UWDS

MUEHLBAUER HOLDING VDTP

±

qf IRDSI HDRW

xy WDVU FFFF ± HDRS

CRH PLC PROSAFE f RVWDQQ ± SHRDTH IDSV

e RIETER HLDG N gr DJ E STOXX CNCY P s„ RDV FFFF

UNICREDITO ITAL ± IPT

PLENUM WDHQ

ƒi PSDTP FFFF

± IDRP QDVS

SKANSKA -B- qf

SDQV FFFF

e LASMO ELECTROCOMPONEN qf

± s„ RDVU PDHI

±

PS BCA INTESA UDUS

e BETA SYSTEMS SOFTW

±

RDVU PDHI

BCA INTESA s„ xy WDHT FFFF

UDSH FFFF

SMEDVIG -A- ATTICA ENTR SA q‚

± PUHDHW HDWP

± IRS

f PDIT

DJ E STOXX BANK P e COMMERCE DISTRIBUTION CE COMPUTER EQUIPM

PTDRR FFFF

CIMPOR SGPS R €„ e ± C fi RPV IDTS PDIV HDTS

PETROFINA SA BR PREMIER FARNELL qf

FFFF

e DRILLISCH IRH C

SV IDPP

iƒ e ± TTIDS HDWU

CRISTALERIA ESP e p‚ C ± s„ QDS PDPQ IDWV HDUP

SAIPEM FKI qf CARREFOUR /RM

C

SSQ

e EM.TV & MERCHANDI TDQS

FFFF FFFF

iƒ e

± IUP HDPW ACCIONA p‚

± QVPDTS HDIT gr PINAULT PRINT./ ± RDWI HDPW

PRODUITS DE BASE SHELL TRANSP & qf ADECCO CHESEREX

±

RRDS

e LHS GROUP VDPS

±

QQ HDIS

iƒ e

FFFF FFFF

DRAGADOS CONSTR p‚

IVDVT FFFF e ƒi CASTO.DUBOIS /R

± IIQ HDUH

e ELECTRAFINA fi SCANIA AB -A-

±

C p‚ IHDSP IDHQ

WDU

USINOR LOESCH UMWELTSCHUT SDRQ

UIDQR FFFF q‚ e

± IITDS HDTH

TITAN CEMENT RE p‚

IWDHP FFFF ƒi GUILBERT /RM

±

HDPS

e f DJ E STOXX ENGY P PQRDVI SCANIA AB -B-

±

± p‚ PVDS QDHT

HDTV

PECHINEY-A- MENSCH UND MASCHIN UQDS

q‚ PSDPT FFFF

±

PPVDWU IDVU

HERACLES GENL R gr ± SHPDIP QDQS

SULZER FRAT.SA1 gr VALORA HLDG N

±

QIRDS TDIP PQDRI FFFF

SIDENOR q‚ e MOBILCOM

€„ ITDTV FFFF

±

IRDIP PDUQ

SEMAPA qf ±

PHDQV PDIU qf BOOTS CO PLC

e RAILTRACK ± PDHS IWDI

FFFF FFFF

ACERINOX REG iƒ MUEHL PRODUCT & SE

±

gr PPPDIQ IDQV

± qf IPDTS PDQH

HOLDERBANK FINA SERVICES FINANCIERS C WDPH WDPR

SECURICOR qf DIXONS GROUP PL

±

QSDP IDRH

± IDQW UDSS

BRITISH STEEL qf e PFEIFFER VACU TECH

±

fi VH HDQU e

PHDI FFFF

CBR ps

±

PDQW HDSW

e GLYNWED INTL PL qf STOCKMANN A

± IPVDS PDSV

FONCIERE LYONNA p‚ ±

TI

e IDPW

FFFF FFFF

SOPORCEL €„ QIAGEN NV

q‚ IHDIW FFFF e

SVDS FFFF

e hi

AKTOR SA C PQIDS HDPP

e MAN AG hi GEHE AG

p‚ UVDQS FFFF

±

QI PARIBAS PDSP

UDRV FFFF

TRELLEBORG B ƒi REFUGIUM HOLDING A

q‚ TDII FFFF e

± TR IDPQ MICHANIKI REG. e hi

± IHDR PDQS

e KON.NEDLLOYD xv METRO

p‚ IQQ FFFF

FFFF

BAIL INVEST /RM SACHSENRING AUTO IUDV

WDQS FFFF

SSAB SW ST A FR ƒi

q‚ UDSP FFFF

±

qf VDQP RDPQ HELL.TECHNODO.R C

IDSU HDWI

e NFC qf GREAT UNIV STOR

±

p‚ RHDPI IDTW

FFFF

CPR /RM SERO ENTSORGUNG VDQ

IHDTQ FFFF

ELKEM ASA, OSLO xy e C hi TTDS FFFF

qf VDHI HDIV

HEIDELBERGER ZE ± TDSS HDTR

qf NEXT PLC

e HANSON PLC

±

± p‚ STH IDUS

UQDI

EURAFRANCE /RM SOFTM SOFTWARE BER IPDVU

IDTQ FFFF

qf e

C e QPDS HDTP ARJO WIGGINS AP hi

SIDR FFFF

e €„

HOCHTIEF ESSEN ± QDQ PDTS

s„ JERONIMO MARTIN

e IFIL ±

VQ PDWP ±

VR IDIV

e SIMCO N /RM p‚ TDS

C

QVH IDHT fi e

± IQQDS HDQU

BEKAERT hi

ƒi URDVU FFFF

PHILIPP HOLZMAN ± QDIR HDRS

IMI PLC qf HENNES & MAURIT

e ±

QW RDVV

± SUDW QDSH

e SEFIMEG N /RM p‚ TELDAFAX

€„ IPDWT FFFF

± e qf IDSH HDWQ RPH FFFF

SONAE INDUSTRIA e hi

CARADON ± QW HDPT

LAHMEYER hi KARSTADT AG

±

QDVQ

e IUT

±

IIUDV IDVQ

e UNIBAIL /RM p‚ TELES AG

ƒi PDWS FFFF ± iƒ THDT HDRW

± qf IDWV PDIH

AVESTA FOM CON CONTRAT C TDTS QDHU

RENTOKIL INITIA qf ARCADIA GRP

C

IIDWR

e PDHS

± QUDIS HDRH

e e SOPHIA /RM p‚ TIPTEL

± ± C ps VDPR HDUP ps TDV RDWH

SDUQ HDPS

e qf PARTEK ± QVDS TDIH

METSAE-SERLA A RANDSTAD HOLDIN xv MARKS & SPENCER

± TH

e TRANSTEC SDWT

UIDWT FFFF

IMM FRANCE /RM p‚ ± gr IHRRDHS PDPU qf QDRU FFFF ±

qf UDQP HDQW ± IVDSR IDRQ

BUNZL PLC HOLDERBANK FINA FLS IND.B hu W.H SMITH GRP

± QSDI

e SALTUS TECHNOLOGY IDIQ

±

p‚ IHHDT IDQU

± e IUDRU QDUH hu GECINA /RM ±

s„ VDW I ƒi ISDUP FFFF ± WWTDUT IDQS

ASSIDOMAEN AB AALBORG PORTLAN ABB BADEN gr RINASCENTE

±

TP

e SCM MICROSYSTEMS VDVP

± IQS IDRT

e iƒ C e C VDIS HDTP

e s„ CORP FIN ALBA - iƒ PIDRV IDTI ± s„ SDSV HDQT ± PWDST IDQS

CART.BURGO UNICEM SOPHUS BEREND - hu CENTROS COMER P

± QPI

e SER SYSTEME SDQI

fi QHVDTQ FFFF ± qf RDRH PDSI

e ±

SDQR TDWI e FORTIS AG qf ± RIDT PDTW ps WT FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ WILLIAMS KONE B WOLSELEY PLC

±

IHQ

SINGULUS TECHNOLOG QDUR

± qf UDTR HDWP qf HDUW FFFF ±

VDWP QDPQ

e qf ± IVQDQW IDHW AMVESCAP hu ± PILKINGTON PLC TDHW PDST

RAUTARUUKKI K ps RATIN -B- KINGFISHER

±

SU

TECHNOTRANS IIDRW

C

qf IHDHS UDSV ± qf UDIP HDWV ±

QTUDPP HDPS ±

IURDTT IDIR e RMC GROUP PLC BRITISH LAND CO hu f ± RRDS HDTU

DEGUSSA hi RATIN -A- DJ E STOXX RETL P

±

RVDP

e W.E.T. AUTOMOTIVE IDTQ

± s„ VDWU PDSH

±

gr IQWDQU QDPR PVDPI FFFF

e ITALCEMENTI hu ± CS GROUP N ITIDPS PDUR

THYSSEN hi SOPHUS BERENDS

± IHV

e 1&1AG&CO.KGAA TDWH

±

s„ RDPI IDTR

qf SDHP FFFF WDQS FFFF

e ITALCEMENTI RNC xy

± CAPITAL SHOPPIN DET SONDENFJ NO RS IDQP

BOEHLER-UDDEHOL e„

± UH

HAUTE TECHNOLOGIE AUGUSTA BETEILIGUN PDIH

C

qf IDQR IDHT

C xy IWDIT FFFF TDTW HDRP

e RUGBY GRP LIBERTY INT.HDG qf ULSTEIN HOLDING SDTS FFFF

PORTUCEL INDUST €„

±

IVH

e CE CONSUMER ELECTR IDIH ±

qf IDSQ UDTW

e ± p‚ QR IDRS

± RVI HDPI

TARMAC hi ± THOMSON CSF /RM VDRW QDPQ

e qf LINDE AG ±

PTDIP SDUH

VOEST-ALPINE ST e„ 3I

± PIQ

e CENIT SYSTEMHAUS IDQW

C

qf PDQI FFFF

p‚ SPSDS IDVR

±

VHTIDPU HDPT

TAYLOR WOODROW e hu SAGEM PWDWS FFFF

e €„ DAMSKIBS SVEND

± PSDP PDQQ

UPM-KYMMENE COR ps BPI-SGPS N

±

IUDP

e e GRAPHISOFT NV PDPU C

± iƒ IHDP HDQW

p‚ IRH PDWR

±

SSHVDSQ PDQV

URALITA SA e DAMPSKIBS -B- hu CAP GEMINI /RM ± SPDT PDSW

e xv

±

UDU QDIR

STORA ENSO -R- ps ING GROEP ±

TU

e e ELSA TDWR

iƒ IPDVV FFFF ± p‚ IWPDP HDIT

PDTH FFFF

VALENCIANA CEM e REXAM qf ZODIAC /RM FFFF FFFF

e s„

±

UDS QDVS

STORA ENSO -A- ps MEDIOLANUM ±

IUTDS

e KINOWELT MEDIEN QDSS

± e ± hu IQDHQ Q

p‚ UP PDUH ± QTDU HDIR

SUPERFOS CMB fi STMICROELEC SIC

C

qf SDTH HDSI

QPDIP FFFF

q‚ HAMMERSON

SILVER & BARYTE ± QHDI

e e BB BIOTECH ZT-D IDQI

± e

± C e„ IUR PDIR p‚ III HDVW

IPDS QDQI

WIENERB BAUSTOF METALLGESELLSCH hi ALCATEL /RM

RHDUH FFFF

e q‚

PPDT FFFF €„ ALPHA FINANCE FFFF

INPARSA e BB MEDTECH ZT-D IWDU ±

± IVQDWV HDHV p‚ QQDSR IDQV

±

IHDSR QDVU

f DJ E STOXX CNST P e GKN qf DASSAULT SYST./

iƒ PS FFFF

SPDSH FFFF q‚ METROVACESA ± QPS

ALUMINIUM GREEC e EDEL MUSIC E 98 SDVH q‚ PRDRW FFFF

± HDWI IDHW

e SEAT-PAGINE GIA s„ ALTEC SA REG.

±

fi UIDV QDIH

q‚ IPDIV FFFF

ALMANIJ ± IPS

ELVAL LINTEC COMPUTER IQDUW

xy IDSQ FFFF ±

USPDVT PDRP

SGS GENEVA BR gr NERA ASA

± qf RDTT PDQU ±

qf SDUP HDUR ± UU

WOOLWICH PLC TDQQ

JOHNSON MATTHEY CONSOMMATION CYCLIQUE e PSI qf UDIV FFFF

± RHDS HDQU

FLUGHAFEN WIEN e„ BRITISH AEROSPA

C qf IIDIS IDRP

PWDSP FFFF

VIOHALCO q‚ e LAND SECURITIES e C

± p‚ URDI UDQV fi PPT IDPI ±

PDUH PUDTS

HERMES INTL MORGAN CRUCIBLE qf BARCO

e C qf TDPU IDVR

± QHDQV QDIW

UNION MINIERE fi e MEPC PLC C p‚ IWS IDST xy VDWR FFFF

TVDSP FFFF

ACCOR /RM NKT HOLDING hu MERKANTILDATA

e e

e ±

s„ IIDIS IDQQ ±

IPDI IDPP

BUHRMANN NV xv e MEDIOBANCA CODES PAYS ZONE EURO

C p‚ IIDV HDRQ xy QDRH FFFF FFFF FFFF

MOULINEX /RM OCEAN GROUP qf TANDBERG DATA A

±

qf IPDUW IDHW

IWDSU FFFF

MODO B FR ƒi e PROVIDENT FIN FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C ± p‚ TVDQ FFFF qf SDIP IDHW WDHT HDUW

CLUB MED. /RM PENINS.ORIENT.S qf BOWTHORPE

e

±

C

PIDHS PDHW

xv IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande IHDRU IDHW

qf e RODAMCO NV e RIO TINTO C p‚ TI FFFF ± qf IHDTI IRDQQ RITDS IDIW SEB /RM PREUSSAG AG hi SEMA GROUP

± ITDII HDVU

qf LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche PSDQP FFFF

NORSKE SKOGIND- xy e SCHRODERS PLC p‚ IDIS FFFF ƒi WDRT FFFF IIDWH FFFF EURO DISNEY /RM BERGESEN xy GAMBRO -B-

C

± FI : Finlande - BE : Belgique. qf RDPQ HDQQ IDVH HDUW qf e ± SLOUGH ESTATES ± p‚ PQR IDTV WWDRP IDQQ SMURFIT JEFFERS hu IIDTI FFFF PATHE /RM BERGESEN xy COLOPLAST B

e

iƒ FFFF FFFF IH FFFF ƒi e e ± ± p‚ SH SDTT xv TPDI PDHS IPDPH FFFF

STORA KOPPARB - CHARGEURS RM VALLEHERMOSO SA LEIF HOEGH xy KON. PHILIPS EL CODESPAYSHORSZONEEURO

C

e hu RPDRT HDQP e ƒi IWDSP FFFF e„ FFFF FFFF hi PWS FFFF ISDVQ FFFF

SVENSKA CELLULO AUSTRIAN AIRLIN KAPITAL HOLDING SANDVIK -A- ƒi SAP AG CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e ± ± s„ HDRQ PDPU ps W HDSS ± UDHS FFFF ƒi ISDTU FFFF hi QQU HDSW

OUTOKUMPU OY -A WILSON BOWDEN qf UNIM SANDVIK -B- SAP VZ GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C ± ± ± ± IDRW qf IDRR P PSPDRQ IDHR hi IIH QDHV ps QR QDWS f DJ E STOXX BASI P ISPDWQ WILLIAM BAIRD f DJ E STOXX FINS P MANNESMANN AG INSTRUMENTARIUM LeMonde Job: WMQ1401--0019-0 WAS LMQ1401-19 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 30Fap:100 No:0340 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 19

± ± FFFF FFFF FFFF HIGHU IIUDPH IITDSH UTRDIW HDSW HVGHT ISPDWH IRVDUH WUSDRI PDUR IQGHS BIS...... VI GUILBERT...... SOCIETE GENERALE......

± ± ± UIDRH RTVDQS PDPS QHGHT QVSDPH QVR PSIVDVU HDQI IWGHT IQIDWH IPVDSH VRPDWH PDSU HIGHU B.N.P...... UQDHS GUYENNE GASCOGNE... SOC.FONC.LYON.# ......

± ± ± ITV IIHPDHI HDSW HIGHU PIQ PIPDPH IQWIDWR HDQU HPGHT IVI IUWDSH IIUUDRR HDVP HSGHQ BOLLORE ...... ITW HACHETTE FILI.ME...... SODEXHO ALLIANCE......

C ± QVH PRWPDTR FFFF IRGHS ISWDSH ISWDTH IHRTDWI HDHT HQGHW UQ UPDWS RUVDSP HDHT HRGHI VALEURS FRANC¸AISES BONGRAIN ...... QVH HAVAS ADVERTISIN ...... SOGEPARC (FIN) ......

± ± ± PHW IQUHDWS PDUW HTGHU WWDVH WRDVH TPIDVS SDHI PSGHT PSDPS PRDIS ISVDRI RDQS IVGHT BOUYGUES ...... PIS IMETAL ...... SOMMER-ALLIBERT......

C C ± PQDQH ISPDVR PDIV PSGHT IVDVS IVDWW IPRDSU HDUR FFFF QUDQH QUDVH PRUDWS IDQR QHGHT BOUYGUES OFFS...... PQDVP IMMEUBLES DE FCE ...... SOPHIA ......

C C

± T QWDQT HDVR FFFF SVDVH SVDRH QVQDHV HDTV FFFF RWDUU SH QPUDWV HDRT PWGHS b La crainte d’une dévaluation du real brésilien pesait sur le BULL#...... SDWS INFOGRAMES ENTER .... SPIR COMMUNIC. # ......

C ± ± PIVDSH IRQQDPU PDHI HIGHU PSDUT PSDQU ITTDRP IDSI HIGHW TRDQS TRDTH RPQDUS HDQV IWGHT

cours des valeurs bancaires, à l’ouverture de la Bourse de CANAL + ...... PPQ INGENICO ...... STRAFOR FACOM......

C ± ± IQUDWH WHRDST IDQW IUGHR PP PIDRI IRHDRR PDTV QHGHT IUWDTH IUVDVH IIUPDVS HDRR PWGHT CAP GEMINI ...... IQT INTERBAIL...... SUEZ LYON.DES EA ......

Paris, mercredi 13 janvier. Les titres BNP et CCF cédaient ± ± ± QU PRPDUH PDQU IPGHT PSH PRT ITIQDTS IDTH QHGHW IWWDIH IWVDSH IQHPDHU HDQH PTGHT CARBONE LORRAINE..... QUDWH INTERTECHNIQUE...... SYNTHELABO ......

± ± TTH RQPWDQP IDIW PUGHR TQ TQ RIQDPS FFFF QHGHT UVDWH UUDRH SHUDUI IDWH PWGHS

respectivement 3 % et 1,6 %. De son côté, l’action Société CARREFOUR ...... TTV ISIS ...... TECHNIP......

C

± VUDSH SUQDWT IDTQ IHGHT UVDHS FFFF FFFF FFFF HWGHT QRDSH QRDVS PPVDTH IDHI IHGHU

générale perdait 2,7 %, en raison, notamment, de la faillite CASINO GUICHARD ...... VVDWS JEAN LEFEBVRE ...... THOMSON-CSF......

± ± ± SRDIH QSRDVU IDTQ IHGHT VWDWH VT STRDIP RDQQ PQGHQ WVDPH WUDSH TQWDST HDUI PUGHS CASINO GUICH.ADP ...... SS KLEPIERRE...... TOTAL ......

± ± ± IVP IIWQDVR PDPH ISGHS IWQ IVW IPQWDUT PDHU HVGHU IPH IIV UURDHQ IDTT IHGHT du fonds chinois Gitic, dans lequel la banque française était CASTORAMA DUB.(L...... IVTDIH LABINAL...... UNIBAIL ......

± ± ± UPDTH RUTDPP HDSR IIGHS VHDWH VHDPS SPTDRI HDVH HVGHT IHQDSH IHPDTH TUQDHI HDVT ISGHT

engagée. C.C.F...... UQ LAFARGE...... UNION ASSUR.FDAL ......

C ± ±

ITV IIHPDHI HDSW HPGHT QTDVS QUDRH PRSDQQ IDRW HPGHT IHDTQ IHDQW TVDIS PDPS HIGHU

b Le titre Bouygues cédait 2,9 %, en début de matinée, CEGID (LY) ...... ITW LAGARDERE...... USINOR......

C C TDUT RRDQR FFFF IUGHT TI TPDSH RHWDWU PDRS PUGHS TUDRS UH RSWDIU QDUV HTGHU CERUS EUROP.REUN ..... TDUT LAPEYRE ...... VALEO ......

± ± RTDUH QHTDQQ PDUH IPGHT QUDVH QUDVH PRUDWS FFFF HQGHU QIDVS QIDST PHUDHP HDWI HIGHU mercredi, victime de prises de bénéfice après le gain de plus CGIP ...... RV LEBON (CIE)...... VALLOUREC......

C C

± SQDSH QSHDWR HDWR PSGHT PPRDPH PPS IRUSDWH HDQS IPGHT PTDIS PTDHU IUIDHI HDQH IQGHT

de 7 % enregistré la veille. Selon certaines rumeurs, reprises CHARGEURS...... SQ LEGRAND ...... VIA BANQUE ......

± ± ± TQDSH RITDSQ IDWQ HPGHU IQR IQP VTSDVT IDRW IPGHT PQW PQT ISRVDHT IDPS HVGHT

par La Tribune, une offre aurait été faite par une société CHRISTIAN DALLOZ ...... TRDUS LEGRAND ADP ...... VIVENDI ...... ± ± ± IIPDQH UQTDTR RDHI HIGIP RPDWH RIDTH PUPDVV QDHQ IHGHU IQDTH IQDQH VUDPR PDPH FFFF CHRISTIAN DIOR ...... IIU LEGRIS INDUST...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C ±

FFFF FFFF FFFF FFFF IPRDVH IPRDWH VIWDPW HDHV HIGHU IWPDSH IWI IPSPDVV HDUU HTGHI américaine sur Bouygues Telecom. CIC -ACTIONS A...... UR LOCINDUS...... ZODIAC EX.DT DIV ......

± ± SIDSH QQUDVP HDTU QHGHT SWU SVU QVSHDRU IDTU IPGHT

b L’action Cap Gemini était inchangée, mercredi matin, CIMENTS FRANCAIS ...... SIDVS L’OREAL ......

± ± TUDUH RRRDHV IDIT PIGHU PHTDRH IWVDWH IQHRDUH QDTQ HIGIP CLARINS ...... TVDSH LVMH MOET HEN......

± après avoir abandonné près de 13 % la veille. Certains ana- ± TVDIH RRTDUI HDPW PRGHT IUSDWH IUS IIRUDWP HDSI QHGII CLUB MEDITERRANE .... TVDQH MARINE WENDEL ......

± ± PRDVT ITQDHU TDIV FFFF RDRT RDQR PVDRU PDTW HRGHU

lystes, notamment la banque américaine Morgan Stanley CNP ASSURANCES ...... PTDSH METALEUROP ......

± ±

TQDTH RIUDIW SDHU HWGHT QRDPW QQDUQ PPIDPS IDTQ IHGHU

Dean Witter, ont abaissé leurs recommandations sur le titre. COFLEXIP...... TU MICHELIN......

C C IVU IPPTDTR IDHV PWGHT QUDSI QUDWS PRVDWR IDIU PWGHT COLAS ...... IVS MONTUPET SA......

C ± P IQDIP IDHI ISGHU IIDUS IIDUI UTDVI HDQR IRGHW b LVMH a perdu 3,7 %, mercredi matin, après avoir révélé, COMPTOIR ENTREP...... IDWV MOULINEX ......

± ± RHDVW PTVDPP HDHP HTGHU SU SSDWH QTTDTV IDWP PHGHU

à l’issue de la clôture, la veille, avoir acheté 9,5 % des titres CPR ...... RHDWH NATEXIS......

C ±

IQDSS VVDVV HDPP ITGHT PVDPP PVDIW IVRDWI HDIH HVGHT

détenus par Prada dans le capital de Gucci pour une valeur CRED.FON.FRANCE ...... IQDSP NORBERT DENTRES......

± Paiement QHDWS PHQDHP TDPR QHGHQ PHDPH PHDPH IQPDSH FFFF HVGHU

CFF.(FERRAILLES) ...... QQDHI NORD-EST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

dernier C International ± f QTDWH PRPDHS PDVW HIGHU UPDPS UQ RUVDVS IDHQ FFFF

de 70,5 dollars (60,8 euros) par action. CREDIT LYONNAIS...... QV NORDON (NY)...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

coupon (1)

± ±

SP QRIDIH IDSI HIGHU ITS ITI IHSTDHW PDRP IUGHQ

b L’action Pernod-Ricard gagnait 1,4 %, mercredi, après CS SIGNAUX(CSEE)...... SPDVH NRJ # ......

C ± TU RQWDRW QDHU IVGIP UDSI UDSI RWDPT FFFF FFFF WI VVDIH SUUDWH QDIV IHGHP

l’obtention d’une autorisation de commercialiser ses vins et DAMART ...... TS OLIPAR...... AMERICAN EXPRESS...... ± ± ± PPUDTH IRWPDWT HDIU PTGHS UVDQS UUDUH SHWDTV HDVP FFFF URDSH UPDPH RUQDTH QDHV HIGHP DANONE...... PPV PARIBAS...... A.T.T. #......

± ±

IURDWH IIRUDPU FFFF PSGHT PQV PQU ISSRDTP HDRP PWGHS IUDVT IUDVH IITDUT HDQQ ISGIP spiritueux en Russie. DASSAULT-AVIATIO ...... IURDWH PATHE...... BARRICK GOLD #......

± ± QQDVR PPIDWV HDRW HUGHU PWDRH PVDTH IVUDTH PDUP QHGHT PVDIT FFFF FFFF FFFF PHGII

b L’action Peugeot cédait 1,1 % à l’ouverture, mercredi, DASSAULT SYSTEME...... QRDHI PECHINEY ACT ORD ...... CROWN CORK ORD.#.....

C ± ± RS PWSDIV PDIU HSGHT SI SIDUH QQWDIQ IDQU IPGHI IPDQP IPDHI UVDUV PDSI PIGIH DE DIETRICH...... RT PERNOD-RICARD...... DE BEERS # ......

C ± ± IHU UHIDVU HDIV HIGHU IQTDSH IQS VVSDSR IDHW IHGHT SIDWS RWDVH QPTDTU RDIQ IRGIP malgré l’annonce d’une progression de 8,5 % de ses ventes DEVEAUX(LY)# ...... IHTDVH PEUGEOT...... DU PONT NEMOURS.....

C C ± IHDIH TTDPS HDHW FFFF IUPDSH ITV IIHPDHI PDTH HIGHU TUDPH TVDIS RRUDHQ IDRI HRGHI

en 1998. DEV.R.N-P.CAL LI...... IHDHW PINAULT-PRINT.RE...... EASTMAN KODAK # ......

C C ± IPVDWH VRSDSQ HDQI IIGHT VHDSH VI SQIDQQ HDTP HPGHT SSDWS SRDSH QSUDSH PDSW HIGIP DEXIA FRANCE ...... IPVDSH PLASTIC OMN.(LY) ...... FORD MOTOR # ......

± ± ± WDPU THDVI HDQP PHGHT UTDSH UT RWVDSQ HDTS IPGHT VU VQDWS SSHDTV QDSH PSGHI DMC (DOLLFUS MI)...... WDQH PRIMAGAZ...... GENERAL ELECT. #......

± ± ± PSDHS ITRDQP HDQW IHGHU TQT TPQ RHVTDTI PDHR HVGHT UQDIS UI RTSDUQ PDWQ IHGIP DYNACTION...... PSDIS PROMODES...... GENERAL MOTORS # .....

± ± IIPDPH UQSDWV HDUH HTGHS IRUDSH IRUDSH WTUDSR FFFF IHGHU SDVW SDUS QUDUP PDQU QIGIP

RE`GLEMENT MENSUEL ECIA...... IIQ PUBLICIS #...... HITACHI #......

± ±

UHDQH RTIDIR QDQH HRGHI ITDPS ITDPS IHTDSW FFFF ISGHW ITQ ISW IHRPDWU PDRS IHGIP

______EIFFAGE ...... UPDUH REMY COINTREAU...... I.B.M # ......

C ± ± IHRDTH TVTDIQ IDQP IVGHT RIDIS RHDQI PTRDRP PDHR HQGHU SRDHS SS QTHDUV IDUS IQGII ELF AQUITAINE ...... IHT RENAULT ...... ITO YOKADO #......

C ± ± PSDRT ITUDHI IDSR HWGHT VHDRH UVDIH SIPDQH PDVT HIGHU IRDRQ IS WVDQW QDWS QIGIP ERAMET ...... PSDVT REXEL...... MATSUSHITA #......

wi‚g‚ihs IQ tex†si‚ Cours releve´sa` 10 h 15

± ± ± IRP WQIDRT IDQV ISGHU IPDTT IPDSQ VPDIW IDHP FFFF TTDQS TRDQH RPIDUV QDHV IIGIP ERIDANIA BEGHIN...... IRR RHODIA ...... MC DONALD’S #......

± ±

QTT PRHHDVH FFFF HIGHU RSDPH RRDWI PWRDSW HDTR HQGHT IPVDIH IPUDTH VQU HDQW HRGHI ESSILOR INTL ...... QTT RHONE POULENC A...... MERCK AND CO # ...... viquid—tion X PP j—nvier

± FFFF FFFF FFFF HIGHU IHW FFFF FFFF FFFF ISGHU RDUR RDUQ QIDHQ HDPI QIGIP ESSILOR INTL.ADP...... QQI ROCHEFORTAISE CO ..... MITSUBISHI CORP......

C ± ± UQ RUVDVS HDVV QHGHT PDSH PDSS ITDUQ P PSGHT UTDSH UQDPS RVHDRW RDPR IHGIP ESSO...... UQDTS ROCHETTE (LA) ...... MOBIL CORPORAT.#......

C ± SSI QTIRDQP QDQQ IVGIP SHDQH SHDRS QQHDWQ HDPW HVGHR WVDWS FFFF FFFF FFFF ISGHI EURAFRANCE...... SUH ROYAL CANIN...... MORGAN J.P. # ......

Paiement IDIS UDSR FFFF PQGHP WVHDSH FFFF FFFF FFFF IHGHU IQDSU FFFF FFFF FFFF PWGHT

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDIS RUE IMPERIALE (L...... NIPP. MEATPACKER......

dernier France C ± f ± IWS IPUWDIP HDWT HIGHR QRDSH QRDSW PPTDWH HDPT IPGHT RUDRS RTDRQ QHRDST PDIR IIGHI

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROPE 1...... IWTDWH SADE (NY) ...... PHILIP MORRIS # ......

coupon (1)

± ± IDHU UDHP HDWP FFFF SIT SIP QQSVDSH HDUU IHGHU USDSH FFFF FFFF FFFF ITGII EUROTUNNEL...... IDHV SAGEM SA...... PROCTER GAMBLE ......

C IRTDQS WSWDWW FFFF QHGHU IHP IHP TTWDHV FFFF HIGHU IPSDPH IPSDQH VPIDWI HDHU PWGHT IVDRP FFFF FFFF FFFF QIGIP B.N.P. (T.P)...... IRTDQS FIMALAC SA...... SAINT-GOBAIN...... SEGA ENTERPRISES ......

± ± ± IQW WIIDUV HDIR PPGIH IVDPV IV IIVDHU IDSQ PTGHT UPDTH FFFF FFFF FFFF HSGHV RT RQDRS PVSDHI SDSR HVGHI CR.LYONNAIS(TP) ...... IQWDPH FINEXTEL...... SALVEPAR (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

C ± ± RQTDSH PVTQDPS IDHR PRGIH TVDQH TUDWH RRSDQW HDSV ISGHU ISTDSH ISRDVH IHISDRP IDHV HSGHT RENAULT (T.P.)...... RQP FIVES-LILLE...... SANOFI ......

± ± FFFF FFFF FFFF ISGHU UIDVH UHDVS RTRDUS IDQP IUGHT SWDIS SW QVUDHI HDPS PIGHR SAINT GOBAIN(T.P...... IVHDTS FRANCE TELECOM...... SAUPIQUET (NS) ......

± ± IRRDVH WRWDVQ HDIQ HIGHV TUV FFFF FFFF FFFF PWGHU SP SIDQS QQTDVQ IDPS HPGHU

THOMSON S.A (T.P ...... IRS FROMAGERIES BEL...... SCHNEIDER SA...... ABRE´VIATIONS

C C ± IWQDVH IPUIDPR HDWQ ISGHT WHH VWW SVWUDHS HDII IVGHT SIDVH SP QRIDIH HDQV HQGHT

ACCOR ...... IWP GALERIES LAFAYET ...... SCOR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± ± SHDTH QQIDWI HDWW IPGHT UR UPDTH RUTDPP IDVW HPGHT TI TH QWQDSU IDTQ IPGHT AGF ...... SHDIH GASCOGNE...... S.E.B......

C

± ± ISP WWUDHS HDIW PVGHS SSDHS SSDRH QTQDRH HDTQ PRGHT TH SWDSH QWHDPW HDVQ HVGHT AIR LIQUIDE ...... ISPDQH GAUMONT #...... SEFIMEG CA...... SYMBOLES

C ± ± IIHDVH UPTDVH IDHU QHGHT RQDPH RQDSS PVSDTU HDVI IHGHT SQDRH SIDSH QQUDVP QDSS IUGHT

ALCATEL ...... IIP GAZ ET EAUX ...... SEITA...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

± ± PIDWS IRQDWV HDTU FFFF IHP IHHDTH TSWDVW IDQU PUGHU IIDQS IIDQS URDRS FFFF IPGHU

ALSTOM...... PPDIH G.F.C...... SELECTIBANQUE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

± ± ± PPW ISHPDIR QDSU PVGHW SVDIS SV QVHDRT HDPS IPGHU UVDWH UVDSS SISDPS HDRR HIGHV

ALTRAN TECHNO. #...... PQUDSH GEOPHYSIQUE ...... SFIM...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C ± ±

IVV IPQQDPH HDTQ FFFF PPDSH PPDII IRSDHQ IDUQ HSGHT RRDSH RRDTH PWPDST HDPP HTGHU

ATOS CA...... IVWDPH GRANDVISION ...... SGE...... `

± ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : IPPDSH VHQDSS IDSP IIGHS IHSDVH IHS TVVDUS HDUS IPGHP URDQS UQ RUVDVS IDVI HSGHT AXA...... IPRDRH GROUPE ANDRE S.A ...... SIDEL......

C ± IQRDWH VVRDVW IDRP IHGHU RWDWV RVDHS QISDIW QDVT HQGHU ISUDSH FFFF FFFF FFFF ISGHU BAIL INVESTIS...... IQQ GPE VALFOND ACT...... SILIC CA ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

± ± ± IITDVH UTTDIT HDIU IUGHU PIDIS PIDIH IQVDRI HDPQ HIGHU VS VIDQH SQQDPW RDQS QHGHT BAZAR HOT. VILLE ...... IIU GR.ZANNIER (LY) ...... SIMCO...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C ± ± SW QVUDHI IDUP PHGHR WIDUH WH SWHDQT IDVS ISGHS PPH PIU IRPQDRQ IDQT HTGHU BERTRAND FAURE...... SV GROUPE GTM ...... S.I.T.A ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C ± RSDUV QHHDQH HDTI HVGHU TT TSDSH RPWDTS HDUS HUGHS IPDPV IPDRH VIDQR HDWU PSGHW BIC...... RSDSH GROUPE PARTOUCHE ... SKIS ROSSIGNOL......

@€u˜li™iteÂA

± ± RQPDWQ UDVV QTDRR PQWDHQ RDWV RUDPS QHWDWR FFFF GUILLEMOT ...... TT CEGEDIM #...... GROUPE BOURB ..d

± ± ± PDVP RDRR IHI TTPDSP QDVH IVDPW IIWDWU HDRQ GUYANOR ACTI .... HDRQ CERG-FINANCE ... GUERBET S.A ......

± ± RPWDTS HDUS PUDRH IUWDUQ FFFF RI PTVDWR IDPH NOUVEAU HF COMPANY...... TSDSH CGBI ...... d GUY DEGRENNE ..

C ± PTHDHW QDPT UDQW RVDRV FFFF TPDRH RHWDQP HDTR HIGH CO...... QWDTS CLAYEUX (LY)...... d GUYOMARC H N ..

C ± ±

RQPDWQ IDQV QTDWW PRPDTR HDST UTDQS SHHDVP RDST

´ HOLOGRAM IND .. TT CNIM CA#...... HERMES INTL ...... ± ± IUDQV RDTU SHDRH QQHDTH FFFF WR TITDTH PDHV

MARCHE IDP ...... PDTS COFITEM-COFI ....d HYPARLO #(LY......

UDHP FFFF SUDIS QURDVV FFFF QH IWTDUW FFFF IDP BS 98 (2...... d IDHU CIE FIN.ST-H ...... d I.C.C.#...... d

C ± PSDPS IRDWP IRRDWH WSHDRV HDHT RWDIH QPPDHU FFFF

IGE + XAO...... QDVS C.A. PARIS I...... IMMOB.BATIBA....

we‚hs IP tex†si‚

C ± ± TQDTQ UDTI RSDUV QHHDQH RDPP UDWV SPDQS PDQH ILOG...... WDUH C.A.ILLE & V...... IMS(INT.META .....

± ± PSDRS SDQT RIDSH PUPDPP FFFF RWDVH QPTDTU HDIH

Cours releve´sa` 18 h 03 IMECOM GROUP .. QDVV C.A.LOIRE/H...... d INFO REALITE......

± ± ITUDPU HDWU RVDQS QIUDIT HDIH VDPR SRDHS FFFF INFONIE...... PSDSH C.A.MORBIHAN.... INT. COMPUTE ....d

± ± PTPDQV FFFF USDSH RWSDPS PDUH IIS USRDQS HDVT LEXIBOOK...... RH C.A.DU NORD# .... JET MULTIMED....

Cours Cours % Var. C ± SVDWH VDWV SWDRS QVWDWU FFFF WPDTH THUDRP PDQU

JOLIEZ-REGOL...... VDWV C.A. OISE CC ...... d LATECOERE #......

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± ± IDUU V VQDIH SRSDIH HDHT IPT VPTDSI IDUI JOLIEZ-REGOL...... HDPU C.A.PAS DE C ...... L.D.C......

± ± ± IRVDPS VDVU ISDRS IHIDQS PDSP UQDTH RVPDUV FFFF SDUP QUDSP IDPH ADLPARTNER # .... PPDTH LACIE GROUP...... C.A.TOULOUSE.....d LECTRA SYST......

C C ± IRHDQU IDVQ IWDRH IPUDPT IDUV RHDPH PTQDTW FFFF SU QUQDWH IDUV AB SOFT...... PIDRH MEDIDEP #...... CRCAM CCI NV ....d LEON BRUXELL ....

± ± QQHDWQ HDHW SDWR QVDWT FFFF SUDIS QURDVV FFFF PHDSH IQRDRU PDQV ALPHAMEDIA...... SHDRS MILLE AMIS #...... CRCAM TOUR.P...d LOUIS DREYFU.....

± ± ± THDQS UDHU IHDSH TVDVV RDSR RUDSH QIIDSV FFFF IPDPI VHDHW HDQP ALPHA MOS ...... WDPH MONDIAL PECH ... CROMETAL ...... d LVL MEDICAL......

C C ± IHITDHV HDHT IQDUQ WHDHT HDHU FFFF FFFF FFFF IRQDIH WQVDTU HDHT ALTAMIR & CI...... ISRDWH NATUREX...... DAPTA-MALLIN ... M6-METROPOLE ..

± ± QRDHR FFFF IIU UTUDRU PDSH SWDVS QWPDSW FFFF PDIR IRDHR RDRT ALDETA...... SDIW OLITEC ...... GROUPE J.C.D...... d MEDASYS DS......

C ± IVDUT HDQS IPTDSH VPWDUW IDUV USDSH RWSDPS FFFF IPS VIWDWS FFFF APPLIGENE ON .... PDVT OMNICOM...... DAUPHIN OTA.....d MANITOU #...... d

± ± RDQQ PS PDPH IRDRQ WDRT RH PTPDQV FFFF TP RHTDTW FFFF ASTRA ...... HDTT OXIS INTL RG...... DECAN GPE NO...b MANUTAN ...... d

± ± UVDHT TDPW IVDQW IPHDTQ HDRV UH RSWDIU FFFF IHS TVVDUS FFFF ATN...... IIDWH PERFECT TECH..... DU PAREIL AU ..... MARC ORIAN ...... d

C ± ± PWIDWH FFFF WDSH TPDQP HDSP RT QHIDUR PDPP QVDTH PSQDPH IDHP AVENIR TELEC...... RRDSH PHONE SYS.NE..... EXPAND S.A...... MARIONNAUD P..

C ± RRDWQ PDIR IWDSH IPUDWI UDIR TI RHHDIQ FFFF PV IVQDTU FFFF BARBARA BUI...... TDVS PICOGIGA...... L ENTREPRISE .....d MECATHERM # ....

C ± RVRDIH FFFF TT RQPDWQ HDIS QQ PITDRU IQDIS RQDRS PVSDHI FFFF BELVEDERE...... UQDVH PROSODIE ...... ETAM DEVELOP... MGI COUTIER ...... d

± ± ± ± IIRDUW PDUU QHDTH PHHDUP IDRR VHDWS SQI IDIS IHV UHVDRQ HDIV BIODOME #...... IUDSH PROLOGUE SOF.... EUROPEENNE C... MICHEL THIER.....

C C QUIDTH VDWR IDRI WDPS PDWI SWDWS QWQDPS FFFF IHDRS TVDSS FFFF BVRP ...... STDTS PROXIDIS...... EUROP.EXTINC ....d TOUPARGEL (L.....d

± ± ± TRDIS FFFF UDTP RWDWV IDHQ SH QPUDWV HDUW IQDUR WHDIQ HDHU CAC SYSTEMES .... WDUV QUANTEL ...... EXEL INDUSTR .... NAF-NAF # ......

C IVHDQW IH RW QPIDRP FFFF IQQ VUPDRP FFFF QVDSP PSPDTU FFFF CEREP ...... PUDSH R2I SANTE ...... FACTOREM...... d PARIS EXPO...... d

± ± ± UDHV HDWI QUDRS PRSDTT HDIQ IPTDUH VQIDIH FFFF PQP ISPIDVP HDVS CHEMUNEX #...... IDHV RADOUX INTL ...... FACTOREM NV.....d PENAUILLE PO.....

C ± ± ± QHTDTT PDTH IQDWH WIDIV HDUP PPDII IRSDHQ QDVP PSDWI ITWDWT HDHQ COIL...... RTDUS RECIF #...... FAIVELEY #...... PHYTO-LIERAC.....

C C ± ± IRQ VDPW IVDQH IPHDHR RDSU TSDRS RPWDQP HDIS RDPH PUDSS HDRU VRDPH SSPDQP FFFF CRYO INTERAC .... PIDVH REPONSE #...... ARKOPHARMA #... FINACOR ...... POCHET ...... d

C C

±

QHSDTV PDWI TDPQ RHDVU IDQH WW TRWDRH FFFF SWDIS QVV FFFF SWDVS QWPDSW S

CYBER PRESS...... RTDTH REGINA RUBEN.... SECOND ASSUR.BQ.POP .....d FINATIS(EX.L...... d RADIALL #......

± ± ± IIQDIS SDPI PR ISUDRQ IDSW PPDRS IRUDPT FFFF ISQDSH IHHTDVW FFFF TIDSH RHQDRI IDHR CYRANO # ...... IUDPS SAVEURS DE F ...... ASSYSTEM # ...... FININFO ...... d RALLYE(CATHI......

C ______± IUQDVQ FFFF IPDQH VHDTV RDTV SWDRS QVWDWU FFFF RP PUSDSH PDTV RH PTPDQV FFFF DESK # ...... PTDSH SILICOMP # ...... BELLE JARDIN ...... d FLO (GROUPE)..... REYNOLDS......

± ± ± ±

PHDWW IDSQ IPIDWH UWWDTI QDST IPPDVH VHSDSP HDIT RIDSI PUPDPW FFFF PPDWS ISHDSR QDIT

DESK BS 98 ...... QDPH SERP RECYCLA ..... ´ BENETEAU CB# .... FOCAL (GROUP....d RUBIS #......

C ± ± HDIT TSDTH PDRQ PR ISUDRQ FFFF TQDPS RIRDVW FFFF TIDWH RHTDHR IIQ URIDPQ PDSV DMS # ...... IH STACI...... MARCHE BIOBLOCK SCT.....d FRAIKIN 2# ...... SABATE SA #......

C ± QWDPW IDQS HDQW PDST PDSH RDSH PWDSP FFFF IRDWH WUDUR FFFF UU SHSDHW FFFF DURAND ALLIZ.... SDWW STELAX ...... BISC. GARDEI...... d FRANKOPARIS .....d SEGUIN MOREA...d

± ± ± ± RRTDHS PDVS RRDSH PWIDWH IDHR TS RPTDQU IDSI ITDVQ IIHDRH FFFF IIT UTHDWI HDIU DURAN DUBOI..... TV SYNELEC #...... BOIRON (LY)#...... GARONOR ACT. ...d SIDERGIE ......

wi‚g‚ihs IQ tex†si‚

C C IUTDUV WDSS RDSS PWDVS FFFF SPDIS QRPDHV FFFF SS QTHDUV FFFF PP IRRDQI HDPU ESKER ...... PTDWS LA TETE D.L...... BOISSET (LY) ...... d GAUTIER FRAN....d SIPAREX (LY) ......

C C

RUIDTQ PDUI QPDRH PIPDSQ TDPP USDRS RWRDWP FFFF PDVU IVDVQ FFFF IVDQP IPHDIU FFFF

EUROFINS SCI...... UIDWH THERMATECH I.... Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15 BOIZEL CHANO....d GEL 2000 ...... d SOCAMEL-RESC....d

C ± ± ± UUDHI HDHV VVDUH SVIDVQ HDWR IWDSH IPUDWI PDTQ PU IUUDII FFFF PVHDPH IVQUDWW HDRT EURO.CARGO S .... IIDUR TITUS INTERA ...... BONDUELLE...... GENERALE LOC ...d SOPRA # ......

± ± PHWDWI UDPI IHHDTH TSWDVW FFFF U RSDWP FFFF TTDQH RQRDWH QDPI R PTDPR FFFF EUROPSTAT ...... QP TITUS INTER...... d BOURGEOIS (L .....d GEODIS #...... SPORT ELEC S...... d

Cours Cours % Var. C ± ± ISTDIP QDRU QWDSH PSWDIH RDHQ RUDUS QIQDPP FFFF QDIH PHDQQ FFFF PWDHW IWHDVP QDHQ

FABMASTER # ...... PQDVH TRANSGENE # ...... BRICE...... d G.E.P PASQUI...... d STALLERGENES....

Valeurs f en ¤uros en francs veille

± ± ± ± ISHDVU FFFF HDRI PDTW ITDQP RS PWSDIV QDPT QQDSH PIWDUS HDPW QVDQS PSIDST HDQV FI SYSTEM...... PQ UNION TECHNO .. BRICORAMA # ...... GFI INDUSTRI ..... STEF-TFE #......

C ± ± ± TTDPS QDVH IDRW WDUU RVDTP TTDVS RQVDSI FFFF WT TPWDUP IDHQ WV TRPDVR QDIH PDSP ITDSQ FFFF FLOREANE MED... IHDIH VALORUM #...... ADA...... d BRIOCHE PASQ .... GFI INFORMAT.... SUPERVOX (B) ...... d

C ± ± RITDSQ FFFF T QWDQT TDPS USDTS RWTDPQ HDRT RS PWSDIV FFFF TRDIH RPHDRU FFFF RV QIRDVT HDPH GENERIX # ...... TQDSH V CON TELECO..... AIGLE # ...... BUT S.A...... d GO SPORT ...... d SYLEA......

C ± ± USDRR FFFF TDSH RPDTR HDRT TVDPH RRUDQT IDHI SH QPUDWV FFFF UDHV RTDRR FFFF IUV IITUDTH IDTS GENESYS # ...... IIDSH WESTERN TELE .... ALGECO #...... SOLERI ...... d FINANCIERE G.....d TF1......

C ± ± RQPDWQ PDWR UTDSH SHIDVI RDIQ PWDSH IWQDSI IDIT RWSH QPRTWDVU FFFF PU IUUDII FFFF GENSET...... TT ...... APRIL S.A.#( ...... CDA-CIE DES...... GRAND MARNIE..d TRIGANO ...... d

´ ´ ´ ´ ´ ´ PTWSDSW IIGHI IUSIDHP IIRVSDWR IQGHI RHWDWR PTVWDHQ IPGHI IUSDWV IISRDQS IPGHI NORD SUD DEVELOP. C...... RIHDWR MONE.J D ...... LION TRESOR ...... KALEı¨SSERENITE C......

´ QTVDHT PRIRDQP IIGHI PHSDIR IQRSDTQ IPGHI QUSDPV PRTIDTV IPGHI TIWDTV IPGHI NORD SUD DEVELOP. D ...... OBLIFUTUR C...... WRDRU OBLILION...... KALEIS DYNAMISME D......

´ IVSDSS IPIUDIQ IPGHI ISIDSR WWRDHR IPGHI SUIDIR IPGHI

SICAV OBLIFUTUR D...... VUDHU SICAV 5000 ...... KALEIS EQUILIBRE D......

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC ´ ´ ´ IUPDTI IIQPDPS IPGHI PSSDTV ITUUDIS IPGHI IPQQDTT IPGHI ORACTION...... IVVDHU SLIVAFRANCE...... KALEIS SERENITE D ......

RWDVQ QPTDVT IPGHI PQDST ISRDSR IPGHI IHSDIU TVWDVU IPGHI IPHVDHV IPGHI PATRIMOINE RETRAITE C.... REVENU-VERT ...... IVRDIU SLIVAM ...... LATITUDE C ......

RUDIU QHWDRI IPGHI PHDWP IQUDPQ IPGHI PURDRS IPGHI

´ ´ RIDVR IIWDIP IIGHI

FCP PATRIMOINE RETRAITE D ... SEVEA ...... IVDIT SLIVARENTE...... LATITUDE D...... IHSDRS TWIDUI IPGHI WTUDSR IPGHI ´ IRUDSH PIRQTDVU IPGHI SYNTHESIS ...... QPTVDHQ SLIVINTER...... OBLITYS D......

´ RHDVR PTUDVW IPGHI UWPDTU SIWWDSU IPGHI QIIDSI IPGHI

Minitel : UNIVERS ACTIONS ...... RUDRW TRILION...... PLENITUDE D PEA ......

ne se le™tionF

PPVPDUP IRWUQDTT IPGHI IIWDWI IQGHI

3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) UNI ASSOCIATIONS...... IVDPV POSTE GESTION D......

` TRTUDSV RPRPRDSR IPGHI

IVWIDWI IPGHI

UNI-FONCIER...... PVVDRP POSTE PREMIERE SI......

PHTIPDTH IPGHI

FONSICAV C ...... QIRPDQU ` PSQUPVDST IPGHI

ˆ ´ POSTE PREMIERE 1 AN...... QVTVHDTU IWIRDPI IPGHI

Cours de cloture le 12 janvier ´ UNI-REGIONS...... PWIDVP PHSQPDSH IPGHI

MUTUAL. DEPa˜TS SIC. C ...... QIQHDIT ` VQQWDIS SRUHIDPR IPGHI IPTDVT IPGHI

CM EURO PEA...... IWDQR POSTE PREMIERE 2-3...... QPIDTV IQGHI UNIVAR C ...... RWDHR

VIVDHI SQTSDUW IPGHI PHQDHP IPGHI

Sicav en ligne : CM FRANCE ACTIONS ...... QHDWS REVENUS TRIMESTR. D ...... QHIDTI IQGHI

e UNIVAR D...... RSDWV

Valeurs unitaires Date ´ ITWDHI IIHVDTQ IPGHI ITRDPS IPGHI ´ CM MID. ACT. FR...... PSDHR THESORA C ...... PURDHT IPGHI

Emetteurs f 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... RIDUV

¤uros francsee cours ´ IRUDVU WTWDWT IPGHI IWUTDTH IPGHI

´ CM MONDE ACTIONS...... QHIDQQ THESORA D...... QVVDTS IPGHI

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... SWDPS Fonds communs de placements ´ RPUQWDRS PVHQSPDRI IPGHI

UHQDHS IPGHI

AGIPI ´ CM OBLIG. LONG TERME.... IHUDIV TRESORYS C...... PUTDWS IPGHI

ECUR. CAPITALISATION C.... RPDPP IHVSIRDIV IPGHI

INDOCAM DOLLAR 3 M...... ITSRPDVV

QTSDWU PRHHDTI IPGHI

IUWDQR IPGHI

´ CM OPTION DYNAM...... PUDQR SOLSTICE D...... VURHTDVH IPGHI

ECUR. EXPANSION C...... IQQPSDHV PVQIDHU IVSUHDTH HUGHI

ITHDIV IPGHI

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PRDRP INDOCAM VAL. RESTR......

QPRDSH IPGHI

´ ´ CM OPTION EQUIL...... RWDRU

RQTPDQI IPGHI

ECUR. GEOVALEURS C...... TTSDHQ IVDRU IPIDIT IIGHI

ISRDHV IPGHI

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PQDRW OPTALIS DYNAMIQ. C ...... SG ASSET MANAGEMENT

WVRDUP IPGHI

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDIP QHWDSS IPGHI

ECUR. INVESTIS. D PEA...... RUDIW

IIWDWI IIGHI

OPTALIS DYNAMIQ. D...... IVDPV Serveur vocal :

PHSVDQQ IPGHI

´ ´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QIQDUW IQSQDUH IPGHI

EC. MONET.C/10 30/11/98...... PHTDQU ´ IIUDSS IIGHI

3615 BNP OPTALIS EQUILIB. C ...... IUDWP 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn)

IIHTDRH IPGHI

´ ´ CM OBLIG. QUATRE...... ITVDTU

IPPIDPT IPGHI

EC. MONET.D/10 30/11/98...... IVTDIV ´ IIRDSQ IIGHI

OPTALIS EQUILIB. D...... IUDRT ´ QWSWUDQU IPGHI

´ ´ ACTIMONETAIRE C ...... THQTDSV QQPDII IPGHI

´ ECUR. TRESORERIE C...... SHDTQ Fonds communs de placements IRIPUHDWI WPTTUTDRP IPGHI

IIIDRS IIGHI

ANTIGONE TRESORIE...... OPTALIS EXPANSION C ...... ITDWW ´ QHSQWDWV IPGHI

´ ´ ACTIMONETAIRE D...... RTSSDUW QIIDQV IPGHI

RUDRU ´ IISDUV IPGHI

ECUR. TRESORERIE D ...... IUDTS IRVTHDIV IPGHI

PPTSDRP CM OPTION MODERATION .

IIIDRS IIGHI

NATIO COURT TERME ...... OPTALIS EXPANSION D...... ITDWW

IHUTDIT IPGHI

´ CADENCE 1 D...... ITRDHT PITQDHV IPGHI

ECUR. TRIMESTRIEL D...... QPWDUT RHQSUTDST IPGHI

TISPRDVS ´ ´ ´ IHWDVU IIGHI

NATIO COURT TERME 2 ...... OPTALIS SERENITE C...... ITDUS

IHUTDRQ IPGHI

´ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE CADENCE 2 D...... ITRDIH IWWDRV IPGHI

EPARCOURT-SICAV D...... QHDRI PPTVDUT IPGHI

NATIO EPARGNE...... QRSDVU ´ ´ ´

IHRDWS IIGHI

OPTALIS SERENITE D ...... IT

IHTRDVV IPGHI

´ CADENCE 3 D...... ITPDQR PPIIDUW IRSHVDQW IPGHI

RIUDHT IPGHI

GEOPTIM C ...... TQDSV

RIPQDPI IPGHI

NATIO EP. CROISSANCE ...... TPVDSV ASIE 2000......

SPPDWW IPGHI

PACTE SOL. LOGEM...... UWDUQ ´ RPSDIW IPGHI

´ CAPIMONETAIRE C ...... TRDVP IPWVVDTH IPGHI

IWVHDIH ´

PPPVQDUI IPGHI

GEOPTIM D...... QQWUDIQ

IURDQS IPGHI

NATIO EP. PATRIMOINE...... PTDSV SAINT-HONORE CAPITAL ....

SQSDSW IPGHI

PACTE VERT T. MONDE...... VIDTS ´ QURDQS IPGHI

CAPIMONETAIRE D...... SUDHU

PWRUDIS IPGHI

RRWDPW ´ QRTDVU IPGHI HORIZON C...... SPDVV PHIDIV IPGHI

NATIO EPARG. RETRAITE..... QHDTU ST-HONORE MAR. EMER. ....

TVUDHS IPGHI

´ ´ SOGEOBLIG C/D...... IHRDUR IHWDPP IPGHI

ITDTS ´ RUVDRT IPGHI ´ PREVOYANCE ECUR. D...... UPDWR IPHUVDVT IPGHI

NATIO EPARGNE TRESOR.... IVRIDRI ST-HONORE PACIFIQUE ......

QQRDRU IPGHI

CIC BANQUES ´ ´ INTEROBLIG C ...... SHDWW QPVDVT PISUDIV IPGHI

IQWIDHW IPGHI

NATIO EURO VALEURS ...... PIPDHU ST-HONORE VIE SANTE ...... ´ RUHDIP IPGHI

INTERSELECTION FR. D...... UIDTU

IIRHDHS IPGHI

NATIO EURO OBLIG...... IUQDVH

IWTDIQ IPGHI

´ FRANCIC...... PWDWH ´ ´ IIVTDVP IPGHI

CREDIT AGRICOLE SELECT DEFENSIF C...... IVHDWQ

IPTRDTP IPGHI

NATIO EURO OPPORT...... IWPDUW

IUVDTV IPGHI

FRANCIC PIERRE...... PUDPR LEGAL & GENERAL BANK ´ IRPUDUT IPGHI

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... PIUDTT

PIWWDRW IPGHI

NATIO EURO PERSPECT...... QQSDQI ´ PTIDPU IPGHI

EUROPE REGIONS...... QWDVQ ´ ´ IHPTDQV IPGHI

SELECT EQUILIBRE 2...... ISTDRU

IPSHTPDRU IQGHI

AMPLIA ...... IWHTSDTS ITWQDVI IPGHI

NATIO IMMOBILIER...... PSVDPP ´ IWHIDPQ IPGHI

PVWDVR ´ WVUDPP IPGHI

´ SECURITAUX ...... SELECT PEA 3...... ISHDSH

QSDSU PQQDQP IPGHI

IISUDSU IIGHI

NATIO INTER...... IUTDRU ATOUT AMERIQUE ...... ´

IWIDPQ IPSRDQW IIGHI RRTDQV IPGHI

CIC PARIS STRATEGIE IND. EUROPE .... SOGEPEA EUROPE...... TVDHS

VPDPT IPGHI

´ IPDSR

STTQDVH IPGHI

NATIO MONETAIRE C...... VTQDRR ATOUT ASIE...... ´ QPWDPU PISWDVU IIGHI PSTIDSI IPGHI

STRATEGIE RENDEMENT .... S.G. FRANCE OPPORT. C...... QWHDSH

IISSDQR IPGHI

´ IUTDIQ

SPIQDPV IPGHI

NATIO MONETAIRE D...... UWRDUT ATOUT FRANCE EUROPE .....

IUSDRH IISHDSS IPGHI PRPRDUS IPGHI

ASSOCIC ...... S.G. FRANCE OPPORT. D...... QTWDTS

RPDTP PUWDSU IPGHI

PRIDQQ IPGHI

NATIO OBLIG. LT...... QTDUW ATOUT FRANCE MONDE......

PUDUP IVIDVQ IPGHI PVRRDPQ IPGHI

CICAMONDE...... Sicav Info Poste : SOGENFRANCE C...... RQQDTH

IUIDII IIPPDRI IPGHI

WRHDSV IPGHI

NATIO OBLIG. MT C ...... IRQDQW ATOUT FUTUR C ......

RWVDUP IPGHI QWQDTT PSVPDPR IPGHI

CONVERTICIC...... UTDHQ 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE D......

ISVDTV IHRHDVU IPGHI

WHWDHW IPGHI IQVDSW ATOUT FUTUR D......

NATIO OBLIG. MT D...... ´ RTDTR QHSDWR IPGHI

IWVSDRS IPGHI

QHPDTV ´ SOGEPARGNE D...... IRWDHQ IPGHI ECOCIC...... PPDUP

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20 AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999

SPORTS Le basketteur américain Bulls se retire avec six titres de pandus b APRÈS QUATORZE saisons jeu » et contrats publicitaires. Il au joueur le plus spectaculaire de Michael Jordan devait annoncer sa champion NBA et une multitude de professionnelles passées sous le laisse derrière lui une ligue profes- l’histoire se multiplient. Pour des retraite de joueur lors d’une confé- records. C’est le deuxième départ en maillot numéro 23 des Chicago sionnelle au bord de l’asphyxie collégiens des Yvelines, Michael Jor- rence de presse, mercredi 13 janvier, cinq ans de «MJ» ou « His Air- Bulls, le joueur le plus riche de la après une longue grève de six mois. dan avait aussi l’image d’un basket- à Chicago. La vedette des Chicago ness », ses deux surnoms les plus ré- NBA avait réussi à mêler « amour du b AUX ÉTATS-UNIS, les hommages teur « trop vieux » et « trop perso ». La retraite annoncée de Michael Jordan aggrave les difficultés de la NBA Le basketteur américain le plus spectaculaire de tous les temps devait confirmer mercredi 13 janvier son intention de quitter les parquets. Une décision qui intervient au moment où la Ligue professionnelle se remet à peine d’un grave conflit salarial entre propriétaires et joueurs LOS ANGELES avaient été préalablement re- ros) pour la NBA et à 350 milliards correspondance conduits. (300 milliards d’euros) sur l’en- L’Amérique est en deuil. Avec Aujourd’hui, sa décision semble semble de l’économie américaine. l’annonce de la retraite de Michael irrévocable. Michael Jordan s’en va Sans « MJ », l’hégémonie des Bulls Jordan, ce sont des millions d’Amé- au sommet de sa gloire. Paradoxale- risque donc de s’émietter et la pros- ricains, passionnés ou non de bas- ment, il laisse derrière lui une ligue périté de la NBA de fondre. ket-ball, qui se retrouvent soudain professionnelle au bord de l’as- « Si Michael Jordan décide de orphelins. Mercredi 13 janvier à phyxie, une foule d’images irréelles, mettre un terme à sa carrière spor- Chicago, lors d’une ultime confé- des souvenirs de paniers impos- tive, le basket-ball américain va subir rence de presse, le basketteur le plus sibles réussis en lévitation ainsi une immense crise de confiance. spectaculaire de tous les temps de- qu’une certaine idée de la volonté Après dix années d’euphorie, la bau- vait annoncer la fin de sa carrière sportive bâtie sur son légendaire druche va se dégonfler, soulignait dé- professionnelle. Mais, la veille, des « amour du jeu ». Attendu, le départ jà en juillet 1998 Jayson Williams, informations en provenance de de Michael Jordan intervient pour- l’attaquant vedette des New Jersey trois dirigeants de la NBA (National tant au pire moment pour une NBA Nets. Les gens éprouveront le même Basketball Association) ont filtré en quête de renouveau après la plus sentiment de perte et de solitude qu’à dans la presse américaine confir- grave crise salariale de son histoire. la mort d’Elvis Presley. Les jeunes ne mant la mauvaise nouvelle. voudront plus jouer au basket-ball car Depuis des chaînes de télévision L’EMBLÈME personne ne pourra jamais remplacer retransmettent en boucle les images Michael Jordan était en effet l’em- leur idole. Pour moi, Michael Jordan des exploits du sportif. A grand ren- blème du basket-ball américain. est Jésus ressuscité avec une paire de fort de statistiques, de vieux entre- « Ce qui est triste, c’est que Michael baskets aux pieds... » tiens ressortis des archives et de dé- tire sa révérence au moment précis où Six fois vainqueur du champion- clarations dithyrambiques, le basket-ball a désespérément besoin nat de NBA, élu à cinq reprises l’hommage décerné à « His Airness » de lui, souligne Eddie Jones, l’une meilleur joueur de la ligue, « MJ » dépasse les frontières du sport. A des stars des Los Angeles Lakers. est également détenteur de dix re- bientôt trente-six ans, l’ancienne ve- Avec les conséquences négatives du cords de meilleur marqueur et d’une dette des Chicago Bulls est en effet lock-out, il fallait regagner le cœur de multitude de statistiques renver- célébrée en héros national. certains fans et il aurait pu s’atteler à santes. Cinq années après l’assassi- cette tâche mieux que quiconque... » Après quatorze années de profes- Dix-sept ans de légende sionnalisme, passées sous le maillot Faux départ... rouge des Chicago Bulls frappé du b 1982. Un frêle basketteur offre le numéro 23, Michael Jordan a effec- En 1993, peu après la mort vio- titre national à l’université de tivement changé d’une manière ra- lente de son père, le meneur de North Carolina contre dicale le basket américain. jeu des Chicago Bulls avait an- Georgetown, grâce à un tir de coin Minée par le dopage et les af- noncé, à la surprise générale, dans les dernières secondes. faires criminelles dans les années 70, qu’il n’avait « plus rien à prouver b 20 juin 1993. Les Chicago Bulls la NBA avait réussi à redorer son dans le basket-ball ». Accueilli à battent les Phoenix Suns et image au début des années 80 à bras ouverts par les Chicago gagnent leur troisième titre de l’époque du duel entre Magic John- White Sox, Michael Jordan avait champions NBA consécutif. Pour la son (Los Angeles Lakers) et Larry rangé son maillot rouge et son première fois, un joueur est aussi Bird (Boston Celtics). Grâce essen- ballon orange pour s’emparer élu pour la troisième année tiellement au talent de Michael Jor- d’une batte et d’un gant de consécutive meilleur joueur des dan, la NBA est devenue, dans les base-ball, et jouer dans la Minor play-off, les phases finales : Michael années 90, l’une des ligues sportives League, l’équivalent de la divi- Jordan. professionnelles les plus rentables sion 2 du championnat améri- b 18 mars 1995. Après quelques des Etats-Unis, transformant les cain. Ses résultats ont vite été mois à pratiquer le base-ball, il arènes de basket-ball en salles de oubliés par les statisticiens, annonce son retour aux Bulls. spectacles. Par exemple, quand Jerry mais ils se souviennent que la b 18 mai 1995. Les Bulls sont Reinsdorf, l’actuel président des présence de Michael Jordan éliminés des play-off par les Bulls, acheta 56 % de la franchise en pendant 127 matches dans Orlando Magics. Jordan promet de 1985, il ne déboursa que 330 mil- l’équipe réserve des White Sox a prendre sa revanche. lions de dollars (284 millions d’eu- considérablement augmenté b 30 novembre 1996. «MJ» ros). Aujourd’hui, ses investisse- l’affluence des spectateurs. marque son 25 000e panier. ments ont grimpé de 1 000 % et la b 13 juin 1997. Les Chicago Bulls valeur de la franchise à été évaluée à remportent le cinquième titre de 1,2 milliard de francs, 183 millions nat de son père et sa première re- l’ère Jordan. « His Airness » rafle d’euros. Mais, d’après une enquête traite sportive – il avait abandonné tous les trophées individuels. publiée dans Fortune, en juin 1998, le basket-ball en 1994 pour le base- b 27 mars 1998. Anticipant la ce retour sur investissement n’aurait ball –, la légende est donc terminée.

retraite de « MJ », pas pu exister sans Michael Jordan. JOHN BIEVER/SPORTS ILLUSTRATED/PRESSE-SPORTS Elle se raconte désormais en dollars. 62 046 spectateurs assistent au Le mensuel économique précise que Contrairement à Muhammad Ali, match entre les Chicago Bulls et les l’« effet Jordan » est estimé à 10 mil- Un des derniers paniers inscrits par Michael Jordan, lors de la finale NBA 1998, gagnée avec qui il partage le privilège d’être Atlanta Hawks au Georgia Dome : liards de dollars (8,6 milliards d’eu- par les Chicago Bulls face à Utah Jazz (4 victoires à 2). Son sixième et dernier titre. mondialement connu, Michael Jor- record d’affluence de la NBA. dan n’a jamais eu d’épaisseur poli- b 14 juin 1998. Sixième titre tique. Le statut minoritaire des national pour les Chicago Bulls et Noirs américains l’a rarement per- Michael Jordan. Impitoyables, les collégiens des Yvelines le jugaient « trop vieux » turbé. Simplement, « MJ » est un basketteur professionnel doté d’un À PART ALICE, qui le trouve « beau », et Muggsy Bogues, « le petit qui joue aux Golden NBA, ont été posés sur le terrain de basket, sens aigu des affaires et d’un ego Depuis la fin du dernier cham- qui se demande si « quelqu’un pourra rempla- State Warriors de San Francisco ». autour de la raquette. Deux par deux, au son démesuré. En 1998, ses contrats pu- pionnat de NBA qu’il avait magis- cer un jour un dieu comme lui », la nouvelle du Aux yeux de la génération Zidane, le tempé- de la musique crachée par un petit ampli noir, blicitaires (Nike, Gatorade, MCI tralement remporté avec les Chica- départ à la retraite de Michael Jordan n’a pas rament individualiste de Michael Jordan a dé- ils doivent shooter pendant une minute, cha- WorldCom, Hanes...) se sont élevés go Bulls, portant à six le nombre de ému les élèves de quatrième du collège Pas- cidément du mal à passer. « J’aime beaucoup cun à leur tour, de l’une des positions maté- à plus de 45 millions de dollars ses titres nationaux, Michael Jordan teur à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). «Ah plus Scottie Pippen, assure Gaëtan. Lui au rialisées par les disques rouges. Un panier (38,7 millions d’euros) et, contraire- avait promis qu’il donnerait sa déci- bon, il arrête de jouer ? Il trouve qu’il ne ga- moins, il fait des passes et tout ça. Alors que Mi- réussi et ils empochent le nombre de points ment à d’autres sportifs, les publici- sion au terme du lock-out qui a pa- gnait pas assez d’argent ? », raille Gaëtan, chael Jordan, il est bon, mais il ne fait pas beau- inscrits en gros sur chaque disque. taires estiment que l’« effet Jordan » ralysé la NBA pendant plus de six treize ans. « C’est un milliardaire, c’est trop fa- coup de passes aux autres. Il traverse tout le ter- « Ce jeu mélange rapidité et mixité, se féli- ne s’érodera pas. mois. Milliardaire – la saison der- cile ! », ajoute François. Jusque dans les chics rain et il tire. » cite le directeur adjoint de l’Union nationale « Quand nous avons signé un nière, son salaire s’est élevé à banlieues parisiennes, la longue grève des du sport scolaire (UNSS) pour l’académie de contrat avec Michael Jordan, nous 33 millions de dollars, soit 28,4 mil- joueurs de la NBA a fait des ravages sur INITIATION PAR LA NBA Versailles. Il n’y a pas de confrontations directes avons essayé de le présenter comme lions d’euros –, il avait d’abord ex- l’image des anciennes idoles, mais, tout bien Les élèves de Mme Joffrain sont en tenue de entre les joueurs. On peut donc faire jouer gar- une personne, pas comme un basket- pliqué qu’il refuserait de jouer sous réfléchi, Gaëtan, un jeune amateur de basket, sport dans le gymnase, face aux paniers de çons et filles ensemble, petits et grands... C’est teur, car son image a transcendé le les ordres d’un autre entraîneur que habitué des retransmissions de Canal Plus, se basket. La professeur d’éducation physique un grand avantage au niveau scolaire. » « C’est sport », explique un constructeur Phil Jackson, l’ancien gourou des dit tout de même que la saison de basket tente d’initier sa classe – « très difficile » – au mieux que le vrai basket, apprécie Marie. Il y a américain de batteries automobiles. Bulls. « sans Michael Jordan, ça va faire un peu bi- NBA 2 ball : un jeu distribué par la représen- de la musique et on a plus souvent le ballon que Le seigneur des parquets est tou- Toutefois, plusieurs indices indi- zarre au début ». tation de la NBA en Europe, avec la bénédic- dans les matchs en équipe mixte. » Pour cette jours idolâtré par des adolescents quaient que « MJ » était prêt à rem- « Il a déjà arrêté une fois, souligne Vincent, à tion et l’aide de la Fédération française de première, la classe a été séparée. Les filles qui rêvent en secret d’un slogan de piler pour une année supplémen- qui la nouvelle ne fait visiblement aucun effet. basket-ball, dans environ 2 500 des 6 711 col- jouent de leur côté, avec nonchalance, les gar- Nike (« Be Like Mike »), et son taire. Ainsi, la perspective d’une Je préfère Kobe Bryant, le joueur des Los Angeles lèges français, ainsi qu’en Allemagne et en çons du leur, avec un peu de frime. Le logo de image sera une mine d’or commer- saison écourtée aurait pu l’inciter à Lakers. C’est un peu le Michael Jordan jeune. » Angleterre, « pour développer la pratique du la NBA figure sur les disques, il y a de la mu- ciale exploitable pendant long- rejoindre le cinq majeur des Bulls Belkheir, son copain de classe, n’est pas plus basket chez les jeunes et pour l’image de sique, c’est « show time », le moment de faire temps. Mais plus directement par la sous la houlette de Tim Floyd, le tendre pour la star des stars du basket mon- marque de la NBA ». son spectacle et de se prendre pour Michael NBA. nouveau coach, si les contrats de dial : « Il est trop vieux et il joue trop perso. C’est De gros disques rouges, fournis avec un bal- Jordan, un « vieux » de trente-six ans. Scottie Pippen et Dennis Rodman qui le meneur ? C’est pas lui. » Il préfère lon, un sac et des feuilles de marque par la Eric Collier Paul Miquel LeMonde Job: WMQ1401--0021-0 WAS LMQ1401-21 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0342 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 21 Le cycliste Bjarne Riis rattrapé par des soupçons de dopage de football : La télévision de son pays a produit des documents montrant que le coureur danois présentait en 1995, lors du Tour de France, un taux de globules rouges dans le sang anormalement élevé Monaco-PSG La télévision publique danoise DR-TV a pré- d’un contrôle effectué le 10 juillet 1995 sur le l’EPO, l’érythropoïétine, substance hormo- du Danemark gagné par Riis en août 1995, senté, lundi 11 janvier, un document faisant Tour de France, qu’il termina troisième. Six nale interdite. La DR-TV a aussi retrouvé l’un certains coureurs utilisaient de l’EPO, mais en huitièmes apparaître que le champion cycliste Bjarne mois plus tôt, son hématocrite était de des soigneurs de l’équipe italienne Gewiss- qu’il n’avait jamais vu Riis en prendre. Le Riis présentait un taux de globules rouges 41,1 %. Selon les experts, une telle augmen- Ballan, à laquelle appartenait Bjarne Riis en vainqueur du Tour de France 1996 a démenti, dans le sang (hématocrite) de 56,3 % à l’issue tation constitue un fort indice de dopage à 1995. Ce soigneur a reconnu que, lors du Tour mardi 12 janvier, avoir pris de l’EPO. de finale STOCKHOLM soit on a absorbé des substances do- vé le soigneur italien dans la fut naguère désigné Danois de du même nom, est réputé pour LE MATCH au sommet des hui- de notre correspondant pantes », déclare au Monde Jan Ro- chambre duquel la découverte a l’année, a déclaré à la chaîne TV 2, avoir fourni des substances do- tièmes de finale de la Coupe de la en Europe du Nord sendal, chef de la rédaction spor- été faite. Paolo Ganzerli, qui s’est qu’il « serait mensonger de dire que pantes à de nombreux cyclistes, Ligue, qui se disputeront les 1er, 2 et Se souviendra-t-on du Danois tive de DR-TV. Bjarne Riis n’était retiré du peloton professionnel il y je n’ai jamais entendu parler de do- dont de l’EPO. « Nous avons entiè- 3 février, opposera l’AS Monaco au Bjarne Riis comme d’un vainqueur visiblement pas malade puisqu’il a deux ans, a reconnu qu’il avait page parmi les coureurs. Mais je ne rement confiance en notre source, Paris-Saint-Germain. Les deux du Tour de termina la Grande Boucle 1995 à la laissé de l’EPO derrière lui, que la veux pas, comme DR-TV, accuser les qui ne veut pas dévoiler son identité équipes se rencontreront déjà le France cycliste troisième place, avant de rempor- plupart des coureurs en utilisaient, autres sans preuves ». Son avocat a pour l’instant », ajoute le chef de la 29 janvier au stade Louis-II pour le ou parce qu’il ter le Tour du Danemark. « Une mais qu’il n’avait jamais vu Riis en de son côté contesté la validité du rédaction sportive.Pourquoi avoir compte de la 22e journée du cham- s’est dopé ? A telle augmentation du taux consti- prendre. document présenté, exigeant de attendu trois ans et demi pour dif- pionnat de France de football de en croire une tue un fort indice de dopage à fuser les informations sur la dé- première division. Les autres ren- enquête de la l’EPO », l’érythropoïétine, une couverte d’EPO sur le Tour du Da- contres souffrent de la comparai- télévision pu- substance hormonale interdite, a Le porte-parole du peloton en 1998 nemark ? Il explique que l’un des son. Le RC Lens, vainqueur de blique danoise commenté le médecin Michael deux journalistes ayant réalisé l’ au tour DR-TV, de Friedberg, l’un des experts de Bjarne Riis, né le 23 avril 1964 à Herning au Danemark, est devenu l’enquête était à l’époque le soi- précédent, se déplacera au Havre forts soupçons pèsent sur le cou- l’EPO au Danemark. L’EPO a pour le premier et, pour l’heure, l’unique Danois vainqueur du Tour de gneur qui a découvert les sachets et Sochaux accueillera Nancy. reur professionnel. Diffusé à effet d’augmenter la production France. Professionnel depuis 1986, Bjarne Riis a connu plusieurs d’EPO à Vejle. Devenu journaliste Montpellier sera en danger sur le 20 h 30, lundi 11 janvier, le premier de globules rouges, c’est-à-dire les équipes dans plusieurs pays : la Belgique d’abord, avec la formation indépendant en 1994, Niels Chris- terrain de Châteauroux (D 2), qui a volet du reportage contient des volumes de transport sanguin Roland, qui deviendra Lucas ; la France ensuite, avec l’équipe Toshi- tian Jung a continué à exercer sa réussi l’exploit d’éliminer Lorient éléments pour le moins trou- d’oxygène et, in fine, la puissance ba, en 1988, et l’équipe Super U ; l’Italie avec les équipes Ariostea et précédente activité pour réunir en seizièmes de finale. Enfin, l’ul- blants, qui tendent à le mettre en musculaire. Gewiss ; et, pour finir, l’Allemagne avec les Telekom. des indices sur le dopage. time club de National (ex-D 3) en cause, même s’ils n’apportent au- Deuxième information trou- Outre sa victoire dans le Tour de France 1996, Bjarne Riis a égale- Il a ensuite collaboré avec la compétition, Louhans-Cuiseaux, cune preuve irréfutable de do- blante présentée par DR-TV, lors ment gagné le Tour du Danemark en 1995 et la classique Amstel Gold chaîne publique, « dans l’objectif n’a pas été gâté puisqu’il devra se page. du Tour du Danemark, en août Race en 1997. Durant le Tour de France 1998, lors de l’étape mouve- de réaliser une enquête de fond, et rendre à Metz. Les huit matches : Les journalistes ont présenté un 1995 à Vejle, un soigneur occasion- mentée entre Albertville et Aix-les-Bains, suite aux enquêtes de la non pas de se limiter à une équipe Monaco (D1)-Paris-SG (D1), Le document faisant mention, selon nel de Gewiss-Ballan, l’équipe ita- justice sur les affaires de dopage, Bjarne Riis avait été désigné porte- particulière », selon Jan Rosendal. Havre (D1)-Lens (D1), Sochaux eux, de l’hématocrite du Danois lienne à laquelle appartenait le parole du peloton. Il avait notamment mené la négociation avec De fait, le reportage en deux vo- (D1)-Nancy (D1), Châteauroux – taux de globules rouges dans le Danois, fait une découverte Jean-Marie Leblanc, directeur de la Société du Tour, et convaincu ses lets, intitulé Le Prix du silence, ré- (D2)-Montpellier (D1), Rennes sang – en 1995. D’après ces don- curieuse dans la chambre d’hôtel camarades de poursuivre l’épreuve. vèle aussi la découverte de restes (D1)-Troyes (D2), Amiens (D2)- nées, ce taux était passé de 41,1 % d’un autre soigneur de la même de produits interdits, dont de Auxerre (D1), Nice (D2)-Toulouse en janvier à 56,3 % lors d’un équipe : au fond d’une poubelle, il l’EPO, abandonnés derrière elles (D1), Metz (D1) - Louhans-Cui- contrôle effectué le 10 juillet, lors trouve des ampoules contenant Ce dernier, qui s’entraîne actuel- voir l’original sous peine de pour- par les équipes espagnole ONCE et seaux (National). d’une journée de repos du Tour de des restes d’EPO. Ces ampoules lement avec son équipe sur l’île es- suite judiciaire. allemande Telekom au Tour d’Es- France. Or l’hématocrite se situe sont placées dans trois sachets dif- pagnole de Majorque, n’a pas pu « Nous n’avons pas l’original, re- pagne 1995, de l’équipe italienne DÉPÊCHES aux environs de 46 % pour un être férents. Trois, comme le nombre voir le reportage. Interrogé par connaît Jan Rosendal. L’un de nos Rosemary au Tour des Pouilles au a FOOTBALL : Sepp Blatter, le normalement constitué. Un taux de chambres hébergeant les six DR-TV pour l’enquête, il a affirmé journalistes dispose d’une source en printemps 1998, ainsi que de président de la Fédération inter- supérieur à 50 % vaut aujourd’hui coureurs de l’équipe. ne pas se souvenir d’avoir subi une Italie qui lui a laissé prendre des l’équipe La Française des jeux (en nationale de football (FIFA), en à un coureur d’être sanctionné par « Cela ne veut pas dire nécessai- prise de sang le 10 juillet 1995. Il a notes des originaux émanant initia- 1998). visite à Paris à l’occasion de la der- un arrêt de travail. rement qu’ils en ont tous pris », pré- surtout démenti avoir pris de lement de l’Institut Ferrara. » Cet nière assemblée générale du Comi- « Au-delà, soit on est très malade, cise Jan Rosendal. DR-TV a retrou- l’EPO. Mardi 12 janvier, celui qui organisme, dirigé par un médecin Antoine Jacob té français d’organisation de la Coupe du monde, a indiqué, mardi 12 janvier, que des études sur l’utili- sation de la vidéo dans l’arbitrage A Monaco, Jean Tigana abdique devant la rupture du dialogue avec ses joueurs étaient actuellement en cours. Ces projets ne concernent que le cas APRÈS TROIS ANS ET DEMI tion : le travail », déclarait Tigana « Je me suis plus occupé d’Henry encouragements et ses coups de l’UEFA par l’OM et se retrouve à précis du franchissement de la passés à la tête de l’AS Monaco, après ce titre de champion de que de mon propre fils... », avait gueule auront donc été vains, d’au- 19 points du leader marseillais en ligne par le ballon. La Fédération Jean Tigana a décidé de résilier son France, que le club monégasque même rappelé le technicien moné- tant que le courant avait égale- championnat), Jean Tigana a donc anglaise de football – mandatée sur contrat. Même si Jean-Louis Cam- attendait depuis 1988. La saison gasque. Soutenu dans ses efforts ment du mal à passer entre Tigana décidé de mettre fin à son expé- ce sujet par la FIFA – réfléchit à un pora, président du club moné- dernière, l’entraîneur avait eu quel- par Jean-Louis Campora, outré de et certains « barons » de l’équipe. rience monégasque. « C’est sa déci- système de contrôle vidéo avec une gasque, s’est ques difficultés à mener de front le constater le manque de conscience Après des mois de désillusions et sion, et nous devons la respecter. caméra placée dans le prolonge- déclaré «sur- championnat de France et la Ligue professionnelle de certains de résultats médiocres (le club mo- Mais ce sont nous, les joueurs, qui ment de la ligne de but. pris », cette des champions. Mais, à l’arrivée, le joueurs, Tigana a finalement aban- négasque a été éliminé en hui- sommes responsables de ce qui se a SKI ALPIN : l’Autrichien Her- décision, an- bilan était positif, avec une troi- donné la lutte. Tous ses efforts, ses tièmes de finale de la Coupe de passe. Maintenant plus que jamais, mann Maier a remporté sa noncée mardi sième place en championnat et une il nous faut rester soudés », a décla- sixième victoire de la saison en 12 janvier, nouvelle demi-finale européenne, ré Fabien Barthez en apprenant sa s’imposant, mardi 12 janvier, dans n’est pas éton- perdue devant la Juventus Turin. Le cinquième changement d’entraîneur de la saison démission. le slalom géant d’Adelboden nante. Connu Arrive alors le Mondial et le Jean Tigana se retrouve donc (Suisse). Le double champion pour son triomphe des Bleus. Parmi ces der- Jean Tigana est le cinquième entraîneur de première division à sans club. Mais le propriétaire du olympique a devancé le Norvégien franc-parler, l’ancien international niers, on retrouve trois joueurs quitter ses fonctions depuis le début de la saison. a château Bibian-Tigana, un cru Kjetil André Aamodt et Benjamin (52 sélections) a mis un terme à monégasques. Si Fabien Barthez a inauguré la série en se faisant démettre, le 8 octobre 1998, par la di- bourgeois du Médoc, ne restera Raich, autrichien lui aussi. une aventure qui semblait sans is- toujours défendu Tigana, ce ne fut rection du Paris-Saint-Germain pour insuffisance de résultats. Son sans doute pas longtemps éloigné a SNOWBOARD : la championne sue. Il a été remplacé par le prépa- pas le cas de David Trezeguet et de successeur, Artur Jorge, n’a pas réussi, pour l’heure, à redresser la si- de la scène footballistique fran- olympique de la spécialité, Ka- rateur physique de l’ASM, Claude Thierry Henry, plus préoccupés par tuation malgré l’apport de Denis Troch, qui a quitté ses fonctions çaise, dont il est une figure. Ainsi, rine Ruby, n’a pas brillé, mardi Puel. leur éventuel transfert dans un d’entraîneur en chef du Havre, le 13 octobre, pour devenir adjoint au lorsque Aimé Jacquet décida de 12 janvier, lors de la première Entre certains joueurs de l’effec- grand club étranger que par la vie PSG. Le 22 octobre, c’est autour d’Henri Kasperczak d’être la victime quitter ses fonctions à la tête de épreuve des championnats du tif et Jean Tigana, le dialogue était quotidienne de l’ASM. Les deux at- des mauvais résultats de Bastia sur terrain adverse. Depuis que l’équipe de France après le Mon- monde, qui ont lieu jusqu’au devenu difficile depuis plusieurs taquants ont été plusieurs fois rap- Laurent Fournier est responsable technique, le club corse ne s’est im- dial, Jean Tigana avait été pressenti 17 janvier à Berchtesgaden (Alle- mois. Très déçu du comportement pelés à l’ordre par un homme qui posé qu’une fois à l’extérieur (à Nancy). Le Bosniaque Faruk Had- à ce poste convoité. magne). La Française a terminé de plusieurs « piliers » de l’équipe, déteste plus que tout l’indolence et zibegic a été évincé, le 27 octobre, par le FC Sochaux. Son successeur, dix-huitième du géant, gagné par et notamment des deux jeunes le manque de sérieux. , a légèrement amélioré la compétitivité de l’équipe. Alain Constant l’Italienne Margarita Parini. champions du monde David Treze- guet et Thierry Henry, Jean Tigana, après plusieurs tentatives, a estimé ne plus être en mesure de travailler Les bénéfices du Mondial iront efficacement avec ce groupe. « Jean Tigana s’est conduit comme un homme responsable, en toute di- prioritairement au football gnité. Il a demandé à partir sans exi- ger la moindre indemnité, ce qui est C’EST FINI. Après un tout petit sommes au Fonds national de dé- extrêmement rare, et qui mérite peu plus de six années d’activité, le veloppement du sport (FNDS). d’être salué », a précisé Jean-Louis Comité français d’organisation Géré par un conseil ad hoc, où sié- Campora. (CFO) de la Coupe du monde de geront représentants de l’Etat, de Intransigeant, parfois « cham- football a engagé, mardi 12 janvier, la FFF et des villes ayant accueilli breur », facilement irritable, Jean sa dissolution (Le Monde du 12 jan- les matches, le fonds servira à fi- Tigana a, depuis son arrivée en vier). Reste désormais à enclen- nancer des projets liés au sport Principauté durant l’été 1995, dû cher la mécanique de redistribu- amateur (équipements sportifs, faire face à plusieurs situations dé- tion des bénéfices dégagés. «Les encadrement, etc.). Michel Le- licates sur le plan relationnel. recettes du CFO ont été de 2,9 mil- blanc a confirmé que « la priorité Après avoir hissé l’Olympique liards de francs [442 millions d’eu- est de servir le football », mais que lyonnais a une étonnante ros] et son bénéfice brut d’exploita- les autres disciplines profiteront deuxième place en championnat, il tion de 505 millions [77 millions également de la manne. hérite d’un groupe monégasque d’euros] », a expliqué Michel Plati- En ce qui concerne les primes miné par les conflits internes. Il dé- ni, le coprésident du CFO intronisé (pour un montant total de 15 mil- cide de trancher dans le vif, n’hési- « conscience du football » par Sepp lions de francs), que le CFO sou- tant pas à écarter quelque élé- Blatter, le président de la Fédéra- haiterait voir attribuer à ses ments perturbateurs, dont Basile tion internationale de football, au- quatre-vingts principaux respon- Boli. près de qui il occupera désormais sables, M. Leblanc a indiqué que un poste de conseiller. « l’Etat a été saisi » d’une demande L’APOLOGIE DU TRAVAIL Outre l’impôt sur les sociétés et que « M. Jospin répondra à A quarante ans, Jean Tigana im- (taux de 42 %) et les frais de liqui- M. Platini, en temps et en heure ». pose ses idées en matière tactique. dation, le CFO pourrait aussi se Ce projet est peu apprécié au sein Son équipe séduit en développant voir infliger par la Commission eu- même de l’ex-CFO. « C’est cho- un jeu attrayant. Sous sa direction, ropéenne une amende pour abus quant. Comment accepter que ceux l’AS Monaco va d’abord terminer à de position dominante dans la qui avaient les meilleurs salaires la troisième place du championnat vente des billets. Au sein du gou- soient récompensés alors que les à l’issue de la saison 1995-1996. vernement, on estime qu’il devrait autres qui, comme moi, sont tou- Puis son équipe enlève le cham- ainsi rester en caisse environ jours au chômage, n’auront rien ? », pionnat 1996-1997 tout en attei- 200 millions de francs (30 millions s’offusque un ancien collaborateur gnant les demi-finales de la Coupe d’euros). du CFO à Marseille. Six mois après de l’UEFA, éliminée par l’Inter Mi- Michel Leblanc, conseiller pour la finale, environ 60 % des per- lan. les sports du premier ministre, a sonnes ayant travaillé pour la « Je déteste perdre... Si certains de confirmé que l’utilisation des bé- Coupe du monde ont retrouvé un mes joueurs me trouvent dur, c’est néfices nets sera régie par un pro- emploi. parce qu’ils ne comprennent pas que tocole d’accord entre l’Etat et la je veux les emmener loin. Et pour y Fédération française de football Philippe Le Cœur arriver, je ne connais qu’une solu- (FFF), qui conduira à verser les et Frédéric Potet LeMonde Job: WMQ1401--0022-0 WAS LMQ1401-22 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:27 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0343 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 AUJOURD’HUI-VOYAGES En Laponie, dans la nuit étoilée de la cyberculture

SIRKKA (Finlande) fauteuils à bascule couverts de de notre envoyée spéciale Au nord peaux de rennes et des vaisseliers En chaque Finlandais sommeille d’autrefois. Sur la table dressée, un homme des bois. « Si on me du cercle polaire, soupe de saumon fumé aux laisse seule dans la forêt par moins pousses de bouleau, pain d’orge et 30 degrés, je sais comment survivre, la vie des bois ragoût de renne avec sorbet lacté affirme Tarja. Je peux baisser la tem- aux mûres blanches, tisane aux pérature de mon corps sans bouger. à la finlandaise herbes et vodka au goudron. Ainsi je ne sens pas le froid. Pour Les spots dissimulés entre les faire du feu, il faut trouver des persiste lattes de pin clair, réglés au plus branches sèches et frotter ! Toute faible par un modulateur élec- personne vivant dans le Nord sait se d’autant mieux trique, diffusent une douce pé- sortir d’une telle situation. » D’un nombre. « En été, on pêche et on geste sûr, la jeune femme regroupe qu’elle a acclimaté fait l’amour. En hiver, on pêche les bûches dans la cheminée. Les beaucoup moins », dit un dicton la- flammes dansent de plus belle. Tar- les technologies pon. Les « quatre hivers » se pro- ja dit sans détour ce que Vatanen longent du mois le plus sombre,

ou Huttunen, les héros du roman- de la communication décembre, au plus lumineux, avril. DIMITRI CLEEK/VISA cier Arto Paasilina, éprouvent au La neige fond en mai. C’est la sai- cours de leurs rocambolesques planétaire son préférée de Paivikki, la maî- aventures en Laponie. tresse de maison : « Par pleine lune, Carnet de route Le mercure indique 34 degrés en Conseil des arts pour la Laponie, tout est bleu, je vois les génies et les dessous de zéro, près de Sirkka, à elle règle, au fil des heures, les gnomes. J’ai l’impression d’être dans b La Finlande : 338 000 km2 et 200 km au nord du cercle polaire. Il questions du jour, avec son bureau un autre monde. Alors je pars à ski 187 000 lacs ; 5,2 millions est 18 heures. Nuit noire depuis dé- situé à Rovaniemi, la capitale la- avec ma lampe frontale. Les arbres d’habitants : 200 000 Finlandais, jà deux heures. Ciel pur criblé pone. Entre deux appels, elle ex- givrés, la trace d’un lièvre, tout est dont 6 500 « Saame » (Lapons), d’étoiles. Les premières aurores bo- plique qu’« on garde les lumières tellement mystérieux. Je ne pourrais vivent en Laponie. L’impact réales déploient leurs faisceaux lu- toute la nuit pour éclairer le noir ». pas vivre ailleurs. » Il n’empêche, économique du renne est évalué à mineux au-dessus de l’horizon, Les rares bâtisses, clairsemées sur Paivikki, elle non plus, ne se sépare 200 millions de markkas par an telles des comètes en fusion qui ja- le rivage, sont illuminées comme si pas de son portable : « Comme on (environ 33,5 millions d’euros). La mais ne s’éteignent. La plaine en- chaque jour était fête. Pas de vo- est loin de tout, on abolit la distance forêt couvre 69 % de la superficie neigée, pins et bouleaux, court à lets ; en terre luthérienne, rien à ca- avec la technologie. » totale du pays, fournissant 30 % l’infini. L’air est si sec que la neige cher. Les carreaux vitrés encadrent Au pays des éleveurs de rennes des exportations (bois et papier). crisse sous les pas, brisant le si- la nature. Celle-ci vient à vous. Et (si la plupart des familles possèdent Cinquième place mondiale pour le lence. pour aller à elle, il suffit de pousser des troupeaux, il est indiscret de PNB par habitant. Les cheveux humides, nu-pieds la porte, de chausser les skis de s’enquérir du nombre de têtes), les

b Avion. Correspondance à STEPHANE DE KERMOAL sur le sol givré, Tarja revient du fond ou les raquettes et de partir à maisons isolées dans les bois, badi- Helsinki pour Kittila, en Laponie,  sauna comme on sort de l’eau tiède travers bois en suivant les pistes geonnées de rouge brique ou de située à 1 000 km plus au Nord. sur la plage d’Ipanema. L’étuve est tracées. Emmitouflé de pied en jaune paille, sont équipées en élec- Paris-Kittila : à partir de 2 820 F Au-delà des 66 degrés nord, située à 100 mètres de la maison, cap : combinaison isotherme et tronique. Celle du pasteur Vilho (430 ¤) avec Finnair, tél. : la forêt s’éclaircit. Vahasarja fait figure de modèle. O1-47-42-33-33. Près de Sirkka, à 200 km NORVÈGE Toute de pin tapissée. Vue impre- b Etapes. Pour vivre en plein du cercle polaire, la plaine RUSSIE Au royaume du portable, le Web est roi nable sur un lac gelé, cuisine high- bois, à la finlandaise : le Holiday enneigée, pins et bouleaux, tech, équipement hi-fi et informa- L APONI E Cottages Lomarengas, catalogue court à l’infini. Muonio Sirkka Après une grave crise économique en 1992-1994, liée à l’éclatement tique. L’homme, poète, écrivain, disponible à l’office du tourisme Les trois-quarts SUÈDE Kittilä de l’Union soviétique, le « grenier à papier » de l’Europe, qui partage pianiste à ses heures, se connecte (OT) finlandais à Paris (tél. : de la population habitent 1 300 km de frontière avec la Russie, est aujourd’hui à la pointe de sur Internet et lit son courrier élec- 01-42-66-40-13), répertorie les de pimpants chalets l’innovation technologique. Avec 2,8 millions de téléphones por- tronique chaque matin à 9 heures. chalets à louer, photos couleurs à clairsemés dans les bois, Cercle polaire Rovaniemi tables pour 5,2 millions d’habitants, soit 54 % de la population équi- Ses correspondants sont améri- l’appui. Compter de 3 000 à sur la berge d’un lac e i  n Oulu pée, la Finlande arrive en tête du palmarès mondial, loin devant les cains, allemands et russes. 4 000 F (457 à 610 ¤) la semaine ou d’une rivière, avec cabane t o Etats-Unis. Idem pour Internet. Un Finlandais sur trois utilise, à titre La modeste école du village voi- pour 4 à 6 personnes. Consulter B pour le sauna et barque e d privé, ce moyen de communication, tandis qu’un sur dix dispose sin de Katkasuvanto, 127 habitants, aussi le Lappi accomodation guide, pour la pêche en été. e lf FINLANDE d’une boîte aux lettres électronique. 85 % des entreprises du pays o n’est pas moins bien lotie. Une présentant, en Laponie, locations Si la plupart des familles G ont un site Web. Les démarches administratives peuvent être effec- seule classe, une seule institutrice et hôtels. A la carte, les activités possèdent des troupeaux tuées par e-mail. Dans ce pays, nul besoin de se déplacer, il suffit de pour 15 enfants de six à douze ans hivernales : ski de fond, raquettes, de rennes, il est indiscret se connecter pour régler les détails de la vie quotidienne. et 5 ordinateurs. Ce jour-là, les éco- randonnées à traîneaux à chiens de s’enquérir du nombre liers avaient rendez-vous avec ou à rennes, safari à motoneige, de têtes. Mode de transport Bruxelles sur le Net par caméras in- etc. Les spécialistes, dont Norvista aisé, la motoneige remplace Tampere au bord de la rivière. Tarja s’est en- bottes fourrées contre les enge- terposées. Hilkka Vanhapiha, une (tél. : 01-49-24-05-97), effectuent peu à peu le traîneau fermée un long moment dans la lures, le visage enduit de vaseline. volontaire aux yeux de loup, en les réservations. La brochure à chiens ou à rennes. Mer baraque surchauffée, le temps de Taivaanvalkeat : le chalet cente- charge des activités de la collectivi- Suomi Finlande, de l’OT, donne les Baltique HELSINKI

s’enduire de tourbe noire, de naire d’un bûcheron a été transfor- té, se démène pour faire vivre le adresses de Bennett, Scanditours, ESTONIE 150 km prendre un bain de pieds avec du mé en maison d’hôtes par Paivikki village à l’heure européenne. La Vivatours, Voyageurs, etc. lichen et de boire une bière au gou- Palosaari. Taillée comme une wal- Finlande, qui assurera au second b Livres. Le Meunier hurlant et Le lot. Puis, le corps en feu, elle s’est kyrie, cette fille d’éleveur de rennes trimestre la présidence de l’Union, Lièvre de Vatanen, d’Arto immergée, par deux fois, dans un exprime sa passion dans une cui- a adopté l’euro à l’inverse de ses Paasilina, né à Kittila (Gallimard) ; trou d’eau creusé à travers la glace sine rude et subtile, élaborée avec voisins scandinaves. le Finlande-Islande du Routard à 50 mètres en contrebas. les produits du cru. La pièce à Conjuguer nature et cyber- (Hachette), le plus récent ; le Le rituel accompli, elle s’empare vivre, qui ouvre de larges baies sur culture, voilà l’enjeu. Faisant état Grand Guide de la Finlande, du téléphone portable rose qui ne les champs de neige, sent l’été. Des d’un colloque sur les années 2000- Bibliothèque du Voyageur la quitte pas. Comme les trois touffes de menthe séchée pendent 2006 à Rovaniemi, dont elle re- (Gallimard, 1994). quarts des Finlandaises, elle a un en guirlandes aux poutres. Deux vient, Paivikki Palosaari affirme emploi. Chargée de la culture au chandeliers, un piano droit, des que, de l’avis de tous les partici- pants, « la chose primordiale est de ver, ses aubes qui s’éternisent et se  sauvegarder la nature, de ne pas muent en crépuscules. A 10 heures, trop construire et de transmettre l’art le bleu doré domine. Dès 11 heures, de vivre dans une région aussi ex- le rose gagne sur le bleu. A trême aux jeunes générations. 13 heures, le ciel entier se voile de Quand on fait du bois, il faut savoir pourpre. Le soleil s’est couché sans ALEXANDER/COSMOS quel arbre abattre ». s’être jamais levé. La Laponie est exotique. Point de Tarja a déneigé sa berline, a fait villages distribués autour d’une rue chauffer longuement le moteur, commerçante. Les maisons sont puis s’en est allée à travers la plaine A tous prix dispersées dans la forêt. Pour voir sans fin, son téléphone rose à por- les gens, il faut aller chez eux. La tée de main. Elle ne se perdrait pas. a 495 F (75 ¤) : le passeport annuel adulte (pour les enfants de 3 à Laponie, on l’aime pour ses si- 11 ans, 395 F, 60 ¤) qui permet aux Franciliens d’accéder à Disneyland lences, ses étranges lumières d’hi- Florence Evin Paris toute l’année (à l’exception de 30 jours par an) et à partir de 17 heures de la mi-juillet à la mi-août. Idem pour le passeport annuel « Classic » (mais sans restrictions estivales), qui coûte 695 et 545 F (106 et 83 ¤). En vente sur place, dans les Disney Stores et les FNAC de France, les France Billet et Virgin Megastores d’Ile-de-France et Un hôtel à Manhattan par correspondance au 01-60-30-60-69. a 2 850 F (434 ¤) : 3 jours/2 nuits à Venise, pendant le carnaval, avec Pour enseigne, une seule lettre : un « W ». Prononcer « dobeul-iou ». Jet Tours. Départs du 5 au 12 février (+ 250 F, 30 ¤, pour les départs « W comme welcome [bienvenue] et comme wonderful [magnifique] », des 7 et 11 février). Avec vol de Paris A/R sur Air France (départs de précise Carmen, fière de faire visiter « l’hôtel le plus branché de la province avec supplément), 2 nuits en chambre double et ville ». « A peace of art [un chef-d’œuvre], very stylish », renchérit-elle. A petit-déjeuner à l’Amadeus (un 3-étoiles près du Rialto), visite peine poussée la porte du 541 Lexington Avenue, à deux pas de Grand guidée d’une demi-journée et soirée au casino. En option (1 350 F, Central Station, le charme opère. Un hall à taille humaine où, sur un 206 ¤), le 11 février, dîner et bal masqué au palais Vendramin. Dans registre intimiste et naturaliste, le décorateur David Rockwell a dé- les agences de voyages et agences Jet Tours. Renseignements au ployé les attraits d’un décor à la scandinave mâtiné d’esthétisme japo- 01-45-15-70-12. nisant. Un melting-pot chaleureux où la présence d’une cheminée a 10 580 F (1 613 ¤) : un (avec faux feu de bois) et d’étagères garnies de (vrais) livres exhale une voyage unique proposé par atmosphère de living-room anglais. Orients pour, du 25 février au Une oasis de sérénité qui, vous explique-t-on savamment, célèbre les 5 mars, assister, en compagnie éléments naturels. La terre, dont couleurs et produits inspirent la déco- de pèlerins tibétains, au ration intérieure. Le vent, qui fait frissonner les tentures. Le feu, qui Festival de Labrang, dans danse dans l’âtre, et l’eau, qui suinte sur le mur du Heartbeat, un res- l’une des plus belles taurant « fraîcheur et santé ». Partout règne un subtil mélange de sim- lamaseries du Tibet oriental, plicité et de sophistication. Au Whiskey Blue, par exemple, un bar élé- dans la province chinoise du gant, géré par l’époux de Cindy Crawford, où, à la lueur des bougies, Gansu. Pendant 9 jours, défile le tout-New-York. Mais surtout dans les 720 chambres et théâtre, danses, prières, 50 suites de l’établissement. Autant de « jardins secrets » douillets, raf- processions entourent la finés et bien équipés : télé, Internet, magnétoscope et lecteur de CD. présentation, pour deux Sur le téléphone, une touche indique : « Whatever whenever. » Traduc- heures seulement, du grand tion : ce que vous voulez, quand vous voulez ! tangka, une peinture sur tissu Patrick Francès de 30 mètres sur 20 représentant le Bouddha. Prix ૽ W NEW YORK, 541 Lexington Avenue (50th Street). Réservations en pension complète sauf à au 00-1-212-755-1200 ou via la Compagnie des Etats-Unis, au 3, ave- Pékin. Non compris, le visa nue de l’Opéra, 75001 Paris, tél. : 01-55-35-33-55. A partir de 820 F, (200 F, 30,5 ¤) et les 125 ¤, par personne (jusqu’en mars), 865 F, 131,18 ¤, d’avril à juin et assurances. Renseignements 700 F, 106,70 ¤, en été. au 01-40-51-10-40. GOTIN LeMonde Job: WMQ1401--0023-0 WAS LMQ1401-23 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:23 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0344 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-VOYAGES LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 23

AVION Guerre des prix et opérations « coup de poing » POINT DE RÉPIT dans la guerre des prix entre les transporteurs dont les stratégies prennent une drôle de tournure. Aux tarifs planchers, dé- terminés en début de saison par les compagnies aériennes puis commer- cialisés via les agences, sur un nombre limité de sièges, s’ajoutent les opérations « coup de poing », braderie ponctuelle, destinée à re- lancer la demande. Des prix à saisir sur-le-champ pour un voyage déca- lé. On a cinq à dix jours pour acheter son billet, le voyage a lieu plus tard, avec une date butoir pour le retour. Stratégie empruntée aux Anglais, adoptée par Air France l’an passé, et qui se généralise. « L’effet surprise est presque aussi important que le prix », indique Monique Da Costa, respon- sable de la salle des marchés d’Air Havas, commercialisant les tarifs de sept cent vingt destinations (Air Ha- vas, tél. : 01-41-06-41-06 et agences Havas). Depuis l’automne, les opérations « coup de poing » se succèdent sans répit. KLM a lancé l’offensive, suivie par British Airways, Lufthan- sa, US Airways, AOM, Air Liberté et Air France (un seul tarif sur l’Eu- rope : 984 F, 150 ¤, à réserver jus- qu’au 13 janvier). SAS contre-at- taque, lançant une offre similaire sur la Scandinavie (987 F, 150,5 ¤, de Paris, les billets s’achètent jus- qu’au 18 janvier). Parmi les promo- tions long-courriers en cours, celle de Northwest se termine le 29 jan- vier : l’Ouest américain, via Detroit,

STÉPHANE DE KERMOAL STÉPHANE à prix unique, 1 990 F (plus 400 F de taxes, ou 364 ¤ TTC, en vente à la Compagnie des voyages, tél. : 01- 45-08-44-88), dernier départ le 14 mars. L’avantage pour le voyageur n’est pas acquis. « Chaque compa- gnie lance sa promotion. Mais on ne connaît pas le nombre de sièges dis- ponibles au tarif proposé, indique Stéphane van Son, patron de la Compagnie des voyages. Le rôle du revendeur est de jouer avec les pro- motions simultanées », précise-t-il, exemples à l’appui. Valable jus- qu’au 30 janvier, pour des départs jusqu’à la fin avril, l’offre de Luf- thansa pour Singapour, à 3 521 F ou 536 ¤ (de Paris ou de province, sept villes desservies, via Franc- fort), est à comparer à celle de Qantas, qui affiche 3 250 F, 495 ¤, pour un vol de Paris sans escale, ni GUITTOT/DIAF date limite d’achat. Les aurores boréales, ces « lumières Point trop tergiverser, mais se de l’esprit renard » pour les Lapons, renseigner et comparer tarifs et sont dues à des particules du soleil contraintes avant de signer, dans qui, se glissant le long les agences, sur Minitel (3615 NF, du champ magnétique terrestre, 3615 DT ou 3615 CWT, notamment) viennent exciter la haute ou Internet. Pour saisir l’affaire, le atmosphère. La fréquence globe-trotteur doit désormais pla- et l’intensité du phénomène nifier ses voyages à long terme. devraient s’accentuer

STÉPHANE DE KERMOAL STÉPHANE d’ici à l’an 2000. Fl. E.

(Publicité) DÉPÊCHES Citadelle Week-end Goya à Lille a VALSER À VIENNE. Chaque R u année, la capitale autrichienne e d L’exposition Goya est, jusqu’au 14 mars, le meilleur prétexte pour aborder la fête le carnaval sur un rythme à LILLE e s C capitale des Flandres françaises. Un Goya intime, celui de la vie bourgeoise et trois temps. Quelque 300 bals y a Grand n o familiale, le portraitiste et l’artiste des jours paisibles, mais qui annonce, dans sont organisés par chaque corps Place n n e i toutes ses toiles, la grande peinture du XIX siècle (Le Monde du 6 janvier). de métier, des associations, les e

r s Il ne faut qu’une heure pour aller de Paris à Lille. Pour une belle balade, Lille FaidherbeRue écoles de danse et les universités. vaut bien le bois de Chaville. Arrivée en train à Lille-Flandres, au cœur de la ci- Parmi les plus beaux, le bal de l’or- té. Ensuite, c’est tout droit... Cette ville est à taille humaine, c’est-à-dire à la por- chestre philharmonique (21 jan- Place Place de de la la Gare tée du piéton moyen. vier) et celui de l’Opéra (11 février), République Prenez le temps de regarder la place de la Gare, bien serrée comme un cœur ainsi que les bals du bonbon en pain d’épice. A partir de là, il faut lever les yeux dans cette ville basse qui ne (12 février) et des médecins Rue de Béthune M se contente pas de mettre ses richesses dans les vitrines du rez-de-chaussée. La (30 janvier). Liste à la Maison de Musée rue Faidherbe constitue la voie royale pour en- l’Autriche, tél. : 01-53-83-95-20. des Beaux-arts trer dans la cité. Un très court chemin pour a RENDEZ-VOUS CANADIENS. comprendre une ville qui s’est magnifique- « Festivals et événements 1999 » 200 m ment reconstruite là où elle avait été blessée recense plus de 200 manifestations pendant la première guerre mondiale et dé- programmées dans les provinces boucher sur la Grand-Place et ses environs im- du Canada ainsi qu’au Nunavut, le médiats. La Renaissance flamande, Louis XIV, la République et les bourgeois de Lille y nouveau territoire dévolu aux ont réuni ce qu’ils avaient de plus fastueux. Inuits. Parmi les rendez-vous ma- La Vieille Bourse, avec ses bouquinistes et ses joueurs d’échecs, est le point de départ jeurs, le Festival de jazz de Mon- obligé d’une flânerie dans le vieux Lille. On s’y perd toujours, mais on en revient tréal (Québec), le Festival d’été de souvent. Il y a là quelques délicieux lieux de perdition, comme L’Huîtrière (3, rue des Québec, le Festival acadien de Ca- Chats-Bossus), temple de la cuisine bourgeoise, La Petite Cour (17, rue du Curé-Saint- raquet (Nouveau-Brunswick), le Etienne), beaucoup moins cossue, mais si chaleureuse, ou la pâtisserie Meert (rue Es- Stampede de Calgary (Alberta) et quermoise), si belle qu’on peut la goûter avec les yeux. le Championnat des chercheurs L’autre partie de la balade part de la Grand-Place. La rue de Béthune mène à la place de d’or de Dawson City (Yukon). A la République et au palais des Beaux-Arts (où se tient l’exposition Goya, but du séjour). Manuel Osorio l’ambassade du Canada, 35, ave- On mange très bien Chez Pierrot ou à La Moule (rue de Béthune). Le mardi, le jeudi et de Zuñiga(1788) nue Montaigne, 75008 Paris, tél. : surtout le dimanche, il faut pousser jusqu’au marché de Wazemmes. Depuis la place de la République, la rue Gambetta 01-44-43-25-07. y conduit tout droit en cinq minutes. Et là, comme dans le vieux Lille, on voit que cette ville est, de toute éternité, un a GRAND ÉCRAN. Les specta- grand port oublié en pleine terre, un lieu d’accueil et d’échange. Un grand port où il ne manque que des bateaux. teurs séduits par les paysages du Pierre Cherruau film de Robert Redford, L’homme qui murmurait à l’oreille des che- ૽ Exposition Goya, palais des Beaux Arts, jusqu’au 14 mars (tél. : 03-20-06-78-00). vaux, noteront que le ranch où a Hôtel Brueghel, 5, parvis Saint-Maurice, tél. : 03-20-06-06-69. Beau confort bourgeois en plein centre. lieu l’action se trouve à une heure Chambre double : 340 à 410 F (51,8 à 62,5 ¤). de route de Livingston, dans le Office du tourisme, tél. : 03-20-21-94-21. Montana, Etat où l’acteur-metteur Train : tarif découverte Paris-Lille en TGV, 258 F (39,3 ¤), avec nuit du samedi sur place, ou séjour à deux, en scène, qui y possède lui-même tél. : 08-36-35-35-35. un ranch, avait déjà tourné Et au milieu coule une rivière. LeMonde Job: WMQ1401--0024-0 WAS LMQ1401-24 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0345 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 AUJOURD’HUI ------Douceur et faibles pluies 14 JANVIER 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé JEUDI. Une vaste dépression L’après-midi, il neigera faible- vers 12h00 DU VOYAGEUR est située au nord des Iles Britan- ment sur le relief, et la pluie ne niques et dirige un flux perturbé concernera plus que la Franche- a FRANCE. Le passage à l’an 2000 d’ouest sur le proche atlantique. Comté. Ailleurs, les nuages et les Peu pourrait se faire gratuitement dans Belfast nuageux Une perturbation associée tra- éclaircies alterneront. Il fera de 2 Liverpool les transports publics, a annoncé le Dublin verse la France du nord-ouest à 5 degrés. Varsovie Kiev ministre des transports, qui a de- vers le sud-est, apportant de la Poitou-Charentes, Aquitaine, Amsterdam mandé aux entreprises publiques, y douceur et quelques pluies. Sur Poitou- Berlin Brèves compris la SNCF et la RATP, d’étu- Midi-Pyrénées. – éclaircies Bretagne, pays de Loire, Charentes, les quelques pluies du Londres dier cette mesure pour le 31 dé- 50 o Bruxelles Basse-Normandie. – Les nuages matin laisseront place à de belles Prague cembre 1999 et le 1er janvier 2000. Il du matin laisseront place à de apparitions du soleil. Ailleurs, le Couvert leur a également demandé d’étu- belles éclaircies l’après-midi. Le temps restera couvert, avec quel- Paris Strasbourg Vienne dier un service continu cette nuit- vent d’ouest soufflera à 60 km/h ques pluies éparses. Il fera de 10 Budapest là afin que chacun puisse participer sur les côtes de la Manche. Il fera à 13 degrés. Nantes Brume pleinement aux festivités en assu- Berne brouillard de 9 à 11 degrés. Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest rant l’égalité d’accès aux transports Nord-Picardie, Ile-de-France, Alpes. – Sur le Limousin et Lyon Milan et la sécurité des déplacements. Centre, Haute-Normandie,Ar- l’ouest de l’Auvergne, il pleuvra Belgrade Sofia Averses a SUISSE. La neige tombée depuis Il pleuvra encore fai- faiblement le matin, puis le soleil dimanche 10 janvier en Suisse per- dennes. – Toulouse Istanbul blement en début de matinée, reviendra par l’ouest. Ailleurs, le turbe le trafic routier et a provoqué puis les nuages et les belles temps sera maussade avec quel- Rome Pluie plusieurs accidents. De dimanche à éclaircies alterneront. Il fera de 6 ques pluies et un peu de neige Barcelone Naples mardi, il est tombé plus d’1,20 m à 8 degrés. sur les Alpes du Nord. Il fera de 4 40 o Madrid dans la région du Simplon, et le col Champagne, Lorraine, Al- à 10 degrés. Lisbonne Athènes Orages qui conduit à l’Italie a été interdit à sace, Bourgogne, Franche- Languedoc-Roussillon, Pro- la circulation des poids lourds en Comté. – Sur la Champagne, il vence-Alpes-Côte d’Azur, Séville raison de risques d’avalanche. Zer- pleuvra faiblement le matin, puis Corse. – Les passages de nuages Neige matt a été recouvert de 80 cm de les éclaircies reviendront l’après- élevés seront nombreux, avec un Alger Tunis neige. Le danger d’avalanche reste midi. Ailleurs, de la pluie et de la ciel voilé. Il fera de 10 à 13 de- marqué sur l’ensemble de la neige mêlée tomberont le matin. grés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort Suisse.

PRÉVISIONS POUR LE 14 JANVIER 1999 PAPEETE 24/29 P KIEV -4/-1 N VENISE -2/5 S LE CAIRE 12/19 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 22/28 N LISBONNE 6/12 S VIENNE -1/3 N MARRAKECH 7/15 N et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 23/29 N LIVERPOOL 4/8 S AMÉRIQUES NAIROBI 17/26 S EUROPE LONDRES 4/7 N BRASILIA 19/24 P PRETORIA 18/28 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 4/7 S LUXEMBOURG 1/3 BUENOS AIR. 14/24 S RABAT 10/16 S FRANCE métropole NANCY -1/3 N ATHENES 9/14 P MADRID -6/7 S CARACAS 22/28 S TUNIS 8/15 N AJACCIO 3/13 N NANTES 5/9 N BARCELONE 4/12 S MILAN 4/6 S CHICAGO -15/-12 C ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 6/13 P NICE 3/12 N BELFAST 0/5 C MOSCOU -8/-6 S LIMA 19/25 C BANGKOK 22/30 N BORDEAUX 3/13 C PARIS 3/8 N BELGRADE -2/4 S MUNICH -3/2 C LOS ANGELES 11/18 S BOMBAY 18/29 S BOURGES 0/7 N PAU 1/11 P BERLIN -2/3 NAPLES 5/11 S MEXICO 11/20 S DJAKARTA 26/29 C BREST 7/9 N PERPIGNAN 4/14 C BERNE -4/3 OSLO -13/-8 MONTREAL -26/-17 N DUBAI 17/25 N CAEN 5/8 N RENNES 6/9 N BRUXELLES 5/6 S PALMA DE M. 3/14 S NEW YORK -5/1 P HANOI 15/20 C CHERBOURG 6/9 N ST-ETIENNE -2/5 C BUCAREST -1/3 N PRAGUE -2/2 C SAN FRANCIS. 6/10 C HONGKONG 14/20 N CLERMONT-F. -2/5 C STRASBOURG -2/4 P BUDAPEST -1/2 S ROME 1/12 S SANTIAGO/CHI 15/27 S JERUSALEM 10/20 C DIJON -2/2 C TOULOUSE 0/10 C COPENHAGUE -3/2 SEVILLE 5/15 S TORONTO -17/-12 C NEW DEHLI 5/17 S GRENOBLE -3/3 P TOURS 1/8 N DUBLIN 1/7 C SOFIA -4/4 WASHINGTON 0/4 P PEKIN -11/-3 S LILLE 2/7 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 1/4 ST-PETERSB. -8/-5 AFRIQUE SEOUL -8/0 S LIMOGES 1/7 C CAYENNE 23/27 P GENEVE -1/4 STOCKHOLM -10/-2 N ALGER 6/17 S SINGAPOUR 25/29 P LYON -2/4 C FORT-DE-FR. 23/28 S HELSINKI -11/-7 TENERIFE 10/13 N DAKAR 16/20 S SYDNEY 20/24 N MARSEILLE 4/11 N NOUMEA 25/30 C ISTANBUL 8/12 N VARSOVIE -3/1 N KINSHASA 23/27 P TOKYO 4/9 S Situation le 13 janvier à 0 heure TU Prévisions pour le 15 janvier à 0 heure TU

JARDINAGE Des chèvrefeuilles aux parfums et aux floraisons subtils ON LE SENT avant de le voir, au haies depuis bien longtemps. Peu qu’il remplit avec célérité et avec le blanche et rouge délavé, et il tient répandus ces dernières années : kins lui feront d’excellents compa- détour d’une haie, en lisière de fo- de jardiniers savent que ce sont charme des plantes « mal coif- beaucoup mieux au gel. Lonicera pour quels résultats dans les jar- gnons non parfumés, ce qui en rêt. Sa floraison n’est jamais très des chèvrefeuilles. fées ». Beaucoup plus rares, les fragantissima porte bien son nom. dins ? l’occurrence tombe bien. abondante et son port toujours dé- Lonicera nitida forme, s’il est chèvrefeuilles arbustifs à floraison Son parfum est entêtant, ses fleurs Restent bien sûr les grimpants. D’autres chèvrefeuilles pourront gingandé : difficilement identi- laissé libre, un gros buisson recou- hivernale ou printanière valent le blanches à étamines jaunes appa- La vedette incontestable du genre, être essayés. Les jolies fleurs acidu- fiables, le chèvrefeuille des haies vert de petites feuilles vert foncé et coup d’être essayés... si on les raissent par vague de novembre- c’est le chèvrefeuille du Japon – Lo- lées – rose foncé et crème – de Lo- – Lonicera periclymenum – et le persistantes. Il atteint ainsi 3 bons trouve, car pour des raisons inex- décembre à mars sur un buisson nicera japonica. Semi-persistant, nicera americana ont leurs parti- chèvrefeuille des bois – Lonicera mètres de diamètre, ne se dégarnit fleurissant abondamment, son sans ainsi que celles du Lonicera caprifolium – se ressemblent beau- pas du tout avec l’âge, contraire- cultivar Halliana a un comporte- tellmanniana, d’un beau jaune coup et ne sont guère specta- ment à ce que l’on peut lire dans la Attention à la taille ment changeant selon l’endroit où orangé mais sans le moindre par- culaires. Si leur transplantation au littérature jardinière – prompte au il est planté. Il n’aime ni les terres fum. jardin est toujours possible, mieux recopiage, comme la littérature Planté dans une bonne terre de jardin neutre – le chèvrefeuille trop sèches ni les terres franche- Un autre chèvrefeuille se trouve vaut pourtant acheter Lonicera bel- musicographique –, jusqu’au jour des haies supporte très bien le calcaire –, les espèces, variétés et ment calcaires. L’idéal serait de lui facilement dans les jardineries. Il gica. Semble-t-il repéré dans une où un gel particulièrement sévère cultivars grimpants ou arbustifs poussent sans problème pour peu mettre les racines à l’ombre et la s’agit du Lonicera browni Drop- haie, au XVIIe siècle, ce cultivar détruit la majeure partie de ses que le sol ne se dessèche jamais. Vient pourtant le moment où il de- tête au soleil ou à mi-ombre. Il more Scarlet. Cet hybride fleurit nettement plus florifère que le branches – c’est arrivé en 1986. Ra- vra être taillé. Le mieux pour cette opération est de ne pas attendre n’aime pas du tout les murs plein longtemps, ses fleurs orange ino- type sauvage aurait été mis en battu sur son vieux bois, il repart trop longtemps, car certains grimpants n’aiment pas être sévère- sud. L’oïdium y a tôt fait de le dé- dores apparaissent sur des petites culture dès cette époque. Il n’a pas généralement et, en trois ou ment rabattus. plumer. Il préfère de loin un gril- tiges groupées par trois qui défailli depuis, même si de nom- quatre ans, retrouve son aspect. La taille doit être parcimonieuse et néanmoins fréquente pour le lage aéré, un pilastre qu’il recou- émergent d’une feuille ronde. Il n’a breuses autres espèces de chèvre- chèvrefeuille du Japon, qu’il faut sans cesse débarrasser de ses vrira aussi vite qu’une cabane de aucun parfum mais est assez so- feuille sont venues depuis lui ravir À LA MANIÈRE DU BUIS vieilles branches. Les variétés à floraison printanière – Belgica – jardin. Il accepte la culture en bac lide. Sa végétation est souvent ma- la vedette dans les jardins, rappor- Cette espèce supporte si bien la pourront être taillées chaque année après fanaison, de façon à les mais exige des arrosages suivis. lingre. Ceux qui vivent sous les cli- tées de pays lointains. taille que certains jardiniers le contraindre à produire de nombreuses branches florifères. Son parfum est subtil, comme sa mats épargnés par le froid Cette grande famille compte maintiennent à une hauteur de floraison qui passe insensiblement pourront essayer Lonicera hilde- cent quatre-vingts espèces répar- 40 centimètres de hauteur en l’uti- du blanc au jaune durant de longs brandiana, une liane qui atteint les ties sur le globe. Le Lonicera peut lisant à la manière du buis. Se bou- pliquées ces plantes ne sont guère facile à vivre, semi-persistant, at- mois... sauf que l’un des deux 20 mètres, épanouit les plus être grimpant ou arbustif, persis- turant facilement et poussant très multipliées par les producteurs teignant 2 mètres de hauteur. nôtres ne fleurit qu’une fois en grandes fleurs du genre – 15 bons tant ou perdre ses feuilles à la vite, il peut constituer une magni- professionnels. Lonicera tartarica Pourquoi est-il si peu répandu ? Un juin, quand un autre, obtenu pour- centimètres de longueur –, et sent mauvaise saison, parfumé ou ino- fique haie sombre à très peu de est pourtant magnifique, son allure mystère d’autant plus inexplicable tant de marcotte du premier, fleu- divinement bon. Un seul exem- dore. Deux de ces espèces, plan- frais. Sa floraison – quand elle in- ressemble un peu à celle du Cea- que les hamamélis qui fleurissent rit beaucoup plus longtemps ! Il plaire suffit à embaumer une pe- tées d’abondance dans les jardins tervient ! – passe aussi inaperçue nothe impressus qui fleurit en en même temps, si exigeants quant fait merveille planté près de cer- tite rue de l’île de Madère. publics et privés, y sont utilisées que celle du Lonicera pileata, même temps, mais pas sa florai- à la nature du sol, qu’ils de- tains rosiers grimpants : Albéric comme couvre-sol ou comme utilisé comme couvre-sol, un office son, plus discrète, pas bleue, mais mandent acide et humide, se sont Barbier, Excelsa et Dorothy Per- Alain Lompech

Ł SOS Jeux de mots: MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99012 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). BRIDGE PROBLÈME No 1823

toire. Reconstruite à l’envers. – 7. LA SÉCURITÉ DE KERRI Réponse ࡕ 8 7 Manifestations qui doivent être Cette donne a été distribuée au cours La déclarante avait pris soin de laisser ज R 5 prises aux sérieux. Coule dans les du match Etats-Unis - Italie des quarts de passer l’entame en prévision d’un jeu छ V 10 4 3 pubs. – 8. Mettent les noirs et les finale du championnat du monde dames, d’élimination, au cas où les Cœurs se- ࡔ R D 9 8 6 blancs face à face. En permission. – à Santiago du Chili. raient mal répartis. Elle a pris le retour à ࡕ D 9 6 2 ࡕ – N 9. Sans défaut. Qui ne manque pas ࡕ R 9 4 3 Carreau avec l’As du mort, puis elle a ज 10 6 3 2 ज A D V 8 7 OE d’esprits. – 10. Fait une approche. ज R 9 5 2 donné deux coups d’atout sur lesquels les छ D 9 5 छ A R 7 2 S Bossu indien. – 11. Grandes eaux. छ A 8 3 deux adversaires ont fourni. Ensuite, ࡔ A 2 ࡔ V 7 4 3 Félicité éternelle. ࡔ 10 3 après avoir coupé un Carreau, elle a tiré ࡕ A R V 10 5 4 3 ࡕ D 5 ࡕ 8 7 l’As de Cœur et a joué Trèfle. Alors l’ad- ज 9 4 N Philippe Dupuis ज V 10 6 3 ज 8 versaire, resté maître au deuxième tour à छ 8 6 OE छ R D 6 4 छ V 10 9 5 Trèfle, a dû jouer Carreau ou Trèfle pour ࡔ 10 5 o S SOLUTION DU N 99011 ࡔ R 7 6 ࡔ A V 9 8 5 4 la coupe d’une main et la défausse d’un Cœur de l’autre main. Si c’est Ouest qui Ann. : S. don. N.-S. vuln. ࡕ A V 10 6 2 prend à Trèfle et contre-attaque par HORIZONTALEMENT Sud Ouest Nord Est ज A D 7 4 exemple le 10 de Cœur, la déclarante 3 ࡕ passe passe contre I. Introduites. – II. Narines. IME. छ 7 2 fournira un petit Cœur du mort. Si Est passe passe passe – III. Tuants. Bled. – IV. Es. Cou- ࡔ D 2 fournit, la couleur est partagée, et, s’il dé- lisse. – V. Receleur. En. – VI. Te. Ann. : E. don. E.-O. vuln. fausse, il suffira (après avoir fait la Dame Soties. – VII. Germera. – VIII. Tan- de Pique) de faire l’impasse du Valet de Ouest entama le 2 de Cœur (qua- nisée. Or. – IX. Renie. Séti. – X. Edaf Ouest Nord Est Sud Cœur sur Ouest... trième meilleure) pour le 5 et le Valet (fade). Ni. Ras. – XI. Sélénologie. – – passe 1 ࡕ d’Est, qui joua le Roi et l’As de Carreau passe 3 ࡕ passe 4 ࡕ... LA PROMOTION D’ATOUT (pour le 5 et le 9 d’Ouest). Il rejoua l’As VERTICALEMENT Cette donne a été distribuée dans un de Cœur (pour le Roi du mort), puis le Ouest a entamé le Roi de Carreau pour match que les Suédois ont joué contre les 4 de Trèfle pris par l’As d’Ouest, qui HORIZONTALEMENT pour lui. Epreuve pour le jeune 1. Intertitres. – 2. Nausée. Aède. le 3, le Valet et le 2, puis a cru bon de Tchèques au championnat d’Europe, à joua alors la Dame de Carreau. Sud loup. Sans intérêt. – X. Ne fait pas – 3. Tra. Annal. – 4. Rincés. Nife. – continuer avec le 4 de Carreau. Comment Menton. Dans ce coup, le problème était coupa, puis il tira l’As de Pique (Est dé- I. Jamais trop gros en fin de mois. le poids face à sa femelle. – XI. Ne 5. Ontologie. – 6. Désuètes. No. – 7. Kerri Sanborn, en Sud, a-t-elle gagné de « limiter la casse », car il était impos- faussa un Cœur). Comment Morath, en – II. Un peu trop grosse. Lourde ou laisse rien de côté. Us. Luire. Il. – 8. Birèmes. – 9. Tils QUATRE PIQUES contre toute défense ? sible de réussir « 3 Piques ». Sud, a-t-il joué la suite du coup pour forte, mais pas grosse. – III. Tou- (lits). SE. Erg. – 10. Emèse. Rotai. – faire sept levées (deux de chute) au jours à la recherche de frontières. VERTICALEMENT 11. Sédentarisé. contrat de TROIS PIQUES ? Cassée pour réfléchir. – IV. Trois 0123 est édité par la SA Le Monde. La reproduction de tout article est interdite sans l’accord couronnes pour un chef. Véné- 1. Pied à terre pour la faire avan- de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437. Note sur les enchères ISSN 0395-2037 neuse en épi. – V. Inversés mais cer. – 2. Ensemble d’inégalités. Cou- Avec deux levées pratiquement parallèles. – VI. Attend les retours rante dans l’escalier. – 3. Pour attra- Imprimerie du Monde PUBLICITÉ sûres, Ouest pouvait transformer le 12, rue M. Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy en cave. Invitée. – VII. Excellentes per un loup. Tranquille. – 4. Jeux de l’été 94852 Ivry cedex Vice-président : Gérard Morax contre d’appel de son partenaire en sur la tarte et en alcool. – VIII. Personnel. Bien rempli. Après la Directeur général : Stéphane Corre contre de pénalité. 21bis, rue Claude-Bernard - BP 218 Retourné. Possessif. Sa reine rendit levée. – 5. Gardées par un prince. 36 15 LEMONDE 75226 PARIS CEDEX 05 visite au roi Salomon. – IX. Garde Démonstratif. – 6. Saison migra- 2,23 F la minute PRINTED IN FRANCE Tél : 01.42.17.39.00 - Fax : 01.42.17.39.26 Philippe Brugnon LeMonde Job: WMQ1401--0025-0 WAS LMQ1401-25 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:34 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0346 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 25

DISPARITION AU CARNET DU « MONDE » – Mme Christophorov, « Ensemble, nous retrouverons – D’Eze. Lyon. Strasbourg. Nice. son épouse, la liberté. » Naissances Le professeur et Mme Boyan Mme Blanche Vautel, Christophorov, François Igersheim, son épouse, Elisabeth et Quentin SANNIÉ ses enfants, son époux, Jean-Marie, Annie, Françoise, Jean- avec Corentin, Nicolas et Catherine, Herrade Igersheim, Barthélemy, Paul, François Spoerry Gustave et Maël sa fille, ses enfants, Pierre et Delphine, ont le bonheur d’annoncer la naissance de Hélène et Jacques-Edouard, André et Marie-Thérèse Kelche, et leurs familles, Caline, Françoise Igersheim, ont la tristesse de faire part du décès de Le créateur de Port-Grimaud ses petits-enfants, ses parents et beaux-parents, Emilion, Victoria, Marina, Hugo et Maxime, Jean-Pierre et Yveline Kelche, M. Marie Adrien VAUTEL, L’ARCHITECTE François Spoer- propriétés aurait été multipliée par ses arrière-petits-enfants, Françoise et Jean Kauffmann, chevalier de la Légion d’honneur, ry est mort lundi 11 janvier à son quatre. à Paris, le 7 janvier 1999. ont la douleur de faire part du décès du Christian Kelche et Martine Wonner, commandeur du Mérite agricole, domicile de Port-Grimaud, dans le Dès 1984, des promoteurs amé- Pierre et Jacqueline Igersheim, chevalier de l’ordre national Catherine et Pierre Kalbacher, du Mérite, Var. Il était âgé de quatre-vingt-six ricains, conscients de l’exemplarité 6, rue d’Ulm, 75005 Paris. professeur Brigitte et Gérard Poyot, président de la chambre d’agriculture ans. de ce modèle villageois, confient à Etienne et Marie-Claude Igersheim, des Alpes-Maritimes de 1976 à 1989. Pierre CHRISTOPHOROV, Fabienne et Serge Estadieu, Le concepteur de Port-Grimaud François Spoerry un projet assez ancien professeur à l’université était l’un des architectes les plus similaire, sur 60 hectares d’anciens Nicolas et Françoise Igersheim, Les obsèques ont eu lieu le lundi Anniversaires de naissance de Sofia (Bulgarie), Adrien Igersheim et Claudia mal vus des avant-gardes, ce dont docks, à Jersey, près de New York : professeur honoraire à l’université 11 janvier 1999, en l’église Saint- Fleischner, Antoine-de-Ginestière, à Nice. pouvait le consoler une honorable Port Liberté, avec vue sur la statue de Bochum (Allemagne), ses frères, sœurs, beaux-frères, belles- notoriété mondiale. Ce renégat du du même nom et les gratte-ciel de Thomas ! maître de recherches honoraire sœurs et leurs enfants, ses neveux et au CNRS, nièces, mouvement moderne, né le 28 dé- Manhattan. A Port Louis (Loui- Te souhaitons une vie d’adulte réussie Remerciements prix Guizot ont la douleur de faire part du décès, cembre 1912 à Mulhouse, avait fait siane), au Mexique, à Porto-Rico, avec autant de bonheur que celui que tu de l’Académie française, survenu le 11 janvier 1999, de me nous as donné depuis ce 14 janvier 1981. – M Ghislaine Legueu, ses études à l’Ecole des beaux-arts aux Bahamas et sur tous les points son épouse, de Paris, puis à Marseille, dans vulnérables du golfe de Saint-Tro- Papy, Mamy. survenu le 11 janvier 1999, à l’âge de Monique IGERSHEIM, Ses enfants et petits-enfants, l’atelier d’Eugène Beaudoin, pez, Spoerry est appelé, véritable quatre-vingt-dix ans, à Paris. professeur d’histoire-géographie très touchés par les marques de sympathie chantre de l’industrialisation du Vauban des bastions de la plai- au lycée Jean-Monnet de Strasbourg, que vous leur avez témoignées par votre bâtiment et des grands ensembles. sance. La cérémonie religieuse sera célébrée ancienne déléguée du SGEN-CFDT présence, votre envoi de cartes et de Décès au Conseil de l’enseignement général fleurs, lors du rappel à Dieu de Installé à Mulhouse à partir de le samedi 16 janvier, à 10 h 30, en – Dominique et Antoine Franck, la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski, et technique et au Conseil supérieur 1946, où il construit les ensembles de l’Education nationale (1972-1981), RECHERCHE DE TRANQUILLITÉ Philippe et Sylvie Adler, 12, rue Daru, Paris-8e. M. Paul LEGUEU, Pierrefontaine et Entremont ainsi Son style ? Celui des traditions ses enfants, à l’âge de cinquante-huit ans, après une que la tour de l’Europe, il pressent locales débarrassées de leurs sco- Ses petits-enfants et arrière-petits- L’inhumation aura lieu au cimetière du vous remercient très sincèrement. lutte de dix mois contre un cancer. la débâcle des modèles urbains ries d’inconfort, un pastiche enfants, Père-Lachaise. alors en vogue et se lance dans agréable, frais, coloré et préservé ont la grande douleur de faire part du décès de La cérémonie religieuse aura lieu le Messes anniversaires une aventure constructive soli- de toute confrontation sociale. 26-28, rue de Clichy, vendredi 15 janvier, à 10 h 30, en l’église 75009 Paris. taire, qu’il s’efforcera de théoriser C’est une technique encore mal in- me Saint-Pierre-le-Jeune (catholique) de – Souvenez-vous de M Jacques ADLER, Strasbourg. en 1989, avec la publication de ventoriée et dont l’étude est plutôt née Lucienne SCHWOB. me Alice BERTHELOT, L’Architecture douce. abandonnée par les urbanistes aux – M Charles Dubreuil, 11, place de Bordeaux, Les obsèques ont eu lieu dans me Grand amateur de voile, ce ma- mains expertes des promoteurs. La M Claude Mutis-Dubreuil, Strasbourg. décédée accidentellement le 14 janvier l’intimité. me rin venu d’Alsace aime, et ne s’en compagnie Disney en a fait ses M. et M Yves Cornelout-Dubreuil, 1996, à l’âge de vingt-deux ans. M. et Mme Richard Novak-Dubreuil, cache pas, le pittoresque des ports choux gras (la ville de Celebration) 40, rue des Tilleuls, M. Jean-Louis Dubreuil, – Le vicomte et la vicomtesse de Une messe sera célébrée le vendredi 92100 Boulogne. me provençaux, la modestie de ces et les Chinois eux-mêmes la M. et M Philippe Dubreuil, Gaudart d’Allaines, 15 janvier 1999, à 19 heures, en l’église maisons dont la cote immobilière testent depuis quelques années, de 29, rue Fernand-Pelloutier, Caroline, Anne-Sophie, Julien, M. et Mme Dominique Guerin, e 92100 Boulogne. Saint-Germain-des-Prés, Paris-6 . commence son irrésistible ascen- Pékin à Suzhou, dans des quartiers Stéphanie, Nicolas, Célia, Thomas et Les docteurs Olivier et Marie-Odile sion, l’atmosphère conviviale enfin refaits « à la chinoise » pour le Hélène, Bertrand, leurs enfants, M. et Mme Henri Jodin, – La messe du dimanche 17 janvier des bonnes années de Saint-Tro- seul usage des touristes. – Lyon. Paris. Sydney. ont la tristesse de faire part du décès, dans ses enfants, 1999, à 10 heures, sera célébrée en l’église pez. Durant ces années-là, juste- L’architecture de François sa quatre-vingt-treizième année, de leur Marie, Etienne et Bertrand de Gaudart Sainte-Cécile, 44, rue de l’Est, Alice Bernard-Richemont, belle-sœur, tante, et grand-tante, d’Allaines, à Boulogne-Billancourt, à la mémoire de ment, la côte du Languedoc se voit Spoerry a ceci d’admirable qu’elle sa sœur, bombardée de gros volumes de engendre l’insouciance dans les Véronica et Ahmed De Ghamena, Laurent et Arnaud Bernard, Stéphane Guerin, Jean-Baptiste LONGIN, béton, comme à La Grande-Motte, circonstances qui, précisément, la ses neveux, Andrée DUBREUIL, chevalier de l’ordre national Eloi et Virgile Bertrand, contrôleur civil honoraire qui suscitent de vives réactions requièrent : les vacances. Son suc- ont la tristesse de faire part du décès, dans Leonor et Sébastien Maroutian, sa soixante-quinzième année, de du Mérite, d’hostilité. En 1966, alors que la cès reposait sans doute sur le refus chevalier des Palmes académiques, Elodie et William Quevatre, et de ancienne élève Charles Jodin, France est en pleine frénésie des du massacre de la côte méditerra- M. Louis ANDRÉ, grands ensembles, il se lance dans néenne et de la brutalité si fré- de l’Ecole normale supérieure ses petits-enfants, Marie-Antoinette LONGIN, chevalier de la Légion d’honneur, de jeunes filles, Elisabeth et Charles-Edouard née GENDRE. l’opération Port-Grimaud, cité la- quente du travail de ses confrères, administrateur honoraire de la FNMF, agrégée de l’Université, De Ghamena, custre dont il restera le comman- sur la recherche aussi d’une tran- trésorier de l’UNEMH, professeur honoraire de lettres Agathe et Victoire Maroutian, dant en chef pendant près d’un quillité qu’on appelle désormais administrateur national de la MGEN, du lycée Pasteur, à Besançon (Doubs). Hortense Quevatre, président de la section de Lyon. Anniversaires de décès quart de siècle : 200 000 m2 sur sécurité. ses arrière-petits-enfants, me 70 hectares, où l’on trouve, ou re- D’autres architectes, comme Bo- L’inhumation a eu lieu dans l’intimité M Jacques Le Verger, – Il y a un an, le 13 janvier 1998, Les obsèques ont eu lieu le 9 janvier familiale, le 12 janvier 1999, à Antony Mme Louis Dufort, 1999, à Echalas (Rhône), dans l’intimité trouve, tout ce qu’un plaisancier fill à Montpellier, ont utilisé des re- (Hauts-de-Seine). ses sœurs, Georges VIERS peut souhaiter – commerces, cettes approchantes, mais rare- familiale. ont la tristesse de faire part du décès de église, chantier naval et jusqu’au ment avec la même simplicité. Cet avis tient lieu de faire-part. nous quittait. rejet prémonitoire des voitures au Cela assure la postérité de Fran- SOUTENANCES DE THÈSE Mme Raymond JODIN, profit des piétons. Un réel succès çois Spoerry, à l’ombre des gratte- née Marie-Louise BRUNET, Tous ceux qui l’ont aimé n’oublient – La direction générale de Crédit pas. e ¤ populaire fait écho au mépris total ciel du XXI siècle. 83F TTC - 12,65 la ligne agricole Indosuez survenu le 11 janvier 1999, dans sa quatre- de la plupart de ses confrères. En a le regret de faire part du décès de vingt-treizième année. vingt ans, la valeur moyenne des Frédéric Edelmann Tarif Etudiants 99 Conférences Alain FELIX, La cérémonie religieuse aura lieu le ancien directeur général adjoint jeudi 14 janvier, à 14 h 30, en la chapelle Sciences-Po Formation, de la Banque Indosuez, est du Père-Lachaise, 8, boulevard de service de formation continue Ménilmontant, Paris-20e. de l’Institut d’études politiques et s’associe à la douleur de ses proches. de Paris, Ni fleurs ni couronnes, des messes. organise un cycle de huit conférences – Jean-Christophe Raymond, Cet avis tient lieu de faire-part. ouvert au grand public, Monique Cols, Gérard Guiraudon, L’Europe après Amsterdam. Jean-Claude Guiraudon, – Sa femme, ses fils, sœur et frères, Ses enfants et ses petits-enfants Huit conférences, de 18 h 30 à 20 h 30, Et toute la famille, ont la douleur de faire part du décès du le lundi et le jeudi, à partir du jeudi ont la douleur de faire part du décès de docteur Lazare KATZ, 21 janvier 1999. dit Victor LAFITTE, Edith GUIRAUDON, b Avec le concours du CERI, Centre épouse RAYMOND. survenu le 11 janvier 1999. d’études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences La cérémonie a eu lieu le 6 janvier politiques. b 1999, à Montpellier (Hérault), dans la plus – Pau. Paris. Biarritz. Et la participation de Christian stricte intimité. Lequesne, Anne-Marie Le Gloannec, Jean-Léon, Sophie, François, John Crowley, Françoise de La Serre, Monique Cols, ses enfants, Georges Mink, Marie Mendras, Anne de 60, rue Pierre-Curie, Anne Spengler-Maître, Tinguy, Jacques Rupnik. 91240 Saint-Michel-sur-Orge. Marie-Paule et Francis Delage, Inscriptions à titre individuel : ses sœurs et beau-frère, 600 francs par participant pour Z TOUS LES HE M l’ensemble du cycle. C AR Nicolas, Vanda et Elsa, E C T H Sciences-Po Formation, N A – François-Xavier et Anne-Marie, ses neveu et nièces, E N V VIENT D ont la douleur de faire part du décès 215, boulevard Saint-Germain, S Elisabeth et Gabriel, N

E D 75007 Paris. DE E Marie-Noël, accidentel de

J Tél. : 01-44-39-07-41, 01-44-39-07-40.

O Bertrand,

PARAÎTRE U

- R Fax : 01-44-39-07-61.

1 N Emmanuelle et Olivier, M. Bernard MAÎTRE,

0 A

0 U E-mail : info@formation- X Romain, Mathieu, Quentin et Mélanie, expert-comptable, P continue.sciences-po.fr AG Pierre, commissaire aux comptes, ES - 30 F son frère, Et toute la famille, à l’âge de quarante-quatre ans, « Un rêve de paix : ont la douleur de faire part du décès de l’après-Utrecht (1712-1715) » et de son épouse, par Lucien Bély, Mme Suzanne GUISES, professeur à l’université Paris-IV, née Marie-Louise THOMAS, Mme Isabelle MAGNAN, le lundi 18 janvier 1999, à 18 heures, au palais abbatial survenu le 12 janvier 1999, à Paris-13e, survenu le dimanche 3 janvier 1999, de Saint-Germain-des-Prés, dans sa soixante-douzième année. à Parakou (Bénin). 5, rue de l’Abbaye, Paris-6e. Conférence publique organisée La cérémonie religieuse sera célébrée Une cérémonie aura lieu ce mercredi par le Centre d’études d’histoire le vendredi 15 janvier, à 10 heures, en 13 janvier, à 14 h 30, en la maison de la défense dans le cadre de conférences Forum : l’église Notre-Dame-de-l’Espérance, funéraire de Pau, 2, rue Pierre- « De la guerre à la paix ». ¼ Les profs doivent-ils avancer au mérite ? 13, rue Paul-Bert, à Ivry-sur-Seine. Brossolette. 6, rue Baudin, me Formation continue 94200 Ivry-sur-Seine. – M Pierre Malvy, Dossier : Europe son épouse INALCO FORMATION CONTINUE Ce n’est pas qu’une question d’argent a la douleur de faire part du décès de arabe, berbère, russe, vietnamien, – Juliette Haas, cours du soir, 4 heures par semaine, son épouse, Pierre MALVY, à partir du 22 janvier 1999. Theodore Zeldin, invité de la rédaction Le docteur Gilbert Haas et Olga, préfet honoraire, Tél. : 01-49-26-42-81/59. son fils et sa belle-fille, officier de la Légion d’honneur, Prise en charge FC possible. ¼ Dans Europe, il y a euro, mais cela ne suffit pas : qu’est-ce que l’Europe de la Olivier Haas, médaille de la Résistance, ¼ son petit-fils, commandeur de l’ordre culture et de l’éducation ? Les étudiants circulent, mais l’Europe des idées peine à de Saint-Charles. ¼ ont la douleur de faire part du décès de Tous les jours voir le jour Ils emmènent leurs élèves d’un pays à l’autre : rencontre avec ces Les obsèques ont eu lieu le 12 janvier profs qui font vivre l’Europe au jour le jour ¼ Des enseignants débattent : un cursus Claude Raymond HAAS, 1999, dans l’intimité familiale. dans le chevalier de la Légion d’honneur, européen tenant compte des richesses de chacun est-il possible ? chevalier de l’ordre national Le Giraglia, « Carnet du Monde » du Mérite, Résidence des Iles, NAISSANCES, administrateur, délégué général 20000 Ajaccio. Culture : Le réveil des campagnes du Bureau de vérification ANNIVERSAIRES, de la publicité (BVP), MARIAGES, ¼ Des troupes de théâtre itinérantes aux nouvelles technologies, la diversité des directeur de la communication – Les chercheurs et collaborateurs du de la Fédération française laboratoire de chimie minérale de FIANÇAILLES pratiques culturelles en milieu rural. des banques alimentaires l’université Claude-Bernard - Lyon-I ¤ et conciliateur de justice, ont la grande tristesse de faire part du 520 F TTC - 79,27 10 lignes décès de leur patron, le 62 F TTC - 9,45 ¤ survenu le 2 janvier 1999, dans sa quatre- vingt-onzième année. professeur René-A. PÂRIS. toute ligne suppl. Rencontre-débat Le Monde de l’éducation - la Fnac, le vendredi 15 janvier à 17 h 30 ట 01.42.17.39.80 Son corps a été donné à la médecine. Les obsèques auront lieu le jeudi Fax : 01.42.17.21.36 à la FNAC de Lille sur le thème : « Une éducation européenne est-elle possible ? » 14 janvier 1999, à 9 heures, en l’église 60, avenue Jean-Jaurès, Sainte-Marie-de-la-Guillotière, à Lyon-7e. Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de deux 92290 Châtenay-Malabry. lignes. Les lignes en blanc sont 60, rue Saint-André-des-Arts, 152, cours Gambetta, obligatoires et facturées. 75006 Paris. 69007 Lyon. LeMonde Job: WMQ1401--0026-0 WAS LMQ1401-26 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 09:01 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0347 Lcp: 700 CMYK

26 CULTURE LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999

CINÉMA Dans une petite ville policière classique, Claude Chabrol FEMMES (Sandrine Bonnaire, Valeria riches des situations qui risque- actualisée des thèmes qui ont tra- bretonne, un peintre misanthrope compose avec Au cœur du men- Bruni-Tedeschi, Bulle Ogier) se raient d’être binaires s’il n’y avait versé l’œuvre de Claude Chabrol, devient aux yeux de la population le songe un subtil ballet de signes et placent, comme souvent chez Cha- que les personnages masculins », notamment l’idée de la rétention coupable présumé du meurtre d’une livre une brillante réflexion sur brol, au centre de l’histoire. « Elles explique le cinéaste. b LE FILM peut chez des personnages constamment fillette. En partant d’une intrigue l’inexistence de la vérité. b LES rendent plus complexes ou plus être analysé comme une synthèse au bord de l’explosion. Les vérités en trompe-l’œil de Claude Chabrol Au cœur du mensonge. Sous des dehors de vaudeville policier, une fine réflexion sur la réalité. Le cinéaste français agence brillamment les pistes pour signer l’un de ses meilleurs films, servi par une interprétation exceptionnelle Ce ballet de signes est à la fois le Odile Barski) semble une nouvelle engendrer un personnage (avec le lonnent cette minutieuse étude une ordure médiatique dont cha- Film français de Claude Chabrol. thème et le ressort de cette nou- variation sur le thème que le titre légiste léger, le verbe s’est fait des puissances du vrai de la mise cun reconnaîtra les modèles. En- Avec Sandrine Bonnaire, velle fiction, conçue avec élégance paraît désigner si explicitement. chair) : Au cœur du mensonge pul- en scène, menée avec une telle semble, cette troupe produit un Jacques Gamblin, Valeria Bruni- et une adresse jouissive. Nous voi- Mais il faut se méfier aussi des ap- lule de pistes et de signes, agencés maestria qu’on n’en sent jamais le ressac entre réalité et fiction, ar- Tedeschi, Antoine de Caunes, là repartis pour l’éloge du maître parences. Chabrol n’est ni un pro- avec une grâce merveilleuse pour poids, seulement le souffle lu- pège les innombrables nuances de Bernard Verley, Bulle Ogier. queux Chabrol, du savant cuistot fesseur de morale qui dénoncerait mettre en scène ce thème inquiet. dique. ce travestissement transi de sincé- (1 h 53.) du cinéma français ? Non. Le film le mensonge ni un cynique – quoi- Cette histoire de vérité et de rité qui font un grand film. et son auteur valent mieux que ces qu’il s’amuse parfois à en prendre mensonge intéresse aussi tout par- L’INNOCENCE DE L’ORDURE Tout à la fin, qu’on ne dira pas (il On regarde ce couple qui se dit gadgets promo. Au cœur du men- la pause – qui l’encenserait. ticulièrement la mise en scène, le Jusqu’à la succession des cadres entre dans les élégances de maître au revoir, le matin. Madame part songe, l’un des meilleurs films d’un Il ne s’agit pas de mensonge, cinéma. Contre la vieille idée rance sur laquelle se termine le film, Chabrol, ayant mis en place une au travail, monsieur reste à la mai- des meilleurs cinéastes contempo- mais de vérité. D’une réflexion de la mise en scène comme men- comme pour rappeler qu’on ap- énigme, de la résoudre, fût-ce avec son. On reconnaît la plus banale rains, est, sous des dehors de vau- particulièrement fine sur l’inexis- songe (celle récemment défendue partient toujours à plusieurs es- une désinvolture jubilatoire), on des scènes quotidiennes, mais aus- deville policier distrayant, d’une tence de la vérité et sur la nature par des films comme Un héros très paces. Mais de tous les angles d’in- entend une phrase. Une anti- si Sandrine Bonnaire et Jacques autre ambition. des innombrables régimes de véri- discret, de Jacques Audiard), Cha- tervention de la mise en scène, le phrase plutôt, qui signifie : « Bien- Gamblin, qui joue comme Du- té, partiels, distincts, relatifs. Tout brol – qui, là aussi malgré les ap- plus réussi est sans doute celui de venue au royaume des vivants », en tronc dans le Van Gogh de Pialat. PLAISIR DU MOT comme on se cogne et on saigne parences, n’a jamais renié les prin- l’interprétation. Sandrine Bon- ayant l’air de dire le contraire. Les Gamblin regarde sa femme partir René, peintre boiteux et misan- en heurtant un trompe-l’œil, qui cipes fondateurs de la nouvelle naire, bien sûr, exceptionnelle, vivants : ceux qui ne sont plus in- du haut d’un escalier ; il regarde thrope, deviendra le coupable pré- est un objet réel, on se blesse et on vague, ceux d’une éthique du re- bien sûr, dans sa façon de mener nocents, ceux qui sont au monde, aussi la plage, la mer en contrebas. sumé du meurtre de la fillette aux blesse les autres, jusqu’à engen- gard – met à l’épreuve les points son personnage de femme forte qui vivent dans et avec sa Le cadrage en contre-plongée le yeux de la petite ville bretonne à drer la terreur, à mélanger les sta- de vue, questionne l’importance avec une grâce qui vacille ; Valeria complexité, autant qu’ils le rend d’un coup inquiétant ; on l’écart de laquelle il vit, comme à tuts de vérité au nom d’un mora- des formes pour comprendre la Bruni-Tedeschi, à contre-emploi, peuvent. Faire de cette phrase une songe à Norman Bates, le tueur ceux de l’inspecteur de police Fré- lisme toujours dangereux, qu’on le réalité. Un bref et simple apologue enfouissant en elle-même tout ce bouleversante déclaration joué par Anthony Perkins dans dérique Lesage. Viviane, sa nomme « intégrisme » chez les sur le cinéma à partir d’un paysage qu’elle exhibe d’ordinaire, pour d’amour signe la grandeur du film Psychose de Hitchcock. Une petite femme, se bat contre la rumeur, pauvres ou « correction poli- observé par la fenêtre rappelle donner la plus belle interprétation et la générosité de Claude Cha- fille se promène dans la forêt et on mais la vedette médiatique Ger- tique » chez les riches. Diogène fa- comment le point de vue engendre de sa carrière ; Bulle Ogier, mira- brol. songe au Petit Chaperon rouge ; le main-Roland Desmot, en villégia- cétieux brandissant son inusable le style ; quelques nuages dans le culeuse. Comme souvent chez J. -M. F. corps d’une gamine tuée est dé- ture sur la côte, n’est pas dénuée lanterne magique, Claude Chabrol ciel suffisent, en modifiant la lu- Chabrol, les femmes sont les plus couvert et on songe aux journaux d’attrait pour elle : son brio blasé le sait fort bien et dit qu’il faut en mière, à mettre en évidence la re- intéressantes, mais Jacques Gam- ૽ En même temps que sort Au ou à tant de films de genre – poli- lui semble, un moment, charmant. rire – justement parce que c’est lativité de l’artifice et les choix blin, tendu et tordu, terrifiant et cœur du mensonge, les éditions cier ou d’horreur. Cette circulation Apparences et faux-semblants, ru- l’horreur. Trafic d’objets d’art, qu’elle impose ; un tableau où se bouleversant, tient impeccable- Denoël publient Conversations des références est comme une meurs et doubles jeux, la construc- mots à double sens – scabreux, condensent l’erreur sur les faits et ment une note impossible ; An- avec Claude Chabrol. Un jardin deuxième musique de fond dialo- tion du réalisateur de Masques poétiques ou potaches –, jeu sur la vérité des sentiments, un écran toine de Caunes campe avec une bien à moi, livre d’entretiens réali- guant avec celle (fort bonne) de (l’une de ses précédentes collabo- les noms propres et plaisir du mot de télévision qui donne un fait sorte d’innocence sans laquelle la sés par François Guérif. 282 p., Matthieu Chabrol. rations avec la même scénariste, (pas du « bon mot » !) qui suffit à exact mais une erreur de sens, ja- caricature grossirait trop le trait 139 F (22,5 ¤). PHOTOS J. NASSIF/SYGMA Frédérique Lesage (Valeria Bruni-Tedeschi). Viviane Sterne (Sandrine Bonnaire). Yvelyne Bordier (Bulle Ogier). Affaire d’actrices, affaire de femmes Une galerie de héros SES DEUX premiers films s’appe- midablement. Avec Binoche, le qu’il sente que tu as vraiment envie qui s’inspire, lui, d’un fait divers : laient Le Beau Serge et Les Cousins, rapport entre les comédiens aurait qu’il t’embrasse", alors qu’à Isabelle l’enlèvement d’une personnalité mais le quatrième Les Bonnes été différent : chaque nouvel inter- j’aurais dit : "Ne te jette quand pour laquelle le ministre de l’inté- au bord de l’explosion Femmes... Depuis, Alice et la der- prète modifie le système de rela- même pas à son cou." rieur avait décidé de ne pas payer ENTRE autres mérites, Au cœur celui incarné par Antoine de nière fugue, Violette Nozière, Une tions entre tous les personnages. Il » Pourtant, le plus souvent, la rançon, du coup on a traîné le du mensonge pourrait être la syn- Caunes (petit marquis parisien du affaire de femmes, Madame Bova- y avait aussi le fait que le visage de j’ignore qui interprétera les rôles type dans la boue, on l’a calomnié. thèse actualisée de ce qui a fait les monde des lettres et de la télévi- ry, Betty, L’Enfer, La Cérémonie ont l’héroïne devrait être dessiné et au moment où je les écris. En géné- Sa femme se bat pour maintenir la plus beaux films de Claude Cha- sion) dans Au cœur du mensonge confirmé combien les femmes oc- peint, il m’a semblé que le phy- ral, écrire "pour quelqu’un" signifie réputation de son mari, un peu brol. Comme si la nouvelle réali- en représentent des accomplisse- cupent un rôle central dans les films sique de Sandrine Bonnaire se prê- lui faire répéter ce qu’il a déjà fait. comme Viviane défend René dans sation du cinéaste renouait avec ments extrêmes. Ils s’opposent ra- de Claude Chabrol. De la collabora- tait à cette stylisation. J’ai tendance à fonctionner exacte- Au cœur du mensonge, mais les l’essence même d’un univers sin- dicalement en ce que le premier tion régulière avec Stéphane Audran ment à l’inverse. C’est ainsi que j’ai gens qui sont censés l’aider sont en gulier et d’un regard unique dans traduit ses impulsions en actes (alors sa femme) à la complicité au choisi Valeria Bruni-Tedeschi. Un réalité ceux qui le débinent. le cinéma français. Le point de dé- (rapports physiques, cris, coups), long cours avec Isabelle Huppert et à « Le scénario des drames du cinéma français est » Les femmes sont de plus en part du récit, illustration à la fois alors que le second, tout en repré- la rencontre avec Sandrine Bon- qu’on a tendance à enfermer les plus au centre de mes films. Elles outrée et faussement rassurante sentation, a délaissé l’action jus- naire, ses héroïnes ne sont pas seule- prévoyait de faire comédiens dans des emplois figés. rendent plus complexes ou plus puisqu’elle rattache le film au qu’à l’impuissance. ment ses personnages les plus réussis. Le scénario prévoyait de faire du riches des situations qui risque- genre balisé du cinéma policier, Ce sont elles qui portent, à l’écran, la du flic une femme ; flic une femme ; j’ai cherché l’ac- raient d’être binaires s’il n’y avait c’est le meurtre d’une petite fille, LA PAIX DANS L’AVEU distance critique et l’inquiétude qui trice que j’aimais bien et qu’on que les personnages masculins. Il c’est-à-dire un crime que l’imagi- Chez Chabrol, un mari trompé sont celles du réalisateur lui-même, j’ai cherché l’actrice imaginait le moins en commissaire. me semble que l’évolution de la so- naire contemporain renvoie dans retient jusqu’à l’extrême limite de sous ses propres masques de fa- La réponse était Valeria. Je n’ai sur- ciété a modifié les personnages fé- le domaine d’une inhumaine ses forces le recours à la violence çonnier efficace et de bon vivant ri- que j’aimais bien tout pas cherché à gommer l’écart minins plus que les autres. Par monstruosité. L’assassinat d’en- contre l’amant de sa femme. La si- golard. Claude Chabrol revient ici entre elle et son personnage, je lui exemple, jusqu’aux années 70, une fants, qui rappelle Le Boucher, que tuation à l’origine de La Femme sur leur place dans son film, et dans et qu’on imaginait ai au contraire demandé de jouer bourgeoise était un personnage Claude Chabrol réalisa en 1970, infidèle retrouve un écho contem- son œuvre. telle qu’elle est, sans essayer de plus simple, Stéphane Audran sa- exprime avant toute chose l’in- porain dans le triangle formé par « Le canevas de départ d’Au le moins s’adapter au rôle, mais en restant vait instaurer d’emblée ce type, à contrôlable passage à l’acte d’une Jacques Gamblin, Sandrine Bon- cœur du mensonge consistait en sur la seule facette professionnelle, partir duquel on pouvait explorer pulsion irrépressible. naire et Antoine de Caunes dans une ligne narrative principale (le en commissaire » le travail policier. Ainsi, elle devient d’infinies variations. Aujourd’hui, L’idée de rétention est au centre Au Cœur du mensonge. Les deux triangle classique mari-femme- étrange, un peu inquiétante (tandis une bourgeoise aura à la fois une du cinéma de Claude Chabrol. Le films développent une vision amant, avec ses caractéristiques qu’en contrepoint, là aussi, Ber- responsabilité dans une entreprise refoulement, non seulement identique de la conjugalité. Les particulières : la peinture et les mé- » Dans Au cœur du mensonge, le nard Verley, qui interprète son ad- et chez elle, dramatiquement cela comme exigence de la vie civilisée liens qui unissent le couple pa- dias, un mari faible et une femme moment le plus difficile pour San- joint, joue à fond le personnage- introduit un flou, une schizophré- mais comme comportement so- raissent, face au bouleversement forte qui perd relativement de sa drine est lorsqu’elle doit dire à An- type du flic de cinéma). nie, de nouvelles contradictions. Le cial, détermine les attitudes des de l’adultère et du meurtre, se raf- force, sans être vaincue), et un toine de Caunes : "Embrassez-moi". » Je me sens à l’aise dans les ré- rôle (au sens de rôle social aussi protagonistes. « Il ne peut pas se fermir d’une force obscure, quasi contrepoint avec le crime pédo- Je tremble à l’idée de tout ce que cits très codés, comme le vaude- bien que rôle dans un spectacle) est retenir », disait le personnage in- mystique. L’aveu et le pardon fi- phile et l’enquête. Ensuite, avec la j’aurais dû faire avec d’autres ac- ville ou le polar : on peut à la fois moins net. carné par Michel Bouquet dans La nal dans le nouveau film rap- scénariste Odile Barski, nous avons trices pour obtenir l’évidence profiter des codes et les détourner. » Lorsque j’ai commencé à fil- Femme infidèle : condamnation pellent la brève déclaration songé à introduire le contrepoint, qu’elle donne à la situation. J’ai Plus ça va, plus j’aime travailler à mer, on vivait une époque maté- sans appel de son associé, fréné- d’amour fou chuchotée par Mi- qui est plus grave et plus effrayant, pour principe de donner aux comé- l’intérieur d’un genre. Les acteurs riellement plus aisée, en période de tique coureur de jupons. La réten- chel Bouquet à Stéphane Audran avant la ligne principale. Odile a diens très peu d’indications, j’es- aussi sont "codés" et on peut tirer vaches grasses les hommes re- tion n’est pourtant pas seulement à la fin du film de 1967. Cette même suggéré encore d’autres ré- saie juste de les mettre en situation parti de la rencontre entre ces dif- prennent le dessus, quand les le comportement du bourgeois confession de Jacques Gamblin à cits en sourdine, dont nous avons de trouver par eux-mêmes le ton férents systèmes de reconnais- temps deviennent durs, davantage pompidolien, elle est le lot Sandrine Bonnaire rappelle aussi retenu un, le trafic d’objets d’art. que je souhaite. Avec Sandrine, ça sance. Mais il faut se méfier des ef- de responsabilités reposent sur les commun de personnages tiraillés la force irrépressible et autopuni- » Pour le premier rôle féminin, se fait naturellement. J’avais déjà fets de répétition. C’est pourquoi, épaules des femmes, les hommes entre une posture sociale obliga- tive qui agitait le personnage cen- j’ai envisagé deux possibilités : rencontré cette certitude en tra- avec Isabelle Huppert, nous ont tendance à se cacher. Ce n’est toire et un acting out définitif. tral de Juste avant la nuit (1972) : il Sandrine Bonnaire ou Juliette Bi- vaillant avec Isabelle Huppert : sommes convenus de tourner cha- pas par hasard si la dernière fois Le héros chabrolien est ne trouve la paix qu’en avouant noche. J’ai préféré retrouver l’ac- chaque fois que je lui parle d’un cun deux films entre ceux que nous que j’ai eu l’envie de confier un rôle constamment au bord de l’explo- son crime – à des gens qui ne lui trice avec laquelle j’avais déjà tra- personnage, je découvre qu’elle a faisons ensemble. Je suis en train à Stéphane Audran c’était dans sion. De ce point de vue, les deux opposent alors que la mollesse in- vaillé. Dans La Cérémonie, elle tout compris depuis longtemps. d’écrire notre prochaine aventure Betty, où elle se faisait dévorer. » portraits de « méchants » que soutenable d’un pardon compré- m’avait suffoqué par son intelli- Avec Sandrine, c’est pareil, mais commune ; je veux lui donner un sont celui du personnage de Jean hensif. gence du personnage, j’étais per- par d’autres voies. Pour la scène du personnage de pure méchanceté. Propos recueillis par Yanne (garagiste provincial et vul- suadé qu’elle jouerait Viviane for- baiser, je lui dis simplement : Ïl faut Ce ne sera pas mon prochain film, Jean-Michel Frodon gaire) dans Que la bête meure et Jean-François Rauger LeMonde Job: WMQ1401--0027-0 WAS LMQ1401-27 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0348 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 27 Alexeï Guerman, réalisateur de « Khroustaliov, ma voiture ! » « Le tournage a été un cauchemar, à l’image des maux dont souffre la Russie » ALEXEÏ GUERMAN, né en 1938, tion. Le résultat, en dépit de sa no- Khroustaliov. Quand l’avez-vous côté russe. Le tournage a été un a signé quatre films en trente ans toriété, c’est que non seulement conçu et pourquoi aura-t-il été si cauchemar, car on était obligé de d’une carrière marquée par la cen- La Vérification restait interdite, difficile à mener à bien ? l’interrompre pour de très longues sure et la singularité de sa créa- mais que Simonov a passé un an et – J’ai toujours rêvé de cette his- périodes, et il fallait à chaque fois tion. La Vérification (1972), Vingt demi à leur arracher l’autorisation toire. De faire un film sur l’histoire plus ou moins recommencer à jours sans guerre (1976) et Mon ami pour son propre film. russe en même temps que sur ma zéro. Ivan Lapchine (1982), découverts » Pour Mon ami Ivan Lapchine, propre enfance. Un film qui soit à – Quelle part revient à la na- en France dans les années 80, l’ont l’affaire a été encore plus ronde- la lisière du rêve et du souvenir, et ture de ce tournage et à la imposé comme l’un des plus ment menée : on m’a tout de suite qui se passe des conventions du ci- concertation dans cette organi- grands cinéastes russes en activité, viré du studio, et le film a été in- néma traditionnel. Le projet exis- sation du chaos qu’est votre tandis que commençait pour quin- terdit pendant cinq ans. tait concrètement à la fin des an- film ? ze ans, avec implosion soviétique – Beaucoup à la concertation. Je en cours de route, la longue et le voulais comme ça, au plan près, chaotique préparation de Khrous- J’ai toujours rêvé de cette histoire. au mouvement de caméra près. Il taliov, ma voiture ! Retour sur un se trouve que le tournage a fini par itinéraire hors norme. De faire un film sur l’histoire russe ressembler à la réalité que décrit le « Le cinéma, était-ce une vo- film, ce qui prouve que le film, qui cation ? en même temps que sur ma propre enfance est si l’on veut une reconstitution – Pas vraiment. C’est plutôt la historiquement datée, est aussi médecine qui m’attirait, mais une chronique intemporelle des comme je détestais la chimie, mon – Que vous reprochait-on ? nées 80 et plusieurs producteurs maux dont souffre la Russie. père, qui était écrivain et introduit – Beaucoup de choses. Officiel- français s’y sont intéressés, avec – Le film est-il sorti en Russie ? dans le milieu du cinéma où on a lement, c’était bien sûr une ques- lesquels les choses ne se sont pas – Pas encore. Je pense que, vu la adapté pas mal de ses romans, m’a tion de ligne politique. On repro- faites. J’ai cru que je devrais y re- situation, il faut être très prudent, conseillé de m’inscrire à l’école de chait par exemple à ce genre de noncer quand j’ai enfin trouvé un et le sortir dans de petites salles. cinéma. Moi, ça m’était plutôt films d’encourager les événements producteur avec qui travailler, Guy Le pays vire au fascisme, les égal, de toute façon je pensais de Pologne. Officieusement, dans Seligmann. Mais entre-temps, la communistes reviennent, et les in- qu’ici ou ailleurs, on allait me virer une pièce fermée à double tour, on situation en Union soviétique était tellectuels n’ont plus aucun poids. rapidement. me disait que le film était remar- devenue absolument catastro- Cette situation n’est pas meilleure » Bon, ça n’a pas été le cas. C’est quable mais qu’on allait quand phique, et les prix ont été multi- que la précédente pour le genre de comme ça que j’ai commencé par même me virer. Ils ont tenu pa- pliés par trois mille. cinéma que je fais, ni pour le ciné- travailler avec Gregori Aronov sur role. J’ai été contraint, pour vivre, » Comme il s’agissait d’une co- ma tout court d’ailleurs. » un film qui s’appelait Le Septième d’écrire des scénarios avec ma production franco-russe, la partie Compagnon de route et qui est sor- femme, qu’elle signait de son nom. française a tenu ses engagements, Propos recueillis par OLIVIER ROLLER ti en 1967. – Puis vient le projet de mais il n’y avait plus d’argent du Jacques Mandelbaum Alexeï Guerman. – De quoi parlait le film ? – De la terreur rouge décrétée par Lénine en 1918. Vous savez, se- lon la formule célèbre, « non pas On a volé la moustache de Staline œil pour œil, mais mille yeux pour un œil », sous-entendu mille bour- geois tués pour un bolchevik. Mais Khroustaliov, ma voiture ! Tragédie burlesque post-soviétique pour régler quelques comptes avec la réalité le film, avant d’être interdit, est passé à peu près inaperçu, à cause nées 50 en Union soviétique, tra- de silhouettes agitées, tout concourt marionnette Hitler (Hitler, un film dictoires, d’où l’extrême ambiguïté du succès du premier film de Gleb Film russe d’Alexeï Guerman. verse l’apogée totalitaire et antisé- ici – depuis le contraste du noir et d’Allemagne), tandis que son héros de ce film, en résultent. La première Panfilov, Pas de gué dans le feu, qui Avec Youri Tsourilov, Nina mite d’un régime qui s’invente pour blanc jusqu’à la non-coïncidence de vole la moustache de Staline de la tient dans ce coup de force qui était sorti en même temps. On m’a Rouslanova, Yakov Yarvet, Mi- les besoins de son délire un pseudo- l’image et du son, en passant par la même façon que Hitler avait dérobé consiste à emprunter les armes de tout de même autorisé à faire mon chaïl Dementiev, Alexandre Ba- complot de médecins juifs (procès menace intrusive qui déstabilise celle de Charlot. Serge Daney, dans l’adversaire pour les retourner premier film à titre personnel, j’ai chirov. (2 h 17.) des blouses blanches), et s’achève chacun de ses plans – à la représen- un remarquable texte consacré à Sy- contre lui et l’anéantir. C’est la mise donc réalisé La Vérification, et c’est peu après la mort de Staline (1953). tation d’un monde en proie au déca- berberg, évoquait le statut d’« extra- au jour, par la dérision carnava- là que les choses ont commencé à Le chaos. C’est bien l’épreuve à la- La figure centrale de ce récit désé- lage paranoïaque entre la réalité et territorialité » de son film, qui s’arro- lesque et la précarité délibérée du mal tourner. quelle on a l’impression d’avoir été quilibré est le médecin-général de son apparence. Un banal placard geait le pouvoir d’un Etat en faisant point de vue, d’un système d’op- – La censure a-t-elle beaucoup confronté au sortir de ce film, qu’on l’armée rouge Youri Glinski, spécia- peut ainsi receler deux fillettes juives comparaître Hitler en justice ciné- pression qui finit par se dévorer lui- nui à votre carrière ? est tenté de qualifier par quelque liste du cerveau dans un hôpital tout droit sorties de Kafka, les matographique. même. La seconde, plus probléma- – On a vite fait de résumer la si- puissante métaphore naturelle – ou- moscovite. Colosse débonnaire, al- portes d’un camion de « champagne tique, c’est cette philosophie nihi- tuation : La Vérification a été inter- ragan, cyclone ou déluge. Sauf que coolisé et slave jusqu’à la nausée, il russe » ouvrir sur un enfer où un PHILOSOPHIE AMBIGUË liste de l’histoire qui semble justifier dite pendant quinze ans, avec cette œuvre est tout sauf naturelle. fait figure d’icône dans sa famille et médecin de l’armée rouge se fait so- Guerman, pas moins génial ni la souffrance d’une nation au nom ordre de détruire le négatif. Si le Etant elle-même une métaphore, dans son travail, jusqu’au jour où domiser par des droits communs, un mégalomane que Syberberg, a rele- d’un déterminisme moral, et pis en- film existe aujourd’hui, c’est grâce elle n’en nécessite point davantage. l’Etat le fait disparaître. jumeau se tenir toujours prêt à vous vé ce défi en ouvrant – entre flux de core, suggérer qu’il n’est pas de vic- à la monteuse qui, de sa propre Elle fait partie de ces très rares ob- Déporté, avili et brisé, puis libéré remplacer au cas où vous disparaî- conscience et reconstitution la- time innocente. initiative, n’a pas obéi aux ordres jets cinématographiques qui défient pour se rendre au chevet de Staline triez de la circulation. cunaire de l’Histoire – le titanesque Entre la première parole post-sta- et a réussi à le cacher. Vingt jours les catégories du goût. C’est sous le agonisant, il finira par abandonner Il apparaît donc que ce film est procès d’un des plus sanglants sys- linienne de son titre (l’expression sans guerre, dont le scénario était signe du Grand-Guignol qu’on au- les siens pour mener une vie d’ou- bien davantage qu’une bouffonnerie tèmes politiques du siècle. Mais son « Khroustaliov, ma voiture ! » aurait signé Constantin Simonov, rait plutôt envie d’appréhender ce tlaw dont le principal enjeu consiste tragique sur la période soviétique. Il principal accusé est moins le Staline été prononcée par Beria à l’adresse membre du parti et écrivain offi- film, tel un bilan carnavalesque de apparemment à faire tenir un verre en est, au double sens du terme, la historique, cadavre grotesque appa- de son chauffeur à la mort de Sta- ciel, n’en est pas moins resté un an l’ère soviétique dont la grimaçante d’eau en équilibre sur sa tête. stricte réplique cinématographique, raissant à la fin du film, que l’éternel line) et la phrase indéterminée qui et demi dans les tiroirs. surenchère exposerait à la baston- Tel est le squelette narratif du et rejoint à ce titre la lutte moderne despote russe essentialisé sous les clôt le film (« Tu l’as dans le cul ! »), » Le plus drôle, c’est que Simo- nade quiconque lui demanderait ses film, dont la construction prolifé- qui oppose le politicien à l’artiste traits de sa victime ordinaire, Glins- Guerman aura incontestablement nov m’avait promis, au cas où raisons. rante, nocturne et neigeuse est sans dans l’apanage de la mise en scène. ki, sympathique tyran domestique et eu le dernier mot, mais de quel Vingt jours sans guerre ne serait pas L’action, pour autant que le ci- doute plus utile à sa compréhen- Guerman fait ici à Staline, flatulente incarnation pathologique du père de poids d’amertume l’aura-t-il payé ! un brûlot politique, de lever la néaste permette au spectateur d’en sion. Dans une saturation de bruit et baudruche exhalant des bulles de famille, comme l’autre l’était du censure qui pesait sur La Vérifica- juger, commence au début des an- de fureur, d’incongruités sonores et savon, ce que Syberberg a fait à la peuple. Deux implications contra- J. M.

vient nous le signaler) : les hippies premier épisode de la série, et qui bourn, l’auteur de Intimate Ex- WITHOUT AIR NOUVEAUX FILMS affluent de toutes parts (ils sont n’en finit pas de les poursuivre de sa changes, qu’Alain Resnais avait a Without Air est la chronique, en postés sur le rebord des fenêtres et vindicte avec son croc de boucher. adopté pour Smoking et No Smo- noir et blanc, de quelques jours de LA VIE EST DURE, NOUS AUSSI paré des sitcoms télévisés pour en ont un phrasé très lent dû à l’abus Cette intrigue incohérente (com- king. Elle exhibe, jusqu’à la carica- la vie d’une jeune femme strip-tea- a A priori, on se dit qu’un film au donner une version plus fauchée, de différentes substances toxiques) ; ment quatre jeunes adolescents dé- ture, tout ce qu’on peut attendre seuse, droguée et chanteuse de titre aussi stoïque ne saurait être moins bien écrite, moins bien inter- le matérialisme occidental est à jeter barquant sur une île envahie par les d’une comédie théâtrale et britan- blues (ou de rock, on ne sait pas, elle tout à fait mauvais, ne serait-ce que prétée, moins inventive. Le scénario à la poubelle ; la vérité se trouve dé- touristes peuvent-ils se retrouver, en nique. Chassés-croisés sur fond de sait tout faire). parce qu’il aurait courageusement de Et plus si affinités est à peine sormais quelque part dans le désert l’espace de quelques heures, chasse à courre, jeu sur l’ambiguïté Errance nocturne, numéros de décidé de trancher, sans illusion digne d’un roman photo. Erin, une ou dans le religieux. On ne sait pas complètement isolés dans leur hô- sexuelle, understatement, farce ma- « danse exotique », tractations sor- mais avec légèreté, dans la morosité jeune infirmière, est larguée par son où, mais elle est là, c’est sûr. Kate tel ?) enlève tout réalisme au film et cabre et humour noir. Ceux qui n’ai- dides avec des clients entreprenants, ambiante. Sous le signe annoncé petit ami. Elle préférerait rester Winslet, la jeune amazone de Tita- rend impossible toute peur puisque ment pas cela risquent de trouver scènes de ménage avec son petit d’une filiation distanciée avec la seule un moment, malgré les pres- nic, interprète la jeune hippie new le réalisateur détruit ses propres ef- l’ensemble vulgaire et sinistre. Reste ami, répétitions musicales s’en- comédie classique américaine (La sions de sa mère, qui va jusqu’à pla- age. Pour la première fois, un film fets. Une bande-son rap, des exté- Kristin Scott Thomas, qui échappe chaînent inéluctablement. Réalisé vie est belle, de Frank Capra), cer pour sa fille des petites an- arrive à la rendre laide. Le discours rieurs filmés comme des cartes pos- au jeu caricatural des autres comé- par Neil Abramson, un auteur de Charles Castella s’en tire, de fait, nonces dans les journaux. Elle simplet assené par Marrakech Ex- tales, des adolescentes dénudées, la diens. J.-F.R. clips vidéo (Dwight Yoakum, Debo- beaucoup plus dignement que Ro- rencontre par hasard un jeune press, sa candeur stupide qui lui fait présence de mots d’auteur en plein Film britannique de Malcolm Mow- rah Harry, UB 40), et de films publi- berto Benigni. Tout simplement en homme qui travaille à l’aquarium de confondre le citoyen marocain avec milieu du carnage censés dédrama- bray avec Sam Neill, Helena Bonham citaires, le film s’enlise très vite dans interprétant Charles, un jeune Boston, et qui se révèle être Paul et Virginie et en arrive à repro- tiser l’action, un scénario copié sur Carter, Kristin Scott Thomas. (1 h 30.) l’imagerie pittoresque (les paumés homme plutôt rentré qui va tomber l’homme de sa vie. Seul problème : duire le mythe du bon sauvage, son celui de Scream 2 assurent l’ordi- de l’Amérique, junkies, putes et raide amoureux d’une jeune fille ils n’arrêtent pas de se manquer. Et esthétisme de dépliant touristique, naire de Souviens-toi. Il est vrai que CASSES EN TOUS GENRES beaufs) enrichie d’une bande-son dont la principale vertu consiste à plus si affinités vise tous les publics, son manichéisme (presque tous les Danny Cannon se comporte en réa- a Deux apprentis perceurs de où les dialogues, lorsqu’ils ne disparaître au début du film. Cela celui de Friends, celui amateur de Marocains sont des voleurs, qui se lisateur de films publicitaires et se coffres se font embaucher par un cherchent pas à battre le record du permet à Charles de la chercher en comédies hollywoodiennes roman- révèlent d’ailleurs par la suite et préoccupe d’abord des objets que truand pour effectuer quelques monde du plus grand nombre de faisant le tour des amis qui auraient tiques et celui friand de cinéma in- sans distinction des individus au son film est censé vendre (fringues à cambriolages qui ratent lamentable- «fuck» à la seconde, renvoient à de pu l’apercevoir à une fête où ils se dépendant affichant des préoccupa- cœur grand comme ça) achèvent de la mode, bande originale). S. Bd ment, ou ne réussissent que par un ridicules et très artificiels morceaux sont rencontrés, et d’écoper en pas- tions plus réalistes que les grosses rendre ce film antipathique. S. Bd Film américain de Danny Cannon. hasard incroyable. L’un d’eux, Sam, de littérature d’un existentialisme de sant de leurs problèmes personnels, productions (d’où la présence dans Film anglais de Gilles McKinnon. Avec Avec Jennifer Love Hewitt, Brandy, tombe amoureux de la fille d’un re- supermarché. « Je ne sais pas com- annexes à l’intrigue mais essentiels le film de tout un discours ironique Kate Winslet, Saïd Taghmaoui, Carrie Freddie Prinze Jr. (1 h 40.) celeur qu’il est chargé de délester ment vivre avec toi, je ne sais pas au film. Et vu que Castella a quand sur l’humanitaire). A force de vou- Mullan. (1 h 45.) d’un trophée que celui-ci conserve comment vivre avec moi-même », as- même davantage un faux air de loir tout être à la fois, Et plus si affi- AMOUR, VENGEANCE précieusement dans un coffre-fort. sène l’héroïne à son copain au cours Jean-Pierre Léaud que de James Ste- nités devient insignifiant. SOUVIENS-TOI... ET TRAHISON Casses en tous genres est une surprise d’un psychodrame conjugal. N’im- wart, vu qu’il tourne dans une mo- Samuel Blumenfeld L’ÉTÉ DERNIER 2 a Deux candidats au suicide se ren- pour qui s’aventure à la vision de ce porte quoi. J.-F.R. deste liberté avec quelques amis, on Film américain de Brad Anderson. a La déclinaison, après le succès de contrent. Lui, Henri Bell, a été licen- film qui ne ressemble à aucun autre. Film américain de Neil Abramson. aura compris que sa comédie rejoint Avec Hope Davis, Alan Geffant, Phil Scream, de films gore, toujours cen- cié et abandonné par sa femme. Cette accumulation molle de say- Avec Laurie Crook, Jack May, Mi- en définitive davantage l’esprit nou- Hoffman, Victor Argo. (1 h 36.) trés sur un groupe d’adolescents Elle, Karen Nightly, est une jeune nètes pittoresques sur le milieu des chelle McGlockin. (1 h 28.) velle vague que celui de Hollywood. pourchassés par un tueur masqué, héritière plaquée par son amant qui truands juifs (les dernières vingt mi- Sans les fulgurances de la première MARRAKECH EXPRESS possède aussi peu d’intérêt que la est revenu chez son épouse. Les nutes sont tout entières consacrées AU CŒUR DU MENSONGE et sans la magie du second, son film a Inspiré d’un récit authentique, vague des Vendredi 13 et des Hallo- deux malchanceux décident à la bar-mitzva du fils du gangster), a Lire page 26. se contente d’être agréable, ce qui Marrakech Express raconte les péré- ween. On ne peut prendre acte de- d’échanger leur vengeance. Karen ses interminables bavardages dont KHROUSTALIOV, MA VOITURE ! n’est déjà pas si mal. J. M. grinations au Maroc d’une jeune vant Souviens-toi... l’été dernier 2 que Nightly s’occupera du cadre respon- on ne saisit pas les enjeux, cet hu- a Lire ci-dessus. Film français de Charles Castella. Anglaise et de ses deux très jeunes de la mise en œuvre de formules sable du licenciement de l’homme mour au pittoresque dépressif en LE FLEUVE D’OR Avec Fabienne Babe, Charles Castella, filles. Décidée à fuir la médiocrité de destinées à assurer la pérennité de la et Henri Bell de la femme de son ex- fait un objet dont on se demande à a Lire page 28. Alice de Poncheville, Laurence Côte. la vie londonienne, elle veut retrou- série et à satisfaire son public. Cette amant. Les choses ne se passent qui il peut être destiné. Une sur- XIAO WU, ARTISAN (1 h 35.) ver une raison de vivre dans un fois-ci, un groupe d’adolescents se pourtant pas comme prévu. Si la prise, oui. Mais personne n’a parlé PICKPOCKET Orient loin de l’Occident décadent. retrouve isolé sur une île des Baha- femme commence à tourmenter sa d’une bonne surprise. J.-F.R. a Lire page 29. ET PLUS SI AFFINITÉS Nous sommes dans les années 70 mas à la merci de l’impitoyable Ben proie, l’homme en tombe amou- Film américain de John Hamburg. L’AMOUR... ET APRÈS a Il y a longtemps que le cinéma (une bande-son avec des morceaux Willis, l’homme que l’un d’entre eux reux. Amour, vengeance et trahison Avec Sam Rockwell, Steve Zahn, Mi- a La critique de ce film paraîtra dans américain dit indépendant s’est em- du groupe America et des Beatles avait tué accidentellement dans le est tiré d’une pièce d’Alan Ayck- chael Lerner. (1 h 29.) une prochaine édition. LeMonde Job: WMQ1401--0028-0 WAS LMQ1401-28 Op.: XX Rev.: 12-01-99 T.: 19:10 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0349 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 CULTURE Sang et or, couleurs des eaux folles du Douro Le Fleuve d’or. Entre conte populaire, mélodrame latin et tragédie, une œuvre envoûtante, guidée par un principe secret contemplative, oscillant entre un souvenir et de l’image mentale pré- Film portugais de Paulo Rocha. hommage à l’impressionnisme monitoire (lorsqu’il rencontre Melita Avec Isabel Ruth, Lima Duarte, pictural et une exaltation panthéiste pour la première fois, Ze a la vision Joana Barrcia. (1 h 43) inquiète. Il donne pourtant le senti- d’une malédiction attachée à la ment d’être guidé par une grande jeune fille) ; celui de l’inexorable C’est un film envoûtant, secret, unité, un principe secret, organisa- chemin vers le meurtre que raconte dont on n’oublie pas de sitôt l’im- teur caché des sensations du specta- ce film sous-titré, à la fois naïve- pression qu’il fait sur vous. En teur. ment et fort à propos, « l’histoire voyant Le Fleuve d’or, on est d’abord d’un grand et horrible crime ». frappé par la difficulté de le rappro- Le Fleuve d’or est donc un opéra cher d’une catégorie de récit connu. L’eau représente de la matière, un rituel organisé au- Conte populaire, fable, mélodrame tour des qualités sensuelles de l’eau. latin, tragédie, toutes ces formes la puissance Rocha utilise parfois de légers et très s’entremêlent au service d’une his- curieux mouvements d’appareil qui toire implacable. mortifère, engendrent une sensation flottante,

Une fleur parlante a dit au vieil immergeant celui qui regarde au SUMA FILMES/SKYLIGHT Antonio, conducteur de bateau- hypnotisante sein d’un monde ondulant et dange- Isabel Ruth, dans « Le Fleuve d’or », de Paulo Rocha. drague, qu’il prendra femme. Il reux. épouse effectivement Carolina, la et terrible Vers la fin du film, lorsque le charbon. Cette scène qui déclenche- garde-barrière. Celle-ci a une fil- drame est consommé, Carolina sera ra la jalousie obsessionnelle et leule, Melita, qu’il sauve un jour de du « fatum » emportée dans un ascenseur rudi- meurtrière de Carolina pose les pre- la noyade. Carolina, jalouse de Meli- mentaire, plate-forme transparente miers jalons d’une vengeance abou- Le retour de Paulo Rocha, ta et de l’influence probable qu’elle flottant dans le vide, détachée des tissant à une conclusion d’une sau- exerce sur son mari, devient la maî- Le film est en effet marqué par la lois de la gravitation et qui trans- vagerie raffinée. tresse d’un Gitan vendeur de bijoux. présence entêtante du fleuve (le forme l’univers entier en espace Enduite de miel par sa marraine, naufragé volontaire Celui-ci tombe amoureux de Melita. Douro) autour duquel se nouent les aquatique. L’eau représente la puis- la jeune fille est attachée et livrée DOUZE ANS qu’on l’attendait, ce derne, de l’autre, dévore inexorable- L’écheveau de sentiments et d’af- actes des personnages. La fluidité, sance mortifère, hypnotisante et ter- aux abeilles. Lorsque Carolina aura nouveau film de Paulo Rocha. ment le legs de la tradition. fects qui se tisse conduira au drame caractère que symbolise le cours rible du fatum. couvert les murs du sang de Douze longues années durant les- Ces deux films, influencés respec- sanglant. d’eau, devient le mouvement secret C’est dans une très belle séquence l’homme qu’elle a poignardé, que le quelles le nom de ce très grand ci- tivement par la nouvelle vague et le Le film de Paulo Rocha semble des choses. Ce flux est aussi celui du qu’Antonio sauve Melita de la fleuve engloutira les victimes de sa néaste a eu le temps d’être rayé des néoréalisme, semblent faire procé- puiser dans le traitement de son ré- sang qui coule (rappelé par une des noyade et la ramène, dans un folie, un voile obscur aura absorbé der l’affolement des sentiments de cit à diverses sources dont la mise chansons populaires que l’on en- combat sensuel avec le corps inani- le monde. PORTRAIT la nature même du paysage. Ils en scène restitue les conventions tend : « Le sang commande ces gestes mé de la jeune fille, sur une terre qui Un auteur à l’avant- parlent en tout cas de la même par une douce distanciation et l’or commande les faits ») ; celui du a la consistance noire d’un tas de J.-F. R. chose : de l’empire perdu des garde du génie hommes sur le monde, de l’échec du cinématographique désir d’absolu, de l’exil de soi- portugais même. Question moderne, évidem- ment aiguisée par la condition por- tugaise. tablettes, quand bien même aurait-il Traduite par un réalisme qui spiri- été secrètement choyé par la mé- tualise le problème du raccord entre moire cinéphilique. On pourra dé- le désir et la réalité (ainsi de l’alter- couvrir son travail à la faveur d’une nance brutale de plans rapprochés intégrale on ne peut plus oppor- et éloignés, cadrant l’intimité d’un tune, soit onze films, dont seule- couple pour le perdre aussitôt dans ment cinq longs métrages de fiction, l’immensité d’un paysage), l’inadé- réalisés en l’espace de trente-cinq quation de l’homme et du monde ans. sera bientôt saisie dans un autre Rocha n’avait pourtant pas dispa- processus cinématographique qui, ru. On pouvait, depuis son pré- faute d’y remédier, tente désormais cédent long métrage de fiction – de l’assimiler. Les Montagnes de la lune (1986), adaptation d’un classique de la litté- LE DÉSIR ET LE MONDE rature japonaise, le Dit de Genji –, C’est l’impureté du cinéma, l’es- suivre sa trace à travers quelques thétique du plan-séquence, l’accusa- œuvres clairsemées, tantôt sous la tion maniériste des conventions. La forme de l’essai (Masque d’acier littérature, la poésie, la peinture, et contre l’abîme bleu, 1989 ; Monsieur jusqu’à l’imprégnation d’une autre Wenceslau de Moraes à Tokushima, culture (celle du Japon) fournissent 1993), tantôt sous celle du docu- à Rocha les armes de ce combat qui mentaire (Oliveira, l’architecte, 1992 ; aboutit à la théâtralité élégiaque de Imamura, le libre-penseur, 1995). Soit L’Ile des amours (1982), première quatre manières de portrait, du évocation d’une figure qui va désor- peintre Sousa Cardoso, du poète mais hanter son œuvre, l’écrivain Wenceslau de Moraes et de deux ci- portugais exilé au Japon Wenceslau néastes de prédilection, à travers de Moraes. Ecrivain attachant mais lesquels on pouvait être tenté de mineur, l’exilé Moraes et ses amours penser que Paulo Rocha n’existait malheureuses permettent essentiel- plus que par procuration, dans une lement à Rocha de reconduire, sorte d’étiolement de l’inspiration d’une autre manière, la chaotique qui devait pour se survivre puiser dialectique du désir et du monde, du chez autrui la sève créatrice. proche et du lointain. Lourde, très lourde erreur, prou- Quinze ans se sont en tout cas vée par l’incandescente giclée de ce écoulés depuis Changer de vie : Fleuve d’Or, dictant dans l’urgence « Les tournages faciles ne m’inspirent de sa beauté l’impératif de replacer pas, je travaille mieux dans une at- Rocha, aux côtés de Manoel de Oli- mosphère de naufrage », déclare veira et de Joao Cesar Monteiro, à alors Rocha. Loin d’avoir sombré, l’avant-garde du pléthorique génie son œuvre a plutôt suivi le cours si- cinématographique portugais. nueux d’un fleuve qui charrie les Deux œuvres magnifiques – Nos composants des reliefs et des af- vertes années (1963) et Changer de fluents rencontrés sur son passage vie (1965) – inaugurent ce qu’on hé- avant de se jeter à la mer. Ce n’est site à appeler une carrière. Rocha a sans doute pas un hasard si Paulo alors vingt-huit ans, il revient de Pa- Rocha, comme Imamura, appar- ris où il s’est formé à l’Idhec et a été tient à ce courant qui, dans le sil- assistant stagiaire chez Jean Renoir, lage de la nouvelle vague, a cru avant de travailler avec Manoel de changer sinon la vie, du moins le Oliveira. monde, en faisant du cinéma. Ils n’y Nos vertes années est une histoire sont pas parvenus, mais il y a ma- d’amour moderne et tragique, où un nifestement une part de ce désir qui jeune apprenti-cordonnier d’origine rend leur œuvre insubmersible provinciale découvre à pas perdus le dans la traversée du temps. désamour dans un Lisbonne en pleine expansion urbaine. Changer J. M. de vie raconte le retour d’un homme dans son village de pêcheurs, où sa ૽ Rétrospective Paulo Rocha. Lati- promise a épousé entre-temps son na, 20, rue du Temple, Paris 4e. frère, tandis que la montée de la Mos Hôtel-de-Ville, Rambuteau. mer, d’un côté, de l’économie mo- Tél. : 01-42-78-47-86.

DÉPÊCHES a Les recettes globales de Titanic atteignent la somme record de 3,2 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros). La bande vidéo a rap- porté près de 1 milliard de dollars (850 millions d’euros) avec 58 mil- lions d’exemplaires vendus, dont 25 millions aux Etats-Unis. En termes de recettes dans les salles de cinéma, le film a rapporté 600 millions de dollars (510 millions d’euros) sur le marché nord-américain et 1,21 mil- liard (1 millliard d’euros) hors des Etats-Unis. La bande musicale s’est vendue en 1998, aux Etats-Unis, à 9,2 millions d’exemplaires. a La cinéaste Kira Mouratova recevra le Prix de l’art 99 à Berlin, décerné par l’Académie des arts de Berlin-Brandebourg. Ce prix, doté de 30 000 marks (15 000 euros), est remis traditionnellement le 18 mars en souvenir de la révolution qui éclata en mars 1848 à Berlin. Kira Mouratova est notamment l’auteur de Brèves rencontres (1967) et Longs adieux (1971), qui furent longtemps interdits en Union soviétique. LeMonde Job: WMQ1401--0029-0 WAS LMQ1401-29 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:13,12, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0445 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 29 La diagonale SORTIR Sunset est aussi un beau pari. PARIS Sunset, 60, rue des Lombards, Paris du petit voleur Nogent-sur-Marne célèbre 1er. Mo Châtelet. Le 13, à 22 heures. Francis Poulenc Tél. : 01-40-26-46-60. 80 F. Nogent-sur-Marne Lauri Crook chante à l’Entrepôt (Val-de-Marne), où Francis Le cinéma l’Entrepôt organise une Xiao Wu, artisan pickpocket. Voyage dans Poulenc naquit le 7 janvier 1899, rencontre avec la chanteuse de célèbre ce centième anniversaire. blues qui a inspiré et interprète la Chine contemporaine sur les pas d’un marginal Le Musée de Nogent présente le film Without Air, de Neil « Francis Poulenc, mes musiques Abramson, qui sort dans cette marginal est une succession de de Nogent », une exposition salle. Without Air raconte la vie de Film chinois de Jia Zhang-ke. péripéties instructives (sur l’état regroupant photos, témoignages la chanteuse Shay (Lauri Crook) et Avec Wang Hong-wei, Zu Bai- de la Chine contemporaine) et dé- sur son enfance, partitions... Son de son compagnon guitariste tao. (1 h 48.) cevantes (pour le héros), en même enfance sur les bords de Marne a Radio (Jack May) dans un monde temps qu’une lumineuse démons- influencé un certain nombre de de drogues et de désespoirs. C’est tout de suite bizarre, cette tration de ce que peut le point de ses œuvres, qu’il appelait « mes L’Entrepôt, 7-9, rue image un peu sale, comme volée à vue de la marge (sociale ou ciné- musiques de Nogent », comme La Francis-de-Pressensé, Paris 14e. la sauvette, et pourtant élégam- matographique) pour observer Grenouillère, Le Pont d’après Le 13, à 21 heures. Tél. : ment exacte. Mais on sait depuis l’état de la collectivité. Cela n’im- Apollinaire, ou Cocarde d’après 08-36-68-05-87. Entrée libre. le Pickpocket de Robert Bresson porte guère. Cocteau. « Saint-Cinéma-des-Prés » – référence évidente de ce premier L’important est le potentiel Musée de Nogent, Maison des Avec « Saint-Cinéma-des-Prés », film d’un cinéaste chinois – quel d’émotion rieuse, douce ou ter- jeunes, 36, boulevard Gallieni, titre hommage aux trois numéros art de précision est la subtilisation rible qui imprègne chaque sé- 94 Nogent-sur-Marne. Tél. : de la revue éponyme qui, dans les des deniers, ou des yuans, dans la quence. Jia Zhang-ke, jusqu’à hier 01-48-73-37-67 et 01-48-73-08-23. années 49-50, a su accueillir les poche des quidams. D’emblée, on inconnu y compris des sino-ciné- Jusqu’au 21 janvier. films novateurs, le Forum des perçoit le mélange d’urgence et philes, est un grand cinéaste. Oc- Belmondo Big Band Images & Cinédoc consacre un d’aléas qui vibre dans chaque cupant une (improbable) position Cet orchestre conduit par les programme au renouveau des plan, l’humour un peu triste qui esthétique entre Pialat et Hou frères Belmondo (Lionel au années 50 à Paris, avec Traité de éclaire ce reportage inventé. Xiao Hsiao-hsien à ses débuts, il filme saxophone et Stéphane à la bave et d’éternité d’Isidore Isou Wu, comme le dit le titre, est donc chaque regard comme on enre- trompette) permet de retrouver (1955) et Les Intrigues de Sylvia pickpocket. Il revient à Fenyang, gistre un courant électrique, il des fidèles (Claude Egea, Denis Kouski d’Alfredo Arrieta (1974) : bourgade de la campagne de capture l’air qui vibre entre les Leloup, Laurent Fickelson, deux facettes du cinéma Chine du Nord (Shanxi), aux rues corps comme si cette vibration ra- Philippe Soirat...) dont l’énergie expérimental, deux visions de mornes et poussiéreuses. Touriste contait des histoires autrement farouche donne du panache à leur Paris, l’histoire de deux époques à qui cherche de l’exotisme, passe cruciales que la sociologie et la plongée dans les formes travers leurs milieux artistiques. ton chemin : ni soie ni concubine psychologie – ce qui est le cas, na- Nouveau Forum des Halles, porte DR classiques du big band (Basie) ici, et pas non plus les rouges écla- turellement. Sa réalisation, très Promenade tarifée dans la Chine modernisée. autant que dans ses avancées qui Saint-Eustache, Paris 1er. tants de l’imagerie maoïste, ni de subtile et efficace sous les appa- remontent aux années 60 Mo Châtelet-Les Halles. Le 13, ceux qui ne se gênaient pas d’user rences d’un reportage tourné à la pacotille qui parasite ouïe et re- gnale pas non plus seulement que (Mingus). Caser cette quinzaine à 19 heures et 21 heures. des mêmes appâts pour prétendu- va-vite, dynamise les rapports gard (ce briquet qui joue La Lettre l’absence totale d’effets relevait de solistes sur la petite scène du Tél. : 01-44-76-62-00. 30 F. ment les dénoncer. entre les protagonistes en les en- à Elise, c’est toute la modernisa- d’un choix, non d’une impuis- Xiao Wu revient dans son vil- veloppant dans des mouvements tion chinoise) et auquel ré- sance. Il produit ceci d’inédit que (Publicité) lage natal, sans doute après un sé- qui les rapprochent ou les op- pondent des silences délibérés les villageois, le peuple, regardant jour en prison. Son copain d’en- posent sans cesse, dramatisant les comme des refus radicaux... Cha- le voleur, nous regardent, nous fance, qui a quitté le vol à la tire relations les plus banales. cune de ces scènes « pour rien » spectateurs, et, nécessairement, pour des trafics plus lucratifs, lui compose un film extraordinaire- regardent le réalisateur et l’appa- tourne le dos : enrichi, il va se ma- DÉROUTANTE AMBIVALENCE ment dense et touchant. reillage cinématographique. Avec rier, prendre des poses à la télé- La promenade tarifée avec la Il culmine au cours de la sé- le plus simple des dispositifs, le vision locale qui flatte ce parvenu fille dans les rues et au salon de quence où, arrêté par le policier jeune cinéaste fait sauter le exemplaire de la nouvelle bour- coiffure, la douceur de Xiao Wu – lui aussi personnage ironique voyeurisme qui guette toute re- geoisie issue de la réforme écono- rendant visite à la petite prosti- d’une déroutante ambivalence –, présentation. Très simplement, il mique. D’une rencontre amou- tuée malade, la vérité charnelle de le petit voleur est exhibé à la foule ouvre les abîmes critiques de la reuse, mais sans lendemain, avec son corps nu qui rayonne dans des villageois. Le panoramique de mise en scène, déploie ses mys- une entraîneuse dans un karaoké, l’ombre du bain public d’une pré- 360 degrés qu’effectue alors la ca- tères troubles, face auxquels nul jusqu’à une visite à sa famille de sence insensée, la richesse sugges- méra, du point de vue de Xiao Wu, n’est à l’abri. Ni le pouvoir ni le paysans pauvres, pour finir me- tive de la bande-son tissée de ne se contente pas de signer l’im- public. notté, devant la télé, au commis- bruits de la ville, de ceux de la té- mersion totale du personnage et sariat, l’histoire de Xiao Wu le lévision, du mauvais goût de la du film dans leur réalité. Il ne si- J.-M. F. Jia Zhang-ke, les risques de l’indépendance « JE DANSAIS comme Michael cette génération, Chen Kaige (fu- Ce sont eux qui vont rendre Xiao sations : « Plus le panier est solide, Jackson. » Pince-sans-rire, le petit tur Palme d’or à Cannes pour Wu matériellement possible. plus riche pourra être la récolte. » GUIDE Chinois au visage de pleine lune Adieu ma concubine en 1993), qui « Ils étaient d’accord pour pro- Sans se soucier de la censure : raconte ses tournées lorsque, ly- a décidé de sa vocation. Hom- duire le projet que j’écrivais alors : production hongkongaise, Xiao FESTIVALS CINÉMA Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- céen, il faisait partie d’une troupe mage sincère, sans doute, mais un court métrage sur la première Wu ne dépend pas du bureau du Saint-Honoré, Paris 8e.Mo Ternes. Les aussi manière d’annoncer qu’à nuit d’amour d’un jeune couple. cinéma, mais... perd le droit Hommage à Dirk Bogarde 13 et 14, à 20 heures. Tél. : 01-45-61- PORTRAIT l’époque de l’Académie « mes ca- Avant de commencer les repérages d’être distribué en Chine. Il y cir- Douze films au programme de l’hom- 65-89. De 90 F à 320 F. marades d’études et moi nous ren- avec le chef opérateur, lui aussi ve- cule pourtant, semi-clandestine- mage consacré à l’acteur britan- Ralf Gothoni (piano) Le dernier film dions compte que ces cinéastes que nu de Hongkong, je suis allé passer ment, « dans les facs et en vidéo ». nique : The Servant (1953), La bête Schubert : Sonates pour piano D 784 de ce jeune réalisateur s’éveille (1954), Pour l’exemple et D 960. nous aimions étaient sur le dé- le Nouvel An dans mon village na- Les films indépendants restent (1964), Accident (1967) de Joseph Lo- Auditorium du Louvre, accès par la n’est pas distribué clin ». Avec quelques condis- tal, en sa compagnie. J’ai été sidéré marginalisés. « Chaque réalisateur sey ; Les Damnés (1969), Mort à Ve- pyramide, Paris 1er.Mo Louvre. Le 13, dans son pays ciples, il crée le Groupe du film par les changements intervenus en se sent seul, et cela continuera jus- nise (1971) de Luchino Visconti ; Vic- à 20 heures. Tél. : 01-40-20-84-00. expérimental de la jeunesse, pour seulement deux ans, je me suis dit qu’à ce que le public ait accès à time (1961) de Basil Dearden ; Chaque 135 F. « proposer une nouvelle direction. qu’il fallait plutôt filmer cela, et nos réalisations », explique Jia. Il soir à neuf heures (1967) de Jack Clay- Salzburg Chamber Soloists de cirque itinérante. Incongru ? On tournait en vidéo, en nous pro- nous nous sommes immédiatement vient de publier un article reten- ton ; Portier de nuit (1973) de Liliana Haydn : Concertos pour violoncelle et Cavani : Despair (1977) de Rainer orchestre, Symphonie no 44 « Fu- Oui, mais pas plus que l’in- duisant nous-mêmes. » mis au travail. J’ai écrit le scénario tissant, intitulé « La construction Werner Fassbinder ; Providence nèbre ». Florentz : L’Ange du tamaris. croyable réussite de ce film sorti Son objectif : montrer la Chine de Xiao Wu très vite, je l’ai faxé aux de la culture passe par la critique (1977) d’Alain Resnais ; Daddy Nostal- Mozart : Symphonie no 15. Lavard de nulle part, fils de tant d’héri- telle qu’elle est, « en plein change- producteurs, qui ont été d’accord de la culture », dans L’Hebdoma- gie (1990) de Bertrand Tavernier. Skou Larsen (violon), Dominique de tages et pourtant ne devant rien à ment ». Trois courts métrages si- pour transformer au débotté un daire du Sud, journal à gros tirage Reflet Medicis Logos, 3, rue Champol- Williencourt (violoncelle). personne. Prolixe, enjoué, étonné gnés Jia naissent de cette initia- projet de court métrage en 35 mm publié à Kwangju. Il y plaide que lion, Paris 5e.Mo Saint-Michel. A par- Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- e o encore de la reconnaissance qu’il tive. Le premier, Un jour à Pékin, en long métrage en 16 mm. » le cinéma « est la mémoire du tir du 13 janvier. Tél. : 01-43-54-42-34. nue Montaigne, Paris 8 .MAlma- 35 F et 45 F. Marceau. Le 13, à 20 h 30. Tél. : 01-49- ne cesse de susciter en Europe de- est un documentaire faussement peuple : il ne peut pas dépendre 52-50-50. De 40 F à 300 F. puis que son film a été présenté innocent sur la place Tienanmen, DE L’ESSAI À L’ŒUVRE D’ART seulement des marchands ou des ENTRÉES IMMÉDIATES Daunik Lazro, Thierry Madiot, Paul au Festival de Berlin (Le Monde du le troisième, Du Du, une fiction de Lors de son retour à Fenyang, fonctionnaires ». Cet admirateur Rogers 23 février 1998), Jia Zhang-ke ra- cinquante minutes sur les pro- Jia est choqué de découvrir que de Bresson et de De Sica, de Go- Le Kiosque Théâtre : les places du Instants chavirés, 7, rue Richard-Le- conte sa trajectoire comme une blèmes sentimentaux d’une étu- ses anciens copains d’enfance, dard, de Fellini et de Hou Hsiao- jour vendues à moitié prix (+ 16 F de noir, 93 Montreuil. Mo Robespierre. évidence. diante. C’est le deuxième, Xiao obsédés par l’argent, ne se hsien n’en affirme pas moins commission par place). Place de la Le 13, à 20 h 30. Tél. : 01-42-87-25-91. Madeleine et Parvis de la gare Mont- Têtes raides Il naît à Fenyang, le petit bourg Xiao rentre à la maison, qui ouvre parlent plus entre eux, ayant rom- qu’un film n’est pas un essai sur la parnasse. De 12 h 30 à 20 heures, du Lavoir moderne parisien, 35, rue près du fleuve Jaune où se dé- l’étape suivante. Présentée dans pu avec leurs familles, beaucoup société, mais une œuvre d’art. mardi au samedi ; de 12 h 30 à Léon, Paris 18e.Mo Château-Rouge. Le roule Xiao Wu, en 1970. Son père un festival de courts métrages à même, qu’il n’avait connu que cé- Le prochain, coproduit par la 16 heures, le dimanche. 13, à 20 heures. Tél. : 0-803-808-803. est professeur de lycée, sa mère Hongkong et aussitôt primée, libataires, étant déjà en instance France, devrait s’intituler Le Quai, La Maison du sourd 100 F. vendeuse. Il rêve de « la grande cette fiction de cinquante minutes de divorce. Pour ce qui deviendra et raviver le souvenir des fa- d’après les « Peintures noires » de Mona Heftre chante Serge Rezvani ville », Taiyuan, capitale provin- sur la visite d’un paysan dans la un film en apparence très libre, il meuses tournées de l’époque du Goya, par la compagnie L’Arche de Gérard Daguerre (piano). Noé, création et mise en scène Guil- Sentier des Halles, 50, rue d’Aboukir, ciale du Shanxi, où il ira étudier capitale permet au réalisateur de rédige un scénario précis, qu’il lycée, qui permettait de découvrir laume Lagnel, poèmes Léon Felipe. Paris 2e . Mo Sentier. Le 13, à les beaux-arts. Et où il découvre rencontrer deux jeunes étudiants compare à un panier avec lequel il « toutes les facettes de la Chine ». Cartoucherie-Epée de Bois, route du 20 heures. Tél. : 01-42-36-37-27. De le cinéma. « Depuis la répression en cinéma, diplômés de la Femis, peut ensuite aller par les rues gla- Champ-de-Manœuvre, Paris 12e . 80 F à 100 F. de Tienanmen, beaucoup de jeunes qui se lancent dans la production. ner incidents fortuits et improvi- J. -M. F. Mo Château-de-Vincennes. Le 13, à Brassens, chansons cherchent à s’exprimer par des 20 h 30. Tél. : 01-48-08-39-74. De 55 F Maison de la culture, 1, boulevard Lé- moyens artistiques. La plupart à110F. nine, 93 Bobigny. Mo Saint-Denis Ba- Les meilleures entrées en France Les Portes du ciel choisissent le rock, ou les arts plas- silique. Le 13, à 21 heures. Tél. : 01-41- de Jacques Attali, mise en scène de 60-72-72. 140 F. tiques, moi j’ai compris très vite % d'évolution Stéphane Hillel, avec Gérard Depar- Zakia Belouti, Zahida, Karima, Nadia nombre de par rapport TOTAL Ennemi d’Etat fait une entrée que ce serait le cinéma. » Faire du dieu, Barbara Schulz, Jean-Michel Tachaouit semaines NOMBRE NOMBRE à la semaine depuis cinéma en Chine exige « soit en force et réalise 1 060 entrées Dupuis... Cabaret sauvage, parc de La Villette, FILMS d'exploitation D'ENTRÉES * D'ÉCRANS précédente la sortie Le Prince d’Egypte d’avoir des parents qui travaillent par écran. et Théâtre de Paris, 15, rue Blanche, Pa- Paris 19e.Mo Porte-de-la-Villette. Le Mulan e o dans ce secteur », soit de passer le perdent respectivement ris 9 . M Trinité. Le 13, à 20 h 45. Tél. : 13, à 20 heures. Tél. : 01-40-03-75-15. 1 Ennemi d'Etat 1 530 199 500 530 199 01-48-74-25-37. De 170 F à 350 F. concours d’entrée à l’Académie - 61 % et 72 % de leurs specta- 100 F. teurs par rapport à la période Rimbaud, dernière escale Abderahman Kazzoul et l’ensemble du cinéma de Pékin. Ce que fait de Michel Rachline et Laurent Malet, 2 Le Prince d'Egypte 4 244 337 648 - 61 % 2 905 828 de vacances scolaires. Mais Attourat Jia, après trois ans de prépara- mise en scène de Nada Strancar, avec leur taux de fréquentation leur Café de la danse, 5, passage Louis- tion. « J’ai étudié la théorie du ci- Laurent Malet, Madeleine Marion et e o 3 Mulan 7 170 293 626 - 72 % 5 270 905 Philippe, Paris 11 .M Bastille. Le 13, à néma, c’était passionnant, mais laisse entrevoir une carrière as- Ophélie Orrechia. 20 h 30. Tél. : 01-40-21-70-70. De 80 F nous ne voyions pas bien comment sez longue. Théâtre Molière-Maison de la Poésie, à 120 F. Dans le cadre des Belles Nuits Rencontre avec Joe Black - 40 % Pourquoi pas moi ? e cela nous aiderait à tourner nos 4 2 149 119 351 438 814 , de Sté- 161, rue Saint-Martin, Paris 3 . du ramadan. phane Giusti, rate son entrée Mo Rambuteau. Le 13, à 21 heures. propres films. » Tél. : 01-44-54-53-00. 80 F et 120 F. 5 Mary à tout prix 9 142 818 396 - 44 % 2 811 987 avec une moyenne de DERNIERS JOURS J’aimerais Willy Whynot 109 000 spectateurs. d’Henri Gruvman, mise en scène de FAUSSEMENT INNOCENT Pourquoi pas moi ? pas crever un dimanche 17 janvier : C’est l’époque, le milieu des an- 6 1 109 246 126 - 109 246 enre- l’auteur, avec Christiane Leprévost, gistre 28 000 entrées sur Catherine Lascaut, Anne de Broca et Stéphane Mallarmé (1842-1898) nées 90, où les réalisateurs de la Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion- Les joueurs 45 écrans. Lila Lili, de Marie Michèle Taïeb. « cinquième génération », celle 7 1 78 141 163 - 78 141 d’Honneur, Paris 7e. Tél. : 01-40-49-48- Vermillard, n’attire que Espace Rachi, 39, rue Broca, Paris 5e. qui a ressuscité le cinéma chinois Mo Censier-Daubenton. Le 13, à 14. 40 F. au sortir de la révolution cultu- 8 La vie est belle 12 70 043 285 - 40 % 3 464 849 1 827 spectateurs dans trois Khalil Gibran, artiste visionnaire Tueurs à 20 h 45. Tél. : 01-42-17-10-36. 80 F et relle, grappille récompenses et salles parisiennes, 120 F. Institut du monde arabe, 1, rue des gages e succès en Occident mais renonce 9 Couvre feu 4 44 180 258 - 71 % 851 991 7 600 dans sept salles à Orchestre de Paris Fossés-Saint-Bernard, Paris 5 . Tél. : Les Joueurs D’une vie à 01-40-51-38-38. Entrée libre. à ce qui avait défini son approche Paris. et Weber : Obéron, ouverture. Debussy : l’autre o Titouan Lamazou esthétique. Jia Zhang-ke affirme 10 Piège à Hong-Kong 2 43 175 188 - 68 % 194 461 n’ont eu respectivement La Mer. Schubert : Symphonie n 8 que 78 000 et 26 000 amateurs. « Inachevée ». Ravel : Daphnis et Musée des arts décoratifs, palais du que c’est La Terre jaune (1986), le * période du mercredi 6/01 au dimanche 10/01 inclus Chloé, suite no 2. Lorin Maazel (direc- Louvre, 107, rue de Rivoli, Paris 1er. premier film du chef de file de Source : "Ecran total" tion). Tél. : 01-44-55-57-50. 30 F. LeMonde Job: WMQ1401--0030-0 WAS LMQ1401-30 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:13,12, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0446 Lcp: 700 CMYK

30 KIOSQUE LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 EN VUE a « Là-bas, les malades dorment Le « Wall Street Journal » célèbre l’an 1000 par terre, mais au moins ils ont des infirmières pour s’occuper d’eux », se souvient un médecin du service Le développement n’est pas, n’a jamais été, une affaire linéaire ni même le monopole des nations occidentales, des urgences du Saint George Hospital de Londres, qui a affirme le quotidien économique américain en évoquant ce qu’il aurait écrit au début du onzième siècle travaillé en Inde. LA FAMINE en France s’ac- diennes dont il est coutumier et économie diversifiée, c’est qu’ils Pourquoi, se demande le quoti- a Le Corbusier avait fait ériger au croît ; le marché de l’or en Afrique qui nous rappellent que les choses s’appuient sur l’esprit d’entreprise dien économique d’une place qui centre de Chandigarh, en Inde, sa du Nord reste dominé par le Gha- n’ont guère changé en mille ans. et d’ingéniosité. Leurs paysans ont n’était alors qu’une presqu’île en ville nouvelle construite dans les na ; récoltes en forte augmenta- Les souverains n’ont pas cessé trouvé les moyens d’améliorer leurs plein vent, Manhattan, « alors que années 50, une statue en forme de tion en Chine ; nouvelle hausse d’être déposés comme le Toltèque récoltes. Leurs marchands écument le monde entre dans son second main ouverte pour symboliser le des impôts à Byzance ; scandale Ce Acatl Quetzalcoatl, les empe- les routes commerciales avec des millénaire, cet écart entre nations rêve d’une cité pour tous : dix-huit sexuel à la cour du Japon ; les reurs germaniques de rêver d’ex- gadgets qui guident leurs navires à riches et pauvres demeure-t-il aussi bidonvilles envahissent femmes scandinaves ont obtenu pansion, les spéculateurs de spé- bon port, comme l’astrolabe. » grand ? Les marchés en développe- aujourd’hui la capitale du le droit au divorce ; le bogue de culer, comme à l’époque sur le fer « Par contraste, poursuit le Jour- ment d’Europe ne peuvent-ils pas Pendjab, décrépite et surpeuplée. l’an 1000 n’a pas eu lieu... mais la à cheval. nal, les nations retardataires d’Eu- apprendre des civilisations plus fin du monde pourrait arriver en Mais l’article le plus intéressant rope occidentale stagnent dans une avancées comment rattraper leur a Après avoir boudé les 1033, mille ans après la mort du porte sur l’écart béant entre pays situation lamentable. Anglais, retard ? Sont-ils, comme le pré- cérémonies du 11 novembre, les Christ. riches et pays pauvres. Dans une chesses de ses voisins peut fournir Francs, Germains (...) semblent disent nombre de prophètes, desti- sapeurs-pompiers de Vertolaye Le quotidien de Wall Street a correspondance datée de Kaifeng, un coup de fouet économique. Mais avoir cessé d’évoluer depuis nés à rester éternellement à la dans le Puy-de-Dôme, en publié un fac-similé du numéro alors capitale de l’empire du Mi- c’est une stratégie risquée à long l’an 500. Les produits de basse qua- traîne ? La réponse est, bien évi- désaccord avec leur maire qui, de daté du lundi 1er janvier 1000, au lieu, le Journal écrit : « Pour une terme. Si les civilisations les plus lité qu’ils fabriquent sont peu at- demment, en partie politique : son côté, a boycotté leur arbre de prix de 25 pièces d’argent. Il nous croissance à court terme, certaines avancées − les empires Song, by- tractifs sur les marchés mondiaux. L’Europe demeure trop fragmen- Noël, ont démissionné, lundi fournit les petites nouvelles poli- nations ont depuis longtemps eu re- zantin et arabe − peuvent de plus Et, malgré la fertilité de leurs terres, tée, manque d’unité politique et 11 janvier, pour obtenir un tiques et économiques quoti- cours aux pillages. Razzier les ri- en plus se vanter d’avoir une ils sont bien moins productifs. » d’une taille suffisante pour rivaliser fourgon-pompe neuf. avec les grands empires écono- miques ». Elle tient aussi à la prio- a Mathieu Kérékou, président du DANS LA PRESSE les enfants glissent de plus en son électorat pour le « partage du africaine ; elle menace aussi la rité accordée par ceux-ci à l’édu- Bénin, qui, à son retour au plus jeunes dans l’illégalité per- travail ». Cet accord, le voilà : il a transition vers la démocratie au cation et au développement des pouvoir en 1996, avait vendu en LIBÉRATION manente et la violence. (...) La été signé à EDF-GDF. Les Nigeria. Si l’Afrique ne peut pas technologies de pointe, assure en- pièces détachées l’avion Laurent Joffrin rhétorique prévention contre ré- 35 heures devaient être un fairer régner l’ordre chez elle core le Wall Street Journal. présidentiel plaqué d’or et a Avant le calcul politique, avant pression, et vice versa, a laissé la exemple pour le monde dévelop- – alors que l’appel à l’extérieur L’article va plus loin qu’une d’acajou, équipé d’un coin cuisine la volonté de produire un « effet place à une discussion plus utile pé et la nouvelle Europe sociale- n’est guère plus efficace, comme simple évocation historique mon- et d’une cave à vin contenant de d’annonce médiatique », il y a une – et tout aussi politique – portant démocrate. Elles sont devenues la le montre l’effondrement de l’Or- trant que l’Occident n’a pas tou- grands crus, vient d’obtenir de origine simple à la déclaration de sur les politiques concrètes à caricature d’une société à deux vi- ganisation des Nations unies en jours été à la pointe du progrès et son gouvernement 3 milliards de Lionel Jospin annonçant « l’éloi- mettre en œuvre, qui sont – évi- tesses où l’on donne toujours Angola –, l’avenir du continent de la puissance politique. Il rap- francs CFA (environ 4,5 millions gnement » des mineurs les plus demment – une combinaison des plus à ceux qui ont déjà. Sans par- paraît sombre, assurément. Pour pelle que l’histoire, comme les d’euros) pour racheter un appareil délinquants : l’effrayante dégra- deux. venir à créer autre chose que le Nigeria, qui fournit l’essentiel marchés financiers, suit des d’occasion. dation de la situation sur une di- quelques milliers d’emplois pu- des quinze mille hommes de courbes ascendantes et descen- zaine d’années. Aussi hostile LES ÉCHOS blics, là où il faudrait des cen- l’Ecomog, la force africaine d’in- dantes et qui se croisent, et que a Après avoir fait demi-tour, qu’on soit à l’égard des logiques Nicolas Beytout taines de milliers d’emplois pri- terposition déployée en Sierra les États, comme les sociétés co- vendredi 8 janvier, le commandant sécuritaires, aussi méfiant qu’on a Confronté à l’échec des vés. Leone, la reprise de la guerre dans tées en Bourse, ont leurs bonnes d’un appareil des Malaysia se montre envers les discours 35 heures qui n’ont, en un an, ce dernier pays est une humilia- et leurs mauvaises passes. Sans Airlines a remis à la brigade alarmistes, il faut partir de cette créé que huit mille à dix mille em- THE FINANCIAL TIMES tion dangereuse. Couplée à la doute seul un quotidien d’un pays anti-rongeurs de l’aéroport de réalité massive. Acceptant sans le plois alors que la croissance en a a L’anarchie qui s’installe en Sier- baisse du prix du pétrole (...), à qui n’a que quelques siècles pou- Kuala Lumpur, construit sur une dire de ne pas mettre la lutte naturellement et à elle seule fait ra Leone est plus qu’une nouvelle l’agitation dans le Delta (région vait se permettre de donner aux ancienne plantation de palmiers à contre le chômage en tête de ses naître cinquante fois plus, le gou- tragédie dans un continent afri- pétrolifère du Nigeria), cette si- vieilles nations une telle leçon huile, un rat palmiste qui s’était priorités, la société française a vernement cherchait un accord cain déjà ravagé par les guerres. tuation peut déstabiliser le Nige- d’histoire, et de modestie. embarqué pour l’Australie. produit dans ses quartiers déshé- exemplaire qui puisse relancer la Elle marque l’échec d’un vrai pro- ria, ce qui porterait un coup dé- rités une population rejetée, dont fascination qu’éprouvait naguère jet de force de maintien de la paix vastateur au continent africain. Patrice de Beer a En raison des dangers que les pigeons font courir aux avions, la police de Meched en Iran met un SUR LA TOILE numéro de téléphone à la disposition des habitants pour www.thesync.com INTERNAUTES BRITANNIQUES dénoncer les colombophiles de a Selon un sondage publié par le leur quartier. quotidien le Guardian, un tiers des Deux jeunes Américains veulent réinventer la télévision grâce à Internet adultes vivant en Grande-Bretagne a Récemment, la cour d’appel de ont déjà utilisé Internet chez eux ou Grenoble condamnait pour « CECI N’EST PAS de la télévision journaliste de la chaîne d’informa- au bureau, et 10 % pensent devenir « conduite imprudente ou recyclée, mais le début d’un média to- tion MSNBC, pour animer une émis- utilisateurs avant la fin de l’année. négligente d’un aéronef » talement nouveau. » Thomas Ed- sion de plateau hebdomadaire 14 % des foyers britanniques sont dé- l’équipage britannique d’un wards, vingt-sept ans, et Carla Cole, consacrée à la « technopolitique », jà raccordés au réseau mondial. planeur qui, en 1995, près de Gap, vingt-trois ans, fondateurs de la so- ce qui va du procès Microsoft aux – (AFP.) avait mortellement heurté un ciété The Sync, installée dans la ban- nouveaux projets de loi de censure parachutiste en plein vol. lieue de Washington, ont entrepris de l’Internet. The Sync expérimente CRYPTAGE de réinventer la télévision en utili- avec cette émission une nouvelle a Le ministère de l’économie et des a Jeannine Van Sandt, qui aime sant Internet. Leur ambition est forme d’interactivité : dès qu’un or- finances a annoncé la prochaine libé- toujours son mari, Ronny, ouvrier d’imaginer ce que sera « la vidéo ganisme – ou une entreprise – est ci- ralisation de la réglementation fran- au port d’Anvers, devenu Priscilla pour la prochaine génération », et de té dans la discussion, l’adresse de son çaise en matière de cryptage des après une cure d’hormones et une produire des émissions adaptées à site Web s’affiche à l’écran en hyper- données transitant sur Internet pour opération chirurgicale, fait appel une « audience Internet ». En même texte. Le spectateur peut se connec- faciliter le développement du d’un jugement du tribunal temps, ils entendent rester fidèles à ter au site en cliquant sur l’image vi- commerce électronique. A ce jour, la d’Anvers la forçant à divorcer. la règle d’or de la télévision : séduire déo, sans interrompre l’émission. loi française, beaucoup plus restric- un large public en alternant divertis- Pour le reste, The Sync donne la tive que celle de ses partenaires euro- a « Avez-vous quelque chose à sement et information. Technique- priorité aux programmes légers, avec péens, n’autorise que les logiciels de ajouter ? – Oui. Est-ce que je peux ment, l’objectif est de créer un em- « The Snack Boy », un one-man- cryptage, peu performants, et im- récupérer l’engin qui appartient à bryon de télévision interactive à la show comique quotidien de cinq mi- pose une procédure de dépôt des clés mon frère ? », a répondu au carte, grâce à une banque de pro- nutes, et surtout « CyberLove » : de chiffrement, rendue obsolète par président du tribunal grammes et d’archives vidéo en ac- quatre jeunes animateurs, deux les nouveaux logiciels à clé aléatoire. correctionnel de Bonneville un cès libre et gratuit. hommes et deux femmes, discutent mari de Megève, qui The Sync, qui n’a pas les moyens la cyberculture. La plus en vue est de sa vie quotidienne. Sur The Sync, librement de tout ce qui leur passe LUTTE CONTRE LA PÉDOPHILIE comparaissait, mardi 12 janvier, de se lancer dans des productions sans doute « Jenny », qui s’est ren- Jenny s’est assagie : elle parle de sa par la tête, à condition que ce soit a L’Unesco organise à Paris, les 18 et pour avoir forcé sa femme au coûteuses, s’est spécialisé dans les due célèbre sur le réseau en instal- vie, de ses rêves, de son statut inédit sexuel. Un show « garanti non censu- 19 janvier, une réunion internatio- devoir conjugal en découpant à la talk-shows décalés et provocateurs, lant dans son appartement, y de star internationale du Net, et ré- ré, destiné à ceux qui ont en marre des nale sur le thème : « Exploitation tronçonneuse la porte de sa réalisés dans ses propres studios. compris sa chambre à coucher, des pond aux questions de ses innom- émissions pour les jeunes produites par sexuelle des enfants, pornographie chambre à coucher. Pour animer certaines de leurs appareils photo numériques connec- brables fans. des quinquagénaires ». impliquant des enfants et pédophilie émissions, Thomas et Carla ont déjà tés à Internet, ce qui permettait au Dans un registre plus sérieux, The sur l’Internet : un défi internatio- Christian Colombani réussi à attirer des personnalités de monde entier de suivre les péripéties Sync a fait appel à Brock Meeks, Yves Eudes nal ».

L’établi d’Angelo par Alain Rollat L’ÉTABLI de l’éducateur Ange- vageons ». Les pulsions de déses- planche est d’équerre, le bois re- lo ressemble à celui où Jean- poir qui l’habitent à son insu font mercie James d’un jet de sciure. Pierre Chevènement se flatte de des ravages. Il se fait gloire de « N’oublie pas le pouce », répète façonner la délinquance. On y tra- chacune de ses convocations au Angelo. James marmonne : «On vaille le bois brut pour dégauchir tribunal de Lille. Il chaparde pour dirait qu’on est des chiens... » Car les caractères. James y vient le plaisir : « Moi, j’ai envie de James est du genre roquet philo- souvent. Recherche-t-il in- m’amuser. Voler, c’est délire ! » Il sophe : « La vie, elle est ennuyeuse. consciemment l’autorité d’un joue à merveille son rôle de chef Tu nais, après tu meurs... Si tu ne père dont il ne parle jamais ? An- de bande : « Moi, j’ai envie qu’on fais jamais de conneries, la vie, gelo, qui lui apprend à scier droit, me respecte. J’ai le droit d’emmer- c’est pas la peine. J’en profite un l’aime bien. Il fait semblant de ne der les autres mais les autres, ils ont max... » pas voir ses grimaces dans son pas le droit de me faire chier. Si- Mais de « max » en « max », dos. De toutes les « Graines de non, je les fracasse à coups de mar- James s’est retrouvé une fois de violence » confiées par la justice teau. C’est ça, ma règle à moi !.. » plus chez le juge pour vol de bala- au foyer René-Birette de Marcq- Angelo, qui pratique la main de deur au cours d’une sortie. Et, en-Barœul (Nord), et décorti- fer dans le gant de crin, oblige cette fois, le juge ne lui parle plus quées par la caméra délicate de James à respecter d’abord le trait de réinsertion : « Il m’a dit : “Si je Cédric de Bragança, mardi soir, de crayon qui guide la scie sur la te revois encore une fois, je t’en- sur France 3, James est à la fois la planche. Chaque fois, c’est le voie en taule”... » Or, la prison, plus attachante et la plus ef- même rituel. James proteste : c’est la seule chose qui fasse peur frayante. « C’est dur ! Je dérape... » « Tu dé- à James : « Il y a plein de pédo- Les éclats de rire de ce blondi- rapes, lui répond Angelo, parce philes. Si je vais en taule, je me sui- net de quinze ans à l’apparence que tu oublies toujours de mettre cide... » Il baisse les yeux pour la chétive et au regard clair sont ton pouce. » James contrôle un première fois. Comment dire à ce trop aigus. Ils hurlent un infini be- instant son geste. Le ruban de la gosse que toute violence est une soin de tendresse. Mais James est scie glisse sur le pouce qui lui im- scie d’autodestruction ? N’oublie le plus frimeur de tous les « sau- pose le respect du trait. La pas le pouce, James ! LeMonde Job: WMQ1401--0031-0 WAS LMQ1401-31 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 09:01 S.: 111,06-Cmp.:13,12, Base : LMQPAG 28Fap:100 No:0447 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / JEUDI 14 JANVIER 1999 / 31 MERCREDI 13 JANVIER FILMS DE LA SOIRÉE NOTRE CHOIX PROGRAMMES

20.30 Casablanca aaa 21.00 ̈ Marius et Jeannette aa 0.35 Drugstore Cowboy aa b 20.45 Arte TÉLÉVISION ARTE Michael Curtiz (Etats-Unis, 1942, Robert Guédiguian (France, 1997, Gus Van Sant (Etats-Unis, 1989, Chili, la mémoire obstinée N., v.o., 105 min). Ciné Classics 95 min). Canal + 100 min). Cinéstar 2 19.00 Connaissance. 20.30 Smoke aa 22.50 Mogambo aa 0.40 Mon grand aa C’est en 1996 que Patricio Guzman, TF 1 Dirigeables dans le vent. Wayne Wang (Etats-Unis, 1995, John Ford (Etats-Unis, 1953, Robert Wise (Etats-Unis, 1953, cinéaste chilien, décide de revenir 19.45 Météo, Arte info. 115 min). Ciné Cinémas 115 min). Cinétoile N., v.o., 105 min). Ciné Classics pour la première fois dans son 18.30 Exclusif. 20.15 Reportage. 15 ans, 120 kilos. 20.40 Secrets et mensonges aa 23.30 ̈ Le Sixième Sens aa 0.55 ̈ Les Biches aa pays. Il emporte avec lui le film qu’il 19.05 Le Bigdil. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. Mike Leigh (Grande-Bretagne, 1996, Michael Mann (Etats-Unis, 1986, Claude Chabrol (France, 1967, 20.00 Journal, Météo. Chili, la mémoire obstinée. ème tournait alors, La Bataille du Chili, 140 min). Cinéstar 1 v.o., 120 min). 13 Rue 100 min). Arte 20.50 Succès. 21.40 Les Cent Photos du siècle. un film majeur – une trilogie sur 23.10 52 sur la Une. Les filles d’Evasan. 21.50 Musica. l’expérience de Salvador Allende –, 0.15 Minuit sport. Le Voyage d’hiver. montré partout dans le monde sauf 0.50 TF 1 nuit, Météo. Film musical. Petr Weigl. GUIDE TÉLÉVISION 23.00 ̈ Profil. Une chambre à soi. au Chili (la junte l’avait interdit). 1.05 Histoires naturelles. La vie de Virginia Woolf. Au soleil d’Hemingway. Vingt-trois ans après le coup d’Etat 23.55 La Lucarne. Loco Lucho. MAGAZINES 20.35 La Grande Pêche du général Pinochet, le réalisateur 0.55 ̈ Les Biches aa FRANCE 2 Film. Claude Chabrol. des Imraguen. Planète MUSIQUE cherche à rencontrer ceux qu’il 18.00 et 21.00 Le Grand Journal. LCI 18.45 Cap Dakar. 20.45 ̈ Les Dossiers de l’Histoire. 18.00 Chet Baker. avait filmés, les militants profondé- 18.30 Nulle part ailleurs. Vendre la guerre. Histoire 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. M6 Avec Chet Baker, trompette ; ment engagés dans le processus ré- Invité : Helena Bonham Carter, 20.55 Normal, pas normal, Michel Graillier, piano ; Jean-Louis 19.20 Qui est qui ? Marc EM, Roland Courbis. Canal + volutionnaire. Il découvre que 19.20 Mariés, deux enfants. paranormal. Téva Rassinfosse, basse. Muzzik 20.00 Journal, Météo. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 19.10 Le Rendez-vous. LCI beaucoup ont « disparu », que leur 21.15 Chili impressions. [2/4]. Voyage 22.55 Black Sessions. Paris Première 20.55 La soirée continue. 20.10 Notre belle famille. 20.00 20h Paris Première. au bout de la droite. Histoire mémoire est oubliée. Le travail du La Balle au bond. Invité : Sinclair. Paris Première Téléfilm. Williams Crépin. 20.40 Décrochage info, 21.30 Les Tribus indiennes. TÉLÉFILMS cinéaste consiste à ramener à la 20.10 Faits divers. 22.40 Ça se discute. Une journée avec... [3/20]. Les Navajos. Planète surface le passé devenu sujet tabou L’alcoolisme au féminin. 20.50 Scarabée. La nuit des braconniers. RTBF 1 20.50 Scarabée. William Mesa. M6 21.30 Légendes vivantes d’outre-mer. en même temps que l’état d’esprit, 0.30 Journal, Météo. Téléfilm. William Mesa. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. Les pêcheurs et les Saintes. Odyssée 20.55 La Balle au bond. Chili, la mémoire obstinée. Arte 0.50 Paris-Dakar. 22.40 Ally McBeal. Changement d’attitude. 21.55 Avec Matisse à Tanger. Odyssée Williams Crépin. France 2 l’atmosphère d’une époque, sa vé- 20.50 Succès. 1.15 A l’occasion du Dakar, le cercle. 23.35 Dharma & Greg. Classe Ex ! 22.00 Les Maîtres du temps. Planète 20.55 Napoléon et Joséphine. rité. Délicat travail. En projetant 1.45 Mezzo l’info. 0.00 Susan ! La coqueluche de l’équipe. Invité : Gérard Jugnot. TF 1 Richard T. Heffron [3/3]. TMC 21.00 La Marche du siècle. 22.30 ̈ Genèse d’un tueur. 13ème Rue (entre autres) des images de La Ba- 0.30 Au-delà des limites. 22.10 Marie la louve. FRANCE 3 Janot Lamberton. Pauvreté : le cri du cœur. 22.45 Plans de vol. Daniel Wronecki. Festival taille du Chili, Patricio Guzman dé- Invitée : Véronique Colucci, Lucien Allure silencieuse. Odyssée clenche un formidable retour du re- Duquesne, André Gardes, Marine 18.20 Questions pour un champion. 22.50 Un médecin traditionnel Chéreau, Karim-Robert Morand-Kaci, COURTS MÉTRAGES foulé. Pour certains étudiants, c’est 18.50 Un livre, un jour. RADIO Christine Lebas, en Chine rurale. Planète le choc de découvrir leur propre Martine Lecorre. France 3 18.52 L’Euro, mode d’emploi. 22.55 Absolutely Fabulous : 1.30 Habeas corpus. 18.55 19-20 de l’information, Météo. 21.05 Droit de cité. Jean-Philippe Grédigui. 13ème Rue histoire. Pour ceux qui n’ont pas FRANCE-CULTURE Nous vieillirons ensemble. TV 5 Mode d’emploi. Canal Jimmy encore vu ce film, bouleversant par 20.05 Le Kouij de 20 heures. 22.40 Ça se discute. 23.00 ̈ Profil. Une chambre à soi. moments, « Les Mercredis de l’his- 20.35 Tout le sport. 20.30 Agora. Pierre Lazlo. La vie de Virginia Woolf. Arte SÉRIES L’alcoolisme au féminin. France 2 toire » offrent une rediffusion op- 20.40 Le Journal du Dakar. 21.00 Philambule. Invité : Bruno Curatolo. 23.00 Le Magazine de l’Histoire. 23.10 Les Chasseurs 20.30 Star Trek, 21.00 La Marche du siècle. 22.10 Fiction. Eugène Ionesco. portune. – C. H. Pauvreté : le cri du cœur. Invités : Jacques Marseille, du lac Te’nggano. Odyssée la nouvelle génération. Vingt-huit 23.00 Nuits magnétiques. [3/5]. Michelle Perrot, Joël Cornette, 23.40 50 ans de conflits. minutes pour vivre. Canal Jimmy 22.45 Météo, Soir 3. 0.05 Du jour au lendemain. Alain Decaux. Histoire L’histoire de Taïwan. Odyssée b 23.30 13ème Rue 23.20 Les Noces de Figaro. 20.40 Homicide. Opéra de Mozart. 23.10 52 sur la Une. 23.55 La Lucarne. Pour l’amour de Sarah. Série Club Le Sixième Sens FRANCE-MUSIQUE Les filles d’Evasan. TF 1 Loco Lucho. Arte 2.20 ̈ Hors série. 21.30 Two. Meurtre au consulat. Série Club 0.10 ̈ Hors série. 0.05 La Grande Famine. [3/3]. Un ancien policier spécialisé dans la Graine de violence. 20.00 Festival de chefs. Œuvres de Weber, Graine de violence. France 3 L’héritage et les reproches. Planète 21.55 Presque parfaite. recherche de criminels psycho- Debussy, Schubert, Ravel. Sérénade à six (v.o.). Canal Jimmy 0.50 Le Canal du savoir. 0.05 Winnie Mandela pathes reprend du service pour dé- CANAL + 22.30 Musique pluriel. Les voies du sel. Paris Première 22.15 Oz. A ta santé ! (v.o.). Série Club Œuvres de Coffy, Harvey. et le témoin manquant. TSR couvrir un tueur massacrant des fa- 22.30 Friends. The One After Ross ̈ En clair jusqu’à 21.00 23.07 Les Greniers de la mémoire. DOCUMENTAIRES DANSE Says Rachel (v.o.). Canal Jimmy milles entières à la pleine lune. 18.30 Nulle part ailleurs. Invitée : Germaine Tailleferre. 22.40 Ally McBeal. Réalisé par Michael Mann, d’après 20.30 Le Journal du cinéma. 18.25 Cinéma et apartheid. [2/2]. Planète Changement d’attitude. M6 RADIO-CLASSIQUE 22.00 Bogus Pomp. Dragon rouge, un roman de Tho- 21.00 ̈ Marius et Jeannette aa 19.00 Dirigeables dans le vent. Arte e Chorégraphie de Ralph Lemon. 23.05 3 planète après le Soleil. Film. Robert Guédiguian. 19.35 Les Grands Compositeurs. Musique de Frank Zappa. Par le ballet I Brake for Dick (v.o.). Série Club mas Harris où apparaît déjà Hanni- 20.15 Les Soirées. 22.45 Le Pic de Dante a [1/7]. Johann Sebastian Bach. Planète de l’Opera de Lyon. Avec Nathalie 23.15 Michel Strogoff. [1/7]. TV 5 bal le cannibale, le monstrueux per- Œuvres de Berwald. Delassis, Pascal Doye, Nicolas Duflous, Film. Roger Donaldson (v.o.). 20.40 Jephtha. Oratorio de Haendel. 20.00 On the Road Again. 23.30 Townies. Dead Dogs Wag sonnage du Silence des agneaux, Istanbul. Odyssée Anne-Sylvie Gaches, Dominique Lainé, 0.30 South Park. Le charmeur de poules. Par le Chœur de chambre de la RIAS Philippe Muzzik no Tails (v.o.). Série Club c’est une histoire terrifiante, très et l’Akademie für Alte Musik de Berlin, 20.15 Reportage. 15 ans, 120 kilos. Arte 23.35 Dharma & Greg. Classe Ex ! M6 0.50 Spin City. Un après-midi de chien. dir. Marcus Creed. 22.35 The Boy Who Never Came Back. bien traitée dans les rapports psy- 20.25 L’année dernière, la pluie Chorégraphie de Bert Van Gorp 0.00 Susan ! 1.15 Le Septième Ciel aa 23.22 Les Soirées... (suite). est tombée un lundi. Odyssée et Sean Twan John. Muzzik La coqueluche de l’équipe. M6 chologiques ambigus. – J. S. Film. Benoît Jacquot. Œuvres de Mendelssohn.

JEUDI 14 JANVIER FILMS DU JOUR NOTRE CHOIX PROGRAMMES

13.45 Certains l’aiment chaud aaa 18.15 Un thé au Sahara aaa 20.50 La Nuit des généraux aa b 15.30 Planète Billy Wilder (Etats-Unis, 1959, Bernardo Bertolucci (GB, 1989, Anatole Litvak (France - TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE N., v.o., 120 min). Cinétoile 135 min). Cinéstar 1 Grande-Bretagne, 1966, 145 min). M6 Gerry Mulligan, 1927-1996 13.50 Gervaise aaa 18.45 Dune aa 21.00 Secrets de femmes aa Compositeur, arrangeur, saxopho- TF 1 13.15 Destination. Les Antilles françaises. René Clément (France, 1956, David Lynch (Etats-Unis, 1984, Robert Wise (Etats-Unis, 1950, niste baryton, Gerry Mulligan aura 13.45 Le Journal de la santé. N., 120 min). Ciné Classics 135 min). Cinéstar 2 N., v.o., 100 min). Paris Première beau avoir été l’homme des ren- 13.45 Les Feux de l’amour. 14.00 Les Authentiques. 14.10 Ladybird aa 18.50 Casablanca aaa 22.35 Voyage au bout 14.35 Arabesque. 14.30 La Cinquième rencontre. Ken Loach (Grande-Bretagne, 1994, Michael Curtiz (Etats-Unis, 1942, contres et des expériences musicales, de l’enfer aaa 15.25 La loi est la loi. Justice et société. 100 min). Ciné Cinémas N., 100 min). Ciné Classics Michael Cimino (Etats-Unis, 1978, ce que l’histoire du jazz retiendra 14.35 To Beef or Not To Beef. 15.25 16.20 L’homme qui tombe à pic. Entretien avec Jacques Puisais. 15.05 Les Caprices 19.30 Jerry chez les cinoques aa v.o., 180 min). Canal Jimmy avant tout, ce sont deux orchestres. d’un fleuve aa Frank Tashlin (Etats-Unis, 1964, 22.40 Les Drakkars aa 17.00 Sunset Beach. 16.00 Pi égale 3,14... Bernard Giraudeau (France, 1995, 90 min). Cinétoile Jack Cardiff (Grande Bretagne - D’abord, en 1949 et 1950, le nonette 17.45 Beverly Hills. 16.30 Correspondance pour l’Europe. 110 min). Cinéstar 2 20.30 Tempo massimo aa Yougoslavie, 1964, 125 min). RTL 9 qui réunit Mulligan, Lee Konitz, Gil 18.30 Exclusif. 17.00 Au nom de la loi. 15.45 Le Fils du désert aaa Mario Mattoli (Italie, 1934, 22.50 La Semaine du sphinx aa 19.05 Le Bigdil. 17.30 100 question. N., v.o., 80 min). Ciné Classics Evans et Miles Davis, puis en 1952, le John Ford (Etats-Unis, 1948, Daniele Luchetti (Italie, 1991, quartette sans piano avec le trom- 20.00 Journal, Météo. 17.55 Couleur de l’Afrique. 105 min). Cinétoile 20.30 20 000 lieues 95 min). Cinéstar 2 20.50 Julie Lescaut. pettiste Chet Baker. Ce documen- 18.25 Météo. 15.55 Secrets et mensonges aa sous les mers aa 23.10 Le Souffle au cœur aa Le Secret des origines. 18.30 Le Monde des animaux. Mike Leigh (Grande-Bretagne, 1996, Richard Fleischer (Etats-Unis, 1954, Louis Malle (France, 1970, taire de Robert Mugnerot, réalisé en 22.45 Made in America. 19.00 Voyages, voyages. Namibie. 140 min). Cinéstar 1 125 min). Ciné Cinémas 115 min). France 2 1996 pour la « Jazz collection » Une trop belle cible. 17.20 Brooklyn Boogie aa 20.35 Le Grand Embouteillage aa 0.00 La Valse des pantins aa Téléfilm. Dennis Hopper. 19.45 Météo, Arte info. Wayne Wang et Paul Auster Luigi Comencini (Italie, 1978, Martin Scorsese (Etats-Unis, 1983, d’Arte, en fait la démonstration en 0.25 Les Rendez-vous de l’entreprise. 20.15 Reportage. Tendres cogneuses. (EU, 1995, 85 min). Ciné Cinémas 110 min). Canal Jimmy 110 min). Cinéstar 1 consacrant une bonne moitié du 0.50 TF 1 nuit, Météo. 20.40 ̈ Soirée thématique. Scandales, mensonges et vidéos. film à ces deux formations. Mais 20.45 Fun, fun, fun. quand on a participé à l’élaboration FRANCE 2 21.45 Les Aventures scandaleuses de Mimi Papandréou. GUIDE TÉLÉVISION d’un son, d’un style, peut-il en être 13.50 Derrick. 22.15 Télémensonges. autrement ? Avec le nonette de Birth 14.40 Soko. 23.05 Paparazzi. Court métrage. Jacques Rozier. of the Cool (« naissance du cool »), 15.30 Tiercé. 23.25 Paparazzi. Documentaire. 19.10 Tabary. Planète 21.50 Concerto pour violoncelle, MAGAZINES Mulligan et Evans mettent l’art de la 15.45 La Chance aux chansons. 0.20 Piège du bonheur. 19.45 Les Meilleurs moments des JO. de Dvorak. Avec Mischa Maisky, 16.45 Des chiffres et des lettres. Téléfilm. Jürgen Bretzinger. [2/10] Franchir la ligne. Histoire violoncelle. Par l’Orchestre fugue et du contrepoint au service 13.05 Droit de cité. 17.15 Un livre, des livres. 1.50 Music Planet. John Cale. symphonique de Prague, des solistes du bop ; avec Baker, c’est Nous vieillirons ensemble. TV 5 19.55 Les Chasseurs 17.20 Cap des Pins. dir. Petr Altrichter. Mezzo le jeu en contre-chant des deux so- 13.25 Parole d’Expert. du lac Te’nggano. Odyssée 23.15 Fedosseiev dirige. 17.50 Hartley, cœurs à vif. M6 Invité : François Morel. France 3 20.15 Reportage. Tendres cogneuses. Arte Roméo et Juliette, de Tchaïkovski. listes, l’émancipation de la contre- 18.45 Cap Dakar. 13.30 Envoyé spécial, les années 90. Par l’Orchestre symphonique basse. 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. 13.30 Ben n’aura jamais dix ans. Les oubliés de Saddam. 20.20 Global Family VII. La faune de la Radio de Moscou. Mezzo Téléfilm. Mike Robe. inconnue d’Australie. Odyssée 19.20 Qui est qui ? La proie. Histoire 23.30 Beethoven par Davis et Arrau. Mulligan est dans l’histoire, donc, 15.15 Les Routes du paradis. 20.35 Cinéma et apartheid. [2/2]. Planète 19.55 L’Euro, Journal, Météo. 15.45 Le Vrai Journal. Par l’Orchestre symphonique comme l’est sa dégaine de grand 16.15 et 1.10 Boulevard des clips. 20.55 Envoyé spécial. La leçon des grands Les élections régionales à Lyon. 20.45 ̈ Soirée thématique. de Londres, dir. sir Colin Davis. gaillard à la peau claire, aux cheveux 17.40 Les Nouvelles Aventures La plainte Ecotel contre le FN. Scandales, mensonges et vidéos. Arte Paris Première singes. Alzheimer mon amour. de Robin des Bois. La condamnation de la société 20.45 Pablo Casals. 23.10 Les Brigands. et à la barbe très vite blancs. Dans P-s : Les aventurières de Dieu. de production Carlton. Le chant des oiseaux. Mezzo Opéra d’Offenbach. Mise en scène. l’histoire, comme l’est le jazz dit 23.10 Le Souffle au cœur aa 18.25 Loïs et Clark. Invité : Jacques Delors. Canal + Alain Marcel. Par l’Orchestre Film. Louis Malle. 19.20 Mariés, deux enfants. 21.05 Des trains pas comme les autres. de la Suisse romande et les Chœurs « West Coast », né en Californie, 1.05 Journal, Météo. 18.00 et 21.00 Le Grand Journal. LCI L’Inde du Sud. TV 5 19.54 Le Six Minutes, Météo. du Grand-Théâtre de Genève, dans le soleil et l’insouciance des an- 1.25 Paris-Dakar. 18.30 Le Magazine de l’Histoire. 21.20 50 ans de conflits. dir. John Miner. Muzzik 20.10 Notre belle famille. Invités : Jacques Marseille, L’histoire de Taïwan. Odyssée nées 50, auquel Mulligan sera 20.35 Météo des neiges. Michelle Perrot, Joël Cornette, souvent rattaché, contre son gré. FRANCE 3 Alain Decaux. Histoire 21.45 Les Grands Compositeurs. TÉLÉFILMS 20.40 Décrochage info, Passé simple. 20.50 La Nuit des généraux aa 18.30 Nulle part ailleurs. [1/7] Johann Sebastian Bach. Planète C’est la bohème des Blancs à la- 13.25 Parole d’Expert. Invités : Nora Ephron, Divine Comedy, 22.45 La Grande Pêche 20.30 Saint-Exupéry, quelle sera régulièrement opposée Film. Anatole Litvak. Jean-Louis Arajol, Fode Sylla, 14.25 Les Craquantes. 23.15 L’Appartement 512 a des Imraguen. Planète la dernière mission. celle des Noirs dans un New York Neil Hannon. Canal + Robert Enrico. Festival 14.50 Simon et Simon. Film. Ben Verbong. 19.10 Le Rendez-vous. LCI 22.45 West Side Story. Le making of 20.40 Un week-end meurtrier. tentaculaire et impitoyable. 16.40 Les Minikeums. de l’enregistrement. Mezzo 20.55 Envoyé spécial. Richard Friedmann. 13ème Rue Dans le temps qui reste, on voit, 17.45 La Piste du Dakar. 22.45 L’année dernière, la pluie RADIO La leçon des grands singes. 20.45 Masada. trop fugitivement, le Concert Jazz 18.20 Questions pour un champion. Alzheimer mon amour. est tombée un lundi. Odyssée Boris Sagal [2/4]. Histoire 18.50 Un livre, un jour. Les aventurières de Dieu. France 2 Band, grand orchestre somptueux et 23.40 Les Tribus indiennes. 22.30 Baldipata. Claude D’Anna. TV 5 18.52 L’Euro, mode d’emploi. FRANCE-CULTURE 22.10 Pulsations. Les rêves. RTBF 1 [3/20]. Les Navajos. Planète 22.45 Made in America. éphémère monté en 1960. On en ap- 18.55 19-20 de l’information, Météo. 23.00 De l’actualité à l’Histoire. Une trop belle cible. 19.45 Les Enjeux internationaux. Bilan de l’année 1998. Histoire 23.50 Légendes vivantes d’outre-mer. prend aussi plus sur le baryton – sa 20.10 Le Kouij de 20 heures. Les pêcheurs et les Saintes. Odyssée Dennis Hopper. TF 1 20.02 Les Chemins de la musique. [4/5]. 23.15 Si j’ose écrire. La géométrie des technique et ses quelques solistes, 20.40 Tout le sport. 0.20 Piège du bonheur. 20.30 Agora. Bernard Michel sentiments. Chansons de Léo Ferré. Jürgen Bretzinger. Arte dont Mulligan reste le summum – 20.45 Le Journal du Dakar. Dessins de Roland Topor. Invités : SPORTS EN DIRECT (Histoire de Prague). avec Pierre-Olivier Govin. Mulligan, 20.55 Consomag. 21.00 Lieux de mémoire. Patrick Roegiers, Jean-Claude Bologne, 21.05 Hudson Hawk, Françoise Lalande. RTBF 1 20.30 Basket-ball. Euroligue. COURTS MÉTRAGES musicien isolé dans le déroulement Venise, Simplon, Orient-Express. gentleman et cambrioleur. 23.20 France Europe Express. Asvel - Ulker Istanbul SC. AB Sport du jazz, individualiste tranquille, 22.10 For intérieur. Jacques Duquesne. La parité hommes / femmes. 23.05 Paparazzi. Film. Michael Lehmann. 23.00 Nuits magnétiques. La privatisation du service public. MUSIQUE Jacques Rozier (1963). Arte reste au final un mystère dont les se- 22.50 Météo, Soir 3. La comédie du travail [4/5]. La revue de presse d’Alex Taylor. crets sont toujours à découvrir. 23.20 France Europe Express. 0.05 Du jour au lendemain. Patrice Invitée : Nicole Notat. France 3 SÉRIES 18.00 The Charles Mingus Sextet. – S. Si. 0.35 Espace francophone. Covo (Le Baladin et le Neuroleptique). Oslo, 1964. Muzzik 1.05 La Marche du siècle. DOCUMENTAIRES 17.20 Seconde B. Le mystère Malika. TMC Pauvreté : le cri du cœur. FRANCE-MUSIQUE 19.45 Sonate pour violoncelle 17.50 Hartley, cœurs à vif. France 2 ૽ o Rediffusions : vendredi, 19.40 ; sa- 17.55 Couleur de l’Afrique. Tombouctou, et piano n 3, de Beethoven. 18.30 Urgence. TV 5 19.00 Restez à l’écoute. Œuvres de Zanesi, le puits de l’esclavage. La Cinquième Avec Hüseyin Sermet, piano ; Xavier medi, 21.55, dimanche,17.45. CANAL + 19.15 Michel Strogoff. [1/7]. TV 5 Debussy, Boucourechliev. Phillips, violoncelle. Mezzo 18.20 Le Tunnel sous la Manche. 19.40 Prélude. [2/3]. Planète 19.20 Force de frappe. ̈ En clair jusqu’à 13.35 21.00 Hommage à Michel Petrucciani. Voie sans issue. 13ème Rue b 21.00 Muzzik 20.00 Festival de chefs. Concert 18.30 Les Vautours. La Cinquième 21.00 Lettres à Michel Petrucciani. 13.35 Le Journal du cinéma. 19.50 La Vie de famille. L’arme. RTL 9 Lettre à Michel Petrucciani 14.00 Créatures féroces a par l’Orchestre national de France, dir. 21.45 Concerts. Bite (1990), Nuages Charles Dutoit : œuvres de Poulenc, 18.30 On the Road Again. (1997), Impressions (1997), Danser Film. Fred Schepisi et Robert Young. Istanbul. Odyssée 20.00 Fallen Angels. Une arnaque En hommage au pianiste disparu Prokofiev, Chausson, Ravel. sur moi (1997), Saint Thomas (1997), de première classe. Canal Jimmy 15.30 Surprises. 19.00 Voyages, voyages. Namibie. Arte Brasilian Like (1998), Little Peace le 6 janvier (Le Monde du 8 janvier), 22.30 Musique pluriel. 20.00 Dharma & Greg. 15.45 Le Vrai Journal. Œuvres de Harvey, Zavaro. 19.00 A ma zone. Odyssée in C for you (1998). Muzzik Mon père ce zéro. Téva « Muzzik » diffuse le film de Frank 16.30 Gilbert Grape a 23.07 Papillons de nuit. 20.00 Quoi de neuf docteur ? TMC Cassenti consacré au premier Film. Lasse Hallström. Invité : Philippe Eidl. 20.10 Happy Days. voyage new-yorkais du pianiste en ̈ En clair jusqu’à 20.40 Bienvenue Roger. Série Club Le Monde publie chaque semaine, dans son supplément daté dimanche-lundi, les pro- 1982. Des images simples, amicales, 18.30 Nulle part ailleurs. RADIO-CLASSIQUE grammes complets de la radio et – accompagnés du code ShowView – ceux de la télévision 20.35 Maigret. Meurtres ainsi qu’une sélection des programmes du câble et du satellite. dans un jardin potager. RTBF 1 qui montrent la joie enfantine d’un 20.30 Le Journal du cinéma. Le nom qui suit le genre de l’émission (film, téléfilm, etc.) est celui du réalisateur. 20.15 Les Soirées. Œuvres de Saint-Saëns. 20.40 Buffy contre les vampires. Petrucciani en train de vivre son 20.40 El Che, enquête 20.40 Le Violoncelliste Pierre Fournier. SIGNIFICATION DES SYMBOLES : Dévotion. Série Club grand rêve, la conquête de l’Amé- sur un homme de légende a Sonate op. 5 no 2, de Beethoven ; ̈ Signalé dans « Le Monde Télévision-Radio-Multimédia ». 20.50 Julie Lescaut. Film. Maurice Dugowson. Concerto pour violoncelle no 1, de a On peut voir. Le Secret des origines. TF 1 rique du jazz. Des extraits de 22.25 Le Dentiste a Martinu ; œuvres de Bach, R. Strauss, aa Ne pas manquer. 22.10 Highlander. concerts, la plupart des deux der- Film. Brian Yuzna. Elgar, Saint-Saëns, Popper. Suspects irréprochables. Série Club 22.33 Les Soirées... (suite). aaa Chef-d’œuvre ou classiques nières années, complètent le pro- 23.55 Un frère. Film. Sylvie Verheyde. d Sous-titrage spécial pour les sourds et les malentendants. 23.25 3e planète après le Soleil. Œuvres de Kraus, Haydn, Mozart, Dick Behaving Badly (v.o.). Série Club gramme. – S. Si. 1.35 Hockey NHL. Mendelssohn. LeMonde Job: WMQ1401--0032-0 WAS LMQ1401-32 Op.: XX Rev.: 13-01-99 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 31Fap:100 No:0353 Lcp: 700 CMYK

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JEUDI 14 JANVIER 1999 Les chutes de neige ont fortement perturbé Hôtel du Nord par Pierre Georges LE CROIRAIT-ON ? Il y a des admirable et la précaution fort cols de haute-montagne dans sage. Car la suite démontra qu’il les transports dans plusieurs régions françaises Paris. Notamment un fameux du ne fallait pas espérer de saint- côté du Panthéon, le redoutable bernard à tonnelet dans les se- col des Carmes, classé en pre- cours en montagne Sainte-Ge- 6 300 foyers de la Drôme et de l’Ardèche restaient privés d’électricité mercredi matin mière catégorie sur l’échelle des neviève. cataclysmes et désagréments hi- On décida d’y aller. Brave- LA CIRCULATION a été forte- la banlieue, où trois centres, ceux où la circulation est difficile sur Dans ces deux départements, vernaux. Voilà qui devrait faire ment. Sans faiblir. Bras dessus, ment perturbée, mardi soir 12 jan- de Vitry et Fontenay (Val-de- les grands axes routiers et très dé- 6 300 foyers étaient toujours pri- hurler de rire, d’un grand rire re- bras dessous, Mermoz et Guil- vier, à Paris et dans sa région, en Marne) et de Pleyel (Seine-Saint- licate, voire impossible, sur les ré- vés d’électricité, pour le troisième vanchard, les provinces qui, en- laumet, et un troisième larron en raison des chutes de neige qui ont Denis), ont fermé plus tôt que seaux secondaires en Cham- jour consécutif. fin, à l’unisson pourront crier : bétaillère dans leurs Andes hos- provoqué près de 300 kilomètres d’habitude. pagne-Ardenne, en Lorraine, en Quatre secteurs sont particuliè- « Parigots, chiens de traîneaux ! » tiles. Jusqu’au Panthéon, grand de bouchons sur les grands axes, Bourgogne, en Franche-Comté, rement affectés : les environs de Et exercer, sans le moindre scru- cimetière sous la lune neigeuse, où, par endroits, une couche de 3 LE TRAFIC AÉRIEN TOUCHÉ en Alsace et dans la région Centre. Tournon-sur-Rhône et quatre vil- pule, leur droit de moquerie sur ce fut sportif, mais correct. La à 5 cm de neige s’est déposée en Le trafic aérien dans les aéro- Une cinquantaine de camions, in- lages du bassin de Privas, en Ar- ces étranges créatures franci- voiture menait sa vie indépen- moins de deux heures au moment ports parisiens a lui aussi souffert capables de gravir des côtes en- dèche, le nord de la Drôme, près liennes qui venaient de réinven- dante de voiture aux sports d’hi- de la sortie des bureaux. Les auto- des mauvaises conditions météo- neigées très raides, ont été blo- de Saint-Vallier, et le sud de Va- ter l’hiver. ver parisiens, frétillant du crou- routes autour de Paris ont très rologiques. De nombreux vols ont qués en Haute-Marne. lence. Des moyens supplémen- Donc il neigeait sur Paris. Et il pion et chassant de l’avant. vite été engorgées en raison de la été annulés au départ de Roissy- Mercredi matin la neige tombait taires d’intervention ont été enga- neigeait un peu plus sur les ban- Mais, dans la descente de la rue présence de poids lourds en diffi- Charles de Gaulle et d’Orly. Les toujours dans l’Est, où la couche gés depuis mercredi matin, lieues, cela leur apprendra à se des Carmes, redoutable piste culté sur les bretelles et rampes services d’Aéroport de Paris ont atteignait par endroits 20 cm. La notamment au sud-est de Va- dire de banlieue comme on s’af- noire, il fallut se rendre à l’évi- d’accès. mis en place un « important dispo- formation de congères dans les lence. Dans les zones les plus sen- firme de la campagne. Une vraie dence : trois hommes à la neige ! Mercredi matin, certains tron- sitif de déneigement » permettant Vosges rendait la circulation diffi- sibles, des groupes électrogènes tempête de neige. Incroyable en L’abandon s’imposait d’urgence, çons d’autoroute étaient fermés à de maintenir les différentes pistes cile et les équipements spéciaux vont être installés dans le centre janvier ! Sans exagération, au avec feux de détresse, et impré- la circulation. Sur l’A 11, dans le ouvertes en alternance, mais les sont nécessaires pour l’accès à des bourgs. Les équipements spé- moins cinq centimètres de cations diverses du genre « mais sens province-Paris, l’autoroute mauvaises conditions de visibilité tous les cols. Dans le Doubs, le Ju- ciaux sont obligatoires sur l’en- neige ! La tourmente, mes aïeux, que fait Tibéri ? ». était fermée à la hauteur d’Ablis ont entraîné une baisse du rythme ra et le territoire de Belfort, la semble du réseau secondaire d’al- un fameux blizzard de bazar. Bref, ce fut très drôle. Beau- (Yvelines). Sur l’A 10, à l’entrée de des arrivées et des départs. Des couche de neige en plaine atteint titude des départements de Pour dire, et les photographies coup plus que le sort réservé à Paris, un bouchon était survenu compagnies aériennes ont réduit 40 cm.Situation tout aussi difficile l’Isère, de Savoie et de Haute-Sa- du Parisien en font foi ce matin, des millions de gens, naufragés aux Ullis (Essonne) et l’entrée leur programme en annulant des en Rhône-Alpes, où la neige, ap- voie. « la neige fouettait les visages sur des routes et des banlieues hos- d’Artenay (Loiret) avait été fer- départs en particulier sur les parue dimanche, tombait de nou- En Seine-Maritime, dans les le pont Alexandre III » qu’on eut tiles. Sur toutes les radios, les té- mée. Sur l’A 6, deux voies avait moyens courriers. D’autres ont veau mercredi matin. L’ensemble Yvelines, en Eure-et-Loir, dans les dit jeté sur la Neva, face au Pa- moignages concordèrent. La été été affectées au stationnement dérouté quelques uns de leurs des axes autoroutiers a été déga- Ardennes, dans l’Orne et en Es- lais d’hiver, à Saint-Petersbourg. peine incompressible de neige des poids lourds immobilisés. En vols qui ont atterri sur les aéro- gé, mais la circulation se fait diffi- sonne, les autorités ont décidé C’est beau une ville la nuit, avait frappé chacun. De plu- revanche, les boulevards périphé- port de dégagement, en parti- cilement sur le réseau secondaire, d’annuler les services de ramas- sous la neige. Très beau. Mais un sieurs heures à une nuit entière riques étaient fluides. culier Bruxelles. notamment en Ardèche, dans les sage scolaire pour la journée de peu con aussi. Vint donc, dans la de bagne blanc. Les malédictions Les bus ont également subi des Dans la nuit, la perturbation a secteurs d’Aubenas, Privas et An- mercredi en raison des risques de soirée, après mûre réflexion, montaient de partout : « Mais retards, mardi soir, à Paris et dans touché le centre et l’est du pays, nonay, et dans la Drôme. verglas. l’heure des grandes décisions. que fait l’équipement, mais que Dans tous les bureaux, de solides fait la police, mais que fait l’ar- expéditions se préparèrent. Car mée?» ce n’était pas le tout de regarder La position stratégique de tomber les flocons avec l’émer- chroniqueur fait que l’on vous veillement d’un paradis perdu, raconte ces choses-là comme à encore fallait-il se lancer dans un confesseur. Ainsi cette colla- l’aventure polaire sans faiblir boratrice, l’œil vaguement satis- pour retrouver ses charentaises. fait, qui s’en vint dire : « Mon Oser, pas oser ? On en disserta mari n’est pas rentré de la nuit ! longuement, voyez comme la vie Bloqué pendant trois heures, il a est drôle, devant un doigt de mangé ses provisions de bord, rhum cubain, médaillé d’or à trois barres chocolatées, bu son Leipzig (RDA) en 1966, c’est dire eau minérale. Puis il a fait demi- sa qualité. Le rhum et les enfants tour et est allé à l’hôtel. » Du d’abord ! La prémonition était Nord ?

M. Bayrou : « Il faut, dans l’opposition, une liste pour les européens » CHERCHER L’ERREUR. « L’er- affirmé M. Debré, à l’intention des reur, c’est d’imaginer que l’on peut, dirigeants de l’UDF, soupçonnés par l’intimidation, obtenir une op- par Nicolas Sarkozy et Alain Ma- position monolithique et enrégi- delin de préparer un changement mentée », a expliqué François Bay- de stratégie. « Il ne faut pas nous rou, mardi 12 janvier, à l’occasion laisser nous détourner de notre d’une cérémonie des vœux un peu route par une péripétie locale », a- particulière. Il y avait foule, Ray- t-il ajouté, avant de se prononcer mond Barre était là, et le président très clairement pour une liste de la « nouvelle UDF », rougissant, unique de l’opposition aux élec- croulait sous les hommages. Trois tions européennes. « L’Europe doit jours après l’élection d’Anne-Ma- unir l’opposition », a-t-il dit. rie Comparini (UDF-FD) à la pré- sidence du conseil régional LA GAFFE DE M. MADELIN Rhône-Alpes, M. Bayrou n’entend L’Elysée a peu apprécié que pas désarmer. M. Madelin rapporte, lundi, ce qui « Une crise de nerfs, des cris d’or- s’était passé « à la table du pré- fraie, des injures, des moulinets sident de la République », le 9 dé- avec des sabres de bois, et tout cela cembre, lorsque les dirigeants de pourquoi ? Parce que nous avons L’Alliance avaient évoqué avec conservé la région Rhône-Alpes à la Jacques Chirac la situation créée droite républicaine », a ironisé par l’annulation de l’élection de M. Bayrou. Il y a « deux cultures Charles Millon à la présidence du dans l’opposition », celle de l’oppo- conseil régional Rhône-Alpes. sition systématique, prônée par le M. Bayrou le sait, qui a enfoncé le RPR, une « culture de guerre ci- clou en accusant M. Madelin, mer- vile », et celle de « l’opposition credi sur Europe 1, de vouloir constructive », dont « l’UDF est le « déstabiliser ou fragiliser le pré- parti ». Cette analyse vaut avertis- sident de la République ». Mais sement pour l’avenir. L’Alliance l’Elysée s’inquiète surtout des doit être « une maison commune, conditions de la préparation des et pas un moyen de domination des élections européennes. L’entou- uns sur les autres, gouvernée par les rage de Jacques Chirac continue coups de gueule, les menaces et l’in- de privilégier une logique poli- timidation ». A plus court terme, tique, l’unité de la majorité prési- pour les élections européennes de dentielle, plutôt que celle d’un juin, le président de l’UDF a pris scrutin à la proportionnelle qui un « engagement » : « Dans la permettrait pourtant de « ratis- droite républicaine, les anti-euro- ser » plus large. Or, M. Bayrou est péens, les eurosceptiques n’auront de plus en plus poussé par ses que l’embarras du choix. Mais où amis à privilégier l’indépendance iront les pro-européens ? Il faut qu’il de l’UDF. y ait dans l’opposition une liste pour A gauche, on observe avec satis- les européens. » faction le nouvel embarras de la Et dire que cette journée devait droite. Lors du bureau national du être placée sous le signe de l’apai- Parti socialiste, le premier secré- sement... Après un petit déjeuner taire, François Hollande, s’est ainsi partagé avec le chef de l’Etat, le félicité, mardi, du « comportement président du groupe RPR de l’As- honorable de l’UDF en région semblée nationale, Jean-Louis De- Rhône-Alpes », mais pour mieux bré, s’est chargé de faire passer le l’inviter à adopter la même atti- message. Il a tout d’abord apporté tude dans les trois régions – Bour- son soutien à Philippe Séguin gogne, Languedoc-Roussillon et pour les choix tactiques que le Picardie – gérées par la droite avec président du RPR a effectué en l’appui du Front national. Rhône-Alpes. « Je ne fais de procès d’intention à personne », a ensuite Jean-Louis Saux

Tirage du Monde daté mercredi 13 janvier 1999 : 507 460 exemplaires. 1-3