ENQUETE PUBLIQUE

du 2 novembre au 2 décembre 2016

PROJET DE PLAN DE SERVITUDES AERONAUTIQUES DE DEGAGEMENT

AERODROME d’ALBERT - BRAY

RAPPORT ET CONCLUSIONS

Guy MONFRIER Commissaire - Enquêteur

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 1. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

2 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

SOMMAIRE

RAPPORT

I GENERALITES : 6

I – 1 : LE CADRE JURIDIQUE DU PROJET ...... 7

I - 2 : L’HISTORIQUE DE L’AERODROME ...... 7

I – 3 : LA SITUATION ACTUELLE ...... 9

II LES PREALABLES A L’ENQUÊTE PUBLIQUE : 10

II – 1 : LA COMPOSITION DU DOSSIER ...... 11

II – 2 : LA CONFERENCE ENTRE SERVICES ...... 11

II – 3 : LA PREPARATION DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE ...... 12

III LE DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE 14

III – 1 : L’INFORMATION DU PUBLIC ...... 14

III – 2 : LES PERMANENCES EN MAIRIES ...... 15

III – 3 : LA CLOTURE DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE...... 16

ANNEXES AU RAPPORT

LISTE DES ANNEXES ...... 18 .

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 3. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

CONCLUSIONS ET AVIS

CONCLUSIONS ...... 28

AVIS ...... 30

4 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

RAPPORT D’ENQUÊTE PUBLIQUE

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 5. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

I GENERALITES :

Par lettre en date du 2 octobre 2015, Madame la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie – Direction Générale de l’Aviation Civile – Direction des transports aériens – identifiait la nécessité d’établir un plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome d’Albert-Bray.

Ces servitudes sont destinées à assurer la protection d’un aérodrome contre tout obstacles, de façon à ce que les avions puissent s’en approcher et y atterrir ainsi qu’en décoller et s’en élever dans de bonnes conditions de sécurité et de régularité.

Le plan de servitudes aéronautiques de dégagement délimite ainsi les zones à l’intérieur desquelles la hauteur des constructions ou obstacles de toute nature est réglementée. L’enveloppe globale des surfaces de dégagement est appelée « aire de dégagement ».

Ce plan établit une servitude d’utilité publique qui entraîne pour le présent et l’avenir : - l’interdiction de créer ou l’obligation de supprimer tout obstacle identifié se situant dans cette aire de dégagement (art L 6351-1 du code des transports) - une limitation de hauteur pour toute végétation, ou toutes installations ou constructions publiques ou privées situées dans cette aire, - la possibilité pour l’administration de demander la suppression des obstacles gênants, incompatibles avec la sécurité des vols, dans le cadre du code de l’expropriation pour cause d’utilité publique.

Le plan de servitudes aéronautiques de dégagement est différent du plan de servitudes radioélectriques et du plan d’exposition aux bruits qui font l’objet de procédures distinctes.

Les dégagements aéronautiques sont différents selon le type de l’aérodrome et la nature des obstacles (massifs, minces ou filiformes). Ces servitudes sont définies en tenant compte de la phase ultime de développement prévue pour l’aérodrome.

Comme il est décrit plus avant l’aérodrome d’Albert - Bray est devenu l’aéroport d’Albert-Picardie en 2007. Il convient de préciser qu’un aérodrome est un terrain spécialement aménagé pour permettre aux avions de décoller et d’atterrir. Un aéroport est constitué de l’ensemble des bâtiments et des installations d’un aérodrome qui servent au trafic aérien d’une ville ou d’une région. Tout aéroport est donc, avant tout, un aérodrome.

Un aéroport peut fonctionner sans plan de servitudes aéronautiques mais l’objectif de l’Etat est de protéger l’ensemble des aérodromes. Ce projet d’Albert-Bray n’est

6 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray. présenté qu’actuellement car des priorités de service avaient contraint la Direction Générale de l’Aviation Civile à en différer le lancement.

I – 1 : LE CADRE JURIDIQUE DU PROJET :

I – 1 – 1 : Les servitudes aéronautiques sont établies en application :

- du code des transports, en particulier des articles L 6350-1 à L 6351-5, qui définissent ces servitudes ainsi que la procédure d’élaboration du plan de servitudes aéronautiques de dégagement ;

- du code de l'aviation civile, et notamment des articles R 241-3 à R 242-1, D 241-4 à D 242-14, et D 243-7 qui précisent les conditions d’application de ce plan

- de l'arrêté interministériel (écologie, intérieur, défense) du 7 juin 2007, dit « arrêté PSA », plusieurs fois modifié, fixant les spécifications techniques destinées à servir de base à l'établissement des servitudes aéronautiques, à l'exclusion des servitudes radioélectriques.

I – 1 – 2 : L’enquête publique est régie par :

- l’article L 6351-2 du code des transports qui prévoit son cadre et ses conditions d’approbation

- le code de l’expropriation pour cause d’utilité publique et notamment les articles R 111-1 et R 112- 1 à R 112- 23 relatifs à l’organisation et au déroulement de cette enquête.

I – 1 – 3 : Le Plan de Servitudes Aéronautiques de Dégagement est approuvé :

- soit par arrêté du ministre en charge des transports si aucun avis défavorable au projet n’a été émis à l’issue de la conférence interservices et de l’enquête publique,

- soit par décret en Conseil d’Etat en cas de présence d’avis défavorables.

I – 2 : L’HISTORIQUE DE L’AERODROME :

L’histoire d’Albert - Méaulte commence il y a juste un siècle, en 1916, avec l’installation d’un champ d’aviation au lieu dit « Croix Comtesse » à l’Ouest de la piste actuelle. Sur ce terrain ont été basées plusieurs escadrilles françaises de reconnaissance et de bombardement qui prendront part à la bataille de la .

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 7. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

En 1924, le constructeur d’avion Henri Potez, originaire de Picardie (né à Méaulte en 1891), fondateur de la société « Aéroplanes Henri Potez » décide de s’implanter dans la région. C’est à cette époque qu’un aérodrome privé de 35 ha qui portera le nom d’ «Albert-Méaulte », va être aménagé prés de l’usine au bord de la route nationale 329. Il allait servir de zone d’essai pour les appareils construits dans l’usine avec trois pistes balisées dans le sens des vents dominants. Cette usine, qui atteindra une surface de 60 000 m2 avec 3200 employés (1930), va mettre au point différents prototypes et sortira de ses chaines de fabrication prés de 7000 avions.

En 1937, la société « Aéroplanes Henri Potez » a été nationalisée et est devenue la SNCAN (Société Nationale de Construction Aéronautique du Nord) dont Henri Potez a gardé la direction. Le terrain jouxtant l’usine va étendre son emprise vers le Nord - Est et le Sud de façon à allonger les pistes d’essais pour les nouveaux appareils.

En septembre 1939, des projets de réactivation du terrain de 1916 vont être envisagés afin d’utiliser le site comme terrain de « desserrement » pour l’Armée de l’Air mais l’offensive allemande de mai - juin 1940 ne permettra pas leurs réalisations.

Durant l’occupation, l’usine sera requise par l’armée allemande pour participer à l’effort de guerre mais le terrain ne sera plus utilisé. Le site va subir pourtant onze bombardements entre 1940 et 1944. Après la libération de la région, la SNCAN a réinvesti l’usine en vue de reprendre la production.

Entre 1945 et 1947, une nouvelle piste a été réalisée au niveau du plateau à l’Est du lieu dit « Croix Comtesse » par la SNCAN, avec une voie de circulation la reliant à l’usine. Cette nouvelle plateforme prendra alors le nom d’Albert-Bray.

Dans les années d’après guerre, plusieurs types d’appareils seront testés sur cette piste. La SNCAN de Méaulte participant ainsi au développement aéronautique national. L’aérodrome est devenu, par la suite, propriété de l’Armée de l’Air puis d’un aéroclub.

Le 14 septembre 2006, à la demande de l’aéroclub d’Albert-Méaulte (ACAM), à l’époque propriétaire, l’aérodrome était fermé à toute circulation aérienne par arrêté du ministre des transports, pour permettre la réalisation d’une nouvelle piste.

En 2007 cette nouvelle piste, proche de la précédente - et plus longue - était mise en service pour permettre l’atterrissage d’appareils de transport entre l’usine Airbus de Méaulte à d’autres centres de production aéronautique. L’aérodrome d’Albert-Bray était ouvert à l’aviation civile devenant l’aéroport Albert - Picardie sous la référence LFAQ.

8 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

I – 3 : LA SITUATION ACTUELLE :

I – 3 – 1 : les statuts :

Propriété du syndicat mixte d’études et de réalisations (S.M.E.R), constitué du Conseil départemental de la Somme (93 %) et de la Communauté de Communes du Pays du Coquelicot (7%), la gestion de l’aéroport d’Albert – Picardie a été confiée dès 2007 à la Société d’Exploitation de l’Aéroport d’Albert – Picardie (SEAAP). Depuis le 30 mai 2014, l’aéroport est géré par un EPIC, la Régie de l’Aéroport d’Albert – Picardie (RAAP) créée à cette intention par le SMER. Le budget annuel de cet établissement est de l’ordre de 1,8 M€, se répartissant aux environs de 50 % dans l’activité « fret » et de 50 % dans l’aviation d’affaires.

I – 3 – 2 : les installations :

L’aéroport d’Albert – Picardie, appellation commerciale de l’aérodrome d’Albert – Bray, situé sur le territoire de la commune de Méaulte, occupe une superficie de 178 hectares. Il est positionné sur un plateau d’une altitude moyenne de 110 mètres par rapport au niveau de la mer, soit plus haut que les communes avoisinantes, situées dans des vallées, en moyenne à 70 mètres de cette même altitude, éludant ainsi nombre d’obstacles éventuels.

Il comporte une piste en dur de 2 200 mètres de long – qu’il est envisagé d’étendre à terme à 2 400 mètres – sur 45 mètres de large, ainsi qu’une piste en herbe d’une longueur de 1 000 mètres sur 80 mètres de largeur, orientées Est-Ouest (09/27).

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 9. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

Cet aéroport a reçu sa certification par la DGAC en mai 2007. Il a été officiellement inauguré le 30 juin 2007 et, le 3 septembre 2008, a reçu l’autorisation d’ouverture au trafic international.

Il est équipé d’un système d’aide à l’atterrissage aux instruments (ILS de catégorie 1) et de deux systèmes de positionnement par satellites (GNSS), une par orientation magnétique de la piste (QFU). L’aérogare est dotée de tous les équipements nécessaires en matière de sureté, d’un service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs (SSLIA de niveau 5), d’un avitaillement en carburant (Air BP), dégivrage d’hiver.

Les activités fret et passagers sont séparées. Parallèlement, deux zones d’activités économiques ont été créées. L’une, implantée dans l’enceinte de l’aéroport, permet un accès direct au tarmac et accueille notamment une société de maintenance aéronautique, un aéroclub et une association dont la vocation est de maintenir en état de vol des avions anciens. Elle est gérée par la RAAP. Une seconde zone, située plus au nord, accueille des activités complémentaires. Elle est gérée par la Communauté de Communes du Pays du Coquelicot.

I – 3 – 3 : les activités :

- Le fret :

L’aéroport a été construit pour accueillir le Beluga et ainsi permettre le développement de Stélia – Aerospace (ex Aérolia) qui emploie quelques 1 400 personnes – sans compter les sous-traitants – et participe activement à la vie économique d’Albert et de ses environs. Le Beluga, avion-cargo de la société Airbus, exploité par la compagnie aérienne ATI, appartenant au groupe Airbus, s’est posé pour la première fois à Albert – Picardie le 7 juin 2007.

Les « pointes avant » de l’ensemble des avions de la gamme Airbus, réalisées au sein de l’usine Stélia – Aerospace de Méaulte, transitent au moyen de cet aéronef vers les usines d’assemblage de Toulouse, Saint-Nazaire et parfois Hambourg. Les opérations de chargement et de déchargement sont réalisées au sein d’un bâtiment spécialement créé à cet usage.

Si la vocation commerciale première d’Albert – Picardie est l’accueil du Beluga, son activité s’est diversifiée et Airbus ne représente plus actuellement que 60 % de la partie « fret ». Il reste cependant le premier client de l’aéroport.

- L’aviation d’affaires :

La plate-forme aéroportuaire développe une activité de charters spécialisés (déplacements d'équipes de football, évacuation sanitaire...). Depuis le printemps 10 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

2015, ce développement passe également par la mise en place d'une offre de service à l'attention des entreprises, comités d'entreprises et associations avec la création de vols sur-mesure.

La piste est également utilisée pour l’entraînement de pilotes de compagnies aériennes et de l’Armée de l’Air.

- L’aviation de loisirs :

L’aérodrome accueille un aéroclub et un club de planeurs. Un axe de voltige permet d'apporter une nouvelle dimension à cet équipement du côté de l'aviation sportive.

II LES PREALABLES A L’ENQUÊTE PUBLIQUE :

L’instruction locale du plan de servitudes aéronautiques de dégagement suppose la constitution d’un dossier soumis à la consultation et à l’avis des services concernés par le projet, suivi d’une enquête publique sur le territoire des communes affectées par ce plan. Cette procédure de PSA est dispensée de déclaration d’utilité publique.

II – 1 : LA COMPOSITION DU DOSSIER :

Le dossier d’enquête publique qui nous a été remis par les services préfectoraux et mis à disposition de chacune des 48 communes concernées par le projet a été élaboré à la demande de la Direction Générale de l’Aviation Civile – Direction de la sécurité de l’aviation civile Nord - (maître d’ouvrage), par le Service National d’Ingénierie aéroportuaire dont le siège est à Paris, 82, rue des Pyrénées (maître d’œuvre). Ce dossier est constitué :

- de plans : - plan d’ensemble au 1/25 000ème, - plan de détail au 1/10 000ème. - d’une note annexe comportant : - une note explicative - la liste des obstacles et leur traitement - l’état des bornes de repérage d’axe et de calage. Il est complété par la synthèse de la conférence entre services et de son procès-verbal de clôture.

II – 2 : LA CONFERENCE ENTRE SERVICES :

Cette conférence constitue une étape importante de la procédure d’établissement du plan de servitudes aéronautiques. A cette occasion, il est demandé aux collectivités

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 11. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray. territoriales, services, établissements publics et professions aéronautiques concernés par le projet, d’émettre leur avis et leurs éventuelles observations.

Cette réunion, organisée sous l’égide de la Préfecture de la Somme (DDTM). A été programmée dans un premier temps le 28 janvier 2016 puis s’est tenue le 24 mars 2016, à Méaulte. 92 personnes y étaient conviées, représentant les 48 communes concernées, d’autres collectivités territoriales, les chambres consulaires, les usagers et services de l’aérodrome et organismes divers. 32 y étaient présentes et 5 excusées. La procédure d’élaboration d’un plan de servitudes aéronautiques a été présentée aux participants par la Direction Sécurité Aviation Civile Nord, de même que les caractéristiques du présent projet.

En conclusion de cette conférence, il a été précisé que :

- le plan se servitudes aéronautiques concerne uniquement la sécurité aérienne et non pas le bruit (celui-ci a fait l’objet d’une autre procédure : le plan d’exposition aux bruits, qui a été approuvé le 5 octobre 2005) ; - à la date de cette conférence, les obstacles recensés avaient été traités avec les propriétaires concernés ; - il n’y a pas d’incidences sur les constructions à venir, sauf si leur hauteur dépasse 40 ou 50 mètres par rapport au terrain naturel.

La fin de la consultation était prévue le 24 mai 2016. Aucun avis défavorable n’ayant été exprimé, Monsieur le préfet de la Somme a autorisé la poursuite de la procédure en demandant la mise à l’enquête publique du projet.

II – 3 : LA PREPARATION DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE :

III – 3 – 1 : La désignation du commissaire – enquêteur :

Le 6 septembre 2016, Monsieur le Préfet de la Somme, à la demande de la Direction Générale de l’Aviation Civile, sollicitait de Monsieur le Président du Tribunal Administratif d’, la désignation d’un commissaire – enquêteur pour mener l’enquête publique précitée.

Par décision du 20 septembre 2016, j’étais désigné pour effectuer cette mission et Monsieur Bernard ISTRIA l’était en qualité de commissaire – enquêteur suppléant, dans les conditions fixées par l’article R 111-1 du code de l’expropriation et de l’article R 123-5 du code de l’environnement.

12 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

III – 3 – 2 : L’arrêté de mise à l’enquête publique :

Dès le 4 octobre 2016, je me rendais à la Préfecture d’Amiens – Direction des affaires juridiques et de l’administration locale – Bureau de l’administration générale et de l’utilité publique – qui me remettait un exemplaire du dossier d’enquête. J’y procédais à la signature et au paraphe de chacune des seize pages composant les 48 registres d’enquête publiques destinées aux communes concernées par le projet.

Dans le même temps, les dates et heures des permanences à venir étaient fixés d’un commun accord en fonction des impératifs du dossier et des disponibilités de chacun.

Les lieux de ces permanences étaient déterminés : Albert, ville principale et siège de l’enquête, Méaulte dont l’aérodrome est situé sur son territoire, Ribemont sur et Maricourt, communes qui se trouvent de part et d’autre de l’axe de la piste, directement concernées par les atterrissages et décollages, et proches des autres communes intéressées par le projet, permettant un déplacement plus facile des personnes souhaitant se rendre aux permanences du commissaire – enquêteur.

Le même jour, en considération de ces éléments, l’arrêté préfectoral de mise à l’enquête publique fixait la période de cette enquête – du 2 novembre au 2 décembre 2016 – soit 31 jours consécutifs, et en précisait les modalités juridiques et pratiques.

III – 3 – 3 : La visite des lieux :

Après étude du dossier, je me suis rendu, le 18 octobre 2016, accompagné de Monsieur Bernard ISTRIA, dans les locaux de l’aéroport d’Albert-Picardie, 1, rue

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 13. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

Henry Potez à MEAULTE, où nous avons été accueillis par Monsieur Jean- Charles BOREL, Directeur Général de cet établissement et par Monsieur Pascal MIARA, de la délégation régionale de la Direction Générale de l’Aviation Civile.

Cette réunion a permis de nous présenter aux acteurs de cette enquête publique, d’en rappeler les procédures réglementaires et les aspects matériels et pratiques.

Monsieur MIARA a évoqué les objectifs et les modalités d’élaboration du projet et apporté les compléments d’information et les précisions que nous avons sollicités pour une connaissance plus approfondie du dossier.

Monsieur BOREL a présenté les activités et les objectifs de l’aéroport et nous a guidé dans la visite des installations aéroportuaires et notamment de la tour de contrôle du haut de laquelle il est permis d’avoir une vue d’ensemble du site et de ses perspectives.

III LE DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE :

Cette enquête publique a eu pour objet de porter à la connaissance des 48 communes concernées par le projet et de leur population, les dispositions générales relatives aux servitudes aéronautiques de dégagement et de recueillir leurs observations, appréciations, suggestions ou contre-propositions.

III – 1 : L’INFORMATION DU PUBLIC ET DES COMMUNES CONCERNEES PAR LE PROJET :

III – 1 – 1 : Les publications dans la presse :

L’avis d’ouverture de l’enquête a été publié dans deux journaux diffusés dans le département de la Somme, à la rubrique « annonces légales » dans les éditions du « Courrier Picard » et de « L’action agricole picarde » des vendredi 21 octobre et vendredi 4 novembre 2016, soit au moins 8 jours avant et dans les 8 jours suivant le début de l’enquête publique, conformément aux dispositions de l’article R 112-14 du code de l’expropriation pour cause d’utilité publique.

III – 1 – 2 : Les affichages réglementaires :

Un affichage a été effectué, à l’extérieur des mairies et en d’autres endroits fréquentés du public des quarante huit communes concernées par l’enquête publique : Albert, , , Bécordel-Bécourt, Béhencourt, Bonnay, Bouchaven-Bergen, , Bray sur Somme, Buire sur l’Ancre, Cappy,

14 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

Carnoy, , , Cléry sur Somme, , , , , , Eclusier-Vaux, Etinehem, , , Hardecourt-aux Bois, , Hem-Monacu, , La Neuville-les-Bray, Mametz, Maricourt, Maurepas, Méaulte, Méricourt-l’Abbé, Méricourt–sur-Somme, , Montauban de Picardir, , Ovillers-Boisselle, , Pont-Noyelles, Rancourt, Ribemont-sur-Ancre, Sailly-Laurette, Sailly-le-Sec, Suzanne, et Ville-sur-Ancre, au moins huit jours avant le début de l’enquête publique et pendant toute la durée de celle-ci.

La réalité de ces affichages est certifiée par les maires de ces Communes.

III – 1 – 3 : La publication sur le site internet de la préfecture :

Plus de huit jours avant le début de l’enquête publique, l’arrêté préfectoral ainsi que l’avis d’enquête publique, ont été publiés sur le site internet de la préfecture, à l’adresse www.somme.gouv.fr/ rubrique « environnement ».

Comme pour les affichages réglementaires, ces documents y ont été maintenus pendant toute la durée de l’enquête publique.

III – 2 : LES PERMANENCES EN MAIRIES :

Les lieux, dates et heures de ces permanences ont été fixés par l’arrêté préfectoral du 4 octobre 2016 relatif à l’ouverture de l’enquête publique.

Dans ce cadre, les permanences ont été effectivement assurées :

- le mercredi 2 novembre 2016, de 09 h à 12 h, à Albert, - le mercredi 9 novembre 2016, de 14 h à 17 h, à Ribemont sur Ancre, - le samedi 19 novembre 2016, de 09 h à 12 h, à Méaulte, - le jeudi 24 novembre 2016, de 14 h à 17 h, à Maricourt, - le vendredi 2 décembre 2016, de 14 h à 17 h, à Albert.

Dans ces communes, les maires et les personnels concernés m’ont réservé un très bon accueil, apporté toute l’aide nécessaire à la bonne tenue des permanences et répondu à mes demandes d’informations.

Les registres d’enquête avaient été ouverts par Messieurs les maires. Ils avaient été paraphés par mes soins lors du retrait du dossier en préfecture. Les dossiers d’enquête dont j’ai constaté l’intégralité étaient à la disposition du public. Les affichages réglementaires y étaient respectés.

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 15. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

Pendant toute la durée de l’enquête publique, notamment en dehors des permanences du commissaire – enquêteur, le public a pu disposer d’un libre accès au dossier et aux registres d’enquête, aux jours et heures ouvrables de ces mairies.

Aune personne ne s’est présentée au cours de ces permanences. Aucun courrier ou document ne m’a été remis ou adressé au siège de l’enquête publique.

III – 3 : LA CLOTURE DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE :

A l’issue de la dernière permanence, le 2 décembre 2016 à 17 h 00, à la mairie d’Albert, l’enquête publique a été close.

Les registres d’enquête qui avaient été répartis au sein des 48 communes concernées par le projet ont été centralisés à la préfecture de la Somme. Je m’y suis rendu le 20 décembre 2016, Cinq d’entre eux n’y étaient pas encore parvenus malgré les relances des services préfectoraux.

Certains de ces 43 registres avaient été clôturés par les maires des communes concernées. J’ai procédé à la clôture des autres et j’ai pu constater qu’aucune mention ou observation n’avait été portée sur ces registres.

Au cours des jours suivants, j’ai pris téléphoniquement contact avec les maires ou les secrétariats de mairie des cinq autres communes qui m’ont assuré que les registres, étaient en cours d’acheminement vers la préfecture et qu’aucun de ces registres ne comportait d’observation.

L’établissement d’un procès-verbal de synthèse des observations n’étant donc pas nécessaire, j’ai adressé le 23 décembre 2016, un courrier électronique confirmé par courrier postal, à Madame la Directrice de la Sécurité Aviation Civile Nord, maître d’ouvrage, l’informant de cette situation.

Il n’y a eu ni suspension ni prolongation de la période d’enquête. Il n’a pas été tenu de réunion publique d’information et d’échange. Aucun incident n’a été relevé au cours de l’enquête publique.

Ces derniers éléments clôturent le rapport d’enquête publique.

Fait à , le 27 décembre 2016

Le commissaire – enquêteur

Guy MONFRIER

16 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

ANNEXES AU RAPPORT

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 17. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

LISTE DES ANNEXES

1 - lettre du 2 octobre 2015 de la D.G.A.C.

2 - PV de synthèse de la conférence interservices

3 - décision de désignation du commissaire enquêteur

4 - arrêté préfectoral prescrivant l’enquête publique

5 - courrier du 23 décembre 2016, adressé au pétitionnaire

18 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

ANNEXE N° 1

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 19. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

ANNEXE N° 2

20 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

ANNEXE N° 3

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 21. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

ANNEXE N° 4 (1/4)

22 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

(2/4)

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 23. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

(3/4)

24 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

(4/4)

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 25. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

ANNEXE n° 5

26 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

CONCLUSIONS ET AVIS

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 27. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

Rappel :

Par lettre en date du 2 octobre 2015, Madame la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie – Direction Générale de l’Aviation Civile – Direction des transports aériens - identifiait la nécessité d’établir un plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome d’Albert-Bray.

Dans le cadre de cette procédure, une conférence interservices concernant toutes les collectivités territoriales, administrations et services concernés par ce projet était tenue le 24 mars 2016 à Méaulte, à l’issue de laquelle aucun avis défavorable n’a été émis.

Au vu des résultats de cette conférence, Monsieur le préfet de la Somme émettait un avis favorable au projet dans sa présentation actuelle et autorisait la poursuite de la procédure en demandant la mise à l’enquête publique de ce projet.

Le 20 septembre 2016, j’étais désigné en qualité de commissaire – enquêteur par Madame la Présidente du Tribunal Administratif d’Amiens pour conduire l’enquête publique. Monsieur Bernard ISTRIA était désigné en qualité de commissaire – enquêteur suppléant.

L’arrêté de mise à l’enquête publique de Monsieur le Préfet de la Somme, en date du 4 octobre 2016, précisait la période de cette enquête – du 2 novembre au 2 décembre 2016 –, les dates et heures de permanences du commissaire – enquêteur dans les mairies désignées, ainsi que les modalités juridiques et pratiques de cette enquête.

Cinq permanences ont été tenues dans les mairies d’Albert (siège de l’enquête publique), Méaulte, Ribemont sur Ancre et Maricourt, parmi les 48 communes concernées par le projet et dont chacune d’elles a disposé d’un registre d’enquête à la disposition de sa population.

De l’enquête effectuée et dont le rapport et ses annexes sont joints aux présentes conclusions, il ressort ce qui suit :

Ce projet présente un intérêt certain :

Le plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome d’Albert-Bray est l’une des composantes de la sécurité des aéronefs utilisant ses installations. Il paraît nécessaire à la régularisation de cet aérodrome qui, depuis près de dix ans, est ouvert à la circulation aérienne civile et internationale.

Il assure, pour le futur, qu’aucun obstacle ne viendra perturber la sécurité du trafic de cet aéroport.

Celui-ci a développé son activité de fret et s’est diversifié en se tournant également vers l’aviation d’affaires et de loisirs.

28 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

Ce développement paraît toutefois devoir rester limité en raison de sa proximité géographique et de sa concurrence avec les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle, Lille-Lesquin et Beauvais-Tillé.

Ce projet a respecté les conditions légales, réglementaires et procédurales de son établissement :

Toutes les dispositions prévues, en ce domaine, par le code des transports, le code de l’aviation civile, l’arrêté interministériel (PSA) du 7 juin 2007 ainsi que par le code de l’expropriation pour cause d’utilité publique, ont été respectées au cours de cette procédure d’élaboration du plan.

La conférence interservices et l’enquête publique qui ont donné lieu à une large publicité du projet ont permis d’informer les collectivités territoriales et les particuliers des contraintes liées, notamment pour l’avenir, à la présence de cet aéroport.

Les obstacles potentiels ont été répertoriés. :

Ceux qui existaient ont été supprimés dès avant la conférence interservices. Il s’agit d’arbres de grande hauteur qui se trouvaient sur le territoire de la commune de MAMETZ, chez un particulier.

Aucun autre obstacle n’a été décelé. Il subsiste ceux situés sur le site même de l’aéroport : l’antenne de la tour de contrôle ainsi que deux mâts d’éclairage du parking Airbus. Aucun de ces obstacles, indispensables, ne sera supprimé.

Pour le futur cela interdit, dans l’aire de dégagement établie par le plan, la construction d’édifices de grande hauteur et notamment d’éoliennes dans une région pourtant propice à leur développement, ainsi que de silos à grains de haute taille. Il conviendra d’être vigilant lors de l’édification de la plate-forme céréalière prévue à Cléry sur Somme – commune en partie concernée par ce plan – après le creusement du canal Seine – Nord Europe. De la même manière, si des plantations ne respectent pas le plan de servitudes, une demande d’élagage sera présentée.

La participation du public s’est avérée inexistante :

Malgré une large information, Aucune inscription ou observation n’a été portée sur l’un des 48 registres d’enquête. Aucune personne ne s’est déplacée au cours de mes permanences en mairies. Aucun courrier postal ou électronique ne m’a été adressé au cours de l’enquête publique.

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 29. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

Il est vraisemblable que le manque d’intérêt du public pour cette enquête est dû :

- Au caractère technique du dossier,

- Aux incidences quasiment nulles des contraintes imposées par les servitudes sur les constructions d'habitations individuelles, actuelles ou futures, dans un secteur essentiellement rural,

- Au fait qu’avant l’enquête publique, les représentants des collectivités territoriales, des chambres consulaires, des administrations et services concernés, avaient déjà pu s’exprimer et exposer leurs avis au cours de la conférence interservices,

- A la grande superficie couverte par ce plan qui « dilue » l’intérêt et la responsabilité pour ce projet entre 48 communes et autres collectivités territoriales.

Pour y trouver un aspect positif, on peut penser que cette désaffection du public pour le projet est sans doute révélatrice d'une bonne intégration de l'aérodrome dans le tissu local. Il existe, en effet, sous sa forme actuelle, depuis près de dix ans et la population est habituée à son trafic qui n’engendre pas de nuisances particulières.

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Après avoir :

- pris contact avec les services de la préfecture, organisateur de l’enquête publique, - étudié le dossier qui m’a été remis, ainsi que ses annexes ; - vérifié sa conformité aux dispositions légales et réglementaires, - rencontré le maître d’ouvrage qui m’a apporté toutes les précisions, notamment techniques, de ce plan ; - visité le site de l’aérodrome en compagnie de son Directeur Général ; - tenu cinq permanences dans les mairies désignées par l’arrêté préfectoral ; - rencontré les élus de ces communes ;

Après avoir constaté que :

- l’information des communes et de la population concernée (publications et affichages) a été respectée ; - le public n’a pas marqué d’intérêt particulier pour l’enquête publique ; - la mise en application de ce projet ne présente aucune incidence défavorable sur la préservation des paysages et de l’environnement, - le plan ne porte atteinte à aucun intérêt public ou privé - le coût de l’opération est quasi-nul, (pas d’expropriation envisagée à ce jour), - ce plan conforte la situation de l’aéroport d’Albert-Picardie et ses impacts favorables sur l’économie locale.

30 Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.

- le projet n’a reçu aucun avis défavorable, tant au cours de la conférence interservices qu’à l’occasion de l’enquête publique. - cette enquête s’est déroulée dans de bonnes conditions, sans incident ;

J’émets un AVIS FAVORABLE à la mise en oeuvre du projet de plan de servitudes aéronautiques de dégagement de l’aérodrome d’Albert-Bray tel que présenté par le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie – Direction Générale de l’Aviation Civile – Direction des transports aériens – sans réserves ni recommandations.

Fait à Gueudecourt, le 27 décembre 2016

Le commissaire – enquêteur

Guy MONFRIER

Enquête Publique n° E 16000170/80 : Plan de servitudes aéronautiques de 31. dégagement de l’aérodrome Albert – Bray.