Masterpieces, Capc Musée D'art Contemporain De Bordeaux
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LE PIC /// N. MILHÉ, X. BOUSSIRON, V. DE SAINT DO /// PATRICK LAVAUD /// FADA /// JACKY TERRASSON /// JOËL POMMERAT /// XAVIER LEROY /// FAIZAL ZEGHOUDI/// La clé des champs urbains en Gironde / n°37 / Jan-Fév 08 / Gratuit GIANNI-GRÉGORY FORNET /// JEAN-PHILIPPE IBOS /// JÜRGEN GENUIT /// © Thomas Bardinet / Fondation Raffy - Bruno & Thierry Lahontâa LA MATIÈRE ET L’ESPRIT LUMIÈRE PRIVÉE, NOIRCEUR PUBLIQUE La séparation entre le privé et le public a permis de construire l’individualité contemporaine et sa liberté. Comprenons que le privé, ce n’est pas simplement la possibilité d’une jouissance égoïste qui s’incarnerait dans la propriété privée. Le privé, c’est surtout la sphère de la conscience et de ses méandres intérieurs. C’est un espace où le public ne doit pas avoir accès, où il n’y a de compte à rendre qu’à soi-même. La préservation de ce domaine n’est pas seulement nécessaire pour rester soi-même, elle est indispensable pour élaborer nos relations politiques et morales. La pudeur comme protection de l’intime a un double effet comme le dit la psychanalyste Monique Selz : « La retenue vise à se protéger soi-même, mais aussi à manifester des égards pour l’autre ». Il est toujours tentant d’effacer cette frontière ; un peu d’exhibitionnisme et le privé envahit sur le public. Alors, l’excitation des passions fait disparaître l’intérêt public. Cette lumière projetée sur le privé, en excitant les passions, donne une curieuse transparence où le pouvoir est invisible et la fonction publique obscure. Car où est cet espace public s’il est confondu avec l’espace privé ? Cette éclipse des démarcations est dévastatrice pour le droit et le juste. Elle bénéficie toujours au plus fort qui montre son derrière pour éviter le face-à-face et la discussion organisée. Pour sauver la liberté, il y a donc besoin d’éclairer au bon endroit : garder une opacité privée et exiger une transparence publique. Évitons donc de regarder le roi qui fiente. Car un roi qui fiente n’est plus roi, c’est un homme. Pour qu’il reste un roi et aussi un homme, laissons-lui faire sa fiente, et que lui, ne nous la montre pas. [L.Boyer] Lust Caution, un film d’Ang Lee, en salle le 14 janvier. PLAÎT-IL? TOILES & LUCARNES MAGASINAGE 04 2008, les Munici-pas-pâles (suite). La carte 20 Shotgun stories, Into the wild, 34 Soöruz, prêt-à-porter pour les amateurs de glisse. du PIC et quelques regards d’oc en oïl. No country for old men. Le chic est-il soluble dans l’éthique ? L’excellence du cinéma américain. SONO CAHIERS D’aQUITAINE TABLES & COMPTOIRS 06 Daqui a dix ans, Fada slame, Jacky 24 Jean-Philippe Ibos et Jürgen Genuit, 36 Jean-Marie Amat est immortel. Terrasson et Maurice el Medioni pianotent, la création d’ici se porte bien. Olivier Sigaut se souvient des gnocchis. Thibault Cauvin gratte. COURS & JARDINS EN GARDE PETi’POTIN & AGENDA 12 Joël Pommerat et Gianni-Grégory Fornet 26 La subjective sélection mensuelle. 38 Pour les enfants et les parents exigeants. sur les planches. Xavier Leroy et Faizal Un truc utile pour sacrifier à la civilisation Zeghoudi et l’Afrique dansent. des loisirs… L’œiL EN FAIM FORMES 17E CHAMBRE 16 Jacques Perconte à l’artothèque. 32 Artdeshom, des pièces uniques. 46 « Peut-être vaudrait-il mieux être insolent Smith et Roll aux Beaux-Arts. Thierry Gresta, l’antiquaire 50. que d’en avoir la physionomie.» (Diderot) FRAC-Collection Aquitaine par deux fois. Spirit Gironde est publié par Directeur de la publication : Rédaction : Nadège Alezine, Sonia de Araujo, Crédit photos et illustrations : Laurent Régie publicitaire : Dépôt légal à parution PROXIMÉDIA José Darroquy Luc Bourousse, Laurent Boyer, Cécile Broqua, Besse (Le PIC), Frédéric Desmesures (Gianni- PUB.L.I.C © Spirit Gironde 2008 31-33, rue Buhan Directeur associé : Cristian Tripard Émilie Delpeyrat, François Justamente, Grégory Fornet), Marc Domage (Nicolas 05 56 520 994 - Fax 05 56 52 12 98 Impression : Rotimpres 33 000 Bordeaux Rédacteur en chef : Marc Bertin Annabelle Georgen, Isabelle Jelen, Serge Latapy, Milhé), Isabelle Jelen (Orfèvre, Olivier [email protected] ISSN 1954-1155 Fax : 05 56 52 12 98 Tél. : 05 56 52 50 56 Noémie Lehouelleur, Florent Mazzoleni, Rémi Sigaut), Fred Noy (La Maison de Loth), Publicité : Stéphane Landelle [email protected] Monnier, Céline Musseau, Odin™, André Stéphanie Paquet (Musée Dada), Ramón 05 56 52 50 54 - [email protected] Direction artistique : Anthony Michel Paillaugue, Stéphanie Paquet, Joël Raffier, Serena (Joël Pommerat), Kaysh Shinn (Jacky Pao : Anthony Michel 2006 www.spiritonline.fr [email protected] Gilles-Christian Réthoré, José Ruiz, Sarah Terrasson), Richard-Max Tremblay (Fanfare www.regie-public.com myspace.com/spiritbordeaux Sabourin, Jean-Pierre Simard, Sandrine de Tas- Pourpour), Toums (Fada), www.deepix.com [email protected] signy, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès. (Jean-Marie Amat). Plaît-il? 04 « PERCER LES BULLES » À la suite des deux Alain, dont l’un sera maire de Bordeaux jusqu’en 2014, Quel est le contenu de votre programme ? passage obligé par le PIC, Parti Indépendant de la Culture. Lancé à l’initiative Tout d’abord, dès 2009, la création d’un grand événement donnant à Bordeaux une identité et une dimension internationales, un événement capable de générer un In et un Off, où 90% de la de Stéphane Boudy, professeur de philosophie au lycée Max Linder de programmation serait étrangère, avec une équipe dédiée à l’année... L’été semble la bonne période, Libourne, jeune écrivain* et ancien membre d’une vague périgourdine « arty » quand les lieux sont disponibles et que la ville puisse facilement s’investir. Bien entendu, notre ayant débarqué à Bordeaux au début des années 90, le PIC entend imposer rôle au PIC n’est pas de proposer une programmation. Des personnes vivant ici, comme Éric Bernard (Les Grandes Traversées, ndlr) sont tout à fait à même de conduire ce type de projet. la culture au centre des débats de la campagne des Municipales. Il faut également développer l’aide à la création, augmenter le budget des enveloppes individuelles, actuellement dérisoires, mettre à disposition des ateliers, promouvoir nos artistes à l’international, Pourquoi la culture au centre ? et dans les administrations, nommer des Parce que c’est ce qui fait réfléchir, qui responsables culturels et désigner des élus rend libre et responsable, fait comprendre de tutelle compétents. Quand Michèle à chacun sa propre existence. Un « moyen Delaunay parle de santé, j’y crois. Quand raffiné de comprendre et d’exercer la vie » tous les adjoints à la culture parlent de leur dixit Antonin Artaud, la « catharsis délégation, c’est une autre histoire. Côté indispensable pour se comprendre éducation et écoles primaires, à la charge et s’assumer » selon Aristote. C’est des mairies, il faut les faire participer au également un moyen d’émancipation des grand événement, appuyer leurs rencontres peuples, comme d’enrichissement. Plus avec les associations culturelles et un individu est cultivé, plus il apporte et d’artistes, les arts plastiques et la musique... rapporte à sa société. La culture, c’est aussi un art de vivre. C’est pourquoi il nous importe de veiller à des Pourquoi cette liste ? rénovations de logements sans flambée de Pour prendre en main notre destin. Par loyer, de poser la question de l’absence des chez nous, la culture est la cinquième handicapés dans la ville, de demander plus roue du carrosse. Les interlocuteurs de marchés équitables, de veiller à ce que la politiques qui en ont la charge n’ont que voiture accède encore en centre-ville, car il peu de connaissance du terrain. C’est y a aussi des gens à Cestas ou Parempuyre un poste honorifique ; leur désignation sans tramway à leur porte. Pour une vie relève souvent d’un acte de sympathie culturelle intense, ils nous semblent qu’il ou d’un retour complaisant. Dans une faut accepter la bagnole, surtout le soir. démocratie contemporaine, ceci n’est plus acceptable. Cette candidature Que pensez-vous des deux principales têtes marque ce refus et une exigence de liste à ces Municipales, notamment sur le de compétence, avec l’idée d’un dossier culturel ? développement culturel réconciliant Pour Alain Juppé, la culture c’est une faiblesse, culture populaire et élites, à l’inverse pour Alain Rousset c’est un challenge. de ces fêtes sans contenu ou de ces Le premier est brillant intellectuellement, institutions pointues parlant toujours il en joue, c’est presque humiliant pour les aux mêmes. L’élitisme pour tous, ça autres, mais il reste seul. Le second est un marche. Prenez pour exemple le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand : homme de terrain, bien conseillé, entouré d’une équipe, et il peut gagner sur le thème de la culture. toutes les populations sont concernées, et toute l’année. Ou ne serait-ce que Fest’art à Libourne. Mais il est sûr que pour l’un comme pour l’autre, ce n’est pas leur passion. D’où vient votre volonté d’implication personnelle ? Quel est votre espoir ? Arrivé à Bordeaux avec des amis talentueux, j’en ai vu la plupart partir et réussir sous Nous souhaitons atteindre les 5%, mais ça va être dur sans argent. Nous ne pourrons imprimer d’autres cieux ; cette ville ne sachant offrir quelques perspectives à sa jeunesse créative. de profession de foi, seuls les bulletins de vote le seront. Parti en campagne depuis cet été, il me Toutefois, il y a certainement une dynamique plus intime : mon parrain était sénateur-maire semble que nous avons déjà réussi à ce que la culture imprègne les débats. C’est déjà une réussite.