Majesté Lalande Ensemble Aedes Le Poème Harmonique Vincent Dumestre Menu › Tracklist › Texte Français › English Text › Deutsch Kommentar › Sung Texts
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MAJESTÉ LALANDE ENSEMBLE AEDES LE POÈME HARMONIQUE VINCENT DUMESTRE MENU › TRACKLIST › TEXTE FRANÇAIS › ENGLISH TEXT › DEUTSCH KOMMENTAR › SUNG TEXTS MICHEL-RICHARD DE LALANDE (1657-1726) DEITATIS MAJESTATEM 1 DEITATIS MAJESTATEM 4’39 2 HIC ENIM MISERICORS 4’31 3 SIMPHONIE 0’44 4 O CARO CHRISTI VERA 2’23 5 TE OMNES ANGELI 3’14 6 O MENTIS JUBILATIO 4’17 7 QUAM DULCIS EST 3’03 8 O BONITATIS PRODIGIUM 3’53 ECCE NUNC BENEDICITE 9 ECCE NUNC BENEDICITE DOMINUM 4’58 10 IN NOCTIBUS EXTOLLITE 5’34 11 BENEDICAT TE DOMINUS EX SION 3’07 › MENU TE DEUM 12 TE DEUM LAUDAMUS 2’11 13 TE ÆTERNUM PATREM 1‘08 14 TIBI OMNES ANGELI 1‘46 15 SANCTUS, SANCTUS, SANCTUS 1’33 16 TE GLORIOSUS APOSTOLORUM CHORUS 2’30 17 TE PER ORBEM TERRARUM 1’23 18 TU REX GLORIÆ 2’18 19 TU, AD LIBERANDUM 2’19 20 TU, DEVICTO MORTIS ACULEO 2’47 21 TU AD DEXTERAM DEI SEDES 1’26 22 TE ERGO QUÆSUMUS 1’40 23 ÆTERNA FAC CUM SANCTIS 1’50 24 SALVUM FAC POPULUM TUUM 1’17 25 ET REGE EOS 1’44 26 PER SINGULOS DIES BENEDICIMUS TE 2‘15 27 DIGNARE, DOMINE 1‘15 28 MISERERE NOSTRI 1’35 29 IN TE, DOMINE, SPERAVI 2’58 TOTAL TIME : 74’32 EMMANUELLE DE NEGRI SOPRANO DAGMAR ŠAŠKOVÁ SOPRANO SEAN CLAYTON HAUTE-CONTRE CYRIL AUVITY TÉNOR ANDRÉ MORSCH BASSE ENSEMBLE AEDES LE POÈME HARMONIQUE VINCENT DUMESTRE ENSEMBLE AEDES MATHIEU ROMANO JULIA BEAUMIER, AGATHE BOUDET, CÉCILE DALMON, EUGÉNIE DE PADIRAC, AGATHE PEYRAT, VIRGINIE THOMAS DESSUS CAMILLO ANGARITA, ELISE BÉDÈNES, SARAH BRETON, PAULINE LEROY, MARCIO SOARES HOLANDA ALTOS & HAUTES-CONTRE PAUL CRÉMAZY, FRANÇOIS-OLIVIER JEAN, NICOLAS RETHER, FLORENT THIOUX, MARC VALÉRO TÉNORS IGOR BOUIN, VLAD CROSMAN, JEAN-LOUIS GEORGEL, NICOLAS-AIMÉ JOSSERAND, MARDUK SERRANO BASSES-TAILLES EMMANUEL BOUQUEY, CYRIL COSTANZO, SORIN DUMITRASCU, PASCAL GOURGAND, JULIEN GUILLOTON, RENÉ RAMOS BASSES LE POÈME HARMONIQUE VINCENT DUMESTRE CONDUCTOR FIONA-ÉMILIE POUPARD (PREMIER VIOLON), YUKI KOIKE, MYRIAM MAHNANE, REBECCA GORMEZANO, CAMILLE AUBRET, AUGUSTIN LUSSON DESSUS SOPHIE IWAMURA, ANTHONY MARINI, TIPHAINE COQUEMPOT HAUTES-CONTRE PIERRE VALLET, MARTA PARAMO, MAÏALEN LOTH TAILLES SYLVIA ABRAMOWICZ, LOUISE PIERRARD, MARJOLAINE CAMBON QUINTES CYRIL POULET BASSE DE VIOLON* LUCAS PERES VIOLE DE GAMBE* JULIEN HAINSWORTH, KEIKO GOMI, ÉLODIE PEUDEPIÈCE BASSES DE VIOLON ELSA FRANK, JOHANNE MAÎTRE, BÉATRICE DELPIERRE HAUTBOIS, FLÛTES JÉRÉMIE PAPASERGIO BASSON, FLÛTES KRYSZTOF LEWANDOWSKI BASSON GILLES RAPIN, BRUNO FERNANDES TROMPETTES SAMUEL DOMERGUE TIMBALES THIBAUT ROUSSEL THÉORBE* JUSTIN TAYLOR ORGUE, CLAVECIN* * Continuo › MENU Avril 1682, Versailles devient résidence principale du Roy, Louis XIV recrute de nouveaux sous- maîtres de Chapelle. Au concours, les meilleurs musiciens du moment se pressent – Danielis, Le Sueur, Colasse, Minoret, Charpentier… Les membres du jury proposent trois candidats, le Roi imposera le sien : ce sera Lalande. Favori du Roi, ce jeune homme de 26 ans va ainsi devenir le grand compositeur de la musique sacrée à Versailles, et œuvre déjà à ses premiers Grand Motets pour la Chapelle de Versailles, dont fait partie le Deitatis majestatem. Livrant une vision nouvelle de l’orchestre, il y ose des architectures sonores inédites en cherchant de nouvelles combinaisons de parties orchestrales que n’avaient pas osées Lully ou Dumont, en mettant en valeur certains instruments solistes, pour la première fois – comme le basson, très à l’honneur notamment dans le Ecce nunc. En bref, il renouvelle l’approche de l’orchestre et se place comme le chaînon manquant entre la manière de Lully et celle de Rameau, dernier héritier de la tradition orchestrale à la française. Pour ce disque, infi me pierre dans l’édifi ce des 77 grands motets qu’il a composés, nous avons choisi de représenter les premiers pas de son écriture pour la Chapelle Royale, avec l’Ecce nunc et surtout le Deitatis majestatem, jusqu’aux dernières corrections de son Te Deum : à près de 60 ans, remettant toujours la partition à l’ouvrage, il termine dans les années 1720 une version de cette œuvre qui fut jouée sans interruption pendant presque un siècle, de 1684 à 1755. Cette version, qui illustre l’évolution la plus tardive de son écriture est une rareté également par le fait que le compositeur y note la durée de chaque verset, ce qui nous donne une idée très précise des tempi métronomiques qu’il a pu utiliser – outil de travail ô combien utile pour les musiciens du XXIe siècle. Ce disque, enregistré en public sur deux soirées à la Chapelle Royale, respecte, à quelques dizaines de secondes près, ce paramètre exigeant et précieux. VINCENT DUMESTRE 12 › MENU « MAJESTÉ ! » FRANÇAIS GRANDS MOTETS DE MICHEL-RICHARD DE LALANDE POUR LE ROI-SOLEIL PAR THOMAS LECONTE Mortels, c’est de ce beau délire, Que sont nez parmy vous des accords si touchants ; À deux divinitez Lalande doit ses chants ; Apollon le forma, c’est Louis qui l’inspire. Inscrits sous le portrait de Michel-Richard de Lalande (1657-1726) au frontispice de l’édition gravée, posthume, de ses motets, ces vers, repris par Titon du Tillet dans Le Parnasse françois (1732), expriment bien la relation qui unissait Louis XIV et celui qui succéda à Lully dans la faveur royale. Formé à la maîtrise de Saint-Germain-l’Auxerrois, organiste doué, maître de clavecin et de composition de membres de la famille royale, Lalande intégra la Musique du roi à l’issue d’un concours organisé en 1683 pour remplacer les sous-maîtres de la Chapelle, Henry Du Mont et Pierre Robert. Il devint vite le musicien favori du roi, cumulant peu à peu les grands offi ces musicaux de la cour, de la Chapelle à la Chambre. Mais c’est bien à la Chapelle, où il offi cia plus de quarante ans, que son empreinte fut la plus forte, comme en témoignent les 77 grands motets qu’il composa pour la messe du roi, et qui maintinrent sa réputation jusqu’à la fi n de l’Ancien Régime. 13 Moment essentiel dans la vie de la cour, expression publique de la piété du prince, la messe du roi permettait aussi de rappeler les principes du gallicanisme, doctrine religieuse et politique qui ne reconnaissait au pape qu’un pouvoir spirituel et prônait l’autonomie de l’Église de France, placée sous l’autorité temporelle du roi, vis-à-vis de Rome. Tout en admettant la primauté spirituelle et juridictionnelle du pape sur l’ensemble de la catholicité, l’Église gallicane la limitait à l’intérieur du royaume au profi t de l’autorité des évêques, nommés par le roi. Ainsi, à côté de la liturgie traditionnelle, en plain-chant et faux-bourdon, observée à la Chapelle aux jours solennels, l’offi ce royal quotidien se déroulait selon une liturgie propre, qui à la fois respectait le rite prescrit par Rome et soulignait la présence du souverain. Une messe basse était dite à l’autel selon le rite romain, tandis qu’à l’étage royal pages, chantres et « symphonistes » de la Musique de la Chapelle exécutaient des motets : un grand, avec solistes, chœur et instruments ; puis un petit, aux dimensions et effectifs plus réduits pour le moment plus contemplatif de l’élévation ; enfi n, une prière pour le roi. Cette organisation connut a priori peu d’évolution, même s’il est probable que le petit motet s’effaçât peu à peu devant le grand. Visant à exalter les valeurs de piété du Très-Chrétien et la majesté de la personne royale, les textes choisis pouvaient être de trois types : les psaumes, qui par analogie avec David, roi musicien, refl étaient la religion du prince, véhiculée par la musique ; des textes des Pères de l’Église, intégrés ou non à la liturgie romaine (comme le Te Deum) ; des poésies néo-latines enfi n, dues à des poètes contemporains, parfois conçues par collages de textes bibliques, liturgiques ou issus de la patrologie latine. À travers trois motets composés par Lalande sur trois textes différents, cet enregistrement évoque bien cette construction d’une véritable image sonore de la majesté. C’est en 1683 que Lalande mit en musique le psaume 133, Ecce nunc benedicite, 15e des psaumes royaux dits « des Degrés » qui, dans l’ancienne Jérusalem, étaient récités lors des grandes fêtes. Dans la liturgie catholique, ce psaume était chanté la veille des jours solennels, 14 et c’est peut-être dans ce contexte que le motet de Lalande fut exécuté lors de la messe du FRANÇAIS roi. Ce court texte lui a inspiré une fresque à la fois grave et festive. Deux grandes sections joyeuses, où alternent ensembles vocaux et chœurs jubilatoires, encadrent un récit, « In noctibus extollite », tout à fait remarquable : les quatre solistes sont en effet colorées par un « récit » instrumental, probablement pour un basson, lui-même soutenu par les cordes graves, procédé que l’on retrouve dans les fameuses Symphonies pour les Soupers du roi du compositeur. Composé peut-être dès 1681, deux ans avant l’arrivée de Lalande à la Chapelle – il fut peut-être conçu pour une cérémonie extraordinaire et exécuté en présence du roi –, le Deitatis majestatem est ici le motet le plus ancien. S’inspirant du modèle développé par Du Mont et Robert entre 1663 et 1683, le motet se déploie en une majestueuse fresque où se succèdent, en un discours continu, récits, essentiellement en trios ou quatuors, et grands développements choraux, le tout ponctué de symphonies. Le texte est un habile pastiche fait d’extraits de poésies du poète néo-latin Pierre Portes (Cantiques pour les principales fêtes de l’année, 1685) et de versets du Te Deum, hymne royale par excellence. C’est en effet au travers du Te Deum que s’exprime de la manière la plus éclatante l’image sonore de la majesté, et c’est sous le règne de Louis XIV que cette hymne dite de saint Ambroise acquit toute son importance dans le protocole royal.