The Finest in Belgian Jazz (FR)
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THE FINEST IN BELGIAN JAZZ Jempi Samyn & Sim Simons Colophon Auteurs : Jempi Samyn & Sim Simons Traduction française : Philippe Schoonbrood (portraits) et Alias Languages Sprl (historique du jazz belge) Photographie : Jan Vernieuwe, Jacky Lepage, Jos Knaepen Design : Folio, Marijke Deweerdt Imprimerie : Walleyn graphics Brugge Depot légal : D/2002/9668/3 ISBN 90-807 378-3-6 Photos : Archives De Werf Collection Robert Pernet Jos Knaepen Jacky Lepage Jan Vernieuwe VRT Le livre ‘The Finest in Belgian Jazz’ est une publication de : © De Werf, 2002, Brugge Werfstraat 108, 8000 Brugge Tel. +32 50-33 05 29 e-mail : [email protected] Une initiative du Werf dans le cadre de Brugge 2002, Capitale culturelle de l’Europe Avec la collaboration de : Brugge 2002, Capitale culturelle de l’Europe - Het Muziekcentrum Vlaanderen - Wallonie-Bruxelles Musiques Tous droits de réproduction, y compris par la photocopie, de traduction; et d’adaptation, réservés pour tous pays. Contenu Préface 5 Toots Thielemans 6 Historique du jazz belge 15 Introduction 16 Précisions 17 Little Belgium ? 18 L’amateur 20 Clubs et opportunités 21 Les médias 22 Aujourd’hui 24 Les cédés 24 La suite… 25 La décennie (élargie) 26 Le Django d’Or 27 Projets 28 Une haute conjoncture qui repose sur du solide 29 Les origines 30 La préhistoire : ménestrel, ragtime et John-Philip Sousa 30 ‘Europe’ et le jazz arrive en Europe 32 Louis Mitchell, Félix Faecq et Robert Goffin 32 Entre-temps… 33 Le swing et les big-bands 35 Stan Brenders 35 Fud Candrix 35 Jean Omer 36 Quelques autres musiciensi 36 Les années de guerre 38 Les rejetons de la guerre 40 Le renouveau du printemps… 41 Paris 41 Bobby Jaspar 41 René Thomas 42 Benoît Quersin 43 Jacques Pelzer 43 Francy Boland 43 Sadi 43 Jean Warland 44 Quelques autres musiciens 46 Jack Sels 46 Roger Asselberghs 46 Rudy Frankel 47 Freddy Rottier 47 Jean Fanis 48 Roger Vanhaverbeke 48 L’espoir d’une ère encore plus moderne 50 Félix Simtaine 50 Richard Rousselet 50 Exposition universelle 51 Les années soixante et suivantes 52 La nouvelle tendance : les festivals 53 Comblain 53 Bilzen 53 Jazz Middelheim 53 Fin de la crise ? 55 Clarke-Boland 55 BRT JO 55 Etienne Verschueren 56 WIM vzw 56 Les années septante et suivantes 57 Les Lundis d’Hortense 57 ‘Le jazz d’antan’ 59 Way down yonder… 59 It Don’t Mean A Thing… 60 En conclusion 62 Portraits de musiciens et groupes de jazz belges 63 (voire résumé à la page 304) Annexe 155 Résumé des musiciens et groupes traités 155 Index 157 Préface Outre les activités régulières du Werf sur le plan du théâtre et du jazz, 2002 signifie surtout la première de Jazz Brugge (un festival de jazz européen) et l’édition de The Finest in Belgian Jazz (10 cédés des musiciens et groupes les plus marquants sur la scène du jazz belge à l’heure actuelle, choisis par une cinquantaine de journalistes et promoteurs de jazz), complétés par ce livre sur le jazz belge. Brugge 2002 a été la source d’inspiration et le défi, mais également la date d’échéance pour la réalisation de ce livre, date serrée aussi bien pour Sim Simons et Jempi Samyn (les auteurs) que pour les 3 J’s, à savoir Jan Vernieuwe, Jos Knaepen et Jacky Lepage (les photographes), ainsi que pour les traducteurs Nadine Malfait (version anglaise) et Philippe Schoonbrood (version française), pour Marijke Deweerdt de l’atelier graphique Folio et pour l’équipe du Werf. Il est certain que la réalisation de ce livre n’aurait pas été possible sans les efforts inspirés et inlassables de cette équipe entière ainsi que de la troupe de collaborateurs bénévoles sur et autour de notre ‘chantier’ (traduction litérale du mot néerlandais ‘werf’ ). N’oublions surtout pas non plus tous ces sponsors qui ont plutôt choisi pour la qualité et non pour le pouvoir des nombres et des chiffres, car le jazz, tout le monde en est bien conscient, n’est pas un produit de grande série. Comme toute autre forme de musique, le jazz est une langue universelle, franchissant chaque frontière linguistique ou culturelle, contrairement au cadre législatif, qui restera toujours lié à ces frontières. Egalement dans cette optique, ce livre peut être considéré comme unique, étant donné qu’il a été mis en œuvre grâce à la coopération du Muziekcentrum Vlaanderen ainsi que de son pendant venant de l’étranger le plus proche de la Flandre, à savoir Wallonie-Bruxelles Musiques. En effet, le jazz belge n’est, par définition, autre qu’un pot-pourri de Wallons, Flamands et Bruxellois, une pollinisation croisée de musiciens, réunis dans un langage créole et jazzy. Le pays de Tintin et Kuifje , de Magritte et Brel, de Django Reinhardt et Toots Thielemans : voici la source riche du jazz belge. Au départ (en l’année ’93 du siècle précédent !), le label W.E.R.F. (remarquez les points) n’était qu’une blague : ‘Wasted Energy Recording Factory’ . Entre-temps, son catalogue compte 25 titres, sans compter les 10 nouveaux cédés dans le cadre de Brugge 2002 . La blague et le chantier appartiennent au passé, mais gardons avant tout les choses ludiques, créatives et jazzy ! Filip Delmotte TOOTS THIELEMANS Jempi Samyn Non, notre histoire du jazz belge ne commence pas avec le saxophone. Cela, par devoir moral à l’égard du père du jazz belge, qui vient de fêter son quatre-vingtième anniversaire, au mois d’avril 2002. Tout le monde associe a priori l’harmonica au monde du blues : John Lee ‘Sonny Boy’ Williamson, Harmonica Slim, Sugar Blue, Sonny Terry, Johnny Mars, Junior Wells, Charlie Musselwhite, Kim Wilson, Mike Morgan, Juke Boy Bonner, Big Walter ‘Shakey’ Horton, James Harman, Buddy Moss, Big Mama Thornton, Harmonica Fats, Jazz Gillum, Billy Branch, Driftin’ Slim, Blue Boy Willie, Whispering Smith, Little Walter, Slim Harpo, John Mayall, Shakey Jake Harris, Buster Brown, Steven De bruyn… la liste est sans fin. En jazz, par contre, les joueurs d’harmonica sont plutôt rares. L’harmonica chromatique (avec un bouton poussoir sur le côté) a toujours eu moins de succès que l’harmonica blues. Plus fort encore : le seul véritable joueur d’harmonica dans le monde du jazz que l’histoire ait connu, est né le 29 avril 1922, dans le quartier des Marolles, à Bruxelles. Et, aujourd’hui, il se produit toujours fréquemment. Il s’appelle Jean Baptiste Thielemans, et vous le connaissez sans aucun doute mieux sous le nom de Toots. Ce surnom lui vient de musiciens comme Toots Mondello et Toots Camarata. Toots commence à jouer de l’harmonica chromatique à dix-sept ans. Et, même si des artistes comme Philip d’Arcy, dans les années ‘20, au sein des Fred Hall’s Sugar Babies, et Larry Adler, dans les années ‘30, ont précédé Toots, on ne peut pas comparer la musique populaire et traditionnelle qu’ils jouaient avec cette virtuosité inégalée, qui permet à Toots d’interpréter du jazz de haut niveau. Quelques joueurs d’harmonica de valeur sont apparus sur la scène au cours de ces dernières décennies, parmi lesquels on citera Stevie Wonder, l’américano-suisse Grégoire Maret, le Français Oliver Ker Ourio et le néerlandais Kim Snelten. Chez nous aussi, quelques musiciens se sont risqués sur les pas du grand Toots. On pense ici à Olivier Poumay, qui écume régulièrement les jams nocturnes à l’Athanor et au Sounds, ainsi qu’à Steven De bruyn, qui démontre une maîtrise solide à l’harmonica chromatique. L’harmonica n’est pas le seul instrument sur lequel Toots a fait briller ses talents. En écoutant Django Reinhardt, Toots se sent attiré par la guitare. Dès 1941, il commence sérieusement à s’exercer, et au début des années ‘60, il développe même un nouveau son, grâce à l’unisson créé en sifflant tout en jouant de la guitare. Cette technique conduira en 1962, à la naissance d’un succès mondial, aujourd’hui un grand classique : ‘Bluesette’. Il existe plus de cent versions différentes de cette composition, enregistrées sur disque. Mais, la toute première, jouée en public et enregistrée, remonte en 1963, en Suède. Dans le magazine américain Down Beat, une référence internationale pour le monde du jazz, à l’occasion des readers- & criticspoll , Toots se retrouve régulièrement à la première place, dans la catégorie ‘instruments divers’. Toots a même partagé l’amitié de Charlie Parker, avec lequel il a figuré à l’affiche du Festival International de Jazz de Paris, en 1949. En effet, Toots était alors membre du Charlie Parker All Stars. Deux ans plutôt, Toots se rendait pour la première fois aux États-Unis. Il avait vingt-cinq ans. Très rapidement, il va se mêler aux nombreuses jams qui se déroulaient le long de la 52ème rue à New York. En 1950, Toots participe à une tournée européenne du sextet de Benny Goodman, et deux ans plus tard (au cours de l’hiver ‘51-‘52), il émigre définitivement aux États- Unis. Au bout de cinq années de présence, il deviendra citoyen américain. De 1953 à 1959, il joue au sein du George Shearing Quintet, avant de créer sa propre formation, même si son activité principale allait surtout se dérouler dans les studios. En effet, au milieu des années ‘60, Toots entre en contact étroit avec Quincy Jones. Ensemble, ils vont réaliser un grand nombre d’enregistrements, dont la bande-son des films ‘Midnight Cowboy’ (1969) et ‘The Getaway’ (1972). A cette époque, Toots va livrer des airs pour de petits films publicitaires, et des séries télévisées, avec la régularité d’une montre suisse. ‘Old Spice’ deviendra son air le plus connu, même si sa contribution musicale à la série télévisée éducative Sesame street ne passera pas inaperçue.