RAPPORT D’ACTIVITE | 2014 1. Introduction et chiffres clés d’Ecofolio en 2014 Le 8e exercice social d’Ecofolio atteste d’un changement de modèle. Le déchet est devenu une ressource pour tous. La mission de l’éco-organisme est bien de récolter ces mines urbaines que constituent les contenants de collecte sélective pour faire des vieux papiers la matière première compétitive des industries de demain. La dynamique n’est plus la même : auparavant le déchet coûtait, polluait et ne trouvait pas de débouchés. Nos vieux papiers sont désormais des ressources alternatives au bois qui se raréfie, et des vecteurs de croissance et d’emplois pour demain. L’économie circulaire est la seule réponse à la raréfaction des ressources et à la nécessaire sobriété carbone de nos économies. Elle est une promesse de croissance nouvelle et pérenne qui réconcilie l’amélioration écologique et la création de valeur. Ecofolio doit agir avec toutes les parties prenantes pour amorcer ce cercle vertueux de la croissance verte et transformer l’éco-contribution acquittée par les metteurs sur le marché en investissement pour des usines, des emplois et de la qualité écologique. L’année 2014 a permis à Ecofolio de déployer pleinement les actions prévues à son 2e agrément : davantage de soutiens pour soutenir majoritairement le recyclage, mais aussi de nouveaux financements pour accompagner la rationalisation de la collecte et du tri des vieux papiers (dispositif d’accompagnement au changement), des actions renforcées en matière de communication/information et sensibilisation toujours conduites comme des campagnes de cause et non de marque. Et toujours des actions majeures en termes de R&D et d’études pour améliorer la recyclabilité des produits en papier et les performances de la collecte et du tri. Comme depuis l’origine, Ecofolio a cherché l’interaction et le dialogue avec les parties prenantes pour que la gestion du dispositif soit la moins complexe possible pour les adhérents, les collectivités et les repreneurs. Les résultats sont au rendez-vous : un taux de recyclage de 52% contre 49% en 2013 alors que le gisement mis en marché décroit. Le geste de tri progresse donc grâce à tous. La part des papiers « éco- conçus » gagne du terrain, les projets nouveaux sont plébiscités (accompagnement au changement). Restent naturellement des défis à relever comme la mise à jour de la consigne de tri, la plus grande captation de papiers de bureaux issus des assimilés, freiner la dégradation de la qualité des sortes papetières, et surtout, renforcer les industries consommatrices de vieux papiers en aval par des signaux prix : nos déchets doivent être compétitifs. Autant de défis globaux pour Ecofolio et les parties prenantes à relever en 2015 et 2016. 2 – ECOFOLIO – Rapport d’activité 2014 1.1. Faits marquants 2014 Les faits marquants de l’exercice 2014 sont les suivants : Une progression notoire du taux de recyclage : 52 % des papiers1 sont recyclés contre 49% précédemment La progression du geste du tri des citoyens ainsi que les dispositifs de collecte et de tri mis en place par les collectivités ont permis d’assurer une bonne disponibilité des papiers recyclés et d’approvisionner l’industrie papetière en France malgré la baisse continue de la consommation de papiers. Une intensification des actions de sensibilisation du grand public, à la finalité du recyclage, touchant 94% des plus de 18 ans, ainsi que le lancement du programme Défi papiers auprès des collèges et lycées L’amélioration du geste de tri par le citoyen est l’un des principaux leviers pour augmenter la performance du recyclage des vieux papiers. Un budget de 3,5 M€ a été engagé en 2014 (plus de 12 M€ depuis 2007) pour sensibiliser les Français au geste de tri et faire progresser la consigne « tous les papiers se trient et se recyclent ». Les études d’impacts réalisées à l’issue des campagnes de communication montrent que pour les Français le recyclage des papiers est dorénavant perçu comme un enjeu de société important (93% des interviewés) avec une progression de +14pts des convaincus : 56% en 2014 vs. 42% en 2013. Par ailleurs, Ecofolio a lancé fin 2014 son nouveau programme, « Défi Papiers », destiné à sensibiliser les collégiens et les lycéens aux enjeux de la gestion des déchets papiers. S’appuyant sur l’expérience du programme Léo Folio, il a été élaboré en concertation avec les acteurs de l’éducation au développement durable et propose, par exemple, de mettre en place un projet d’établissement autour du tri sélectif des papiers. Le renforcement du dispositif d’accompagnement au changement (AAC) pour soutenir les collectivités engagées dans une démarche de rationalisation de leurs systèmes de gestion des déchets papiers La dotation à l’accompagnement au changement soutient des projets d’amélioration du système de collecte sélective des vieux papiers, au travers de la réduction des coûts de collecte et de tri, l’augmentation des performances de recyclage et la captation de nouveaux gisements (papiers de bureaux). Le succès des appels à projets pour la dotation à l’accompagnement au changement a permis de financer davantage de projets menés par des collectivités engagées dans une démarche de rationalisation de leurs systèmes de gestion des déchets papiers. Les montants engagés sur ce dispositifs sont de 5,5 M€ en 2014 (environ 10 M€ sur la période 2013-2014) avec un retour sur 1 Dans le cadre du service public de gestion des déchets (SPGD) 3 – ECOFOLIO – Rapport d’activité 2014 investissement prévisionnel de moins de 3 ans pour les collectivités qui se sont engagées dans ces projets. Par ailleurs, les premiers enseignements montrent que les recommandations d’Ecofolio en termes de schémas d’organisation de collecte et de tri (apport volontaire, spécialisation des centres de tri) sont créatrices de valeur en diminuant les coûts de collecte et de tri et en augmentant les performances du tri et du recyclage. La rationalisation des performances techniques et économiques de la gestion des papiers au travers d’études de recherche et développement et d’expérimentations L’accent est également mis sur la rationalisation de la filière afin que les vieux papiers deviennent une ressource écologique compétitive alternative au bois via un ambitieux programme de recherche et de développement (6 M€ sur la période du second agrément). Par exemple, Ecofolio a mené des travaux avec un partenaire industriel qui ont abouti à la présentation d’une machine de surtri des papiers bureautiques innovante lors du salon Pollutec 2014. Cette machine est désormais commercialisée et les centres de tri qui l’utilisent peuvent aujourd’hui bénéficier de recettes matériaux plus importantes. Une éco-conception renforcée par la mise en œuvre d’un barème éco-différencié (BED) et le déploiement d’une traçabilité à l’échelle de la filière Le barème éco-différencié vise à engager les metteurs sur le marché dans une démarche d’éco- conception de leurs papiers et doit permettre une meilleure traçabilité au sein de l’industrie graphique, génératrice de valeur pour l’ensemble des acteurs. Ce dispositif a été pensé afin de simplifier autant que possible la déclaration des adhérents et un ensemble d’outils pédagogiques a accompagné son déploiement. En 2014, plus de 120 adhérents ont été formés, ce qui représente environ 35% des tonnages contribuant déclarés. Les progrès en matière d’éco-conception seront suivis par Ecofolio qui va continuer à soutenir des travaux de R&D pour explorer de nouvelles alternatives aux éléments perturbateurs du recyclage et asseoir les bonnes pratiques au sein de la filière. Un engagement croissant des industriels internationaux au service de l’économie circulaire et de l’éco-conception des papiers Les adhérents d’Ecofolio qui s’engagent dans des démarches d’éco-conception de leurs papiers ont besoin que leurs fournisseurs et partenaires, souvent des acteurs industriels internationaux, leur apportent des solutions. Cela n’est possible que si ces derniers disposent d’une bonne compréhension du barème éco-différencié et adhèrent à ses orientations. Ecofolio a ainsi renforcé ses relations internationales avec des acteurs industriels afin de les convaincre des enjeux de l’économie circulaire des papiers et de l’importance de faire émerger des solutions d’éco-conception. Signe du succès de ces actions, Ecofolio a été sollicité fin 2014 par le World Economic Forum pour rejoindre le projet Eco-Design (Starting with paper) du programme dédié à l’économie circulaire (Mainstream). L’objectif de ce projet est d’élaborer les recommandations d’éco-conception des produits papetiers qui seront diffusées à l’occasion de la réunion annuelle du World Economic Forum de 2016. 4 – ECOFOLIO – Rapport d’activité 2014 Un développement des ressources humaines en réponse aux enjeux d’Ecofolio Ecofolio s’est dotée en 2014 des effectifs nécessaires pour répondre efficacement aux enjeux de la filière graphique. La mise en œuvre d’un processus d’intégration facilitant la compréhension de l’organisation interne a permis d’associer rapidement les nouveaux entrants aux enjeux professionnels de l’éco-organisme. La consolidation et l’optimisation des dispositifs sociaux sont venues compléter la progression de l’entreprise et la stratégie RH qui lui a été associée. L’optimisation des processus de qualité interne et de gestion des flux financiers Un effort significatif a été mené en 2014 pour faire évoluer le contrôle interne vers un processus plus global de gestion des risques, notamment au travers de la mise en place de la comptabilité analytique, l’actualisation des procédures internes et de la mise à jour de nos outils informatiques ; un audit global des processus de trésorerie a également été réalisé par les CAC d’Ecofolio. Une simplification des espaces déclaratifs collectivités, repreneurs et adhérents Pour les repreneurs, la mise à jour des outils de déclaration a été conduite pour permettre la déclaration et le soutien au réel des différentes sortes papetières permettant à la filière d’avoir davantage de souplesse dans leur production des flux papiers.