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Réalisation Musique Assistante Pierre Schoendoerffer Pierre Jansen monteuse d’après son roman Renée Deschamps (Éditions Premiers ème de la Table Ronde) Assistants 2 assistant réalisateur Sing Yi Sin Pierre Schoendoerffer année Philippe Fourastié régisseur et Raoul Coutard 1965 Georges Pellegrin Roger Scipion durée Conseiller La Cinémathèque française Secrétaire de 100 min technique Camille BLOT-WELLENS production Boramy Tioulong Avec Colette Roy StudioCanal Jacques Perrin Cameraman Attaché Béatrice VALBIN-CONSTANT Bruno Cremer Georges Liron Pierre Fabre de presse Manuel Zarzo Bertrand Tavernier Avec le soutien du / With the support of Assistant Boramy Tioulong opérateur production Avec le concours Jean Garcenot Fonds culturel des Forces Armées Georges franco-américain - Royales Khmer Prise de son de Beauregard Rome-Paris Films DGA MPAA SACEM WGAW Te Hak Kheng Alejandra NORAMBUENA SKIRA Directeur coproducteur de la mixage Benito Perojo (Madrid) Les travaux photochimiques photographie Jean Nény et numériques ont été confiés à L.T.C., Raoul Coutard Artificier Directeur de le laboratoire d’origine. / Montage Mok Sath production The restauration work was made by L.T.C. La Cinémathèque française / DR coll. Armand Psenny René Demoulin Ce film de Pierre Schoendoerffer, Torrens (Jacques Perrin), secondé par avec eux. Il n’y a que la belle musique de montré avec une précision inouïe. Surtout, sans aucun doute le plus beau film de l’adjudant Willsdorf (Bruno Cremer), un Pierre Jansen, moderne et liturgique, qui Pierre Schoendoerffer filme cette guerre guerre du cinéma français, est une fic- ancien de la Wehrmacht. Le film raconte s’élève au-dessus de ces hommes et qui avec une sorte de code de l’honneur, qui fait tion documentée. L’histoire qu’il raconte leur aventure, la traversée des lignes annonce leur funeste destin. dire par exemple à Bruno Cremer, lorsqu’il est vraie, vécue dans le moindre détail. ennemies, les affrontements, les embus- Tourné en 1964, La 317ème Section recueille Torrens blessé : « Qu’est-ce Tout y sonne juste, fruit d’une observa- cades, les intempéries, l’eau, la boue et tient à la fois du cinéma de Jean Rouch que ça veut dire dégueulasse ? C’est la tion et d’une expérience sur le terrain la dysenterie, la traversée des rizières et de la Nouvelle Vague qui déferla guerre ! Ils savent la faire, les fumiers ! même par ceux qui ont fait ce film : et des rivières, les blessés et les morts. quelques années auparavant. Georges de Chapeau ! » Ce mot « dégueulasse », Pierre Schoendoerffer aidé de Raoul La beauté tient au cadrage, au sens inouï Beauregard, qui produisit ce film, avait n’était-il pas le dernier que prononçait Coutard, son directeur de la photogra- du plan rapproché, qui permet de voir le déjà produit Lola de Jacques Demy, À Michel Poiccard, abattu rue Campagne- phie. Tous deux s’étaient connus pendant moindre feuillage, le moindre brin d’herbe bout de souffle de Godard, Le Doulos de Première, dans un film célèbre produit par la guerre d’Indochine, l’un était corres- comme si on y était, et de suivre le Melville, Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda et Georges de Beauregard ? Oui, la guerre pondant de guerre, l’autre photographe déplacement hasardeux et chaotique de quelques films de Chabrol. D’où un air de est dégueulasse. Mais les hommes ici la aux armées. Ce film magnifique en noir cette section militaire, dans une jungle famille. L’économie de moyens est ici de regardent en face. et blanc, plus le gris des uniformes qui se referme sur elle comme un piège. mise, elle confère au film sa rigueur La Cinémathèque française et Studio trempés et des feuillages touffus du Pierre Schoendoerffer pratique un esthétique aussi bien que morale. Canal, avec l’aide du Fonds Culturel Cambodge (là où il fût tourné), pudique et cinéma vérité. Moins pour plaire, que pour « Alpha Kilo… », « Tango Tango… il nous Franco-Américain, sont heureux d’avoir rigoureux, porte les traces de leur expé- laisser une trace dans la mémoire des faudrait un parachutage… le plus vite restauré ce film qui obtint en 1965 le rience militaire durant les affrontements événements. Il s’agit de coller aux hom- possible… » « Alpha Kilo, affirmatif». prix du Scénario au Festival de Cannes. de Mai 1954, c’est-à-dire les derniers mes, de vivre à leur côté, de ne voir que Les codes militaires, la hiérarchie entre Quarante-cinq ans plus tard, il est à jours de la chute de Diên Biên Phu, ce qu’ils voient, de ne pas voir ce qu’ils les hommes, le langage et la gestuelle nouveau visible dans toute sa splendeur. décisive défaite militaire française. ne peuvent percevoir. Le film est enfermé sont reconstitués dans le mouvement SergeToubiana C’est donc l’histoire d’une section dans leur monde, il les accompagne, même du film. Le danger, la précarité, Directeurgénéral militaire dirigée par le jeune Lieutenant sans jamais les précéder, fait bivouac le sentiment de la défaite, tout est dit et delaCinémathèquefrançaise This Pierre Schoendoerffer film and his right hand Adjudant Willsdorf is only Pierre Jansen’s lovely, modern Pierre Schoendoerffer filmed this war – which is beyond a doubt France’s most (Bruno Cremer), a Wehrmacht veteran. and liturgical music that rises above with a code of honour. That is what beautiful war film – is a documentary It is about their adventure, crossing them – or lingers there ominously. prompts Bruno Cremer, when he picks fiction. Every detail in the story is true enemy lines, the skirmishes, the La 317ème Section was shot in 1964, up injured Torrens, to say, “What do you and firsthand. Everything is true to life, ambushes, the harsh weather, the water, and Jean Rouch and the Nouvelle Vague, mean disgusting? It’s war! The bastards and stems straight from what the the mud, the dysentery, about crossing rice which that had surged a few years prior, know how to fight one! Well done for two men who made this film – Pierre paddies and rivers, about the wounded influenced it. Georges de Beauregard, who them!” That word, “disgusting” – dégueu- Schoendoerffer and his photography and the dead. The beauty is in the produced this film, had produced Jacques lasse – was the last that Michel Poiccard director Raoul Coutard – saw and framing, the uncanny zooming in, Demy’s Lola, Godard’s À Bout de Souffle, uttered when he was gunned down in rue lived through on the ground. They met providing the impression that you can Melville’s Le Doulos, Agnès Varda’s Cléo Campagne-Première, in a well-known film during the Indochina War: one was a war reach out and touch every leaf, every de 5 à 7 and a few Chabrol films. That is that Georges de Beauregard produced. correspondent, the other a photographer blade of grass, and follow this platoon’s where the family air comes for. The Yes, war is disgusting. But these men working with the armed forces. This haphazard, chaotic moves through a all-enveloping low-budget production look it in the eye. magnificent black-and-white film, besides jungle that is ensnaring them. affords it its aesthetic and moral rigour... La Cinémathèque française and the grey soaked uniforms and thick Pierre Schoendoerffer’s cinema is true “Alpha Kilo...”, “Tango Tango... We’re StudioCanal – with support from the foliage in Cambodia (where the film was to life. Its aim is not to please as much needing an airdrop... as soon as Franco American Cultural Fund – were shot), is withdrawing and rigorous. It is as it is to leave a trace of the events in possible...” “Alpha Kilo, affirmative.” The proud to restore this film, which had won brimming with their military experience people’s memories. It is about standing military codes, hierarchy among soldiers, the prize for the best screenplay at the during the May 1954 clashes, i.e. the last alongside men, living beside them, only the language and gestures are recons- 1965 Cannes Festivals. It can now again days before French endured a decisive seeing what they see, not knowing what tituted in the way the film moves. The be seen in all its splendour. defeat, when Diên Biên Phu fell. they cannot see. The film is locked in danger, precariousness and feeling of SergeToubiana The story is about a platoon led by their world, it moves with them, never in defeat are clear in a new, unexpected, GeneralDirector young Lieutenant Torrens (Jacques Perrin) front of them; it camps with them. There way. Above everything else, however, LaCinémathèquefrançaise Les équipements de tournage classique), ce qui nous permet d’obtenir sont limités : deux caméras Cameflex, un élément de tirage fidèle à l’image un magnétophone Nagra et un groupe telle qu’elle était souhaitée à l’origine. électrogène pour recharger les batteries ; l’équipe technique est réduite, Quant au son, le réalisateur confiait six techniciens dont Raoul Coutard pour alors à Télérama (18 avril 1965) : « Tout la direction de la photographie. L’apport le film a dû être postsynchronisé. Mais j’ai de Coutard à ce film est essentiel, selon passé le double de temps normal pour un les mots du réalisateur : « J’ai été aidé film de ce genre, à enregistrer les acteurs au-delà de toute mesure par le plus et à monter les bruits que j’avais pris au grand chef opérateur français, Raoul Cambodge. Quand Bruno Cremer s’écrie à Coutard, qui a accepté de tourner dans un moment : « Bande de c… », il faut que des conditions terribles pour obtenir une le spectateur reçoive cela comme un coup photographie juste. » Le filmLa 317ème Section a été tourné de poing. Les mots, les voix, cela aussi au Cambodge, entre août et septembre fait partie de la guerre.