Bulletin Résistance Et Avenir N° 36
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L’association des Amis de la Fondation de la Résistance Résistance et Avenir FOISONNEMENT D’AUTOMNE Par François ARCHAMBAULT Secrétaire Général de la Fondation de la Résistance Président de « Mémoire et Espoirs de la Résistance » Cet automne se caractérise par une rentrée chargée pour l’initiative de « MER 41 ». notre association. Je dois d’ailleurs en remercier d’em- Le samedi 25 novembre à 11 h, la Base Aérienne 117 blée nos adhérents, nos donateurs et nos animateurs. nous accueillera à l’occasion d’une cérémonie au monu- Déjà la fin de l’été avait été marquée par les cérémonies ment des 164 fusillés, co-parrainée par le Ministère de la nécessaires pour pérenniser la mémoire des libérations Défense, la Mairie du 15 ème arrondissement, le mouvement des villes et des régions de France. De la cascade du Bois Libération Nord et l’association « MER ». de Boulogne, en Ile de France, à Marennes en Charente Pour clore l’année, le jeudi 14 décembre après-midi, le Maritime, en passant par le Lochois en Touraine, les sa- Député Maire d’Issy-les-Moulineaux, André SANTINI, crifices des Résistants, tués par les troupes nazies ou qui accueillera à nouveau les Fondations et associations ne sont jamais revenus des camps, ont été célébrés par- concernées par la promotion du Concours National Sco- tout avec émotion. laire de la Résistance et de la Déportation. Le thème porte En octobre notre association aura trois importantes ma- cette année sur « le travail forcé dans le système concentra- nifestations s’adressant à toutes les générations : tionnaire nazis ». L’animation des témoignages sera à nou- L’une le jeudi 12 octobre de 14 h 15 à 17 h 30 au Mé- veau réalisée par Mme Joëlle DUSSEAU, Inspectrice Gé- morial Leclerc Musée Jean Moulin, au-dessus de la gare nérale d’Histoire et Géographie au Ministère de l’Educa- Montparnasse. Cinq témoins y parleront de leur Résis- tion Nationale. tance et de celles de leur famille ou de leurs proches. Des Parallèlement, nous reprendrons cet automne les soirées lycéens y participeront, avec leur enseignants. d’auteurs au Mémorial Leclerc-Musée Jean Moulin, un L’autre sera « la 25 ème heure » du livre au Mans les 14 et jeudi par mois à 17 h, avec la dynamique hospitalité de 15 octobre. Mme Christine LEVISSE-TOUZE, Directrice du Mémo- Le samedi 21 octobre de 14 h à 19 h à la Fondation de la rial-Musée et Administratrice honoraire de « MER ». Le Résistance, 30 Bd des Invalides Paris 7 ème, « Les 3 èmes programme en a été publié dans notre dernier bulletin et Rencontres et dédicaces du livre Résistant » réuniront sera mis à jour dans chacune de nos publications écrites et plus de 30 auteurs, eux-mêmes Résistants, historiens ou électroniques. journalistes. N’hésitez pas à y amener vos familles et A cet égard, nous ne pouvons qu’inciter ceux qui n’ont pas amis. encore consulté notre site électronique « memoresist.org » En novembre trois évènements nous réuniront : de le faire. D’année en année nous complétons les rubri- Le jeudi 16 novembre de 9 h à 12 h à l’Assemblée Na- ques depuis les mémoires et thèses universitaires, jus- tionale, sous le haut patronage du Président Jean-Louis qu’aux portraits de Résistants, en passant par des lieux de DEBRE, sous la présidence de M. Maurice DRUON de mémoire et le calendrier de manifestations de la Résis- l’Académie Française et avec le soutien de M. François tance. Mais les publications écrites et électroniques de la GOULARD, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de Fondation de la Résistance, notre maison mère, annoncent la Recherche, une demi-douzaine d’écrivains, anciens et rendent compte de toutes nos activités. Résistants eux-mêmes ou proches de la Résistance, té- moigneront de « l’Héritage de la Résistance dans la créa- Enfin, nos DVD, complétant nos cassettes VHS, viennent tion littéraire ». Compte tenu des problèmes de place, de petit à petit pérenniser nos colloques collégiaux et des en- sécurité et de protocole, il est indispensable pour cette tretiens individuels approfondis avec des témoins. Ils sont dernière manifestation de s’inscrire par écrit à l’associa- à la disposition des enseignants et des animateurs d’orga- tion (fax, mél ou poste). nismes socioculturels. Des moyens classiques aux supports Du 13 au 18 novembre le Festival du film résistant se contemporains, rien n’est oublié ! tiendra à nouveau à Vendôme, Blois et Romorantin à Bulletin de l’association « Mémoire et Espoirs de la Résistance », n° 36 octobre 2006 LES RAPPORTS ENTRE LA RESISTANCE FRANCAISE ET LES ETATS-UNIS ENTRE JUIN 1940 ET AOÛT 1945 Professeur André KASPI Mémoire et Espoirs de la Résistance avait invité, en de percevoir la résistance française a plutôt freiné les clôture de son Assemblée Générale annuelle, le Pro- opérations militaires et renforcé leur hostilité vis à vis De fesseur André Kaspi pour évoquer « Les rapports Gaulle, dont parallèlement la stature politique s’est affir- entre les Etats-Unis et la Résistance française de mée avec la création du Conseil National de la Résistance juin 1940 à août 1945 », sujet sur lequel peu d’his- en mai 1943. En France entre novembre 1942 et juin toriens ont écrit. En 1940, hormis une marine de 1944 ont lieu les premiers contacts entre les services de guerre importante, la puissance militaire américaine renseignements américains, l’O.S.S. ( Office of Strategic n’est pas très significative, les Etats-Unis sont per- Services – dont l’agence suisse est dirigée par Allen Dul- suadés que l’armée française est la première du les) et les mouvements de résistants, en particulier Com- monde et n’imaginent pas qu’elle puisse être battue bat d’Henry Frenay. A cette date la Résistance française par la Wehrmacht. La défaite de juin 40 de cette peine à trouver des financements pour nourrir et armer armée et de la France fut pour les responsables et les maquisards et c’est sous les regards jaloux et mé- l’opinion américaine un choc considérable : à partir contents à la fois de la France Libre et des services se- de cette date, Roosevelt ne va plus considérer la crets britanniques que l’O.S.S. versera aux mouvements France comme une grande puissance. Par ailleurs, la de Résistance 65,7 millions de francs. Si cette affaire du communauté française en Amérique, divisée entre transfert de fonds a donné lieu à diverses hypothèses et vichystes, gaullistes et autres qui ne supportaient ni arrière-pensées politiques, André Kaspi confirme que la Pétain ni de Gaulle, donne de la France une image réalité fut plus simple : les Américains ne cherchaient pas désastreuse et complexe aux yeux des Américains. à « mettre la main » sur la Résistance française. En juin De juin 1940 à novembre 1942, les Etats-Unis vont 1944 les Américains escomptent des résistants, en parti- avoir trois préoccupations : empêcher la flotte fran- culier ceux de Normandie, qu’ils retardent l’arrivée des çaise de passer aux mains des Allemands, conforter renforts allemands, mais ils ont quelques difficultés à le gouvernement de Vichy à conserver son empire estimer l’importance de ces actions. C’est à partir de la en particulier en Afrique occidentale (DaKar) et en Libération de Paris que les Américains vont prendre en Afrique du Nord (accords Weygand-Murphy) contre compte l’action de la Résistance et plus encore pendant et des ingérences de l’Axe et l’aider à résister aux après le débarquement de Provence d’août 1944. Au pressions allemandes : C’est la mission que Roose- cours de cette campagne, la progression vers le Rhin, de velt confie à l’amiral Leahy, ambassadeur auprès de l’Armée de Lattre et des divisions américaines est ample- Pétain. Parallèlement les Etats-Unis vont acquérir, ment facilitée par l’action de la Résistance. A ce mo- très tôt, la conviction que l’Afrique du Nord sera ment là les Américains voient dans ces actions une union l’un de leur futur théâtre d’opérations. Au cours de entre la Résistance française et les armées libératrices. cette période, la diplomatie de la Maison Blanche Durant la deuxième guerre mondiale, la Résistance n’a rencontre des échecs : la flotte française en novem- pas été pour les Américains un élément déterminant de bre 1942 est restée à Toulon (où elle se saborde) et leur réflexion politique et stratégique, ils craignaient qu’il les responsables de Vichy ont été peu sensibles aux y ait non pas une « Libération de la France », mais une « sirènes américaines ». Durant cette période, les « insurrection des Français », terme qui évoque un bou- Etats-Unis se méfient du général de Gaulle : ils ne le leversement de la société et dans l’atmosphère politique connaissent pas, dans leur tradition, où le militaire française des années 44-45, pour Roosevelt, il était hors obéit au pouvoir civil, il est très vite suspect à la de question que la France devienne un pays instable où Maison blanche avec qui les rapports vont être em- les communistes auraient pu prendre le pouvoir. Enfin le preints de méfiance, sentiment au demeurant loin dernier élément qui caractérise l’attitude américaine est le d’être partagé par l’opinion américaine. Après avoir fait que les dirigeants de la Maison blanche n’avaient pas acquis, qu’ils ne peuvent arriver dans « leurs baga- défini de manière précise le rôle qu’une « guérilla » pou- ges » avec les forces gaullistes, Roosevelt choisit le vait avoir dans un conflit comme celui-ci. Pour les Amé- général Giraud, « figure » de l’armée française, dont ricains, « la guérilla » n’ayant pas sa place, apparaissait il va être rapidement déçu.