Tono Stano « White Shadow + Quest »
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15 FÉVRIER > 29 MARS 2013 TONO STANO « WHITE SHADOW + QUEST » CCAM - Scène nationale de Vandœuvre Rue de Parme - BP 90126 - 54505 Vandœuvre-Lès-Nancy 03 83 56 15 00 - [email protected] Aline Aumont - [email protected] - 03 83 56 15 00 \ 06 82 48 14 03 La galerie Robert Doisneau du CCAM est membre du réseau Diagonal 15 FÉVRIER > 29 MARS 2013 TONO STANO « WHITE SHADOW + QUEST » Invité à l’atelier de feu Josef Sudek et sensibilisé au vœu exprimé par l’artiste que ses appareils lui survivent, Tono Stano est amené à manipuler une chambre bois 24 x 30 cm, vestige du XIXe siècle déjà bien émoussé. Le champ s’ouvre ainsi pour lui sur un nouveau format et, bientôt, sur de nouvelles expérimentations. Par pénurie de pellicules, l’artiste slovaque, réputé pour ses N&B de nu particulièrement graphiques, étudie les moyens pour que l’image s’imprègne directement en positif sur le papier placé à même la chambre. Il rêve dès lors d’un monde où tout serait en négatif. Au-delà de ces white shadows, Tono Stano présente également des œuvres issues d’une recherche studio plus traditionnelle. EXPOSITION VENDREDI 15 FÉVRIER > VENDREDI 29 MARS 2013 Vernissage : vendredi 15 février, 19h, en présence de l’artiste 30 grands formats couvrant la période allant de 1991 à 2013 72x90 cm env. (115x140 avec cadre) archival pigment print (impression numérique jet d’encre fine art) GALERIE ROBERT DOISNEAU DU CCAM CCAM – Scène nationale de Vandœuvre Rue de Parme - 54 500 Vandœuvre-lès-Nancy Horaires Lundi > Samedi (14:00 > 19:00) et les soirs de spectacle Groupes : visites guidées possibles sur rendez-vous Accès Tram 1 (arrêt Vélodrome) — Bus 138 (arrêt Poste) \ Bus 114 (arrêt Hôtel de Ville) \ Bus 123 (arrêt Vandœuvre Nations) Tarif Entrée libre RENCONTRE AVEC L’ARTISTE Jeudi 27 septembre, à partir de 19h, dans le cadre du vernissage de l’exposition. WWW.TONOSTANO.COM WWW.CENTREMALRAUX.COM Sense « Un doigt d’Irving Penn, un trait d’Helmut Newton, une bonne dose de Duane Michals ; puis, bien sûr, beaucoup de Stano… Une façon de conjuguer clarté et fantastique qui perpétue la grande tradition thèque de la photo ».1 Nous sommes début des années 90, Tono Stano, fraîche révélation des Rencontres d’Arles, vient d’être repéré ; il a tout juste 30 ans. Il s’est depuis imposé comme l’un des photographes les plus reconnus de sa génération. C’est « Sense » qui l’a propulsé sur le devant de la scène photographique ; une photographie prise en 1992 que certains lisent aujourd’hui comme un symbole du réveil de la photographie d’Europe de l’Est au lendemain de la tombée du rideau de fer. Au contact de la peau blanche sur laquelle il s’épanouit et contraste puissamment, un drapé noir mat intense offre au regard, l’espace d’une fente parfaite, toute la sensualité du nu féminin. La sensibilité de Tono Stano n’échappe pas. Deux ans après sa réalisation, la photographie est mobilisée dans un cadrage quelque peu revu pour faire la couverture du livre que le conservateur de renom William A. Ewing2 consacre à 150 ans de photographie du corps. « The Body : Photographs of the Human Form »3 offre une vaste étude visuelle sur la forme humaine ; une enquête qui regroupe plus de 360 clichés puisés dans les collections du monde entier, du 19ème siècle érotique aux images médiatisées du début des années 90’s. À gauche : Sense, 1992 © Tono Stano, courtesy Leica Gallery, Prague. À droite : jaquette du livre William A. Ewing, « The Body : Photographs of the Human Form ». 1 Archive vidéo INA datée du 10.09.1990 http://www.ina.fr/art-et-culture/musees-et-expositions/video/CPC90010061/tono-stano.fr.html 2 William A. Ewing est ancien directeur du Musée de l’Elysée à Lausanne (1986 > 2010). Il est également chercheur à la Faculté de Genève où il enseigne l’histoire de la photographie au sein du département Histoire de l’art. 3 William A. Ewing, « The Body : Photographs of the Human Form », Chronicle Books, San Francisco (1994). Le cliché n’a pas manqué de plaire non plus à la direction marketing de la Metro Goldwyn Mayer qui en reprend le concept pour la campagne d’un navet tourné par Paul Verhoven en 1995, Showgirls. Une photographie des plus conformes est commandée pour illustration de l’affiche ; la polémique est ouverte sur la question du respect des droits d’auteur. Nouvelle vague Tono Stano étudie la photographie à l’école d’arts appliqués de Bratislava (1975 > 79) sous l'influence du photographe slovaque Milota Havránková. Après une année passée sur les plateaux de cinéma pour le Film Production Bratislava, il suit la FAMU, l'école de cinéma, de photographie et de télévision de Prague (1980 > 86). En partie influencés par l'art performance, un groupe d’étudiants de la FAMU —Tono Stano, Vasil Stanko, Miro Švolík et Rudo Prekop entre autres— faisait irruption courant des années 80 sur la scène tchèque avec une photographie de studio qui prenait pour objets d’étude et non sans humour les relations humaines et la sexualité. Sans restriction aucune et en toute liberté, une inspiration nouvelle émergeait. Mise en scène, expressivité des mouvements ; corps et décors fantastiques réfèrent aux mythologies et se chargent de métaphores complexes. De cette nouvelle vague qui s’est inscrite dans l’histoire de la photographie comme l’« Ecole slovaque », Tono Stano demeure la figure la plus marquante. Human forms Le nu féminin est resté au centre des recherches de Tono Stano. Depuis l'exubérance ludique de ses premières photographies, l’artiste a cependant évolué vers plus de minimalisme. Symboles simples, abandon du narratif,… Ombre et lumière viennent dessiner le nu féminin dans ses formes les plus abstraites. « Centré, ce corps n’est nulle part. Il n’appartient à aucun espace. Il est sous le regard. Il s’est constitué objet du regard, objet du désir s’il en est. Et l’oeil qui se pose sur ce corps, et malgré lui sculpte, ampute, reforme ce qui est sans forme, tente de prendre, de comprendre, de reformer ces bribes d’insaisi, enfreint l’objet en lui donnant un sens»4. La cruauté en moins, les réflexions de la chorégraphe et danseuse Camille Mutel sur sa propre création « Effraction de l’oubli »5 sont intéressantes à mettre en dialogue ici. De même, la photographie « Fairytale Creature » aurait pu accompagner la pièce chorégraphique, voire même être prise sur le plateau, tant la posture de la danseuse est proche en fin de performance proche de la pose du modèle de Stano. 4 Camille Mutel-Cie Li(Luo) , « Effraction de l’oubli », création 2010 (www.compagnie-li-luo.fr). 5 Ibid. Fairytale Creature, 1995 © Tono Stano, courtesy Leica Gallery, Prague. White shadow Invité en 1991 à l’atelier de feu Josef Sudek par la critique d'art et commissaire d'Anna Farova et sensibilisé au vœu exprimé par l’artiste que ses appareils lui survivent, Tono Stano est amené à manipuler une chambre bois 24x30 cm. Ce vestige du 19ème siècle déjà bien émoussé que le photographe choisit pour héritage ouvre le champ sur un nouveau format et, bientôt, sur un nouvel espace d’expérimentations. Par pénurie de pellicules, Tono Stano s’interroge sur les procédés envisageables pour que l’image s’imprègne directement en positif sur le papier placé à même la chambre. « J'ai commencé à rêver à un voyage... dans un endroit où tout serait en négatif, pour que je puisse créer un monde positif sur papier photographique [•••] Mon rêve est devenu réalité le jour où j'ai pris la décision de créer ce monde négatif dans les limites de mon studio. L'objectif capte ce monde négatif sur papier photographique. Ce processus ouvre un espace nouveau et inconnu pour moi, où rien ne pouvait être prédit, dans un espace étrange entre négatif et positif »6. Tono Stano nous embarque cette fois dans un monde chromatiquement inversé. Par ce processus méticuleux et unique qu’il a de peindre en noir les zones blanches de ses modèles et inversement, les photographies réalisées dans le huit clos de son studio usurpent les traits d’une représentation positive. Graphiquement remarquable, l’univers auquel il donne vie dans une fusion du positif et du négatif semble animé par une étrange et fascinante peuplade. 6 Propos extraits et traduits de Tono Stano, « Negative, positive, black, white », 15 avril 2011 (www.tonostano.com). Série White shadow, n°95 - 2011 © Tono Stano Série White shadow, n°93 (autoportrait) - 2008 © Tono Stano Au-delà d’une sélection de 15 n&b grands formats issus de la série White shadow, l’artiste slovaque présente également 15 œuvres couleur de même taille issues d’une recherche plus traditionnelle : > Electrification euphorique (autoportrait), 1983 > Plus qu'un simple bourreau,1982 > Avantage des faces cachées (autoportrait), 1982 > Œil pour œil, 1994 > Réversion, 1995 > Féerie, 1994 > Solo, 1994 > Soirée astronomique, 1996 > Décomposition, 2009 > Bon serviteur, mauvais maître II, 2010 > Sur le bord, 2010 > Extrême onction, 2011 > Tressage élémentaire, 2012 > Le mentor, 2012 > Ma patrie, 2012 Ma patrie, 2012 – Série Quest © Tono Stano Le mentor, 2012 – Série Quest © Tono Stano. Biographie Tono Stano est né en 1960 en Slovaquie. Il vit et travaille à Prague (République Tchèque). EXPOSITIONS PERSONNELLES (SÉLECTION) 1984 > FAMU, Lázaňský palác, Prague > Galeria fotografií Okno, Legnica 1985 > Walbrzyska Galeria Fotografií, Walbrzych 1986 > Fotochema, Prague 1987 > Galerie Fabrik, Hamburg 1988 > Galerija Ars, Ljubljana 1989 > Musée Lapidaire, Lectoure > Galerie G4, Cheb 1990 > Galerie Le pont neuf, Paris > Centre Culturel des Prémontrés, Pont-à-Mouson > Galerie G4, Cheb > Mala gallery, Warsaw > Fondation Nationale de la Photographie, Lyon 1992 > Galerie U Řečických, Prague 1993 > Ambrosiana, Brno 1995 > National Technical Museum, Prague 1996 > Galerie Marzee, Nijmegen > Dom kultury, Bratislava 2000 > Schoren, St.