DIETRICH CHRISTIAN SARL

Expertise technique sur le contexte hydrogéologique du projet de carrière à Weyer (67)

06 Avril 2017

Etudes et conseils en hydrogéologie et environnement 25 rue Antoine Béchamp - 67540 OSTWALD Mob. : 06.20.56.69.13 Tél : 03.88.65.05.98 [email protected]

Expertise hydrogéologique du projet de carrière Dietrich à Weyer (67)

Sommaire

Page

1. Introduction ...... 2 2. Contexte géologique ...... 3 3. Contexte hydrogéologique ...... 5 3.1. Les sources de Weyer ...... 5 3.2. Site du CSDND d' ...... 8 3.3. Au droit du projet de carrière DIETRICH ...... 9 4. Examen des éléments présentés dans le dossier de demande d'autorisation ...... 10 5. Captages d'eau potable du secteur ...... 11 5.1. Captage de Postroff...... 11 5.2. Captages de ...... 11 5.3. Forage de Mettting ...... 13 5.4. SIE de ...... 13 5.5. SIE de ...... 13 5.6. Forage de ...... 14 5.7. SIVOM de ...... 14 5.8. SIVOM Haute-Moder/Eichel supérieur ...... 14 5.9. Syndicat Mixte de Production de la Région de Sarre-Union...... 15 5.10. Synthèse ...... 15 6. Conclusions ...... 16

Liste des figures

Figure 1 : Situation du projet ...... 3 Figure 2 : Extrait de la carte géologique (Sarre-Union 1/50000 ème ) ...... 4 Figure 3 : Localisation des sources sur fond IGN ...... 6 Figure 4 : Localisation des sources sur fond de carte géologique ...... 7 Figure 6 : Captages AEP situés en périphérie du projet de carrière ...... 12

Liste des annexes

Annexe A : Reconnaissance géophysique

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1. Introduction

La société DIETRICH Christian SARL projette l'exploitation d'une carrière de calcaire sur la commune de Weyer (67) (cf. figure 1) et a déposé à cet effet un dossier de demande d'autorisation.

Par courrier du 15 mars 2018, la DREAL a demandé au pétitionnaire, comme suite aux remarques de l'autorité environnementale, de procéder à une tierce expertise du contexte hydrogéologique, pour préciser notamment le concept d'absence de nappe.

La présente tierce expertise s'appuie sur les éléments suivants :

- Un examen du dossier de demande d'autorisation, et en particulier de la partie concernant la géologie et les eaux souterraines.

- La prise en compte et l'examen des donnés publiques portant sur la géologie et l'hydrogéologie du secteur (BRGM/Infoterre).

- La prise en compte et l'examen de données géologiques et hydrogéologiques fournies par la DREAL, issues des études portant sur l'ancien centre de stockage de déchets non dangereux (CSDND) d'Eschwiller, situé à moins d'un km du projet et dans un contexte géologique similaire.

- Un examen des lieux le 27 mars 2018 en compagnie de M. Dietrich, ainsi que les informations fournies par le Maire de Weyer portant sur les sources de sa commune.

On présentera respectivement :

- Un rappel du contexte géologique et hydrogéologique, ainsi que des données complémentaires interprétant la structure géologique et le fonctionnement hydrogéologique du site.

- Une analyse critique de l'aspect géologie et hydrogéologie du dossier de demande d'autorisation et l'interprétation des données y figurant.

- Un examen détaillé des captages prouvant être concernés par le projet et une évaluation de l'impact potentiel.

On ne reprendra pas ici en détail les données et figures du dossier, auquel il est fait référence pour le détail des données et du projet d'exploitation.

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Figure 1 : Situation du projet

2. Contexte géologique

Un bref rappel des principales caractéristiques du site et de l'exploitation sera fait ici afin de faciliter la lecture de la suite du rapport.

Le projet de carrière est situé à l'extrémité Ouest du département du Bas-Rhin (67), dans la région naturelle de l'Alsace Bossue, sur le territoire de la commune de Weyer à environ 1 Km à l'Ouest du village

D'après la carte géologique au 1/50 000 ème de la feuille Sarre-Union, les formations géologiques qui affleurent localement appartiennent au Trias. On y rencontre, du plus récent au plus ancien (cf. figure 2) :

• le Muschelkalk supérieur, représenté par un ensemble calcaire qui se divise en deux parties :

- les couches à Cératites (t 5b ), d'une épaisseur totale de l'ordre de 50 mètres.

- le calcaire à Entroques (t 5a ), de 10 mètres environ d'épaisseur, qui se présente en gros bancs compacts.

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• Le Muschelkalk moyen (t 4b), essentiellement argileux, divisé en deux ensembles :

- les couches grises, d'une épaisseur totale de 50 à 70 mètres, constituées d'une alternance d'assises marneuses et de minces bancs dolomitiques, qui surmontent des couches de sel sur les vingt mètres de la partie inférieure de cet ensemble.

- les marnes bariolées, épaisses de 25 mètres, formées d'argile et de marnes vertes.

Figure 2 : Extrait de la carte géologique (Sarre-Union 1/50 000 ème )

Remarque : le site internet Infoterre attribue les calcaires à Cératites et à Entroques au Muschelkalk inférieur, erreur sans conséquence, reprise dans le dossier de demande d'autorisation et corrigée ici.

Dans le secteur, l'ensemble des formations du Muschelkalk supérieur et moyen présente un pendage global vers le Sud-ouest de l'ordre de 2 %.

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Elles reposent sur les formations argileuses et gréseuses du Muschelkalk inférieur. Plus en profondeur, on rencontre les grès du Trias inférieur (GTI).

En sus des ces formations géologiques "anciennes" sont cartographiées des alluvions récentes quaternaires (Fz) dans les fonds de vallée, notamment dans la vallée de l'Isch en contrebas du projet. La nature des ces alluvions dépend de l'encaissant et on peut supposer ici qu'il s'agit de matériaux détritiques de nature calcaire.

Ces données générales, cartographiées à une échelle régionale, peuvent être précisées à une échelle plus locale.

On observe en particulier un affleurement de calcaire dans la partie basse du projet dans un secteur où la carte géologique indique des marnes (couches grises).

L'affleurement des calcaires (calcaires à Entroques) a aussi été constaté à quelques centaines de mètres à l'Est du projet, en bordure immédiate de la RD40 au droit d'une ancienne carrière.

Les reconnaissances géophysiques réalisées indiquent également que la structure géologique de détail est plus complexe que celle représentée sur la carte géologique (cf. annexe A).

Ces sondages électriques montrent en effet des discontinuités dans les niveaux calcaires sans qu'il soit possible à ce stade d'attribuer ces niveaux calcaires ainsi identifiés à l'un ou l'autre des horizons géologiques précités.

Ces discontinuités contribuent à rendre complexe les écoulements d'eau souterraine (cf. ci- après).

3. Contexte hydrogéologique

Sur le plan hydrogéologique et d'une manière générale, les formations calcaires du Muschelkalk renferment localement des nappes généralement de faible étendue, s'écoulant suivant le pendage des couches et la topographie et pouvant être drainés par les zones fracturées affectant les formations calcaires.

On présentera ci-après les informations recueillies dans le secteur et l'interprétation concernant les conditions locales d'écoulement des eaux souterraines.

3.1. Les sources de Weyer

Le village de Weyer est situé à environ 1 km au Nord-ouest du projet . Quatre sources sont répertoriées à proximité du village (cf. figures 3 et 4), respectivement :

- La source Weiherhaeusel (indice national BSS000QBLR/01968X1004) Cette source est propriété de la commune de Weyer et alimente deux fontaines dans le village. Elle est localisée en tête d'un vallon et son débit est de plusieurs L/s.

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- Deux sources contiguës dans le même vallon à environ 300 m à l'aval de la précédente (BSS000QBLS – QBLT / 01968X1006 – 1007). Il s'agit de sources privées utilisées occasionnellement pour l'abreuvage

- Une source à l'amont de l'étang de pêche (BSS000QBLS/01968X1005) qui alimente celui- ci.

Figure 3 : Localisation des sources et des points référencés sur fond IGN (document Infoterre)

Remarque : l'implantation des sources sur les figures 3 et 4 d'après les documents Infoterre est parfois imprécise, notamment pour la source Weiherhaeusel dont l'implantation exacte est reportée sur le fond IGN et pour la source alimentant l'étang de pêche située à l'amont de l'étang et non à l'aval.

On note que les quatre sources précitées sont localisées dans les couches grises (t 4b) du Muschelkalk moyen, constituées majoritairement de marnes peu perméables et a priori non aquifères.

Il s'agit donc ici très probablement de résurgences en fond de vallon d'un drainage de nappe dans les zones fracturées au droit de discontinuités géologiques telles qu'observées sur le projet de carrière

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L'examen des cotes topographique de ces résurgences et en particulier de celle la résurgence la plus importante (source Weiherhaeusel) à environ 285 m NGF, montre que ces sources sont situées à une altitude supérieure à la cote de base de l'exploitation de carrière (cote minimale d'extraction de 267 m NGF).

Ces sources ne peuvent donc pas être concernées par les eaux qui seront drainées sur l'exploitation.

Figure 4 : Localisation des sources et des points référencés sur fond de carte géologique (document Infoterre)

En sus des sources inventoriées, il a été signalé au travers de l'enquête publique l'existence d'un puits d'alimentation en eau des habitations de l'ancien Moulin de l'Isch (cf. figure 3)

On note que ce puits n'est pas référencé dans la Banque des données du Sous-Sol (BSS/Infoterre). Il n'est a priori pas déclaré comme puits privé auprès de la Mairie de , au titre de l'arrêté du 17 décembre 2008 pris en application l’article L. 2224-9 du code général des collectivités territoriales.

Quoi qu'il en soit de sa situation administrative, ce puits capte les eaux de la nappe d'accompagnement de l'Isch. Il est situé à plus de 300 m en amont du point de rejet des eaux de drainage de la future carrière et aucun impact qualitatif ou quantitatif n'est à craindre.

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3.2. Site du CSDND d'Eschwiller

Le site est localisé à environ 1 km à l'Ouest du projet de carrière dans un contexte géologique similaire. L'exploitation a cessé le 31 juillet 2009.

Le premier document d'archives est l'enquête géologique réglementaire de juin 1980 portant sur la création d'une décharge de résidus urbains sur 2,6 ha.

Le projet portait sur deux anciennes carrières. Le rapport signale que ces carrières étaient déjà partiellement remblayées par des ordures ménagères et des déchets inertes et servent comme décharge non déclarée aux communes d'Eschwiller et .

Une description du contexte géologique et hydrogéologique est fournie dans ce rapport qui précise notamment que les eaux d'infiltration météorique dans le calcaire à Entroques sont arrêtées par les "couches blanches" et empruntent le contact calcaire / complexe marno- dolomitique qui est recoupé par la surface topographique. Elles s'écoulent en direction du vallon du Muehlgraben en formant une nappe perchée de faible extension.

Par la suite les études successives faites dans le cadre des différents dossiers de demande d’autorisation n’ont fait que confirmer ce schéma de principe, appuyé par de nombreux travaux de reconnaissance, notamment sondages et mesures de perméabilités (cf. figures 3 et 4).

Les premières mesures et observations détaillées ont été réalisées dans le cadre du dossier de 1988, repris en 1990. Elles ont confirmé notamment la présence de niveaux marneux très faiblement perméables, alternant avec des couches dolomitiques plus perméables.

Les investigations réalisées dans le cadre des dossiers de 1999 et 2003, ont apporté quelques données complémentaires sur le détail de la géologie et les perméabilités.

L’ensemble des données géologiques acquises apparaît cohérent et met en évidence la diversité de la lithologie et la stratification verticale importante.

Sur la base de l'ensemble des mesures réalisées on peut résumer comme suit les différentes valeurs de perméabilité (K) obtenues :

- Perméabilité en laboratoire sur les marnes : K compris entre 1,3 10 -8 et 8. 10 -10 m/s - Mesures in situ en tranchée (1988) : K vertical compris entre 4. 10 -7 et 3,7 10 -9 m/s - Essais Lefranc en 1998 (sondage F4, entre 260,5 et 268 m NGF) : K horizontal : 7. 10 -6 et 1,6 10 -7 m/s K vertical : 7,5 10 -7 et 1. 10 -8 m/s - Mesures in situ en fond de casier (mai 2001) : K vertical moyen de 2,4 10 -6 m/s - Essai de pompage sur le puits situé en contrebas de l'exploitation (2008) : K horizontal moyen de l'ordre de 5. 10 -4 m/s

Les valeurs de perméabilité mesurées se situent dans une fourchette très large, à l'image de la diversité des lithologies rencontrées.

A noter que l’observation de la remonté lors du pompage d’essai mené sur le puits a montré que le niveau d’origine n’était pas retrouvé et que la nappe ainsi captée était donc d’extension limitée et faiblement alimentée.

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En résumé , on se trouve en présence de terrains constitués d'une alternance de terrains très peu perméables et de niveaux fissurés plus perméables. Il s'agit là d'une configuration qui limite fortement la possibilité de transferts verticaux au droit du site, mais permet des écoulements d'eau horizontaux ou sub-horizontaux.

3.3. Au droit du projet de carrière DIETRICH

La structure géologique complexe mise en évidence par les sondages électriques montre qu'il n'y a probablement pas de nappe continue dans les formations calcaires perméable au droit du site.

L'absence de résurgence sur le site et en sa périphérie, notamment dans le vallon au Nord- ouest, montre bien ici que les eaux météoriques peuvent facilement s'infiltrer et que les terrains sous-jacent sont suffisamment perméables pour permettre un écoulement sans provoquer de résurgence, avec des écoulements favorisés par les discontinuités géologiques observés par les sondages électriques.

Dans ces conditions on peut supposer :

- La possibilité de niveaux perchés, probablement temporaires en fonction des conditions hydrologiques, dans les couches calcaires qui seront exploitées.

- L'existence probable d'une "pseudo nappe" dont le niveau est régulé par le drainage par la vallée de l'Isch, et dont l'écoulement se fait en direction de la vallée de l'Isch.

Ce niveau de base pourrait dans ces conditions être compris entre environ 265 m dans la partie basse du projet et environ 270 à 280 m dans la partie haute.

Au vu des cotes topographiques, il est peu probable que la source Weiherhaeusel (cote à environ 285 m) et/ou les autres sources situées à proximité de l'agglomération de Weyer puissent capter les eaux souterraines présentes au droit du projet de carrière.

L'existence probable de petites nappes perchées justifie la mise en place d'un drainage en fond de carrière, tel que prévu, avec notamment le fonçage d'une buse au travers de la partie non exploitée, sous le chemin qui sépare les parcelles 155 et 125.

Les eaux seront évacuées gravitairement vers l’Isch après décantation et il est exclu que les eaux ainsi drainées puissent être récupérées par l’une des sources de Weyer.

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4. Examen des éléments présentés dans le dossier de demande d'autorisation

La question soulevée concerne l'absence de nappe évoquée dans le dossier de demande d’autorisation. Au vu des éléments ci avant exposés il faut bien sûr comprendre cela comme l'absence de nappe exploitable et a fortiori exploitée.

On se référera ici à la définition de la notion d'aquifère, comme suit 1 : "Corps de roche perméables comportant une zone saturée, suffisamment conducteur d'eau souterraine pour permettre l'écoulement significatif d'une nappe souterraine et le captage de quantité d'eau appréciables."

La notion principale de cette définition est celle d'une perméabilité suffisante et de la disponibilité d'une ressource suffisante pour permettre une exploitation.

Rappelons ici les conditions locales observées :

- L'absence de toute résurgence au droit et à la périphérie du projet, ce qui amène à douter fortement de l'existence d'une nappe exploitable.

- Les observations réalisées au droit du CSDND d'Eschwiller qui montrent :

- L'existence de venues d'eau correspondant à des petites nappes perchées qui occasionnent des suintements sur les talus lors du creusement des casiers

- L'existence d'un niveau aquifère drainé par l'Isch, permettant un débit instantané de quelques m3/h, mais sans renouvellement de l'eau et traduisant ainsi le caractère limité de l'extension de ce niveau aquifère.

Des conditions similaires sont très probables sur le projet de carrière.

L'existence de sources au Nord du village de Weyer sur les "couches grises" et non au droit du projet de carrière montre que les caractéristiques hydrogéologiques dépendent de la lithologie et de la présence de discontinuités.

Sur cette base ont peut admettre qu'il n'existe à proprement parler aucun réel aquifère sur le site-même du projet de carrière, mis à part de petits niveaux saturés dans les calcaires sans réelle possibilité d'exploitation.

Ces écoulements sont conditionnés par le pendage des couches et la topographie et ne peuvent ici être drainés que par les alluvions récentes en bordure de l'Isch et sa nappe d'accompagnement. Des circulations sont également probables dans les zones fracturées au niveau des discontinuités géologiques, mais conditionnées bien sûr par la topographie (même si cela semble évident, on rappellera qu’une source ne peut capter que les eaux provenant de terrains situés à une altitude supérieure).

En conclusion et au vu de ces différents éléments, on peut considérer en effet qu’il n'y a pas réellement de nappe au droit du projet de carrière, même si cette notion aurait mérité d'être explicité plus en détail.

1 G. CASTANY, J.MARGAT (1977). Dictionnaire français d'hydrogéologie

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5. Captages d'eau potable du secteur

Le dossier de demande d'autorisation conclut à l’absence d'impact possible sur les captages d'eau potable du secteur.

Pour confirmer cela, on présentera ci-après une analyse détaillée du contexte hydrogéologique et des conditions d'alimentation des captages les plus proches, jusqu'à 10- 15 Km, afin de confirmer au cas par cas ces conclusions.

Cette analyse a été menée par l’examen de la documentation mise à disposition par les délégations territoriales ARS de la et du Bas-Rhin. Les différents captages examinés son reportés sur la figure 5.

Remarque : seuls ont été considérés les captages de sources ou par forage, à l'exclusion de prises d'eau en rivière. On indiquera ici les indices nationaux antérieurs des captages tels que référencés dans les documents consultés.

5.1. Captage de Postroff

Le captage de Postroff, aujourd’hui abandonné est constitué d’une source (01967X0010), située en contrebas, au sud du village. Il est localisé à 4,5 Km à l’Ouest du projet de carrière.

Cette source capte la formation des calcaires du Muschelkalk supérieur (couches à Cératites). Compte tenu de la topographie et de la géologie, aucune relation hydraulique n’est possible entre cette source et le projet de carrière

Les périmètres de protection ont été définis en janvier 1979. L’hydrogéologue agréé mettait l’accent sur la vulnérabilité importante de la ressource et signalait un accident de pollution récent : un déversement de purin dans un champ au-dessus de la source avait provoqué deux jours après une contamination massive de l’eau.

Un avis technique de Sol-Conseil (non daté mais postérieur) a confirmé l’impossibilité de protéger le captage vis-à-vis des pollutions liées à l’activité agricole. Suite à la persistance des contaminations bactériologiques, la commune a définitivement abandonné ce captage fin 1992 et s’est raccordée au SDE de Drulingen.

5.2. Captages de Dolving

La commune de Dolving capte deux sources situées au sud du village (02323X0010 et 0011). Ces sources sont localisées à 12 Km au Sud-ouest du projet de carrière.

Elles captent l’aquifère des calcaires du Muschelkalk supérieur (couches à Cératites). Compte tenu de la géologie et de la topographie (au dessus et à l’Ouest de la vallée de la Sarre), aucune relation hydraulique avec le projet de carrière n’est possible.

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Les périmètres de protection ont été définis par l’hydrogéologue agréé en avril 1993. Un abandon de ces sources est envisagé en raison des travaux de la LGV et la commune s'est raccordée au SIE de Berthelming.

Figure 5 : Captages AEP situés en périphérie du projet de carrière

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5.3. Forage de Mettting

La commune de est alimentée par le forage 01975X1001, dit "forage de l’OTAN", situé dans l’enceinte d’une station de pompage de pipelines.

L’ouvrage est situé à 6 Km au sud-ouest du CSD. Il capte l’aquifère des GTI entre 112 et 160 m de profondeur, sous une couverture de marnes du Muschelkalk inférieur. Il a été autorisé par arrêté préfectoral en date du 15 février 2006.

Les données piézométriques de la nappe des GTI indiquent qu’il est situé à l’amont hydraulique du projet de carrière. Par ailleurs une datation a montré pour ces eaux un âge de 3500 à 4000 ans.

5.4. SIE de Berthelming

Il s’agit des forages situés sur la commune de .

Deux forages sont actuellement en service, situés respectivement à 10 et 11 Km au Sud- sud-ouest du projet de carrière:

- Le forage 02323X0049, dit "nouveau" (en remplacement d'un précédent forage abandonné, datant de 1931). L'ouvrage dispose d'une DUP du 16 mars 1990 et capte les GTI entre 196 et 350 m de profondeur.

- Le forage 02323X0050, dit "Sarraltroff 2" à environ 1,2 Km au Nord du précédent, profond de 496 m, et captant également les GTI. Aucune procédure de DUP n'est engagée à ce jour.

La carte piézométrique de la nappe des GTI montre que les deux forages sont situés à l'amont latéral du projet de carrière.

5.5. SIE de Drulingen

Le SIE de Drulingen tire ses ressources de trois sources (01975X0023, 24 et 25) et deux forages (01975X0026 et 27). Les ouvrages sont situés à environ 10 Km à l'Est du projet de carrière, dans un vallon qui entaille le plateau à l'Est de la commune de Lohr.

Tous ces ouvrages captent la nappe des grès vosgiens (GTI), affleurant ici en fond de vallée.

Par ailleurs le SIE projette l'exploitation d'un nouveau forage situé en bordure du plateau, à l'Est de l'agglomération de Lohr et captant également les grès vosgiens.

Tous ces captages sont situés très largement à l'amont hydraulique du projet de carrière.

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5.6. Forage de Sarrewerden

Les communes associées de Sarrewerden, Zollingen et Bischtroff-sur-Sarre sont alimentées par un forage situé sur la commune de Bischstroff-sur-Sarre, à 7 Km au Nord-nord-ouest du projet de carrière.

Le forage (01963X0027) profond de 26 m, capte l'aquifère des calcaires à Entroques du Muschelkalk supérieur, surmontés par les calcaires à Cératites.

La zone d'alimentation s'étend sur 1 à 2 Km, sur les plateaux à l'Est et au Sud-est de la vallée de la Sarre, qui sont drainés par ce cours d'eau. Les périmètres de protection ont été définis en novembre 1998 et le forage bénéficie d'une DUP du 11/06/2007.

Les couches géologiques captées sont celles qui seront exploitées par la carrière mais compte tenu des situations topographiques respectives, aucune relation hydraulique n'est possible entre le projet de carrière et les niveaux aquifères captés par ce forage.

5.7. SIVOM de Diemeringen

Le SIVOM de Diemeringen est alimenté par 3 forages, bénéficient d'une DUP en date du 10/05/2006, et qui sont respectivement :

- Le forage de Diemeringen (01964X0072), profond de 245 m, situé à 10 Km au Nord- nord-est du projet de carrière (en réalité sur le ban de Waldhambach).

- Le forage de Waldhambach 01971X0067), profond de 155 m, situé à 12 Km au Nord-est du projet de carrière.

- Le forage de (01972X0083), profond de 136 m, situé à 15 Km au Nord-est du projet de carrière.

Les trois ouvrages captent la nappe des grès à l'affleurement et sont situés latéralement ou à l'amont du projet de carrière par rapport à l'écoulement de cette nappe.

5.8. SIVOM Haute-Moder/Eichel supérieur

Le SIVOM est alimenté par le captage des deux sources de (01971X0010 et 11), à 13 Km au Nord-est du projet de carrière.

Le deux sources captent l'émergence de la nappe des grès, et sont situées très largement à l'amont du projet de carrière.

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5.9. Syndicat Mixte de Production de la Région de Sarre-Union

Ce syndicat exploite deux forages contigus (01668X0120 et 121), situés à Voellerdingen, à 15 Km au nord du projet de carrière. Les périmètres de protection ont été définis en juin 1996.

Les deux forages, respectivement profonds de 353 et 360 m, exploitent la nappe captive des GTI en profondeur sous couverture des formations du Muschelkalk.

La position de ces forages, latéralement par rapport à l'écoulement de la nappe des GTI, ainsi que leur distance, permet d'exclure toute relation hydraulique entre le projet de carrière et les forages.

5.10. Synthèse

En résumé, à l'examen au cas par cas des différents captages d'eau potable les plus proches en périphérie du projet de carrière, il apparaît que :

- Les captages exploitant la nappe des grès du Trias sont tous situés latéralement et/ou en amont par rapport au sens d'écoulement de cette nappe, (c'est-à-dire en direction du Nord-ouest dans ce secteur).

- Le seul captage situé au nord-ouest du projet de carrière (forage de Sarrewerden) capte des formations géologiques sans possibilité de relation hydraulique avec le projet de carrière.

- Les sources de Postroff et de Dolving, par ailleurs sans liaison hydraulique possible avec le site du projet de carrière, sont abandonnés ou en voie de l'être.

Dans ces conditions, on peut conclure :

- qu'il n'existe aucune possibilité d'impact de l'exploitation de la carrière sur les captages d'eau potable situés en périphérie,

- et qu'aucune mesure particulière de protection ou de surveillance, autre que celles exposées dans le dossier n'est nécessaire vis-à-vis de l'exploitation de la ressource en eau souterraine.

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6. Conclusions

Un examen détaillé des conditions géologiques et hydrogéologiques au droit et en périphérie du projet de carrière DIETRICH à Weyer montre que :

Les eaux souterraines contenues dans les formations calcaires peuvent constituer de petites nappes de faible extension, dont certaines perchées et probablement temporaires au gré des conditions hydrologiques. Ces eaux souterraines sont drainées par la vallée de l'Isch située en contrebas.

Ces petites nappes ne présentent localement aucune résurgence et ne sont pas exploitables ni à fortiori exploitées.

Dans ces conditions on peut effectivement considérer que compte tenu de la complexité de structure géologique du secteur, il n'y a pas réellement de nappe, a fortiori de nappe continue exploitable, mais seulement des niveaux calcaires perméables de faible extension, autorisant l’écoulement des eaux d’infiltration en direction de l'Isch.

Il n'y aucune relation hydraulique possible entre le site de la carrière projeté et les différents captages situés dans les environs et donc aucun risque d'impact sur la ressource en eau souterraine exploitée pour l'eau potable.

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Annexe A : Reconnaissance géophysique

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