DIRECTION DEPARTEMENTALE DES TERRITOIRES DE L’

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Diagnostic prospectif du département de l’Aveyron à l’horizon 2030

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Phase 1 Diagnostic multithématiques Approche Systémique

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Février 2011 Sommaire

Deux grandes constantes et problématiques de l’Aveyron ...... 4 1.1 Une surface importante à aménager et à valoriser …. une organisation du territoire...... 4 1.2 L’éloignement et un positionnement complexe...... 12

2. Le champ environnemental...... 16 2.1 Biodiversité...... 16 2.1.1 Les espaces naturels et ruraux ...... 16 2.1.2 Les outils de connaissance de la biodiversité ...... 17 2.1.3 Les outils de gestion de la biodiversité ...... 18 2.2 Pollution ...... 19 2.2.1 Qualité des eaux ...... 19 2.2.2 Ressources naturelles ...... 21 2.2.3 Risques et sécurité ...... 22 2.2.4 Cadre de vie ...... 24

3. Le champ social...... 26 3.1 La question démographique ...... 26 3.2 Les principaux constats liés à la recomposition démographique de l’armature territoriale ...... 37 3.3 La pyramide des âges et les enjeux du vieillissement ...... 38 3.4 La question du niveau de vie...... 40 3.5 Le logement ...... 43 3.6 Caractérisation de l’armature territoriale...... 45 3.7 Caractérisation de l’armature territoriale...... 45

4. Le champ Economique ...... 51 4.1 Le positionnement et la structure économique du département...... 51 4.2 L’économie aveyronnaise à l’international...... 52 4.3 L’emploi ...... 53 4.3.1 Le taux de chômage...... 55 4.3.2 Le tissu d’entreprises ...... 56 4.3.3 La recherche et développement...... 57 4.3.4 Les filières économiques ...... 58 4.3.5 Le tourisme ...... 66 4.3.6 dynamiques économiques dans les territoires aveyronnais...... 67

5. La gouvernance...... 75

6. AFOM de synthese...... 78

7. Le MODELE AVEYRONNAIS ...... 85 7.1 Les éléments constitutifs du Modèle Aveyronnais ...... 86 7.1.1 Des éléments moteurs...... 86 7.1.2 Des dynamiques et des réponses d’ordre organisationnel ...... 86 7.2 Le modèle aveyronnais ...... 94

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7.3 Typologie des territoires en vue de l’exercice prospectif...... 96

DEUX GRANDES CONSTANTES ET PROBLEMATIQUES DE L’AVEYRON

1.1 Une surface importante à aménager et à valoriser …. une organisation du territoire

Figure 0-1 : Le Cadre Physique

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Avec 8 735 km ², l’Aveyron est le sixième département français en terme de superficie. Il est de loin le département le plus étendu en Midi-Pyrénées, mais aussi dans un contexte inter-régional (si l’on se référe comme ci-dessous aux départements limitrophes, excepté celui de la Haute-Garonne).

Figure 0-2 : Superficies de l’Aveyron et des départements limitrophes

Superficies des départements limitrophes

10 000 9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 en Km ² 3 000 2 000 1 000 0

n n ar o T -Garonne Garonne Aveyr te- u a arn-et T H

Source : Insee

L’agriculture représente la partie la plus importante de la surface départementale : 523 524 ha soit 60 % du total. Comme pour les autres espaces massif centralien, la surface forestière est également importante : près d’un tiers de la surface du département est couvert par les forêts

Figure 0-3 : Occupation du sol des départements de l’espace d’étude

superficie superficie superficie superficie forêts et zones Départeme territoires territoires milieux humides et nts artificialisé agricoles, se mi- surfaces en s, 2006 (ha) 2006 (ha) naturels, eau, 2006 2006 (ha) (ha) Aveyron 13 453 523 624 336 178 3 754 Cantal 7 939 330 464 234 432 3 873 14 407 284 291 286 090 4 178 Gard 35 374 229 734 301 866 20 609 Haute-Garonn 50 213 446 927 135 862 3 501 Hérault 40 963 251 769 307 011 23 687 Lot 8 103 254 684 256 119 3 293 Lozère 3 236 129 752 382 378 1 843 15 886 387 274 172 831 2 404 Tarn-et-Garon 11 463 295 490 63 286 2 789

Source Corinne Land Cover

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En matière d’occupation du sol, l’Aveyron présente un profil

Figure 0-4 : L’occupation du sol en 2006

Source Corinne Land Cover

En 2006, l’Aveyron comptait 273 377 habitants et présentait une densité particulièrement faible de 31 hab / Km ² ce qui classe le département au 90ème rang des départements français en fonction de ce critère.

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Figure 0-5 : Les densités 2006 en Aveyron et des départements à proximité

(en hab./km²)

200

180

160

140

120

100

80

60

40

20

0 Lozère Cantal Aveyron Lot Corrèze Tarn-et- Tarn Gard Hérault Haute- Garonne Garonne

Source INSEE

Néanmoins, cette densité n’est pas uniforme sur l’ensemble du département. Des écarts importants existent entre les 304 communes composant le département.

Figure 0-6 : La densité 2006 des communes aveyronnaises

Source INSEE ; Cartographie : Géomip

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73 communes, présentent une densité inférieure à 10 hab / Km ² et pour 160 autres la densité n’est comprise qu’entre 10 et 30 hab /km ².

Ainsi, l’occupation démographique marque un réel déséquilibre puisque finalement 16 communes occupant 5 % de la surface départementale et concentrent près de 40 % de la population aveyronnaise.

Si comme le montre la carte schématique ci-dessous, reliefs et autres espaces de faible densité occupent une part importante de la superficie départementale, l’Aveyron dispose d’une armature territoriale multipolaire constituée de pôles urbains et ruraux, relativement bien répartis dans l’espace départemental. Elle se compose :

- de quatre pôles urbains structurants (, , Villefranche de Rouergue, ) auxquels pour des raison évidentes de proximité et de place dans l’armature urbaine l’on pourrait ajouter le pôle de Figeac (situé dans le département voisin du Lot).

- de trois pôles d’emplois de l’espace rural, auxquels pourraient être rajoutés d’autres bourgs-centres où unités urbaines, tous assurant une fonction de relais dans une logique de maillage territorial.

Figure 0-7 : Une armature multipolaire du territoire

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Figure 0-8 : Population 2007 des communes aveyronnaises

Source INSEE ; Cartographie : Géomip

Notons que si les aires urbaines sont une réalité statistique au sens de la définition de l’INSEE, elle méritent d’être relativisées dans le contexte aveyronnais. En effet, les couronnes périurbaines présentent des densités faibles et in fine, les communes qui les composent présentent un caractère rural indéniable.

Cette organisation territoriale apparaît pour partie comme une réponse aux défis de l’aménagement d’un espace à la surface importante et aux faibles densités. Il n’en demeure pas moins qu’elle confère aussi à l’Aveyron un ancrage « rural », à ce titre notons que la population se répartit aujourd’hui équitablement entre l’espace rural et espace urbain.

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1.2 L’éloignement et un positionnement complexe

Figure 0-9 : le zonage en aires urbaines et en pôles d'emplois de l'espace rural

Pôle urbain Périurbain Espace Multi polarisé Pôle d’emploi rural Reste espace rural

Source INSEE

Le département et les acteurs aveyronnais ont toujours été confrontés à un éloignement par rapport aux grandes infrastructures de communication, aux grands flux économiques et aux pôles et équipements de niveau métropolitain de , de ou encore plus de Clermont-Ferrand. Notons que l’A 75, seule infrastructure autoroutière traversant le Département est relativement récente.

Néanmoins, la répartition des pôles urbains offre des opportunités de connexions :

- à l’A 75 via l’arc méditerranéen et à la région Rhône Alpes et peut-être à termes à l’A 20 ; - à Toulouse via la RN 88 dont l’amélioration devrait permettre de réduire le temps de parcours depuis Rodez de 2 H aujourd’hui à environ 1 H 30 à la fin des travaux ;

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- à Montpellier situé à 2H15 de Rodez et à 1H00 de Millau ;

Par ailleurs, si la situation géographique de l’Aveyron met en avant un positionnement sud-Massif central, le Massif n’en demeure pas moins une barrière physique. Les infrastructures routières contournent globalement le Aveyron et le Cantal.

En matière d’offre de transport aérien, le département possède le troisième aéroport de la région : l’aéroport de Rodez-Marcillac. Il assure des vols vers , , Londres, Porto (ouverture d’une ligne Ryanair en 2010). En 2009, le nombre de passagers atteignait 133 474 personnes et l’on pouvait observer une répartition équitable des passagers entre vols internationaux et nationaux (source CCI - Aéroports de Midi-Pyrénées). Dans le contexte actuel, cette offre constitue un point d’ancrage au territoire pour des entreprises implantées localement. Une partie de ces vols est assurée par des compagnies Low Coast.

Si l’Aveyron dispose d’un réseau ferroviaire qui irrigue plus de la moitié du territoire, il n’est pas traversé par une ligne majeure et se trouve relativement éloigné des projets de LGV Toulouse--Paris et Montpellier-Barcelone.

Malgré les freins et les limites que génère cet éloignement, ce dernier est aussi un élément moteur et fondateur du modèle aveyronnais. En effet, il a certainement favorisé :

- la mise en place par les acteurs de stratégies pro-actives et de processus de développement endogènes. Au contraire de territoires qui mettent en place des stratégies d’opportunité s’appuyant sur des dynamiques exogènes telle que la métropolisation toulousaine ;

- la mise en place de « singularités socioéconomiques » notamment un caractère productif et industriel dans un espace traditionnellement agricole.

Enfin, les effets de cet éloignement sont à prendre en compte dans la lecture des dynamiques socio-économiques de ce territoire et dans les valeurs de références que nous déployons pour les analyser. Ce dernier point renvoie à la question pour le moins complexe du (ou des) positionnement(s) de l’Aveyron.

D’abord, celui d’un cadre administratif régional qui le lie à la métropole toulousaine et avec laquelle les relations restent à ce jour majoritairement organisées autour de la filière aéronautique. Ce cadre administratif régional est le plus souvent considéré comme le cadre de référence du département, mais force est de constater qu’il percute considérablement le cadre géographique et/ou territorial « Massif Central » et perturbe la lecture des dynamiques aveyronnaises.

Pourtant, dans un système Massif-Central, l’Aveyron présente une masse critique non négligeable et certainement une fonction sud Massif-Central plus lisible que dans un cadre Midi-Pyrénéen. Dans le graphique ci-après, il présente même une masse démographique non négligeable à l’échelle du Massif.

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Figure 0-10 : Population 2006 de l’Aveyron et des départements à proximité

1400000

1200000

1000000

800000

600000

400000

200000

0 Lozère Cantal Lot Tarn-et- Corrèze Aveyron Tarn Gard Hérault Haute- Garonne Garonne

Source INSEE

Néanmoins et comme le souligne la carte des infrastructures, la barrière physique du massif n’a pas permis la mise en place de relations fortes avec les autres territoires de cet espace. Et finalement si le positionnement sud-massif central est une réalité géographique, le développement de l’Aveyron s’inscrit dans des cadres multiples et complexes au travers :

- des relations différenciées qu’il entretien avec des territoires de proximité, tels que Figeac ;

- des relations avec Toulouse dans le domaine aéronautique et peut-être son aire métropolitaine dont l’emprise ne devrait pas s’étendre bien au-delà d’ malgré l’amélioration de la RN88 ;

- des relations avec Montpellier qui reste une destination majeure en matière de grands équipements pour les populations du sud-est aveyronnais ;

- sa capacité à rayonner aux niveaux national ou international par le biais de ses entreprises leaders et de ses produits emblématiques.

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Figure 0-11 : Un positionnement sud Massif Central ?

Enfin, ces éléments de positionnement, de connexions et les cadres de lecture territoriaux ne présentent pas un caractère figé au regard des projets ou de nouvelles prises de conscience pouvant interpeller ou impacter le département et ses dynamiques :

- la mise à 2X2 voie de la RN 88 Toulouse-Rodez pouvant générer certainement des dynamiques de recompositions internes au département ;

- le renforcement de la connexion avec Rhône-Alpes notamment Lyon ;

- à moyen terme, la question peut-être soulevée d’une connexion du département aux grands flux méditerranéens via l’A75 et la LGV au contraire d’une connexion aux grands flux atlantiques de la métropole toulousaine ;

- un éventuel renforcement des politiques et projets liés au Massif Central facilitant l’articulation du département à son cadre géographique ;

- Une modification des clefs de lecture du développement territorial mettant en avant d’autres éléments que le PIB mais pouvant aussi promouvoir de nouveaux modèles de développement autour d’aménités qui lui sont propres.

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2. LE CHAMP ENVIRONNEMENTAL

Nous avons pris le parti méthodologique de nous baser sur le profil environnemental établi par la DREAL Midi-Pyrénées pour réaliser cette partie dont nous avons le plus possible départementalisé et actualisé les données.

2.1 Biodiversité

L’Aveyron est un département à la biodiversité remarquable. Elle est présentée ci-dessous par grands milieux naturels et ruraux : - zones humides et milieux aquatiques, - Les milieux rocheux et falaises, - Les forêts, - Les prairies et pelouses sèches, - Le milieu souterrain naturel.

2.1.1 Les espaces naturels et ruraux

Les zones humides et les milieux aquatiques L’Aveyron est traversé par plusieurs affluents (Tarn, Aveyron, Viaur, Lot, Truyère...) des grands cours d'eau (Garonne, Adour, ) du Bassin Adour Garonne. Ils sont des supports essentiels de la biodiversité régionale, notamment en constituant des corridors biologiques et des axes de migration pour les espèces piscicoles.

L’Aveyron est aussi un territoire riche en zones humides (notamment des tourbières,…), qui associées aux cours d’eau présentent des milieux riches et divers, par leur fonctionnalité spécifique et la mosaïque d’habitats qu’ils « renferment ». Néanmoins, ces hydrosystèmes sont également fortement perturbés par : - la présence de nombreux ouvrages à vocation hydraulique ou d’irrigation, - le curage des cours d’eau au cours des dernières décennies.

Les milieux rocheux et falaises L’Aveyron, territoire de massif, possède de nombreux sites de falaises et gorges. Ces sites accueillent des espèces de grande valeur patrimoniale : le lieu de nidification d’espèces d’oiseaux remarquables (vautour percnoptère, faucon pèlerin…).

Les forêts La forêt aveyronnaise couvre une surface de 2 948 km², soit presque 34 % de l’ensemble du territoire Cette forêt est majoritairement composée de feuillus (68 % de la surface), cette part étant très inférieure à la moyenne régionale (82 %).

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Figure 2-12 : Les forêts en Aveyron

Forêts Surface boisée hors forêt Feuillus Bosquets Haies et Peupleraies Total hors Conifères Mixtes Total hors alignements Total peupleraies peupleraies (1) Aveyron 203,1 27,9 23,7 254,7 9,9 29,5 39,4 0,7 294,8

Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche - Scees Teruti-Lucas 2006 (unité 1000 ha)

Les prairies et pelouses sèches Rappelons, que les prairies permanentes, les prairies humides et les pelouses sèches concentrent les principaux « habitats » d’intérêt communautaire de la directive « Habitats ». C’est également sur ces milieux que se retrouvent principalement les espèces qui bénéficient d’un statut de protection ou qui, au niveau du département, peuvent être considérées comme rares et vulnérables.

La diversité biologique des milieux prairiaux repose essentiellement sur le maintien des pratiques agricoles extensives : pâturage avec des niveaux de chargement et de fertilisation faible ou des fauches tardives. Dans une partie du territoire aveyronnais, on a assisté à une intensification des pratiques se traduisant par un renouvellement fréquent des prairies, voire des pratiques de drainage pour les prairies humides et les tourbières. La progression de la SAU entre 1988 et 2000 s’est traduite par le développement de prairies temporaires. Il faudra attendre le nouveau recensement agricole (en cours de réalisation) pour vérifier si ce phénomène est toujours d’actualité.

Au-delà des prairies, la biodiversité « agricole » départementale est principalement concentrée sur des zones de causses (pelouses et pour l’essentiel). La menace majeure est liée à la déprise agricole.

Le milieu souterrain naturel Les causses aveyronnais sont des cavités naturelles très importantes. Elles renferment de très grandes réserves en eau. En outre, ces cavités abritent une faune remarquable (chauve-souris, invertébrés,…).

2.1.2 Les outils de connaissance de la biodiversité

Bien que le niveau de connaissance de la biodiversité départementale soit perfectible, de nouveaux signaux apparaissent, comme le programme de modernisation de l’inventaire ZNIEFF engagé en 2003 et permettent de penser que le niveau de connaissance des milieux naturels s’améliore et s’améliorera.

Au total, l’Aveyron, compte 246 zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I et II, qui couvrent 2 176 km², soit 25 % du territoire. On recense 4 zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) sur une superficie de 22 933 ha.

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2.1.3 Les outils de gestion de la biodiversité

Le réseau Natura 2000 est bien évidement présent sur le département de l’Aveyron. Il concerne 103 413 Ha du territoire départemental.

D’autres dispositions de protection des milieux naturels et des espèces ont été mises en application en Aveyron : - 2 arrêtés de protection de biotopes couvrant 18 ha, - 3 zones de protection spéciales couvrant 45 545 ha,

La diversité des paysages et des milieux naturels a également permis la mise en place d’un parc naturel régional, celui des Grands Causses (315 640 ha) ; un autre parc trans-régional étant à l’étude sur l’Aubrac.

Figure 2-13 : Les outils de gestion de la biodiversité en Aveyron

Source : DREAL Midi-Pyrénées

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Figure 2-14 : Les surfaces des outils de gestion de la biodiversité en Aveyron

Superficie (en Ha) Part de la surface départementale (en %) Espaces sous protection réglementaire 514 0,06 Espaces Natura 2000 88 772 10,12 Espaces sous protection contractuelle 327 925 37,39 Espaces sous maîtrise foncière 56 0,01 Espaces sous engagements internationaux 18 0 Zico 22 882 2,61 Znieff de type I 59 544 6,79

TOTAL 499 711 57 Source : DREAL Midi-Pyrénées

2.2 Pollution

2.2.1 Qualité des eaux

La qualité des eaux superficielles

La qualité des eaux superficielles en Aveyron possède des profils différents suivant le bassin versant. L’Aveyron est une rivière faiblement alimentée en étiage et qui est donc sensible aux apports de pollution issus des agglomérations qu’elle traverse mais également des élevages et des activités associées (apports du Viaur bassin essentiellement agricole).

Le Lot est globalement de bonne qualité dans sa partie aveyronnaise.

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Figure 2-15 : Les ressources en eau en Aveyron

Source : DREAL Midi-Pyrénées

La qualité des eaux souterraines

La qualité des eaux souterraines en Aveyron est principalement marquée par les pollutions diffuses (nitrates et produits phytosanitaires) dans les nappes superficielles d’une part et par la grande vulnérabilité des aquifères karstiques aux pollutions diffuses et ponctuelles principalement d’origine anthropique, d’autre part.

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2.2.2 Ressources naturelles

Eau

L’eau n’est pas rare en Aveyron. Néanmoins, en été sur le sud du département, cette eau peut venir à manquer. Les prélèvements annuels de l’ensemble des usages sont pour l’année 2007, de l’ordre de 0,3 milliard de m3 sur l’Aveyron, dont environ 10 % sont liés à l’irrigation (chiffre très inférieur à la moyenne régionale).

Le bilan par bassins est le suivant : - Le Lot est classé rivière déficitaire sur l’ensemble de son cours. Cette situation a conduit depuis 1989, l’Entente Lot à organiser le soutien des étiages de la rivière dans le cadre d’une convention pluriannuelle de déstockage des réserves EDF du bassin de la Truyère. - L’Aveyron (à partir de Rodez) est classé rivière très déficitaire.

Energie

La consommation d’énergie

Les chiffres les plus récents sur la consommation énergétique au niveau départemental datent de 1999. En 1999, la consommation d'énergie finale pour l'Aveyron était de 590 ktep ce qui correspondait à 9,9% de la consommation de la région Midi-Pyrénées. Le secteur agricole représentait 7% du bilan énergétique de l'Aveyron alors qu'il ne constituait que 4% du bilan régional et 2% du bilan national. La vocation agricole du département reste largement affirmée. Néanmoins les postes les plus importants sont le transport et le logement avec 32% et 43%.

La production d’énergie

Tout comme la consommation, les données sur la production d’énergie sont anciennes et datent de 1999.

En 1999, la production énergétique pour l'Aveyron est de 564 ktep ce qui correspond à 8,6% de la production de la région Midi-Pyrénées. L'hydroélectricité représente 62% de la production énergétique de l'Aveyron. Le bois-énergie représentait 15% de la production énergétique du département. Avec 86 ktep, la production aveyronnaise de bois énergie représentait 19% de la production régionale de bois1.

1 Les chiffres relatifs au bois énergie sont difficiles à approcher étant donné le caractère non marchand de cette énergie et les données sont à considérer avec précaution.

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Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables sont très développées en Aveyron.

L’énergie hydroélectrique est le premier secteur de production d'électricité (2360 MW de puissance ), soit environ 9,2 % de la puissance hydroélectrique nationale.

Le département compte au total 17 barrages (principalement situés sur les bassins de la Truyère et du Tarn) qui alimentent 16 centrales hydrauliques, ce qui représente plus de 30 % du nombre de barrages en Midi-Pyrénées. Il existe également 150 micro- centrales en activité.

L’éolien est très présent en Aveyron. 88 éoliennes sont déjà implantées représentant une puissance de 193,2 mégawatts (MW) pour une production de 61 644GWh . Le Parc éolien de Salles-Curan est l’un des plus importants en : 29 éoliennes. L’Aveyron représente les 2/3 de la production d’énergie éolienne en Midi-Pyrénées.

Enfin, le photovoltaïque représente 13 MW actuellement installés, soit en 2009 une production de 5,9 Gwh équivalent à 3,6 % de la production nationale et 50% de la production régionale.

2.2.3 Risques et sécurité

Risques naturels

Plusieurs territoires du département sont soumis à un ou plusieurs risques naturels majeurs : inondation, mouvementa de terrain.

Figure 2-16 : Les risques naturels par commune en 2010

Nombre de communes en 2010 Risque inondation 99 Risque mouvement de terrain 36 Risque sismique 0 Risque avalanche 0 Risque volcanique 0 Risque feux de forêt 3 Risque phénomènes atmosphérique 0 Risque industriel 2 Risque nucléaire 0 Risque barrage 66 Risque transport de matières dangereuse 39 Risque engins de guerre 0 Risque minier 0 Risque affaissement minier 0

Source : GASPAR (Gestion Assistée des Procédures Administratives relatives aux Risques naturels)

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Depuis plusieurs années une politique de prévention des risques a été développée : un des exemples les plus emblématiques est le Plan de Prévention des Risques (PPR).

Figure 2-17 : cartographie communale des zones inondables

Source : PRIM NET

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Figure 2-18 : Les zones inondables, évolution de la population et du nombre de logements, période 1999- 2006

Surface Nombre de Population Taux de Surface estimée en logements estimée en zone représentativité2 totale zone estime en zone inondable (1) inondable inondable 2010 2010 1999 2006 1999 2006 2010 hectares hectares Nombre Nombre Nombre Nombre % AVEYRON 877 010 20 611 16 100 16100 9300 9700 99.6 MIDI- PYRENEES 4 562 543 289 083 310300 334600 158500 176500 95.7 France métropolitaine 54 850 754 2640015 5371100 5637800 2789200 3010700 73.4

Producteur : MEDDTL (CGDD/SOeS) Sources : Corine Land Cover , CARTO RISQUE

Risques industriels et technologiques

Le département compte 2 sites SEVESO (1 site « seuil haut » et 1 site « seuil bas »). Ces établissements sont soumis à la réalisation d'études de danger et à des mesures de sécurité prescrites par directive. Ils font notamment l’objet d’une à deux visites par an. Par ailleurs, l’Aveyron compte 342 installations classées (hors carrières) soumises à autorisation. Enfin, 16 grands barrages (sur les 66 que compte la région) sont des sites présentant un risque et dont l’exploitation est réglementée par l’Etat.

2.2.4 Cadre de vie

Paysages, Sites remarquables et Patrimoine

Les paysages

Le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) de l’Aveyron a réalisé une analyse remarquable des paysages aveyronnais3.

L’étude a pris le parti d’une approche globale en regroupant les entités paysagères en trois grandes familles : - Les paysages quotidiens des Ségalas, paysages vécus, faciles d’accès, traversés et intégrés à une économie agricole actuelle forte. - Les paysages emblématiques de l’Aubrac et des Grands Causses qui sont inscrits dans les mémoires et l’iconographie et qui sont porteurs d’une image mythique.

2 La cartographie des zones inondables est incomplète. Ce taux représente la part des surfaces inondables prises en compte dans le tableau sur la surface totale des zones inondables Il s'agit des cartographies disponibles en 2010 pour lesquelles on estime la population et le nombre de logements aux recensements de 1999 et 2006. 3 http://www.caue-mp.fr/12-aveyron-pages-statiques/entites-paysageres-de-laveyron/itemid- 390.html

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- La déclinaison de multiples paysages concentrés sur le département et contribuant à la diversité de ce territoire. Ces paysages de liaison comprennent les Rougiers de Marcillac et de Camarès, les Monts du Lévezou et de Lacaune ainsi que les petits Causses du Villefranchois et du Comtal.

La carte ci-dessous illustre ces différentes entités paysagères.

Figure 2-19 : les paysages aveyronnais

Source : CAUE 12

Plusieurs outils de connaissance et protections ont vu le jour depuis 1994. Citons parmi ceux-ci l’inventaire départemental du Paysage. Un bilan des 5 sites classés et des 81 sites inscrits a été engagé en 2002, avec pour objectif d’évaluer leur évolution, d’adapter les protections, d’établir des documents de gestion. Parallèlement, de nouvelles protections ont été réalisées : Gorges du Tarn et de la Jonte, grottes et milieux souterrains…

Le Parc Naturel Régional des Grands Causses est également un outil efficace de gestion, d’action et de préservation des milieux naturels et des paysages.

D’autres outils existent tels que les documents de gestion des sites classés, les mesures contractuelles de type agri-environnemental, les opérations grands sites (OGS - Gorges du Tarn en Aveyron) - les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager…

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3. LE CHAMP SOCIAL

3.1 La question démographique

Le département a souvent été décrit comme un territoire en déclin démographique depuis plus d’un siècle. La dynamique démographique de l’Aveyron a bien souvent été analysée dans un cadre statistique Midi-Pyrénéen lequel est en grande partie influencé par l’attractivité de la Métropole toulousaine. Le recensement de 2006 marquerait un « renouveau » de la dynamique démographique aveyronnaise. Ce renouveau remettrait même en question les projections démographiques relativement alarmistes établies il y a quelques années.

Si l’on suit l’évolution démographique de l’Aveyron depuis 1968 dans un contexte Sud- Massif Central, on observe que :

- l’Aveyron perd en près de 40 ans près de 8 200 habitants soit 3 % de sa population ;

- la Corrèze et le Lot qui présentaient la même tendance que l’Aveyron entre de 1968 à 1990, affichent des variations démographiques légèrement plus favorables probablement en raison de l’effet A 20 ;

- le Cantal pendant cette même période perd 13 % de sa population.

Entre 1999 et 2006, la population aveyronnaise présente une croissance brute de 9 453 habitants. Le graphique ci-dessous permet d’observer que l’évolution de la population, celle des soldes migratoire et naturels sont proches de ceux observés dans le département du Lot. Pour ce qui concerne le Gard, la Haute-Garonne et même le Tarn et le Tarn-et-Garonne, il convient de remarquer que ces départements connaissent des dynamiques de métropolisation.

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Figure 3-20 : Evolution de la population depuis 1982

Source INSEE

Il convient donc de relativiser ces analyses démographiques.

Tout d’abord « l’éloignement aveyronnais » dans le contexte de ces quarante dernières années ne peut que limiter la croissance démographique. L’évolution de la population aveyronnaise ne peut pas être comparée à celle de la région Midi-Pyrénées. Ensuite, parce que comme le montre les cartes suivantes, l’évolution démographique du département est finalement ténue, très dépendante de l’évolution des facteurs d’attractivité et surtout des « ruptures » économiques et sociales (chocs pétroliers, crises industrielles). Enfin, parce que ces évolutions sont finalement différenciées d’un territoire aveyronnais à l’autre.

Les cartes ci-après retracent l’historique démographique de ces quarante dernières années marquées par la transformation du modèle agricole, par des périodes de crise économique (choc pétrolier entre 1968 et 1975 , crises des industries traditionnelles de 1982 à 1999) et par une période de croissance économique entre 1999 et 2006.

Ainsi, elles mettent en avant :

De 1968 à 1999 :

- Des pôles urbains industriels impactés par les transformations économiques (chocs pétroliers, crise des activités extractives et traditionnelles),

- Au niveau de l’espace rural, une évolution classique marquée par l’exode rural.

Depuis 1999, un « renouveau » différencié selon les types de territoires :

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- La question des équilibres rural/urbain : chiffre 1990-1999 et 1999-2006,

- L’affirmation de l’urbain malgré, des dynamiques contrastées et une recomposition de l’armature urbaine mais aussi un « renouveau du rural »,

- Un renouveau du rural en articulation avec les pôles d’emplois ruraux.

En revanche certains espaces, par exemple le nord ouest du département et le Lévézou, présentent un décrochage démographique durable. Sur un espace en bande délimitée au sud par les communes de , et au nord par celles de Ségur et Vézins de Lévézou, la population est passée de 13 450 habitants en 1968 à 8 780 habitants en 2006 (soit un taux de variation de - 1,1 % durant près de 40 ans). De manière similaire, l’unité urbaine de Decazeville a quant à elle, perdu près de 9 300 habitants entre 1968 et 2006 (soit - 38 % de sa population).

Notons qu’entre 1999-2006, l’économie de l’Aveyron n’a pas connu de grand bouleversement.

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Figure 3-21 : Les variations brutes de population par communes depuis 1968

Variation 1968-75 : - 3 262 hab Variation 1975-1982 :+ 348 hab

Variation 1982-90 : - 8 513 hab Variation 1990-99 :+ 6 217 hab

Variation 1999-2006 : + 9 453 hab

Source INSEE

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Figure 3-22 : Une évolution démographique ténue Variation 1968-75 : - 0,2 % Variation 1975-1982 :+ 0 %

Variation 1982-90 : - 0,4 % Variation 1990-99 : - 0,4 %

Variation 1999-2006 : + 0,5 %

Source INSEE

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Figure 3-23 : Répartition de la population 2006 entre espace rural et espace urbain

34%

43% Pôles urbains Couronnes périurbaine Espace m ultipolarisé Pôles ruraux

Reste espace rural

15% 7% 1%

Source INSEE 2006

En 2006, les 273 377 habitants de l’Aveyron se répartissent à parité entre espace rural et espace urbain.

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Figure 3-24 : Analyse des dynamiques de recomposition démographique au niveau de l’armature de l’Aveyron depuis 1982

Source : INSEE

Sur une période de 24 ans, espace rural et espace urbain montrent des tendances inversées. Ainsi, le taux de variation annuel de l’espace urbain est de +0,18 % contre -0,33 % pour l’espace rural. Ces variations inversées amènent à se questionner sur le maintien ou non de cet équilibre démographique urbain-rural à plus ou moins long terme.

Enfin, au niveau de l’espace urbain, la croissance périurbaine compense une perte démographique des « pôles urbains » (Rodez, Millau, Decazeville et Villefranche-de- Rouergue). Nous verrons ci-après qu’entre les pôles urbains et même les aires urbaines, les évolutions sont nettement différenciées et qu’une dynamique de recomposition est à l’œuvre ces dernières années en Aveyron.

Au niveau de cette armature territoriale, il convient d’identifier des tendances lourdes puis d’éventuels facteurs de changement.

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Figure 3-25 : Variations annuelles 1982-2006 et dynamique de recomposition au niveau de l’armature urbaine

Source INSEE

Cette carte montre les principales évolutions de l’armature urbaine de l’Aveyron qui comprend les pôles urbains et les couronnes périurbaines (telles que définies par l’INSEE en 1999), les pôle d’emplois de l’espace rural (Saint-Affrique, Capdenac Gare, ) et l’unité urbaine de Sévérac-le-Château. Les unités urbaines de Luc et Sébazac-Concourès sont intégrées dans l’aire urbaine de Rodez.

Il est intéressant de noter qu’un espace multi polarisé s’est développé entre les aires urbaines de Decazeville et de Rodez. Cet espace semble bénéficier de l’attractivité du pôle Ruthénois.

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Figure 3-26 : Evolutions démographiques des quatre aires urbaines de l’Aveyron

80000

70000

60000

50000 1982 1990 40000 1999 30000 2006

20000

10000

0 Rodez Millau decazeville Villefranche de Rouergue

Source Insee

Des tendances lourdes sont à l’œuvre sur le territoire :

- Rodez et à un moindre niveau Millau, s’affirment démographiquement au niveau de leur pôle urbain qui respectivement progressent de 1 690 habitants et 599 habitants et au niveau de leur fonction polarisante. En effet, les couronnes périurbaines de Rodez et de Millau enregistrent des gains démographiques considérables : + 7 604 habitants à Rodez (soit + 34 %) et + 1 686 habitants à Millau (soit + 41 %). Par ailleurs, la croissance des couronnes périurbaines est continue depuis 1982. Notons qu’à Millau cette période de croissance démographique compense des pertes importantes observées sur la période 1968 - 1982.

- L’aire urbaine de Villefranche-de-Rouergue s’inscrit dans une logique de maintien puisque cet espace gagne seulement 150 habitants en 24 ans. Néanmoins, pendant cette période, le pôle urbain perd environ 500 habitants (soit – 3,5%) alors que la couronne périurbaine gagne près de 650 habitants (soit + 17,5%).

- Enfin, force est de constater le décrochage démographique du pôle urbain et de la couronne périurbaine de Decazeville avec respectivement – 5 674 habitants (-26 %) et - 414 habitants (-14%).

- Notons la bonne tenue démographique de Figeac dont le pôle urbain progresse légèrement avec près de 465 habitants en plus.

Globalement, les pôles urbains présentent une variation 1982-2006 largement négative avec près de 3 882 habitants en moins (soit - 4,2 %) . Cette variation est la résultante d’une forte déprise du pôle urbain de Decazeville que ne compensent pas les gains observés au niveau des pôles urbains de Millau et Rodez.

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Figure 3-27 : Evolution du nombre d’habitants au niveau de l’espace rural

140000

120000

100000

80000 1982 1990 1999 2006 60000

40000

20000

0 Capdenac-Gare Espalion Saint-Affrique Séverac-le-Château Reste espace rural

Source INSEE

Depuis 1982, toutes les unités urbaines de l’espace rural ainsi que le reste de l’espace rural montrent une baisse démographique. Globalement, l’espace rural enregistre une perte de 11 057 habitants soit - 7,5 %.

Par ailleurs, il demeure intéressant d’observer pour chaque espace décrit ci-dessus :

- une période de décroissance démographique entre 1982 et 1999. En valeurs cumulées ces espaces perdent 15 354 habitants.

- une période de croissance démographique qui marque une rupture pouvant être porteuse d’un renouveau de l’espace rural au recensement de 2006. Ces espaces gagnent en cumulé 4 297 habitants pendant la période 1999-2006. Notons des gains importants sur les pôles de Saint-Affrique et d’Espalion, ce dernier bénéficiant de la dynamique Ruthénoise.

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Figure 3-28 : Variation démographique brute 1999-2006 de l’espace rural

Variations démographiques brutes 1999-2006

5000

4500 4297

4000

3500 3421

3000

2500

2000

1500

1000

531 500 241 87 17 0 U.U Capdenac-Gare U.U Espalion U.U Saint-Affrique U.U Séverac-le-Château Reste espace rural Ensemble

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3.2 Les principaux constats liés à la recomposition démographique de l’armature territoriale

L’espace aveyronnais, s’inscrit dans une logique de déprise démographique relativement limitée (-3 % en quarante ans) d’autant plus lorsque l’on observe les décrochages démographiques majeurs de certains espaces (Decazeville ou encore le Lévézou). Pendant, ces quarante années la recomposition territoriale n’est pas loin de répondre à cet enjeu de compensation démographique et les évolutions d’un recensement à l’autre demeurent ténues. Plusieurs facteurs, expliquent pour partie ce semi-succès ou semi-échec :

- L’existence d’une armature multipolaire qui non seulement crée des opportunités de compensation mais aussi plusieurs points de fixation démographique dans un espace très étendu et de faible densité. Il est intéressant ci-après de mieux caractériser cette armature en s’appuyant sur des informations autres que celle fournies par les données démographiques,

- La présence du pôle de Rodez qui constitue un moteur démographique. En ce qui concerne Millau, la dynamique démographique positive reste à confirmer ;

- Une évolution 1999-2006 propice démographiquement, notamment pour les espaces ruraux et qui marque un renouveau ; excepté pour les espaces en fort décrochage démographique. Il reste à savoir si ce renouveau s’inscrira dans la durée. En effet, depuis 1968, les évolutions démographiques semblent fortement dépendantes de l’économie dont les cycles favorisent le départ ou le maintien de la population.

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3.3 La pyramide des âges et les enjeux du vieillissement

La pyramide des âges 2006 et sa comparaison avec la pyramide de 1990, met en avant la tendance lourde du vieillissement du département comme au niveau national. Par ailleurs, l’allongement de l’espérance de vie scinde en deux grandes catégories les besoins en services des retraités, le troisième et le quatrième âge. Ces évolutions renvoient à quelques grands enjeux :

- celui de la recomposition des besoins et donc d’une adaptation des services notamment pour les tranche d’âges supérieure à 60 ans ; - celui d’un nouveau modèle économique et social reposant sur un nombre d’actifs en baisse ; - celui du renouvellement de la ressource humaine dans les entreprises et les exploitations.

Figure 3-29 : La pyramide des âges et son évolution entre 1990 et 2006

Source INSEE

Selon, les récentes projections démographiques, en 2040, après la , le Lot serait le deuxième département le plus âgé de France. Le , les Hautes-Pyrénées et l'Aveyron feraient toujours partie des départements les plus âgés de métropole. Le profil par âge des migrants accentuerait les écarts du vieillissement entre les départements. Ainsi, le Lot est proportionnellement plus attractif pour les retraités que les autres départements de la région (Source INSEE).

En Aveyron et selon le scénario central de l’INSEE établi en 2010, la représentation des 20 ans à 64 ans devrait progressivement décroître puis passer en dessous des 50 % à horizon 2030 (47,4% en 2040). A contrario, près d’un habitant sur trois aurait plus de 64 ans en 2030. En 2007 cette classe d’âge concentre près d’un habitant sur quatre.

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Figure 3-30 : Projection de l’âge moyen à 2040

60,0

50,0 47,8 46,8 45,7 44,8 44,1 43,7 43,7 42,5 42,6 41,0 41,2 39,3 40,0

Age moyen en 2007 Age moyen en 2020 30,0 Age moyen en 2030 Age moyen en 2040

20,0

10,0

0,0 Aveyron Midi-Pyrénéés France

Source Insee

Figure 3-31 : Projection des classes d’âge pour le département de l’Aveyron selon un scénario central

10 0% 7,6 9,1 10,2 12 ,8

16,2 17,9 80% 20,1 20 ,0

60% 8 0 a ns et plus 6 5-79 ans 55,2 52,1 2 0-64 ans 49,5 47 ,4 Moin s de 20 an s 40%

20%

21,0 20,9 20,2 19 ,9

0% 200 7 2020 2030 2 040

Source Insee

Le niveau de vieillissement démographique et de la population active en Aveyron dépend du profil par âge des migrants. Pendant la période 2001-2006, l‘Aveyron apparaît comme un département attractif pour les actifs, contrairement au Lot par exemple.

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Concernant la tranche d’âge des 25-64 ans, on compte globalement un peu plus de 3 entrées pour deux sorties. L’enjeu majeur pour résoudre la question démographique est bien le maintien de ces flux d’actifs.

Figure 3-32 : Solde des arrivés-départs en Aveyron entre 2001 et 2006

Soldes des arrivées-départs en Aveyron entre 2001 et 2006

2000

1500

1000

500

0 15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 39 ans 40 à 54 ans 55 à 64 ans 65 à 79 ans 80 ans ou Hors Ensemble Compte de personne référence plus logement ordinaire -500

-1000 Classes d'âges

Source INSEE

3.4 La question du niveau de vie

Le niveau de vie en Aveyron, en prenant comme indicateur les revenus fiscaux, est en deçà de la moyenne Midi-Pyrénéenne mais au dessus des départements ruraux voisins du Massif Central (Cantal, Lozère). Ces chiffres s’expliquent par l’importance de la population agricole, celle des ouvriers et par la faible part des PCS (professions et catégories socioprofessionnelles supérieures) dans le département (4,3 % contre 12,7% par exemple en Haute-Garonne).

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Figure 3-33 : Les revenus fiscaux des ménages en 2008

Midi- Revenus Aveyron Cantal Lot Lozère Pyrénées Revenu net déclaré moyen par foyer fiscal 19 699 € 18 499 € 20 111 € 18 653 21 525 € en 2008, en euros Foyers fiscaux imposables en % de 46,1 % 43,6 % 46,7 % 45,7 % 51,1 % l'ensemble des foyers fiscaux en 2008 Médiane du revenu fiscal des ménages par unité de 16 333 € 15 795 € 16 608 € 16 341 € 17 763 € consommation en 2008 Sources : DGFiP, Impôt sur le revenu des personnes physiques et Insee ; DGFiP, Revenus fiscaux localisés des ménages

Néanmoins, il existe de très grandes disparités entre les territoires aveyronnais. Le ruthénois recense les ménages dont les revenus médians par unité de consommation4 sont les plus élevés avec des valeurs aux alentours des 20 000 €. En comparaison dans les territoires ruraux, du Lévezou, du Ségala, des Causses ils sont de l’ordre de 15 000 €, soit un tiers moins importants. Ces chiffres s’expliquent par l’importance des agriculteurs, population ayant traditionnellement des revenus fiscaux faibles, sur ces territoires. Les autres espaces urbains du département (Millau, Saint-Affrique, Decazeville, Villefranche de Rouergue) se situent entre ces deux extrêmes avec des valeurs proches de la moyenne départementale (16 333 €).

4 Système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente. Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre d'unités de consommation (UC). pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on utilise une mesure du revenu corrigé par unité de consommation à l'aide d'une échelle d'équivalence. L'échelle actuellement la plus utilisée (dite de l'OCDE) retient la pondération suivante : - 1 UC pour le premier adulte du ménage ; - 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; - 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

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Figure 3-34 : revenu médian par unité de consommation en 2008 en Aveyron

Sources : Insee, DGFiP, Revenus fiscaux localisés des ménages

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3.5 Le logement

L’évolution 1968-2006 du nombre de Logements met en évidence le renouvellement important tant en valeur absolue qu’en pourcentage dans la ville centre, la banlieue et l’espace périurbain de Rodez.

Figure 3-35 : Evolution du parc de logements 1968-2006

Source INSEE

Par ailleurs, il convient de noter que sur le 25 000 logements construits dans l’espace rural (hors pôles ruraux) près de 15 000 sont des résidences secondaires.

Figure 3-36 : Répartition des logements selon leur statut (base 100)

REPARTITION DES LOGEMENTS SELON LEUR STATUT (base 100)

300

EN 1968 EN 1975 EN 1982

250 EN 1990 EN 1999 EN 2006

200

150

100

50

0 SECONDAIRE RP SECONDAIRE RP SECONDAIRE RP SECONDAIRE RP SECONDAIRE RP SECONDAIRE RP

AVEYRON CANTAL LOT CORREZE HAUTE_GARONNE TARN 1968 : 104 387 LOG 1968 : 64 872 LOG 1968 : 61 587 LOG 1968 : 91 936 LOG 1968 : 244 304 LOG 1968 : 113 180 LOG 2006 : + 58 378 LOG (56%) 2006 : +30 023 LOG (46%) 2006 : + 43 948 LOG (71%) 2006 : + 16 320 LOG (47%) 2006 : + 281 920 LOG (115%) 2006 : + 43 812 LOG (38%)

Source INSEE

Dans les départements ci-dessus, le marché aveyronnais des résidences secondaires est le plus important et dépasse celui du Lot. L’approche patrimoniale liée à un

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ancrage territorial des émigrants aveyronnais et les acquisitions relevant de populations extérieures au département expliquent cette dynamique.

Figure 3-37 : L’évolution du parc de logements par commune (1968-2006)

source INSEE

La carte de l’évolution du parc de logements en Aveyron, met en avant des territoires pouvant être interpellés par un et/ou deux voire trois facteurs :

- le desserrement démographique,

- l’approche « patrimoniale » (résidence secondaire) et certainement l’ancrage territorial,

- l’accueil de nouveaux arrivants.

Certains espaces cumulent ces trois facteurs notamment dans les communes situées à proximité des pôles urbains.

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3.6 Caractérisation de l’armature territoriale

3.7 Caractérisation de l’armature territoriale

Les bassins de vie5 rendent bien compte de l’armature territoriale aveyronnaise. Elle apparaît comme très fine, avec pas moins de 28 bassins de vie. Néanmoins, il existe des différences importantes de taille de ces bassins suivant les territoires.

Bien évidement, les bassins de vie de Rodez, Millau et Villefranche de Rouergue sont les plus importants.

En outre, des différences apparaissent entre le sud du département où les bassins de vie de Saint-Affrique et de Millau drainent des territoires très vastes et les territoires du Ségala et du nord est où le maillage des bassins de vie est bien plus fin s’articulant autour d’un centre-bourg.

5 Le découpage de la France "en bassins de vie" a été réalisé pour faciliter la compréhension de la structuration du territoire de la France métropolitaine et mieux qualifier l'espace à dominante rurale. Le bassin de vie est le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements de la vie courante et à l'emploi.

Les services et équipements de la vie courante servant à définir les bassins de vie comportent quatre catégories :

- Équipements concurrentiels : Hypermarché et supermarché, grande surface non alimentaire, magasins (vêtements, chaussures, électroménager, meubles), librairie, droguerie, marché de détail, banque, vétérinaire ; - Équipements non concurrentiels : gendarmerie, perception, notaire, Pôle Emploi, maison de retraite, bureau de poste, crèche ou halte-garderie, installation sportive, piscine, école de musique, cinéma ; - Équipements de santé : médecin, infirmier, pharmacie, masseur-kinésithérapeute, dentiste, ambulance, maternité, urgences, hôpital de court, moyen et long séjour ; - Équipements d'éducation : collège, lycée général et/ou technologique, lycée professionnel.

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Figure 3-38 : Les bassins de vie de l’Aveyron

source INSEE

En complément, l’analyse des services de proximité6 rend compte d’un maillage très fin du territoire aveyronnais sur ce type de services.

Figure 3-39 : Répartition des communes de l’Aveyron en fonction du niveau de services de proximité

Nb de communes Population 2006 aucun service 10 959 Service public seulement 1 197 Service marchand seulement 90 22 990 Service de santé et service marchand 11 3 556 Service public et marchand 88 41 826 Tous les services 104 203 849

Total 304 273 377 Source : INSEE, BPE

6 L’INSEE dans la base permanente des équipements (BPE) répartit les équipements en trois gammes : - Gamme de proximité : École maternelle, pharmacie, boulangerie, la poste… - Gamme intermédiaire : Collège, orthophoniste, supermarché, Trésor public… - Gamme supérieure : Lycée, maternité, hypermarché, Pôle emploi….

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Seules 10 communes (de très petite taille) n’ont plus aucun service de proximité. A l’inverse 104 commues, soit un tiers des communes aveyronnaises possèdent au moins un service dans chacune des trois sous catégories des services de proximité (service public, service de santé et service marchand). Bien évidement, sur de nombreuses communes, ce maillage reste fragile avec le risque de voir cet équilibre disparaître à la fermeture d’une école ou d’une boulangerie par exemple.

Figure 3-40 : L’offre en services de proximité

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Figure 3-41 : Les mobilités domicile-travail

Source Insee

L’Aveyron est encore marqué par une autonomie des communes pour l’emploi. L’armature territoriale multipolaire et le maillage du territoire par une offre de services publics et au public explique ce niveau important d’autonomie. Néanmoins, sur la partie ouest aveyronnaise, il peut être constaté une influence à priori grandissante de Rodez qui siphonne une bonne partie des emplois.

Le graphique ci-après confirme cette autonomie des communes de l’Aveyron par rapport à l’emploi. Bien que depuis 1990, l’Aveyron comme le Cantal, montrent une croissance de la part d’actifs travaillant à l’extérieur de leurs communes de résidence, ils ne connaissent pas la rupture observée en 2006 dans les autres départements, où finalement la relation hommes / territoire connaît une profonde mutation. Dans ces départements en effet, moins de 30 % des actifs travaillent et résident dans la même commune alors qu’ils sont près de 55 % en Aveyron.

Figure 3-42 : Evolutions comparées des relations domicile travail

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Source Insee

L’éloignement relatif et certainement l’armature de l’Aveyron semblent au moins en partie, expliquer pourquoi ce département échappe aux dynamiques métropolitaines et au renforcement de la polarisation des activités et des emplois. Il sera intéressant de déterminer comment interfèrent l’économie du département, l’organisation du territoire et les modes vies.

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AFOM SOCIAL

ATOUTS FAIBLESSES

Un territoire multi-polaire structurant et un Un déséquilibre en matière d’occupation maillage par l’offre de services publics et de l’espace et une densité faible aux publics

Un renouveau démographique touchant Le vieillissement démographique tous les espaces et de nouveaux arrivants Des évolutions démographiques très Un solde positif en matière de migrants dépendantes des évolutions économiques actifs et industrielles

Un déclin du bassin de Decazeville (souvent masqué par Figeac)

Un renouveau démographique ténu

Enclavement / aux métropoles régionales et au ferroviaire

Des territoires Ouest, Nord enclavés Une forte identité aveyronnaise

Des mobilités domiciles travail relativement faibles et un cadre de vie attractif

OPPORTUNITES MENACES

Le maillage territorial Logique de rationalisation des services

Remise en cause de l’organisation multi- polaire (certaines aires urbaines, certains PER)

Un Aveyron à plusieurs vitesses

Amélioration des dessertes ? Amélioration des dessertes ? Développement du numérique

Identité aveyronnaise, cadre de vie et un Uniformisation des modes de vie modèle

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4. LE CHAMP ECONOMIQUE

4.1 Le positionnement et la structure économique du département

La structure du PIB met en avant une structure que l’on peut qualifier de « classique » ne reflétant pas une structure de l’emploi singulière et marquée par une représentation importante des activités de production. Enfin, le PIB départemental, le PIB par habitant et le PIB par emploi placent le département plutôt en dessous de la médiane des départements Français. L’économie de l’Aveyron malgré ses caractéristiques industrielles reste basée sur des activités et emplois à faible valeur ajoutée. La situation de l’Aveyron ne lui permet pas d’accueillir de « hautes fonctions économiques » du type recherche et développement, qui sont concentrées essentiellement dans les espaces métropolitains, ni d’atteindre une forte représentation de cadres dans l’emploi total comme c’est le cas en Haute-Garonne par exemple.

Figure 4-43 : la structure du PIB de l’Aveyron

Source : Insee, Comptes régionaux Source Insee

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Figure 4-44 : comparaison départementale des PIB, PIB par habitant, PIB par emploi

PIB par habitant PIB par emploi PIB (en M€) Rang Rang Rang (en M€) (en M€) Haute-Garonne 35 119 29 869 69 660 Hérault 22 840 22 999 65 264 Corrèze 5 477 22 842 57 738 Aveyron 6 051 73 22 191 61 55 287 85 Lot 3 564 21 101 56 790 Lozère 1 599 20 889 52 008 Tarn-et- Garonne 4 680 20 773 60 248 Gard 13 972 20 589 61 508 Tarn 7 302 20 081 58 738 Cantal 2 943 19 652 48 741 Source : Insee, Comptes régionaux

Source Insee

4.2 L’économie aveyronnaise à l’international

Même si seulement 2 % des entreprises du département réalisent leur chiffre à l’export, contre 4 % au niveau national, l’Aveyron est en Midi-Pyrénées le département qui après la Haute Garonne exporte le plus à l’international. Néanmoins, les exportations aveyronnaises ne pèsent que pour 2,4 % des exportations régionales. En 2009, Midi-Pyrénées exportait près de 25 474 Millions d’Euros dont près de 80 % étaient liés aux exportations de produits de la construction aéronautique et spatiale. Les productions agricoles et agroalimentaires constituent le fer de lance des exportations aveyronnaise puisqu’elles pèsent pour 46 % du volume total. Par ailleurs, elles représentent plus de 20 % des exportations agrociles et agroalimentaires de la région Midi-Pyrénées. Enfin, l’Aveyron est exédentaire en matière de balance commerciale. Cet excédent, atteind 330 634 Milliers d’Euros en 2009. Les activités agricoles et agroalimentaires participent pour plus de moitié à cet excédent. Figure 4-45 : Les exportations et importations en 2009

Source : Douane, CCI

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Les échanges à l’international se réalisent majoritairement sur le marché européen. L’Italie (agroalimentaire) et l’Allemagne (mécanique) représentent respectivements 33 % et 23 % des exportations. Globalement, l’UE reprèsente 75 % des marchés à l’export.

Figure 4-46 : Evolution des exportations, des importations et d’un excédent constant

Source : Douane, CCI

Au niveau des importations, les échanges se font principalement auprès de l’Allemagne (28 % des imporations en 2009), l’Espagne (17,6 % des importations en 2009) et l’Italie (8 % des importations en 2009)

4.3 L’emploi

La structure de l’emploi de l’Aveyron présente un caractère « atypique » au travers d’une représentation importante de l’industrie mais aussi des activités de production. Ainsi, Agriculture, industrie et construction cumulent 36 % des emplois contre 23,2 % en France Métropolitaine. Dans un contexte de standardisation économique des bassins d’emplois autour d’une économie de services bien souvent à faible valeur ajouté et générant peu d’emplois induits, cette singularité économique constitue un attribut territorial majeur pour le département et ses territoires.

Contradictoire avec le couplet sur le PIB page 50

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Figure 4-47 : La structure et l’évolution de l’emploi

Source : JL Jeco-Comète

Bien que l’industrie, dont l’industrie agroalimentaire, concentre près de 17 500 emplois, près de 6 800 emplois, soit 40 % des emplois industriels, relèvent de 13 entreprises de plus de 200 salariés, fer de lance de l’industrie aveyronnaise dont Bosch qui compte près de 2 000 salariés.

Figure 4-48 : Les entreprises de plus de 200 salariés de l’industrie et de la construction

Source : Aveyron Expansion

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Figure 4-49 : Evolution des emplois et de l’appareil productif

Entre 1990 et 2008, l’Aveyron a gagné 10 300 emplois. Cependant deux dynamiques de recomposition sont à l’œuvre : - un développement de l’emploi salarié, avec + 20 160 emplois, au détriment de l’emploi non salarié (-9 900 emplois dont 80 % et 15 % correspondent respectivement à l’agriculture et au commerce) ;

- un développement des emplois dans le tertiare plus important que dans les emplois de production.

Enfin, l’emploi industriel après d’importantes pertes entre 1990 et 1997 liées aux reconversion des activités traditionnelles, montre un retour de croissance entre 1997 et 2003. Depuis 2003, l’industrie perd néanmoins 800 emplois.

4.3.1 Le taux de chômage

Le taux de chômage en Aveyron est faible. Il est compris depuis 1992 entre 4,5 % et 6,5 % très inférieur au taux national. Il présente des similitudes avec les départements du Cantal, de la lozère et de la Corrèze. Ainsi depuis 2001, le taux de chômage de ces départements a toujours été inférieur à 7 %

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Figure 4-50 : taux de chômage par département

Source : INSEE-DARES

Les situations sont disparates sur le département : le sud-Aveyron est davantage touché par le chômage ainsi que le bassin decazevillois. Le taux sur le villfranchois et surtout sur la zone ruthénoise est plus faible.

4.3.2 Le tissu d’entreprises

L’économie aveyronnaise est composée d’un tissu dense de TPE - PME souvent artisanales. Ainsi les entreprises de moins de 10 salariés représentent près de 93 % du stock d’entreprises et d’établissements. A ces TPE-PME, s’ajoutent les grandes entreprises Leader de l’industrie mécanique et agroalimentaire (entreprises Bosch, Société et Caves de Roquefort, Blanc aéro, SAM Technologies, RAGT…) souvent dépendantes de donneurs d’ordre extérieurs. Ce tissu économique repose aussi sur des relations entre les différents niveaux d’entreptrises : entreprises leaders, sous- traitants locaux, artisanat, exploitations agricoles.

Figure 4-51 : le tissu d’entreprises en Aveyron

Total Industrie % d’étab. Industriels 0 salariés 9 463 829 9 % de 1 à 9 salariés 5 914 794 13 % 10 à 49 salariés 915 221 24 % plus de 50 salariés 136 60 44 % Total 16 428 1904 12 %

Source : INSEE Midi-Pyrénées, Répertoire des Entreprises et des Établissements (SIRENE, hors agriculture, activités financières et administration) - Regards sur l’Aveyron avril 2009 Par ailleurs, on note actuellement la constitution de groupes de niveau départemental dans les domaines de l’agro-alimentaire, de la mécanique,…mais ce phénomène n’est pas sépcifique à l’Aveyron.

Dans ce tissu économique, l’artisanat prend une place importante puisqu’il compte près de 6 600 entreprises soit près de 40 % du stock d’entreprises et d’établissements,

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employant 14 211 salariés et concentrant 20 % des actifs aveyronnais. Depuis 1995, ce secteur aurait créé en Aveyron près de 3 300 emplois.

Au-delà de sa fonction économique, l’artisanat occupe une fonction majeure d’aménagement du territoire en Aveyron. En effet, la densité d’entreprises artisanales est importante avec près de 230 entreprises pour 10 000 habitants contre seulement 120 entreprises pour 10 000 habitants en France métropolitaine. Par ailleurs, comme l’indique la carte des services de proximités (page 42), dans la quasi totalité des communes aveyronnaise on note l’existance d’une entreprise artisanale. Cette maille artisanale participe aussi au maintien démographique et à la vitalité des territoires.

Cette forte densité et cette importante représentation des entreprises artisanales ont pour origine le caractére rural du territoire et l’organisation territoriale aveyronnaise qui créent les marchés et les conditions favorables au développement de l’artisanat et du commerce de proximité. Ainsi, l’armature territoriale et « l’espace artisanal » interfèrent pleinement. Nous verrons ci-après, qu’à ce maillage artisanal, se superpose celui des filières aveyronnaises, qui présentent elles aussi un ancrage territorial majeur.

L’équilibre et la singulariré du modèle aveyronnais reposent donc sur une articulation entre l’armature territoriale d’une part et la maille économique d’autre part.

Néanmoins, la question du vieillissement démographique pourrait directement interpeller l’équilibre du modèle décrit ci-dessus, puisqu’un chef d’entreprise artisanale sur 5 est concerné par un départ à la retraite sur le court terme.

4.3.3 La recherche et développement

L’aveyron présente en matière de recherche et développement un positionnemnet modeste puiqu’il représente en Midi-Pyrénées 3 % des effectifs dans ce domaine et 3 % des brevets déposés. Notons que les ressources régionales sont concentrées en très grande majorité dans l’agglomération toulousaine Mais cette approche quantitative masque finalement la réalisation en Aveyron d’innovations technologiques reconnues et intégrées mondialement (ex dans la mécanique, Bosch a mis en place l’injecteur pompe). L’innovation en Aveyron se fait sur la base de savoir-faire et de processus endogènes hors des grands centres d’innovation métropolitains.

Ainsi, l’Aveyron est concerné par quatre pôles de Compétitivité : Agrimip, Aérospace Valley, Viaméca et bois forêt avenir .

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Figure 4-52 : Nombre de brevets déposés de 2005 à 2008 dans les départements de Midi-Pyrénées

4.3.4 Les filières économiques

Dans les paragraphes suivants, l’économie aveyronnaise est traitée par filières. Cinq filières ont été prises en compte : - L’agriculutre et l’agro-industrie ; - La filière mécanique et matériaux ; - La filière bois et ammeublement, - Les technologies de l’information et de la communication, - la construction.

L’agriculture et l’agro-industrie

Le renouvellement relativement important des exploitants entre 1988 et 2000 semble se ralentir entre 2000 et 2007 (entre 140 et 170 installations par an entre 2002 et 2007). Globalement, on compte actuellement une installation pour deux départs et depuis 2008, est observé une logique de reprise plus que d’installation. En outre, ces dernières années la filière bio s’est développée : actuellement le département compte environ 300 exploitants bio.

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Figure 4-53 : répartitions des exploitants par tranches d’âges en Aveyron

Source Chambre d’agriculture

Figure 4-54 : la production agricole en Aveyron

Source Agreste

Il convient de noter que plus de 75 % de la production végétale concerne le fourrage auto-consommé dans les exploitation (18 % de la production totale). Ainsi, si l’on exclu la part de fourrage, près de 90 % de la production agricole relève de l’élevage. On note et observe une spécialisation des exploitations en Aveyron puisque l’élevage bovin concerne une exploitation sur deux. Enfin les producteurs peuvent s’appuyer sur deux grands marchés de niveau national ceux de Réquista (ovins) et de Laissac (bovins).

L’agriculture aveyronnaise est particulièrement performante dans le marché actuel, les acteurs s’inscrivent dans une dynamique de mutation autour :

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- d’une diversification des productions ; d’un engagement important dans les démarches qualité : labels, bio,… accroissant la valeur ajouté ; - l’agrotourisme.

Par ailleurs, la filière agricole s’appuie également sur des produits agroalimentaires de forte notoriété, notamment le Roquefort qui permet une transformation importante de la production de lait de brebis. Ces dernières années près de 50 % de la production était transformé en Roquefort. En revanche, les acteurs soulignent que le renforcement de la filière lait s’appuie majoritairement sur des grands groupes nationaux (Lactalis), ce qui a pour conséquence de rendre les producteurs de plus en plus dépendants de ces grands donneurs d’ordre dont les décisions orientent inéluctablement le circuit de transformation du lait (Roquefort, Féta, lait en poudre …) et donc indirectement le revenu des producteurs

Enfin, la révision actuelle, de la PAC aura vraisemblablement des impacts sur l’activité agricole aveyronnaise , mais ces derniers sont encore difficiles à définir.

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Zoom sur la filière Lait Quelques Chiffres sur l’AOC Roquefort : - 1 650 élevages dans le département (sur les 2 000 que compte le rayon de Roquefort) - 124,7 millions de litre produits dans le département (169 millions de litres sur le rayon)

En 2010, sur les 169 millions de litres de laits produits sur le rayon : - 80,2 millions ont été transformés en Roquefort (47,5%) - 42,8 millions ont été transformés en feta (25,3%) - 21,7 millions ont été transformés en différentes spécialités : pecora, pérails…(12,8%) - 24,3 millions ont été vendus sous forme de lait vrac, exportés ou transformés en poudre…(14,3%)

Transformation du lait sur le rayon (chiffres 2007) - 7 fabricants de fromages - 1 800 employés dans l’Industrie du Roquefort - Chiffres d’affaires (2007) : 412,1 millions d’euros

En 2007, ont été fabriquées : - 21 269 tonnes de Roquefort dont 19 049 commercialisées, - 20 % exportées soit 3 809,80 tonnes dont 1 003 tonnes vers l’Espagne, 546 tonnes vers l’Allemagne, 419 tonnes vers les Etats Unis, 14 000 tonnes de fromages pour salade, dont 70 % exportées 2 500 tonnes de pâtes pressées (pécora) dont 85 % exportées aux USA et 15% en Italie, - 1 150 tonnes de Pérail, - 800 tonnes de pâtes molles.

Soit au total 39 719 tonnes de fromages dont 16 100 tonnes exportées (40,5%)

Source : données de la Confédération Générale de Roquefort

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Figure 4-55 : le poids des filières industrielles

Sources : INSEE, ASSEDIC, Services fiscaux, COFACE, Société.com (chiffres 2006)-Aveyron Expansion

Remarque, le commentaire ci-dessous est une synthèse du document Aveyron Economique 2008-2009 réalisé par Aveyron Expansion

L’Agro-industrie constitue une activité centrale dans le système économique aveyronnais et s’appuie sur une activité agricole en pleine évolution (label, bio, diversification) dans une logique d’adaptation à la demande.

Les deux grands piliers qui structurent la filière relève de l’activité lait-formage (40 % du CA et près de 1 600 emplois) et l’activité viande-plats cuisinés (30 % du CA et près de 1 500 emplois). L’activité viande tend néanmoins à devenir le moteur de l’industrie Agroalimentaire.

La filière couvre la totalité du département avec des spécificités par territoire :

- l’ouest du département est dominé par des activités de salaisonnerie, boulangerie/ viennoiserie industrielle et de conserverie-plats cuisinés ;

- au sud domine l’industrie laitière et fromagère (brebis), liée à la production du fromage Roquefort. La zone d’emploi de Millau concentre le quart de l’activité des industries laitières de la région, en nombre d’établissements comme en effectif salarié ;

- le centre rassemble des activités laitière et fromagère (vache), des activités de transformation de la viande, de conserverie/ plats cuisinés et de semences.

Les enjeux en lien avec cette filière ne sont pas négligeables : l’implication dans le pôle de compétitivité Agrimip et l’existence de marges de développement au regard de la

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dynamique locale et de l’évolution de la demande sur des produits ancrés territorialement et respectueux de l’environnement.

La filière mécanique et matériaux La filière mécanique et matériaux comprend les secteurs de la Mécanique (automobile et aéronautique), du travail des métaux, des matériaux et de la plasturgie

La mécanique représente le ¾ de l’activité de la filière (en CA et plus de 4000 emplois). Trois entreprises concentrent près de la moitié de l’activité (emplois et CA) : Bosch, SAM, Blanc Aéro Industrie. Dans ce secteur, on compte des équipementiers sous-traitants très spécialisés dont (Bosch, Blanc Aéro, SAM) et d’autres plus diversifiés de l’automobile ou de l’aéronautique. Notons également, l’existence non négligeables d’entreprises spécialisées dans la fabrication de matériels agricoles et agro-industriels.

Le secteur du travail des métaux offre près de 1 400 emplois et représente 27 % du CA de la filière. Il regroupe les activités de fonderie, chaudronnerie, construction métallique, coutellerie. La société UMICORE France implantée à est aujourd’hui leader mondial du zinc laminé pré patiné. On peut également citer la construction métallique avec SERIN construction implanté à Saint-Jean-Delnous. Aux côtés de ces activités industrielles, l’activité traditionnelle de la coutellerie est bien implantée en Aveyron avec La Société Forge de et d’autres unités parmi lesquelles Laguiole tradition/Laguiole création, La coutellerie de Laguiole, … Il compte également les entreprises de matériaux et plasturgie à savoir l’industrie du caoutchouc et des matières plastique avec l’entreprise phare la SOPAVE (recyclage de matières plastiques). Par ailleurs, l’enjeu lié à la gestion des déchets et la croissance des cours des métaux favorisent le développement de l’éco-industrie portée par la réglementation et la croissance actuelle des cours des métaux autour notamment de trois entreprises installées dans le bassin de Decazeville : la SOPAVE (recyclage plastique), la SNAM (recyclage batterie), SOUD’ETAIN (recyclage d’alliages notamment feuilles d’étain servant à l’affinage du Roquefort).

La filière notamment à travers la Mécanic-Vallée est concernée par 2 pôles de compétitivité : - Aerospace Valley (aéronautique, espace et systèmes embarqués), pôle de compétitivité mondial Midi-Pyrénées et Aquitaine - ViaMéca (automobile aéronautique et biens d’équipement industriel) - Espace Central et Rhône-Alpes)

La filière présente une couverture importante autour essentiellement de l’ouest Aveyron et du Ruthénois.

Bois et ameublements :

La ressource locale bois est importante mais est peu utilisée par les entreprises de deuxième transformation qui s’approvisionnent dans le marché national et international. Tous les segments de la filière sont présents en Aveyron : exploitation, scierie, menuiserie, charpente et habitat. Le tissu d’entreprises est constitué de groupes et d’un réseau d’artisans (sous-traitants de donneurs d’ordres régionaux). Le segment charpente et menuiserie concentre près de 50 % d’une activité et reste fortement connecté au marché de la construction. Dans ce secteur, se développe de

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nouveaux marchés à caractère environnemental dans lesquels se sont engagés certaines entreprises aveyronnaises (maison ossature bois …). Quant au segment ameublement, il représente 1/3 de l’activité de la filière. Ce segment traditionnel (cuisinistes) connaît d’importante difficultés d’origine structurelle dans un marché très concurrentiel.

Électronique et technologies de l’information

La filière « électronique et technologies de l’information » est dynamisée à deux niveaux :

° celui d’entreprises performantes autour de trois grands types d’activité - Informatique : Inforsud, RM Ingénierie, Sopra Group (Informatique) situées dans le Ruthénois - Electronique : Actia Sodielec, SEFEE (Electronique) basée dans le sud de l’Aveyron - Editions et imprimerie : Groupe Inforsud et Groupe Techmay.

° celui des entreprises qui profitent du dynamisme du pôle toulousain (systèmes embarqués, recherche informatique, logiciels et services, centres d’appels).

On observe une dynamique intéressante qui reste néanmoins à confirmer dans le sud Aveyron.

La construction

Cette filière pèse considérablement dans l’économie Aveyronnaise et s’est vu « dopée » pendant la décennie notamment par les grands chantiers. Elle connaît les problèmes de recrutement classiques du secteur. Différents secteurs d’activités sont présents en Aveyron : extraction, fabrication de matériaux, bâtiment et travaux publics. Pour le secteur du bâtiment, la filière est bien entendu constituée d’une majorité d’entreprises artisanales qui concentrent près de 60 % du Chiffre d’Affaire de la Filière

(Source : Aveyron Expansion, Aveyron Economique 2008-2009)

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La filière agro-industrielle La filière mécanique et matériaux

La filière bois ameublement La filière technologie et TIC

La filière construction

Source : Aveyron Expansion

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4.3.5 Le tourisme

Sur une période de 10 ans, la fréquentation touristique, exprimée en nombre de nuitées a progressé de 14 % sur le département.• L’activité génère près de 304 Millions d’€ et offre environ 3 300 emplois salariés dont la moitié liée à l’hébergement et la restauration.

Figure 4-56 : les nuitées par département

3500

3000

277

2500

2000 Nuitées Hotellerie de plein air

1500 1 051 2 670 Nuitées Hotellerie 1000 830

243 500 425 441 154 837 647 472 312 286 295 0 Tarn et Garonne Gers Tarn Ariège Lot Aveyron Haute Garonne

Source : INSEE

Ce tourisme aveyronnais se développe à partir de trois principaux points d’ancrage : - des sites à vocation patrimoniale ; - le tourisme économique ; - des espaces naturels, très différenciés : gorges, causses, vallée du lot, …

En outre, l’Aveyron se positionne fortement sur le tourisme de plein air et de pleine nature. Ainsi le département compte : - 61 200 lits marchands dont plus de la moitié relève de l’hôtellerie de plein air : un parc en hôtellerie de plein air 4 étoiles (un emplacement sur trois). - une offre d’activités de pleine nature autour des espaces naturels.

Figure 4-57 : durée de moyenne de séjour de l’hôtellerie de plain air par département

Durée moyenne de séjour Hotellerie de plein air

9 8,2 8

7

6 5,5 5,5 5,6 5,2 5,3 5 5 4,8 4,2 4

3

2

1

0 Tarn et Garonne Ariège Haute Garonne Tarn Aveyron Lot Midi-Pyrénées Haute-Pyrénées Gers

Source : INSEE

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Enfin, il convient d’évoquer la prochaine ouverture du Musée Soulages sur Rodez. La question est de savoir si celui-ci au-delà d’un renforcement de la lisibilité et du rayonnement, offrira une nouvelle opportunité de développement ciblée sur un autre niveau de clientèle ?

4.3.6 dynamiques économiques dans les territoires aveyronnais

Il convient de préciser que la période 1998-2007 est plutôt propice à la création d’emplois industriels en Midi-Pyrénées puisque 1997 marque le début d’une période favorable pour l’industrie aéronautique. Dans ce contexte, trois zones d’emploi de l’Aveyron sur quatre se démarquent singulièrement :

- La représentation des salariés de l’industrie dans la structure de l’emploi croît dans la zone d’emploi de Rodez.

- Sur les zones d’emplois de Figeac-Decazeville et Millau le nombre de salariés de l’industrie progresse mais à un rythme moins important que ceux employés dans les activités de services. Notons que sur la zone d’emploi interdépartementale de Figeac-Decazeville, la dynamique industrielle de Figeac impacte certainement les résultats.

- La zone d’emploi de Villefranche-de-Rouergue s’inscrit elle dans une dynamique plus standardisée de recomposition des emplois de production vers des emplois de services.

Figure 4-58 : évolutions comparées des systèmes productifs des bassin d’emplois de Midi-Pyrénées

Source INSEE

Ce graphique pose directement la question des raisons du maintien d’une dynamique productive en Aveyron au contraire de la plus part des zones d’emplois de Midi- Pyrénées. Plusieurs réponses peuvent être avancées notamment les effets de l’éloignement. Ce dernier favoriserait l’emploi d’une main d’œuvre locale captive dotée

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de savoir-faire mais aussi la mise en place de processus d’innovation endogène. Enfin, l’importance de la structure familiale, l’histoire industrielle du département génère une forte culture entrepreunariale et économique.

Figure 4-59 : les zones d’emploi

Source INSEE

Analyse des dynamiques d’emploi entre espaces urbains et espace rural

58 % des emplois sont localisés dans l’espace urbain contre 42 % dans l’espace rural. Dans ce dernier, l’agriculture, les services non marchands et marchands pèsent respectivement 22 %, 23 % et 20 % des emplois totaux.

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Figure 4-60 : répartition des emplois entre espace rural et espace urbain en 2008

Répar titions des em plois entre espace rural et espace urbain en 2008

35 000

30 000

1 0552 25 000 92 34 20 000 En no mbr e d'em pl oi s Espace rural 15 000 6 785 Espace urbai n 4548 1 9996 10 000 103 37 1704 7 409 6 1098 8 10 202 5 000 471 6 2550 0 Agricul ture Ind ustrie Co nstruction Commerce Se rvi ces Se r v ic es n on marcha nds marchand s

Source : Insee

Dans l’espace urbain, les services non marchands et marchands concentrent respectivement 31 et 26 % des emplois totaux. Le représentation de l’industrie dans les emplois totaux de l’espace urbain et rural est similaire.

Figure 4-61 : Evolution des emplois 2000-2008 en % dans les espaces urbains et ruraux

30,0

25,0

20,0

15,0

10,0 Espace Urbain 5,0 Espace rural 0,0

s L re d A -5,0 u tion han OT dustrie ruc chands c T ricult In st r -10,0g n A o Commerce ma mar C non -15,0 vices er ices S v -20,0 Ser

Source : Insee

Pendant cette période de huit années alors que l’espace rural gagne 2 026 emplois, l’espace urbain en gagne 4 390. Cette période 2000-2008 marque une forte dynamique

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de l’emploi dans l’espace rural ainsi qu’un fort renouvellement de la base économique rurale.

Analyse des évolutions de l’emploi dans les différents espaces Aveyronais

Entre 2000 et 2008, 6 416 emplois ont été créés en Aveyron (soit une augmentation de 6,13 %). Cette dynamique positive de l’emploi, bien que différenciée d’un territoire à l’autre, concerne la totalité des espaces départementaux.

Ce sont les trois pôles d’emplois de l’espace rural (PER) qui présentent la plus forte évolution en pourcentage. Ces évolutions comprises entre 10 et 18 % représentent un total de 1 014 emplois nets créés. Ces évolutions sont déterminantes dans les secteurs des services marchands et non marchands. Le reste de l’espace rural présente également une dynamique de l’emploi favorable pendant cette période. Cet espace fait plus que compenser les importantes baisses d’effectifs agricoles (- 1888 emplois soit -19 %) et même industriels (-123 emplois) par des créations d’emplois dans le tertiaire (+ 2 290 emplois dont 900 non marchands) et dans la construction (+ 733 emplois soit + 21 %).

Figure 4-62 : Evolution des emplois totaux 2000-2008 (en %)

Evolution des emplois totaux 2000-2008 en %

20 18 18 16 14 12 12 11 9 10

8 6 7 5 6 4 3 2 2 1 0

n) z e ville o lion e yr riqu a z e a v ouergue AU Millau R AU Rode PER Esp pdenac-Gare AU Dec a che-de- n PER Saint-Aff Ensemble (A PER C

AU Villefra

Source JL JECO : Comète

Les créations nettes d’emplois dans l’aire urbaine de Rodez représentent 50 % des créations nettes du département. Ce chiffre confirme la place majeure occupée par ce territoire dans l’économie départementale. Dans l’aire urbaine de Rodez, l’emploi croît dans tous les secteurs d’activités et de manière conséquente (+ 835 emplois dans les services marchands, 798 dans le commerce, 639 dans la construction …). Notons que les 236 emplois industriels créés dans l’aire urbaine de Rodez compensent les 238 emplois industriels perdus au niveau de l’aire urbaine de Decazeville.

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Il est intéressant d’observer que seules les Aires Urbaines de Rodez et Millau présentent un solde positif en matière d’emplois industriels.

L’analyse de l’évolution de l’emploi sur l’aire urbaine de Decazeville met en avant un décrochage des activités de production (avec – 15 % des emplois) et des emplois dans le commerce (-10 % soit 70 emplois) néanmoins compensé par des créations d’emplois dans la construction et les services marchands ( + 284 emplois soit + 18 %).

Figure 4-63 : variation brute des emplois 2000-2008 (en %)

Variation brute des emplois 2000-2008

AU Rodez 3216

Rest e de l'espace à 1012 domina nt e rural

AU Millau 585

AU Villefranche-de-Rouergue 520

PER Saint-Af frique 391

PE R Capdenac-Gare 338

PER Espalion 285

AU Decazeville 48

Com. multipolarisées 21

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500

Source JL JECO : Comète

Enfin, l’emploi public occupe une place importante dans l’économie aveyronnaise, comme dans le reste de la France, avec près d’un emploi sur trois. On remarque dans le graphe ci-après que les département les plus industrialisés sont ceux dont les taux d’emplois publics restent les plus faibles.

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Figure 4-64 : part des emplois dans les secteurs de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale

Source Insee, CLAP

Des disparités importantes existent entre les communes aveyronnaises. Un tiers des communes du département présente une proportion d’emploi public supérieure à 47 % de l’emploi total. La rationalisation des services et des aides publics est à même de remettre en question l’équilibre de la base économique notamment dans les territoires les moins peuplés voire même, de remettre en cause le renouveau observé dans les espaces ruraux.

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Figure 4-65 : La place de l’emploi public dans les communes de l’Aveyron

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AFOM ECONOMIE

ATOUTS FAIBLESSES

La spécificité productive et la culture Une forte dépendance aux grosses entreprises industrielle Des donneurs d’ordre externes au Une agriculture modernisée et en phase avec département la demande et l’agroalimentaire Des difficultés structurelle pour au moins une Inscription dans 4 pôles de compétitivité partie de filière bois

La notoriété internationale de certaines productions et innovations

Excédent commercial

Dynamisme autour de Rodez, Figeac Fragilité de Decazeville

Une diversité de filières et leurs interactions

Une maille artisanale et économique L’éloignement : des acteurs proactifs, une L’éloignement / aux activités à haute valeur main d’œuvre captive et à coût maîtrisé ajouté et centres de recherche L’environnement et le cadre de vie : tourisme Absence d’un pôle structurant au niveau touristique Taux de chômage faible Des ressources naturelles

OPPORTUNITES MENACES

Amélioration des dessertes (RN 88)? Amélioration des dessertes (RN 88)? Accentuation de la polarisation des emplois Agriculture et l’agroalimentaire Réforme de la PAC L’exportation Pôles de compétitivité Une maille économique et territoriale Vieillissement des chefs d’exploitation et des artisans Devenir des emplois publics Délocalisation de grandes entreprises de production Crise énergétique Crise climatique

Filière liée à l’environnement et au développement durable

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5. LA GOUVERNANCE

La carte des espaces de projet renvoie à la question du pilotage stratégique et notamment de l’échelle pertinente pour répondre à l’enjeu de l’aménagement et du développement durable au regard notamment de facteurs de rupture ( vieillissement démographique, crise énergétique et climatique ) impactant les équilibres socio- économiques des territoires.

L’Aveyron dispose de quatre pays et d’un Parc naturel régional. La mise en place d’un PNR interdépartemental et inter-régional au niveau de l’Aubrac conduirait à couvrir l’espace montagnard aveyronnais par des PNR et pourrait poser l’enjeu de l’inter- territorialité entre ces deux espaces aux identités propres.

Figure 5-66 : Les espaces de projet

Les Pays ont mis en oeuvre un certain nombre d’outils de cohérence type : Charte, Schémas de services etc … . Dans un contexte de réforme territoriale auquel il conviendra de lier le Grenelle de l’environnement, il est aujourd’hui difficile de déterminer précisément la fonction que pourront porter ces espaces au regard :

- de leur emprise territoriale pouvant varier d’un Pays à l’autre en Midi-Pyrénées comme en Aveyron ;

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- de leur structure juridique : association ou Syndicat Mixte. Ce dernier type de structure dernière est le seul susceptible de porter un SCOT ;

- de leur capacité d’ingénierie variable d’un Pays à l’autre.

En Aveyron, comme dans tous les territoires ruraux, le niveau cantonal constitue un maillon important dans l’organisation de l’espace et finalement du territoire puisque l’espace rural couvre une superficie de 2 640 km², occupée par seulement la moitié de la population du département. Le maillage territorial de l’Aveyron notamment en matière d’équipement et de services s’est en partie construit sur le niveau cantonal qui constitue le référentiel territorial majeur.

Ainsi, le canton a été support par le passé de démarches de développement local et de la construction des intercommunalité à fiscalité propre notamment dans les espaces de faible densité comme le montre la carte ci-après. Un grand nombre de Communautés de Communes (35) épousant plus ou moins les périmètres cantonaux (46 cantons) ont vu le jour depuis la loi ATR.

Figure 5-67 : les établissements publics à fiscalité propre (EPCI) au 01/01/2010

Dans un contexte de réforme de l’intercommunalité, on peut mettre en avant :

- un nombre relativement important de communes non couvertes par un EPCI à fiscalité propre ;

- une communauté d’agglomération à l’emprise limitée au regard de l’aire urbaine ruthénoise et du rôle joué dans le contexte aveyronnais

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- des communautés de communes bien souvent de petite taille. En effet, une Communauté sur trois concentre moins de 3 500 habitants ce qui pose la question de la capacité à mettre en œuvre des projets au regard des enjeux : de vieillissement, d’aménagement de l’espace … et dans un contexte de rationalisation des fonds publics, des services et de réforme des collectivités. Sur un espace de faible densité, il apparaît important de trouver l’échelle idoine pour une l’intercommunalité couplant à la fois proximité avec les habitants et moyens : regroupements de cantons ? bassins de vie … ?

Les acteurs des territoires sont ainsi directement interpellés par les réformes en cours (organisation territoriale et Grenelle de l’environnement) et notamment par :

- Une redéfinition des périmètres de compétences entre collectivités et une diminution du nombre de structures de coopération, positionnant notamment les communautés de communes comme des acteurs majeurs dans la mise en œuvre de projets de développement et dans la gestion de services aux publics.

- La recherche d’intercommunalités de moyens qui renvoie bien souvent à des logiques de fusions intercommunales

- Le développement et la systématisation des SCOT avec deux échéances : à règle de constructibilité limitée - 1 janvier 2013 : pour les communes situées à moins de 15 km de la périphérie d’une agglomération de plus de 15 000 habitants dont le Bassin de Decazeville, Rodez, Millau, et non couvertes par un SCOT, - 1 janvier 2017 : toutes les communes non couvertes par un SCOT.

- La réforme de la fiscalité locale et son impact dans les capacités à porter et soutenir des projets de développement.

Enfin, les questions d’un ajustement des territoires de projets actuels pour un pilotage stratégique adapté aux enjeux mais aussi de l’inter-territorialité dans un cadre départemental ou inter-régional, méritent d’être posées.

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6. AFOM DE SYNTHESE

ATOUTS FAIBLESSES

L’éloignement : un facteur de différenciation Eloignement / offre métropolitaine

Un renouveau démographique Une attractivité démographique ténue

Des évolutions démographiques fortement dépendantes de l’économie

Des activités globalement à faible valeur ajoutée

Un espace maillé territorialement et Une fable densité et des déséquilibres économiquement territoriaux Des territoires en décrochage Un système économique diversifié et Une industrie très mondialisée performant notamment l’I.A. Bois ameublement Des entreprises leaders Une industrie très mondialisée Un éloignement / au pôle de recherche et dév. Une intégration et une reconnaissance / aux réseaux économiques Excédent commercial Des ressources naturelles

Un cadre social préservé (taux chômage…) Un paysage intercommunal inachevé

OPPORTUNITES MENACES

Amélioration des dessertes Amélioration des dessertes Développement d’un réseau numérique Accentuation de la polarisation des emplois performant Agriculture et l’agroalimentaire Réforme de la PAC L’exportation Pôles de compétitivité Une maille économique et territoriale Vieillissement des chefs d’exploitation et des artisans Devenir des emplois publics Un Aveyron à plusieurs vitesses Délocalisation de grandes entreprises de production Crise économique et dépendance Crise énergétique Crise climatique Les ressources naturelles et la qualité de vie (nouveaux modes de développement)

7. LE MODELE AVEYRONNAIS

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Il convient d’identifier les éléments constitutifs de ce modèle et les relations existantes entre ces éléments ; mais aussi, des facteurs de changement ou tendances lourdes qui pourraient impacter ces éléments à plus ou moins long terme.

Dans un second temps, nous essaierons d’identifier l’origine exogène ou endogène de ces facteurs de changement ou de ces tendances lourdes.

Enfin, il convient sur la base du travail réalisé de procéder à l’identification d’une typologie des territoires qui feront l’objet de l’exercice de prospective.

7.1 Les éléments constitutifs du Modèle Aveyronnais

Parmi les éléments constitutifs du modèle aveyronnais, on peut distinguer des éléments moteurs d’une part et des dynamiques ou des réponses d’ordre organisationnel mise en œuvre par les acteurs d’autre part.

7.1.1 Des éléments moteurs

Le modèle aveyronnais est la résultante de réponses apportées par les acteurs face aux grandes problématiques décrites dans le premier chapitre. Dans ce sens, ces problématiques peuvent être considérées comme les moteurs de la construction du système territorial, il s’agit :

- de l’éloignement, des cadres et des valeurs de référence du département ;

- de la surface importante et d’un espace de faible densité à valoriser facteurs de déséquilibres.

Nous rappellerons que l’éloignement du département par rapport aux infrastructures de dimension nationale, par rapport aux métropoles régionales, s’il présente des effets socio-économiques limitant (attractivité démographique par exemple …), semble favoriser l’impulsion par les acteurs de processus endogènes (stratégies proactives, innovations importantes dans les entreprises…) et paradoxalement détermine des avantages concurrentiels pour les entreprises aveyronnaises avec par exemple une main d’œuvre captive au coût maîtrisé et dotée de réels savoir-faire.

De plus, le cadre complexe de l’Aveyron (son appartenance à la région Midi-Pyrénées malgré un positionnement géographique sud-massif central, ses relations différenciées entretenues avec des territoires périphériques et les métropoles régionales) renforce outre l’identité du département, son autonomie et sa singularité. Il dispose aussi d’une capacité à rayonner à l’international au travers d’entreprises leader et de produits emblématiques.

Par ailleurs, l’espace départemental caractérisé par une surface importante, une densité faible, un relief marqué mais aussi par de grands espaces naturels pose la question récurrente aux acteurs des déséquilibres territoriaux et de la valorisation de ces espaces. En conséquence, il offre également d’importantes surfaces disponibles.

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7.1.2 Des dynamiques et des réponses d’ordre organisationnel

Plusieurs dynamiques et réponses d’ordre organisationnel peuvent être distinguées :

La mise en place d’une économie diversifiée et d’une maille économique ancrées au territoire,

Une organisation imbriquant plusieurs échelles et des dynamiques diverses : Une organisation départementale caractérisée par le maillage territorial et par une agriculture performante,

Des relations fonctionnelles de proximité plus ou moins importantes avec des territoires périphériques,

L’émergence de segments territoriaux supports de nouveaux modes de développement.

Une économie diversifiée et une maille économique ancrées au territoire

Ce modèle économique repose sur des liens à différents niveaux :

- D’abord, une dépendance par rapport à des donneurs d’ordre extérieurs ;

- Ensuite, des relations économique endogènes entre les différentes composantes : entreprises Leaders, sous-traitants locaux, services et artisanat, agriculture et agroalimentaire,

- Enfin, des liens entre une maille d’activité notamment artisanale et la maille territoriale pouvant par exemple favoriser ponctuellement le développement de marchés de proximité.

Un certain nombre de tendances lourdes ou de signaux de changement interpellent directement ce modèle économique à plus ou moins long terme :

A) Les tendances lourdes

- La recomposition des emplois autour des services et plus particulièrement des services à la personne ;

- L’avènement de l’économie touristique qui s’impose dans la base économique aveyronnaise ;

- La question démographique du vieillissement et son impact sur l’activité et la reprise des entreprises ;

- La recomposition de l’armature territoriale autour notamment du pôle Ruthénois ;

- La multiplication des capitaux extérieurs et une perte de d’autonomie ;

- La crise énergétique.

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B) Des signaux de changements

La crise économique ;

La constitution de groupes de niveau départemental ;

La réforme de la PAC ;

Les pôles de compétitivité ;

L’amélioration de la RN 88 pouvant générer une polarisation et des mouvements internes au département ;

Le devenir de certaines filières économiques : bois ameublement et automobile ;

La capacité des collectivités locales à maintenir leurs investissements.

Une organisation imbriquant plusieurs échelles et des dynamiques diverses :

- En premier lieu , au niveau départemental, le maillage territorial et l’agriculture performante sont à prendre en compte :

L’enjeu est bien de compenser le déséquilibre territorial par une agriculture performante associée à un maillage territorial. Ce dernier est néanmoins fragile.

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Figure 7-68 : le zonage en aire urbaine en Aveyron

Source Insee

Ce maillage territorial s’appuie sur une armature multipolaire autour de pôles urbains et de centres bourgs souvent chefs lieux de canton. Cette organisation articulée à « une maille d’activités économiques », explique en partie une perte mesurée d’habitants ces 40 dernières années (-3%). Elle conforte par ailleurs l’équilibre démographique urbain/rural et un ancrage rural à ce jour pérennisé. Enfin, elle peut favoriser l’implantation ou le maintien d’activités (existence de micro- marchés pour les TPE). Cependant, l’équilibre de ce modèle repose sur un nombre réduits d’entreprises artisanales et/ou de services par commune d’où sa fragilité.

Associé à une agriculture performante ce mode d’organisation a permis de maintenir un équilibre en matière d’aménagement et d’entretien de l’espace.

- Ensuite, le département possède des relations fonctionnelles de proximité plus ou moins importantes avec des territoires périphériques :

Les bassins de vie, les zones d’emplois et des dynamiques de projets mettent en avant des relations entre le département et des territoires périphériques :

- Le bassin de Figeac présente des relations économiques et de services avec la frange occidentale du département au niveau de Decazeville et même de Villefranche de Rouergue On assiste à une logique de réseau plus ou moins formalisée. La ville de Capdenac-Gare est d’ailleurs intégrée dans la Communauté de Communes lotoise « Figeac communauté ».

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- L’aire d’influence du bassin de vie de Villefranche de Rouergue qui s’étend au- delà du département notamment en Tarn et Garonne (vallée de l’Aveyron) et dans le Lot.

- Les relations avec la partie tarnaise sont à ce jour peu évidentes, mais méritent une attention particulière au regard de la RN 88.

- Des relations agro-pastorales avec le Cantal et la Lozère au niveau de l’Aubrac. Un projet de Parc Naturel Régional interdépartemental est en cours d’étude autour notamment de l’enjeu touristique. Il pourrait renforcer ces relations.

- On observe un renforcement via l’A 75, des relations de proximité entre «le bassin de Millau » et l’espace languedocien.

- A l’est des coopérations, notamment en matière de biodiversité, s’organisent entre le PNR des Grands Causses et le Parc national des Cévennes.

Figure 7-69 :

- Enfin, des « segments territoriaux » supports de nouveaux modes de développement émergent :

Des processus endogènes de valorisation des aménités se mettent en place sur certaines portions territoriales par exemple au niveau des vallées du Dourdou (sud) et du Rance ou encore du vignoble de Marcillac. Ces dynamiques placent le paysage et

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la qualité de vie au centre de ces processus. Ces approches territoriales nouvelles, souvent négligées par les grilles de lecture classiques, élargissent pourtant le spectre des opportunités de développement et peuvent compléter les leviers socio- économiques « traditionnels ». La question est bien de savoir si ces modes de développement peuvent s’inscrire pleinement dans un processus départemental à court terme ou s’ils convient de les considérer comme un réservoir d’opportunités face à un avenir incertain du système territorial. Notons que la question de la valorisation des aménités et des biens publics sociaux et environnementaux est une préoccupation portée au niveau du Massif Central. En effet, le GIP du Massif Central envisage la constitution d’une grille d’indicateurs pour une prise en compte par les politiques publiques européennes (POP) du Massif à travers ses aménités notamment.

Figure 7-70 : Exemples de segments territoriaux présentant d’autres modes de développement

Cette organisation imbriquant des échelles et des dynamiques diverses est sujette à des tendances lourdes et à des signaux de changement.

A) Les tendances lourdes

Plusieurs tendances sont amenées à impacter à plus ou moins long terme l’armature territoriale.

La première est la recomposition de l’armature territoriale multipolaire en cours :

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- L’effet polarisant de Rodez qui s’affirme ; - Les dynamiques de Decazeville et de Figeac sont différenciées notamment d’un point de vue démographique ; - La stabilité de Villefranche de Rouergue qui se maintient dans l’armature tout en gardant une fonction de pôle relais ; - Une nouvelle dynamique pour le Millavois (signal récent ) mais dynamique encore fragile ; - Des espaces ruraux de très faible densité en déclin démographique (Levézou, Nord du département).

A cette recomposition, on peut ajouter la réorganisation de certains services pouvant renforcer certains pôle urbains au détriment de pôle d’emplois ruraux. Par exemple, Millau – Saint-Affrique ?

Enfin, le vieillissement de la population et la baisse de la représentation des actifs sont aussi à prendre en compte à moyen terme. Cette évolution démographique attendue devrait générer une recomposition de la demande en matière de services et pourrait entraîner des difficultés dans la transmission d’entreprises et donc remettre en question le maillage décrit ci-avant.

Enfin, la crise énergétique devrait impacter notamment les mobilités mais surtout l’appareil de production agricole qui s’inscrit dans une logique d’extension des entreprises agricoles.

Le changement climatique et ses impacts sur le modèle agricole sont à ce jour à l’étude au niveau de la Chambre d’Agriculture, mais ils renvoient à un horizon qui dépasse 2040.

En outre, il existe d’autres signaux de changement :

Bons nombres de ces signaux relèvent des politiques publiques En premier lieu, la mise en œuvre de la réorganisation territoriale doit réajuster la gouvernance et permettre d’identifier des solidarités territoriales adaptées aux problématiques multi-scalaires. Il convient également d’articuler à la réforme territoriale les enjeux du Grenelle de l’environnement et de la réforme de la PAC.

Enfin, si les aménités et autres biens publics non productifs devaient à terme faire l’objet d’une reconnaissance plus importante par les acteurs locaux et par les différentes politiques publiques, la lecture des potentiels du territoire s’en trouverait modifiée. Ainsi, la valorisation de ces biens non productifs pourrait dépasser le seul « segment territorial » et renforcer l’offre territoriale.

D’autres renvoient à des dynamiques territoriales Il s’agit du renouveau démographique de l’espace rural qui reste néanmoins à confirmer. A un autre niveau, l’apparition de ces nouveaux modes de développement sur des petites portion de territoires reste à ce jour des signaux de changement. Enfin, l’amélioration de la RN 88 devrait impacter les territoires du département : siphonnage des espaces intermédiaires et renforcement de la polarisation ruthénoise. Par ailleurs, cette amélioration impulsera-t-elle des relations plus importantes avec le Ségala Tarnais aujourd’hui limitées par le Viaur (fracture physique importante) et ces relations seront-elles équilibrées ?

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7.2 Le modèle aveyronnais

Ce système imbrique trois échelles et est soumis à des tendances lourdes ou à des signaux de changement Vieillissement ; L’Aveyron à l’extérieur Entreprises Leaders et produits emblématiques Des espaces de proximité Crise et des relations fonctionnelles économique, énergétique et climatique

Un espace pivot d’échelle départementale dont l’équilibre repose Recompositions sur : territoriales et des

emplois - une articulation entre une maille économique et une maille territoriale Politiques

publiques : - sur un modèle agricole performant Réorganisation territoriale, - sur l’unité territoriale cantonale RGPP, Grenelle, PAC

RN 88 Apparition d’une échelle locale reliée aux aménités De nouveau Des segments territoriaux présentant de nouveaux modes de mode développement développement et de vie

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En réponse à un certain nombre de défis constants ou moteurs les acteurs ont construits un système tendant à créer ou à préserver des équilibres

National et international Italie, Allemagne Centre de décision Des défis constants ou moteurs liés à SYSTEME PIVOT L’éloignement Une maille d’activités

Des entreprises leader et produits Une maille territoriale emblématiques Un espace de surface importante et de faible densité facteurs de Une agriculture déséquilibre performante

Relations économiques Segments territoriaux : de Territoires de Aéronautique proximité Relations Toulouse nouvelles opportunités ? territoriales

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7.3 Typologie des territoires en vue de l’exercice prospectif

Deux grandes catégories d’espaces peuvent être distinguées :

Des espaces s’organisant autour d’unités urbaines :

L’Ouest Aveyron et son réseau de villes intégrant Figeac,

Le Sud-Est de l’Aveyron fortement structuré autour de l’axe A 75 et s’inscrivant dans une logique Méditerranéenne,

Le territoire sous influence de l’aire urbaine ruthénoise.

Des espaces aux influences variées :

Le secteur de Séverac le Château qui, à l’heure actuelle, se situerait à la croisée de deux influences : Ruthénoise (vallée de l’Aveyron) et Millavois,

Les espaces de faible densité : Aubrac et plateaux du Lévezou.

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