To Theo Van Gogh. Arles, Tuesday, 18 September 1888
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To Theo van Gogh. Arles, Tuesday, 18 September 1888. Tuesday, 18 September 1888 Metadata Source status: Original manuscript Location: Amsterdam, Van Gogh Museum, inv. nos. b583 a-b V/1962 Date: The letter was written the same day as the previous one to Theo (l. 1*), so we have dated it Tuesday, 18 September 1888. See further the notes to letter 682, Date. Additional: Original [1r:1] Mon cher Theo, ce matin de bonne heure je tai dej crit1 puis je suis all continuer un tableau de jardin ensoleill.2 Puis je lai rentr et suis ressorti avec une toile blanche et celle l aussi est faite.3 Et maintenant jai encore envie de tecrire encore une fois. Parceque jamais jai eu une telle chance, ici la nature est extraordinairement belle. Tout et partout. La coupole du ciel est dun bleu admirable, le soleil a un rayonnement de souffre ple et cest doux et charmant comme la combinaison des bleus celestes et des jaunes dans les Van der Meer de Delft. Je ne peux pas peindre aussi beau que cela mais cela mabsorbe tant, que je me laisse aller sans penser aucune rgle. 1 This was letter 682. 2 Path in the public garden (F 470 / JH 1582); see letter 682. 3 Path in the public garden (F 471 / JH 1613). Van Gogh describes this painting later in the letter. 1 2 To Theo van Gogh. Arles, Tuesday, 18 September 1888. Cela me fait 3 tableaux des jardins en face de ma maison.4 Puis les deux cafs. 5 Puis les tournesols. 6 Puis le portrait de Bock et le mien. 7 Puis le soleil rouge sur lusine8 et les dchargeurs de sable.9 le vieux moulin. 10 Laissant les autres etudes de ct tu vois quil y a de la besogne de faite.[1v:2] Mais ma couleur, ma toile, ma bourse est epuise aujourdhui completement. Le dernier tableau, fait avec les derniers tubes sur le dernire toile, est un jardin naturellement vert, est peint sans vert proprement dit, rien quavec du bleu de prusse et du jaune de chrome. Je commence me sentir tout autre chse que ce que jtais en venant ici, je ne doute plus, je nhesite plus pour attaquer une chse et cela pourrait bien encore croitre. Mais quelle nature. Cest un jardin public o je suis, tout prs de la rue des bonnes petites femmes, et Mouries par exemple ny entrait guere lorsque pourtant presque journellement nous nous promenions dans ces jardins mais de lautre ct (il y en a 3). 11 Mais tu comprends que juste cela donne un je ne sais quoi de Boccace lendroit.12 Ce ct-l du jardin est dailleurs pour la meme raison de chastete ou de morale, degarni darbustes en fleur tel que le laurier rose. Cest des platanes communs, des sapins en buissons raides, un arbre pleureur et de lherbe verte. Mais cest dune intimit. Il y a des jardins de Monet comme cela.[1v:3] Tant que tu puisses supporter le poids de toute la couleur, de toile, dargent que je suis forc de dpenser, envoie moi toujours. Car ce que je prepare sera mieux que le dernier envoi et je crois que nous y gagnerons au lieu de perdre. Si jarrive toutefois faire un tout qui se tienne. Ce que je cherche. 4 As well as the two works referred to above, Van Gogh had a third painting of the park: The public garden (The poets garden) (F 468 / JH 1578). See letter 681. 5 The night caf (F 463 / JH 1575) and Caf terrace at night (F 467 / JH 1580). 6 Sunflowers in a vase (F 453 / JH 1559), Sunflowers in a vase (F 459 / JH 1560), Sunflowers in a vase (F 456 / JH 1561) and Sunflowers in a vase (F 454 / JH 1562). 7 Eugne Boch (The poet) (F 462 / JH 1574) and Self-portrait (F 476/ JH 1581). 8 This painting of a factory and a red sun is not known; cf. letter 680, n. 10. 9 Quay with sand barges (F 449 / JH 1558). 10 The old mill (F 550 / JH 1577). 11 Rue du Bout dArles ran from the Roubine du Roi Canal to rue des Rcollets; the maisons de tolrance (brothels) were in these two streets. Van Gogh meant the public garden to the south-east of place Lamartine. See letter 604, n. 2, for the other parks. 12 An allusion to Boccaccio13s sensual nature, which Van Gogh had read about in the article Boccace daprs ses oeuvres et les tmoignages contemporains by Cochin14 discussed later in the letter (see n. 15 below). Cochin said, among other things, that the young Boccaccio lived a dissipated life in Naples (p. 377). To Theo van Gogh. Arles, Tuesday, 18 September 1888. 3 Mais est il absolument impossible que Thomas me prte deux ou trois cents francs sur mes tudes? Cela men ferait gagner plus que mille car je ne saurais te le dire assez, je suis ravi ravi ravi de ce que je vois. Et cela vous donne des aspirations dautomne , 15 un enthousiasme qui fait que le temps passe sans quon le sente. Gare au lendemain de fete, aux mistrals dhiver. Aujourdhui tout en travaillant jai beaucoup pens Bernard. Sa lettre est empreinte de vnration pour le talent de Gauguin il dit quil le trouve un si grand artiste quil en a presque peur et quil trouve mauvais tout ce que lui, Bernard, fait en comparaison de Gauguin. Et tu sais que cet hiver Bernard cherchait encore querelle Gauguin. 17 Enfin quoi quil en soit et quoi quil arrive, il est tres consolant que ces artistes-l sont nos amis et jose le croire le resteront nimporte comment tournent les affaires. Jai tant de bonheur avec la maison avec le travail que jose encore croire que les bonheurs ne resteront pas seuls mais que tu les partageras de ton ct en ayant de la veine aussi. Jai lu il y a quelque temps un article sur le Dante, Petrarque, Boccace, Giotto, Botticelli, mon dieu comme cela ma fait de limpression en lisant les lettres de ces gens-l. 20 [1r:4] Or Petrarque etait ici tout prs Avignon27 et je vois les mmes cyprs et lauriers roses. Jai cherch mettre quelque chose de cela dans un des jardins peint en pleine pate jaune citron et vert citron.29 Giotto ma touch le plus toujours souffrant et toujours plein de bont et dardeur comme sil vivait deja dans un monde autre que celui ci.30 15 An allusion to the chapter entitled Les aspirations de lautomne in Michelet16s Lamour ; see letter 14, n. 19. 17 Nothing is known about a quarrel between Bernard18 and Gauguin19 in the winter of 1887-1888. The two artists had not got on well at their first meeting in Pont-Aven in 1886. Bernard wrote about this in 1895: The welcome Mr Gauguin gave me was extremely frosty, and that year there was nothing but the strangest antipathy between us. (Laccueil que me fit M. Gauguin fut un des plus glacs, et cette anne-l il ne se manifesta entre nous que la plus trange antipathie.) See Bernard 1994, vol. 2, p. 71. 20 This is the article by Henry Cochin21 mentioned above, Boccace daprs ses oeuvres et les tmoignages contem- porains, Revue des Deux Mondes 58 (15 July 1888), 3rd series, vol. 88, pp. 373-413 (see also letter 665, n. 12). It discusses Boccaccio22s friendship with Francesco Petrarch23 at length. The author quotes from their letters several times. Dante24 is also referred to often in the article; Giotto25 is mentioned twice and Botticelli26 only once (and then very much in passing). Aside from Botticelli whom Van Gogh added later his summing up accords with that on the last page of the article: Dante, Petrarch, Boccaccio, Giotto, all the men were dead who had, after ten centuries, revived classical Latin glory (Dante, Petrarque, Boccace, Giotto, tous les hommes taient morts, qui avaient, aprs dix sicles, revivifi lantique gloire latine) (p. 413). 27 Petrarch28 spent much of his youth in Avignon, the residence of the popes. After studying in Montpellier and Bologna he returned there and remained for some considerable time. Avignon was important above all as the place where the poet met his muse Laura, on 6 April 1327 in the Church of St Claire. 29 The public garden (The poets garden) (F 468 / JH 1578). 30 Van Gogh based his remark about the sickly Giotto31 on Cochin32s article (Boccace daprs ses oeuvres et les tmoignages contemporains; see n. 15 above); he also referred to the passage in question in letter 665. It reads in full: 4 To Theo van Gogh. Arles, Tuesday, 18 September 1888. Giotto est extraordinaire dailleurs et je le sens mieux que les poetes, le Dante, Petrarque, Boccace. Il me semble toujours que la poesie est plus terrible que la peinture quoique la peinture soit plus sle et enfin plus emmerdante. Et le peintre en somme ne dit rien, il se tait et je prfre encore cela. Mon cher Theo lorsque tu auras vu les cyprs, les laurier roses, le soleil dici et ce jour-l viendra, sois tranquille. Encore plus souvent tu penseras aux beaux Puvis de Chavannes, Doux pays 33 et tant dautres. A travers le ct Tartarin35 et le ct Daumier du pays si drole o les bonnes gens ont laccent que tu sais, il y a tant de Grec dj et il y a la Venus dArles37 comme celle de Lesbos38 et on sent encore cette jeunesse-l malgr tout.