Projet Adaptation au Changement Climatique et Valorisation de la Biodiversité/Mise en œuvre du Protocole de Nagoya - ACCN

ANALYSE ET CARTOGRAPHIE DE LA CHAINE DE VALEUR ÉCOTOURISTIQUE DANS LA FORET DE MESGUINA, REGION DE SOUSS-MASSA

Version Finale

Mai 2016

Projet : Programme d’Adaptation au Changement Climatique et Valorisation de la Biodiversité/ Protocole de Nagoya (ACCN)

Publication : Analyse et cartographie de la chaine de valeur écotouristique dans la forêt de mesguina, region de souss- massa

Auteur : Najwa Es-siari Photographie : Association Ibn Baytar - AIB Responsable : Michael Gajo, Conseiller Technique Principal GIZ-ACCN Tous droits réservés à Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH

Cette étude contribue aux résultats 6 et 8 du Projet ACCN et des résultats de la mesure PFM (Promotion des Femmes au maghreb)

Mai 2016

Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH 2, Avenue Tour Hassan, 10 001 Rabat B.P. 433 - 10 020 Rabat Tél. : +212 (0) 537 70 44 84 Fax : +212 (0) 537 20 45 19 [email protected] www.giz.de/marokko

2

Sommaire LISTE DES ABREVIATIONS ...... 5 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ...... 6 INTRODUCTION ...... 7 I. CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE ...... 8 I.1 Rappel du cadre de l’étude ...... 8 I.2 Présentation du projet écotouristique « Route de Mesguina » ...... 9 I.3 Présentation du site de l’étude ...... 12 I.3.1 Situation et données générales sur la Forêt de Mesguina...... 12 I.3. 2 Données démographiques...... 13 I.3.3 Activités socio-économiques ...... 14 I.3.4 Pauvreté et Vulnérabilité ...... 14 I.4 Terminologie et concepts clés ...... 15 I.4.1 Terminologie de base du Tourisme ...... 15 I.4.2 Les Concepts de « Tourisme Durable » et d’« Ecotourisme » ...... 18 I.5 Enoncé du problème et finalités de l’étude ...... 19 II. DEMARCHE METHODOLOGIQUE ...... 20 II.1. PHASE 1 : Diagnostic de la chaine de valeur ...... 21 2.1.1 Délimitation et Cartographie de la filière ...... 22 2.1.2 Typologie des acteurs ...... 22 2.2. PHASE 2 : Analyse de la Chaine de valeur ...... 23 III. RESULTATS DU DIAGNOSTIC ET DE L’ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR «ECOTOURISTIQUE DE MESGUINA » ...... 24 III.1 Analyse du contexte national ...... 24 III.1.1 Des politiques publiques favorables au développement du secteur du tourisme ...... 24 III.1.2 Des dispositions juridiques et réglementaires en faveur de la protection et la valorisation de l’environnement...... 26 III.1.3 Un défi majeur de la « vision 2020 » du tourisme, tirer avantage des atouts naturels des régions tout en prenant en considération les pressions maximales que celles-ci sont en mesure de soutenir...... 27 III.1.4 …..Mais une offre écotouristique encore peu visible dans la destination Maroc et qui est à développer dans la cadre de la stratégie 2020 ...... 31 III.2 Description des potentialités de la destination ...... 34 III.2.1 Mesguina : d’importantes potentialités naturelles et paysagères ...... 35 III.2.2 Une civilisation agraire et des pratiques ancestrales de gestion et d’exploitation de l’espace et des ressources naturelles ...... 37

3

III.2.3 Un patrimoine culturel matériel et immatériel aussi riche que varié ...... 39 III.3 Délimitation et cartographie de la chaine de valeur ...... 41 III.3.1 Cartographie de la Chaine de valeur écotouristique de Mesguina « actuelle » ...... 42 III.3.2 Cartographie de la chaine de valeur future (ou potentielle) et des maillons à renforcer en vue d’une plus value de l’écotourisme au niveau local ...... 56 III.4 Analyse SWOT ...... 67 III.5 Maillons de CVEM à renforcer pour profiter à la population locale dans une perspective de Genre ...... 67 IV. ELEMENTS DU PLAN D’ACTION ...... 70 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 74 ANNEXE ...... 75 Annexe 1 : Listes des personnes interviewées ...... 76 Annexe 2 : Liste des coopératives et associations qui ont participé au focus groupes ...... 77 Annexe 3 : Contacts de quelques agences de voyages et TO sur et Marrakech ...... 78 Annexe 4 : Fiche enquête Operateurs Touristiques ...... 80 Annexe 5 : Questionnaire sur l’intégration du genre par les institutions d’appui ...... 81

4

LISTE DES ABREVIATIONS

ACCN Projet « Adaptation aux Changements Climatiques et Valorisation de la Biodiversité (Mise en œuvre du Protocole de Nagoya) ADA Agence de Développement Agricole A DL Association de Développement Local AIB Association Ibn Al Baytar AMADA Association Mesguina des Ayants Droits de l’Arganier APA Accès Partage des Avantages BM Banque Mondiale BMZ Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement CRT Conseil Régional du Tourisme CTB Coopération Technique Belge CVEM Chaine de valeurs écotouristique de Mesguina DREF-SO Direction Régionale des Eaux et Forêts du Sud Ouest EC-SMD Projet Economie Circulaire de Souss Massa Drâa/PNUD FEM Fond pour l’Environnement Mondial GIE Groupement d’Intérêt Economique GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (CoopérationTechnique Allemande) HCEFLCD Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification MDCE Ministère Délégué Chargé de l’Environnement OMT Organisation Mondiale du Tourisme ONG Organisation Non Gouvernementale RBA Réserve de Biosphère Arganeraie RSM Région Souss Massa RDTR Réseau de Développement du Tourisme Rural SMD Région de Souss Massa Drâa SMIT Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique PATI Pays d’Accueil Touristique Immouzer Idaoutane PME Petites et Moyennes Entreprises PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement TO Tours opérateurs UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

5

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

Tableau1: Principales réalisations du projet Tableau 2: Répartition des surfaces par commune /source DREF SO Tableau 3: Population totale par commune de la période 2004-2014 /source HCP Tableau 4 : Indicateurs de la pauvreté, de la vulnérabilité, du développement humain et du développement social par commune/ source HCP Tableau5 : Résumé de la méthodologie du diagnostic de la CV Tableau 6 : Les six principaux programmes de la stratégie 2020 Tableau 7: Type de prestations proposées par Atlas Kasbah Tableau 8: Type de prestations proposées par Paradis Nomade Tableau 9 : Maillons de la chaine de valeur qui profiteront aux communautés locales

Figure 1 Tracé final du circuit de la « Route de Mesguina /source AIB Figure 2 Carte de découpage communale de la forêt de Mesguina /Source DREFSO Figure 3 Distribution des surfaces forestières par commune/source DREF SO Figure 4 Evolution de la population des communes relevant de la Forêt de Mesguina/source DREF SO Figure 5 Principaux maillons d’une Chaine de Valeur Touristique standard Figure 6 Cartographie des institutions d’appui au tourisme Figure 7 Circuits du RDTR, tracé sur la base des potentialités locales et des hébergements RDTR source RDTR Figure 8 Carte de présentation de la zone d’intervention du PATI Source PATI Figure 9 Cartographie des institutions intervenant dans la préservation du milieu et le développement territorial Figure 10 Cartographie de la CVEM potentielle

6

INTRODUCTION

La Biodiversité est essentielle au développement social et économique de l’Humanité. De multiples pressions liées aux activités humaines ont conduit à une crise dramatique entraînant sa disparition accélérée. La Convention sur la Diversité Biologique (CBD), négociée sous l’égide des Nations Unies à Rio de Janeiro en 1992, constitue le cadre pour remédier à cette situation. A l’instar des 192 pays qui en sont signataires, le Maroc l’a ratifié en décembre 1995. Malheureusement, malgré les efforts consentis par la communauté internationale, sa conservation reste une préoccupation majeure. L’UICN en 2000 annonçait dans sa liste rouge 11 000 espèces vivantes qui pourraient disparaître dans les décennies futures.

La plupart des stratégies mises en place pour freiner la pression humaine sur les ressources naturelles se sont malheureusement avérées inefficaces ; elles sont souvent confrontées à la réticence des populations locales disposant généralement de très peu d’alternatives économiques pour survivre. Pour protéger la diversité biologique, il était donc urgent d’adopter des mesures de contournements qui responsabilisent les populations locales et les sensibilisent à l’intérêt de protéger leur environnement et leurs ressources. A cet effet, le rapport de Brundtland en 1987 reconnaissait déjà la nécessité d’une approche multisectorielle pour garantir la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique.

Les « Objectifs d'Aichi » qui constituent le nouveau cadre stratégique sur la biodiversité (2011-2020), visent à "Vivre en harmonie avec la nature", avec comme vision à l'horizon 2050 que « …d’ici là, la diversité biologique est valorisée, conservée, restaurée et utilisée avec sagesse, en assurant le maintien des services fournis par les écosystèmes, en maintenant la planète en bonne santé et en procurant des avantages essentiels à tous les peuples » 1.

Au rang des multiples outils proposés pour parvenir à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité, et évoluer vers un développement durable, les potentialités relevant de l’écotourisme retiennent l’attention des chercheurs, des décideurs, des aménagistes du territoire et des acteurs de développement (Tardif, 2003). En se référant à la définition de l’OMT (2002) qui stipule que «l’écotourisme est la forme de tourisme satisfaisant aux besoins présents des touristes et des régions hôtes, tout en protégeant et en mettant en valeur les opportunités pour le futur», l’écotourisme apparaît alors comme vecteur essentiel du développement durable ; il peut être un secteur moteur d’une économie nationale, un moyen de générer des revenus (Sarrasin, 2007). Il connaît en général un engouement international, tant au niveau des acteurs locaux et nationaux que des institutions internationales (Baldy, 2008, Sarrasin, 2007).

A travers cette étude, il est question d’explorer la possibilité de développement ce segment du tourisme responsable dans le territoire de Mesguina, écosystème à arganier, unique et riche, classé par l’UNESCO patrimoine mondial de l’Humanité, mais présentant une grande fragilité et vulnérabilité, sous une forte pression anthropique et les effets du climat.

1ONU (2010), extrait du Communiqué de presse du secrétariat de la convention, intitulé Une nouvelle ère de vie en harmonie avec la Nature est née au Sommet de Nagoya sur la biodiversité. 7

I.CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE

I.1 Rappel du cadre de l’étude

La présente expertise s’inscrit dans le cadre du projet « Adaptation aux Changements Climatiques et Valorisation de la Biodiversité (Mise en œuvre du Protocole de Nagoya /ACCN). Ce projet conçu par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH– GIZ, sous mandat du Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement (BMZ), pour une durée de 3 ans (2013- 2016), est porté côté marocain conjointement par le Ministère Délégué Chargé de l’Environnement (MDCE) et le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD).

Selon le nouveau découpage régional, le projet se trouve intervenir au niveau de trois Régions : la région de Souss-Massa (province d’Agadir), la région de Draa-Tafilalet (province d’Ourzazate) et la région de Tadla-Azilal-Khénifra (Province d’Azilal). Il a pour objectif d’apporter une assistance sur les plans technique, organisationnel et politique à ces deux organisations partenaires, et se décline en trois axes : (i) Préservation et utilisation durable des services écosystémiques prenant en compte les risques climatiques, (ii) Extension du système régional de suivi des informations et de conseil pour l’adaptation aux changements climatiques et la gestion de la biodiversité, (iii) Développement d’un cadre juridique et institutionnel pour le mécanisme d’accès et de partage des avantages (APA, protocole de Nagoya) et prise en compte des services écosystémiques et de l’adaptation aux changements climatiques dans les stratégies et programmes nationaux.

Par ailleurs, compte tenu de l’importance qu’il accorde à l’intégration du genre dans l’ensemble de ses composantes, le projet bénéficie d’un appui et d’un accompagnement du projet « Promotion du rôle des femmes dans le Maghreb/PMF », à travers une mesure d’aide au développement intitulé « Renforcement de la participation des femmes dans la gestion durable des chaînes de valeur des services écosystémiques ». Cette mesure est amplement justifiée dans le sens où le travail de chaine de valeur classique ne tient pas systématiquement en compte la perspective de Genre, et que les intérêts des femmes ne sont généralement pas pris en considération.

La réalisation du diagnostic et de la cartographie de la chaine de valeur écotouristique de la Forêt de Mesguina selon une démarche sensible au genre, est une des principales activités contribuant à l’atteinte de cet objectif, et plus particulièrement au Résultat 2 : « les chaines de valeurs écosystémiques sont développées et valorisées au profit de la population des femmes vulnérables aux changements climatiques ».

Enfin, cette mesure fait l’objet d’un projet intitulé « Route écotouristique de Mesguina », lequel est mené dans le cadre d’une démarche partenariale par l’Association Ibn Baytar (AIB), en étroite collaboration avec la Commune Territoriale de , avec l’Association des Ayants Droits de la Forêt de Mesguina (AMADA), et bénéficiant de l’appui technique et financier du programme ACCN-GIZ.

8

I.2 Présentation du projet écotouristique « Route de Mesguina »

Œuvrant depuis 2004 dans la région de Mesguina, l’AIB a pu réaliser de nombreuses activités de développement en appui aux populations locales rurales défavorisées de la région. Les activités de l’association étaient orientées principalement vers les femmes, considérées comme vulnérables, en favorisant leur insertion économique et en mettant l’accent sur leur empowerment. Parmi les activités entreprises par l’association, il ya lieu de citer, la mise en place d’un programme d’alphabétisation au profit de plus de 2000 femmes, le développement d’activités génératrices de revenus, la création de coopératives d’huile d’argan, l’appui au à la fédération des coopératives en union de coopératives, l’appui au centre de production d’huile d’argane à Azrarague, l’accompagnement des coopératives Tighanimine, Filahia et, Akkain Ouargane en matière de commercialisation.

Sur un autre registre, dans le souci d’une réelle implication de la population locale dans la gestion durable de l’arganeraie, AIB a appuyé la création de l’Association Mesguina des Ayant droit de l’Argan, la plantation de 5 ha dans le cadre d’un partenariat avec la DREFSO, l’ADS et l’Union Européenenne, et l’élaboration d’un contrat entre AMADA et un investisseur Européen pour l’exploitation des coproduits de l’Argan(comme modèle APA).

Forte de cette expérience, AIB a établi un partenariat avec Goodplanet (ONG française pour le développement) en vue de la réalisation d’un diagnostic participatif selon la Méthode Accélérée de Rercherche Participative MARP, qui a porté sur 13 douars autour de la route de Mesguina, et dont les résultats servent aujourd’hui de base pour l’appui au développement durable de ce territoire.

L’analyse des résultats de ce diagnostic et particulièrement les résultats des diagnostics villageois sur l’état de l’environnement, ainsi que l’examen des différentes filières agricoles ont permis de dresser un premier inventaire des projets à mettre en œuvre pour le développement économique et social sur fond de préservation de l’environnement dans le territoire de Mesguina. Ce diagnostic a permis entre autre d’identifier les potentialités et les contraintes au développement du tourisme à Mesguina. D’autres études ont été conduite depuis à l’initiative de AIB (identification et la description des potentialités du site, un premier tracé du circuit, etc.). C’est ainsi qu’une requête, basée sur les résultats et recommandations de ces différentes études, a été présentée en 2014 à la GIZ-projet ACCN, pour le financement du projet « route écotouristique de Mesguina ». Les principales réalisations du projet à ce jour sont présentées dans le tableau 1.

Tableau1: Principales réalisations du projet Objectif global du projet : Une Route éco-touristique dans la forêt de Mesguina et dans le cadre du Pays d’accueil touristique d’Ida Outanane est créée Objectifs spécifiques  Les produits de terroir sont promus et valorisés;  La production, le tourisme, l’environnement sont conciliés;  L’artisanat local est valorisé;  Les sources de revenus de la population locale ont augmenté  L’exode rural est diminué Résultats escomptés Principales réalisations

9

R1-Capacité de la  Réalisation d’une étude pour l’évaluation des besoins en renforcement des population est capacités renforcée  Organisation d’une série d’ateliers de formation portant principalement sur le renforcement des capacités des acteurs locaux en écotourisme, sur la gestion du patrimoine naturel et socioculturel, sur les modalités de création et de gestion d’une coopérative touristique et enfin une Formation sur le montage de projet  Organisation d’un voyage d’échange dans l’arrière pays de Marrakech, à Imlil et Imintanout R2-Le territoire est  Réalisation d’une étude sur l’analyse et la cartographie de la vulnérabilité et aménagé l’adaptation au changement climatique du territoire de Mesguina  Elaboration du plan de balisage du circuit « route de Mesguina ».  Proposition de design pour la réalisation des panneaux signalétiques et d’interprétation. Et développement du contenu des panneaux (en cours de finalisation)  Lancement d’un projet reboisement et de dépressage sur environ 20 ha,  Contact et visite terrain avec la délégation du ministère de la culture pour le référencement des tombeaux Sâadiens. Puis prise de contact avec l’Institut du Patrimoine pour la réhabilitation des Tombeaux des Sâadiens et de la Medersa d’Aguerd  Etude de terrain pour la réalisation d’un projet d’assainissement liquide par la phytorécupération et réalisation d’une étude sur l’assainissement liquide des douars Tighanimine , Ait Alla et Azraraguea par un cabinet d’étude mandaté par la CRD. R3-Potentialités de la forêt Mise à contribution de 3 étudiants en Master Géo-Ecotourisme et Mesguina sont décrites développement du territoire de l’Université Mohamed V qui ont réalisé différents travaux descriptifs de la route de Mesguina R4-Un Plan de Réalisation du plan développement de l’écotourisme à Mesguina par l’expert développement de CIM/GIZ l’écotourisme est élaboré Une charte qualité est élaborée Le tracé du circuit route de Mesguina est réalisé sur 33 km avec une proposition d’une excursion de trois jours tout le long de ce circuit. Réflexion en cours sur la structure appropriée pour la gestion du produit touristique « Route de Mesguina », sachant que la SMIT prévoit de créer une Agence de Développement du Tourisme avec pour but d’apporter un appui au développement et à la gestion des ce type de produits touristiques

R5-Un Plan de Un plan marketing est élaboré par l’expert CIM communication et de Deux noms de domaines sont enregistrés : www.routemesguina.comet marketing est élaboré www.mesguina.com Les fanpages Facebook sont réservés et les actions du projet sont publiés pour le moment sur la page de l’Association Ibn Al Baytar Prise de contact avec une agence web pour la réalisation du cahier des charges du site web Sortie Terrain et réunion pour évaluer les potentialités du territoire avec la Présidente de l’Association et des Agences de voyage Consultation en cours autour de l’analyse et de la cartographie de la chaine de valeur de la route écotouristique de Mesguina R6-Valorisation de la Proposition d’un panier de produit de terroir, avec diversification du packaging. production des En prévision : la Mise en place d’un souk type « Earthmarket» et l’initiation de la coopératives au niveau certification des produits de terroir et du circuit touristique (label Mesguina). locale est assurée

10

Figure 1 : « Tracé final du circuit de la « Route de Mesguina »

11

I.3Présentation du site de l’étude

I.3.1Situation et données générales sur la Forêt de Mesguina.

La forêt de Mesguina qui couvre une superficie de 108 361 ha s’insère dans la zone du Sud-Ouest Marocain. Mesguina se trouve bordée par l’océan Atlantique à l’ouest et limitée au nord par les derniers relief du Haut-Atlas occidental (les piémonts). Elle est située sur un plateau continental étroit qui s’ouvre sur la plaine du Souss Massa.

Sur le plan bioclimatique la forêt de Mesguina se trouve encarter dans l’étage bioclimatique semi-aride à hiver chaud. Elle est caractérisée par un taux hygrométrique de l’air relativement fort, dont la moyenne annuelle est de 73%, ce qui constitue un facteur de compensation vis-à-vis de la faible pluviosité. Cette compensation est plus importante durant la période chaude et sèche où l’hygrométrie de l’air se situe entre 76 à 78%. Il est également à noter que cette forêt est exposée, bien que peu fréquents, aux vents d’Est ou Chergui depuis la fin du printemps et jusqu’au milieu de l’automne entraînant ainsi des températures excessives.

Sur le plan Administratif, la forêt relève de la région du Souss-Massa, Préfecture d’Agadir Ida Outanane, et de cinq communes (Drarga, Ameskroud, , Akesri, , OuledDahou et la Commune Urbaine d’Agadir). A part la ville d'Agadir, trois localités sont considérées comme des grands centres. Il s’agit du centre d'Aourir, de Drargua et d’.

Figure 2 : Carte de découpage communale de la forêt de Mesguina

12

En termes de distribution des surfaces de forêts par communes, comme le montre le tableau1, 38,15% de la surface totale de la forêt est incluse dans la commune de Drarga, et de la commune d’Ameskroud (27,26%), le reste est réparti entre les communes d’Aourir (10,95%), d’Idmine (9,50%), d’Akesri (6,99%), d’Agadir (3,58%), et de OuledDahou (3,57%)). A Drarga par exemple la forêt couvre environ 11 120 Ha soit 90% du territoire communal, dont 60% en montagne et 40% au niveau de la plaine du Souss.

Figure 3:Distribution des surfaces forestières par commune Au niveau de Mesguina, il est question d’enclaves forestières ; ce sont des lieux exclus du domaine forestier lors de la délimitation. Il s’agit des zones où les populations locales se sont établies et pratiquent des activités agricoles. La superficie moyenne des enclaves forestières est de 95 ha, variant entre 6 et 509 ha. Ces enclaves sont aujourd’hui sujet de discorde entre les populations locales et les Eaux et Forêts ; les limites du domaine forestier sont très contestées par la jeune génération, considérant que leurs ancêtres ont été spoliés de leurs terres en période du protectorat français. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la forêt qui voit sa superficie régresser de façon continue sous la conjugaison de plusieurs facteurs.

Tableau 2: Répartition des surfaces par commune Commune Rurale Surface Totale Surface en forêt % Surface en forêt /à la surface (ha) (ha) (**) totale de la forêt

Agadir (CU) 9743 1 931,30 3,58 Drarga 23 572 20 597,1 38,15 Ameskroud 20 631 14 719,7 27,26 Aourir 11 153 5 914,6 10,95 Idmine 15 935 5 130,0 9,50 Akesri 18 527 3 773,3 6,99 OuledDahou 8 800 1 928,4 3,57 Total 108 361 53 994,4 100,00

I.3. 2 Données démographiques

La Forêt de Msguina compte 54 689 habitants d’après les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014 (RGPH) contre 55.970 habitants recensés au RGPH de 2004, soit un décroissement de 0,2%. En termes d’accroissement annuel moyen, comparé à la moyenne nationale on constate que sur six communes, quatre affiche un taux négatif (§ tableau 2). Cependant une progression qui reste relativement modeste est enregistré au niveau de la commune de Drarga, alors que le taux de la commune d’Oulad Dahou reste inférieur à celui constatée au niveau national

Tableau 3: Population totale par commune de la période 2004-2014 Communes Population de la commune rurale 2004 2014 TAC %

13

Drarga 17011 19847 1,54 Amskroud 9988 9351 -0,66

Idmine 4213 3179 -2,8 TAC national % (2004-2014) 4873 4128 -1,66 1,31 Aourir 4979 1583 -10,35 OuladDahou 12902 14587 1,23 Total 55970 54689

Source : Haut-Commissariat au Plan

Figure 4:Evolution de la population des communes relevant de la Forêt de Mesguina

I.3.3 Activités socio-économiques

Les activités dominantes sont l’agriculture et l’élevage. En raison de l’exigüité des terres consacrées à l’agriculture, l’agricole dominante est essentiellement du type vivrier dans pratiquement l’ensemble des communes rurales de Mesguina. Cette pratique d’une agriculture dite « traditionnelle », touche dans les villages de montagne la grande majorité pour ne pas dire l’ensemble des agriculteurs du fait de leur niveau de vie très moyen et de l’utilisation de techniques agricoles traditionnelles, donc moins coûteuses. Pour ce qui est de l’élevage, ces communes sont connues par l’élevage des caprins et l’apiculture. Une grande partie des revenus de la population locale est générée par la vente du miel et de l’huile d’argan. Enfin de plus en plus de personnes se déplacent sur Agadir pour le travail (immigration partielle ou totale) ; la majorité œuvre comme ouvriers agricoles dans les fermes de Ouled Teima et de Biougra. L’artisanat est pratiqué essentiellement par les femmes, mais pour usage domestique seulement.

I.3.4 Pauvreté et Vulnérabilité

14

Comme le montre le tableau 3, trois communes parmi les six communes qui relèvent de la forêt de Mesguina sont en dessous du taux national de pauvreté. Comparé au taux de vulnérabilité au niveau national qui est de 17,4 %, on peut facilement conclure que la population de la forêt de Mesguina est parmi les plus vulnérables au niveau du pays. La population reste fortement dépendante des ressources naturelles, qui se font rares et sont sujettes à une forte pression anthropique. D’un autre côté les ressources ne manquent pas (argan, PAM, milel, etc), mais nécessitent une gestion raisonnable et durable.

Tableau 4: Indicateurs de la pauvreté, de la vulnérabilité, du développement humain et du développement social par commune Source : Haut-Commissariat au Plan (2004) Communes TP% TPNMR TV% ISP% I I% ICDH% ICDS% Drargua 28,39 22 26,26 3,69 37,68 0,508 0,718 Amskroud 23 22 25,08 2,88 37,46 0,534 0,629 Idmine 18,81 22 24,14 2,15 34,58 0,503 0,716 Aqesri 29,84 22 26,38 4,04 37,16 0,516 0,432 Aourir 14,6 22 17,49 1,71 44,92 0,635 0,590 OuladDahou 20,49 22 23,90 2,49 38,01 0,585 0,903

TP : Taux de la pauvreté I I : Indice d’Inégalité TPNMR : Taux de pauvreté national en Milieu Rural ICDH : Indice Communal de Développement Humain TV : Taux de vulnérabilité ICDS : Indice Communal de Développement Social ISP : Indice de sévérité de la pauvreté

La diversification des sources de revenus, le développement des filières agricoles, l’agroécologie, la valorisation et labellisation des produis de terroirs, et l’écotourisme, …sont autant de pistes à explorer et autant de leviers pour un véritable développement de ce territoire dans une perspective de durabilité. Le payement pour les services écosystémiques est également à considérer compte tenu que cette population rurale est appelé à conserver un écosystème unique au monde et de surcroit classé comme par l’UNESCO comme patrimoine naturel de l’humanité.

DANS LE CADRE DE CE TRAVAIL  « Territoire de Mesguina » sera utilisé pour désigner l’ensemble du territoire couvert par les communes (Drarga, Ameskroud, Idmine, Akesri, Aourir, OuledDahou et la Commune Urbaine d’Agadir), présenté dans la figure 2;  « La Forêt de Mesguina » désigne la partie du territoire de Mesguina occupé par la forêt;  « Route de Mesguina » sera utilisé pour désigner la partie de la commune Drarga inscrite dans le circuit identifié par l’AIB et ses partenaires et dont le tracé est présenté dans la fig 1.

I.4 Terminologie et concepts clés

Avant d’aller plus loin, il parait important de s’accorder sur la terminologie et les concepts de clés qui se rapportent au tourisme, à commencer par la définition du tourisme. Les définitions présentées ci- dessus sont extraites du glossaire de base de l’Organisation Mondiale du Tourisme/ OMT), et sont donc utilisées universellement.

I.4.1 Terminologie de base du Tourisme

Le tourisme est définit par l’OMT comme un phénomène social, culturel et économique qui implique le déplacement de personnes vers des pays ou des endroits situés en dehors de leur environnement habituel à des fins personnelles ou professionnelles ou pour affaires. Ces personnes sont appelées des

15 visiteurs (et peuvent être des touristes ou des excursionnistes, des résidents ou des non-résidents) et le tourisme se rapporte à leurs activités, qui supposent pour certaines des dépenses touristiques.

Le tourisme a des répercussions sur l’économie, sur l’environnement naturel et bâti, sur la population locale de la destination et sur les touristes eux-mêmes. En raison de ces impacts multiples, de la gamme et de la variété des facteurs de production requis pour produire ces biens et ces services achetés par les visiteurs, et de l’éventail d’agents intéressés ou touchés par le tourisme, il convient d’adopter une approche intégrée en matière de développement, de gestion et de contrôle du tourisme. Cette approche est particulièrement recommandée lors de la formulation et l’application des politiques touristiques nationales et locales, ainsi que des accords ou autres mécanismes internationaux nécessaires concernant le tourisme.

Formes de tourisme. Il existe trois formes de tourisme de base : le tourisme interne, le tourisme récepteur et le tourisme émetteur. Ces trois formes peuvent être combinées de différentes manières pour donner ces formes supplémentaires : tourisme intérieur, tourisme national et tourisme international.

Tourisme interne. Il comprend les activités d’un visiteur résident dans les limites du pays de référence, dans le cadre d’un voyage de tourisme interne ou d’un voyage du tourisme émetteur.

Tourisme récepteur. Comprend les activités d’un visiteur non résident dans les limites du pays de référence, dans le cadre d’un voyage du tourisme récepteur.

Tourisme émetteur. Comprend les activités d’un visiteur résident hors du pays de référence, dans le cadre d’un voyage du tourisme émetteur ou d’un voyage de tourisme interne.

Tourisme intérieur. Le tourisme intérieur comprend le tourisme interne plus le tourisme récepteur, soit les activités des visiteurs résidents et non résidents à l’intérieur du pays de référence dans le cadre de voyages du tourisme interne ou international.

Tourisme national. Le tourisme national comprend le tourisme interne plus le tourisme émetteur, c’est-à-dire les activités des visiteurs résidents à l’intérieur et en dehors du pays de référence, dans le cadre de voyages du tourisme interne ou émetteur.

Tourisme international. Le tourisme international comprend le tourisme récepteur plus le tourisme émetteur, c’est-à-dire les activités des visiteurs résidents en dehors du pays de référence, dans le cadre de voyages du tourisme interne ou du tourisme émetteur, et les activités des visiteurs non résidents à l’intérieur du pays de référence dans le cadre de voyages du tourisme récepteur.

Visite. Un voyage se compose de visites effectuées à différents endroits. L’expression visite touristique fait référence à un séjour dans un endroit visité durant un voyage touristique.

Visiteur. Un visiteur est une personne qui fait un voyage vers une destination située en dehors de son environnement habituel, pour une durée inférieure à un an, et dont le motif principal de la visite (affaires, loisirs ou autre motif personnel) est autre que celui d’exercer une activité rémunérée dans le pays ou le lieu visité. Un visiteur (du tourisme interne, récepteur ou émetteur) est qualifié de touriste (ou visiteur qui passe la nuit) s’il passe une nuit sur place, et de visiteur de la journée (ou excursionniste) dans le cas contraire.

Touriste (ou visiteur qui passe la nuit). Un visiteur (du tourisme interne, récepteur ou émetteur) est qualifié de touriste (ou visiteur qui passe la nuit) s’il passe une nuit sur place.

16

Excursionniste (ou visiteur de la journée). Un visiteur du tourisme interne, récepteur ou émetteur, est qualifié de visiteur de la journée ou excursionniste, si son voyage n’inclut pas de nuit sur place.

Groupe de voyageurs. Un groupe de voyageurs se définit comme un ensemble de visiteurs qui réalisent ensemble un voyage et dont les dépenses sont mises en commun.

Voyage/Tourisme. Le voyage désigne les activités des voyageurs. Un voyageur est une personne qui se déplace entre différents lieux géographiques pour quelque motif et durée que ce soit. Le visiteur est un type particulier de voyageur, de sorte que le tourisme est un sous-ensemble des voyages.

La Destination touristique, se définit comme l’endroit visité qui tient une place centrale dans la décision de faire le voyage. La construction d'une destination touristique fait appel à un ensemble d'acteurs distincts aux intérêts individuels mais connectés entre eux par un projet global. La destination touristique est indissociable des autres secteurs économiques (commerces, banques, transports, santé...) ; le client étant confronté tout au long de son séjour à une multitude d'acteurs en relation directe ou non avec le secteur touristique.

Selon Nathalie FABRY (2009), une destination doit être « une construction, une mise en réseau et non une collection d'acteurs juxtaposés ».Les acteurs doivent être capables de briser les frontières des fonctions de base du tourisme et prendre plus en compte les facteurs territoriaux que sont les habitants, le patrimoine, les ressources naturelles, les biens collectifs etc.

La gestion de la destination couvre la commercialisation, la qualité de service et des expériences, la gestion des visiteurs, la fourniture d’informations et de services d’interprétation, la mise en valeur des infrastructures, la mise en valeur des capacités, le financement, la préservation et l’entretien des ressources naturelles et culturelles. Des organismes de gestion des destinations (OGD) peuvent être créés pour gérer les différents aspects du tourisme à destination et superviser la collaboration entre les différentes parties prenantes (Cooper et al, 2008).

Analyse économique. Le tourisme génère directement et indirectement une augmentation de l’activité économique dans les endroits visités (et au-delà), essentiellement en raison de la demande de biens et de services qui doivent être produits et fournis. Dans l’analyse économique du tourisme, il faut opérer une distinction entre la « contribution économique » du tourisme, qui renvoie aux conséquences directes du tourisme, et l’« impact économique » du tourisme, concept beaucoup plus vaste qui représente la synthèse des effets directs, indirects et induits du tourisme et qui doit être évalué en appliquant des modèles. Les études sur l’impact économique visent à quantifier les avantages économiques, à savoir l’augmentation nette des richesses des résidents résultant du tourisme, évaluée en termes monétaires, en sus des niveaux qui existeraient autrement.

Dépenses touristiques, renvoient à la somme payée pour l’acquisition de biens et de services de consommation, mais aussi de biens de valeur, en vue de leur usage personnel ou pour les offrir, pour et durant des voyages touristiques.

Industries touristiques. Les industries touristiques (ou activités caractéristiques du tourisme) désignent les activités dont la production principale est un produit caractéristique du tourisme, produit qui n’existerait pas s’il n’y a pas de touristes tel que le service de l’hébergement.

Emploi dans les industries touristiques. L’emploi dans les industries touristiques peut être évalué en effectuant le dénombrement des personnes employées dans les industries touristiques, quel que soit leur poste de travail, le dénombrement des personnes ayant leur emploi principal dans les industries touristiques, le dénombrement des postes de travail dans les industries touristiques, ou l’équivalent exprimé en postes de travail à temps plein. 17

I.4.2Les Concepts de « Tourisme Durable » et d’« Ecotourisme »

Les réflexions autour du tourisme durable sont nées à partir du sommet de Rio en1992 sur le développement durable ; il correspond à l’un des champs d’application du développement durable au sein de l’Agenda 21 qui comprend, entre autres, le respect de l’équilibre entre les besoins touristiques et les aspirations locales ou les actions préventives à favoriser afin de préserver l’environnement et le «produit touristique».

En 2004, les principes du tourisme durable ont été redéfinis et actualisés par le Comité de développement durable du tourisme de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) : « Les principes directeurs du développement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables à toutes les formes de tourisme dans tous les types de destination, y compris au tourisme de masse et aux divers créneaux touristiques. Les principes de durabilité concernent les aspects environnementaux, économiques et socioculturels du développement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilité de ce dernier, il faut parvenir au bon équilibre entre ces trois aspects ».

Le « tourisme durable » prend alors des formes assez diverses à partir d’une base commune liée aux trois piliers du développement durable, dont le tourisme vert, le tourisme de nature, l’écotourisme, le tourisme solidaire, le tourisme équitable, etc.

Dans le présent rapport nous nous intéresserons particulièrement à l’écotourisme, qui est souvent confondu avec le tourisme durable, mais qui à la différence de ce dernier, ne se contente pas d'une approche écologique passive (économie d'énergie, utilisation d'énergies renouvelables, traitement des rejets...). Il implique une participation active des populations locales et des touristes à des actions de sauvegarde et/ou d'éducation à la sauvegarde de la biodiversité (reforestation, protection de la faune et de la flore, réintroduction d'espèces menacées...).

Il n'existe pas de définition universelle de l'écotourisme, il est généralement considéré comme un « tourisme favorable à l'environnement ». Les premières tentatives de définitions de l'écotourisme ont mis l'accent sur une proximité recherchée avec la nature par les touristes, depuis, des définitions plus récentes ont plutôt cherché à mettre en lumière une variété de principes associés au concept de développement durable.

Si dans la pratique, il est souvent interprété de façon différente selon les pays, certains organismes en livrent toutefois leur propre version :

 La Société Internationale d’Ecotourismele définit comme « ... un tourisme responsable en milieux naturels qui préserve l'environnement et participe au bien-être des populations locales ».  L'Union Mondiale de la Conservation (World Conservation Union) décrit l’écotourisme comme « ...la visite de milieux naturels relativement intactes ... à faible impact négatif ... comportant une implication socio-économique des populations locales qui est à la fois active et bénéfique ».  L’Organisation Mondiale du Tourisme le définit quant à elle comme une forme de tourisme « satisfaisant aux besoins présents des touristes et des régions hôtes, tout en protégeant et en mettant en valeur les opportunités pour le futur. Il conduit à une gestion des ressources qui remplit les besoins économiques, sociaux et esthétiques, tout en maintenant l’intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique et les systèmes qui supportent la vie. »

18

I.5 Enoncé du problème et finalités de l’étude

Partout dans le monde, le ″Tourisme″ est perçu comme un levier majeur de croissance pour accélérer le développement économique et social. Depuis l’apparition du tourisme dit « de masse » dans les années 50, l’activité touristique n’a cessé de prendre de l’ampleur : en 1950, on dénombrait 25 millions d’arrivées internationales, en 1970, 165 millions, en 2006, on l’estimait à 842 millions. Après un pic à 919 millions en 2008, le nombre de touristes internationaux a atteint 880 millions en 2009 contre 657 millions en 1999, soit 223 millions de voyageurs supplémentaires (+34 %) dans le monde en une décennie, équivalent à une progression annuelle de 3 % environ (4 % hors 2009), et 1 milliards de touristes en 2010 . Les chiffres avancés par l’OMT pour les années à venir prévoient la continuité de cette augmentation pour atteindre les 1,5 milliards de touristes en 2020.

D’un point de vue économique, le tourisme est considéré comme l’une des premières industries mondiales. Cette activité est en effet devenue incontournable dans l’économie globale, et atteint actuellement 12% du PIB mondial (soit 500 milliards de dollars) et 8% de l’emploi (soit 200 millions de personnes concernées).Selon les données de l’organisation Mondiale du Tourisme(OMT), les recettes touristiques mondiales (hors transport international) se sont élevées en 2009 à 852 milliards de dollars contre 455 en 1999, affichant une progression annuelle sur dix ans de 6.5 % environ, très supérieure à la croissance de l’économie mondiale.

Ces données statistiques pourraient laisser penser que le tourisme international génère des capitaux dans l’ensemble des pays touristiques, y compris pour les pays en voie de développement où il peut être un important facteur de croissance économique. En effet, nombreux sont les pays émergents ou en développement qui cherchent à développer leur secteur du tourisme , persuadés que celui-ci a un impact sur plusieurs autres secteurs susceptibles de dégager des flux de devises substantiels et de compléter ainsi les exportations primaires. Selon cette hypothèse le tourisme créerait une large palette de débouchés économiques en rapport avec de nombreux secteurs y compris les transports, les communications, les infrastructures, l’éducation, la sécurité, la santé, l’immigration, les douanes, l’hébergement, l’agriculture et la culture. (OMT/Secrétariat de l’OMT, 2002).

Cependant, la réalité est toute autre, et les recettes sont réparties très souvent de façon inéquitable, profitant surtout aux pays du Nord, avec des retombées en deçà des attentes au niveau des pays d’accueil. C’est pourquoi, différentes Organisations (notamment multilatérales, bilatérales, non gouvernementales et de recherche) sont en train de réévaluer leur manière d’aborder le tourisme dans les pays émergents ou en développement. Elles conçoivent aujourd’hui des interventions qui tiennent compte de l’ensemble de la chaîne de valeur du tourisme, et visent particulièrement à créer des liens entre les communautés locales, et particulièrement les plus pauvres et les plus marginalisées offrant des produits et des services prometteurs, et les marchés, par le biais d’un soutien technique, et ce afin d’obtenir des retombées directes sur le développement économique et social à destination.

Autre constat à la base de ces nouvelles orientations stratégiques de la coopération internationale au développement, est que s’il peut être facteur de croissance économique, le tourisme peut également avoir des conséquences néfastes au niveau social, environnemental, ou encore culturel. Cette prise de conscience depuis quelques années au niveau international des méfaits du tourisme, dans un contexte de mouvements en faveur du développement durable et du commerce équitable, a été à l’origine de l’émergence d’un tourisme dit «responsable», qui prend des formes assez diverses à partir d’une base commune liée aux trois piliers du développement durable, dont l’écotourisme.

C’est ainsi qu’une résolution intitulée « Promotion de l’écotourisme aux fins de l’élimination de la pauvreté et de la protection de l’environnement » a été adoptée en décembre 2012 par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Elle encourage les États Membres de l’ONU à adopter des politiques en

19 faveur de l’écotourisme en soulignant son « incidence positive sur la création de revenus et d’emplois et sur l’éducation, et donc sur la lutte contre la pauvreté et la faim ». Il y est constaté en outre que « l’écotourisme ouvre de vastes perspectives en termes de préservation, de protection et d’utilisation durable de la biodiversité et des aires naturelles en encourageant les populations locales des pays d’accueil tout comme les touristes à préserver et respecter le patrimoine naturel et culturel ».

Le Maroc à l’instar des pays concurrents dans le pourtour de la méditerranée a souscrit à cette résolution, et a inscrit parmi les principaux objectifs de la stratégie 2020, la diversification de son offre touristique, pour intégrer de nouveaux programmes présentant des objectifs de réduction de la pauvreté par le tourisme, et articulés autour de la valorisation des ressources patrimoniales naturelles et culturelles, dont le Programme«Eco & Green».

Toutefois, de nombreuses études montrent que les retombées positives de l’écotourisme sur les communautés locales ne sont pas automatiques; des interventions réfléchies et délibérées peuvent considérablement les accroître. Pour leur offrir un accès au marché, il est indispensable que le secteur privé, les experts et les communautés locales elles-mêmes, ainsi que les pouvoirs publics, œuvrent de concert dans le pays ou le site touristique visés.

Tenant compte de ce qui précède, la présente étude a pour principal objectif d’identifier et de faciliter la mise en réseau l’ensemble des parties prenantes concernées directement ou indirectement par le développement de l’écotourisme dans la « forêt de Mesguina».

Elle entend à ce titre adopter une approche axée sur le diagnostic et l’analyse de la chaine de valeur dans la perspective du développement d’un modèle de produit écotouristique conçu avec et au profit des communautés locales. L’approche est en cela différente de celle du tourisme communautaire classique qui part généralement d’une communauté cible pour l’aider à concevoir des produits touristiques. Le point faible du tourisme communautaire tenait au fait que le groupe cible était sélectionné avant que ne soit analysée la chaîne de valeur pour déterminer les sites d’intervention communautaires les plus propices, et garantir ainsi une réelle implication des populations locales.

L’analyse de la chaîne de valeur s’entend de l’établissement de la cartographie de la chaîne de valeur, de la compréhension des interactions entre les intervenants, elle permet de savoir qui retire de la valeur et pourquoi. Appliquée à l’écotourisme, elle se révèle un bon outil de diagnostic pour définir les interventions touristiques qui bénéficieront réellement aux communautés locales.

L’approche de la chaîne de valeur ajoutée sensible au genre (ou chaine de valeur inclusive) met précisément l’accent sur les communautés locales hommes et femmes, en particulier les pauvres, et sur la manière dont ils peuvent tirer profit de son développement. Elle permet de répondre aux questions telles que :

À quel endroit de la chaîne de valeur les communautés locales (hommes et femmes) interviennent- elles ? Quelles sont les principales parties prenantes de la chaîne de valeur, et quelles sont celles qui façonnent les points auxquels les communautés locales interviennent le long de la chaîne de valeur ? Quelle est la part des revenus tirés des différentes activités de la chaîne qui bénéficient en priorité aux communautés locales (hommes et femmes)? Où se situent les blocages à la participation des communautés locales, des femmes, des hommes, des jeunes, ou à l’augmentation du revenu qui leur est dévolu ?

II. DEMARCHE METHODOLOGIQUE

20

L’étude, tel que stipulé dans les termes de référence, s’est déroulée en deux (2) grandes phases : (i) Diagnostic de la CV Ecotouristique dans la Forêt Mesguina, (ii) Analyse de la Chaine de Valeur.

II.1. PHASE 1 : Diagnostic de la chaine de valeur

La démarche méthodologique adoptée pour la réalisation du diagnostic de la Chaine de Valeurs Ecotouristique de Mesguina (CVEM), s’est déroulée en deux temps :

 La collecte de l’information à travers une revue et analyse de la documentation produite dans le cadre du projet « route de Mesguina », les documents mis à disposition par les différents acteurs et parties prenantes du projet, et une recherche bibliographique sur internet ; (l’ensemble de la documentation exploitée figure dans la liste des références à la fin du document) ;  Des interviews et réunions en focus groupe (selon des guides d’entretien qui ont été élaborés à cet effet), auprès des acteurs de la filière, de certaines administrations et des personnes ressources qui ont un rapport avec la filière en question. Deux missions sur le terrain ont été effectuées à cet effet, la première de trois jours, et la seconde d’une semaine.

Pour la collecte de l’information, l’étude s’est basée sur des données précises et fiables avec triangulation de l’information.

Les réunions de travail en focus groupe et interviews concernent, les acteurs locaux : La commune urbaine de Drargua ; L’Associations Mesguina des Ayants Droits de l’Arganier/AMADA, Quatre coopératives Féminines de production de l’Huile d’argan (Tassila, Tamaynoute, Aguerd, Tighanimine) ; Les associations de développement locales (une dizaine d’associations). Etablissement d’hébergement (Paradis Nomade et Atlas Kasbah)

Les institutions d’appui au tourisme (institutionnels et société civile) Le Ministère du Tourisme/Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique (SMIT): Le Conseil Régional du Tourisme (CRT); Le Réseau de Développement du Tourisme rural (RDTR) Conseil Régional de Souss Massa/Responsable du Tourisme

Autres institutions:  Le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (DREF-SO) (Services Partenariat et Aménagement) ;  L’Agence de Développement Agricole/Projet Economie Circulaire (ADA/PNUD) ;  L’Association Inn Al Baitar/ Coordinnatrice du projet et son assistante.

NB : Malgré plusieurs tentatives nous n’avons pu atteindre les Agences de voyages et Tours Opérateurs (TO) interveant dans la région. Erreur ! Source du renvoi introuvable.Le Tableau ci-après résume la méthodologie de l’étude de la c haine de valeur écotouristique en quatre (3) étapes.

21

Tableau 5 : Résumé de la méthodologie du diagnostic de la CV Étape Objectifs Sources d’information Identification des acteurs et de leurs fonctions ; Bibliographie Délimitation Construction d’un graphe de la CV ; Consultation des administrations et Cartographie de Cartographie des flux physiques. concernées la chaine de valeur Interviews et focus groupes auprès de actuelle quelques acteurs dans différents segments

Cartographie d’une chaine Identification des nœuds de blocage ; de valeur potentielle Des relations de pouvoirs et des freins Examen et analyse des éléments Typologie des acteurs au bon fonctionnement de la filière et collectés lors des interviews et focus Et étude des stratégies : son intégration dans le marché local ; groupe Place de la femme de la filière

2.1.1 Délimitation et Cartographie de la filière

Cette phase a consisté à (i) identifier les acteurs intervenants au niveau de chaque segment de la chaine de valeur, et décrire leur intervention, (ii) identifier leur perception et leur contribution quant au devenir et au développement de la chaine de valeur, (iii) partant des principaux maillons de la chaine de valeur écotouristique, d’identifier les maillons à renforcer et les fournisseurs de services à mettre en place : hébergeurs (es), restaurateurs (trices), guides, des éco-interprètes, vendeurs (es) de produits de terroirs et de produits de l’artisanat (coopératives, ou autres …),

Les ateliers locaux participatifs et focus groupe conduits ont permis de recueillir les points de vue de l’ensemble des acteurs. Ces ateliers ont été menés selon un processus itératif et cumulatif pour permettre aux différents intervenants d’exprimer leurs préoccupations et leurs attentes vis-à-vis du développement durable de la chaine écotouristique.

Au cours de cette première étape, est effectué une analyse fonctionnelle, laquelle a débouché sur une description pour chaque stade de la chaine de valeur, des acteurs majeurs impliqués, leurs niveaux d’intervention ainsi que leurs fonctions. Une fois les agents concernés identifiés, une présentation sous forme graphe permet de visualiser la structure économique induite par la chaine de valeur. La complexité du tissu économique impliqué est alors bien mise en évidence. Outre sa fonction puissante d’élément de présentation synthétique, la cartographie de la chaine de valeur se révèle être un véritable outil de réflexion et d’analyse au cours des étapes suivantes de l’étude.

Pour chaque segment, est effectuée par la suite, une analyse exhaustive en intégrant tous les éléments qui permettront d’affiner l’analyse et de bâtir, ainsi, une vision globale, à même d’assurer un développement durable de la chaine de valeur.

Pour le cas de Mesguina et comme l’activité touristique est très limitée, ainsi que le type et nombre d’intervenants actuels, nous avons procédé en trois temps : la cartographie de la chaine de valeur telle qu’elle se présente actuellement, la cartographie d’une de valeur écotouristique potentielle, la cartographie des maillons à renforcer pour garantir des retombées économiques au niveau local et dans une perspective de Genre.

2.1.2 Typologie des acteurs

Il était important de regrouper les agents en catégories homogènes et significatives du point de vue de l’analyse économique et/ou technique et socio-économique de la chaine de valeur. En effet, deux objectifs sont recherchés à travers la typologie des acteurs au sein de la filière. Le premier objectif est

22 l’étude des stratégies par catégorie d’acteurs. En effet, les acteurs de la filière ont chacun une ou plusieurs fonctions. De même, il existe une interaction plus ou moins marqué entre acteurs, laquelle interaction est indispensable pour le fonctionnement normal de la chaine de valeur.

Ces agents ou acteurs ont leurs objectifs propres qui peuvent diverger ou freiner la réalisation des objectifs de certains. Ils élaborent tous des stratégies pour réaliser leurs objectifs. C’est lorsque que le système fonctionne parfaitement que chaque acteur peut réaliser ses objectifs.

En plus de permettre l’étude des stratégies des groupes d’acteurs, la typologie posera les premiers jalons pour l’analyse économique à effectuer une fois que la chaine de valeur se développera. En effet, dans le cadre de l’analyse économique, des « agents représentatifs » seront mise en place au niveau de chaque maillon de la chaine. C’est en cumulant les performances de ces « agents représentatifs » qu’est obtenue la performance de toute la filière.

2.2. PHASE 2 : Analyse de la Chaine de valeur

L’analyse de la chaine de valeur, à travers l’évaluation des contraintes et des opportunités, permet : d’améliorer la performance de la CV écotouristique. La chaine de valeur est analysée en tant que système. Elle englobe les règles du jeu (réglementation, les règles non écrites…) et l’environnement où les activités sont entreprises.

La structure de la chaine est appréhendée selon :  L’environnement facilitateur du développement de la chaine de valeur au niveau local et au niveau international ;  L’analyse de la demande touristique ;  Les relations actuelles et futures entre les acteurs de la filière ;  Les institutions d’appui.

Cette analyse intègre l’interdépendance entre les activités des différents segments de la chaine, de la propagation des actions dans chaque segment de la chaine aux autres segments et des synergies qui résultent de la coordination des différents acteurs de la chaine.

Comme toute filière, celle de l’écotourisme connait une certaine dynamique. L’analyse des facteurs qui sont en mesure de stimuler ou de freiner cette dynamique a permis d’identifier les actions à mener pour la renforcer : investissements, coopération et compétitions entre les acteurs de la filière, transfert des informations, position dominante de certains acteurs.

À l’issue des entretiens avec différentes institutions et opérateurs économiques intervenant dans les différents segments de la filière, une analyse SWOT est effectuée. Le but de cette analyse est de prendre en compte à la fois les facteurs internes et externes, en identifiant les faiblesses de la filière, les menaces qui la guettent, de même que ses forces pour pallier les faiblesses et les opportunités offertes par l’environnement pour contrer les menaces.

Sur la base des résultats obtenus, des éléments de plan d’action sont proposés.

23

III. RESULTATS DU DIAGNOSTIC ET DE L’ANALYSE DE LA CHAINE DE VALEUR «ECOTOURISTIQUE DE MESGUINA »

III.1 Analyse du contexte national

III.1.1 Des politiques publiques favorables au développement du secteur du tourisme

Les politiques des pouvoirs publics constituent incontestablement le cadre dans les limites duquel opèrent les professionnels du tourisme, et qui régit la mise en œuvre de tout projet touristique territorial qu’il soit structurant ou de moindre ampleur. A ce titre, un point de départ important pour conduire le diagnostic et l’analyse de la chaine de valeur écotouristique de Mesguina, est de s’interroger sur les conditions cadres au niveau national qui régentent son développement: stratégies, législation, plans élaborés, ainsi que leurs effets sur cette chaine, en termes de réduction de la pauvreté, de gestion environnementale, et de réglementation des activités touristiques. Le survol des principales politiques nationales témoigne d’une volonté et d’un cadre propices au développement de l’écotourisme.

La durabilité et l’inclusion au cœur du projet national. Avec l’ambition d’améliorer les conditions et le niveau de vie de l’ensemble de ses citoyens, ainsi que celle de figurer parmi les pays émergents sur la scène internationale, le Maroc a fait le choix de bâtir son projet de société sur la base des principes de démocratie, de modernité, de respects des valeurs, et d’égalité. Cette ambition globale en faveur d’un développement national soutenu intègre pleinement quatre composantes stratégiques majeures, très étroitement liées : le développement économique, le développement humain, le développement régional, et le développement durable.

Au plan économique, un ensemble cohérent et ambitieux de stratégies sectorielles est mené de concert avec le secteur privé et la société civile. Lancée dès janvier 2001, la « Vision 2010 » pour le secteur du Tourisme aura été la première ambition sectorielle de la décennie. Elle sera suivie par le programme « Emergence » pour l’industrie et les nouvelles technologies, qui focalise sur les autres grands métiers d’exportation sur lesquels le Maroc a décidé de se spécialiser (offshoring, automobile, aéronautique, électronique, agroalimentaire, textile et cuir), puis par la Vision 2015 de l’artisanat, qui vise à traduire et valoriser un savoir- faire ancestral en un instrument de développement économique et social. Vient ensuite le plan « Maroc Vert » qui a pour ambition de faire de l’agriculture - premier secteur pourvoyeur d’emplois au Maroc- un moteur de la croissance de l’économie nationale, et enfin la stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique viennent compléter ce dispositif.

Par ailleurs, en ligne avec ses ambitions sectorielles, le gouvernement marocain déploie depuis plus de dix ans une ambitieuse politique de « grands chantiers » lui permettant de (i) se doter d’infrastructures et d’équipements modernes, de (ii) désenclaver certaines régions, (iii) d’interconnecter ses différents bassins d’emplois et (iv) d’améliorer sa compétitivité globale, dont la construction du port de Tanger Med, la construction de la rocade méditerranéenne, le doublement du réseau autoroutier, l’accroissement des capacités aéroportuaires, la modernisation du réseau ferré, le lancement de la première ligne africaine de train à grande vitesse (TGV) entre Tanger et Casablanca programmée à l’horizon 2015. …Autant de réalisations en faveur d’un meilleur positionnement du Maroc au niveau international.

24

Au plan social, est enclenchée en cohérence avec lesObjectifs de Développement du Millénaire une véritable dynamique nationale de développement humain. Lancée en mai 2005 par la plus Haute Autorité du Pays, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain/INDH, vise la réduction de la pauvreté, et la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale, à travers principalement des actions de soutien aux activités génératrices de revenus, de développement des capacités, d’amélioration des conditions d'accès aux services et infrastructures de base (éducation, santé, culte, route, eau et assainissement, protection de l’environnement , mise à niveau territoriale, etc.), et de soutien aux personnes en grande vulnérabilité. Elle s’appuie sur une démarche déconcentrée, fondée sur les principes de participation, de planification stratégique, de partenariat et de convergence des actions, et de bonne gouvernance. Enfin, cette initiative nationale a permis d'instaurer une dynamique en faveur du développement humain, ayant pour valeurs le respect de la dignité de l’Homme, la protection et la promotion des droits de la femme et de l’enfant, l'ancrage de la confiance des citoyens en l’avenir, et l’implication et l’intégration de tous les citoyens dans le circuit économique.

Au plan territorial, un processus politique de régionalisation avancée est amorcé avec en perspective une véritable révolution du système de fonctionnement et de gestion des territoires. L’avènement de la régionalisation avancée constitue un pas décisif dans le processus de décentralisation marocain, et devrait favoriser une meilleure maitrise des territoires, une meilleure allocation des ressources, et la promotion d’une intelligence territoriale. Il implique de nouvelles compétences à l’échelle des territoires et un accroissement progressif des responsabilités et des moyens à la disposition des acteurs locaux. Cela suppose de lourdes responsabilités et un important engagement des collectivités territoriales, qui se voient attribuées des prérogatives décisionnelles et exécutives élargies. A l’issue de ce découpage fonctionnel, le nombre des régions a été fixé à douze (12).

Au plan du développement durable, la Loi cadre N° 99-12 portant Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable, devient le cadre de référence pour l’ensemble des politiques publiques, et pour tout projet de territoire. Cette charte est déclinée en Stratégie Nationale de Développement Durable (2015-2030), qui répond aux engagements internationaux du Maroc en matière d’environnement, et définie sept enjeux, que le pays doit adopter pour aboutir à un développement durable au niveau des régions, à savoir : (i) consolider la gouvernance du Développement Durable, (ii) réussir la transition vers une économie verte, (iii) améliorer la gestion et la valorisation des ressources naturelles et renforcer la conservation de la biodiversité, (iv) accélérer la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre les effets du changement climatique, (v) accorder une vigilance particulière aux territoires sensibles, (vi) promouvoir un développement humain et réduire les inégalités sociales et territoriales, et (vii) promouvoir une culture du développement durable.

La charte prévoit également « ... la préservation des sites naturels, vestiges et autres monuments historiques qui font la richesse d’un environnement considéré comme un patrimoine commun de la nation, dont la protection est une responsabilité collective qui incombe aux générations présentes et à venir ... ». Extrait du discours de Sa Majesté Le Roi à l’occasion de la Fête du Trône (30 juillet 2009)

Au regard de ce qui précède il apparait clairement que les différentes composantes du dispositif stratégique global mis en œuvre par le Maroc justifient et nourrissent à la fois l’ambition touristique nationale. Au-delà des réalisations en matière d’industrie touristique, la stabilité du pays sur le plan politique, et les acquis sur le plan du développement humain, de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion et l’engagement ferme du pays dans la voie du développement durable, sont autant d’atouts en faveur d’un meilleur positionnement du Maroc au niveau international, mais particulièrement au niveau de la région et de la méditerranée où il est en concurrence sur le plan du tourisme avec des pays comme la Turquie, l’Egypte et la Tunisie, qui ont également développé de

25 stratégies prometteuses et cherchent tout comme le Maroc à maximiser leurs parts dans un marché touristique en pleine effervescence.

III.1.2 Des dispositions juridiques et réglementaires en faveur de la protection et la valorisation de l’environnement.

La mise en place d’un dispositif institutionnel et législatif favorisant le développement d’ « un tourisme durable » est d’une extrême importance pour la pérennité du secteur. Les normes environnementales sont en effet devenues un facteur clé qui pèse sur le choix des produits touristiques. (Par exemple, deux tiers des Français (soit 66%) font l'effort de sélectionner des produits et services moins polluants).

Ainsi, à défaut d’un cadre règlementaire spécifique pour régir l’activité touristique, encourager le tourisme durable, et sanctionner les projets qui ne respectent pas les normes environnementales, le Maroc a mis en place un ensemble de dispositions juridiques et réglementaires visant la protection et la valorisation de l’environnement. En raison de son caractère transversal, le secteur du tourisme est en effet concerné par de nombreuses réglementations environnementales, notamment relatives à l’utilisation des sols, des politiques de planification & de construction, la gestion & l’exploitation du littoral, l’exploitation des équipements, les normes de rejets & de traitement des déchets, Etc. Nous en citerons ci-après les principales.

Loi n°11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement. Cette loi énonce les principes directeurs de protection et de gestion de l’environnement et trace le cadre législatif global de sa conservation. Elle traite essentiellement les dispositions générales à savoir les principes et règles générales de protection de l’environnement, l’introduction de la dimension environnementale dans tout document et action d’aménagement du territoire, la préservation et la protection des ressources naturelles, les dispositions visant à lutter contre les pollutions et les nuisances, les outils de gestion et de protection de l’environnement.

Loi n° 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement EIE et ses décrets d’application. L’EIE permet d’évaluer les impacts directs ou indirects pouvant porter atteinte à l’environnement à court, moyen et long terme suite à la réalisation de projets économiques et de développement, de déterminer des mesures pour supprimer, atténuer ou compenser les impacts négatifs, et d’améliorer et mettre en valeur les impacts positifs du projet sur l’environnement.

Loi n° 10-95 sur l’eau et ses décrets d’application. Cette loi met en place les dispositions légales visant la rationalisation de l’utilisation de la ressource eau et la généralisation de son accès. Elle repose sur un certain nombre de principes notamment, la domanialité publique des eaux, la mise au point d’une planification de l’aménagement et de la répartition des ressources en eau basée sur la concertation, la protection de la santé de l’homme par la réglementation de l’exploitation, la répartition rationnelle des ressources hydriques, la prévision de sanctions et la création d’une police des eaux.

Loi n° 13-09 sur les énergies renouvelables et ses décrets d’application. Cette loi s’inscrit dans le cadre de la production d’électricité d’origine renouvelable. Elle introduit 4 innovations majeures, l’ouverture à la concurrence de la production d’origine d’électricité renouvelable, l’accès au réseau électrique national Moyenne Tension, Haute Tension et Très Haute Tension pour tout producteur d’électricité d’origine renouvelable, la possibilité d’exporter de l’électricité d’origine renouvelable par l’utilisation du réseau national et des interconnexions, la possibilité pour un développeur de construire une ligne de transport directe en cas d’insuffisance de capacité de réseau électrique national de transport et des interconnexions.

26

Loi n° 47-09 sur l’efficacité énergétique. Cette loi a pour objet d’augmenter l’efficacité énergétique dans l’utilisation des sources d’énergie, éviter le gaspillage, atténuer le fardeau du coût de l’énergie sur l’économie nationale et contribuer au développement durable. Elle repose sur les principes de performance énergétique, d’exigences de l’efficacité énergétique, d’étude d’impact énergétique, d’obligation de l’audit énergétique en cas de dépassement des seuils de consommation, de contrôle technique par les pouvoirs publics ou les personnes agrées, et exige l’instauration de mesures d’incitation, des actions de formation et des structures de recherche et développement.

Loi n° 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l’atmosphère. Cette loi a pour but de prévenir, réduire et limiter les émissions de polluants dans l’atmosphère. Elle s’assigne comme objectifs de disposer d’instruments juridiques pour combler les lacunes, d’introduire la dimension environnementale dans les actions de développement, de prévenir, diminuer et limiter la pollution atmosphérique, d’améliorer la santé de l’homme et de l’environnement, et de respecter les nouvelles données internationales et les engagements pris par le Maroc avec la communauté internationale.

Loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination et ses décrets d’application. Cette loi se fixe comme objectif principal de prévenir la pollution, de protéger la santé de l’homme et l’environnement contre les effets nocifs dus aux déchets en incitant à la réduction de la production des déchets, la valorisation, la mise en décharge contrôlée, l’organisation du transport et l’information du public. En vertu de cette loi, l’ouverture, la fermeture, le transfert et la modification des installations de traitement ne peuvent de faire sans l’autorisation gouvernementale chargée de l’environnement.

Dahir du 10 Octobre 1917 sur la conservation et l'exploitation des forêts. Ce Dahir met en place un certain nombre de mesures relatives à la préservation et la protection des ressources floristiques et faunistiques de la forêt en réglementant leur exploitation.

Dahir n°1-69-170 du 25 Juillet 1969 relatif à la défense et à la restauration des sols. Cette loi exhorte les pratiques de reboisement et l’affectation des sols à des pratiques culturales spécifiques en vue de combattre l’érosion et d’assurer la protection d’ouvrages ou de biens déclarés d’intérêt national. Les activités susceptibles d’engendrer des risques pour l’hygiène, la sécurité ou la salubrité font l’objet de règles de prévention et de contrôle.

Loi n° 22-07 sur les aires protégées. Cette loi met en place un cadre juridique réglementant les aires protégées, les parcs nationaux et autres aires reconnues au niveau international, tout en adaptant leurs standards aux spécificités socio-économiques du Maroc. Elle définit l'aire protégée en tant que "tout espace terrestre et/ou marin, géographiquement délimité et spécialement aménagé et géré aux fins d'assurer la protection, le maintien et l'amélioration de la diversité biologique, la conservation du patrimoine « …..Un tourisme authentique, parce qu’il prend appui sur naturel et culturel, sa mise en valeur pour un notre histoire et nos traditions, et parce qu’il se développe en développement durable, ainsi que la prévention de sa parfaite harmonie avec nos valeurs civilisationnelles. Comme dégradation". Nous avons déjà eu l’occasion de le rappeler, Nous avons une haute idée du tourisme, si bien que Nous ne saurions le réduire à une simple activité économique dépourvue de tout autre sens. Car, pour Nous, le tourisme est d’abord un pont III.1.3 Un défi majeur de la « vision 2020 » du entre les peuples et les civilisations, un acte de brassage tourisme, tirer avantage des atouts naturels des humain et culturel et une ouverture assumée sur l’Autre et sur la modernité. régions tout en prenant en considération les pressions maximales que celles-ci sont en mesure Un tourisme propre et responsable, parce que respectueux de de soutenir. l’Homme, de la nature, de l’environnement et des règles et lois qui régissent le secteur. Un tourisme responsable, porté par des entreprises touristiques citoyennes. ….. »

Extrait du message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants à la 7ème édition des Assises du Tourisme, à Fès en avril 2007 27

« Un tourisme marocain authentique, propre et responsable, plus qu’un souhait, une obligation pour Tous ».Tels sont les principes sur lesquels se base la stratégie marocaine du tourisme dans le cadre de la « vision 2020 », signée en 2010. Capitalisant sur les acquis et enseignements tirés de la stratégie 2010, elle met l’accent sur (i) la durabilité à tous les niveaux, (ii) sur la perspective d’une meilleure articulation du secteur touristique national avec les autres secteurs économiques et sociaux, comme l’artisanat, la culture, l’agriculture et les ressources naturelles, et (iii) la répartition des richesses issues du tourisme sur les différentes régions du pays, (iv) l’élaboration d’une offre touristique compétitive, diversifiée, mais aussi équilibrée, capable de satisfaire la demande de la clientèle dans différents domaines tel que le balnéaire, le culturel, la nature ou encore le sport et le bien-être. A ce titre, elle s’est fixée entre autres objectifs, la création de destinations touristiques (ou territoires touristiques) à l’échelle nationale pour tirer avantage des atouts naturels des régions tout en prenant en considération les pressions maximales que celles-ci sont en mesure de soutenir.

POINTS SAILLANTS DE LA STRATEGIE « 2020 »2.

1) La territorialisation de la stratégie et la mise en place de territoires touristiques. Chaque territoire est amené à se doter d’une stratégie de développement intégrée qui lui sera propre, mais en cohérente avec la stratégie et les orientations fixées par l’échelon national. Cette territorialisation de la stratégie 2020 du tourisme devrait favoriser la mobilisation des acteurs locaux pour développer la compétitivité et l’attractivité de leur territoire, tout en stimulant la «compétition » entre les territoires pour diversifier leur offre touristique, pour développer les capacités d’hébergement, les équipements d’animation et de loisirs, la desserte aérienne, ainsi que pour accéder aux financements et aux budgets de promotion nécessaires.

2) L’institutionnalisation des feuilles de route régionales a pour but d’établir les bases d’un contrat entre l’Etat et les différents territoires, avec des engagements conditionnés et réciproques des parties impliquées. Les mécanismes de pilotage et de suivi mis en place poseront ainsi les bases d’un contrôle et suivi étroit et périodique de la « performance de chaque territoire » et du « respect de ses engagements ».

3) Une promotion et une desserte aérienne en adéquation avec l’ambition des territoires. Pour développer l’attractivité des territoires touristiques, l’Office National Marocain du Tourisme et les Agences de Développement du Tourisme des stratégies spécifiques de soutien à la promotion et au développement de l’aérien sont mises en place. De même une stratégie Internet plus agressive est mise en place afin d’accroître la visibilité de la destination sur « Internet ».

4) Des mesures de soutien pour une dynamique d’investissement soutenue et durable. Il s’agit de la création du Fonds Marocain de Développement Touristique (FMDT) et de la mise en place de primes d’investissement. Le Fond Marocain de Développement Touristique (FMDT) sert à lever les contraintes en termes d’accès aux ressources financières, et permet de concrétiser l’engagement volontariste de l’Etat dans le secteur du Tourisme, à travers une approche structurante à même d’instaurer la confiance nécessaire à l’impulsion des grands chantiers de cette nouvelle vision. Les primes d’investissement permetent de soutenir l’investissement touristique et de l’orienter vers les territoires les moins développés ou émergents, ainsi que vers les nouvelles opportunités de développement.

5) Un plan de valorisation du capital humain et de formation d’excellence. Afin de renforcer l’adéquation de la formation aux exigences du marché du travail, des centres d’excellence de

2 Extrait du site officiel du Ministère du Tourisme : www.tourisme.gov.ma 28

formation sont créés au niveau de chaque territoire touristique, dans le cadre d’une démarche concertée impliquant les secteurs public et privé.

6) Une stratégie pour la compétitivité du secteur et la professionnalisation des acteurs de la chaîne de valeur touristique. Pour relever le défi de la montée en puissance de l’ensemble de la chaîne de valeur touristique et offrir une expérience de qualité internationale, la Vision 2020 a mis en place un Programme National pour l’Innovation et la Compétitivité Touristique articulé autour de 3 principaux axes : (i) la mise en place d’un mécanisme d’orientation et de soutien spécifique aux Petites et Moyennes Entreprises Touristiques; (ii) l’appui à l’émergence d’acteurs de référence et au développement de réseaux sur toute la chaîne de valeur touristique; (iii) l’amélioration de l’encadrement de l’activité touristique par une réforme réglementaire.

LES HUITS TERRITOIRES DEFINIS PAR LA STRATEGIE 2020.

→ Deux territoires valoriseront les littoraux atlantiques et méditerranéen de l’offre balnéaire Maroc, qui sera significativement renforcée au cours de la décennie avec l’achèvement des projets du programme Azur et le développement de nouveaux produits dans le Sud :

Souss-Sahara Atlantique, rassemblera les sites d’Agadir, y compris son arrière pays (Tafraoute, Imouzzer Ida Outanane...), de Laâyoune et de Guelmim autour de l’alliance du désert, de l’Atlantique et d’un climat ensoleillé toute l’année.

Maroc Méditerranée, avec les 3 sites de Saïdia, Marchica et Cala Iris, valorisera la dimension méditerranéenne du Maroc, combinant les loisirs et le développement durable.

→ Quatre territoires seront positionnés sur une offre culturelle riche, valorisant chacun de manière spécifique les ressources matérielles et immatérielles du Maroc, à travers le renforcement des destinations établies et le développement de deux relais de croissance :

Marrakech Atlantique, ancré sur les sites de Marrakech, du Toubkal et d’, consolidera son offre pour demeurer la porte d’entrée du Maroc, à la fois chic et authentique.

Maroc Centre sera la destination du voyage aux sources de la culture et de l’histoire et du bien-être, grâce à une complémentarité forte entre les sites de Fès, Meknès et Ifrane.

Cap Nord, ancré sur les sites de Tanger,Tétouan, Chefchaouen, Asilah et larache, constituera une terre de rencontre culturelle, équilibrée d’une offre balnéaire exclusive.

Centre Atlantique réunira de manière cohérente Casablanca, Rabat et el Jadida pour constituer la côte des affaires et des loisirs.

→ Enfin, deux autres territoires s’imposeront comme les vitrines du Maroc en matière de développement durable en mettant en valeur des sites naturels les plus exceptionnels du pays :

Grand Sud Atlantique, centré autour du site exceptionnel de Dakhla, se basera sur une offre exclusive combinant nature préservée et niches sportives.

Atlas et Vallées, ancré sur Ouarzazate, les vallées et les oasis, ainsi que le Haut Atlas, se positionnera comme la destination phare de l’écotourisme et du développement durable méditerranéen.

29

LES PROGRAMMES STRUCTURANTS DE LA STRATEGIE 2020.

Ces six (6) programmes sont définis autour du culturel, du balnéaire et de la nature, avec « le développement durable » comme toile de fond et complétés par des programmes centrés sur certaines niches à forte valeur ajoutée et sur certains segments spécifiques pour accroître l’attractivité des destinations. Le tableau qui suit donne un aperçu de ces programmes et de leurs objectifs.

Tableau 6 : Les six principaux programmes de la stratégie 2020

Programme Objectif

Rééquilibrer l’offre au profit du balnéaire dans l’optique de construire une offre balnéaire Azur 2020 Marc compétitive au niveau international.

Valoriser les ressources naturelles et rurales tout en les préservant, et veiller au respect de Eco/Développement l'authenticité socioculturelle des communautés d'accueil en leur offrant des avantages Durable socioéconomiques.

Valoriser l’identité culturelle du Maroc à travers la structuration et la valorisation du Patrimoine & Héritage patrimoine matériel et immatériel du Royaume et la construction des produits touristiques cohérents et attractifs.

Créer une offre d’animation riche, variée et complémentaire aux infrastructures touristiques Animation, Sports & de base, afin de consolider l’offre touristique marocaine, la rendre plus attractive et plus Loisirs compétitive.

Niches à forte valeur (i) Capter un tourisme d’affaire et prolonger son séjour à travers l’organisation des synergies ajoutée: Affaires, Bien- avec les segments sports et bien-être, animation et culture et (ii) Faire du Maroc une nouvelle destination internationale du bien-être et de la santé être & Santé

Répondre aux attentes des marocains en leur offrant un produit adapté tenant compte de Tourisme Interne Biladi leurs habitudes et de leur manière de voyager.

30

III.1.4 …..Mais une offre écotouristique encore peu visible dans la destination Maroc et qui est à développer dans la cadre de la stratégie 2020

Au plan réglementaire et juridique, le Maroc ne dispose pas à proprement parler, d’un réel arsenal juridique spécifiquement dédié à l’écotourisme. Le dispositif national, connaît un vide juridique manifeste en la matière. Comme pour le tourisme d’une façon générale, seul le recours à des extrapolations dans l’interprétation de textes consacrés à l’environnement notamment, permettent d’introduire la notion d’écotourisme dans les schémas du droit positif marocain. Il s’agit notamment de : la loi n° 22-07 sur les aires protégées citées plus haut, qui dans nombre de ces articles fait référence à l’écotourisme, soit de façon explicite ou implicite ; le texte du préambule appelle, d’une manière explicite, à « la promotion de l’écotourisme et la contribution au développement économique et social durable » ; l’article 4 annonce l’activité écotouristique , mais dans une forme moins directe, puisqu’en définissant la notion de « parc national », et notamment en traçant les composantes du plan d’aménagement et de gestion de cette aire protégée, parle de l’activité touristique, tout en précisant que toutes les actions devant être menées à ce niveau doivent se faire « dans le respect du milieu naturel et des traditions des populations avoisinantes ; l’article 5, en insistant sur la protection des écosystèmes et leur mise en valeur dans les parcs nationaux, précise que cela ne peut se faire qu’ « en assurant le maintien de ses fonctions écologiques », les concepts d’éducation et de sensibilisation, relatés dans les articles 6 et 7, rentrent, d’une manière ou d’une autre, dans le créneau de l’écotourisme. Pour toutes les raisons évoquées plus haut l’écotourisme est encore aujourd’hui associé au Maroc aux aires protégées, et particulièrement aux Parcs Nationaux, qui comportent systématiquement dans leurs plans d’aménagement et de gestion une composante « Ecotourisme ».

La loi du 13 décembre 2010 portant création de l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier. Il s’agit d’un texte spécifique, mais qui touche de très près la problématique de développement de l’écotourisme dans les aires protégées, puisque de par leur définition, ces espaces sont considérés comme des aires protégées. De par la loi, cette Agence est habilitée à élaborer «un programme global de développement des zones…d’assurer son exécution, le suivi de sa réalisation et son évaluation, et ce dans le cadre d’un développement durable aux niveaux économique, social, culturel, environnemental et humain conformément aux orientations et stratégies décidées. ».

L’article 5 stipule que l’Agence prend toutes les mesures nécessaires, en particulier elle est appelée à élaborer « ……les programmes socioéconomiques, notamment ceux relatifs à la réalisation d’infrastructures et les équipements de base dans les domaines de l’éducation, de la culture, de la formation professionnelle, de la santé, de l’habitat, du tourisme, de l’artisanat et des services… ».

La Charte Marocaine du Tourisme Responsable (2006 et 2016). La nouvelle Charte Marocaine du Tourisme Responsable, signée en janvier 2016 à l’occasion de la première édition de la journée marocaine du tourisme durable et responsable, organisée par le Ministère du Tourisme, incite à la protection de l'environnement et de la biodiversité, à la pérennisation de la culture et du patrimoine, à la priorisation du développement local et au respect des communautés d'accueil et enfin à l'adoption des principes d'équité, d'éthique et de responsabilité sociale.

Elle considère l’activité touristique comme devant être un vecteur d’épanouissement à la fois individuel et collectif. Principalement, ce texte appelle à faire du secteur du tourisme un réel levier de développement durable qui prend en considération la préservation de l’environnement et qui doit, enrichir le patrimoine culturel de l’Humanité.

31

Par ailleurs, certaines dispositions de cette charte reviennent sur la notion des retombées de l’activité touristique sur les territoires et les populations d’accueil qui doivent, inéluctablement être bénéfiques à ces deux niveaux.

Au titre des obligations des acteurs, une attention particulière vient distinguer ce texte qui invite les multinationales du secteur à s’impliquer pleinement dans le développement local et ce, en veillant à injecter une partie de leurs bénéfices dans les économies des territoires où elles sont domiciliées. Le texte insiste sur la notion de partage équitable des bénéfices et des avantages.

Enfin, la présente charte appelle à développer une coopération entre les différents acteurs, publics et privés, pour assurer un suivi et une évaluation appropriés de l’application des différents principes contenus dans ce document. Mais au-delà de ces différents appels, qui sont des engagements d’ordre tout à fait moral entre les partenaires, il faut souligner que ce texte n’a toujours aucune valeur juridique et qu’il faudrait véritablement penser à un réel code du tourisme qui renfermerait des dispositions contraignantes en la matière.

Au plan des politiques et stratégies en matière d’écotourisme, il y a lieu de citer notamment la stratégie nationale sur les aires protégées et la stratégie nationale de tourisme rurale qui sont en faveur du développement de ce segment de tourisme durable.

Plan Directeur sur les Aires Protégées (PDAP). Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, après avoir piloté une étude sur les aires protégées au Maroc, a tracé les grandes lignes d’un Plan Directeur sur les Aires Protégées (PDAP) spécialement dédié à ces zones, comportant entre autres la mise en œuvre d’un programme de développement de l'écotourisme, particulièrement dans les parcs nationaux.

Ce programme s’est fixé plusieurs objectifs, à savoir: (i) donner une identité au parc national à diffuser auprès du grand public tout en promouvant le développement de labels de qualité liés à ce territoire, (ii) veiller au développement local, en garantissant aux populations rurales une rémunération juste et équitable des services qu’elles fournissent en termes d’hébergement, de restauration, de guidage ou de location d’animaux de trait, (iii) mettre à niveau ces territoires et contribuer au désenclavement des populations rurales par le développement de nouvelles voies d'accès, (iv) offrir aux visiteurs une infrastructure convenablement organisée et conforme à des normes acceptables en termes de personnel formé, de réseau de circulation balisé, sécurisé, et repéré sur des cartes, ou encore de relais de ravitaillement et d'hébergement en périphérie et à l'intérieur du parc et d'équipes de guides spécialisés, (v) développer des infrastructures d'accueil, type écomusée, centre d’information, maison de guides et mettre à la disposition des visiteurs un matériel didactique approprié, tel que des brochures, des plaquettes et des cartes.

La stratégie de développement du tourisme rural a, entre autres, recommandé de mettre en place les conditions devant favoriser des séjours en milieu rural de façon à y maximiser les dépenses touristiques directes, et d’organiser l'offre touristique rurale autour du concept de «Pays d'Accueil Touristique»(PAT). Depuis, plusieurs conventions, pour la mise en place de différents PAT, ont été signées avec des partenaires publics. La mission de développement du tourisme rural est une activité qui englobe tous les volets afférents à la filière, notamment, de l’aménagement à la formation, et de la réglementation à l’information et à la promotion. Ainsi, le territoire national a été subdivisé en 8 grands « Pays Thématiques », à savoir: les Pays Rifains, les Pays de Beni Iznassen et le Maroc Oriental, les Pays de la Cédraie-Moyen Atlas, les Pays de la Plaine Atlantique, les Pays du Haut Atlas, les Pays du Désert et Oasis, les Pays de l’Arganier, les Pays du désert atlantique.

32

Deux types d’objectifs sont liés à ce plan national, à savoir:

Les objectifs stratégiques qui consistent en: la structuration de l’offre et de la demande touristique en milieu rural pour la création de destinations, le rééquilibrage et la répartition territoriale du développement touristique, la confortation et la diversification des produits offerts par nos destinations balnéaires et culturelles.

Les objectifs liés à la démarche « Pays » qui consiste en: la conjugaison des efforts et la convergence des actions des différents intervenants pour l’optimisation des ressources, la création et la diversification des opportunités d’emplois, la promotion et le développement des infrastructures sociales, la génération de revenus alternatifs et la diminution des effets de la pauvreté, la préservation et la valorisation des ressources naturelles et culturelles.

Au plan institutionnel, quatre organes principaux peuvent être cités. Il s’agit bien évidemment du Ministère du Tourisme et de l’Office Marocain National du Tourisme, d’un côté, de l’Observatoire du Tourisme et du Comité Marocain du Tourisme Responsable, de l’autre. Si les deux premiers peuvent être considérés comme des outils classiques évidents, le troisième et le quatrième constituent, une particularité qu’il y a lieu de mettre en exergue.

L’Observatoire du Tourisme. Créé en février 2005, sous la forme d’une association à but non lucratif, cette institution est essentiellement mandatée pour observer l’économie touristique nationale, à travers l’élaboration et la publication d’informations fiables et pertinentes. L’Observatoire va à ce titre contribuer à améliorer la visibilité du secteur pour les différents opérateurs marocains et étrangers afin de faciliter l’investissement et permettre un pilotage fin et une meilleure maîtrise de l’économie touristique nationale. Il est également considéré comme un outil d’orientation et de promotion du développement touristique à travers le pays et est sensé favoriser l’investissement touristique et sécuriser la distribution des crédits par le système bancaire.

Le Comité Marocain du Tourisme Responsable. Créé en septembre 2006 à Casablanca, le CMTR est l’entité nationale chargée d’œuvrer pour un tourisme vecteur de développement durable et de veiller à la préservation des valeurs sociales, culturelles, et du patrimoine écologiques, ainsi qu’à la protection de l’identité marocaine.

Convaincu que l’avenir du tourisme passe par la responsabilisation des opérateurs nationaux et internationaux, des citoyens et du touriste, parmi les actions phares de ce comité, la mise en place de la Charte Marocaine du Tourisme Responsable, l’édition d’un guide du touriste responsable, et la création d’un Label du Tourisme Responsable.

Pour conclure, il convient de préciser que l’offre écotouristique au Maroc reste pour trois principales raisons encore peu visible dans la « destination Maroc » : (i) la tendance nationale est restée pendant longtemps plutôt tournée uniquement vers le développement d’un tourisme balnéaire de masse capable de drainer le maximum de visiteurs, (ii) le secteur « écotourisme » reste encore généralement associé, pour ne pas dire confondu au développement du tourisme de nature, vert, rural, et (iii) malgré une forte demande dans ce sens, l’offre reste encore très limitée.

Néanmoins, bien que de façon timide, ce segment du tourisme responsable a commencé depuis plus d’une décennie à frayer son chemin grâce à une multitude d’initiatives isolées et individuelles. Les fortes potentialités naturelles et spécificités culturelles, offertes par certain territoires comme le désert, les oasis, les vallées atlasiques, ont eu un rôle prépondérant dans ce choix, et n’ont pas manqué d’encourager certaines particuliers à « défier » les difficultés et à investir dans ce domaine peu exigeant en matière d’investissement, notamment au niveau d’espaces très reculés du territoire national.

33

Malgré ces réalisations, ce secteur reste peu développé eu égard au potentiel national à exploiter, en l’absence d’une réelle politique publique pour son déploiement. Au vue des expériences modestes mais réussies dans ce domaine, et des nouvelles orientations et programmes structurants de la stratégie 2020 qui en pariant sur la fibre environnementale des visiteurs souhaite faire du développement durable un argument d’attractivité (programme Eco & Green), il est fort probable que les pouvoirs publics, à côté des opérateurs touristiques privés et des collectivités territoriales, prennent conscience de l’intérêt de ce produit et des retombées qu’il peut éventuellement générer localement. De même les préférences d’une catégorie de touristes étrangers pour cette formule, ne va certainement pas manquer de susciter l’intérêt d’un plus grand nombre d’acteurs marocains du tourisme.

III.2 Description des potentialités de la destination

C’est dans la zone du Sud Ouest marocain, que l’on peut découvrir le « territoire de Mesguina ». A une dizaines de kilomètres de la ville d’Agadir (deuxième grande destination touristique marocaine), cette forêt d’arganiers surplombant fièrement la baie d’Agadir, bénéficie d’un décor idyllique, d’un cadre de verdure paradisiaque idéal pour s’évader et partir à la découverte de la culture berbère et de l’arganeraie.

Partout sur le territoire de Mesguina se dévoile des paysages et une nature à couper le souffle, idéale pour de belles randonnées individuelles ou en petits groupes, et pour une véritable immersion dans le milieu naturel. Nombreux sont les acteurs qui gravitent aujourd’hui autour de ce site et qui sont convaincus que grâce à ces nombreux atouts naturels, sa beauté paysagère, et l’histoire dont elle est porteuse, cette forêt d’arganiers se prête parfaitement à un tourisme écologique.

Rappelons que l’écotourisme comprend des principes particuliers qui le distinguent de la notion plus large de tourisme durable ; il contribue activement à la protection du patrimoine naturel et culturel , il inclut les communautés locales dans sa planification, son développement et son exploitation et contribue à leur bien-être, il propose aux visiteurs une interprétation du patrimoine naturel et culturel, et se prête mieux à la pratique du voyage individuel et/ou aux voyages organisés pour de petits groupes.

Pour être qualifiée d’écotouristique, une destination doit ainsi présenter les caractéristiques suivantes :

a) la destination est généralement un milieu naturel non pollué ; b) ses attraits sont sa flore et sa faune et plus généralement sa biodiversité ; ses richesses naturelles, son patrimoine culturel matériel et immatériel, la magie et la spécificité du lieu en font un site propice à une activité pédagogique de sensibilisation, d’éducation à l’environnement, et d’éco-interprétation ; c) la destination fait l’objet d’une action de l’état ou des communautés locales de préservation de la biodiversité, d’utilisation et de valorisation durable des ressources naturelles; d) les communautés locales fortement dépendantes des ressources naturelles disposent de très peu d’alternatives pour survivre ; l’écotourisme serait alors un moyen pour soutenir l'économie locale.

Qu’en est-il réellement de Mesguina ? La question qui se pose en effet d’entrée de jeu, est de savoir si effectivement le « territoire de Mesguina » ou tout au moins la « route de Mesguina » répondent à ces critères et peuvent constituer un site attractif et compétitif au niveau régional, national et international pour ce segment du tourisme responsable. A travers le chapitre qui suit, il s’agira de mettre en exergue les atouts et de décrire les potentialités naturelles, paysagères, et culturelles de ce site mais également de dégager les contraintes au développement de l’écotourisme à Mesguina, en vue des interventions futures et conjuguées des différents acteurs institutionnels, communautaires et du secteur privé pour améliorer l’attractivité de ce territoire et en faire véritable destination écotouristique.

34

III.2.1 Mesguina : d’importantes potentialités naturelles et paysagères

 Une grande richesse forestière organisée autour de l’arganier. La forêt de Mesguina se situe dans région de Souss Massa, laquelle représente une partie importante et vulnérable de la part du Maroc dans le Hot Spot de la biodiversité méditerranéenne3. Cette région, dominée par des conditions climatiques arides et semi-arides abrite une UNE ESPECES EMBLEMATIQUE DE LA REGION : l’Arganier : grande partie de la forêt d’arganier, et Espèce fruitière-forestière-pastorale, l’arganier (Argania spinosa (L) présente une richesse forestière considérable Skeels), arbre endémique du Maroc, est l'espèce la plus remarquable de organisée essentiellement par les écosystèmes l'Afrique du Nord, tant par son intérêt botanique, et bioécologique que par sa valeur sociale. Relique de l'ère tertiaire, l'Arganier est très bien à arganier, le thuya et le chêne vert qui adapté à la sécheresse et à d'autres conditions difficiles de présentent une diversité floristique importante l'environnement, constituant ainsi un atout important pour les et ce, malgré les conditions naturelles sévères communautés de la région amenées à affronter plus qu’ailleurs, les qui y règnent. défis du réchauffement climatique.

Répartis selon les conditions bioclimatiques, on retouvera l’Arganier (Arganiaspinosa) pur en basse altitude dans l’infra méditerranéen, le thuya de Berbérie (Tetraclinisarticulata) souvent en mélange avec l’arganier, le chêne vert (Quercus rotundifolia) dans le thermo-méditerranéen, et le chêne vert (Quercus rotundifolia) en haute altitude.

Ces quatre principales essences sont accompagnées par un imposant cortège floristique constitué notamment par l’oléastre (Olea europaea), le Caroubier (Ceratoniasiliqua), le lentisque (Pistacialentiscus), Genistaferox et Genistatricuspidata, la lavande (Lavandulamultifida et dendata) , l’Euphorbe (Euphorbia echinus, Senecio anti-euphorbium)… autant de ressourcesvégétales qui peuvent être exploitées sur le plan économique.Environ 116 espèces végétales4, organisées en 44 familles différentes ont été recensées dans cette zone. A côté de cette diversité floristique, cette forêt abrite également une grande diversité faunistique(mouflon à manchette, sanglier, porc épic, rat d’argan, perdrix, lièvre, etc.).

 Un endémisme naturel et culturel lui conférant, une place de choix dans le réseau des aires protégées de la région. La Forêt de Mesguina se situe en effet pleinement dans la Réserve de Biosphère de l’Arganier5(RBA) et plus précisément au niveau de la zone de transition dite zone C dont l’objectif est d’inciter à la conservation et à la protection de l’environnement, d’impliquer les investisseurs et les exploitants de plaine dans la conservation des écosystèmes d’arganier et d’impliquer les ONG en matière d’activité de valorisation des produits locaux et de protection de l’Arganeraie.

La forêt de Mesguina occupe également une position privilégiée dans le réseau de Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique SIBEs de la région Souss Massa, identifiés dans le cadre de l’Etude Nationale sur les Aires Protégées réalisée par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification en 1996. Elle se trouve en effet située entre le SIBE Cap Ghir au nord-ouest, le SIBE Ain Asmama au nord-est, le Parc National de Souss Massa (embouchure Oued Souss) au Sud-ouest et enfin le SIBE d’Ademine au Sud-Est. Cette position lui confère un statut lui permettant de jouer un rôle prépondérant sur le plan écotouristique, avec la possibilité de s’intégrer dans un produit thématique plus large autour des aires protégées de la région.

Un patrimoine bâti contribuant à la particularité du paysage

3http://www.conservation.org/where/priority_areas/hotspots/europe_central_asia/Mediterranean-Basin/Pages/default.aspx

4 Etude relative aux diagnostics participatifs (Projet Argan GoodPlanet-2014). 5Les Réserves de Biosphère sont reconnues comme des écosystèmes terrestres ou marins d’importance mondiale. L’origine du concept, ou plutôt de la philosophie de la Réserve de Biosphère, remonte au début des années 1970, lors de l’élaboration du programme de l’UNESCO intitulé « Man and the Biosphere », couramment abrégé en « programme Mab » (DEPRAZ, S., 2008). 35

Comme partout en milieu rural au Maroc, les habitations au niveau du « territoire de Mesguina » sont regroupées en douar (petit village) ; le douar constituant l'unité de base de la commune rurale6. La structure des terroirs est très caractéristique de l’arganeraie; les différentes études sociologiques rapportent en effet un séquençage assez particulier de ces espaces en fonction des usages : on retrouvera au centre l’espace d’habitations (douar proprement dit), bordé par l’espace de culture (aménagé en terrasses/ourtens) où se pratique sous l’arganier une agriculture de subsistance (maraichage, culture de céréales), et enfin tout autour se retrouve l’espace agro-forestier à base d’arganier essentiellement(espace non habité et à haute valeur écologique). Les habitations en pierre (en montagne), ou en pisé (en plaine) se fondent dans le paysage offrant ainsi un patrimoine architectural et ethnographique très typique de la région. Malheureusement, du fait de la proximité des zones urbaines, on assiste aujourd’hui à une très forte altération du patrimoine et du paysage bâti.

« …Actuellement, et en absence de documents régissant l’urbanisme de la partie rurale de la commune de Drarga, la plupart des douars de piémont et de montagne sont affectés par des constructions anarchiques, en agglos et briques avec des dalles en ciment. Ces constructions restent très longtemps non finies, contribuant ainsi à l’altération du paysage bâti de la zone. Pendant ces dernières décennies, on assiste également à une tendance à la construction de maisons neuves en agglos servant de résidences secondaires pour un certain nombre de personnes aisées et des RME originaires de la région »7. Face à cette situation, il devient très urgent d’entreprendre les mesures nécessaires pour préserver le cachet architectural du territoire de Mesguina ; son avenir en tant que destination écotouristique en étant fortement tributaire.

Une diversité de paysages à couper le souffle comme en témoigne ces photos

Site de Imintaghzout Site Askouti

6Le terme français « douar » est emprunté à l'arabe maghrébin « duwwār »ou « dawwār » qui désignait un « campement de tentes en cercle » ou, plus précisément, un « groupe de tentes disposées en cercle autour du troupeau, qui reste au centre ». De nos jours, au Maroc, le terme « douar » désigne un « un groupement d'habitations rurales » qui comporte de 50 à 400 foyers, avec un habitat plus dispersé en plaine qu'en montagne. 7 Y.Jouhari. Analyse et cartographie de la vulnérabilité, adaptation au changement climatique du territoire de Mesguina 36

Le territoire de Mesguina doit la diversité de son paysage à sa flore, à sa topographique avec variations marquées du relief, ainsi qu’aux terrasses de cultures et aux habitations éparses typiques de la région qui ponctuent ce paysage essentiellement forestier. Située sur un plateau continental étroit, Mesguina domine la vallée du Souss offrant ainsi une vue imprenable sur la baie d’Agadir.

Le relief de la forêt de Mesguina s'étend sur deux domaines relativement distincts : la bordure sud occidentale du Haut Atlas (massif des Ida 0utanane), et une partie de la moitié occidentale de la plaine du Souss. Le flanc sud du Haut Atlas, entaillé par des vallées étroites, s'élève entre 500 à 1350m d’altitude, et est constitué par endroits de milieux accidentés avec des pentes très raides et escarpées dépassent les 20%, des terrains à pente douce (5 à 10 %) et des terrains à pente moyenne (10 à 20 %).

A cela il faut ajouter que le territoire de Mesguina est considéré parmi l’une des forêts les plus équipées en voiries dans la région. En effet, la forêt est traversée à sa limite Est par l’autoroute Agadir-Marrakech sur une longueur d’environ 16,32 km alors que les routes goudronnées qui sont prises en considération dans la forêt totalisent une longueur de 173,88 km. La circulation à l’intérieur de la forêt est rendu aisée grâce au réseau routier qui est relativement bien développé. Ce réseau couvre 303,56 km. La longueur de voirie au niveau de la forêt totalise 477,44 km (routes et pistes confondues) soit une densité totale de 0,88 km/100 ha (ce qui correspond à 8,84 ml/ha).

….Autant de possibilités pour le développement de circuits de toutes sortes et pour tout type de randonneurs.

III.2.2 Une civilisation agraire et des pratiques ancestrales de gestion et d’exploitation de l’espace et des ressources naturelles

A Mesguina, depuis des générations, les populations locales ont su tirer profit de L’arganier « arbre qualifié de providentiel et de mystique », et ce à travers plusieurs formes d’exploitation : le bois, dur et résistant, sert dans la construction et la fabrication d’outils, alimente le chauffage et est transformé en charbon utilisé pour la cuisson, les feuilles nourrissent de grands troupeaux essentiellement caprins, l’huile tirée des amandes est une denrée alimentaire de base, sans compter son exploitation dans les produits cosmétiques et médicaux (l’huile d’argan est utilisée pour produire des cosmétiques de haute qualité qui, au cours de la dernière décennie, ont fait l'objet d’une demande croissante sur les marchés internationaux).

Toutefois, l’Arganeraie ne doit pas seulement sa réputation à l’arganier, mais aussi à la ″civilisation agraire″ qu’elle a suscitée, résultat d’un long processus d’adaptation8.Sous l’arganier se développe en effet une agriculture extensive bien adaptée à cet écosystème. C’est une agriculture familiale qui se pratique sous deux formes : une agriculture pluviale (bour) sur les versants ou sur des terrains collectifs où l’on cultive souvent de l’orge. Il s’agit d’une agriculture légère bien adaptée aux conditions écologiques assurées par l’arbre (ombre, humus et fixation du sol). L’agriculture irriguée, quant à elle, se pratique dans les vallées où l’eau peut favoriser une activité plus intensive et pérenne (céréales, légumes, arbres fruitiers et parfois la luzerne comme fourrage).

L’Arganeraie, c’est également un écosystème d’une grande tolérance biologique, qui favorise le développement de l’apiculture. L’apiculture est l’une des principales activités caractéristiques de la région du Souss. En plus de la production de miel pour leur propre consommation, ces populations rurales berbères sont réputées pour la production de miels destinés aux secteurs cosmétiques et médicaux. Le miel est donc à côté de l’huile d’argan, un autre produit issu de l’exploitation de l’agro- biodiversité, économiquement important, soutenant les moyens d'existence des populations locales,

8,7Fonctions, défis et enjeux de la gestion et du développement durables dans la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie (Maroc), Brahim El Fasskaoui 37 en particulier la variété de miel de haute qualité associée à la sous-espèce nord-africaine Apis mellifera sahariensi.

Dans certaines régions de l’arganeraie, les ruches communales sont encore fonctionnelles. La gestion coutumière des ruchers collectifs, associée à la pratique traditionnelle de partage des biens communs comme les ressources en eau, les ressources pastorales et les produits de l’argan sont des pratiques culturelles anciennes encore marquées par une forte cohésion sociale, et qui sont à valoriser sur le plan écotouristique.

Enfin l’arganeraie constitue aussi pour ses qualités fourragères, un espace pastorale très recherché par les populations pratiquant le pastoralisme. Les populations locales pratiquent essentiellement l’élevage caprin. Mais dans le cas des années humides, le sous-bois produit aussi une multitude d’herbes fourragères broutées par les troupeaux transhumants et exploitées selon une organisation socio-territoriale particulière. « Cette activité mobile (transhumance) est une formidable adaptation aux conditions écologiques de l’Arganeraie caractérisée par un compartimentage en zones agroécologiques »9.

L’Agdal, une REGLES COUTUMIERES DE GESTION DE L’ESPACE : La personne qui viole ces règles est pratique ancestrale de gestion de l’espace sanctionnée par la communauté (jmâa). Si les conditions qui a pendant longtemps contribué à la naturelles profitent à l’arganier, les pâturages peuvent préservationl’arganeraie. C’est être utilisés selon des rythmes conformes aux un concept dispositions communautaires. Lorsque l’année est très lié à la culture et à l’identité mauvaise, les pâturages sont totalement fermés. Dans les des populations berbères de cas extrêmes de sècheresse, on procède à une vente l’arganeraie. Ce terme représente à la fois massive du troupeau pour réduire au minimum la l’espace, un mode d’appropriation de la terre charge sur l’Arganeraie et préserver l’équilibre et de gestion nécessaire entre l’élevage et la protection de de biens communs, l’institution l’Arganeraie. réglementant le territoire et l’accès aux ressources, et les règles coutumières qui régissent la gestion des ressources naturelles et consistent à fermer et à ouvrir des zones précises pour le pâturage selon un calendrier concerté et selon les conditions propres aux terroirs de l’Arganeraie.

Tout comme les pâturages, les coupes de bois pour des besoins domestiques (cuisson, chauffage ou construction) sont également soumises aux contrôles de la communauté. Toute amputation même d’une branche sèche de l’arganier ne peut être admise qu’après accord à l’unanimité de l’assemblée villageoise. Pour les bois de construction, c’est également cette assemblée qui désigne les arbres à couper. Chaque ressource vitale (l’eau, pâturages et le foncier par exemple) est régie par un arsenal de dispositions coutumières adaptées.

Malheureusement, cette pratique de l’Agdal tend à disparaitre, faisant place à des concepts exogènes et des institutions modernes tels que les coopératives, les associations de développement locales, les collectivités territoriales, les services déconcentrés de l’état, avec d’importantes conséquences sur l’état de l’espace et des ressources.

38

III.2.3 Un patrimoine culturel matériel et immatériel aussi riche que varié

De par son Histoire et sa position géographique, le Maroc a toujours constitué une zone de transition, un espace de brassage et d’échange, et dispose de ce fait d’un patrimoine matériel et immatériel aussi riche que varié. La culture marocaine, qui n’est autre que le concentré de plusieurs apports extérieurs (phénicien, romain, arabo-musulman, africain et euro-méditerranéen) a été modelée au fil du temps et dans l’espace en fonction des crises géographiques et historiques du pays. La vallée du Souss ne déroge pas à la règle.

Son histoire est basée essentiellement sur celle d’Agadir, qui signifie en tachelhite, grenier ou fortin, et de Taroudant dont le nom viendrait de « tar-dant » signifiant pérennité en berbère. Dès le début de 15e siècle, Agadir attira l’attention des Européens, surtout les Portugais, qui longeaient les côtes à la recherche de l’Inde. En 1476, le Portugais Juan de Siguiera construit une salinière pour poissons au Nord de l’actuel port, installations qu’il vendit par la suite au Roi du Portugal, Don Emmanuel, qui les fortifia et les utilisa pour le commerce et la pêche. En 1517, Al Kaïm Li Amri Allah Essaâddi, ayant pris le pouvoir, créa Agadir-Ighir, signifiant la Kasbah.

Taroudant, grâce à sa position géographique, fut prédestinée à jouer le rôle de grand carrefour historique à l’échelle macrorégionale. Convoitée tour à tour par les Almoravides, les Almohades et les Mérinides, les Saâdiens l’adoptèrent comme première capitale au 16e siècle, en en faisant un haut lieu industriel et commercial avec le Soudan. La ville fût détruite par les Mérinides en 1306, mais renaît aussitôt et connaît son apogée au XVIe siècle sous l'influence de Mohammed Ech-Cheikh Saâdi, fondateur de la dynastie Sâadienne, qui en fait la première capitale Sâadienne avant Marrakech et une base pour ses offensives contre les Portugais installés à Agadir (nommée, à l'époque, Santa Cruz de Cap de Gué). Elle devient alors un centre caravanier important, célèbre pour l'abondance et la qualité de ses marchandises : sucre, coton, riz, etc.

Ces différentes époques de l’histoire de la région ont livré, outre un patrimoine archéologique important, des architectures, un savoir-faire en matière de gestion des ressources naturelles, mais également un patrimoine mobilier riche et varié. Les sites historiques, les monuments, les ouvrages hydrauliques, les formes de gestion et d’adaptation, forment autant de legs et un inestimable héritage sur lequel s’est fondée l’identité de la région du Souss.

La route de Mesguina fait partie de cette histoire comme en témoigne son riche patrimoine matériel (grottes, Igoudar10, le mausolée Sidi Lahcen, la mosquée des Mourabitines (Timezguida Ougard), les tombeaux Saadiens à proximité, le fort d’Aglagel dont il ne reste aujourd’hui que des vestiges, des sites fossilifères et archéologiques remontant à la préhistoire, les Ourtens (jardins en terrasse)….)et immatériel (la pratique de l’Agdal pour la gestion des ressources naturelles, le folklore local, l’art culinaire avec pour denrée de base l’huile d’argan, les rites du mariages berbère, les contes,….) .

La route de Mesguina aurait existé selon les historiens depuis l’époque romaine et aurait été le seul passage naturel qui reliait l’Afrique Subsaharienne au nord du Maroc. Les différentes dynasties qui se sont succédées dans la région auraient protégé les caravanes tout en leur faisant payer un droit de passage ; en témoigne les vestiges de casernes militaires, et la position des douars, qui nichés sur les montagnes ont apparemment fait office des tours de surveillance, et de la route Mesguina elle-même et du bord de mer.

10Les greniers collectifs ou Igoudar. (Agadir, singulier de Igoudar : le mot a de multiples significations, notamment grenier collectif fortifié, village, falaise ou mur.) Vestiges d’antan, les «Igoudar» relatent une histoire ancestrale en ouvrant une porte entrebâillée sur une culture à la fois architecturale et sociétale ; ils sont aujourd’hui en proie à la dégradation. Leur utilité principale est d'emmagasiner les richesses et les réserves alimentaires. Mais c'est aussi une place de transactions commerciales, de lieu de rencontre, de fondouk pour les caravanes.

39

La mosquée des Mourabitines Les tombeaux Sâadiens 1509- 1040-1147 1549

Malheureusement si cet héritage culturel est très riche, il n’est pas valorisé, et est sujet à une très forte dégradation, pour ce qui concerne le patrimoine mobilier, et à un manque de transfert générationnel et à un savoir et des connaissances traditionnelles qui se perdent, pour ce qui est du patrimoine immatériel, et nécessite donc une intervention urgente des autorités compétentes pour sa réhabilitation et sa valorisation. Aujourd’hui le principal capital du « territoire de Mesguina » est constitué principalement, bien que sujets à une forte pression anthropique et du climat, par le milieu et les ressources naturelles.

40

III.3 Délimitation et cartographie de la chaine de valeur

Avant de planifier les interventions en matière de tourisme, il est important de savoir «qui est qui? », et « qui intervient pour faire quoi ?» au niveau de la destination considérée. Les acteurs sont souvent nombreux et ont des intérêts différents, mais ensemble contribuent à faire de la destination ce qu’elle est. Les chaînes de valeur se présentent alors comme un bon moyen de représenter une réalité souvent chaotique ; réaliser une cartographie des parties prenantes permet d’entreprendre dans le cadre d’une démarche structurée une analyse poussée des différents acteurs, de mieux comprendre leurs stratégies respectives, et surtout d’organiser les résultats le long de la chaîne de valeur.

Les principaux «maillons» d’une chaîne de valeur touristique, comprennent généralement l’organisation du voyage, l’hébergement, la restauration, les loisirs, les achats, les excursions et le transport. Ces maillons sont représentés différemment selon les destinations, de sorte que si l’on retrouve presque toujours dans les chaînes de valeur du tourisme l’hébergement, l’alimentation, les achats et les excursions, le transport local par exemple est parfois inclus dans les excursions, les loisirs sont parfois séparés des excursions, et d’autres fois encore certains maillons ne sont pas applicables à la destination considérée.

Organisation Touristes du voyage Transport Hebergement Restauration Achat Loisirs Excursion

Figure 5 : Principaux maillons d’une Chaine de Valeur Touristique standard A chaque maillon correspond un groupe d’acteurs ; dans une chaine de valeurs écotouristique nous retrouverons généralement, les catégories décrites ci-dessus.

(i) Les fournisseurs de services directs: ce sont les fournisseurs de services touristiques dans une destination donnée, correspondant aux différents maillons de la chaine de valeur touristique présentés plus haut (hébergement, restauration, transport local, loisirs, etc), ou en tout cas ceux qui sont applicables à la destination considérée ;

(ii) Les institutions d’appui au tourisme: il s’agit des organisations qui créent, ou contribuent à créer un environnement propice au bon fonctionnement du secteur du tourisme au niveau de la destination considérée ;

(iii) Les institutions intervenant dans la conservation et la gestion durable de l’espace naturel dans le cas de l’écotourisme où le milieu naturel est à la base de l’activité touristique;

(iv) Et enfin les secteurs autres que le tourisme, puisque la demande touristique se répercute normalement sur l’économie locale, bien au-delà des hôtels, restaurants et bus touristiques qui composent le «secteur du tourisme». Établir la cartographie de la chaîne de valeur devrait contribuer à se faire une idée précise des segments de l’économie à destination (autres que le tourisme) qui dépendent aussi de la demande touristique, tels la construction d’installations touristiques, l’artisanat et la chaîne d’approvisionnement en denrées alimentaires.

Dans ce qui suit nous procéderons dans une première étape à une cartographie de la chaine de valeur écotouristique de Mesguina telle qu’elle se présente à l’état actuel.

41

Compte tenu du fait que dans le cas de la chaine écotouristique de la route de Mesguina, l’objectif recherché est de faire profiter les populations locales, hommes, femmes et jeunes, des retombées du tourisme, nous essayerons dans une seconde étape de cartographier une « chaine de valeur future », afin d’identifier les maillons qui pourraient bénéficier aux populations locales (en tant que fournisseurs de services directs, ou en tant qu’acteurs dans les secteurs dépendant de la demande touristique).

III.3.1 Cartographie de la Chaine de valeur écotouristique de Mesguina « actuelle »

a. Fournisseurs de Services directs

Dans la catégorie fournisseurs de services directs, on retrouve principalement trois structures d’hébergement, Atlas Kasbah, Paradis Nomade, et le Gite Rural Ecologique Jaouahir Aguerd. Actuellement, il n’existe pas réellement une activité écotouristique sur la Route de Mesguina. L’activité touristique se limite à quelques touristes en passage, qui empruntent la nationale 8 en provenance de Marrakech ou des provinces du Sud, ou qui fréquentent ou pas les structures d’hébergement susmentionnées.

Si les différentes études et le diagnostic participatif entrepris dans le cadre du projet « Route de Mesguina » ont tous identifié le tourisme comme alternative de développement, aucune étude n’a relevé une quelconque activité des habitants de la zone en relation avec le tourisme, à l’exception des emplois crées au sein des établissement d’hébergement, en particulier Atlas Kasbah et Paradis Nomade (cuisinier, jardinier ou de personnel d’entretien, ou encore réceptionniste), qui emploieraient à elles deux environ une vingtaine de personnes (des hommes et des femmes originaire de la région).

En apparence, il apparait donc qu’à part l’hébergement aucun des maillons de la chaine de valeur de Tourisme ne s’applique dans la situation présente au cas de Mesguina. Mais en réalité, si on regarde de près l’activité d’Atlas kasbah et de Paradis Nomade, on se rend compte qu’elles ne se limitent pas uniquement à l’hébergement et à la restauration ; elles fournissent en fait une grande palette de prestations, depuis le transport de l’aéroport, à la proposition et à l’organisation d’excursions dans la région et au niveau d’autres sites touristiques comme Marrakech, Taroudant, Essaouira, etc. avec toujours pour toile de fonds un tourisme de nature et de découverte (§ tableaux 7 et 8).

L’Ecolodge Atlas Kasbah. Située à proximité du douar Tighanimine, au départ du circuit « Route de Mesguina », cette structure constitue le projet vitrine de Mesguina. L’architecture, de même que le décor et l’organisation intérieur du bâtiment, mettent en avant le riche patrimoine de la région du Souss et valorisent d’une manière très élégante le savoir-faire local tel que celui du pisé et des objets artisanaux fabriqués dans les coopératives de la région généralement par des femmes Berbères. Par ailleurs, le respect de l’environnement se traduit dans la gestion au quotidien de cette structure, observant des mesures très rigoureuses dans la gestion de l’eau, des déchets, de l’énergie, dans sa politique d’achats (ressources disponibles localement), et veillant à l’intégration architecturale.

Pour toutes les raisons citées plus haut, depuis son ouverture en 2009, Atlas Kasbah a été plusieurs fois primée et a obtenu des récompenses nationales et internationales telles que le Trophée du Tourisme Responsable du Ministère du Tourisme, l’écolabel international Clef verte, et la Médaille d’or aux Trophées Internationaux de Tourisme Responsable en novembre 2015 à Londres en qualité de Meilleur hôtel au monde pour la valorisation locale11. Grâce à cette reconnaissance nationale et internationale, et à la notoriété d’Atlas Kasbah, le territoire de Mesguina est plus connu. Enfin les propriétaires d’Atlas Kasbah sont des personnes ressources au niveau local, qui apportent le conseil et

11Atlas Kasbah est le premier hébergement francophone au monde à avoir obtenu cette récompense en reconnaissance de ses mesures en développement durable et de sa contribution à la promotion de l’écotourisme au Maroc. 42 l’appui nécessaire quand ils sont sollicités, et seront amenées à jouer un rôle déterminant dans le développement du produit « Route de Mesguina ».12

Tableau 7: Type de prestations proposées par Atlas Kasbah. TYPE DE PRESTATIONS Chambres single, doubles et triples (standard et traditionnelle) Hébergement Chambre double supérieure, Suites familiales (5 à 6 personnes) Restauration Cuisine locale traditionnelle avec soit : Repas sur place Pique nique à emporter, Soirée berbère en décembre Beauté et Massage, Hammam, Tatouage au Henné Bien-être Ateliers : initiation au berbère ou à l’arabe, Nature et culture Cuisine, poterie, Tadelakt et permaculture Ornithologie Sports et loisirs Surf, body-board, Yoga, VTT, Randonnées pédestres, ou à dos de mulet Transfert et location de Accueil privé à l’aéroport et transfert voiture Location de voiture type Logan et équivalent Excursions dans l’arrière Chtouka Ait Baha, Massa, Tafraout, , Imouzzer Ida Outanane, pays d’Agadir et plus loin Essaouira, Tiznit, Taroudant, Marrakech.

Paradis Nomade. Situé à l’entrée du village Azrarag, toujours sur la « Route de Mesguina », Paradis Nomade a été crée par un couple de Français qui ont fait le choix de s’installer au Maroc, et plus particulièrement, dans l’arrière pays d’Agadir. Cette structure a été conçue pour recevoir des personnes seules ou en couple à la recherche de tranquillité, du calme et du dépaysement, mais également pour accueillir des familles qui ont envie de se retrouver dans un cadre idyllique. Comme pour Atlas Kasbah, les propriétaires et gérants de Paradis Nomade, constituent également des personnes ressources à mettre à contribution dans le développement du produit écotouristique de Mesguina. Ce sont à la base des passionnés du voyage et du dépaysement, qui se sont convertis à l’hôtellerie. De plus le mari, ancien pilote du Paris –Dakar, a une très bonne connaissance du Maroc profond, de ces pistes et des sites à découvrir. Tableau 8 : Type de prestations proposées par Paradis Nomade TYPE DE PRESTATIONS Chambres singles, chambres doubles, Suites juniors, Tentes berbères, Espace Hébergement pour les caravanes Restauration Bar restaurant Cuisine traditionnelle marocaine Plats européens Activités pour les Piscine, activités nautiques sur la plage d’Agadir, Sortie en mer en catamaran, enfants balade en Quad, Buggy ou VTT, balade en dromadaire, parcours en accrobranche, visite au Croco Parc… Activités pour les Balades à pied aux alentours de l’hôtel, visites de la région, un challenge en adultes karting

Bien-être Massage pour détente à base d’huile d’argan Excursions/ Raid 3 grandes directions.

12 Mr. Hassan Aboutayeb, est Docteur en Tourisme et Environnement, il est président du Réseau Régional sur le Tourisme Rural. Mme HélèneAboutayeb, est titulaire d’un Master en développement durable,

43

4x4 sur mesure  « Découverte » Circuit de 5 jours sur une semaine: départ d’Agadir, Direction plein Sud, Tafraout, Icht, Guelmim, Plage blanche, Fort Bou Jerif, reour à Agadir ; Belle mosaique de paysages  « Djebel Bani » circuit de 7 jours Direction Taliouin/pays du Safran, descente à travers la montagne, dunes de M’hamid, Zagora, Minéralité et magie du désert.  « Layoune » circuit 6 à 8 jours : Direction Tan Tan, Cap Draa, Akhfenir, Tarfaya, Lâayoune, le désert aux portes de la mer, les grands espaces, les falaises.

Au regard de ce qui précède, il parait clairement que les deux entreprises touristiques, décrites plus haut, présentent la particularité d’être engagées dans une démarche qualité, de participation au développement local et surtout dans une démarche de tourisme responsable, dans le sens où elles se veulent respectueuses de l’environnement, de la culture et des traditions locales, et constituent donc un excellent point de départ pour le développement de l’écotourisme à Mesguina. Autant de critères qui correspondent à ceux de l’écotourisme.

Pour les autres futures structures d’hébergement, Atlas Kasbah et Paradis Nomades ont placé la barre très haute. Ce qui augure, si elles sont prises comme modèles, d’un produit « Mesguina » à la hauteur des attentes de l’ambition 2020 du tourisme : qualité, authenticité et parfaite harmonie avec la nature et les valeurs marocaines.

Bien que ces deux structures s’adressent globalement à une clientèle différente, elles se retrouvent dans un certain nombre points:

 Les prestations proposées sont très diversifiées ;  La grande majorité des prestations est assurée par l’entreprise ;  La promotion et la commercialisation du produit se font principalement via internet, le bouche à oreille, et la collaboration avec des tours opérateurs en particulier sur Marrakech ;  Les deux tablent sur les excursions de types multi-séjours comportant plusieurs étapes.

L’examen de la répartition des coûts par maillon n’est pas dans ce cas pertinent compte tenu du fait que la majorité des prestations est assurée par la même entreprise , et que celles qui sont externalisées sont sous-traitées en dehors de Mesguina (dans le cas des excursions à multiples escales).

Par ailleurs, dans la perspective d’un nouveau produit écotouristique, impliquant des entreprises locales, certaines sous-chaines telles que l’approvisionnement en denrée alimentaire, l’achat des produits de l’artisanat, la construction d’installations touristiques, etc, devraient être connectées àcette chaine, afin de faire apparaître clairement les liens entre les différentes branches de l’économie locale (agriculture, artisanat, production de miel, production d’huile d’argan, produits cosmétiques à base de PAM, etc), et d’identifier les maillons à renforcer. Il est à signaler qu’une collaboration -bien que officieuse pour l’instant- est entrain de se créer entre les coopératives féminines et les structures d’hébergement qui s’approvisionnent en huile d’argan et cosmétiques au niveau des coopératives (à Tighanimine pour Atlas Kasbah et à Azrarag pour Paradis Nomade).

b. Les institutions d’appui au tourisme

Pour relever les défis dans le secteur du tourisme, et préserver l’intérêt de la destination à long terme, la région de Souss Massa, à l’instar des autres régions du pays, s’est dotée d’une stratégie et d’un

44 certain nombre d’outils pour y arriver. Dans cette stratégie, la durabilité constitue la pierre angulaire qui devrait permettre de créer de réelles opportunités pour des activités touristiques ; dans cette perspective, l’ensemble des segments du tourisme dans la région devrait prendre en compte les dimensions économique, sociale et environnementale.

La région s’est donc fixée pour ambition de diversifier ses produits et de développer à côté du tourisme balnéaire, le tourisme rural et le tourisme de nature, avec un objectif sur le court terme de « drainer au moins 15% du flux de touristes visitant la région vers l’arrière Pays qui recèlent de grandes potentialités naturelles et culturelles à valoriser sur plan touristique ».

La cartographie des institutions intervenant en appui au tourisme dans la région a permis d’identifier à côté des acteurs institutionnels (Ministère du Tourisme et de la Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique), des acteurs de la société civile à savoir le Conseil Régional du Tourisme (CRT), le Réseau de Développement du Tourisme Durable (RDTR), et le Pays d’Accueil Touristique d’Immouzer Ida Ou Tanane (PATI), qui œuvrent de concert pour faire du tourisme rural un levier de développement local. Grâce à la dynamique créée par le projet « Route de Mesguina », cette région se retrouve aujourd’hui au centre des préoccupations de ces acteurs.

Touriste Transport Hebergement Restauration Achat Loisirs Excursion

DEVELOPPEMENT DU PRODUIT ECOTOURISTIQUE ROUTE DE MESGUINA Délégation SMIT Délégation CRT RDTR PATI Acteurs du tourisme de la Culture intervenant en Déclinaison Infrastructure Réhabilitation et Exécution du Structuration et Organisation du appui au territoriale de Industrie valorisation du programme de tourisme rural ; Promotion développement la politique Touristique patrimoine développement /commercialisation du tourisme touristique culturel touristique de la Animation de l’offre touristique nationale région

CONSEIL REGIONAL DE SOUSS MASSA

Figure 6 : Cartographie des institutions d’appui au tourisme

 Ministère du Tourisme/ Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique

La Société Marocaine de L’Ingénierie Touristique (SMIT), société anonyme à capital public placée sous tutelle du Ministère du Tourisme, est née en 2007 de la fusion de la direction des aménagements et des investissements du Ministère, avec la Société nationale d’aménagement de la baie d’Agadir (Sonaba) et la Société nationale d’aménagement de la baie de Tanger (Snabt). Elle a pour mission, l’animation de la stratégie de développement du produit touristique, à travers la définition, le placement, l’exécution et le suivi des projets touristiques. Elle intervient sur l’ensemble de la chaine de valeur de la création de produits touristiques, en assurant :

(i) l’animation du secteur pour le développement de produits touristiques ; (ii) la veille stratégique (produits touristiques, pays concurrents, opérateurs et investisseurs) ; (iii) la réalisation d’études de concept techniques et financières ; (iv) le conseil et l’accompagnement nécessaire aux investisseurs pour la réalisation des projets ; (v) et l’assistance à maitrise d’ouvrage pour l’aménagement des zones touristiques.

45

Depuis 2011, la SMIT place l’attractivité au cœur de ses préoccupations avec pour ambition de valoriser au mieux les atouts de chaque territoire touristique pour en faire un véritable pôle de compétitivité. Construire l’offre, actionner les conditions de succès pour capter l’investissement, promouvoir les territoires touristiques, prospecter et accompagner de nouveaux investissements créateurs et catalyseurs de valeur… tels sont les défis que la SMIT tend à relever dans son quotidien pour répondre aux orientations stratégiques qui lui ont été assignées dans le cadre de la Vision 2020.

Avec l’appui de la SMIT, la région Souss Massa Drâa, a lancé dès 2013, dans le cadre d’une démarche concertée, l’élaboration de sa stratégie en matière de Tourisme. Ce processus de concertation a eu pour objectif de valider un positionnement unique et cohérent pour la région dans le cadre défini par la Vision 2020, et en cohérence avec ce positionnement de fédérer les acteurs pour définir les projets et chantiers à mettre en œuvre au niveau régional. Les propositions issues de ce processus ont constitué une première base pour engager de la stratégie régionale.

La région Souss Massa correspond dans la délimitation des territoires touristiques définis par la vision 2020, au territoire Souss-Sahara Atlantique, avec pour objectif de valoriser le littoral atlantique de l’offre balnéaire Maroc, qui sera significativement renforcée au cours de la décennie avec l’achèvement des projets du programme Azur et le développement de nouveaux produits dans le Sud.

Souss-Sahara Atlantique, rassembleles sites d’Agadir, y compris son arrière pays (Tafraoute, Imouzzer Ida Outanane...), en plus de Laâyoune et de Guelmim autour de l’alliance du désert, de l’Atlantique et d’un climat ensoleillé toute l’année.

En terme de positionnement, la région s’est fixée pour objectifs : la consolidation de la destination Agadir qui continuera d'être le fer de lance de la croissance du balnéaire du Maroc, la valorisation du patrimoine culturel et naturel de la région afin de réinventer sa marque à l’international. Ces objectifs seront atteints à travers la réalisation d’un programme ambitieux visant à fournir un produit qui répond aux besoins des segments cibles de touristes à travers, notamment le développement de projets structurants qui répondent aux ambitions de la région, la valorisation et la protection du patrimoine culturel et naturel de la région, et le développement des projets d’animations sportifs et découverte de la nature.

Parmi les projets structurants de ce programme, il y a lieu de citer : l’Eco-station Taghazout, le renforcement de l’offre touristique en front de mer à travers le développement d’une station touristique haut de gamme proposant une nouvelle génération de produits balnéaires au niveau de la station Aghroud, la préservation des plages et embouchure du développement anarchique,le développement de plusieurs éco resorts intégrés dans l’environnement du PNSM, notamment au niveau de la station touristique de Tifnit, la réalisation d’une nouvelle station Touristique du Plan Biladi (tourisme interne) à Imi Ouaddar, vers Tamri, et enfin le développement de plusieurs écoresorts sous forme de lodges intégrés dans les deux préfectures Ida Outanane et Chtouka Ait Baha, dans le but de créer une nouvelle génération de produits balnéaires, qui soient ancrés dans une nature et culture locale riche et préservée (en lien avec le PNSM).

A travers ce qui est décrit, la Route de Mesguina trouve parfaitement sa place dans la stratégie régionale, et devrait d’un autre côté profiter de l’attractivité qui sera créée par ses nouvelles réalisations et le flux de touristes (TSE et touristes internes) qu’elles ne vont pas manquer de drainer.

Par ailleurs, au niveau de la région Souss Massa, la SMITmet en œuvre un programme de « Développement intégré du tourisme rural et de Nature »/Programme Qariati dans lequel le projet « Route de Mesguina » s’intègre pleinement. Son plan d’action pour la région comporte soixante sept

46

(67) projets pour une enveloppe de 18 millions de dirhams et bénéficie d’un apport financier de la Banque Mondiale.

Parmi les actions programmées dans ce cadre figure l’appui à la mise en place de structures d’hébergement, la valorisation du patrimoine local et des sites naturels, l’appui au développement du savoir-faire local, le soutien aux activités de plein air, aux produits de niches (escalades, surf,..), et la réalisation de la signalétique touristique. Le programme est en phase de validation ; des missions de repérage sont organisées au niveau d’Agadir Ida Ou Tanane et à Mesguina, au niveau de Chtouka Ait Baha pour le circuit des Igoudars, et le circuit du Parc National de Souss Massa, de Taroudant, et de la vallée de Tiznit. Les collectivités territoriales seront partenaires à part entière pour la validation des actions et la mise en œuvre du programme.

 Conseil Régional du Tourisme

Le Conseil régional du Tourisme est une association dotée de la personnalité morale, d’une autonomie financière et d’une gestion commune Etat-Privé. Le CRT a été institué par l'accord cadre 2001-2010 signé sous la présidence effective de Sa Majesté Le Roi Mohamed VI le 29 octobre 2001 à Agadir. La création de cet organisme a pour objectif la restructuration des groupements régionaux d’intérêts touristiques (GRIT). Il a pour missions d’organiser la concertation public-privé, d’assurer une planification rigoureuse, et de garantir une exécution coordonnée de la nouvelle politique touristique. Dans ce cadre, le CRT réalise les tâches suivantes :

1- L’information et la sensibilisation des élus à la vision 2020 et à sa projection sur la région Souss Massa, et les convaincre à allouer les budgets nécessaires au développement, à l’amélioration et à la promotion du produit touristique offert par la région ; 2- La contribution au développement de l’industrie touristique dans le cadre de l’économie générale du pays et la réalisation des conditions susceptibles d’assurer un développement rapide et harmonieux du tourisme au niveau de la région ; 3- La formulation de toute proposition ou consultation ou avis aux pouvoirs publics sur les nouveaux investissements en étroite collaboration avec le Centre Régional d’Investissement (CRI) ; 4- La coordination avec le ministère du tourisme pour l’exécution du Programme de Développement Régional (P.D.R.T) ; 5- La facilitation du positionnement de la station d’Agadir, de sa région et de son arrière-pays, à travers notamment la promotion de la destination Agadir, le développement de relations avec les Tours opérateurs, et de développement de l’activité touristique et de l’animation de la ville ; 6- La promotion de la destination Agadir et sa Région pour l’ensemble de ses produits et pour tous les partenaires, élus, institutionnels, professionnels de la Région SM.

Le CRT a été concerté et impliqué dans le projet « Route de Mesguina » et un financement a été programmé dans son plan d’action pour la réalisation de la signalétique touristique.

 Le Réseau de Développement du Tourisme Rural.

Le RDTR, qui a le statut d’association, est né d’une initiative du Conseil régional de Souss Massa Drâa et de quelques soixante PME touristiques qui ont bénéficiés d’un appui du CRSMD par le biais de subventions totalisant les 15 millions de dirhams. Le RDTR est le premier réseau du genre au Maroc et en Afrique du nord dédié entièrement au développement d’un tourisme rural et d’un tourisme durable. Aujourd’hui, le Réseau est composé d’une quarantaine de structures d’hébergement ainsi que d’associations touristiques locales. 47

Le réseau poursuit le double objectif de promotion du tourisme rural dans l’arrière pays d’Agadir et de contribution à la lutte contre la pauvreté et au développement social et économique local en appuyant des PME et en facilitant la création d’emplois. Il agit notamment pour : (i) Favoriser la pratique du tourisme rural au Maroc et défendre les intérêts légitimes des membres ; (ii) Participer activement au développement durable du tourisme régional et national, et obtenir un positionnement concurrentiel sur le marché mondial du tourisme durable ; (iii) Assurer la promotion des structures adhérentes et de l’image de marque de la destination ; (iv) Assurer la formation du personnel non qualifié ; (v) Développer la coopération et le partenariat entre les membres et avec les acteurs du tourisme régionaux, nationaux et internationaux, et favoriser les échanges des bonnes pratiques.

Le programme du réseau s’articule autour de 5 axes stratégiques : Axe1 : Le renforcement du réseau, Axe2 : La promotion de circuits touristiques, Axe 3 : L’accompagnement et la formation au profit de ces membres, Axe 4 : La consolidation de la qualité et le développement durable, Axe 5 : La communication et la promotion.

Le RDTR est partenaire du projet « Route de Mesguina », et contribue au développement du produit et à sa promotion ; en 2015 le réseau a intégré « Mesguina » dans son catalogue de promotion.

Présentation de Mesguina dans la brochure du RDTR

Le pays de Mesguina La route écotouristique de Mesguina démarre aux portes de la ville d’Agadir au piedmont du Haut Atlas Occidental dont le sommet cumule à 1349m. Cette route antique a vu le passage de plusieurs milliers de caravanes commerciales emportant les richesses de l’Afrique vers le nord du Maroc. Ce territoire riche par son histoire ancestrale et les vestiges de plusieurs dynasties marocaines est au centre de la RBA.

Réserve Biosphère de l’Aganeraie (RBA) La RBA couvre un espace de 2,5 millions d’hectares dans le bassin du Souss Massa et les plateaux de Haha. Elle présente des particularités à l’échelle internationale ce qui lui a valu la reconnaissance de l’UNESCO en décembre 1998. La protection des aires d’arganiers a pour objectif de préserver les paysages, les écosystèmes et la variabilité génétique de l’arganier.

48

Pour le président du RDTR, le projet « Route de Mesguina » s’inscrit parfaitement dans le cadre de la stratégie de développement du tourisme rural et du tourisme de nature, que le réseau, le CRT et le conseil de la région s’emploie à mettre en œuvre. Il s’agit d’un site encore vierge et le produit est à construire entièrement. Avec AIB, GIZ et les partenaires locaux, le concept « Route de Mesguina » est entrain de prendre forme et de se construire sur des bases durable : planifier dans le cadre d’une démarche concertée (associations de développement local, élus, coopératives, ….), puis développer. « . ..Pour le développement du concept, il faudra travailler sur le territoire dans le sens large du terme : comme espace prêt à accueillir les touristes, comme patrimoine naturel et culturel riche et varié, et comme réservoir d’un savoir-faire d’une grande originalité » Hassan Boutayeb, président du RDTR.

Parmi les contraintes relevées par le président du RDTR : (i) l’absence d’activités à proposer dans l’immédiat sur Mesguina, les acteurs locaux doivent faire preuve de créativité et proposer des activités qui feront de Mesguina, un produit unique, (ii) la prolifération de la construction anarchique et l’altération du cachet architectural local, (iii) le problème de l’assainissement et des déchets solides, en particulier dans les villages à proximité de la zone urbaine.

Parmi les risques, il s’agit pour Mr Boutayeb, d’une prolifération de gîtes, plus que ce que peut supporter le territoire et le développement anarchique des structures d’hébergement, le non respect des traditions locales, et la perturbation du système de fonctionnement social. Parmi les opportunités, c’est bien sûr la proximité d’Agadir, deuxième destination touristique au Maroc, et profiter du flux de touristes qu’elle draine, mais c’est également la possibilité de profiter des formations et de l’accompagnement proposés par le RDTR, en particulier pour des populations locales dont le tourisme n’est pas l’activité de base et qui veulent se convertir au tourisme (formation de personnel non qualifié).

Figure 7 : Circuits du RDTR, tracé sur la base des potentialités locales et des hébergements RDTR

49

 Le Pays d’Acceuil Touristique D’Imouzzer Ida Outanane

Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie « 2010 » du tourisme, une étude sur «le développement du tourisme rural » a été effectuée en en vue d’analyser l’offre et la demande touristiques en milieu rural marocain. Cette étude a révélé une inadéquation entre une forte demande émanant tant des TSE que des touristes internes, de même qu’une offre très riche et diversifiée, mais quasiment inorganisée. Il était donc impératif de structurer cette offre afin de l’adapter aux attentes des touristes, et d’en augmenter les retombées au niveau local.

C’est ainsi que, sur la base des recommandations de cette stratégie, a été lancé le plan des «Pays d’Accueil Touristique » (PAT), avec pour objectif la fédération de tous les acteurs locaux pour les amener à conjuguer leurs efforts en vue de promouvoir le tourisme en milieu rural. Le plan des «Pays d’accueil Touristique »(PAT) vise la création de nouveaux pays d’accueil dans les régions disposant d’un fort potentiel et la création d’une certaine homogénéité d’une offre touristique rurale. Cette démarche a pour objectif d’offrir aux touristes un produit rural complet dans les différentes zones rurales du Maroc à travers des hébergements adaptés, des animations locales et des itinéraires permettant d’aller à la rencontre des populations et de la culture locale, et à la découverte de leur mode de vie en dehors des circuits connus.

C’est dans ce sens que le PAT Imouzer Ida Ouatane (PATI) a vu le jour en avril 2005, suite à la signature de convention de partenariat entre un ensemble d’organismes compétents dans le domaine. Il se fixe comme objectifs, l’appui au développement socio-économique local, le rééquilibrage du développement touristique régional, le développement d'activités thématiques pour prolonger le séjour et stimuler l'économie locale. Il vise notamment :

. La consolidation du processus du développement touristique local ; . La contribution à la réussite du projet de la mise en place du Pays d’Accueil Touristique des Ida OUTANANE, notamment, la création des gîtes ruraux ; . Le développement du produit touristique local et la conservation de l’identité culturelle et patrimoniale de la région ; . L’unification des efforts des acteurs locaux en termes de Tourisme Rural de la Région ; . L’échange d’expertise et coopération entre membres ; . La coordination entre professionnels du secteur touristique et les autres acteurs économiques et institutionnels ; . La contribution à l’amélioration des services destinés aux touristes ; . Et l’exploration et la promotion des potentialités des sites touristiques et la préservation de la nature.

Le « Pays d'accueil touristique d'Imouzzer Idaou Tanane » (PATI), intervient principalement dans le domaine de l’hébergement (appui (Montage des dossiers) des projets de gîtes d’étapes subventionnés par le CRSMD dans le cadre du fond de la« micro-industrie touristique », la formation et l’encadrement des membres(Organisation de la formation et mise à niveau des porteurs de projets et des membres de l’Association en collaboration avec le C.G Loire Atlantique, Assistance au montage des projets touristiques, et la promotion(réalisation des documentaires avec des chaînes télévisées nationales et internationales dont Er-Rabiaa / 2M / TV5 / TV Canadienne, participation au Forum-Salon Ecorismo 2010, …).

50

Figure 8 : Carte de présentation de la zone d’intervention du PATI

 Le Ministère de la Culture

Représenté par sa délégation Régionale, ce Ministère sera d’un appui considérablement dans le développement du produit écotouristique « Route de Mesguina », en particulier pour la réhabilitation des monuments historiques et leur classement, mais aussi à travers la mobilisation des ressources humaines et financières pour encadrer les aspects en lien avec la valorisation de la culture locale (événement culturel, développement d’un concept de musée sur la culture locale, interprétation du site/reconstitution de l’histoire de la région et du rôle que Mesguina y a joué, etc ….).

c. Les institutions intervenant dans la préservation du milieu naturel et dans le développement territorial

Le territoire de Mesguina, se trouve au centre de la réserve A l’occasion du Sommet mondial pour l’écotourisme, de biosphère de l’Arganeraie, classée patrimoine mondial par qui i œuvrent pour la conservation de la biodiversité l’UNESCO, plus précisément au niveau de la zone tampon où et le développement durable, ont pour objectif des activés de développement durable sont tolérées, et d’étudier et de promouvoir des solutions innovantes particulièrement une activité écotouristique. L’écotourisme pour concilier conservation des ressources ainsi qu’un développement économique et culturel viable. Elles dans les Réserves de biosphère s’est en effet révélé être un sont donc des espaces privilégiés pour expérimenter excellent moyen pour sensibiliser et éduquer les visiteurs au et développer des modèles innovateurs en matière de respect de la nature et l’environnement local; les Réserves de tourisme, dans un souci de préserver la biodiversité et biosphère représentant généralement des espaces au fort les valeurs qui lui sont attachées, tout en bénéficiant aux habitants. potentiel touristique grâce au patrimoine naturel, culturel et immatériel sur lesquelles elles reposent. Pour le cas de Mesguina, l’écotourisme pourrait être une opportunité pour réduire la pression à laquelle ce territoire est sujet.

Au cours des deux dernières décennies, la région SM et son écosystème Arganier ont subi un nombre croissant de sécheresses et de problèmes de désertification provoqués par la variabilité du climat et

51 l’augmentation de la pression humaine due à la suppression de la végétation, à la forte extraction des ressources naturelles, à des pratiques agricoles non viables et au surpâturage. A cela s’ajoute l’essor économique qu’a connue au milieu du siècle dernier la région d’Agadir lié principalement au développement des secteurs de l’agriculture, du tourisme, de la pêche et de l’industrie agroalimentaire (activités demandeuses en main d’œuvre) conjuguée à une démographique considérable (Naturelle et Exode rural), et qui s’est traduit par une urbanisation exponentielle aussi bien à l’intérieur des villes, qu’à leurs périphéries.

Ce développement urbain a participé à la création d’un espace, constitué globalement par les entités spatiales du grand Agadir et ses aires d’influence, c’est ce qui est dénommé « Agglomération du Grand Agadir ». L’importante dynamique démographique enregistrée par le territoire de l’Agglomération du Grand Agadir, s’est manifestée par une large extension urbaine, traduite par une pression sur le foncier notamment le domaine forestier. La convoitise du domaine forestier qui est considéré comme facilement mobilisable s’est traduite par la distraction d’une partie de la forêt de Mesguina sur une superficie de 2472 ha.

Pour toutes ces considérations, le développement de l’écotourisme à Mesguina ne peut se faire sans prendre en considération les stratégies des acteurs institutionnels et de la société civile qui œuvrent pour la préservation du milieu et qui directement concernés par la gestion, l’aménagement, et le développement du territoire.

ACTEURS INSTITUTIONNELS ACTEURS COMMUNAUTAIRES

Acteurs intervenant pour ANDZOA HCEFLCD AGRICULTURE COLLECTIVITE AMADA le maintien des TERRITORIALE services de Développement et Conservation et Appui aux filières Développement Préservation des l’écosystème conservation de gestion des agricoles, territoriale droits des usagers Arganier l’arganeraie ressources PSE (Payement Infrastructure de la forêt forestières Pour les services de base, Gestion écosystèmiques) des déchets

CONSERVATION ET GESTION DURABLE DE L’ECOSYSTEME ARGANIER

Touriste Transport Hebergement Restauration Achat Loisirs Excursion

Figure 9 : Cartographie des institutions intervenant dans la préservation du milieu et le développement territorial

 L’Agence Nationale de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganeraie

Pour rappel, l’Agence Nationale de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganeraie (ANDZOA), a été créée en février 2010, sous tutelle du Ministère de l’Agriculture et des Pêches Maritimes. Elle a pour mission d’élaborer dans le cadre d’un processus intégré impliquant l’ensemble des acteurs concernés (acteurs institutionnels, élus,…), un programme global de développement de ces zones d’intervention (Oasis et arganeraies), qui prendrait en compte les dimensions sociale, économique, environnementale et culturelle, et d’en assurer l’exécution, le suivi et l’évaluation.

52

Concernant l’Arganeraie, l’Agence veille principalement à la protection, à la préservation et au développement des zones de l’arganier à travers notamment la mise en œuvre de projets de développement socio-économiques, réalise des opérations d’extension des peuplements de l’arganier conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, supervise des projets sur la valorisation, la commercialisation, et la labellisation des produits de l’arganier, structure les filières de production et de commercialisation des produits de l’arganier, et enfin encourage la recherche scientifique relative la préservation et au développement de l’arganier, et à la valorisation de ses produits.

De par sa situation, Mesguina constitue une des zones d’intervention de l’ANDZOA. Son intervention intègre le recensement des ayants d’endroit et la gestion du conflit autour des enclaves forestières. Elle intervient également en appui aux coopératives locales, principalement féminines, de production de l’huile d’argan. A travers ses programmes, l’ANZOA pourrait également appuyer d’autres filières au niveau du territoire de Mesguina outre l’arganier, comme la filière PAM, ou encore en encourageant le développement de l’agro-écologie et la labellisation des produits qui en sont issus.

Son engagement dans le projet Mesguina est matérialisé par sa participation à la gouvernance du projet.

 Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification

Le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), a pour missions : (i) d’élaborer et de mettre en œuvre la politique du gouvernement dans les domaines de la conservation et du développement durable des ressources forestières, alfatières, sylvo-pastorales au niveau des terrains soumis au régime forestier, ainsi que le développement cynégétique, piscicole continentale et des parcs et réserves naturelles, (ii) de coordonner la mise en place des mécanismes institutionnels pour la préparation, l'exécution, le suivi et l'évaluation de la politique du gouvernement en matière de lutte contre la désertification, (iii) de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de développement rural. De par ses missions, ce département constitue un partenaire incontournable du projet «Route Mesguina », d’autant plus que la Direction Régionale des Eaux et Forêts du Sud Ouest vient de lancer une étude d’aménagement d’une partie de ce territoire.

Pour répondre à un besoin de plus en plus pressant des populations urbaines à la recherche d’espace de recréation, de détente et de loisirs, la DREF-SO a en effet lancé une étude d’aménagement récréatif de la forêt de Mesguina sur une superficie de 25 ha. Ce projet de forêt récréative de Mesguina, vise à protéger et à préserver le milieu notamment en mettant en œuvre les principes d’organisation de cet espace (limites, entrées, accueil, circulation, signalisation, zones fermées au public, zones ouvertes, activités interdites ou réglementées, équipements adéquats notamment pour délimitation, activités ludiques, sportives…).

Ce Projet doit en outre prendre en considérations les besoins tels qu’exprimés directement par les visiteurs lors de l’enquête réalisée sur le site, ou appréhendés à travers les entretiens avec les différents responsables, élus, ONG. Ces besoins ont essentiellement trait à la sécurité, aux équipements de jeux pour enfants et jeunes, à la propreté, aux sanitaires et aux points d’eau, au parking, et aux équipements d’information, d’éducation et de sensibilisation des visiteurs.

Dans ce cadre une concertation et collaboration entre ce département et les acteurs et parties prenantes de Mesguina s’impose. D’autant plus qu’en matière d’écotourisme, le département a une expérience de plus d’une décennie, en particulier au niveau du Parc National du Souss Massa qui est un SIBE majeur de

53 l’Arganeraie (le Produit Safari, les réserves animalière, le produit ornithologique, des circuits thématiques, un écomusée, un centre d’information, des guides interprètes, etc..), qui pourrait être mise à profit dans la construction de la destination Mesguina.

Cette collaboration pourrait être également intéressante en vue de la mise en réseau des aires protégées de la région pour proposer un produit global autour de la biodiversité de la région.

 Le Ministère de l’Agriculture et des Pêches Maritimes/Agence pour le Développement Agricole

L’Agence pour le développement Agricole est un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, agissant sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et de Pêches Maritimes. Elle a pour principal mission de participer à la mise en œuvre de la stratégie adoptée par le gouvernement en matière de développement agricole, en l’occurrence le plan Maroc vert. L'Agence est notamment chargée de proposer aux autorités gouvernementales les plans d'action relatifs au soutien des filières agricoles à haute valeur ajoutée dans une perspective d'amélioration de la productivité.

Dans la région de Souss Massa, l’Agence dans le cadre d’un partenariat avec le PNUD, mène un projet intitulé « Approche d’Economie Circulaire pour la Conservation de l’Agro-biodiversité dans la région du Souss-Massa-Draa au Maroc ». Ce projet vise la conservation de l’agro-biodiversité dans le Souss Massa Draa (SMD). L’objectif à long terme proposé par ce projet est d’introduire le Payement pour les Services Ecosystémiques (PSE) en tant que mécanisme innovant pour inverser la perte et la dégradation de l’écosystème Arganier. Ceci, en association avec la valorisation (labellisation et commercialisation) de 2 produits de terroir issus de cet écosystème, à savoir l’huile d’Argan et le miel.

Le projet agit aux travers de 4 composantes interconnectées. La composante Une, concernera la création d’un environnement habilitant pour l’introduction des PSE au Maroc en adressant les changements institutionnels, politiques et légaux nécessaires à la mise en place et le pilotage d’un tel mécanisme dans le SMD. A travers la composante 2, le projet renforcera les capacités techniques pour la mise en œuvre de modèles PSE dans le SMD et préparera ainsi le terrain pour une réplication nationale des concepts et des outils PSE via la dissémination des leçons apprises et l’échange d’expériences avec d’autres projets et programmes. Les activités de la composante 3 permettront de promouvoir une production organique, durable et respectueuse de la biodiversité via un schéma de labellisation et de commercialisation adaptées aux produits de l’écosystème Arganier.

En capitalisant sur les 3 premières composantes, le projet entamera un investissement pilote de type PSE à travers la Composante 4 en tant que moyen de promotion, de conservation et d’exploitation durable de la biodiversité et les services ecosystémiques qui y sont associés dans l’écosystème Arganier. Parmi les PSE pilotes identifiés par le projet, celui sur l’écotourisme. Dans ce cadre une collaboration entre ce projet et le projet « Route de Mesguina » serait judicieux, dans la mesure où Mesguina se prête parfaitement à une application pratique du concept PSE sur le terrain. .

 Les collectivités territoriales

Comme développé dans la section 1.3, sur le plan Administratif, la forêt de Mesguina relève de la région du Souss-Massa, Préfecture d’Agadir Ida Outanane, et de cinq communes (Drarga, Ameskroud, Idmine, Akesri, Aourir, Ouled Dahou et la Commune Urbaine d’Agadir). C’est cet ensemble que l’on a désigné dans ce document comme « Territoire de Mesguina », et qui devrait être considéré dans une stratégie de développement du tourisme dans l’arrière Pays d’Agadir.

54

Actuellement le projet « Route de Mesguina » porte uniquement sur la partie relevant du territoire de la commune de Drarga. C’est pourquoi cette commune constitue aujourd’hui le principal interlocuteur et membre du comité de pilotage du projet. L’entretien avec la présidente de la commune et le responsable de la planification communale, a permis de relever un certain nombre de contraintes qu’il y a lieu de prendre en considération dans le développement du produit écotouristique et qui sont décrites dans cette section.

. La commune, à travers son conseil communal, accorde un intérêt particulier au projet qu’elle considère être un véritable levier de développement, dans la mesure où il permettrait l’amélioration du niveau de vie de la population et la création d’emploi. D’ailleurs dans son plan de développement communal, un des principaux axes de développement retenu est le développement du tourisme rural. . Une particularité de la commune à prendre en considération, Drarga est une commune urbaine à caractère essentiellement urbaine. La partie plaine qui représenta 40% du territoire communal est un centre urbain. Le reste les 60% constitue la partie montagne de la commune. Aujourd’hui la commune, connait une importante croissance démographique en particulier dans la zone urbaine (avec un taux d’accroissement d’environ 200% contre – 1% au niveau de la partie rurale), avec cela engendre en termes de problèmes sociaux, de prolifération des bidonvilles et de délinquance. Le problème de la sécurité a d’ailleurs été une des causes du recul de l’activité touristique au niveau de la commune. . Les douars de la partie montagne de la commune sont très éparpillés, très peu desservis par les transports publics ce qui posent des problèmes dans le domaine de l’Education et de la Santé. . L’activité touristique au niveau de la commune est très limitée ; passage de quelques touristes étrangers en provenance d’Immouzer, des visiteurs de la journée en particulier nationaux, et en particulier au printemps, ou encore des chasseurs en période de chasse. Parmi les sites les plus fréquentés par les nationaux, Ain Skhouna au niveau du douar Ait Oubella. . La commune ne dispose pas véritablement d’une vision de développement pour la partie montagne. Les principales actions entreprises par la commune jusque là, concernent l’infrastructure routière, qui a duré le mandat précédent consommé une grande partie des prêts contractés auprès du Fonds pour l’Equipement Communal (FEC).En matière de voirie la commune est bien desservie, particulièrement la partie montagne. . Avec mes moyens dont elle dispose la commune s’attache aujourd’hui à répondre aux besoins de base des populations, à savoir l’alimentation en eau potable, l’assainissement liquide et solide. . La commune est concernée par l’INDH. Elle dispose également d’un programme de recasement des bidonvillois.

Par ailleurs, la commune en tant qu’animateur du territoire et en tant que première responsable du développement de la commune, est le point de convergence pour l’ensemble des programmes et stratégies des acteurs institutionnels cité plus. Dans le cadre du projet « Mesguina », outre sa participation dans le comité de pilotage la commune doit jouer avec l’appui de l’AIB et de la GIZ, le rôle de moteur, s’approprier et porter l’ensemble du processus en assurant la mobilisation et la coordination entre les différents acteurs.

 L’Association Mesguina des Ayants Droits d’Argan (AMADA)

Créée en avril 2012, cette jeune association a pour principal objectif de défendre les droits des usagers de la forêt et de la préserver contre les différentes menaces de dégradation et de surpâturages, en particulier les troupeaux de nomades. L’association fédère plusieurs associations de développement local facilitant ainsi l’intervention des différents services extérieurs et autres agents externes de

55 développement concernés par Mesguina. Parmi les objectifs de départ que s’est fixé l’association c’est la contribution au développement du secteur de l’arganier, l’amélioration de sa productivité et l’amélioration des revenus des producteurs ayants droits. Mais progressivement et en réponse à une demande locale, l’AMADA a élargi son champ d’action pour s’inscrire dans une vision plus large de développement social, économique et environnemental de la forêt de Mesguina.

Cest ainsi que l’association avec l’appui de partenaires nationaux et internationaux (AIB, GIZ, GoodPlanet,….) a pu réaliser un certain nombre d’études et de projets, et c’est dans ce cadre qu’elle fait partie du comité de pilotage du projet « Route de Mesguina ». Parmi ces réalisations, il y a lieu de citer le diagnostic participatif entrepris sur 13 douars avec l’appui de l’association française Goodplanet, un projet d’efficience énergétique toujours avec Goodplanet, la mise en place d’un dépôt de stockage pour argan avec la collaboration de la DREF SO, de l’ANDZOA et de Goodplanet, un projet de lutte contre l’analphabétisme (la création de 5 centres), l’identification et la réalisation avec des porteurs de projets potentiels, la réalisation de sessions de formation au profit des associations membres en particuliers sur les aspects relatifs au montage de projets, la signature d’une convention avec l’AESVT autour d’un programme de sensibilisation et de formation sur la gestion des déchets.

Un trait particulier de l’AMADA, c’est sa sensibilité à la question du Genre. D’emblée, lors de l’entretien organisé dans le cadre de cette étude, les membres d’AMADA présents ont évoqué cette question. Le Bureau opérationnel compte aujourd’hui 11 membres dont une femme, la présidente de la coopérative de Tighanimine. Et des tentatives sont menées pour en recruter d’autres.

Selon les membres de l’AMADA, les femmes seraient à l’origine de la création de l’association. Principales concernées par l’arganier, elles sont les premières à être touchés par les effets induits par sa dégradation. Elles n’ont pas hésité à se regrouper pour aller manifester et présenter une requête à la commune pour la préservation de leurs droits. Dans ce sens, les membres d’AMADA considèrent que leur implication dans le travail de l’association et leur participation en nombre sont déterminantes pour l’avenir d’AMADA.

III.3.2 Cartographie de la chaine de valeur future (ou potentielle) et des maillons à renforcer en vue d’une plus-value de l’écotourisme au niveau local

L’illustration de la chaine de valeur future de l’écotourisme à Mesguina est donnée dans la figure 10. Elle est le résultat des différentes études entreprises dans la zone du projet « Route de Mesguina » par AIB et ses partenaires. Elle intègre également les résultats des différents focus groupes et entretiens entrepris dans le cadre de la présente étude.

Une caractéristique importante de cette chaine de valeur est l’importance de l’appui institutionnel (déjà traité dans la section précédente). Dans cette section nous nous concentrerons sur les principaux maillons de la chaine de valeur : Organisation du voyage, transport, hébergement, restauration, excursions, loisirs, et achats.

A travers l’analyse de la demande touristique (2013-2014), étude réalisée par l’observatoire National du Tourisme, nous essayerons d’établir le profil des touristes (TES et des touristes internes).

Enfin, nous ferons également une description des chaines d’approvisionnement en denrée alimentaire existant au niveau local (filière de valorisation des produits de terroirs), à mettre en lien avec la future chaine de valeur écotouristique de Mesguina. Pour cela on se basera essentiellement sur les résultats de l’étude diagnostic participatif réalisé dans le cadre d’un partenariat avec GoodPlanet.

56

Acteurs institutionnels en charge du maintien des services Acteurs communautaires Approvisionnement en denrée alimentaire de l’écosystème Arganier Autres acteurs ANDZOA HCEFLCD Agriculture Entreprises de AMADA Coopératives de production apiculteurs construction de l’huile d’argan Devel local Développement Projet EC-SMD Gestion durable de Maraichages/Agro-écologie et conservation (Payement des SE) l’espace de l’écosystème Organisation Touristes du voyage Transport Hébergement Restauration Excursions et loisirs Achats Voyagistes/TO Agences Grand Taxis Ecolodges Circuits VTT Histoire et culture Architecture Produits à base de voyage Atlas Kasbah Restaurants au sein locale/ d’argan des Habitations typiques/ structures Moussems/folklore D’hébergement local/mariage Fournisseurs Guides Agences de Paradis Nomade Parapente PAM/Art Culinaire Miel de services touristiques location : Argan/Herbal Amelou Minibus/ tours/ethnobotanique Véhicule 4x4 Guides locaux Chambres d’hôtes Repas Randonnée Eco-interprétation/ Produits à base de (nature, Mulets chez l’habitant pédestre/ Produit ornithologique/faune figues de barbarie histoire,…) Trekking /flore/Centre Accompagnate Gites ruraux Restaurants locaux Escalade d’information/Ecomusée Vanneries urs Chasse Institutions Délégation du tourisme Collectivités locales DRARGA et 4 autres communes d’appui au Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique Associations de Développement local Université Ibno Zohr dévepmt Conseil Régional du Tourisme GIZ/Association IBN Al Baytar de Réseau de Développement du Tourisme rural l’écotourisme Pays d’Accueil Touristique /PAT Imouzer Idaoutanane

57

a- Profil des Touristes

Se référant aux témoignages des différents acteurs interviewés, jusqu’à présent l’activité touristique au niveau de la commune reste très limitée ; les touristes qui fréquentent les structures d’hébergement sur place sont complètement pris en charge par ses structures, passage de quelques touristes étrangers en provenance d’Immouzer, des visiteurs de la journée en particulier nationaux et surtout au printemps (pique nique en Weekend), quelques écoles qui organisent des sorties scolaires dans la forêt en semaine, ou encore des chasseurs en période de chasse. Mais, il n’y a pas eu d’études sur la fréquentation touristique à Mesguina qui informe sur le profil des touristes et sur les motifs de la visite.

Pour avoir une idée sur la demande touristique, nous nous baserons donc sur quelques données nationales qui permettraient le paramétrage des actions à mettre en place.

Les Touristes Etrangers de Séjour(étude sur l’analyse de la demande touristique réalisée par l’Observatoire National du Tourisme, pour les années 2013 et 2014)

 Toutes nationalités confondues, le choix de la destination Maroc reste au final motivé par le climat et l’envie de découvrir le Maroc, à un moindre degré par la proximité géographique, surtout chez les Espagnols, ainsi que le coût attractif ;

 La fidélité de la clientèle étrangère est une composante essentielle de la vitalité du tourisme marocain puisque plus de la moitié d’entre elle a déjà visité le Maroc, même si la proportion de primo-visiteurs a tendance à augmenter (de 45% à 48%). La France et l’Espagne comptent de nombreux habitués avec respectivement 59% et 66% des habitués ;

 De loin, le premier marché émetteur est la France (38% des TSE), suivie par l’Espagne (15% des arrivées), et le Royaume-Uni (9% des arrivées), alors qu’en dehors du marché européen, les Maghrébins et les Moyen-Orientaux représentent chacun 3 à 4% des arrivées touristiques ;

 Les deux tiers des touristes visitant le Maroc ont un âge compris entre 25 ans et 44 ans et environ 30% sont âgés de 45 ans à 64 ans. Ce sont essentiellement des actifs : soit des cadres et dirigeants (42%), notamment en provenance du Royaume Uni (48%), de l’Amérique du Nord (55%), des Pays-Bas (47%) et du Moyen-Orient (74%), soit des employés et des techniciens (35%).

 45% des touristes étrangers qui ont visité le Pays viennent en couple. Ils sont majoritaires chez les Espagnols (54%), les Britanniques (52%), les Allemands (51%) et les Néerlandais (51%). Les Nord- Américains et les Moyen-Orientaux se rendent au Maroc seuls à hauteur de 49% et 43% respectivement. En revanche, seulement 14% des touristes étrangers viennent en famille.

 La saisonnalité des séjours des touristes étrangers est assez peu prononcée avec une répartition des arrivées tout au long de l’année même si celles-ci sont un peu moins nombreuses en hiver.

 Plus des deux tiers des hébergements sont désormais achetés par les TES via Internet, dont le rôle se renforce continuellement. En effet, les sites de réservation deviennent de plus en plus le mode de réservation dominant passant de 43% en 2013 à 47% en 2014, au détriment des réservations directes auprès de l’hébergeur qui ont marqué un retrait en 2014 (20% en 2014 contre 29% en 2013). De

58

même, le poids des agences de voyage s’est accru légèrement en 2014, passant de 27% en 2013 à 33% en 2014.

 Les principaux vecteurs qui influencent le choix de la destination sont : Internet qui accroit son influence par rapport à 2013, dans 4 cas sur 10 (5 sur 10 chez les Italiens), le souvenir d’un précédent séjour réussi dans 3 cas sur dix (4 sur 10 chez les Français et les Espagnols), et le bouche à oreille également dans 3 cas sur dix (4 sur 10 chez les Maghrébins et Moyen-Orientaux) ;

 Les deux tiers des touristes contre les trois quarts en 2013 ont réalisé leur voyage au Maroc en l’organisant eux-mêmes, de manière individuelle. L’évolution bénéficie aux forfaits qui ont été choisis par 26% des clients étrangers, les forfaits hors transport international se développant pour représenter un sixième de l’ensemble des forfaits ;

 Alors que les touristes étrangers étaient largement majoritaires à visiter un seul lieu de séjour en 2013, les multi-séjours comportant plus de deux étapes l’emportent de peu en 2014 ;

 Toutes destinations confondues, la visite de monuments et musées arrive largement en tête des activités pratiquées (46% des séjours des TES), devant la randonnée et activités de nature (19%), tandis que la détente et les ballades en ville ou à la plage arrivent au 3ème rang (16% chacune) ;Mais cette hiérarchie est très variable selon les atouts spécifiques de chaque destination.

 Au global, Marrakech arrive en tête des destinations les plus attractives avec 20% des séjours et 15% des nuitées. Casablanca s’est hissé devant Agadir et a enregistré 9% des séjours et 8% des nuitées, suivie par Agadir (8% des séjours et 8% de nuitées) et Rabat (8% des séjours et 7% de nuitées).

Les touristes nationaux (enquête sur le tourisme interne au Maroc, Observatoire national du Tourisme, 2014)

 Composante majeure de l’industrie touristique marocaine, le tourisme interne a connu une croissance régulière du fait de l’évolution sociologique de la société marocaine et recèle un potentiel de croissance, non seulement en volume de déplacements mais aussi en apport financier.  47 % des résidents marocains adultes effectuent des déplacements qui rentrent dans la catégorie des déplacements touristiques. Ce taux est plus faible en zone rurale (39%) qu’en zone urbaine (52%).

 Les déplacements pour motif loisir représentent 45% des déplacements effectués par les résidents marocains. Néanmoins, des différences entre les régions s’affirment : 50% des déplacements pour loisir sont enregistrés pour les régions du Grand Casablanca et Fès-Meknès, 49% pour la région de Rabat-Salé-Kenitra et 31% pour l’Oriental.

 Les professions supérieures ‘‘cadres et dirigeants’’ ont le taux de mobilité le plus fort suivi par les étudiants puis par les techniciens et employés.

59

 Le total des séjours réalisés par les adultes dans le cadre d’un « déplacement touristique » s’élève à 19,5 millions, générant plus de 160 millions nuitées. Le nombre de séjours (y compris les enfants) atteint 24,2 millions de séjours, générant 207 millions nuitées.

 L’analyse de la structure des groupes de touristes, en combinant les informations sur la taille des groupes et sur la présence ou non d’enfants, permet de faire apparaître la typologie suivante : les individuels, les couples sans enfants, les familles avec enfants, les groupes sans enfants, les séniors.  Les déplacements en famille avec enfants représentent 44 % des déplacements.

 Pour les séjours à l’intérieur du Maroc, les modes de transport utilisés sont majoritairement terrestres. Moins de 1% des déplacements sont effectués par avion. Les déplacements se partagent entre le bus ou le taxi (48%) et la voiture particulière (42%). Alors que le train est utilisé pour environ 10% des départs.

 Concernant les séjours pour motif loisir, la voiture personnelle constitue le principal mode de transport des résidents marocains à hauteur de 50%, suivi par l’autocar/taxi à 39%. Néanmoins, des disparités apparaissent entre les régions. En effet, pour se rendre à Casa ou à El Jadida, l’autocar /taxi représente le principal moyen de transport à hauteur de 51% et 50% respectivement. Pour aller à Agadir, les touristes résidents préfèrent la voiture personnelle (59% contre une moyenne nationale de 50%). De même pour visiter Ifrane ou Tétouan, les touristes optent pour leur voiture personnelle (65% et 62% respectivement).

 Agadir, Casablanca et Marrakech sont les principales destinations tous motifs et toutes origines confondues. Les autres destinations les plus citées sont Tanger, Tétouan, El Jadida, Rabat et Fès.

60

 Les destinations littorales atlantiques et méditerranéennes sont globalement préférées par les résidents marocains. Parmi les destinations intérieures, outre Marrakech, Fès et Meknès, il faut souligner la fréquentation des provinces de l’Atlas : Ouarzazate, Beni Mellal et Ifrane.

 La fréquentation de l’hébergement marchand est plus marquée pour les principales destinations touristiques, en l’occurrence, Agadir, Marrakech, Ifrane, Tanger, Tétouan et El Jadida.

 Hormis les préférences balnéaires dans les destinations côtières, il convient de noter l’attractivité commerciale des principaux sites touristiques (shopping), l’attractivité culturelle des villes impériales et la recherche d’attractions pour se détendre dans les villes balnéaires.

 Les activités pratiquées ont été regroupées autour de plusieurs thèmes : Balnéaire : activités de plage, Désert : randonnées dans le désert, Randonnées : promenades dans la montagne ou plus largement dans la campagne, Shopping : boutiques, souks et marchés, Visite : découverte de sites touristiques, Attractions : principalement les attractions foraines, Sports : activités diverses : golf, tennis, cheval, sports nautiques.

 Les croisements des préférences d’activités et des catégories sociales ou des catégories d’âges fait apparaître des différences relativement faibles dans la répartition des préférences. Avec 43% des citations, la randonnée constitue un vrai segment dont l’intérêt est partagé par toutes les catégories de la population ; Les personnes âgées ont une nette préférence pour le farniente. Mais le pourcentage de ceux qui optent pour la randonnée est comparable à la moyenne. Les étudiants semblent préférer les activités balnéaires, les activités sportives ou le farniente.

 Les résidents marocains dépensent en moyenne au Maroc 128 dhs par nuitée et par personne, soit une hausse de 29% par rapport à 2010 ou la dépense était de 99 dhs. Deux évolutions expliquent cette différence entre 2010 et 2014 :  le poids plus important des déplacements des catégories supérieures qui représentaient 9% des nuitées en 2010, et qui atteignent 11% en 2014.  Les comportements de dépenses des catégories supérieures en hôtellerie classée se rapprochent de ceux des touristes étrangers (878 dhs en 2014 contre 460 en 2010).

 En 2014, la dépense des résidents s’est élevée à 25,5 milliards de Dirhams. Cette dépense est en progression de 34% par rapport à 2010 du fait de l’augmentation de la mobilité et des dépenses journalières.

b- Les fournisseurs de services

 Réceptifs/agences de voyage et Tours opérateurs

Un réceptif est un opérateur, le plus souvent une agence de voyages, qui se charge d'accueillir une clientèle d’individuels ou de groupes touristiques dans le déroulement de leur séjour sur un territoire. Il intervient notamment dans la réservation des hébergements, l’accueil et l’acheminement des clients à l’aéroport, la gestion des prestations terrestres et des excursions, le guidage etc…Cette valeur ajoutée est rémunérée par un système de commissionnement d’agence à agence. En tant qu’intermédiaire, il s’insère dans une chaîne de valeur déjà constituée.

Les tour-opérateurs (ou voyagistes qui eux sont au niveau des pays émetteurs), ont longtemps fait appel à des réceptifs par solution de facilité, dans des contextes où l’offre des prestataires (hôtels,

61 autocars, restaurants, sites de visite, etc.) était difficile d’accès à partir du marché émetteur. Or, le développement des systèmes d’information et de réservation, en particulier par Internet, ont rendu l’offre standard beaucoup plus facilement accessible à distance, aussi bien pour les professionnels que pour la clientèle finale. De ce fait, le recours à une agence réceptive ne se justifie pour un tour- opérateur que si celle-ci est capable d’apporter une valeur ajoutée nouvelle.

Dans le cadre de la présente étude, plusieurs tentatives ont été faites pour approcher les agences de voyage et tours opérateurs œuvrant au niveau d’Agadir ; le but étant de voire comment elles pourraient se positionner dans une chaine de valeur future de Mesguina. Malheureusement, aucune n’a abouti. Les quelques agences de voyages (2 ou 3) que nous avons eu au téléphone ou qui ont répondu au questionnaire (1 seule agence), ne connaissent pas Mesguina, et ne travaille pas sur l’écotourisme.

De l’avis des acteurs interviewés, en particulier le Parc National du Souss Massa qui dispose d’une expérience de plus d’une décennie en matière de promotion du tourisme dans le Parc, la grande majorité des agences de voyages sont sur le balnéaire, rares sont les agences qui travaillent sur l’arrière pays, et plus rares encore sont celles qui ont la fibre environnement, et écotourisme.

Les produits les plus connus par les tours opérateurs sont le désert, les vallées atlasiques, les oasis, etc. A Marrakech par exemple nombreuses sont les agences de voyages qui travaillent sur l’arrière pays et sur des produits « Nature »; l’écotourisme tel que défini par l’OMT n’étant pas encore pratiquée au Maroc.

Par ailleurs ce qui est le plus développé en milieu rural dans la région du Souss, c’est le tourisme solidaire. Des réseaux ou associations de développement locales ou régionales comme le RARBA, ou l’association Tiwizi, arrivent dans le cadre de partenariats avec des ONG étrangères à drainer des groupes de touristes étrangers vers l’arrière pays.

Ce qui ressort de cette analyse, c’est qu’il y a un travail important d’information et de sensibilisation à faire pour encourager certaines agences au niveau de la région à se spécialiser dans l’écotourisme et à contribuer à son développement. La valeur ajoutée du réceptif, c’est sa connaissance du territoire et des prestataires, sa maîtrise ou du moins son accès privilégié au stock d’hébergements sur le territoire en question, sa connaissance des attentes des clients. Une manière de les encourager est donc de les impliquer dès le départ dans la construction de la destination « Mesguina ». Un partenaire privilégié pour le projet dans ce cadre est l’Association Régionale des Agences de Voyages, qui vient de changer de bureau et dont le bureau actuel est acquis à la cause écotouristique.

 Hébergement et restauration

Comme développé plus haut, les structures d’hébergement sur Mesguina ne sont pas nombreuses. Ces mêmes structures proposent également la restauration sur place, ou proposent des formules repas pour les personnes ne résidant pas à l’hôtel, mais en visite en journée à Mesguina puisqu’il n’y a pas pour l’instant de restaurants sur Mesguina.

La réussite des structures d’hébergements en place, ne manquent de susciter l’intérêt ; durant les interviews et la visite de terrain, il a été question d’étrangers ou de RME qui ont pu acquérir du terrain ou une habitation à restaurer pour la convertir en gites ou en maison d’hôtes. Cette situation est assez inquiétante dans la mesure où cela ne correspond à aucune vision claire et partagée en matière de développement de l’offre touristique sur Mesguina, et d’autre part, s’agissant d’un milieu fragile à préserver, le seuil à ne pas dépasser en termes de nombres de structures supportables par le site, doit être défini au préalable.

62

D’un autre côté, comme mentionné précédemment, il n’y a pas toujours une intégration architecturale, ni de respect des normes d’environnement en matière d’assainissement liquide, d’efficacité énergétique dans le bâtiment, ou encore d’utilisation des matériaux, et de valorisation du savoir faire local. La construction respectueuse de l’environnement et du savoir faire local pourrait être un créneau intéressant pour de jeunes entrepreneurs de la région qui voudraient se lancer dans l’éco-construction, ou encore pour la création d’une main d’œuvre qualifiée dans ce domaine.

La restauration est un créneau très intéressant pour la population locale, à base de produits biologiques locaux. Mais là encore, un encadrement et de la formation s’impose pour des micro- entreprises répondants aux critères de qualité requise.

Que ce soit pour la restauration ou pour l’hébergement, la restauration de bâtiments existants est à privilégier à la construction.

Pour toutes les raisons évoqués plus haut, la définition du concept global du projet « écoutouristique » doit se faire de façon urgente, de même un certain nombre d’outils, chartes, guides, etc doivent être développés pour orienter les porteurs de projets locaux et investisseurs externes éventuels (intégration architecturale, respects des normes environnementales, qualité, hygiène, etc..).

 Chaînes d’approvisionnement en excursions, loisirs/divertissements et transport

Différentes études montrent que les dépenses consacrées aux excursions varient considérablement en fonction de ce qui est proposée au niveau de la destination. Que ce soient Atlas Kasbah ou Paradis Nomades, ces deux structures organisent elles mêmes les excursions au profit de leur clientèle, pour l’instant en dehors de Mesguina.

Les excursions font à ce point partie intégrante de l’expérience touristique que leur programmation et préparation est aussi importante que l’organisation de l’hébergement ou la restauration. Pour Mesguina ce qui fera la différence, ce sont les loisirs et divertissements qui peuvent être proposés pendant le séjour, comme par exemple des spectacles de chant, de danses traditionnelles, de musique, des démonstrations de savoir-faire local, et des conteurs, qui contribueront de faire du séjour à Mesguina une expérience unique. En améliorant la qualité et la diversité des loisirs/divertissements proposés, les interventions peuvent contribuer à préserver la culture locale, ainsi qu’à améliorer de façon substantielle les revenus qui en sont retirés.

Pour des retombées locales intéressantes, les fournisseurs de services pour ce secteur doivent évoluer de façon indépendante. En Gambie, par exemple, les dépenses des touristes en excursions classiques proposées par les voyagistes n’avaient qu’un impact très limité sur la communauté locale. Par contre les marges bénéficiaires sur les ventes de détail de ces excursions sont très importantes, les fournisseurs locaux de services d’excursions ne percevant parfois que 20% du prix de détail de l’excursion. Il est donc important de promouvoir des excursions qui utiliseraient les services de guides formés localement, les services de transport et autres fournisseurs de services locaux. Dans ce cas, la quasi-totalité des dépenses des touristes se traduira en revenu pour les communautés locales.

Pour que le produit de Mesguina se démarque, il est important de s’interroger sur les différentes excursions proposées par les voyagistes et agences de voyages au niveau de la région, à savoir celles qui sont proposées dans les brochures dans les pays d’origine, ainsi que celles qui le sont à destination. Un benchmark international et national est à faire avant de décider des activités à développer sur Mesguina.

63

Néanmoins de ce qui ressort clairement de la description qui est faite de Mesguina et de ses richesses et potentialités tant naturelles, que culturelles, le développement d’un bon service d’éco- interprétation serait un grand atout pour la destination. Les nombreux documentaires écrits et télévisés sur le sujet montre que le milieu naturel et la culture sont le point de départ de nombreux voyages. Or Mesguina se prête parfaitement à un tel voyage (s’imprégner de l’esprit du lieu et vivre une expérience unique), et présente la possibilité de développer une multitude de thèmes et de circuits thématiques (herbal tour (autour des PAM et de l’ethonobotanique), autour de faune (en particulier l’observation des oiseaux), l’histoire, la culture berbère (le mariage berbère, les contes et le chant berbère), etc.

« ..les touristes aujourd’hui ne veulent plus bronzer « idiots », et souhaitent marcher intelligemment. Ils recherchent des expériences touristiques qui reflètent leurs motivations, lesquelles prennent la forme des trois E, « Entertainment, Excitement, Education » (Divertissement, émotions fortes et apprentissage).. ; » Bertrand labes, guide du tourisme industriel.

Mais si l’interprétation en face à face (service d’un guide), a beaucoup d’avantages et est très apprécié par les touristique, son défi réside dans la valeur du contenu et la qualité de l’interaction et de l’apprentissage. Les touristes sont plus expérimentés et plus exigeants, car ils voyagent davantage et sont curieux, lisent beaucoup sur la destination avant d’y aller et ils sont en mesures de comparer les produits. De ce fait ils ont des attentes très élevées, mais en même temps sont prêts à débourser plus pour avoir un produit de qualité. Ils ne se contentent plus des réponses évasives et toutes préparés de guides amateurs souvent formés rapidement pour l’occasion.

Les dispensateurs de l’interprétation « éco-interprètes » doivent donc être des professionnels qui : (i) maitrisent le sujet (savent parler de la faune, de la flore, de la culture et de l’histoire locale), (ii) savent communiquer (raconter une histoire, susciter l’intérêt du visiteur,) et s’adresser un groupe important (bien articuler, être audible,..), (iii) savent structurer leur intervention et bien gérer le temps de parole. L’éco-interprétation suppose également toute une préparation en amont.

Par ailleurs, si les ressources du projet le permettent, il faut penser à élaborer un plan d’interprétation du site, qui fait un état des lieux des sujets d’interprétation, de l’histoire à raconter, qui propose des scénarios d’interprétation, des médias d’interprétation à mettre en place, des arrêts en fonction de l’histoire qui est raconté. Pour l’élaboration de ce plan d’interprétation et la formation des éco-interprètes, il faut faire appel à des professionnels. Pour la reconstituions de « l’histoire du site », il faut également faire appel à des gens du métier, par exemple aux chercheurs de l’Université Ibnou Zohr.

Enfin les médias d’interprétation, ne sont pas que les panneaux, ce sont aussi les sentiers d’interprétations, les centres d’information et les écomusées. C’est tout une discipline qu’il faut bien maitriser. Trop d’information tue l’information. Ce sont des dosages à faire. Les panneaux peuvent s’ils ne sont pas intégrés au paysage constituer une pollution.

L’université pourrait également mise à profit pour la formation des éco-interprètes, en proposant une formation diplômante (master par exemple) qui permettrait à des jeunes de la région de faire de l’éco-interprétation leur métier (formation qui est différente de celles des guides touristiques et des guides de montagne). Cette formation se justifie d’autant plus que la demande est là et qu’une telle formation profiterait également aux jeunes des autres SIBES (Tamri Cap Ghi, Ain Asmama, ….) et du Parc National du Souss Massa. Le parc dispose de guides ornithologiques qui interviennent essentiellement au niveau de l’embouchure de l’Oued Massa classé site RAMSAR, mais pas d’éco- interprètes.

64

Pour ce qui concerne les loisirs, le choix des activités doit se faire en fonction de ce que peut supporter le milieu, et parmi celles qui ne porteront pas préjudice à la diversité faunistique et floristique, et ne provoqueront pas la destruction des habitats. Le Parc National du Toubkal a une expérience dans ce sens qui pourrait inspirer les acteurs de Mesguina (réalisation d’une cartographie pour identifier quelles activités peuvent être tolérées et dans quelles parties du parc).

 Chaines d’approvisionnement en denrées alimentaires et achats

L’étude diagnostic réalisée en partenariat avec GoodPlanet en 2014, a révélé que les productions agricoles dans les villages de Mesguina sont très diversifiées et que cette diversification de la production est une stratégie des populations locales pour contrecarrer les aléas climatiques. Différentes filières ont été identifiées dans le cadre de cette étude et qui seraient à développer pour améliorer le revenu des populations locales. Certaines peuvent être directement mises en lien avec l’activité touristique. Il s’agit essentiellement de l’arganier, l’olivier, le cactus, les produits des ourtis (culture sous les arganiers), la céréaliculture, le maraichage, les plantes aromatiques et médicinales, le petit élevage, et l’apiculture.

Autant de sous-chaines, en particulier pour les produits transformés localement, qu’il y a lieu d’appuyer et d’organiser pour une meilleure qualité de production et pour de meilleures retombées économiques au niveau local.

La filière la mieux organisée aujourd’hui au niveau de Mesguina est celle de l’argan. Le concassage des noix et la production de l’huile d’argan ont toujours été une activité féminine. Lorsqu’il y a eu intervention externe de différents acteurs notamment celle de l’AIB, pour la modernisation de la filière, l’amélioration du rendement et la création de coopératives, cela s’est fait tout naturellement avec les femmes. Dans toutes les arganeraies, les coopératives de production de l’huile d’argan sont des coopératives féminines, et Mesguina ne déroge pas à la règle.

Cinq coopératives existent actuellement à Mesguina, dont trois coopératives Tighanmine, Aguerd et Tamayounte fonctionnent par des méthodes semi-mécanisées. Suite à l’intégration de l’UCEFA, elles ont pu faire l’acquisition de machines pour le dépulpage, la torréfaction, la trituration et la décantation. Le concassage par contre est fait manuellement et occupe une grande partie et un grand nombre d’adhérentes. Mais malgré la pénibilité de la tâche les femmes s’y prêtent de bon cœur ; la grande salle où se fait le concassage est un haut lieu de socialisation, où les femmes partagent leurs problèmes et leur quotidien. La coopérative Agricole Féminine Tassila fonctionne encore par la méthode traditionnelle (dépulpage des fruits et concassage des noix et malaxage à la main). Elles réalisent le concassage pour le GIE.

Avant la création des coopératives, une grande partie de la production d’huile d’argan préparé traditionnellement était destiné à la consommation domestique, et le reste vendu pour combler les trous dans la trésorerie familiale, dans le souk local ou à souk El Had à Agadir. Aujourd’hui des coopératives comme Tighanaimine et Tamaynoute exportent une grande partie de leur production.

Grâce aux diverses formations, échanges, participation aux salons nationaux et internationaux, certaines ont diversifié leur production, pour intégrer d’autres prestations comme la production de produits cosmétiques à base d’huile d’argan, savon crèmes, shampoing, etc, dont la coopérative Tighanimine qui a bénéficié d’un financement de la CTB pour organiser un point de vente au sein de la coopérative. Cette même coopérative dispose de la labellisation Fairtrade (c’est la seule avec une autre coopérative d’Essaouira à avoir ce label, une coopérative de Taroudant est en cours de certification). Cette labellisation constitue un argument fort et un élément important de promotion

65 de la destination « Mesguina », et certaines agences commencent à organiser des visites de touristes à la coopérative.

Enfin dans le cadre du projet Mesguina un travail important est entrain de se faire en matière de valorisation des produits du terroir, en particulier en préparation de l’activité touristique (proposition de paniers avec les produits de terroirs). Cette activité fait intervenir deux sous chaines, la production de l’huile d’argan, et la vannerie pour les connecter à la CVEM.

Un autre créneau intéressant à développer est celui de l’agroécologie, puisque les pratiques de cultures adoptées au niveau de la région s’en rapprochent. Pour le développement et la promotion de l’agroécologie, une expérience importante est développée dans d’autres régions du pays par Terre et Humanisme par le RIAM (Réseau des Initiatives Agroécologiques au Maroc). Le programme de micro- financements du FEM qui vient de finaliser sa stratégie pays pour 2015-2018 peut assurer le financement des initiatives communautaires en matière d’agroécologie résiliente au climat. Pour les autres filières l’ADA, l’ANDZOA peuvent apporter un appui substantiel pour l’organisation de ces filières.

Comme développé plus haut, les acteurs institutionnels, les opportunités de financement et de formation ne manquent pas. Il serait aisé au niveau de Mesguina avec l’appui de tous ces acteurs de développer un concept intégré d’écotourisme.

c- Institutions d’appui au tourisme

Dans cette catégorie, nous avons placé les associations de développement local, bien qu’on aurait pu les mettre aussi dans la catégorie autres acteurs. Mais dans la future chaine de valeur écotouristique, leur rôle d’appui au développement de l’écotourisme devra être renforcé.

A Mesguina comme partout dans l’arganeraie, chaque village comporte sa propre association, culturelle, sportif ou de développement, généralement constitué par des jeunes lettrés du village (instituteurs, fonctionnaires, etc…). Comme partout dans les zones rurales encore très conservatrice, les associations sont constitués de membres masculin uniquement.

En comparant les associations de Mesguina, aux associant œuvrant dans d’autres régions de Souss Massa, on se rend compte que leur intervention en appui au développement local reste encore très timide (alimentation en eau potable, classe d’alphabétisation, cours de soutien). Très peu d’associations ont pu mobiliser des fonds auprès de partenaires nationaux ou internationaux. La grande majorité compte uniquement sur les cotisations des membres pour réaliser des activités de sensibilisation, ou encore des activités culturelles et sportifs (festival musical, concours sportifs, etc). Une association se démarque et sort du lot, c’est celle de Tighanimine, dont un des projets phares est celui de la maison verte (gestion des déchets) (l’expérience n’a pas été concluante, mais mériterait d’être redynamisé avec un encadrement externe, et en prenant en compte le facteur durabilité).

66

Il y a donc un travail très important de formation, d’information et d’encadrement de ces associations pour qu’elles puissent accompagner le développement de l’écotourisme à Mesguina, projet qui finalement appelle à intervenir sur plusieurs fronts (préservation de l’environnement et des ressources naturelles, développement social, développement économique, renforcement des capacités locales, etc.) et fait office de ce fait de « projet de territoire ».

Une fois fonctionnelles, les associations auront un rôle important à jouer en matière de sensibilisation, d’appui au montage de projets, de planification et de gouvernance territoriale, mais aussi en matière d’encadrement des projets de « PME communautaires ». Constituées majoritairement par des jeunes, elles seront un également un important facteur de changement au niveau local. Mais il faut bien les préparer.

III.4 Analyse SWOT

Forces du Territoire Faiblesses du Territoire

 Une grande richesse faunistique, floristique et  Le problème de gestion des déchets, paysagère ;  L’altération du cachet architectural  Un patrimoine culturel riche et varié ;  Milieu encore très conservateurs/non mixité des  La proximité du 2ème pôle touristique national hommes et des femmes (Agadir) ;  Manque de participation des femmes à l’activité  Des personnes ressources locales (hommes et associative femmes) ;  Pauvreté, Vulnérabilité du territoire  Un tissu associatif développé  Couverture en services de bases insuffisante (santé,  Productions agricoles très variées alimentation en eau potable, assainissement solides  Des femmes leaders (présidentes de coopératives) et liquides)  Notoriété d’Atlas Kasbah au niveau national et  Dégradation des ressources naturelles sous une international forte pression anthropique et du changement  Conseil communal très engagé climatique  Forte demande sur le marché des produits de  Croissance démographique terroirs (Argan, miel, …)  Problème de sécurité sur les circuits

Opportunités Menaces

 Contexte national et régional très favorable  Les effets du changement climatique ;  Projet « Route de Mesguina »  Difficulté à renverser la tendance de dégradation  Multiplicité des acteurs institutionnels, bailleurs du milieu et des ressources ; de fonds et de la société civile gravitant autour du  Pollution du milieu (déchets, assainissement projet liquide inapproprié  Plan Maroc Vert  La montée en puissance de la délinquance et  Stratégie 2020 du Tourisme plaque tournante pour le Hash  INDH  La prolifération anarchique des structures  Projet Economie circulaire (PNUD) d’hébergement  Programme Qariati (SMIT)  Site pollué n’attirant pas les touristes  PATI  RDTR  GIZ-TD

III.5 Maillons de CVEM à renforcer pour profiter à la population locale dans une perspective de Genre

Le premier point fondamental pour le développement d’une chaine de valeur inclusive de l’écotourisme à Mesguina est de vérifier dans quelle mesure il sera possible d'atteindre le triple objectif de la préservation de l’environnement, de la croissance économique, et de la réduction de la pauvreté.

67

Le développement de la future chaine de de valeur écotouristiques de Mesguina sensible au genre devrait par ailleurs mettre l’accent sur les inégalités de genre, dans le but de renforcer les maillons les plus faibles de la chaîne et d’assurer une amélioration inclusive de la qualité et de la croissance.

Pour cela, il est important, lors du développement de cette chaîne de valeur et des sous-chaines d’approvisionnement associées, de poser et de répondre de façon progressive tout le long du processus, à certaines questions clés telles que :

1) Comment concevoir des interventions qui bénéficieront à la fois aux hommes et aux femmes ? Quelle est la participation des femmes et des hommes à la chaîne de valeur ? Quels sont leurs rôles et leurs responsabilités? Quelles sont les connaissances spécifiques à chaque genre ? 2) Quels sont les bénéfices générés par la participation des hommes et des femmes à la chaîne de valeur et comment ces bénéfices sont-ils utilisés ? Qui contrôle et décide ? comment les bénéfices sont utilisés et investis ? Quel est le processus décisionnel utilisé ? 3) Est-ce que les questions d’égalité de genre et de non-discrimination sont prises en compte dans l’appui au développement de la chaîne de valeur ? 4) Comment les interventions visant la promotion de l’égalité de genre au sein des chaînes de valeurs peuvent-elles contribuer à réduire la pauvreté ? 5) Quelle est la probabilité que les femmes soient intégrées ou mieux intégrées aux activités de la chaîne de valeur au niveau des liens horizontaux (relations au sein d’une même étape de la chaîne, par exemple au sein d’une entreprise touristique, d’une coopérative, ou de groupe de producteurs ) et des liens verticaux (relations avec les acteurs des étapes de la chaîne de valeur situées en amont et en aval) ? 6) Les femmes ont-elles accès aux services fournis à la chaîne de valeur, tels que crédits ou formations, ainsi qu’aux intrants, aux informations et aux nouvelles technologies ? 7) Quels sont les risques que les femmes soient remplacées au sein de la chaîne de valeur et/ou qu’elles perdent leurs fonctions et leurs rôles traditionnels ?

Apporter des réponses concrètes à ces questions suppose en amont, pour les agent(e)s intervenant dans les projets et des institutions d’appui à la CVEM, d’être convaincu(e)s eux/elles-mêmes du bien- fondé de l’approche et d’avoir une bonne maitrise des méthodes et outils pratiques d’analyse du genre qui permettrait de procéder selon une démarche structurée et standardisée.

L’adoption de l’approche genre n’est pas chose aisée ; elle appelle parfois à des bouleversements dans les mœurs et traditions qui déterminent la répartition des rôles et responsabilités entre les hommes et les femmes, qui sont généralement bien ancrés dans les sociétés, et qui sont souvent causes des inégalités. La maitrise de la démarche méthodologique permet d’agir progressivement et avec vigilance. Elle permet également d’éviter certains biais comme celui de perpétuer les inégalités de genre et de cantonner les femmes dans leurs rôles traditionnels, ou encore de focaliser sur les femmes uniquement, sans travailler sur les rapports/relations entre les genres.

Pour garantir une participation effective des femmes et des hommes dans la CVEM et des Sous cahines d’approvisionnement associées, et de leur laisser le libre choix de participer à un segment ou l’autre de ces CV, des formations au profit de l’ensemble des acteurs en matière d’approche et d’outils d’intégration du Genre se révèlent primordiale. Dans le tableau qui suit, sont représentés les différentes activités et métiers qui seront créés suite au développement de la CVEM. Il faut donc veiller à ce que, hommes, femmes et jeunes puissent avoir les mêmes chances d’intégrer la chaine de valeurs.

68

Tableau 9 : Maillons de la chaine de valeur qui profiteront aux communautés locales à compléter et renseigner lors du développement de la CVEM et des sous chaines associées. Maillon Activité Hommes Femmes Hébergement Restauration d’anciens bâtiments (Privé ou communautaire) Eco-construction Gestion Personnel (administratif, appui et autres) Restauration Propriétaire (Privé ou communautaire) Gérant Personnel (administratif, appui et autres) Transport commun Transport local (au sein de Mesguina) Moyen de transport Gestion du Parking à l’entrée de la forêt individuel Gardiennage Excursions Guidage et accompagnement des touristes Eco-interprétation Education à l’environnement Organisation des excursions Gestion du centre d’information Gestion de l’écomusée Loisirs (activités sportives) Moniteurs Chef d’entreprise Approvisionnement en Chef d’entreprise denrée alimentaire Personnel administratif (Organisation des Techniciens différentes filières locales/ Main d’œuvre coopératives) Gouvernance de la CVEM Membres Coopérative touristique ou Bureau autre Présidence

69

IV. ELEMENTS DU PLAN D’ACTION

Nous ne pourrions dans le cadre du présent travail conclure puisqu’il s’agit du point de départ d’un long processus devant aboutir à la construction de la destination Mesguina, sauf pour dire que Mesguina se prête parfaitement à une activité écotouristique, que la destination et la chaine de valeurs sont construites, ce qui n’est pas chose aisée et mérite la conjugaison des efforts des différents acteurs. Nous ne pourrions non plus proposer un plan d’action puisqu’il incombe aux différents acteurs et parties prenantes de l’élaborer dans le cadre d’un processus élargi de concertation. Nous nous contenterons dans cette section de proposer des éléments de plan d’action représentés dans la matrice qui suit pour orienter le processus de planification.

Objectifs en Amélioration des conditions de vie des communautés locales vulnérables du matière de territoire de Mesguina. développement Préservation et gestion durable de l’écosystème arganier

Objectif(s) du Relèvement des niveaux de revenu des communautés cibles grâce à leur projet de tourisme participation active au secteur du tourisme. inclusif Promotion de l’écotourisme

Résultats  Un concept global et intégré de l’écotourisme à Mesguina est développé dans le cadre d’un processus participatif et concerté  Une structure de gouvernance territoriale multiacteurs est mise en place (coopérative touristique, ou cluster) ;  Un programme de renforcement des capacités et des formations qualifiantes sont mis en œuvre pour tour les segments de la chaine de valeur qui impliquent la population locale (hébergement, accueil, interprétation du patrimoine, restauration,…)  Des filières viables de valorisation des produits du terroir sont organisées et développées.  Des PME touristiques et/ou communautaires sont développées selon les normes de qualité requises  Un programme d’éco-interprétation et de sensibilisation à l’environnement est développé

Quelques critères clés pour orienter la conception d’un projet écotouristique à Mesguina

Critères génériques Critères spécifiques

Offre Compréhension des particularités écologiques du site (en termes d'unicité, écotouristique d'attraction, d’abondance et de menaces) ; ciblée et adaptée Mise en valeur (optimisation) du potentiel écotouristique du territoire ; Offre d'un service de guidage et d'interprétation de qualité ; Offre d'expériences authentiques incluant une part d'aventure ; Qualité de l'accueil et accès à des services touristiques ; Offre d'expériences participatives et d'immersion ; Offre d'activités diversifiées et complémentaires ; Existence d'un équilibre entre les expériences naturelles (en lien avec l'environnement) et culturelles ; Adaptation des produits aux petits groupes ou voyageurs individuels ; Offre de prestations haut de gamme en particulier au niveau de l’hébergement et de la restauration ;

70

Offre de produits responsables (dans tous leurs aspects) ; Actualisation régulière de l'offre ; Favorisation de l'unicité et la distinction des produits et services ; Existence d'une démarche qualité dans tous les domaines (standardisation, respect des normes) ; Existence d'un système de contrôle de qualité et de rétroaction avec les visiteurs ; Prise en compte des besoins économiques de la population locale.

Marketing efficace Maitrise des outils et des mécanismes de marketing ; et responsable Connaissance précise du produit et de ses spécificités ; Connaissance du marché et de la clientèle ; Établissement d'un prix juste ; Organisation de la collaboration avec des professionnels (réceptifs, et tours- opérateurs) ; Sollicitation des touristes individuels ; Stratégie de fidélisation de la clientèle ; Valorisation de l'image durable de la destination et des entreprises ; Communication sur les engagements responsables ;

Communication Plan média : démarche d'optimisation des outils promotionnels ; efficace et Qualité et précision dans la promotion et dans l'information fournie aux éthique visiteurs.

Création d'emplois Respect des règles d'équité et d'inclusion ; locaux/ Favorisation des emplois qualifiés ; Valorisation des Temps plein annuel privilégié ; emplois Promotion de la formation de la main d'œuvre ; Accessibilité à des programmes de formation de qualité ; Formation continue ; Renforcement de la participation des femmes et des jeunes ; Accès des femmes et des jeunes à la formation.

Coordination des Identification précise des entreprises à mettre en place ; agents Coopération et maillage d'entreprises ; économiques Réseautage économique à l'extérieur de la communauté (connecter la CVEM à d’autres chaines de valeurs en de hors de Mesguina) Priorisation des ressources et services locaux ; Encouragement de la contribution financière des visiteurs (PSE, Taxes, ….). Entreprenariat Démarche de recherche, développement et création de produits et services : proactif et Respect des obligations légales environnementales ; innovation Respect de tous les traités, lois, normes et règlements relatifs à la protection de l’environnement ; Constructions et matériaux conformes aux normes environnementales ; Respect spécifique des statuts particuliers ; Certification des entreprises et des produits ; Utilisation d'outils d'évaluation et de contrôle spécialisés Recours systématique à des évaluations environnementales stratégiques et à des études d'impact ; Évaluation de la capacité de charge / de support du Territoire

71

Éducation et Valorisation systématique de la responsabilité environnementale ; sensibilisation à alphabétisation écologique ; l'environnement Formation et sensibilisation environnementale des communautés locales et des visiteurs; Existence de programmes éducatifs spécifiquement destinés aux jeunes Existence d'activités d'interprétation appropriées incluant de la documentation de sensibilisation à l'écoresponsabilité.

Préservation de Respect de la capacité de charge du site ; l'intégrité Consommation des ressources sous leur taux de renouvelabilité ; géophysique du Favorisation des petits groupes pour ne pas porter préjudice à milieu (air, sol, l’environnement ; eau) Réduction des impacts des transports et de la mobilité (développer le transport en commun, limiter l’accès du transport individuel).

Préservation de Compatibilité des aménagements touristiques avec les composantes l'intégrité environnementales et patrimoniales du site ; patrimoniale, de Maintien de la diversité des écosystèmes et des espèces ; l'identité du site et Protection prioritaire des écosystèmes critiques et des espèces menacées ; des paysages Contrôle du prélèvement et de l'utilisation des espèces prélevées ; Maintien de la pureté de l’environnement ; Gestion des déchets : réduction, réutilisation (valorisation) et recyclage ; Réduction de la consommation d'énergie ; Conservation des ressources en eau ; Gestion intégrée des ressources en eau (réutilisation des eaux usées ; récupération des eaux de pluies, etc) ; Réduction de la pollution sonore et visuelle Réduction de l'érosion des sites sensibles Réduction de la pollution de l'air et des émissions de gaz à effet de serre (GES) Réduction de l’utilisation de produits chimiques nocifs pour l’environnement

Utilisation Obtention d'un statut de protection pour le territoire d'exploitation ; rationnelle des Utilisation d'infrastructures existantes et limitation du nombre des nouvelles ressources Construction de structures qui augmentent la durabilité des lieux Utilisation systématique d'énergies renouvelables / alternatives

Contribution Existence de moyens permettant aux écotouristes de participer proactive à la personnellement à l'effort de conservation (maintien de l'ordre, entretien, protection du préservation du patrimoine et la culture locale) ; milieu Mise en place de mesures compensatoires (tel que le payement pour les services écosystémiques) ; Gestion des interactions visiteurs / biodiversité (faune, flore) Existence de moyens de contrôle ; Gestion du flux de visiteurs. Mise en valeur du Organisation d'événements permettant d’interpréter et de comprendre les patrimoine naturel pratiques et culture locales ; et culturel Adhésion du milieu d'accueil aux projets écotouristiques ; Ouverture de la population locale à l'égard du tourisme en général ; Obtention du soutien du pouvoir politique local ; Communication d’informations sur les valeurs de la communauté d’accueil et les comportements prescrits.

72

Protection des Existence de programmes de sensibilisation et de prévention des risques ; visiteurs Existence d'un plan de gestion des risques opérationnel. Bien-être des Maximisation des bénéfices pour les populations locales ; communautés Respect de la capacité limite sociale ; d'accueil Compatibilité du projet touristique avec la culture et les traditions locales.

Bien-être des Offre équitable d'activités/Offre de produits aux personnes physiquement visiteurs défavorisées ; Présence de services adaptés à tout type de visiteurs. Valorisation de Mesures d'identification et de valorisation de l'héritage culturel local ; l'identité et du Mesures de conservation de l'héritage culturel local ; patrimoine de la Mesures d'encouragement de l'évolution culturelle de la région ; communauté Promotion et vente de produits locaux et artisanaux par la communauté ; d'accueil Fourniture aux visiteurs de moyens pour découvrir l'identité, les traditions et la culture locale.

Gouvernance Processus continu d’information des acteurs et de la communauté locale : participative Mobilisation et implication des institutions d’appui (institutionnels et de la société civile) ; (Coopérative Stratégies intégrées de construction de la destination ; touristique et/ ou Processus de consultation de la population locale via les ADL cluster) Démarche de sollicitation de la participation locale pour améliorer les conditions d’une prise de décision locale efficace (subsidiarité) Gestion participative effective entre promoteurs et communauté locale (contribution au processus décisionnel) ; Existence de mécanismes complets de conception des processus décisionnels, de prise de décisions et d’exécution des décisions gérés directement par les communautés locales ; Facilitation de la participation des femmes et leur implication dans les organes de gouvernance, y compris au leadership ; Favorisation de l'opération d'entreprises par la communauté ; présence de mécanismes et d'outils d'accompagnement (gestion) ; Recours aux ressources logistiques et humaines locales ; Inclusion des projets touristiques dans une stratégie de développent du territoire ; Implication des entreprises touristiques dans une stratégie de développement local intégral ; Équité sociale ; Répartition large et équitable des bénéfices socio-économiques du tourisme.

73

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Administration des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols, 1996 : Plan Directeur des Aires Protégées ; 2. Agence de Développement Sociale, 2006 : Mission d’appui au renforcement de la Réserve de la Biosphère de l’Arganeraie. Programme d’Appui à l'amélioration de la situation de l'emploi de la femme rurale et gestion durable de l'Arganeraie dans le Sud-Ouest du Maroc (Projet Arganier). Rapport établi par Lutz Horn et Mohamed Bouja. 41 pages : 3. Agence Urbaine d’Agadir 2010 : Schéma Directeur d’Aménagement Urbain de l’Agglomération du Grand Agadir ; 4. AIB/GIZ, Rapports d’avancement du projet « Route de Mesguina ». 5. Alifriqui M., 2014. Diagnostic de l´état des lieux environnemental et social et des potentialités agronomiques durables de 13 douars de la commune de Drarga. Etude commandité et financé par la Fondation Goodplanet. 6. Association québécoise pour la promotion de l’éducation relative à l’environnement,La coopérative éco-touristique, un produit du commerce équitable, 7. Banque mondial Août 2007, Analyse Intégrée des Chaînes de Valeurs des Industries Stratégiques au Madagascar, 8. Benabid. A, 1976 : Etude écologique et phytosociologique et sylvo – pastorale de la Tetraclinaie de l’Amsitten. Thèse doctorat de 3 ème cycle, Fac. Sci. St Jérôme Marseille III, France, 155 p ; 9. Benabid. A ; 2000 : Flore et écosystèmes du Maroc, Evaluation et préservation 10. DREFLCD-SO ; 2014 : Données climatologiques de la station d’Agadir Al Massira. 11. DREFLCD-Agadir ; 2015 : Données SDAU ; 12. Direction de l’Aménagement du Territoire, 2003 : Le Schéma National d’Aménagement du Territoire. Synthèse, 2003 ; 13. El Aboudi. A, Msanda. F, Peltier. JP ; 2007 : Ecologie de l’arganier et typologie des arganeraies. In Kenny L, De Zborowski I, eds. Atlas de l’arganier et de l’arganeraie. Rabat : IAV Hassan II, 2007: 87- 106 ; 14. GTZ/Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, décembre 2008 ; Etude stratégique sur le développement du tourisme en Tunisie, 15. GTZ/Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, septembre 2007,Etude stratégique sur le développement de l’écotourisme en Tunisie, 16. Jouhari, Y Analyse et cartographie de la vulnérabilité, adaptation au changement climatique du Territoire de Mesguina, commune de Drarga, mars 2016 ; 17. Ministère de l’économie et des finances Direction des Études et des Prévisions Financières, 2010. Secteur du tourisme : bilan d’étapes et analyse prospective, 18. Ministère du tourisme, avril 2007, La commercialisation des produits et des destinations touristiques : en quoi Internet change-t-il la donne ? 19. Observatoire National du Tourisme, 2014, Etude sur le suivi de la demande touristique ; 20. Observatoire Nationale du Tourisme, 2014, Enquête sur le tourisme interne au Maroc. 21. Rachid Harif, Francois Laurent, Yamna Djellou, L'écotourisme dans le parc national de Souss Massa –Maroc, 2010 ; 22. Union Européenne,Evaluer le potentiel touristique d’un territoire, guide pour les leaders II.

74

ANNEXE

75

Annexe 1 : Listes des personnes interviewées

Nom et Prénom Institution Fonction Email Téléphone Respnsable des Aziz Afker HCEFLCD partenariats [email protected] 663447599 Khadija Ramzi Région SM chargé de mission [email protected] 669591480 Youssef Maoun CRT SM Directeur [email protected] 661348300 "5. Hassan Aboutayeb RDTR Président [email protected] 661287327 Kaoutar GIZ MA EL RHAFFOULI <>, GIZ ACCN conseillere Technique [email protected] 661808728 Commune rurale de EDBOUCHE AICHA Drarga Présidente [email protected] 661834515 Abdelhakim Sabri PAT Président [email protected] 661171906 Association "2.Zoubida Charrouf Ibn Al Baytar Présidente [email protected] 661372142 Chef de projet Région Ali Oulhachem <>, SMIT SM [email protected] 661309410 Abdou Aitlhaj ANDZOA [email protected] 661561983 Projet d'économie circulaire Coordonateur Haddouch Moha SMD national [email protected] 666620470

76

Annexe 2 : Liste des coopératives et associations qui ont participé au focus groupes

Aguerd douar Aglaglal

Tassila - douar Tabadoukt COOPERATIVE Tamayounte Azarag Tighanimine Aguerd Aglagal pour le Développement et la Coopération Tamounte pour le développement et la Culture Tighanimine ASSOCIATION Ben Aieden pour le Développement Social Timzegh ou Guerd Al Baraka pour le Développement Social Culturel et l'Environnement Al Mouguar pour le Développement - Douar Azarag El karama Douar Tabdkoukte AEP Ait Ahmed locale Anoun N'feg locale de Développement Dousderm local Iferkhess

77

Annexe 3 : Contacts de quelques agences de voyages et TO sur Agadir et Marrakech

NOM DE LA STRUCTURE PERSONNE A CONTACTER TEL/EMAIL

HOTELS SUR AGADIR OFFRANT DES EXCURSIONS DANS L’ARRIERE PAYS

Hôtel Timoulay M. Abderrahim Responsable 05 28234220 RH [email protected] Hôtel Atlantic Mme. Najia Ounassar DG 0528843661 [email protected] Club Med Mme. Khaoula Chamhar 0528829500 ; 06 73 99 68 25 Responsable Stock et [email protected] Approvisionnement Hôtel Kenzi Europa Mohamed ES-SABBAR 0528821212 ; 0668694058 Chef de service des RH [email protected]

AGENCES DE VOYAGES SUR AGADIR

Association Régionale des Marie France Bensoussane 06 61 15 26 37 ; 05 28 84 14 22 Agences de Voyages D’Agadir Présidente mf.bensoussane@exclusif-.com (ARAVASM) Agence de voyages Exclusif Agence de voyages Atif INTEZGA 05.28.83.32.31 Crèmes solaires Secrétaire général ARAVASM [email protected] Directeur de l’Agence CS Agence de voyages KHADIJA ABABOUSSE 05.28.82.30.03 ATLAS VOYAGES 05.28.84.46.84 (succu Agadir) [email protected]

Agences de voyages Esther Zores 05-28-84 15 15 DECAMERON EXPLORER [email protected]

Agences de voyages DORN OHAYON 05.28.84.04.21 SAHARA TOURS 05.28.84.01.54 INTERNATIONAL 05.28.84.06.13 [email protected]

AGENCE DE VOYAGES SUR MARRAKECH

LIBERTY TRAVEL MAROC Mounir GRAIGAA Tél : +212 524 436 780 AGENCE DE VOYAGES Managing Director Gsm :+212 661 341 266 RECEPTIVE e-mail: [email protected]

ZTOURS Fouzi ZAMRANI [email protected] [email protected]

78

NOM DE LA STRUCTURE PERSONNE A CONTACTER TEL/EMAIL

Agence de voyages Terres Lahcen AGOUJIL [email protected] nomades site web : www.terresnomades.com

DESERTS ET MONTAGNES Jean-Pierre DATCHARRY [email protected] site web : www.desert-montagne.ma

[email protected] Âme d'Aventure site web : www.ameaventure.ma

SPORT TRAVEL Maroc Jean-Pierre CHAMPERT [email protected] site web : www.sporttravel-maroc.com

TERRES ET VOYAGES M. et Mme MAAZI : [email protected] [email protected] site web : www.terresetvoyages.com

Amalou voyages [email protected]

79

Annexe 4 : Fiche enquête Operateurs Touristiques

La Deutsche Gesellschaft für Internationale ZusammenarbeitGmbH– GIZ (Coopération technique Allemande au Développement), a initié avec l’Association Ibn Baytar (AIB), la Commune rurale de Drargua et l’Association des Ayants Droits de la Forêt de Mesguina (AMADA), un projet d’ « Appui au développement d’un produit d’écotourisme communautaire dans la forêt de Mesguina ».

Pour ceux qui ne connaissent pas le site, la forêt de Mesguina (arrière pays de la métropole d’Agadir et d’une superficie approximative de 50.000 ha), relève de la Commune urbaine d’Agadir et de 6 Communes rurales (Amskroud, Aourir, Drarga, Ouled Dehou, Admine et Akesri). Cette forêt se trouve entièrement dans la Réserve de Biosphère Arganeraie (RBA)/site classé Patrimoine Mondiale par l’UNESCO, et plus précisément au niveau de la zone de transition dite zone C où l’on vise la conservation et la protection de l’environnement, et l’implication de la population locale en matière d’activité de valorisation des produits locaux et de protection de l’Arganeraie.

Par ailleurs, la forêt de Mesguina fait partie du Pays d'Accueil Touristique d'Imouzzer (PATI) connu pour la diversité de ces itinéraires touristiques, qui comptent vallées, palmeraies et reliefs très variés, où abondent auberges et maisons d'hôte conçues selon l'architecture traditionnelle et authentique de la région. La forêt de Mesguina quant à elle, constitue un atout de plus dans la région. Elle abrite une grande diversité faunistique (sanglier, porc épic, rat d’argan, perdrix, lièvre, etc.), floristique (arganier, le thuya, chêne vert, etc.) et culturelle (cascades, grottes, potagers traditionnels, mausolée Sidi Lahcen, mosquée des Mourabitines, tombeaux Saadiens, vannerie, savoir-faire artisanal local etc.). Ce territoire se démarque également par ses produits de terroir à haute valeur ajoutée, tels que : l’huile d’argan, le miel, les PAM, l’artisanat du thuya.

Autant de richesses qui sont à valoriser sur le plan écotouristique. D’où le projet de tourisme vert et solidaire « Route écotouristique de Mesguina », conçu avec et au bénéficie des populations locales représentées par l’Association des usagers de la Forêt de Mesguina (AMADA), et appuyé par divers acteurs dont le Conseil de la Région Souss Massa à travers le Réseau de Développement du Tourisme Rural et le Conseil Régional du Tourisme, la Délégation du Tourisme, la Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique, l’Agence Nationale de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganeraie, le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, et d’autres acteurs.

La présente enquête s’inscrit dans ce cadre et vise à identifier dans un premier temps l’ensemble des acteurs actuels et potentiels de la chaine de valeur du produit écotouristique « Route de Mesguina », et les interactions possibles et nécessaires entre ces acteurs pour la durabilité du produit. Dans une seconde phase, il est question d’organiser un « eductour » afin d’impliquer les utilisateurs finaux du produit, en particulier les Agences et TO dans sa mise en place, afin qu’il réponde au mieux à la demande du marché.

Pour faire partie de cette aventure et contribuer au développement de ce nouveau produit d’ « écotourisme communautaire » qui se veut basé sur les principes du développement durable et contribuer à la préservation de la nature et de la diversité biologique, vous voudriez bien répondre à ce questionnaire. Cela prendra 15 mn de votre temps, mais nous sera d’une grande utilité dans la phase actuelle d’investigation. Ou participer à un focus groupe autour de la question.

80

Annexe 5 : Questionnaire sur l’intégration du genre par les institutions d’appui

QUESTIONNAIRE

Institution : …………………………………………………………………………….……..

Nom et prénom : ………………………………………………………………..………………….

Fonction :…………………………………………………………………………………….

1) Que signifie pour vous le terme « écotourisme » ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………

2) Existe-il une demande en matière d’écotourisme au Maroc ?

OUI …………………… NON…………………………..

Si OUI, de quels Pays ? …………… ………………… ………………… …………… …………………… …………………….

Quelles catégories de touristes internationaux?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

Touristes nationaux OUI …………… NON ……………………..

Quelles catégories de touristes nationaux?

………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………

3) Vous avez été identifié comme acteur du tourisme solidaire, de nature, vert, rural. Sur quel type de produit travaillez-vous ? (si vous disposez d’un site web, mettre juste l’adresse du site).

81

……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………..

4) Quels sont les différents services présentés aux touristes par votre établissement en rapport avec l’écotourisme, le tourisme rural, le tourisme de nature? ......

5) Quels sont d’après votre expérience les types de produits écotouristiques les plus prisés ? Pour quelles catégories de touristes ? ......

Quelles sont les durées du séjour demandées ?

......

82

......

Quelle est la période ou les périodes les plus demandées ? ......

6) Quelles sont selon vous les attentes de la clientèle « écotouristique » ? En d’autres termes quelles sont ses exigences en rapport avec le site, les communautés locales, etc…. ?

a) ......

b) ......

c) ......

d) ......

7) Est-ce que la « Forêt de Mesguina » se trouve sur un de vos itinéraires ?

- Oui .... - Non ....

Si oui, lequel ou lesquels ?

a) ......

b) ......

c) ......

d) ......

8) Votre structure peut-elle développer dans son offre la forêt de Mesguina ?

-Oui ……………………

-Pourquoi ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

83

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………

-Non ………………………….

-Pourquoi ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………

9) Quelles solutions proposez-vous pour attirer la clientèle écotouristique vers la forêt de Mesguina ?

......

10) La forêt de Msguina se trouve dans la réserve de biosphère Arganeraie (Reconnaissance UNESCO en tant que patrimoine mondial). La population locale contribue à la préserver. Si un mécanisme de Payement pour Service Ecosystémique est mis en place (moyennant contractualisation avec les autorités locales compétentes), accepteriez-vous de le payer ?

- OUI

- NON

Si oui combien vos clients serez prêt à payer : (par touriste)

- 20 Dhs - 50 Dhs

10) Autres propositions et suggestions

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………

84

QUESTIONNAIRE/INSTITUTIONS ET ORGANISATIONS AU NIVEAU MESO

Votre institution a été identifiée comme partenaire actuel ou potentiel de la GIZ/ACCN et l’Association Ibn Al Baitar dans le cadre du projet de développement du « produit écotouristique Forêt de Mesguina ».

1. Comment votre institution est-elle concernée par ce projet ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………...

2. Sinon quelles sont les interventions de votre institution au niveau de la forêt de Mesguina ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………...

3. Quelles sont/où quelles pourraient être les possibilités de partenariats et de synergies pour votre institution dans le cadre de ce projet ?

i. ……………………………………………………………………………………………………… ii. ………………………………………………………………………………………………………. iii. ………………………………………………………………………………………………………. iv. ………………………………………………………………………………………………………... v. ………………………………………………………………………………………………………... vi. ……………………………………………………………………………………………………….. vii. ……………………………………………………………………………………………………….. viii. …………………………………………………………………………………………………… 4. Etes-vous familier avec le concept genre ?

Pour vous que signifie l’égalité des sexes ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Connaissez-vous-le contenu de laStratégie nationale pour l’égalité et l’équité entre les sexes ? Si oui, quels sont les enjeuxgenre qui y sont retenus ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

85

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Votre institution dispose-elle des compétences pour assurerl’intégration du genre dans les programmes et projets ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

5. Capacité Genre de votre institution :

Les principes d’équité et d’égalité de genre sont-ils explicites dans :

(i) le mandat de l’institution ? ………………………………………. (ii) l’organigramme ? ………………………………………. (iii) les missions et attributions des : directions,…………………. divisions, …………………….. services………………………………….. (iv) ses objectifs? …………… ses programmes…………… et budgets ……….. ? ……………………………………………………….

L’égalité de genre est-elle clairement mentionnée dans les attributions du personnel de votre institution ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………….

Quelle est la place occupée par les questions de genre dans les orientations stratégiques et programmatiques de votre institution?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Est-ce que l’institution dispose de: (i) Une stratégie de renforcement des capacités pour soutenir l’intégration du genre dans les interventions de développement au niveau sectoriel ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

(ii) Une stratégie de plaidoyer pour promouvoir l’équité et l’égalité de genre et mobiliser les ressources à cet effet ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

86

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Sinon, quelle est la contribution de l’institution dans le soutien àl’intégration du genre ? Par quel biais se fait- elle ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Le Genre est-il intégré dans le suivi-évaluation de vos programmes et projets ? Produisez-vous des données ventilées par sexe ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Votre institution dispose-t-elle des outils et des moyens humains etfinanciers adéquats pour contribuer efficacement à l’atteinte del’objectif d’égalité des sexes et d’intégration du genre ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Est-ce qu’il existe une structure, ou « Unité » en charge des questions de l’égalité de Genre au sein de votre institution ? Quel est son apport ? Quelles sont les contraintes et difficultés qu’elles rencontrent dans sa mission ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Comment se font l’information et la communication sur lesquestions en matière de genre au sein de l’institution ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

6. Contraintes et suggestions pour l’intégration du genre

Quelles sont les contraintes à l’intégration du genre dans votreinstitution ?

87

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

7. Effectivité de l’intégration du genre

Quels sont vos besoins en termes de renforcement des capacités pour une intégration efficace du genre dans les interventions de l’institution ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

Quellessont les mesures prioritaires à prendre pour lever les contraintes à l’intégration de l’égalité de genre?

(i) …………………………………………………………………………………………………….. (ii) ……………………………………………………………………………………………………. (iii) …………………………………………………………………………………………………….

Qu’est ce qui est préconisé par votre institution pour une meilleure intégration du genre dans ses programmes et projets?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………

88