Volume 23, n° 2, hiver 2017

LE MARIGOT Notre mission : sensibiliser la communauté à l'importance de l'histoire et de la culture régionale. FAITES CONNAÎTRE L’HISTOIRE Témoignages et soutien recherché ! Détails aux pages 2 et 7

UNE JOURNÉE MÉMORABLE LE 13 DÉCEMBRE On a célébré en grand mais aussi perdu un grand homme

L’ÉTABLE RONDE DU CHEMIN DE

CHAMBLY

Dans la série Culture MAURICE GIROUX, UN JOURNALISTE ENGAGÉ

VOUS AVEZ VÉCU À VILLE Dans la série Histoire JACQUES - C A RT I E R ? ET LA PRAIRIE FÊTENT Nous voulons entendre vos récits de la vie quotidienne dans cette ville de pionniers. LEURS 350 ANS Contactez-nous !

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LE MOT DE LA PRÉSIDENTE

L’année 2016 en était une de grands changements au Marigot. Presque tous heureux alors que l'équipe, sous la coordination joyeuse de Karina Trautmann et ma direction, prenait son élan vers une présence renouvelée dans la communauté. Nous avons ainsi célébré avec panache les 350 ans du chemin de Chambly, entourés de nos partenaires et de nos membres. Des projets à concrétiser, une mission à soutenir La Société historique et culturelle du Marigot a déposé une série de demandes de subvention afin de contribuer à souligner les 360 ans de la Ville de et de mettre en branle le projet Ville Jacques-Cartier, qui nous tient vraiment à cœur. Dans l’attente fébrile de réponses, nous devons suspendre jusqu’à nouvel ordre les réponses aux requêtes de citoyens désirant des informations historiques, les ressources en place ne suffisant pas. Toutefois, nous allons de l’avant par un appel à témoignages d’anciens résidents de Ville Jacques-Cartier. Si vous connaissez des gens ayant vécu, ne serait-ce que quelques années, dans Coteau-Rouge, Longueuil- Annexe ou d’autres lieux que nous nommons à la page 7, faites-nous signe. Nous sommes très intéressés à vous entendre. Nous sollicitons aussi la communauté afin de pérenniser la nouvelle dynamique du Marigot, axée sur la diffusion des connaissances et la formation d’une relève en histoire et patrimoine. Dans cette optique intergénérationnelle, des membres du Conseil d‘administration du Marigot ont décidé de contribuer 65 $ en dons mensuels sur la plateforme CanaDon.org, à la mémoire de notre ami Jacques Bertrand, qui pilotait notre centre de documentation. C’est avec et pour vous que nous souhaitons faire connaître davantage l’histoire de Longueuil et celle d’une partie importante de son territoire, l’ancienne Ville Jacques-Cartier. Serez-vous des nôtres pour témoigner de vos souvenirs et soutenir la mission du Marigot ?

PARCE QUE CHAQUE PETIT GRAIN DE SEL EST IMPORTANT ! Vos dons permettent de Voici comment vous pouvez soutenir le Marigot ▪ embaucher du personnel qualifié pour faire progresser Vous pouvez nous appuyer financièrement, par un don au montant de la recherche régionale votre choix et selon la formule qui vous convient : don unique, versements mensuels ou même un don dédié. ▪ développer de nouvelles activités de diffusion, tant Un reçu pour fins d’impôt vous sera remis pour l’année fiscale. virtuelles que sur le terrain

CanaDon.org : ▪ assurer une plus grande un site sécurisé dédié aux collectes de fonds pour les organismes de présence dans la communauté bienfaisance ▪ actualiser les méthodes de Cherchez le bouton sur marigot.ca conservation des archives et ou accédez directement avec le lien suivant artefacts du Marigot canadahelps.org/fr/organismesdebienfaisance/marigot. La Société historique du Marigot est un organisme de bienfaisance enregistré à l'Agence du revenu du Canada, dans la catégorie Bibliothèques, musées et autres collections.

Numéro d'enregistrement 107599730RR001

3 SOMMAIRE

CONTACT / ACTUALITÉS………………………………………………………………………………………………………………………….4 Hommage à Jacques Bertrand (1943-2016)……………………………………………………………………………………………..5 On a célébré les 350 ans du chemin de Chambly en grand ! ……………………………………………………………..…6 La fascinante histoire de Ville Jacques-Cartier………………………………………………………………………………………...7 HISTOIRE L’étable ronde du chemin de Chambly…………………………………………………………………………………………………...8 Identification de photos anciennes…………………………………………………………………………………………………...……12 CULTURE Maurice Giroux, un journaliste engagé…………………………………………………………………………………………………..13 DÉCOUVERTE Nos voisines riveraines du Saint-Laurent : 350 ans à célébrer………………………………………………...…………….16 AGENDA Les prochaines activités du Marigot……………………………………………………………………………………………………….19 COMMANDITAIRES ET AFFILIATIONS…………………………………………………………………………………………………...20

CONTACT HORAIRE 440, chemin de Chambly, Longueuil Mardi au vendredi, de 9 h à 15 h 30 (Québec) J4H 3L7

450 677-4573 REMPLISSEZ LE FORMULAIRE D'ADHÉSION [email protected] Formulaire - Veuillez faire parvenir votre cotisation par chèque ou en argent comptant, à l’adresse facebook.com/shmarigot mentionnée à gauche. LeMarigot Paiement PayPal - Il est aussi possible de payer Société historique du Marigot par PayPal (nul besoin d'avoir un compte).

marigot.ca Visitez notre site web marigot.ca à la section Devenez membre pour plus d’information.

Nos locaux sont situés dans BULLETIN L E M A R I G O T l’ancien bureau d’enregistrement Rédaction et mise en pages : du comté de Chambly. Jef Asnong, Louise Levac et Karina Trautmann

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CONTACT ACTUALITÉS

COTISATION Votre cotisation est une importante source de revenus pour la Société historique et culturelle du Marigot. Elle sert à assurer le bon fonctionnement de notre organisme. PROFITEZ DES 4

Coûts pour l'année 2016-2017 DERNIÈRES ACTIVITÉS Catégorie d’abonnement 1 an 2 ans Abonnement régulier - individuel 30 $ 55 $ DE L’ANNÉE À

Abonnement régulier - couple 45 $ 85 $ MOINDRE COÛT

Abonnement étudiant (temps plein, 20 $ - preuve requise) Vous avez oublié de renouveler votre adhésion en 2016-2017 ? Vous venez Abonnement or 105 $ 200 $ de nous découvrir ? Pas de souci ! Pour un tarif de 15 $ en tout, vous pouvez GOUVERNEURS (nos anciens présidents) ▪ assister sans frais supplémentaires à Charles-Édouard Millette (1978-1978) † nos conférences des mois de mars, François Matte (1979-1980) † avril et mai 2017 Louise Dufresne Légaré (1980-1982) † Lucille Côté Nadeau (1980-1982) † ▪ bénéficier du tarif réduit pour les Annette Racicot Laramée (1982-1998) membres lors de nos visites animées Michel Pratt (1998-2015) du Vieux-Longueuil la fin de semaine des 10 et 11 juin CONSEIL D’ADMINISTRATION 2016-2017 ▪ recevoir l’édition printemps/été du Présidente : Louise Levac bulletin Le Marigot Vice-président : Mathieu Jacques Secrétaire : Jef Asnong Trésorier : Robert Larocque, CPA, CMA En outre, la Zone membre du site du Administrateurs : Gaétane Collette, Mikael Marigot vous réserve des Dumont, Robert Leroux, Sébastien Robert et informations historiques précieuses. Thérèse Savoie

Contactez-nous au 450 677-4573 ou écrivez à [email protected] Les dons de photos anciennes ou de livres sont appréciés en tout temps. Cela permet d’enrichir nos collections.

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ACTUALITÉS

HOMMAGE À JACQUES BERTRAND (1943-2016)

C’était tout un bonhomme ! Un grand humain ! Un grand ami ! Je suis triste de ce départ ! Un jour on va tous mourir… Oui, mais, tous les autres jours, nous allons vivre. Je me sens vraiment honoré d’avoir bénéficié (et comment !) de son amitié de qualité. De son jugement solide, de sa grande générosité. De son appui, de son écoute, de son bon sens, de sa chaleur humaine. Je me sens aujourd’hui comme quelqu’un qui a lu un bon livre… Jacques était pour nous tous un livre ouvert. Jacques Bertrand, bénévole au Marigot pendant 8 J’ai connu Jacques grâce aux livres. Ce fut vers 2001 ans, a été présent pour l’équipe tout au long de quand il faisait du bénévolat à Culture à partager, l’année 2016 pour nous supporter, nous conseiller organisme qui cueille des livres usagés pour les et nous faire rire. restaurer et les envoyer en Afrique, pour qu’il y ait là aussi des livres dans les bibliothèques d’école et de En avril, il recevait des mains de la députée de village. En 2008, il a continué son bénévolat à la Société Taillon, Mme Diane Lamarre, un certificat de historique du Marigot, y passant de grandes parties de l’Assemblée nationale pour son implication ses semaines réparant les livres, les documentant et bénévole. Un prix bien mérité ! Au printemps et à numérisant leur classement. Parallèlement, il faisait de l'été, il venait au Marigot à temps plein pour aider notre stagiaire française, les employés étudiants même aux archives de l’évêché sur le boulevard Ste-Foy. ainsi que moi-même. C'était pour nous le Baron Un bon livre ! Tous, nous y avons lu, chacun à sa façon. du Marigot, et ça le faisait bien rigoler. Une histoire de vie, un témoignage de responsabilité, de respect. Cher Jacques, nous n’oublierons jamais les anecdotes de tes aventures en tant que soldat, Il avait sûrement été à une bonne école, au sein de sa soudeur, pompier, inspecteur, chercheur de famille d’abord, et ensuite, tout au long de sa vie casernes anciennes, réparateur de livres et professionnelle au Service de prévention des incendies d’ordinateurs, fabriquant de stylos et patenteux de la Ville de Longueuil. Son boulot était de penser à la général. Ton humilité, ta bonté, ton intelligence et sécurité des gens. ton cœur d’enfant ont été un exemple pour nous, Dans un bon livre, on peut lire de bons coups du sort, les ti-jeunes qui t’avons côtoyé. Quand nous de belles réussites, et il y en a beaucoup dans ce livre. serons grands, nous voulons être comme toi. Des choses difficiles aussi. Mais alors, il y a des luttes et du courage. Mais comme dans les vrais bons livres, il y a Merci, Monsieur le Baron, d’avoir fait partie de nos vies. surtout une histoire d’amour. Il y a de l’amour et de l’amitié. De l’amour pour les siens… et pour les autres. Karina, Sylvie, Ève, Ann-Émilie, Lambert et Chloé C’est aussi le livre d’un artiste. Un livre d’artiste en tous les sens du mot. Jacques Bertrand était un pilier du Marigot, par sa Il avait un bon sens de l’humour… Il y avait du bonheur présence discrète, cultivée, efficace et affable. Il s'est dans ce livre. éteint le jour même où nous célébrions, en Et quand on a lu un beau livre… Quand on ferme un compagnie de nos partenaires et membres, les 350 beau livre, il reste encore beaucoup à penser, encore ans du chemin de Chambly. Le grand Jacques nous beaucoup à savourer… Il reste encore beaucoup dont se a donné une poussée dans le dos pour que nous réjouir. marchions de façon autonome. Nous penserons à lui chaque fois que nous connaîtrons un succès. Merci, Jacques, merci beaucoup ! Louise Levac Jef Asnong

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ACTUALITÉS

ON A CÉLÉBRÉ LES 350 ANS DU CHEMIN DE CHAMBLY EN GRAND !

Par Karina Trautmann

Le 13 décembre dernier, plus de 80 personnes ont participé à une activité toute spéciale au sujet des 350 ans du chemin de Chambly. Le Marigot avait préparé une soirée combinant conférences et interventions théâtrales, en collaboration avec le Château Ramezay, le Théâtre du 450, le Musée de la femme et Richard Savard, membre de la Société de reconstitution historique du Bas-Canada. Nous aimerions souligner la présence de Colette Éthier, représentante de la mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire, ainsi que des députées Catherine Fournier (Marie-Victorin), Diane Lamarre (Taillon) et Martine Ouellet (Vachon), qu’on remercie d’avoir contribué au succès de cet événement. Une histoire fascinante, un destin unique Nos animateurs historiques : Cornelius Krieghoff, le soldat du régiment de Carignan-Salières et La Suite aux allocutions, les participants ont pu avoir un aperçu de l’histoire Bolduc du régiment de Carignan-Salières, bâtisseurs du chemin, par l’historien Marcel Fournier. Richard Savard, en soldat du régiment, gardait l’entrée de la salle, quoique son fusil ne fut pas chargé ! Raymond Ostiguy, de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly, a narré l’histoire de ce chemin qui fut tour à tour un moyen de défense militaire, une voie de colonisation et une route à péage. Enfin, Gérard Beaudet, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture du paysage de l’Université de Montréal, a captivé le public en explorant les enjeux actuels et futurs autour de cette colonne vertébrale de Longueuil et Saint-Hubert. Son regard critique a permis de Les conférenciers Raymond Ostiguy et Gérard Beaudet faire ressortir les défis que pose la préservation contemporaine de cette artère patrimoniale aux visages parfois harmonieux parfois déstructurés. Des apparitions et une exposition Le tout fut ponctué par l’intervention d’artistes célèbres de notre histoire. Le peintre du XIXe siècle Cornelius Krieghoff, qui vécut à Longueuil et épousa une Longueuilloise, a représenté le chemin sur une de ses toiles désormais célèbre, La barrière de péage. Interprété par Benoit Patterson du Théâtre du 450, le personnage nous a fait part de ses péripéties sur le chemin de Chambly, notamment à cause des nombreux postes de péage qu’on y trouvait au XIXe siècle. Ensuite, La Bolduc, par la voix de Christine Plus de 80 personnes ont partagé la soirée avec nous. Morency du Musée de la femme, interpréta une de ses créations des années 1930 « Toujours l’R-100 », en l’honneur du célèbre dirigeable du même nom. Une exposition itinérante du Château Ramezay, musée et site historique de Montréal, consacrée au régiment de Carignan-Salières, a pu être visitée dans la salle. Elle était animée par le guide-bénévole du musée Jacques Brien. Un goûter, préparé par Sylvie Boyer, fut offert par l’Institut généalogique Drouin. Les participants ont pu être photographiés avec nos trois « invités spéciaux ». Gilles Pilette, La soirée fut dédiée à la mémoire de Jacques Bertrand, bénévole et photographe administrateur au Marigot depuis 2008, décédé le jour même.

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ACTUALITÉS

LA FASCINANTE HISTOIRE DE VILLE JACQUES-CARTIER

Faites connaitre votre histoire

Le Marigot a besoin de vous pour faire connaitre la fascinante histoire de Ville Jacques-Cartier, notamment sous la forme d’une plateforme interactive où vous pourrez mettre en valeur des photos et vidéos familiales. Vous avez de la jasette et avez vécu votre jeunesse à Ville Jacques-Cartier ? Nous recueillons des témoignages qui feront l’objet de capsules vidéo et alimenteront, entre autres, des visites animées de divers quartiers.

Créée en 1947 et fusionnée à Longueuil en 1969, Ville Jacques-Cartier représente une partie substantielle du territoire du Longueuil actuel. Des endroits qui éveilleront vos souvenirs ▪ Coteau-Rouge, aujourd’hui le boulevard Ste-Foy ▪ le centre d’achats Jacques-Cartier qui a remplacé la piste de courses à chevaux de Longueuil-Annexe en 1956 Vous voulez en apprendre plus ?

▪ l’Externat classique devenu le Cégep Édouard- Consultez en ligne le livre Jacques-Cartier, une ville de pionniers (1947-1969) de Michel Pratt et publié Montpetit en 1967 par le Marigot en 1994. ▪ la maison Millette et la grange ronde, à l’emplacement de la Place Désormeaux En vente au Marigot Les deux tomes du livre Ville De/Cité De Jacques- ▪ le secteur Bellerive Cartier de Claude Gauthier, collection Société ▪ l’usine de la Canadian Pratt & Whitney Aircraft historique et culturelle du Marigot aux Éditions Histoire Québec en 2002. Les deux tomes sont en Company Limited puis la boulangerie Weston vente au prix spécial de 20 $ pour l’ensemble. ▪ le secteur Fatima

▪ les paroisses qui, avec l’aide de l’Œuvre des Terrains CONTRIBUEZ AU PROJET ! de jeux et des Loisirs, ont structuré la vie des Contactez-nous pour partager vos souvenirs de familles avant que de dynamiques organismes Ville Jacques-Cartier ou soutenir le projet communautaires ne prennent le relais financièrement.

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HISTOIRE

L’ÉTABLE RONDE DU CHEMIN DE CHAMBLY

Par Jef Asnong

« Voilà pourquoi il y a, sur le chemin de Chambly, pas très loin de Longueuil, une terre abandonnée... et qui n’est pas à vendre ! »

Frère Marie-Victorin, Récits laurentiens, 1919

Dans la ville de Longueuil, au bord du l’église de Longueuil, il n’était pas plus L’étable menacée par la spéculation chemin de Chambly, à la hauteur de la belle famille que la sienne». Place Désormeaux, il y avait autrefois «Fondateur et président du Cercle En mars 1914 fut créé le ministère une grange-étable ronde. Enfin agricole, il était depuis trente ans le québécois de la Voirie. Le Québec presque; elle était octogonale. De tels conseiller, le modèle, l’âme de tous les comptait alors un millier édifices sont d’emblée des raretés cultivateurs du chemin de Chambly.» Il d’automobiles. Ce fut le lent début de intéressantes. On disait de celle de ne fut donc pas surprenant que M. l’étalement urbain sur la Rive-Sud. Longueuil qu’elle était maudite, une Delage construisît une étable ronde, Courtiers et notaires croissaient par la légende qui fait aussi partie de vue à l’époque comme une heureuse campagne, achetant à vil prix des l’histoire locale. innovation. Selon la revue Continuité, terres ancestrales. une centaine de granges circulaires et Les premiers jalons de l’histoire plutôt polygonales auraient été érigées au Félix Delage s’y oppose, refusant les mouvementée de la grange ronde du Québec entre 1880 et 1930. La plupart, offres. Mais le malheur frappe ; en chemin de Chambly furent fixés par le dans les Cantons-de-l’Est, près de la quelques années il perd son fils aîné Frère Marie-Victorin. Il en retrace frontière des États-Unis d’où venait Joseph, cultivateur voisin au sud, qui l’origine dans « Ne vends pas la terre l’idée. «tombe déchiré par les dents de sa », l’un des plus célèbres de ses Récits faucheuse», et son fils Basile, seul aide laurentiens, publiés en 1919. Plusieurs Construire en rond pouvait permettre sur la ferme, qui est emporté par la de ces récits, d’une très belle écriture, une ordonnance plus profitable pour pneumonie. Puis «un mal de vieillard sont de fait basés sur des évènements le logement des animaux et les soins à lui étreint le cœur». Le vieil homme réels et ont ainsi valeur de narration leur apporter. Un calcul simple permet évoque ses souvenirs; sa femme historique. d’établir rapidement qu’à surface de trouvée morte un matin à côté de lui, plancher égal, une construction ronde un fils parti chez les Frères des Écoles Une grange ronde à Longueuil, nécessite 12.1 % moins de matériaux Chrétiennes et une fille chez les Sœurs comme dans les Cantons-de-l’Est pour les murs qu’en nécessite une Grises de la Charité. carrée. Cet avantage est réduit Selon le frère Marie-Victorin, l’étable quelque peu pour un édifice de huit Le Frère Marie-Victorin écrit : «Ah ! octogonale du chemin de Chambly, côtés. Quant aux diables qui, dans une Dieu est juste, sans doute ! Mais pour que les vieux appelaient alors encore étable ronde, ne pourraient se cacher nous sa justice est parfois bien «le chemin de Boston», dut être dans les coins, comme le prétendait la obscure ! Pourquoi semble-t-il construite aux alentours de l’année légende, disons pour l’instant qu’ils ne s’acharner à ruiner une famille qui l’a 1900 ou peut-être 1905, d’après les le pourraient pas davantage en une toujours servi dans la sincérité de son plans de Félix Delage, le propriétaire bâtisse carrée. cœur». L’auteur décrit encore l’état de la ferme. C’était «une merveille lamentable de M. Delage qui ne peut d’ingéniosité, connue de vingt milles à plus s’occuper des travaux de sa la ronde». La grange-étable octogonale de Félix ferme, mais refuse obstinément de Delage céder à la folie de la spéculation L’auteur note que l’ancêtre des immobilière qui s'acharne à détruire Delage, «officier de cavalerie libéré du Marie-Victorin décrit la terre des son monde, ceux qui l’habitent encore service, vint sous le régime français Delage comme «l’une des plus et leurs traditions. prendre une terre à deux milles et anciennes et des plus riches de la demie du village de Longueuil». Il région». Il dépeint les champs comme Est-ce que les descriptions de Marie- brosse un portrait favorable de M. ils furent en cette période d’avant- Victorin auraient contribué à la Delage, descendant de petite guerre quand il y avait encore entre naissance des rumeurs de grange noblesse. «Félix Delage appartenait à Longueuil et Saint-Hubert une maléfique qui courront plus tard ? Où cette vieille école de croyants qui ont agriculture florissante et une nature existaient-elles déjà, tandis que le bon la sagesse d’accepter la religion… tout non polluée. C’était avant l’arrivée de frère tenta de les contrecarrer ? d’une pièce et, sous la chaire de l’automobile.

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HISTOIRE

La construction d’une légende avec son fils Paul-Émile et son neveu mai 1937 devant le Juge Lazure de la Alexandre Brosseau. En 1935, le fils Cour du Banc du Roi». Dès le premier Le journaliste Joe Thomson du fut heurté par un camion et tué jour du procès fut produite une journal The Montreal Gazette, dans instantanément à Saint-Hubert. Peu confession signée par l’accusé dans un compte rendu de l’incendie de la de temps après, son cousin Alexandre laquelle il admit le crime. La raison du grange-étable en 1944, aborde de devint gravement malade et mourut. meurtre ne fut jamais éclaircie. façon détaillée la question de la Edouard Brosseau mourut «Choquette fut condamné par le jury réputation de «ferme maudite», qui entretemps et un autre de ses trois jours plus tard et fut pendu à la collait à l’édifice. neveux, Henri Brosseau, aménagea prison de Montréal, le 30 août 1937, dans la maison de ferme avec sa trois mois jour pour jour après sa Il écrit que les bonnes gens de femme et ses cinq enfants. Il y vivait condamnation». Longueuil sont de bons catholiques jusqu’à la fin de l’année 1936 quand il canadiens-français qui ne croient pas mourut subitement «dans, ce que «À la suite de cette tragédie, «la aux sortilèges et à la magie noire. certains résidents de Longueuil ferme maudite» et la maison de «Mais, qui croient fermement que le murmurent, furent des circonstances pierres furent louées par un nommé Bon Dieu a placé une malédiction sur mystérieuses». «Ils se rappellent qu’à Georges Guertin. Il demeurait à cet l’endroit, ceci au temps de sa l’époque il était question de endroit jusqu’au début de 1940 construction il y a environ une chocolats empoisonnés, et avec un quand il sortit de maison, une nuit quarantaine d’années». Il écrit que Félix Delage, le fermier occupant cette ferme à ce moment, était à construire la vaste étable en pierres avec l’aide de ses deux fils Joseph et Basile et quelques ouvriers. La ferme comprenait aussi une maison en pierres. «Des aînés de Longueuil, incluant le maire Joseph R. Goyette, vous diront que M. le curé, qui avait la garde de la petite communauté paroissiale de Longueuil à cette époque aurait entendu certains des hommes utiliser un langage blasphématoire tandis qu’ils travaillaient à la construction de l’édifice. L’histoire dit encore qu’il les aurait avertis que le Bon Dieu ne regarderait pas favorablement cet endroit lequel serait maudit si les ouvriers ne cessaient pas leurs blasphèmes. Il fut aussi dit que les travailleurs n’en faisaient pas de cas… Marigot du culturelle et historique Société Collection Et il y a beaucoup de personnes à haussement d’épaules, ils vous diront juste après minuit, et fut happé et tué Longueuil qui croient que la série que, finalement, ce fut déclaré être instantanément par une auto de d’évènements tragiques, culminant une mort naturelle, et aucune passage sur le chemin de Chambly». avec le feu récent, prouve le cas». Le autopsie n’eut lieu.» La maison de ferme de style ancien journal reprend ensuite les morts fut ensuite habitée par un ex-policier tragiques des frères Joseph et Basile «L’année suivante, 1937, quelques de Montréal, J. W. Larue, sa femme et Delage, mais les situe erronément en semaines après le décès de Henri leurs enfants. 1922 et 1923. L’accident de Joseph est Brosseau, sa veuve de 31 ans, qui décrit autrement : «Conduisant une vivait dans la maison de pierres, fut Un incendie maléfique ! grande voiture de ferme, il tomba du trouvée étranglée dans son lit. Au siège, de travers entre les chevaux, début, l’on crut à une mort naturelle, Le 18 août 1944 éclata ce que l’on a tandis que son ventre fut ouvert par mais aux rumeurs et aux racontars appelé la conflagration du chemin de une pointe du timon de la voiture. Il succédèrent des enquêtes policières, Chambly. Aidé par le vent, en mourut après quelques heures». et finalement l’arrestation de Gaétan l’espace de moins d’une heure et sur La ferme ne fut vendue qu’après le Choquette, aide fermier de 20 ans, à une longueur d’environ un mille, le décès de M. Delage. M. Edouard l’emploi de madame Brosseau.» Le feu réduisit à cendre pas moins de six Brosseau en fut l’acquéreur et y vivait procès de Choquette débuta le 17 solides maisons de ferme en pierre et

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HISTOIRE

La Patrie, 19 août 1944,p. 19 une douzaine d’étables. Le journaliste ainsi que le foin, puis la grange Goyette, M. Pierre-Basile Lamarre. La Paul Rochon de La Patrie parle de attenante qui contenait, elle, trente maison, quatre bâtiments, toutes les «quatre maisons et trois douzaines de tonnes de foin y passa à son tour. La machines agricoles, tout, tout fut granges, d’étables, de garages et de maison fit comme les deux granges et détruit. Et maintenant à l’autre voisin… bâtiments de toutes sortes». Le flamba comme une allumette. On ne M. Hector Vincent habitait là dans une journaliste Joe Thomson écrit : «Le feu parvint qu’à sauver une partie des maison que flanquaient cinq mystérieux […] commença dans la articles de ménage, dont le poêle, mais bâtiments. Ce fut un sac complet ; tout grande étable ronde en pierres […]». on oublia les vêtements». L’incendie fut rasé, calciné, détruit, nivelé. Non, il Après l’étable ronde, ce fut la maison «s’élança vers l’est et dédaignant la reste une soue et un cochon que de ferme qui prit feu et fut détruite première maison qui se présenta à lui, l’élément a épargnés comme s’il eut ainsi que le garage. Le vent se mit à le feu descendit sur la deuxième, où voulu ajouter une note cynique et cueillir des tisons à même le foyer résidait M. Ernest Vaillant avec sa lugubre. Encore un autre voisin, allons pour les porter vers les autres fermes, femme et ses quatre enfants dont le donc l’exterminer, dit le vent au feu; et sur les toitures des maisons et autres plus âgé a 16 ans. Et encore une fois, il alla le déposer sur ces toitures constructions. «Du foin, du bois, des tout y passa. Maison, bâtiments, au voisines. Rongeons donc, se dit le feu; fourrages, des machineries de ferme nombre de six, cochons et poules. On et il se mit à ronger les bâtiments, les furent détruits tandis que le feu ne parvint à cet endroit qu’à sauver machines agricoles et les récoltes rebondissait presque simultanément des articles de ménage et sa propre essayant même d’y inclure la maison. tout au long d’une section d’un mille peau. Puis le feu s’élança de nouveau, M. Pierre Bouthillier habitait là avec du chemin de Chambly, menaçant dédaigna les possessions de M. Ulric son épouse et ses dix enfants, dont six pendant un moment d’attaquer des Goyette, traversa la route et fondit sur étaient malades». «Et le vent se porta propriétés dans Saint-Hubert voisin». la ferme de M. Jos. Goyette, maire de de l’autre côté du chemin. MM. A. l’endroit. Les bâtiments furent ravagés, Katona et J. Sikur habitant ici. Toutes Paul Rochon de La Patrie écrit à les machines agricoles tordues ou ces constructions furent détruites. Il ne propos de l’étable octogonale : «Deux calcinées et l’équipement rendu resta que la maison et une serre chevaux, deux cochons et un veau inutilisable. La maison fut épargnée, chaude à demi intacte quand le feu se périrent dans les flammes. La grange non sans peine, grâce à de copieux retira pour se transporter chez le dans laquelle on avait entassé trois arrosages. Continuant sa route, le feu voisin, M. Félix Emard, pour y tonnes de foin fut réduite en cendres s’attaqua au voisin immédiat de M. consommer quelques autres bâtiments

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HISTOIRE

de plus, n’épargnant que la maison et symbole du recul d’un milieu rural encore, parce qu’on l’arrosait». traditionnel, un terroir dont les vestiges se font de plus en plus rares Les personnes qui Le journaliste Thomson écrivit «La entre les édifices modernes. Le seule source (d’eau) se trouvait à Saint souvenir de ce passé continue de vivre possèdent des photos -Hubert et les pompiers éprouvaient dans la mémoire de nombreux de graves difficultés. On obtint de l’eau Longueuillois qui savent décrire de des puits tout près, mais ceux-ci furent quelle rue à quelle autre s’étendait la ou autres à sec après 15 minutes. Hommes, terre de leur père ou de leur grand- femmes et enfants s’unirent pour oncle et où se trouvaient les bâtiments représentations en combattre les flammes, formant des de ferme où ils passaient leurs étés relais pour transporter des meubles, d’enfance. L’urbanisation de la Rive- rapport à cet article et du linge, et outils de ferme au côté de Sud s’est faite avec peu d’égard pour la route». En une heure, de quatre la campagne qui disparut et ses désireraient en faire don heures à cinq heures, tous ces habitants. Elle s’est le plus souvent dommages furent accomplis, mais les réalisée selon les dictats de la divers services d’incendie restèrent spéculation sauvage et les intérêts des seront bienvenues à actifs, leurs pompes fonctionnant toute développeurs, sans plan d’ensemble la nuit. réfléchi, «à la Far West», comme le l’adresse suivante : disait l’urbaniste Gérard Beaudet, de «L’une des plus importantes propriétés l’Université de Montréal. D’ailleurs, le [email protected] qui furent détruites était celle de chemin de Chambly, la plus ancienne Joseph R. Goyette, maire depuis 11 route du Canada, mériterait de vastes ans». Il vérifia avec le journaliste du efforts d’aménagement réparateurs et journal The Montreal Gazette la série d’embellissement. des évènements tragiques des dernières années. Quand il lui fut demandé s’il croyait à la malédiction, il répondit : «Il y a certainement eu assez d’occurrences pour que cela ressemble SOURCES à ça». Frère Marie-Victorin, Récits Laurentiens, Ne vends pas la terre, p. 91-107, 1909 https://beq.ebooksgratuits.com/pdf/Victorin-recits.pdf «Gilles , le chef de police de Nadeau, Hélène, « Granges circulaires et polygonales : conserver la forme », Continuité, Longueuil, est toutefois d’avis que la 2006 https://www.erudit.org/culture/continuite1050475/continuite1055791/17573ac.pdf malédiction a probablement été détruite par le feu». Pour la police, la Abbott, Louise, « Les granges rondes des Cantons de l’Est », Continuité, 2003 cause de cet incendie n’est pas connue. L’historien Michel Pratt, dans http://www.nationaltrustcanada.ca/sites/heritagecanada.org/files/magazines/ une chronique consacrée à cette Aut2003_Granges%20Rondes.pdf grange ronde, rapporte que l’on croit Thomson, Joe, « Revived Legend of ‘’Accursed farm’’ », The Montreal Gazette, 20 que le feu fut d’origine criminelle. septembre 1944, Bibliothèque et Archives Nationales du Québec.

Un symbole de la disparition du milieu Rochon, Paul, « Conflagration à Longueuil-Annexe », La Patrie, 19 août 1944, et Anonyme, rural traditionnel La Patrie, 20 août 1944, Bibliothèque et Archives Nationales du Québec. Pratt, Michel, « La grange ronde du chemin de Chambly », , 14 février 2004. À propos de la supposée malédiction, «Dieu, disait-on à l’église à l’époque, est tellement aimable, tant infiniment bon, que tout accroc à sa majesté est par conséquent d’une gravité immense et justifie ses punitions les plus sévères». Voilà ce que l’on peut bien qualifier de «contradiction dans les termes», teintée d’une bonne dose d’anthropocentrisme.

L’étable octogonale du chemin de Chambly apparaît plutôt comme un

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HISTOIRE

IDENTIFICATION DE PHOTOS ANCIENNES Les archives de la Société historique et culturelle du Marigot regorgent de photos, et certaines ne peuvent être identifiées sans votre précieux appui. À chaque bulletin, nous présentons une photo ancienne. Si vous reconnaissez l’endroit, le bâtiment ou les personnes photographiés, vous êtes invités à communiquer avec nous. Le tout, dans le but de bonifier notre catalogue et faciliter la recherche. Cette photo, prise à Ville Jacques-Cartier, nous intrigue beaucoup. Avez-vous une idée de qui représente le personnage de droite ?

Voici ce que nous dit Michel Pratt au sujet de cette photo : Cette bande de joyeux lurons accompagnant le Père Noël fait partie de l’équipage du magasin Saindon de la rue Sainte-Hélène qui faisait, en 1946, la livraison de jouets aux enfants les plus démunis de la municipalité de Ville Jacques-Cartier.

C’était en effet une saine coutume à l’époque, de faire tous les ans une cueillette de jouets donnés par les citoyens à l’intention des familles défavorisées et le magasin se chargeait d’en faire la livraison dans l’équipage que nous voyons ici, le matin de Noël... En espérant que ce « Pierrot » ne fasse pas peur aux enfants !

(Photo : collection SHM, don de Mme Lavigueur)

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CULTURE

MAURICE GIROUX, UN JOURNALISTE ENGAGÉ

Par Jef Asnong

Plus on agrandit la liberté de l’autre, plus on agrandit la sienne propre.

Vers la fin de l’année 2016, la Société historique et culturelle du Marigot a acquis une partie importante des archives professionnelles du journaliste longueuillois Maurice Giroux. Jef Asnong, le secrétaire du Marigot, a recueilli un long témoignage de Maurice Giroux et nous en relate l’essentiel.

C’est une occasion de se remémorer l’action engagée sa participation à la grève d’Asbestos. La grand-mère de cette voix de la Rive-Sud et qui a résonné aussi au- Giroux, Eugénie Lafond, fut l’épouse du maire de delà. La liste des journaux et autres médias auprès Sainte-Brigitte-d’Iberville et aussi la présidente de desquels il fut à l’emploi ou le collaborateur est plus l’Association des femmes conservatrices du Québec. qu’impressionnante. L’on se souviendra de ses articles Plus près de nous, nous connaissons Gabrielle Giroux, du journal Point Sud, un outil qu’il fonda en 2000 et sœur de Maurice et épouse de Jean-Jacques Bertrand, qu’il tenait à flot depuis les débuts, multipliant les premier ministre du Québec de 1968 à 1970. Elle fut interventions à la défense d’un bien commun que l’on aussi mère de Jean-François Bertrand, ministre des ne saurait cesser de protéger, d'une liberté toujours à Communications dans le cabinet de René Lévesque et grandir. de sa sœur Louise Bertrand, également politicienne. La genèse d’une vocation Ce fut Gabrielle Giroux qui encouragea son mari à s’impliquer dans la politique. Gabrielle fut elle-même Dans le cas de M. Giroux, on pourrait dire qu’il tomba élue députée du Parti progressiste-conservateur du quasiment dans la marmite de potion magique quand Canada dans Brome-Missisquoi en 1984 et réélue en il naquit dans une famille d’avocats et de politiciens. 1988. À cette liste, afin d’arriver au nombre de 15 Son père, Louis-Arthur Giroux, fut un organisateur de avocats dans la famille, comme le dit Maurice, l’Union nationale. Il avait été plutôt malchanceux du ajoutons les noms de son oncle Ernest Grégoire, maire temps des boîtes à scrutin à deux étages de l’ère de Québec de 1934 à 1938 et député de l’Action Taschereau en perdant son élection par 25 voix. Par libérale nationale et de l’Union nationale de 1935 à contre, en 1936 il fut nommé conseiller législatif. Il 1939, ainsi que son fils Gilles Grégoire, député à siégeait au Salon rouge, instance qui fut abolie en Ottawa du Ralliement du crédit social et ministre à 1969. Son épouse enceinte, Juliette Bolduc, avait suivi Québec du Parti québécois. Un beau-frère, Gérard son mari en campagne électorale et après les élections Turmel, est ex-juge à la Cour Supérieure du Québec. elle se trouvait souvent à Québec. Maurice naquit ainsi à l’Hôpital Saint-Sacrement à Québec, le 17 novembre Si les conversations de droit et de politique étaient 1936. Louis-Arthur Giroux, en tant que conseiller perpétuelles dans le milieu familial du jeune Maurice, législatif, proposa l’année suivante la création du les différences d’opinions l’étaient tout autant. célèbre Parc du Mont-Orford. De son parti au pouvoir, Une formation solide il ne reçut pour ce projet que 50 000 $ pour la construction d’une route, à condition de récolter un Maurice Giroux se souvient de ses jeunes années montant équivalent du privé. Ironiquement, le projet passées à Sweetsburg, aujourd’hui une partie de recevra un meilleur appui et davantage d’aide du Cowansville. Il y a fait son cours primaire. Il se souvient gouvernement libéral de M. Godbout, qui fut élu en des journées merveilleuses passées dans la grande 1939. M. Giroux aime en plus se rappeler la mémoire maison chez sa grand-mère paternelle. Mais, à l’âge de son grand-père François-Xavier-Arthur Giroux, qu’il de huit ans, le malheur frappe quand il perd son père, a connu quand il était petit garçon, et qui fut à trois mort en fonction, à peine la cinquantaine entamée. reprises candidat conservateur malchanceux autant au Maurice en est bouleversé et dit en avoir porté les provincial qu’au fédéral. Le « mouton noir », ou « la conséquences tout au long de sa vie. La maison de gauche » de la famille Giroux, fut incarné par Yvette Knowlton est alors vendue. Giroux, qui fut secrétaire de Gérard Fillion mais Il poursuit ensuite ses études au Petit-Séminaire de demeure surtout connue pour son travail à la CSN et Saint-Jean-sur-Richelieu, c’est-à-dire le cours classique

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Montréal, Jean Best, sera plus tard le juge en chef de la Cour Suprême du Canada. Il fait sa deuxième année à l’Université de Sherbrooke et finit sa troisième à l’Université Laval. Sa mère vient à Québec pour assister à la remise des diplômes. Après un début de carrière en journalisme au journal La Presse, M. Giroux va poursuivre des études à l’Institut de Sciences politiques de Paris et, parallèlement, au Centre de formation des journalistes de Paris. À cette époque il n’y a pas de cours de journalisme au Québec. De retour au Québec, il poursuit en 1964-65 ses études en Sciences politiques à l’Université Laval et obtient en 1966 sa Licence en droit. Son professeur, l’émérite juriste Jean-Charles Bonenfant, lui accorda une note de 100 % en matière constitutionnelle. Pas surprenant que de jeunes politiciens d’aujourd’hui, aux prises avec des quadratures de cercle de cet ordre, viennent le consulter et trouvent profit dans ses conseils. Un journaliste d’enquête, engagé dans sa communauté Maurice Giroux a occupé pas moins de 14 emplois ou collaborations au sein de nos journaux nationaux (La Presse, Le Devoir, Le Jour) et régionaux (L’Action, Le Courrier du Sud, etc.) et des médias radiophoniques d’une durée de 8 années. En Belles-Lettres, en 1957, il (CHAA-MF, Radio communautaire 103.3 FM) ou décide que ce collège a besoin d’un journal électroniques (MédiaSud.ca). De plusieurs, il fut le d’étudiants. Il se met à l’ouvrage en sollicitant des fondateur (Édition Spéciale à Saint-Bruno, Supermédia articles auprès des étudiants de Philo I et II. Une (1984) Inc., Sud-Presse Ltée de Longueuil, Point Sud) ou plainte fut portée le jugeant « trop entreprenant ». Le le cofondateur (Le Jour, MédiaSud.ca), et d’autres le directeur des études le convoque, le fait agenouiller, principal dirigeant (L’Express Rive-Sud). En somme, et se met à l’œuvre frappant avec la règle la main du notre journaliste s’est bien vengé des coups de récalcitrant avec l’interdiction de continuer. Mais baguette sur les doigts reçus au temps de ses années Maurice s’est découvert le goût de l’écriture et se de collège. trouve bon en composition française et création littéraire. La fin de Philo II est marquée par la C’est alors qu’il est aux commandes du journal Point cérémonie des rubans. Les futurs médecins portent un Sud que Maurice Giroux, féru de journalisme ruban rouge, les dentistes un ruban vert, le bleu est d’enquête, a pris la décision et aussi le risque de pour les avocats et le mauve pour les sciences publier une série d’articles sur la gouvernance du Parti politiques. Maurice Giroux, qui juge depuis belle municipal de Longueuil (PML). Selon de nombreux lurette qu’il y a assez d’avocats dans la famille, porte observateurs, cette série de textes aurait pesé lourd deux rubans, le bleu et le mauve. Il dit que, dès ce dans la défaite du candidat de ce parti, Jacques moment, il avait décidé d’être journaliste. Mais sa Goyette, pavant la voie à la victoire pour la candidate mère lui avait donné ce conseil : « Fais ton droit, tu à la mairie Caroline St-Hilaire. verras après ». Les activités journalistiques de M. Giroux furent en Il poursuit donc ses études en première année à plus entremêlées d’emplois divers, soit comme attaché l’Université de Montréal. Il y voisine Louis Bernard, le de presse de ministre, de postes dans la fonction futur secrétaire général du Conseil exécutif à Québec. publique ou en politique. Un apport très important de M. Giroux aime le droit constitutionnel, il s’y intéresse M. Giroux concerne toutes ses activités au sein des depuis 1955. Son professeur en cette matière à organismes administratifs et de diverses associations

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du Québec et de la Rive-Sud, soit encore une fois outrage au tribunal. La cause fut abandonnée, le juge comme administrateur, fondateur ou les deux. On émettant l’opinion que, sur le fond, Point Sud avait pense notamment à la Conférence des maires, à la raison. Mais, le journal resta avec une facture de Société de développement économique et à l’Office 15 000 $ de frais d’avocat à payer, ce qui mit non pas des congrès et du tourisme, tous trois de la Rive-Sud. seulement en sérieuses difficultés les finances du journal, mais amena une réorganisation et l’abandon À cela s’ajoutent la présidence du Syndicat des du volet d'action politique de son fondateur. journalistes de Montréal et diverses fonctions soit dans le Cercle de presse de la Montérégie, la L’engagement en matière de service public de M. Corporation du vieux presbytère de Longueuil, le Giroux trouve maintenant vie dans le journal en ligne Conseil culturel de la Montérégie, l’Association MédiaSud.ca. Il s’agit d’un cyberespace ouvert aux touristique régionale de la Montérégie, l’Association écrivains bénévoles qui trempent leur plume dans des gens d’affaires du Vieux-Longueuil, la Table l’encre transparente. La liberté de presse doit être Partenaires pour l’emploi, la Cité de l’Espace à Saint- soutenue, car elle va de pair avec la liberté tout court, Hubert ou l’Association des communicateurs de la avant tout structurée et constituée de responsabilité. Montérégie. Un observateur attentif de l’histoire politique et sociale du Québec Maurice Giroux est également l’auteur de plusieurs livres ou rapports marquants. Citons avant tout son Essai politique sur la crise des Deux Nations Jef Asnong dédie ce texte à canadiennes, préfacé par Robert Cliche, et toujours ▪ Maurice Giroux, un homme qui, de façon d’une percutante actualité. Nommons aussi le Rapport sur la création d’une agence de presse québécoise et exemplaire, a mis ses forces et son talent Québec-International, du Ministère des au service de ses concitoyens et qui a Communications, un projet qui fut mis en branle, marqué le vivre ensemble de Longueuil et négocié et malencontreusement abandonné. de la Rive-Sud bien plus profondément Le cœur de l’engagement de M. Giroux, ce sont les que l’on saurait l’imaginer pauvres. « Il y a trop de pauvres au Québec. Les Québécois votent toujours non, tout en étant brimés ▪ son épouse, Claudette Demers, dans une dans les moyens de se réaliser. Trop d’ignorance, de large mesure sa coéquipière dans les pauvreté intellectuelle, qui provient aussi d’une nombreux projets et entreprises, et ce à opposition passée à une instruction adéquate, ceci à partir du temps des Patriotes. La scolarité obligatoire divers titres, participant dans toutes les et la gratuité scolaire au primaire n'ont été adoptées tâches, que ce soit la levée de fonds, qu’en 1943 ». autant que l’écriture et l’édition La devise de la famille Giroux est « Qui s’y heurte, s’y ▪ sa famille, sa fierté : ses enfants Nicolas et brise ». Pour lui, cela se résume à trois mots : consistance, persévérance, persistance. Marie-Françoise et ses trois petits-enfants Jef Asnong a aussi parlé avec M. Giroux de la liberté de presse. Pour tout journaliste, tout écrivain, c’est une préoccupation de tous les jours, et des questions de cet ordre ont évidemment accompagné son parcours. Jusqu’à une vingtaine de cas ! Comme exemple, la belle aventure de Point Sud fut entachée par quelques poursuites bidon ou bâillon. Dans un cas, la poursuite en dommage de Catania dont le journal fut l’objet fut abandonnée le matin même du procès. Sans merci ou regret. Dans le cas de la poursuite pour diffamation au sujet d’un article concernant l’aéroport de Saint- Hubert et le refus de révéler les sources, le journal passa à deux doigts d’une condamnation pour

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NOS VOISINES RIVERAINES DU SAINT-LAURENT : 350 ANS À CÉLEBRER

Par Jef Asnong et Louise Levac

L’année 2017 est certes le temps de (re)découvrir deux de nos villes voisines. Boucherville et La Prairie fêtent leurs 350 ans, chacune avec une programmation faisant la part belle à l’histoire. L’occasion est belle d’aller visiter nos voisines riveraines et de célébrer avec elles tout au long de l’année.

afin de dégager des thèmes et appeler les Abénakis et les Algonquins, qui BOUCHERVILLE à la création de projets. Cela a porté fréquentaient ces lieux vers 1667. Leur fruit : 220 projets furent retenus et 650 apport a été intégré dans une Non seulement Boucherville fête les bénévoles se mirent au boulot. douzaine d’évènements. 350 ans de sa fondation, mais elle e commémore aussi le 300 anniversaire L’histoire mise en valeur Une place privilégiée a été réservée au du décès de son fondateur Pierre couple fondateur, Pierre Boucher et Boucher survenu à l’âge de 95 ans. Pour célébrer les 350 ans de Jeanne Crevier. Ils seront incarnés par Boucherville, les trois thèmes choisis des comédiens tout au long de l’année Conformément à la devise de la ville par la population sont l’histoire, des et le mois d’avril leur sera tout entier qui fut inspirée par celle du fondateur, origines aux enjeux actuels, la fierté consacré. Alors que sa première «Fais ce que dois», on n’a pas lésiné d’appartenance puis les transports à épouse, Marie-Madeleine Chrétienne, sur les moyens. La Corporation des travers le temps. À la demande du une Huronne convertie, et son enfant fêtes, composée de 19 administrateurs maire, M. Jean Martel, secondé par moururent lors de l’accouchement, sous la présidence active de Florence plusieurs personnes, une place spéciale Pierre Boucher eut 15 enfants avec sa Junca-Adenot, avait mené une année est accordée à quatre nations seconde épouse, Jeanne Crevier. Il sera

complète de grandes consultations, autochtones, les Hurons, les Iroquois, abondamment question de l’homme

Photo : Jef Asnong Jef : Photo

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d’exception que fut Pierre Boucher. tant que négociateur pour la Nouvelle- coup de cœur à Boucherville est sans Explorateur, interprète maîtrisant France, obtint de la mère patrie des contredit le manoir construit par le plusieurs langues autochtones, militaire vivres, les militaires du régiment de troisième seigneur, François Pierre et écrivain, il a fondé la seigneurie des Carignan-Salières, qui sont à l’origine Boucher de Boucherville, et la centaine Îles-Percées en 1667, défrichant le de notre chemin de Chambly, et des de petites maisons anciennes territoire avec un petit groupe de femmes, soit les filles du Roy. regroupées autour de l’église. Le pionniers venant essentiellement de manoir avec sa grande salle, restauré Trois-Rivières, dont il était le Pour honorer leur fondateur, les gens selon les règles par ses soins, est gouverneur. C’est Pierre Boucher qui, de Boucherville ont réussi un coup de réellement un bijou hors pair, quelque en maître. Ils ont emprunté la statue de chose de noble. Le Vieux-Boucherville, Pierre Boucher qui orne la façade du des Îles percées aux ruelles fleuries, Parlement à Québec, pour en faire une avec sa végétation et ses maisons copie en bronze. Le 5 avril, cette colorées, présente en effet un décor œuvre sculptée par Alfred Laliberté unique digne de la belle fête. sera dévoilée dans le parc de la Mairie, aussi nommé parc de la Mémoire. Les Messe, concerts, conférences, Nations autochtones, en l’honneur de expositions, excursions, livres d’histoire, Pierre Boucher, offriront à la Ville un inaugurations, ne sont que quelques- mât totémique à quatre faces, afin unes des nombreuses activités d’exprimer leur gratitude. auxquelles Boucherville convie ses

citoyens et les visiteurs en 2017. Le Le Vieux-Boucherville, coup de cœur programme des fêtes de Boucherville, de Florence Junca-Adenot comptant 48 pages, peut être consulté en ligne sur le site : 350.boucherville.ca. Rencontrée au début du mois de février, madame Junca-Adenot, cheville Photo : Jef Asnong Jef : Photo ouvrière de ces fêtes, indique que son

généalogie se tiendra au mois de mai à Carignan-Salières, les Jésuites peuvent LA PRAIRIE La Prairie. évangéliser les Amérindiens (mission Saint-François-Xavier) et établir le La ville de La Prairie aussi est en fête Une riche histoire village français de La Prairie au bord du cette année, célébrant le 350e La Prairie peut être fière d’une longue Saint-Laurent. La Prairie, entourée de anniversaire de l’établissement de histoire tenant souvent de l’épopée. palissades en bois, devient vite un port plusieurs familles de colons français C’est le sieur Champlain qui, en 1610, le de navigation important. Au temps du dans la seigneurie du même nom. 1667 premier usa du mot La Prairie, terme commerce de la fourrure, La Prairie est est aussi la date de l’établissement de bien choisi pour cette région, alors un site stratégique sur la rive sud et le la paroisse. marécageuse, avec ses vastes étendues lieu de batailles importantes. Entre Dans le cas de La Prairie, l’organisation de roseaux. Les autochtones, présents autres, en 1691 elle est le théâtre d’un des festivités a été prise en charge par dans ce territoire depuis longtemps, affrontement majeur entre les troupes la Ville. Celle-ci, en plus de s’investir usaient du terme Kentaké, soit « à la de la Marine et une expédition anglo- généreusement, a fait appel à tout ce prairie ». En 1635, la Compagnie des iroquoise venue d’Albany. En 1775, La que La Prairie compte comme Cent-Associés concéda à François de Prairie est envahi et occupé par les institutions, sociétés culturelles et Lauzon une vaste seigneurie nommée troupes américaines. sportives, associations sociales et « La Citière ». Douze ans plus tard, d’affaires. La Société d’histoire de La celui-ci vend le domaine à l’abbé de En 1836, la construction du premier Prairie-de-la-Magdeleine, l’Église de la l’église de la Madeleine à Paris et, la chemin de fer au Canada reliant Saint- Nativité et le Musée d’archéologie de même année, celui-ci revend son Jean à La Prairie confirme l’importance Roussillon ont mis au point une acquisition à l’ordre des Jésuites. Ces des deux villes. Elles furent ainsi programmation propre à leur sphère derniers baptiseront leur domaine « La choisies parce que la distance entre d’activité, tandis que le congrès de la Prairie-de-la-Magdeleine ». En 1667, elles était la plus courte permettant de Fédération québécoise des sociétés de grâce aux interventions du régiment de relier la partie navigable de la rivière Richelieu et le fleuve Saint-Laurent,

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assurant ainsi l’essor du commerce comme étudiant au Collège Jean-de- métiers d’antan, foire et jeux et avec la Nouvelle-Angleterre. La La-Mennais. lancement de livres - dont celui de M. construction du pont Victoria portera Tremblay sur les familles souches de La un dur coup à la vocation portuaire de Son coup de cœur à La Prairie : le Prairie - sont au programme. Les La Prairie, de même que l’ouverture de vieux village laprairien, un site familles fondatrices de La Prairie sont la voie maritime du Saint-Laurent et la patrimonial protégé, où des pavés bien aussi en bonne partie celles que l’on construction de l’autoroute 132, identifiés marquent l’emplacement du retrouve à Longueuil, Boucherville et coupant son accès au fleuve. La vieux fort de bois. Dans cet enclos et ailleurs sur la Rive-Sud. municipalité de La Prairie est fondée en un peu au-delà on découvre de très 1845. Aujourd’hui, la ville est belles demeures datant de la Nouvelle- Les festivités de La Prairie auront lieu remarquable par sa prospérité, basée France, comme des plus récentes de tout au cours de l’année, et il en va de sur le dynamisme de ses citoyens et style Nouvelle-Angleterre et victorien. même des activités liées à l’histoire, ses infrastructures modernes au service L’église de la Nativité-de-la-Sainte- incluant des conférences et plusieurs des industries et des commerces. Vierge, datant de 1841, est un bijou à expositions. l’architecture impressionnante. Dans sa Le programme des fêtes de La Prairie, Le Vieux-La Prairie, coup de cœur de crypte, qui couvre la grandeur du sous- comptant 37 pages, peut être consulté Stéphane Tremblay sol de l’église, on se sent à la fois dans en ligne sur le site : ville.laprairie.qc.ca. l’histoire et dans l’éternité... Rencontré au milieu du mois de février, C’est surtout la dynamique société tandis que les fêtes battaient déjà leur d’histoire, animée par M. Tremblay, qui plein, le président de la Société assure le volet « histoire » des fêtes, en d’histoire de La Prairie-de-la- particulier la réalisation de la fin de Magdeleine, Stéphane Tremblay, ne semaine d’autrefois du Vieux-La Prairie tarit pas d’éloges à propos de sa ville qui aura lieu du 8 au 10 septembre. d’adoption dont il est visiblement Contes et légendes, personnages amoureux. Originaire de la lointaine d’époque, marché public d’autrefois, Gatineau, il vint d’abord à La Prairie

LONGUEUIL A 360 ANS

De son côté, la Ville de Longueuil soulignera cette année, plus modestement bien sûr, les 360 ans de son existence. De concert avec plusieurs partenaires, le Marigot a d’ailleurs présenté des projets pour faire (re)connaître davantage l’histoire de Longueuil et certains des personnages qui l’ont

incarnée au fil des siècles. , plan de Jacques Nicolas Bellin datant de 1764, BNQ BNQ 1764, datant de Bellin Nicolas Jacques , de plan Une activité spéciale, prévue pour le samedi 12 août au parc de la Baronnie, est aussi en préparation. Karina Trautmann, notre coordonnatrice des activités, y contribue au sein d’un comité issu du Pôle de l’histoire et du patrimoine. ses L'Isleet deenvirons Montréal

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AGENDA

L E S P R O C H A I N E S A C T I V I T É S D U M A R I G O T

CONFÉRENCES

Mardi 14 mars Mardi 9 mai Histoire de l’hiver québécois L’impact du dirigeable R-100 sur notre De l’appréhension à la domestication histoire (1534 à aujourd’hui) Avec Michel Pratt, historien et auteur, gouverneur de la Saison souvent mal-aimée des Québécois, l’hiver est Société historique et culturelle du Marigot. tout de même au cœur de l’identité québécoise au même titre que son américanité et ses racines françaises et européennes. Ce n’est donc pas un hasard si le concept de « nordicité » a été inventé au TA R IFS pour les trois conférences Québec ! Qu’on l’aime ou qu’on l’haïsse, découvrez comment on vit l’hiver au travers des époques. 8 $ non-membres Gratuit pour les membres Avec Éric Dussault, historien et conférencier

Mardi 11 avril Nos activités sont toujours suivies d’un léger goûter, gracieuseté de l’Institut généalogique Drouin. Révéler l’indicible Scandales et homosexualité dans la presse québécoise (1869-1910) VISITES ANIMÉES Cette conférence portera sur les représentations de l’homosexuel dans la presse québécoise, au tournant Samedi 10 et dimanche 11 juin du XXe siècle. Tout en abordant le phénomène de la sous-culture gaie, elle se penchera sur le contexte Longueuil aux XIXe et XXe siècles : d’émergence d’un discours journalistique tourné vers des marchés et des manufactures les transgressions morales scandaleuses. De petites industries, des marchés publics et des Virginie Pineault, Université de Montréal commerces florissants font la vitalité du Longueuil commercial et industriel à partir de 1810. Visite animée à pied d’une durée de 75 minutes. LIEU Les conférences auront lieu au Centre Jeanne- Départ Maison de la culture Dufresnoy, au 1, boulevard Curé-Poirier Est, angle du 300, Saint-Charles Ouest, Vieux-Longueuil chemin de Chambly, le deuxième mardi des mois Heure 13 h 30 concernés, à 19 h 30. Tarifs 6 $ membres, 12 $ non-membres AVEC RÉSERVATION

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C O M M A N D I T A I R E S

Diane Lamarre Députée de Taillon La Société historique et culturelle Martine Ouellet du Marigot remercie la Diffusion Députée de Vachon généalogique Pépin pour sa collaboration à l’impression du Circonscription de Marie-Victorin bulletin Le Marigot.

A F F I L I A T I O N S

Dépôt légal : 1er trimestre 2017 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN : 1203-2239