Concertos Pour Clavecin

Stradivaria

Bach Concertos pour Clavecin

Johann Sebastian Bach (1685 – 1750)

Concertos pour Clavecin Concerto pour clavecin en Ré mineur BWV 1052 1. Allegro 7’25 2. Adagio 6'24 3. Allegro 7'52

Concerto pour clavecin en Sol mineur BWV 1058 4. (Allegro) 3'39 5. Andante 5'39 6.Allegro assai 3'43

Concerto pour clavecin en Fa mineur BWV 1056 7. (Allegro) 3'26 8. Largo 2'40 9. Presto 3'34

Concerto pour clavecin en La majeur BWV 1055 10. Allegro 4'22 11. Larghetto 5'14 12. Allegro ma non tanto 4'22

Total : 58'29

Bertrand Cuiller, clavecin Daniel Cuiller, Anne Chevallerau, violons - Sophie Cerf, alto - Bruno Cocset, violoncelle - Benoit Vanden Bemden, contrebasse

Enregistrement réalisé à la Chartreuse d’Auray à Brech (56) du 1er au 4 Décembre 2008 / Direction artistique : Guillaume Cuiller / Prise de son : Frédéric Briant / Accords clavecin : Daniel Burki / Conception et suivi artistique : René Martin et Maud Gari / Design : Jean-Michel Bouchet – LM Portfolio / Réalisation digipack : Saga.Illico / Photos : Vincent Garnier / Tableau : Trois Musiciens de la Cour de Médici, Anton Domenico Gabbiani, Galleria Palatina del Palazzo Pitti, Florence / Fabriqué par Sony DADC Austria. / Ë & © 2009 MIRARE, MIR 085 www.mirare.fr BACH : Concertos pour clavier lieu incontournable de la vie musicale de la capitale saxonne. Bach dirigea cet orchestre Si le concerto pour violon, auquel Corelli, Torelli d’étudiants, de professionnels et d’amateurs, et Vivaldi ont donné ses lettres de noblesse, entre 1729 et 1737, puis de nouveau entre est né en Italie, le concerto pour clavier 1739 et 1741. Ces concerts qui avaient lieu s’est développé en Allemagne dès le début en plein air dans les jardins de la propriété du XVIIIe siècle. Dans l’histoire de ce genre, Zimmermann durant la saison chaude, et entre Bach, en jouant un rôle essentiel, a ouvert les murs du café pendant l’hiver, accueillaient

Ch de nouvelles perspectives. On considère de très nombreux musiciens venus des d’ailleurs le cinquième des six Concertos quatre coins de l’Allemagne pour se mêler BA brandebourgeois qu’il dédia en 1721 au à l’orchestre, se faire entendre en soliste ou Margrave de Brandebourg, comme le premier simplement rencontrer Bach. En sa double concerto pour clavecin, caractéristique avec qualité de directeur et chef de l’orchestre, sa partie de clavier indépendante. Même si celui-ci devait pourvoir au renouvellement du pour Berlioz les concertos pour clavecin(s) répertoire de cette association qu’il honorait et orchestre de Bach s’apparentaient à des souvent de sa présence au clavecin auprès morceaux étranges déployant une « sotte de ses élèves, de ses fils Wilhelm Friedemann et ridicule psalmodie », ils représentent la et Carl Philipp Emanuel, dont le talent forme la plus achevée du concerto de soliste précoce avait été unanimement reconnu, et avant les grandes oeuvres concertantes pour de son épouse, Anna Magdalena, excellente piano qui s’épanouiront sous les doigts de chanteuse. En 1730, Bach confiait d’ailleurs à Mozart un demi-siècle plus tard. Quoi de plus un ami sa joie de découvrir en ses enfants des Johann sebastianétranger au génie romantique que la rigueur, musiciens nés, s’amusant, disait-il, de pouvoir l’organisation et la volonté architecturale de fonder avec sa seule famille un orchestre vocal Bach ? et instrumental complet. Afin de fournir des On ne connaît pas la date exacte de la oeuvres nouvelles, quel meilleur moyen pour composition des concertos pour clavier de le Cantor de Leipzig, harassé par ses charges Bach, mais on estime que la plupart auraient absorbantes et sans cesse sollicité par les été destinés aux concerts publics du Colle autorités de la ville, que de se soumettre à gium Musicum de Leipzig, fondé en 1702 une coutume très répandue à l’époque et par Georg Philipp Telemann, dans le cadre d’opérer un véritable travail de “recyclage” du fameux café de Gottfried Zimmermann, d’œuvres destinées à diverses formations

instrumentales, écrites par lui-même ou par par Bach dans la sinfonia d’ouverture avec d’autres, en les transcrivant au clavecin. Il lui solo d’orgue de la cantate “Wir mussen suffisait d’abaisser la tonalité des originaux durch viel Trübsal” BWV 146, jouée à Leipzig pour respecter la tessiture de l’instrument à le 12 mai 1726, et le troisième dans la cantate clavier, d’enrichir ou de compléter la basse, “Ich habe meine Zuversicht” BWV 188 avec de ciseler et d’ornementer la ligne mélodique orgue concertant, créée à l’automne 1728. Ce pour l’adapter aux nécessités du clavecin. On concerto est quelquefois exécuté à l’orgue, connaît la version originale de quelques-uns conformément à une copie qu’en réalisa Carl de ces concertos, d’autres nourrissant les Philipp Emanuel Bach dans les années 1730. ouvertures ou sinfonie des cantates d’église Le Concerto en sol mineur BWV 1058 est plus de Bach. connu aujourd’hui dans sa forme première : On admet couramment que Bach conçut le Concerto en la mineur pour violon BWV originellement pour le violon l’imposant et 1041, vraisemblablement composé par austère Concerto en ré mineur BWV 1052, de Bach au début des années 1720 à Coethen. dimensions exceptionnelles et d’un souffle Fidèle autant que possible à son modèle, il immense. Les « bariolages » vigoureux et y respecte le moule du concerto à l’italienne les rafales de la partie de soliste dans les en trois mouvements, avec un premier troublants mouvements vifs évoquent à morceau énergique d’une admirable verdeur l’évidence l’écriture de l’instrument à archet, polyphonique où le clavecin s’exprime avec mais on estime quelquefois que certaines légèreté en traits vigoureux, puis dans le formules d’écriture peuvent même suggérer pathétique Andante, le soliste étire une la viole de gambe. Encadrant un sombre et sereine mélodie aux contours sinueux sur grave Adagio en sol mineur sur une basse l’inébranlable assise solennelle et pesante obstinée douloureusement pathétique dont d’une basse obstinée. Le concerto se conclut la construction rappelle celle du mouvement sur un jeu canonique et un véhément rythme lent du Concerto italien BWV 971 pour de gigue qui permet au clavecin de s’épanouir clavecin seul, les Allegro se distinguent par en traits volubiles et de se parer des multiples leurs puissants unissons et la virtuosité de éclats d’un feu d’artifice. leurs traits de toccata, tout autant que par Le bref et exquis Concerto en fa mineur BWV leur gravité que viennent souligner des 1056, peut-être l’un des plus anciens de Bach, harmonies dramatiques. Les deux premiers se ressent de l’influence italienne. Il aurait pu mouvements de ce concerto ont été utilisés être écrit à Weimar où, de 1708 à 1717, Bach

servit une cour animée par un élan venu d’Italie. joie et le dynamisme de l’Allegro initial dans À Weimar, Bach qui ne fit jamais mystère de son le finale Allegro ma non tanto sur son rythme admiration pour Corelli, Albinoni ou Vivaldi, de menuet délicatement balancé, rehaussé cultiva avec enthousiasme la manière italienne. de trilles et de broderies du soliste. Les fioritures nerveuses du mouvement initial Adélaïde de Place avec sa construction en dialogue et le brillant scintillement du Presto, avec ses amusants L’histoire de la transformation des effets d’écho, annoncent l’art de Carl Philipp clavecins pour les adapter au goût du jour

Ch Emanuel Bach, tandis que, dans le Largo en est passionnante à étudier car beaucoup de la bémol majeur, se déploie l’admirable et ces instruments ont subi des modifications BA douce cantilène du clavecin qui ondule entre importantes. Celles-ci permettent de ses doubles et triples croches, ses syncopes comprendre, sous un autre aspect, l’évolution et ses triolets, sur le sobre accompagnement de la musique. des pizzicati de l’orchestre. Bach a réutilisé ce Ces opérations réalisées principalement sur mouvement lent dans la sinfonia introductive les instruments italiens, flamands et français, avec hautbois principal de la cantate “Ich steh commencèrent à se pratiquer vers les années mit einem Fuss im Grabe” BWV 156, créée à 1660 et s’appellent « le ravalement ». Leipzig le 23 janvier 1729. Les problèmes techniques auxquels se sont S’il n’est pas une création authentique, le léger confrontés les facteurs étaient nombreux. Concerto en la majeur BWV 1055 pourrait être En Italie, pour modifier un instrument conçu une adaptation d’un concerto pour hautbois à la quarte en dessous, pour transformer un d’amour composé par Bach entre 1717 et clavecin d’un huit pieds et un quatre pieds en Johann sebastian1723 lors de son séjour à la cour de Coethen, deux huit pieds ou bien un clavecin d’un seul tout entière ouverte à l’art instrumental et où huit pieds en deux huit pieds. Les instruments il put exploiter la musique concertante sous flamands, pour agrandir les claviers vers de multiples aspects. Le concerto renferme le grave, se sont vus ajouter un deuxième deux mouvements vifs bondissants avec clavier sur des instruments à un clavier. de joyeux dessins de doubles croches et Les facteurs ont transformé un clavecin d’accords brisés, encadrant une sorte de double transpositeur en un instrument aux sicilienne mélancolique Larghetto où la douce claviers alignés, ou pour élargir la caisse plainte du clavecin s’épanche sur les accords pour augmenter encore l’étendue... Les presque éplorés de l’orchestre. On retrouve la instruments français de la fin du XVIIe siècle

se sont vus, quant à eux, ajouter quelques rebouchant, de tout repointer en fonction de notes, etc. la nouvelle division, recorder en adoptant des Les possibilités de transformations étaient diamètres de corde issus des modifications de nombreuses, jusqu’à construire de neuf de leur longueur dues à la nouvelle division. La faux instruments ravalés ! copie de la décoration de l’original (peinture Les facteurs allemands et anglais pratiquaient sur feuilles d’or) est resté dans son état d’il y aussi ces opérations sur les clavecins a 30 ans. flamands. C’est un travail assez considérable mais La transformation des clavecins anciens enthousiasmant et qui m’a permis de occupait une part non négligeable dans le comprendre beaucoup de choses. métier de facteur et ce, jusque tard dans le Cette transformation m’a donné l’illusion de XVIIIè siècle. mettre mes pas dans les traces des facteurs J’ai essayé de respecter cette tradition sur anciens. plusieurs instruments que j’avais construits. Philippe Humeau, Barbaste, Novembre 2008 Le clavecin que joue Bertrand Cuiller, dans cet enregistrement des Concertos de Bach, est la copie d’un instrument français anonyme Bertrand Cuiller clavecin à deux claviers de la fin du XVIIè siècle et qui avait pour étendue : dans le grave l’octave Bertrand Cuiller débute à huit ans le clavecin courte GG/BB et chromatique avec les feintes avec sa mère, Jocelyne Cuiller. Pendant ses brisées do#/la et ré#/si jusqu’au do aigu. études au Conservatoire de Nantes, où Après trente ans de service dans cette il apprend également le cor avec Marcel configuration, j’ai transformé l’instrument de Ollé, il commence à travailler avec Pierre façon à avoir les claviers allant du GG au ré Hantaï, auprès de qui il étudiera pendant de chromatique. nombreuses années. Cela nécessita d’adapter une division A dix-sept ans, il entre au Conservatoire légèrement plus resserrée donc de refaire des National Supérieur de Musique de Paris dans claviers neufs, des registres neufs, d’enlever la classe de Christophe Rousset, ainsi qu’au toutes les pointes sur les sillets et chevalets CNSM de Lyon dans la classe de cor de Michel en les rebouchant, d’enlever les chevilles Garcin-Marrou. Avec ce dernier, il étudiera et reboucher leurs trous ainsi que toutes aussi le cor naturel au CNSM de Paris. Il se les pointes d’accroche des cordes en les perfectionne en cor auprès d’André Cazalet.

Encore étudiant, il remporte en 1998 le Son premier disque, Pescodd Time, sorti chez troisième prix au concours international de Alpha en 2006 et consacré aux virginalistes clavecin de Bruges, puis sort du Conservatoire William Byrd, Peter Philips et John Bull, a été diplômé à l’unanimité des classes de chaleureusement accueilli par la critique : clavecin et basse continue. Bertrand Cuiller Diapason d’or, Choc du Monde de la se produit en soliste dans de nombreuses musique, Joker de Crescendo, 9 de Classica, villes d’Europe, dans des festivals et lieux ainsi qu’un coup de coeur de l’Académie prestigieux comme les Folles Journées, la Charles Cros.

Ch Roque d’Anthéron, la Cité de la Musique, Bertrand Cuiller a joué pendant plusieurs Saintes, Utrecht, Arques-la-Bataille, Sablé, années au sein de grands ensembles BA Pontoise, les Concerts Parisiens, le Printemps baroques français comme Les Arts Florissants, des Arts de Nantes, ainsi qu’aux Etats-Unis, Le Concert Spirituel, Le Poème Harmonique au Japon... et Stradivaria. Il privilégie particulièrement la musique de Il s’intéresse aussi au répertoire contemporain, chambre, et joue la basse continue dans les et a créé des oeuvres de Jean-Yves Bosseur et Basses réunies de Bruno Cocset, la Rêveuse Olivier Mellano. Il joue avec ce dernier dans (Benjamin Perrot & Florence Bolton), les La Chair des Anges, un concert réunissant Lunaisiens (Jean-François Novelli & Arnaud clavecins, quatuor à cordes et vocal, guitares Marzorati), ainsi qu’avec la violoniste Hélène électriques et orgue. Schmitt ou le violoncelliste Emmanuel Balssa. Ouvert à d’autres formes d’art, en association avec la musique – théâtre, littérature – Stradivaria Johann sebastianBertrand Cuiller travaille avec la comédienne Daniel Cuiller violon et direction Louise Moaty sur une adaptation des Mille et une Nuits dans la traduction d’Antoine Lorsqu’en 1987, Daniel Cuiller, animé du Galland, et crée avec elle un spectacle désir de renouer avec la musique des grands réunissant la musique de D’Anglebert et compositeurs de l’époque baroque – Purcell, les Lettres Portugaises de Guilleragues. En Lulli, Rameau, Bach – prend la direction de alternance avec Olivier Baumont, il a joué aux l’ensemble Stradivaria, il est loin de se douter côtés de Nicolas Vaude et Nicolas Marié dans du formidable succès qu’il connaîtra et de la Le Neveu de Rameau (Diderot) au Théâtre du réputation de premier plan qu’il défendra au Ranelagh. niveau international. Cette formation dont la

composition varie en fonction du répertoire, production autour du Requiem de Mozart a réunit des membres toujours choisis en raison été présentée, notamment, aux publics des de leur spécialisation, de leur engagement Festivals d’Uzès, de Lessay, de Vézelay, de dans la recherche musicale, et de la grande Pontoise et d’Ambronay. qualité de l’instrument dont ils jouent. Stradivaria parcourt de nombreuses scènes A cette triple exigence de Daniel Cuiller dans le monde et se joint à de grandes répondent des musiciens qui connaissent le productions lyriques. Pour les 20 ans de type d’écoute qui est la sienne, sa manière Stradivaria, l’ensemble a présenté à son d’aborder la musique, le son qu’il attend fidèle public nantais, pour la première fois d’eux. depuis 1771, l’opéra Pirame et Thisbé de Ce travail en profondeur de chacun des Messieurs Rebel et Francoeur (production interprètes fait que l’on parle maintenant Angers Nantes Opéra). Un disque de cette du « son Stradivaria », ce son riche, brillant, re-création est sorti en avril 2008 (label Mirare vivant, emprunt de tendresse et de poésie – distribution Harmonia Mundi) et a été que l’on reconnaît immédiatement. Un son distingué par la critique spécialisée (ffff de en quelque sorte retrouvé, au service de la Télérama, 4 étoiles du Monde de la Musique musique baroque, que les interprétations et 5 de Diapason…). des décennies précédentes avaient alourdi, Qu’il dirige ses musiciens en formation épaissi, influencées par les critères musicaux des vingt-quatre violons du Roi, réunis en du romantisme et du XIXe siècle. orchestre d’Opéra ou qu’il les retrouve dans Stradivaria, privilégie le répertoire pour l’intimité de la musique de chambre, c’est cordes, qui s’étend de la sonate depuis toujours le même attachement à la qualité du les années 1630 aux concertos de l’école langage musical qui inspire Daniel Cuiller. vénitienne du XVIIIe siècle. Avec le baroque comme référence stylistique, son domaine Depuis Janvier 2006, la Ville de Nantes invite de prédilection, l’ensemble n’hésite Stradivaria – Ensemble baroque de Nantes cependant pas pour certains projets à en résidence permanente. étendre son répertoire à la musique classique ou romantique. A l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de W.A. Mozart, Stradivaria s’est associé au chœur Arsys Bourgogne, dirigé par Pierre Cao. Cette co-

BACH: Keyboard Concertos orchestra of students, professionals and amateurs between 1729 and 1737, then While the violin concerto was born in Italy, again from 1739 to 1741. Its concerts, which its pedigree established by Corelli, Torelli took place outdoors, in the gardens of and Vivaldi, the concerto for keyboard Zimmermann’s premises, during the summer instruments developed in Germany in the months and inside the coffeehouse in winter, early eighteenth century. Bach played a key attracted a large number of musicians come role in the history of this genre, opening up from all over Germany to play with the

Ch entirely new perspectives. Indeed, the fifth orchestra, to appear as soloists, or simply to of the six ‘Brandenburg’ Concertos which he meet Bach. In his joint capacity as director BA dedicated to the Margrave of Brandenburg and conductor, he had to ensure the renewal in 1721 is generally regarded as the first fully of the association’s repertoire. He frequently characteristic harpsichord concerto, with its honoured the concerts with his presence at independent keyboard part. Although Berlioz the harpsichord alongside his pupils, his thought Bach’s concertos for harpsichord(s) sons Wilhelm Friedemann and Carl Philipp and orchestra were strange pieces displaying Emanuel, whose precocious talents were ‘a stupid and ridiculous psalmody’, they unanimously acknowledged, and his wife constitute the most accomplished form of the Anna Magdalena, an excellent singer. In 1730, solo concerto before the great concertante Bach wrote to a friend of his joy at discovering works for piano which were to flourish with that his children were born musicians, Mozart half a century later. After all, what observing that he could make up a complete could be more alien to the Romantic genius vocal and instrumental ensemble entirely Johann sebastianthan the rigour, organisation and architectural out of members of his family. What better intentions of Bach? means of coming up with new works could We do not know the exact date of composition there be for the Kantor of Leipzig, harassed of Bach’s keyboard concertos, but it is thought by his time-consuming duties and constantly that most of them were intended for the public solicited by the town authorities, than to concerts of the Leipzig Collegium Musicum, adopt a widespread custom of the time and founded in 1702 by Georg Philipp Telemann, ‘recycle’ works for a variety of instrumental which were held at Gottfried Zimmermann’s forces, written by himself or others, by the famous coffeehouse, one of the Saxon simple expedient of transcribing them for capital’s musical Meccas. Bach directed this harpsichord? All he had to do was lower the

10 original keys in order to respect the keyboard organ Ich habe meine Zuversicht BWV 188, instrument’s compass, enrich or complete the first performed in the autumn of 1728. This bass, and polish and decorate the melodic concerto is sometimes played on the organ, line to suit the needs of the harpsichord. We as is suggested in a copy made by Carl Philipp know the original versions of some of these Emanuel Bach in the 1730s. concertos, while others have survived in the The Concerto in G minor BWV 1058 is better form of overtures or sinfonias to Bach’s church known today in its original form as the Violin cantatas. Concerto in A minor BWV 1041, probably It is generally agreed that it was for the violin composed at Coethen in the early 1720s. that Bach originally conceived the imposing, Sticking as closely as possible to its model, it austere Concerto in D minor BWV 1052, a respects the norm of the Italianate concerto work of immense sweep on an exceptionally in three movements, with an energetic large scale. The vigorous ‘bariolages’ and opening piece of admirable polyphonic the sudden outbursts in the solo part in the vitality in which the harpsichord expresses unsettling fast movements clearly suggest itself in agile, vigorous runs; then, in the the style of the string instrument, but it pathetic Andante, the soloist draws out a has sometimes been thought that certain serene, sinuously shaped melody over the formulas may even suggest the viola da unwavering foundation of a solemn, weighty gamba. Framing a sombre, grave Adagio in ostinato bass. The concerto ends with canonic G minor over a pathos-laden ostinato bass interplay on a vehement gigue rhythm which whose construction recalls that of the slow allows the harpsichord to show its paces in a movement of the Italian Concerto for solo firework display of voluble passagework. harpsichord BWV 971, the two Allegros are The brief and exquisite Concerto in F minor distinguished by their powerful unisons, BWV 1056, perhaps one of Bach’s earliest, the virtuosity of their toccata-like runs, and shows Italian influence. It may have been their serious mood, underlined by dramatic written in Weimar, where from 1708 to 1717 harmonies. The first two movements of this the composer served a court whose cultural concerto were used by Bach in the opening inspiration came from Italy. In Weimar, Bach sinfonia with solo organ of the cantata Wir – who made no secret of his admiration for mussen durch viel Trübsal BWV 146, given Corelli, Albinoni, and Vivaldi – cultivated the in Leipzig on 12 May 1726, while the third Italian manner with enthusiasm. The spirited occurs in the cantata with concertante fiorituras of the opening movement, structured

11 as a dialogue, and the sparkling brilliance The history of the transformation of of the Presto, with its amusing echo effects, harpsichords with a view to adapting them to foreshadow the art of Carl Philipp Emanuel contemporary tastes is a fascinating subject of Bach, while the Largo in A flat major unfolds study. Many of these instruments underwent a fine, gentle cantilena on the harpsichord considerable modifications which offer an which undulates through semiquavers and original perspective on the development demisemiquavers, syncopations and triplets, of the music written for them. This process, over a sober pizzicato accompaniment in the carried out principally on Italian, Flemish and

Ch orchestra. Bach reused this slow movement in French instruments, began around the 1660s, the introductory sinfonia with solo oboe of the and is known as ravalement. BA cantata Ich steh mit einem Fuss im Grabe BWV The technical problems facing the builders 156, premiered in Leipzig on 23 January 1729. were numerous. In Italy, for example, they If not originally written in its present form, had to modify an instrument conceived the nimble Concerto in A major BWV 1055 with a range a fourth lower, and transform may be an adaptation of a concerto for a harpsichord with one eight-foot and one oboe d’amore composed by Bach between four-foot register into an instrument with 1717 and 1723 while at the court of Cöthen, two eight-foot registers, or else from a single where his employer was an enthusiast for eight-foot to two eight-foot registers. In order instrumental music and he was able to explore to expand the compass at the bass end, some many different aspects of the concertante Flemish single-manual instruments were style. The concerto consists of two springy equipped with a second keyboard. Builders fast movements with cheerful semiquaver rebuilt a double transposing harpsichord Johann sebastianand arpeggio motifs, which surround a into an instrument with aligned keyboards, melancholy siciliana, Larghetto, in which the or enlarged the case to increase the range harpsichord’s gentle lament pours forth over still further. Late seventeenth-century French the almost sobbing chords of the orchestra. instruments were fitted with additional notes The joy and dynamism of the initial Allegro – and so on and so forth. The possibilities recur in the finale (Allegro ma non tanto) of transformation were numerous, and with its delicately balanced minuet rhythm, sometimes went as far as the construction embellished with trills and ornaments from of new instruments disguised to resemble the soloist. older harpsichords that had undergone Adélaïde de Place ravalement!

12 German and English makers also practised All this demanded a fair amount of work, these operations on Flemish harpsichords. but the process was an exciting one which The transformation of older instruments helped me understand many things. This represented a considerable part of the transformation gave me the illusion that I was harpsichord builder’s trade right up the late walking in the footsteps of the old builders. eighteenth century. Philippe Humeau, Barbaste, November 2008 I have attempted to respect this tradition on several instruments I have built. The harpsichord played by Bertrand Cuiller on this Bertrand Cuiller harpsichord recording of Bach concertos is a copy of an anonymous French two-manual instrument Bertrand Cuiller began the harpsichord at from the late seventeenth century, whose the age of eight with his mother, Jocelyne original compass ran from the G’/B’ short Cuiller. During his studies at the Nantes octave in the bass, with keys split chromatically Conservatoire, where he also learnt the horn C#’/A’ and D#’/B’, up to c’. with Marcel Ollé, he began to work with After the instrument had given thirty years’ Pierre Hantaï, which whom he continued to service in this configuration, I rebuilt it in study for many years. order to give the keyboards a compass from At the age of seventeen he entered G’ to chromatic d’. Christophe Rousset’s harpsichord class at the This made it necessary to adopt a slightly Conservatoire National Supérieur de Musique tighter division of the notes and thus to make (CNSM) in Paris and Michel Garcin-Marrou’s new keyboards and registers, to remove, horn class at the CNSM in Lyon. He went on block the holes of, and replace all the pins on to study the natural horn with Garcin-Marrou the nuts and bridges, the tuning pins, and the at the CNSM in Paris, and took the advanced hitchpins of the strings, to check every aspect course in horn with André Cazalet. of the action in terms of the new division, and In 1998, while still a student, he won third to restring the instrument with the new string prize at the Bruges International Harpsichord diameters resulting from the modification Competition, then graduated from the of their length due to the new division. The Conservatoire with premiers prix à l’unanimité copy of the decoration of the original (paint in harpsichord and continuo. on gold leaf) has been left in its condition of Bertrand Cuiller appears as a soloist in many thirty years ago. European cities, at such festivals and venues

13 as La Folle Journée de Nantes, La Roque ‘Joker’ in Crescendo, and a ‘Coup de Coeur’ d’Anthéron, the Cité de la Musique in Paris, prize from the Académie Charles Cros. the Saintes, Utrecht, Arques-la-Bataille, Sablé, For several years Bertrand Cuiller played with and Pontoise festivals, Les Concerts Parisiens, such major French Baroque ensembles as and Le Printemps des Arts de Nantes, as well Les Arts Florissants, Le Concert Spirituel, Le as the United States and Japan. Poème Harmonique, and Stradivaria. He attaches particular importance to He is also interested in the contemporary chamber music, and plays continuo with Les repertoire, and has premiered works by

Ch Basses Réunies (Bruno Cocset), La Rêveuse Jean-Yves Bosseur and Olivier Mellano. He (Benjamin Perrot and Florence Bolton), and played with the latter in La Chair des Anges, BA Les Lunaisiens (Jean-François Novelli and a concert combining harpsichords, string and Arnaud Marzorati), and with the violinist vocal quartets, electric guitars, and organ. Hélène Schmitt and the cellist Emmanuel Balssa. Bertrand Cuiller is open to the association of Stradivaria music with other art forms such as theatre and Daniel Cuiller violin and direction literature. He collaborated with the actress Louise Moaty on an adaptation of Antoine In 1987, when Daniel Cuiller became director Galland’s translation of The Thousand of the ensemble Stradivaria with the intention and One Nights, and devised with her a of tackling the music of the great composers performance piece combining the music of the Baroque era (Purcell, Lully, Rameau, of D’Anglebert and the Lettres portugaises Bach), he had little idea of the tremendous Johann sebastianof Guilleragues. Alternating with Olivier success the group would encounter and the Baumont, he appeared with Nicolas Vaude top-flight international reputation it would and Nicolas Marié in Diderot’s Le Neveu de achieve. The ensemble’s composition varies Rameau at the Théâtre du Ranelagh in Paris. according to its repertoire; its members are His first recording, Pescodd Time, released always selected for their special expertise, on the Alpha label in 2006 and devoted to their commitment to musical research, and the virginalists William Byrd, Peter Philips, the high quality of the instrument they play. and John Bull, was enthusiastically received These three criteria set by Daniel Cuiller by the press, winning a Diapason d’Or, ‘Choc’ attract musicians who are aware of his acute du Monde de la Musique, 9 from Classica, ear, his personal approach to music, the

14 sound he expects of them. since 1771 of the opera Pirame et Thisbé by The result of this in-depth contribution from Rebel and Francoeur, in the production of each element in the group is what is now Angers-Nantes Opéra. A recording of this referred to as the ‘Stradivaria sound’, a sound modern premiere was released in April 2008 immediately recognisable for its richness, on the Mirare label (distribution Harmonia brilliance, and liveliness, its tenderness and Mundi) and won several distinctions in the poetry. A sound regained, as it were, and specialised press (ffff in Télérama, 4 stars in placed at the service of Baroque music, which Le Monde de la Musique and 5 in Diapason). the interpretations of previous decades had Whether he directs his musicians in a weighed down, thickened, under the influence recreation of the ‘King’s Twenty-Four of the musical criteria of Romanticism and the Fiddlers’, as an opera orchestra, or in the later nineteenth century. more intimate setting of chamber music, Stradivaria’s speciality is first and foremost Daniel Cuiller is always inspired by the same the string repertoire which stretches from the attachment to communicating the highest sonata of the 1630s to the concertos of the musical standards. eighteenth-century Venetian school. While Since January 2006, Stradivaria-Ensemble it takes its period of choice, the Baroque, as Baroque de Nantes has been in permanent a stylistic reference, the ensemble does not residence in Nantes by invitation of the city. hesitate to extend its repertoire to Classical or Romantic music for certain projects. To mark the 250th anniversary of Mozart’s birth, Stradivaria joined forces with the choir Arsys Bourgogne, conducted by Pierre Cao, in a co- Translation: Charles Johnston production focusing on the Mozart Requiem which was presented to audiences at the Uzès, Lessay, Vézelay, Pontoise and Ambronay festivals, among others. Stradivaria appears in major venues throughout the world, and also participates in large-scale stage operatic productions. For the group’s twentieth anniversary, Stradivaria offered its loyal Nantes audience the first performances

15 BACH: Cembalokonzerte bestehende Orchester von 1729 und 1737 sowie von 1739 bis 1741. Die Konzerte fanden Während das Violinkonzert mit Corelli, Torelli im Sommerhalbjahr unter freiem Himmel und Vivaldi in Italien entstand, entwickelte im Garten des Café Zimmermanns statt sich das Cembalokonzert von Anfang des 18. und im Winter im Haus, wo sich zahlreiche Jahrhunderts in Deutschland. Bach spielte Musiker aus ganz Deutschland einfanden, dabei eine zentrale Rolle: sein fünftes der um im Orchester oder als Solist zu spielen Brandenburgischen Konzerte, die er 1721 oder einfach um Bach kennen zu lernen.

Ch dem Markgrafen von Brandenburg widmete, In seiner Doppelfunktion als Dirigent und gilt mit seiner unabhängigen Cembalopartie Leiter kümmerte er sich um die ständige BA als erstes Cembalokonzert. Auch wenn Erneuerung des Orchesterrepertoires und Berlioz Bachs Konzerte für Cembalo und saß häufig selber am Cembalo oder lud Orchester seltsame Stücke mit „törichten seine Söhne Wilhelm Friedemann und Carl und lächerlichen Psalmodien“ nannte, Philipp Emanuel oder seine Gattin Anna handelt es sich um die vollendetste Form Magdalena, eine wunderbare Sängerin, als eines Solokonzerts, ein halbes Jahrhundert Solisten ein. Bach hatte große Freude an vor Mozarts Klavierkonzerten. Es ist nicht seinen musikalischen Kindern und erzählte erstaunlich, dass ein Komponist der Romantik jeweils schmunzelnd, er könne nur mit seiner mit dem strengen architektonischen Aufbau Familie ein vollständiges Instrumental- von Bachs Werken nicht viel anzufangen und Vokalorchester bilden. Als Kantor von wusste. Leipzig wurde Bach gleichzeitig unablässig Das genaue Entstehungsdatum von Bachs von der Stadtregierung um neue Werke Johann sebastianCembalokonzerten ist nicht bekannt, doch angehalten und so war es nur nahe liegend dürfen wir annehmen, dass die meisten für – und damals übrigens gang und gäbe die öffentlichen Konzerte des Collegium – eigene und fremde Kompositionen für die Musicum von Leipzig bestimmt waren, verschiedensten Instrumentalformationen für die 1702 von Georg Philipp Telemann im Cembalo umzuschreiben. Oft reichte es, die berühmten „Zimmermannischen Caffee- ursprüngliche Tonart etwas herabzusetzen, Hauß“ ins Leben gerufen worden waren den Bass zu vervollständigen und die und bald im Mittelpunkt des städtischen melodische Linie auszuführen und zu verzieren. Musiklebens standen. Bach dirigierte das aus Wir kennen einige Originalversionen dieser Studenten, Berufs- und Amateurmusikern Konzerte, während andere als instrumentale

16 Einleitungssätze oder sinfonia von Bachs 1720er Jahre in Köthen komponiert. Es Kantaten neue Verwendung fanden. bleibt möglichst nah an seinem Modell und Bach schrieb das imposante und düstere entspricht dem italienischen Konzert in drei Konzert in d-Moll BWV1052 ursprünglich Sätzen, mit einem ersten energischen und für Violine. Die kräftigen Bariolages und polyphonen Satz, wo sich das Cembalo rasend schnellen Läufe deuten auf ein leicht und kräftig ausdrückt, dann folgt Streichinstrument hin und zuweilen lässt der ein pathetisches Andante, in dem der Satz an eine Viola da gamba denken. Die Solist eine ruhige gewundene Melodie beiden Allegro kennzeichnen sich durch über einem unerschütterlichen, feierlich kräftiges unisono und toccata ähnliche schweren Ostinatobass anstimmt. Das Virtuosität sowie eine große Ernsthaftigkeit, Konzert schließt mit einem kanonischen die durch die dramatischen Harmonien noch Spiel und ungestümen Gigue-Rhythmus, verstärkt wird. Sie umrahmen ein düsteres der dem Cembalo Gelegenheit gibt, sich in und ernstes Adagio in g-Moll über einem luftigen Wendungen und feuerwerksartigen schmerzlichen Ostinatobass, dessen Aufbau Eskapaden zu ergehen. an den langsamen Satz des Italienischen Das kurze und exquisite Konzert in f-Moll Konzerts BWV 971 für Cembalo solo erinnert. BWV 1056 ist wahrscheinlich eines von Bachs Die beiden ersten Sätze wurden von Bach in ältesten und deutlich vom italienischen Stil der Eröffnungs-sinfonia für Orgel solo der geprägt. Es könnte zwischen 1708 und 1717 Kantate “Wir müssen durch viel Trübsal” in Weimar entstanden sein, wo Bach neun BWV 146 verwendet, die am 12. Mai 1726 Jahre lang diente. In Weimar kultivierte Bach, in Leipzig erklang, und der dritte in der der aus seiner Bewunderung für Corelli, Kantate „Ich habe meine Zuversicht” BWV Albinoni oder Vivaldi nie ein Geheimnis 188 mit konzertanter Orgel, die im Herbst machte, begeistert einen italienischen Stil. 1728 uraufgeführt wurde. Dieses Konzert wird Die nervösen Fiorituren des ersten Satzes mit zuweilen an der Orgel gespielt, nach einer seiner dialogischen Struktur und die brillanten von Carl Philipp Emanuel Bach erstellten Funken des Presto mit seinen amüsanten Kopie aus den 1730er Jahren. Echoeffekten kündigen Carl Philipp Emanuel Das Konzert in g-Moll BWV 1058 ist heute Bach an, während sich im Largo in As- besser in seiner Originalversion bekannt: Dur eine wunderbare sanfte Kantilene am als Violinkonzert in a-Moll BWV 1041, Cembalo erhebt, die zwischen Sechzehntel wahrscheinlich von Bach anfangs der und Zweiunddreißigstel, Synkopen und

17 Triolen wechselt, über der düsteren Pizzicato ist äußerst spannend, erlaubt sie doch die Begleitung des Orchesters. Bach verwendete Entwicklung der Musik unter einem anderen diesen Satz als Eröffnungs-sinfonia mit Oboe Gesichtspunkt zu studieren. in der Kantate “Ich steh mit einem Fuß im Die vor allem an italienischen, flämischen und Grabe” BWV 156, die in Leipzig am 23. Januar französischen Instrumenten ausgeführten 1729 uraufgeführt wurde. Änderungen begannen um das Jahr 1660 Beim Konzert in A-Dur BWV 1055 könnte und werden ‚Ravalement’ genannt. es sich, wenn es keine Originalversion ist, Die Cembalobauer sahen sich zahlreichen

Ch um die Adaptation eines Konzerts für Oboe technischen Schwierigkeiten gegenüber: In d’amore handeln, das Bach zwischen 1717 Italien, um ein transponierendes Instrument BA und 1723 während eines Aufenthaltes am umzubauen, ein 8 Fuß + 4 Fuß in zwei 8 Hof von Köthen komponiert hätte, wo er sich Fuß oder ein 8 Fuß in zwei 8 Fuß Cembalo an diesem für Instrumentalmusik berühmten umzubauen; um den Tonumfang in die Tiefe zu Hof der Konzertmusik in ihrer ganzen Vielfalt erweitern, wurde flämischen Instrumenten mit widmen konnte. Das Konzert enthält zwei nur einer Klaviatur eine zweite aufgebaut; die rasche Sätze mit fröhlichen Sechzehnteln Cembalobauer bauten ein transponierendes und gebrochenen Akkorden, die eine Cembalo mit zwei Manualen in ein Instrument Art melancholische sicilienne Larghetto mit zwei aneinander gelegten Klaviaturen einrahmen, wo die sanfte Klage des Cembalos um oder es wurde der Resonanzkörper sich über tieftraurigen Akkorden des ausgebaut, wiederum um den Tonumfang zu Orchesters entfaltet. Im Schlusssatz Allegro erweitern…; französischen Instrumenten von ma non tanto finden wir die anfängliche Ende 17. Jahrhunderts wurden einige Noten Johann sebastianFreude und Dynamik des ersten Allegros hinzugefügt etc… wieder mit seinem ausgewogenem Menuett Die Umbaumöglichkeiten waren schier Rhythmus und den Trillern und Verzierungen unbegrenzt, ja es wurden sogar neue des Solisten. Cembalos mit gefälschten Ravalements Adélaïde de Place gebaut! Die deutschen und englischen Cembalobauer Um sie dem Zeitgeschmack anzupassen, führten diese Arbeiten auch an flämischen wurden Cembalos im Laufe der Zeit immer Cembalos aus. wieder umgebaut. Die Geschichte dieser Der Umbau alter Cembalos machte bis ins zum Teil tief greifenden Änderungsarbeiten 18. Jahrhundert einen bedeutenden Teil der

18 Arbeit eines Cembalobauers aus. Fußstapfen der alten Cembalobauer zu Ich war immer bemüht, diese Tradition in treten. den von mir gebauten Instrumenten zu Philippe Humeau, Barbaste, November 2008 respektieren. Das auf der vorliegenden Aufnahme von Bertrand Cuiller gespielte Cembalo, ist eine Kopie eines anonymen Bertrand Cuiller Cembalo französischen Instruments aus dem ausgehenden 17. Jahrhundert mit zwei Bertrand Cuiller begann mit acht Jahren Manualen und folgendem Tonumfang: in bei seiner Mutter, Jocelyne Cuiller, das der Tiefe die kurze Oktave GG/BB und Cembalospiel zu erlernen. Während seines chromatisch mit gebrochenen Obertasten für Studiums am Konservatorium von Nantes, cis/a und dis/h bis zum hohen c. wo er zudem Horn bei Marcel Ollé studierte, Nach dreißig Jahren in dieser Ausführung, begann eine langjährige Zusammenarbeit baute ich das Instrument so um, dass die mit Pierre Hantaï. Manuale von GG bis zum chromatischen d Mit siebzehn trat er ins CNSM Paris in die gehen. Klasse von Christophe Rousset ein und ins Das bedingt eine etwas engere Tastatur, CNSM Lyon in die Hornklasse von Michel so dass ich die beiden Manuale neu Garcin-Marrou. Mit diesem studiert er auch anfertigen musste: das hieß alle Stifte Naturhorn am CNSM Paris und absolvierte auf Stimmstocksteg und Steg entfernen, ein Nachdiplomstudium bei André Cazalet. Stimmnägel sowie Anhangstifte entfernen Als Student gewann er 1998 den dritten Preis und alle Löcher stopfen, alle Löcher für die am internationalen Cembalowettbewerb von Stifte im Hinblick auf die neue Aufteilung neu Brügge und schloss sein brillantes Studium in machen und dabei die aufgrund der neuen den Fächern Cembalo und Basso continuo ab. Saitenlänge geänderten Saitendurchmesser Bertrand Cuiller spielt als Solist in zahlreichen berücksichtigen. Die Kopie der Dekoration europäischen Städten und an renommierten des Originals (Malerei auf Goldblatt) blieb in Festivals wie Folles Journées de Nantes, seinem ursprünglichen 30-jährigen Zustand. la Roque d’Anthéron, Cité de la Musique, Es war eine beträchtliche Arbeit, doch Saintes, Utrecht, Arques-la-Bataille, Sablé, gleichzeitig begeisternd und sie erlaubte mir, Pontoise, Concerts Parisiens, Printemps des viele Dinge besser zu verstehen. Arts de Nantes und tritt auch in den USA und Dieser Umbau gab mir die Illusion, in die Japan auf.

19 Kammermusik liegt ihm ebenfalls sehr am Stradivaria. Herzen und er spielt Basso continuo in den Er interessiert sich auch für das zeitgenössische Ensembles Les Basses Réunies von Bruno Repertoire und spielte die Uraufführung von Cocset, La Rêveuse (Benjamin Perrot & Werken von Jean-Yves Bosseur und Olivier Florence Bolton), Les Lunaisiens (Jean- Mellano. Mit letzterem spielt er in «La Chair François Novelli & Arnaud Marzorati) sowie des Anges», ein Ensemble aus vier Cembalos, mit der Geigerin Hélène Schmitt oder dem Streich- und Vokalquartett, elektrische Cellisten Emmanuel Balssa. Gitarren und Orgel.

Ch Bertrand Cuiller interessiert sich für verschiedene Kunstformen - Theater, Literatur BA - und erarbeitete mit der Schauspielerin Louise Stradivaria Moaty eine Adaptation von Tausend und Daniel Cuiller Leitung und Geige eine Nacht in der Übersetzung von Antoine Galland und realisierte ebenfalls mit Moaty Als Daniel Cuiller 1987 mit dem Wunsch, die eine Aufführung mit Musik von D’Anglebert Musik der großen Komponisten des Barocks und den Lettres Portugaises von Guilleragues. – Purcell, Lulli, Rameau, Bach – wieder Abwechselnd mit Olivier Baumont spielte er zu beleben, die Leitung des Ensembles mit Nicolas Vaude und Nicolas Marié in Le Stradivaria übernahm, ahnte er noch nichts Neveu de Rameau (Diderot) am Théâtre du vom künftigen internationalen Erfolg, der Ranelagh. ihn erwartete. Die Zusammensetzung des Seine erste Aufnahme Pescodd Time, 2006 Ensembles variiert je nach Repertoire und beim Label Alpha erschienen, enthält Werke die jeweiligen Mitglieder werden immer Johann sebastianfür Virginal von William Byrd, Peter Philips in Hinblick auf ihre Spezialisierung, ihren sowie John Bull und wurde in der Fachpresse musikwissenschaftlichen Recherchen und der mehrfach ausgezeichnet: Diapason d’or, Qualität ihres Instruments ausgewählt. Diesen Choc du Monde de la musique, Joker de dreifachen Ansprüchen genügen Musiker, Crescendo, 9 de Classica, sowie Coup de denen Daniel Cuillers Hörverständnis und Coeur der Académie Charles Cros. Arbeitsweise bekannt sind und die seinen Bertrand Cuiller spielte während mehrerer Klangvorstellungen entsprechen können. Jahre in den großen französischen Dank der vertieften Klangarbeit können Barockensembles wie Les Arts Florissants, Le wir heute vom unmittelbar erkennbaren Concert Spirituel, Le Poème Harmonique und „Stradivaria-Klang“ sprechen: reich, brillant,

20 lebendig, zart und poetisch; ein wieder und 5 in Diapason…). gefundener Klang der Barockmusik, der in den Ob er seine Musiker in der Formation der vergangenen Jahrzehnten unter dem Einfluss vierundzwanzig Violinen des Königs oder der Romantik und des 19. Jahrhunderts als Opernorchester dirigiert, stets lässt sich immer schwerer und dichter wurde. Daniel Cuiller von derselben Qualität des Stradivaria verfügt in erster Linie über musikalischen Ausdrucks inspirieren. ein Streicherrepertoire, das sich von der Seit Januar 2006 hat Stradivaria – Ensemble Sonate von 1630 bis zu den Konzerten der baroque de Nantes seinen festen Sitz in venezianischen Schule des 18. Jahrhunderts Nantes. erstreckt. Obwohl der Barock das stilistische Merkmal und bevorzugte Repertoire ist, scheut sich das Ensemble nicht, sich für bestimmte Projekte auch der Klassik oder der Romantik zu öffnen. Im Rahmen des 250. Geburtstags Übersetzung : Corinne Fonseca von W.A. Mozart tat sich Stradivaria mit dem Chor Arsys Bourgogne unter der Leitung von Pierre Cao zusammen. Diese Koproduktion für das Mozart Requiem kam an den Festivals von Uzès, Lessay, Vézelay, Pontoise und Ambronay zur Aufführung. Das Ensemble Stradivaria ist auch in Opernproduktionen weltweit zu hören. Zu seinem zwanzig-jährigen Bestehen bot Stradivaria seinem treuen Publikum in Nantes die erste Aufführung seit 1771 der Oper Pyramus und Thisbe der Herren Rebel und Francoeur (Produktion Angers Nantes Opéra). Eine Einspielung dieser Wideraufführung erschien im April 2008 (Label Mirare – Vertrieb Harmonia Mundi) und wurde in der Fachpresse mehrfach ausgezeichnet (ffff in Télérama, 4 Sterne im Monde de la Musique

21 22 GDF SUEZ, mécène de Stradivaria Le rapprochement récent entre le monde de l’économie et celui de la culture a été favorisé par des mesures qui permettent aux entreprises de devenir des acteurs à part entière de la vie culturelle. Les efforts de l’Etat et des Collectivités locales en faveur de la protection et de la conservation du patrimoine, ainsi que la politique de sensibilisation du public, ont encouragé les entreprises à s’engager dans des actions patrimoniales et culturelles. Le Mécénat de GDF SUEZ en Pays de la Loire GDF SUEZ s’implique dans la diversité ou le rayonnement culturels en apportant son soutien à des Festivals tels que le Printemps des arts et Consonances, à des ensembles musicaux comme l’Orchestre National des Pays de la Loire, Stradivaria ou la Simphonie du Marais. GDF SUEZ soutient également la valorisation des Jardins avec le Château des Ducs de Bretagne à Nantes ou l’opération « Rendez-vous aux jardins de la DRAC », ou encore la restauration de vitraux. Il se traduit aussi par des actions d’ouverture vers les publics en difficulté ou les plus éloignés de la culture. GDF SUEZ et Stradivaria Stradivaria, ensemble de renommée internationale, contribue à faire rayonner la diversité culturelle et notamment la musique des XVIIème et XVIIIème siècles. La programmation en 2007 de la tragédie lyrique, récemment redécouverte par Daniel CUILLER, de Francoeur et Rebel, « Pirame et Thisbé », en est un bel exemple. La qualité des programmations annuelles conduit ainsi naturellement GDF SUEZ à prolonger son partenariat pour les années à venir.

GDF SUEZ est partenaire de Stradivaria en 2009, pour la troisième année consécutive. Stradivaria remercie la Communauté de la Sagesse pour son accueil à la Chartreuse d’Auray à Brech (56), le Centre de Musique Sacrée de Ste Anne d’Auray ainsi que les services techniques de la Ville de Brech pour leur soutien logistique. Stradivaria – Ensemble baroque de Nantes reçoit le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC des Pays de la Loire), du Conseil Régional des Pays de la Loire, de la ville de Nantes et du Conseil Général de Loire Atlantique.

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