<<

Document generated on 09/25/2021 7:46 p.m.

24 images

13 Days to Glory Le Fort Alamo du Téléfilm… Norbert Spehner

Number 33, Spring 1987

URI: https://id.erudit.org/iderudit/22133ac

See table of contents

Publisher(s) 24/30 I/S

ISSN 0707-9389 (print) 1923-5097 (digital)

Explore this journal

Cite this article Spehner, N. (1987). 13 Days to Glory : le Fort Alamo du Téléfilm…. 24 images, (33), 52–53.

Tous droits réservés © 24 images inc., 1987 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/

This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ it? 13 DAYS TO GLORY >« Le Fort Alamo du Téléfilm...

Norbert Spehner

e 6 mars 1836, plus de cinq tant ainsi de faire une comparaison donner une certaine «stature») et mille soldats mexicains, sous édifiante entre le cinéma tradition­ Alec Balwin qui joue un W. B. Travis L les ordres du dictateur Anto­ nel et le téléfilm contemporain. Une sans relief. Quant à Lorne Greene, nio Lopez de Santa Anna, se lancent constatation immédiate s'impose: c'est un Sam Houston décrépit, peu à l'assaut d'une vieille mission malgré des techniques plus sophis­ crédible qui, de surcroît, se laisse espagnole située dans les fau­ tiquées et l'évolution rapide de l'art traiter de lâche par James Bonham, bourgs immédiats du village de San cinématographique en général, le l'émissaire de Travis. Ce qui ne cor­ Antonio de Bexar. Dans le camp film du Duke reste nettement supé­ respond en rien au tempérament de retranché, une poignée d'hommes rieur à sa pâle imitation télévisuelle. Sam Houston qui aurait sans doute déterminés attendent l'ennemi de Et cela tout en tenant compte du fait vertement semonce l'imprudent! pied ferme. Les 185 hommes de la que la version cinémascope de 1960 garnison texane sont commandés est désavantagée par une présenta­ Tous les acteurs du film de John par William Barrett Travis, un avocat tion sur petit écran. Wayne jouent avec beaucoup de de 27 ans, patriote fanatique bien conviction. Même Richard Widmark décidé à résister jusqu'au dernier La bataille d'EI Alamo, qui est le arrive à nous faire oublier que le vrai homme. À ses côtés, deux person­ sujet central des deux productions Jim Bowie était un gaillard d'un nages célèbres: Davy Crockett, qui est présentée avec le même souci mètre quatre-vingt-deux. Dans THE est venu avec une trentaine de de vérité historique et les scènes de ALAMO: THIRTEEN DAYS TO volontaires du Tennessee, et Jim combat sont particulièrement réus­ GLORY seul le personnage de Santa Bowie, à la tête d'un petit détache­ sies et spectaculaires dans les deux Anna présente un intérêt réel. À ment de civils, texans et mexicains, cas. Chaque version nous offre des toute fin pratique absent du film de en rebellion ouverte contre le régime scènes d'action palpitantes, magni­ , il est un personnage de Santa Anna et partisans de la fiquement filmées, qui rendent avec majeur de la version 1986 et il est création d'une République du un réalisme brutal et un art con­ solidement interprété par Raul Julia Texas. sommé de la mise en scène, ce que qui fait ressortir à merveille sa furent les derniers instants des mégalomanie galopante, sa cru­ Le combat dure quatre heures. combattants texans. Mais pour le auté, son goût immodéré du luxe et Quand la fumée de la bataille com­ reste (la moitié du film dans les sa passion pour les femmes. mence à se dissiper, vers neuf heu­ deux cas...) il y a de grandes diffé­ res du matin, il n'y a pas un seul sur­ rences, presque toutes au désavan­ Sur le plan musical, la partition insi­ vivant parmi les défenseurs de la tage de la production télévisée. pide de Peter Bernstein ne se com­ forteresse improvisée. Santa Anna a pare en rien à la musique prenante de Dimitri Tiomkin. La scène d'ou­ ordonné le massacre de tous survi­ Le «casting» d'abord... Dans la ver­ verture de THE ALAMO, sur fond vants. Mais le prix de sa victoire est sion cinématographique on retrou­ musical joué à la trompette qui élevé: plus de 1000 soldats mexi­ vait John Wayne dans le rôle de interprète le «Deguello» (Pas de cains sont morts durant ces quel­ Davy Crockett, Richard Widmark quartier... tous les ennemis seront ques heures de combat acharné... dans celui de Jim Bowie et Lau­ passés au fil de l'épée) nous plonge rence Harvey incarnait un Travis immédiatement dans l'ambiance Fort Alamo est tombé. La légende fringant, intraitable et terriblement tragique de cette épopée de la commence... compétent. Richard Boone campait liberté que furent les 13 jours du un Sam Houston très fidèle au per­ siège d'Alamo. Le téléfilm com­ sonnage historique et lui donnait Le samedi 24 janvier 1987, le réseau mence par un air de fête dans le une dimension tragique. CTV (Canal 12) présentait en pre­ cadre d'une soirée dansante. mière mondiale, THE ALAMO: THIR­ TEEN DAYS TO GLORY, d'après le Dans la version 1986, on a en quel­ 26 ans après son tournage, THE roman de Lon Tinkle. Réalisé par que sorte recyclé le «club de l'âge ALAMO reste un grand film, un film- Burt Kennedy, ce télé-film de trois d'or» hollywoodien puisqu'on re­ spectacle, certes, mais une œuvre heures a été tourné au même trouve Brian Keith dans la peau qui parle de liberté, de courage, de endroit, dans les mêmes décors, d'un Davy Crockett peu convaincant patriotisme, avec excès parfois, que le film de John Wayne, THE (et sans son bonnet de fourrure mais jamais au point de tomber ALAMO, qui date de 1960. Dans la légendaire...), James Harness, rajeu­ dans le mélodrame. semaine du 26 au 31 janvier, la télé­ ni à grands renforts de maquillage vision de Radio Canada repassait le et de perruques, dans le rôle de Jim C'est le début du «cycle patriotique» film de John Wayne nous permet­ Bowie (il réussit tout de même à lui de John Wayne et on sait que son

52 Richard Widmark, John Wayne et Laurence Harvey dans Alamo, de John Wayne Photo: Cinémathèque québécoise message ne fut pas toujours THE ALAMO: THIRTEEN DAYS accueilli avec enthousiasme dans TO GLORY tous les milieux. Il y a dans ce film Réalisateur: Burt Kennedy (1986) une émotion, et un art de la mise en Interprètes: Brian Keith, James scène que l'on cherche en vain dans Arness, Alec Baldwin, Raul Julia, le téléfilm qui manque de conviction Kathleen York, David Ogden et de relief. Est-ce dû à la technique, Stiers, Ethan Wayne et Lorne à la manière de filmer? Le téléfilm a Greene. un problème de profondeur de Musique: Peter Bernstein champ et le cinémascope est bien Scénario: Clyde Ware & Norman mieux adapté à l'espace panorami­ McLeod Morrill, d'après le roman que qu'exige la dimension épique de Lon Tinkle. du sujet.

THE ALAMO: THIRTEEN DAYS TO THE ALAMO GLORY n'est pas un mauvais spec­ Réalisateur: John Wayne [avec tacle et se regarde sans ennui. Mais l'aide de ?], (1960) il ne souffre guère la comparaison Interprètes: John Wayne, Richard avec la version première qui reste Widmark, Richard Boone, Lau­ une œuvre d'art et un classique du... rence Harvey et Patrick Wayne ? ... film historique? ... film Musique: Dimitri Tiomkin de guerre? Scénario: .

Mais ceci est une autre histoire et un autre débat.

53