UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE DOCTORALE EN SCIENCE HUMAINE ET SOCIALE

DOMAINE SCIENCES DE LA SOCIETE

MENTION SOCIOLOGIE

PARCOURS FORMATION PROFESIONNALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT

F.P.T.S.D

Mémoire de licence IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE L’AUGMENTATION DU PRIX DE LA VANILLE : Cas de la Commune Rurale de Bemanevika District de Sambava, Région SAVA

Présenté par TIANA Alvina, soutenu le 14 décembre 2017

Membres du jury :

Président du jury : Professeur ETIENNE Raherimalala Stéfano

Juge : Docteur RAKOTOSON Philippe

Encadreur pédagogique: Docteur ANDRIANAIVO Victorine

Année universitaire : 2016-2017

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IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE L’AUGMENTATION DU PRIX DE LA VANILLE : Cas de la Commune Rurale de BEMANEVIKA District de SAMBAVA , Région SAVA

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REMERCIEMENTS :

Je voudrais remercier en premier lieu, Dieu Tout Puissant pour Sa bonté et la santé qu’Il nous donne chaque jour. Ensuite, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé à concrétiser, ce Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Travail Social et Développement. Ainsi que tous ceux qui par leur précieuse collaboration ont permis la réalisation de ce document, et particulièrement :

 Monsieur RAKOTO David Oliniaina, Responsable de domaine qui a soutenu l’organisation de ce stage ;  Professeur RAHERIMALALA Etienne Stéfano, responsable de la mention Sociologie ;  Monsieur RAKOTOARISON Andriniaina Yvon, responsable de parcours, qui a dirigé ce stage  Docteur ANDRIANAIVO Victorine qui, malgré sa lourde tâche m’a aimablement encadré, ainsi que pour l’aide et les conseils judicieux qu’elle m’a donné.  Monsieur RANDRIANKASY, Maire de la commune rurale de Bemanevika et son adjoint Monsieur NISA Claude, qui ont accepté notre séjour de stage  A tout le de la Commune Rurale de Bemanevika pour leur chaleureuse collaboration  Et pour clore cette liste, une pensée particulière à ma famille et amis pour tout leur soutien durant le stage, jusqu’à la réalisation de ce modeste travail de recherches.

Merci !!!

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

PARTIE 1 : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BEMANEVIKA ET CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

 Chapitre I: Monographie de la commune : Aspect historique, organigramme, la production agricole de la commune surtout la vanille  Chapitre II: Cadre théorique de la recherche  Chapitre III: Méthodes et outils utilisés

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS D’ENQUETES,

 Chapitre IV: Evolution du prix de la vanille ces dernières années  Chapitre V: Impacts socio-économiques et psychologiques de l’augmentation du prix de la vanille  Chapitre VI: Vérification des hypothèses

TROISIEMES PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE ET PROPOSITION DE SOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE

 Chapitre VII: Analyse et discussion des résultats  Chapitre VIII: Suggestion personnelle en tant que travailleur social  Chapitre IX: Les acquis du stage

CONCLUSION GENERALE

 BIBLIOGRAPHIE et WEBOGRAPHIE  ANNEXES  TABLE DES MATIERES  RESUME

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LISTE DES TABLEAUX

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Tableau 1: Les communes environnantes : ...... 12 Tableau 2: Listes des Fokontany de la commune...... 13 Tableau 3: Classification de la population de chaque Fokontany par tranche d’âge et par sexe .... 15 Tableau 4 : Produits agricoles : ...... 16 Tableau 5: Circuit de la production ...... 17 Tableau 6: Les différentes Eglises au sein de la commune ...... 20 Tableau 7 : Production de la vanille verte et préparée de Sambava : ...... 31 Tableau 8: Exportation de vanille : région SAVA ...... 32 Tableau 9 : évolution du prix de la vanille verte ...... 34 Tableau 10:N iveau d’instruction des planteurs et leurs catégories socio-professionnelles ...... 49

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LISTE DES PHOTOS page

Photo 2: Gousse de vanille bourbon verte ...... 29 Photo 3 : Vanille bourbon préparée ...... 30 Photo 4: Marché du riz ...... 38 Photo 5: Moto toute neuve d’une enquêtée ...... 39 Photo 6: Un collecteur de vanille ...... 42 Photo 7: Le séchage de la vanille au soleil ...... 44 Photo 8: Surveillance des gousses de vanille verte cueillies ...... 45 Photo 9 : Portes clés des motos des commissionnaires de vanille à Mananara–Nord ...... 48

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LISTE DES FIGURES

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Figure 1 : Tout sur la vanille de Sambava ...... 32 Figure 2: Représentation graphique de l’exportation de la vanille de la région SAVA depuis, 2009 ...... 33 Figure 3 : Evolution du prix de la vanille verte depuis l’année 2000 jusqu’à 2017, dans la région SAVA...... 34

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LISTE DES CARTES

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Carte 1: Le district de Sambava au niveau du pays ...... 8 Carte 2: Le district de Sambava dans l’ex-province d’Antsiranana ...... 10 Carte 3: La commune rurale de Bemanevika dans le district de Sambava ...... 11 Carte 4 : Les Fokontany dans la commune de Bemanevika ...... 14

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LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

CSB II ; Centre Santé de Base niveau II

DRAE ; Direction Régionale de l’Agriculture et de l’Elevage

ECAR : Eglise Catholique Romaine

FID : Fonds d’Intervention pour le Développement

FJKM : Fiangonan’ i Jesosy Kristy eto Madagascar (Eglise de Jésus Christ de Madagascar)

FLM : Fiangonana Loterianina Malagasy (Eglise luthérienne de Madagascar)

FTM : Foibe Taonsarin’i Madagasikara (Centre de cartographie de Madagascar)

HTA : Haute Tension Arterielle

IMT : Inona Maresaka Tamatave (Quoi de neuf Tamatave)

JIRAMA : JIro sy RAno Malagasy (électricité et eau de Madagascar)

Km : kilomètre

NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCD ; Plan Communal de Développement

PPN : Produits de Première Nécessité

SAVA : Sambava Antalaha Vohemar Andapa

STC : Secrétaire Trésorier Comptable

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INTRODUCTION GENERALE

La vanille, une épice très appréciée sur le marché international, attire tout le monde et ne cesse de surprendre les opérateurs de la filière. Elle connait une importante hausse de prix du kilo depuis ces deux dernières années.

Avantageux par son sol et climat, Madagascar1 détient le titre de meilleur producteur de vanille naturelle au monde, que ce soit en termes de qualité que de quantité. En effet, la grande île représente 80% 2 de la production mondiale. La vanille de Madagascar est fortement sollicitée par les industriels du secteur agroalimentaire et de la parfumerie (principaux utilisateurs de cette épice) grâce à son taux de vanilline très élevé.

Parmi les piliers de l’économie malgache, et surtout de la région SAVA (Sambava, Antalaha, Vohemar, Andapa), la principale zone productrice de vanille, son prix influe beaucoup sur l’économie du pays mais surtout sur la vie psychosociale des planteurs de vanille eux même. Certes, la région SAVA vit d’autres ressources, comme le riz, les bois précieux, le café, le girofle. Mais au final, c’est la filière vanille qui fait vivre des milliers de ménages, dont les paysans producteurs, les préparateurs de vanilles, les collecteurs. De plus, ayant connu une flambée de prix depuis l’année 2015, la population de la zone la plus productrice de vanille dans l’île, ne fait que vivre des avantages de cette multiplication soudaine de prix, tout comme les nombreux risques engendrés par cette dernière.

Et d’ailleurs, cette forte hausse de prix engendre une forte inflation surtout dans les régions productrices comme la SAVA, et plusieurs phénomènes psychosociaux inimaginables. Entre autre l’insécurité menaçant la vie quotidienne et la production elle- même. Et la commune rurale de Bemanevika avec ses milliers de pieds de vanilliers ne peut qu’en témoigner.

Motifs du choix du thème et du terrain :

La vanille est l’un des produits agricoles locaux et ayant connu une flambée de prix depuis quelques années par rapport aux autres produits de rente. Son prix influe beaucoup sur l’économie du pays et sur la vie des foyers qui en dépendent. Ainsi, le fait d’étudier les « impacts socioéconomiques et psychologique de l’augmentation soudaine du prix de la

1 Les régions productrices de la vanille à Madagascar : SAVA, DIANA, SOFIA , ANALANJIROFO,SUD-EST, VATOVAVY FITOVINANY, ATSINANANA 2 Revue de l’océan Indien, 2016

~ 2 ~ vanille » semble être une évidence vu la pertinence du sujet. Pour pouvoir proposer des solutions, afin de réduire les conséquences graves de cette augmentation soudaine du prix de la vanille, tout en préservant le développement du quotidien de la population de la région d’enquête, que ce soit au niveau économique que social.

Et pour le choix du terrain, ceci est dû au fait que la Commune Rurale de Bemanevika est depuis toujours, celle qui est la plus productrice de vanille dans le district de Sambava, ce qui par ailleurs justifie notre choix pour cette localité, car y a pas mieux pour analyser le sujet.

Problématique :

Habituer à vivre au rythme inchangé des cours mondiaux de la vanille, les habitants de la région productrice de la vanille dont la commune rurale de Bemanevika, n’est guère souciées de la fluctuation en hausse du prix de cette denrée. Ainsi la soudaine montée en flèche de la demande mondiale a occasionné, une flambée des prix, si rapide que cela à causer des conséquences inattendues.

D’où la question de savoir en quoi l’augmentation du prix de la vanille représente-t- elle un risque pour les habitants dans la région productrice de la vanille comme la commune rurale de Bemanevika ?

Hypothèses

Pour mieux cadrer notre étude, les hypothèses suivantes semblent s’imposer :

L’évolution soudaine du prix de la vanille fait qu’il y ait beaucoup d’argent qui circule dans cette région. Et puisque Madagascar a connu des crises depuis l’année 2009 qui a provoqué beaucoup d’inconvénients sur la vie des populations malgaches ; parmi ces dégâts on peut citer les milliers de chômeurs. Alors les gens erraient en quête de travail, mais surtout d’argent se précipitent dans la région, en espérant avoir leur part.

1. D’où notre première hypothèse, l’entrée massive des visiteurs non surveillés dans la commune productrice de vanille, comme la commune rurale de Bemanevika. 2. En plus, pour une population « non instruite » et « sans éducation », le fait de s’enrichir soudainement représente un énorme engagement ou plutôt un fardeau, et qui est à l’origine des troubles psychologiques et sociaux.

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Objectif global

L’objectif de cette recherche est donc de maîtriser les effets de cette flambée de prix de la vanille tout en gardant le rapport qualité/prix pour le développement durable, la sérénité dans la région et l’évolution de la vie quotidienne de la population.

Objectif spécifiques :

Plus spécifiquement cette étude vise à :

 Préserver la place de la vanille dans l’économie de la région/ du pays.  A améliorer le niveau de vie de la population par le biais des formations (obligatoires) sur la gestion des ménages, les techniques agricoles, (ou autres).  Et aussi améliorer la coopération entre les forces de l’ordre et les fokonolona.  Et surtout, promouvoir la participation citoyenne au maintien de l’ordre au niveau de la société afin de favoriser le développement communautaire.

Limites de la recherche

Nous aurions bien voulu entrer plus en profondeur dans nos investigations, mais malheureusement, il faut dire que les éléments suivants ont constitué des « freins » au cours de la recherche : tout d’abord les habitants de la commune, surtout du chef-lieu de la commune dans le Fokontany de Bemanevika ont été témoin d’une menace qui était par la suite exécutée par son auteur qui n’est autre qu’un grand entrepreneur connu, dans toute la région SAVA. Et depuis, les habitants discrets et timides ont peur de donner leur avis, même si la question n’a rien à voir aux événements précédents, par crainte de représailles. Et d’autre part, comme dans presque toutes les communes rurales dans le district de Sambava ; la commune rurale de Bemanevika, elle aussi ne possède pas le fameux PCD, D’où, certaines données qui nous manquent.

Présentation du plan

Dans le but d’avoir une cohérence dans ce document, mais aussi pour une bonne lecture de cet ouvrage, il est nécessaire de travailler méthodiquement. Et pour cela, ce modeste travail de recherche sera reparti en 3 grandes parties suivantes :

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Dans la première partie, il sera question de présenter le terrain d’enquête, le cadre théorique ainsi que la confection des outils. Ensuite, nous évoquerons l’évolution du prix de la vanille et ses impacts socio-économiques et psychologiques, suivie de la vérification des hypothèses. Et pour finir, quelques propositions d’idées pour améliorer la situation existante feront l’objet de notre troisième partie. Cela correspondra à une analyse prospective.

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PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BEMANEVIKA ET CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est opportun de présenter dans un premier temps le terrain où nous avons réalisé notre stage, plus précisément la commune rurale de Bemanevika. Nous allons évoquer dans cette partie, l’historique de cette commune, la population ainsi que de nombreux volets qu’on peut avancer à propos de la commune rurale de Bemanevika. Dans un second temps, nous allons présenter la confection des outils. Il sera question de présenter l’approche méthodologique et les techniques que nous avons utilisées pour la réalisation de ce document.

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Chapitre I: MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE : ASPECT HISTORIQUE, ORGANIGRAMME, LA PRODUCTION AGRICOLE DE LA COMMUNE SURTOUT LA VANILLE

Dans ce chapitre nous allons présenter la commune rurale de Bemanevika où nous avons effectué notre stage.

1.1 Historique de la Commune : 1.1.1 Toponymie

Le nom de la commune a pris sa naissance lors de l’époque royale, car autrefois, il avait un certain roi qui s’appelait « Manevika ». Il venait du Nord, plus précisément d’Ambilobe, c’était sa première fois dans les environs (les communes n’existaient pas encore) et il y avait très peu d’habitat et que le village n’avait pas de nom, mais la végétation était presque composée de « Manevika3 ». Le roi s’y installe avec sa famille. Et quand il décida de partir pour explorer d’autre terre, il a baptisé la localité de « Bemanevika », d’autre part, c’est parce que son nom est « Manevika » et qu’il est le premier roi à habiter cette terre, mais qu’aussi parce qu’il y avait beaucoup de « manevika. »

Aujourd’hui, ce nom est resté pour tout le village, bien que la grande partie des manevika ait été supprimée pour permettre aux villageois de s’y installer.

Le nom de Bemanevika signifie donc : plusieurs « manevika »car « be » ou « maro » signifie : plusieurs en français.

1.1.2 Histoire de son peuplement et sa migration Le peuplement du village de Bemanevika commença vers 1910. Car, d’après l’histoire ; deux frères et sœur ont décidé de quitter leurs parents, dans le but de fonder à leur tour leur foyer respectif. Et ce fut la sœur qui a créé le quartier Antanambiavy, puisque c’était elle qui était la première à s’y installer. Où il existait déjà quelques maisons à l’arrivée du roi Manevika. Jusqu’à maintenant, la population ne cesse d’augmenter. En effet, depuis 1920, plusieurs ethnies s’y sont installées (betsimisaraka, antandroy, betsileo,…). En outre, d’autre viennent temporairement pendant la saison de récoltes des produits agricoles ou la saison culturale.

3 Tisane médicinale, photo: voir annexe

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Et le village s’est étendu vers le Nord et l’Ouest, et jusqu’à présent, la descendance de celle qui a créé Antanambiaviavy y est toujours présente derrière l’hôpital be de la commune.

Identification de la commune :

Distance par rapport à la commune urbaine de Sambava : 56km (RN 5a)

Commune rurale de : Bemanevika

District de : Sambava

Région : SAVA

Ex-province : Antsiranana

Pays : Madagascar

Superficie : 250 km2

Nombre de Fokontany : 11

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Carte 1: localisation du district de Sambava au niveau du pays

Source : FTM, 2016

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Itinéraire4 :

Sambava est relié à Antananarivo par des milliers de Kilomètre, plus précisément par 1 262 Km. D’Antanarivo à Sambava, pour le voyage par terre, les taxi-brousses reliant les deux localités se prennent à Andranobevava. Le frais se dispute à partir de 100 000 Ariary à 120 000 Ariary, ce coût du transport varie selon les saisons. Il est à 120 000 Ariary en période de pluie c’est-à-dire du mois de novembre jusqu’au mois de mars. Cette augmentation de frais s’explique par le fait que la route qui relie Ambilobe à Vohemar est une route secondaire et elle est quasi-impossible d’accès durant la période de pluie. Et par conséquent, elle constitue 80% du voyage. La durée du voyage est de 21h avec une vitesse de 60km par heure. Mais pour les taxi-brousses avec leurs charges, et pas moins de 50 personnes à bord, elle est de 48heures minimum.

Une fois arrivé à Sambava, le choix est multiple pour aller dans la commune rurale de Bemanevika, il y a celle qui retourne en suivant la RN 5A qui traverse la commune rurale de Nosiarina et d’Anjangoveratra. Mais il y a aussi une autre, en vol d’oiseau qui nécessite des traversées en pirogue, plus précisément 02 passages, celui pour le fleuve de Sahambavy5 et de Bemarivo. Et celle-ci passe directement à Antognopahitry, un fokontany dans la commune de Bemanevika avant d’arriver au chef-lieu de la commune elle-même.

4 Photo voir annexe 5 Sahambavy : c’est le nom d’un fleuve qui selon l’histoire à l’origine du nom de Sambava

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1.2 Localisation de la commune : Carte 2: Localisation du district de Sambava dans l’ex-province d’Antsiranana

Source : FTM, 2016

La commune rurale de Bemanevika fait partie de 28 communes du district de Sambava, située dans la région SAVA, et fait partie de l’ex province d’ANTSIRANANA. Au bord de l’Océan Indien, elle se situe à 56 km de Sambava passant par la route nationale RN 5a qui traverse la

~ 11 ~ commune rurale d’Anjangoveratra. Mais dernièrement une route, par vol d’oiseau qui passe à Nosiarina a été inaugurée par les habitants eux-mêmes et fait qu’aujourd’hui, on peut aller à la commune rurale de Bemanevika par plusieurs voies et cette dernière ne fait que 30 km au total.

Avec une superficie de 250km2, la commune rurale de Bemanevika est composée de 11 Fokontany: Bemanevika 1, Bemanevika 2, Antakoly, Antogompahitry, Ampasy, Ambatojoby, Ampanakana, Antsakajoy, Tsaratanana, Andasimahay, et Maevatanana.

La commune est actuellement sous la responsabilité de Monsieur RANDRIANKASY maire de la commune et son adjoint monsieur NISA Claude. Et ils sont en plein cœur de leur second mandat.

Carte 3: Localisation de la commune rurale de Bemanevika dans le district de Samba

Source : FTM, 2016

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Tableau 1: les communes environnantes :

Situation Communes Distances par rapport à Bemanevika(en km)

Au Nord Tanambao-daoud 20

Au Sud Sambava 56

A l’EST Océan indien 5

A l’Ouest Nosiarina 11

Anjangoveratra 26

Source : enquête personnelle auprès de Monsieur LEMIROVA Solo, Secrétaire Trésorier Comptable (STC) de la commune de Bemanevika, du 11/04/2017

La commune de Bemanevika est entourée par 04 communes qui font toutes parties du district de Sambava. La commune de Tanambao-daoud au Nord, au Sud la commune urbaine de Sambava. A l’ouest la commune rurale de Nosiarina et d’Anjangoveratra. Et tout près à l’Est l’océan indien.

Les 11 Fokontany qui composent la commune de Bemanevika démontrent son immensité par rapport à ses communes environnantes.

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Tableau 2:Répartitions des Fokontany de la commune

Numéro Fokontany Distance /commune en (km)

1 Bemanevika I Chef-lieu de la commune 2 Bemanevika II 5 3 Tsaratanana 6 4 Ambatojoby 10 5 Ampanakana 4 6 Antakoly 6 7 Antsahakajoy 2 8 Antongopahitra 4 9 Maevatanana 7 10 Ampasy

11 Andasimahay

Source : enquête personnelle du 11/04/2017

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Carte 4 : Les Fokontany dans la commune de Bemanevika

Source : FTM, 2016

1.3. Analyse sociodémographique

1-3-1 Population :

Les habitants de la commune de Bemanevika sont formés par diverses ethnies : Betsimisaraka, Tsimihety, Antesaka, Antandroy, Betsileo, Antimoro, Merina, … . Si en 2010, la commune comptait 12 008 habitants, ce chiffre s’est élevé à 16 217 habitants (source dernier recensement du 31 janvier 2015). Ce total correspond à une densité de 64 habitants/km2, mais il est à noter que la répartition de la population à l’intérieur de la commune n’est pas du tout équilibrée.

~ 15 ~ Tableau 3: Classification de la population de chaque Fokontany par tranche d’âge et par sexe

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36,40% de la population seulement font partie de la classe d’âge active (18-60 ans), la majorité de la population ou 50,53 % pour être plus précis se trouvent dans la tranche d’âge inferieur. Ce pourcentage reflète la jeunesse de la population de Bemanevika.

On a aussi recensé un taux de natalité de 2.09% et un taux de mortalité de 0.20% (source : Commune Rurale de Bemanevika). En comparaison avec les communes environnantes ce taux de natalité est élevé tandis que le taux de mortalité est très faible car en cas de besoin, la population peut avoir accès à des soins de secours grâce à son CSB II. Et il existe aussi des tradi-praticiens et un médecin de la société Soavoanio pour les employés dans cette société.

1.3 Activité économiques : L’agriculture :

La plupart de la population en âge de travailler exerce la fonction d’agriculteur, ce qui fait qu’elle constitue les 90% des personnes actives. Mais 40 % d’entre eux travaillent aussi dans la société Soavoanio. Et les restes sont des fonctionnaires, des commerçants, ou entrepreneurs, hôteliers et d’autres travaillent à la carrière… Mais il est important de préciser que, l’agriculture est la principale activité des habitants de la commune de Bemanevika car c’est le métier commun par tous, puisque même les fonctionnaires cultivent durant leur temps de repos.

Tableau 4 : Les produits agricoles

Groupe de culture Nom de culture Proportion de pratiquant en % Céréales Maïs 20 Riz 70

Racine et tubercules Manioc 50 Patate douce 45

Fruits Banane 50

Culture d’exportation Vanille 90 Girofle 10 Café 6

Source : enquête personnelle au sein la commune de Bemanevika, 2017

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Le principal produit d’agriculture est la vanille car la commune peut produire jusqu’50T en une année, et c’est d’ailleurs pour cela que la commune de Bemanevika se classe au premier rang dans le district de Sambava en matière de production de vanille.

Les autres comme la riziculture n’est pas pratiqué par tous, car plus de 30% de la population achète du riz tout au long de l’année, et d’autres n’achètent qu’après l’épuisement de leurs produits, en cas de mauvaise récolte ou en cas de famille nombreuse. Et c’est en quelque sorte, ce que le tableau ci-dessous montre.

Tableau 5: Circuit de la production

Destination de la production en %

Produits Consommation Chef-lieu du Autre Total locale district - Vanille 0 100 - 100 - Paddy /Riz 100 0 - 100 - Girofle 0 100 - 100 - Café 50 50 - 100 - Manioc 100 0 - 100 - Patate douce 100 0 - 100 - Maïs 100 0 - 100

Source : DRAE (Direction Régionale de l’Agriculture et de l’Elevage), 2016

- Commercialisation : pour s’échanger, les habitants de la commune rurale de Bemanevika possèdent un jour de marché : le dimanche et qui a lieu dans le chef-lieu de la commune. 1.4 infrastructures et équipements :

Lorsqu’il s’agit d’infrastructures et d’équipements, voyons ci-dessous la réalité dans la Commune Rurale de Bemanevika concernant : l’éducation, la santé, l’électricité et la sécurité

1.4.1 Education :

La commune rurale de Bemanevika possède 10 Ecoles Primaires Publiques qui sont reparties dans tous les Fokontany sauf Ampasy. Et un collège d’Enseignement Général et un lycée qu’on trouve respectivement à Bemanevika 1 et II. Et on y trouve aussi, un lycée privé

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Antakoly et 16 autres écoles privées reparties dans tous les Fokontany sauf Ampasy car on n’y trouve aucun établissement scolaire que ce soit privé ou public. Les enfants habitant Ampasy, étudient dans le Fokontany voisin le plus proche, Antongopahitra.

Par rapport à d’autres Fokontany, le Fokontany de Bemanevika 1 et 2 sont si avantagés par le nombre d’établissements scolaires car 1/3 s’y trouvent. Mais malgré, cette grande opportunité, nombreux sont les enfants en âges d’être scolariser mais qui ne fréquentent pas l’école, sans dire le taux de décrochage scolaire qui ne cesse d’étonner les enseignants.

1.4.2 Santé :

Concernant l’assistance médicale des habitants de la commune de Bemanevika, on trouve un CSB II dans le chef-lieu de la commune, qui est assuré par l’infirmier MAROMILAZA Romarick Alix et une sage-femme. Et aussi il y a un CSB I Ambatojoby et une case de santé Antongopahitry. Il est à noter qu’il n’y a pas de vétérinaire dans la commune ni un dentiste pour s’assurer des activités de dentisteries.

D’après les données enregistrées au sein de la commune durant ces deux dernières années:  année 2015 :  naissances : 343  décès : 47  année 2016 :  naissances : 340  décès : 33 -maladies fréquents : diarrhée, la fièvre, fatigue générale, HTA… On note la présence d’un revendeur de médicament dans le village. . Eau-potable : Le problème d’eau potable touche la population des 11 Fokontany. L’ONG FID a construit 3 puits dans le chef-lieu de la commune, mais ce n’est pas suffisant. De ce fait, la plupart des villageois se servent uniquement de l’eau des puits qu’ils ont construit eux-mêmes ou ils utilisent l’eau du fleuve de Bemarivo pour tous leurs besoin en eau, que ce soit pour la nourriture, la toilette ou autre. Mais le comble c’est que personne ne peut assurer la propreté de ce fleuve.

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. Alimentation : Malgré que les paysans de la commune de Bemanevika essayent de cultiver un peu de tout en dehors de la vanille, leurs produits agricoles ne suffisent pas jusqu’à la prochaine récolte, et qu’ils souffrent encore de l’insécurité alimentaire.

1.4.3 Electricité : Aucun des Fokontany n’est électrifié par la JIRAMA, même si l’existence du fleuve de Bemarivo représente une énorme opportunité pour la commune.  Voies de communication : Le réseau téléphoniques pour tous les opérateurs : Orange, Telma, Airtel et Bip) qu’on trouve à Madagascar capte au sein du Fokontany de Bemanevika mais leur force dépend de l’emplacement. Et c’est comme cela pour les autres Fokontany.

1.5.6 La sécurité :

En manque de case de brigade de gendarmerie, la commune rurale de Bemanevika dispose d’un niveau de sécurité relativement bas, les attaques à mains armées et les vols des cultures sur pieds sont les plus fréquents comme délits.

Domaine socioculturel et cultuel :

Au niveau cultuel, Bemanevika est riche puisqu’on y voit les différentes institutions religieuses qui existent dans le monde. Par contre, à propos de culture, il n’y a pas beaucoup de loisirs à part les sports et les spectacles.

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1.4.4 La religion :

Tableau 6: Les différentes Eglises existant au sein de la Commune de Bemanevika EGLISE NOMBRE TOTAL AU SEIN DE LA COMMUNE FJKM 09 ADVENTISTE 07

FLM 04 ECAR 09 RHEMA 06 TEMOIN DE JEHOVAH 04 ASSEMBLEE DE DIEU 01

TOTAL 40 Source : enquête personnelle, 2017

1.6.2 Sports et loisirs :

Il existe un terrain de football dans presque tous les Fokontany. Ainsi, il y a présence des équipes de football et les matchs ont souvent lieu le dimanche. La majorité de la population est attiré par ce loisir, puisqu’il n’en existe pas d’autre, car on ne voit ni de parcs d’attraction, ni de salle de jeu pour les jeunes. Mais il existe une bibliothèque de la commune ouverte pendant les jours ouvrables et des salles de vidéo payantes.

1.5 Les problèmes majeurs de la commune :  problème de route  manque d’eau potable  l’inexistence de poste de gendarmerie  problème d’électricité,  problème d’insécurité

Nous avons présenté dans ce chapitre le terrain où nous avons réalisé le stage, maintenant nous allons voir l’approche méthodologique, laquelle nous a permis la réalisation de ce présent document.

~ 21 ~

Chapitre II : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

La recherche a été faite en plusieurs étapes. Des disciplines et des techniques ont été utilisées afin de soulever les problématiques posées et de bien rédiger ce document.

II-1) Quelques définitions :

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous est important de bien comprendre le sujet lui-même et pour cela nous allons définir quelques mots clés :

Impact : Selon Wikipédia6, du latin impacto « choc, rupture), impactum, supin de impegere « frapper contre, jeter contre, heurter »). Dans son sens propre « impact » se définit comme choc d’un projectile : point d’impact.

Mais ici dans le thème « impacts socio-économiques et psychologiques de l’augmentation soudaine du prix de la vanille », l’impact se définit plutôt dans sa connotation qui selon toujours Wikipédia, correspond souvent aux effets négatifs d’une action, d’un évènement, d’une construction ou d’un changement de contexte, exemple : impacts environnementaux (effets sur les écosystèmes,…), les impacts sanitaires (effets sur la santé), impacts psychosociaux, impacts économiques, …. D’où le terme étude d’impact pour étudier les effets.

Prix 7: D’après Larousse, c’est la valeur d’une chose exprimée en monnaie, ce qu’il en coûte pour obtenir quelque chose.

Et selon Wikipédia : Le prix désigne la valeur d'un bien ou d'un service exprimé généralement en unité monétaire. Il s'agit de la valeur qu'un individu est disposé à débourser en contrepartie de la cession d'un bien ou d'un service. Le prix est ainsi le reflet de l'équilibre entre l'offre et la demande. Lorsque l'offre est importante, le prix est très souvent plus faible et inversement. La fixation d'un prix est liée à la rareté, à la disponibilité du bien ou du service et à la demande. Plus un bien est rare plus son prix est élevé et inversement.

Et d’après wikipedia, dans la constitution des prix : le prix reflète l'équilibre entre l'offre et la demande sur un marché libre. Pour Karl Marx l'équilibre tend à se fixer autour de la valeur du travail incorporé. Ricardo estime également que le "prix réel" correspond à la

6 https://fr.wikipedia.org/wiki/Impact

7 https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix

~ 22 ~ quantité de travail incorporé mais constate que le "prix courant" est fonction de l'offre et de la demande. Le prix courant aurait tendance à se rapprocher du prix naturel.

II-2) Approche conceptuelle

Approche psychologique :

La psychologie est une science de l’âme, de ses facultés et de ses activités ; autrement dit, elle s’intéresse beaucoup au travail humain et surtout à l’organisation de travail. Le plus souvent, la psychologie a pour objectif de connaître la place d’un individu dans les groupes, l’individu dans le ou les groupes dont il fait partie ou les groupes entre eux. Comme Karl Marx 8disait : « ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience ». Plus clairement, cela veut dire que l’homme est façonné par son entourage.

Ce qui permet à l’ensemble de nos qualités biologiques de s’actualiser c’est le rapport que nous avons avec notre environnement, c’est-à-dire avant tout les autres. La vie tout entière d’un être humain dépend des échanges qu’il entretienne avec ses semblables.

Approche sociologique

Durkheim9 a défini avec précision que l’objet d’une étude en sociologie est le « fait social ». En autre façon, l’approche sociologique permet de connaître la réalité au niveau de la société en étudiant le fait social existant dans la société elle-même.

Approche holistique

L’holisme est une approche qui consiste à constater la société pour déterminer l’individu dans la société. Il s’intéresse plutôt à des positions peu étayées dans la société et pries d’une manière à dépasser l’entendement collectif. Selon Durkheim, les actes individuels ne peuvent être expliqués que si on étudie la société et les normes sociales qu’elle impose à ses membres. Par l’éducation qu’il reçoit, l’individu intériorise des comportements, des façons de penser et de sentir, en somme toute une culture qui permettra d’expliquer ses agissements ou ses croyances. En gros, les goûts et toutes les autres pratiques sociales se construisent socialement.

8 Cours, chapitre 9 Durkheim (E), « les règles de la méthode sociologique », 1894, PUF(Quadrige) dernière édition en2004

~ 23 ~

Chapitre III : Méthodes et outils utilisés

III-1) Outils utilisés :

Ici on note tous les outils et matériels mobilisés durant la récolte des données jusqu’au traitement des résultats comme : l’agenda, stylo, dictaphone, journal de bord, …

III-2) Techniques mobilisées :

Pour bien mener la recherche, plusieurs méthodes et techniques ont été appliquées. Et Cela n’implique pas seulement les techniques vivantes mais aussi les non-vivantes.

III-2-1) Observation :

 Simple :

L’observation non-participante consiste à observer la population cible sans entrer en contact avec cette dernière. Elle permet de voir de manière quotidienne les comportements du sujet à l’égard du phénomène à observer.

 Participante :

Ici nous ne faisons pas qu’observer seulement, mais on essaie de s’intégrer au tant qu’on peut dans la vie (familiale, professionnelle, religieuse, relationnelle,..) des observés. Cette méthode nous permet de collecter le maximum d’informations, mais il faut noter qu’elle nécessite une forte adaptation sur les lieux d’investigations.

III-2-2) Echantillonnage :

Au cours de nos interventions, nous avons choisi d’appliquer la méthode d’approche par la technique d’échantillonnage, étant donné que le temps nous est limité, nous n’avons pas pu questionner l’ensemble de la population. Mais un échantillonnage représentatif est tiré au hasard au sein des Fokontany afin de collecter des informations statistiquement et scientifiquement exploitables.

III-2-3) Questionnaire :

Le questionnaire est un formulaire comportant une série de questions utilisées pour faciliter le recueil d’informations auprès des personnes enquêtées. Nos questionnaires dans cette recherche comportent des questions fermées et des questions ouvertes. Ces questions

~ 24 ~ fermées permettent d’obtenir des données précises et qui doivent être analysées statistiquement. Par contre, les questions ouvertes sont très utiles pour déterminer les avis et comportements de la population à étudier par rapport au thème. Ces questionnaires serviront à vérifier, à confirmer ou à infirmer les hypothèses avancées. L’administration des questionnaires auprès des cibles se fait face à face via une interview. Ensuite, rassembler les questionnaires remplis, puis analyser les informations recueillies pour donner le corps de ce document. Ce questionnaire nous fournit des résultats qualitatifs et quantitatifs.

III-2-4) Entretien :

Les différents entretiens que nous avons menés aboutissent à des renseignements se rapportant sur le sujet. Pour réaliser cela, nous avons utilisé un guide d’entretien, adapté au thème choisi. Cela se fait face à face, et individuellement après avoir pris rendez-vous auprès de la personne concernée. La grille d’entretien sert de repère pour bien mener les conversations, mais cela n’empêche pas d’ajouter d’autres questions susceptibles de surgir durant l’entrevue. Cette méthode permet de dégager les problématiques et la vérification des hypothèses.

III-2-5) Documentaire :

La documentation est une étape primordiale de la recherche, car elle permet de recueillir le maximum d’informations afin de la rendre plus scientifique que possible. Et pour exécuter cela, divers sont les endroits que nous avons visités comme : la bibliothèque universitaire, la commune rurale de Bemanevika, la Direction Régionale d’Agriculture et d’Elevage,…

Nous avons aussi consulté les sources d’informations en ligne ou internet.

Et pour ne rien laisser au hasard, nous avons suivis les informations diffusées à la radio.

Test incluant les NTIC

Pour pouvoir bien réaliser notre recherche et l’analyse des données, nous avons choisi d’utiliser le logiciel Sphinx. C’est un logiciel d’enquête et d’analyse des données recommandée dans ce genre de recherche, car dans chacune de ses stades, il permet d’assister dans des grandes étapes de réalisation d’une enquête :

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- L’élaboration du questionnaire (création, rédaction, impression) - Sa diffusion et collecte (saisies des réponses reçues) - Le traitement des données quantitatives ou qualitatives - Analyse des résultats

CONCLUSION PARTIELLE :

En bref, nous avons vu dans cette première partie notre terrain d’études et ses propos. Nous avons aussi opté sur les approches multidisciplinaires que nous avons adoptées pour traiter le thème ainsi que les techniques de recherche.

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DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS D’ENQUETES,

Dans cette seconde partie, nous allons présenter les résultats d’enquêtes que nous avons faites sur le terrain afin de parvenir à l’explication de la problématique et à la vérification des hypothèses que nous avons posées. Ainsi, ces résultats d’enquête nous permettent d’accéder à une analyse approfondie et multidimensionnelle. Dans un premier temps, nous allons voir l’évolution du prix de la vanille de ces dernières années mais avant cela nous allons identifier la vanille, l’historique de production et l’exportation. Ensuite, nous allons parler des impacts socio-économiques et psychologiques vécu par la population et constater sur le lieu. Qui nous permettent de faire une étude comparative de la situation sociale des habitants avant et après cette multiplication de prix.

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Chapitre IV : L’EVOLUTION DU PRIX DE LA VANILLE DURANT CES DERNIERES ANNEES

IV-1) Présentation de la vanille

La vanille est l’une des épices les plus chères commercialisées sur les marchés mondiaux, juste après le safran10. « Il s’agit d’une gousse appartenant à la famille des Orchidacées. Son principe aromatique la fait utiliser comme agent de sapidité par l’industrie alimentaire et pour la fabrication des cosmétiques et d’une variété de produits d’entretien »11. La vanille malgache dite « bourbon » provient de « Vanilla fragans » du Mexique et fut introduite à Madagascar en 1870 via l’île de la Réunion. Les premières plantations ont vu le jour dans le Nord- Est notamment, à Sambava. « C’est une liane herbacée robuste, cylindrique, charnue de 10 à 15mm de diamètre. Les feuilles sont alternées, épaisses, planes, en forme de fer de lance et d’un vert brillant ; elles mesurent 10 à 15cm de longueur et 4 à 8cm de largeur » 12(cf. photo, page suivante). La fleur de la vanille ne peut être fécondée que par une abeille mélipone, (insecte endémique d’Amérique centrale) ne vivant qu’au Mexique, il en résulte que pour d’autre pays, le développement de sa culture nécessite une intervention humaine (fécondation artificielle) : technique découverte par un jeune esclave réunionnais du nom d’Edmond Albius.

10 Photo Voir annexe 11 RALAIVOHITA. [En ligne]. 2003 12 IRAM. mars 1968

~ 28 ~ photo 1: un vanillier dans le champ

Photo prise par TIANA Alvina, 2017

La vanille est une épice curieuse car elle est la seule orchidée cultivée pour son usage alimentaire

Les différentes étapes du cycle de la vanille en rapport sont :

 mi-septembre-mi-octobre : floraison et fécondation,  novembre-février : poinçonnage des jeunes gousses,  juin-septembre : récolte des gousses

Les étapes de préparation de la vanille 13:

Apres la récolte, les gousses passent par plusieurs étapes de préparation pour devenir une vanille noire et parfumée. Et chacune des étapes est importante et nécessite de la précision et

13 Source : filière vanille/ministère De l ‘agriculture année 2004

~ 29 ~ c’est d’ailleurs pour cela que la vanille fait partie des épices le plus chère au monde car elle nécessite beaucoup d’attention.

Photo 2: Gousse de vanille bourbon verte

Source : DRAE SAVA, 2017

De verte en vanille préparée, en voici les 5 étapes de préparation à suivre :

. Echaudage : effectué 48 heures après la récolte. Il a pour but de « stopper la vie végétale » de la gousse. On place les gousses dans un bain chaud (température 65°C) pendant 3 minutes. . Etuvage : égoutter les gousses en les mettant dans des caissons en bois et en les enveloppant de couvertures. . Séchage : exposer les gousses pendant une semaine (3-5 heures/jour). . Triage : effectuer le tri des gousses suivant leur qualité (longueur, couleur). . Affinage : étape importante, envelopper préalablement les gousses dans un papier spécial avant de les enfermer dans des boîtes en fer blanc.

IV-2) Place de la vanille sur l’économie

Les ressources obtenues par la vente de la vanille depuis la flambée du prix en 2015, sont devenues un facteur déterminant aux recettes publiques. « La vanille figure parmi les trois produits qui fournissent à Madagascar chaque année une grande partie de ses recettes en devises, avec l’exportation de crevettes et le tourisme. Cette position dominante de la filière, qui est une culture riche, n’est pourtant pas facteur du développement économique et social de la majorité de la population de la zone de culture ». Alors qu’étant le produit phare qui fait la renommée de Madagascar, la vanille occupe une place importante sur l’économie du pays et d’ailleurs elle représente 5% du PIB.

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Production

A Sambava, la superficie totale de la culture de vanille est de 18 900 hectares, moyenne depuis 2013 (source DRAE SAVA). Alors qu’en 2011, elle compte 64 640 Ha pour tout Madagascar (source : Services des Statistiques Agricoles et d’Elevage, ministère de l’agriculture.). La production moyenne d’un hectare est de 180kg de vanille verte (1Ha= 180Kg) soit environ 40 kg de vanille préparée, sachant que 4 à 5 kg de vanille verte donne 1kg de vanille préparée.

Photo 3 : vanille bourbon préparée

Photo prise par TIANA Alvina, 2017

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Tableau 7 : Production de vanille verte et préparée de Sambava :

Année Superficie Production Rendement Stock en Ha à verte en par Ha prévisionnel Tonnes prêt à exporter Sambava (T)

2009 9 800 12 750 1,30 1 820

2010 9 450 12 450 1,30 1 750

2011 9 450 12 600 1,33 5 143

2012 9 450 12 775 1,35 1 825

2013 6 615 8 467 1,28 1 210

2014 6 615 8 467 1,28 1 210

2015 6 615 8 467 1,28 1 210

2016 6 615 6 946 1,05 992

2017 X° 6 615 5 557 0,84 794 Prévisionnelle

Source : DRAE SAVA du 06/07/2017

Pour une bonne lecture de ce tableau, en voici une représentation graphique.

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Figure 1 : Tout sur la vanille de Sambava

La vanille à Sambava 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0

Superficie en Ha à Production verte en Tonnes Rendement par Ha Stock prévisionnel prêt à exporter (T)

Source : DRAE SAVA, 2017

Comme montre ce tableau, la production annuelle de Sambava en vanille verte était stable et de 24 192 T depuis 2013, ce qui donne environ 5 376 de vanille préparée. Mais depuis 2016, on remarque une importante diminution soit 17.96% de moins par rapport aux trois(3) dernières années. Et cette perte s’explique par le fait que la vanille a touché le fonds 10 ans passés. Et même si la vanille est une culture pérenne, les cultivateurs l’ont changé et ont opté aux cultures vivrières comme le riz, maïs,…. Mais pour la production de 2017, la diminution est surtout due au passage du cyclone Enawo.

Exportation :

Madagascar fournit jusqu’à 80% de vanille naturelles sur le marché international, et nous allons voir dans le tableau ci-après montre l’évolution de l’exportation de la vanille pour cas de la région SAVA.

Tableau 8: Exportation de vanille : région SAVA

Année 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Unité 904 750 710 815 1100 1785 2445 1750 (en Tonnes) Source : DRAE SAVA, 2017

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Figure 2: Représentation graphique de l’exportation de la vanille de la région SAVA depuis, 2009

Exportation de vanille: région SAVA 3000

2500

2000

1500

1000

500

0 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Source : DRAE SAVA, 2017

D’après ces chiffres, on constate une importante diminution d’exportation de la vanille. En effet, c’est une suite logique à la diminution de la superficie de vanille, une décision que les cultivateurs étaient en quelques sorte obligés de prendre car le revenu obtenu à partir de la vanille ne suffisait plus pour assurer la survie de la famille.

Evolution du prix de la vanille :

Après avoir connu une importance en 2003, la vanille de Madagascar a touché le fond depuis plusieurs années. Une période où elle était tellement minimisé que certains agriculteurs ont préféré d’opter pour d’autres cultures qu’ils jugent être plus bénéfiques pour eux. Puisque cela rapporte mieux que la vanille comme le riz.

Mais depuis 3 ans déjà, le prix de la vanille a explosé car c’est du jamais vu depuis son introduction à Madagascar. Une multiplication par 3 de son prix avant, comme montre le tableau ci-après.

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Tableau 9 : Evolution du prix de la vanille verte Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 PU Mad en 20 24 30 80 40 31,8 31 18 18 20 25 25 25 30 50 160 195 170 $

Source : DRAE SAVA du 06/07/2017

Figure 3 : un graphique montrant l’évolution du prix de la vanille verte depuis l’année 2000 jusqu’à 2017, dans la région SAVA.

Sachant 1$ équivaut à 3000 Ariary.

PU Mad en $ 250

200

150

100

50

0

Source : DRAE SAVA du 06/07/2017

Ce graphique nous permet de bien voir l’évolution du prix de la vanille, car depuis 2014, le prix du kilo de la vanille a augmenté et ne cesse de ravir les cultivateurs. En effet, le prix de la vanille verte sur le marché local était de 40 000 Ariary le kilo, pour subitement monter en flèche.

Les facteurs à l’origine de l’augmentation du prix de la vanille :

La vanille bourbon de Madagascar a connu un prix du jamais vu depuis son histoire, et nombreux sont les raisons qui sont derrière cette flambée de prix :

 tout d’abord, la diminution de la production, car la production de 2016 est nettement plus faible que celle de 2014, alors que la demande ne cesse d’augmenter sur le marché international, d’où la loi de l’offre et de la demande, plus la production est faible plus

~ 35 ~ les acheteurs se battent pour l’avoir. Mais aussi, le passage du cyclone Enawo en mars dernier y est aussi pour une grande partie car la perte est estimée à 30% de la production de la vanille dans le Nord-Est de Madagascar.  Il y a aussi les concurrences entre les opérateurs car le chef du service de la promotion des exportations dans le ministère du commerce, nous a confirmé en disant, qu’avant il n’y avait que les grands opérateurs qui pouvaient exporter, plus clairement qui trouvent les moyens et les procédures à suivre pour exporter. Alors que ces deux dernières années, cela a changé car les petits operateurs eux aussi à leur tour exportent de la vanille directement sans passer aux anciens exportateurs, d’où la concurrence qui se manifeste par l’augmentation du prix de la vanille sur le marché local.  La spéculation par les opérateurs, ils ont fait des stocks pour diminuer la vanille sur le marché international et attendre que la demande dépasse l’offre pour en plus les revendre à prix plus bénéfiques. Et nombreux sont les opérateurs qui sur-enrichis par cette méthode durant l’année 2016.  Mais une autre raison encore moins avouable explique la flambée des prix: le commerce de la vanille sert à blanchir l’argent du trafic illégal de bois de rose, très recherché par les Chinois pour la confection de meubles, d’instruments de musique.

La Vanille et le bois de rose poussent dans la même région, qui est le nord-est de Madagascar. L’argent illicite du trafic de bois est ainsi réinvesti dans le commerce légal de la vanille, ce qui alimente la spéculation sur cette épice.

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CHAPITRE V: IMPACTS SOCIOECONOMIQUES ET PSYCHOLOGIQUES

Étant un fait comme tant d’autre, l’augmentation du prix de la vanille a apporté des négatifs et des positifs dans la vie quotidienne de la population et on a même constaté que cela a contribué au changement social.

Pour Guy ROCHER14, le changement social se définit comme « toute transformations observable et vérifiables dans le temps qui affectent d’une manière qui n’est pas provisoire la structure ou le fonctionnement d’une collectivité et qui en modifie le cours de son histoire. Il est notoire que les actions et les convictions des acteurs individuels sont à l’origine de tout phénomène social ».

V-I) Impacts positifs de l’augmentation du prix de la vanille

L’augmentation du prix de la vanille a de nombreux côtés positifs dans la commune de Bemanevika car les conséquences de cette flambée des prix font qu’une richesse soudaine explose dans les régions cultivatrices de vanille.

Tout d’abord, on remarque une nette évolution du niveau de vie de la population par rapport à la dernière fois qu’elle en a connu une explosion du prix en 2003. Et ce changement est palpable par l’existence de :

 Electrification rurale car actuellement même si la commune se situe tout près d’un fleuve, il n’y pas encore de JIRAMA15. Mais grâce à l’augmentation du prix de la vanille les paysans ont les moyens d’acheter des panneaux solaires. Et la commune est éclairée la nuit et mieux que la ville car même au sein du district de Sambava, il y a parfois des délestages alors qu’avec les panneaux solaires cela n’arrive jamais au sein de la commune.  L’accès à des informations via le canal et l’achat de la télé écran plat tape à l’œil. Alors qu’un écran plat 32 pouces coûtes pas moins d’un million d’Ariary soit 5 million Fmg, la plupart des foyers en a.  L’accès à d’autres moyens de transport comme les motos et les 4x4 et celles-ci sont plus pratiques vu l’état des routes qui relient la commune rurale de Bemanevika au district de Sambava. L’achat de ces 4x4 prouve la richesse des producteurs de la vanille car c’est à partir

14 Guy ROCHER, Introduction à la Sociologie générale, tome 3, le changement social, 1991 15 JIRAMA : JIro sy RAno Malagasy, une société spécialisée sur l’électricité et la distribution de l’eau potable dans tout le pays

~ 37 ~ de 300 000 000 Fmg ou 60 000 000 d’Ariary qu’on peut avoir un, mais le prix d’un 4x4 varie selon la marque du fabriquant. Et plus la marque est connu plus le prix augmente.  Les paysans n’ont aucun souci économique, et la période de soudure ne se remarque plus durant l’année 2016.  Et on remarque aussi quelques maisons en béton toutes neuves.

Du point de vue médiatique Quand on demande à Cécile Zafy si ses affaires tournent bien, elle joint les mains contre sa poitrine et rit aux éclats. « En deux ans, j’ai fait construire une nouvelle maison en bois et suis en train d’en bâtir une autre avec un sol en béton, s’émerveille-t-elle. J’ai aussi acheté une moto, une sono et on varie les repas quasiment tous les jours à la maison. J’ai jamais été aussi heureuse… » Agée de 56 ans, Cécile Zafy cultive de la vanille dans la Sava, une région qui produit 85 % de la vanille malgache, depuis 1984. Dans son village de Tsaratanana, situé à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Sambava, elle n’est pas la seule à se frotter les mains : la plupart des Mobylettes sont neuves, les immortelles 4L sont impeccables et dans la rue principale, la première maison à étages est en construction.16

V-I) impacts négatifs de l’augmentation de la vanille :

Malheureusement, L’impact n’est pas que positif car nombreux sont les effets négatifs de cette augmentation du prix de la vanille sur la vie des villageois de la commune rurale de Bemanevika :

 Sur le plan socioéconomique :

Cette augmentation du prix à chambouler la vie des habitants dans la commune rurale de Bemanevika, et cela se remarque par :

. Une inflation au niveau de tout, que ce soit des PPN ou autres produits, prenons l’exemple du riz qui a couté 350 Ariary le « kapoaka » et aujourd’hui il varie de 800Ariary/kapoaka et parfois plus. La variation de prix est de 2 fois plus chère qu’avant ou plus car prenons le prix des bananes avant c’était 200 Ariary le tas (environ 4 bananes de taille moyenne) et aujourd’hui c’est à 1000ariary le moins cher, de la même quantité et qualité à ce qui était à 200 Ariary.

16 Le Monde.fr : Vanille de Madagascar, le goût amer de la spéculation Par Pierre Lepidi (envoyé spécial à Sambava, Madagascar) LE MONDE Le 05.01.2017 à 17h45

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Photo 4: le marché du riz

Source : l’auteur, 2017

Autre exemple aussi, l’argent de 100 Ariary n’est d’aucune utilité, et les enfants eux- mêmes le savent, si on donne 100 Ariary à un enfant, celui-ci ne le prends pas. Il juge qu’il ne mérite plus ça, et vu l’inflation, 100 Ariary ne peut acheter autre chose qu’1 bonbon. Mais c’est à partir de 200 Ariary le prix d’un beignet. Et l’enfant réclame 500 Ariary et dépense pas moins de5000 Ariary de goutter par semaine. Du point de vue médiatique

Depuis deux ans, les cours de la vanille ont explosé, passant de 65 euros le kilo en 2014 à 205 euros en 2015. Sur le marché international, il se négocie maintenant autour de 400 euros. Pour beaucoup, cette bulle spéculative est une aberration. « Le marché est tendu et déconnecté de la réalité, explique Benoît Leroy, directeur du site d’achat et de préparation de vanille de la ville d’Antalaha pour la coentreprise Givaudan-Henri Fraise Fils. Cette hausse impacte aussi le prix du pain, des poissons, des tomates… Ce n’est pas une bonne chose pour la plupart des populations de Madagascar. »17

17 Le Monde.fr : Vanille de Madagascar, le goût amer de la spéculation Par Pierre Lepidi (envoyé spécial à Sambava, Madagascar) LE MONDE Le 05.01.2017 à 17h45

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. Les planteurs n’arrivent plus à contrôler leurs fortunes parce qu’ils ont rencontré du jamais vu, et font du n’importe quoi : augmente le prix dans les magasins. Prenons comme exemple de cet acheteur de moto, le prix de la moto est de 3 200 000 Ariary. Voyant le prix l’acheteur dit : « une si belle chose mais à prix bas, pourquoi vous faites ça ? » au vendeur. et il ajoute : « tenez, en voici 4 000 000 Ariary et gardez la monnaie. », et le propriétaire assis derrière son comptoir assiste à la scène. Une fois l’acheteur sorti, le propriétaire augmente le prix de ses motos. . Photo 5: Une moto toute neuve d’une enquêtée

Source : l’auteur, 2017

Alors qu’en général un acheteur débat sur le prix mais ne l’augmente pas, et le pire est que d’autre clients innocents seront victime de la bêtise d’un autre. . Gaspiller de l’argent est devenu une partie de plaisir, et toutes les raisons sont bonnes pour faire la fête ou plus précisément pour dépenser de l’argent. Citons un exemple ; un

~ 40 ~ groupe d’individu s’ennuie durant un jour de « fady18 » : le mardi, et un d’entre eux a pris la parole et a dit : « pourquoi on est si calme comme ça, tenez, va nous acheter de la bière », en proposant de l’argent. Et durant cette fête organisée sans occasion quelconque, l’auteur du fête peut dépenser jusqu’à 1 000 000 Ariary en une journée seulement

Autre faits, les nouveaux riches, lavent la table avec de la bière dans un bar avant de boire de la bière sur cette même table. Et ici le lavage est au sens propre du terme. Alors que cela attire les mouches, mais du point de vue, du nouveau riche, le fait de laver une table avec de la bière en dit long sur lui, car la population de la région juge la bière comme un alcool de luxe à cause de son prix trop élevé par rapport aux autres boissons alcooliques comme le rhum ou le « betsa19 ». En effet, la façon dont un individu dépense son argent en dit long sur ses origines sociales et surtout sur l'éducation qu'il a reçue.

. Le décrochage scolaire fait partie des pires impacts de l’augmentation de la vanille, cette augmentation de prix a changé la donne. Avant, la société a appris l’importance de l’éducation pour avoir une belle vie et s’enrichir en exerçant un travail décent. Mais aujourd’hui, cette image à changer car un cultivateur de vanille avec un faible niveau d’instruction puisqu’il a à peine fréquenté l’école voire même n’a jamais mis les pieds dans un établissement scolaire durant toute sa vie est devenu milliardaire en une seule année. D’où le questionnement des enfants, pourquoi gaspiller du temps à l’école quand on peut être riche sans jamais la fréquenter ?

Et même un garçon de 14ans fils d’un nouveau riche, qu’on a enquêté durant notre passage, nous a clairement dit la même chose avec un ton très clair. En disant que : « mon père est riche alors qu’il n’a fait que l’école primaire. Et moi j’ai fait mieux que lui car j’étais en 6eme quand j’ai arrêté. Donc je pourrais faire mieux que lui ». Et son père était juste à côté et il n’a rien dit mais il sourit entendant ce que son fils a dit.

D’après nos analyses, les parents sont à l’origine de ce décrochage scolaire, car leurs enfants ne pensent avoir aucune raison d’étudier, et au lieu de prouver à celui-ci les contraires. Et l’obliger à apprendre ses leçons. Les parents les laissent libre à ramasser des

18 Fady = tabou, plusieurs ethnie dans la région SAVA ont des jours de « fady » comme le mardi, le jeudi et le dimanche. Mais cela dépend de chaque ethnie. D’après l’histoire, ces jours étaient choisis par les ancêtres comme jour de repos, et tout ce que fera un descendant durant ce jour ne sera pas productif. 19 Betsa : alcool artisanal fait à base de canne à sucre

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« matsangy 20». Et une fois habitué à l’argent, les enfants n’arrivent plus à se concentrer à l’école. Et d’après le directeur de l’EPP de Bemanevika Monsieur TOTONIJAONARI Florent M. c’est aussi l’origine de l’échec scolaire car pour la dernière année scolaire le taux de redoublement est de 55,06 % avec 6 ,09% d’abandon scolaire.

La situation est donc grave. Alors que l’éducation est une valeur sûre car même un proverbe malgache l’affirme en disant : « ny fianarana no lova tsara indrindra », qu’on peut traduire par : l’éducation c’est le plus beau des héritages.

. Le travail des enfants aussi en est un, les enfants préfèrent exercer des petits boulots au lieu d’aller à l’école, et parfois ils travaillent même dans le domaine de la filière de vanille pour faire le mesurage. . La ruée vers l’or : étant donné que la commune rurale de Bemanevika est la principale ville productrice de vanille dans le district Sambava. De nombreux visiteurs s’y précipitent. On entend par ces visiteurs : des chômeurs en quête d’emploi et qui ont entendu des rumeurs comme quoi, dans la région SAVA, tout peut se transformer en argent et qu’importe ce que tu fais tu peux aussi avoir ta part. Et des bandits, mafias et « fô-roches21» en quête d’argent facile espèrent trouver leurs nouvelles victimes. Et parmi ces visiteurs, il y aussi les collecteurs des vanilles et les curieux. Il y a aussi, les collecteurs, les commissionnaires de vanille qui viennent à la source pour fournir le tonnage dans leurs contrat, vu la concurrence.

20 Matsangy : Ce sont les gousses qui ne sont pas encore arrivées à la maturité au moment de la cueillette et que le cultivateur laisse pour plus tard, le temps qu’elles murissent. 21 fô-roches : qui se traduit gratuitement par « cœur de pierre », désigne les groupes des jeunes qui terrorisent la population en extorquant les sacs à mains, les téléphones hauts de gammes et les bijoux en or. Avant, les fô- roches se trouvaient uniquement dans la région Nord de Madagascar(DIANA). C’est depuis que la vanille a connu une flambée de prix, qu’ils arrivent dans le nord-Est de Madagascar.

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Photo 6: Un collecteur de vanille

Source : l’auteur, 2017

Les pratiquants du travail de sexe se multiplient au sein de la commune. Avec le « show » de différents artistes presque tout le weekend durant la période de la récolte car la plupart des artistes qui sont venus faire un spectacle à Sambava, le fait également dans la commune de Bemanevika. « On remarque aussi une importante montée démographique pendant la saison de vanille » dit l’adjoint au maire, durant notre descente sur terrain. Et cette augmentation est classée dans les impacts négatifs car la pluparts des visiteurs ne sont pas enregistrés. Ils ne se présentent

~ 43 ~ même pas à la commune ou au chef Fokontany, pour s’inscrire dans le carnet des visiteurs et dire les raisons et la durée de leur séjour. Mais analyse faite, l’hébergeur aussi ne prend pas sa responsabilité, une fois qu’il reçoit des visiteurs. Il est de son devoir de convaincre ces derniers à s’enregistrer au Fokontany le plus près pour s’assurer de leur sécurité. Et ces visiteurs non enregistrés peuvent en faire partie des malfaiteurs qui terrorisent les villageois. . L’augmentation de l’insécurité et des différents actes de banditismes : après avoir touché le fond depuis l’année 2004, la vanille a fait une montée extraordinaire. Alors qu’avant les gens ont montré peu d’importance. mais depuis 2015, le prix de la vanille a explosé du jamais vu de tout son histoire. Et qu’elle est devenue l’épice la plus convoitée au monde, le fait d’en avoir représenté une richesse. Avec la multiplication des vols de vanille sur pieds les cultivateurs commencent à dormir dans leurs champs de vanillier pour éviter les maraudages, du moins à essayer de le diminuer. Et y reste quasiment, de jour comme de nuit 24h/24.

Et d’après nos enquêtes, les vols sur pied ont toujours existé avant et même pendant que le prix de la vanille touchait le fond, mais c’était minime et souvent l’auteur était du membre de la famille ou des adolescents rebelles. Mais cette fois ci, le vol a pris de l’ampleur car les professionnels ont renforcé la liste des malfaiteurs. Et les attaques à main armée se font avec ou sans collaboration d’un résident.

Si celle-ci se passe avec la collaboration d’un villageois, le traitre est souvent le cerveau de l’action, il remarque que la vanille d’un cultivateur a beaucoup produit cette année. Alors, il avertit ses dangereux amis, puis il leur fait un plan ou le guide sur place.

NB : C’était une histoire vécue par un cultivateur de vanille mais, il préfère garder l’anonymat, c’est après être interpellé que l’un d’entre eux a craqué et avoué leurs procédure d’attaques.

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Photo 7: Le séchage de la vanille au soleil par les préparateurs de vanille

Source : leMonde.fr, 2017

Dans un autre cas, la vanille du cultivateur n’est plus dans le champ, elle est déjà à la maison et celui-ci procède les étapes de la préparation de la vanille. Et quand le cultivateur sèche ses vanilles, un malfaiteur l’espionne, celui-ci pourrait être n’importe qui, mais certains villageois pointent du doigt les visiteurs qu’ils accusent d’être des opportunistes car ils n’arrivent que la saison de récolte de vanille. Et cet espion a vu la quantité de la vanille du cultivateur. Et qu’il met en œuvre un plan de cambriolage pour dévaliser celui-ci de ses richesses.

NB : que ce soit des cambriolages ou des vols de vanilles sur pieds, les bandits sont armés, d’une épée ou d’armes à feu et n’hésitent pas une moindre seconde à s’en servir. Et de son côté, le cultivateur lui aussi est armé. Et quand il y a une confrontation, le combat est sans merci.

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Photo 8: La surveillance des gousses de vanille verte cueillies

Source : leMonde.fr, 2017

Et c’est d’ailleurs pour cela que la justice populaire a vu le jour dans cette commune car les cultivateurs en ont assez des vols. Et quand ils attrapent un voleurs, ils les tabassent à mort, le lynche.et ils ne soucient plus de l’identité de celui-ci, même si le voleurs est un débutant.

 De même, les cultivateurs récoltent les gousses plus tôt que prévu par peur des vols, ce qui entraine une baisse de la qualité de la vanille. A cause de l’insécurité grandissante, ils assurent la sécurité des plantations eux-mêmes. Et par peur des vols et pour leur sécurité physique ils avancent la date de la récolte. Etant donné qu’il risque leur vie durant la garde des vanilliers sur le champ. Et bien évidemment, la vanille récoltée prématurément n’a pas encore atteint le taux de vanilline 22 nécessaire qui fait la renommée des vanilles malgaches.

22 La teneur en vanilline de la Vanille bourbon de Madagascar varie de 1,3 à 2.5 %, cela dépend de la maturité de la vanille à sa récolte. Madagascar est reconnu pour son taux de vanilline élevé

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Du point de vue médiatique

Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation de la qualité. Par peur de voir les prix s’effondrer du jour au lendemain, les producteurs ont récolté leurs gousses, comme en 2015, bien avant qu’elles n’arrivent à maturité. L’autre motif qui pousse les cultivateurs à vendre leurs gousses avant l’heure est la crainte des vols sur les plantations. Comme le « tsy angalarina 23», un sortilège de protection fait avec des amulettes pour effrayer les chapardeurs, ne suffit pas toujours, il a fallu organiser des rondes nocturnes. Mais elles ont parfois tourné au règlement de comptes, certains voleurs pris la main dans le sac ayant été battus à mort par des villageois. « Ici, nous avons attrapé deux voleurs et les avons remis à la police, raconte François Beravoana, un cultivateur de Tsaratanana. Mais ils ont soudoyé quelqu’un et ont été libérés au bout de quelques semaines. 24»

Interprétation générale

C’est vrai que l’argent change beaucoup de chose, puisqu’ il améliore le niveau de vie, il peut offrir l’estime et la confiance en soi que recherche la plupart des individus mais le fait que les nouveaux riches font du n’importe quoi c’est juste qu’ils veulent que la société les remarque à quel point leur vie a si amélioré qu’ils devront avoir le respect des gens.

 Sur le plan psychologique : . Remarque aussi une dégradation du lien social car les gens n’arrivent plus à tolérer la moindre erreur d’autrui. Voyons ce cas : il y a une propriétaire d’une nouvelle maison avec un jardin rempli des pots avec fleurs. Et l’autre un apprenti conducteur de sa moto toute neuve. L’apprenti conducteur a écrasé une des poteries de la dame. La dame était fâchée et qu’elle commence à insulter le Monsieur de sauvage. Et au lieu de s’excuser car étant le fautif de l’histoire en commentant la première erreur, le conducteur de la moto dit : « que ce n’est qu’un pot de fleurs, je peux t’en offrir 10 de plus pour le remplacer ». dans une autre époque nous sommes sûrs que l’incident s’est réglé par autre moyen et sans cris. mais au lieu de cela, l’affaire s’aggrave et monte jusqu’à la mairie.

23 « Tsy angalarina » qui veut dire à ne pas voler, est une technique de sorcellerie pour éviter les vols et celui qui l’enfreint sera malade en le mangeant s’il s’agit de fruit ou autre malheur lui arrive. 24 Le Monde.fr : Vanille de Madagascar, le goût amer de la spéculation Par Pierre Lepidi (envoyé spécial à Sambava, Madagascar) LE MONDE Le 05.01.2017 à 17h45

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Alors qu’il y en a plusieurs façon de voir les choses, le propriétaire du pot de fleurs pourra dire de faire attention à l’apprenti conducteur en ajoutant que : « cette fois ci tu as seulement écrasé un pot de fleurs mais la prochaine fois tu risques de te blesser». Cela sous- entend qu’elle s’inquiète plus à la sécurité du conducteur car la personne elle-même est plus précieuse qu’une poterie.

Mais l’apprenti moto aussi devrait dire et cela avant que le propriétaire du pot ait pu prononcer quelques chose : « je m’excuse d’avoir écrasé votre pot de fleur, je viens d’acheter la moto et j’apprends juste à la conduire. Et je suis sincèrement désolé». Et cela en ramassant le pot cassé. Mais au lieu de ça, chacun avec sa richesse, refuse de s’incliner devant l’autre et laisse l’affaire se dégénérer car s’excuser représente une faiblesse alors qu’un riche est fort. . Il y a aussi ceux qui achètent plus de matelas qu’il n’en faut, car une femme célibataire achète 03 matelas, alors qu’elle habite seule. Et il y en a même qui achète plus de matelas pour en faire qu’un seul lit. Et on peut classifier cet acte de folie ou une autre forme de gaspillage. Etant donné que quand le lit est trop élevé, cela provoque des courbatures. . Il y a aussi ceux qui achètent les produits « maki » car avant cette flambé, ceux ou celles qui portent un produit « maki » est jugé par la société comme une personne qui a une vie aisée. Et durant cette flambée, il y a ceux qui achètent tous les couleurs disponibles de tee-shirt « maki », pour dire tout simplement qu’actuellement, il a les moyens de s’en offrir. Il est important de préciser qu’un tee-shirt « maki » de taille adulte, coûte pas moins de 50 000 Ariary. . Cette augmentation de prix aussi y est pour quelques chose sur la dégradation de la santé que ce soit physique que mentale des cultivateurs. Car ils deviennent paranoïaques à cause de l’insécurité, alors que pour éviter les vols, ils montent la garde en restant éveillée toute nuit : la fatigue générale les frappe. Une fois que leur vanille est récoltée ou vendue, ils n’arrivent pas s’endormir la nuit par peur des cambriolages à main armée. . Autre impacts négatifs, il est important de préciser que ce n’est pas tout le monde qui est le « vavasaha »25, donc pour ce qui n’a pas de vanillier, il se sent malchance voyant les nouveau riche, de plus il est aussi victime de l’inflation incontrôlable dans la région. Et qui pourra lui conduire à une dépression voire pire à un suicide.

25 Vavasaha : plusieurs définitions sont tirées de ce mot mais le plus souvent il est utilisé comme synonyme de la vanille. Car au lieu de dire « volan’ny la vanille tsy lany ». Certain dise » volan’ny vavasaha tsy lany »

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Autres fait psychologiques mais cette fois ci dans le district d’Andapa, en 2015, quand le prix de la vanille s’envole, il y a un ménage qui a décidé de décorer leur maison par de l’argent, en faisant de ce dernier un rideau. C’est une décoration mais plus précisément, une manière de montrer au monde qui les entoure leurs richesses, qui les sautent à la tête. Alors que le fait d’exhiber leur argent en plein jour cela attire les malfaiteurs. Encore un autre cas, mais toujours dans le district d’Andapa, il y a ceux qui ne savent plus quoi manger et ont décidé de cuire de l’argent pour en faire un bouillon, heureusement qu’une proche leurs a vu faire sinon, Dieu sait ce qui leur arrivait s’ils les avaient mangé car dans la fabrication de l’argent, il y a les encres chimiques qui pourront être nocives pour la santé.

Photo 9 : Portes clés des motos des commissionnaires de vanille à Mananara–Nord

Source : groupe IMT (réseaux sociaux : Facebook), 2017

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-3) le cyclone Enawo et ses impacts :

Un violent cyclone du nom d’Enawo a frappé l’ile, ce 07 mars dernier en entrant à Ampahana à quelques kilomètres de la ville d’Antalaha et a ravagé tout Madagascar. Ce cyclone a fait de nombreux dégâts sans citer les dégâts matériels en ville. Mais aussi, il a détruit jusqu’à 30% des vanilliers dans les champs de production. D’où une importante diminution de production de vanille verte, car frappée par un si violent vent, nombreux vanillier sont à terre et écraser par des branches tombantes. De ce fait, les cultivateurs sont tristes de voir leur espoir s’envoler, récoltes les gousses des vanilliers à terre. Et pour d’autre il en profite pour récolter toutes ses vanilles même si la date de la récolte fixée par le ministère du commerce était encore loin. De ce fait, le cyclone a réduit en même temps la qualité de la vanille, car cette dernière est récoltée prématurément avant sa maturité. Le niveau d’instruction des planteurs : Près de 40% de nos enquêtés n’ont pas fréquenté l’école et nombreux sont ceux qui n’a pas fini le niveau primaire. Etant donné qu’ils ne sont pas instruits, il refuse de garder leur argent dans une institution financière. Et ce qui fait que la majorité des planteurs sont des habitués à la thésaurisation : quand ils reçoivent l’argent de leurs vanilles, ils le mettent sous le lit et non à la banque. Et cette mauvaise habitude facilite les tâches des voleurs.

Tableau 10:Niveau d’instruction des planteurs et leurs catégories socio- professionnelles

Niveau Agriculteurs Instituteurs Commerçants Total %

Analphabète 151 0 0 151 41,03

Fondamental 90 0 2 92 25

Collège 6 0 0 18 78 21,19

Lycée 20 12 10 42 11,41

Université 2 3 0 5 1,35

Total 323 15 30 368 100 Source : enquête personnelle, 2017

L’analphabétisme fait partie des causes de la pratique de la thésaurisation parce qu’ils ne savent pas les procédures à suivre pour adhérer à une banque. D’autant plus que, la plupart

~ 50 ~ d’entre eux ont peur des bureaux. Mais pour d’autres, ils gardent leur argent à la maison car le fait de les contempler lui fournit un plaisir inexplicable.

La peur des paysans à intégrer une banque est si énorme car depuis l’année 2001, l’OTIV (code 411), s’est installé au sein de la commune rurale de Bemanevika. Et durant notre passage, on a enquêté Monsieur JAOSTER ELIA Jaozafy, le caissier responsable de l’OTIV. Et en voici les données récoltées, en 31 décembre 2002, cet institut financière compte 180 adhérents. En Août 2012, plus précisément le 26, l’OTIV compte 523 membres et ce 31 décembre dernier(2016), il compte 1489 adhérents. Pour une population totale de 16217 habitants, c’est n’est même pas 10% de population qui est membre dans une banque. La plupart des paysans, jugent que leur argent est mieux garder chez eux, car en dehors de leur niveau d’instruction, le manque de confiance envers les banques aussi en sont les causes de la pratiques de la thésaurisation. Et cela est valable pour toutes les banques mais pas seulement l’OTIV.

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Chapitre VI : VERIFICATION DES HYPOTHESES

Au départ nous avons posé l’hypothèse sur l’entrée massive des visiteurs profiteurs de la saison de la récolte de la vanille et le faible niveau d’instructions des habitants de la commune rurale de Bemanevika. Et vu la réalité au sein de la commune et les témoignages des dirigeants, mais aussi, si on se réfère au tableau n°10 qui montre les niveaux d’instruction des planteurs de vanille, les hypothèses posées avant l’analyse de ce thème sont vérifiées au sein de la commune étudiée. Car actuellement, il existe encore un Fokontany au sein de la commune rurale de Bemanevika où on ne trouve aucune établissement scolaire, que ce soit publique ou privé. D’où le faible niveau d’instruction des nouveaux riches, qui les poussent à faire du n’importe quoi avec leurs argent sans se soucier de leurs avenirs et des autres. Et cela fait des envieux et des jaloux, qui eux n’ont pas eu cette chance et peuvent jusqu’à tuer pour être à leurs place ou pour ne pas tout simplement sentir rabaisser par les riches.

Mais aussi, l’inexistence de barrage économique au sein de la commune, fait que l’entrée est libre pour les visiteurs ou pire les malfaiteurs.

L’insécurité, la diminution de la qualité de la vanille et les différents troubles psycho- sociaux existant dans la commune de Bemanevika en sont les impacts de l’augmentation soudaine du prix de la vanille. Mais l’envie des nouveaux riches de se faire remarquer en exhibant leur richesse partout et le manque de poste de gendarmerie renforcent les causes, puisque certains Fokontany ne seront visité par les gendarmes qu’après avoir été victime d’une attaque. Mais aussi le manque d’éclairage public puisque la commune n’est pas couverte d’électricité de la JIRAMA, alors qu’elle se situe tout près du fleuve de Bemarivo.

Bref, nous avons vu dans cette deuxième partie l’évolution du prix de la vanille de ces dernières années. Et les conséquences, plus les réalités dues à cette augmentation soudaine de prix de la vanille dans la commune rurale de Bemanevika.

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TROISIEME PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE ET PROPOSITION DE SOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE

Dans cette troisième partie, nous allons mettre l’accent sur les solutions externes ainsi que les suggestions personnelles en tant que travailleurs social. Dans la rubrique « solution externe », nous allons énumérer les choses que l’Etat devrait faire. En effet, nous allons suggérer la remise en question de la politique orientée vers la sécurité publique pour préserver la qualité de la vanille dans les régions productrices. Et cela nous conduira à donner des suggestions pour les communes. Puis, dans la rubrique « suggestion personnelles », nous allons évoquer les réflexions personnelles par rapport à la problématique posée auparavant. Et pour finir, les acquis du stage.

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CHAPITRE VII: ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS TROUVEES

Durant les descentes sur terrains, nombreuses sont les données recueillies et dans ce chapitre nous essayons d’analyser les résultats de notre enquête.

L’augmentation du prix de la vanille est à l’origine d’un changement social dans la commune rurale de Bemanevika, comme :

VII-1. L’enrichissement soudain des cultivateurs/producteur de la vanille

Depuis l’augmentation du prix de la vanille, la vie des habitants a tellement amélioré, qui est d’ailleurs une bonne chose, à tel point qu’ils peuvent s’acquérir de tout ce qu’ils ont envie, que ce soit en quantité qu’en qualité. Cela se remarque par les achats des motos, des plaques solaires,… . Puisque ce n’est pas les moyens financiers qui manquent. Alors que, ce nouveau rythme de vie, sollicite un état d’esprit et d’un peu de qualification pour pouvoir le gérer, la plupart de nos enquêtés, ne présentent pas ces valeurs. Au lieu de se comporter bien, les nouveaux riches sont grossiers, ils rabaissent ceux qui n’ont pas eu leurs chances, ils n’arrivent plus à comprendre leurs voisins. Par leur manque de civisme exagéré, la cohésion sociale disparaît peu à peu de la société. De plus que la notion du « fihavanana » est dégradée.

D’après nos investigations, la majorité des nouveaux riches ont un faible niveau d’instruction, voire plus de 87% n’ont pas dépassé le niveau secondaire. Cela justifie, leurs mauvaises connaissances en matière de gestion financière, mais surtout c’est dû à l’insuffisance voire l’inexistence d’établissements scolaire. En effet, actuellement, il existe encore au sein de la commune rurale de Bemanevika un Fokontany, où on ne trouve aucun établissement scolaire. Et que les enfants du Fokontany d’Ampasy sont obligés de parcourir plusieurs kilomètre pour aller étudier dans le Fokontany d’Antognompahitry, le village voisin le plus proche.

VII-2. Le gaspillage des nouveaux riches dus à leurs faibles niveaux d’instruction

D’après nos recherches, on a pu relever les témoignages de nouveaux riches, en effet, il y en a parmi eux qui étaient un simple cultivateur et d’un coup passe à milliardaire. Mais à cause de leurs faible niveau d’instruction voire n’a jamais fréquenter d’établissement scolaire, cela les poussent à faire du n’importe quoi, ils dépensent sans compter, sans se soucier des demains. Leurs richesses les montent à la tête. Gaspiller de l’argent est devenu une partie de plaisir, à quel point que toute les raison sont bonne pour faire la fête. Aussi bizarre que cela

~ 54 ~ puisse paraitre, l’insouciance des nouveaux riches leurs mettent en dangers, la manière dont ils exhibent sa richesse pour se faire une place dans la société en pire les choses. Car cela averti les malfaiteurs, mais l’envie des nouveaux riches de se faire remarquer est si immense qu’importe la raison, ils ne songent pas à faire autrement.

On peut dire qu’à Bemanevika, l’insuffisance d’établissement scolaire et la pauvreté dominante que vivait la population avant la flambée du prix de la vanille, explique le faible niveau d’instruction. Car si on analyse, les moyens disponibles, ils étaient trop occupés à chercher de quoi vivre que l’éducation est mis de côté. Et maintenant qu’ils ont les moyens, ils comptent vivre comme s’ils n’ont jamais vécu.

VII-3. La pratique dominante de la thésaurisation

Les habitants sont riches, mais leurs faible niveau d’études, leurs limite l’esprit. Car, c’est depuis plus de 10 ans qu’au sein de la commune a une micro finance(OTIV), où ils peuvent épargner leur argent en toute sécurité; mais jusqu’à maintenant, c’est à peine si 10% de la population sont des adhérents. La plupart préfère mettre son argent sous le lit, ou l’enterrer dans son champ de vanille mais hors de question de l’épargner dans une banque. Apres entretien avec les habitants en voici sont les résultats : 35% pensent que l’argent est mieux gardé chez soi, 45% ont affirmé que c’est parce qu’ils ne savent pas quoi faire une fois arrivée à la banque et que le simple fait de fréquenter un bureau le fait peur. En effet, ce n’est pas seulement dans la commune rurale de Bemanevika, mais actuellement, même dans les autres communes rurales, c’est pareil, car bon nombre de la population ont peur de s’occuper des affaires administratives par peur d’entrer dans un bureau. Sous prétexte que c’est réservé aux personnes instruites.

Mais le pire de tout, c’est que la pratique de la thésaurisation facilite la tâche aux malfaiteurs, car à la maison, l’argent est en minimum de protection, puisque le simple fait d’engager des gardes augmente les risques car cela sous-entend qu’il a quelque chose de valeureux dans la maison qui nécessite une surveillance de près. Donc dans tous les cas, elle augmente les éventuels dangers. Et surtout, elle est à l’origine de leur paranoïa car s’ils épargnent leur argent à la banque, ils peuvent s’endormir tranquillement, en sachant que les voleurs ne braquent pas une maison vide.

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VII-4. Manque de gîte pour les gendarmes :

L’inexistence de poste de gendarmerie au sein de la commune rurale de Bemanevika favorise les actes de banditismes au sein de la commune. En effet, les malfaiteurs profitent au maximum de la situation, vu la richesse de la commune, étant donné qu’elle est la plus productrice de la vanille dans le district de Sambava. Mais malgré cela, elle est sous aucune surveillance. Ceux qui ont les moyens engagent des gardes personnels pour s’assurer de leurs protections physiques et matérielles.

D’après l’entretien fait au niveau de la brigade de gendarmerie d’Anjangoveratra (la commune voisine de Bemanevika), le chef de personnel a confié dans cet entretien que, les gendarmes sont limités au niveau des budgets surtout sur le plan matériels. Et en cas d’attaque au sein de la commune de Bemanevika, parfois les gendarmes sont obligés de louer des motos, d’acheter eux même l’essence vu la distance et l’état de route que partage les deux communes rurales. Cependant, ceci réduit davantage les possibilités d’interventions des gendarmes. Et le temps perdu pour la préparation réduit le taux de réussite des opérations contre les voleurs.

VII-5. La paranoïa des villageois due à l’insécurité grandissante

En effet, les actes de banditismes ne cesse de se multiplier au sein de la commune rurale de Bemanevika, cela commence par des vols dans les cultures sur pieds, jusqu’aux cambriolages à main armée. Suite à cela, la population habituée à la thésaurisation, devienne paranoïaque, à force de trop s’inquiéter pour leur richesse, ils n’arrivent plus à s’endormir. Car ils sont conscients des risques et le manques de poste avancé ne les rassurent pas. Alors que le manque de sommeil cause la fatigue générale. Dans tous les coups les habitants sont victimes, s’ils songent à épargner leur argent dans une banque, cela sera un bon début de changement.

VII-6. L’abandon scolaire

Le décrochage scolaire est l’un des pires impacts de l’augmentation du prix de la vanille, en effet le taux d’abandon scolaire et d’échec scolaire ne cesse de s’accroitre. Alors que leurs parents ont plus de moyens au niveau financier qu’avant la flambée de prix, pour satisfaire les besoins matériels de leurs enfants au niveau de leur éducation. Tout d’abord, les enfants ne sont plus obliger à marcher des kilomètres à pieds car il y a les motos. En plus les parents ont la possibilité de donner des goûters, ce qui n’était pas le cas avant. L’achat des

~ 56 ~ kits scolaire qui représentait un énorme défi d’avant, est quasi négligeable par rapport aux dépenses inutiles des parents pour impressionner les voisinages.

Mais malheureusement, ce n’est pas le cas, à cause de leurs nouvelles situation de vie, les enfants sont tellement gâtés, à tel point qu’ils peuvent faire, tous ce qu’ils ont en envie ; limite, ils commandent leur parents.

Au lieu de voir la richesse comme un énorme avantage pour l’avenir des enfants, c’est devenu un danger pour eux, car sans éducation, ils risquent de reproduire les mêmes erreurs que leurs parents. Car ceux à qui ils prennent pour model sont plus faible qu’eux. Et souvent, les parents ne prennent pas leurs responsabilités d’admonester leurs enfants, même si la réaction de ces derniers est décevante. Par peur de décevoir leurs enfants, ce qui est l’inverse de la logique familiale. Mais encore plus, les parents ne devraient pas exposés directement leurs enfants à l’argent car habitués à avoir l’argent du « matsangy », ces derniers ne trouvent plus l’intérêt d’étudier et n’arrivent plus à se concentrés en classe.

Cela fait que, les enfants grandissant dans des familles riches peuvent sembler tout avoir, mais tout avoir coûte parfois très cher. Et qu’ils ont tendance à être davantage perturbés que les enfants plus défavorisés.

VII-7. Les comportements non-conformistes des nouveaux riches

Les nouveaux riches pensent être le centre du monde et montre peu d’empathie ni de compensions à leurs semblable, alors qu’il y a pas si longtemps que cela, ils se trouvaient sur le même niveau. Et ces comportements individualistes et manques de civisme des nouveaux riches font que la cohésion et la solidarité disparaissent petit à petits au niveau de la société.

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CHAPITRE VIII: SUGGESTION PERSONNELLE EN TANT QUE TRAVAILLEUR SOCIAL

Apres avoir longuement étudié le cas de cette commune rurale de Bemanevika, en tant que futur travailleur social, en voici les solutions jugées adéquates à la situation :

VIII-1. Au niveau micro :

VIII-1-1. Préserver la place de la vanille sur l’économie de la région :

L’un des objectifs spécifique de ce travail de recherche consiste à garder la place de la vanille en maintenant sa qualité qui fait d’elle le label « vanille de Madagascar ». Mais actuellement, le problème d’insécurité touche presque l’ile, ce qui me en péril la vie de la population et freine le développement du pays. Dans la commune rurale de Bemanevika, la qualité de la vanille est liée étroitement au niveau d’insécurité dans cette région. Tandis que la qualité de la vanille se dégrade, elle entraine l’économie du pays avec elle. Donc pour tenter de stopper ce fléau, l’Etat devra tout d’abord, prendre conscience que c’est pas du tout de la volonté des paysans de récolté leurs gousses de vanille prématurément en sachant qu’elles ne sont pas encore mûres.

Donc la réduction de l’insécurité est le moyen adéquat pour assurer la qualité de la vanille. Et pour cela,

 La mise en place du « dina » 26 pour la protection de la filière vanille est déjà une bonne chose car il ne faut pas négliger les arrangements, l’ordre qu’il apporte. Encore plus qu’aujourd’hui, dans les pays développés, l’homme déprime la justice pour l’harmonisation et la bonne gestion de la société. Mais faut encore que les gens sache ce qui est écrit sur ce « dina », les sensibiliser à l’aide des émissions radio, dans la radio locale, distribuer le « dina » pour faire en sorte que chaque ménage en a à sa possession, organiser des réunions au sein des Fokontany pour le vulgariser et faire des tam-tams et les mégaphones car nombreux sont les villageois qui ne savent pas lire ni écrire. Car depuis le temps que ce dina a été mise en effet, nombreux sont ceux qui n’étaient pas encore au courant de son existence et même Monsieur BEMANANJARA Boniface, le préfet de la région SAMBAVA a avoué que le « dina » a encore des limites à défaut de ne pas être suffisamment diffuser.

26 Le « dina » : a été autorisé par le jugement civil du N° 297 du 22juin 2016 par le tribunal de première instance d’Antalaha. Et qui à effet dans la région SAVA, il a pour but la protection de la filière vanille et les cultivateurs.

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Nb : il est important de souligner que le « dina » n’est pas une loi, vu qu’il n’est ni voté par le parlement député et sénateurs, et qu’il s’applique seulement là où elle a été créé. Tandis qu’une loi s’applique de la même façon dans tout le territoire national, sans distinction de race ni d’ethnie. Mais le « dina » sert de complémentarité à une loi.

Valoriser la fonction des quartiers mobiles en leurs donnant le droit de fouiller les visiteurs durant la période de récolte. Car ils exercent ce métier par amour et la bonne volonté.

 Ensuite, il y a aussi d’autre moyen de réduire l’insécurité par la mise en place des barrages communal avant d’entrer dans chaque Fokontany, pour but de renforcer la surveillance des visiteurs. Et les visiteurs qui n’ont pas de carnet de départ de l’endroit qu’il a quitté sera retenu et considéré comme le premier suspect en cas d’attaques ou de vol. Et chaque ménages doive avoir un carnet réserver pour les visiteurs, où les visiteurs expliques la raisons de son arrivé et la durée de son séjour.

Et ce barrage doit être surveillé jour et nuit et 7jous sur7 par les Andrimasompokonolona. Et faut donner à ces derniers de quoi les motivés, comme s’assurer de leurs paie mensuel au moins trimestriels par les communes.

 Le manque de poste avancé dans la commune, est l’une des raisons qui incite les malfaiteurs a la ciblé. Donc la mise en place d’un poste de gendarmerie améliorera sans doute la situation car rien que le fait de voir les gendarmes leurs font réduire leur mauvaises intention, et la population se sentent rassurer et dorment mieux la nuit. Car en ce moment, les gendarmes y fassent de patrouille mais pas toutes les semaines à défaut des matériels vu l’état de route. Mais déjà en attendant la procédure de mise en place de ce poste de gendarmerie, la commune devra prendra en charge elle-même les frais pour que les gendarme puisse faire des patrouilles au moins une fois par semaine. Et pour l’occasion, cela améliorera aussi les coopérations entre les forces de l’ordre et les fokonolona.

Faire une demande à la JIRAMA de SAMBAVA pour bénéficier le plutôt de l’électricité, même pour la nuit seulement pour de l’éclairage publique.

 Et en ce qui concerne leur technique de grader leurs argent à la maison, faut plus le faire car la thésaurisation facilite les taches des malfaiteurs, mais il faut ouvrir un compte en banque pour l’épargne. Et pour cela, il faut une coopération entre la commune et l’institution financière existante pour faire bénéficier d’une sensibilisation à la population de

~ 59 ~ cette commune. Et cela éviterait la perte de grosse somme au moment des attaques comme ce qui s’est passé Tsaratanana.

 Etant le premier responsable de la sécurité publique dans son essor territorial, la commune doit conscientiser la population qu’avant que l’Etat leurs vienne en aide, il est de leurs devoir de rétablir l’ordre au sein de la communauté où il vive. Car pour une sérénité et développement durable au sein de la commune faut promouvoir la participation citoyenne au maintien de l’ordre au niveau de la sécurité afin de favoriser le développement communautaire. En effet, si la population est consciente de la gravité de la situation, elle sera prête à tout faire pour l’éradiquer.

VIII-1-2 Améliorer le niveau de vie de la population par le biais de la formation sur la gestion de ménage, les techniques agricoles,…

 Pour éviter que les villageois fassent de l’emprunt une fois que la période de soudure arrive, il faut leur donner de la formation sur la gestion de ménage. Et cette formation devra être obligatoire et assister par les parents de chaque ménage mais aussi par les majeurs qui n’étudient plus. Car s’ils arrivent à bien gérer leurs argent, en achetant que ce qu’il faut, cela ralenti leurs gaspillage et augmente la chance que l’argent de la récolte de cette année arrive à tenir jusqu’à la prochaine cueillette. Mais encore plus, cela réduit le taux d’emprunt sous forme de contrat que les ménages prennent durant la période de soudure, les contrats les détruisent. Et c’est d’ailleurs pour cela, que la formation sur la gestion de ménage sera accompagnée par les techniques agricoles, pour que les ménages ne manquent pas de nourritures, pour augmenter le rendement de la production, car s’ils n’ont pas faim, ils ne seront pas tenter à emprunter. Ces formations sont d’une nécessité pour la population de la commune rurale de Bemanevika car elles changeront leur vie sur le plan économique mais aussi intellectuel.

VIII-1-3 Promouvoir la participation citoyenne au maintien de l’ordre au niveau de la société afin de favoriser le développement communautaire : Dernière mais pas minime des solutions, au contraire tout changement repose sur la participation citoyenne. On ne peut espérer un quelconque développement sans que la société elle-même décide de coopérer. Et pour arriver à cela, il faut d’abord, conscientiser la population en les montrant les risques à courir. Exemple pour le décrochage scolaire, faut que

~ 60 ~ la population soit au courant que l’éducation scolaire encadre les élèves et participes à créer en eux un millier de vie propice aux développements physiques, intellectuels, socio-affectifs et moraux. Il est garant de la réussite et du bien-être mais aussi du respect des règles. Et que sans celui-ci, leurs enfant seront ignorant, et risques de se vagabonder partout ou pire, devenir des bandits.

Et étant un futur travailleur social, formé dans ce domaine, et d’après les recherches sur terrain, la population de la commune rurale de Bemanevika a besoin d’une formation au profit de tous et des sensibilisations pour le changement de comportement, car ceux sont les meilleures des techniques pour remédier à leurs gaspillage, ou la lutte contre l’insécurité, à leur négligence envers l’éducation. Etant donné que ceux sont l’un des meilleurs moyens permettant d’ouvrir la culture à une population qui n’a pas reçu des clefs nécessaires.

VIII-2 Au niveau de l’Etat :

 Pour lutter contre l’inflation constante, faut que l’Etat fixe les prix sur le marché, vu qu’il ne peut pas empêcher les grands opérateurs de faire des stocks, il peut accentuer sur son pouvoir pour fixer les prix au marché. Car la population est victime de cette inflation constante alors qu’il vive dans un monde où la pauvreté est devenue un dilemme à lequel il doive faire face. Qu’importe les stocks des opérateurs, le kapoaka du riz ne dépasse pas 500 Ariary et c’est valable partout dans l’île. Et ceux qui en vent au-dessus du prix fixé sera puni par la loi s’il en faut.  Selon la directrice du commerce extérieur au ministère du Commerce, Sylvia Pages, dans l’AFP en 2016, pour lutter contre la production de vanille de mauvaise qualité, le gouvernement a récemment multiplié les annonces dont l’interdiction de l’emballage sous vide. Et ont également annoncé la mise en place de brigades spéciales chargées de prévenir tout vol ou cueillette de vanille non mature, mais jusqu’à présent le doute porte sur l’efficacité de cette approche car c’est écrit mais la réalisation ne se remarque pas encore dans les zone productrice de vanille. Donc il faut assurer la suivie sur terrain de cette méthode de lutte et en même temps vulgariser le contenu du « dina » au sein de la commune rurale de Bemanevika. Et renforcer les politiques de défenses dans les zones productrice de la vanille comme la Commune Rurale de Bemanevika, pour limiter les vols de cultures sur pied et en même temps cette méthode permet de préserver la qualité de la vanille malgache.

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Chapitre IX: LES ACQUIS DU STAGE

Le cursus universitaire à la formation professionnalisante en travail social et développement de l’université d’Antananarivo se concentre surtout sur le développement rural. En effet, pour l’obtention du diplôme de licence professionnel, tous les étudiants doivent obligatoirement effectuer un stage, d’une durée de 3 mois minimum. Ce programme d’étude, permet aux étudiants de faire un petit pas dans la vie professionnelle. Mais aussi, il leurs permet de comprendre, de relever et aussi de mettre en évidence les acquis théoriques durant la formation, en découvrant les situations existantes au sein de la commune rurale étudiée.

D’autant plus qu’on a eu l’opportunité de connaitre tous les supérieurs hiérarchiques qui figurent dans la commune comme le Maire, le personnel de la Commune, les chefs Fokontany, …etc. Et cela nous a permis d’enquêter librement auprès de leurs domaines d’intervention qui ont été très nécessaire pour notre recherche.

Ce stage nous a été bénéfique, car nous avons beaucoup reçu et enrichi non seulement des connaissances en matière professionnelles, mais aussi et surtout, les atouts en acquisitions personnelles.

Les apports que nous avons tirés de ce stage peuvent être regroupés autour des idées suivantes :

IX-1.Les acquisitions professionnels

IX- 1-1 La connaissance et le savoir vécus

Le stage nous a permis de comprendre à la profondeur notre rôle dans le travail social au sein de la société. C’est pourquoi la recherche du fonds du problème, l’étude de la solution apportée avec la maitrise de tous les outils et techniques, ainsi que la recherche de la stratégie pour l’exécution qui sont d’une énorme nécessité pour notre carrière professionnelle.

IX-1-2 la compétence nouvellement acquise

Ceci est donc développé, et c’est sur laquelle nous avons travaillé pendant notre stage. Nous avons pu acquérir plus de compétence également par la rencontre des diverses personnes physiques surtout, qui ont discuté réellement des aspects de la réalité sociale locale

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IX-2- Les acquisitions personnelles

Notre séjour dans ce milieu d’étude à le mérite de nous faire découvrir les réalités de la vie professionnelle, car même si nous n’étions pas entourés des vrais professionnels de la filière vanille, toutes personnes qui nous ont guidés ont le mérite d’avoir travaillé avec des professionnels qui sont, au final, les exemples vivants pour nous.

Et pour finir, ce fut un grand plaisir d’avoir effectué ce stage au sein de la commune rurale de Bemanevika car c’est une grande aide pour le futur professionnel, mais surtout parce que cela nous a été bénéfique sur tous les niveaux.

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CONCLUSION GENERALE

En guise de conclusion, la vanille est le principal produit d’exportation de Madagascar, qui fait d’elle sa renommée mondiale, par la quantité mais surtout par la qualité de la vanille bourbon. Elle pousse surtout dans la côte Est de Madagascar, notamment dans le district de Sambava. Mais depuis plus de 10 ans le prix de la vanille a touché le fond, cependant cela n’a pas suffi, il a fallu que les crises économiques et politiques se rajoutent à la liste et secouent le pays à plusieurs reprises et aggravent la situation. L’extrême pauvreté est devenue un dilemme que la population doit faire face. Toutefois depuis deux ans, le prix de la vanille s’est envolé du jamais vu depuis son histoire. Et étant un fait comme tant d’autre, cette flambée de prix à des impacts positifs et négatifs à la population. Et dans ce passage obligatoire pour l’obtention de diplôme de licence professionnelle, ce fut ces « impacts socio- économiques et psychologiques de l’augmentation du prix de la vanille » qui a été l’objet de recherche durant ces 3 mois de stage dans la commune rurale de Bemanevika.

Dans cette commune rurale, la vanille occupe une place très importante sur l’économie de la commune, du district même. La survie économique des majorités de la population dépend du prix de la vanille. Et c’est d’ailleurs, en connaissant une hausse remarquable, la vie des habitants à chambouler, avec une richesse soudaine, alors que leurs niveau d’instruction scolaire sont faible, En conséquence, il dépense sans compter.

Par l’inexistence de poste de gendarmerie, d’éclairage public renforcé par le mauvais état de route qui relie la commune à la route nationale, elle n’est pas à l’abri des éventuels dangers.

De plus, l’insécurité grandissante au sein de la commune dégrade la qualité de la vanille par l’avancement de la récolte par les planteurs de vanilles et met en péril la filière de la vanille,

En effet, l’augmentation du prix de la vanille représente un risque pour la population de la commune rurale de Bemanevika. Car avec une faible sécurité publique, renforcé par le faible niveau d’instruction des planteurs qui font qu’il refuse d’épargner leurs argents à la banque. En plus de cela, ils les exhibent partout. A cela s’ajoute, le choc de s’enrichir subitement. Ce qui fait que la commune rurale de Bemanevika héberge les différents phénomènes psycho- sociaux inimaginable.

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La situation dans la commune rurale de Bemanevika, pousse a posé cette question, Et si malheureusement les dégâts du cyclone Enawo était plus fort que ça l’a été, qu’elle serait l’avenir des habitants ? (ce qui n’est pas à repousser car la saison cyclonique existe tous les ans).

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BIBLIOGRAPHIE

I-OUVRAGES GENERAUX :

1. BOURDIEU (P), « hypothèse, holisme, méthode sociologique », 1894, PUF, Ed Minuit, 1970,p 18-84 2. DURKHEIM (E), « les règles de la méthode sociologique », 1894, PUF(Quadrige) dernière édition en 2004 3. DURKHEIM (E), « division du travail social », Revue française, 1983 4. ROCHER (G), « Introduction à la Sociologie générale », tome 3, le changement social, 1991 5. LEVY A. « Psychologie sociale », Dunod, 2002

II- OUVRAGES SPECIFIQUES :

6. BOURIQUET (G). « le vanillier et la vanille de Madagascar », Ed. de Minuit 1946 7. BOURIQUET (G), « une orchidée qu’on appelle vanille », Ed. Métropoles, 1998 8. DELTEIL (A). « la vanille à culture et sa préparation », Ed Jacob, 1996 9. LOEILLET (D). « le marché international de vanille : le prix comme handicap majeur», ECRAU, 2003 10. Sardan (O de J. P), « Anthropologie du développement », Paris, Karthala, 1995 11. SAVART (J. M) « les ventes de la vanille », Bulletin de la société de Bordeaux, 2003 12. VILLEMUR (M). « le meilleur de la vanille », Ed .Ramsay 2007

WEBOGRAPHIE :

13. https://fr.wikipedia.org/wiki/Impact consulté le 08.05.2017 14. https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix consulté le 07.03.2017 15. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/05/vanille-de-madagascar-le-gout- amer-de-la-speculation_5058316_3212.html consulté le 08.052017 16. RALAIVOHITA. [En ligne]. 2003 consulté le 07.03.2017

REVUES :

17. Le Monde, « le goût amer de la spéculation », 15 janvier 2017

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TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENTS : SOMMAIRE INTRODUCTION ...... 1 PARTIE 1 : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE BEMANEVIKA ET CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE ...... 5 Chapitre 1 : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE : ASPECT HISTORIQUE, ORGANIGRAMME, LA PRODUCTION AGRICOLE DE LA COMMUNE SURTOUT LA VANILLE ...... 6 1.1 historique de la commune : ...... 6 1.1.1 toponymie ...... 6 1.1.2 histoire de son peuplement et sa migration ...... 6 1.2 localisation de la commune : ...... 10 1.3. Analyse sociodémographique ...... 14 1-3-1 Population : ...... 14 1.3 Activité économiques : ...... 16 1.4 infrastructures et équipements : ...... 17 1.4.1 Education : ...... 17 1.4.2 Santé : ...... 18 1.4.3 Electricité : ...... 19 1.5.6 La sécurité : ...... 19 1.4.4 la religion : ...... 20 1.6.2 Sports et loisirs : ...... 20 1.5 les problèmes majeurs de la commune : ...... 20 Chapitre 2 : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE ...... 21 I) Quelques définitions : ...... 21 2-1 Approche conceptuelle ...... 22 Chapitre 3 : méthodes et outils utilisés ...... 23 1) outils utilisés :...... 23 2) techniques mobilisées : ...... 23 a)Observation : ...... 23 b) Echantillonnage : ...... 23 c)Questionnaire : ...... 23 d) Entretien : ...... 24 e)Documentaire : ...... 24

~ 67 ~

2ème PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS D’ENQUETES, INTERPRETATION DES DONNEES ET VERIFICATION DES HYPOTHESES (LA VANILLE ET LA VIE SOCIALE DE LA COMMUNE DE BEMANEVIKA) ...... 26 Chapitre 4 : L’EVOLUTION DU PRIX DE LA VANILLE DURANT CES DERNIERES ANNEES ...... 27 IV-1) Présentation de la vanille: ...... 27 IV-2) Place de la vanille sur l’économie : ...... 29 CHAPITRE 5 : IMPACTS SOCIOECONOMIQUES ET PSYCHOLOGIQUES ...... 36 V-I) Impacts positifs de l’augmentation du prix de la vanille ; ...... 36 V-I) impacts négatifs de l’augmentation de la vanille : ...... 37 -3) le cyclone Enawo et ses impacts : ...... 49 Chapitre 6 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ...... 51 TROISIEMES PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE ET PROPOSITION DE SOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE ...... 52 CHAPITRE 7 : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS TROUVEES ...... 53 1. L’enrichissement soudain des cultivateurs/producteur de la vanille : ...... 53 2. Le gaspillage des nouveaux riches dus à leurs faibles niveaux d’instruction ...... 53 3. La pratique dominante de la thésaurisation : ...... 54 4. Manque de case de gendarmerie : ...... 55 5. La paranoïa des villageois due à l’insécurité grandissante : ...... 55 6. L’abandon scolaire : ...... 55 7. Les comportements non-conformistes des nouveaux riches : ...... 56 CHAPITRE 8: SUGGESTION PERSONNELLE EN TANT QUE TRAVAILLEUR SOCIAL 57 6-1) au niveau micro : ...... 57 I. Préserver la place de la vanille sur l’économie de la région : ...... 57 II. Améliorer le niveau de vie de la population par le biais de la formation sur la gestion de ménage, les techniques agricoles,… ...... 59 III. Promouvoir la participation citoyenne au maintien de l’ordre au niveau de la société afin de favoriser le développement communautaire : ...... 59 6-2) Au niveau de l’Etat : ...... 60 Chapitre 9 : LES ACQUIS DU STAGE ...... 61 CONCLUSION ...... 63

ANNEXES

~ i ~

QUESTIONNAIRES (Destiné à tous les individus interrogés) IDENTIFICATION :

1) Anarana/ nom : 2) Fanampi’anarana/ prénom(s) : 3) Taona/ âge : 4) Sexe : Lahy/ masculin Vavy/ féminin 5) Fokontany : 6) Tompon’tanana sa Mpivahiny anao eto ? Êtes-vous un résident ou un(e) visiteur (euse) a) Si oui pour visiteurs : efa firy andro/ herinandro / volana naviana teto amin’ny Fokontany ? cela fait déjà combien de jours/ semaines/ mois que vous êtes arrivé ici ? ………………………………………………………………………… b) Afaka ambaranao ve azafady ny antondianao eto ? Pouvez-vous nous dire la ou les raisons de votre visite ? ………………………………………………………………………… c) Fa niboaka tamin’ny chef Fokontany nanamarina ny fahatongavana eto ? Etes- vous déjà présenté au chef du Fokontany le plus proche depuis votre arriver ? Eny/ oui Tsia/ Non

Niveau d’éducation : 7) Hatraiza ny fianarana nidiavinao / Quel est votre niveau scolaire:  tsary nianatra feky/ n’a jamais fréquenter un établissement scolaire  fanabeazana fototra/ niveau primaire  ambaratonga faharoa/ niveau secondaire  iniverisitera/ niveau universitaire

8) Ino ny asa fivelomanao ? C’est quoi votre profession :  mpamboly/ Agriculteur,  mpivarotra/ commerçant/ épicier,

~ ii ~

 mpiasam-mpanjakana/ fonctionnaire,  hafa/ autre à préciser. Pour les agriculteurs : 9) ino ny zavatravolenao ? vous cultivez comme produit ? . vary/ riz, . lavany/ Vanille, . jorofo/girofle, . fontsy/ banane, . tsakotsako/ maïs, . kafe/café, 10) Firy hectare ny tanimbolinao ? combien d’hectare est votre champ ? ………………………………………………………………….. 11) Mahazo firy tonne ny vokatra azonao isan-taono ? à combien s’élève votre récolte annuelle ? ………………………………………………………………………. 12) Ahoana ny fahitanao ny vidin’ny lavanille amin’izao: niakatra sa kara taloha fao ? comment trouvez-vous le prix de la vanille : est ce qu’il y a une élévation du prix ou comme avant ? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………. 13) Inona ny zavatra tsapanao tafaran’io fiakaran’ny vidin’ny lavanille io ? ny zavatra nahateraka io fiakaran’ny vidin’nylavanille io : na tsara na ratsy ? qu’avez-vous remarqué après cette multiplication du prix de la vanille ? Les impacts de l’augmentation de la vanille : impacts positifs et négatifs ? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………. 14) Ahoana ny fahitanaony vidin-javatra ? Comment tu trouves les prix sur le marché, exemple le PPN ? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… 15) Misy compte amin’ny banky ve ? Avez-vous un compte bancaire ? Eny/oui Tsia/ non 16) Si oui : nanaomboka tamin’ny taona firy ? depuis quand ?

~ iii ~

……………………………………………………………………………………….. 17) Si non : satria nahoana ? pourquoi ?  nohon’ny tsy fahalalana ve ? Est-ce due à votre niveau d’instruction ? …………………………………………………  Sa nohon’ny tsy fahatokisana ny banky ? Ou par le non confiance à la banque ? …………………………………………………….  sa matahotra miditra bureau ? ou par peur de côtoyer un bureau ? ……………………………………………………..  Hafa/ autre à préciser ……………………………………………………….

Concernant la sécurité :

18) Ahoana ny fahitanao ny fandriampalemana eto an-toerana ? comment trouvez vousle niveau de securité danscelieu ? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………... 19) Efa avy nisy namaky ve ny tranonao na nisy nangalatra ny volinao ? Avez-vous déjà été victime d’un cambriolage ou de vols de culture sur pied ? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………. 20) Rahany fijerinaomanokana inony mahatonga ny firongatrin’ny tsy fnadriampalemana misy io ? d’après vous, quelles sont raisons de ce problème d’insécurité grandissante ? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… 21) Misy hifandraisainy amin’ny fiakaran’ny vidin’ny la vanille io ve ny tsy fandriampalemana misy eto sa efa kara io fao ? cette insécurité, est-elle en rapport avec l’augmentation du prix de la vanille ou cela a toujours été le cas ? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… 22) Tamin’oviana ny asan-dahalo regninao farany ?taiza ? dia inona avy nyzavatra very nanaratra tamin’izay ? le dernier acte de banditisme enregistré ou que vous avez entendu date de quand ? où ? Et quels sont les pertes et dégâts ?

~ iv ~

………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………….. 23) Inona ny fandraisan’andraikitrin’ny fiaraha-monina tamin’izay ? ny fokontany ? ny commune ? quelles sont les mesures prises par la communauté lors de l’attaque ? PAR le Fokontany ? par la commune ? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………. 24) Inonany vokatra ny tsy fandriampalemana io eto antoerana ? d’apresvous, quellessont les consequences de ceprobleme d’insecurité ? ………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………….. 25) Inonany vaha olana hitanao nefa dreky mbola tsendriky nampiarina ? que pensezvous etresolutions mais qui n'est pas parmilesmesures déjà prise ? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… 26) Inonaavyny tena olana misy amin’ny ity fokontany ity ? commune ? Quelles sont les problèmes majeurs que souffre ce Fokontany ? commune ? ………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………….. 27) Sao misy zavatra mbola tianao tenenina na fanirina na vahaolana,… ? vos derniers mots, souhaits ou suggestions,…? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………...

~ v ~

GUIDE D’ENTRETIEN POUR LES GENDARMES : 1) Raha misy attaque ao amin’ny commune rurale ny Bemanevika, mihetsika ve anareo eto ? En cas d’attaque au sein de la commune rurale de Bemanevika, êtes-vous mobilisés ? ………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………… 2) Inona avy ny karazana tsy fandriampalemana hita ao amin’ny commune rurale ny Bemanevika ? quelles sont les différentes formes d’insécurité constatées au sein de la commune rurale de Bemanevika ? ………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………….. 3) Inona ny tena mahateti-mpitsanga ? Quel est le cas fréquent ? ………………………………………………………………………………. 4) Nisy fiantraikany amin’ny fandriampalemana ve ny fiakaran’ny vidin’io lavanille io ?  eny/oui  tsia/non 5) si oui, afaka azavainao ve azafady ? Pouvez-vous expliquer s’il vous plait ? ………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………. 6) manoloana ny tsy fandriampalemana, misy ve ny fiaraha-miasa amin’ny mpitandro filaminana sy ny fokonolona ? Face à ce problème d’insécurité, existe-t-elle une coopération entre les forces de l’ordre et la communauté locale ? ………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………….. 7) ahoana ny paika ady ataonareo rehefa maharay antso vonjy avy any amin’ny commune rurale de Bemanevika ? firy ny gendarmes mandeha ? Quelle stratégie adopterez- vous en cas d’appel à détresse venant de la commune rurale de Bemanevika ? combien de gendarmerie sont mobilisés ? ………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………. 8) tsy miteraka olana mahatonga tsy fahombiazan’ny ady atao amin’ny ireo jiolahy ireo ve ny aratsian’ny lalana mampitohy ny commune roa tonta ? L’état de route qui

~ vi ~ relie la commune rurale de Bemanevika et celle d’Anjangoveratra, ne représente-elle un obstacle dans la réussite des missions contre les malfaiteurs ? ………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… 9) inonany vaholana hitanao fa mety hanova ny zava misy aoamin’ny commune rurale ny bemanevikaamin’izao io ? quelles solutions proposez-vous pour améliorer la situation actuelle dans la commune rurale de Bemanevika ? ………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… 10) Sao misy zavatra mbola tianao tenenina na fanirina na vahaolana, na fanamarihana… ? vos derniers mots, souhaits, suggestions, ou remarques…? ………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………

ENTRETIEN AVEC LE CHEF DE CSBII DE BEMANEVIKA27 i. Inonany aretina matetim-pahazo ny mponina eto ?quelle maladie atteint souvent les habitants de la commune ? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………. ii. Misy hifandraisany amin’ny vidin’ny la vanille Niakatra be io ve ny aretina mahazo zare io ? hazavao azafady. Cette maladie est-elle liée à l’augmentation du prix de la vanille ? explique. ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………

ENTRETIEN AVEC LE RESPONSABLE DE L’OTIV FITIAVANA DE BEMANEVIKA : a. Nanomboka oviana teto no nisy OTIV ? Depuis quand vous êtes ici ? ………………………………………………………………. b. Firy ny isany mikajy vola ato ? combien d’adhérents avez-vous ? ……………………………………………………………………..

27 Le chef de CSBII est aussi enquêté comme tous les habitants car il est un résident de la commune.

~ vii ~

c. Raha ny avy aminao manokana inona ny mahatonga ny mponina amin’ity commune ity kamo mikajy vola amin’ny banque ? Selon vous quelssont les raisons qui font que les habitants de cette commune n’adherent pas une banque ? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………. d. Misy hifandraisan’ny amin’ny tsy fandriampalemana misy eto an-toerana ve ny tsy fikajianan’ny mponina vola am banque io ? Le non adhésion de la population dans une banque, a-t-elle un rapport avec l’insécurité menaçante au sein de la commune ? ………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………. e. Ino ny vahaolana hitanareo mba hisarihana ny olona hikajy vola ato ? quelles sont les mesures que vous pensez être efficaces pour convaincre la population à adhérer votre banque ? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… f. Sao misy zavatra mbola tianao tenenina na fanirina na vahaolana, na fanamarihana… ? vos derniers mots, souhaits, suggestions, ou remarques,…? ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………

ENTRETIEN AVEC MR LE PREFET DE SAMBAVA

1. De qui vienne, l’idée d’ajuster le Dina ? 2. Pouvez-vous me dire les procédures qui ont été suivi dans la mise en place de dina ? 3. Quand il a été officialisé ? où ? 4. C’est quoi l’objectif de dina ? 5. Et en tant qu’habitant dans la zone productrice, selon toi, qu’elles en sont les changements de cette montée de prix ? 6. vos derniers mots, souhaits, suggestions, ou remarques sur ce qu’on vient de discuter

~ viii ~

REFERENCES :

Photo de safran :

Itinéraire :

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Photo de « manevika »

Photo prise par TIANA Alvina

~ i ~

Journal de bord

Prise de contact et observation du site

Dates Activités Signature

10/04/2017 - Prise de contact avec Mr le maire et les personnels de la Commune rurale de Bemanevika.

Du 10/04/2017 au 13/08/2017 - Observation et enquête dans le Fokontany de Bemanevika 1 et 2 - Regroupement au sein de la commune

- Enquête et observation dans le Fokontany de Tsaratanana

~ ii ~

- Enquête et observation dans le Fokontany d’Andasimahay

- Enquête et observation dans le Fokontany d’Ambatojoby

- Enquête et observation dans le Fokontany d’Ampanakana

- Enquête et observation dans le Fokontany d’Antsakajoy

Entretien, enquête et documentation

Date Activités Signature 11/04/2017 - Entretien avec l’infirmier en chef de la CSB II de la commune rurale de Bemanevika

~ iii ~

19/06/2017 - Enquête au sein de la direction régionale de la communication et des relations avec les institutions de Sambava - Entretien avec Mr LEVITA René, délégué de la communication et des relations avec les institutions dans le district de Sambava

19/06/2017 - Entretien avec Mr BEMANANJARA Boniface, le préfet de Sambava

06/07/2017 - Enquête auprès de la Direction Régionale de l’Agriculture et d’Elevage(DRAE) de la SAVA - Entretien avec le chef de service régional du suivi et évaluation

02/08/2017 - enquête au sein de l’OTIV Fitiavana de la commune rurale

de Bemanevika

- entretien avec Mr JAOSTER Elia

Jaozafy caissier responsable de l’OTIV Fitiavana

~ iv ~

02/08/2017 - Entretien avec TOTOJAONARY M. Florent, directeur de l’EPP de Bemanevika

17/10/2017 - documentation auprès de services des Statistique Agricole et de l’Elevage à Nanisana - entretien avec RAZAFIMAHANDRY Rado, responsable base de données

23/10/2017 - Entretien avec la chef du service de la promotion des exportations au sein du ministère du commerce

~ v ~

Nom : TIANA

Prénom : Alvina

Sexe : féminin

Date et lieu de naissance : 26 septembre 1993 à Sambava

Situation matrimoniale : célibataire

E-mail : [email protected]

Contact : 032 27 120 99

Titre du mémoire : « IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE L’AUGMENTATION DU PRIX DE LA VANILLE, cas de la Commune Rurale de BEMANEVIKA, District de SAMBAVA ».

Rubrique épistémologique : Sociologie rurale, sociologie économique

Nombre des tableaux : 10

Nombre des photos : 09

Nombre des figures : 3

Nombre des cartes : 4

Nombre d’ouvrages consultés: 16

Nombre des pages : 66

Actuellement, la population de la Commune Rurale de Bemanevika, vie en plein rêve, celui de l’augmentation du prix de la vanille. Mais nombreux sont les changements dûs à cette montée de prix, comme l’enrichissement de la population, l’électrification rurale. Mais malheureusement, les conséquences ne sont pas que positives, il y a aussi le décrochage scolaire, l’inflation constante des prix sur le marché et l’insécurité grandissante. A cela s’ajoute la dégradation de la qualité de la vanille qui met en péril la filière elle-même. Cependant, on peut avouer que malgré les obstacles et limites (faible niveau d’instruction et inexistence de poste de gendarmerie) qui empêchent la population de gérer ce changement, leurs nouvelle vie est tellement mieux, faut juste renforcer la sécurité publique et appliquer les 3C (Communication pour le Changement de Comportement).

Mots clés : vanille, changement, impacts, enrichissement, insécurité, nouvelle vie

Encadreur pédagogique : Docteur ANDRIANAIVO Victorine.