LE MONDE DES LIVRES

VENDREDI 11 MAI 2001

CÉLINE ÉTHIQUE EN STOCK Le Feuilleton La chronique de Pierre Lepape de Roger-Pol Droit et le manuscrit page V de « Voyage » analysé par LOLITA CINÉMA Henri Godard Nouvelle traduction DANIEL BENSAÏD page VII a pages II et III page IV page V Le 10 mai 1981 Le psychotique et l’amnésique

grâce à un exploit mémorable, en mow. Né en 1944 à Saint-Dié, Chris- pas. Christian Didier rêve de suppri- « haut placés » du « Château » 356 avant Jésus Christ ; il y a aujour- tian Didier n’est pas seulement un Comment Christian mer Bousquet parce que, tel Jack (nous voilà chez Kafka) voulant évi- d’hui Christian Didier, qui par son homme qui associe aux nazis un Kerouac à la recherche de ses raci- ter le procès détonateur d’un grand geste insensé a stimulé chez ses con- père prompt à le maltraiter, à le Didier, hanté par les nes, il a été l’objet d’un satori, un déballage politico-historique ? temporains des thèses de complots livrer à la psychiatrie et aux maisons « éblouissement de l’œil ». Mit- Didier incarna-t-il le bras armé de et de manipulations plus ou moins de correction ; un homme qui un fantômes de l’Histoire, terrand, lui, ferme les yeux sur l’en- l’Elysée comme Jacques Clément, romanesques, donné un relief parti- beau jour se fait appeler David combrante biographie du bourreau. jadis, fut manipulé par les milieux de ait-on qui a réellement culier à la notion de « crime littérai- Cohen et salue les commerçants a tué René Bousquet. Les Français, lecteurs et specta- la Ligue pour assassiner Henri III, qui tué René Bousquet, secrétaire géné- re », inventé l’acte d’authentique d’un « shalom » parce qu’il s’est per- Et comment François teurs de leur Histoire, ont « la mémoi- avait gagné la bataille de Jarnac con- Sral de la police de Vichy, fonctionnai- autofiction « faite chair ». suadé que les juifs se tiennent les re courte » ; il y a des feuilletons dont tre les protestants du prince de Con- re français ayant organisé En d’autres termes, Christian coudes ; un homme qui, en 1987, se ils répugnent à se faire résumer les dé ? La fiction contamine l’interpréta- d’avril 1942 à fin 1943 les rafles et Didier, écrivain impuissant, a fait ce présente comme un médecin urolo- Mitterrand, mettant au épisodes précédents (2). Mitterrand tion du réel. Du crime politique con- déportations des juifs de ? qu’il croyait devoir faire pour deve- gue, s’introduit dans la prison de feint, goûte la mélancolie ou la causti- sidéré comme un des beaux-arts… Pour la justice, le dossier est clos. nir un livre : une forme de suicide, le Klaus Barbie pour le tuer et qui, placard les vampires cité d’une phrase plus que la confes- René Bousquet a été abattu le emprisonné à Montluc sion politique, joue la fiction (au (1) A Bernard Pivot, dans L’Express du 8 juillet 1993, de quatre balles, à son après l’échec de cette du passé, l’a nié sens où l’entendait Borges). Il a intro- 19 septembre 1977. domicile parisien, par Christian Jean-Luc Douin tentative de « se débar- duit l’ancien chef de la police de (2) On lira à ce propos le salubre Après Didier, un « illuminé compulsif »qui rasser d’un monstre », métaphysique ». Il hante les librai- Pétain dans son intimité familiale la colère, dans lequel Gérard Miller rap- a avoua son crime quelques heures renvoyant à son vide intérieur mais, croit qu’il occupe la cellule de Jean ries, se fait faire un cachet « Chris- (Latché, 1974), s’emploie à ver- pelle ce que fut « l’abjection française » plus tard lors d’une conférence de croyait-il, capable de le propulser en Moulin. Borderline et calculateur, tian Didier écrivain », multiplie les rouiller les placards où somnolent de l’Occupation et le journal Minute presse organisée par ses soins. Mais héros justicier, poète maudit ayant histrion en perpétuelle quête de pub, coups médiatiques afin de vendre les vampires de son passé, use de (Stock, 144 p., 72 F [10,98 ¤]). sait-on qui est réellement Christian sublimé l’incompréhension dont il Christian Didier est un inlassable gra- son œuvre : spectaculaires irrup- son influence pour éviter que soit Didier ? La passionnante enquête était l’objet en assassinant une figu- phomane en mal de reconnaissance. tions à la télévision chez Drucker, rouvert un dossier compromettant. e A signaler : La Dépêche du Midi et que nous propose Henri Raczymow re du diable, un démon coupable de En 1980, il parcourt à pied les Denisot, Sabatier, au Parc des Prin- « Pas vu, pas pris » : à sa demande, René Bousquet, de Claude Llabres Louis-Ferdinand ouvre des perspectives troublantes, crimes contre l’humanité. Lorenzac- 490 kilomètres qui séparent Stras- ces, à l’Assemblée nationale, à ces quatre mots disparaîtront de la (Fayard, 266 p., 98 F [14,94 ¤]), ou brouillant les frontières entre réel et cio, chez Alfred de Musset, acte III bourg de Paris avec une pancarte Roland-Garros, à l’arrivée du Tour préface de Jacques Attali au Verba- comment Bousquet est devenu admi- imaginaire, vie et délire, fait divers et scène 3, justifie de même son impul- dans le dos pour qu’un éditeur le de France ; il arrache le micro à Geor- tim, seconde édition. A propos du res- nistrateur du quotidien de Toulouse inconscient. Il y eut, nous suggère sion meurtrière par sa soif de recon- remarque. Ses textes restent inédits. ges Marchais à la Fête de L’Huma, ponsable de la rafle du Vel’d’Hiv, après la guerre. Raczymow, la légende de Liberty naissance : « Ma vie entière est au L’un d’eux, La Ballade d’Early Bird, interpelle Gorbatchev, escalade les son discours est construit comme un Valance démythifiée par John Ford bout de ma dague… » inspiré de Lautréamont, sera impri- grilles de l’Elysée… A Charenton, on roman au présent, rechignant au L’HOMME QUI TUA en 1962 ; il y eut Erostrate, ce philosé- « S’il avait pu être édité, Didier ne mé à ses frais après que Simone de dit ce « Zorro littéraire » atteint de flash-back ; le roman d’un amnési- RENÉ BOUSQUET mite qui voulut gagner l’immortalité serait pas passé à l’acte », écrit Raczy- Beauvoir eut rejeté son «jargon « psychose paranoïaque sensitive ». que préoccupé d’amnistier Vichy. Si d’Henri Raczymow. Bousquet, qui « continue à nar- bien qu’à la mort brutale de Bous- Stock, 348 p., 131,19 F (20 ¤). guer le monde en vivant comme un quet, les rumeurs vont bon train. pacha », lui permet de trouver « un Christian Didier n’aurait-il pas été Lire également, page VI, notre contenu à sa révolte », de « satisfaire télécommandé par des personnages page sur les 20 ans du 10 mai 1981. son incommensurable narcissisme ». En éliminant cette « bête nuisible », Didier entend aussi tuer le monstre qui est en lui, tuer « par transposi- tion » le Mal dont il se dit la victime, se débarrasser de la mauvaise part de lui-même. C’est, dit Raczymow, « un homicide en miroir »:«Je vou- lais réserver une balle à plus salaud que moi. » Didier se voit en archéty- pe sartrien. Le héros du Mur va abat- tre un homme dans la rue d’Odessa en criant « Salaud, sacré salaud ! »; de même, il terrasse Bousquet au 34 de l’avenue Raphaël en lâchant : Céline « Salaud. » Christian Didier, qui parle volontiers par ailleurs de son « errance divine », de sa « mission sur terre », lit Rimbaud, Kerouac, Malraux, Mallarmé, Mère Teresa. Comme dans les films expression- nistes, un autre personnage se profi- le dans le livre de Raczymow, un per- sonnage dont nous ne discernons que « la part d’ombre » : François Mitterrand, l’homme qui nia René Bousquet. Le chef de l’Etat est en quelque sorte le double et l’envers de Didier : « écrivain né » comme lui, homme politique dont la littéra- ture fut une première vocation, et qui avoua que « gouverner est une façon d’écrire sa propre histoire »(1), il cherche, lui, à tuer toutes traces pal- pables de ce virus susceptible de a rôder autour de lui et d’attirer des soupçons : les symptômes d’une cer- taine « idéologie française ». Il trem- ble devant un paysage, un fantôme Daniel Bensaïd des années ténébreuses ne l’effraie François Mitterrand à Latche en 1974 en compagnie de René Bousquet

M. BIDERMANAS/ANA (face à Danielle Mitterrand)

www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17509 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE VENDREDI 11 MAI 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Charles Pasqua convoqué Ce que Jospin garde de Mitterrand b Le premier ministre a célébré le 10 mai 1981 devant l’Institut François-Mitterrand b Du parcours par les juges de l’ancien président, il préfère retenir la décennie 1971-1981, années d’opposition et de conquête dans l’enquête b Il se démarque ainsi de l’avant (Vichy et l’Algérie) et de l’après (l’exercice du pouvoir) QUE RETENIR de François Mit- deux écueils. D’abord, le Mit- sur l’argent du RPF terrand ? Lionel Jospin a fait son terrand de Vichy et celui, sous la choix et l’a exprimé, le 10 mai, lors IVe République, de la guerre d’Al- CHARLES PASQUA et Jean- du colloque organisé à Paris par gérie. Ensuite, celui de l’exercice Charles Marchiani ont reçu une l’Institut François-Mitterrand, à d’un pouvoir miné par les affaires D.R. convocation des juges de l’affaire l’occasion du vingtième anniversai- et impuissant, selon l’aveu même Falcone, pour être interrogés en re de l’élection de l’ancien prési- de l’ancien président, à réduire le FESTIVAL DE CANNES qualité de « témoins assistés » sur dent. Le premier ministre, qui chômage. d’éventuelles infractions liées au avait déjà revendiqué un « droit Ce choix de M. Jospin intervient financement du RPF. Ni l’ancien d’inventaire » sur les deux septen- au moment où, à un an de l’élec- Apocalypse ministre de l’intérieur ni l’ex-préfet nats (1981-1995), retient aujour- tion présidentielle, il doit affronter du Var n’ont réagi, jeudi 10 mai, à d’hui la période 1971-1981. Celle de fortes turbulences dans sa majo- l’annonce de ces convocations – ini- de la construction par François rité. Ainsi Robert Hue a-t-il dénon- Now, en long tialement fixées aux 14 et 15 Mitterrand du nouveau Parti socia- cé à nouveau, mercredi 9 mai, la mai. Les deux hommes auraient liste (1971), du programme com- « dérive droitière » du gouverne- Apocalypse Now, de Francis Coppola, invoqué leur présence à la session mun de gouvernement avec le Par- ment. Ainsi les communistes, les avait reçu la Palme d’or en 1979. Une nou- plénière du Parlement européen, ti communiste (1972), du rassem- Verts et les chevénementistes refu- velle version remixée, rallongée, sort en du 14 au 17 mai inclus, pour obte- blement des forces de gauche, de sent-ils, à l’Assemblée nationale, salles, le 11 mai. Elle restitue à ce film sa nir le report de leurs auditions, qui l’inversion du rapport de forces d’inscrire dans le code du travail le devraient avoir lieu la semaine sui- entre socialistes et communistes, plan d’aide au retour à l’emploi. dimension historique et sera projetée hors e vante. Alors que la justice se rappro- le tout destiné à assurer la conquê- Le Monde raconte la journée compétition. La 54 édition du Festival a che depuis deux ans des réseaux de te d’un pouvoir que la gauche d’investiture de François Mit- ouvert avec Moulin Rouge, un film musi- l’ancien ministre, c’est la première n’avait exercé qu’à de rares occa- terrand, le 21 mai 1981, de l’Elysée cal qui associe Satie, Toulouse-Lautrec, fois que M. Pasqua apparaît directe- sions et pour peu de temps. En à la montée vers le Panthéon. une courtisane et un poète sur fond de ment mis en cause. retenant cette période d’opposi- tion et de conquête, dont il disait Lire pages 6 et 7, chansons à la Elton John. p.26-27 et Lire page 9 dans son livre L’Invention du possi- et notre enquête pages 12 et 13 la chronique de Pierre Georges p.32 ble qu’elle est « presque entière- f www.lemonde.fr/angolagate ment positive », M. Jospin évite f www.lemonde.fr/10mai1981 f www.lemonde.fr/cannes Fonds de pension A Moscou, les communistes fêtent la fin du nazisme et veulent « écraser le cancer juif » MOSCOU Eh bien, moi, je suis retraitée et c’est plutôt mon ou « les bandits de l’internationale juive et capita- à l’allemande de notre correspondant cauchemar ! », commente la mère de Lioudmila. liste », « Non au fascisme sioniste ». N’ayant Sur les marches de la poste centrale, Lioudmi- « Maman, ne t’énerve pas, c’est la fin d’une histoi- aucune difficulté à défiler avec M. Ziouganov, C’EST une véritable révolu- la, la quarantaine, et sa mère regardent passer le re », tempère sa fille. l’ataman cosaque Mikhaïl Filin pourra ensuite, a tion qui se prépare dans le défilé. Chaque année, le 9 mai, jour où toute la Dopés par leur nombre, les manifestants ne depuis la tribune centrale, appeler « à s’unir monde des affaires allemand : Russie commémore la « grande guerre patrioti- l’entendent pas ainsi. Guennadi Ziouganov, qui pour combattre l’internationale sioniste et nos D.R. alors que le Parlement devrait enté- que » et la victoire sur l’Allemagne nazie, les avait jusqu’alors pris soin d’épargner le prési- bourgeois ». riner, vendredi 11 mai, l’ambitieuse deux femmes viennent flâner dans le centre de dent Poutine, met désormais en avant son oppo- « Des idiots, de pauvres débiles, mais pourquoi MODES DE VIE réforme des retraites lancée par le Moscou, entre la place Rouge, où se tient la para- sition irréductible. Le gouvernement est « une les laisse-t-on occuper le centre de Moscou ? », gouvernement Schröder, le puis- de militaire, et la Tverskaïa, la plus belle des ave- équipe irresponsable et antinationale ». Notant peste la mère de Lioudmila. « Ils ne servent plus à sant syndicat IG Metall et la fédéra- nues moscovites. Lioudmila dit « ne plus vrai- que M. Poutine est aux affaires depuis bientôt rien mais ont encore le premier groupe à la Dou- Nos résidences tion patronale de la métallurgie ment croire en la politique », trouve « Poutine à deux ans – il fut nommé premier ministre en ma, et Ziouganov est tout le temps à la télé », note Gesamtmetall envisagent de profi- peine sympathique », tandis que sa mère n’est août 1999 –, le chef du PC s’emporte : « En deux sa fille. Le cortège s’étire. Deux heures plus tôt, secondaires ter immédiatement de cette nou- sûre que d’une chose : surtout ne plus revoir les ans, nos parents et grands-parents, conduits par sur la place Rouge, Vladimir Poutine avait con- Le marché des résidences secondaires velle législation pour créer ensem- communistes et ce qui, de près ou de loin, res- Staline, avaient repoussé l’ennemi. » clu la cérémonie militaire en justifiant une nou- se porte bien. Le dernier recensement ble un fonds de pension à l’anglo- semblerait à l’Union soviétique. Comme dans tous les défilés communistes, velle fois la guerre de Tchétchénie au nom de la de l’Insee montre que ce type de loge- saxonne. Opposés traditionnelle- Voilà justement les communistes. En nombre Staline demeure à l’honneur. Affiches, portraits, lutte contre « les violences et les extrémismes ». ment au développement des retrai- inhabituel pour un 9 mai – 15 000, 20 000 per- slogans parsèment le cortège. L’Union des offi- Sergueï Ivanov, ancien général du FSB (ex-KGB) ments se concentre de plus en plus sur tes par capitalisation, les syndicats sonnes, selon la police –, ils envahissent l’ave- ciers soviétiques et le Mouvement de soutien à et nouveau ministre de la défense, avait salué les le littoral et en montagne. Le développe- allemands entendent désormais nue, passent devant l’Hôtel Intourist pour se l’armée alignent leurs gradés en uniforme. Ils cinq mille soldats rassemblés. Puis la musique de ment du réseau autoroutier et du TGV occuper le terrain, « sans laisser les masser devant la Douma (Parlement). Chants sont applaudis par tout un peuple de retraités, l’hymne soviétique, rétabli comme hymne natio- facilite les déplacements en même salariés seuls aux mains des ban- soviétiques, musique militaire. Guennadi Ziou- de familles misérables, de gens laissés de côté nal, avait retenti. Une musique que Lioudmila et temps que le télétravail, et les 35 heures ques et des assurances ». ganov, chef du Parti communiste, précède une par la nouvelle Russie. Et comme dans tous les sa mère aimeraient « ne plus jamais entendre ». forêt de drapeaux rouges un bouquet d’œillets à défilés communistes, les banderoles antisémites transforment ces lieux de villégiature en Lire page 16 la main. « On le dit l’idole de tous les petits vieux. sont en bonne place : « Ecraser le cancer juif » François Bonnet espaces de travail temporaire. p.11 La peine de mort POINT DE VUE aux Etats-Unis Peut-on tout montrer à la télévision ? par Patrick Le Lay

’AI toujours refusé, en tant été pris entre M 6 et TF 1 de ne pas que président de TF 1, de diffuser sur nos antennes respecti- SUNSET porter un jugement sur les ves une émission du type « Big Bro- Jprogrammes de nos concur- ther », c’est-à-dire un programme ESPÈCES MENACÉES rents. Cependant, le vacarme fondé sur l’enfermement pendant TIMOTHY MCVEIGH provoqué par la diffusion de « Loft une longue période d’hommes et Story » par M 6 m’oblige, pour des de femmes vivant vingt-quatre heu- Au zoo, IL A 168 morts sur la conscience : les raisons déontologiques, morales et res sur vingt-quatre sous l’œil de victimes de l’attentat d’Oklahoma politiques à faire entendre sereine- caméras faisant fi de toute intimité. l’arche de Noé City, en avril 1995. Timothy McVeigh, ment la voix de TF 1 dans la caco- Nous voulions, grâce à cet accord Les parcs zoologiques changent. trente-trois ans, sera exécuté le 16 mai. phonie ambiante. entre les deux grands réseaux de Les Américains approuvent cette exé- TF 1, première chaîne française, télévision privée, faire obstacle à Au-delà de la simple présentation d’es- cution, alors même qu’ils s’interrogent a refusé à plusieurs reprises les pro- l’intrusion en France de la télé-pou- pèces sauvages, ils ont désormais pour de plus en plus sur la peine de mort. positions du groupe de production belle. Les dirigeants de M 6 ont mission de participer, avec des pro- Endemol de diffuser sur son anten- manqué à cet engagement sur l’hon- grammes d’élevage, à leur reproduc- Lire page 2 ne « Loft Story », version française neur, pris d’un commun accord. tion en captivité et dans leur milieu du programme néerlandais « Big La question centrale n’est pas de et notre éditorial page 15 naturel. Illustration avec le zoo de Brother ». Ce choix éthique était savoir si, pendant les dix semaines Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, Doué-la-Fontaine, qui fête ses quaran- 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; d’ailleurs partagé par les dirigeants de diffusion de « Loft Story », M 6 Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; de M 6, au point que Jean Drucker, va pouvoir « jouer dans la cour des te ans d’existence. p.22 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; président du conseil de surveillan- grands ». , 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; ce, et Nicolas de Tavernost, prési- International...... 2 Aujourd’hui ...... 22 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; dent du directoire, avaient souhaité Lire la suite page 14 Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; France...... 6 Météorologie-Jeux...... 25 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. me rencontrer en présence d’Etien- et nos informations page 18 Société...... 9 Culture ...... 26 ne Mougeotte, vice-président de Régions ...... 11 Guide culturel ...... 28 TF 1, en mon bureau au siège de M 0147 - 511 - 7,50 F Horizons ...... 12 Carnet...... 29 TF 1, au début de cette année, pour est président- Patrick Le Lay Entreprises...... 16 Kiosque ...... 30 évoquer les problèmes posés par ce directeur général de TF 1. Communication...... 18 Abonnements ...... 30 type de programme. Au cours de Tableau de bord ...... 19 Radio-Télévision ...... 31 3:HJKLOH=UU\ZUV:?a@p@b@l@a; f cette réunion, engagement avait www.lemonde.fr/loftstory 2 INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001

ÉTATS-UNIS Une semaine avant est appliquée font l’objet d’un débat b TIMOTHY McVEIGH sera le pre- condamnés pour des crimes relevant familles. La médiatisation de l’affaire l’exécution de Timothy McVeigh, aux Etats-Unis. b LES AMÉRICAINS mier condamné à mort fédéral à être de la justice des Etats. b COMPTE et la publicité donnée aux procédu- l’auteur de l’attentat d’Oklahoma approuvent l’exécution du jeune ter- exécuté depuis 1963. Les mises à TENU du nombre de victimes, l’exécu- res d’exécution ont relancé le débat City qui a fait 168 morts en 1995, la roriste dans des proportions allant, mort – quelque 90 par an – concer- tion du 16 mai sera retransmise en sur la peine capitale aux Etats-Unis peine de mort et la manière dont elle selon les sondages, de 75 % à 81 %. naient jusqu’à présent des détenus circuit fermé à l’intention des (lire aussi notre éditorial page 15). Le compte à rebours a commencé pour l’exécution de Timothy McVeigh L’auteur de l’attentat d’Oklahoma City, âgé de trente-trois ans, a refusé les appels contre sa condamnation et les recours en grâce. Il revendique la mise en scène de sa propre mort, prévue mercredi 16 mai. L’Amérique est au spectacle, tout en s’interrogeant sur son système pénal

NEW YORK quinze, vingt ans, ont ébranlé la foi absente de ce débat, la Cour suprê- retransmission télévisée en direct, de notre correspondante dans le système et entraîné un exa- me américaine a accepté de se saisir dans une salle où les familles seront Si, d’aventure, les partisans de la men de multiples aspects de la pei- de la question de l’exécution de rassemblées à Oklahoma City. peine de mort avaient besoin d’un ne de mort jugés intolérables retardés mentaux. Plusieurs Etats Même en circuit fermé théorique- modèle irréprochable pour justifier ailleurs : la condamnation à mort introduisent dans leur législation ment sûr, cette formule a ouvert un leur cause, Timothy McVeigh serait de retardés mentaux, de mineurs, l’accès systématique aux tests débat sur les exécutions publiques celui-là. Par l’énormité de son cri- l’inégalité raciale flagrante, l’absen- ADN. Une manière, sans doute, de qui a dérapé, ouvrant une brèche me, d’abord : l’auteur de l’attentat ce d’aide judiciaire aux indigents. rendre la peine capitale plus sûre. dans laquelle les abolitionnistes se d’Oklahoma City, qui sera exécuté, Mais en Californie, si l’on continue sont engouffrés. Les colonnes de mercredi 16 mai, dans la prison « UNE RELIQUE DU XXe SIÈCLE » de condamner à mort, on n’exécute courrier des lecteurs, les chatrooms fédérale de Terre Haute, en India- « Les critères de la décence ont évo- na, a 168 morts sur la conscience. lué, observe Richard Dieter, direc- Par les certitudes qui pèsent sur sa teur du Death Penalty Information L’écrivain Gore Vidal choisi comme témoin culpabilité, ensuite : Tim McVeigh Center, un homme qu’on ne saurait revendique son acte, l’explique, ten- taxer d’optimisme excessif. La pério- Provocateur jusqu’au bout, Timothy McVeigh a choisi, parmi les six te de le contrebalancer par ses de actuelle est la plus propice au témoins que le règlement l’autorise à inviter à assister à son exécu- griefs contre l’Etat fédéral, et a changement depuis vingt-cinq ans. tion, l’écrivain-historien populaire et volontiers contestataire Gore renoncé aux procédures d’appel de Nous avons enfin une chance de faire Vidal, un opposant à la peine de mort avec lequel il a échangé quel- sa condamnation à mort. Par son de la peine de mort une relique du ques lettres depuis sa cellule de la prison de Terre Haute. Gore Vidal, absence de remords, encore : les dix- XXe siècle. » Un tout récent sondage soixante-quinze ans, a l’intention de décrire cette expérience dans un neuf enfants morts dans les décom- Washington Post-ABC News confir- article qu’il écrira pour le mensuel américain Vanity Fair. bres de la crèche qu’abritait le bâti- me un déclin de la popularité de la La décision du Bureau fédéral des prisons d’accepter le choix de ment fédéral détruit sont, dit-il froi- peine de mort : 63 % des Améri- Gore Vidal par Timothy McVeigh, dont les témoins doivent être théo- dement, les « dégâts collatéraux » cains s’y disent favorables dans l’ab- riquement des « parents et amis », a été très critiquée à Oklahoma d’un attentat à la bombe qui ne lui a solu, un chiffre qui tombe à 46 % si City, où l’on craint l’atmosphère de cirque qui risque d’entourer cette pas inspiré un soupçon de repentir. l’alternative est la prison à perpétui- exécution. « Cette affaire dérape complètement », a commenté le père Par son cynisme, enfin : jusqu’à la américaine sur la nécessaire élimi- Etats-Unis a rétabli la peine capita- té sans libération conditionnelle. d’une victime de l’attentat. Gore Vidal a indiqué qu’il partageait avec fin, il aura tenté de défier cet Etat nation d’un homme considéré com- le en 1976, le pouvoir fédéral, lui, Un coup fatal a été porté aux cer- Timothy McVeigh le sentiment que l’Etat fédéral piétine les droits fédéral qui le met à mort en propo- me un monstre débouche-t-il sur avait été plus lent à y revenir. L’exé- titudes américaines sur la peine individuels des citoyens. – (Corresp.) sant que son exécution soit diffusée un débat sur la peine capitale ? cution de Timothy McVeigh, qui capitale par la décision, l’an der- à la télévision ou en invitant un écri- sera suivie le 19 juin de celle d’un nier, du gouverneur de l’Illinois, vain célèbre à y assister (lire ci-con- DOUTE CROISSANT trafiquant de drogue coupable de George Ryan, un républicain favora- quasiment plus : « C’est un moratoi- d’Internet, les émissions de radio se tre). Timothy McVeigh va mourir à Il y a, bien sûr, les explications meurtres, marque le retour de ble à la peine de mort, d’imposer un re de facto, observe Richard Dieter : sont fait l’écho de ces interroga- trente-trois ans sans que cela rationnelles et évidentes : le trauma- l’Etat fédéral américain dans le moratoire sur les exécutions dans la Californie n’a pas la volonté politi- tions : à l’heure où la télévision se n’émeuve personne ; ses compatrio- tisme de ce coup porté au cœur de giron des exécuteurs. son Etat tant qu’une commission que d’exécuter quarante personnes vautre dans la « réalité », pourquoi tes approuvent son exécution dans l’Amérique profonde, le 19 avril Le hasard veut que ce retour ne garantirait pas l’impossibilité par an, comme le Texas. » la retransmission de l’exécution des proportions qui varient, selon 1995, par un jeune homme blanc, s’opère à un moment de doute d’erreurs judiciaires. L’Illinois n’exé- Au lieu de raffermir les convic- d’un criminel de l’envergure de Tim les sondages, de 75 % à 81 %. de famille respectable, ancien com- croissant, parmi les Américains, sur cute plus et ni son gouverneur ni sa tions, la perspective de l’exécution McVeigh serait-elle intolérable ? Comment se fait-il, alors, que cet- battant de la guerre du Golfe ; le la manière dont est appliquée la pei- population ne semblent en souffrir. de Timothy McVeigh a, de manière Ou, comme le demande Andrew te exécution mobilise tant de mon- fait que son exécution soit la pre- ne de mort dans leur pays. L’irrup- Depuis, des projets de loi propo- inattendue, enfoncé le coin à cause Sullivan dans The New Republic : de et d’attention ? Pourquoi, dans mière menée au nom de l’Etat fédé- tion de la technologie des emprein- sant un moratoire similaire ont été du débat sur le degré de publicité « Si nous ne sommes pas capables un pays où l’on exécute les condam- ral depuis trente-huit ans : si cer- tes génétiques a permis de révéler déposés dans seize Etats… y com- qu’elle méritait. Quelque 250 pro- d’affronter ce que nous faisons, quel- nés à mort au rythme de 90 par an tains Etats du Sud, le Texas, la Flori- un nombre terrifiant d’erreurs judi- pris au Texas. L’Arizona et la Flori- ches des victimes ayant demandé à le justification morale pouvons-nous dans une vaste indifférence, celui-ci de, la Virginie, ont adopté une ciaires ; la multiplication de témoi- de ont rejoint les treize Etats qui assister à l’exécution, comme la loi trouver pour continuer à le faire ? » fait couler autant d’encre ? Par quel cadence d’exécutions très soutenue gnages d’innocents libérés des interdisent l’exécution de retardés les y autorise, il a fallu trouver un paradoxe le consensus de la société depuis que la Cour suprême des « couloirs de la mort » après dix, mentaux. Soucieuse de ne pas être système qui ne pouvait être que la Sylvie Kauffmann « Sept jours avant, le gardien-chef contactera le condamné pour les arrangements concernant son dernier repas... » L’EXÉCUTION de Timothy chef ou un représentant viendra per- ze jours avant son exécution sur ce les biens personnels doivent être ter- cution, les droits aux communica- Le gardien désignera un greffier McVeigh sera la première exécution sonnellement informer le condam- qu’il souhaite qu’il soit fait de son minées. tions téléphoniques du condamné pour commencer à consigner le fédérale depuis 1963. Dans cette né des aspects du processus d’exécu- corps. Le corps du condamné ne Sept jours au moins avant l’exécu- seront suspendus, à l’exception des déroulement des opérations dans le perspective, le Bureau des prisons tion le concernant. Une note d’infor- sera pas utilisé pour des dons d’or- tion, le gardien-chef contactera le appels à ses avocats ou d’appels spé- registre officiel des exécutions. du département de la justice a mis mation lui sera remise sur ces diffé- ganes. condamné pour les arrangements cifiquement approuvés par le gar- V. – Les trente dernières minutes. au point un manuel d’instructions à rents aspects. IV. – Période de 29 à 14 jours avant concernant son dernier repas. dien. Au moment fixé par le gardien, le destination des gardiens chargés Le condamné sera informé qu’il l’exécution. Il s’assurera de l’acquisition des Le gardien contactera le condam- condamné sera extrait de sa cellule, des préparatifs au pénitencier de est en droit de désigner, au plus, Dans les 14 jours précédant l’exé- substances létales qui seront utili- né pour finaliser les dispositions fouillé au corps et habillé en panta- Terre Haute. Il compte 56 pages et pour assister à l’exécution : un cution, le condamné devra donner sées pendant l’exécution. Celles-ci concernant son dernier repas et s’as- lon de toile, chemise, et sandales. Il vise à assurer une mise en œuvre conseiller spirituel, deux avocats, et des instructions concernant ses seront placées en sécurité. surer que celui-ci est correctement sera immobilisé par des liens, si le « humaine et efficace » de la peine trois adultes, parents ou amis (âgés biens personnels ou les fonds qui A partir du septième jour précé- préparé et servi par le personnel. gardien le juge nécessaire et escorté capitale. Voici des extraits de ce de plus de 18 ans). Il devra soumet- lui appartiennent sur les comptes dent l’exécution, le condamné jusqu’à la salle d’exécution. « protocole d’exécution » qui n’a été tre la liste de ses témoins dans les administrés par le Bureau des pri- n’aura plus accès qu’à son (ou ses) Dans la salle, le condamné sera que partiellement rendu public, l’ad- 30 jours suivant la notification de la sons. Le gardien-chef devra finaliser conseillers spirituels (qui ne peu- Des bourreaux attaché à la table d’exécution. ministration ayant couvert à l’encre date d’exécution. la sélection du (ou des) bourreau (x) vent être plus de deux), ses avocats, Les témoins seront admis dans noire des paragraphes entiers de Outre l’officier de police (United et de ses (leurs) remplaçants. Il les membres de sa famille, et les offi- volontaires, les différentes salles qui leur sont l’exemplaire qu’elle nous a remis. States Marshal) et le gardien-chef, devra s’assurer que les personnes ciers et employés de l’institution. réservées, après avoir été fouillés. le personnel nécessaire à la mise en participant aux différents stades de VI. – Période de 6 à 3 jours avant exclusivement... VI. – Déroulement final : exécution. b Chapitre 1. Check-list préala- œuvre et les avocats du départe- l’exécution auront reçu la forma- l’exécution Une fois que le condamné aura ble à l’exécution. ment de la justice, huit représen- tion adéquate. Il n’est pas nécessai- Un employé désigné par le gar- Selon le règlement, la participa- été attaché à la table, le personnel (…) III. – Période allant de la fixa- tants des victimes ou de leurs re que toutes les personnes concer- dien devra vérifier avec le (les) bour- tion du personnel de l’administra- ouvrira les rideaux cachant les tion de la date d’exécution à 30 jours familles et 10 représentants de la nées s’entraînent ensemble. (…) reau(x) et ses (leurs) remplaçants tion pénitentiaire à la mise en vitres des salles des témoins. avant l’exécution. presse assisteront à l’exécution. V. – Période de 13 à 7 jours avant les arrangements concernant leur œuvre de la peine capitale ne Le gardien-chef demandera au Dès que possible après fixation Le condamné sera prié de fournir l’exécution. transport jusqu’aux installations peut s’effectuer que « sur la base condamné s’il souhaite faire une de la date d’exécution, le gardien- des instructions au plus tard quator- Toutes les formalités concernant prévues pour l’exécution et leur du volontariat ». C’est le gardien dernière déclaration. Le condamné escorte, ainsi que les dispositions chef, avec l’assistance du direc- aura été averti par avance que cette prises pour assurer leur sécurité et teur, qui est chargé « d’identifier déclaration devra être raisonnable- la protection de leur anonymat. et de sélectionner » les personnes ment brève. Tout l’équipement nécessaire à la qui administreront l’injection Le gardien-chef informera alors conduite de l’exécution sera réperto- létale. « Aucun personnel ne pour- le US Marshal : « Nous sommes rié et vérifié au moins 72 heures ra être contraint à participer à prêts ». Un signal pré-arrangé sera avant l’exécution. l’exécution si ses convictions mora- alors donné par le Marshal au gar- VII. – Période entre deux et un jour les ou religieuses s’y opposent », dien-chef, qui ordonnera au bour- avant l’exécution. reconnaît le protocole du ministè- reau d’administrer l’injection létale. (…) Les derniers exercices d’entraî- re de la justice. Le personnel Si l’exécution est reportée, le US nement seront menés par le gardien- devra être formé « à la prévention Marshal ordonnera au bourreau de chef. Le personnel technique devra des maladies infectieuses » et utili- s’éloigner de l’équipement d’exécu- vérifier et procéder à des essais des ser « les précautions appropriées tion. installations électriques, de chauffa- pour nettoyer la chambre d’exécu- Détermination de la mort. ge, de climatisation, et de communi- tion », prévoit encore le texte. Après l’injection létale, l’électro- cations : encéphalogramme sera en activité 1) dans l’unité d’exécution ; jusqu’à ce que les signes apparents 2) dans le centre de commande- Huit heures avant l’exécution, de vie aient cessé. ment. une équipe de maintenance sera Le gardien-chef annoncera l’heu- Pour s’assurer que les efforts de mise en alerte pour assurer toute re de la mort avant la fermeture des coordination sont en place, les ins- réparation nécessaire dans la salle rideaux devant les vitres des tances suivantes seront contactées d’exécution ou d’autres zones de témoins. par le gardien : centre de comman- l’établissement. dement du département de la jus- III. – Entre 12 et 3 heures avant b Chapitre 3. Check-list après tice (pour assurer les communica- l’exécution. l’exécution. tions si nécessaire avec l’Attorney Un dernier repas sera servi au con- Après le départ des témoins, les general, la Cour suprême, le prési- damné à une heure définie par le liens maintenant le corps du dent des Etats-Unis), le directeur du gardien-chef. Les visites de la condamné seront défaits. Le coro- Bureau des prisons. famille, des avocats ou des représen- ner du Comté de Vigo ou son repré- tants religieux seront à la discrétion sentant sera escorté dans la salle. Le b Chapitre 2. Check-list de l’exé- du gardien-chef. L’accès à la prison corps sera emporté par le coroner cution. sera limité à certains personnels les qui le placera dans un véhicule de II. – Entre 24 et 12 heures avant douze dernières heures. son service. l’exécution. IV. – Entre 3 heures et 30 minutes Les locaux seront nettoyés et Vingt-quatre heures avant l’exé- avant l’exécution. sécurisés. INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 3

La « drôle de guerre » qui oppose les rebelles En Belgique, le ministre albanais à l’armée se poursuit en Macédoine de l’intérieur du gouvernement Près de Kumanovo, l’armée tient la plaine et bombarde les hauteurs où campe l’UCK flamand contraint à la démission Les affrontements entre les rebelles de l’Armée vent dans le nord-est du pays. L’armée bombar- obervateurs, ces affrontements, même s’ils font de libération des Albanais de Macédoine (UCK) de les positions tenues par l’UCK, suscitant l’in- peu de victimes, risquent de renforcer les divi- et l’armée et la police macédoniennes se poursui- quiétude de la population civile. Pour certains sions entre les communautés macédoniennes. Il a participé à un congrès nazi

LIPKOVO (Macédoine) Tirs contre des villages tenus par les rebelles Dehors, dans les rues de Lipko- BRUXELLES besoin de toutes les voix de la Volk- de notre envoyé spécial vo, les civils, eux, sont inquiets. correspondance sunie. Car les six formations de l’Arc- « Bienvenue en zone libérée. Ici, Gnjilane Aux premières détonations, même Johan Sauwens, ministre de l’inté- en-ciel ne suffiront pas pour faire ROUMANIE vous n’avez rien à craindre », CROAT. lointaines, les vieux pressent le rieur du gouvernement régional fla- passer – à la majorité des deux tiers annonce crânement un rebelle de BELGRADE pas. Ils poussent de la voix les plus mand, a démissionné, mercredi des députés – des textes qui pré- SERBIE jeunes à les suivre dans les caves 9 mai, à la suite des révélations voient notamment la régionalisa- REPORTAGE Presevo où ils se terrent dans la crainte parues quarante-huit heures plus tion de l’agriculture et de la coopéra- BOSNIE RFY KOSOVO que leur village, jusqu’ici épargné, tôt selon lesquelles ce responsable tion au développement ainsi qu’une « Nous devrons peut-être ne devienne la prochaine cible des du parti nationaliste Volksunie avait meilleure représentation des Fla- MONT. SERBIE faire appel à l’hospitalité K. mortiers et des canons des tanks participé à un congrès nazi. Simple mands de Bruxelles troquée contre BUL. du Kosovo », s’exclame ALB. Tanusevci Slupcan de l’armé. « Cela fait six jours que « erreur d’appréciation », comme des moyens accrus pour l’école fran- Vaksince un professeur MACÉD. Lipkovo nous vivons à trente dans la cave de l’expliquait l’intéressé ? Ce n’est cophone. QG DE L'UCK mon frère. Nous sortons quand il y a plus l’avis d’une majorité du monde D’abord critiqué par le Front Otlja une accalmie mais les provisions ne politique belge depuis qu’ont été démocratique des Bruxellois franco- l’UCK, l’Armée de libération natio- Matejce Kumanovo tarderont pas à manquer », expli- livrés des détails sur cette visite au phones (FDF), associé à la majorité, nale des Albanais de Macédoine. ARMÉE ET POLICE que Fatmir, professeur d’albanais Fonds Saint-Martin, une amicale le projet est désormais rejeté par au La prétendue zone libérée – sous- Vishtica MACÉDONIENNES à l’école communale. « Il n’y a pas d’anciens Waffen SS et de collabora- moins quatre députés d’une Volksu- entendue libérée des Macédo- si longtemps, nous accueillions des teurs qui se réunissaient dans la ban- nie divisée. Autant dire que la pre- niens – commence après un check- MACÉDOINE réfugiés du Kosovo. Demain, nous lieue d’Anvers, en compagnie de mière consigne fut, au sein de l’Arc- point improvisé et gardé par une devrons peut-être faire appel à leur sympathisants venus de plusieurs en-ciel, de ne pas aggraver les diffi- Tetovo 10 km poignée d’hommes en armes abri- SKOPJE hospitalité », se lamente-t-il. pays européens dont la France. Cet- cultés de ce partenaire jugé encore tés derrière des sacs de sable entas- POSITION AVANCÉE DE L'UCK DE MACÉDOINE te organisation se livre régulière- indispensable. Toutefois, l’abondan- sés jusqu’au milieu de la route. « STRATÉGIE INCOMPRÉHENSIBLE » ment à des séances de lecture, des ce des révélations sur la réunion « UCK Stop », a-t-on écrit au Il est 10 heures du matin, mer- débats ou des collectes de fonds. d’Anvers et la fronde de plusieurs feutre d’une main maladroite sur cer. Ils ont peur de nous », rigole le férée des attaques de l’armée credi 9 mai. Le délai accordé par Elle vend Berkenkruis (La Croix de élus ont rapidement rendu cette un des sacs. commandant Hoxha. Son discours depuis maintenant six jours. les autorités aux civils de la bouleau, un emblème des SS), une position intenable. Tous les partis La petite route qui vient de Sko- est rodé : « Nous nous sentons forts Au quartier général de l’UCK, région pour évacuer leurs domi- revue à forte connotation antisémi- francophones, puis les partenaires pje conduit à un chapelet de villa- parce que nous défendons une juste personne ne fait mine d’entendre ciles vient d’expirer. Le cessez-le- te, où l’on célèbre Adolf Hitler et flamands de la Volksunie dans le ges : Vishtica, Matejce, Otlia, cause, le droit des Albanais de vivre ce bruit sourd devenu familier. Ils feu décrété unilatéralement Klaus Barbie. Lipkovo, Slupcan, Vaksince… Des d’égal à égal avec les Macédoniens sont une dizaine d’hommes en uni- dans la nuit par Skopje avait Selon la presse, un film et des indi- villages d’agriculteurs relative- dans ce pays. » Confiné jusqu’à forme noir ou camouflés dans une déjà été écorné à plusieurs repri- cations selon lesquelles M. Sauwens Tous les partis ment riches à l’échelle du pays récemment au village de Tanusev- maison de trois étages protégée ses par des artilleurs nerveux. était abonné depuis plusieurs dont les fermes s’étalent sur les ci et à quelques arpents de terre par de hauts murs. C’est leur quar- « Nous ne partirons pas d’ici par- années aux publications du Fonds francophones, flancs de collines douces et ver- escarpés à la frontière avec le tier général. Le groupe est hétéro- ce que dès que nous serons sur les Saint-Martin ont mis à mal les déné- doyantes qui marquent la limite Kosovo, ce jeune officier de l’UCK clite, mélange d’idéalistes pan- routes, nous serons à la merci des gations du ministre, originaire de Bil- puis les partenaires occidentale d’une vaste plaine se a abandonné sa base trop exposée albanais et de laissés-pour-comp- policiers macédoniens. J’ai peur zen, une commune du Limbourg prolongeant au nord jusqu’en aux patrouilles américaines de la te de la misère balkanique, de qu’ils nous battent », nous dit (est de la Belgique), qui vit avec le flamands Serbie. KFOR (Kosovo Force) pour s’en- montagnards chassés de leurs fer- Fatmir. souvenir de la rivalité entre les foncer en territoire macédonien et mes et de soldats dans l’âme. Les Maintenant, les tirs s’intensi- « noirs » (les collaborateurs) et les de la Volksunie dans PATROUILLES EN PETITS GROUPES élargir sa zone d’influence. Le poignards et pistolets pendent fient. Pour quel résultat ? « Con- « blancs ». A Anvers, Johan Depuis une semaine, ces villa- bruit des premières détonations ostensiblement à la ceinture. Les trairement à ce qu’ils affirment, Sauwens a donné des autographes, le gouvernement ges constituent la ligne de front ne le fait pas ciller. Le tir de l’artil- blousons « multipoches » et les les rebelles ne protègent pas la serré des mains pendant près de d’une drôle de guerre. La plaine de lerie macédonienne s’est écrasé pantalons de treillis recèlent population albanaise, mais l’expo- trois heures et chanté l’hymne de la régional, ont fait Kumanovo appartient à l’armée et sur un village voisin, sur une posi- autant de grenades que de gad- sent aux tirs des militaires. Com- Légion flamande devant un parterre à la police qui y ont déployé leurs tion avancée de l’UCK et cible pré- gets bon marché. me par hasard, l’UCK a tué dix de mille cinq cents personnes com- pression vieux blindés de fabrication sovié- policiers et soldats au moment où posé aussi bien d’extrémistes en uni- tique. Sur les pentes des collines, les partis politiques négociaient forme que de sympathisants du sur M. Sauwens, puis dans les montagnes qui les Surenchères verbales et fanfaronnades un gouvernement d’union nationa- Vlaams Blok – le parti néofasciste prolongent jusqu’à la frontière du le. Quant à la stratégie de l’armée qui draine les voix de près d’un qui a finalement Kosovo, quelques centaines de Faute de vraies batailles, la guerre se fait à coups de bilans abraca- [macédonienne], elle est incom- Anversois sur trois et est le grand rebelles de l’UCK font la loi. dabrants. « Hier, nous avons pris une position macédonienne par sur- préhensible, inefficace et illéga- rival de la Volksunie sur le terrain du jeté l’éponge On les voit patrouiller par petits prise. Environ trente soldats, que nous avons attaqués de très près », se le », explique Miljana Najcevska, nationalisme flamand. Révélée par groupes dans les rues de Lipkovo. vante un officier de l’UCK macédonienne. « Y a-t-il eu des victimes ? sociologue et présidente de l’an- le quotidien De Morgen, l’affaire a Lorsque l’UCK a commencé à faire C’est inévitable à cette distance. Une dizaine sans doute », lâche ce com- tenne macédonienne de la Fédé- mis en émoi la presse francophone gouvernement régional, ont fait parler d’elle au début de l’année, mandant qui ajoutera même que la guérilla a « descendu quatre héli- ration Helsinki pour les droits de qui a réclamé rapidement la démis- pression sur M. Sauwens qui a finale- la police macédonienne cadenas- coptères et détruit des tanks ». Les Macédoniens n’échappent pas non l’homme. « Chaque obus, dit- sion de M. Sauwens. ment jeté l’éponge. sait la route de montagne qui s’en- plus à cette surenchère verbale. Début avril, ils fanfaronnaient en elle, creuse le fossé entre les com- En revanche, le monde politique L’affaire, toutefois, ne s’arrêtera fonçait bien au-delà de Lipkovo. annonçant avoir mis la guérilla au tapis et « éradiqué le terrorisme » munautés. Nous entrons dans un de la Flandre et de la Wallonie a tar- pas là. La Volksunie, divisée entre Aujourd’hui, le village abrite le après une miraculeuse offensive sur Tetovo qui ne s’était soldée par cercle vicieux : celui du sang versé dé à réagir. Dans un premier temps, « progressistes » et « conserva- quartier général de l’UCK pour la aucune victime de part et d’autre. qui appelle la vengeance. Et peu Patrick Dewael, président du gouver- teurs », semble promise à l’éclate- région, démentant les cris de vic- Lundi, ils annonçaient que trente rebelles avaient été tués. Et mer- importe qui a commencé. » nement de Flandre, a simplement ment. Le gouvernement de toire de l’armée macédonienne. credi, ils se disaient sur le point d’entrer dans Lupcan, une place for- « déploré » la participation du minis- M. Verhofstadt qui, avant cela, « Regardez-nous. Avons-nous te de l’UCK, alors que depuis une semaine leur artillerie et leurs héli- Christophe Châtelot tre à la réunion d’Anvers. Les prési- n’avait pas hésité à dénoncer le dan- l’air d’une armée en déroute ? Les coptères se contentent de bombarder ponctuellement quelques villa- dents de parti et les responsables ger que représentent, à ses yeux, Macédoniens n’oseront pas avan- ges depuis une distance respectable. – (Corresp.) f www.lemonde.fr/macedoine gouvernementaux ont semblé, Jörg Haider ou Umberto Bossi, est quant à eux, se satisfaire des excuses renvoyé aux démons de son propre présentées par l’intéressé qui, quel- pays. Enfin, la nouvelle réforme ques heures avant son retrait, répé- constitutionnelle fédérale a du Le Kremlin renonce à retirer des troupes de Tchétchénie tait qu’il condamnait « toute idéolo- plomb dans l’aile, à moins qu’il y ait gie raciste et d’extrême droite, le néga- un nouveau round d’interminables SIX MOIS après avoir donné offi- enregistré deux tués selon l’armée, 2000 après une vague d’attaques-sui- plan de réduction des effectifs (…). tivisme et l’intolérance ». L’entoura- débats avant le vote prévu pour le ciellement au FSB (ex-KGB) la direc- trois selon le ministère de l’intérieur cides, la seule idée avancée fut celle Agir trop vite et sans réfléchir serait ge de M. Sauwens a estimé qu’il a 31 mai. De quoi faire mentir des tion de l’« opération antiterroriste » (MVD), mais « près de quarante » d’une nécessaire « tchétchénisa- dangereux », a-t-il déclaré, sans faire toujours été un modéré et s’est sim- observateurs qui, lundi 7 mai, lors- en Tchétchénie et promis d’impor- selon une source tchétchène. Les tion » de la guerre, alors que l’échec bien sûr aucune référence à ce qui plement montré soucieux de l’efface- que le prince Philippe et la princesse tants retraits de troupe, le Kremlin militaires russes ont évoqué en de toutes les tentatives de ce genre fut annoncé le 22 janvier, à savoir ment des fautes pour les Flamands Mathilde annoncèrent la prochaine s’est résolu à faire machine arrière : il retour la « liquidation » et l’arresta- est de plus en plus patent : les Tchét- que ces forces seront réduites de qui avaient cédé aux sirènes de diri- naissance d’un héritier au trône, pré- a annoncé qu’il n’est plus question tion de dizaines de « terroristes » chènes armés par les Russes, soup- 80 000 à 22 000 hommes. Un retrait geants appelant à la collaboration. dirent que le royaume se préparait de retirer des militaires de la petite mais n’ont pu montrer aux médias çonnés d’être infiltrés par les rebel- qui a donc cessé avant d’avoir réelle- La prudence des partis s’explique dès lors à une phase de grand calme république indépendantiste, où, avec que deux Tchétchènes tués. Des atta- les, sont régulièrement désarmés, et ment commencé. toutefois d’une autre manière. Enga- politique. le printemps et le retour de la végéta- ques similaires visant des colonnes même ceux qui ne peuvent être soup- gé dans la négociation d’une nouvel- tion, les combattants tchétchènes russes se sont multipliées ces derniè- çonnés de sympathies pour les indé- Sophie Shihab le phase de réformes institutionnel- Jean-Pierre Stroobants semblent repartis à l’offensive. Alors res semaines, aussi bien dans les pendantistes entrent en conflit avec les, le gouvernement fédéral du pre- que durant tout l’hiver, ces derniers montagnes du Sud que dans les plai- les unités russes dès qu’ils tentent de f www.lemonde.fr/russie mier ministre Guy Verhofstadt a Lire aussi page 15 s’étaient surtout manifestés par une nes du Nord, officiellement paci- protéger la population civile. Quand « guerre des mines », placées sur le fiées. Mais le terrain le plus propice à leurs chefs successifs et rivaux, ils trajet de colonnes militaires russes, aux combattants tchétchènes reste sont surtout occupés à tenter de se les agences de presse signalent désor- Grozny et ses ruines, où le retour de protéger et à manœuvrer dans les mais de vrais combats, opposant, l’administration civile pro-russe, coulisses moscovites à la recherche dans des zones habitées, artillerie et annoncé comme imminent depuis de crédits. hélicoptères russes aux armes légè- dix mois, et intervenu officiellement Lors d’une conférence de presse, à res des Tchétchènes. Ainsi à Argoun, en avril, est à nouveau compromis : l’issue de ces réunions, le 4 mai, le troisième localité de Tchétchénie, le gouvernement tchétchène installé nouveau ministre de l’intérieur, qui fut bouclée trois jours durant par par Moscou se limite à y faire des visi- Boris Gryzlov, a annoncé la mise en l’armée russe : celle-ci peinait à délo- tes éclair, pour accueillir notamment route de patrouilles de nuit, « pour ger des combattants de l’immeuble des délégations étrangères, dans des tenter de changer une situation où, ce où ils s’étaient retranchés après avoir bâtiments administratifs restaurés n’est un secret pour personne, la plu- attaqué, le 7 mai, une colonne de entourés de kilomètres de barbelés part des localités repassent, la nuit, chars russes qui se préparait à une et de plaques de béton. sous contrôle des bandits ». Il a propo- opération de « ratissage » dans la vil- sé de recruter des civils tchétchènes le. UN PIÈTRE BILAN pour ces patrouilles, tout en souli- Ces rafles, menées quotidienne- Les chefs des « ministères de for- gnant qu’ils ne doivent nulle part, ment dans toute la Tchétchénie, ce » de la Fédération de Russie ont dans aucune unité ou poste de poli- sèment la terreur parmi une popula- tenu, eux, une réunion extraordi- ce, dépasser 50 % des effectifs. tion qui, après plus d’un an d’un tel naire, début mai, dans la grande base Le chef du FSB, Nikolaï Patrou- traitement, n’a plus d’argent pour militaire de Khankala, près de Groz- chev, s’était plaint lors de ces réu- « racheter » aux militaires les person- ny, qui s’est prolongée hors de Tchét- nions, de l’éternelle « mauvaise coor- nes arrêtées – systématiquement chénie, à Iessentouki, dans le Cauca- dination » entre guébistes, militaires soumises à mauvais traitements ou se du nord, avec les chefs régionaux. et policiers. tortures pour mieux convaincre leurs Le 15 mai, le chef du FSB doit présen- Quand au nouveau ministre de la parents d’accélérer les paiements de ter un rapport au président Vladimir défense, Sergueï Ivanov, ex-chef du rançon. En riposte, les groupes indé- Poutine sur le bilan de son action à la FSB et homme de confiance du prési- pendantistes, ou des combattants iso- tête des opérations. Mais sans atten- dent Poutine, il a annoncé qu’il n’y lés, multiplient des actions visant à dre cette date, c’est un piètre bilan aura plus de retrait de troupes. rendre ces ratissages coûteux en vies qui est ressorti de ces réunions. A « Nous venons d’achever le retrait de humaines pour ceux qui les mènent. nouveau, comme lors de la première plus de 5 000 soldats (…). Pour le Le 7 mai à Argoun, les Russes ont guerre (1994 -1996), et comme l’été moment, nous n’avons aucun autre 4 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 INTERNATIONAL L’ONU veut coordonner l’action en faveur Jacques Diouf, directeur général de la FAO « Pour nourrir les 800 millions qui ont faim, des pays les plus pauvres du monde La 3e conférence sur les PMA s’ouvre, lundi 14 mai, à Bruxelles on n'a pas besoin d'OGM » en présence de Jacques Chirac, du secrétaire général de l’ONU, Jacques Diouf, directeur général de l'Organisation de réduire la faim dans le monde. Il constate que les organis- l’ONU pour l'alimentation et l'agriculture, estime que les mes génétiquement modifiés sont « une arme à double Kofi Annan, et de plusieurs chefs d’Etat africains gouvernements n'ont pas la « volonté suffisante » pour tranchant » qui exige « des mesures de précaution ».

LA 3e CONFÉRENCE de l’ONU grande partie à l’instabilité politique, au détriment de grands plans « On évalue à 800 millions le éducation. La lutte contre la pau- plus nécessiteux, exploités par cer- sur les pays les moins avancés aux troubles civils, à la mauvaise con- cadres qui se délitent au fil du nombre de personnes qui ont vreté, c’est aussi cela, mais il faut tains groupes de pression ou (PMA) s’ouvre, lundi 14 mai à duite des affaires publiques, à l’intolé- temps. Les pays contributeurs (l’en- faim dans le monde, la commu- commencer par le commence- détournés de leur objectif. Quand Bruxelles, avec un objectif claire- rance et à une mauvaise gestion éco- semble des ministres de la coopéra- nauté internationale se mobili- ment. on commence à manipuler des ment affiché : ne pas reproduire les nomique », ainsi qu’à la corruption tion des pays membres de l’ONU se-t-elle suffisamment pour lut- – De nombreux laboratoires gènes en laboratoire, on ne sait erreurs des deux précédentes qui se et les conflits. seront présents) devraient, certes, ter contre la malnutrition ? soutiennent que le recours aux pas très bien à quoi on va aboutir. sont tenues en 1981 et en 1990 à insister pour une augmentation de – Il y a une bonne mobilisation organismes génétiquement modi- Il faut donc prévoir des mesures Paris. Le bilan de trois décennies LES ONG ASSOCIÉES l’aide au développement mais pro- des gouvernements, mais pas de fiés (OGM) pourrait être la solu- de précaution. Je répète que nous d’aide au tiers-monde est en effet Les pays riches ont été incapables poser des programmes précis et des volonté politique suffisante pour tion. n’avons pas besoin des OGM pour calamiteux. Le secrétaire général de d’atteindre les objectifs que contributions bilatérales, notam- mettre cette question en tête de lis- – Nous avons là-dessus une posi- l’instant. Mais ils sont une des la Cnuced (Conférence des Nations s’étaient fixés les deux premières ment dans la lutte contre le sida, le te des priorités et lui accorder les tion très claire : pour nourrir les options possibles, à condition unies sur le commerce et le dévelop- conférences. L’un, porter l’aide au déliement de l’aide ou encore l’ac- ressources nécessaires. A quoi voit- 800 millions qui ont faim aujour- qu’il y ait ces mesures de précau- pement), Rubens Ricupero, qui par- développement à 0,7 % du produit cès des marchés de ces pays aux on la manifestation de cette volon- d’hui dans le monde, on n’a pas tion au regard de leur impact sur raine la réunion, est le premier à le intérieur brut (PIB) : elle oscille exportations sans taxe ni quota. En té politique au plan international ? besoin d’OGM. Mais pour nourrir la santé publique et l’environne- reconnaître. « Il est apparu à l’évi- aujourd’hui autour 0,2 %. L’autre, décidant d’ouvrir totalement ses Aux sujets débattus au G7/G8. Or, 9 milliards de personnes, com- ment. dence que malgré trente ans d’action consacrer 0,15 % de cette aide aux frontières aux importations en pro- jusqu’à présent, on n’y a jamais ment s’y prendre ? Il existe déjà – Que pensez-vous des expé- internationale en faveur des PMA et PMA : or, cette part a diminué de venance de ces 49 pays et notam- parlé de la faim dans le monde. une surutilisation des facteurs de riences faites en Inde et en Chi- malgré les efforts de ces pays eux- presque de moitié dans les années ment à celles de produits agricoles, Les chefs d’Etat ont parlé drogue, production, des engrais, des pesti- ne sur le riz ? mêmes, les difficultés socio-économi- 1990 pour tomber à un plancher iné- d’ici au 1er janvier 2002, l’Europe a terrorisme, corruption, sida, sécu- cides qui entraînent des pollu- – Il y a eu des expériences scien- ques auxquelles sont confrontés la galé de 0,05 %. Pour la Cnuced, ces fait le premier pas. D’autres pays, rité alimentaire des aliments… tifiques qui ont montré qu’on pou- plupart d’entre eux et leur marginali- objectifs étaient trop ambitieux, comme le Canada pourrait suivre. mais jamais des 790 millions qui vait transférer dans le riz des sation persistante sont accablantes ». peu réalistes dans un contexte inter- L’ensemble des travaux doit per- ont faim dans le monde en déve- gènes de bêta-carotènes qui ont Les signes de cet échec sont multi- national de l’époque de faible crois- mettre à la communauté internatio- loppement et des 34 millions qui un effet sur la production de vita- ples : le groupe des PMA ne recen- sance, L’action internationale était nale d’aborder globalement les pro- ont faim dans les pays développés. mine A, qui est extrêmement sait que 27 pays à sa création en mal coordonnée et les pays bénéfi- blèmes touchants les PMA, jus- Quand nous avons organisé en importante pour les maladies 1971, ils sont 49 aujourd’hui avec ciaires peu associés aux program- qu’ici examinés séparément, estime 1996 le Sommet mondial de l’ali- nutritionnelles dans un certain l’arrivée du Sénégal en 2001. Seul le mes d’actions. le secrétaire général de l’ONU, Kofi mentation au niveau des chefs nombre de pays du tiers-monde. Botswana a réussi à se hisser hors La conférence, qui durera jus- Annan. Plusieurs maires de grandes d’Etat, c’était la première fois en Là encore, il y a un débat : est-ce de cette catégorie. Dans un rapport qu’au 20 mai tentera donc d’abor- villes des pays industrialisés et de cinquante ans qu’on parlait de la que c’est le moyen le moins cher remis le 5 février à New York, les der le problème du développement pays pauvres présenteront les 15 et faim dans le monde. Ce sera égale- pour apporter cette vitamine A ? experts estiment que la stagnation et de la pauvreté en mettant l’ac- 16 mai des projets de collaboration. ment le cas à Gênes lors du Som- Quelle quantité de riz faudrait-il économique des PMA est due «en cent sur des propositions concrètes Le financement, les investisse- met des chefs d’Etat du G8 en JACQUES DIOUF manger pour avoir des quantités ments, l’allégement de la dette, le juillet. de vitamines A nécessaires ? Il commerce, l’accès aux marchés et – Quels sont les progrès réali- tions ; l’urbanisation, la construc- faut étudier tous ces aspects. Sur Un PNB par habitant inférieur à 900 dollars par an le développement durable font par- sés depuis ce sommet ? tion des routes, des aéroports gri- le principe nous n’avons pas d’ob- tie des thèmes qui seront étudiés. – D’ici à 2030, la population gnotent sur les terres cultivables. jection, c’est un progrès. Mais il y b La catégorie des pays les b Les avantages consentis aux « Pour les PMA, le défi consiste à mondiale va passer de 6 milliards Dans beaucoup d’endroits, toutes a un débat sur les modalités et sur moins avancés (PMA), créée en PMA sont notamment se doter des capacités nécessaires, à à 9 milliards. Nous avons pu dimi- les bonnes terres étant déjà exploi- la quantification des conditions 1971 par les Nations unies, l’exemption de taxes et de quotas s’assurer de bonnes bases, et à s’inté- nuer de 10 millions par an le nom- tées, on s’attaque aux terres margi- dans lesquelles l’utilisation de ce rassemble 49 pays dont 34 en pour certaines exportations vers grer pleinement dans l’économie bre de pauvres dans le monde, nales souvent en déforestant, en progrès permettrait d’avoir les Afrique, 9 en Asie, 5 dans le les marchés européens, mondiale », souligne M. Annan. mais il faudrait le réduire de 20 mil- entraînant l’érosion, en détruisant résultats attendus. Pacifique et 1 dans les Caraïbes. l’aménagement des prêts, Pour la communauté internationa- lions par an pour atteindre l’objec- l’écosystème… Il ne faut donc pas – L’Union européenne a récem- Ils étaient 27 il y a trente ans. l’allongement des périodes de le, il consiste à aider les PMA dans tif de diminuer de moitié la pauvre- chercher de solution de ce côté-là. ment annoncé l’ouverture de b L’admission comme PMA transition vers la mondialisation cette entreprise, par solidarité, au té d’ici à l’horizon 2015. Si nous ne » La réponse est dans l’intensifi- ses marchés aux produits du dépend de certains critères : économique. nom des valeurs partagées mais, donnons pas un coup de collier, cation, et intensifier implique d’uti- tiers-monde. Qu’en pensez- produit intérieur brut par habitant b Les PMA ont une population par-dessus tout, « par intérêt com- nous atteindrons notre objectif en liser le progrès scientifique et tech- vous ? inférieur à 900 dollars par an, totale de 630 millions mun ». Pour la première fois dans 2030 au lieu de 2015. On parle de nique permettant d’avoir des pro- – C’est positif à condition que espérance de vie, santé, d’habitants, ce qui représente l’histoire de l’ONU, un millier d’or- plus en plus de lutte contre la pau- ductions plus performantes, les autres pays en fassent autant. alphabétisation, diversification environ 10 % de la population ganisations non gouvernementales vreté, mais celle-ci commence par notamment grâce au transfert L’Union européenne a fait œuvre économique, population mondiale pour moins de 1 % du seront pleinement associées à la la lutte contre la faim. Quand on génétique. de précurseur. Mais il faut, à mon inférieure à 75 millions revenu mondial. Depuis 1990, les conférence. ne mange pas, je me demande » Cependant, les OGM sont une sens, revoir non seulement la diffu- d’habitants. Le Sénégal est flux des capitaux vers les PMA ont comment on peut avoir une bon- arme à double tranchant. Ils peu- sion mais aussi les autres aspects membre depuis janvier 2001. chuté de 39 %. Ba. S. ne santé et recevoir une bonne vent être utilisés en faveur des de la politique européenne. Par exemple, les transferts de ressour- ces en faveur des agriculteurs des pays développés au regard de ce Tsahal s’est introduite à trois reprises en vingt-quatre heures en territoire palestinien qui se fait dans les pays en déve- loppement. Pour nous qui avons vocation à défendre les agricul- Le meurtre de deux colons adolescents revendiqué par le Hezbollah-Palestine teurs dans le monde, nous ne pou- vons que nous féliciter qu’il existe LES TROUPES israéliennes sont endommageant des maisons avant Mercredi, l’armée israélienne Yaakov Nathan Mandell, qui avait après la mort, lundi, d’un bébé des appuis pour augmenter les intervenues dans la nuit du mercre- de se retirer au lever du jour. était intervenue à deux reprises, à également la nationalité américai- palestinien de quatre mois, Imane revenus des agriculteurs des pays di 9 au jeudi 10 mai avec des chars « Il s’agit d’une opération d’enver- l’intérieur du secteur de Beit ne, et Yossef Ishran, tous deux âgés Hijou, tué lors d’un bombarde- développés. Encore faut-il qu’il y et des bulldozers à l’intérieur d’un gure au cours de laquelle les unités Hanoun, dans le nord de la bande de quatorze ans, avaient été retrou- ment par l’armée israélienne, dans ait équité au plan international. camp de réfugiés, à Rafah, dans le de blindés ont investi le secteur auto- de Gaza, une zone dite « A », vés à l’aube dans une grotte, à proxi- la bande de Gaza. – Vous condamnez les subven- sud de la bande de Gaza, ont indi- nome du camp de réfugiés de c’est-à-dire placée sous le contrôle mité de la colonie juive de Teqoa, Les deux décès portent à 518 le tions ? qué des sources palestiniennes. Rafah, détruisant plusieurs maisons total des Palestiniens en vertu des au sud-est de Bethléem, dans le sud nombre de tués depuis le début de – Je ne suis pas contre les sub- Elles ont pénétré jusqu’à et deux positions de la police palesti- accords d’autonomie. Elle s’en était de la Cisjordanie. Ils avaient été por- la seconde Intifada, le 29 septem- ventions, je suis pour l’équité dans 150 mètres à l’intérieur du camp nienne », a déclaré le chef de la ensuite retirée. Ces deux incursions tés disparus mardi soir. Les deux bre : 426 Palestiniens, 78 Israé- le traitement, ce n’est pas la même situé en secteur totalement auto- sécurité publique pour la bande de étaient consécutives au tir de quatre adolescents, qui ont été enterrés en liens, 13 Arabes israéliens et un chose. Equité nationale entre les nome palestinien. Des échanges Gaza, le général Abdelrazek obus de mortiers contre le kibboutz fin d’après-midi mercredi, en pré- Allemand. secteurs qui ont des revenus plus de tirs nourris ont éclaté avec la El Majaïda. Des témoins ont indi- Kfar Aza, en territoire israélien. sence de plusieurs milliers de colons Dans le sud de la bande de élevés, comme l’industrie, et les police palestinienne. Les chars ont qué que des appels ont été lancés La découverte, en début de mati- en colère, avaient apparemment été Gaza, une jeune Palestinienne de autres, comme l’agriculture. Equi- tiré plusieurs obus faisant une du haut des mosquées pour que la née, des corps de deux adolescents lapidés avant d’être poignardés. vingt-deux ans, Aïda Ahmad, se té internationale : il n’est pas logi- dizaine de blessés, dont un grave population du camp résiste aux colons en Cisjordanie a suscité de trouvait dans un état critique et sa que, d’un côté, qu’un groupe de selon des sources hospitalières, et troupes israéliennes. très vives réactions. Les corps de « REGRETS » fille Rim, âgée de trois mois, dans pays transfère chaque année Selon des informations circulant un état stationnaire après avoir 360 milliards de dollars (400 mil- à Teqoa, les deux corps étaient été touchées par des éclats d’obus liards d’euros) à son agriculture Le pape déplore dans un tel état que leur identifica- de chars. Selon le général sous différentes formes et que, de tion a entraîné un retard de deux El Majaïda, elles ont été blessées l’autre, des institutions internatio- la « terrible violence » heures des funérailles. « Ce meur- lorsque l’armée israélienne a bom- nales disent aux pays en dévelop- tre effrayant marque une nouvelle bardé un poste de la sécurité dans pement de ne pas utiliser de sub- au Proche-Orient escalade dans l’activité terroriste et le secteur de Rafah, près de la fron- ventions et d’ouvrir leurs mar- la violence des Palestiniens dirigée tière égyptienne. L’armée a nié chés. C’est le problème que nous LE FINANCEMENT PRIVÉ Le pape est rentré à Rome, contre la population civile (israélien- avoir tiré des obus de chars dans nous posons. Pas celui du pour ou mercredi soir 9 mai, après un ne) innocente », a affirmé le ce secteur, mais a admis qu’il y du contre les subventions, c’est un DE PROJETS voyage de six jours en Grèce, en bureau du premier ministre israé- avait eu un échange de tirs. – peu trop simpliste. » Pourquoi et comment y croire encore ? Syrie et à Malte. Après le meur- lien, Ariel Sharon. M. Sharon «exi- (AFP.) JEUDI 17 MAI 2001 tre de deux adolescents juifs, il a ge que l’Autorité palestinienne fasse Propos recueillis par déploré, à Malte, la « terrible vio- cesser immédiatement les activités f www.lemonde.fr/israel-palestiniens Babette Stern Nord Sud Export et Le Monde convient les hommes d’affaires lence » exercée contre de « jeunes terroristes, ainsi que les appels veni- à cette journée de travail avec les meilleurs experts français du financement innocents » et « intensifié sa priè- meux au meurtre contre des civils de projets (en BOT ou autrement) afin d’examiner ensemble : re pour la paix dans le pays de israéliens et les juifs lancés par ses ● L’évolution du financement privé de projets depuis dix ans, qui montre Jésus ». Lundi, à Kuneitra (Golan médias », ajoute le texte. L’Autori- que, après un démarrage foudroyant entre 1992 et 1997, les financements syrien), il avait appelé à prier té palestinienne a condamné ce sans recours ont souffert des crises de marché dans les pays émergents. pour le bébé palestinien tué à double meurtre, affirmant qu’elle ● L’interprétation qu’en offrent les principaux promoteurs français (Alstom, Gaza. « n’accepte pas le meurtre d’en- Suez, Vinci, etc.) et leurs banquiers (BNP-Paribas, CA-Indosuez, Crédit Dressant à Malte un bilan de ce fants et de civils, qu’ils soient israé- lyonnais, etc.) et les préconisations que les uns et les autres tirent de leur e expérience dans les pays émergents et ailleurs. 93 voyage de Jean Paul II, Joa- liens ou palestiniens ». Le porte- ● Les choix qui s’imposent en matière de co-investissement (avec la SFI) ou/et quin Navarro-Valls, porte-parole parole du département d’Etat amé- de couverture publique de type Coface ou MIGA ou du marché privé de du Vatican, a estimé « scandaleu- ricain, Richard Boucher, a dénon- l’assurance, ainsi qu’en matière de banques-conseils et/ou arrangeur, ses » les interprétations politi- cé un « meurtre horrible et brutal d’avocats et d’agences de notation. ques données aux gestes ou (…), une tragédie », tout en se félici- Une discussion approfondie et tout à fait privilégiée « silences » du pape à Damas. tant du fait que « l’Autorité palesti- pour faire les bons choix Pour lui, le « miracle » de ce voya- nienne a exprimé ses regrets ». ge restera sa rencontre, à Athè- Le double meurtre a été revendi- nes, avec Mgr Christodoulos, chef qué dans un appel à l’Agence Fran- Programme, renseignements et inscription auprès de : de l’Eglise grecque, et la prière ce-Presse par un interlocuteur se Christelle TORRES - Nathalie LEFEVRE commune – que les orthodoxes réclamant d’un groupe peu connu, NORD SUD EXPORT jusqu’à présent interdisaient – le Hezbollah-Palestine, qui avait improvisée entre les deux hom- déjà revendiqué, la veille, l’assassi- Tél. : 01-44-97-55-35 - Fax : 01-44-97-55-36 mes à la nonciature apostolique. nat d’un colon de la colonie d’Ita- E-mail : [email protected] « Tout est ouvert désormais dans le mar, dans le nord de la Cisjorda- Ce séminaire « Entreprises » est une réunion payante dialogue avec les orthodoxes », nie. Le correspondant a affirmé a-t-il dit. – (Corresp.) qu’il s’agissait d’une « vengeance » INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 5

La Nouvelle-Zélande réforme radicalement Washington défend sa politique de défense et ses forces armées son bouclier antimissile Le gouvernement travailliste veut donner la priorité aux missions de maintien de la paix Des émissaires du président américain Invoquant des impératifs budgétaires, le pre- défense du pays. La capacité de combat de ses de la paix. Pour compenser le retrait de son allié, George W. Bush plaident dans plusieurs pays mier ministre néo-zélandais a annoncé, mardi forces aériennes est annihilée, au profit d’équi- l’Australie est conduite à augmenter ses dépen- 8 mai, une révision radicale de la stratégie de pements nécessaires aux missions de maintien ses militaires. en faveur du programme MD

SYDNEY « Il n’est pas exagéré de dire que les moyens financiers de posséder à la prochaine décennie. Helen LES ÉTATS-UNIS mènent une ont été rappelées aux Américains. de notre correspondant des soldats néo-zélandais pour- la fois une force aérienne, une Clark estime que cette réforme ne offensive diplomatico-militaire « Nous avons surtout écouté, a-t-il Le premier ministre néo- raient payer de leur vie la décision armée de terre et une marine. Elle va pas altérer ses relations bilatéra- pour tenter de convaincre leurs dit, les arguments américains, et zélandais, Helen Clark, a annoncé, travailliste, réagit Max Bradford, doit faire des choix. » Helen Clark les avec l’Australie. « Cela n’a pas alliés du bien-fondé de leur projet nous attendons des réponses à nos mardi 8 mai, une réforme radicale porte-parole du Parti national partage cette opinion et explique de sens de penser que [ce de défense antimissile (MD). Des questions. » de sa politique de défense. Ce pro- pour les questions de défense. que la nouvelle stratégie du pays programme] va nous éloigner de envoyés spéciaux du département Pour sa part, M. Wolfowitz a gramme, qui a pour objectif de spé- Envoyer des troupes dans une zone consiste à « avoir une politique de l’Australie », juge-t-elle. d’Etat et du Pentagone se sont déclaré qu’« aucune décision n’a cialiser les forces armées dans les dangereuse sans couverture aérien- défense concentrée sur ce que nous Son homologue australien, John déjà rendus, mardi 8 et mercredi été prise » par Washington et qu’il missions de maintien de la paix, va ne revient à réduire ces soldats à de faisons le mieux, et non pas de main- Howard, semble d’accord, mais il 9 mai, dans plusieurs pays en Euro- allait « rendre compte » des entre- réduire à néant la capacité de com- la chair à canon. » Cette opinion tenir une armée généraliste qui man- avoue que la décision néo- pe (notamment en Grande-Breta- tiens à George W. Bush. «Il ne bat des forces aériennes et dimi- est critiquée par de nombreux ana- que de ressources financières ». zélandaise pourrait avoir des con- gne, en France, aux Pays-Bas et au s’agit pas, a-t-il dit, de vouloir proté- nuer de manière drastique la flotte lystes qui rappellent que les séquences pour son pays. Les deux Danemark), au siège de l’OTAN en ger les Etats-Unis et personne de la marine nationale. Skyhawk sont des appareils BLINDÉS LÉGERS voisins avaient en effet coutume Belgique et en Asie (principale- d’autre. Il est même de l’intérêt des Le projet du gouvernement tra- anciens peu adaptés au combat La volonté du premier ministre d’unir leurs forces pour des mis- ment en Corée du Sud et au Américains que la Russie ne soit pas vailliste prévoit la destruction des moderne. est de donner aux soldats les équi- sions de grande ampleur, comme Japon). Avant la fin de la semaine, exposée à des attaques limitées de dix-sept avions de chasse Skyhawk Pour mieux équiper l’ensemble pements nécessaires aux missions lors de la mission des Nations des émissaires américains sont missiles. » de son armée de l’air. Ces appa- de son armée, la Nouvelle-Zélan- de maintien de la paix. Les blindés unies au Timor-Oriental. attendus en Allemagne et en Rus- Il semble que le Pentagone, qui reils, construits dans les années 70, de devait augmenter sensiblement légers de transport de troupe Pour pallier l’absence de son sie. n’a pas encore choisi les modalités étaient très coûteux à entretenir. le budget du ministère de la défen- M. 113, construits dans les allié, notamment dans le domaine A Paris, la délégation conduite du déploiement d’un bouclier anti- Leur remplacement devenait se. « Mais, depuis dix ans, les gou- années 60, vont être remplacés par aérien, Canberra s’est déjà engagé par le secrétaire adjoint américain missile et qui veut multiplier ce urgent, mais « la Nouvelle-Zélande vernements, toutes tendances con- 105 LAV-25 III fabriqués au Cana- à augmenter ses dépenses militai- à la défense, Paul Wolfowitz, a été genre de consultations jusqu’à la n’a pas les moyens financiers de s’of- fondues, qui se sont succédé à Wel- da. Les avions de reconnaissance res de près de 91 milliards de reçue par le conseiller diplomati- fin de 2001, est embarrassé du fait frir des avions de combat modernes lington ont refusé de donner plus Orion vont, pour leur part, être francs (13,9 milliards d’euros) que du chef de l’Etat, Jean-Marc que nombre des alliés de Washing- avec les armements nécessaires d’argent à leurs forces armées, rap- équipés de nouveaux systèmes de dans les dix prochaines années. Rochereau de la Sablière, et par le ton lui demandent de ne pas pour les équiper », a expliqué pelle le Dr Ron Huisken, profes- navigation et une étude va être Son armée de l’air pourrait égale- directeur politique au ministère dénoncer le traité ABM (antiballis- Helen Clark. Dans la marine, le seur à l’Université nationale austra- menée concernant la substitution ment embaucher des pilotes néo- des affaires étrangères, Gérard tic missile) en date de 1972. Ce tex- transport d’assaut Charles-Upham lienne de Canberra. En dépensant des hélicoptères de l’armée de l’air zélandais, la Royal Australian Air Errera. te interdit notamment de dévelop- sera bientôt vendu et la comman- seulement 1 % de son produit natio- et des avions de transport Hercu- Force manquant cruellement de A l’issue de ces entretiens, le por- per, tester ou déployer tout ou par- de d’un nouveau navire a été annu- nal brut dans sa défense, soit près les. Ce programme représente un personnel. te-parole du Quai d’Orsay a expli- tie d’une arme antimissile. lée. La réforme a déclenché un tol- de deux fois moins que l’Australie, la investissement de 6,35 milliards de qué que les « interrogations » de la lé dans l’opposition parlementaire. Nouvelle-Zélande ne se donne pas francs (960 millions d’euros) pour Frédéric Therin France « sont connues » et qu’elles Jacques Isnard Hubert Védrine conteste le projet européen de Gerhard Schröder BERLIN. Le ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, a rejeté, mercredi 9 mai à Berlin, la proposition du chancelier Gerhard Schröder de transformer la Commission en véritable gouvernement européen et de réduire le conseil des ministres de l’Union à une deuxième chambre du Parlement européen. Une telle répartition des pouvoirs « romprait nettement l’équilibre au détriment du Conseil [des ministres] et des Etats membres », a déclaré M. Védrine devant la com- mission parlementaire allemande sur l’Europe, plaidant pour le « maintien de l’équilibre » actuel entre les instances européennes. « Le Conseil doit continuer à jouer un rôle important », a déclaré M. Védrine. « En l’absence de cet élément, il n’y aura pas de consensus. Nous ne pourrons pas donner notre accord », a ajouté le ministre. « Dans mon pays, on ne considère pas que les gouvernements ne soient pas démocratiques. Quand vous parlez de renforcer la démocratie, vous ne parlez que du Parlement. Les décisions prises en Europe depuis cin- quante ans ont été prises par des gouvernements démocratiques. Cela a été des décisions intergouvernementales historiques, qui ont fait l’Euro- pe », a expliqué M. Védrine pour défendre le caractère démocratique du conseil. – (AFP.) Les Etats-Unis vont reprendre les pourparlers avec la Corée du Nord SÉOUL. Washington s’apprête à reprendre les pourparlers avec Pyong- yang, alors que s’achève l’examen par l’administration américaine de sa politique à l’égard du régime communiste, a annoncé, mercredi 9 mai à Séoul, le secrétaire d’Etat adjoint américain Richard Armitage. « Actuellement, nous n’avons aucun sujet de discussion avec la Corée du Nord », a déclaré M. Armitage à l’issue d’une rencontre avec le minis- tre sud-coréen des affaires étrangères. « Mais je suppose que nous le ferons [parler avec la Corée du Nord] dans un avenir proche », a-t-il ajouté. Si M. Armitage n’a pas daté la reprise du processus des négociations, il a indiqué qu’elle surviendrait après l’achèvement du réexamen de la politique américaine envers Pyongyang, décidé par le président Bush. « La redéfinition de notre politique à l’égard de la Corée du Nord sera achevée dans un avenir très proche », a-t-il ajouté, en évoquant une durée de « quelques semaines ». Séoul a salué aussitôt cette déclara- tion en la présentant comme un signal donné par les Etats-Unis en faveur de la politique de rapprochement entre les deux Corées. – (AFP, Reuters.) DÉPÊCHES a SYRIE : l’association des Fils et filles des déportés juifs de Fran- ce, que préside l’avocat Serge Klarsfeld, a appelé, mercredi 9 mai, dans un communiqué, au report de la visite en France du président syrien Bachar El Assad en raison de ses récentes déclarations mettant en cause violemment Israël et les juifs (Le Monde daté 6-7 mai). «La visite officielle en France du président syrien est prévue pour la fin juin. Nous demandons instamment son report en raison des odieuses déclara- tions antisémites de Bachar El Assad », précise le communiqué. – (AFP.) a ALGÉRIE : huit policiers ont été assassinés, mercredi 9 mai, par des islamistes armés à Tigzirt une petite ville côtière à 120 kilomètres à l’est d’Alger, a annoncé la télévision d’Etat algérienne. Ces policiers appartenaient à la brigade mobile de la police judiciaire. Dans ce sec- teur de la Kabylie opère le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) d’Hassan Hattab, qui prétend ne s’attaquer qu’aux for- ces de sécurité, alors que le Groupe islamique armé (GIA) d’Antar Zoua- bri s’attaque indifféremment aux forces de sécurité et aux civils.– (AFP.) a SOUDAN : le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a suspendu ses vols humanitaires au sud-Soudan après l’attaque, mer- credi 9 mai, de l’un de ses avions, au cours de laquelle un copilote danois a été tué. Tant le gouvernement de Khartoum que les forces rebelles de l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA) ont déclaré ne pas être responsables de l’attaque. – (AFP.) a UKRAINE : le corps décapité découvert en novembre, près de Kiev, est bien celui du journaliste Guéorgui Gongadzé, selon les résul- tats d’une expertise médico-légale menée avec les Américains, a annon- cé, mardi 8 mai, le parquet ukrainien. Guéorgui Gongadzé, trente et un ans, directeur d’un quotidien d’opposition diffusé sur Internet, avait disparu le 16 septembre. L’affaire a provoqué une crise politique sans précédent en Ukraine où l’opposition a accusé le président Léonid Koutchma d’être impliqué dans la disparition du journaliste. – (AFP.) 6 FRANCE LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001

GAUCHE Lionel Jospin a pronon- à l’homme qui avait reconstruit la dénoncent la « dérive droitière » du divisée, à l’Assemblée nationale, le PARE (lire page 7). b LES AMIS DE cé, jeudi 10 mai, en conclusion d’un gauche dans les années 1970. Le pre- gouvernement de M. Jospin, auquel dans le débat sur le plan d’aide au JACQUES CHIRAC s’apprêtaient à colloque organisé par l’Institut Fran- mier ministre ne devait évoquer ni le ils ne se sont pas engagés à partici- retour à l’emploi et sur le fonds de fêter, vendredi,, le sixième anniver- çois-Mitterrand, un discours dans passé de Mitterrand ni son exercice per jusqu’au bout, a rappelé Robert réserve des retraites. Le PCF, les che- saire de son élection à la présidence lequel il a choisi de rendre hommage du pouvoir. b LES COMMUNISTES Hue mercredi. b LA GAUCHE s’est vènementistes et les Verts refusent de la République. Lionel Jospin rend hommage au Mitterrand des années 1970 En conclusion d’un colloque consacré à l’homme du 10 mai, vingt ans après son élection à la présidence de la République, le premier ministre voulait expliquer sa propre adhésion à la démarche mitterrandienne de reconstruction et de rassemblement de la gauche

DANS L’HYDRE Mitterrand, terrand de Vichy, de la Résistance, prévaut aujourd’hui, le premier l’apologie de cette période de cons- tent sur son passé, à tous ceux que ailleurs, ont été chargés de réfléchir vingt ans après, chacun choisit sa de l’Algérie, de l’Observatoire et de ministre adresse un message précis : truction de la gauche une nouvelle des révélations sur ce passé pour- au projet pour 2002. Enfin, les quali- tête. Il y en a assez pour tout le mon- la Convention des institutions répu- ce n’est pas à un homme, fût-il Fran- occasion de justifier ses choix. Tou- raient intéresser, le premier minis- tés d’écoute prêtées par M. Jospin à de, pour les feudataires, les fidèles, blicaines. Après, il y a eu le prési- çois Mitterrand, qu’il a adhéré, mais jours dans L’Invention du possible,il tre adresse d’avance un message : François Mitterrand, qui a su au len- les lieutenants, les compagnons de dent de la République, ses gran- à une stratégie politique, à un lea- écrivait à propos des futurs mili- comme pour Mitterrand, l’impor- demain de mai 1968 entendre les route, les courtisans, les amis, les deurs et ses dérives. Entre les deux, der qui « n’avait jusque-là jamais tants, élus et cadres du PS que nom- tant est moins de savoir d’où il vient nouveaux débats de société – la femmes, les ennemis, les confidents il y a, pour M. Jospin, cette tranche milité que dans de petites formations bre d’entre eux étaient « dans l’at- que de retenir ce qu’il a fait en cette redéfinition du syndicalisme, l’émer- et pour… Lionel Jospin. Jeudi de vie incontestable, ce temps politi- politiques » et qui va être capable de tente : certains étaient à la SFIO, période décisive qui a permis la gence du féminisme, du régionalis- 10 mai, c’est son tour de prendre sa que sans taches, qui va de la cons- « rassembler les socialistes ». d’autres au PSU ou dans de petits reconstruction puis, donc, la victoi- me –, seront elles aussi destinées à part de la commémoration, à l’occa- truction du Parti socialiste à la vic- Ce message en dissimule à peine groupes (…) ; certains avaient été au re de la gauche. entretenir un parallèle implicite sion du colloque organisé à l’Assem- toire de 1981. C’est cette décennie un autre. Au moment où le premier PC, d’autres dans des groupes gau- entre le candidat à l’élection prési- blée nationale par l’Institut Fran- que le premier ministre veut faire ministre s’intéresse de très près au chistes, d’autres encore avaient été CANDIDATS D’HIER ET DE DEMAIN dentielle d’alors et le potentiel can- çois-Mitterrand. Ce discours, il le sienne et dont il revendique aujour- contenu des biographies qui se pré- syndicalistes ou combattants anony- M. Jospin sait aussi que tout, dans didat à celle de demain. prépare depuis une dizaine de jours. d’hui pleinement l’héritage. Dans parent sur lui et de ce qu’elles pour- mes des luttes de la gauche (…). Vété- le discours qu’il devait prononcer ce A Grenoble, au congrès du Parti Il en a parlé avec quelques-uns, le l’hydre Mitterrand, il retient la tête raient révéler sur la véracité de son rans ou néophytes, ils avaient besoin jeudi, sera disséqué à l’aune de la socialiste, le premier ministre s’était directeur de son cabinet, Olivier du stratège politique. passé trotskiste (Le Monde du d’une cause, d’un cadre, d’un leader future campagne présidentielle. déjà autoproclamé seul vrai héritier Schrameck, son conseiller Aquilino Dans son livre L’Invention du possi- 27 avril), M. Jospin trouve dans pour agir ». A tous ceux qui enquê- Dans son entourage, on se récrie : il politique de François Mitterrand. Morelle ou encore le premier secré- ble (Flammarion, 1991), M. Jospin s’agit de la participation d’un grand « Qui sert le mieux l’idée socialiste et taire du PS, François Hollande. Jus- distinguait trois phases dans l’histoi- témoin de cette période à un collo- peut-être même une certaine fidélité qu’au dernier moment, il a biffé, re du PS : « l’affirmation, la révision, La fête à la Bastille, vingt ans après que et de rien d’autre. D’ailleurs, mitterrandienne que ceux qui ont été annoté, corrigé, griffonné, rajouté, l’immobilisation ». La première, cel- indique-t-on, la comparaison serait capables de reconstruire ? », s’était- retranché. « C’est aussi son histoire. le qui justement va de 1971 à 1981, Avec le soutien du Parti socialiste et de SOS-Racisme, l’Institut totalement déplacée entre ces il interrogé. Si victoire il y a eu en Un retour sur lui-même et sur ses « est presque entièrement positive ». François-Mitterrand (IFM) et l’Association des amis de l’IFM organi- années 1971-1981 et aujourd’hui. Il 1981, a coutume de dire M. Jospin, choix », observe un conseiller. « Dans le champ où végétait [la sent une fête à la Bastille, jeudi 10 mai, qui rappellera celle organisée n’empêche qu’en insistant sur ce c’est grâce « à la détermination d’un Dans François Mitterrand, M. Jos- SFIO], se développait un parti, petit au même endroit le 10 mai 1981. Le public sera accueilli à partir de temps qui a été celui de la conquête homme, qui avait élaboré une straté- pin a déjà fait publiquement le tri, encore, hétéroclite dans ses compo- 20 heures. Des groupes musicaux se produiront sur deux scènes pla- du pouvoir le premier ministre susci- gie politique, avec un parti rénové, un en revendiquant son fameux « droit santes, mais vivant, débattant, cées devant l’Opéra Bastille et autour de la colonne de Juillet. A partir tera de lui-même des parallèles. projet collectif à l’écoute d’une socié- d’inventaire » sur les deux septen- réveillant des énergies, conquérant de 21 h 15, un concert réunira de nombreux artistes : Zouk Machine, L’importance stratégique de l’union té en mouvement ». Ce n’est donc nats. Il n’y reviendra donc pas. des couches nouvelles et croquant à Manu Dibango, Femmouze T, Cheb Mami, Lio et Tri Yann. A 22 heu- de la gauche pendant cette période pas un hasard, ce n’est pas un Mais, implicitement, il fait un nou- belles dents un espace plus grand », res, un dispositif scénique fera apparaître le portrait de François Mit- ne manquera pas d’être traduite en malentendu ou le fruit d’une campa- veau choix dans la longue biogra- écrivait M. Jospin. C’est ce « petit terrand tel qu’il avait été révélé le 10 mai 1981 sur les écrans de télévi- termes contemporains sur la néces- gne habile. En filigrane, M. Jospin phie mitterrandienne. C’est en effet parti » né à Epinay qu’il va lui- sion. La place se transformera en écran géant à 360 degrés avec pro- sité de la gauche plurielle. L’évoca- cherche à opposer deux hommes, à une période très particulière de même rejoindre après avoir décliné jection d’images géantes. Six courts métrages réalisés par Patrick Jeu- tion du long travail collectif qui a deux candidats, bien contempo- son histoire que le premier ministre l’offre de Pierre Joxe d’adhérer à la dy et produits par Serge Moati retraceront l’action de l’ancien prési- abouti aux « 110 propositions » rains, cette fois. a décidé de limiter son propos : Convention des institutions républi- dent, avant un final pyrotechnique autour de la colonne. La soirée sera, elle aussi, entendue par tous 1971-1981. Avant, il y a eu le Mit- caines. Derrière ce choix, dont il se sera présentée par Gérard Miller et Didier Varaut. ceux qui, aujourd’hui, au PS et Pascale Robert-Diard Les députés hésitent entre tourner la page ou la réécrire Robert Hue dénonce la « dérive LES DÉPUTÉS sont parfois puis de la défense (1993-1995), remonter à la surface avec son cortè- mer le monde et de changer la vie, déroutants. Mercredi 9 mai, veille François Léotard conserve le sou- ge de soupçons. » Le député des mais rien ne s’est réalisé, droitière » du gouvernement du vingtième anniversaire de la vic- venir d’« un homme très complexe, Hauts-de-Seine dresse le réquisi- juge-t-il. Comme Lionel Jospin, je toire de François Mitterrand à qui ambitionnait de réécrire son his- toire : « On a prêté à Mitterrand m’autorise un droit d’inventaire. Je LA GAUCHE PLURIELLE est en Fallait-il voir dans la menace de l’élection présidentielle, les élus toire ». « Il était hors de son époque des faiblesses sous Vichy, et voilà crois qu’il faut expliquer aux jeunes longue maladie. Jean-Pierre Chevè- démission de Marie-George Buffet, socialistes ne se sont pas attardés en paraissant cultiver la nostalgie qu’avec la confession du général la portée symbolique du 10 mai nement n’en veut plus, et Robert à propos du dopage et de la candi- dans la salle des Quatre-Colonnes de Léon Blum ou de Jean Jaurès. Aussaresses il aurait couvert la prati- 1981 et les convaincre qu’il n’est Hue s’est demandé, mercredi 9 mai, dature de Paris aux Jeux olympi- du Palais-Bourbon pour pronon- Son opacité et ses liaisons dangereu- que de la torture en Algérie ! » pas utopique de passer du rêve à la sur Europe 1, s’il fallait réunir le ques (Le Monde du 8 mai), un pre- cer l’éloge de l’ancien président de ses avec Bousquet ont offusqué beau- Moins théâtral, M. Devedjian réalité. » sommet que Lionel Jospin a propo- mier avertissement ? La Place du la République. Comme si, à force coup de monde. Au final, François parle de ce « jour funeste » du Maxime Gremetz fait de l’histoi- sé aux chefs de file de la majorité, Colonel-Fabien assure le contraire. d’avoir laissé « du temps au Mitterrand ne mérite ni les louanges 10 mai 1981. « Je n’en garde pas un re. « En fait, dit le député commu- fin juin, après les avoir reçus. Le La ministre de la jeunesse et des temps », l’heure était venue de démesurées, ni l’opprobre, entendus souvenir ébloui. J’espérais que l’ex- niste, c’est nous qui avons fait Mit- même jour, les députés communis- sports a simplement réagi au fait tourner définitivement la page. ces dernières semaines. » Jeudi, périence ne durerait pas au-delà de terrand. En 1965, nous avions propo- tes ont voté contre la traduction que, pour la première fois, on lui A chacun ses préoccupations. M. Léotard devait être dans sa cir- la législature. Mitterrand aurait pu sé aux socialistes une candidature législative du PARE pour les chô- demandait de renoncer à des élé- Jean-Pierre Chevènement prenait conscription du Var, loin des festi- partir en 1986 après le succès de la unique. Guy Mollet a suggéré à meurs (lire page 7). ments essentiels dans un dossier plaisir à expliquer à une journa- vités socialistes. « Je prépare un droite aux législatives, mais il a pré- notre secrétaire général, Waldeck « Je demande que, d’abord, on auquel elle tient. liste la signification du terme autre anniversaire, celui de l’élec- féré s’initier à la cohabitation. » Rochet, le nom de Daniel Mayer, commence à appliquer les disposi- « oxymore », qu’il affectionne tion de Valéry Giscard d’Estaing, le qui a été refusé. Rochet ne voulait tions du premier sommet », a dit le UN HORIZON DÉPASSABLE pour s’opposer à la « fédération 19 mai », glisse le député UDF « TU T’EN MORDRAS LES DOIGTS » pas d’un candidat socialiste qui secrétaire national du PCF, jouant Le conseil national du PCF réuni d’Etats-nations ». « Deux mots con- dans un sourire. Yves Cochet prend place parmi aurait bénéficié du soutien de l’ap- le bon sens. « Une partie de l’échec les 31 mars et 1er avril avait toute- tradictoires, expose M. Chevène- A l’évocation du nom de Mit- les « déçus du mitterrandisme ». Le pareil. Du coup, Mitterrand, qui électoral de la gauche aux municipa- fois pris ses distances : « Nous ne ment. C’est comme si je me permet- terrand, Patrick Devedjian man- député (Verts) du Val-d’Oise n’était nulle part, a bénéficié de les, tient au fait que les engagements considérons pas la gauche plurielle tais à votre égard une douce violen- que de s’étrangler. Le conseiller retient des deux septennats « quel- l’investiture. Mollet a dit à Rochet : pris en commun n’ont pas été comme notre horizon politique », ce. Bon, tout ça, c’est pour les lin- politique du RPR agite les bras, ques mesures symboliques, dont “Tu t’en mordras les doigts.” Il avait tenus », a-t-il fait valoir. Il a ajouté disait le document final. Il ne faut guistes ! » transforme le lieu en prétoire, évo- l’abolition de la peine de mort », et raison. » qu’il imagine mal un nouveau som- rien voir de plus que cette déclara- Ancien ministre de la culture et que « une célébration fétichiste, beaucoup de regrets. « François met « si, effectivement, les éléments tion dans les propos de M. Hue ces de la communication (1986-1988), alors que le passé n’en finit pas de Mitterrand avait promis de transfor- Elie Barth du premier ne sont pas appliqués ». derniers jours, souligne-t-on à la Le précédent sommet formel de direction du parti, où, par ailleurs, la gauche, le 7 novembre 2000, on se félicite que le porte-parole du demandé par M. Hue, avait établi la PS, Vincent Peillon, ait immédiate- Les chiraquiens s’apprêtent à fêter « l’autre » anniversaire liste des mesures sur lesquelles les ment réagi à l’expression « dérives cinq partis de la majorité étaient droitières ». « Cela ne fait pas plaisir ÉVIDEMMENT, en cette période où la Fran- Dans la capitale, où la fête est organisée au à convaincre ses amis et alliés qu’il peut enco- d’accord et énuméré, pour mémoi- au PS, tant mieux ! Nous tenons à ce se remémore le 10 mai 1981, cette célébra- Musée des Arts forains, l’ensemble des élus de re les amener à la victoire. Après la défaite de re, leurs divergences. De fait, les l’appartenance gouvernementale, tion-là a des allures plus modestes. « C’est un droite du Conseil de Paris a été invité à venir la droite en 1997, les dîners avaient ainsi été demandes ne sont pas toutes satis- mais ce n’est pas non plus une obses- peu “l’autre” anniversaire », disent les chira- partager barbes à papa et pommes désertés par les élus. « Moi, c’est à partir de ce faites, même si certaines d’entre sion », indique Michel Maso, direc- quiens, mais, à un an de l’élection présidentiel- d’amour – Jean Tiberi, toujours président moment-là que j’y ai été invité », raconte en elles ont pour échéance au calen- teur du cabinet de M. Hue. le, ceux qui fêtent la sixième année du mandat d’honneur de l’association dans la capitale, et souriant Patrick Devedjian qui, deux ans aupa- drier la fin juin. Dénonçant de nou- Il ne fait aucun doute que le visa- de Jacques Chirac ont bien le sentiment que Philippe Séguin compris. A Caen, à Orléans et ravant, avait choisi de soutenir Edouard Balla- veau une « dérive droitière », com- ge fermé de ce dernier, après son leur célébration doit avoir cette année des allu- dans toutes les villes gagnées en mars par des dur. Depuis, M. Pons multiplie les efforts pour me il l’avait fait sur le entretien avec M. Jospin, indiquait res de mobilisation générale. candidats du RPR, les nouveaux maires réconcilier les adversaires d’hier. 6 mai, le numéro un du PCF estime qu’il n’avait pas reçu les « assuran- Obligés de reporter leur fête, pour cause de devraient arriver avec une bonne partie de Les jeunes du RPR, qui s’appellent la « géné- que le bilan du gouvernement Jos- ces » de changement de cap qu’il pont du 8 mai, les chiraquiens ont donc décidé leurs conseils municipaux. Chaque membre ration Chirac », ont fait leur fête à part, vendre- pin, dans lequel son parti compte cherchait. « Si l’on ne peut pas sortir de fêter le 7 mai 1995… le 11 mai. Vendredi, de l’UDF ou de DL qui se joindra aux convives di 4 mai, aux Planches, une boîte de nuit à trois quatre ministres, « pourrait être des clous que nous fixe la construction quatre-vingt-un dîners ou buffets dansants sera remarqué. Enfin, à la Réunion, où le chef pas du palais présidentiel. A l’Elysée, en revan- bien meilleur ». Il a réclamé « dans européenne, c’est vrai que c’est une sont organisés dans toute la France à l’initiati- de l’Etat est attendu le 16 mai, on a reporté les che, « on ne fait rien. Pas de champagne, pas de la toute prochaine période des mesu- divergence forte », précise M. Maso. ve de l’Association des amis de Jacques Chirac, festivités au 17 où un méga-pique-nique orga- cadeau, rien », assure un conseiller. « Ce n’est res pour redonner confiance » et pré- Quant à la présidentielle, elle préoc- et la manifestation est en passe de devenir l’en- nisé à Tampon devrait recevoir la visite de pas le genre de la maison de s’autocélébrer »,a venu que la participation du PCF au cupe autant le PCF, sinon plus que droit le plus couru si l’on est de droite et con- l’idole en personne. toujours dit Claude Chirac. En fait, il semble gouvernement d’ici à la fin de la les autres partis. Mme Buffet ou vaincu que la réélection du président est tou- que l’on ait fêté une seule fois cet anniversaire législature « dépendra de l’évolution M. Hue ? Place du Colonel-Fabien, jours possible. Près de soixante-cinq mille per- UN BAROMÈTRE ANNUEL à l’Elysée, le 7 mai 1996. Ensuite, il y a eu la dis- de la majorité plurielle et des choix on entend prononcer le nom de l’un sonnes sont attendues, et l’association prési- Ces dîners ne sont pourtant pas si anecdoti- solution, puis la cohabitation. Et les anniversai- faits par le gouvernement ». « Le Par- ou de l’autre, et parfois même celui dée par Bernard Pons assure que jamais ques qu’il y paraît. Car c’est aussi à l’enthou- res ont été plus discrètement rappelés. ti communiste ne va pas se ficeler les de Jean-Claude Gayssot. autant d’élus n’avaient manifesté leur désir siasme des convives que se mesure publique- mains comme ça sans avoir des assu- d’en être. ment, chaque année, la capacité de M. Chirac Raphaëlle Bacqué rances », a ajouté M. Hue. Béatrice Gurrey FRANCE LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 7 La droite se prépare à voter majoritairement contre le projet du gouvernement sur la Corse L’UDF demande au président de la République d’organiser un référendum Le projet de loi sur la Corse, dont l’examen com- de droite. François Fillon (RPR) va déposer trois toutes les régions. Pierre Méhaignerie (UDF) et mence mardi 15 mai à l’Assemblée nationale, amendements, dont l’un prévoit d’étendre la (RPR) demandent à l’opposition devrait être rejeté par une majorité de députés dévolution des pouvoirs accordés à la Corse à d’éviter toute politique partisane sur la Corse.

L’INTERGROUPE de l’opposi- dent de la République de soumet- de la droite. « C’est une astuce qui demandé l’organisation d’un vote tion, réuni, mercredi 9 mai, pour la tre le projet à un référendum. Cet- permet d’éviter de parler du fond », solennel. troisième fois, sur le statut de la te procédure, rarissime, se fonde estime José Rossi, député (DL) et En liaison étroite avec le prési- Corse, a laissé en suspens l’annon- sur l’article 11 de la Constitution, président de l’Assemblée de Corse. dent de la République, M. Fillon ce de sa décision, mais celle-ci ne qui dispose que « le président de la « Une astuce politique qui ne me travaille donc à la rédaction de fait plus guère de doute. Les dépu- République, sur proposition du gou- paraît pas très responsable et qui trois amendements principaux. Le tés RPR, UDF et DL devraient très vernement pendant la durée des ses- nous engage pour l’avenir », précise premier vise à inscrire la deuxième majoritairement voter contre le sions ou sur proposition conjointe M. Fillon. Nicolas Sarkozy, qui est étape de la dévolution du pouvoir projet du gouvernement. Ils atten- des deux Assemblées (…), peut sou- intervenu assez longuement d’adaptation législative dans le dent cependant de connaître la mettre au référendum tout projet de devant l’intergroupe pour appeler cadre d’une réforme globale de la rédaction de l’article premier, loi portant sur l’organisation des ses collègues à se garder de « toute décentralisation, qui concernerait consacré aux transferts des pou- pouvoirs publics ». Selon l’arti- politique partisane sur la Corse », donc toutes les régions et non la voirs législatif et réglementaire, cle 122 du règlement de l’Assem- estime qu’un référendum sur un tel seule Corse. Le deuxième porte sur L’adoption du PARE à l’Assemblée qui a été réservé. Les présidents blée nationale, la motion doit être sujet risquerait de provoquer une le contrôle par le Parlement des des groupes UDF et DL de l’Assem- signée par un dixième au moins vaste « réaction d’humeur anti-Cor- adaptations législatives retenues blée nationale, Philippe Douste- des députés et, en cas d’adoption, ses » chez une majorité de Français. par l’Assemblée de Corse. Le troi- sème la zizanie à gauche Blazy et Jean-François Mattei, ont elle est immédiatement transmise sième concerne l’apprentissage de d’ailleurs jugé, l’un et l’autre, au Sénat. Cette procédure de pro- TROIS AMENDEMENTS la langue : celui-ci serait remplacé TOUTE LA GENÈSE du PARE y matière de contrôle, de sanctions ou « scandaleux » de ne pas connaître position référendaire à l’initiative Auteur d’une proposition de loi par « une initiation à la langue et à est passée. Neuf heures durant, Eli- de critères d’attribution des alloca- la rédaction de cet article, considé- des parlementaires n’a connu que sur le droit à l’expérimentation, la culture corses dans les écoles sabeth Guigou, soutenue par les tions », a répété Mme Guigou. ré comme essentiel, quelques deux précédents : en 1985, pour Pierre Méhaignerie (UDF) met en maternelles et primaires » et, dans députés socialistes, a retracé les dif- « Nous avons formellement vérifié, jours seulement avant le début de l’élection des députés à la propor- garde les députés de droite contre le secondaire, proposé comme férents épisodes du Plan d’aide au plume à la main » les nouveaux for- l’examen du projet de loi, prévu tionnelle, et en 1997, pour la réfor- une attitude de franche opposition option. Si les amendements sont retour à l’emploi, signé par le patro- mulaires d’inscription, a-t-elle ajou- pour le mardi 15 mai. me du code de la nationalité. Mais au texte du gouvernement. « Dans rejetés par le gouvernement, alors nat, la CFDT, la CFTC et la CGC, té. De versions comparées en expli- François Fillon, porte-parole du elle n’a jamais abouti, le président la perspective d’un retour au pou- l’opposition sera en situation de pour tenter d’obtenir des partenai- cations sur le code du travail, rebap- groupe RPR, défendra l’exception de la République restant libre, en voir, il nous faut avancer des propo- voter contre le projet et de saisir res de la majorité, sinon un vote tisé « Le Petit livre rouge » par d’irrecevabilité, avant de soumet- dernier ressort, d’organiser ou non sitions alternatives », a affirmé le ensuite le Conseil constitutionnel. favorable, du moins une abstention M. Gremetz, les arguments ont fini tre « des amendements de main ten- un référendum. député d’Ille-et-Vilaine. « Sur un bienveillante. Rude tâche. A peine par ébranler les deux représentan- due au gouvernement ». Entre- L’initiative de l’UDF a, du reste, pareil sujet, soyons modestes », ren- Jean-Louis Saux la ministre de l’emploi et de la soli- tes des Verts et du PRG qui ont jeté temps, l’UDF aura proposé une commencé à susciter un certain chérit le président du groupe RPR, darité avait-elle ouvert les débats le gant et quitté la séance avant la motion visant à demander au prési- nombre de réserves au sein même Jean-Louis Debré, qui a toutefois f www.lemonde.fr/corse sur le projet de loi portant diverses fin des débats. mesures sociales, culturelles et édu- Ne sont plus restés que les com- catives, mercredi 9 mai à l’Assem- munistes. « Nous n’aurions rien com- blée nationale, qu’un militant pris alors ? Je rappelle qu’il y a eu des d’AC ! a jeté, du haut du balcon élections. Prenons bien garde de dire réservé au public, une flopée de que c’est parce que les gens n’ont tracts dénonçant le projet. « Voilà rien compris », a lancé Muguette les chômeurs ! », s’est-il écrié avant Jacquaint (PCF, Seine Saint-Denis), d’être expulsé par les huissiers. reprenant le thème développé quel- Dehors, quelque 200 manifes- ques heures plus tôt en tête-à-tête, tants, répondant à l’appel des asso- à l’heure du déjeuner, par M. Gre- ciations de chômeurs AC !, Apeis et metz à la ministre de l’emploi. «Je MNCP, ont fustigé la nouvelle con- lui ai parlé “politique “», déclarait-il vention d’assurance-chômage. peu après dans les couloirs. Dedans, les députés du Parti radical de gauche (PRG), du PCF et des Verts ont fait de même, sous les « Sécu » : la commission yeux attentifs et discrets de repré- sentants de l’ANPE, de l’Unedic et des comptes reportée même de la Fédération française des sociétés d’assurances, présidée La commission des comptes par le numéro deux du Medef, de la Sécurité sociale, prévue ini- Denis Kessler. Le PARE, décrit com- tialement le 17 mai, est reportée me « carrément mauvais » par au 7 juin, une semaine avant la Marie-Hélène Aubert (Verts, Eure- date limite pour la tenue de cet- et-Loir), « n’assure qu’une couvertu- te réunion. Le gouvernement, re insuffisante aux chômeurs qui ris- qui en a averti mercredi 9 mai quent d’être contraints de se brader, les partenaires sociaux, se don- c’est-à-dire à accepter des salaires ne ainsi un délai supplémen- inférieurs à leur rémunération anté- taire bien utile. La question du rieure », a déploré Chantal Robin- financement des 35 heures n’est Rodrigo (PRG, Hautes-Pyrénées). en effet toujours pas réglée. « Le Medef vous écoute, il est parfai- En 2000 et 2001, les recettes tement satisfait », a souligné de son n’ont pas été suffisantes pour côté Maxime Gremetz (PCF, Som- couvrir les dépenses des allège- me) en dénonçant la « philosophie ments de charges sociales des antisociale » du projet. entreprises réduisant le temps A l’exception du PS, les orateurs de travail, et la question de leur de la gauche ont rappelé les recours financement reste sans réponse. juridiques déposés par des syndi- Bercy estime que la plus grande cats contre le PARE, dénoncé les partie du déficit devrait être « risques »,la« culpabilisation » prise en charge par la Sécurité des chômeurs induite selon eux par sociale et milite pour l’abandon la réforme, et les contraintes qui en du Forec, le fonds de finance- découleraient. Ce chapitre étant ment spécialement prévu mais vécu comme une « question identi- toujours pas constitué. En tout taire » par les communistes, ils ont état de cause, une modification affiché leur intention de voter con- de la loi sur les 35 heures, qui tre tout le projet de loi, même si prévoyait un équilibre des comp- celui-ci contient, aussi, des mesures tes du Forec, s’impose. éducatives présentées par la minis- tre des sports, Marie-Georges Buf- fet. Les Verts ont menacé de s’abste- Vers minuit, le PARE a fini par nir. être adopté par 29 députés, socialis- tes et de droite réunis contre 4 voix, IRONIE À DROITE celles des communistes. Favorable à l’accord signé entre La discussion s’est alors poursui- le patronat et trois syndicats, la vie sur la création du fonds de réser- droite n’a pas perdu une miette de ve des retraites avec, cette fois, une ces « déchirements ». « J’ai quel- droite hostile partie à la bataille ques scrupules à intervenir dans un pour dénoncer « l’hypocrisie » et débat interne à la majorité. Il y a « l’immobilisme » du gouverne- sans doute une difficulté à se faire ment sur ce dossier. Jeudi matin, les confiance mutuellement », a ironisé communistes et la droite ont voté François Goulard (DL, Morbihan). contre. Bref, c’est avec une majori- Estimant que « sur cette question au té quasi réduite aux seuls députés caractère social aussi essentiel, la PS que le gouvernement espérait majorité a bien éclaté », Bernard faire adopter en première lecture Accoyer (RPR, Haute-Savoie) s’est ce projet de loi fourre-tout. La seu- même payé le luxe de « tendre une le bonne nouvelle est venue de la perche » au gouvernement, en lui couverture maladie universelle. proposant une autre majorité Mercredi, sollicitée avec insistance PS-RPR-DL-UDF… par Odette Grzegrzulka (PS, Aisne), Tour à tour, Mme Guigou, les Mme Guigou a en effet annoncé le socialistes Jean Le Garrec et Alfred maintien dans le dispositif CMU, Recours, respectivement président « à titre transitoire », des bénéficiai- de la commission des affaires socia- res qui ont plus de 3 600 francs de les et rapporteur du texte, ont donc revenus mensuels et qui auraient concentré leurs réponses sur leurs dû en être exclus à partir du alliés. « Vous confondez deux ver- 1er juillet. Et ce, a précisé la minis- sions. La convention que vous dénon- tre, « dans l’attente d’un dispositif cez est celle de juin 2000 que le gou- complémentaire pérenne qui pour- vernement n’avait pas agréée »,ont- rait intervenir au 1er janvier 2002 ». ils martelé. « Rien ne rend le PARE obligatoire, rien ne sera changé en Isabelle Mandraud 8 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 FRANCE

Le Sénat examine les pouvoirs Philippe Douste-Blazy veut faire de Toulouse des magistrats des chambres un « laboratoire de la démocratie de proximité » régionales des comptes Le nouveau maire cherche à rapprocher la politique des élus des préoccupations de la population Philippe Douste-Blazy fait sa priorité de l’établis- Motivé-e-s, le maire de Toulouse veut se mon- découpée en une quinzaine de quartiers, où des sement de nouveaux rapports avec ses adminis- trer « capable de répondre à un débat national maires délégués élaboreront, avec les associa- Leur carrière devrait enfin être revalorisée trés. Reprenant le thème de campagne de la liste fondamental à partir du terrain ». La ville sera tions, un schéma global de fonctionnement.

DANS SON DISCOURS d’instal- semblée nationale devrait se pro- TOULOUSE tribune d’une université d’été. » administratif supplémentaire, préci- ve des Motivé-e-s, accepteront- lation le 22 mars dernier, attirant noncer en seconde lecture sur un de notre correspondant régional C’est une façon de montrer qu’au- se M. Douste-Blazy, mais de mieux elles de jouer le jeu ? Les troupes l’attention du premier ministre, le projet de loi dont la seconde partie, Philippe Douste-Blazy ne regret- delà des fondamentaux économi- écouter, de mieux expliquer et de déci- du nouveau maire, habituées à des nouveau président de la Cour des fortement augmentée, sera en fait te pas d’avoir été élu – confortable- ques et sociaux il sait écouter la der ensemble. » Le maire et les struc- pratiques plus classiques, accompli- comptes, François Logerot, s’était la proposition de loi sénatoriale. ment – maire de Toulouse. Il hérite demande d’humanité qui monte de tures municipales, issues du suffra- ront-elles leur révolution culturelle fait l’écho du « malaise persistant et S’ils souhaitent « clarifier la mis- d’une situation financière enviée la société. Une manière de se doter ge universel, continueront donc, in en acceptant cette nouvelle donne regrettable » au sein des chambres sion de contrôle des chambres sur la avec une dette zéro et un budget ainsi d’une stature nationale origi- fine, de décider, mais les instances démocratique de confrontations et régionales des comptes (CRC) et gestion des collectivités », les séna- d’investissements de 1 milliard de nale. de concertation réunies autour des de débats ? avait « vivement » insisté pour que teurs, « ne remettent pas en cause le francs. Il dispose, grâce au futur maires délégués devraient avoir un Pour bien enfoncer le clou, le l’adoption du projet de loi réfor- fait que les transferts de compétences assemblage du gros porteur d’Air- rôle de proposition. L’objectif final maire a pris l’initiative d’organiser, mant le statut des magistrats de la issues de la décentralisation aient bus, l’A380, d’un projet de dévelop- « Il s’agit [...] fixé à chacune d’entre elles est de vendredi 11 mai à Toulouse, « les Cour et de ses petites sœurs «ne pour contrepartie l’existence d’un pement qui promet à la ville ses parvenir à élaborer « dans la trans- premières rencontres de la démocra- soit plus différée ». Son appel a fini contrôle financier », tient à souli- « vingt glorieuses » de croissance de mieux écouter, parence et selon un diagnostic parta- tie de proximité ». Pendant toute la par être entendu puisque, ce jeudi gner le rapporteur du projet, Daniel économique. Et voici qu’il trouve gé » un projet qui deviendra le sché- journée, en compagnie du maire de 10 mai, le Sénat devait en discuter Hoeffel (UDF, Bas-Rhin). Les amen- en cadeau dans la corbeille de de mieux expliquer ma global de développement du Perpignan, Jean-Paul Alduy, du en première lecture. dements sénatoriaux limitent toute- mariage avec la Ville rose, déposée quartier. Un fonctionnaire munici- nouveau maire de Strasbourg, Adopté par les députés le fois sensiblement le champ d’action par les Motivé-e-s, ses plus farou- et de décider pal sera détaché auprès de chacune Fabienne Keller, de Jérôme Jaffré, 30 mars 2000, ce texte revalorise la des CRC. ches opposants de la campagne d’entre elles. président du Centre d’étude et de carrière des magistrats financiers et des élections municipales, une thé- ensemble » L’objectif, selon M. Douste-Bla- connaissance de l’opinion publi- renforce l’indépendance du corps. RÈGLE DE NON COMMUNICATION matique sociale porteuse : la ques- zy, est de construire « une nouvelle que, et des universitaires Domini- Alors qu’actuellement, avec une Les sénateurs souhaitent ainsi tion de la démocratie locale. relation avec la population » qui évi- que Chagnollaud, Yves Lacoste et pyramide des âges vieillissante, que tous les destinataires des lettres Comment rapprocher la pratique Jeudi 10 mai, le maire de Toulou- te à la fois « le centralisme des déci- Stéphane Beaumont, les partici- l’avancement est devenu plus diffici- d’observation provisoires puissent des élus des préoccupations de la se devait rendre public son projet sions qui tombent d’en haut et le syn- pants discuteront des « nouvelles le à obtenir, le nombre de grades s’entretenir avec le magistrat rap- population, comment impliquer de démocratie locale, qui constitue drome des pétitions corporatistes ». pratiques et du nouvel espace public sera réduit de quatre à trois. La porteur ou le président de la cham- des citoyens qui souhaitent partici- son premier geste politique majeur Reste à en vérifier la pratique. Les local ». mobilité des magistrats sera accrue, bre régionale des comptes, et que per plus et mieux aux décisions de depuis son élection. La ville est « forces vives » de la métropole avec obligation de changer tous les ces pièces bénéficient la règle de la cité, comment combler le fossé découpée en une quinzaine de toulousaine, souvent ancrées à gau- Jean-Paul Besset sept ans de régions. Aussi, afin de non communication en vigueur entre la politique et les « vrais quartiers, une géographie qui cor- che ou à l’extrême gauche, influen- favoriser un recrutement diversifié, pour les mêmes documents de la gens » ? C’est la problématique sur respond plus aux catégories spatio- cées par les recherches d’alternati- f www.lemonde.fr/toulouse les possibilités d’accueil en détache- Cour des comptes. Les CRC ne pour- laquelle la liste associative des Moti- culturelles de l’Insee qu’au zonage ment et d’intégration dans le corps raient plus également publier leurs vé-e-s, soutenue par le groupe administratif des mairies annexes. seront élargies. Celui-ci sera ainsi lettres d’observation définitives musical Zebda, a construit son suc- La responsabilité de chacun de ces accessible, au tour extérieur, aux durant les six mois précédant toute cès, à Toulouse (13 % des suffra- quartiers échoit à un maire délé- Le Conseil constitutionnel agents des fonctions publiques hos- élection. Désormais, ces rapports ges) comme dans plusieurs autres gué, avec un ou deux adjoints, dont pitalières et territoriales notam- pourront être déférés devant le villes. Les nouvelles caractéristi- la « mission » consiste à rassembler ment. Conseil d’Etat. Enfin, un élu déclaré ques de la culture urbaine provo- autour de lui une « concertation » valide le calendrier électoral Le projet de loi vise aussi à met- gestionnaire de fait (délit qui consis- quent des comportements des « forces vives » du quartier, à tre en place une gestion plus concer- te à être à la fois ordonnateur et « citoyens » qui exigent la réduc- savoir les représentants d’associa- LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL a déclaré conforme à la Constitu- té du corps. Le conseil supérieur comptable d’une décision publique) tion de cette « fracture démocrati- tions. « Le critère de choix des mai- tion, mercredi 9 mai, la loi organique, définitivement votée le 24 avril par des CRC, qui gère les carrières, les ne sera plus sanctionné par une iné- que ». La question est devenue un res délégués réside dans la motiva- le Parlement, repoussant du début avril à la mi-juin 2002 l’expiration des mutations et fait office de conseil gibilité automatique. Et le délai de projet de loi gouvernemental et tion des élus, précise Jean-Luc Mou- pouvoirs de l’Assemblée nationale. Les élections législatives seront donc de discipline, comprendra davanta- prescription de la gestion de fait paraît recouvrir une des clés de la denc, l’adjoint chargé de la coordi- organisées après la présidentielle, dont le premier tour est prévu en avril. ge de magistrats des CRC. Il donne- sera ramené de trente à cinq ans. crise du politique. M. Douste-Blazy nation de l’opération. Il leur faudra Yves Guéna, président du Conseil constitutionnel, a indiqué que celui-ci, ra son avis sur la nomination des L’ensemble de ces dispositions a flairé l’intérêt que recèle cet air mouiller la chemise et ne pas se con- qui doit se prononcer sur toute loi à caractère organique, n’avait pas «à présidents des CRC, qui continuent devrait être adopté par les séna- du temps. « Je veux faire de Toulou- tenter de tenir des permanences. » apprécier si l’inversion (…) était opportune ou non », mais « si elle était de dépendre du premier président teurs sans trop de difficulté. Il y a se le laboratoire de la démocratie de Quant aux associations – de quar- contraire à aucune règle constitutionnelle ». Le Conseil a simplement jugé de la Cour. Enfin, les liens entre la un an, tous, à l’exception des com- proximité, dit-il. Montrer qu’un mai- tier, culturelles ou sportives —, que vouloir faire précéder les législatives par l’élection présidentielle ne Cour des comptes et les CRC seront munistes, avaient voté la proposi- re de grande ville est capable de elles seront choisies, affirme la mai- « méconnaît aucun principe ni aucune règle de valeur constitutionnelle ». renforcés. tion de loi. répondre à un débat national fonda- rie, « sans discrimination », en fonc- Au-delà de ces avancées statutai- mental à partir du terrain, et pas seu- tion de leur représentativité. DÉPÊCHES res, les députés avaient, en adop- Laetitia Van Eeckhout lement à partir d’idées lancées de la « Il ne s’agit pas d’un échelon a CHASSE : le Conseil d’Etat a annulé, mercredi 9 mai, un arrêté de la tant ce texte, saisi l’occasion de ren- ministre de l’environnement autorisant l’ouverture anticipée à partir du forcer la procédure contradictoire 10 août de la chasse au gibier d’eau et aux oiseaux migrateurs. Cet arrêté dans les enquêtes des CRC et voté à e avait été publié le 13 juillet 2000 en application de la nouvelle loi sur la cette fin deux articles additionnels. Philippe Séguin, élu très local du 18 arrondissement de Paris chasse, votée en juin. Le Conseil d’Etat a estimé mercredi que toute chas- L’un donne deux mois aux élus se au gibier d’eau et aux oiseaux migrateurs avant le 1er septembre était pour adresser une réponse écrite LA SALLE des mariages de la mairie du 18e arron- s’éclipse discrètement, mais la séance se poursuit incompatible avec la réglementation européenne. aux lettres d’observation des cham- dissement accueille, ce mercredi soir 9 mai, la pre- sur la question des cars de tourisme qui stationnent a GAZ DE FRANCE : Laurent Fabius a indiqué, mercredi 9 mai, sur bres. L’autre rend obligatoire la mière séance du conseil municipal et le chef de l’op- sur les boulevards Rochechouart et de Clichy. Ce Europe 1, qu’il aurait souhaité « aller plus vite » pour transposer la direc- publication de leur réponse en position, Philippe Séguin, entame son apprentissa- sujet revient, chaque année, avec le printemps. Les tive européenne sur l’ouverture du marché du gaz en droit français, qui même temps que le rapport d’obser- ge d’élu très local. Il s’est octroyé un léger retard, a riverains sont toujours en colère. Le stationnement aurait dû être fait avant le 10 août 2000. Son examen au Parlement a été vation définitif des CRC. fait la bise à Roxane Decorte, sa colistière, élue, des cars est, théoriquement, interdit, mais les trans- repoussé « faute de place dans le calendrier parlementaire, mais il y a aus- C’est surtout sur ce volet qui ren- comme lui, au Conseil de Paris, et s’est assis à côté porteurs s’en moquent. Comme chaque année, ils si (…) nombre de débats qui traversent les partis politiques français (…) et la force les droits de défense des élus d’elle. Autour de la grande table disposée en carré, s’installent sur les boulevards. Il faut donc, explique majorité », a-t-il reconnu. Mardi, la Commission européenne a décidé de que les sénateurs entendaient inter- le maire de Paris, Bertrand Delanoë, également élu une élue communiste, Sophie Meynaud, « relancer saisir la Cour européenne de justice en raison du retard de la France. venir. Le 2 mai, la commission des du 18e, a pris place à la gauche de la nouvelle maire la concertation ». Tout le monde opine. Sauf a PARIS : le groupe socialiste de l’Assemblée nationale a déposé, lois du Sénat a en effet adopté une (PS), Annick Lepetit. L’ordre du jour est plat com- M. Séguin, qui a demandé la parole. « Le pire des mercredi 9 mai, une proposition de loi visant à supprimer la questure proposition consistant à apporter me la main. D’abord l’élection des représentants désordres de la République est de ne pas faire appli- du Conseil de Paris et à faire entrer celui-ci dans le régime de droit au projet de loi dix-neuf amende- des élus de l’arrondissement dans les conseils d’ad- quer les règlements, dit-il en mâchant sa branche de commun des collectivités territoriales. Depuis 1986, le Conseil de Paris ments tendant à réformer les condi- ministration d’une vingtaine d’institutions locales : lunettes. Puisque l’interdiction de stationner existe, il dispose d’un régime administratif et financier dérogatoire. Les crédits tions d’exercice des compétences conservatoire municipal, centre d’action sociale, col- faut la faire appliquer par la préfecture de police. » de fonctionnement du Conseil – 77 millions de francs pour des magistrats financiers locaux et lèges, lycées et même le « conseil postal local ». L’amendement est intégré. On biffe donc « la relan- 2001 – sont votés lors de la séance annuelle du budget de la Ville, mais les procédures applicables devant M. Séguin lève la main et « adopte », sans bargui- ce de la concertation » au profit de « l’étude sur les leur utilisation échappe au contrôle de la chambre régionale des comp- les chambres. Amendements qui gner. solutions alternatives de stationnement des cars à tes. reprennent ni plus ni moins intégra- On passe ensuite au vote de deux subventions à Paris ». Le vœu de l’élu communiste ainsi rectifié a INONDATIONS : le Sénat a décidé, mercredi 9 mai, la création d’une lement une proposition de loi adop- des associations. Oasis 18, une association de jeu- fait l’unanimité et la séance est levée. M. Séguin commission d’enquête parlementaire sur les crues dans la Somme. Les tée par le Sénat le 11 mai 2000 sur nes « dirigée par des jeunes », réclame 8 000 francs. repart seul. Dur métier. vingt et un membres de la mission sénatoriale devront « déterminer la les CRC. Cette proposition, qui Elle les aura. L’association Football club, qui prati- part des causes climatiques, environnementales et urbanistiques et, le cas avait alors suscité la colère des que « le football en salle », a besoin de 2 500 francs Christine Garin échéant, les responsabilités ». Christian Poncelet, président du Sénat, a magistrats, n’a jamais été présentée « pour démarrer ». On vote pour. Le conseil dure formulé le vœu que l’enquête dégage des « solutions susceptibles d’éviter au Parlement. Mais le 23 mai, l’As- depuis trois quarts d’heure. Bertrand Delanoë f www.lemonde.fr/paris que pareille catastrophe se reproduise ». 9 SOCIÉTÉ LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001

JUSTICE Charles Pasqua, prési- tés » par les juges d’instruction en plénière du Parlement européen. tions, les juges décideront si informations judiciaires sur les comp- dent du Rassemblement pour la Fran- charge de l’affaire Falcone, les lun- Une nouvelle convocation pour la MM. Pasqua et Marchiani doivent tes du RPF. b LORS D’UNE PREMIÈRE ce (RPF), et Jean-Charles Marchiani, di 14 et mardi 15 mai. b LES DEUX semaine du 21 au 25 mai devrait être mis en examen. b L’ANCIEN déposition en tant que témoin, en député européen, ont été convo- HOMMES ont fait savoir que ces donc leur être adressée, dans les MINISTRE de l’intérieur est visé direc- novembre 2000, M. Pasqua avait con- qués en qualité de « témoins assis- dates coïncidaient avec la session jours à venir. b A l’ISSUE de ces audi- tement ou indirectement par deux testé toute irrégularité. Charles Pasqua est convoqué par les juges de l’affaire Falcone Le président du RPF est visé directement ou indirectement par deux informations judiciaires sur le financement de son parti. La date de son audition, en qualité de témoin assisté, initialement prévue mardi 15 mai, devrait être repoussée d’une semaine car elle coïncide avec une session du Parlement européen

LE PRÉSIDENT du Rassemble- inéluctable depuis le 19 avril. A cet- tout cela et de ces modes de finance- révélé que le 12 juillet 1996, l’associa- domicile de la secrétaire de M. Falco- compte détenu au Crédit foncier de ment pour la France (RPF), Charles te date, le parquet de Paris avait ment », avait déclaré Mme de la Lau- tion France-Afrique-Orient (AFAO) ne paraissent indiquer que Jean- Monaco (CFM) par Marthe Mondo- Pasqua, et le député européen Jean- ouvert deux informations judiciai- rencie. avait perçu 1,5 million de francs. Charles Marchiani a bénéficié de loni, présidente du PMU Gabonais, Charles Marchiani ne devraient pas res visant, directement ou indirecte- Les déclarations de cette jeune Fondée par l’ancien premier minis- fonds – notamment une somme de candidate en 55e position sur la liste déférer, la semaine prochaine, à la ment, le président du RPF (Le Mon- femme étaient venues s’ajouter à tre Pierre Messmer – entendu en 450 000 dollars –, en marge du Pasqua, et fille de Michel Tomi, un convocation que leur ont adressée de du 21 avril). La première instruc- d’autres éléments, recueillis par les qualité de témoin le 3 mai –, fameux contrat d’armement avec homme d’affaires proche de M. Pas- les juges d’instruction Philippe Cour- tion, ouverte contre X pour « infrac- enquêteurs, qui avaient fait naître le l’AFAO, dont Bernard Guillet fut l’Angola, destinés en fait à la liste qua. roye, Isabelle Prévost-Desprez et tion à la législation sur le finance- soupçon d’un financement politi- l’un des animateurs jusqu’à sa disso- souverainiste. « Nous croyons savoir Michèle Vaubaillon, chargés de l’en- ment politique », concerne d’éven- que occulte. Saisis initialement des lution, en octobre 2000, était domici- que cet argent devrait dans sa totalité REVENTE D’UN CASINO quête sur le financement du RPF. tuelles irrégularités qui pourraient dessous des ventes de matériel mili- liée dans les locaux parisiens de être utilisé pour la campagne des élec- Les enquêteurs semblent postuler MM. Marchiani et Pasqua ont été avoir été commises dans le cadre du tions du Parlement européen », indi- que les fonds versés par Mme Mondo- convoqués en qualité de « témoin financement du parti souverainiste. que ainsi une note rédigée au début loni proviennent de la revente du assisté » au pôle financier du tribu- La seconde a été ouverte du chef de M. Pasqua ne souhaite « faire aucune déclaration » de 1999 par la secrétaire de M. Falco- casino d’Annemasse (Haute- nal de Paris, respectivement le lun- « financement illégal de campagne ne. Intitulée « Robert » – le pseudo- Savoie) par Robert Feliciaggi, un di 14 et le mardi 15 mai. Ils ont néan- électorale par acceptation de dons Sollicité par Le Monde jeudi 10 mai, Charles Pasqua n’a pas souhai- nyme attribué, selon les enquêteurs, autre proche de l’ancien ministre. moins fait savoir, jeudi 10 mai, que non conformes au code électoral et té s’exprimer. L’une de ses collaboratrices au conseil général des à M. Marchiani –, elle constituerait M. Feliciaggi avait versé 17,5 mil- ces dates coïncidaient avec la ses- complicité » contre « Charles Pas- Hauts-de-Seine, que M. Pasqua préside, a déclaré que l’ancien minis- le compte-rendu d’une réunion lions de francs à Mme Mondoloni le sion plénière du Parlement euro- qua et tous autres » et vise certains tre de l’intérieur, en route pour Bruxelles, était « injoignable ». L’atta- entre M. Falcone et le président 21 octobre 1998. Ces virements sont péen, qui doit se tenir à Strasbourg versements effectués au profit de la chée de presse de M. Pasqua, de son côté, a indiqué que le président angolais, José Eduardo Dos Santos. au centre d’une enquête pour du 14 au 17 mai inclus. Une nouvel- liste conduite par Charles Pasqua et du RPF ne souhaitait « faire aucune déclaration ». L’un de ses avocats, Les magistrats souhaitent par « blanchiment » ouverte à Monaco. le convocation pour la semaine du Philippe de Villiers lors des élec- Me Gilbert Collard, s’est également refusé à tout commentaire avant ailleurs interroger l’ancien préfet du MM. Tomi et Feliciaggi ont fait 21 au 25 mai devrait leur être adres- tions européennes de juin 1999. d’avoir pu joindre son client. Le 20 avril, Me Collard, avait dénoncé le Var sur certains mouvements de savoir au juge monégasque Jean- sée dans les jours à venir. L’ouverture de ces deux enquêtes fait que « par le biais d’une enquête pénale, on pénètre dans la vie privée fonds constatés sur les comptes de Christophe Hullin qu’ils souhai- En vertu de la loi sur la présomp- avait été décidée après que les juges d’un parti politique » (Le Monde du 21 avril). L’autre défenseur de ses proches ou détenus en Suisse taient « être mis en examen » dans tion d’innocence, entrée en vigueur eurent recueilli, le 12 avril, le témoi- M. Pasqua, Me Léon Lef Forster, était injoignable jeudi matin, de par lui-même. M. Marchiani devrait ce dossier afin d’avoir accès au dos- le 1er janvier, les trois juges décide- gnage d’une ancienne collaboratri- même que Jean-Charles Marchiani. également être questionné sur la sier et de prouver leur bonne foi. Ils ront, à l’issue de ces deux auditions, ce de Charles Pasqua, Sabine de la médaille de l’ordre national du méri- devraient être prochainement con- si MM. Pasqua et Marchiani doivent Laurencie. Cette dernière leur avait te qu’il avait remise lui-même, le voqués à cette fin par un juge d’ins- être mis en examen. Tous deux affirmé que Bernard Guillet, con- taire au gouvernement angolais, réa- Demain la France, le mouvement 14 juillet 1996, à Arcadi Gaydamak, truction d’Ajaccio (Corse-du-Sud), députés européens, MM. Marchiani seiller diplomatique de M. Pasqua lisées via la société Brenco, en 1993 de Charles Pasqua. Ce dernier a lui- en récompense de son intervention, Jean-Michel Gentil, dans le cadre et Pasqua ne peuvent être l’objet au ministère de l’intérieur puis au et 1994, pour un total de 633 mil- même été vice-président de l’asso- un an plus tôt, en faveur de deux d’une commission rogatoire interna- d’aucune mesure coercitive (garde à conseil général des Hauts-de-Seine, lions de dollars, par le marchand ciation. La découverte de ce vire- pilotes français détenus en Bosnie. tionale délivrée par le juge monégas- vue, contrôle judiciaire ou place- réceptionnait des fonds à l’étranger, d’armes Pierre-Joseph Falcone et ment avait provoqué la mise en exa- L’attention des juges s’est égale- que (Le Monde du 21 avril). Le procu- ment en détention provisoire). notamment au Luxembourg, son associé Arcadi Gaydamak, les men pour « recel d’abus de biens ment portée sur deux chèques ver- reur d’Ajaccio a transmis ces élé- auprès de l’homme d’affaires ira- magistrats se sont intéressés aux sociaux », le 12 avril, de Bernard sés sur le compte de l’association de ments au juge Gentil, mercredi BÉNÉFICIAIRES DES VERSEMENTS kien Nasir Abid, afin de financer au nombreux bénéficiaires des verse- Guillet. financement de la liste conduite par 9 mai. La convocation de l’ancien minis- RPF. M. Guillet « est une des che- ments effectués par M. Falcone. La seconde instruction porte spé- M. Pasqua en juin 1999 (5 millions tre de l’intérieur, publiée par l’heb- villes ouvrières du financement du L’examen des disquettes informa- cifiquement sur le financement de de francs le 12 mars 1999 et 2,5 mil- Fabrice Lhomme domadaire Le Point dans son édition RPF par le biais de l’étranger. Il est tiques recensant les virements effec- la campagne des élections européen- lions de francs le 14 juin 1999). Ces du 11 mai, était considérée comme clair que Pasqua est au courant de tués par Brenco avait notamment nes. Des documents découverts au chèques avaient été tirés sur un f www.lemonde.fr/angolagate Lors d’une première audition, l’ancien ministre de l’intérieur L’entourage du président du RPF apparaît s’était expliqué sur ses liens avec MM. Falcone et Gaydamak cerné par la justice dans plusieurs enquêtes CHARLES PASQUA a déjà eu prêté directement au RPF ? », lui senté comme un homme d’affaires LES BROUILLES successives de sions confidentielles » effectuées Sans jamais avoir été personnelle- l’occasion de s’expliquer devant les avaient demandé les magistrats. ayant des relations avec le ministère Charles Pasqua avec ses principaux dans plusieurs pays africains au ment poursuivi, M. Pasqua a vu les juges Philippe Courroye et Isabelle « C’est la formule qui a été retenue de la défense russe. Je pense que son alliés et lieutenants ont marqué son bénéfice du groupe Elf, les autres enquêteurs se présenter à plusieurs Prévost-Desprez. Les magistrats par M. Vincensini, qui était le man- rôle a été déterminant. » L’ancien parcours politique depuis son éloi- proches de M. Pasqua visés par cet- reprises à la porte du conseil général avaient en effet recueilli sa déposi- dataire financier », avait répondu ministre de l’intérieur avait précisé : gnement du camp chiraquien. Tour te enquête ne semblent guère avoir des Hauts-de-Seine, pour y effectuer tion, à son domicile de Neuilly-sur- M. Pasqua. « Je ne me suis pas posé « Je ne sais pas comment M. Marchia- à tour, Philippe Séguin, avec qui il pu justifier leurs émolu- des perquisitions. L’une d’elles avait Seine (Hauts-de-Seine), lors d’une la question de l’opportunité d’un ni le connaissait. Ce sont des relations avait créé Demain la France, Philip- ments – d’ailleurs versés sur des été consacrée, le 8 décembre 1999, à perquisition menée le 29 novembre prêt direct au parti, avait-il ajouté. de gens des services secrets, auxquels pe de Villiers, cofondateur du Ras- comptes bancaires helvéti- une troisième enquête, celle du juge 2000. M. Pasqua, interrogé en quali- Je pense que les souscripteurs ont M. Marchiani a appartenu. » Les semblement pour la France (RPF), ques – par des prestations liées aux Desmure sur le financement du RPR, té de témoin, avait notamment dû pensé que j’étais plus solvable mora- juges avaient également cherché à William Abitbol, principal anima- activités pétrolières. après la découverte de la prise en s’expliquer sur les conditions du lement que le RPF. Ce prêt n’a pas savoir à quel titre M. Pasqua était teur de mouvement, et jusqu’à Jean- charge d’une employée du parti gaul- prêt de 4 millions de francs qu’il été remboursé. Il ne sera pas rem- alors intervenu dans cette affaire Charles Marchiani, homme de l’om- COMPTE EN SUISSE liste par le département des Hauts- avait souscrit, à la fin du premier tri- boursé avant les prochaines échéan- d’otages. « Il est exact qu’à l’époque bre et de confiance, ont pris publi- Bien avant que le conseiller diplo- de-Seine. L’alerte n’alla pas au-delà : mestre 2000, afin de combler le défi- ces législatives. » je n’étais plus ministre de l’intérieur, quement leurs distances avec l’an- matique de M. Pasqua, Bernard M. Pasqua a clairement été mis hors cit de son parti, le Rassemblement avait concédé ce dernier. J’étais inter- cien ministre de l’intérieur, provo- Guillet, évoque dans les colonnes de cause sur ce front. pour la France (RPF). « SON NOM NE ME DIT RIEN » venu dans cette affaire en raison de quant autant de lézardes dans le du Monde l’« influence » africaine Deux autres pans de l’affaire Elf Selon M. Pasqua, ce prêt se Le président du RPF avait égale- mes compétences, réelles ou suppo- « système Pasqua », et laissant du chef du RPF et les coulisses de sont, en revanche, resté en suspens : décomposait ainsi : 500 000 francs ment été interrogé sur ses liens éven- sées. » « Qui vous a demandé d’inter- entrevoir les dessous d’un réseau ses relations internationales (nos l’utilisation, maintes fois évoquée, provenaient de ses « économies », tuels avec les deux principaux prota- venir ? », avaient demandé les juges. politique aux méthodes contestées. éditions datées 29-30 avril), l’enquê- des avions du groupe Elf par l’ancien le reste de deux personnes présen- gonistes de l’affaire, le marchand « Je ne souhaite pas vous le dire », Depuis deux ans, les investiga- te sur l’affaire Elf avait établi que ministre ; les conditions de l’achat tes sur la liste qu’il conduisait aux d’armes Pierre-Joseph Falcone – avait répliqué M. Pasqua, avant d’in- tions des juges ont ajouté l’inquiétu- d’importantes sommes – plusieurs par la SEM 92, société d’économie élections européennes de juin 1999 incarcéré depuis le 1er décembre 2000 diquer : « A la suite de cette opéra- de à ce climat incertain. Les multi- millions de dollars – avaient alimen- mixte départementale dont M. Pas- – un médecin marseillais, Robert – et son associé d’origine russe, Arca- tion, M. Gaydamak a reçu l’ordre du ples développements de l’affaire Elf té le compte suisse de M. Léandri, qua assure la présidence, d’un terrain Assadourian (1 million de francs), di Gaydamak – réfugié en Israël. «Je Mérite. Je crois que cela faisait partie ont ainsi mis en cause plusieurs col- conduisant celui-ci à indiquer qu’il situé à Issy-les-Moulineaux et initiale- et la présidente du PMU gabonais, ne connais pas Pierre- Joseph Falco- des choses qui étaient prévues au laborateurs et anciens collabora- avait prêté son nom et sa signature ment détenu par Elf. Par ailleurs, les Marthe Mondoloni (2,5 millions de ne, son nom ne me dit rien », avait moment où nous avions engagé cette teurs de M. Pasqua, tant au conseil à des dignitaires africains, afin de promoteurs et intermédiaires de la francs). « A ma connaissance, avait déclaré M. Pasqua, qui avait en affaire. Il était notamment prévu que général des Hauts-de-Seine qu’au protéger la confidentialité de ces revente du fameux terrain ont été déclaré M. Pasqua, Mme Mondoloni revanche indiqué avoir « vu deux les négociateurs seraient récompen- ministère de l’intérieur – où il a mouvements de fonds. Une attesta- mis en examen, après la découverte n’a pas de domicile en France. Elle fois, en 1995 ou 1996 », M. Gayda- sés. » effectué deux passages, de 1986 à tion du ministre congolais de l’inté- d’un circuit de commissions occultes vit au Gabon. […] Je connais bien sa mak, « au moment de la libération Enfin, le député européen avait été 1988 puis de 1993 à 1995. Discrète- rieur remise aux juges a, sem- versées en Suisse en marge de cette famille. Quant à M. Assadourian, des pilotes français en Bosnie ». interrogé sur la provenance d’une ment rémunérés par la filiale suisse ble-t-il, corroboré ses dires. Un an opération immobilière – sur laquelle c’est un chirurgien de Marseille que « C’est M. Marchiani qui avait le con- somme de 50 000 francs en espèces Elf-Aquitaine International (EAI), avant sa mise en cause par l’ancien- l’ancien ministre n’a toutefois jamais je connais bien aussi. » « Pour quel- tact avec lui et qui me l’a présenté […], découverte dans un tiroir de la com- alors présidée par Alfred Sirven, les ne assistante de M. Guillet, Sabine été questionné. M. Pasqua avait ten- les raisons les donateurs n’ont-ils pas avait ajouté M. Pasqua. Il me l’a pré- mode de sa chambre, au cours de la anciens policiers François Antona de la Laurencie, dans le cadre cette té, le 31 mai 2000, de se constituer perquisition. Il avait affirmé avoir et Daniel Léandri, le conseiller géné- fois de l’affaire Falcone, M. Antona partie civile au nom de la SEM 92. retiré ces fonds, la veille, sur son ral de l’Aisne Antoine Pagni, une avait, pour sa part, assuré par antici- Les juges ont rejeté cette requête, compte au Crédit du Nord. « Il doit y ancienne attachée de presse du pation devant les juges de l’affaire maintenant M. Pasqua en dehors du avoir environ 600 000 francs sur ce ministère de l’intérieur, Laurence Elf : « Jamais M. Sirven ne m’a cercle sulfureux de l’affaire Elf. compte de dépôt et 35 000 francs sur Perrier, l’ex-épouse de M. Abitbol, demandé de transmettre la moindre le compte-titres, avait précisé M. Pas- Bénédicte Riou de Kerprigent, ont somme d’argent à quiconque. » Hervé Gattegno qua. Je retire de l’argent lorsque j’en ai été mis en examen pour « recel besoin, deux ou trois fois par an. Cela d’abus de biens sociaux ». sert à la fois au ménage et à mes Si les deux premiers, générale- frais. » ment présentés comme des « agents » très spéciaux de l’ancien F. Lh. ministre, ont invoqué des « mis- 10 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 SOCIÉTÉ

Markus Warnecke, soupçonné d’être l’un des agresseurs Neuf pompiers de Coulommiers du gendarme Nivel, devant les assises du Pas-de-Calais mis en examen pour viols Quatre hooligans ont déjà été condamnés en Allemagne pour ces faits qui avaient terni la Coupe du monde de 1998 Ils sont soupçonnés d’avoir abusé, pendant Le procès de Markus Warnecke, l’un des hooli- dans les rues de Lens, lors de la Coupe du monde autres hooligans ont déjà été condamnés en Alle- près de deux ans, d’une jeune femme gans allemands soupçonnés d’avoir sauvage- de football en 1998, s’est ouvert, mercredi 9 mai magne. La première audience a été consacrée à ment roué de coups le gendarme Daniel Nivel devant la cour d’assises du Pas-de-Calais. Quatre l’étude de la personnalité du jeune homme. atteinte de troubles psychologiques

SAINT-OMER et des trois autres à des peines de témoins, qui ont au contraire affir- Néanmoins, c’est tout un pan de NEUF POMPIERS de la caserne nérabilité de la jeune femme, a con- de notre envoyé spécial trois ans et demi à six années de mé reconnaître en la personne de la vie de leur fils et frère qui semble de Coulommiers (Seine-et-Marne) fié l’enquête à la brigade des Le 21 juin 1998, en pleine Coupe prison pour « coups et blessures ». Markus Warnecke l’un des agres- avoir échappé à la famille Warnec- ont été mis en examen pour « viol mineurs de la sûreté départementa- du monde de football, Daniel Plus lente, la justice française, elle, seurs de la première vague d’as- ke, du jour où le jeune homme a et agression sexuelle sur une person- le de Meaux. Nivel, gendarme mobile de quaran- n’a finalement gardé que Markus saillants, les hooligans déjà con- rompu avec les schémas conven- ne vulnérable » par Claudine Selon une source judiciaire, l’af- te-quatre ans, Warnecke dans ses rets sur le fon- damnés en Allemagne ayant fait tionnels familiaux. Devenu mem- Enfoux, juge d’instruction à faire aurait commencé par des visi- était griève- dement juridique de « violences partie de la seconde. Selon les bre des « bones », club de moto de Meaux. Quatre d’entre eux l’ont tes régulières de la future victime à ment blessé à volontaires ayant entraîné une infir- deux collègues de Daniel Nivel, Hanovre, cet amateur de musique été le 13 avril, quatre autres une la caserne. Celle-ci, atteinte de Lens lors de mité permanente sur un militaire de également parties civiles, le jeune techno et de football – dont le prési- dizaine de jours plus tard, et le der- troubles psychologiques, ferait violents inci- gendarmerie », faisant aujourd’hui homme aurait frappé le gendarme dent a testé à l’audience les con- nier à une date qui n’a pas été pré- une fixation sur les uniformes. Cer- dents surve- examiner par la cour d’assises du à terre, en lui portant des coups de naissances sur le championnat alle- cisée. Selon une source judiciaire, tains pompiers en auraient ensuite nus en marge Pas-de-Calais son éventuelle res- pied. Selon un enfant de neuf ans, mand – avait été videur de discothè- plusieurs autres mises en examen profité pour la faire venir dans les du match ponsabilité dans l’agression, pour que la cour devrait entendre, les que, avant d’ouvrir la boutique de pourraient intervenir dans les pro- chambres de garde et pour abuser PROCÈS Yougoslavie- laquelle il encourt une peine maxi- coups auraient également été por- tatouages. Son penchant pour la chaines semaines. Les pompiers d’elle en dehors de leurs heures de Allemagne. Des heurts avaient male de quinze ans. tés à l’aide du panneau de bois. boisson s’était affirmé au cours de poursuivis, parmi lesquels des pro- service. Elle aurait ainsi été offerte opposé une horde de plusieurs cen- « Je suis vraiment désolé pour ce son service militaire, au début des fessionnels et des volontaires, sont en cadeau d’anniversaire à l’un taines de hooligans allemands aux qui est arrivé à M. Nivel et à sa FOOTBALL ET TECHNO années 1990. Et en dix ans, son soupçonnés d’avoir abusé entre d’entre eux, avant d’être violée à forces de l’ordre. En faction avec famille », a déclaré Markus War- Fils d’un géologue et d’une insti- casier judiciaire s’était garni de 1999 et la fin de l’année 2000 d’une de multiples reprises au terme deux de ses collègues auprès de necke, mercredi 9 mai, à l’ouvertu- tutrice, Markus Warnecke a présen- cinq condamnations à des peines jeune femme d’une trentaine d’an- d’une soirée particulièrement arro- véhicules stationnés dans une rue re de son procès, s’adressant en té à la cour d’assises le visage lisse d’amende, dont deux pour sanc- nées souffrant d’un handicap sée. Plusieurs des mis en examen du centre-ville, le maréchal des français – langue qu’il étudie en de l’étudiant qu’il fut avant de tionner des faits de violences avec mental et qui était l’objet d’une sont soupçonnés d’avoir répété logis chef avait été pris à partie par prison – au gendarme atteint de lâcher ses études d’ingénieur en rébellion envers les forces de l’or- mesure judiciaire de placement plusieurs fois ces actes de violence. deux vagues successives de jeunes séquelles neurologiques irréversi- construction – il prépare actuelle- dre dans le cadre, semble-t-il, de sous curatelle. qui, après l’avoir bousculé, bles, à la suite de l’ablation d’une ment un baccalauréat français en manifestations sportives. Les faits avaient été portés à la « UNE AFFAIRE AUSSI SORDIDE » l’avaient sauvagement roué de partie du cerveau. « J’ai eu beau- détention. Correctement vêtu, che- Markus Warnecke n’a jamais été connaissance de la justice au mois Dès leurs mises en examen, les coups à terre, alors qu’il avait per- coup de temps pour réfléchir. Je veux courts mais pas trop, petites fiché parmi les hooligans allemands de novembre 2000, après que la vic- pompiers ont été suspendus à titre du son casque de protection, et regrette d’avoir été engagé dans cet- lunettes d’intellectuel chaussées les plus dangereux. « Je ne suis pas time se fut confiée à une travailleu- conservatoire par le service dépar- laissé pour mort. te affaire. » Et à ses juges : «Je sur le nez, le portrait vivant est à un nazi et je n’ai pas de pensée se sociale qui s’occupait d’elle. Elle temental d’incendie et de secours Deux jeunes Allemands, parmi vous prie de me juger pour ce que des années-lumière des photos pro- nazie », s’est-il également défendu. aurait raconté dans un entretien présidé par le sénateur Jean-Jac- lesquels, Markus Warnecke, vingt- j’ai fait, mais pas pour tout ce qui jetées de lui au moment de son La cour s’est néanmoins intéressée les sévices dont elles avait été victi- ques Hyest (Union centriste), prési- sept ans, gérant d’une boutique de s’est passé ce jour-là. » interpellation, en 1998, après passa- de près à son goût prononcé pour me. Son interlocutrice avait aussi- dent du conseil général de Seine-et- tatouage à Hanovre, étaient arrê- S’expliquant ensuite en alle- ge en cellule de dégrisement : che- la mythologie germanique, à son tôt alerté le parquet de Meaux. A Marne. « Une affaire aussi sordide tés sur-le-champ, reconnus par mand, Markus Warnecke a précisé veux ras, barbu, visage bouffi par pitbull baptisé du nom du dieu l’issue de l’enquête préliminaire, ne peut que produire des dégâts des témoins. Puis, six semaines qu’il entendait par « participa- l’alcool et gros bras tatoués. Odin et au courrier de ses amis ce dernier avait ouvert une infor- pour l’image des pompiers, qui était plus tard, alors que le gendarme tion » le fait d’avoir seulement Sa mère, son père, ses deux d’alors, qui, après son arrestation, mation judiciaire visant à la fois bonne dans le département », a sou- Nivel se trouvait toujours dans un « forcé un barrage de police ». Au sœurs – ingénieure en génie méca- lui indiquaient lever « vingt fois leurs des viols et agressions sexuelles et ligné M. Hyest, tout en précisant coma profond, quatre autres hooli- cours de l’instruction, selon l’acte nique et étudiante en littérature – verres chaque soir » en son honneur la non-dénonciation de ces actes que l’établissement public dont il a gans étaient identifiés par la jus- qui le renvoie devant les assises, ont décrit l’ambiance familiale pas- et pensaient à lui envoyer des livres criminels. Sur ce dernier chef, aucu- la responsabilité avait l’intention tice allemande, après avoir été l’accusé a concédé après réticences sée, sans faille, le caractère de leur que, selon eux, « chaque “guerrier” ne personne n’a à ce jour été mis de se porter partie civile dans le repérés sur des photos publiées qu’il s’était engagé avec quatre ou fils ou frère « honnête », « franc », devrait étudier ». Autant d’amitiés en examen. La justice s’interroge dossier d’instruction. La décision dans la presse. cinq personnes dans la rue où se « fiable », sur qui l’« on pouvait tou- inconnues de ses sœurs dont l’une, cependant sur les éventuelles res- d’un éventuelle révocation des sus- Déjà jugée en Allemagne, où trouvait le gendarme Nivel. Il était jours compter ». Le père a aussi dit pour décrire son frère, invoquait un ponsabilités de la hiérarchie locale pects ne pourra être prise qu’à l’is- elle avait provoqué une forte émo- muni d’un panneau de bois « pour la « déception » des études inache- dicton allemand : « Harte Schale, de la caserne de Coulommiers. sue de la procédure judiciaire. La tion, l’affaire a abouti en 1999 à la se protéger », selon lui, puis avait vées, puis la bifurcation vers la bou- weicher Kern », que l’interprète a A-t-elle pu ignorer des faits qui se Seine-et-Marne rassemble environ condamnation d’André Zawacki, couru « avec tout le monde », heur- tique de tatouages. « Le fait d’être traduit : « Quand la coquille est sont produits à l’intérieur de la 2 600 pompiers, dont les deux tiers l’un des hooligans arrêtés sur le ter- tant un gendarme avant de s’en- tatoué n’est pas significatif d’être un dure, le noyau est tendre ». caserne pendant une période de sont des professionnels. ritoire allemand, à dix ans de pri- fuir en direction de la voie ferrée. brigand », a tempéré le président près de deux ans ? La juge d’ins- son pour « tentative de meurtre » Version contredite par des Michel Gasteau. Jean-Michel Dumay truction, en raison de l’extrême vul- Pascal Ceaux La France compte 12,6 millions de grands-parents Carambolage de l’A13 : prison LE RECENSEMENT de mars 1999 des générations nées entre 1940 et 94 % des parents de deux enfants trois quarts sont avec leur mère. continue de livrer ses secrets. On 1945. L’âge moyen au moment de la ou plus. Près de 6 % des enfants (773 000) ferme requise en appel sait désormais que les grands- naissance du premier petit-enfant En février, l’Institut national vivent avec un parent et un beau- parents sont en France 12,6 mil- augmente puisque le premier d’études démographiques (INED) parent. Les hommes vivent plus DIX-HUIT MOIS de prison dont douze avec sursis, 18 000 francs lions et ont en moyenne quatre enfant arrive lui-même plus tardive- avait déjà commencé d’exploiter souvent que les femmes plusieurs d’amende et l’annulation du permis de conduire ont été requis en appel, petits-enfants. Dans une publica- ment : les femmes deviennent cette même « étude de l’histoire unions successives. En cas de ruptu- mercredi 9 mai, par l’avocate générale Dominique Lottin, contre Thierry tion du 10 mai, l’Institut national de grands-mères à 49,9 ans en familiale », qui étaye l’étude sur les re d’union, ils se remettent plus Maniable, l’un des principaux prévenus du carambolage de l’autoroute la statistique et des études économi- moyenne, les hommes à 52,5 ans (la grands-parents. Durant le recense- souvent en ménage. Ils élèvent éga- A13 survenu le 29 septembre 1997, faisant 12 morts et 94 blessés. La ques (Insee) précise que leur différence reflétant l’écart d’âge ment de 1999, quelque lement plus souvent que les représentante du parquet a estimé que les décisions de première instan- nombre va encore « beaucoup entre conjoints, et un âge à la 145 000 hommes et 235 000 fem- femmes des beaux-enfants. Et, dans ce étaient « beaucoup trop clémentes », qualifiant les prévenus « d’assas- augmenter dans un futur proche », naissance du premier enfant plus mes ont rempli un bulletin spécial ce cas, ils ont moins d’enfants «à sins et de délinquants de la route ». Elle a également demandé douze car « les générations plus jeunes ont élevé pour les hommes). sur leur histoire familiale en plus du eux » que leurs congénères de mois de prison avec sursis contre Luc Bonnemains, prévenu lui aussi été plus nombreuses, et vivront en bulletin individuel. Les chercheurs même sexe qui n’ont pas élevé les d’homicides dans ce carambolage, relaxé par le tribunal de Bernay. moyenne plus longtemps ». « HISTOIRE FAMILIALE » savent dorénavant que l’on compte enfants de leur compagne. L’avocate générale a enfin demandé des peines alourdies pour les auto- Ces grands-parents profitent La moitié des personnes de en France 14,6 millions de couples, Les hommes de 45-49 ans ayant mobilistes venus successivement s’encastrer dans le carambolage. La encore parfois de leurs parents, et 56 ans sont grands-parents. Les dont 2,6 millions de couples non connu deux unions sont plus cour d’appel de Rouen rendra son arrêt le 17 septembre. – (Corresp.) même de leurs propres grands- trois quarts de celles de 66 ans. Et mariés ; que 72 % des hommes et féconds que ceux qui sont toujours parents. Le recensement a permis 80 % des personnes de 70 ans et 65 % des femmes de 20 ans et plus dans leur premier couple. Au me de dénombrer 2 millions d’arrière- plus. « Pour les générations nées vers vivent en couple ; que la cohabita- contraire, les femmes du même âge M Lebranchu veut lutter contre grands-parents (des femmes dans 1900, la proportion de grands- tion demeure le mode de vie à deux qui ont vécu deux unions ont moins sept cas sur dix). Et environ parents à 80 ans était égale à 70 %, le plus fréquent jusqu’à 26 ans pour d’enfants que celles dont la premiè- 30 000 arrière-arrière-grands- alors qu’elle dépasse 80 % pour les les femmes, et 28 ans pour les hom- re union est intacte, « la fécondité le phénomène des bandes organisées parents, à la tête d’une lignée de générations nées vers 1920, lit-on mes ; et que, parmi les 14,6 millions dans une éventuelle deuxième union cinq générations. Le recensement dans l’étude. Au fil de ces généra- de couples dénombrés, 545 000 ne compensant pas les enfants qui ne LA LUTTE contre le phénomène des bandes et l’économie souter- confirme que l’on devient grand- tions, il est devenu plus rare de ne pas vivent avec un enfant qui n’est pas sont pas nés au sein de la première raine devient l’une des priorités affichées du ministère de la justice. parent plus tard, mais plus avoir d’enfant. » Logiquement, la l’enfant des deux conjoints. union rompue ». Un phénomène « Le phénomène était sous-estimé », a expliqué la garde des sceaux, sûrement que par le passé. Un tiers probabilité de devenir grand-parent Environ 16 % des 13,2 millions « relativement nouveau », qui Marylise Lebranchu, en présentant, mercredi 9 mai, la circulaire sur des personnes nées entre 1930 et s’accroît avec le nombre d’enfants : d’enfants recensés (soient 2,1 mil- semble intriguer les chercheurs. l’action publique destinée aux procureurs généraux et procureurs. 1935 étaient grands-parents à 80 % des parents d’un seul enfant lions d’enfants) sont élevés par un Dénonçant un certain nombre de dysfonctionnements dans les enquê- 50 ans, contre seulement un quart deviennent grands-parents, contre parent qui ne vit pas en couple. Les Pascale Krémer tes, le texte de la ministre de la justice prévoit que les procureurs seront immédiatement destinataires de toutes les informations, de tous les rapports préparés par les services de police et de gendarmerie sur les violences urbaines et le phénomène de bandes. Tout en met- Après vingt-six ans en France, un sans-abri menacé d’expulsion tant en avant la nécessité d’une concertation accrue entre tous les ser- vices de l’Etat contre les formes les plus aiguës de la délinquance, la ANNECY (Haute-Savoie) son employeur, en 1985, la rue est devenue son foyer. circulaire insiste sur le rôle prééminent des parquets généraux et des de notre correspondante C’est là qu’il se serait fait voler ses papiers d’identité et parquets dans la conduite des enquêtes. A Annecy, Carlos Diaz-Donovan, quarante-sept ans, se serait retrouvé au cœur d’un imbroglio kafkaïen : était devenu une figure locale. Sans papiers, sans pour renouveler sa carte de séjour, il lui fallait son pas- DÉPÊCHES domicile fixe et sans famille, il est aujourd’hui menacé seport, mais, pour renouveler son passeport, il devait a GUERRE D’ALGÉRIE : le MRAP (Mouvement contre le racisme d’expulsion vers le Mexique, pays qu’il a fui il y a vingt- prouver au consulat qu’il était bien mexicain. Alors Car- et pour l’amitié entre les peuples) a porté plainte avec six ans. La police municipale l’a contrôlé le 3 mai, sur le los a abandonné ses démarches et a erré jusqu’en 1997 constitution de partie civile, mercredi 9 mai, pour « crimes contre parvis d’une église, avec dix grammes de cannabis qu’il dans la région de Perpignan, jusqu’à ce qu’un ami l’inci- l’humanité » contre le général Paul Aussaresses. Par ailleurs, le groupe tentait de revendre pour, a-t-il expliqué, s’acheter un te à rejoindre Annecy. communiste du Sénat a demandé, mercredi, au président du Sénat mobile home. La police aux frontières l’a placé au cen- L’homme a vite été adopté par les habitants. A deux d’« intervenir pour annuler » une émission de la chaîne télévisée tre de rétention de l’aéroport de Lyon-Satolas, d’où il a pas de son squat, il a rencontré un jeune couple, Armel Public-Sénat, prévue vendredi, à laquelle doit participer le général été extrait le 7 mai. Son avocat a tenté, en vain, devant et Vanessa Claude-Pierre. « De temps en temps, il aidait Paul Aussaresses. le tribunal administratif de Grenoble, de contester la un autre SDF qui faisait faire des collages aux enfants, a JUSTICE : Jean-Pierre Fourcade, sénateur (UDF) et maire de validité de l’arrêté de reconduite à la frontière pris par raconte Armel. Ma femme lui a serré la main en l’encou- Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a été entendu, mercredi le préfet de Haute-Savoie. « Les personnes qui peuvent rageant, puis nous l’avons revu. » Au fil des mois, Carlos 9 mai à Paris, comme témoin assisté dans le cadre de l’instruction sur prouver qu’elles ont passé quinze ans en continu sur le ter- s’est senti poussé des racines. La naissance du petit Sta- l’attribution des marchés des lycées d’Ile-de-France. M. Fourcade a ritoire français ne peuvent être reconduites à la frontière, nislas-Carlos au foyer des Claude-Pierre l’a bouleversé. été premier vice-président du conseil régional de 1986 à 1995. explique l’avocat de M. Diaz-Donovan, Me Laurent Pas- Soucieux de pouvoir accueillir ce filleul, le SDF a déni- a PÉDOPHILIE : un prêtre parisien en retraite a été écroué le cal. Mais il y a un trou de douze ans dans son emploi du ché un bout de terrain et décidé d’acheter un mobile 25 avril pour agression sexuelle sur mineurs, a révélé mercredi 9 mai temps, de 1985 à 1997. » home. Aujourd’hui, il ne comprend pas ce qui lui arrive la Fondation des orphelins apprentis d’Auteuil, au sein de laquelle l’ec- Aux magistrats, Carlos a raconté sa fuite du Mexi- et refuse de s’alimenter. Ses amis ont commencé une clésiastique avait exercé tout son ministère. Jacques Daheron, 65 ans, que, à bord d’un bateau de fortune, en 1975, et son arri- course contre la montre pour le faire sortir du centre avait reconnu les faits au cours de sa garde à vue et avait été mis en vée en France. Où ? Il ne l’a jamais su, ne parlant à de rétention. Outre une mobilisation générale, un examen pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne l’époque pas un mot de français. Pendant dix ans, il espoir subsiste : le refus du consulat mexicain, qui ayant autorité ». aurait été employé dans un ranch de Perpignan (Pyré- devait recevoir Carlos vendredi 11 mai, de le reconnaî- a INCESTE : un homme de 51 ans a été écroué à Lille, mercredi nées-Orientales). Il était en règle, affirme-t-il. « J’avais tre comme ressortissant. 9 mai, pour des incestes à répétition présumés depuis au moins sept une petite carte rouge en plastique avec ma photo des- ans sur deux de ses filles, dont l’une aurait avorté à deux reprises. – (AFP.) sus », lance-t-il au président du tribunal. A la mort de Valérie Cado 11 RÉGIONS LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 La nouvelle géographie des résidences secondaires Le dernier recensement de l’Insee montre que ce type de logements se concentre de plus en plus sur le littoral et en montagne. La Vendée a enregistré la plus forte croissance entre 1990 et 1999. Ces lieux de villégiature ont tendance à devenir des résidences « alternantes »

LA ROCHE-SUR-YON (Vendée) Plus d'appartements et de villas à la mer et à la montagne 579 000 francs en 2000, mais le Le bâtiment se porte bien. Et man- tions voient se profiler le spectre de notre correspondant même logement était à 538 000 que de bras. En six ans, le secteur d’une nouvelle défiguration du lit- Rien de comparable, sans doute, francs en 1999. Cette inflation a (14 000 salariés et 3 500 travailleurs toral. Fabricants et gérants de cam- SEINE-ST- avec le raz de marée « Merlin » du HAUTS- DENIS PAS-DE- d’ailleurs plus ou moins chassé la indépendants) a connu une hausse ping, eux, se frottent les mains. Les DE- PARIS CALAIS début des années 1970. Mais, en SEINE VAL- NORD clientèle des jeunes ménages avec des effectifs salariés de l’ordre de mobile homes s’arrachent, « notam- DE-MARNE dix ans, la Vendée a enregistré une SOMME enfants, « repoussée » vers des pro- 12 % à 15 %. M. Fraisse verrait ment chez les anciens campeurs », AISNE progression spectaculaire, mesu- SEINE-MAR. ARD. duits plus abordables. « Depuis d’ailleurs d’un bon œil l’implanta- comme le remarque Gérard Bien- rée par l’Insee (lire ci-dessous),de OISE sept ou huit ans, remarque M. Gabo- tion d’un village Pierre et vacances venu, directeur commercial d’une MANCHE CALVADOS EURE MOSELLE V.D'O. MARNE son parc de résidences secondai- MEUSE BAS- rit, nous avons moins de difficultés (un projet de 120 logements), con- entreprise spécialisée dans la véran- YV. MEURTHE- RHIN ORNE SEINE- ET-MOS. me res : de 71 105 en 1990 à 93 407 en CÔTES- ESS. ET-M. à vendre des appartements type tre l’avis de M Bridier, qui souli- da depuis vingt-six ans qui s’est di- FINISTÈRE D'ARMOR EURE- ILLE- MAYENNE ET-L. AUBE VOSGES 1999 (+ 31 %). Les acquéreurs sont ET-VILAINE HTE- Merlin. » gne que « ça supposerait la suppres- versifiée en se tournant vers le HT- MORBIHAN SARTHE MARNE d’abord de jeunes retraités ou de LOIRET HTE- RHIN Le littoral garde les vestiges de sion d’une dune ». Les dunes, en mobile home. La concurrence est YONNE SAÔNE futurs jeunes retraités. Comme LOIRE- cette période, commencée en 1971. ATLANT. MAINE- LOIR-ET- CÔTE- ET-LOIRE INDRE- CHER Mady Levau. D’origine parisienne, D'OR DOUBS TER. DE A l’époque, la commune de Saint- ET-LOIRE NIÈVRE elle a choisi, ayant atteint la cin- CHER BELFORT Hilaire-de-Riez accorde un permis L’arc méridional et la côte atlantique plébiscités JURA VENDÉE INDRE SAÔNE- quantaine, d’arrêter de travailler. VIENNE ET-LOIRE de construire à Merlin pour trois DEUX- ALLIER Ancienne secrétaire de direction, SÈVRES mille logements. Saint-Gilles-Croix- La nouvelle géographie des résidences secondaires révélée par le ÉVOLUTION AIN elle coule aujourd’hui des jours CHARENTE- CREUSE HTE-SAVOIE de-Vie et Saint-Jean-de-Monts, recensement de 1999 montre qu’à cinq exceptions près tous les départe- (par départements) M. HTE- LOIRE VIENNE PUY-DE- heureux entre sa propriété péri- DÔME RHÔNE notamment, lui emboîteront rapi- ments du littoral gagnent entre 5 % et 30 % de nouvelles résidences. Sur DES RÉSIDENCES CHARENTE SAVOIE gourdine et Jard-sur-Mer, petite SECONDAIRES CORRÈZE dement le pas. L’industrie du touris- l’autre grand espace territorial de conquête, elles se multiplient dans les HTE- ISÈRE CANTAL LOIRE station balnéaire au sud des Sables- 1990-1999 DORDOGNE me était née en Vendée. Face à des massifs montagneux – Pyrénées, Massif central, Vosges et Alpes. En d’Olonne, où elle vient d’acquérir GIRONDE DRÔME HTES- promoteurs qui ne lésinent pas sur 1999, le département des Hautes-Alpes concentre, avec près de 46 %, le EN HAUSSE LOT ARDÈCHE ALPES une villa. Mariée à un directeur LOT-ET- AVEYRON les moyens pour séduire les candi- taux le plus important par rapport à l’ensemble des logements. Dans de GAR. LOZÈRE ALPES- TARN- DE-HTE- commercial, elle a découvert Jard- LANDES ALPES- dats acquéreurs, impossible d’arrê- nombreux autres départements, le parc perd du terrain par sa transfor- STABLE ET-GAR. GARD VAUCLUSE PROV. MARIT. TARN sur-Mer, voilà deux ans, au fil d’un GERS BCHES- ter la machine, malgré les recours mation en résidences principales. A elles seules, Provence-Alpes-Côte HTE- HÉRAULT DU-RHÔNE cabotage en compagnie de son EN BAISSE PYRÉNÉES- GAR. VAR pour tenter de la freiner. Ceux, par d’Azur, Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon regroupent près de 40 % ATLANT. mari, fou de bateau. Elle ne goûte HTES- AUDE exemple, du Comité de la nature et des résidences secondaires, suivies par la Bretagne, les Pays de la Loire PYR. ARIÈGE HAUTE- qu’assez modérément les joies de CORSE des sites, présidé par Marcelle Bri- et l’Aquitaine. De La Baule à Biarritz, la côte atlantique est une zone très PYR. la navigation. Lui « ne s’est jamais ORIENTALES dier. Au plus fort de la déferlante, dynamique. La Vendée, qui enregistre la plus forte progression natio- CORSE- fait au Périgord », où le couple pos- DU-SUD son association avait introduit plu- nale avec 31 % de croissance entre les deux recensements, conserve son sède pourtant, depuis dix ans, une sieurs recours devant le tribunal titre de deuxième département d’accueil, juste derrière le Var. belle maison ancienne, restaurée Source : Insee administratif de Nantes pour stop- par leurs soins. Alors, va pour Jard, per le « bétonnage » de la côte. où ils ont jeté l’ancre dans une gouement de cette population d’un marché qui arrive à satura- effet, ont payé le prix fort : dans rude. Deux enseignes vendéennes belle et spacieuse villa « très fonc- « plutôt aisée sans être haut de gam- tion. A moins de « mordre » en- UN DÉBOUCHÉ POUR LE BÂTIMENT les années 1970, à Saint-Jean- se disputent ce marché en expan- tionnelle », pour un peu moins de me » s’explique assez simplement : core un peu sur les dunes, où les A Saint-Hilaire-de-Riez, le maire, de-Monts, 135 hectares de dunes sion, les autres se partagent les 1,5 million de francs. Elle leur ser- « La Vendée offre un bon compro- prix ont grimpé, comme sur les Jacques Fraisse (PS), ne renie pas domaniales bordant la mer sur miettes. vira de résidence secondaire un an mis entre un bon ensoleillement, îles, qui accueillent le plus fort taux ces mégacomplexes immobiliers, 2 kilomètres ont été urbanisés. Une partie des élus s’inquiètent ou deux, le temps de vendre sans même s’il n’est pas du niveau de la de résidences secondaires. même s’il est conscient des problè- Les communes du littoral doi- ouvertement de la prolifération de la brader leur maison de Montan- Côte d’Azur, et la recherche de tran- Si, à l’île d’Yeu, la valeur moyen- mes qu’ils posent, comme les capa- vent aujourd’hui faire face à un ces nouveaux hébergements inclas- ceix, près de Périgueux. Ensuite, quillité souhaitée par cette clientèle ne d’un logement ancien est cités d’assainissement, pour satis- autre phénomène. Celui des mo- sables. Et inclassés. Doivent-ils ou « elle deviendra notre maison prin- venue, pour une grande partie, de la passée de 802 000 francs en 1999 faire aux besoins d’une population bile homes. Partout sur le littoral, non être considérés comme rési- cipale ». région parisienne, mais aussi des à 825 000 francs, à Noirmoutier, qui explose en été, ou la réduction ils fleurissent, au grand dam des dences secondaires ? Certains crai- Démarche atypique ? « Au con- Pays de la Loire. » Le problème est pour un quatre-pièces ancien, de la plage : à marée haute, du fait associations de lutte pour la protec- gnent pour l’image du départe- traire, répond Dominique Gaborit, maintenant de concilier les exigen- il faut désormais compter de l’avancée de la mer et de la proxi- tion de l’environnement. « En ter- ment. Il n’est même pas possible secrétaire général de la Fnaim Ven- ces de cette population à la retraite 943 000 francs au lieu de 722 000. mité des immeubles, elle se réduit mes d’esthétique, les mobile homes, de les comptabiliser exactement. dée et responsable d’une agence (29 % des investisseurs en 2000) ou Paradoxalement, des stations pha- comme peau de chagrin… Mais c’est une catastrophe », proteste L’Insee, pour le recensement de immobilière à Saint-Gilles-Croix- qui la prépare, désireuse de ne pas res comme Les Sables-d’Olonne l’élu n’oublie pas l’apport économi- Mme Bridier. Avec l’apparition de 1999, s’y est cassé les dents. de-Vie. Le phénomène est apparu se serrer la ceinture pour ses restent plus accessibles : un petit que de ces résidences secondaires. ces hébergements de loisir hybri- voilà cinq ou six ans. » Pour lui, l’en- « vieux » jours, avec la situation quatre-pièces ancien se négociait « Demandez aux artisans », dit-il. des, plutôt bon marché, les associa- Philippe Ecalle De la maison de campagne au mobile home ELLES PRENNENT, de plus en secondaire est passée de 5,9 % en des placements financiers. » Il y plus, leurs quartiers d’hiver sous 1962 à 8 % en 1975. Relativement ajoute, sans pouvoir mesurer le les cieux plus cléments des bords stable, ce secteur immobilier n’a phénomène, que « le prochain pas- de mer et sur les pentes des mas- enregistré, entre le recensement sage à l’euro incite certains acqué- sifs montagneux. Hier encore, à la de l’Insee de 1990 et celui de 1999, reurs à miser sur l’achat d’une rési- fin des années 1970, elles trou- qu’une légère augmentation – dence secondaire pour en faire un vaient place dans les campagnes, 87 802 résidences secondaires placement ». proches des grands centres supplémentaires – pour représen- Dans la grande majorité des cas, urbains, de Paris à Lyon en pas- ter, avec 2 902 093 unités, sensi- le futur acquéreur est déjà proprié- sant par Bordeaux ou Lille. Elles blement 10 % de l’ensemble des taire de sa résidence principale. étaient alors « comme le signe exté- logements. Alain, cadre dans une entreprise de rieur de richesse » décrit, en 1969, Vincent Destruhaut, administra- cinéma, locataire de son logement dans le roman de François-Marie teur de la Fédération nationale de parisien et propriétaire d’une rési- Banier Les Résidences secondaires l’immobilier (Fnaim), souligne que dence secondaire sur l’île de Ré, ou la Vie distraite. Le dévelop- « le marché de la résidence secon- est un cas marginal. La décision pement du réseau autoroutier et d’achat, selon les spécialistes de l’allongement des lignes TGV l’immobilier, correspond à un acte depuis 1981 les placent toujours « Un lieu qui allie fort « que l’on fait une ou deux fois plus loin, aux marges du territoire dans sa vie ». Tournant dans l’orga- et, d’abord, sur le littoral. Mais, àlafois nisation de la vie familiale, l’achat reflets d’une géographie humaine d’une résidence secondaire, qui ancestrale, elles s’enracinent, sur- dépaysement devient le lieu des retrouvailles tout, dans le maillage d’un habitat familiales, met un terme aux dépla- dispersé – celui de l’Ouest – et ne et travail, cements touristiques jugés trop prennent guère sur l’habitat re- onéreux. groupé du Nord et de l’Est. vie professionnelle Signe des temps, sous la conjonc- Elles ? Ce sont les résidences tion du télétravail et des 35 heu- secondaires. Ce terme récent du et vie familiale » res, la résidence secondaire vocabulaire immobilier – il est devient de plus en plus un lieu de encore ignoré dans le Larousse en travail temporaire. Pour Martyne dix volumes de 1960 – recouvre daire est marqué par une grande Perrot, sociologue, chargée de une réalité très diverse. Quoi de diversité, même dans le cadre d’une recherche au Centre national de la commun, en effet, entre la maison région et parfois d’une ville ». Mais recherche scientifique (CNRS), qui de campagne de la bourgeoisie il relève quelques constantes : au a collaboré à un numéro de la aisée du XIXe siècle et le cabanon littoral, qui se distingue par ses revue Autrement (collections Muta- du dimanche, version populaire de constructions récentes – apparte- tions, no 178, avril 1998 : « L’autre la villégiature ? Entre le studio de ments comme villas –, s’oppose l’in- maison, la résidence secondaire montagne et la maison moderne térieur des terres, où les vieilles refuge des générations »), «il d’un bord de mer urbanisé, sans pierres sont plus recherchées. Sen- conviendrait désormais de parler oublier l’apparition des mobile sible aux phénomènes de mode – plus de résidences alternantes et homes ? Elles entrent en 1946, la vogue actuelle pour l’île de Ré non de résidences secondaires : un pour la première fois, dans la ou le golfe du Morbihan l’illustre – lieu qui allie à la fois dépaysement nomenclature de l’Insee, puis dans le marché connaît, depuis 1999, et travail, vie professionnelle et vie celle des banques, de l’administra- une activité soutenue. Explication, familiale ». tion des impôts… Dans le parc pour M. Destruhaut : « Le dyna- total des logements, la résidence misme économique général, la chute Dominique Buffier 12 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 HORIZONS ENQUÊTE Le sacre républicain de « l’homme à la rose »

délégation du conseil municipal de « L’homme du 10 mai » n’a pas Paris. Sans oublier les membres du besoin d’être convaincu : pour son Conseil constitutionnel, au premier sacre, il veut le peuple et l’Histoire, rang desquels Roger Frey, qui vient le verbe et l’image. Ce sera l’Elysée de proclamer officiellement les et le Panthéon, Arc de triomphe et résultats de l’élection présidentiel- Quartier latin, rive gauche et rive le ; ni les autorités religieuses ou droite, un condensé de tous ses universitaires, le conseil de l’ordre désirs, de tous ses plaisirs, de toutes NCRÉDULE, euphorique, de la Libération, ou encore le média- ses ambitions. le peuple de gauche l’a François teur, Robert Fabre, son complice Reste à fixer la date. Le 11 mai, emporté le 10 mai 1981. du Programme commun en 1972. Pierre Bérégovoy a été chargé d’ins- Onze jours plus tard, c’est Mitterrand Renaud de la Genière, gouver- taller une « antenne présidentiel- donc le peuple qui s’empa- neur de la Banque de France, est le » au 6, rue de Solférino et d’assu- re de la République, s’ins- devient également présent, la tête ailleurs : rer le contact avec l’Elysée. Le 14, talle dans ses palais. Cha- la veille, il a dû sortir de ses caisses, Valéry Giscard d’Estaing informe cun veut le croire ou le président en catastrophe, près de 1 milliard par lettre son successeur qu’il est craindre. François Mit- supplémentaire pour défendre le disposé à lui transmettre ses pou- terrand n’entend décevoir ni les de la franc ; en dix jours, un tiers de ses voirs le 19 mai, jour du septième Iuns, ni les autres. Ce jeudi 21 mai, à réserves en devises se sont envo- anniversaire de sa propre élection. onze heures passées de quelques République lées. Le temps presse. François Mit- L’affaire semble entendue quand le minutes, au moment de prendre terrand, pour l’heure, n’en a cure. président sortant se ravise, chipote, possession de « la plus haute char- le 21 mai Lyrique, il conclut : « Une France fait savoir qu’il veut présider une ge » sous les ors et les lustres de la juste et solidaire peut éclairer la mar- dernière fois le conseil des minis- salle des fêtes de l’Elysée, le vingt et 1981. che de l’humanité… » Après avoir tres à l’heure habituelle, mercredi unième président de la République fait le tour des personnalités, le nou- 20 mai. Mitterrand s’agace mais française ne peut masquer l’émo- Vingt et un veau président donne l’accolade à abandonne son adversaire battu à tion qui assourdit sa voix : « Je pen- Pierre Mendès France : « Sans vous, ses tergiversations. se à ces millions et ces millions de fem- coups rien de tout cela n’aurait été possi- Va pour le 21 mai, donc. A 9 h 30 mes et d’hommes, ferment de notre ble », glisse-t-il à l’ancien président précises, la 604 officielle, venue le peuple, qui, deux siècles durant, dans de canon du conseil. chercher rue de Bièvre, pénètre la paix et la guerre, par le travail et Car tout, alors, paraît possible. dans la cour de l’Elysée. « Giscard » par le sang, ont façonné l’histoire de ne pouvaient Pendant que, dans le parc de l’Ely- l’attend en haut des marches, l’en- la France sans y avoir accès que par sée, le chef de l’Etat passe pour la traîne vers un salon du rez-de- de brèves et glorieuses fractures de suffire : ce fut première fois en revue la garde chaussée. La transmission du code notre société. C’est en leur nom d’honneur du palais, Pierre Bérégo- d’engagement de la force nucléaire d’abord que je parle. C’est tout un une journée voy prend ses fonctions de secrétai- française n’occupe pas les quarante- peuple qui doit se sentir appelé à exer- re général de la présidence de la sept minutes de leur entretien. Le cer les pouvoirs qui sont, en vérité, les de fête(s). République. L’ancien ouvrier frai- sortant confie à l’entrant quelques siens… » seur, devenu cadre à Gaz de France, informations confidentielles – la Les vingt et un coups de canon Avec reçoit une charge depuis longtemps succession à venir de Brejnev ou les tirés depuis le jardin des Tuileries réservée aux aristocrates des tentatives égypto-américaines de soulignent, au loin, la solennité de grands corps de l’Etat. Et c’est lui déstabilisation du colonel libyen protocole, SETBOUN/SIPA PRESS l’instant. Le silence est palpable. qui annonce, sur le perron de la Kadhafi —, il lui demande de « C’est convaincre qui m’importe, et emphase cour d’honneur, la nomination de « veiller à la carrière » de ses princi- peinent, dans la bousculade, à le ble plus léger, c’est indéfinissable », non vaincre. Il n’y a qu’un vainqueur, Pierre Mauroy, premier ministre. paux collaborateurs et il ne peut conduire jusqu’à sa voiture. Le peu- comme le chantera plus tard Barba- le 10 mai, c’est l’espoir. Puisse-t-il et émotion. L’ancien professeur de l’enseigne- s’empêcher de lui donner quelques ple a encore des accents régicides ra. Amis et fidèles, anciens et nou- devenir la chose de France la mieux ment technique, le fondateur des conseils : « Ne vous laissez pas enfer- en ce 21 mai. veaux dignitaires de la République partagée… » Au premier rang, à sa Récit clubs Léo-Lagrange, le solide et mer ici, on est un peu prisonnier, Le nouveau président n’a pas ont été rejoints, en effet, par le gauche, Pierre Mendès France a les pragmatique maire de Lille pour vous verrez. » Impérial, Mitterrand entendu ces insultes. Il peut rejoin- Gotha de l’Internationale socialiste larmes aux yeux. François Mit- d’une succéder au « meilleur économiste réplique : « Monsieur le Président, dre ses invités, arrivés entre-temps. et une pléiade d’intellectuels de gau- terrand continue : « J’avancerai de France » : quel meilleur symbole vous n’avez commis qu’une seule Devant une nuée de journalistes, che. C’est Jack Lang qui a suggéré sans jamais me lasser sur le chemin investiture de la rupture annoncée ? Le peuple, erreur dans votre campagne, celle de Lionel Jospin, arrivé à pied, s’est de placer le septennat sous le signe du pluralisme, confrontation des dif- décidément, prend les commandes. vous représenter. Personne ne pou- montré plus disert que les autres : de l’intelligence et de la création, férences dans le respect d’autrui. » unique Dans le palais présidentiel, les vait m’empêcher d’être élu. Si vous après avoir rendu hommage à Fran- autant que du socialisme. En mars, Un peu à l’écart, Danièle – robe-che- futurs collaborateurs – Jean Glava- ne vous étiez pas présenté, vous me çois Mitterrand pour « sa patience, déjà, pendant la campagne, il avait misier tricolore, col claudine blanc ny et Michel Vauzelles, Michel Cha- succéderiez dans sept ans. » Raccom- sa ténacité et la croyance en ses organisé à l’Unesco un chatoyant et sage lavallière bleu marine – ne rasse et Jean-Claude Colliard, Jac- colloque sur la culture qui avait quitte pas François du regard, com- ques Attali et Régis Debray – explo- impressionné Mitterrand. Depuis me émerveillée. La fidélité à « l’en- rent les salons, découvrent les Pour son sacre, François Mitterrand veut huit jours, il bat le rappel des seignement de Jaurès »,le« long che- bureaux – vides —, préparent leur « amis ». minement, après le Front populaire installation. Une page est tournée. le peuple et l’Histoire, le verbe et l’image. et la Libération »,la« nouvelle allian- Cette journée, Mitterrand s’y pré- OUS, ou presque, répondent ce du socialisme et de la liberté », pare depuis sa victoire. Dès le Ce sera l’Elysée et le Panthéon, présent : l’Allemand Willy l’Histoire est au rendez-vous, dans Paris, 21 mai 1981. 12 mai, il a convié André Rousselet TBrandt, le Suédois Olof Pal- un saisissant raccourci : quatre François Mitterrand remonte et Jack Lang dans son « pigeon- Arc de triomphe et Quartier latin, me, l’Italien Bettino Craxi, l’Espa- minutes pour effacer vingt-trois ans la rue Soufflot nier » du 22, rue de Bièvre, à Paris. gnol Felipe Gonzalez, le Portugais d’opposition, couronner une décen- vers le Panthéon. Le premier était son directeur de rive gauche et rive droite, un condensé Mario Soares, le Danois Anker Joer- nie d’âpres batailles à la conquête Ci-dessous, au premier rang cabinet sous la IVe République, il le gensen, la veuve de Salvador Allen- de la gauche et du pouvoir. derrière le nouveau sera à nouveau à l’Elysée. Le de tous ses désirs, de tous ses plaisirs, de et l’ancien président sénégalais, Devant lui, en demi-cercle, toute chef de l’Etat. second, professeur de droit et hom- Leopold Sedar Senghor, mais aussi sa France est rassemblée. La 1 : François Mitterrand ; me de théâtre, inventif et sémillant, de toutes ses ambitions les écrivains Federico Garcia Mar- famille, épouse, fils, frères et beau- 2 : Willy Brandt ; a su, depuis quelques années, met- quez, Julio Cortazar, Carlos Fuen- frère. Les amis de toujours comme 3 : Pierre Bérégovoy ; tre la culture et l’intelligentsia au tes, Elie Wiesel ou William Styron, Roger-Patrice Pelat ou François de 4 : Georges Sarre ; service du PS et de son candidat. pagné sur le perron, après une poi- idées », le premier secrétaire du PS les Prix Nobel Jean Dausset, Alfred Grossouvre. Les grognards de la pre- 5 : Daniel Mayer ; « Je réfléchis aux cérémonies d’en- gnée de main les yeux dans les a ajouté : « Si c’est pour venir dans Kastler, Louis Néel ou André Lwoff, mière heure, « conventionnels » des 6 : Roland Dumas ; trée en fonction », leur confie-t-il. A yeux, Giscard d’Estaing a voulu un des palais pour faire comme les le chef d’orchestre Daniel Baren- années 1960, les Pierre Joxe, Char- 7 : Jean Pronteau ; l’immuable rituel républicain – céré- dernier geste de simplicité affectée : autres, ça n’a pas d’intérêt. C’est boïm, sans oublier la jeune journa- les Hernu, Claude Estier ou Roland 8 : Charles Fiterman ; monie à l’Elysée, remontée des sept ans plus tôt, il était arrivé à pour faire autre chose que nous som- liste Anne Sinclair, le publicitaire Dumas. Les alliés et les ralliés, Gas- 9 : Roger-Patrice Pelat ; Champs-Elysées, visite à l’Hôtel de pied, il a décidé de repartir de mes là. » Jacques Séguéla – l’homme de «la ton Defferre et Pierre Mauroy, 10 : Jacques Piette Ville de Paris – il souhaite ajouter même. Lorsqu’il franchit le porche Après la gravité et l’émotion du force tranquille », le slogan de la Michel Rocard et Jacques Delors. 11 : Luce Perrot ; un événement propre à marquer sa du palais, il est accueilli, rue du Fau- discours inaugural, le scénario de la campagne électorale —, ou encore Les « sabras » ou « quadras » d’Epi- 12 : Maurice Séveno ; présidence. Certains, à gauche, bourg-Saint-Honoré, par des sif- journée jouera de tous les registres. l’écrivain et polémiste Jean-Edern nay, Jean-Pierre Chevènement et 13 : Pierre Aidenbaum ; recommandaient sérieux et discré- flets et des injures : « Dehors ! », La souveraineté, d’abord. A 12 h 20, Hallier. Beaucoup le croiront, ce Lionel Jospin, Laurent Fabius et 14 : Gaston Defferre ; tion. Jack Lang plaide, au contraire, « Va-t-en ! », « Rends-nous les dia- Mitterrand, accompagné de son pre- jour-là, pique-assiette, et se défen- Pierre Bérégovoy, Edith Cresson et 15 : Dalida. pour le symbole et la flamboyance. mants ! » Les gardes républicains mier ministre, sort par la grille du dront de l’avoir invité : il figure Véronique Neiertz, futures éminen- Coq et prend place dans la SM prési- bien, pourtant, sur les listes officiel- ces que le président élu a reçues en dentielle. Le ciel est gris, la pluie les des invités établies par le proto- tête à tête depuis dix jours à son menace, mais il demande qu’elle cole. Il est vrai que le nouveau prési- domicile, sondant les reins et les soit décapotée. C’est debout, Pierre dent apprécie sa fougue et sa plu- cœurs, soupesant les ambitions et Mauroy assis à sa gauche, qu’il enta- me ; plus tard seulement viendront les talents, entretenant le mystère, me la remontée des Champs-Ely- provocations et noirs soupçons. pour mieux former, à sa main, gou- sées, escorté par les motards de la Tous ces « amis » ont été conviés vernement et équipes. garde républicaine. Bombant le tor- à l’Elysée, pour le premier déjeuner Les élus de tous les ports d’atta- se, impérial, heureux, il salue de la officiel de la gauche, en tenue de vil- che, la Charente natale et Jarnac, la main les milliers de personnes qui le. A la table d’honneur, François Nièvre d’implantation et Château- l’acclament en agitant des roses rou- Mitterrand a placé Mme Allende à sa Chinon, les Landes d’adoption et ges. « On a gagné », « Mitterrand, droite et Mme Senghor à sa gauche ; Latche, ont aussi été invités. Tout président ! », « Vive la Républi- un peu plus loin, Edmonde Charles- comme les dignitaires de l’Assem- que ! » : la foule, joyeuse, envahit Roux, l’épouse de Gaston Defferre, blée et du Sénat, conduits par un l’avenue derrière le cortège officiel. et Elisabeth Jospin, celle du pre- Jacques Chaban-Delmas glacial et Dix minutes plus tard, le chef de mier secrétaire du PS ; face à lui, un Alain Poher habitué des lieux l’Etat est au pied de l’Arc de triom- Mathilde Neruda et Melina Mercou- pour y avoir assuré à deux reprises phe. Les gestes sont convenus : ravi- ri. La deuxième table est présidée l’intérim. Quelques barons gaullis- vage de la flamme, gerbe sur le tom- par Danièle Mitterrand et Pierre tes, Olivier Guichard, Maurice Cou- beau du Soldat inconnu, sonnerie Mauroy ; Lionel Jospin y est entou- ve de Murville, Claude Labbé, sont aux morts, minute de silence, Mar- ré par Elie Wiesel et l’écrivain turc présents, à un titre ou à un autre, seillaise, livre d’or, salut aux anciens Yachar Kemal. Les deux cents accablés, en retrait. Tradition obli- combattants, un instant troublé par autres invités se répartissent sans ge, Jacques Chirac, légèrement cris- une lointaine Internationale. Mais protocole par tables d’une douzai- pé, conduit, avec Jean Tiberi, une « quelque chose a changé, l’air sem- ne de convives. HORIZONS-ENQUÊTE LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 13

de la société française sont plus Sagan, l’essayiste Bernard-Henri nécessaires que jamais. Plus que Lévy, le jazzman Claude Luter, le jamais aussi nécessaires le respect communiste Pierre Juquin, sont là d’autrui et le réalisme dans l’ac- pour l’accueillir. Les hauts parleurs tion. » La réplique est nette : « Cha- commencent à diffuser l’« hymne à cun restera bien entendu fidèle à ses la joie » de Beethoven, joué par choix et à ses préférences. Et je n’en- l’orchestre et les chœurs de Paris tends pas déroger moi-même aux que dirige Daniel Barenboïm, ins- engagements que j’ai souscrits tallé sur des gradins devant la facul- devant le suffrage universel pour té de droit. Poussé par une foule répondre à l’aspiration au change- immense, François Mitterrand com- ment des Françaises et des Français mence à remonter, à pied, la rue qui m’ont élu. » Le maire de Paris, Soufflot, une rose à la main. Derriè- pourtant, s’incline : « La France, re lui, amis, éminences, hôtes étran- comme souvent dans son histoire, a gers au coude à coude, bras dessus, manifesté la volonté de changement. bras dessous, ont formé un cortè- C’est une volonté qui doit être respec- ge, sur toute la largeur de la chaus- tée. » Giscard n’avait rien dit de tel, sée. Comme une invitation à la deux jours plus tôt, lors de son « manif ». Comme une image inver- « Au revoir » télévisé aux Français. sée de cette foule de droite ivre de Mitterrand sait apprécier cette joie, conduite par Michel Debré et reconnaissance de sa légitimité : André Malraux, qui, le 30 mai 1968, « Premier contre-pouvoir face au avait déferlé sur les Champs-Ely- chateau du seigneur, l’Hôtel de Ville sées pour saluer le retour du géné- s’affirme comme la maison commu- ral et la fin de la « chienlit » étu- ne. Vieux face-à-face du roi et du diante. Clameur qui s’engouffre vers le Panthéon, drapeaux rouges et poings levés, oriflammes tricolores et pluie de confettis, grappes de jeunes agrippés aux lampadaires, toute la rue, toute la gauche veut accompagner « l’homme à la rose »

prévôt. Sachons, à présent, inventer Clameur qui s’engouffre vers le l’avenir ! » Le « roi » de ce moment Panthéon, drapeaux rouges et a choisi celui qui sera son premier poings levés, oriflammes tricolores opposant durant deux septennats. et pluie de confettis, grappes de jeu- Reste à passer la rive. Dès le sur- nes agrippés aux lampadaires, grim- lendemain de sa victoire, « l’hom- pés sur les kiosques à journaux, me du 10 mai » a donné carte blan- montés sur les voitures officielles, che à Jack Lang pour organiser toute la rue, toute la gauche veut « quelque chose » au quartier Latin, accompagner « l’homme à la dans le temple républicain du Pan- rose ». Des milliers de jeunes sau- théon. La gauche victorieuse veut tent les barrières, les jeunes com- s’enraciner dans l’Histoire, jusqu’à munistes, les plus rapides, brandis- la ferveur. Dans « son » histoire, sent leurs banderoles pour une ses filiations et celle de ses « majorité PS-PC au Parlement ». « grands hommes » : Jaurès, bien Le service de sécurité, que les orga- sûr, père du socialisme français, nisateurs avaient voulu aussi dis- mais aussi Victor Schœlcher, éman- cret que possible, fléchit, tangue, cipateur des noirs en 1848, enfin puis rompt sous la poussée. Jean Moulin, enterré gaulliste par L’« hymne à la joie » se perd dans André Malraux en 1964 et ressusci- le tumulte, au point que Baren- té socialiste dix-sept ans après. boïm s’arrêtera un court moment Sans oublier Léon Blum, dont le de jouer, semant un moment d’af- président a fait fleurir la tombe, à folement chez les metteurs en scè- Jouy-en-Josas. Plus tard, beaucoup ne et déréglant le minutage que, feront la fine bouche, moquant bons professionnels, ils avaient soi- Entre le bloc de foie gras des Lan- étage, le bureau central qui avait Jacques Chirac, et le conseil munici- Sainte-Geneviève à de Gaulle. Mit- l’emphase de cette apothéose. Sur gneusement répété dans les jours des et la blanquette bretonne aux été celui de De Gaulle et de Pompi- pal. De Gaulle avait négligé cette terrand lui renvoie la première le moment, l’effusion est profonde. précédents. perles de saumon, entre le château dou. Son prédécesseur avait fait tradition en 1959. Mitterrand ne République de 1792, le printemps Des milliers de Parisiens sur place, Yquem 1966 et le château Talbot hisser, au-dessus du palais, un dra- s’en priverait sous aucun prétexte. de 1848, la Commune de 1870 et, des millions de Français devant N haut de la rue, porté par 1970, pas de discours, mais une peau bleu-blanc-rouge orné d’un La veille, celui qui a torpillé la cam- surtout, ce 25 août 1944, où il était leur poste de télévision contien- cet état de grâce, François douce euphorie. Roger Hanin, à faisceau de licteur. Mitterrand refu- pagne de Giscard et apparaît déjà « là, parmi d’autres, pour recevoir le nent mal leur émotion. EMitterrand a atteint le parvis qui un maître d’hôtel sert trop de se toute marque distinctive, à com- comme le chef de l’opposition de général de Gaulle » et où, « comme A 18 h 15, la voiture du président du Panthéon. Il en gravit seul les foie gras, ne peut résister à une mencer par celle-là. droite lui a communiqué le texte tant d’autres, comme lui, je ressen- de la République remonte le boule- marches et, guidé par le conserva- réplique de boulevard : « Ça suffit ! La politique et les symboles, de son discours. En réponse, le pré- tais l’émotion sacrée qui nous étreint vard Saint-Michel avant de s’arrê- teur, puis par Roger Hanin, hors Vous savez, il m’est déjà arrivé d’en encore et toujours. A 17 h 15, sident de la République peut donc tous dans ces minutes qui dépassent ter place Edmond-Rostand. Les champ de la caméra de Serge Moat- manger avant aujourd’hui ! » Beau- accompagné de la première dame fixer, à sa main, les règles du com- chacune de nos pauvres vies ». Chi- deux cents amis du matin, du midi, ti, il disparaît dans la nef, éclairée coup pourtant, note Jacques Attali, de France, il est accueilli à l’Hôtel bat politique à venir. rac se risque à une mise en garde : d’autres encore, l’actrice Annie par la lumière rasante et crue des se sentent encore « perçus comme de Ville par le maire de la capitale, Chirac invoque l’Histoire, de « L’union des Français, la cohésion Girardot, la romancière Françoise projecteurs de télévision. Il se diri- des parvenus ». Discret mais visible- ge d’abord vers la crypte qui abrite ment ému, Senghor confie ses le tombeau de Jean Moulin, s’y espoirs : « François Mitterrand sera Jack Lang, ministre de la culture (1981-1986) recueille une trentaine de secondes un grand président parce qu’il est avant d’y déposer une rose. Puis il avant tout un homme de culture et se dirige vers celle de Jean Jaurès, un écrivain. Sur le fond, il est impor- « C’est ce jour-là que son masque s’est sculpté » enfin vers celle de Victor Schœl- tant qu’un président de la Républi- cher. Dehors, le cordon de police a que française soit socialiste. Pour la « Vous avez été le metteur en scène de la dans ces palais nationaux, nous ne nous sen- C’était un acte de modestie plus que d’orgueil. le plus grand mal à contenir la fou- France, pour le monde et particuliè- cérémonie au Panthéon qui a marqué la jour- tions pas chez nous, nous étions des intrus. – N’y avait-il pas, cependant, quelque le. Mitterrand ressort du sanctuai- rement pour le tiers-monde. » née de prise de fonctions de François Mit- D’autant que nos interlocuteurs officiels nous orgueil dans le visage de François Mit- re, comme en lévitation. Le temps terrand, le 21 mai 1981 ? Comment l’idée considéraient un peu comme des squatteurs, ou terrand lors de cette cérémonie ? On a ensui- s’éternise quelques minutes. Le ciel l’heure du café, servi sur la a-t-elle germé ? des « allumés ». te parlé de sacre, de “panthéonisation…” tourmenté finit par se déchirer. Et terrasse, Pierre Mauroy s’est – Après les cérémonies officielles à l’Elysée et » Je me souviens du vertige qui a commencé – Par son attitude, son autorité, François Mit- le peuple de Paris par rompre les Aéclipsé. La passation des à l’Arc de triomphe, François Mitterrand dési- à nous saisir quand nous avons mesuré notre terrand était président avant de l’être. Mais il digues, aux dernières notes de la pouvoirs avec Raymond Barre a rait organiser un événement propre à marquer pouvoir, celui, par exemple, de décider qu’il y est sans doute vrai que, dans la représentation Marseillaise de Berlioz chantée par été brève et courtoise, même si les sa présidence d’une couleur particulière. Très aurait des gardes républicains en grande tenue collective, c’est ce jour-là que son masque s’est Placido Domingo. L’esplanade est socialistes découvrent bureaux, vite s’est imposée l’idée d’organiser quelque sur les emmarchements ou que nous pouvions sculpté. envahie, le président entouré, tiroirs et coffres vides. « Le gouver- chose au quartier Latin, symbole de liberté aux faire démonter, le temps de la cérémonie, les » Plus tard, cette scène inaugurale a été racon- emporté par la liesse, pressé jus- nement de la République sera celui yeux des étudiants du monde entier. J’éprou- grilles au pied du Panthéon. Le plus surprenant tée à la lumière d’autres attitudes, décrites par qu’à l’étouffer. Il faudra vingt minu- de la rigueur et de l’imagination », vais aussi, c’est vrai, une certaine jubilation au était de discuter avec la police pour mettre en certains comme trop solitaires ou impériales. tes à ses gardes du corps pour lui déclare le premier ministre. Il va lui choix du quartier Latin : dans mon esprit, com- place le service d’ordre. Mais, sur le moment, notre volonté de le prési- ouvrir le passage jusqu’à sa voitu- en falloir : depuis le matin, Michel me pour toute une génération, cette immersion » Nous étions par tradition antiflics et quel- dentialiser était une façon de le protéger contre re. Assis sur le capot de sa voiture Rocard et Jacques Delors le pres- du nouveau président dans la foule des étu- que peu angéliques : dans notre esprit, c’était le les procès en illégitimité, qui n’ont d’ailleurs pas de service, raconte l’un des repor- sent de frapper fort pour défendre diants devait être comme le pendant de la gran- peuple qui protégerait Mitterrand, nous vou- tardé. On n’imagine pas le climat de cette épo- ters du Monde, un commissaire de le franc. « Il faut dévaluer sec, de de manifestation gaulliste des Champs-Elysées, lions une cérémonie civile, avec une présence que : la droite se sentait propriétaire de droit police cherche à reprendre son 15 % », assure le premier. «Ilne qui avait mis un terme au mois de mai 1968. Ce policière minimale. Nous nous en sommes divin de la République, elle était maîtresse de souffle : « Je ne savais pas que le faut pas perdre une seconde pour fai- n’était pas une revanche, mais un pied de nez d’ailleurs mordu les doigts au moment où le pré- tout après plus de vingt ans de règne, elle s’était patron était aimé à ce point. Si ça re un réalignement », plaide le un brin provocateur et, surtout, un signe vers le sident a descendu les marches du Panthéon : les approprié jusqu’aux emblèmes de la Républi- continue, ça va être du sport. » second. Mauroy est ébranlé. Le futur, un acte de foi vers le changement, sous le jeunes enthousiastes se sont précipités sur lui que, le drapeau, La Marseillaise, l’Arc de triom- Au même moment, dans la salle matin, déjà, il a fait part de ses signe de l’universalité. au risque de l’étouffer. J’ai eu alors très peur phe, que beaucoup, à gauche, en étaient arrivés de la cour d’assises des Bouches- craintes au président, qui les a écar- » Quant à l’idée d’aller s’incliner au Panthéon pour François Mitterrand. à rejeter. du-Rhône, André Pauletto, quaran- tées d’un mot : « On ne va pas sur les tombeaux de Jean Jaurès et de Jean Mou- – Certains, ensuite, ont tourné en dérision » Le 21 mai, au Panthéon, il s’est passé quel- te-quatre ans, sans profession, mêler les genres… Ça peut attendre lin, c’est François Mitterrand qui l’a suggérée, cette cérémonie, critiquant le choix du Pan- que chose de très bouleversant : ces emblèmes accusé du meurtre et du viol de sa une semaine. » Il revient à la char- me semble-t-il. Quelques jours plus tard, nous y théon, la mise en scène, jugée emphatique, de la République redevenaient, tout à coup, les fille Yvonne, dix ans, accueille dans ge, mais n’obtiendra que le contrô- avons ajouté Victor Shœlcher, le défenseur des la posture même de François Mitterrand. symboles de tous les Français et pas seulement un sanglot le verdict des jurés, le des changes, annoncé le lende- droits de l’homme. La trouvaille de mise en scè- Avec le recul, n’avez-vous pas le sentiment de la moitié d’entre eux. J’ai éprouvé un peu la après deux heures de délibéré : il main matin. Lucide, il confiera, le ne formidable de Christian Dupavillon, mon que, le 21 mai, vous en avez trop fait ? même sensation lorsque des centaines de mil- est condamné à la peine de mort. soir même : « Je crains bien que complice, a été de montrer le président seul à – C’était une autre époque : un certain sens liers de jeunes ont déferlé sur les Champs-Ely- Comme une provocation à l’égard notre relance soit morte avant d’être l’intérieur du Panthéon, traversant la nef et se cérémoniel accompagnait la geste de la gauche. sées avec des drapeaux bleu-blanc-rouge, le du nouveau président qui, envers née. » recueillant dans la crypte. Nous lui avons dit : Plus encore que le 10 mai, où dominait l’eupho- 12 juillet 1998, le soir de la victoire de la France et contre tout, s’est engagé à l’abo- Mitterrand a la tête ailleurs. « Vous serez seul à l’intérieur, sous le regard des rie, le 21 mai a été marqué par un moment de en finale de la Coupe du monde de football… lir. Il ne faudra attendre que quatre Dans l’après-midi, sa décision est millions de Français qui vous suivront à travers ferveur et d’émotion. Des millions de Français, Longtemps accaparée par une caste, la Républi- mois pour entendre le garde des prise, malgré les réticences de plu- l’œil de la caméra de Serge Moati. » François Mit- bouleversés, ont pleuré devant leur poste de que redevenait la chose de tous. sceaux, Robert Badinter, lancer, la sieurs : il charge le gouvernement terrand voulait quelque chose de simple, de télévision. – Quelle est l’image la plus forte qui vous voix nouée, depuis la tribune du de préparer, pour le lendemain, le populaire et de symbolique. » Et puis, le symbole, ce n’est pas l’emphase. reste de cette journée ? Palais Bourbon : « J’ai l’honneur, décret de dissolution de l’Assem- – Jusqu’alors, vous organisiez les festivités Ce qui avait du sens au Panthéon, ce n’était – C’est le visage de François Mitterrand en au nom du gouvernement de la blée nationale. « On ne peut pas du Parti socialiste. Ce jour-là, vous êtes maî- pas les « grands hommes » et la « patrie recon- haut des marches. Il attendait la fin de La Mar- République, de demander à l’Assem- attendre. Il faut nous donner vite les tre des cérémonies de la République. Quelle naissante », mais l’inscription de ce moment seillaise et était comme éclairé de l’intérieur : blée nationale d’abolir la peine de moyens de gouverner », tranche-t-il. a été l’attitude des pouvoirs publics ? dans l’Histoire. Comme l’a dit un jour Régis tout, à ce moment-là, devait défiler dans sa tête, mort en France. » Et comme la politique est faite de – Nous avons commencé à travailler, comme Debray, « la mémoire est révolutionnaire ».En son histoire, l’Histoire, sa famille, ses combats, symboles, il change de bureau et nous en avions l’habitude dans l’opposition, se reliant intellectuellement à la grande aventu- cette formidable aventure, comme un rêve Gérard Courtois de drapeau. Giscard s’était installé avec trois bouts de ficelle et surtout une bonne re collective du socialisme, de la Résistance et accompli, la promesse d’un changement. Le ciel au rez de chaussée de l’Elysée. Il dose d’enthousiasme. Mais nous avions quand des droits de l’homme, François Mitterrand ne s’était déchiré. L’eau ruisselait sur son visage choisit de réintégrer, au premier même le trac : il faut bien comprendre que, se l’appropriait pas, mais la prolongeait. impassible. L’action pouvait enfin commencer. » FIN 14 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 HORIZONS-DÉBATS Voyeurisme ou mutation anthropologique ? par Jean-Claude Kaufmann

E me suis abonné au ca- Certains ont ainsi dénoncé le leurs. La réponse est en fait très tes extensions, soit par de soudai- moins en moins de normes collec- manière, sans doute discutable) nal 27 de TPS, et je regarde brouillage des frontières privé- simple : il s’agit d’une banale réac- nes (et plus occasionnelles) expo- tives. La normalité désormais est que le révélateur d’une mutation « Loft Story ». Suis-je donc public et réel-virtuel par « Loft tion de classe. Dénoncer « Loft sitions médiatiques. « Chacun à recomposer sans cesse et exige anthropologique beaucoup plus June des innombrables vic- Story ». On croit rêver ! Ce Story », c’est aussi refuser que peut avoir son quart d’heure de un travail, alors que s’effacent les profonde. times de la « télévision-pou- « brouillage » est justement l’une des gens ordinaires aient l’audace célébrité. » modèles de référence. Cette nou- Depuis quelques années, la belle » dénoncée par les nouveaux des lignes de force de la mutation d’imiter l’avant-garde. Mais c’est Les cobayes de « Loft Story » velle situation, génératrice d’an- question du secret de l’intimité garants de l’ordre moral ? anthropologique qui est en train du même coup ne pas voir que les ne cessent de discuter de ce thè- goisse, impose une observation me taraudait. Toute une lignée de La France est actuellement ma- de s’opérer sous nos yeux, et qui, uns et les autres sont entraînés me (« Allons-nous faire la “une” de plus en plus fine du comporte- chercheurs, de Georg Simmel à lade de poujadisme intellectuel. A à travers tous les défauts de l’émis- dans le même mouvement, qui de Voici ?»), ils reconnaissent ment d’autrui pour définir son Norbert Elias, ont montré qu’elle travers boycottages et dénoncia- sion, est simplement révélé par la dépasse de très loin les questions que c’est ce qui les a amenés à par- propre comportement. avait été constitutive de l’indivi- tions diverses, il ne révèle rien real TV. culturelles. ticiper. Et pour cela ils sont prêts Les cobayes de « Loft Story », dualisation et par là de la moder- d’autre que l’intensité de la crise Le plus important ici n’est pas L’individu n’est pas une donnée à prendre des risques, y compris contrairement à ce qu’annonce nité. Or, depuis quelques années, de la pensée. La révolte est néces- de dénoncer, c’est de compren- anthropologique constante. Il de perturbation psychologique. M 6, sont rarement dupes : ils se les signes se multiplient (la facilité saire, mais elle ne doit pas se déve- dre. Et s’il y a à dénoncer, le crime constitue un système complexe Pour tenter d’exister davantage, sentent sans cesse sous l’œil de la avec laquelle les gens témoignent lopper contre la réflexion. le plus grave n’est peut-être pas qui se transforme dans les diffé- de voyager dans une identité plus caméra. Ils ne sont donc pas vrai- dans les reality shows, la façon Certes, l’opération « Big Bro- celui que l’on croit : il est à mon rents contextes historiques. Nous large et composite, de vivre ment vrais. Malgré ce cadre de d’utiliser le téléphone portable ther » lancée par John de Mol et avis surtout le fait des nouveaux assistons aujourd’hui à une muta- « quelque chose ». Qui oserait les contraintes, ils révèlent toutefois sans dissimuler les propos privés, relayée en France par M 6 posent inquisiteurs voulant nous imposer tion majeure, qui s’accélère avec en blâmer, leur enjoindre de une infinité de situations extra- etc.), qui indiquent une remise en des questions d’ordre éthique et leurs jugements pré-établis. Ils ne ordinaires de vérité. Quant à la question de nos jardins intérieurs déontologique. Mais les a priori se répartissent pas socialement au contrainte principale : s’inscrire de plus en plus exposés aux idéologiques, en produisant un hasard, mais s’inscrivent dans les Se montrer et regarder : dans une histoire (qui sera le cou- regards publics. effet d’amalgame, empêchent de milieux garants de la culture légiti- ple vainqueur), elle correspond Je ne crois pas pour autant que définir leur juste dimension et de me, plutôt d’avant-garde, affi- la télévision (ainsi qu’Internet) exactement au mécanisme même nous allions vers le monde terri- les traiter sereinement. chant un mépris global pour l’uni- de la fabrication identitaire, qui fiant d’une transparence totale. Dénoncer globalement la « télé- vers de la télévision (« Excepté constituent l’interface parfaite s’enroule désormais, comme l’a Mais la place de l’intime est en poubelle » est le meilleur moyen quelques émissions d’Arte »). montré Paul Ricœur, autour d’un train de changer, pour être désor- de rendre impossible l’analyse des Or – cela a déjà été dit dans ces entre ces deux mouvements fil narratif. mais subordonnée à l’extériori- questions dans leur détail. Par colonnes, voir le point de vue de A la différence des fictions ou sation de soi qui devient le trait exemple les risques de déstabilisa- Guillaume Bigot et François qui se complètent parfaitement des documentaires, les stars ordi- dominant des sociétés contem- tion psychologique. Ou les effets Devoucoux du Buysson dans Le naires de « Loft Story » peuvent poraines. sur leurs proches des libres pro- Monde du 4 mai – le fond de cette et enclenchent une véritable dynamique. devenir pour certains téléspecta- George Orwell était un vision- pos des cobayes à leur encontre, critique peut se retourner contre teurs de réels compagnons de vie naire. Il ne s’est trompé que sur parfois très virulents (mais heu- ses auteurs. Catherine Breillat ou « Loft Story » n’est que le révélateur durant 70 jours : des familles man- deux points. Une petite erreur de reusement non repris dans la Catherine Millet jouent exacte- gent pendant qu’elles mangent, dates : le futur est parfois long à sélection de M 6). Ou la perver- ment sur les mêmes mécanismes commentent leurs discussions, s’installer. Et une erreur plus fon- sion consistant à insinuer progres- d’exposition publique du soi le l’arrivée de nouveaux supports retourner dans leur stricte case communient en prise directe sur damentale : Big Brother ne s’est sivement le conflit et l’exclusion plus intime que les cobayes de technologiques : ego se construit imposée, de laisser l’extension de leur histoire, qui devient un peu la concrétisé que de façon marginale dans le groupe alors que, sponta- l’émission. de plus en plus par des extériorisa- soi par l’image aux vraies stars. Là leur. La fiction télévisuelle est sous la forme d’un pouvoir abs- nément, les réflexes sont ceux de Nombre de succès littéraires de tions diverses, des traces de soi aussi, c’est le langage de classe oubliée, c’est la famille elle-même trait surveillant d’en haut. Au l’empathie, de la solidarité et ces dernières années reposent sur qui tendent notamment à se qui parlerait. qui s’est élargie. contraire, il est au cœur du fonc- d’une grande humanité. ce même principe. Il est même per- démultiplier sous forme d’images. Plaçons-nous maintenant de L’individu étend désormais sa tionnement démocratique dans « Télé-trou de serrure » repré- mis de considérer que l’exhibition- L’individu a désormais la vertu l’autre côté de l’écran, pour com- surface par des extériorisations, ce qu’il a de plus avancé, sente déjà un petit progrès intel- nisme est beaucoup plus cru dans d’élargir physiquement son être prendre ce qui motive la « curio- notamment sous forme d’images c’est-à-dire élargi au monde de la lectuel : c’est la propension des l’univers de la culture légitime. (ce qui l’incline à espérer folle- sité malsaine » des « voyeurs ». de soi, alors que dans le même vie personnelle. Regarder, écou- médias commerciaux à jouer sur Les quelques fesses vues en flou ment qu’il pourrait ainsi vivre L’identité, qui traditionnellement temps il cherche des réponses aux ter, partout, à propos de tout, le voyeurisme latent et la curio- derrière la porte de la douche de plus). était octroyée par la société, est questions qu’il se pose en obser- pour comprendre, pour choisir. sité malsaine qui est critiquée. « Loft Story » paraissent en com- Le processus est engagé depuis désormais personnellement à vant ses contemporains dans les Pour être soi, et tenter d’exister Mais l’interrogation s’arrête là. paraison bien fades : l’intimité des siècles dans les milieux intel- construire. Chacun définit ses pro- détails les plus fins. Se montrer et davantage en étant regardé, en Elle ne cherche pas à comprendre révélée est beaucoup plus celle lectuels : l’œuvre est une exten- pres repères, ses scénarios de vie regarder : la télévision (ainsi qu’In- multipliant ses images. les raisons de ce supposé voyeuris- des gestes et pensées de la vie sion de soi, qui peut réellement et sa morale. « C’est mon choix », ternet) constituent l’interface par- me, qui est pourtant la véritable quotidienne. devenir le reflet d’un autre soi, selon le titre de l’émission produi- faite entre ces deux mouvements question. Elle lâche la proie pour Pourquoi donc ce qui est un déli- perdurant après la mort. Aujour- te par Jean-Luc Delarue, elle aussi qui se complètent parfaitement et Jean-Claude Kaufmann l’ombre, menant un combat déri- cieux frémissement ici devient-il d’hui, il touche à son tour les gens soumise à une critique virulente. enclenchent une véritable dynami- est sociologue, directeur de recher- soire contre des fantômes. une inacceptable vulgarité ail- ordinaires, soit sous forme de peti- Il y a donc logiquement de que. « Loft Story » n’est (à sa che au CNRS.

que fois qu’une décision impor- ter un jugement définitif sur un Français, y compris les plus jeu- AU COURRIER DU « MONDE » tante serait prise concernant M 6. programme que je ne connaissais nes d’entre eux, a des règles éthi- Peut-on tout montrer Dans l’esprit du ministre et du pas. A la vue de la diffusion, j’ai ques et déontologiques à obser- HISTOIRE BELGE CSA, il ne s’agissait évidemment effectué par écrit les protesta- ver. TF 1 s’est forgée les siennes Je voudrais attirer votre atten- pas seulement de la gestion de tions utiles et j’ai décidé de réunir au fil de son presque demi-siècle tion sur un entrefilet en page 3 de M 6, mais aussi et d’abord des un conseil d’administration extra- d’existence, dont quatorze ans votre édition du 2 mai et qui concer- à la télévision ? principes qui fondent la program- ordinaire pour examiner avec les comme chaîne privatisée au cours ne le dernier accord institutionnel mation de cette chaîne. administrateurs les dangers que desquels beaucoup de travail et en Belgique. Sans vouloir embêter Suite de la première page entrée de RTL Group dans le capi- La diffusion de « Loft Story » « La vie du loft » fait courir à quelques erreurs nous ont permis vos lecteurs avec un problème bel- tal de M 6 est une modification sur M 6 pose un double problème, l’image de TPS. de baliser notre chemin. La trans- go-belge, je pense que ceux-ci sont Une chaîne de télévision, c’est fondamentale par rapport à l’ac- éthique et juridique. L’origine et Le deuxième relais est l’utilisa- gression par M 6 d’une règle aussi intéressés par un débat qui huit mille heures de programmes tionnariat historique de la chaîne. la finalité du système, commun à tion en sous-main d’Internet : des observée jusqu’à présent par tous concerne tant la francophonie que par an, et ce n’est pas avec un La CNCL avait en effet attribué tous les pays où a été diffusé « Big fuites organisées vers des sites les diffuseurs privés ou publics de la démocratie. La clé de voûte de coup, si racoleur soit-il, qu’on l’autorisation d’émettre à un grou- Brother », sont la diffusion de la « pirates » des séquences les plus ne pas toucher à la télé-poubelle cet accord est un déni de démocra- peut, sur la longue période, con- pe d’actionnaires dominé à égali- chaîne en clair – en l’occurrence « chaudes » non diffusées par M 6 est une très forte interpellation. tie. En effet, si les Flamands repré- currencer des programmes aussi té par la Lyonnaise des eaux et M 6. Elle propose à une heure de ou TPS augmentent, grâce à des Aux responsables d’asso- sentent environ 5 % de la popula- attrayants et fédérateurs que par la CLT, propriété d’Albert Frè- grande écoute rassemblant no- images pornographiques, la réso- ciations familiales de décider si tion bruxelloise, ceux-ci sont assu- « Julie Lescaut », « Les Miséra- re. La vente à Bertelsmann, en tamment des jeunes enfants et nance du programme. « Loft Story » et ses sous-pro- rés d’une représentation de 17 élus bles », « Ushuaïa », l’équipe de février dernier, par l’homme des adolescents, un programme Enfin, le troisième relais consis- duits pornographiques mettent contre 89 élus pour les 95 % d’élec- France de football, les grands jour- d’affaires belge de RTL a totale- fondé sur les aventures sexuelles te en une promotion orchestrée en cause la protection de l’en- teurs francophones restants. naux de 13 heures et de 20 heures, ment rompu ce subtil équilibre. d’un groupe de jeunes gens enfer- par les différentes stations de fance. Les Flamands ont mené cet éniè- et combien d’autres. La question Aujourd’hui, M 6 a théorique- més pendant soixante-dix jours radio du groupe RTL, voire par Aux défenseurs de la personne me accord inutile au pas de charge, est de savoir pourquoi ce change- ment deux actionnaires de poids avec des caméras qui les poursui- des producteurs de télévision en et de la dignité humaine de s’inter- en mettant beaucoup d’argent sur ment est survenu et de réfléchir à égal, Suez et RTL Group, filiale de vent jusque sous la douche. apparence indépendants. On a ain- roger sur la situation psychique et la table et en suivant ce bon vieux ses conséquences pour le contenu Bertelsmann. Le premier relais est constitué si pu découvrir dans l’émission juridique des jeunes participants précepte : « Ce qui est à moi est à et la réglementation de la télévi- En vérité, RTL-Bertelsmann a à « Loft Story ». moi, ce qui est à toi est négociable »… sion dans notre pays. pris le contrôle de fait de la ligne Au CSA de dire si une chaîne Enfin, il paraît que cet accord est M 6 dispose pour diffuser son éditoriale de M6. Le président de L’entrée fracassante de M 6 généraliste en clair peut diffuser à destiné à faire barrage définitive- programme, au même titre que Suez, interrogé par un de ses une heure où une majorité d’en- ment à l’extrême droite. C’est vrai, TF1, France 2, France 3, La Cinq- actionnaires sur le fait de savoir si dans la « télé-poubelle » coïncide fants regardent la télévision, un le plus sûr moyen de ne pas voir les Arte et Canal+, d’un réseau hert- la diffusion de « Loft Story » par programme incitant des jeunes fascistes rentrer chez soi, c’est d’or- zien de fréquences, bien domanial sa filiale M 6 était compatible avec l’arrivée de RTL Group, gens à former un couple tempo- ganiser un bal masqué… rare accordé par le CSA pour une avec les valeurs de son groupe, au raire par appât du gain. Stéphane Neirynck durée limitée à des sociétés cours de l’assemblée générale de filiale du groupe allemand Bertelsmann, Aux responsables politiques de Ottignies (Belgique) dûment identifiées et aux action- Suez le 4 mai, lui a répondu que réfléchir à la mainmise d’un grou- naires connus. Ces programmes Suez n’avait aucune responsabi- dans l’actionnariat de M 6 pe étranger, fût-il européen, sur ISLAM ET FOOTBALL sont encadrés d’un corpus de lois lité dans le contenu des program- un grand réseau de télévision, et On ne peut laisser dire (Le Mon- et de décrets extrêmement com- mes de M 6. cela à un moment où il est ques- de du 20 avril) que les footballeurs plexe, résultat de la volonté de la C’est donc maintenant RTL par la diffusion vingt-quatre heu- « On ne peut pas plaire à tout le tion d’attribuer un grand nombre du Galatasaray forment « une équi- France d’affirmer son exception Group qui détermine les choix res sur vingt-quatre d’une chaîne monde », diffusée le 4 mai sur de fréquences en mode numéri- pe d’obédience musulmane ».On culturelle au sein de l’Europe en stratégiques de programmation payante sur TPS, avec des images France 3, Marc-Olivier Fogiel fai- que terrestre. Cette évolution est- peut penser ce qu’on veut du com- matière audiovisuelle. de M 6, au même titre que ceux beaucoup plus sulfureuses que cel- sant une promotion tapageuse de elle compatible avec la sauvegar- portement sportif de ce club et de L’entrée fracassante de M 6 des autres chaînes qu’elle con- les de M 6. En tant que président « Loft Story », ce qui s’explique de de l’exception culturelle fran- ses supporters, mais on n’a pas le dans la « trash-télé » coïncide trôle en Europe, comme c’est du de TPS, j’étais opposé à la diffu- difficilement, sauf si l’on sait que çaise ? droit d’ignorer qu’en Turquie, avec l’arrivée de RTL Group, fi- reste l’usage dans toutes les multi- sion du programme « La vie dans la société de cet animateur est Quant à moi, je maintiendrai le Galatasaray est, depuis sa fonda- liale du groupe allemand Bertels- nationales. le loft ». Des dispositions propres tout simplement filiale d’Ende- cap fixé par Francis Bouygues en tion, le symbole de la laïcité. En mann, dans l’actionnariat de M 6 Cette situation nouvelle est en au fonctionnement de TPS impo- mol, productrice de « Loft 1987 : faire que TF 1 reste la rejetant constamment ce grand et la déclaration du président de contradiction avec l’exigence for- sent la présence à mes côtés d’un Story ». chaîne préférée des Français, pays au rang des hordes islamis- Bertelsmann, Thomas Middel- mulée par la ministre de la com- directeur général, désigné par le Peut-on tout montrer à la télévi- s’adressant à tous dans le respect tes, les Européens, et particulière- hoff, affichant sa volonté de pren- munication Catherine Tasca et le Groupe Suez, qui a pris la respon- sion ? Comme deux Français sur de leurs convictions, de leurs ment les Français, commettent dre 100 % du capital de M 6, en CSA que l’équilibre des votes soit sabilité de signer le contrat. Je ne trois, à TF 1 nous répondons non. croyances et de leur dignité. une lourde erreur historique. contradiction flagrante avec la loi rigoureusement respecté entre les me suis pas opposé à cette signa- Une grande chaîne gratuite, dispo- Pierre Dumont française sur l’audiovisuel. Cette deux actionnaires Suez et RTL cha- ture, n’étant pas en mesure de por- nible en clair pour l’ensemble des Patrick Le Lay Castelnau-le-Lez (Hérault) HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 15 Pourquoi l’Italie pourrait se donner à Berlusconi 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 SI LES SONDAGES d’opinion ne se trompent est le dernier de ses soucis. L’Etat est impopulai- traitant réciproquement de communistes et de Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F pas grossièrement, le prochain chef du gouver- re ? Il promet de réduire son influence mais sans fascistes. « La transformation de la campagne Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). nement italien devrait s’appeler Silvio Berlusco- diminuer le nombre des fonctionnaires. Les par- électorale en un combat existentiel pour la défense Internet : http: // www.lemonde.fr ni. Les mises en garde de l’étranger contre l’al- tis politiques ont perdu leur crédibilité ? Il se pré- de la démocratie » correspond, disent-ils, aux liance entre l’homme le plus riche du pays, qui sente à la tête d’une formation, Forza Italia, qui vieux schémas idéologiques « qui ont fait tant de ÉDITORIAL contrôle des journaux et des chaînes de télévi- tient plus de l’entreprise de communication que mal à ce pays ». sion et, d’une part, la Ligue du Nord aux accents d’un parti dans l’espace laissé vacant par la La « diabolisation » de Berlusconi peut être ouvertement xénophobes, d’autre part l’Allian- déconfiture de la Démocratie chrétienne. Sa d’autant mieux vue comme une manœuvre poli- ce nationale de Gianfranco Fini, pas totalement campagne est une mise en scène médiatique. ticienne que pendant les premières années de la Contre la peine de mort guérie de la nostalgie mussolinienne, n’y feront Berlusconi se veut d’abord un chef d’entrepri- législature le centre gauche – et en particulier le rien. Le centre gauche au pouvoir depuis 1996 a se. Les politiciens font des promesses, les chefs chef des ex-communistes Massimo D’Alema – a IMOTHY MCVEIGH, qui dans un premier temps, plus inté- essayé de tirer de l’hostilité au Cavaliere son d’entreprise signent des contrats. Le Cavaliere traité le Cavaliere comme un interlocuteur qu’il attend son exécution le ressée au problème moral posé principal argument de campagne. Sans grand veut passer un contrat avec les électeurs. Il mili- était bon de ménager (parfois contre les juges) 16 mai dans un péniten- par la retransmission de l’exécu- succès apparent ; Silvio Berlusconi a transformé te pour une « politique apolitique » susceptible et comme un partenaire indispensable pour la Tcier de l’Indiana, est tion de McVeigh : un très dou- les élections législatives du 13 mai en une affaire de séduire tous les déçus de la politique. Il joue réforme de la Constitution. l’auteur d’un crime exécrable. Au teux « soulagement » procuré personnelle entre les Italiens et lui, un quasi-plé- de sa réussite personnelle qui lui vaut quelques L’entreprise a échoué. La Constitution n’a pas nom de son combat personnel aux familles des victimes qui biscite qu’il est en passe de remporter plus de démêlés avec la justice et qui devrait être un han- été réformée. La deuxième République italien- contre l’Etat fédéral américain, il assisteront au châtiment. Le con- sept ans après la débandade de la coalition qui dicap, au moins aux yeux de ses détracteurs, ne, qu’appelaient de leurs vœux tous les déçus a sacrifié 168 personnes, dont texte médiatique a toutefois per- va le ramener au Palazzo Chigi. comme d’un atout auprès des petits entrepre- de la première, avant tout la gauche intellectuel- 19 enfants, dans un attentat à la mis aux abolitionnistes améri- Pour expliquer ce retour, on peut bien sûr neurs peuplant l’Italie d’aujourd’hui, en tout cas le indépendante des partis politiques, est restée bombe perpétré le 19 avril 1995 cains de s’exprimer et de rencon- invoquer les moyens exceptionnels dont ne dis- dans le Nord qui était naguère le fief de la mort-née. C’est sans doute le plus grave échec contre un immeuble administra- trer un certain écho : le consen- pose aucun autre homme politique dans une gauche. du centre gauche au cours de ces cinq dernières tif d’Oklahoma City. Cet authenti- sus en faveur de la peine de mort démocratie moderne. Pour ne citer qu’un seul Les Italiens aiment à se faire peur et parfois y années d’avoir été incapable de changer les que « bad guy », coupable sans s’érode lentement, faisant de la exemple, Silvio Berlusconi a fait distribuer dou- réussissent. Les deux camps ont retrouvé les règles du jeu qui permettent tout, y compris la remords et sans circonstances période actuelle « la plus propice ze millions d’exemplaires d’un magazine à sa accents d’antan. Berlusconi et la Maison des victoire d’une coalition hétéroclite comprenant atténuantes, aura paradoxale- au changement depuis vingt-cinq gloire – Une histoire italienne – spécialement rédi- libertés, qui sert de havre à son parti et à ses les ingrédients qui, en Autriche il y a un peu plus ment contribué à ranimer le ans », selon le directeur du Death gé pour la circonstance, qui, selon les tests de alliés de l’Alliance nationale et de la Ligue du d’un an, provoquèrent l’indignation des diri- débat sur l’abolition de la peine Penalty Information Center. marché, pourrait permettre de déplacer en sa Nord, annoncent avec leur victoire et la défaite geants européens. de mort aux Etats-Unis. Face au La France, par la voix de Jac- faveur 3 % des indécis. Coût de l’opération : des « rouges », « le triomphe de la démocratie ». La maladie du populisme est-elle curable ? cas McVeigh, épuré de tous les ques Chirac, a réclamé l’aboli- 100 millions de francs, une broutille dans le bud- Le centre gauche, lui, espère galvaniser les der- Indro Montanelli n’est pas le seul en Italie à pen- doutes sur la culpabilité du tion universelle de la peine de get de plus de 2 milliards que Berlusconi aura nières énergies en dénonçant, au contraire, les ser qu’une « bonne dose de vaccin Berlusconi » condamné, l’impartialité de la mort. A cette aune, les Etats-Unis « investi » dans cette campagne. Le candidat du dangers qui menaceraient la démocratie italien- peut permettre la guérison. L’expérience de justice ou les erreurs de procédu- contredisent les valeurs humanis- centre gauche Francesco Rutelli ne dispose, lui, ne en cas de succès de Berlusconi. Le vieux 1993-1994 aurait été interrompue trop brutale- re, seule subsiste la question de tes dont les démocraties que de quelque 300 millions de francs. Indro Montanelli, sorte de pape du journalisme ment pour servir de repoussoir, comme si l’Italie principe : on est pour le châti- devraient être porteuses. L’aboli- On peut aussi mettre en avant les hésitations italien, qui n’a jamais eu vraiment le cœur à gau- devait aller jusqu’au bout de cette « anomalie » ment capital ou l’on est contre. tion y est donc un juste et urgent de la majorité sortante à désigner sa tête de lis- che et qui a connu Berlusconi comme propriétai- pour s’en détourner définitivement. Il reste à Que la controverse ait ainsi combat. Mais elle ne pourra adve- te : Romano Prodi était parti pour Bruxelles pré- re du Giornale qu’il dirigeait, n’hésite pas à le espérer que le vaccin est suffisamment bien changé de terrain est déjà un pro- nir de la même manière qu’en sider la Commission européenne après avoir été traiter de « Caudillo ». dosé pour ne pas inoculer la maladie. grès. Ces dernières années, l’opi- France, où un vote du Parlement écarté par Massimo D’Alema. L’ancien chef des D’autres intellectuels italiens mettent en gar- nion publique américaine avait a suffi, en 1981. Dans ce pays démocrates de gauche (ex-PCI) ne voulait pas se de contre la « diabolisation » de l’adversaire qui Daniel Vernet été sensibilisée par des cas limi- fédéral et hyper-juridique, l’abo- battre sous ses couleurs, ni laisser Walter Veltro- leur rappelle les premières décennies de la Répu- tes : des condamnés débiles men- lition ne peut se faire qu’Etat par ni, son successeur à la tête du parti, recueillir blique où les deux camps s’affrontaient en se f www.lemonde.fr/italie2001 taux ne comprenant même pas Etat, ou par des décisions de juris- d’éventuels lauriers. Le président du conseil sor- ce qui leur arrivait, des condam- prudence de la Cour suprême. tant, Giuliano Amato, paraissait trop sérieux nés mineurs au moment des C’est ce qui s’était produit dans pour concurrencer Berlusconi… Le choix se por- faits, des condamnés au procès le sens de l’abolition en 1972, et ta donc sur le maire de Rome, élu en 1993 et Entrée des artistes par Jacek Wozniak Vivaldi inéquitable ou à la défense dans le sens contraire en 1976. Il brillamment confirmé en 1997. Ancien radical et bâclée, des condamnés dont l’in- faut donc faire pression par tous ancien Vert, Francesco Rutelli paraissait le nocence a pu être démontrée par les moyens sur le gouvernement mieux placé pour ressusciter la large alliance des test ADN ou des suppléments des Etats-Unis : même une super- allant des quelques décombres de la Démocra- d’enquête. La décision du gouver- puissance peut trouver embarras- tie chrétienne aux communistes plus ou moins neur de l’Illinois d’imposer un sant d’être assimilée à des régi- réformés qui avait si bien réussi avec Prodi en moratoire sur les exécutions mes comme ceux de la Chine, de 1996. dans son Etat n’a, hélas, pas résul- l’Iran ou de l’Arabie saoudite. té d’une opposition morale à la L’exclusion des Etats-Unis de la L’USURE DU POUVOIR peine de mort, bien au contraire, Commission des droits de l’hom- De plus, le centre gauche avait quelques argu- mais de la crainte de l’erreur judi- me de l’ONU est, de ce point de ments à faire valoir. L’Italie n’a certes pas eu un ciaire. vue, une alerte qui devrait faire seul gouvernement pour toute la législature, La presse américaine s’est, réfléchir à Washington. mais pour la première fois depuis des décennies une même majorité, avec quelques variations 0123 est édité par la SA LE MONDE marginales, a tenu cinq ans. Et son bilan est loin Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani d’être négligeable : l’Italie est entrée dans l’euro, Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux. le déficit public a été réduit, des réformes socia- Secrétaire général du directoire : Alain Fourment les ont été menées à bien qui auraient paru Directeur de la rédaction : Edwy Plenel naguère impensables. Le gouverneur de la Ban- Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette ; adjoint : François Lolichon que d’Italie, Antonio Fazio, a déclaré à la récen- Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin te réunion du FMI que « le fond du cycle négatif Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard a déjà été atteint ». L’emploi va repartir, la crois- Rédacteur en chef technique : Eric Azan Rédaction en chef centrale : sance sera cette année supérieure à 2 %… Alain Frachon, Eric Fottorino, Laurent Greilsamer, Le centre gauche avance des explications Michel Kajman, Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre Rédaction en chef : rationnelles pour défendre son bilan. Mais après Alain Debove (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; avoir été un demi-siècle dans l’opposition, les Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Serge Marti (Le Monde Economie) ex-communistes et leurs alliés connaissent l’usu- re du pouvoir. Ils doivent se justifier, faire com- Médiateur : Robert Solé Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg prendre l’action menée depuis cinq ans. Ils doi- Directeur des relations internationales : Daniel Vernet vent faire accepter leur recentrage par un électo- rat de gauche qui n’a pas facilement admis l’en- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président gagement de l’Italie en Bosnie, au Kosovo ou la Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), privatisation des entreprises publiques et la flexi- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) bilité du marché du travail. Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Silvio Berlusconi n’a pas besoin de se laisser Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, entraîner dans une discussion sur les program- Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, mes. En bon populiste, il a des projets pour tou- Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. tes les catégories sociales auxquelles il s’adresse. Que ses projets soient souvent incompatibles ILYA50 ANS, DANS 0123 Un nouveau pas vers l’autonomie des régions en Belgique Un beau roman d’aventures chinois LE PLUS BEAU roman d’aven- Les Mille et Une Nuits, livre touffu, CERTAINS compatriotes de munauté flamande », qui a fusion- des personnes physiques et non appelle le « denier de Judas ». Le tures est un roman chinois. Cela informe, alternativement déconcer- Magritte se plaisent à emprunter né avec la région flamande, bénéfi- sur celui des sociétés, les franco- texte de la Saint-Polycarpe, qui se pourra surprendre ceux qui savent tant et enchanteur, tout autant que au grand peintre surréaliste le titre cie d’un soutien important de cette phones ne voulant pas que la Flan- présente sous la forme de deux pro- quelle place subalterne occupe le Le Singe pèlerin : on reconnaît bien de son fameux tableau Ceci n’est dernière. La majorité des responsa- dre se livre à une concurrence fisca- jets de loi, doit maintenant être roman dans la littérature chinoise, dans l’un et l’autre ouvrage la des- pas une pipe pour dire de la Belgi- bles politiques flamands veulent le avec le Sud. adopté par le Parlement, avec une combien il y est tard venu, et à quel cendance des conteurs oraux, que : « Ceci n’est pas un pays – mais une régionalisation plus poussée majorité « spéciale » des deux tiers degré il fut longtemps en défaveur autour desquels se rassemble un deux ». Ils font allusion aux diffé- des compétences encore assurées LE « DENIER DE JUDAS » des voix. Le parti de la Volksunie auprès des lettrés, qui le considé- auditoire inlassable, insatiable, qui rences de culture qui opposent par l’Etat central. Ils viennent d’ob- Mais les Flamands ont engrangé s’est prononcé pour, mais il s’est raient comme une forme de diver- se prête avec bienveillance aux leurs principales communautés lin- tenir une certaine autonomie dans d’autres avantages : transferts d’im- ensuite divisé et la démission du tissement populaire. Je ne crois pas rebondissements inattendus. Tout guistiques – néerlandophone et la gestion de l’impôt sur le revenu, pôts fédéraux ou communautaires, ministre flamand de l’intérieur le que, sous l’angle de notre esthéti- ce qui constitue les ressorts fonda- francophone – et qui ont conduit à en échange d’une injection d’ar- comme la redevance audiovisuelle, menace d’éclatement. que du moins, il existe en Chine, mentaux du roman d’aventures, de une fédéralisation de la Belgique, gent frais aux Communautés, récla- qu’elle compte supprimer ; régiona- Le projet semble mal en point. Si dans le domaine narratif, des la tradition même de Grimmels- en 1993. mée par les francophones. Un lisation de l’agriculture, du com- toutefois, il entre en vigueur, l’Etat œuvres qui constituent le sommet hausen et de Defoe, qui se relie Les compétences relatives à l’éco- accord dit « de la Saint-Polycar- merce extérieur, de la coopération belge ne va-t-il pas perdre encore d’une littérature comme L’Egoïste, d’autre part, elle aussi, à la tradi- nomie et à l’aménagement du terri- pe » a été signé, fin avril, entre les au développement, et de l’organisa- un peu de sa substance ? «Au Guerre et Paix et La Chartreuse de tion orale, se retrouve dans le prodi- toire ne sont plus gérées par l’Etat, négociateurs des partis politiques tion des communes et des provin- moins, francophones et Flamands Parme. Il n’est pas dans mon inten- gieux récit écrit au XVIe siècle par mais par les régions, au nombre de de la majorité gouvernementale et ces (fixation du nombre de con- cohabitent sans morts ni plastiqua- tion, je dois le dire, de mettre les Wou Tch’eng-en, Le Singe pèlerin trois : la Flandre néerlandophone, de la Volksunie (nationalistes fla- seillers communaux, mode de dési- ges, contrairement aux Français et aventures du Singe pèlerin sur le ou le pèlerinage d’Occident, dont les au nord, qui compte six millions mands modérés). Il a été trouvé au gnation du maire). Ils ont arraché aux Corses ! », fait remarquer l’un même rang que les grands romans éditions Payot publient aujour- d’habitants ; la micro-région de terme d’un long marathon institu- la création d’un collège néerlando- des négociateurs, Marcel Cheron européens, mais il s’agit cependant d’hui la version française de Bruxelles-capitale, enclavée en tionnel lancé en octobre 2000, à phone au Parlement de la région (écologiste). Les socialistes souli- ici d’une œuvre de premier plan, M. George Deniker. Flandre et officiellement bilingue, l’occasion d’un débat sur le partage de Bruxelles, ce qui garantit leur gnent que la Sécurité sociale, fon- qui, à bien des égards, mérite notre bien qu’elle compte une majorité futur des fruits de la croissance. représentation à hauteur de 20 %, dement de la solidarité entre le attention et notre admiration. Marcel Brion de francophones (entre 80 % et Les francophones soulignent quelle que soit la sanction des élec- Nord prospère et le Sud plus pau- Au même titre par exemple que (11 mai 1951.) 90% sur un million) ; et la Wallonie que l’autonomie fiscale est enca- teurs, et suscite l’indignation d’Oli- vre, a été préservée. M. Maingain francophone, au sud, qui compte drée : les régions ont certes le droit vier Maingain, président du Front n’est pas très optimiste : « Dès la trois millions de personnes. Les de faire des remises à leurs contri- des francophones (FDF) : «Onne formation du prochain gouverne- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS compétences relatives à l’enseigne- buables, mais elles doivent conti- respecte pas le suffrage universel ! », ment de coalition, les Flamands ment, la culture ou l’aide sociale nuer d’en payer le montant à l’Etat proteste-t-il. échangeront leur participation con- Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr ont été confiées à des entités appe- fédéral. Ces ristournes ne peuvent Ils ont également la garantie de tre de nouvelles concessions. » Télématique : 3615 code LEMONDE lées « Communautés ». dépasser un certain pourcentage ni disposer d’un adjoint au maire Saint-Polycarpe pourrait n’être, Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) La « Communauté française » a être ciblées sur les hauts revenus : dans les dix-neuf communes de la en effet, qu’une nouvelle étape ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) bien du mal à payer les salaires des les francophones, qui redoutaient capitale, s’ils obtiennent un élu au d’un processus conduisant inexora- instituteurs, des professeurs, du une délocalisation des riches vers conseil municipal. Les communes blement à la séparation de corps et Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 personnel des crèches ou des théâ- le Nord, ont fait prévaloir le princi- qui créeront ce poste surnuméraire de biens. tres francophones de Wallonie et pe de la progressivité de l’impôt. La toucheront en échange une som- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 de Bruxelles, tandis que la « Com- réforme ne porte que sur l’impôt me rondelette, que M. Maingain Rafaële Rivais 16 ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001

RETRAITES Alors que le Parle- Metall et la fédération patronale de a permis de constater que leurs mais occuper le terrain, « sans laisser d’alléger le coût des prestations ment allemand devrait entériner, la métallurgie, Gesamtmetall, envisa- « intérêts se rejoignent ». bOPPO- les salariés seuls aux mains des ban- retraites qu’elles versent à leurs sala- vendredi 11 mai, l’ambitieuse réfor- gent de profiter immédiatement de SÉS par principe au développement ques et des assurances ». b LES riés. b VOLKSWAGEN a développé me des retraites du gouvernement cette nouvelle législation. des retraites par capitalisation, les ENTREPRISES voient dans la mise en son propre mécanisme sans atten- Schröder, le puissant syndicat IG b UNE RENCONTRE secrète, le 2 mai, syndicats allemands entendent désor- place des fonds de pension l’occasion dre. b LA FRANCE est en retrait. La métallurgie allemande s’empare de la loi sur les fonds de pension Le puissant syndicat IG Metall et la fédération patronale Gesamtmetall envisagent de faire profiter les 3,5 millions de salariés de la métallurgie et de l’électrotechnique de la nouvelle législation pour créer un fonds de capitalisation à l’anglo-saxonne. Une réunion secrète s’est tenue le 2 mai

FRANCFORT rat, la chambre haute qui rassem- à 2008, le dispositif devrait entrer ser les salariés seuls aux mains des tend pas mener de politique indus- dispositif, de l’avis général, avait de notre correspondant ble les représentants des Länder. en vigueur au 1er janvier 2002. banques et des assurances », dit-on trielle ou de soutien à l’emploi via un besoin d’un toilettage en profon- C’est une véritable révolution Principale innovation de la nouvel- Une échéance que les partenai- auprès d’IG Metall. Incontourna- fonds, qui doit être géré selon les deur. Très développé dans les qui se prépare dans le monde des le loi sur les retraites : la promotion res sociaux de la métallurgie ne bles dans les négociations salaria- méthodes en vigueur dans la profes- grands groupes, il est quasiment affaires allemand : alors que le Par- des systèmes de capitalisation indi- veulent rater à aucun prix. En effet, les de branche, les syndicats espè- sion », souligne M. Leutz. En outre, absent des PME, qui hési- lement devrait entériner, vendredi viduelle destinés à compléter les l’un des objectifs principaux du rent jouer un rôle-clé dans la mise le syndicat aimerait ne proposer tent – pour des raisons de 11 mai, l’ambitieuse réforme des traditionnelles retraites publiques gouvernement est de conforter les en place des instruments bientôt à que ce fonds aux salariés de la bran- coûts – à s’engager à long terme retraites du gouvernement par répartition, qui sont également retraites d’entreprise, en particu- la disposition des entreprises. Un vis-à-vis de leurs salariés. Schröder, le puissant syndicat IG réformées. lier à travers la mise en place autre dirigeant très en vue du mon- L’enjeu est considérable. Selon Metall et la fédération patronale de Le gouvernement Schröder s’en- de fonds de pension. Une brèche de syndical, le président d’IG-BCE, Les syndicats les premières estimations syndica- la métallurgie Gesamtmetall envisa- gage à soutenir tout projet person- dans laquelle IG Metall et Gesamt- Hubertus Schmoldt, a lui aussi pro- les, le fonds de pension mis en pla- gent de profiter immédiatement de nel d’épargne-retraite. D’ici à 2008, metall espèrent s’engager de posé au patronat des secteurs éner- entendent désormais ce en commun dans cette première cette nouvelle législation pour la bonification attribuée par l’Etat concert. gie et chimie de réfléchir à la créa- branche pourrait mobiliser une créer ensemble un fonds de pen- atteindra 300 deutschemarks « Nos intérêts se rejoignent », relè- tion commune d’un fonds. occuper le terrain, somme de l’ordre de 7 milliards de sion à l’anglo-saxonne. (153 euros) par an pour un céliba- ve un expert de Gesamtmetall. De leur côté, les entreprises deutschemarks (3,6 milliards L’idée a déjà fait l’objet d’une taire, 600 deutschemarks pour un D’abord opposés par principe au voient dans la mise en place des « sans laisser d’euros) dès la fin de 2002. Il serait rencontre « secrète » au sommet couple et 360 deutschemarks par développement des retraites par fonds de pension l’occasion d’allé- essentiellement financé par les ver- entre les deux parties, au lende- enfant à charge, si au moins 4 % du capitalisation et des fonds de pen- ger le coût des prestations retraites les salariés seuls aux sements des salariés, qui pourront main d’une date symbolique entre salaire brut du foyer sont consa- sion à l’anglo-saxonne, les syndi- que certaines s’engagent à verser à désormais consacrer une partie de toutes, le 1er mai. D’autres réunions crés au financement des retraites. cats allemands entendent désor- leurs salariés. Des promesses qui mains des banques leur salaire à la constitution d’une doivent suivre d’ici à l’été. « Rien Destiné à monter en puissance d’ici mais occuper le terrain, « sans lais- coûtent chaque année des mil- épargne-retraite individuelle, voire n’est décidé, mais il s’agirait de met- liards aux grands groupes, en pres- et des assurances » par une participation des entrepri- tre en place ce genre d’instrument tations versées, mais aussi en provi- ses. Le tout reposant sur le volonta- dès le début de l’année », précise Les grandes lignes de la réforme sions passées pour financer un riat des intéressés. Martin Leutz, porte-parole de complément de retraite aux che, tandis que le patronat entend Si l’idée d’un fonds de pension Gesamtmetall. La réforme qui pourrait être b Capitalisation. Bonification employés. le mettre en concurrence avec des « de branche » se concrétise dans De telles réflexions engagées adoptée par les parlementaires gouvernementale pour les projets D’accord sur l’opportunité d’une produits offerts par les banques et la métallurgie, nul doute qu’elle entre les partenaires sociaux d’un allemands cherche à garantir le d’épargne retraite. En 2008, ces action commune, les partenaires autres compagnies d’assurances. pourrait faire école dans d’autres des secteurs-clés de l’industrie alle- système public des retraites par bonus atteindront 300 DM pour sociaux posent toutefois des condi- De leur côté, les pouvoirs secteurs. mande – 3,5 millions de salariés tra- répartition, tout en introduisant un célibataire, 600 DM pour un tions à un accord définitif. IG publics voient d’un œil « extrême- vaillent dans la métallurgie et l’in- une dose de capitalisation couple, si 4 % minimum du revenu Metall semble ainsi attacher une ment positif » les initiatives prises P. Ri. dustrie électrotechnique – démon- individuelle, en particulier par le brut est consacré à préparer les grande importance à une approche par les partenaires sociaux, quels trent en tout cas que la réforme des biais des fonds de pension dans retraites. « éthique » de la gestion du fonds que soient les résultats du vote du TROIS QUESTIONS À... retraites est en marche outre-Rhin. les entreprises. b Le niveau des retraites (lire ci-dessous). Refus du travail Bundesrat, vendredi. Ancien numé- Le texte du gouvernement b Répartition. Hausse maîtrisée (répartition et capitalisation) des enfants, droits des salariés, res- ro deux d’IG Metall, l’actuel minis- JÜRGEN PETERS devrait être définitivement adopté des cotisations d’assurance devrait rester le niveau actuel, pect de l’emploi, régime des pays tre du travail, artisan de la réforme vendredi par les parlementaires retraite, financées à 50-50 par prévoit la loi, censée entrer en où le fonds est présent : le syndicat des retraites, Walter Riester, espè- Le syndicat IG Metall, dont allemands. Déjà entériné par le l’employeur et le salarié : ces vigueur en janvier 2002 : 70 % du souhaiterait fixer des critères de re que les fonds de pension vont 1vous êtes vice-président, et la Bundestag en janvier 2001, il cotisations représenteront 20 % revenu net moyen, dont au moins bonne conduite aux choix d’inves- « moderniser » le système des fédération patronale Gesamtme- devrait l’être en principe, après de du salaire brut en 2020, 22 % en 67 % via le système par tissements. retraites complémentaires proposé tall envisagent de créer ensemble longues tractations, par le Bundes- 2030 (contre 19,1 % en 2001). répartition. Au contraire, le patronat « n’en- par les entreprises. Car ce type de un fonds de pension pour l’indus- trie métallurgique et électro- technique. Pourquoi ? Nous voudrions trouver une solu- Volkswagen joue les éclaireurs en matière de retraite tion, via les conventions collectives de branche, pour compléter le sys- FRANCFORT taires proposées depuis des décennies par que le nombre d’actifs devrait stagner : la troduction d’un fonds de pension VW est d’une tème public des retraites par répar- de notre correspondant VW, à l’instar de nombreux grands de l’indus- charge financière risque de fortement s’alour- importance déterminante pour l’allégement tition. C’est pourquoi nous avons Qu’il y ait ou non accord entre les partenai- trie allemande. dir. Les compléments retraite proposés par des coûts du travail sur les sites de production mené, début mai, des pourparlers res sociaux de la métallurgie, le constructeur L’initiative est largement soutenue par le le groupe de Wolfsburg représentent déjà allemands ». Un argument qui fait mouche préliminaires avec Gesamtmetall automobile Volkswagen a pris les devants syndicat IG Metall, incontournable au sein 8,7 % des coûts de personnel… soit un mon- au sein d’un personnel très soucieux des ris- sur la possibilité de fonder un pour créer, en février, son propre fonds de du groupe. Klaus Volkert, président du comi- tant de l’ordre de 16,5 milliards de deutsche- ques de délocalisation. fonds de pension valable pour l’en- pension. « Un instrument interne, qui n’a rien té d’entreprise de Volkswagen, parlait en marks (8,2 milliards d’euros) lors de l’exerci- Volkswagen est ainsi un des rares grands semble de la branche. Les discus- à voir avec les réflexions en cours dans la bran- février « d’une inflexion historique », lors de ce 1999. groupes allemands à avoir adapté avant sions vont se poursuivre. Par rap- che, et que nous comptons développer quel la mise en place de cet instrument quasi uni- l’heure son système de retraite interne. Un port à un système de retraite par que soit le sort de la réforme des retraites proje- que dans le monde de l’entreprise allemand. « ALLÉGER LES COÛTS DU TRAVAIL » luxe que nombre d’entreprises ne peuvent capitalisation individuelle, une tée par le gouvernement », dit un des négocia- « La combinaison du maintien des cotisations Le fonds, investi pour moitié en actions, s’offrir. Si d’autres grands de l’industrie sont solution via les conventions collecti- teurs de l’accord. patronales avec le placement des fonds collec- pour moitié dans des titres monétaires, aussi à la recherche de solutions pour répon- ves aurait de grands avantages Géré par des professionnels extérieurs, tés sur les marchés de capitaux est à notre avis devrait collecter une somme de l’ordre de dre à des évolutions qui s’imposent à tous les pour les salariés. Avec les quelque mais placé sous la houlette d’un conseil de le chemin idéal pour garantir le haut niveau 200 millions de deutschemarks dès cette PME sont à la peine. Bien souvent, elles 3,5 millions de salariés de notre sec- surveillance associant de façon paritaire la de prestations attendu par les salariés, et rédui- année : Volkswagen y verse automatique- n’ont pas pu s’engager dans la voie des retrai- teur, nous représentons un poids direction et les syndicats, ce fonds, qui ne re les coûts », expliquait M. Volkert. Brochu- ment l’équivalent de 2 % du salaire brut de tes d’entreprise, mais elles prennent financier très important face aux renie pas ses origines anglo-saxonnes puis- res, réunions : aujourd’hui, le syndicat se ses employés, et 1 % pour les nouveaux conscience que ce type de prestations offer- banques et aux assurances char- qu’il est baptisé VW Pension Trust, s’adresse mobilise pour populariser le fonds interne. embauchés. Ceux-ci peuvent compléter la tes aux salariés devient un outil de plus en gées de gérer les fonds. Cela signi- aux 126 000 salariés de moins de cinquante Pour la direction de Volkswagen, cette mise, sur une base volontaire. plus déterminant pour attirer les nouvelles fie que nous pourrions négocier ans employés par les marques Volkswagen innovation est une réponse aux évolutions « Pour le groupe, il s’agit de réduire la mise recrues. D’où l’intérêt qu’elles peuvent por- des conditions particulièrement et Audi en Allemagne, sur un total de démographiques « remettant en cause le et les risques, car une partie des retraites va ter à l’éventuelle constitution par les parte- intéressantes et réduire énormé- 164 000 personnes. Les ouvriers et cadres de financement des retraites complémentaires désormais être financée par l’intermédiaire naires sociaux d’un fonds de branche. Une ment les frais de gestion. Les coûts plus de cinquante ans ont le choix : soit adhé- proposées par l’entreprise ». A l’horizon 2030, des marchés de capitaux », dit un expert. initiative observée de plus loin chez Volkswa- ainsi économisés bénéficieraient rer au fonds, en conservant les droits acquis le nombre de retraités allemands concernés Coïnventeur de la semaine de quatre jours, gen, qui n’a pas attendu. naturellement à nos adhérents. au long de leur carrière, soit rester fidèles au par les prestations retraites de la maison Peter Hartz, le directeur du personnel du système traditionnel de retraites complémen- devrait passer de 70 000 à 100 000, tandis constructeur automobile considère que « l’in- P. Ri. Quelles sont les conditions 2posées par IG Metall pour la création d’un tel fonds ? Les milieux financiers se frottent déjà les mains Un fonds de pension administré En France, la capitalisation existe dans l’assurance avec Gesamtmetall devrait être en Certains assureurs parlent du « Riester-Day » en attendant avec fait géré par des professionnels, impatience le vote, vendredi 11 mai par le Bundesrat, de la réforme UN FONDS de pension de bran- mes dues et l’évolution démogra- branche. Parmi les grandes c’est-à-dire des banques et des com- des retraites défendue par le ministre du travail, Walter Riester che comparable à celui que négo- phique du secteur était défavora- compagnies, seule La Mondiale a pagnies d’assurances. Cela dit, (SPD). Si l’accord des représentants des Länder n’est pas encore défi- cient les partenaires sociaux de la ble. Du coup, les partenaires choisi cette option et verse 1,5 % IG Metall tient aussi au respect de nitivement acquis, l’éventuelle adoption du texte fait saliver assu- métallurgie allemande est-il envisa- sociaux ont pris plusieurs engage- de la masse salariale à son fonds principes éthiques précis. Je pense, reurs et banquiers. D’après les prévisions de la branche, citées par le geable en France ? A priori non, en ments : le régime par répartition a maison. par exemple, qu’il faut renoncer à quotidien des affaires Handelsblatt, les professionnels de l’assurance- raison de l’extrême prudence du été consolidé et les cotisations aug- Le fonds de la branche reçoit, investir les fonds collectés dans des vie pourraient signer d’ici à la fin 2002 des milliers de contrats supplé- gouvernement Jospin sur cette mentées. Par ailleurs, les lui, environ 200 millions de francs sociétés soupçonnées de faire tra- mentaires, pour un volume de primes estimé à 56 milliards de question. employeurs ont accepté de garan- par an. Il est géré par un conseil de vailler des enfants. Les droits démo- deutschemarks (28,6 milliards d’euros). Pourtant, deux fonds de pension tir les droits acquis en provision- surveillance paritaire et un comité cratiques des salariés dans les pays Des produits adaptés à la réforme ont d’ores et déjà été imaginés, sectoriels au moins existent en nant plus de 11 milliards de francs. de suivi où, côté syndical, seule la en développement, la liberté syndi- d’autres suivront. La progression de l’activité du secteur, dans la fou- France : l’un dans la fonction publi- Ceux-ci sont désormais gérés par CFDT a accepté de siéger. « Ce cale et la protection de l’environne- lée des projets du gouvernement, est d’ailleurs un des arguments mis que, la Préfon, créée par les syndi- la Sacra, une société d’assurance fonds a fait couler beaucoup d’en- ment appartiennent aussi aux prin- en avant par la compagnie d’assurance Allianz, pour prendre le cats en 1967 (Le Monde du dont le conseil de surveillance, cre en 1995. Aujourd’hui, personne cipes de base de gestion du fonds. contrôle, d’ici à l’été, de la Dresdner Bank. 30 décembre 2000), l’autre dans le paritaire, compte quatre représen- n’en parle plus. A la limite, les sala- privé, créé dans l’assurance. En tants des employeurs et quatre syn- riés nous reprochent que la capitali- Qu’apporte une telle initiative février 1995, la Fédération françai- dicalistes, représentant la CFDT sation leur rapporte trop peu. Mais, 3aux prestations retraite propo- se des sociétés d’assurances (majoritaire dans la branche), la en 1995, il était hors de question sées par les entreprises ? (FFSA) et le Groupement des socié- CFTC, la CGC, mais aussi la CGT, d’accepter une cotisation salariale à La réforme des retraites projetée tés d’assurances à caractère qui a signé l’avenant à l’accord de ce fonds. Nous souhaitons lancer par le gouvernement allemand élar- mutuel (GEMA) pour les 1995 concernant la Sacra. une négociation sur l’épargne sala- git les possibilités de retraites com- employeurs ont conclu avec trois riale et un lien entre les deux systè- plémentaires proposées par les syndicats (CFDT, CFTC, CFE- LA CFDT SEULE mes est envisageable », analyse entreprises, avec en particulier l’in- CGC) un accord créant un vérita- Enfin, l’accord prévoyait la créa- Régis Versavaud, responsable de troduction des fonds de pension. ble fonds de pension pour les tion d’un fonds de pension de bran- la branche Assurances à la CFDT. Les employeurs aussi auraient avan- 150 000 salariés et retraités de la che, alimenté par une cotisation Si cet accord est pour le moment tage à la création d’un fonds de profession. A l’époque, cette bran- des employeurs équivalant à 1 % unique, de grandes entreprises ont branche. Les petites et moyennes che disposait déjà, en plus de la des salaires. Les entreprises créé, avec ou sans l’accord des syn- entreprises, qui ne veulent pas s’en- sécurité sociale et des régimes com- n’étaient pas obligées de cotiser à dicats, des régimes surcomplémen- gager elles-mêmes envers un plémentaires obligatoires (Arrco ce fonds, à condition qu’elles taires pour tout ou partie de leurs fonds, pourraient participer plus et Agirc) d’un régime profession- créent leur propre mécanisme. salariés. Selon la CGT, ces retraites facilement à l’instrument mis en nel géré par répartition. Mais celui- Mais, pour que les syndicats accep- par capitalisation représentent place pour la branche. ci était confronté à deux problè- tent, encore fallait-il que cet déjà 35 milliards de francs. mes : les directives européennes accord soit plus favorable – donc Propos recueillis par exigeaient de provisionner les som- plus coûteux – que l’accord de Frédéric Lemaître Philippe Ricard ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 17

Axa renonce à son rôle de spectateur dans La Commission européenne la recomposition du capital du Crédit lyonnais encadre les plans sociaux Henri de Castries, patron de l’assureur, conteste l’addition des participations d’Allianz et de Dresdner Face aux restructurations, Bruxelles veut Dans un entretien au Monde, le président du main de la fusion d’Allianz et Dresdner et à la prévient qu’une recomposition devra avoir son renforcer les comités d’entreprise en Europe directoire d’Axa pose ses conditions au remanie- veille de la fin du pacte d’actionnaires. Contes- aval. Tout en refusant d’acquérir un réseau ban- ment du capital du Crédit lyonnais, au lende- tant l’addition des participations allemandes, il caire, il recherche des partenariats concrets. et lier les aides publiques au maintien de l’emploi

L’ASSUREUR Axa va-t-il être un gel des participations jusqu’en Allemands ont prévenu qu’ils ne souhaite aussi que ses réseaux puis- BRUXELLES tialement. Elle devrait notamment contraint d’abandonner son modè- juillet 2000 », explique au Monde resteraient pas inactifs en cas de sent le cas échéant distribuer des pro- de notre bureau européen engager cette année la révision de le pour contrer l’offensive d’Al- Henri de Castries, président du rupture des équilibres. « Nous sou- duits complémentaires à ceux qu’il La Commission européenne se la directive de 1994 sur les comités lianz ? C’est l’une des questions directoire d’Axa depuis un an. tenons l’indépendance du Crédit fabrique, c’est ce que nous appelons penche sur les plans sociaux. La d’entreprise européens, pour faire qui a été posée en filigrane lors de « L’acquisition de Dresdner Bank lyonnais, notre partenaire en Fran- le concept d’architecture ouverte ». commissaire à l’emploi et aux en sorte que l’information des sala- l’assemblée générale des actionnai- par Allianz, qui, parce qu’elle est ce », martèle Allianz. L’assureur Mais Axa doit tirer un meilleur affaires sociales, Anna Diamanto- riés soit délivrée très en amont res d’Axa, mercredi 9 mai. L’assu- irrévocable, rend Allianz propriétai- allemand a les moyens de se lancer parti de ses 50 millions de clients poulou, a annoncé à la presse, jeu- d’une décision, et que des sanc- reur allemand vient déjà de lui re de titres Crédit lyonnais supplé- dans la bataille, même si ce n’est dans le monde, à qui il ne vend en di 10 mai, son intention de pro- tions soient imposées en cas de ravir le premier rang mondial de la mentaires soulève donc une ques- pas lui qui appuiera sur le détona- moyenne que deux produits. Or, il mouvoir des normes sociales non-respect du droit. La commis- gestion d’actifs en rachetant la tion juridique dont nous souhaitons teur. Le Crédit agricole est quant à offre toute une gamme de « protec- auprès des Quinze. Elle devrait sion des affaires sociales du Parle- Dresdner bank. La capitalisation qu’elle soit examinée par les parties lui plus limité par la prudence de tion financière », allant de l’assuran- présenter aux pays membres, le ment européen, présidée par le boursière d’Allianz va frôler concernées ». Selon nos informa- ses caisses régionales. ce dommages à la préparation de 11 juin, lors d’un conseil « emploi français Michel Rocard, a récem- 100 milliards d’euros, soit presque tions, l’Etat regarde avec attention Axa semble avoir choisi son la retraite, et les placements finan- et affaires sociales », une version ment organisé une audition publi- le double de celle d’Axa, de ce point et devrait demander à camp, même s’il s’en défend. ciers. Axa a besoin d’une distribu- aménagée de la proposition de que sur les carences du texte en 56,6 milliards d’euros (selon les Allianz de céder la participation de « Nous ne sommes pas les parrains tion plus efficace et plus offensive. directive « établissant un cadre vigueur. cours de mercredi). Pire, Allianz 3,6 % « héritée » de Dresdner. du capitalisme français », affirme « Avoir ses produits distribués par général relatif à l’information et à La Commission souhaite aussi vient le narguer dans la finance Interrogé par Le Monde, Allianz M. de Castries, reprenant des pro- les banques n’oblige pas nécessaire- la consultation des travailleurs lier respect des normes sociales, française en bouleversant le affirme « qu’il détiendra environ pos de son prédécesseur, Claude ment à acheter le contrôle des ban- dans la communauté européen- droit de la concurrence et aides savant équilibre du tour de table 10 % du capital après la fusion avec Bébéar. Mais l’assureur ne pourra ques concernées. De plus, la prise de ne », qui concerne toutes les entre- d’Etat. Lors d’une fusion, elle pour- du Crédit lyonnais. Dresdner, en juillet ou août ». rester longtemps impassible face à contrôle d’une banque, si elle donne prises de plus de cinquante rait vérifier que les sociétés concer- En additionnant les participa- l’avancée du modèle de la « bancas- accès au réseau, fait aussi courir salariés. nées ont bien rempli leur obliga- tions d’Allianz et de Dresdner, res- PRÉLUDE D’UNE BATAILLE surance ». Axa a toujours affirmé d’autres risques de crédit et de mar- Sur la table depuis 1998, ce tex- tions communautaires, et deman- pectivement de 6,2 % et 3,6 %, le « En ce qui concerne Axa, notre qu’il ne souhaitait pas racheter un ché », nuance M. de Castries. Face te baptisé « directive Vilvorde » der aux Etats membres de vérifier nouveau géant allemand revendi- position est simple et n’a pas chan- réseau bancaire. M. de Castries à une concurrence farouche, Axa en référence à l’usine fermée par que, lorsque des aides régionales que environ 10 % de la banque gé : primo nous ne pouvons prolon- aime décrire Axa « comme une pourrait mettre sa doctrine entre Renault en Belgique en 1997, n’est ont été consenties, les emplois française, soit autant que le Crédit ger notre participation au GAP que société disposant d’usines, qui fabri- parenthèses et ne plus considérer toujours pas adopté, du fait de sont bien maintenus pendant cinq agricole et l’Etat français, qui en si nous pouvons conclure des coopé- quent des produits, et de réseaux. sa participation dans le Lyonnais l’opposition de certains Etats, ans. détiennent 10 % chacun. Une posi- rations commerciales concrètes avec Axa souhaite distribuer les produits comme un simple placement. notamment le Royaume-Uni et tion clef à la veille des grandes le Crédit lyonnais. Secundo, ne plus de ses usines dans ses propres l’Irlande. Mme Diamantopoulou Rafaële Rivais manœuvres qui se préparent : le faire partie du GAP ne signifie pas réseaux mais aussi dans des réseaux Christophe Jakubyszyn entend réintroduire dans le texte 8 juillet, l’obligation faite aux que nous soyons vendeurs de notre tiers lorsque cela fait du sens. Axa et Pascale Santi le système de sanctions prévu ini- f www.lemonde.fr/restructurations membres du groupe des actionnai- participation. Si un tiers souhaite res partenaires (GAP), au moment prendre le contrôle du Crédit de la privatisation du Lyonnais lyonnais, notre rôle d’investisseur ins- deux ans auparavant, de ne pas titutionnel nous conduira à regarder modifier leurs positions, tombera. avec attention le prix proposé pour Axa (qui détient 5,4 % du Crédit ce contrôle », avertit M. de lyonnais) a donc décidé de monter Castries. en première ligne pour contrer les Cette prise de position claire ambitions de son rival d’outre- n’est-elle que le prélude d’une Rhin. « Nous avons constaté avec bataille boursière pour le contrôle étonnement que certains avaient la du Crédit lyonnais ? La mise en ven- tentation d’additionner les voix d’Al- te par l’Etat de ses 10 % pourrait lianz et de Dresdner. Or le cahier donner le signal du départ. Si le des charges qu’ont signé les action- gouvernement ne cache pas sa pré- naires du GAP prévoit explicitement férence pour le Crédit agricole, les Le brasseur Heineken convoiterait son rival australien Foster’s SYDNEY de Heineken serait surtout motivée de notre correspondant par l’intérêt du groupe pour les Le brasseur néerlandais Heine- actifs viticoles du brasseur austra- ken s’apprêterait à lancer une OPA lien, dont la rentabilité est bien amicale de 8,8 milliards d’euros supérieure à celle de la bière. Fos- (58 milliards de francs) sur son con- ter’s a acquis l’année dernière le pro- current australien Foster’s, selon un ducteur de vin californien Beringer article paru, jeudi 10 mai, à la Blass pour 9,8 milliards de francs « une » du quotidien The Austra- (1,5 milliard d’euros). Cette filiale, lian. Un des porte-parole de Fos- qui possède des vignobles en Aus- ter’s nie avoir reçu une offre de tralie, aux Etats-Unis, au Chili, en rachat officielle. « Le groupe Foster’s Italie et dans l’Hérault, est un des Brewing n’est pas au courant d’une trois plus gros groupes viticoles au offre de reprise potentielle de Heine- monde. ken », a précisé jeudi matin un com- muniqué du groupe australien, sixiè- ACCORD GOUVERNEMENTAL me plus gros brasseur au monde Une éventuelle OPA de Heine- avec un chiffre d’affaires de 12,4 mil- ken doit obtenir l’accord du gou- liards de francs (1,9 milliard vernement australien. Ce n’est pas d’euros). gagné. Il y a quelques semaines, le Les analystes de la Bourse de Syd- ministre de l’économie, Peter Cos- ney, l’ASX, semblent partagés tello, a mis son veto à l’offre de quant à la véracité de cette OPA. Le reprise de 5,9 milliards d’euros du titre de Foster’s a tout de même aug- producteur pétrolier australien menté en une seule séance de près Woodside par le géant anglo-néer- de 4 %, à 5,24 dollars australiens. Le landais Royal Dutch Shell. Le pre- groupe devrait offrir au moins 8 dol- mier ministre, John Howard, expli- lars par action pour avoir une chan- que toutefois que ce refus gouver- ce d’obtenir le soutien du conseil nemental ne doit pas empêcher les d’administration de Foster’s. Pour investisseurs étrangers de venir financer son OPA, Heineken aurait, aux antipodes. « Le simple fait que selon The Australian, dégagé une l’on parle d’une possible offre de ligne de crédit de 39 milliards de rachat [de Foster’s] fait mentir les francs (5,9 milliards d’euros) auprès personnes qui disaient qu’un éven- d’une banque néerlandaise. Les tuel refus de la proposition de Shell deux sociétés se connaissent bien provoquerait une fuite des capitaux car elles sont liées depuis plusieurs étrangers d’Australie », a-t-il expli- années par des accords de distribu- qué sur les ondes de la radio ABC. tion de leurs gammes respectives. Paradoxalement, l’offre de rachat Frédéric Therin Siemens supprime 2 000 emplois de plus dans le téléphone SIEMENS accélère sa restructuration. Le spécialiste allemand de l’élec- tronique a annoncé, jeudi 10 mai, la suppression de 8 100 emplois dans les secteurs équipements de télécommunications et réseaux, soit 2 000 de plus que prévu fin avril. Le groupe munichois cherche ainsi à faire face à la morosité du secteur des télécommunications et particu- lièrement au tassement des ventes mondiales de téléphones porta- bles. Siemens prévoit entre 350 et 450 millions d’euros de charges de restructuration. Au total, 5 500 emplois seront supprimés dans la divi- sion réseaux, auxquels s’ajouteront le non renouvellement de 2 600 contrats à durée déterminée dans la division de téléphonie mobile. Ce plan affectera « les personnels de maintenance et de vente aux Etats- Unis, en Allemagne et dans d’autres pays européens », a indiqué le res- ponsable de la division réseaux, Roland Koch. 18 COMMUNICATION LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 M6 décline sa responsabilité dans les contrats de « Loft Story » Après la publication, par « Le Monde », des conditions de recrutement des participants à l’émission, le CSA veut en examiner les clauses. Les actionnaires assurent la chaîne de leur soutien, mais les syndicats réclament des explications à la direction

NICOLAS DE TAVERNOST,le La chaîne a le soutien de ses devait demander, jeudi, à l’occa- tiques suivent la même voie. Le des gains alloués aux participants tion, par lettre recommandée, de président du directoire de M6, ne actionnaires. Après Gérard Mes- sion d’un conseil d’administration, député Yann Galut (PS) a deman- ne provoque aucune rancœur : la direction de la chaîne qui leur répondra pas à la demande du Con- trallet, PDG de Suez, qui affirmait l’arrêt de la chaîne « Loft Story » dé mercredi au gouvernement «de « Si M6 obtient une part du gâteau, reproche d’avoir utilisé Internet seil supérieur de l’audiovisuel devant ses actionnaires, le 5 mai, diffusée 24 heures sur 24 sur l’un bien vouloir vérifier la légalité des tant mieux, c’est tout à fait depuis l’extérieur pour envoyer (CSA). L’organisme de régulation ne pas vouloir s’immiscer dans les de ses canaux. contrats » des candidats de « Loft normal ». des messages aux salariés de l’en- de la télévision lui a demandé, mer- programmes, le Belge Albert Frè- Ecartelé entre « la volonté de ne Story ». « Ces contrats sont des attrape- treprise. Les élus au comité d’entre- credi 9 mai, communication des re, l’une des personnalités les plus pas se transformer en syndicat de Ce genre de doute n’apparaît nigauds. Ils ne respectent aucun prise comptent bien utiliser la réu- contrats signés par les onze partici- influentes de son tour de table, a chaisières et la nécessité de ne pas pas du côté des participants et de accord conventionnel et seraient nion, qui aura lieu mardi 15 mai, pants à « Loft Story », dont Le Mon- déclaré au Monde : « M6 est assez faire respecter la loi », comme le dit leurs familles, qui disent faire con- probablement condamnés par les pour poser des questions sur les de a révélé la teneur, dans son édi- grande pour savoir ce qu’elle a à fai- l’un de ses membres, le CSA recher- fiance au producteur et au diffu- prud’hommes », commente Jac- conditions de fabrication de cette tion datée dimanche 6-lundi 7 mai. re. » En revanche, M6 va devoir che tous les biais qui lui permet- seur. Pierre et Joëlle, parents de ques Ricau, responsable de la Fédé- émission et les recettes publicitai- La direction de la chaîne, expli- batailler au sein du bouquet satelli- tent d’intervenir à propos de cette Delphine, dont les coordonnées ration de l’audiovisuel CFDT. A res qu’elle rapporte à la chaîne. que-t-il, est dans l’impossibilité de taire TPS. Son président, Patrick émission controversée, sans avoir nous ont été communiquées par l’intérieur de l’entreprise, les syndi- Outre les explications qu’elle satisfaire à la demande du CSA car Le Lay, également PDG de TF1, l’air de jouer les censeurs. Les poli- ASP Productions, n’ont rien trou- cats de M6, eux, s’indignent de la devra donner à son personnel, la « il n’existe pas de contrat direct vé à redire au contrat signé par dichotomie entre les déclarations direction de M6 se trouve aussi entre M6 et les participants ». Cette leur fille, qui a quitté l’émission le triomphalistes de leur direction confrontée aux questions du CSA, émission est en effet produite par La polémique lancée par TF1 5 mai. sur « Loft Story » et la politique sur la modification du capital et le ASP Productions, filiale française sociale menée à l’intérieur de M6. renouvellement de la convention du groupe néerlandais Endemol. Est-ce sous l’influence de son actionnaire allemand que M6 s’est lan- MODESTIE DES GAINS « La direction n’a jamais voulu de diffusion de la chaîne, qui vient Par avance, la direction de la chaî- cé dans la « télévision-réalité » ? C’est la thèse de Patrick Le Lay, PDG « Sur le conseil de M6, nous avons donner d’information sur cette émis- à échéance le 28 février 2002. ne se dégage de toute responsabili- de TF1 (lire en première page), qui affirme que les deux chaînes privées sollicité un avocat que nous connais- sion. En revanche, le jour même de Dans le cadre de ces discussions, té : « M6 ne peut s’exprimer sur les s’étaient engagées mutuellement, en début d’année, à ne pas diffuser sons personnellement, mais qui son lancement, treize collaborateurs qui ont débuté le 14 mars, M6 contrats des participants, qui ne ce type de programme. Le 6 février, Bertelsmann a effectivement pris n’est pas un spécialiste de la télévi- de M6 Web étaient informés qu’une réclame notamment une augmen- nous regardent pas ». En outre, sou- le contrôle de RTL Group, coactionnaire de M6 (avec 41,8 % des parts), sion », explique Pierre. Cependant, procédure de licenciement pour tation de la durée horaire des ligne M. de Tavernost, « ASP est aux côtés du français Suez (35,05 %). Président du directoire de M6, ils admettent que les termes du motif économique était engagée écrans publicitaires et surtout la une société bien connue sur la place Nicolas de Tavernost réfute cette interprétation : « C’est TF1 qui a tiré la contrats « sont un peu contrai- contre eux. Nous contestons cette possibilité de réaliser une grille de de Paris. Jusqu’à présent rien ne première en achetant, en juillet 2000, les droits de “Survivor”, que nous avi- gnants ». Mais Pierre est plein d’in- politique de restrictions budgétaires programmes plus généralistes, au nous permet de dire que les contrats ons aussi étudié. Nous étions prêts à signer une convention de développe- dulgence pour la chaîne : « C’est au moment où la chaîne diffuse une détriment des « programmes musi- ne sont pas légaux ». Le président ment de cette émission, mais TF1 a été plus rapide. » M6, explique M. de un peu normal que M6 ait pris des émission qui laisse à désirer sur le caux », qui étaient inclus dans sa de M6 s’apprêtait donc, jeudi Tavernost, a pris contact à l’automne avec le producteur de « Big Bro- garanties, compte tenu du risque lié plan éthique », expliquent les première convention. Outre que 10 mai, à ne transmettre au CSA ther », dont « Loft Story » s’inspire, et signé fin janvier. « Loft Story » a à la diffusion de l’émission ». Pierre responsables syndicaux de la cette revendication provoque un que « le contrat qui nous lie à ASP vu le jour en avril, et la version française de « Survivor » est prévue cet « n’envisage absolument pas de por- CFDT et du Syndicat national des fort émoi dans les milieux de la Productions ». été. M6 affirme ne pas s’être engagée à diffuser « Big Brother ». ter plainte ». Même la modestie journalistes (SNJ). musique, elle est plus difficile à Ces derniers ont rédigé une « let- défendre si le modèle de cette évo- tre ouverte » à M. de Tavernost, lution est « Loft Story ». transmise au personnel par cour- rier électronique. Cette manière Françoise Chirot de faire leur a valu une admonesta- et Guy Dutheil

Plus de 50 % des Français ont regardé le jeu

Selon une étude de la société de auprès des quatre ans et plus. Lors média planning Initiative Media, de la première semaine de 51,7 % des téléspectateurs âgés de diffusion, la PDA de M 6 s’est quatre ans et plus ont regardé élevée à 31,6 %. A l’inverse TF1, « Loft Story » la première qui rassemblait 20,6 % de PDA sur semaine de diffusion du jeu. Sur cette cible auparavant, n’en cette période, en avant-soirée, retient plus que 13,8 %. 64,8 % des femmes de moins de b Forte audience féminine. 50 ans, cible privilégiée des M 6 passe de 17,6 % de PDA à annonceurs, se sont portées vers 45,2 % auprès des ménagères de M 6. Les femmes de 15 à 24 ans moins de 50 ans. Une progression ont été encore plus nombreuses : qui s’effectue au détriment de 68,2 %. Avec 51,7 % de CSP+, le TF1. La Une passe de 34,8 % de jeu a aussi séduit les catégories PDA à 18,9 % sur cette même socio-profesionnelles les plus cible. aisées. b Les jeunes particulièrement b M 6 a triplé son audience. intéressés. La chaîne passe de Avant la diffusion de « Loft 20,9 % de PDA à 67,3 % sur la Story », la chaîne privée réunissait cible des 15-24 ans. TF1 chute de 13 % de parts d’audience (PDA) 31,7 % de PDA à 10,6 %. La « télé-réalité » suédoise accusée d’« esclavagisme » LA POPULARITÉ des program- ce qu’elles sont en position de for- mes de « télé-réalité » est telle que ce », a-t-il ajouté. les candidats sont prêts à signer Interrogé par le même journal, le n’importe quoi pour y participer. PDG de Strix, qui produit d’autres Ce constat a été fait en Suède, lors- programmes du même genre, que la presse du royaume a révélé, s’était refusé à commenter des con- à l’automne 2000, le contenu de cer- trats spécifiques. « Nous ne pou- tains contrats régissant ces émis- vons pas exclure que les gens soient sions. Fini le contrôle sur sa propre stupides, avait toutefois déclaré image. Là-bas aussi, les droits des Anna Braakenhielm. Nous rédi- participants sont très réglementés geons des contrats précis, que les et restreints. Ils sont tenus de parti- deux parties lisent avant la signatu- ciper, sans contrepartie financière, re, comme pour n’importe quel autre à des campagnes publicitaires en contrat d’affaires. » « Chacun peut faveur des programmes en ques- choisir d’accepter de les signer ou tion ; la maison de production pas », avait renchéri Anders Kvave, possède le droit d’exploiter, pen- le directeur des programmes de dant trois ans, le nom et l’image Kanal 5, la chaîne privée diffusant des participants. « Villa Medusa », tout en renouve- Pire, si l’un d’eux rompt son con- lant sa confiance envers Strix. trat, il devra payer des dédommage- ments, qui s’élèvent à 100 000 cou- LE SUICIDE D’UN « ROBINSON » ronnes (10 900 euros) par infrac- A la mode depuis la seconde moi- tion constatée. Une clause stipulée tié des années 1990, les émissions au paragraphe 10 du contrat rédigé de « télé-réalité » suédoises ont par la maison de production suédoi- suscité plusieurs polémiques. En se Strix concernant le programme 1997, le suicide d’un candidat de « Villa Medusa ». Dans cette émis- « L’Expédition Robinson » – qui sion, deux équipes de jeunes doi- laisse des candidats livrés à eux- vent trouver du travail dans une mêmes sur une île exotique – avait cité balnéaire ou une station de ski provoqué l’interruption du pro- et rapporter le plus d’argent possi- gramme diffusé par la télévision ble. Le public les regarde vivre et éli- publique. Son succès ne s’est toute- mine peu à peu les participants. fois pas démenti depuis. Par « Je prends cela pour des contrats ailleurs, plusieurs jeunes ont accu- d’esclavage », a réagi Leif Silbersky, sé les producteurs de les avoir un médiatique avocat suédois. dépeints de façon trop négative à Celui-ci avait été invité, en octo- l’antenne, dans le but d’augmenter bre 2000, à commenter les fameux l’audience, ce qui leur aurait valu contrats pour le compte du quoti- des menaces de mort anonymes, dien Aftonbladet, bien décidé à une fois la compétition terminée. dénoncer ces anomalies après Certains participants ont aussi avoir largement exploité le filon affirmé n’avoir pas été prévenus des dokusaaporna (les soaps docu- qu’ils seraient filmés s’ils avaient mentaires), comme on les appelle des relations sexuelles durant dans le pays. « Le problème, c’est l’émission. que les maisons de production peu- vent faire signer n’importe quoi, par- Antoine Jacob FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 19

EUROPE TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

6097,80 5887,70 5518,86 L’excédent de la balance commer- Wireless, a lancé jeudi la plus 6599 6241 5759 Le déficit budgétaire ciale a, quant à lui, fortement aug- AFFAIRES grande émission d’actions de 6358 6056 5572 menté à 17,2 milliards de marks, l’histoire britannique, pour 6118 5870 5385 français s’élève à après un solde positif révisé de INDUSTRIES 5,9 milliards de livres (9,8 milliards 5877 5685 5198 12,2 à 12,6 milliards pour le mois d’euros). précédent et contre 11,5 milliards 5637 5500 5011 110 milliards de francs b NORTHROP GRUMMAN : le en mars 2000. b 5396 5314 4824 a groupe américain de défense a TAIWAN CELLULAR : la [[[ [[[ [[[au premier trimestre La production industrielle a lancé, mercredi 9 mai, une offre de société Taiwan Cellular a 12 F. 26 M. 10 M. 12 F. 26 M. 10 M. 12 F. 26 M. 10 M. baissé de 3,7 % en février par rap- rachat de Newport News annoncé, mercredi, son intention LA SITUATION du budget de port à mars en Allemagne, en don- Indices cours Var. % Var. % Shipbuilding Inc., qualifiant de d’acheter pour 410 millions de Europe 9h57 f se´lection 10/05 09/05 31/12 l’Etat à la fin du premier trimestre, nées corrigées des variations sai- « monopole malsain » le projet de dollars (462,5 millions d’euros), EUROPE EURO STOXX 50 4445,24 0,66 – 6,86 rendue publique jeudi 10 mai par sonnières (CVS), selon des chiffres fusion de Newport avec General TransAsia Telecommunications, EUROPE STOXX 50 4210,98 0,33 – 7,60 le ministère de l’économie et des provisoires publiés mercredi par le Dynamics pour 2,1 milliards une compagnie de téléphone EUROPE EURO STOXX 324 367,56 0,46 – 6,19 finances, montre un déficit de ministère des finances. Il s’agit du de dollars (2,38 milliards d’euros). cellulaire locale, afin de devenir le EUROPE STOXX 653 337,26 0,21 – 6,26 110 milliards de francs (16,77 mil- recul le plus brutal depuis jan- plus gros opérateur de téléphonie PARIS CAC 40 5518,86 0,49 – 6,88 liards d’euros), un niveau supé- vier 1995. b VALEO : le président de à Taïwan. PARIS MIDCAC ...... rieur à celui observé en 2000 sur la l’équipementier automobile PARIS SBF 120 3765,98 0,37 – 6,38 même période (82 milliards de a EUROPE : les moteurs de la français, Thierry Morin, n’a pas b NETVALUE : la société de PARIS SBF 250 ...... francs). Le gouvernement a prévu croissance résistent un peu exclu, mercredi, la fermeture de mesure des comportements et de PARIS SECOND MARCHE´ ...... de limiter au total le déficit budgé- mieux en Europe occidentale l’usine de Rochester, dans l’Etat de l’audience sur Internet a annoncé, AMSTERDAM AEX 581,04 0,65 – 8,87 taire à 186 milliards de francs en qu’aux Etats-Unis et au Japon, New York. mercredi, la signature d’un accord BRUXELLES BEL 20 2788,36 0,36 – 7,81 2001 contre 191 milliards en 2000. note la Commission économique industriel et commercial exclusif FRANCFORT DAX 30 6097,80 0,56 – 5,22 Les recettes à la fin mars 2001 sont des Nations unies pour l’Europe b SEMI-CONDUCTEURS : le avec l’américain comScore, LONDRES FTSE 100 5887,70 – 0,10 – 5,38 en baisse de 4,6 % par rapport à (CEE-ONU) dans sa première étu- ralentissement économique fournisseur d’infrastructure de MADRID STOCK EXCHANGE 9702,10 0,50 6,50 mars 2000 et les dépenses sont en de sur la situation économique de américain devrait provoquer une services pour la mesure MILAN MIBTEL 30 39641,00 0,34 – 9,33 hausse de 3,3 % (2,4 % si l’on rai- l’Europe en 2001. La CEE-ONU esti- chute des ventes de 17 %, à d’audience et le commerce ZURICH SPI 7415,80 0,58 – 8,85 sonne à périmètre constant). me que le taux de croissance du 188 milliards de dollars cette électronique. Depuis le début de l’année, la situa- PIB réel des pays d’Europe occiden- année, selon le cabinet Dataquest. ´ tion budgétaire communiquée cha- tale devrait être de l’ordre de 2,5 % b TRACTEBEL : le groupe belge, AMERIQUES que mois par Bercy montre un en 2001 (contre 3,4 % en 2000). b HIGHWAVE OPTICAL : le filiale énergie de Suez, précisera écart de 20 à 30 milliards de francs fabricant de composants d’ici un mois les modalités de son NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR entre le solde 2000 et le solde 2001. a JAPON : les prix de gros inté- optiques pour les offre sur le groupe néerlandais 10866,98 2156,63 0,886 rieurs ont chuté de 0,7 % sur un télécommunications a révisé en d’ingénierie GTI. 10951 2552 0,933 a ETATS-UNIS : la Chambre des an en avril au Japon, ce qui repré- baisse, jeudi, ses prévisions de 10638 2370 0,922 représentants américaine, domi- sente la plus forte baisse annuelle croissance de ses ventes pour b PUBLICIS CONSULTANTS : la née par les républicains, a en dix-huit mois et s’explique par 10326 2187 0,911 l’exercice 2001-2002. filiale du groupe Publicis, approuvé, mercredi en seconde un recul des prix des semi-conduc- spécialisée dans la communication 10014 2004 0,901 lecture, un projet de budget pour teurs et dans le secteur automobile b JOHNSON AND JOHNSON : le institutionnelle, a racheté 60 % de 9701 1821 0,890 l’année 2002, jetant les bases d’une lié aux politiques de maîtrise des groupe américain de pharmacie l’agence de communication 9389 1638 0,879 baisse massive des impôts voulue coûts. Les prix de gros intérieurs [[[ [[[ [[[ et cosmétiques a annoncé, économique et financière 12 F. 23 M. 9 M. 12 F. 23 M. 9 M. 12 F. 26 M. 10 M. par le président, George W. Bush. avaient diminué de 0,5 % en mars. mercredi, le rachat des activités Ecocom. Le projet de budget de 1 970 mil- Sur un mois, ils se sont contractés diabète d’Inverness Medical Indices cours Var. % Var. % liards de dollars (2 232 milliards de 0,1 % en avril après une baisse Ame´rique 9h57 f se´lection 09/05 08/05 31/12 Technology pour 1,3 milliard de d’euros) dont plus de 660 milliards identique en mars, a annoncé la RÉSULTATS E´TATS-UNIS DOW JONES 10866,98 – 0,15 0,74 dollars par échange d’actions. en dépenses discrétionnaires a été Banque du Japon jeudi. E´TATS-UNIS S&P 500 1255,54 – 0,45 – 4,90 a BOUYGUES : le groupe a confir- adopté avec une majorité de 221 E´TATS-UNIS NASDAQ COMPOSITE 2156,63 – 1,92 – 12,71 b AVENTIS : le groupe mé, mercredi, sa prévision d’un voix contre 207, six démocrates a BRÉSIL : les mesures de ration- TORONTO TSE INDEX 8070,64 0,08 – 9,66 pharmaceutique chiffre d’affaires de 20,4 milliards SAO PAULO BOVESPA 14778,98 .... – 3,15 ayant voté avec les républicains. nement de 20 % de la consomma- franco-allemand, qui a annoncé d’euros en 2001 après un premier tri- MEXICO BOLSA 338,25 1,79 7,04 Ce texte prévoit une réduction des tion d’énergie électrique au Bré- mercredi un résultat net de mestre en hausse de 12 %, à BUENOS AIRES MERVAL 431,28 0,52 3,48 impôts de l’ordre de 1 350 milliards sil réduiront de 1,5 point la crois- 317 millions d’euros au premier 4 176 millions d’euros. SANTIAGO IPSA GENERAL 105,66 – 0,06 10,06 de dollars étalée sur onze ans. sance du produit intérieur brut a trimestre 2001 (+82 %), a confirmé CARACAS CAPITAL GENERAL 7421 – 0,37 8,73 Le département américain du (PIB) du pays prévue à 4 % en sa volonté de vendre avant la fin de a METRO : le groupe de distribu- Trésor a vendu mercredi pour début d’année par les autorités, l’année sa filiale d’agrochimie tion allemand a enregistré un 9 milliards de dollars d’obliga- selon une étude de la Fondation Aventis CropScience, basée à Lyon. bénéfice net 2000 en hausse de ASIE - PACIFIQUE tions à dix ans avec un taux d’inté- Getulio Vargas publiée mercredi. b L’ORÉAL : le groupe français 38,5 %, à 423 millions d’euros, pour rêt de 5,189 % contre 5,067 % lors Ce document précise que ces mesu- de cosmétiques a conclu un un chiffre d’affaires de 46,9 mil- TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN de l’adjudication précédente du res de rationnement, qui entreront er accord pour acquérir la société liards d’euros (+7,1 %). 14017,79 13604,80 108,38 7 février, dans le cadre de son pro- en vigueur le 1 juin, entraîneront américaine BioMedic, spécialisée gramme de refinancement trimes- en six mois des pertes de 14 mil- 14529 15860 112,8 dans les produits a BNP PARIBAS : la banque fran- triel. Ce taux est le plus haut liards de reals (6,23 milliards d’accompagnement des actes de çaise a annoncé, jeudi, un bénéfi- 13987 15101 111,1 depuis l’adjudication du 8 novem- d’euros) pour l’économie brésilien- dermatologie et de chirurgie ce net consolidé (part du groupe) 13445 14341 109,5 bre 2000, lorsqu’il s’était établi à ne. Les détails des modalités du plastique. en baisse de 7,1 % à 1,73 milliard 12903 13582 107,9 5,865 %. Le Trésor a précisé qu’il a plan de rationnement doivent être d’euros au premier trimestre 2001, 12361 12823 106,3 reçu pour 23,02 milliards de dollars annoncés le 23 mai par le gouver- SERVICES par rapport à la même période de 11819 12063 104,7 d’offres pour les obligations à dix nement brésilien. 2000. Le résultat brut d’exploitation [[[ [[[ [[[ans. b MICROSOFT : l’éditeur (RBE) progresse toutefois de 3 % à 12 F. 23 M. 10 M. 12 F. 23 M. 10 M. 12 F. 26 M. 10 M. a PÉTROLE : les cours du pétrole a américain de logiciels a annoncé, 1,73 milliard d’euros, et le produit Indices cours Var. % Var. % ALLEMAGNE : l’excédent de la ont clôturé en hausse, mercredi, mercredi, le lancement de la net bancaire (PNB) de 5,8 % à Zone Asie 9h57 f se´lection 10/05 09/05 31/12 balance allemande des paie- sur le marché à terme de New York, prochaine version de son système 4,48 milliards d’euros. TOKYO NIKKEI 225 14017,79 – 0,48 1,68 ments courants est ressorti en après la publication, mardi soir, des d’exploitation, Windows XP, pour HONGKONG HANG SENG 13604,80 0,14 – 9,88 mars à 2,9 milliards de marks estimations des stocks de pétrole et le 25 octobre 2001. a COMMERZBANK : la quatriè- SINGAPOUR STRAITS TIMES 1686,81 0,27 – 12,46 (1,48 milliard d’euros), après un dérivés par l’Institut américain du me banque privée allemande a SE´OUL COMPOSITE INDEX 72,77 0,33 14,87 montant révisé pour février de 3,6 pétrole (API). Le prix du baril de b BRITISH TELECOM : enregistré une baisse de 53,8 % de SYDNEY ALL ORDINARIES 3325,10 1,16 5,40 à 2,7 milliards et contre 9,7 mil- brut de référence pour livraison en l’opérateur britannique, qui a son bénéfice net à 168 millions BANGKOK SET 21,32 0,85 14,44 liards un an plus tôt, annonce jeudi juin a progressé de 84 cents à annoncé l’externalisation de sa d’euros au premier trimestre 2001, BOMBAY SENSITIVE INDEX 3572,06 – 0,40 – 10,07 l’Office fédéral de la statistique, à 28,23 dollars, après un repli de 38 filiale de téléphonie mobile BT comparé à la même période de 2000. WELLINGTON NZSE-40 2064,63 0,33 8,57 partir de données préliminaires. cents à 27,39 dollars la veille.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 09/05 FRANC ...... 6,55957 EURO ...... 0,15245 COURONNE DANOISE. 7,4641 Action Cisco PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... 1,95583 DEUTSCHEMARK ...... 3,35385 COUR. NORVE´GIENNE 8,0400 Coup de frein brutal LIRE ITALIENNE (1000) . 1,93627 LIRE ITAL. (1000) ...... 3,38774 COUR. SUE´DOISE ...... 9,1160 en dollar à New York LA BOURSE de Paris a ouvert en LES VALEURS AMÉRICAINES PESETA ESPAG. (100) .... 1,66386 PESETA ESPAG. (100) .... 3,94238 COURONNE TCHE`QUE 34,4230 ESCUDO PORT. (100).... 2,00482 ESCUDO PORT. (100) .... 3,27190 DOLLAR AUSTRALIEN . 1,6948 pour Cisco 55 baisse de 0,18 % jeudi 10 mai, lors ont terminé en baisse, mercredi SCHILLING AUTR. (10) . 1,37603 SCHILLING AUTR. (10).. 4,76703 DOLLAR CANADIEN .... 1,3602 des premiers échanges, selon l’in- 9 mai. Le Dow Jones, indicateur PUNT IRLANDAISE...... 0,78756 PUNT IRLANDAISE...... 8,32894 DOLLAR HONGKONG . 6,8848 ´ ´ ´ ´ 50 FLORIN NEERLANDAIS 2,20371 FLORIN NEERLANDAIS 2,97660 DOLLAR NEO-ZELAND 2,0870 DUR RETOUR sur terre pour la dice CAC 40 qui s’est établi à vedette de Wall Street, a fini en FRANC BELGE (10) ...... 4,03399 FRANC BELGE (10) ...... 1,62607 FORINT HONGROIS ....258,3300 star de la nouvelle économie. Pour 19,13 5 482,03 points. L’indice des repli de 0,15 %, à 10 866,98 MARKKA FINLAND...... 5,94573 MARKKA FINLAND...... 1,10324 LEU ROUMAIN...... 25011 la première fois depuis son intro- 45 le9mai valeurs vedettes de la place pari- points. L’indice élargi Standard DRACHME GREC. (100). 3,40750 DRACHME CREC. (100). 1,92503 ZLOTY POLONAIS ...... 3,4942 duction en Bourse, en 1990, Cisco 40 sienne avait terminé mercredi sur & Poor’s 500 a cédé 0,45 %, à affiche des pertes et des ventes en un recul de 0,45 % à 5 492,08 1 255,54 points. L’indice compo- Coursdechangecroise´s déclin. Pour le trimestre fiscal qui 35 points. site du Nasdaq, représentatif Cours Cours Cours Cours Cours Cours vient de s’achever, la société améri- des valeurs technologiques, a 10/05 9h57 f 30 DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. caine a annoncé, mardi 8 mai, une FRANCFORT reculé de 1,92 %, à 2 156,63 DOLLAR ...... 0,81806 0,88695 0,13517 1,42170 0,57582 perte record de 2,69 milliards de 25 points. Les opérateurs, après YEN ...... 122,24000 ..... 108,38500 16,52500 173,80000 70,38500 dollars et un chiffre d’affaires de LE DAX a enregisré un recul de plusieurs semaines de hausse, EURO...... 1,12746 0,92264 ..... 0,15245 1,60340 0,64935 20 FRANC...... 7,39815 6,05165 6,55957 ..... 10,51840 4,26025 4,73 milliards de dollars, en baisse 0,28 % dans les premiers échan- ont préféré prendre leurs bénéfi- LIVRE ...... 0,70338 0,57530 0,62365 0,09505 ..... 0,40495 de 29 % par rapport au trimestre ges pour s’établir à 6 047,17 ces. Les résultats de Cisco Sys- FRANC SUISSE ...... 1,73665 1,42070 1,54020 0,23475 2,46940 ..... 15 précédent. Pis : John Chambers, points, jeudi à la Bourse de Franc- tems ont pesé sur le marché. Au PDG du leader mondial des équi- 10 fort. Mercredi,l’indice du marché contraire, le conglomérat Gene- Taux d’inte´reˆt(%) Matif pements Internet, prévoit une sta- DMJ F MA boursier allemand avait cloturé à ral Electric, première capitalisa- gnation, voire encore une régres- 2000 2001 6 063,94 points. tion boursière mondiale, a esti- Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 09/05 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 9h57 f 10/05 prix prix sion de 10 % des ventes pour les Source : Bloomberg mé que ses bénéfices s’inscri- FRANCE ...... 4,81 4,73 5,08 5,61 Notionnel 5,5 prochains mois. LONDRES raient en haut des prévisions ALLEMAGNE .. 4,79 4,76 4,94 5,51 DE´CEMBRE 2001 15495 88,93 88,94 Cette contre-performance a jeté quart de sa valeur. Or l’entreprise déjà publiées, ce qui n’a pas GDE-BRETAG. 6,62 5,16 4,96 4,77 Euribor 3 mois un froid sur les marchés. De la américaine a bâti l’essentiel de son LA BOURSE de Londres a ouvert empêché l’action de céder quel- ITALIE...... 4,79 4,73 5,32 5,95 JANVIER 2001 .... NC NC NC JAPON ...... 0,06 0,02 1,25 2,27 Bourse de Tokyo aux Bourses modèle de croissance sur une stra- en baisse de 0,18 % jeudi, l’indice ques cents de dollars dans un E´TATS-UNIS... 4,44 3,69 5,19 5,67 européennes, puis au Nasdaq, tégie d’acquisitions de start-up Footsie des cent principales capi- marché à la psychologie baissiè- SUISSE ...... 2,88 3,05 3,38 4,16 Pe´trole Cisco a provoqué une véritable par échanges d’actions. Plus de talisations boursières reculant de re. PAYS-BAS...... 4,77 4,73 5,10 5,57 Cours Var. % onde de choc sur l’ensemble des soixante-dix entreprises sont tom- 10,6 points à 5 883,1 points con- En dollars f 09/05 08/05 places, en repli mercredi 9 mai, bées dans son escarcelle. Le retour- tre 5 893,7 points mercredi. TAUX Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... 28,15 .... pénalisées par le recul des valeurs nement des marchés a grippé la WTI (NEW YORK) ...... 0,29 – 0,14 Cours Var. % LIGHT SWEET CRUDE.... 28,39 + 3,80 technologiques. Le titre Cisco chu- machine. Cisco, naguère menace TOKYO LE RENDEMENT des emprunts En dollars f 09/05 08/05 tait pour sa part de 6,3 % et termi- pour les équipementiers tradition- d’Etat européens se détendait jeu- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE nait la séance à 19,13 dollars. A nels de télécommunications, est L’INDICE Nikkei a terminé en di 10 mai dans les premières tran- CUIVRE 3 MOIS...... 1684 + 0,36 Or comparer à la valeur record de aujourd’hui en panne. M. Cham- repli de 67,06 points, soit 0,48 %, sactions. L’obligation assimilable ALUMINIUM 3 MOIS...... 1543 + 0,26 PLOMB 3 MOIS ...... 477 – 0,42 82 dollars atteinte en mars 2000. bers a évoqué « la plus forte décélé- à 14 017,79, à peine au-dessus du Trésor (OAT) à dix ans affi- Cours Var % ETAIN 3 MOIS...... 5085 – 0,10 En euros f 09/05 08/05 Avec une valorisation boursière ration qu’une compagnie de notre donc de la barre des 14 000 chait un taux de 5,06 %, et le ZINC 3 MOIS...... 968,50 – 0,26 + NICKEL 3 MOIS...... 6665 + 0,08 OR FIN KILO BARRE ...... 9720 1,67 stratosphérique de 560 milliards taille ait jamais connue.» points, jeudi 10 mai, à la Bourse Bund, son homologue allemand, OR FIN LINGOT...... 9680 + 1,68 ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE de dollars, la société dirigée par Cisco a été obligé de réagir. Il a été de Tokyo. C’est la troisième séan- s’inscrivait à 4,92 %. ONCE D’OR (LO) $ ...... 266,40 .... ARGENT A TERME ...... 4,39 + 1,50 ` John Chambers était alors la pre- contraint d’engager en avril un ce consécutive de baisse, les pro- PIECE FRANCE 20 F ...... 54,90 + 0,55 PLATINE A TERME ...... 157344,50 – 2,41 PIE`CE SUISSE 20 F ...... 54,90 + 0,55 mière capitalisation boursière amé- plan de suppression de grès enregistrés par les valeurs de MONNAIES GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... 54,90 + 0,55 ricaine, coiffant sur le poteau des 8 500 emplois. Les coûts liés à cet- l’économie traditionnelle n’ayant BLE´ (CHICAGO)...... 256,50 – 0,19 PIE`CE 10 DOLLARS US ... 190 .... MAIS (CHICAGO) ...... 197,75 .... PIE`CE 20 DOLLARS US ... 365,75 + 1,18 géants comme Microsoft ou Gene- te restructuration ainsi qu’aux pas suffi à compenser les pertes L’EURO se redressait face à la SOJA TOURTEAU (CHG.) 160,20 .... PIE`CE 50 PESOS MEX. .... 360 + 1,69 ral Electric. excédents de stocks expliquent les enregistrées par les grandes devise américaine, jeudi matin, à SOFTS $/TONNE Quatorze mois plus tard, la situa- pertes historiques de l’entreprise. valeurs technologiques, au lende- 0,8876 dollar. De son côté, le yen CACAO (NEW YORK) ...... 1066 – 2,11 Cotations, graphiques et indices en temps tion a radicalement changé. La main du recul de 1,92% du Nas- restait stable face au billet vert, à CAFE´ (LONDRES) ...... SUCRE BL. (LONDRES)...... re´elsurlesiteWebdu«Monde». « monnaie » Cisco a perdu près du Laurence Girard daq américain. 122,19 yens pour un dollar. www.lemonde.fr/bourse 20 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours VALEURS EUROPE´ENNES 337,26 4445,24 404 5426 383 5119

VALEURS EUROPÉENNES 338,59 4445,24 4444,88 b L’action ABN Amro a terminé b L’action Deutsche Telekom a 362 336,85 4813 338,04 4438,91 en baisse de 1,34 %, mercredi fini en repli de 2,24 % à 342 4507 4419,01 9 mai, à 21,33 euros. Le groupe 26,20 euros, en réaction à l’annon- 335,67 321 337,26 4201 bancaire néerlandais a publié pour ce par Dresdner Kleinwort Wassers- 4410,91 la première fois de son histoire des tein (DKW) du placement de 10 mil- 300 3894 [[[[[[[[ [[[[[[[[ résultats trimestriels, qui font res- lions d’actions de l’opérateur au 10 MAI 6 NOV. 10 MAI VLMMJ 10 MAI 6 NOV. 10 MAI VLMMJ sortir un bénéfice net de 683 mil- prix unitaire de 26 euros. Ces lions d’euros pour les trois pre- titres, qui représentent 0,33 % du RICHEMONT UNITS CH 2891,37 – 0,49 SINGULUS TECHNO DE e 23,90 – 3,43 CC CARREFOUR ES e 16 + 0,63 miers mois de 2001. capital en circulation, proviennent ROY.PHILIPS ELE NL e 35,15 + 1,15 ALIMENTATION ET BOISSON SKF -B- SE 18,59 – 0,59 CHARLES VOEGELE CH 137,49 + 0,83 b L’action BSkyB s’est repliée de de l’opérateur finlandais de télé- RYANAIR HLDGS IE 11,75 – 0,51 ALLIED DOMECQ GB 6,65 – 0,72 SMITHS GROUP GB 13,31 – 0,36 CONTINENTE ES e 19,02 .... SAIRGROUP N CH 85,22 .... ASSOCIAT BRIT F GB 6,71 – 0,48 SOPHUS BEREND - DK 28 – 0,48 D’IETEREN SA BE e 195 .... 6,07 %, mercredi 9 mai, à 804 pen- coms Sonera, qui les avait reçus SAS DANMARK A/S DK 12,06 – 0,55 BBAG OE BRAU-BE AT e 50 + 14,29 SPIRENT GB 4,97 – 0,32 DEBENHAMS GB 7,05 – 0,68 ce. La chaîne satellitaire britanni- contre sa participation de 17,4 % SEB FR e 58,70 – 1,01 BRAU-UNION AT e 42,67 .... T.I.GROUP PLC GB 6,53 .... DIXONS GROUP GB 3,96 – 1,60 que a aggravé ses pertes au troisiè- dans l’américain VoiceStream, filia- SODEXHO ALLIANC FR e 55,25 + 1,19 CADBURY SCHWEPP GB 7,08 .... TECAN GROUP N CH 1045,39 .... GAL LAFAYETTE FR e 192,50 .... TELE PIZZA ES e 2,79 – 4,12 CARLSBERG -B- DK 48,77 + 6,43 TPI ES e 6,23 – 1,11 GEHE AG DE e 45,96 + 0,02 me trimestre de l’exercice le de l’opérateur allemand. THE SWATCH GRP CH 1290,83 + 0,86 CARLSBERG AS -A DK 45,55 + 5,10 THALES FR e 44,26 – 0,47 GREAT UNIV STOR GB 8,77 + 0,74 2000-2001. Le groupe BSkyB a b Le titre Telecom Italia a reculé THE SWATCH GRP CH 272,06 + 0,84 COCA COLA HBC GR 16 + 0,25 TOMRA SYSTEMS NO 18,41 + 0,68 GUCCI GROUP NL e 103 + 0,05 inscrit une charge exceptionnelle de 3,44 %, à 11,80 euros. Le groupe THOMSON MULTIME PA 45,93 + 0,22 DANISCO DK 38,32 .... TRAFFICMASTER GB 5,12 + 4,26 HENNES & MAURIT SE 19,25 + 2,03 J D WETHERSPOON GB 6,12 .... DANONE FR e 146,70 + 0,48 UNAXIS HLDG N CH 205,18 + 0,48 KARSTADT QUELLE DE e 33,20 .... de 40 millions de livres pour de télécommunications, première WILSON BOWDEN GB 12,80 + 0,76 DELTA HOLDINGS GR 8,66 – 1,59 VA TECHNOLOGIE AT e 36,10 .... KINGFISHER GB 7,16 + 0,45 compenser les pertes de sa divi- capitalisation italienne, diffusera WM-DATA -B- SE 4,86 – 0,45 DIAGEO GB 11,94 + 0,13 VEDIOR NV NL e 13,35 – 3,96 MARKS & SPENCER GB 4,35 .... e sion interactive. ses résultats trimestriels vendredi. WOLFORD AG AT 16,85 + 1,51 ELAIS OLEAGINOU GR 21,96 – 0,09 VESTAS WIND SYS DK 52,65 – 1,01 MATALAN GB 6,92 .... WW/WW UK UNITS IR e 1,22 + 0,83 ERID.BEGH.SAY FR e 95,65 + 2,85 VINCI FR e 69,55 – 0,43 METRO DE e 49 .... f DJ E STOXX CYC GO P 147,28 + 0,37 HEINEKEN HOLD.N NL e 43,30 .... VIVENDI ENVIRON FR e 48,84 – 1,83 NEXT PLC GB 15,42 – 0,21 HELLENIC SUGAR GR 11,88 + 1,54 VOLVO -A- SE 17,11 .... PINAULT PRINT. FR e 198,60 + 1,02 LAPORTE GB 11,17 .... KAMPS DE e 10,95 .... VOLVO -B- SE 17,66 – 1,23 SIGNET GROUP GB 1,26 .... Code Cours % Var. CH 664,24 + KERRY GRP-A- GB 19,80 – 1,60 f DJ E STOXX IND GO P 453,49 – 0,04 VALORA HLDG N CH 204,21 + 0,48 10/05 10 h 08 f LONZA GRP N 0,29 pays en euros 09/05 NORSK HYDRO NO 46,33 + 0,40 PHARMACIE KONINKLIJKE NUM NL e 44,10 – 0,05 VENDEX KBB NV NL e 15,70 + 0,96 e e W.H SMITH GB 7,68 + 0,42 RHODIA FR 13,95 + 1,16 ACTELION N CH 144,63 + 2,65 MONTEDISON IT 3,19 – 0,31 e ASSURANCES WOLSELEY PLC GB 8,03 – 0,80 AUTOMOBILE SOLVAY BE 54,70 + 0,37 ALTANA AG DE e 138,25 + 0,18 NESTLE N CH 2343,35 + 0,39 e f DJ E STOXX RETL P 345,77 + 0,23 AUTOLIV SDR SE 21,45 + 0,77 SYNGENTA N CH 55,03 – 4,02 ASTRAZENECA GB 52,95 + 0,30 PARMALAT IT 1,64 + 1,23 AEGIS GROUP GB 2,21 .... e e BASF AG BE e 48,80 + 0,83 TESSENDERLO CHE BE 29,98 – 0,07 AVENTIS FR e 87,60 + 0,69 PERNOD RICARD FR 77,10 – 2,16 AEGON NV NL e 34,15 + 1,43 f + e + e BMW DE e 40,20 + 1,77 DJ E STOXX CHEM P 387,29 0,03 BB BIOTECH CH 853,84 + 0,38 RAISIO GRP -V- FI 1,59 1,92 AGF FR 66,35 + 0,15 HAUTE TECHNOLOGIE CONTINENTAL AG DE e 16,20 – 1,82 CELLTECH GROUP GB 19,02 – 0,17 SCOTT & NEWCAST GB 7,82 – 0,82 ALLEANZA ASS IT e 12,31 + 0,74 + DAIMLERCHRYSLER DE e 56,45 + 0,09 ´ ELAN CORP IE 36,66 .... SOUTH AFRICAN B GB 7,65 0,85 ALLIANZ N DE e 311 .... AIXTRON DE e 94 + 3,30 FIAT IT e 26,10 – 0,38 CONGLOMERATS ESSILOR INTL FR e 335 + 1,42 TATE & LYLE GB 3,91 .... ASR VERZEKERING NL e 81,10 .... ALCATEL-A- FR e 37,21 + 0,54 TOMKINS GB 2,62 e FIAT PRIV. IT e 16,30 – 0,91 D’IETEREN SA BE e 195 .... FRESENIUS MED C DE e 83,50 + 0,72 .... AXA FR 135,20 + 0,52 ALTEC SA REG. GR 6,26 + 0,32 UNILEVER NL e 61,05 – MICHELIN FR e 37,79 – 1,18 AZEO FR e 71,95 .... GAMBRO -A- SE 8,01 + 0,69 2,24 BALOISE HLDG N CH 1166,81 – 0,28 ARM HOLDINGS GB 6,10 + 0,80 UNILEVER GB 8,35 + 0,39 PEUGEOT FR e 312,10 – 0,57 GBL BE e 300,10 .... GLAXOSMITHKLINE GB 30,66 – 0,26 BRITANNIC GB 15,11 + 0,11 ARC INTERNATION GB 1,56 + 3,19 UNIQ GB 3,43 + e PIRELLI SPA IT e 3,65 .... GEVAERT BE e 36,61 – 4,93 H. LUNDBECK DK 27,29 .... 0,47 CGNU GB 15,35 + 0,21 ASM LITHOGRAPHY NL 28,52 + 1,06 WHITBREAD GB 10,09 e e DR ING PORSCHE DE e 366 + 0,27 INCHCAPE GB 6,42 – 0,25 NOVARTIS N CH 1740,15 ...... CNP ASSURANCES FR 33,74 + 0,12 BAAN COMPANY NL 2,64 .... f 242,94 – 0,08 e RENAULT FR e 57 – 0,70 KVAERNER -A- NO 8,71 + 0,72 NOVO-NORDISK -B DK 215,70 .... DJ E STOXX F & BV P CORP MAPFRE R ES 22,95 + 0,88 BALTIMORE TECH GB 1,43 – 1,11 VALEO FR e 49,84 – 1,31 MYTILINEOS GR 7,66 + 1,06 NYCOMED AMERSHA GB 9,05 .... ERGO VERSICHERU DE e 161 + 0,63 SPIRENT GB 17,30 .... VOLKSWAGEN DE e 55 – 0,54 UNAXIS HLDG N CH 205,18 + 0,48 ORION B FI e 20 + 0,05 ETHNIKI GEN INS GR 11,76 + 1,91 BAE SYSTEMS GB 5,52 – 0,58 e e + f DJ E STOXX AUTO P 246,07 + 0,05 ORKLA NO 20,90 + 2,44 OXFORD GLYCOSCI GB 16,05 + 3,32 BIENS D’E´QUIPEMENT EULER FR 53,50 – 0,93 BROKAT DE 12,50 4,17 SONAE SGPS PT e 1,03 .... PHONAK HLDG N CH 3642,62 – 0,53 CODAN DK 91,54 – 1,40 BULL FR e 2,89 .... f DJ E STOXX CONG P 329,98 .... QIAGEN NV NL e 30,50 + 1,57 ABB N CH 83,11 .... FORTIS (B) BE e 28 + 0,39 BUSINESS OBJECT FR e 41,09 + 0,96 BANQUES ROCHE HOLDING CH 9220,18 .... ADECCO N CH 664,24 + 0,69 GENERALI ASS IT e 35 + 0,72 CAP GEMINI FR e 134,30 + 1,28 ROCHE HOLDING G CH 8311,15 .... AEROPORTIDIRO IT e 9,14 .... GENERALI HLD VI AT e 193,35 .... COMPTEL FI e 11,62 – 0,68 ABBEY NATIONAL GB 20,15 .... ´ ´ SANOFI SYNTHELA FR e 69 + 0,73 AGGREKO GB 7,63 – 0,21 INDEPENDENT INS GB 2,24 – 0,71 DASSAULT SYST. FR e 55,50 + 1,19 ABN AMRO HOLDIN NL e 21,70 + 1,73 TELECOMMUNICATIONS SCHERING AG DE e 57,05 + 0,44 ALSTOM FR e 32,84 – 1,23 INTERAM HELLEN GR 15,40 + 0,39 DIALOG SEMICOND GB 88,52 .... ALL & LEICS GB 12,70 + 0,51 ATLANTIC TELECO GB 0,52 .... SERONO -B- CH 1070,06 + 0,49 ALTRAN TECHNO FR e 72,25 + 0,28 IRISH LIFE & PE GB 13,05 + 2,01 ERICSSON -B- SE 6,80 .... ALLIED IRISH BA GB 20,68 – 0,39 BRITISH TELECOM GB 8,63 – 5,80 SHIRE PHARMA GR GB 18,20 + 2,82 ALUSUISSE GRP N CH 818,13 .... FONDIARIA ASS IT e 5,90 – 0,17 F-SECURE FI e 1,20 + 0,84 ALPHA BANK GR 30,90 + 0,91 CABLE & WIRELES GB 7,56 – 0,63 SMITH & NEPHEW GB 5,33 .... ASSA ABLOY-B- SE 17,39 – 2,46 LEGAL & GENERAL GB 2,61 – 0,61 FILTRONIC GB 4,43 + 1,85 B.P.SONDRIO IT e 11,15 .... COLT TELECOM NE GB 14,86 .... SSL INTL GB 8,02 + 5,29 ASSOC BR PORTS GB 6,73 .... MEDIOLANUM IT e 13,24 + 0,68 FINMATICA IT e 23,16 – 1,03 B.P.VERONA E S. IT e 11,63 – 0,43 DEUTSCHE TELEKO DE e 26,60 + 0,87 SULZER AG 100N CH 648,01 + 0,71 ATLAS COPCO -A- SE 23,86 – 0,23 MUENCH RUECKVER DE e 308 – 0,16 GETRONICS NL e 6,28 + 1,62 BA HOLDING AG AT e 62 .... E.BISCOM IT e 89,90 + 2,68 SYNTHES-STRATEC CH 712,94 + 0,73 ATLAS COPCO -B- SE 23,04 .... POHJOLA GRP.B FI e 23,45 – 1,05 GN GREAT NORDIC DK 14,60 + 1,87 BANK OF IRELAND GB 16,77 – 5,27 EIRCOM IR e 2,52 – 1,56 UCB BE e 36,33 + 0,64 ATTICA ENTR SA GR 8,48 + 1,44 PRUDENTIAL GB 13,42 + 0,72 INFINEON TECHNO DE e 46,50 + 1,53 BANK OF PIRAEUS GR 13,98 + 1,60 ELISA COMMUNICA IE 17,50 + 2,70 WILLIAM DEMANT DK 39,92 .... BAA GB 9,77 – 0,16 RAS IT e 14,62 + 3,76 INFOGRAMES ENTE FR e 22,29 – 0,13 BANKINTER R ES e 41,62 + 0,17 ENERGIS GB 5,13 – 0,31 WS ATKINS GB 13,17 – 0,61 BBA GROUP PLC GB 4,60 .... ROYAL SUN ALLIA GB 8,03 – 1,58 INTRACOM R GR 19,98 + 0,40 BARCLAYS PLC GB 35,83 – 0,27 EQUANT NV DE e 30,80 – 2,22 ZELTIA ES e 13,14 + 5,12 BOOKHAM TECHNOL GB 5,59 .... SAI IT e 16,39 + 0,37 KEWILL SYSTEMS GB 2,24 + 2,96 BAYR.HYPO-U.VER DE e 60,80 + 0,50 EUROPOLITAN HLD SE 8,17 – 0,67 NOVOZYMES -B- DK 25,05 – 1,58 BTG GB 20,94 + 0,93 SAMPO -A- FI e 10,25 – 0,97 LOGICA GB 15 + 1,30 BBVA R ES e 15,95 + 1,01 FRANCE TELECOM FR e 72,35 + 0,49 GALEN HOLDINGS GB 14,41 – 0,56 CIR IT e 1,96 – 0,51 SWISS RE N CH 2256,35 + 0,52 LOGITECH INTL N CH 335,04 – 0,77 BCA AG.MANTOVAN IT e 10 – 0,70 HELLENIC TELE ( GR 16,02 – 0,25 f DJ E STOXX HEAL 552,26 + 0,58 CAPITA GRP GB 8,14 – 0,39 SCOR FR e 47,61 + 0,53 MARCONI GB 5,96 – 2,12 BCA FIDEURAM IT e 13,02 + 0,15 HELS.TELEPH E FI e 102,60 .... SKANDIA INSURAN SE 11,96 – 2,24 NOKIA FI e 36,10 + 0,70 INTESABCI IT e 4,40 + 0,46 KINGSTON COM GB 2,19 + 3,03 (Publicite´) ST JAMES’S PLAC GB 6,66 .... OCE NL e 13,65 – 1,09 BCA LOMBARDA IT e 10,29 – 0,10 KONINKLIJKE KPN NL e 12,82 – 0,62 STOREBRAND NO 7,34 + 0,85 OLIVETTI IT e 2,38 + 0,42 BCA P.BERG.-C.V IT e 20,92 – 0,38 KPNQWEST NV -C- NL e 14,15 + 1,36 SWISS LIFE REG CH 775,27 .... PSION GB 2,46 + 1,32 BCA P.MILANO IT e 5,29 – 0,38 LIBERTEL NV NL e 11 – 2,22 TOPDANMARK DK 31,35 + 4 SAGE GRP GB 4,35 – 1,46 B.P.EMILIA ROMA IT e 37,20 .... MANNESMANN N DE e 134,50 + 1,13 ZURICH FINL SVC CH 402,57 + 0,16 SAGEM FR e 86,50 – 0,57 B.P.NOVARA IT e 7,69 – 0,77 MOBILCOM DE e 22,39 + 1,87 Chaque samedi avec f DJ E STOXX INSU P 388,42 + 0,62 SAP AG DE e 167,80 + 1,08 B.P.LODI IT e 11,67 – 0,17 PANAFON HELLENI GR 7,06 + 1,44 SAP VZ DE e 168,20 + 0,42 BCA ROMA IT e 1,15 .... PT TELECOM SGPS PT e 10,75 .... SEMA GB 8,98 .... BCO POPULAR ESP ES e 41,20 + 0,24 SONERA FI e 10,94 + 0,37 MEDIAS SEZ HLDG N CH 729,17 + 0,27 BCP R PT e 4,92 .... SWISSCOM N CH 285,70 + 0,23 SIEMENS AG N DE e 82,90 – 0,24 BIPOP CARIRE IT e 5,36 .... T.I.M. IT e 7,31 – 0,14 BSKYBGROUP GB 12,84 – 0,75 MB SOFTWARE DE e 3,70 .... BK OF GB 13,78 .... TELE 1 EUROPE SE 3,84 .... CANAL PLUS FR e 3,75 – 1,57 SPIRENT GB 4,97 – 0,32 BNL IT e 3,54 .... TDC -B- DK 41,47 + 0,49 CAPITAL RADIO GB 13,63 – 1,51 STMICROELEC SIC FR e 43,51 + 0,86 BNP PARIBAS FR e 97,90 + 3 TELE2 -B- SE 44,04 + 0,12 CAPITAL SHOPPIN GB 6,20 .... 0123 TECNOST IT e 2,83 .... BSCH R ES e 11,15 + 0,90 TELECEL PT e 12,45 .... CARLTON COMMUNI GB 6,50 + 0,50 THINK TOOLS CH 35,71 .... CHRISTIANIA BK NO 6,07 .... TELECOM ITALIA IT e 11,86 + 0,51 DLY MAIL & GEN GB 13,13 – 0,85 THUS GB 1 + 1,64 COMIT IT e 6,16 .... TELECOM ITALIA IT e 6,49 + 0,62 DATÉ DIM./LUNDI ELSEVIER NL e 15,05 + 1,01 TIETOENATOR FI e 33,10 – 0,30 COMM.BANK OF GR GR 52,78 + 1,27 TELIA SE 7,08 .... EMAP PLC GB 13,52 .... f DJ E STOXX TECH P 653,08 + 0,55 COMMERZBANK DE e 32 – 0,62 TISCALI IT e 14,95 – 0,73 FOX KIDS EUROPE NL e 9,25 – 2,12 CREDIT LYONNAIS FR e 41,36 + 0,24 VERSATEL TELECO NL e 5,10 – 5,38 FUTURE NETWORK GB 1,34 .... DANSKE BANK DK 19,02 .... VODAFONE GROUP GB 3,19 – 0,50 retrouvez GRANADA GB 2,72 – 1,17 SERVICES COLLECTIFS DEUTSCHE BANK N DE e 91,50 + 0,99 f DJ E STOXX TCOM P 627,03 + 0,29 GRUPPO L’ESPRES IT e 5,81 – 0,17 DEXIA BE e 184 + 0,55 GWR GROUP GB 8,13 .... ACEA IT e 10 + 0,30 DNB HOLDING -A- NO 4,99 + 0,50 HAVAS ADVERTISI FR e 14,65 + 0,34 AEM IT e 2,63 + 0,77 DRESDNER BANK N DE e 50,55 .... CONSTRUCTION INDP NEWS AND M IR e 2,60 + 1,56 ANGLIAN WATER GB 9,72 .... EFG EUROBK ERGA GR 16,90 + 0,12 INFORMA GROUP GB 8,08 – 1,95 BRITISH ENERGY GB 4,65 + 1,76 ACCIONA ES e 40,01 + 0,02 ERSTE BANK AT e 60,04 + 0,91 LAGARDERE SCA N FR e 64 + 0,39 CENTRICA GB 3,77 + 0,43 ACS ES e 31,40 – 0,16 e LE MONDE TELEVISION EDISON IT e 10,70 + 0,47 ESPIRITO SANTO PT 14,70 .... LAMBRAKIS PRESS GR 12,26 – 1,13 AGGREGATE IND GB 1,34 – 1,19 FOERENINGSSB A SE 13,82 – 0,40 M6 METROPOLE TV FR e 31,23 – 0,70 ELECTRABEL BE e 240,20 – 0,12 AKTOR SA GR 8,28 – 3,27 HALIFAX GROUP GB 13,31 – 0,60 MEDIASET IT e 11,92 + 0,76 ELECTRIC PORTUG PT e 3,02 .... AMEY GB 6,90 – 0,23 HSBC HLDG GB 14,16 .... MODERN TIMES GR SE 31,48 .... ENDESA ES e 18,55 + 0,38 UPONOR -A- FI e 18,30 + 1,67 IKB DE e 16 – 0,31 MONDADORI IT e 11,10 + 6,63 ENEL IT e 3,65 – 0,54 AUREA R ES e 19,79 + 0,46 KBC BANCASSURAN BE e 39,70 + 0,40 CDB WEB TECH IN IT e 4,80 – 1,03 NRJ GROUP FR e 27,50 + 0,18 EVN AT e 32,40 .... ACESA R ES e 10,95 + 0,46 E´NERGIE LLOYDS TSB GB 11,88 .... CGIP FR e 45,92 + 0,92 PEARSON GB 22,82 – 0,21 FORTUM FI e 5,30 + 1,73 BLUE CIRCLE IND GB 7,50 .... MONTE PASCHI SI IT e 4,26 – 0,47 CMG GB 63,42 .... PRISA ES e 15,25 + 1,67 GAS NATURAL SDG ES e 18,38 + 1,27 BOUYGUES FR e 47,90 – 0,68 BG GROUP GB 4,36 + 0,37 NAT BANK GREECE GR 42,80 + 1,66 COOKSON GROUP P GB 2,75 + 1,18 PROSIEBEN SAT.1 DE e 20 + 0,76 HIDRO CANTABRIC ES e 25,30 + 0,60 BPB GB 3,69 + 1,33 BP GB 9,98 + 0,65 NATEXIS BQ POP. FR e 98,30 – 0,10 e DAMPSKIBS -A- DK 8105,46 .... PT MULTIMEDIA R PT e 15,35 .... IBERDROLA ES e 16,85 – 0,12 BRISA AUTO-ESTR PT e 10,27 .... CEPSA ES 13,10 – 0,76 NORDEA SE 6,80 .... e DAMPSKIBS -B- DK 9137,07 + 1,79 PUBLICIS GROUPE FR e 37 + 0,82 INNOGY HOLDINGS GB 3,48 – 0,92 BUZZI UNICEM IT e 10,48 .... COFLEXIP FR 166,90 + 1,46 ROLO BANCA 1473 IT e 20 + 0,05 e DAMSKIBS SVEND DK 12057,72 + 2,27 PUBLIGROUPE N CH 457,76 + 0,14 ITALGAS IT e 5,26 .... NOVAR GB 2,74 – 0,58 DORDTSCHE PETRO NL 57,80 .... ROYAL BK SCOTL GB 25,91 – 1,59 e E.ON AG DE e 54,85 – 0,27 REED INTERNATIO GB 10,70 – 0,30 KELDA GB 5,81 .... CRH PLC GB 31,58 – 1,36 ENI IT 7,46 + 0,81 S-E-BANKEN -A- SE 11,02 – 0,50 EADS SICO. FR e 20,50 + 2,55 REUTERS GROUP GB 15,84 – 0,81 NATIONAL GRID G GB 8,79 – 0,18 CIMPOR R PT e 26,75 .... ENTERPRISE OIL GB 9,56 + 0,34 SAN PAOLO IMI IT e 15,36 + 1,39 ELECTROCOMPONEN GB 10 – 1,43 RTL GROUP LU e 59 .... INTERNATIONAL P GB 4,73 – 0,68 COLAS FR e 65,50 + 0,77 HELLENIC PETROL GR 9,06 + 0,67 STANDARD CHARTE GB 16,03 + 0,20 EPCOS DE e 71 .... SMG GB 3,59 .... OESTERR ELEKTR AT e 122 – 2,41 GRUPO DRAGADOS ES e 14,39 – 0,42 LASMO GB 2,90 .... STE GENERAL-A- FR e 68,50 + 1,03 EUROTUNNEL FR e 1,33 + SOGECABLE R ES e 25,98 + 0,50 PENNON GROUP GB 9,46 .... FCC ES e 23,46 + 1,30 LATTICE GROUP GB 2,16 – 0,74 0,76 SV HANDBK -A- SE 17,17 – 0,32 e EXEL GB 13,68 TAYLOR NELSON S GB 3,93 + 0,41 POWERGEN GB 11,56 .... GRUPO FERROVIAL ES e 18,62 + 0,11 OMV AG AT 99,40 + 1,96 .... SWEDISH MATCH SE 4,93 + 0,67 + TELEFONICA ES e 18,80 + 0,11 SCOTTISH POWER GB 7,52 + 2,41 HANSON PLC GB 7,60 + 0,43 PETROLEUM GEO-S NO 12,13 + 0,52 XANSA GB 6,52 3,32 UBS N CH 162,33 + 0,60 e – TELEWEST COMM. GB 1,93 + 0,84 SEVERN TRENT GB 10,86 .... HEIDELBERGER ZE DE e 53,60 + 0,19 REPSOL YPF ES 20,80 + 0,92 GROUP 4 FALCK DK 129,96 0,51 UNICREDITO ITAL IT e 5,34 + 0,75 e e – TF1 FR e 42,12 + 0,29 SUEZ FR e 170,90 – 0,06 HELL.TECHNODO.R GR 7,38 – 0,27 ROYAL DUTCH CO NL 67,63 + 0,94 FINMECCANICA IT 1,18 0,84 UNIDANMARK -A- DK 85,74 .... e e TRINITY MIRROR GB 7,48 + 1,31 SYDKRAFT -A- SE 21,94 .... HERACLES GENL R GR 14,02 + 0,72 SAIPEM IT 7,03 + 1,15 FINNLINES FI 26,50 .... f DJ E STOXX BANK P 327,81 + 0,70 + UNITED PAN-EURO NL e 7,45 .... SYDKRAFT -C- SE 18,65 .... HOCHTIEF ESSEN DE e 24,75 – 1 SHELL TRANSP GB 9,64 + 0,17 FKI GB 3,78 0,86 e UTD BUSINESS ME GB 11,48 .... THAMES WATER GB 19,64 .... HOLDERBANK FINA CH 1300,56 + 0,55 TOTAL FINA ELF FR 166,60 + 1,03 FLS IND.B DK 15,27 – 1,30 e e VIVENDI UNIVERS FR e 76,45 + 0,20 FENOSA ES e 20,85 – 0,29 IMERYS FR e 121 + 0,67 IHC CALAND NL 59,60 + 2,85 FLUGHAFEN WIEN AT 38,50 + 0,34 PRODUITS DE BASE + e VNU NL e 46,29 + 0,19 UNITED UTILITIE GB 9,67 – 0,66 ITALCEMENTI IT e 9,13 + 1,22 f DJ E STOXX ENGY P 366,55 0,98 GAMESA ES 26,45 – 0,19 WOLTERS KLUWER NL e 29,69 + 0,10 VIRIDIAN GROUP GB 9,87 .... ACERALIA ES e 14,49 – 0,69 LAFARGE FR e 109 .... GKN GB 12,49 .... e WPP GROUP GB 13,18 – 1,68 f DJ E STOXX PO SUP P 307,26 + 0,15 ACERINOX R ES e 34,42 + 0,85 MICHANIKI REG. GR 3,16 .... HAGEMEYER NV NL 24,05 – 0,17 f DJ E STOXX MEDIA P 412,07 + 0,35 ALUMINIUM GREEC GR 42,46 + 0,14 PILKINGTON PLC GB 1,90 + 0,85 HALKOR GR 4,16 .... ANGLO AMERICAN GB 17,53 .... RMC GROUP PLC GB 11,60 – 0,28 HAYS GB 5,10 + 0,63 ASSIDOMAEN AB SE 23,64 – 0,92 SAINT GOBAIN FR e 171 – 0,47 SERVICES FINANCIERS HEIDELBERGER DR DE e 60,51 – 0,31 e – + HUHTAMAEKI VAN FI e 28,90 .... BIENS DE CONSOMMATION BEKAERT BE 38,82 3,19 SKANSKA -B- SE 43,60 0,13 3I GROUP GB 19,65 – 1,45 GB 5,63 + – IFIL IT e 7,07 + 0,28 AHOLD NL e 35,07 + 0,17 EURO BILLITON 0,57 TAYLOR WOODROW GB 3,32 0,48 ALMANIJ BE e 39,50 + 1 BOEHLER-UDDEHOL AT e 44,57 + e – IMI PLC GB 3,88 + 1,26 ALTADIS ES e 14,06 – 0,28 ______0,16 TECHNIP FR 178,60 0,56 ALPHA FINANCE GR 44,90 .... GB 6,84 – INDRA SISTEMAS ES e 24,50 .... AMADEUS GLOBAL ES e 7,36 – 0,14 BUNZL PLC .... TITAN CEMENT RE GR 40,26 0,45 AMVESCAP GB 19,65 .... e – IND.VAERDEN -A- SE 20,29 – 0,54 ATHENS MEDICAL GR 5,64 .... NOUVEAU CORUS GROUP GB 1,24 .... VINCI FR 69,55 0,43 BHW HOLDING AG DE e 32,20 – 0,92 GR 4,10 + e + INVESTOR -A- SE 14,59 + 0,38 TABAK A AT e 74 .... ELVAL 1,99 WIENERB BAUSTOF AT 20,16 0,35 BPI R PT e 3,23 .... SE 21,28 f – INVESTOR -B- SE 14,48 + 0,38 AVIS EUROPE GB 2,61 .... ´ HOLMEN -B- .... DJ E STOXX CNST P 245,39 0,44 BRITISH LAND CO GB 7,69 .... MARCHE NL e 3,20 ISS DK 63,64 + 0,32 BEIERSDORF AG DE e 108,85 + 1,73 ISPAT INTERNATI .... CANARY WHARF GR GB 8,22 – 1,92 JOHNSON MATTHEY GB 15,61 – 0,61 JOT AUTOMATION FI e 0,98 + 1,03 BIC FR e 42,59 – 0,95 Cours % Var. CAPITAL SHOPPIN GB 6,20 .... 10 h 08 AT e 54,52 + CONSOMMATION CYCLIQUE KINNEVIK -B- SE 24,46 – 0,89 BRIT AMER TOBAC GB 8,85 – 1,26 10/05 f en euros 09/05 MAYR-MELNHOF KA 0,55 CATTLES ORD. GB 5,01 .... FI e 8 – COPENHAGEN AIRP DK 95,26 + 0,85 CASINO GP FR e 99,80 + 0,40 M-REAL -B- 0,12 ACCOR FR e 47,68 – 1,28 CLOSE BROS GRP GB 15,69 – 1,02 FI e 9,10 – KONE B FI e 79,50 + 0,62 CLARINS FR e 86,25 + 0,58 OUTOKUMPU 1,62 ADIDAS-SALOMON DE e 66,70 – 1,19 COBEPA BE e 65 .... AMSTERDAM FR e 59,45 – LEGRAND FR e 229 – 0,43 DELHAIZE BE e 62,55 + 0,40 PECHINEY-A- 0,42 AGFA-GEVAERT BE e 18,31 + 1,50 CONSORS DISC-BR DE e 30,20 + 2,79 AIRSPRAY NV 22 – 2,65 FI e 4,44 – LINDE AG DE e 50,70 + 0,20 COLRUYT BE e 41,61 + 0,02 RAUTARUUKKI K 0,22 AIR FRANCE FR e 20,57 + 2,34 CORP FIN ALBA ES e 26,25 + 0,77 ANTONOV 0,39 .... GB 22,24 + MAN AG DE e 29,80 + FIRSTGROUP GB 4,59 – 1,04 RIO TINTO 0,73 AIRTOURS PLC GB 5,02 + 0,32 CS GROUP N CH 208,43 + 0,78 1,02 C/TAC 3,80 .... GR 3,60 e + FREESERVE GB 1,53 .... SIDENOR .... ALITALIA IT e 1,66 – 1,19 DEPFA-BANK DE e 74 .... MG TECHNOLOGIES DE 12,24 0,33 CARDIO CONTROL 2,70 .... GR 25,02 + e + GALLAHER GRP GB 6,94 – 1,15 SILVER & BARYTE 0,16 AUSTRIAN AIRLIN AT e 12,80 – 0,23 DIREKT ANLAGE B DE e 21 – 4,20 WARTSILA CORP A FI 22,50 1,08 CSS 23,90 .... GB 2,11 e + GIB BE e 44,10 – 0,05 SMURFIT JEFFERS .... AUTOGRILL IT e 12,35 + 1,23 DROTT -B- SE 12,07 + 0,46 METSO FI 12,10 0,83 HITT NV 8,20 .... FI e 11,91 – + GIVAUDAN N CH 298,36 – 0,11 STORA ENSO -A- 1,16 BANG & OLUFSEN DK 34,57 .... EURAZEO FR e 71,95 + 1,48 MORGAN CRUCIBLE GB 5,07 1,29 INNOCONCEPTS NV 19,50 .... FI e 12 – + HENKEL KGAA VZ DE e 71,20 + 1,42 STORA ENSO -R- 0,58 BASS GB 12,02 + 0,13 FINAXA FR e 115 .... TELE2 -B- SE 44,04 0,12 NEDGRAPHICS HOLD 10 .... SE 23,69 – + IMPERIAL TOBACC GB 11,54 – 0,69 SVENSKA CELLULO 0,92 BENETTON GROUP IT e 1,73 – 1,14 FORTIS (B) BE e 28 + 0,39 NKT HOLDING DK 24,79 0,54 SOPHEON 1,48 .... DE e 17,20 JERONIMO MARTIN PT e 7,81 .... THYSSENKRUPP .... BERKELEY GROUP GB 13,63 – 0,94 FORTIS (NL) NL e 27,96 + 0,36 EXEL GB 13,68 .... PROLION HOLDING 94 .... BE e 46,40 + KESKO -B- FI e 9,11 – 0,44 UNION MINIERE 1,29 BRITISH AIRWAYS GB 5,52 – 0,58 GECINA FR e 102 .... PACE MICRO TECH GB 8,19 + 1,19 RING ROSA 0,41 .... FI e 34,85 – e L’OREAL FR e 81,50 + 0,56 UPM-KYMMENE COR 0,99 BULGARI IT e 13 + 0,08 GIMV BE e 45,50 – 0,11 PARTEK FI 12 .... RING ROSA WT 0,02 .... FR e 14,45 – LAURUS NV NL e 6,25 + 0,81 USINOR 0,62 CHRISTIAN DIOR FR e 48 + 0,38 GREAT PORTLAND GB 4,57 .... PENINS.ORIENT.S GB 4,43 – 1,08 UCC GROEP NV 6,85 .... GR 11,28 + e MORRISON SUPERM GB 3,19 + 0,51 VIOHALCO 1,44 CLUB MED. FR e 72,90 – 0,95 HAMMERSON GB 8 .... PERLOS FI 14,75 – 1,07 AT e 30,65 RECKITT BENCKIS GB 15,35 – 2,65 VOEST-ALPINE ST .... COMPASS GROUP GB 8,51 .... ING GROEP NL e 72,30 + 0,42 PREMIER FARNELL GB 5,92 – 1,87 FR e 19,35 – SAFEWAY GB 5,28 – 0,30 WORMS N 0,77 DT.LUFTHANSA N DE e 21,70 + 0,93 LAND SECURITIES GB 14,44 – 0,22 RAILTRACK GB 7,84 – 0,20 BRUXELLES f 186,31 – 0,48 e SAINSBURY J. PL GB 6,39 – 0,50 DJ E STOXX BASI P ELECTROLUX -B- SE 17,39 – 2,16 LIBERTY INTL GB 8,56 – 0,19 RANDSTAD HOLDIN NL 15,35 + 0,66 STAGECOACH HLDG GB 0,97 .... ARTHUR 5,60 .... EM.TV & MERCHAN DE e 5,10 + 0,99 MAN GROUP GB 14,37 + 0,68 RENTOKIL INITIA GB 3,09 .... T-ONLINE INT DE e 13,05 .... ENVIPCO HLD CT 0,48 .... EMI GROUP GB 7 + 0,46 MARSCHOLLEK LAU DE e 120 + 1,27 REXAM GB 4,72 .... e FARDIS B 16,81 .... CHIMIE e e REXEL FR e 81,75 – 0,30 TERRA LYCOS ES 9,78 – 2,49 EURO DISNEY FR 0,90 .... MEDIOBANCA IT 12,54 – 0,32 INTERNOC HLD 0,60 .... e TESCO PLC GB 3,96 – 0,40 AIR LIQUIDE FR e 164,60 – 2,26 HERMES INTL FR e 165,40 – 0,36 METROVACESA ES e 18,29 .... RHI AG AT 22,41 .... TNT POST GROEP NL e 24,91 – 0,95 INTL BRACHYTHER B 8,24 .... AKZO NOBEL NV NL e 47,95 + 0,46 HILTON GROUP GB 3,69 + 0,44 MONTEDISON IT e 3,19 – 0,31 RIETER HLDG N CH 298,68 + 0,44 WANADOO FR e 6,76 – 1,31 LINK SOFTWARE B 4 .... BASF AG DE e 48,80 + 0,83 HDP IT e 4,51 .... PERPETUAL PLC GB 62,26 .... ROLLS ROYCE GB 3,57 .... WORLD ONLINE IN NL e 7,80 .... BAYER AG DE e 47,50 – 0,21 HUNTER DOUGLAS NL e 30,75 – 1,60 PROVIDENT FIN GB 12,89 + 0,12 SANDVIK SE 24,30 – 0,89 f DJ E STOXX N CY G P 409,70 + 0,23 BOC GROUP PLC GB 16,47 + 0,20 KLM NL e 21,75 – 2,03 REALDANMARK DK 71,01 .... SAURER ARBON N CH 456,46 .... e CODES PAYS ZONE EURO e + e e SCHNEIDER ELECT FR e 71,15 – 1,18 CELANESE N DE 23,90 1,70 LVMH FR 68 – 0,29 RODAMCO CONT. E NL 43,70 – 0,68 FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne + e + e + SEAT PAGINE GIA IT e 1,23 – 3,15 CIBA SPEC CHIMI CH 67,53 0,24 MEDION DE 97 1,04 RODAMCO NORTH A NL 46,20 0,33 COMMERCE DISTRIBUTION IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande CLARIANT N CH 307,77 – 0,11 MOULINEX FR e 4,09 + 0,25 SCHRODERS GB 15,90 + 1,23 SECURICOR GB 2,54 .... LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche DEGUSSA-HUELS DE e 37,60 .... NH HOTELES ES e 14,99 + 1,63 SIMCO N FR e 76,40 – 0,07 SECURITAS -B- SE 21,50 – 1,51 ALLIANCE UNICHE GB 8,84 – 1,44 FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce. DSM NL e 42,85 + 0,35 NXT GB 6,31 + 4,53 SLOUGH ESTATES GB 6,12 – 0,52 SERCO GROUP GB 6,47 – 1,47 AVA ALLG HAND.G DE e 41 + 1,23 EMS-CHEM HOLD A CH 4791,90 + 0,14 P & O PRINCESS GB 5,52 + 0,59 UNIBAIL FR e 185,90 – 1,06 SGL CARBON DE e 40,40 + 0,72 BOOTS CO PLC GB 9,95 + 0,32 CODES PAYS HORS ZONE EURO ICI GB 7 – 0,46 PERSIMMON PLC GB 5,87 .... VALLEHERMOSO ES e 7,80 + 1,30 SHANKS GROUP GB 2,86 – 1,66 BUHRMANN NV NL e 19,75 + 3,89 CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de e e e e e KEMIRA FI 6,90 + 0,29 PREUSSAG AG DE 37,50 + 0,94 WCM BETEILIGUNG DE 18,35 – 0,43 SIDEL FR 49,47 – 0,08 CARREFOUR FR 65,30 .... GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark. KON. VOPAK NV NL e 26,60 + 1,14 RANK GROUP GB 3,17 + 0,51 f DJ E STOXX FINS P 272,70 + 0,25 INVENSYS GB 2,16 – 0,74 CASTO.DUBOIS FR e 255 .... FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 21

ALCATEL...... w 37,15 243,69 +0,38 37,01 EURO DISNEY ...... w 0,90 5,90 ... 0,90 RENAULT ...... w 57,30 375,86 – 0,17 57,40 w w Compen- ALCATEL O ...... 31 203,35 +1,11 ... EUROTUNNEL ...... 1,33 8,72 +0,76 1,32 REXEL...... 81,95 537,56 – 0,06 82,00 Cours Cours % Var. sation ALSTOM ...... w 32,70 214,50 – 1,65 33,25 FAURECIA...... w 60,10 394,23 +0,33 59,90 RHODIA ...... w 13,96 91,57 +1,23 13,79 International f en euros en francs veille Une se´ lection (1) VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN .... w 72,40 474,91 +0,49 72,05 FIMALAC SA...... w 40,51 265,73 – 0,10 40,55 ROCHETTE (LA ...... 7,61 49,92 – 4,88 ... ATOS ORIGIN...... w 94,90 622,50 – 0,63 95,50 F.F.P. (NY)...... 116,50 764,19 +0,43 ... ROYAL CANIN...... w 113 741,23 +2,63 110,10 ADECCO ...... 661,50 4339,16 +0,38 ... ARBEL...... FINAXA ...... ROUGIER #...... 63,90 419,16 ...... AMERICAN EXP...... 46,47 304,82 – 1,21 ... VALEURS FRANCE AVENTIS ...... w 87,70 575,27 +0,80 87,00 FIVES-LILLE ...... RUE IMPERIAL...... AMVESCAP EXP...... 19,40 127,26 – 3 ... b L’action BNP Paribas, à 98,3 euros, était AXA ...... w 135,10 886,20 +0,45 134,50 FONC.LYON.#...... 33 216,47 – 1,49 ... SADE (NY) ...... 48,20 316,17 – 0,62 ... ANGLOGOLD LT .... 42,71 280,16 +0,21 ... en hausse de 3,42 % dans les premiers BAIL INVESTI...... w 133 872,42 +0,68 132,10 FRANCE TELEC ..... w 72,30 474,26 +0,42 72,00 SAGEM S.A...... w 86,50 567,40 – 0,57 87,00 A.T.T. #...... 24,25 159,07 – 1,02 ... BAZAR HOT. V...... 130,60 856,68 ...... FROMAGERIES...... 522,50 3427,38 +1,46 ... SAGEM ADP...... 59,95 393,25 – 0,08 ... BARRICK GOLD...... 19,50 127,91 ...... échanges du jeudi 10 mai. La banque a BIC...... w 42,81 280,82 – 0,44 43,00 GALERIES LAF ...... w 192,50 1262,72 ... 192,50 SAINT-GOBAIN...... w 171,20 1123 – 0,35 171,80 COLGATE PAL...... annoncé une baisse de 7,1 % de son résultat BIS ...... 160 1049,53 ...... GAUMONT # ...... 38,30 251,23 – 1,67 ... SALVEPAR (NY ...... 67 439,49 ...... CROWN CORK O.... 5,60 36,73 +2 ... net trimestriel à 1,252 milliard d’euros, qui BNPPARIBAS...... w 97,80 641,53 +2,89 95,05 GECINA...... w 102,50 672,36 +0,49 102,00 SANOFI SYNTH...... w 69 452,61 +0,73 68,50 DE BEERS #...... 49,12 322,21 – 0,37 ... BOLLORE...... w 225 1475,90 ... 225,00 GEOPHYSIQUE...... w 80 524,77 – 0,93 80,75 SCHNEIDER EL...... w 71,10 466,39 – 1,25 72,00 DIAGO PLC...... 11,89 77,99 ...... a dépassé l’estimation la plus haute BOLLORE INV...... 55,50 364,06 – 0,89 ... GFI INFORMAT ..... w 26,80 175,80 +3,08 26,00 SCOR ...... w 47,61 312,30 +0,53 47,36 DOW CHEMICAL.... 41,53 272,42 +0,97 ... (1,23 milliard) des analystes interrogés par BONGRAIN ...... 44 288,62 +4,02 ... GRANDVISION...... w 22,16 145,36 – 3,61 22,99 S.E.B...... w 58,50 383,73 – 1,35 59,30 DU PONT NEMO ... 52 341,10 +0,48 ... Reuters. La banque a dégagé un résultat BOUYGUES ...... w 47,83 313,74 – 0,83 48,23 GROUPE ANDRE... 131,60 863,24 – 1,35 ... SEITA...... w ...... 45,55 ECHO BAY MIN ...... 0,96 6,30 +4,35 ... BOUYGUES OFF..... w 57,30 375,86 +1,15 56,65 GROUPE GASCO ... 92 603,48 ...... SELECTIBAIL(...... 17,05 111,84 – 0,58 ... ELECTROLUX ...... brut d’exploitation en progression de 3 %, à BULL# ...... w 2,88 18,89 – 0,35 2,89 GR.ZANNIER ( ...... 93 610,04 – 1,06 ... SIDEL...... w 49,47 324,50 – 0,08 49,51 ELF GABON...... 178,80 1172,85 +0,11 ... 1,730 milliard, dans le haut de la fourchette BUSINESS OBJ ...... w 41,05 269,27 +0,86 40,70 GROUPE PARTO.... 69 452,61 +0,95 ... SILIC...... 174 1141,37 ...... ERICSSON #...... w 6,91 45,33 – 1,14 6,99 B T P (LA CI...... GUYENNE GASC ... w 91,05 597,25 – 0,49 91,50 SIMCO...... w 76,40 501,15 – 0,07 76,45 FORD MOTOR #..... 31,85 208,92 – 0,13 ... des prévisions. BURELLE (LY) ...... 73,65 483,11 – 0,07 ... HAVAS ADVERT ..... w 14,66 96,16 +0,41 14,60 SKIS ROSSIGN ...... 14,70 96,43 – 0,68 ... GENERAL ELEC ...... 56,20 368,65 – 1,06 ... b Le titre Bouygues s’est déprécié de CANAL + ...... w 3,75 24,60 – 1,57 3,81 IMERYS ...... w 121 793,71 +0,67 120,20 SOCIETE GENE ...... w 68,40 448,67 +0,88 67,80 GENERAL MOTO.... 63 413,25 +0,56 ... 0,86 % à 47,91 euros. La société a annoncé CAP GEMINI...... w 134 878,98 +1,06 132,60 IMMOBANQUE ...... SODEXHO ALLI ...... w 55,20 362,09 +1,10 54,60 GOLD FIELDS...... 4,92 32,27 – 2,38 ... CARBONE-LORR.... w 47,44 311,19 – 0,25 47,56 IMMEUBLES DE ...... SOGEPARC (FI ...... HARMONY GOLD .. 5,79 37,98 +3,76 ... pour le premier trimestre un chiffre d’affai- CARREFOUR ...... w 65,55 429,98 +0,38 65,30 INFOGRAMES E .... w 22,29 146,21 – 0,13 22,32 SOMMER-ALLIB .... 54,25 355,86 ...... HITACHI # ...... res de 4,176 milliards d’euros, en hausse de CASINO GUICH...... w 99,70 653,99 +0,30 99,40 IM.MARSEILLA ...... SOPHIA ...... w 33 216,47 – 0,60 33,20 HSBC HOLDING .... w 14,14 92,75 +0,28 14,10 12 %. Le groupe a confirmé sa prévision de CASINO GUICH...... 67,30 441,46 +0,45 ... INGENICO ...... w 26,90 176,45 +0,11 26,87 SOPRA # ...... w 73 478,85 +0,55 72,60 I.B.M...... w 132,40 868,49 ... 132,40 CASTORAMA DU ... w 256,50 1682,53 – 1,12 259,40 ISIS...... w 112 734,67 +0,27 111,70 SPIR COMMUNI .... w 88,90 583,15 – 0,11 89,00 I.C.I...... chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’année CEA INDUSTRI...... 222,50 1459,50 – 0,22 ... KAUFMAN ET B..... w 21,42 140,51 – 0,14 21,45 SR TELEPERFO ...... w 27,43 179,93 +2,93 26,65 ITO YOKADO # ...... 60 393,57 – 5,29 ... 2001 à 20,4 milliards d’euros. CEGID (LY) ...... 95,90 629,06 – 0,10 ... KLEPIERRE ...... w 102,90 674,98 ... 102,90 STUDIOCANAL ...... 11,35 74,45 – 1,73 ... I.T.T. INDUS ...... 49,65 325,68 ...... w w b Le titre Accor, à 47,89 euros, a perdu CFF.RECYCLIN ...... 45,72 299,90 – 0,39 ... LAFARGE ...... 109,30 716,96 +0,28 109,00 SUCR.PITHIVI ...... KINGFISHER P ...... 7,11 46,64 – 0,56 7,15 CGIP ...... w 45,90 301,08 +0,88 45,50 LAGARDERE ...... w 64,20 421,12 +0,71 63,75 SUEZ LYON.DE ...... w 171 1121,69 ... 171,00 MATSUSHITA...... 19,95 130,86 – 0,05 ... 0,85 %. Le groupe a enregistré au premier CHARGEURS...... 84 551 ...... LAPEYRE ...... w 53,80 352,90 – 0,19 53,90 TAITTINGER ...... MC DONALD’S...... 30,50 200,07 +2,01 ... trimestre un chiffre d’affaires de 1 652 mil- CHRISTIAN DA ...... 89 583,80 ...... LEBON (CIE) ...... TF1...... w 41,98 275,37 – 0,05 42,00 MERK AND CO...... 86,80 569,37 – 0,86 ... CHRISTIAN DI...... w 47,80 313,55 – 0,04 47,82 LEGRAND ...... w 228,80 1500,83 – 0,52 230,00 THALES (EX.T...... w 44,30 290,59 – 0,38 44,47 MITSUBISHI C...... lions d’euros (en hausse de 10,5 %) dont CIC -ACTIONS ...... 118,90 779,93 +0,76 ... LEGRAND ADP...... 166 1088,89 +0,55 ... TECHNIP...... w 178,60 1171,54 – 0,56 179,60 NESTLE SA #...... w 2335,50 15319,88 – 0,89 2356,50 1,122 milliards d’euros (+14,1%) dans l’hôtel- CIMENTS FRAN ..... w 53,10 348,31 – 1,03 53,65 LEGRIS INDUS ...... w 54,75 359,14 – 0,18 54,85 THOMSON MULT . w 45,85 300,76 +0,04 45,83 NORSK HYDRO...... a 44,53 292,10 +0,04 ... lerie. CLARINS...... w 86,20 565,43 +0,52 85,75 LIBERTY SURF...... w 5,85 38,37 +1,56 5,76 TOTAL FINA E ...... w 166,60 1092,82 +1,03 164,90 PFIZER INC...... 50 327,98 +1,13 ... b CLUB MEDITER ..... w 73 478,85 – 0,82 73,60 LOCINDUS...... 130,40 855,37 – 0,46 ... TRANSICIEL # ...... w 53,55 351,26 – 0,09 53,60 PHILIP MORRI ...... 57,70 378,49 – 0,52 ... L’action Air France a progressé de CNP ASSURANC .... w 33,62 220,53 – 0,24 33,70 L’OREAL...... w 81,15 532,31 +0,12 81,05 UBI SOFT ENT ...... w 42 275,50 ... 42,00 PROCTER GAMB .... 74,20 486,72 +0,41 ... 3,38 %, atteignant 20,78 euros. Le groupe a COFACE...... w 88,40 579,87 – 0,45 88,80 LOUVRE #...... 86,60 568,06 ...... UNIBAIL ...... w 186 1220,08 – 1,01 187,90 RIO TINTO PL...... 21,97 144,11 +1,95 ... annoncé une hausse de 15,2 % de son chif- COFLEXIP ...... w 166,90 1094,79 +1,46 164,50 LVMH MOET HE.... w 67,80 444,74 – 0,59 68,20 UNILOG ...... w 106 695,31 +1,92 104,00 SCHLUMBERGER... 71,20 467,04 +0,28 ... COLAS...... w 65,50 429,65 +0,77 65,00 MARINE WENDE... w 80,15 525,75 – 2,43 82,15 USINOR...... w 14,48 94,98 – 0,41 14,54 SEGA ENTERPR...... 25,29 165,89 +0,20 ... fre d’affaires – 2,995 milliards d’euros – au CONTIN.ENTRE..... 48 314,86 ...... MAUREL ET PR...... 11,23 73,66 ...... VALEO ...... w 49,85 326,99 – 1,29 50,50 SEMA GROUP #...... w 8,96 58,77 ... 8,96 quatrième trimestre. En avril, le trafic passa- CPR...... 58 380,46 ...... METALEUROP ...... 5,75 37,72 ...... VALLOUREC ...... w 68,50 449,33 ... 68,50 SHELL TRANSP ...... 9,80 64,28 +1,03 ... CRED.FON.FRA...... 13,50 88,55 – 0,59 ... MICHELIN ...... w 37,79 247,89 – 1,18 38,24 VIA BANQUE ...... SONY CORP. # ...... w 89,05 584,13 – 1,60 90,50 gers a augmenté de 6,5 % mais le cœfficient CREDIT LYONN ..... w 41,36 271,30 +0,24 41,26 MONTUPET SA...... 19,15 125,62 +0,47 ... VICAT...... 62 406,69 +0,81 ... T.D.K. # ...... d’occupation a reculé de 0,8 point à 79,3 %. CS COM.ET SY...... 10,17 66,71 +0,10 ... MOULINEX ...... 4,10 26,89 +0,49 ... VINCI...... w 69,10 453,27 – 1,07 69,85 TOSHIBA #...... 7,20 47,23 – 1,10 ... DAMART ...... 77 505,09 – 0,52 ... NATEXIS BQ P ...... w 98,20 644,15 – 0,20 98,40 VIVENDI ENVI...... aw 48,83 320,30 – 0,75 49,75 UNITED TECHO..... 86 564,12 – 0,69 ... DANONE...... w 146,50 960,98 +0,34 146,00 NEOPOST ...... w 26,61 174,55 +0,04 26,60 VIVENDI UNIV ...... w 76,35 500,82 +0,07 76,30 ZAMBIA COPPE...... 0,59 3,87 +3,51 ... DASSAULT-AVI...... a 257,10 1686,47 – 2,47 ... NORBERT DENT ... 22,60 148,25 +0,40 ... WANADOO...... w 6,77 44,41 – 1,17 6,85 ´ DASSAULT SYS...... w 55,50 364,06 +1,19 54,85 NORD-EST...... WORMS (EX.SO...... 19,35 126,93 – 0,77 ... ABRE´VIATIONS PREMIER MARCHE DE DIETRICH...... NRJ GROUP...... w 27,50 180,39 +0,18 27,45 ZODIAC...... w 272,80 1789,45 – 1,23 276,20 ______– w B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes. DEVEAUX(LY)# ...... 88,60 581,18 0,06 ... OBERTHUR CAR.... 16 104,95 ... 16,00 ...... DEV.R.N-P.CA...... 14,50 95,11 ...... OLIPAR...... 9,45 61,99 +0,85 ...... SYMBOLES JEUDI 10 MAI Cours a` 9h57 DMC (DOLLFUS..... 11,51 75,50 – 4,08 ... ORANGE ...... w 11,06 72,55 – 0,90 11,16 ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; DYNACTION ...... 28,99 190,16 – 0,03 ... OXYG.EXT-ORI...... a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ; Dernier jour de ne´ gociation des OSRD : 25 mai w w EIFFAGE ...... 79 518,21 ... 79,00 PECHINEY ACT...... 59,30 388,98 – 0,67 59,70 ...... o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ; w ELIOR ...... 13,70 89,87 – 0,07 13,71 PECHINEY B P ...... 57 373,90 – 4,20 ...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service Compen- w Cours Cours % Var. ELEC.MADAGAS...... PENAUILLE PO...... 62,50 409,97 – 0,32 62,70 ...... sation de re`glement diffe´re´. France f en euros en francs veille ENTENIAL(EX...... PERNOD-RICAR .... aw 77,20 506,40 – 1,03 78,80 ...... (1) ERAMET ...... w 39,50 259,10 +0,51 39,30 PEUGEOT ...... w 313,20 2054,46 – 0,22 313,90 ...... DERNIE`RE COLONNE PREMIER MARCHE´ (1) : ACCOR ...... w 47,61 312,30 – 1,43 48,30 ERIDANIA BEG...... w 95,15 624,14 +2,31 93,00 PINAULT-PRIN...... w 199,70 1309,95 +1,58 196,60 ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : AGF ...... w 66,50 436,21 +0,38 66,25 ESSILOR INTL ...... w 335 2197,46 +1,42 330,30 PLASTIC OMN...... w 96,55 633,33 +0,05 96,50 ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement AFFINE(EXIMM ..... 39,03 256,02 ...... ESSO ...... 85 557,56 +1,19 ... PSB INDUSTRI ...... 80,95 531 ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ; AIR FRANCE G ...... w 20,57 134,93 +2,34 20,10 EULER...... w 54 354,22 ... 54,00 PUBLICIS GR...... w 36,86 241,79 +0,44 36,70 ...... Vendredi date´ samedi : nominal. AIR LIQUIDE ...... aw 164,50 1079,05 – 0,54 168,40 EURAFRANCE ...... w 71,95 471,96 +1,48 70,90 REMY COINTRE .... w 37,24 244,28 – 0,03 37,25 ......

COALA # ...... 19,37 127,06 +4,14 GL TRADE #...... 38 249,26 ... MULTIMANIA ...... 6,19 40,60 +1,98 GFI INDUSTRI...... 29,91 196,20 ... COHERIS ATIX...... 26,40 173,17 – 3,83 GUILLEMOT # ...... 37,60 246,64 – 1,96 NATUREX ...... 13,23 86,78 – 0,68 GRAND MARNIE .. d 8250 54116,45 ... NOUVEAU COIL...... 17,40 114,14 +5,45 GUYANOR ACTI .... 0,23 1,51 – 4,17 NET2S # ...... 15,10 99,05 – 2,14 SECOND GROUPE BOURB... d 46 301,74 ... CION ET SYS...... 3,54 23,22 – 2,48 HF COMPANY ...... 55,20 362,09 ... NETGEM...... w 8,50 55,76 – 3,41 ______GROUPE CRIT ...... 18,90 123,98 – 0,05 ´ CONSODATA # ..... 18,30 120,04 +1,67 HIGH CO.#...... 121,30 795,68 – 0,57 NETVALUE # ...... 2,44 16,01 +32,61 GROUPE J.C.D...... d 127,90 838,97 ... MARCHE CONSODATA AC .. d 19,50 127,91 ... HIGH CO NOUV.... 97,20 637,59 – 10 NEURONES #...... 4,13 27,09 +1,23 ´ HERMES INTL...... w 165,80 1087,58 – 0,12 CONSORS FRAN .. 4,80 31,49 – 2,44 HIGH BON DE ...... 6,50 42,64 +8,33 NICOX #...... 70 459,17 – 0,43 MARCHE HYPARLO #(LY ...... 32,49 213,12 – 0,03 MERCREDI 9 MAI CROSS SYSTEM.... 4,80 31,49 – 4 HIGHWAVE OPT ... w 39,70 260,41 – 2,70 OLITEC...... 27,70 181,70 – 0,18 IMS(INT.META ...... 8,80 57,72 +0,57 CRYO # ...... 7,54 49,46 – 1,57 HIMALAYA ...... 8,61 56,48 – 6,51 OPTIMS # ...... 3,69 24,20 – 0,27 JEUDI 10 MAI INTER PARFUM .... 69,10 453,27 – 3,76 d d Une se´ lection. Cours releve´sa` 18 h 11 CRYO ACT.NOU.... 6,25 41 ... HI MEDIA ...... 2,52 16,53 – 6,32 OXIS INTL RG ...... 0,57 3,74 ... JET MULTIMED .... 43,50 285,34 – 5,43 CRYONETWORKS. 3,66 24,01 +6,09 HOLOGRAM IND.. 10,70 70,19 +0,94 PERFECT TECH .... 19,17 125,75 – 3,52 Une se´ lection. Cours releve´ sa` 9h57 LABOR.ARKOPH.... 138,50 908,50 – 1,07 CYBERDECK # ...... 1,02 6,69 – 4,67 HUBWOO.COM ..... 4 26,24 – 8,47 PERF.TECHNO...... d 0,41 2,69 ... LAURENT-PERR .... 29,50 193,51 – 1,67 Cours Cours % Var. CYBER PRES.P ...... 20,59 135,06 – 1,95 IB GROUP.COM .... 11,12 72,94 – 3,30 PHARMAGEST I.... 18,49 121,29 +2,72 Cours Cours % Var. LDC ...... 130,90 858,65 – 0,08 Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille CYBERSEARCH ..... 4,10 26,89 – 5,53 IDP ...... 1,95 12,79 +2,09 PHONE SYS.NE..... d 1,95 12,79 ... LECTRA SYST...... 6,50 42,64 – 1,37 ABEL GUILLEM..... 13,90 91,18 ... CYRANO #...... 2,25 14,76 +8,17 IDP BON 98 (...... d 1,07 7,02 ... PICOGIGA...... 15,56 102,07 +2,03 AB GROUPE ...... 39,85 261,40 – 0,13 LOUIS DREYFU ..... 10,67 69,99 – 1,20 AB SOFT PROV ..... 5,05 33,13 +0,60 DALET # ...... 4,90 32,14 – 4,67 INTERACTIF B...... d 0,15 0,98 ... PROSODIE #...... 42,99 282 +0,92 ACTIELEC TEC ...... 6,60 43,29 – 1,49 LVL MEDICAL...... 65,95 432,60 +0,08 ACCESS COMME .. 8,75 57,40 – 4,89 DATASQUARE #.... 5,20 34,11 ... INTERACTIF B...... d 0,30 1,97 ... PROSODIE BS ...... d 13,50 88,55 ... ALGECO #...... 107,50 705,15 – 0,46 M6-METR.TV A...... w 31,45 206,30 ... ADL PARTNER ...... 21,10 138,41 – 2,22 DATATRONIC ...... 3,80 24,93 – 3,55 IGE +XAO ...... 9,80 64,28 – 1,01 PROLOGUE SOF ... 8,70 57,07 – 3,33 ALTEDIA...... 45 295,18 +1,12 MANITOU #...... 73,70 483,44 ... ALGORIEL #...... 9 59,04 ... DESK #...... 1,54 10,10 – 12,50 ILOG #...... 18,70 122,66 – 2,60 PROXIDIS ...... 1,33 8,72 +1,53 ALTEN (SVN) ...... w 126,20 827,82 ... MANUTAN INTE... 53,20 348,97 +0,95 ALPHAMEDIA ...... 3,41 22,37 ... DEVOTEAM #...... w 52 341,10 – 4,94 IMECOM GROUP.. 2,50 16,40 – 3,47 QBIOGENE ...... 4,56 29,91 ... APRIL S.A.#( ...... 212 1390,63 ... MARIONNAUD P .. 126,90 832,41 +0,40 ALPHA MOS #...... 5,89 38,64 ... DMS #...... 14,50 95,11 – 4,92 INFOSOURCES...... 1,28 8,40 – 2,29 QUALIFLOW ...... 20,51 134,54 – 2,84 ASSYSTEM # ...... 60,50 396,85 – 2,42 PARC DES EXP ...... d 117 767,47 ... ALPHA MOS BO.... d 0,87 5,71 ... D INTERACTIV ..... 8,40 55,10 – 2,33 INFOSOURCE B .... 2,02 13,25 +4,12 QUANTEL ...... 4,50 29,52 +0,67 AUBAY ...... 11,40 74,78 ... PCAS #...... 25,30 165,96 ... ALTAMIR & CI ...... 124 813,39 – 4,47 D INTERACTIV ..... d 7,20 47,23 ... INFOTEL # ...... 37,80 247,95 – 2,70 R2I SANTE...... 7,90 51,82 ... BENETEAU #...... 112,50 737,95 – 0,44 PETIT FOREST...... 43,88 287,83 +0,99 ALDETA ...... 4,50 29,52 +2,27 D INTERACTIV ..... d 7,70 50,51 ... INFO VISTA ...... 10,30 67,56 +1,18 RECIF # ...... 35,20 230,90 – 1,95 BOIRON (LY)#...... 83 544,44 +2,47 PIERRE VACAN...... 60,30 395,54 +0,50 ALTI #...... 13,14 86,19 – 2,23 DIREKT ANLAG .... 23 150,87 – 4,17 INTEGRA NET...... w 2,69 17,65 – 2,18 REPONSE # ...... 30 196,79 ... BONDUELLE...... 43,90 287,97 +1,15 PINGUELY HAU .... w 23,85 156,45 +0,21 A NOVO # ...... w 170,50 1118,41 – 0,29 DIREKT ANLAG .... 19,25 126,27 – 10,47 INTEGRA ACT...... REGINA RUBEN ... d 7,95 52,15 ... BQUE TARNEAU... d 100 655,96 ... POCHET...... d 100 655,96 ... ARTPRICE COM.... 11 72,16 – 0,90 DURAND ALLIZ.... 0,91 5,97 ... INTERCALL #...... d 2,46 16,14 ... RIBER #...... 8,72 57,20 +1,40 BRICORAMA # ...... 58,65 384,72 – 0,09 RADIALL # ...... 99 649,40 ... ASTRA ...... 0,84 5,51 +5 DURAN DUBOI .... 15,71 103,05 +0,71 IPSOS # ...... w 90,50 593,64 – 0,17 RIGIFLEX INT...... 163 1069,21 ... BRIOCHE PASQ .... 77,45 508,04 +1,11 RALLYE (LY)...... w 55,80 366,02 ... AUFEMININ.CO.... 3,05 20,01 +1,67 DURAN BS 00 ...... d 0,18 1,18 ... IPSOS BS00...... 3,85 25,25 +1,32 RISC TECHNOL .... 10,22 67,04 +2,20 BUFFALO GRIL..... 9,90 64,94 – 1 ROCANI(EX FI ...... d 13,64 89,47 ... AUTOMA TECH .... 9,45 61,99 – 2,28 EFFIK # ...... 11,71 76,81 – 2,42 ITESOFT...... 7,10 46,57 – 1,25 SAVEURS DE F...... 9,40 61,66 +1,08 C.A. OISE CC ...... d 96 629,72 ... RODRIGUEZ GR ... 61,60 404,07 – 0,48 AVENIR TELEC...... w 4,49 29,45 – 0,44 EGIDE #...... 255 1672,69 +2,86 IT LINK...... 6,30 41,33 +0,16 GUILLEMOT BS .... d 17,30 113,48 ... C.A. PARIS I...... 74 485,41 ... SABATE SA #...... 30,50 200,07 – 1,61 AVENIR TELEC...... d 1,48 9,71 ... EMME(JCE 1/1...... 12 78,71 +0,84 IXO...... 1,24 8,13 +1,64 SELF TRADE...... 5,18 33,98 – 1,33 C.A.PAS CAL...... 148 970,82 – 0,07 SECHE ENVIRO ..... 88,50 580,52 – 0,56 BAC MAJESTIC...... 4 26,24 – 4,53 ESI GROUP ...... 37,90 248,61 +0,26 JOLIEZ REGOL...... d 1,33 8,72 ... SILICOMP #...... 53,30 349,63 – 4,99 CDA-CIE DES...... d 45 295,18 ... SINOP.ASSET...... d 18,96 124,37 ... BARBARA BUI ...... 17 111,51 ... ESKER...... 6,15 40,34 – 0,65 KALISTO ENTE...... d 2,14 14,04 ... SITICOM GROU.... 22 144,31 +3,97 CEGEDIM #...... 48,70 319,45 – 0,10 SIPAREX CROI ...... 28,55 187,28 – 0,38 BCI NAVIGATI...... 7,78 51,03 – 1,39 EUROFINS SCI...... 25,48 167,14 +1,84 KALISTO ACT...... d 2,76 18,10 ... SODITECH ING .... 9,60 62,97 +1,05 CIE FIN.ST-H ...... d 120,20 788,46 ... SOLERI ...... d 265 1738,29 ... BELVEDERE...... 15,80 103,64 – 1,19 EURO.CARGO S.... 11 72,16 +4,86 KEYRUS PROGI ..... 2,20 14,43 – 7,56 SOFT COMPUTI.... 8,89 58,31 – 8,35 CNIM #...... 62 406,69 +0,81 SOLVING #...... 82,90 543,79 +0,97 BOURSE DIREC .... 4,15 27,22 +2,22 FIMATEX # ...... w 4,60 30,17 – 3,16 KAZIBAO ...... 0,88 5,77 – 3,30 SOI TEC SILI...... w 18,15 119,06 – 2,68 COFITEM-COFI..... d 59,50 390,29 ... STEF-TFE # ...... 47,45 311,25 ... BRIME TECHNO... 49,80 326,67 – 1,58 FI SYSTEM # ...... w 6,21 40,73 – 2,20 LACIE GROUP ...... 7,40 48,54 – 3,27 SOI TEC BS 0...... 14,89 97,67 – 0,40 DANE-ELEC ME.... 3,92 25,71 +0,26 STERIA GROUP ..... 137 898,66 ... BRIME TECHN...... 1,80 11,81 +1,69 FI SYSTEME A...... d 4,91 32,21 ... LEXIBOOK #...... 15,29 100,30 ... SQLI ...... 3,59 23,55 – 2,97 ENTRELEC # ...... 62,40 409,32 ... SYLEA ...... 38,56 252,94 – 3,12 BUSINESS ET ...... 14,92 97,87 +0,13 FI SYSTEM BS...... d 0,35 2,30 ... LEXIBOOK ACT...... d 20 131,19 ... STACI # ...... 4,46 29,26 – 3,88 ETAM DEVELOP ... 9,45 61,99 – 0,11 SYLIS # ...... 26,51 173,89 – 1,27 BUSINESS INT ...... 5,48 35,95 – 4,70 FLOREANE MED .. 9 59,04 +0,11 LINEDATA SER...... 24 157,43 – 0,29 STELAX...... 0,46 3,02 ... EUROPEENNE C... 97,95 642,51 ... SYNERGIE (EX ...... d 51,10 335,19 ... BVRP ACT.DIV...... w 32,37 212,33 – 1,91 GAMELOFT COM . 2,79 18,30 ... LYCOS EUROPE..... 1,71 11,22 +3,01 SYNELEC # ...... 15,39 100,95 – 0,06 EXPAND S.A...... 59 387,01 ... TEAM PARTNER ... 16,70 109,54 +1,21 CAC SYSTEMES..... d 3,40 22,30 ... GAUDRIOT #...... 33,10 217,12 – 2,65 MEDCOST #...... 7,60 49,85 +1,33 SYSTAR # ...... 13,15 86,26 – 5,94 FINATIS(EX.L ...... d 124,80 818,63 ... TRIGANO...... w 44,75 293,54 +0,11 CALL CENTER...... 8,05 52,80 – 6,07 GENERIX # ...... 22,88 150,08 – 0,52 MEDIDEP #...... 118,50 777,31 – 1,58 SYSTRAN ...... 3,96 25,98 – 0,75 FININFO...... 37,38 245,20 – 0,85 UNION FIN.FR...... 44,20 289,93 +0,57 CAST ...... 13,15 86,26 – 4,71 GENESYS #...... 32,10 210,56 – 2,58 MEMSCAP ...... 6,90 45,26 +4,55 TEL.RES.SERV...... 10,85 71,17 – 0,46 FLEURY MICHO ... 25,82 169,37 – 3,48 VILMOR.CLAUS ..... 73,30 480,82 – 0,95 CEREP...... 96,50 633 +4,10 GENESYS ACT...... d 42,20 276,81 ... METROLOGIC G ... 71,25 467,37 – 4,36 TELECOM CITY..... 5,50 36,08 – 2,83 FOCAL (GROUP.... 64,90 425,72 +2,85 VIRBAC...... 81,10 531,98 – 0,12 CHEMUNEX # ...... 0,26 1,71 +30 GENESYS BS00 ..... 6,09 39,95 +1,50 MICROPOLE ...... 8,20 53,79 +1,11 SOLUCOM ...... 43 282,06 – 2,71 GENERALE LOC.... 121,40 796,33 – 2,02 ...... CMT MEDICAL ..... 18,90 123,98 – 3,08 GENSET...... w 11,46 75,17 – 4,34 MONDIAL PECH ... 4,80 31,49 +8,84 TETE DS LES ...... d 2 13,12 ... GEODIS ...... 47,90 314,20 – 6,45 ......

E´CUR. OBLIG. INTERNAT...... 175,51 1151,27 09/05 Fonds communs de placements Fonds communs de placements CONVERTIS C ...... 246,68 1618,11 09/05 ´ 48,54 INTEROBLIG C ...... 57,46 376,91 09/05 ECUR. TECHNOLOGIES ...... 318,40 09/05 CIC EURO OPPORTUNITE´ .... 633,42 4154,96 09/05 STRATE´GIE CAC ...... 7119,20 46698,89 07/05 ´ 274,21 INTERSE´LECTION FR. D...... 87,58 574,49 09/05 SICAV et FCP ECUR. TRIMESTRIEL D ...... 1798,70 09/05 CIC NOUVEAU MARCHE´ ...... 8,96 58,77 09/05 STRATE´GIE INDICE USA...... 10284,58 67462,42 07/05 ´ SE´LECT DE´FENSIF C...... 193,99 1272,49 09/05 EPARCOURT-SICAV D ...... 27,63 181,24 09/05 CIC TECHNO. COM...... 127,41 835,75 09/05 GE´OPTIM C ...... 2261,71 14835,85 09/05 www.lapostefinance.fr SE´LECT DYNAMIQUE C ...... 272,04 1784,47 09/05 Sicav Info Poste : SE´LECT E´QUILIBRE 2...... 179,68 1178,62 09/05 Une se´ lection. Cours de cloˆ ture le 9 mai Fonds communs de placements www.clamdirect.com 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) SE´LECT PEA DYNAMIQUE .... 169,17 1109,68 09/05 E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... 38,39 251,82 09/05 SE´LECT PEA 1 ...... 236,85 1553,63 09/05 Valeurs unitaires e Date E´CUREUIL PRUDENCE C ...... 33,91 222,44 09/05 EURCO SOLIDARITE´...... 222,95 1462,46 09/05 ADDILYS C ...... 105,07 689,21 09/05 E´metteurs f SG FRANCE OPPORT. C...... 515,25 3379,82 09/05 Euros francs ee cours E´CUREUIL VITALITE´ C ...... 44,74 293,48 09/05 LION 20000 C/3 11/06/99 ...... 482,51 3165,06 09/05 ADDILYS D...... 104,24 683,77 09/05 SG FRANCE OPPORT. D...... 482,44 3164,60 09/05 LION 20000 D/3 11/06/99 ...... 421,24 2763,15 09/05 AMPLITUDE AME´RIQUE C.... 29,28 192,06 09/05 AGIPI SOGENFRANCE C ...... 562,67 3690,87 09/05 SICAV 5000 ...... 188,14 1234,12 09/05 AMPLITUDE AME´RIQUE D ... 28,71 188,33 09/05 08 36 68 56 55 SOGENFRANCE D...... 507,05 3326,03 09/05 AGIPI AMBITION (AXA) ...... 28,46 186,69 09/05 (2,21 F/mn) SLIVAFRANCE ...... 332,35 2180,07 09/05 AMPLITUDE EUROPE C...... 37,25 244,34 09/05 AMPLITUDE EUROPE D...... 36,15 237,13 09/05 SOGEOBLIG C...... 109,09 715,58 09/05 AGIPI ACTIONS (AXA)...... 30,27 198,56 09/05 ATOUT CROISSANCE D...... 469,80 3081,69 09/05 SLIVARENTE...... 40,21 263,76 07/05 ´ AMPLITUDE MONDE C ...... 265,47 1741,37 SOGEPARGNE D...... 44,99 295,12 09/05 ATOUT FONCIER D...... 346,09 2270,20 09/05 SLIVINTER ...... 174,82 1146,74 09/05 09/05 AMPLITUDE MONDE D...... 238,12 1561,96 09/05 SOGEPEA EUROPE...... 267,85 1756,98 09/05 3615 BNP ATOUT FRANCE ASIE D ...... 92,19 604,73 09/05 TRILION...... 747,95 4906,23 09/05 AMPLITUDE PACIFIQUE C.... 20,40 133,82 09/05 SOGINTER C...... 74,23 486,92 09/05 08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUTFRANCEEUROPED.. 209,09 1371,54 09/05 Fonds communs de placements AMPLITUDE PACIFIQUE D ... 19,79 129,81 09/05 Fonds communs de placements ATOUT FRANCE MONDE D .. 52,58 344,90 09/05 ACTILION DYNAMIQUE C * . 202,18 1326,21 07/05 BNP MONE´ COURT TERME.. 2447,43 16054,09 09/05 E´LANCIEL EURO D PEA ...... 119,29 782,49 09/05 DE´CLIC ACTIONS EURO ...... 18,10 118,73 07/05 ATOUT FUTUR C ...... 232,58 1525,62 09/05 ACTILION DYNAMIQUE D * . 190,37 1248,75 07/05 BNP MONE´ PLACEMENT C .. 13437,62 88145,01 09/05 E´LANCIEL FRANCE D PEA .... 49,28 323,26 09/05 DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... 62,73 411,48 07/05 ATOUT FUTUR D ...... 210,76 1382,49 09/05 ACTILION PEA DYNAMIQUE 78,56 515,32 07/05 BNP MONE´ PLACEMENT D.. 11732,33 76959,04 09/05 E´MERGENCE E.POST.D PEA . 36,39 238,70 09/05 DE´CLIC ACTIONS INTER...... 41,77 273,99 09/05 ATOUT SE´LECTION D ...... 124,15 814,37 09/05 ACTILION E´QUILIBRE C *..... 185,98 1219,95 07/05 BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... 152874,28 1002789,54 09/05 GE´OBILYS C ...... 117,43 770,29 09/05 DE´CLIC BOURSE PEA...... 58,18 381,64 07/05 DIE`ZE C...... 465,63 3054,33 09/05 ACTILION E´QUILIBRE D * .... 173,91 1140,77 07/05 ´ BNP OBLI. CT...... 161,45 1059,04 09/05 GEOBILYS D...... 108,02 708,56 09/05 DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE 17,62 115,58 07/05 EURODYN C ...... 592,24 3884,84 09/05 ACTILION PRUDENCE C *.... 174,37 1143,79 09/05 BNP OBLI. LT ...... 33,13 217,32 09/05 INTENSYS C ...... 20,20 132,50 09/05 DE´CLIC OBLIG. EUROPE...... 16,82 110,33 07/05 INDICIA EUROLAND D ...... 132,05 866,19 08/05 ACTILION PRUDENCE D * ... 162,49 1065,86 09/05 BNP OBLI. MT C...... 148,98 977,24 09/05 INTENSYS D...... 17,16 112,56 09/05 DE´CLIC PEA EUROPE...... 29,50 193,51 07/05 INDICIA FRANCE D ...... 446,86 2931,21 08/05 INTERLION ...... 226,02 1482,59 09/05 BNP OBLI. MT D ...... 136,68 896,56 09/05 KALEIS DYNAMISME C...... 239,90 1573,64 09/05 DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... 72,31 474,32 07/05 INDOCAM AME´RIQUE C...... 46,82 307,12 09/05 LION ACTION EURO ...... 106,54 698,86 09/05 BNP OBLI. SPREADS...... 180,53 1184,20 09/05 KALEIS DYNAMISME D ...... 233,32 1530,48 09/05 FAVOR ...... 392,63 2575,48 09/05 INDOCAM ASIE C ...... 22,61 148,31 09/05 LION PEA EURO...... 108,61 712,43 BNP OBLI. TRE´SOR ...... 1914,60 12558,95 09/05 09/05 KALEIS DYNAMISME FR C.... 89,30 585,77 09/05 SOGESTION C...... 52,85 346,67 07/05 INDOCAM FRANCE C ...... 403,03 2643,70 09/05 ´ KALEIS EQUILIBRE C...... 208,58 1368,20 09/05 SOGINDEX FRANCE C ...... 618,13 4054,67 07/05 Fonds communs de placements INDOCAM FRANCE D...... 331,28 2173,05 09/05 ´ KALEIS EQUILIBRE D...... 202,06 1325,43 09/05 ...... BNP MONE´ ASSOCIATIONS.. 1793,87 11767,02 09/05 INDOCAM MULTI OBLIG. C.. 179,38 1176,66 09/05 ´ ´ ´ KALEIS SERENITE C...... 192,01 1259,50 09/05 ...... OBLIFUTUR C...... 97,97 642,64 09/05 CM EURO PEA...... 25,67 168,38 09/05 ´ ´ ´ KALEIS SERENITE D ...... 185,61 1217,52 09/05 ...... BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT OBLIFUTUR D...... 80,83 530,21 09/05 CM EUROPE TECHNOL...... 6,31 41,39 09/05 KALEIS TONUS C...... 82,71 542,54 09/05 ...... www.bpam.fr 01 58 19 40 00 REVENU-VERT D...... 170,82 1120,51 09/05 CM FRANCE ACTIONS ...... 41,35 271,24 09/05 OBLITYS C...... 109,89 720,83 09/05 ...... UNIVERS ACTIONS C...... 65,04 426,63 09/05 CM MID. ACT. FRANCE...... 38,27 251,03 09/05 BP OBLI CONVERTIBLES ...... 303,85 1993,13 24/04 OBLITYS D ...... 108,17 709,55 09/05 ...... UNIVERS-OBLIGATIONS C.... 43,25 283,70 09/05 CM MONDE ACTIONS...... 362,70 2379,16 09/05 ´ BP OBLI HAUT REND...... 109,71 719,65 06/05 PLENITUDE D PEA ...... 47,37 310,73 09/05 ...... CM OBLIG. LONG TERME .... 104,36 684,56 09/05 BP MEDITERRANE´EDE´V...... 74,23 486,92 07/05 Fonds communs de placements POSTE GESTION C ...... 2565,92 16831,33 09/05 ...... CM OPTION DYNAM...... 34,72 227,75 09/05 2274,64 BP NOUVELLE E´CONOMIE ... 138,61 909,22 07/05 ATOUT VALEUR D...... 93,89 615,88 08/05 POSTE GESTION D...... 14920,66 09/05 ...... CM OPTION E´QUIL...... 54,77 359,27 POSTE PREMIE`RE...... 6972,87 45739,03 BP OBLIG. EUROPE ...... 50,67 332,37 09/05 INDOCAM VAL. RESTR. C ..... 316,58 2076,63 08/05 09/05 09/05 ...... CM OBLIG. COURT TERME .. 160,34 1051,76 09/05 POSTE PREMIE`RE 1 AN...... 41302,02 270923,49 09/05 BP SE´CURITE´...... 100976,54 662362,68 09/05 MASTER ACTIONS C...... 49,63 325,55 07/05 ...... CM OBLIG. MOYEN TERME . 329,71 2162,76 09/05 POSTE PREMIE`RE 2-3...... 8863,81 58142,78 09/05 EUROACTION MIDCAP...... 157,85 1035,43 09/05 MASTER OBLIGATIONS C ..... 30,35 199,08 07/05 ...... CM OBLIG. QUATRE...... 163,53 1072,69 09/05 PRIMIEL EUROPE C...... 73,72 483,57 09/05 FRUCTI EURO 50 ...... 120,03 787,35 09/05 OPTALIS DYNAMIQ. C ...... 20,83 136,64 08/05 ...... REVENUS TRIMESTRIELS ..... 783,86 5141,78 09/05 FRUCTIFRANCE C ...... 100,21 657,33 09/05 OPTALIS DYNAMIQ. D...... 19,98 131,06 08/05 Fonds communs de placements ...... THE´SORA C...... 182,16 1194,89 09/05 FRUCTIFONDS FRANCE NM 275,57 1807,62 08/05 OPTALIS E´QUILIB. C ...... 19,77 129,68 08/05 CM OPTION MODE´RATION . 19,18 125,81 09/05 ...... THE´SORA D...... 152,06 997,45 09/05 OPTALIS E´QUILIB. D...... 18,49 121,29 08/05 ...... www.cdcixis-am.fr TRE´SORYS C...... 46463,01 304777,37 09/05 17,61 ASSET MANAGEMENT ...... OPTALIS EXPANSION C ...... 115,51 08/05 SOLSTICE D...... 359,68 2359,35 09/05 OPTALIS EXPANSION D...... 17,49 114,73 08/05 ...... ´ OPTALIS SE´RE´NITE´ C ...... 17,90 117,42 08/05 AMERIQUE 2000...... 147,92 970,29 09/05 Fonds communs de placements ...... ´ MULTI-PROMOTEURS OPTALIS SE´RE´NITE´ D ...... 16,18 106,13 08/05 ASIE 2000 ...... 79,53 521,68 09/05 DEDIALYS FINANCE...... 92,66 607,81 09/05 ...... ´ NORD SUD DE´VELOP. C...... 504,32 3308,12 06/05 PACTE SOL. LOGEM...... 76,93 504,63 08/05 NOUVELLE EUROPE...... 248,52 1630,18 09/05 DEDIALYS MULTI-SECT...... 73,10 479,50 09/05 ...... ´ ´ ´ NORD SUD DE´VELOP. D ...... 389,21 2553,05 06/05 PACTE SOL.TIERS MONDE.... 81,80 536,57 08/05 SAINT-HONORE CAPITAL C . 3494,11 22919,86 04/05 DEDIALYS SANTE ...... 99,14 650,32 09/05 ...... SAINT-HONORE´ CAPITAL D. 3283,02 21535,20 04/05 DE´DIALYS TECHNOLOGIES.. 37,66 247,03 04/04 Sicav en ligne : UNIVAR C ...... 188,68 1237,66 11/05 ...... ST-HONORE´ CONVERTIBLES 341,75 2241,73 04/05 DE´DIALYS TELECOM...... 62,47 409,78 09/05 ...... 08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) UNIVAR D...... 185,93 1219,62 11/05 ST-HONORE´ FRANCE...... 65,45 429,32 09/05 POSTE EUROPE C...... 89,14 584,72 09/05 ...... E´CUR. 1,2,3... FUTUR ...... 59,24 388,59 09/05 ST-HONORE´ PACIFIQUE ...... 119,06 780,98 09/05 POSTE EUROPE D ...... 85,54 561,11 09/05 ...... E´CUR. ACTIONS EUROP. C ... 20,36 133,55 09/05 ST-HONORE´ TECH. MEDIA .. 148,57 974,56 09/05 POSTE PREMIE`RE 8 ANS C ... 192,22 1260,88 09/05 ...... E´CUR. ACTIONS FUTUR ...... 76,97 504,89 09/05 ST-HONORE´ VIE SANTE´ ...... 387,30 2540,52 09/05 POSTE PREMIE`RE 8 ANS D... 176,46 1157,50 09/05 ...... E´CUR. CAPITALISATION C.... 42,79 280,68 09/05 CIC CONVERTIBLES...... 6,06 39,75 09/05 ST-HONORE´ WORLD LEAD. . 112,06 735,07 09/05 REMUNYS PLUS ...... 101,23 664,03 09/05 ...... E´CUR. DYNAMIQUE+ DPEA. 50,30 329,95 09/05 CIC FINUNION ...... 171,37 1124,11 09/05 ...... Fonds communs de placements SG ASSET MANAGEMENT E´CUR. E´NERGIE D PEA...... 49,40 324,04 09/05 CIC OBLI LONG TERME C..... 14,93 97,93 09/05 .... WEB INTERNATIONAL ...... 32,17 211,02 09/05 ...... E´CUR. EXPANSION C...... 14451,37 94794,77 09/05 CIC OBLI LONG TERME D .... 14,93 97,93 09/05 Serveur vocal : 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) E´CUR. EXPANSIONPLUS C.... 41,36 271,30 09/05 CIC OBLIMONDE...... 133,21 873,80 09/05 ´ E´CUR. INVESTISSEMENTS.... 61,26 401,84 09/05 CIC PIERRE...... 36,62 240,21 09/05 LEGAL & GENERAL BANK CADENCE 1 D ...... 155,53 1020,21 09/05 LEGENDE E´CUR. MONE´TAIRE C...... 220 1443,11 09/05 RENTACIC ...... 22,72 149,03 09/05 CADENCE 2 D ...... 153,43 1006,43 09/05 e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99. E´CUR. MONE´TAIRE D...... 189,72 1244,48 09/05 UNION AME´RIQUE...... 531,82 3488,51 09/05 STRATE´GIE IND. EUROPE .... 238,15 1562,16 07/05 CADENCE 3 D ...... 153,65 1007,88 09/05 22 AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001

SCIENCES Pour lutter contre l’ex- MISSION, qui dépasse la simple pré- ce parc animalier, 38 font l’objet grammes de gestion des popula- sont également de plus en plus nom- tinction des espèces animales, tous sentation de spécimens sauvages, d’un programme d’élevage euro- tions captives constituent une étape breux à participer à des programmes les grands zoos du monde partici- est au cœur de l’action du zoo de péen (EEP). b CRÉÉS EN 1985 afin de essentielle pour préparer une éven- de conservation sur le terrain afin de pent désormais à leur reproduction Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) : réduire la consanguinité en favori- tuelle réintroduction d’une espèce tenter de maintenir les espèces dans en captivité. b CETTE NOUVELLE sur les 65 espèces représentées dans sant la diversité génétique, ces pro- dans son milieu naturel. b LES ZOOS leur habitat d’origine. Vitrines hier, les zoos se transforment en arches de Noé La biodiversité est à la mode, mais sa sauvegarde demeure difficile. Pour fêter ses quarante ans d’existence, le zoo de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), participera, d’ici à la fin 2001, à quarante « projets nature », menés sur le terrain en faveur d’espèces animales menacées

EN PERDANT leurs grilles, les me suis dépêché de m’engouffrer Aujourd’hui, sur les 65 espèces zoos seraient-ils en train de trou- dedans ! », se rappelle Pierre Gay. représentées dans le zoo de Doué- ver leur âme ? Quelque chose, en Dans un premier temps, ces la-Fontaine, 38 sont impliquées tout cas, est en train de changer. actions ne concernent que quel- dans un EEP. Mais Pierre Gay, qui Pour lutter contre le déclin de la ques espèces, et n’ont qu’une coordonne directement deux de biodiversité animale, les ménage- toute petite audience. Mais en ces programmes (concernant des ries, jardins et parcs zoologiques quelques années, le phénomène singes à longue queue sud-améri- ne se contentent plus de favoriser prend de l’ampleur. Et, du même cains, les atèles), a décidé de fran- la reproduction d’espèces mena- coup, modifie en profondeur les chir une étape supplémentaire. cées en captivité. Ils sont égale- mentalités. Ses amis naturalistes l’en ont en ment de plus en plus nombreux effet convaincu : les mesures de dans le monde à développer des PARTAGE DES CONNAISSANCES conservation et de reproduction programmes de conservation sur « Le plus dur, ce fut de convain- en zoo ne sont rien, ou presque, si le terrain, en collaboration avec cre les responsables des zoos de elles ne sont pas accompagnées de les chercheurs et les populations participer. Jusqu’alors, la plupart mesures de sauvegarde (voire, locales, afin de tenter de maintenir d’entre eux possédaient une ou quel- dans l’avenir, de réintroduction) les espèces dans leurs habitats ques espèces dont ils maîtrisaient dans le milieu naturel. naturels. Une nouvelle génération particulièrement bien la reproduc- « Préparer une éventuelle réintro- de zoos, investie d’une mission tion, ce qui constituait leur fierté. duction d’une espèce in situ, espé- plus large, plus ouverte sur le mon- Chacun gardait jalousement ses rer construire pour ses descendants de, est en train de naître. secrets de fabrication… Et soudain, un “après-zoo”, cela n’implique pas En France, celui de Doué-la-Fon- sur fond d’Europe naissante, on leur seulement de donner de l’argent, taine (Maine-et-Loire) en consti- demandait de faire le contraire ! » mais aussi de se mobiliser sur le tue peut-être le meilleur représen- Pour tous, il fallut apprendre à par- terrain, commente-t-il. L’année tant. Situé près de la vallée de la ler, à confier aux autres les « recet- dernière, il y eut un appel européen Loire, à 15 km de Saumur, ce parc tes » les plus efficaces. Lesquelles pour venir en aide aux manchots animalier est installé au cœur se révélèrent parfois très simples ! mazoutés en Afrique du Sud ; j’ai d’anciennes carrières de pierre Ainsi le panda roux, à l’époque, ne été le premier et le seul à répondre ! coquillière qui lui confèrent un se reproduisait-il pratiquement J’ai envoyé une soigneuse, cela ne aspect de « mini-jungle » troglo- nulle part, sauf dans les zoos de m’a pas coûté très cher. Elle est

dyte assez singulier. Depuis sa SUNSET Madrid et de Moscou. Mais il suffit revenue un mois plus tard, émer- création, en 1961, par Louis Gay, il Le félin le plus rapide de la planète est en train de perdre sa course contre l’extinction. de lui fournir un terrier au lieu veillée, et ravie de ce qu’elle avait a toujours eu pour vocation de Le guépard, dont l’habitat est menacé, souffre aussi d’un manque de diversité génétique. d’un gros arbre avec une caisse en appris… » dépasser la simple présentation bois pour qu’il se reproduise du Fort de ses convictions et de d’animaux sauvages, et de partici- tion de la nature. Très vite, il a su que l’on sache pourquoi, ne se repro- “ciblée” en termes de présentation jour au lendemain – au point que quelques premières expériences per d’une manière ou d’une autre être des leurs. Notamment en duiront jamais. A la deuxième géné- d’espèces menacées. Dès qu’il y eut cette espèce en captivité connut, sur le terrain, Pierre Gay et son à leur sauvegarde. « Mon père m’a engageant le zoo de Doué-la-Fon- ration, le même phénomène se une petite ouverture européenne sur en quelques années, une véritable équipe ont donc décidé de frapper convaincu très tôt qu’il valait mieux taine, dès sa création, dans la mise reproduira, et ainsi de suite… » la gestion des parcs zoologiques, je explosion démographique ! fort. Pour fêter les quarante ans garder le nom de “zoo” en essayant en œuvre des programmes d’éle- « En quelques générations, c’est à d’existence du zoo de Doué-la- d’en changer le contenu et la phi- vage européens (EEP). dire en vingt ans, on aura atteint un Fontaine, ils lanceront, d’ici à la losophie, plutôt que de faire niveau de consanguinité tel que Le livre des origines fin 2001, quarante « projets natu- l’inverse », raconte son fils Pierre, RISQUE DE CONSANGUINITÉ maladies et malformations commen- re », menés sur le terrain en qui, depuis l’âge tendre, travaille à « L’idée est née aux Etats-Unis, ceront à se multiplier… » Pour pal- Chapeautés par l’Union internationale de la conservation de la faveur d’espèces menacées. Celles- ses côtés. Si tous deux continuent au tout début des années 1980 », lier ce risque, les Américains déci- nature (UICN) avec la collaboration de plus de 200 instituts, universi- ci, chaque fois que cela sera possi- l’aventure de concert, c’est au raconte-t-il. A l’époque, les Améri- dent alors, en 1982, de créer un tés et parcs zoologiques, 130 programmes d’élevage d’espèces mena- ble, seront également présentes second, qui fête cette année ses cains tentaient de reproduire en logiciel permettant de gérer la cées (EEP) sont actuellement développés en Europe. S’y ajoute, pour dans le zoo, pour d’évidentes rai- cinquante ans, que revient désor- captivité le tigre de Sibérie, dont génétique de micropopulations 70 autres espèces, la constitution d’un studbook : une sorte de « livre sons commerciales et pédagogi- mais la gestion du lieu. les populations se trouvaient très captives. Les SSP (Species survival des origines » longtemps réservé aux chevaux de race, qui constitue ques. Comme aime à le dire son Grâce à lui, l’entreprise familiale menacées dans la nature. « Si vous plans) prennent leur essor. Très le premier degré de la gestion d’une espèce animale. Si l’une d’elles directeur, « les animaux en captivi- a aujourd’hui acquis une réputa- avez cinq couples de félins sauvages vite, les grands zoos européens se révèle être très menacée dans la nature, le studbook donne alors té deviendront ainsi les ambassa- tion internationale. La silhouette en captivité, on peut considérer que (Londres, Anvers, Berlin, Rotter- naissance à un EEP : ses données sont utilisées pour organiser des deurs de leurs cousins sauvages ». juvénile et le discours chaleureux, deux d’entre eux vont bien se repro- dam et Mulhouse) prennent le « mariages » entre individus, qui peuvent appartenir à des zoos diffé- Et lui pourra continuer, en exer- cet homme enthousiaste – plus duire, et faire des petits sans arrêt, pas. En 1985, à leur tour, les pre- rents. Des échanges de pensionnaires sont régulièrement organisés à çant son métier, à s’offrir « un plai- « déterminé » que « têtu », préci- résume-t-il. Un autre couple aura miers EEP sont créés. cet effet, afin de réduire la consanguinité et d’assurer à la population sir d’enfant ». se-t-il – ne compte plus le nombre une ou deux portées au maximum, « Avant même le lancement des reproduite en captivité une diversité génétique suffisante pour per- d’amis impliqués dans la conserva- et les deux derniers couples, sans EEP, nous avions déjà une collection mettre son éventuelle réintroduction dans la nature. Catherine Vincent L’analyse de l’ADN au secours des derniers tigres L’action sur le terrain, une goutte d’eau dans l’océan HYDERABAD (Inde) Un camion-laboratoire équipé COMMENT favoriser le main- (nord-est), qui héberge, entre de notre envoyé spécial de tous les outils informatiques tien dans ses montagnes natales autres, plusieurs espèces de lému- L’Inde compte encore quelques pour le décryptage de l’ADN va d’Asie centrale de l’insaisissable riens (des pro-simiens qui n’exis- forêts primaires où survivent des bientôt circuler en Inde, de zoo en panthère des neiges, dont il ne tent plus à l’état sauvage que sur tigres, des rhinocéros et même des zoo, afin de recueillir les cartes reste que 3 000 à 6 000 spécimens l’île malgache). Autant dire que le lions. Mais la pression démographi- d’identité génétique des différents en liberté ? En apprenant aux villa- projet, qui vise à substituer à l’ex- que et la déforestation compro- pensionnaires. Lalji Singh envi- geois qui les côtoient à fabriquer ploitation destructive de cette mettent leur survie. On ne compte sage aussi des expéditions en forêt des pulls et des chaussettes ! Telle forêt une méthode plus ration- plus que quelques milliers de pour collecter le sperme des der- est une des idées de l’association nelle, basée sur un réseau d’auto- tigres et de rhinocéros. Quant aux niers tigres sauvages et consolider International Snow Leopard Trust gestion des ressources naturelles, lions, leur population est passée ainsi la diversité génétique de l’es- (ISLT), créée il y a vingt ans pour n’est pas de ceux qui se réalisent de dix au début du siècle à un peu pèce. Il projette la construction préserver, en collaboration avec en un tour de main. plus de quatre-vingts aujourd’hui d’un centre scientifique consacré à les populations locales, le splen- Pour espérer le voir porter ses grâce à un gros effort de protec- la conservation des espèces en dan- dide et dangereux félin. fruits, il faut en effet privilégier plu- tion. ger. Ce centre a déjà un nom, LaCo- « Le contrat est simple », expli- sieurs aspects : le développement La dernière chance de survie de nes (Laboratory for the Conserva- que le directeur du zoo de Doué-la- rural, par l’initiation de petites réa- ces espèces réside dans les zoos. tion of Endangered Species ou Fontaine, qui vient de soutenir lisations agricoles, telles la culture SUNSET Mais ces animaux, en particulier Laboratoire pour la conservation financièrement, comme dix-huit HARVEY/BIOS en terrasses plutôt que sur brûlis, les tigres, ont le plus grand mal à La survie du tigre du Bengale des espèces en danger), une archi- autres zoos dans le monde, l’ac- La protection des lémuriens la distribution de semences plus se reproduire en captivité. Le doc- est gravement compromise tecture, d’inspiration troglodyte, tion de l’ISLT. « Il s’agit de permet- passe par celle des forêts productives, l’amélioration de la teur Lalji Singh, directeur du Cen- par la déforestation. et un lieu d’implantation, près du tre aux paysans du sud du désert de de Madagascar. santé animale ; l’éducation des vil- tre for Cellular and Molecular Bio- zoo d’Hyderabad. Gobi de vendre dans les villes les lageois et des élus et, enfin, la con- logy (CCMB), à Hyderabad, au cen- des espèces en danger. Ce labora- Reste le financement. Lalji Singh plus proches des vêtements tissés tité de laine tissée 25 dollars, les servation proprement dite, ce qui tre de l’Inde, a identifié la cause toire a vocation à analyser l’ADN songe à une souscription publique avec la laine de leur cheptel (mou- paysans de Mongolie, s’ils se lais- implique en premier lieu la forma- principale de cette hypofertilité. des animaux à partir d’échan- internationale. Le futur centre doit tons, chameaux, chèvres cashmere), sent convaincre, pourraient ainsi tion de professionnels locaux pour « Les zoos, explique-t-il, procèdent tillons sanguins et à programmer s’occuper pour commencer de la en leur fournissant le matériel pour gagner plus d’argent qu’en ven- inventorier la diversité biologique régulièrement à des rapproche- des unions génétiquement équili- faune indienne. Mais les Chinois le tissage, les stages de formation, dant la peau des panthères. de ce massif forestier. ments de couples mais, d’une géné- brées. De premières fécondations ont déjà manifesté leur intérêt voire les patrons des vêtements. » Gouttes d’eau dans l’océan de la La phase d’éducation, lancée en ration à l’autre, comme dans les ont été réalisées avec un certain pour ce qui concerne le panda En contrepartie, un village biodiversité en danger, les actions avril 2000, semble avoir déjà don- familles royales du XIXe siècle, ces succès sur des tigres et des lions géant. Si nos ours des Pyrénées entier doit s’engager pendant au de conservation peuvent aussi con- né un résultat : dès les premiers couples sont frappés de consangui- du zoo d’Hyderabad. Les scientifi- peuvent patienter avant de dispa- moins un an à ne plus tuer de pan- cerner un milieu tout entier. Ainsi ateliers de discussion, affirme nité et leur potentiel génétique ne ques n’ont pas reculé devant des raître, peut-être pourront-ils s’of- thères, même si elles s’attaquent celle que mène à Madagascar une Antongil Conservation, la chasse tarde pas à s’étioler. » prélèvements de sperme, des insé- frir aussi une ultime chance de aux troupeaux (que l’on tente, par ONG locale, Antongil Conserva- aux lémuriens a été spontanément Lalji Singh a donc mis sur pied minations artificielles, voire des survie ? ailleurs, de mieux protéger). Un tion. L’objectif : protéger l’immen- réduite dans la région. en 2000 un laboratoire de génie fécondations in vitro, afin de kilo de laine brute vendue rappor- se forêt d’Antainambalana, située génétique consacré au sauvetage déjouer les inhibitions des fauves. André Larané tant 1,5 dollar, et la même quan- dans la région de Maroantsetra C. V. AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 23

La rigueur de son entraîneur, Ottmar Hitzfeld, Le basket-ball européen a remis le Bayern Munich sur la voie du succès retrouve un peu d’unité Le club allemand s’est qualifié pour la finale de la Ligue des champions Après une saison d’existence, Le Bayern Munich a battu le Real Madrid (2-1), le Bayern à l’aller), se qualifiant ainsi pour la ral Cattenacio » en raison de son goût pour le les deux Ligues des champions en compétition mercredi 9 mai, en Allemagne, lors de la demi- finale de l’épreuve. Les Allemands, conduits par jeu défensif, retrouveront les Espagnols du finale retour de la Ligue des champions (1-0 pour l’entraîneur Ottmar Hitzfeld, surnommé « géné- FC Valence, en finale, le 23 mai, à Milan. ont passé un accord de réunification

MUNICH sacrèrent ce jeu dit « à l’italien- grand club, pour un grand entraî- nigge, ne pouvaient qu’adouber QUI SERA le meilleur club euro- générale de l’ULEB. La conférence de notre envoyé spécial ne ». neur. un technicien affirmant : « La disci- péen de basket-ball en 2001 ? Les permanente de l’Europe de la La chronique sportive alleman- Mercredi 9 mai, lors du match « Je n’ai jamais connu un coach pline est ma règle de vie numéro Italiens du Virtus Bologne ou les FIBA (il n’existe pas de Fédération de peinait à trouver un surnom à retour, l’armée bavaroise du qui maîtrise à ce point le club et son un. » Les innombrables carnets de Espagnols de Taugres Vitoria, qui européenne de basket-ball) Ottmar Hitzfeld, l’entraîneur du « général Catenaccio » a poursuivi environnement », estime le gardien travail noircis chez lui dans son devaient s’affronter, jeudi 10 mai, devrait en faire autant lors de son Bayern sa progression. Deux buts signés de but, Oliver Kahn, peu sollicité bureau, décortiquant des vidéos à l’occasion assemblée plénière des 25 et Munich. On Giovane Elber (8e minute) et Jens mercredi. Avec la régence Hitz- de matches, attestent de cette de l’ultime et 26 mai. « Il a bien fallu constater, lui donnait Jeremies (34e) lui ont offert la vic- feld, s’est presque évaporée cette volonté de fer. Séduit, le président décisive man- de part et d’autre, que le basket-ball certes parfois toire (2-1, les Madrilènes égalisant sulfureuse réputation de « FC Hol- Franz Beckenbauer souhaite faire che de la fina- européen n’avait pas les moyens de du « Herr par Luis Figo à la 18e minute), la lywood » collant aux basques du de lui l’« Alex Ferguson du le de l’Euroli- s’offrir deux compétitions parallè- Gentleman », propulsant fort logiquement en club. Caprices de stars, guerre Bayern », autrement dit lui propo- gue ? Les les », déclare Yvan Mainini, prési- en référence finale de l’épreuve, le 23 mai à interne et coups de gueule : la pres- ser « une sorte de contrat à vie » Israéliens du dent de la Fédération française de à sa mise tou- Milan, où elle retrouvera le se populaire se délectait de ces épi- similaire à celui du manager écos- Maccabi Tel- basket-ball (FFBB) et de la confé- FOOTBALL jours impec- FC Valence. Devant un public sodes guère en rapport avec l’ima- sais de Manchester United, en pos- BASKET Aviv, les Rus- rence européenne de la FIBA. cable. Pas du genre, effectivement, bouillant comme jamais lors de la ge de sérieux que s’impose le te depuis quinze ans. ses du CSKA Moscou, les Turcs La prochaine Coupe d’Europe à s’afficher en survêtement sur saison 2000-2001, le Bayern Bayern Munich. d’Efes Pilsen ou les Grecs du Pana- portera donc le nom d’Euroligue son banc de touche ou en confé- Munich a donné quelques leçons Dans ce contexte, les dirigeants UNE MODESTIE SINCÈRE thinaïkos, qui disputent, du ven- mais arborera le logo de l’actuelle rence de presse, le jour des mat- (solidité défensive, rigueur, oppor- historiques, Franz Beckenbauer, Ottmar Hitzfeld, qui ne cache dredi 11 au dimanche 13 mai, le Suproligue. Elle accueillera douze ches, comme n’hésitent pas à le fai- tunité, etc.) au Real Madrid. Uli Hoeness et Karl-Heinz Rumme- pas que « l’identification au Bayern Final Four de la Suproligue, au clubs issus de l’actuelle Euroligue re certains de ses confrères de la [lui] est très chère », a partielle- Palais omnisports de Paris-Bercy ? et huit venus de la Suproligue (par- Bundesliga. D’un physique plutôt UN MOT D’ORDRE : « DISCIPLINE » La fiche technique ment accepté l’offre et prolongé Une seule certitude : dimanche mi lesquels Villeurbanne et Pau- élancé, le coach bavarois est « Je suis réaliste. Les équipes alle- son contrat jusqu’en 2004, avant, soir, le basket-ball continental Orthez), clubs auxquels une qualifi- d’ailleurs sous contrat publicitaire mandes n’ont pas les qualités de jeu BAYERN MUNICH-REAL MADRID : 2-1 peut-être, de prendre en main la devra s’accommoder de deux cation automatique pour les trois avec un couturier français, qui fut des équipes italiennes ou espagno- Ligue des champions, demi-finale, sélection nationale. Le saut serait champions d’Europe. prochaines années avait été promi- un éphémère président du Paris- les, où l’on peut s’offrir des joueurs match retour aisé, puisque la majorité des inter- C’est situation ubuesque est le se. Viendront s’y ajouter l’équipe Saint-Germain. Mais ce sobriquet- pour des sommes énormes. Il faut • Stade olympique, à Munich ; nationaux allemands portent le résultat de la scission intervenue des London Towers – « pour des là, de surcroît peu usité, taisait l’ap- compenser cela par la discipline et Temps agréable, pelouse en bon état maillot du Bayern Munich. Avec en 2000. D’un côté, l’Euroligue, raisons économiques et de promo- 60 000 spectateurs ; port de Hitzfeld sur le terrain. l’engagement. Mais nous avons aus- arbitre : M. Kim Milton Nielsen (Dan.) eux, l’entraîneur mène aussi ces compétition gérée par l’Union des tion du basket » –, huit champions Vint, alors, le 1er mai, date de la si prouvé nos qualités offensives »,a « dialogues individuels » qu’il dit Ligues européennes de basket nationaux et trois équipes issues demi-finale aller de Ligue des déclaré Ottmar Hitzfeld. Deux ans BUTS privilégier aux coups de gueule. (ULEB), elle-même sous la coupe d’une phase qualificative. champions qui opposait, à Madrid, après son spectaculaire échec à BAYERN MUNICH : Elber (8e), S’agit-il là de la mise en œuvre des des puissants clubs espagnols, Jeremies (34e) le vénérable Real local au redouta- Barcelone face à Manchester Uni- préceptes pédagogiques de celui chefs de file des « rebelles ». De RENDEZ-VOUS DANS TROIS ANS REAL MADRID : Figo (18e) ble Bayern Munich. Faisant mentir ted (2-1), revoici donc le champion qui est professeur de mathémati- l’autre, l’épreuve répondant au C’est donc bien un championnat tous les pronostics, déroutant la d’Allemagne en finale, « en quête AVERTISSEMENTS ques de formation ? Sans doute, doux nom de Suproligue, placée à demi fermé qui voit le jour, ce e plupart des exégètes, les Alle- de ce titre que le club attend depuis BAYERN MUNICH : Sforza (72 , antijeu) mais pas seulement. Sa modes- sous l’égide de la Fédération inter- qui constitue une première en REAL MADRID : Helguera (11e), Salgado mands s’imposaient (0-1) grâce à des dizaines d’années ». (11e, antijeu). tie – il reconnaît n’avoir été qu’un nationale de basket-ball (FIBA) et Europe. « Nous avons instauré un un système défensif que les Madri- A cinquante-deux ans, le techni- modeste footballeur contraint à regroupant les clubs « légalistes ». modèle qui n’existe encore dans lènes reconnurent « infranchissa- cien allemand a déjà connu un tel • LES ÉQUIPES l’exil vers le championnat suisse Les deux épreuves ont eu lieu aucun autre sport collectif et qui est ble ». Le quotidien populaire Bild couronnement européen. C’était BAYERN MUNICH pour pouvoir jouer régulièrement parallèlement tout au long de la destiné à faire référence », assure dénicha la formule et toute la pres- en 1997, avec le Borussia Dort- (entraîneur : Hitzfeld) : avant d’y faire ses premières saison. Jordi Bertomeu, directeur exécutif Kahn • Kuffour, Andersson, Linke • se allemande la reprit : Ottmar mund. Mais, pour avoir prévenu Sagnol, Jeremies (Sforza, 70e), armes de technicien – est aussi A l’origine de cette situation : la de la nouvelle Euroligue et proche Hitzfeld serait ainsi le « général ses dirigeants qu’il fallait renouve- Hargreaves, Lizarazu • Elber (Zickler 86e), une explication, tout comme sa for- volonté de certains clubs euro- de l’ULEB. Celle-ci a toutes les rai- Catenaccio » (cadenas, en italien), ler un effectif risquant de se laisser Salihamidzic, Scholl (Santa Cruz, 60e). ce de conviction et sa lucidité. péens, majoritaires au sein de sons de se réjouir de l’accord passé du nom de l’imparable style de jeu aller en Bundesliga après ce fait de REAL MADRID « Sans succès, un entraîneur est l’ULEB, de voir s’accroître leur car la répartition des responsabili- défensif adopté dans les années gloire continental, l’homme fut (entraîneur : Del Bosque) : condamné », dit-il. Pas de doute : part de la manne provenant des tés avec la FIBA, qui reste chargée Casillas • Michel Salgado, Hierro, 1960 par l’Inter Milan sous la féru- écarté et nommé directeur sportif. Karanka (Morientes, 66e), Roberto Carlos la finale milanaise sera très « cate- compétitions européennes, d’être de la partie sportive, lui permet de le de l’entraîneur Helenio Herrera. Et le Borussia finit dixième du • Figo, Makelele, Helguera, McManaman naccio ». associés à la négociation sur les conserver le contrôle de la com- Deux titres consécutifs de cham- championnat. A l’été, Ottmar Hitz- (Savio 61e) • Guti, Raul. droits de diffusion et de marketing mercialisation de la nouvelle com- pion d’Europe (1964 et 1965) con- feld rejoignait la Bavière. Un Louis Rigal et de se voir garantir pour plu- pétition. La négociation des droits sieurs années une participation télé et des contrats de partenariat aux compétitions européennes, à de l’Euroligue est en effet concé- la mode de ce qui se fait aux Etats- dée pour les trois années à venir à La FIFA retarde sa coopération avec l’Agence mondiale antidopage Unis. Grâce au soutien de l’opéra- l’ULEB. teur espagnol de téléphone Telefo- « C’est le point qui fait le plus grin- LES « AFFAIRES » n’atteignent pour l’heure très distendues. Mal- sieurs participants, dont Sepp Blat- docteur Jacques Liénard, le respon- nica (environ 35 millions de dol- cer les dents, affirme Yvan Mainini. pas le niveau scandaleux connu gré une rencontre organisée en ter, avaient même fait part de leur sable de la commission médicale lars par an) et devant le refus de la Il faut bien reconnaître que la com- dans le cyclisme en 1998, mais il août 2000 et la mise au point d’un hostilité. « A ce moment-là, le CIO, de la Fédération française de foot- FIBA de rogner sur ses prérogati- mercialisation de l’Euroligue échap- n’empêche. Le dopage s’invite accord de principe avalisé par qui venait de traverser une grave cri- ball (FFF). Parmi les 256 joueuses et ves, ces clubs ont fait sécession en pe désormais à la FIBA. Mais il fau- désormais au menu des footbal- Sepp Blatter, le président de la se de crédibilité après les histoires joueurs que nous devons suivre, 40 mai 2000 et créé leur propre com- dra que, au terme des trois années leurs et les récentes informations FIFA, aucune convention de coo- de corruption, avait besoin de redo- évoluent à l’étranger. » Et celui-ci pétition, l’Euroligue. de délégation, un véritable appel tendent à démontrer que le phéno- pération n’a encore été signée. rer son image », suggère notre attend toujours les résultats des Cette dichotomie n’aura duré d’offres soit lancé, afin de respecter mène n’a rien de marginal. L’épidé- « Sur le principe, Blatter dit oui, interlocuteur de la FIFA. tests réalisés avec les joueurs de qu’une saison. Dès le mois de jan- la loi du marché. » Cela n’a pas visi- mie de contrôle positif à la nandro- mais, dès qu’il s’agit d’être concret, l’équipe de France. En matière de vier, représentants de la fédéra- blement pas été le cas cette fois-ci. lone qui affecte depuis près d’un ils se font tirer l’oreille », a indiqué MISE EN PLACE TROP LENTE contrôles, 450 joueurs ont été tes- tion internationale et de l’ULEB Mais cette « petite » entorse était mois le football italien s’est éten- au Monde un représentant de L’explication pourrait être rece- tés en France durant la saison – ces derniers affirmant que la sans doute le prix à payer pour due, mardi 8 mai, au football espa- l’agence qui préfère garder l’ano- vable si la mission de l’AMA pré- 2000-2001. Sauf un fumeur de can- FIBA s’est ralliée à leurs concep- redonner au basket-ball européen gnol (Le Monde 10 mai), tout com- nymat. voyait la prise de sanctions, mais il nabis, aucun cas positif n’a été tions – se sont retrouvés autour son unité, ne serait-elle que de me elle avait frappé le football A la FIFA, la question ne semble n’en est rien. L’agence indépendan- relevé. d’une table. Le 7 mars, un accord façade. français en octobre 1997. A l’instar pas figurer parmi les préoccupa- te sous statut de droit privé suisse de principe a été trouvé. Il a été du cyclisme ou de l’athlétisme, la tions prioritaires. Tout juste si un a pour vocation de « promouvoir et Yves Bordenave ratifié le 30 mars par l’assemblée Gilles van Kote présence de substances illicites pol- des membres concède, en deman- de coordonner sur le plan internatio- lue l’environnement du ballon dant également que son nom ne nal la lutte contre le dopage, sous rond. Pourtant, ses institutions tar- soit pas mentionné, qu’« il existe toutes ses formes ». En marge de DÉPÊCHES dent à s’engager résolument aux effectivement un désaccord ». Celui- l’AMA, d’autres mesures de lutte a CYCLISME : Jaan Kirsipuu a côtés des organismes chargés de ci remonterait à la conférence contre le dopage ont été adoptées gagné, mercredi 9 mai, la deuxiè- ce problème à l’échelle internatio- mondiale sur le dopage de Lausan- ces deux dernières années par cer- me étape des Quatre Jours de Dun- nale. ne organisée en février 1999 par le taines fédérations internationales, kerque. Déjà vainqueur de la pre- Ainsi les relations entre l’Agence CIO. Lors de cette conférence, il à l’instar de l’Union cycliste inter- mière étape, l’Estonien conforte sa mondiale antidopage (AMA), avait été décidé de suspendre sys- nationale (UCI), comme le renfor- place de leader au classement géné- créée au mois de novembre 1999 tématiquement pendant deux ans cement des contrôles et la mise en ral. par le Comité international olympi- les sportifs reconnus positifs. L’ini- place d’un suivi médical longitudi- a OLYMPISME : Henri Séran- que (CIO), et la Fédération interna- tiative n’avait pas rencontré un nal. dour, seul candidat à sa propre tionale de football (FIFA) restent écho unanimement favorable. Plu- En France, cette dernière disposi- succession à la tête du Comité tion fait désormais l’objet d’une national olympique et sportif fran- obligation légale à laquelle les çais (CNOFS), a été réélu, mercredi fédérations doivent se soumettre. 9 mai, pour un troisième mandat Contrairement au cyclisme, qui d’affilée de quatre ans. depuis la saison 1999 surveille a TENNIS : le Russe Marat trois fois par an les bilans sanitai- Safin, tête de série nº2, a été éli- res de 500 coureurs, le football miné au deuxième tour du Tour- éprouve toutes les peines du mon- noi de Rome, mercredi 9 mai, par de à mettre en place un dispositif. le Suisse Roger Federer. Pour ce qui concerne l’équipe de a LOTO : résultats des tirages France, les premiers prélèvements no 37 effectués mercredi 9 mai. Pre- ont été réalisés il y a seulement mier tirage : 2, 10, 24, 34, 35, 38 ; deux mois, lors du dernier stage à numéro complémentaire le 37. Clairefontaine. Rapports pour 6 numéros : « Pour l’heure, on n’est pas enco- 5 450 340 F (830 898 ¤) ; 5 numéros re tout à fait opérationnel, avoue le et le complémentaire : 274 720 F (41 880 ¤) ; 5 numéros : 11 775 F (1 795 ¤) ; 4 numéros et le complé- mentaire : 426 F (65 ¤) ; 4 numé- ros : 213 F (32,5 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 36 F (5,5 ¤) ; 3 numéros : 18 F (2,74 ¤). Second tirage : 12, 18, 23, 42, 45, 48 ; numé- ro complémentaire le 14. Rapports pour 6 numéros : 11 747 640 F (1 790 916 ¤) ; 5 numéros et le com- plémentaire : 63 455 F (9 673 ¤) ; 5 numéros : 4 075 F (621 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 236 F (36 ¤) ; 4 numéros : 118 F (18 ¤) ; 3 numéros et le complé- mentaire : 26 F (4 ¤) ; 3 numéros : 13 F (2 ¤). 24 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 AUJOURD’HUI - MODES DE VIE Le goût La parité règne chez de l’extrême Offrir à un père, à un mari, à un ami, un cadeau original, relève sou- les adeptes du roller vent du casse-tête. Force est de constater que l’exercice se termine le plus souvent par une cravate, un Deux études récentes permettent de dresser parfum, un pull ou bien d’autres accessoires inutiles. Partant de ce le portrait des patineurs en ligne constat, l’école de pilotage Eurofor- mula, basée à La Châtre dans l’In- PARTIE très doucement au entre les riders aguerris et les dé- dre, a eu l’idée d’offrir à chacun la début des années 1980, la pratique butants. possibilité de conduire des mono- du roller a effectué sa première per- Au premier coup d’œil, l’observa- places proches dans leur concep- cée avec l’arrivée en France des teur remarque la jeunesse des mor- tion des formules 1 ou des formu- patins en ligne en 1993. Mais c’est à dus de la glisse lors des parcours de les 3000. La possibilité de « décou- Alain Juppé que la glisse urbaine fin de semaine. Une impression que vrir les sensations d’un Schumacher doit son actuel succès. En 1995, le vient confirmer l’étude du Comité ou d’un Prost ». Bref, de se prendre, premier ministre de Jacques Chirac français d’éducation pour la santé ne serait-ce qu’un moment pour entend remettre en cause l’âge du (CFES), publié par le Bulletin épidé- un pilote de course. Seul frein à ce départ à la retraite des cheminots et miologique hebdomadaire du minis- cadeau de l’extrême, son prix : déclenche ainsi une grève des trans- tère de l’emploi et de la solidarité et 3 400 F (518 ¤) pour une journée,

ports qui paralyse Paris. Condam- de l’Institut de veille sanitaire du JULES/SIPA 6 300 F (960 ¤) pour deux jours. nés à la débrouille, les Parisiens pri- 27 mars. Un échantillon aléatoire Les adeptes du roller sont souvent jeunes, urbains, aisés vés de métro et d’autobus sortent de 13 685 personnes, âgées de 12 à et les femmes légèrement majoritaires, sauf lors des randonnées nocturnes à Paris. e Euroformula, renseignements : alors vélos et… rollers pour aller tra- 75 ans, interrogées téléphonique- tél. : 02-54-06-05-24. vailler. Deux cent mille paires de ment par l’institut BVA, a permis Ainsi, 43,3 % des 12-14 ans ont contradiction est facile à compren- Alors que seulement 3,8 % des patins étaient vendues annuelle- aux auteurs de l’étude du CFES de patiné durant l’année écoulée, con- dre : la tranche d’âge des randon- ouvriers et 4,4 % des employés ont ment au début des années 1990. En préciser les « caractéristiques socio- tre seulement 0,2 % des 60 ans et neurs de la Friday Night Fever est chaussé des patins dans les douze 1996, il s’en écoule 750 000, puis démographiques » des patineurs. plus. De façon plus étonnante, les celle des 20-30 ans et, au-delà, ce derniers mois, 8,1 % des professions Bouquets 1,5 million en 1997 et plus de 2 mil- Au cours des douze derniers mois femmes sont un peu plus nombreu- moment précis où le sexe-ratio bas- libérales, enseignants et cadres, ain- lions en 1999. précédant l’enquête, 8,7 % des per- ses que les hommes à glisser sur les cule en faveur des hommes. si que 8,2 % des professions intermé- Moyen de déplacement en ville, sonnes interrogées ont déclaré chaussées, 55,1 % contre 44,9 %. diaires en ont fait autant. Les agri- d’objets les rollers sont aussi et avant tout avoir fait du roller, un chiffre dont Des chiffres qu’il faut cependant CÉLIBATAIRES ET RANDONNEURS culteurs (1,4 %) ferment la marche, un sport urbain qui, au fur et à l’extrapolation rejoint l’estimation pondérer dès lors que sont corrélés Pour le reste, les études du CFES derrière les artisans, commerçants On le sait, l’art du bouquet a beau- mesure de son développement, courante du nombre de prati- le sexe et l’âge des pratiquants. De et d’Autrement se rejoignent sans et chefs d’entreprise (2,4 %). Des coup évolué au cours des trente crée ses propres valeurs. Le succès quants : 5 millions sur une popula- 12 à 19 ans, les jeunes filles sont en peine. Sport de jeunes, le roller est chiffres qui rejoignent les constata- dernières années. Les éternelles fulgurant des randonnées noctur- tion totale de 60 millions de Fran- nombre plus important que leurs aussi une pratique urbaine. « Plus la tions de Céline Forest pour qui, roses, et autres glaïeuls, margueri- nes, à Paris comme dans toutes les çais. « Bien que cette pratique s’ob- homologues masculins puis la ten- taille de l’agglomération est grande, dans les randonnées parisiennes, tes ou pot d’azalées soigneuse- grandes métropoles du pays et à serve à tous les âges, notent les cinq dance s’inverse. Entre 20 et 29 ans, plus la prévalence des pratiquants de « la plus forte proportion rassemble ment emprisonnés dans du papier l’étranger, traduit une volonté de auteurs, la prévalence est plus élevée les jeunes gens prennent nettement roller est importante », notent les les cadres (moyens et supérieurs) », transparent agrafé ont laissé la pla- convivialité, d’auto-organisation parmi les plus jeunes, surtout de la tête du peloton des riders, avant chercheurs du CFES. 6,7 % des per- même si « un peu plus d’un tiers des ce à des bouquets où se mêlent des participants (la « rando » se moins de 15 ans puis, à partir de que le sexe-ratio s’équilibre. sonnes interrogées vivant dans une personnes interrogées est employé ou fleurs, fruits, baies et branchages, prépare de la même façon que les 15 ans, la prévalence baisse réguliè- Curieusement, ce résultat sur le commune rurale, contre 9,1 % des ouvrier ». agencés en masses et en étages, « raves »), de respect bon enfant rement. » genre des patineurs contredit une citadins d’une agglomération de Ces écarts sociaux reçoivent une des compositions champêtres ou autre enquête publiée dans le nu- 100 000 à 200 000 habitants et ultime confirmation lorsque le stylisées à l’extrême. Dans cette méro de juin 2001 de la revue Au- 12,3 % de ceux demeurant en CFES constate que parmi les jeunes mouvance, Laurence Fockedey a Le roller tient Salon trement consacré à la « Glisse ur- région parisienne ont fait du roller scolarisés (un sur quatre pratique) poussé loin la fantaisie, en introdui- baine ». Dans un article intitulé lors des douze derniers mois. les lycées techniques et profession- sant dans ses bouquets… des La deuxième édition du Salon du roller aura lieu vendredi 18, same- « Qui sont les randonneurs pari- Jeunes et urbains, les patineurs nels sont sous-représentés par rap- objets. Chez elle, les végétaux di 19 et dimanche 20 mai à l’Espace Champerret, dans le 17e arrondis- siens ? », Céline Forest, chercheuse en ligne sont aussi aisés matérielle- port aux établissements d’enseigne- côtoient des ustensiles de toutes sement de Paris. Avec 19 850 visiteurs en 2000, ce Salon ouvert aux à l’Institut des sciences humaines ment et vivent le plus souvent seuls. ment général, tout comme, dans sortes (goupillons, pinceaux et professionnels et aux particuliers avait témoigné du succès du patin appliquées de l’université Paris-IV- Tandis que Céline Forest trouve l’enseignement supérieur, les étu- crayons de couleur, cuillères en en ligne. L’organisateur, Décimale, attend cette année 30 000 partici- Sorbonne, note que « la proportion 80 % de célibataires dans les « ran- diants à bac + 2 comparés aux titu- bois, fouets à pâtisserie…) choisis pants, auxquels seront présentées les nouveautés ainsi que différen- d’hommes participant aux randon- dos » du vendredi soir, les auteurs laires d’un bac + 3. Les grandes en fonction du destinataire. Pour tes animations : rampe, minirampe, street, initiation. Egalement au nées hebdomadaires du vendredi soir du CFES estiment que « le fait de fêtes cools et conviviales que sont la Fête des mères, et celle des programme, un défilé de mode et un concert « dans un climat de dé- (Pari Roller) est beaucoup plus impor- vivre seul(e) est corrélé à la pratique les « randos », ainsi que les « sensa- pères, la créatrice nous soumet fonce totale ». L’un des meilleurs riders, le Colombien Gustavo Angel, tante que celle des femmes : 75 % du roller puisque 16,8 % des person- tions » que procure la glisse urbaine une série d’idées, à prendre avec tentera de battre le record du monde de saut en hauteur (3,10 mètres) d’hommes et 25 % de femmes dans nes vivant seules versus 3,9 % vivant n’appartiennent pas encore à tous. humour. Il est bricoleur ? A lui le avec l’aide d’une minirampe. Le dimanche 20 mai, la « rando » de l’échantillon de 116 personnes in- en couple déclarent en avoir fait et bouquet outils. Elle a la main ver- Pari Roller fera sa pause déjeuner à l’Espace Champerret. terrogées par questionnaire ».La ce, quel que soit l’âge ». Marc Coutty te ? Pour elle, le bouquet potager. Elle – ou il – est cordon-bleu ? Pourquoi pas le bouquet gour- Jamais seule avec mon désinhibeur mand ? A partir de 95 F (14 ¤). e Renseignements par téléphone APRÈS LA POUPÉE gonflable forme de torse d’homme intitulé perversions morales (Odile Jacob, fourrure (vraie ou fausse). Le tout pleine de poésie, pas gnangnan. » au 01-34-86-60-33, ou site Inter- des messieurs, l’heure est au « dés- « Boy Friend ». « Il faut le prendre 256 p., 130 F, 19,82 ¤). Marion Chopi- avec un fort coefficient d’enfance : Exemplaire dans ce registre, le tra- net : www.bouquets-objets.com. inhibeur » réservé à l’usage des avec humour et détachement. C’est neau nous rappelle que la plupart des du chat coussin, à poser sur les yeux vail de la plasticienne Marie-Ange dames. De quoi s’agit-il ? D’un vrai qu’il a quelque chose de l’objet objets ont une âme et se rapportent à pour les décongestionner (Nature Guilleminot, obsédée par le toucher genre de polochon à forme humai- transitionnel, souligne une certaine des personnes proches. Nous vivons & Découverte), au méchant chat et l’échange, se distingue par sa vive ne, sans tête ni jambes, mais pourvu solitude. A chacun et chacune d’y dans une société où, dès l’adoles- noir de sorcière façon peluche bap- et tendre intelligence. Après avoir Chocolats de bras que l’on accroche dans le trouver son utilité. » cence, les contacts physiques, même tisé « Scary Stories » (chez Colette), fabriqué de petites poupées four- dos à la façon d’un porte-bébé. Depuis trois ans, Marion Chopi- entre parents et enfants, s’effilochent. on a décidément du mal à grandir. rées de graines et de talc – délicieu- Taillé dans un tissu très doux, cou- neau coud de ses mains des objets En imaginant ces objets qui conju- « Le registre enfantin est très pré- ses à malaxer –, elle recycle un col- de printemps leur rose layette, cet « amant » en émotionnels dont l’ambivalence guent la douceur et un certain poids, sent chez les créateurs, commente lant soyeux en sac à dos et montre bourre naturelle a (presque) tous les assumée met dos à dos le besoin de elle répond à cette rupture de Vincent Grégoire, détecteur de ten- la marche à suivre (simple et beau Pour célébrer l’arrivée du prin- avantages affectifs du nounours de contact et sa pénurie. D’esprit sur- contact. Au regard de la difficulté dances au bureau Nelly Rodi. Mais comme une chorégraphie des temps et ses fêtes, Hédiard a notre enfance : présence muette réaliste (sa couette pourvue d’une qu’ont les gens à trouver et garder un la régression grince un peu. Le travail doigts) dans les rues. Une histoire demandé au sculpteur Arman de que l’on patouille à qui mieux mieux paire de fesses en relief pour céliba- partenaire, ces objets, eux, sont tou- de Marion Chopineau a l’air gentil de métamorphose qui redéfinit l’art concevoir un coffret de chocolats tout en le serrant très fort. Sauf que taire frileuse vaut le coup d’œil), ces jours disponibles et ne réclament rien. mais est très dérangeant. Il amène à comme un mode de vie et l’objet frais. L’artiste a donc imaginé une ce « doudou » pèse suffisamment présences de substitution mettent Beaucoup plus simple évidemment à se poser des questions. Ces créations comme une source de dialogue. boîte en forme de violon, ornée lourd pour ne pas avoir envie de res- en scène le manque, l’absence de vivre qu’un être humain ! » ironiques ont valeur d’exorcisme com- Une entreprise salutaire. d’un dessin original. Les chocolats, ter la nuit entière entre ses bras. communication réelle dans un mon- me c’est souvent le cas chez les jeunes quant à eux, reprennent la forme Mi-création d’art, mi-phénomène de qui ne parle pourtant que de cela. DES CRÉATIONS DÉRANGEANTES artistes. Mais du moins est-on dans Rosita Boisseau des pièces du précieux instrument. de mode, ce drôle de partenaire « Au-delà de la tendance qu’ont A défaut d’avoir quelqu’un sous l’humain, dans le vivant. Après la Destiné au grand public, ce coffret ambulant a été baptisé « Etreinte » certains artistes à fragmenter le la main et plutôt que de compenser période zen aseptisée, raide et sans e Quelques objets de Marion Cho- coûte 340 F (51 ¤). Pour les collec- par la styliste Marion Chopineau. corps, ce qui est toujours un peu virtuellement notre solitude sur ordi- contact avec l’autre par peur de la pineau sont exposés dans le cadre tionneurs, les boutiques Hédiard « C’est un truc affectueux, rassurant, inquiétant, il y a dans ce travail un nateur, optons donc pour les objets maladie, on entre dans une nouvelle du « Cheveu se décode » à la Cité proposent une série limitée et un point c’est tout », commente avec rapport d’intimité profond à l’objet, régressifs qui réhabilitent le tou- ère pleine de formes organiques, des sciences, du 12 juin à fin jan- numérotée de 200 exemplaires, qui le sourire cette femme de vingt- observe le psychanalyste Alberto cher. Sur la piste de la douceur per- matricielles. Le fonctionnel redevient vier 2002 ; tél. : 01-40-05-80-00. comprend, en plus, une lithogra- quatre ans, qui avait d’abord conçu Eiguer, qui vient de publier un livre due, de nombreux créateurs nous sensible. Avec, en ce qui concerne les Contact, Marie-Ange Guilleminot : phie signée de l’artiste et, bien sûr, un coussin en moumoute rouge en intitulé Des perversions sexuelles aux câlinent dans le sens du poil, de la femmes, une certaine autodérision [email protected] un prix plus élevé, 1 500 F (228 ¤). AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 25 ------La barre des 20 degrés franchie 11 MAI 2001 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé VENDREDI. Les pressions Bourgogne, Franche-Comté. Sur vers 12h00 DU VOYAGEUR atmosphériques seront plus éle- ces régions, le temps sera bien vées sur le nord du pays, qui ensoleillé, permettant au thermo- bénéficie de la proximité d’un mètre de grimper jusqu’à 22, voire Peu a HÉBERGEMENTS. Comme nuageux anticyclone situé sur la mer du 24 degrés. Belfast son titre l’indique, 100 chambres Liverpool Nord, que sur le sud, où une peti- Poitou-Charentes, Aquitaine, Dublin d’hôtes et hôtels de charme pro- Varsovie Kiev te zone dépressionnaire posi- Midi-Pyrénées. Des brouillards Amsterdam pose un tour de France des tionnée au-dessus de la Méditer- seront possibles le matin, puis le Berlin Brèves meilleures adresses de charme éclaircies ranée favorisera une instabilité ciel sera partagé entre nuages et Londres sélectionnées par l’auteur, o Bruxelles sur le relief. éclaircies avec un risque d’ondée. 50 Prague Marie-Dominique Perrin. Une Bretagne, Pays de Loire, Basse- Il fera de 20 à 23 degrés. Couvert série de lits, avec ou sans balda- Normandie. Après des brumes Limousin, Auvergne, Rhône- Paris Strasbourg Vienne quin, y tendent leur couette à matinales, le ciel est partagé entre Alpes. Le ciel est partagé entre Budapest des prix situés entre 200 et 800 F nuages et éclaircies. Des ondées nuages et éclaircies avec davanta- Nantes Brume (31 à 122 ¤). Un guide « Bon Berne brouillard pourront se produire en fin de ge de nuages sur l’Auvergne et Bucarest voyage » publié aux éditions Fili- journée. Les températures attein- Rhône-Alpes. Quelques orages Lyon Milan pacchi. 128 pages, 200 photos de dront 18 à 21 degrés l’après-midi. pourront éclater sur le relief. Le Belgrade Sofia Averses Christophe Valentin, 99 F (15 ¤). Nord-Picardie, Ile-de-France, thermomètre indiquera entre 18 a BOTANIQUE. Destiné aux Toulouse Istanbul Centre, Haute-Normandie, Cham- et 23 degrés. botanistes amateurs ou confir- pagne-Ardenne. Après quelques Languedoc-Roussillon, Pro- Rome Pluie més, Flore alpine des deux brumes matinales, la journée est vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Barcelone Naples Savoies (64 pages, 189 photos, bien ensoleillée avec seulement Le ciel sera assez nuageux avec 40 o Madrid 59 F, 9 ¤) permet, sur neuf iti- quelques cumulus de beau temps. des ondées ou des orages, surtout Lisbonne Athènes Orages néraires à travers Préalpes et Les températures sont estivales sur le relief. Les températures Alpes, de voir une centaine de (de 22 à 25 degrés), sauf sur les atteindront 20 à 23 degrés. Le vent Séville plantes florales et de les identi- côtes, où il fera de 18 à 20 degrés. de nord sera modéré sur la Corse Neige fier grâce au livret qui constitue Champagne, Lorraine, Alsace, et la Côte d’Azur. Alger Tunis la seconde partie de l’ouvrage. Un guide publié aux Editions o o o Rabat 0 10 20 Vent fort Ouest-France. PRÉVISIONS POUR LE 11 MAI 2001 PAPEETE 24/28 P KIEV 9/18 S VENISE 15/24 S LE CAIRE 16/28 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 24/29 S LISBONNE 11/19 S VIENNE 10/21 C NAIROBI 17/27 S et l’état du ciel. S : ensoleillé; N : nuageux; ST-DENIS-RÉ. 20/26 S LIVERPOOL 12/21 S AMÉRIQUES PRETORIA 8/23 S EUROPE LONDRES 13/25 S BRASILIA 20/31 S RABAT 11/21 S C : couvert; P : pluie; * : neige. AMSTERDAM 13/22 S LUXEMBOURG 11/23 S BUENOS AIR. 8/15 S TUNIS 15/18 P FRANCE métropole NANCY 12/22 S ATHENES 15/21 C MADRID 6/20 S CARACAS 23/27 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 14/22 S NANTES 11/22 S BARCELONE 13/21 S MILAN 15/25 S CHICAGO 9/21 S BANGKOK 25/29 C BIARRITZ 11/20 S NICE 15/19 N BELFAST 10/19 S MOSCOU 8/13 P LIMA 17/20 P BEYROUTH 19/24 S BORDEAUX 12/19 S PARIS 11/23 S BELGRADE 11/21 S MUNICH 8/20 S LOS ANGELES 14/23 S BOMBAY 27/32 S BOURGES 10/23 S PAU 10/19 N BERLIN 11/19 S NAPLES 15/24 S MEXICO 9/24 S DJAKARTA 28/30 S BREST 9/14 N PERPIGNAN 16/23 N BERNE 9/21 S OSLO 9/18 S MONTREAL 16/29 S DUBAI 27/41 S CAEN 13/20 S RENNES 10/24 S BRUXELLES 11/23 S PALMA DE M. 13/23 S NEW YORK 18/27 S HANOI 23/31 S CHERBOURG 10/15 S ST-ETIENNE 12/22 N BUCAREST 6/16 P PRAGUE 8/17 S SAN FRANCIS. 12/22 S HONGKONG 23/29 S CLERMONT-F. 11/22 N STRASBOURG 12/22 S BUDAPEST 12/21 C ROME 10/23 S SANTIAGO/CHI -2/16 S JERUSALEM 17/25 S DIJON 12/22 S TOULOUSE 12/21 N COPENHAGUE 7/18 S SEVILLE 11/24 S TORONTO 12/24 S NEW DEHLI 31/45 S GRENOBLE 13/21 N TOURS 11/23 S DUBLIN 10/17 S SOFIA 9/17 S WASHINGTON 16/30 S PEKIN 14/27 S LILLE 11/23 S FRANCE outre-mer FRANCFORT 9/25 S ST-PETERSB. 3/10 C AFRIQUE SEOUL 15/22 S LIMOGES 10/21 S CAYENNE 24/29 P GENEVE 10/18 S STOCKHOLM 6/16 S ALGER 11/20 C SINGAPOUR 27/30 C LYON 14/22 S FORT-DE-FR. 23/29 S HELSINKI 2/16 C TENERIFE 17/22 S DAKAR 23/28 S SYDNEY 12/18 S MARSEILLE 15/20 N NOUMEA 22/27 S ISTANBUL 12/17 S VARSOVIE 7/17 S KINSHASA 21/31 S TOKYO 13/21 S Situation le 10 mai à 0 heure TU Prévisions pour le 12 mai à 0 heure TU

VENTES Des textiles funéraires du Pérou ancien proposés à Drouot GRÂCE à un climat de séche- nettoyées et encadrées, ces créa- le tuyau à un tissu en lin, disposées est estimée 15 000 F à 18 000 F tissu (culture paracas, 200 av.- J.-C., 1 800 F à 2 500 F, 270 ¤ à resse extrême, les textiles archéo- tions abstraites ou figuratives se en écailles pour cacher les nœuds. (2 290 ¤ à 2 748 ¤). 100 ap. J.-C., 60 000 F à 70 000 F, 380 ¤). Un panneau décoratif inca, logiques du Pérou sont parvenus regardent aujourd’hui comme des Il fallait parfois plusieurs années Les mêmes critères de valeur 9 000 ¤ à 10 700 ¤). daté vers 1450-1532, présente des jusqu’à nous dans des états de tableaux. pour collecter de quoi réaliser un s’appliquent aux textiles plus classi- Il s’agit là de pièces d’exception, dessins caractéristiques de cette conservation unique au monde. Cet art atteint sa plus haute manteau. De rares exemplaires se ques, le lin, le coton, les laines de et la vente compte aussi des texti- civilisation, de petits rectangles où D’une grande diversité, qui va de expression avec des vêtements de retrouvent sur le marché, dont la lama ou d’alpaga, couramment uti- sont inscrites des formes géométri- l’utilisation de plumes d’oiseaux à cérémonie réservés aux grands valeur dépend de l’état de conser- lisées par les tisserands. Il peut ques (6 000 F à 8 000 F, 900 ¤ à une gamme de coloris et de décors dignitaires, recouverts de plumes vation, des dimensions, de la beau- s’agir de vêtements, d’objets uti- D’une grande 1 200 ¤). très étendue, l’art textile péruvien d’oiseaux de couleur vive, dont les té de l’ornementation (certains litaires tels que les sacs à coca, ou est un des plus achevés du monde plus belles proviennent d’espèces aux dessins élaborés), du nombre de panneaux décoratifs. Les cush- diversité, avec Catherine Bedel antique. Un ensemble de vingt- exotiques vivant dans les régions des couleurs. Une cape bleu et rou- mas sont de grands ponchos qui cinq pièces, datées entre 300 av. tropicales. Choisies en fonction de ge de la côte méridionale du servaient à envelopper la momie. sa gamme de coloris e Drouot-Richelieu, sam. 19 mai, J.-C. et 1500 ap. J.-C., sera vendu à leur taille et de leur couleur, ces plu- Pérou, issue de la culture nazca et Une des plus belles, qui mesure exposition la veille de 11 à 18 heu- Drouot samedi 19 mai. Présentées mes étaient pliées et attachées par datée entre 400 et 1000 ap. J.-C., 132 × 205 cm, offre une partie cen- et de décors très res, le matin de la vente de 11 à trale divisée en deux couleurs, 12 heures. Etude Oger-Dumont, jaune et rouge clair, dans une bor- étendu, l’art textile tél. : 01-42-46-96-95. Expert, Ferdi- Calendrier tél. : 02-54-81-68-00. COLLECTIONS dure à motifs de grecques, dont les nand Anton. b Paris, place de la Bastille, b Saint-Pons-de-Thomières archéologues n’ont toujours pas péruvien est ANTIQUITÉS-BROCANTE jusqu’au dimanche 20 mai ; (Hérault), trouvé l’interprétation symboli- a ANNÉES 1930 : la galerie Pas- b Bordeaux-Quinconces tél. : 01-56-53-93-93. livres et vieux papiers, que : certains disent que c’est la sty- un des plus achevés sebon présente, jusqu’au samedi (Gironde), jusqu’au b Paris, Espace Auteuil, samedi 12 et dimanche 13 mai ; lisation d’un bec de rapace, 30 juin, diverses œuvres de Ber- dimanche 13 mai ; du vendredi 11 au lundi 21 mai ; tél. : 04-67-97-02-10. d’autres affirment qu’elle se réfère du monde antique nard Boutet de Monvel (1881- tél. : 05-56-06-24-91. tél. : 01-40-71-90-22. b Clichy (Hauts-de-Seine), à la vague marine venant se briser 1949), illustrateur, sculpteur et b Launois-sur-Vence (Ardennes), b Paris, rue Lafayette, cartes postales, samedi 12 mai ; sur la côte (Nazca, 200-400 ap. portraitiste qui était aussi déco- samedi 12 et dimanche 13 mai ; samedi 12 et dimanche 13 mai ; tél. : 01-42-70-22-48. J.-C., 85 000 F à 100 000 F, 13 000 ¤ les moins rares et des fragments, rateur, comme le montrent des tél. : 03-24-35-06-36. tél. : 01-45-89-32-07. b Les Pavillons-sous-Bois à 15 000 ¤). tous d’une fraîcheur de couleurs dessins et gouaches préparatoires, b Villeneuve-lès-Avignon (Gard), b Paris, cours de Vincennes, (Seine-Saint-Denis), Un tissu de couleur bleu nuit étonnantes. Une laine nazca, datée des maquettes d’architecture d’in- samedi 12 et dimanche 13 mai ; samedi 12 et dimanche 13 mai ; livres, dimanche 12 mai ; tissé aussi finement qu’un voile et 300-700 av. J.-C., montre, sur un térieure ou des panneaux décora- tél. : 04-90-25-58-69. tél. : 01-40-71-07-63. tél. : 01-48-48-05-97. agrémenté de deux bordures réali- fond rouge, cinq têtes humaines tifs. L’exposition comprend aussi b Amilly (Loiret), samedi 12 b Pourville-sur-Mer b Fontenay-sous-Bois sées selon une autre technique, stylisées (8 000 F à 10 000 F, un ensemble de mobilier de Süe et dimanche 13 mai ; (Seine-Maritime), (Val-de-Marne), dite de mailles croisées, qui permet 1 200 ¤ à 1 500 ¤). Un sac à coca en Mare avec laquelle Boutet de Mon- tél. : 02-38-93-89-79. samedi 12 livres et vieux papiers, d’obtenir un effet tridimensionnel, laine et décoré de bandes horizon- vel a collaboré. Galerie Passebon, b Beauvais (Oise), samedi 12 et dimanche 13 mai ; dimanche 12 mai ; ici des personnages d’enfant dont tales alternées, uni ou à dessins 20-22, passage Véro-Dodat, 75001 et dimanche 13 mai ; tél. : 06-86-62-67-18. tél. : 01-48-73-61-03. la chevelure forme la frange du géométriques (Nazca, 600-700 ap. Paris ; tél. : 01-42-36-01-13.

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME NO 01-111 sur www.lemonde.fr L’ART EN QUESTION No 221 En collaboration avec

123456789101112 d’être remises en ordre. - 7. Sor- tie du groupe. - 8. Fis le juste I poids. Tranche d’ananas. - 9. En Ils vont se noyer rébellion. Un tour de vis et il ser- POUR PUNIR les hommes de II re les mâchoires - 10. Se man- leur méchanceté, Dieu décide de gent blettes et en plus elles ne faire disparaître le monde qu’il a III valent rien. Parle le kwa. - 11. créé en le noyant sous des trom- Leur fidélité est bonne pour le bes d’eau. Cependant, il choisit IV commerce. - 12. Point. Vache. d’épargner Noé et lui conseille, avant que les pluies diluviennes ne V Philippe Dupuis s’abattent sur la Terre, de cons- « Scènes truire une arche et d’y mettre du Déluge » VI SOLUTION DU N° 01 - 110 toute sa famille et différentes espè- (1806), ces d’animaux, pour les sauver du Anne Louis Girodet VII Horizontalement Déluge. La construction de l’arche de Roucy-Trioson I. Philanthrope. - II. Rutabaga. ou le long défilé des animaux qui y (1767-1824). VIII Man. - III. Oméga. Visent. - IV. VI. entrent ont été maintes fois repré- Huile sur toile, Oté. Tarir. - V. Ilop (poli). Teintée. sentés dans la peinture. Ici, Giro- 4,41 × 3,41 m. IX - VI. Niveaux. Arc. - VII. Cen- det s’empare de cette scène de la Paris, driers. Eh. - VIII. Iea. Muet. - IX. Bible pour en faire une scène dra- Musée du Louvre. X An. Séparent. - X. Librettistes. matique. En effet, malgré la force de l’homme musclé et vigoureux Verticalement qui porte son vieux père sur ses HORIZONTALEMENT extraordinaires. Attention si elle 1. Provincial. - 2. Humilié. Ni. - épaules et tire d’une main sa fem- est plombée. - IX. Au centre du 3. Ite. OVNI. - 4. Lagopède. - 5. me et ses enfants, la famille en- I. Niveau très facile à atteindre. temple. Un esprit à l’Opéra de Abat. Arase. - 6. Na. Etui. Et. - 7. tière va être engloutie dans les b Michel Ange ? - II. A respecter, mais contrai- Paris. - X. Appréciation. Salé. TGV. Exempt. - 8. Haïti. Ruai. - 9. eaux qui bouillonnent au bas des b Raphaël ? gnante. Signes extérieurs de San. Sers. - 10. Omerta. Têt. - 11. rochers. Le tronc d’arbre qu’il a b Titien ? RMN respect. - III. Prendre au passage. VERTICALEMENT Panière. Né. - 12. Entrechats. agrippé pour ne pas tomber vient Mit en œuvre. - IV. Va bien plus de craquer, la branche morte est Réponse dans Le Monde du loin que ce que l’on peut imagi- 1. Entraîneuse. - 2. Petit compa- brisée, et, malgré ses pieds qui se 18 mai. ner. - V. Demi-tour. Aimée des gnon des bons et des mauvais crispent sur le rocher, il ne pourra Egyptiens, des Grecs et des jours. - 3. Fait preuve d’originali- résister au poids de sa famille, qui Réponse du jeu no 220 paru Romains. Grande école. - VI. té. A en mains. - 4. Gardé pour l’attire dans le gouffre. Son visage dans Le Monde du 4 mai. Souffle du sud-est. Protégea L’A- soi. Mesure du temps qui passe. horrifié exprime toute l’angoisse Carlo Bugatti a présenté à l’Expo- rioste et Le Tasse. - VII. Font des Arrose le Nord. - 5. Beau mélan- et l’horreur de la scène. sition internationale d’art décora- lignes à la craie. Pour une distri- ge à la sauce américaine. - 6. Quel peintre de la Renaissance a tif de Turin, en 1902, un ensemble bution locale. - VIII. Ouverture Dans les décors royaux. Pour influencé Girodet dans la compo- connu sous le nom de salon nippone. Ses Histoires sont être respectées, elles ont besoin sition de son tableau : « escargot ». 26 CULTURE LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001

CINÉMA Francis Coppola présen- Schlöndorff. b CETTE NOUVELLE VER- film plus riche, plus romantique, den- rêtait pas de me dire qu’il faudrait un te pour la deuxième fois à Cannes son SION, remontée et augmentée de se, précis et contemplatif. b « JE DIS- jour réintégrer certaines scènes. J’en film Apocalypse Now, vingt-deux ans 53 minutes, sous la supervision du réa- POSAIS à l’origine d’un premier mon- avais convenu, mais il n’y avait pour après qu’il a remporté la Palme d’or, lisateur et de son monteur, Walter tage qui durait quatre heures et moi rien d’urgent », explique Francis ex æquo avec Le Tambour, de Volker Murch, permettent de découvrir un demie. Paul Rassam, chez Pathé, n’ar- Coppola dans un entretien au Monde. Vingt-deux ans après, Francis Coppola gagne le cœur des ténèbres Apocalypse Now Redux. Vainqueur de la Palme d’or en 1979 avec cette transposition pendant la guerre du Vietnam du roman de Joseph Conrad, le cinéaste américain en présente une nouvelle version remontée et augmentée de 53 minutes, qui renforce l’ancrage historique et mythique du film

Brando avec ses rondeurs et son SÉLECTION OFFICIELLE (hors crâne rasé prend opportunément compétition). Film américain de l’apparence d’un bouddha – et du Francis Coppola. Avec Martin jardin des supplices. Sheen, Marlon Brando, Robert Cette vision fantasmatique du Duvall, Frederic Forrest, Albert Vietnam se révèle l’une des plus jus- Hall, Larry Fishburne. (3 h 23.) tes jamais vue au cinéma. Le Viet- nam de Coppola anticipe admirable- Lorsque Francis Coppola avait ment la guerre du Golfe, une autre présenté au Festival de Cannes, en guerre mise en scène, au sens pro- 1979, une copie de travail d’Apoca- pre du terme, où la grandeur de l’en- lypse Now, il tentait de faire taire les gagement américain, orchestré com- rumeurs de la presse américaine, me un spectacle, masquait les dans laquelle son film occupait sur- enjeux véritables du conflit. Lors- tout les pages faits divers. Après que le capitaine Willard arrive dans plus d’un an de tournage catastro- la zone du colonel Kilgore, un came- phique aux Philippines et deux raman, interprété par Francis Cop- années passées dans la salle de pola, lui demande d’avancer et de montage – où, selon Peter Biskind dans son livre Easy Riders, Raging Bulls (dont la publication en France La remontée est prévue en septembre au Cher- che-Midi éditeur), Coppola «se du fleuve par le contentait de s’asseoir dans la salle de projection la nuit, de regarder des capitaine Willard est coupes du film, de se défoncer et de se dandiner en écoutant de la musi- aussi une remontée que » –, Apocalypse Now s’était transformé en Apocalypse When ? dans le temps (« Apocalypse quand ? »). Cette année-là, le film allait obtenir la Palme d’or. faire comme s’il n’avait pas vu la La ressortie du film de Coppola, caméra. L’historien américain dans une nouvelle version rebapti- Loren Baritz faisait remarquer que sée Apocalypse Now Redux, remixée « les gamins de dix-neuf ans qui et augmentée de 53 minutes sous la débarquaient au Vietnam avaient supervision du réalisateur et de son comme seule référence les films de monteur, Walter Murch, sa présen- D. R. guerre hollywoodiens et les westerns. tation à Cannes, permettent de La comédienne Aurore Clément (à gauche) apparaît dans une séquence de 25 minutes tournée dans une plantation française, Confrontés à un ennemi invisible, ils découvrir un film plus riche, plus coupée dans le premier montage du film et rétablie dans la nouvelle version présentée à Cannes. finissaient par se croire dans un romantique, dense, précis, et con- film ». Sur son bateau, Sam Bot- templatif. Un film que son auteur raconte comment un sergent améri- tanciée de l’engagement américain nous battons pour ça. » Cette scè- se plaçait en 1968. La première ver- toms, l’un des soldats qui entourent aura mis vingt-deux ans à dompter cain tue, dans un accès de colère, au Vietnam, perçu comme une ne, la seule du film qui pose ouver- sion d’Apocalypse Now éliminait Willard, se dit que, décidément, cet- pour en trouver la forme finale. un lieutenant de l’armée sud-vietna- répétition des erreurs françaises en tement la question du colonialis- finalement toute référence au te jungle ressemble à Disneyland. « Apocalypse quand ? » Aujour- mienne qui s’était moqué des pho- Indochine. me et d’une occupation étrangère temps, ce qui fit écrire que Coppo- Cette précision historique et la d’hui, enfin. tos de femmes déshabillées dans Cette séquence rétablit aussi, de dans le Sud-Est asiatique, illustre la utilisait le Vietnam comme une réintégration des séquences cou- Les 53 minutes rajoutées par Fran- Playboy. Un incident qui met l’ac- manière plus nette, le lien entre le également le dilemme récurrent métaphore et décrivait une guerre pées rendent à Apocalypse Now sa cis Coppola donnent un ancrage à cent sur les difficiles relations des capitaine Willard et le colonel des personnages de Coppola, Al abstraite, dans la lignée de dimension mythique. La remontée la fois historique et mythique à son forces américaines avec l’armée du Kurtz, par un thème emblématique Pacino dans Le Parrain en tête : Cote 465 (Men in War) d’Anthony du fleuve par le capitaine Willard film. A l’inverse d’un nouveau mon- Sud-Vietnam. A la célèbre séquence du cinéma de Coppola : la famille. comment garder une famille unie Mann, et anticipait Full Metal Jac- est aussi une remontée dans le tage opportuniste motivé par une du spectacle des mannequins de Willard est un homme qui a lâché dans un univers corrompu ? ket, de Stanley Kubrick (1987). temps. Apocalypse Now commence future édition en DVD, Coppola n’a Playboy qui débarquent devant une sa famille pour se perdre au Viet- Enfin, le seul ajout significatif Le rétablissement d’un espace- dans les années 1960 avec les sur- de cesse de complexifier son film. arène de soldats américains hystéri- nam. Kurtz a abandonné la sienne dans les passages avec Marlon temps dans Apocalypse Now Redux fers du colonel Kilgore, revient sur La personnalité démente du colonel ques s’ajoute une rencontre inopi- pour régner en tyran dans son Brando se trouve dans une scène est capital. On a souvent assimilé, les années 1950 avec la plantation Kilgore (Robert Duvall), le militaire née entre l’équipage du bateau et repaire. Il demande à Willard où Willard, prisonnier, est accueilli avec raison, la vision du Vietnam de française, et se termine à l’aube fou qui adore l’odeur du napalm le les playmates après que leur hélicop- – dans un moment fidèle au récit par le colonel Kurtz, entouré d’en- Francis Coppola à un gigantesque des temps, dans le sanctuaire de matin, est explorée avec plus d’acui- tère est tombé en panne d’essence. de Joseph Conrad, Cœur des ténè- fants. Celui-ci s’assoit, et lui lit cal- spectacle dont les différents épiso- Kurtz, où des guerriers bariolés se té. On voit le capitaine Willard Deux autres scènes capitales vien- bres, dont Apocalypse Now reprend mement des extraits d’un article de des composaient un vaste opéra : battent avec des flèches et des lan- (Martin Sheen) s’emparer de la plan- nent compléter l’ensemble. Une la trame – de raconter à sa femme, Time daté du 12 décembre 1969, les surfers qui accomplissent leur ces. C’est ce que Coppola enten- che de surf du colonel pendant que séquence de vingt-cinq minutes, une fois revenu aux Etats-Unis, sur l’intervention américaine au rouleau sous le regard de Kilgore dait par « Cœur des ténèbres » : ce dernier, à l’aide d’un haut- dans une plantation, montre une comment son mari s’est transfor- Vietnam. Kurtz y voit – sa démons- alors que résonne le bruit des bom- un Vietnam qui remonterait à la parleur, lui demande de la restituer. vieille famille française, les De mé en monstre. tration est brillante – l’un des nom- bes ; le spectacle des « bunnies » de préhistoire. Il est enfin possible de Le soldat Clean (Larry Fishburne) Marais, refusant de quitter son De Marais (Christian Marquand) breux exemples de la propagande Playboy ; la vision par Willard du le contempler aujourd’hui. – l’un des hommes accompagnant domaine. Cette dernière étape du justifie la présence de son pays au américaine et de sa manipulation pont de Do Lung semblable à un le capitaine Willard du Vietnam capitaine Willard avant son incur- Vietnam par l’argument de la des médias. Au début du tournage magnifique et invraisemblable feu S. Bd vers le Cambodge, à la recherche du sion dans l’antre du colonel Kurtz famille : « Pourquoi restons-nous d’Apocalypse Now, Francis Coppo- d’artifice ; le repaire de Kurtz, un colonel Kurtz (Marlon Brando) – permet d’offrir une vision plus dis- ici ? Notre famille reste unie, nous la affirmait que l’action de son film croisement du temple d’Angkor – f www.lemonde.fr/cannes Francis Coppola, cinéaste, réalisateur d’« Apocalypse Now Redux »

« Le mensonge est tout le propos du film : le gouvernement américain n’a cessé de mentir sur cette guerre » a BERNARD BROCHAND : le nouveau maire (RPR) de Cannes « Qu’est-ce qui vous a poussé, – Walter Murch avait travaillé Le film n’était pas terminé. J’avais dans la première version et il m’a dernier film d’une époque. a décidé de permettre à ses élec- vingt-deux ans après sa sortie, à sur la nouvelle version de La la presse américaine sur le dos. Il semblé inutile de la réintégrer. Vous pouviez passer effective- teurs de participer plus avant au proposer une version enrichie Soif du mal, d’Orson Welles. Le fallait montrer le film pour faire – Celle où Brando montre à ment un an dans la jungle, com- Festival. Le 14 mai, un tirage au d’Apocalypse Now ? résultat donnait un film non taire les rumeurs. J’y suis parve- Martin Sheen un article de Time me William Friedkin pour Le sort attribuera cinq cents places – Je disposais à l’origine d’un pas différent mais qui était nu. Cannes m’a sauvé la vie à daté de décembre 1969 donne Convoi de la peur. Michael Cimi- pour différentes projections. Mille premier davantage lui-même. On res- l’époque. Je voyais le bout du tun- un ancrage historique que votre no avait travaillé autant de personnes étaient par ailleurs invi- montage sent la même impression en nel après une période où il film ne possédait pas aupara- temps pour La Porte du paradis. tées à la soirée qui a suivi la projec- qui durait découvrant Apocalypse Now m’avait fallu hypothéquer ma mai- vant. Elle permet également de – Tout a changé après La Porte tion de Moulin rouge et deux films quatre heu- Redux. son pour terminer Apocalypse comprendre que le sujet d’Apo- du paradis. Que reprochait-on au de la sélection officielle seront pro- res et – Le récit d’Orson Welles me Now. J’étais venu à Cannes avec calypse Now est autant la guerre film de Michael Cimino ? De jetés dans le quartier populaire de demie. semblait infiniment plus clair toute ma famille – mes enfants, que le mensonge. dépasser son budget ? Mais ce Ranguin. Enfin, trois projections de Mon entou- dans la version orchestrée par mes parents, mon frère, comme – Absolument. Le mensonge est film n’a rien coûté en comparai- la Palme d’or seront organisées au rage pen- Walter, qui avait travaillé en sui- d’habitude. tout le propos du film car le gou- son avec les productions actuel- palais à l’issue du Festival. sait qu’il y vant scrupuleusement les notes – Qu’avez-vous ressenti en vernement américain n’a cessé de les. Citez-moi les grands films avait là des laissées par Welles. Tout devenait redécouvrant Apocalypse Now ? nous mentir sur cette guerre. sortis des studios depuis cette a PAUL McCARTNEY : Sir Paul éléments à garder. Paul Rassam, à mon sens bien plus limpide. – Peu de sentiments. Je crois – Quelles sont vos scènes pré- période ? La Liste de Schindler, s’est invité, à Cannes, le 9 mai, chez Pathé, n’arrêtait pas de me – L’adaptation de Cœur des qu’il s’agit aujourd’hui d’un férées ? Pulp Fiction, peut-être. Les studios pour promouvoir la sortie de dire qu’il faudrait un jour que je ténèbres, de Joseph Conrad, meilleur film, mieux développé. – Celle du pont de Do Lung ; ont pris le pouvoir, amoindri le Wingspan, compilation de ses prin- pense à réintégrer certaines scè- devait être le premier film d’Or- La fin, si violemment critiquée à l’attaque avec les hélicoptères. rôle des réalisateurs et payé leurs cipaux succès en solo et avec le nes qu’il trouvait inoubliables. son Welles. Avez-vous consulté l’époque, est restée la même dans J’aime beaucoup le monologue cadres des fortunes. Wall Street a groupe Wings. Paul McCartney a J’en avais convenu à condition de son travail de préparation Apocalypse Now Redux mais elle de Brando sur le Vietnam. compris, au début des années donné une conférence de presse pouvoir travailler avec mon mon- avant le tournage d’Apocalypse me semble mieux fonctionner – Revoir Brando procure un 1980, tout le parti qu’il y avait à très courue où il a évoqué la sépara- teur, Walter Murch. Mais il n’y Now ? désormais. sentiment étrange. L’acteur a tirer de l’industrie du cinéma. tion des Beatles, la disparition de avait pour moi rien d’urgent. – Je crois bien, mais c’était il y a – Joseph Conrad terminait tourné dans une dizaine de films » Je suis depuis longtemps un Linda et son éventuel remariage C’était juste une affaire de six si longtemps. Welles avait adapté Cœur des ténèbres de manière depuis Apocalypse Now mais, partisan des nouvelles technolo- avec l’ex-top model Heather Mills. mois de travail. Nous avons tra- le récit de Conrad pour une pièce différente, par un passage bou- d’une certaine manière, il s’agit gies dans le cinéma. Mais à qui vaillé de façon très logique avec radiophonique. Je connaissais leversant où Marlowe rend visi- de la dernière œuvre importante donne-t-on des moyens ? Pas à a TARAK BEN AMMAR et ELIE Walter, sans jamais nous disputer. Orson, et nous avions longue- te à la femme de Kurtz et n’arri- dans laquelle il soit apparu. Martin Scorsese ! On se contente SAMAHA : les producteurs améri- La réintégration de la scène de la ment parlé ensemble d’Apocalyp- ve pas à lui dire la vérité sur ce – Il est difficile de tourner dans de lui donner un scénario à cain et tunisien se sont associés plantation française, par exemple, se Now. qui est arrivé à son mari. des films comme Apocalypse Now réaliser. Mes vignes sont désor- au sein de la société Dante Pro- était naturelle. Elle permet de fai- – Vous revenez pour la deuxiè- – J’ai tourné cette scène. Martin tous les jours car plus personne mais devenues un commerce ductions, qui devrait investir entre re le parallèle entre les manifesta- me fois en sélection officielle à Sheen rend visite à la veuve de ne se donne la peine de les réali- prospère. Grâce à elles, je peux 250 millions et 350 millions de dol- tions contre la colonisation en Cannes avec Apocalypse Now. Brando, à sa demande, et il ne ser. Les acteurs sont si bien payés me permettre de refuser les films lars par an dans le cinéma. Tarak France dans les années 1950 et cel- Qu’est-ce qui vous a le plus mar- trouve pas les mots. La veuve est aujourd’hui qu’ils voient mal de commande. » Ben Ammar est lié aux groupes alle- les aux Etats-Unis contre la guerre qué lors de la présentation du interprétée par une actrice de pourquoi ils passeraient un an à mand Kirch et italien Mediaset. Elie du Vietnam. Et nous n’avons rien film en 1979 ? théâtre formidable, Michelle Ler- tourner dans la jungle. Propos recueillis par Samaha est en procès avec l’un de appris des Français. – J’étais extrêmement fébrile. ned. La scène ne fonctionnait pas – Apocalypse Now semble le Samuel Blumenfeld ses investisseurs allemands. CULTURE-CANNES 2001 LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 27

Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, âgé de soixante-dix ans, vient de céder son fauteuil de délégué général, qu’il occupait depuis 1978, à Thierry Frémaux. Une ouverture sans plus de cérémonie French cancan, claquettes et Nicole Kidman qui rompt avec tous les usages cannois en serrant quelques mains dans la foule

MAIS où est donc passé Gilles réuni sur les marches – et où la Jacob ? En haut des fameuses mar- star dominait étrangement, de tou- ches recouvertes du non moins te sa stature et du haut de ses fameux tapis rouge, le nouveau talons aiguilles, ses accompagna- directeur artistique du Festival, teurs. A l’intérieur du palais, les Thierry Fremaux, et la nouvelle responsables de la retransmission directrice générale, Véronique Cay- sur Canal + s’impatientaient. la, accueillent les festivaliers en Enfin, presque tout le monde fut robes de soirée et smokings. A leur assis (il y avait plus d’invités que côté, Bernard Brochand, lui aussi de sièges dans le Grand Audito- nouveau (maire de Cannes), serre rium Lumière). Sur scène, de gran- les mains avec diligence. Laetitia des lettres blanches formaient le Casta monte les marches, Michel mot « Cannes » comme d’autres, Piccoli monte les marches, un top sur une colline dominant Los Ange- model sponsorisé vêtu en tout et les, figurent le mot « Hol- pour tout d’un bikini en or serti de lywood ». Sur quoi surgit la troupe diamants pesant 4,7 kilogrammes de danseurs de claquettes de et évalué à 7,5 millions de francs, Savion Glover qui se démena avec monte les marche. La longiligne sil- un bel entrain pendant tout juste houette qui, depuis vingt-deux un peu trop de temps. ans, marque le sommet d’une des ascensions les plus prisées du mon- ÉLOGE DE « L’OUVERTURE » de, est absente. Gilles Jacob a-t-il Splendide et intimidée, la maî- voulu laisser ses récents coadju- tresse de cérémonie de la soirée, teurs siéger seuls sur ces cimes ? Charlotte Rampling, s’avança Ou priait-il, reclus, les divinités du pour un éloge méritoire de Septième Art pour que le soleil « l’ouverture » en ses multiples revenu accompagne la première acceptions – à l’exception du demi édition de sa présidence, comme d’ouverture, malencontreusement le laisse accroire notre photogra- oublié. Un extrait de Persona con- phe, François-Marie Banier ? voquait sur la scène la présidente Enfin Liv vint, et Nicole. Pour du jury, Liv Ullmann. Elle se lança elles, Gilles Jacob apparut. Il assis- aussitôt dans un discours en fran- ta ainsi à davantage de cancans çais sans dissimuler qu’elle ne par- que n’en connut jamais l’escalier lait pas un traître mot de cette lan- de la gloire – on veut parler ici gue. Rayonnante de charme, elle d’entrechats, et point de comméra- se « démena comme une lion », ges, naturellement. Les demoisel- ainsi qu’elle le dit elle-même, pour les du Moulin-Rouge (le vrai, le venir à bout d’un compliment nôtre, à Paris-sur-Seine et non à chaleureusement tourné à défaut Paname sur virtuel) se sont échauf- de fournir des informations fées sur le tapis rouge avant la particulières. représentation prévue dans un Après quoi les membres de son moulin écarlate en véritable car- jury vinrent s’aligner à ses côtés, ton-pâte, bâti sur le port de Can- puis Ewan McGregor déclara le nes, pour meubler la fin de la soi- 54e Festival international du film rée. Monsieur le président assista « ouvert », Nicole Kidman le décla- – et c’était bien plus étonnant – à ra « open », et tout le monde – dan- ce qu’à défaut de bain de foule, on seurs de claquettes, vedettes bri- pourrait appeler une légère trem- tannique, franco-britannique, aus- pette de Nicole Kidman qui, rom- tralienne, norvégienne, membres pant avec tous les usages et au du jury – se tint un instant par la grand dam des agents de protec- main, les photographes en smo- tion rapprochée, s’en est allée ser- kings ne sachant de quelle maniè- rer des mains avec une ardeur qui re donner du flash devant une chaî- laissait envisager une prochaine ne si longue, impossible à cadrer. candidature électorale. Et tout était fini, c’est-à-dire que Flanquée de son réalisateur, elle tout commençait. s’en vint ensuite poser avec le nou- veau trio dirigeant le festival, enfin Jean-Michel Frodon Karaoké sur la Butte-Montmartre Le CNC annonce une politique de précision pour l’art et essai Moulin rouge. Un mélo musical qui tourbillonne entre burlesque et niaiserie Le double objectif culturel et d’action sociale a guidé cette réforme

étincelles – parfois. Parmi les effets Satine est phtisique (Nicole Kid- L’UNE des premières apparitions l’animation des petites villes et à la nature de l’environnement social SÉLECTION OFFICIELLE (film indésirables, on peut compter des man est aussi vraisemblable dans publiques du nouveau directeur formation du jeune public ». C’est seront pris en compte, pour ne d’ouverture ; en compétition). possibles migraines et une sensa- ce rôle que le serait Jessye Norman général du Centre national du ciné- d’ailleurs en prenant en compte plus traiter de la même manière Film australien de Baz Luhrmann. tion croissante d’exaspération. dans La Bohème). Un duc à l’accent ma, David Kessler, a été réservée à ces deux types d’objectifs, culturels une salle de banlieue et un cinéma Avec Nicole Kidman, Ewan McGre- Dans un Paris de carton-pâte vir- allemand inquiétant (Richard l’assemblée générale de l’Associa- et d’action sociale, qu’ont été éla- rural, ni « une ville universitaire et gor, John Leguizamo. (2 h 10.) tuel, Erik Satie (Matthew Whittet), Roxburgh) la poursuit d’autant plus tion françaises des cinémas d’art et borées les modifications destinées un bassin houiller ». Le but est de Toulouse-Lautrec (John Leguiza- assidûment que l’imprésario de la essai, qui se tient traditionnelle- à supprimer les effets pervers du mieux prendre en considération le Devant un rideau de velours rou- mo) et quelques amis décident, à la belle (Jim Broadbent) l’a vendue ment à Cannes juste avant l’ouver- système en vigueur. travail des exploitants en fonction ge, un chef d’orchestre attend que manière de Judy Garland et Mickey contre la promesse de la rénova- ture du Festival. Le 8 mai, le La nouvelle réglementation pren- de leur public particulier. Ce dispo- ses musiciens aient fini de s’accor- Rooney, de monter un spectacle. tion du cabaret. Tout cela finira très nouveau patron du CNC a ainsi pré- dra désormais en compte les éta- sitif d’intervention fine sera com- der. Le rideau s’ouvre et l’orchestre Pour ce faire, ils doivent circonvenir mal (dès les premières images, le senté une réforme du secteur « art blissements, et non plus les écrans, plété par des grilles de critères (ver- attaque la ritournelle post-wagné- la grande vedette du Moulin rouge cinéaste prend le soin d’en avertir et essai » en forme de dentelle un par un : jusqu’à présent, il suffi- sion originale, nombre de titres, rienne associée depuis des décen- qui porte un nom au parfum d’as- le public) mais sera l’occasion de réglementaire, visant à s’adapter sait à un multiplexe de program- animations, qualité des projec- nies à la 20th Century Fox. On ne dis- souplissant pour linge délicat, Sati- scènes sentimentales aussi intermi- au mieux aux besoins des cinémas mer dans sa plus petite salle le quo- tions) qui pourront affecter d’un tingue pas le visage du chef, mais ne (Nicole Kidman). L’instrument nables que les jambes de Nicole Kid- les plus en pointe sur la diffusion ta requis de films classés Art et bonus ou d’un malus les sommes on imaginerait bien le maestro sous de ce dessein sera un jeune poète man et de numéros burlesques par- des œuvres représentatives de la essai pour obtenir le label et les allouées. les traits de Rupert Murdoch, le britannique de bonne famille (Ewan fois étourdissants comme Like a Vir- diversité et de l’audace créative. aides subséquentes. D’autre part, patron australien de la Fox (l’un des McGregor), en rupture de ban. gin, l’un des premiers succès de Disant vouloir « insister sur la la taille des agglomérations et la J.-M. F. méchants du film s’appelle Warner, Madonna, chanté et dansé par le vigilance absolue des pouvoirs comme les frères d’AOL et Time). COMPILATION DES ANNÉES 1970 duc et l’imprésario. publics en ce qui concerne l’implan- Avec l’argent de Murdoch, Baz L’amour naît entre la courtisane Pour tromper l’ennui qui s’instal- tation des multiplexes » et souli- Luhrmann, Australien, réalisateur et le rimailleur à qui sa muse souffle le par instant, on peut jouer à recon- gnant son « ambition de protéger de films, metteur en scène de théâ- les paroles et les airs des plus belles naître les chansons citées au fil du les salles de qualité », M. Kessler a tre et d’opéra, s’est emparé d’une chansons d’amour des années 1970. film ou s’amuser à identifier les déclaré que « le pire qui puisse arri- imagerie à la fois désuète – aujour- Un peu comme s’il avait acheté sources d’inspiration cinématogra- ver serait un secteur à deux vites- d’hui, la phrase « et si on passait l’une de ces compilations dont on phique (manifestement, le Paris des ses » (le cinéma commercial d’un une soirée au Moulin rouge ? » sup- voit les publicités sur les chaînes Aristochats des studios Disney figu- côté, le cinéma d’art de l’autre). Il a pose un locuteur ayant largement câblées et en avait appris le contenu re en bonne place sur cette dernière incité les distributeurs qui, même passé l’adolescence – et écrasante, par cœur, Ewan McGregor ne peut liste). Mais ce stock d’idées, que l’on lorsqu’ils sont indépendants, n’ont si l’on s’en tient aux antécédents pic- voir sa belle sans se mettre à décla- croyait inépuisable au début du pas forcément les mêmes intérêts turaux et cinématographiques du mer du Bernie Taupin (le parolier film, finit par s’user face à la vanité que les exploitants parés du même lieu. Sont convoqués Puccini, d’Elton John) ou du Paul McCart- du projet, comme l’énergie folle qualificatif, à « relayer l’attention Renoir, Méliès, Offenbach et ney. Quand l’effet recherché est déployée par Nicole Kidman est que portent le CNC et le ministère de Lautrec, pour être violemment pré- comique, cette espèce de karaoké presque tout entière absorbée par la culture » aux salles qui « non seu- cipités – à l’écran et sur la bande- invisible fonctionne à merveille ; le vide intergalactique qui constitue lement permettent la découverte et son – contre Madonna, les Studios sur le registre romantique, c’est une le registre d’Ewan McGregor. l’exposition de films contribuant au Disney, MTV et Elton John. Ces autre affaire. perpétuel renouvellement du genre chocs à répétition provoquent des Car c’est d’un mélo qu’il s’agit. Thomas Sotinel cinématographique, mais aussi à 28 / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 CULTURE

SORTIR

PARIS TREMBLAY-EN-FRANCE La Nuit des ragas Festival de danse Moins ambitieux certes que celui Défenseur fervent de la danse des « 24 heures du raga », contemporaine sous toutes ses présenté l’an dernier au Théâtre formes, le Centre culturel Aragon du Soleil, le programme proposé propose chaque mois de mai par l’association Samhati devrait depuis trois ans un festival ravir ceux qui sont sensibles aux éclectique et alléchant. S’y envoûtantes délicatesses de la côtoieront cette année le tango musique indienne. Les artistes de contemporain âpre de Catherine l’Inde du Nord réunis pour cette Berbessou avec son spectacle longue nuit de vertige musical Valser, les Confidences, sont des talents sûrs. Se de Dominique Rebaud, sur les produiront entre autres Kushal secrets de fabrication de certaines Das, joueur de sitar d’une grande pièces du répertoire de sa richesse mélodique et virtuose compagnie, l’expérimentation très inspiré, Apurbo Mukherjee, danse-son-images intitulée Algo

STEVE GULLICK l’un des tablistes les plus brillants Sera, de Nathalie Collantes, : , , Dominic Aitchinson, et . de la jeune génération, Dhruba le Journal d’un manœuvre, signé Ghosh, interprète remarquable par Laurence Levasseur, qui de vièle « sarangi ». La promesse confronte un danseur hip-hop d’une nuit douce au cours et un percussionniste. On pourra de laquelle on pourra également aussi prendre l’air de la création La jeunesse sonique et insolente de Mogwai déguster des spécialités indiennes. québécoise avec le parti pris Salle l’Arlequin, 74, rue de Rennes, intimiste de Sylvain Bédard dans Paris-6e.Mo Saint-Sulpice. Te souvient-il ? Des bals en Prétentieux pour les uns, surdoué pour les autres, le quintet écossais s’éloigne de la musique De 23 heures à l’aube, le 11 mai. appartement sont proposés autour Tél. : 03-86-97-84-26. des danses collectives et de salon. instrumentale avec l’ « Rock Action », qu’il s’apprête à défendre lors de deux concerts à Paris 120 F et 180 F. Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Centre culturel DEPUIS LA PROFESSION de séiste, la parution de l’album ou Slint, s’agace Martin Bulloch. Or celui-là : très bruyant et hardcore. » VERSAILLES Aragon, 24, boulevard de foi du guitariste Stuart Braithwaite est accueillie ceux-là existaient bien avant que le Entre beauté diffuse et violence Compagnie l’Eventail l’Hôtel-de-Ville. Du 11 au 19 mai. (« Nous sommes un groupe de rock avec soulagement. Annoncé par mot ne soit inventé par le magazine sourde, Rock Action s’offre même Marie-Geneviève Massé est une Tél. : 01-49-63-70-58. De 40 F à 80 F. qui évite tous les clichés »), les des singles incandescents (regrou- Wire. En Angleterre, il faut toujours avec le splendide Dial : Revenge, des rares chorégraphes au sein de contempteurs de Mogwai dénon- pés plus tard dans Ten Rapid),ce annoncer la prochaine sensation, le une incartade folk, chantée par la compagnie l’Eventail à défendre NANTES cent, dans la formation écossaise, brûlot sans paroles ranime la fée prochain courant. Faire du journa- Gruff Rhys, du groupe gallois les vertus évolutives de la danse Résonances des freluquets dénués d’humour. électricité, malmenée par la vague lisme prospectif en trouvant avant Super Furry Animals. « En fait, baroque. Après Le Voyage Depuis 1991, Saint-Nazaire Face au batteur Martin Bulloch électronique, en redonnant foi aux les autres les nouveaux Stone Roses nos principales influences seraient en Europe, qui déclinait accueille au Théâtre Athénor le et au multi-instrumentiste Barry guitares : des arpèges mélodieux ou les nouveaux Beatles. » plutôt à chercher du côté de Bob les différentes formes musicales festival Résonances, consacré aux Burns (flûte, guitares, claviers), on ondulent sur une mer d’huile, bien- Dylan ou de Leonard Cohen, sur- baroques, l’artiste a décidé de croisements entre les langages a pourtant davantage l’impression tôt emportés par une houle soni- VIOLENCE SOURDE prend Martin Bulloch, auxquels il chorégraphier le Don Juan artistiques. Résonances se déplace d’avoir affaire à deux potaches à la que, fille du « bruit blanc » du Vel- Pour mieux brouiller les repères, faudrait ajouter autant la musique de Glück, et de demander des au Pannonica, lieu ouvert aux morgue joviale qu’à deux têtes à vet Underground. Dans la foulée, Mogwai vient de signer, avec Rock électronique que classique et Led costumes à Olivier Bériot. Affiliée expériences du jazz et de la claques prétentieuses. Avant notre Mogwai crée la sensation au Festi- Action, un album à nouveau en rup- Zeppelin. » au Festival de Sablé depuis un an, musique improvisée. Des concerts, rencontre à Paris, les compères val des Inrockuptibles, au cours ture radicale avec le précédent. A ses débuts, chaotiques, Mog- accueillie en résidence à l’Espace performances, installations, lectures ont choisi Brian Molko comme d’une cérémonie chamanique. L’al- Les guitares doivent partager leur wai invitait le public à le rejoindre Carpeaux de Courbevoie, la etc. sont prévus. Le Pannonica cible de leurs sarcasmes. bum suivant, , territoire avec des armées de cor- sur scène pour briser son matériel. chorégraphe, pièce après pièce, devrait accueillir le guitariste Un stylo s’est acharné sur le vi- sera d’un calme étonnant mais des, des cuivres ou un banjo. A Aujourd’hui, seule sa musique a affirme son chemin original. Dominique Répécaud pour une sage de la star de Placebo, en cou- tout autant inquiétant, s’inspirant nouveau confiée, après Come On gagné en maturité. Irrévérencieux Versailles (Yvelines). Théâtre « carte noire » (le 12 mai), Olivier verture d’un magazine, l’affublant davantage du spleen peu épicurien Die Young, au producteur Dave envers la reine, qu’ils fustigent en Montansier, 13, rue des Réservoirs. Cadiot et Ambitronix (le 15) et le d’une moustache stalinienne et de Cure et des expériences atmos- Fridmann (Mercury Rev, The Fla- concert, tirant à boulets rouges sur RER C : Versailles-Rive gauche. groupe Marteau rouge (le 18). barrant son front de l’inscription phériques de groupes allemands ming Lips), dans son studio Tar- leurs concurrents, y compris ceux 20 h 30, les 11 et 12 mai. Le Pannonica, 9, rue Basse-Porte, « I am a wanker » (« Je suis un des années 1970 comme Can. box, près de Buffalo (Etat de New qu’ils estiment, non sans raison, Tél. : 01-39-24-05-06. Nantes (Loire-Atlantique). branleur »). Irrespectueux de ses Incapable d’identifier les gènes York), la réalisation privilégie cette avoir inspiré (Godspeed You Black De 100 F à 160 F. Tél. : 02-51-10-05-05. confrères, surtout s’ils sont anglais du mutant Mogwai, la presse bri- fois-ci, après les climats claustro- Emperor !, Sigur Ros), ces garne- (Mogwai a également fait impri- tannique le rattache aussitôt au phobiques, vues panoramiques, ments devraient s’attirer de soli- mer des T-shirts sur lesquels on courant « post-rock », terme aux grands espaces et appels d’air. des inimitiés. Vaniteux, Mogwai ? GUIDE pouvait lire : « Blur = merde »), le contours imprécis permettant de Mogwai a surtout rompu avec son « Il est quasiment impossible de quintet formé par Braithwaite, Bul- fédérer les groupes, généralement statut de groupe , l’être à . Ce serait se faire loch, Burns, le bassiste Dominic instrumentaux, qui tentent de sub- Stuart Braithwaite se lançant dans lapider immédiatement », assure TROUVER SON FILM (flûte), Antonio Politano (flûte basse Aitchinson et le guitariste John vertir les codes du binaire en pui- le chant. « Nous avons davantage Barry Burns. et contrebasse), Maya Homburger Tous les films Paris et régions sur le (violon), Barry Guy (contrebasse) Cummings a l’insolence qu’autori- sant dans l’électronique, les musi- structuré les morceaux comme des Œuvres de Manca, Biber, Boeke, Guy. sent la jeunesse (sa moyenne d’âge ques de films ou le jazz. « Post- chansons, explique Martin Bulloch. Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : Bruno Lesprit 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). Cité de la musique, 221, avenue Jean- est de vingt-cinq ans) mais aussi le rock ? Ce doit être le moment qui Nous avons aussi voulu faire un Jaurès, Paris-19e.Mo Porte-de-Pantin. talent, celui d’un des plus brillants suit un concert de rock, quand on album plus court, en expérimentant e Le 14 mai, au Café de la danse 20 heures, le 11. Tél. : 01-44-84-44-84. VERNISSAGES 95 F. groupes de rock instrumental. prend un verre », s’amuse Barry différentes techniques, orchestrales (complet), et le 5 juillet, à La Ci- Stop & Go Philippe Milanta Trio 1997 : quand, outre-Manche, la Burns. « On a rangé dans cette avec des cordes, comme électroni- gale, à Paris, tél. : 01-49-25-89-99. Petit Opportun, 15, rue des Lavandiè- Claude Courtecuisse, Martin Creed, Phi- er o britpop décline après s’être com- détestable catégorie des groupes aus- ques. Logiquement, le prochain Rock Action : 1 CD Southpaw/ lippe Mayaux. res-Sainte-Opportune, Paris-1 .M Châ- plu dans un nationalisme pas- si différents que Tortoise, disque devrait être en réaction à PIAS. Dunkerque (Nord). FRAC Nord - Pas-de- telet. 19 heures, les 11 et 12. Tél. : Calais, 930, avenue de Rosendaël. Du 01-42-36-01-36. De 80 F à 100 F. 12 mai au 2 juin. De 10 heures à Jerry Bergonzi Quartet Au Duc des Lombards, 42, rue des Lom- 18 heures ; de 13 heures à 19 heures, er o le samedi. Fermé dimanche. Tél. : bards, Paris-1 .M Châtelet. 21 heures, Les mots de Valère Novarina incarnés aux Amandiers dans un désir d’infini 03-28-65-84-20. Entrée libre. les 11, 12 et 14. Tél. : 01-42-33-22-88. Tania Mouraud 100 F. Luigi Trussardi Quartet Ibos (Hautes-Pyrénées). Le Parvis, Cen- S’il est un « drame » chez Valère vants sur un bout de ciment lézar- ration. Cette question de l’inspi- Petit Opportun, 15, rue des Lavandiè- tre d’art contemporain, route de Pau, er o res-Sainte-Opportune, Paris-1 .M Châ- LE DRAME DE LA VIE (Frag- Novarina, c’est d’entendre et de dé, éclairé de parcimonieux néons ration est au centre du théâtre de le Méridien. Du 12 mai au 23 juin. De ments), de Valère Novarina. voir les mots s’obstiner à parler, à bleutés. Un plateau propre au Valère Novarina. Parce qu’elle a telet. 22 h 30, les 11 et 12. Tél. : 11 heures à 13 heures et de 14 heures 01-42-36-01-36. Mise en scène : Jean-Pierre Vin- bouger et à prendre forme hu- squat. A sa précarité. Avec de l’es- affaire avec la joie, avec l’infini désir à 18 h 30. Fermé dimanche et lundi. Faudel cent. Avec les acteurs amateurs maine. Au point de nous ressem- pace pour respirer. Provisoirement. d’embrasser l’infini. L’inspiration Tél. : 05-62-90-60-32. Entrée libre. Olympia, 28, boulevard des Capucines, Paris-9e.Mo Opéra. 20 h 30, le 11. Tél. : des Amandiers. bler, à nous ou à nos voisins. Ses Les personnages du Drame de la vie est une obsession, une contagion. ENTRÉES IMMÉDIATES THÉÂTRE DES AMANDIERS, 7, personnages – vocable inadapté – y filent entre deux états. Entre deux Jean-Pierre Vincent a été touché au 01-47-42-25-49. De 160 F à 200 F. avenue Pablo-Picasso, Nanterre. ont toute ouïe, toute gueule pour formes. Comme des têtards. Dans plus profond par l’inspiration. Ses Le Kiosque Théâtre : les places de cer- RÉGIONS Tél. : 01-46-14-70-00. RER A Nan- cela. En échappée ou en peloton, ils un mouvement général natatoire, amateurs représentent un terrain de tains des spectacles vendues le jour même à moitié prix (+ 16 F de commis- terre-Préfecture. De 55 F (8,38 ¤) font le tour de France sur un pla- ils se laissent emporter par le puis- contagion idéal. La maladie s’est Otello sion par place). de Verdi. Orchestre national de Mont- à 150 F (22,87 ¤). Durée : 1 h 30. teau, le tour du français sur l’autre, sant liquide amniotique du théâtre. répandue à une vitesse foudroyante Place de la Madeleine et parvis de la pellier, Friedemann Layer (direction), Vendredi et samedi à 21 heures ; et redégringolent les cols vers le Ils se mettent à croître et à naître à parmi eux. Ils sont là exactement gare Montparnasse. De 12 h 30 à Gian Carlo del Monaco (mise en scène). dimanche à 16 heures. Jusqu’au grand trou de la scène suivante. Le chaque seconde. Et le font savoir. où l’inspiration doit passer pour les 20 heures, du mardi au samedi ; de Montpellier (Hérault). Opéra Berlioz - 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. 20 mai. théâtre relie ces trous, ceux d’un Lorsque c’est raté, ils courent très emporter avec nous dans le grand Le Corum, esplanade Charles-de- Gemelos (en espagnol, stf) Gaulle. 20 heures, le 12. Tél. : 04-67- souffleur qui s’appellerait dieu. vite se cacher dans les coulisses. ballet du collectif. Et y déposer des d’après Agota Kristof, mise en scène 60-19-99. De 90 F à 305 F. Dieu souffle très fort, et sème à Avant de revenir dans le bain chaud traces durables d’infini. de La Troppa. Le Parlement de musique Les Ateliers Berthier, 36, boulevard Œuvre de Bach. Maîtrise d’enfants de tout vent, comme dans la publicité des spots. e o des dictionnaires Larousse. Dieu est Pour mieux affronter les vagues, Berthier, Paris-17 .M Porte-de-Clichy. Versailles, Martin Gester (direction). Jean-Louis Perrier 20 heures, les 11 et 12 ; 15 heures, le Saint-Omer (Pas-de-Calais). Eglise Saint- dictionnaire. Et les mots s’envolent les comédiens ont revêtu des combi- 13. Jusqu’au 31 mai. Tél. : 01-44- Denis. 20 h 30, le 12. Tél. : 03-21-38- en forme de silhouettes à la recher- naisons, vagues elles aussi. Elles libè- 41-36-36. De 30 F à 120 F. 55-24. 100 F. che de leur propre définition dans rent les visages et les mains à l’inspi- Les Talens lyriques les gestes de la vie. Forts de leur Œuvres de Pergolèse, Leo, Haendel. DÉPROGRAMMATION Christophe Rousset (direction). nombre, de leur diversité, de leur Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- L’EMB de Sannois couleur pastel à croquer, les acteurs nue Montaigne, Paris-8e.Mo Alma- En raison des inondations, l’Espace Michel-Berger de Sannois (Val-d’Oise) amateurs des Amandiers se mesu- Marceau. 19 h 30, le 11. Tél. : 01-49-52- est contraint de fermer ses portes jus- 50-50. De 50 F à 390 F. rent en égaux aux caractères de qu’en septembre. Les concerts prévus Orchestre philharmonique Valère Novarina. Il y a un terrain sont maintenus au Centre Cyrano-de- de Radio-France Bergerac. Tél. : 01-39-80-01-39. d’entente immédiat entre les Ponta- Œuvres de Schoenberg, Beethoven, lisson, Sermon mutique, Sermon Schubert. Jukka-Pekka Saraste (direc- PRÉCISION Femné, Montalisson, l’homme de tion). Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- Le numéro de téléphone du Musée Murda, la Salvatrice, Porc Gigotton, e o Plongeon ou Jean de Rien… et, Saint-Honoré, Paris-8 .MTernes. d’art et d’histoire du judaïsme, qui 20 heures, le 11. Tél. : 01-45-61-53-00. accueille du 9 au 17 mai le Festival de disons, la cinquantaine de Bouquet, De 50 F à 190 F. musiques judéo-espagnoles, est le da Fonseca, Masmoudi, Le Pennec, Jill Feldman (soprano), Kees Boeke 01-53-01-86-48. Lautrec, Avril, Balossini, M. ou Tru- chon-Barthes. Jean-Pierre Vincent a largué quel- ques-uns des 2 587 personnages du Drame de la vie. Histoire de faire des exemples. Il a lancé les survi- CARNET LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 29

DISPARITION –Mme Georgette Hamaide, - Toulouse (Haute-Garonne). Moissac – Le 11 mai 1981, disparaissait Rencontres son épouse, (Tarn-et-Garonne). M. et Mme de Junnemann Guillaume CASTET. – « Penser les dilemmes de et leurs filles, Mme Paulette Pasquié, l'Argentine contemporaine » à travers M. Alain Hamaide son épouse, Ceux qui l'ont aimé se souviennent. l'analyse des dimensions économiques, et son fils, Elizabeth Pasquié, socio-politiques et urbaines. Rencontre et Mme Anne Bayle, Françoise et Robert Mosnier, Marie Cardinal me organisée le vendredi 18 mai 2001, de M. et M Marc Hamaide André et Martine Pasquié, Colloques 9 h 30 à 18 heures, à l'Institut des et leur fille, Madeleine Pasquié, Le Centre d'histoire des systèmes de hautes études de l'Amérique latine, ses enfants et petits-enfants, ses enfants, pensée moderne e Romancière autobiographique et féministe Et toute la famille, Mathilde, Marie-Sophie, Jean-Eudes 28, rue Saint-Guillaume, Paris-7 , (Jean Salem-université Paris-I) ont la douleur de faire part du rappel à Mosnier, amphithéâtre. et le Centre d'études en rhétorique, L’ÉCRIVAIN Marie Cardinal est bre (qui fera lui aussi l’objet d’un Dieu de Florence, Isabelle, Jean Pasquié, philosophie morte mercredi 9 mai à Valréas film, de José Pinheiro, avec Nicole ses petits-enfants, et histoire des idées ont la tristesse de faire part du décès de Séminaires (Vaucluse), à l’âge de soixante-dou- Garcia) en 1975 : il s’agit des Mots M. André HAMAIDE, (André Charrak-Ecole normale ze ans. pour le dire, où elle retrace la dou- Samedi 12 mai, 14 heures à 18 heures, chevalier de la Légion d'honneur, supérieure de Lyon), « Les Maîtres de Sagesse Née le 9 mars 1929 à Alger, éle- loureuse psychanalyse par laquelle organisent un colloque intitulé Maurice PASQUIÉ, et l'héritage spirituel de l'Humanité » « Rousseau et la philosophie » vée dans une institution religieuse elle échappe à l’asile, sept ans de chevalier de la Légion d'honneur, survenu le 8 mai 2001, dans sa quatre- vendredi 11 mai et samedi 12 mai 2001, Loge Unie des Théosophes, dont elle dénoncera le discours soins psychiques éprouvants pour chevalier de l'ordre national du Mérite, e vingt-huitième année. de 9 heures à 18 heures. 11 bis, rue Kepler, Paris-16 , hypocrite sur le corps et le sexe apaiser ses dérèglements physi- chevalier des Arts et des Lettres, Sorbonne, amphithéâtre Liard, entrée libre et gratuite. professeur honoraire de la faculté (« J’ai mis vingt ans à m’en défai- ques (d’abondantes hémorragies) Priez pour lui ! 17, rue de la Sorbonne, Paris-5e. Tél. : 01-47-20-42-87 re »), professeur de philosophie et revisiter son passé, sa naissance de médecine de Toulouse, www.theosophie.asso.fr La cérémonie religieuse sera célébrée ancien chef aux lycées français de Thessaloni- non désirée, les hallucinations liées du service de chirurgie infantile que, Lisbonne, Vienne et Montréal, à des traumatismes du jeune âge, le vendredi 11 mai, à 10 heures, en la paroisse Saint-Germain, place de et du service d'orthopédie Conférences - Université d'été sur elle avait interrompu sa carrière la nécessité de trancher le lien mala- l'Eglise, à Pantin, où l'on se réunira, au CHU de Purpan. l'enseignement de l'histoire de la d’enseignante à la suite d’une dif avec une mère confite en dévo- suivie de l'inhumation au cimetière Vendredi 11 mai, 20 h 15 à 21 h 30, Shoah pour les professeurs des lycées et dépression nerveuse et avait été tions qui lui infuse une peur pani- communal, dans l'intimité familiale. « Les étapes de la méditation » collèges, toutes disciplines confondues, Loge Unie des Théosophes, remarquée dès son premier roman, que de la vie. Les obsèques religieuses auront lieu le du 8 au 12 juillet 2001, à Paris, avec des Un registre à signatures tiendra lieu de samedi 12 mai 2001, à 9 h 30, en 11 bis, rue Kepler, Paris-16e, historiens et des spécialistes de la Ecoutez la mer (1962) : cette histoi- condoléances. l'abbatiale Saint-Pierre de Moissac entrée libre et gratuite. pédagogie. Avec le soutien de l'APHG et re d’une femme, bonne mère et LE PASSÉ ALGÉRIEN (Tarn-et-Garonne). Tél. : 01-47-20-42-87 de la Fondation Jacob-Buchman. épouse attentive, qui cherche équili- Deux ans plus tard, Autrement dit www.theosophie.asso.fr – Jacqueline Lataud, bre et bonheur dans l’adultère fut se présente comme une suite orale Selon la volonté du défunt, ni fleurs ni Renseignements et inscriptions Christine Klein-Lataud et Michel couronnes, des prières. en effet couronné par un jury de lec- aux Mots pour le dire. Interviewée Klein, COLLÈGE DES ÉTUDES JUIVES au CDJC : 01-42-77-44-72 Elisabeth Dubois-Violette et Jean- de l'Alliance israélite universelle : teurs (le Prix international du pre- par Annie Leclerc, répondant aux Cet avis tient lieu de faire-part. mier roman créé par René Julliard). milliers de femmes paumées qui Pierre D'Haenens, L'IDÉE DE CRÉATION Communications diverses Mais c’est en 1973, avec La Clé avaient manifesté leur empathie Marie-Claude Fulchignoni-Lataud, Approches scientifiques, théologiques, Brigitte Lataud et Sylvain Jouty, – Nathalie Sarallier, philosophiques traditionnelles – Le Haut Conseil de la francophonie sur la porte, qu’elle devient une pour ce témoignage d’une réappro- Philippe et Claudine Lataud, son épouse, et contemporaines. a le plaisir de vous annoncer que le romancière appréciée du grand priation de soi, elle raconte à nou- Eric et Paule Lataud, Mme Jean Sarallier, Cycle de conférences du 9 au 23 mai Courrier des pays de l'Est (no 1011, public, essentiellement féminin veau son enfance en Algérie fran- Yves et Régine Lataud, sa mère, (19 heures-20 h 30, janvier 2001) a consacré un dossier ses enfants, (Marie Cardinal se défendait néan- çaise, ses rapports avec une mère M. Yves Sarallier, puis 20 h 30-22 heures). spécial à la francophonie en Europe Christophe (†), Séverine, Mélusine, son frère, Deuxième semaine : moins vigoureusement d’être une adulée/honnie et avec sa névrose, Alexis, Chloé, Tristan, Aurélia, Vittoria, centrale et orientale, coordonné par Sa famille, ses amis, 14 mai : G. Freudenthal, J. Dautricourt ; A. Wolff (La Documentation française, « papesse du féminisme », comme lâche des paroles apaisantes (et Valère, Balthazar, Noémie, Marine, 15 mai : L. Kaennel, J. Rolland ; ont la douleur de faire part du décès de www.ladocfrancaise.gouv.fr). on l’avait surnommée après sa audacieuses pour l’époque) sur le Emmanuel, Quentin, 16 mai : D. Banon, H. Bacry ; spectaculaire contribution à l’explo- couple, le droit des femmes à être ses petits-enfants, Albert SARALLIER, 17 mai : C. Cohen, J. Lacarrière. Simon, Nathanaël, Théophile, Troisième semaine : sion féministe des années 1970). elles-mêmes et à séduire sans ses arrière-petits-fils, Assemblées générales Elle y dépeint une famille peu tradi- devoir subir les astreintes de la survenu brutalement le 6 mai 2001, 21 mai : T. Alcoloumbre, B. Paperon ; Nabila Hammad, qui a éclairé la fin de L'UNIM tionnelle où les parents vivent maternité ou à ressembler aux top- sa vie, 22 mai : S. Trigano, G. Samama ; 23 mai : C. Birman, P. Wilgowicz. (Union nationale pour les intérêts selon leurs convenances personnel- models. Ceux et celles qui l'ont soignée et et vous prient d'assister ou de vous unir accompagnée avec tout leur cœur, par la prière aux messes qui seront Au siège de l'Alliance, de la médecine), les et où les enfants sont autorisés En 1978, dans Une vie pour deux, e Ses parents et amis, célébrées le vendredi 11 mai, à 14 h 30, 45, rue La Bruyère, Paris-9 (PAF). Association inscrite près le tribunal à tout oser pourvu que leurs expé- Marie Cardinal cherche à exorciser ont la profonde douleur d'annoncer le en l'église Saint-Vincent-de-Paul, Paris- Renseignements : 01-53-32-88-55. d'instance de Metz-volume n° 4, riences se passent à la maison. encore ses démons en plongeant départ de 10e et le lundi 14 mai, en l'église de Site Internet : http://www.aiu.org convoque ses adhérents pour assister à Avec les garçons et les filles qui dans la fiction, pour raconter l’his- Murs (Vaucluse). l'assemblée générale ordinaire, qui se défilent chez elle, l’héroïne se com- toire d’un couple dont l’équilibre Simone LATAUD, L'université Paris-7 Denis Diderot tiendra le samedi 9 juin 2001, à née MAGNEN, Cet avis tient lieu de faire-part. 10 heures, dans les salons de l'hôtel porte en copine, accueille dans son est brutalement mis en cause par la propose une série de conférences Savoy, 5, rue François-Einesy, à Cannes, appartement toute une jeunesse à découverte d’une noyée passion- organisée dans le cadre des partie rejoindre Le Coulet, « 30 ans de l'université » à effet de délibérer sur l'ordre du jour la dérive qui dévalise le réfrigéra- née par les malades mentaux. Au route du Col-de-Murs, suivant : André, teur… ou plus. Le livre, qui se termi- pays de mes racines (1980), Le Passé 84220 Murs. « Les logiques du logiciel », 1) Rapport d'activité du conseil ne sur un relatif constat d’échec, empiété (1983), Les Pieds-Noirs 66, rue du 8-Mai-1945, d'administration. dans la Paix du Seigneur. par Guy Cousineau, fait du bruit ; il sera adapté au ciné- (1988) seront encore hantés par le 77260 Reuil-en-Brie. le vendredi 11 mai à 18 h 30, amphi 24, 2) Approbation et ratification de la e modification du bilan 1999. ma par Yves Boisset, avec Annie passé algérien, la nostalgie d’un Elle s'est éteinte à son domicile, 2, place Jussieu, Paris-5 . 3) Examen et approbation des Girardot. Marie Cardinal avait déjà pays où les femmes avaient la entourée de ses enfants, dans sa quatre- – Denise Taïeb, « Fallait-il penser le temps », comptes de l'exercice clos le mis un pied dans le monde cinéma- « science des rythmes primor- vingt-cinquième année, le 8 mai 2001. son épouse, Frank Taïeb, Fabienne Salaün par François Jullien, 31 décembre 2000. tographique en tournant, comme diaux. » La cérémonie religieuse aura lieu le et leurs enfants, le lundi 14 mai, à 18 heures, amphi 24, 4) Quitus aux administrateurs. actrice, avec Robert Bresson (Mou- Présidente du Syndicat des écri- vendredi 11 mai, à 14 h 15, en l'église Thomas, Clément, Pierre, 2, place Jussieu, Paris-5e. 5) Renouvellement d'administrateurs. chette) et Jean-Luc Godard (Deux vains de langue française créé en Saint-Eutrope, les Portes-en-Ré. Le docteur Olivier Taïeb, 6) Fixation de la cotisation pour ou trois choses que je sais d’elle): 1975, elle avait milité pour une révi- font part du décès du « Approches françaises des cultures l'année 2002. anglophones », une expérience qu’elle raconte sion des contrats-types d’édition et « Tu nous as tout donné de toi, 7) Ratification et opposabilité des avec un amour par Frédéric Ogee, décisions prises en conseil dans l’un des plus beaux textes s’était inquiétée de la condition docteur Victor TAïEB, et une ardeur inépuisables. » le lundi 21 mai, à 18 heures, amphi 24, d'administration et en assemblée jamais écrits sur des tournages de des « nègres ». survenu le dimanche 6 mai 2001, à l'âge 2, place Jussieu, Paris-5e. générale : films : Cet été-là. 11, sente du Bois-des-Dames, de soixante-quatre ans. Du fait de l'évolution jurisprudentielle Elle publie son texte le plus célè- Jean-Luc Douin 92420 Vaucresson. « Les études intereuropéennes : et du souci de transparence de 18, rue des Maraîchers, approches et perspectives », l'association, conformément à l'article 12 par Marie-Claire Hoock-Demarle, –Mme Roger Maarek, 75020 Paris. de la loi n° 89-1009 du le lundi 28 mai, à 18 heures, amphi 24, 31 décembre 1989 (loi Evin) et à l'article AU CARNET DU « MONDE » – M. Hubert Guillotin de Corson, née Lucette Dana, e M. et Mme Odile et Philippe 2, place Jussieu, Paris-5 L. 140-4 du code des assurances, il est Mlles Isabelle et Anne Guillotin de - Henri-Louis Tellier, www.diderotp7.jussieu.fr Corson, J. Maarek, son époux, proposé que toutes décisions prises en Naissances Théophile et Ulysse Maarek, me Stéphane et Grégoire, conseil d'administration, entérinées par M. et M Eric Guillotin de Corson leurs petits-enfants et enfants, ses enfants, – A l'invitation du Bné-Brit l'assemblée générale suivante et publiées Charlotte, Chloé, Arthur et leurs enfants, Les familles Maarek, Dana, Zarka, Bengourion, le professeur Maurice- dans le procès-verbal de ladite assemblée et leur grand-père Diane, Constance et Pierre, Slama, Samama, Jean-Sébastien et Nathalie, leurs conjoints, Ruben Hayoun traitera du thème générale, soient déclarées incontestables sont très heureux d'accueillir M. et Mme Roland Nal ont la tristesse de faire part du décès, le suivant : « La faute et le pardon dans le et opposables à l'ensemble des adhérents 19 avril 2001, de Pauline, Baptiste, Chloé, Camille, et leurs enfants, ses petits-enfants, judaïsme : la cérémonie du tashlikh de l'UNIM. Clément, (entre la magie et la mystique) », le Emmanuel et Marie-Laure, Roger Abraham MAAREK, Mme Paul Dupont, Le règlement de la cotisation de M. et Mme Edouard Guillotin de sa mère, jeudi 17 mai 2001, à 20 h 15, salle des prévoyance par l'adhérent vaudra né le 7 mai 2001. diplômé d'études supérieures mariages de la mairie du Corson, de droit privé, M. le commissaire de la marine acceptation de ces décisions. et Mme Yvon Brisbout, 16e arrondissement, 71, avenue Henri- 8) Modalités d'information aux ont la tristesse de faire part du décès de magistrat et avocat honoraire, e Les familles MESCHERIAKOFF ancien chargé de mission M. et Mme Gérard Cosmi, Martin, Paris-16 . Tél. : 01-40-82-26-02. adhérents : et pour la question tunisienne auprès M. et Mme Michel Dupont, [email protected] Les adhérents de l'UNIM seront de la délégation française M. et Mme Pierre Dupont, immanquablement informés par écrit et MANCEAUX-DEMIAU Mme GUILLOTIN ont la joie de faire part de la naissance de pour le ministère public ses frères et sœurs, Débats par le canal de plusieurs supports : de CORSON, au tribunal de Nuremberg. M. et Mme Jean-Loup Tellier, l'UNIM INFO, l'appel de cotisations du Françoise, née Georgette NAL, Mlle Marie-Thérèse Tellier, La Maison des écrivains, contrat de prévoyance, l'appel de la Les obsèques ont eu lieu à Paris dans ses beau-frère et belle-sœur, 53, rue de Verneuil, Paris-7e. cotisation annuelle UNIM association. l'intimité familiale. au foyer de Et toute sa famille, Mercredi 16 mai, 19 h 30. 9) Amélioration des garanties en Valéry et Laure, leur épouse, mère, grand-mère, sœur, ont la douleur de faire part du décès de Cycle : Etats de la prose. complémentaire maladie. 54, rue d'Amsterdam, Le roman, cet acte paradoxal tante et belle-sœur, 75009 Paris. 10) Divers. le 10 avril 2001, à La Rochelle. Danièle TELLIER, avec les romanciers professeur de lettres classiques Gérard Gavarry rappelée à Dieu le 9 mai 2001, à l'issue – Ecully. Tassin. Paris. au collège Edouard Pailleron. et Dominique Noguez. Cours d'une très longue maladie, après avoir Mardi 22 mai, 20 heures. Anniversaires de naissance Et vous, qu'attendez-vous reçu l'onction des malades. me La cérémonie sera célébrée le Cycle : Des éditeurs. M. et M Marcel Maréchal pour vous initier à l'informatique ? et leurs enfants, vendredi 11 mai 2001, à 10 h 30, en Les éditions L'Escampette Jonathan RUBIN, La cérémonie religieuse aura lieu en Mathias et Laurence, l'église Saint-François-de-Sales, rue autour de l'éditeur C. Rouquet : me Brémontier, Paris-17e. A. Glykos, M. Host, Un formateur compétent et pédagogue se l'église Saint-François-Xavier, à Paris-7e, M Maryse Maréchal le 11 mai 2001, Bamberg (Allemagne). et son fils, Jean-Philippe, et un hommage à déplace chez vous pour vous former en le samedi 12 mai, à 10 h 30. Parents, amis et les Tréteaux de Cet avis tient lieu de faire-part. Al Berto par M. Chandeigne. bureautique et à Internet Au début de l'odyssée de ta vie, France, Entrée : 20 francs (PC ou Mac). heureux anniversaire pour tes vingt et un Ses cendres reposeront au caveau ont la douleur de faire part du décès de (gratuit pour les adhérents, ans. familial d'Abbaretz (Loire-Atlantique). Remerciements étudiants, chômeurs). Documentation gratuite Mme Marie-Louise MARÉCHAL, –Mme Alice Hettinger, Renseignements au 01-49-54-68-87 Aldisa : 01-46-67-18-90 Papa. née DAVID, – On nous prie d'annoncer le décès de son épouse, dans sa quatre-vingt-neuvième année. Ses enfants, Mariages Alexandra ELIACHEFF, Et toute la famille, CARNET DU MONDE - TARIFS ANNÉE 2001 La célébration aura lieu en la chapelle très touchés des marques de sympathie TARIF à la ligne le 6 mai 2001. du Centre de gériatrie de Cuire, 14, rue qui leur ont été témoignées lors du décès Mathilde LIGNOT Pasteur, à Caluire (Rhône), le samedi de et De la part 12 mai 2001, à 10 h 40, suivie de DÉCÈS, REMERCIEMENTS, 141 F TTC - 21,50 E Sébastien LELOUP, l'inhumation au cimetière d'Ecully à M. Julien HETTINGER, de ses amis. AVIS DE MESSE, ... 11 h 45. ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS ... sont heureux de faire part de leur La cérémonie religieuse aura lieu le vous prient de trouver ici leurs sincères TARIF ABONNÉS 119 F TTC - 18,14 E mariage qui sera célébré en l'église vendredi 11 mai, à 10 h 30, en la 11, rue Yvon-Villarceau, remerciements. Saint-Etienne du Mont, Paris-5e, le cathédrale Saint-Alexandre-Newski. 75016 Paris. samedi 12 mai 2001, à 16 h 30. E 12, rue Daru, Anniversaires de décès NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, 600 F TTC - 91,47 – Philippe et Jean-Noël Ogouz, MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS 75008 Paris. Forfait 10, rue des Boulangers, Et toute la famille – Le 10 mai 1995, disparaissait La ligne suppl. : 60 F TTC - 9,15 E 10 lignes 75005 Paris. ont la tristesse de faire part du décès de TARIF ABONNÉS 491 F TTC - 74,85 E Georges CANDILIS, FORFAIT 10 LIGNES Mme Rosemonde OGOUZ, architecte. Décès veuve de M. Marcel OGOUZ, THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 E – Jean-Jacques Alezra, Sa famille, COLLOQUES - CONFÉRENCES : Nous consulter survenu à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Ses amis, Monique Alezra, m 01.42.17.39.80 + 01.42.17.38.42 Fax : 01.42.17.21.36 ses enfants, se souviennent. Cet avis tient lieu de faire-part. e-mail: [email protected] ont la douleur de faire part du décès de Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de deux lignes. – Il y a trente ans, Mme J. ALEZRA, Vous pouvez Les lignes en blanc sont obligatoires et facturées. née Elodie ROUACH, nous transmettre Mme Bernadette LE NAIL vos annonces la veille survenu le 6 mai 2001. trouvait la mort dans un accident de pour le lendemain voiture. Les obsèques ont eu lieu le 7 mai dans jusqu’à 17 heures LE MONDE DES LIVRES l'intimité familiale. Alexandre, Marguerite, Perrine, Permanence le samedi Maximilien et Clémence, avec 0123 23, rue des Martyrs, jusqu’à 16 heures ses petits-enfants, DATÉ VENDREDI 75009 Paris. qu'elle n'a pas pu connaître, la saluent. 30 KIOSQUE LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 EN VUE a Daniel Goldin, La revue pornographique « Hustler » fait des vagues en Roumanie administrateur de la NASA, a annoncé, mardi 8 mai : « Dans dix ans peut-être, l’homme sera Ce mensuel controversé, création du milliardaire américain Larry Flynt, publie des révélations sur le passé du couple Ceausescu capable d’aller sur Mars. » et s’attaque à des personnalités d’aujourd’hui. Il a le mérite, selon les autorités, d’attirer l’attention sur le problème de la prostitution a « Dans dix ans peut-être, le travail des enfants sera aboli LA REVUE pornographique Le nouveau mensuel ne se limite admettre que l’interview de Gheor- tographes, lors de la soirée de lan- chez nous », a confié mardi Hustler, création du milliardaire pas aux affaires du passé, mais s’at- ghe Hagi n’était qu’un montage, cement, sous l’assaut de plusieurs 8 mai Girija Prasad Koirala, américain Larry Flynt, fait une per- taque également à des personnali- fabriqué à partir d’un livre d’entre- minettes en string. Le lendemain, premier ministre du Népal. cée en Europe de l’Est avec une tés d’aujourd’hui. Traian Basescu, tiens avec le célèbre footballeur. leurs photos faisaient les délices première édition mensuelle en le très populaire maire de Buca- « Hagi contre Larry Flynt, les rois du de plusieurs journaux roumains. a La proposition de loi qui Roumanie. Lancée samedi 28 avril, rest, après s’être dévoilé aux lec- football et de la pornographie face à Visiblement irrité par ce scanda- reconnaît la prostitution comme après une campagne publicitaire teurs de Hustler, s’est dépêché de face », lit-on sur la première page le, le premier ministre, Adrian Nas- un métier en Allemagne déçoit très agressive, Hustler ne cesse de prendre ses distances. «Au du quotidien Ziua (Le Jour). tase, a décidé de s’impliquer dans Stephanie Klee, établie à son faire des vagues en Roumanie. moment où je donnais l’interview, je le débat. « Le premier ministre va compte depuis plus de L’apparition de ce mensuel contro- ne savais pas qu’il était question MINETTES EN STRING demander au Parlement d’examiner vingt ans : « C’est un petit pas versé a provoqué une suite de scan- d’une publication pornographique, La version roumaine de Hustler le problème de la pornographie et dans la bonne direction, mais dales qui donnent lieu à un vérita- a-t-il déclaré à la presse roumaine. clôt son stock de « sujets sérieux », de la prostitution, note Cotidianul j’aurais voulu que cela aille plus ble débat sur la pornographie. On m’a simplement parlé d’une comme on peut le lire dans son édi- (Le Quotidien). Il s’est déclaré con- loin, que l’on puisse faire de la Pour réussir, la recette consa- publication américaine, et je me torial, avec l’inévitable « dossier tre la diffusion de films ou d’images publicité. » crée de Hustler a été adaptée au la pensée », était un homosexuel suis fait avoir. » secret sur la mort de Lady Diana, explicitement sexuels en des lieux et public roumain. Le premier numé- dans sa première jeunesse. Il La deuxième victime des astuces l’avorton princier ». Mais le succès à des heures accessibles aux a « Les raisons de cette décision ro de l’édition roumaine a glissé, aurait partagé sa passion avec de Hustler est la star roumaine du de Hustler en Roumanie, qui comp- mineurs. » Le premier ministre sont profondes », écrit aux entre quelques centaines de pho- Gheorghiu Dej, son prédécesseur football, Gheorghe Hagi. Il s’est te épuiser son tirage de affirme, dans les pages de ce parents Cindi Samson, tos pornos, plusieurs révélations à la présidence de la Roumanie déclaré choqué de trouver, enca- 90 000 exemplaires, a davantage même journal, qu’il y a un aspect directrice de la Rodeph Sholom choquantes pour le public. Les communiste, mort en 1964. Hustler drée de plusieurs photos pornogra- été assuré par les scandales provo- positif dans le scandale provoqué Day School, école élémentaire Roumains ont appris, onze ans dévoile également un certain nom- phiques, une interview qu’il qués lors de son lancement que par Hustler, puisqu’il sert de son- des beaux quartiers de New après la chute de la dictature de bre de détails scabreux sur la vie n’avait jamais donnée. Sous la pres- par son contenu. Un conseiller du nette d’alarme pour aborder le pro- York où la Fête des mères ne Nicolae Ceausescu, que le « Génie sexuelle de la jeune Elena, future sion des médias roumains, les président Ion Iliescu et un secrétai- blème de la prostitution. « Nous sera pas célébrée cette année des Carpates »,oule« Danube de épouse du « conducator ». auteurs de cette farce ont fini par re d’Etat ont été surpris par les pho- remercions cette publication de « pour ne pas froisser la nous avoir fourni l’occasion de nous sensibilité des enfants issus de attaquer à ce problème », a-t-il dit. couples homosexuels ». DANS LA PRESSE LIBÉRATION LCI écoulées. (…) L’adoption du Plan Les éditeurs de Hustler se réjouis- Jean-Michel Helvig Pierre-Luc Séguillon de retour à l’emploi par les socia- sent, d’ores et déjà, du succès rem- a Le conseil municipal de West LA CROIX a Ce que l’on retient finalement a La France célèbre le 10 mai listes avec le concours des voix de porté en Roumanie. Ils annoncent Hollywood remplacera Bruno Frappat de cette époque désormais cou- 1981. Les médias n’en finissent l’opposition prouve ainsi que, que la version roumaine n’est « propriétaires d’animaux de a 10 mai 1981, 10 mai 2001 : leur sépia, c’est une nostalgie plus de commémorer l’arrivée de vingt ans après 1981, il n’est plus qu’un test avant de tenter la même compagnie » par « gardiens vingt ans, deux siècles ! Quand d’un temps où le discours la gauche au pouvoir il y a vingt guère de différence entre une poli- opération dans les autres pays d’animaux de compagnie » sur François Mitterrand est élu, le politique de la gauche au pou- ans. De vieux dévots continuent tique économique de gauche et ex-communistes, où la pornogra- ses panneaux dans les squares : monde est encore bipolaire ; Est- voir était conquérant et ne de céder à la mitterrandolâtrie une politique économique de droi- phie fait toujours recette. « Le style « Les chiens et les chats ne sont Ouest, le reste au balcon. Nous semblait douter de rien. Ce serait tandis que d’irréductibles adver- te, et apporte la démonstration de Hustler trouvera sa place en Rou- pas des esclaves, ils sommes en plein XXe siècle, ce siè- injuste de dire qu’il est aujour- saires règlent outre-tombe leur que les socialistes se sont bel et manie, lit-on dans l’éditorial de n’appartiennent pas à leurs cle que les historiens font d’hui soumis, il est simplement compte avec le président honni. bien convertis à une politique de l’édition roumaine. Les femmes les maîtres ! » débuter en 1917 et s’achever en plus modeste. C’est d’abord que Mais en cet anniversaire mit- l’offre, eux qui longtemps se plus belles et les plus sexy et les 1989 à Berlin. Un siècle de les hommes politiques en terrandien aussi ambigu que firent les champions d’une politi- mâles les plus féroces de chez nous a Thomas Herb et Armin guerres militaires et idéologi- général – et en particulier à l’était le personnage célébré, un que de la demande. Surprenant vont bientôt exposer leurs corps et Schurz, dit « Papa Schultz », SDF ques. De menaces, d’impérialis- gauche, où l’on a volontiers le ro- événement, passé presque inaper- paradoxe, ceux-là qui voulaient leurs fantaisies érotiques dans les allemands, ont été condamnés à mes, de manichéismes. Vingt ans mantisme du grand change- çu, dit mieux que tous les com- rompre avec le capitalisme pages de notre publication. » Une quatre et cinq ans de prison par la seulement, et déjà l’on peut ment – ont appris ce qu’il en coû- mentaires l’essentiel : l’étonnante auront largement contribué à véritable profession de foi. cour d’assises des parler d’un événement « du siè- tait des illusions imprudemment et formidable évolution des socia- convertir l’économie française au Bouches-du-Rhône pour avoir tué cle dernier ». prodiguées. listes durant les deux décennies libéralisme. Mirel Bran Johan Hildenbeutel, SDF allemand, en le bourrant de coups parce qu’il battait son chien. www.nemoenamerique.com SUR LA TOILE a « Les soldats sont confrontés FRANCE-EUROPE aux mêmes tentations que le a La présidence de la République public », fait remarquer un Apprendre l’anglais en suivant le périple imaginaire de deux adolescents à travers les Etats-Unis a ouvert sur son site Web un forum porte-parole du ministère de la de discussion pour tous, consacré défense britannique à propos de POUR ACCOMPAGNER la sor- ne de Némo et Linda étant censée à l’avenir de l’Union européenne. 17 hommes du 1er bataillon des tie de Némo en Amérique, le nou- durer trois semaines, les épisodes www.elysee.fr Welsh Guards qui monte la veau roman de Nicole Bacharan et ont été mis en ligne entre le garde au palais de Buckingham, Dominique Simonnet, les éditions 15 avril et le 4 mai à raison de deux RECHERCHE VISUELLE testés positifs au cannabis, à du Seuil ont créé un site d’anima- par semaine. En revanche, les lec- a Le site de vente aux enchères l’ecstasy ou aux amphétamines. tion mettant en scène les héros du teurs de la version papier pou- français ibazar a mis en place un livre. Il s’agit de la suite du Livre de vaient d’emblée accéder au conte- moteur de recherche visuel qui ana- a « Il faut à tout prix éviter Némo, une aventure initiatique nu intégral du site, après avoir lyse les photos des objets mis en l’approvisionnement sauvage », pour collégiens, qui se vendit en découvert un mot de passe dissi- vente et les regroupe en fonction s’inquiètent les gendarmes et les 1998 à plusieurs dizaines de mil- mulé dans le second chapitre du de leur aspect (couleur, forme, tex- policiers chargés de récupérer la liers d’exemplaires. récit. ture…). Ce procédé d’analyse et cocaïne qui, depuis deux Une intrigue très simple sert de S’il est impossible de déterminer d’indexation d’images a été mis au semaines, échoue par petits trame au récit : deux adolescents, dans quelle proportion cette opéra- point par la société française paquets réguliers sur les plages Némo le Parisien et Linda la New- tion a fait augmenter les ventes du LookThatUp. landaises écumées chaque jour yorkaise, traversent les Etats-Unis livre, Valéry Grancher se déclare www.ibazar.com par de modestes riverains à la pour retrouver une vieille dame. satisfait : « Nous avons près de www.lookthatup.com recherche d’épaves de mer. Au cours de leur périple, ils décou- 500 visiteurs. Comme nous leur vrent l’histoire et la diversité cultu- offrons la possibilité d’envoyer des GRANDE-BRETAGNE a Les élagueurs de la mairie relle de la société américaine. Le e-mails aux héros, nous recevons a L’université d’Oxford a annoncé de Plougasnou, près de Morlaix, roman commence entièrement en également entre 30 et 50 messages. l’ouverture prochaine en son sein venus couper les premières français, puis glisse doucement Très souvent, on demande aux d’un institut Internet (OII). Il s’agi- branches de deux cyprès vers l’anglais, à mesure que Némo auteurs si Nemo existe vraiment… Le ra d’un département pluridiscipli- centenaires promis à l’abattage, progresse dans son apprentissage. site apporte une plus-value pédago- naire consacré à l’étude d’Internet ont reçu une volée de bois « Internet nous est apparu comme ainsi à prononcer correctement, et par une agence spécialisée, qui a gique, mais aussi éditoriale, car il et de son impact sur la société, le vert en tombant, un moyen inédit de valoriser ce pro- découvrent que l’on s’exprime diffé- eu recours aux services de comé- donne de l’épaisseur aux personna- commerce et la vie politique. Les lundi 7 mai au petit matin, duit, explique Valéry Grancher, res- remment en Californie et au diens professionnels pour enregis- ges du livre : c’est la preuve qu’une équipes de recherche seront com- sur des arboristes militants ponsable des développements mul- Texas ». trer les voix. Les internautes forme littéraire peut trouver un pro- posées de scientifiques, d’informa- nichés dans les cimes. timédia du Seuil, quand les person- Six séquences animées d’environ n’ayant pas acheté le livre ont longement sur Internet. » ticiens, de juristes, de médecins et nages du livre parlent, chacun à son trois minutes, correspondant aux découvert ces animations « en d’économistes. Christian Colombani accent. Les internautes apprennent étapes du voyage, ont été conçues temps réel » : l’aventure américai- Géraldine Faes www.admin.ox.ac.uk/po/010504.htm

F par Abonnez-vous au pour seulement 173 mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex par Luc Rosenzweig F Vingt ans déjà Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 173 (26,37a) par mois par prélèvement automatique. ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : ON POURRAIT très bien appli- libération sexuelle. Plongé dans ce posthume. Nous avons ressenti Adresse : quer aux événements historiques type de réflexion, nous avons failli encore une fois ce malaise déjà Code postal : Localité : cette sentence de Paul Nizan con- rater cette « dernière interview » éprouvé, mais de façon plus floue, Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPA1 testant fermement que l’âge de de François Mitterrand diffusée devant les « entretiens de l’Ely- vingt ans soit le plus beau de la mercredi soir sur Arte. Il s’agit sée » de J.-P. Elkabbach. Les Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE vie. La télévision ne nous épargne d’une longue conversation menée confessions posthumes sont, par N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de aucune évocation, commémora- en 1995 avec une journaliste russe nature, irréfutables, puisque leur mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER tion, retour sur images et autres l’interrogeant sur son action entre auteur ne peut plus être interpellé les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... flash-back sur ce 10 mai 1981, novembre 1989, date de la chute par ceux qu’il met en cause. Le dis- au journal Le Monde. Prénom ...... dont nous nous épargnerons le du mur de Berlin, et janvier 1990, cours de Mitterrand sur l’unifica- N° ...... rue ...... ridicule de rappeler ici ce qui s’est moment où il apparut que l’unité tion allemande aura sans doute Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... passé ce jour-là. Vingt ans, pour allemande était inéluctable. paru fastidieux à ceux qui ne sont ment ou d’interrompre mon abonnement à une date d’histoire de France, Cette affaire nous intéressait, pas familiers du dossier, mais il tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) c’est un peu l’âge bête : on n’est car nous avons personnellement comportait des éléments très inté- Date :...... pas tout à fait sorti de l’enfance, vécu de fort près ces événements, ressants pour ceux qui sont pas- Signature : ...... car une bonne partie des acteurs grâce à ce journal. Mitterrand sionnés par cette histoire. Notam- N° ...... rue ...... de cette journée sont encore sur répond ici aux critiques lui repro- ment des jugements sur l’état d’es- Code postal Ville ...... les planches, mais on fait déjà par- chant d’avoir commis une faute prit, durant cette période, de Mar- tie des dates à apprendre par des politique majeure en donnant l’im- garet Thatcher, Helmut Kohl ou IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB gens nés après qui passent le bac pression de freiner cette marche Mikhaïl Gorbatchev. d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- aujourd’hui. vers la fusion de la RDA dans la Tous ces personnages sont enco- tion. Il y en a un dans votre chéquier. Mai 68 vient, lui, de dépasser ce République fédérale. Nous n’entre- re vivants, et suffisamment éloi- Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : stade : une nouvelle génération rons pas ici dans le détail de ce gnés de la vie politique mondiale Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. de polémiques à son sujet vient débat, sur lequel notre avis impor- pour confirmer ou infirmer ces Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99FTTC/min) d’émerger, où l’on « historicise » te peu, pour nous consacrer à notations mitterrandiennes. Il eût “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at ce qui était de l’ordre du combat l’analyse de cette spécialité mit- été de bonne télévision de le leur Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 politique et culturel, comme la terrandienne : le discours télévisé demander… RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / 31 JEUDI 10 MAI GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.50 Les Brûlures de l'Histoire. Printemps MUSIQUE 19.20 Qu'est-ce qui fait courir TÉLÉVISION ARTE de Prague. La Chaîne Histoire David ? aa 21.00 L'Alimentation de l'enfant. Forum 20.55 François Mitterrand, 21.00 Haydn. Messe de la Sainte-Cécile. Elie Chouraqui (France, 19.00 Voyages, voyages. Provence. & TF 1 21.35 et 22.50 Thema. Au secours, conversations avec un président. Avec Lucia Popp, soprano ; 1981, 100 min) . Cinétoile 19.45 Météo, Arte info. l'Europe se dépeuple ! Arte [4/5]. En général les inquisiteurs Doris Soffel, alto ; Kurt Moll, basse ; 19.20 Qui ? aa 20.15 Reportage. Un cavalier face au mur. Horst Laubenthal, ténor ; 17.30 Sunset Beach. 22.00 Comment protéger sont des lâches. [5/5]. Jusqu'au dernier Leonard Keigel (Fr. - It., 20.45 Thema. matin du dernier jour. France 2 Par l'Orchestre symphonique 1970, 75 min) %. Ciné Cinémas 3 18.20 et 0.45 Exclusif. Au secours, l'Europe se dépeuple ! les espèces ? Forum et les Chœurs de la Radio bavaroise, 19.00 Le Bigdil. 20.46 L'Europe se meurt-elle ? 21.25 Questions d'enfants. dir. Rafael Kubelik. Muzzik 21.35 et 22.50 Au secours, 23.00 L'Art de la magie. Forum [2/6]. Etre nourri. Planète 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 22.00 Mahler. Rückert Lieder. l'Europe se dépeuple ! [1 et 2/2]. 21.45 Les Mystères de la Bible. 20.55 Les Cordier, juge et flic. 22.05 Sauvés par l'immigration ? MAGAZINES Avec Margaret Price, soprano. Trahie par les siens. 23.20 La Famille en questions. Paul, l'apôtre. La Chaîne Histoire Par l'Orchestre des Ludwigsburger aa Schlossfestspiele, 22.45 Terminal Velocity 23.55 Le Capitaine Fracasse 16.35 Les Ecrans du savoir. 22.05 Thema. Film. Deran Sarafian %. Film. Alberto Cavalcanti. Sauvés par l'immigration ? Arte dir. Wolfgang Gönnenwein. Mezzo Vive la République ! Olivier Guichard, 1.15 TF 1 nuit, Météo. 1.25 Architectures. la prise de pouvoir 22.20 Peut-on être noir et homosexuel 22.45 Nice Jazz Festival 2000. par de Gaulle. La Cinquième Programme 8. Muzzik 1.30 Aventures asiatiques. aux Etats-Unis ? Planète M6 18.40 Nulle part ailleurs. 0.05 Kenny Werner Trio. Jean Harlow. Téva Invité : Patrick Chesnais. Canal + 22.25 Légendes. Jazz à Vienne 1998. Muzzik FRANCE 2 17.20 Highlander %. 22.25 L'Art du chant, la légende 18.20 et 20.50 Loft Story. 23.40 Le Club. Daniel Prévost. Ciné Classics TÉLÉFILMS 17.00 Des chiffres et des lettres. des grandes voix filmées. 17.35 Viper. 18.55 Buffy contre les vampires %. [2/2]. Le temps des plateaux. Mezzo DOCUMENTAIRES 20.45 Commando express. 18.20 Un agent très secret &. 19.50 I-minute. 22.30 Les Derniers % 19.54 Le Six Minutes, Météo. 19.00 Les Secrets de la Méditerranée. David S. Jackson. . TF 6 19.10 Qui est qui ? Vénitiens. Monte-Carlo TMC 20.05 Une nounou d'enfer &. La lagune de Venise. Odyssée 20.55 Thym sauvage. 19.50 Un gars, une fille. Gero Erhardt. %. Monte-Carlo TMC 20.40 Décrochages info. 19.05 Le Piège afghan. Histoire 22.55 L'Actors Studio. 20.00 et 1.05 Journal, Météo. Paul Newman. Paris Première 23.15 Petits cauchemars entre amis 23.50 Comme une ombre. 20.55 François Mitterrand, 19.30 Les Enfants % 19.30 Raining Stones aaa Téléfilm. David Semel, Martin Kunert 23.20 Thema. Sandor Stern. . TSR conversations avec un président. et Matt Cooper ?. de Jean-Marc Guillou. RFO Sat La Famille en questions. Arte Ken Loach. Avec Bruce Jones, 23.50 Joseph Balsamo. André Hunebelle. Julie Brown (Grande-Bretagne, [4/5]. En général les inquisiteurs sont 0.45 Drôle de scène. 19.30 L'Eté au royaume 0.05 L'Hôpital du territoire. RFO Sat [6/7] &. Monte-Carlo TMC 1993, v.o., 90 min) &. Cinéstar 2 des lâches. 1.15 Normal ou paranormal ? des glaces. Odyssée 0.15 Caméra cachée. aa 21.55 [5/5]. Jusqu'au dernier matin 20.45 L'Anguille du dernier jour. Les dessous du football. France 3 SÉRIES Shohei Imamura, Daisuke Tengan 19.55 Clé de voûte. 22.55 Michael Collins a Michaël Lévinas. Muzzik 0.35 Grizzlis du Kamtchatka. Odyssée et Motofumi Tomikawa (Japon, RADIO 19.20 Hill Street Blues. 1997, 115 min) &. Cinéstar 1 Film. Neil Jordan %. & 20.00 Voyage pratique. 1.00 Lonely Planet. Jeu de l'oie . Monte-Carlo TMC 20.50 Les Granges brûlées aa 1.30 Nikita. L'heure des comptes %. Les voies navigables en Chine. Voyage La Thaïlande et le Laos. Voyage FRANCE-CULTURE 20.00 La Vie à cinq. Jean Chapot (France, 20.15 Reportage. Retour de flammes &. Téva 1973, 105 min) %. 13ème Rue FRANCE 3 20.30 Fiction 30. Ma parole, d'Alice Massat. Un cavalier face au mur. Arte SPORTS EN DIRECT 20.40 Buffy contre les vampires. 21.00 Taxi Blues aa 21.00 Le Gai Savoir. 17.50 C'est pas sorcier. 20.30 Histoires d'avions. Puissance 20.00 Hockey sur glace. Le double. Série Club Pavel Lounguine (France - URSS, Invité : Alessandro Stella. 1990, 120 min) &. Histoire aérienne britannique. Planète Championnat du monde. Quart de finale. 20.55 Les Cordier, juge et flic. 18.15 Un livre, un jour. 22.12 Multipistes. 20.46 Thema. L'Europe se meurt-elle ? Arte Etats-Unis - Canada. Pathé Sport Trahie par les siens. TF 1 22.10 La Femme 18.20 Questions pour un champion. 22.30 Surpris par la nuit. aux deux visages aa 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. L'esprit 81. 3. La société. George Cukor (Etats-Unis, 20.15 Tout le sport. 0.05 Du jour au lendemain. & Claude Simon (Le Tramway). 1941, v.o., 90 min) . Ciné Classics 20.25 Tous égaux. 22.15 Z aa 0.40 Chansons dans la nuit. 20.55 Germinal. Les Travailleurs de la terre 1.00 Les Nuits (rediff.). Costa-Gavras (France - Algérie, Film. Claude Berri. [1/2] %. 1969, 125 min) %. TV 5 an, en multipliant les précautions 22.25 Le Sang et la Misère. [2/2] %. 22.30 Big Boy aa FRANCE-MUSIQUES France 2 France 3 (fausses identités, caméra cachée, 23.45 Météo, Soir 3. Francis Ford Coppola (Etats-Unis, Caméra cachée. 1967, 100 min). TCM 0.15 Sujet tabou. 20.00 Concert Euroradio. 20.55 François Mitterrand, 0.15 Sujet tabou : tatouages...), Donald MacIntyre a Les dessous du football. Par l'Orchestre national de France, conversations avec un président les dessous du football réussi à se faire admettre par les 23.00 La Vie privée 1.15 J'ai pas sommeil. dir. Djansug Kakhidze. d'Elizabeth d'Angleterre aa Œuvres de Grieg, Nielsen, Pour clore la série documentaire Star du journalisme d’investiga- chefs de cette bande d’individus Michael Curtiz (Etats-Unis, 1939, Rimski-Korsakov. en cinq volets proposée à l’occa- tion à la BBC, Donald MacIntyre, très dangereux, fichés par la poli- v.o., 105 min) &. Ciné Cinémas 1 CANAL + 22.00 Jazz, suivez le thème. My Funny Valentine. sion des vingt ans de l’élection de auteur de plusieurs reportages sur ce. Mis en confiance, les leaders 23.00 Good Men Good Women aa 18.00 Dieu, le Diable et Bob &. Hou Hsiao-Hsien (Taiwan, 1995, & 23.00 Le Conversatoire. François Mitterrand à la présiden- l’extrême droite ou la corruption racontent leurs sinistres exploits % 18.30 Canal + classique . 0.00 Tapage nocturne. v.o., 110 min) . Ciné Cinémas 3 & ce de la République, France 2 pro- en Grande-Bretagne, a risqué sa sans se douter que leurs propos aaa 18.40 Nulle part ailleurs . 23.45 Madame Butterfly 20.05 Nulle part ailleurs cinéma. pose, à la file, les deux dernières peau pour ce film documentaire, sont enregistrés. Ces confessions Frédéric Mitterrand (France, RADIO CLASSIQUE 1995, 135 min). Mezzo 20.35 Passé virtuel parties. Jean-Pierre Elkabbach a réalisé par Steve Barclay. L’enquê- confirment en outre les liens aa Film. Josef Rusnak %. 20.40 Les Rendez-vous du soir. 23.55 Le Capitaine Fracasse Par l'Orchestre de Paris, interrogé François Mitterrand lon- teur a réussi à infiltrer les Head- étroits entretenus depuis de lon- Alberto Cavalcanti (France, 22.15 With or Without You Film. Michael Winterbottom (v.o.) &. dir. Christoph Eschenbach, Tabea guement en 1993. Des conversa- hunters de Chelsea, l’une des plus gues années par les Headhunters 1929, 90 min). Arte Zimmermann, alto. Œuvres de Berlioz. aa 23.45 Mickro ciné. tions qui avaient, en général, pour redoutables bandes de hooligans avec certains groupuscules d’extrê- 0.10 Un plan simple 22.25 Les Rendez-vous du soir (suite). Sam Raimi (Etats-Unis, 1999, 0.20 Les Savates du Bon Dieu Œuvres de R. Schumann, point de départ l’actualité. britanniques. Pendant plus d’un me droite. 120 min) %. Ciné Cinémas 2 Film. Jean-Claude Brisseau %. Mendelssohn, Brahms, Reger.

VENDREDI 11 MAI GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 22.30 Algérie, la vie quand même. Arte 0.50 Chick Corea. 16.30 Une corde pour te pendre aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE 23.35 Histoires d'avions. Puissance Jazz à Vienne 1998. Muzzik Raoul Walsh (Etats-Unis, 18.30 Bibliothèque Médicis. aérienne britannique. Planète 1951, 90 min). TCM 13.45 et 18.35 Le Journal de la santé. aa Thème : Aussaresses, la torture 0.05 Les Secrets de la Méditerranée. TÉLÉFILMS 16.40 Qui ? TF 1 14.05 Les Pages rouges de l'Histoire. pendant la guerre d’Algérie. Doit-on La lagune de Venise. Odyssée Leonard Keigel (France - 14.35 Questions d'enfants. dire la vérité ? Qui est responsable ? 19.00 Les Sorcières d'Halloween. Italie, 1970, 75 min) %. Ciné Cinémas 1 13.55 Les Feux de l'amour. Invité : Paul-Louis Aussaresses en 0.30 Questions d'enfants. Duwayne Dunham. Disney Channel aa 14.45 Arabesque : L'Heure de la justice. 15.30 Jangal. Dans le jardin des Quechuas. [2/6]. Etre nourri. Planète 17.15 Underground Téléfilm. Anthony Pullen Shaw. tête-à-tête avec Jean-Pierre Elkabbach. 20.30 Le Dernier Eté. Emir Kusturica (Fr. - All., 16.00 Nissan-Renault, le beau mariage. Débat. Invités : Guy Allouche ; 0.30 Terres de légendes. Népal, le yak Claude Goretta. Festival 1995, 180 min) &. Histoire 16.35 Les Dessous de Palm Beach. 16.35 Les Ecrans du savoir. Charles Ceccaldi-Raynaud ; sacré du Manirimdu. Voyage aa 17.30 Sunset Beach. 17.35 100 % question 2e génération. Bernard Joly ; Mohammed Harbi ; 20.45 La Petite Sauvage. 17.50 La Belle Ensorceleuse Bernard Gillis. Public Sénat 0.55 Nous avons les moyens de vous Diane Keaton. RTL 9 René Clair (Etats-Unis, 18.20 et 1.10 Exclusif. 18.05 Le Monde des animaux. & faire penser. [2/2]. Marketing 20.45 Dangereuse lumière. 1941, 85 min) . Ciné Classics 19.00 Le Bigdil. 19.00 Tracks. MAGAZINES politique, le style américain. Histoire Christian von Castelberg. Arte 18.00 Quo vadis ? aa 20.00 Journal, Météo, Trafic infos. 19.45 Météo, Arte info. 1.00 Lonely Planet. Londres. Voyage 21.00 Les Actes des apôtres. Mervyn LeRoy (Etats-Unis, 20.50 et 23.13 48 heures contre le sida. 20.15 Reportage. & 1951, 165 min) &. TCM 13.55 C'est mon choix. France 3 Roberto Rossellini [4/5]. . Histoire 20.55 Spécial « Sans aucun doute ». L'Ours des Abruzzes. 18.40 Nulle part ailleurs. SPORTS EN DIRECT 0.40 Joseph Balsamo. André Hunebelle. 23.15 C'est quoi l'amour ? 20.45 Dangereuse lumière. & Téléfilm. Christian von Castelberg. Invitée : Helena Noguerra. Canal + [7/7]. . Monte-Carlo TMC 0.35 Les Coups d’humour. 13.00 et 21.00 Tennis. 22.30 Algérie, la vie quand même. 19.00 Tracks. Spécial Jamaïque. Arte 1.40 TF 1 nuit, Météo. Tournoi messieurs de Rome (Italie). COURTS MÉTRAGES 23.15 Itinéraires alsaciens. 20.50 Thalassa. Les grandes enquêtes : Quarts de finale. Pathé Sport aa En toute légalité. France 3 23.55 Les Enfants terribles 17.00 Cyclisme. Tour de Romandie 0.40 Histoires courtes. Cuoc xe dem. FRANCE 2 Film. Jean-Pierre Melville. e Bui Thac Chuyen. &. France 2 21.00 Recto Verso. (3 étape) : Payerne - Payerne & 1.40 Le Dessous des cartes. Invité : Jacques Villeret. Paris Première (contre-la-montre 25,5 km). Eurosport 13.50 Derrick . 16.05 Rex &. 21.00 Rock Press Club. Prince. Canal Jimmy 18.00 Basket-ball. SuproLigue. SÉRIES re 16.55 Un livre. M6 22.55 Bouillon de culture. Final Four (1 demi-finale). Eurosport 17.20 Highlander. Les rabatteurs %. M6 17.00 Des chiffres et des lettres. 13.35 Les Orages d'un été. Autour de Patrick Modiano. 20.00 Football. Championnat D 2. 17.30 Air America. Sentence de mort. TF 6 Avec Patrick Modiano ; Pierre Hebey ; Nice - Montpellier. Eurosport 17.35 Viper. Téléfilm. Kevin Bacon &. Jacques-Pierre Amette ; Henri Troyat ; 18.00 Dieu, le Diable et Bob. 18.25 Un agent très secret. 15.15 Les Routes du paradis &. 20.25 Football. Championnat d'Italie. Bob milite &. Canal + Laurence Benaïm. TF 1 Fiorentina - Juventus. Canal + vert 19.15 Qui est qui ? 16.10 et 1.40 M comme musique. 23.30 On ne peut pas plaire 18.25 Un agent très secret. 19.50 Un gars, une fille. 17.20 Highlander %. Le plus grand. France 2 à tout le monde. France 3 DANSE 20.00 et 0.15 Journal, Météo. 18.20 et 20.40, 0.20 Loft Story. 18.55 Buffy contre les vampires. 20.50 Une soirée, deux polars. % 21.00 Sakountala. Cohabitation difficile. %. M6 18.55 Buffy contre les vampires . DOCUMENTAIRES 20.55 P.J. La fugue. 19.50 I-minute, Le Six Minutes, Météo. Chorégraphie. Marie-Claude Pietragalla. 19.00 200 dollars plus les frais. 20.30 Madeleine, 21.50 Les Enquêtes d'Eloïse Rome. Musique de Pierre-Alexandre Mati. ème 20.05 Une nounou d'enfer &. 17.00 Les Enquêtes du National Le portrait d'Elisabeth. 13 RUE aa A cause de Lola. Par le Corps de ballet de Marseille. zéro de conduite 22.50 Bouche à oreille. 20.50 Les Aventures du vendredi. Geographic. Les trésors volés du Avec Marie-Claude Pietragalla, 19.05 Cousin Skeeter. Vittorio De Sica. Avec Vera Message mensonger. Canal J 22.55 Bouillon de culture. Stargate SG-1. Cambodge. Aventure dans Axelle Trinchero, Julien Lestel, Bergman, Carla del Poggio (Italie, Point de non-retour &. l'Antarctique. Monte-Carlo TMC Larrio Ekson. Mezzo 19.20 Hill Street Blues. 1940, v.o., 80 min) &. Ciné Classics 0.40 Histoires courtes. 21.45 Perdus dans l'espace &. & & 17.10 Notre siècle. Okinawa, Ils arrivent . Monte-Carlo TMC 20.40 Casino aa Cuoc xe dem. Bui Thac Chuyen . 22.30 Sliders, les mondes parallèles. la bataille finale. La Chaîne Histoire MUSIQUE 19.50 Homicide. Martin Scorsese (Etats-Unis, 0.55 Mezzo l'info. Un monde de trafic &. & ? & 17.25 Les Croisades. Le monde à l'envers . Série Club 1995, 175 min) . TSR 1.10 Commissaire de choc. 23.25 Un monde de déjà vu . 17.15 Benjamin Hochman Le poker de la mort. & [1/4]. La croix et la bannière. Planète 20.00 La Vie à cinq. 20.45 Frontière chinoise aa 0.55 The Practice. Juge et juré . et le Quatuor Prazak. & 17.40 Les Grizzlis Un enfant encombrant . Téva John Ford (Etats-Unis, Paris, le 14 juin 2000. 20.05 Une nounou d'enfer. 1965, 95 min). TCM FRANCE 3 du Kamtchatka. Odyssée Œuvres de Mozart. Muzzik & aa RADIO Chèque, échec et mat . M6 21.00 L'important c'est d'aimer 13.55 C'est mon choix. 18.00 L'Histoire des grands ballets. 17.30 Bach. Pastorale en fa majeur BWV 590. 20.20 Friends. Andrzej Zulawski (Fr. - It. - All., 1974, Enregistré en 1969. % 15.00 Plan d'attaque. [9/20]. Don Quichotte. Mezzo Celui qui jouait au rugby &. RTL 9 115 min) . Ciné Cinémas 2 Avec Karl Richter, orgue. Mezzo Téléfilm. Fred Walton. FRANCE-CULTURE 18.25 L'Actors Studio. 20.45 New York District. 16.30 MNK, A toi l'actu@. Sigourney Weaver. Paris Première 19.30 Classic Archive. Violence télévisuelle %. 20.30 Black & Blue. Avec Claudio Arrau, ; Un bébé à tout prix %. 13ème RUE 17.50 C'est pas sorcier. 21.30 Cultures d'islam. 18.30 Ciel, ma géo ! Cahors et Cergy, Jorge Bolét, piano. Mezzo 18.15 Un livre, un jour. l'évolution d'une ville nouvelle. Voyage 20.45 Felicity. Parlez, on tourne ! Décors d'Islam. 19.35 Horace Silver Quintet. Muzzik 18.20 Questions pour un champion. 22.12 Multipistes. 18.35 Des baby-sitters zélées. Odyssée Ça passe ou ça casse. TF 6 21.00 McCoy Tyner 18.55 Le 19–20 de l’information, Météo. 22.30 Surpris par la nuit. L'esprit 81. 19.15 Burt Bacharach. This Is Now. Planète 20.45 Les Screenings Série-Club. & the Latin All Stars. Son of the Beach. With Sex you Get 20.10 Tout le sport. 0.05 Du jour au lendemain. 20.00 Voyage pratique. Jazz à Vienne 1998. Muzzik Eggroll (épisode pilote) ; 20.25 Tous égaux. Maria Mercè Roca Le désert d'Arizona. Voyage 21.10 Wings. Legacy ; 20.50 Thalassa. Les grandes enquêtes : (Un temps pour perdre). 22.00 Reggae Sunsplash II. 21.40 Falcone. Episode pilote ; 20.05 Les Mystères de l'Histoire. Montego Bay (Jamaïque), en juillet 1979. En toute légalité. 0.40 Chansons dans la nuit. 22.30 Ask Harriet. Episode pilote ; 1.00 Les Nuits (rediff.). Les flammes Avec Bob Marley ; Peter Tosh ; 22.55 Madman of the people. Pilote ; 22.10 Faut pas rêver. de la guerre. La Chaîne Histoire Thirld World ; 23.25 Black Scorpions. 23.05 Météo, Soir 3. 20.15 Reportage. L'Ours des Abruzzes. Arte Burning Spear. Canal Jimmy Armed and dangerous. Série Club 23.30 On ne peut pas plaire FRANCE-MUSIQUES 23.05 Alban Berg. Quatuor à cordes opus 3. 20.55 Henry Grouès, 20.50 Stargate SG-1. Point de non-retour à tout le monde. 19.07 A côté de la plaque. Par le Quatuor Alban Berg. Mezzo &.Perdus dans l'espace &. M6 1.20 Toute la musique qu'ils aiment. dit l'abbé Pierre. Odyssée 20.00 Concert. 23.50 Sarah Vaughan. 20.55 P.J. La fugue. France 2 21.50 Petites conversations Montréal 1983. Muzzik Par l'Orchestre philharmonique 21.50 Les Enquêtes d'Eloïse Rome. CANAL + de Radio France, dir. Jukka-Pekka avec les dauphins. Odyssée 23.50 Spécial Bob Marley. One Love. A cause de Lola. France 2 Saraste. Œuvres de Schoenberg, 22.00 L'Actors Studio. Enregistré le 4 décembre 1999. 21.00 La Comtesse aux pieds nus aa 13.45 Suspicion Beethoven, Schubert. Avec Ziggy Marley ; Lauryn Hill ; 22.50 Ally McBeal. Film. David Bailey %. Robert De Niro. Paris Première The Man With The Bag (v.o.). &. Téva Joseph L. Mankiewicz. 22.30 Alla breve. Next Day pour cuivres, Jimmy Cliff ; Chrissie Hynde ; Avec Ava Gardner, 15.15 Phuong, le phénix &. de Fénelon, par l'Orchestre 22.30 Les Nouveaux Détectives. Eryka Badu ; Queen Latifah ; Tracy 23.35 Deuxième chance. Humphrey Bogart (Etats-Unis, 1954, philharmonique de Radio France, ème 15.45 et 18.30 Canal + classique &. Obsessions meurtrières. 13 RUE Chapman ; Ben Harper. Canal Jimmy Learner's Permit (v.o.). &. Téva v.o., 130 min) &. Cinétoile dir. Dominique My (rediff.). aa 15.55 Mickey les yeux bleus 22.40 L'Anguille Film. Kelly Makin &. 22.45 Jazz-club. Le quartet de Christ Potter, Shohei Imamura, Daisuke Tengan saxophone, avec Kevin Hays, piano, et Motofumi Tomikawa (Japon, 1997, 17.30 Mickro ciné. Scott Colley, contrebasse v.o., 115 min) &. Cinéstar 2 f En clair jusqu'à 20.05 et Brian Blade, batterie. 22.45 Frankenstein aa 18.00 Dieu, le Diable et Bob &. Kenneth Branagh (Etats-Unis, 18.40 Nulle part ailleurs &. RADIO CLASSIQUE Ciné Classics France 3 Odyssée 1994, 115 min) &. Cinéfaz 20.05 Nulle part ailleurs cinéma. aa 20.40 Les Rendez-vous du soir. 22.55 Les Chiens 21.00 Six-Pack Stanley Kubrick. Œuvres de Haendel, 20.30 Madeleine, 20.50 Thalassa 20.55 Henri Grouès Alain Jessua (France, Film. Alain Berbérian ?. % Purcell, Vivaldi, Mozart, Rossini, zéro de conduite aa Cette enquête de Frédéric Brunn- dit l'abbé Pierre 1978, 100 min) . Ciné Cinémas 2 22.50 Wild Wild West Schubert, R. Strauss fils. aa & Dans ce film de Vittorio De Sica, Eli- quell, menée dans différents ports Cet homme de peu de mots com- 22.55 Les Affranchis Film. Barry Sonnenfeld . 22.40 Les Rendez-vous du soir (suite). Martin Scorsese (Etats-Unis, 0.35 Le Volcan a Œuvres de Penderecki, Bartok, sa Malgati (Vera Bergman), profes- internationaux, raconte le sort mente son extraordinaire existence 1990, v.o., 140 min) !. Paris Première Film. Ottokar Runze &. Ligetti, R. Strauss. seur fort chahuté par ses élèves, d'équipages travaillant pour des de la manière la plus ordinaire. Ce 23.05 La Féline aa Jacques Tourneur (Etats-Unis, s’évade de son quotidien en écrivant armateurs seulement soucieux de documentaire, où l’abbé Pierre se 1942, v.o., 75 min) %. Ciné Classics SIGNIFICATION DES SYMBOLES une correspondance d'amour imagi- rentabilité et dont les navires usés met à nu, peut paraître a priori un 23.10 Les Grandes Manœuvres aaa Les codes du CSA Les cotes des films naire, à un certain Alfredo Hartman. sont abandonnés au fond d'un peu plat‚ mais il constitue un fasci- René Clair (France, & aaa & Tous publics On peut voir La lettre, volée par une élève, est port. Démunis de tout – informa- nant mélange de fragilité et d'éner- 1955, 105 min) . Cinétoile % Accord parental souhaitable a aa A ne pas manquer 23.55 Les Enfants terribles aa ? aaa envoyée à Vienne où demeure un tions, nourriture, salaire, avenir et gie, de notoriété et d'effacement. Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique Jean-Pierre Melville (France, ? ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + Alfredo Hartman (V. De Sica). C’est même dignité –, ces hommes On peut regretter, pourtant, qu’il fas- 1949, 105 min). Arte ! Public adulte DD Dernière diffusion une comédie sentimentale et satiri- témoignent de leur vie à bord et se passer sous silence son parraina- 0.00 Jalousie aa ? Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Irving Rapper (Etats-Unis, # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et malentendants que à la manière de Camerini. de leur désespoir. ge du négationniste Roger Garaudy. 1946, v.o., 120 min). TCM 32

VENDREDI 11 MAI 2001 Francis ex-Ford Coppola Nouvelle journée de grève vendredi par Pierre Georges dans les transports en commun de province SUR LA MESSAGERIE inter- qu’une œuvre magistrale, jadis, ne du Monde, qui est à la convi- de l’inoubliable Coppola. Ses vialité ce que Chronopost reste souvenirs ayant besoin d’un Patronat et syndicats campent sur leurs positions à propos de la retraite à 55 ans aux fulgurances épistolaires, léger rafraîchissement derrière une humble supplique ce matin. les oreilles, il ferait appel à l’ordi- À LA VEILLE du nouveau mou- puient cette progression de l’insé- équivalant à 1,8 % de la masse sala- (taxis, camions poubelles, message- Ici Cannes. Ici Cannes. Envoyés nateur géant, impitoyable, une vement de grève qui devrait pour curité avec force statistiques : en riale, a précisé la CFDT. ries) ou dans d’autres branches, ne spéciaux, à la garnison ! Vous sorte de Karl, qui tiendra proba- la cinquième fois en deux mois quatre ans, les agressions ont aug- A l’appui de leurs revendica- bénéficient pas d’une retraite à demandons de bien prendre blement lieu, en ces temps bar- paralyser les transports publics menté de 40 % et, sur l’année 2000, tions, les organisations syndicales 55 ans. En revanche, l’UTP fait note : « Avis à toutes les popula- bares, de documentaliste. urbains de province, vendredi la profession a dénombré 946 inci- ne manquent pas de rappeler que valoir qu’un accord a rendu obliga- tions ! Francis Coppola ne veut Donc, imaginons la ques- 11 mai, syndicats et patronat cam- dents suivis d’un arrêt de travail. les autocaristes ont également toire, pour les entreprises, la signa- plus qu’on l’appelle Francis Ford tion : « Coppola, Karl ? » Et la pent sur leurs positions. Près de La CFDT, dont les positions sur obtenu la retraite à 55 ans, sans ture de conventions de préretraites Coppola... Merci d’être gentils réponse, en voix de synthèse, soixante préavis de grève ont été le conflit divergent, prône un sys- oublier les conducteurs de la RATP contre embauches (ARPE) ou de avec lui pour le retour (plus long) sépulcrale de Karl : « Lequel, déposés et les observateurs notent tème sans âge-couperet, mais per- qui, en fonction de leur ancienne- préretraites progressives (PRP), d’Apocalypse Now. Bibis. » matricule 222 ? Francis Ford que le mouvement de cette profes- mettant le départ après 37,5 annui- té, peuvent cesser toute activité à dont ont bénéficié, en 1999, 75 % Il ne faut pas contrarier Can- Coppola, mort à Cannes en sion qui compte 36 000 salariés, tés de cotisation. Cependant, sa 50 ans. des salariés de la branche âgés d’au nes. Ni désespérer Francis plus 2001 ? Ou Francis Coppola, né, pour obtenir le droit de partir en priorité reste l’amélioration des moins 55 ans. Ford Coppola. Donc, message même lieu, le 10 mai 2001 ? Le retraite à 55 ans, devrait être par- classifications et des carrières. Et « PÉNIBILITÉ DU MÉTIER » Reste la position du gouverne- reçu cinq sur cinq. Nous procé- père ou le fils ? Francis l’Ancien ticulièrement suivi. En effet, la elle rappelle que, pour obtenir un De son côté, le patronat repré- ment. Le ministre des transports, dons tous, sur-le-champ, et sans ou Francis le Jeune ? » Ce serait branche des transports urbains est système de départ à 55 ans, les senté par l’Union des transports Jean-Claude Gayssot, qui a le pou- anesthésie, à une ablation de informatiquement imparable et régie par le droit commun pour ce chauffeurs routiers de marchandi- publics (UTP) reste arc-bouté sur voir de convoquer une commission mémoire. Ford c’est voiture, humainement vexatoire ! qui concerne les retraites, ses « ont dû bloquer le pays pen- sa position. Selon l’UTP, le coût mixte paritaire entre partenaires Coppola cinéma ! Simple com- Mais c’est dit, désormais. c’est-à-dire un départ à 60 ans, et dant trois semaines », en 1996, ce d’un tel système, « décalé » par rap- sociaux de la branche et d’en fixer me bonjour. Et après tout s’il Appelons Coppola, Coppola. Et la nécessité d’avoir cotisé 40 annui- que les traminots ne semblent port aux évolutions prévisibles du l’ordre du jour, n’a convoqué aucu- demande, Francis ex-Ford, que Cannes, Cannes. Ah, les bienheu- tés pour bénéficier d’une pension pas, selon elle, prêts à imiter. La système national de retraites, ne réunion entre le patronat et les son patronyme ne soit plus pol- reux ! Comme on les envie, com- pleine. CFDT compte proposer au patro- serait compris « entre 300 et organisations syndicales pour la lué, on aurait mauvaise grâce à me on les jalouse même tous ces Côté syndical, cette situation est nat un aménagement du dispositif 400 millions par an », soit environ journée du vendredi 11 mai. Lors ne pas accéder à ce souhait tar- envoyés spéciaux convoqués à vivement contestée, particulière- de compte épargne temps, qui per- 10 % de la masse salariale. « Oui de la précédente grève, le ministre dif mais vigoureux. la table des dieux. Ce qui donne ment par FO et la CGT (majoritai- mettrait aux salariés de 55 ans pour améliorer les dispositifs de avait souhaité que « les points de Encore que même avec la un peu le droit de les moquer. res), qui réclament depuis des mois adhérant à une préretraite pro- départ des salariés ayant travaillé vue se rapprochent » et que « les meilleure volonté du monde et Tenez, par exemple, qu’avons- l’ouverture de négociations sur un gressive (travail à mi-temps jus- 40 ans, non pour décider d’un dispo- choses puissent avancer dans un du Monde, ce ne soit pas gagné nous appris, nous pauvres hères système de « départ anticipé à qu’à la retraite) de « dépenser » sitif pérenne avec un âge-coupe- sens qui soit acceptable par tous », d’avance. D’abord parce que le condamnés à vivre et à mourir 55 ans pour tous », au vu de la péni- alors tout le temps épargné et ret », explique l’UTP, qui, « sans tout en soulignant qu’il s’agissait disque dur-mou de notre vieille sans avoir jamais croisé par la bilité du travail de traminot ainsi d’être, en fait, dispensés d’activité. nier la pénibilité du métier », note d’un « conflit privé ». mémoire mitée ne se rendra pas Croisette. Qu’hier, il y avait bal que de la montée du sentiment Un tel dispositif pourrait concer- que d’autres « au moins aussi diffici- si facilement à raison. Quand au Palais-Rouge, un french can- d’insécurité. Les syndicats ap- ner 2 000 personnes, pour un coût les » dans le secteur de la conduite François Bostnavaron c’est inscrit, c’est inscrit. Ensuite can de derrière les antipodes. parce que, tout de même, Fran- Avec Toulouse-Lautrec, metteur cis Ford Coppola, cela vous en scène, Goulue revisitée Elton avait du corps, de la chair, de la John, et Nicole Kidman en phti- gueule. Alors que Francis Coppo- sique héroïne de l’amour fatal. la cela sonne banal, piéton, ano- Bien plus, la radio, car nous nyme repenti. Enfin pour une regardons Cannes à la radio, troisième raison, grave celle-là, c’est assez chic, nous a appris et anticipatrice. Imaginons, en qu’après le bal il y avait ban- l’an 2032, un brave garçon ayant quet. Et qu’au banquet il n’y fait certes toutes ses humanités avait pas seulement des vraies cinéphiles, mais à la mémoire french cancanières, mais aussi fantaisiste. Il est chargé, aima- du homard. Pourquoi le homard ble fardeau, de couvrir le éniè- et Cannes pour les uns ? Et du me Festival de Cannes. Et pour jambon-purée et « Loft Story » parler d’un film, il ne trouve pour les autres ? C’est injuste ! d’autre référence possible C’est trop cruel ! Une centaine de morts lors d’un match de foot au Ghana AU MOINS CENT SPECTATEURS sont morts, dans la nuit du mercredi 9 mai au stade d’Accra (Ghana), lors d’un mouvement de panique surve- nu dans le public qui assistait à une rencontre de football entre les deux grands clubs rivaux du pays. Le match de championnat entre les Accra Hearts of Oak et le Kumasi Ashanti Kotoko touchait à sa fin (sur le score de 2-1) quand des supporteurs de cette dernière équipe ont provoqué des incidents en détruisant les sièges du stade et en jetant des projectiles sur le terrain. Pour tenter de disperser la foule, la police a tiré des gaz lacrymogènes et fermé les portes du stade. Selon des témoins, l’interven- tion policière a provoqué un mouvement de foule au cours duquel les victimes ont été piétinées ou écrasées. « C’est une grande tragédie natio- nale », a déclaré le ministre des affaires présidentielles, Jake Obetsebi- Amptey, en annonçant un bilan provisoire d’au moins cent morts et un nombre bien plus important de blessés. – (AP, AFP.) Un disparu dans une rivière en crue près de Vierzon (Cher) UN JEUNE HOMME qui se baignait dans l’Arnon, une rivière en crue près de Vierzon (Cher), est porté disparu depuis le mercredi 9 mai. Le bai- gneur faisait partie d’un groupe de quatre à cinq personnes qui avaient profité du soleil. Le Cher lui-même demeure très haut entre Vierzon et Tours, jusqu’à la confluence de la rivière avec la Loire. Des centaines d’hectares restent inondés. La deuxième vague de crues, attendue mer- credi, a été moins forte que prévu. Au lieu de se cumuler brutalement, selon le scénario redouté, les crues de plusieurs affluents du Cher se sont succédé, expliquait-on mercredi à la préfecture de l’Indre. En revanche, une dizaine d’entreprises de la zone industrielle de Vierzon (Cher) ont été inondées après un débordement du canal du Berry. A Orléans, la Loi- re devait entamer sa décrue dans la journée de jeudi, mais de nouvelles pluies sont attendues le même jour dans la région. – (Corresp. rég.) Légionellose : une enquête judiciaire vise l’hôpital Georges-Pompidou MOINS DE CINQ MOIS après son inauguration, l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris est visé par une enquête judiciaire à la suite de la plainte de la famille d’un patient décédé, selon ses proches, des suites d’une légionellose contractée dans cet établissement. Ouverte contre X pour « homicide involontaire et mise en danger délibérée de la vie d’autrui », l’enquête a été confiée à la juge d’instruction parisienne Marie-Odile Bertella-Geffroy. Une plainte avec constitution de partie civile avait été déposée à la fin du mois de février par le cabinet de Me Patrick de La Grange, avocat de la famille de Christian Dodier, décé- dé le 5 février à soixante-quatre ans, après un séjour à l’hôpital Pompi- dou pour des problèmes pulmonaires. La constitution de partie civile déclenche quasi automatiquement une enquête judiciaire. La famille esti- me que le décès aurait pu être évité, et sa plainte vise à déterminer les res- ponsabilités de l’hôpital inauguré par le président Jacques Chirac le 21 décembre 2000 et présenté comme « le plus moderne de France ».

Tirage du Monde daté jeudi 10 mai 2001 : 623 727 exemplaires. 1-3 VENDREDI 11 MAI 2001

CÉLINE ÉTHIQUE EN STOCK Le Feuilleton La chronique de Pierre Lepape de Roger-Pol Droit et le manuscrit page V de « Voyage » analysé par LOLITA CINÉMA Henri Godard Nouvelle traduction DANIEL BENSAÏD page VII pages II et III page IV page V Le psychotique et l’amnésique

grâce à un exploit mémorable, en mow. Né en 1944 à Saint-Dié, Chris- pas. Christian Didier rêve de suppri- « haut placés » du « Château » 356 avant Jésus Christ ; il y a aujour- tian Didier n’est pas seulement un Comment Christian mer Bousquet parce que, tel Jack (nous voilà chez Kafka) voulant évi- d’hui Christian Didier, qui par son homme qui associe aux nazis un Kerouac à la recherche de ses raci- ter le procès détonateur d’un grand geste insensé a stimulé chez ses con- père prompt à le maltraiter, à le Didier, hanté par les nes, il a été l’objet d’un satori, un déballage politico-historique ? temporains des thèses de complots livrer à la psychiatrie et aux maisons « éblouissement de l’œil ». Mit- Didier incarna-t-il le bras armé de et de manipulations plus ou moins de correction ; un homme qui un fantômes de l’Histoire, terrand, lui, ferme les yeux sur l’en- l’Elysée comme Jacques Clément, romanesques, donné un relief parti- beau jour se fait appeler David combrante biographie du bourreau. jadis, fut manipulé par les milieux de ait-on qui a réellement culier à la notion de « crime littérai- Cohen et salue les commerçants a tué René Bousquet. Les Français, lecteurs et specta- la Ligue pour assassiner Henri III, qui tué René Bousquet, secrétaire géné- re », inventé l’acte d’authentique d’un « shalom » parce qu’il s’est per- Et comment François teurs de leur Histoire, ont « la mémoi- avait gagné la bataille de Jarnac con- Sral de la police de Vichy, fonctionnai- autofiction « faite chair ». suadé que les juifs se tiennent les re courte » ; il y a des feuilletons dont tre les protestants du prince de Con- re français ayant organisé En d’autres termes, Christian coudes ; un homme qui, en 1987, se ils répugnent à se faire résumer les dé ? La fiction contamine l’interpréta- d’avril 1942 à fin 1943 les rafles et Didier, écrivain impuissant, a fait ce présente comme un médecin urolo- Mitterrand, mettant au épisodes précédents (2). Mitterrand tion du réel. Du crime politique con- déportations des juifs de France ? qu’il croyait devoir faire pour deve- gue, s’introduit dans la prison de feint, goûte la mélancolie ou la causti- sidéré comme un des beaux-arts… Pour la justice, le dossier est clos. nir un livre : une forme de suicide, le Klaus Barbie pour le tuer et qui, placard les vampires cité d’une phrase plus que la confes- René Bousquet a été abattu le emprisonné à Montluc sion politique, joue la fiction (au (1) A Bernard Pivot, dans L’Express du 8 juillet 1993, de quatre balles, à son après l’échec de cette du passé, l’a nié sens où l’entendait Borges). Il a intro- 19 septembre 1977. domicile parisien, par Christian Jean-Luc Douin tentative de « se débar- duit l’ancien chef de la police de (2) On lira à ce propos le salubre Après Didier, un « illuminé compulsif » qui rasser d’un monstre », métaphysique ». Il hante les librai- Pétain dans son intimité familiale la colère, dans lequel Gérard Miller rap- avoua son crime quelques heures renvoyant à son vide intérieur mais, croit qu’il occupe la cellule de Jean ries, se fait faire un cachet « Chris- (Latché, 1974), s’emploie à ver- pelle ce que fut « l’abjection française » plus tard lors d’une conférence de croyait-il, capable de le propulser en Moulin. Borderline et calculateur, tian Didier écrivain », multiplie les rouiller les placards où somnolent de l’Occupation et le journal Minute presse organisée par ses soins. Mais héros justicier, poète maudit ayant histrion en perpétuelle quête de pub, coups médiatiques afin de vendre les vampires de son passé, use de (Stock, 144 p., 72 F [10,98 ¤]). sait-on qui est réellement Christian sublimé l’incompréhension dont il Christian Didier est un inlassable gra- son œuvre : spectaculaires irrup- son influence pour éviter que soit Didier ? La passionnante enquête était l’objet en assassinant une figu- phomane en mal de reconnaissance. tions à la télévision chez Drucker, rouvert un dossier compromettant. e A signaler : La Dépêche du Midi et que nous propose Henri Raczymow re du diable, un démon coupable de En 1980, il parcourt à pied les Denisot, Sabatier, au Parc des Prin- « Pas vu, pas pris » : à sa demande, René Bousquet, de Claude Llabres ouvre des perspectives troublantes, crimes contre l’humanité. Lorenzac- 490 kilomètres qui séparent Stras- ces, à l’Assemblée nationale, à ces quatre mots disparaîtront de la (Fayard, 266 p., 98 F [14,94 ¤]), ou brouillant les frontières entre réel et cio, chez Alfred de Musset, acte III bourg de Paris avec une pancarte Roland-Garros, à l’arrivée du Tour préface de Jacques Attali au Verba- comment Bousquet est devenu admi- imaginaire, vie et délire, fait divers et scène 3, justifie de même son impul- dans le dos pour qu’un éditeur le de France ; il arrache le micro à Geor- tim, seconde édition. A propos du res- nistrateur du quotidien de Toulouse inconscient. Il y eut, nous suggère sion meurtrière par sa soif de recon- remarque. Ses textes restent inédits. ges Marchais à la Fête de L’Huma, ponsable de la rafle du Vel’d’Hiv, après la guerre. Raczymow, la légende de Liberty naissance : « Ma vie entière est au L’un d’eux, La Ballade d’Early Bird, interpelle Gorbatchev, escalade les son discours est construit comme un Valance démythifiée par John Ford bout de ma dague… » inspiré de Lautréamont, sera impri- grilles de l’Elysée… A Charenton, on roman au présent, rechignant au L’HOMME QUI TUA en 1962 ; il y eut Erostrate, ce philosé- « S’il avait pu être édité, Didier ne mé à ses frais après que Simone de dit ce « Zorro littéraire » atteint de flash-back ; le roman d’un amnési- RENÉ BOUSQUET mite qui voulut gagner l’immortalité serait pas passé à l’acte », écrit Raczy- Beauvoir eut rejeté son « jargon « psychose paranoïaque sensitive ». que préoccupé d’amnistier Vichy. Si d’Henri Raczymow. Bousquet, qui « continue à nar- bien qu’à la mort brutale de Bous- Stock, 348 p., 131,19 F (20 ¤). guer le monde en vivant comme un quet, les rumeurs vont bon train. pacha », lui permet de trouver « un Christian Didier n’aurait-il pas été Lire également, page VI, notre contenu à sa révolte », de « satisfaire télécommandé par des personnages page sur les 20 ans du 10 mai 1981. son incommensurable narcissisme ». En éliminant cette « bête nuisible », Didier entend aussi tuer le monstre qui est en lui, tuer « par transposi- tion » le Mal dont il se dit la victime, se débarrasser de la mauvaise part de lui-même. C’est, dit Raczymow, « un homicide en miroir »:«Je vou- lais réserver une balle à plus salaud que moi. » Didier se voit en archéty- pe sartrien. Le héros du Mur va abat- tre un homme dans la rue d’Odessa en criant « Salaud, sacré salaud ! »; de même, il terrasse Bousquet au 34 de l’avenue Raphaël en lâchant : « Salaud. » Christian Didier, qui parle volontiers par ailleurs de son « errance divine », de sa « mission sur terre », lit Rimbaud, Kerouac, Malraux, Mallarmé, Mère Teresa. Comme dans les films expression- nistes, un autre personnage se profi- le dans le livre de Raczymow, un per- sonnage dont nous ne discernons que « la part d’ombre » : François Mitterrand, l’homme qui nia René Bousquet. Le chef de l’Etat est en quelque sorte le double et l’envers de Didier : « écrivain né » comme lui, homme politique dont la littéra- ture fut une première vocation, et qui avoua que « gouverner est une façon d’écrire sa propre histoire » (1), il cherche, lui, à tuer toutes traces pal- pables de ce virus susceptible de rôder autour de lui et d’attirer des soupçons : les symptômes d’une cer- taine « idéologie française ». Il trem- ble devant un paysage, un fantôme des années ténébreuses ne l’effraie

François Mitterrand à Latche en 1974 en compagnie de René Bousquet

M. BIDERMANAS/ANA (face à Danielle Mitterrand) II / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 le feuilleton

de Pierre Lepape b et que le neutralisme la condamnerait au communisme, LETTRES D’UNE VIE répondez-lui que c’est faux et qu’au demeurant, vous préfé- de Marcel Aymé. rez une France communiste à plus de France du tout. » Les Belles Lettres/Archimbaud, Lorsqu’il entreprend de plaider le dossier de Céline, 288 p., 120 F (18,24 ¤). Marcel Aymé butte évidemment sur l’antisémitisme déli- rant de son ami. Il cherche des arguments recevables : CÉLINE SECRET « Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux essayer d’expliquer de Véronique Robert, avec Lucette Destouches. Comment sauver humainement l’antisémitisme de Céline, montrer qu’il est Grasset, 164 p., 85 F (12,96 ¤). parti d’un grief personnel que son lyrisme et sa nature exces- sive ont amené à transposer sur le plan littéraire ? Dire que éline et Marcel Aymé étaient amis. Ils le sont si l’objet de sa rancune avait été au départ un protestant ou restés, ce qui est plus remarquable, jusqu’à la un curé, il aurait pareillement écrit un pamphlet antiprotes- mort de Céline, en 1961. Plus remarquable par- Céline ? tant ou anticlérical ? » On sent qu’il n’y croit pas trop, ce que l’auteur du Voyage, dans la dernière qu’il manie l’argutie comme un avocat, en désespoir de Cpériode de sa vie, était devenu d’une agressive sauvage- cause (1). rie. Plus remarquable parce que, à la fin des années 1950, les visiteurs ne se pressaient pas pour venir saluer le voci- n retrouve pourtant dans l’évocation que férant ermite de Meudon rentré d’exil. Même ses vieux Lucette Destouches fait de son mari cette copains d’autrefois se faisaient rares et souhaitaient se figure fondamentale d’une folie de la persécu- faire oublier. Le pèlerinage de Meudon avait mauvaise tion, laquelle se fond, dans les pamphlets, en presse, Céline avait la gale, on préférait l’admirer de loin, Olyrisme ordurier de persécuteur. Maladie contagieuse des pincettes sur le nez. Marcel Aymé n’avait pas de ces sans doute, puisqu’elle-même, plus d’un demi-siècle prudences lorsqu’il s’agissait d’amitié : il était là, plus fidè- républicaine par haine de la bourgeoisie, antimoderniste après, continue à affirmer, parlant de 1936 : « Les commu- le qu’aux beaux jours. Il sera encore là, lors de l’enterre- par incroyance dans le progrès et par pessimisme histori- Marcel Aymé, qui resta son ami jusqu’à nistes menaçaient de le tuer ; après ce sont les juifs qui s’y ment de Céline, le seul écrivain français présent, avec que ? Peut-être, à condition d’observer que jamais sont mis. » Céline bouc émissaire, victime imaginaire des Roger Nimier. Une manière aussi de manifester. l’auteur d’Uranus ne cède à l’antisémitisme, pas plus qu’à sa mort, et Lucette Destouches, sa victimes réelles, il y a là une énigme qu’aucun biographe, Manifester quoi ? C’est ce que le volume intitulé – abu- l’éloge du régime de Vichy et de ses protecteurs. Mais il aucune des innombrables gloses de l’œuvre célinienne sivement – Lettres d’une vie permet de cerner. Comme écrit dans l’ignoble Je suis partout, des contes, charmants. femme, ont chacun à sa manière essayé ne sont parvenus à résoudre, ni même à approcher. l’écrit Michel Lécureur dans sa préface, Marcel Aymé y Un écrivain doit écrire pour gagner sa vie, comme un che- Lucette Destouches se contente d’attribuer à Bagatelles, avance à visage découvert. Lui qui savait si bien se dissi- minot doit conduire son train. Il s’en explique ironique et d’expliquer l’antisémitisme de l’auteur L’Ecole des cadavres et Les Beaux Draps un « pouvoir muler derrière ses fictions, jouer de l’évasif, du demi- amer, en 1943, à son ami Jean Paulhan, qui lui demande maléfique ». Des pamphlets qui « ne nous ont apporté à silence, de l’ironie calculée pour échapper aux entrepri- une nouvelle pour La NRF : « Vous m’offrez de me payer du « Voyage ». Sans résoudre l’énigme Louis et à moi que du malheur ». ses d’étiquetage et aux enrôlements, montre souvent plus cher que Je suis partout, mais ce n’est pas possible. Si Pour le reste, rien de bien neuf. Une très vieille dame, dans sa correspondance le fond de son sac. Notamment vous lisiez les contes que je donne à J.s.p, vous y découvri- Si c’était à refaire, je les mettrais en garde contre l’extrême compagne pendant un quart de siècle d’un grand écri- lorsqu’il écrit à sa famille, à son frère Georges, à ses riez des tas de choses révoltantes pour la conscience d’un légèreté avec laquelle ils se jettent à la tête d’un mauvais vain et d’un homme insupportable et adoré, égrène quel- sœurs, Camille l’écrivain et Suzanne la bourgeoise. Français, et vous vous doutez bien qu’elles me sont payées à Français comme moi, et pendant que j’y serais, une bonne ques souvenirs dans l’oreille d’une pieuse interlocutrice. On y voit d’abord à l’œuvre un écrivain qui s’efforce prix d’or. Certains de nos amis m’ont fait savoir qu’on me fois, pour n’avoir plus à y revenir, pour ne plus me trouver C’est souvent émouvant, de solitude, d’acceptation du de réussir une carrière littéraire sans se couper du peu- réglerait mon compte comme vous savez à l’arrivée des dans le cas d’avoir à refuser d’aussi désirables faveurs, ce pire, de vocation entêtée : « Tout au long de ma vie sans ple, auquel il se sent sentimentalement et intellectuelle- Américains, ce qui fait que la morale est sauve. » qui me cause nécessairement une grande peine, je les prie- Céline, j’ai voulu le défendre, et ça a été mon unique et ment attaché. Le petit peuple des ateliers, des bistrots, rais qu’ils voulussent bien, leur Légion d’honneur, se la car- immense force. » Un rôle et une passion. des boutiques, mais aussi celui des fermes, des villages et arcel Aymé, qui n’a jamais hurlé avec les rer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens. » Lucette dit aussi : « Je ne cherchais pas le bonheur avec de la sociabilité rurale. Un peuple au ras du sol, la tête, loups, n’aura, à la Libération, que des Cela a quand même une autre allure que Morand cra- lui, j’aspirais simplement à le rendre moins malheureux. » parfois, dans les étoiles, c’est ainsi qu’il se l’imaginait, ennuis véniels. D’autres auraient joui de chant d’un côté sur la République et quémandant de Et encore : « Il y avait chez lui une intensité dans la tristesse semblable à lui-même. Un monde à des années-lumière cette tranquillité ; il se déchaîne contre l’autre ses arriérés de pension et un fauteuil sous la Cou- que tout le monde fuyait. » Parlant enfin de Nimier, le der- des instances littéraires parisiennes et des institutions l’épurationM littéraire. Sans doute est-ce le seul moment pole. Aymé est blessé, pour autant pas aveuglé au point nier ami de Céline, mort en 1962 d’avoir vécu trop vite, qui décident de la réussite ou de l’échec des écrivains qui de son existence ou cet homme tendre, sensible et désa- de perdre sa liberté d’esprit et de se laisser accaparer par elle ramène encore cette mort à son cher Louis-Ferdi- montent à Paris. Le jeune Marcel Aymé pratique, puis- busé laisse éclater sa colère. En juillet 47, il écrit à Paul- un camp. C’est la vraie leçon de ces lettres, par ailleurs nand : « Quand on a un destin de martyr, tous ceux qui qu’il le faut, le grand écart, mais avec un sentiment de han, encore : « J’ai toujours pensé que les écrivains vives, amusantes, nerveuses et chaleureuses. Contre Mar- pourraient vous venir en aide meurent. » malaise, de fausseté et de trouble ; et une indéracinable avaient, moins que tous autres, le droit de mépriser person- cabru, Marcel Aymé prend vigoureusement la défense mélancolie. On le voit dans les lettres qu’il adresse en ne, puisque mépriser, c’est cesser de comprendre. Il me sem- de Sartre, Montand et Signoret, « accusés d’avoir transfor- (1) La « Bibliothèque de la Pléiade » publie le troisième volu- 1933 à son ami Pierre Varillon, le directeur littéraire de ble aussi que le mépris est le grand recours des criminels, le mé » Les Sorcières de Salem en film marxiste. Mais il assè- me des Œuvres romanesques complètes de Marcel Aymé, ses L’Action française, lorsque La Jument verte lui vaut enfin moyen de s’arranger avec leur conscience. » Le ton est ne surtout une admirable volée de bois vert à ceux qu’il romans et ses nouvelles publiés entre 1940 et sa mort, en le succès : « J’ai craint un moment que la robe de ma encore doux ; dans le texte de 1950 où il commente à la nomme les staliniens de l’américanisme : « Je commence 1967, ainsi que son dernier roman inachevé, Denise. Une noi- jument vous semblât d’une couleur douteuse, et pour tout fois une invitation à l’Elysée et la proposition du ministre à être habitué au chauvinisme américain de certains Fran- re tendresse, un talent éblouissant (Gallimard, 2 048 p., dire vous avoir scandalisé. (…) Je me suis dit que Varillon de l’éducation nationale de lui remettre la Légion d’hon- çais, écrit-il à Thierry Maulnier, à son intransigeance et à 425 F [64,79 ¤] jusqu’au 31 juillet 2001, puis 475 F [72,41 ¤]. me considérait désormais comme une calamité de la littéra- neur, il se déchaîne : « Par respect pour l’Etat et pour la son agressivité. » Il n’en veut pas pour autant aux Améri- L’album de la Pléiade 2001, offert pour l’achat de trois volu- ture. (…) Oui, ma jument se vend bien et même très bien, République, il me fallut refuser ces flatteuses distinctions cains : « Pourquoi en voudrais-je à une nation de nous mes de la collection, est également consacré à Marcel mais je ne me dissimule pas que sa prétendue salacité (je qui seraient allées à un traître ayant “favorisé les desseins prendre ce que nous lui avons abandonné ? » Nationaliste Aymé. Enfin, en poche reparaît Enjambées (Gallimard, dis prétendue) lui vaut ce galop. Tant mieux tout de même. de l’ennemi”. Je regrette à présent de n’avoir pas motivé jusqu’au bout, Marcel Aymé, d’une France à la fois réelle « Folio », no 3449). Je ne demande qu’à rouler carrosse, bien entendu. » mon refus et dénoncé publiquement, à grands cris de et rêvée, d’un peuple toujours menacé par l’arrogance et Pour autant, peut-on verser d’un coup les opinions de putois, l’inconséquence de ces très hauts personnages dont les intérêts des puissants : « Si M. Raymond Aron vous e Signalons également la réédition de l’essai de Philippe Marcel Aymé dans le creuset de la droite populaire, anti- la main gauche ignore les coups portés par la main droite. affirme que la France ne peut pas se passer de l’Amérique Murray sur Céline (Gallimard, « Tel »). Sainte-Beuve au tribunal de la critique Malagar à contre-jour Son goût excessif de la mesure ne le prédisposait guère à se laisser bousculer par le génie. Les souvenirs de Lucienne Sinzelle, fille d’un ouvrier Michel Crépu, dans le beau et singulier portrait qu’il dresse de lui, réhabilite pourtant sa figure et son œuvre agricole sur la propriété de François Mauriac

elle, est toujours seconde. Elle admi- de conviction le garantissant des tant selon son plaisir. De Hugo (Sain- plus. De loin, elle apercevait la sil- SAINTE-BEUVE re, s’enthousiasme (parfois à contre- passions, l’autorisait à accueillir ce te-Beuve, ce fonctionnaire des Let- MON MALAGAR houette de François Mauriac, « tout Portrait d’un sceptique temps), erre, s’effarouche devant qui était éloigné, étranger. Mais sa tres, fut l’amant de Mme Hugo, avant de Lucienne Sinzelle. à ses songes »… Il ne fallait pas le de Michel Crépu. l’audace, s’aveugle ou s’incline. Ses trop raisonnable lucidité n’était pas que l’illustre poète ne l’accueille sous Préfaces de José Cabanis déranger, il appartenait à un autre Perrin, « Portraits d’Histoire », erreurs mêmes peuvent devenir des infaillible. On lui fit justement grief la Coupole, quinze ans plus tard, en et de Jean Mauriac. monde, celui des maîtres. Pour 262 p., 119 F (18,14 ¤). témoignages de sa conscience. Son de ne pas reconnaître les grandes 1845) à Chateaubriand, de Lamen- Gallimard, « Haute enfance », Nénette, c’était dans l’ordre des histoire, finalement, accompagne figures qui passaient. Il fut injuste, nais à Proudhon, de Joseph de Mais- 132 p., 85 F (12, 96 ¤). choses : « Nous étions naïfs, c’est a critique littéraire, lors- celle des œuvres. pour Balzac, Baudelaire, d’autres tre à Renan, il avança à son rythme, vrai, mais personne ne nous aidait à qu’elle est exercée avec Charles-Augustin Sainte-Beuve encore : son goût excessif de la sans se presser ni jamais conclure. uand François Mauriac l’être moins. » José Cabanis se mon- conscience et liberté, lors- (1804-1869), de son observatoire, mesure néoclassique ne le prédispo- Michel Crépu, avec beaucoup de hérita de Malagar – qui tre justement sévère : « [Mauriac] qu’elle s’affirme indépen- adossé à sa bibliothèque, regarda sant guère à se laisser bousculer par talent et une remarquable légèreté n’était à l’origine qu’une s’indignait des injustices commises danteL des pouvoirs, des intérêts ou son siècle. De ce siècle auquel il le génie. Marcel Proust, critiquant de plume – mais il aurait dû s’interdi- Q « mauvaise garenne » –, dans les pays lointains qu’il n’avait de l’air du temps, est, qu’on le appartenait pleinement, il partagea sa « méthode », assura sa reléga- re quelques « jeunismes » d’expres- la propriété était deve- pas visités, mais le prolétariat miséra- veuille ou non, un excellent poste les questions, les engouements, les tion dans les marges de l’histoire sion et des anachronismes volontai- nue, à force de travail, « dix-huit ble qui aurait pu lui être familier, il d’observation. Pas seulement de préjugés. En même temps, il cultiva littéraire. res qui alourdissent son aisance – se hectares de songe pur » (1). C’était, ne le connaissait pas. » son objet, la littérature, mais aussi un certain retrait, propice à sa fonc- coule, par vraie sympathie, dans son écrivit Mauriac en janvier 1948, le Dans la correspondance que de l’époque, des mœurs et du degré tion et conforme à sa psychologie. Il GRANDEUR PARADOXALE modèle. Son portrait est, comme il « paysage le plus beau du monde à Lucienne Sinzelle entama avec Jean de culture qui l’identifient. Bien évi- embrassa donc, mais sans jamais les Le beau et singulier portrait que convient ici, éclaté, non conclusif. mes yeux, palpitant, fraternel, seul à Mauriac, elle avoua, à travers ses demment, c’est l’art qui importe étreindre, quelques idées et opi- trace Michel Crépu de l’auteur des Mme de Staël et Chateaubriand ou connaître ce que je sais, seul à se sou- souvenirs, qu’elle fut amoureuse de avant tout, qui avance ou recule, nions qui fleurissaient. Opportunis- Causeries du lundi – qui compte tout Lamennais y ont leur place. Les venir des visages détruits dont je ne lui, que son père l’avait violée, touche au sublime, titube ou s’abî- te en politique, il sembla l’être aussi de même, avec les Nouveaux Lundis, Messieurs de Port-Royal aussi : se parle plus à personne, et dont le vent, enfin qu’elle avait été à la fois très me dans le médiocre. La critique, en littérature. Une solide absence vingt-huit volumes – et du magnifi- reportant deux siècles en arrière, au crépuscule après un jour torride, heureuse et très malheureuse à que Port-Royal – 3 000 pages –, ne l’observateur et admirable portrai- est le souffle vivant, chaud, d’une Malagar. Mais elle raconte aussi réhabilite pas seulement la figure du tiste dessine un vrai paysage, litté- créature de Dieu (comme si ma mère très précisément les travaux et les critique, mais donne à l’homme et raire, religieux et politique de la m’embrassait). » Jean Mauriac, der- jours de cette région du Bordelais : au témoin qu’il fut une sorte de gran- France. Crépu cite beaucoup, tou- nier fils de l’écrivain, a récemment les moissons, les vendanges, le deur paradoxale, de noblesse inquiè- jours à bon escient, des pages livré ses propres souvenirs sur Mala- lavoir, les chais, le cuvier, les doux te. Auteur, en 1834, d’un roman d’in- devant lesquelles bien des écrivains gar (2), encore merveilleusement animaux domestiques qui, seuls, trospection à tonalité éthico-philoso- devraient pâlir de jalousie… empreints, malgré le temps et la consolent les enfants malheureux… phique, Volupté, et de quelques Patrick Kéchichian dépossession (3), de l’esprit d’enfan- Son émouvant récit – à mi-chemin recueils de vers – non : pas les plus ce… La fille d’un ouvrier agricole de entre les souvenirs respectueux de mauvais du siècle ! –, il rejoignit vite, e A signaler également : Le Procu- la ferme de Malagar, Lucienne Sin- Céleste Albaret (Monsieur Proust, pour ne plus le quitter, son observa- reur de l’empire. Ernst Pinard zelle, dite « Nénette », aujourd’hui Laffont, 1973) et la dure enfance toire qui avait la forme d’un petit tri- (1822-1909) d’Alexandre Najjar (Bal- âgée de soixante-quatorze ans, a lu d’Antoine Sylvère (Toinou, Plon, bunal personnel. Ce fervent des éclai- land, 364 p., 139 F [21,19 ¤]). C’est un ce livre : quelques lignes consa- 1980) – forme aussi un témoignage rages tamisés avait écrit un jour à autre tribunal et une autre sorte de crées à son père, à son frère et à sur la société paysanne du Sud- Marie d’Agoult cette phrase que juge, infiniment plus incompétent, elle-même – « Lulu et Nénette, avec Ouest dans la première moitié du Crépu a bien raison de qualifier que décrit Alexandre Najjar. Nous qui je jouais tout le jour » – ont XXe siècle, qu’enrichit la figure à d’« inouïe », et qui touche même à sommes à la même époque, mais réveillé sa mémoire et son désir de contre-jour de François Mauriac. l’insupportable : « J’ai la lumière en dans les coulisses sans gloire du plus témoigner d’un autre Malagar. Claire Paulhan haine. » « stupide XIXe siècle ». On connaît, Lucienne Sinzelle a donc vécu, de Ainsi, à force de mesure, d’esprit hélas, le nom d’Ernest Pinard : c’est 1929 à 1941, sur les mêmes terres. (1) Selon Violaine Massenet, François moyen, d’intégrisme de la nuance, le lui qui éleva, en cette année de dis- Seulement, elle était du mauvais Mauriac, Flammarion (« Le Monde « gars Sainte-Beuve », comme l’appe- grâce 1857, le bras d’une justice puri- côté : logeant pauvrement avec les des livres » du 15 décembre 2000). lait Flaubert, ou « le petit mercier », taine et bien-pensante contre Baude- siens dans les communs, elle a beau- (2) Jean Mauriac, Malagar, entretien comme disaient les Goncourt, sut laire et Flaubert. Mais Pinard eut coup travaillé, allait peu à l’école, avec Eric des Garets, éditions Sables donner à un siècle énorme, contra- aussi une vie, que l’auteur de cette était commandée durement par la (route de l’Eglise, 31130 Pin-Balma), dictoire et aveugle sur lui-même, un biographie raconte avec une science femme du régisseur. Mais quand la 1998. semblant de cohérence. Il est incon- parfaite. Il faut se rendre à l’évi- famille Mauriac était en vacances, (3) Malagar a été acheté par la région testable que, sans lui, ce malheureux dence : rien ne peut sauver de l’op- Lucienne et son frère Lucien Aquitaine en 1986, et conservé en XIXe serait apparu encore plus bouffi probre ce réactionnaire fieffé, catho- avaient le droit de jouer avec Jean : l’état, sauf le chai du rouge et les com- et hypertrophié qu’il n’est ! Il ne pei- lique par amour de l’ordre établi. elle pouvait alors oublier sa difficile muns – c’est-à-dire là où vivaient et gnit pas un grand tableau, avec cha- Sinon, peut-être, une certaine fidéli- existence, et grimper dans les travaillaient Lucienne Sinzelle et les que visage à sa juste proportion, té à lui-même. C’est-à-dire à la arbres, construire des cabanes, s’ha- siens – qui ont été aménagés en lieu mais circula dans son époque, s’arrê- médiocrité de son esprit. biller de robes dont on ne voulait culturel. littératures LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / III b Céline : ça a (vraiment) débuté comme ça

e manuscrit de Voyage au quement. Le mélange ou l’oscillation bout de la nuit n’est pas un se perpétueront jusqu’à la fin du Le manuscrit original nouveau Voyage, mais il jet- roman. te sur le roman que nous Dans le ton de Voyage au bout de de « Voyage au bout Lconnaissons une lumière nouvelle. Il la nuit, la première inflexion naît de en met certaines lignes d’autant plus cette dualité des voix inventée dans de la nuit », que l’on en relief qu’il les fait se détacher sur un second temps. A la lecture, d’une un fond de pages inédites. Entre ce phrase à l’autre, d’un mot à l’autre, croyait perdu, a été premier état du texte et le roman nous passons sans cesse d’un dis- publié, pas de modification spectacu- cours d’ignorance au discours de retrouvé au début laire de l’histoire, mais deux change- quelqu’un qui croit savoir une fois ments qui n’ont besoin que de quel- pour toutes de quoi les hommes de l’année chez un ques mots pour être décisifs, parce sont capables, et qui tient à le procla- qu’ils portent sur des points stratégi- mer. Dualité constitutive, mais après collectionneur anglais ques. Le premier touche au choix du coup. Dans un premier temps, les personnage-narrateur, et par là voix étaient séparées. En les confon- par le libraire modifie en profondeur le ton du tex- dant, Céline a pourvu ce qui aurait te. Le second ne concerne qu’un pu n’être qu’un roman d’apprentissa- Pierre Bérès, qui le met nom propre, mais c’est celui de ge de résonances d’un tout autre Robinson, désormais si bien associé ordre. Il a commencé à suggérer en vente le 15 mai. pour nous au roman qu’on a du mal qu’en tout homme il y a plusieurs à l’imaginer sans lui : dans le manus- voix qui dialoguent. Dans le plus Une découverte capitale crit, il a pourtant connu toute une averti, il y a encore place pour de la série d’avatars avant de s’imposer naïveté. Dans le plus naïf, il y a déjà pour comprendre définitivement. quelqu’un qui sait. Candide était déci- Dans le roman que nous lisons, la dément une âme trop simple. Céline la genèse du roman première clé de lecture est donnée fait de son roman le lieu où cette dua- par la séquence d’ouverture, qui lité peut se dire. de guérison un aveu de « trouble oppose deux interlocuteurs, l’un Pour y arriver, il fallait renoncer à d’âme » : « Vous allez mieux, Barda- conformiste et accumulant de la répartition initiale des rôles et à mu, mon ami. » Il faudra encore à grands mots comme race et patrie, une logique de linéarité. Le manus- celui-ci du temps et d’autres expé- l’autre, « anarchiste » dégonflant au crit nous permet de suivre comment riences pour qu’il devienne pleine- fur et à mesure ces baudruches, se Céline y est venu, par étapes. On suit ment – aussi pleinement qu’on peut faisant fort de montrer la société tel- les voies qui l’ont progressivement l’être – celui dont il porte désormais le qu’elle est vraiment. Le premier amené à transférer la parole en pre- le nom. s’appelle Arthur Ganate, le second mière personne à Bardamu, à moins Il restait ensuite à Céline à mettre Bardamu : c’est lui qui dit « je » et que ce ne soit à nommer Bardamu cette première séquence du manus- rapporte ultérieurement le dialogue. celui qui parlait à la première person- crit en accord avec ce qu’avait impo- Mais, si sûr de lui qu’il se soit mon- ne. Pendant tout l’épisode de la sé dans la suite le progrès de la rédac-

tré, il suffit que passe devant lui dans guerre, Bardamu, trop occupé à digé- tion. Le manuscrit montre que cela LOUIS-FERDINAND CÉLINE, « VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT »/MANUSCRIT AUTOGRAPHE la rue un régiment de cavalerie avec rer ses expériences de l’horreur, n’a se fit en plusieurs temps. Cette colonel et musique militaire pour guère le temps de dialoguer, et donc séquence, qui y est recopiée avec la première séquence. Céline, ayant Merluret. » De même, plus tard, il fait à Tourman, je ne tremble pas. » qu’il lui emboîte le pas, c’est-à-dire guère l’occasion d’être nommé par application, est un état plus tardif décidé de sacrifier une partie du pam- interrogera l’inconnu inquiétant de Mais, dans un deuxième temps, le qu’il s’engage, au grand ébahisse- un interlocuteur. Il faudra attendre que la suite, mais il est lui-même pro- phlet de Princhard jugé sans doute Bikobimbo : « Comment vous appe- nom de Tourman est raturé, et celui ment du patriote. l’épisode de l’arrière, une cinquantai- visoire : Céline n’y touche pas enco- trop développé, en a sauvé ce mor- lez-vous ? N’est-ce pas Merluret que qui s’y substitue est Robinson. La Or « Bardamu » a bien toujours ne de pages après le début, pour que re à la répartition des rôles, mais il ceau en le transférant en début de vous venez de me dire ? C’est ce nom boucle est bouclée. Céline, plus été le porteur d’un discours d’affran- sa petite amie américaine l’interpelle transfère déjà à Bardamu un passage roman à Bardamu. C’était encore de Merluret qui me tracassait beau- conscient ou plus sûr de lui, a fait chi, mais, avant d’être le « je » qui par son prénom, qui n’est plus remarquable qui, dans la suite du accentuer la première voix anarchis- coup. » définitivement sienne sa trouvaille parle, il a été l’autre. La première per- Arthur mais Ferdinand, l’élément manuscrit, était d’abord attribué à te du personnage, sans sortir encore L’impact que Voyage au bout de la du début. Il ne lui restera plus, dans sonne a d’abord été celle d’Arthur le intermédiaire du pseudonyme Louis- un autre personnage. de la répartition initiale qui attribue nuit eut immédiatement lors de sa une version suivante du texte, qu’à conformiste qui, en s’engageant der- Ferdinand Céline dont est signé le L’une des surprises du manuscrit l’engagement à l’autre. Mais l’écart publication, en 1932, et qu’il a tou- unifier. rière les cavaliers, ne faisait donc que roman. Trente pages encore, et ce est en effet d’y trouver le discours de deviendra d’autant plus sensible lors- jours sur ses nouveaux lecteurs Depuis sa publication il y a pres- mettre ses actes en accord avec ses sera le tour du patronyme Bardamu Princhard long de toute une série de que Céline aura ultérieurement serait-il le même si Céline s’en était que soixante-dix ans, Voyage au bout paroles. Il y avait logique là où pour de réapparaître, et cette fois pour pages qui ne seront pas reprises dans l’idée d’opérer la conversion de la tenu à ce Merluret ? Dans le manus- de la nuit avait quelque chose de ces finir il y aura porte-à-faux et lance- désigner le narrateur. le Voyage. Là, Bardamu comprendra, parole en « je » pour l’attribuer à crit en tout cas, il le maintient jus- calmes blocs ici-bas chus de désas- ment d’une dynamique. Face à C’est dans la séquence de l’hôpital au moment où Princhard sera appe- Bardamu, sans modifier pour autant qu’au départ du personnage pour tres obscurs qui atterrissent de Arthur, Bardamu était le premier des de Bicêtre que les infirmières lé, qu’il venait d’essayer sur lui un l’engagement final de ce « je » dans Toulouse, puis lui substitue la série temps en temps sur le sol de la littéra- maîtres d’anarchisme qui allait peu à d’abord, puis le chef de service Bes- la guerre. Alors, entre des autres, jusqu’à ce Tourman qui ture. Ce premier manuscrit va per- peu déniaiser l’engagé volontaire, tombes, s’adressent à lui sous ce les positions marquées s’impose durablement à partir de la mettre de jeter les bases de l’histoire selon un schéma de roman d’appren- nom de Bardamu. Bestombes en par- Henri Godard par le discours de Barda- réapparition à l’asile de Vigny-sur- du texte de ce roman exceptionnel. tissage linéaire qui, dans ce premier ticulier reprend le nom à chacune de mu et son acte, la déni- Seine. C’est Madelon qui, à vingt- Avec les changements décisifs qu’il état du texte, justifiait pleinement un ses répliques dans le dialogue. C’est brouillon de discours. Dans le manus- vellation sera à son comble, source cinq pages de la fin, va faire tout bas- révèle en cours de réalisation, ces rapprochement avec Candide. lui qui, dans ces pages, baptise défini- crit, il s’agissait d’emblée d’un article d’énergie capable de porter le roman culer, sur le plan onomastique com- pages inédites et ces innombrables C’est cette trop simple linéarité tivement le personnage-narrateur de médité que Princhard annonçait sur ses six cents pages. me dans l’histoire. Au début de la corrections ponctuelles par lesquel- que cassera par la suite le transfert ce nom sous lequel il est promis à la d’avance son intention de transmet- Le nom de Robinson est une trou- fête des Batignolles, à propos d’un les Céline est en train de se donner de la première personne à Bardamu. célébrité. A partir de ce point il ne tre à Bardamu, en des termes qui ne vaille de la première heure, mais fait qui n’est pas insignifiant puis- un style, il commence enfin à doter Dans la première séquence dans son porte plus dans le manuscrit que ce peuvent que faire dresser l’oreille à c’est une trouvaille dont Céline ne qu’il s’agit de son adresse au tir, elle Voyage de cette dimension de genèse état final, Bardamu est à la fois l’af- nom, exception faite de quelques tout lecteur de Céline : « C’est une perçoit pas immédiatement toute la défie son compagnon par une inter- qui fait désormais partie pour nous franchi et le cave, celui à qui on ne la proches qui l’appellent par son pré- manière de pamphlet, une simple portée, à moins qu’il la juge trop pro- pellation dont, dans le manuscrit, le d’une relation complète avec les fait pas et celui à qui on la fait, celui nom, Ferdinand. ébauche d’ailleurs, dont il vous sera vocatrice et n’ose la maintenir. Ce texte est d’abord : « Regarde, qu’elle œuvres. qui voit clair et celui qui obéit à un Mais s’il a pris le nom, il est encore facile de développer à loisir, plus tard, nom, inoubliable pour nous, il a bien réflexe conditionné. A partir de là, loin, dans cette séquence de Bicêtre, si vous vivez encore, les idées essentiel- été donné d’abord dans le manuscrit devenu un « bleu » immédiatement d’avoir pris la figure qui était celle de les. » Ledit pamphlet ne manque pas à l’inconnu que Bardamu (qui n’est envoyé au front, il fera certes son Bardamu dans la première séquence de vigueur polémique ni d’arrière- pas encore Bardamu) rencontre au profit à la fois de son expérience et du manuscrit. Quand il imagine ce plan philosophique. « Nous sommes front : « Robinson, je me dis. C’est des conseils d’initiateurs comme que diront de lui plus tard les infir- partis à la guerre, timide ami, écrivait mon nom, Robinson », mais, dans ce Robinson, le soldat plus avancé que mières, c’est sur le mode apitoyé : Princhard, du mauvais côté du dra- manuscrit, il ne reparaîtra pas de lui dans l’affranchissement, et Prin- « Vous souvenez-vous du petit Barda- peau, celui de la soie, des couleurs et longtemps. Dès l’épisode de l’arrière chard, ce professeur à qui il revien- mu, diraient-elles à l’heure crépuscu- du vent, celui qu’on regarde toujours et ensuite tout au long du roman jus- dra, avant d’être exécuté pour déser- laire en pensant à moi, celui qu’on et qu’on ne touche jamais, pendant qu’à la scène finale avec Molly, on tion, d’initier Bardamu à certains avait tant de mal à empêcher de tous- que les malins se cramponnent au voit se succéder une série de noms aspects de l’histoire idéologique. ser ?… Il en avait un mauvais moral manche et conduisent la danse des dont aucun n’a, il s’en faut, autant de Mais la naïveté qui se dira lors de ces celui-là, le pauvre petit… Qu’a-t-il pu couillons. » Ailleurs il disait, parlant résonance : Merluret, Lacombe, Vas- découvertes successives sera déjà devenir ? » Et quand Bestombes lui de leurs concitoyens aliénés par des sous, Tourman. Cette valse des toute mêlée de lucidité et d’une assène du « Bardamu » à répétition, siècles d’endoctrinement : « un coup noms est telle que, lorsqu’on se con- volonté de dénonciation, et récipro- c’est pour retourner en symptôme de clairon, un seul, et les voilà partis tente de feuilleter le manuscrit, on les esclaves zélés, nouvelle race qui se peut croire d’abord que Céline n’a En haut fouette elle-même, galériens masochis- pas encore trouvé cette structure à droite, tes, les voilà partis, dis-je, pour le essentielle du roman : le retour du la première néant. » Avant de conclure, sur un même personnage auprès de Barda- page du ton plus pascalien que pamphlétai- mu à chacune de ses étapes. Mais si. manuscrit re : « Ils se précipitent avec le sourire Lorsque à Paris, errant à la recherche de « Voyage ». d’un néant dans un autre. » de ressources, Bardamu rencontre On remarque Surprise seconde : le texte de Prin- un visage qui lui dit quelque chose, que Céline chard commençait par la tirade sur « je reconnus, dit-il, le soldat, c’était avait d’abord les patries-galères qui, dans le celui que j’avais rencontré la nuit de écrit roman, est un des morceaux que Bar- Noirceur-sur-la-Lys. Je me souvins « commencé », damu débite à Arthur Ganate dans même à l’instant de son nom : c’était auquel il a par la suite préféré « débuté », Le(s) manuscrit(s) perdu(s) aux syllabes Rien n’est jamais simple avec Céline, le destin des manuscrits pas plus plus détachées que le reste. On pensait à jamais perdu celui de Voyage au bout de la et nuit qui a récemment réapparu. Sur la page de titre, Céline écrit : « seul d’étymologie manuscrit ». Il est en effet le seul entièrement autographe. Mais le non latine. dactylogramme que Céline en avait fait réaliser avait été ensuite si abon- Ci-contre, damment corrigé, enrichi de pages nouvelles, qu’il était devenu à son Louis- tour un semi-manuscrit. Céline a parlé de la vente d’un manuscrit de Ferdinand Voyage en 1943. Mais duquel des deux s’agissait-il ? Un de ses proches, Céline Henri Mahé, évoque de son côté, sans autre précision, la vente d’un et Lucette manuscrit du même roman en 1937. Or, dans le document d’aujour- Destouches, d’hui, Céline a recopié la dernière séquence du roman, qui n’était pas sa femme encore écrite au moment où il fait réaliser la dactylographie, au verso de pages de brouillon de Casse-pipe, le roman qu’il écrivait en 1937. Le manuscrit qui passe en vente publique le 15 mai pourrait donc bien être celui que Céline avait vendu en 1937. Si c’est le cas, cela fait soixante- quatre ans que sa trace avait été perdue, malgré toutes les recherches. D.R. IV / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 littératures b Trois grands pas sur le bout de la langue de Lolita Réédité dans une nouvelle traduction de Maurice Couturier, le roman de Nabokov expose désormais en pleine lumière non seulement l’ambition esthétique de son auteur mais aussi son ambition politique. La « magie périlleuse des nymphettes » face au conditionnement et à la planification de l’homme

Lolita, la nymphette, si elle LOLITA n’était pas morte en couches, de Vladimir Nabokov. aurait aujourd’hui soixante- Traduit de l’anglais (Etats-Unis) six ans. Elle serait grand-mère. Sa par Maurice Couturier, traversée des Etats-Unis en voiture Gallimard, 472 p., avec Humbert Humbert serait le 150 F (22,87 ¤). meilleur souvenir de sa vie. Elle publierait, ces jours-ci, un Humbert es grands livres ont des secret qui n’apporterait aucune vies étonnantes. Ils nais- lumière neuve sur le livre qui fit sent dans des circonstan- scandale en son temps. Lolita,le ces extravagantes, grandis- roman, est un traité d’accouche- Lsent vite ou bien lentement, sont ment sans douleur de la langue. toujours très seuls et souvent D’une richesse infinie, inépuisable. choyés, se mettent à voyager dans Ce que Nabokov a suggéré avec d’autres langues, font des enfants, une infinie patience : « Cela peut repartent en célibataires, rentrent paraître incroyable, mais il est possi- chez eux, disparaissent un certain ble que tout le monde ne se souvien- temps, resurgissent en pleine jeu- ne des premières lignes de Lolita… nesse quand on les croyait fati- Notez que, pour obtenir l’effet d’une gués, ne meurent jamais ou alors tendresse rêveuse, les “l” et le “t” ain- ressuscitent. si que tout le nom d’ailleurs doivent Lolita, plus que tout autre au être “ibérisés”. » XXe siècle, a connu ce destin. Pour Lolita est donc une traversée de en mesurer l’humour à la fois gran- la Joven Dolorès ou de la Petite diose et implacable, il faut se pla- Douleur. Nabokov en a souligné la cer d’emblée au niveau qui con- nécessité et précisé les circonstan- vient et traiter cette affaire de tra- ces : « Le passage, sans retour, de la duction et de re-traduction des prose russe à la prose anglaise fut chefs-d’œuvre comme y invite Vla- dimir Nabokov, grand traducteur de lui-même. « Ces temps-ci – cas Le vice furtif de Lolita inouï – l’écrivain français le plus remarquable traduit Milton mot à ne s’oppose plus mot et proclame qu’une traduction juxtalinéaire, si elle était possible, à la vertu et à l’ordre serait le sommet de son art » (Vladi- mir Nabokov citant Pouchkine sur public mais CHRISTOPHE L. la traduction par Chateaubriand « Lolita » de Stanley Kubrick, avec James Mason et Sue Lyon (1962) du Paradis perdu). « Qu’est-ce que à l’industrialisation traduire ? C’est, sur un plat, du poè- rendu d’une expérimentation en couches sa langue maternelle et se en main de l’humain par lui- Loin de susciter de sombres te la face pâle aux yeux fixes, c’est le de la reproduction menée sur un singe auquel on ten- naître une langue nouvelle. C’est même, le sous-produit (encore gra- réserves (sauf à définir celles-ci cri du perroquet, le singe qui jacasse, tait d’apprendre à dessiner et qui un passage sans retour qui assure tuit mais promis à une spéculation comme de tendres stocks éroti- et la profanation des morts » (Vladi- avait fini par esquisser les barreaux le salut. Kafka, dans son exil à lui, à la hausse vertigineuse) de l’indus- ques), Lolita expose désormais en mir Nabokov, dans le poème En tra- douloureux à l’extrême. » Notons de la cage dans laquelle il était notait : « A partir d’un certain trialisation de la reproduction. pleine lumière non seulement l’am- duisant « Eugène Onéguine »). «Je aussi que,en 1949 (date à laquelle enfermé. A la veille de la seconde point, il n’y a plus de retour. C’est un « [Lolita] considérait l’acte sexuel bition esthétique de Nabokov crois qu’il faut savoir interpréter les Nabokov s’est lancé dans l’écriture guerre mondiale, Adam est donc point qu’il faut atteindre. » comme appartenant uniquement au mais aussi son ambition politique. signes. Le romancier, c’est le traduc- de Lolita en anglais), un Russe au un singe conditionné à qui l’on pré- Nabokov a pensé un instant monde furtif des jeunes, un monde Les grands livres raflent toujours teur de Dieu » (Vladimir Nabokov nom nabokovien, Velvolski, a lève une côte pour en faire une peti- abandonner le russe pour le fran- inconnu des adultes. Tout ce que fai- toute la mise. Confronté à certains au cours d’une conférence). décrit pour la première fois la te fille à qui l’on va promettre qu’el- çais. Et puis il a émigré aux Etats- saient les adultes pour procréer ne la passages obscurs, Maurice Coutu- Voilà définies avec toute la méthode psychoprophylactique, le n’enfantera pas dans la douleur. Unis. Le coup de génie est d’avoir concernait en aucune façon ». rier a eu recours à la traduction rus- rigueur nécessaire la grandeur et la dite de l’accouchement sans dou- Le paradis terrestre est équipé des su inscrire là-bas un contre-mythe Paul Morand, qui ne cite pas une se de Lolita, établie en 1967 par misère de la traduction qui navi- leur, fondée sur l’hypnose et les tra- barreaux de fer de l’obsession et sexuel – une perversion de sexe seule fois Nabokov dans son Jour- Nabokov lui-même. Des historiens gue, avec plus ou moins de bon- vaux de son maître, Pavlov. Reli- Eve se met à saliver en voyant une indécidable (« J’avais conscience nal inutile, rejoint pourtant ses con- de l’avenir expliqueront pourquoi heur et donc d’amour, entre la pro- sons enfin ces premières lignes publicité de pomme au cinéma. non pas d’un, mais de deux sexes, clusions quand il écrit : « Entre qua- le russe est revenu dans cette fanation répétée des tombes et la dans la traduction Couturier : dont aucun n’était le torze et cinquante ans, les femmes région à cette date. Ce dont on consécration redoublée du nom « Lolita, lumière de ma vie, feu de mien ; l’anatomiste les ne sont guère vicieuses. » Quinze- peut se féliciter dès maintenant, divin. Et plutôt que de distribuer mes reins. Mon péché, mon âme. Pierre Guglielmina qualifierait tous deux de quarante-neuf ans, c’était il n’y a c’est que le français puisse lever les louanges et les blâmes, de rele- Lo-lii-ta : le bout de ma langue fait sexes femelles »), décla- pas si longtemps encore la tranche certaines obscurités de l’anglo- ver les vertus évidentes de la nou- trois petits pas le long du palais pour Nabokov a parfaitement évalué rera humblement Humbert – der- d’âge qui définissait le taux de américain grâce au russe. Cette velle traduction de Maurice Coutu- taper, à trois contre les dents. Lo. Lii. ce qu’il appelle « l’Etat policier du rière lequel il a pu accomplir son fécondité. Le vice furtif de Lolita position sur l’échiquier mondial, rier (la précision, le rythme, la flui- Ta. » Lo (effacement et dilatation mythe sexuel ». Et c’est ici qu’inter- véritable forfait. ne s’oppose plus à la vertu et à l’or- qui n’avait sûrement pas échappé dité) et de traquer quelques vices du col). Lii (expulsion du fœtus). vient son coup de génie. Il faudrait Aussi lorsque Maurice Couturier dre public mais à la fécondité à la sagacité de Nabokov, fera sans cachés (certains passés simples Ta (délivrance). Les trois temps de dire le COUP du GÉNIE. Dans un évoque, dans son introduction, le planifiée. Planification de la repro- doute sourire Poutine et devrait qu’on aurait pu composer ; une ani- l’accouchement de la singulière lan- article de 1939 consacré au poète conflit possible du texte et du con- duction, conditionnement des sin- ravir la présidence française. Mais malité parfois privée d’obscénité et gue anglaise de Nabokov. Nous Khodassevitch, il écrit, en pensant texte, en disant que, « face à une ges obsessionnels, salivation des elle révèle aussi une conjonction nous frustrant, par exemple, de la sommes en 1955 et le livre paraît bien évidemment à lui-même : perversion comme la pédophilie, il chiennes policières, qui inspirent à qui restitue à Lolita toute sa profon- transformation à la Lewis Carroll en anglais à Paris. « En Russie, le génie n’est pas une devient plus malaisé de goûter sans Humbert Humbert cette réflexion deur historique : l’américain, le d’un castor en chatte), peut-être Mais Lolita vient de plus loin. sauvegarde, en exil il est le seul réserve le plaisir esthétique que dis- pleine de morgue : « N’importe qui français et le russe sont les langues faut-il profiter de cette éclosion D’un côté de 1939. Dans la post- salut. » Le génie n’est pas même pense [Lolita] », il évalue mal à peut imaginer ces éléments d’anima- des trois révolutions modernes. nouvelle pour interpréter quelques face du roman, Nabokov a relaté une sauvegarde lorsqu’il reste con- quelle profondeur de noirceur lité. Je suis mû par une ambition plus 1776, 1789, 1917. Conformément à signes que n’a cessé d’émettre Loli- comment, en décembre de cette finé dans la langue maternelle. Loli- Nabokov entend traiter « une per- noble : fixer une fois pour toutes la une coïncidence qui n’est pas for- ta, depuis la première palpitation à année-là, alité à cause d’une adami- ta est le récit d’un matricide en version comme la pédophilie ». La magie périlleuse des nymphettes. » tuite, le dompteur Nabokov du cir- Paris en décembre 1939 jusqu’à ce que névralgie intercostale, il avait même temps qu’il est celui d’un pédophilie, Nabokov l’a vu très tôt Nabokov aurait traduit sa pensée que de Montreux a fait passer par printemps 2001. Drôle de guerre. conçu (en russe) son projet, en accouchement. C’est un accouche- – révolution russe oblige –, est une un peu différemment aujourd’hui ces trois cercles infernaux son ado- Drôle d’odyssée dans l’espace. lisant dans un magazine le compte ment sans douleur qui fait mourir des conséquences directes de la pri- et écrit : magie périssable. rable Lolita.

tager ses états d’âme, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas l’hu- qui semble gagner toutes les couches de la société et tous les rouages de Romans policiers meur au beau fixe. Il désespère de son pays : « Il y eut un temps où la Suè- l’Etat (traduit de l’anglais – Etats-Unis – par William Olivier Desmond, par Gérard Meudal de était connue pour ses inventeurs. Puis ça a été le modèle suédois, puis les Calmann-Lévy, « Crime », 264 p., 120 F [19,29 ¤]). mœurs prétendument libérées, puis le tennis. Maintenant on va peut-être b MORT D’UNE HÉROÏNE ROUGE, de Qiu Xiaolong devenir célèbres à cause d’un tueur en série sans précédent. » Sa femme, « Autrefois, avant l’époque communiste, le peuple chinois croyait en Confu- dont il est séparé depuis des années, lui annonce son remariage. Un de cius. Puis ils crurent en Mao, puis dans la Révolution culturelle, et aujour- Radiographie suédoise ses collègues est parti en Afrique, un autre vient d’être assassiné. Oui, d’hui ? Le seul idéal qui leur reste c’est peut-être l’argent. C’est ça le plus décidément, Wallander a bien du mal à franchir le cap de la cinquantaine, important, et ça pose quelques problèmes. » Des problèmes que Qiu Xia- d’autant plus qu’on vient de lui diagnostiquer un diabète sévère. A quoi long s’attache à analyser, mettant en évidence dans tous les domaines les bon s’ingénier à faire régner l’ordre dans un monde qui semble avoir per- bouleversements qu’entraîne le passage rapide du système socialiste à LES MORTS DE LA SAINT-JEAN du tous ses repères ? Le combat semble perdu d’avance. Sans rien perdre l’économie de marché. Qiu Xialong, né à Shangaï et qui vit aux Etats-Unis (Steget Efter) de ses qualités narratives, Henning Mankell atteint ici un sommet de noir- depuis Tiananmen, est à la fois poète et traducteur. Mort d’une héroïne de Henning Mankell. ceur dans cette radiographie de la société contemporaine. rouge est une bonne intrigue policière, efficace et bien menée, mais sur- Traduit du suédois par Anna Gibson, b MEURTRES EN SOUTANE, de P. D. James tout un regard passionnant sur la Chine contemporaine (traduit de l’an- Seuil, « Policiers », 490 p., 130 F (19,81 ¤). P. D. James dans la Haute Eglise, c’est un couronnement ! Après avoir glais par Fanchita Gonzalez Battle, éd. Liana Levi, 460 p., 128 F [19,51 ¤]). exploré toutes les couches de la société britannique, elle entraîne son lec- b STRAD, de Dominique Sylvain l y a des livres qu’on ne peut pas mettre entre toutes les mains. teur dans un collège théologique de l’Eglise anglicane. Quel meilleur Tandis qu’Ophélie, crucifiée nue sur une sorte de matelas pneumati- C’est une question d’âge. Celui-ci devrait être déconseillé aux quin- cadre peut-on rêver ? Il ne manque aucun ingrédient, la bâtisse sinistre que, dérive au fil de la Seine, la détective Louise Morvan surveille le maga- quagénaires. Pas à cause de l’histoire, bien sûr : la traque d’un au bord d’une falaise du Suffolk (friables, les falaises ! un accident est vite sin d’un antiquaire du septième arrondissement soupçonné du recel d’un serial killer, qui, dans la touffeur de l’été suédois, s’applique à tuer arrivé), les querelles théologiques et financières, les prêtres pédophiles, Stradivarius hors de prix. Ophélie n’est autre que l’ancienne compagne de desI gens heureux, un couple de mariés posant devant le photographe le les sombres affaires d’héritages spirituels et matériels, la nostalgie de l’en- l’antiquaire et la fille de son associé ; sa mort brutale met fin à la plus origi- jour de leurs noces ou des jeunes gens organisant une petite fête costu- quêteur, lui-même fils de prêtre et qui a passé ses vacances d’adolescent nale de ses performances artistiques et donne le départ d’une enquête qui mée la nuit de la Saint-Jean. L’intrigue est captivante, remarquablement dans ce collège de St Anselm. Un pur régal, d’autant que l’auteur, au som- va se déployer jusqu’au Japon. L’originalité du roman de Dominique Syl- menée : on savait déjà avant ce quatrième titre traduit que Henning Man- met de son art, s’amuse non seulement à nouer et dénouer les fils d’une vain vient moins de cette exploration du milieu de l’art que de la capacité kell était un virtuose du roman policier. Kurt Wallander, le policier héros intrigue parfaite, mais à multiplier avec une véritable maestria les clins étonnante de son style à rendre sensible la violence (à la fois rentrée et du livre, paraît à la fois si réel et si attachant que le lecteur en vient à par- d’œil et les allusions à la littérature anglaise, qu’elle soit policière ou pas. extrême) qui s’exerce contre les corps (tatouages, piercings) et même con- Meurtres en soutane est certainement appelé à devenir un des classiques tre les objets puisque le Stradivarius aussi finira par y perdre la tête (éd. de P.D. James, on le lit d’une traite pour l’intrigue avant de le relire aussi- Viviane Hamy, « Chemins nocturnes », 236 p., 89 F [13,56 ¤]). tôt pour le plaisir du style. (Traduit de l’anglais par Eric Diacon, Fayard, b DEMAIN C’EST DIMANCHE, de Pierre D’Ovidio 460 p., 135 F [20,58 ¤].) Un cocktail étonnant mais savoureux : l’alliance du mascarpone et des b NOBLESSE OBLIGE, de Donna Leon vins du haut-Poitou ! Jean Mascarpone a échoué aux confins de la Vien- Normalement, le commissaire Brunetti devrait être à l’aise dans cette ne et de l’Indre-et-Loire parce qu’il voulait vivre et écrire à la campagne. LITTERAIRES enquête au cœur de l’aristocratie vénitienne, puisque son épouse Paola La belle Giulia, qui l’avait convaincu de quitter Paris, s’est depuis envolée descend d’une de ses illustres familles. Mais tout change ; l’aristocratie vers des cieux plus cléments, et Mascarpone, en fait d’écriture, doit se n’est plus ce qu’elle était, ni la police d’ailleurs, ni la justice. Les Brandoli- contenter de la rubrique des chiens écrasés dans le journal local. Entre ni se font régulièrement cambrioler. Les Lorenzoni se sont vu kidnapper les petits verres avec les copains et le remords des ambitions déçues, Mas- Sartre leur seul héritier. Et voila justement qu’on vient, deux ans après, de carpone est en train de prendre racine avec, pour toute occupation, une retrouver les restes de Roberto Lorenzoni, apparemment abattu par ses vague enquête sur la disparition de la mère Souche, une fermière locale b ravisseurs, dont on n’a jamais retrouvé la trace. Peut-on rouvrir l’enquête qui est probablement allée se foutre à l’eau. Sauf que, des profondeurs sans raviver la douleur des parents éplorés et qui, pourtant, n’ont rien per- de l’étang, c’est un autre cadavre qu’on remonte. Une évocation très réus- du de leur rayonnement ? L’évocation de Venise est toujours aussi pre- sie de l’atmosphère provinciale et l’utilisation subtile d’un enfant du L’héroïsme nante, dans cette septième enquête du commissaire Brunetti rendue pays, célèbre pour ses raisonnements : René Descartes (Phébus, 220 p., encore plus angoissante par l’atmosphère de déliquescence généralisée 119 F [18,14 ¤]). LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / V La chronique

de Roger - Pol Droit b tes, grâce à ces diverses publica- L’INQUIÉTUDE MORALE Quel sens a donc tions, la question même de la philo- ET LA VIE HUMAINE la vie ? Et que sophie morale, de sa place et de de Monique Canto-Sperber. Ethique en stock son style d’analyse, est à nouveau PUF, 294 p., 148 F (22,56 ¤). posée. Après une longue éclipse, décidons-nous d’en liée notamment à l’« anti-humanis- epuis déjà quelques me » des années 1960, la légitimité années, l’éthique est faire ? Avec quels buts ? de ce type de réflexion commence chic. On s’en préoccupe Selon quelles règles ? Sur à réapparaître. Et aussi son exigen- D un peu partout. Dans ce principale : être ancrée, domai- les disciplines médicales et les scien- ne par domaine, dans une activité ces de la vie, évidemment, mais aus- ces questions vieilles concrète dont la réflexion devra si dans les entreprises, les relations dégager les critères et les buts spéci- internationales, les administrations comme la pensée, de fiques. Il n’en reste pas moins que publiques. Sans trop se soucier, l’attention, socialement, demeure bien souvent, de réfléchir vrai- nouveaux regards faible et qu’un vaste chantier reste ment, sans se demander ce que à conduire. Il se pourrait également veut dire au juste ce souci de « fai- redeviennent possibles que les grands méchants nietzs- re quelque chose », cette brave chéens, Foucault et Deleuze en volonté de chercher un supplé- insiste sur ce qu’une telle démar- tête, n’aient pas eu tort de considé- ment d’âme pour nos activités rou- che suppose : délibérations ration- rer comme illusoire ce sujet « res- tinières ou quelque norme rassu- nelles, éclaircissements des ponsable de ses actions (…),au rante pour guider nos gestes machi- valeurs en jeu, élucidation des moins partiellement lucide sur ses naux. Il suffit que ça fasse noble, conflits. L’ouvrage peut éga- motifs d’action et capable de se attentif et généreux. Ce qui comp- lement se lire comme un représenter comme membre d’une te, c’est de vouloir agir. Se montrer premier bilan du travail communauté historique ». Il n’est résolu à revenir aux principes. Trou- accompli, ces dernières même pas impossible, bien que ver des règles à énoncer, des recom- années, pour redonner Monique Canto-Sperber ne cesse mandations à transmettre, des réso- vie, en France, à la philosophie de s’en défendre, que cette revivis- lutions à prendre. Voilà qui est morale. Monique Canto-Sperber cence de la philosophie morale par- désormais juste et bon. Peu impor- est sans conteste la figure centrale ticipe d’une forme plus ou moins te, la plupart du temps, si l’ensem- de cette tentative. D’abord spécia- subtile – ou retorse, ou masquée – blesoit confus, les résultats sans liste de philosophie antique – tra- de retour du moralisme et des nor- intérêt, les formulations risibles. ductrice de plusieurs dialogues de malisations qui l’accompagnent. L’important, c’est le nouveau Platon et auteur de multiples étu- En tout cas, il y a là matière à label : éthique, c’est bon signe. On des sur la pensée grecque –, elle diri- d’amples discussions. Elles n’oppo- a vu d’ailleurs une ligne intitulée ge depuis 1993 aux Presses universi- seront plus, c’est heureux, les « Ethique » parmi les produits de taires de France la collection « Phi- pesanteurs supposées de la morale beauté Christian Dior (sans dou- losophie morale ». Cette collection et les charmes récents de l’éthique. te a-t-on renoncé à la baptiser a publié une vingtaine de titres, S’y affronteraient plutôt les cosme-éthique, pas sérieux). permettant de découvrir les tra- tenants de la mort du sujet et ceux Bref, l’éthique est en passe vaux anglo-saxons contempo- qui le croient nécessaire. Ceux qui de devenir un vernis à rains, les classiques oubliés de jugent la vie humaine absurde et conscience, pour lequel, la philosophie morale françai- ceux qui la pourvoient d’un sens. malheureusement, il n’exis- se ou les ouvrages de jeunes Les immoralistes et les construc- te pas encore de dissolvant dans le que ne se perdrait pas dans les de vocabulaire et les abus de langa- aux seuls sentiments généreux. Tel- chercheurs. C’est dans le même teurs de normes rationnelles. Ils dis- commerce. généralités confuses. Elle se tien- ge, il convient de discerner, selon le est la conviction de Monique esprit que Monique Canto-Sperber puteraient sans fin de ce que le bon- Dans cette diffusion-confusion drait au plus près du concret, au ras Monique Canto-Sperber, l’exigen- Canto-Sperber. Elle la formule à a dirigé le colossal Dictionnaire heur et le bien, la justice et le droit, tous azimuts, la dénomination des métiers et des cas réels. ce d’une réflexion philosophique. plusieurs reprises avec la plus gran- d’éthique et de philosophie morale. la responsabilité et la volonté peu- paraît le plus souvent s’opposer à Le premier mérite du livre de La demande d’éthique a beau être de netteté : « C’est un usage inquiet Publié initialement en 1996, ce volu- vent être ou ne pas être. Par exem- la morale comme une pensée libre Monique Canto-Sperber est de dis- socialement multiforme, intellec- plutôt qu’autosatisfait du terme me de presque 2 000 pages voit ple, et entre autres. Nul n’aurait le face à une contrainte ancienne. La siper ces illusions et ces faux-sem- tuellement disparate, voire disper- “éthique” que je voudrais voir se aujourd’hui paraître sa troisième dernier mot, cela va sans dire. Tous morale serait une rabat-joie pous- blants. Non, dit-elle, il n’y a pas de sée, elle demande que soit exercé répandre. Il me semble que nous édition, augmentée d’une trentaine croiraient le détenir, évidemment. siéreuse, confinée, soumise à la tra- différence fondamentale entre un effort patient et méthodique avons tout à gagner à remplacer la d’essais (1). Les bibliographies des Ce serait de la philosophie, heu- dition et à la loi. Elle sentirait la l’éthique et la morale : les deux ter- pour préciser les questions et clari- pure déclaration de bonnes inten- 300 sujets ont été mises à jour. On reux art des impasses. naphtaline, ne conviendrait qu’aux mes peuvent s’employer l’un pour fier les concepts. C’est toujours à tions par une réflexion éthique com- signalera enfin la parution prochai- vieilles dentelles. Il appartiendrait l’autre, dès lors qu’il s’agit de dési- une élaboration philosophique que plexe. » ne d’un nouvel ouvrage de cette (1) Dictionnaire d’éthique et de philoso- au contraire à l’éthique d’innover gner une réflexion de fond sur le nous sommes nécessairement ren- Ce volume est donc avant tout, chercheuse, Les Ethiques grecques, phie morale,3e édition complétée et librement, d’inventer au cas par cas sens de nos actes, la nature des nor- voyés. On ne saurait faire l’écono- on l’aura compris, un plaidoyer qui rassemblera ses compétences refondue, PUF, 1 840 p., 980 F des solutions heureuses à nos casse- mes qui les guident, les objectifs mie d’une réflexion substituant des pour l’effort de réflexion dans le d’helléniste et de moraliste (2). (149,4 ¤). tête postindustriels. Affaire de pra- qu’ils poursuivent, les limites qui argumentations aux croyances domaine éthique. La philosophe, Si le travail déjà fourni est consi- (2) Les Ethiques grecques, PUF, « Qua- ticiens et de gens d’action, l’éthi- les bornent. Derrière les querelles spontanées et des analyses serrées directeur de recherche au CNRS, dérable, le bilan est contrasté. Cer- drige ». Bensaïd underground Le philosophe pose le problème de l’héritage – et de la transmission – du mouvement ouvrier dans sa pluralité : « généalogie taupière »

popu ». Derrière le bar, le l’émancipation sociale », en tenant les bateleurs et les faux prophètes, de bien marquant n’est venu de là. père, ancien boxeur issu de compte des évolutions et des ceux dont les « discours théologico- D’où le rayonnement soudain de quel- « petits juifs pauvres d’Oran » et recompositions en cours : le com- politiques » refoulent la question qu’un comme Althusser. » Chez ce der- « miraculé de Drancy » ; la mère, elle, bat des « sans » (emploi, papiers, sociale à seule fin d’éviter l’Histoire nier, Bensaïd décèle d’ailleurs «la RÉSISTANCES est fille d’un chiffonnier du faubourg logis…), la montée en puissance du dans ce qu’elle a de conflictuel, et du même traque à l’historicisme » que essai de taupologie générale Saint-Antoine, lequel pleurait au seul néo-féminisme, les nouvelles condi- même coup d’aléatoire. Décorti- dans la pensée de Badiou : une « céci- de Daniel Bensaïd, nom de Karl Marx et se retrouva pros- tions spatio-temporelles et juridi- quant, par exemple, le « miracle de té persévérante » et une « cléricale dessins de Pierre Wiaz. crit après la Commune de Paris. ques de l’action politique ou encore l’événement » chez Alain Badiou, il prudence » ont mené l’auteur de Lire Fayard, 256 p., 120 F (18,29 ¤). « C’est la dimension émotionnelle de la difficile invention d’un internatio- montre comment le pur volontaris- “le Capital” vers cette « scolastique de Derrida. Celle d’un messianisme la politique. Je suis tombé dedans tout nalisme rénové. Autant d’enjeux à me philosophique débouche sur une stalinienne » qui n’impressionna guè- profane attentif à l’inouï de l’événe- LES IRRÉDUCTIBLES petit, et de cette sensibilité populaire examiner à la lumière d’un marxis- impasse pratique, « une politique ima- re, jadis, que les « futurs oursons ment comme aux « misères du théorèmes de la résistance aux défaites passées, je garde le senti- me dont Bensaïd revisite les con- ginaire, en lévitation ». Surtout, Ben- savants de la social-démocratie »… présent » (Péguy), et dont Daniel à l’air du temps ment de la dette envers les vaincus cepts centraux pour dégager cinq saïd prend la mesure du grand gâchis Nous y sommes. Incapable de Bensaïd est à coup sûr le vigilant de Daniel Bensaïd. comme principal ressort de la révolte à « théorèmes de la résistance à l’air intellectuel dont reste comptable la tenir ensemble la logique de l’Histoi- dépositaire : « On ne part pas de rien. Textuel, « La discorde », 112 p., venir », confie Bensaïd, dans un clin du temps » en forme de Manifeste vitrification stalinienne : « Le PC avait re et sa part irréductible de contingen- Ce qu’il s’agit de transmettre, ce n’est 79 F (12,04 ¤). d’œil fraternel à Walter Benjamin. portatif. nourri une certaine culture populaire, ce, toute pensée à prétention subver- pas une filiation unilatérale, et encore résistante, anticolonialiste, et jusque sive s’exclut d’elle-même de la moins le “trotskisme”, mais la mé- our ses combattants Daniel Bensaïd, né à Toulouse en 1946, est militant politique et philo- dans les années 80, on pensait qu’il en « généalogie taupière » façon Ben- moire du mouvement ouvrier dans sa déchus, ses militants sophe. Exclu des Jeunesses Communistes en 1966, il fonde avec resterait quelque chose. Or on se rend saïd, celle d’une tradition non pas pluralité, c’est-à-dire une culture, une défaits, l’Histoire n’est qu’af- d’autres la Jeunesse Communiste Révolutionnaire, future Ligue Com- compte aujourd’hui que le décervelage « cachée » mais proprement under- continuité intellectuelle. En un mot, P faire de ressassement : «Je muniste Révolutionnaire, dont il dirigera le quotidien (Rouge) tout en a été beaucoup plus profond que pré- ground, qu’il salue tour à tour avec une fidélité. » répète la même chose, parce que c’est parcourant le monde, et notamment l’Amérique latine. Maître de con- vu. Sur les trente dernières années, rien les mots de la Kabbale, de Pascal ou Jean Birnbaum toujours la même chose… », écrivait férences à l’Université Paris VIII, cet ancien élève de l’Ecole Normale Bernanos en pleine guerre civile espa- Supérieure est l’auteur notamment de Mai 68. Une répétition générale gnole, opposant à la morgue sangui- (avec Henri Weber, Maspero, 1968), Moi, la Révolution (Gallimard, naire des franquistes le seul « langa- 1990), Marx l’intempestif (Fayard, 1995) ou Le Pari mélancolique ge des vaincus ». Grand lecteur de (Fayard, 1997). Depuis 1999, il dirige aussi la collection «La Discor- Bernanos, Daniel Bensaïd participe de», chez Textuel, où il vient d’inaugurer un nouvel espace de confron- de ce fertile ressassement de la tation entre chercheurs et militants, en lançant la revue Contretemps. « mémoire opprimée ». Celle-ci a d’abord été, pour lui, une « mémoire A lire les deux ouvrages que le phi- Cependant, c’est avec Résistances de comptoir » : son enfance fut ber- losophe vient de publier coup sur que le problème de « l’héritage sans cée par le récit des exilés espagnols coup, on sent que l’essentiel est là, propriétaire ni mode d’emploi » (de (encore eux) qui animaient le bistro désormais, dans cet hommage aux type derridien, donc) se trouve vérita- toulousain de ses parents. Là, on « ancêtres », prophètes disparus d’un blement posé : dans cet Essai de tau- remettait leurs cartes aux « camara- « messianisme rebelle ». Après trente pologie générale, Bensaïd part sur les des », ouvriers, résistants et « ex » de ans de militantisme tout-terrain, cet traces de la fameuse « taupe » shakes- la MOI, dans une ambiance « PC- ancien « renégat » du Parti commu- pearo-hégélienne, promue chez niste reste membre de la direction de Marx figure emblématique de la la IVe Internationale, mais ne s’en con- Révolution et de son cheminement sidère pas moins comme « en retrai- souterrain. De galeries en cratères, te, dans un statut de vieux sage ».Et cette « vieille amie au regard fatigué » s’il lui arrive encore de débarquer au poursuit son fouissement têtu pour local de la LCR, c’est le plus souvent préparer de nouvelles éruptions. Jean- pour partager son expérience prati- ne d’Arc, Saint-Just, mais aussi Blan- que avec d’autres militants, ceux du qui et Trotski, on retrouvera ici les service d’ordre, par exemple, dont il grands noms éponymes de cette tra- fut longtemps l’un des chefs les plus dition révolutionnaire, qui prend en aguerris. Car telle est bien aujour- charge « la profonde dialectique du d’hui son obsession existentielle : l’hé- désastre et de l’espérance » pour refu- ritage et sa transmission. ser le monde tel qu’il est. Mince fascicule destiné d’abord Pourtant, Bensaïd ne se contente aux militants, Les Irréductibles pas d’appeler au renouveau d’une reprennent donc un à un « les pensée en rupture avec l’« éternité grands débats stratégiques sur marchande ». Il met en garde contre VI / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 essais b Génération Mitterrand, le changement ?

ques évoquées par les autres, est par- FRANÇOIS MITTERRAND, Vingt ans après fois saisissant. LES ANNÉES DU L’enquête de Vincent Giret et Ber- CHANGEMENT 1981-1984 le 10 mai 1981, le temps trand Pellegrin, Vingt ans de pouvoir, Colloque de l’Institut vise, elle, à un bilan. Les personnali- François-Mitterrand est venu d’une véritable tés qu’ils ont interrogées – observa- et du Centre d’histoire teurs, interlocuteurs ou conseillers de l’Europe du XXe siècle analyse historique de la gauche au pouvoir, mais pas (Fondation nationale des ministres à l’exception d’Anicet Le sciences politiques) sur la façon dont Pors – sont diversement en mesure Perrin, 954 p., 179 F (27,29 ¤). d’évaluer l’action de la gauche en la gauche a exercé fonction de ses engagements initiaux VINGT ANS DE POUVOIR ou des valeurs dont elle se réclame, 1981-2001 les responsabilités et aussi d’en apprécier la pertinence de Vincent Giret ou, au contraire, l’inadaptation face à et Bernard Pellegrin. une trahison. En même temps, la des évolutions qu’elle n’avait pas pré- Seuil, 274 p., 130 F (19, 82 ¤). remémoration des années 1960 et vues ou qu’elle n’avait pas les 1970 couvre d’un voile flatteur le moyens de contrarier. ux évocations nostalgiques comportement d’une génération poli- du 10 mai et de l’émotion tique, la grandeur de l’ambition étant RENONCEMENT créée par l’arrivée au pou- censée excuser les faiblesses ou les Le grand intérêt de leur travail, A voir de ceux qui en étaient petitesses de la réalisation. Si cette qu’ils assimilent à un « audit » de la exclus – depuis vingt-trois ans comp- génération – non seulement les élus, gauche au pouvoir, est de dessiner tent les historiens, depuis toujours les ministres, leurs collaborateurs, un état des lieux, à la fois du pays et s’exaltent les idéologues —, on préfé- mais tout un groupe social qui s’est de la famille politique qui l’a gouver- rera la recherche et l’analyse histori- emparé alors des leviers institution- né, à ce jour, depuis quatorze ans – ques sur la façon dont la gauche a nels, politiques, économiques, dix-huit si l’on considère que pen-

exercé les responsabilités. D’abord sociaux, médiatiques, etc. – revendi- dant les deux périodes de cohabita- DIEGO GOLDBERG/CORBIS SYGMA parce que le propre du 10 mai 1981, que une fidélité fondamentale aux tion qui ont achevé les septennats de 26 avril 1981 : François Mitterrand, entouré de sa famille (à sa gauche Danielle Mitterrand et Roger Hanin, par rapport aux « journées » qui le valeurs et aux idéaux de la gauche, la François Mitterrand, la droite n’avait et derrière lui Christine Gouze-Rénal), regarde les résultats du premier tour des élections à Château-Chinon précèdent dans la mémoire des révo- société dont elle a pris les comman- pas tout à fait les mains libres. Les lutions françaises, c’est d’avoir des est en droit d’adopter, elle, points de vue contrastés de leurs générale du 8 juillet 1981 (1) –, s’est Giret et Pellegrin ont rassemblé des tés, aujourd’hui, c’est l’école ». Et les ouvert une longue période de gouver- d’autres critères pour apprécier ses « experts » se rejoignent pour juger fait au détriment des conceptions critiques percutantes sur la façon facteurs qui l’expliquent sont du nement de la gauche ; le scénario performances. que la gauche a bien réagi, somme économiques de la gauche. « Elle a dont les gouvernements de gauche même ordre que ceux qui ont dissua- antérieur de la victoire, de la joie, de Le colloque organisé en jan- toute, aux défis économiques qu’elle perdu 100 % de sa pensée économi- ont « laissé filer » des phénomènes dé la gauche de s’attaquer à la réfor- l’espoir, suivis de l’inéluctable défaite vier 1999 par l’Institut François-Mit- a dû affronter. Grâce à son réalisme que », juge aujourd’hui Jean Peyrele- que tout gouvernement aurait dû me de la puissance publique, alors des forces du mal – le « mur d’ar- terrand et la Fondation nationale des et à sa volonté de durer, les muta- vade, patron du Crédit lyonnais, qui combattre, a fortiori ceux qui se récla- qu’elle ne cesse d’en affirmer les gent » sur lequel s’était brisé le Cartel sciences politiques, dont les actes tions que la droite n’avait pas osé était à l’époque le conseiller écono- maient de la cohésion sociale ou de mérites face au marché. en 1924 –, a été, cette fois, déjoué. sont publiés sous le titre François Mit- engager ont été menées à bien, non mique de Pierre Mauroy. Cette perte la lutte contre les inégalités. L’éduca- La gauche a gouverné parce qu’el- Pour cette raison, le 10 mai lui- terrand, les années du changement sans dégâts sociaux, mais avec au ne doit pas être comprise seulement tion nationale est l’exemple le plus le a respecté un contrat tacite avec même perd de l’importance, ou plu- 1981-1984, réunit les travaux d’histo- bout du compte un rythme de créa- comme l’abandon de raisonnements révoltant de démission devant les son électorat – et, au-delà, avec les tôt n’en a qu’au regard de ce qu’il riens qui appliquent à cette période tion d’emplois sans précédent, ces ou de convictions antérieurs, mais corporatismes et les intérêts de cas- Français – pour ne toucher ni à l’Etat achève. leurs méthodes propres : travail sur dernières années, qui peut être porté comme le renoncement à en inven- te, même si l’un des spécialistes inter- ni à ses fonctionnaires. Tant pis pour Ensuite, la nostalgie ou, simple- documents (parfois inédits), rappro- au crédit du Parti socialiste depuis le ter de nouveaux. La gauche n’a tou- rogés par les auteurs estime que la tous ceux auxquels ce choix interdit ment, le retour sur le passé ont un chements, croisements, recoupe- « tournant » de 1983. jours pas de théorie du marché autre situation serait pire, aujourd’hui, de s’intégrer, et tant pis, aujourd’hui, effet doublement trompeur. Con- ments, critique des sources. Les Cet engagement, voulu et assumé que celle des libéraux, ni d’autre solu- sans les timides efforts de la gauche pour l’Europe ! frontée à l’espérance dont la gauche acteurs de l’époque sont invités ensui- au départ par Pierre Mauroy – dont tion que de retarder, puis d’accompa- pour venir en aide aux élèves des Patrick Jarreau se voulait porteuse, son action au te à débattre de ces études, et le con- une « note » de la Fondation Jean- gner les concessions qu’elle leur fait. zones les plus défavorisées. Il reste pouvoir est inévitablement jugée traste entre l’établissement des faits Jaurès reproduit et analyse de façon Cette carence ne doit cependant que, selon Jacques Attali, « la plus (1) « La nouvelle citoyenneté », note décevante, sinon dénoncée comme par les uns, les perspectives politi- éclairante le discours de politique pas lui servir d’excuse générale. grosse machine à fabriquer des inégali- N˚22, 140 p., 50 F (7,6 ¤). La Grande Muette parle Plaidoyers pour un président défunt L’amiral Jacques Lanxade a exercé les plus grandes responsabilités militaires Pierre Bergé, analyste clairvoyant puis hagiographe ébloui, et Roger Hanin, auprès de François Mitterrand. Il est aujourd’hui délivré du devoir de réserve ami inconditionnel, en défenseurs de la mémoire mitterrandienne

en Afrique ou dans les Balkans. terrand. La preuve en est que, sur 1942 il croyait que les lois antijui- enfant mystérieux de Saintonge ». QUAND LE MONDE BASCULE Distinction rare pour un militaire : ce point précis, Jacques Lanxade INVENTAIRE MITTERRAND ves de Vichy ne visaient que les On notera dans le portrait de celui de Jacques Lanxade. l’amiral Lanxade a ensuite été avoue s’être désolidarisé de l’Ely- de Pierre Bergé. juifs étrangers. Il ne pouvait pas que l’auteur appelle « le roi » des Nil, 390 p., 139 F (21,19 ¤). ambassadeur en Tunisie. sée quand tombe brutalement, en Stock, 288 p., 110 F (16,77 ¤). ignorer non plus, selon l’auteur, les traits de caractère bien décrits, com- Voilà que, délivré du devoir de mai 1992, la décision d’arrêter les rafles opérées par la police et le me « son goût de déstabiliser » ou ’amiral Jacques Lanxade a réserve une fois quitté l’uniforme, essais nucléaires. LETTRE À UN AMI rôle joué par Bousquet. Pierre Ber- « ses refus de répondre clairement et été sous le charme de Fran- Jacques Lanxade couche ses souve- Accédant au pouvoir, en 1995, MYSTÉRIEUX gé juge aussi avec sévérité le « cou- simplement ». On retiendra égale- çois Mitterrand et il ne nirs dans un livre au titre évoca- Jacques Chirac lui reprochera de de Roger Hanin. pable aveuglement » de François ment quelques « révélations ». L cherche pas à le dissimu- teur : Quand le monde a basculé. A s’être aligné « sans nuance ni dis- Grasset, 244 p., 109 F (16,62 ¤). Mitterrand au lendemain de l’insur- Comme le projet prêté à François ler. A la différence de bien ces deux postes de la haute hiérar- tance » sur la politique de son pré- rection de Madagascar en 1947, Mitterrand de faire abattre la tour d’autres qui choisissent de le nier chie militaire, qui couronnent une décesseur à l’Elysée, notamment ierre Bergé et Roger Hanin son attitude choquante pendant la Eiffel, cette « monstruosité », projet après la disparition de l’ancien pré- carrière de quarante-trois années pour ce qui est des Balkans. L’inté- étaient l’un et l’autre des guerre d’Algérie, les accusations dont Roger Hanin dit l’avoir dissua- sident de la République. L’amiral ayant alterné les emplois sur le ter- ressé est prêt à donner sa démis- familiers de François Mit- excessives qu’il a portées contre de dé. De même pense-t-il l’avoir con- Lanxade fut le chef d’état-major rain et les responsabilités d’état- sion. La tempête s’apaise finale- P terrand. Le premier, PDG Gaulle dans Le Coup d’Etat perma- vaincu de mettre fin aux dépôts de particulier à l’Elysée, entre major, il a beaucoup su, beaucoup ment. M. Chirac trouve grâce aux d’Yves Saint Laurent haute coutu- nent, la façon dont, en 1968, il a gerbes sur la tombe de Pétain. mai 1989 et avril 1991, c’est-à-dire vu et beaucoup entendu au con- yeux de son chef d’état-major des re, préside l’Association des amis déclaré un peu trop vite le pouvoir On trouvera dans ces pages qu’il aura été le principal con- tact des hommes politiques des- armées quand, non sans une certai- de l’Institut François-Mitterrand vacant. l’anecdote de l’ortolan mangé par seiller militaire du chef de l’Etat au quels il était proche. Surtout ne audace, le nouveau président après avoir partagé avec l’ancien Bref, la carrière de l’ancien prési- le chef de l’Etat à l’occasion de son moment de la chute du mur de Ber- quand on a vécu en direct quel- de la République n’hésite pas à bra- chef de l’Etat, nous dit-il, « outre dent n’est pas exempte de dernier réveillon, révélée en lin et de ses suites en Europe. Il ques moments difficiles de cohabi- ver les foudres de la planète entiè- l’amitié », « bien des passions et des « taches » qu’en observateur lucide 1997 par Georges-Marc Benamou, fut, entre avril 1991 et septem- tation au sommet de l’exécutif. Il re en décidant de reprendre, quoi combats ». Le second, comédien son fidèle ami ne nie pas. Mais il démentie alors par des proches et bre 1995, chef d’état-major des en ressort, par exemple, que Fran- qu’il pût en coûter à l’image de la célèbre, était le beau-frère de Fran- demande pour François Mit- confirmée aujourd’hui par l’auteur, armées, autrement dit le çois Mitterrand et Edouard Balla- France, les explosions nucléaires. çois Mitterrand, son épouse, Chris- terrand, en bon avocat, le bénéfice qui en fut le témoin. Il y a dans cet- « patron » suprême des armées dur ont l’étoffe d’hommes d’Etat Si l’amiral Lanxade dit compren- tine Gouze-Renal, étant la sœur de des circonstances atténuantes, au te « lettre » beaucoup de chaleur et françaises, qui, pour le compte du et que Pierre Bérégovoy, premier dre, d’une manière générale, Fran- Danièle Mitterrand. Les deux hom- nom de la « complexité d’une épo- d’émotion. Il y a aussi quelques président de la République, chef ministre entre avril 1992 et çois Mitterrand même quand celui- mes ont choisi, vingt ans après la que et des êtres humains ». On serait règlements de comptes assez déplai- constitutionnel des armées, et du mars 1993, était resté fidèle à son ci s’exprime à demi-mot, il dénon- victoire de mai 1981, de saluer, cha- tout à fait prêt à les lui accorder si, sants, avec Michel Rocard par exem- gouvernement, aura eu à conduire antimilitarisme de jeunesse au ce, en revanche, l’ingérence et le cun à sa manière, la mémoire de dans la deuxième partie du livre, ple. Mais Roger Hanin est ainsi : les multiples opérations extérieu- point d’avoir eu des contacts assez manque d’expérience des cabinets l’ancien président, et surtout de la consacrée à l’après-1981 sous le grand cœur et grande gueule. res de la France, au Proche-Orient, rugueux avec le chef d’état-major ministériels qui – toutes familles défendre contre les « calomnies » titre « La part de lumière », il ne Thomas Ferenczi des armées venu, à Matignon, lui politiques confondues – ont du dont elle continue, selon eux, décidait d’écarter de son « inventai- demander des crédits. mal à admettre l’expertise opéra- d’être l’objet. re » les affaires politico-financières, tionnelle des militaires et qui La plaidoirie de Pierre Bergé est la pratique des écoutes téléphoni- L’ÉPÉE DERRIÈRE LA TOGE créent, du fait de leurs incessantes habile, du moins dans la première ques et la dissimulation par le prési- L’amiral Lanxade souligne le interventions, une dilution des res- partie de son livre, consacrée aux dent de sa maladie, placées au rang sang-froid de François Mitterrand ponsabilités. Le grand mérite du zones d’ombre de l’ancien prési- de la « petite histoire », pour dresser au moment du déclenchement de livre est de poser le problème, fon- dent. L’auteur ne craint pas de dire un bilan sans nuances du double la guerre du Golfe et de « la mau- damental et éternel en Républi- qu’il a, lui aussi, son « lot d’interro- septennat. L’analyste clairvoyant vaise communication intentionnel- que, des rapports entre dirigeants gations, de troubles, de malaises et laisse alors la place à l’hagiographe le » de son ministre de la défense, civils et chefs militaires. d’étonnement ». Il note par exem- ébloui. Jean-Pierre Chevènement ; son Jacques Lanxade, le premier ple que François Mitterrand a L’hommage rendu par Roger courage physique quand, au débot- marin à être devenu chef d’état- « beaucoup habillé la réalité » en Hanin à François Mitterrand ne pré- té, il débarque dans Sarajevo assié- major des armées depuis le début disant avoir partagé « la liesse » du tend pas juger le parcours de l’an- gé par les Serbes ; ou sa lucidité de la IVe République, se définit Front populaire, qu’il a minimisé à cien président. Il dit seulement dans les Balkans, parce qu’il comme étant « légaliste, légitimis- l’excès son passage chez les Volon- « l’amitié ébahie entre un début de n’ignorait pas, du fait des deux te, apolitique par fonction ». Com- taires nationaux de La Rocque, et voyou juif de la basse casbah et un guerres mondiales, la poudrière ment un chef d’état-major pour- qu’il s’est « maladroitement défen- que cette région représente enco- rait-il n’être pas « sur la même lon- du » d’avoir participé à une mani- re aujourd’hui. De façon plus dis- gueur d’onde » que les responsa- festation antisémite en 1935, cutable, cependant, l’auteur de bles élus pour diriger le pays ? « tache indélébile » sur sa « très Quand le monde a basculé va jus- L’épée ne doit-elle pas, en effet, droitière jeunesse ». De même a-t-il qu’à établir un parallélisme entre céder à la toge ? Pour autant, c’est eu « le grand tort », dans l’affaire les faits et gestes du général de à juste titre qu’il souligne combien de la francisque, de nier « obstiné- Gaulle et ceux de François Mit- la hiérarchie militaire est souvent ment avoir reçu ce hochet » avant terrand en matière de défense. La désarmée lorsqu’elle doit dialo- d’affirmer qu’il se trouvait à Lon- continuité entre les deux hommes guer avec le pouvoir. Elle y est mal dres le jour de la remise de la est, à l’en croire, une vérité qui préparée et se montre complexée médaille, « ce qui est inexact ». s’impose. Voire. C’est tout de – droit dans ses bottes – vis-à-vis Pierre Bergé estime également même pousser le bouchon un peu du monde politique faute de con- que François Mitterrand n’a « guè- loin : la dissuasion était au cœur naître les règles du jeu, de parler la re convaincu » ceux qui l’interro- de la doctrine gaulliste et elle ne même langue et d’en partager la geaient sur ses relations avec René l’est plus tout à fait à la fin du man- culture. Bousquet et qu’il a même commis dat présidentiel de François Mit- Jacques Isnard une « faute » en prétendant qu’en essais LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 / VII b Bertrand Tavernier, artichaut mal effeuillé Estimé à l’étranger et par le public, souvent méprisé par la critique, le cinéaste – et ses coups de gueule – sont connus. L’homme moins, ours hypersensible à qui Jean-Claude Raspiengeas consacre un beau portrait

BERTRAND TAVERNIER de Jean-Claude Raspiengeas. Flammarion, 546 p., 139 F,

l’étranger et aux yeux de nombre de ses conci- toyens, il est considéré com- A me le chef de file du ciné- ma français. Ce privilège ne fait pas plaisir à tout le monde. Bertrand Tavernier s’est fait des ennemis par- ce que ses films sont hors modes, ses sensibilités hors réseaux, ses emportements sans concessions, ses combats incontrôlables pour les jaloux et les opportunistes. Pour cer- tains critiques imperméables à son lyrisme, à sa façon d’exprimer sa conscience sociale, sa générosité, cet insurgé, agitateur d’idées et sty- liste parfois audacieux, incarne un cinéma « dinosaure », à l’« académis- me paresseux ». Il a filmé l’histoire de façon novatrice (Que la fête com- mence), défendu une morale du regard (La Mort en direct), signé un polar décapant (Coup de torchon), il ERIC CARO/LITTLE BEAR s’est battu contre la colorisation des Bertrand Tavernier (debout à droite) sur le tournage de « Laisser-passer » films, contre les accords du GATT, d’attentions mal formulées ; géant publics qui ont jalonné sa vie, de ses Kubrick, de sa première visite à Jean contre l’extension des multiplexes, brusque, virtuose du contretemps », passions connues pour les romans Rochefort pour L’Horloger de Saint- sans parler de son activisme pour la Bertrand Tavernier fait ici l’objet d’Alexandre Dumas, de Victor Paul, ses affrontements avec Christi- réhabilitation des victimes du mac- d’un travail biographique inédit, Hugo, de Zola, pour le cinéma amé- ne Pascal, sa rancune contre un RPR carthysme, pour le respect du droit d’autant plus méritoire qu’il n’est ricain, le jazz et la gastronomie, c’est dont faisait partie son beau-frère, d’auteur, pour les sans-papiers, pas aisé de confesser ce grand pudi- une foule de détails, d’anecdotes mé- Aymeric Simon-Lorière, qui se suici- pour la fin de la loi du silence à pro- que qui regarde ses chaussures et se connues, qui révèlent une façon da en 1977, « sacrifié au nom d’inté- pos de la guerre d’Algérie, pour la tortille sur sa chaise lorsqu’on d’être, des choix, des impulsions, rêts supérieurs », ainsi que les mots dignité de ceux qui habitent de l’invite à lâcher une confidence. des blessures, des réflexes fra- d’appel à l’aide griffonnés par Romy l’autre côté du périphérique… Ses Autiste, maladroit, « branché sur ternels. Schneider pendant le tournage de adversaires continuent néanmoins à plusieurs logiciels à la fois », « cœur L’« affrontement » avec son père La Mort en direct, l’hommage rendu parler de « cinéma à l’ancienne »et d’artichaut mal effeuillé » : ses pro- (René Tavernier, poète, fondateur par Jean Genet à Coup de torchon à brocarder son « catéchisme ». ches, ses complices (Raspiengeas a de la revue Confluences, refuge de la (dont Tavernier dit qu’il est son film Après la regrettable affaire de la questionné beaucoup de monde) Résistance intellectuelle à Lyon sous « le plus autobiographique »), et le lettre ouverte des réalisateurs aux sont conscients de côtoyer un l’Occupation), qui le met à la porte projet inachevé de l’écrivain sulfu- critiques de cinéma, par laquelle « ours » hypersensible, imprévisible, lorsqu’il déclare préférer le cinéma reux et du cinéaste humaniste… Tavernier s’est retrouvé à la fois fer qui camoufle doutes et angoisses aux études de droit, explique une Côté galères, le tournage infernal de de lance et bouc émissaire, le por- sous une logorrhée enfiévrée, partie de l’œuvre vouée à analyser Capitaine Conan, qui l’éreinte. Côté trait que lui consacre Jean-Claude émaillée de saillies désopilantes. les rapports familiaux et les rapports coups de sang : ses polémiques avec Raspiengeas vient à point nommé Soupe au lait mais pas rancunier père-fils. Et l’énergie déployée par Laurent Fabius et Paul Quilès à l’épo- pour mieux connaître l’homme. (Serge Daney en sut quelque chose), Bertrand à éviter la « dispersion stéri- que de L. 627. Côté dévotions : sa fré- « Hibou égaré dans le monde qui fon- Tavernier met « la même ardeur le » où s’était enlisé René à la fin de nésie à obéir à Samuel Fuller (faire ce comme un taureau lorsque des charnelle » à parler de tout ce qui le sa vie. des films « quand on est en colère »), moustiques irritent son épiderme ; met en appétit qu’à « expulser ses Mais peu de spectateurs connais- croire à la formule de Griffith (« une rêveur nocturne aux réveils toni- indignations ». Et ce que ce livre saient, par exemple, les détails de la caméra peut changer la réalité »). truants ; moulin à paroles, désarmant raconte, au-delà des événements brouille de « Tatave » avec Stanley Jean-Luc Douin

livraisons Sonate d’automne b MES ANNÉES EUSTACHE, d’Evane Hanska Ancienne maîtresse du cinéaste suicidé, la romancière Evane Hanska raconte sa relation avec lui et témoigne de ce qu’elle sait de sa vie, sa Jean Louis Schefer continue de tenir, bande, son œuvre, ses processus créatifs. Passée l’irritation que suscite un procédé littéraire trop bourré d’affects (l’auteur parle à Eustache de en demi-teinte, son journal intime son manque affectif, se plaint, lui dis « Tu », l’interroge), un portrait s’impose, bourré d’anecdotes et d’informations, qui enrichit la légende dîners qui assomment. Dit autre- et permet de mieux appréhender le personnage et ses films (Flamma- MAIN COURANTE 3 ment : des notes sur les livres qu’il rion, 334 p., 119 F [18,14 ¤]). de Jean Louis Schefer. a écrits, sur ceux qu’il est en train b HARD, de Raffaëla Anderson POL, 176 p., 110 F (16,77 ¤). d’écrire, sur ceux qu’il rêve d’écri- Une jeune femme raconte comment elle est entrée dans l’enfer du X, re, sur ceux qu’il n’écrira jamais. comment se déroulent les tournages des films pornographiques, com- près avoir publié douze Car, chez Jean Louis Schefer, tout ment elle a tout accepté : « bosser » alors qu’elle était encore vierge, livres (dont onze chez se ramène toujours, comme il se continuer malgré la peur du sida, les humiliations, les souffrances et les POL) en 1998-1999, Jean doit, au livre, à la page, au para- pressions pour devenir esclave sexuelle hors plateau. Raffaëla Ander- A Louis Schefer s’est accor- graphe, voire à la phrase qu’il faut son dit tout : le viol, les filles battues, les scènes hard réservées aux émi- dé quelque repos, le temps de achever. Comme si aligner des grées de l’Est surveillées par leur proxo, le fist anal jusqu’à l’évanouisse- revenir vers son journal de bord phrases, construire un texte, faire ment… Son livre, brut, cru, oscille du récit neutre (façon Catherine (sa « main courante », comme il une œuvre – ou, pour reprendre Millet) à la révolte (Grasset, 268 p., 98 F [14,94 ¤]). dit joliment), et de lui faire subrep- un terme qui revient ici comme b MARGUERITE DURAS, LA COULEUR DES MOTS ticement un tome de plus. On un leitmotiv, « travailler » – était Dans ces entretiens avec Dominique Noguez, réalisés en 1983 pour le retrouve donc, dans ces pages qui le seul devoir quotidien, la « mis- ministère des relations extérieures (auxquels participent Delphine Sey- vont de la fin de 1999 à celle de sion impossible » à poursuivre rig, Gérard Depardieu, Michael Lonsdale…), et portant sur huit de ses l’an 2000, la vie quotidienne d’un vaille que vaille, entre deux tasses films (de Nathalie Granger à Aurelia Steiner), Marguerite Duras parle du ex-historien d’art désabusé, qui a de thé, visites d’expositions ou « cinéma de la littérature », du rapport de l’écriture à l’image, de la cou- renié les travaux structuralistes de rendez-vous galants, jour après leur des mots, du « dépeuplement » de l’acteur… (Ed. Benoît Jacob, 38, ses premières années, mais qui jour, y compris les jours où le rue Jacob, 75006, 248 p., 90 F [13,72 ¤]). n’en a pas moins décidé de faire cœur n’y est plus. Et c’est ce qui b JACQUES BECKER , de Valérie Vignaux une œuvre littéraire et philosophi- rend cette Main courante plus Cinéaste respecté par la nouvelle vague comme par les ennemis de cet- que, en tout cas inclassable, à la émouvante, plus attachante que te dernière, l’auteur de Casque d’or voit ici racontées sa vie et son croisée des chemins. Pêle-mêle : tant de journaux intimes rédigés œuvre dans un ouvrage minutieux, limpide, qui l’appréhende dans un des promenades dans la grisaille par des écrivains guindés, exclusi- jeu de contrastes : présent/absent, solidaire/solitaire, esthète/populaire parisienne, de très belles vement soucieux d’ériger leur sta- (éd. du Céfal, 270 p., 207 F [31,56 ¤]). réflexions sur le dernier Chardin, tue pour la postérité. b DICTIONNAIRE DU CINÉMA AFRO-AMÉRICAIN, des petits-enfants qui passent, la Qu’importe, par conséquent, si de Régis Dubois découverte de la grotte Chauvet, Schefer a ou non raison dans son Précédée d’une histoire du cinéma afro-américain qui évoque les race- de longues nuits d’insomnie, quel- débat avec Jean Clottes sur la movies, le filon noir hollywoodien, la déferlante black des années ques pages de Michelet et du car- signification de l’art paléolithi- 1970 et le cinéma de blackploitation, une solide recension des acteurs, dinal de Retz, le souvenir d’une que, s’il fait bien de détester les réalisateurs, producteurs noirs qui vient combler un dramatique vide enfance obscurcie par la guerre théologiens du Moyen Age, de informatif (Séguier, 378 p., 110 F [16,77 ¤). mais éclairée par la lecture, des tenir Gilles Aillaud pour l’un des b SAM PECKINPAH, LA VIOLENCE DU CRÉPUSCULE, propos sur Hitchcock, une collec- plus grands peintres contempo- de François Causse tion de cravates et de jolies fem- rains, de se moquer du journal Une radiographie très détaillée des films de ce rebelle qu’Alain Cor- mes, des amis qui vieillissent, des des Goncourt ou de vénérer Bar- neau, dans la préface, qualifie de « pas recommandable, gougnafier cos- costumes qui coûtent cher, des thes (qu’il nomme son « frère mique, ambigu éternel, culturellement inclassable… », et qui reste l’un aîné ») : l’essentiel n’est pas là, ni des géants des batailles perdues contre Hollywood. Une ode au peintre dans l’évocation (à peine dissimu- des « survivants de temps révolus », de la poésie sauvage des corps expo- lée par quelques initiales) du sés aux balles, du héros désabusé, de l’Ouest démythifié (Dreamland, « microcosme » intellectuel et 230 p., 220 F [33,54 ¤]). artistique parisien. L’essentiel, b MICHELANGELO ANTONIONI, de José Moure c’est la petite musique des mots, Une passionnante étude sur un cinéaste fasciné par la vacuité, les lieux lorsqu’elle finit, comme c’est le déshabités, les personnages en vacance, les histoires évidées, les espa- cas ici, par dire la vérité du temps ces-limites « où les consciences expérimentent le vertige de la faute et de qui passe, du réel qui n’est plus l’égarement, les corps celui de la chute et de la mort, les regards celui de la (s’il a jamais été) et des désirs inas- disparition et de la perte » (L’Harmattan, 162 p., 90 F [13,72 ¤]). souvis. Lorsqu’elle finit par se con- b DANS LES COULISSES DE L’EXORCISTE, de Mark Kermode fondre avec la chronique même Cette « petite histoire du film le plus terrifiant de tous les temps », étayée d’une vie dont elle résumerait, par- par un scrupuleux travail d’enquête, dévoile les coulisses du film de delà la banale anecdote, l’essen- William Friedkin, des faits qui l’ont inspiré aux éléments visuels qu’il tielle pulsation. Comme une sona- introduit en sus du roman adapté, des effets spéciaux aux images subli- te d’automne. minales, dont certains dénoncèrent le caractère « dangereux » (Le Ciné- Christian Delacampagne phage, 160 p., 120 F [18,29 ¤]). J.-L. D. VIII / LE MONDE / VENDREDI 11 MAI 2001 actualités b

L’EDITION FRANÇAISE Les « Belles étrangères » sont bulgares « Cosette » b Don Quichotte, en lisant, en marchant. Une lectrice publique, Pour faire découvrir la littérature de ce pays, un groupe d’écrivains participe jusqu’au 20 mai, Marianne Cantacuzène, va lire Don au tribunal Quichotte en traversant la France de Dunkerque à Aix-en-Provence, à une tournée de tables rondes et de lectures publiques pendant cinq mois et demi, accom- pagnée d'une musicienne. « La très omme chaque année, à au nord, d’Aix-en-Provence à Dun- la traduction, à la publication et à Né en 1947, le poète Kiril Kadiiski e tribunal de grande instan- grande randonnée de l'histoire de l’automne puis au prin- kerque, en passant par Arles, Bor- la diffusion du Centre national du a, lui aussi, connu la clandestinité. ce de Paris devrait exami- Don Quichotte » démarre vendredi temps, les « Belles étran- deaux (lire ci-dessous), Toulouse, livre. Une partie de ses textes ont paru en ner, mercredi 27 juin, la 11 mai à Prats-de-Mollo (Pyrénées- gères » veulent inciter Buc, Die, Limoux, Mérignac, Mon- Yordan Raditchkov, l’un des samizdat, avant le changement his- demande des héritiers de Orientales) et s'achèvera, au terme Cles lecteurs français à se tourner treuil, Nancy, Nantes, Reims, Ville- grands noms de la littérature bulga- torique de 1989. Récompensé par de LVictor Hugo d’interdiction de la sui- de 1 800 km de marche, à Dunker- vers la littérature d’un autre pays. juif et, bien sûr, Paris. Bruxelles re contemporaine, est sans doute nombreux prix, il est aussi le traduc- te des Misérables, parue chez Plon : que (Nord), pour la manifestation Avec, cette fois, la Bulgarie à l’hon- sera aussi l’un des points de passa- aussi l’un des plus originaux de teur, en bulgare, de très nombreux Cosette ou le temps des illusions,de « Lire en fête », les 19 et 20 octobre. neur de la trente-deuxième édition ge des Belles étrangères, le 14 mai tous ces écrivains. Né en 1929 à poètes français, de Villon à Verlaine, François Cérésa (Le Monde du Elle s'apprête à traverser plus d'une d’une manifestation créée en 1987. (le programme précis peut être Kalimanitsi, village au nord-est de Rimbaud, Mallarmé ou Cendrars. 30 avril). Représenté par l’avocat centaine de villes et de villages afin Jusqu’au 20 mai, un groupe d’écri- consulté sur le site www.centrena- la Bulgarie, Raditchkov est l’auteur De trois ans son cadet, le dramatur- Emmanuel Pierrat, Pierre Hugo, de redonner au livre sa fonction vains de ce pays participera donc à tionaldulivre.fr). Certains, comme plein d’humour d’une quarantaine ge Hristo Boytchev a travaillé jus- arrière-arrière-petit-fils de Victor, première : « du temps de Cervantès, une tournée de tables rondes et de les romanciers Yordan Raditchkov, de livres et le lauréat, en 1971, du qu’en 1985 dans l’industrie, avant attaque Plon pour atteinte au droit on le lisait aux gens rassemblés lectures publiques, mises en place Anton Dontchev, Georgui Gospodi- prix Dimitrov, importante distinc- de commencer des études à l’Acadé- moral, car Cosette remet en cause le devant la cathédrale de Séville ou, à grâce au concours de librairies, de nov, Bogdan Bogdanov, Vera Mou- tion bulgare. Ses œuvres traduites mie nationale des arts théâtraux et suicide de Javert. Il réclame 4,5 mil- haute voix, dans les champs et les fer- bibliothèques et de structures cultu- taftchieva, Alek Popov ou Angel l’ont été par les éditions Gallimard, cinématographiques. Désigné com- lions de francs (686 000 ¤) pour les mes à l'heure du repos. On le lisait relles diverses. Une anthologie de Wagenstein, les poètes Kiril Kadiis- Est-Ouest internationales et L’Es- me l’auteur de l’année en 1989, il fut verser à une association à but non aussi à la cour ». leurs œuvres, publiée par les édi- ki et Nikolaï Kantchev, les auteurs prit des péninsules. De la même aussi lauréat du prix international lucratif. b Les voyages de la BNF. Gallica, tions L’Esprit des péninsules et de poèmes, romans et récits de génération (elle est née en 1922), du British Council, en 1996, pour la La Société des gens de lettres s’as- la bibliothèque numérique de la comprenant une majorité de textes voyages Blaga Dimitrova et Sevda Blaga Dimitrova fut activement pièce Le Colonel Oiseau (traduite en socie à la demande des héritiers Bibliothèque nationale de France inédits, accompagne cette série Sevan ou le dramaturge Hristo engagée dans le combat anti-totali- français chez Actes Sud Papiers). d’Hugo en estimant qu’une « œuvre (BNF), s’enrichit d’une nouvelle d’événements organisée par le Boytchev, ont déjà fait l’objet de taire, dont son œuvre porte la mar- Parmi les plus jeunes, des auteurs achevée par Victor Hugo ne peut être rubrique, Voyages en France ministère de la culture et de la com- traductions en français. D’autres, que (traduite aux éditions Est- prometteurs comme Georgui Gos- modifiée ou prolongée sans autorisa- (www.gallica.bnf.fr). L’internaute munication et mise en œuvre par tels Ivan Borislavov et Emilia Dvo- Ouest internationales, Rousseau et podinov (né en 1968) ou Alek Popov tion formelle des ayants droit ».La peut se promener virtuellement de le Centre national du livre et la rianova, ne sont pas encore accessi- Le Seuil). Victime de la censure (né en 1966) sont traduits par la SGDL n’entend pas toutefois deman- région en région pour remonter le direction du livre et de la lecture. bles en français, en dehors de l’an- sous le régime communiste, elle revue Brèves (n˚ 58), consacrée aux der l’interdiction du livre ni faire des temps en consultant des docu- Ils seront quatorze à présenter thologie. L’un des objectifs des Bel- devint vice-présidente de la Répu- lettres bulgares. demandes financières. L’avocat de ments historiques. Disposant pour leur travail dans seize villes, du sud les étrangères est de relayer l’aide à blique de Bulgarie en 1992. Raphaëlle Rérolle Plon est Jean-Claude Zylberstein. l’instant de 7 630 images et textes en ligne, la bibliothèque virtuelle devrait proposer d’ici à la fin de l’an- née 3 000 textes (du XVIe siècle à la première guerre mondiale), 1 000 cartes, 6 000 dessins ou pho- A L’ÉTRANGER tographies et une trentaine de Bordeaux au carrefour de l’Europe b manuscrits. On y trouve des textes ÉTATS-UNIS : Gore Vidal à l’exécution de Timothy McVeigh de troubadours ou de compagnons Le romancier américain Gore Vidal prévoit d’assister à l’exécution du Tour de France, de grands écri- La manifestation girondine sous le signe de la diversité, de Porto à Sofia du poseur de bombe d’Oklahoma City, Timothy McVeigh, au péni- vains (Flaubert, Hugo, Steven- tencier fédéral de Terre Haute (Indiana), le 16 mai. L’auteur, qui a son, etc.), aussi bien que des textes epuis quatorze ans, Syl- revient chaque année le Carrefour. tion, cette obsédée de la décentrali- correspondu régulièrement avec le condamné, envisage d’écrire administratifs ou d’anciens guides viane Sambor ne s’est Dès 1988, Sylviane Sambor a pré- sation et du partage des savoirs. un article au sujet de l’exécution pour Vanity Fair, et a en projet un de voyage. La collection devrait jamais arrêtée. La direc- senté le premier « printemps portu- Chaque année, un public fidèle scénario sur McVeigh et « ceux d’entre nous qui s’opposent à la être étendue ensuite aux Voyages trice du Carrefour des gais » : « J’ai découvert cette littéra- vient humer cet air différent, venu tyrannie du gouvernement américain contre son peuple ». en Afrique. littératuresD aime provoquer des ture par curiosité. Sur place. J’avais d’autres frontières. « Je me suis b ITALIE : Gregory Corso près de Shelley b Dalloz achète les Editions Juris rencontres avec les livres. Auteurs en tête, et je conserve toujours cette construite, explique Sylviane Sam- Les cendres de Gregory Corso (1930-2001) ont été déposées, le Service. Dalloz, filiale d’édition juri- et lecteurs se retrouvent dans une idée, de défendre des livres singu- bor, grâce à des passeurs – écri- 5 mai, dans le cimetière catholique de Rome, selon la volonté expli- dique de Vivendi Universal bibliothèque de quartier, une salle liers en dehors du système domi- vains, traducteurs, professeurs, criti- cite du poète Beat d’être enterré à côté de Shelley. C’est en effet Publishing (VUP), a acheté les Edi- des fêtes, un café, un restau- nant. » ques –, et le Carrefour est, lui aussi, grâce à ce dernier qu’il aurait découvert la poésie, dans une prison tions Juris Service, spécialisées rant – ou même chez un marchand Cette année, elle met à l’hon- un passeur de littérature et de pour mineurs. dans l’information sur les associa- de lunettes ! –, lors de cette mani- neur l’œuvre du romancier et culture. » b ALLEMAGNE : prix Georg-Büchner tions. Les Editions Juris Service réa- festation dont Bordeaux et la poète Eugenio de Andrade. Il est le Claudia Courtois La plus haute distinction littéraire en Allemagne, le prix Georg- lisent un chiffre d’affaires de 12 mil- Gironde sont le centre névralgique parrain de cette édition, sans être Büchner, a été attribuée pour 2001 à l’écrivain d’origine autrichien- lions de francs (1,8 million d’euros) du 9 au 17 mai. « Pour conserver présent. Pour Sylviane Sambor, cet- e Jusqu’au 17 mai. A Bordeaux et en ne Friederike Mayroecker, dont l’œuvre a été fortement marquée et publient le bimensuel Juris Asso- une pluralité culturelle, il faut créer te absence n’est pas un problème. Gironde ; rens. : 05-56-44-92-40. par le surréalisme. ciations, des mensuels et des ouvra- des lieux de passage et de transmis- Au contraire : « Nous poussons ges spécialisés. sion, explique Sylviane Sambor. Il notre logique jusqu’au bout : on b Les archives de Tahar Ben Jel- faut atteindre les gens là où ils se peut travailler sur des textes, en par- loun à l’IMEC. Tahar Ben Jelloun a trouvent. » ler, sans que l’auteur soit là. Il faut confié à l’Institut Mémoires de l’édi- Cette année, Bordeaux se place alors compenser, créer de la symboli- tion contemporaine ses archives au centre de l’Europe des littératu- que et les conditions de la transi- (manuscrits, correspondance, dos- res, sous le signe de la « diversité tion. » siers). Elles rejoignent celles culturelle, de Porto à Sofia », d’An- Mercredi 9 mai, Jorge Sampaio, d’autres auteurs francophones, tonio Lobo Antunes aux écrivains le président de la République por- comme Kateb Yacine, Georges bulgares, invités dans le cadre des tugaise, est venu pour l’inaugura- Schehadé ou Andrée Chedid. « Belles étrangères » (lire ci-des- tion officielle et pour représenter b PRIX : le Prix national des sus), en passant par Eduardo Lou- la culture lusophone. En 1994, bibliothécaires a été décerné par renço ou le « libraire exemplaire » c’était Mario Soares qui avait fait l’Association Culture et bibliothè- de Porto, Fernando Fernandes. La le déplacement. Plus qu’un sym- ques pour tous à Eric Fottorino littérature portugaise est comme bole, c’est une reconnaissance pour Un territoire fragile (Stock). Le un port d’attache dans lequel pour cette acharnée de la média- Grand Prix de littérature policiè- re a récompensé Peter Robinson pour Saison sèche (Albin Michel). Le Prix de l’excellence, délivré par le Maxim’s Business Club et destiné AGENDA la psychanalyse en Suisse (à 19 heu- à récompenser le meilleur livre res, 39, rue des Francs-Bourgeois, d’économie et d’entreprise, a été b DU 11 AU 13 MAI. LIVRES 75003 Paris, rés. : 01-42-71-38-38). attribué à Maurice Levy, président D’ART. A Nantes, dans le cadre du b LE 16 MAI. FLEISCHER. A Paris, de Publicis et aux membres du Cer- Mai du Livre d’art, le Lieu unique le Centre Pompidou propose dans cle des économistes pour Espéran- accueille la deuxième édition du le cadre du cycle « L’écrivain & co » ces et menaces de la nouvelle écono- « Livre et l’art », avec des rencon- une rencontre entre Alain Fleischer mie (éd. Descartes et Cie). Un prix tres, des débats, des expositions, et Georges Didi-Huberman, Domi- spécial du jury a également récom- des concerts et une « très grande nique Païni, Denis Roche (à 19 h 30, pensé l’ouvrage de François de Clo- librairie » de 7 000 ouvrages (à par- Centre Pompidou, petite salle, sets et Bruno Lussato L’Imposture tir de 11 heures, au Lieu unique, niveau – 1, rens. : 01-44-78-12-33). informatique : vive l’ordinateur bon quai Ferdinand-Favre, 44000 Nan- b LE 17 MAI. VENAILLE. A Dijon, marché (Fayard). Hervé Bellec a tes, rens. : 02-40-12-14-34). les soirées poétiques de la rue Buf- reçu le prix Edouard et Tristan b LE 11 MAI. NIETZSCHE. A fon proposent une lecture du poète Corbière pour La Nuit blanche (Nil Paris, l’Institut catholique organise Franck Venaille (à 20 heures, Mai- édition). un débat autour de Didier Frank et son de Rhénanie-Palatinat, 29, rue de son livre « Nietzsche et l’ombre Buffon, 21000 Dijon, rens. : de Dieu » (à 14 h 30, 21, rue d’As- 03-80-68-80-20). sas, 75006 Paris ; rens. et inscrip- b DU 17 AU 19 MAI. PREMIER tions au 01-44-39-52-64 ; entrée ROMAN. A Chambéry, le quator- 50 F [7,62 ¤]). zième Festival du premier roman b LES 11 ET 12 MAI. CINÉMA ET accueille seize écrivains, parrai- LITTÉRATURE. A Nanterre, l’uni- nés par Yves Bichet (237, carré versité Paris-X organise un colloque Curiak, 73000 Chambéry, tél. : sur « cinéma et littérature : d’une 04-79-60-04-48). écriture l’autre » (bâtiment L, 200, b DU 17 AU 19 MAI. GINZBURG. avenue de la République, A Paris, un colloque autour de l’œu- 92000 Nanterre, 01-40-97-56-56). vre de l’historien Carlo Ginzburg b LES 12 ET 13 MAI. MÉDITERRA- aura lieu à l’université Paris-III-Sor- NÉE. A Antibes, les Cinquièmes bonne nouvelle (à partir du jeudi journées du livre méditerranéen 17 mai à 14 heures, centre Censier, sont consacrées aux « enfants de la salle Las Vergnas). Méditerranée » (de 10 heures à 19 heures, Chantier naval opéra, port d’Antibes, 06600 Antibes, rens. : 04-93-74-99-86). b LES 14, 16 et 17 MAI. FUENTES. A Paris, la Bibliothèque nationale de France propose trois conféren- ces de Carlos Fuentes sur Don Qui- chotte, La Célestine et Dom Juan (à 18 h 30, site François-Mitterrand, Grand auditorium, quai François- Mauriac, 75013 Paris, rens. : 01-53-79-59-59). b LE 16 MAI. PSYCHANALYSE. A Paris, le Centre culturel suisse orga- nise une lecture et un débat sur Théodore Flournoy et les débuts de