GRATUIT Bilingue et interculturel English version at the back Sexualité chez les aînés : différente, moins fréquente, mais toujours présente ! Page 5 Depuis 1999

Vol 17 No 6 | 21 mars au 4 avril 2017 www.thelasource.com

Ici, je suis comme tout le monde : différente

par Angélique Pochet Je suis partie de ma France sontnatale devenus à 18 tour ans. à tour L’Italie, mes l’Angleterre et la Thaïlande

nouveaux chez-moi. Chaque étape était une bouffée d’air frais, une culture à adopter, une langue à apprendre, et chaque fois ce sentiment de liberté où je pouvais être qui je voulais car j’étais différente, j’étais « l’étrangère ». Malgré l’excitation de chaque aventure, j’ai toujours eu l’impression que même si je restais, je ne

Photo de Canucks Autism Network cadrerais jamais vraiment. euMais une enrévélation arrivant à: Vancouverici tout le il y a bientôt trois ans, j’ai

Autisme, et si l’on voyait la vie sous un autre angle ? monde,autre province ou presque, canadienne est « d’ail- par Anick Dubé leurs ». Qu’ils viennent d’une

Puisque chacun apporte sa nous pousserait-elle alors à voir portent une part de génétique Britannique. Parmi ceux-ci, le ou de l’autre bout du monde, pierre à la construction d’un Qu’est-cela vie sous que un autre l’autisme angle ? ? et des influences environne- Conseiloffre un scolaire appui francophoneéducatif soute de qu’ils soient de passage monde meilleur, la personne sementales poursuivent encore dans mal comprises.différents la Colombie-Britannique (CSF) ou Canadiens de la deuxième atteinte d’un trouble du ment appelé troubles du spectre Les recherches sur l’autisme - génération, la majorité des spectre de l’autisme (TSA) em- L’autisme, ou plus communé- mieux cerner les différentes nu à ces élèves. « Chaque élève Vancouvérois ont une his- pile aussi la sienne, mais de domaines. Ces études visent à atteint de TSA reçoit une dési- cettetoire particularité sur leurs origines. aurait J’aiun manière atypique. Sa vision autistique (TSA), consiste en des gnation du ministère de l’Éduca- effetimmédiatement profond sur sentimon adap que particulière des choses sus- difficultéstion sociale duou une développement communica causespatients biologiques, pour ainsi à permettreconcevoir tion et ainsi un financement. Au cite parfois l’incompréhen- humain définies par une interac- desune traitementsmeilleure classification et des prises des en CSF, ce financement est transfor- - sion, parfois l’empathie et par- intérêts restreints ou des com- mé en heure d’aide pédagogique tation. Ici, je suis comme tout fois même le rejet. tion atypiques, combinées à des spécialisée (APS). L’aide à l’élève le monde : différente. Comme tômes sont souvent détectés par- charge personnalisées pour cha- directriceest donc adjointe offerte endes classeservices », beaucoup, j’ai plusieurs portements répétitifs. Les symp- cuneLes services des personnes en atteintes. indique Mary-Lou McCarthy, cultures et je parle plus d’une Colombie-Britannique langue, mes parents vivent L’écrivainest un soleil françaisinversé : ses Christian rayons les parents dans les premières Plusieurs services sont offerts cialisésde l’instruction complémentaires au CSF. « L’élève dont loin, mon partenaire est Bobin a dit un jour : « L’autisme années de la vie de l’enfant. aux personnes atteintes de a aussi accès aux services spé- d’une autre nationalité, et La compréhension de l’autisme Voir “Autisme” en page 10 mes amis viennent des quatre sont dirigés vers l’intérieur ». reste à ce jour très complexe. il a besoin. Par exemple, des coins du monde. Si un jour L’inclusion face à la différence Les origines des TSA com- TSA et leur famille en Colombie- j’ai la chance d’avoir des en- Dans ce numéro fants, ils parleront plusieurs langues et auront des cama- rades de classe d’origine an- Omnis %glaise, de mes mexicaine, amis ont chinoise des carac ou Temporalis : allemande. Étonnamment, 90 - dessins, téristiques similaires. Nous musique et Une scène, quatre artistes sommes tous immigrants ou narration en lice, une semaine de commeenfants on d’immigrants, le serait en Europe sans Page 6 formation et de préparation que l’on se sente stigmatisés pour Pacifique en chanson par exemple. Page 7 Ce quiVoir m’a“Verbatim” toujours en page déran 10 - gée dans mon pays d’origine, 2 La Source Vol 17 No 6 | 21 mars au 4 avril 2017 Le grain de sel de Joseph Laquerre

Vit-on encore du racisme dans les écoles ? par Maria Giron

Pour un enfant, l’école est sou- suspicieux lorsqu’on était dans tement les écoles pour éduquer Le rôle de l’école vent la première fois qu’il ren- unne postesont donc d’essence parfois ou pas autres le les élèves sur la diversité ? contre autant de jeunes de son endroits similaires ». Les adultes âge en dehors du cercle fami- lial. C’est donc dans ce cadre- meilleur exemple. C’est pourtant La Colombie-Britannique met là qu’il embrasse l’idée de di- à eux que revient l’éducation des des programmes en place et ce versité ou, qu’au contraire, il enfants. Entre parents et ensei- dont Aldous est le plus fier, c’est la questionne et la considère gnants, qui demeure le plus qua- de la nouvelle mise en lumière hostile. lifié pour se charger de l’éduca- des Premières Nations. « Je suis tionÉducation morale morale, d’un enfant une ? assez content que le nouveau lourde responsabilité programme se concentre sur la perspective des Premières Na- Le Philosophers’ Café, organisé tions, avec une mise en valeur par l’Université Simon Fraser Lorsque l’école cherche à chan- Poursur leurs un pointsbon nombrede vue, cede qui per est (SFU), ouvre un débat sur le ra- ger le comportement de l’en- nouveau dans ce programme. [...] cisme à l’école. Cela se passera fant, cela entraîne une question - cialementle 30 mars invités à la bibliothèque à prendre part de d’éthique. L’enfant devient un sonnes que je connais, malheu- Surrey. Les adolescents sont spé- territoire à conquérir, les adultes reusement, c’est toujours socia- cherchant à lui imposer leur fa- lement acceptable de se moquer au débat. Que propose-t-on, en çon d’être et de penser. Quand des Premières Nations. Donc, matière d’éducation, pour com- apparaissent des sujets délicats, c’est quelque chose qu’on essaie battreÀ qui la le faute racisme ? ? comme la sexualité, certains de combattre, en tant que profes- parents refusent que l’école en- seurs, en tant que système d’éduca- seigne des idées à l’encontre tion, car les Premières Nations ont « On sait maintenant qu’il n’y a lesde relations leurs valeurs sexuelles familiales. avant le systématiquement plus de chance corerien et de encore biologique : le racisme concernant est un La possibilité d’avortement ou d’être incarcérées dans ce pays à le racisme et ça a été prouvé en- cause du colonialisme ». Avec des mariage en sont des exemples. cours comme « Justice sociale » ou comportement qui s’apprend, Tout est subjectif et le sys- « Étude du génocide », les élèves fesseurpas quelque dans chose un lycée d’inné privé chez lesde enfants », raconte Aldous, pro-

Vancouver. « C’est donc quelque chose que les élèves détectent chez les gens et en général, chez les personnes qui les entourent. Leurs amis oui, mais le plus sou- vent, dans leur propre famille. » Chaque adulte est donc un ensei- gnant, qu’il le veuille ou non. Dans la carrière d’Aldous, les comportements racistes à l’école proviennent rarement d’élèves entre eux. Ce dont il est témoin, Les comportements racistes à l’école proviennent rarement d’élèves entre eux. par contre, c’est de l’attitude des uneadultes petite envers ville dans ses élèvesle nord mi-de noritaires. « J’enseignais dans tème éducatif de la Colombie- ont donc matière à penser, car Britannique a aussi sa propre c’est l’ignorance, plus que la l’Alberta et 98 % des étudiants idée d’un « citoyen moral et malice, qui entraîne un comporte- de l’école étaient Cris, une tribu éthique ». L’enfant a donc du ment raciste. des Premières Nations », dit-il. demeuremal à se faire avant sa toutpropre de opinion.donner Le Philosophers’ Café est Tout se passait bien dans l’école Mais pour les professeurs, le but l’occasion pour les adolescents même, mais les sorties scolaires de réfléchir sur leur propre si- étaient plus délicates. « Les les outils nécessaires pour que tuation à l’école. Peut-on en faire gens leur parlaient différem- l’élève prenne des décisions ré- plus ? Peut-être faut-il continuer ment. Les caissiers devenaient fléchies par lui-même. « De ma l’expérience scolaire en dehors propre expérience, ce genre de des murs de l’école et ainsi ne comportement [raciste] se pro- jamais arrêter d’enseigner et ne apprendreduit généralement différemment au collège. ou ils jamaisPhilosophers’ cesser Café d’apprendre ? D’ici au lycée, on a réussi à leur Racisme à l’école pas se comporter ainsi devant 30 mars, 18 h 30, ont suffisamment appris pour ne bibliothèque de Surrey

journal la source Fondateur,les gens directeur ». Mais de laque publication font concrèet de la - Assistant de bureau Kevin Paré Hwang, Jake McGrail, Derrick O’Keefe, Angélique A vis rédactionMamadou Gangué Superviseur du site Web Enej Bajgoric Pochet, Don Richardson, Valérie Saltel, Curtis La Source n’est pas responsable des modifica- Adresse postale Editeurs associés Saeed Dyanatkar (Digital), Coordinateur du site Web Pavle Culajevic Seufert, Betty Shea, Wenjie Shen, Naomi Tse, tions ou erreurs typographiques qui n’altèrent Denman Place Boîte postale 47020 Monique Kroeger (Imprimé) Site Web Richard Bélanger, Sepand Dyanatkar, Simon Yee, Robert Zajtmann pas la lisibilité des annonces. La correction de Vancouver, C. -B. V6G 3E1 Responsable graphisme et arts visuels Chelsy Greer, Vitor Libardi, Silvia Pascale toute erreur ou omission majeure relative à la Bureaux Laura R. Copes Responsable des médias sociaux Laurence Gatinel Traduction Barry Brisebois, Louise Dawson, publicité sera limitée à une insertion dans l’édi- 204-825 Rue Granville, Vancouver, C. -B. Rédactrice en chef (français) Edwine Veniat Médias sociaux Anita Egejuru Monique Kroeger tion suivante. Rédacteur en chef adjoint (français) Guy Rodrigue Premier conseiller de rédaction Paul Gowan Distribution Steve Bottomley, Denis Bouvier, La rédaction de La Source est à l’écoute de Téléphone (604) 682-5545 Espace francophone Guy Rodrigue, Noëlie Vannier Stagiaire Marina Bishara Alexandre Gangué, Joseph Laquerre, Kevin Paré vos commentaires et suggestions sous forme de Courriel info@thelasource. com Responsable de la correction (français) courrier postal ou électronique, afin de prendre www. thelasource. com Louise T. Dawson Graphistes Yvonne Kwok, Weronika Lewczuk ainsi de façon régulière votre pouls sur des su- Secrétariat de la rédaction (français) Photographes Denis Bouvier, Theresa K. Howell jets de reportage touchant votre communauté. Laurence Gatinel Illustrateur Joseph Laquerre Secrétariat de la rédaction (anglais)Fiona Ont collaboré à ce numéro Charlotte Pour réserver un espace publicitaire : Benson, Bonny Bung, Deanna Choi, Meagan Kus, Cavalié, Alison Chiang, Anick Dubé, Emilie (604) 682-5545 Jennifer Jang, Jacqueline Martin, Cheryl Olvera, Dutordoit, Maria Giron, Pascal Guillon, Janmie Catherine Stabler, Melodie Wendel-Cook Gunawardena, Theresa K. Howell, Florence Vol 17 No 5 | 7 au 21 mars 2017 La Source 3 Du nouveau dans les programmes scolaires de la Colombie-Britannique

par Charlotte Cavalié Il y a du changement dans l’air Vice-principal de l’école primaire dans les écoles de Colombie- R.C. Garnett à Langley, Adam a Britannique. Le 6 janvier der- participé au projet en tant que nier, le ministère de l’Éducation spécialiste des sciences sociales. de la province publiait sur son Son école est d’ailleurs l’une des site Internet un communiqué premières de la région à avoir ap- de presse annonçant l’implan- pliqué les nouveauxe e programmes : tation progressive de nouveaux « c’était à l’automne 2013 avec les programmes scolaires, de la classes de 4 et 5 . Mais, en réalité, maternelle au secondaire. nous [les enseignants de R.C. Garnett] faisions ça depuis déjà dix ans ». L’école est en effet un établissement pilote, c’est-à-dire Le processus, initié en 2015, de- que le ministère de l’Éducation mentsvrait prendrenotables finont audéjà cours eu lieu de y autorise des expériences, des l’année 2018–2019. Des change- essais en matière de pédagogie et d’activités. pour les élèves et les professeurs « L’école primaire est propice desPréparer niveaux les 1 àélèves 9. à aux expérimentations parce que « un monde où la technologie les professeurs qui apprennent est reine » aux enfants à lire, à écrire et à compter, sont des experts en ma- sociaux a bouleversé la société destière experts de pédagogie. dans leur Les domaine profes- contemporaineL’essor d’Internet : communication et des réseaux seurs de lycée sont davantage

d’enseignement. Ils ont peur des instantanée, information conti- changements en terme de péda- nue accessible n’importe où, nombregogie et d’évaluationde crédits pour parce avoir que leur les den’importe plus en quand.plus importante Les nouvelles dans élèves doivent obtenir un certain lestechnologies relations prennentsociales uneet le place mi diplôme de fin d’étude et s’inscrire - à l’université ». C’est sans doute lieu professionnel. Partant de ce pour cette raisone que el’applica a été re- aconstat, décidé lede ministère moderniser de l’Éducales pro- tion définitive des nouveaux pro- tion de la Colombie-Britannique grammes de la 10 à la 12 - - pousséeLe budget à l’année alloué prochaine. grammes scolaires. par la province principeTraditionnellement, de la mémorisation l’appren et de- tissage des élèves est basé sur le Pour 2017, le ministère de l’Éduca- la restitution des connaissances. tion de la Colombie-Britannique lesCette professeurs méthode n’est doivent plus à l’ordredésor a prévu un budget total de 29,4 du jour. Dans chaque discipline, millions de dollars (27,4 millions - pour les écoles publiques et 2 mil- mais présenter des cas pratiques. lions pour les écoles privées). Cet Comme l’explique un représen- argent sera distribué en fonction cationtant du des Ministère, connaissances l’accent estde mamis du nombre d’élèves par district. sur « la compréhension et l’appli- utilesLes écoles dans pourront le cadre des ainsi nouveaux acheter - du matériel et des équipements nière ludique. Les élèves sont in- cités à travailler en groupe. Cela programmes. Dans un souci de permet de développer l’esprit transparence, chaque achat de- Photo de Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique la de francophone scolaire Conseil de Photo Les nouveaux programmes scolaires semblent répondre aux évolutions récentes de la société canadienne.

d’équipe, une réflexion collective vra être signalé aux parents et le sens critique ». d’élèves ainsi qu’à la province. La pédagogie évolue et, par La création de cette aide reçoit conséquent, les critères d’éva- un avis très favorable dans le luation aussi. Le Ministère a donc corps enseignant. Mais cer- mis en ligne un certain nombre tains y voient l’arbre qui cache de documents – en anglais et servicesla forêt. de Avec soin l’augmentationnon couverts parfois même en français – pour des factures d’électricité et des guider les professeurs et les pa- rents dans cette période de chan- pluspar leles gouvernement, moyens de subvenir les dis- gements. Une nouvelle matière tricts n’auraient visiblement a d’ailleurs fait son e entrée en 2016optionnel : le codedevrait informatique. être proposé Ré à- aux besoins des écoles. En 2015, servé aux élèves de 9 , ce cours 29 millions de dollars ont ainsi été supprimés du budget alloué l’ensemble des classes de la pro- aux districts. L’aide prévue pour vince d’ici 2018–2019. Quant aux 2017 couvrirait donc à peine les cours fondamentaux, la lecture, lespertes écoles des canadiennes années précédentes. proposent l’écriture et les mathématiques Entre tradition et modernité, gardent une place centrale dans l’enseignementDes phases d’essai général. à un des meilleurs systèmes éduca- la mise en application pondretifs au monde. aux évolutions Les nouveaux récentes pro de- grammes scolaires semblent ré-

Les nouveaux programmes sco- la société canadienne. Les phases laires ont été conçus entre 2011 d’essai ont notamment démontré et 2016 par une équipe d’ensei- leur efficacité à court terme. Reste gnants et d’intervenants en édu- à savoir quel sera l’impact sur les cation de la Colombie-Britannique. jeunes générations dans les pro- Adam Woelders en faisait partie. chaines années. 4 La Source Vol 17 No 6 | 21 mars au 4 avril 2017 Le castor castré

Robert Zajtmann Lettre à J.T.

Monsieur le P.M., les teindre ou les gominer. Déga- ger ensuite un rictus qui ne frise écrireela pour fait vous des moislivrer que le fond je mede pas trop l’hypocrisie. L’ajuster tâte : oserais-je un jour vous si nécessaire. À haute voix se flatter devant le miroir afin de ma pensée ? Oserais-je avancer, rassurer son égo. Ceci étant ac- sans que cela vous embête, ces compli, il est possible dès lors de Cidées, certains les trouvent bêtes, faire face à la musique. Un bémol qui me trottent dans la tête ? toutefois : procéder de manière Elles font surface régulière- circonspecte de façon à ne pas ment sans relâche. Ça me fâche : trop attirer l’attention. je me trouve lâche. Pourquoi re- nationsLes questions de candidat du cannabis, dans cer de culer devant cette tâche plutôt la réforme électorale, des nomi- que d’y faire face ? - Prenant mon courage à deux lataines controverse circonscriptions sur la construc qui ne mains, j’ai opté de ne pas re- tionvont de pas pipelines dans le senset autres souhaité, su mettre à demain ce que je peux - faire aujourd’hui. Au diable la - procrastination. Aux dieux la dé- comparaisonjets épineux, avec bien le que souci sérieux ma termination. Un peu d’audace ne et préoccupants, souffrent de la peut pas nuire. Veuillez, toute- - fois, me pardonner si mon geste parjeur quele nouveau vous devez locataire affronter de : la vous semble odieux, éhonté ou remise en question de l’ALENA téméraire. Là n’est pas mon in- tention. Maison Blanche. Quelle approche Un jour ou l’autre, me suis-je prendre ? Comment aborder les dit, je dois franchir le Rubicon : négociations face à une brute « Alea jacta es ». Ave César. déterminée ? Ces questions très Illustration par Donkey Hotey Si tu étais J.T., que ferais-tu ? pertinentes sont à la portée du

En ce moment vous devez trouver le temps long. Critiqué premier imbécile venu. pour un oui ou pour un non, à De là mon intervention. Mes tort ou à raison. J’imagine que précieux conseils méritent que cela doit peser sur le moral. vous y prêtiez attention. Voici ce Votre vie de Premier ministre, que je vous suggère de faire, j’y par les temps qui courent, ne crois dur comme fer : changer doit pas être facile. Vous avez de camp. Des Américains, passer enbeau avoir être par jeune dessus et beau les (ceépaules n’est aux Russes. En somme, choisir pas moi qui le dis), vous devez une équipe gagnante; joindre les plus forts, les plus malins, les plus (attention de ne pas les baisser) habiles, les plus cupides, les plus ou encore plein le dos (même si barbares, les plus vils, les plus vous l’avez bon). sournois et encore quelques plus Trop souvent vous m’avez l’air en plus. Je n’aurais jamais sug- soucieux, hésitant, inconfor- géré pareille idée à l’époque de table, mal à l’aise. Souffrez-vous l’ancienne administration améri- d’un malaise ? Dois-je m’inquié- caine. Mais maintenant nous n’en ter pour vous ? Avez-vous besoin sommes plus là. Dans un monde d’aide ? Si ce devait être le cas, où les ordures tiennent le haut du suisn’hésitez naturellement pas à me à consulter.votre en pavé on est en droit de choisir sa Bien que souvent indisposé, je poubelle. Poutine fait la pluie et - le beau temps au Moyen-Orient, tière disposition. il se joue de l’Amérique et domine Visitez Mon intention est donc d’al- la politique internationale, il s’est léger vos soucis en vous pro- emparé de la Crimée et crée la zi- diguant quelques conseils qui zanie en Ukraine. Il pourrait donc vouspeuvent de less’avérer prendre très en utiles considé d’ici nous aider à annexer l’Alaska d’où La Source la fin de votre mandat. Libre à Sarah Palin peut voir la Russie. - Nous pourrions alors faire un ration. Je ne vous en voudrais grand pied de nez au demeuré pas pour autant si vous décidiez de la Maison Blanche et l’inviter en ligne de les ignorer. à mettre son accord de libre- Pour mieux vous conseiller, échange nord-américain là où je je me suis mis à votre place. Je pense. Qu’en pensez-vous ? www.thelasource.com me suis dit « si t’étais J.T. que fe- J’espère, monsieur le Premier rais-tu ? » La réponse ? Une évi- ministre, que ce petit mot, rem- dence : ne pas paniquer, garder la pli de bons conseils gratuits, Twitter/Facebook : tête froide. Ensuite, j’irais me re- vous arriveraer dans une dizaine garder dans la glace pour m’assu- de jours, juste à temps pour célé- thelasource rer qu’il s’agit bien de moi et non brer le 1 avril. d’un autre. Arranger alors mes cheveux, vérifier que les gris n’ap- En toute bonne humeur. paraissent pas trop. À la limite Le castor castré Vol 17 No 5 | 7 au 21 mars 2017 La Source 5

De la fusion des corps à la communion des âmes par Guy Rodrigue

Croyez-vous que vos grands- les préjugés et la réalité ? Et fesseureincompatibles au »,département avance Isabelle de d’une sexualité chez la femme et en Amérique du Nord re- parents vivent encore la cette croyance populaire, fait- Wallach, anthropologue et pro- âgée.Des réalités demeurent flètent une plus grande ou- pulsion de faire l’amour ? elle écho dans d’autres cultures verture d’esprit par rapport à Quels gestes de tendresse et ou s’agit-il d’une idée sociétale sexologie de l’Université du Qué- nourrissent cette idée socié cette question dans les pays d’affection se donnent-ils dans purementSociété, média, occidentale religion, ? bec à Montréal. Néanmoins, certaines réalités du Nord et la disparition pro- l’intimité ? Images en tête, pe- culture… montrés du doigt dansPartageant le domaine le mêmede la sexualité point de - gressive de ce tabou depuis le tit sourire en coin, vous tentez vue, Bianca Rucker, thérapeute tale. Par exemple, la baisse des début des années 2000. En re- inconfortablement d’esquiver des éléments alimentent cette capacités de l’activité sexuelle, vanche, ce tabou perdure dans la question. Soyez sans Dans notre monde actuel, bien Nous assistons à l’émergence d’une nouvelle vision crainte, vous faites partie de grands-parents. la majorité souhaitant passer idée d’une sexualité quasi inexis- de la sexualité des aînés qui devient progressivement sous le silence la sexualité typestante chezliés lesà la vieillesse et la chez les personnes aînées. Il y a tout d’abord ces stéréo- “ un impératif et qui est de plus en plus présentée sexualité. « Nous vivons dans comme la condition d’un vieillissement réussi. seniors une société âgiste qui a tendance C’est confirmé, la sexualité des à disqualifier les personnes Isabelle Wallach, anthropologue et professeure de sexologie demeure un sujet tabou. âgées et à associer la vieillesse à Implicitement, taire cette réalité des stéréotypes négatifs tels que les sociétés plus traditionnelles renvoie à l’idée qu’elle est ab- le déclin, la maladie, la faiblesse, avec sept autres associés ren où la sexualité reste associée à la sente chez cette strate d’âge la perte d’attractivité, la lenteur, ayant une clinique à Vancouver le manque d’espaces privés, la reproduction et où il est encore ou, du moins, qu’il ne vaille pas les incapacités. À l’inverse, une - croissance de maladies, l’édu- la peine de s’en préoccuper. vision tout aussi stéréotypée, chérit : « Les médias, comme cation répressive, le manque de Pourtant, bien des témoignages mais cette fois positive, de la la télévision et les magazines, partenaires ; toutes ces compo- Dansmal accepté des sociétés qu’elle plus puisse libérales avoir prouvent le contraire. Alors, sexualité l’associe à des éléments sonnesrenforcent attrayantes ce mythe au en look mettant sexy santes forment des barrières à la oùpour la sexualité seul objectif aurait le plaisir.avant tout […] d’où provient ce décalage entre comme la jeunesse, la passion, en évidence des jeunes, des per- satisfaction des besoins sexuels, L’appétit sexuel ne stéréotypesl’énergie, la sont beauté, diamétralement la perfor- ». demeurentencourageant des ainsi êtres ce sexués tabou. dont s’éteint pas avec l’âge mance. Ces deux ensembles de Donc, peu de place pour les Cela dit, les personnes aînées une finalité de plaisir et non pas personnes âgées et leur corps de procréation, on peut s’at- « La sexualité ne se passe pas opposés, ce qui amène facile- en regard des valeurs-clés des tationl’appétit sexuelle a changé. peut « Commeprendre dans plus tendre à ce que la sexualité ne seulement en bas de la ceinture » ment à penser que vieillesse et médias. d’autres aspects de la vie, l’exci- connaisse pas de limite d’âge », « La sensualité devient plus sexualité sont deux phénomènes La culture judéo-chrétienne soutient madame Wallach. importante que la sexualité » Dans l’intimité de détient également sa part de res- de temps. Pour une personne Enfin, il appert que le tabou « J’ai maintenant 78 ans, et c’est personnes aînées ponsabilités. « Une autre source âgée, cela peut être plus long de la sexualité des aînés tend à meilleur qu’avant. L’érotisme, ancienneimportante de du la mythesexualité de l’asexuaà la pro- pour marcher ou nager, mais disparaître. « Nous assistons à c’est de la découverte » En montrant des personnes lité des aînés est l’association elle peut encore profiter de l’ac- l’émergence d’une nouvelle vision « Je me suis mise à me masturber âgées discuter librement de - tivité. De même, être sexuel peut de la sexualité des aînés qui (…) j’ai eu des orgasmes comme libido, de masturbation et de création. Bien qu’elle tire son toujours être agréable et sain – plusdevient présentée progressivement comme la condi un je n’ai jamais eus » relations sexuelles, le récent origine de la morale religieuse, siphysiquement, le processus est émotionnelle un peu plus- impératif et qui est de plus en « Je suis plus épanouie dans documentaire de Fernand et qu’elle puisse paraître au- ment et spirituellement – même - ma cinquantaine et dans ma Dansereau L’Érotisme et le vieil etjourd’hui la sexualité dépassée, dans cetteun but vision pro unetion nouvelle d’un vieillissement injonction à réussi.rester soixantaine au niveau de ma âge trace un portrait réaliste de reste ancrée dans les mentalités, lentTout », aussi image tabou l’infirmière dans Rucker. actifAinsi, sexuellement on risque de et tomber performant dans sexualité que dans ma trentaine » la vieillesse. Un bouleversant - les autres cultures ? – participants aînés du témoignage sur l’amour et créatif est encore perçue comme documentaire de L’Érotisme et l’intimité qui lient les êtres étant plus légitime que celle qui pourrait avoir tout autant le vieil âge humains. À voir ! qui a pour seul but le plaisir », plication« L’intérêt des des études chercheurs sur la pour vie d’effets négatifs sur les aînés que affirme madame Wallach. Le cette thématique et la multi- le tabou qui a longtemps entouré rôle de procréation, étant lié à leur sexualité », questionne en la jeunesse, retire donc tout sens sexuelle des aînés en Europe conclusion madame Wallach. 6 La Source Vol 17 No 6 | 21 mars au 4 avril 2017 La BD canadienne dans tous ses états !

par Valérie Saltel Aim for the Roses « La bande dessinée au Cana- de mon premier disque da a atteint son âge d’or. Un lui faisant, j’ai part envoyé de mon une désir copie de à nombre impressionnant de Seth, accompagnée d’une lettre jeunes talents est arrivé sur BD GEORGE la scène depuis la dernière SPROTT.faire quelque chose de semblable décennie. Avec eux, un travail sur l’histoire de sa de qualité qui a élevé le roman partis de Il là a beaucouppour adapter aimé la mon BD graphique au rang de média disque et l’idée. Et nous sommes reconnu à part entière. C’est ce que j’espérais quand j’ai en performance musicale ». commencé il y a quelques an- Le musicien a eu carte blanche nées », déclare Seth, bédéiste et le bédéiste a été conquis par et designer de bandes dessi- l’émotion que dégageait la so- nées depuis les années 80. norité des musiques proposées et par l’adéquation parfaite avec son œuvre intrinsèque. Le tout sur une scène ornée de grands « Il y a toujours un problème en dessins du livre de Seth, reprenant borationSon projet avec artistique, le double original bassiste et tant qu’artiste; c’est de trou- l’histoire, la vie et la mort de George multisensoriel, réalisé en colla- ver quelque chose de l’extérieur Sprott. découvrir une facette mécon qui vous fait entrer dans votre et compositeur Mark Haney, fera propre travail... La musique Omnis Temporalis - sationqu’écrit de Mark la sentir est associée magnifique à mon et narrativesau violoncelle, et sonoresà la double de bassecette nue de la BD lors de l’exposition mouvante. C’est une étrange sen- et à la flûte ainsi que des parties , présentée du 9 avril au 25 juin prochain à la propreUne exposition travail », déclarepour faire Seth. histoire. RichmondLe mariage Art de Gallery. la BD et vivre une expérience Sept artistes interviennent de la musique classique différente au public dans le projet, soit trois mu- siciens et quatre acteurs cos- tumés. Tous rendront l’œuvre À la base, il s’agit d’une re- C’est sur une scène ornée de graphique vivante aux yeux du cherche collaborative entre deux grands dessins du livre de Seth, public. De plus, une vingtaine artistes qui souhaitaient expé- mateurreprenant télé l’histoire, au passé latrouble vie et du la de personnages et quelques élé- milieumort de du George XXe Sprott, cet ani- ments symboliques de Domi- tateur vivra une toute nouvelle nium City seront égalementOmnis Tempo pré- siècle, que le spec- sentésralis aux spectateurs. rien ne donc devant ce décor présentant dureL’originalité ou tout est de temporaire dans desexpérience. sections Ce musicales dernier défilerajouées – qui signifie en latin

enla forme cité Dominion le projet pour imaginée le rendre par Seth – et la complexité à mettre

attractif aux yeux d’un large public a demandé, de la part de Mark Haney, une prouesse mu- sicale et bien plus. « Amener les personnages de Seth à la vie a été très excitant, mais voir le ré- sultat dans la galerie est un rêve

Photo par Angela Fama devenu réalité ! Et ce, non seule- Le double bassiste et compositeur ment parce que je joue devant un Mark Haney met en musique la bande décor signé par Seth, mais aussi dessinée George Sprott. parce que nous l’offrons gratui- rimenter la symbiose de deux tement au public et ça, c’est très important pour moi », conclut OmnisMark. Temporalis différents genres artistiques. La Photo par Nigel Dickson Seth, bédéiste et designer de bandes 9 avril au 25 juin 2017 proposition est venue de Mark dessinées, œuvre dans ce domaine www.richmondartgallery.org Haney, musicien et grand admi- depuis les années 80. www.julianlawrence.net rateur du travail de Seth. « Après avoir terminé l’enregistrement Clin d’œil au bédéiste francophone et vancouvérois, Julian Lawrence

L’univers de la bande dessinée en sciences humaines du Canada la bande dessinée au monde locale est un petit monde. Alors (CRSH). se passe chaque année à rendons hommage au travail Angoulême, en France. Le nombre d’un bédeiste et éducateur Quelles sont ses sources de visiteurs dépasse le San Diego francophone à Vancouver. d’inspiration ? Comics Convention, qui demeure Son travail au cours des « Esthétiquement, je suis fortement le plus grand festival de bandes deux dernières années inclut la influencé par les dessinateurs dessinées en Amérique du Nord. recherche des bandes dessinées français tels que Hergé (Tintin), Je pense que les bandes dessinées dans les écoles. Il a notamment Morris (Lucky Luke), Gotlib (Rubrique sont populaires au Québec créé des bandes dessinées pour à brac) et le caricaturiste américain en raison de la culture et des des enquêtes sur le mentorat des Robert Crumb (US), qui vit en liens d’identité avec la France. enseignants de l’Université de la France maintenant. Mon travail est Je ne connais pas beaucoup Colombie-Britannique ainsi que également informé par le théoricien de caricaturistes français en réalisé des recherches sur les Thierry Groensteen et l’écrivaine Colombie-Britannique, mais je liens entre les bandes dessinées féministe Hélène Cixous », confie-t-il. vais garder les yeux ouverts au et l’éducation avec des élèves Vancouver Comics Art Festival bilingues de quatrième année. Ce Pour Lawrence, quelle est la place (VanCAF) cette année. C’est La Source est à dernier projet a reçu un soutien de la BD en français ? gratuit et ouvert au public », financier du Conseil de recherches « La plus grande célébration de ajoute-t-il. la recherche de graphistes bénévoles

Nous sommes à la recherche d’infographistes et de designers compétents qui auront pour tâche d’assister la directrice artistique de notre journal bilingue (français/ anglais) en design et production. Les étudiants en graphisme, les détententeurs de certificats en graphisme ou graphistes professionnels seront les premiers candidats retenus. Veuillez envoyer votre CV par courriel, accompagné de votre portfolio. Courriel : [email protected] Voici Justin : une BD du bédéiste francophone et vancouvérois Julian Lawrence. Vol 17 No 5 | 7 au 21 mars 2017 La Source 7

Noëlie Vannier « Pacifique en chanson » donne de la voix

Mesdames et messieurs, installez- vous confortablement, le spec- tacle va bientôt commencer. Une scène, quatre artistes en lice, une semaine de for- mation et de préparation se concluant par un gala musical peaufiné. Voilà la partition de Pacifique en chanson cette année ! Le Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique, (CCAFCB), célébrera la chanson francophone de la Colombie- Britannique et du Yukon lors de la soirée du 8 avril à 20 h, au Waterfront Theatre, sur l’île de Granville. Un spectacle aux airs francophones de plus en plus affirmés au Yukon et en C.-B.

e anniver Des artistes aux sons folk, jazz, roots partageront la scène lors de Pacifique en chanson, le 8 avril prochain.

Les festivités Pacifique du 150 en chan- nelle et déjà une expérience de la Pacifique en saireson du Canada ont obligé les or- chanson ganisateurs de tion 2017, leur apportera son croissance fulgurante ici, le bilin- bougé dans l’Ouest, à avancer la date du gala pour scène, impatients de présenter expérience, notamment en guisme est de plus en plus connu a planté une graine, ça conserverpréparatoires la salledu concours habituelle, sans ce leursmusicale pièces les musicales. encadreront lors écriture, ou encore sur les dé- et reconnu, les jeunes gran- m’a donné des ailes. » qui a un peu bousculé les étapes Des professionnels de l’industrie marches pour contacter les dissent avec plusieurs langues, Lors de cette soirée, chaque ar- maisons de production. Pour ce qui dynamise ». Le poten- tiste interprétera trois chansons enDans affaiblir leurs la cordes qualité. d’ateliers musicaux, artistiques, Mireille Labbé, comme pour tiel artistique des jeunes se de son répertoire réarrangées Pacifique en chanson est certes comme le placement de voix, les trois autres participants, prépare à la relève. D’ailleurs, pour l’occasion. Tous les quatre une compétition pouvant dé maispromotion aussi techniquesnécessaire commeà une « l’ensemble de l’évènement est le CCAFCB est de plus en plus ont à cœur d’offrir un beau spec- le développement d’outils de une occasion de croissance qui sollicité pour faire connaître tacle, tout en essayant de mettre Chant’Ouest, - pousse du côté de la musique les artistes francophones en de côté l’aspect compétitif de la boucher surFestival une participation international à carrière, entre autres. Anique professionnelle ». Pour Mat Côté, milieu anglophone. Le réseau soirée. « Toucher un public qui de la chanson puis pour les fina- Granger,Parcours marrained’artistes de l’édi- « ça va forcément changer des de contacts s’agrandit, les or- ne te connaît pas te donne la listes, au choses, j’ai le cœur et les yeux ganismesprévision yde appartenant futurs concerts seront à danscertitude une salle que tude peuxspectacle toucher est de Granby, mais Les artistes présents lors de grand ouverts, je suis prêt à d’ailleurs invités au gala, en avec tes textes. La vibration c’est avant tout un élan pour une Pacifique en chanson sont en Uneapprendre scène ».francophone carrière musicale. développement de carrière. en mouvement ilprogrammer. est facile de se perdre dans la unique », affirme Sylvie Pain- Jean-François Packwood, di- Certains sortent un Contrairement à Internet, où chaud. La scène est le lieu où recteur général du CCAFCB, comme Aude Ray (Be my home, Paci- finalement tout se passe. Croi- explique que les artistes album bilingue à venir en mai), Heureux d’avoir la possibilité fiquemasse, en lechanson réseau en accélère est une étape le dé- ser les regards,Pacifique partager en chanson les viennent chercher « un accom- ont sorti un cinq titres comme de s’exprimer en français par veloppement de carrière. émotions. Plus qu’un simple pagnement, un regard extérieur Mat Côté (Vent dans le dos), le moyen d’un tel concours concours, surintensive leur musique de formation tout en sachant dont ou sont en cours d’écriture en dehors du Québec, les au- pour certains, comme l’indique met en lumière les débuts de ce qu’ils veulent ». Une semaine en vue de la production d’un teurs-compositeurs-interprètes Aude Ray. « Sur Internet tu peux carrièreInformation prometteurs. : album et de concerts. Pacifique prennent aussi conscience que avoir des chansons, mais il faut Pacifique en chanson vont profiter Sylvie Painchaud, en chanson est une étape la musique francophone a de avoir de la bonne musique, que 8 avril 2017, 20 h, Mireille Labbé et Aude Ray dont accélératrice de leur carrière et plus en plus sa place à l’ouest du ton enregistrement soit de qua- Waterfront Theatre, c’est la seconde participation de leurs projets déjà amorcés. pays. Jean-François Packwood lité pour être remarquée. Après Granville Island pour chacune, et Mat Côté. Des explique que l’intérêt pour la ma première participation en www.ccafcb.com artistes aux sons folk, jazz, roots, musique francophone grandit : 2013, j’ai fait des tournées et j’ai chacun avec une touche person- « Les écoles d’immersion sont en rencontré un producteur, j’ai Les lauréates du Concours national de rédaction conjuguent l’avenir en français

Trouver une lettre manus- crite adressée à son futur soi et rédigée dix ans aupara- Collège Boréal en Ontario qui toutessions ». ces Cette lettres année, était le le juge colonel ve- vant, pour certains c’est un a rejoint la liste cette année, et dette qui a eu la primeur de lire trésor du passé, mais pour les qui est désormais le premier naute canadien à être allé dans élèves francophones et fran- partenaireLettre à mon du cher concours. moi du futur Chris Hadfield. Premier astro- cophiles du pays, c’est le sujet attribué lors de la 12e édition l’espace, son bilinguisme lui a été du Concours national de ré- Le thème de la capsule tempo- bénéfique : « parler français a été daction de 2017. Ce concours, relle était au cœur des mots, avec un élément clé dans le succès de organisé par l’organisme Le comme consigne de s’adresser ma carrière en tant qu’officier- français pour l’avenir, a publié à son futur soi en 750 mots en pilote pour l’Aviation royale ca- ses résultats le 7 mars à To- français, qu’ils liront dans 10 ans, nadienne, et astronaute pour ronto. Parmi les 600 partici- et contenant les mots passion, l’Agence spatiale canadienne ». pants de la 10e à la 12e année, 11 rêve(s), bilingue, français, se dé- surLe bilinguismele plan de la communication sera un atout élèves de Colombie-Britannique annéespasser, accomplirpeut déjà leuret futur. ouvrir Imagi des- majeur pour ces jeunes, tant se sont distingués, recevant ner qui ils seront dans quelques une bourse d’étude. que pour la compréhension mu- portes vers le bilinguisme. Ainsi, tuelle, au-delà des frontières ca- uneparmi bourse ces 11 de élèves plus de mille la Colom dol- nadiennes. outils majeurs à la promotion bie-Britannique, quatre ont reçu L’organisme Le français pour Ce concours national est un des - l’avenir publie en ligne ces lettres, lars, toutes dans la catégorie Fran- témoins du bilinguisme. Comme maternelledu bilinguisme ou auprès de deseconde la jeu- çais langue seconde : Veronica les mots de Kassandra Heilbron : nesse canadienne. De langue Chen, (8 000 $), Kaylin Xu (5 000 $), « Tous les succès dans ma vie sont Kassandra Heilbron (2 000 $), attribuables à mon bilinguisme. langue, le français devient un et Natalie Cressey (1 500 $). Le français me donne une op- dairesatout permettantpartiellement d’accéder ou com à Le bilinguisme vu comme une portunité de m’exprimer quand une bourse d’études postsecon- force pour leur avenir. Natalie les mots ne suffisent pas. Je veux - Cressey écrit : « Le français a être certaine que tu apprécies plètement en français. Au total affecté mon passé, mon présent le rôle que le bilinguisme a joué 215 000 $ pour 72 bourses sont accomplissementset j’espère qu’il aura et unmes impact pas dansInformation ta vie. » : francais-avenir.org distribués, grâce à un partena- sur mon avenir, mes rêves, mes riat avec 8 institutions, dont le - 8 La Source Vol 17 No 6 | 21 mars au 4 avril 2017 La question du genre posée lors du festival jeunesse R2R par Edwine Veniat

Du 2 au 8 avril 2017, le festival estde femmes principalement tirent les ficellesconstitué der- de film R2R (Reel to Real) fait rière la scène. Le documentaire son retour à Vancouver dans les salles obscures du cinéma d’interviews d’artistes fémi- Vancity et au centre commu- nines qui ont su repousser ces nautaire Roundhouse. Tous les saiscodes déjà de la certaines place des genresartistes mas in- ans, l’événement destiné à un culins et féminins. « Je connais- public jeunesse est éclectique - et se distingue par la variété terviewées, mais mon équipe de sa programmation. Films, m’a également aidée enPlay faisant your documentaires, il y en a pour genderdes recherches. donne entreC’était autresvraiment la tous les goûts, et c’est d’ailleurs paroleun effort à des de artistesgroupe ».connues au en touchant les spectateurs dès leur plus jeune âge que les orga- nisateurs du festival espèrent Canada telles que Melissa Auf Photo de Play your gender leur ouvrir une large palette de Selon l’artiste Løwell, s’exprimer en musique est primordial, d’autant plus lorsque l’on est une femme. der Maur (Smashing Pumpkins, perspectives culturelles… Hole), Sara Quinn (Tegan and poser les jeunes à de nouvelles Sara), Chantal Kreviazuk, Patty Schemel (Hole), Ndidi Onukwu- pourront notamment rencontrer lu, Lily Frost, Megan James (Pu- Qui ne s’est pas déjà senti dans desidées réalisateurs et visions culturelles.et leur poser Ils rity Ring), pour ne citer qu’elles. une impasse au moment d’expli- soitIl montré est particulièrement dans un festival pour inté- quer pourquoi il avait aimé ou dé- ressant ici que le documentaire testé un film ? Souvent, il est diffi- des questions. En termes pra- cile de trouver des arguments et tiques, cela permettra au public les jeunes, amenant ces derniers d’initier une discussion à ce pro- en culotte-courte d’accroître sa à réfléchir à ces questions cru- pos. Cela tient certainement au compréhension de l’art et des Photo de Play your gender « La société attend beaucoup de la part des femmes, elles doivent être capable de ciales avant l’entrée dans l’âge fait qu’en tant que simples spec- métiers du cinéma, ouvrant des tout faire. Si vous ne pouvez pas tout faire, vous êtes une idiote », Sara Quin du notammentadulte. Le documentairedans le cadre du a déjàfes tateurs, nous nous posons juste la perspectives de carrière profes- groupe Tegan and Sara. été projeté dans d’autres pays, question de ce que nous aimons sionnelle. Dans une ville comme - ou n’aimons pas regarder, sans Vancouver qui est surnommée tival de Canberra en Australie. chercher à lancer un débat autour la petite Hollywood, travailler « Maintenant on attend de voir de cela. Il faut le dire, la télévision dans l’industrie du film n’est pas médiatisés pour augmenter le des femmes dans la musique. prisesquels festivalsde contact vont seront nous nom sé- est une activité où l’on est géné- uneUn vaste possibilité choix à négliger ! spectre couvert. Dans le monde, moins de 20 % lectionner, et on espère que les ralement passifs. Le festival R2R Un projet attire particulière- des chansons ont été écrites par - souhaite changer cette réalité, documentairement l’attention Play par your les gender ques- des femmes, et seulement 5 % breuses. Je ne m’attends pas à et amener, dès le plus jeune âge, Une grande variété de films va tions de société qu’il soulève : le des producteurs en musique changer le monde, notre film n’a les spectateurs à réfléchir à ce être offerte cette année. Les sont des femmes ». Ces chiffres pas de controverse ou n’est pas qu’ils ont visionné. Par le biais de spectateurs pourront s’ouvrir à unmené documentaire par l’artiste Kinniesur ma Starr.car sont le fruit de recherches me- dramatique, mais j’aimerais que projections publiques, d’ateliers des horizons différents avec des « J’ai été approchée pour faire fallunées partrois Kinnie ans pour Starr établir et par sonces les femmes soient encouragées mandatpratiques, de detransformer tables rondes les en et longs-métrages en anglais, en - faitsgroupe et obersvations de recherche. et tourner Il aura à intégrer le côté production des de forum, le festival a donc pour français, en allemand, en polo- rière », confie Kinnie Starr, l’au- métiers de la musique », conclut - nais et même en Gwich’in, le tout teure-compositrice-interprète Kinnie Starr avec philosophie. fants et adolescents en « acteurs » sous plusieurs formats : films de canadienne récipiendaire d’un le documentaire qui se constitue Cette dernière sera présente à de leurs visionnages, à dépasser fiction, films d’animation, films Juno Award en 2004. « Mais je principalement d’interview. veulentla soirée discuter d’ouverture avec unedu festival artiste le statut de simple spectateur. muets, dessins animés, docu- n’étais pas très à l’aise avec ça », « C’est un désastre », se dé- pour le 2 avril, avis à ceux qui Au-delà de la construction mentaires… Le maître mot de la explique-t-elle avec humilité sole Kinnie Starrpopstars quand sont elledes d’une réflexion critique, l’organi- dessélection projets est indépendants « qualité » etet soupeu- quand elle détaille la naissance considère que la plupart des www.r2rfestival.orgengagée, marquez la date ! sation du festival choisit sa pro- vent, la programmation choisit du projet. Aussi, « le thème a plus grandes grammation avec le désir d’ex- dévié vers celui plus général femmes, mais qu’à l’arrivée, peu Vol 17 No 5 | 7 au 21 mars 2017 La Source 9

Pascal guillon Carte La question du genre posée lors du festival jeunesse R2R postale Les fascistes en vacances

P terrainartout, et le les nationalisme partis populistes rede un musée qui serait en me- d’extrême droite gagnent du sure d’attirer les nostalgiques - de l’époque où la liberté ne ve- vient « à la mode ». En Hongrie, nait pas tout compliquer. où le président autoritaireillibéral Vik- En France, comme ailleurs en tor Orban parle ouvertement de Europe, le mot fasciste n’est pas « construire un état », tout à fait réhabilité, mais de beaucoup s’emploient à réhabi- nombreux groupes d’extrême liter les fascistes hongrois qui droite, sous les étiquettes, identi- étaientlitants lesultranationalistes alliés de l’Allemagne ont taires, chrétiens traditionalistes, nazie. En Croatie, les jeunes mi- nationalistes, patriotes et autres « frontistescollabo » n’ont en chef pas résidait oublié défilé dans les rues de Zagreb le maréchal. À Vichy, l’hôtel du à la gloire des fascistes croates bâtimentparc, où le résidentiel divisé en de qui luttaient au côté des Nazis. pendant la guerre, est devenu un Rien ne sert de multiplier les exemples, la tendance n’est que reraientnombreux oublier appartements cette période privés. où trop évidente. Les autorités municipales préfé- Tous ces jeunes (car ce sont nom de la ville soit à jamais lié à surtout des jeunes) ont leurs le hasard historique a fait que le lieux de pèlerinage. En Italie, sociation pour défendre la mé c’est surtout la petite municipa- celui de Philippe Pétain. Mais l’as- lité de Predappio, où est enterré - Mussolini. On peut y acheter des moire du maréchal Pétain a ache- souvenirs à l’effigie du dictateur té l’appartement où résidait le italien, mais aussi des symboles vieuxles autorités traître et et aimerait les coproprié en faire de l’Allemagne nazie. Un maga- untaires musée du bâtiment privé. Pourrésidentiel l’instant, ont sin vend même des matraques - télescopiques décorées de ordonnel’image du aux Duce. provinces et muni réussi à bloquer cette initiative. cipalitésEn Espagne, de se débarrasser une loi de 2007 des Ende plus attendant, en plus les nombreux nostalgiques à se - du maréchal sont chaque année

noms et monuments qui glori- rendre sur sa tombe. fientboulonnées le fascisme à tour etde Franco.bras et tant Les En Allemagne, c’est plus com- statues du Caudillo ont été dé- pliqué. Des lois très strictes interdisent toute glorification de noms de rues ont été changés du régime nazi. La compagnie qu’on en plaint les facteurs. La Fondationétait vue Franciscocomme un Franco, club quide vise à glorifier le franquisme

vieux cathos ultra conserva- teurs, nostalgiques de l’époque où les rhumatismes ne les em- pêchaient pas de faire le salut fasciste. Mais depuis la crise économique de 2008, leurs rangs grossissent avec l’arrivée de jeunes nationalistes.El Valle de «los La CaidosVallée de ceux qui sont tombés » en espagnol,les dépouilles du dictateur et, l’immense basilique où reposent

des principaux architectes du fascisme espagnol, reçoit un

demi-million de visiteurs par Photo par Sailko an. La plupart sont peut-être La tombe de Mussolini à Predappio. de simples curieux, mais plu- sieurs fois par an, des idéalistes

Hôtel du Parc à Vichy.

pour assister aux messes commémorativesd’extrême droite dites s’y rendentpour le multinationale qui possède la chaînestatue dedes cire musées du führer Madame dans Tus sa- saud a voulu, en 2008, placer une repos de l’âme du généralissime. António de Oliveira Sala- succursaleinstallation berlinoise. dans le nouveau Ce « triste mu Réservez votre espace publicitaire zar, dictateur du Portugal de ciresée a » créé a coûté beaucoup 200 000 de € contro et son 1932 à 1968, n’a pas, comme - dans La Source ou sur notre site web. Franco, fait construire de gi- - gantesques monuments à sa verses. Dix minutes après l’ou- (604) 682-5545 ou [email protected] gloire posthume. Sa maison verture du musée, un Allemand natale, dans le hameau de Vi- a décapité Hitler. La direction du mieiro, est en ruine. Mais voilà musée a compris et n’a pas jugé qu’une association s’est for- bon de réparer l’ignoble petit mée dans le but d’y construire Autrichien moustachu. 10 La Source Vol 17 No 6 | 21 mars au 4 avril 2017

Suite “Verbatim” de la page 1

Jamaisçue au momentcela ne deserait payer arrivé que d’accord avec tout le monde, d’autant plus importantes que c’est cette façon de juger et de j’avais oublié mon portefeuille. mais plutôt que l’on comprend les diplômes. commenter tout ce qui nous en- et surtout que l’on accepte que Cependant, dans mes jours toure. À Vancouver, j’ai décou- dans mon pays natal. les autres vivent différemment. noirs, je ne peux m’empêcher vert une ouverture d’esprit et Ici, on peut être qui l’on veut, Professionnellement parlant, de voir le revers de la médaille. une culture de non-jugement personne ne juge ou ne s’étonne. dans mon pays, la photo est Il m’arrive de penser que cette qui m’a réchauffé le cœur. La Bilingue ? Pas vraiment impres- obligatoire sur le CV. Comme si ouverture d’esprit est hypocrite, méfiance est quasi inexis- sionnant. Cheveux bleus ? Pas l’employeur pouvait juger des juste une façade bâtie sur l’uti- tante, on part du principe que de problème ! Acteur le jour et compétences d’un individu par lisation facile du politiquement les gens sont tout simplement etserveur remarié la avec nuit une ? Totalement personne son sexe ou son ethnicité. Ici, la correct afin de sauver la face. bons. Une fois, mon ami a remis normal ! Divorcé, deux enfants discrimination à l’embauche est Les Vancouvérois sont aimables, de l’argent dans l’horodateur interdite. Les femmes, les per- ouvertspar les nouveaux et serviables, venus pourtant reste la d’à-côté qui avoisinait les 2 du même sexe ? Pas de quoi s’of- sonnes handicapées, et les mi- le problème majeur rencontré minutes pour éviter que son fusquer non plus. Chacun vit sa norités visibles et autochtones propriétaire ne risque une vie sans ressentir le besoin d’ex- sont encouragées à postuler et difficulté à s’intégrer et créer dollarsamende. à Unela caisse autre du fois, super un pliquer ses choix professionnels, parfois même avantagées dans Ici, tout le monde est d’ailleurs, des amitiés. Dans une ville où jeune homme m’a donné 20 préférences sexuelles ou habi- etle processusla motivation d’embauche. semblent L’expé être- ou presque ! tout le monde est « l’étranger », - tudes culturelles. Cela ne veut rience, les valeurs personnelles pourquoi est-ce si difficile de s’y marché quand je me suis aper- pas dire que tout le monde est sentir chez soi ? Suite “Autisme” de la page 1

un sport d’équipe ou même de encoreservices des en classeservices ressource de soutien s’il se faire un ami », confie Lindsay a des difficultés scolaires ou Petrie de CAN. « Mais chaque jour, j’entends des parents té- où la conseillère pourrait, par moigner qu’ils ont vu leurs en- exemple, travailler en petits fantstences faire en participant tomber les àbarrières nos pro groupes pour développer Canucks Autismdes ha- et acquérir de nouvelles compé- Networkbiletés sociales », ajoute-t-elle. - L’organisme grammes », renchérit-elle. pour les (CAN)personnes propose atteintes quant deQuel la différenceque soit leur par milieu, les pairs leur à lui des programmes sportifs âgejoue ouun leurrôle sexe,important l’acceptation dans le développement des personnes collaborationde TSA. « Par des le parents biais de et tech un- rationiques élevé de soutiende personnel spécialisé, formé la atteintes de TSA. « Je me sou- viens d’un élève non-verbal de la

Autisme : l’acceptation de la différence comme cheval de bataille. sommes capables de faire en et de bénévoles dévoués, nous maternelle qui avait de grandes réussisse selon ses propres stan difficultéstrônait au centre à entrer du spectacle en contact de sorte que chaque participant avec les autres et qui, en juin, - dards. Nos programmes aident fin d’année », raconte Mary-Lou compétencesles personnes atteintesnécessaires de TSApour à McCarthy du CSF. « Son ensei- construire leur confiance et les gnant lui avait donné une place privilégiée au centre de ses profitertout en développant de l’activité des physique compé pairs qui dansaient tout autour. danstences leur sociales vie de et tous de communi les jours, AvrilC’était : lefabuleux mois de ! », la conclut-elle. - sensibilisation à l’autisme - cation », explique Lindsay Petrie, internationale de la sensibilisa directrice du marketing et des Le 2 avril marque la Journée communications pour CAN. Ces - programmes sportifs compre- tementtion à l’autisme. dédié à Donnantla sensibilisa ainsi nant, entre autres, le hockey, le letion ton aux au troubles mois qui du sera spectre complè de- bateau dragon et le vélo, sont - occasionsponctués permettent d’événements non famiseu- Canucks Autism liaux tout au long de l’année. Ces Networkl’autisme. tiendra Pour cette son occasion,Festival - l’organisme lement de socialiser, mais aussi de trouver un appui auprès de la familial annuel, le dimanche 9 communauté.De belles réussites avril à Jack Poole Plaza (Van- couver Convention Centre). De la musique live, des activités Bien que le plus grand défi des autresfamiliales, surprises des seront artisans, au ren un personnestervenants sont atteintes souvent detémoins TSA tournoi de hockey et plusieurs semble être la socialisation, les in- - dez-vous lors de cet événement deenfants belles ne réussites. seraient « jamais Plusieurs ca Informationgratuit et ouvert au public. parents nous disaient que leurs www.canucksautism.ca - pables de nager, de pratiquer Vol 17 No 5 | 7 au 21 mars 2017 La Source 11 « Aabiziingwashi » : le cinéma autochtone en tournée par Émilie Dutordoit Aabiziin- gwashi Depuis le 16 janvier, et ce, peut-être plus familier. nada tel que nous le connaissons Les films proposés par cette médias présents, et interraciale jusqu’à la fin de l’année 2017, , c’est aussi le mot qui a aujourd’hui, se résume à sensibi- agence, abordant des thèmes par le mélange de musiques et de l’Office national du film du été choisi pour désigner un évé- depuisliser le public,une position tout comme culturelle à l’in- controversés tels que la coloni- chants traditionnels et contem- Canada (ONF) propose des anniversairenement cinématographique où nous célébrons de téresser au Canada moderne vu sation, ont ainsi une intention à porains qui s’y combinent. De projections de films réalisés 2017. Dans le cadre de cette année la fois réflexive et politique. C’est cette manière, que l’on soit ama- par des autochtones dans le différente. « Nous souhaitons, d’ailleurs à ces fins et dans un teur d’histoire ou plutôt friand cadre d’une tournée appelée les 150 ans de la Confédération avec cette initiative, susciter le désir de rencontre et de partage de performances musicales, Aabiziingwashi. C’est l’occa- du Canada, l’État a décidé de pro- Nous souhaitons, avec cette initiative, susciter le dialogue, sion pour La Source de se pen- événementmouvoir le cinémasont produitesautochtone. par cher sur l’un des films à l’af- Les œuvres attachées à cet les échanges et contribuer à une meilleure compréhension fiche, The Road Forward, de la réalisatrice Marie Clements. duitl’ONF. et Cette distribue agence des fédérale, œuvres liéeau des réalités vécues par les peuples autochtones du Canada. Une expérience interactive et au ministère du Patrimoine, pro- “ interraciale représentant les - Élise Labbé, chef, marketing et mise en marché à l’Office national du film du Canada valeurs d’un pays pluriel mais diovisuelles « distinctives, perti- rassembleur. nentes et innovatrices ». Ce choix s’intègre dans le plan stratégique actuel de l’agence, qui est « en fa- buer à une meilleure compré veur de l’imagination, de la mobi- dialogue, les échanges et contri- entre les communautés, que des aussi bien modernes qu’eth- Si ce mot en langue anichinabée lisationEn faveur et de de la la transformation mobilisation ». - séances de débat sont organisées niques, chacun peut y trouver aux allures d’onomatopée ne hension des réalités vécues par à la suite des projections. Ma- sonUn brassage compte. culturel vous dit rien, le concept y étant les peuples autochtones du Ca- dame Labbé nous avoue espérer et artistique lié, que l’on traduit par « Bien Le but de ce projet, outre de nada », nous confie Élise Labbé que ces activités « seront pro- The éveillé » en français, vous sera commémorer la naissance du Ca- pour l’ONF. pices aux rapprochements et au Road Forward découle de la dé dialogue entre les autochtones couverteLa composition de plusieurs plurielle décennies et non-autochtones ». Cette com- - mémoration souhaite tenir un rôle d’intermédiaire et renforcer bureauxde journaux de etla de Native photographies Brothe- sembleles liens et entre la tolérance les communautés, sont des rhoodd’archives of British historiques Columbia dans les dans une époque où le vivre-en- plus ancienne étant reconnue, l’orga au- coursvaleurs de à soutenir la tournée et célébrer. Aabiziin- nisation de Premières Nations la gwashiParmi les films présentés The au Road Forward Canada. Nous devons cette dé- , il y a notamment couverte à Marie Clements, jour- , un long-métrage naliste et artiste de formation, multimédia, qui traite du mili- et aujourd’hui réalisatrice, pro- tantisme des autochtones d’hier ductrice et dramaturge à succès. et d’aujourd’hui en Colombie- tainesMadame œuvres Clements ont été est produites une mé- carBritannique. certaines Ce discriminations combat des in- tisse née à Vancouver, dont cer- digènes est toujours d’actualité, The Road Forward lors de grands festivals, comme demeurent, mais il est peut-être c’est le cas de souvent ignoré ou méconnu. Ce au PuSh International Perfor- film est à la fois un concert et ming Arts Festival en 2015. La un documentaire. D’une part, réalisatrice est, par ses origines il expose, sur un écran comme et les valeurs qu’elle véhicule toile de fond, des documents dans son film, un bel exemple d’archives. D’autre part, il offre tairede ce musical que souhaite sera lancé promouvoir ce prin des artistes qui se produisent en l’ONF cette année. Son documen- La distribution deThe Road Forward traitant du militantisme des Autochtones d’hier et d’aujourd’hui en C.-B. pardirect. les Cettedifférents expérience supports artis et- - tique est multiple : interactive temps et promet d’éveiller... les consciences. 12 La Source Vol 17 No 6 | 21 mars au 4 avril 2017

Edwine Veniat

Agenda Découverte musicale : qui est Jain ? par Marina Bishara PlayDome Du 22 mars au 26 mars à BC poster Place, 777 Pacific Boulevard une jeune femme possédant www.bcplace.com/events/2017/ ne affiche de jaune vif, queté de ses son vêtements apparence puissentcoupe avec re- playdome fléter sa personnalité. La sobrié- six bras, habillée avec une robe PlayDome est un carnaval noire col Claudine, et un concert la folie contenue dans ses chan- à venir à Vancouver qui affiche sons, le contraste est donc de Udéjà complet. Qui est cette jeune taille et ne rend le personnage d’intérieur accueillant plus de artiste qui conquiert les oreilles que plus intrigant. 45 attractions et jeux pour tous partout où elle passe ? Portrait La proposition artistique est les âges. Entrées* * de* 8 $ à 49 $. d’un espoir de la musique dont la ici complète, car – même s’il est The Refugee Hotel carrière internationale semble évident que la musique est ce Tous les jours sauf les lundis déjàPuiser être sa bien force lancée… à qui importe le plus – la pratique Du 23 mars au 9 avril au l’intérieur de soi créative dans son ensemble, à Studio 58 du Collège Langara, l’heure actuelle, est aussi impor- 100 49e Avenue Ouest tante, formant ainsi un « tout ». www.langara.ca/studio-58 Jeanne Louise Galice est née en L’imagerie utilisée dans les vi- 1992 en France, mais a passé la déos et sur scène est hypnotique, plus grande partie de sa vie à avec des apparences qui se dé- voyager avec sa famille. Elle a doublent, à l’image des sons qui Cette pièce de théâtre illustre notamment vécu au Congo-Braz- se répètent. Le corps de Jain se les difficultés auxquelles huit zaville, à Dubaï et à Abu Dhabi. reforme à l’infini, ressemblant réfugiés chiliens ont fait face Adolescente, elle se rend à Paris, deparfois son corpsà une déessesans tête venue dans d’In le- durant les années 1970. Entrées pour intégrer une école prépara- de, ou parfois se casse, àCome l’image de 12.25 $ à 20.75 $. toire en art. Le pseudonyme « Jain » est clip vidéo de la chanson . proche de Jeanne, le prénom Pour finir sur les inspirations de la jeune artiste de 24 ans, et venant d’Inde, Mahatma Gandhi est également un clin d’œil au disait « Il est facile de se tenir Jaïnisme, la religion/courant avec la foule. Il faut du courage de pensée venue d’Inde. À l’âge pour rester seul ». Et c’est certai- de 16 ans, elle découvre cette nement ce que Jain avait compris citation extraite de cette philo- lorsqu’elle a sagement décidé de sophie : « Ne sois pas désolée si se consacrer à sa carrière musi- tu perds, et ne deviens pas fière cale quand elle serait plus âgée. si tu gagnes ». Cela la fait beau- Mature et faisant preuve d’une coup réfléchir et c’est au même danstouchante le cœur sensibilité et dans du la hauttête deen âge qu’elle se décide à mettre en ses 24 ans, elle offre ce qu’elle a ligne sa musique sur MySpace à se démultiplier dans ses vidéos (un site Internet de réseautage se tenant face au monde, quitte social),ainsi repérée se disant par que son finalement, produc Photo de La chanteuse française Jain, une nouvelle découverte musicale. elle n’a rien à perdre. Elle est pour être « plus nombreuse » !

- Une artiste à découvrir, mais CooperparEmilyPhoto La pièce de théâtre The Refugee teur actuel, Yodelice. Décidant attention, son concert est déjà Hotel suit le parcours de huit qu’elleshow business a encore et besoinde présenter de mûrir au Nourris par les inspirations du ressentis lors de ses déménage- completest en cours à Vancouver. et il sera possibleCependant, de réfugiés chiliens après leur arrivée avant d’entrer dans le monde du monde, les sons créés par Jain ments durant l’enfance. Il n’est une tournée nord-américaine au Canada. oscillent entre la pop, le reggae, cependantson la mélancolie pas question est transcen de se public ses chansons, ce n’est que serla folk, et cettel’electro joie et apparente bien d’autres. est morfondre : dans chaque chan- la voir dans d’autres villes telles * * * verspour l’âgesortir de son 21/22 premier ans que album Jain Lecontrebalancée rythme donne par envie des paroles de dan- - que Portland et Seattle ou, pour Soirée Peinture ZealousArt reprendappelé Zanaka contact avec Yodelice dée et dépassée grâce à l’espoir, nos lecteurs ailleurs au Canada, Mercredi 22 mars à ZealousArt, Hope et au rythme qui emporte vers la Jainà Toronto en concert et à Montréal. 104-20218 Fraser Highway, (mot signifiant souventpeut ressentir mélancoliques. dans la Lesociété titre conscientepulsation, versde sonla vie mouvement qui se fait, Biltmore Cabaret, Langley « enfant » en malgache pour parle de la solitudeMr queJohnson l’on comme une puissante vague in- 2775 rue Prince Edward www.zealousart.com faire honneur aux origines fran- 27 mars à 20 h co-malgaches de sa mère), déjà moderne. La chanson Uncontinu. personnage atypique www.jain-music.com Unecertifié musique disque hypnotique d’or. quant à elle interroge l’absurdi- té de la routine quotidienne qui naissable entre mille : elle ap Cette soirée sera consacrée à empêche d’être réellement libre L’esthétique de Jain est recon- Si vous avez des événements l’appréciation des arts et du à annoncer contactez-nous à Deux choses peuvent séduire dansle moteur la vie. premier de ses créa - coursbien-être. et tout Entrée le matériel à 35 $ (inclusnéces l'adresse courriel suivante : chez Jain : sa musique et son tionsJain avait confiait été la en tristesse entrevue suite que paraît toujours en public vêtue une toile 12 x 16, deux heures de info@thelasource. com personnage de scène. La pre- aux nombreux déracinements- d’une robe noire à col Claudine. - mière d’abord, éclectique, soi- Afin de correspondre à son ca- saire). gnée, entêtante, inhabituelle. ractère réservé, Jain souhaitait Exposition Carrefour de la DiverCité Le vernissage de l'exposition Carrefour de la DiverCité a eu lieu le jeudi 16 mars au Centre culturel francophone de Vancouver. L'exposition se poursuit jusqu'au 30 avril 2017. Don Richardson.

Des visiteurs regardent le film de Pierre Grenier sur la Syrie en 2009 lors du vernissage de l’exposition Carrefour de la DiverCité, le jeudi 16 mars au Centre Denis Bouvier et Pierre Grenier. culturel francophone de Vancouver.