Portrait De Réseaux Des Arts Médiatiques Réjean Beaucage
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Document generated on 10/02/2021 6:09 a.m. Circuit Musiques contemporaines Portrait de Réseaux des arts médiatiques Réjean Beaucage À musique contemporaine, supports contemporains? Volume 16, Number 3, 2006 URI: https://id.erudit.org/iderudit/902417ar DOI: https://doi.org/10.7202/902417ar See table of contents Publisher(s) Les Presses de l'Université de Montréal ISSN 1183-1693 (print) 1488-9692 (digital) Explore this journal Cite this article Beaucage, R. (2006). Portrait de Réseaux des arts médiatiques. Circuit, 16(3), 106–116. https://doi.org/10.7202/902417ar Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2006 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ io6 Portrait de Réseaux des arts médiatiques PAR RÉJEAN BEAUCAGE Quinze ans d'existence, pour une société de concerts, ce dans ces studios, ou apprendre à le faire. Mais il fallait n'est pas mal. Et quand elle fait la promotion d'une aussi pouvoir la faire entendre au public en dehors des musique réputée difficile, c'est même très bien. concerts donnés dans les institutions d'enseignement. Rétrospective en forme de coup de chapeau pour la C'est la raison qui poussa en 1978 Yves Daoust, société de concerts Réseaux, qui passe ce cap cette année. Marcelle Deschênes, Philippe Ménard, Michel Longtin et Pierre Trochu à fonder un regroupement de composi• * teurs dont le but était de favoriser le développement * * de la musique électroacoustique aux côtés des autres Si la musique concrète naît à Paris en 1948 et que fleu• formes de musique contemporaine. Ainsi naquit rissent ensuite un peu partout en Europe des studios l'Association pour la recherche et la création électroa• de musique électroacoustique, ce n'est qu'en 1964 coustiques du Québec (ACREQ), premier organisme cana• qu'apparaît à Montréal, et au Québec, le premier studio dien entièrement consacré au développement de cette institutionnel de ce genre1. Il se nomme Electronic Music musique. D'autres organismes appuieront bientôt Studio (EMS) et est installé à l'Université McGill grâce I'ACREQ dans sa démarche, comme Les Événements du aux démarches effectuées par le compositeur Istvân Neuf (1978 aussi), où sont présentés à l'occasion des Anhalt. Suivront ensuite l'Université Laval à Québec, concerts électroacoustiques entre les concerts instru• avec le premier studio francophone (1969), puis mentaux, ou le Group of the Electronic Music Studio l'Université Concordia (1971), l'Université de Montréal, (GEMS), fondé à McGill par alcides lanza, John Oliver et qui équipe à partir de 1974 le secteur électroacoustique Claude Schryer en 1983. Dans les différents organismes de sa faculté de musique et, enfin, les Conservatoires comme à I'ACREQ, la programmation se diversifiera au de musique de Québec (1978) et de Montréal (1979)2. On fil du temps. Le terme électroacoustique ne servira bien• pouvait composer de la musique électroacoustique tôt plus exclusivement à désigner la diffusion de pièces sur bande, comme ce pouvait être le cas auparavant, Le concert est intitulé «Top secret» et le compositeur mais en viendra de plus en plus à désigner les diffé• Francis Dhomont est invité à y diffuser une de ses rentes formes de musiques mixtes (instrumentale avec pièces. Lorsqu'il se présente à la soirée, c'est pour s'aper• bande ou traitements en temps réel). Bref, les pro• cevoir que tout le concert lui est consacré et que le grammations de concert se diversifient afin de rendre disque lancé est un album double accompagné d'un compte de la multiplicité des nouvelles approches com- magnifique livret rempli de témoignages de ses amis positionnelles qu'offrent les développements tech• qui le saluent pour son 65e anniversaire! Personne niques et cela se fait au détriment de la musique sur n'aura vendu la mèche et ce concert-lancement reste bande3. En 1993, le compositeur Alain Thibault prend sans doute aujourd'hui dans les annales des surprises- la direction artistique de I'ACREQ à la suite de Claude parties les plus réussies! Le double CD paru à cette occa• Schryer et fait connaître son intention de « ramener les sion5 est aujourd'hui épuisé, mais chacun des disques a humains sur la scène». Il le fera avec beaucoup de suc• été réédité séparément par Empreintes DIGITALCS. cès en produisant cette année-là l'ensemble Dangerous En 1992, à l'occasion du 350e anniversaire de Kitchen, qui réunit 10 instrumentistes sous la direction Montréal, Réseaux présente, entre le 19 mai et le de Walter Boudreau pour interpréter des œuvres du 7 octobre, neuf soirées de concert au Planétarium de compositeur américain Frank Zappa. Montréal, un lieu que Robert Normandeau connaît bien Au début des années 1990, trois compositeurs inté• puisqu'il y organise régulièrement depuis 1986 la série ressés principalement par la musique sur support et, de concerts Clair de terre, produite par I'ACREQ. À cette plus précisément, par la musique acousmatique4, choi• occasion, il présente son œuvre Tangram, un titre qui sissent de fonder un organisme voué exclusivement à ce sera celui de son premier disque, à paraître chez type de musique. Ce sont Jean-François Denis, Gilles Empreintes DIGITALCS, en 1994. Toujours en mai 1992, Gobeil et Robert Normandeau, et l'organisme en ques• le 29, Réseaux participe à l'inauguration de la 5e salle de tion prend le nom de Réseaux des arts médiatiques la Place des arts avec une autre prestation de Robert (mieux connu sous l'abréviation Réseaux). Ils décident Normandeau qui diffuse pour l'occasion en création la d'inaugurer l'organisme le 2 novembre 1991 en saluant pièce Fragments, une œuvre qui n'a pas à ce jour trouvé un compositeur qui en a inspiré bien d'autres par son le chemin du disque. 2 travail et son enseignement, mais dont les œuvres res- C'est en février 1996 que Réseaux réalise une pre• ï tent difficiles à trouver. Difficiles à trouver? Pas pour mière collaboration internationale en participant à * longtemps! Jean-François Denis a produit le premier l'événement Québec-Belgique organisé par Codes d'ac• UJ cès (autrefois la Société des concerts alternatifs du I disque de l'étiquette qu'il a fondée avec le compositeur Québec, ou SCAQ) et l'organisme belge Musiques & > Claude Schryer, Empreintes DIGITALCS, en janvier 1990. 3 Le concert inaugural sera donc un concert-lancement. Recherches. L'événement s'étend sur plusieurs jours et Compositeurs ayant participé aux soirées acousmatiques de l'événement Québec-Belgique : Elizabeth Anderson (BE), Ingrid Drese (BE), Stephan Dunkelman (BE), Luc Fortin (QC), Gilles Gobeil (QC), Slavec Kwi (BE), Robert Normandeau (QC), Jean-Louis Poliart (BE), Stéphane Roy (QC), Pierre Sainte-Marie (QC), Jacques Tremblay (QC), Marc Tremblay (QC), Todor Todorof (BE), Marie-Jeanne Wyckmans (BE). deux soirées sont consacrées à la diffusion de musique public montréalais. On pourrait sans doute, avec un acousmatique. On y découvre avec plaisir un panorama peu de chance, assister de temps à autre à des concerts de compositeurs belges et québécois connus et moins des compositeurs d'ici, mais Réseaux a mis l'accent sur connus. Les réseaux se construisent... ceux qui viennent d'ailleurs, non pas par soumission à Une deuxième collaboration du même type sera éta• une quelconque forme de colonialisme culturel, mais blie en 2002 lors de l'événement Voyages : Dublin- plutôt dans un but pédagogique. L'histoire de l'élec- Montréal, qui présentait bien entendu un programme troacoustique n'étant pas encore très longue (on fêtait d'œuvres irlandaises et québécoises. Il s'agissait d'une en 1998 son cinquantenaire), Réseaux a pu présenter collaboration avec l'organisme Concerts M. parmi ses invités des chercheurs qui furent de véritables e C'est en 1997 que débute l'aventure Rien à voir. pionniers de l'histoire de la musique et à qui le xx siècle L'expression populaire choisie comme titre à la série de doit beaucoup. On pense à la branche française, bien concerts ne pourrait être plus exacte : en effet, au sûr, avec les François Bayle, Michel Chion, Luc Ferrari, concert acousmatique, on laisse le minimum d'éclai• Bernard Parmegiani ou Jean-Claude Risset. Mais il y a rage afin de permettre à l'auditeur de se placer en situa• aussi tous ceux que les moins fervents d'entre nous tion d'«écoute extrême» et... il n'y a rien à voir6. C'est auront découvert là, les Jon Appleton (Américain), cette série de concerts qui mettra vraiment Réseaux sur Beatriz Ferreyra (Argentine), Àke Parmerud (Suédois), la carte des organismes qui comptent en musique Jonty Harrison (Anglais) ou Annette Vande Gorne (Belge), contemporaine à Montréal. Organisés au rythme de etc. Ces compositeurs sont presque toujours invités à deux par année, les concerts Rien à voir permettent un participer à diverses activités universitaires (conférences, accès direct à des compositeurs qu'aucun autre orga• classes de maître) et présentent également des ateliers 7 nisateur ne songerait malheureusement à présenter au de diffusion . Compositeurs participants aux soirées acousmatiques de l'événement Voyages : Dublin-Montréal : John Bassetti (IR), Conor J Curran (IR), Jean-François Denis (QC), Donnacha Dennehy (IR), Roger