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KULTUR

Les profs défilent devant leurs élèves. Assemblée d’autocritique pendant la Révolution culturelle.

BANDE DESSINÉE Montrez-moi la Chine ! Raymond Klein

Li Kunwu est un dessinateur chinois les journaux disent que des enfants Pendant quatre ans, ce sera la qui bave, et parfois comme tracés qui publie dans le « Quotidien du plus jeunes, âgés de six mois seule- « Grande famine », avec plusieurs d’une main tremblante. Dans cer- » et… chez Dargaud. Il nous ment, y parviennent. Mais le petit Li dizaines de millions de morts. Le taines scènes les aplats noirs - nuit fait voir la société, la politique et échoue dès la première syllabe : au père de Li Kunwu, un communiste ou ombres - dominent les vignettes, l‘istoire à travers les yeux d’un lieu d’énoncer un « Mao zhuxi », il convaincu qui a fait la guerre civile, et les effets de texture pour simuler Chinois. ne bredouille que des « ma » et des est désormais « chef de bureau ». Il a des dégradés de gris ont un carac- « pa » confus. Et le père de conclure : tout vu venir, il désespère de la folie tère menaçant, comme une poussière Scène de rue dans le vieux centre « J’ai bien peur que ce ne soit pas politique, mais il doit continuer à faire maléfique qui envahit la vie des per- de , un joueur de viole une lumière. » « son travail ». Le récit de ces événe- sonnages. Cela rappelle le style des chinoise sous la pleine lune, voya- ments tragiques alterne moments de grands lithographes. « Li ne dessi- geurs entassés dans une grande Noir et blanc et noir tendresse et événements choquants. nait pas comme ça. Avant ‘Une vie salle d’attente, Fête du nouvel an Ainsi, l’enfant Li révèle son talent chinoise’, son trait était lisse, rapide, avec échasses et masques… C’est en Une fameuse citation du réforma- en dessinant Chang’e, la déesse de aérien, pudique, à peine sa plume contemplant les dessins grand format teur Deng Xiaoping dit que le bilan la lune, et son lapin de jade, d’après touchait-elle le papier », lit-on dans de Li Kunwu lors d’une exposition au de est « 70 pour cent po- l’histoire que lui a contée sa nounou. la préface du troisième tome. Et il est musée Cernuschi à que, émer- sitif et 30 pour cent négatif ». Dans Le père se fâche - la Chine rouge est vrai que le nouveau style, plus tor- veillé, j’ai décidé de lui dédier un ar- le premier tome, intitulé « Le temps justement en campagne contre les tra- du, plus personnel, convient parfai- ticle. La tendresse avec laquelle il dé- du père », Li donne toute leur place ditions, les « Vieux féodaux ». Mais tement aux pages les plus sombres peint les gens simples, leurs plaisirs aux 30 pour cent. Cela commence ensuite on le voit feuilleter avec son du sujet. Quant aux moments plus traditionnels, leur énergie au quo- dès 1958 avec le « Grand Bond en fils des « lianhuanhua », ces bandes lumineux, c’est à travers les visages tidien, leurs défauts sympathiques, avant » : au fil des vignettes, on suit dessinées politiques censées expli- qui s’ouvrent, les corps qui s’élan- font vibrer une corde en toute per- la procession des familles qui amè- quer la différence entre les bons et cent, les espaces qui se déplient que sonne qui a connu cette Chine-là. nent leurs objets métalliques pour les les méchants aux masses populaires. le sentiment de soulagement devient Li Kunwu, artiste établi dans sa faire fondre dans des fours au char- Et qui représentent la première ins- palpable. province natale du Yunnan, est connu bon artisanaux. L’objectif étant que piration du futur auteur de bédé Li. en Occident pour sa bédé « Une vie la production d’acier « dépasse l’an- Quelques pages plus loin, c’est l’af- J’ai été fou chinoise » en trois tomes. Il s’agit glaise et rattrape l’américaine » - en freuse histoire de l’oncle Liuba, resté d’un récit autobiographique à tra- se fixant sur les chiffres et non pas à la campagne, où la famine est en- Quand Li a onze ans débute la vers lequel l’histoire de la Chine de- sur la qualité. Plus fatalement, en ma- core pire. La faim l’a rendu fou et il se Révolution culturelle. Cela passe puis les années 1950 jusqu’en 2010 se tière de politique agricole, l’enthou- retrouve interné - ce qui donne lieu à par une intensification du culte de déroule sous nos yeux. Dès les pre- siasme aveugle se substitue à la rai- quelques vignettes terrifiantes. la personne de Mao. A l’école, il y a mières pages, le ton est donné : face son. Annonces de dépassement des Contrairement aux œuvres expo- un concours de connaissance sur le aux errances tragiques de la Chine de objectifs, photos d’enfants « nageant sées au Cernuschi, le style du dessin « Yu Lu », l’inventaire des citations de son enfance, l’auteur pratique l’auto- dans le blé » - tandis que l’approvi- d’« Une vie chinoise » n’est pas très Mao, ce qu’on appelle en Occident le dérision subversive. Ainsi, ses parents sionnement se fait attendre à Kun- avenant. Li travaille en noir et blanc, « Petit Livre rouge ». Tout doit se faire voudraient lui faire réciter « Lon- ming, la capitale du Yunnan où les Li sans nuances de gris. Les traits sont en suivant l’exemple du Président, en gue vie au président Mao », puisque habitent. souvent épais, avec un effet d’encre se mettant « au service du peuple » - 12 REGARDS woxx | 17 04 2015 | Nr 1315

gâts furent considérables », constate bédé. Lié d’amitié avec Li, Ôtié a su amèrement l’auteur. Nouveau flash- convaincre un éditeur et s’est chargé forward : Li rencontre Qibao, le cama- d’écrire les dialogues originaux. Dé- rade de lycée qui avait dénoncé les Li sormais, après l’édition française et en tant qu’ex-famille de propriétaires plusieurs traductions, le livre est paru terriens. Comme l’auteur, Qibao ne se en chinois. La collaboration franco- souvient plus des détails des horreurs chinoise a sans doute permis à Li de qu’ils avaient infligées, notamment dépasser le style de dessin journalis- contre la hiérarchie des enseignants. tique qu’il pratiquait au « Quotidien Ainsi, un jour, le nom du père du Yunnan » et de présenter sa bio- se retrouve sur un dazibao ; le len- graphie sous une forme qui convient demain soir, il revient tard, emballe aussi aux publics occidentaux. quelques affaires et est embarqué pour une destination inconnue. Pen- Tout pour le parti, dant que la Révolution culturelle tout pour l’argent culmine dans une sorte de guerre ci- vile entre bandes rouges, la famille L’amélioration du cadre politique apprend que le père est dans un chinois explique que l’intensité émo- centre de rééducation pour cadres à tionnelle du premier tome ne se re- la campagne. Paradoxalement, c’est trouve pas dans les deux autres. Leur le dévouement absolu à Mao qui per- intérêt est ailleurs. Ainsi, le second met de mettre fin au chaos. Fin 1968, s’intitule « Le temps du parti » et celui-ci, appuyé par l’armée, déclare tourne autour des tentatives du jeune terminée la Révolution culturelle et Li de rejoindre le parti malgré le pas- envoie les gardes rouges à la cam- sé de sa famille. L’enchaînement des pagne. Cependant, pendant des an- événements l’amène à dénoncer son nées encore le père reste emprisonné, meilleur ami parce que ce dernier a Li et sa sœur subissent la dure vie de tenu des propos scabreux. Il est vrai soldat respectivement de garde rouge que son père, désormais entière- en exil, tandis que la mère, restée ment réhabilité, lui avait enjoint de seule, doit travailler jusqu’à l’épuise- faire passer le parti avant la famille ment dans un atelier de couture. et l’amitié . Et effectivement, dans un Les débuts malheureux du jeune artiste : dessiner des personnages de contes traditionnels Quand, à la fin du premier tome, flashforward, Li assure à son propre ne se faisait pas à l’époque, surtout quand on était fils de cadre. la mort de Mao est annoncée, Li, fils qu’il n’éprouve aucun regret. De comme toute sa génération, est toute façon, son admission au parti consterné. Il ne se rend pas compte assurée par ce moyen est prompte- que cela représente le début d’une ment annulée, suite à une dénoncia- tout et n’importe quoi. Les « gardes biens, précieux entre tous, finissaient ère nouvelle, plus heureuse, pour sa tion venue d’autres « camarades ». rouges », étudiants et lycéens fana- là en suspension, éparpillés dans famille aussi bien que pour la Chine Décidément, Li Kunwu ne lésine pas tisés venus des métropoles arrivent l’atmosphère, dans les fumées et les tout entière. Le rassemblement des sur les moyens - s’exhiber comme sa- à Kunming pour « défendre la révo- cendres dont nous emplissions nos soldats, leur effarement, la foule laud et arroseur arrosé - afin de nous lution contre ses adversaires ». Les jeunes poumons. » C’est l’occasion place Tiananmen lors de l’enterre- faire comprendre les errances de sa écoliers s’y mettent aussi : Li et ses d’un premier flashforward, signa- ment, le dessinateur les raconte en génération. camarades libèrent tour à tour un res- lé par un style de dessin « pastel » : dessinant des horizons vides… donc Le récit de la vie de Li avance dou- taurant, un photographe, un coutu- Nous voyons le vieux Li d’aujourd’hui ouverts. cement, pendant que la situation de rier et les bains publics de tout relent rendre visite à un villageois dans Le père, lui, a bien compris. Du la Chine se détend. Premiers amours, d’« esprit bourgeois ». Quand ils veu- l’espoir de trouver de vieilles calli- jour au lendemain, les prisonniers apprentissage du dessin de propa- lent imposer au coiffeur de ne plus graphies ou peintures - sans succès. sont exemptés des travaux forcés, gande - désormais « libéré », rabâ- offrir qu’un choix de coupes simples, « Comme beaucoup, j’essaie d’éviter mais l’incertitude demeure. Ce n’est chage du nouvel évangile qu’est la celui-ci affirme que cela ne servi- de trop regarder en arrière, de laisser qu’avec l’arrestation de la « Bande pensée de Deng Xiaoping, c’est plai- rait à rien de dresser une liste : ses la mémoire m’entraîner sur la pente des quatre » que la Chine met fin à sant à suivre. À la fin du tome, c’est employés ne savent pas lire. C’est le du remords », commente-t-il. dix années de chaos. « Bien malgré le père qui meurt - en paix, et sans re- petit Li qui va résoudre le problème eux, ces quatre coupables-là sauvè- nier son engagement au parti. grâce à son talent artistique : il des- Libres et heureux ? rent ainsi la nation », analyse lucide- Le troisième tome, moins tourné sine une série de dessins représentant ment l’auteur, « et nous pûmes, tous vers le récit personnel que le deu- les coupes autorisées et les autres, et Or, cette folie collective ne se les autres, en communion, quelles xième, renoue au bout d’une ving- le coiffeur finit par se soumettre à la contente pas de se retourner contre qu’aient été nos actions durant la Ré- taine de pages avec la mise en scène volonté des écoliers, représentants de des objets ou contre le collectif lui- volution culturelle, fêter dignement et de questions politiques. Li Kunwu, l’autorité du président Mao. même. Lors de la Révolution cultu- sans retenue la fin du drame. » L’épi- désormais journaliste, assiste au dé- Ainsi, on « balaie les quatre relle, on s’attaque massivements aux sode de l’éloignement des membres but des années 80 à une discussion vieilleries », les pensées, les habi- individus désignés comme faisant de la famille et de l’espoir des re- dans une usine. Un des ouvriers af- tudes, la culture et les coutumes an- partie des « cinq espèces noires », trouvailles est raconté de manière firme qu’on est « sur la bonne voie », ciennes - ce qui revient à fracasser les propriétaires terriens, les réac- très réussie à travers un échange de mais d’autres redoutent que, dans le et à brûler la plupart des livres, gra- tionnaires etc. Au fil des vignettes, lettres, puis de photos. cadre de la réforme économique, on vures, artéfacts et temples qui avaient nous assistons à des « assemblées Rappelons que « Une vie leur enlève leur « pot de fer ». Ce survécu aux campagnes anti-bour- d’autocritique » et à l’affichage de chinoise » est l’histoire de Li Kunwu, terme désigne la sécurité qu’apportait geoises précédentes. « Ahhh… quel « dazibao » dénonciateurs. Rapide- dessinée par lui-même, mais que la un emploi dans une grande unité de plaisir de se laisser ainsi aller à la ment, cela dégénère en règlements de dramatisation du scénario est sur- production étatique - logement, édu- folie ! », commente l’auteur. « Tout compte personnels. « [Les dazibao] tout l’œuvre d’un Français : Philippe cation, assurance maladie et retraite. ce que, de génération en génération, constituaient probablement le moyen Ôtié, Autier de son vrai nom, est un Un troisième renchérit, singeant un nous nous étions patiemment trans- d’expression le plus libre, le plus ou- homme d’affaires et un sinophile, ouvrier licencié qui se prosternerait mis au cours des millénaires, tous ces vert jamais utilisé en Chine. Les dé- sans expérience préalable dans la devant un patron privé pour quéman- woxx | 17 04 2015 | Nr 1315 REGARDS 13

der un emploi. Le vieux Yu se fâche et peu de leur propre faute. L’auteur les se lance dans une tirade contre « les dessine avec une certaine tendresse, étrangers, les Japonais, les capita- alors que le monde froid des riches listes » et tous ceux qu’on a combat- qu’il dépeint - même ceux qui sont tus tout ce temps - « pour se retrouver généreux et honnêtes - ne l’enchante maintenant à leur lécher les bottes ». guère. Si le sujet des perdants des ré- Un Chinois peut-il évoquer des su- formes est récurrent dans ce tome, jets politiquement sensibles sans al- celui de la dépravation des mœurs ler en prison ? Oui, est-on tenté de l’est tout autant. Ainsi Li va aider dire, à condition de terminer son dis- un couple de ferrailleurs à faire va- cours à la manière de la trilogie de Li loir leurs droits face à un contre- Kunwu, avec un beau gala de nouvel maître corrompu. Une centaine de an célébrant la puissance de la nou- pages plus loin, ses nouveaux amis velle Chine et la fierté d’être Chinois. ont fondé une chaîne de restaurants De toute façon, les critiques du ré- en pleine expansion. Après s’être lan- gime chinois resteront sur leur faim. cés dans le commerce en achetant à Le Tibet n’est pas évoqué du tout. bon prix ferraille et antiquités que les Quant aux « événements du 6/4 » - gens laissent derrière eux quand ils en Occident on dit « massacre de déménagent - autrement dit en profi- Tiananmen » -, ils font l’objet d’une tant de la destruction des vieux quar- discussion entre Li Kunwu et Phi- Échanger mon « bol de fer » contre un « bol de terre », pas question ! Le vieux Yu se fâche ; tiers de Kunming. Décidément, rien lippe Ôtié, scrupuleusement mise en le dessinateur Li nous fait voir tout son talent. n’est simple. images. Li explique que « la Chine a avant tout besoin d’ordre et de sta- Tiananmen, c’est compliqué bilité pour son développement », le et « Cicatrices ». Le premier réaffirme plore l’épopée de la construction du reste étant secondaire. Ôtié, dans la l’importance d’évaluer la Chine d’au- chemin de fer de Haïphong à Kun- Corruption, prostitution, vanité du préface, évoque les différends de ce jourd’hui à l’aune de son passé ré- ming il y a cent ans - une ligne qui consumérisme, modernité qui écrase type : « Nous avons dû chercher la cent. Cela rappelle la propagande of- traverse les montagnes du Sud du tout sur son passage, plus on relit ligne de crête, celle qui ne verse ni ficielle - le pays doit rester uni, il faut Yunnan et comporte de nombreux la description que donne Li du 21e sur le flanc de la critique ni sur celui revenir aux valeurs confucéennes et tunnels et ponts. Il tombe sur un livre siècle chinois, moins on a l’impres- de la propagande. » être fier de sa patrie -, mais Li n’omet avec des lettres et photos de Georges- sion qu’il la trouve entièrement à son Faut-il s’intéresser aux albums pas de dépeindre les tares des cadres Auguste Marbotte, expert-comptable à goût. Même s’il souligne les aspects que Li a publié en France après le comme celles des gens du peuple. la compagnie de construction, racon- positifs - l’entreprise privée comme succès de trilogie ? Oui, si on s’inté- tant son aventure coloniale. Les nom- win-win pour tout le monde, les nou- resse à la Chine et qu’on n’est pas re- Patriotique et pittoresque breuses photos ont cette fois-ci été re- veaux immeubles plus confortables buté par les grosses bulles pleines de dessinées par Li et sont copieusement que les vieux quartiers - on sent que texte. Son travail contraste avec les Quant à l’album consacré aux commentées. Il est amusant pour le c’est la voix de la raison qui parle. La merveilles un peu kitsch du mains- « cicatrices » de la guerre de ré- lecteur occidental qui s’est frotté à voix du cœur le pousse à revenir sur tream de la bédé chinoise traduite. sistance contre le Japon - pour les des textes d’auteurs chinois de voir Li les laissés-pour-compte de la moder- La politique et l’histoire, voilà les su- Chinois, la Deuxième Guerre mon- tenter de se mettre dans la peau de nité, même si ce qui leur arrive est un jets d’albums comme « Empreintes » diale a commencé en 1937 - la moitié Marbotte… en somme, on observe un des pages est prise par des reproduc- Chinois observant un Occidental en tions de photos d’époque, peu com- train d’observer la Chine. Surtout, on Li Kunwu et sa femme à la recherche d’un « appartement ». Le petit bonheur « une-pièce » mentées. La présentation du conflit retrouve le dessinateur amoureux de des années 1980. selon la ligne officielle chinoise est la Chine ancienne, des gens simples entrecoupée de discussions entre et des paysages magnifiques du Chinois. Relevons la scène dans la- Yunnan. Il y a de quoi être fier, Mon- quelle Li, après avoir visionné des sieur Li ! photos, est tellement enragé qu’il casserait presque l’ordinateur - de Une Vie chinoise, Li Kunwu et Philippe Ôtié, marque japonaise -, tandis que dans Kana 2009-2010 la pièce d’à côté, sa femme se réjouit d’apprendre quelques mots de la lan- gue de l’ancien envahisseur. Person- nellement, je crains que je sois en dé- saccord sur de nombreux points avec quelqu’un comme Li Kunwu, tout comme je le suis avec les défenseurs bien intentionnés, mais aveugles, des discours politiques officiels occiden- taux. Mais il reste un doute : y aurait- il un second degré qui m’échapperait, une dénonciation du positivisme po- litique et du bellicisme nationaliste à travers l’identification de l’auteur avec les discours officiels ? Enfin, parmi les albums achetés après ma visite au Cernuschi, celui dont j’attendais le moins s’est révélé le plus attachant. Dans « La voie fer- rée au-dessus des nuages », le pas- sionné d’histoire qu’est Li Kunwu ex-