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ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques et Environnementales au grade de Master en Foresterie et Environnement

Parcours : Environnement, Territoire et Développement

Promotion « ANDRISA »

(2012 – 2017)

Les paramètres affectant la demande en Bois Energie : cas des districts d’ et de

Présenté par :

RABE Eliam Nathanaël

Soutenu le 11 décembre 2017

Devant le jury composé de :

. Président : Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, ESSA-Forêts . Rapporteur : Docteur-HDR RABEMANANJARA Zo Hasina, ESSA-Forêts . Examinateurs : Docteur RAKOTO RATSIMBA Harifidy, ESSA-Forêts Madame RANJEVASOA Mbolatiana, Chef de Service de l’exploitation durable du Bois Energie au Ministère de l’Eau, de l’Energie et des hydrocarbures

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Sciences Agronomiques et Environnementales au grade de Master en Foresterie et Environnement

Parcours : Environnement, Territoire et Développement

Promotion « ANDRISA »

(2012 – 2017)

Les paramètres affectant la demande en Bois Energie : cas des districts d’Ambanja et de Nosy be

Présenté par :

RABE Eliam Nathanaël

Soutenu le 11 décembre 2017

Devant le jury composé de :

. Président : Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, ESSA-Forêts . Rapporteur : Docteur-HDR RABEMANANJARA Zo Hasina, ESSA-Forêts . Examinateurs : Docteur RAKOTO RATSIMBA Harifidy, ESSA-Forêts Madame RANJEVASOA Mbolatiana, Chef de Service de l’exploitation durable du Bois Energie au Ministère de l’Eau, de l’Energie et des hydrocarbures

Remerciements Au terme de ce mémoire de fin d’études, nous aimerions remercier tout d’abord Dieu sans qui la concrétisation de cette étude n’aurait pu être. Mes remerciements les plus vifs sont aussi adressés à toutes les personnes qui ont apporté leurs conseils, leurs soutiens et leurs appuis dans la réalisation de cet ouvrage et plus particulièrement : - Monsieur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Professeur titulaire, Directeur de l’ESSA, malgré ses responsabilités au sein de l’Ecole, de m’avoir fait l’honneur de présider cette soutenance ; - Monsieur RABEMANANJARA Zo Hasina, Docteur-HDR, Responsable de la Mention Foresterie et Environnement de l’ESSA, malgré ses multiples occupations, de m’avoir encadré et donné des conseils durant cette recherche et de siéger ainsi en tant que rapporteur ; - Monsieur RAKOTO RATSIMBA Harifidy, Docteur-Ingénieur, Coordinateur du Laboratoire des Recherches Appliquées, de m’avoir permis d’effectuer ce stage et de m’avoir fait l’honneur d’examiner ce mémoire ; - Madame RANJEVASOA Mbolatiana, Chef de Service de l’exploitation durable du Bois Energie au Ministère de l’Eau, de l’Energie et des hydrocarbures pour m’avoir fait l’honneur d’apporter leurs remarques pour l’amélioration de ce document.

J’étends mes remerciements à tous les éminents professeurs ainsi que le Personnel Administratif et Technique de l’ESSA qui ont contribué à ma formation. Je tiens personnellement à remercier mes amis de la promotion ANDRISA MAHATSANGY, tout particulièrement mes « frères » : Jimmy, Dimby, Lova, Mathias, Hery, Tsiry, Fanilo, Pepe, Billy pour les entraides, pour les moments forts et les ambiances inoubliables que nous avons vécus ensemble durant ces années d’études à l’ESSA. Un grand merci à ma très chère famille : Papa, Maman, Oncle David, Elkana, Néria, Arielle pour leur soutien moral et affectif, leur encouragement, leur compréhension et l’intérêt qu’ils ont manifesté durant mes études à l’Agro.

Enfin, je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont permis la réalisation de ce mémoire de fin d’études.

Veuillez recevoir mes profondes reconnaissances.

Eliam Nathanaël RABE

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RESUME Plusieurs acteurs différents interviennent pour la mise à disposition de la matière première bois, la transformation en charbon, le transport et la commercialisation du charbon jusqu’aux consommateurs finaux. Cet ouvrage consiste à voir de près la demande en bois-énergie de la population des districts d’Ambanja et Nosy be ainsi que l’état actuel de la couverture forestière de la zone afin de proposer des solutions adéquates. Le test de comparaison de Mann-Whitney a permis de montrer qu’il existe une différence significative entre les zones rurales et urbaines des districts au niveau de la taille des ménages, de leur consommation en bois de chauffe, en charbon de bois, en électricité et en pétrole. D’autre part, l’Analyse des Correspondances Multiples a permis de ressortir plusieurs points. A cet effet, principalement en zone urbaine, selon la quantité consommée en charbon, la population peut être typée en trois catégories. Premièrement, il y a les hôtels et gargotes. Il s'agit de ceux qui utilisent le plus de charbon (plus de 85 sacs de charbons annuellement). Deuxièmement, il y a les exploitants forestiers. Il s'agit de ceux qui utilisent un peu moins de charbon (entre 25 à 84 sacs de charbon par an) que la première catégorie. Troisièmement, il y a les ménages ayant ont comme activité principales : épi- gargote, riziculture, épicerie, élevage, maraichage ou autres. Il s'agit de ceux qui utilisent la plus petite quantité de charbon par rapport aux autres (inférieure à 24 sacs de charbon par an). En milieu rural, selon la quantité consommée en bois de chauffe et en charbon de bois, la population peut être typée en deux catégories. La première correspond aux ménages ayant comme activité principales : hôtel, gargote et épi-gargote. Il s'agit de ceux qui utilisent le plus de charbon et de bois de chauffe (13 à 24 sacs de charbon par an et ceux supérieure ou égale à 25 sacs de charbon par an, bois de chauffe supérieure à 13 charrettes par an). En dernier, il y a les ménages ayant des activités comme la riziculture, l'exploitation forestière ou autres. Ce sont ceux qui utilisent moins de charbon et moins de bois de chauffe. Dans les deux districts réunis, une diminution de la couverture est remarquée depuis 1990. Le module MOLUSCE de QGIS montre que seulement 254 651 ha de forêts subsisteront en 2028. L’offre est déjà déficitaire depuis 2000 et le plus problématique c’est que même les forêts situées dans les Aires Protégées pourraient être affectées par ce grave problème avant 2030. Mots clés : bois énergie, charbon de bois, bois de chauffe, électricité, gaz, pétrole, ménages, consommation

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ABSTRACT

Several different actors participate for the supply of wood as a raw material, the transformation into charcoal, starting from its transportation. Untill the selling to the targeted customers. This book consists of a close look at the wood energy demand of the population of Ambanja and Nosy Be districts as well as the current state of forest cover in the area in order to propose appropriate solutions. The Mann- Whitney comparison test showed that there is a significant difference between rural and urban districts in terms of firewood, charcoal, electricity consumption and in oil. On the other hand, the ACM made it possible to highlight several points. For this purpose, mainly in urban areas, depending on the quantity consumed in coal, the population can be classified in three categories. Firstly, there are those who have a main activity: hotels or gargote. These are those who use the most of it (more than 85 bags of coal annually). Secondly, there are the forestry operator. These are those who use a less amount of coal (between 25 to 84 bags of coal per year) than the first category. Thirdly, there are households who have a main activity like épigargote, rice growing, groceries, breeding, gardening or others. These are the ones that use the smallest amount of coal compared to others (less than 24 bags of coal per year). In rural areas, depending on the amount consumed in firewood and charcoal, the population can be typified into two categories. The first corresponds to households have a main activity: hotel, gargote and épi- gargote. These are those who use the most amount of coal and firewood (13 to 24 bags of coal per year and those greater than or equal to 25 bags of coal per year, firewood over 13 carts per year). In the last category, there are those with a main activity: rice farming, forestry or other activities. They are THOSE who use less coal and less firewood. In both districts, a decrease in coverage has been noted since 1990. The QGIS MOLUSCE module claims that only 254,651 ha of forest will remain in 2028. The supply is already in deficit since 2000 and the most problematic is that even forests in Protected Areas could be affected by this serious problem by the end of 2030.

Keywords: wood energy, charcoal, firewood, electricity, gas, oil, households, consumption

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FAMINTINANA

Mpandray anjara maro samihafa no mandray anjara amin'ny famokarana fitaovam-pambolena hazo, ny fanodinana izay, ny fitaterana ary ny fivarotana azy hatramin'ny farany. Ity boky ity dia manara-maso akaiky ny fitakian'ny mponina ao am distrikan’ny Ambanja sy Nosy be angovo azo avy amin'ny hazo ary koa mamantatra ny fivelatry ny ala amin'izao fotoana izao ao amin'ilay faritra mba hanolorana vahaolana mifanaraka amin'izany. Ny fitsapana fampitahana Mann-Whitney dia nampiseho fa misy fahasamihafana goavana eo amin'ny distrika ambanivohitra sy ny tanàn-dehibe mifandraika amin'ny isan’olona ao an-tokantrano, ny fampiasana ny hazo, ny saribao, ny herin’aratra ary ny solika. Amin'ny lafiny iray, ny ACM dia afaka nanasongadina teboka maromaro. Araka izany, indrindra amin'ny faritra an-tanan-dehibe, arakaraka ny fampiasana saribao, dia azo lazaina ho sokajy telo ny mponina. Voalohany indrindra, misy ireo manana asa toy ny hotely na gargote. Ireo no mampiasa ny saribao betsaka indrindra (mihoatra ny 85 kitapo isan-taona). Faharoa, misy tokantrano mpitrandraka ala. Ireo dia mampiasa kelikily kokoa raha oharina amin’ilay sokajy voalohany (eo anelanelan'ny 25 ka hatramin'ny 84 kitapo isan-taona). Fahatelo, misy fianakaviana manana anton’asa toy ny épigargote, ny fambolena vary, ny fivarotana, ny fambolena, ny zaridaina na ny hafa. Ireo no mampiasa saribao faran'izay kely indrindra raha oharina amin'ny hafa (latsaky 24 kitapo isan-taona). Any amin'ny faritra ambanivohitra, arakaraka ny habetsaky ny kitay sy ny saribao, dia azo lazaina ho sokajy roa ny mponina. Ny voalohany dia mifanitsy amin'ny tokantrano izay manao hotely, gargote ary épi-gargote. Ireo dia mampiasa ny saribao sy ny kitay (13 ka hatramin'ny 24 kitapo isan-taona sy mihoatra ny 25 kipato isan- taona ho an’ny saribao, mihoatran’ny 13 sarety isan-taona ho an’ny kitay). Farany, misy tokantrano mitodika any amin’ny fambolem-bary, ny ala na ny asa hafa. Izy ireo no mampiasa saribao sy kitay kely indrindra. Ao amin'ireo distrika ireo, ny fihenan'ny fandrakofana dia efa voamarina nanomboka tamin'ny taona 1990. Ny modely QGIS MOLUSCE dia mampiseho fa 254 651 hektara ihany no hijanona amin'ny taona 2028. Efa tsy ampy ny famatsiana nanomboka tamin'ny taona 2000 ary ny tena olana dia ny ala any amin'ny faritra voaaro aza dia ho voakitika alohan’ny taona 2030. Teny fototra: ala, angovo, hazo, herinaratra, , kitay,, solika, tokantrano,

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Table des matières

Remerciements ...... i

RESUME ...... ii

ABSTRACT ...... iii

FAMINTINANA ...... iv

Liste des cartes ...... vii

Liste des figures ...... vii

Liste des tableaux ...... vii

Liste des abréviations ...... viii

Glossaire ...... x

INTRODUCTION ...... 1

Partie 1 : Matériels et méthodes ...... 3

1.1. Problématique ...... 3

1.2. Hypothèse ...... 4

1.3. Etat des connaissances ...... 5

1.4. Matériels ...... 6

1.5. Méthodes ...... 7

1.5.1. Démarche commune de vérification des hypothèses ...... 7

1.5.2. Démarches spécifiques de vérification des hypothèses ...... 11

1.5.3. Limites ...... 19

1.5.4. Cadre opératoire ...... 20

Partie 2: Résultats et interprétations ...... 21

2.1. Consommation en énergie domestiques dans les zones urbaines et rurales ...... 21

2.1.1. Taille du ménage ...... 21

2.1.2. Consommation en bois de chauffe...... 21

2.1.3. Consommation en charbon de bois ...... 22

2.1.4. Consommation en électricité ...... 22

2.1.5. Consommation en pétrole ...... 23

v

2.2. Typologie des consommateurs ...... 23

2.2.1. Typologie des consommateurs dans la zone urbaine ...... 23

2.2.2. Typologie des consommateurs dans la zone rurale ...... 25

2.3. Conclusion partielle ...... 26

2.4. Evolution de la situation de l’offre et de la demande dans les districts ...... 27

2.4.1. Evolution de la population des districts ...... 27

2.4.2. Proportion d’utilisation du bois-énergie dans le district ...... 27

2.4.3. Demande en bois-énergie ...... 28

2.4.4. Structure de l’occupation du sol dans la zone ...... 29

2.4.5. Diminution de la couverture forestière dans la zone ...... 30

2.4.6. Production en bois énergie de chaque type de forêt pour l’année 2000 ...... 33

2.4.7. Perte importante entre 2010-2014 et nouveau scénario pour 2030 ...... 34

2.5. Conclusion partielle ...... 35

Partie 3 : Discussions et recommandations ...... 35

3.1. Discussions méthodologiques ...... 35

3.1.1. Utilisation des données obtenues sur le terrain ...... 35

3.1.2. Prédiction de la couverture forestière ...... 35

3.1.3. Séparation des forêts denses sèches et forêts denses humides : ...... 35

3.2. Discussion sur les résultats ...... 36

3.2.1. Ménages urbains et ruraux ...... 36

3.2.2. Situation de l’offre et de la demande ...... 37

3.3. Discussion sur les hypothèses ...... 38

3.4. Recommandations ...... 39

CONCLUSION ...... 44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 46

ANNEXES 1 : Questionnaire ...... I

ANNEXES 2 : Analyse descriptive de la situation des ménages dans chaque district ...... IV

ANNEXES 3 : Population globale ...... X

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Liste des cartes Carte 1 : Localisation géographique de la zone d’étude ...... 5 Carte 2 : Zones urbaines et rurales ...... 12 Carte 3 : Occupation du sol dans la zone ...... 29 Carte 4 : Couverture forestière en 2030 ...... 32 Liste des figures

Figure 1 : Illustration de l’extraction des données cartographiques ...... 16 Figure 2 : Typologie des consommateurs dans la zone urbaine ...... 24 Figure 3 : Typologie des consommateurs dans la zone rurale ...... 25 Figure 4 : Evolution de la population depuis 1990 ...... 27 Figure 5 : Proportion d’utilisation du bois-énergie ...... 27 Figure 6 : Demande en bois-énergie ...... 28 Figure 7 : Pourcentage des types de forêts dans la couverture forestière en 2000 ...... 33

Liste des tableaux

Tableau 1 : Commune d’intervention Ambanja ...... 8 Tableau 2 : Personnes enquêtées ...... 11 Tableau 3 : Variables de l’hypothèse 1 ...... 13 Tableau 4 : Classification des données ...... 14 Tableau 5 : Matrice de confusion ...... 17 Tableau 6 : Indice Kappa ...... 18 Tableau 7 : Volume moyenne sur pied ...... 18 Tableau 8 : Taux de déforestation par type de forêts ...... 19 Tableau 9 : Cadre opératoire de l’étude ...... 20 Tableau 10 : Test de Mann-Whitney sur la taille du ménage entre les deux zones ...... 21 Tableau 11 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en bois de chauffe entre les zones ...... 21 Tableau 12 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en charbon de bois entre les zones ...... 22 Tableau 13 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en électricité entre les deux zones ...... 22 Tableau 14 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en pétrole entre les deux zones ...... 23 Tableau 15 : Matrice de confusion pour l’année 2010 ...... 30 Tableau 16 : Indice Kappa pour l’année 2010 ...... 30 Tableau 17 : Variation de la couverture forestière entre 1990 et 2000 ...... 31 Tableau 18 : Variation de la couverture forestière entre 1990 et 2010 ...... 31 Tableau 19 : Volume en bois-énergie exploitable pour l’année 2000 ...... 34 Tableau 20 : Cadre logique ...... 42

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Liste des abréviations AAM : Accroissement annuel moyen ACM : Analyse des Correspondances Multiples SIG: Système d’Information Géographique AP: Aires Protégées Ar ou MGA : Ariary (unité monétaire malagasy) BC: bois de chauffe BD: Base de données CB: Charbon de bois CEDEAO: Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest CI: Conservation Internationale CIRAD: Centre de Coopération Internationale pour la Recherche Agronomique et le Développement Cit: citation CLB: Communauté Locale de Base CREAM: Centre De Recherches, d’Etudes Et d’Appui à l’Analyse Economique à °C: degré Celsius DIANA: Diégo--Nosy be-Ambanja € : Euro (unité monétaire européenne) ESSA: Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques FAO: Food and Agricultural Organizations FTM: Foiben-Taosarintanin'i Madagasikara (Institut Géographique de Madagascar) fréq.: fréquence GELOSE: Gestion Locale Sécurisée GIZ: Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GREENMAD: Gestion Rationnelle de l’Energie et de l’Environnement à Madagascar HDR: Habilité à Diriger des Recherches IEA: International Energy Agency INSTAT: Institut national de la statistique Kg (g): Kilogramme (gramme) MEF: Ministère de l’Environnement et Forêt m2: mètre-carré Nb: Nombre obs.: observation

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ONE: Office National pour l’Environnement PDR: Plan Directeur de la Recherche PIB: Produit Intérieur Brute PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement PP: Période Pluvieuse PPN: Produit de Premier Nécessité PREEB: Plateforme Régionale d’Echanges en Energie de Biomasse PS: Période Sèche SAVA: Vohémar Andapa SRAT: Schéma Régional d’Aménagement du Territoire UTM: Universal Transverse Mercator WGS: World Geodetic System WWF: World Wildlife Fund for Nature

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Glossaire Bois Energie : Ce terme est utilisé pour désigner toutes les applications du bois en tant que combustible. Il est également appelé « combustible ligneux » (GFC, 2004). En général, il existe deux types de bois énergie : le bois de chauffe et le charbon de bois.

Carbonisation : technique de transformation du bois en charbon.

Déforestation : Conversion anthropique directe de terres forestières en terres non forestières. C’est la conversion de la forêt à une autre utilisation des terres ou la réduction à long terme du couvert arboré au-dessous du seuil minimal de 10 %. (FAO, 2004).

Dégradation : Réduction de la couverture forestière ou du matériel sur pied dans la forêt par l’exploitation, le feu, la coupe, le vent ou autres événements. En un sens général, la dégradation des forêts est une réduction à long terme du potentiel général des bénéfices de la forêt : le bois, la diversité biologique et autres produits et services (FAO, 2000).

Filière : Ensemble des acteurs et des transactions relatives à un produit à ses différentes phases d’élaboration.

Forêt : regroupe les terres occupant une superficie de plus de 0,5 hectares avec des arbres atteignant une hauteur supérieure à cinq mètres et un couvert arboré de plus de dix pour cent, ou avec des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ. Sont exclues, les terres à vocation agricole ou urbaine prédominante (FAO, 2004).

Ressource naturelle : substance, organisme ou objet présent dans la nature et qui fait, dans la plupart des cas, l'objet d'une utilisation pour satisfaire les besoins (énergies, alimentation, agrément) des humains, animaux ou végétaux.

SIG: ensemble organisé de matériels informatiques, de logiciels, de données géographiques et de personnel capable de saisir, stocker, mettre à jour, manipuler, analyser et présenter toutes formes d'informations géographiquement référencé.

Significativité statistique : est une mesure estimée du degré pour lequel ce résultat est "juste" (au sens, "représentatif de la population"). D'un point de vue plus technique, la valeur p représente un indice décroissant de la fiabilité d'un résultat. Plus la valeur p est élevée, moins on peut croire que la relation observée entre les variables dans l'échantillon est un indicateur fiable pour la relation entre les variables correspondantes dans la population

(http://www.alalouf.com/4280/Chapitres /%C9chantillonnageChap3.pdf)

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INTRODUCTION

INTRODUCTION Madagascar possède une biodiversité exceptionnelle à l’échelle mondiale, cependant il est classé « hot spot », en raison d’une déforestation très forte et une dégradation très rapide et catastrophique de son environnement en l’occurrence ses ressources faunistiques et floristiques (PREEB, 2015).

En effet, la forêt constitue une source vitale pour plusieurs milliers de personnes par les biens et services qu’elle offre (FAO, 2010). Ainsi, pour assurer leur subsistance, 73% des ruraux malgaches s’attaquent fortement à la forêt naturelle (INSTAT, 2010). Pourtant,tous les paysages endémiques sont soumis tous les ans aux activités destructrices de l’homme qui nuisent non seulement aux ressources naturelles locales mais ont des effets pervers sur le système écologique. Cette dégradation est due notamment aux faits suivants : les forêts naturelles et les aires reboisées sont exploitées de manière destructive et souvent illicite pour la production de bois d’œuvre et de bois d’énergie. Les superficies reboisées sont loin d’être proportionnelles à celles exploitées et déboisées.

Par ailleurs, un diagnostic du secteur énergie à Madagascar a montré que le bois constitue la principale source d’énergie du pays, avec 94 % de la consommation totale (WWF & MINISTERE DE L’ÉNERGIE, 2012) et le bois utilisé est en grande majorité issu d’une exploitation illicite et destructive des ressources forestières. A ce titre, la demande énergétique à Madagascar concerne les ménages, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. La consommation énergétique des ménages représentent aujourd’hui, 62% de la consommation totale. Ce taux élevé est attribué à la consommation de bois, de charbon. 77,7 % des ménages malgaches, surtout ruraux, s’approvisionnaient en bois ramassé destiné à la cuisson en 2012. Le charbon de bois, énergie de proximité, est consommé par 17,1% des ménages qui sont principalement urbains. En général, 47% des ménages vivant en milieu urbain utilisent le charbon pour la cuisson (RATSARAMODY et al., 2015).

La filière Bois Energie est de plus en plus regardée comme une opportunité, pour satisfaire les besoins énergétiques domestiques, en particulier ceux des plus pauvres, tout en protégeant la biodiversité. Elle a un volet économique très important avec un chiffre d’affaires annuel de 10,6 milliards Ar, rien que pour la région DIANA (ALAIN, 2012). Cependant, le bureau d’études Eco qui travaille pour la Filière bois énergie (FBE) soutenue par le Programme germano-malgache pour l’environnement (PGM-E/GIZ) dans les régions DIANA, Atsimo-Andrefana et Boeny, affirme que : « Malgré ce chiffre d’affaires élevé, l’Etat ne perçoit presque rien de cette filière ». Explicitement, 91% de la demande de la population dans la région DIANA proviennent des forêts naturelles exploitées illégalement (ALAIN, 2012). Contrairement à d’autres sources d’énergie exigeant des technologies plus sophistiquées, les techniques et les coûts liés à la production et à l’utilisation des combustibles ligneux sont accessibles à la majeure partie de la population. Le district d’Ambanja a le privilège de recouvrir 60,2 % de biomasse réellement exploitable dans la région (PREEB, 2015) soit 63 302 ha pouvant produire 2 218 533 m3 et il approvisionne en majeure partie le district de Nosy be (ANDRIAMAMPIONONA et al., 2011). De ce

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fait, la connaissance approfondie de cette partie de la région est nécessaire. En effet, une surface forestière considérable est présente ainsi qu’un nombre de population importante y vive dans cette région nord de Madagascar. Il est à noter aussi que des touristes viennent souvent visiter cette partie du pays. D’où la question : « Quels sont les paramètres affectant la demande en bois-énergie des districts d’Ambanja et de Nosy be? ». Deux hypothèses sont alors suggérées pour répondre à cette question. La première stipule que l’accès aux ressources ainsi que les activités des ménages influencent la consommation en bois-énergie et la seconde énonce que l’insuffisance du potentiel aura des répercussions sur la satisfaction de la demande.

Afin de bien mener cette étude, le présent ouvrage se subdivise en trois grandes parties. Premièrement, les démarches suivies pour l’accomplissement des travaux. Entre autres, des étapes basées sur des enquêtes sur les ménages, des entretiens, des observations directe sur le terrain ainsi qu’une phase de conception basée essentiellement sur des logiciels statistiques et cartographiques ; ensuite, après avoir présenté les faits réels observés dans la zone, la dernière partie concernera les réflexions appropriées aux résultats et les recommandations pratiques.

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PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

Partie 1 : Matériels et méthodes

1.1. Problématique

Les analyses faites montrent que peu de considération tant politique que sociale est attribuée au secteur bois-énergie qui est pourtant « porteur » du point de vue économique ayant un chiffre d’Affaires au plan national de 487 783 750 000 d’Ariary/an. En effet, 10 millions d’ha de forêts (soit 17% de la superficie totale) dont 4,4 millions protégées restent menacées de disparition due aux exploitations non conformes aux règles de gestion durable (ANONYME, 2016). Selon la Banque Mondiale, les coûts annuels de ces pertes sont estimés à 5-15% du PIB.

Dans cette optique, la demande en énergie au niveau des ménages répond à la satisfaction de deux besoins principaux : le besoin d’énergie pour la cuisson qui est satisfait jusqu’à maintenant par le Bois Energie ainsi que du besoin d’énergie pour l’éclairage qui est satisfait pour le moment par le pétrole lampant et l’Electricité (WWF & MINISTERE DE L’ENERGIE, 2012). Or à Madagascar, la transition charbonnière est encore irréversible (BERTRAND & MONTAGNE, 2009). La situation de pauvreté pousse les paysans d’une part à étendre leurs terroirs agricoles en lieu et place des formations forestières qui sont carbonisées pour leurs propres besoins et d’autre part à avoir recours à cette activité de charbonnage pour pallier un manque de ressources financières. De ce fait, se passer du bois de chauffe et du charbon de bois semble être encore utopique (RAKOTONDRABE, 2014). Certes, pour Madagascar, le bois de chauffe et le charbon de bois présentent l'immense avantage d'être largement disponible, d'avoir un coût très faible et d'être concurrentiel des énergies de substitution comme le gaz ou l'électricité qui nécessitent des dépenses de devises pour financer leur importation (MONTAGNE, 2001). Cependant, le recours pour les ménages au bois énergie comme énergie de cuisson a autant d’avenir que la durabilité de l’exploitation des ressources forestières le permet. En tant que combustible produit par la carbonisation de la biomasse ligneuse, la production de charbon entraine la dégradation des forêts (BERTRAND & RANDRIANAIVO, 2008). Vu sous un autre angle, le contrôle de l’exploitation du bois-énergie et du commerce du bois de feu et du charbon de bois est pratiquement inexistant ou inefficace sur la majeure partie du territoire malgache ce qui conduit à un important gaspillage de bois accélérant la dégradation des ressources forestières disponibles (RASAMINDISA et al., 2010). En effet, une des causes qui contribue notamment à la dégradation des forêts naturelles est la production non durable de bois-énergie. Ce constat s’applique également dans la région de DIANA (PREEB, 2015). A cet effet, la plupart des projets réalisés sont sans résultats tangibles. Il convient donc de gérer ce problème pour assurer l’approvisionnement continu des ménages tant ruraux qu’urbains. Vue l’importance de l’activité de production de charbon de bois, il est primordial d’assurer la durabilité de cette activité à travers une exploitation soutenue des ressources en bois. Ce qui requiert une

3 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES connaissance plus approfondie sur la productivité en biomasse ligneuse des forêts ainsi qu’au mode de vie de la population locale. Concrètement, la consommation peut traduire plus fidèlement le niveau de vie réel d'un ménage et sa capacité à couvrir ses besoins fondamentaux (ALINE ; JESKO ; QUENTIN, 2002). Les études précédemment faites sont en général dans la région DIANA (ANDRIAMAMPIONONA et al., 2011; PREEB, 2015) d’où la nécessité d’une étude plus poussée sur les districts d’Ambanja et Nosy be afin de voir de près les différents facteurs influençant la demande dans la zone. Par ailleurs, une meilleure connaissance de la filière est donc nécessaire dans la zone pour pouvoir planifier de manière bien ciblée les appuis qui devront être apportés. Ainsi, une question importante se pose :

« Quels sont les paramètres affectant la demande en bois-énergie des districts d’Ambanja et de Nosy be? »

Les questions de recherche associées sont les suivantes : Quels liens existent-ils entre la localisation géographique d’un ménage, leur activité principale et sa consommation en bois-énergie? Jusqu’à quels points la productivité de la biomasse de la couverture forestière satisfait-elle la demande annuelle en bois-énergie?

1.2. Hypothèse

Afin de répondre à la problématique, deux (2) hypothèses sont émises :

Hypothèse 1 : L’accès aux ressources ainsi que les activités des ménages influencent la consommation en bois-énergie

La situation géographique du ménage peut influencer ses habitudes de consommation de multiples manières car l'offre de biens et services dépend de l'environnement, certaines dépenses sont plus indispensables dans certaines zones, enfin, les préférences peuvent différer d'une zone à l'autre. Cela expliquera la différence des caractéristiques de chaque ménage dans les zones urbaines et rurales. Certains ménages opteront pour une diversification des sources d’énergies utilisées, d’autres se contenteront du strict nécessaire. Ensuite, les principales activités des ménages leur contraignent à choisir ce qui leur va le mieux comme source d’énergie. En effet, dans le cadre du bon fonctionnement de son entreprise personnel, les sources d’énergie plus facile d’accès primeront et seront plus utilisées que d’autres. A ce titre, la variation des prix et le mode de gestion des ménages sont différents dans chaque zone.

Hypothèse 2 : L’insuffisance du potentiel aura des répercussions sur la satisfaction de la demande

Avec le mode de production de charbon de bois actuelle (faite de façon traditionnelle et illicite), au niveau du district, les bois disponibles seront totalement épuisés très prochainement. En effet, l’augmentation de la dégradation de la forêt n’est pas à exclure. Cette demande augmentera chaque

4 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES année si des initiatives adéquates ne sont pas appliquées à cause de l’augmentation annuelle de la population et aux difficultés à l’accessibilité de la population à d’autres sources d’énergies. Fort plausible alors, que très prochainement la demande en bois de la population ne sera plus comblée par l’offre existante.

1.3. Etat des connaissances

1.3.1. Description géospatiale

 Localisation géographique

Les districts d’Ambanja et Nosy be sont situés dans la région de DIANA situé dans la province d’ dans la partie Nord de Madagascar. Les coordonnées de la région sont entre 11 °C et 15°C de latitude sud et 47 °C et 50 °C de longitude Est, couvrant un territoire de 20 942 km2 soit 3,6 % de l’ensemble de la Grande Ile. Elle est limitrophe de la région de la SAVA dans sa partie orientale et de celle de la SOFIA dans sa partie méridionale. La région a accès sur sa partie Ouest au Canal de Mozambique et sur sa partie Est à l’Océan Indien. La région a la particularité de contenir le district de Nosy Be qui est une île de 311 km2 (CREAM, 2013).

Carte 1 : Localisation géographique de la zone d’étude

5 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

 Relief

La région DIANA est la seule de Madagascar à offrir une telle variété de formes de relief au point de constituer à elle seule un véritable résumé localisé de la géomorphologie malgache. Elle offre une succession de caps, de baies et d’îles de tailles très variables avec une alternance de « côtes utiles » à savoir les mangroves, les lagons et un large plateau continental et de « côtes hostiles » (ANDRIAMAMPIONONA et al., 2011).

 Climat

En général, la région est soumise à un climat de type tropical caractérisé par une alternance d’une saison fraîche et sèche de mai à novembre et d’une saison humide et chaude à partir de décembre. La Région bénéficie globalement d’un apport pluviométrique abondant, de vents continus et soutenus (Varatraza et Alizés) sensibles surtout au Nord et à l’Est et de températures élevées qui donnent avec le relief, des climats locaux relativement différentiés. La Région est en fait soumise à une opposition très marquée Au vent / Sous le vent qui a constitué un facteur majeur d’organisation spatiale et auquel s’ajoute un phénomène local nommé « pluies de la Sambirano » caractérisé par une saison sèche atténuée particulièrement propice aux cultures tropicales de rente de type côte Est. La Région est régulièrement concernée par des épisodes cycloniques associés à des pluies et des vents violents, qui ont pour effet en conjonction avec le système de marée, d’inonder les basses plaines de l’Ouest (ANDRIAMAMPIONONA et al., 2011).

Les températures moyennes annuelles de la région DIANA sont relativement élevées toute l’année. Pour les stations situées au bord de la mer, les moyennes annuelles oscillent entre 25 °C pour Ambanja. L’amplitude thermique est dans l’ensemble faible, celle-ci augmente avec l’altitude et lorsqu’on s’éloigne de la côte. En effet, l’amplitude annuelle est comprise entre 4,6 °C pour Ambanja. Les mois les plus frais sont juillet et août et varie autour de 23,5 °C. Les mois les plus chauds sont en moyenne de 27,1°C. Ambanja émet une pluviométrie au total de 2171 mm réparti sur 130 jours. Pour le cas de Nosy be, le climat est un tropical chaud et humide avec deux périodes bien distinctes : une période chaude et pluvieuse avec une température moyenne de 27°C et une pluviométrie 2335 mm, de novembre à avril suivi d’une période moins chaude et sèche ayant une température moyenne 24,5°C (CREAM, 2013).

1.4. Matériels

La technique cartographique a permis d'établir les cartes pour ainsi identifier les limites communales, les routes, l’occupation du sol, les aires protégées existantes ainsi que leur aires d’occupation des districts d’Ambanja et Nosy be qui sont géoréférencées et issues de BD500 (1998) et BD_commune (2008). Les logiciels utilisés sont : GOOGLE EARTH, ARCMAP10.3.1, QGIS 2.8.1. Certains calculs concernant les données cartographiques ont été réalisés dans EXCEL. Une fois la descente sur terrain

6 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES réalisée, le SPHINX4.5.0.30 a permis un très grand nombre d’investigations propres à satisfaire toutes les curiosités, des plus simples aux plus complexes. A ce stade, un immense intérêt aux contenus des réponses à savoir les variables (nominales, numériques ou textes) ont été réalisées les car il s’agit d’examiner la diversité des réponses apportées, leur variation, leur répétition d’un individu à l’autre, et les relations que ces variations permettent de mettre en évidence. Les dénombrements et calculs que la statistique autorise ont été alors utilisés pour rechercher les propriétés et structures remarquables des données. Les traitements statistiques ont été effectués dans XLSTAT et SPSS. La rédaction du rapport s’est fait dans WORD.

1.5. Méthodes

1.5.1. Démarche commune de vérification des hypothèses

1.5.1.1. Revue bibliographique

La recherche bibliographique est primordiale. Une solide documentation a beaucoup aidé, elle a permis d’avoir une vision globale de l’objet de l’étude, un aperçu sur le milieu d’étude ainsi que les contextes du milieu considéré. Grâce à cette approche, des points ont été dégagés à savoir la situation globale de l’offre et de la demande en énergie, le diagnostic du sous-secteur bois-énergie ainsi que l’identification des ressources potentielles, qui constituent l’offre en charbon de bois. Cette recherche bibliographique a été complétée par divers entretiens et enquête avec des personnes ressources afin d’apprécier la place du secteur bois-énergie dans la zone d’étude considérée.

1.5.1.2. Phase de collecte d’informations et de données

 Observation

L’observation directe a été essentielle non seulement pour se placer dans le vrai fond du thème choisi et commencer l’analyse car la participation à une situation, en lui-même, implique une compréhension. En effet, elle permet d’avoir un aperçu général voire même détaillé des pratiques locales mais encore de voir l’organisation de ces éléments dans l’espace et dans le temps ainsi que d’insister sur leur utilisation auprès la population (RASOALINORO, 2011). Mais aussi de raffermir et mieux concevoir les informations obtenues lors des documentations et les entrevues. Aussi, cela a été nécessaire pour connaitre des éléments d’ordre environnemental, social, économique qui interviennent de près ou de loin dans la production. Cette méthode offre un aperçu général sur les ménages. Pour les ruraux, les gargotes, et certains hôtels, les types de foyer et combustibles utilisés sont pour la plupart constaté directement par l’observation. Aussi, elle a permis de savoir le moyen de vente de charbon par les marchands et la préférence de chaque catégorie socio-professionnelle.

7 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

 Enquête sur les ménages

Les enquêtes sur les ménages sont devenues au cours des 60 à 70 dernières années l’une des principales sources de données permettant d’expliquer les phénomènes sociaux. Elles sont parmi les méthodes de collecte de données les plus souples (ANTHONY et al., 2010). L’objectif de l’enquête est d’évaluer la quantité de consommation des ménages, le mode d’approvisionnement en bois-énergie dans les districts ainsi que les problèmes qui se posent.

 Echantillonnage

Etant donné que les moyens humains et matériels ainsi que le temps alloué à l’étude sont restreints et qu’il est pratiquement impossible de faire l’étude exhaustive de la population, il convient essentiellement de procéder à un échantillonnage de la population. La population étudiée est l’ensemble de tous les individus vivant dans les districts d’Ambanja et de Nosy be. Afin de restreindre le nombre de personnes à enquêter, 180 ménages ont été étudiés.

Pour le cas du district d’Ambanja, dans le cadre de l’échantillonnage, il a fallu stratifier le district en deux zones (échantillonnage sélectif): zone urbaine et zone rurale.

La zone urbaine considérée a été la commune urbaine d’Ambanja: 60 ménages ont été enquêtés. Pour les zones rurales, l’échantillonnage est par commodité. Les zones rurales considérées ont été les communes d’Ambohimena, , Benavony ajoutées des deux communes d’ et de Dzangoa : 60 ménages ont été également enquêtés.

En totalité, 120 ménages ont été enquêtés dans le district d’Ambanja.

Tableau 1 : Commune d’intervention Ambanja

COMMUNE Nombre de ménages enquêtés Ambanja 60 Antsakoamanondro 18 Antranokarany 14 12 Ambohimena 10 Benavony 6

Pour le cas de Nosy be, la population compte, 60 ménages ont été également enquêtés.

8 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

 Enquête par questionnaire

L’enquête par questionnaire permet de recueillir les informations à la fois qualitatives que quantitatives sur un individu ou un groupe d’individu comme leur comportement, leur opinion, leur environnement, leur niveau de connaissance (RABESANDRATANA, 2004). Elle a été choisie du fait qu’elle est adaptée pour arriver à la fois à avoir des données uniformes, quantitatives, en un temps minimum qui permet de prélever des informations sur un nombre élevé d’individu. Elle permet ainsi d’aboutir à la constitution de base de données uniforme sur la consommation énergétique des ménages et sur les paramètres de conditions de vie de ces derniers. Sa structure, sa base statistique et la rigueur qu’elle offre au cours des enquêtes en constituent ses avantages. Son point faible se situe cependant au niveau de sa rigidité.

Par ailleurs, cette méthode a été adoptée pour le cas des enquêtes auprès des ménages afin de constituer des données de base sur les informations énergétiques en relation avec le quotidien et les activités de la population. Et vu que la gestion du temps est impérative étant donné le nombre de ménages à effectuer et que les informations recherchées se rapportent aux caractéristiques du ménage et leur utilisation énergétique, le choix de cette méthode a été plus que nécessaire. Toutefois, des compléments d’informations ont été obtenus lors des discussions occasionnelles et par les observations sur terrain.

En ce sens :

 Etape 1 : Identification des résultats nécessaires  Etape 2 : Identification des données nécessaires à l’établissement de ces résultats  Etape 3 : Formulation des questions adéquates et prévision des modalités de réponses possibles pour obtenir des données fiables  Etape 4 : Saisie des questions et modalités possibles dans un logiciel de traitement d’enquête (SPHINX)  Etape 5 : Sortie des questions dans un logiciel de traitement de texte (Office 2013)  Etape 6 : Impression des questions et duplication.

 Elaboration du questionnaire

La première étape a consisté à rédiger successivement toutes les questions en définissant, dans les écrans prévus à cet effet, tous les éléments qui composent chacune des questions. Pour les questions à réponse(s) fermée(s), les modalités de réponses possibles ont été énumérées. Une question fermée unique : une seule possibilité de réponse parmi les modalités proposées ; fermée échelle : parmi les modalités disposées sur une échelle ordonnée, une seule réponse peut être choisie ; fermée multiple :

9 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES plusieurs possibilités de réponses peuvent être sélectionnées simultanément, avec la possibilité éventuelle de les ordonner selon un ordre de préférence.

Les questions à réponse(s) ouverte(s) sont soit numérique : la réponse est un nombre dont l’unité est définie dans la question ; soit des textes : la réponse est un ensemble de mots, une phrase ou un texte. Le questionnaire a permis de dégager les informations générales sur les ménages et leurs activités (Cf. Annexes 1).

 Saisie des réponses

Après avoir fini de rédiger le questionnaire, le stade suivant est la saisie des réponses. Spécifiquement dans ce cas précis, la saisie rapide a été adopté. En ce sens, toutes les questions d’un individu, repérées par leur nom de variable, sont présentées sur le même écran. Les réponses recoltées sur le terrain y ont été introduites.

 Entretiens ouverts

Hormis le questionnaire, l’enquête informelle par entretien avec les personnes ressources telles que les autorités communales et les acteurs économiques locaux a été également adoptée. Elle a été particulièrement nécessaire quant aux données relatives à la vie sociale et économique de la population. Elle s’oriente vers les informations sur le mode de vie en général, le fonctionnement et l’organisation des diverses activités économiques et sociaux, les principaux types d’énergie utilisés, les divers processus comme l’utilisation d’un type d’énergie depuis sa collecte jusqu’à sa consommation finale, les règles sociales qui dictent le comportement des gens. A ce titre, les entretiens au niveau des chefs cantonnements, des exploitants forestiers, des gargotes et hôtels ainsi que les ménages ont beaucoup aidé. Ce qui a facilité l’approche pour la conduite des enquêtes formelles.

Selon QUIVY et VAN CAMPENHOUDT (1995) « De manière générale, plus l’interview est librement conduite, plus on peut comprendre en grandeur les sentiments et perspectives des enquêtés. L’analyse d’un problème précis : les points de vue en présence, ses enjeux, les systèmes de relations, le fonctionnement d’une organisation ».

10 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

Tableau 2 : Personnes enquêtées

Personnes cibles Informations collectées Chef de cantonnement d’Ambanja  Organisation générale de la filière

Personnel du district, de la commune  Mode d’organisation des biens et services publics  Typologie de la population  Types d’énergie présents et utilisés localement Exploitant forestier  Fonctionnement de la production  Energie requises Marchands de bois énergie (bois et charbon  Approvisionnement en bois-énergie de bois)  Fréquence de vente  Prix Gargotes et hôtels, ménages  Type d’énergie utilisée  Approvisionnement en énergie Chef de cantonnement de Nosy be  Organisation générale de la filière  Identification des marchés et point de vente

1.5.2. Démarches spécifiques de vérification des hypothèses

A l’issu de cette phase de collecte des données, les informations obtenues sont de deux types : données qualitatives et données quantitatives. Les traitements et analyses requis afin de les transcrire en résultats compréhensibles varient suivant leur nature. Tout comme précédemment, les traitements et analyses des données relèvent d’un choix en vue de mettre en valeur les résultats de l’étude. La phase de traitement des données consiste à « faire parler » le matériel recueilli (RICHARD, 2006).

11 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

1.5.2.1. Démarche de vérification de l’hypothèse 1

Hypothèse 1 : L’accès aux ressources ainsi que les activités des ménages influencent la consommation en bois-énergie

 Variables  Situation géographique

En se fondant sur les résultats d’enquête effectuée au niveau des 61 Communes de la Région DIANA en 2010, quatre villes composent les principaux réseaux urbains de la Région : il s’agit ici de Diégo Suarez et des trois chefs-lieux de District de la Région (ANDRIAMAMPIONONA et al., 2011,). A ce titre, les zones urbaines considérées dans la zone d’étude sont la commune urbaine d’Ambanja et de Nosy be tandis que les zones rurales sont les communes entourant la commune urbaine d’Ambanja, il s’agit des communes d’Antranokarany, Antsakoamanondro, Benavony, Ambohimena et Njangoa (Cf. carte 2).

Carte 2 : Zones urbaines et rurales

12 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

 Consommation en bois-énergie

Afin de comparer les deux zones, les variables à comparer sont : la taille du ménage, la quantité consommée en bois de chauffe, en charbon de bois, en électricité et en pétrole.

Tableau 3 : Variables de l’hypothèse 1

Variable Signification tail_men | 1 Taille des ménages dans la zone urbaine

tail_men | 2 Taille des ménages dans la zone rurale Q_BC | 1 Quantité consommée en bois de chauffe dans la zone urbaine Q_BC | 2 Quantité consommée en bois de chauffe dans la zone rurale Q_charb | 1 Quantité consommée en charbon de bois dans la zone urbaine Q_charb | 2 Quantité consommée en charbon de bois dans la zone rurale Q_élec | 1 Quantité consommée en électricité dans la zone urbaine Q_élec | 2 Quantité consommée en électricité dans la zone rurale

Q_ptrl | 1 Quantité consommée en pétrole dans la zone urbaine Q_ptrl | 2 Quantité consommée en pétrole dans la zone rurale

 Démarches

Le but principal est de comprendre s’il existe une interaction entre les deux variables indépendantes sur la variable dépendante. Pour cela, un test de normalité a été nécessaire afin de connaître la méthode mieux adaptée.

Test de normalité

Si Oui Si Non Test de Mann- Two way •Shapiro-Wilk ANOVA Whitney

•ANOVA bidirectionnelle •Test de Wilcoxon

Un tableau récapitulatif sur les différentes sources d’énergies utilisées par chaque ménage enquêté est de rigueur pour être ensuite croisé par rapport aux activités principales des ménages dans chaque zone.

13 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

Ensuite, la réalisation d’une ACM (ou Analyse des Correspondances Multiples) qui est une méthode de description statistique multidimensionnelle d’un tableau de données qualitatives a été de rigueur. En ce la représentation des « similitudes » entre les ménages et entre les modalités des variables qualitatives.

Par ailleurs, un reclassement dans SPSS des données associées à chaque zone a été nécessaire pour qualifier des données. Les variables sont constituées par les activités principales, la taille des ménages, la quantité consommée en bois de chauffe, en charbon de bois, en électricité et en pétrole. Il s’en sort une qualification des variables dans chaque zone.

Transformer Regroupement Centilles visuel égaux Tableau 4 : Classification des données

Variables Valeurs

Qt_charb 1 1 = "<= 24"

2 = "25 - 84"

3 = "85+"

Qt_charb 2 1 = "<= 12"

2 = "13 - 24"

3 = "25+"

Qt_BCh 1 = "<= 12"

2 = "13+"

Qt_elec 1 = "<= 0"

2 = "1 - 660000"

3 = "660001+"

Qt_ptrl 1 = "<= 0"

2 = "1+"

 Finalités

Le test de Mann-Whitney permet surtout d'estimer si les variables de deux échantillons suivent la même loi de probabilité. Ce qui revient souvent à se demander si ces échantillons proviennent de la même population.

14 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

Dans un premier temps, concernant la comparaison entre les deux zones :

H0 : La différence de position des échantillons n'est pas significativement différente de 0. Ha : La différence de position des échantillons est significativement différente de 0. Si p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha sur la différence entre les deux zones

Pour le cas de l’utilisation diversifiée d’énergie domestique, les individus les plus excentrées sur les plans factoriels sont ceux qui contribuent le plus.

1.5.2.2. Démarche de vérification de l’hypothèse 2

Hypothèse 2 : L’insuffisance du potentiel aura des répercussions sur la satisfaction de la demande

Dans cette optique, les analyses faites sur les cartes mises à disposition permettront de constater la variation de la couverture forestière dans certaines dates pour ainsi avoir une vision globale de la couverture forestière future. Cette dernière sera analysée par rapport à la demande de la population.

 Variables - Volume annuel consommée par la population - Volume en bois-énergie disponible  Démarches  Estimation de la demande

Le volume était acquis grâce aux nombre d’habitant des deux districts suivant leur localité soit rural soit urbain. Les constats enregistrent un taux d’accroissement annuel de la population de 3,5% pour les urbains et de 1,8% pour les ruraux (PREEB, 2015), soit un taux d’accroissement moyen de 4,4%/an ; cela sera nécessaire pour l’estimation du nombre de population des dates futures;

퐡퐚퐛 푵풐풎풃풓풆 풅풆 풑풐풑풖풍풂풕풊풐풏 풅풆 풍′풂풏풏é풆 ( ) = Nombre de population l′année précédente + 퐚퐧 4,4(푁표푚푏푟푒 푑푒 푝표푝푢푙푎푡푖표푛 푙′푎푛푛é푒 푝푟é푐é푑푒푛푡푒) [ ] 100

Le niveau de consommation moyenne de bois de feu par les habitants est égal à 35,9m3/ ménage / an et 755kg / ménage / an pour le charbon de bois (PREEB, 2015); la taille moyenne des ménages dans la population mère sera la taille moyenne des deux districts considérées et la proportion d’utilisation des combustibles ligneux sera déduit de l’ensemble des ménages enquêtés.

Equivalences dendrométriques : 1 m3 de bois = 2 stères ; 1 stère = 350 kg de bois et 1 kg de charbon est équivalent à 7-9 kg de bois (selon rendement meule traditionnelle) (GTZ, 2007). D’où la consommation en charbon de bois de 9,7m3/ménage/an.

15 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

Nombre de population 푫풆풎풂풏풅풆 (풎ퟑ⁄ ) = 푽풐풍풖풎풆 풄풐풏풔풐풎풎é풆 풆풏 푩풐풊풔 푬풏풆풓품풊풆 × ( ) 풂풏 taille moyenne des ménages

 Estimation du potentiel  Prétraitement des cartes

En guise de jeu de données, les cartes de couverture forestière à différentes périodes (1990, 2000, 2010, 2014)1 ont été entrées avec comme facteur de déforestation le réseau routier. Ce dernier joue un rôle important par son action de mise en connexion de toutes les zones de production à celles de consommation (HERTINCE, 2010).

Les traitements de chaque carte à disposition s’est fait dans ARCMAP 10.3.1. La fonction « extract by mask » a permis de concentrer la couverture forestière des bases de données sur les districts d’Ambanja et Nosy be.

Figure 1 : Illustration de l’extraction des données cartographiques

Après traitement, les fichiers (format .tif) ont été exporté ensuite dans QGIS. Afin de pouvoir sortir les modèles de distribution de la couverture forestière des dates 2018 et 2028, 2030, il a fallu prédire l’évolution de la couverture forestière pour ces années. Pour cela, le module MOLUSCE de QGIS a été utilisé ; il permet d’analyser, modéliser et simuler les changements d'utilisation des terres et de couverture. Le module calcule les variations de la couverture entre deux périodes (T1 et T2). Des matrices et des cartes de transition pour le changement de couverture ont été alors produites.

MOLUSCE utilise Artificial Neural Network (ANN) ou réseau neuronal artificiel qui est un ensemble d’algorithmes optimisés par des méthodes d’apprentissage de type probabiliste permettant de créer des classifications rapides. Il simule également des automates cellulaires, qui consiste en une grille régulière de « cellules » contenant chacune un « état » choisi parmi un ensemble fini et qui peut évoluer au cours du temps (la présence ou non de couverture forestière dans ce cas). L’état d’une cellule au temps t+1 est fonction de l’état t d’un nombre fini de cellules appelé son « voisinage ». Ce qui lui permet de modéliser

1 Cartes de couverture forestière issues de http://bioscenemada.cirad.fr/maps/

16 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES le changement potentiel de la couverture forestière entre deux périodes et de simuler une carte de couverture future.

A ce propos, l'information et les variables spatiales seront utilisés pour la modélisation et la simulation de l'utilisation et la couverture du sol en 2018, 2028 et 2030. La fonction "Check geometry" est également inclus dans l'onglet "Inputs" de MOLUSCE afin de vérifier si tous les variables ont la même géométrie. Afin d’assurer cette géométrie des données, la fonction « raster calculator » de QGIS a été utilisé pour assurer que les données ont la même étendue et résolution spatiale.

En guide d’assurance de la fiabilité de la prédiction, la matrice de confusion et le calcul des statistiques Kappa ont été réalisées. La méthode s’est appuyée sur un échantillonnage aléatoire, c’est-à-dire que 4601 points ont été générés de manière aléatoire sur les cartes de couverture forestière puis les valeurs des pixels correspondant à ces points ont été extraites. La matrice de confusion permet ainsi de grouper les différences entre les cartes prédites par MOLUSCE et les cartes de référence. La somme des éléments de la diagonale représente le nombre total de pixels correctement classés. Le rapport de ce nombre et du nombre total de pixels de la matrice donne la « précision globale » de la classification (BENHADJ, 2008).Les erreurs de classification sont de deux types : omission et commission. Les erreurs d'omission surviennent chaque fois qu'un pixel qui aurait dû être affecté à une classe n'a pas été reconnu. Les erreurs de commission apparaissent quand les pixels associés à une classe sont incorrectement identifiés.

Tableau 5 : Matrice de confusion

L’onglet « Validation » de MOLUSCE permet de calculer les statistiques Kappa : Kappa (Overal) ou standard Kappa, Kappa (histo) ou histogramme Kappa, Kappa loc ou l’emplacement Kappa. Pour cela, les données 1990 et 2000 ont été introduites pour avoir une prédiction en 2010. Cette dernière sera superposée avec la couverture forestière de 2010 déjà disponible. C’est après ces étapes que la simulation de la projection sera réalisée. L’indice Kappa varie de 0 à 1.

17 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

Tableau 6 : Indice Kappa

Accord Variation Très faible 0-0,20 Faible 0,21-0,40 Modéré 0,41-0,60 Important 0,61-0,80 Presque parfait 0,81-1 (BLUM et al., 1995).

 Evaluation du changement de la couverture forestière

Deux classes ont été considérées, notamment la forêt et les Non Forêts. Les changements concernent les différentes transformations d'une classe vers une autre. Ces changements sont appréciés à travers la réduction ou l'augmentation de la superficie de l'unité initiale (TIDJANI ; OZER ; KARIMOUNE, 2009). Ainsi, un bilan peut être dégagé par unité, ce qui permet une analyse fine de chaque changement opéré et son explication à partir de la localisation du changement.  Calcul du surface et situation de l’offre

Grâce aux modules « Calculate areas » dans ARCMAP, les surfaces respectives des différentes dates permettront d’apprécier la variation entre les dates 1990, 2010, 2014, 2018, 2028, 2030.

L’une des caractéristiques importantes d’un peuplement forestier que le sylviculteur désire connaître avec précision est sa production de bois (GARBAYE ; LEROY ; LEVY, 1970). Deux approches pour le calcul de l’extraction durable ont été envisagées pour les forêts naturelles :

- Prélèvements selon les accroissements; et - Prélèvement de 50% du volume exploitable sur pied avec une rotation différencié pour chaque type de forêt.

Tableau 7 : Volume moyenne sur pied

Type de forêts Unité Valeur Forêt dense humide m3/ha 165,04 Forêt dense sèche m3/ha 44,05 Mangrove m3/ha 86,62 Savoka/formation secondaires m3/ha 22,13 Savane arborée m3/ha 4,48 (Source : PREEB, 2015)

Les types de végétation considérés sont les forêts humides et dégradées, les mangroves et les savanes. Les forêts dégradées ou secondaires sont nées de la surexploitation des forêts et de leur défrichement.

18 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

Les savanes sont apparues suite aux défrichements répétés et aux feux de végétation successifs (PREEB, 2015).

Tableau 8 : Taux de déforestation par type de forêts

Type de forêts Unité Valeur Forêt dense humide % -1,70 Forêt dense sèche % -1,70 Mangrove % -0,35 Savoka/formation secondaires % 0,32 Savane arborée % 2,32 (Source : PREEB, 2015)

D’où, le volume de bois-énergie potentiellement exploitable est déduit par la formule :

푽풐풍풖풎풆 풑풐풕풆풏풕풊풆풍풍풆풎풆풏풕 풆풙풑풍풐풊풕풂풃풍풆 (풎ퟑ/풉풂) 푻풂풖풙 풅′풆풙풑풍풐풊풕풂풕풊풐풏 = 푽풐풍풖풎풆 풔풖풓 풑풊풆풅 (풎ퟑ/풉풂) × 푹풐풕풂풕풊풐풏 × (ퟏ − 푷풆풓풕풆 풅′풆풙풑풍풐풊풕풂풕풊풐풏)

Avec : taux d’exploitation = 50 %, pertes d’exploitation = 20 %, rotation : Forêts denses humides = 20 ans, forêts denses sèches = 20 ans, mangroves : 12 ans, savoka : 12 ans, savanes = 8 ans (PREEB, 2015).

 Finalités

L’interprétation de l’offre et de la demande renseignera sur la situation du secteur bois-énergie dans les deux districts réunis.

1.5.3. Limites

Il n’a pas été permis de faire une étude plus poussée au niveau de chaque district de la région, dû à des contraintes financières et temporelles. La région est assez vaste et il aurait fallu mobiliser une importante taille de ressource humaine. Les données obtenues ne sont pas précises du fait que les ménages ne savent pas exactement leur dépense à long terme. Concernant la phase de collecte de données, le dédoublement de personnage du chercheur en est une garantie insuffisante d’objectivité : le chercheur est lui-même l’instrument d’observation principal, il est lui-même un instrument d’enregistrement des éléments de la situation.

Pour chaque type de forêts, l’analyse structurale et les inventaires nécessaires n’ont pas été possible et à limiter l’étude sur des données très généralisées.

En termes de consommation, l’échantillon pris est très mince d’où la probabilité de distorsions des résultats si l’on généralise pour la population totale.

19 PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES

1.5.4. Cadre opératoire

« Quels sont les paramètres affectant la demande en bois-énergie des districts d’Ambanja et de Nosy be? »

Tableau 9 : Cadre opératoire de l’étude

Hypothèses Indicateurs Sources Méthodes appliquées Hypothèse 1 : L’accès aux ressources ainsi  Quantité consommée en bois de  Acteurs et consommateurs finaux,  Enquêtes auprès des acteurs de la filière que les activités des ménages influencent la chauffe relations commerciales, moyens de (démarrer par les consommateurs finaux  Quantité consommée en charbon consommation en bois-énergie transport, distances et remonter en amont) de bois  Quantité consommée en  Interviews d’experts, rapports, électricité bibliographie  Quantité consommée en pétrole  Entretiens ouverts

Hypothèse 2 : L’insuffisance du potentiel  Nombre de la population dans les  Références bibliographiques  Prétraitements des données sur la aura des répercussions sur la satisfaction de districts  Couverture forestière des dates couverture forestière  Surface de la couverture la demande 1990, 2000, 2010, 2014, 2018,  Lancer le module MOLUSCE de QGIS forestière depuis 1990 dans la 2028, 2030  Analyse comparative de la situation de zone d’étude  Surface attribuée aux AP l’offre et de la demande  Volume réel disponible  Prédiction de la disparition de la

annuellement hors des AP couverture forestière des districts (hors -  Volume de bois nécessaires à la AP) demande de la population

20

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Partie 2: Résultats et interprétations

2.1. Consommation en énergie domestiques dans les zones urbaines et rurales

2.1.1. Taille du ménage

Le test de Mann-Whitney est utilisé afin de distinguer si le nombre de personnes par ménage dans chaque zone est significativement différent ou pas.

Tableau 10 : Test de Mann-Whitney sur la taille du ménage entre les deux zones

U 918,500 Espérance 3600,000 Variance (U) 107105,810 p-value < 0,0001 (bilatérale) alpha 0,05

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha. Entre les zones rurales et urbaines du district, une différence s’identifie par le fait que les ménages ruraux sont en moyenne plus nombreux et peut atteindre jusqu’à 14 personnes/ménage. En zone rurale, la taille moyenne est de 8 individus/ménage tandis qu’en zone urbaine elle est de 4 individus/ménage.

2.1.2. Consommation en bois de chauffe

Le bois de chauffe est un combustible utilisé par la population locale. La connaissance de la différence ou la similarité entre les zones urbaines et rurales des districts en termes de consommation s’avère alors nécessaire.

Tableau 11 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en bois de chauffe entre les zones

U 0,000 Espérance 3600,000 Variance (U) 74485,475 p-value < 0,0001 (bilatérale) alpha 0,05

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha que les zones sont bien différentes en termes de consommation en bois de chauffe. Les ménages en zone rurale sont les plus sujettes à l’utilisation de bois de chauffe. Ces ménages ruraux utilisent en général le trépied traditionnel qui est utilisé par les

21

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS ménages et une faible proportion utilise le foyer amélioré. En termes de production, sur les 180 ménages enquêtés dans les deux zones, 55 personnes utilisent le bois de chauffe et produisent à eux 53 charrettes par mois fabriqués dans des fosses avec un rendement de 10% (10 kg de bois produisent 1 kg de charbon) mais en moyenne, les ménages consomment annuellement 14 charrettes.

2.1.3. Consommation en charbon de bois

Les ménages ruraux et urbains consomment du charbon de bois. Une différence est constatée aux niveaux des deux zones en termes de consommation en charbon de bois.

Tableau 12 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en charbon de bois entre les zones

U 5563,000 Espérance 3600,000 Variance (U) 107155,754 p-value < 0,0001 (bilatérale) alpha 0,05

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha. La consommation en charbon de bois dans chaque zone est bien différente. La zone urbaine consomme plus de charbon de bois avec une moyenne de 90 sacs/an contre 18 sacs/an en zone rurale avec les valeurs d’écart-type respectivement 127 et 23. En particulier les grands hôtels dans la zone urbaine peut aller jusqu’à 672 sacs /an. La consommation en charbon de bois varie considérablement en fonction du repas à cuire et de sa mode de gestion. Il est à noter que les ménages achètent leur approvisionnement soit en daba, en sac PM ou en sac GM.

2.1.4. Consommation en électricité

Le diagnostic du secteur électricité entre les zones urbaines et rurales a montré un résultat significativement différent entre les deux zones.

Tableau 13 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en électricité entre les deux zones

U 5940,000 Espérance 3600,000 Variance (U) 88653,520 p-value < 0,0001 (bilatérale) alpha 0,05

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha. La consommation en électricité dans les deux

22

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS zones n’est pas la même. Les enquêtes réalisées afin d’évaluer leur consommation en KWh ou en Ariary a montré qu’une énorme différence existe au niveau des dépenses des ménages en termes d’électricité.

La consommation en électricité n’est observée qu’en zone urbaine. Parmi ceux qui ont donné leur dépense mensuelle en Ariary: 60 000 Ar est le plus cité. Pour ceux qui ont annoncé leur estimation en KWh, elle se trouve entre 37 à 110 KWh soit une moyenne de 73,5 KWh. La différence peut s’expliquer par certains ménages utilisant des matériels consommant beaucoup d’électricité comme les resistances, les matériels de coiffure ou autres. Par ailleurs, pour les grands hôtels en particulier, cela peut atteindre 70 000Ar/semaine.

En zone rurale, une minorité de ménage utilise de panneau solaire pour compenser leur besoins en électricité.

2.1.5. Consommation en pétrole

Le pétrole fait partie des sources d’énergie utilisée par les ménages. La comparaison des échantillons de ménages urbains et ruraux prises permettra d’évoquer les faits réels dans la zone d’étude.

Tableau 14 : Test de Mann-Whitney sur la consommation en pétrole entre les deux zones

U 2774,500 Espérance 3600,000 Variance (U) 43162,346 p-value < 0,0001 (bilatérale) alpha 0,05

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha. L’utilisation de cette source d’énergie est aussi différente dans les deux zones. En zone urbaine, la consommation moyenne est plus élevée soit 7 litres/an mais avec un écart-type égal à 12 et un maximum de 52 litres/an. En zone rurale, cette consommation moyenne est de 4 litres/an mais avec un écart-type équivaut à 17 et un maximum de 122 litres/an.

2.2. Typologie des consommateurs

2.2.1. Typologie des consommateurs dans la zone urbaine

En zone urbaine, selon la quantité consommée en charbon, la population peut être typée en trois catégories. Premièrement, il y a ceux ayant comme activité principales : les hôtels ou gargotes. Il s'agit de ceux qui utilisent le plus de charbon (plus de 85 sacs de charbons annuellement). Deuxièmement, il y a les exploitants forestiers. Il s'agit de ceux qui utilisent un peu moins de charbon (entre 25 à 84 sacs de charbon par an) que la première catégorie. Et, comme diversification d'énergie ils sont affiliés à

23

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

l'utilisation alternée de charbon et de pétrole. Troisièmement, il y a ceux ayant comme activité principales : épi-gargote, riziculture, épicerie, élevage, maraichage ou autres. Il s'agit de ceux qui utilisent la plus petite quantité de charbon par rapport aux autres (inférieure à 24 sacs de charbon par an) et comme diversification d'énergie ils alternent charbon-électricité-pétrole ou charbon-électricité (Cf. figure 2).

Graphique symétrique (axes F1 et F2 : 72,97 %)

4

src_energ-aucunes

3

2 Qt_charb-3

ppl_act-Hotel

1 T_men-1

F2 (29,68 %) (29,68 F2 src_energ-char

ppl_act-Gargote 0 src_energ-char_elec_ptrl src_energ-char_elc src_energ-char_ptrl ppl_act-Epi-Gargote ppl_act-riziculture T_men-2 Qt_charb-2 ppl_act-AutresT_men-3 Qt_charb-1 ppl_act-Expl_forst -1 ppl_act-Epicerie ppl_act-Elevage ppl_act-ptt_mrchg

-2 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 F1 (43,29 %) Variables Variables supp.

Figure 2 : Typologie des consommateurs dans la zone urbaine

Qt_charb 1 = "<= 24" ; Qt_charb 2 = "25 - 84" ; Qt_charb 3 = = "85+" ; Qt_elec 1= "<= 0" ; Qt_elec 2= "1 - 660000" ; Qt_elec 3= "660001+" ; Qt_ptrl 1= "<= 0" ; Qt_ptrl 2= "1+"

24

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.2.2. Typologie des consommateurs dans la zone rurale

En zone rurale, selon la quantité consommée en bois de chauffe et en charbon de bois, la population peut être typée en deux catégories. Premièrement, il y a ceux optant pour des activités principales : hôtel, gargote et épi-gargote. Il s'agit de ceux qui utilisent le plus de charbon et de bois de chauffe (13 à 24 sacs de charbon par an et ceux supérieure ou égale à 25 sacs de charbon par an, bois de chauffe supérieure à 13 charrettes par an). Dernièrement, il y a ceux ayant des activités principales la riziculture, l'exploitation forestière ou autres. Ce sont ceux qui utilisent moins de charbon et moins de bois de chauffe. Et, comme diversification d'énergie ils sont affiliés à l'utilisation de de bois de chauffe, d'alternation de bois de chauffe-pétrole ou du bois de chauffe-charbon-pétrole (Cf. figure 3).

Figure 3 : Typologie des consommateurs dans la zone rurale

Qt_charb 1="<= 12" ; Qt_charb 1= "13 - 24" ; Qt_charb 2= "25+" ; Qt_BCh 1= 1 = "<= 12" ; Qt_BCh 2= "13+" ; Qt_ptrl 1= "<= 0" ; Qt_ptrl 2= "1+"

25

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.3. Conclusion partielle

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05 pour tous les variables considérées, on doit rejeter l'hypothèse nulle H0, et retenir l'hypothèse alternative Ha pour chaque variable. Les deux zones sont bien différentes sur tous ces points. Le test de Mann Whitney a montré une différence significative entre les zones rurales et urbaines. L’analyse en composantes principales a permis d’identifier la typologie des consommateurs et leur consommation en bois-énergie.

La consommation en bois de chauffe distingue la zone rurale de la zone urbaine qui ne consomme presque pas. En termes de charbon de bois, d’électricité et de pétrole, la zone urbaine consomme plus de charbon que la zone rurale. Dans les deux zones réunies, les hôtels et les gargotes sont les gros consommateurs de bois de chauffe et de charbon de bois. En zone urbaine, les ménages effectuant des activités agricoles, épi-gargote ou autres sont ceux alternant l’utilisation du charbon de bois avec le pétrole ou l’électricité. En zone rurale, l’utilisation de charbon de bois est souvent compensée par le bois de chauffe ou le pétrole.

26

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.4. Evolution de la situation de l’offre et de la demande dans les districts

2.4.1. Evolution de la population des districts

L’augmentation de la population est remarquée dans la zone depuis 1990. Cela se traduit par l’extension des superficies agricoles et une forte perturbation des forêts naturelles. Cette croissance démographique accélère non seulement la perte et la fragmentation des forêts mais cause aussi des problèmes fonciers, sociaux et culturels entre les paysans.

250 000

200 000

150 000

100 000

50 000

- 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020

AMBANJA NOSY-BE

Figure 4 : Evolution de la population depuis 1990 2.4.2. Proportion d’utilisation du bois-énergie dans le district

Dans les districts réunis, aux sujets des ménages enquêtés : 33% utilisent le bois de chauffe et 46% utilisent le charbon de bois comme source d’énergie (Cf. figure 5).

50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Bois de chauffe Charbon de bois

Figure 5 : Proportion d’utilisation du bois-énergie

27

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.4.3. Demande en bois-énergie

En tenant compte de l’accroissement de la population, de la proportion d’utilisation en bois-énergie, de la consommation moyenne en bois-énergie et la taille moyenne des ménages des districts (équivaut à 6 personnes/ménage), la demande connaîtra une croissance considérable dans la zone. Avec une population de 129 588 habitants en 1990, la demande de la population a été de 353 522 m3 ; cette valeur a grimpé de 428585 m3 en 2000 pour une population de 157 104 habitants. Cette demande ne cesse d’augmenter et atteint 662 744 m3 en 2010. Suivant cette tendance, la population aura besoin de 892 782 m3 en 2028 (Cf. figure 6).

1000000 900000 800000 700000 600000 500000 400000 300000 200000 100000 0 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 Demande en bois-énergie

Figure 6 : Demande en bois-énergie

28

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.4.4. Structure de l’occupation du sol dans la zone

Les formations végétales épousent les conditions climatiques et édaphiques du milieu les formations ombrophiles primaires se localisent dans les régions à forte pluviométrie (P>2 000 mm) où la saison sèche est inexistante ou peu marquée (CREAM, 2013).

Carte 3 : Occupation du sol dans la zone

Source : http://www.vegmad.org/

29

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.4.5. Diminution de la couverture forestière dans la zone

2.4.5.1. Validation des jeux de données utilisées

 Matrice de confusion

Tableau 15 : Matrice de confusion pour l’année 2010

Points de contrôle Erreur de Forêts Non forêts Total commission(%) Précision(%) Forêts 949 2 951 0,21 99 Carte de référence Non forêts 18 3632 3650 0,49 99 Total 967 3634 4601 0 100 Erreur d'omission(%) 1,86 0,05 4581 4601 Précision globale de la prédiction (%) 99

D’après la matrice ci-dessus, la précision de l’ensemble des classes correspond à 99%. Sur les 4601 générés dans ARCMAP, 20 points seulement n’ont pas été attribués dans leurs classes respectives. Par ailleurs, les erreurs de commission et d’omission sont plus ou moins négligeables par rapport à la précision globale de la classification.

 Indice Kappa

Après la comparaison des données de 2010 et celles prédites par MOLUSCE, l’indice Kappa est presque parfait (entre 0,81-1) (Cf. tableau 16).

Tableau 16 : Indice Kappa pour l’année 2010

% of correctness 97,71991 Kappa (overal) 0,91824 Kappa (histo) 0,97136 Kappa (loc) 0,94531

Ainsi, la classification reflète les réalités sur le terrain, donc elle est utilisable pour effectuer les différentes étapes de la recherche.

2.4.5.2. Couverture forestière entre 1990 et 2010

Spécifiquement, pour le cas des deux districts, une diminution de la couverture est remarquée. Entre 1990 et 2000, 27400 ha de forêt ont été détruite soit un pourcentage de 19,6% en 1990 et de 18,01% en 2000. La valeur absolue de la variation est de 1,59% (Cf. tableau 17).

30

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Tableau 17 : Variation de la couverture forestière entre 1990 et 2000

1990 2000  1990 % 2000 %  % 338 700 ha 311 300 ha -27 400 19,60 18,02 -1,59

Entre 1990 et 2010, 56 200 ha ont disparu. Entre ces deux laps de temps de 10 ans depuis 1990, une augmentation de la surface perdue a été constatée (Cf. tableau 18). Tableau 18 : Variation de la couverture forestière entre 1990 et 2010

1990 2010  1990 % 2010 %  % 338 700 ha 282 500 ha -56 200 19,60 16,35 -3,25

2.4.5.3. Scénario probable de régression de la couverture forestière en 2030

Le module a permis de simuler la projection de la couverture forestière en se basant sur les jeux de données de 1990, 2000 et 2010. D’après ces prédictions, la couverture forestière sera de 274 516 ha en 2030 soit une diminution de 64 184 ha depuis 1990 (Cf. carte 4).

31

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

32 Carte 4 : Couverture forestière en 2030

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.4.6. Production en bois énergie de chaque type de forêt pour l’année 2000

D’après les traitements faites dans ARCMAP sur la carte FTM 1998, en tenant compte des Aires protégées mises en place dans les districts, ceux gérés par la région DIANA elle-même, par la MNP ou autres organismes, la surface exacte des AP est estimée à 166 661 ha. A ce titre, les forêts denses humides hors des AP ont un taux de 26% ; ensuite, les mangroves de 3%, les formations secondaires de 4% et les savanes arborées de 30% (Cf. figure 7).

35

30

25

20

% 15

10

5

0 FDH Formations Mangroves Savane secondaires

Figure 7 : Pourcentage des types de forêts dans la couverture forestière en 2000

En termes de productivité, le volume en bois-énergie exploitable a été calculé pour l’année 2000. Les forêts denses humides produisent une importante quantité en bois-énergie mais diminuent annuellement. Cela donne plus d’importance aux formations secondaires et aux savanes. Les mangroves présentes dans la zone subissent également une diminution annuelle (Cf. tableau 19).

33

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Tableau 19 : Volume en bois-énergie exploitable pour l’année 2000

Type de forêt/Année 2000 Forêts dense humide Volume sur pied 6 206 517 3 (m ) Volume 193 954 exploitable en bois-énergie (m3) Formation secondaire Volume sur pied 230 462 3 (m ) Volume 12 003 exploitable en bois-énergie (m3) Mangroves Volume sur pied 4339 3 (m ) Volume 226 exploitable en bois-énergie (m3) Savane Volume sur pied 76 948 3 (m ) Volume 6012 exploitable en bois-énergie (m3) TOTAUX Volume sur pied 6 518 266 (m3) Volume total 212 194 exploitable en bois-énergie (m3)

2.4.7. Perte importante entre 2010-2014 et nouveau scénario pour 2030

Entre les années 2010 et 2014, les pressions subies par les forêts se sont accélérées et 17 200 ha ont été perdus. A ce rythme, la couverture forestière qui aurait dû être de 274 516 ha en 2030 sera déjà de 254 651 ha en 2028. Le volume durable d’exploitation en Bois Energie est déjà déficitaire en 2000 (Cf. tableau 19). A cette date, la production potentielle de bois-énergie permet un approvisionnement de 49 % de la demande des districts (offre valant 212 194 m3 contre une demande de 428 585 m3). A l’horizon 2030, si rien n’est fait, le déficit entre l’offre et la demande en bois-énergie va être plus prononcé. La consommation de la population sera de 892 782 mètres cubes pour une surface hors des Aires Protégées de 88 000 ha.

34

PARTIE 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

2.5. Conclusion partielle

Les deux districts sont marqués par une augmentation annuelle de la population d’où l’évolution de la demande de la population de la zone. L’offre provient généralement des forêts denses humides, des formations secondaires des mangroves et des savanes ce qui annonce un volume réel exploitable en Bois Energie très limité. La tendance de l’offre et de la demande montre déjà qu’en 2000, l’offre est très déficitaire car elle n’assure seulement que 49% de la satisfaction de la demande pour une surface de 144 639 ha). Suivant cette optique, le volume réel hors des Aires Protégées nécessaire pour la satisfaction de la demande en Bois Energie de la population sera problématique en 2028 (surface hors des AP valant 88 000 ha).

35

PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATION

S

PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Partie 3 : Discussions et recommandations

3.1. Discussions méthodologiques

3.1.1. Utilisation des données obtenues sur le terrain

L’approche générale de l’étude est en cohérence avec la structure qui caractérise la filière bois énergie dans les deux districts. Parmi les paramètres pris sur le terrain, les données retenues sont : le nombre de personnes par ménage, les principales activités, les sources d’énergie utilisées et la quantité d’énergie domestique consommée. Cependant, plusieurs des ménages ne savent pas exactement leur consommation, d’autres se contente de donner des réponses sans réflexions. L’analyse de la commercialisation du charbon de bois est réalisée par l’exploitation des données issues des enquêtes structurées des producteurs, collecteurs et des consommateurs. Le commerce du bois et du charbon de bois a été surtout observé à Nosy be. Concernant la consommation en bois de chauffe, la quantification a été problématique car la population utilise habituellement des bois ramassés. De ce fait, la méthode de conversion des dépenses ou la méthode de pesée n’a pas été possible. L’étude s’est basée sur l’offre et la demande dans la région DIANA, sur la couverture forestière de la zone d’étude et sur la comparaison du milieu urbain et rural.

3.1.2. Prédiction de la couverture forestière

Selon les prévisions de la banque mondiale, le développement économique à Madagascar restera relativement faible au cours des prochaines 20 années (depuis 2007). Il peut ainsi être supposé que la productivité du secteur forestier restera sensiblement la même et par conséquent les mêmes hypothèses de production durable ont été utilisées tout au long des projections réalisées dans les districts d’études. En conséquence, comme la productivité restera la même, les projections pour la production en produits forestiers ligneux dépendra principalement des superficies forestières disponibles dans la zone.

Concernant le volume réellement exploitable en bois-énergie, les questions d’accroissement en forêt naturelle et en plantation sont actuellement insuffisamment comprises, d’où une incertitude considérable par rapport à la productivité durable des peuplements (MEYERS et al., 2006).

3.1.3. Séparation des forêts denses sèches et forêts denses humides :

Les cartes en disposition ne montrent qu’une seule classe de forêt dense et ne donne pas lieu aux deux classes, forêt dense humide (FDH) et forêt dense sèche (FDS). L’hypothèse s’est posé sur le fait que les forêts denses humides sont les principales sources de production de bois-énergie dans cette partie de l’île (MEYERS et al., 2006).

35

PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

3.2. Discussion sur les résultats

3.2.1. Ménages urbains et ruraux

Au niveau des deux districts, la consommation en bois de chauffe est exceptionnellement remarquée en zone rurale. En zone urbaine, la consommation en charbon de bois et d’électricité est plus distinguée. L'usage multiple d’énergie se caractérise surtout à des facteurs d’accessibilité et du coût de l’énergie. En effet, c’est surtout l’absence d’accès qui fait que le monde rural soit caractérisé par une faible consommation en matière d’énergie de qualité (RASOALINORO, 2011). Les ménages où la consommation en énergie traditionnelle notamment le bois est accentué sont caractéristiques des populations pauvres (RASOALINORO, 2011). L’augmentation de cette demande s’explique aussi par la faiblesse du pouvoir d’achat d’une grande partie de la population, qui ne peut utiliser que les combustibles ligneux et le matériau bois, plus accessibles de par leur prix (POLITIQUE FORESTIERE, 2017). De surcroît, l’éloignement des grands centres a une influence sur les régimes de dépense des ménages ruraux (JEFF & RAY, 1996). Les ménages vivant en zone rurale a la facilité d’accès aux ressources forestières. Les populations rurales vivant dans, ou en périphérie des forêts, subissent trois types de dépendances aux ressources forestières: une dépendance aux produits de la forêt (fourrage, fibres, médecine, bois de construction, produits ne provenant pas du bois tels que les graines, et services écologiques), une dépendance énergétique (combustible) et une dépendance socio-économique (BAHUGUNA, 2000).

Dans la zone urbaine, la majorité des ménages utilise du charbon de bois mais ne s’approvisionne pas en bois de chauffe. En zone rurale, la plupart des ménages utilisent le bois de chauffe avec un taux de 66,7 %. En effet dans la région DIANA, en milieu urbain, la consommation est concentrée sur le charbon de bois (98 %) et en milieu rural 71 % des ménages utilisent le bois de feu (PREEB, 2015).

Par ailleurs, les activités professionnelles des ménages leur contraint à choisir les énergies les mieux adaptées pour son entreprise professionnelle. En effet, l’énergie a le pouvoir de dévier les trajectoires d’activités des ménages (RAMANANTSARA, 2011). Les gargotes sont ceux utilisant le plus de bois de chauffe dans la zone rurale, suivi des petits hôtels effectuant des petites ventes, c'est après que vient les exploitants forestiers et les autres activités professionnels. Les hôtels dans la zone urbaine dépense le plus de charbon (il y a ceux pouvant aller jusqu’à 12 sacs/jour), suivi des épigargote, des gargotes, des exploitants forestiers et d'autres activités. L'électricité est très utilisée par les hôtels dans la zone urbaine pouvant aller jusqu'à 12 000 000 Ar/mois pour les gros consommateurs, suivi des épiceries, des épigargotes et des autres activités. Le pétrole est très utilisé par certains hôtels en zone rurale, des exploitants forestiers, c'est après que vient certaines gargotes se trouvant dans la zone urbaine, les ménages ayant d'autres activités dans la zone rurale et dans la zone urbaine. A cet effet, la situation actuelle a pour conséquence que les ménages sont encore contraints au choix du combustible le moins couteux et pas forcément le plus énergétique ou le plus convivial (RARIVOMANANA, 2000). Avec la

36

PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS demande croissante en bois énergie en milieu urbain, la précarité de la situation socio-économique des ménages riverains et la situation d’accès libre aux ressources forestières, la vulnérabilité des systèmes socio-écologiques se traduit par une dépendance excessive des communautés locales aux ressources forestières pour survivre (RAKOTONDRABE, 2014).

En conséquence, dans chaque zone, les ménages gardent toujours les énergies traditionnelles telles que le bois énergie vu que ce sont les sources d’énergies disponibles et à moindre coût comparées à d’autres sources plus modernes. En effet, la consommation énergétique des ménages et des établissements de restauration publique est axée sur l’utilisation des combustibles ligneux (RAMAMONJISOA, 1991). La liberté de choix et d’action dépend de chaque personne mais aussi des contextes socioéconomiques et écologiques où elle vit (RASOAMALALA, 2017).

3.2.2. Situation de l’offre et de la demande

La demande en bois-énergie ne cesse d’augmenter chaque année. A ce titre, la couverture forestière dans les deux districts réunis ne cesse de diminuer. Concrètement, l’analyse faite par des experts a démontré que les régions DIANA, ATSINANANA et IHOROMBE se trouvent déjà dans une situation d’offre déficitaire (WWF & MINISTERE DE L’ENERGIE, 2012). Entre 1990 et 2000, le taux de déforestation était de 0,8% et de 0,1 % pour Nosy be ; entre 2000 et 2005, ce taux a augmenté à 1% pour Ambanja et entre 2005 et 2010, le taux est de 0,1% pour les deux districts (ONE et al., 2013) ce qui a laissé penser que la déforestation commençait à être maîtriser. Cependant, la diminution de la couverture forestière entre 2010 et 2014 montre une nouvelle tendance pour la prédiction future. La demande de la population en 2028 qui est de 892 782 m3 dépasse déjà la demande de la population totale dans la région DIANA en 2015 qui est de 881 318 m3 où les plantations forestières ne constituent que 16% dans la région (PREEB, 2015). En effet, étant la principale source d’énergie domestique utilisée par les ménages malgaches autant ruraux qu’urbains, la filière bois énergie constitue l’une des filières à Madagascar dont la demande est proportionnellement élevée avec l’accroissement démographique (RAKOTONDRABE, 2014). Or, 60 % de l’exploitation du bois dans la région DIANA serait illégale (PREEB, 2015). De surcroît, les exploitants profitent des prix bien moins élevés du bois illégal (VAN OIJEN & ANGERAND, 2007). Il s’ensuit que la population ne prendra de ressources que dans les Aires Protégées si les mesures d’approvisionnement déjà entreprises restent inefficaces. Cependant, les prélèvements se font la plupart du temps sur du bois mort mais très rarement sur du bois sur pied. Par conséquent, une importante partie des combustibles ligneux utilisés dans la cuisson ne proviennent forcément pas des forêts fermées, mais d'autres sources de biomasse (MEYERS et al, 2006). Au niveau de la région de DIANA en moyenne 90 % des ménages en milieu rural collectent le bois et 5 % en milieu urbain. Une grande partie du bois est collectée dans les champs de cultures et plus généralement dans les espaces hors forêts (PREEB, 2015).

37

PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

En se basant sur l’étude faite par RAHERINJATOVOARISON en 2017, en concentrant la couverture forestière disponible en 2103 dans la zone d’étude, il ne restera qu’une superficie de 72 000 ha (AP inclus) pour une population qui aura besoin d’environ 10 649 414 m3. Or, la demande de la population ne peut se passer de la forêt ce qui nécessitera le renforcement des mesures déjà entreprises ; aussi, la valorisation de la biomasse des districts serait une bonne approche.

En grosso modo, les principaux facteurs directs participant à la perte de couvert forestier sont les défrichements agricoles, les feux, et les exploitations irrationnelles. Les facteurs indirects sont un accroissement rapide des populations surtout rurales et de leurs besoins en terrains de culture, l’extension des systèmes de production traditionnels (tavy), l’utilisation du feu pour la gestion de terrains, les besoins croissants en bois énergie et de construction, d’œuvre et de service, des problèmes de gouvernance, ainsi qu’un cadre ambigu de droits et d’obligations dans le domaine foncier (MEYERS et al., 2006). En conséquence, de très graves répercussions sont a envisagé : diminution de la diversité biologique, perturbation du cycle de l’eau, diminution de la production de denrées, dégradation des sols, et disparition des cultures autochtones et traditionnelles. Plus indirectement, elle provoque des conflits avec les entreprises forestières, une diminution de l’emploi, l’expulsion de la population rurale et la détérioration du paysage naturel dans les zones touristiques (FAO, 2005).

3.3. Discussion sur les hypothèses

Hypothèse 1 : L’accès aux ressources ainsi que les activités des ménages influencent la consommation en bois-énergie

L’analyse des déterminants de la demande a mis en exergue les impacts de la répartition géographique sur la consommation en énergie domestique. Dans les zones urbaines, comme chez les ruraux, les combustibles forestiers consommés pour les usages domestiques sont généralement le bois de feu et/ou le charbon de bois. Par contre, la zone où se situe le ménage a des répercussions sur la demande en bois- énergie et leur contraint à adapter l’utilisation d’énergie domestique en fonction des énergies qui leur sont plus accessibles.

Vu qu’une grande différence est observée tant au niveau des caractéristiques des ménages entre la zone rurale et urbaine qu’au niveau de la consommation en bois-énergie: l’hypothèse 1 est vérifiée.

Hypothèse 2 : L’insuffisance du potentiel aura des répercussions sur la satisfaction de la demande

La concentration de la demande et l’approvisionnement à travers un processus commercial mettant en jeu un nombre important d’opérateurs entraînent généralement une mise en exploitation intensive et mal contrôlée des ressources forestières. Les filières d’approvisionnement en combustibles ligneux représentent une activité économique importante dans la plupart des communes des districts. L’offre est actuellement déficitaire ce qui fait que les mesures déjà effectuées sont encore insuffisantes. Les Aires Protégées de la zone sont donc menacées et de graves répercussions peuvent surgir avant 2030.

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PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Etant donné que la couverture forestière diminue de façon très alarmante et peut induire à la disparition totale des forêts de la zone si des mesures adéquates et pratiques ne sont pas prises : l’hypothèse 2 est vérifiée.

3.4. Recommandations

Contrairement à la plupart des études qui se sont focalisées sur un seul aspect du problème énergétique, la présente étude révèle que la gestion durable des combustibles domestiques passe par la maîtrise à la fois de la demande et de l'offre. En effet, la situation actuelle place le mode d’approvisionnement en énergie et la sécurité énergétique dans une situation non durable. Par suite, les deux districts devront faire à l’épuisement de ces ressources ainsi qu’aux multiples impacts sociaux et environnementaux qui en découlent sans parler des impacts de la déforestation non maîtrisée pour satisfaire les besoins en charbon de bois et de bois de chauffe. De ce fait, le fil conducteur de toute action devrait être l’exploitation des ressources naturelles énergétiques potentielles pour produire durablement de l’Energie satisfaisant aussi bien, aux besoins énergétiques en terme de qualité et de quantité et accessible à toute la population. En conséquence, il est primordial de minimiser voire d’éliminer les menaces d’épuisement des ressources forestières et de vulnérabilité en matière d’approvisionnement. Il est pertinent et cohérent dans une vision globale et partagée de promouvoir le reboisement c’est-à-dire concevoir et mettre en œuvre une stratégie pour la promotion du reboisement à vocation énergétique qui permettra non seulement d’assurer durablement l’approvisionnement en bois-énergie, mais aussi de sécuriser les ressources forestières naturelles encore existantes et les ressources hydrauliques avec l’effet combiné de séquestration des émissions massives du CO2.

Des décisions devraient être prises au plus haut niveau. Toutes mesures plus pragmatiques et plus réalistes visant à réduire le gaspillage ainsi que la pollution dans la consommation des ressources et de l’énergie, devraient être incitées et appliquées à l’échelle du pays. Ceci pourrait servir comme cadre législatif et réglementaire pour une exploitation et une consommation plus responsables à tous les niveaux.

A court terme, il est pertinent de continuer la promotion et le développement de l’utilisation des foyers améliorés et de capitaliser les expériences nationales en la matière. De surcroît, faire un diagnostic du système de production de foyers économes actuel afin d’identifier les principales contraintes, déterminer les meilleures stratégies en matière d’organisation et mise en œuvre de la production en série afin de satisfaire la demande et identifier la meilleure approche pour une synergie réussie entre la recherche et le business. Ensuite, faire une étude de marché sur la pénétration des foyers économes dans le temps et dans l’espace afin de déterminer les différents segments du marché, le système marketing le plus efficace, le mode de distribution approprié. Ainsi, le commerce des foyers économes va cibler les ménages qui utilisent le charbon, le bois de chauffe mais également ceux qui utilisent d’autres

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PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS combustibles. D’autre part, l’utilisation de l’énergie solaire pour la cuisson permet de réduire la pression sur la ressource forestière grâce à la réduction des prélèvements de Bois Energie.

A moyen terme, assurer durablement l’approvisionnement en bois-énergie. En effet, pour pouvoir couvrir de façon durable les besoins en bois-énergie, il faut bien réglementer l’exploitation des ressources forestières destinées à l’énergie depuis la coupe jusqu’à la technique de carbonisation en appliquant tous les dispositifs législatifs et réglementaires existants ou les adapter. Ensuite, il faut continuer la politique de reboisement en se focalisant sur les arbres à croissance rapide pour les besoins de bois de chauffe et le charbon de bois et améliorer la professionnalisation des charbonniers pour un meilleur rendement énergétique du produit (technique améliorée de carbonisation). En dernier lieu, il faut une bonne organisation spatiale pour les nouvelles plantations afin de bien couvrir les besoins énergétiques plus importants des zones éparpillées pour un service de proximité, ou pour éviter l’éloignement des sites d’exploitation, de carbonisation et d’approvisionnement des points de vente . L’application des normes et mesures sur l’aménagement (appropriation de terrain) est une bonne option pour sécuriser les autres ressources forestières destinées à d’autres utilisations bien spécifiques.

Par ailleurs, l’accès à des méthodes améliorées et rationnelles par tous les charbonniers est difficile sans appuis financiers permettant la vulgarisation des méthodes dans les zones difficiles d’accès et enclavées, là où les communautés charbonnières opèrent ; les charbonniers manquent de moyens techniques, matériels et organisationnels pour être professionnels. Il leur est difficile de suivre une formation professionnelle et justifier d’une aptitude professionnelle sous la forme d’une carte professionnelle. Les charbonniers, souvent des analphabètes, peuvent difficilement suivre tous les processus exigés par les textes juridiques ; Les moyens matériels et humains de l’Administration forestière, du district, des communes, pour le contrôle des flux de produits ou des permis sont insuffisants et ne leur permettent pas de se conformer aux exigences définies dans le cadre réglementaire national.

Enfin, il faudrait développer un système de suivi des activités de la filière Bois Energie. A ce titre, la mise en place d’un système de suivi permettra de disposer d’une base de données fiable, utile pour toute prise de décision sur les actions à mener dans le cadre de l’application de la réglementation de la filière Bois Energie. En effet, les informations collectées permettent de mieux cibler les contrôles à effectuer et d’envisager les mesures à prendre. En outre, le système de suivi contribue à la communication et à la circulation d’information entre les acteurs de la filière Bois Energie. Une base de données fiable est utile pour la coordination, la planification et l’orientation des actions à entreprendre dans la filière. En aval, un système de suivi par les associations de charbonniers. Cela permettra à ces associations de participer pleinement dans le suivi de l’identité des charbonniers qui s’inscrivent annuellement dans le registre des charbonniers ; le suivi de l’entrée et de la sortie de charbon au niveau des dépôts de vente ainsi que le suivi de l’adoption des bonnes pratiques de carbonisation; ensuite, un suivi par les communes et les fokontany : en tant que signataires des demandes d’autorisation, des Dina et des divers arrêtés

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PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS communaux, les communes et les fokontany tiennent un rôle important dans le suivi des activités de la filière Bois Energie. Les communes, par l’intermédiaire de leurs agents communaux s’occupent ainsi des suivis de l’application et du respect des clauses stipulés dans ces dispositifs réglementaires ; aussi, le suivi par les transporteurs dans l’objectif de réduire le nombre d’informels dans la filière et enfin le suivi par l’administration forestière régionale qui devrait procéder au suivi et au contrôle du respect de la règlementation de la filière Bois Energie, depuis la production jusqu’à l’arrivée du produit. En outre, travailler sur le zonage forestier et le système d’information. En ce sens, réalisation et mise à jour des résultats de zonage forestier au niveau des districts, organisation des espaces forestiers en fonction des objectifs : outil garantissant la durabilité des ressources forestières notamment naturelles et d’éviter les conflits d’usage. Ensuite, mettre en place une base de données permettant de stocker les informations relatives à la production et à la commercialisation du charbon de bois et par la suite de mettre en place des outils de suivi et de contrôle de la filière charbon.

D’un autre côté, promouvoir une valorisation de la biomasse en grande échelle. En ce sens, valoriser les balles de riz et résidus agricoles dans le cadre de la protection à l’érosion du sol et maintien de la fertilité et de la structure ; ensuite, valoriser les résidus de charbon, copeaux, sciures qui peuvent être utilisés comme combustibles. Par ailleurs, la production de bioéthanol par l’intermédiaire de la canne à sucre, du manioc, du riz ou d’autres cultures est techniquement réalisable et énergétiquement intéressante ou la production de biogaz par le mode d’élevage intensif.

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PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Tableau 20 : Cadre logique

Résultats attendus Activités Echéance Responsable/Acteurs IOV Moyens de vérification

O1 : Etudier et développer une filière de production de foyers économes par une approche entrepreneuriale et commerciale Les ressources disponibles et - continuer la promotion et le Court Acteurs de la filière, Nombre les systèmes de production développement de l’utilisation des terme population locale d’utilisateurs de existants sont mieux connus. foyers améliorés et de capitaliser les foyers économes expériences nationales en la matière. - faire un diagnostic du système de production de foyers économes actuel - faire une étude de marché sur la pénétration des foyers économes dans le temps et dans l’espace - rapprocher les centres de production avec les centres de consommation O2 : Assurer durablement l’approvisionnement en bois-énergie dans la zone 2.1. L’exploitation des - Application des dispositifs législatifs Moyen Charbonniers, rendement Rapport d’activités ressources forestières est et règlementaires terme exploitant forestiers règlementée 2.2. La politique de - Se focaliser sur les arbres à croissance Moyen Charbonniers, rendement Rapport d’activités reboisement apporte de rapide terme exploitant forestiers meilleurs résultats - Améliorer la professionnalisation des Moyen Charbonniers, rendement Rapport d’activités charbonniers terme administration

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PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

forestière, district, communes - Bonne organisation spatiale pour les Moyen Charbonniers, - Sécurisation des Rapport d’activités nouvelles plantations terme administration ressources forestière, district, forestières communes 2.3. Le système de suivi est - Mise en place d’un système de suivi Moyen Associations de - Base de données Rapport d’activités mis en vigueur plus efficace terme charbonniers, fiables communes, fokontany - Coordination, planification et orientation des acteurs - Bonne pratique de carbonisation 2.4. Le zonage forestier et le - réaliser et mettre à jour des résultats Moyen agents de - Base de données Rapports de suivi et système d’information sont de zonage forestier au niveau régional terme l’administration fiables d’évaluation du utilisés davantage - organiser les espaces forestiers forestière exploitants, - Coordination, projet. régionaux en fonction des objectifs ménages planification et - mettre en place les réserves foncières orientation des de reboisement dans une perspective acteurs de satisfaire durablement les besoins en bois-énergie

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PARTIE 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

- mettre en place une base de données permettant de stocker les informations relatives à la production et à la commercialisation du charbon de bois et par la suite de mettre en place des outils de suivi et de contrôle de la filière charbon.

1.6. La biomasse est - valoriser les balles de riz et résidus Moyen Agriculteurs, exploitant - fertilité et Rapport d’activités valorisée à grande agricoles terme forestiers structure du sol échelle - valoriser les résidus de charbon, Moyen Ménages - demande en Bois Situation de la copeaux, sciures, déchets ménagers terme Energie demande - Encourager l’élevage intensif Moyen Eleveurs - Production de Rapport d’activités terme biogaz et de bioéthanol

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CONCLUSION

CONCLUSION

CONCLUSION Bref, le bois-énergie est la source d’énergie domestique de loin la plus adaptée et la plus accessible pour la population. Le cheminement de notre étude s’est basée sur la problématique : « Quels sont les paramètres affectant la demande en bois-énergie de la population dans les districts d’Ambanja et de Nosy be? » qui a suscité de voir de près les liens existants entre la situation géographique des ménages et sa consommation en Bois Energie ainsi que la situation actuelle de la demande et de l’offre dans les districts d’Ambanja et de Nosy be.

La méthodologie adoptée dans cette recherche a découlé des enquêtes auprès de la population locale. L’enquête par questionnaire a été la principale méthode de collecte des données appuyée par des études bibliographiques, des entretiens ouverts et des observations directes. Cela a nécessité ensuite une étude statistique et une étude cartographique basé sur des données existantes qui a permis de ressortir des prédictions futures de la situation dans les districts d’études.

Les résultats relatifs à la consommation ont révélé que les hôtels et gargotes consomment le plus du Bois Energie. Cependant, la consommation des ménages est différente entre les deux zones, la consommation en bois de chauffe est plus accentuée en zone rurale tandis que la zone urbaine tient la première place en termes de consommation de charbon de bois. D’une manière générale, les ménages alternant le Bois Energie par d’autres sources d’énergies consomment moins de bois de chauffe ou de charbon de bois excepté certains hôtels de la zone urbaine qui consomme à la fois une quantité importante en Bois Energie ainsi qu’en électricité et en pétrole. D’un autre côté, l’augmentation de la demande de la population de la zone est constatée et l’offre provenant des différents types de forêts annonce un volume réel exploitable en Bois Energie très limité. La tendance de l’offre et de la demande montre que la satisfaction de la demande sera problématique avant 2030. Chaque ménage utilise les sources d’énergie en fonction des contextes locaux. Fautes de méthodes plus approfondies, la demande de la population s’est basée sur des données très générales et des références bibliographiques limités. Concernant la prédiction de la couverture forestière, des hypothèses de validation ont été adoptées pour permettre l’utilisation des données. A propos de l’échantillonnage, la généralisation dans la population totale peut causer des distorsions par rapport aux résultats finales.

A l’issue de ces résultats, la vérification des hypothèses établies au départ démontre que l’accès aux ressources ainsi que les activités des ménages influence la consommation en Bois Energie. D’autre part, l’insuffisance du potentiel aura des répercussions sur la satisfaction de la demande. En effet, les volumes réels exploitables dans chaque type de forêt diminuent considérablement et ne satisfait pas à son optimum la demande de la population locale.

Les recommandations les plus pratiques sont tout d’abord une étudie plus développée sur la production de foyers économes ; ensuite, il faut règlementer l’exploitation des ressources, renforcer la politique de

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CONCLUSION reboisement et améliorer les techniques de fabrication de charbon afin d’améliorer le rendement et de diminuer sans oublier de mettre en place un système de suivi efficace incluant le zonage forestier et le système d’information. Pour aller plus loin, il est aussi important de valoriser la biomasse actuelle dans la zone.

A ce titre, les districts d’Ambanja et de Nosy be disposent d’atouts considérables à savoir ses potentielles ressources naturelles. En plus, ils possèdent des compétences techniques, de cadres institutionnel et réglementaire globalement adéquats qui ensemble devront permettre la valorisation de ces ressources naturelles et satisfaire la demande de la population. Dans ces termes, il importe pour les autorités compétentes de prendre une décision politique afin d’axer leur choix stratégique. Il est tout aussi important d’accompagner cette priorité stratégique majeure d’une mise en place d’un mécanisme de gestion cohérente de tous les sous-secteurs énergétiques pour pouvoir de façon globale gérer dans l’espace et dans le temps l’interdépendance.

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ANNEXES

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ANNEXES

ANNEXES 1 : Questionnaire

Informations générales

District Taille du ménage Ambanja Nosy be

Commune Principales activités du ménage Ambanja Antsakoamanondro Culture maraîchère Riziculture Ambohimena Antranokarany (zaridaina) Djangoa Benavony Elevage Pêche Exploitant forestier Fokontany Epicerie (CB,BC,COS) Gargote Hotel Autres Localité

Source d'énergie utilisée

Source d'énergie utilisée pour la cuisson Production commerciale de bois BC CB BC CB Biomasse Pétrole Bois COS Electricité Gaz Autres Utilisation BC

Nbre de mois d'utilisation BC Espèces utilisées pour BC

Mode d'approvisionnement BC Qté consommée en BC (unité) Achat Collecte En paquet Bois ronds Dons Charrette Lakana Lieu d'approvisionnement des BC Qté consommée en BC (référence) Forêts naturelles Forêts de plantations /j /2j Mangroves Formation secondaire /3j /semaine Mosaïques de culture /mois 2 mois

Distance max de collecte (en heure) Qté consommée en BC (valeur)

Distance max de collecte (en kilomètre) Si achat, marché Achat auprès de vendeurs Achat sur les points de ambulants vente locaux

I

ANNEXES

Unité d'achat des BC Type de foyer utilisé (BC) En paquet Bois ronds Trépieds en pierre Trépied traditionnel Charrette Lakana Foyer amélioré

Prix d'achat de BC (periode sèche) Autres info utiles sur utilisation BC

Prix d'achat BC (période humide)

Utilisation CB

Nbre de mois d'utilisation des CB Distance max de production (heure)

Mode d'approvisionnement de CB Distance max de production (en km) Achat Production Dons Si achat, lieu d'achat Source de bois pour CB Achat auprès de vendeurs Achat sur les points de ambulants vente locaux Forêts naturelles Forêts de plantations Mangroves Formation secondaire Si achat, unité d'achat Sac PM Sac GM Mosaïques de culture Sachet Daba Qté consommée en CB (unité) Si achat, prix d'achat (Période sèche) Sac PM Sac GM Sachet Daba

Qté consommée en CB (référence) Si achat, prix d'achat (Période de pluie) /j /2j /3j /semaine Type de foyer utilisé (CB) /mois Rechaud Foyer amélioré Qté consommée en CB (valeur) Autres info utiles sur utilisation CB

Utilisation d'autres sources d'énergie

Qté consommée en électricité(unité) Qté consommée en électricité (valeur) Kwh Autres

Qté consommée en électricité(référence) Qté consommée en pétrole (référence) /j /2j /j /2j /3j /semaine /3j /semaine /mois /mois

II

ANNEXES

Qté consommée en pétrole (valeur en litres) Autres info utiles sur l'utilisation d'autres sources d'énergie

Production BC

Nombre de mois de vente de BC Mode de vente de BC en paquet en bois en charrette Lieu de vente de BC Prix de vente des BC en P.sèche Au chef-lieu du Au village Fokontany Au chef-lieu de la Au bord de la route commune Qté vendue de BC en P.sèche Soalala Mitsinjo Majunga I Majunga II Prix de vente de BC en P.de pluie Marovoay Ambato Boeny

Moyens de transport des BC vers marché Qté de BC vendue en P.de pluie A dos d'homme Bicyclette Charrette Taxi-brouse (baché) Autres info utiles sur production BC Taxi-brousse(mini-bus) Camion Autres

Clients de BC Consommateurs Collecteurs Revendeurs Production CB

Nombre de mois de vente de CB Clients de CB Consommateurs Collecteurs Revendeurs Lieux de vente de CB Au chef-lieu du Mode de vente de CB Au village Fokontany En tas Par sac PM Au bord de la route Autres Par sac GM Par charrette

Moyens de transport des CB vers marché Par camion A dos d'homme Bicyclette Prix de vente de CB en période sèche Charrette Taxi-brouse (baché) Taxi-brousse(mini-bus) Camion Qté de CB vendue par mois en période sèche Autres Lakana

Prix de vente de CB en période de pluie

III

ANNEXES

ANNEXES 2 : Analyse descriptive de la situation des ménages dans chaque district Taille des ménages

Dans le district d’Ambanja, les tailles des ménages varient de 3 à 14 avec une moyenne de 7,64 personnes/ménage et un écart-type de 2,43. Certains ménages sont marqués par le fait qu’il n’y a que de femmes et d’enfants dans la famille. D’autres ménages est marqué par le fait que les membres de famille ne s’installe que saisonnièrement.

Taille du ménage Nombres Fréquence Moins de 4 2 1,7% De 4 à 6 21 17,5% De 6 à 7 43 35,8% De 7 à 9 26 21,7% De 9 à 11 9 7,5% De 11 à 12 15 12,5% 12 et plus 4 3,3% TOTAL OBS. 120 100%

Entre les zones rurales et urbaines du district, une différence s’identifie par le fait que le nombre de personne des ménages ruraux sont en moyenne plus nombreux que les ménages urbains. La taille des ménages varie de 6 à 10 individus/ménage

Commune Taille du ménage Ambanja 6 Antsakoamanondro 8 Ambohimena 7 Antranokarany 9 Djangoa 10 Benavony 8 TOTAL 8

IV

ANNEXES

Pour le cas de Nosy be, les tailles des ménages varient de 2 à 8 avec une moyenne de 4,78 personnes/ménage et un écart-type de 1,44.

Taille du ménage Nombres Fréquence Non réponse 20 33,3% Moins de 3 3 5,0 % De 3 à 4 5 8,3 % De 4 à 5 8 13,3 % De 5 à 6 10 16,7 % De 6 à 7 11 18,3 % De 7 à 8 2 3,3% 8 et plus 1 1,7 TOTAL OBS. 60 100%

V

ANNEXES

Associations existantes à Ambanja

Les associations existantes à Ambanja sont trouvées dans plusieurs fokontany et communes. Elles ont un cahier de charge bien défini et les membres sont bien organisés

Nom du président Nom de Fokontany Commune l’Association Saïd ALI FIMITSA** Antanambon’ankinaka RAZAFAMIADANA SAMBATRA* Tanambao V Ambanja Crépin Léandre NOSY Florentin FITAMIB** Biketikety/ Maherivaratra Antanambon’ankinaka TSILANY Zara MAHERY** Ankotika Antranokarany MANORO EZAKA* Ambanja centre Urbaine Basile Emile MAILAKA** Antanambon’ankinaka Maherivaratra RAMAROLAHY RAMAROLAHY A. TOKY** Antanambon’ankinaka Maherivaratra Leopardi JEAN Alexis MAHEFA** Mahamanigny Antsakoamanondro TOMBOANJARA Jean MIRAY** Andovoko Benavony Benavony Claude RANDRIAMAHAZAKA TSIRESY** Biketikety/ Maherivaratra Bruno Antanambon’ankinaka VELONKASINA MAHATANJAKA* Androhibe CNIA/ Urbaine Fernand Ambohiboho ALIMA VONONA* Ankatafahely Urbaine ZAFY Etienne MATEZA* Begavo Urbaine JOMBI Pacifique VONJY*** Ambohimena FETY Blaise AVOTRA*** Antsakoamanondro Antsakoamanondro *Production **Vente ***Production et vente (SOURCE : ENQUETE, 2016)

VI

ANNEXES

Consommation en charbon de bois à Ambanja

Qté cons. En CB (référence) Non réponse /j /2j /3j /semaine /mois TOTAL Qté cons. En CB (Unité) Non réponse 13 0 0 0 0 0 13 Sac PM 0 0 0 3 18 8 29 Sac GM 0 1 0 1 3 4 9 Daba 0 3 9 31 22 4 69 TOTAL 13 4 9 35 43 16 120

Généralement les hôtels utilisent les sacs PM ou GM pour faire fonctionner leur établissement. La plupart hebdomadairement ou mensuellement mais pour une unité qui est vraiment de bon restaurant, cela se fait journalièrement. Les gargotes fonctionnent pour la plupart en utilisant les « daba ». D’autres utilisent les sacs PM et essaient de minimiser la dépense en charbon. Pour les hôtels et gargotes, le nombre de client varie en fonction des passants hormis les clients fixes. Pour les ménages, certains à sa spécificité, mais généralement les familles utilisent des sacs PM et GM et les dépenses dépendent du nombre de personnes dans la famille.

Utilisation du charbon de bois à Nosy be

Qté cons. En CB (référence) Non réponse /j /2j /3j /semaine /mois TOTAL Qté cons. En CB (Unité) Non réponse 0 0 0 0 0 0 0 Sac PM 0 2 3 10 12 30 57 Sac GM 0 0 0 0 0 0 0 Daba 0 0 0 0 0 0 0 TOTAL 0 2 3 10 12 30 57

La consommation de sac de charbon dépend des caractéristiques du ménage et de leur moyen de gestion. A titre d’exemple, un sac de charbon peut ne pas suffir pour 1 mois pour certains or pour d’autres cela suffit ampleument. Pour les gargotes, cela est en général 1 sac tous les 4 à 5 jours et pour les grands hôtels cela rode autour de 10 sacs par jour.

Diagnostic du secteur électricité

Dans le district d’Ambanja, le nombre de valeurs différentes est de 19. Parmi ceux qui ont affirmé leur dépenses en Ariary: 60 000 Ar est le plus cité. Pour ceux qui ont donné leur estimation en KWh, elle se

VII

ANNEXES trouve entre 37 à 110 KWh. La moyenne en KWh est de 72,5 KWh. D’autre part, il y a l’utilisation de panneau solaire qui commence à prendre de l’importance pour la population.

Valeurs (MGA) Nb. cit. Fréquence Valeurs (KWh) Nb. cit. Fréquence 15000 1 2,6 % 0 1 2,6 %

40000 5 12,8 % 37 2 5,1 %

45000 1 2,6 % 40 2 5,1 % 48000 1 2,6 % 75 1 2,6 % 50000 2 5,1 % 76 2 5,1 %

55000 3 7,7 % 77 1 2,6 % 60000 10 25,6 % 100 2 5,1 % 65000 1 2,6 % 104 1 2,6 % 90000 1 2,6 % 106 1 2,6 %

110 1 2,6 % En général, la plupart des ménages dépensent près de 60 000 Ar . La différence peut s’expliquer par certains ménages utilisant des matériels consommant beaucoup d’électricité comme les resistances, les matériels de coiffure,… qui dépensent plus. Par ailleurs, pour les grands hôtels en particulier, cela peut atteindre 70 000Ar semaine.

Valeurs (MGA) Nb. cit. Fréquence Valeurs (KWh) Nb. cit. Fréquence 40 000 7 17,5 % 100 1 2,5 % 45 000 1 2,5 % 108 1 2,5 % 50 000 2 5,0 % 60 000 10 25,0 % 70 000 5 12,5 % 80 000 3 7,5 % 90 000 1 2,5 % 120 000 3 7,5 % 280 000 1 2,5 % 300 000 1 2,5 % 600 000 3 7,5 % 12 000 000 1 2,5 % Utilisation du gaz butane

Les gaz ne sont pas trop remarqués comme dépense dans le district d’Ambanja. En moyenne, un ménage qui l’utilise dépense une bouteille par mois. Ce sont surtout les familles aisées qui en possèdent.

VIII

ANNEXES

Pour le cas de Nosy be, la plupart des ménages utilisent le gaz. Une famille dépense généralement 1 bouteille de gaz par mois. Par contre, la consommation de gaz est accentué chez les grands hôtels. En effet, à cause du nombre de client et l’importance de son cadre ainsi que plusieurs raisons qui leur poussent à satisfaire leur client, ils utilisent le plus souvent du gaz en bouteille. Il y en a même quelques- uns qui n’utilisent que du gaz. D’une manière générale, l’hôtel dépense 1 bouteille par semaine.

Utilisation du pétrole

Lé pétrole fait partie des sources d’énergie peut utilisé dans le district d’Ambanja. Ce sont surtout les gargotes faisant les plats de nuits qui l’utilisent ainsi que les ménages se trouvant en zone rurale. Toutefois, il se peut que des ménages l’utilisent mais très occasionnelement.

A Nosy Be, la consommation en pétrole dans le district n’est pas très observé. Néanmoins, quelques ménages voire des gargotes l’utilise occasionnelement.

Marchés existants à Nosy be

Les marchés existants à Nosy be sont répartis dans 4 fokontany. Le nom des marchés sont les suivants : Camp vert, Andavatonko, Dzamandzar et Andamp. Ils sont tous des points de vente fixe en ville. Parmi les types de marché, il y a les marchés de charbon de bois, de bois d’œuvre et de construction.

 Andavatonko

Les points de vente sont généralement des points fixes en ville. Les produits vendus sont le charbon de bois et les bois d’œuvre et de construction. L’espèce le plus vendu est « Honko » provenant d’Ambanja et d’Antsohihy. En période sèche, le nombre de sacs est en moyenne de 200 sacs par voyage. L’achat par les revendeurs varie de 6000 à 11000 Ar pour ainsi vendu entre 10 000 à 13 000 Ar. Par contre, en période de pluie, le nombre de sacs importé peut atteindre jusqu’à 400 coûtant entre 8000 à 11000 Ar et vendu entre 12 000 à 13 000 Ar.

Les bois d’œuvre viennent de la région SOFIA et DIANA. Le prix du bois dépend du volume du bois et sa quantité exacte est indéterminée. Le moyen de transport est le « botry » qui est loué soit en fonction du nombre de pièce de bois (1000 Ar / pièce). Le prix du MO est payé par sac de charbon transporté : entre 1000 à 1500 Ar et de 500Ar/sac pour les garde-forêts et de 300Ar par pièce pour les bois d’œuvre. Généralement en Asara, les activités cessent. Durant cette période, pour les consommateurs, il y a montée brusque de prix.

Le voyage en botry est de 1 fois/mois. Lors du départ du botry, le revendeur doit payer 1000Ar/gony ou 1500Ar/gony pour les MO respectivement si le botry n'a pas de moteur ou en a. Pour d’autres revendeurs, l’achat de bois d’œuvre se fait sur place quand des bois arrivent sur le point de vente.

IX

ANNEXES

 Dzamandzar

Les points de vente sont généralement des points fixes en ville. Les produits vendus sont le charbon de bois et les bois d’œuvre et de construction. L’espèce le plus vendu est « Honko » provenant d’Ambanja et d’Antsohihy. Le nombre de sacs en période sèche est en moyenne de 200 sacs par voyage. L’achat par les revendeurs varie de 6000 à 11000 Ar pour ainsi vendu entre 7000 à 12 000 Ar. Par contre, en période de pluie, le prix se situe entre 8000 à 11000 Ar et vendu entre 9 000 à 12 000 Ar et peut atteindre jusqu’à 400 sacs. Les bois d’œuvre et de construction viennent de la région SOFIA et DIANA. Le prix du bois dépend du volume du bois et sa quantité exacte est indéterminée. Les espèces sont les « ravinala », « riba », « atrandra ». Le moyen de transport est le « botry » qui est loué soit en fonction du nombre de pièce de bois (1000 Ar / pièce) soit loué en totalité (600 000 Ar/voyage). La location de camion est de 30000Ar à 40000Ar.

Le prix du MO est payé 2000 Ar par sac de charbon transporté et de 500Ar par pièce pour les bois. En Asara, les activités cessent d’où il y a hausse de prix. Les MO sont payés 1000 à 2000Ar. La location de botry est de 1000Ar par pièce achetée. Les revendeurs n’achètent qu'en marée haute (« Samonta ») qui est de 2 fois /semaine et l'achat dépend de l'argent sur soi. Par ailleurs, le marché de CB peut définitivement suspendre quand la marée est basse.

 Camp vert

Les points de vente sont généralement des points fixes en ville. Les produits vendus sont le charbon de bois et les bois d’œuvre. L’espèce le plus vendu est « Honko » provenant d’Ambanja et d’Antsohihy. En période sèche, le nombre de sacs varie de 200 à 1000 sacs par voyage. L’achat par les revendeurs varie de 5000 à 6000Ar pour ainsi vendu 10 000Ar. Par contre, en période de pluie, le nombre de sacs importé peut atteindre jusqu’à 1000 coûtant entre 8000 à 10000 Ar et vendu 12 000 Ar. Les bois d’œuvre viennent de la région SOFIA et DIANA. Le prix du COS dépend du volume du bois et sa quantité exacte est indéterminée. Le moyen de transport est le « botry » qui est loué soit en fonction du nombre de pièce de bois (1000 Ar / pièce) soit loué en totalité (600 000 Ar/voyage. Le prix du MO est payé par sac de charbon transporté : entre 1000 à 1500 Ar et de 500Ar/sac pour les garde-forêts et de 300Ar par pièce pour les bois COS. Le voyage en botry est de 1 fois/mois.

 Andamp

Les points de vente sont généralement des points fixes en ville. Les produits vendus sont uniquement des bois d’œuvre. Les bois COS viennent de Diégo, Antsohihy, Marotolana. Les espèces sont surtout le palissandre, madrier, chevron. L’exploitation nécessite une location de terre de 200 000Ar/mois. Le prix du COS dépend du volume du bois et sa quantité exacte est indéterminée. Les moyens de transport sont les camions et voitures. La location de camion est de 100 000 Ar par voyage. En général, le nombre de

X

ANNEXES voyage est de 3. Le prix du MO est payé par sac de charbon transporté : entre 1000 à 1500 Ar et de 500Ar/sac pour les garde-forêts et de 300Ar par pièce pour les bois COS.

Pour le paiement de MO, cela est de 200000Ar/tête par contrat pour les camions en général et de 500 Ar/pièces pour les voitures

Concernant le prix des produits, les planches sont achetées 5000Ar/pièce et vendus 5600; quant aux Riba, l’achat est de 3000Ar et vendu 4000Ar.

XI

ANNEXES

ANNEXES 3 : Population globale

(DSRP, 2015)

Commune Fokontany Pop. Globale 2015 Electeurs tot. Ambalahonko 1 405 398 Ambalahonko Ampanakana 275 85 Ambalahonko Ambolikapiky 1 262 468 Ambalahonko Ambiky 285 310 Ambalahonko Mahadera 711 179 Ambalahonko Antanandava 360 110 Ambalahonko Andimakafito 682 271 Ambaliha Ambaliha 772 425 Ambaliha Ankokabe 531 217 Ambaliha Ankotsopo 711 177 Ambaliha Ambatobe 243 128 Ambaliha Bandrany 269 146 Ambanja Ambaibo 3 225 1 171 Ambanja Ankatafahely 3 770 1 956 Ambanja Ambanja Centre 6 419 2 031 Ambanja Tanambao mission 7 070 2 057 Ambanja Tanambao V 6 627 2 393 Ambanja Begavo I 4 086 1 978 Ambanja Begavo II 2 976 1 612 Ambanja Mahavelona 2 294 957 Ambanja Andzavibe 749 235 Ambanja Ambalavelona 1 710 580 Ambanja Bemangaoko 927 261 Ambanja Ambatomenavava 265 287 Ambanja Ampamakia 656 708 Ambanja Androhibe/CNIA 1 409 1 164 Ambanja 4 531 1 081 Ambodimanga Ambodimanga Ramena 557 237 Ambodimanga Ramena Ambolidimaka 894 422 Ambodimanga Ramena Ambobaka 829 416 Ambodimanga Ramena Anaborano/Salama 1 029 351 Ambodimanga Ramena Manambaro 429 260 Ambodimanga Ramena Antseva 992 422

Ambodimanga Ramena Antsahabe 1 298

Ambodimanga Ramena Bezono 691

Ambodimanga Ramena Antsahavary 427

Ambodimanga Ramena Antanambao 448 Ambohimarina 1 478 500 Ambohimarina Migioka 4 854 1 629

X

ANNEXES

Ambohimarina Tanambao/Ambahatra 1 853 511 Ambohimarina Antanamazava 1 001 268

Ambohimarina Manirenja 742

Ambohimarina Marovato Ouest 2 125 Ambohimena Ambohimena 3 028 1 124 Ambohimena Ampahakabe 576 266 Ambohimena Ankify 1 389 976 Ambohimena Matsaborilava 610 236 Ambohimena Andimaka 264 576 Ambohitrandriana Ambohitrandriana 2 062 716 Ambohitrandriana Andrinabe 550 193 Ambohitrandriana Ampanasina 1 017 648 Ambohitrandriana Andavakaomby 879 326 Ambohitrandriana 753 400 Ambohitrandriana Marovato/Savoka 802 282 Ankatafa 3 236 869 Ankatafa Mevarevorevo 522 315 Ankatafa Ankazotelo 470 179

Ankatafa Amporaha 287

Ankatafa Mahalony 123 Ankingameloka Ankingameloka 1 080 349 Ankingameloka Antranofotaka 509 243 Ankingameloka Jojahely 935 366 Ankingameloka Ambodimadiro 596 330 Ankingameloka Berambo 572 215 Ankingameloka Tanambao/Befatsy 435 146 Ankingameloka Ambatomainty 536 241 Ankingameloka Ampasibe 490 215 Anorotsangana 1 416 490 Anorotsangana Ambodimanga Sud 564 255 Anorotsangana Bezavona 1 626 387 Anorotsangana Beampongy 138 105 Anorotsangana Antsahamanara 423 101 Anorotsangana Antanambao/Andranomody 575 170 Anorotsangana Betsiriry 697 184 Anorotsangana Beraria 1 077 350

Anorotsangana Antsambalahy 233

Anorotsangana Lavalohalika 313 Anorotsangana Antetezambato 509 233 Antafiambotry 729 428 Antafiambotry Ampasindava 1 071 373 Antafiambotry Ampasimbary 592 279 Antafiambotry Anjiamanoro 1 690 469 Antafiambotry Ampasikely 150 185 Antafiambotry Mahabo 226 76

XI

ANNEXES

Antafiambotry Andemby 697 226 Antranokarany Antranokarany 1 086 410 Antranokarany Ankotika 582 267 Antranokarany Ambalamahogo 1 035 290 Antranokarany Ampamakia 1 263 269 Antranokarany Marosely 2 431 604 Antranokarany Antrema 866 291 Antranokarany Androhibe/Sakalava 922 294 Antranokarany Befitina 442 419 Antranokarany Mangabe 2 922 632 Antranokarany Ampondrabe 394 176 Antsakoamanondro Antsakoamanondro 2 122 694 Antsakoamanondro Ankazokony 1 275 560 Antsakoamanondro Anjavimilay 675 298 Antsakoamanondro Madirofolo 223 55 Antsakoamanondro Ambodimangasoa 385 237 Antsakoamanondro Andrahibo 924 436 Antsakoamanondro Ambazoanabe 1 320 386 Antsakoamanondro Ambatofitaratra 514 240 Antsakoamanondro Mahamanina 338 261 Antsakoamanondro Ankingabe 298 395 Antsatsaka 771 252 Antsatsaka Antanabe 763 310 Antsatsaka Ambodisakoa 638 187 Antsatsaka Analavory 1 340 428 Antsatsaka Ambodifinesy 808 352 Antsatsaka Ambodimantaly 798 286

Antsatsaka Amporaha 644

Antsatsaka Mahalony 342 Antsirabe Antsirabe I 673 198 Antsirabe Beanamalao 356 125 Antsirabe Befitina 570 145 Antsirabe Berahodaka 755 289 Antsirabe Maevatanana 246 96 Antsirabe Antsirakiaka 284 131 Antsirabe Antanambao/Berondra 582 232 Antsirabe Antsahalalina 463 175 Antsirabe Antanandava 342 96 Antsirabe 265 124 Antsirabe Ambodifinesy 355 142 Antsirabe Joja 248 109 Antsirabe Antsirabe II 728 236 Antsirabe Mangan'i Talinjo 216 76 Antsirabe Antanambao/Berahodaka 582 148 Antsirabe Andraoka 332 98

XII

ANNEXES

Bemanevika Haut-Sambirano Bemanevika Haut-Sambirano 4 588 841 Bemanevika Haut-Sambirano Ambahatra 2 107 419 Bemanevika Haut-Sambirano Morafeno 1 346 261 Bemanevika Haut-Sambirano Mahatera 1 315 262 Bemanevika Haut-Sambirano Andranomandevy 763 180 Bemanevika Haut-Sambirano Antsamala 2 511 841 Bemanevika Haut-Sambirano Ambodifinesy 1 046 350 Bemanevika Haut-Sambirano Antanamanakana 646 213 Bemanevika Ouest Bemanevika Ouest 580 245 Bemanevika Ouest Kongony 757 348 Bemanevika Ouest Anjanozano 248 148 Bemanevika Ouest Maroamalona 294 122 Bemanevika Ouest Ampasimena 367 114 Bemanevika Ouest Mangirankirana 118 1 018 Bemanevika Ouest Amporaha 322 180 Bemanevika Ouest Marotogny 509 199 Bemanevika Ouest Ambalihabe 282 89 Bemanevika Ouest Ampopo Nord 467 145 Bemanevika Ouest Bandrakorony 263 132 Bemanevika Ouest Marohariva 300 99 Bemanevika Ouest Nosy Iranja 171 129 Benavony Benavony 779 314 Benavony Ambazoanahely 281 110 Benavony Ankarabato 568 154

Benavony Bemangaoko 927 Benavony Antsifitry 1 181 299 Djangoa Djangoa 1 989 621 Djangoa Antanandava 640 248 Djangoa Ankarongana 719 369 Djangoa Tsiroanomandidy 635 264 Djangoa Antanambao/Belinta 731 283 Djangoa Mahilaka 580 216 Maevatanana Maevatanana 2 024 925 Maevatanana Anjiabory 2 015 823 Maevatanana Ambalafary 1 835 638 Maevatanana 1 972 586 Maevatanana Ampasimitera 599 117 Maevatanana Ankidony 892 284 Maherivaratra Maherivaratra 980 508 Maherivaratra Andilamboay 616 300 Maherivaratra Ankigny 513 351 Maherivaratra Ampampamena 927 410 Maherivaratra Antanambao 485 376 Maherivaratra Maropamba 434 234 Maherivaratra Antitaizambato 510 258

XIII

ANNEXES

Marotolana Marotolana 2 398 1 219 Marotolana Mevadoany 1 038 640 Marotolana Ambodimabibo 815 333 Marotolana Beangona 897 186 Marotolana Antafiabe 905 227 Marotolana Ampanompia 366 96 Marotolana Ambalamanasy 1 261 346 Marotolana Amberivery/Nafindra 288 118 Marotolana Mahadera 458 257 Marotolana Antanamandririna 776 505 Marotolana Ankiakabe 332 147 Marotolana Antanambao 342 250 Marotolana Ambatovaky 502 215 Marovato Marovato 3 859 644

Marovato Marovato/Ouest 765 Marovato Antsirasira 1 033 348 Marovato Andimaka 788 286

Marovato Manirenja 328 Marovato Mikotramihezana 1 357 622 Marovato Ambakoana 1 894 871

Antsahabe Centre Antsahabe 601

Antsahabe Centre Antsahavary 109 Antsahabe Centre Antanambao Amboangisay 201

Antsahabe Centre Bezono 400

Commune Fokontany Pop. Globale 2015 Electeurs tot. Nosy-Be Ambanoro 581 449 Nosy-Be Ambatoloaka 1 716 1 778 Nosy-Be Ambatozavavy 1 447 383 Nosy-Be Ambodivoanio 1 237 1 258 Nosy-Be Ambonara 1 726 2 050 Nosy-Be Ambondrona 826 514 Nosy-Be Ampangoriana 1 015 522 Nosy-Be Ampasibe 979 281 Nosy-Be Ampasipohy 253 154 Nosy-Be Andavakotoko 9 979 1 687

Nosy-Be Andilamavo 105 Nosy-Be Andimakabo 429 235 Nosy-Be Andrahibo 686 380 Nosy-Be Andranobe 1 299 495 Nosy-Be Androadroatra 2 847 187 Nosy-Be Anjiabe 1 040 501 Nosy-Be Antafianambitry 520 252 Nosy-Be Antafondro 305 191

XIV

ANNEXES

Nosy-Be Antamotamo 541 153 Nosy-Be Antanamintarana 2 411 1 155 Nosy-Be Antitorona 504 231 Nosy-Be Antsatrabevoa 843 109 Nosy-Be Befitina 1 462 1 290 Nosy-Be Befotaka 576 311 Nosy-Be Belamandy 755 387 Nosy-Be Bemanondrobe 702 201 Nosy-Be Camp-Vert 7 087 1 317 Nosy-Be Dar-Es-Salam 1 196 3 457 Nosy-Be Djabalabe 2 399 1 186 Nosy-Be Dzamandzar Ampasy 2 232

Nosy-Be Dzamandzar 2 412 Usine Nosy-Be Fascene Gare 1 410 484 Nosy-Be La Batterie 9 286 2 814 Nosy-Be Mahazandry 1 016 259 Nosy-Be Maroakatsaka 1 148 934 Nosy-Be Marokindro 1 176 160 Nosy-Be Maromaniry 616 175 Nosy-Be Miadana 1 246 2 095 Commune Nosy-Be Navetsy 195 Nosy-Be Orangea 2 872 792 Nosy-Be Sakatia 444 331 Nosy-Be Senganinga 5 437 1 465

Nosy-Be Ampasy 1 971

Nosy-Be Usine 3 009

XV