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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE DE TOLIARA FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MEMOIRE DE MAITRISE

ANTSAKOAMANONDRO, UNE COMMUNE RURALE DU DELTA SAMBIRANAIS

Présenté par : RICHARD Jaokely Adrien

Sous la Direction de Docteur JAOFETRA Tsimihato

05 Juin 2009 1

AVANT PROPOS

C’est un grand honneur pour nous de présenter ici ce travail qui est le fruit de nos recherches dans la commune d’.

L’effectivité de la décentralisation à est marquée par la mise en place des communes en 1995. Celle -ci continue d’occuper une place importante dans la politique du gouvernement actuel. Cela continue jusqu’à la mise en place de la commune pilote à Madagascar dont celle d’Antsakoamanondro. La commune constitue la circonscription de proximité par excellence au service direct du citoyen et la cellule de base au développement. C’est pourquoi des textes législatifs nouvellement créer dans le contexte de la décentralisation, délèguent aux communes la responsabilité de gérer leurs ressources naturelles d’une manière pérenne et définir le programme permettant le développement économique, social et culturel de sa circonscription. Ces éléments de développements sont répartis dans des différentes activités de production de la population. Ils identifient également les principaux besoins et problèmes sociaux rencontrés au niveau de la commune. Tout cela analyse la justification du choix de notre thème qui s’intitule : « ANTSAKOAMANONDRO, UNE COMMUNE RURALE DU DELTA SAMBIRANAIS.

Si ce mémoire a pu être réalisé c’est grâce aux soutiens que nous avons reçus à tous les stades du travail de la part de nombreuses personnes. En premier lieu, nous citerons Monsieur JAOFETRA Tsimihato , Docteur en Géographie, Enseignant Chercheur à l’Université de Toliara, qui a eu la générosité de diriger ce mémoire et qui s’est rendu avec nous sur notre zone de recherche et ses environs. Il nous est particulièrement agréable de remercier Monsieur BEMANJARY percepteur d’impôt de la commune d’Antsakoamanondro qui nous a apporté une aide précieuse dans les collectes des données. Nous tenons aussi à remercier respectivement le Révérend Père Albert ROECH aumônier des étudiants catholiques de l’Université de Toliara et Père BIEN AIME dont l’important appui moral et spirituel n’a jamais été démenti.

Nos remerciements vont également aux responsables des services publics ou privés cités ci-après pour les renseignements qu’ils ont fournis. : 2

1. La CR d’Antsakoamanondro 2. L’EASTAPRO d’ 3. BIOLANDE D’Ambanja 4. FOFIFA d’Ambanja 5. GRADES d’Ambanja 6. CSB II d’Ambanja 7. Service de l’Agriculture d’Ambanja

Ce travail n’aurait pas pu être réalisé sans le soutien financier de nos parents. Nous leur exprimons nos vifs remerciements. Que tous ceux qui ont participé de près ou de loin à ce travail reçoivent ici le témoignage de nos remerciements les plus sincères. 3

INTRODUCTION

La commune d’Antsakoamanondro se trouve à 14 km au Nord d’Ambanja, un district constituant la limite Sud-Ouest de la région de DIANA dans le Nord de Madagascar.

Elle se situe sur l’axe routier constitué par la RN°6 reliant Diego à Ambanja. La circonscription s’étend sur une superficie de 220 Km 2 pour 8869 habitants (année 2008), d’où une densité de près de 5 hab./ km 2 La commune d’Antsakoamanondro est limitée : - au nord par la commune rurale d’Antanifotsy - au sud par la commune d’Ambodimanga et celle de Benavory - A l’est par la commune de - A l’ouest par la commune rurale d’ et la commune urbaine d’Ambanja Elle est composée de dix (10) fokontany dont Antsakoamanondro en est le chef lieu de la commune. Son climat est marqué par six mois de saison pluvieuse et six mois de saison fraîche. La hauteur pluviométrique est à l’ordre de 2014mm. Sur le plan naturel, la commune d’Antsakoamanondro ne manque pas d’atouts. Ses espaces forestières sont très vastes, mais ils sont fortement menacés par la pratique de « tetiky »ou feu de brûlis qui les réduit en savoko , formation secondaire assez pauvre. Sur le plan humain, la population est dominée par les Sakalava. Les autres groupes ethnies sont également très nombreux ( Tsimihety, Antandroy, Antemoro, Betsileo ... ) Du point de vue économique, les activités agricoles constituent l’essentiel des sources de revenu de la population. C’est une zone aux grandes potentialités agricoles, mais la production reste insuffisante faute de moyen financier et d’encadrement technique malgré l’existence d’un collège agricole crée depuis 1970 qui est récemment transformé en EASTAPRO.

Antsakoamanondro est l’une des communes qui ont les plus bénéficiées du soutien de service de l’Agriculture pendant la Première République. Par exemple, la construction

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du canal suspendu (sémi-couvert) pour la mise en valeur hydro agricole. L’ouverture de l’EASTAPRO a pour but de fournir les techniciens agricoles pour vulgariser et promouvoir le secteur agricole. Mais jusqu’à maintenant l’agriculture qui est la base de développement économique de cette commune se heurte encore à des problèmes divers (insuffisance de matériels, de techniciens, appauvrissement du sol…)

La commune est suffisamment proche de la vie des hommes dans leurs activités sociales et territoriales. Dans ce travail, nous cherchons à décortiquer tous les éléments visant le développement économique, social, culturel de cette commune pour les rendre captivant dans sa scientificité

Les questions auxquelles nous essayons de répondre sont : quels sont les éléments qui caractérisant la commune et qui peuvent la conduire le développement socio-économique et culturel ? Qu’en est-il du changement de mentalités traditionnelles ?

Pour mener à bien ce travail, nous avons adopté une méthodologie qui est fondamentalement basée sur les acquis théoriques durant notre cursus universitaire.

Cette méthodologie comporte deux phases : - La première a été la recherche bibliographique dans les différentes bibliothèques de Toliara dont l’aumônerie catholique Universitaire à Malangy, bibliothèque du département de géographie, bibliothèque de l’Université de Toliara (TSIEBO Calvin) et sans oublier la bibliothèque municipale d’Ambanja. - La deuxième a été les recherches sur terrain. Pour ce dernier, les difficultés sont réelles. Etant donné les contraintes budgétaires, matérielles et le fait que nous n’ayons pas la possibilité d’être toujours sur place pour apprécier les activités quotidiennes des habitants surtout sur des enquêtes directes auprès des populations cibles avec lesquelles nous avons fait des discussions intéressantes et visitées quelques chefs de services publics et privés. Nous étions restés pendant un bout de temps dans la ville d’Ambanja pour mener nos enquêtes auprès des : - services des Eaux et des Forêts - services de l’Agriculture 5

- Le FOFIFA - Les ONGS, GRADES, CITE.

Ce mémoire comporte trois parties : La première partie intitulée : le milieu et l’homme sont consacrés à l’étude des reliefs, des sols, du milieu bioclimatique et des hommes. La deuxième partie relate les activités économiques et le culturelles . Dans cette partie, nous allons essayer de voir la place d’Agriculture, d’élevage, de la pêche et de l’artisanat. nous mettons accent sur le domaine scolaire, sanitaire, la religion et le transport

La troisième partie analyse les différents problèmes inhérents au développement de ce cette commune et nous avons apporté quelques propositions de solutions vers la fin.

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PREMIERE PARTIE

LE MILIEU ET L’HOMME

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CHAPITRE I : Le milieu naturel La commune d’Antsakoamanondro forme un triangle, délimitée à l’ouest par des mangroves, à l’est couche d’ Isalo et au sud les grandes concessions de SOMIA. I-1- Relief et le sol La commune d’Antsakoamanondro se situe dans la partie Nord-Est du delta du Sambirano Cette zone présente un paysage agraire assez particulier étant donnée que c’est l’une des zones qui ont les plus intéressées les colonisateurs. Les cultures de rente basées sur le cacao, le café et l’ylang ylang se côtoient dans l’espace voué autrefois aux cultures vivrières dominées par le riz et les arbres fruitiers (bananiers, agrumiers). Du point de vue morphologique, cette zone est délimitée à l’Est (vers l’intérieur) par le grès de l’ Isalo 1dont font partie les montagnes Monkay et Ambatofitatra et la chaîne d’Galoko2 Les montagnes MONKAY et AMBATOFITARA font partie de la chaîne gréseuse du GALOKO 2 La commune d’Antsakoamanondro est caractérisée par deux types du sol : sols ferralitiques dans la zone montagneuse et sablo-limoneux sur la plaine. Les nouveaux apports de limon sont déposés chaque année consécutivement aux crues. On a donc ici des sols peu évolués d’apport. Ces sols généralement fertiles sont très favorables à l’agriculture.

Cependant, comme l’érosion est très active dans cette commune, à cause de la dégradation de la couverture végétale et surtout du caractère très accidenté du relief, les sols mis à nu par la déforestation subissent les lessivages et les ablations par les eaux des pluies. Il en résulte un ensablement pratiquement impossible à endiguer.

1 Isalo : c’est une couche formée de grés et du sable limitant la partie orientale de la commune d’Antsakoamanondro

2 GALOKO : couche Isalienne qui présente le relief de cuesta de Sambirano et d’ 9

Photos N° 02 : Erosion par ablation dans le village d’Anjavimilay ( Cliché: Auteur) 10

I-2- Le milieu bioclimatique I-2-1 Le climat

La commune d’Antsakoamanondro fait partie de la région du Sambirano, qui est caractérisé par le climat présentant six mois de saison chaude et humide et six mois de saison fraîche et plutôt sèche. Deux influences, température et précipitations, expliquent en général le climat. Ces deux éléments sont des résultats de facteurs géographiques (rivière, relief, mer) dans la région du sambirano.

I-2-1-1-Les températures Tableau N° 01 : Les données thermiques de la région du Sambirano année 2006 MOIS Jan Fev Mars Avril mai Juin Guil Août Sept Oct. Nov. Déc. T°Max 28°1 29°2 29°1 29° 28°1 26°7 25°8 27°0 28°1 29°7 30°0 28°3 28°3 T°Min 25°0 27°8 27°5 27°8 26°8 25°6 24°9 26°2 26°8 28°4 28°4 27°0 27°8 T° 28°5 28°5 28°3 28°2 27°4 26°0 23°4 26°6 27°4 27°8 29°2 27°6 28°1 moyenne Source : FOFIFA d’Ambanja

Les moyennes annuelles oscillent entre 27° et 28°3. En saison chaude la moyenne des températures peut monter jusqu’à 29°2 et la raison fraîche est de 27°5 D’une part on remarque que l’amplitude thermique est faible. Elle varie de 2°C à 3°C D’autre part les variations thermiques inter annuel de la température et les précipitations qui génèrent très favorables à cette activité. Les températures répondent en effet à l’exigence écologique du riz. 11

I-2-1-2- Les Pluviométries Les précipitations de la commune d’Antsakoamanondro sont pratiquement semblables à celle de la station d’Ambanja dont les données pluviométriques enregistrées dans le district d’Ambanja (2005)

Tableau 02 : Données pluviométriques enregistrées dans le district d’Ambanja (2005/2006)

MOIS Jan Fév. Mars Avril mai Juin Juil Août Sept Oct. Nov. Déc. Hauteur de pluies 566,1 321,1 703,7 127,4 13,9 50 , 9 97,5 43,3 30,6 0,2 180,6 110 Nombre de Jours de pluies 13 15 23 11 2,0 20 9,8 4 3 1 14 41 Plus grandes Pluies 171,9 75,3 177 37,5 8,9 279 41,2 15,8 0,2 31,5 421 26 Date de plus Grandes Pluies 25 JAN 2FEV 5MARS à 6 24 AV 9 15 31 24 25 21 26 Source : Station FOFIFA Ambanja Il s’agit d’une donnée très ponctuelle, mais elle nous permet de constater la forte variabilité entre les pluviométries. Au titre de comparaison nous présentons ci-après la moyenne des précipitations annuelles.

MOIS Jan Fev Mars Avril mai Juin Juil Août Sept Oct. Nov. Déc. Hauteur de pluie 484 427 305 145 46 .32 .. 25 37 39 68 176 321 Source :les données recueillies dans la thèse G. Donque

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La région du Sambirano est l’une des plus arrosées de l’extrême nord avec la moyenne pluviométrique 2104 mm. En se référant aux données enregistrées en 2005-2006, les moyennes mensuelles correspondantes sont de 8 à 9 mm avec la moyenne journalière qui ne dépasse pas 26 mm, le nombre moyen de jours de pluies allant de 10.7 à 9.9 par mois. Toutes les données disponibles prouvent que la principale originalité de cette région de l’ouest de Madagascar est son climat de type côte-Est malgache (Donque), la présence de six mois de saison fraîche et six mois de saison chaude.

La moyenne de pluie de saison chaude se situe entre 475.33 et 500.16 et celle de la période fraîche varie d’abondantes parce qu’elle se trouve dans la zone concernée par le CIT. C’est une zone de forte fluctuation qui descend jusqu’à 17% de latitude sud. Or, le Sambirano se trouve à 13°40’. En saison chaude, la mousson, flux du nord Ouest, entre en convergence avec l’alizé du Sud Est créant ainsi le front de mousson. Ici l’air est très instable et a tendance à s’élever, ce qui provoque des pluies abondantes sur l’ensemble de la région de l’extrême nord de Madagascar.

Entre mois de mai et mois d’octobre, l’alizé se scinde en deux filets à l’Est du massif de Tsaratanana et se rencontrant de nouveau à l’Ouest pour générer des précipitations au dessus de l’enclave de Sambirano et Nosy-Be. Cette zone tient aussi par son degré hydrométrique élevé (76 à 80%), son caractère « humide en saison fraîche. Ces précipitations jouent un rôle très important pour la riziculture à contre saison ( vary jeby ou vary sosoko )

En général, ce phénomène n’influence pas beaucoup la moyenne des précipitations. Parfois, on rencontre des données pluviométriques apparemment erronées. Certains responsables déterminent la hauteur de pluie avec des caractères instables du type de temps.

De plus, les précipitations occultes constituent un apport d’humidité incontestable pour les plantes et surtout pour la riziculture de cycle long, mais faute donnée précises et de moyens d’investigation, il est difficile de les évaluer. Il importe aussi de signaler le passage annuel des cyclones.

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L’exploitation des données pluviométriques cumulative dans le district d’Ambanja et les températures enregistrées ci-dessus permettent d’avoir un aperçu général du climat de Sambirano tel qui présente par la figure suivante.

Figure 1 : Diagramme ombrothermique de la commune.

La figure 1 fait état de deux saisons distinctes dont une fraîche du mois de mai jusqu’au mois d’octobre (soit six mois) et une chaude et humide de novembre jusqu’au mois d’Avril (soit six mois) avec des précipitations supérieures à 1000 mm 14

I-2-2-La végétation La végétation du nord est typique du climat humide et chaud. Du nord ouest notamment la région du Sambirano, il y a prédominance de forêt secondaire et dégradée (savoko , graminée). Dans la commune d’Antsakoamanondro, on trouve : - à l’Est une formation secondaire dégradée par les feux de brousse et le défrichement qui les dévastent chaque année. Le paysage est celui du savoko qui couvre le grès de l’Isalo domaine de la riziculture sur brûlis. - A l’ouest dans la partie littorale de la commune une végétation des mangroves qui sont actuellement en cours de transfert de gestion. Cette mesure concerne deux sites : Ampampana et Andrakibo-Mahamanina-Ankingabe. Ce transfert est appuyé par le G. T. Z, dont l’exécution est assurée par GRADES. - Malgré les pressions anthropiques exercées sur les ressources forestières, on trouve des formations primaires certes discontinues mais bien présentes et qu’il convient de préserver. - I-2-2-1- La forêt primaire Malgré les pressions anthropiques et les aléas climatiques qui dégradent de plus en plus la couverture végétale, on trouve encore des reliques de formations primaires qui sont intercalées par des savanes arborées. Elles subsistent là où l’approvisionnement en eau du sol est suffisante. On les rencontre souvent en amont où le tetiky 3 est absent ou bien dans des zones réputées tabous, « tany masiny » : exemple : le mont Monkay 4.

I-2-2-2- La forêt secondaire Il s’agit d’une forme typique de dégradation par le feu de la forêt hygrophile. On trouve comme espèce caractéristique, le ravinala et les bambous. C’est ce que ROSSI. G qualifié forêt secondaire de type Galoko ;

3 Tetiky : défrichement pour la culture Sur brûlis dans des pentes douces. Parfois, il est absent dans des pentes raides ou en amont 4 Monkay : là où on trouve des marmites enfermées entourées des esprits.

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En dehors des zones de grandes cultures spéculatives, la surface de la commune est occupée par ce type secondaire qui cédait souvent la place aux savanes arborées. Dans les zones d’altitude la densité de la végétation originelle diminue et la forêt cède la place aux cultures commerciales telles que les anacardiers, les caféiers. Sur les abandons culturaux Ravinala (Madagascariensis) prédomine. Ce dernier est souvent remplacé par diverses espèces de bambous-valiha qui se développent le long des cours d’eaux pérennes ou intermittentes. Le Viko ces espèces de petit bambou sont les matières premières utilisées pour la confection des paniers ( Antomby ). Ces espèces de bambous cohabitent avec des espèces arbustives ou arborées dont (Trema orientalis B) famille d’urmacées, Lazalaza (Euphorbiacées Craton SP) et ou Morasiro (Hirtalla Forasa) Famille de Rosacées. Dans cette zone, le défrichement et l’exploitation sont à l’origine des l’apparitions de savanes arbustives ou carrément herbeuse. Le long de cours d’eaux se sont développées des forêts galeries.

Photos N° 03: Bambou autour du village d’Ankazokony (Cliché : auteur)

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Photos N° 04: Redégradation de Savoka avec la pratique de riziculture sur Tetiky (Cliché : Etienne Maharavo.S) 17

I-2-2-3-La forêt galerie Les cours d’eaux sont bordés par des bandes forestières de quelques dizaines de mètres de largeur. Subissant actuellement de fortes pressions anthropiques, ces formations se dégradent progressivement, ce qui entraîne l’assèchement des cours d’eau. Quelques espèces caractéristiques résistent cependant telles sont le cas des anacardiacées (Manguifèra indica, Gluta tourtour), des monacées dont adabo (Fucus sakalavarum) . Les lianes vahivahy sont également nombreuses.

I-2-2-4- les zones marécageuses Dans la zone marécageuse, il y a un développement de plante hydromorphe comme de Mangaoko (Typhonodorum lindleyanum) famille de musacées, cette plante occupe les zones où l’eau qui reste en permanence ne favorise pas la riziculture. Le palmier raphia (Raphia rufia) affectionne également ces endroits marécageux. On les trouve en abondance dans les fokontany d’Ambatofitatra , Ambazoanabe, ambodimangasoa. Les espèces graminéennes sont essentiellement dominées par les cypéracées ( horefo , serasera ) et bararata (Phragmites communis).

1-2-2-5- Les mangroves Les mangroves sont des forêts tropicales côtières adaptées à vivre dans l’eau saumâtre. Elles se développent dans les deltas des fleuves, sur les côtes sous le vent. Elles couvrent ainsi la partie littorale de la commune d’Antsakoamanondro. Elles se trouvent surtout dans les sites suivants : Ampampana et Andrahibo. Malgré l’intervention de G. T. Z dans la gestion des forêts de mangroves, elles sont toujours en dégradation. Le développement du secteur touristique dans la région de Nosy-Be et la fabrication de charbon en sont les causes.

I-2-3- Le réseau hydrographique La commune dispose d’une quinzaine de cours d’eau. Les principaux sont ceux de Mahamanina, Ambazoañabe, Ankazokony Certains de ces cours connaissent un écoulement temporaire et de courte durée. Elles jouent un rôle important dans l’agriculture et assurent l’approvisionnent en eau de l’homme et de son bétail. 5

5 Entretien avec des notables du villages d’Andrahibo et Mahamanina pour la transfert de gestion. 18

Photos N°05 : Rophia : Relique des plantes marécageuses dans le village d’Antsakoamanondro (Cliché : Etienne Maharavo.S) 19

Carte n° 2 : LA VEGETATION D’ANTSAKOAMANONDRO

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Carte n° 3 : LES RESEAUX HYDROLOGIQUES 21

Chapitre II : Peuplement et population Les principales communautés de la commune d’Antsakoamanondro sont les SAKALAVA.Les autres groupes n’étaient venus qu’au moment de la colonisation selon la tradition orale. II-1. Histoire du peuplement et société La recherche sur l’histoire du peuplement de cette commune n’a pas été encouragée. Parconséquent, aucun donnée précise est disponible. II-1-1- Histoire des sites dans la commune La région du Sambirano est riche en histoire et en tradition (fomba). Cependant, elle ne semble pas avoir beaucoup attiré les chercheurs. Certaines phases importantes de son histoire sont ignorées. La commune d’Antsakoamanondro a joué et joue encore un rôle très important dans la mise en place des infrastructures économiques du Sambirano en général. Avant 1790, le village d’Antsakoamanondro , chef lieu de la commune, n’existait pas encore. La tradition orale raconte qu’à cette époque, il n’y avait qu’un hameau situé au nord de la localité actuelle. C’était un village côtier nommé Ampampana où habitait le premier roi de cette zone. Aujourd’hui, on trouve encore des vestiges du tombeau royal de cette période. A cette époque historique, le site était le domaine d’une plante arbustive appelée Mokotra (Strychnos pinosa. C’est pourquoi on lavait appelé (là où les mokotra sont nombreux.) Vers 1790, il y avait un arbre appelé Sakoana, une anarcadiacée qui ne portait plus des branches sauf du côté Est et qui donnait l’impression de désigner du doigt ( manondro ) ce sens. C’est à cause de cet arbre extraordinaire qu’on a donné le nom de la localité Antsakoamanondro (là où il y a un sakoana qui désigne ou qui montre du doigt). En 1828, la conquête mérina du temps du roi Radama I et de la reine Ranavalona I atteignait la zone et les récits de cette expansion restent encore très vivaces dans toute la région du Nord-nord-ouest

Le village d’Ankazokony sis à 2km à l’ouest d’Antsakoamanondro constituait à cette période un des fronts entre les belligérants (Merina et locaux).En 1828, le Mpanjaka Zafinifotsy 6 et les armées merina s’y affrontaient. Ne pouvant résister aux assaillants, le roi

6 Zafinifotsy descendant d’Andriandahy fotsy, de L’argent. Il faisait la guerre avec les merina 22

(mpanjaka) se réfugiait dans un tronc d’arbre creux. Les merina qui savaient qu’ils s’étaient réfugiés dans un tronc d’arbre ont tenté de donner de grands coups à tous les grands arbres mais en vain et on ne sait jusqu’actuellement ce qui était advenu au roi. Mais, l’événement est parvenu jusqu’à nous à travers le nom du village porte le nom d’Ankazokony. Les grands arbres dont il est question dans le récit poussaient le long de ce cours d’eau Encore aujourd’hui la rivière est interdite aux Merina ou Borizany. Au sud de ce village, on trouve encore un autre village nommé Anjavimilay. Il était fondé après la guerre tribale des « Andriana » « Dadeky » et Ondoues et consorts qui étaient les premiers bouviers à s’installer dans la zone et qui habitaient dans petites huttes. Au fil de temps leurs nombres grandissaient. Les premières arrivées se sont installées vers 1800.

En 1820 un de ces groupes d’éleveurs descendait de la montagne de l’Est d’Anjavimalay. C’était un originaire de la région de la Mahavavy. Il s’agit de Tofotro qui élevait des bœufs et des volailles. Dans son rêve, Tofotro entendait une voix qui lui conseillait de se retirer vers le nord. Arrivée auprès du lac, il voyageait avec des « Zavy » et des « Mangaoko », flottants et se déplaçant ( milay ) au milieu du lac comme un voilier (lay ),ce qui a donné le nom de la localité Anjamilay (Là où il y a un zavy qui vogue)

II-1-2- L’étude du peuplement La région du Sambirano, comme l’ensemble des Nord ouest malgaches, constitue depuis longtemps une véritable mosaïque humaine du fait de la diversité de son peuplement : On y trouve presque tous les groupes ethnies malgaches et des communautés étrangères. Aux migrants nationaux se sont ajoutés des comoriens, des Arabes, des Indopakistanais et des Européens. Cependant, la commune d’Antsakoamanondro comme les autres communes rurales qui constituent le district d’Ambanja est dominée par l’ethnie sakalava. D’après les enquêtes, les sakalav a représentent 75% de la population totale. Les autres ethnies sont minoritaires. Ce sont principalement les Betsileo (8%), Tsimihety (6%), les Antandroy (5%) et les Antemoro (3% ) D’autres migrants sont venus s’ajouter au peuplement ancien postérieurement la colonisation. Ils s’étaient installés en constituant des îlots dispersés à travers toutes la communes. Du point de vue ethnique, cette commune est dévissée en deux grandes parties. La 23

partie montagneuse qui est peuplée de Tsimihety, tandis que la plaine est essentiellement occupée par les Sakalava. Les tsimihety sont originaires de la région de Sofia. Ce sont des gens des montagnes et on peut même dire que celles –ci ont en quelque sorte construit leur civilisation. Les premiers venus fondaient le village d’Ambazoanabe qui se trouve à 12 km au Nord Est d’Antsakoamanondro. Ce village crée vers 1805 se situe à proximité d’une rivière où poussaient de nombreux arbres Vazoana. A partir de ce nom un nommé Notrobe son fondateur appartenant au groupe tsimihety l’a baptisé AMBAZOANABE. Donc, c’était les tsimihety qui ont crée ce village et qui l’ont peuplé. Les autres vagues arrivaient ensuite pour les renforcer, mais ce sont toujours les tsimihety qui prédominent suivis par les sakalava. Dans la partie basse (plaine), les Antandroy, les Betsileo et les Antemoro venaient s’ajouter au Sakalava. Le petit village d’Ampampana au nord ouest d’Antsakoamanondro était peuplé depuis longtemps par les betsileo et les Antemoro. L’arrivée de différentes vagues commençait à l’époque coloniale dans le cadre du recrutement d’une main d’œuvre abondante pour les plantations commerciales et/ou industrielle. Au cours de nos recherches, nous nous sommes entretenu avec les notables de la commune qui nous ont raconté des récits importants et passionnants sur l’histoire de l’époque coloniale où Antsakoamanondro était sous contrôle directe des colons. Le but de la colonisation était de faire de l’ensemble du Sambirano un producteur de matières premières et un marché pour des produits manufacturés. Cette visée économique coloniale a été accompagnée par la mise en place d’un régime administratif oppresseur et dominateur.

En 1901, le général GALLIENI arrivait à Ambalavelogno à 2Km à l’Ouest de la commune d’Antsakoamanondro sur la RN°6. Il proclamait l’occupation par la colonisation française de toutes les bonnes terres des environs dont celles d’Ankazokony. Dès 1910, deux usines de fabrication de tapioca et d’extraction huile essentielle des plantes à parfum ont été installées. En 1918 a eu lieu la reconnaissance de terrain par Delmotte (Delamoty) assisté du géomètre, Nourry. En 1963 était née la société qui fut transformée plus tard en groupe Akesson. Toutes ces sociétés s’installaient dans la zone d’Ankazokony. Maintenant, elles sont au nombre de trois. L’arrivée de différentes sociétés est un facteur très important pour 24

l’arrivée des vagues des migrants dans la commune d’Antsakoamanondro. Ce sont principalement des Antandroy , des Antemoro et quelques Betsileo

En réalité l’installation des différentes sociétés coloniales françaises citées ci-dessous stimule l’arrivée en masse des gens du sud, notamment, les Antandroy et les Antemoro pour travailler dans ces usines. II-1-3 Les us et les coutumes La commune d’Antsakoamanondro fait partie de l’ancien royaume Sakalava Bemazava. Ce dernier est une institution traditionnelle qui organise et règle les droits coutumiers, les cérémonies traditionnelles et les cultes ancestraux. Presque tous les habitants respectent les us et coutumes ancestrales : la circoncision entre le mois de juin et août, le « Rasa-hariana » à partir du mois de septembre en novembre. C’est la cérémonie du partage des biens entre les vivants et les ancêtres. C’est l’occasion pour rassembler la grande famille et les voisins autour d’un grand festin, les « Antsa-gasy ou le goma » sont très appréciés et font partie du programme des festivités Le rasa-hariana est effectué dans le but de recevoir la bénédiction des ancêtres : les vivants donnent l’honneur et le respect tandis que les ancêtres donnent la bénédiction. . Le joro est une prière par laquelle le « prêtre » ou responsable du culte traditionnel invoque les dieux « zanahary ». Ceci s’effectue généralement entre les mois de décembre et de février. Le jorontany a un but socio-économique. Il permet de solliciter la bienveillance des ancêtres pour favoriser la bonne récolte. Le Fokontany se fait avant de commencer les rizicultures annuelles pour que les pluies tombent, que la production soit bonne et que les travailleurs soient toujours en bonne santé. Le jorontany tient une place importante dans la vie des villageois. Ils ne touchent pas à la culture du riz sans avoir au préalable invoquer les ancêtres et les esprits de la forêt. De la même manière, les prémices de la récolte sont données aux ancêtres et les esprits de la terre. Il s’agit de quelques épis laissés à un endroit réservé (milieu de la route, carrefour…). Le jorontany se fait toujours le samedi et lundi. Durant le joro , le « prêtre » invoque le zanahary qui crée l’Homme et la Terre et les différents esprits. Il invoque les divinités du haut « Zagnahary anabo » ainsi que celles du bas « Zanahary ambany », Les dieux mâles – « Zanahary lahy et celles femelles-Zagnahary vavy ». Il est interdit à tous les hommes et les femmes pendant cette cérémonie de s’habiller en pantalon. Chacun doit se vêtir du « Kitamby » traditionnel (sorte de pagne noué autour de la taille des hommes). Tout le monde 25

fait face à l’Est direction où se lève le soleil. Les femmes et les jeunes chantent en se battant les mains au rythme de la mélopée kôrolahy. II-1-3-1- Les divers tabous –« Fady » - Fady commun : Les us et les coutumes sakalava ont donné une valeur important à l’environnement. Des fady ont été ainsi édictés par les ancêtres pour mieux se protéger. - Le mardi et le jeudi : interdiction de travailler la terre parce que, jusqu’à nos jours, les tabous qui s’attachent aux jours de production existent encore et doivent être respectés. -Interdiction de cultiver dans certains secteurs à cause de l’existence des lieux sacrés (exemple lacs sacrés) c’est une sorte de mise en défense des zones forestières réservées aux Tsigny (esprits) supposées les habiter. - consommation obligatoire et sur place de tout animal tué dans certains lieux sacrés ( Tany masigny ) - interdiction de laver les linges on ne travaille que pour le strict minimum le jeudi qui est le jour des rois ( Fadin’ny Mpanjaka ). Si travail il y a, il faut le faire dans le domaine du souverain, du roi . En outre, il y a des évènements symbolisant la cérémonie funéraire du roi ou du membre de la famille royale : Les hommes sont interdits de porter : les pantalons, des chaussures, de se couper les cheveux, se raser les barbes et de prendre le bain lors des funérailles d’un membre de la famille royale. Même prescription en l’occasion, pour les femmes qui ne doivent ni se tresser les cheveux ni porter aucun sous-vêtement, ni (autrefois) refuser une avance faite par une homme. Car lorsque le roi meurt, le Sakalava dit « folaka ny tany » (la terre se casse ou se brise) alors l’ordre n’existe plus avant la nomination d’un nouveau roi. Ainsi, de tous les fady ce sont ceux relatifs à la vie ou la mort du roi qui sont les plus durs, les plus difficiles à suivre comme entre autres, le fait de ne pas pouvoir se plaindre ou de laisser tomber les sueurs pendant tous les travaux exécutés pour les funérailles d’un roi donc il est interdit de montrer des signes de fatigue. -Fady particuliers ou individuels . Le « tromba » né en pays sakalava est un culte de possession au cours duquel la personne des rois ou des ancêtres illustres se réincarne dans tel ou tel membre de la communauté à l’exception de sa propre famille et par ce truchement donne des oracles, dicte 26

des remèdes admoneste les contrevenants et reçoit les offrandes de tous (Fanony Fulgence, Fasina 572(691) page 77.

- Les particuliers sont en général déterminés par le « tromba ». Il est défendu de dépenser de l’argent le mardi ou mercredi ou dimanche. - Interdiction de travailler la terre le mercredi et vendredi. Bref, la population reste fidèle à l’observance des rites traditionnels.

II-1-3-2- Les responsables traditionnels - Mpanjaka et sa cour En général, le mpanjaka est le premier responsable du culte traditionnel parce que c’est lui qui détient le pouvoir traditionnel. Il y a aussi le Zafintany . Ce dernier est un homme qui s’occupe les rites lignagers ou claniques. La population de chaque fokontany a ses notables ou « Mpijoro » qui est en général des personnes les plus âgées, plus respectées et jouant un rôle décisif dans la gestion des affaires sociales. Il constitue un point de relation entre la grande famille des vivants et celles de morts et ayant le devoir de protéger et de défendre leur descendant auprès du créateur.

II-2- La population Selon, les données collectées en collaboration avec le délégué administratif d’Arrondissement et les chefs fokontany de la commune, Antsakoamanondro abrite 8869 habitants (2008). La densité globale très faible n’atteint que 2 habitants par km 2 et la taille d’un ménage varie de 5 à 6 individus ; le nombre de ménage dans la commune atteinte 1773. La population est dominée par l’ethnie Sakalava. La commune connaît peu de mouvement d’émigration sauf dans le cas d’opportunité de travail dans certains fokontany d’Ankazokory et d’Anjavimilay) Ainsi, Antsakoamanondro est plutôt fait pour accueillir des migrants une zone d’accueil. 27

II-2-1-Le dynamisme de la population Le dynamisme de population, on entend par la variation du nombre des habitants à travers le temps, résultant de la naissance et de la mort des hommes ; les déplacements dans l’espace. II-2-1-1-La répartition démographique La population est mal repartie dans la commune d’Antsakoamanodro. Cela est lié en général aux sources d’emplois et la disponibilité des terres cultivables.

Tableau 03 : Population de la commune d’Antsakoamanondro Les fokontany 0 à 5 ans 6 à 17 ans 18 à 60ans 60 plus ans Total H F H F H F H F H F Total %

Antsakoamanondro 251 257 544 656 346 358 55 61 1196 1232 2428 29.30 Ankazokory 53 64 173 193 249 356 41 34 516 647 1163 14.03 Anjavimilay 187 218 135 156 106 122 21 26 449 522 971 11.72 Ambodimangasoa 42 53 67 90 164 187 17 28 290 358 648 7.82 Andrahibo 93 102 139 171 179 181 31 42 442 496 938 11.32 Ankingabe 55 61 96 109 125 149 15 11 291 330 621 7.49 Ambatofitatra 53 77 177 110 110 120 05 05 345 321 657 7.93 Ambazoanabe 25 25 100 140 185 232 32 18 342 425 757 9.26 Madirofolo 22 20 43 64 48 40 11 11 124 135 259 3.13 Mahamanina 32 39 63 64 99 101 13 16 207 220 427 5.15 Total 813 916 1537 1698 1611 1846 241 252 4202 4686 8869 100% Source : SCD. Commune d’Antsakoamanondro La commune est composée de 10 fonkontany dont le plus peuple est à Antsakoamanondro avec 2428 habitants soit 29.30% de la population totale. Pour des raisons d’emploi, le fonkontany d’Ankazokory vient en seconde position avec 1163 habitants, 14.03%. Le fokontany le moins peuple Madirofolo : 259 habitants soient 3.13% de la population totale.

II-2-1-2-La structure démographique. L’analyse de distribution globale de population de la commune selon le sexe et les classes d’âge est à l’origine du tableau suivant.

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Tableau 04 : répartition par des classes d’âge de la population. Agée 0-5 ans 6-17 ans 8-60 ans +60 ans % 19,49 36,47 38,97 5,55

Ce tableau montre que 38.07 de la population ont entre 18 et 60 ans. On peut constater que la population de la commune est assez jeune, 55.96 de la population a moins de 18 ans. La population active âgée de 18 à 60 ans constitue une force vive potentielle humaine pour assurer le développement de la commune, 5 % de la population sont âgées de plus de 60ans.

Cette tranche est très faible, car en milieu rural, l’espérance de vie est faible.

Figure. 2 : Répartition de la population par grand groupe d’âge 29

Carte n° 4 : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE DE LA POPULATION DE LA COMMUNE RURALE D’ANTSAKOAMANONDRO

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II-3-Les différents types de construction existante Comme dans l’ensemble de la région du Sambirano, on trouve des différentes constrictions dans la commune d’Antsakoamanondro. II-3-1- La construction traditionnelle En général dans les différents pays intertropicaux, les habitants utilisent les matériaux locaux pour la construction de leurs maisons. Notons bien que quels que soient les types de construction dans une région donnée, elle est exclusivement dépendante du climat. Dans la commune rurale d’Antsakoamanondro, les habitants ont leur propre façon de construire. Dans l’ensemble de Sud-Ouest de l’Extrême Nord malgache, la maison traditionnelle est fabriquée en Ravenala madagascariensis ( Antrandra). Le climat très humide oblige les habitants de construire la maison sur pilotis afin de se prémunir des flaques d’eau en période des pluies. La maison a une forme rectangulaire et est presque toujours orientée nord-sud avec portes à l’Ouest et/ou à l’Est pour mieux profiter des rayons du soleil. Les dimensions des cases dépendent de la catégorie des gens qui les construisent et/ou de leur usage. La case d’habitation, le Traño-be (grande maison) se compose de deux grandes pièces : une pour coucher, et une autre comme salon ou salle à manger. Une petite pièce peut y être adjointe et qui sert de cuisine. Le riha peut être une maison indépendante plus petite que le traño-be ,mais il peut en constituer une 4 ème pièces. Ses dimensions sont pratiquement la même que celles de la cuisine. C’est la petite maison servant pour le stockage de riz ou de maïs et des matériels agricoles (charrues, Herse, Joug, chaînes…). Les cases isolées en campagnes ( mijono ) au milieu des champs se composent d’une seule pièce qui sert à la fois de cuisine et de chambre à coucher au moment des grands travaux du champ. Pour les matériaux de construction, les paysans fabriquent les planches, les murs et les toitures de l’arbre d’Antrandra-(Ravenal madagascariensis) ou bambous-valiha éclatés. S’agissant de la mode de construction, les paysans tirent les planchers, les murs et les toitures avec l’arbre d’ Antrandra . Pour les planchers, on utilise des troncs d’ Antrandra raboté. En outre, on a besoin aussi des bois, comme « Voandrozaña , piro zahaña , ect… », et les bois de mangroves comme piliers et autres pièces de charpente. Le tableau suivant nous donne une idée sur le rapport entre les matériaux et les dimensions de la maison.

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Tableau 05 : rapport des matériaux avec la dimension de la maison. Les matériaux Dimension en m Besoins Antrandra (ravinala) 5 5 paquets de 100 feuilles Falafa(tyge) 5 idem 5 35 ≥ Source : enquête avec les constructeurs NB° : 1 paquet d’ Antrandra = 100 feuilles 1 paquet falafa = 100 tiges

Si elle est très bien construite, une maison traditionnelle peut durer dix ans. Dans la commune d’Antsakoamanondro, ce type de construction représente 84.04 du total soit un nombre de 1401. II-3-2-La construction moderne. Ce type de construction exige de fortes dépenses financières. A part les matériaux qui couteaux (tôles, ciment, fers ronds, briques, clous..), il y a les frais pour la main d’œuvre (maçons, manœuvre, etc..) Depuis quelques dizaines d’années, les tôles sont devenues à la mode et remplacent petit à petit les toitures de feuilles d’Antrandra pour ceux qui ont les moyens de les payer. Ce type de construction regroupe les bâtiments publics (CSBII, écoles, bureaux administratifs) et privées (églises, sociétés, SOMIA, SNIA, BIOLANDE)

II-3-2-1 Les bâtiments publics On trouve quelques bâtiments publics dans la commune rurale d’Antsakoamanondro. La plupart d’entre eux sauf peut être l’établissement scolaire ont besoin d’une réhabilitation. Environ 90% des bâtiments scolaires sont en dur. Le bâtiment abritant la mairie, était construite en 1950. 32

C’est une maison en dur composée de deux grandes salles devenues aujourd’hui un peu trop exiguës et démodés par rapport aux activités. La CSBII occupait pendant un long moment l’une des salles de la mairie jusqu’en 1997. Le bâtiment actuel n’était construit qu’en 1997, dans le cadre du financement, d’un montant de 302 000 000 de francs malagasy, alloué par l’Etat en faveur de chaque sous préfecture à l’époque. A côté de la mairie sur le bord de la route nationale 6, se trouve le bureau du délégué d’arrondissement, fonctionnaire représentant de l’Etat dans cette commune. Cette maison en dur et est encore neuve, car récemment construite. II-3-2-2-Les bâtiments privés Il existe à Antsakoamanondro un grand nombre de bâtiments en dur appartenant aux grandes sociétés agro-industrielles, mais il y a aussi des églises catholiques au nombre de 6 églises à l’intérieur de la circonscription et dont la première église était fondée en 1954 à Antsakoamanondro même. En ce qui concerne les sociétés SOMIA et consorts, elles présentent un paysage particulier avec des grands bâtiments. On compte au total 25 bâtiments en dur. La construction a commencé des 1910 après la pacification par Gallieni. Il faut constater que dans la commune d’Antsakoamanondro , les bâtiments en dur représentent à peine les 15% des constructions. Bref le milieu naturel du Sambirano est en général façonné à la mesure de l’histoire et des besoins de l’homme. Ce façonnement continue encore de nos jours en pleine période de l’indépendance. La partie qui suit, la deuxième, va nous permettre d’apprécier et d’évaluer la dynamique de développement économique actuelle de la commune rurale d’Antsakoamanôndro 33

DEUXIEME PARTIE

LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET CULTURELLES 34

Chapitre III- Les activités de production Un des objectifs prioritaires sur le plan nutritionnel est l’autosuffisance alimentaire notamment en riz. L’économie de la commune, à l’instar de celle de tout le district d’Ambanja, est basée sur l’agriculture. Les autres activités (pêche, élevage) sont pratiquées à titre secondaire ou complémentaire.

III-1- La culture vivrière III-1-1- La riziculture . La production de riz constitue la principale occupation de la population du Sambirano. La consommation de riz est profondément entrée dans les mœurs si bien qu’on peut même parler de la « civilisation du riz ». La disponibilité en riz devient ainsi un défi pour chaque ménage, non seulement parce que le riz est un besoin culturel, mais aussi parce qu’il conditionne la survie socioéconomique de la population. On trouve, dans cette commune deux principaux systèmes de riziculture. - Riziculture sur tetiky (culture sur brûlis. - Riziculture irriguée

III-1-1-1 riziculture sur tetiky La riziculture sur tetiky est une culture itinérante sur brûlis. Elle est pratiquée sur les flancs des montagnes forestières. La technique rizicole a comme outil principal de défrichement. Le feu est très destructrice de l’environnement. C’est la forme la plus ancienne de la riziculture. Dans la commune d’Antsakoamanondro, cette culture était initiée par les « Tsimihety » originaire de la région de Sofia voisine du Sud. Elle se fait avec peu de soin : :pas de repiquage, semis en poquet, peu de sarclage et sans irrigation (culture sous pluie). Cette pratique a un gros inconvénient : la destruction des forêts. Après deux années de culture, les sols sont laissés à l’abandon et la culture est déplacée vers un autre endroit de la forêt et ainsi de suite… C’est une méthode très destructrice de l’environnement. Il importe d’interdire sa pratique avant qu’il ne soit trop tard. La raison évoquée par les pratiquants de cette méthode est l’insuffisance de terres aménagées dans les bas fonds. 62% des rizicultures à Ambanja et 80% à Nosy-Be sont pratiquées sur brûlis. 35

Photos N° 6 : Riziculture sur Tetiky dans le versant. (Cliché : Etienne Maharavo.S) 36

Cette technique culturale, vu sa simplicité ne nécessite pas un investissement énorme. Elle répond bien aux moyens très limités à la disposition des paysans même si les rendements sont assez faibles. Tableau 06 : Le rendement et la production de la riziculture sur le « tetiky » dans le district d’Ambanja. Ambanja Riz sur « tetiky » Riz pluvial semis-direct Superficie (ha) 10974 1950 Rendement (T/ha) 0.895 1.202 Production en (T) 9822 2344 Source : SSA/ DPEE Min Agri-DRA -

Le tableau n° 06 ci-dessus, montre le niveau de production de riz de tetiky . Les rendements sont faibles, cela est dû : - Aux aléas climatiques : Insuffisance de la pluie et ou sa mauvaise répartition. Le problème de l’eau constitue l’un des problèmes majeurs pour la culture du riz. Le calendrier se trouve déstabilisé du fait de la régularité des pluies. L’irrigation est confrontée - Aux manques de matériels agricoles pouvant favoriser l’extension des superficies cultivées. -à la persistance des systèmes traditionnels -à l’insuffisance des semences améliorées des variétés à haut rendement.

III-1-1-2- Le semi-direct à la volée C’est un système de culture très pratiqué dans la région du Sambirano. Le semis direct tient encore une place importante après le « tetiky » à cause de : La disponibilité de semence locale - L’existence d’une vaste superficie de rizicole par rapport aux tâches agricoles. - L’absence de maîtrise d’eau - La persistance de la culture traditionnelle 37

La préparation du sol se fait entre mois d’octobre au mois de novembre. On commence par le sarclage des mauvaises herbes. Ensuite, on fait le labour entre mois de décembre jusqu’au début de janvier. La commune d’Antsakoamanondro possède encore des sols fertiles permettant cette culture, mais la production reste encore insuffisante (voir le tableau N°06) Cela est dû : - A l’inondation très fréquente entre les mois de décembre et de mars. - A l’attaque des insectes terricoles, des fody 7, des maladies virales (Menamiretaka ). Ces contraints entraînent une perte considérable de rendement.

III-1-1-3-Le riz irrigué C’est l’activité principale des paysans des zones basses et où l’approvisionnement en eau ne se pose pas. Les travaux demandent beaucoup de temps et d’efforts : nettoyage des parcelles, labour, hersage, curage des canaux d’irrigation et des drains et repiquage. Les paysans repiquent deux fois dans l’année, notamment dans le fokontany Andrahibo et Antsakoamanondro.

Concernant la préparation du sol après avoir fait toute le préparatif d’usage nécessaire au sol jusqu’au labour, il faut : Aplanir le terrain, construire des diguettes qui divisent le terrain en parcelles et qui sont destinés à maintenir l’eau en période sèche. Il faut procéder un aménagement hydraulique destiné à la fois à l’irrigation et au drainage (canaux). La préparation du sol se fait par labour de 20/25cm de profondeur et une mise à boue par hersage répété ou piétinage avec des bœufs. La culture irriguée demande la préparation d’une pépinière. Traditionnellement, la pépinière se fait sur une petite surface 1/18 ème à 1/20 ème de terrain à cultiver environ et non loin de la rizière. Le semis de pépinière est faite à forte densité. Le repiquage a lieu entre 30 à 40 jours après semis. Au bout de quarante jours au plus, on repique les jeunes plants de riz à la main.

7 Petit oiseau qui fréquente les rizières fondia madagascariens 38

Photos :N° 07 : Repiquage aquatique. (Cliché : auteur)

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En général, ce sont les femmes qui repiquent les jeunes plants. Les récoltes s’effectuent entre mars et mai en général.

Tableau 07 : La production au niveau de chaque fokontany FOKONTA SPECULATION NY S(Ha) P(T) rendeme nt Antsakoam 12 15 +1t anondro Ankazokon 50 60 +1t y Madirofolo 5 4 moins de 1t Anjavimila 10 12 +1t y Ambodima 30 36 +1t ngasoa Andrahibo 60 72 +1t Mahamanin 20 24 +1t a Ankingabe 10 6 moins de 1t Ambazoana 100 120 +1t be Commune 287 343 +1t Source : SDC et autorités locales

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Photos N° 08 : Riziculture irriguée dans la zone marécageuse d’Ankazokony. Elle est nouvellement transformée en rizière. (Cliché : auteur)

Malgré l’importance de riz, la production est faible avec le rendement qui tourne autour de la tonne à l’hectare. Elle est pratiquée selon le système de culture traditionnelle. En général, on constate une insuffisance de matériels qui est l’une des causes de la faiblesse de rendement. Les fokontany d’Ambazoañabe et Andrahibo sont les plus gros producteurs de riz de la commune.

Tableau 08: la situation de matériels agricoles MATERIELS Charrues Herses Charrettes Brouettes Antsakoam 55 20 40 2 anondro Ankazokor 20 3 19 2 y Anjavimila 15 16 30 2 y Andrahibo 12 4 10 2 Ambodima 8 3 5 1 41

ngasoa Ambazoana 4 5 10 0 be Ankingabe 0 0 0 1 Mahamanin 2 2 6 1 a Madirofolo 8 8 14 2 Total 124 61 132 12 Source : CDC et les autorités locales En matière d’agriculture, la technique adoptée est traditionnelle et rudimentaire avec l’emploi des simples matériels agricoles (bêche, pelle…. Les matériels agricoles sont largement insuffisants et très archaïques. Dans l’ensemble de la commune, 7.4% de la population ont des charrues, 3.6% pour herses, 7.9 charrettes et 0.7 des brouettes. Dans la commune d’Antsakoamanondro, en se referant aux chiffres sur le tableau, une charrue laboure 2 hectares par an. Dans le fokontany de Mahamanina, on ne trouve que 2 charrues qui doivent labourer 20 hectares. L’élevage est une composante importante du système de production agricole. L’insuffisance des bœufs handicape le développement de l’agriculture et cause la diminution des surfaces cultivées. Ainsi, on a besoin des bœufs de trait dans la pratique riziculture traditionnelle. Dans la commune étudiée, on a recensé environ bœufs de trait. Alors, si on utilise deux bœufs pour un étalage de charrue, ce nombre est largement insuffisant, car on ne compte que 180 têtes pour 124 charrues. Même avec un bœuf pour une charrue, le problème se pose toujours. On doit avoir 4 bœufs normalement pour tirer une charrue. Dans le fokontany d’Ambodimangasoa, on n’a que 10 bœufs alors qu’on y trouve 8 charrues qui doivent labourer 30 hectares. Cela signifie que la possession des charrues ne suffit pas pour résoudre les problèmes de matériels agricoles. Les agriculteurs qui n’ont pas des charrues représentent environ 22% du total. Ils doivent payer 30 000Ar l’heure comme location de labourage. En ce qui concerne l’infrastructure agricole, la commune dispose 3 canaux d’irrigation. Ces canaux sont réhabilités par PSDR. La réalisation de ces travaux doit permettre à la commune de pratiquer deux cultures par an, ce qui permettra une augmentation de la productivité rizicole pour les deux fokontany. 42

Les renseignements concernant ces canaux sont consignés dans le tableau ci-dessous. Tableau 09 : Etat d’infrastructures agricoles Fokontany Nombre Sites Superficie Nature (longueur des irriguée canaux) Antsakoamanondro 1 Antsakoamanondro 250 ha Moderne 750 m (en dur) Andrahibo 2 Andranosavoño 100 ha Traditionnels 3000 m (terre) Source : CDC et les autorités locales.

A signaler qu’aucun de ces ouvrages n’est en dur dans le fokontany d’Andrahibo. Enfin des crues vers mars et avril débutent le calendrier cultural lorsque le niveau de l’eau commence à rejoindre progressivement le lit. Dans les sources, l’eau coule toujours, mais elle n’alimente plus les canaux qui sont complètement à sec. Malgré la présence des canaux d’irrigation, cette commune connaît encore la période de soudure entre mois de février-avril.

Dans la région de DIANA, le niveau de consommation quotidien en riz par tête est d’environ de 360g soit 131kg/an/tête. A cela s’ajoutent les aliments complémentaires dont le manioc, la banane cuite, la patate douce, le taro…

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Photos N° 09: Canal d’irrigation en dur et suspendu en saison de pluie. Il est complètement rempli d’eau. (Cliché : auteur).Chef lieu de la commune 44

III-1-2-Les cultures vivrières secondaires III-1-2-1- Le manioc Le manioc est, après le riz le produit le plus cultivé. Cette culture complète le riz dans l’alimentation mais une bonne partie est destinée à la vente. On le cultive surtout en prévision de soudure durant la période des pluies. En temps normal, les paysans ne le consomment presque pas ou très peu. Mais, il est heureux de le trouver quand les réserves de riz commencent à s’épuiser (Fanony Fulgence : Fasina). Le manioc pousse presque partout et sa culture est en général assurée par les antandroy, mais les sakalava en cultivent occasionnellement.

III-1-2-2- La banane et les autres La culture de banane tient une place non négligeable dans la commune d’Antsakoamanondro. C’est une plante qui s’adapte très bien au climat du sambirano. Sa culture est en premier lieu destiné améliorer le sol et à ombrager les jeunes plans de cacaoyer, caféier etc. En plus, ils décorent les jardins de case autour de la zone d’habitation. La région de sambirano est fortement influencée par la population islamisée, qui sont, à priori, les plus gros consommateurs de ce produit. C’est un fait qu’aucune justification ni scientifique ni religieux n’explique si ce n’est l’origine sociale des premiers musulmans à Ambanja : des comoriens gros consommateurs de banane. La banane verte se vend, le plus souvent sur commande surtout en période du ramadan. Les cultivateurs vendent leurs bananes par régime ou par charrette. Les autres cultures vivrières comme le taro, le SAHOÑO (colocasia antiquorum) et les tubercules poussent aussi dans cette commune. Le sahoño exige un sol permanence humide, on le cultive dans les rizières au repos et sur les endroits très humides. Toutefois, on peut dire que c’est une culture qui n’attire pas beaucoup les paysans. Les produits de cueillette (tubercules, fruits et feuilles sauvages) font partie des aliments habituels de la population qui sillonnent parfois les campagnes et les forêts à leur recherche. En général, les productions vivrières sont utilisées pour la consommation locale, mais les surplus sont vendus aux villages ou dans la ville d’Ambanja. 45

Tableau 10 : Production de quelques cultures vivrières ; Spéculation Superficie Production(t) Rendement Coco 19 199500 10500 Agrume 195 5870 30.10 Ananas 2 40 20 Source : SDC D’après ce tableau, la commune dispose d’une bonne production en matière de coco. Les agrumes sont essentiellement constitués d’oranges qui font la réputation du Sambirano dans l’ensemble de la région de DIANA. Ils font partie des sources de revenues des paysans. Quant à la culture maraîchère commence à intéresser certains paysans qui y voient une source de revenue appréciable.

Photos N° 10: Culture des bananes. Les bananiers sont surtout cultivés comme arbre d’ombrage pour les jeunes caféier et cacaoyer.

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III-2- Les cultures de rente En dehors de la riziculture, les activités prépondérantes de la commune d’Antsakoamanondro, se basent sur l’arboriculture. Il s’agit principalement de la culture de café, de cacao surtout, mais il y a aussi la vanille.

III-2-1- Le café Il constitue la principale culture de rente dans la commune. Il est cultivé sur des superficies considérables sur la plaine et les flancs des collines. La taille moyenne des exploitations est de deux hectares par ménage. La culture de café est généralement précédée par l’installation préalable des arbres d’ombrage tels que le bananier l’Albizzia le berk (bonara) ou autres. La récolte du café se fait à la même période que celle du riz. Il est vendu le plus souvent en coque mais parfois décortiquée et dans ce cas le prix est bien meilleur pour les producteurs.

III-2-2-Le cacao (Théobroma cacao) Un certain nombre de paysans pratiquent la culture de cacao dans la commune d’Antsakoamanondro. A cause de l’insuffisance des terres cultivables, ces plantes sont associées avec les caféiers. La production est relativement faible même si le Sambirano est la capitale malgache du cacao. A l’instar du café, la culture du cacao exige comme un des préalables l’installation des arbres d’ombrage.

III-2-3- La vanille La vanille est cultivée dans le Sambirano depuis le début des années 1960, mais elle n’a jamais pu s’imposer dans l’espace comme principale culture. Cette culture nécessite beaucoup d’entretien et beaucoup de soins, ce qui peut être interprété comme l’une des causes de son « impopularité » dans une zone où les paysans sont très occupés. Le tableau ci-dessous nous donne une idée sur la culture de rente dans la commune d’Antsakoamanondro. 47

Tableau 11 : Culture de rente dans la commune d’Antsakoamanodro Spéculation Superficie Production Rendement Café (coque) 189 756 11 Cacao marchand 73 314 4.30 Anacarde 474 10156 2.22

Comme partout dans le district d’Ambanja, la culture du café et de cacao est à but commercial. Pour le café, seulement un petit pourcentage de la production est réservé à la consommation locale. La production de café, de cacao et d’anacarde reflète une spéculation importante. En effet, la culture de rente constitue une source de revenue pour plusieurs ménages. Les collecteurs s’organisent pour ramasser des produits locaux. L’argent obtenu de la vente des produits agricoles assure les besoins quotidiens des ménages. Nous avons remarqué la contribution de l’anarcadier à la protection de l’environnement. Dans la région du Sambirano, la condition climatique définit toutes les activités agricoles qui sont de ce fait aléatoire. 48

Carte n° 5 : LES ZONES DE CULTURES 49

III-3-L’ élevage L’élevage joue un rôle très important dans la vie socio-économique des paysans qui l’associe généralement à l’agriculture. La possession des bœufs est un signe de puissance et de richesse. Cette activité porte essentiellement sur les bœufs mais les petits animaux tels que les caprins, porcin et la volaille (en particulier des poulets) ne sont pas négligées. L’élevage reste encore traditionnel, malgré l’existence d’Ecole d’Application des Sciences Techniques Agricoles et Promotion rurale (EASTA-PRO) à Antsakoamanondro

III-3-1- L’ élevage bovin L’élevage bovin est une composante importante du système de production agricole. C’est un élément nécessaire pour faire les travaux agricoles. On l’utilise pour piétiner les rizières, tirer la charrue, la charrette et pour transporte les marchandises. Donc les paysans préfèrent le bœuf qui est utile pour les travaux agricoles aux vaches laitières. Il joue également un rôle important de caisse d’épargne que l’on peut prendre en cas de besoin monétaire urgent. Malgré tout, l’élevage des bœufs a un caractère extensif dans la commune d’Antsakoamanondro. Actuellement, la commune d’Antsakoamanondro est peu propice à l’élevage de bœufs par manque de terrain à pâturage, mais les habitants travaillent beaucoup pour multiplier le nombre de bœufs. Autrefois, pour augmenter leurs troupeaux, lorsqu’ils avaient de l’argent, après la vente des produits agricoles (café, cacao, …) ils allaient à Mahavavy ou dans la région de SOFIA pour acheter des bœufs. Ils achètent les jeunes femelles pour bas des veaux. Parfois, ils vendent les grands bœufs castrés pour acheter deux ou trois petits. 50

Photos N° 11: Elevage à piquet – rohy bory . Le propriétaire attache les bœufs dans le pâturage le matin, retourné à midi pour les faire boire et les faire changer d’endroits. Au coucher du soleil, il les prend pour les ramener au village. (Cliché : Auteur).

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III-3-2- Le porcin Dans la région du Sambirano où la civilisation sakalava est fortement influencée par la civilisation swahilie, l’élevage de porcin est peu pratiqué. La plupart des sakalav a ne consomme pas la viande du porc dont l’élevage est ainsi rare. Les principaux éleveurs sont les migrants des Hautes-Terres malgaches (Merina et Betsileo). Actuellement, l’EASTA-PRO essaie de vulgariser cette activité parmi les paysans. Une forme a été donnée avec l’appuie de PSDR (Projet de Soutien pour Améliorer et développement Rurale) à l’association de femme en vue de la vulgarisation de l’élevage porcin à Antsakoamanondro.

III-3-3 Le petit élevage Le petit élevage (avicole, caprin). L’élevage caprin et de volaille constitue une source non négligeable de revenu pour certains ménages. En plus, les volailles sont destinées à l’autoconsommation. L’élevage des volailles est très populaire, car il ne demande pas beaucoup d’investissement et que même les enfants peuvent le pratiquer. Cependant, la vente des volailles constitue une activité informelle qui occupe surtout les pauvres sans emploi et qui ne possèdent pas de champs de culture. Les volailles sont très recherchées dans la commune d’Antsakoamanondro surtout au moment des fêtes (nouvel an, fête de l’indépendance, paques… ) Tableau 12 : Situation de l’élevage (année 2001). Fokontan Bovin Caprin Porcin Volaille y Antsakoam 135 30 10 4700 anondro Ankazokor 145 20 15 4000 y Ambazoan 190 30 4100 abe Mahamani 170 20 1000 na Andrahibo 160 1900 Madirofolo 140 840 Ambodima 130 1200 ngasoa 52

Ankingabe 120 1100 Anjavimila 110 10 1800 y Commune 1200 60 75 19640 Source : CDC et autorités locales ; D’après ce tableau, tous les ménages pratiquent l’élevage des bœufs et des volailles. Le cheptel bovin est important dans la commune d’Antsakoamanondro. On compte environ 1200 bovidés. Ces derniers sont utilisés pour les travaux de rizière et de transport. Ils aident les agriculteurs pour le piétinage comme pour les autres tâches. Mais cet élevage connaît des problèmes au niveau de l’alimentation en eau et dans le domaine de pâturage. L’insuffisance d’encadrement vétérinaire est aussi une des causes de la mortalité importante.

III-3-4- Le problème d’eau La région du sambirano connaît deux saisons bien distinctes : saison des pluies et saison sèche. La grande majorité des pluies tombent en été et ceci pose des nombreux problèmes (surabondance d’eau, crues, inondation) Durant la saison sèche, la plupart des rivières ont un débit très faible, voire nul. Les éleveurs sont obligés de creuser des puits pour avoir de l’eau.

III-3-5- Le pâturage Les zones de pâturage sont peu étendues dans la commune d’Antsakoamanondro et les communes environnantes comme Ambalahonko et surtout Ambanja. Ce problème provient de l’occupation de la plupart des terres disponibles par les cultures de rente. Il y a donc concurrence entre les cultures de plantation et l’élevage. Dans la commune d’Antsakoamanondro, les vastes surfaces sont cultivées en Ylang-Ylang, cacao, café, palma rosa par les sociétés SOMIA, BIOLANDE, SNIA, ce qui gêne beaucoup les éleveurs.

III-3-6- La mortalité Les difficultés engendrent une hausse de la mortalité de l’ensemble du cheptel tant parmi les bovidés que les volailles. Parmi ces maladies bovines les plus connues sont le charbon, la tuberculose, la diarrhée, la gale etc. L’absence d’encadrement technique en matière d’élevage constitue un problème crucial pour la commune d’Antsakoamanondro, malgré l’existence de l’EASTA-PRO. 53

L’élevage bovin joue en plus un rôle socioculturel important. Il est toujours présent dans les différents rites traditionnels. Pourtant, il n’existe pas dans le circuit économique. Le bœuf est un capital qu’il faut faire fructifier le maximum possible (Tourettes, 1993. L’élevage, peut offrir des opportunités pour combler les ressources propres très insuffisantes de la commune si celle ci arrive à les gérer.

III-4- La pêche La pêche est pratiquée par la population d’Antsakoamanondro à titre d’activité principale pour les uns et secondaire sinon ludique pour les autres. Disposant d’une riche façade littorale où se sont implantés des villages (Ampampana, Andraibo, Ankinjabe) la comme peut devenir une zone de pêche prospère. Mais cette activité est, pour le moment, fortement handicapée par l’insuffisance des moyens techniques. Aussi assiste-t-on à un système largement archaïque. A Antsakoamanondro les habitants ont le choix entre la pêche en eau douce et la pêche maritime. III-4-1- La pêche en eau douce Les principaux matériels utilisées sont la canne à pêche (ou la gaule) et le filet moustiquaire ( sihitry). Les principaux acteurs sont les femmes et les enfants pour le sihitry. Quant en gaule, ce sont surtout les hommes qui les utilisent pour la capture des poissons destinés à la consommation directe du ménage. Cela permet de faire une épargne qui seront utilisé pour d’autres besoins (scolaire ou sanitaire par exemple).

III-4-2- La pêche maritime La pêche maritime reste encore largement traditionnel. Elle implique les différentes catégories (ou couche) de population à divers titres. Source de principale de protéine pour l’ensemble de la population, elle permet à certains ménages de se procurer de quelques sommes d’argent. Ainsi, le budget s’en trouve augmenté. Puisque l’agriculture notamment, la riziculture, constitue la principale activité de la majorité de population, la pratique de la pêche diminue sensiblement lors de la période des grands travaux : labour, repiquage, gardiennage et surtout récolte.

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III-4-2-1- La pêche au filet. La pratique de la pêche au filet nécessite la formation d’une équipe de pêche et la disposition d’un certain niveau de revenu. En effet, cette méthode, du moins dans un premier temps, nécessite l’achat ou la confection du filet. Une fois les matériels obtenus, il est facile de récupérer la somme investie, ce qui doit alors encourager les jeunes à s’y adonner. Car, finalement la pêche au filet est une activité porteuse à condition de bien savoir s’organiser : organiser son emploi du temps mais aussi former son équipe de pêcheur et le mode de partage des bénéfices entre les membres d’une équipe.

III-4-2-2- La pêche à pieds Il s’agit de la pêche qu’on pratique dans les zones de mangrove et qui nécessite le recours ni à la pirogue ni au filet ni à la ligne. Cette méthode porte surtout sur les crabes, certains coquillages (bivalves) mais aussi certaines espèces de poissons et d’anguilles qui se sont laissé emprisonner dans des flaques d’eau après le reflux. On peut la pratiquer de jour comme la nuit.

III-4-3- La production La production de pêche est très faible faute de moyens techniques adéquates. Les produits de la pêche peuvent avoir deux destinations : l’autoconsommation directe du pêcheurs et sa famille et la vente sur le marché local. La production est assez faible. Le tableau ci-dessous présente la production annuelle de la pêche maritime et les nombres de pêcheurs de la commune en 2001.

Tableau 13 : Production et les pêcheurs dans les quatre fokontany. Fokontany Holothurie Poisson crabe Crevette Pêcheurs Quantité P Q P Q P Q Antsakoamanondro 40 200 120 36000 150 90000 90 1800 Andrahibo 30 150 90 27000 130 78000 80 1600 Mahamanina 20 100 40 12000 90 34000 55 1500 Ankingabe 24 120 60 18000 60 3600 60 1200 Commune 114 570 310 93000 430 28800 285 5700 Source : SDC et autorités locales.

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III-5- L’ artisanat L’activité artisanale demeure une activité moins développée dans la commune. Cependant elle peut jouer un rôle important pour la création d’emploi pour les jeunes désœuvrés. L’artisanat peut générer une ressource financière non négligeable. Aucun des pratiquants cependant ne le considère comme une activité professionnelle à part entière. Dans les villages éloignés et enclavés du chef lieu de la commune il reste pratiquement l’unique moyen de fournir ou d’enrichir le parc agricole (forge, menuiserie).

III-5-1-Les forgerons Peu d’artisans seulement s’adonnent à la forge qui paraît ainsi une véritable spécialité. Les forgerons fabriquent et offrent des outils agricoles tels que le coupe-coupe, la hache, la bêche. Ils sont ainsi très occupés lors des travaux de défrichement et de labour. C’est donc un activité saisonnière. Pour la matière première, les forgerons utilisent souvent des matériaux de récupération qui sont très difficile à trouver sans compter que les métaux récupérés sont de nos jours de très mauvaise qualité. L’argent gagné est utilisé pour acheter le fer, les tôles et le charbon mais vus la cherté de ces produits, les bénéfices sont faibles, ce qui fait que plusieurs artisans abandonnent la forge pour d’autres activités lucratives.

III-5-2-La vannerie En général, c’est un travail que les femmes effectuent en saison sèche. Avant les récoltes, elles tressent des nattes qui serviront à sécher des produits comme le riz, le café et pour recouvrir les planchers de greniers-riha . Parfois, elles produisent des objets sur commande. Les hommes fabriquent des paniers, des nasses et surtout de vans « sahafa » pendant les jours où ils ne doivent pas travailler au champ (jeudi, mardi ou dimanche). Les hommes, les femmes travaillent à l’ombre des arbres (manguier, jaquier…. Les matières premières utilisées sont les écorces de baobab, du bambou-valiha ou viko - pour les vans et la paniers- antomby . Quant aux femmes, elles tressent les horefo (cypéracée) et/ou mahilaka. -palmiers (Hyphaene shatan) pour avoir des nattes et des corbeilles. Le tressage est surtout réservé aux femmes âgées-dady – ou matoevavy , car c’est une activité qui n’a pas besoins de recours ni à une force physique ni à de grands déplacements 56

que peuvent seulement fournir les jeunes filles – tsaiky magnangy . Cette activité tient comme le précédent une place importante dans la commune. De nombreuses femmes en obtiennent de petites pécules dans les autres fokontany (Ambodimangasoa, Ambazoanabe, Ambatofitatra) surtout pour la confection de vans Le tableau n°14 illustre la situation de l’artisanat dans la commune d’Antsakoamanondro.

Tableau 14 : Situation de l’artisanat dans la commune. Nature forgeron Couture Charron Menuiserie Pirogue Vannerie Total Recette 9900 4100 43000 15 000 000 56 000 61 000 150500 Commune 000 000 000 000 000 000 Nombre 28 9 11 2 10 36 96 Source : CDC d’Antsakoamanondro

D’après ce tableau, les artisans sont principalement composés de forgerons, de vanniers, des menuisiers, des couturiers et des charrons. Mais un nombre croissant de jeunes s’intéresse à la réparation des bicyclettes. Ils s’installent au bord des routes pour rencontrer facilement leurs clients. La vannerie et la forge sont cependant les plus pratiquées des artisans dont la recette annuelle peut atteindre 71100 000. Ces deux spécialistes représentent plus de 65% des artisans, soit un nombre de 64. La forge est un métier de production et de réparation des petits matériels agricoles tels que charrue , angady , pelle, couteau, bande métallique des roues de charrette…(Voir annexe N°01). A noter que la couture est une activité essentiellement féminine. Elle est appelée à se développer dans le cadre de la promotion féminine. Les produits sont destinés à l’usage direct de la famille, mais aussi à la vente où elle constitue une source de revenu complémentaire pour le ménage.

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Recette(10 6Fmg) Nombre 120 40

35 100

30 80 25

60 20

15 40

10 20 5

0 0 forgeron Couture Charron Menuiserie Pirogue Vannerie Nature Recette Nombre

Figure.3 : Situation de l’artisanat dans la commune

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Photos N°12 : La vannerie. Une vieille femme en train de tresser des nattes. (Cliché : Zatovo )

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III-6- Les activités commerciales Le commerce est une activité très dynamique dans la commune d’Antsakoamanondro.Il joue un rôle important pour la vie quotidienne de la population. Les produits de rente constituent une source de revenus pour plusieurs ménages. III-6-1- La situation commerciale A part quelques petites épiceries, gargotes et bar le chef lieu de la commune d’Antsakoamanondro ne possède qu’une seule infrastructure commerciale. Il s’agit du marché construit en dur, mais qu’aucun commerçant n’occupe. Comme le commerce n’est qu’une activité supplémentaire, ceux qui ont quelque chose à offrir préfèrent établir leurs petits étales tout près de leur domicile. Le marché en dur fonctionne surtout hebdomadairement. Il a été inauguré en 1997. Il est implanté dans le fokontany d’Andrahibo sur le bord de RN6 à 2Km au nord du village d’Antsakoamanondro, dans une localité appelée Andranosavoño. Ce marché ne possède pas d’infrastructure moderne. Il n’y a que des hangars en ravinala . Cependant, c’est le plus grand marché hebdomadaire de la commune. Il fonctionne tous le mardi. Des paysans des environs et des communes voisines s’y rendent pour vendre, mais aussi s’approvisionner. Comme la place est aujourd’hui devenue trop étroite, les commerçants exposent leurs produits le long des trottoirs de RN6. III-6-2-Les produits commerciaux Dans la commune d’Antsakoamanondro, les produits commerciaux sont variés. Il s’agit essentiellement des produits agricoles, d’élevage et des pêches. Les autres produits tels que la cotonnade et fripe, les chaussures, les marmites sont vendues par des commerçants venant de l’extérieur de cette commune, notamment des gens des hautes-Terres malgaches.

III-6-2-1- Les produits agricoles Les produits de rente surtout le cacao, café, anarcade et de vanille sont destinés en totalité pour la vente. Un petit pourcentage de la production de café est réservé cependant à la consommation locale. Les cultures de rentes constituent une source de revenus pour plusieurs ménages de cette commune. L’achat de ces produits est assuré par des collecteurs qui résident à Ambanja.

L’argent obtenu assure les besoins quotidiens des ménages sel, pétrole, savon, allumettes, cigarettes et autres. La production rizicole et vivrière comme banane, manioc et les légumes servent des compléments à l’alimentation. Pour ce qui est de riz blanc, nous 60

avons retenu deux villages (Ambazoanabe et Ambatofitatra) qui constituent les secteurs principaux de la production, de véritables greniers à riz de la commune. Tous les mardi, les paysans viennent Andranosavoño où se tient le marché hebdomadaire anfin de vendre leurs produits. Beaucoup de spéculateurs- mpameriky s’y rendent pour acheter les riz blanc à bon prix et les revendre dans leur village. La vente de riz blanc se fait par Kapoaka (petit boîte conserve) utilisé comme unité de mesure pour la vente de riz, de pois de cap, de haricots…La boite- kapoaka utilisée est celle du lait concentré qui a une capacité ou poids moyen de 390g environ. Pour la banane, elle est vendue par régime fahiny ou par grappe ou lafiny ou par tas. Le problème est de savoir la quantité qui correspond à un tas ; il n’y a pas des précisions ni sur les poids, ni sur le volume des produits.

III-6-2-2- Les produits d’élevage et de pêche Au moment de tsena , on peut rencontrer beaucoup les marchands de volailles (poules, canards…) Pour les produits de pêche, il s’agit simplement des poissons et des crevettes. Les vendeurs offrent en général des poissons salés, fumés et secs. La vente se fait par pièce ou par tranche. Pour les crevettes, elles sont vendues par tas et par k apoaka pour les caridina sp- tsivakigny..

III-6-2-3- Les autres produits Il existe, tout le mardi, les vendeurs de fripes, des chaussures qui sont constitués par les Merina ou Betsileo originaires des Hautes-Terres malgaches. On vend aussi des plantes médicinales par les tradipraticiens qui descendent des villages de la montagne de l’Est.

III-6-3- Les prix Les prix des produits varient suivant les saisons et les circonstances particulières. Pour les riz blanc, les prix varient de 200Ar à 250Ar entre les mois d’avril et de novembre parce que c’est le moment de la récolte. Ils augmentent ensuite progressivement de novembre jusqu’à la prochaine récolte. Pour les produits d’élevage tels que volailles, canard, ils coûtent chers au moment des fêtes.

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III-7- L’Industrie Il existe deux (2) agro-industries et une société purement agricole dans la commune. Ces agro-industries sont la SAGI (Société Agricole et Industrielle d’Ambanja) et la BIOLANDES La SAGI possède une propriété de 2000ha dont 553 ha sont cultivés en cacaoyers, 48 ha en caféiers, 174 ha en Ylang-Ylang, 7 ha en baie rose, 26 ha en vétiver. Le reste, les bas fonds, est destiné à la riziculture des personnels et mise en friche pour la culture des nouvelles essences. Actuellement, la SAGI produit 257 tonnes de cacao marchand. Depuis l’année 2006, la société n’a pas produit des huiles essentielles d’Ylang-ylang, La SAGI emploi actuellement 500 personnes dont 12 cadres, 86 permanents et le reste sont constituées par des saisonniers. Les problèmes de la société sont les vols sur pieds de cacao et l’occupation illicite de terrain par des riverains. La SMPA (société Malagasy des plantes Aromatiques) est une société malgache qui a son siège à Ambanja. Elle a contracté un bail emphytéotique avec la société CNIA qui lui a loué des parcelles de terrain de 168 ha. Ces parcelles se trouvent dans la commune urbaine d’Ambanja et les communes rurales d’Ambohimena, Ambalahonko et d’Antsakoamanondro. Les parcelles sont plantés de 120 ha d’Ylang-ylang et de 48 ha de vétiver et produisent par an 70 tonnes de fleurs d’Ylang-ylang (le tonnage de vetyver produit n’a pas pu être obtenu). La SMPA emploie 124 ouvriers permanents (anciens personnels de la CNIA). La BIOLANDES est une société zone franche. Elle transforme les fleurs d’Ylang- ylang, le vétiver, la vanille et autres huiles essentielles. Elle assure ainsi la transformation des matières premières livrées par la SMPA qu’elle exporte en Europe. Elle produit 700kg d’huiles essentielles d’Ylang-ylang avec un rendement de 0.01 tonne par ha et d’huiles essentielles de vétiver, de la vanille, de prévoie, de gingembre et autres. Elle emploie 42 ouvriers permanents. A partir de 2008, la SMPA et la BIOLANDES procéderont à une restriction de leur organisation et à un changement technique de production. Pour cela, elles réduiront les effectifs permanents à 18 pour la SMPA et 14 pour la BIOLANDES. Les personnels d’entretien et de collecte seront devenus des saisonniers. Pour le cas de la BIOLANDES, elle change sa technique de transformation en produisant l’huile essentielle par l’utilisation des alambics au bois de chauffe pour réduire le coût de production. 62

Chapitre IV-LES ACTIVITES SOCIO-CULTURELLES La commune d’Antsakoamanondro définit des objectifs à long terme, à moyen terme et à court terme qui visent un développement socioculturelles durable.Ils sont basés surtout dans le domaine sanitaire et éducatif. IV-1- La santé (Situation sanitaire de population) La commune d’Antsakoamanondro est pauvre en matière d’infrastructure sanitaire. Elle bénéficie cependant de la proximité de la ville qui permet de jouir d’un service sanitaire d’un niveau appréciable. Toutefois, la mentalité en relation avec une croissance démographique élevée pousse un grand nombre de la population à recourir à des pratiques traditionalistes.

IV-1-1 centre de santé de base niveau II et sa fréquentation Le bâtiment était construit en 1997, sa fréquentation reste encore faible avec un taux de 42,46%. Ce qui représente un effectif de 2820 personnes. La faible fréquentation de la population est due à la proximité de la ville (SST) qui se situe à 14km. Pour certains villages dont Ankazokony, Anjavimilay et surtout le village de Madirofolo, la fréquentation du CSBII est très faible. Les habitants préfèrent aller en ville pour être beaucoup mieux soignés (consultation, médicaments…) La consultation au CSBII reste spécialement pour les ménages aux revenus modestes et qui bien souvent préfèrent les guérisseurs traditionnels.

IV-1-2- Les maladies principales D’après les données de l’année 2006 enregistrées par le centre CSBII, le paludisme constitue la principale maladie. Les femmes et les enfants en sont plus grandes victimes. Cela est en rapport avec le climat humide et généralement chaud. En outre, la présence des plans d’eau pathogènes mares) n’est pas pour arranger la situation. Des cours et des flaques d’eau se trouvent à l’intérieur du village d’Antsakoamanondro où 285 habitants sont atteints de l’IRA (Infection Respiratoire Aiguë), 92 de diarrhée. Ce dernier est dû au fait que la population fait généralement ses besoins dans la nature, précisément sur les bords des cours d’eau. 63

IV-1-3 Médicine traditionnelle Les habitués à la médicine traditionnelle accordent beaucoup de crédit au tradipraticiens et aux matrones des villages ce qui explique encore la faiblesse de la fréquentation des établissements hospitaliers qu’en cas de graves maladies.

IV-1-4- La vaccination La campagne de vaccination est souvent entravée par le problème de conservation des vaccins, liée à l’irrégularité d’approvisionnement en pétrole, lequel doit être fait auprès du centre hospitalier d’Ambanja. Le médecin n’a pas le moyen de déplacement et le taux de vaccination ainsi reste généralement faible. La couverture de la vaccination pour la campagne 2006 a cependant fortement évolué, telle que l’éprouve le tableau n° 15. Tableau 15 : Taux de vaccination de la commune Vaccin TC (taux de Couverture) en % + TTCH ep, B 3 82.70 BCG, 0 à 15 jours 88.72 VAR(Vaccin Antirougéoleux) 55.63 VAI2 + (Femme enceinte 46.82 Source : CSBII d’Antsakoamanondro

La couverture vaccinale atteint 65.46%, pendant la campagne 2006. La vaccination des enfants est élevée.

IV-2- L’enseignement En général, le moteur de développement c’est l’éducation et l’infrastructure. L’objectif du millénaire pour le développement (OMD) tourne à l’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eaux potable…) En matière d’enseignement, le maître-mot de régime actuel est le suivant : éducation pour tous, c’est-à-dire atteindre l’éducation primaire pour tous les enfants. Malheureusement, le succès n’est pas au rendez-vous. Dans la commune rurale d’Antsakoamanondro, le taux d’analphabétisme reste élevé et beaucoup de population ne sait ni lire ni écrire. D’après les données recueillies auprès des différents responsables, l’école primaire publique recrute beaucoup des jeunes. 64

V-2-1- Ecole primaire publique Dans la commune rurale on comptent 8 écoles primaires publiques :celles-ci se répartissent dans 8 fokontany sur dix (10). Une école primaire privé s’est crée dans chacune des villages d’Antsakoamanondro et d’Anjavimilay. Dans toute la circonscription, Antsakoamanondro dispose des classes compètes jusqu’en T5. Les autres ne disposent que des classes de T1, T2, ou au plus de T3. Aussi les élèves doivent-ils continuer leurs études à la « capitale » après le T3. Ce phénomène est l’un de grands facteurs limitants le développement de l’éducation dans cette commune. La majorité des élèves abandonnent la classe après le T3. Le tableau n°16 ci-dessous résume la situation de l’enseignement dans la commune d’Antsakoamanondro. Tableau 16 : La situation de l’enseignement primaire dans la commune. Niveau FOKONTANY Salle Enseignants Elèves de Titulaire Suppléant Privée Garçons Fille classe Maternelle Antsakoamanondro 03 01 04 14 NI Antsakoamanondro 09 04 04 231 253 Ankazokony 02 01 51 36 Tsaiky Anjavimilay 01 01 14 26 tsara Anjavimilay 02 01 13 24 Ambodimangasoa 03 01 01 86 75 Andrahibo 03 02 01 82 73 Mahamanina 01 01 27 18 Ambatofitatra 02 02 61 69 Ambazoanabe 02 02 01 64 62 Total 25 13 8 02 829 636 Source : SDC-ZAP Antsakoamanondro CISCO

D’après ce tableau n°16, l’effectif total des élèves des EPP est de 1265. Les cours sont assurés par 21 instituteurs. Il important aussi de signaler qu’un enseignant assure souvent en parallèle des cours de T1, T2 et classe de T3. 65

Toutes les données disponibles en matière d’enseignement permettent de constater l’insuffisance criante du personnel enseignant, de l’infrastructure et des mobiliers scolaires. Il existe aussi une école privée nommée « TSAIKY TSARA » (littéralement « le bon élève ») à Anjavimilay avec une salle de classe et une école privée maternelle l’ Antsakoamanondro.

IV-2-2- Ecole secondaire La commune d’Antsakoamanondro dispose d’un collège d’enseignement général (CEG) de la classe de 6 ème à la 3 ème . Ce CEG compte au total 04 salles de classe ou 08 Enseignants dispensent des cours à 155 élèves. Le bâtiment était construit en 2003 par le FID (Fond International pour le développement. Auparavant, les cours s’étaient déroulés dans le marché couvert. Plusieurs élèves des communes avoisinantes comme Ambanja, Ambalahonko, Ambohimena, Maherivaratra et Antafiabotry viennent y étudier. On trouve un établissement de formation professionnelle agricole ESTA/PRO dans la commune d’Antsakoamanondro. Elle a 03 salles de classe, 26 enseignants dont 25 suppléants issus de services techniques assurent la formation des 24 étudiants. Il s’agit la formation professionnelle des jeunes et des moins jeunes intéressées par l’agriculture, l’élevage et la pêche. Il en vient de tout le territoire national pour étudier pendant 3 ans. Le recrutement se fait par voie de concours. Tableau 17 : Enseignement secondaire de la commune. Niveau Fokontany Salle Enseignants Elèves de (nombre) classe NII Antsakoamanondro Titulaire Suppléant Privé Garçons Filles Total 04 08 81 74 EASTA- Antsakoamanondro 03 01 25 PRO Total Source SCD-ZAP Antsakoamanondro CISCO

D’après ce tableau n°17, l’effectif total des élevés de C. E. G est de 155. On tire également de ce tableau que nombre moyen d’élèves par salle de classe est égale à 38, Ce qui permet de constater la faiblesse de nombre des élèves du secondaire. 66

Photos N°13 : Nouveau bâtiment de C. E. G d’Antsakoamanondro construit par le F. I. D. (Cliché : auteur)

Photos N°14 : Le bâtiment de l’EASTA-PRO d’Ambanja dans la commune d’Antsakoamanondro (Cliché : Auteur) 67

D’après ce tableau n°17, le taux de scolarisation dans le fokontany d’Ambodimangasoa est très élevé. Les enfants des autres fokontany de la commune viennentt étudier dans ce grand fokontany dont 39 d’Ampampana, 37 d’Andrahibo, 05 de Mahamanina, 03 d’Ambatofitatra. Ainsi, les nombres des enfants scolarisés dans ces fokontany sont respectivement de 77 pour Ambodimangasoa, avec un taux de 49%, 523 pour Antsakoamanondro avec un taux de 47.54%, 192 pour Andrahibo avec un taux de 61,93%, 50 pour Mahamanina avec un taux de 39.37%, 133 pour Ambatofitatra. IV-3- La religion Différentes confessions religieuses existent dans la commune rurale d4Antsakoamanondro : ECAR Protestant, Adventiste et musulmans. La religion catholique influence la grande partie des chrétiens. La première église était fondée en 1954 à Antsakoamanondro même c’est une des raisons pour laquelle elle compte aujourd’hui le plus grand nombre de fidèles. Toutefois, sur 10 fokontany que compte la commune, 4 possèdent des infrastructures confessionnelles catholiques. L’Islam est minoritaire même si les Sakalava le considèrent comme la religion des ancêtres. En effet, dans le Sambirano la grande majorité des habitants ne consomment pas le porc. Cet animal est proscrit par la religion islamique. En outre, la consommation de viande d’un animal non égorgé par un musulman pratiquant est en général interdit : l’animal est considéré comme impur –Haramo . Tableau 18 : Les pratiques religieuses dans la commune Chrétiens Musulmane Religion ancestrale Antsakoamanondro 180 60 Ankazokory 100 10 Anjavimilay 30 05 Ambazoanabe 20 05 Ankingabe 05 05 8340 Ambodimangasoa 10 08 Andrahibo 50 10 Mahamanina 10 12 Commune 405 115 Total 4.56% 1.29% 94% Source : SDC et Autorité locales. 68

Ainsi, malgré la prédominance du christianisme, plus de 90% de la population conservent et pratiquent les cultes traditionnels. L’Islam garde son importance au niveau des Sakalava qui, même devenus chrétiens préfèrent par exemple faire égorger les animaux (volailles, bovidés) par des musulmans pratiquant avant de consommer leur viande.

IV-4- Le transport Pour couvrir les plus ou moins longues distances reliant le chef lieu de la commune à chaque fokontany, les habitants utilisent les véhicules motorisés. La commune est en effet traversée sur une dizaine de kilomètres par la portion de la RN6. Le transport se fait par charrettes, par bicyclettes et véhicules motorisés. Beaucoup cependant ont recours au transport à « dos d’homme » comme le lanja (transport sur les épaules pratiqué par l’homme) ou le loloha (transport sur la tête par les femmes). Le chef lieu de la commune est relié aux autres communes traversées par l’axe de RN6 par des taxis-brousses. Des camions et des tracteurs passent chaque jour par ces zones pour le transport des marchandises et des produits locaux et même de passagers. D’habitude, la charrette et la bicyclette jouent un rôle important pour le transport des marchandises et des produits provenant de chaque fokontany ou chef lieu de la commune. Occasionnellement des automobiles parviennent dans des endroits assez reculés pendant la saison sèche. 69

Tableau 19 : Situation du transport dans la commune rurale d’Antsakoamanondro Type de transport Transport effectué Utilisateurs Marchandise Homme Antsakoamanondro - charrettes X X Paysans - bicyclettes X X (jeunes, - Automobiles X X poissonneries commerçants et voyageurs) Ankazokony Idem Idem Idem Idem Madirofolo - Charrettes X X Paysans, - Bicyclettes X jeunes Anjavimilay Idem Idem Idem Idem Ambodimangasoa - charrettes X X Paysans - bicyclettes X X (jeunes, - Automobiles X X poissonneries commerçants et voyageurs) Andrahibo Idem Idem Idem Idem Mahamanina Idem Idem Idem Idem Ankingabe - pirogues X X Voyageurs - bicyclettes X Jeunes Ambazoanabe - charrette X X Paysans, - bicyclettes Jeunes Ambatofitatra Idem Idem Idem Idem

Source : SDV et autorités locales Les principaux problèmes de transport dans cette commune sont le mauvais état des routes existantes. Celles assurant la liaison entre les fokontany et chef lieu de la commune sont assez mauvaises (environ 75%). C’est la charrette qui assure l’essentiel des transports de 70

la récolte vers les marchés, l’approvisionnement en produits de premières nécessités des villages enclavés. Ainsi 95% de transport en milieu rural est assuré par les charrettes. La bicyclette qui vient en seconde place est utilisée pour le transport des marchandises peu pondérées c’est-à- dire des produits agricoles de moins de 100 kg. Elle est très utilisée pour le déplacement et le commerce ambulant surtout par les jeunes poissonniers. L’automobile ou le tracteur est utilisée par les collecteurs de produits agricoles et les commerçants pour le transport des produits collectés ou commercialisés. La pirogue permet de répondre au besoin de communication maritime entre certains fokontany côtier et la région de Nosy-Be ou les autres communes comme Nosy faly et autres. La pirogue est ainsi un moyen de transport très utilisé. Elle est essentiellement destinée au transport des marchandises et non des voyageurs. Tableau 20 : Les nombres des matériels de transport (2006) Matériels Nombres Charrettes 132 Bicyclettes 267 Automobiles 03 Moto 12

La charrette et la bicyclette sont les moyens de transport les plus utilisée.

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Tableau 21 : La voie de communication Fokontany Distance par rapport au chef lieu de la commune (Km) Antsakoamanondro 0 Ankazokony 3 Anjavimilay 8 Ambodimangasoa 2 Madirofolo 6 Andrahibo 6 Mahamanina 10 Ankingabe 26 Ambazoanabe 27 Ambatofitatra 12 total 100 Source : CSB II d’Antsakoamanondro Toutes les fokontany sont reliés entre eux par des pistes dans l’ensemble, la commune en dispose environ 100 Km. A part la RN6 reliant les fokontany Ankazokony, Antsakoamanondro, Ambodimangasoa, Andrahibo , Mahamanina, ces pistes sont en mauvais état et difficilement accessibles pendant la saison de pluie. 72

CARTE N° 6 : LES RESEAUX DE COMMUNICATIONS 73

TROISIEME PARTIE

LES FREINS AU DEVELOPPEMENT ET LES SOLUTIONS ENVISAGEES

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Chapitre V : Les analyses des problèmes de développement La majorité de la population qui vit en milieu rural tire directement ou indirectement sa subsistance sur l’agriculture. Cependant, la pauvreté ne cesse de s’aggraver et de gagner du terrain. Les analyses des problèmes, relatées ci-dessous, sont axées sur les dimensions écologiques, humaines, économiques et la bonne gouvernance. Elles résultent des synthèses d’informations issues des différentes sources : - discussions avec la population lors des descentes dans le fokontany - Discussions avec les responsables techniques de l’agriculture - Exploitation des données de base recueillies à partir des documents officiels consultés.

V-1- Les domaines naturels Toutes les activités de production de la population rendent compte des problèmes environnementaux. La problématique environnementale de la commune d’Antsakoamanondro repose sur la dégradation alarmante des ressources forestières et pédologiques, portant ainsi atteinte aux diversités biologiques caractéristiques.

V-1-1- Les ressources forestières La pression anthropique entraîne en grande partie la dévastation de la couverture végétale. L’évolution de la dégradation de l’environnement prend une allure sérieuse ; la population de la commune elle-même, et de celle avoisinante (Ambalahonko, Ambanja, Maherivaratra, …) en sont les principaux acteurs. Maintenant, une tendance quasi-linéaire à la base des surfaces forestières est fortement ressentie. Les couvertures sont surtout modifiées aux alentours des villages dont la seule technique d’exploitation est le défrichement par le feu. Ils se manifestent par la carbonisation et le défrichement illicite des forêts et des végétations. Il y a l’écrémage sélectif des essences de valeur, utilisables comme le bois d’œuvre et de construction et pour le but commercial. Dans certains villages, notamment les villages d’Ankingabe (Bolokomoty, Ampampana…) et Ambazoanabe l’exploitation de la forêt devient l’activité professionnelle. Par conséquent, les effets deviennent grands. Par exemple, sur la diversité biologique, 75

beaucoup de richesses et d’essences autochtones de valeurs connaissent un appauvrissement inquiétant. La déforestation répétée menace diverses espèces faunistiques suite à la destruction de leurs habitats naturels. Les agriculteurs redoutent l’érosion intensive deravagent les rizières et détruisent les ouvrages d’art. V-1-2-Les sols : Comme cette région est très humide, le système de production agropastorale pratiquée ne convient pas à la conservation des sols. La culture sur brûlis, la pacage traditionnel de pâturage, constitue aux yeux des paysans le meilleur alternatif pour garantir la sécurité alimentaire des hommes et des animaux, sans tenir compte des méfaits écologiques et qui en découlent. Pendant la période culturale, on conduit les troupeaux vers la commune d’Antsakoamanondro, on les fait revenir aux abords du village après la récolte. A cela s’ajoute le phénomène de l’érosion biologique. Les troupeaux accentuent la dégradation des versants déjà déboisés ». Dans la plaine, les sols sont menacés par l’ensablement. Il y a ce qu’on appelle splashing c’est –à-dire chaque goutte de pluie fait déplacer des matériaux du versant de haut en bas ou de l’amont vers l’aval et cela facilite l’action de l’érosion de ruissellement dont résulte l’ensablement, d’où la diminution de production agricole. Les problèmes environnementaux constituent l’un des fléaux qui freinent le développement de la commune d’Antsakoamanondro dans les différents secteurs de développement.

V-2- Les domaines humains V-2-1 La population La poussée démographique non maîtrisés est l’un des problèmes graves pour le développement socio-économique. D’une manière générale, la population se multiplie plus vite que la production. Cet accroissement disproportionné se vérifie dans la diminution des revenus de chacun. Comme dans tout le district d’Ambanja, le revenu des ménages connaît une sérieuse instabilité. Cette situation est en grande partie liée à l’économie basée sur l’agriculture laquelle est strictement tributaire des conditions climatiques. Comme l’économie est fortement basée à l’exportation, elle est victime d’une détérioration des termes de l’échange. Le prix des importations augmentent sans cesse alors que ceux des articles exportés stagnent sinon reculent. 76

Dans les activités socio-économiques, les femmes jouent un rôle prépondérant qui est malheureusement méconnu et sous-estimé au niveau de la société. Les traditions patrilinéaire et patrilocale ont crée une marginalisation socio-économique des femmes. L’introduction des cultures spéculatives destinées à l’exportation sont réservées aux hommes alors que celles alimentaires sont laissées aux femmes et aux enfants. Ici, l’intervention de l’homme se limite aux travaux de défrichement. Les productions sont ainsi très faibles. L’agriculture vivrière ne parvient pas à dégager un surplus et elle n’alimente pas le commerce.

V-2-1-1-L’ enseignement Les problèmes détectés sur le plan éducatif constituent un facteur qui limite le développement de la commune. Diverses raison, peuvent êtres évoquées pour expliquer l’importance de l’analphabétisme et de la déperdition scolaire. Le manque d’infrastructure scolaire (surtout école) dans certains fokontany oblige de long déplacement pour les élèves. Le surpeuplement des écoles primaires (Andrahibo, Ankazokony …) est causé par l’afflux des élevés dans d’autres fokontany n’ayant pas des classes complètes. Tous ces problèmes rendent le taux de scolarisation faible dans certaines circonscriptions. Selon le tableau n°22 page « 82 », plus de 39% des 2100 enfants scolarisables de la commune d’Antsakoamanondro fréquentent l’école soit 1265 enfant. 77

Tableau 22 : scolarisation dans la commune. fokontany Enfants Taux de scolarisation (%) Scolarisable Scolarisés Antsakoamanondro 1100 484 44 Ankazokory 366 87 23.77 Anjavimilay 291 77 26.46 Ambodimangasoa 157 161 102.54 Andrahibo 310 185 50 Mahamanina 127 45 35.43 Ankingabe 205 - - Ambatofitatra 287 130 45.29 Ambazoanabe 240 126 52.5 Madirofolo 107 - - 2100 1265 39.65 Source : SCD –ZAP : Antsakoamanondro

Les taux de scolarisation les plus faibles sont constatés à Ankazokony (23,77%) et à Anjamilay (26,46%). D’après les enquêtes effectuées au niveau de ces fokontany, 76 enfants d’Anjavimilay et 43 d’Ankazokory vont étudier à l’extérieur de la commune,voire à Ambanja et Ambalavelona. Donc, les taux réels de scolarisation des fokontany d’Anjavimilay et d’Ankazokory sont respectivement 52.58% et 35.52%. Il faut noter que sur ce tableau les 102,4% enregistrés dans le fokontany d’Ambodimangasoa, viennent du fait que des enfants des autres fokontany voisins viennent y étudier ce qui explique le dépassement scolarisable par les scolarisés. On peut dire qu’il existe dans ce fokontany une forte migration scolaire. V-2-1-2-La santé Le taux de fréquentation du CSBII d’Antsakoamanondro est faible à cause de son éloignement pour certains fokontany et l’insuffisance d’équipements sanitaires adéquats. Certains ruraux préfèrent aussi consulter les guérisseurs et les matrones à cause de la faiblesse 78

des moyens dont ils disposent. La pauvreté ne leur permet pas de se faire soigner dans les hôpitaux. Les taux de mortalité restent ainsi importants. Tableaux 23 : taux de mortalité par tranche d’âge de la commune (en %) Age 0 à 5 ans 6 à 10 ans 11 à 17 ans 18 à 60 ans 1999-2001 32,8 14 9 23,4 Source : SDC et autorité locale Ce fort taux de mortalité concerne surtout les enfants et la grande tranche 18 à 60 ans.

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Figure.4 : Taux de mortalité au niveau de la commune

V-2-1-3- Sports et loisirs Dans la commune d’Antsakoamanondro, les jeunes prédominent. Certains d’entre eux ne savent ni lire ni écrire. Ils apprécient tous les sports, mais les infrastructures n’existent pratiquement pas en dehors de quelques terrains de football sommairement aménagés. Pour ce qui est des matériels de sports c’est à peine si l’on trouve un ballon par fokontany. Il faut cependant noter que les projections des vidéos existent dans pratiquement chaque village, mais la qualité des films laisse souvent à désirer (film de guerre, de scènes violentes…). Ils poussent généralement les jeunes à la débouche.

V-2-1-4-Les Us et coutumes Quoiqu’en pensent certains, on ne peut imputer le non-développement au respect des us et coutumes. Il ne faut pas confondre, la mentalité arriérée et les us et coutumes. Dans les pays riche comme Japon, chine, les us et coutumes restent encore très respectées, mais cela n’empêche en rien le développement économique. Le respect de la tradition ne signifie pas indifférence au développement. Les paysans limités par les moyens sont contraints de se contenter de l’existant et cet existant c’est la tradition qui le détermine.

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V-3-Les domaines économiques Le développement économique reste toujours embryonnaire dans la commune d’Antsakoamanondro. Toutes les activités de production de la population se heurtent encore des problèmes divers V-3-1- L’agriculture Comme dans l’ensemble des pays sous-développés, les activités économiques sont focalisées sur l’agriculture et ces activités connexes. La prépondérance de l’agriculture n’entraîne pas, ipso facto, la satisfaction des besoins de la population. Tous les problèmes dans ce domaine se résultent du faible rendement faute de moyens techniques appropriés. Dans la commune d’Antsakoamanondro, les problèmes majeurs de l’agriculture résident dans l’insuffisance des terres cultivables. L’acquisition individuelle devient difficile. Les surfaces cultivables sont très limitées à cause de la domination des plantations coloniales. Les agriculteurs ne peuvent plus étendre leur culture. Les litiges fonciers sont fréquents. Par exemple, dans le fokontany d’Amadirofolo, 80% des terres cultivables sont occupés par la SOMIA qui est aujourd’hui en conflit avec les villageois (Ankazokony et Madirofolo). Les terres laissées par les ancêtres à leurs descendants ne suffisent plus à cause de la croissance démographique très forte. Les concessions familiales sont de plus en plus morcelées et chacun n’en possèdent qu’un tout petit lopin. Pour certaines familles qui ont beaucoup de terres la pratiques du système de partage au tiers –tokotelo (1/3).Dans le fokontany d’Antsakoamanondro, la production du riz est faible à cause de diminution des superficies des rizières qui sont de plus en plus ensablées, les canaux d’irrigation sont détruits. C’est ainsi par exemple le cas du barrage Ambilagny vy s’est complètement détérioré et canal d’irrigation bouché. L’augmentation de la riziculture sur brûlis favorise une érosion toujours croissante en amont. Dans certains fokontany les productions sont faibles par manque d’eau étant donné que les réseaux hydro-agricoles sont défectueux. Dans le fokontany d’Andrahibo, 180 ha des terres sont mal exploités. La production rizicole est tributaire des aléas climatiques donc en saison de pluie, la culture du riz devient difficile à cause d’inondations devenues très fréquentes ces derniers temps. Les problèmes des chemins vicinaux et celles reliant les fokontany à la commune, praticables seulement en saison sèche rendent difficile la circulation des personnes et des produits. 81

On peut penser que l’instabilité des prix des produits de rente constitue un autre obstacle au développement de l’agriculture. Elle oblige les cultivateurs à pratiquer une culture associée en partie vivrière et en partie commerciale, d’où l’absence de professionnalisation. Les paysans ne peuvent pas compter sur un seul type de culture. Dans la commune d’Antsakoamanondro, l’insuffisance en nombre des bœufs handicapent le travail et la prospérité de l’agriculture, car en général dans le sambirano ,on utilise les bœufs pour le piétinage et labour étant donné la carence en matériel et engins de culture (charrue, tracteur, herse…). En outre, dans le fokontany d’Ankazokony, 40% de la population sont des ouvriers. Ils travaillent à temps partiel dans les concessions coloniales. Les salaires sont relativement très bas variant entre 30 000Ar et 60 000Ar. Ils ne disposent donc pas suffisamment de temps cultiver des grandes surfaces alors que la taille de ménage varie de 5 à 6 personnes .

V-3-2-Les problèmes d’encadrement S’agissant de ces problèmes, nous avons déjà évoqué que l’existence de Lycée agricole (EASTAPRO) dans la commune d’Antsakoamanondro devrait être mise à profit par les agriculteurs pour améliorer leurs activités sur le plan technique, mais aussi sur le plan de la diversification de la production. Les agents techniques agricoles devraient oeuvrer pour que la commune soit la vitrine de toute la région du sambirano. L’insuffisance de l’encadrement agricole constitue un autre frein pour le développement de l’agriculture V-4-L’elevage La pratique traditionnelle de l’élevage demande la disponibilité des terrains de pâturage. L’expansion des cultures de grandes plantations pose un grand problème. La mentalité des paysans constitue un des principaux problèmes de l’élevage dans la commune d’Antsakoamanondro. L’élevage extensif favorise la divagation des bovins sur les surfaces cultivées, créant souvent des conflits entre les paysans. Les difficultés résident aussi sur la forte mortalité du bétail et des volailles à cause des diverses maladies (stréptothricose, diarrhée, la gale, parasite, peste…). Ceci est dû à l’inexistence de centre de distribution des médicaments vétérinaires pour l’élevage. Le tableau n°24 ci-dessous explique bien cette situation.

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Tableau 24 : Les centres de distribution des médicaments vétérinaires à Ambanja. Publics Privé Nombre de postes 01 01 vétérinaires à Ambanja Effectif du personnel 0 01 vétérinaire à Ambanja Nombre de dépôts de - 01 produits vétérinaires à Ambanja

L’absence de l’encadrement technique en matière d’élevage constitue un autre problème crucial pour la commune d’Antsakoamanondro malgré l’existence de l’EASTAPRO.

A cause de la pratique de technique l’élevage traditionnel, le petit élevage est souvent victime de diverses maladies. Tous ces problèmes freinent ou handicapent le développement de l’élevage dans la commune d’Antsakoamanondro. Jusqu’à présent, l’élevage et l’agriculture sont plus complémentaires que compétitives et c’est la raison pour laquelle les problèmes de l’élevage se ressentent directement dans les secteurs agricoles.

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V-5-La pêche La production connaît ces derniers temps un certain nombre de problème dont la baisse en qualité et en quantité. La zone de pêche traditionnelle est de nos jours fréquentés par les pêcheries industrielles. Ceci oblige les pêcheurs artisanaux d’aller plus loin. En outre, le coût élevé des matériels les décourage à s’adonner à cette activité en tant que professionnels. En outre, on constate que la dégradation concerne la mangrove qui constitue pourtant la nurseries et le vivier de la faune marine en général. On peut dire que le tourisme et la production de charbon de bois en sont les principales causes : la demande en bois en charbon se recoud au dépens de la mangrove. Le développement de l’activité charbonnière est lié indirectement un boom de tourisme à Nosy-Be. Ce développement touristique entraîne l’essor urbain et péri-urbain qui augmente par la suite le besoin de charbon et la construction des bungalow en végétaux locaux (bois de mangrove , ravinala) .

V-6-Les problèmes de l’artisanat La nature des problèmes dans le domaine d’artisanat se situe au niveau des productions qui sont faibles et la qualité de produit non compétitive. Les artisans ont un faible capacité de production. Ils ne disposent que des outils très rudimentaires, c’est –à dire que la technique de production est archaïque et n’a jamais pu évoluer ou se moderniser. On peut tenir compte aussi du manque d’équipements. La ressource financière issue de l’artisanat est insignifiante. Aucun progrès sur le plan de la technicité et l’activité ne reste toujours informelle. V-7- Les autres problèmes La facilitation de l’acquisition et l’immatriculation des terrains sont des problèmes majeurs de la population. Les surfaces cultivables sont restreintes. V-7-1 Le problème foncier est l’un des problèmes majeurs bloquant le développement de cette commune. La revendication de la terre a toujours été la revendication de base des paysans, celle pour laquelle ils n’ont jamais baissé les bras. Pour s’en tenir aux événements le plus récent, on rappelle tout simplement le problème de la société SOMIA avec les villageois de la commune. La société veut récupérer la terre où des villages se sont développés depuis plus de 50 ans. 84

L’extension des zones de cultures très limitées provoque la multiplication des litiges fonciers. A cause de ces problèmes, les espaces disponibles sont restreints dans le fokontany d’Ankazokony, Anjavimilay , Madirofolo et occupés par les cultures industrielles. Le village ne peut plus s’étendre. 85

Chapitre VI : QUELQUES SOLUTIONS ENVISAGEES ET EVOQUEES

L’étude effectuée sur terrain permet de se rendre compte des problèmes et obstacles qui se posent au niveau du développement de la commune d’Antsakoamanondro. Ces handicaps sont autant naturels qu’humains. La poussée démographique non maîtrisée, mentalité arrière , mais aussi l’absence d’encadrement des paysans constituent des freins qui empêchent l’économie de tourner alors que la commune peut être érigée en véritable vitrine du Nord-Nord-Ouest de Madagascar étant donné l’existence de quelques infrastructures économiques (canaux d’irrigation…) mais aussi sociales (EASTA-PRO). Pour atteindre les objectifs de « développement rapide et durable » retracé dans le programme communal de développement de la commune d’Antsakoamanondro, il faut régler tous les problèmes sociaux qui vont permettre, par la suite le développement économique.

VI-1- Le cadre social VI-1-1- Le secteur éducatif La prise en charge par l’Etat des droits d’inscription des élèves du niveau primaire, la dotation en kit et manuels scolaires pour les élèves, des équipements pédagogiques pour les enseignants et la prise en charge par l’Etat d’une partie des salaires des enseignants du FRAM ont permis d’améliorer les conditions de vie des élèves et de leurs parents mais n’ont pas encore pu nettement améliorer le taux de scolarisation dans la commune. En raison de l’importance de l’éducation en matière de développement, les domaines suivants méritent d’être appuyés : - Assimilation aux parents l’importance de l’éducation au développement ; - Accès à la classe complète dans chaque fokontany. En réalité, le milieu rural connaît un niveau relativement bas par rapport au milieu urbain alors que pour le régime actuel, « la commune est la base de développement ». Assurer l’instruction primaire à tous les enfants en âge d’aller à l’école dans la commune. Et pour que cela soit, il faut introduire au programme d’enseignement l’écogestion qui vise à introduire l’impact négatif de destruction de l’environnement dans cette commune, 86

mais ils ne sont pas capables d’expliquer à leurs parents les effets secondaires de la déforestation. Par exemple, ils ne sont pas informés sur le fait que le faible rendement de leur agriculture provient de dégradation de l’environnement. L’écogestion permet de mieux organiser la vie de la population rurale. En matière de l’éducation, la commune d’Antsakoamanondro doit prendre en main son développement par le changement de comportement, la prise de responsabilité de la population et la bonne gouvernance des dirigeants. Pour atteindre les objectifs économiques, sociaux et culturels, la commune a cadré les actions à entreprendre. - Responsabiliser la population et améliorer sa compétence technique et organisationnelle par l’éducation, l’information, et par le renforcement de sa situation en tant que citoyens (acte de naissance, carte d’identité nationale) ; - Eclaircir l’importance fiscale par le biais de l’éducation. Pour les fokontany les plus éloignés (ou reculés) il faudrait construire un CSBII et une maternité qui coûte d’après l’estimation de la commune 250 000 000Fmg. S’agissant l’accès de la population à la santé il est très clair que le revenu des villageois par rapport au frais élevés des soins est très faible. Pour notre part quel que soit la volonté de l’Etat à améliorer la situation sanitaire, ceci ne saurait qu’un vieux pieux être sans la réduction de frais de soins. Si ces problèmes sont résolus, l’asphyxie diminue dans le cas contraire, il est quasiment impossible d’entrer dans le développement réel. L’accès de la population à la santé est très important pour développer la commune rurale d’Antsakoamanondro.

-Les personnels Le fonctionnement du CSBII est assuré par un médecin d’Etat et une sage femme, une pharmacienne qui devraient être payés par la commune. Pour la sécurité, un gardien est payé, mais il n’y a pas encore de local qui lui est destiné. Aussi doit-il occuper une chambre pour les malades.

-Equipements A part les fournitures de bureau dont une machine à calculer, les équipements du CSBII sont les suivants : 7 tables dont 3 en bois et une métallique, 5 lits avec matelas, une armoire, 2 tabourets. Le centre possède également 2 balances dont une pour les grandes personnes et une autre pour 87

les bébés. Parmi ces équipements, il y en a ceux qui sont donnés par l’UNICEF. L’hôpital dispose aussi d’un réfrigérateur et d’un porte-vaccin.

VI-1-2- L’ économie L’ensemble des pays sous développés se caractérise par une forte proportion de la population actives employée dans l’agriculture (cours sous-développement en 2 ème Année ) L’un des ses objectifs prioritaires consiste à développer le milieu rural donc le secteur de l’agriculture. Il faudrait avant tout assurer la sécurité alimentaire ce qui suppose la nécessité d’exploiter des ressources naturelles disponibles.

VI-1-2-1- Le secteur agricole Dans la commune d’Antsakoamanondro, l’autosuffisance alimentaire n’est pas encore au rendez-vous. L’insécurité alimentaire reste une réalité quotidienne. Pour atteindre ces objectifs alimentaires, certaines exigences doivent être satisfaites. Les paysans n’arrivent à étendre les superficies cultivées d’où une exploitation de plus en plus intensives des terrains traditionnels. Cette commune est l’une des rares zones où les infrastructures présentent une certaine adéquation pour cette méthode intensive. On peut citer par exemple la présence de canaux d’irrigation, d’une école agricole, des grandes sociétés agricoles coloniales. L’existence des canaux d’irrigation ne permet cependant pas d’augmenter suffisamment les superficies irriguées. Ces canaux doivent être prolongés pour pouvoir irriguer une étendue plus grande. Ainsi, augmenter les infrastructures hydrauliques surtout dans certains fokontany ne saurait être que favorable pour le développement agricole. Par exemple, fokontany d’Ambazoañabe, on doit relancer la construction du barrage Ankokala qui devrait coûter environ 40 000 000 Ariary. Le fond propre de la commune ne s’élève qu’à 6 000 000 Ariary et le financement demandé est alors de 34 000 000Ariary. Ensuite, les ouvrages (canaux) traditionnels en terre dans le fokontany d’Andrahibo ne résistent pas à la pression de l’eau durant la saison de pluie. Cela entraîne l’inondation des rizières, ce qui ne fait qu’augmenter le problème qui se pose aux paysans. Pour cela, il faut les transformer en bétons pour réduire les effets néfastes de l’inondation. Tous ces objectifs ne pourraient pas être atteints si les matériels et les équipements agricoles ne sont pas améliorés. Malgré tout, durant la rencontre avec les paysans, on a constaté une inégalité de niveau de vie des ménages ruraux. Dans dix fokontatny visités l’évaluation des revenus Agricoles 88

permet de classer les paysans en trois catégories. Les critères retenus pour différencier les ménages, portent notamment sur la possession des bœufs des traits, des matériels agricoles et des terres cultivables.

VI-1-2-2- La bonne gouvernance Beaucoup de structures de développement se sont succédées dans cette commune depuis la première république jusqu’à nos jours pour mener cette commune au développement socio-économique. Ces structures ont peut être leur mérite, mais elles n’ont pas permis d’éradiquer de la pauvreté, la désagrégation de la société. En matière de développement de la commune, les maires n’ont pas les moyens nécessaires pour réaliser les objectifs fixés dans le PCD. En tant que commune pilote, elle a besoin des personnels compétant pour : - L’identification des principaux besoins et problèmes rencontrés au niveau de la commune ; - La définition et la réalisation des systèmes fiscales très claires ; - La prévention et la lutte contre les feux de brousses ; - La construction et gestion des équipements et infrastructure socio- sportifs. Selon la loi N° 06-898 du 25/09/96 le maire, chef de l’exécutif, préside et représente la commune. Ainsi il doit être digne de la confiance de la population et la communauté internationale. En outre, on doit insister sur le problème de l’environnement parce que le but du plan communal de développement est la protection de l’environnement. Concilier les paysans qui sont les premiers acteurs avec la nature pour que la génération future puisse y vivre avec une condition de vie saine. Le programme environnemental est orienté sur la mise en place des outils nécessaires pour la gestion efficace de l’environnement et la mise en évidence des impacts qu’il peut avoir sur l’économie locale. Le maire et ses équipes ont le devoir d’harmoniser le développement durable par la gestion des ressources naturelles de la commune. Il doit renforcer la conscientisation et la formation des paysans aux problèmes environnementaux et sensibiliser les associations villageoises pour participer à la protection de l’environnement.

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Le maire est le premier responsable pour le bon fonctionnement des objectifs retracés dans le plan communal rattaché étroitement aux politiques nationales de développement

VI-1-3-Les Autres secteurs VI-1-3-1-Le tourisme La commune possède des sites touristiques comme les cascades d’Andriañabe, Ambatokananôro, Ambodivanio, Ambovobe et les lacs sacrés d’Anjavimilay Be, d’Andranomena, jusqu’à présent non exploités. Le développement de secteur touristique dans la commune devra améliorer le niveau de vie des habitants. Pour atteindre le développement de tourisme dans la commune, les conditions suivantes doivent être remplies : - conservation : contribution à la conservation des paysages, de l’écosystème et des espèces locales. - Développement : encourager un développement économique sur les plan écologique et socioculturel. 90

CONCLUSION Nous sommes très conscients au cours de ce travail que toutes les activités de la population de la commune d’Antsakoamanondro dépendent des conditions naturelles. En terme de potentialités physiques, la fertilité du sol et le climat du Sambirano expriment les atouts de cette commune. Les ethnies sakalava fascinées par la potentialité naturelle de cette zone sont venues s’y installer définitivement. Leurs activités économiques sont focalisées essentiellement sur la pratique de la culture de rente et de la riziculture. La persistance de la technique traditionnelle n’a pas permis d’améliorer beaucoup l’agriculture. Cette technique rend compte des problèmes environnementaux qui se manifestent par une dégradation progressive des ressources. Actuellement, les problèmes agricoles ne sont pas forcement naturel, mais plutôt humains. Les contraintes d’ordre technique et stratégique en terme de la maîtrise de la filière agricole sont très critiquées. La technique agricole a encore recours à l’élevage. L’agriculture et l’élevage sont deux principales activités de la population. En matière d’élevage, le bovin joue un rôle très important. Ici, les techniques modernes ne sont pas adoptées. Le nombre de bétail dans la commune d’Antsakoamanondro ne répond pas aux besoins agricoles. Les autres activités telles que pêche, artisanat sont complémentaires. Ils connaissent divers problèmes. Cela appauvrit la population de la commune. Ces problèmes aboutissent à différents problèmes sociaux tels que les problèmes éducatifs et sanitaires. Les environnements éducatifs sont défavorisés à cause du manque de l’infrastructure scolaire.

Pour les problèmes sanitaires, la qualité de service est médiocre et la difficulté d’accès aux soins médicaux entraîne le recours aux pratiques traditionnelles. En outre, comme dans bien de cas, les élus communaux n’ont pas toujours les moyens nécessaires et mêmes résoudre ces problèmes pour gérer leur commune. Toutefois, les solutions ne manquent pas. Elles dépendent du dynamisme de la population. Cette dynamique doit être axée sur les actions suivantes : - -promouvoir l’économie (agriculture, élevage) en renforçant la capacité professionnelle et organisationnelle de la population ; 91

- -intensifier les programmes des projets pour le développement socio-économique permettant la motivation des paysans ; - -gérer et exploiter rationnellement les ressources naturelles afin d’en tirer un profit durable ; - responsabiliser la population et améliorer sa compétence technique et organisationnelle par l’éducation, l’information, l’ouverture à l’extérieur, et par le renforcement de sa situation en tant que citoyen

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BIBLIOGRAPHIE 1- BONNAMOUR (J), 1973, Géographie rurale, méthodes et perspectives , Ed. Masson, Paris, 144 p. 2- Bernard et de Michel. R. 1996. Terres vivantes , Ed, Magnard, Paris, 447p. 3- Couet, 1978. Pays sous-développés ou en voie de développement ? Ed, Hatier, Paris 79p. 4- DELVERT (J), 1991. Aspect du monde tropical et asiatique . PUF, Paris, 379p. 5- DUMON.T. 1961, Terres vivantes , voyages d’un agronome autour du monde, Ed. Plon, Paris, 334p. 6- Frémont. J-Chevalier, 1984. Géographie sociale , Ed, Masson, Paris, 387 p. 7- P. Géorges. 1975. Géographie du monde agricole , Ed, PUF, Paris, 124 p. 8- P. Géorges 1956, Précis de géographie économique , Ed, PUF, Paris, 368p. 9- P. Géorges, 1969, Les pays tropicaux, prêtés e la géographie rurale , Ed, PUF, Paris, 360p. 10- GRADES, 2008, Monographie de la Commune d’Antsakoamanondro , 45p. 11- P. GOUROU, 1984. Riz et civilisation . Ed, Fayard, Paris, 299p. 12- INDRIANALA. H. Civilisation des pays du Tiers Monde, Ed, Ambozontany-Fianarantsoa, 56p. 13- JAOFETRA Tsimihato, 2006, Dynamique de l’approvisionnement alimentaire de la population du Sambirano-Ambanja . Thèse de Doctorat. 392p. 14- KOECHUN.J, 1974, Flore et végétation de Madagascar . J, Cramer-verlay- venduez. 341p. 15- LABEYRIE, 1985, L’homme et le climat , by, Ed, Denoël, Paris, 281p. 16- LACOSTE, 1976, Géographie de sous-développement , Ed, PUF, Paris, 292p. 17- LACOSTE, 1991. Elément de biogéographie et d’écologie , Ed, Nathan, Paris, 189p. 18- LEBEAU, 1976, Les grands types de structures agraires dans le monde , Ed, l’AUTEUR, 136p. 19- Madagascar, revue de géographie n°38, 1981, Problème politique et géographie à Madagascar par G. RABEARIMANANA. p.p 1-51. 93

20- Noin, 1979, Géographie de la population , Ed, Masson, Paris, 460p. 21- Philipe et Geneviève. 1992. La face de la terre : élément de géographie, Ed, Armand Colin, Paris, 519p. 22- Roger. C, 1977, Géomorphologie, Ed, Armand Colin, Paris 430p. 23- Rapport sur les suivis des objectifs du millénaire pour le développement à Madagascar, 2004, 39p. 24- Remy KNAFOU . 1982 ? Géographie classe de première , Ed, BELIN, 351p 25- RIZIKY. C, 1993, Economie de plantation et crise dans le Sambirano (M/car) , Thèse de doctorat, Montpellier III, 230p. 94

LISTE DES ACRONYMES

1. B.CG : Bacille de Calmeitte et de Guérin 2. BIOLANDE/SMPA : Société Malagasy de Plante Aromatique 3. CISCO : Circonscription Scolaire 4. CRADES : Comité de Réflexion et d’Action et Développement Environnemental du Sambirano 5. CSB II : Centre de Santé de Base niveau II 6. DIANA: Diégo-Ambilobe – –Ambanja 7. EASTA-PRO : Ecole d’Application sciences Techniques Agricole de Promotion Rurale. 8. ECAR : Eglise Catholique Romaine 9. E. P. P : Ecole Primaire Public 10. F. I. D : Fond International pour le Développement 11. G. T. Z: Deutsche Gesellschaft Technische Zusammeenarbeit 12. I.R.A : Infection Respiratoire Aiguë 13. O.N.G : Organisation Non-Gouvernementale 14. P. C. D : Plan Communal de Développement 15. P.S.D.R : Projet de Soutien pour le Développement Rural 16. R. N. 6: Route National Numéro six 17. C. N. I A : Compagnie Nossibeen d’Industrie Agricole 18. S. O.M. I. A : Société Malgache d’Industrie Agricole 19. V. A. R: Vaccin Anti-Rougeoleux 20. C. D. C: Comité de Développement Communal 21. Z. A P : Zone Administrative Pédagogique. 95

LISTE DES CARTOGRAPHIES ET DES FIGURES

Cartographie : Carte N° 01 : La localisation de la zone d’étude ...... 6 Carte N° 02 : La végétation d’Antsakoamanondro ...... 19 Carte N° 03 : Les réseaux hydrographiques ...... 20 Carte N° 04 : Carte de la population de la commune rurale ...... 29 Carte N° 05 : Les zones de cultures ...... 47 Carte N° 06 : Les réseaux de la communication ...... 71

Figures : Figure N° 01 : Diagramme ombrothérmique de la commune ...... 13 Figure N° 02 : Répartition de la population par grands groupes d’âge...... 28 Figure N° 03 : Situation de l’artisanat de la commune ...... 56 Figure N° 04 : Taux de la mortalité dans la commune ...... 78

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LISTE DES PHOTOGRAPHIES

- Photo 1 : Bureau de la commune d’Antsakoamanondro ...... PO - Photo 2 : Erosion par ablation dans le village d’Anjavimilay ...... 09 - Photo3 : Bambou autour du village d’Ankazokony...... 15 - Photo 4 : Redégradation de SAVOKO avec la pratique de riziculture sur tetiky(Cliché Etienne Maharavo) ...... 16 - Photo 5 : Rophia : Relique des plantes marécageuses dans le village d’antsakoamanondro ...... 18 - Photo 6 : Riziculture sur tetiky sur le versant (cliché : Etienne Maharavo. S) ... 35 - Photo 7 : Repiquage aquatique (cliché : auteur) ...... 38 - Photo 8 : Riziculture irriguée dans la zone marécageuse d’Ankazokony.Elle est nouvellement transformée en rizière...... 39 - Photo 9 : Canal d’irrigation en dur et suspendu. En saison de plus, il est complètement rempli d’eau. (Cliché : auteur) ...... 42 - Photo 10: Culture de banane. Les bananiers sont surtout cultivés comme arbre d’ombrages pour le jeune cacaoyer et de caféier (cliché : Auteur) ...... 44 - Photo 11: Elevage à piquet le propriétaire attache le bœuf dans le pâturage le matin, retourner à midi pour les faire boire et les faire changer d’endroit. Au couché du soleil, il les prend pour les ramener au village (Auteur) ...... 49 - Photo 12: La vannerie. Une vieille femme entrain de tresser des nattes (cliché : ZATOVO ...... 57 - Photo 13 : Nouveau bâtiment du C. E. G d’Antsakoamanondro construit par F. I. D (Cliché : auteur) ...... 65 - Photo 14 : Le bâtiment de l’EASTA-PRO d’Ambanja dans la commune d’Antsakoamanondro...... 65 97

LISTE DES TABEAUX

- Tableau 01 : Les données thermiques de la région du sambirano année 2006 ...... 10 - Tableau 02 : données pluviométriques enregistrées dans les districts d’Ambanja (2005-2006) ...... 11 - Tableau 03 : Population de la commune d’Antsakoamanondro ...... 27 - Tableau 04 : Répartition de la population par grands groupes d’âge ...... 28 - Tableau 05 : Rapports des matériaux avec la dimension de la maison ...... 31 - Tableau 06 : Le rendement et la production de la riziculture sur le tetiky dans le district d’Ambanja...... 36 - Tableau 07 : La production au niveau de chaque fokontany...... 39 - Tableau 08 : Situation de matériel agricole...... 40 - Tableau 09 : Etat d’infrastructure agricole ...... 41 - Tableau 10 : Production de quelques cultures vivrières ...... 44 - Tableau 11 : Culture de rente dans la commune d’Antsakoamanondro ...... 46 - Tableau 12 : Situation de l’élevage ...... 50 - Tableau 13 : Production et les pêcheurs dans les 04 fokontany ...... 53 - Tableau 14 : Situation de l’artisanat dans la commune ...... 55 - Tableau 15 : Taux de vaccination de la commune ...... 62 - Tableau 16 : La situation de l’enseignement primaire dans la commune...... 63 - Tableau 17 : Enseignement secondaire dans la commune...... 64 - Tableau 18 : Les pratiques religieuses dans la commune ...... 66 - Tableau 19 : Situation du transport dans la commune d’Antsakoamanondro ...... 68 - Tableau 20 : Les nombres des matériels de transports (2006)...... 69 - Tableau 21 : Voix de communication ...... 70 - Tableau 22 : Scolarisation dans la commune ...... 76 - Tableau 23 : Taux de mortalité par tranche d’âge de la commune ...... 77 - Tableau 24 : Les centres de distribution des médicaments de vétérinaire d’Ambanja...... 81 98

GLOSSAIRE

1. Antomby : corbeille à nœuds faite avec l’écorce des pétioles de rophia ou de bambou. 2. Antrandra : feuille de Ravinala, Madagascariensis 3. Falafa : tige de Ravinala Madagascariensis 4. Fomba : tradition, coutume 5. Fahiny : régime 6. Fitseky : Bâton à fuir utilisé pour le semis en poquet 7. Goma : Une chanson executée par les jeunes de cette région lors des cérémonies traditionnelles ou des funérailles (des personnes âgées surtout). 8. Galoko : Chaîne de montagne gréseuse de l’Isalo d’Ambanja à Ambilobe. 9. Gory : coupe-coupe pour le sarclage, sabre d’abatis 10. Haramo : Interdit, impur 11. Joro : prière, vœux exercés pour invoquer les ancêtres. 12. Kitamby : sorte de pagne noyé autour de la taille des hommes 13. Masigny : sacré, tabou. 14. Mijono : vivre isolé (généralement dans les champs de culture). 15. Riha : grenier c’est une petite maison de stockage des produits agricoles 16. Tetiky : défrichement 17. Tokony : Tas 18. Traño-be : Grande maison, généralement construit au village. 19. Tsigny : Esprit de la forêt ou des eaux... 20. Valiha : Bambou 21. Vary jeby ou vary sosoko : riziculture contre saison. 22. Zafintany : Premier occupant de la terre. 23. Zafinifotsy : Descendant de l’argent (caste noble). 99

TABLE DES MATIERES AVANT PROPOS ...... 1 INTRODUCTION ...... 3 PREMIERE PARTIE : LE MILIEU ET L’HOMME ...... 7 CHAPITRE I : Le milieu naturel ...... 8 I-1- Relief et le sol ...... 8 I-2- Le milieu bioclimatique ...... 10 I-2-1 Le climat ...... 10 I-2-1-1-Les températures ...... 10 I-2-1-2- Les Pluviométries ...... 11 I-2-2-La végétation ...... 14 I-2-2-1La forêt primaire ...... 14 I-2-2-2- La forêt secondaire ...... 14 I-2-2-3 -La forêt galerie ...... 17 I-2-2-4- les zones marécageuses ...... 17 1-2-2-5 - Les mangroves ...... 17 I-2-3- Le réseau hydrographique ...... 17 Chapitre II : Peuplement et population ...... 21 II-1. Histoire du peuplement et société ...... 21 II-1-1- Histoire des sites dans la commune ...... 21 II-1-2- L’étude du peuplement ...... 22 II-1-3 Les us et les coutumes ...... 24 II-1-3-1- Les divers tabous –« Fady » ...... 25 II-1-3-2- Les responsables traditionnels ...... 26 II-2- La population ...... 26 II-2-1- Dynamisme de la population ...... 27 II-2-1-1- Répartition démographique ...... 27 II-2-1-2-La structure démographique ...... 27 II-3-Les différents types de construction existante ...... 30 II-3-1- La construction traditionnelle ...... 30 II-3-2- La construction moderne……………………………………………….31 II-3-2-1 Les bâtiments publics ...... 31 100

II-3-2-2-Les bâtiments privés ...... 32 DEUXIEME PARTIE : LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET CULTURELLES ...... 33 Chapitre III- Les activités de production ...... 34 III-1- La culture vivrière ...... 34 III-1-1- La riziculture ...... 34 III-1-1-1 riziculture sur tetiky ...... 34 III-1-1-2- Le semi-direct à la volée ...... 36 III-1-1-3-Le riz irrigué ...... 37 III-1-2-Les cultures vivrières secondaires ...... 43 III-1-2-1- Le manioc ...... 43 III-1-2-2- La banane et les autres ...... 43 III-2- Les cultures de rente ...... 45 III-2-1- Le café ...... 45 III-2-2- Le cacao (Théobroma cacao) ...... 45 III-2-3- La vanille ...... 45 III-3-L’ élevage ...... 48 III-3-1-L’ élevage bovin ...... 48 III-3-2- Le porcin ...... 50 III-3-3 Le petit élevage ...... 50 III-3-4- Le problème d’eau ...... 51 III-3-5- Le pâturage ...... 51 III-3-6- La mortalité ...... 51 III-4- La pêche ...... 52 III-4-1- La pêche en eau douce ...... 52 III-4-2- La pêche maritime ...... 52 III-4-2-1- La pêche au filet ...... 53 III-4-2-2- La pêche à pieds ...... 53 III-4-3- La production ...... 53 III-5-L’ artisanat ...... 54 III-5-1-Les forgerons ...... 54 III-5-2-La vannerie ...... 54 III-6- Les activités commerciales ...... 58 III-6-1- La situation commerciale ...... 58 101

III-6-2-Les produits commerciaux ...... 58 III-6-2-1- Les produits agricoles ...... 58 III-6-2-2- Les produits d’élevage et de pêche ...... 59 III-6-2-3- Les autres produits ...... 59 III-6-3- Les prix ...... 59 III-7- L’Industrie ...... 60 Chapitre IV-LES ACTIVITES SOCIO-CULTURELLES ...... 61 IV-1- La santé (Situation sanitaire de population) ...... 61 IV-1-1 centre de santé de base niveau II et sa fréquentation ...... 61 IV-1-2- Les maladies principales ...... 61 IV-1-3 Médicine traditionnelle ...... 62 IV-1-4- La vaccination ...... 62 IV-2- L’enseignement ...... 62 V-2-1- Ecole primaire publique ...... 63 IV-2-2- Ecole secondaire ...... 64 IV-3- La religion...... 66 IV-4- Le transport ...... 67 TROISIEME PARTIE : LES FREINS AU DEVELOPPEMENT ET LES SOLUTIONS ENVISAGEES ...... 72 Chapitre V : Les analyses des problèmes de développement ...... 73 V-1- Les domaines naturels ...... 73 V-1-1- Les ressources forestières ...... 73 V-1-2-Les sols ...... 74 V-2- Les domaines humains ...... 74 V-2-1 La population ...... 74 V-2-1-1-L’ enseignement ...... 75 V-2-1-2-La santé ...... 76 V-2-1-3- Sports et loisirs ...... 78 V-2-1-4-Les Us et coutumes ...... 78 V-3-Les domaines économiques ...... 79 V-3-1- L’agriculture ...... 79 V-3-2-Les problèmes d’encadrement ...... 80 V-4-L’élevage...... 80 102

V-5-La pêche ...... 82 V-6-Les problèmes de l’artisanat ...... 82 V-7- Les autres problèmes ...... 82 V-7-1 Le problème foncier est l’un des problèmes majeurs bloquant le développement de cette commune ...... 82 Chapitre VI : QUELQUES SOLUTIONS ENVISAGEES ET EVOQUEES ...... 84 VI-1- Le cadre social ...... 84 V-1-1- Le secteur éducatif ...... 84 VI-1-2- L’économie ...... 86 VI-1-2-1- Le secteur agricole ...... 86 VI-1-2-2- La bonne gouvernance ...... 87 VI-1-3-Les Autres secteurs ...... 88 VI-1-3-1-Le tourisme ...... 88 CONCLUSION ...... 89 BIBLIOGRAPHIE ...... 91 LISTE DES ACRONYMES ...... 93 LISTE DES CARTOGRAPHIES ET DES FIGURES ...... 94 LISTE DES PHOTOGRAPHIES ...... 95 LISTE DES TABEAUX ...... 96 GLOSSAIRE ...... 97