UNIVERSITE DE

FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION ET DES MATHEMATIQUES, INFORMATIQUE ET APPLICATIONS

DEPARTEMENT D’ECONOMIE

MEMOIRE EN VUE D’OBTENIR LE DIPLOME DE MAITRISE

L’ACCROISSEMENT DE REVENUS DES MENAGES

PAR L’AGRICULTURE A TRAVERS L’ORGANISATION

DES PRODUCTEURS ET L’APPROCHE SILC DANS LA

COMMUNE D’ANIVORANO-EST

(DISTRICT BRICKAVILLE)

Présenté et soutenu par : Sambatra Bienvenu RANOMENJANAHARY Promotion : 2013-2014 Sous la direction de : Monsieur LEMIARY Monsieur HUGUES RAKOTONDRAMANANA Encadreur Enseignant Encadreur Professionnel Enseignant chercheur à la faculté de droit des sciences économiques Coordonateur développement et de gestion

ODDIT Toamasina Université de Toamasina

Février 2018

1

UNIVERSITE DE TOAMASINA

FACULTE DE DROIT, DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION ET DES MATHEMATIQUES, INFORMATIQUE ET APPLICATIONS

DEPARTEMENT D’ECONOMIE

MEMOIRE EN VUE D’OBTENIR LE DIPLOME DE MAITRISE

L’ACCROISSEMENT DE REVENUS DES MENAGES

PAR L’AGRICULTURE A TRAVERS L’ORGANISATION

DES PRODUCTEURS ET L’APPROCHE SILC DANS LA

COMMUNE D’ANIVORANO-EST

(DISTRICT BRICKAVILLE)

Présenté et soutenu par : Sambatra Bienvenu RANOMENJANAHARY Promotion : 2013-2014 Sous la direction de : Monsieur LEMIARY Monsieur HUGUES RAKOTONDRAMANANA Encadreur Enseignant Encadreur Professionnel Enseignant chercheur à la faculté de droit des sciences économiques Coordonateur développement et de gestion

ODDIT Toamasina Université de Toamasina

Février 2018

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L’ACCROISSEMENT DE REVENUS DES MENAGES PAR L’AGRICULTURE A TRAVERS L’ORGANISATION DES PRODUCTEURS ET L’APPROCHE SILC DANS LA COMMUNE D’ANIVORANO-EST (DISTRICT BRICKAVILLE)

Présenté et soutenu par : Sambatra Bienvenu RANOMENJANAHARY Promotion : 2013-2014 Sous la direction de

Encadreur Enseignant Encadreur Professionnel

Janvier 2018 UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DE DROIT ES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION ET DES MATHEMATIQUES, INFORMATIQUE ET APPLICATIONS

DEPARTEMENT ECONOMIE

MEMOIRE EN VUE D’OBTENIR LE DIPLOME DE MAITRISE EN ECONOMIE anvier 2018

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SOMMAIRE REMERCIEMENTS :………………………………………………………………………... IV LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET ACRONYMES :………………………... V INTRODUCTION:…………………………………………………………………………… 1 PARTIE I : IDENTIFICATION DU PROGRAMME FARARANO:…………………… 3 CHAPITRE I : PRESENTATION DU PROGRAMME:…………………………………….. 5 SECTION I : STRUCTURE D’ORGANISATION:…………………………………………. 5 SECTION II : HISTORIQUE DU PROGRAMME:…………………………………………. 11 CHAPITRE II : ZONES ET POPULATION CIBLES:……………………………………… 18 SECTION I:ZONES D’INTERVENTION:………………………………………………….. 18 SECTION II : POPULATION CIBLES:……………………………………………………... 22 CHAPITRE III : OBJECTIFS DU PROGRAMME:…………………………………………. 25 SECTION I : SUR LE PLAN ECONOMIQUE:……………………………………………... 25 SECTION II : SUR LE PLAN SOCIAL:…………………………………………………….. 27 PARTIE II : MONOGRAPHIE DU DISTRICT DE BRICKAVILLE:…………………. 38 CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE D’ANIVORANO-EST:…………... 40 SECTION I : ANALYSE GEOGRAPHIQUE:………………………………………………. 40 SECTION II : ANALYSE ECONOMIQUE ET SOCIAL:…………………………………... 46 CHAPITRE II : L’ORGANISATION DES PRODUCTEURS:……………………………… 51 SECTION I : IDENTIDFICATION:…………………………………………………………. 51 SECTION II : BUTS ET OBJECTIFS:………………………………………………………. 57 CHAPITRE III : LE SILC:………………………………………………………………….... 62 SECTION I : DESCRIPTION DU SILC:……………………………………………………. 62 SECTION II : BUTS ET OBJECTIFS:……………………………………………………….. 67 PARTIE III : ETUDE FINANCIERE:…………………………………………………….. 76 CHAPITRE I : ETUDE DE PRODUITS:……………………………………………………. 78 SECTION I : CHOIX DE FILIERE:…………………………………………………………. 79 SECTION II : TECHNIQUE DE PRODUCTION:………………………………………….. 81 CHAPITRE II : ETUDE DE MARCHE:…………………………………………………….. 82 SECTION I : PRESENTATION DE PRODUIT:……………………………………………. 82 SECTION II : LES BESOINS EN FINANCEMENTS:…………………………………….... 101 CHAPITRE III : EVALUATION DES RESULTATS:…………………………………….... 110 SECTION I : EVALUATION ECONOMIQUE:…………………………………………….. 110 SECTION II : CONSEQUENCES OBSERVES:…………………………………………….. 113 CONCLUSION:………………………………………………………………………………. 115 BIBLIOGRAPHIE:…………………………………………………………………………… 117 LISTE DES ILLUSTRATIONS:……………………………………………………………... 118 TABLE DES MATIERES:…………………………………………………………………… 121

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REMERCIEMENTS

Nous adressons nos vifs et sincères remerciements à nos encadreurs qui, malgré leurs multiples occupations, ont bien voulu nous guider dans la conception et la réalisation de ce mémoire notamment :

 à Monsieur LEMIARY  à Monsieur RAKOTONDRAMANANA Hugues Aubert

De même, la réalisation de cet ouvrage n’aurait pas vu le jour sans les contributions précieuses de :

 Madame RASOAMANANTENA Marie Ange  Monsieur RABEFETRA Hecto  Monsieur et Madame RASAMBATRA ;  Madame RAMANANTOTSARA Nathalie ;  Mademoiselle RASOANANTENAINA Edoxie ;  Mademoiselle ZAFIARISON Shaficka Félicita.

Ensuite, permettez-nous d’adresser notre reconnaissance à tous les Enseignants de l’Université de Toamasina, notamment ceux de la faculté de Droit et des Sciences économique et de gestion et des mathématiques, informatique et applications, qui nous ont formé et fourni des connaissances si précieuses durant nos longue années d’études universitaires.

Et enfin, nos remerciements vont à l’endroit de nos parents, nos frères et nos sœurs qui nous ont aidé et soutenu moralement et financièrement durant nos années d’études et à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont encouragés et ont contribués à la réalisation de ce mémoire.

A vous tous, merci infiniment.

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LISTES DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET ACRONYMES

ADRA : Agence Adventiste d'Aide et de Développement

AG : Assemblé Général

AGR : Activités Génératrice de Revenu

Ar : Ariary

BDEM : Bureau du Développement de l’Ecar de Mananjary

CAM : Centre d’Accès au Marché

CARE : Cooperative for Assistance and Relief Everywhere

CECI : Communauté d’Epargne et de Crédit Interne

COBA : Communautés de Bases

COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit

CR : Commune Rural

CRS : Catholic Relief Service

CSB : Centre de Santé de Base

DFAP : Development Food Aid Program

DIRI : Direction Régionale de l’Industrie

DRR : Disaster Risk Reduction

EPP : Ecole Primaire Publique

FFP : Food for Peace Office

1V

FKT : Fokontany

FIDA : Fonds International de Développement Agricole

FITEA : Fampivoarana Iombonana amin'ny Tsara Entina ho an'ny Ankohonana

GCF : Gestion Contractualisée des Forêts

GPS : Global Positioning System

GRN : Gestion des Ressources Naturelles

LOA : Lois d’Orientation Agricole

MNP : National Parc

MYAP : Multi-Year Assistance Program

ODDIT : Organe de Développement du Diocèse de Toamasina

OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OP : Organisation des Producteurs

OPEP : Organisations de Pays Exportateurs de Pétroles

PlaCAZ : Plate forme de concertation du corridor Ankeniheny Zahamena

PPRR : Programme de Promotion des Revenus Ruraux

RI : Règlement Intérieur

RNT : Revenu Net Total

R.S : Reserve Spéciale

: Strengthening and Accessing Livelihoods Opportunities for Household SALOHI Impact

V1I

SILC : Saving and Internal Lending Community

SIRAMA : Siramamy Malagasy

USAID : United States Agency for International Development

USG : Union Syndicale Géotechnique

VOI : Vondron’Olona Ifotony

WASH : Water Sanitation and Hygiene

V1II

INTRODUCTION

Madagascar fait partie des pays les moins avancés dans le continent d’Afrique et dont la majorité de sa population, plus de 80%1, sont des paysans producteurs. La grande île ne possède que très peu de filières pouvant être exportés à cause de la non-conformité de la qualité et de la quantité demandée. De ce fait, les producteurs ne trouvent de marché pour distribuer leurs produits qu’au niveau des communes, des districts, des régions mais très rarement à l’échelle nationale. Les filières les plus demandés sont généralement composés de letchis, bananes, gingembre, grenadelle, poivres2… Or, il est plus que nécessaire d’améliorer les techniques de production ainsi que le financement monétaire et de mettre en place de meilleurs entretient de la récolte car ils sont encore jusqu’à maintenant en état d’insuffisance ou même de négligence. Le respect des normes en quantité et en qualité des produits demandés par les consommateurs et les clients est utile et incontournable sur le plan économique et social de la nation. Afin de réaliser ces améliorations, surtout au niveau monétaire, pour pouvoir accroître la production de ces filières dans le domaine de l’agriculture, dont Madagascar assiste actuellement, la création d’une organisation des producteurs au niveau des communes et la création d’un système d’épargne interdépendant des paysans peut être envisagé. Cette étude vise à écarter un certain nombre de blocages : . en aidant les paysans à se valoriser au niveau de ses activités de productions ; . en fournissant un avantage de financement interne pour faciliter la production des paysans producteurs ; . en développant la solidarité des producteurs pour assurer de meilleur marché ; . en mettant en place des techniques d’amélioration de récoltes ; . et en évitant de passer par des intermédiaires pour assurer un meilleur revenu. Et en assemblant tout cela, est-ce que l’agriculture à travers l’organisation des producteurs peut améliorer le revenu des ménages ? Ainsi, nous avons choisi le thème:

«L’ACCROISSEMENT DE REVENUS DES MENAGES PAR L’AGRICULTURE A TRAVERS L’ORGANISATION DES PRODUCTEURS ET L’APPROCHE SILC DANS LA COMMUNE D’ANIVORANO-EST (DISTRICT BRICKAVILLE) »

1 Cours d’Economie Rurale, année universitaire 2012, par Monsieur Seth RATOVOSON, Université de Toamasina 2 Etude personnelle

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Pour la création de cet ouvrage, nous avons consacré notre temps à utiliser de nombreux moyens pour trouver les documents indispensables à ce mémoire et aussi pour la fiabilité des données concernant nos travaux de recherche et notre stage. Alors comme méthode de travail pour l’élaboration de cet ouvrage, on a suivi les étapes ci-dessous :  Recherches documentaires ;  Des investigations au niveau des établissements ;  Stage au sein d’une ONG œuvrant dans le développement rural ;  Enquête et focus groupe auprès des bénéficiaires du projet et de la population ;  D’analyses des données. Le District de Brickaville a été choisi comme lieu d’étude car il est l’un des parties à vocation de l’agriculture de la région pour la bonne raison qu’on y espère avoir beaucoup de filières surtout à améliorer. La démarche qui sort de ce thème nous amène à répartir notre devoir en trois parties complémentaires :  La première partie portera sur l’identification du programme Fararano. D’abord elle présentera le programme proprement dit, ensuite ses zones et populations cibles et enfin ses objectifs ;  La deuxième partie exposera la monographie du District de Brickaville et l’initiation à l’organisation des producteurs. Dans un premier temps elle analysera la monographie du District de Brickaville, dans le second on expliquera l’importance de l’organisation des producteurs. A tout cela s’ajoute l’approche SILC ;  Et la troisième partie traitera l’étude financière en passant, successivement par le mode de sélection de la filière, l’étude du marché, et l’évaluation des résultats.

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PREMIERE PARTIE :

IDENTIFICATION DU

PROGRAMME FARARANO

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Le programme Fararano cherche à travers ses activités à réduire, voir à annuler, l’insécurité alimentaire dans les trois zones d’intervention où il agit dans la grande île de Madagascar à travers différentes ONG travaillant en collaboration avec CRS, dont pour le cas de la région Atsinanana, l’Organe de développement du Diocèse de Toamasina (ODDIT). Ainsi, nous analysons d’abord la structure d’organisation de l’ODDIT, puis les zones et population cible du programme Fararano, et enfin connaître ses objectifs.

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CHAPITRE I : PRESENTATION DU PROGRAMME : Nous allons voir dans ce premier chapitre la structure de l’organisation de l’ODDIT et l’historique du programme FARARANO. SECTION I : STRUCTURE D’ORGANISATION Du fait qu’on a fait notre stage et l’étude de notre thème à l’ODDIT, il est plus que nécessaire de connaitre ses caractéristiques : ses missions, ses principes, ses valeurs, son historique, son organisation ainsi que son organigramme, à travers la présentation de son cadre logique et son cadre historique. I-1 Présentation générale de l’ODDIT1 : I-1-1 Cadre stratégique institutionnel de l`ODDIT : A- Missions: Comme tout autre organisation, l’ODDIT, dans le but d’atteindre ses objectifs à travers la planification de ses activités et ses différents moyens d’actions, a comme missions de : - promouvoir le développement humain durable et soutenu de la population dans le Diocèse ; - assister les groupes de personnes pauvres et défavorisées à avoir et à garder leur dignité ; - assister les couches de population vulnérables pour avoir un niveau de vie meilleure ; - aider les victimes des catastrophes à sortir de leurs souffrances et à reprendre leur vie normale ; - collaborer avec tous les groupes de personnes de bonne volonté en contribuant à une société juste et équitable. B- Principes: En tant qu’institution travaillant au niveau du Diocèse, l’ODDIT : - travaille sous la supervision de l'Évêque, - travaille en étroite collaboration avec les paroisses, les missions et les structures de l'Eglise pour plus de participation de tous et chacun, - écoute et favorise les plus vulnérables, - travaille dans la fraternité et respecte la valeur de chacun, - travail sans distinction de race, d`ethnie, de religion, d`appartenance politique et de nationalité.

1 Structure de l’ODDIT, édité en 2009,p2-3, pdf

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I-1-2 Valeurs à respecter au sein de l’ODDIT : Il a également des valeurs à respecter dans son interne afin de garder ses principes. Ces derniers sont :  LA CHARITE ET LA JUSTICE La charité dépasse la justice, car aimer c’est donner, offrir du sien à l’autre, mais elle n’existe jamais sans la justice qui amène à donner à l’autre ce qui est sien, c'est-à-dire ce qui lui revient en raison de son être et de son agir. On ne peut pas donner à l’autre du sien, sans lui avoir donné tout d’abord ce qui lui revient selon la justice. Qui aime les autres avec charité est d’abord juste envers eux. Non seulement la justice n’est pas étrangère à la charité, elle lui est intrinsèque. La justice est la première voie de la charité.  L’EQUITABILITÉ Elle appelle à la notion de justice naturelle et d’étique, dans l’appréciation par tous et chacun de ce qui est dû à chacun, au-delà des seuls règles du droit en vigueur. Dans la société humaine, l’équité permet une discrimination positive adaptant les conséquences de la Loi (souvent générale) aux circonstances et à la singularité des situations et des personnes.  LA DIGNITE HUMAINE Personne ne doit jamais être traité comme un moyen, mais comme une fin en soi. Toute personne mérite un respect inconditionnel, quels que soient l’âge, le sexe, la santé physique ou mentale, la religion, la condition sociale ou l’origine ethnique de la personne. C’est pourquoi elle fait référence à une qualité qui est lié à l’essence même de tout être humain ce qui expliquerait qu’elle soit la même pour tous et qu’elle n’admette pas de degré. Cette notion renvoie à l’idée que quelque chose est û à l’être humain du fait qu’il est humain.  LE RESPECT L’un des fondement de la paix sociale et de relations interpersonnelles qui demande une compréhension et un partage de valeur d’une personne ou d’une idée : avoir de la tolérance, essayer de supporter quelqu’un ou les choses indépendamment de l’opinion ou du jugement qui lui est porté. Toujours avoir le sentiment de considération, d’égard, voire de vénération que l’on peut avoir envers quelqu’un ou quelque chose. I-1-3 Cadre historique de l`ODDIT : A- Historique : La naissance de l` ODDIT et son histoire remonte au milieu des années 70 et 80. Elle a travaillé avec l’entité ayant travaillé avec CRS (Catholic Relief Services actuel) pour le Programme Préscolaire (depuis 1988) au sein du diocèse de Toamasina. Ce programme PPS était un programme d`amélioration nutritionnelle visant particulièrement les enfants de bas

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âge. C` était un programme intégrant des activités nutritionnelles et agricoles dont les cultures maraîchères dans le milieu rural. Depuis les années 90 jusqu`en l`an 2000, l`ODDIT actuel était connu dans le milieu des activités de développement sous l`appellation de Correspondance Régionale au sein du Diocèse de Toamasina, étant en partenariat avec CRS. Basées sur son objet d`existence, l`ODDIT a mis en place des programmes et des projets de développement des communautés villageoises rurales dans le domaine de la Santé et nutrition, l`Agriculture production, le Marketing Agricole, la Gestion des Risques et des Catastrophes, les Infrastructures Sociales et particulièrement l`Assistance Humanitaire à travers le Filet de Sécurité en partenariat avec le CRS. L’ODDIT œuvre pour la fondation d’une vie meilleure pour la population appauvrie. Basées sur son objet d’existence. Il met en place et gère des programmes et des projets de développement rural, dans le domaine de la santé et nutrition ; l’agriculture production accompagné de la commercialisation agricole, la gestion des risques et des catastrophes ( la résilience), le WASH, les infrastructures sociales et leurs structuration et particulièrement l’assistance Humanitaire à travers les secours d’urgences. L’environnement et le genre sont deux approches transversales dans les interventions de l’ODDIT. C`est dans le sens de s`attacher à ses missions et ses objectifs que cette entité connue Correspondance Régionale s`est officialisée en une Organisation Non Gouvernementale dont le nom est « ORGANE DE DEVELOPPEMENT DU DIOCESE DE TOAMASINA » ou ODDIT depuis le début de l’année 2002 reconnu par l`Administration sous la loi N° 96-030 du avec un statut régissant son existence et son fonctionnement. B- Organisation de l`ODDIT : Etant un organe du Diocèse, c`est l`Evêque du Diocèse qui est le parrain de l`ODDIT et il incarne son rattachement à ses missions qui est d`améliorer la vie matérielle de la population. En effet, l`autorité exécutive de l`ODDIT est dirigée par une personne appelée Coordonnateur de Programmes qui en est le premier responsable. Selon le statut, cette personne traite, négocie, ratifie les conventions liant l` ODDIT aux partenaires étatiques et privés. Structurellement et techniquement, le Coordonnateur de Programmes est épaulé par deux collaborateurs principaux qui dirigent respectivement leur département :  Le Coordonnateur de Développement qui assure le Département techniques

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 Le Responsable Administratif et Financier qui assure le Département Administrations et Finances I-2 Zone d’intervention de l’ODDIT1 L’ODDIT intervient dans :  la Région Atsinanana (Diocèse de Toamasina)  et la Région Analanjirofo (Diocèse de Fénérive-Est) ou autres Diocèse selon le besoin depuis l’année 1970 jusqu’à ce jour. I-2-1 Domaine de spécialisation de l’ODDIT : Intervenant dans différentes régions, l’organisation a développé et perfectionné de nombreux domaines dans lesquels elle est spécialisée comme entre autres : - L’appui sur les conseils agricoles, - L’appui sur la commercialisation agricole et le développement des chaines de valeur, - L’appui à la mise en œuvre des activités génératrices de revenu, - L’appui dans le domaine de conseil en microfinance, - La santé et la nutrition communautaire, - La gestion de risque et des catastrophes, - L’appui en socio organisation et mobilisation sociale, - Le WASH, - L’implantation des infrastructures rurales, - La distribution des aides humanitaires, - La protection de l’environnement. I-2-2 Perspectives d`avenir : L’ODDIT a comme perspectives d’avenir dans le but de s’améliorer, de se développer et d’avoir un aperçu des activités à venir en fonction des projets accordés par les bailleurs partenaires. Il a par exemple les perspectives:

 D’augmenter le taux de couverture territoriale au niveau du Diocèse par la multiplication des zones d’intervention,  De mettre en place la production agricole pérenne par l’appui technique de proximité,  De rendre les producteurs cibles plus performants et professionnels par le renforcement de leur capacité organisationnelle et technique,

1 Structure de l’ODDIT, édité en 2009, p4, pdf

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 De participer à la mise en place des infrastructures rurales par le développement de la relation partenariale,  De mettre en place une politique de l’assistance sociale par l’appui des personnes les plus vulnérables (handicapé, orphelin, détenu, sinistrés, etc.),  D’éduquer la population cible sur la prévention des cataclysmes naturels par la gestion des risques et de catastrophe,  De développer l’éducation culinaire par la valorisation des ressources locales pour lutter contre la mal nutrition,  De capitaliser les acquis durant les projets mis en œuvre par l’institution par la valorisation des approches qui ont favorisé la réussite,  De multiplier les bailleurs de fonds pour participer à la réalisation du programme du gouvernement qui correspond à la vocation de l’institution. Siège sociale de l’ODDIT : Travaillant sous la supervision de l’Archevêque du Diocèse de Toamasina, l’ODDIT a son siège social situé dans l’enceinte du Foyer Petit Séminaire Saint Paul Androranga Toamasina.

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Tout en haut de l’organigramme se trouve l’évêque, suivi du vicaire général, puis du coordinateur de programme, suivi de toutes les équipes administratif financier et animateur sur le terrain, pour finir par les responsables des ménages. SECTION II : HISTORIQUE DU PROGRAMME Dans cette section, nous allons voir les différentes liaisons et rapport entre CRS Madagascar et les différents bailleurs dans le monde qui travail avec l’organisation, mais aussi détailler le sujet de la sécurité alimentaire dans le monde, surtout à Madagascar. II-1 Contexte1 : Depuis 1999, CRS Madagascar a obtenu le financement du FFP/USAID dans le cadre du Programme Titre II, en ce qui concerne le programme de sécurité alimentaire. Le DAP 1 et le DAP 2 (FELANA) ont été mis en œuvre au cours des dix premières années, de 1999 au 2008 dans les zones EST, SUD EST, et du CENTRE (Vakinankaratra) de la grande île, en partenariat avec les ONG locales rattachées aux diocèses. Au cours des cinq dernières années (2009 à 2014), le MYAP (SALOHI) a été mis en œuvre par un consortium des quatre ONG internationales (CRS, ADRA, CARE, et O’Lakes) et quatre ONG locales (ODDIT, FITEA, BDEM, et Caritas Fénérive-Est) rattachées aux diocèses. Ce programme a été mis en œuvre dans les 112 communes des 21 districts qui sont répartis dans sept régions (Analanjirofo, Atsinanana, Amoron’i Mania, Vatovavy Fitovinany, Atsimo Atsinanana, Anosy, et Androy). Malgré les efforts entrepris dans le cadre de l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations vulnérables, Madagascar reste encore parmi les pays les plus pauvres dans le monde. La crise politique depuis 2009 a aggravé la situation sur le plan socio-économique. Le taux de pauvreté a augmenté de 10% de 2008 à 2012. Malgré une légère baisse de 2002 à 2013, près de la moitié (47,3%) des enfants malgaches de moins de cinq ans souffrent du retard de croissance (un quart sont des cas graves). La prévalence du retard de croissance reste particulièrement élevée dans le haut plateau, de l’est et du sud-est du pays. La majorité des populations les plus vulnérables à Madagascar vivent dans le milieu rural, et pratiquent de l’agriculture comme principale activité. Les populations qui vivent dans les zones côtières sont aussi victimes du cyclone et d’inondation. Dans le sud, la sécheresse et l’invasion acridienne font parties des catastrophes non négligeables. Les premières causes sous-jacentes de l’insécurité alimentaire à Madagascar incluent les faibles niveaux de la productivité agricole, le manque de diversité nutritionnelle et les maladies. Les catastrophes naturelles, la fragilité écologique, et la mauvaise gouvernance

1 Synthèse du programme Fararano, CRS Madagascar, octobre 2014, p2, pdf

111 aggravent ces conditions. A l’origine de la faible productivité agricole sont les techniques de production désuètes, l’insuffisance des infrastructures et leur mauvaise maintenance, ainsi que le manque d’accès aux services d’appui. Le fait que beaucoup de régions sont inaccessibles à Madagascar, surtout pendant la saison des pluies limite sévèrement les opportunités de génération de revenu et l’accès aux marchés. Les taux de morbidité, aggravés par l’assainissement minent l’utilisation des aliments. Même dans certains des ménages agricoles les plus productifs, on remarque une diversification alimentaire limitée et des niveaux de malnutrition élevés. II-2 CADRE LOGIQUE Le Programme Fararano a pour but de réduire l’insécurité alimentaire et la malnutrition chronique dans 44 communes des 7 districts répartis dans 3 régions. Il comporte trois objectifs qui sont liés à la nutrition, aux moyens de subsistance de ménages et à la résilience communautaire. A. But du programme La raison d’être de tout programme est de se fixer un but et l’atteinte de(s) objectif(s). Voyons successivement tous cela Buts 1:  Renforcer la prévention de la nutrition chez les enfants de moins de deux ans afin d’améliorer la consommation d'aliments diversifiées et nutritifs chez les femmes et les enfants.  Promouvoir l'utilisation de services préventifs et curatifs pour la santé et la nutrition de la mère et de l’enfant (particulièrement durant les 1.000 premiers jours).  Les ménages adoptent les comportements liés à la gestion optimale de l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Résultats immédiats :  Les mères, les pères, les communautés et les responsables des enfants acquièrent une connaissance optimale sur les comportements en nutrition à travers la formation sur la nutrition optimale avec un meilleur accès à des aliments nutritifs où les ménages pratiquent la production d'aliments diversifiés et de qualité, et que les femmes enceintes et allaitantes et enfants de moins de 2 ans reçoivent des rations supplémentaires et / ou des vouchers ;  Les mères, les pères et les responsables des enfants ont une connaissance accrue des services de santés curatives et préventives appropriées pour les femmes et les enfants sont mobilisés pour promouvoir l'utilisation des services de santé de la mère et de l'enfant

121 appropriées où ces hommes et les femmes ont des accès améliorés à l'eau de qualité et de services d'assainissement dont les infrastructures WASH sont construits / réhabilité.  Les mères et les pères ayant des enfants de moins de 2 ans prennent des décisions conjointement sur la santé, la nutrition des femmes enceintes et/ou allaitantes et des enfants moins de 2ans vu qu’ils sont conscients de l'importance de la prise de décisions conjointe sur la santé et la nutrition de la femme enceinte et/ou allaitante et des enfants moins de 2ans. Buts 2 :  Augmenter les revenus des ménages tout en augmentant la production agricole diversifiée.  Augmenter la vente des produits agricoles et non-agricoles par les ménages et Organisations des producteurs. Résultats immédiats:  L’utilisation des systèmes hydro agricoles fonctionnels est augmentée grâce à l'accès aux systèmes hydro agricoles est amélioré et avec une gestion des systèmes d'irrigation est améliorée dont l'accès à la terre est amélioré en utilisant des services fonciers et de l’augmenter ;  L'utilisation de techniques de production agricole améliorée est augmentée pour que les ménages aient une connaissance améliorée des techniques agricoles améliorées et pour qu’elles aient des accès améliorés aux matériels et intrants agricoles et où les ménages et les PO ont améliorés les techniques de marketing mis en œuvre en acquérant de meilleure connaissance des techniques de marketing et en améliorant les compétences en gestion financière.  Amélioration de l'accès à l'information sur le marché afin que les agriculteurs et les PO ont un accès amélioré à l'information du marché par radio, téléphone portable pour qu’ils connaissent les types de service fournis par les centres de services agricoles et amélioration de l'infrastructure de marché, des routes de desserte vers les marchés et de l'accès aux infrastructures ou dispositifs de stockage ainsi que l’augmentation de la production non agricole et des techniques de production non-agricoles.  Les ménages adoptent la prise de décision équitable pour l'utilisation de revenu tout en étant conscients de l'importance de la prise de décision équitable pour l'utilisation de recettes Buts 3 :  Améliorer la capacité des communautés à faire face aux chocs.

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 Les systèmes de mitigation communautaires sont conformes aux normes et standards nationaux.  Mettre en place un système de préparation communautaire correspondant aux standards nationaux.  Mettre en place un système de préparation communautaire correspondant aux standards nationaux.  Renforcer le mécanisme de protection sociale au niveau communautaire Résultats immédiats:  Le système de gestion des ressources naturelles au niveau communautaire est amélioré et par la même occasion les communautés ont améliorés leur connaissance sur les pratiques en matière de GRN durable comme la protection bassin versant, protection sol. Aussi les communautés ont améliorés leurs accès aux ressources nécessaires pour la protection des ressources naturelles et adoptent des comportements qui réduisent les risques de catastrophes par l’amélioration de leurs connaissances dans le domaine de la réduction des risques et des catastrophes.  Le système d’alertes précoces communautaires chocs est amélioré par des supports de communication pour partager les informations liés à la prévention/préparation qui sont développés avec des procédures liées aux systèmes de gestion des réponses aux catastrophes au niveau communautaire qui sont améliorées grâce à des connaissances nécessaires pour conduire les évaluations rapides post catastrophes et une structure de gestion qui assure sa coordination et les structures communautaires réfèrent les plus vulnérables aux activités génératrices de revenus comme les ménages les plus vulnérables identifiés.  Accroissement de l'équité de prise de décision entre les hommes et les femmes sur les activités de RRC et protection sociale au niveau communautaire dont les communautés sont conscients de l'importance de la participation des jeunes et des femmes au niveau communautaire. B. Sécurité alimentaire1 La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active.

1 Synthèse du programme Fararano, CRS Madagascar, octobre 2014, p2, pdf

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Même si la notion d’accès est désormais mise en avant, on considère classiquement que la sécurité alimentaire comporte quatre dimensions piliers :  L’accès : La capacité de produire sa propre alimentation et donc de disposer des moyens de le faire, ou capacité d’acheter sa nourriture et donc de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant pour le faire.  La disponibilité : Avoir une quantité suffisante d’aliments, qu’ils proviennent de la production intérieure, de stocks, d’importation, ou d’aides.  La qualité : Avoir des aliments et des régimes alimentaires des points de vue nutritionnels, sanitaire, mais aussi sociaux culturels.  La stabilité : Avoir des capacités d’accès et donc des prix et du pouvoir d’achat, des disponibilités et de la qualité des aliments et des régimes alimentaires. La sécurité alimentaire a une dimension plutôt technique. Elle se distingue de ce fait des notions d’autosuffisance alimentaire, de souveraineté alimentaire et de droit à l’alimentation qui apportent des dimensions plus politique ou juridique. C. Historique : Selon le Comité de la sécurité alimentaire mondiale, le concept de sécurité alimentaire est apparu dans les années 1970, dans un contexte de flambée des prix des céréales sur les marchés internationaux liées à une succession de mauvaises récoltes, de diminution de stocks et de hausse des prix du pétrole. A l’époque, de nombreuses régions du monde souffraient d’insuffisance de productions alimentaires pour nourrir leur population et étaient particulièrement vulnérables aux accidents climatiques, comme les sécheresses et les inondations, ou aux attaques de prédateurs, comme les sauterelles. Les projections de production agricole et de population laissaient craindre un écart croissant qu’il serait difficile à combler sans un effort important. La définition adoptée par la conférence mondiale de l’alimentation en 1974 reflète le contexte : « disposer à chaque instant d’un niveau adéquat de produits de base pour satisfaire la progression de la consommation et atténuer les fluctuations de la production et des prix. Des pays comme l’Inde, le Brésil ou la Chine sont parvenus à produire suffisamment de nourriture pour nourrir toute leur population, voir à exporter des surplus, sans avoir fait disparaître pour autant la faim. A l’inverse, des pays comme ceux bénéficiant de rentes

151 pétrolières peuvent ne produire que peu de nourriture mais permettre à toute la population de manger en important depuis les marchés internationaux. C’est ainsi qu’a été mis en avant, au cours des années 80, la notion d’accès à l’alimentation comme déterminant majeur de la sécurité alimentaire. Dès 1986, la définition de la sécurité alimentaire proposée par la Banque Mondiale dans son rapport La pauvreté et la Faim place en priorité la question de l’accès et donc de la pauvreté dans la définition:« accès par chaque individu, à tout instant, à des ressources alimentaires permettant de mener une vie saine et active ». Cette définition sera reprise et enrichie lors du Sommet Mondial de l’Alimentation de 1996 et reste quasi inchangée depuis. A l’ordre du jour du Comité pour la sécurité alimentaire mondiale de 2012 figurait une proposition d’évolution de la définition de la sécurité alimentaire pour intégrer la notion de sécurité alimentaire. Une telle proposition avait pour but de prendre en compte les acquis des sciences de la nutrition qui montrent depuis des décennies que la malnutrition, notamment infantile, principale manifestation de l’insécurité alimentaire aujourd’hui, ne résulte pas seulement d’une insuffisante qualité voire quantité de nourriture, mais aussi et souvent d’un état de santé(diarrhées, paludisme, etc.) et de soins insuffisants(par méconnaissances ou incapacité). La proposition de parler désormais de « sécurité alimentaire et nutritionnelle », même si elle est déjà adoptée par divers pays, n’a pas encore fait l’objet d’un consensus international. Enfin divers travaux sont en cours pour intégrer, dans la définition de la sécurité alimentaire, des préoccupations de durabilité environnementale et sociale des systèmes alimentaires et relatives aux nouvelles pathologies nutritionnelles dites « de pléthore »(obésité et diabète associé, maladies cardiovasculaires, certains cancers, etc.)qui touchent désormais tous les pays du monde. Est ainsi proposée la notion de « sécurité alimentaire » et nutritionnelle durable ». Les besoins alimentaires mondiaux devraient augmenter dans les décennies à venir pour les raisons suivantes :  Augmentation de la population, ce qui implique une augmentation de la demande ;  Augmentation du pouvoir d’achat de nombreux humains ;  Augmentation de l’urbanisation, souvent associée à d’autres pratique alimentaire, dont augmentation de la consommation de viande. Ainsi pour faire face à la situation alarmante relative à l’insécurité alimentaire des populations vulnérables dans trois régions de Madagascar (Atsinana, Vatovavy Fitovinany, et

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Atsimo Andrefana), CRS Madagascar apporte ses contributions, à travers le programme FARARANO, financé par FFP/USAID dans le cadre du Programme Titre II(DFAP), en partenariat avec quatre ONG locales rattachés aux diocèses. Le Programme FARARANO ciblera 461 fokontany qui se localisent dans 44 communes, répartissant dans 7 districts de ces trois régions.

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CHAPITRE II : ZONES ET POPULATION CIBLES Tous projets ou programmes, quels qu’ils soient, se déroulent dans une ou des zones bien analysés, délimités et bien précis suivants les conditions et les objectifs que l’on veut atteindre avec les populations ciblés et qualifiées comme étant les bénéficiaires. Ainsi, dans ce deuxième chapitre on va voir quels sont les zones d’intervention du programme FARARANO dans la grande île ainsi que les populations cibles. SECTION I : ZONES D’INTERVENTION1 D’après le contexte avancé précédemment, le programme Fararano ciblera 3 régions spécifiques correspondant au critère de l’analyse au niveau de l’insécurité alimentaire, de la santé et du niveau de revenus des ménages. Et ces trois régions rassemblent 7 districts qui répartissent à travers le territoire au total 44 communes avec les 461 Fokontany. Et chacun de ces zones ciblées sont difficiles d’accès : au mieux accessible à moto, au pire uniquement à pied. Ainsi ces trois régions sont :  La région Atsinanana,  La région Atsimo Andrefana,  La région Vatovavy Fitovinany Pour mieux connaître en détail ces trois zones d’interventions, on va les voir une par une tout en énonçant respectivement leurs communes et leur Fokontany. I-1 Région Atsinanana : La région Atsinanana fait partie de la province de Toamasina dont le chef lieu est Toamasina assembant Ampasimanolotra, Antanambao Manampotsy. Ses districts sont :  District d’Antanambao Manampotsy  District de Brickaville  District de Mahanoro,  District de Marolambo,  District de Toamasina I,  District de Toamasina II,  District de Vatomandry. Elle a une densité de 51 hab/km2, et d’une superficie de 2 193 400 Ha ou 21 934 km2. Pour la région Atsinanana, le programme est mis en œuvre dans 2 district différents qui sont : le district de Toamasina II, et le district de Brickaville ; avec 12 communes dont :

1 Synthèse du programme Fararano, CRS Madagascar, octobre 2014, p3, pdf

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Fanandrana, Amboditandroho, Ambalarondra, Ambinaninony, Vohitranivona, Anivorano-Est, Brickaville, Andovoranto, Mahatsara, Razanaka, Ranomafana-Est, et Ampasimbe. Il est à préciser ici qu’une autre commune vient de s’ajouter dans les zones d’interventions augmentant le nombre des communes à 13 dont le nom est Antsapanana. Toutes ces communes réunies rassemblent 134 fokontany excluant ceux de la nouvelle commune. Ces zones de la région Atsinanana sont sous la directive de l’ODDIT. I-2 Région Atsimo Andrefana : La région Atsimo andrefana est aussi l’une des 28 régions de Madagascar, située dans la province de Tuléar, dans le sud-ouest de l’île, d’où son nom. Le chef lieu régional est la ville de Tuléar avec une superficie de 66 236 km2. Elle est dirigée par un chef de région subdivisée en neuf district qui sont :  District d’Ampanihy,  District d’Ankazoabo,  District de Benenitra,  District de Betioky Sud,  District de Beroroha,  District de Morombe,  District de Sakaraha,  District de Tuléar-I,  District de Tuléar-II. La région regroupa 16 communes: Ambahikily, Morombe, Basibasy, Befandriana Atsimo, Antanimieva, Mikoboka, Mitsinjo Kiliarivo, Tsianisiha, Belalanda, Maromiandra, Behompy, Andranovory, Andranohinaly, Miary, Ambohimahavelona, Mitsinjo Betanimena. Ces communes réunies rassemblent 169 Fokontany réparties à travers la zone. Cette deuxième région travaille avec la Caritas Morombe. I-3 Région Vatovavy Fitovinany : Elle fait également partie de 28 régions de Madagascar, située dans la province de Fianarantsoa, dans l’Est de l’île. Géographiquement son chef lieu est Manakara, avec une superficie de 19 605km2. La région est divisée en six districts :  District d’Ifanadiana,  District d’Ikongo,  District de Manakara,

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 District de Mananjary,  District de Nosy Varika,  District de Vohipeno. Pour cette région, le programme agit dans deux districts qui sont Mananjary et Ifanadiana avec leurs 16 communes regroupant au total 156 Fokontany réparties dans toute la zone. Ces 16 communes sont : Mahatsara Lefaka, Mahatsara Atsimo, Tsiatosika, Tsaravary, Ankatafana, Antsenavolo, Ambohimiarina II, Anosimparihy, Sandrohy, Andonabe, Kianjavato, Manakana, Antaretra, Androrangavola, Ifanadiana, Kelilalina. Aussi cette dernière zone d’intervention travail avec la BDEM. On précise juste que ces trois organismes, ODDIT-CARITAS-BDEM, sont en partenariat avec la CRS Madagascar. Pour avoir un bon aperçu de la localisation de ces zones d’intervention du programme Fararano, on va présenter à l’aide d’une carte leur répartition ainsi que les organes qui y travaillent pour la mise en œuvre des activités.

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Figure 1 : Zones d’intervention du Programme Fararano

Source : Edition CRS-MG 2014 p-3

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Il est clairement indiqué dans cette figure les trois régions avec ses Communes respectives que le programme Fararano propose de se mettre en place, qui sont : la région Atsinanana la région Vatovavy fitovinanyet la région Atsimo Andrefana. SECTION II : POPULATION CIBLES1 Le Programme Fararano est constitué par trois principaux volets et un volet transversal techniques qui sont respectivement :  Volet 1 : la nutrition ;  Volet 2 : les moyens de subsistance ou « livelihoods » ;  Volet 3 : la résilience communautaire et la gestion des ressources naturelles.  Volet Transversale : Equité des décisions au sein de la communauté au niveau des ménages (Genre) Les principales catégories de population cible, ainsi que les différentes catégories des structures relais sont résumées comme suit : II-1 Pour le volet 1 : La nutrition Ici les catégories cibles sont : . Les femmes enceintes de moins de neuf mois jusqu’à l’accouchement, allaitantes de zéro à six mois les enfants de moins de quinze ans; . Les responsables des enfants de moins de 15 ans, les grands-mères, les pères ; . Les ménages avec des femmes enceintes, allaitantes et enfants de moins de 5 ans et les jeunes de 15 à 24 ans.

Les structures relais seront donc :  Des mères leaders incluant les mères leaders sur la pratique de jardin potager,  Des paysans leaders ;  Et les agents communautaires de santé II-2 Pour le volet 2: Les moyens de subsistances ou livelihoods Dans ce deuxième volet, qui fera le sujet de notre étude dans les pages qui vont suivre, les catégories sont principalement : . Les agriculteurs et les éleveurs ainsi que les ménages agricoles et non agricoles. Dont les structures relais sont :  Les « Private Service Provider » ;  Le « Private input Service Provider » ;  Le SILC ;

1 Synthèse du programme Fararano, CRS Madagascar, octobre 2014, p5-6, pdf

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 Les paysans leaders ;  Les agents vaccinateurs ;  Les groupes de gestions des infrastructures communautaires (système hydro-agricole, piste et reboisement) ;  L’organisation des producteurs ;  L’organisation des collecteurs. II-3 Pour le volet 3: La résilience communautaire et la gestion des ressources naturelles Pour le troisième volet, le programme FARARANO prend spécialement comme cibles : . Tous les ménages dans les communautés cibles avec les leaders traditionnels et les organisations communautaires de base ; . Les ménages dirigés par les femmes, les leaders locaux, les personnes âgées, les personnes handicapées, les jeunes et les femmes.

Les catégories de structures relais attendus ici sont :  Les comités de groupes représentatifs communautaires incluant les leaders locaux, les personnes âgées, les personnes handicapées, les jeunes et les femmes et les groupes des jeunes ;  Le comité de développement villageois, le comité SAP et le comité GRN.

II-4 Pour l’aspect transversal (Genre et environnement) Dans ce quatrième et dernier volet, les populations cibles sont : . Tous les ménages dans les communautés cibles ainsi que les leaders traditionnels et les organisations communautaires de base ; . Les clubs ou association des jeunes avec les autorités locales.

Les structures relais sont :  Le miranjaka, les scouts  Les « villages » Lead Mother Gardener », le comité de développement villageois et lead farmers.

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CHAPITRE III : OBJECTIFS DU PROGRAMME D’après la présentation des différents volets, les objectifs du programme FARARANO sont complémentaires, que ce soit sur le plan de la santé des paysans, sur le plan économique, sur le plan social, et sur le plan alimentaire. Mais ici notre étude touche spécialement le plan économique et social. SECTION I : SUR LE PLAN ECONOMIQUE1 L’objectif du programme FARARANO dans le domaine économique est :  D’AUGMENTER LES REVENUS DES MENAGES, QUE CE SOIT MONETAIRE OU NON-MONETAIRE Connaissant son objectif, le programme présente les différents indicateurs d’impacts et d’effets au niveau de la population cible et des bénéficiaires. Pour mieux comprendre ces indicateurs, nous allons voir en premier quels sont les impacts du programme face à cet objectif, et les résultats dû à ces impacts en second: I-1 Impacts : Comme impact il touche : - la profondeur de la pauvreté moyenne ; - le score moyen de la diversité des ménages ; - la prévalence des ménages avec faim modérée ou sévère ; - les dépenses par habitants quotidienne I-2 Résultats : Ces activités auront comme effets directs ou indirectes sur :  le poids bruts de la production agricole entraîne une légère ou une vaste hausse de la production avec le nombre d’hectares sous des technologies améliorées ou des pratiques de gestion à la suite d’une assistance afin d’avoir de bons résultats agricoles et connaître de nouvelles procédés de production beaucoup plus modernes à la fois efficace et rentable et où le nombre de ménages qui ont bénéficiés des systèmes hydro-agricoles réhabilitées ou construit selon les normes et les fonctionnements nationaux,  l’augmentation d’hectares avec des systèmes hydro-agricoles améliorés et des structures de gestion fonctionnels suivi d’une hausse de pourcentage des ménages qui demandent une augmentation de la surface vu qu’ils ont pu augmenter au cours de l’année de déclaration, améliorant le pourcentage des ménages utilisant les services fonciers disponibles,

1 Synthèse du programme Fararano, CRS Madagascar, octobre 2014, p11-12-13, pdf

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De là, une importante hausse du niveau de pourcentage d’agriculteurs qui ont utilisé au moins deux pratiques et/ou des technologies agricoles durables pendant les 12 derniers mois s’observe avec une hausse du nombre d’agriculteurs et autres qui ont appliqués et adopté les pratiques de gestion et/ou des technologies améliorés à la suite de l’assistance de l’USG, du nombre de personnes qui ont reçu la formation sur productivité du secteur agricole à court terme ou de la sécurité alimentaire par le soutien de l’USG ainsi que du nombre de ménages ayant accès à l’approvisionnement des intrants pour la production agricole avec la marge brute par hectare ou animal en cage d’un produit sélectionné au cours de la production et de la vente et de la valeur des ventes supplémentaires, recueillies au niveau des exploitations, attribuée à la mise en œuvre provoquant une amélioration de pourcentages d’agriculteurs ainsi que le nombre d’agriculteurs qui ont pratiqué les activités de la chaîne de valeur promue par le projet au cours des 12 derniers mois,

 la valeur des crédits agricoles et ruraux, le pourcentage d’agriculteurs qui ont utilisé les services financiers, comme l’épargne, crédit agricole et/ou l’assurance agricole, dans les 12 derniers mois, et le nombre d’entreprises alimentaires privées, d’organisations de producteurs, d’associations d’usagers de l’eau, des groupes de femmes, des associations commerciales et d’affaires, et d’organisation communautaires de base recevant l’assistance de USG ainsi que le pourcentage d’agriculteurs qui ont utilisé des pratiques de stockage améliorées au cours des 12 derniers mois se voit, et où la proportion des femmes participant à des programmes assistés par l’USG visant à accroître l’accès aux ressources économiques productives, que ce soit au niveau des actifs, des crédits ou des revenus ou de l’emploi se pratique ;  le nombre total des clients, bénéficiant des services financiers fournis à travers l’assistance intermédiaire de l’USG-assisted, incluant les institutions par acteurs non- financières, le nombre de financement intermédiaire appuyé par l’assistance des USG, le pourcentage de ménages qui déclarent avoir reçu des informations de marché avec le nombre de ménages qui reçoivent des informations sur le marché, et le nombre d’agriculteur recevant des séances de sensibilisation sur les activités des Centres de Services Agricoles augmente avec le nombre de bénéficiaires recevant des services de transport améliorés, du kilomètre de route améliorés ou construits, des ménages recevant de la formation et/ou des séances de sensibilisation sur la prise de décision équitable pour l’utilisation de revenus, de MSM, y compris les agriculteurs qui reçoivent des services de développement des affaires à partir de sources de l’USG ;

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 le pourcentage des ménages ciblés exerçants des activités non agricoles, le pourcentage des hommes et femmes en union qui a gagné de l’argent dans les 12 derniers mois, des hommes et femmes en union gagnant de l’argent et qui ont pris conjointement les décisions avec son épouse/partenaire pour l’usage de leur propre argent gagné, des hommes et femmes en union gagnant de l’argent et qui ont pris les décisions seules pour l’usage de leur propre argent gagné, des participants déclarants être d’accord sur le concept hommes et femmes qui devraient avoir l’accès égaux sur les opportunités sociales ; économique et politiques,  accéder au programme d’épargnes,

SECTION II : SUR LE PLAN SOCIAL1 Sur le plan social, le programme a comme objectif d’ « AMELIORER LA CAPACITE DES COMMUNAUTES A FAIRE FACE AUX CHOCS. » II-1 Impact : Obtenir un pourcentage de la communauté dont le tableau de bord* a un score de 75% ou plus. II-2 Résultats : Cet impact aura plusieurs effets dont : . le nombre de personnes mettant en œuvre des pratiques par rapport aux actions qui réduisent les risques pour améliorer la résilience au changement climatique en raison de l'assistance de l'USG, le nombre d'hectares sur lesquelles on utilise des technologies améliorées ou des pratiques de gestion à la suite de l'assistance de l'USG, des personnes qui ont reçu une formation sur les pratiques de gestion durable des ressources naturelles, de personnes recevant des séances de sensibilisation et / ou de formation sur les comportements qui réduisent les risques de catastrophe ; . le pourcentage de communautés disposant des systèmes d'atténuation des catastrophes qui répondent aux normes nationales et de la communauté disposant de plan de gestion de terre, ayant des Comités de gestion des ressources naturelles et qui avaient mis en place des pépinière mettant en œuvre plus de 50% des activités prévues dans le plan de réduction des risques et de catastrophe, des personnes recevant des séances de sensibilisation et / ou de formation sur les comportements qui réduisent les risques de catastrophe et dispose de plan communautaire de réduction des risques et des catastrophes ;

1 Synthèse du programme Fararano, CRS Madagascar, octobre 2014, p13-14, pdf

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. le pourcentage des communautés ayant des systèmes d’alerte précoce aux catastrophes et de systèmes de réponse efficace et répondant au standard national mettant en œuvre plus de 50% des activités prévues dans le plan de préparation en cas de catastrophe, disposant des affiches pour communiquer des informations ou d'éducation sur la préparation aux catastrophes, ayant des plans de préparation aux catastrophes mis en place et formées à la préparation aux catastrophes suite à l'assistance de l'USG ; . le pourcentage des communautés exposées aux catastrophes qui déclenchent une réponse dans les 72 heures face à une situation de catastrophe avec des systèmes de gestion de réponse efficace, formées en méthodologie des évaluations post-sinistre rapide qui ont établi des procédures d'intervention en cas de catastrophe ainsi que le nombre de bénéficiaires de l'aide sociale USG participant à des filets de sécurité productifs bénéficiant des programmes d'assistance sociale de l'USG, vulnérables bénéficiant directement de l’assistance USG et du pourcentage de membres féminins ou des femmes leaders dans le comité des prises des décisions de la communauté ; . le nombre de personnes bénéficiant des séances de sensibilisation sur l'importance de la participation des femmes et des jeunes dans les activités de DRR et filet de sécurité dans la communauté de base. a. PRINCIPALES ACTIVITES D’après les objectifs cités ci-dessus, le programme fararano a comme principales activités :  d’empêcher la sous-nutrition (1000 jours) et d’améliorer le statut nutritionnel surtout les enfants de moins de cinq 5 ans afin d’améliorer la consommation d'aliments diversifiées et nutritifs chez les femmes et les enfants. La réalisation de cela se fait à travers:  Des formations sur la conduite d'analyses des barrières et les déterminants sociaux de la malnutrition sur la création des Care Group et identification des mères leaders et des Promoteurs pour former les mères leaders, Promoteurs sur le curriculum du care group avec une conduite des Visites à Domicile par les Mères Leaders et former des paysans leaders, incluant les jeunes paysans leaders, sur les jardins potagers, jardins pour les associations ;  La formation des Care Groups et Association SILC sur les jardins potagers, jardins pour les associations suivi d’une fourniture de semence de démarrage à travers les vouchers, en particulier pour les nouvelles variétés, pour les mères leaders et les ménages participants avec la conduite de recensement des femmes enceintes, allaitantes et les enfants

271 de moins de 2 ans tout en déterminant des critères des bénéficiaires des bénéficiaires de vivres et de vouchers ;  La distribution de vivres et de vouchers.  Promouvoir l'utilisation de services préventifs et curatifs pour la santé et la nutrition de la mère et de l’enfant (particulièrement durant les 1.000 premiers jours) : Sa réalisation se fait à l’aide de:  La formation et la collaboration des Promoteurs de Nutrition et les mères leaders et d'autres acteurs du programme sur l'anthropométrie pour faciliter les références aux services de santé primaires et communautaires pour identifier, référer et de suivre les cas nécessitant les services communautaires ou service de santé de base ;  Promouvoir la pratique de la gestion optimale de l’eau, et les comportements liés à l’hygiène et à l’assainissement. Cela est atteint suite à :  La création des groupes de robinet Tippy scolaires et groupes de jeunes, de la réalisation d'étude de faisabilité basée sur les normes et des séances de travaux avec les collectivités sur la mise en place d'un plan d'eau et d'assainissement multi-année avec les coûts associés suite à l’établissement de contrat de réhabilitation et de gestion avec le secteur privé et de la formation des maçons, jeunes de 15 à 24 ans ;  La conduite de l'analyse de genre, l’identification et la formation des Miranjaka et des mères leader qui sont des volontaires communautaires en genre sur les messages à promouvoir sur le genre relatif à la santé et à la nutrition avec la sensibilisation et formation des pères sur l'importance de leurs responsabilités concernant la santé et la nutrition de la famille ;  Les ménages ont augmenté et diversifié leur production agricole et leur bien-être économique durable avec l’augmentation de la production agricole diversifiée Et cela se fera à travers :  La construction ou réhabilitation des infrastructures d'irrigation et /ou de drainage par la collaboration avec le secteur privé établi avec la sensibilisation des gens sur les questions foncières dont la conduite de l'enquête sur l'utilisation des terres et l’appui les ménages les plus vulnérables d'accéder aux services fonciers sont à voir  La conduite des sessions de sensibilisations et des mobilisations communautaires ;

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 L’organisation des séances de diagnostic participatif du niveau de la communauté et l’identification et formation des leaders farmers sur les techniques de production agricole et de l'élevage avec l’appui à la création de parcelles de démonstration ainsi que l’installation des mécanismes de contrôle de l'érosion et des techniques d'amélioration des sols contre la désertification ;  L’évaluation et graduation des leads farmers puis la formation et dotation de matériels pour les agents vaccinateurs.  Augmenter la vente des produits agricoles et non-agricoles par les ménages et Organisations des producteurs à travers:  La conduite de l'évaluation du marché et analyse de la rentabilité puis’identifier et former des PSP et des Groupes SILC sur les compétences de base en marketing (par PSP) suivi de la sensibilisation des agriculteurs et créer des organisations de producteurs appuyé par la formation des PO et des prestataires de services locaux et les fournisseurs d'intrants sur les compétences de marketing avancé et faciliter les liens avec les parties prenantes appropriées sur la chaîne de valeur ciblée par ’analyse des sources d'information sur le marché et la diffusion des Informations sur le marché par les programmes de radio et communication de masse ;  La mise en œuvre de système de SMS qui permettent aux ménages d'accéder aux informations sur le marché et sensibilisation des agriculteurs sur l'existence du Centre de services de l'agriculture et de marché et leurs activités avec l’appui des agriculteurs pour accéder aux Centres pour faciliter la collaboration entre PO et les ménages et le stockage du secteur privé sur la mise en œuvre de l'Organisation des points de collecte et identification des ménages non agricoles suivi d’une formation des ménages sur les techniques de production non agricoles afin de faciliter les liens avec les parties prenantes appropriées sur la conduite de l'analyse de genre ;  La sensibilisation et formation des hommes sur l'importance de leurs responsabilités sur le partage de revenu.  Améliorer les capacités des communautés à faire face aux chocs en mettant en place un système de mitigation communautaire par :  La conduite d'une évaluation de besoin des communautés en matière de gestion des ressources naturelles suivi de la formation des comités GRN sur la protection des bassins versants, la restauration des terres et les techniques de lutte contre l'érosion pour permettre la sensibilisation des membres des communautés sur la conduite de reboisement et la création et

291 formation des comités de gestion des ressources naturelles, l’élaboration de plan de gestion des bassins versants afin de permettre l’organisation des visites d'échange entre les communautés ;  L’identification des pépiniéristes et création des pépinières communautaires, l’organisation des spectacles de marionnettes et des visites d'échange entre les communautés sur la formation des ménages et charpentiers locaux sur la construction des abri anti cyclonique et l’appui de la communauté pour élaborer le plan d'évacuation, route, et stockage de semence ;  L’organisation de visites échange entre les communautés ;  Mettre en place un système de préparation communautaire correspondant aux standards nationaux par :  Le développement et affichage sur des murs ou tableau commun et la réalisation des séances de sensibilisation par marionnettes par la mise en place d'un système d'alerte de communication, autrement dit drapeaux, trompettes, peindre les arbres permettant la constitution des comités de groupe représentants de la communauté, comme les chefs locaux, personnes âgées, personnes handicapées, jeunes, femmes ;  La réalisation des simulations en direct et fournir de feedback et l’organisation des visites d'échange entre les communautés.  Mettre en place un système de préparation communautaire correspondant aux standards nationaux à travers :  La formation des communautés sur l'évacuation de l'élevage et le stockage des semences dans le cadre de préparation pour un désastre ;  L’établissement et évaluation du plan d'urgence communautaire  Renforcer le mécanisme de protection sociale au niveau communautaire par :  La définition des critères pour identifier les ménages les plus vulnérables et former des Comités Villageois de Développement, les mères Leader, les leads farmers sur le travail avec les populations les plus vulnérables ;  La réalisation de l'analyse de genre et organisation des spectacles de marionnettes. Structure Organisationnelle La structure de gestion de Fararano assure le leadership et la coordination de tous les partenaires afin d’assurer la bonne mise en œuvre des activités, pour avoir un impact au

301 niveau de ménages plus vulnérables et pérennisation des acquis pour réduire l’insécurité alimentaire dans les zones cibles. Par ailleurs, pour l’aspect Genre et que la participation des jeunes dans le programme soit effective, Fararano collabore avec SiMIRALENTA et les différentes associations locales/régionales des jeunes, telles que la Fédération des scouts. Pour les aspects apprentissage, partage des connaissances et renforcement de capacités, on prévoit d’organiser des rencontres/réunions systématiques : - Atelier d’apprentissage continu (Learning Agenda Workshop), qui fait partie de l’atelier de planification détaillée (DIP) pour discuter tous les domaines programmatiques et faire ressortir les besoins en renforcement de capacités – Fréquence : annuel - Discussion/Apprentissage vers une action concrète (Learning to Action Discussions) qui a comme objectif de promouvoir une réflexion interne entre les staffs du programme et les bénéficiaires sur la situation d’avancement des activités, et ressortir ensemble les mesures de redressement ou d’amélioration pour avoir des résultats de qualité – Fréquence : trimestrielle - Réunion de tous les gestionnaires du programme (Program managers), focalisée sur la revue des actions et planification des actions futures – Fréquence : tous les deux mois - Réunion de groupe thématique (Technical Working Group), pour discuter et voir de visu les réalisations sur le terrain – Fréquence : trimestrielle - Pratique Communautaire (Community of practice), focalisée sur l’apprentissage et l’intégration des activités intra et inter secteurs et entre les différents acteurs sur terrain - Revue annuelle (Annual Review Meetings) dans le but de discuter et de partager les réalisations des activités par année fiscale, auprès des différents partenaires – Fréquence : annuelle - Comité de sage (Advisory Commitee) : pour faciliter la coordination effective avec les différents partenaires (Etatiques, les secteurs privés et les Nations Unies) et d’assurer que les actions cadrent avec les politiques et stratégies nationales et de l’USAID - Fréquence : semestrielle. b. LE PROGRAMME FARARANO ET GENRE Le programme Fararano encourage la prise de décision équitable au sein des ménages et des communautés. L’initiative consiste à entrainer le processus de l’égalité de genre au sein des multiples thèmes mis en œuvre par le programme.

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Définition de l’égalité de genre pour Fararano : Le projet vise à assurer l’égalité d’accès aux opportunités, aux biens, aux ressources, et aux récompenses autant pour les femmes, les hommes, les jeunes filles et les jeunes hommes afin qu’ils puissent jouir d’une même chance de développement dans leur vie quotidienne. Ils doivent bénéficier d’un traitement approprié selon leurs besoins spécifiques. L’égalité de genre ne signifie pas que les hommes et les femmes deviennent pareils. Il ne s’agit pas non plus de se focaliser seulement sur le développement des femmes et des jeunes filles. Pourquoi Fararano intègre le genre à travers ses trois objectifs stratégiques ? Pour atteindre un développement équitable, efficace et durable, les stratégies et les activités devraient être centrées sur l’Être Humain et devraient être conformes aux besoins et intérêts des catégories de population. Pour ce faire, Fararano doit éliminer toute forme de discrimination, encourager la complémentarité homme et femme, assurer la jouissance des mêmes opportunités et récompenses pour tous et garantir l’équité dans l’accès aux informations promues par le programme. L’atteinte de l’égalité de genre par Fararano : Fararano a assuré en premier lieu la compréhension des contextes de relation homme/femme et leurs interconnexions selon leur catégorie d’âge, sociale et culturelle. Les résultats de cette analyse ont conduit à déterminer l’axe stratégique « prise de décision conjointe » qui vise à renforcer l’atteinte du but de Fararano et améliorer l’équité dans la vie quotidienne au foyer et la vie communautaire. Fararano accentue la discussion du couple pour :  Promouvoir l’engagement des hommes dans les activités reproductives du ménages ;  Améliorer l’accès et le contrôle des femmes aux actifs du ménage ;  Encourager la participation des femmes et des jeunes dans la gouvernance en incitant la participation à la prise de décision communautaire, au leadership communautaire. Ces approches consistent à réduire et/ou éliminer les disparités de genre existant pour chaque contexte approprié dans les zones d’intervention L’intégration du genre est axée sur le travail de fond des organisations car il ne s’agit pas seulement de l’équilibre entre les sexes mais de la solidarité dans la prise de décision. Elle requiert des ressources spécialisées/des catalyseurs pour l’accomplissement des responsabilités. Les staffs techniques et administratifs doivent avoir les connaissances et les réflexes genres en vue d’assurer les supports au niveau des volontaires communautaires.

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Fararano fournit des outils de travail adaptés aux situations et aux capacités des hommes et des femmes pour promouvoir la prise de décision au niveau ménage et communautaire. L’objectif consiste à inclure toutes les catégories à collaborer pour la lutte contre l’insécurité alimentaire au foyer et au village. L’impact entrainé par la promotion de l’égalité de genre dans la sécurité alimentaire des ménages et des communautés :  Augmentation de l’équité dans la prise de décision au sein du foyer et des répercussions positives sur la nutrition maternelle et infantile (par exemple amélioration des dépenses en nourriture) ;  Accroissement de l’allocation de temps des hommes dans les activités de production permettant à leur femme de se consacrer plus aux activités de production ;  Accroissement des investissements à long terme qui provoquent une incidence positive sur la nutrition et l’exploitation familiale ;  Augmentation des revenus du ménage ;  Nouvelle perspective qui pourrait accroître la concentration sur les pratiques de gouvernance favorisant la nutrition au niveau communautaire.

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L’ODDIT agit sous la supervision de l’évêque, et travail dans différents districts de la région Atsinanana où, pour le cas de Toamasina, est implanté le programme Fararano. Le programme cible non seulement les femmes mais aussi les jeunes et les hommes, afin qu’ils puissent bénéficier avec équité de ses avantages, dont l’objectif est de réduire l’insécurité alimentaire, d’accroître les revenus des ménages et pour que chacun (homme, femme, jeune)puisse collaborer dans le développement de la communauté et aussi dans les ménages.

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PARTIE II:

MONOGRAPHIE DU DISTRICT

DE BRICKAVILLE

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La filière curcuma est une filière très pratiquée dans la plupart des communes du District de Brickaville, incluant la commune d’Anivorano-Est grâce à ses caractères commerciaux et de son sol très fertile. Aussi les organisations des producteurs à l’aide du SILC, sont vu comme indispensables dans l’exploitation de la filière. Ainsi donc nous allons voir d’abord la monographie de la Commune d’Anivorano-Est, puis connaitre ce qu’est l’organisation des producteurs, et enfin savoir ce qu’est le SILC.

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CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE D’ANIVORANO-EST La localisation géographique concernant le déroulement de notre étude sur l’accroissement des revenus nécessite des études détaillées. Cette analyse détaillée doit se porter sur l’étude géographique et socio-économique. Donc, notre approche s’oriente dans ce chapitre sur les deux points :  Analyse géographique,  Analyse économique et sociale. SECTION I : ANALYSE GEOGRAPHIQUE A présent, on va voir les caractéristiques géographiques et démographiques ainsi qu’historique de la Commune d’ Anivorano-Est. I-1 Localisation géographique1 Située dans la partie Est de Madagascar, la Région Atsinanana est l’une des 3 régions composant l’ancienne province de Toamasina dont : la Région SAVA et la Région Alaotra Mangoro. Aussi pour bien délocaliser la commune d’Anivorano-Est, il nous est indispensable de connaître également la monographie du district de Brickaville. Le district de Brickaville recouvre une superficie de 5 385 km2, et représente le 24 ,8% de la superficie de la Région Atsinanana. Il compte 17 communes dont: Brickaville, Ambalarondra, Ambinaninony, Ambohimanana, Ampasimbe, Andekaleka, Andovoranto, Anivorano Est, Anjahamana, Fanasana, Fetraomby, Lohariandava, Mahatsara, Maroseranana, Ranomafana-Est, Razanaka et Vohitanivona. Et ces communes sont subdivisées en 180 fokontany. A. Le Relief2 : A part des plaines littorales souvent couvertes des dunes, on observe des collines et montagnes très accidentées dans le district. Il est dominé dans sa partie Ouest et Nord Est par des hautes terres faisant des pentes remarquables vers le centre de la région. B. Le Sol et végétation3 : La plupart des parties du District de Brickaville sont dominées par le Sol de type alluvionnaire, très facile à fertiliser. Du centre vers l’Ouest, une succession de montagnes couverte des forêts assez importante et le Savoka laissant entre elles des étroites vallées favorables aux cultures vivrières et de café. C’est dans ces vallées que les paysans

1 Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR), Christelle Lamouche, ISTOM, Ecole d’Agro-développement International, Juillet, 2011, p3, pdf 2 Source : www.pnae.mg1 3 Source : www.pnae.mg1

371 pratiquent essentiellement la culture de rente et d’autres cultures vivrières. Du centre vers la limite Est, on constate aussi des successions de montagnes et des collines vêtues de Savanes avec domination des sols argileux. Dans la région centrale, zone de basses terres et des plaines favorables aux cultures intensives. C. L’environnement1 : La déforestation constitue un risque écologique important dans le District. Il ne présente qu’une faible couverture végétale mais la plupart des forêts restante au niveau de chaque commune est protégée. Les versants sont couverts des savanes herbeuses tandis que les forêts galeries se trouvent le long des cours d’eau. Notons que des forêts d’Ankeniheny-Zahamena sont préservées par les populations riveraines en collaboration avec des organismes de financement (PlaCAZ). Dans le district de Brickaville des grandes, surfaces forestières se trouvent dans la CR d’Anjahamana telles que la R.S de Mangerivola protégée par Madagascar National Parc (MNP) ainsi que les 08 forêts transférées aux COBA ou VOI en l’occurrence la GCF appuyé par la Conservation International à Toamasina. D’autres se trouve dans les CR de Maroseranana, d’Ambohimanana, de Fanasana, de Mahatsara et de Fetraomby. Les VOI des CR de Maroseranana, Ambohimanana, Fanasana et Fetraomby se sont organisés en « fédération de VOI » dont le siège se trouve à Fetraomby. Cela étant, à présent nous allons voir la monographie de la commune d’Anivorano-Est en commençant par un petit historique : I-2 Historique2 : Au tout début, Andapa était le premier village de la commune d’Anivorano, une escale du temps des rois Merina pour aller à Toamasina. Après l’ouverture du réseau du chemin de fer de la côte Est, Anivorano avait pris naissance. Pour avoir un aperçu de son histoire, on va citer ci-dessous les évènements qui ont beaucoup marqués à cette époque :  1900 : - on a créé le premier hôpital de la commune -instauration de la garde des indigènes -déroulement du tribunal de première instance.  1903 : La naissance de l’EPP et de la Mission Catholique d’Anivorano.  1908 : - Dépôt de train dans la commune - Commencement de l’acte d’évangélisation.  1910 : inauguration de la ligne de chemin de fer Tananarive-Côte Est.  1950 : Fin du tribunal de la première instance à Anivorano.

1 Source : www.pnae.mg1 2 Livre de bord, Commune Anivorano-Est, octobre 2009, p11

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 1960 : naissance de commune (Anivorano-Est, Razanaka et Fanasana formaient une seule commune).  1975 : Anivorano, Razanaka et Fanasana devenaient chacune un chef-lieu de la commune -Antseranambe : est devenu un lieu d’embarquement de café et de graphite de sahafiana -Ambodimolaina : installation d’une décortiqueuse au temps de la colonisation. A. Caractéristiques sociodémographique1 : Le pourcentage de chef de ménage féminine est plus important que celui des masculins. Notons que dans la commune rurale d’Anivorano-Est, le nombre d’inactif, allant de 0-14 ans et 65 ans et plus, est important que celui des actifs, 15-64 ans. Près de 42% de la population ont plus de 18 ans, les enfants moins de 5 ans est de 18% et les âgées de 60 ans et plus à 8,5%. La moitié de la population a un âge inférieur à 19 ans ; les personne d’âges économiquement actif (15-25 ans) est de 26% ; (0-18 ans) et 60 ans et plus est de 65,57% ; les actifs potentiels (18 – 60 ans) sont de 42,43% avec le ratio de dépendance économique qui est de 68%. La deuxième caractéristique fondamentale de la population est le taux élevé d’accroissement estimé à 3,02% pour l’ensemble du district. Cette croissance rapide est le résultat et la cause du caractère jeune de la population. Selon les données disponibles au CSBII, le taux de morbidité est passé de 98% à 13%. Il est à noter que les filles commencent à être productives dès l’âge de 13 ans. La population de cette commune est principalement composée de Betsimisaraka. Il y a des immigrants en provenance des hautes terres. Les chinois assurent le commerce et la collecte des produits locaux. En matière de classe d’âge et de catégorie par sexe, la distribution de la population de la commune est assez semblable à celle du reste du pays. D’une manière générale on note une répartition presque égale entre hommes et femmes avec une légère prédominance du sexe féminin soit 68,5% de la population totale. Les potentialités agricoles font de la commune d’Anivorano-Est une zone de migration intense. Les déplacements sont très importants tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la commune pour les recherches d’emploi ou les collectes de produits agricoles. Nombreux

1 Livre de bord, Commune Anivorano-Est, octobre 2009, p16

391 déplacements importantes sont effectués le long de la côte Est par les démarcheurs ( des marchands ambulant) et les gens venant de l’extérieurs de la commune sont notamment attirés par : . Les potentialités de la commune en cultures de rente, . La richesse des ressources minières . La richesse de la commune en sol fertile . Une grande disponibilité de terres non encore cultivés et la faible densité de la population. B. Au niveau de la santé1 : La commune rurale d’Anivorano-Est compte 01 établissement de santé avec un docteur et une sage-femme pour les 12933 habitants (population en 2009). Un deuxième hôpital est en cours de finalisation grâce au financement de la mission catholique (Royaume de Norvège). Aussi la commune d’Anivorano dispose d’un CSBII dirigé par un infirmier. Il est doté de maternité, de services de médecines générales et d’une pharmacie. A cela s’ajoute un dépôt de médicament. Ici, on soulève un premier point qui souligne l’absence de médecin dont le second est relatif à l’état du bâtiment. Le troisième concerne les matériels trop usagers et qui posent des problèmes quant à leurs utilisations. L’insuffisance de personnel de santé pose également problèmes pour l’état sanitaire de la population. Il est souhaité d’améliorer le taux de couverture dans la commune en matière d’infrastructure sanitaire. Il est à noter que le CSBII manque chroniquement de médicaments. Ainsi, les problèmes liés à la santé de la population sont : . La malnutrition, . Un travail pénible à haut rendement, . Le manque d’éducation sanitaire de base et d’hygiène, . L’insuffisance des soins préventifs, . La consommation d’eau et d’aliment déséquilibré, . Le manque de médicaments, . Les conditions naturelles de la commune avec son climat de type tropical chaud et humide favorisant le développement et la propagation des moustiques, . La précarité des systèmes d’évacuation d’eaux usées et d’eaux de pluies accentue la gravité de la situation. . Eloignement du centre de santé.

1 Livre de bord, Commune Anivorano-Est, octobre 2009, p29

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Par contre les maladies chroniques relevées dans cette commune sont : • Le paludisme, • L’infection des voies respiratoires C. Les activités économiques1 : Les principales activités économiques observées dans la commune sont essentiellement : o L’agriculture, o L’élevage, o La pêche, o L’artisanat. Ayant une superficie de 355 km2, la zone de planification dispose d’un potentiel agricole jugé bon et fertile. D. Occupation du sol2 : Chaque sol suit un calendrier agricole bien précis qu’il suit en fonction des saisons et que l’on peut classifier dans un tableau comme présenté ci-dessous : Tableau n° I : Catégories de cultures

NATURE DU SOL CULTURES

Sol de bas fond Rizicultures

Vallées et plaines Culture (vary ririnina), culture maraîchère

Alluviales Fruits

Colline Cultures industrielles

Sols près des forêts Tavy

Source : Tableaux de bord de la commune d’Anivorano-Est, p.31

La Commune possède un sol de bas fond pour la riziculture, puis des vallées et des plaines pour la culture maraîchère, ensuite des sols alluviales pour cultiver des fruits, enfin de collines et des sols près des forêts pour la culture industrielle et le tavy.

1 Livre de bord, Commune Anivorano-Est, octobre 2009, p41 2 Livre de bord, Commune Anivorano-Est, octobre 2009, p41-42-43

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Faisant partie des 17 communes formant le district de Brickaville, la commune d’Anivorano-Est est relativement peuplé si l’on considère la densité de 40 habitants par km2avec comme superficie de 330 km2répartissant les 12933 habitants dans ses 7 fokontany qui sont :Anivorano-Est, Ambodimolaina, Antanambao Sahaniveno, Andapa, Sandraka, Ambalatenina-Sud et Antseranambe. Cette assez forte concentration humaine s’explique à la nature du sol favorable aux cultures industrielles. Sa population inégalement répartie dans la commune, principalement fonction de l’importance des surfaces cultivables et de l’accessibilité, l’existence d’infrastructures sociales (exemple : hôpital, école…) peut aussi jouer un rôle de facteur de concentration humaine. Voici présenté dans le tableau ci-dessous la répartition de la population par fokontany:

Tableau n°II : Nombre de population par Fokontany de la Commune d’Anivorano-Est

FOKONTANY NOMBRE DE POPULATION

ANIVORANO-EST 5307

AMBODIMOLAINA 1265

ANTSERANAMBE 1245

AMBALATENINA 1272

TANAMBAO SAHANIVENO 1775

ANDAPA 1171

SANDRAKA 898

Source : Diagnostique/FKT Commune Anivorano-Est, p.44

La Commune d’Anivorano-Est a sept fokontany dont : Anivorano-Est, Ambodimolaina, Antseranambe, Ambalatenina, Tanambao Sahaniveno, Andapa et Sandraka, dont la plus grande concentration de population se trouve Dans le Fokontany d’Anivorano-Est avec 5307 habitant. La commune rurale d’Anivorano-Est se localise bien dans le district de Brickaville et est limité :  Au nord : Commune rurale de Fetraomby et commune rurale de Vohitranivona

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 Au sud : commune rurale de Mahatsara  A l’Est : commune rurale de Brickaville  A l’Ouest : commune rurale de Razanaka dont les coordonnées précises avec comme GPS bureau communal : - 18° 43’ 57. 47’’ S - 48° 58’ 50. 82’’ E Elle a une démographie assez large avec 12 930 habitants évalués au cours du recensement de l’année 2014et dont le pourcentage des populations potentiellement actifs est de 42%. Elle présente un ménage de taille moyenne 8 personnes. Avec comme principale activité l’agriculture, la commune a comme taux de scolarisation de 65%, que l’on peut déjà qualifier dans le niveau moyenne malgré le faible niveau de vie. Ses principales cultures sont le riz, le maïs, le manioc, le curcuma, le café, les arbres fruitiers (litchi, bananes…). Ainsi on peut qualifier la commune d’Anivorano-Est comme une commune autour de l’eau. De son nom qui signifie en malgache : « Entouré d’eau », la commune est traversée par deux fleuves qui sont : le Rianala et l’Ivohitra. Elle est caractérisée par un climat « tropical tempéré » et un relief de plaines littorales et des collines. SECTION II : ANALYSE ECONOMIQUE ET SOCIALE La présence de climat « tropical tempéré » rend favorable la production de séries de gammes de produits agricoles destinés à l’exportation comme le letchi, le café, le girofle qui ont été fortement exploités durant la colonisation du pays. Aussi, déjà au temps des rois Merina, la commune se trouvait être le lieu de passage et d’escale sur le trajet d’-Toamasina. C’est ainsi qu’aujourd’hui la commune bénéficie de la ligne de chemin de fer Antananarivo-Toamasina. Cette infrastructure lui permet de limiter son enclavement et est notamment utilisée pour le transport de marchandises agricoles. Autrement 18 km de piste permettant de rejoindre Bickaville. La ville chef-lieu du district et donc la route nationale N°2.L’économie de la commune étant principalement basée sur l’agriculture, quelconques changements climatique tels que :  les aléas climatiques ou économiques,  la perte de débouché commerciaux a une répercussion directe sur les revenus de la population. Il n’est pas à exclure que la fragilité des filières agricoles principales de la commune induit des impacts comme la baisse du pouvoir d’achat, un exode rural ou encore une extension de la période de soudure.

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II-1 Sur le plan social1 : Le taux de scolarisation étant de 65%, les élèves se trouvent dans l’obligation d’arrêter les cours en classe de 3ème puisqu’il n’y a pas de lycée dans la commune les obligeant à aller jusqu’à Brickaville pour étudier au lycée. Or la majorité des parents ne peuvent pas supporter des charges supplémentaires. Il n’est pas à écarter qu’il fut un temps où la commune souffrait fortement de la faillite de l’entreprise sucrière SIRAMA. Et depuis cette faillite de nombreux gens qui se sont migrés dans la commune sont retournés vers la seule activités envisageable qui est l’agriculture. Le seul obstacle c’est qu’on ne se découvre pas agriculteur du jour au lendemain à cause de leur manque d’expérience et de technique dans le travail du sol.

1 Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR), Christelle Lamouche, ISTOM, Ecole d’Agro-développement International, Juillet, 2011, p3, pdf

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Figure 2 : Carte de la Commune d’Anivorano-Est

Source : Localisation de la commune d’Anivorano-Est, PPRR, P.03

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D’après la carte ci-dessus, le fokontany qui se trouve à l’amont de la Commune est Tanambao Sahaniveno et à l’aval se trouve le fokontany de Sandraka. Il y a un long réseau ferroviaire qui traverse la Commune. II-2 Choix de filière curcuma dans la commune d’Anivorano : Maintenant on va voir un petit historique de la filière curcuma. A. Historique1 : Le curcuma est une plante originaire de l’est de l’Inde. En Europe, les moines font mention de la plante, introduite par les navigateurs, dans leurs écrits dès le VIe siècle. À cause de sa couleur qui rappelle celle du safran, elle est également appelée à tort safran des Indes – Crocus indicus.. L’habit des moines bouddhistes est de tout temps teint dans une décoction de racines de curcuma. B. Botanique et culture2 : Il existe à peu près 40 espèces de cette plante pluriannuelle dans les forêts tropicales d’Asie et d’Australie. La plupart d’entre elles forment des bulbes ainsi que des rhizomes aromatiques et sont en partie utilisées comme le vrai curcuma = Curcuma longa. Les rhizomes ressemblent à ceux du gingembre, dont ils se distinguent néanmoins clairement par leur coloration jaune intense. Bien que pluriannuel, le curcuma ne résiste pas à l’hiver dans nos contrées. Pour une bonne croissance, la température ambiante ne doit pas descendre en dessous de 13° Celsius. Le rhizome principal qui pousse sous terre a une épaisseur de 2 à 4 cm et porte la cicatrice foliaire et le bourgeon qui donnera naissance à la fleur. On utilise les rhizomes déterrés en décembre et janvier, qui sont ensuite ébouillantés et séchés. Le pigment de couleur orange (curcumine) extrait de cette plante tropicale lors de l’ébouillantage est idéal pour la coloration du cuir, du coton, mais aussi de la soie fine. C. Utilisation dans la médecine naturelle3 : Le curcuma stimule la sécrétion biliaire et le foie et est prescrit dans la médecine naturelle moderne en tant que remède spécifique pour l’appareil digestif. Dans la médecine traditionnelle chinoise, le curcuma est prescrit et utilisé avec succès contre un grand nombre de troubles ainsi que pour la prévention de nombreuses maladies infectieuses, contre les affections des voies respiratoires et pour fortifier l’organisme. Il est connu de tout temps comme une plante médicinale qui active la circulation sanguine, fait baisser le taux de cholestérol et inhibe la coagulation du sang. Des recherches récentes donnent à penser que la

1 www.egk.ch, p2/p4 2 www.egk.ch, p2/p4 3 www.egk.ch, p3/p4

461 curcumine, un de ses composants, a elle aussi une action anticancéreuse. Les recherches et études scientifiques encore nécessaires pour étayer cette hypothèse pourraient donner des résultats positifs durant les années à venir. D. Utilisation dans la cuisine1 : Le curcuma est un des principaux ingrédients de mélanges de curry sans lesquels la cuisine serait beaucoup plus « pauvre », pas seulement dans les pays asiatiques. La poudre de curry classique se compose selon le cas de jusqu’à 20 épices différentes. Le curcuma ne doit pas y manquer car c’est lui qui donne leur couleur jaune caractéristique aux mélanges de qualité supérieure. Dans les pays classiques de culture, les pousses et les fleurs de curcuma sont elles aussi consommées crues, en tant que légume ou mélangées aux salades. Cette plante fait partie des épices les plus courantes et ne doit manquer dans aucun des plats traditionnels de la cuisine asiatique. « Les Zingibéracées sont des plantes herbacées vivaces, à rhizome souterrain muni de racines présentant des tubercules »2 . Ce sont ces rhizomes qui sont le plus souvent utilisés pour parfumer nos assiettes, nous soigner et embellir notre maison, entre autres. Un rhizome est une tige souterraine garnie de nœuds, de racines adventives et des tiges aériennes qui peuvent porter des feuilles à la structure d’écailles. Il fait office de réservoir d’énergie de la plante. C’est ce réservoir qui nous intéresse et dans lequel nous puisons d’innombrables substances utilisées pour la santé et beauté. Sa structure interne est différente de celle des racines. La plupart des Zingibéracées seraient originaires d’Asie tropicale et subtropicale. Elles auraient été découvertes et exportées vers nos contrées à l’occasion de divers événements comme les guerres hélas, mais également explorations, commerces et missions. Sur place, elles étaient et sont utilisées depuis des millénaires dans la gastronomie, mais également pour soigner au quotidien les petits tracas. Leur usage est courant et naturel, et les recettes miracles se transmettent de génération en génération. Dans nos contrées occidentales, le gingembre a longtemps été réduit à ses seules propriétés aphrodisiaques. C’est bien réducteur pour ce magnifique rhizome doté, nous allons le voir, de tant d’autres vertus ! Que ce soit en tronçons, en rondelles, moulus, râpés ou hachés, crus ou cuits, en cuisine, dans une infusion ou sous forme d’huiles essentielles, le gingembre, le curcuma et toute leur belle famille ont tout à nous offrir… Il ne nous reste qu’à ouvrir nos esprits pour profiter de leurs bienfaits !

1 www.egk.ch, p3/p4 2 Claire Pinson, Gingembre et curcuma, , Groupe Eyrolles, 2012, p2/p9, pdf

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CHAPITRE II : L’ORGANISATION DES PRODUCTEURS L’organisation des producteurs est depuis des années vues le jour et acquis de nombreux membres dans à Madagascar et aussi donc dans la Commune d’Anivorano-Est. Ainsi dans les lignes qui vont suivre on va identifier et connaitre son sens. SECTION I : IDENTIFICATION On va voir dans cette section les différentes définitions de la coopérative, ainsi que les rôles des organisations des producteurs. I-1 Les organisations de producteurs a vocation économique1 : L’organisation des producteurs recouvre des domaines d’action collective très vastes et variés en Afrique de l’Ouest et du Centre. L’étude se concentre sur les organisations qui déploient des services ciblés sur l’économie de l’exploitation agricole: principalement l’approvisionnement en intrants, la production ou l’approvisionnement en semences améliorées et certifiées, la collecte, le stockage, la transformation et la commercialisation groupée des produits agricoles. Fréquemment, les OP proposent un ensemble de services économiques et non économiques (appui-conseil, formation, actions sociales, défense des intérêts des producteurs par l’action syndicale, etc.). L’étude s’intéresse plus spécifiquement aux performances économiques des OP, sous plusieurs aspects :  l’efficacité des services, analysée en termes de capacités à organiser et dispenser un service d’intérêt collectif dans la durée, permettant d’améliorer le fonctionnement des exploitations (par exemple la disponibilité d’intrants de qualité) et d’en renforcer les performances économiques ;  la capacité à structurer des services et des outils pérennes, au delà des logiques ponctuelles de projets ;  la capacité de négociation et le renforcement du pouvoir de marché des producteurs, que ce soit dans la négociation des prix des consommations intermédiaires ou dans le positionnement sur le marché des produits issus de l’exploitation. A. Politiques agricoles2 : Dès la fin des années 1990, les critiques se multiplient sur les conséquences de la libéralisation et du retrait de l’Etat du secteur agricole et de la gestion de la sécurité alimentaire. La montée en puissance des organisations de producteurs, de plus en plus structurées à l’échelle nationale, va conduire plusieurs pays à entamer des discussions avec

1 Les organisations de producteurs en Afrique de l'Ouest et du Centre : attentes fortes, dures réalités Roger Blein (Bureau Issala) et Célia Coronel (16 Iram) - Février 2013 p16/p82, Encadré 1, pdf 2 Les organisations de producteurs en Afrique de l'Ouest et du Centre : attentes fortes, dures réalités Roger Blein (Bureau Issala) et Célia Coronel (16 Iram) - Février 2013 p22/p82, pdf

481 l’ensemble des acteurs du monde rural pour définir des LOA destinées à marquer le retour de l’agriculture dans les priorités de l’agenda national. B. La définition de la coopérative selon l’OHADA1 : L’article 4 de l’Acte uniforme fournit une définition de la coopérative : «La société coopérative est un groupement autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs, au moyen d’une entreprise dont la propriété et la gestion sont collectives et où le pouvoir est exercé démocratiquement et selon les principes coopératifs ». C. La définition de la coopérative selon le DIRI2 : D’après le DIRI, la coopérative désigne communément une unité de base pour former une structure verticale dont le groupement d’intérêt inter-coopératif y affiliées forme une structure horizontale.  Branches d’activités Tel que stipulé à l’article 5 de la loi n° 99-004 du 21 avril 1999 relative aux Coopératives, les coopératives exercent leurs activités dans les branches ci-après :  Production et/ou de transformation Une Coopérative de production et/ou de transformation assure l’exploitation des ressources naturelles dans le secteur de l’Agriculture, de l’Elevage, des Forêts, des Eaux, de la Pêche et des Mines et de l’Artisanat où les membres assurent directement le fonctionnement de leurs exploitations et/ou d’une unité en vue de favoriser le développement, l’amélioration et l’écoulement de leurs produits.  Commerce On entend par Commerce, toute activité de distribution, d’approvisionnement, de consommation et de collecte de produits. Les Coopératives de distribution procurent à leurs membres les matières, les produits et fournitures et matériels nécessaires pour leurs activités professionnelles. Les Coopératives d’approvisionnement et de consommation sont des centrales d’achats qui fournissent des denrées, des produits, des articles de consommation destinés à satisfaire les besoins personnels et familiaux de leurs membres et de leurs usagers. Les coopératives de collecte de produits regroupent des collecteurs de produits locaux qui fournissent directement les marchés, les exportateurs, les centrales d’achats ou les

1 Les organisations de producteurs en Afrique de l'Ouest et du Centre : attentes fortes, dures réalités Roger Blein (Bureau Issala) et Célia Coronel (16 Iram) - Février 2013 p27/p82, Encadré 3, pdf 2 DECRET N° 2014 – 1003 du 16 Juillet 2014 Portant application de la loi N°99-004 du 21 Avril 1999 relative aux Coopératives 49 1 industries de transformation. Ce sont des intermédiaires entre les producteurs et les utilisateurs ou revendeurs.  Service On entend par Service, l’ensemble des prestations fournies à partir de l’exploitation des moyens humains, intellectuels, matériels et/ou financiers. Les coopératives de service assurent à leurs membres les prestations dont ils ont besoin. Elles peuvent aussi assurer à des usagers des louages ou des prestations de services.  Epargne et Crédit On entend par épargne et crédit, la mise en dépôt d’un fonds commun par un groupe de personnes, sur lequel elles peuvent emprunter à des taux d’intérêt minimes. Une coopérative d’épargne et de crédit (coopec) est plus qu’une institution financière. C’est un groupe de personnes qui s’associent pour améliorer leur statut social et économique. Les sociétaires de la coopec démontrent leur valeur pratique de l’entraide, la viabilité de la sollicitude et du service à l’ensemble des hommes. Les activités d’épargne et de crédit doivent être en conformité avec les dispositions législatives régissant les institutions de Microfinance, et non contraires aux dispositions législatives sur les Coopératives I – 2 L’origine des organisations de producteurs1 : Comprendre d’où l’on vient explique à la fois la diversité des rôles et des fonctions jouées actuellement par les OP, et les formes multiples d’organisation qui coexistent. On conçoit bien que pour appuyer les OP, perspective dans laquelle se situe notre ouvrage, il est essentiel de prendre en compte cette hétérogénéité. Créées à l’initiative d’opérateurs de développement (projets ou administrations), de petits groupes de producteurs ou d’autres organisations de la société civile, les OP sont aujourd’hui des organisations souvent complexes, à l’histoire riche. Elles sont de plus en plus reliées entre elles dans des fédérations, réseaux et mouvements. La diversité actuelle s’est construite progressivement en réponse à l’évolution du contexte socio-économique et politique des 30 dernières années. Pour conforter la structuration des organisations de producteurs tout en respectant l’identité et la dynamique propre de leurs organisations, il est utile de comprendre ces interactions. Le contexte global et les grandes étapes de l’expansion des OP Au début des années 1980, il existait dans quelques pays des mouvements d’organisations plus anciens, souvent coopératifs, qui étaient très liés aux politiques d’intervention de l’État qui pouvait exercer un

1 Les organisations de producteurs, Marie-Jo Dugué, Denis Pesche, Jean-François Le Coq, Éditions Quæ, CTA, Presses agronomiques de Gembloux 2012, p15-16-17/p147

501 contrôle étroit sur ces organisations. Au Sahel, des organisations sont nées dans les années 1970 pour faire face aux sécheresses et aux conditions d’existence difficiles en milieu rural. Mais dans l’ensemble, c’est au tournant des années 1980 que naît la grande majorité des OP qui existent aujourd’hui et dont nous allons parler dans cet ouvrage. Depuis cette période, en effet, le contexte économique et institutionnel de l’agriculture a connu de profonds changements : désengagement de l’État de l’appui à l’agriculture et privatisation des fonctions économiques (approvisionnement et commercialisation notamment) ; ouverture des marchés ; démocratisation de la vie publique et décentralisation administrative, etc. Les réformes entreprises ont transformé les conditions de production des agriculteurs et, en particulier, des exploitations familiales qui constituent la forme la plus répandue d’organisation de l’agriculture dans le monde. Les effets des réformes ont été particulièrement sensibles dans la plupart des pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie où se concentre la majorité de la population rurale mondiale. Certains agriculteurs ont pu valoriser les opportunités offertes par ces évolutions et par l’ouverture des marchés. Tel n’est pas le cas des petits producteurs qui ont été confrontés à de nombreuses contraintes économiques (désorganisation de l’approvisionnement et de la commercialisation des produits, raréfaction et renchérissement du crédit, instabilité des prix, fortes concurrences pour l’approvisionnement des marchés à l’exportation et des marchés nationaux) auxquelles s’ajoutent bien souvent le manque d’infrastructures et un accès très limité aux services d’appui (information, formation, conseil). Dans beaucoup de régions rurales du monde, les conditions de production se sont dégradées et les conditions de vie sont extrêmement difficiles. En témoignent notamment la forte prévalence de la pauvreté (selon le FIDA en 2010, plus de 70 % des pauvres du monde étaient des ruraux), la précarité de la situation alimentaire mais aussi l’accentuation des processus migratoires, les transferts monétaires étant devenus indispensables à la survie de nombreuses familles. C’est dans ce contexte que l’on observe, depuis 10 ou 15 ans, la naissance et la montée en puissance des OP, qui s’affirment, progressivement, en tant qu’acteurs à part entière du développement agricole et rural. Ce mouvement bénéficie d’une attention accrue et renouvelée de la part des acteurs institutionnels de la coopération pour le développement, même si cette attention s’accompagne parfois d’une attitude paternaliste voir manipulatrice. Dans ce contexte général, les OP remplissent généralement trois rôles principaux, plus ou moins combinés, pour faire face aux difficultés que leurs membres rencontrent dans leurs activités d’agriculteurs :  Fournir des services à leurs membres :

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Les OP permettent à leurs membres d’accéder à l’information, à la formation et aux innovations techniques (recherche, conseil agricole). Elles organisent aussi l’approvisionnement en intrants de leurs membres et la commercialisation de leurs produits. Les OP facilitent parfois l’accès au crédit. Elles peuvent également contribuer à une meilleure gestion des ressources naturelles (eau, pâturages, forêts, etc.).  Améliorer le pouvoir de marché des producteurs : C’est-à-dire les mettre en position plus favorable pour commercialiser ou acheter des produits. En s’engageant dans les OP, les producteurs renforcent leur pouvoir de négociation avec les autres acteurs économiques (fournisseurs, industriels, commerçants). Les OP peuvent contribuer de façon active à la définition et à la mise en œuvre des nouvelles formes de coordination au sein des filières agricoles ou d’élevage.  Influer sur les processus de prise de décision publique : Cette influence, exercée grâce aux OP, peut jouer aux échelons local, national, sous-régional, et international. Il s’agit pour les membres des OP de promouvoir des politiques agricoles et rurales ou des projets qui prennent en compte les spécificités des agricultures familiales ainsi que leur rôle central dans la réduction de la pauvreté et l’équilibre des sociétés. Regardons maintenant de plus près la diversité des formes d’organisation des producteurs ; c’est une étape indispensable pour déterminer les actions qui seront les plus pertinentes pour les renforcer. I – 3 Rôles des organisations de producteurs1 : Les OP ont à leur actif des réussites indéniables qui ne sont pas toujours reconnues à leur juste mesure, mais aussi parce qu’elles rencontrent des difficultés qui sont souvent mal comprises. Elles doivent donc encore relever de nombreux défis, et, pour y faire face, renforcer leurs capacités techniques et stratégiques. Il était pertinent de soutenir les OP dans ce sens car elles sont des acteurs essentiels des dynamiques de développement agricole et rural, et des représentants de la société civile dans des pays où la population est encore largement rurale. A. Cadre de l’organisation de producteurs2 : Quelles règles se donner et pourquoi ? La question se pose souvent au début de la vie d’une organisation quand il s’agit d’en fixer la structure. Cette structure conditionne en partie l’efficacité des actions et la marge de manœuvre dont disposent les responsables. Elle est

1 les organisations de producteurs, Marie-Jo Dugué, Denis Pesche, Jean-François Le Coq, Éditions Quæ, CTA, Presses agronomiques de Gembloux 2012, p25/p147 2 les organisations de producteurs, Marie-Jo Dugué, Denis Pesche, Jean-François Le Coq, Éditions Quæ, CTA, Presses agronomiques de Gembloux 2012, p39/p147

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également une des composantes de l’image de cette organisation. Si la structure formelle fixe en quelque sorte le cadre, il ne faut pas négliger une autre dimension de l’identité des organisations : il s’agit des systèmes de valeurs, parfois divers, portés par les membres et les responsables, qui vont peser sur les relations internes ainsi que sur les façons d’agir et de prendre des décisions. La notion de gouvernance recouvre plus ou moins explicitement l’ensemble de ces éléments. B. La structure d’une organisation1 : Les formes d’organisations sont multiples. Pour les appréhender, plusieurs entrées sont possibles. Pour représenter la structure d’une organisation, on pense généralement à des organigrammes qui définissent les différents organes et les éléments de l’organisation, leurs rôles et les relations de pouvoir entre ces entités. Mais cette représentation est plus proche du monde des entreprises et des administrations que de celui des OP. Elle est toutefois très utile pour caractériser et réfléchir la structure des grandes organisations en particulier celles combinant plusieurs logiques. Henry Mintzberg, un chercheur canadien ayant passé sa vie à étudier toutes sortes d’organisations, 1982 et 1989, propose de décrire la structure d’une organisation par la combinaison de plusieurs composantes:  le sommet stratégique est constitué des organes politiques ou décisionnaires qui élaborent la stratégie et prennent les décisions à long et moyen termes. C’est la tête d’une organisation. Dans le cas d’une OP, c’est souvent un bureau, généralement élu et mandaté par l’assemblée générale, et les personnes qui assurent la fonction de coordination, qu’elles soient élues ou salariées, il peut s’agir d’un directeur, secrétaire général, coordinateur ou gérant dans une entreprise. Le mode de désignation peut être indirect dans les très grandes organisations, ou dans les organisations à structure complexe  dans les grandes organisations, il existe en général une ligne hiérarchique. C’est l’ensemble des personnes qui font le lien entre le sommet stratégique et le centre opérationnel, par exemple des responsables de zones. C’est souvent l’équipe des salariés, quand elle existe, qui joue ce rôle, mais aussi des membres bénévoles ;  les personnes et les services qui travaillent à améliorer le fonctionnement de l’organisation en elle-même constituent ce qu’on appelle la technostructure (comptabilité, formation, recherche) ;

1 les organisations de producteurs, Marie-Jo Dugué, Denis Pesche, Jean-François Le Coq, Éditions Quæ, CTA, Presses agronomiques de Gembloux 2012, p39/p147

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 les supports logistiques qui fournissent des services internes à l’organisation (conseil juridique, communication, relations publiques, etc.)1. La structuration d’une organisation répond à une double nécessité : la division du travail et la coordination entre les tâches. En effet, au fur et à mesure de l’essor de ses activités, et parfois très tôt dans la vie de l’organisation, les tâches à remplir se multiplient et sont réparties en fonction des compétences, des intérêts, des disponibilités des uns et des autres (membres ou salariés). Mais, dès qu’il y a division du travail, les questions de la coordination, de l’information et de la prise de décision se posent ; elles peuvent représenter des sources de tension au sein des organisations. Parmi les OP, on rencontre principalement des structures simples, composées seulement d’un sommet stratégique et d’un centre opérationnel : c’est le cas de la plupart des OP de base. On peut aussi rencontrer des structures plus complexes pour les quelques OP disposant de moyens minimum de fonctionnement. Ce qui est important quand on analyse la structure d’une organisation donnée, c’est de comprendre qui sont ses membres et quelles sont les relations entre les différents niveaux. En effet, cela permet de caractériser la répartition des fonctions, des actions et des décisions et de regarder s’il existe une certaine subsidiarité entre les différents niveaux. La subsidiarité suppose que tout échelon supérieur s’interdit de réaliser une tâche qu’un niveau inférieur pourrait réaliser. Cela permet aussi d’identifier les mécanismes de responsabilité, autrement dit, savoir qui rend compte à qui sur quel sujet, ce qu’on appelle les aires de gouvernance. SECTION II : OBJECTIFS : En tant qu’organisation, l’organisation des producteurs a plusieurs buts dont principalement :  Le renforcement des capacités des femmes pour les aider à transformer leur vie,  Permettre aux femmes de se lancer dans des activités économiques durables,  D’améliorer la capacité des femmes à accéder aux marchés et à commercialiser leurs produits,  D’accroître les opportunités de progression dans les chaînes de valeur pour les femmes,  De faciliter l’accès des femmes aux services de soutien tels que l’éducation, la formation technique, le transport et la culture financière,  De faire entendre la voix des femmes dans l’élaboration des politiques d’orientation.

1 les organisations de producteurs, Marie-Jo Dugué, Denis Pesche, Jean-François Le Coq, Éditions Quæ, CTA, Presses agronomiques de Gembloux 2012, p41/p147

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Voyons cela un par un. II – 1 Les objectifs de l’organisation des producteurs Voyons à présent les objectifs de l’organisation des producteurs. II – 1 – 1 Le renforcement des capacités des femmes pour les aider à transformer leur vie1 : Le bas niveau d’alphabétisation constitue une des principales barrières à l’émancipation des femmes. L’éducation est l’instrument clé de l’atteinte de l’autonomie et de la lutte contre la pauvreté. On a très vite réalisé que la majeure partie des cours d’alphabétisation existants et des programmes de formation n’étaient pas adaptés aux besoins et aux capacités des femmes pauvres et marginalisées. II – 1 – 2 Permettre aux femmes de se lancer dans des activités économiques durables2 : Les petites agricultrices et les travailleuses agricoles sont la force agissante de l’agriculture. En revanche, leur contribution au développement économique est invisible et leur influence sur les marchés est limitée. Leur pouvoir de négociation est inexistant, elles ne disposent pas de connaissances suffisantes pour améliorer la qualité de la production ni des informations nécessaires pour accéder aux marchés. Cela étant valable pour les producteurs également. En outre, les femmes sont depuis toujours exploitées par les prêteurs d’argents qui constituent souvent leur source d’argent. II – 1 – 3 D’améliorer la capacité des femmes à accéder aux marchés et à commercialiser leurs produits3 : Les petits producteurs, hommes et femmes, des zones rurales rencontrent diverses contraintes en termes d’accès aux marchés telles que l’insuffisance des moyens de productions (terres, eau, finance), d’éducation, de compétences techniques et de technologies modernes ainsi que des coûts élevés de transport et de transaction et un pouvoir de négociation faible. Or, les agricultrices sont encore plus désavantagées que leurs homologues masculins. Elles font face à un ensemble d’obstacles sociaux, économiques et politiques allant des normes sociales et des coutumes qui dictent le types d’emploi auxquels elles peuvent prétendre et les conditions dans lesquelles elles peuvent exercer leurs activités, à des lois qui maintiennent l’inégalité entre les genres et qui limitent ou rendent difficile l’accès aux

1 Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles, Rapport préparé par Aziz Elbehri et Maria Lee, Rome 2011, p17/p73, pdf 2 Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles, Rapport préparé par Aziz Elbehri et Maria Lee, Rome 2011, p19/p73, pdf 3 Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles, Rapport préparé par Aziz Elbehri et Maria Lee, Rome 2011, p34/p73, pdf

551 facteurs de production tels que la terre, le bétail, les intrants de production et les financements En outre, les femmes bénéficient d’un accès moindre à l’éducation, au savoir, à l’information et aux technologies par rapport aux hommes. Enfin, le manque de services sociaux tels que les garderies d’enfants rendent difficile la présence des femmes sur les marchés. Les groupements de producteurs peuvent jouer un rôle capital pour permettre aux petits exploitants, en particulier aux femmes, d’entrer et de se positionner sur les marchés commerciaux, d’accroître leur pouvoir de négociation, d’obtenir des prix plus élevés et de meilleures conditions de vente. Toutefois, les initiatives prises par des femmes(selon une étude fait au Mali)démontrent que, pour que les groupements de producteurs procurent des bénéfices aux femmes, il est nécessaire qu’ils soient gérés par les productrices elles-mêmes et qu’elles en soient les propriétaires ou bien qu’elles participent activement aux processus de gestion et de prises de décision. II – 1 – 4 D’accroître les opportunités de progression dans les chaînes de valeur pour les femmes1 : Les petits exploitants ou entrepreneurs participent d’une façon différente aux filières agricoles selon qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes. Les femmes s’occupent principalement de la production et de la transformation de produits frais tels que les légumes, les fruits, les graines, les produits laitiers et le poisson qui sont vendus sur les marchés locaux. Elles disposent d’un accès insuffisant à l’information, au capital et manquent de compétences techniques et managériales; bien souvent elles n’ont pas assez confiance en elles pour se lancer dans des activités plus complexes. En conséquence, elles se retrouvent en grande partie absentes des opérations de marchés de gros, des activités à forte valeur ajoutée et des marchés d’exportation qui sont dominés par les hommes. Cette situation limite leur possibilité de profiter économiquement du développement du secteur. II – 1 – 5 De faciliter l’accès des femmes aux services de soutien tels que l’éducation, la formation technique, le transport et la culture financière2 : Il s’avère que seulement un à deux cinquièmes de la population rurale participent de façon significative aux marchés agricoles alors que certains ménages, en particulier dans les zones rurales éloignées, n’ont que très peu d’interaction voire aucune dans ce domaine. Un accès limité à l’éducation, aux soins de santé, aux services de vulgarisation et financiers accroît leur vulnérabilité aux risques et aux chocs extérieurs et réduit les opportunités de se

1 Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles, Rapport préparé par Aziz Elbehri et Maria Lee, Rome 2011, p38/p73, pdf 2 Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles, Rapport préparé par Aziz Elbehri et Maria Lee, Rome 2011, p41/p73, pdf

561 lancer dans des activités de commercialisation. Afin de renforcer leurs capacités à entrer sur les marchés commerciaux, les associations et les ONG ont exhorté les femmes à utiliser au mieux leurs ressources comme les terres et leurs compétences, même si celles-ci sont limitées. Elles ont mis en place des mécanismes d’entraide entre les femmes et ont apporté un soutien à travers l’accès à l’éducation et aux formations techniques ainsi qu’aux services financiers. II – 1 – 6 De faire entendre la voix des femmes dans l’élaboration des politiques d’orientation1: Durant plusieurs décennies, les investissements et les politiques agricoles en Afrique se sont focalisés essentiellement sur les cultures commerciales destinées à l’exportation. En revanche, les denrées alimentaires de base dont la culture est l’apanage des femmes ont été négligées. Ces dernières années, en particulier après la crise alimentaire de 2007- 2008, ils ont été marqués par un changement notable en faveur des filières des produits agricoles de base ou autres filières alimentaires qui sont d’une importance capitale pour garantir la sécurité alimentaire. Cependant, les approches politiques actuelles et les structures institutionnelles ne semblent pas être en mesure de résoudre les problèmes complexes qui surviennent aux différentes étapes du développement des filières des cultures vivrières. Il s’avère nécessaire de concevoir de nouveaux mécanismes de soutien financier et technique en vue d’appuyer les différentes parties prenantes impliquées dans le développement de ces filières. En outre, ces mécanismes devront intégrer une approche participative et qui prenne en compte la dimension de genre. Pour ce faire, les politiques et les programmes agricoles doivent être élaborés sur la base d’une participation équitable entre les producteurs et les productrices impliqués dans les filières alimentaires. Dans bien des cas, les femmes ne parviennent pas à se faire entendre et sont sous-représentées dans les processus de prises de décision des organisations de producteurs et dans d’élaboration des politiques. Afin de s’assurer que leurs besoins et leurs préoccupations soient pris en compte dans les politiques et les programmes agricoles, elles doivent être plus visibles et renforcer leur capacité à participer activement aux consultations, négociations et dialogues. II – 2 Le CAM2 : La région Analanjirofo offre toute une gamme de productions agricoles (girofle, litchi, riz, miel…) mais un des problèmes majeurs pour les petits paysans reste la commercialisation de leurs produits et la recherche de partenariats durables.

1 Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles, Rapport préparé par Aziz Elbehri et Maria Lee, Rome 2011, p44/p73, pdf 2 www.capfida.mg

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A. Les pôles de partenariats : Initié par le FIDA, le Gouvernement de Madagascar et l’OPEP, le PPRR est installé dans la province de Toamasina depuis 2004 pour une période de huit ans. Il a pour objectif de réduire la pauvreté en milieu rural. Le PPRR soutient les groupements d’agriculteurs dans leur activité de production et décide d’innover en initiant des pôles de partenariats et en y impliquant les autorités locales, les groupements de producteurs, les exportateurs, les institutions de micro-finance. A l’intérieur d’un pôle, des OP sont groupées en coopérative agricole. La coopérative gère ensuite le CAM. B. Contexte : Le centre organise et pense l’activité de commercialisation. Il représente les producteurs et est un nouvel interlocuteur dans les échanges. Un gérant s’occupe du CAM. Il est chargé de réceptionner les produits des agriculteurs et de les vendre. Celui-ci se charge également de rechercher les meilleurs débouchés commerciaux. L’objectif du CAM est de rationaliser les systèmes de collecte, renforcer le pouvoir de négociation des petits producteurs, améliorer la qualité des produits et développer des partenariats durables avec des opérateurs commerciaux. Actuellement, quatorze pôles sont en place dont les plus connus: Manantsatrana, Maningory, Iaroka, Rianila, Rongaronga, Ivondro, Manompana, Soanierana, Maningory, Iazafo Nord, Vohilengo, Anjahambe, Iazafy Sud, Ampasimbe Onibe et Ivoloina. La commune d’Anivorano-Est bénéficie de celui de Rianila. Ces quatorze pôles ont chacun un CAM opérationnel. Un conseiller gère la commercialisation en chacune d’elle. Ainsi les formations reçues par les responsables sont diverses comme : la technique simplifiée de gestion, gestion des normes et qualité des produits agricoles, traçabilité des produits agricoles…) Les CAM sont distinctes d’un pôle à l’autre, ils développent leur propre stratégie en fonction des potentialités et contraintes de la zone. Ils doivent s’organiser pour être fonctionnel et gagner la confiance des producteurs et des opérateurs commerciaux.

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CHAPITRE III : LE SILC Dans ce troisième chapitre, on va décrire ce qu’est l’approche SILC et énoncer ses objectifs. SECTION I : DESCRIPTION DU SILC 1 Le SILC (ou « Saving and Internal Lending Community ») est un groupe de 15 à 25 personnes qui se choisissent elles-mêmes pour mettre de côté de l’argent qui leur servira par la suite à des emprunts. Mais ce qu’il ne faut pas écarter c’est que c’est aussi une forme de microfinance. Aussi, pour comprendre dans les détails ce qu’est le SILC, il nous faut connaître les éléments qui englobent et qui expliquent la nature de la dite microfinance. I - 1 Introduction au Communauté d’Epargne de Crédit Interne : Il permet à des personnes qui sont souvent exclues des services locaux de microfinance, parce qu’elles sont trop pauvres ou trop éloignées des institutions urbaines ou villageoises, d’avoir accès à des services financiers transparents. Le modèle crée un système d’épargne de confiance avec un rendement élevé de l’épargne et un fond de prêt interne géré par le groupe. Et malgré le fait que le SILC n’est pas considéré comme une institution formelle, il est actuellement présent dans 36 pays dans le monde, y compris Madagascar. En tant qu’association, il a des principes qui fait qu’il fonctionne dans les normes et dont les bases sont citées ci-après :  Les SILC sont autonomes et se gèrent elles-mêmes : L'autonomie étant définie comme la capacité à se gouverner soi-même, cela entraîne les membres à avoir la capacité de jugement, c'est-à-dire la capacité de prévoir et de choisir, et la liberté de pouvoir agir, accepter ou refuser en fonction de son jugement.  Les SILC sont constituées d’une Assemblée Générale et d’un Comité de Gestion : Ici, l’assemblée générale est formée :  D’un bureau exécutif : composé par un président, un secrétaire, un trésorier et deux commissaires aux comptes ;  Des autres membres  Les SILC se fixent un ensemble de règles, ou Statuts, destinés à les guider dans leurs activités.  Les SILC se réunissent : La réunion se fait régulièrement à une fréquence, dépendant du choix des membres. Généralement pour le premier cycle, cette réunion se fait par semaine.

1 Description du SILC, Avec la collaboration de USAID-CRS-ODDIT, de l’ODDIT Toamasina, 2014, pdf

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 Toutes les transactions sont effectuées pendant les réunions en présence de tous les membres : Il est primordial que tous les membres soient présent à chaque réunion surtout au moment des transactions afin de garder intacte la transparence.  Le coffre est fermé avec 3 cadenas différents : - Les clés des 3 cadenas sont détenues par 3 personnes différentes, non membres du coges. - Le coffre est détenu par une quatrième personne qui est le trésorier.  Les membres apportent un certain montant pour épargner : Cette épargne sert de cotisation aux fonds de crédit du SILC. - D’abord il y a la fixation d’un montant minimal que les membres jugent supportable et acceptable au dépend de leur niveau de revenu, que l’on appelle « UNE PART (ANJARA) » en début de cycle. Ce montant doit rester invariable jusqu’à la fin du cycle. - SILC de base : Montant minimum et maximum Ici, le montant maximum équivaut à cinq fois du montant minimum  Les membres sont libres de décider de suspendre les cotisations à l’épargne pendant les périodes de soudure : Ce qui est logique car les ménages font face à une difficulté au niveau de la nourriture, de la santé, surtout au niveau financière.  Les SILC fixent le ratio « crédit-épargne » : Ratio qui définit la norme par rapport à la définition de la valeur pouvant être emprunté par un membre. Suivant la norme générale, un membre ne peut emprunter que trois fois la valeur totale de la part qu’il a épargné juste avant son emprunt.  Les SILC fixe l’échéance des prêts : L’échéance varie entre 3 à 5 mois, variant selon les SILC  Le SILC fixe le taux d’intérêt : Un taux sera fixé et appliqué aux prêts et doit être échu toutes les 4 semaines.  Le principal d’un emprunt est à rembourser à échéance ou avant l’échéance, selon ce qui convient à l’emprunteur.  Les SILC ont une Caisse de Solidarité : Cette caisse permet de renforcer la solidarité entre les membres:  En cas de maladies suivies d’hospitalisation du membre ou de sa famille,  En cas de décès,

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 En cas de départ du membre,  En cas de naissance ou mariage du membre ou de ses enfants.  Toutes les SILC tiennent une comptabilité :

Tous les mouvements d’argent (les différents types de cotisations pour chaque membre, les emprunts et les remboursements, le montant total des épargnes, la valeur totale des bénéfices des parts de chacun à la fin du cycle…) les circulant dans le SILC doivent être inscrit dans un document comptable afin de garder toute traçabilité et pour que chaque membre puisse le consulter au moment de la réunion s’il le souhaite. Cela servira de point de base également et de faire une constatation à la fin de chaque cycle.  La durée d’un cycle est fixée à l’avance par les membres eux-mêmes. Elle peut varier de 10 à 12 mois. I – 2 Le profil des membres en l’assemblée générale : Pour assurer une bonne collaboration et un meilleur résultat vis-à-vis des activités du groupe SILC, il est important de profiler les individus avant de pouvoir y intégrer. Ainsi le profil est que :  Les membres devraient habiter à proximité les uns les autres,  Chacun se connaisse très bien, que tout le monde est connu de chacun,  Chacun doit être digne de confiance,  Chaque membre a le sens de la ponctualité,  Chacun soit ouvert d’esprit et ouvert aux autres,  Chacun a le pouvoir de contribuer aux cotisations,  Chacun puisse très bien payer le remboursement de crédit. I – 3 Les valeurs générées par ces principes dans la pratique du silc : En tant qu’association, mettre en place un certain nombre de principe dans la pratique du SILC permet d’apporter différentes valeurs essentielles pour le développement du groupe. Aussi on peut observer les valeurs suivant :  L’autonomie : Etre doté de pouvoirs et d’institutions leur permettant de gérer les affaires qui leurs sont propre sans interférence.  La flexibilité : Avoir un état d’esprit et une capacité qu’il est possible d’apprendre et d’entrainer, d’accepter le caractère versatile des choses comme faisant partie de notre existence. Prendre conscience que rien n’est jamais sûr et que tout peut changer.

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 La solidarité. Le lien social d’engagement et de dépendance réciproques entre des personnes ainsi tenues au bien-être des autres, généralement des membres d’un même groupe liés par une communauté de destin.  La bonne gouvernance / Bonne gestion Renforcer l’Etat de droit et les droits de l’homme, l’égalité entre les femmes et les hommes, la répartition appropriée des pouvoirs ainsi que la stabilité macroéconomique. La gouvernance contribue à l’amélioration des conditions cadres sociales et économiques au service du développement durable, de la lutte contre la pauvreté et de la sécurité humaine.  La transparence et la confiance : La connaissance des décisions et leurs motivations, sur la façon dont elles sont prises, sur les coûts réels des objets, sur la question de sécurité du fait d’une activité ou d’un projet, sur l’accès à l’information.  Avoir des balises financières.

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Figure 3: Le processus de fonctionnement du SILC

FIN DE CYCLE DEBUT DE CYCLE

1-EPARGNE PAR ACHAT DE PART 7-PARTAGE DE FIN DE CYCLE

2- CAISSE SOCIALE

3-FOND DE CREDITS 6-AUGMENTATION DU FONDS DE CREDIT

5-REMBOURSEMENT DE CREDIT AVEC

PAIEMENT DES INTERETS 4-OCTROI DE CREDIT

Source : La description du SILC, donnée de l’ODDIT, p3/p16

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Le SILC comporte sept processus en commençant par l’épargne avec achat de part qui va dans la caisse sociale et comme fonds de crédits, suivi par l’octroi de crédit dont le remboursement se fait avec des intérêts augmentant ainsi le fond de crédits pour d’autres emprunts. A la fin se fait le partage des bénéfice et le cycle recommence. I – 2 - 1 Principes d’efficience : D’après sa définition, « l’efficience est l’aboutissement à un résultat, à un objectif, grâce à l’optimisation des ressources utilisées, avec un minimum d’effort et un minimum de dépenses »1. Dans le SILC, le principe de l’efficience avance que : • Chaque membre du SILC sera libre d’utiliser son argent comme il le souhaite, et totalement exempt de contraintes et d’obligations. • Les membres seront vivement encouragés à utiliser leurs argents (crédits / épargnes) pour des activités génératrices de revenus. I – 2 – 2 Le statut et le règlement intérieur : Toute association, que ce soit formelle ou informelle se doit d’élaborer et de rédiger son statut et son règlement interne afin que chaque membre puisse suivre les disciplines fixées et participer aux activités tout en ayant connaissance de causes. De ce fait : • L’élaboration du statut et RI doivent se faire selon les normes et principes d’élaboration des statuts et RI des associations conventionnelles mais le facilitateur ne fait que guider afin que les membres puissent se familiariser et prendre conscience de ce qu’il fait (présente les éventualités possibles, les éléments à anticiper), alors les décisions appartiennent aux membres. • Les principes de base pour le fonctionnement ainsi que les règles de base pour la gestion des fonds (la caisse sociale, l’épargne et le crédit) font déjà partie intégrantes des RI et ne peuvent en aucun cas être modifiés et les décisions à prendre concernent surtout la gestion et le fonctionnement du groupe mais il est à préciser que l’élaboration des statuts et RI ne doit pas obligatoirement être terminée en une réunion mais peut s’étaler en deux ou trois réunions suivant le niveau de satisfaction des membres. SECTION II : BUTS ET OBJECTIFS Selon le thème, le SILC contribue à l’accroissement des revenus des ménages par l’agriculture. A cet effet, les buts du SILC sont spécifiques tout comme ses objectifs. II – 1 Buts: Comme toute association, le SILC a également un but à atteindre

1 Monsieur Christian BELA, cours Projet de Développement 4ème année, Université de Toamasina

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 Constitution d’épargne par contribution variable a chaque réunion.  Contribution à la caisse sociale.  Constitution du fonds de crédit (épargne + pénalité + intérêt des prêts) II – 2 Objectifs : L’objectif premier du SILC est de donner aux membres l’avantage de pouvoir octroyer des crédits. Les raisons de cet emprunt peuvent être de diverses natures comme par exemple : assurer l’éducation des enfants ou à des urgences maladies, ce qui n’est pas à exclure évidemment. Par contre ils sont vivement encouragés à utiliser cet argent à des activités génératrices de revenus et de se préoccuper de l’état de leurs revenus actuels et futurs.  Remboursement des crédits (capital + intérêt).  Augmentation du fonds de crédit (épargne + pénalité + intérêt des prêts + épargnes nouvellement constitué)  Partage de fin de cycle au prorata des épargnes constituées. (Celui qui a contribué a 10% de l’épargne totale, recevra 10% du fonds final) A. Introduction et cadre conceptuel pour l’Education Financière Etant autonome, le SILC se doit d’être formé par de membres qui ont des compétences requis pour tirer le maximum d’avantages dans son système d’épargne. Chaque membre est encouragé à suivre une formation au niveau de la gestion financière. Mais comme on le sait, la majorité des paysans producteurs à Madagascar ne possède pas les connaissances nécessaires pour apprendre cela. À cet effet on a élaborée le plus simplement possible une leçon d’initiation concernant l’éducation financière afin qu’ils puissent apprendre les bases nécessaires pour gérer leur argent comme il se doit, que ce soit au niveau des dépenses en tout genre, de l’épargne, de l’emprunt, des revenus. Ainsi dans les lignes qui vont suivre, nous allons voir tout cela étape par étape. B. Objectifs, revenus, dépenses, et budgétisation : Les producteurs reçoivent leur revenus généralement par la vente des produits qu’ils ont récoltés. Ce qui fait que ces revenus varient en fonctions de la production. Dans l’éducation financière, on les apprend a bien répartir ces revenus par rapport aux besoins qu’ils rencontrent aux cours de l’année comme la future exploitation des produits choisis, la nourriture quotidienne, l’éducation des enfants, les maladies éventuelles, etc. Il est indispensable qu’ils apprennent à faire un budget pour chaque année afin d’éviter des besoins imprévus auxquels ils ne pourront pas combler. Pour éviter cela, il faut qu’ils dressent un calendrier saisonnier, ce que nous allons voir à présent.

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C. Elaborer un calendrier saisonnier : Un calendrier saisonnier est un outil permettant de connaître les différentes phases de l’exploitation afin de faciliter la connaissance de toutes les dépenses associées à ce dernier et de savoir comment répartir les revenus restant à ces différentes. Au niveau de l’exploitation, ce calendrier précise quand on doit préparer le sol, quand commencer l’ensemencement, quand pratiquer l’entretien de la culture, et à quelle période récolter les produits. Ainsi, les producteurs ne font faces qu’à des imprévu mineur et élaborer d’autres exploitation en fonction de ce calendrier. Mais pour que le calendrier, il est plus que normal que les producteurs se fixe un ou des objectifs bien précis pour pouvoir dresser un calendrier saisonnier complet. Voici dressé ci-dessous un exemple de modèle de calendrier saisonnier: Figure 4 : Modèle de calendrier saisonnier

Source : Modèle calendrier saisonnier région Continent Afrique, pdf Dans ce calendrier saisonnier on rencontre cinq saisons :  La saison de semis C’est la saison durant laquelle les producteurs pratiquent différentes semis

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 La saison des récoltes C’est la saison pour récolter les produits des semences précédents  La saison au cours duquel on subit: - La période de soudure - Et la saison des pluies  La saison de soudure agricole Période au cours de laquelle les producteurs font faces à une période où l’aliment ou les produits alimentaires agricoles se font rare.  La saison de migration D. Connaitre les revenus, les dépenses, et élaborer un budget : La répartition des revenus est plus facile à faire quand on est en possession d’un calendrier saisonnier. Or, les producteurs, à part leurs exploitations font face à différents types de dépenses, comme l’éducation de leurs enfants, le coût des médicaments en cas de maladie, ou encore de la nourriture etc. D’où l’initiation à l’éducation financière de les apprendre à élaborer un budget afin de savoir la totalité d’argent qu’ils auront besoin au cours d’une exploitation, de savoir à quel moment ils vont dépenser tels montant, et de connaître si leurs dépenses seront bien couverts par leurs revenus. E. Choisir où épargner Ayant connaissances de toutes les dépenses et de leur niveau de revenus, les producteurs peuvent savoir s’ils sont en position ou non d’épargner. Dans le cas où ils peuvent épargner, l’éducation financière les apprend à bien choisir où ils vont épargner. Comme la majorité des institutions d’épargne en ville sont inaccessibles à ces producteurs (à cause des différentes procédures à suivre qu’ils ne peuvent pas remplir), on les oriente vers d’autres instituons d’épargne existante qui sont moins protocolaire, et facile d’accès comme le cas du SILC. F. Elaborer un plan d’épargne : Dans l’élaboration du plan d’épargne, on porte connaissance aux producteurs où ils peuvent épargner, si le taux d’intérêt de l’épargne leur est jugée supportable, à quel moment ils peuvent faire un emprunt et aussi sous quel motif afin d’éviter des emprunts excessif. Ils sont surtout encourager à épargner pour les urgences afin d’éviter les imprévu difficile et l’absence d’argent en vue. G. Emprunter : Il peut arriver qu’au cours d’une exploitation, les producteurs font face à une insuffisance financière, ou bien qu’ils rencontrent des dépenses inattendues autres que cela.

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Là, on les apprend à bien analyser la situation dans laquelle ils s trouvent et ne faire que des emprunts nécessaire pour éviter de rendre difficile le remboursement de cette somme incluant les intérêts. Ainsi, dans l’éducation financière on fait connaître aux producteurs leur capacité à contracter un prêt, autrement dit si la somme d’argent épargné et la durée de l’épargne leur permettent de faire un prêt au niveau de l’institution. II – 3 Situation des silc mis en place : Bien que récemment introduit à Madagascar, de nombreuses régions touchées par le programme Fararano dans la grande île pratique le système d’épargne de SILC. Au vu de notre étude, on ne citera ci-après que les SILC fondés dans le District de Brickaville, plus précisément dans la Commune d’Anivorano-Est. Tableau n°III: Situation SILC dans la commune d’Anivorano-Est

SILC Fokontany H F Date de création

MAHAFALY Tanambao Sahaniveno 4 12 08/09/2015

MIARAMIRINDRA Tanambao Sahaniveno 5 10 18/09/2015

TSARAMIARO Andapa 6 9 24/09/2015

TSARADIA Ambodimolaina 5 11 18/03/2016

FANEVA Tanambao Sahaniveno 2 10 24/10/2015 TSIMIVERINDALAN Tanambao Sahaniveno 11 7 21/02/2016 A AFAMI Ambodimolaina 5 10 28/05/2016

FITAHINA Tanambao Sahaniveno 5 11 28/07/2016

TSARAJORO Andapa 8 16 22/09/2016

MEVA Ambalatenina Sud 1 14 20/09/2015

MAZOTO Ambalatenina Sud 7 9 22/09/2015

FANANTENANA Sandraka 6 10 05/12/2015

FIVOARANA Antseranambe 9 14 09/12/2015

MIRAY Ambalatenina Sud 5 18 21/01/2016

MIARADIA Anivorano-Est 1 16 17/12/2015 Source : Rapport SILC Anivorano-Est 2016-2017

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On trouve dans ce tableau quelques renseignement comme :  le nom de SILC choisis par les membres,  le nom du fokontany respective dans lequel se trouve chaque groupe,  le nombre d’homme qui y a intégré,  le nombre de femme qui y a intégré,  la date de création, Prenons un exemple d’après ce tableau : SILC MAHAFALY : Ce SILC se trouve dans le Fokontany d’Antanambao Sahaniveno dont le nombre d’actif est seize(16) avec 4 hommes et 12 femmes. Il est créé le 08 septembre 2015. On va voir à présent le rendement du projet Fararano au niveau des SILC sous l’action de l’ODDIT, dont les informations sont présentées dans le tableau qui suit. Tableau n° IV: Rendement du projet Année 2017 : NATURE EFFECTIF-MONTANT-POURCENTAGE

Total Membres aidés par le programme 3 314

Total Groupes aidés par le programme 165

Hommes 1 053

Femmes 2 261

Fond de crédit à la caisse 113 021 900

Valeur des crédits en cours 57 460 300

Benefice net 25 106 400

Dividendes payées 1 184 720

Solde fond social 10 997 600

Source : Rendement de projet 2017 ODDIT Madagascar D’après ce tableau, on voit clairement qu’au cours de l’année 2017, ODDIT Fararano rassemble 3314 membres dispersé en 165 Groupes avec au total 1053 hommes et 2261 femmes. Le fond de crédit à la caisse déduit est de 113 021 900 MGA. La valeur de crédits en cours, autrement dit non encore remboursé le jour de l’évaluation est de 57 460 300 MGA. A la fin du cycle, le bénéfice net dans la caisse est de 25 106 400 MGA, dont les dividendes

691 payés valent 1 184 720 MGA. Le solde de fond social, destiné aux imprévu au cours du cycle vaut 10 997 600 MGA. II – 3 – 1 Structure relais1 : L'article 25 de la Charte des Droits de l'Homme des Nations Unies du 10 décembre 1948 reconnaît à toute personne le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et celui de sa famille en tirant le plus large parti possible des ressources locales, nationales et autres, et favorisent à cette fin, par une éducation appropriée, l’aptitude des collectivités à participer. D’abord par définition, une participation communautaire, est essentiellement un processus par lequel les personnes, individuellement ou en groupe, exercent leur droit de jouer un rôle actif et direct dans le développement des services appropriés en garantissant les conditions d’une amélioration durable de la vie et en soutenant l’octroi aux communautés du pouvoir d’intervenir dans le développement global. De là on peut dire que le structure relais, ou relais communautaire, est un volontaire choisi par les villageois ou les habitants d’une rue, en ville, qui accepte d’assurer le pont entre la communauté et les services et de consacrer une partie de son temps pour des activités d’intérêt communautaire en vue d’atteindre le bien-être de la population. II – 3 – 2 Profil du relais communautaire2 : Le relais communautaire : · doit être une personne influente désignée par la communauté (village ou rue) ; · doit avoir un travail qui lui assure un revenu ; · n'est pas membre de l'équipe responsable travaillant sur l’amélioration du bien-être envoyé sur place ; · peut être le chef du village, enseignant, catéchiste, ... ; · doit avoir un certain niveau d'instruction ; · peut être un homme ou une femme ; · doit être volontaire pour cette fonction (ou dans certain cas de nombreux volontaire on procède à un entretient) Dans les lignes qui suivent, on va voir le tableau qui démontre l’expansion du SILC à travers le monde avec son effectif, le nombre des membres actifs (homme et femme), de la valeur cumulée de l’épargne, du taux de rendement interne de l’épargne, du nombre de prêts en cours ainsi que la valeur des prêts en cours.

1 www.webmaster.com 2 www.webmaster.com

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Tableau n° V: Indicateurs de performance

Indicateurs de performances 31/12/ 2006 31/12/2007 30/09/2008

Nombre de CECI actuelles 65 265 402

Nombre de membres actifs 822 5,609 9,272

Nombre de femmes membres 568 4,610 7,293

Nombre de prêts en cours 175 968 4,452

Taux de rendement interne de l’épargne 28% 8% 41%

Valeur cumulée de l’épargne 9 187 $ 32 495$ 127 678$

Valeur des prêts en cours 1 853 $ 10 576 $ 76 277 $

Source : Profil de microfinance basée sur l’épargne, p.2 pdf - En l’espace de trois cycles, 2006-2007-2008, le nombre de SILC à travers le monde a augmenté de 65 à 402. - Dont le nombre des membres actifs était de822 pour arriver jusqu’à 9 272 et le nombre de femmes dans ce nombre allait de 568 sur les 822 en 2006 pour atteindre 7 293 sur les 9 272 en 2008. - La valeur cumulée de l’épargne en 2006 est de 9 187 $ avec un taux de rendement de 28% et est monté jusqu’à 127 678 $ pour un taux de rendement de 41% durant l’année 2008. - Le nombre de prêts en cours est fixé à 175 en 2006 et 4 452 en 2008. - La valeur des prêts en cours est évaluée successivement à 1 853 $ et à 76 277 $ pour 2006 et 2008.

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Ainsi donc, la Commune d’Anivorano-Est est une Commune qui a une bonne relation commerciale depuis des années avec de nombreuses organisations de producteurs qui exploitent plusieurs variétés de filières, dont le curcuma plus récemment, tout en profitant également des avantages de son sol fertile. Aussi l’intégration du SILC, une institution de microfinance fait pour les paysans, producteurs ou pas, dans la Commune se voit être en mesure d’apporter une évolution sur le niveau de vie des membres.

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PARTIE III:

ETUDE FINANCIERE

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Il est important dans une exploitation de bien choisir, aussi bien la filière que le lieu d’exploitation afin de le rendre possible et rentable, ce qui est valable pour la filière curcuma. Faire l’analyse des différents coûts, de la relation du SILC ainsi que l’importance des organisations des producteurs dans l’accroissement des revenus des ménages que l’on a fait l’étude est indispensable. Alors dans les pages qui vont suivre, nous allons faire l’étude de produits pour montrer notre choix sur la filière curcuma, puis procéder à l’étude de marché pour enfin donner notre point de vue sur l’évaluation économique de notre travail.

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CHAPITRE I : ETUDE DE PRODUITS Dans ce chapitre on va voir tout sur notre choix de la filière curcuma ainsi que tout ce qui se rapporte au mot « filière »  Chaine de valeur1 : La chaîne de valeur ajouté décrit la gamme complète des activités à valeur ajoutée nécessaires pour conduire un produit ou un service à travers les différentes phases de production, y compris l'approvisionnement en matières premières, l'assemblage, la transformation physique, l'acquisition des services nécessaires tels que le transport ou le refroidissement, et, finalement, la satisfaction de la demande du consommateur final d’après Kaplinsky et Morris, 2002. Elle a comme concept la séquence d’activités économiques relatives à la fourniture d’un input spécifiques pour un produit particulier de la production primaire, la transformation jusqu’à la vente finale du produit particulier aux consommateurs. Et cela s’apparente par :  L’enchainement des opérations : allant des intrants spécifiques à la production primaire et à travers les transformations du produit, la commercialisation jusqu’à la consommation finale.  Un dispositif institutionnel : qui lie et coordonne l’ensemble des producteurs, industriels, prestataires de services, négociants et distributeurs d’un produit spécifique.  Un modèle économique : combinant le choix d’un produit (final), des technologies appropriées avec l’organisation des acteurs et de leur accès aux marchés.  Caractéristiques2 : Ainsi, une chaine de valeur est donc caractérisée par : - un produit spécifique ; - un marché ; - des fonctions(ou opérations techniques) ; - des acteurs ; - des formes de relations, d’échanges, de contrats (réseaux) entre acteurs ; - un territoire spécifique que ce soit au niveau national, régional et international.  Cas de la commune d’Anivorano-est : Avec un type de sol très fertile, la commune d’Anivorano-Est fait face à différents choix sur le type de produits comme le letchi, les bananes, le riz et le canne à sucre. Mais le plus important ici est de connaître :

1 Chaine de valeur Ajoutée Présentée par AZELOKONON Olga , ILWAC 2014, p9/p26, pdf 2 Chaine de valeur Ajoutée Présentée par AZELOKONON Olga, ILWAC 2014, p13/p26, pdf

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 lesquels de ces produits sont les plus demandés par les consommateurs au niveau régional, nationale et international,  les produits qui demandent des entretient pas trop compliqués, afin de se concentrer dessus pour apporter une amélioration au niveau de vie des producteurs ainsi qu’à leurs expériences face à l’exploitation. SECTION I : CHOIX DE FILIERE Voyons ce qu’est une filière à présent. I – 1-Perception de l’approche filière1 : L’approche filière est relativement récente dans l’étude économique. Lorsqu’on parle de filière, les anglo-saxons parlent de marché, le malentendu est important. Une filière peut, certes, être analysée comme une suite de marché que l’on isole de l’ensemble général du marché pour des raisons d’analyses, mais parler uniquement de marché pour décrire la complexité des circuits d’échanges et des relations qui s’y attachent risque de faire oublier des faits importants pour l’analyse. I – 1- 1 Définition de filière : L’analyse économique par filière, « c’est l’analyse de l’organisation, à la fois sur un plan linéaire et complémentaire, du système économique d’un produit ou d’un groupe de produits ; c’est l’analyse de la succession d’actions menées par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit. Ce produit peut être indifféremment agricole, industriel, artistique, informatique »2. Ces actions, menées successivement, parallèlement ou complémentairement, peuvent se découper en grands ensembles ou systèmes comme :  la production,  la transformation,  la commercialisation,  la consommation. Chacun de ces ensembles englobe une série d’actions plus ou moins importantes qui permettent de passer d’un ensemble à l’autre, dans une suite logique d’interventions ; on parle ainsi d’action située d’amont en aval de la filière.

1 Guide pratique de l’approche filière, Le cas de l’approvisionnement et de la distribution des produits alimentaires dans les villes, Noëlle Terpend, DT/18-97F, 1997, p1/p26, pdf 2 Guide pratique de l’approche filière, Le cas de l’approvisionnement et de la distribution des produits alimentaires dans les villes, Noëlle Terpend, DT/18-97F, 1997, p2/p26, pdf

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I – 1 – 2 Les autres filières pratiquées dans la commune d’Anivorano-Est : Comme on l’a vu dans la première partie concernant les différentes filières pratiquées dans la Commune d’Anivorano-Est, les voici, présentée dans le tableau ci-dessous, celles qui sont les plus pratiquées par ordre de priorité, que ce soit au niveau de l’élevage ou de l’agriculture. Tableau n° VI: Les filières de la commune d’Anivorano-est 1er chaine de 2e chaine de 3e chaine de 4e chaine de Fokontany valeur valeur valeur valeur prioritaire prioritaire prioritaire prioritaire ANIVORANO EST Curcuma Gingembre mais banane

AMBODIMOLAINA Curcuma Mais gigembre poulet gasy

TANAMBAO Curcuma Gingembre banane mais SAHANIVENO

ANDAPA Curcuma poulet gasy gingembre mais

SANDRAKA Curcuma Banane mais gigembre

AMBALATENINA Mais poulet gasy banane Cuma SUD

ANTSERANAMBE Mais Curcuma poulet gasy gigembre

Source : Identification Chaîne de valeur classeur-1 ODDIT Madagascar En nous référant au tableau dressé ci-dessus, on voit que les filières sont classifiées en quatre(04) chaîne de valeur prioritaire. En prenons comme exemple le cas du Fokontany d’Anivorano-Est, allant du premier à la quatrième chaîne de valeur prioritaire, on trouve successivement le curcuma, le gingembre, le maïs et enfin la banane. I – 2 Rôle d’une filière1 : L’étude d’une filière permet de connaître d’une manière approfondie les tenants et les aboutissements de tout l’environnement d’un produit mettant mettre en évidence :  Les points forts et les points faibles du système et, à partir de là, d’établir précisément les politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire disparaître les contraintes ;  Les acteurs qui interviennent d’une manière directe ou indirecte dans le système ;

1 Guide pratique de l’approche filière, Le cas de l’approvisionnement et de la distribution des produits alimentaires dans les villes, Noëlle Terpend, DT/18-97F, 1997, p2-3/p26, pdf

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 Les synergies, les effets externes, les relations de coopération et/ou d’influence ainsi que les nœuds stratégiques dont la maîtrise assure la domination par certains agents ;  Les goulets d’étranglement et les liaisons intersectorielles ;  Le degré de concurrence et de transparence des différents niveaux d’échanges ;  La progression des coûts actions afin de déterminer la formation du prix final. A partir de là, elle permet une analyse comptable du système et un calcul de rentabilité. C’est un outil de bilan financier global et/ou partiel d’un produit. I – 3 Choix de la filière curcuma : Bien que très récemment connu par les curieux et les lecteurs, la filière Curcuma a déjà été grandement pratiquée par les producteurs de la commune depuis les années 1997 et 19991 De là, avec l’arrivée du projet PPRR, l’expansion de l’exploitation de la filière a bien été assurée allant jusqu’à la création de nombreuses coopératives suite à des sensibilisations au niveau des producteurs pratiquants ou ceux qui sont intéressés. SECTION II : Technique de production2 Du fait que les consommateurs demandent du Curcuma biologique, la production du produit demande des moyens techniques spéciaux que ce soit au niveau des caractéristiques du sol, de la qualité des semences, des outils jugés appropriés pour l’exploitation ainsi que de son entretien. Ce qui fait que les producteurs doivent avoir au moins suivi successivement les différentes phases de formations sur: 1°) la production de plantes selon les critères biologiques ; 2°) la transformation de plantes ; 3°) l’analyse et le conditionnement de la marchandise ; 4°) la commercialisation du produit à différente niveau mais surtout au niveau national.

1Etude personnelle année 2016-2017, enquête auprès des bénéficiaires du projet Fararano, District Anivorano-Est 2 Production d’huiles essentielles de gingembre et de curcuma biologiques et équitables dans une communauté indigène d’Amazonie équatorienne, Mémoire de stage, soutenu à Nancy le 04/09/2012, Réalisé par : Guillaume ZEENDER, p6/p25, pdf

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CHAPITRE II : ETUDE DE MARCHE Dans ce chapitre on va voir ce qu’est une étude de marché, la manière de présenter le produit, les probables besoins de financement des ménages producteurs au cours de l’exploitation et pour finir la vente du produit. SECTION I : PRESENTATION DE PRODUIT Mais d’abord voyons ce que ce qu’on entend par étude de marché. Définition : « Une étude de marché est un travail de collecte et d’analyse d’informations ayant pour but d’identifier les caractéristiques d’un marché entre autre son environnement, l’offre et la demande »1. Son objectif principal est de permettre au porteur du projet d’évaluer le potentiel du marché afin de valider la viabilité de son projet puis d’adopter un positionnement concurrentiel. Cela est susceptible de réduire les risques d'échec, en permettant aux producteurs de prendre les mesures adéquates pour s'insérer durablement sur son marché et, à plus long terme, de mieux cerner les forces en présence. Cependant, avant la création, l'étude de marché a d'autres objectifs, tout aussi importants, tels que :  vérifier l'opportunité commerciale de se lancer,  évaluer son chiffre d'affaire prévisionnel, I – 1 Opportunité commerciale : Le curcuma est mondialement connu et très demandé que ce soit au niveau du marché national ou international, ainsi les producteurs de la commune d’Anivorano-Est, bénéficient à la fois de la fertilité de leur sol de culture et d’un point de collecte déjà implanté dans sa commune et ayant une opportunité au niveau de l’exploitation et de la commercialisation du produit. Afin de voir les opportunités commerciales et de présenter dans les moindres détails un éventuel accroissement de revenu, il nous faut connaître tous les types de dépenses observés dans chaque ménage ainsi que tous les entrées d’argents au cours de l’année 2015, que l’on présentera comme temps T0 et l’année 2016 comme temps T1. Ainsi au niveau des dépenses on peut voir :  Les dépenses au niveau de la production et de la commercialisation,  Les dépenses en nourriture,  Les dépenses au niveau de l’éducation,

1 Monsieur Emile KASY, cours d’Economie internationale, en 3ème année, Université de Toamasina

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 Les dépenses maladie. I – 1 – 1 Analyse des coûts année 2015 Voyons maintenant les différents coûts de l’année 2015 I-1-1-1 Les dépenses au niveau de la production et de la commercialisation : A- Définition : « Le coût de production, est la somme des dépenses réalisées pour produire des biens ou services »1. Ce coût est composé des charges directes et indirectes de la production hors frais de commercialisation, frais anormaux ou de stockage non liés directement à la production. Ici, on étudie les coûts de la main d’oeuvre1, les coûts transférés aux matériels ainsi que les coûts de transports2. Pour mieux comprendre cette partie, on va utiliser un tableau avec toutes les données utiles à notre analyse. On va utiliser l’unité monétaire en Ariary dans tous les calculs et valeurs monétaires que l’on va présenter.

1 Comptabilité Analytique, Cours de 2ème année, Madame Vololona, année 2011

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Tableau n° VII: Couts de production et de commercialisation année 2015

DEPENSES ARTICLE M1 M2 M3 M4 M5 M6

Semence ------Intrant ------Consommable SOUS------TOTAL Pelles 4 000 - - 4 000 - - Couteau 6 000 - 5 500 5 000 - - « Tsiatsia » 3 000 - - 4 500 6 000 - Matériels Sac 8 500 15 000 13 000 10 000 8 000 - SOUS- 21 599 15 000 18 500 23 500 14 000 - TOTAL 190 Semis 45 000 - - 75 000 - 000 400 Désherbage 427 500 - 100 000 45 000 - 000

Main d’œuvre Nettoyage Non Familiale Et 180 000 - 60 000 30 000 36 000 - découpage Mise en sac 8 000 - 12 000 4 000 - - SOUS- 662 156 660 500 - 134 000 - TOTAL 000 000 Déplacement à partir du champ jusqu’au lieu de stockage 7 500 - 22 500 16 500 15 000 - Transports et de là jusqu’au point de collecte SOUS- 7 500 - 22 500 16 500 15 000 - TOTAL 703 185 TOTAL DES COUTS 689 500 15 000 174 000 - 000 000 Source : Notre propre étude année 2016

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Voyons un par un les valeurs inscrit dans le tableau :  Coûts des matériels : Ce sont tous les éléments contribuant à la réalisation de la production qui sont les matières consommables et les différents matériels. - Coûts des matières consommables : Elles se composent des semences et des intrants. Au niveau des semences, les producteurs ont l’habitude de prendre une partie de leur récolte pour en faire des semences pour l’année suivante, bien que la plupart d’entre eux vende en totalité en cas de besoin ce qui les pousse à acheter de nouvelles semences. - Les matériels : Ce sont les outils de travail comme l’arrosoir, la pelle, le couteau, le « tsiatsia », le sac etc. Les ménages producteurs possèdent déjà certains de ces outils minimisant leurs dépenses, par contre ceux qu’elles ne possèdent pas, elles peuvent s’en procurer auprès des fournisseurs  Main d’œuvre : Au cours de l’exploitation, il peut arriver que les producteurs recours à leurs familles pour l’exécution de leur travail. Par contre, la plupart de ses ménages font appels à des travailleurs journaliers.  Transport : Ici, on parle du transport du produit à partir du champ jusqu’au magasin de stockage pour y subir des transformations. Après cela, on le transporte au point de collecte pour y être vendu. Prenons un exemple parmi les six ménages pour expliquer le tableau ci-dessus : M1 : Matériel : Elle a acheté des pelles à 4 000 Ar le tout, des couteaux à 6 000 Ar, des « tsiatsia » à 3 000 Ar et des sacs à 8 500 Ar ce qui lui fait un sous-total de 21 500Ar. Main d’œuvre : La famille ne s’implique pas au cours de la production et de l’exploitation mais fait appel à des journaliers. Ce qui lui fait coûter 45 000Ar pour l’ensemencement, 427 500Ar pour le désherbage, 180 000Ar pour le désherbage et le découpage et enfin 8 000Ar pour la mise en sac. Le tout donne 660 500Ar. Transport : Le coût de transport, à dos d’homme, du produit à partir du champ jusqu’au point de collecte lui a coûté 7 500Ar.

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Au total, M1 a dépensé 689 500Ar pour son exploitation au cours de l’année 2015. Il est à préciser selon le Tableau qu’au cours de l’année 2015, M1 n’a pas pratiqué la culture de la filière Curcuma. Voyons à présent les dépenses au niveau de la nourriture. I-1-1-2 Dépenses au niveau de la nourriture Définition Les dépenses au niveau de la nourriture sont les dépenses afférées à la nourriture au cours de l’année, que ce soit durant les jours de fête ou jours normale1. La nourriture fait partie intégrante de notre quotidien, il est nécessaire de chercher son coût total au cours de l’année à travers le tableau suivant. Tableau n°VIII : Dépenses en nourriture année 2015

M1 M2 M3 M4 M5 M6

Dépenses quotidienne 2 000 2 000 4 000 3 000 3 000 3 000

Dépenses totale au 730 000 730 000 1 460 000 1 095 000 1 095 000 1 095 000 cours de l’année Source : Notre propre étude année 2016 En regardant bien le tableau ci-dessus, on peut observer deux cas :  Chaque ménage a sa propre dépense à elle : Le nombre de famille dans le ménage ou encore la variété des aliments qu’elle mange n’est pas pareil. Il n’est pas à écarter que ces ménages sont des producteurs de riz, de certains légumes ainsi que de quelques types de brèdes. La plupart de ces producteurs sont des éleveurs ce qui réduit, leur dépense. Alors comme on peut le constater d’après notre tableau, M1 dépense 2 000Ar en moyenne par jour ce qui donne en une année 730 000Ar que l’on a obtenu à partir de la formule suivante : Dépense totale en nourriture =dépense quotidienne × nombre de jours dans l’année au cours de l’année

Application : Dépenses totale en nourriture en 2015 = 2 000 Ar × 365 jrs = 730 000Ar  Les dépenses quotidiennes de nos ménages varient aux alentours de 3 000Ar par jour. A présent examinons les dépenses au niveau de l’éducation.

1 D’après ma propre étude

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I-1-1-3 Dépenses au niveau de l’éducation Définition : Les dépenses au niveau de l’éducation sont les dépenses rassemblant tous les charges de l’éducation d’un enfant au cours d’une année scolaire comme les fournitures scolaires, l’écolage, les goutés, etc1. La commune possède une école publique ainsi que quelques écoles privées crées plus récemment. Malgré la distance qui sépare certains villages de la commune, la majorité des enfants de la commune fréquentent ces écoles. Voici le tableau montrant les coûts de dépenses au niveau de l’éducation. Tableau n°IX: Cout d’éducation année 2015 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Nombre d’enfant qui 1 2 2 - 1 2 étudie Etablissement Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole - fréquenté Publique Publique Privée Privée Privée

Droit 24 000 48 000 40 000 - 20 000 60 000

Ecolage - - 240 000 - 140 000 200 000

Fourniture 18 000 35 000 40 000 - 20 000 30 000 scolaire

Loyer - - 120 000 - - 120 000

TOTAL 42 000 83 000 440 000 - 180 000 410 000

Source : Notre propre étude année 2016 On voit que chaque ménage étudié n’a pas le même nombre d’enfant, sauf M4 dont les enfants ne fréquentent plus l’école. Le droit d’inscription, l’écolage par mois, les fournitures scolaires et le loyer sont les éléments clés qui composent les coûts au niveau de l’éducation. Etudions le cas de M3.  Le droit d’inscription : Elle a deux enfants qui étudient dans une école privée. Elle paye 40 000 Ar pour le droit avec20 000 Ar pour chaque enfant.

1 D’après ma propre étude

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 Ecolage : Pour l’année scolaire 2014-2015, elle paye au total 240 000 Ar pour 120 000Ar de chaque.  Fourniture scolaire : Les fournitures scolaire pour les deux enfants s’élève à 40 000Ar.  Loyer : Le loyer vaut 12 000Ar par mois ce qui donne 120 000Ar pour 10 mois d’études scolaire. En additionnant le tout, on obtient le total du coût d’éducation pour chaque ménage comme nous le montre la formule suivante : Coût de l’éducation Total du droit d’inscription+ Le total de l’écolage + Le = pour chaque ménage total de la fourniture scolaire + Le loyer Application : Coût de l’éducation pour chaque ménage =40 000 + 240 000 + 40 000 + 120 000 = 440 000Ar Ce qui nous permet de trouver le total du coût d’éducation pour M3 qui vaut 440 000Ar pour les deux enfants. Continuons notre étude avec l’analyse du coût au niveau de la santé. I -1-1-4 Dépenses au niveau de la santé Définition Les dépenses au niveau da la santé sont tous les dépenses consacré au bien être de la santé et de l’hygiène du ménage pour faire face aux différentes maladies1. On parle ici de tous les types de maladies faisant intervenir les différents médicaments. La maladie est qualifiée comme une variable dans notre étude. Mais ici on le prendra en compte afin de concrétiser notre analyse au niveau des dépenses effectuées à travers le tableau suivant.

1 D’après ma propre étude

851

Tableau n° X: Coûts au niveau de la santé année 2015 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Maladie - - - - Grippe -

Total coûts de - - - - 30 000 - médicaments

Source : Notre propre étude année 2016 On voit que seule une famille parmi les six a dépensés de l’argent au niveau de la santé au cours de l’année 2015 dont la nature de la maladie est la grippe lui coûtant 30 000Ar de médicament. Cherchant à présent le coût total des dépenses. I-1-1-5 Le coût total Définition Le coût total est l’ensemble des différents coûts que notre ménage supporte chaque année1 . Pour trouver le total des dépenses de chaque ménage, il faut faire la somme de toutes les dépenses en appliquant la formule suivante : Dépense total de l’année = Coût de production et d’exploitation+ coût en nourriture + coût d’éducation + Coût des médicaments Démontrons tout cela dans un tableau. Tableau n° XI: Cout total année 2015 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Coût de production et 689 500 15 000 703 000 174 000 185 000 - d’exploitation

Coût en nourriture 730 000 730 000 1 460 000 1 095 000 1 095 000 1 095 000

Coût d’éducation 42 000 83 000 440 000 - 180 000 410 000

Coût au niveau de la - - - - 30 000 - santé

Coût total 1 461 500 828 000 2 603 000 1 269 000 1 490 000 1 505 000

Source : Notre propre étude année 2016

1 D’après ma propre étude

861

Ainsi on a le coût total annuel en dépense de nos six ménages pour 2015 d’après la formule qu’on a montrée précédemment. On prendra le cas de M5 comme exemple pour appliquer notre formule. Application : Coût total des dépenses en 2015 pour M5 =185 000+1 095 000+180 000+30 000 =1 490 000Ar Alors d’après notre résultat, M5 supporte un coût total de 1 490 000Ar. Voyons à présent cette situation pour l’année 2016. I-1-2 Analyse des coûts année 2016 A présent, analysons les différents coûts au cours de l’année 2016. I-1-2-1 Les dépenses au niveau de la production et de la commercialisation :

871

Tableau n° XII : Couts de production et de commercialisation année 2016 DEPENSES ARTICLE M1 M2 M3 M4 M5 M6 Consomma Semence - - - - - 120 000 ble Intrant ------

SOUS-TOT - - - - - 120 000 Matériels Pelles 8 000 14 000 8 000 4 000 3 500 - Couteau 9 000 10 000 18 000 2 500 - - « Tsiatsia » 1 500 6 000 4 500 - - - Sac 10 000 - 26 000 - 4 200 12 000 SOUS-TOT 28 500 30 000 56 500 6 500 7 700 12 000 Main Semis 240 80 000 - 57 500 50 000 120 000 d’œuvre 000 Non Désherbage 500 Familiale 360 000 - 130 000 40 000 84 000 000 Nettoyage Et 270 000 - 80 000 - - 10 800 découpage Mise en sac 2 000 - - 6 000 - - SOUS- 820 712 000 - 193 500 90 000 214 800 TOTAL 000 Transports Déplacemen t à partir du champ jusqu’au lieu de 18 000 - 72 000 - 18 000 8 000 stockage et de là jusqu’au point de collecte SOUS- 18 000 - 72 000 - 18 000 8 000 TOTAL TOTAL DES COUTS 948 758 500 30 000 200 000 115 700 354 800 500 Source : Notre propre étude année 2016

881

Prenons l’exemple de M6 pour expliquer notre tableau: M6 : Matériels consommable: Notre ménage dépense 120 000Ar pour les semences qu’elle a achetées à des producteurs des alentours. Ce qui lui fait un sous-total de 120 000Ar. Matériels d’outillages: Au niveau des outils, elle possède déjà des pelles, des couteaux et des « tsiatsia ». Par contre les sacs elle en a acheté pour 12 000Ar lui faisant un sous total de 12 000Ar. Main d’œuvre : Au niveau de l’ensemencement, elle dépense 120 000Ar, pour le désherbage c’est 84 000 Ar. Le nettoyage et le découpage lui coûte 10 800Ar. Par contre la mise en sac est prise en charge par toute la famille. Le tout lui fait un sous-total de 214 800 Ar. Transport : Le coût de transport (à dos d’homme) du produit à partir du champ jusqu’au point de collecte(CAM) lui coûte 8 000Ar qui est également son sous-total. Au total, M6 dépense 354 800Ar pour l’exploitation. I-1-2-2 Dépenses en nourritures Voyons à présent le coût des dépenses au niveau de la nourriture dans ce tableau. Tableau n° XIII : Dépenses en nourriture année 2016

M1 M2 M3 M4 M5 M6

Dépenses 2 500 2 000 4 500 3 400 3 000 3 000 quotidienne Dépenses totale au 900 000 720 000 1 620 000 1 224 000 1 120 000 1 120 000 cours de l’année Source : Notre propre étude année 2016 Le niveau de dépense en nourriture quotidienne de chaque ménage varie mais peu. Prenons comme exemple M3: En 2015, elle dépense quotidiennement 4 000Ar alors qu’en 2016 elle est de 4 500Ar ce qui lui fait 1 620 000Ar en une année, montant que l’on obtient à travers la formule suivante : Dépense totale en nourriture au dépense quotidienne × nombre de jours = cours de l’année dans l’année

891

Application : Dépenses totale en nourriture au cours de 2016 = 4 500 Ar ×365 jrs = 1 620 000Ar A présent examinons les dépenses au niveau de l’éducation : I-1-2-3 Dépenses au niveau de l’éducation Le tableau qui suit va récapituler les coûts de dépenses de nos six ménages au niveau de l’éducation. Tableau n° XIV : Cout d’éducation année 2016 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Nombre d’enfant qui 1 3 2 - 1 2 étudie

Etablissement fréquenté EPP EPP Privée - Privée Privée

Droit 26 000 78 000 400 000 - 20 000 60 000

Ecolage - - 240 000 - 140 000 200 000

Fourniture scolaire 24 000 40 000 30 000 - 15 000 30 000

Loyer - - 120 000 - - 120 000

TOTAL 50 000 118 000 430 000 - 175 000 410 000

Source : Notre propre étude année 2016 Ici, nos ménages n’ont pas le même nombre d’enfant qui fréquente l’école, avec M4 dépourvu d’enfants fréquentant l’école. Expliquons le cas de M5. Le droit d’inscription : Avec un enfant qui étudie dans une école privée elle paye 20 000 Ar pour le droit d’inscription. Ecolage : Pour l’année scolaire 2015-2016, elle paye au total 140 000 Ar. Fourniture scolaire : La fourniture scolaire s’élève à 15 000Ar. Loyer : Notre ménage habite près de l’établissement donc elle ne loue pas de maison. D’où l’absence de montant de dépenses au niveau du loyer.

901

Ainsi, l’application de la même formule que celui de l’année 2015 nous permet d’obtenir le coût total de l’éducation pour chaque ménage qui est présenté comme suit: Coût de l’éducation pour Total du droit d’inscription+ Le total de l’écolage + = chaque ménage Le total de la fourniture scolaire + Le loyer

Application : Coût de l’éducation pour chaque ménage = 20 000+140 000+15 000 = 175 000Ar Donc M5 supporte 175 000Ar pour l’éducation de leur enfant en 2016. Continuons notre étude avec l’analyse du coût au niveau de la santé. I-1-2-4 Dépenses au niveau de la santé On présentera toutes nos données dans le tableau suivant. Tableau n° XV : Cout au niveau de la sante année 2016 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Grippe et Opération Fièvre Grippe Maladie - Accouchement Fièvre de l’œil typhoïde et Fièvre

Total coûts de - 15 000 250 000 600 000 800 000 12 000 médicaments

Source : Notre propre étude année 2016 Au cours de l’année 2016, seule M1 n’a pas eu de sortie d’argent au niveau de la santé. Prenons M4 à titre d’exemple : La mère de famille a été atteinte par la fièvre typhoïde la poussant à se déplacé à l’hôpital du District de Brickaville. Le déplacement, les médicaments et les autres charges leur a coûté au total 600 000Ar. I-1-2-5 Coût total des dépenses Avec les différents renseignements que l’on a pu chercher ci-dessus, on peut trouver le total des dépenses par la formule suivante: Dépense total de l’année = Coût de production et d’exploitation+ coût en nourriture + coût d’éducation + Coût des médicaments

911

Tableau n° XVI : Cout total année 2016 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Coût de production 758 500 30 000 948 500 200 000 115 700 354 800 et d’exploitation

Coût en 900 000 720 000 1 620 000 1 224 000 1 120 000 1 120 000 nourriture

Coût d’éducation 50 000 118 000 430 000 - 175 000 410 000

Coût au niveau - 15 000 250 000 390 000 440 000 12 000 de la santé

Coût total 1 708 500 883 000 3 248 500 1 814 000 1 850 700 1 896 800

Source : Notre propre étude année 2016 Maintenant on a le coût total annuel en dépense de chacune de nos six ménages pour l’année 2016. On va prendra le cas de M1 comme exemple pour l’explication dont le coût de l’exploitation vaut 758 500Ar, le coût en nourriture 900 000Ar, le coût de l’éducation 50 000Ar et 0,00Ar pour le coût de la santé. Application : Coût total des dépenses en 2016 pour M1 =758 500+900 000+50 000 =1 708 500Ar

Alors d’après le résultat de notre calcul, M1 supporte un coût total de 1 708 500Ar au cours de 2016. I-2 Evaluation du chiffre d'affaire prévisionnel : Définition « Le chiffre d'affaire est le total des ventes effectuées par une entreprise. Il est égal au montant (hors ou avec taxes). Le chiffre d'affaire peut se calculer pour n'importe quelle période, comme mensuelle, trimestrielle et annuelle. Cette notion est le premier indicateur de performance des ventes d'une entreprise »1. Ici, l’entreprise est notre ménage producteur. Donc son chiffre d’affaire équivaut au total des ventes qu’il effectue (vente de curcuma et/ou AGR) que l’on calcule généralement

1 Formation sur le renforcement des capacités des Animateurs pour la création des coopératives, Août 2016, Petit séminaire Androranga, dirigé par Messieurs Hecto et Heritiana, année 2016

921 en fonction du nombre de saison de récolte du produit, autrement dit calculé par année pour le curcuma. Etudions alors tous les entrées d’argent de nos six ménages, que ce soit au niveau de la vente de curcuma ou au niveau de leurs différents AGR. Remarque : Comme notre étude se fait en temps T0 pour 2015 et T1 pour 2016, alors on ne pourra faire que l’analyse de chiffre d’affaire prévisionnel des années 2016 et 2017. Ainsi, on va étudier:  La vente de Curcuma au cours de l’année,  Les différentes AGR. I-2-1 Analyse des Chiffre d’affaires, année 2015 Dans les lignes suivantes, on va analyser les chiffres d’affaires au cours de l’année 2015. I-2-1-1 Surface cultivable pour la filière Curcuma : La quantité du produit qu’elles espèrent obtenir dépend de la surface cultivée, du climat, car il est plus facile de faire le calcul de revenu et le bénéfice par unité de surfaces récoltés (are ou hectare). Or il n’est pas évident pour ces paysans de connaître la surface exacte qu’ils occupent pour la production de la filière mais en ont connaissance par contre à quelques mesure près. Définition « Une surface cultivable est une étendue de terre dans lequel s’exerce une activité de culture(ou de recherche) précise »1. Les données récoltées sont présentés dans le tableau suivant: Tableau n° XVII : Superficie de culture pour la filière Curcuma 2015 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Surfaces(Are) 20 17 80 22 14 -

Semence (kg) 85 100 350 80 120 -

Récolte 225 260 800 250 280 -

Source : Notre propre étude année 2016 Chaque ménage a sa propre quantité de récolte. Comme exemple, M2 possède une surface de 20 ares où elle a ensemencé 100 kg de curcuma et obtient comme récolte 260 kg de

1 www.reverso.net

931 ceci pour l’année 2015. Pareil pour M3 avec 80 Ares de surfaces cultivables et 350 kg de semences et 800 kg de produit obtenus. I-2-1-2 Le prix de vente du produit : A- Définition « En terme général, le prix de vente est le prix proposé par un vendeur à un acheteur »1. Au niveau du CAM, le prix de vente du Curcuma varie d’année en année. Ce qui nous a permis de savoir, au cours de notre descente sur terrain que : - Au cours de l’année 2015, le kilo du produit (asséché) est de 3 200Ar ; par contre - Au cours de l’année 2016 on observe une augmentation près du double de celui de l’année précédente, valant 6 000Ar. Ce qui nous permet de calculer la somme obtenue par chaque ménage pour la vente du produit en 2015 à travers la formule suivante : Prix de vente= Prix unitaire du produit × nombre de kilos Tableau n° XVIII : Vente du produit Prix unitaire de curcuma(Ar) Quantité à vendre(Kg) Prix de vente(Ar)

M1 3 200 225 720 000

M2 3 200 260 832 000

M3 3 200 800 2 560 000

M4 3 200 250 800 000

M5 3 200 280 896 000

M6 3 200 - -

Source : Notre propre étude année 2016 Ici, on a le prix total de vente du produit pour chaque ménage en application de la formule précédente. Pour M1 qui a une récolte évaluée à 225 kilos après, séchage, avec comme prix unitaire 3 200 le kg a reçu la somme de 720 000 Ar. Application : Prix de vente =3 200 × 225 = 720 000 Ar Ceci étant fait, voyons à présent les AGR de nos ménages.

1 www.wikipedia.org

941

I-2-1-3 Les activités génératrices de revenus : Définition « Une activité qui permet l’autonomisation des bénéficiaires, c’est-à-dire qui leur permet de se prendre en charge et de subvenir à leurs besoins1. Voici le tableau représentant la situation des AGR de nos ménages. Tableau n° XIX : Revenus venant des AGR M1 M2 M3 M4 M5 M6

Vente de letchis 85 000 50 000 30 000 100 000 120 000 270 000

Vente de grenadelle - 26 000 - - 60 000 520 000

Vente de banane 26 000 42 000 60 000 40 000 350 000 170 000

Vente de café* 100 000 - 145 000 - - 140 000

Vente de riz* - - - - 75 000 240 000

Vente à 380 000 - - 390 000 - - l’épicerie

Somme total 591 000 118 000 235 000 530 000 605 000 1 340 000 des AGR

Source : Notre propre étude année 2016 Prenons l’exemple du ménage M6 :  Vente de letchis : en vendant en détails elle a reçu 270 000Ar.  Vente de grenadelle : en tant qu’un des fournisseurs moyens du produit dans le district de Brickaville, elle a obtenu au total 520 000 Ar.  Vente de banane : en vendant en détail, elle a reçu 170 000Ar.  Vente de café : elle a gagné 140 000Ar  Vente de riz : avec celui-ci, elle a gagné 240 000Ar. Remarque : Notre ménage ne possède pas d’épicerie, ce qui laisse vide sa case à ce sujet.

1 Connaissance Générale

95 1

Voilà étant fait, la somme de toutes ces ventes nous permet d’obtenir le total des revenus à travers les AGR comme le montre la formule suivante : Total des revenus Vente de letchis + Vente de grenadelle + Vente de banane + = des AGR1 Vente de café + Vente de riz + Vente à l’épicerie Application : Total des revenus des AGR de M6 =270 000 + 520 000 + 170 000 + 140 000 + 240 000 =1 340 000Ar Maintenant qu’on a le total des revenus par la vente de curcuma et des AGR, on peut chercher le revenu total de chaque ménage pour l’année 2015. I-2-1-4 Revenu total Définition : « C’est le total du revenu provenant de toutes les sources, y compris un revenu d'emploi, un revenu provenant de programmes gouvernementaux, une pension, un revenu de placements ou tout autre revenu en espèces »2 Connaissant la définition, appliquons la formule pour la recherche du résultat: Revenu totale = Prix de vente de curcuma+revenus des AGR Présentons donc les données précédentes dans le tableau suivant : Tableau n° XX : Revenu total M1 M2 M3 M4 M5 M6

Vente de curcuma 720 000 832 000 2 560 000 800 000 896 000 -

Revenu des AGR 591 000 118 000 235 000 530 000 605 000 1 340 000

REVENU 1 311 000 950 000 2 795 000 1 330 000 1 501 000 1 340 000 TOTAL

Source : Notre propre étude année 2016 Prenons comme exemple le cas de M2 pour comprendre l’application de la formule du Revenu total dans le tableau. Revenu totale = 832 000 + 118 000 = 950 000Ar

1 Connaissance générale 2 www.google.com

961

Remarque : Comme M6 n’a pas encore pratiqué la culture de la filière Curcuma en 2015, son revenu total équivaut au revenu de ses AGR. I-2-2 Analyse des Chiffre d’affaires, année 2016 A présent analysons les chiffres d’affaires de nos ménages au cours de l’année 2016 I-2-2-1 Surface cultivable pour la filière Curcuma On présentera à présent les surfaces cultivables, la quantité de semences utilisées et la quantité de récolte obtenue par chaque ménage au cours de l’année 2016 dans le tableau qui suit : Tableau n°XXI : Superficie de culture pour la filière Curcuma 2016 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Surfaces (Are) 20 17 80 22 14 90

Semence (kg) 90 110 400 100 130 300

Récolte (kg) 200 270 1200 260 210 880

Source : Notre propre étude année 2016 On voit un léger changement au niveau de la surface et de la quantité de semence et de récolte d’après nos données. Analysons le cas de M6 : Surfaces cultivables : Elle a utilisé 90 Are de son terrain pour l’exploitation du produit. Semences : Elle utilise 300 Kg de curcuma, qu’elle a acheté, comme semence.

Récolte : Pour l’année 2016, elle a obtenu 880Kg de curcuma. I-2-2-2 Le prix de vente du produit : Au cours de l’année 2016 on observe une augmentation du prix du kilo du produit, valant 6 000Ar nous permettant de calculer la somme obtenue par chaque ménage pour sa vente à travers la formule suivante : Prix de vente= Prix unitaire du produit × nombre de kilos

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Tableau n° XXII: Vente du produit Prix unitaire de curcuma(Ar) Quantité à vendre(Kg) Prix de vente(Ar)

M1 6 000 200 1 200 000

M2 6 000 270 1 620 000

M3 6 000 1 200 7 200 000

M4 6 000 260 1 560 000

M5 6 000 210 1 260 000

M6 6 000 880 5 280 000

Source : Notre propre étude année 2016 . Pour M6 qui a une récolte évaluée à 880 kg après séchage, avec comme prix unitaire 6 000Ar le kilo a reçu la somme de 5 280 000 Ar. Application: Prix de vente=6 000 × 880= 5 280 000 Ar Donc le revenu de la vente du produit curcuma pour M6 est évalué à 5 280 000Ar. I-2-2-3 Les activités génératrices de revenus: Tableau n° XXIII: Revenus des AGR

M1 M2 M3 M4 M5 M6

Vente de letchis 40 000 20 000 10 000 25 000 150 000 110 000

Vente de grenadelle - 45 000 - - - -

Vente de banane 30 000 25 000 50 000 45 000 400 000 -

Vente de café* 140 000 - 160 000 - - -

Vente de riz* - - - - 90 000 43 750

Vente à l’épicerie 420 000 - - 360 000 - -

Somme total des AGR 630 000 90 000 220 000 430 000 640 000 153 750

Source : Notre propre étude année 2016

981

Pour expliquer les données inscrit dans le tableau ci-dessus, on va prendre l’exemple du M6 : Vente de letchis : en vendant en détails elle a reçu 110 000Ar. Vente de riz : avec celui-ci, elle a gagné 43 750Ar. Au total les AGR de M6 lui donnent 153 750Arpar application de la formule : Total des revenus des AGR = Vente de letchis + Vente de grenadelle + Vente de banane + Vente de café + Vente de riz + Vente à l’épicerie

Application: Total des revenus des AGR de M6 =110 000+43 750 =153 750Ar Maintenant qu’on a le total des revenus perçu par la vente de curcuma et des AGR, on peut chercher le revenu total de chaque ménage pour l’année 2016 I-2-2-4 Revenu total Utilisons la formule suivante : Revenu totale= Prix de vente de curcuma+revenus des AGR Présentons donc les données précédentes dans le tableau suivant : Tableau n° XXIV : Revenu total

M1 M2 M3 M4 M5 M6

Vente de curcuma 1 200 000 1 620 000 7 200 000 1 560 000 1 260 000 5 280 000

Revenu des AGR 630 000 90 000 220 000 430 000 640 000 153 750

REVENU TOTAL 1 830 000 1 710 000 7 420 000 1 990 000 1 900 000 5 433 750

Source : Notre propre étude année 2016 Prenons comme exemple le cas de M2 pour comprendre l’application de la formule du revenu total dans le tableau, avec le revenu par la vente du curcuma à 1 620 000Ar et le revenu venant des AGR 90 000Ar. Revenu totale = 1 620 000+90 000 = 1 710 000Ar Ainsi le revenu total de M2 est égal à 1 710 000Ar.

991

SECTION II : LES BESOINS EN FINANCEMENTS Lorsque la mise en œuvre de l’exploitation induit plus de charges que de produits, si le ménage producteur n’a pas de réserves suffisantes, il va se trouver en difficulté. Pour pouvoir estimer ses besoins de financement, il s’appuiera sur deux outils comptables: le compte de résultat et le bilan. Alors, on se servira des données qu’on a récolté jusqu’ici et trouver les besoins de financements à partir du compte de résultat obtenu. Définition : « Le besoin de financement correspond à la situation d'un agent économique dont les dépenses d'investissement sont supérieures à l'épargne. On parle de besoin de financement si le solde est négatif, et de capacité de financement s'il est positif »1 . Deux cas peuvent se présenter afin de connaître si ces ménages sont en besoins ou en excès de financements : 1er cas : si le revenu net total est supérieur à 0 : RNT > 0 Le ménage concerné subit des dépenses moindres sur son exploitation par rapport au revenu qu’elle a reçu donc peut jouir d’un surplus d’argent. 2ème cas : si le revenu net total est inférieur à 0 : RNT < 0 Le ménage a dépensé beaucoup plus dans l’exploitation qu’il a reçue de revenu. Autrement dit elle a besoin de financement. Analysons cela pour les deux temps T0 et T1 successivement. II-1 Analyse des besoins de financement: Présentons maintenant les besoins en financements de nos ménages. II-1-1 Année 2015 A- Revenu net total : Définition : « Le salaire net sert ensuite de base pour l'imposition sur le revenu. Le salaire net correspond au salaire brut auquel on soustrait les cotisations et charges pour les assurances chômage, maladie ou retraite »2 . En cherchant le revenu net total de chaque ménage, on peut voir l’argent, exclus de toutes dépenses, qu’elle peut vraiment jouir. Le calcul n’est possible que si l’on possède les données du total des coûts que chacune d’elle supporte ainsi que le total des revenus qu’elle reçoit au cours de l’année. Procédons au calcul par la formule suivante :

1 www.google.com 2 www.google.com

1001

Revenu net total=Revenu total-Coût total des dépenses Voyons cela par ce tableau. Tableau n° XXV : Revenu net total 2015

M1 M2 M3 M4 M5 M6

Revenu total 1 311 000 950 000 2 795 000 1 330 000 1 501 000 1 340 000

Coût total des dépenses 1 461 500 828 000 2 603 000 1 269 000 1 490 000 1 505 000

REVENU NET TOTAL (150 500) 122 000 192 000 61 000 55 000 (165 000)

Source : Notre propre étude année 2016 En regardant bien le tableau, on voit qu’ici les deux cas se produisent. Prenons alors comme exemple M1 et M2 : M1 : Elle a un revenu égal à1 311 000 Ar et dont le coût total de dépenses estimé à 1 461 500Ar. Application 1 : Revenu net total =1 311 000-1 461 500 = -150 500Ar Or -150 500Ar < 0 Ce qui nous mène à dire ici que M1 correspond au 2ème cas : elle a dépensé beaucoup plus qu’il en a reçu de revenu. Autrement dit, elle a besoin de financement. Ainsi pour égaliser le revenu net total à ses dépenses, il faut qu’il trouve 150 500Ar. Afin qu’il ait un peu de réserve d’argent pour une année d’exploitation, il lui faut chercher plus que cette somme, que ce soit à travers ’une autre activité ou par un emprunt auprès d’un organisme de préfinancement. M2 : Son revenu est de 950 000Ar et ses dépenses de 828 000Ar. Application 2: Revenu net total =950 000+828 000 =122 000 Ar Or 122 000 Ar > 0 Ce qui nous mène à dire ici que M2 correspond au 1er cas : elle a subit des dépenses moindre par rapport au revenu qu’elle a reçu donc peut jouir d’argent à économiser. Non

1011

seulement elle subvient à la totalité de ses besoins mais il lui reste encore un peu d’argent qu’elle peut utiliser à d’autres escient. Cela fait, on va voir à présent chaque catégorie de dépenses effectuées par chaque ménage concerné par notre étude, suivie des détails expliquant les données observées pour l’année 2016. II-1-2 Année 2016 Revenu net total : En cherchant le revenu net total de chaque ménage, on peut voir l’argent, exclus de toute dépense, qu’elle peut vraiment jouir que l’on peut calculer par la formule qui suit : Revenu net total=Revenu total-Coût total des dépenses Présentons cela dans un tableau. Tableau n° XXVI : Revenu net total 2016

M1 M2 M3 M4 M5 M6

Revenu total 1 830 000 1 710 000 7 420 000 1 990 000 1 900 000 5 433 750

Coût total des dépenses 1 708 500 883 000 3 248 500 1 814 000 1 850 700 1 896 800

REVENU NET TOTAL 121 500 827 000 4 171 500 176 000 49 300 3 536 950

Source : Notre propre étude année 2016 En regardant bien le tableau, on voit que chaque ménage a un revenu net supérieur à 0. Ce qui fait qu’elles jouissent tous d’un surplus d’argent car leur revenu total est bien supérieur à leur dépense totale au cours de l’année. Prenons le cas de M1. M1 : Elle a un revenu égal à1 830 000Ar avec un coût total au niveau des dépenses estimé à 1 708 500Ar. Application : Revenu net total =1 830 000 - 1 708 500 = 121 500Ar Or 121 500> 0 Alors M1 correspond au 1er cas : elle a supporté des dépenses moindres par rapport au revenu qu’elle a reçu donc peut jouir d’un surplus d’argent.

1021

Ainsi le cas de M1, M4 et M6 pour 2015, même avec la pratique d’autres AGR, l’exploitation du curcuma n’arrive pas à gonfler leur revenu leur permettant de subvenir à tous leurs besoins au cours d’une année. C’est là que le SILC entre en jeu. Avec un taux d’intérêt de 10% et un délai de remboursement jugé supportable par les membres (établis en fonction de la vie des paysans), nos ménages peuvent combler leur besoins et accomplir avec assurance leur activité, surtout leur exploitation. Voici présenté dans le tableau ci-après les éventuels emprunts que nos trois ménages peuvent effectuer auprès de l’association. II-2 Analyse du SILC Année 2015 Tableau n° XXVII: Emprunts au niveau du SILC M1 M4 M6

Besoins de financements 150 500 44 000 165 000

Part par semaine Min 1 000

Part social par semaine 400

Délai de paiement (en mois) 3

Taux d’intérêt (pour 3 mois) 10%

Nombre de semaine lors du premier Cycle 52

Total de part à la fin du cycle 52 000

Emprunt maximal (3 fois l’anjara) 156 000

Montant de l’intérêt 15 600

Montant de remboursement avec intérêt 171 600

Source : Description du SILC, données ODDIT, Notre propre étude année 2016 On supposera ici que chaque membre paie sa part minimum à chaque réunion au cours du cycle et qu’il emprunte la somme de trois fois sa part totale. Anjara : Les membres versent une part de 1 000Ar par semaine, au moment de la réunion.

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- Le délai de paiement et taux d’intérêt: L’emprunteur dispose d’un délai de 3 mois pour rembourser l’argent qu’il a emprunté avec un taux d’intérêt de 10%. Passé ce délai, le taux devient 10% pour chaque mois qui va suivre, s’ajoutant à une pénalité, s’il y en a, fixé par les membres dès la création de l’association. - Montant minimal durant un cycle: Durant le cycle de 2015, le nombre de semaine est de 52 faisant un total de 52 000Ar à la fin du cycle. - Emprunt : Nos 3 ménages peuvent emprunter la somme de trois fois sa part total valant 156 000Ar, somme obtenu par la formule suivante : Total emprunts= Montant minimal durant un cycle × 3 fois la part Application : Total emprunté =52 000 × 3 =156 000 Ar L’intérêt : Avec un taux d’intérêt de 10% égal à 15 600Ar, lors de remboursement devra payer cette somme ajouté du montant de l’emprunt total que l’on peut calculer à travers la formule suivante : Montant de règlement = Total emprunté + L’intérêt Montant de règlement = 156 000 +15 600 = 171 600Ar Analyse cas M1 : D’après l’analyse de son revenu net total, M1 est en besoins de financements de la somme de 150 500 Ar. En faisant cet emprunt de 156 000Ar il comble ses besoins au cours de l’année et pourra le rembourser moyennant d’un délai de 3 mois avec ses intérêts donnant un total de 171 600Ar. En suivant le même procédé on peut voir que les ménages M2 et M3 voient aussi leur besoins en financement grandement allégé. Afin de fournir plus de détail concernant les analyses et les avantages ainsi que les inconvénients concernant le SILC et la pratique de la filière Curcuma dans la Commune, on va présenter un plan de trésorerie présentant le cas du ménage numéro 04.

1041

1

1

Comme on le voit ci-dessus, on a trois tableaux distincts qui sont :  Le plan de trésorerie de départ, autrement dit encore dépourvu du plan d’épargne à travers le SILC  Le plan d’épargne du SILC avec les parts et les intérêts ainsi que les emprunts y afférents  Le plan de trésorerie final : incluant le plan d’épargne du SILC 1. Le plan de trésorerie de départ : Ici, le produit banane et letchis se vendent en fonction de leur cycle ce qui ne gonfle pas assez le revenu de notre ménage. Par contre, détenant une épicerie, elle gagne assez chaque mois pour renflouer les charges au niveau de la production, de la nourriture et d’autres charges imprévus. Le revenu au niveau de cette épicerie varie entre 26.000 Ar et 45.000 Ar. 2. Le plan d’épargne : Vu qu’à chaque réunion chaque membre du SILC paie sa part qui équivaut à 1000 Ar par semaine, on a supposé que notre ménage paie 5 fois sa part par semaine par mois au cours du cycle de l’année 2015. A présent, comme nous le montre le tableau :  notre ménage fait un emprunt à 3 fois son épargne après avoir épargné du mois de septembre au mois de Janvier, à la somme de 330 000 Ar qu’il paiera avec intérêt au mois d’avril avec un intérêt de 33.000 Ar, dont le total fait 363.000 Ar, résultat obtenu par l’addition de la somme emprunté et de son intérêt : 330 000 Ar + 33.000 Ar = 363.000 Ar  et un deuxième emprunt au mois de janvier au mois de Mai qu’il rembourse au mois d’août dont la somme est 255.000 Ar qu’il paie avec intérêt de 25.500 Ar au mois d’août. Le total à rembourser sera donc égale à 280.500 Ar : 255.000 Ar + 25.500 Ar = 280.500 Ar 3. Le plan de trésorerie final : On constate qu’à la fin de l’exploitation, notre ménage possède un solde positif, autrement dit: l’exploitation de la filière Curcuma en s’aidant de l’épargne auprès du SILC, lui sont favorable. Non seulement elle respecte la durée de remboursement avec tous intérêts mais elle arrive à maintenir un solde positif. De plus, au cours de cette exploitation, grâce à son emprunt, elle peut assurer la continuité des travaux agricoles ainsi que les besoins de la famille. Et bien que le solde à la fin soit assez faible lors de la première année de pratique, à long terme elle peut s’accroître via les AGR pour renforcer le revenu et tout en bien entretenant l’exploitation de la filière.

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CHAPITRE III : EVALUATION DES RESULTATS Dans ce troisième chapitre, on va faire une évaluation sur l’exploitation ainsi que les autres activités, monétaire ou non, qu’entreprennent nos six ménages. De cela on fera une évaluation économique puis on exposera les conséquences observées. SECTION I : EVALUATION ECONOMIQUE Voyons en premier lieu ce qu’est une évaluation économique, puis la rentabilité économique pour en finir avec l’importance de la filière curcuma. Définition « L’évaluation est une démarche qui vise à donner de la valeur, prendre du recul, émettre un constat sur une situation, et prendre des décisions, au regard des objectifs de départ et des finalités de l’action »1 . Dans une évaluation économique, des techniques analytiques sont appliquées pour identifier, mesurer, apprécier et comparer les coûts et conséquences induits par deux programmes ou interventions de remplacement, ou davantage. Son analyse permet de déterminer la progression des coûts et la rentabilité de la filière. C’est en calculant cette rentabilité que l’on pourra déterminer si la filière est à encourager et à développer ou bien s’il faut l’abandonner à ce qu’elle est. Ce sera à travers le calcul de la marge brute et de la variation de celle-ci que l’on estimera la rentabilité économique de nos ménages sur l’exploitation de la filière curcuma. I-1 La rentabilité économique : Définition « La rentabilité économique est un des indicateurs de la profitabilité d'une entreprise sur un projet ou une activité »2. I-1-1 Analyse de l’année 2015 A- Marge brute : Définition « La marge brute est un indicateur qui permet de mesurer si l'activité d'une entreprise peut dégager un bénéfice ou pas »3. On peut à présent chercher la rentabilité de l’exploitation de la filière curcuma au cours de l’année 2015 à travers la formule suivante : Revenu net=Prix de vente du produit - coûts de l’exploitation

1 Principe de base de l’évaluation économique, pdf p4/p62, pdf 2 Formation sur le renforcement des capacités des Animateurs pour la création des coopératives, Août 2016, Petit séminaire Androranga, dirigé par Messieurs Hecto et Heritiana, année 2016 3 www.google.com

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Présentons tout cela dans un tableau. Tableau n°XXXI : Marge brute année 2015 M1 M2 M3 M4 M5 M6

Prix de vente du produit 720 000 832 000 2 560 000 800 000 896 000 -

Coût de l’exploitation 689 500 15 000 703 000 174 000 185 000 -

MARGE BRUTE 30 500 817 000 1 857 000 626 000 711 000 -

Source : Notre propre étude année 2016 Afin qu’une activité soit rentable, il faut que la différence entre le revenu et le coût de l’exploitation soit positive. Prenons le cas de M1 : elle a perçu un revenu valant 720 000Ar dont l’exploitation lui a coûté 689 500Ar. B- Application : Revenu net M1 =720 000 - 689 500 =30 500Ar Or 30 500 > 0 Ce qui nous permet de dire que l’exploitation du curcuma pour M1 en 2015 lui est rentable. En regardant bien le tableau, on peut voir que les cinq ménages ont une marge brute supérieure à 0, en d’autre terme l’exploitation du produit curcuma leur est également rentable pour l’année 2015. I-1-2 Analyse de l’année 2016 A- Marge brute : On peut à présent chercher la marge brute de chaque ménage pour l’année 2016 en utilisant les résultats de notre analyse et la formule suivante : Revenu net=Prix de vente du produit-coûts de l’exploitation Présentons tout cela dans un tableau.

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Tableau n°XXXII : Marge brute année 2016 M1 M2 M3 M4 M5 M5

Prix de vente du produit 1 200 000 1 620 000 7 200 000 1 560 000 1 260 000 5 280 000

Coût de l’exploitation 758 500 30 000 948 500 200 000 115 700 354 800

MARGE BRUTE 441 500 1 590 000 6 251 500 1 360 000 1 144 300 4 925 200

Source : Notre propre étude année 2016 Afin qu’une activité soit rentable, il faut que la différence entre le revenu et le coût de l’exploitation soit positive. Prenons ici le cas de M1 comme exemple: elle a perçu un revenu valant 1 200 000Ar dont l’exploitation lui a coûté 758 500Ar. B- Application : Revenu net M1=1 200 000 - 758 500 =441 500Ar Or 441 500Ar> 0 Ce qui nous permet de dire que l’exploitation de curcuma pour M1 en 2016 lui est rentable. Les cinq ménages ont une marge brute supérieure à 0 également d’après notre tableau, en d’autre terme l’exploitation du produit curcuma leur est rentable également pour l’année 2016. I-2 Preuve de l’importance de la filière de curcuma : Après avoir présenté le tableau de la rentabilité de la pratique de la filière Curcuma pour 2015 et 2016, analysons maintenant à travers le tableau qui va suivre si cette pratique peut rapporter un avantage pour les ménages producteurs. Tableau n°XXXIII : Rentabilité M1 M2 M3 M4 M5 M6

Marge brute 2015 30 500 817 000 1 857 000 626 000 711 000 -

Marge brute 2016 441 500 1 570 000 6 251 500 1 360 000 1 164 300 4 924 800

Variation de la + 411 000 + 753 000 + 4 394 500 + 734 000 + 453 300 + 4 924 800 marge brute

Source : Notre propre étude année 2016

1101

De ce tableau on peut en déduire que chaque ménage connait une augmentation importante de son revenu net en 2016 par rapport à l’année 2015. Plusieurs facteurs peuvent être la cause de cela, mais principalement grâce à la montée du prix du kilo du produit au niveau de la CAM du fait que la demande de curcuma au niveau mondial à son état biologique est devenu très importante ces dernières années, incluant celui du district de Brickaville. I-3 Analyse de la vente individuelle du produit pour nos six ménages: En 2015, le kilo de curcuma a été fixé à 3 200Ar à la CAM, et membre de l’OP, mais ce n’est pas le cas pour les producteurs qui décident de vendre individuellement à des collecteurs au prix de 2 700Ar*(d’après les données de notre enquête sur terrain). Par contre, en 2016, à la CAM le prix est de 6 000Ar, et par les collecteurs il est de 5 000Ar. Cet écart de prix, que ce soit en 2015 ou en 2016, est une preuve démontrant l’avantage de l’OP. Ainsi à partir de ces deux analyses on peut en conclure qu’il est préférable de pratiquer une vente collective du produit curcuma à travers l’OP, plutôt qu’individuellement. On peut donc démontrer les résultats obtenus par le biais d’un graphique afin d’illustrer l’accroissement des revenus des ménages par la production et la vente du produit. SECTION II : CONSEQUENCES OBSERVES : À travers le monde, les OP ont de nombreuses réussites à leur actif en matière d’appui à l’innovation technique, de mise en place de services aux agriculteurs (information, formation, conseil agricole), d’organisation de l’approvisionnement, d’amélioration de l’accès au crédit et de la mise en marché des produits agricoles. Leur capacité à influer sur les centres de décision politique s’accroît, même si leur impact reste variables et si les résultats de certaines négociations avec les pouvoirs publics ne sont pas toujours suivis d’effet et sont parfois remis en cause. Des échecs sont aussi enregistrés et nombre d’actions débouchent sur des réussites partielles qui ne satisfont ni les adhérents, ni les responsables des organisations, ni leurs partenaires extérieurs. Ces résultats, même mitigés, constituent néanmoins souvent un progrès par rapport à la situation antérieure et l’activité des OP peut avoir des effets qui ne sont pas immédiatement visibles ou mesurables. Un résultat à l’impact non mesurable peut cependant être très important, c’est le cas par exemple du renforcement institutionnel qui conditionne souvent les résultats techniques et économiques. Des exemples montrent que les réussites d’envergure, quantifiables et appréciées, reposent toujours sur l’accumulation, pendant des périodes parfois longues, de nombreuses actions de faible portée, et dans tous les domaines. Prises séparément, elles paraissent insignifiantes mais, jour après jour, elles peuvent apporter

1111 des solutions de proximité aux problèmes concrets que rencontraient les ruraux et renforcer leur confiance dans l’efficacité de l’action collective et les liens entre les membres. Les OP agissent dans un environnement économique et institutionnel caractérisé par de nombreuses contraintes qui freinent leurs initiatives et compromettent leurs résultats : inadaptation de certains cadres juridiques, manque de transparence qui caractérise nombre de décisions, difficultés pour avoir accès au crédit, rareté et instabilité de l’offre de services, concurrences déloyales pour l’approvisionnement des marchés. Aussi à travers l’expérience acquise au sein de chaque organisation et à travers les relations qu’elles établissent avec les acteurs extérieurs, les OP renforcent progressivement la confiance des ruraux dans leur propre potentiel. Elles créent des conditions favorables à l’apprentissage des producteurs pour que s’opèrent des changements mieux maîtrisés par les producteurs et contribuant à la construction de sociétés plus évoluées et démocratiques. En faisant un bilan de l’analyse qu’on vient de mettre en place dans les pages précédentes, on observe bien de nombreux remarques que voici: A. Accroissement des revenus des ménages : Les chiffres démontrant l’accroissement possible des revenus ménages, faites à travers la vente du curcuma et la pratique des AGR, se voient comme peu à court terme, mais y est beaucoup plus visible et pratique à long terme; B. L’interdépendance du SILC et de l’AGR : Les emprunts faites au niveau du SILC peuvent créer une dette assez grande en l’absence d’une ou des activités génératrices de revenus tout au long de l’année, vu que les ménages ciblés, avec le gain de la vente de la quantité de Curcuma produit au cours de l’exploitation, ne reçoivent de l’argent qu’au bout de 12 mois, or les dépenses effectuées au cours de ces mois sont assez importants (comme on l’a vu un peu plus haut) ; C. L’importance de l’organisation des producteurs par la vente en commun : faire une vente en commun rapporte bien plus, que ce soit au niveau de l’argent, de l’expérience ou de la compétence, qu’une vente personnelle.

1121

CONCLUSION

Ne se récoltant et ne se vendant qu’une fois par an, la filière curcuma, bien qu’elle rapporte beaucoup sur le plan économique ou social des paysans exploitant de la Commune d’Anivorano-Est, cause un certain nombre de problème comme financier et au niveau des débouchés. Les producteurs de cette Commune, qui sont souvent exclues des organisations ou au sein desquelles la participation reste limitée, font faces à des difficultés supplémentaires tels que la discrimination culturelle et juridique en termes d’accès aux facteurs de production et aux services financiers, et ainsi qu’au niveau des technologies récents. Créer leurs propres organisations ou devenir plus actives constitue déjà une première stratégie pour faire face à cette situation ; accroître leur pouvoir économique et social et l’accès aux appuis et services nécessaires au développement de leurs activités. De l’analyse qu’on a vu dans les pages précédentes, dans le tableau n° V intitulé indicateur de performance mesuré pour le pays BENIN, du fait de sa situation sociale sur le plan social similaire à celui de Madagascar, on constate un accroissement continu du niveau d’épargne réalisé au niveau du SILC au cours des trois années d’étude et de pratique, ainsi qu’une expansion sur l’effectif des membres. Ce qui nous encourage, non seulement à parfaire les SILC déjà existant dans la grande île, mais aussi à étendre sa pratique afin d’améliorer la situation économique et sociale des ménages existant, surtout pour le cas de la Commune d’Anivorano-Est. Afin d’atteindre notre objectif dans la réalisation de cette accroissement des revenus et de faire entrer les ménages producteurs aux marchés national, et international dans un futur proche :  D’une part, il est essentiel d’initier les producteurs exploitant la filière curcuma dans le SILC afin d’épargner et de jouir d’un système de financement qui est adapté à leur situation et de réaliser sans peine leur exploitation.  D’autre part, les différents calculs, ainsi que des explications avancés qu’on a fait montrent et justifie l’importance de faire partie d’une organisation de producteur. Le respect des normes attendues par les consommateurs renforcent le niveau de compétence et la crédibilité de l’organisation donc logiquement de chacun des membres. Toutes ces études nous montrent que notre étude peut être pertinente, efficace et efficient. Pertinent car les objectifs d’accroitre le revenu des ménages ainsi qu’accéder aux marchés pourront être atteints au cours d’une année d’exploitation et de pratique; efficace à

1131 cause de l’accroissement du revenus et du résultat ; efficient parce que nos ménages minimisent au mieux les moyens matériels ainsi que financier dans l’atteinte des objectifs malgré les emprunts faites. Quand on commence une chose, il est bien de l’améliorer de mieux en mieux et de continuer toujours même s’il y a des problèmes à affronter. Le fait d’établir notre étude à l’échelle nationale et à plus grande envergure doit se faire, en particulier dans les régions reculées de la grande île. Et pour cela la pratique du SILC et tout son fonctionnement reste la même, mais les filières choisis dépendront de la catégorie du sol existant et de tous ses avantages pour pouvoir le maximum possible dans la vente. Cela nécessite une bonne analyse approfondie. Mais est-ce que les autres zones défavorisé non atteint par le programme Fararano, et dépourvu de ce système de microfinance qu’est le SILC et qui ne possède pas encore d’organisation de producteur à Madagascar, peuvent bénéficier de ces avantages énoncés plus haut, ou bien leur faut-il un programme avec un projet plus simplifié ou améliorer afin qu’elles connaissent la pérennité économique et sociale pour que la vrai question d’équité dans les zones rurales malgaches soit enfin réglée ?

1141

LISTE DES ILLUSTRATIONS BIBLIOGRAPHIE I. OUVRAGES GENERAUX  BADOUIN Robert, « Economie Rurale », Paris 1971, 871p  BLANCHARD Ken et MILLER Mark, « Comment développer son leadership », Organisation ; Paris 2005, 128p.  DESJEUX Dominique, « Comprendre une économie rurale »,Paris 1981, 152p  GUITTARD Maryse et LACOSTE Bertrand, « Communication et organisation », Paris 1993, 271p.  TOUNIER Jean et PONCHON Michelle, « Manuel de Science économique et humaine », Paris 1981 386p.  LAMOUCHE Christelle, Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR), ISTOM, Ecole d’Agro-développement International, Juillet, 2011, p3,  Gingembre et curcuma, Claire Pinson, Groupe Eyrolles, 2012, p2/p9, pdf  ELBEHRI Aziz et MARIA Lee, Le rôle des organisations de productrices dans les chaînes de valeur des produits agricoles, Rome 2011, p17/p73,  AZELOKONON Olga, Chaine de valeur Ajoutée, ILWAC 2014, p9/p26 II. SUPPORT PEDAGOGIQUES  BELA Christian, cours de Projet de Développement, 3ème année, Département économie, année 2013-2014, Université Barikadimy Toamasina.  KASY Emile, cours d’Economie internationale, 3ème année, Département économie, année 2012-2013, Université Barikadimy Toamasina.  RATOVOSON Seth, cours d’Economie Rural, 3ème année, Département économie, année 2011-2012, Université Barikadimy Toamasina.  RAVELOSON Vololonirina, cours de Comptabilité Analytique, 2ème année, Département économie, année 2010-2011, Université Barikadimy Toamasina. III. DOCUMENTS ET PERIODIQUES  DECRET N° 2014 – 1003 du 16 Juillet 2014 Portant application de la loi N°99-004 du 21 Avril 1999 relative aux Coopératives  Livre de bord, Commune Anivorano-Est, octobre 2009

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 Guide pratique de l’approche filière, Le cas de l’approvisionnement et de la distribution des produits alimentaires dans les villes, Noëlle Terpend, DT/18- 97F, 1997, p1/p26, pdf  Production d’huiles essentielles de gingembre et de curcuma biologiques et équitables dans une communauté indigène d’Amazonie équatorienne, Mémoire de stage, soutenu à Nancy le 04/09/2012, Réalisé par : Guillaume ZEENDER, p6/p25, pdf IV. SITES WEB  www.egk.ch, p2/p4, février 2017, à 15h00  www.egk.ch, p3/p4, mars 2017, à 15h00  www.capfida.mg, mars 2017, à 11h00  www.webmaster.com, mars 2017, à 19h00  www.reverso.net, juin 2017, à 14h45  www.google.com, octobre 2017, à 16h30

1161

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°I :Catégories de cultures…………………………………………………. 41

Tableau n°II :Nombre de population par Fokontany de la Commune d’Anivorano- Est……………………………………………………………………… 42

Tableau n°III :Situation SILC dans la commune d’Anivorano-Est………………….... 68

Tableau n°IV :Rendement du projet Année 2017 ……………………………………. 69

Tableau n°V :Indicateurs de performance …………………………………………… 71

Tableau n°VI :Les filières de la commune d’Anivorano-est………………………….. 77

Tableau n°VII :Coûts de production et de commercialisation en 2015.………………. 81

Tableau n°VIII :Dépenses en nourriture en 2015..……………………………………... 83

Tableau n°IX :Coût d’éducation en 2015..…………………………………………… 84

Tableau n°X :Coûts au niveau de la santé en 2015..………………………………… 86

Tableau n°XI :Coût total année 2015..………………………………………………….... 86

Tableau n°XII :Coûts de production et de commercialisation en 2016.………………. 88

Tableau n°XIII :Dépenses en nourriture en 2016..……………………………………... 89

Tableau n°XIV :Coût d’éducation en 2016……………………………………….……. 90

Tableau n°XV :Coût au niveau de la sante en 2016…………………………..……….. 91

Tableau n°XVI :Coût total en 2016……………………………………………..……… 92

Tableau n°XVII :Superficie de culture pour la filière Curcuma 2015…………………... 93

Tableau n°XVIII :Vente du produit……………………………………………………..... 94

Tableau n°XIX :Revenus venant des AGR……………………………………………... 95

Tableau n°XX :Revenu total…………………………………………………………… 98

Tableau n°XXI :Superficie de culture pour la filière Curcuma 2016…………………... 97

Tableau n°XXII :Vente du produit………………………………………………………. 98

Tableau n°XXIII :Revenus des AGR…………………………………………………….. 98 Tableau n°XXIV :Revenu total…………………………………………………………… 99

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Tableau n°XXV :Revenu net total 2015………………………………………………..... 101

Tableau n°XXVI :Revenu net total 2016………………………………………………….. 102

Tableau n°XXVII :Emprunts au niveau du SILC…………………………………………. 103

Tableau n°XXVIII :Plan de trésorerie 2015 cas ménage numéro 4………………………... 105

Tableau n°XXIX :Plan d’épargne du SILC………………………………………………. 105

Tableau n°XXX :Plan de trésorerie final 2015 cas ménage numéro 4………………...... 106

Tableau n°XXXI :Marge brute année 2015..……………………………………………… 109

Tableau n°XXXII :Marge brute année 2016.……………………………………………… 110 Tableau n°XXXIII :Rentabilité…………………………………………………………...... 110

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LISTES DES FIGURES ET DE GRAPHIQUE

Graphique 1 : Organigramme de l’ODDIT……………………………………. 10

Figure 1 : Zones d’intervention du Programme Fararano………………..... 21

Figure 2 : Carte de la Commune d’Anivorano-Est………………………... 45

Figure 3 : Le processus de fonctionnement du SILC……………………... 63

Figure 4 : Modèle de calendrier saisonnier……………………………...... 66

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE: IDENTIFICATION DU PROGRAMME FARARANO.………………………….11 IDENTIFICATION DU PROGRAMME FARARANO ...... 11 CHAPITRE I : PRESENTATION DU PROGRAMME : ...... 13 SECTION I : STRUCTURE D’ORGANISATION ...... 13 I-1 Présentation générale de l’ODDIT : ...... 13 I-1-1 Cadre stratégique institutionnel de l`ODDIT : ...... 13 A- Missions: ...... 13 B- Principes: ...... 13 I-1-2 Valeurs à respecter au sein de l’ODDIT : ...... 14 I-1-3 Cadre historique de l`ODDIT : ...... 14 A- Historique : ...... 14 B- Organisation de l`ODDIT : ...... 15 I-2 Zone d’intervention de l’ODDIT ...... 16 I-2-1 Domaine de spécialisation de l’ODDIT : ...... 16 I-2-2 Perspectives d`avenir : ...... 16 SECTION II : HISTORIQUE DU PROGRAMME ...... 19 II-1 Contexte : ...... 19 A. But du programme ...... 20 B. Sécurité alimentaire ...... 22 C. Historique : ...... 23 CHAPITRE II : ZONES ET POPULATION CIBLES ...... 25 SECTION I : ZONES D’INTERVENTION ...... 26 I-1 Région Atsinanana : ...... 26 I-2 Région Atsimo Andrefana : ...... 27 I-3 Région Vatovavy Fitovinany : ...... 27 SECTION II : POPULATION CIBLES ...... 30 II-1 Pour le volet 1 : La nutrition ...... 30 II-2 Pour le volet 2: Les moyens de subsistances ou livelihoods ...... 30 II-3 Pour le volet 3: La résilience communautaire et la gestion des ressources naturelles ... 31 II-4 Pour l’aspect transversal (Genre et environnement) ...... 31 CHAPITRE III : OBJECTIFS DU PROGRAMME...... 32 SECTION I : SUR LE PLAN ECONOMIQUE ...... 32

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I-1 Impacts : ...... 32 I-2 Effets : ...... 32 SECTION II : SUR LE PLAN SOCIAL ...... 34 II-1 Impact : ...... 34 II-2 Effets : ...... 34 a. PRINCIPALES ACTIVITES ...... 35 b. LE PROGRAMME FARARANO ET GENRE ...... 39 PARTIE II: MONOGRAPHIE DU DISTRICT DE BRICKAVILLE ………………………………………..43 CHAPITRE I : MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE D’ANIVORANO-EST ...... 45 SECTION I : ANALYSE GEOGRAPHIQUE ...... 45 I-1 Localisation géographique ...... 45 A. Le Relief : ...... 45 B. Le Sol et végétation : ...... 45 C. L’environnement : ...... 46 I-2 Historique : ...... 46 A. Caractéristiques sociodémographique : ...... 47 B. Au niveau de la santé : ...... 48 C. Les activités économiques : ...... 49 D. Occupation du sol : ...... 49 SECTION II : ANALYSE ECONOMIQUE ET SOCIALE ...... 51 II-1 Sur le plan social : ...... 52 II-2 Choix de filière curcuma dans la commune d’Anivorano : ...... 54 A. Historique : ...... 54 B. Botanique et culture : ...... 54 C. Utilisation dans la médecine naturelle : ...... 54 D. Utilisation dans la cuisine : ...... 55 CHAPITRE II : L’ORGANISATION DES PRODUCTEURS ...... 56 SECTION I : IDENTIFICATION ...... 56 I-1 Les organisations de producteurs a vocation économique : ...... 56 A. Politiques agricoles : ...... 56 B. La définition de la coopérative selon l’OHADA : ...... 57 C. La définition de la coopérative selon le DIRI : ...... 57 I – 2 L’origine des organisations de producteurs : ...... 58 I – 3 Rôles des organisations de producteurs : ...... 60 A. Cadre de l’organisation de producteurs : ...... 60 B. La structure d’une organisation : ...... 61

1

SECTION II : OBJECTIFS : ...... 62 II – 1 Les objectifs de l’organisation des producteurs ...... 63 II – 1 – 1 Le renforcement des capacités des femmes pour les aider à transformer leur vie : ...... 63 II – 1 – 2 Permettre aux femmes de se lancer dans des activités économiques durables : .... 63 II – 1 – 3 D’améliorer la capacité des femmes à accéder aux marchés et à commercialiser leurs produits : ...... 63 II – 1 – 4 D’accroître les opportunités de progression dans les chaînes de valeur pour les femmes : ...... 64 II – 1 – 5 De faciliter l’accès des femmes aux services de soutien tels que l’éducation, la formation technique, le transport et la culture financière : ...... 64 II – 1 – 6 De faire entendre la voix des femmes dans l’élaboration des politiques d’orientation: ...... 65 II – 2 Le CAM : ...... 65 A. Les pôles de partenariats : ...... 66 B. Contexte : ...... 66 CHAPITRE III : LE SILC ...... 67 SECTION I : DESCRIPTION DU SILC ...... 67 I - 1 Introduction au Communauté d’Epargne de Crédit Interne : ...... 67 I – 2 Le profil des membres en l’assemblée générale : ...... 69 I – 3 Les valeurs générées par ces principes dans la pratique du silc : ...... 69 I – 2 - 1 Principes d’efficience : ...... 72 I – 2 – 2 Le statut et le règlement intérieur : ...... 72 SECTION II : BUTS ET OBJECTIFS ...... 72 II – 1 Buts: ...... 72 II – 2 Objectifs : ...... 73 A. Introduction et cadre conceptuel pour l’Education Financière ...... 73 B. Objectifs, revenus, dépenses,et budgétisation : ...... 73 C. Elaborer un calendrier saisonnier : ...... 74 D. Connaitre les revenus, les dépenses, et élaborer un budget :...... 75 E. Choisir où épargner ...... 75 F. Elaborer un plan d’épargne : ...... 75 G. Emprunter : ...... 75 II – 3 Situation des silc mis en place : ...... 76 II – 3 – 1 Structure relais : ...... 78 II – 3 – 2 Profil du relais communautaire : ...... 78 PARTIE III: ETUDE FINANCIERE ……………………………………………………………………………………………81

1

CHAPITRE I : ETUDE DE PRODUITS ...... 83 SECTION I : CHOIX DE FILIERE ...... 84 I – 1-Perception de l’approche filière : ...... 84 I – 1- 1 Définition de filière : ...... 84 I – 1 – 2 Les autres filières pratiquées dans la commune d’Anivorano-Est : ...... 85 I – 3 Choix de la filière curcuma : ...... 86 SECTION II : Technique de production ...... 86 CHAPITRE II : ETUDE DE MARCHE ...... 87 SECTION I : PRESENTATION DE PRODUIT ...... 87 I – 1 Opportunité commerciale : ...... 87 I – 1 – 1 Analyse des coûts année 2015 ...... 88 I-1-1-1 Les dépenses au niveau de la production et de la commercialisation : ...... 88 A- Définition : ...... 88 I-1-1-2 Dépenses au niveau de la nourriture ...... 91 A- Définition ...... 91 B- Application numérique : ...... 91 I-1-1-3 Dépenses au niveau de l’éducation ...... 92 A- Définition : ...... 92 B- Application numérique : ...... 93 I -1-1-4 Dépenses au niveau de la santé ...... 93 Définition ...... 93 I-1-1-5 Le coût total ...... 94 A- Définition ...... 94 B- Application numérique : ...... 95 I-1-2 Analyse des coûts année 2016 ...... 95 I-1-2-1 Les dépenses au niveau de la production et de la commercialisation : ...... 95 I-1-2-2 Dépenses en nourritures ...... 97 Application numérique : ...... 98 I-1-2-3 Dépenses au niveau de l’éducation ...... 98 Application numérique : ...... 99 I-1-2-4 Dépenses au niveau de la santé ...... 99 I-1-2-5 Coût total des dépenses ...... 99 Application numérique : ...... 100 I-2 Evaluation du chiffre d'affaire prévisionnel : ...... 100 I-2-1 Analyse des Chiffre d’affaires, année 2015 ...... 101 I-2-1-1 Surface cultivable pour la filière Curcuma : ...... 101

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Définition ...... 101 I-2-1-2 Le prix de vente du produit : ...... 102 A- Définition ...... 102 B- Application numérique : ...... 102 I-2-1-3 Les activités génératrices de revenus : ...... 103 A- Définition ...... 103 B- Application numérique : ...... 104 I-2-1-4 Revenu total ...... 104 Définition :...... 104 I-2-2 Analyse des Chiffre d’affaires, année 2016 ...... 105 I-2-2-1 Surface cultivable pour la filière Curcuma ...... 105 I-2-2-2 Le prix de vente du produit : ...... 105 Application numérique: ...... 106 I-2-2-3 Les activités génératrices de revenus: ...... 106 Application numérique : ...... 107 I-2-2-4 Revenu total ...... 107 SECTION II : LES BESOINS EN FINANCEMENTS ...... 108 II-1 Analyse des besoins de financement: ...... 108 II-1-1 Année 2015 ...... 108 A- Revenu net total : ...... 108 B- Application numérique 1 : ...... 109 C- Application numérique 2: ...... 109 II-1-2 Année 2016 ...... 110 A- Revenu net total : ...... 110 B- Application numérique : ...... 110 II-2 Analyse du SILC Année 2015 ...... 111 CHAPITRE III : EVALUATION DES RESULTATS ...... 116 SECTION I : EVALUATION ECONOMIQUE ...... 116 I-1 La rentabilité économique : ...... 116 I-1-1 Analyse de l’année 2015 ...... 116 A- Marge brute : ...... 116 B- Application numérique : ...... 117 I-1-2 Analyse de l’année 2016 ...... 117 A- Marge brute : ...... 117 B- Application numérique : ...... 118 I-2 Preuve de l’importance de la filière de curcuma : ...... 118

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I-3 Analyse de la vente individuelle du produit pour nos six ménages: ...... 119 SECTION II : CONSEQUENCES OBSERVES : ...... 119 A. Accroissement des revenus des ménages : ...... 120 B. L’interdépendance du SILC et de l’AGR : ...... 120 C. L’importance de l’organisation des producteurs par la vente en commun : ...... 120 CONCLUSION ...... 121 BIBLIOGRAPHIE ...... 123 LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... 125

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