It a Go Dread Inna Switzerland 1
It a go dread inna Switzerland 1 It a go dread inna Switzerland a.1. Introduction Pour tous ceux, et ils sont nombreux, qui découvrent le reggae en Suisse aujourd’hui, en plein retour en force du genre, tout peut sembler une évidence : cette musique est mondialement connue, son plus illustre représentant une icône planétaire que certains n’hésitent pas à exploiter pour vendre des chaussures ou du savon. Plusieurs magasins spécialisés existent à travers le pays, les concerts se succèdent semaine après semaine, sans même parler des soirées qui fleurissent dans les lieux les plus improbables. Des Suisses écoutent du reggae, en collectionnent, en passent en soirées, en jouent au sein de groupes, en produisent sur leur propre label, promeuvent des artistes jamaïquains. Et même parmi les, très largement majoritaires, non-amateurs, rares sont ceux pour qui l’évocation de ce genre musical n’évoque ne serait-ce qu’un réducteur tissu de clichés. Quoi de plus naturel en apparence ? Cependant, si l’histoire s’encombrait de calculs de probabilités, les chances pour que la musique des ghettos de Kingston arrive jusqu’à des oreilles helvétiques étaient pour ainsi dire nulles. En effet, mis à part le lien musical qui fait l’objet de ce mémoire, tenter de tracer une ligne directe entre ces deux pays distants de dix mille kilomètres paraît laborieux. Géographiquement, historiquement, culturellement et économiquement, rappelons que le PIB par habitant de la Suisse est vingt-quatre fois supérieur à celui de la Jamaïque1, ils n’ont rien en commun. Il existe certes, pour un œil ou une oreille avertis, quelques minces, et somme toute anecdotiques, liens transatlantiques entre deux terres que tout oppose.
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