LE CARDINAL DE BOUILLON
BLUZE, )MABILLON ET M. RUINÀRT
DANS L AFFAIRE DE L HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA MAISON
D AUVERGNE
Depuis quelques années, l Académie de Clermont- Ferrand a marqué sa place entre les sociétés savantes par des publications d iiitérèt local d une haute por- tée. L impression des OEuvres complètes de Gerbert est toute récente ; celle de plusieurs cartulaires l a- vait précédée, accompagnée de notes préliminaires, de tables des personnes et des lieux, de tout ce (jui constitue l accessoire obligé de semblables publica- tions. Je ne m occuperai ici que de l un de ces car- tulaires, celui de Brioude, qui est connu sous le titre de Liber de honoiims sancto Juliano collatis, et auquel se rattache une question historique d un cer- tain intérêt. Je dirai tout de suite, afin de n avoir pas à y re- venir, que les notes dues à M. Henri Doniol, membre
Document I I I I I III III I II ll 0000005559923 A - de l Académie de Clermont, se distinguent par la ciarté et la précision qui sont de règle en pareille matière. On y trouve, rangées sous sept titres ou chapitres, des notions sur le manuscrit lui-même, sur les formes paléographiques qui le distinguent et la nature de ses énonciations, sur la topographie, l état des personnes, la propriété et l état des terres, les redevances, mesures et monnaies dont il fait men- tion. J emprunte à M. H. Doniol ce que je dois dire ici du manuscrit publié par ses soins et des limites qu il s est imposées en le faisant « entrer dans le domaine des études historiques. » « On connaît, sous le nom de cartulaire de Brioude, un manuscrit appartenant à la Bibliothèque Impé- riale. Il forme un vol. gr . in-fol, de 254 feuillets et présente 341 chartes, dont les plus anciennes en date remontent au commencement du 1X° siècle, dont les plus récentes sont de la fin du Xie.... » Ce manuscrit n est qu une copie, et l on ne sait si elle avait été prise sur le manuscrit original, aujour- d hui perdu ou non encore retrouvé. C est une copie du XVIIC siècle... Elle est entrée à la Bibliothèque Impériale en 1839, par voie d acquisition... Les chartes sont toutes numérotées ; elles se suivent se- lon la série naturelle des chiffres, sans ordre de date et sans aucune méthode de classement apparent. Il doit être celui porté au catalogue Joursauvault (Paris, Techener, 1838, 2 vol, in-8°, t. II, p. 93, f02641) » La copie ne concerne-t-elle pas un cartulaire à part? n est-elle pas un fragment d un autre plus complet ? On ne saurait le dire avec certitude, tout -3— en le présumant. On ne voit pas que la charte qui porte la cote 341 fût bien la dernière (hi cartulaire original ; on peut penser que ce recueil était en réa- lité plus étendu ou avait un autre volume qui n a pas encore été transcrit. Cependant les dernières chartes de cette copie ont rapport aux églises ou maisons conventuelles dépendant de Sai ut-Julien, ou bien elles contiennent les divers privilèges et cli rtes de protection que la communauté avait revus ; assez ordinairement les pièces (le cette nature marquaient la fin des cartulaires. D un autre côté, une de ces pièces (n0 339), émanée de Louis-le-Débonnaire apprend que l église (le Saint-Julien, saccagée et bride« e par les Sarrazins, venait, en 826, d ètre relevée et rétablie par le comte d Auvergne Beranger ; ... que 31 chanoines avait été institués par lui dans l église, 20 dans le château ; qu indépendainnient de i exenip- tion de tout tribut puhuic, le roi leur avait donné 100 manses du bénéfice royal pour fournir à leurs be- soins... Aucun autre acte du cartulaire ne m a paru se rapporter à cette partie considéLable des poses- sions deSaint-ulien. » _près quelques détails tendant à démontrer que le cartulaire acquis par la Biblioth eue mpéiiale est incomplet, l Académie de Clermont fait coniiaitre par l organe de M. I)oniol, ou clle n a pas voulu « rec- tifier par la critique » les documents qu elle publie, les augmenter ou les compléter par des décou- vertes. » Une note placée à la fin du volume indique à quelle source aurait pu être puisé ce coii phment, en faisant connaître ce qui suit 1 0 Un procès-ver- -4— bal d enquête et de notoriété fait le 26 février 1626 et conservé àla Bibliothèque Impériale dans le fonds connu sous le nom d Armoires de Baluze, vol. 198, constate qu environ cinquante aiis auparavant la chambre capitulaire de l église de Brioude avait été détruite par le feu, avec tous les papiers qu elle ren- fermait. 2° A la suite existe un second procè-verbal contenant l analyse et la copie d un certain nombre de pièces trouvées dans le trésor des chanoines de Brioude en 1697 ; de ce procès-verbal, il résulte qu a- vaut l incendie, il y- avait deux autres cartulaires dont l tni renfermait 467 articles. Ces pertes, qui donnent plus d importance au ma- nuscrit de la Bibliothèque Impériale et à sa publica- tion, ne relèvent-elles pas au même degré la valeur des pièces connues d ailleurs et qui pourraient conti- nuer le cartulaire de Brioude ou du moins y suppléer partiellement I Pour ma part, mon premier soin, en ouvrant le cartulaire imprimé, fut d y chercher les pièces publiées par Baluze l appui de son Histoire (le la Maison d Auvergne. Leur apparition au mi- lieu de la cour de Louis XIV suscita des orages dont le Cardinal de Bouillon ne fut pas l unique victime, et elle est demeurée l un des plus curieux problèmes his- toriques du temps. Comment interpréter le silence de M. Doiiiol it leur égard ? faut-il y voir une prudente ré- serve ou la condamnation implicite de ces documents? Une opinion aussi (l4avorable que la dernière s accor. derait mal, il faut l avouer, avec la confiance (lui a fait accepter comme authentique et publier, m t dé- faut de plus ancienne, une copie du XVI Je siècle. Mon dessein n est pas d entreprendre une justifi- cation on forme des titres recueillis par Baluze dans -5— les cartulaires de Brioude ; les défenses qu il a pu- bliées à leur sujet les ont rendu>, je crois, inattaqua- bles au point de vue paléographique. J invoquerai seulement eu leur faveur des preuves extrinsèques que l3aluze n a pu faire entrer dans sa démonstra- tion. Avant tout, je dois mettre les faits principaux sous les yeux du lecteur, et j emprunterai mon récit à l adversaire acharne des Bouillon, comme de tous ceux qui se prévalaient à la cour de quelque préro- gative, à Saint-Simon. I
« Le temps des chimères était arrivé, » dit quel- que part, pour ne las dire à chaque page, l auteur des îiiémores. Il en était monté une dans la tête des Bouillon. » Un des leurs, au milieu du XVIe siè- cle, avait pris le titre de prince de Sedan ; ce n é- tait pas assez. « Ils se prétendaient sortis par mâles de anciens comtes d Auvergne, et le Cardinal mit rien pour trouver à Cluni, dont il était abbé et qui est de la fondation de ces princes, de quoi ap- puyer cette chimère... » Dans cette angoisse, une fortune inespérable les vint trouver. Un vieux cartulaire de l église de Brioude, enterré dans l obscurité de plusieurs siècles, fut présenté au Cardinal de Bouillon. Ce titre avait les plus grandes marques de vétusté, et contenait une preuve Trtompllante de la descendance masculine de la maion de la Tour des anciens comtes d Auvergne, cadets des ducs de Guvenne. Le Cardinal de Bouillon fut moins surpris que ravi d aise d avoir entre ses mains une pièce de si bonne mine. De longue main, pour sa réputation d abord, après pour sa chimère, il s était attiré tout ce qu il avait pu de savants en anti ;i ités. » Baluze s était fait un grand nom en ce genre. Le Cardinal de Bouillon se l était attaché par des pensions et par des bénéfices. Son fort était de dé- mêler l antiquité historique et généalogique, et ses découvertes et sa critique étaient estimées. Ce n é- tait pas qu on le crut à toute épreuve ; sa complai- sance le déshonora... » Le Cardinal de Bouillon joua le modeste, il fit difficulté d ajouter foi à une pièce si décisive. Il en parla en confidence à ce qu il put de savants avec doute, en les priant de bien examiner, et de ne le laisser pas prendre pour dupe... » Soit que les véritables examinateurs y fussent trompés, soit qu ils se fussent laissé séduire, ... ils proncncèrent en faveur du cartulaire, et le père Mabillon, ce bénédictin si connu dans toute l Eu- rope par sa science et par sa candeur, laissa entrai- iier son opinion par les autres. » Avec de tels suffrages, que ce dernier couron- nait, le Cardinal de Bouillon ne feignit plus de par- ler à l oreille de ses amis de sa précieuse découverte et surtout de bien étaler tout ce qu il avait fait pour ii v être pas trompé. Chacun lui fit des compli- ment,,... » Le malheur voulut que de Bar, qui avait, di- sait-on, déterré ce cartulaire et qui l avait présenté au Cardinal de Bouillon, ft arrêté dans cet inter- valle et iiis en prison pour faussetés, par ordre de la chambre de l Arsenal. Cet évènement fit quelque bruit qui intrigua les Bouillon, mais rendit leur car- tulaire fort suspect, et fit n:ettre force lunettes pour l examiner. Des savants, sans liaison avec les Bouil- lon, le contestèrent, et tant fut procédé, que de Bai , arrêt(, pour d autres faussetés, fut poussé sur celle- ci. » Disons en passant que de Bar avait travaillé sous — s ---
les ordres de du Bouchet, MUUU.1 1 Mi-mviile dun cii- vrago relatif à la même famille et intitulé Table gd- nêalogiqw des eontcs d Auvergne (1), et que le car- tulaire avait été trouvé dans les papiers de ce même du Bouchet. Saint-Simon se plait à peindre l embarras de la maison de Bouillon, le duc protestant au roi qu il n y était pour rien, et obtenant de lui « la grâce de les sauver de la flétrissure d y être nommés en rien; » l abhé d Auvergne sollicitant de toutes ses forces au- près des juges; de Bar pressé de questions et décidé par l espoir d un pardon qu il n obtint pas, à confes- ser que le cartulaire était faux et fabriqué par lui; Baluze déshonoré « jusqu à faire rompre avec lui beaucoup de savants et plusieurs ds ses amis ; » le tragique enfin complétant l odieux de toute cette af- faire, le malheureux de Bar enfermé à la Bastille et cherchant par la mort à se soustraire aux horreurs d une détention perpétuelle, de laquelle les Bouillon n ont pas cherché à le tirer malgré leurs promesses réitérées. « On peut comprendre, continue Saint-Simon, que cette aventure fit un grand éclat; mais ce qui ne se comprend pas si aisément, c est que MM. de Bouil- lon, qui en (levaient être si embarrassés, osèrent, quinze mois après, demander à M. le chancelier l im- pression de l Histoire de la maison d Auvergne, et que M. le chancelier l accorda... Le monde en fut étrangement scandalisé, et un aussi gros ouvrage et
(1) 1665, in-fol. - Bouchet (Jean du) passait pour un généa- logiste savant et exact. II était conseiller et maître d hôtel ordinaire du roi. Il mourut, chevalier de l ordre, en 1684. -9-- si recherché, dont le fondement unique était ce car. tulaire. qui Pai Ut aussi promptement après l éclat, ne sembla à personne avoir été fait et achevé qu a- vec le cartulaire même, et par consiquent aussi faux que lui. » Et plus loin: « Le livre, prêt à paraître en 1706, avait été re- mis sous clef alors, par l étrange vacarme qu excita l imposture du cartulaire de Brioude et l arrêt de mort de la chambre de l Arsenal contre le faussaire de Bar, convaincu de l avoir fabriqué... Depuis quinze mois de cet événement, il ne s en parlait plus. L ouvrage de Baluze... parut aux Bouillon pou- voir enfin (1) se montrer. Le chancelier leur ami, et sujet quelquefois è. traiter le choses un peu légère- ment, leur en accorda le privilège. Savants ou igno- rants, le soulèvement fut général. »
(1) Le titre porte, en effet, l année 1708.— Les lettres que nous rapportons plus loin fixent la date de l impression. - 10 -
II
Ce récit que nous abrégeons beaucoup ale malheur d être seul. L abbé de Choisy, l ami et le confidentdu Cardinal de Bouillon, qui s étend complaisamment sur les jeunes années du prélat, passe rapidement sur les dernières et ne touche pas au fait en question (1). Même silence (Tans les Mémoires de Coulanges. Dangeau, quille paraît pas avoir besoin de ménager les Bouillon et de taire aucune de leurs mésaventures, se borne sur celle-ci ?t citer l arrêt sans commen- taires. Nous n avons donc jusqu ici aucun moyen de contrô- ler Saint-Simon (2); et quelle confiance mérite un pa- reil témoin ? Outre l animosité qu excite chez lui toute prétention -à un rang supérieur au sien, et dont dé- posent tant de pages haineuses, qui fatigueraient les lecteurs si elles n étaient parfois comiques de
(1) La politique n était sans doute pas étrangère au silence de ses Mémoires; car longtemps avant la disgràce du Cardinal, il avait pris parti dans l affaire en publiant une liij onse aux Remarques faites contre les titres de Brioude. () L annotateur du Recueil de Maurepas, Caron, parait bien informé; il ne petit être pris cependant pour garant, cai il confond les pièces trouvécs par de Bar, les seules contestées, avec celles des cartulaires apportés à Paris par le doyen de Brioude, dont personne n a entendu attaquer l authenticité. - Ii - colère et d orgueil, une circonstance atténue singu- lièrement la gravité des charges qu il fait peser sur les Bouillon, c est la défaveur dans laquelle ils étaient tombés, défaveur en partie causée par les étourderies du Cardinal, entretenue par les prétentions excessives qu il manifestait en toute occasion pour l élévation de sa famille, par la hauteur de ses relations et en der- nier lieu par des résistances ouvertes aux volontés du roi. Leduc de Luynes, dans une note au Journal de Dangeau, expose en quelques mots les derniers torts du Cardinal (1). « Il y a apparence, dit-il, qu une des causes de sa disgrâce fut l atiaire de M. (le Cambray, sur laquelle le roi ne garda de mesures avec personne et fit sentir le poidsde son autorité à ceux qui avoient les moindres relations arec ce prélat. On croit que M. le Cardinal de Bouillon n agit pas pour la condamnation des Maximes des Saints avec la vivacité que portoient ses instructions. (in ajoute encore qu il ne se donna pas assez de mouvement pour le bref d éligibilité de l abbé de Soubise à l évèchè de Strasbourg. Quoi qu il en soit, cet homme qui avait été fait Cardinal â 27 ans, grâce singulière qui faisoit qu on le nonkmoit l En fad rouqe, qui avoit ôté chargé un temps coiisi- dérable des aaires de France à Rome, re(,ut tout-à- coup ordre de revenir ; et pour avoir hrité, le roi le priva de la charge de grand aumônier, du revenu de ses bénéfices et du cordon de l ordre. Ce fut ce dernier qui fit dire à Pasquin « Spiritum sawtwn tuuin ne auferas a me. »
d) Journal de Dangeau, t. VII, p. 518. - 12 Si l on plaisantait à Rome des mésaventures du Cardinal, il n en était pas de même à Versailles. Montrer quelque amitié fi un homme que Madame de Maintenon avait pris en horreur depuis qu elle avait pensé être la dupe de Madame Guyon, c était un crime irrémissible (1) ; c en était un aussi que d oser se mettre en concurrence avec le fils de la belle Sou- bise, pour laqe1le Louis XIV avait eu plus que de l estime; mais remettre fi plus tard sous un prétexte quelconque la soumission aux ordres du roi, et rete- nir les marques des dignités qu il lui enlevait, c était porter les choses au-delà de toutes les bornes. Le courroux du monarque fut tel que, neuf ans après les circonstances qui y avaient donné lieu, Dangeau regardait comme une grande grâce qu il permît au Cardinal de Bouillon, de lui-même et sans que per- sonne lui eût parlé, d approcher à 30 lieues de la cour (2). Cette seule réflexion montre assez la terreur qu ins- pirait aux courtisans la colère du prince; nul, croyez- le bien, n y aura plus d égards que Saint-Simon, l homme de la cour le plus appliqué peut-être à se conserver les bonnes grâces du roi, qui se croit perdu si une démarche, une parole même défavorablement interprétée peut donner à son maître l idée qu il ne se tient pas dans le devoir. Dans quelles transes le met le Cardinal, quand, errant (le l une f l autre de ses abbayes, il lui prend fantaisie, de venir s installer à la Ferlé! Il ne pouvait lui refuser, dit-il, (le s arr&
(1) Relation de l origine... du Quiétisme, par Phelipeaux, 1, P. 305. () Op. cit. t. XII, P. 460. - 13 - ter dans sa terre, fi. cause de la parenté si proche de Madame de Saint-Simon avec les Bouillon et de l assistance qu ils lui avaient prêtée en diverses cir- constances; mais, comme il évite de correspondre avec l exilé, comme il a soin d assurer le roi de sa parfaite indifférence pour le prélat rebelle, quand le séjour Lie ce dernier à la Ferté, prolongé pendant un mois, commence à le rendre suspect. « J en parlai au chancelier, dit-il, et â Madame de l3eauvilliers; je leur dis mon embarras, je leur fis aisément comprendre que je ne pouvois chasser le Cardinal de Bouillon de chez moi; que, comme il étoit vrai, je n avois jamais eu avec lui aucun com- merce et n en avois encore aucun. Je me trouvai bien d avoir pris cette précaution. A fort peu de jours de là, il fut parlé au conseil (lu Cardinal de Bouillon à propos de ses procès perdus avec ses moines. Là-dessus le roi dit qu il étoit bien long- temps à la Ferté. Le chancelier saisit ce mot, et après lui le duc de Beauvilliers, pour me servir, et il parut que cela fut bien reçu. » 11 est juste aussi de faire dans le récit de Saint- Simon la part (l un public malveillant. Laposition que s étaient faite les Bouillon n avait pas été exempte d intrigues. Le mérite et les services de Turenne y avaient contribué plus que toute autre chose, mais le savoir-faire de ses neveux, et particulièrement du Cardinal, en avait obtenu une grande part. Les familles en possession des premières charges n igno- raient pas que s il avait dédaign d abord, au sortir des bancs de la Sorbonne, la succession de M de Pérèfixe, dont l abbé Le Tellier le flattait un jour comme d une chose à sa portée, en lui montrant les - 14 - tours de Notre-Dame(]), puis la coadjutorerie de Reinis,ilavat en l ni1sse de passer par-tlrssus tout cela et pou atteindre dun coup au cardinalat à la charge de grand auninier. U. cour s était d ahod amusée de a grande jeu- nesse du. noiveau niiflCC (le1 EgUse et, comme dit Bussy (2), d. la a1anÉe1ie de soi iiabil1eiueit. Mais, à l époque où nous place le réci; de Saint—Siinon, elle avait presque tout entière pris parti contre une for- tune si rapide et l on y éLait disposé à voir de mauvais ceil tout ce (lui venai de ce CÔté là (3). Deux sortes de couriisans travaillèrent comme de concertà sa ooine, ceux qui de près ou de loin tenaient au pa:ti janséniste et ceux que gênaient les préten- tions princières do. (ardiaal. Le silence absolu de Dangeau et deSaint-Simon â l égard des premiers nous oblige fi en dire queliues mots. Ii n est po-, douteux quo le Cardinal ne fût bien in entionié pou: Fénelon et qu en allant à Rome pou suivre l affUre des Ma.ri. es des &ints, il n eût dessein d y soutenir ses intérêts Il y était porté autant nar ncienne i nitié pou M. (le Cniubray q e p o;)positini pour les NoailIe. Mnis il ait gè)ié- rah inenc daos cett ahir avec la aijlene et la circonspectioii C1 InI cou:tisan. Fénelwi, qd il oussa plus d une fois à abanloone soit re, ciignait
(I) Mémoires de l abbé le Choisy. () Correspondance pubi. par L. Lalanne, t. I, p. 196; t. 11, p. 87. (3) Ibid., t. VI, p. 164, lettre au P. Bouhours, Septembre 4688. - - heaucoup qu il ne voulût trouver des voies d accoin- inodeinent pour plaire à la cour, de peur qu on ne l accusât du mauvais succès si le livre était just fié. C est également par ménagement pour le roi qu il empêcha le Pape de nommer Fénelon cardinal, alors que tout paraissait disposé pour cette promotion. Cela résulte de a correspondance de l Archevêque (le Cantbray , des lettres de l abbe de Beaumont au 1narqui de Fénelon (1), et de celles ( U ( didinal lui— même (2). Ce point mis hors de doute, il est aisé d établir également que l opinion défavorable quo le roi en avait conflue était chaque jou envenimée par des rapports venus de Romne et qu on s cnpressait de lui communiquer(3). Il suffisait que le Cardinal de Bouillon fût l ami des jésuites et en particulier du Père de lr ( hai;e (4), pour qu on cherchât à lui nuire dans le camp oppo;é : mai l animosité y est portée à un point que l esprit de parti suffit à peiae à epli- quer; elle débuide à chaque page de la RelfUon de l orijine du Quiétisme, pamphlet dû û a plume de Phelipeaux, grand virai ce de M. de Meaux et l un de ses agents à Rome (5); 13osuet 1u-mème n est pas exempt du reproche d avoir rejeté sur le Cardinal le mauvais succès que l affaire 1e Fénelon paraissait d abord avoir
( 1 Correspondance de Fénelcrn, t. XI, p. 63 et sq. ) Ibid., t. III, p. 84. (3) Ibid., t. X1, lac. cit. ; t. X. P. 474. (4) Ibid., t. X, p. 475. (5) Publié à Sainte-Menehould après la mort de son auteur en 1732, ce livre fut condamné au feu en Décembre f733. Voyez particmilièremcnt les pages 221, 224, 225, 229, 268, 304, 305, 313, 33 du t, I. - 16 - t Rome (1), et l on sait s il était homme à rien ménager. Pendant qu il prescrit à l abbé Bossuet, son neveu, de conserver quelque mesure avec le Cardinal (2), on est étonné de voir le secrétaire d am- bassade de ce dernier entretenir avec l abbé Bossuet un commerce secret qui ressemble fort à de la trahi- son (3). Quoi qu il en soit , à côté de cet ennemi désintéressé, si l on veut, mais non sans passion) derrière les Noailles que nous avons nommt s et qui étaient alors tout puissants à la cour, les chefs du parti janséniste travaillèrent activement à la ruine du Cardinal de Bouillon. Aux preuves multipliées que fournissent à cet égard la Correspondance de Fénelon et la Reation de Phelipeaux, nous joindrons une lettre du Père Germon, que nous donnons plus loin. Ecrivant à l un de ses confrères en juin 1705, il le charge de faire savoir secrètement au Cardinal « qu on a trouvé dans les papiers du Père Quesnel saisis à Bruxelles la preuve que les jansénistes ont souhaité très-ardemment sa disgrâce, longtemps avant qu elle arrivât, s ils n en ont pas été les auteurs et les instru- ments, »
(l) Corresp. de Fénelon, t. VII, p. 145, 318. () Journal de Dangeau, t. VII, p. 50. Dans une lettre écrite le 24 Novembre 1698, à son neveu qui résidait à Home et qui faisait partie du cahinet de M. de la Roche (Vente faite le 5 Décembre 1867 par Gabr. Charavay, n ), l evêque de Meaux parlant du Cardinal de Bouillon, que les nou- veaux venus de Home donnent commue un favori du Pape, dit « Ou n en croit rien ici. Pour moy, je mue réjouis seul des mesures respectueuses que vous gardez avec lui. i (3) Corresp. de Fénelon, t. XI, p. 441. - 17 - L acharnement du parti explique peut-être un fait sur lequel le Cardinal revient souvent dans ses lettres: c est que la plupart de celles qu il avait écrites au roi pour sa défense, tant avant qu après sa disgrâce, étaient demeurées sans réponse (1). Le plus dange- reux de tous ses ennemis devait être Torcy, par qui tout passait : or, l abbé de Beaumont dit qu il était en grande liaison avec Bossuet (2); il était de plus allié fi la famille d Arnauld et par suite en relation habituelle d amitié avec Port—Royal. Mais, nous l avons dit, en dehors des querelles religieuses, l orgueil des Bouillon suffisait pour leur faire â la cour un mauvais parti. Les épigrammes (3) et les couplets (4) sur leurs prétentions princières s y
(I) Corresp. de Fénelon., t. III, p. gi. (2) Ibid., t. XI, p. 73. (3) En voici une que nous trouvons dans le Nouveau Siècle de Louis XIV, ou Poésies aiecd. du règne et de la cour de ce prince, t. IV, p. 196. Entasser les ducs d Aquitaine Sur ceux de Milan et de Guienne, Usurper la race et le nom D Acfred, d Astor, de Bouillon Et remonter de regne en règne Jusqu au temps de Charles Martel, N est-ce pas de la Tour d Auvergne En faire la Tour de Babel! I) NOUS DE 4696. I. Seigneur, votre origine, Dit Bouil!onau bambin, Est-elle bien divine? Le monde est bien malin! Eussiez-vous comme moi séduit tous les chapitres, Baluze et Mabillon don don, Ou vous disputera la la Votre nolii et vos titres. - 18 croisaient avec entrain ; et l on sait de quel côt& est le succès, quand les rieurs s en mêlent. Il n est pas jusqu à Coulanges, l ami du Cardinal et tant de fois son hôte dans sa belle i èsidencè de Saint-Martin, près Pontoise, ou dans l une de ses abbayes de rfûuj,I1l1s de Paray — le- Moii;d et de Cluny, qui ne se prenne, après avoir ch bré les charrues de sa compagnie (1), à blfuner l excès dans lequel sa vaiiitè l emporte, tout en déplorant les perscutions dont il est l objet.
Dans un coin d étable -Mabillon gémissant Disait: Je suis la fable [lu monde médisant. Si Bottillon m a séduit avec sa noblesse, Vous savez la raison tien don Pourquoi j ai fait cela la la. Excusez ma faiblesse. II. Sur l air des Lan laires. On met les descendants d Acfroy Au rang de ceux de Godefroy, Oui n a jamais été père Laire la laire leu ]aire. Les la Tour sont un peu confus, Et désormais ne seront plus Que princes de Cartulaire Laire la laire leu laire. (Pièces pour cl contre la maison de Bouillon, p. 83; et Recueil de Maurepas, éd. de Leyde 186, t. Il, p. 73.) Une note du premier recueil explique le langage attri- bué à Mabillon dans le second couplet, et dit qu il s agit d un «bénéfice que le Cardinal a donné à la campagne.» Cette alléga- tion d un fait dont il n y a trace nulle part doit être calom- nieuse. (t) T. X des Lettres de Mme deSévigni (éd. hachette), p.35, 355, 358, 360, 366, :, 382, 383, 513, 517, 522, 57. - 19 - « Comme il n est pas universellement aimé et approuvé, écrivait-il en février 1695 à Madame de Sévigné, tous ses ennemis ne perdent pas une si belle occasion de se déchaîner, et tous ses amis sont fâchés qu une bonne fois pour toutes, il ne finisse point sur sa maison et qu il ne s accommode point au temps présent (1). » Madame de Sévigné répondant à cette lettre (2) se contente d écrire : «J aime et j honore Monsieur le Cardinal (le Bouillon. » Ce témoignage est assuré- ment quelque chose, et, la part faite à l ambition de se donner d illustres aïeux, le Cardinal prendra dans notre esprit la place d estime qui lui appartient, si nous nous reportons aux lettres postérieures dans lesquelles Coulanges le dépeint « fort au-dessus des malheurs qui lui sont arrivés, se reposant sur sa bonne conscience (3) et soutenant avec vérité bien noblement sa retraite (4). » Si l éloge que font du Cardinal l aimable Cou- langes t sa spirituelle cousine ne le recommande pas suffisamment à nos yeux, sinon pour effacer des torts éclatants, du moins pour le défendre d allégations moins fondées , ne suffira-t-il pas de rappeler les efforts que tenta pour le rétablir auprès du roi le Pape Clément XI que Dangeau qualifie « très grand
(1) Lettres de -Mme de &vign.é, t. X, p. 215. (2) Ibid., 22 févr. 1605. (3) Ibid., 1cr août 4705. (!) Ibid. 243 sept. 1705. - Saint-Simon n est guère de cet avis, il fait même du Cardinal un personnage assez ridicule. Les lettres du Cardinal à l abbé de Choisy (Cabinet historique, 1868, p. I 4.4 et sq.) ne montrent pourtant pas l abattement d un homme sans courage. - - homme de bien, » e(lhctivement digne de tous les respects et qui l honorait de sa Particulière ami- tié (1) ; mais surtout le vif attachement du doux archevèque de Cambrav, (but la di ,,gràce fit en partie l origine de la sienne, dont il fut l intiwe ami, et le défenseur trop ardent à Rome auï yeux du roi et surtout de Madame de Maintenon. En résumé, le Cardinal a de nombreux ennemis; mais il a aussi des amis, des admirateurs méme et sur le fait d imposture et de supposition (le titres dont le chargent les premiers, il faut user de ré- serve. BaIu2e, dans une lettre adi essde au Cardinal de Bouillon le 30 Mars 16H9, raconte une conversation qu il eut avec le procureur général de la Brille sur l Histoire de la Maisou d Auvergie. (2e magistrat le dissuada vivement de faire imprimer cet ouvrage, dans le moment, « fi cause de la luiance des enne- mis du Cardinal. » Ainsi, l opportunité de la publica- tion était seule en question aux yeux des hommes impartiaux ; la sincérité du Cardinal et la probité de l3aluze n étaient l objet d aucun doute sérieux. Saint-Simon, qui fait de Baluze une créature du Cardinal, feint d ignorer qu il (levait les bénéfices dont il jouissait à de Marra, fi Le Tellier, à Colbert et è. Seignelay surtout, dont il avait été le biblio- thécaire . C est ainsi qu en 166-2 lui fut accordé un canonicat de l église nit tropolitaine tic Remis qui était tombé en m égale 2). C est encore à la sollicita-
(1) Dangeau, t. VII, p. 444; t. Viii, o. 50; t. XVIII, p. 15. Note de Saint-Siinon.—Piieiipeau, Relation du Quiétisme, passim. (2) Par la mort de Michel De Faverolies. Cette prébende était -- - tioii de Colbert que la place de professeur en droit canoii au collége royal fut créée pour lui en 1670, en récompense de ses Capilularia reqwn et de ses Let fres d innocent III. En 1693, la publication de l Histoire des Papes d AV2fJnon lui valut une pen- sion du roi et le titre , de Directeur du collége royal. J ajoute que le caractère connu de Baluze rend difficiles â justifier les imputations de Saint-Simon. « On ne le crovoit pas, dit-il, à toute épreuve.» Il faudrait en vérité d autres garants que l auteur des Inorcs pour nous faire croire â la « compai- sance » du pauvre savant. Si cette opinion défavo- rable méritai t: quelque attention, comment n a-t-elle trouvé aucun écho dans les épigrammes plus ou moins spirituelles qui furent lancées contre la Gnêo1o/e des Bouillon,ni dans les Remarques (1) plus ou moins nialignes dont. sa puhliction fut l objet? Du reste pour quelques critiques ane iymes et pour quelques plaisants qui gloseront sur n livre, vingt hommes dont le caractère est hors de toute atteinte, les Mabillon, les Dacherv, les Ruinart, les Maglia- hecchi, les frères Sainte-Marthe, les Henschenius, hs du Cange, dont la constante amitié le soutint dans ses jours d épreuve et jusqu au derniermoment,
la 301ue . Baluze l échangea bientôt avec Louis Bachelier de Saint- Itornain, clerc du diocèse de Paris, contre un canonicat de l.iiiioges. Vov. Weven, I)ignitates Eccl. Metropot. Rernensis, nlss. de la Bibliothèque de Reims. (t) Toutes, avec le Procès-verbal dressé par Baluze, Mabillon et Ruinart, la Réponse de l abbé de Choisy et celle de Baluze, ont été réunies sous ic titre de Pières pour et contre tu maison de Bouillon avec des Remarques, à Cologne, chez Pierre Marteau, 1 700, in4, - - protesteront de l intégrité de l écrivain et de la sûreté de ses relations. Certes, en pareille compagnie, l homme que Saint-Simon dit être « déshonoré et abandonné des savants, » a pu ne pas se croire per- du ni délaissé. Quoi qu il en soif, les passions excitées pal l exem- ple du maitre (1) ont pleine satisfaction, le temporel du Cardinal est saisi et le parlement reçoit l ordre de lui faire son })l OCèS. Saint-Simon consigne avec bonheur l arrêt du Conseil qui supprime le privilège accordé pour l impression (le l Histoire de La i,a,son d Auvergne et condamne l ouvrage au pilon; niais comment perd-il de vue cette remarque précé- demment suggérée par lui-même, que le cartulaire soupçonné de faux n était pas tout l ouvrage et que celui-ci ne devait pas porter la peine du discrédit du cartulaire de Brioude ? Ce n est pas, du reste, la seule iticonséquence que le désir de plaire au roi et de servir ses colères, ait mèlée à cette affaire. Eu efFet, l arrêt du l er juillet 1710(2) porte condamnation et suppression de l ouvrage (le Baluze, par cette raison qu il « a inséré dans le
(1) Avec les témoignages tirés de la Correspondance de Féne- Ion, nous aurions pu citer des lettres échangées entre Bossuet et son neveu, qui offrent des preuves multipliées (le la colère du roi (Lettres sur le Quiétisme. )i Juin et 26 Août 1697, 5 Mars et 30 Septembre 1698, 19 et 22 Janvier 1699); du concert établi entre Bossuet, l archevêque de Reims Le Tellier et l archevêque de Paris de Noailles ( Avril, 26 Août 1697); enfin de l animosité de la famille de ce dernier contre celle de Bouillon (16 Septembre 1698). On voit par (l outres pièces que les jésuites nuisirent â la cause de Fénelon par les efforts qu ils firent en sa faveur, et que l opposition des jansénistes sen accrut (Correspond. de Mabillon publ. par Valery, t. III, p. (2) Saint-Simon l a rapporté tout au long. - volume des Preuves plusieurs titres et pièces qui avaient été déclarées fausses par arrêt de la Chambre de l arsenal du 11juillet 1704.» Or, les pièces pro- venant du cartulaire de Brioude ne sont aucune- ment désignées par là, car l arrèt de l arsenal ne dit pas un mot de ces pièces, et cette remarque, ainsi que nous le verrons tout à l heure, n a pas échappé à Mabillon et à Ruinart. « On imprima, dit Saint-Simon, quantité d exem- plaires de cet arrêt, on les distribua à pleines mains à qui en voulut... Le peu de patrimoine que le Car- dinal de Bouillon n avait pu soustraire fut incontinent confisqué; le temporel de ses bénéfices était déjà saisi, et le 7 juillet, il parut une déclaration du roi, (lui , privant le Cardinal de toutes ses collations, les attribuait aux évêques dans le diocèse desquels ces hnéfices se trouvaient situés. En même temps, Ba- luze fut privé de sa chaire (le professEur au collège ro yal et chassé â l autre bout du royaume. » 11 fut relégué successivement fi L yon, â Rou. n, fi Tours et enfin à rb-ans. 011 le rappela après la paix, mais il perdit pour toujours la place de directeur et de pro- fesseur au collègeroi-al (1). Quant au Cardinal, on sait que, fatigué d une posi- tion précaire et sans issue, il se fit eulever du côté d Arras par un parti ennemi, et qu après avoir écrit au roi une lettre dans laquelle il se démettait des charges et digiuités dont la colère ro y ale l avait de- puis longtemps dépouillé, il alla e réfugier à Rome. Cette lettre et cette fuite izurent le comble fi ses torts, et l Apologie vraie ou sl1ppz » e, dual la 1mbli-
(1) H mourut le 8 juillet 1718, Ïi l age de 88 ans. r
- cation suivit de près (1). ne le disculpa nullement. Du reste, nous n avons pas annoncé le dessein (le ré- habiliter sa conduite, hors un seul point, celui des frau- des dont Saint-Simon l accuse, et qui auraient eu pour complices volontaires ou complaisants les savants hommes qu il associe dans un même blàme avec lui. Il de- vait suffire, pour atteindre ce but, (l expliquer la chûte du Cardinal et d eu démêler les véritables causes. La publication du cartulaire (le Brioude par l Aca- démie de Clermont-Ferrand nous vient elle-même en aide et répond indirectement à plusieurs (les difficultés que l on faisait à Baluze. En ef!èt, l existence, à la Bibliothèque Impériale, d une copie (lu XVII O siècle, différente du cartulaire seul connu au temps de lia- luze, ne prouve-t-elle pas qu à l original (le cette copie, ou à tout autre alors perdu, se rattachaient les fragments recueillis par de Bar chez dit ? N en pouvait-il être (le même 41e la Table (jUi lie put s appliquer alors ni au cartulaire connu, ni à celui d où provenaient les fragments détachés ? Ces questions et d autres du même genre, auraient pu être l objet (le l examen de M. lioniol; la copie publiée par ses soins ne pouvait qu y gagner en autorité et en importance.
(1) Apologie du Cardinal de Bouillon, Cologne 1786, in-12. Le Cardinal l a désavouée dans une lettre i Fénelon (Corresp. de Fénelon, t. Il, p.n lut en faisant passer une autre manuscrite. Cependant elle parait ne lui avoir pas été étrangère car, dans une note placée sur l exemplaire de la Bibliothèque de Beims, qui provient de M. Mournerqué, ce savant s exprime ainsi Je possède cette pièce manuscrite avec des notes de la main (In Cardinal sur toutes les marges. Il faudra en faire un sérieux
examen. 17 août 186. D L abbé de Choisy, à qui l on a attribué l Apologie du Cardinal de Bouillon, l a positivement désavouée dans ses Mémoires. -25--
Ili
Mais il est temps d un venir aux (lOCUmefltS que nous avons annoncés. Un dernier mot sur la nature des pièces e1flpruflt€CS par Haluze au cartulaire (le Brioude nous y conduira naturellement. Elles ont été réunies en un fascicule in_f0 publié d a- bord ï part en 1695 chez Théod. Muguet, puis en 1698 i la fin (lu T. 1er de l Hstore jccalogiquc de la maison d A v ryne avec la Lctfre pour servir de response à divers écrits qu on o semez (tans Paris et à la cour, et sous ce titre particulier : Pro- ce-verbal contenant l examen et (lscus,çwn de deux anciens car1ularcs et dc l obituaire de i E- ffiiSC dc Saint-Julien (le Briovde en A ererqne de neuf anciens titres compris en sept feuillets de parchemin, et de dix outres anciens feuillets aussi en parchemin, contenant des fragrcn.ts de deux tobiex, i u par ordre des c/dfJ es, et l autre par ((iJ Jhabet, lesqia is ont esté détachez d un an- (?en e( rtulaire de la unesme église. Le tout, etc.. Dans l imprimé, qui comprend 22 pages iiide.peii- damment. du titre, le texte des pièce est précédé d une Attestation dressée pal flaluze,Mahillon et Rui- nait., et il est Suivi (l Otserration sur les six feuil- lets dstoc/icz et sur les dix feu ilicfs de la Table, comparez à un grand cartulaire Communiqué par les - chanoines (le Brioude et apporté par J un d eux â Saint-Gerina jit_des_prés. Le tout, daté de Saint—Ger- main-des—Prés le 23 juillet 1695, est signé Bobe, /i èrc Jcai. M /iil(on et f,è,e Thiery Riwït. Un Supplément (le six pg imprimé chez Thud. Muguet en 1698, ajoute â ceux déj; i publiés cinq fragments de la Table d un ancien eartulaii e. Le hasard des enchères minus a permis d acquérir, pour la Bibliothèque de Reims, avec quelques lettres de flaluze, le Procès-verbal nième ilouit 110115 venons d faire connaitu e l objet et que l3aluze a placé à la fin de son premier Vi>! urne, ou du moins une première rédaction de ce Pïocès-reb(t (1), signée et datée comme dans l imprimé, et différant (le ce dernier eu ce que l A ffeskiiion (2) est placée à la tin au lieu
(1) Il forme un cahier de U feuillets de parchemin in-fol dont un blanc. Nous donnons plus loin les lettres qui acooni- pugnaient cette pièce. () En voici les termes « Nous soussignez Estienne lialuze, professeur royal en droit canon eu l universitél université tin Paris, frère Jean Maltillon et fière Thiei is ltuinurt, prestres et religieux benediciins de la Congi <" gatiniliL Saint-Maur, avautt et priez par Monseigneur le duc de Bouillon de porter nostre j ugttnent su r ]il t é et antiquité des originaux sur lesquels les pièces Cv dessus transcrites ont esté fitleleuncutt copiées et par nous très exacieunent cotlationnéi, a p rès nous estre assemblez plusieurs fois Liais l abbaye io itt de Saint G ermain des î"rez en cette ville (le I taris pu111 eauiti lie r lesdjb OLigituumx qui nous