Plourhan. Comté Du Goëlo (Côtes-D'armor)
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PLOURHAN Comté du Goëlo (Côtes-d'Armor) A la mémoire de mes parents Jean HÉLARYet Aline DOMALAIN tous deux plourhannais de souche. Il y a pour l'homme deux patries : Celle de l'enfant est au toit paternel Celle de l'adulte est aux lieux qu'il aime, où il fut utile, où il fut aimé. Manet. « Histoire de la Petite Bretagne », 1834. Fernand HÉLARY PLOURHAN Comté du Goèlo (Côtes-d 'Armor) Association « Les vieux amis de Plourhan » 1994 � PRÉFACE De nombreuses années de recherches ont permis à Fernand Hélary, enfant de la commune, de retracer l'histoire de Plourhan, de ses lointaines origines au début du XXe siècle. Vous découvrirez, dans ce livre, toute la passion qui a animé l'auteur à rechercher les plus anciennes racines de notre petit coin de terre et à dévoiler les faits les plus marquants de son histoire. En ma qualité de maire et au nom de tous les Plourhannais, je dois avouer que je suis fier qu un tel ouvrage ait pu voir le jour. Merci donc à Fernand Hélary et à l'association « Les Amis du Vieux Plourhan » qui a permis la parution de cet ouvrage. Amis lecteurs, je souhaite que vous preniez intérêt à la découverte de ce livre qui va, sans aucun doute, trouver la place qu'il mérite. Chacun d'entre nous saura l'apprécier et le juger à sa juste valeur. Jean LE BRETON, Maire de Plourhan. REMERCIEMENTS Mes plus sincères remerciements s'adressent à tous ceux qui m'ont aidé dans ce qui fut un long travail M. Jean Le Breton, maire, et les membres de la municipalité de Plourhan. M. l'abbé Miché, recteur, qui m'a permis l'accès aux archives de la paroisse. Les Associations communales, en particulier l'Association des Amis du Vieux Plourhan, qui a pris en charge l'édition de ce livre. Toutes les personnes qui, individuellement, ont offert leur subven- tion et aide à la réussite de la souscription permettant l'édition de l'ouvrage. Enfin toutes les personnes, parents et amis, qui m'ont soutenu dans les longues journées passées aux Archives Départementales des Côtes-d'Armor, aux bibliothèques et au Service Historique de la Marine de Brest. Avec un merci tout particulier à mon épouse et à mes enfants qui m'ont tant aidé par leur affection. Fernand HÉLARY. LETTRE A QUELQUES INITIÉS Braves gens d'Pieurhan, Essious sur vot' banc ou au coin de vot' fouyé et écoutez un p 'tit. Vlà-t-i pas l'aut ' tantôt, j'é t'nu à vous écrir ' en patoué. Pour ké faire ? mdirez vous. Mafé, j'en sé tro'ren. Sans dout'pour l'piaisi. J'vous l'dis tout comme : j'vas pas pigner rapport à tous ceu'e qu'écriv'mieux qu'mé, des savants de la ville, qu j%,ous dis. Véci l'moment v'nu pour vous assurer qu'j'ons eu ben du piaisi à causer d'nDt' parouaise et à viv: un p'ti, à côté de nos anciens— les piés dbeu'es*, qu'ils disaient - qui ont enduré ben des misères et des malheurs, quièque foué et qui ont dû, qwe, \w 5; bien rigoler. Tout c'qui est dit dans lliv'est la vérité vraie. Y'a pas d'dieries ni d'pétasseries. : * J'mé échigné à n'pas fére accréte des menteries ou des attrap'ries et à n'pas berdasser. J'mé encor' échigné à glaner dans une branlée d liv, quiéque chose d'vré, un morcé par ci, un morcé par là. J'é mis mo né' dans ben des tirôuéres, des 'armouéres et mêm'" des gamiérages remplis d'poussiér'... J'mé souvent vu t'nu d'ébouter mo'crayon L'envi' d'choper est v'nue dans ma tête et, pour n'pas somno- ler, j'é cri ma kafiére, rapport à la tuerie qui m'gagnait, l'saire. C'est possïb ' que j'mé quiequ'foué trompé. J'vous d'mand' quand même d'crére mo' n1zistDuère et de ne pas trop chipoter. Ce s'rait dommage. J'fai bel et bien appel à votre compeméouère et à vot' bonté. En tout kà, j'vous dis : merci ben ! J'rest ' à vot ' dévotion et j'vous tir' un coup d'chapé. A la r'voyure ! Et je signe : un gars d'ché' vous et un ami du vieu' Pieurfian. F.H. * Les pêcheurs nommaient ainsi les paysans. Roger Vercel, « En dérive », 1931. AVANT-PROPOS Plourhan n'est-elle pas cette terre où, comme disait Chateau- briand, l'alouette des champs vole avec l'alouette marine, où la charrue et la barque à un jet de pierre l'une de l'autre, sillonnent la terre et l'eau ? N'est-ce pas cette image qui fut, depuis longtemps, celle de la paroisse puis celle de la commune : terre de laboureurs et terre de marins ? Découvrir le passé de cette paroisse primitive, de ce Comté tombé dans l'oubli est sans doute prétentieux. Mais, comme le dit le philosophe, l'avenir est à ceux qui ont la plus longue mémoire. Le but de cet essai n'est pas de faire œuvre d'historien. D'autres que moi pourraient, et mieux que moi, s'y attacher. Mon seul but est de sortir, de l'oubli des ans, des faits et des textes. Si je les ai quelquefois accompagné d'appréciations et de commen- taires, c'est que ceux-ci m'ont paru procéder de la seule logique. La bibliographie présentée indique ce que je dois aux auteurs que j'ai pu rencontrer. Je tiens, ici, à signaler tout spécialement le travail fait, il y a plus d'un siècle, par l'abbé Louis-Marie Houard dans le « Cahier de la paroisse » de Plourhan où j'ai puisé plus d'anecdotes que de preuves historiques. Je me suis permis de reproduire « in extenso », à la fin de ce volume, certains de ces textes qui méritaient d'être publiés. Mais comme disait ce vénérable vicaire, n'y a-t-il pas lieu de conserver les traditions les plus réculées et la mémoire des faits ? L'histoire de la paroisse puis de la commune relatée dans ce livre est certainement incomplète. Il appartiendra au lecteur de porter son propre jugement sur ce travail et de corriger ou de compléter, si l'envie lui en prend, cette étude qui ne saurait se vouloir exhaustive et qui s'arrête au début du XXe siècle, avec simplement quelques textes concernant la période allant de 1900 à la Grande Guerre. Cet ouvrage s'adresse tout particulièrement aux habitants de Plourhan, permanents ou ocasionnels, à ceux qui y ont vécu, à ceux qui ont été amené à quitter le pays et à ceux enfin qui s'y sont installés et veulent s'y intégrer. Je souhaite à tous de trouver dans ce livre ce que j'ai moi-même ressenti : le bonheur de savoir et une certaine fierté d'appartenir à ce si joli coin de terre qu'est Plourhan. Encore merci à tous ! Fernand HÉLARY. CHAPITRE I PRÉSENTATION DE LA COMMUNE Commune située dans le département des Côtes-d'Armor, dépendant du canton d'Etables-sur-Mer, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Brieuc, Plourhan a une superficie d'environ 1.750 hectares. Des documents du xixe siècle1 donnent comme points culminants : la Bourdonnière : 95 mètres, le Bourg : 88 mètres, Saint-Barnabé : 74 mètres et Merlet : 68 mètres. Ce fut longtemps un territoire de bois et de taillis, coupé de ruisseaux, avec des prairies et des landes peu étendues où l'habitant eut soin de planter en bordure des champs et des « chemins creux » de larges talus et de creuser des fossés, délimitant ainsi chaque propriété2. Le sol est formé de schiste modifié par le granité, généralement macli- fère, avec du granite au nord de la commune. La commune, formée de l'ancienne paroisse de ce nom, a pour limites, au nord : Plouha et Tréveneuc, à l'est : Saint-Quay-Portrieux et Etables, au sud : Lantic et Pléguien. Par ordonnance du 26 novembre 1823, la commune s'est accrue du village de la Ville-Buha en Etables et a cédé à Tréveneuc une fraction située au voisinage de la Ville-Gallio. Enfin, par arrêté préfectoral du 28 mars 1851, Plourhan a cédé trois fermes à Lantic : la Ville-Gléyo et le Petit-Saint-Maudez. On mentionne, dans la commune, parmi les monuments anciens : 1. l'église Saint-Pierre (1771-1789) ; 2. la chapelle du Rohat (1733) ; 3. la chapelle de Saint-Barnabé (partie construite en 1609) ; 4. la chapelle de Saint-Maudez des Bois (chevet du xvie siècle) ; 5. le manoir de la Ville-Hellio, actuellement colonie de vacances de la ville de Compiègne ; 6. la mairie, conciergerie et portail (anciennement le Clos) ; 7. la ferme de la Vieux-Ville ; 8. un pavillon octogonal, au Bois de la Salle ; 9. un moulin à eau3. Plan de Plourhan I PLOURHAN Noté anciennement Plorhan, Plorhen et, en gallo, Pieurhan, la paroisse aurait trouvé son nom d'origine dans celui d'un saint breton : Gourhen ou Gourhan. On aurait eu, à l'origine : Plou (paroisse) - Gourhan et, ensuite, par contraction : PLOU-RHAN4. Les armes utilisées par la mairie depuis 1989 sont : de gueules à deux barres d'argent. Le comté de Plourhan, ancienne seigneurie du Goëlo, portait : d'argent au chef endenché de gueules à cinq pointes. Les habitants de Plourhan sont appelés : Plourhannais. CHAPITRE II LES ORIGINES ÉPOQUE GALLO-ROMAINE. Après la conquête de la Gaule par Jules César, en 52 avant J.-C., une nouvelle civilisation s'installa en Armorique.