227-287-28 CCoupeoupe dede FranceFrance févrierfévrier 30 Sportsddee ffootballootball | 8 eess ddee fi nnaleale 22013013 Et si c’était possible ? L’obstacle est conséquent. Il se nomme le FC Girondins de Bordeaux, un des plus beaux fleurons du football hexagonal. De quoi décupler les forces d’une US Raon­l’Etape qui n’aura strictement rien à perdre.

RAON­L’ETAPE 18 h 45 BORDEAUX

ur le bord de la touche, Coupe d’Europe. La Coupe Samir Ketlas se met à d’Europe fait qu’on y laisse Sl’abri de la neige fondue des plumes. Les difficultés qui s’est emparée du stade actuelles de Bordeaux sont Paul­Gasser. Victime d’un aussi relatives à un effectif qui coup au mollet, le milieu de compte des blessés (Henri­ terrain ne s’est pas entraîné, que, Mariano, Rolan et Ngue­ hier, à la tombée du jour. Sim­ mo). Nous, on ne joue qu’en ple contretemps. Le Dieuzois CFA. On a juste quelque chose tiendra sa place ce soir sur le à montrer, pas à prouver. flanc droit de l’entrejeu. Il a pu, Notre objectif, c’est le cham­ comme ses partenaires, rêver pionnat. La Coupe de France, à un fol exploit cette dernière ce match, ça doit être la cerise nuit. sur le gâteau. C’est pour ce Voilà donc ce huitième de genre de rencontre que l’on finale dans la ligne de mire. fait du foot.» Voilà donc les Girondins de Bordeaux, cette « troisième « Si nous sommes trop défense du championnat de défensifs, c’est le Ligue 1 » ; cette équipe dans meilleur moyen pour laquelle figurent « des interna­ prendre une valise. » tionaux » ; ce club « au palma­ C’est sous un mélange de neige et de pluie que l’effectif raonnais a procédé aux derniers réglages, rès éloquent », qualifiait Jean­ hier, sur la pelouse du stade Paul­Gasser. (Photos Philippe BRIQUELEUR) Philippe Séchet, décontracté Pour, aussi, faire vibrer tout lors de cette veillée d’armes. une enceinte, une ville qui a pas reculer de trop et risquer Encore mille places L’entraîneur de l’US Raon­ affiché ses couleurs durant ces de commettre des fautes bas­ l’Etape résumait pour finir : dernières heures. « On espère ses. Ils sont capables de les « Nous allons être reçus » être poussés par un stade Pour ceux qui penseraient ne pas pouvoir disposer d’un « C’est une référence. » transformer. La clé, ce sera de A l’instar de ses congénères de l’élite, l’entraîneur des Un ténor de l’élite, seule­ plein », envisage Jean­Philip­ les faire douter le plus long­ billet, il reste pourtant des sésames. Un millier de pelouses pe Séchet. Les Raonnais ren­ Girondins de Bordeaux, Francis Gillot, n’accorde que de rares seront à disposition aux caisses, au prix de 12 euros l’unité. ment renvoyé dans son anti­ temps possible. » points presse aux médias. Une fois par semaine, le coach livre treraient ainsi à l’échauffe­ BALISAGE. – Comme nous l’avons annoncé dans nos précé­ chambre au terme de la saison Si le plan de bataille se des­ ses impressions. Lundi, l’ancien responsable technique de ment, en fin de journée, dentes éditions, l’accès à la rue du Général­De­Gaulle, où se 1990­1991, en raison d’un défi­ sine de la sorte, alors, tout Sochaux, qui a prolongé son contrat pour deux ans, s’est donc situe le stade Paul­Gasser, sera fermé à la circulation à comp­ gonflés à bloc, habités par cet­ cit budgétaire abyssal de deviendrait possible pour un épanché sur le prochain match de son équipe, ce rendez­vous ter de 15 h. Les automobilistes seront ainsi réorientés par la te volonté de franchir l’écueil, 45 millions d’euros. De quoi groupe raonnais qui, on le rap­ avec la Coupe de France. Une épreuve dans laquelle les maréchaussée, alors que les personnes qui doivent se rendre de déplacer ce roc. « Il faut Aquitains ont franchi les deux premiers obstacles. « Nous imposer un certain respect pelle, demeure sur une série dans l’enceinte raonnaise pourront suivre un itinéraire fléché à avant tout avoir envie, être avons failli nous faire piéger à Châteauroux et Moulins, a­t­il partir du centre­ville. pour n’importe quel adversai­ d’invincibilité qui dure depuis re. Surtout si celui­ci doit com­ concentrés, ce qui fera que indiqué sur le site des Girondins. Ces deux expériences se sont 289. – Un but à l’aller et un autre au retour face à Kiev. La le 6 octobre dernier ! C’est dire bien terminées mais nous ne sommes pas passés loin de bler trois divisions. Cela étant, l’on jouera d’égal à égal avec parenthèse européenne apporte du baume au cœur aux eux, déclare l’entraîneur. Si on la solidité d’un ensemble que l’élimination J’espère que nous allons retenir ces deux rencon­ Girondins de Bordeaux. Ces derniers ont en effet pris la dans les rangs vosgiens, on ne l’on a senti serein hier. « Sur tres. » Pour écarter Raon­l’Etape, les Bordelais devront « se mauvaise habitude de ne plus marquer en Ligue 1. Il faut le voit pas de cet œil­là. « Bor­ est à 100 % dans l’envie, la méfier » selon Gillot. Et ne pas faire preuve de suffisance. « Il remonter au 2 février dernier et à un match contre Valencien­ concentration et qu’eux sont les deux matchs qu’ils ont per­ deaux, ce n’est pas une mon­ dus dernièrement, les Borde­ ne faut pas mettre les ‘’godasses’’ pour gagner. Ce n’est pas nes pour trouver trace de la dernière réalisation aquitaine, tagne, concède Jean­Philippe également à 100 %, alors ils lais nous ont montré leurs fai­ comme ça que cela se passe. Les amateurs s’entraînent trois œuvre d’Obraniak. Cela fait donc 289 minutes que les profes­ Séchet, vainqueur de la Coupe seront meilleurs.» fois par semaine. En ce moment, je suis même sûr qu’ils sionnels n’ont plus fait trembler les filets. Et comme pour blesses, conclut Jean­Philippe de France avec le Paris­Saint­ Quitter l’aire de jeu sans s’entraînent plus que nous. Nous allons être reçus à Raon. » Le ajouter aux malheurs du moment des Bordelais, nombre de Séchet. Contre le Dynamo (de Germain et qui parle en con­ regrets est donc une priorité, message de Gillot est sans équivoque. ses attaquants sont sur le flanc. La recrue urugayenne Rolan Kiev en Ligue Europa), on a pu naissance de cause. Cela un leitmotiv qui peut ajouter à Et plutôt deux fois qu’une, lui qui a ‘’écarté’’ Bellion et est victime d’une entorse de la cheville, tout comme Bellion, alors que Diabaté souffre du genou. Sans parler des départs de serait une montagne si nous l’ambition des Vosgiens. « On voir leur force de caractère, Ben Khalfallah pour « rendement insuffisant ». Les deux hom­ mes s’entraîneront aujourd’hui avec la formation de CFA Gouffran et Jussiê. avions quelque chose à per­ cherchera à pratiquer notre leur rigueur défensive. Je ne crois pas qu’ils vont venir avec (Trémoulinas est laissé au repos). « Nous sommes bons ANNIVERSAIRE. – Lundi, Alex Voinson a fêté ses trente­ dre.» football, insiste Jean­Philippe quand on a peur. Nous avons été bons à Lyon et Paris parce sept ans. On se doute de ce que le polyvalent raonnais a Or là, c’est plutôt tout le con­ Séchet. Il faut se baser sur nos la fleur au fusil en cette pério­ demandé comme cadeau. de où ils sont moins bien. Ils qu’on a la trouille, tonne le Nordiste. Quand on a moins peur, traire. « Nous n’avons qu’à forces. » Et faire abstraction de et c’est ça le problème, il y a un peu de suffisance et moins de ARBITRE. – Les débats ont été confiés à Laurent Duhamel. prendre du plaisir, à offrir du l’enjeu. « Si on les laisse s’ins­ sont à trois matchs du plus préparation mentale. […] Ce que nous faisons contre des gros Arbitre international, le Rouennais de 44 ans a dirigé plaisir, pose le coach. Bor­ taller d’entrée dans le match, court chemin pour retrouver et pas contre des soi­disant ‘’petits’’. Mais aujourd’hui, nous 289 matchs de Ligue 1. Nommé référé de la fédération en deaux, c’est une grosse équi­ dans notre camp, on aura du l’Europe. » Les Raonnais, eux, n’avons pas de raisons de prendre les autres pour des petits 1993, il a déjà arbitré deux finales de Coupe de France en 2001 et 2006. pe. Il ne faut pas croire qu’elle mal, estime le technicien. Si sont à une heure et demie, car nous ne sommes pas bien grands. » C’est dit… voire deux, du pur bonheur. va mal. Elle a perdu deux nous sommes trop défensifs, F.V. matchs en championnat après c’est le meilleur moyen pour F.V. avoir disputé deux matchs de prendre une valise. Il ne faut Francis VERDUN Faubert : « Pas le droit à l’erreur » De retour dans un club qui l’a fait connaître, Julien Faubert parle de sa carrière, avant d’évoquer la Coupe de France et le piège raonnais.

idi a sonné depuis Coupe de France et un dépla­ Après, on peut éprouver des et une autre culture.» quelques minutes. Le cement à Raon­l’Etape prévu difficultés dans tout ce qui est A votre palmarès, il n’y a Mdécrassage des Giron­ deux jours plus tard. extérieur au football.» qu’une Coupe de la Ligue. La dins de Bordeaux est terminé Cinq ans et demi après, vous Regrettez­vous votre passa­ Coupe de France vous fait­elle en ce lundi matin, lendemain voilà de retour à Bordeaux. La ge au Real Madrid (il n’y a envie ? de défaite amère face à Brest. boucle est­elle bouclée ? disputé que deux matchs) ? « Bien sûr. Je suis un com­ Comme ses coéquipiers, « Pour l’instant, je suis à Bor­ « Comment peut­on regret­ pétiteur, tout me fait envie dès Julien Faubert (100 matchs deaux pour continuer mon ter Madrid. Des milliers de que je rentre sur le terrain. » avec Bordeaux) doit oublier ce métier, ma passion. Ma joueurs aimeraient connaître revers qui fait tâche et peut famille est ici, se plaît ici. Ce un club de cette envergure. Je « La Coupe de France désormais se tourner vers la choix est un choix du cœur. Je n’ai peut­être pas eu la chance était un objectif connais bien le club, son envi­ de beaucoup jouer, mais, dans en début de saison ronnement. C’est bien pour le sens de l’apprentissage, et ça le reste. » Carte s’épanouir. » c’est irremplaçable. J’ai suivi Les Girondins de Bordeaux, un ‘’clasico’’ (les matchs entre Echangeriez­vous votre uni­ cela s’imposait­il ? Madrid et Barcelone) sur le de visite « J’avais des pistes à l’étran­ banc, j’ai découvert des stades que sélection en équipe de France contre, justement, la Nom : Faubert ; prénom : ger mais je pense avoir fait le magnifiques et je me suis tour de l’étranger pour le entraîné avec de grands Coupe de France ? Julien. « Pas du tout. Au contraire. Date et lieu de naissance : moment. Bordeaux, ce n’était joueurs. Si un club comme le 1er août 1983, au Havre. pas prévu – il a signé le 31 jan­ Real s’est intéressé à moi, cela Chacun a son destin, chacun forge son destin. Le mien est Taille : 1,80 m ; poids : vier dans les dernières heures veut dire qu’il y a de la qualité Avant Raon­l’Etape, Julien Faubert et les Bordelais ont éliminé Châteauroux et Moulins.(Photo AFP) 75 kg. du mercato hivernal – mais (il ne se cite pas). » celui­là mais ce n’est pas fini. » La récente défaite face à Poste : milieu de terrain cela s’est fait naturellement. » Et l’équipe de France ? nal. Savez­vous que vous avez mercredi, il va falloir être vigi­ plus important, c’est nous. Il ou défenseur latéral. Brest fait­elle que Bordeaux a Vos expériences hors de « Non plus, je ne regrette déjà affronté Raon­l’Etape ? va falloir commencer le match Parcours : Le Havre (1993­ abandonné toute chance pour lant.» France n’ont pas toutes été pas, parce que Raymond « Je n’en garde pas de sou­ Et le cadre ? en mettant du rythme, notre 98), Cannes (1998­2004), couronnées de succès. Cela Domenech (le sélectionneur les premières places et fixe à venir. Dans une carrière, il y a « Plus aucune idée. Mais dès rythme. » Bordeaux (2004­07), West démontre­t­il la difficulté de entre 2004 et 2010) ne m’a pas présent ses ambitions sur la Ham (Angleterre, 2007­12), trop de matchs et, par la force que je vais voir le stade, des Un faux­pas n’est donc pas s’imposer à l’étranger ? jugé sur ma juste valeur.» Coupe de France ? Real Madrid (Espagne, des choses, on en oublie, images reviendront. » envisageable… « Pas du tout. C’est une Tout ça pour dire que vous « La Coupe, c’était un objec­ même si, en National, il y a des « Je ne pense pas que l’on 2009), Elazigspor ­TRurquie, Que savez­vous de cette question d’état d’esprit, de tra­ être peut­être passé à côté de tif en début de saison et ça le rencontres qui m’ont marqué. ait le droit à l’erreur. Mais ce 2012), Bordeaux (depuis le équipe vosgienne ? 31 janvier). vail. Vous savez, j’ai appris quelque chose. Est­ce votre reste. Comme l’Europa Lea­ Maintenant que vous m’en genre de match engendre une Palmarès : Coupe de la l’anglais en quatre mois. Je le sentiment ? gue. Quand on est compéti­ parlez, le peu qui me revienne « On prend les matchs com­ pression que l’on doit maîtri­ Ligue (2007). parle couramment aujour­ « J’assume tout ce que je teur, footballeur profession­ à l’esprit, c’est que c’était une me ils viennent. Donc, on étu­ ser. On doit la rendre positi­ Equipe de France : 1 sélec­ d’hui. Ce n’est pas si difficile fais. J’ai connu le meilleur nel, on ne peut pas ne pas équipe pas facile à jouer, diera cette équipe mardi (hier). ve. » tion, 1 but (France – Bosnie). que cela. C’est surtout l’envie championnat d’Europe, avec vouloir tout gagner.» accrocheuse. Si c’est la même On doit, de toute façon, la de réussir qui nous pousse. cette ambiance si particulière, Vous avez débuté en Natio­ équipe que l’on va rencontrer prendre au sérieux. Mais le Recueilli par F.V. C’est le jour­J Demangeon : « Un gros coup à jouer »

Romain Lambay : à la recherche d’informations Au sortir de la qualification pour les huitièmes Un challenge qui ne mine pas pour autant le de finale, face à Istres, le capitaine raonnais futur vétéran, qui en a vu de l’autre tout au long RAON­L’ETAPE. – Cette fois, Romain Lambay est véritable­ William Séry s’était fendu d’une déclaration qui de sa carrière. « On a un gros coup à jouer, ment entré dans le vif du sujet. Hier, le portier de l’US Raon­l’Eta­ résumait toute la détermination de la formation lâchait­il encore. Ce serait une suite logique à ce pe s’est « consacré uniquement au match » et à ses préparatifs. de CFA. « Dans les Vosges, on a vraiment des que nous avons fait jusqu’à présent. On a dispu­ « Ce matin (hier), j’ai regardé des bribes de vidéos sur Bordeaux gars qui ont la rage », lançait l’international té notre Coupe de Lorraine (allusion aux matchs que j’ai cherchées sur différents sites. Je voulais me faire une martiniquais. qui ont amené l’US Raon­l’Etape jusqu’en sei­ idée plus précise de leur jeu.» S’il ne tenait pas à cibler quelqu’un en particu­ zièmes de finale), puis on a joué contre une Gardien de but, l’enfant de Valenciennes s’est surtout intéressé lier, le défenseur aurait tout aussi pu adresser équipe de Ligue 2 (Istres) pas très médiatique et à des points précis, qui pourraient le mettre en difficulté. ce compliment à l’unique Loïc Demangeon. Son on s’en était finalement sorti. Mais c’est mercre­ « D’abord les coups de pied arrêtés, précise Romain Lambay. partenaire du secteur défensif sur qui le poids di (aujourd’hui) qu’il faut créer l’exploit.» Mais aussi, j’ai pris des notes sur les déplacements des joueurs. » des ans n’a pas d’emprise. Quand il s’agit de Les Raonnais ne l’ont­ils déjà pas réalisé ? « J’ai aussi cherché des images avec des penaltys, mais je n’en ai mettre la semelle, de montrer les crocs ou de « Istres, oui cela reste un exploit, abonde Loïc pas trouvé », ajoute­t­il, somme toute contrarié. soutenir un siège, le Rambuvetais se pose ainsi Demangeon, car c’était une équipe de Ligue 2 Place ensuite à un rituel qui a eu lieu tout au long de cette là. Il en tire aujourd’hui les dividendes avec ce qui était dans les dix premiers de son cham­ semaine. A savoir, passage chez le kinésithérapeute. « Tout va choc face aux Girondins de Bordeaux. « Lors du pionnat. Au vu du match, on n’a pas senti un bien », indique­t­il, sa blessure à la cuisse étant totalement tirage au sort, on voulait affronter quatre équi­ écart si grand entre eux et nous. On sait tout de résorbée et n’engendrant plus aucun souci. Bref repos, avant de pes : Marseille, Paris, Saint­Etienne ou Bor­ même que l’on a fait un exploit, mais nous ne rejoindre le stade Paul­Gasser, où l’attendait l’ultime entraîne­ deaux, glissait l’ancien Spinalien lorsque nous l’avons pas ressenti comme tel. Bordeaux, ce ment avant le rendez­vous bordelais. Une heure durant laquelle l’avions contacté pour évoquer son cas person­ n’est pas comparable. On s’attaque à autre Romain Lambay et ses partenaires se sont astreints à du jeu. Il nel (notre édition du 21 février). On est très fier chose, à un club de Ligue 1, qui a un passé et un sera temps, aujourd’hui, d’ébaucher le plan d’attaque. d’accueillir un club finalement méconnu dans palmarès.» Romain Lambay n’a pensé l’est de la France, qui est à l’opposé de nous en Le défenseur raonnais est que football. F.V. terme de géographie et de statut. » F.V. confiant. (Photo Ph.B.)

mercredi 27 février 2013 La Liberté de l’Est ­ L’Est Républicain