UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE

MEMOIRE DE MAITRISE

Présenté ASSAINISSEMENTpar : DAMIR Houmadi ET ADDUCTION D’EAU Président du jury :……………………………………. Professeur RapporteurPOTABLE : James RAVALISON EN GRANDE, Professeur COMORE : CAS DE LA Juge : ………………………………………………….VILLE DE MITSOUDJE Maître de Conférences

Présenté par :

Monsieur Mohamed MZE

Rapporteur : Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur titulaire

3 octobre 2014

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

FORMATION GENERALE

MÉMOIREDE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MAITRISE

ASSAINISSEMENT ET ADDUCTION D’EAU

POTABLE EN : CAS DE LA VILLE DE MITSOUDJE

Présenté par :

Monsieur : Mohamed MZE

Président du jury : Simone RATSIVALAKA, Professeur titulaire

Rapporteur : Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur titulaire

Juge : Vololonirainy RAVONIARIJAONA, Maitre conférence

3 octobre 2014 AVANT-PROPOS

La collectivité de Mitsoudjé est administrée librement par un Comité de Développement (CODEM) selon les dispositions prises le 08 Juin 1997. Il est dit le CODEM intervient dans l’ensemble de la commune, à travers l’élaboration et à la mise en œuvre des schémas d’action villageois résultant des demandes de la population de nature technique, économique, sociale et organisationnelle dans l’ensemble des domaines pertinents du développement de la ville. Depuis quelques années, de nombreux projets de développements ont été menés à Mitsoudjé dans le secteur de l’hydraulique. Ce dispositif présente certes des lacunes, mais il convient de rappeler qu’il est régulièrement cité en référence comme l’un des plus avancés en matière de gestion d’adductions d’eau potable dans l’archipel des Comores. Dans le même temps les modes d’intervention de CODEM ont beaucoup évolué, notamment dans le secteur d’hygiène. Actuel direction technique ; l’association non gouvernementale pour la protection de l’environnement aux Comores (APRE-COM) impliquée dans l’hygiène a entrepris en 2012 le processus d’appui à la population en vue de la mise en application des compétences qui leur sont transférées en matière d’hygiène. Les initiatives et les réalisations ont été encouragées ; leur effet positif sur la condition de vie de la population bénéficiaire n’est pas contestable. Dans le cadre particulier du secteur de l’assainissement, la commune a la charge d’assainir et de veiller à la préservation de la salubrité publique. Malheureusement, la commune n’est pas encore de vision pour le secteur et n’arrive pas à bien exprimer les besoins afférents à l’assainissement. L’élaboration et la mise œuvre d’un plan d’assainissement communal pourra outiller les acteurs communaux, nationaux et internationaux pour une meilleure prise en charge des problèmes d’évacuation d’eau usée et pluviale auxquels la population est confrontée tous les jours. Les réformes institutionnelles et techniques, qui incluent le secteur hydraulique et d’hygiène, devrait permettre à court terme de lever les présents défauts et d’établir de manière durable une solide cohérence au secteur eau et déchet, mais aussi d’appui au secteur d’assainissement et d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement.

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REMERCIEMENTS

Nous avons pu mener à son terme ce travail grâce à la contribution des personnes qui ont facilité notre démarche à son élaboration. Nous remercions spécialement Madame Josélyne RAMAMONJISOA, Professeur titulaire, notre Directeur de mémoire, pour ses directives et ses conseils, sans qui ce mémoire n’aurait pas vu le jour. Sa disponibilité aura été manifeste tout au long de ce travail de recherche. Nos vifs remerciements s’adressent aussi à Madame Vololonirainy RAVONIARIJAONA, Maître de conférences, qui a sacrifié son temps pour juger ce mémoire. Nous adressons notre profonde reconnaissance envers Madame Simone RATSIVALAKA, Professeur titulaire, qui a bien voulu accepter de présider le jury de ce travail. Nous exprimons également notre gratitude à tous les enseignants chercheurs du Département de Géographie de l’Université d’Antananarivo pour les connaissances qu’ils nous ont fournies pendant les années d’études universitaires. Il va sans dire que sans la compréhension de toutes les personnes que nous avons importunées par nos enquêtes, ce travail n’aurait pas eu suffisamment de matière. Qu’ils en soient remerciés. Enfin, mes remerciements les plus sincères s’adressent à toute ma famille, mes amis pour leur soutien affectif, moral, matériel et financier et à tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à l’élaboration de ce Mémoire.

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SOMMAIRE AVANT-PROPOS REMERCIEMENTS SOMMAIRE RESUME LISTE DES ILLUSTRATIONS LEXIQUE LISTE DES ABREVIATIONS INTRODUCTION PREMIERE PARTIE DEFAILLANCE DES SERVICES DE BASE URBAINS ET DES CONDITIONS DE VIE PRECAIRES FAVORABLES A L’INSTALLATION D’UN RESEAU D’AEPAH CHAPITRE I : DES FREINS AU DEVELOPPEMENT DE LA VILLE 1.1- Une localité male placée et malsaine, propice à de fréquentes inondations 1.2- Aspect social 1.3- Situation économique 1.4- Hygiène et Maladie fréquente dans la localité CHAPITRE II : L’AEPAH, UN PROJET PERTINENT POUR LA VILLE 2.1- Hydrographie : eaux de surface et eaux souterraines 2.2- Service d’AEP défaillant 2.3- Approche technique d’extension et de rénovation du réseau DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE CONSTRUCTIVE ET LIMITES DE LA PROMOTION DES SERVICES URBAINS DE BASE DANS LA REGENERATION DE LA VILLE DE MITSOUDJE CHAPITRE III : LES PERSPECTIVES PROMETTEUSES D’UN RESEAU D’AEPAH INTEGRES SUR LA VILLE 3.1- Implication du réseau dans le plan de développement de la ville 3.2- Responsabilité de la construction d’infrastructure 3.3- Un aménagement de quartier sollicité par sa population 3.4- Modélisation du système de canalisation CHAPITRE IV : LIMITES ET PERSPECTIVES POUR UN ABOUTISSEMENT DES RESULTATS PERENNES 4.1- Le grave dilemme du foncier 4.2- Du point de vue technique 4.3- Du point de vue institutionnel 4.4- Lié à la règlementation de l’eau et assainissement 4.5- Du point de vue structurel et d’encadrement 4.6- Résultats et objectifs souhaités 4.7- Les aspects positifs du changement morpho-structurale de la ville CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES TABLE DES MATIERES

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RESUME

La communication nationale initiale sur les changements climatiques laisse apparaître qu’à l’instar la ville de Mitsoudjé est très vulnérable aux dérèglements climatiques. A cet égard la ville est exposée à la sécheresse, aux inondations et leur violence aggravée. Les conséquences de ces variabilités climatiques ont des répercussions négatives sur la santé publique, la sécurité alimentaire, les ressources en eau, l’habitat et l’économie. Ces dérives ruinent, en particulier, les efforts de développement engagés et les stratégies spécifiques pour la sécurité alimentaire, réduction de la pauvreté et l’hygiène. Notre étude sur le terrain a mis en relief des blocages et erreurs systématiques sur le plan d’approvisionnement d’eau potable. En ce sens le travail produit ici ne répond pas aux spécifications établis, comme il peut être justifié par les délestages chroniques de l’électricité et la stratégie de gestion. En prenant part à l’élaboration d’un projet d’assainissement urbain, la municipalité est déterminée à joindre son effort avec le gouvernement Comorien et de l’île autonome de Ngazidja, les Association d’Intervention pour le Développement et l’Environnements aux Comores : PNUD, PNUE et les associations pour la protection de l’environnement. Il s’agit d’unir les efforts pour lutter contre les inondations, avec une participation financière de la diaspora. L’intérêt d’une telle collaboration est renforcé par la dynamique participative de la population bénéficiaire qui peut être mise en œuvre tout au long du processus. Une implication toute à fait satisfaisante avec la création d’un comité informel de réflexion, pour conduire ce travail avec la qualité de production requise et adéquate.

Mots-clefs : Grande Comore, Mitsoudjé, AEP, Assainissement et Participation locale

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LISTE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES CROQUIS

Croquis n° 1 : Localisation de l’archipel des Comores ...... 4 Croquis n° 2 : Localisation de la ville de Mitsoudje ...... 5 Croquis n° 3 : Répartition de la population dans les 6 zones de la commune ...... 14 Croquis n° 4 : Localisation des équipements administratifs dans la ville ...... 16 Croquis n° 5 : Localisation des BF...... 33 Croquis n° 6 : Schéma directeur de canalisation ...... 52 Croquis n° 7 : Vue aérienne des zones sous influence du mont Karthala ...... 70

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : PIB du secteur primaire (en millions FKM) ...... 7 Tableau n° 2 : Représentation caractéristique de la localité ...... 11 Tableau n° 3 : Répartition de la population suivant les tranches d’âge ...... 13 Tableau n° 4 : Les 6 maladies nettement fréquentés dans le CSM ...... 22 Tableau n° 5 : Mesure de fréquentation dans le CSM ...... 23 Tableau n° 6 : Situation de l’AEP 2003-2005 ...... 25 Tableau n° 7 : Risques des maladies lié à substances naturellement présentes dans l’eau ...... 34 Tableau n° 8 : Comparaison des taux de pertes de l'eau potable...... 35 Tableau n° 9 : Volonté des ménages à participer à la progression du réseau ...... 36 Tableau n° 10 : Perception limitant la gestion des déchets selon les chefs ménages ...... 41 Tableau n° 11 : Perception d’insalubrité dans la localité ...... 50 Tableau n° 12 : Débit et vitesse de l’eau ruisselée ...... 50 Tableau n° 13 : Devis quantitatif et estimatif de construction digue ...... 53 Tableau n° 14 : Niveau de mobilisation et de participation de la population ...... 58

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LISTE DES FIGURES

Figure n° 1 : Données sur les précipitations moyennes - station de Moroni ...... 8 Figure n° 2 : Pourcentage de la population active par secteur d’activité ...... 19 Figure n° 3 : Parts participatives des différents acteurs de l’AEP dans la ville ...... 26 Figure n° 4 : Organisation et gestion du système d’adduction d’eau de la ville ...... 27 Figure n° 5 : Production d’eau par milliers mètre cube dans la ville 2003-2012 ...... 31 Figure n° 6 : Acteurs responsables de la gestion des déchets dans la commune ...... 38 Figure n° 7 : Système d’évacuation d’eau à forme « U » ...... 54 Figure n° 8 : Avantages de l'assainissement selon l’appréciation des enquêtés...... 66 Figure n° 9 : Modélisation routière internationale ...... 68

LISTE DES PLANCHES

Planche n° 1 : Perception générale de la dégradation routière dans la commune ...... 10 Planche n° 2 : Etablissement d’une école Française et Arabique ...... 17 Planche n° 3 : Situation des eaux stagnantes dans la commune...... 21 Planche n° 4 : Profilage de la maison d’eau ...... 29 Planche n° 5 : Aspect vulnérable et dimensionnelle de tuyauterie de réseau d’eau ...... 30 Planche n° 6 : Type et état de lieu des BF utilisées dans la commune ...... 32 Planche n° 7 : Dépotoirs publics et mode d’incinération dans la ville ...... 40 Planche n° 8 : Inondation du quartier d’Irovouni ...... 48 Planche n° 9 : Sable charrié par les cours d’eau ...... 49 Planche n° 10 : Dalle de couverture d’une canalisation ...... 56 Planche n° 11 : Vue d’en haut du quartier de Mdra-itsadraya ...... 61 Planche n° 12 : Changement observe dans la place publique de Bangani ...... 65

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LEXIQUE

Douze : fosse remblayée en caillasses où l’on jette les eaux usées : vaisselle et lessive Filtre : un appareil qui laisse passer de l’eau mais retient les objets solides. Harimoimdji: quartiers situés en plain centre de la ville. Hirimu: classe de hiérarchie sociale par accomplissement culturel. Ingénieur : Toute personne ayant acquis des connaissances en matière de conception, construction et gestion des travaux publics tels que la construction d’un système d’adduction d’eau. Koura : clôture à base de roches et de Caillaux Les objectifs du Millénaire pour le développement: constituent un programme ambitieux qui vise à améliorer les conditions de vie et à réduire la pauvreté auquel les dirigeants mondiaux ont souscrit lors du Sommet du Millénaire en septembre 2000. Les objectifs sont les suivants: 1- Éliminer la pauvreté extrême et la faim 2- Assurer l’éducation primaire pour tous 3- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes 4- Réduire la mortalité infantile 5- Améliorer la santé maternelle 6- Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies 7- Assurer un environnement durable 8- Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Il a été établi pour la plupart de ces objectifs ; une ou plusieurs cibles devront être atteintes d’ici 2015. Nyumbadjou: nyuma et badjo qui signifient derrière l’arbre Pression : le volume/la quantité de force qu’exerce le débit de l’eau. Réseau : Toute la tuyauterie posée pour la canalisation d’un projet d’adduction d’eau. Tsinimoipanga: tsini et panga qui signifient au dessous de la grotte Vala: maisonnette où seul des garçons se logent

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LISTE DES ABREVIATIONS

AEP: Adduction d’Eau Potable ou Alimentation en Eau Potable AEPAH: Adduction d’Eau Potable Assainissement et Hygiène AFC : Ambassade de France aux Comores AFC : l’Alliance franco comorienne AIDE : Association d’Intervention pour le Développement et l’Environnements AIPCR : Association Internationale Permanente de Congrès de la Route AMF : Association Mitsoudjéen en France AMM : Association Mitsoudjéen à AMR : Association Mitsoudjéen en La Réunion ANACM : Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie APRE-COM: Association non gouvernementale pour la protection de l’environnement aux Comores BF: Borne fontaine hypocrisie BP: Branchement Particulier CCC: Changement de Comportement Complémentaire CGEM : Comité de Gestion d’Eau de Mitsoudjé CNDRS : Centre National de Recherches et documentions scientifiques CODEM : Comité de Développement de Mitsoudjé COI : Commission de l'Océan Indien COMESA : Marché Commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Australe CLAC : Centre de Lecture d’Animation Culturel CLEF : Centre de Lecture Et de Formation DSH : District Sanitaire de FADC: Fond d’Appui au Développement Communautaire FEF: Facilité des Etats Fragiles FMI: Fonds Monétaire International GDS : Gestion des Dechets Solides GTZ: Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit Hab: Habitant IEC : Informe, Ecoute et Conseil Km² : Kilomètre carré

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KMF : Franc comorien MII : Moustiquaires Imprégnés d’Insecticides MAMWE : Société Nationale d’Eau et d’Electricité OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS: Organisation Mondial de la Santé ONEA: Office Nationale de l’Environnement et d’assainissement ONG: Organisme Non Gouvernementale PEDH : Polyéthylène a Haute Densité PDLC: Programme de Développement Local aux Comores PIB: Produit Intérieur Brut PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement PNUE : Programme des Nations Unies pour l’environnement RGP: Recensement Général de la Population et de l’Habitat PVC: Chlorure de polyvinyle WC: Water Closet ZEP : Zone Economique Portuaire

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INTRODUCTION

La question de l’AEPAH dans le tiers monde, est l’un des défis à relever en matière de développement. Les problèmes liés à l’AEPAH présentent des dimensions alarmantes dans les centres urbains des pays sous-développés. Terriblement, ces territoires enregistrent une dégradation continue et permanente de l’environnement. Aux cours de ces dernières années aux Comores (cf croquis n°1), ce phénomène ne cesse de s’aggraver en particulier dans la ville de Mitsoudjé. En effet, comme la majorité des villes de la Grande Comore, les services d’eau et d’assainissement constituent le plus grand défi auquel le chef commune de Hambou fait face cette dernière décennie. Par ailleurs, depuis plusieurs années, tant de projets ont été mises à profit pour améliorer cette situation d’insalubrité et de précarité où vit la population de Mitsoudjé. Et c’est dans cette optique que deux projets dénommés « Appui à la distribution et à la gestion locale de l’eau à Mitsoudjé » et « Gestion des déchets solides à Mitsoudjé» sont entrepris par divers partenaires d’envergure internationale et nationale. Néanmoins, notre étude s’intéresse au volet qui concerne la promotion d’un réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales. La saison utile des pluies se situe entre 6 sur 7à 9 mois. La possibilité pluviométrique annuelle est entre 6000 à 2 600mm. Les températures moyennes enregistrées dans la commune vont de 23 °C à 26 °C. Et l’amplitude annuelle est de l’ordre de 2,8°C. Effectivement, le système d’évacuation d’eau usée et pluviale touchant d’Accès de l’Eau Potable, à l’Assainissement et d’Hygiène (AEPAH) est un fait nouveau qui mérite d’être bien ficelé, vu qu’il propose de résoudre à la base le véritable problème qui mine depuis-longtemps la vie de la population de la ville. La ville connait des changements sociaux considérables, qui affectent les dynamiques démographique et spéciale. La morphologie de la localité se caractérise par un développement anarchique de l’habitat rendant difficile toute planification du développement. C’est une ville sans armature d’urbanisme. Le chef région de Hambou se trouve à 35m d’altitude, un espace intermédiaire entre la région de Bambao au Nord et la région de Mbadjini au Sud dans le Sud-ouest de l’ile de Grande Comore (cf. croquis n°2). La structure des infrastructures est d’un héritage colonial, bâtie suivant une tendance occidentale, mélangée avec le style indien ; la construction des maisons de cultes (mosquées)

1 est typiquement arabe. Le chef lieu de la commune de Tsinimoipanga est un pole administratif et d’échange important, bases d’infrastructures à l’urbanisme et la proximité de la capitale Moroni. Non seulement Mitsoudjé est parmi les grandes villes de l’archipel mais aussi un grand patrimoine culturel. Elle est intérieurement et extérieurement connue par ses antécédents glorieux, sa contribution au développement de la nation autant que son avenir, symbolisé par la jeunesse. Cette dernière est parmi les grandes figurantes politique et économiques également présentes aux événements socioculturels et sportifs.

Choix du sujet Le choix de ce sujet est dicté du constat fait par les habitants de cette commune, des effets du changement climatique induisant la sécheresse, les inondations et les maladies dites d’eau tel que le Choléra, la Typhoïde et le Chikungunya. Cependant, afin d’améliorer le cadre de vie des villes face à ces effets indus du changement climatique, l’Etat avec ces partenaires et avec la participation des populations locales, a mis en place des projets d’adduction d’eau potable dont Mitsoudjé a pu bénéficier en 2002, d’un puits de 48m de profondeur de capacité de1500 m3. Toutefois, la commune est dépourvue d’un réseau d’assainissement des eaux, ce qui accentue la vulnérabilité de cette localité. En effet, les inondations provoquées par les pluies diluviennes d’avril 2012, ont été un facteur révélateur de l’importance de cette vulnérabilité.

Problématique Contenu des conditions climatique, morphologique et d’organisation de l’espace, en quoi la commune de Mitsoudjé nécessite-t-elle la promotion d’un système d’Accès de l’Eau Potable, à l’Assainissement et d’Hygiène adéquat ?

Démarche de recherche Pour répondre à cette question qui constitue notre problématique, nous avons adopté une démarche de recherche composée de deux étapes. La première étape a été consacrée à la documentation, la deuxième aux travaux de terrain. La collecte des données nous a permis de recueillir des informations supplémentaires. On a inventorié les documents sur l'adduction d’eau potable, l’urbanisation, la gestion des déchets ménagers, l’assainissement, sur le profil environnemental en Afrique et particulièrement sur les Comores, à des documents spécialisés, cartographiques et statistiques. La consultation de ces ouvrages est faite dans la bibliothèque

2 du département de géographie de l’Université d’Antananarivo et la bibliothèque de l’Université d’Antananarivo Ecole Supérieur Polytechnique, durant deux mois (Avril à Juin 2013). A l’occasion de la descente sur terrain du 5 juillet au 21 septembre, on a continué cette étape dans le Centre de Lecture d’Education et de Formation de Mitsoudjé (CLEF), le Centre National de Recherches et documentions scientifiques (CNDRS), l’Alliance franco comorienne (AFC) et dans la bibliothèque de l'université de Comores. On a eu également recours à la Web graphie (Internet). Cette étape nous a permis de situer nos travaux de terrain, c’est-à-dire de reformuler les questionnaires. Pour cela on a établi des questionnaires pour s’entretenir avec les responsables de la ville et les ménages. Le premier type de questionnaires est destiné aux dirigeants de la ville la mairie et au comité de développement de la ville (CODEM), tandis que le deuxième type de questionnaires est destiné aux ménages. Ce sont des questionnaires ouverts ; laissent la possibilité à l’interlocuteur d’exprimer son opinion. C’est ainsi que nous comparons nos réponses aux conclusions et hypothèses préétablis. Spécifiquement nous sommes entretenus avec certains ingénieures et maçons de la localité sur une éventuelle planification et coût des ouvrages. Le choix des quartiers enquêtés est la considération de zone plus touchée par les inondations. Or les 53 ménages enquêtés soit 5,7% des ménages est de raison familiale, pour éviter le mépris éprouvé pour tout chercheur entreprenant des enquêtes. Et on a pris en compte du moyen d’AEP, du modèle de construction de la maison et de la proximité du quartier au cours d’eau. L’enquête s’est réalisée dans une période de jeûne (Ramadan) et grand mariage à la fois marqué par des pluies et du soleil ardent. Le délestage chronique, le non respect du temps de travail et le manque des données ont causé la perturbation pour la réalisation du calendrier de nos enquêtes. Ainsi, nous étions obligés de mentir pour avoir certaines informations et de se rendre à plusieurs reprises pour s’entretenir. Devant une telle situation, on a dû reformuler les questions. Malgré les difficultés rencontrées lors de ses recherches, après traitement géographique, nous avons pu recueillir suffisamment d’informations, permettant de réaliser le présent travail. Pour présenter les résultats de nos travaux et répondre à notre problématique, nous avons conçu un plan en deux parties. La première s’intitule «Défaillance des services de base urbains et des conditions de vie précaires favorables à l’installation d’un réseau d’AEPAH» et la deuxième «Dynamique

3 positive et limites de la promotion des services urbains de base dans la régénération de la ville de Mitsoudjé» Croquis n° 1 : Localisation de l’archipel des Comores

Source : comoresmwezinet.com

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Croquis n° 2 : Localisation de la ville de Mitsoudje

Source : Auteur

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PREMIERE PARTIE DEFAILLANCE DES SERVICES DE BASE URBAINS ET DES CONDITIONS DE VIE PRECAIRES FAVORABLES A L’INSTALLATION D’UN RESEAU D’AEPAH

A Mitsoudjé, les eaux usées et pluviales se sont éparpillées dans les ruelles des quartiers. Aucune norme ni réglementation d’évacuation des eaux est applicable. Les autorités locales n’ont donné aucune instruction pouvant remédier à la situation. Mais, la mise en place de système d’évacuation d’eau va garantir l’abrogation de cette condition malsaine dans tous les quartiers de la ville.

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CHAPITRE I : DES FREINS AU DEVELOPPEMENT DE LA VILLE

Ce chapitre fait référence à l'ensemble des mutations négatives géographique, démographique, sociale, sanitaire, économique et niveau d’instruction que connait notre zone d’étude. Particulièrement, l’économie du pays est essentiellement basée sur l’agriculture malgré l’étroitesse territoriale, le manque en équipements et aux aléas climatiques. La production agricole est orientée vers une grande diversité de cultures vivrières pratiquées en association, de cultures de rente et de cultures maraîchères exploitées de façon extensive à semi-intensive. Malgré les quelques avantages : l’appartenance à la zone franc, à des zones économiques (ZEP/COMESA/COI), cette agriculture est majoritairement de subsistance basée sur les produits vivriers utilisés pour subvenir aux besoins des dépenses quotidiennes des ménages, en vente sur les routes et les marchés locaux. Elle fait vivre environ 80% de la population et assure 98% de recettes d'exportation (Banque Mondiale, 1993). Environ la moitié du PIB est généré par l’agriculture (52% en 2010). L’appropriation des nouvelles technologies de développement agricole : mécanisation et insecticide à partir de 2000 entraine une amélioration de cette rentabilité vivrière. Le tableau n°1 témoigne de la prééminence de l’agriculture dans le secteur primaire.

Tableau n° 1 : PIB du secteur primaire (en millions FKM) Branches 2010 2011 Accroissement Agriculture, élevage, pêche, sylviculture 77 983 81 364 +1,60% Source : Direction Nationale de la Statistique Comorienne

Selon ce tableau dans un espace d’un an, le secteur primaire a connu ne forte progression de plus de 1,60%. Pratiquement les branches de secteur contribuent à la formation des valeurs ajoutées. Ces derniers ne sont que les valeurs de culture vivrière 47 %, la pêche 21%, les cultures d’exportation 13%, les forets 11% et l'élevage 8 %. Cependant, les exploitations anarchiques de terre à des techniques agricoles moins adaptées, notamment le brûlis dégrade et décalcifie le sol. La déforestation entraine une variabilité climatique et un changement dramatique de l’écosystème complet de l’archipel. Et pour des raisons d’alimentation, de construction, d’énergie et de souvenirs, la végétation primitive est envoie de disparition. La zone d’étude est sous la pression

7 permanente d’un volcan actif Karthala. La localité est traversée par quatre cours d’eaux temporaires. L’insularité freine l’économie du pays, le revenu annuel par habitant est extrêmement bas, estimé à 465 dollars US (2005).

1.1- Une localité male placée et malsaine, propice à de fréquentes inondations L’archipel de Comores est localisé dans le tropique du Capricorne. Elles sont soumises à un climat tropical humide, exposées à la mousson de l’océan Indien de novembre à mai, ainsi qu’aux alizés, qui l’emporte sur le reste de l’année. En général, ce sont les vents du nord-ouest (mousson) qui apportent de la pluie, entraînement une inégale répartition pluviométrique sur l’ensemble du territoire. Les régions traversées de deux principaux vents (Kashkhazi, kusi) sont les plus arrosées avec une pluviométrie annuelle située entre 5000mm à 6000mm et moins de 1500mm pour les régions les plus sèches. Le versant Ouest reçoit pleinement les principaux vents du Nord-Ouest porteurs de la pluie. Les précipitations abondantes annuelles sont de 2 679 mm. "Nioumbadjou" (11°45’S et 43°18’ E) se trouve le lieu le plus arrosé des Comores. Sa proximité (à 2,86 km au dessus) du lieu d’étude fait qu’on a une importante prévision de pluie. Mitsoudjé se trouve dans la région à plus forte pluviométrie avec un paysage verdoyant. D’après les données de 1961 à 2000, la station de Moroni (figure n°1) montre une diminution progressive du régime de précipitation.

Figure n° 1 : Données sur les précipitations moyennes - station de Moroni

Source : Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (Anacm)

Cette figure montre bien la variabilité et la vulnérabilité pluviométrique. Il a été constaté ces dernières années, que les précipitations annuelles moyennes ont diminuées avec des précipitations particulièrement faibles en toutes saisons.

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Malgré cela la localité demeure une zone à écologie fragile. Elle se situe plus précisément sur le versant Sud-ouest au pied du Karthala (un des grands cratères du monde), à 10,37km Est dans la région de Hambou à 13 km de Moroni, ses unités d’habitations sont éloignées de la mer à l’Ouest d’environ 2km. L’importance du relief prend tout de suite de la hauteur, justifiant l’existence de quatre cours d’eau qui traversent la localité, dont le plus important de l’île de "Mna Pessini" au Nord. Les trois autre cours d’eaux traversent immédiatement les zones habitées. Les deux cours d’eau : "Troni" et "Dambé" ont bénéficié de murs de soutien dans les zones d’habitation mais avec le temps, ces murs ont cédé sous la pression quasi permanente des eaux émanant des hauteurs. Ces rivières sont issues d’un même bassin versant "Mna Pessini" drainé par les pluies torrentielles en provenance du mont Karthala. L’exploitation de bois de service et d’œuvre dans l’ancienne scierie de Ngoubadjou et d’autres activités agricoles en pleine forêt accentuent la dégradation écologique dans la zone, comme les récentes inondations. Les récentes crues et pluies diluviennes du18 au 27 avril 2012 causent des importants dégâts: glissements de terrain, coulées boueuses et des inondations provoquant 46000 sinistrés, 9200 sans abris dans l’ensemble du territoire national et particulièrement deux morts à Mitsoudjé. Il revient de développer une politique d’assainissement et de protection autrement dit, instaurer un système de collecte des eaux usées et pluviales.

1.1-1. Environnement physique de la ville D’une façon générale, le sol de la Grande Comore est constitué par des laves faciès basaltiques, les formations de porosité libre est très variable dues par l’accommodement des éléments des scories et leurs formations pyroclastiques. La structure pétro logique de la zone d’étude est constituée de roches dures formées de laves d’intrusion et des roches meubles plus ou moins consolidées formées de pyroclastites (cendres volcaniques, les poussières et d’autres produits d’éjection des laves), des produits volcano-détritiques (coulées boueuses alluvions ancienne etc.). Par ailleurs les activités de morpho-pédogénèse, résultat des activités volcaniques d’une part et de plusieurs cycles d’érosion d’autre part, influencent la profondeur, la perméabilité et la fertilité du sol. Mitsoudjé fait partie des formations récentes résultant de l’activité du volcan hawaïen Karthala. Elle est jeune, formé par des roches volcaniques, parfois accompagnées par les roches sédimentaires. Toutefois le sol est caractérisé par des laves, des sables et les cendres

9 récents très minces. Cependant dans le Sud de la localité, le processus de pédogenèse est avancé vers la brunification (pouzzolane). Situé au pied du Karthala sur la plaine qui s’étend de Moroni à Singani, le relief de la crête est assez accidenté avec des petites vallées profondément encaissées, creusées par de nombreuses rivières. Constituée d’un relief réparti en trois zones dépendante de l’altitude : la zone côtière d’altitude 50 à 200m, de 200 à 400m la zone intermédiaire occupant plus de 65% du territoire et la zone haute au-dessus de 400m. À l’Est les pentes sont raides de 20 à 30% et l’Ouest seulement à 10%.

1.1-2. Analyse du coefficient de circulation Mitsoudjé est dépourvue des plans d’aménagement et d’occupation du sol, avec des moyens d’information et de communication peu développés. La morphologie de la localité se caractérise par un développement anarchique de l’habitat rendant difficile toute planification du développement. Elle est desservie par la route nationale numéro 2 (RN2). (cf Annexe n°1). Ces dernières années le réseau routier et le trafic automobile sont devenus plus denses et modernes. Toute fois elle présente des voies internes accessibles à toute catégorie de quatre roues. Ces quelques voies d’accès goudronnées permettent la circulation des biens et des services dans les différents quartiers. Contrairement, aux zones «nue» où l’abondance et la stagnation des eaux de ruissellement cause en retour l’érosion des pistes et gêne la circulation des piétons, ses allées sont plus ou moins tracées. Ainsi le tiers du territoire est occupé, sans aucune stratégie d’occupation du sol. En somme, la commune est confrontée à une insuffisance d’infrastructures par rapport à une charge démographique en augmentation rapide. Les planches n°1 affirment l’état de la dégradation des routes dans l’agglomération.

Planche n° 1 : Perception générale de la dégradation routière dans la commune

Source : clichés de l’auteur, 9 juillet 2013

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En général, les rues et ruelles sont inaccessibles et impraticables à cause des eaux stagnantes et des niches servant des bétoires. Seuls les tous terrains arrivent à circuler, voir même dans certaines allées très endommagées ; on est obligé de marcher. Ces voies sont parsemées de nid-de-poule, souvent donnent lieu à des sérieux accidents.

1.2- Aspect social L’archipel des Comores est peuplé par des vagues successives de migrations en provenance du golfe persique et d’Afrique de l’Est, et se sont agrandis plus récemment du brassage avec la population malgache. En général ils sont majoritairement de lignée raciale bantoue, caractériser par une grande homogénéité et une unité religieuse musulmane sunnite de rite chaféite, linguistique et culturelle. Les Comores fait partie des pays faiblement urbanisés du continent, deux tiers de la population vit en milieu rural. Moins d’un tiers (27,9%) de la population vit dans les villes, avec rythme progression de 6,5% par an, un taux faible par rapport aux pays de l’océan indien. La Grande Comore est l’île la plus rurale avec 24,1% de la population vivant en milieu urbain. La population actuelle de la commune est estimée à 5 004 habitants n’occupant qu’un tiers de l’espace. La croissance naturelle est de 3%, cohérent avec celle de la démographie de 3.5% renforcée par le 0,5% de migration. La ville est connue par ses déplacements quotidiennement vers Moroni pour des raisons professionnelles, mais tous retournent les après-midi. Par ailleurs, l’existence des infrastructures scolaires de bonne qualité notamment des écoles privées, publiques et coraniques dans la ville fait que Mitsoudjé demeure un pole d’attirance scolaire. La scolarisation des élèves issus des autres villes et village des autres régions, qui parfois s’installent définitivement augmente la croissance démographique de 0,5%. On assiste à un développement spatial de la localité, autrement dit naissance des nouveaux quartiers. La commune s’est avancée de 2 km, à présent elle est à 13km de Moroni au lieu de 15 km. En général, le tableau n°2 décrit les aspects démographique et physique de la commune.

Tableau n° 2 : Représentation caractéristique de la localité Nom de la Superficie Population Densité Nombre total de Nombre total localité (en km²) (2012) (hab/km²) ménages de toits Mitsoudjé 3,42 5004 102,12 1120 1019 Source : CODEM

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En raison de l’explosion démographique, la ville s’intensifie du secteur habitat. La localité présente un fort de développement dans ce domaine, 101 ménages sont encours de construction. Les "vala" (cabanes) occupent 8,43% de logis communal, du coup les foyers représentent 933 de toits habités.

1.2-1. Une ville à forte densité avec une population à majorité jeune L’accroissement démographique de Comores est de 2,1%, un des plus élevé d’Afrique. L’indice de fécondité est de 5,3 enfants par femme. Le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2003 donne 576 000 habitants pour ces trois îles. Les 53,8 % de la population ont moins de 20 ans, avec l’âge moyen de 24,1 ans. Caractéristiquement, la Grande Comore renferme une densité de 240 habitants au km² variant d’une localité à l’autre. Dans la zone d’étude, la densité varie d’un quartier à l’autre. Au "Harimoimdji" (plein centre de ville) la densité atteint plus de 35,646 habitants au km². La densité présente une taille très inégale et la pression démographique est légèrement préoccupante. Le quartier Malekanfi est le plus surpeuplé après Barakani et Troumbeni. Dans un but de trouver une proportionnalité entre la population et l’espace, voir un équilibre de l’occupation de l’espace, la commune pilote de Mitsoudjé est divisée en six zones municipales groupant trois à cinq quartiers. (cf croquis n°3). Le taux de croissance démographique total est proche de 3.5 %, incluant un solde migratoire d’environ 0,5 %. Au rythme actuel, le temps de doublement de la population est de 26 ans. Suite à un recensement effectué par le CODEM en 2004, la population totale est de 4204 habitants dont 2060 hommes et 2144 femmes. Le nombre des personnes handicapés recensés est de 28 dont 17 adultes et 11 enfants. Au demeurant lors des élections présidentielles de 2010 et de municipalité de 2011, la commune montre un rythme de vieillesse démographique accéléré. Lors de présidentielle, le PNUD a recensé 3500 votants contre 4100 lors de l’élection du Maire (CODEM). Dans un intervalle d’un an, on a recensé plus 600 votants, en moyenne une personne par jour atteint la maturité dans la localité. Le récent recensement effectué par le PNUD en 2012 totalise 5004 habitants repartis selon la tranche d’âge du tableau n°3.

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Tableau n° 3 : Répartition de la population suivant les tranches d’âge Population 0-5 ans 6-15 ans 16 -25 ans 26-49 ans 50 et + 5004 571 1039 1703 1236 455 Proportion 11,4% 20,76% 34,03% 24,7% 9,1% Source : CODEM

Malgré le rythme de vieillesse accéléré de 1,2% dans la localité, 54,78% sont de jeunes de 6 à 25 ans ; illustrant bien la dominance des jeunes. Une telle structure par âge ne va pas sans poser d’énormes défis à la commune, notamment dans la prise en charge de la jeunesse en matière de nutrition, de santé, d’éducation, de formation professionnelle, de loisirs.

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Croquis n° 3 : Répartition de la population dans les 6 zones de la commune

Source : l’Auteur

Visiblement, les quartiers plus peuplés ont de grande superficie aménagée. Les six zones sont démographiquement improportionnelles. Les habitants sont vivement concentrés au cœur de la ville avec une densité qui peut atteindre le 35,646 au km².

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1.2-2. Organisation sociale et administrative de la ville Traditionnellement, la société se regroupe par lignée, par ville ou village et par ordre des mérites coutumiers accomplis "Hirimu". Toutefois, Mitsoudjé compte neuf lignées, quatre associations d’affiliation masculine et dix-huit associations d’affiliation féminine. Ces dernières sont façonnées par groupement familiale, voir même l’occupation du sol. Les lignages "Hankurani" et "Wégna-Mtséga" occupent respectivement les quartiers : Bangweni et Barakani I. Les Mitsoudjéens montrent une forte organisation sociale. C’est une qualité de solidarité sociale entre les familles, les voisins et les quartiers. Cela se voit en cas d’un mariage d’un membre de la société; tous les voisins trouvent nécessaire de participer au façonnement de celle-ci par signe de sympathie et bienveillance. Couramment, la société s’organise par hiérarchie sociale, à partir de laquelle, on peut distinguer quatre structures d’influence: la notabilité, les cadres et les politiciens et les oulémas. - La notabilité joue le rôle d’autorité coutumière dans la prise de décision dans la gestion de la vie communautaire. Ils s'occupent également du développement, des animations culturelles et sportives et du financement de micro projets et d’infrastructures villageoises. - Les cadres et les politiciens incarnent le rôle d’orientation et d’éclairage dans la prise des décisions sur les priorités de la localité en matière de développement. Leurs capacités intellectuelles leur permettent d’être les leaderships des différentes associations communales. Auprès de la communauté, ils sont des interlocuteurs fiables, ils jouent le rôle d’interface, de catalyseur, et de facilitateur auprès des bailleurs de fonds en vue d’obtenir des financements des projets. - L’union des Comores est un état fondé partiellement sur une interprétation de la loi islamique (charia). Ils constituent un conseil consultatif responsable des lois musulmanes et de la paix civile. D’autre part, ils sont les initiateurs de la religion (foi) dans les madrasas. Administrativement notre zone d’étude est dans la préfecture du centre (situé dans la capitale) qui couvre la région de Hambou et Bambao. Elle dispose de certaines structures administratives ainsi que d’autres infrastructures de loisirs telles que le Centre de Lecture Et de Formation (CLEF) et le Centre de Lecture d’Animation Culturel (CLAC). (cf croquis n°6)

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Croquis n° 4 : Localisation des équipements administratifs dans la ville

Source : Auteur

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La croissance démographique est 3,5% par an. Alors que les constructions des équipements urbains sont quasiment négligeables par rapport à cette croissance. Certes Mitsoudjé connait un développement rapide avec un développement des activités, mais sans une armature urbaine. Remarquablement, le bon nombre d’équipements des services administratifs se concentre au Nord du centre ville.

1.2-3. Niveau d’instruction Le système éducatif est hérité du système coutumier : école coranique et du système éducatif français. Pratiquement les enfants suivent d'abord l'enseignement dans les medersas (école coranique) où ils apprennent à lire le coran. La plupart de ses enfants suivent également l’enseignement occidental. Mitsoudjé est la quatrième ville comorienne à avoir vu l'ouverture d'une école française en 1946, première à avoir offert cet enseignement aux femmes. La ville est toujours présente dans ce domaine et ceci se justifie par son taux de réussite lors des examens nationaux, fruit d'un bon soutien sans faille des cadres pour leur cadette à travers l’UGEM. D’ailleurs, lors du dernier résultat de concours d’entrée en 6è, seul Mitsoudjé évalue 23% des admis. Et environ une soixantaine des élèves sont déclarés admis aux examens nationaux : BEPC et le BAC. Le taux de scolarisation des enfants est fortement élevé grâce au récent système communautaire franco-arabe. (Voir planche n°2).

Planche n° 2 : Etablissement d’une école Française et Arabique

Source : cliché de l’auteur, 10 juillet 2014

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A priori, les écoles françaises sont munies d’une cour de recréation. Le cliché A montre une école à la fois français et arabe (Franco-arabe), ici le coefficient et les heures sont égaux, contrairement à l’ancien système français ; l’arabe est de trois heurs avec un coefficient 2 ou 3. Or les heures sont limités d’un heur plus, sans prendre de pause. Malgré les nombreux efforts déployés par la ville, la déscolarisation est dramatique ; elle touche principalement les jeunes de 12 à 23 ans victimes d’un système élitiste qui ne propose aucune alternative. Dès 2000 à 2007 sur 482 élèves inscrits, seuls 320 se retrouvent au CM2, ce qui veut dire que 162 abandons sans toutefois comptabiliser ceux qui abandonnent au niveau du premier cycle du secondaire. On estime plus de 300 jeunes déscolarisés due par le mauvais encadrement des enfants de 3-5 ans. L’absence d’un plan de formation et d’orientation des élèves fait que la délinquance juvénile et drogue, deux maux apparus dans la localité ces 10 dernières années et qui se propagent avec une vitesse grand V. L’oisiveté des jeunes entretenue par la diaspora, laxisme et complaisance des parents sur l’éducation des enfants Mais toute fois certaines mesures préventives peuvent être sollicités, notamment la prises charge de la petite enfance (3-5 ans) permettant de réduire le taux des abandons scolaires. Réintégrer les délinquants dans la société, discuter avec eux, les conseiller et organiser des débats à tous les niveaux sur la drogue et ses méfaits. Ainsi que la réalisation d'un centre de formation et d'apprentissage de métiers pourrait être envisagée afin d'assurer la formation des jeunes et une exploitation optimale des ressources. Les problèmes d'éducation, de formation des jeunes et d'analphabétisme constituent des préoccupations et nécessitent le concours des partenaires et projets susceptible d’appuyer des telles initiatives. Le chômage des jeunes constitue aussi un problème préoccupant ; des actions appropriées doivent être mises en œuvre pour éradiquer ce fléau.

1.3- Situation économique La corrélation entre la vitesse de la transition de la fécondité et celle de la croissance économique par habitant est minimale, or elle est intermédiaire ailleurs. Les facteurs opposés, faiblesse de la densité utile et des réformes sociales, maintien de la prédominance des exportations primaires. Le taux de pauvreté budgétaire du pays est d’une personne sur deux soit de 36,9% des ménages, ou 44,8% de la population. Celui-ci qualifie l’Union des Comores d’un pays moins avancé, d’une balance commerciale déficitaire, dépendant des aides internationales. Son économie est essentiellement basée sur l’agriculture qui représente 41 % du PIB (370 millions de dollars en 2005), 80 % des emplois et génère 90 % des recettes de

18 l’Etat, avec un revenu annuel par habitant extrêmement bas, estimé à 465 dollars US (2005). Ce secteur croit d’environ 3% par année. Tenant compte de l’étroitesse territorial, le manque en équipements, aux aléas climatiques, les enjeux stratégiques au développement du secteur primaire sont en effet non négligeables dans un pays où l’industrialisation est quasi nulle (3,7%) limité entre 8 à 12 % du PIB. Cette dernière décennie, ce secteur enregistre un léger accroissement de 2,3 %. Quant au secteur tertiaire, il repose essentiellement aux petits commerces de type micro entreprise et à la fonction publique n’occupant que 46 à 52 % du PIB, dont le service public se situe entre 12 et 20 %. (cf. figure n°2).

Figure n° 2 : Pourcentage de la population active par secteur d’activité

Source : Batistini et Verin

Dans cette figure, le secteur primaire est le secteur d’activité groupant le plus de la population active. Le secteur des services est responsable pour environ 46,6% du PIB, grâce aux activités reliées au tourisme. Quant au secteur industriel, il représente environ 13.6% de la production nationale.

1.3-1. Economie dépanadant de la Diaspora D’une part, l’économie du pays dépend relativement de la solidarité de la diaspora, qui subvient d'une façon excessive à la survie des locaux. Cette assistance représente le 15% du PIB du pays, une véritable contribution au développement du pays. La majorité de ces transferts d’argents, l’informelle est privilégiée par la communauté (système de la valise) occupant 80%, un système fondé sur la confiance et la gratuité. Contrairement la voie formelle, les grandes institutions de transferts spécialisées qui affichent des tarifs excessifs représentent en moyenne 13%, malgré la sécurité et la rapidité du transfert. Rappelons qu’en 2010 la France compte plus de 350 000 individus d’origine comorienne. Mitsoudjé compte

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1469 personnes, soit 763 familles sans tenir compte des sans papiers. Nous estimons plus 105 habitants natifs de Mitsoudjé à La Réunion, 120 à Mayotte et 107 répartis ailleurs.

1.3-2. Commerce un atout à l’économie Malgré les différentes stratégies de développement agricoles qui se sont approprié après l’indépendance en 1975, le quasi totalité du commerce extérieur des Comores repose essentiellement sur trois produits bruts et semi fini d’origine agricole : la vanille, l’essence d’ylang Ŕylang et le girofle. Ceux-ci traduisent bien la grande fragilité du commerce extérieur du pays. Depuis 1999, l’exportation connaît des cours favorables en valeur, portant le total des ventes à plus de 6,3 milliards FC en 2000 contre 4,2 milliards FC en 1999. Et comme les produits agricoles et halieutiques locaux n’arrivent pas à satisfaire les besoins alimentaires de la population. L’auto-insuffisance en produits alimentaires de base fait que le pays dépendant des approvisionnements extérieurs, la quasi-totalité des produits de consommation notamment riz, farine, sel, et comme d’autres produits sont importés. La répartition par région géographique des importations place l’Union européenne en tête avec 39%, les Émirats Arabes Unis 19%, le Pakistan principal exportateur de riz aux Comores 13% et 9% constituées essentiellement par le ciment importé du Kenya.

1.4- Hygiène et Maladie fréquente dans la localité Comme la région est fortement arrosée et donc elle a une forte prévalence des maladies liées à l’eau. Au cours des derniers quinquennats, les inondations ne cessent d’augmenter dans la ville, en raison des montées des eaux torrentielles. Les bassins versants sont considérés au niveau national pour l’adaptation comme un moyen de charriage des sables dégradées, lors de l’éruption volcanique limité à la caldeira, qui permettront de réduire la pression. Ces méfaits augmentent en fonction d’amas de sable dans les cours d’eau, qui tend à diminuer le pouvoir d’infiltration et d’assèchement du lieu. (cf. planche n°3).

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Planche n° 3 : Situation des eaux stagnantes dans la commune

Source : cliché de l’auteur

La localité est inondée par les crues torrentielles et les eaux pluviales. Ceci entraîne une forte dégradation du milieu favorisant l'expansion de vecteurs de maladies contagieuses. En effet, Les eaux usées et pluviale stagnent partout, constituent des véritables sites de reproduction des moustiques, vecteurs de paludisme qui sévit à l’état endémique dans la commune. Ainsi la dégradation du milieu naturel, de l'environnement de l'homme favorise l'expansion de vecteurs de maladies contagieuses ainsi que l'expansion de la population de rats. La mauvaise hygiène alimentaire et entrainent des maladies liées à un vecteur (paludisme, filariose, dengue…) et à transmission fécale-orale (diarrhée, typhoïde, choléra …). Si, on vise à long terme le développement humain, l'assainissement est l’unique gage capable d’assurer un état d’hygiène satisfaisant et un moyen fort de protection de la santé publique. L'analyse des indices de santé montre la prédominance des maladies d'origine hydrique due au manque d'hygiène et d'eau salubre ainsi qu'à l'insalubrité du milieu et de l'habitat. Lors de l’entretien avec le médecin généraliste du CSM, il mentionne que ces maladies se manifestent surtout pendant la période de pluie. Les maladies les plus fréquentes et prévalant dans la localité sont les suivantes :

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Tableau n° 4 : Les 6 maladies nettement fréquentés dans le CSM Nom Taux d’attaque Période Diarrhée 18,3% de prévalence chez les enfants de moins de 5 ans 2009 choléra 0,004% 2007 Typhoïde 0,003% 2008 Grippe 0,2% 2003 Rhume 0,014% 2007 Palu 35% 2011

Source : Enquête auprès de CSM

Le taux de prévalence du Palu dans ce tableau est élevé devant la Diarrhée et les autres maladies dues à la consommation de l’eau insalubre et au contact du soleil se propagent d’autres cas de maladies.

1.4-1. Centre de Santé de Mitsoudjé indécent Les activités de soins et de prévention du CSM couvrent une zone géographique qui va au-delà du District Sanitaire de Hambou (DSH) dont la population est estimée à quelques 20 000 habitants en 2000. Le centre accueille également des patients des autres régions. Le CSM présente un service de médecine générale, pédiatrie, dentisterie et d’un laboratoire d’analyses médicales. Ses différents services font appel à 24 personnels, dont six seulement d’entre eux relèvent de la fonction publique et les autres relèvent du budget propre du CSM. Ce dernier a un titre de commerce à caractère social en étroite collaboration avec les postes de santé, malgré sa capacité d’accueil limitée. Le tableau n°5 décrit l’évolution fréquentielle entre 2004 à 2005 de ses services en applicable dans le CSM.

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Tableau n° 5 : Mesure de fréquentation dans le CSM Service 2004 2005 Observation Consultations en médecine 035 935 + 17,87% Consultations dentaires 46 67 + 6,06% Examen de laboratoire 511 051 - 10,19% Hospitalisations 467 408 - 4,02% Consultations prénatales 31 68 + 16,01% Accouchements 39 25 10,07% Source : SCM

La montée en flèche à la consultation en médecine de 35 à 935 se justifie par l’épidémie Chikungunya qui a frappé les Comores en 2005. Toutefois, la consultation prénatale est de plus de 16,01% en un an ; affirmant l’accroissement démographique que connait cette localité. Contrairement au nombre d’hospitalisation, qui se régule de jour en jour, grâce aux moyens préventives apportée par l’OMS. La prestation de service du centre est insatisfaisante due à l’insuffisance d’équipement et au personnel qualifié. Le service du CSM se limite simplement au préventif de la vaccination et de la contraception, même si l’avortement clandestin est élevé. La suspicion des villageois sur la gestion du centre de santé accentue le mouvement d’un désintéressement. Qui se dégrade à l’absence de la subvention de l’état ; la collaboration entre le centre de santé et les postes de santé est très limitée. La non-informatisation du centre accentue l’absence des données statistiques. L’hygiène est insuffisante, la haie de protection est endommagée et voir même le mauvais état des logements du médecin en chef et de la sage femme. Lors d’un délestage, les bougies souillent les allées et les murs des salles de malades. Les deux groupes électrogènes du CSM sont en panne. Le seul effort observable est le badigeonnage qui se répète chaque année. Dans ce contexte alarment du manque d’assainissement et d’insuffisance de l’accès à l’eau potable, le projet AEPAH est le bienvenu.

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CHAPITRE II : L’AEPAH, UN PROJET PERTINENT POUR LA VILLE

Outre, l’existence de structures locales déjà fonctionnelles et opérationnelles, plus particulièrement œuvrant dans le domaine du social, l’AEP et la gestion des déchets s’avère être favorable pour la mise en œuvre du projet. Et la complémentarité des projets de développement mis en œuvre dans la zone d’intervention et la disponibilité de chaque partie prenante à harmoniser, la mise en place d’un système d’assainissement apparaît la mesure la plus appropriée.

2.1- Hydrographie : eaux de surface et eaux souterraines La Grande Comore, malgré l’aisance et la pérennité en ressources pluviométriques et phréatiques, la porosité du sol est telle qu’il n’existe aucun cours d’eau permanent. En raison de sa récente composition géologique et de son vigoureux degré de porosité du sol, elle est dépourvue de sources d’eau de surface, contrairement aux deux autres îles jouissant des nappes d’altitude (beaucoup des sources). Mais, nous pouvons enregistrer par endroit, jusqu’à plus de 5000 mm de pluie par an. Du point de vue hydrogéologique, la formation de roche meuble joue un rôle déterminant dans l’écoulement des eaux souterraines et la formation des nappes d’eau. La fraction intégrale de la pluie qui alimente la nappe, est évaluée à 57%, avec un coefficient de ruissellement de 5%. Sur une frange de hauteur ne dépassant pas 100m du niveau de l’océan à 2km par rapport au littoral se localise notre nappe aquifère. Le coefficient de pluie efficace tient en considération la pluviométrie moyenne annuelle, de l'évapotranspiration réelle et du coefficient de ruissellement et du débit moyen de la nappe généralisée, dont le déversement en mer est estimé à 23m3 par jour et par mètre de côte. La forme et la position en profondeur demeure jusqu’ à maintenant peu connue et peu étudiée. Jusqu’ à présent, les études effectuées n’ont jamais pu mettre en évidence une délimitation spatiale cohérente afin de pouvoir cartographier le gisement d’eau.

2.1-1. AEP : un projet promoteur pour la ville Dans son programme de lutte contre la pauvreté, le PNUD initie un projet d’adduction d’eau. En 2002, le comité de développement de Mitsoudjé (CODEM) initie un projet d’adduction d’eau potable appuyé par un don de la Facilité des Etats Fragiles (FEF) avec le concours financier du FADC sur les moyens du fonds fiduciaire de l’opiniâtreté de la Banque

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Mondiale pour la réalisation des grands ouvrages : stations de pompage, bassin de stockage et de distribution, et du réseau principal. Approuvé, en 2003 Mitsoudjé bénéficie d’un projet d’adduction d’eau à travers le FADC et de distribution et de gestion de l’eau par le Programme de Développement Local aux Comores (PDLC) financé à 75% par l’Ambassade de France aux Comores. Entre autre, ce réseau d’adductions d’eau potable est géré par un comité de gestion, 12 bornes fontaines et 100 abonnés. (Voir tableau n°6)

Tableau n° 6 : Situation de l’AEP 2003-2005 Nombre Production par Abonnés Bornes fontaines Puits Production (m3) Consommation (m3) 100 12 1 1460 3500 Source : CODEM

En se référant à ce tableau, nous constatons que la production du Comité de Gestion l’Eau de Mitsoudjé (CGEM) est loin de satisfaire la demande de la population. Peu ont accès à cette ressource, le grand nombre se contente de s’approvisionner de l’eau de pluie. Cet état de fait se justifie par le coût élevé des matériaux de branchement.

2.1-2. Apports financiers Le présent projet intitulé « Appui à la distribution et à la gestion locale de l’eau à Mitsoudjé », est élaboré par CODEM à la demande de la communauté villageoise. Excepté les taxes douanières, le montant nécessaire à la réalisation de l’objet ou des actions retenues s’élève, conformément au budget total de 33 677 500KMF soit 68 454,57 EUR. Il est à noter que le cours de change courant est fixé à 494 KMF par euro. Mais le recouvrement en devise de la banque centrale, la vente de devise à un euro vaut 491,97KMF. Le don de l’Ambassade de France auprès de l’Union des Comores (AFC) à la réalisation des actions retenues s’élève à un total de 23 847 500 KMF soit 48 473,62 EUR, représentant les 71% d’investissements. Nous avons observé un réel savoir faire en matière d’investissement personnel d’une partie importante de la population en termes de temps et de ressources financières dans la localité. Elle a pu réunir le 29% soit 9 830 000 KMF (19 980 95 EUR) sous les aides de l’Etat, des partenaires onusiens du développement présents aux Comores et les différentes couches socio-économiques de la localité. La ville a pu collecter le 63% de fonds grâce à ces enfants vivant en France. Les ménages, les associations socioculturelles, les quêtes et les aides de

25 charité formant l’apport de la ville couvrent plus de 43% de 37% restante. Le montant précis par groupes participant est esquissé dans le Figure n°3.

Figure n° 3 : Parts participatives des différents acteurs de l’AEP dans la ville AFC = 48473.62 EUR 3% 3% 10% PNUD = 7085 EUR UNICEF = 5180 EUR 5% AMF = 11 988.57 EUR 52% 13% AMM = 490.22 EUR

AMR = 9852.25 EUR 6% Apport villageois = 8% 3030.80 EUR Gouvernement = 3046.12 EUR Source : CODEM

Cette figure témoigne les montagnes d’argents recueillies par la ville tout en illustrant l’attache sociale et économique de la diaspora vue sa contribution. Elle a suit collecter plus que le montant fixé au projet. A vrai dire la part participative de la diaspora a nettement couvert le 29% du placement de ville (26741 ?04 EUR soit 39%).

2.1-3. Organisation de la gestion du réseau d’AEP Organiquement la question d’eau concerne tout le monde ; mais sous l’égide de CODEM, le CGEM assure la gestion intégrée du cycle de l’eau (ressources, adduction- distribution, collecte traitement et rejet au milieu), tant sur le plan technique, administratif et financier. (Voir figure n°4). En effet, le CGEM n’arrive plus à gérer ces infrastructures : l’entretien ainsi que la maintenance sont très rares vue cette perte qui nécessite d’augmenter. La consommation ne dépasse pas la limite définie pendant l’étude, les besoins en eaux ne sont plus atteints.

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Figure n° 4 : Organisation et gestion du système d’adduction d’eau de la ville

La Mairie

Comité de Développement de Mitsoudjé (CODEM)

Comité de Gestion d’Eau de Mitsoudjé (CGEM) Commission Inter-quartier

Branchement Privé Borne Fontaine (BP) (BF)

Source : l’auteur

Dans cette figure on ne peut constater que le COM n’existe pas partout ; la communauté travaille alors directement avec le CGEM ; le comité autoritaire de la commission inter-quartier chargé de l’entretien de BF et de la collecte des redevances bimestrielles.

2.2- Service d’AEP défaillant En vue d’assurer la pérennisation de ce projet d’AEP, le CODEM a mis en place un comité de gestion de l’eau (CGE) composé de cinq bénévoles responsables de l’exploitation, de l’entretien, de l’extension et la gestion du réseau dans les perspectives d’appui du PDLC au projet. Le CGEM tient le rôle de gérer et de créer les conditions de l'augmentation des compétences, afin que se développe un système efficace de production et distribution d’AEP. Sensibiliser davantage et prendre les dispositions nécessaires pour résoudre les incidents, qui frappent les points d’eau. Le CODEM assiste et donne des directives lors des réunions trimestrielles avec la cellule responsable d’eau CGEM, afin d’appuyer et solutionner les éventuels problèmes survenant aux plaintes ou réclamations énumérées dans les rapports hebdomadaires des agents de terrain sur les incidents autour des points d’eau au niveau de la commune. Dans ce sens, les demandes de la population en termes d’AEP sont directement adressées au CODEM.

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Mais au fil des années ce service de base de la localité présente des défaillances. Ces derniers se focalisent sur l’étude de l’eau, ne faisant référence aux solutions techniques d'AEP, qui comprend le raccordement des ménages, la réhabilitation et l’extension d’adduction gravitaire existante, la protection et l’équipement des forages en exploitation et ainsi que le traitement de l’eau.

 Le forage Ce réseau d’adduction d’eau est alimenté à partir d’un puits de 48 m de profondeur situé à 10m au dessous du CSM, avec une production journalière de 3000m3 et un débit de pompage de 500m3/heure soit 6 heures de temps dont trois le matin et trois le soir. Cette pompe est de capacité de 60Am, équipé d’un flotteur coupant automatiquement le courant électrique. Pour éviter le retour de l’eau dans le forage, la pompe est équipée d’un clap MP et une vanne de 110/100 de diamètre. Un dispositif qui sert à retenir et à lâcher les eaux lors de pompage et de la distribution. En dehors du château, le coût de la maintenance peut aller jusqu’ à 150 000 KMF, contrairement aux composantes du forage, le coût peut atteindre des millions.

 Pompage Le remplissage du réservoir de stockage demande 6 heures de temps. Et comme le pompage dépend des marées et de l’électricité, l’obtention de ces 3000m3 se fait en deux fois par jour. Lors du pompage l’agent est obligée de rester en veille afin de signaler en cas de choc, l’origine de celui ci soit sur la pompe ou le clap et soit électrique. Actuellement la MA- MWE souffre d’un manque en procédés logistiques, pour fournir un service permanent de l’électricité. Selon la ponctualité de ce dernier, le coût mensuel du pompage varie de 25 000 à 980000Fc à l'ordre de la société nationale d’eau et de l’électricité. Par contre les marées sont presque constantes chaque année avec variations moyennes journalières de l'ordre de 0.05 à 0.45m pour les minima et de 3,4 à 4m pour les maxima.

 Stockage L’eau pompée est directement déversée au château, qui se situe sur une pente de 32%, à 95m au dessus de la CSM à proximité de l’allée Makiloti-Choidjuni. Construit en béton armé sur une longueur de 7/8m répartie en deux parts égale de capacité de stockage de 150000 m3 chacune. La structure de la citerne présente bon nombre de fissures visibles dans

28 les clichés ci-dessous, caractérisées par la couleur blanche et noire dues spécifiquement au taux peu élevé du sel et à la pression de l’eau.

Planche n° 4 : Profilage de la maison d’eau

Source : cliché de l’auteur, juillet 2013

Ces photos illustrent l’état et la forme actuelle du château d’eau, caractérisé par des fissures en taches blanches et noires, ainsi que l’emplacement du tuyau d’évacuation de pression.

 Tuyaux Il existe plusieurs types de tuyaux mais nous allons étudier seulement ceux utilisés localement pour la canalisation et la distribution d’eau. Ce sont des tuyaux en plastique (PVC et PET) et des tuyaux métalliques galvanisés. Les PVC sont divisés en deux groupes : tuyaux sans pression et tuyaux à pression. Les sans pressions qualifient les deux tuyaux utilisés pour évacuer l’eau de château sans aucune résistance. Considérablement, c’est le tuyau évacuation de pression d’eaux perforé à la partie haute Sud et celui d’évacuation des eaux de lessivage du château. Ils ont un diamètre de 110 mm, avec longueur d’un mètre. Quant aux tuyaux à pression, ils désignent l’ensemble des tuyauteries formant l’entré et la sortie du système d’AEP. Le PEHD d’entrée est relié à un compteur général de 110/90 de diamètre cubant l’eau pompée. Le principal tuyau de la sortie est de 110 de diamètre, brancher à deux vannes de 110/100 de diamètre reliées par un Te simple femelle. Généralement, pour éviter tous risques ; les conduites doivent être enterrées à plus d’un mètre. Malheureusement, par endroit les tuyaux sont partiellement enterrés ou en plein air. Ces tuyaux déterrés gênent le passage et font l’objet de jouet pour enfant, augmentant les risques de perte d’eau. A part la vulnérabilité, les clichés n°3 affichent la dimension et les accessoires de tuyauterie à pression, ainsi que le Te reliant les deux vannes du tuyau de la sortie.

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Planche n° 5 : Aspect vulnérable et dimensionnelle de tuyauterie de réseau d’eau

Source : clichés de l’auteur, juillet 2013

Ces clichés affichent bien la qualité dimensionnelle PVC à pression utilisable pour le réseau principal et aux distributions. Certes les tuyaux non ou partiellement enterré sont exposés aux activités humaines, mais surtout l’action du soleil aggrave la vulnérabilité.

 Quantité La variabilité climatique a des effets négatifs sur la pluviosité par conséquent diminution de la ressource. L’eau présente encore de vastes possibilités inexploitées pour contribuer à atténuer la pauvreté et la sous-alimentation. Théoriquement l’AEP dans la localité est évaluée à 400 litre/jour/ habitant avec une perte d’eau du réseau de 0,11% par jour. Et pourtant suivant la taille des ménages, un ménage peut user de 5 à 15 seaux de 15 litres d’eau par jour, soit 75 à 225litres par jour. L’approvisionnement journalier d’eau auprès des BF est à l’ordre de 40 à 125 litres, quant à la consommation pour les particuliers est de 250 litres en moyenne. Il est à noter que selon le code de l’eau, l’eau est payante et dans la pratique 1m3 d’eau coûte 200 KMF. Par ailleurs, selon les factures bimestre des particuliers enquêtés, l’analyse des dépenses à l’AEP varie de 5000 KMF à 12 000 KMF, y compris la police obligatoire de 2500KMF (5 EUR).

 Qualité Les problèmes de qualité de l’eau se font aussi ressentir là où l’eau est disponible. Parmi les paramètres de base qui font l’objet de l’appréciation et de l’analyse de la qualité de l’eau potable figure en premier lieu la salinité. L’exploitation de la nappe, le débit hydrogéologique est un paramètre qui définit et qui marque la limite de pompage, une fois dépassé conduit systématiquement à la rupture de l’équilibre eau douce/eau salée. Le taux de

30 la salinité de l’eau oscille autour de 8g/l au dessus de la moyenne de potabilité universelle dictée par l'OMS de 2 à 6 g/l. A part la saveur gustative légèrement salé de l'eau, les qualités physique : limpidité, clarté et l’inodore sont valable. Toutefois l’eau répond prés aux critères de potabilité d'eau. La qualité microbiologique n’a présenté aucun parasite, virus ou bactérie pathogène. Les teneurs des minéraux ou les substances «toxiques» sont acceptables par rapport aux valeurs limites de potabilité.

2.2-1. Réseau AEP insuffisant D’après nos enquêtés en moyenne l’AEP pour les usagers des BF est de 5 à 7 seaux de 15 litres soit 75 à 105 litres et de 250 litres pour les particuliers. Théoriquement, un habitant doit avoir à sa disposition 400 litres d’eau par jour, assez satisfaisante. Mais avec les 40% de perte d’eau dans le réseau et les problèmes techniques précités; cette suffisante disposition est loin d’être atteinte. L’accès à l’eau potable dans la zone étudiée est assez précaire. (Voir figure n°5)

Figure n° 5 : Production d’eau par milliers mètre cube dans la ville 2003-2012

800

600

400

200

0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : CODEM

En théorie, la consommation en AEP est journalière. La valeur moyenne de la production d’eau traitée par le CGEM est comprise entre 300 à 600 mètre cubes par jour. En défaut de l’électricité, des pannes techniques et la dépendance des marées modifient la donne à l’AEP dans la commune; ses estimations sont rarement atteintes. 2007 est l’année la plus productive avec plus 600 000m3, contrairement à 2008 l’approvisionnement a atteint son niveau le plus critique ; moins de 200 000m3. Au cours des ans, le réseau principal s’élargit couvrant 22/24 quartiers, avec un taux de couverture ménagère dépassant les 60%, plus précisément 870 ménages (85%), sans compter les utilisateurs des BF et dispose de 14 BF reparties au long des quartiers reliées

31 chacun à une vanne. (cf. Croquis n°5). Mais au fur de temps, ce nombre a reculé à 8 faute de la redevance. La planche n°4 modalise la qualité des BF sollicitées dans la localité. D’autre part, elle expose l’état actuel d’accessibilité de ses points sources.

Planche n° 6 : Type et état de lieu des BF utilisées dans la commune

Source : clichés de l’auteur, 6 juillet 2013

Ces illustrations révèlent les trois cas de fonctionnalité des BF. Entre autre ces clichés ne montrent aucune présence d’un puisard, les eaux résiduelles s’évacuent naturellement. En effet, l'accroissement de la population et l’évolution des habitudes de vie augmentent la demande en eau par personne. Et l’accord avec la Collectivité voisine « » de l’eau courante par le branchement au réseau d’adduction d’eau, en qualité de client communautaire ne fait qu’empirer. Salimani se localise dans une platitude favorable, reçoit directement l’eau. Or dans certains quartiers de Mitsoudjé ; l’eau est rare, sans pression. Pour satisfaire ces besoins, il est judicieux de renforcer les capacités de gestion de l'eau dans la localité.

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Croquis n° 5 : Localisation des BF

Source : Auteur

Qualificativement, le sous réseau représente l’embranchement de la localité voisine Salimani. Le non respect de la rémunération bimestre 2500KMF par foyer, pousse le CGEM à ôter les robinets de la fontaine du quartier. Finalement, on a 8 BF qui fonctionnent dont 3 partiellement et 6 inactives.

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2.2-2. Contraintes d’AEP et fuite L’eau présente encore de vastes possibilités inexploitées pour contribuer à atténuer la pauvreté et la sous-alimentation dans la commune. L’AEP en ponctionne la nappe, reste sujet aux pollutions extérieures (risque de contamination). Dans la commune, l’eau n’est plus traitée; mais plutôt, on note un effort trimestriel de nettoyage du château. Vue l’insuffisance de traitement et d’hygiène, l’eau reste un de paramètre de dégradation de condition de vie. Toutefois la déforestation réduit la capacité d'infiltration d’eau, qui réduit la recharge des nappes. Il revient donc de désinfecter régulièrement l’eau, afin de préserver ces propriétés physico-chimiques, qui en retour engendre de maladies. (Voir tableau n°7). Pour cela, il faut avoir recours à des solutions d’hypochlorite de sodium (javel).

Tableau n° 7 : Risques des maladies lié à substances naturellement présentes dans l’eau Ions Risque Eau (mg/l) limite (mg/l) Na+ d’hypertension 11,9 200 So4²- gastro-intestinale 6,3 250 No3- méthémoglobine (maladie bleu) 13,7 0,1 Cl- goût saumâtre 53 200 Ca²+ Renforcement des os et dents et sang claire 11,3 Non limité Source : Recherche personnelle

Les nitrates (sels de l’acide nitrique) existant dans l’eau potable peuvent être la cause de maladies mortelles chez les jeunes enfants. Les oligoéléments : le mercure, l’arsenic et le plomb sont toxiques. La consommation de cadmium présent dans les engrais dérivés des boues d’épuration stockée par les plantes cultivées peut provoquer des troubles digestifs sérieux et une atteinte du foie ou des reins. Certes, les activités humaines dégradent davantage les équipements hydrauliques. L’évolution continuelle d’une fuite d’eau dans la commune ne peut s’expliquer que par l’endommagement au fil des années des accessoires hydrauliques : tuyaux, vannes, robinets, et etc. Toutefois, le libre accès de stockage dans les citernes entraîne des pertes. Le tableau n°8 trace l’évolution des pertes d’eau dans la ville comparée à Moroni, où la gestion est sous direction de la Société Nationale d’Eau et d’Electricité (MAMWE)

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Tableau n° 8 : Comparaison des taux de pertes de l'eau potable

Date 2008 2009 2010 2011 2012 Moroni 60% 60% 60% 60% 60% Mitsoudjé 27% 30% 33% 36% 40% Source : CODEM et MAMWE

Comparativement la capitale Moroni, l’hypothèse de perte d’eau dans la localité est passée de 27% à 40% en 2012 ; or les déperditions sur le réseau de la MAMWE restent constantes de 60% durant ce dernier quinquennat. Cependant, pour éviter ces genres des pertes, il est recommandé de recourir au dispositif appelé disjoncteur comme un compteur d'eau. C’est un appareil électromécanique qui protège le réseau contre les fuites d'eau, en détectant les grosses fuites et les fissures de canalisation (fuites continues), les joints endommagés, les robinets ouverts et même les fuites de petites consommations intermittentes. Il est capable de mesurer en temps réel les débits et de détecter les consommations anormales.

2.2-3. Risques indus à l’eau Intégralement, la Grande Comore dépend des eaux souterraines et pluviales recueillies dans des citernes domestiques privées et villageoises, avec un degré d’hygiène douteux. Par ailleurs les déversements incontrôlés des déchets ménagers conduisent aux risques d’endommagement du sol et la contamination de la nappe par la lixiviation. En effet, sans moyens ou des mesures de protection du réseau surtout au niveau du captage conduisent donc à la contamination de la nappe. En retour, les enfants et les usagés sont les plus vulnérables à ses maladies. Les effets causés par l’utilisation de l’eau non potable sont à risque à long terme et à moyen terme par carence ou surcharge et accumulation des bactéries, des virus. L’utilisation engendre des intoxications chromiques graves comme le goitre, la carie et dysenterie bacillaire, à protozoaire. Dont les maladies à transmission directe ne peuvent être bilharziose, leptospirose. La condition sanitaire est en grande partie responsable du développement de ses récurrentes épidémies.

2.3- Approche technique d’extension et de rénovation du réseau Le chef du village expose et donne la pleine participation physique et financière de la communauté à la gestion du système. Qui, l’expansion du réseau dans l’ensemble de la ville

35 peut remettre en cause le choix de la dimension de tuyauterie et des accessoires hydrauliques. En général la vie courante moyenne des installations des réseaux est d’un quart de siècle (25ans). Et comme l’analyse économique et financière porte sur 15 ans, cependant, les coûts ne sont pas calculés, mais plutôt estimer les valeurs ; en effectuant un inventaire de tous les ouvrages constituant le système. Les coûts de ce dernier, on a inventorié les prix unitaire en utilisant le bordereau de prix en multipliant par les quantités totaux. A priori tout critère d'affectation d'une solution technique d'approvisionnement va prendre en compte l’expression des besoins par la population elle-même (approche par la demande) et son actuelle situation en AEP. Face à la question d’extension ou de rénovation du système d’AEP de la ville, l’ensemble des enquêtés ont montré un enthousiasme marquant. (Tableau n° 9)

Tableau n° 9 : Volonté des ménages à participer à la progression du réseau Motivation et volonté Réponse % Se sente concerné par l'utilisation et l'exploitation de l’AEH oui 58% Souhaite être informé et l’entretien de l’AEH oui 68% Souhaite étendre le réseau dans la totalité de ville oui 100% Participation physique aux travaux oui 94% Participation Financière/cotisation à l'entretien de l’AEH oui 77% Participation au paiement de l'eau oui 100% Source : Enquête auprès des ménages

Les chefs ménages ont montré une bonne volonté sur l’ensemble de ces questionnaires. Etant donné du fait que le coût du branchement individuel est jugé élevé, mais ils ont exprimé un soutien remarquable au bon fonctionnement et à l’extension du réseau. Toute fois une nouvelle orientation de la gestion des déchets est donc mise en place au sein de la ville qui se traduit par des opérations de collecte/ramassage des déchets dans les places publiques et les foyers, qui constituent une garantie tangible à rendre la ville plus propre et plus viable.

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2.3-1. Recommandation lié au fonctionnement et à la gestion du réseau d’AEP En somme, la conséquence du mal gestion d’eau fait que Mitsoudjé est toujours sous pénurie d’eau. De ce fait, Il va falloir exécuter une étude complète des ressources disponibles en eau, une révision de la gestion du réseau. Pour cela, on se donne comme but d’apporter à la population la possibilité d’avoir un accès durable et efficace en eau, tout en assurant la fonctionnalité de l’infrastructure existante et en étendant le réseau dans toute la commune. Améliorer la qualité et la quantité d’eau en mettant sur pied des mesures de traitement de l’eau et la construction d’un 2ème château d’eau (réhabilitation, rénovation et extension des systèmes d’adduction d’eau). Sensibiliser de plus la population pour une gestion plus rationnelle de l’eau et la viabilisation les points d’eau par l’aménagement des puisards. Il convient d’entreprendre une politique d’amélioration de gestion d’AEP, en élaborant un plan d’action pour une période déterminée, tout en réorganisant et redéfinissant la fonction de CODEM et CGEM. Toutefois, avoir recoure à l’énergie renouvelable (panneaux solaires) pour le pompage va permettre une abonne gestion et distribution d’eau.

2.3-2. Gestion des déchets solides ménagers à Mitsoudjé En 2012, sous l’intervention de la commune et d’une association non gouvernementale pour la protection de l’environnement aux Comores (APRE-COM) la ville bénéficie d’un programme de Micro financement du fonds pour l’environnement Mondial (PMF/PNUD/FEM) un prêt de 27 820 000 KMF soit 56315,78 EUR, qui se focalise sur la gestion et traitement des déchets ménagers. Cette initiative s’inscrit dans le programme de lutte contre la pauvreté pour les Etats Fragiles financé par le PNUD. Cette opération de nettoyage de la ville initiée par les jeunes en collaboration avec le PNUD a révélé des changements perceptibles à travers le mécanisme interactif de collecte et ramassage dans la localité. Ce projet permet à l’agglomération de Mitsoudjé de ne plus être soumis à la pression des déchets et des nuisances consécutives en terme d‘hygiène collective de santé publique et de préservation de l’environnement. En principe le plan actuel de la gestion des déchets prévoit que le CODEM se charge des déchets dangereux, de la législation, normes et coopération international. L’APRE-COM s’occupe du plan de la gestion des déchets solides de la ville, de l’identification et de l’aménagement des sites de décharge, suivi et évacuation. C’est à travers ces deux institutions que le programme de la gestion des déchets va avoir ses prérogatives en vue de dépasser le jalon d’un programme communal à une échelle régionale. Toutefois la question de gestion des dechets revient aussi à l’Etat. La figure n° 4

37 classifie les acteurs sources de la gestion. A savoir ces ressources demandées sont dédiées au traitement du site de décharge identifié à Choidjouni à 3km du château.

Figure n° 6 : Acteurs responsables de la gestion des déchets dans la commune

L’Union des Comores

L’île autonome de Ngazidja

La commune de Mitsoudjé

CODEM APRE-COM

Les Ménages

Source : Auteur

Dans cette figure l’APRE-COM comme le CODEM est sous la tutelle de la Mairie. Cependant les problèmes institutionnels et le manque d’articulation dans le système de gestion des ordures, justifient sérieusement le rôle des acteurs institutionnels dans le partage des tâches, dont: au développement de la ville représente bien la société civile.

2.3-3. Collecte et composition des ordures Considérer, entre autres, les causes de la dégradation du sol et la variabilité climatique. En effet plusieurs scenarii de gestion des déchets sont proposés dans la ville par l’APRE- COM, à savoir la disposition des poubelles et la mise en place d’une structure de ramassage des ordures. Le service de ramassage d’ordure se traduit par des opérations de nettoyage dans les milieux publics et les espaces domestiques recensant environ 68% des habitations. Les habitants déposent les sacs à ordures le long du passage du camion de ramassage. Excepté les dimanches, les agents chargés de l’opération de la propreté de la ville, l’APRE-COM passent les collecter de 8 à 11heures du matin. En effet cette production, n’est pas homogène, elle varie suivant le niveau de vie social des ménages. D’après les enquêtes de l’APRE-COM dans la commune, la production moyenne journalière d’ordure par ménage est entre 0,5 à 3kg de déchets, soit à peu près 1 206 690kg par an. Selon leur rapport de 2012, elle collecte environ 58% des déchets, soit une nette amélioration de propreté dans la commune. Elle affiche une légère production

38 similaire à celle des autres villes des Comores, particulièrement Moroni qui est de 0,6 à 1kg par jour et par personne. Pour notre cas de recherche, cette classification de déchets on a tenu en compte seulement de l’origine et les catégories des déchets produits par l'activité quotidienne des ménages : les ordures ménagères collectées à domicile, les encombrants collectés en déchèteries (gros électroménager, mobilier, matelas, bicyclettes...), les déchets de l'assainissement individuel (matières de vidange), les déchets d'entretien des jardins collectés en déchèteries (tontes de pelouse, résidus d'élagage, tailles de haies…) et les déchets ménagers spéciaux collectés en déchèteries (résidus de peinture et solvant, piles, produits de nettoyage…).

2.3-4. Mode de gestion de déchets exercés dans la commune La gestion des déchets ménagers et industriels est l’un des problèmes aux quels se heurtent aujourd’hui des pays sous-développés. Entre autres ils posent et causent de nombreux dégâts liés à la dégradation du sol et à la variabilité climatique. En principe, la politique nationale en matière de gestion des déchets est régie par de la loi cadre n° 200/45du 26 juillet 2000, stipulant que les autorités administratives sont tenues responsables de l’élimination des OMS dans leurs communes. Malgré l’édition de cette loi, l’application reste malheureusement théorique. Et cette absence permet aux habitants de se débarrasser eux même de leurs ordures. C’est ainsi que les cours d’eaux de la ville ont été les mieux appropriés pour les décharges publiques. En pratique ces déchets s’évacuent naturellement par les eaux fluviales vers les zones basses et la mer située à 2 km des habitations. Par conséquence, on a dégradation et pollution des côtes. De fois les crues torrentielles envahissent les zones habitées. Cette montée des eaux charrie des débris de sable faisant obstruction à l’infiltration des eaux pluviales. Lors de nos enquêtes, 30% des ménages rapportent qu’ils jettent leurs ordures sur des espaces libres isolées non aménagées. Généralement, ces sont les enfants qui jettent les ordures, par fois certains d’entres eux font objet de récession et les délaissent en cours de chemin. Dans ces lieux de décharge, il n’est pas rare de voir la présence des animaux domestiques et des rongeurs cherchant à se nourrir. Malgré le mélange de déchets biodégradables et incombustibles, le brûlage est le seul traitement pratiqué. Manque des matériels suffisamment spécialisés : camion poubelle, camion tisseuse et d’une politique de valorisation des déchets, l’incinération à ciel ouvert est la seule solution applicable par l’APRE-COM. Dans la planche n°7, ceci se voit dans le cliché 3 ; site de décharge identifié à Chadjuni à 3km au dessus du château d’eau.

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Planche n° 7 : Dépotoirs publics et mode d’incinération dans la ville

Source : cliché de l’auteur

En général ces images illustrent les différents vidoirs ainsi que leurs modes de traitements de déchets dans la localité. Visiblement, le cliché n°1 atteste bien l’évacuation naturelle des déchets par les eaux des fleuves vers les zones basses : champs et mer. Quant aux clichés n°2 et 3, ils représentent les dépôtoirs dont le mode de traitement de déchets est l’incinération à ciel ouvert, qui s’avère dangereuse pour l’eau dans cette ville humide. Cette combustion des déchets génère et émet des oxydes de carbone et des composés organiques volatils polluant l’environnement. Ces décharges représentent aussi bien des nuisances olfactives que visuelles et d'ordre esthétique en dévalorisant paysage et santé publique.

2.3-5. Frein à la GDS dans la ville Malgré les efforts déployés par les responsables, les services de l’APRE-COM n’arrivent plus à couvrir la totalité de la commune, à cause du nombre limité des agents de ramassage, du temps du travail et du camionnage. Pendant la période de pluie, basculent la fréquence et les horaires de ramassage, parfois les ordures s’accumulent pendant plusieurs jours et par la suite s’éparpillent et forment des dépotoirs sauvage sur les allées de la ville. Il se pose aussi le problème de l’inexistence d’un système de drainage et d’évacuation des eaux polluantes. En raison de plus nous n’enregistrons aucune fosse à ordures dans l’ensemble de la commune par manque d’initiative des autorités. En effet, les fumées nauséabondes senties à environs 2km et la prolifération des mouches dégradent la santé publique, afin de prémunir les habitants contre les contagions, les autorités doivent délocaliser le site. Ainsi, l’incivisme de certain habitant continue à déverser leurs ordures dans des terrains non construits et les cours d’eau proches. Les raisons données sont les suivantes :

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Tableau n° 10 : Perception limitant la gestion des déchets selon les chefs ménages Facteurs énoncés Proportion % Mentalité (mauvaise habitude, paresse, manque de sensibilisation) 15% Insuffisance et éloignement du passage de la benne à ramassage d’ordure 47% Insuffisance des agents de pré-collecte des ordures 100% Tarif du service de pré-collecte 89% Source : Enquête auprès des ménages

Se référant à ce tableau, 47chefs ménages suggèrent que le prix de redevance mensuelle de 1000Fc est un peu cher. Il est recommandé de tenir compte du rang social avant de fixer toute redevance. Par ailleurs, l’APRE-COM doit recruter des agents, afin d’améliorer la qualité de ces services en matière de pré-collecte et de collecte des déchets.

2.3-6. Politique de perceptive d’avenir La mauvaise gestion des ordures et le manque d’articulation dans le système de collecte, conduisent toujours à l’utilisation des espaces non viables et les cours d’eau de la ville comme lieux de déversement des ordures. Ces habitudes malencontreuses de la part des habitants, dégradent incontestablement le milieu. Vue l’attitude récalcitrante et la manière de la population à évacuer les ordures en plein air sans aucun triage. Il va falloir redéfinir et mettre en place une politique d'assainissement et de gestion des déchets dans la ville. D’une part il faut prévoir un bâtiment administratif, comme lieu de travail pour le personnel renfermant des bureaux, magasins et des salles pour usage divers. Qui revient d’un autre part de renforcer le projet pilote en matière de pré-collecte des ordures ménagères et d’aménager des bacs à ordures dans l’ensemble des quartiers pour faciliter la collecte et éviter la multiplication des dépotoirs sauvages. Clôturer le site pour éviter le débordement des déchets et l’intrusion des animaux. Chercher une benne à ordure broyeuse afin de pouvoir promouvoir une politique de valorisation d’ordure ménagère sous forme de source de revenu formel ou informel florissante. C'est-à-dire mettre en place un système de collecte des déchets recyclables (métaux ferreux) et la complémentaire possibilité de compostage, une solution de valorisation des déchets à des fins d’améliorer les rendements agricole sous engrais. Pour bien pérenniser la structure de pré-collecte et collecte des déchets dans la localité, on va prendre en considération la distance par rapport aux habitations pour éviter toute nuisance olfactive ou poussiéreuse. Pour éviter tout impact lié à mal l’exploitation d’une

41 décharge de déchets (Voir annexe n°3), l’emplacement de la décharge va être conçu de manière à permettre un travail correct et rationnel sur place.

2.3-7. Tarification de deux services fonctionnels Contrairement à la capitale Moroni (80 000 hab), soit 10% de la population totale du pays est alimentée en eau potable à travers le réseau de distribution de la Société Nationale d’Eau et d’Electricité (MAMWE), la consommation de l’eau est déboursée 50Fc pour un bidon de 25 litres, soit 500KMF le mètre cube. Quant aux branchements particuliers le tarif est de 220KMF le mètre cube. A présent dans la localité, le tarif de l’eau pour les branchements privés est de 200KMF/m3 contre 2500KMF bimestrielle aux usagers des BF. Dans une politique d’encouragement au branchement privé, le tarif fontainier est sans appel avec un forfait de 5000KMF pour le non respect de la date limite de paiement, contrairement aux particuliers, dont le forfait est de 1500KMF. Le tarif de recouvrement intégral du coût de l’eau pour les branchements privés de Salimani est de 250KMF/m3. Et le prix d’équilibre praticable sur les citernes varie selon le volume de récipient. (Voir Annexe n°2). Pour service rendu, l’APRE-COM impose une redevance mensuelle de 1000Fc soit (2 euro) à chaque ménage bénéficiaire de son activité. Le recouvrement des coûts constitue un fond de roulement conséquent permettant de mieux assurer le bon déroulement des activités. Le projet de gestion des OMS comme celui de l’AEP a permis à l’agglomération de ne plus être soumis à la pression des déchets et des nuisances consécutives en terme hygiène collectives de santé publique et de préservation de l’environnement. Mais la situation économique du pays n’est pas favorable à l’acquisition d’une technologie appropriée à l’industrie de recyclage, de ce fait les autorités sont contraintes d’utiliser des espaces libres isolées non aménagées comme sites de décharge. En général, ces sites sont opérationnels en moyen 5 ans ; or la possibilité d’extension demande au moins une vingtaine d’années. D’où il est bien nécessaire de continuer les activités d’IEC/CCC à l’endroit de la population.

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DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE CONSTRUCTIVE ET LIMITES DE LA PROMOTION DES SERVICES URBAINS DE BASE DANS LA REGENERATION DE LA VILLE DE MITSOUDJE

Ce travail détermine les quartiers de la commune les plus exposées aux problèmes d’inondation pour les éventuelles mises en place du plan d’assainissement. L'état de l'environnement peut être suivi afin de lancer des alertes en cas des problèmes majeurs. Cela, explique les contraintes naturelles répétées, la situation inquiétante des inondations qui nécessite l’urgence. Sans compter que la mise en place de ce réseau d’AEPAH se heurte à de nombreux obstacles d’ordre socio-économique, institutionnels, matériels, financiers et techniques. Face à cette situation, nous avons tenté d’évoquer et de proposer des solutions possibles, à cout et à moyen termes et dans l’avenir. Ces propositions sont contraignantes mais réalisables dans une perspective d’assainissement et de planification urbaine.

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CHAPITRE III : LES PERSPECTIVES PROMETTEUSES D’UN RESEAU D’AEPAH INTEGRES SUR LA VILLE

Dans le domaine environnemental, la mise en œuvre du réseau d’AEPAH démontre un développement prometteur de la commune. En plus, cela porte des effets positifs permettant la conservation du lieu du projet, ainsi que le processus du développement urbain. Il revient à la population concernée d’assurer la mise en œuvre et la propreté de des infrastructures d’assainissement. De plus, ils doivent faire partie des tontines et des associations constituant le grand atout dans la collecte des fonds. Les chefs de ménage enquêtés sont prêts à participer financièrement et physiquement à la réalisation d’un ouvrage d’assainissement. Il est à noter que la ville a déjà montré un savoir faire à la matière. Davantage ces lignes matérielles vont contribuer à un changement positif psycho-comportemental de la population dans la prise de responsabilité au développement de la ville. Espérons plus du coté de la population une évolution comportementale dans le cadre de la mise en place de cet éventuel système d’évacuation d’eaux dans la ville.

3.1- Implication du réseau dans le plan de développement de la ville L'assainissement est géré par le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, conjointement avec le Ministère de la Santé et de la Population en charge de l’Hygiène. La mise en œuvre de ces grandes orientations stratégiques exige une négociation permanente et minutieuse pour redéfinir les rôles respectifs des aménagements, les procédures adoptées en vue d’harmoniser les logiques d’intervention. Ces propositions ne sont pas très neuves ou peuvent sembler à certains utopiques et complexes. En définitive, elles permettent toute fois d’affirmer que : Il n’y a pas de solutions simples à des problèmes complexes, nous faisons comme si "tout était possible" nous rêvons, puis après on vérifie si on peut mobiliser et réunir des partenaires. Dans le processus de développement de la ville, misons sur la mobilisation et la responsabilisation des différents acteurs et partenaires. La mise en œuvre d’une telle stratégie, nécessite la participation de chaque acteur potentiel dans son secteur ou filière d’activités (Privé et Public). Il faut savoir être objectif, c’est à dire savoir articuler plusieurs niveaux d’espace et de temps, dont certaines questions de fond liées à la coordination en termes de réflexion et de réalisations se posent: Qui doivent coordonner ce travail ? Quels sont les acteurs d’intervention et quelles sont les relations entre eux ?

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3.1-1. Des partenaires sérieux et variés Mitsoudjé a l’habitude de travailler avec des projets de développement. La population démontre un fort engagement citoyen pour l’amélioration de sa condition de vie par sa volonté à payer, à participer dans les précédents projets de développement, notamment l’adduction d’eau et la gestion des déchets et comme d’autres. Lors de l’entretien avec les chefs de ménages, lorsque nous avons évoqué l’aménagement d’une hygiénisation, une volonté à contribuer pour recouvrer le coût d’investissement s’est largement dégagée. D’une façon consensuelle chaque ménage va verser une certaine somme d’argent à la réalisation du projet d’assainissement. En effet dans le cadre de ce projet les ouvrages du système d’assainissement s’adapte et édifie en rapport du levé financier gagné lors du collecte. Cette participation financière et technique de la population va permettre de mettre en place, le projet d’assainissement de la commune. En plus la plate forme d’évacuation et d’hygiène a financé et a expérimenté dans le projet du village modèle demande d’autres bienfaisances financiers et matériels car les ménages n’ont pas la totalité des moyens, dans l’immédiat, de supporter un tel investissement. A ce propos, l’Etat, les ONG-internationales, les pays amis des Comores et les partenaires onusiens du développement présents aux Comores peuvent tout simplement appuyer cette initiative populaire.

3.1-2. Planification à l’exécution du projet Pour renforcer l'adhésion de la population dans la résolution des problèmes d'assainissement, il est indispensable de mener des campagnes de sensibilisation et d'éducation sur la gestion environnementale. En d'autres mots, il faut une gestion participative pour pallier les problèmes d'assainissement. La planification appelée « plans nécessaires à l’exécution des travaux» comprend la fourniture des éléments constitutifs à la mise en œuvre du réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales. Il vient ainsi le décapage, les travaux d’installation et de terrassement (voie d’accès, abattage d’arbres, débroussaillage, etc.) pour permettre les fouilles nécessaires à l’installation du réseau d’assainissement. Particulièrement la fourniture, la mise en œuvre des produits et matériaux constitutifs de l’installation (canalisations, sable, gravillon, gravier, ciments, fer) définissent l’implantation du dispositif d’assainissement. Que pour la préservation de santé, il revient enfin de remblayer et d’enlever les gravats résultant des travaux d’assainissement.

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3.1-3. Mécanisme de recouvrement de coût Les coûts des ouvrages des assainissements individuels sont jugés élevés pour une diffusion à grande échelle et l’évacuation de grandes quantités des eaux polluantes est difficile à faire à un coût raisonnable. La composition des coûts d'un réseau d'assainissement s'établit comme la somme des coûts suivants : Coûts des matériaux et d’aménagement du réseau et les coûts des matériaux entretiens. La réalisation de certain des projets ici identifié est, pour la plupart liée aux possibilités de financement internes ou externes. Afin d’éviter tout détournement d’argent ou matériel : apercevoir un régisseur n’ayant pas versé au trésorier la totalité des collectes ou qui utilise une partie des fonds du comité à des fins personnelles, nous sollicitons régulièrement d’effectuer l’audit. Ce dernier permet d’assurer un contrôle sur la gestion des fonds et des matériels et constitue un bon outil de prévention. Cependant, grâce au suivi audit, on va en registrer un taux de collecte ménage élevé et la motivation des différents acteurs.

3.2- Responsabilité de la construction d’infrastructure La question de responsabilité à l’infrastructure est l’élaboration d’une stratégie anticipative probablement la plus importante à gérer par l’hôtel de ville. La stratégie est d’assurer progressivement la pérennité du système canalisations dans chaque quartier grâce à la formation et à l’accompagnement des comités inter-quartiers. Il s’agit d’entamer une réflexion à l’élimination des eaux usées et pluviales. Le système de canalisation va dans le plan d’aménagement de la ville, vu qu’il peut garantir un développement durable et une forte cohésion sociale.

3.3- Un aménagement de quartier sollicité par sa population A Mitsoudjé, les eaux de pluies s’évacuent de façon anarchique le long des voies de desserte et des pistes faisant ainsi un travail érosif important. Les maisons situées sur les alentours des cours d’eau sont les plus exposées à l’inondation. Chaque habitant essaie de détourner les eaux de ruissellement de sa concession par la mise en place de canalisation sans se soucier de l’entourage. Cette situation cause généralement des polémiques dans la ville. Cependant, l’aménagement de canalisation dans un quartier s’entame d’abord par l’exploitation d’une demande de la population ; qui s’engage au financement du fonctionnement du projet d’une cotisation par les ménages et par une mise en place d’une structure de gestion basée sur les critères de représentativité, de compétence et d’intégrité des membres. Cette approche de proximité: constitution d’une commission (délégués), qui oriente

46 les travaux de canalisation y permet au quartier mettre en exergue une demande de leur modèle de canalisation à aménager, auprès de la commission chargée du projet. Toutefois, chaque maison doit se connecter au réseau de canalisation, en mettant un tuyau d’évacuation ou aménager une issue pour l’eau usée. Les quartiers vont s’organiser de la même façon et présenter les mêmes caractéristiques. Grâce à la réorganisation du milieu, un plan d’urbanisme finira par s’établir. Afin de dépondre à la demande et de persuader la population de s’engager à la mise en place de ce système; on s’engage d’accorder une priorité aux femmes en cas d’exploitation économique de l’ouvrage (au moins deux femmes dans le bureau de la structure de gestion du projet) et à respecter des mesures environnementales autour des ouvrages. Œuvrer un système adapté à la réalité ; qui des ingénieures en aménagement, des urbanistes, des maçons et des plombiers de la localité étudient leur requête, tout en sollicitant le mode d’entretien conformément adapté.

3.3-1. Un système conçu en fonction de chaque situation des quartiers Dans l'ensemble du territoire national, le morcellement des constructions anarchiques aggrave les problèmes de circulation et d'évacuation des déchets, malgré les lois relatives au code de l'urbanisation et de l'aménagement. Les constructions non contrôlées et illicites gênent l’évacuation d’eaux. L’eau n’a plus d’issue pendant la saison de pluie, elle compense sa surface horizontale en prenant des hauteurs. Les quartiers de Nord traversés par les torrents et ceux du centre bas deviennent de plus en plus vulnérables à l’inondation. (Voir planche n°10). En effet, il est possible que d’autres pluies diluviennes, les quartiers de Sud-Sud Est soient inondés. Il est souhaitable de mettre en place un système d’assainissement, pour en venir à l’aide, d’améliorer et de retrouver les bases saines du lieu. Ce système d’assainissement exige une surface minimale sur la parcelle en tenant compte des distances à respecter vis-à-vis de l’habitation, des limites de propriété, des arbres, des places publiques, etc. Ils peuvent être conçus en fonction de leur forme et de leur dimension. Voir même la profondeur de la canalisation risque d’être réduite à quelques centimètres ou un mètre plus dans certains quartiers.

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Planche n° 8 : Inondation du quartier d’Irovouni

Source : cliches de l’auteur, avril 2014

Les pluies diluviennes et les crues torrentielles ont inondé la ville. Les crues du cours d’eau Magobani a complètement dénaturé la zone, vue le dénudement de la route. Le cours d’eau a façonné un nouveau lit, le quartier est de plus en plus vulnérable et exposé aux inondations.

3.3-2. 2.4 Situation des propriétés de la ville Les récents déluges abattues dans la commune ont conduit à : la destruction des infrastructures du réseau adduction d’eau et des routes, des épidémies et des infections respiratoires aiguës. En effet, la commune de Mitsoudje se trouve confronter au tourment de pluie diluvienne, générateur de la dégradation environnementale. En plus, avec le crachat de cendre en 2005 du volcan Karthala, ces rivières transportent des matériaux (cf. planche n°9) fins bien utilisés pour la construction. L'écoulement de ces rivières est quasi permanant durant les pluies de mousson de novembre à mai et leur durée peut atteindre un mois ou plus. Malheureusement, la question d’inondation touche aussi profondément le domaine socioéconomique.

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Planche n° 9 : Sable charrié par les cours d’eau

Source : cliché A : Omar. A et cliché B : S. Hamidou

Visiblement les cours d’eau charrient des sables et d’autres matériaux. Plus particulièrement les sables favorisent au développement humain sur l’habitat. Mais, toutefois le dépôt de celui-ci dégrade et diminue le pouvoir d’absorption du sol, favorisant les inondations. En général les chefs de ménages sont conscients des risques liés aux eaux usées et pluviales, mais un bon nombre des enquêtés 64% voit que le danger des déchets ménagers est plus urgent que ces derniers. Toutefois les enquêtés montrent une préférence pour une mise au point d’un grand système d’orientation stratégique d’assainissement. Hormis les ménages dotés de systèmes d’évacuation autonome avec fosses améliorées ou septiques, le secteur de l'assainissement à Mitsoudjé reste quasi embryonnaire. Environ 30% des ménages enquêtés rapportent qu’ils jettent leurs ordures sur les terrains vagues ou dans les rivières. L’ensemble des enquêtés ne dispose pas une fosse fumière. Mais, d’une part 75 % rapportent qu’ils drainent leurs eaux usées dans une fosse remblayée en caillasses (douzi). Le restant draine ces eaux usées dans un tas d’ordures entassés à un proche terrain non aménagé ou dans les WC comme les eaux de douche. Le tableau n°11 témoigne bien de l’état de salubrité dans la commune.

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Tableau n° 11 : Perception d’insalubrité dans la localité

Principales causes Proportion (%) Assainissement individuel 7% Assainissement collectif 2% Collecte de déchets 58% Toilette/ Latrine 100% Source : Enquête auprès des ménages et CODEM

Ce tableau relate l’aperçu général de l’état de l’assainissement dans la ville. L’assainissement collectif désigne les canalisations faites dans les quartiers de Banguwéni vers Mraboiwani et de la place de Bangani et la ville a besoin un système d’assainissement collectif.

3.3-3. Un système d’évacuation adapté à la nature du sol Chaque sol, suivant sa nature a une capacité différente à évacuer les eaux. L’ensemble des caractéristiques du sol doit le rendre apte à assurer l’évacuation et à éviter notamment toute stagnation ou déversement en surface des eaux usées. L’assainissement est considéré comme prioritaire dans le plan d’urbanisation. Cela nécessite qu’une partie de terrain soit spécifiquement dédiée à cette fonction d’aménagement. La surface de cette zone doit varier selon les types de canalisations choisies. Ainsi les caractéristiques techniques et hydrauliques de système d’évacuation d’eaux varient aussi en fonction de la pente du terrain sur lequel il doit être construit. Les caractères hydrauliques : débit et vitesse d’écoulement du système d’évacuation d’eaux se conjuguent avec les dissimilitudes du lieu. Ainsi le système proposé a les caractères suivants :

Tableau n° 12 : Débit et vitesse de l’eau ruisselée Pente P (%) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Débit Q (l/s) 266 376 460 531 594 650 703 751 797 840 Vitesse V (m/s) 0,83 1,17 1,44 1,66 1,86 2,03 2,20 2,35 2,49 2,62

La vitesse et le débit de l’eau sont estimés au moment de la crue. Qui s’obtient par le manière suivante : Débit Q = V/Δt : V= volume et Δt= temps nécessaire, Vitesse V =m/Δt : m= Distance parcouru e. Les numéros de 1 à 10 indiquent la dénivellation ou l’inclinaison du

50 terrain. La pente 1% est une pente presque nulle. La platitude peut être l’un des obstacles à l’entretien des infrastructures d’évacuation d’eau.

3.4- Modélisation du système de canalisation Vue la platitude du lieu et les moyens économiques limités, on ne peut que se contenter d’un système de canalisation simple et efficace. En tenant compte des caractéristiques techniques et hydrauliques (débit et vitesse d’écoulement) de système d’évacuation d’eaux qui doivent varier avec la pente du terrain, on a pris comme modèle de canalisation ; le système à ciel ouvert en «U», buses, dalots et couverts à fond plat. Le système de caniveau à ciel ouvert, on peut curer les boues déversées aisément avec les matériels de curage habituel. Ces derniers sont des outils ordinaires comme des pelles, des bêches, des fourches et des râteaux et puis des brouettes et seaux pour ramasser les boues de curages. Pour la pérennité des performances de l’aménagement et le maintien des garanties d’entretien des canaux d’évacuations à ciel couvert, ils font recours à des professionnels. Afin de minimiser les dépôts le long de son parcours, seul le caniveau à forme du fond en «U», pour un terrain plat comme lieu d’étude. Ce système à ciel ouvert va davantage rendre accessible les ruelles et permettre de sécher les quartiers. Cette opération a un coût qu’il convient de prendre en compte, mais au moins le curage s’effectue à moindre coût.

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Croquis n° 6 : Schéma directeur de canalisation

Source : Auteur

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3.4-1. Les cours d’eau : lieux de rétention des eaux Avec le temps, les murs de soutien des cours d’eau ont cédé sous la pression des eaux. Les risques d’inondation la ville sont terriblement élevés. Entre autre les travaux de construction de ces digues de protection doivent être réalisés, pour renforcer et prévoir ces dangers. Subitement, les inondations des crues torrentielles vont être réprimées et diminuées. Le réseau de canalisation va collecter les eaux usées et pluviales vers les cours d’eau ; lieux de rétention des eaux. Manifestement, l’hôtel de ville a déjà évalué le montant voulu pour mettre-au-point les digues de cours d’eau. (Voir tableau n°13)

Tableau n° 13 : Devis quantitatif et estimatif de construction digue Volume Distance N° Digue Montant (Fc) (ml) (m) 1 Troni (Mro Watroni) 350 295,3 232 860 000 2 Dambé (Mro Wa Dambé) 350 328 251 967 500 3 Choidjouni (Mro Mnapessini) 350 98,4 84 338 500 4 Irovouni (Mro Wa irovouni) 350 62 19 240 000 Source : CODEM

L’ensemble de ces digues totalisent 588 406 000KMF soit 1 196 020 d’euro. Les montants exorbitants s’expliquent par les prix élevés de matériaux de construction et l’édification de deux bords des cours d’eau.

3.4-2. Le système facile à entretenir : ciel ouvert Mitsoudjé, se localise sur une étendue plaine caractérisée à l’Est par des pentes raides de 20 à 30% et l’Ouest de 10%.Grâce à la forme «U» du caniveau, ce système favorise au curage naturel des caniveaux (un auto-curage) dû à une surface lisse favorisant la vitesse de l’écoulement de l’eau. Et les canaux et caniveaux varient d’une largeur d’ouverture de 50 à 80 centimètres et de 50 centimètres à 1 mètre de profondeur. L’ouverture dépend à la fois de la quantité d’eau à collecter suivant la situation rencontrée dans le lieu à aménager. Ce système à ciel ouvert se range sur le fond en surface lisse en forme «U», qui fait que plus l’eau est concentrée au fond du caniveau plus la vitesse d’écoulement d’eau augmente. A part le fond en forme «U» du caniveau, le mètre linéaire de ce caniveau est aussi constitué de deux dalles latérales. Ses dalles latérales peuvent se présenter en pente raide ou en pente douce. Les deux lignes de caniveaux ont la même forme, mais les ouvertures

53 d’inclinaison différentes variant entre 45° à 70°. L’ouverture de ces dalles est donc déterminée en fonction de volume d’eau de pluie ruisselée dans la zone. Elles ont comme rôle de faciliter l’écoulement des eaux de pluies vers le fond de la canalisation et à collecter les eaux de surface. La figure n°7 modalise le système d’évacuation d’eau dont le fond du caniveau forme en «U» et lisse.

Figure n° 7 : Système d’évacuation d’eau à forme « U »

Source : Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ)

Remarquablement, ce système à ciel ouvert symbolisé par la figure n°6 ne nécessite plus de creuser un grand trou pour un canal. Ce système est en mesure de s’entretenir lui- même par l’auto-curage favorisé à cette forme en «U».

3.4-3. Types de canal d’évacuation : buses et dalots et couverts à fond plat Les eaux pluviales sont pratiquement mal drainées et sont à l'origine des crevasses et de l'érosion de la ville. Au regard de cet état de fait, on se limite d'étudier les moyens durable d’évacuation des eaux dans la commune et de l’espace. Il s'agit de montrer à travers l'étude, les différents types de canal d’évacuation et ses contraintes comme ses atouts. La buse est un système d’évacuation de forme circulaire, totalement couvert en béton. En générale, ce sont

54 les buses de 40 à 60 cm de diamètre les plus utilisées. Techniquement le regard buses ne doit pas dépasser une distance de 6 mètres. Elle est surtout connectée vers un canal principal. Elle chemine les eaux usées venant du foyer, comme : celles de la cuisine et du puisard des toilettes au principal. Comme le regard est une surface d’accumulation de déchet, on doit souvent le curer pour éviter qu’il se bouche. Grace à ses fréquents entretiens, la buse peut tenir longtemps. Les dalots font partie d’un système couvert, plus souvent situés sous la route. Leur profondeur varie en fonction de fil d’eau se trouvant sous les passages. Le curetage de dalot est difficile à manœuvrer parce que sa profondeur ne nous permet pas de se mettre débout. L’entassement des boues et des déchets bloquent l’écoulement des eaux. Afin d’éviter cette situation, il faut tenir compte de la descente ; qu’elle soit suffisante pour permettre l’auto curage. Couramment ce sont les déchets en plastique qui bouchent les canaux. Normalement, ce sont les canaux d’évacuation de 50 à 80 centimètres d’ouverture et de 50 centimètres à 1 mètre de profondeur qui sont les plus utilisés. Mais la dimension de ces canaux varie d’un lieu à l’autre et d’une même longueur de ligne. La forme du fond plat pose problème. Techniquement, la vitesse de l’écoulement dépend de la surface ; c’est-à-dire plus la surface de l’écoulement est petite, plus la vitesse augmente. En théorie, l’eau charrie tout sur son passage, sans laisser le moindre dépôt. Comme son nom l’indique le fond de ce canal plat facilite le dépôt des boues et des granulats. Ce qui laisse entendre que le canal va se remplir rapidement par ses dépôts. Favorablement, le curage s’effectue avec des pelles, des râteaux et des bêches car la surface est assez plus grande et maniable. Et vu qu’il est exposé de dépôt, le manœuvre d’assainissement doit être répétitif.

3.4-4. Type d’entretien sollicité Tout comme le réseau d’adduction d’eau, le réseau d’assainissement doit être entretenu pour fonctionner efficacement. Bénévolement, la population va prendre part à l’entretien et à la surveillance des infrastructures. Par excellence le mouvement associatif est le cadre d’apprentissage de l’esprit d’organisation, de responsabilité, de sacrifice, etc. Particulièrement, il revient d’inculquer à la population l’action du curage des canalisations dans leurs tâches quotidiennes. Systématiquement, chaque ménage participera dans les activités d’entretiens de ces infrastructures. Contrairement aux ménages qui ne participent pas à ces activités, une taxe est exigée en échange de leur incivisme. L e dépôt des ordures et des boues font obstruction au déversement des eaux dans les canaux. Suivant la vétusté, le type et la taille du compartiment de canalisation, la fréquence

55 d’accumulation de déchet est improportionnelle. Cependant, la variabilité des dispositifs permet de s’affranchir des personnels et des équipements de nettoyage. Certaines installations nécessitent peu d’intervention, d’autres requièrent régulièrement de l’entretien : curage, remplacement de dalles, enlèvements des végétaux, etc. Elles peuvent s’échelonner entre plusieurs interventions par semaine et une intervention tous les mois voire plus. Pour faciliter ces obligations, le recours à des dalles de couverture est bénéfique. Ces dalles ont une durée de vie limitée et doivent être renouvelées. Les dalles d’usure, et massifs filtrants nécessitent d’être renouvelés en moyenne tous les 5 ans. Et pour éviter les difficultés d’ôter ses dalles de couverture pesante entre 40 et 80 kilos pour l’entretien aux canaux couverts des boues, on peut bien les structurer avec des grilles (dégrillage) et des tamis (tamisage), pour diminuer la lourdeur et d’éliminer les gros déchets. Voire les dimensions de la dalle varient selon la typologie de couverture choisie. Il peut être nécessaire de faire appel à une charpente métallique pour la réalisation des toitures des dalles. Ces clichés ci-dessous font références à certains modèles de dalles de couverture sollicités dans le projet

Planche n° 10 : Dalle de couverture d’une canalisation

Source : clichés de l’auteur

Ces représentations définissent les formes des dalles sollicitées dans le projet afin de faciliter la tache de curage. Visiblement ces dalles de couverture sont légères, maniable et jouent le rôle de suspension de gros de déchets. Elles conviennent à assurer l’élimination dans des canaux spécifiques de traitement ou d’enfouissement de déchets.

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3.4-5. Préconisation du projet Aucun système d’évacuation et de traitement n’a été réalisé à ce jour. Aucune étude n’a été menée à ce sujet. Il convient donc de prendre en compte et de vérifier la comptabilité des projets d’aménagement existant et de la végétation avec le choix filière. Des usages sensibles sur le territoire tels que l’AEP, la fibre optique et encore les constructions doivent être pris en considération pour éviter toute incompatibilité avec le dispositif d’évacuation des eaux usées à proximité. Des dispositions particulières sur l’évacuation des eaux usées peuvent être exigées localement par arrêté de l’autorité municipale. La superficie publique disponible dans la localité n’est pas suffisante pour la mise en œuvre d’une installation d’assainissement. La dimension de la canalisation dépend aussi de l’emprise publique disponible car ce système se construit sur des lieux publics comme des ruelles et le long d’une route.

3.4-6. Suivi en cours et à long terme du projet Profitablement, travail constitue un cadre de référence et de réflexion pluri sectorielle et pluriannuelle. Il constitue un travail prospectif et propose des orientations sur lesquelles peuvent être fondées actions et projets. Certains de ces projets relèvent du court, moyen terme, d’autres s’étaleront dans le temps. Ces actions ou projets retenus seront adaptées éventuellement au fil des ans en fonction de l’évolution de la conjoncture générale et de l’évolution de la commune, de ses besoins nouveaux. Le réseau d’assainissement mérite de fait d’être l’objet d’une attention croissante à mesure que les écosystèmes se dégradent alors que les retombées économiques que faisaient espérer les systèmes d’AEP va à se manifester pleinement. Les organisations sociales existantes contribueront énormément à la mise place de ce système d’évacuation des eaux usées dans la localité. L’assainissement de la zone, en particulier lutter contre la désagrégation et les boues couvrant les canalisations et la considération de limites foncières, ce sont les apparents changements au niveau de la localité. Mais il faut savoir que les services d’assainissement surtout ceux d’ouverture des axes routiers nécessitent de gros moyens financiers et techniques. A ce propos, plusieurs propositions doivent être formulées ; pour permettre à la ville d’atteindre à court terme les objectifs du projet et à long terme un développement durable.

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3.4-7. Paiement du service une fois mis en place L’assainissement est un travail de longue haleine, ayant pour objectif d’améliorer la mentalité et le comportement habituel jusqu’à ce que le devoir de civisme soit à la portée de tous. Pour se faire, nous organisons une assemblée afin de s’accorder à la mise en place du taux de la redevance. Dans le cadre de l’entretien du réseau, des groupes de jeunes peuvent être formés. Ces jeunes se chargent plus précisément du curage des ordures des cours d’eau agréés de dépôt et des canalisations. Pour cela, une certaine motivation doit être faite auprès de ces jeunes en leur garantissant un salaire mensuel. Ainsi il y a création d’emploi voire réduction du taux de chômage et amélioration de la santé environnementale. Et comme plus de 85% de ménages bénéficient le service d’AEP de CODEM. Pour mieux ajuster cette politique d’encouragement du respect de paiement du réseau, on doit intégrer l'assainissement dans la gestion d’AEP. L’assainissement peut représenter près de 1/3 de la facture d'eau.

3.4-8. Assurance de la durabilité de la solution technique Cette proposition d’évacuation consiste à mettre en place une plate forme d’hygiénisation équipée des canalisations et des protections. Ceci permet d’évacuer pendant longtemps une grande quantité des eaux usées et pluviales sans risque pour la santé publique. Il revient de renforcer les maçonneries et améliorer l’environnement dans les zones d’habitation. Dans tous les cas l’évacuation des eaux polluantes ne peut être garantie avec certitude que lorsque le sol est conditionné dans des pentes favorables à l’écoulement et infiltration, lorsque la température et le rayonnement solaire sont favorables. C'est-à-dire, il s’agit de mettre en place un mécanisme de suivi et de finalisation de ce projet digue, prévenir les risques de débordements des eaux de rivière et les inondations, renforcer l’outil de ramassage des déchets et assurer un environnement sain.( Voir tableau n° 14)

Tableau n° 14 : Niveau de mobilisation et de participation de la population

Réalisation de Entretien de Gestion de Types de participation l’ouvrage l’ouvrage l’ouvrage Participation en main d’œuvre oui oui oui Participation financière oui oui oui Participation en matériaux non oui non Source : Entretien auprès des ménages

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Dans ce tableau le non représente moins de 25 sur 53 rejets des chefs ménages. Cette hypothèse, nous a permis de voir le niveau d’engagement de la population pour la mise en œuvre de ce projet : dans les aspects de viabilité et de gestion d’EAH. Le secteur de l'assainissement dans la ville reste quasi embryonnaire, car hormis les ménages dotés de systèmes d’évacuation avec fosses sceptiques, il est évident que le taux d'accès des ménages à l'assainissement reste faible par rapport à celui de l'eau potable. L'origine de cette situation est à rechercher tant aux contraintes économiques, financières et à l’intérêt limité porté à l'assainissement autonome que au niveau de priorité supérieur accordé par les ménages aux services de l’eau, de l’électricité ou du téléphone et la non implication du secteur privé.

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CHAPITRE IV : LIMITES ET PERSPECTIVES POUR UN ABOUTISSEMENT DES RESULTATS PERENNES

Comme, tout travail, il représente des particularités notamment : des conséquences positives et négatives. L’existence des services de bases déjà fonctionnelles et opérationnelles, plus particulièrement œuvrant dans le domaine de développement social et de l’hygiène : l’AEP et la GDS s’avère être favorable pour la mise en œuvre du projet d’évacuation des eaux usées et pluviales.

4.1- Le grave dilemme du foncier La démarche de la gestion patrimoniale du foncier peut être à même d’anticiper les conflits résultant de la superposition des droits fonciers ainsi que les conflits nés du caractère trop centrique de l’espace. (cf. planche n°11). Les contraintes liées au conflit foncier sont liés à l’absence d’un plan de lotissement et l'insuffisance de moyens de communication. Sur l’occupation du sol, on note un différend social et une auto-organisation sociale homogène. Ce phénomène se marque dans le paysage par l’apparition de l’habitat informel et des quartiers spontanés et la production croissante de déchets ménagers. La situation actuelle est le résultat d'une exploitation généralement anarchique des ressources naturelles et de l'absence d'une politique rationnelle d'aménagement du territoire. Il fait l’objet de superposition de droits, de multitudes appropriations. Le code civil fait la distinction entre la chose et le bien d’une part, et le public et le privé d’autre part. La patrimoniale foncière est légitimé par quatre statuts fonciers : le domaine public, le domaine privé, communautaire et propriété privée. Cette dynamique se décompose en deux grandes tendances : l’acquisition des terres par l’achat et la squattérisation. Parmi les solutions proposées, viennent en priorité, le règlement de la question foncière, l’approche de tous les aspects du développement et de la conservation des ressources naturelles. Il revient d’élaborer un plan d’exploitation compatible avec la configuration de l’habitat et les lieux non exploités. Cette démarche nécessite la mise en place d’un processus de négociation, de scénarios de gestion et de schémas d’aménagement, de contrats et de structures de gestion négociée susceptible de garantir de façon durable les accords.

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Planche n° 11 : Vue d’en haut du quartier de Mdra-itsadraya

Source : cliché de l’auteur, 10 août 2013 Ce cliché montre le rapprochement et le non alignement des constructions, la ville est sans armature urbaine. Visiblement, le quartier ne laisse pas des passages ; les constructions sont étroitement liées. Toutefois, la fertilité du sol fait que la zone présente un degré élevé en flore, qualifiant celle-ci d’une ville jardin ou semi-rurale.

4.1-1. Restructuration de la ville A cause des constructions spontanées, la ville n’est pas structurée. Aucune organisation n’y a jamais être appliqué pour remédier à cette situation. La situation actuelle de la dégradation de la zone, nous permet d’avoir une idée sur les retombées funestes dans la ville. On peut justifier cela par la morphologie et l’absence de viabilité du lieu, la non accessibilité des passages par les constructions et les clôtures débordantes. L’aménagement anarchique et la non viabilité de ruelles dans certains quartiers rendent quasiment inaccessible le passage. Grace à l’aménagement de ce système les ruelles se revitalisent et accessibles. Un changement positif est perceptible dans chaque quartier où celui-ci est bâti. Logiquement, après la construction de la canalisation, les problèmes sus mentionnés vont probablement être résolus. Un réel changement morphologique est possible.

4.1-2. Absence d’une planification territoriale (schéma directeur) Les impacts positifs du projet se situent au niveau de la gestion du secteur d’assainissement. Une meilleure connaissance des ressources, la réorganisation et la

61 clarification des attributions contribueront à l’augmentation de l’efficacité de l’état et des acteurs impliqués, permettant ainsi, sur le long terme, une amélioration de fond du schéma directeur d’aménagement au niveau local. L’hôtel de ville et le CODEM sont les premières instances d’honneur du secteur, toute activité que ça soit technique, théorique ou financière doit être établie sous ses ordres. Dans ce cas, il a pour objectif de résoudre tous les problèmes pouvant nuire à l’existence de ce schéma directeur. Le projet demande des compétences en matière d’aménagement, juridique et l’assainissement. Il leur revient de monter une commission régulatrice chargée de déterminer et surveiller le respect des normes pour la qualité du service. Qui va définir les modes de gestion des infrastructures, tout en proposer des normes spécifiques adaptées à chaque canalisation, et de les soumettre à la décision de l’administration. Il revient à cette commission de mettre en vigueur et surveiller l’application correcte de ce schéma directeur.

4.1-3. Lié à l’aménagement foncier et à la règlementation de l’urbanisme Le foncier fait l’objet de superposition de droits, de multitudes appropriations. Les contraintes liées au conflit foncier sont liés à l’absence d’un plan de lotissement et l'insuffisance de moyens de communication. Sur l’occupation du sol, on note un différend social et une auto-organisation sociale homogène. Il revient d’élaborer un plan d’exploitation compatible avec la configuration de l’habitat et les cours d’eau lieux de décharges. Cette démarche nécessite la mise en place d’un processus de négociation entre la municipalité et les habitants. Proposer des scénarios de gestion et un plan d’aménagement adéquat et satisfaisant, pour les propriétaires des terres. Etablir un accord et une structure de gestion d’échange susceptible de garantir de façon durable cette consonance. Toutefois, tous les effets de nuisances sont tenus en considération dans ce projet. Le constat qu’on a pu tirer du système d’urbanisation Comorienne, fait état d'une situation complexe dans l'ensemble des îles, aboutissement de l'évolution de l'occupation du territoire au cours des âges. Celle-ci est caractérisée par une absence d'immatriculation systématique des terres. Cependant, aucun texte constitutionnel n’administre le système d'exploitation des terres. En outre, la propriété n’est pas respectée ni le code passage. La localité se trouve renfermée, sans armature d’urbanisation.

4.1-4. Pressions de la population sur l’équipement urbain En général dans la zone d’étude, la densité varie d’un quartier à l’autre. Au "Harimoimdji" (plein centre de ville) la densité atteint plus de 35,646 habitants au km². Dans

62 un but de trouver une proportionnalité entre la population et l’espace, voir un équilibre de l’occupation de l’espace. La croissance démographique est 3.5% par an. Alors que les constructions des équipements urbains sont quasiment négligeables par rapport à cette croissance. Mitsoudjé connait un essor rapide avec un développement des activités, mais sans une armature urbaine. Selon nos enquête-ménage réalisés, la taille moyenne du ménage est de 4,9 personnes. La zone d’étude présente une légère différentiation sociale moins perceptible dans ce domaine. (Voir annexe n°4). Le centre ville et les quartiers résidentiels développés autour ont une forte densité des constructions. Malgré les moyens d’AEP et de communication limités, les quartiers périphériques Nord et à l’extrême Sud enluminent des belles maisons. Par contre les quartiers pauvres présentent des vieilles maisons à base de chaux, parfois avec une arrière- cour entourée de terre de cultures" Koura".

4.2- Du point de vue technique Ce projet doit être à la fois plan de développement d’urbanisation et solution aux pertes de la richesse culturelle dans la zone. Logiquement, on va en tenir compte des conditions physiques du lieu, à savoir la platitude, l’agencement des constructions et les moyens économiques de la population et à la capacité d’intervention organisationnelle de la Mairie. Elle constitue un comité de gestion chargé d’étudier l’état de faisabilité matérielle, technique et la participation physique et financier de chaque habitant. Il doit aussi définir comment aménager les canaux d’évacuation, partager les redevances (indemnités des régisseurs, des mains d’œuvres, salaire des ouvriers, la somme d’argent à épargner chaque mois, etc.). Qui a comme rôle éminent de collecter, gérer l’argent et sensibiliser les ménages sur la propreté et sur le paiement de la cotisation. Il lui revient encore d’apporter les apports nécessaires matériels au lancement et à l’assurance du bon déroulement du projet par le suivi financier et des activités. L’appui de sensibilisation va à long terme permettre l’entretient et renouvellement le matériel.

4.3- Du point de vue institutionnel En général comme tous pays, l’aménagement, les services des bases sont régis par des lois. Malheureusement aux Comores, ils furent rarement applicables. Voir les villes et villages gèrent eux même leurs points d’adductions (autogérer) et c’est le cas de notre zone d’étude. Toutefois la GDS est assurée par les mairies ou des entreprises privées. Il leur convient de

63 mettre en place un programme de suivi et de contrôle de la qualité de l’eau potable et de sensibiliser la population à la gestion durable et rationnelle de l’eau.

4.4- Lié à la règlementation de l’eau et assainissement Le secteur eau est règlementé par le code juridique spécifique de l’eau, l’article 94-037 du 21 Décembre 1994. Spécifiquement ce code définit que les cours d’eau relèvent de la propriété publique, réservée à la satisfaction des besoins en eau dans l’alimentation, l’agriculture, et l’industrie. C’est à dire que nul ouvrage ne peut être conçu et que le prélèvement d’eau ne peut en aucun cas être perpétré sans autorisation des autorités compétentes ; personne ne peut réaliser un forage ou un puits attribué au bassin d’eau souterraine hors accord préalable aux autorités. A ce sens, CODEM a accordé à la Collectivité voisine « Salimani » de l’eau courante par le branchement au réseau d’adduction d’eau de Mitsoudjé, en qualité de client communautaire et dont il est le gestionnaire mandaté à travers le CGEM. Comme les Mitsoudjiens, l’AEP de cette localité est établie par une clause financière. Explicitement la fourniture de l’eau au client de cette localité est soumise à certaines conditions financières notamment le paiement d’un droit forfaitaire de branchement de 3 000 000KMF avec une police d’abonnement de 1 000 000KMF pour chacune de quatre BF soit au total la somme de 4 000 000KMF. Quant au paiement de la consommation d’eau, la facture bimestrielle est fixée à un montant de 250 000KMF avec la location du compteur 50 000Fc. En cas d’un impayé le montant de la consommation est facturé à 250KMF/m3.

4.5- Du point de vue structurel et d’encadrement Ce possible système d’assainissement ; voir assèchement du milieu, disparition des flaques d’eau, de nid-de-poule, des ornières et l’ouverture des voies enregistre un changement. La ville va afficher une vue panoramique, par l’occupation progressive du sol et de l’aspect structural des habitations et des rues. Mais la construction du système d’évacuation suivie par l’aménagement des routes vont en revanche changer la situation et la structure de la zone d’étude. Effectivement, une répercussion positive est observable sur les flux des déplacements de la ville. L’aménagement de ce réseau de canalisation va aussi changer l’aspect physique de la zone et a apporté de résultats positifs dans l’évacuation des eaux dans la zone assainie. Ces clichés ci-dessous réaffirment l’état propreté des lieux s’assainit.

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Planche n° 12 : Changement observe dans la place publique de Bangani

Source : cliché de l’auteur, 2008 et août 2013

La planche de photo confirme le changement positif dans la place publique de Bangani dans le quartier de Daradjani. La situation « avant » présente des flaques d’eau stagnantes lorsqu’il pleut. La fréquentation de l’endroit est difficile pendant la saison de pluie. Par contre, après la viabilisation en pavés de la place munie d’une canalisation d’évacuation d’eaux, un changement morphologique du lieu est concrètement constaté par la disparition d’eau stagnante, l’assèchement du milieu. L’état de propreté du lieu s’amélioré, le canal d’évacuation est largement proportionnel à la quantité d’eaux à évacuer avec une régulière propreté menée par les foyers environnants et APRE-COM. Toutefois ce système de canalisation à aménager doit être proportionnel à la quantité d’eau à évacuer. Bien structurer la ville, les premiers travaux d’assainissement doivent commencer dans les quartiers situés ou traversés par les cours d’eau lieux de rétention des eaux usées. Ensuite les quartiers situés au cœur de la localité où leurs degrés inclinaisons (4 à 15°c) sont favorables au ruissellement. Quant aux autres quartiers leurs systèmes d’évacuation se relient directement au système de canalisation des lieux de rétention ou au système du cœur ville. Ce projet consiste à assainir et améliorer l’environnement en zone d’habitation. La figure n°8 définit certaines appréciations avantageuses en rapport avec l’assainissement.

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Figure n° 8 : Avantages de l'assainissement selon l’appréciation des enquêtés

Source : Enquêtes auprès des ménages

L’ensemble des enquêtés sont conscients du danger qui frappe la ville. Ils désapprouvent l’état d’insalubrité une fois qu’il pleut, une urgence environnementale. Cependant, ils ont approuvé le projet d’une mise en œuvre d’un réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales.

4.5-1. Absence de sensibilisation Sur le plan de la sensibilisation de la population, facteur de réussite de toute action de développement, elle devrait être menée de façon concertée afin que la population adhère fortement aux actions à réaliser. On doit organiser des séances collectives de sensibilisation dans le quartier afin de préparer les habitants à la mise en place du projet. La sensibilisation se poursuit sur toute la durée du projet afin d’assurer les bases solides du projet, son impact et sa viabilité. Afin d’attirer les habitants et de créer une dynamique positive autour du projet ; des diverses activités doivent être organisées: journées de grands nettoyages, visites à domicile, affichages, banderoles et distribution de tracts. Les médias locaux peuvent être mis à contribution, car elles jouent un grand rôle dans le changement d'attitudes et de perception au sein de la population. Des moyens adéquats vont être utilisés pour atteindre ce but, parmi ces moyens des dépliants et des brochures, des affiches, les animations médiatiques et des réunions en groupe ou de masse. Ceci permet d’informer, de former et de sensibiliser chaque habitant de la ville sur la gestion des eaux usées et l’élaboration d’un système d’évacuation.

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Ainsi, elle se trouve sensibilisée et éduqué sur les règles d’hygiène, sur toutes les pratiques qui contribuent à la dégradation des ressources en eau et sur les bienfaits d’un environnement sain.

4.6- Résultats et objectifs souhaités Plus particulièrement, le secteur d’assainissement a pour but de donner la possibilité d’avoir un accès technologique durable et efficace en évacuation des eaux usées et pluviales. Le projet consiste à améliorer la mobilité et l’accès de la population aux services publics : borne fontaine, canaux d’évacuation, bassin lavoir, latrines publiques. Dans ce volet on s’est initié l’objectif de définir une politique de l'aménagement du territoire. D’une part, cette politique permet la rationalisation à l'utilisation des ressources naturelles et le développement des solutions alternatives. Notamment sensibiliser les habitants à une meilleure gestion des ordures ménagères. Qui revient de sauvegarder, protéger la diversité biologique et les zones d'un grand intérêt écologique et ou culturel. D’autre part, une banque de données dynamique soit disponible pour actualiser en permanence sur l'environnement. A terme, la valorisation des déchets par la création des emplois et d’un site de compostage des ordures ménagères. Nous estimerons avoir atteint les objectifs fixées par cette travail et espérons avoir donné notre modeste contribution en mettant des moyens permettant non seulement une grande couverture de réalisation des ouvrages mais aussi d’améliorer les options technologiques qui doivent être construites. Cette proposition d’évacuation consisterait à mettre en place une plate forme d’hygiénisation équipée des accessoires hydrauliques et de protection. Ceci permettra d’évacuer pendant longtemps une grande quantité des eaux usées et pluviales sans risque pour la santé.

4.6-1. L’ouverture des passages et disparition des flaques d’eau La ville est sous équipée et manque du minimum d’infrastructure telle que la voirie. Les infrastructures de communication sont des facteurs déterminants du processus du développement. Les rues et ruelles sont dans l’ensemble rarement goudronnées et dépourvues des trottoirs de protection routière. Elles sont généralement en très mauvais état, impraticables en saison des pluies et poussiéreuses en saison sèche. C’est alors qu’il y a persistance d’eau et développement du nid-de-poule et des ornières rendant inaccessibles les passages. Pour pallier cela, un guide de protection et d’aménagement routier est proposable. Une politique d’aménagement, comme moyen de réhabilitation des infrastructures routières. Ceci va renforcer la capacité des infrastructures routières, éradiquer les risques de dégradations,

67 provoquant les situations d’alarmantes dans la zone. Pour le façonnement, la protection des routes contre ces atteintes ; un guide de recommandation est envisageable. (Voir figure n°9). Effectivement cette modélisation va apporter des résultats positifs sur les flux des déplacements et de commerce dans la ville grâce à l’ouverture des passages. Particulièrement, la mise en œuvre du système d’assainissement et la réhabilitation des routes sont plus proportionnels aux exigences de la population et de l’espace. Les infrastructures de transport contribuent d’une façon indéniable à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté en facilitant la circulation des biens et des personnes, et en favorisant la création de nouvelles activités économiques.

Figure n° 9 : Modélisation routière internationale

Source : l’AIPCR

Cette figure symbolise la modélisation routière internationale, caractérisée par un trottoir de protection routière, un accotement routier et une fosse. Le profilage routier a un nivellement d’inclinaison d’au moins 5% vers l’accotement routier. Toutefois les routes concernées sont accessibles, moins accidentées avec passage des eaux.

4.6-2. Hygiène et santé des populations préservées Pendant la saison de pluie, les eaux pluviales s’éparpillent partout dans la ville, stagnantes dans les espaces creux des allées gênant la circulation, en cas d’inondation la situation est encore plus désastreuse. Aucune politique d’évacuation des eaux ne s’applique dans la localité, ni la mairie ni CODEM n’a proposé une instruction pouvant remédier à ce fléau. La mise en place d’un système d’évacuation d’eau dans la ville va abroger ces conditions d’insalubrité. Ainsi, le système d’assainissement suscite une capacité d’accueil adéquate et de structuration du lieu, dans la mesure où tout ménage doit se connecter à ce système d’évacuation d’eau. Chaque foyer a la possibilité de garder ses eaux usées dans sa

68 cour. Et comme chaque ménage est branché au système de canalisation ; il revient d’éduquer la population sur la manière d’évacuer les eaux tout en démontrant la manœuvre ajustée à la situation. Cette initiation de la population va permettre à chaque personne d’accomplir sa tâche à bien, c’est ainsi que nous obtiendrons un habitat sans eaux stagnantes et un milieu sain et propre. Le projet d’AEPAH correspond parfaitement à l'objectif de la ville en matière de sécurité sanitaire et de protection environnemental. Dans le cadre du développement durable, les actions intégrées à l’accroissement du réseau d’AEP, à l’amélioration des services des GDS et à l’aménagement d’un réseau collectif dans la localité apportent dynamise l’espace. Le projet permet progressivement à l’agglomération de Mitsoudjé de ne plus être soumis à la pression des déchets et des nuisances consécutives en terme hygiène collectives de santé publique et de préservation de l’environnement. Le succès obtenu à travers cette initiative suggère d’étendre cette expérience au niveau des 24 quartiers pilotes de la ville auxquels la ville a déjà initié un certain nombre d’activités relatives à la gestion des déchets que le présent projet devra consolider et amplifier. En évidence, il existe une étroite corrélation entre l'assainissement, la santé et l'environnement. Effectivement, à défaut d’un système d'assainissement, cela entraîne des impacts considérables sur la santé publique et la dégradation du milieu naturel.

4.6-3. La disparition, ou la diminution des épidémies En général, toute localité submergée à une pluie diluvienne reste coupée du monde. Elle est soumise à un problème de denrées de première de nécessité, approvisionnement en eau, en électricité et aux soins de santé primaire. Les eaux usées des habitations, pluviales et des commerces entraînent la pollution urbaine de l’eau. La commune a une forte prévalence des maladies liées à l’eau, avec un taux de prévalence élevé en Palu et Diarrhée. Il en résulte, des pénuries précoces en eau, la disparition des habitats de nombreuses espèces, une perturbation du cycle hydrologique avec le tarissement des citernes, une augmentation du ruissellement favorisant les risques d’inondation, une diminution de la recharge naturelle des nappes d’eau et une accélération de l’érosion des sols avec réduction de la production agricole et du potentiel hydroélectrique. Le projet apporte une réponse durable aux besoins fondamentaux de la population en matière d’AEP, Assainissement et Hygiène. Sans négliger, les infrastructures d’assainissement et améliorer de la gestion des ordures ménagères, contribueront à diminuer la prévalence les maladies précitées.

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Et comme la zone d’étude est sous l’influence permanente du Karthala (cf croquis n°7) ; il convient de renforcer les maçonneries et améliorer l’environnement en zone d’habitation, c’est à dire prévenir les risques de débordement des eaux de rivière et les inondations, consolider l’outil de ramassage et un lieu de stockage des déchets mis en place afin de lutter contre les maladies, assurer un environnement sain et prévenir les conflits sur le foncier. Ce changement est un indicateur de l’évolution de cette situation de vie, conséquence heureuse de la construction, développé par l’éducation des habitants qui va conduire à la mise en place de ce système d’évacuation. Considérablement l’assainissement réduit l’exposition de la population aux maladies, ces épidémies vont être diminuées ou éradiquer en leur offrant un cadre de vie sain.

Croquis n° 7 : Vue aérienne des zones sous influence du mont Karthala

Source : www.Google Earth.com; arrangement de l’auteur

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4.7- Les aspects positifs du changement morpho-structurale de la ville La population est consciente de cette situation et est prête à rechercher des solutions pour améliorer les services d’AEP, GDS et la mise place d’un système d’évacuation des eaux. A Mitsoudjé, les flaques d’eau sont perceptibles dans presque tous les quartiers. L’aménagement des puisards le long des ruelles est jugé utilisable pour les dépôts de ces eaux. Mais, il convient de trouver des solutions à long terme, tout en tenant compte du contexte socio-économique et physique de la ville. Il faut mieux réfléchir et chercher un plan d’avenir, durable et efficace. A vrai dire la population est le pionnier du changement morpho- structural de leurs quartiers respectifs. Cependant, les technologies proposées nécessitent de gros investissements hors portée de la ville. On va également tenir compte des constructions et des clôtures débordantes les alignements appropriés, portant préjudice à l'intégrité des lieux. Ce système d’assainissement, notamment : les canaux et caniveaux tient le rôle d’évacuation des eaux indésirables. Ce possible système d’assainissement ; voir assèchement du milieu, disparition des flaques d’eau, de nid-de-poule, des ornières, l’ouverture et l’accessibilité des voies enregistre un évident changement morpho-structural. Mais, il faut mentionner que malgré les réouvertures des ruelles, celles-ci se rétrécissent en fonction de la dimension du caniveau sollicité et va occuper une surface importante dans l’ensemble de la ville. Par là nous constatons des changements positifs au niveau de chaque quartier où ce système soit construit. Après la construction de la canalisation, les problèmes sus mentionnés vont probablement être résolus. Un changement morphologique est concevable, affiché par l’accessibilité, la disparition des eaux stagnantes et des niches servant des bétoires et occupation progressive du sol.

4.7-1. Capacité suffisante face au développement urbain A cause des constructions spontanées, la ville n’est pas structurée. Aucune organisation n’y a jamais été appliquée pour remédier à cette situation. La situation actuelle de la dégradation de la zone, nous permet d’avoir une idée sur les retombées funestes dans la ville. On peut justifier cela par la morphologie et l’absence de viabilité du lieu. Spécialement, les pluies diluviennes contribuent à l’endommagement direct des routes. L’absence des trottoirs de protection routière et drains d’évacuation fait que les passages se dégradent trop vite. Le modèle routier international avec trottoir permet de structurer des grands axes routiers. On envisage d’étendre ce projet aux autres localités de la zone dans la perspective d’appuyer la commune au niveau de l’assainissement de façon générale.

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4.7-2. Amélioration du niveau économique des ménages Théoriquement, l'implantation d'un projet d’AEPAH a pour conséquence la création des richesses et des emplois dans la commune. Etant donné que l'environnement va être sauvegardé et préservé, on va prendre en compte les conséquences de sa mise en œuvre. Ce projet influe si positivement sur la réduction du coût global de la pauvreté par l’allègement du service d’eau par un gain du temps. En effet, on note la prise de conscience de la population sur l’état défavorable du milieu dans lequel elle vit et une aspiration à une meilleure condition de vie. Celui-ci va susciter un fort taux de motivation et de volonté à payer pour mettre en place et l’entretien d’AEPAH. La proposition d’un tarif et service correspondant à la capacité à payer de la population suivant la catégorie sociale défavorisée. Un engagement citoyen manifeste et démontré par le mode de vie de la communauté. Ainsi les conditions de vie de la population, du point de vue économique et socioculturel, vont s'améliorer. Tout cela est possible dans la mesure où la ville va être structurée et nettoyée. Il faut noter que déjà l’AEP et GDS sont exercées, la population locale en bénéficie mais seul le système de canalisation est quasi nul.

4.7-3. Réorganisation sociale de la population En effet, cette solidarité contribue considérablement à la réussite de la mise en place d’un système d’évacuation d’eaux dans la ville. Il faut appuyer cette initiative populaire et encourager le développement de ce projet communautaire. Les habitants disposent de nombreuses ressources et beaucoup de créativité que l’on peut mettre à profit afin de les aider à améliorer leur cadre de vie. Aussitôt mis en œuvre, ce projet d’assainissement favorise la sécurité sociale, dont l’objectif est l'amélioration des conditions de vie de la population de la zone d'intervention avec un accent particulier sur les groupes les plus vulnérables que sont les enfants et les vieux. Qui statistiquement, avec l’accroissement démographique engendre un changement morpho- structurel de la zone. Ce dernier va entraîner des réelles répercussions dans la gestion de l’occupation du sol, le comportement dans le lieu.

4.7-4. Changement positif du comportement de la population L’ensemble des enquêtés sont convaincus que les infrastructures d’assainissement contribuent positivement à l’amélioration du cadre de vie, aboutissant à un comportement d’appropriation de ces infrastructures pour tous. La mise en œuvre de ce projet d’assainissement, se donne comme objectif la sécurité sociale. Et pour assurer un bon

72 fonctionnement du système d’évacuation, l’attitude de réciprocité entre les responsables de la ville et les quartiers est conseillée. Pour l’obtention d’un développement durable, il revient à la population concernée d’apporter un changement comportemental positif vis-à-vis de ses maçonneries. Pour cela on doit apprendre à respecter et à valoriser ce dernier. Stratégiquement, le CODEM est promoteur de l’ensemble des infrastructures dans la ville, mais ce sont les quartiers eux même, qui modélisent leur type de canalisation. De ce fait, tout habitant acquiesce ; il se sent responsable et surveille des ses lignes des canalisations.

4.7-5. Apparition d’attitude éducative et émulative Etant donné que les enquêtés sont conscients des problèmes d’inondation et sanitaire, auxquels ils sont exposés, cette situation conforte le besoin en système d’évacuation d’eau. Mais tout d’abord, il faut sensibiliser la population à prendre des petites initiatives dans l’immédiat, sur la gestion rationnelle des déchets, en attendant le projet. Dans cette perception la population exerce le devoir civique consistant à contribuer financièrement, à participer physiquement pour la mise en place et la pérennisation du projet. A travers les medias et des réunions, les habitants vont être éduqués, initiés à la prise de responsabilité de celui-ci. Ainsi la population se trouve motivée, captivée aux activités communautaires. De plus elle va logiquement respecter les valeurs administratives sur les démarcations de parcelle et les normes techniques en matière de construction. Structurellement, chaque quartier établit un programme de charge, pour la mobilisation sociale à participer dans l’amélioration de leur quartier respectif. Cependant, les quartiers s’observent, nul ne peut se montrer négligeant par rapport à l’autre. La population approuve une attitude possessive et vigilante, qui fait que chaque quartier devient un modèle de l’autre sur les exigences mentionnées en haut.

4.7-6. Appropriation et la pérennisation des infrastructures La population est persuadée que ces maçonneries vont avantager leur cadre de vie, cette conviction a abouti à un comportement d’appropriation de ces infrastructures. Toutes activités de sensibilisation convergent dans le but de changer le comportement de la population vis-à-vis de la mise en place du système d’évacuation. Tous moyens adéquats pour atteindre cet objectif doivent être utilisés. Les associations sont donc les pionniers de la population pour apporter un changement morphologique, social et comportemental. A cet effet, la responsabilité concernant la pérennisation des infrastructures d’évacuation d’eau revient à tous, en tant que tutelle et attributaire des lignes traversant leurs

73 quartiers, dans la mesure où elle est la coordinatrice de l’ouvrage passant à la mise en œuvre jusqu’à l’entretien de ces installations. Mais pour bien consolider ce travail; l’appui des associations culturelles, éducatives et protectrices de l’environnement doivent prêter mains fortes, garantir un engouement participatif des habitants dans la mise en place et la pérennisation de ces infrastructures. La pérennisation revient à éviter qu’un tel coût engendré par une telle installation ne soit pas éloigné de la provenance des matériaux ou matériels. C’est-à-dire les concepteurs doivent assurer que les matériaux et matériels nécessaires disponibles (sable, ciment, volume de canal) soient bien conçus, adaptés à l’usage et aux contraintes de terrain, afin d’éviter un classement de l’installation « non conforme », pour des installations efficaces et durables. Qu’il s’agisse de réparation d’usure et de nettoyage des canalisations, l’entretien est nécessaire pour atteindre de bonnes performances évacuatives et assurer la durée de vie de l’installation. Le contrôle de bon fonctionnement et d’entretien permet de s’assurer de l’absence de risque sanitaire et environnemental et de l’absence de non-conformité. Il convient de vérifier le bon écoulement des effluents et l'absence d’eaux stagnantes dans les canalisations. Les canaux doivent être vidés lorsque la hauteur de boues accumulées atteint la moitié du volume utile des canaux. Ce contrôle fait aussi l’objet du paiement de la redevance.

4.7-7. Apparition d’une attitude de surveillance envers toutes personnes Dans le cadre du développement de la ville, à part les activités des quartiers, l’hôtel de ville est contraint d’organiser des journées d’assainissement pour initier chacun à la prise de responsabilité dans l’amélioration de son environnement. Il revient encore, de prévenir les conflits et litiges sociaux entre voisins, dont nul ne sait si on peut arriver à régler ses problèmes. Il est préférable, d’organiser des séances de sensibilisation et de conscientisation de la population en vue d’instaurer un comportement pérenne, tout en insistant sur les avantages apportés par ces maçonneries. Un accord social du respect de la mise en œuvre et de la propreté des lignes de caniveaux. Dans le respect de l’hygiène du milieu et des habitations, il revient d’établir une structure de vigilance face à ses installations, par l’élaboration d’une politique des associations inter-quartiers approprié à ce projet. Si non, les déchets finiront par boucher les caniveaux, l’écoulement d’eau est bloqué et les eaux polluantes débordent du lit de caniveau, représentant une situation d’insalubrité dans la localité. Devant ces phénomènes, la population sensibilisée parvient à prendre la responsabilité à participer bénévolement à l’entretien et à la surveillance des canalisations. En effet, chaque quartier doit assurer l’entretien de ses lignes d’évacuation. Progressivement, la

74 population finira par afficher une attitude de surveillant et de vigilance envers tout individu. Ces deux attitudes : surveillance et vigilance ; le civisme va se développer autant dans le respect des autres infrastructures publiques. Au terme de ce travail, les questions abordées dans la problématique doit être traitées. On va voir l'état des connaissances sur la dynamique urbaine et la gestion des ordures ménagères et des eaux usées dans la commune. La présente étude se veut une contribution à la problématique de la gestion des ordures ménagères pour de meilleures stratégies de lutte contre l'insalubrité en milieu urbain. A cet effet l’hôtel de ville organise une A.G, si la population consent au principe du projet, on vient solliciter l’appui de cette structure d’assainissement pour la mise en place du projet. Le projet est lancé avec l’approbation de la population, autrement dit les ménages acceptent de payer la redevance mensuelle en contrepartie d’un service d’assainissement. L’évolution incontestable de la situation de salubrité dans l’ensemble de la ville qu’accompagne un changement de comportement de la population face à la mise en place du système d’évacuation d’eau. En retour la commune peut atteindre l’ambition d’être la ville pilote en assainissement aux Comores. La filière d’assainissement s’est progressivement organisée, permettant de structurer la ville, tout en procurant du travail et des revenus à ses employés.

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CONCLUSION

La question de l’AEPAH dans le tiers monde, est l’un des défis à relever en matière de développement. Les problèmes liés à l’AEPAH présentent des dimensions alarmantes dans les centres urbains des pays sous-développés. Terriblement, ces territoires enregistrent une dégradation continue et permanente de l’environnement. Au cours de ces dernières années aux Comores, ce phénomène ne cesse de s’aggraver en particulier dans la ville de Mitsoudjé. La ville connait des changements sociaux considérables, qui affectent les dynamiques démographique et spatiale. A la lumière des résultats obtenus à l’issue de ce travail, l’objectif est d’apporter des données et informations pour faciliter la détermination et l’opérationnalisation de la stratégie de mise en œuvre d’un projet d’AEPAH répondant aux besoins de la localité de Mitsoudjé. Nous avons tenté de faire une approche de la question de l’environnement urbain dans l’agglomération. L’application du plan d’occupation du sol est favorable à l’extension de la ville, voir occupé par des constructions. Ces constructions adaptent les normes nécessaires pour la stratégie d’occupation du sol et sous équipé d’un système d’évacuation d’eaux approprié. Au terme de ce travail, toutes les questions soulevées par la problématique sont abordées. A partir des données recueillies, plusieurs représentations sont réalisées au niveau du profil environnemental de la commune ainsi que la dynamique urbaine. Il s'agit de faire l'état et mettre en relief l'impact de l'urbanisation et le travail de l’AEPAH. Les facteurs bloquant pour la promotion de l’AEPAH soulevés lors de cette étude doivent toutefois être atténués par des mesures spécifiques, que le projet envisage déjà de mettre en œuvre tels que : - Le renforcement de capacité de toutes les entités intervenant de près ou de loin à la promotion de l’AEPAH, notamment les agents de l’APRECOM et de CODEM. - La fourniture d’un service d’AEPAH durable et sécurisé, étant donné que cette zone présente des risques environnementaux d’inondations (traversé par des cours d’eau). - La fourniture d’un service répondant aux besoins de la communauté en termes de tarification, du nombre des agents, du nombre des infrastructures. En outre, l’éducation permanente sur l’assainissement conscientise la population de s’approprier progressivement la maintenance et la surveillance de ces infrastructures. Celle-ci

76 a aussi mis au point la répartition des tâches entre l’hôtel de ville et la population concernant le curage des canaux et des caniveaux. Ce qui est la répartition des tâches en vertu de laquelle chacun doit participer au curage du caniveau qui passe dans son quartier. Ce travail permet enfin de connaître la perception des populations et leur aptitude à participer à des programmes communautaires de gestion de l'environnement. Ces dernières, consistent à instaurer un environnement salubre, équilibré et harmonieux, entre les habitants et leur milieu physique.

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX 1- Banque de France., 2011, Les monographies économiques des Comores, Rapport annuel de la zone franc. 2- Banque Mondiale., 1993. Stratégie pour une croissance agricole de la République Fédérale Islamique des Comores. Rapport confidentiel n°11551-COM, 31p. 3- Battistini R., P. Vérin., 1984. Géographie des Comores. Editions Nathan. 142pp. 4- COSTE C., LOUDET M., 1987. L’assainissement en milieu urbain ou rural : l’épuration et le traitement, tome 2. Paris Le Moniteur. 272 p. 5- GALZY (H) généralité sur le climat à la grande Comores, Nathan, paris, 142P 6- KOUASSI A.M., 1994. Evaluation qualitative et quantitative des sources techniques de Pollution en République Fédérale Islamique des Comores. FAO Moroni. 7- FAO., 2001a. Eau et agriculture: produire plus avec moins d’eau. Rome. 8- Manuel International de l’Entretien Routier., 1982. Routes non rase revêtues, édition ODA, The United Kingdom. Volume II. 9- Michel Louette, Danny Meirte et Rudy Jocque., 2004. La faune terrestre de l'archipel des Comores. Éditions Du Mrac. 455p. 10- MZE Ali., 1986. Les traités de protectorat, Moroni. CNDRS. 11- PNUD/FEM, UICN& DGE ., 1999. Espèces de faune et de flore connues en R.F.I. des Comores. Projet Conservation de la Biodiversité et Développement Durable. Bruno Paris.

PROJETS, STATUTS, REGLEMENTS INTERIEURES 12 APRE-COM., 2011. Mise en place d’un système de gestion durable des ordures ménagères dans la commune Amani de Tsinimoipanga (Mitsoudjé, Salimani et Komioni). 5p 13 CODEM., Activités du CODEM 2005-2008. 8p 14 CODEM., Projet du règlement intérieur. 6p 15 CODEM., Statuts : dénomination Ŕ but Ŕ siège Ŕ durée. 4p 16 La pauvreté aux Comores : concepts, mesure et analyse, Bureau International du Travail 2000 Project FEM/Ministère en charge de l’environnement/PNUD/UNITAR

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(mars 2006), Programme d’action national pour l’adaptation aux changements climatiques

THESES ET MEMOIRES 17 Ainouddine SIDI., 1985, La conscience foncière à (Comores), mémoire de DEA, Paris, INALCO, dossier n° 1 Présentation de l’étude, 30 p, dossier n° 2 Bibliographie et sources, 17 p + Documents d’archives, dossier n° 3 l’affaire du domaine Wilson, 38 p. 18 ANDRIAMANANTENA L.D, 2003. Éléments de décision pour le développement rapide, durable et efficace de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement à Madagascar. Mémoire d’ingénieur hydraulique. Université d’Antananarivo Ecole Supérieure Polytechnique. 19 BACAR .M., 1990. Contribution à l'étude du climat de l'archipel des Comores: données générales, risques cycloniques et leurs conséquences socioéconomiques. Mémoire de maîtrise en géographie. Université du Maine, 91p. 20 BADRICHE. A., 2013. Gestion des déchets dans la ville de Mitsoudjé. Master I en environnement. Institut Supérieur en Environnement et de Gestion (ISEG). 124p 21 GASTON A.M., 2004. Etude géographique de la ville de Moroni : capital de l’union des Comores. Mémoire de maitrise en géographie. Université d’Antananarivo.127p 22 RAJAOMANANA. H., 1996. Gestion et traitement des déchets ménagers dans les pays en voie de développement : étude du cas de la ville d’Antananarivo(Madagascar), thèse, Université de Bordeaux I. 23 RAKOTONIAINA A.T, 2003. Gestion d’assainissement individuel dans la commune urbaine d’Antananarivo. Mémoire d’ingénieur hydraulique. Université d’Antananarivo Ecole Supérieure Polytechnique. 24 RATAVILAHY T.H. 4 mars 2008. Analyse et diagnostic de l’adduction d’eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène du grand Tana. Mémoire d’ingénieur hydraulique. Université d’Antananarivo Ecole Supérieure Polytechnique. 25 SAID Mahamoudou., 1997, La gestion patrimoniale : une voie vers la sécurisation foncière - le cas de la République fédérale islamique des Comores, Mémoire de DEA (Option Anthropologie juridique et politique), Université Paris I, 89 p.

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ARTICLES, REVUES, RAPPORTS, ENQUETES 26 Ainouddine SIDI., n° 8-9 -février 2002, Quand la terre devient source de conflits à Ngazidja, ya mkoþe. 27 APRE-COM., rapport de 2012. Mitsoudjé ville propre. 20p 28 CEFADER, 1987. Enquête sur la structure de l'agriculture comorienne. Service des Statistiques et en quêtes. 29 Code de l’environnement des Comores du 30 Juin 2000, Bulletin officiel du Burundi du 14 Juillet 2000 30 Commissariat général au plan (octobre 2005), Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté aux Comores. 31 Direction Générale de l’Environnement Et des Ressources Minérales., 1994. Rapport sur le contexte et les perspectives énergétiques aux Comores. 10p 32 DGP : Enquête à indicateurs multiples (MICS 2000).Moroni 33 GUY P., 1942, Sur une coutume locale de droit musulman de l’archipel des Comores, Revue algérienne, tunisienne et marocaine de législation et de jurisprudence, 1ère éd., oct-déc, p.78-79. 34 Ministère du Développement rural, de la Pêche et de l'Environnement, 1994.Consultation sectorielle sur l'Environnement et l'Agriculture. Application de la Politique Nationale de l'Environnement au secteur Agricole. Moroni, DGE. 35 Ibrahim (S), 1997, Projet de gestion des déchets solides à Moroni (union des Comores). Etude de planification intégrée. Rapport final, Moroni. 36 PNUD : Rapport national sur les objectifs du Millénaire pour le développement, novembre 2003. 37 ULANGA-Ngazidja, 1992. Bien connaître notre environnement pour mieux le défendre. Séminaire régional sur l'environnement de l'île de Ngazidja. 37p

WEBOGRAPHIE 38 http://www.biodiv.org/world/map.asp Site de la Convention pour la Biodiversité pour les Comores 39 http://www.fao.org/nr/aquastat. « Disponibilité en eau douce - Précipitation et ressources en eau renouvelables internes (RERI) » décembre 2012 40 http://www.futura-sciences.com OMS, 6 Septembre 2006. « Les facteurs environnementaux sont la cause de 24% de maladies».

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41 http :// www.unesco.org/année internationale de l’eau douce.html UNESCO, 5 juin 2006. «Faits et Chiffres : Approvisionnement en eau et assainissement». 42 http://www.vertigo.uqam.ca Wethe J, Radoux M, Tanawa E, 2003. «Assainissement des eaux usées et risques socio-sanitaires et environnementaux en zone d’habitats planifiés de Yaoundé». Vertigo. La revue électronique en Sciences de l’Environnement. Vol. 4, no1, 1 43 www.agricultures-urbaines.com Ta Thu Thuy, 1998. « Pour une gestion efficiente des déchets dans les villes africaines, les mutations à conduire ». Les cahiers PDM, 59p. 44 www.developpement-durable.gouv.fr . «Guide d’information à destination des usagers de l’assainissement non collectif» septembre 2012. 45 www.experians.net «Monter un projet d’assainissement dans les quartiers urbains pauvres de pays en développement : une autre approche». Version 1.0. Juin 2005 46 www.vd.ch/fileadmin/user_upload/themes/environnement/dechets/fichiers_pdf/cahie des charges « cahier des charges pour l'aménagement et l'exploitation d'une décharge contrôlée »

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ANNEXES

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ANNEXE 1 : FICHE D’ENQUETE POUR LES MENAGES

Date :………………… Heure :………………. Quartier:…………………….. Zone :…………………………..

1) Qualité de la personne enquêtée Sexe : Homme Femme S’agit-il du chef de ménage : Oui Non :…………. Nombre d’enfants par sexe : garçon/ fille Nom de l’enquêté: ……………………… Niveau d’instruction :………………… Secteur d’activité du chef de ménage :……………..

2) Caractéristiques du ménage Catégorie de ménage : Pauvre Moyen Aisé Description du ménage Observation Type d’habitat Nombre de pièces dans la maison Etat de la maison Mur de la maison Toit de la maison Type de plancher de la maison Toilette (type de toilette) Douche Cuisine Revenu moyens (euro/mois/ménage) Dépenses moyennes (euro/mois/ménage)

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3) Possédez-vous les biens suivants dans votre ménage ? (Réponses multiples) Les biens sélectionnés OUI NON Cuisinière électrique/ à gaz Réfrigérateur Citernes Eau potable Electricité Radio Télévision Téléphone portable Voiture

4) Comportements socioculturels Connaissez-vous les risques de maladies découlant de la consommation d’une eau non propre/non potable ? Pouvez vous citez quelques maladies fréquentes liées à l’eau ? Connaissez-vous les risques de maladies découlant des éparpillements des ordures? Pouvez vous citez quelques maladies fréquentes liées au manque d’hygiène et l’insalubrité /assainissement? Quelles sont les maladies les plus fréquentes dans votre ménage ? Choléra Diarrhée Diabète  Grippe  Hépatite B Hypertension artérielle Lèpre  Palu Rhume  Typhoïde  Tuberculose 

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5) Participation au processus de gestion des points d’eau et qualité du service Vous sentez-vous concernée par l’utilisation et l’exploitation de votre point d’eau ? Oui Non Avez-vous participé personnellement à l’entretien de votre point d’eau ? Participation physique aux travaux : Oui Non Participation financière : Oui Non Comment appréciez-vous les activités de la structure de gestion de CODEM ? Satisfaisantes Non satisfaisantes Quelles est votre appréciation concernant la qualité du service assurée par le CODEM ? Acceptable  Satisfaisante Insuffisante Il y a-t-il de problème de branchement? Oui Non :…(point de vue)

6) Motivations et volonté à payer l’eau Combien de litre d’eau consommez-vous journalière ment ? Combien payez-vous pour votre consommation en eau mensuelle? Accepteriez-vous de participer au paiement de l’eau utilisée pour assurer la viabilité (exploitation et entretien) de votre point d’eau? Oui Non Accepteriez-vous de payer l’eau des passants ? Oui Non :… (Point de vue)

7) Contraintes d’approvisionnement en eau Indiquez les deux principales contraintes que vous rencontrez pour votre approvisionnement en eau Insuffisance d’eau  Mauvaise qualité de l’eau  Eloignement du point d’approvisionnement  Mauvaise qualité de service  Tarif de l’eau élevé  Autres (à préciser)……… 

8) La gestion des ordures ménagères Comment gérez-vous vos ordures ménagères? Terrains vagues Cours d’eau 

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Système de pré-collecte  Autres (expliquer) Selon vous quels sont les facteurs limitant la gestion des ordures dans la ville? Quelles est votre appréciation concernant la qualité du service assurée par l’APRE-COM ? Acceptable  Satisfaisante Insuffisante

9) Situation dans le quartier pendant la saison de pluie Pendant la pluie constatez-vous que dans votre quartier qu’il ya ? Des eaux stagnantes Oui Non inaccessibilité des ruelles Oui Non inondation du quartier Oui Non épidémie Oui Non Y a-t-il des écoulements sauvages dans votre quartier ? Oui Non Pansez-vous que la construction du système d’évacuation, les ruelles deviennent accessibles? Oui Non Pansez-vous que les problèmes d’eau usée et pluviale seront-ils réglés par ces caniveaux ? Oui Non Pansez-vous que la mise en place du système d’évacuation contribue au développement de votre quartier ? Oui Non

10) Concernant la mise en place d’un système d’évacuation d’eaux A votre avis, le système d’évacuation des eaux est indispensable ? Oui Non Est que vous jugez que la mise en œuvre d’un système d’évacuation est utile ? Oui Non Etes-vous prêt à céder une partielle de terre pour celui-ci ? Oui Non Pansez-vous que les canalisations rétréciront votre cour ? Oui Non Est-ce que vous appréciez les changements de votre quartier après la construction du système d’évacuation ? Oui Non A votre avis, le système va-t-il durer longtemps ? Oui Non Comment faire pour qu’il fonctionne bien ? Que doit être le système adapte à votre situation ?

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11) Contribution à l’entretien du système d’évacuation d’eau A votre avis, est-ce que le curage doit être assurez par la municipalité toute seule ? Oui Non A votre avis, est-ce que l’entretien de caniveau concerne tous la population ? Oui Non A votre avis, les quartiers doivent participer à l’entretien des canalisations ? Oui Non Est-ce que vous participerez à l’entretien du système d’évacuation ? Oui Non Est-ce que vous payez pour l’entretien ? Oui Non Est-ce que vous l’entretenez votre possibilité, selon votre disponibilité ? Oui Non Quelle est la fréquence entretenez-vous le caniveau ?  Jour  Semaine  Mois

12) Perception de l’assainissement par le ménage Quel volet vous semble causer le plus d’insalubrité dans votre quartier ? Evacuation d’eaux de pluie  Collecte des déchets  Evacuation d’eaux usées  Toilettes / latrines  Selon vous, quels sont les avantages d’un meilleur assainissement ? Meilleur hygiène  Meilleur confort  Diminution de la saleté  Protection du milieu naturel  Diminution de la pollution  Autres (préciser)  Avez-vous une latrine ? Oui Non Qu’est la qualité de WC utilisez-vous ? Chasse d’eau personnelle  Chasse d’eau en commun  Latrine améliorée  Latrine commode  Fosse aéré 

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13) Entretien d’un réseau d’assainissement Etes-vous prêt à participer financièrement à l’entretien d’un réseau d’assainissement ?  Oui Non Si oui, combien êtes-vous prêt à payer pour participer mensuellement? Si non, indiquez les raisons de votre refus de paiement ?

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ANNEXE 2 : FICHE D’ENQUETE POUR LES RESPONSABLE DE LA VILLE

1) Suggestions pour améliorer la situation Quelles est votre appréciation concernant la qualité du service assurée par le CODEM et l’APRE-COM ? Quel est le niveau de compétence locale en gestion financière ?  Faible  Elevé Comment appréciez-vous les activités de leurs structures de gestions? Quelles sont vos suggestions pour améliorer votre approvisionnement en eau ? Quelles sont vos suggestions pour améliorer la qualité du service de CGEM ? Quelles sont vos suggestions pour améliorer la viabilité, notamment financière, de CGEM ? Quelle est votre solution pour lutter contre les inondations en saison de pluie ?

2) Capacité d’investissement et compétence technique local Selon vous quelle est la demande en assainissement dans la localité ? Quels sont les montants d’investissements mobilisables ? Selon vous qui payera les d’investissement et d’exploitation? Les ménages CODEM la collectivité locale l’Etat l’aide international Les ménages ont-ils la volonté et la capacité de payer les coûts d’investissement et d’exploitation ?  Oui Non Quelles seront les montants disponibles au niveau des ménages ? Quels seront les montants disponibles au niveau des institutions (collectivité locale, CODEM, Etat) ? Quel est le niveau des compétences techniques locales disponibles pour la construction des infrastructures ? Faible Moyen Elevé  Que pensez- vous sur leur fonctionnement ? Quel est le niveau de compétence locale en gestion foncière ?

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3) Choix de filière d’assainissement Pensez-vous que le sol présente une pente suffisant pour un écoulement des effluents par gravité ? Oui : >1% Non :<1% Le sol permet-il l’absorption des eaux usées ? Oui Non Le sol est-il facile à creuser ? Oui Non Et pourquoi ?

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ANNEXE 3 : PLAN DE LA VILLE

Source : Auteur Ce croquis retrace les délimitations et voies de communications de notre zone d’étude. Mitsoudjé est desservie par la route nationale 2 (RN2), dont ce dernier temps ce trafic automobile est développé et devenu plus dense et moderne. Quelques voies d’accès bitumés et en pavés permettent la circulation des biens et des services dans les différents quartiers.

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ANNEXE 4 : TARIFS SUR LA CONSOMMATION SUR L’EAU DE CITERNE

Quantité (m3) Montant (Fc) Quantité (m3) Montant (Fc) 2 m3 3 000 fc 3 m3 3 750 fc 4 m3 4 500 fc 5 m3 5 250 fc 6 m3 6 000 fc 7 m3 6 750 fc 8 m3 7 500 fc 9 m3 8 250 fc 10 m3 9 000 fc 11 m3 9 750 fc 12 m3 10 500 fc 13 m3 11 250 fc 14 m3 12 000 fc 15 m3 12 750 fc 16 m3 13 500 fc 17 m3 14 250 fc 18 m3 15 000 fc 19 m3 15 750 fc 20 m3 16 500 fc 21 m3 17 250 fc 22 m3 18 000 fc 23 m3 18 750 fc 24 m3 19 500 fc 25 m3 20 250 fc 26 m3 21 000 fc 27 m3 21 750 fc 28 m3 22 500 fc 29 m3 23 250 fc 30 m3 24 000 fc Source : CODEM

Massivement, 97.8% des ménages conservent l’eau dans le système citerne, efficace mais, vulnérable à des pathologies bactériennes. Le CGEM a fait une proportionnalité de 750 Fc soit 1.50euro à chaque un mètre de cube de plus.

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ANNEXE 5 : SCHEMA GLOBALE DES IMPACTS LIES A L’EXPLOITATION D’UNE DECHARGE DE DECHETS

Source Milieu Récepteur Risques Systèmes de Contamination des eaux distribution des eaux potables, Risques à la Perte de lixiviats Hydrogéologie potables, Rivières, santé, Perte qualité des Nappes souterraines eaux Faune, Flore Ruissellement Eau Sol, Rivières, Contamination des eaux superficiel Nappes souterraines Sol Personnes, Flore, Explosions Migration de gaz Air Faune Feux Emission de gaz à Personnes, Flore, Changement climatique effets de serre Air Faune Exposition aux Contact direct Personnes Risques à la santé résidus Source : José M.B., 2004 / 2012

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ANNEXE 6 : REPRESENTANT LA CARACTERISTIQUE DES MENAGES DANS LA LOCALITE

Caractéristique Riche Moyen Pauvre Proportion (%) 21% 48% 31% Etat de la maison Bon et/ou moyen bon et/ou moyen Moyen et /ou Mauvais Mur Brique Dure et/ou Brique Dure et/ou tôle Toit de la maison Béton Béton et/ou tôle Tôle Revêtement de sol Carreau Carreau et/ou Tapie Ciment et/ou Tapie Douche 100% 100% 34% Latrines 100% 100% 100% multifamiliale Cuisine 100% 100% 100% Nombre de pièces 5 et plus 3 et plus 3 en moyenne Branchement d’eau 95% 80% 41% Branchement 100% 100% 100% électricité Branchement 25% 56% 8% téléphonique Source : CODEM

Les familles moyennes tiennent le record important en terme le branchement téléphonique par rapport aux deux autres classes sociales. Qui ne peut s’expliquer chez la classe aisés par le désintéressement du fixe en faveur du téléphone portable, or les démunies par le manque de moyen. Visiblement, les catégories sociales présentent à peigne des différances de conformité dans le domaine d’habitat.

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TABLE DES MATIERES

AVANT-PROPOS ...... i REMERCIEMENTS ...... ii SOMMAIRE ...... iii RESUME ...... iv LISTE DES ILLUSTRATIONS ...... v LEXIQUE ...... vii LISTE DES ABREVIATIONS ...... viii INTRODUCTION ...... 1 PREMIERE PARTIE DEFAILLANCE DES SERVICES DE BASE URBAINS ET DES CONDITIONS DE VIE PRECAIRES FAVORABLES A L’INSTALLATION D’UN RESEAU D’AEPAH ...... 6 CHAPITRE I : DES FREINS AU DEVELOPPEMENT DE LA VILLE ...... 7 1.1- Une localité male placée et malsaine, propice à de fréquentes inondations ...... 8 1.1-1. Environnement physique de la ville ...... 9 1.1-2. Analyse du coefficient de circulation ...... 10 1.2- Aspect social ...... 11 1.2-1. Une ville à forte densité avec une population à majorité jeune ...... 12 1.2-2. Organisation sociale et administrative de la ville ...... 15 1.2-3. Niveau d’instruction ...... 17 1.3- Situation économique ...... 18 1.3-1. Economie dépanadant de la Diaspora ...... 19 1.3-2. Commerce un atout à l’économie ...... 20 1.4- Hygiène et Maladie fréquente dans la localité ...... 20 1.4-1. Centre de Santé de Mitsoudjé indécent ...... 22 CHAPITRE II : L’AEPAH, UN PROJET PERTINENT POUR LA VILLE ...... 24 2.1- Hydrographie : eaux de surface et eaux souterraines ...... 24 2.1-1. AEP : un projet promoteur pour la ville ...... 24 2.1-2. Apports financiers ...... 25 2.1-3. Organisation de la gestion du réseau d’AEP ...... 26 2.2- Service d’AEP défaillant ...... 27 2.2-1. Réseau AEP insuffisant ...... 31

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2.2-2. Contraintes d’AEP et fuite ...... 34 2.2-3. Risques indus à l’eau ...... 35 2.3- Approche technique d’extension et de rénovation du réseau ...... 35 2.3-1. Recommandation lié au fonctionnement et à la gestion du réseau d’AEP ..... 37 2.3-2. Gestion des déchets solides ménagers à Mitsoudjé ...... 37 2.3-3. Collecte et composition des ordures ...... 38 2.3-4. Mode de gestion de déchets exercés dans la commune ...... 39 2.3-5. Frein à la GDS dans la ville ...... 40 2.3-6. Politique de perceptive d’avenir ...... 41 2.3-7. Tarification de deux services fonctionnels ...... 42

DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE CONSTRUCTIVE ET LIMITES DE LA PROMOTION DES SERVICES URBAINS DE BASE DANS LA REGENERATION DE LA VILLE DE MITSOUDJE ...... 43 CHAPITRE III : LES PERSPECTIVES PROMETTEUSES D’UN RESEAU D’AEPAH INTEGRES SUR LA VILLE ...... 44 3.1- Implication du réseau dans le plan de développement de la ville ...... 44 3.1-1. Des partenaires sérieux et variés ...... 45 3.1-2. Planification à l’exécution du projet ...... 45 3.1-3. Mécanisme de recouvrement de coût ...... 46 3.2- Responsabilité de la construction d’infrastructure ...... 46 3.3- Un aménagement de quartier sollicité par sa population ...... 46 3.3-1. Un système conçu en fonction de chaque situation des quartiers ...... 47 3.3-2. 2.4 Situation des propriétés de la ville ...... 48 3.3-3. Un système d’évacuation adapté à la nature du sol ...... 50 3.4- Modélisation du système de canalisation ...... 51 3.4-1. Les cours d’eau : lieux de rétention des eaux ...... 53 3.4-2. Le système facile à entretenir : ciel ouvert ...... 53 3.4-3. Types de canal d’évacuation : buses et dalots et couverts à fond plat ...... 54 3.4-4. Type d’entretien sollicité ...... 55 3.4-5. Préconisation du projet ...... 57 3.4-6. Suivi en cours et à long terme du projet ...... 57 3.4-7. Paiement du service une fois mis en place ...... 58 3.4-8. Assurance de la durabilité de la solution technique ...... 58

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CHAPITRE IV : LIMITES ET PERSPECTIVES POUR UN ABOUTISSEMENT DES RESULTATS PERENNES ...... 60 4.1- Le grave dilemme du foncier ...... 60 4.1-1. Restructuration de la ville ...... 61 4.1-2. Absence d’une planification territoriale (schéma directeur) ...... 61 4.1-3. Lié à l’aménagement foncier et à la règlementation de l’urbanisme ...... 62 4.1-4. Pressions de la population sur l’équipement urbain ...... 62 4.2- Du point de vue technique ...... 63 4.3- Du point de vue institutionnel ...... 63 4.4- Lié à la règlementation de l’eau et assainissement ...... 64 4.5- Du point de vue structurel et d’encadrement ...... 64 4.5-1. Absence de sensibilisation ...... 66 4.6- Résultats et objectifs souhaités ...... 67 4.6-1. L’ouverture des passages et disparition des flaques d’eau ...... 67 4.6-2. Hygiène et santé des populations préservées ...... 68 4.6-3. La disparition, ou la diminution des épidémies ...... 69 4.7- Les aspects positifs du changement morpho-structurale de la ville ...... 71 4.7-1. Capacité suffisante face au développement urbain ...... 71 4.7-2. Amélioration du niveau économique des ménages ...... 72 4.7-3. Réorganisation sociale de la population ...... 72 4.7-4. Changement positif du comportement de la population ...... 72 4.7-5. Apparition d’attitude éducative et émulative ...... 73 4.7-6. Appropriation et la pérennisation des infrastructures ...... 73 4.7-7. Apparition d’une attitude de surveillance envers toutes personnes ...... 74 CONCLUSION ...... 76 BIBLIOGRAPHIE ...... 78 ANNEXES ...... 82 TABLE DES MATIERES ...... 95

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