Spécial Séisme En Haïti
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RivièRe-FRoide P. 3 Petit-Goâve P. 4 les oRanGeRs P. 5 Les écoliers heureux Santé et éducation Une école et dans leurs nouvelles dans les régions un moulin pour classes rurales les paysans CONVERGENCEMensuel de la solidarité édité par le secours populaire franÇais • janvier 2012 supplément au N° 321. © F. Vedel © F. spécial séisme en haïti En quelques secondes les villes se Dès le 19 janvier, plusieurs missions Bilan des actions sont effondrées. « La mort est montée du Secours populaire se relaient sur de la terre » s’étonnait Lyonel Trouillot, l’île. Dans l’urgence, notre équipe s’en- écrivain haïtien présent à Port-au- gage auprès de l’association Prodeva, solidarité. Le tremblement de Prince lors du séisme du 12 janvier un des partenaires du SPF, pour assu- terre du 12 janvier 2010 a ravagé 2010. Port-au-Prince, Léogane, Petit- rer des distributions de bouillons tradi- Goâve, Jacmel… sont transformées tionnels. À Carrefour, sur les hauteurs le pays. Il a aussi engendré en amas de décombres. Dans les pre- de Port-au-Prince, ils découvrent les un formidable élan de solidarité. mières heures, le pays le plus pauvre réfugiés de Rivière-Froide installés d’Amérique doit affronter la catas- sur le terrain d’une congrégation reli- Dès les premiers jours, le SPF, trophe avec ses propres forces. Le bilan gieuse, les Petits Frères de Sainte- avec ses partenaires haïtiens, est terrible : plus de 300 000 morts, Thérèse. Là aussi avec ce partenaire 300 000 blessés et plus d’un million haïtien, ils apportent une aide ali- a apporté son soutien aux sinistrés. de sinistrés. mentaire et le partenariat va ÉDITORIAL spécial séisme en haïti se poursuivre et se transformer : une À 80 kilomètres au sud de Port-au- école toute neuve y est inaugurée en Prince, la ville de Jacmel vit aussi plus pauvres du monde. mai 2011. L’urgence est aussi sanitaire. dans l’urgence lorsque les équipes Aussitôt, un immense Dans les campagnes éloignées, deux du Secours populaire du Limousin courant de solidarité dispensaires, aux Palmes et à Delatte, arrivent. Les Pompiers de l’Urgence s’organisait. Le Secours doivent faire face aux conséquences internationale y ont installé un dis- SPF populaire réagissait dès du drame. Avec les membres de l’asso- pensaire de campagne avec le sou- les premières heures, ciation Concert-Action, les bénévoles tien de l’association et assurent plus julien lauprêtre, même si son action du SPF vont rouler des heures pour de 1 000 consultations médicales. président du restait ignorée de longues évaluer les dégâts, aider et imaginer Quelques mois plus tard, un pro- secours populaire semaines par les médias. des programmes de réhabilitation. Ces gramme scolaire et un soutien agri- Il a agi avec la même centres qui couvrent une région de cole sont sur pied. Les premiers résul- volonté affichée depuis 64 000 habitants fonctionnent encore tats furent rapides. Il reste encore toujours : il n’exporte pas en partenariat avec le SPF. beaucoup à faire. Mondialisons la solidarité, mais travaille la solidarité avec les associations humanitaires qui sont © F. Vedel © F. Jamais ce slogan sur le terrain. De même, humanitaire n’a été il ne suit pas les cas autant d’actualité. médiatisés, mais mêle Catastrophes naturelles, secours d’urgence et guerres, atteintes aux développement durable. droits de l’homme… Prenez connaissance ce long cortège de dans ce numéro de l’utile désolation ne cesse de travail effectué sur place. grandir. Il y a tout juste Un grand merci à tous les deux ans, une terrible donateurs. Malgré tout, tragédie frappait Haïti. « Haïti, ce n’est pas fini. » Haïti ! Un des pays les Il convient de continuer. De nombreux réfugiés vivent encore sous des tentes. séisme haïti les suites du séisme marquent les Haïtiens reconstruction. Lorsque le pauvreté. Pendant plusieurs années, pagnes. Mais les paysans, qui peinent séisme frappe Port-au-Prince, le les choix d’organisation du pays ont à vivre de leurs propres récoltes, n’ont 12 janvier 2010, la capitale est une favorisé l’exode rural sans créer suf- que peu à offrir. La plupart des sans- ville d’environ deux millions et demi fisamment d’emplois dans les villes. abri retournent vers les villes, où, Haïti de personnes, soit près du quart des Pendant le séisme, les bidonvilles et paradoxalement, il est plus facile de La terre habitants d’Haïti. La catastrophe va les quartiers pauvres sont balayés trouver de la nourriture. Depuis deux tremble aggraver la terrible situation éco- en quelques secondes. De nombreux ans, les Haïtiens ont vécu d’autres le 12 janvier 2010, nomique du pays où plus de 80 % sinistrés s’installent dans des camps catastrophes naturelles et la crise éco- un peu avant 17 heures, un fort de la population vit sous le seuil de de fortune. D’autres gagnent les cam- nomique et politique lors de l’élection séisme ravage Haïti. le bilan est présidentielle de 2011. terrible : plus de 300 000 morts, Dans les premiers mois, le séisme a plus d’un million de sans-abri. provoqué un élan de générosité com- la capitale, port-au-prince, et parable à celui du tsunami de 2004 d’autres villes sont en grande en Asie, près d’un millier d’organisa- partie détruites. les secours tions non gouvernementales étaient peinent à arriver rapidement : sur le terrain. Mais les programmes une seule piste de l’aéroport avancent de manière inégale. Le reste utilisable. Des millions travail de reconstruction est colos- d’euros d’aide internationale sont sal et de nombreuses questions se débloqués, mais c’est « 60 % du posent comme celle de la propriété produit intérieur brut du pays qui des terres. Dans ce contexte difficile, a été détruit », estimait le premier de nombreuses ONG réalisent des ministre de l’époque. Fin octobre La République d’Haïti occupe petits miracles et ont pu, comme le 2011, 500 000 sinistrés vivaient la partie occidentale de l’île SPF, améliorer la vie d’Haïtiens qui d’Hispaniola. toujours dans des camps. DR avaient tout perdu. 2 oide R e-F R Riviè Les élèves de l’école de la Solidarité reçoivent les dessins des enfants Copains du monde. DR dans des abris de fortune. Rapidement, tion dans l’ensemble de l’île avance le Secours populaire achemine des lentement et que l’épidémie de cho- Belle réussite centaines de tentes qui permettent léra vient compliquer les données du aux familles de s’abriter. Avec l’asso- problème. ciation Abri sans frontières, le Secours à rivière-Froide populaire décide d’installer de vastes l’école de la solidarité structures en toile. C’est là que les Le 17 mai 2011, c’est la fête à Rivière- carreFour. Un complexe scolaire élèves reprendront les cours assurés Froide. Terminée l’attente. Baptisé flambant neuf a été construit en moins par les membres de la congrégation « École de la Solidarité », le complexe séisme haïti qui accueillaient 800 enfants avant scolaire que livrera la délégation du de 18 mois. Au lendemain du séisme, le séisme. Cette école de toile sera SPF conduite par Julien Lauprêtre, le le lieu était un vaste camp de réfugiés provisoire. Le SPF décide de construire président du SPF, comporte six vraies où le SPF organisait des distributions un véritable complexe avec des salles classes. Bien plus qu’un symbole, la de classe, tout en prenant en compte la reconstruction de cette école est le de repas en urgence. question de l’assainissement. C’est un début d’un long processus de solida- véritable défi alors que la reconstruc- rité. « Après l’urgence, nous restons Quand les premiers bénévoles du SPF alimentation correcte. Le SPF organise sur le terrain », affirme le président du arrivent sur les hauteurs qui domi- des distributions de nourriture avec la L’école de Carrefour inaugurée. SPF lors de son intervention. Didier nent Port-au-Prince, ils découvrent congrégation. Lebret, ambassadeur de France en un immense camp de toile. Des mil- La saison des pluies approche et la Haïti, rebondit sur ces propos : « Il y a liers de réfugiés se sont installés sur plupart des abris temporaires ne résis- encore un demi-million d’enfants qui un vaste terrain de la congrégation teront pas aux fortes précipitations. À ne sont pas scolarisés et c’est beau- des Petits Frères de Sainte-Thérèse. cette époque, la région de la capitale coup trop pour un pays qui compte L’urgence immédiate est d’assurer une compte plus d’un million de réfugiés près de 5 millions de personnes DR TÉMOIGnaGe Un lien permanent pour s’assurer de la bonne réalisation des projets Je suis médecin et je vis à Port-au-Prince. Je fais l’île. J’assure aussi le suivi des projets entrepris Rivière-Froide, au sud de Port-au-Prince. Si le sophia tribié, le lien entre le Secours populaire et les différents par le SPF. Chaque mois, j’envoie un rapport sur complexe scolaire a été inauguré en mai dernier, correspondante partenaires de l’association en Haïti. J’aide à leur évolution au siège de l’association, à Paris. il reste toutefois à rétablir l’arrivée d’eau avec la du SPF en Haïti concrétiser les initiatives du SPF en identifiant Cette année, j’ai consacré beaucoup de temps mise en place d’appareils pour la rendre potable. les contacts qui peuvent lui être utiles dans au programme de construction de l’école de C’est un chantier important. 3 de moins de 25 ans. Je suis heureux de l’eau pour qu’une grande association comme le les habitants Secours populaire français entame Les énormes besoins en eau potable de dispensaires une présence qui va s’inscrire dans l’école seront assurés par la construc- la durée.