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UN FILM DE PRINCES PRODUCTION présente DAVID SLIMANE KAROLINE ROSE SUZANNE MURGIA DAZI SUN AUBERT PRESSE FLORENCE NAROZNY 6 rue de la Victoire - 75009 Paris Tél. : 01 40 13 98 09 UN FILM DE [email protected] DISTRIBUTION LES FILMS DU LOSANGE 22 Av. Pierre 1er de Serbie - 75116 Paris Tél.: 01 44 43 87 15 / 17 / 25 www.filmsdulosange.com LE 4 AOÛT 2021 AU CINÉMA FRANCE • 1H40 • 2021 • 2.35 • SON 5.1 • VISA N°150 795 Photos et Dossier de presse téléchargeables sur www.filmsdulosange.com 4 TOM MEDINA TOM MEDINA 5 om Medina est envoyé par un juge métier de gardian aux côtés d’Ulysse. Il ne pour enfant en Camargue, chez Ulysse, vole plus, a soif de savoir et aspire à devenir Thomme au grand cœur en phase avec quelqu’un d'autre. Révolté par l’hostilité qui ne la nature. Habité par des visions, fasciné par change pas à son égard, il se bat contre son les taureaux et les chevaux, Tom y apprend le destin et croise la route de Suzanne… ◆ 6 TOM MEDINA TOM MEDINA 7 ENTRETIEN AVEC T NY GATLIF ◆ Tom Medina, c’est un film autobiographique ? je lui ai répondu : m’occuper des chevaux. Il en a parlé au juge Tom Medina est le film le plus proche de mon histoire mais pour enfants qui l’a écrit dans mon dossier. Quelques semaines ce n’est pas un film autobiographique. Je ne raconte pas ma plus tard, il m’a trouvé une place chez un éleveur en Camargue. vie dans mes films, ça m’ennuie, je m’inspire de faits réels qui me sont arrivés. L’origine du film, c’est l’éducateur qui m’a aidé ◆ Vous connaissiez la Camargue ? lorsque j’étais dans la rue à Paris, après avoir fui l’Algérie Pas du tout, jamais entendu parler. “Crin Blanc”, je l’ai vu dans les années 60. J’ai été placé en foyer, puis en maison bien après. Pour un adolescent comme moi, avec mon histoire, de correction, j’ai eu la chance de rencontrer Claude Orange, la Camargue, c’était un choc. C’est le point de départ : le mon éducateur, qui est devenu mon maître, puis mon guide. film commence lorsque le gamin arrive en Camargue. J’ai été confié à un éleveur de chevaux qui avait une gueule à ◆ Comment êtes-vous arrivé en Camargue ? la Charles Bronson, avec une balafre. Il m’impressionnait Par la passion du cheval. Quand j’avais sept ou huit ans, beaucoup, c’était un genre de cow-boy. Il s’appelait Jeannot mon oncle était un voleur professionnel. Je l’aimais beaucoup. Cochet. L’inspiration du film vient de là. Tom Medina rencon- Un jour, il est arrivé chez nous dans le bidonville à Alger. Je tre un maître qui va lui apprendre la vie en Camargue, qui va me suis occupé de ce cheval, je lui ai donné à manger, à être son guide. Il va canaliser sa violence, le sauver. boire. J’ai vraiment adoré m’en occuper mais au bout d’une quinzaine de jours, mon oncle l’a fourgué et une moto volée a ◆ Tom Medina, c’est Tony Gatlif ? pris sa place. J’avais attrapé la passion du cheval. Des années Je vais vous dire quelque chose que je n’ai jamais raconté. À plus tard, mon éducateur m’a demandé ce que j’aimerais faire, l’âge de 13 ans, je venais de quitter l’Algérie clandestinement, 8 TOM MEDINA TOM MEDINA 9 sans papiers. Je dormais dans la rue. Je volais. Des policiers ◆ Avez-vous eu conscience de ce tournant de votre vie ? m’ont arrêté, ils m’ont mis les menottes. Ils m’ont demandé mon J’ai senti que ma vie allait changer avec ce nom. Mais identité. Je ne voulais pas donner mon vrai nom parce que je me demandais ce que j’allais devenir : aller en taule ? j’avais peur d’être renvoyé en Algérie. Sans réfléchir, j’ai ré- Devenir maçon ? Finalement, j’ai bien choisi. C’est mon nom, pondu aux policiers : Tony Gatlif. Ma vie a changé à cet ins- maintenant. C’est le nom de celui qui fait le film. Je me suis tant. Gatlif, c’était le nom d’un parc à Alger où j’allais me repo- battu avec la destinée et j’ai gagné. Le destin qui était tracé ser quand j’étais cireur de chaussures. C’était un parc fabuleux, pour moi, c’était la misère et l’injustice. Ma famille c’était des avec des fleurs, des parfums, des amoureux qui s’embrassaient pauvres à qui on a tout pris, même leur dignité. Mon père s’est et la mer au loin. C’était romantique, c’était magnifique. Tout fait battre par les gendarmes devant moi. Le film, c’est ça : un ça m’appartenait. Le parc Gatlif, c’était mon parc. gamin qui change son destin. ◆ Pourquoi avoir choisi de faire ce film maintenant ? Je tournais un film à Lesbos en Grèce. Un matin, des milliers de migrants avaient débarqué sur la plage, des Syriens, des Afghans. C’était inimaginable. Je n’avais vu ces scènes de panique qu’au départ des pieds-noirs à l’indépendance de l’Algérie. C’était le même choc émotionnel. Tout se lie, tout se tient dans ma mémoire, comme les attentats de 2015 dans mon quartier du 11ème à Paris, lorsque les gens ont été massacrés dans des cafés que je fréquentais. J’avais besoin de sortir ces émotions. Tom Medina, c’est mon exorcisme. Tom Medina est un clandestin, un sans-papier, comme ceux de Lesbos, les res- capés des naufrages. Tom Medina, c’est un suspect permanent. S’il y a un vol quelque part, c’est lui qu’on arrête. Ce qui fait le plus mal, ce n’est pas la violence, c’est l’humiliation. L’humilia- tion, c’est ce qu’il faut nettoyer pour devenir quelqu’un de bien. 10 TOM MEDINA TOM MEDINA 11 ◆ D’où vient la magie qui traverse tout le film ? de la bête en colère. Je ne voulais pas de trucage numérique, La superstition, la magie, les démons, tout le film est construit nulle part. Ni dans la chambre où le taureau apparaît à Tom là-dessus. Ma mère était une guérisseuse. Elle s’occupait des Medina, ni dans l’affrontement face à face avec Tom dans les gens du quartier. Elle m’a beaucoup soigné avec des mixtures champs à la pleine lune. On a toujours considéré le taureau imbuvables. Je n’avais peur de rien. Je prenais des risques, je comme un acteur, en faisant attention à ses réactions. Des se- frôlais la mort. On me ramenait chez elle, inconscient, ensan- maines plus tard, le jour où le montage de ces scènes a été fini, glanté et ma mère me soignait. Dans le film, Tom Medina a très j’ai reçu un appel d’Arles. Le taureau blanc avait été retrouvé peur des démons et il est attiré par la magie. mort, sans raison apparente. J’en ai encore des frissons. Il avait du sang dans la bouche comme les rats au début de la Peste ◆ Que symbolise le taureau blanc ? d’Albert Camus. Le taureau est aussi une référence à La Bête Le taureau blanc représente un esprit menaçant mais il du Vaccarès, le livre de Joseph d’Arbaud. En Camargue, je symbolise aussi la force. Tom Medina veut le combattre. Il veut ressens une force tellurique extraordinaire, la force du delta. se mesurer à une force animale, comme la baleine blanche Frédéric Mistral parle par exemple du “mal des mirages”. chez Melville. J’ai filmé ce taureau comme un personnage positif, pas comme un démon ou une bête dangereuse. C’est ◆ Et la chouette, d’où vient-elle ? un être qui guidait Tom Medina, pas un ennemi qu’il faut Nous les gitans, nous avons peur des chouettes. Quand combattre, comme le personnage le croit. j’étais enfant, j’avais très peur des chouettes la nuit. Mais la chouette incarne tout un univers, entre la chance et le maléfique. ◆ C’est compliqué de tourner avec un taureau sauvage ? Dans le film, la chouette symbolise l’âme du jeune homme C’était risqué parce que tout le tournage s’est fait dans les disparu, le fils d’Ulysse, le frère de Stella. C’est un personnage conditions réelles, sans trucage. On a tourné avec un véritable qu’on ne voit pas. On voit ses toiles, il avait peint les cavaliers taureau blanc de race espagnole mais élevé en Camargue. de l’Apocalypse. Il était chargé de surnaturel, d’un monde dont Il était très dangereux. Le chef opérateur Patrick Ghiringhelli nous avons tous peur. et moi-même avons pris des risques pour le filmer de près. Le taureau nous a chargés dans le 4X4. C’était très dangereux ◆ Il y aussi un chat noir... pour l’équipe. Patrick a vite arrêté le tournage et on s’est éloigné Oui, on m’a raconté cette histoire véridique d’un matador qui 12 TOM MEDINA TOM MEDINA 13 refuse de combattre le taureau, car il venait de croiser un chat il anticipe mes intuitions. Il me propose ce que j’aurais dû penser noir en arrivant aux arènes de Nîmes. J’aime l’idée que la à lui dire. Pour le rôle d’Ulysse, j’ai tout de suite pensé à Slimane corrida s’arrête par superstition. La superstition m’intéresse. Dazi quand j’ai écrit le scénario.