LES DRAPEAUX DU BALLON AU POING De 1906 À 2017
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LES DRAPEAUX DU BALLON AU POING De 1906 à 2017 SPORT PICARD Gilles CARON 1 Ce livre a été édité avec le soutien du Conseil régional de Picardie. Mise en pages : Yasmin REES, Direction de la Communication Région Picardie. Toutes les photos ont été fournies par l’auteur, Gilles Caron 2 Sommaire : Préface: - Samuel PREVOT, Président de la F.F.B.P. p. 4 Présentation, remerciements: - Y a rien dans l’jeu, la première, où elle va ? p. 5 - Remerciements p. 6 - Remarques ballonnistiques p. 6, 7 Rétrospective de 1906 à 1980 - Brefs commentaires au fil des ans p. 7, 22 - Jeu et partie ! (conclusion) p. 22 Tableau, palmarès - Excellence A de 1906 à 2017, records par équipe et par foncier p. 23, 25 - Excellence B de 1928 à 1990, records par équipe et par foncier p. 26 - Première catégorie A de 1911 à 2017, records par équipe et par foncier p. 27, 29 - Première catégorie B de 1928 à 2017, records par équipe et par foncier - Deuxième catégorie de 1924 à 2017, records par équipe et par foncier p. 32, 34 - Catégorie Junior de 1934 à 2011, 2017, records par équipe et par foncier p. 35, 37 - Vainqueurs des drapeaux Cadets de 1991 à 2017 et Minimes de 1993 à 2017 p. 37 - Détenteurs de drapeaux, records par foncier et par société p. 38, 40 Les divers challenges : - Fair-play p. 40, 41 - Michel Deberly (combativité) - Jacques Falize (poing d’or) Les drapeaux par sociétés - d’Acheux en Amiénois à Warloy Baillon p. 41, 63 Les drapeaux du ballon au poing p. 64 - Gilles CARON 3 Préface « Les drapeaux du Ballon au Poing de 1906 à 2014 » CARON : un patronyme qui n’est pas inconnu dans le petit monde du ballon au poing. Je me souviens avoir joué régulièrement sur le ballodrome d’Albert dans la deuxième moitié des années 90. Le jeu de Paume, terrain situé place Emile Leturcq au pied de l’Hôtel de ville, avait quelques années auparavant, été déplacé tout juste à côté du théâtre éponyme. A l’époque, c’est en famille qu’Alain Caron, Marie-Christine sa femme, et leurs enfants, les jumeaux, Stéphane et David et Jean-Baptiste organisent les concours Albertins. Gilles Caron m’est alors encore inconnu, mais son visage pas du tout. Sans savoir qu’il était l’oncle de Stéphane, ancien membre de la Fédération et, aujourd’hui encore, un de mes plus farouches adversaires sur le terrain, je le voyais aux abords du terrain regardant les échanges entre les joueurs. A l’image de ceux qu’on qualifie souvent « d’anciens », il assistait discrètement aux joutes des fonciers et on voyait bien sur son visage tout le plaisir silencieux qu’il éprouvait à les voir s’affronter. Certain de l’intérêt que ce fervent spectateur portait à notre sport, je ne savais pas à quel point il en était amoureux. J’ai découvert son infinie passion pour le Ballon au poing il y a quelques mois quand il m’a dévoilé son projet et ses premiers travaux. L’idée de retracer le palmarès complet des différentes compétitions avait déjà été évoquée au sein du comité fédéral mais le manque de temps et la priorité donnée aux dossiers de développement sportif avaient à chaque fois différé l’entreprise. Gilles Caron est allé plus loin que l’élaboration d’un palmarès complet. Il a choisi de collecter et de faire connaître les petites et les grandes histoires de ballon qui ont jalonné le 20ème siècle. A la recherche d’anecdotes aussi anodines que surprenantes, il contribue à faire en sorte qu’elles ne demeurent pas dans l’oubli. Comme on dit, « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » et bien grâce à Gilles Caron, l’avenir du Ballon au poing est préservé. Non seulement tout est maintenant écrit mais tout est matérialisé sur des supports numériques qui permettront d’immortaliser ces instants de pur bonheur. J’ai été particulièrement surpris de l’énergie déployée par l’homme, à rechercher ne serait-ce qu’un prénom sur une carte postale, à faire des kilomètres pour obtenir un témoignage, à passer des heures aux archives départementales et cela sans autre ambition que faire revivre des évènements d’autrefois. A l’heure où tant de symboles et de valeurs sont banalisés, je ne peux que lui exprimer ma gratitude d’avoir mené cette démarche de mémoire qui ne fera qu’embellir la belle image d’un sport sain et respectable. J’envie ceux qui vont découvrir ou redécouvrir tous ces moments d’histoire et de culture qui font partie de notre patrimoine régional et sûrement national aussi. Le récit est vivant et certaines anecdotes vous feront croire que vous vous trouvez tout près des ballonnistes, juste au bord du terrain. Pour cette œuvre, la sienne, qu’il qualifie de modeste, je remercie Gilles Caron, au nom de la FFBP et de tous ses acteurs. Et maintenant, en route pour ce petit voyage dans le passé de notre cher et tendre sport, le Ballon au Poing. Samuel PREVOT, Président de la F.F.B.P 4 Y a rien dans l’jeu, la première où elle va ? Avant de prendre ma retraite en juillet 2013, j’avais réfléchi sur la manière d’occuper ce qui allait devenir mon temps- libre. Voyages, chasse, lectures et animations en maisons de retraite étaient dans mes intentions mais je souhaitais également remémorer le ballon au poing. Un sport Picard s’il en est, avec la balle à la main, la balle au tamis, la longue paume, sans que ces derniers ne l’emportent à mes yeux sur le ballon au poing, question d’origine villageoise et d’environnement familial ! A ce sujet, quelle surprise pour moi de découvrir dans un document adressé par Pierre Marie Macewko que je remercie, le nom de mon père, jeune joueur junior en 1938 au sein de l’équipe de Ribemont sur Ancre, aux côtés de Victor Godbert. J’allais donc essayer d’écrire sur le ballon au poing, ses anciennes et glorieuses équipes, que l’on nommait « parties » au début des années 1900. Evoquer les fonciers d’antan dont mon père et mon grand-père me parlaient beaucoup lorsque j’étais enfant et les accompagnais au bord des terrains de ballon. De cette époque est venu mon intérêt pour les fonciers, basses-volées et cordiers qui forçaient mon admiration et celle de la galerie lors de leurs longs et puissants rachas ou des magnifiques coups de volée « bas et raides » énergiques, toujours impressionnants. De début mai à la mi-septembre, les dimanches au ballon étaient notre principal loisir. En dessous ! Par-dessus ! Dehors ! Quarante à deux ! Chasse du jeu ! Autant d’expressions familières à mes oreilles juvéniles autour de la place en terre battue. Cinquante ans plus tard, sans jamais avoir moi-même pratiqué, un accident causé par un engin agricole à la fin des vacances de l’été 1965 en avait décidé autrement, je continue d’assister à des rencontres dominicales. Je commente le jeu ou plutôt, je fais la causette, avec des spectateurs aussi assidus et passionnés que moi. Ce bavardage se fait bien souvent en Picard ! « Ch’ qu’o z’aimons grinmint, chés der’béyer ez’ échinges intre chés fonciers qui p’lotent longtimps ou ben coère, ch’est éd’ vir es’nétchipe juer fin bien et pis gagner eine belle cache » ! Il me fallait contribuer à préserver la mémoire de notre sport Picard attitré en m’appuyant sur un de ses symboles, un emblème essentiel et reconnu : le drapeau. J’ai donc tenté de récapituler l’attribution des drapeaux depuis leur origine. Ainsi ai-je entrepris d’établir le palmarès de ces trophées gagnés par les sociétés dans chaque catégorie, année après année, parfois depuis plus de cent ans, en précisant en regard de l’équipe, le nom de son foncier. A la fin de cette liste chronologique, j’ai ajouté les équipes et les fonciers ayant remporté le plus grand nombre de drapeaux dans la catégorie. Puis, j’ai classé sur deux tableaux les nombres de drapeaux remportés par chaque société et par chaque foncier. Et pour terminer, j’ai reconstitué le palmarès de chaque ville ou village par catégorie et par année. Une parenthèse sur l’établissement des différents classements. De 1900 à 1921, les catégories sont au nombre de deux puis de trois. Les meilleures équipes jouent alors en 1ère catégorie, les suivantes en 2ème puis viennent celles évoluant en 3ème catégorie. De nos jours, cela correspond à l’Excellence, à la 1ère A et à la 2ème catégorie. Précisons que la dénomination officielle de la catégorie Excellence n’apparaît pour la première fois dans la presse qu’en 1922. Pour établir nos différents palmarès et plus précisément ceux des années antérieures à 1922, nous avons pris l’option de conserver la hiérarchie du début du XXème siècle. Les drapeaux gagnés en 1ère avant cette date sont intégrés dans le classement global Excellence, ceux remportés en 2ème sont repris au sein du classement de l’actuelle 1ère A. Il n’a pas été retrouvé de témoignage écrit de drapeaux attribués en 3ème catégorie, ce qui explique que cette catégorie ne soit pas répertoriée. Le choix a été également fait de ne pas inclure dans les palmarès, les drapeaux gagnés dans les catégories cadets et minimes. Non pas par manque d’intérêt de notre part mais parce que leurs 20 ans d’existence ne nous ont pas parus suffisants pour intégrer des tableaux reprenant des titres conquis par ailleurs depuis plus de 100 ans.