This is America! Meredith Monk (b. 1942) 1 Ellis Island 3’02

Leonard Bernstein (1918-1990) Symphonic Dances from West Side Story (transcription: John Musto) 2 Prologue 4’18 3 Somewhere 4’29 4 Mambo 2’19 5 Cha-Cha 1’02 6 Meeting Scene 0'41 7 Cool 0’38 8 Fugue 3’02 9 Rumble 2’01 10 Finale 2’27

Philip Glass (b. 1937) Four Movements for Two Pianos 11 Movement 1 6’21 12 Movement 2 4’49 13 Movement 3 6’19 14 Movement 4 5’30

John Adams (b. 1947) Hallelujah Junction 15 Movement 1 6’43 16 Movement 2 2’52 17 Movement 3 5’58

TT: 62’34

3 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Entretien avec Vanessa Wagner et Wilhem Latchoumia

Apparu au milieu des années 60 aux États-Unis, le courant minimaliste a longtemps tutoyé l’avant-garde avant de gagner, au fil des ans, une audience beaucoup plus large et de s’imposer comme une étape majeure de la musique contemporaine. Terry Riley, , Steve Reich et Philip Glass, tous américains, sont considérés comme les pionniers de ce courant. Si beaucoup de ces compositeurs contestent l’étiquette minimaliste, réductrice à leurs yeux, leur approche se rejoint dans la recherche de nouvelles structures musicales, comme l’emploi de motifs répétitifs, une certaine forme de dépouillement et l’emploi de certains procédés spécifiques (la technique de « phasing » de Reich, utilisant simultanément des enregistrements avec un léger décalage). Les minimalistes ont intégré de nombreuses influences pour nourrir leur travail, le jazz et l’improvisation pour Terry Riley, la mouvance expérimentale pour La Monte Young, la musique indienne pour Philip Glass, les cultures africaines pour Steve Reich. Leur attachement au patrimoine musical américain est également un point commun, tout comme l’est l’œuvre de l’iconoclaste Erik Satie, au début du XXe siècle.

Rejeté à ses débuts par les institutions classiques, le courant minimaliste a vu son influence grandir au cours des années 70 et 80, popularisé entre autres par le succès rencontré par certaines musiques de film de Philip Glass. Peu à peu, le minimalisme fait des émules, à l’image de John Adams, l’un de ses plus illustres représentants, mais aussi en dehors du continent américain. Des compositeurs européens tels que Michael Nyman, John Tavener, Arvo Pärt ou Henryk Górecki entretiennent des liens avec ce courant. Si les minimalistes ont trouvé un écho auprès d’audiences plus larges que celles de la seule musique classique, leur travail a souvent subi la critique de certains commentateurs qui ont jugé simpliste ou superficielle leur proposition musicale. Un malentendu que Vanessa Wagner et Wilhem Latchoumia se font un devoir de dissiper.

5 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Comment est né ce projet entre vous deux ?

Vanessa Wagner — Wilhem et moi nous connaissons depuis plusieurs années. Je l’ai découvert à travers son tout premier disque consacré à Villa-Lobos. Je l’avais alors contacté pour une tournée autour de la transcription d’Amériques de Varèse, où nous évoluions à quatre pianistes et deux pianos. Cela nous avait permis de faire un certain nombre de concerts ensemble et de mieux nous connaître. Nous avons en commun un « profil » légèrement atypique dans le métier qui nous a naturellement réunis et nous entraîne vers les mêmes envies.

Parallèlement à ma discographie classique, j’avais sorti en 2016 puis 2018 deux disques consacrés à la musique minimaliste.

Je lui ai confié mon rêve de jouer Piano Phase de Steve Reich (ici exclusivement disponible en bonus digital) et Hallelujah Junction de John Adams, deux pièces que j’écoutais depuis des années sans jamais les avoir jouées.

De là est née cette idée, cette envie d’enregistrer ensemble ce répertoire assez peu couru, surtout en Europe.

6 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Nous nous sommes rapidement mis d’accord sur le fait d’intégrer Leonard Bernstein, acteur essentiel de l’histoire de la musique. L’ouverture qu’il a opérée entre musique savante et musique populaire a énormément marqué les esprits et élargi l’horizon de la musique américaine.

Philip Glass et ses Four Movements for Two Pianos se sont vite imposés, tant ce compositeur est le pilier incontournable du courant minimaliste.

Meredith Monk, chanteuse, performeuse, danseuse est une personnalité très forte et originale. Ses pièces, courtes, poétiques, à la fois mélodiques et axées sur le mouvement perpétuel nous plaisaient à tous les deux. Et une présence féminine était bienvenue !

Ayant déjà à titre individuel enregistré plusieurs albums sur le label La Dolce Volta, il nous a semblé évident de poursuivre notre épopée discographique en son sein.

7 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Pourquoi aller sur ce répertoire à deux pianos ?

Vanessa Wagner — C’est une formation que je connais bien, que je pratique depuis longtemps et que je préfère nettement au quatre mains.

Il existe une dimension euphorisante dans le deux pianos, très galvanisante, qui tient à la projection sonore, à l’impression d’avoir dix-huit voix ! Il faut être en symbiose, notamment dans les attaques. Il est impératif de ressentir les choses de façon quasi intuitive, car il n’y a pas la proximité physique et visuelle du quatre mains.

La connexion se fait différemment entre les deux musiciens qui sont à l’écoute du souffle et de la rythmique de l’autre. C’est d’autant plus vrai dans ce répertoire à la fois hypnotique et rythmique, qui demande parfois une précision diabolique, notamment dans Hallelujah Junction de John Adams qui est à mon sens une des pièces les plus difficiles du répertoire à deux pianos.

8 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wilhem, comment le projet s’inscrit-il dans votre parcours ?

Wilhem Latchoumia — J’ai été lauréat du Concours d’Orléans, dédié à la musique contemporaine. Je suis donc en terrain familier ! Tout mon répertoire tourne autour de la curiosité, des pièces rares et de la découverte. L’idée de parcourir de nouveaux répertoires me séduit constamment ; c’est ma nature, et je partage cette envie avec Vanessa. Mon travail tisse aussi un fil rouge autour du folklore et des origines de la musique, tout ce qui s’apparente aux inspirations dites populaires.

Quand j’ai réalisé mon disque Villa-Lobos, je savais qu’il s’était inspiré du folklore brésilien où il y a cette idée de transversalité, on passe d’un style à un autre et chacun emprunte à l’autre ce qui le touche et sans honte. Chacun de mes disques offre une relation avec la musique populaire et Bernstein exerce aussi ce lien. Le projet m’a interpelé ne serait-ce que pour cela.

9 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Comment s’est décidé le choix des pièces ? Le répertoire pour deux pianos n’est pas forcément si vaste dans la musique américaine ?

Vanessa Wagner — Nous avons cherché à élaborer un programme qui nous plaisait, qui nous semblait cohérent et qui pouvait aussi emmener l’auditeur vers des découvertes, une vision plus large de cette musique américaine qu’on réduit souvent au terme « minimaliste ».

Même s’ils appartiennent au même courant, on entend bien à l’écoute de leurs œuvres à quel point le style et l’écriture de Reich, Glass ou Adams sont personnels et ne se cantonnent pas à cette appellation de « minimalisme ».

10 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wilhem Latchoumia — Nous avons également conçu le disque comme un voyage spatio-temporel. Un regard de deux Européens qui débarquent aux États-Unis, en passant par Ellis Island, l’ancienne frontière des migrants, qui entrent dans New York avec West Side Story, poursuivent avec la dramaturgie de Philip Glass, puis s’évadent sur les autoroutes et les paysages démesurés de ce pays avec la pièce de John Adams. Pour moi, Philip Glass est le plus radical, malgré une apparente facilité.

Vanessa Wagner — Sa pièce Four Movements est très puissante en effet. Elle utilise des éléments extrêmement simples mais avec une radicalité de variations infimes dans lesquelles on rentre comme dans un mouvement hypnotique. Hallelujah Junction est incroyablement jouissive à jouer, par la précision démoniaque qu’elle exige des interprètes, par sa puissance rythmique et harmonique, par cette liberté folle, cette démesure qu’elle incarne.

La musique américaine a des codes très éloignés de notre musique européenne. Elle est à la fois accessible et exigeante, simple et complexe.

11 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Pensez-vous que l’on interprète aujourd’hui différemment ces compositeurs qu’il y a dix ou vingt ans ?

Vanessa Wagner — On les joue déjà un peu plus, notamment Glass, qui, bien que décrié par certains, est extrêmement populaire car ses œuvres pour piano solo sont plutôt accessibles. À mes débuts, il y avait d’un côté les pianistes qui jouaient le répertoire classique et de l’autre ceux qui osaient le contemporain. La nouvelle génération va contre ces cloisonnements, c’est à mon sens une évolution très positive. À titre personnel, je tenais à me réengager en faveur de ce répertoire américain parfois peu considéré. Par ailleurs, nos interprétations de ces auteurs se nourrissent aussi du grand répertoire classique que nous jouons, Wilhem et moi, depuis vingt-cinq ans.

Wilhem Latchoumia — Quand la musique rentre dans le répertoire des pianistes, la pièce évolue forcément. Je pense que c’est aussi pour cela que nous réalisons des disques. Nous apportons chacun notre pierre à l’édifice, avec nos visions et notre bagage, c’est tout l’intérêt de continuer à enregistrer !

Vanessa Wagner — Ce répertoire a parfois souffert de codes qui mettaient de côté texture sonore, souplesse du phrasé, différenciation des nuances. Par exemple, la pièce d’Adams peut être jouée dans un registre très dur, uniquement rythmique, alors qu’elle regorge de couleurs, de nuances qui ne demandent qu’à ressortir avec sensualité et poésie.

12 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Parlez-nous de l’enregistrement à L’Arsenal à Metz…

Vanessa Wagner — J’ai souvent joué dans cette salle où j’ai été artiste en résidence, et j’y avais aussi enregistré mon précédent disque consacré à Liszt et Pärt. C’est une des plus belles acoustiques de . Wilhem lui aussi connaît bien cette salle pour y avoir enregistré son Cendrillon de Prokofiev et joué en concert également.

Nous avons eu la chance de pouvoir nous y rendre durant l’été 2020, malgré la pandémie. Privés de concerts, nous nous sommes retrouvés avec un sentiment d’urgence et de folle envie de jouer, la joie de se retrouver dans une salle de concert, sur des pianos magnifiques.

C’était un grand bonheur d’enregistrer ensemble, tout était simple, et nous étions en compagnie de François Eckert qui ayant déjà fait la direction artistique de nos disques solo nous connaissait bien.

Wilhem Latchoumia — Je dirais que c’est comme une respiration commune et c’est la meilleure façon de faire de la musique ensemble…

13 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA

Vanessa Wagner

Décrite par le quotidien Le Monde comme « la pianiste la plus délicieusement singulière de sa génération », Vanessa Wagner poursuit une carrière à son image, originale et engagée, mêlant les récitals classiques, la création contemporaine, la pratique des instruments anciens, la musique de chambre.

Ces dernières années, elle a initié nombreuses collaborations et créations transversales, rencontrant la musique électronique, la danse, la vidéo, la poésie.

Depuis sa Victoire de la Musique en 1999, elle se produit un peu partout dans le monde, en soliste ou avec orchestre, dans les grands festivals, invitée régulièrement par des salles qui lui sont fidèles.

Très investie dans la musique de son temps, elle est dédicataire de plusieurs pièces de Pascal Dusapin, François Meimoun, Amy Crankshaw ou Alex Nante.

Sa riche discographie a été maintes fois récompensée par la presse qui salue son jeu sobre et éloquent, l’intensité de sa sensibilité et la richesse de son toucher.

Son vaste répertoire sans cesse renouvelé est le miroir d’une personnalité toujours en éveil, tissant patiemment des liens entre des univers trop souvent cloisonnés.

Elle est depuis 2010 Directrice du Festival de Chambord où elle élabore une programmation éclectique et a été nommée en 2020 Chevalier de la Légion d’Honneur.

15 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA

Wilhem Latchoumia

Singulier pianiste que Wilhem Latchoumia : il sert avec autant de bonheur et de charisme la création contemporaine et le grand répertoire. Concevoir des programmes sortant des sentiers battus, telle est la signature du musicien français, qui marque les esprits par sa capacité à instaurer d’emblée une jubilatoire connivence.

Il mène une brillante carrière de soliste, de concertiste et de chambriste en France et à l’international où il se produit sur les scènes les plus prestigieuses. Il collabore avec les plus grands orchestres français et avec des formations musicales internationales de premier plan. Son goût pour la création contemporaine lui vaut les faveurs de compositeurs tels que , Gilbert Amy, Gérard Pesson, Philippe Hersant, Michael Jarrell, Jonathan Harvey, Pierre Jodlowski, Francesco Filidei...

Né à Lyon en 1974, Wilhem Latchoumia a obtenu au Conservatoire National de Musique et de Danse de Lyon (classe d’Eric Heidsieck et Géry Moutier) son Premier Prix à l’unanimité, avec les félicitations du jury. Il a terminé sa formation avec Géry Moutier en classe de perfectionnement. Élève de Claude Helffer, il a suivi les master classes d’-Messiaen et de Pierre-Laurent Aimard. Il est titulaire d’une licence en musicologie. Lauréat de la Fondation Hewlett-Packard « Musiciens de Demain » (2004) et du 12e Concours International de Musique Contemporaine Montsalvatge (Girona, Espagne), il a brillamment remporté le Premier Prix Mention Spéciale Blanche Selva ainsi que cinq autres prix du Concours International de Piano d’Orléans 2006.

17 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA

Interview with Vanessa Wagner and Wilhem Latchoumia

The minimalist movement, which first appeared in the United States in the mid- 1960s, was for a long time closely associated with the avant-garde, but over the years it has gained a much wider audience and established itself as a major milestone in contemporary music. Terry Riley, La Monte Young, Steve Reich and Philip Glass, all Americans, are regarded as its pioneers. While many of these composers contest the ‘minimalist’ label, which they see as reductive, their approach is similar in the way it experiments with new musical structures such as the use of repetitive motifs, in its recourse to a certain type of austerity, and in the use of certain specific processes (notably Reich’s ‘phasing’ technique, which employs two or more recordings simultaneously but with a slight delay between them). The minimalists have assimilated many influences in order to nourish their work: jazz and improvisation for Terry Riley, the experimental movement for La Monte Young, Indian music for Philip Glass, African cultures for Steve Reich. Their attachment to the American musical heritage is also a shared dimension, as is the output of the early twentieth-century iconoclast Erik Satie.

Initially rejected by classical institutions, the minimalist movement saw its influence grow in the 1970s and 1980s, popularised, among other things, by the success of some of Philip Glass’s film scores. Little by little, minimalism attracted a growing number of followers, among them other Americans like John Adams, but also European composers, many of whom, such as Michael Nyman, John Tavener, Arvo Pärt and Henryk Górecki, have been linked to the movement. While the minimalists have found an echo with wider audiences beyond that of classical music alone, their output has often been criticised by commentators who have judged their musical aims to be simplistic or superficial. A misunderstanding that Vanessa Wagne and Wilhem Latchoumia are keen to clear up.

21 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA How did this joint project come about?

Vanessa Wagner — Wilhem and I have known each other for a number of years now. I discovered him through his very first recording, a Villa-Lobos programme. After that I contacted him for a tour centred on Varèse’s transcription of Amériques, with four pianists on two pianos. That enabled us to give a number of concerts together and to get to know each other better. We share a slightly atypical ‘profile’ in the profession, which naturally brought us together and gives us an appetite for doing the same sort of things.

Alongside my classical discography, I had already released two discs devoted to minimalist music in 2016 and 2018.

I told Wilhem of my dream of playing Steve Reich’s Piano Phase (exclusively available here as a digital bonus) and John Adams’s Hallelujah Junction, two pieces I had been listening to for years without ever having performed them.

That was the kernel of the idea, this urge to record together a repertory that isn’t very popular, especially in Europe.

22 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA We quickly agreed to include Leonard Bernstein, a key player in the history of music. The bridges he built between art music and popular music had a huge impact and broadened the horizons of American musical taste.

We soon decided to include Philip Glass and his Four Movements for Two Pianos, since Glass has been the indispensable pillar of the minimalist movement.

Meredith Monk, singer, performance artist and dancer, is a very strong and original personality. Her short, poetic pieces, at once melodic and focusing on perpetual motion, appealed to us both. And a feminine presence was welcome!

And, as we had already recorded several albums individually on La Dolce Volta, it seemed natural to us to continue our discographical journey on the label.

23 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Why did you fix your choice on this repertory for two pianos?

Vanessa Wagner — It’s a formation I know well and have already practised for a long time. I very much prefer it to piano four hands.

There’s a euphoric, really electrifying dimension to playing on two pianos, which derives from the sonic projection, the impression of hearing eighteen voices! The two players have to be in complete symbiosis, especially for the entries. It’s essential to feel things almost intuitively, because you don’t have the physical for the attacks and visual proximity of playing as a four-hand duo.

The two musicians connect in a different way, by listening to each other’s breathing and rhythm. That’s especially true of this hypnotic, rhythmic repertory, which sometimes calls for diabolical precision, especially in John Adams’s Hallelujah Junction, which I think is one of the hardest pieces in the two-piano repertory.

24 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wilhem, how does this project fit into your career path?

Wilhem Latchoumia — I was a prizewinner at the Orléans Competition, which specialises in contemporary music. So I’m on familiar ground! My whole repertory revolves around curiosity about rare music that’s waiting to be discovered. The idea of constantly exploring new pieces appeals to me; it’s my nature, and it’s an urge I share with Vanessa. My work also weaves a common thread through folklore and the origins of music, anything akin to what you might call ‘popular’ inspirations.

When I made my Villa-Lobos recording, I knew that he had been inspired by Brazilian folklore, where there is this idea of transversality: you go from one style to another, and musicians are free to borrow from someone else anything that touches them, without any shame attached to the idea. Each of my recordings has some kind of connection with popular music, and we find that link here with Bernstein. So that’s already one reason why I found this a compelling project.

25 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA How did you select the pieces? I suppose the American repertory for two pianos can’t be all that large?

Vanessa Wagner — We tried to devise a programme that we enjoyed, that seemed coherent to us, and which could also guide the listener towards new discoveries, to a broader vision of American music, which is too often restricted to the term ‘minimalist’.

Even if they belong to the same movement, it’s clear from listening to their works that the styles and textures of Reich, Glass and Adams are personal and can’t be confined to the notion of ‘minimalism’.

26 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wilhem Latchoumia — We also conceived the disc as a journey through space and time. The viewpoint of two Europeans arriving in the United States, passing through Ellis Island, once the border post for immigrants, who enter New York with West Side Story, continue with the dramaturgy of Philip Glass, then break out onto the highways and the outsized landscapes of the country with the Adams piece. For me, Philip Glass is the most radical of these composers, despite his apparent facility.

Vanessa Wagner — Yes, his Four Movements is a very powerful piece. It’s based on extremely simple elements but with a radical use of infinitesimal variations that draw you in as if you were hypnotised.Hallelujah Junction is incredibly exhilarating to play, because of the diabolical precision it demands from the performers, its rhythmic and harmonic power, the crazy freedom, the excessiveness it embodies.

American music has codes that are far removed from our European music. It’s at once accessible and demanding, simple and complex.

27 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Do you think we interpret these composers differently today from the way we did ten or twenty years ago?

Vanessa Wagner — They already get played a bit more often, especially Glass: although his music is decried in some quarters, it’s extremely popular because his works for solo piano are fairly accessible. When I started out, there were pianists who played the classical repertory on the one hand, and those who dared to play contemporary pieces on the other. The new generation is breaking down those dividing walls, which I think is a very positive development. Personally, I wanted to renew my commitment to this American repertory, which doesn’t always get a very good press. But I’d point out, too, that our interpretations of these composers also draw on the mainstream classical repertory that Wilhem and I have been playing for twenty-five years.

Wilhem Latchoumia — When a piece of music enters the piano repertory, that work is bound to evolve. I think that’s also why we make discs. We each bring our own contribution, with our personal conception and background, and that’s why it’s so important to keep recording!

Vanessa Wagner — This repertory has sometimes suffered from codes that consciously discarded the dimensions of sonic texture, beauty of sound, differentiation of dynamics. For example, the Adams piece can be played in a very harsh register that only takes account of the rhythmic dimension, whereas it’s full of colours, of nuances that are just waiting to be brought out with sensuality and poetry.

28 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Can you say something about the recording at the Arsenal in Metz?

Vanessa Wagner — It’s a venue I’ve often played at: I was artist in residence at one time, and I also made my earlier disc of music by Liszt and Pärt there. It’s one of the finest acoustics in France. Wilhem also knows the hall well, having given concerts and made his recording of Prokofiev’s Cinderella there.

We were lucky enough to be able to go there in the summer of 2020, despite the pandemic. Deprived of concerts, we found ourselves with a sense of urgency and a wild desire to play, the joy of being in a concert hall, on magnificent pianos.

It was an absolute delight to record together: everything was simple, and we were in the company of François Eckert who had already produced our solo recordings and knew us well.

Wilhem Latchoumia — I would say that it was as if we were breathing in unison, and that’s the best way to make music together.

29 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA

Vanessa Wagner

Described by the daily newspaper Le Monde as ‘the most delightfully individual pianist of her generation’, Vanessa Wagner pursues a career in her own image, rigorous, original and committed, mixing classical recitals, contemporary creation, performance on historical instruments, and chamber music.

Over the past few years, she has instigated numerous transversal collaborations and creations, reaching out to electronic music, dance, video and poetry. Ever since winning a Victoire de la Musique in 1999, she has performed all over the world, as soloist or with orchestra, at the leading festivals and as a regular guest of concert halls that are faithful to her year after year. She is deeply committed to the music of her time, and is the dedicatee of several pieces by such composers as Pascal Dusapin, François Meïmoun, Amy Crankshaw and Alex Nante. Vanessa Wagner’s extensive discography has received many distinctions from the specialised press, which acclaims her sober, eloquent playing, her intense sensibility and her richly expressive touch. Her broad and constantly renewed repertory is the mirror of an ever-alert personality, patiently weaving bonds between worlds that are too often shut off from each other. Since 2010 Vanessa Wagner has been director of the Festival de Chambord, where she devises an eclectic programme. She was appointed Chevalier de la Légion d’Honneur in 2020.

31 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA

Wilhem Latchoumia

Wilhem Latchoumia is a highly unusual kind of pianist, equally successful and charismatic in contemporary music and the mainstream repertory. The French musician is known for his skill in devising programmes that venture well off the beaten track and his ability to create an immediate and joyful rapport with audiences.

He pursues a brilliant career as a recitalist, concert soloist and chamber musician in France and on the international scene, where he appears in the most prestigious venues. He works with the leading French orchestras and with other international formations of the front rank. His taste for contemporary music has earned him the favour of such composers as Pierre Boulez, Gilbert Amy, Gérard Pesson, Philippe Hersant, Michael Jarrell, Jonathan Harvey, Pierre Jodlowski and Francesco Filidei.

Born in Lyon in 1974, Wilhem Latchoumia studied in the class of Eric Heidsieck and Géry Moutier at the Conservatoire National de Musique et de Danse of his native city, where he obtained his Premier Prix with congratulations by unanimous decision of the jury. He completed his training with Géry Moutier in the postgraduate class in Lyon, then became a student of Claude Helffer and attended masterclasses by Yvonne Loriod-Messiaen and Pierre-Laurent Aimard. He also holds a bachelor’s degree in musicology. Having received awards from the Hewlett-Packard Foundation (‘Musicians of Tomorrow’, 2004) and at the twelfth Montsalvatge International Contemporary Music Competition (Girona, Spain), he achieved dazzling success at the Orléans International Piano Competition in 2006, where he won the Premier Prix Mention Spéciale Blanche Selva and five other prizes.

33 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA

Gespräch mit Vanessa Wagner und Wilhem Latchoumia

Die Minimal Music entwickelte sich ab den 60er Jahren in den USA und war lange mit der Avantgarde per Du, bevor sie im Laufe der Jahre ein weitaus größeres Publikum gewann und sich als wesentliche Etappe der zeitgenössischen Musik etablierte. Terry Riley, La Monte Young, Steve Reich und Philip Glass, alle Amerikaner, gelten als Vorreiter dieser Strömung. Zwar sträuben sich viele dieser Komponisten, in die ihrer Meinung nach zu enge Schublade des Minimalismus gesteckt zu werden, jedoch hat ihr Ansatz die Suche nach neuen musikalischen Strukturen, die Verwendung von repetitiven Motiven, eine Form der Schlichtheit und den Einsatz gewisser spezieller Verfahren gemein (Reichs „Phasing“-Technik, bei der gleichzeitig mehrere Aufnahmen mit geringem zeitlichem Abstand gespielt werden). Die Minimalisten nähren sich von zahlreichen Einflüssen: Jazz und Improvisation bei Terry Riley, die experimentelle Bewegung bei La Monte Young, indische Musik bei Philip Glass und afrikanische Kulturen bei Steve Reich. Auch vereint sie ihre Verbundenheit mit dem amerikanischen Musikerbe, ebenso wie mit dem Werk des Ikonoklasten Erik Satie vom Beginn des 20. Jahrhunderts.

Die minimalistische Bewegung wurde in ihren Anfängen von den klassischen Institutionen zurückgewissen und erlangte in den 70er und 80er Jahren zunehmend an Einfluss, unter anderem durch den Erfolg einiger von Philip Glass popularisierten Filmmusiken. Peu à peu eiferte man dem Minimalismus nach, so auch John Adams, einer seiner bekanntesten Vertreter, sowie Musiker außerhalb des amerikanischen Kontinents. Europäische Komponisten wie Michael Nyman, John Tavener, Arvo Pärt und Henryk Górecki haben Verbindungen zur Strömung. Zwar haben die Minimalisten Anklang bei einem größeren Publikum als jenes der reinen klassischen Musik gefunden, doch ihre Arbeit wurde oft als zu einfach oder oberflächlich kritisiert. Dieses Missverständnis wollen Vanessa Wagner und Wilhem Latchoumia ausräumen.

37 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wie ist dieses Projekt zwischen Ihnen beiden entstanden?

Vanessa Wagner — Wilhem und ich kennen uns seit mehreren Jahren. Ich wurde durch seine allererste Platte zu Villa-Lobos auf ihn aufmerksam. Daraufhin schlug ich ihm eine Tournee rund um die Transkription von Varèses Amériques vor, bei der wir zu viert auf zwei Klavieren spielten. Bei mehreren gemeinsamen Konzerten lernten wir uns besser kennen. Gemeinsam haben wir ein etwas untypisches „Profil“, das uns auf natürliche Weise vereint und uns zu den gleichen Vorhaben hinreißt.

Parallel zu meiner klassischen Diskografie habe ich 2016 und 2018 zwei Platten zur Minimal Music veröffentlicht.

Ich vertraute Wilhem meinen Traum an, Piano Phase (hier ausschließlich als digitaler Bonus) und Hallelujah Junction zu spielen, zwei Stücke von John Adams, die ich mir seit Jahren anhörte, ohne sie je gespielt zu haben.

Daraus entsprang die Idee, die Lust, zusammen Stücke aus diesem vor allen in Europa wenig gespielten Repertoire einzuspielen.

38 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wir einigten uns schnell darauf, Leonard Bernstein einzubeziehen, der ein wesentlicher Akteur der Musikgeschichte ist. Der Weg, den er zwischen der Kunstmusik und der Popmusik ebnete, hinterließ einen bleibenden Eindruck und erweiterte den Horizont der amerikanischen Musik.

Philip Glass und sein Stück Four Movements for Two Pianos setzten sich schnell durch, und er wurde zu einem unabdinglichen Komponisten für die Minimal Music.

Die Sängerin, Performerin und Tänzerin Meredith Monk hat eine herausragende und originelle Persönlichkeit. Ihre kurzen, poetischen Stücke sind zugleich melodisch und basieren auf ständiger Bewegung. Sie gefallen uns beiden, und unter all den Männern ist eine Frau herzlich willkommen!

Da wir allein schon mehrere Alben beim Label La Dolce Volta aufgenommen hatten, schien es uns selbstverständlich, unsere Geschichte bei ihm weiterzuschreiben.

39 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Warum Werke für zwei Klaviere?

Vanessa Wagner — Ich kenne diese Formation gut und praktiziere sie seit Langem. Zudem ziehe ich sie dem vierhändigen Spiel vor.

Zwischen den beiden Klavieren entsteht eine euphorisierende und elektrisierende Verbindung, die mit der Klangprojizierung zu tun hat, dem Eindruck, 18 Stimmen zu haben! Es verlangt Symbiose, vor allem was den Anschlag betrifft. Man muss alles nahezu intuitiv spüren, da die körperliche und optische Nähe des vierhändigen Spiels nicht gegeben ist.

Die Verbindung zwischen den beiden Musikern entsteht anders. Sie hören auf den Atem und den Rhythmus des anderen – noch mehr in diesem Repertoire, das sowohl hypnotisch als auch rhythmisch ist und zuweilen eine teuflische Präzision verlangt, insbesondere bei John Adams‘ Stück Hallelujah Junction, das meines Erachtens eines der schwierigsten im Repertoire für zwei Klaviere ist.

40 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wilhem, welchen Platz nimmt das Projekt in Ihrer Laufbahn ein?

Wilhem Latchoumia — Ich habe den Concours d’Orléans gewonnen, der der zeitgenössischen Musik gewidmet ist. Also bewege ich mich auf bekanntem Terrain! Mein gesamtes Repertoire dreht sich um Neugier, seltene Stücke und Entdeckung. Die Idee, neue Repertoires zu erkunden, begeistert mich immer wieder. Es liegt mir im Blut, und ich teile dieses Verlangen mit Vanessa. Meine Arbeit durchzieht ein weiterer roter Faden: Volksmusik und die Ursprünge der Musik, alles, was mit volkstümlicher Inspiration zu tun hat.

Als ich meine Platte zu Villa-Lobos einspielte, wusste ich, dass er seine Inspiration aus der brasilianischen Volksmusik zog. Jede meiner Platten hat Bande zur Volksmusik, auch bei Bernstein ist dies wahr. Das Projekt reizte mich schon allein deswegen.

41 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wie haben sie die Stücke ausgewählt? Das Repertoire für zwei Klaviere ist in der amerikanischen Musik nicht sonderlich groß.

Vanessa Wagner — Wir strebten nach einem Programm, das uns gefiel, stimmig schien und dem Zuhörer Neues näherbringen und eine größere Perspektive dieser amerikanischen Musik eröffnen würde, die man zu oft auf den Begriff „minimalistisch“ reduziert.

Auch wenn sie derselben Strömung angehören, hört man in ihren Werken, wie individuell der Stil und die Schreibweise von Reich, Glass oder Adams sind und sich nicht auf die Bezeichnung „Minimalismus“ beschränken lassen.

42 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Wilhem Latchoumia — Wir haben die Platte auch wie eine Reise durch Raum und Zeit gestaltet, die Sicht zweier Europäer, die in den Staaten ankommen. Sie gehen in Ellis Island, dem ehemaligen Tor für Einwanderer, an Land, entdecken mit West Side Story New York, setzen die Reise mit Philip Glass‘ Dramaturgie fort, entfliehen auf den Autobahnen in die unendlichen Weiten des Landes mit John Adams‘ Stück. Für mich ist Philip Glass trotz der scheinbaren Schlichtheit der Radikalste.

Vanessa Wagner — Sein Stück Four Movements ist in der Tat kraftvoll. Es nutzt extrem einfache Elemente, doch mit einer solchen Radikalität winziger Variationen, die den Eindruck einer ständigen Bewegung vermitteln. Das Spielen von Hallelujah Junction ist ein unglaublicher Genuss. Es verlangt den Interpreten durch seine rhythmische und harmonische Macht sowie seine irrsinnige Freiheit eine dämonische Präzision ab.

Die amerikanische Musik folgt ganz anderen Regeln als unsere europäische Musik. Sie ist zugleich leicht zugänglich und anspruchsvoll, schlicht und komplex.

43 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Denken Sie, dass man diese Komponisten heutzutage anders spielt als vor zehn oder zwanzig Jahren?

Vanessa Wagner — Man spielt sie schon etwas mehr, insbesondere Glass, der, obgleich von einigen verschrien, extrem beliebt ist, weil seine Soloklavierwerke recht zugänglich sind. Zu Beginn meiner Laufbahn gab es zum einen Pianisten, die das klassische Repertoire spielten, und zum anderen jene, die das zeitgenössische zu spielen wagten. Die neue Generation richtet sich gegen diese Abschottungen. Ich persönlich wollte mich für das selten gespielte amerikanische Repertoire einsetzen. Zudem bauen unsere Interpretationen dieser Komponisten auch auf das große klassische Repertoire, das Wilhem und ich seit 25 Jahren spielen.

Wilhem Latchoumia — Wenn die Musik ins Repertoire der Pianisten aufgenommen wird, entwickelt sich das Stück zwangsläufig weiter. Ich denke, dass wir auch darum Platten einspielen. Wir alle leisten unseren Beitrag zum Ganzen, mit unseren Perspektiven und unserem Hintergrund. Genau darin liegt der Zweck einer Platte!

Vanessa Wagner — Das Repertoire hat teils unter Interpretationen gelitten, die die Klangstruktur, die Flexibilität der Phrasierung und die Differenzierung der Nuancen außen vor ließen. So kann zum Beispiel Adams‘ Stück in einem sehr harten, ausschließlich rhythmischen Register spielen, wo es doch voller Farben und Nuancen steckt, die mit Sinnlichkeit und Poesie hervorzubrechen versuchten.

44 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Erzählen Sie uns von der Aufnahme im Arsenal in Metz…

Vanessa Wagner — Ich habe schon oft in diesem Konzerthaus gespielt, wo ich Artist in Residence war. Zudem habe ich dort meine vorherige Platte zu Liszt und Pärt eingespielt. Die Akustik ist eine der besten Frankreichs. Wilhem kannte den Saal auch gut, da er dort Prokofjews Cinderella eingespielt und auch Konzerte gegeben hatte.

Wir hatten das Glück, trotz der Pandemie im Sommer 2020 hineinzudürfen. Da all unsere Konzerte ausfielen, drängte es uns, zu spielen. Es war eine große Freude, wieder in einem Konzerthaus zu sein und auf wunderbaren Klavieren zu spielen.

Das gemeinsame Einspielen war ein unheimliches Vergnügen. Alles war einfach, und wir waren in Gesellschaft von François Eckert, der uns gut kannte, weil er bereits die künstlerische Leitung unserer Soloplatten übernommen hatte.

Wilhem Latchoumia — Ich würde sagen, dass es wie eine gemeinsame Atmung ist. Das ist die beste Art, zusammen zu musizieren…

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Vanessa Wagner

Vanessa Wagner, laut Le Monde die „vortrefflich sonderbarste Pianistin ihrer Generation“, verfolgt eine Karriere ganz nach ihrem Geschmack – anspruchsvoll, originell und engagiert. So mischt sie klassische Konzerte und moderne Kreationen, erkundet historische Instrumente, spielt Kammermusik. In den vergangenen Jahren hat sie zahlreiche Projekte und kreative Gegenüberstellungen mit elektronischer Musik, Tanz, Videos und Poesie ins Leben gerufen.

Seit Vanessa Wagners Sieg bei den Victoires de la Musique 1999 konzertiert sie überall auf der Welt als Solistin oder mit Orchester, auf großen Festivals und zu Gast in ihr ergebenen Konzerthäusern. Sie engagiert sich stark für die Musik ihrer Zeit. So wurden ihr mehrere Werke gewidmet, unter anderem von Pascal Dusapin, François Meïmoun, Amy Crankshaw und Alex Nante. Vanessa Wagners reichhaltige Diskografie wurde vielfach von der Presse ausgezeichnet, die ihr schlichtes und eloquentes Spiel, die Intensität ihrer Empfindsamkeit und den Reichtum ihres Anschlags lobt. Ihr großes, sich unaufhörlich wandelndes Repertoire ist der Spiegel einer stets aufgeweckten Persönlichkeit, die geduldig Bande zwischen allzu oft abgeschotteten Welten knüpft. Seit 2010 ist sie Leiterin des Festival de Chambord, wo sie für ein vielseitiges Programm sorgt, und wurde 2020 mit dem Verdienstorden Chevalier de la Légion d’Honneur ausgezeichnet.

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Wilhem Latchoumia

Ein erstaunlicher Pianist ist er, dieser Wilhem Latchoumia: Er stellt sich mit derselben Begeisterung und demselben Charisma dem zeitgenössischen Schaffen wie auch dem großen traditionellen Repertoire. Das Markenzeichen dieses französischen Musikers, der durch die Fähigkeit besticht, auf Anhieb einen begeisternden Zusammenhalt herzustellen, besteht darin, ausgetretene Pfade zu verlassen.

Seine brillante Karriere als Solist, Instrumentalist und Kammermusiker verhilft ihm zu Auftritten auf den größten französischen und internationalen Bühnen. Er arbeitet mit bekannten französischen Orchestern und renommierten internationalen Musikformationen zusammen. Seine Begeisterung für das zeitgenössische Wirken macht ihn bei Komponisten wie Pierre Boulez, Gilbert Amy, Gérard Pesson, Philippe Hersant, Michael Jarrell, Jonathan Harvey, Pierre Jodlowski oder auch Francesco Filidei sehr beliebt.

Wilhem Latchoumia wurde 1974 in Lyon geboren. Er studierte (in der Klasse von Eric Heidsieck und Géry Moutier) am Konservatorium von Lyon (Conservatoire National de Musique et de Danse) und schloss seine Studien in einvernehmender Anerkennung der Jury mit dem Ersten Preis ab. Es folgte ein vertiefendes Aufbaustudium bei Géry Moutier. Latchoumia war zudem Schüler von Claude Helffer. Er hat an Meisterklassen von Yvonne Loriod- Messiaen und Pierre-Laurent Aimard teilgenommen und besitzt einen Licence-Abschluss in Musikwissenschaft. Latchoumia ist Preisträger der Fondation Hewlett-Packard beim Programm „Musiciens de Demain“ (2004) sowie des 12. Internationalen Montsalvatge Wettbewerbs für zeitgenössische Musik (Girona, Spanien). Er ist außerdem stolzer Gewinner des Ersten Preises mit besonderer Auszeichnung B. Selva sowie fünf weiterer Preise beim Internationalen Klavierwettbewerb von Orléans 2006.

49 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA © Christian Legay Maison de toutes les musiques et de la danse à Metz, la Cité musicale-Metz est le fruit de l’histoire de la ville de Metz et de la région Grand Est traditionnellement acquises à la musique. Projet précurseur en France sur ce modèle, la Cité musicale-Metz rassemble les trois salles de spectacle de Metz (Arsenal, BAM et Trinitaires) et l’Orchestre national de Metz dans un projet ambitieux au service de la création et de l’innovation artistique, à la croisée de toutes les esthétiques musicales et les disciplines, en faveur du public et des amoureux de la musique.

La Cité musicale-Metz est un centre névralgique pour les artistes, et en premier lieu pour l’Orchestre national de Metz et les musiciens qui le composent. Avec ses salles exceptionnelles tant par leurs qualités acoustiques que par leur histoire, elle a la possibilité d’accueillir et de faire découvrir les plus grands interprètes, les compositeurs et auteurs de notre temps pour cultiver la curiosité et la ferveur du public. La Cité musicale-Metz est un enjeu artistique et économique, un projet de ville qui offre la possibilité de faire rayonner des projets musicaux sur toute la région Grand Est, dans la Grande Région, en France, partout en Europe et bien au-delà. C’est aussi un projet de société qui porte l’ambition d’ouvrir au plus grand nombre un service public de la culture empreint d’excellence et basé sur la diversité musicale. La Cité musicale-Metz développe un projet social et éducatif qui permet aux jeunes, aux familles, à toutes les générations, aux plus éloignés des salles de spectacle de découvrir les plaisirs de la musique à travers des actions d’éducation artistique, de médiations ou encore des rencontres conviviales et familiales. Enfin, la Cité musicale-Metz, c’est une équipe de musiciens et de professionnels du spectacle à votre service qui œuvrent sans relâche et dans un profond respect de la création artistique, à créer, avec vous, du lien social, de la découverte et vous faire partager leur passion et le meilleur de la musique et de la danse.

51 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA The house of all musics and dance in Metz, the Cité Musicale-Metz is the fruit of the history of the City of Metz and of the Région Grand Est, traditionally a stronghold of music. A pioneering venture in France on this model, the Cité Musicale-Metz brings together the three performing arts venues in Metz (the Arsenal, BAM and Les Trinitaires) and the Orchestre National de Metz in an ambitious project at the service of artistic creation and innovation, at the intersection of all musical aesthetics and disciplines, in favour of the public and music lovers.

The Cité Musicale-Metz is a nerve centre for artists, and first of all for the Orchestre National de Metz and the musicians who go to make it up. With halls that are outstanding for both their acoustic properties and their history, it has the potential for welcoming and presenting the leading performers, composers and authors of our time in order to cultivate the curiosity and fervour of the public. The Cité Musicale-Metz is an artistic and economic force, a city project that offers the possibility of diffusing musical events throughout the Région Grand Est, the Greater Region, in France, everywhere in Europe and beyond. It is also a social project with the ambition of making available to the greatest number a public service of culture characterised by excellence and based on musical diversity. The Cité Musicale-Metz develops a social and educational project that allows young people, families, all generations and those furthest removed from performing arts venues to discover the pleasures of music through outreach activities, mediations and convivial family encounters. Finally, the Cité Musicale-Metz is a team of musicians and performing arts professionals at your service who ceaselessly strive, with the deepest respect for artistic creation, to create social links and discoveries with you, to share with you their passion and the best of music and dance.

52 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA Der Geschichte der Stadt Metz und der Region Grand Est, traditionell der Musik ergeben, entspringt die Cité musicale-Metz, die alle Musikrichtungen und Tanz vereint. Das in Frankreich einzigartige Modell verbindet drei Veranstaltungsorte (Arsenal, BAM und Trinitaires) und das Orchestre national de Metz in einem ambitionierten Projekt im Dienste der künstlerischen Schöpfung und Innovation, wo sich zur Freude des Publikums und der Musikliebhaber alle musikalischen Strömungen und Disziplinen kreuzen.

Die Cité musicale-Metz bildet einen Mittelpunkt für Künstler, vor allem für das Orchestre national de Metz und dessen Musiker. In den herrlichen Sälen mit ausgezeichneter Akustik und reichhaltiger Geschichte sorgen die größten Interpreten, Komponisten und Autoren unserer Zeit für Neugier und Begeisterung beim Publikum. Die Cité musicale-Metz ist ein künstlerisches und wirtschaftliches Projekt der Stadt, das auf die gesamte Region Grand Est, die Großregion, Frankreich, ganz Europa und weit darüber hinaus abstrahlt. Obendrein ist es ein Gesellschaftsprojekt, das einem möglichst großen Publikum Kultur als öffentliche Dienstleistung zugänglich machen, Exzellenz und musikalische Vielfalt verbreiten soll. Die Cité musicale-Metz verfolgt auch ein soziales Bildungsprojekt, das jungen Leuten, Familien, allen Generationen und den von Konzerthäusern am weitesten Entfernten das Vergnügen der Musik anhand von pädagogischen Kunstveranstaltungen, Musikvermittlung oder geselligen und familiären Treffen näherbringt. Schließlich steht die Cité musicale-Metz für ein Team aus Musikern, Theater- und Tanzschaffenden, die unablässig und mit tiefem Respekt für das künstlerische Schaffen für Sie und gemeinsam mit Ihnen soziale Bande knüpfen, auf Entdeckungsreise gehen sowie ihre Leidenschaft und das Beste aus Musik und Tanz teilen.

53 THIS IS AMERICA! | VANESSA WAGNER & WILHEM LATCHOUMIA

Wilhem Latchoumia

LDV16 Richard Wagner Extase maxima

LDV27 Manuel de Falla Solo Piano Works

LDV60 Sergey Prokofiev Cinderella // 3 Pieces op.95, 10 Pieces op.97, 6 Pieces op.102 Henry Cowell Aeolian Harp ∙ The Tides of Manaunaun ∙ Banshee ∙ The Fairy Bells

Vanessa Wagner

LDV31 Wolfgang Amadeus Mozart Fantasia K397 ∙ Piano Sonata K570 Muzio Clementi Piano Sonata op.23 no.2 ∙ Piano Sonata op.50 no.3

LDV46 Franz Liszt Harmonies poétiques et religieuses S173 (excerpts)

/ Auch auf CD erhältlich available Également disponibles / Also Arvo Pärt Für Alina ∙ Pari Intervallo ∙ Trivium

56 ℗ La Prima Volta 2020 & © La Dolce Volta 2021

Enregistré à l’Arsenal de Metz (Grande Salle) en juillet 2020

Direction de la production : La Dolce Volta Prise de son, direction artistique et montage : François Eckert Pianos Steinway D-274 préparés par Daniel Muthig (Ades Prestel)

Textes : Sylvain Fanet Traduction et relecture : Charles Johnston (GB), Carolin Krüger (D)

Couverture & illustrations : © William Beaucardet

© La Prima Volta pour l’ensemble des textes et des traductions Réalisation graphique : Stéphane Gaudion (lechienestunchat.com) www.ladolcevolta.com

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