Te Deum H 146 prologue

Marc-Antoine Charpentier Baroque France

1692-1693 Cycle 1, Cycle 2, Cycle 3 01'35"

Genre : Instrumental

Thème : La marche, Les hymnes

L’œuvre (ou l’extrait) : Charpentier a composé ce Te Deum entre 1692 et 1693, pour célébrer la victoire des troupes françaises de Louis XIV à Steinkerque. Le Te Deum est une œuvre religieuse à l’origine, Te Deum étant l’abréviation de Te Deum Laudamus qui signifie « Dieu, nous te louons ». Il est utilisé ici pour glorifier Dieu à travers le roi. L’œuvre est en ré majeur, ton qualifié par Charpentier lui-même de « joyeux et guerrier » dans un traité de musique dans lequel il établit ses règles de composition.

Auteur / Compositeur / Interprete : Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), né et mort à Paris. Arrivé par hasard à la musique suite à un séjour de trois ans en Italie, il entre au service de Mlle de Guise en 1670. À ce moment, Molière, fâché avec Lully, demande à Charpentier d’écrire les intermèdes musicaux de ses comédies-ballets, dont Le Malade imaginaire. Après le décès de Molière, il continue d’écrire pour le théâtre à la Comédie-Française, auprès des frères Corneille et au grand dam de Lully, tout en fournissant de la musique sacrée pour les offices du couvent de Port-Royal. Tenu en estime par Louis XIV, il reçoit plusieurs commandes royales (dont ce Te Deum). Au décès de Mlle de Guise, Marc-Antoine Charpentier entre au service des jésuites, ordre religieux alors très puissant. Suite à la mort de Lully, il peut enfin se lancer dans l’opéra, après avoir tant écrit pour le théâtre. Son unique tragédie lyrique, Médée (sur un livret de Thomas Corneille) est un échec. Il abandonne définitivement la scène et termine ses jours en tant que maître de musique à la Sainte-Chapelle, un des postes les plus prestigieux (avec celui de maître de musique de Notre-Dame de Paris).

Auteur de l'oeuvre :

Compositeur : Charpentier Marc-Antoine

Interprète :

Arrangeur : Formation instrumentale : Cordes, hautbois, trompettes, timbales.

Les clés de lecture : L’extrait étudié est un prélude en rondeau qui introduit un motet accompagné par un orchestre. Cette forme est classique à la fin du xviie siècle. Trompettes, hautbois et timbales rehaussent de leur éclat royal les phrases musicales, tout en donnant un caractère militaire au prélude. La forme de l’œuvre dans son intégralité est la même que celle d’une tragédie lyrique comme en a composé Charpentier, par exemple Médée, c’est-à-dire un prologue instrumental suivi de cinq actes. La forme du prologue est une forme rondeau, avec alternance de couplets et refrain. Le refrain, martial, possède une orchestration qui rappelle les instruments militaires. Les couplets au rythme plus syncopé, « sautillant », sont peu différents l’un de l’autre mais diffèrent du refrain par l’orchestration, l’intensité et le rythme. À noter les appellations de l’orchestration baroque : « hautes-contre de violon », « tailles de violon », « basses de violon », « basse continue ».

Une analyse musicale :

• Mesures 1 (avec la levée) à 8 ¤ Thème A « refrain » ¤ Mesure à quatre temps ¤ Trompettes et timbales notamment ¤ Nuance forte, rythme noires, croches, blanches

• Mesures 9 (avec levée) à 16 ¤ Deuxième A ¤ Mesure à quatre temps ¤ Trompettes et timbales notamment ¤ Identique

• Mesures 17 (avec levée) à 24 ¤ Thème B « couplet » ¤ Mesure à quatre temps ¤ Pas de trompettes ni timbales, cordes légères + flûte et hautbois ¤ Nuance mp (mezzo piano), rythme syncopé noire pointée croche

• Mesures 25 à 32 ¤ Thème A à l’identique ¤ Mesure à quatre temps ¤ Trompettes et timbales notamment ¤ Nuance forte, rythme noires, croches, blanches

• Mesures 33 à 40 ¤ Thème B’ ¤ Mesure à quatre temps ¤ Même orchestration que pour B ¤ Mêmes nuance et rythme que pour B

• Mesures 41 à 56 ¤ Thème A, deux fois ¤ Mesure à quatre temps ¤ Trompettes et timbales notamment ¤ Nuance forte, rythme noires, croches, blanches

Exploitation pédagogique possible : Identifier et repérer la forme rondeau (forme musicale alternant un refrain et plusieurs couplets). Faire écouter librement les élèves avec pour consigne d’évoluer dans la salle « en montrant par leurs gestes et déplacements qu’ils sont en train d’écouter la musique ». Les réponses corporelles vont changer en fonction des couplets et du refrain. L’écoute se fait sur l’extrait entier. L’enseignant observe les réactions corporelles des élèves. Il peut en valoriser certaines qui lui paraissent intéressantes à mutualiser. À la fin de l’extrait, les élèves sont invités à commenter ce qu’ils ont fait ou vu faire. L’enseignant aidera les élèves à mettre en évidence les différences entre refrain et couplets, au niveau du style (plus martial pour le refrain avec trompettes et timbales et rythme noires, croches, blanches ; plus léger pour les couplets, avec un rythme syncopé et une orchestration différente). On notera que le tempo est le même pour le refrain et les couplets, même si certains ont l’impression que le refrain « va plus vite ». Il sera alors judicieux de faire marquer la pulsation sur couplet et refrain pour s’apercevoir qu’elle ne « bouge » pas. Les élèves analyseront ensuite la structure de l’extrait, à savoir le refrain (A) répété deux fois au début, puis un premier couplet (B) puis à nouveau une fois le refrain, puis un deuxième couplet qui ressemble au précédent sans y être identique, puis pour terminer deux fois le refrain. On notera la symétrie de la structure (AABAB’AA). Possibilité de coder la structure de l’extrait. Travailler autour des familles d’instruments : (instrumentation baroque) les cordes, les vents, les percussions (timbales).

Informations complémentaires :

En architecture

La chapelle royale de Versailles.

Pour aller plus loin

• Site internet de la célébration nationale Charpentier, 2004. • Manfred F. Bukopfzer, La Musique baroque, J.-C. Lattès, 2000. • James Raymond Anthony, La Musique en France à l’époque baroque : de Beaujoyeulx à Rameau, Flammarion, 1992.

Références discographiques : Les Arts Florissants, dirigé par William Christie. EMI / Virgin classics.

Auteur de la fiche pédagogique : Hélène Leloup

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