L'utilisation Des Sites De Réseautage
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Université de Montréal et David Décary-Hétu Université de Montréal préparée pour la Division de la recherche et de la coordination nationale sur le crime organisé Secteur de la police et de l’application de la loi Sécurité publique Canada Les opinions exprimées n’engagent que les auteurs et ne sont pas nécessairement celles du ministère de la Sécurité publique. Rapport no 015, 2010 © Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, 2010 Cat. No.: PS4-114/2011F-PDF ISBN No.: 978-1-100-98557-2 Sommaire On entend de plus en plus souvent dans le milieu des médias et de l’application de la loi que les gangs de rue et les organisations criminelles ont recours à des sites de réseautage social fondés sur Internet pour diverses raisons, par exemple, pour rehausser leur image, mettre en valeur leurs exploits et même recruter d’éventuels membres. La présente étude cherche à déterminer s’il s’agit bel et bien d’une tendance. La présence des gangs de rue dans les sites Internet est appelée « cyberbanging ». Même si certaines données non scientifiques donnent à penser que les gangs utilisent les sites de réseautage social, peu d’études portent expressément sur l’utilisation d’Internet par les gangs de rue et les groupes criminels. Les quelques études disponibles reconnaissent l’importance d’Internet comme outil de diffusion clé des valeurs des gangs de rue et de la sous-culture générale. La présence des sites de réseautage social a été documentée, mais on n’a décelé aucune trace de recrutement proactif. En fait, les études antérieures ont démontré que les gangs de rue utilisent les sites de réseautage social essentiellement pour vanter leurs exploits et exprimer leurs doléances à l’égard des organismes d’application de la loi et du système de justice pénale à un public élargi et souvent plus favorable. Il n’est pas étonnant de constater que les gangs de rue ne recrutent pas leurs membres par l’entremise des sites de réseautage social. On tient souvent pour acquis que les gangs de rue constituent un groupe cohésif, mais les recherches traitant de cette question effectuées dans les réseaux en sont venues à des conclusions différentes. La culture et l’organisation des gangs de rue sont, à bien des égards, un phénomène à part entière, une constatation qui cadre directement avec les études récentes sur Internet qui le considèrent comme une structure caractérisée par une mécanique d’unités réseautées. Ce lien théorique entre le milieu des gangs de rue cloisonné et la présence des membres de gangs de rue dans les sites de réseautage social nous aide à comprendre pourquoi il est peu probable que ces sites servent à des fins de recrutement même dans un contexte où les personnes diffusent ouvertement leur image et leurs exploits auprès d’un nombre croissant d’internautes. Le segment empirique de la présente recherche vient étoffer cette perspective générale. À l’aide d’une recherche par mots-clés sur plus de cinquante noms de gangs de rue, les trois principaux sites de réseautage social (Twitter, Facebook, et MySpace) ont été surveillés afin de déceler la présence de gangs de rue. Les résultats montrent que la présence des gangs sur les sites de réseautage social sert essentiellement à faire la promotion de la culture générale des gangs ou de la culture de la rue par l’entremise de vitrines individuelles. Dans la plupart des cas, les sites sont conçus et gérés par des membres et des collaborateurs qui mettent en valeur leur allégeance à des groupes réputés comme les MS-13, les Crips, les Bloods, ou les Latin Kings. Ces gangs sont les plus visibles dans les sites de réseautage social surveillés. Les exceptions sont peu nombreuses, par exemple, les Hells Angels, sont très visibles dans le cyberespace sous forme de chapitres ou de groupes et non sous forme d’individus. Contrairement à la 2 majorité des groupes de gangs de rue surveillés pour les besoins de la présente étude, les Hells Angels ne font pas étalage de leurs exploits criminels ou violents. En ce qui a trait aux visiteurs de ces sites, rien ne démontre qu’ils sont induits en erreur ou manipulés d’une quelconque façon. Ils semblent cependant manifester de la curiosité à l’égard de ces groupes et, dans le cas de ceux qui émettent leurs commentaires et opinions, les marques de soutien sont apparentes. Les gangs de rue ne semblent donc pas utiliser Internet de façon proactive pour inciter des personnes à devenir des membres de leur gang. Néanmoins, les sites de réseautage social créent de nouveaux lieux où peuvent se rassembler les personnes qui partagent les valeurs sous-jacentes au mode de vie des gangs de rue ou sensibles à celles-ci. Ces sites auront une incidence sur les gangs de rue et d’autres organisations criminelles parce qu’ils leur permettent de faire étalage de leurs activités et de faire rayonner leur réputation par l’entremise de canaux conventionnels. Surtout, ces sites créent un nouveau point de convergence où les membres des gangs de rue peuvent interagir avec un plus grand nombre d’observateurs qui, autrement, n’auraient probablement jamais été exposées à leur mode de vie et à leurs exploits dans la vraie vie. Ainsi, même s’il n’est pas question de recrutement, il semble que les sites de réseautage social aient popularisé les gangs de rue auprès d’une partie plus importante de la population, ce qui élargit l’étendue des définitions favorables proposées à leur endroit. Au cours des dernières années, les organismes d’application de la loi ont surveillé de près l’émergence des gangs de rue dans les sites de réseautage social. Certains ont commencé à utiliser MySpace, Twitter et Facebook afin de compiler et de cibler des renseignements. Les responsables de l’application de la loi s’en sont aussi remis aux sites de réseautage social pour promouvoir leurs efforts, inciter à leur venir en aide pendant les enquêtes et diffuser leurs valeurs à un plus vaste auditoire. Quoi qu’il en soit, on en connaît bien peu sur le véritable succès que connaissent ces organismes d’application de la loi en utilisant ces sites. Nous n’en sommes indubitablement qu’aux premiers balbutiements de ce phénomène et les enquêteurs n’ont pas encore cerné le plein potentiel de ces sites de réseautage social pour les aider à atteindre leurs buts respectifs. Pendant que les responsables de l’application de la loi se familiarisent avec les différentes possibilités qu’offre cette technologie, il est recommandé d’établir des liens plus officiels avec les principaux administrateurs des sites de réseautage social afin d’en apprendre d’avantage sur la conception de ces sites et sur les façons de détecter les activités générales et suspectes d’une façon systématique. Il est aussi essentiel d’accroître la collaboration entre les services de police de différentes compétences afin de contenir ce problème méconnu et en pleine expansion. Une préparation en ce sens permettrait aux responsables de l’application de la loi de miser davantage sur des stratégies soigneusement planifiées au lieu de compter sur des constatations fortuites ou des recherches massives, des techniques sans doute à l’origine de bons nombres de leurs récentes réussites dans ces domaines. 3 Contexte Le présent document de travail vise à enrichir nos connaissances et à améliorer notre compréhension de la façon dont les médias sociaux peuvent nous aider à comprendre le fonctionnement et les activités des groupes criminels, la gravité des menaces actuelles et futures que représente l’usage des nouvelles technologies de communication par ces groupes et peut offrir une gamme d’options raisonnables pour lutter contre ce problème. Cette étude s’intéresse à la façon dont les groupes criminels comme les gangs de rue ou les organisations criminelles ont utilisé Internet et ses différentes ressources pour faciliter la mise à exécution de leurs activités illicites, se mettre en valeur et éventuellement recruter des membres. Le principal objectif de l’étude est de déterminer s’il existe bel et bien une tendance en ce sens. Les sept sections distinctes ci-dessous cherchent donc à répondre à cette question.