Société Neuchâteloise Des Sciences Naturelles
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BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NEUCHÂTELOISE DES SCIENCES NATURELLES « Biodiversité Neuchâtel 2010 » Résultats de l’inventaire FONDÉE EN 1832 Tome 133 2013 PUBLIÉ AVEC LE SOUTIEN DE : Avant-PROPOS Le présent volume du bulletin de la Société neuchâteloise des sciences naturelles pré- sente les résultats d’un travail multidisciplinaire consacré à la biodiversité de la ville de Neuchâtel. Les relevés de terrain ont été effectués en 2010, durant l’année internationale de la biodiversité. Il n’était bien entendu pas possible dʼaboutir à un inventaire exhaustif. Le programme des études a donc cherché à cibler des problématiques précises dans chaque discipline. La recherche de François Straub sur les diatomées, algues unicellulaires du groupe des Bacillariophycées, porte sur six zones urbaines de prélèvements - cinq aquatiques (lac, étang, source, rivière, canal artificiel) et une terrestre (sol de jardin public) - dans l’optique de comparer les communautés « microbiennes » et d’évaluer leur richesse en espèces. Quatre articles présentent des travaux sur les lichens et les mousses. Le travail de Mathias Vust porte sur les lichens terricoles des milieux secs du pied du Jura neuchâtelois. Il ne traite donc pas uniquement de sites inscrits dans le périmètre de la ville de Neuchâ- tel, mais permet de comparer la répartition de différentes espèces dont une quinzaine sont considérées comme rares et menacées au niveau national. Camille Truong et Julie Steffen ont dressé deux inventaires, respectivement des lichens et des mousses, sur un transect en ville de Neuchâtel, partant du bord du lac et se terminant dans la zone de Pierre-à-Bot. Le travail de Camille Truong a permis de réaliser une première analyse de la qualité de l’air à partir de l’utilisation des lichens comme bioindicateurs. Cette étude a servi de point de comparaison avec la recherche menée par Julie Steffen sur les mousses poussant dans les mêmes conditions environnementales que les lichens. Enfin, la recherche multidisciplinaire menée par une dizaine de spécialistes sur un mur millénaire de l’enceinte du château et de la Collégiale de Neuchâtel a permis à Jason Grant et Blaise Mulhauser de préciser les com- munautés végétales et animales vivant dans un milieu « artificiel », c’est-à-dire construit par l’homme. Cette étude est un exemple intéressant de mise en valeur de la biodiversité générale d’un milieu. A cet article fait écho une recherche plus spécialisée d’Edward Mit- chell & al. sur les amibes. En floristique, le travail général des botanistes était de décrire la végétation d’une ving- taine de stations ayant servi de zone d’échantillonnage des invertébrés de la surface du sol. Marylaure de la Harpe nous livre une synthèse de la richesse en espèces de chaque milieu. Cet article est suivi des analyses des différents spécialistes des invertébrés. Matthias Borer décrit la technique de piégeage utilisée et livre des commentaires importants sur cette méthodologie. Les résultats de cette campagne concernent quatre groupes d’invertébrés ; les araignées (Gilles Blandenier et Blaise Mulhauser), les fourmis (Anne Freitag), les colé- optères de la famille des Curculionidés (Christoph Germann) et les coléoptères de la famille des Carabidés (Andreas Sanchez, Werner Marggi et Yannick Chittaro). Trois autres articles plus ponctuels complètent l’information sur les invertébrés ; une note faunistique sur la présence des abeilles sauvages dans le Jardin botanique de Neuchâtel (Félix Amiet), une présentation d’une communauté d’araignées dans une maison d’habitation de Neuchâtel ainsi qu’une note sur une nouvelle espèce d’araignée observée en Suisse, Evarcha jucunda (Blaise Mulhauser). Signalons toutefois que plusieurs groupes d’invertébrés échan- tillonnés en 2010 sont encore en voie de détermination chez différents spécialistes. 3 Thierry Bohnenstengel & al. nous livrent une synthèse particulièrement instructive des connaissances actuelles sur les chauves-souris de la région de Neuchâtel. Le dernier article tire un bilan des enquêtes menées avec l’aide de la population et des écoles dans le cadre de cet inventaire de la biodiversité en ville de Neuchâtel (Blaise Mul- hauser). Au total, plus de huit cents espèces auront été photographiées dans le périmètre de la ville et de ses zones périurbaines. Quelques exemples sont traités dans ce bulletin, d’autres sont présentés dans le livre « Mille natures à Neuchâtel », ouvrage destiné au grand public, à paraître en hiver 2013-2014. Si l’objectif de recenser un maximum d’espèces animales et végétales a été largement atteint, le travail de sensibilisation faisait également partie des buts d’un programme comme celui de « Biodiversité Neuchâtel 2010 ». Une cin- quantaine d’événements ont eu lieu sur l’ensemble de l’année, permettant à la population de mieux saisir l’importance de la diversité du monde vivant. Au final, 4 espèces nouvelles pour la Suisse ont été découvertes durant cet inventaire et un nombre important d’orga- nismes menacés en Suisse ont été répertoriés dans la ville. Matthias Borer & Blaise Mulhauser (eds) 4 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NEUCHÂTELOISE DES SCIENCES NATURELLES 133 : 5-20. 2013 BIODIVERSITÉ EN VILLE DE Neuchâtel : DiatoMéES ET AuTrES orGANISMES MICROSCOPIQUES FRANÇOIS STRAUB 1, 2 1 PhycoEco, rue des XXII-Cantons 39, CH-2300 La Chaux-de-Fonds 2 Musée d’histoire naturelle, Av. L.-robert 63, CH-2300 La Chaux-de-Fonds. [email protected] Mots-clés : algues, diatomées, protistes, biodiversité, liste rouge, Neuchâtel, Suisse Stichworte : Algen, Kieselalgen, Protisten, Biodiversität, rote Liste, Neuchâtel, Schweiz Résumé Dans le cadre d’un relevé des êtres vivants présents sur le territoire de la commune de Neuchâtel, six échantillons ont été prélevés pour dresser une liste des diatomées et de quelques autres organismes micros- copiques. Etant donné que le projet est destiné au grand public, les échantillons ont été prélevés dans des lieux très fréquentés par la population. Dans ces échantillons, 226 organismes microscopiques ont été observés, dont 159 diatomées. Parmi ces algues 16 taxons figurent sur la liste rouge d’Europe centrale et pour 17 d’entre-eux, rarement signalés, les connaissances sont insuffisantes pour définir leur degré de raréfaction. Zusammenfassung Im Gebiet der Gemeinde von Neuchâtel, im rahmen einer Aufhebung der Biodiversität, wurden die Dia- tomeen und anderen mikroskopischen Protisten in sechs Proben studiert. Da das Projekt sich an der All- gemeiheit richtet, wurden die Proben in sehr besuchten Orten entgenommen. Es wurden in diesen Proben 226 Taxa gefunden, hiervon 159 Diatomeen. Von diesen Kieselalgen, 16 stehen auf der rote Liste von Mitteleuropa und 17 über denen man noch nichts weiss, da sie zu selten beobachtet sind, wurden gefunden. INTRODUCTION Dans le cadre de l’Année de la Biodiversité (2010), le Muséum d’histoire naturelle et le Jardin botanique de l’université et de la Ville de Neuchâtel ont lancé le projet de relever le maximum possible d’espèces d’êtres vivants sur le territoire communal. La population a été invitée à fournir des observations et des photographies, lesquelles ont été exposées au fur et à mesure des envois. Dans bien des projets analogues, les microorganismes ne sont pas pris en compte, souvent par manque de spécialistes disponibles. J’ai été contacté pour dresser une liste des diatomées (Bacillariophyceae), ces algues dont les cellules vivent enfermées dans une loge bivalve siliceuse très ornementée. C’est l’objet principal de cette étude. J’ai cependant 5 F. STRAUB proposé de développer un peu l’étude à microbienne : épipélon et épipsammon divers organismes microscopiques, que l’on sur les sédiments. Ech. : S1276. trouve aussi dans les échantillons. Il s’agit 5. Source de la Serrière. retenue. 6 juillet principalement d’autres algues, de proto- 2010. Expression de touffes de mousses zoaires et d’animaux. Ces derniers font par- aquatiques. Communauté microbienne : tie de groupes qui ne sont pas ma spécialité. épibryon. Ech. : M1277. J’ai pu cependant en reconnaître un certain 6. Le Seyon. Le Gor. 29 septembre 2010. nombre, souvent au niveau générique, par- Communauté microbienne : épilithon fois au niveau spécifique, si bien que je les sur galets immergés. Ech. : P1288. ai pris en compte. Pour ceux-ci, les identi- Pour chaque échantillon, deux prépa- fications sont parfois incertaines. En tous rations de matériel brut ont été visionnées les cas leur liste n’est pas exhaustive. Cette à 400x au microscope en contraste interfé- étude est très modeste, car faute de temps, rentiel (1 heure d’observation en tout) pour je n’ai pu réaliser que 6 prélèvements. La y relever les principales colonies de diato- liste des diatomées (Tableau 1) et des algues mées, les autres algues et les autres microor- vient compléter les connaissances que ganismes. Le matériel a ensuite été préparé nous avons de ces végétaux dans le canton pour l’observation des squelettes de diato- TRAUB (S 2010). mées par attaque à HCl, oxydation à H2O2 à froid, puis nettoyages au savon, à l’eau désionisée et à l’éthanol sur membrane de Matériel ET MÉTHODES téflon de 5µm de porosité. Le matériel pré- paré a été monté en préparations définitives Cinq échantillons ont été prélevés en au Naphrax. Dans deux préparations, 500 ville de Neuchâtel spécialement pour cette valves de diatomées ont été identifiées et étude, dans des lieux bien fréquentés par dénombrées à 1000x de grossissement au la population et très différents les uns des microscope pour pouvoir calculer les fré- autres. un sixième échantillon provient quences relatives de chaque espèce et éta- de la campagne cantonale de surveillance blir ainsi la biodiversité structurale des dia- des rivières (SENE, Peseux), à savoir en tomées de chaque communauté. En plus, ces 2010, le bassin du Seyon (ISELI & STRAUB préparations ont été parcourues à 100x pour 2011). relever les grosses diatomées qui échappent 1. Port de Neuchâtel. Le long du môle au dénombrement. Enfin chaque prépara- ouest. 6 juillet 2010. Expression de tion a été parcourue pendant 10 minutes touffes de Potamogeton crispus.