Royaume du Maroc

Ministère de l’Energie, des Mines, Ministère de l’Intérieur de l’Eau et de l’Environnement Région de L’ Département de l’Environnement Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable

AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT ET PLAN D’ACTIONS AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT ET PLAN D’ACTIONS RÉGION DE L’ORIENTAL RÉGION DE L’ORIENTAL

Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement Département de l'Environnement

Observatoire National de l'Environnement du Maroc Adresse : 9, Rue Araar, Secteur 16, Hay Riyad, Rabat Tél : +212 (0) 5 37 57 66 41 Fax : +212 (0) 5 37 57 66 42 www.environnement.gov.ma 2013

Observatoire Régional de l'Environnement et du Développement Durable de la Région de l’Oriental Adresse : Siège du Conseil Régional, Bd, le Prince Héritier Moulay El Hassan , Tél : +212 (0) 5 36 52 48 70 ÉVALUATION INTÉGRÉE DE L'ENVIRONNEMENT 2013 Fax : +212 (0) 5 36 52 48 64

« Pour ce qui est du Maroc, nous avons créé, dès les années quatre-vingt dix . du siècle passé, un observatoire national de l’environnement qui a pour mission de faire le suivi de la situation écologique de notre pays. Actuellement, nous sommes en passe de mettre sur pied des observatoires régionaux pour aider les collectivités locales à programmer leurs propres projets à partir de données environ- nementales précises et fiables. Cette action devrait également conforter le concept d’environ- nement de proximité »

Extrait de la Lettre Royale, 3ème Congrès des Ministres de l’Environnement des pays de l’OCI, Octobre 2008

« Nous appelons le Gouvernement à élaborer un projet de Charte nationale globale de l’environnement, permettant la sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources natu- relles, dans le cadre du processus de développement durable » Extrait du Discours du Trône, juillet 2009

« Aussi, engageons-Nous le gouvernement à donner corps aux grandes orientations issues du dialogue élargi visant l’élaboration d’une Charte nationale pour la protection de l’environ- nement et le développement durable, dans un plan d’action intégré ayant des objectifs précis et réalisables dans tous les secteurs d’activité. Parallèlement, Nous exhortons le gouvernement à formaliser ce plan dans un projet de loi-cadre, dont nous voulons qu’il constitue une véritable référence pour les politiques publiques de notre pays en la matière »

Extrait du Discours du Trône, juillet 2010 Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste Table des Matières

PRÉAMBULE 08 09 INTRODUCTION

01 DÉTERMINANTS DE LA RÉGION 10 1.1 DÉTERMINANTS PHYSIQUE ET ÉCOLOGIQUE 10 1.2 DÉTERMINANTS SOCIO-ÉCONOMIQUES 11

02 PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 14 2.1 TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES 14 2.2 URBANISATION 16 2.2.1 TAUX D’URBANISATION 16 2.2.2 DÉVELOPPEMENT URBAIN 16 2.3 ACTIVITÉS TOURISTIQUES 18 2.4 SECTEUR INDUSTRIEL 19 2.5 SECTEUR DES MINES ET CARRIÈRES 19 2.6 AGRICULTURE 20 2.7 ÉLEVAGE ET PÂTURAGE 22

03 FACTEURS ET PRINCIPALES CAUSES DE PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT 23

04 SCÉNARII FUTURS DE L’ENVIRONNEMENT DANS LA RÉGION 27 4.1 MÉTHODOLOGIE 27 4.2 PRÉSENTATION DES SCÉNARII PROPOSÉS 27 4.2.1 SCÉNARIO TENDANCIEL CONTEXTUEL 28 4.2.2 SCÉNARIO TENDANCIEL AGGRAVÉ 28 4.3.3 SCÉNARIO ALTERNATIF VOLONTARISTE 28 4.3 ÉVOLUTION ENVIRONNEMENTALE SELON LE SCÉNARIO TENDANCIEL 29 4.3.1 ÉVOLUTION DU SECTEUR D’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 29 4.3.2 ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES DÉCHETS SOLIDES 31 4.3.3 ÉVOLUTION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE EN EAU 34 4.3.4 ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ DES RESSOURCES EN EAU 38 4.3.5 TENDANCE ÉVOLUTIVE DU MILIEU NATUREL ET DE LA BIODIVERSITÉ 39 4.3.6 ÉVOLUTION DU LITTORAL 40 4.3.7 ÉVOLUTION DU MILIEU AIR 43 4.3.8 PROSPECTIVE DES RISQUES NATURELS 43 4.3.9 PROSPECTIVE DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 45 PLAN D’ACTIONS RÉGIONAL POUR LA PROTECTION DE 46 05 L’ENVIRONNEMENT SELON LE SCÉNARIO VOLONTARISTE 5.1 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE 46 5.2 CLASSIFICATION ET HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX 46 5.3 PRÉSENTATION DES AXES PRIORITAIRES DU PLAN D’ACTIONS 51 5.3.1 AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 52 5.3.2 AXE 2 : RÉDUCTION DE LA PRESSION URBAINE 52 5.3.3 AXE 3 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU 52 5.3.4 AXE 4 : AMÉLIORATION DES PRATIQUES CULTURALES 53 5.3.5 AXE 5 : AMÉLIORATION DE LA GESTION DES DÉCHETS 53 5.3.6 AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ 53 5.3.7 AXE 7 : GESTION DURABLE DU LITTORAL 54 5.3.8 AXE 8 : MAÎTRISE DES RISQUES 54 5.3.9 AXE 9 : GOUVERNANCE 54 5.3.10 AXE 10 : ÉDUCATION ET SENSIBILISATION 55 5.4 TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES ACTIONS 56 5.4.1 AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 56 5.4.2 AXE 2 : RÉDUCTION DE LA PRESSION URBAINE 57 5.4.3 AXE 3 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU 57 5.4.4 AXE 4 : AMÉLIORATION DES PRATIQUES CULTURALES 58 5.4.5 AXE 5 : AMÉLIORATION DE LA GESTION DES DÉCHETS 59 5.4.6 AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ 59 5.4.7 AXE 7 : GESTION DURABLE DU LITTORAL 60 5.4.8 AXE 8 : MAÎTRISE DES RISQUES 61 5.4.9 AXE 9 : GOUVERNANCE 61 5.4.10 AXE 10 : ÉDUCATION ET SENSIBILISATION 62

CONCLUSION 63

ANNEXES 64

PARTENAIRES RÉGIONAUX 65 ABRÉVIATIONS 66 LISTE DES TABLEAUX 68 LISTE DES FIGURES 69 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70

7 PRÉAMBULE

La nouvelle constitution ainsi que la Charte Nationale de l’Environnement et du Dévelop- pement Durable (CNEDD) récemment approuvées obligent toutes les parties contrac- tantes à développer des stratégies, des plans et programmes pour la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles. Du point de vu légal, l’action devrait tirer ses fondements dans la Loi Constitutionnelle du Royaume du Maroc qui contient une série d’articles promouvant la protection de l’envi- ronnement et qui consacre le droit à tous les citoyens de vivre dans un environnement sain et non pollué. Hormis l’arsenal juridique régissant le domaine de l’environnement, le plan d’actions devrait également servir de réponse aux Articles 71, 151, 35 et 31 de la Constitution. Ces articles stipulent que dans l’exercice de leurs fonctions administratives, l’État, les établissements publics, le Conseil Economique, Social et Environnemental et les collec- tivités territoriales doivent œuvrer à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits divers, dont ceux relatifs au développement durable. Ainsi, la Stratégie et les Plans d’Actions régionaux pour la protection de l’environne- ment sont l’aboutissement d’un processus de recherche et de consultation développé au cours de près d’une année de travail au niveau de tout le territoire régional. Le présent document «Avenir de l’environnement de la région de l’Oriental et plan d’actions » s’inscrit dans la continuité du rapport précédent sur « l’Etat de l’Envi- ronnent de la Région de l’Oriental». Ainsi, le Plan d’Action régional pour la protection de l’environnement constitue une nouvelle phase de réflexion et de concertation entre les différents acteurs de la région pour la préservation, la protection et la conservation et l’utilisation durable des ressources. Cette concertation a intéressé la participation des représentants des institutions gouver- nementales, des autorités, du secteur privé, de la société civile, etc. En se basant sur les études thématiques et les choix des acteurs, plusieurs axes recou- vrant les différentes dimensions de l’environnement dans la région ainsi que des recom- mandations concernant des actions pour sa conservation ont été établies. Ces recom- mandations ont été présentées lors des ateliers au niveau de la région dans le cadre d’un processus de concertation impliquant tous les acteurs concernés. L’objectif a été de développer une stratégie et un plan d’actions régional pour la protec- tion de l’environnement en ayant recours à une approche participative intégrant l’identifi- cation des options et la définition des priorités visibles dans les domaines stratégiques et dont les actions sont proposées de manière à atteindre l’objectif général de la durabilité dans la région.

8 INTRODUCTION

Depuis plus d’une dizaine d’année, le Maroc se trouve dans une phase de « transition environ- nementale » concomitante à celle de sa « transition démographique, sociale et économique ». Les enjeux et défis qui se présentent au Maroc, de même que la nature et l’étendue des pro- blèmes environnementaux rencontrés montrent clairement que la dégradation des ressources naturelles du pays, notamment celles des ressources non renouvelables, a atteint un niveau préoccupant dans certaines zones vulnérables, compromettant ainsi une partie des acquis éco- nomiques et sociaux et limitant les conditions de vie et de bien-être des générations actuelles et futures. La dynamique de développement fondée sur la planification décentralisée ainsi que l’intensi- fication de l’exploitation des ressources naturelles ont certes permis d’améliorer la qualité de vie des citoyens, mais au prix de déséquilibres écologiques qui menacent le développement durable et la pérennité des ressources. La région de l’Oriental est particulièrement concernée par ces tendances de dégradation liées au développement de la région. C’est dans ce cadre, que s’inscrit l’Evaluation Intégrée de l’Environnement, conçue comme un processus exploratoire d’amélioration de la qualité envi- ronnementale au niveau de la région Ce processus permettra aux responsables locaux d’avoir une vision globale sur l’état de l’envi- ronnement dans la région, d’en connaître les causes, les conséquences les impacts cumulatifs sur la population et les écosystèmes et de disposer d’un plan d’action qui vise l’amélioration de la situation de l’environnement en articulation avec les programmes et les projets existants et en tenant compte des dispositions institutionnelles et financières et des mesures d’appui. L’Évaluation Intégrée de l’Environnement (EIE) de la région de l’Oriental s’est basée sur une approche méthodologique internationalement reconnue : DPSIR : «Force Motrice – Pression – Etat – Impact – Réponse », afin d’identifier les causes et les effets des problèmes environne- mentaux ainsi que les solutions concrètes à apporter. Pour qu’une Évaluation Intégrée de l’Environnement soit fructueuse et concrète, il faudra en ressortir avec une liste d’actions ou projets qui seront opérationnels et qui pourront réduire, voir au futur remédier la gravité des problèmes et pressions identifiés. C’est l’objet du présent rapport qui représente le fruit des concertations menées avec tous les acteurs (représentants des institutions gouvernementales, des collectivités territoriales, du sec- teur privé, de la société civile, de l’enseignement supérieur, des institutions de recherche, des communautés locales et des médias) lors des réunions bilatérales et/ou des ateliers organisés dans la région. L’objectif de ce processus de consultation est de développer une évaluation intégrée qui s’arti- culera autour d’un Plan d’Actions Régional pour la Protection de l’Environnement (PARPE) en faisant recours à l’approche participative intégrant également l’identification des options et la définition des priorités. Ce plan d’actions a été élaboré à partir de la comparaison de plusieurs scénarii, analyse qui a permis d’orienter le choix vers le scénario le plus approprié selon les acquis et les perspectives de développement pour la préservation et la protection des ressources naturelles et de l’envi- ronnement en général.

9 1 - DÉTERMINANTS DE LA RÉGION 1.1 - DÉTERMINANTS PHYSIQUES ET ÉCOLOGIQUES

La Région de l’Oriental est limitée au Nord par la Méditer- ranée, à l’Est et au Sud par la frontière Maroc-Algérie, à l’Ouest par les provinces d’Al Hoceima, Taza, Boulmane et Errachidia. Le relief de la région est formé essentiellement par de basses plaines de l’Oued Moulouya au Nord (Bou Areg, Garet, Zebra et Triffa) et de diverses montagnes qui se pré- sentent du Nord vers le Sud comme suit : ■■ La chaîne du Rif Oriental où les altitudes des sommets atteignent rarement plus de 1500m ; ■■ La chaîne des Beni – Snassen, à l’Est de l’Oued Moulouya, qui culmine à 1572 m ; ■■ La chaîne des Horsts d’altitude moyenne de 1200 m, depuis la plaine de jusqu’à la frontière Maroc-Algérie ; ■■ Les hauts plateaux, toujours supérieurs à 1100 m, parsemés de reliefs arrondis, de chotts, de dayas et de dunes. Le Sud de la Région correspond à l’extrémité orientale du Haut Atlas. En allant vers , l’ensablement visible à la base des montagnes annonce le désert. L’oasis de Figuig, avec sa fameuse palmeraie et ses Ksours, marque l’extré- mité Sud-Est de la Région. ■■ La zone côtière méditerranéenne composée des Oueds Le climat de la région est à la fois : Kert, , Bouareg et Amekrane, à l’Ouest de la ■■ méditerranéen au Nord, avec des précipitations rares, Moulouya ; tombant souvent sous forme d’averses orageuses, à ■■ La région Bouarfa-Figuig, avec le bassin de l’Oued Zous- fortes intensités ; fana et celui de la plaine de Tamellalt. ■■ et continental au Sud, sensible aux facteurs sahariens, ■■ Les ressources en eau de surface sont très irrégulières caractérisé par le froid en hiver et la chaleur en été, avec et inégalement réparties. Les apports moyens de l’Oued des vents fréquents tout au long de l’année et de faibles Moulouya et ses affluents s’élèvent à 1124.9 Mm3/an précipitations généralement mal réparties dans le temps (série 1931-2008). et dans l’espace. La région se caractérise par une multitude d’aquifères. La pluviométrie se trouve ainsi contrastée, allant de 400mm Le bilan des nappes concernées par les prélèvements à 600mm au Nord, et ne dépassant pas les 100mm au Sud. d’AEP et de l’agriculture, effectué par le PDAIRE, montre Les moyennes thermiques annuelles fluctuent entre 17°C que les ressources en eau de la région s’élèvent à 1650 et 20°C en plaine et entre 12°C et 15°C en montagne. Les Mm3/an, dont 21% proviennent des eaux souterraines. températures maximales atteignent les 30°C à 33°C en L’occupation du sol est répartie comme suit : juillet-août et les températures minimales en décembre- janvier sont variables : elles sont supérieures à 7°C sur le ■■ L’agriculture en bour dépendant uniquement des rares littoral, comprises entre 0°C et 3°C en montagne, la plus précipitations que connaît la région, occupe le premier grande partie de la région se situant à des températures rang d’activité ; comprises entre 3°C et 7°C. ■■ L’agriculture irriguée dans la plaine de Triffa où les apports La région de l’Oriental est dominée par les vents frais et en eaux d’irrigation sont assurés à partir des retenues du humides provenant des directions septentrionales et occi- barrage Mohammed V et du barrage de Machrâa Ham- dentales durant l’hiver et le printemps. Ils sont par contre madi, ainsi que le long de la Moulouya et ses affluents, chauds, secs et brûlants lorsqu’ils proviennent de l’Est et occupe le deuxième rang d’activité après le bour ; du Sud et sont responsables de l’amplification du phéno- ■■ Les terres de parcours dans les zones arides d’Oujda et mène de l’évapotranspiration. Sur le littoral le vent a une de Figuig où l’agriculture est quasi inexistante ; vitesse comprise entre 2m/s et 5m/s et dépassent ponc- ■■ Les terrains boisés où la couverture forestière reste pré- tuellement les 16m/s aux environs de Bou Areg et . caire en raison d’une part de l’aridité que connaît la région Les cours d’eau sont nombreux et subdivisent la région en et d’autre part de l’action anthropique qui la dégrade par quatre principaux bassins : le pâturage et la surexploitation. ■■ Le bassin de la Moulouya et ses affluents, sur la fin de La superficie agricole utile (SAU) est de 730 744 ha dont 85 son parcours de 500 km de longueur pour déboucher % en bour et 15 % en irriguée, soit 9% de la surface totale dans la mer méditerranée à proximité de Saïdia. de la région, alors que la superficie totale occupée par les ■■ Les Oueds Isly et Kiss, à l’Est de la Moulouya, forêts dans les massifs montagneux, est de 2494 600 ha, soit 30% de la surface totale de la région.

10 La biodiversité forestière et préforestière est la plus im- par des Cypéracées, des Joncacées, des Tamariçaies, des portante sur le plan phytodynamique, phytosociologique et Peupleraies à Populus euphratica au niveau des Oasis de économique, et elle est constituée par les taxons suivants : Figuig ou encore des Roselières hygrophiles). ■■ Quercus suber (Chêne liège) : 500 ha à 1000 ha environ La biodiversité faunistique est très diversifiée tant dans le dans la Province de Nador, domaine terrestre et continental, où l’on trouve des taxons ■■ Juniperus phoenica var. lycia (Genévrier rouge du littoral) : endémiques, remarquables, rares, vulnérables et menacés entre Saïdia et l’embouchure de la Moulouya, malheu- d’extinction comme les Mammifères, les Amphibiens, les reusement quasi démantelée et défrichée au détriment Reptiles, les Oiseaux (avifaune sauvage sédentaire et mi- du complexe touristique à Saïdia, gratrice) ou encore les Invertébrés terrestres, que dans les zones humides littorales et côtières (embouchure et aval de ■■ Quercus rotundifolia (Chêne vert) : 104000 ha à 165000 ha la Moulouya, lagune de Nador ou Marchica). La biodiver- environ dans le centre, sité halieutique est remarquable (merlu, grondin, pageot, ■■ Tetraclinis articulata (Thuya de Berbérie) : entre 83000ha anchois, maquereaux, sardines, chinchard, thon, etc.). et 134000 ha dans le Nord, En termes d’aires protégées, la région dispose de Onze ■■ Juniperus phoenicea var. eu-phoenicea (Genévrier rouge Sites d’Intérêt Biologique et Écologique (SIBEs) classés en des domaines continentaux et internes) et Juniperus priorités 1, 2 et 3 en matière de protection et de conserva- thurifera (Genévrier thurifère), dans les domaines tion de leur biodiversité, de leurs biotopes et habitats et de semi-aride froid et très froid d’altitude et sur 22000 ha leurs valeurs et fonctions écologiques. pour les deux essences, 1.2 - DÉTERMINANTS SOCIO-ÉCONO- ■■ Pinus halepensis (Pin d’Alep) : de 7000ha à 7500 ha dans le Nord, MIQUES ■■ Argania spinosa (Arganier) : essence endémique sur La région de l’Oriental s’étend sur une superficie de 82820 km2, quelques centaines d’hectares dans la chaîne de mon- soit 11.6% du territoire marocain. C’est la deuxième plus tagne des Beni Snassen, grande région du royaume de point de vue superficie. La Région est constituée d’une préfecture Oujda - Angad et ■■ Quercus coccifera (Chêne kermes) Certonia siliqua (Ca- roubier) Pistacia atlantica (Pistachier de l’Atlas), à l’état de 6 provinces , , Taourirt, Figuig, Nador et épars. (créée en 2009). de la région de l’Oriental s’élève à 1 918 La biodiversité steppique et saharienne est également La population très importante au Sud de la région. L’espèce la plus origi- 094 habitants selon le recensement de 2004, dont 61,6% nale est Stipa tenacissina (Alfa) qui s’étend sur 70% de la résident en milieu urbain, soit un taux d’urbanisation supé- surface totale de cette espèce au Maroc (soit 2.281.300ha) rieur au taux national de 55,1%. En 2010, la population a été estimée par le HCP à 1 999 950 personnes, soit une On citera les principaux taxons : Artemisia herba alba concentration démographique est de 24,1 hab./km². La (Armoise blanche) en zone aride, Rosmarinus officinalis région n’abrite cependant que 7,2% de la population natio- (Romarin) en zone semi-aride, Chénopodiacées (Anabasis, nale, dont la densité moyenne est de 42 hab./km2. Nucularia, Salsola, Suaeda, Atriplex, etc.). Fredolia aretioides (Choux-fleur du désert) dans le domaine saharien, La région connaît une forte poussée d’urbanisation et une Phoenix dactylifera (Palmier dattier) au niveau des Oasis importante pression sur la demande de terrains construc- sahariennes. tibles, même si la croissance de la population est moindre (0,8%) que celle du Maroc (1,4%) et si la régression de La biodiversité des milieux dunaires est principalement la population rurale correspond pour beaucoup à l’exode représentée par Ammophia arenaria dans les milieux et hors de la région. cordons littoraux ; et par Tamarix aphylla (essence forestière) en milieux dunaires sahariens. La population se concentre dans les provinces de Nador, Berkane et la préfecture d’Oujda Angad, qui couvrent La région comprend des zones humides de divers types : moins de 12 % du territoire régional mais concentre prés type naturel salé et saumâtre (embouchure et estuaire de de 77 % de la population. la Moulouya ; lagune de Nador ou Mar Chica), type limnique et à eaux douce (basse Moulouya, Oued Zegzel à En termes évolutifs, sur la période 2004-2015, la popula- Beni Snassen, sources et eaux des Oasis de Figuig), type tion infantile passerait de 30% à 24%, la population active artificiel à eaux douces et limniques (barrage Mohammed V). de 61% à 66%, la population des plus de 60 ans de 9% à 11%, et globalement la population croîtrait de 0,6% en Les fonctions et valeurs de ces zones humides sont très moyenne chaque année, tout en gardant pratiquement la importantes : maîtrise des crues, recharge des eaux sou- même structure de concentration géographique. terraines, stabilisation du littoral et protection contre les tempêtes, rétention et exportation des sédiments et nutri- Le taux d’analphabétisme est analogue à celui du Maroc ments, atténuation des changements climatiques, épura- dans son ensemble, légèrement supérieur en milieu urbain, tion de l’eau. soit 43% en moyenne, 33% en milieu urbain et 60% en milieu rural. Ces zones humides constituent également des réservoirs Le taux d’activité en milieu urbain est respectivement de de biodiversité floristique. Ainsi, les écosystèmes natu- rels des zones humides salées et saumâtres sont les san- 74,4% et 11,8% pour les hommes et les femmes, alors souires (végétation halophile dominée par des Chénopo- qu’en milieu rural, il est respectivement de 85,5% et 17,5%. diacées et des Plombaginacées), ceux des zones humides Comparé au niveau national, les taux d’activités sont supé- à eaux saumâtres et douces ou limniques ont une biodiver- rieurs en milieu rural aussi bien chez les femmes que chez sité à dominantes de taxons hygrophiles (prés salés dominés les hommes alors qu’en milieu urbain le taux d’activité des

11 hommes est supérieur par rapport au taux enregistré au le taux d’urbanisation régional était toujours supérieur à niveau national et inférieur concernant les femmes. celui enregistré au niveau national (55,2% contre 51,4%), En ce qui concerne le taux de chômage, il s’établi en 2004 ce qui témoigne d’un rythme d’urbanisation supérieur à la à 15,3% contre 10,8% à l’échelle nationale et est estimé à moyenne nationale. Les projections du HCP montrent que 17,7% en 2007. ce taux augmentera encore pour atteindre 68,4 % en 2014. L’analyse de l’activité et du chômage montre une situation Ce taux d’urbanisation présente toutefois des écarts impor- sociale relativement précaire caractéristique de la région, tants selon les provinces et les préfectures. Il oscille entre explique les migrations internes et externes et la forte 20,2%, au niveau de la province de Drouich, et 86,1%, au activité de contrebande. De fait, selon le HCP, le taux de niveau de la préfecture d’Oujda Angad en 2004 et 21,1% et pauvreté en 2004 atteint 13,8% en milieu urbain, 24,8% 90,2% pour l’année 2010 en milieu rural, soit une moyenne de 17,9%, au lieu des Le logement : Les logements des ménages dans la région taux nationaux respectifs de 7,9%, 22% et 14,2%, ce qui ont connu une évolution importante durant ces dernières place la région au 5éme rang des régions du Maroc les plus années. Aujourd’hui, un ménage sur deux possède un lo- pauvres. gement moderne, et ce, tous milieux de résidence confon- Sur le plan de la culture, la région possède des monu- du. Notons que le taux d’habitat informel est relativement ments historiques tels les Kasbas (Saidia, Laâyoune, Taou- faible, seulement 3,8% au niveau régional contre 8,2% au rirt et ), les murailles d’Oujda, l’ancienne mosquée, niveau national, selon le recensement général de 2004. la ville de Figuig avec ses Ksours, les Sites archéologiques En ce qui concerne les équipements des logements, dont la découverte de l’Homme de Tafoughalt, Le Folklore, 72,5% des ménages ont accès à l’électricité (89,8% en la musique Gharnatie et les chants populaires, les métiers milieu urbain et 40,2% en milieu rural), et 57,5% à l’eau d’Artisanat spécifiques à la région tels le Mejboud (broderie courante (80,9% en milieu urbain et 13,7% en milieu rural). avec fil d’or), le tapis de l’Oriental, les burnous, etc. Les logements ruraux sont les plus défavorisés : 13,7% Sur le plan de la santé, la région est l’une des Régions des ménages ruraux n’ont pas l’eau courante et 40,2% pionnières en matière de régionalisation du secteur de la seulement possèdent l’électricité. Santé puisqu’elle possède depuis 2006 la première Direc- Par ailleurs, des améliorations restent nécessaires au ni- tion Régionale de la Santé (DRS) marocaine. Elle dispose veau de l’assainissement de l’eau car 27% des habitations de 152 centres de santé, 163 chirurgiens dentistes, 22 labo- urbaines n’ont pas accès à un réseau public, et 97% en ratoires médicaux, 13 cabinets radiologiques, 644 pharma- milieu rural. cies, et une offre hospitalière de capacité totale d’environ 2 L’agriculture et élevage : En dépit de la faible surface 039 lits pour une population de presque deux millions, soit régionale occupée (9%), la culture est un secteur écono- un lit pour 977 personnes. Le taux d’encadrement médical mique important par la diversité de ses produits (céréales, reste faible dans la mesure où l’Oriental ne compte que 878 maraîchage, arboriculture, cultures biologiques, plantes médecins (année 2009), soit près de 2 235 hab./médecin. médicinales, viticulture, aviculture, etc.), par l’importance Sur le plan de l’éducation, l’essentiel de l’éducation est de la main d’œuvre qu’elle emploie, mais surtout par le po- assuré par le service public mais avec une progression tentiel de production et de développement de l’agroalimen- significative de l’intervention du secteur privé. taire, l’un des piliers de la base économique de la région. Pour la rentrée scolaire 2010-2011, quelque 354 096 Dans le domaine de l’agriculture, la région bénéficie d’un élèves, dont 166 523 filles, ont rejoint 671 établissements climat favorable et d’une superficie agricole utilisée de d’enseignement public, dont 502 écoles primaires et 63 730 744 hectares. La superficie irriguée représente lycées. 107 334 ha, soit 15 % de la surface agricole utile. Au niveau des formations professionnelles, le nombre de En 2009, la région possède près de 88 742 bovins et a bénéficiaires est en constante augmentation en raison des atteint 2 402 600 d’ovins et 579 000 de caprins. Avec ce exigences de qualification et de spécialisation requises par cheptel, la filière laitière et la filière des viandes rouges le marché du travail, via 14 centres de formation et une ovines sont les plus grands contributeurs au chiffre école hôtelière. d’affaires et à la création de la valeur ajoutée : 36 000 Concernant l’enseignement supérieur, l’Université Mohamed vaches permettent de produire 85 000 t/an de lait, le reste Premier d’Oujda regroupe les Facultés des Lettres, des du cheptel est destiné à l’engraissement pour une production Sciences, des Sciences Juridiques, Economiques et de 29 000 t/an de viandes rouges. Sociales, la Faculté de Médecine ainsi que l’Ecole Nationale L’industrie agro-industrielle est également présente dans des Sciences Appliquées et l’Ecole Supérieure de Tech- la région et comprend 232 unités diverses (unités frigori- nologie et l’Ecole Nationale de commerce et de gestion fiques, stations de conditionnement des agrumes ou des (ENCG). Par ailleurs, il existe une Ecole d’Ingénieurs, une dattes, unités de stockage de grains, laiteries, unités de Ecole Supérieure de Commerce. trituration ou de conserve des olives, abattoirs, etc.). L’urbanisation : L’armature urbaine de la région est consti- La pêche : La circonscription maritime de Nador mobilise tuée au premier niveau par les villes d’Oujda et de Nador, 3 140 pêcheurs : pêche côtière (1712 pêcheurs) et pêche au second niveau par deux villes à fonctions régionales : artisanale (1428 pêcheurs), sur 240 km, dans deux ports de Berkane et Taourirt ; les autres villes ayant des fonctions pêche ( et ), un village de pêcheurs locales (Al Aïoune, Jrada, Bou Arfa, Aïn Bni Mahtar, Figuig). (Sidi Hsain) et 46 sites de pêche artisanale. En 2009, la La station touristique de Saïdia est le nouveau pôle de flotte de pêche côtière active comprend 61 Chalutiers, 54 croissance de la région. Senneurs et 31 Palangriers, et la flotte de pêche artisanale Selon le RGPH 2004, le taux d’urbanisation est de l’ordre active est constituée de 891 barques. de 61,7%, supérieur au niveau national de 55,1%. En 1994,

12 La production halieutique peut être irrégulière d’une année du gisement de charbon de Jerada, s’est accentuée après sur l’autre: elle a représenté en 2009 une recette de 154 la fermeture de cette mine en 2001 et s’est étendue aux Millions de dirhams pour une quantité de 16 967 tonnes anciennes mines de Sidi Boubeker et de , fermées de poissons de diverses catégories : poisson pélagique respectivement en 1977 et 2002. Cette activité clandestine (10 837 t), poisson blanc (4 173 t), crustacés (555 t), et s’accompagne d’une dégradation du milieu écologique et céphalopodes (1 402 t). environnemental de ces sites concernés, d’un déséquilibre La valorisation des produits de la pêche consiste principa- statique des terrains et d’accidents graves parmi les lement en cinq activités; à savoir : la semi conserve (2 unités), le opérateurs. décorticage des crevettes (2 unités), la congélation (11 uni- L’Énergie : La région comporte plusieurs infrastructures de tés), le conditionnement à l’état frais (6 unités) et le fumage production d’énergie : de poisson (1 unité). ■■ Une centrale thermique à Jerada, de 165 MW. L’industrie : Le nombre d’entreprises de la région (390 ■■ Deux centrales hydrauliques : celle du barrage Moham- établissements) ne représente que 4,84% du total national, med V (23,2 MW) et celle du barrage Bou Areg (6,4 MW). avec un chiffre d’affaires estimé à 2,85% du chiffre d’af- ■■ Une centrale solaire à cycle combiné intégré à Ain Beni faires national. Ceci correspond à 2,70% de la production Mathar de 472 MW dont 20 MW solaire qui ont produit, nationale, 1.38% des exportations et 4,58% de l’investis- en 2009, 804 millions de kWh, à comparer aux 1301 mil- sement national. lions de kWh consommés dans la région. Quoique d’importance nationale modeste, le secteur industriel Globalement, la région connaît depuis est certainement l’un des piliers de l’économie régionale. Les Transports : quelques années un développement important d’infras- Dans la région de l’Oriental, les activités industrielles tructures de transport avec notamment la mise en service en connaissent une répartition géographique concentrée dans juillet 2011 de l’autoroute Fès - Oujda sur 320 km, l’achè- la zone d’Oujda (169 établissements) et de Nador (176 éta- vement de la rocade Méditerranéenne qui va relier Tanger à blissements), soit presque 88 % des établissements dans Saïdia, la liaison ferrée de Nador à Taourirt sur 177 km qui la région. connecte Nador au réseau ferroviaire national, et à venir, En termes d’effectifs employés, prédominent les branches le projet Marchica à Nador, complexe maritime et touris- « Chimie et Parachimie », « Agroalimentaire », puis « Méca- tique, et le méga projet portuaire de Nador West Med pour nique et Métallurgique». Le classement en termes de pour- le stockage de produits pétroliers. centage du chiffre d’affaire global régional est différent : 59 % Sur le plan routier, la région dispose de prés de 5 011 km pour « Mécanique et Métallurgie », 23% pour « Chimie et de routes dont environ 51% constituées de routes provin- Parachimie », 16% pour « Agroalimentaire ». La branche ciales, 18% de routes régionales et 31% de routes natio- « Agroalimentaire », prolongement de la vocation agricole nales, et prés de deux tiers de ce réseau routier est com- régionale, est le plus dynamique du point de vue des posé de voies revêtues. La densité de ce réseau routier est investissements et des exportations. Les principales unités de 60,5 km / 1000 km2, soit moins dense que la moyenne industrielles sont le complexe sidérurgique de Nador, la nationale qui est de 80,5 km / 1000 km2, avec une forte sucrerie de et la cimenterie de l’Oriental. variation entre les provinces : densité la plus basse dans la Pour compenser le poids des centres industriels du Nord province de Figuig, soit 32,6 km / 1000 km2, la plus élevée (Oujda et Nador, ainsi que les centres secondaires tels que dans la préfecture d’Oujda Angad, soit 224,1 km pour 1000 Barkane, Zaïo, Taourirt et Al Aïoune), des petits centres km2, suivie de Berkane avec 197 km / 1000 km2. pourraient se développer à Ganfouda, AIroui et Aïn Bni Selon une statistique de 2006, le nombre de véhicules en Mathar, ou émerger (, , Bou Arfa, etc.). circulation immatriculés s’élevaient à 153 183, représen- La dynamique de développement régional ainsi enclenchée tant 7,6% du parc auto national. a favorisé une relance économique et sociale sans précédent Au plan ferroviaire, quatre lignes principales représentent de cette région ouverte sur la Méditerranée, l’Europe et le 560 km de voie ferrée : la ligne Oujda-Casablanca (118 km Maghreb, ainsi que la création de pôles de développement et dans la région), la ligne Oujda-frontière algérienne (16 km) de compétitivité comme Oujda (pôle de compétences), Nador hors service depuis 1994, la ligne Oujda-Bouarfa (307 km), (pôle industrialo-maritime), Berkane (pôle agro-industriel) avec la ligne Nador-Taourirt (117 km). En 2007, le trafic passager la station balnéaire de Saidia, Taourirt (pôle logistique), a été enregistré à 570338 voyageurs et le trafic de mar- Bouarfa-Figuig (pôle minier, d’économie oasienne et chandises à 360 119 tonnes. d’écotourisme). Sur le plan portuaire, la région est dotée de trois ports, Le développement industriel prévu englobe la réalisation Nador- Béni-Ansar, Ras Kabdana et Saidia. Nador connaît d’une zone franche intra-portuaire à Nador et d’une autre un trafic de passagers vers l’Europe, un trafic de marchandises extra-portuaire dans le même port, un parc industriel à chargées (produits agricoles) et déchargées au Maroc, un , un parc industriel à Boughriba et un technopôle trafic pétrolier de 300 000 tonnes en 2010. Ras Kabdana et à Oujda, attenant à l’aéroport Oujda-Angad. Saidia sont destinés essentiellement au débarquement de Les Mines : Bien que l’activité minière, auparavant produits de la pêche, Saidia étant aussi port de plaisance. employeur principal de la région, soit en forte régression, En 2008, on a enregistré sur la région un débarquement d’importantes réserves de minerais de fer, de bentonites, de 2,1 millions de tonnes de marchandises, soit un trafic de plomb, gypse, manganèse, etc. représentent un éventail de 5% du total des activités portuaires du Maroc, et un d’opportunités d’investissement, réparties sur l’ensemble embarquement de 0,9 million de tonnes. de la région dans 14 mines en 2009. Cependant, une activité d’exploitation illégale s’est répandue depuis 1982 autour

13 La région dispose de deux aéroports de dimension interna- source de Fezouane), de grottes archéologiques (la grotte tionale, Oujda-Angad et El Aaroui Nador, représentant en du pigeon et la grotte du Chameau), le tout sous un climat 2008 un trafic de passagers à l’arrivée et au départ de où le soleil brille plus de 300 jours par an. 563 894 personnes, soit 4,7% du total national. La région abrite 44 établissements classés, dotés d’une L’Artisanat : La région possède environ 54 000 artisans capacité de 3 286 lits en 2007. Elle a enregistré environ et 57 coopératives artisanales qui représentent un capital 152 000 nuitées touristiques, soit un taux d’occupation de social d’environ 2,7 millions de dirhams, et qui proposent l’ordre de 12,7%, ce qui reste très faible. des couvertures, tapis, burnous, djellabas, articles brodés Le projet touristique le plus avancé actuellement est celui en fil doré (le Majboud), robes oujdi, kaftans, selles de che- de Méditerrania-Saïdia qui est une station résidentielle et vaux, fusils de fantasia et des produits de vannerie, compte touristique, s’étendant sur plus de 7 000 000 m2 et 15 km tenu des matières premières régionales (laine, alfa, cuir, de rivage, avec des propriétés individuelles mais égale- etc.). Les activités liées aux travaux du bâtiment, comme ment trois hôtels de haut standing, un port de plaisance, la menuiserie et la ferronnerie stylisées, la sculpture sur trois golfs, un centre commercial, une clinique et un large plâtre, la taille de la pierre, etc. prospèrent également. éventail de services, prévus pour les appartements et les Le Commerce : Le commerce régional est dominé par villas de cette station balnéaire. le commerce individuel, même si l’urbanisation accélérée Par ailleurs, un programme de restructuration et de viabili- entraîne des mutations dans le tissu commercial local. sation du site touristique de Marchica prévoit des investis- Les différentes formes de commerce existantes locale- sements de l’ordre de 11 milliards DH pour l’aménagement ment sont les marchés de gros, les marchés municipaux, de sept cités situées sur les rives de la lagune de Marchica, les centres commerciaux, les souks hebdomadaires et le un magnifique domaine maritime s’étendant sur un arc commerce moderne. Le commerce moderne, à savoir les côtier de 25 km et 1030 ha, fermé par un cordon lagu- grands magasins et les grands dépôts spécialisés, super- naire : la Corniche de Nador, le Golf de Nador, la presqu’île marchés, hypermarchés ou encore commerces en réseau d’Atalayoune, la cité de la plaine, la station balnéaire de ou de franchise, représentent encore une contribution très Kariat Arkmane, le port des 2 mers et l’hôtel de la lagune. modeste. A noter que la contrebande représente un Le déploiement de ce programme devrait faire l’objet d’une handicap très important dans le développement commercial maîtrise foncière pour garantir à terme l’avenir écologique de la région. et urbain des rives de la lagune. Le Tourisme : La région dispose, en matière de tourisme, d’une série d’atouts, tels que des plages (Saïdia, , Cap de l’eau, Troukout, Arekmane, Aghzane, Boukama), de forêts (Taforhalt, Debdou, Gourougou), de palmeraies (Figuig), de sources thermales (source de Benkachour et

2 - PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS SOCIO- ÉCONOMIQUES 2.1 - TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES Selon les projections démographiques du Centre de re- cherches et des études démographiques, l’effectif de la population de la région de l’Oriental atteindrait 2 038 000 habitants en 2015, soit une évolution de 0,6% en moyenne chaque année durant la période 2004–2015. La structure de la population par province serait pratique- ment identique tout au long de cette période. Ainsi, la pro- vince de Nador se trouve en tête avec 26,4% du total de la population de la région en 2004 et gardera cette proportion en 2015, soit 26,6%. La préfecture d’Oujda Angad occupera le deuxième rang avec 25,4%, tandis que les deux provinces Figuig et Jerada se situeront en dernier lieu avec 6,3% et 5,7% respective- ment. Ces projections ont été étendues jusqu’à l’horizon 2020 en prenant un taux d’accroissement annuel moyen égal à la moyenne de ces taux entre 2004 et 2014 Le tableau suivant récapitule les projections de la population totale de la Région de l’Oriental par province et par milieu de résidence de 2004 à 2020.

14 Tab.1 Projections de la population de la région par préfecture, par province et par milieu

années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Région de l’Oriental Rural 733 728 724 715 709 702 693 684 676 663 647 639 631 623 615 608 600 Urbain 1 182 1 201 1 220 1 243 1 263 1 285 1 307 1 329 1 351 1 376 1 402 1 426 1 451 1 476 1 502 1 527 1 554 Total 1 915 1 930 1 944 1 958 1 972 1 986 2 000 2014 2 027 2 039 2 049 2 063 2 077 2 091 2 105 2 120 2 134 Prefecture d’Oujda - Angad Rural 66 64 61 57 55 52 49 46 42 39 36 34 32 30 28 26 25 Urbain 410 417 425 433 440 448 455 463 471 478 486 494 503 511 520 529 538 Total 476 481 486 490 495 500 504 509 513 517 522 527 531 536 541 546 551 Province de Berkane Rural 114 114 113 111 110 109 107 106 105 103 102 101 100 99 98 97 96 Urbain 156 158 160 163 165 167 170 172 174 177 178 180 183 185 188 190 193 Total 270 272 273 274 275 276 277 278 279 280 280 281 282 284 285 286 287 Province de Jerada Rural 41 41 40 40 39 39 38 37 36 36 35 34 33 33 32 32 31 Urbain 65 65 66 66 67 68 69 69 69 69 70 70 70 71 71 72 72 Total 106 106 106 106 106 106 106 106 106 105 104 104 104 103 103 104 103 Province de Nador Rural 181 181 180 180 179 178 177 176 175 174 174 173 172 171 171 170 169 Urbain 324 330 335 340 346 352 358 364 370 376 382 388 394 401 407 414 421 Total 505 510 515 520 525 530 535 540 545 550 555 560 566 571 576 582 587 Province de Taourirt Rural 87 86 86 84 82 80 79 76 74 68 58 56 54 52 50 48 46 Urbain 119 122 124 129 133 137 141 146 150 158 170 176 183 189 196 203 211 Total 206 208 210 213 215 217 220 222 224 226 228 230 233 235 237 240 242 Province de Driouch Rural 178 178 177 177 177 176 176 176 176 175 175 174 174 174 173 173 173 Urbain 45 46 46 46 47 47 47 47 48 48 48 49 49 49 50 50 50 Total 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 Province de Figuig Rural 66 66 67 67 68 68 68 68 68 68 68 68 68 69 69 69 69 Urbain 63 64 65 65 66 66 67 68 69 69 69 70 70 71 72 72 73 Total 129 130 131 132 133 134 135 136 137 137 137 138 139 139 140 141 142

Source : Monographie régionale de l’Oriental, HCP.

15 Tab.2 Evolution du taux d’urbanisation de la région par préfecture et par province

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Région de 61,7% 62,3% 62,8% 63,5% 64,0% 64,7% 65,3% 66,0% 66,6% 67,5% 68,4% 69,1% 69,9% 70,6% 71,3% 72,1% 72,8% l’oriental

Préfecture d’Oujda - 86,1% 86,7% 87,5% 88,3% 88,9% 89,7% 90,2% 91,0% 91,8% 92,4% 93,2% 93,9% 94,6% 95,4% 96,1% 96,9% 97,6% Angad

Provience 57,8% 58,2% 58,6% 59,5% 60,0% 60,5% 61,4% 61,9% 62,4% 63,2% 63,5% 64,1% 64,7% 65,3% 65,9% 66,6% 67,2% de Berkane

Provience 61,3% 61,7% 62,3% 62,5% 63,2% 63,7% 64,6% 65,1% 65,5% 66,1% 66,8% 67,4% 68,0% 68,6% 69,2% 69,8% 70,4% de Jerada

Provience 64,2% 64,6% 65,0% 65,5% 65,9% 66,6% 66,9% 67,4% 67,9% 68,4% 68,7% 69,2% 69,7% 70,2% 70,7% 71,2% 72,6% de Nador

Provience 57,8% 58,6% 59,0% 60,7% 61,9% 63,0% 64,2% 65,8% 67,0% 69,9% 74,6% 76,5% 78,5% 80,5% 82,6% 84,8% 87,0% deTaourirt

Provience 20,2% 20,4% 20,6% 20,7% 20,9% 21,0% 21,1% 21,2% 21,3% 21,5% 21,7% 21,8% 22,0% 22,1% 22,3% 22,4% 22,6% de Driouch

Provience 48,8% 49,1% 49,2% 49,2% 49,2% 49,4% 49,6% 50,0% 50,3% 50,4% 50,4% 50,5% 50,7% 50,8% 51,0% 51,1% 51,3% de Figuig

Source : Monographie régionale de l’Oriental, HCP

2.2 - URBANISATION et l’extension des zones bâties. De ce développement, il 2.2.1 - TAUX D’URBANISATION résulte une série de problèmes de l’environnement : Le taux d’urbanisation au niveau régional, selon le RGPH ■■ Accroissement rapide, peu organique et mal organisé de 2004, est de l’ordre de 61,7%, supérieur au niveau national la zone bâtie. de 55,1%. En 1994, le taux d’urbanisation régional était ■■ Problèmes de drainage, d’évacuation et d’épuration des toujours supérieur à celui enregistré au niveau de la nation eaux usées. (55,2% contre 51,4%), ce qui témoigne d’un rythme d’ur- ■■ Problèmes de collecte et de gestion des déchets solides. banisation supérieur à la moyenne nationale. Les projec- ■■ Problèmes de la qualité de l’air liée principalement au tions du HCP montrent que ce taux augmente encore pour trafic. mesurer 65.5% en 2010 et 68.4 % en 2014. Ce taux sera de 72,8 % en 2020. ■■ Problèmes d’habitat insalubre avec des conséquences sur la santé publique. Ce taux d’urbanisation présente toutefois des écarts impor- tants selon les provinces et les préfectures. Il oscille entre Pour la maîtrise de la croissance urbaine, seuls les docu- 20,2%, au niveau de la province de Drouich, et 86,1%, au ments d’urbanisme sont capables de le faire. Ils fixent les niveau de la préfecture d’Oujda Angad en 2004 et 21,1% et orientations à long terme et ont pour objectif de localiser 90,2% pour l’année 2010. les espaces à préserver et ceux destinés à l’urbanisation et aux grands équipements publics Presque toutes les provinces de l’Oriental conservent un caractère urbain marqué, puisque plus des deux tiers Des efforts ont été faits pour ériger tous les centres de do- de leur population réside en milieu urbain, 5 provinces cuments d’urbanisme. La couverture des villes et centres affichent un taux d’urbanisation largement supérieur àla relevant du champ d’action de l’Agence Urbaine d’Oujda moyenne nationale. en documents d’urbanisme a atteint 95 % en 2010. Celui de l’Agence Urbaine de Nador a atteint 72% en 2009. Par ailleurs, la région qui occupe 11,60 % de la superficie du Royaume, n’abrite cependant que 7,2% de la popula- L’effort de planification urbaine entrepris dans la région de tion nationale. Ce qui témoigne du bas niveau de la densité l’oriental a permis de couvrir les villes et les centres urbains humaine. Celle-ci est de l’ordre de 24 hab./km², au niveau en documents d’urbanisme et on est en droit d’en attendre régional, contre 42 au niveau national. Les différences sont des effets bénéfiques sur le développement des villes. pourtant grandes à l’intérieur de la région : Oujda-Angad Les études d’évaluation de leur mise en œuvre restent pa- (292.3%), Berkane (142,1%), Nador (122,5%), Taourirt radoxalement très limitées malgré les insuffisances consta- (25,5%), Jerada (13,1%) et Figuig (2,3%). tées dans la maîtrise du développement urbain et l’émer- gence de nouvelles préoccupations et attentes chez les 2.2.2 - DÉVELOPPEMENT URBAIN pouvoirs publics et les agences urbaines qui vont dans le La région de l’Oriental a connu un développement urbain sens de l’amélioration des performances des documents. et un exode rural très marqué dans les décennies passées. La question n’est plus de savoir si la région est couverte Cependant, le développement de l’infrastructure urbaine, en documents d’urbanismes, mais comment les outils de surtout en ce qui concerne l’alimentation en eau potable, planification appréhendent la croissance urbaine, les muta- les canalisations pour évacuer les eaux usés, le traitement tions récentes que connaît la région. De quelle manière les de ces eaux et l’évacuation des déchets solides n’a pas pu outils de planification contribuent à la question du loge- aller de pair avec l’accroissement de la population urbaine ment, à la ville et à la société ?

16 Le déficit en logements et les besoins en logement pour la résorption de l’habitat insalubre (bidonvilles, constructions population additionnelle vont engendrer une demande en sommaires et menaçant ruine) dont 47% étaient localisées espaces. Les dispositions prises pour répondre à ces be- dans la préfecture d’Oujda Angad. Enfin, près de 9 826 soins sont « s’étendre » au détriment des terres agricoles. demandes de logements étaient liées au phénomène de la Ainsi, 84 474 demandes en matière de logements durant cohabitation dont 86% étaient localisées dans la province la période d’étude sont liées à la croissance des ménages de Nador. au niveau de la région dont 41% sur la seule province de Le tableau suivant récapitule les besoins ou demande en Nador et 30% sur la préfecture d’Oujda Angad. Aussi, logements urbains sur la période 1994 – 2009 de la région quelques 20 932 demandes de logements sont dues à la selon la préfecture et les provinces

Tab.3 Besoins ou demande en logements urbains sur la période 1994 – 2009 de la région par préfecture et par province

Besoins liés à la croissance Besoins liés à la résorption Besoins liés à la Besoins en logements des ménages de l’habitat insalubre cohabitation principaux

Région de l'Oriental 84 474 20 932 9 826 115 232

Préfecture d'Oujda - Angad 25 605 9 785 547 35 937

Province de Berkane 10 430 2 802 561 13 793

Province de Jerada -18 1 050 71 1 103

Province de Nador 35 037 4 308 8 422 47 767

Province de Taourirt 9 614 1 704 173 11491

Province de Driouch Inclus dans les besoins de la province de Nador

Province de Figuig 3 806 1 282 52 5 141

Source : Etude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 - Région de l’Oriental

D’après l’étude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 de la région de l’Oriental, les besoins en logements urbains par province, sont de 162 648, récapitulés dans le tableau ci-après.

Tab.4 Besoins ou demande en logements urbains à l’horizon 2020 de la région par préfecture et par province

Besoins liés à la croissance des Besoins liés à la résorption du déficit Total ménages et au renouvellement du parc Province Effectif Part Effectif Part Effectif Part

Berkane 45 475 35% 4 091 12% 49 566 30%

Figuig 1 445 1% 2 225 7% 3 670 2%

Jerada 1 740 1% 1 267 4% 3 007 2%

Nador 40 598 31% 9 212 28% 49 810 31%

Driouch Inclus dans les besoins de la province de Nador

Oujda Angad 34 142 26% 10 197 31% 44 339 27%

Taourirt 6 177 5% 6 079 18% 12 256 8%

Région Oriental 129 577 100% 33 071 100% 162 648 100%

Source : Etude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 - Région de l’Oriental

Ainsi, la réalisation des besoins en logements de la région Cette assiette foncière est répartie à raison de 30% pour la prévus dans le cadre du scénario retenu nécessitera globa- province de Nador, 28% pour la préfecture d’Oujda Angad, lement une assiette foncière brute de l’ordre de 2 036 ha. 31% pour la province de Berkane, 7% pour celle de Taou- rirt, 2% pour celle de Figuig et 2% pour celle de Jerada.

17 Tab.5 Besoins fonciers urbains à l’horizon 2020 de la région par préfecture et par province

Province Superficie (ha) Part

Berkane 635 31%

Figuig 43 2%

Jerada 36 2%

Nador 611 30%

Driouch Inclus dans les besoins de la province de Nador

Oujda Angad 568 28%

Taourirt 143 7%

Région Oriental 2 036 100%

Source : Etude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 - Région de l’Oriental

La pression démographique sur les besoins en équipe- Concernant le projet d’aménagement du Golf de Nador, il ments et sur le logement sera accentuée dans les pro- vise la création d’une ceinture verte au sud de la ville sur chaines décennies. près de 3 km et d’un golf côtier en face de la lagune. Ce projet sera ponctué par des hôtels lacustres (4 étoiles) mar- 2.3 - ACTIVITÉS TOURISTIQUES quant les axes de composition du territoire. De même, un La Région dispose de plages (Saïdia, Tazaghine, Cap de secteur résidentiel maîtrisé accompagnera la réalisation de l’eau, Troukout, Arekmane, Aghzane, Boukama), de forêts ce golf avec la construction de logements collectifs (500 (Taforhalt, Debdou, Gourougou), de palmeraies (Figuig), unités) et de villas du golf (100 unités). D’une superficie de de sources thermales (source de Benkachour et source de 117 000 m2, cet ensemble sera intégré dans une coupure Fezouane), de grottes archéologiques (la grotte du pigeon et verte limitant l’extension urbaine. la grotte du Chameau), sous un climat ensoleillé de 300 j/an. La presqu’île d’Atalayoune, qui figure parmi les sept cités La plus importante station actuellement est celle de de ce programme de structuration et de viabilisation de Méditerrania-Saïdia qui est une station résidentielle et Marchica, constitue un véritable pôle nautique dans la la- touristique, s’étendant sur plus de 7 150 000 m2 et 6 km de gune. S’étalant sur une superficie de 71 000 2m , ce site ex- rivage, avec des propriétés individuelles mais également ceptionnel par sa topographie et sa végétation luxuriante, six hôtels de haut standing, un port de plaisance, trois verra l’installation d’unités hôtelières (170 chambres) et des golfs, un centre commercial, une clinique et un large éventail lieux de vie accompagnant la base nautique. Une pinède de services, prévus pour les appartements et les villas de habitée et occupée par des villas (12 unités) complétera cette station balnéaire. cette cité nautique. La région abrite 53 établissements classés, dotés d’une Pour ce qui est de l’aménagement de la cité de la plaine, capacité de 8143 lits en 2011. Elle a enregistré environ ce projet prévoit la construction d’une nouvelle cité autour 543 025 nuitées touristiques, soit un taux d’occupation de d’un golf résidentiel, de villas en villégiature (450 unités) de l’ordre de 31%, qui reste très faible. 135 000 m2, de logements collectifs (1 700 unités/255 000 La région connaît un développement important, en particu- m2) et d’un résidentiel touristique (200 unités/30 000 m2) lier sur sa côte méditerranéenne, au niveau de Marchica. ainsi que d’un hôtel 5 étoiles dotée de 100 chambres et En effet, un programme de restructuration et de viabili- d’infrastructures sportives. sation du site touristique de Marchica pour lequel ont été Cette plaine protégée devrait faire l’objet d’une maîtrise mobilisés des investissements de l’ordre de onze milliards foncière pour garantir à terme l’avenir écologique et urbain Dhs, est en cours de réalisation. des rives de la lagune. Ce projet structurant prévoit l’aménagement de sept cités Dans le cadre de ce programme, la station balnéaire de Kariat situées sur les rives de la lagune de Marchica, un magni- Arkmane sera développée en cité lacustre à haute qualité fique domaine maritime s’étendant sur un arc côtier de environnementale. Un habitat léger, très bas, flottant au 25 km, fermé par un cordon lagunaire. S’étendant sur une dessus du sol et inscrit dans un boisement dense donnera superficie totale de 1 030 ha, ce programme de grande son caractère particulier à ce site fragile et exceptionnel. envergure porte sur l’aménagement et la viabilisation des Ce projet sera ponctué par la construction de villas de front cités de la Corniche de Nador, du Golf de Nador, de la de mer (250 unités/75 000 m2), de villas en villégiature (300 presqu’île d’Atalayoune, de la cité de la plaine, de la station unités/90 000 m2), de logements collectifs (300/45 000 m2) balnéaire de Kariat Arkmane, du port des 2 mers et de l’hôtel et d’hôtels classés de 4 à 5 étoiles. de la lagune. Ce site, étalé sur une superficie de 299 000 m2, sera érigé La corniche de Nador, l’une des composantes essentielles en une station destinée au tourisme national et international. de ce projet, sera reconstituée en un front de mer cohérent à partir duquel la ville pourra se moderniser. La reconsti- S’agissant du port des deux mers, il sera procédé à l’amé- tution de l’hôtel Rif sera le premier acte de ce projet qui lioration du dispositif de renouvellement des eaux de la 2 prévoit également l’aménagement d’un parc des rives de lagune. Ce projet, étalé sur une superficie de 168 000 m , la lagune. prévoit également la création d’un petit port méditerranéen et lagunaire qui constituera une nouvelle porte maritime située vis-à-vis de la cité de la plaine.

18 Il comprend aussi la construction de 250 villas lacustres, dernières années, l’investissement privé dans la région a de 200 logements collectifs, de 250 résidences touris- atteint 39 milliards de dirhams, dont 29 milliards de tiques, outre deux hôtels classés 4 et 5 étoiles d’une capa- dirhams pour l’année 2008, selon les statistiques du Centre cité totale de 250 chambres. régional d’investissement (CRI). Les investissements induits Septième cité ciblée par ce programme, l’hôtel de la lagune dans l’Oriental ont fait passer l’économie de la région d’une s’étend sur une superficie de 20 000 2m et verra l’installa- situation de stagnation ou de déclin à une situation d’émergence tion d’un centre hôtelier qui disposera de 150 chambres, engagée dans la dynamique que connaît actuellement le outre des services, des équipements de base et des infras- Royaume. tructures sportives. L’hôtel de la lagune est un lieu paisible L’Oriental compte donc parmi les régions à fort potentiel et de prestige sur le cordon ouest vis-à-vis de la presqu’île agro-industriel. Son approche territoriale identifie les zones Atalayoune. à fortes potentialités économiques, en mesure d’attirer les investissements. Le pôle de développement industriel pour 2.4 - SECTEUR INDUSTRIEL la Région de l’Oriental sur la côte méditerranéenne est devenu La participation de l’industrie régionale dans l’économie une tranche essentielle dans la réalisation d’un développement nationale reste très réduite et ne représente que 4 à 5% équilibré à l’échelle nationale. Ce pôle englobe la réalisation du tissu industriel du Royaume (environ 309 unités) et ne d’une zone franche intra-portuaire à Nador et une autre dispense que 2 à 3% de la masse salariale distribuée par le extra-portuaire dans le même port, un parc industriel à secteur (environ 6 200 emplois). Le taux d’investissement Selouane, un parc industriel de Boughriba et un technopôle à dans le secteur ne représente que 4,6% du total de l’inves- Oujda, site attenant à l’aéroport Oujda-Angad. tissement dans le secteur au niveau national. Les princi- pales unités industrielles sont : complexe sidérurgique de 2.5 - SECTEUR DES MINES ET CARRIÈRES Nador, la sucrerie de Zaio, cimenterie de l’Oriental. L’exploitation des mines dans la région de l’Oriental La Région vit actuellement des transformations écono- concerne notamment: le plomb, le zinc, l’argent, la barytine miques importantes suite à l’Initiative Royale pour le Dé- et l’argile smectique. Toutefois, ce secteur connaît actuel- veloppement de l’Oriental, qui a permis le lancement de lement un repli à cause des perturbations des marchés grands chantiers d’infrastructures et de projets sectoriels internationaux des matières premières classiques. structurants (autoroutes, équipements de base, requalifi- La partie sud de la région est connue par l’existence de cation urbaine, lutte contre la pauvreté, modernisation sec- multiples gisements miniers qui sont localisés dans la torielle dans le tourisme, l’agriculture, les nouvelles techno- frange montagneuse des Horst du nord (Touissite, Sidi logies, la formation, etc.). Boubker, Jerada, etc.) et dans les rides montagneuses du L’Initiative Royale a ainsi enclenché un processus vertueux haut atlas oriental au sud (Bouarfa). Ces espaces étaient de développement destiné à permettre à la Région de réus- autrefois dynamiques et pourvoyeurs d’emplois. Ils ne le sir sa transition, d’une économie basée sur des secteurs sont plus aujourd’hui (Bouarfa). traditionnels stagnants ou en déclin (agriculture, mines, Cependant, l’Oriental recèle de nombreux gisements et échanges transfrontaliers limités, etc.) vers une économie indices métalliques et non métalliques, répartis à travers régionale moderne et compétitive (tourisme, agro-indus- toute la région, principalement : le plomb, le zinc et la cal- trie, nouvelles technologies, formation, etc.). cite à Jbel Boudhar ; le manganèse de Bouarfa, le cuivre de La région de l’Oriental focalise actuellement l’intérêt des Jbel Klakh, le plomb et zinc de Jbel Lahwanite, la barytine investisseurs marocains et étrangers, en raison de ses de Zelmou, la barytine de Sidi Lahsen, le plomb argentifère richesses et potentialités, promises à une valorisation effi- de Touissit, le charbon de Jérada, le fer de Nador et de ciente grâce aux programmes et projets structurants de Oued El Himer, la bentonite d’Aferha et de Haddou Amar à développement qui permettront sans nul doute de faire de Nador, l’argile de Guenfouda. cette région un des pôles économiques et sociaux majeurs Deux importants projets miniers sont en cours dans la du Royaume. province de Figuig, parmi lesquels on retrouve le projet de La dynamique de développement régional enclenchée, a recherche d’Or par l’ONHYM avec des partenaires étrangers. favorisé une relance économique et sociale sans précédent Par ailleurs, la Région de l’Oriental dénombre 119 carrières de cette région du Royaume ouverte sur la Méditerranée, de divers matériaux de construction, et représentant 6% l’Europe et le Maghreb. Cette vision s’est traduite sur le des carrières à l’échelle nationale et occupe le septième terrain par un vaste programme de développement, de rang. grands projets structurants et des plans d’action concrets et Pour ce secteur des carrières, la demande est importante pérennes, à spectre local, régional, national et international. et croit avec les besoins de la population. La poursuite de L’aménagement d’un pôle Méditerranée-Est attractif et cette activité pour répondre aux besoins futurs de déve- son développement passe par une ouverture sur l’espace loppement de la région de l’Oriental impose une meilleure Euro-Méditérranéen et la création de pôles de développe- insertion des sites et une prise en compte accrue de ment et de compétitivité comme Oujda (pôle de compé- l’environnement. Elle implique notamment une évolution tences), Nador (pôle industrialo-maritime), Berkane (pôle du cadre réglementaire sur les procédures d’autorisation, agro-industriel) avec la station balnéaire de Méditerra- les conditions d’exploitation, l’obligation de remise en état. néa-Saidia, Taourirt (pôle logistique), Bouarfa-Figuig (pôle Un vaste programme de restructuration du secteur des minier, d’économie oasienne et d’écotourisme). C’est dire carrières, est enclenché. Celui-ci devrait logiquement se combien de richesses ont été explorées et mises à profit traduire par une optimisation de l’extraction et l’ouverture pour rendre attractive la région aux yeux des investisseurs de nouvelles carrières. Cette optimisation se fera par nationaux et étrangers de tous bords. Au cours des trois l’élaboration du schéma régional de gestion des carrières

19 de la région de l’Oriental devenu une nécessité. En fait, Ce projet se base sur deux piliers : l’élaboration de ce schéma de gestion devrait donner plus ■■ Pilier I : Développement des spéculations à haute valeur de visibilité au ministère de tutelle, pour faire l’état des lieux ajoutée à savoir : les agrumes, le maraîchage, l’olivier, les des ressources potentielles des matériaux de carrières et viandes rouges et le lait. de définir les conditions générales de leur implantation et ■ Réalisation des projets d’agriculture solidaire exploitation. ■ Pilier II : dont en particulier la reconversion des céréales en olivier 2.6 - AGRICULTURE et en amandier, ainsi que la valorisation des produits de Le contexte mondial marqué par la sécurité alimentaire, le terroirs notamment, les nèfles de Zegzel, les truffes du changement climatique, la hausse des prix des produits désert, les caprins de , etc. agricoles, la responsabilisation des producteurs, la lutte 60 projets potentiels sont identifiés et évalués dont 41 pro- contre la pauvreté a imposé au Maroc de revoir sa stratégie jets potentiels ‘’type Pilier I’’ et 19 projets ‘’type pilier II’’ en agricole dans un sens de mise à niveau, de restructuration plus de 17 projets transverses, pour réaliser ces objectifs et de redéfinition des missions. C’est dans cette perspec- au terme du Plan Agricole Régional. tive que le nouveau Plan Maroc Vert a été élaboré pour la Les objectifs du plan vert de la région de l’Oriental sont région de l’Oriental. récapitulés dans les tableaux suivants :

Tab.6 Objectifs du plan vert de la région - Production végétale : Pilier I

Filières de production Production Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production végétale Actuelle Production additionnelle % Production additionnelle % (t)

Agrumes 200 000 35 800 18 327 500 164

Oléicole 16 000 10 500 66 57 800 360

Viticole 32 000 8 000 25 8 800 28

Dattes 1 600 - - 120 8

Maraîchage 200 000 95 000 48 105 800 53

Sucre 244 000 52 500 22 107 500 44

Céréales 193 500 -1 200 -0,6 -10 500 -5

Tab.7 Objectifs du plan vert de la région - Production animale : Pilier I

Production Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production Filières de production Actuelle animalet (t) Production additionnelle % Production additionnelle %

Viandes ovines 18 136 6 504 36 7 770 43

Lait 84 600 45 400 54 110 400 131

Viandes bovines 7 645 100 1,3 1 000 13

Avicole (viandes 27 800 14 730 53 19 640 71 blanches)

Apicole (miel) 215 522 243 1 354 630

Tab.8 Objectifs du plan vert de la région - Production végétale : Pilier II

Production Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production Filières de production Actuelle végétale (t) Production additionnelle % Production additionnelle %

Oléicole 64 000 4 700 7 64 600 100

Amandier 5 000 160 3 3 600 72

Dattes 1 600 - - 1 780 111

20 Tab.9 Objectifs du plan vert de la région - Production animale : Pilier II

Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production Filières de production Production animalet Actuelle (t) Production additionnelle % Production additionnelle %

Viandes ovines 3 100 76 2 90 3

L’impact de ce programme sur l’occupation du sol n’est pas important, dans la mesure où on observe juste une augmen- tation de 1% des surfaces allouées à ce programme. Par contre, ce programme va avoir un impact très important sur les aspects tels que l’augmentation des niveaux de production des différentes filières sus citées, l’amélioration de la qualité et des conditions de commercialisation de la production, l’amélioration des niveaux de valorisation de l’eau d’irrigation, la création de l’emploi et l’amélioration des revenus de la population rurale. Le tableau suivant donne l’impact du programme sur l’occupation du sol.

Tab.10 Impact du programme du plan vert sur l’occupation du sol

Filières Situation actuelle (Ha) Horizon 2020 (Ha) %

Céréales 321 800 247 100 - 23,0

Olivier 59 300 118 964 + 101,0

Maraîchage 15 840 15 900 + 0,4

Agrumes 14 450 19 396 + 34,0

Amandier 12 500 27 500 + 120,0

Vigne 2 400 2 450 + 2,0

Palmier dattier 1 280 1 834 + 43,0

Betterave à sucre 4 400 5 000 + 14,0

Luzerne 8 980 7 500 - 16,0

TOTAL 440 950 445 644 + 1,0

En ce qui concerne la productivité, on constate presque le doublement comme l’indique les deux tableaux suivants :

Tab.11 Filières de production végétale

Production Objectif 2013 Objectif 2020 Actuelle (t) Production additionnelle Pourcentage Production additionnelle Pourcentage

Pilier 1 639 100 146 300 23% 597 020 93%

Pilier 2 70 600 4 860 7% 5 380 8%

Total 709 700 151 160 21% 602 400 85%

Tab.12 Filières de production animale

Production Objectif 2013 Objectif 2020 Actuelle (t) Production additionnelle Pourcentage Production additionnelle Pourcentage

Pilier 1 639 100 146 300 23% 597 020 93%

Pilier 2 70 600 4 860 7% 5 380 8%

Total 709 700 151 160 21% 602 400 85%

21 2.7 - ÉLEVAGE ET PÂTURAGE parcours et de permettre, à terme, de les exploiter selon des systèmes de production durables, en équilibre avec Les espaces servant au pâturage subissent des pressions les nouveaux niveaux du potentiel reconstitué. Le projet fortes, notamment dans le domaine montagneux. L’espace se propose, enfin, d’organiser les éleveurs en coopératives bour, qui s’étend sur des versants, est fragile et son exten- qui seraient responsables de la gestion des parcours. En sion ne s’opère que sur des milieux de plus en plus margi- raison des droits collectifs sur ces ressources, les coopéra- naux. Quant à l’espace pastoral, il est fortement dégradé tives seraient organisées sur la base sociale des structures à cause de la surcharge qui résulte à la fois de la mise en lignagères existantes. culture de nombreux parcours et de la politique de refo- Les composantes du projet comprennent : restation. En ce qui concerne l’espace forestier, il subit des prélèvements excessifs (bois, plantes aromatiques et ■■ Un volet d’aménagement pastoral (plantations d’arbuste médicinales, bois de feu, etc.), des écimages, incendies, fourragers; re-semis, scarifiages, mises en défens). aménagements divers inappropriés et constitue bien sou- L’hydraulique pastorale, inclue dans ce volet, vise à vent la principale source d’approvisionnement en fourrage. améliorer le maillage des points d’eau (forages, citernes, camion-citerne). Globalement, la Région de l’Oriental, qui compte environ 4,7 millions d’hectares, soit à peu près 9 % des parcours ■■ Un volet de développement de l’élevage dont les deux à l’échelle nationale (MADR, 2003) , présente un état de lignes d’action principales concernent des programmes dégradation important des parcours. Cette dégradation est de santé animale et un programme d’amélioration la conséquence d’une exploitation abusive accentuée par génétique. la sévérité du climat (sécheresse), ce qui fait que la capa- ■■ Un volet de vulgarisation, recherche développement, cité de charge de ces parcours ne cesse de diminuer d’une formation professionnelle. année à l’autre. ■■ Un volet crédit, principalement orienté vers les petits L’érosion des sols est fortement aggravée par la surcharge éleveurs. pastorale et les excès de prélèvements au niveau des ■■ Un volet «promotion des activités féminines». écosystèmes. Ce qui entraîne une dégradation rapide des ■■ Un volet de renforcement institutionnel, y compris la terres défrichées ou cultivées en bad-lands. mise en place d’une unité de direction du projet et une Des modes d’intervention spécifiques intégrés ou généra- unité de suivi-évaluation. lisés avaient été mis en place pour remédier a cet état de Suite aux actions du projet, la production fourragère pas- fait. Néanmoins, l’absence de choix réellement exprimés et serait de 112 à 181 millions d’Unités Fourragères (+62%), de programmation d’actions concrètes pour la restauration cette augmentation provenant pour 64% d’une gestion des parcours et la préservation des ressources en sols a améliorée des parcours et pour 36% des investissements conduit à l’échec de nombreuses expériences antérieures d’amélioration pastorale. La production de viande aug- d’aménagement . En effet, plusieurs expériences concrètes menterait de 35%. Le taux de rentabilité de base a été esti- de terrain ont montré que, par des aménagements et une mé à 19%. Il était également attendu des actions de projet gestion appropriée, négociée avec les utilisateurs et pou- qu’elles restaurent un meilleur équilibre de l’écosystème. vant comprendre des mises en repos, on pouvait restaurer les ressources pastorales. Quelque 300 000 hectares de Environ 9 000 familles d’éleveurs devraient bénéficier des steppes à armoise de l’Oriental ont ainsi retrouvé, en très effets du projet, la priorité étant donnée aux petits éleveurs peu d’années, leur productivité . dont les revenus devraient au moins doubler. L’organisa- tion coopérative mise en place par le projet devrait pouvoir La stratégie de développement des parcours de l’Oriental, gérer, de façon autonome, un système de rotation des pâ- menée dans une optique de lutte contre la désertification, turages garantissant l’exploitation durable des ressources obéit à une approche qui a été testée aussi bien à l’échelle des parcours. de petits projets qu’à celle de vastes écosystèmes régionaux. L’un des effets importants attendu du projet était de tes- Le Projet de Développement des Parcours et de l’Elevage ter une approche nouvelle en matière d’association des de l’Oriental (PDPEO) s’est donné pour objectif d’accroître éleveurs à la gestion des parcours. Une réussite dans ce la production des parcours et de l’élevage afin d’augmen- domaine - après tant d’échecs ou de succès limités à la ter le revenu des éleveurs et, plus particulièrement, d’amé- démonstration technique - signifierait qu’une solution liorer les conditions de vie des plus démunis. durable aurait été apportée non seulement au problème Les interventions prévues se proposent également de de l’élevage pastoral mais également une contribution à tenter de renverser le processus de dégradation des l’amélioration des ressources en sols.

22 3 - FACTEURS ET PRINCIPALES CAUSES DE PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT Face au développement socio-économique que connaît la région de l’Oriental, les composantes environnementales subissent plusieurs pressions. Les tableaux ci-dessous présentent de manière synthé- tique les facteurs et principales causes de ces pressions par milieu environnemental.

Tab.13 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Eau »

Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation

■■ Accroissement de la population. ■■ Dépôts de déchets.

■■ Développement socioéconomique. ■■ Aval zone industrielle de Selouane. ■■ Fortes teneurs en agents polluants (DBO5, PT, CF). ■■ Taux de traitement de la charge ■■ Aval des rejets des villes d’Oujda, organique (avant 2010) estimé à environ Saidia, Nador et Zeghanghane. ■■ Qualité globale des eaux de surface 55%. dégradée. et industriels ■■ Lagune de Marchica. ■■ Taux de traitement de la charge orga- ■■ Détérioration des habitats et de l’environ- Rejets domestiques

■ nique résiduelle en milieu rural faible. nement lagunaire. ■

■■ Qualité mauvaise des nappes de Gareb, Bouareg et Kert, du point de vue des ■■ Exploitation agricole intensive. nitrates => Pollution des eaux par l’azote ■■ Plaine de Bouareg, plaine de Triffa et et le phosphore.

taires ■■ Encadrement insuffisant des agriculteurs. Nappes de Gareb et Bouareg. ■■ Augmentation de la pression sur les ■■ Fortes teneurs en nitrates. ressources causant indirectement la de fertilisants,

produits phytosani - produits dégradation de la qualité des eaux (pou- Utilisation excessive

■ voir épuratoire du milieu diminué). ■

■■ Augmentation de la demande en eau ■■ Eaux de surfaces et les nappes de la potable « accroissement de la popula- basse Moulouya. ■■ L’utilisation excessive des ressources en tion de la région de l’Oriental». ■■ Bassin hydrologique de l’oued Kert et la eau montre un déficit de 112 Mm3/an. ■■ Evolution des secteurs industriel et nappe de Kert. ■■ La demande en eau globale de la région, touristique dans la région. ■■ Bassin hydrologique de l’oued Isly et passera de 1320 Mm3/an en 2010 à 1401 les nappes de la chaîne du Horsts et ■■ Augmentation de la demande en eau Mm3/an en 2030, soit une évolution de 9%. dans le secteur agricole et pour le couloir Taourirt –Oujda. ■■ Ainsi, le déficit par rapport aux ressources

Surexploitation des Surexploitation cheptel. différentes activités différentes ■■ Bassin hydrographique de l’oued Zousfana 3 ■ ressources en eau due ressources au développement des de la région serait de 200 Mm /an. ■ ■■ Rendement des réseaux d’AEP et et les nappes de Figuig et de Tamelllat. d’irrigation faible. ■■ Zone littorale.

■■ Pollution des eaux de surface par les ■■ Zones urbaines. eaux usées domestiques, industrielles et minières. ■■ Littoral Méditerranéen Oriental. ■■ Pollution due à l’activité agricole ■■ Lagune de la Marchica. accompagnée par une utilisation ■■ Basse Moulouya et dans la vallée excessive des fertilisants et des produits d’Oued Za. ■■ Dégradation de la qualité des eaux souter- en eau phytosanitaires. ■■ Nappes de : Couloir Taourirt raines et superficielles. ■■ Pollution par les déchets solides « Laayouone, Angad, Bni Snassen, présence de plusieurs décharges sau- Kert – Gareb – Bouareg.

Pollution des ressources Pollution des ressources vages (contamination des ressources ■■ Nappe d’Oukssane . ■

■ en eaux par les lixiviats, dégradation du paysage, émanation des odeurs, etc.). ■■ Oued El Himer.

■■ Erosion. ■■ Charriage de sédiments. ■■ Bassins versants de la région. ■■ Déperdition du volume de stockage. ■■ Décapage de la végétation. Envasement des barrages ■ ■

23 Tab.14 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Sol »

Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation

■■ Dosage excessif d’engrais et de pesticides => Pollution des sols et des sous sols et qualité dégradée. ■■ Lessivage des sols et Ruissellement: Eaux de drainage à l’aval ■■ Zones à activité agricole des zones irriguées => Pollution des eaux par l’azote et le ■■ Apports massifs de pesti- intensive et précisément : phosphore. Basse Moulouya, vallée cides et d’engrais (Azote ■■ Salinisation des sols. et phosphore) au delà des d’Oued Za et plaine de ■■ Pertes en sols arables. capacités d’assimilation par Triffa. les plantes. ■■ Bande littorale. ■■ Baisse de la productivité du sol. ■■ Zone sud (palmeraie). ■■ Cultures irriguées sur sols sableux généralement pauvres => Pratiques culturales

■ Utilisation abusive de fertilisants. ■ ■■ Usage empirique d’engrais en l’absence d’encadrement scien- tifique expérimental => Épuisement des sols .

■■ Importante activité d’élevage: ■■ Plateau de l’Oriental, ■■ Appauvrissement du couvert végétal des parcours. ■■ Forêt: principale source d’ap- Vallée de Moulouya, Sud provisionnement en fourrage. de Bouarfa, Hauts pla- ■■ Zones pastorales dégradées. ■■ Déséquilibre entre besoins du teaux et leurs bordures, ■■ Dégradation des steppes d’armoise et d’alfa.

Surpâturage Rif Oriental, Couloir

■ cheptel et capacité fourragère ■ des massifs forestiers . Taourirt-Oujda.

■■ Urbanisation rapide, sauvage, peu contrôlée. ■■ Empiètement de l’urbanisation sur les espaces verts et zones sensibles (terres agricoles, périmètres irrigués, littoral, etc.). ■■ Zone Nord. ■■ Pollution et dégradation du littoral (Lagune de Nador) avec extraction abusive des sables (matériaux de construction) => 4 ■■ Pressions urbaines liées à la km de plage disparus en 20 ans (1986-2006). croissance démographique. ■■ Déforestation et dégradation de zones vulnérables . Urbanisation ■ ■ ■■ Extension anarchique de l’urbanisation. ■■ Zone Sud. ■■ Dégradation du couvert végétal => Désertification, Ensablement. ■■ Nuisances engendrées par mines et carrières.

Tab.15 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Biodiversité et milieux naturels »

Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation

■■ Pollution et assèchement des Zones Humides. ■■ Pollution des zones Humides => ■■ Prélèvement anarchique, déboisement, défrichement, surpâturage, Mortalités énormes des poissons et ■■ Zones de la faune et Eutrophisation. surexploitation du gibier et braconnage, etc. Humides, ■■ Rejets des eaux usées, agricoles et industriels. SIBEs et Sites ■■ Assèchement des zones Humides des SIBEs des Zones

Humides et => régression, perte de biodiver- Dégradation Ramsar. ■ ■■ Présence de décharge sauvage. sité et recul des écosystèmes ■ ■■ Erosion et désertification. hygrophiles .

■■ Extraction illicite de sable. ■■ Risque de l’élévation du niveau de la mer). ■■ Dégradation du littoral. ■■ Pollution des plages par les déchets. ■■ Zones ■■ Equilibre naturel des milieux ■■ Concentration des investissements touristiques. côtières de fragilisé. ■■ Augmentation soutenue des réalisations et projets d’infrastructures Saidia et ■■ Pollution des zones de baignade. le long de la côte. Nador. ■■ Régression des ressources ■■ Augmentation de la quantité de déchets en période estivale. ■■ halieutiques. Dégradation du littoral

■ ■■ fuites des hydrocarbures, rejets, vidange et nettoyage des bateaux, ■ etc.

■■ Epuisement des nappes. ■■ Salinité des sols. ■■ Zones des ■■ Menace de désertification. ■■ Dynamique d’ensablement. Oasis. ■■ Régression des ressources. des Oasis

Dégradation ■■ Utilisation excessive des produits phytosanitaires. ■

■ ■■ Extension urbaine.

■■ Capital forestier sérieusement menacé. ■■ Excès de charge du cheptel => Déséquilibre entre capacité fourra- ■■ Région de gère des forêts et besoins du cheptel. l’Oriental. ■■ Nature des communautés végé- tales reflète une dégradation très Surpâturage

■ avancée des écosystèmes naturels. ■

24 Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation

■■ Phénomène désordonné et anarchique sur essences forestières (Chêne vert, Pin d’Alep, Thuya, Pistachier de ■■ Dépérissement des espèces fores- tières et préforestières. l’Atlas, etc.). ■■ Région de l’Oriental. ■■ Pression de dégradation et de de bois et délictueux ■■ Prélèvements importants de bois de feu.

prélèvements régression des forêts. Écimage, coupe ■■ Surexploitation plantes aromatiques et médicinales. ■ ■

■■ Superficies incendiées de dizaines d’hectares à centaines d’hectares ■■ Fréquence et importance des incendies à l’échelle régio- ■■ Région de l’Oriental. et 1000 ha en 2004.

Incendie nale.

■ ■■ 1997- 2009: superficie forestière ■ (forêt, steppe) incendiée = 323, 3 ha/an.

■■ Destruction des milieux naturels. ■■ Multitude de carrières d’exploitation de diverses roches et ■■ Région de l’Oriental. matériaux (argiles, sables, etc.) . ■■ Bande littorale. ■■ Destruction des milieux littoraux et des zones humides même celles ■ Exploitation ■ Surexploitation des sables de carrières

■ classées (Sites Ramsar Moulouya). ■

■■ Aménagements hydro-agricoles => perte d’eau, salinisation, hydromor- phie, dégradation du milieu. ■■ Aménagements oasiens ou fores- ■■ Aménagements hydro-agricoles, ruraux, miniers, urbanis- tiers => Désertification et ensable- tiques, touristiques, portuaires, industriels…=> Pressions ■■ Région de l’Oriental. ment aggravés. sur les milieux. inappropriés ■■ Aménagements touristiques au dépend des terres agricoles, de Aménagements divers

■ parcours et forêts => Régression ■ écosystèmes.

Tab.16 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Air »

Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation

■■ Pollution due au parc automobile. ■■ Zones urbaines. ■■ Pollution générée par les carrières. ■■ Zones industrielles. ■■ Pollution par la centrale thermique de Jerada. ■■ Dégradation de la qualité de l’air ■■ Le long des routes. ■■ Pollution générée par les fumées des briqueteries. atmosphériques. Emission de polluants ■ ■

Tab.17 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Déchets »

Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation

■■ Evacuation directe sans aucun traitement des déchets ■■ Contamination des ressources en inertes. eau par les déchets et le lixiviat. ■■ Augmentation de la production des déchets, liée à la crois- ■■ Contamination des sols par les dé- sance démographique et au développement des activités. chets et le lixiviat. ■■ Accumulation de déchets sur les ■■ Mauvaise collecte et gestion des déchets. ■■ Zones urbaines et plages et sur les ports. ■■ Rejets solides sur le littoral. déchets. littorales. ■■ Croissance de la demande sur la ■■ Dépôts aléatoires sur les terrains nus ou à caractère agri- collecte et le nettoiement. cole.

Contamination par les ■■ Prolifération d’insectes et de ron- ■ ■■ Manque de contrôle. ■ geurs vecteurs de maladies. ■■ Manque de centres de transfert. ■■ Emanation de mauvaises odeurs.

25 Tab.18 Principaux facteurs et causes liés aux risques

Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu Principaux défis dégradation

■■ Agglomérations ■■ Risque de pollution des eaux de surface. ■■ Développement d’acti- et zones agricoles ■■ Dégâts matériels sur les infrastructures. ■■ Limiter, voire interdire le vités humaines dans situées sur les zones ■■ Dégâts humains (sans abris, blessés, développement d’activi- des zones présentant inondables. morts). tés humaines à proximité un aléa d’inondation. ■■ Berges des cours des zones inondables. nnondabilité de

I ■■ Etat de crise lors des épisodes de crues/ zones vulnérables. ■ d’eau.

■ inondations intenses.

■■ Densification des forêts. ■■ Actes de vandalisme. ■■ Dégradation prononcée des habitats ■■ Réduction de la surex- ■■ Surexploitation des ■■ Milieu forestier. forestiers. ploitation des ressources

forestières. ressources. forestières. forestières et péri- forestières Activités humaines ■ ■

■■ Dégradation du milieu végétal naturel. ■■ Palier au risque de pénu- ■■ Pertes de production agricole. ■■ Zones Est et Sud de rie d’eau. ■■ Pollution des sols et eaux de surface par ■■ Conditions climatiques. la région au-delà des ■■ Se préparer aux évè- les pesticides. Haut et Moyen Atlas nements climatiques ■■ Risque de pollution des eaux souter- extrêmes. Aléas climatiques.

■ raines par les pesticides. ■

■■ Risque de pollution des eaux de surface. ■■ Dégâts matériels sur les bâtiments et les ■■ Etablir des Plans infrastructures. d’Urgence évolutif avec ■■ Région de Nador ■■ Risque naturel. ■■ Dégâts humains (sans abris, blessés, l’évolution de l’activité

de terre. Driouch. morts). humaine sur les zones à

Tremblements Tremblements risque sismique. ■ ■■ Etat de crise lors des épisodes de trem- ■ blements de terre.

■■ Réduction des ressources en eaux en termes de quantité. ■■ Changements clima- ■■ Milieux végétal. ■■ Palier à la pénurie d’eau. ■■ Dégradation du milieu végétal naturel. tiques. ■■ Milieu forestier. ■■ Protection des zones ■■ Pertes de productions agricoles. ■■ Vagues de chaleur. ■■ Ressources en eaux. non affectées. ■■ Conséquences liées à la pénurie d’eau sur le milieu Humain Sécheresse. Désertification. Changements climatiques. ■ ■ ■ ■ ■ ■

■■ Déplacement de certaines activités ■■ Risque de pollution des différents industrielles à risques vers des sites où les ■■ Zones industrielles. milieux. conséquences seront ■■ Développement de ■■ Dégâts matériels sur les bâtiments et les l’activité humaine ■■ Voisinages de minimes. grosses unités infrastructures. (industries chimiques, ■■ Investissements en industrielles, centres ■■ Dégâts humains (sans abris, blessés, pétrochimiques, agroa- matière de sécurité à emplisseurs de gaz, morts). limentaires, etc.). mettre en place par les voies de TMD). ■■ Etat de crise lors de l’occurrence d’évè- industries pour réduire le risques technologiques. nements majeurs. risque industriel. Evènements majeurs liés aux ■ ■

26 4 - SCÉNARII FUTURS DE L’ENVIRONNEMENT DANS LA RÉGION 4.1 - MÉTHODOLOGIE

La prise en considération des dysfonctionnements de l’environnement actuel est indispensable pour maîtriser les processus de transformation des milieux et contribuer à l’élaboration de modèles d’organisation qui auraient pour fonction principale l’animation économique, l’utilisation optimale des ressources et la gestion du développement dans le respect continu de l’environnement. La démarche méthodologique s’inscrit donc dans un cadre prospectif, ce qui doit conduire à la mise au point de scénarii. Le devenir de l’organisation territoriale de la région de l’oriental durant les 10 prochaines années peut suivre des trajectoires différentes et faire l’objet de plusieurs scénarii. La méthode des scénarios retenue pour le futur environne- mental s’attache à analyser les conséquences de plusieurs systèmes d’hypothèses afin d’aboutir à la définition d’une politique environnementale globale. La méthode des scénarios a l’avantage de dessiner les projections d’images du futur, d’instruments pédagogiques permettant de mieux comprendre le présent et, par consé- quent, de mieux agir sur le devenir. Le point de départ s’articule sur le diagnostic de l’état de l’environnement que les chapitres précédents ont traité et des tendances qui affectent sensiblement son devenir. En se basant sur les hypothèses choisies selon une logique cohérente et coïncidant avec des évolutions importantes, Lors des ateliers de concertation, un diagnostic a été pro- il est possible de définir des scénarios différents qui per- posé de manière à permettre par la suite le débat sur le mettent d’esquisser les futurs possibles. devenir souhaitable des différentes politiques sectorielles. Compte-tenu des tendances lourdes que connaît le déve- L’analyse transversale qui a découlé a permis de poser un loppement de la région, il convient de procéder au choix certain nombre d’enjeux auxquels les politiques environne- des hypothèses dont les implications environnementales mentales devront être confrontées les prochaines années devront être analysées. Les hypothèses ainsi retenues et d’interroger les catégories d’action publique mises en serviront de base à la définition d’une stratégie régionale œuvre pour traiter les dysfonctionnements engendrés. globale fondée sur un argumentaire cohérent et faisant Cette analyse mettra en perspective un certain nombre de coïncider les hypothèses de base avec les objectifs recherchés constats dressés par le consultant tant sur les politiques et l’image environnementale future qui sera retenue. que sur le développement territorial. Son objectif est d’invi- La réflexion autour des scénarii est consécutive à la phase ter les acteurs au débat à partir d’une réflexion sur le lien de diagnostic. Elle s’appuie sur les éléments contenus entre l’environnement et le développement de la région. dans les différentes analyses des étapes précédentes et Il faut rappeler que l’analyse souffre de l’absence d’un cer- surtout sur le devenir souhaitable. tain nombre de données nécessaires pour proposer une Comment construire, partager, déployer une vision du photographie globale de la région permettant de mieux devenir de la région ? Le plus difficile n’est pas de construire cerner le devenir souhaitable. des scénarii ou même des options mais de construire et s’entendre sur le devenir souhaitable. Pour cela l’approche 4.2 - PRÉSENTATION DES SCENARII participative est importante et elle permet de prendre en PROPOSÉS compte les aspirations des acteurs concernés. Le développement des scénarios est basé sur la tendance La prospective constitue une approche simple et puissante des forces motrices et essentiellement sur celles qui sont pour préparer la stratégie à moyen et long terme, en incertaines. cohérence avec les enjeux majeurs de l’environnement, Dans ce cadre, et vu la spécificité de l’approche environne- qui intègre les changements technologiques, institution- mentale, on propose d’axer l’analyse prospective sur deux nels, comportementaux, économiques, etc. et les jeux des scénarios : un scénario tendanciel et un scénario alternatif acteurs internes et externes. ou volontariste. La flexibilité doit être également recherchée face aux incer- Le scénario tendanciel est fondé principalement sur le titudes et aux scénarii contrastés. Il ne s’agit pas seule- prolongement des tendances actuelles. Il se fonde sur ment de choisir une stratégie délibérée mais aussi de pré- l’hypothèse, fort probable d’une continuation des tendances parer les décideurs à infléchir la stratégie en fonction de actuelles. l’avènement de scénarios moins attendus.

27 L’organisation et les politiques continueraient à se déployer Les objectifs de qualité et de préservation de l’environ- autour de la dynamique du pouvoir central et de sa crois- nement dans ce scénario, fixés par le Département de sance, et aux politiques des administrations communale, l’Environnement et les plans d’actions et des programmes provinciale et régionale des départements ministériels sectoriels seront intégrés Ce scénario peut comporter deux variantes : dans une analyse anticipative des répercussions environ- nementales. Les défaillances, manques et insuffisances ■ dans lequel on ■ un scénario tendanciel aggravé (STA) sont maintenus dans les mêmes conditions d’évolution et ne prend pas en compte les différents programmes d’amélioration que la situation actuelle. planifiés par les administrations centrales et locales; Dans ce cas, les préoccupations environnementales sont ■ qui tiendra ■ un scénario tendanciel contextuel (STC) présentes mais l’application des mesures environnemen- compte des différents programmes planifiés par les tales reste timide. Les répercussions environnementales administrations centrales et locales. résiduelles sont alors ressorties. ■ est fondé sur ■ Le scénario alternatif volontariste (SAV) 4.2.2 - SCÉNARIO TENDANCIEL AGGRAVÉ le renforcement de ces programmes pour un futur environnemental meilleur. C’est un scénario pessimiste ou un scénario du laisser-aller. Il se Les choix d’orientation environnementale proposés doivent base sur l’indifférence des pouvoirs publics. Les politiques être le résultat d’une démarche participative et informative sectorielles se feront sans tenir compte des uns des autres. comprenant : L’influence du département de l’environnement diminuera. ■■ l’analyse du territoire avec le diagnostic et l’état initial de Ce scénario défavorable impliquera un déficit en matière l’environnement ; de politique de gestion rationnelle de l’environnement. ■■ l’analyse et l’identification d’objectifs pour la région ; Parallèlement à cette non-influence de politique environ- nementale, une récession économique plongera le Maroc ■■ l’élaboration des scénarios ; et la région de l’Oriental dans le désarroi engendrant une ■■ la définition d’un scénario d’évolution environnementale dégradation des conditions humaines. pour la région. Dans ces conditions, l’application des politiques nationales Ces différentes étapes ont été faites avec les différents ac- et/ou régionales en particulier des projets de développe- teurs de la région, notamment par le travail en ateliers tant ment sociaux traîneront. Ceci engendrera une dégradation pour la phase diagnostic que pour la phase de l’élaboration progressive des conditions de vie se traduisant par l’explo- des scénarii. sion de l’habitat insalubre, amplifiant la pollution des res- Le scénario arrêté a été discuté en concertation avec les sources en eau et en sol. acteurs régionaux et approuvé par le comité de pilotage. Cet état de fait sera conjugué avec les insuffisances po- 4.2.1 - SCÉNARIO TENDANCIEL CONTEXTUEL litiques en matière de gestion de l’environnement et le manque d’application des lois pour la protection de l’envi- Les chapitres précédents ont présenté l’état actuel de l’en- ronnement. Le milieu naturel de la région de l’Oriental en vironnement et les enjeux dans la région de l’Oriental. pâtira. ■■ Quel pourrait être l’avenir de cet état de l’environnement L’intérêt de ce scénario est de permettre de mettre un dans un délai de 10 ans en supposant que les stratégies signal d’alarme sur la passivité éventuelle des pouvoirs de préservation de l’environnement restent ce qu’elles publics dans l’application des politiques et des mesures sont actuellement ? préservant l’environnement. ■■ Les problèmes actuels vont-ils se résoudre ? 4.2.3 - SCÉNARIO ALTERNATIF VOLONTARISTE ■■ L’évolution de l’état de l’environnement est-elle favorable Le scénario alternatif volontariste (SAV) sera fondé sur le ou défavorable ? renforcement des politiques nationales et/ou régionales et ■■ Favorable ou défavorable pour quel milieu (eau, air, sol) des programmes en particulier des projets de développe- ou pour quel élément de ces milieux (santé humaine, bio- ment sociaux pour un futur environnemental meilleur, atté- diversité, paysage) ? nuant les défaillances ou les insuffisances résultant du le L’objectif est donc de travailler sur un scénario dit «tendanciel » scénario tendanciel. permettant d’estimer le caractère positif ou négatif des Dans ce scénario le développement des politiques environ- stratégies actuellement suivies en matière de protection de nementales prendra de l’élan. Le souci de préservation de l’environnement. l’eau et des sols en qualité et en quantité, de la biodiversité, Dans ce scénario, les perspectives de développement de lutte contre la pollution de l’air prévaudra sur toute autre seront celles planifiées par les politiques nationales et/ou ambition de développement des activités socio-écono- régionales. miques non basée sur le développement durable. Ce scé- Les objectifs arrêtés par ces politiques sont supposés être nario correspond au fait à un scénario tendanciel corrigé. atteints aux horizons prévues et annoncés. Dans ce cas, L’exploitation des ressources naturelles sera planifiée par les activités économiques continuent à connaître un essor. les politiques adoptées en matière de protection du milieu Les infrastructures touristiques se multiplient, la produc- naturel. tivité agricole s’intensifie et l’activité industrielle prend de Un équilibre devra être trouvé entre la préservation de l’en- l’élan. Les investisseurs attirés par le dynamisme régional vironnement au détriment du développement économique s’installent. Les opportunités d’emploi permettent à la et du bien être humain. population d’améliorer ses revenues favorisant ainsi des changements profonds de mode de vie.

28 Ce scénario reste favorable et sera établi sur la base d’ob- ■■ Les prévisions de l’évolution de la population par pro- jectifs plus ambitieux que ceux adoptés pour le scénario vinces (Centre d’Etude et de Recherche Démographique) ; probable ou tendanciel, et sur des hypothèses qui sup- ■■ Un ratio de 23g/hab./jour pour le milieu urbain des posent une implication plus active des pouvoirs publics provinces de Taourirt, Berkane, Figuig et Jerrada, et pour la réalisation d’un programme efficace d’atténuation 28g/hab./j pour les provinces de Nador et Oujda ; et de préservation de l’environnement. ■■ Un ratio de 18g/hab./jour pour le milieu rural de toutes les 4.3 - ÉVOLUTION ENVIRONNEMENTALE provinces de la région. SELON LE SCÉNARIO TENDANCIEL L’évolution de la charge polluante des milieux urbain et 4.3.1 - ÉVOLUTION DU SECTEUR D’ASSAINISSE- rural de la région de l’Oriental à l’horizon 2015 (en tonnes de DBO5/an) est illustrée dans la figure suivante : MENT LIQUIDE L’évolution de la charge polluante de 2004 à 2015, présentée ci-dessous est faite sur la base des considéra- tions ci-après :

Fig.1 Evolution de la charge polluante des milieux urbain et rural de la région à l’horizon 2015 (en tonnes de DBO5/an)

20 000 18 000 16 000 14 000 12 000 Evolution de la charge polluante du milieu 10 000 urbain de la région de d’Oriental à l’horizon 2015 8 000 (en Tonne de DBO5/an)

6 000 Evolution de la charge polluante du milieu 4 000 rural de la région de d’Oriental à l’horizon 2015 (en Tonne de DBO5/an) 2 000 0 2004 2005 2006 2004 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Stations de traitement des eaux usées Stations de traitement en cours Stations de traitement projetées pour les centres/villes : existantes au niveau de : de réalisation ou achevées et Jerrada, Ras El Ma, Midar/Tafersift, Driouch, Bnichiker, • Berkane mises en service des centres/villes : , Touissit/Sidi Boubker, , El Aioun, • Tafoughalt • Nador , Ahfir, Debdou, , Madagh, • Taourirt • Oujda • Bouarfa • Saidia Ain Erragda, Dar El Kabdani,,, • Aroui • Kariat Akermane , Tiiouli,Naima et Figuig • Zaio • Ferkhana • Ben Tayeb

Avant 2010, les stations de traitement des eaux usées sont Les eaux usées épurées par la STEP de Nador, sont ac- opérationnelles au niveau de Berkane, Tafoughalt, Taourirt, tuellement évacuées dans la Marchica, mais il est prévu Bouarfa et Aroui. L’année 2010 a enregistré la réalisation de leur réutilisation pour l’arrosage du golf d’un projet tou- la STEP du Grand Nador et d’Oujda. ristique. Dans le cadre du Programme National d’Assainissement ■■ Projet concernant la réalisation de la tranche prioritaire liquide qui vise à réduire 60% la pollution domestique à d’assainissement liquide de la ville d’Oujda, d’un mon- l’horizon de 2020, un programme d’investissement ambi- tant d’investissement d’environ 432,5 millions de Dhs. tieux est en cours de réalisation dans la région de l’Oriental Cette tranche concerne essentiellement les travaux de par les différents opérateurs qui va contribuer considéra- réhabilitation du réseau existant, son extension et la réa- blement à l’amélioration des conditions de vie de la popu- lisation de la première tranche de la station d’épuration lation locale et l’atténuation des pressions exercées sur le par lagunage aéré, d’une capacité de traitement de près milieu naturel. de 40 000 m3. Deux grands projets phares d’assainissement liquide dans D’autres programmes de dépollution sont projetés dans la région ont été récemment mis en service, il s’agit du : la région concerneront la réalisation de nouvelles stations ■■ Projet d’assainissement liquide du Grand Nador, d’épuration et l’extension de celles qui sont arrivées à sa- mis en service en 2010, pour un montant global de 948 turation. millions de Dhs. Ce projet permet d’assurer la dépollution S’agissant de la réutilisation des eaux usées, le potentiel de des effluents du Grand Nador, de protéger durablement volume d’eaux usées épurées des STEP d’Oujda, Berkane la lagune de Marchica et de satisfaire les besoins en as- et Nador s’élève respectivement à 12,2 Mm3 ; 3,7 Mm3 et sainissement liquide d’une population de 245 000 habi- 6,3 Mm3 pour l’année 2010. tants répartis sur les centres urbains de Nador, Bni Nsar, Zeghanghane, Ihddaden, Jaadar, Selouane, Taouima et Kariat Arekmane ;

29 La part utilisable est respectivement de l’ordre de 5,2 Mm3 ; 1,9 Mm3 ; et 4,4 Mm3 à l’horizon 2020 pour ces trois STEP dont 100% à usage agricole pour la STEP d’Oujda et 70% réservée à l’agriculture et 30% pour l’arrosage des espaces verts dans le cas des STEP de Berkane et de Nador. Le tableau ci-après représente les caractéristiques des nouvelles STEPs prévues dans la région :

Tab.19 Caractéristiques des nouvelles STEPs prévues dans la région

Niveau de Centre / ville Débit (m3/j) Date de mise en service Type de STEP traitement Avancement des travaux au 10/2011 Saidia 2500 + 20 400 Lagunage naturel + Lagunage aéré Tertiaire (80%)

STEP Achevée: reste les travaux des Kariat Arekmane 1500 Lagunage naturel Secondaire stations de pompage en 2012

2012 à condition de résoudre les Zaio 3100 Lits bactériens Secondaire problèmes de terrain de la STEP

Ferkhana 614 2012 Fosse + Lit percolateur Secondaire

Ben Tayeb (Driouch) 663 2012 Lagunage naturel Secondaire

Jerrada 2371 2013 Lagunage aéré Tertiaire

Etude de STEP en cours - Lagu- Ras El Ma 760 2013 Tertiaire nage aéré

Etude de STEP en cours - Lagu- Midar / 1700 2013 Tertiaire nage aéré (A+F)

Etude de STEP en cours - Lagu- Driouch 800 2013 Secondaire nage aéré (A+F)

Bni Chiker 352 2013 - 2015 Etude en phase APS STEP FLP

Bni Drar 778 2013 - 2015 Lagunage naturel Tertiaire

Etude de STEP en cours - Lagu- Touissit / Sidi Boubker 342 2013 -2015 Secondaire nage aéré (A+F)

Etude de la STEP en cours - Lagu- Tiztoutine 280 2013 -2015 Secondaire nage naturel

El Aioun 3000 2014 Lagunage naturel Secondaire

Etude de la STEP programmée fin Ain Bni Mathar ---- 2013 - 2014 --- 2011 (Etude à actualiser par

Ahfir 1834 2015 Lagunage naturel Secondaire

Debdou 293 2015 Lits bactériens Secondaire

Aklim --- 2015 Etude programmée en 2012 ---

Madagh + Laatamna + 3715,2 2015 Lagunage aéré Tertiaire Agropôle

Ain Erragada 1468,8 2015 Lagunage naturel Secondaire

Dar El Kabdanni Commune 2020

Temsamane (Keroune) Commune 2020

Tsaft + ABHM 2015 Etude achevée, lagunage naturel Tertiaire

Tendrara Commune 2020

Travaux en cours, FS+ lit percola- Guenfouda ABHM 2015 ---- teur + infiltration - percolation

Etude achevée, FS+ lit percolateur Naima et Tiouli ABHM 2015 ---- + infiltration - percolation

Figuig 704 2016 - 2020 Lagunage naturel Secondaire

Mission EIE , FS+ Lit percolateur + Melga El Ouidane ABHM bassin de maturation

Source : programme ONEP, PDAIRE Moulouya (rapport de synthèse)

30 Par manque de données sur l’évolution de la charge pol- Par ailleurs, le taux d’élimination des charges polluantes luante à traiter au niveau des stations d’épuration actuelle- a fortement progressé pour certains centres, notamment ment fonctionnelles, l’année 2010 a été prise comme réfé- celui Tafoughalt, Taourirt, El Aaroui entre 2006 et 2010. rence. Aussi, le taux de rabattement de la charge polluante La mise en service de la STEP d’Oujda qui concentre à organique à l’échelle de la région est estimé à 55% à cette elle seule environ 70% de la charge produite à l’échelle de année. la région en 2010 devrait permettre l’évolution de ce taux pour atteindre environ 76% à l’horizon 2013. Le graphe ci- dessous illustre l’évolution de cet indicateur.

Fig.2 Evolution du taux d’élimination de la charge polluante (en %) au niveau de la région

80 70 60 50 40 30 20 10 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Cette tendance devrait continuer si l’on tient compte des Le taux de collecte des déchets au niveau de la région est réalisations de STEPs en cours et programmées au niveau de 90 % dans les villes de Nador, Oujda, Berkane et Taourirt. de la région. Et il avoisine 75% dans le reste des villes de la région. Il convient par ailleurs de suivre le niveau de saturation Ces décharges recevront environ 74 % des déchets pro- hydraulique et biologique de l’ensemble des ouvrages des duits par la région. A noter que les provinces de Nador et stations de traitement de manière à planifier à temps les Berkane et la préfecture d’Oujda produisent à elles seules ouvrages de renforcement et anticiper la programmation 80% du volume total des déchets. des travaux d’extension, et éviter ainsi toute surcharge des L’évolution de la production des déchets ménagers donnée STEP, dysfonctionnements et baisse de rendement y résultant. en fonction des prévisions de croissance de la population 4.3.2 - ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES urbaine au niveau de la région à l’horizon 2020 est donnée DÉCHETS SOLIDES dans le tableau ci-dessous. Ces projections tiennent compte d’un ratio de production des déchets de 0.69kg/hab./j. Pour le secteur des déchets, d’importants efforts ont été déployés, notamment la création de la décharge contrôlée au niveau de la ville de Nador. Ce qui portera le nombre des décharges contrôlées au niveau de la région à quatre. Il est à signaler que les autres décharges contrôlées de la région sont au niveau des villes de Berkane, Oujda et Figuig.

31 Tab.20 Evolution de la production des déchets du milieu urbain par province (t/an)

Provinces/préfectures Berkane Figuig Jerada Nador Oujda Angad Taourirt Driouch Total

2004 39 540 15 867 16 370 92 681 103 259 29 970 11 333 309 020

2005 40 044 16 118 16 370 94 192 105 021 30 726 11 585 314 056

2006 40 548 16 118 16 622 95 703 106 784 31 229 11 585 318 589

2007 41 052 16 118 17 126 97 214 108 547 31 985 11 837 323 879

2008 42 059 16 622 17 881 98 473 111 318 32 489 11 837 330 679

2009 42 563 16 874 18 385 99 733 112 577 32 992 11 837 334 961

2010 43 570 16 874 18 637 101 496 114 592 33 496 11 837 340 502

2011 44 074 16 874 19 392 102 503 116 355 34 000 11 837 345 035

2012 44 577 17 378 19 644 103 510 118 118 34 503 12 089 349 819

2013 45 081 17 378 20 148 105 021 119 629 35 259 12 089 354 605

2014 45 585 17 378 20 904 106 029 121 392 35 763 12 089 359 140

2015 46 089 17 630 21 155 107 288 122 903 36 266 12 341 363 672

2016 46 089 17 630 17 630 99 229 126 681 46 089 12 341 365 686

2017 46 592 17 881 17 881 100 992 128 695 47 600 12 341 371 982

2018 47 348 18 133 17 881 102 503 130 962 49 363 12 593 378 782

2019 47 852 18 133 18 133 104 266 133 229 51 126 12 593 385 331

2020 48 607 18 385 18 133 106 029 135 495 53 140t 12 593 392 382

La production des déchets de la région passera de 340 502 t/an le Groupement des communes pour l’environnement à en 2010 à 363 672 t/an en 2015. Il est prévu d’atteindre 392 savoir ; Nador, Bni Ansar, Ouled Settout, , Zaio, 382 t/an à l’horizon 2020. L’augmentation quinquennale de Zeghanghan, Bni Bouyafrour, Bouareg, , Ihadda- la production des déchets passera de 6,8 % (entre 2010 et den, Selouane et Arekmane. 2015) à 7,3 % (entre 2015 et 2020). Le tableau ci-après présente la capacité des décharges La décharge d’Oujda est fonctionnelle depuis 2004. Elle a comparée au tonnage produit par la population urbaine de été conçue pour une durée de 15 ans. Sa capacité est de chaque province à l’horizon 2020. 100 000 t/an. Quant à la décharge de Nador, dont la capa- cité est d’environ 100 000 t/an, elle recevra les déchets produits par la population des 12 communes, constituant

Tab.21 Capacité des décharges comparée au tonnage produit à l’horizon 2015

Province / Préfecture Capacité de la décharge Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits (t/an) par la province en 2010 par la province en 2015 par la province en 2020

Oujda Angad 100 000 114 592 122 903 135 495

Berkane 63 000 43 570 46 089 48 607

Nador 98 700 101 496 107 288 106 029

Figuig 2 000 17 000 17 500 18 385

32 Fig.3 Capacité de la décharge d’Oujda-Angad face au tonnage annuel à l’horizon 2020

uida ad

160 000

140 000

120 000

100 000

80 000 !

60 000

40 000

20 000

0 Capacité de la décharge Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits par la province en 2010 par la province en 2015 par la province en 2020

Fig.4 Capacité de la décharge de Berkane face au tonnage annuel à l’horizon 2020

eae

70 000

60 000

50 000

40 000

30 000

20 000

10 000

0 Capacité de la décharge Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits par la province en 2010 par la province en 2015 par la province en 2020

Fig.5 Capacité de la décharge de Nador face au tonnage annuel à l’horizon 2020

ado

108 000

106 000

104 000

102 000

100 000

98 000

94 000

0 Capacité de la décharge Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits par la province en 2010 par la province en 2015 par la province en 2020

33 !

Fig.6 Capacité de la décharge de Figuig face au tonnage annuel à l’horizon 2020

iui

20 000

18 000

16 000

14 000

12 000

10 000

8 000

6 000

4 000

2 000

0 Capacité de la décharge Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits par la province en 2010 par la province en 2015 par la province en 2020

Il ressort des figures ci-dessus que la capacité des dé- La demande en eau potable des centres urbains de la ré- charges d’Oujda et de Nador sont inférieures aux quan- gion de l’Oriental était de 61 Mm3/an en 2004. Elle attein- tités des déchets par la population urbaine de la région drait 74 Mm3/an en 2020, pour passer à 77,1 Mm3/an en afférente, contrairement à la province de Berkane oùla 2030, soit une augmentation de 26,4 % par rapport à la capacité de la décharge contrôlée dépasse la quantité des demande en eau enregistrée en 2004. déchets produits par la province. En milieu rural, la demande en eau connaîtra une grande Par ailleurs, le PNDM, dans son plan d’action 2008-2012, augmentation. En effet, en 2004, elle était de 5,3 Mm3/an, prévoit de mettre en place des décharges au niveau des et le PDAIRE prévoit qu’elle sera de 24,7 Mm3/an. villes Taourirt et Jerrada. Ces réalisations devront per- Par ailleurs, la demande globale en eau potable pour la mettre d’augmenter le taux de mise en décharge des dé- région de l’Oriental passera de 66,3 Mm3/an en 2004, chets urbains. à 102 Mm3/an à l’horizon 2030, ce qui correspond à une 4.3.3 - ÉVOLUTION QUANTITATIVE DE LA augmentation d’environ 55%. DEMANDE EN EAU La répartition de la demande en eau par milieu et par pro- 4.3.3.1 - Approvisionnement vince est donnée dans le tableau suivant : Les prévisions de l’évolution de la demande en eau potable et industrielle au niveau de la région de l’Oriental ont été extraites de la note de synthèse du PDAIRE de la Moulouya.

Tab.22 Demande en eau potable (en Mm3/an) par milieu et par province de la région

Province / préfecture 2004 2010 2015 2020 2025 2030 Urbain 16 18 20.5 23 25.5 28 Nador-Driouch Rural 2.2 4.2 5.4 6.9 8.2 11.8 Urbain 10.7 11.1 11.1 11 11.3 11.6 Berkane Rural 1.5 2 2.4 2.6 3 4.2 Urbain 26.6 34.5 32.7 30.8 29.1 27.4 Oujda-Angad Rural 0.2 0.5 0.6 0.8 1 1.4 Urbain 4.6 5.4 5.7 5.9 6.5 7 Taourirt Rural 0.6 1.2 1.5 1.8 2.2 3.2 Urbain 2.1 1.8 1.6 1.4 1.3 1.2 Jerada Rural 0.3 0.6 0.7 0.9 1.1 1.6 Urbain 1 1.9 1.9 1.9 1.9 1.9 Figuig Rural 0.5 0.9 1.2 1.5 1.9 2.6 Urbain 61 72.7 73.4 74 75.5 77.1 Total Rural 5.3 9.4 11.9 14.5 17.4 24.7

Total région 66.3 82.1 85.3 88.5 92.9 101.8

34 La demande en eau potable augmentera d’environ 24 % entre 2010 et 2030.

Fig.7 Evolution de la demande en eau potable entre 2004 et 2030

3 140 Demande en eau potable de la région (en Mm ) Demande en EP dans le milieu urbain (en Mm3) 120 Demande en EP dans le milieu Rural (en Mm3)

100

80

60

40

20

0 2004 2010 2015 2020 2025 2030

4.3.3.2 - Demande en eau pour les secteurs Sur le plan industriel, plusieurs zones et parcs existent industriel et touristique ou sont prévus, tels que le Parc Industriel de Selouane, L’évolution des secteurs touristique et industriel est la Zone Franche Portuaire de Nador, le Parc Industriel de accompagnée par une évolution de la demande en eau. Boughriba à Berkane et la Zone Industrielle Beni Khaled à Oujda. En effet, la région connaît des grands chantiers touris- tiques, notamment: zones touristiques de la Marchica, de L’évolution de la demande en eau est donnée dans le Sidi Massoud, de Béni Boughafer, du Cap de l’Eau et de la tableau ci-dessous Station touristique de Saidia.

Tab.23 Evolution de la demande en eau (en Mm3/an) du secteur touristique

Province / préfecture 2004 2010 2015 2020 2025 2030

Nador-Driouch 0 6.3 12.5 12.5 12.5 12.5

Berkane 0 2.5 5.9 8.2 8.2 8.2

Jerada 5.8 9.8 9.8 9.8 9.8 9.8

Total Région 5.8 18.6 28.2 30.5 30.5 30.5

Source : PDAIRE de la Moulouya (rapport de synthèse)

Tab.24 Evolution de la demande en eau (en Mm3/an) du secteur industriel

Province / préfecture 2004 2010 2015 2020 2025 2030

Nador-Driouch 0 1.6 1.6 1.6 1.6 1.6

Berkane 0 0.3 0.9 0.9 0.9 0.9

Jerada 0 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2

Total Région 0 2.1 2.7 2.7 2.7 2.7

Source : PDAIRE de la Moulouya (rapport de synthèse)

La demande en eau du secteur touristique a connu une augmentation de 64 %, due principalement à l’évolution nette augmentation entre 2004 et 2010, passant de du secteur au niveau de la région de Berkane, suivi des 5,8 Mm3/an à 18,6 Mm3/an, soit une évolution de 220 %. régions de Nador et Driouch. Cette dernière est témoin des réalisations enregistrées Par contre, la demande en eau du secteur industriel, de- dans la région, la décennie passée. meure faible et ne dépassera pas 2,7 Mm3/an à l’horizon Cette tendance continuera en effet, entre 2010 et 2030, 2030. A noter qu’elle était de 2,1 Mm3/an en 2010. la demande en eau du secteur touristique connaîtra une

35 4.3.3.3 - Évolution de la demande en eau pour Cette évaluation a été faite sur la base des hypothèses sui- l’agriculture vantes : Demande en eau pour l’irrigation ■■ Reconversion à l’irrigation localisée de 51 200 ha ; Le secteur agricole est très consommateur des ressources ■■ Réhabilitation des réseaux de distribution ; en eau. D’après le PDAIRE de la Moulouya, la demande en ■■ Amélioration de l’efficience du mode d’irrigation gravitaire ; 3 eau de la grande hydraulique sera de 584 Mm /an en 2012. ■■ Amélioration de l’intensification des cultures. Elle commencera à baisser en 2017 où elle atteindra 552 Mm3/an, pour se stabiliser autour de 520 Mm3/an à Le tableau ci dessous représente l’évolution de la demande partir de 2017 jusqu’à l’horizon 2030. en eau pour la grande hydraulique :

Tab.25 Evolution de la demande en eau (en Mm3/an) de la grande hydraulique

Secteurs 2007 2012 2017 2022 2027 2030

Triffas 292.9 314.3 306.5 286 286 286

Zebra 64.8 67.7 69.2 62.8 62.8 62.8

Bouareg 73.1 80.5 79.8 74.3 74.3 74.3

Garet 52.5 85.7 96.4 96.4 96.4 96.4

Total 483.3 584.3 551.9 519.5 519.5 519.5

Source : PDAIRE de la Moulouya (rapport de synthèse)

Pour les PMH et l’irrigation privée, la demande en eau, Demande en eau du cheptel dans toute la zone d’action de l’agence de bassin de la L’évolution de la demande en eau du cheptel à l’horizon Moulouya, ne connaîtra pas une évolution et sera identique 2030 est donnée dans le tableau suivant. à la demande actuelle, qui est respectivement de 554 Mm3/an et 155 Mm3/an. Pour le territoire de la région, et d’après le PDAIRE de la Moulouya, la demande en eau pour les PMH et l’irrigation privée sera d’environ 200 Mm3/an.

Tab.26 Evolution de la demande en eau du cheptel de la région de l’Oriental (Mm3/an)

Province / préfecture 2004 2010 2015 2020 2025 2030

Nador-Driouch 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8

Berkane 0.5 0.6 0.6 0.6 0.7 0.7

Oujda-Angad 0.4 0.5 0.5 0.5 0.5 0.6

Taourirt 0.5 0.5 0.6 0.6 0.6 0.6

Jerada 1.6 1.6 1.7 1.8 1.9 2

Figuig 2.2 2.4 2.5 2.6 2.7 2.9

Total 7.5 8 8.2 8.6 9.1 9.5

Source : PDAIRE de la Moulouya (rapport de synthèse)

La demande en eau pour le cheptel connaîtra une augmen- ■■ Figuig et de Tamelllat qui regroupe le bassin hydrogra- tation de 19 % entre 2010 et 2030. phique de l’Oued Zousfana et les nappes de Figuig et 4.3.3.4 - Situation actuelle et future de l’utilisation de Tamelllat. des ressources en eau ■■ Moulouya amont Mohamed V qui comprend, en plus des eaux de surface, les nappes de la Haute Moulouya, de la L’état actuel de l’utilisation des ressources en eau, tel Moyenne Moulouya, des hauts plateaux et de la plaine qu’extrait du PDAIRE de la Moulouya est donné par en- de Guercif. semble géographique : A noter que pour le Moulouya amont barrage Mohamed V, ■■ Moulouya Aval Mohamed V composé des eaux de sur- uniquement les hauts plateaux font partie du territoire de faces et les nappes de la basse Moulouya. la région de l’Oriental, et dont le bilan ressource-demande ■■ Kert composé du bassin hydrologique de l’Oued Kert et afférent n’est pas disponible. Par ailleurs le potentiel la nappe de Kert. exploitable de cette nappe est de 31 Mm3/an à 38 Mm3/an. ■■ Couloir Oujda-Taourirt composé du bassin hydrologique de l’Oued Isly et les nappes de la chaîne du Horsts et couloir Taourirt -Oujda.

36 Le bilan ressource-demande est donné dans le tableau suivant :

Tab.27 Bilan ressource- demande globale des ressources en eau (en Mm3/an)

Ensembles géographiques Total demande actuelle Total ressource Bilan

Moulouya amont Mohamed V 543.1 533.3 -9.8

Moulouya aval Mohamed V 566.0 471.3 - 94.7

Kert 88.7 80.5 -8.2

Couloir Oujda-Taourirt 107.4 98.3 -9.1

Figuig et de Tamelllat 14.9 14.9 0.0

Total 1320.0 1198.0 -122.0

Pour le secteur Moulouya aval Mohamed V, le déficit enre- Les actions sur l’offre concernent : la mise en place de gistré concerne en particulier la demande en eau pour la petits et grands barrages (les grands barrages ne font Grande hydraulique. Pour les autres, il concerne principa- pas partie du territoire de la région de l’Oriental), la lement les prélèvements au fil de l’eau de la PMH et de réutilisation des eaux usées, ainsi que la mise en œuvre l’irrigation privée. des programmes de déminéralisation des eaux souter- 4.3.3.5 - Bilan à l’horizon 2030 raines saumâtres, d’amélioration de l’état de connaissance des nappes profondes, de recharge artificielle des nappes, Tenant compte du programme d’action prévu dans le cadre de captage et d’exploitation des eaux pluviales. du PDAIRE, agissant sur l’offre et la demande en eau, le bilan des différentes nappes à l’horizon 2030 est donné ci- Les actions sur la demande concernent principalement dessous. l’économie de l’eau en agriculture et en alimentation en eau potable.

Tab.28 Bilan ressource- demande globale des ressources en eau à l’horizon 2030 (en Mm3/an)

Ensembles géographiques Total demande 2030 Total ressource 2030 Bilan 2030

Moulouya amont Mohamed V 563.0 554.8 -8.2

Moulouya aval Mohamed V 653.9 559.6 -94.3

Kert 88.7 83.4 -5.3

Couloir Oujda-Taourirt 70.5 62.0 -8.5

Figuig et de Tamelllat 25.1 22.3 -2.8

Total 1401.0 1282.0 -119.0

4.3.3.6 - Conclusion sur l’utilisation des ressources La demande en eau globale de la région, passera de 795 en eau Mm3/an en 2010 à 865 Mm3/an en 2030, soit une évolution L’état actuel de l’utilisation des ressources en eau montre de 9%. Ainsi, le déficit par rapport aux ressources de la 3 un déficit de 112 Mm3/an. Ce déficit concerne principale- région serait de 200 Mm /an. ment le secteur agricole. Les projections futures de l’utili- Cette augmentation de la demande en eau doit être ac- sation des ressources en eau par secteur laissent voir une compagnée par des actions visant à répondre à ces be- augmentation de : soins et favorisant la rationalisation et la valorisation des ■■ Environ 24 % de la demande en eau potable entre 2010 ressources en eau. et 2030. Le volume passera de 82 Mm3/an à 102 Mm3/an ; En effet, les aménagements prévus par le PDAIRE- per ■■ 64 % pour la demande en eau du secteur touristique. Le mettent de diminuer ce déficit à l’horizon 2030, il passera 3 3 volume atteindra 30,5 Mm3/an, en 2030 alors qu’il était de 200 Mm /an à 119 Mm /an. Et ce à travers l’augmen- de 19 Mm3/an en 2010 ; tation de la mobilisation des ressources en eaux superfi- cielles et une diminution des prélèvements sur les nappes. ■■ 29 % pour la demande en eau du secteur industriel. Le volume passera de 2,1 Mm3/an en 2010 à 2,7 Mm3/an Des actions de dessalement des eaux de mer sont aussi en 2030 ; prévues par le PDAIRE. Elles permettront l’alimentation des adductions régionales de Nador et Berkane. Ces réalisa- ■■ 19 % entre 2010 et 2030 pour la demande en eau pour le tions devront permettre l’augmentation de la disponibilité cheptel. Le volume passera de 8 Mm3/an à 9.5 Mm3/an. des ressources en eau pour l’irrigation. La demande en eau de la grande hydraulique passerait de 484 Mm3/an en 2012 à environ 520 Mm3/an à l’horizon 2030. Par contre pour la petite et moyenne hydraulique et l’irrigation privée, la demande en eau restera inchangeable, elle sera d’environ 200 Mm3/an.

37 4.3.4 - ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ DES Certes, les résultats des analyses et campagnes effectuées RESSOURCES EN EAU durant ces dernières années (1998 à 2005) des eaux des Rejets domestiques et industriels, agriculture et utilisa- Oueds Moulouya, Isly et Za présentent des résultats pro- tion excessive de fertilisants, de produits phytosanitaires, bants et encourageants en ce qui concerne la pollution expansion urbanistique, surconcentration de la pollution et organique et bactériologique et que ceux ci ne sont pas in- développement socioéconomique, dépôts de déchets so- quiétants en comparaison avec d’autres cours d’eau tels le lides, pollution maritime, tourisme, etc. autant de facteurs Sebou ou l’Oum Rbia. Il n’en demeure pas moins que cer- et de pressions qui laissent présager de la qualité des res- taines stations ont enregistré de fortes teneurs en agents sources en eau actuelle et tendancielle de la région. polluants (DBO5, PT, CF) dues principalement à une éva- cuation des eaux usées domestiques dans le milieu naturel 4.3.4.1 - Eaux de surface, une situation délicate sans traitement préalable mais également à l’érosion des mais vouée à une nette amélioration sols en période de crues, justifiant de ce fait des valeurs C’est ainsi que la qualité globale des eaux de surface de- élevées en phosphore. meure mauvaise à très mauvaise, particulièrement en aval Le suivi de la qualité des eaux de surface de 2002 à 2005 immédiat des grandes agglomérations de la région, notam- au niveau de certains points de prélèvement est donné ment Oujda et Nador. dans le tableau ci-dessous : La qualité de ces ressources devrait cependant s’améliorer, principalement en aval d’Oujda et de Zeghanghane, et ce en raison de la mise en service des stations d’épuration d’Oujda et du Grand Nador.

Tab.29 Evolution de la qualité des eaux, entre 2002-2005

Oued Station IRE 2002 2003 2004 2005

Oued Meloulou Mechrâa Saf Saf 3/6 T. mauvaise Bonne T. mauvaise Bonne Aval Berkane 1600/7 Moyenne Bonne Bonne Bonne Oued Cherra Amont Berkane 1433/12 Bonne Bonne Bonne Moyenne

Aval Oujda 1311/12 T. mauvaise T. mauvaise Mauvaise T. mauvaise Oued Isly Amont Oujda 1434/12 Mauvaise Bonne Bonne Bonne

Oued Selouane Aval fonderie Selouane 2685/6 Bonne T. mauvaise Mauvaise T. Mauvaise

Oued Cabillou Aval rejet Zeghanghane 2491/6 T. mauvaise T. mauvaise T. mauvaise T. Mauvaise

Les rejets de la ville de Zeghanghane, de la fonderie de 4.3.4.2 - Eaux souterraines, une tendance négative Selouane et de la ville d’Oujda justifient l’état mauvais à liée aux pratiques agricoles très mauvais de la qualité des eaux des Oueds Selouane, Sur le plan minéralogique et de la pollution par les nitrates, Cabillou Isly à l’aval de ces localités. le suivi de la qualité des eaux des principales nappes du Plusieurs projets de dépollution sont achevés (STEP de bassin situées dans la région de l’oriental, fait état d’un Taourirt, Tafoughalt, etc.), projetés ou en cours de réalisa- dépassement des seuils fixés par les normes de potabilité tion (STEP de Saidia, Kariat Arekmane et Guenfouda, Jer- à 50mg/l pour la teneur en nitrates, pour une partie des rada, Midar, Tafersit, Driouch et Ben Tayeb, etc.), confortant puits sondés (30% et 40% respectivement pour les nappes la tendance positive visant l’amélioration de la qualité orga- d’Angad et de Triffa), et donc d’une qualité tendant vers nique, bactériologique et la préservation des ressources en une appréciation moyennement défavorable de ces eaux. eau superficielles par la suppression des rejets bruts et la Le bilan est par ailleurs plus tranché en ce qui concerne les restitution d’une eau épurée répondant au cadre réglemen- nappes de Gareb et Bouareg, relatif à la pollution par les taire actuel, témoignant d’une initiative. nitrates, faisant état d’une qualité mauvaise, les périmètres Dans le même contexte, le traitement de la pollution indus- irrigués se trouvant au niveau de ces deux nappes, et les trielle, ou certaines actions ont été entreprises ou en cours eaux souterraines sises dans ces périmètres contaminées pour la réduction et le traitement de la pollution générée, par l‘infiltration de solutions d’entrants chimiques (engrais, notamment les usines de Sonasid et de Sucrafor, partici- fertilisants, pesticides, etc.). peront à l’amélioration de la qualité des ressources en eau De facto, les nappes d’Angad, Gareb et Bouareg sont les des zones impactées. plus concernées par la vulnérabilité à la pollution, en raison Ces actions devraient être renforcées, pérennisées et gé- de leur situation (aval de la ville d’Oujda et des périmètres néralisés par les autres unités industrielles de la région, irrigués). particulièrement celles concentrées au niveau d’Oujda, A l’instar des eaux de surfaces, les dernières réalisations Nador, Selouane et Bni Ansar, pour ne citer que les plus en matière de dépollution domestiques devraient améliorer importantes. la qualité des eaux souterraines. Il s’agit en particulier des Notons par ailleurs que la qualité des eaux des barrages nappes de Bouareg et des Angads. (Mechrâa Homadi et Mohammed V) demeure moyenne à bonne.

38 Le traitement de la pollution agricole demeure cependant et surtout selon la nature, l’intensité et la durabilité spatio- incontournable pour améliorer la qualité azotée des eaux temporelle des dégradations et des perturbations que su- souterraines. On rappelle en effet que 94% des ressources bissent les milieux et leur biodiversité. Les constats établis en eau de la région sont mobilisés pour l’irrigation. jusqu’à présent montrent que la situation des ressources S’agissant de la salinité, un programme de déminéralisa- naturelles en général, des milieux et de leur biodiversité tion des eaux souterraines devrait être engagé pour remé- s’avèrent très préoccupants, voire alarmants au niveau de dier à ce problème. Les nappes de Gareb, Bouareg et Triffa certains secteurs très fortement dégradés et en secteurs sont prioritaires du fait de leur localisation dans une zone très déséquilibrés. C’est le cas du domaine oasien de Fi- à forte exploitation agricole et à proximité des zones sen- guig essentiellement ou encore de qui présente sibles telles que la lagune de Marchica. de fortes dégradations en amont et sur les versants, une perte du couvert végétal et des écosystèmes naturels et En l’absence d’actions concrètes visant : oasiens, ainsi que des sécheresses prolongées. Il découle ■■ la rationalisation et l’optimisation de l’utilisation des res- de cette situation des phénomènes de plus en plus accé- sources en eau ; lérés de dégradations, de désertification et d’ensablement ■■ Le control de l’utilisation des entrants chimiques ; selon les secteurs de la région de l’Oriental . ■■ l’amélioration de l’état de connaissance des nappes pro- Ces constats reflétant la forte dégradation de la région de fondes ; l’Oriental affectent tous les processus biologiques de la ■■ la recharge artificielle des nappes ; biodiversité et des écosystèmes terrestres essentiellement, y compris leurs zones humides et les milieux marins. Ainsi, ■■ l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles. malgré les efforts déployés en termes de politiques pu- Cette tendance à la baisse se poursuivra certainement. bliques essentiellement au niveau de la région de l’Oriental, 4.3.5 - TENDANCE ÉVOLUTIVE DU MILIEU l’environnement global de toutes les composantes biolo- NATUREL ET DE LA BIODIVERSITÉ giques et physiques, comme partout au Maroc continue de se dégrader de manière très accélérée. 4.3.5.1 - Dégradation alarmante des écosystèmes Les dégradations et dysfonctionnements que subissent déséquilibrés les milieux, la biodiversité, les sols, l’eau et les autres res- La diversité des milieux naturels de la région de l’oriental sources naturelles reflètent une situation très préoccu- englobe des milieux continentaux et oasiens, des Zones pante, voire dramatique au niveau de certains secteurs qui Humides et des zones littorales et marines, très remar- occupent des étendues énormes. quables. A ces écosystèmes naturels, il faut adjoindre ceux 4.3.5.2 - Tendance régressive des milieux naturels créés par l’Homme, à savoir les reboisements et les plan- tations artificielles, y compris ceux péri-urbains et urbains Les tendances évolutives des milieux, de la biodiversité à caractères récréatifs, ainsi que, plusieurs espèces endé- et de l’environnement régional sont du type régressif, tant miques, rares et menacées d’extinction, remarquables, vul- en domaine terrestre englobant les secteurs biogéogra- nérables, d’intérêt socio-économique et économique. phiques du littoral ou encore des zones humides continen- tales et côtières, qu’en domaine marin. Toutefois, la présence de ces divers types de milieux (vé- gétation et structures forestières et steppiques, présaha- ■■ Milieux forestiers et préforestiers : L’évolution régressive riennes et sahariennes, de Zones Humides et du domaine des milieux forestiers et préforestiers conduit à la substi- marin) ne veut nullement dire que les éléments de déve- tution des structures forestières et préforestières par des loppement durable, en termes biologiques et écologiques matorrals ou par des steppes, selon les conditions éco- sont rassemblés ou constituent une donnée constante ou logiques des milieux qui sont dominés par un contexte en voie d’amélioration. d’aridité climatique dominante (bioclimats semi arides, arides, présahariens et sahariens). Les tendances évo- La région de l’Oriental présente des tendances différentes lutives régressives des milieux naturels s’effectuent alors selon les secteurs écologiques et leurs localisations bio- selon le schéma suivant : géographiques (appartenance ou non à des domaines éco- logiquement favorables ou défavorables et marginaux, etc.)

Forêts et préforêts Matorrals Steppes Pelouses Sols nus

■■ Milieux steppiques : Au niveau de ces milieux très étendus et dysfonctionnements des milieux et de leur cadre dans la région de l’Oriental, leur évolution régressive écologique, etc.). Ce phénomène est très remarqué au conduit à leur substitution par des écosystèmes de niveau des zones humides salées ou saumâtres du Thérophytes, indicateurs d’une très forte dégradation littoral (Embouchure de la Moulouya, Marchica, Cap des de tels écosystèmes, très caractéristiques et électifs Trois Fourches). des Hauts Plateaux de ladite région (écosystèmes de ■■ Reboisements et plantations artificielles : Ces Pelouses). tendances évolutives de type régressif, résultant de ■■ Zones humides : Au niveau de ces zones, tant l’ensemble des facteurs de dégradation des milieux continentales que littorales, les tendances évolutives des naturels et leurs écosystèmes, qu’ils soient d’origine milieux naturels sont également régressives (disparition anthropozoogène ou liées à la gestion des ressources, et fragmentation de biotopes et d’habitats, substi- concernent également les reboisements et les planta- tution d’écosystèmes naturels originels par d’autres de tions artificielles (diminution des densités, recul et pertes moindre qualité et indicateurs de fortes perturbations en superficies, etc.).

39 Ces régressions sont d’autant plus problématiques ■■ à l’activité agricole, les produites phytosanitaires sont lorsqu’il s’agit d’écosystèmes très rares et très localisés acheminés vers la mer via les oueds et les eaux de ruis- (Pistacia atlantica, Argania spinosa, etc.) ou encore ceux sellement. oasiens à agro-systèmes très vulnérables et soumis à Ce milieu est également exposé au phénomène d’érosion des conditions écologiques actuelles fort contraignantes, marine de la côte méditerranéenne et les petites falaises voire encore ceux des périmètres irrigués de l’ORMVAM sablonneuses prés de Kariat Arekmane. (dégradation des terres et des sols par la salinité et l’hy- Le secteur de l’industrie qui cherche à se localiser dans dromorphie). les zones côtières de la province de Nador, conjugué à la ■■ Faune et flore : Les évolutions régressives caracté- concentration des investissements touristiques dans les risant lesdits écosystèmes affectent directement leur zones côtières de Saidia et Nador et à l’augmentation très biodiversité floristique et faunistique et contribuent alors rapide des réalisations et projets d’infrastructures le long à son érosion génétique. Ce phénomène a été mis en de la cote, constituent de grandes préoccupations et me- évidence pour la région de l’Oriental; principalement nacent l’équilibre naturel des milieux, qui devient de plus pour les espèces endémiques, rares et menacées, vul- en plus fragile. nérables et d’intérêt socio-économique et économique La pression continuera par les différents programmes dont les plantes aromatiques et médicinales (PAM) ou planifiés le long du littoral : le programme hôtelier et encore phares (faune essentiellement). Plus que cela, les résidentiel autour de la Marchica (même des programmes tendances évolutives régressives conduisent à des sols ont été projetés sur le cordon de cette lagune), d’autres nus et décapés, très soumis aux phénomènes de l’éro- programmes touristiques sur d’autres zones du littoral, la sion hydrique et éolienne, ainsi qu’à la désertification et réalisation d’une zone franche intra-portuaire à Nador et à l’ensablement qui remontent de plus en plus fortement une autre extra-portuaire dans le même port, et la fréquentation vers les domaines biogéographiques septentrionaux de des plages, des loisirs côtiers et du tourisme balnéaire. la région de l’Oriental. Par ailleurs, la cote méditerranéenne connaît une évolution D’où l’importance de déployer des efforts encore plus consi- morphologique due à l’érosion. Cette dernière est dérables et plus efficaces pour renverser de telles tendances, provoquée par : avec des suivi-évaluations efficients et une gouvernance qui répond réellement aux impératifs du développement durable ■■ des facteurs naturels, tel que les inondations (surtout en en assurant la protection et la conservation des ressources 1963) et la sécheresse ; naturelles en général, des milieux et de leur biodiversité en ■■ des aménagements touristiques : port de plaisance à particulier. l’Est de l’embouchure de la Moulouya ; 4.3.6 - ÉVOLUTION DU LITTORAL ■■ des activités anthropiques : La déforestation et la surex- 4.3.6.1 - Le littoral, un lieu d’implantation de choix, ploitation des espaces forestiers à l’amont, qui ont com- mencé depuis le début du XXe siècle, ont intensivement menacé et faiblement protégé augmenté des flux de dépôt de la Moulouya ; Le milieu littoral de la région de l’Oriental subit plusieurs ■■ la mise en place des barrages sur la Moulouya qui a formes de pollution dues : diminué considérablement les dépôts sédimentaires à ■■ aux rejets domestiques et industriels principalement au l’embouchure. niveau des villes de Nador et Saidia ; La figure et prises aériennes ci-dessous reflètent l’évolution ■■ à l’activité portuaire et transport maritime ; morphologique du littoral entre 1942 et 2004, et permettent ■■ aux déchets solides qui arrivent à la mer par les cours en effet, d’apprécier l’impact des différentes activités et d’eau et l’embouchure de l’Oued Moulouya ; pressions sur la morphologie du littoral.

40 Fig.8 Séquences d’évolution du littoral entre 1942 et 1991

Fig.9 Le littoral de Saidia en 1958

Source : Le littoral du Maroc nord Oriental : environnement et impact des barrages sur la dynamique environnementale continentale et littorale (BOUMEAZA Taieb)

41 Fig.10 Le littoral de Saidia en 1962

Fig.11 Le littoral de Saidia en 1995

Fig.12 Le littoral entre Ras Kebdana et Saidia- Aster data image (octobre 2004)

Source : Le littoral du Maroc nord Oriental : environnement et impact des barrages sur la dynamique environnementale continentale et littorale (BOUMEAZA Taieb)

42 4.3.6.2 - La lagune de la Marchica Le seul document disponible est celui élaboré par la Di- Sous l’influence de nombreuses sources de pollution rection de la Surveillance et de la prévention des Risques, (chimique, organique et bactériologique), la lagune connaît portant sur la situation de la pollution atmosphérique au la détérioration des habitats et de l’environnement lagu- Maroc en 2002. naire. Ces sources de pollution proviennent eaux usées Pour la région de l’Oriental, uniquement la ville d’Oujda domestiques, industrielles et par les activités portuaires et était concernée par cette étude. Les mesures ont été ef- minières. fectuées du 18 au 24 mars 2001. Les paramètres mesurés

Avant la mise en place de la station de traitement des eaux sont le SO2, le CO, l’O3, les NOx, le NO et le NO2. Les para- usées du Grand Nador, la Marchica recevait les eaux usées mètres climatologiques ont été mesurés également, tels brutes de plusieurs centres urbains à savoir : Zeghan- que le vent, l’humidité, la pression et la température. Deux ghane, Ihdadene, et Béni Bouyefrour via l’Oued Kabayo. points de mesures ont été pris en considération, le premier Par contre, l’Oued Selouane évacuait les eaux usées do- au niveau du parc de la wilaya d’Oujda, et le deuxième au mestiques et industrielles des centres urbains d’El Aaroui niveau du terminus Bab Sidi Abdelouahab. et Selouane. A cela s’ajoute une partie des eaux usées des Les résultats de l’étude ont montré qu’aucun paramètre centres Kariat Arekmane et Bni Ansar ainsi que celles de la mesuré ne dépasse la valeur limite impérative pour la pro- zone Sud de la lagune. tection de la santé, tel que stipule le Décret n° 2-09-286 du Rappelons que la lagune a subit une contamination bac- 8 décembre 2009, fixant les normes de qualité de l’air et les tériologique chronique importante durant la période 1995- modalités de surveillance de l’air. 1998, principalement au droit des rejets opérés. Par ailleurs, pour les autres villes, aucune donnée n’est dis- Enfin, la qualité des eaux de cette lagune est très mauvaise ponible. Tous ces facteurs font que l’évaluation de la qua- à cause des teneurs élevées en phosphate. lité de l’air ne peut pas se faire d’une manière quantitative. Avec le programme de dépollution et de valorisation de la Malheureusement, les informations sur la qualité de l’air Marchica et les initiatives engagées pour contrer les diffé- disponibles au niveau de la région ne permettent pas de rentes formes de pressions exercées sur la lagune, se prononcer sur l’évolution de l’état de la qualité de l’air. notamment : 4.3.8 - PROSPECTIVE DES RISQUES NATURELS ■■ Le programme d’assainissement liquide du grand Nador. En matière de risques naturels, la région de l’Oriental, de ■■ La mise en place de la décharge contrôlée au niveau de Nador. par sa situation géographique, sa morphologie ainsi que sa géologie, est exposée à différents phénomènes naturels ■■ Le programme de suivi des pollutions Medpol, projet pouvant causer des dégâts plus ou moins importants sur SMAP, etc. l’activité humaine au sans large tels que les inondations, ■■ La création de la nouvelle passe qui permet de renouveler les mouvements de masses, les conséquences dues aux les eaux de la lagune Marchica, améliorant ainsi ses qualités. changements climatiques, etc. Avec la mise en place de la STEP du grand Nador en 4.3.8.1 - Évolution du risque inondation 2010, qui prend en charge le traitement des eaux usées Identification des zones inondables de plusieurs centres à savoir, le centre de Nador, Touima, Selouane, Zganghan, Ihaddaden, Jaadar, et Bni Ansar, la Au niveau de l’emplacement géographique des zones inon- charge polluante évacuée vers la Marchica devrait signifi- dables de la région, on distinguera deux milieux : le milieu cativement baisser. urbain et le milieu rural. Pour le milieu urbain, les princi- pales causes sont dues d’une part, à l’artificialisation des On peut s’attendre à une amélioration de la qualité des sols sur des zones initialement inondable, ce qui augmente eaux de la lagune et à une gestion plus intégrée et durable. le ruissellement et d’autre part, à la capacité d’évacuation Cet optimisme est conditionné par l’atteinte des objectifs des eaux pluviales. Dans le deuxième cas, il s’agit de zones escomptés des actions engagées. qui de part la nature des terrains et la topographie du milieu 4.3.7 - ÉVOLUTION DU MILIEU AIR ont toujours connu des épisodes d’inondations. Le degré de la pollution de la qualité de l’air ne peut être Dans les deux cas, on parle de périodes de retour cor- approché sans l’analyse des données relatives aux diffé- respondant à la probabilité d’occurrence du phénomène rents paramètres de pollution et leur suivi. Actuellement, la d’inondation sur des cycles de 10 ans, 20 ans, 50 ans, Direction National de la Météo ne dispose pas de stations et/ou 100 ans. Cependant, cette information n’étant pas permanentes de suivi de la qualité de l’air dans la région disponible et/ou pas homogène pour l’ensemble des sites de l’oriental. Aussi, la seule campagne de mesure réalisée inondables à risque identifiés dans le Plan National de lutte par des stations mobiles a été faite, en 2010, au niveau de contre les Inondation (PNI), on se contentera d’analyser ce l’aéroport de la ville d’Oujda. type de risque en fonction de l’évolution des éléments vulné- rables et des mesures préventives prévues à l’horizon 2030.

43 Tab.30 Liste des sites inondables dans la région

Préfecture ou Province Zones à risque d’inondation Oujda - Angad Oujda Ouest - Oujda Sud - Sidi Yahya - Beni Drar

Berkane Saidia – Ahfir – Reggada - Quartier Bouhdila - Oued Zegzel

Nador Al Aoroui – Selouane - Touima - Taourirt Boussetta - Tiztoutine

Driouch Driouch – Midar - - Aïn Zohra -

Figuig Figuig - Bouarfa

Mesures préventives prévues Dans le cadre de la mise en œuvre du PNI, l’Agence de ■■ Une diminution des cumuls pluviométriques allant de Bassin Hydraulique de la Moulouya a prévu la mise en -10% à -20% durant la saison d’hiver, accompagnée par œuvre d’un certain nombre de solution techniques com- une diminution du nombre totale de jours pluvieux (-10% prenant des ouvrages, des déviations, et des recalibrages à -15%) et d’une augmentation de la persistance tempo- de cours d’eau qui réduiront considérablement le risque (le relle de la sécheresse. risque zéro n’existant pas) lié aux inondation au niveau des ■■ Le changement mensuel moyen sur le bassin de la Mou- 21 sites prioritaires. louya pour chacune des quatre saisons montre que la Le risque inondation sera donc à l’horizon 2030 réduit au plus forte baisse projetée concerne l’hiver avec -13% et niveau des 21 sites prioritaires du PNI. Cependant, si on que les saisons d’automne et du printemps connaîtraient continue à gagner du terrain sur les secteurs à fort aléa en moyenne plutôt des augmentations allant de +5% à +12%. durant les périodes d’accalmie quant les zones inondables ■■ Une baisse des écoulements au niveau de la Moulouya sont réduites voir même complètement à sec, le risque de l’ordre de 5 m3/s à 8 m3/s projetées pour 2021-2050. augmentera indéniablement. Scénarii probables Scénarii probables Il est important de distinguer les risques climatiques exis- 1. Si aucune mesure n’est entreprise et que l’activité tants aujourd’hui des risques climatiques futurs. Le climat humaine continue d’être exposée à l’aléa de l’inon- futur sera donc caractérisé par de nouveaux aléas et/ou par dation, le risque augmentera en fonction des surfaces la modification de la probabilité de ces aléas par rapport à occupées en pleines zones d’inondables. aujourd’hui. Pour cette raison, les risques climatiques ré- 2. Si le programme de lutte contre les inondations est sultant du changement climatique doivent être envisagés maintenu et les délais respectés, le risque sera réduit en intégrant également une évolution de la structure socio- d’environ 90% sur les 21 sites prioritaires identifiés économique et de l’organisation du territoire. par le PNI. Les scénarios probables de l’évolution des risques clima- 3. Si l’on adopte des Plans de Prévention de Risque tiques peuvent être comme suit : contre les Inondations (PPRI) aussi bien à l’échelle ■■ Selon le scénario tendanciel, la région connaîtra une ag- provinciale qu’à l’échelle des villes qui sont les plus gravation des phénomènes météorologiques extrêmes vulnérables à ce phénomène et ce, avec un accompa- liés aux changements climatiques planétaires (vagues gnement législatif pour leur mise en œuvre, le risque de froids/chaleurs, intempéries, désertification) accom- d’inondation sera réduit aux risques individuels et/ou pagnée d’une exposition de plus en plus de populations sociétal acceptables. et activités liés à la croissance démographique et écono- 4.3.8.2 - Évolution du risque climatique mique de la région ; Les changements climatiques à l’échelle de la région de ■■ Si l’opérationnalisation de la mise en œuvre des actions l’Oriental suivent la même tendance globale qu’à l’échelle de lutte contre les changements climatiques se fait de du Maroc c.-à-d. une tendance à la baisse des précipita- manière efficace à l’horizon 2030 dans la région, on as- tions, à la hausse des températures et de l’évapotranspi- sistera à une réduction du risque à un niveau acceptable ration . en réduisant la vulnérabilité des populations, des milieux En s’appuyant sur des modèles de projection, Driouech et des activités. (2010) a étudié les tendances des changements dans le 4.3.8.3 - Évolution du risque sismique bassin hydraulique de la Moulouya au niveau duquel les Le risque sismique étant omniprésent et la prédiction de projections donnent : l’occurrence des tremblements de terre étant impossible, ■■ Une augmentation des températures mensuelles il est difficile de prévoir l’évolution de ce risque. Cepen- moyennes du bassin de la Moulouya de +1,5°C à +1,7 °C dant, l’analyse de la sismicité historique et instrumentale à l’horizon 2021-2050 par rapport aux moyennes enre- du Maroc à permis de définir un zonage sismique auquel gistrés entre 1971 et 2000. a été affecté un règlement de constructions parasismiques ■■ Des augmentations moyennes, de l’ETP, de 2% (en hiver) (RPS) qui permet de réduire la vulnérabilité des construc- à 11% (en été). Les mois de décembre et janvier ne sont tions face à ce type d’aléa. pas censé subir d’importants changements selon les projections.

44 Le zonage sismique de la région Selon le scénario tendanciel et en se basant sur les don- La région de l’oriental est subdivisée selon le Code para- nées disponibles, le Maroc a connu des périodes d’inva- sismique du Maroc en trois zones : sion acridiennes tout les quarante ans environ et étant don- né que la dernière a eu lieu en 2003-2004 il est probable ■■ Une zone à sismicité modérée englobant les provinces que le prochain épisode se déroule durant le début des de Driouch et de Nador avec des accélérations du sol années 2040. de l’ordre de 0,16g et des séismes atteignant la magni- tude de 5,5 sur l’échelle de Richter (régions de Boudinar, 4.3.9 - PROSPECTIVE DES RISQUES TECHNO- Selouanne et au large de Ras Kebdana) ; LOGIQUES ■■ Une zone à faible sismicité englobant les provinces de 4.3.9.1 - Risque Industriel Berkane, Taourit, Oujda et Jerada avec des accélérations L’origine du risque Industriel du sol de l’ordre de 0,08g et des seismes atteignant la magnitude de 4,0 sur l’échelle de Richter (régions d’Ahfir, Le risque industriel peut se manifester par un accident se Tafoughat, et Mechraa Hommadi) ; produisant sur un site industriel et pouvant entraîner des conséquences graves pour le personnel, les populations, ■■ Une zone à sismicité négligeable comprenant la province les biens, l’environnement ou le milieu naturel. Il est lié à de Figuig avec des accélérations du sol de l’ordre de l’utilisation, au stockage ou à la fabrication de substances 0,01g et des séismes atteignant la magnitude de 4,4 sur dangereuses. l’échelle de Richter (région de Talsint) ; Les principales industries à risque dans la région sont : Scénarii probables ■■ les industries chimiques, qui utilisent, stockent et/ou Les régions les plus exposées à l’aléa sismique dans la transforment des produits chimiques en grande quantité ; région étant concentrées au nord de la région qui se trouve ■ étant la plus dense et la plus peuplée, les scénarios pro- ■ l’ensemble des industries travaillant les produits pétroliers ; bables de l’évolution du risque sismique sera étroitement liée ■■ les stockages de gaz (centres remplisseurs de gaz) ; à la croissance démographique et à l’évolution de l’occupa- ■■ les sites pyrotechniques de stockage d’explosifs ; tion du sol dans les provinces de Driouch et de Nador : ■■ les grandes unités industrielles telle que, la Sonasid ; ■■ Selon le scénario tendanciel, la région connaîtra une ■■ les silos et installations de stockage de céréales, grains, aggravation du risque sismique dans le monde rural qui produits alimentaires ou autre produit organique déga- connaît une croissance démographique et où les habi- geant des poussières inflammables ; tations ne répondent pas aux normes de constructions parasismiques. ■■ les sucreries ; ■■ Un deuxième scénario très peu probable serait la réduc- ■■ les autres établissements utilisant des substances dan- tion du risque en finançant la construction des habita- gereuses, tels que les sites agroalimentaires utilisant de tions rurales aux normes du RPS 2000. l’ammoniac en quantités importantes dans le cadre des systèmes de refroidissement, ou encore les sites de trai- 4.3.8.4 - Évolution du risque d’invasion acridienne tements des déchets dangereux. Historique des invasions acridiennes Ces types d’industries peuvent générer des phénomènes Les plus anciennes informations disponibles sur les inva- dangereux. Mais ces derniers n’impliquent pas forcément sions acridiennes au Maroc remontent à 1780. Cependant, la présence d’un risque. On parle en effet de risque indus- on ne dispose d’aucune information sur sa durée. Au XXe triel dès lors qu’un phénomène dangereux est susceptible siècle, le Maroc a connu 5 grandes invasions : de menacer des personnes, des biens et/ou l’environne- ■■ En 1914, le Maroc a connu une invasion acridienne qui a ment. duré 5 ans de 1914 à 1919. Scénarii probables ■■ A partir de 1927, le Maroc connaîtra quatre autres pé- Partant du principe que le risque industriel est lié à la fré- riodes d’invasion (1927-1934, 1941-1948, 1954-1961, quence d’occurrence de défaillances sur le plan technique, 1987-1989). Ces invasions ont été intercalées par des procédural et/ou humain, et ne disposant pas de suffisam- périodes de rémission dont la plus longue est de 26 ment de données à analyser pour en extraire l’information, ans (1961-1987). La dernière période d’invasion 1987- tout ce que l’on peut dire c’est que le risque industriel 1989 a été l’une des plus importantes. Elle a nécessité la augmentera dans la région d’autant plus que la population mobilisation de moyens humains, matériels et financiers et ou les aménagements urbains se rapprochent des ins- considérables (1 milliard de dirhams) pour traiter près de tallations à risque. Cependant, si la législation marocaine 5 millions d’hectares. commence à imposer des limitations suite à des études de ■■ La dernière invasion a eu lieu en 2003-2004 et durant danger, complétées par des Plans d’Urgence, on pourrait laquelle des criquets sont arrivés jusqu’aux plaines de assister à réduction de la fréquence d’occurrences de tels la Chaouia. phénomènes dans la région. Scénarii probables 4.3.9.2 - Risque Technologique Bien que le risque acridien soit d’origine naturelle et qu’il Le seul risque technologique pouvant se produire dans la dépende essentiellement des conditions climatiques qui région se limite à la rupture de digue de barrage dont la prévalent dans la région du Sahel, les prévisions météoro- fréquence d’occurrence à l’exception de faits insolites est -4 -3 logiques à long terme, la surveillance (prospection), l’alerte de 10 à 10 années ce qui laisse présager un avenir serein précoce et l’intervention rapide sont les meilleurs moyens à l’horizon 2030 vu que l’ensemble des barrages construits pour réduire les effets de ce fléau. ont moins d’un siècle d’âge.

45 4.3.9.3 - Risque de Transport de Matière Dangereuses Les zones à risque de Transport de Matières Le transport de matières dangereuses (TMD) ne concerne Dangereuses (TMD) pas que les produits hautement toxiques, explosifs ou pol- Le risque de TMD dans la région de l’Oriental se situe autour luants. Il concerne également tous les produits dont nous des voies de communication suivantes : avons régulièrement besoin comme les carburants, le gaz, ■■ Le tronçon d’autoroute reliant Taza à Taourirt (transport les engrais (solides ou liquides), et qui, en cas d’événe- d’hydrocarbures, d’explosifs, de produits chimiques ment, peuvent présenter des risques pour les populations dangereux). ou l’environnement. ■■ Les voies ferrées reliant Taza et Figuig à Oujda (transport Plusieurs facteurs contribuent à rendre difficile l’évaluation du de produits chimique dangereux, de produits inflam- risque lié au transport de matières dangereuses, notamment : mables et/ou explosifs). ■■ la diversité des dangers : les substances transportées ■■ L’Oléoduc traversant la région d’Est en Ouest (risque sont multiples et peuvent être inflammables, toxiques, d’incendie, d’explosion et de pollution du milieu récepteur). explosives, corrosives ou radioactives ; Evolution du risque de TMD dans la région ■■ la diversité des lieux d’accidents probables : voies de communication terrestres, dans ou hors agglomération Le risque de TMD augmentera dans la région avec l’aug- (75 % des accidents sur route ont lieu en rase campagne) ; mentation du trafic routier d’une part et avec le rappro- chement des habitations et extension des zones urbaines ■■ la diversité des causes : défaillance du mode de trans- à proximité des voies de transports de matières dange- port, du confinement, erreur humaine, malveillance, etc reuses. . 5 - PLAN D’ACTIONS RÉGIONAL POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRON- NEMENT SELON LE SCÉNARIO VOLONTARISTE 5.1 - APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

Afin de mener à terme les efforts en matière de préservation de l’environnement, la Région de l’Oriental veut se doter d’un plan d’actions qui permettrait d’assurer la protection à long terme de son environnement naturel. Pour réaliser ce projet, les champs d’intervention pertinents seront iden- tifiés lors de la réalisation de l’analyse environnementale. Ceux-ci représentent les secteurs d’activités qui suscitent des enjeux environnementaux jugés importants et dans lesquels des actions sont nécessaires afin de répondre aux besoins identifiés. Le plan d’actions définit ainsi le cadre de l’action environ- nementale de la région à partir d’une vision à long terme en : ■■ fixant les objectifs environnementaux, ■■ définissant les actions nécessaires pour réaliser ces ob- jectifs, ■■ proposant un système de mise en œuvre de ces actions. L’élaboration du Plan d’Actions Environnementales (PAE) repose sur la concertation la plus large possible. Cette ap- proche a mis en effet à contribution les responsables des diverses collectivités régionales, provinciales ou commu- nales. Cette approche participative permettra d’intégrer l’identifi- cation des options et la définition des priorités. 5.2 - CLASSIFICATION ET HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX Pour chacune des problématiques citées ci-dessus, Il a été identifié les Forces Motrices de changement qui sont à son origine. Le processus d’identification consistait en un brainstorming dans lequel les participants ont déjà été invités lors des entretiens bilatéraux à déterminer les forces motrices qu’il considère importantes. Les forces motrices mentionnées par les uns et les autres ont été discutées et ont fait l’objet du rapport d’évaluation environnementale. Ces forces motrices sont citées ci-dessous pour chacune des problématiques envisagées. Une récapitulation et un groupement des Forces Motrices qui sont à l’origine des problématiques identifiées ont été effectués et les perspectives de développement souhaités par las acteurs de la région.Pour ce faire, il a été demandé aux acteurs de la région après la présentation des résultats relatifs à l’évaluation environnementale de la région de choisir les principaux enjeux environnementaux de la région et surtout de classer les actions prioritaires que la Région devra mener en premier.

46 Par la suite, un classement de ces Forces Motrices a été Un tableau récapitulatif donnera le résultat de cette asso- établi selon l’importance des pressions qu’elles exercent ciation de l’incertitude aux différentes forces motrices se- sur l’environnement. Ce classement sera réalisé en com- lon leurs importances respectives. parant les forces motrices entre elles, et choisir celles qui Le déroulement de ce travail de concertation a été le sui- sont les plus importantes du point de vue impact parmi les vant : Il a été demandé dans un premier temps aux acteurs forces comparées. de classer ces domaines par ordre d’importance d’intérêt Le classement de ces forces sera également opéré selon le environnemental. degré d’incertitude qui les caractérise.

Tab.31 Classement des domaines

Classement Domaines 1 Ressources en eau

2 Sols

3 Littoral

4 Biodiversité

5 Risques naturels et technologiques

6 Politiques et plans et programmes

7 Air et bruit

Les intervenants ont été sollicités pour classer dans chaque domaine les enjeux les plus importants. Les résultats sont récapitulés ci-après :

Tab.32 Classement des enjeux dans chaque domaine

1 - Ressources en eau 1 Accroissement de la population 2 Développement des activités 3 Développement agricole 4 Infrastructures

2 - Sols 1 Développement urbain 2 Développement agricole 3 Développement des activités

3 - Littoral 1 Accroissement de la population 2 Développement des activités 3 Développement agricole 4 Infrastructures

4 - Biodiversité 1 Développement urbain 2 Développement agricole

5 - Risques naturels et industriels 1 Risques naturels 2 Risques industriels

6 - Politiques et plans et programmes 1 Plans et programmes 2 Cadre juridique et institutionnel 3 Education, information et sensibilisation

7 - Air et bruit 1 Développement urbain 2 Développement des activités 3 Transport

47 Ce deuxième classement a donné d’autres classements dans chaque catégorie d’enjeux. Les résultats sont les suivants, récapitulés dans ces tableaux : Tab.33 Classement des enjeux : Ressources en eau

1 Rejets des eaux usées

1 Accroissement de la population 2 Utilisation accrue et prélèvement des ressources en eau 3 Rejets solides

1 Rejets des eaux usées

2 Développement des activités 2 Utilisation accrue et prélèvement des ressources en eau 3 Rejets solides

1 Utilisation accrue et prélèvement des ressources en eau

2 Pratiques culturales 3 Développement agricole 3 Utilisation de fertilisants

4 Utilisation de produits phytosanitaires

1 Déficience en infrastructures d’assainissement liquide

2 Déficience en infrastructures d’assainissement solide 4 Infrastructures 3 Envasement des barrages

4 Déficience en infrastructures d’irrigation

Tab.34 Classement des enjeux :Sols

1 Forte demande en logements

Pression urbaine (extension du périmètre urbain au dépens des 2 zones agricoles, du littoral, des zones forestières, …)

1 Développement urbainr 3 Densification des cotes

4 Etalement des villes

4 Diminution des espaces verts

1 Utilisation des produits phytosanitaires

2 Pertes en sols (désertification)

2 Pertes en sols (urbanisation)

2 Développement agricole 4 Utilisation des fertilisants 5 Pertes en sols (Erosion)

6 Pertes en sols (baisse de productivité)

7 Surpâturage

1 Abandon des carrières sans réhabilitation Développement des 3 2 Abandon des mines sans réhabilitation activités 3 Déchets solides

48 Tab.35 Classement des enjeux : Littoral

1 Rejets des eaux usées 1 Accroissement de la population 2 Rejets solides

1 Rejets des eaux usées

2 Rejets solides 2 Développement des activités 3 Transport

4 Extraction du sable

1 Utilisation de fertilisants 3 Développement agricole 2 Utilisation de produits phytosanitaires

1 Déficience en infrastructures d’assainissement solide 4 Infrastructures 2 Déficience en infrastructures d’assainissement liquide

Tab.36 Classement des enjeux : Biodiversité

1 Fragilisation et destruction du littoral

2 Fragilisation et destruction des forêts 1 Développement urbain 3 Destruction de la flore et de la faune

4 Surexploitation halieutique

1 Fragilisation et destruction des forêts

2 Développement agricole 2 Destruction de la flore et de la faune 3 Surpâturage

Tab.37 Classement des enjeux : Risques naturels et technologiques

1 Sécheresse et pénurie d’eau

2 Inondations

2 Incendies de forêts 1 Risques naturels 4 Erosion et désertification

5 Glissement et affaissement de terrains

6 Invasion d’acridiens

1 Accidents de pollution des eaux superficielles et souterraines

2 Mines abandonnées

2 Carrières abandonnées

4 Pollution atmosphérique 2 Risques technologiques 5 Accidents de transport

6 Incendie et explosions dans les installations industrielles et commerciales

7 Rupture des grands barrages

8 Pollution par les hydrocarbures

Tab.38 Classement des enjeux : Politiques et plans et programmes

1 Insuffisance des programmes 1 Plans et programmes 2 Insuffisance des plans

1 Insuffisance législative

2 Déficit en matière de réglementation 2 Cadre juridique et institutionnel 3 Manque de coordination entre les différents établissements

4 Déficit en matière de normes

1 Insuffisance de programmes d’éducation

3 Education, information et sensibilisation 2 Insuffisance de sensibilisation 3 Insuffisance d’information

49 Tab.39 Classement des enjeux : Air et bruit

1 Rejets gazeux

1 Développement urbain 1 Poussières 3 Bruit

1 Rejets gazeux

2 Développement des activités 2 Poussières 3 Bruit

1 Rejets gazeux 3 Transport 2 Bruit

Enfin, un coefficient a été appliqué selon l’importance de l’impact environnemental de chaque enjeu suivant le degré d’importance

Importance Score Maximum 5

Élevée 4

Moyenne 3

Faible 2

Nulle 1

Une analyse multicritères a permis d’effectuer un choix ■■ En face de chaque critère retenu, une note est attribuée. entre ses enjeux en décomposant une grille d’analyse en Cette note dépendra de son classement, c.à.d. pour plusieurs exercices chacun pondéré d’un coefficient. chaque critère, il y aura un classement entre les para- ■■ Les critères sur lesquels sera basée l’analyse ont été mètres et ce classement donnera la note (qui ne dépas- identifiés. sera pas 4) (voir l’exemple ci-dessous). ■■ A chaque critère est affecté un coefficient selon son im- Exemple : portance relative.

Critères Classement Note attribuée

Critère A 1 4

Critère B 2 3

Critère C 3 2

Critère D 4 1

Ces notes seront ensuite pondérées en fonction du coeffi- Le choix a porté sur les 30 premiers enjeux prioritaires sur cient affecté au critère, il s’agit du coefficient d’importance les 77 analysés, soit 39 % des propositions. de l’impact environnemental choisi pour chaque enjeu sui- Ces enjeux ont été regroupés pour donner une liste des vant le degré d’importance. problématiques environnementales majeures de la région L’intérêt de cette étape est d’arriver au final à doter chaque de l’Oriental. enjeu d’un score qui permettra de classer les enjeux entre Ces choix ont été regroupés pour donner une liste des eux. problématiques environnementales majeures de la région Le classement consiste à attribuer un rang à chaque élé- de l’Oriental issue de cette concertation avec les acteurs ment de décision en rapport avec son degré d’importance régionaux. dans la décision à prendre. Les éléments de décision peuvent alors ensuite être classés les uns par rapport aux autres (le premier, le deuxième, etc.).

50 Tab.40 Enjeux prioritaires par domaine

Ressources en eau 1 Déficience en infrastructures d’assainissement liquide et d’épuration

2 Utilisation accrue et prélèvement des ressources en eau

3 Pratiques culturales et utilisations des fertilisants

4 Déficience en infrastructures d’assainissement solide

Sol Pression urbaine (extension du périmètre urbain au dépens des zones agricoles, du littoral, des 1 zones forestières, …)

2 Utilisation des produits phytosanitaires et des fertilisants

3 Diminution des espaces verts

4 Pertes en sols (désertification, érosion, etc.)

Air et Bruit 1 Pollution atmosphérique - Rejets gazeux

Risques naturels et technologiques 1 Sécheresse et pénurie d’eau

2 Inondations

3 Incendie des forêts

Biodiversité 1 Fragilisation et destruction des forêts

2 Destruction de la flore et de la faune

3 Surpâturage

Littoral 1 Déficience en infrastructures d’assainissement liquide et d’épuration

2 Déficience en infrastructures d’assainissement solide

3 Transport maritime

5.3 - PRÉSENTATION DES AXES PRIORI- Ce plan d’action a pour but de présenter des objectifs TAIRES DU PLAN D’ACTIONS concrets à atteindre, des échéances ainsi que des résultats anticipés à partir des actions prioritaires identifiées par la L’élaboration du plan d’action est une première étape. politique environnementale. Cette initiative sera très décisive pour le développement durable de la région. Les objectifs de la politique environnementale et de son plan d’action sont de doter progressivement la région Ce plan est le fruit des nombreux questionnements et de l’Oriental d’un outil de mobilisation lui permettant, de consultations qui ont permis d’identifier les défis environ- concert avec tous ses partenaires, de mettre en place nementaux, les objectifs, ainsi que les interventions spé- progressivement des mécanismes de protection, restau- cifiques en vue d’assurer la protection de l’environnement ration et mise en valeur de l’environnement, et d’implan- de la région. tation d’une saine gestion environnementale, dans le but Grâce à la mise en œuvre de ce plan, la région de l’Oriental de maintenir un haut standard de qualité de vie sur son confirmera son engagement affiché par les acteurs d’être territoire, pour l’ensemble de sa population actuelle et pour une région respectueuse de l’environnement. les générations à venir. Le plan d’action favorise le passage de la planification à la Les principes directeurs contenus dans la politique envi- gestion. Il traduit, en interventions concrètes, les intentions ronnementale ainsi que les actions qui en découlent, seront des acteurs de la région et permet de relier des projets iso- progressivement intégrés dans les outils de développe- lés à un plan d’action plus cohérent ainsi qu’à des parte- ment et de planification de la région notamment le SRAT de naires et à des budgets. la région de l’Oriental ou tout autre document stratégique.

51 De manière générale, la région a déjà entrepris des actions ■■ Objectif 3 : Sensibiliser à l’hygiène et à la salubrité dans chacun des champs d’intervention retenus. publique. Cependant, certains champs d’intervention sont plus avan- 5.3.2 - AXE 2 : RÉDUCTION DE LA PRESSION cés dans le cadre de la prévention et de la protection de URBAINE l’environnement que d’autres. Ce plan d’actions ne prétend pas être exhaustif. Il s’agit d’une série d’actions prioritaires, La région de l’Oriental connaît un développement urbain et au regard du diagnostic environnemental de la région, des un exode rural très marqué dans les décennies passées. enjeux environnementaux et aussi des choix des acteurs. Cependant, le développement de l’infrastructure urbaine Ces actions prioritaires constitueront le levier pour assurer n’a pas pu aller de pair avec l’accroissement de la popula- la protection et la sauvegarde de l’environnement. tion urbaine et l’extension des zones bâties. De ce dévelop- pement résulte une série de problèmes environnementaux : Dix axes de perfectionnement ont été arrêtés suites aux résultats des choix des enjeux prioritaires de la région de ■■ Un accroissement rapide, peu organique, mal organisé et l’Oriental. L’ensemble de ces axes va permettre de remé- non maîtrisé de la zone bâtie. dier aux problèmes environnementaux, d’améliorer les ■■ Une armature urbaine déséquilibrée. conditions de vie des populations et d’initier le processus ■■ Une inadéquation entre l’offre et la demande en loge- d’intégration des démarches environnementales volonta- ment social. ristes dans la planification territoriale et sectorielle. ■■ Une prolifération du phénomène de l’habitat clandestin. ■ Amélioration de l’assainissement liquide. ■ Axe 1 : ■■ Une extension au détriment des terrains agricoles, fores- ■■ Axe 2 : Réduction de la pression urbaine (extension du tiers et des oasis. périmètre urbain au dépens des zones agricoles, du Pour la maîtrise de la croissance urbaine, seuls les docu- littoral, des zones forestières, etc.). ments d’urbanisme sont capables de le faire. Ils fixent les ■■ Axe 3 : Préservation des ressources en eau. orientations à long terme et ont pour objectif de localiser ■■ Axe 4 : Amélioration des pratiques culturales. les espaces à préserver et ceux destinés à l’urbanisation et ■■ Axe 5 : Amélioration de la gestion des déchets. aux grands équipements publics. ■■ Axe 6 : Protection des sols et de la biodiversité. L’effort de planification urbaine entrepris dans la région de l’Oriental a permis de couvrir les villes et les centres urbains ■ Gestion durable du littoral. ■ Axe 7 : en documents d’urbanisme et on est en droit d’en attendre ■■ Axe 8 : Maîtrise des Risques. des effets bénéfiques sur le développement des villes. ■■ Axe 9 : Gouvernance. Les études d’évaluation de leur mise en œuvre restent pa- ■■ Axe 10 : Education et sensibilisation. radoxalement très limitées malgré les insuffisances consta- Les axes sont déclinés en plusieurs objectifs et actions. tées dans la maîtrise du développement urbain et l’émer- Ces actions sont le reflet des déficiences constatées lors gence de nouvelles préoccupations et attentes chez les des choix des enjeux prioritaires de la région. Elles per- pouvoirs publics et les agences urbaines qui vont dans le mettront de rattraper le retard accusé par les programmes sens de l’amélioration des performances des documents. de mise à niveau environnementale, et/ou de combler les Pour mieux appréhender ces enjeux et afin d’améliorer la insuffisances identifiées lors de l’analyse des principaux planification urbaine au niveau de la Région de l’Oriental, 4 déterminants agissant principaux objectifs ont été retenus dans ce plan d’actions : 5.3.1 - AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT ■■ Objectif 1 : Actualiser et compléter la couverture des LIQUIDE communes en documents d’urbanisme. L’insuffisance en matière d’assainissement liquide et ■■ Objectif 2 : Veiller à l’application des règlements d’urbanisme. d’épuration des eaux usées est l’une des principales ■■ Objectif 3 : Utiliser les moyens de gestion informatique causes de la dégradation de la qualité des eaux de surface et les nouvelles technologies pour suivre et souterraines. les différentes opérations urbaines en Les rejets liquides industriels ainsi que les rejets des activi- créant une base de données. tés artisanales, accentuent la pollution des eaux. ■■ Objectif 4 : Mener une nouvelle réflexion d’aménagement. La protection de la ressource en eau et la réduction de 5.3.3 - AXE 3 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES l’empreinte des activités dépend fortement de l’efficacité EN EAU des actions entreprises pour améliorer l’assainissement. Le déséquilibre important du bilan ressources-besoins L’atteinte des objectifs fixés dans ce domaine repose donc dans la région nécessite une vigilance accrue sur les sur une action concertée et une sensibilisation de tous les moyens à mettre en action pour préserver cette ressource acteurs. rare. Cette rareté de l’eau est synonyme de graves impacts Pour lutter contre ces enjeux et afin d’améliorer l’assainis- négatifs sur les systèmes de production, la santé et plus sement liquide dans toutes ses composantes au niveau de particulièrement sur l’environnement et le développement la Région de l’Oriental, 3 principaux objectifs ont été rete- durable. nus dans ce plan d’action: Le contexte hydrologique est marqué par la rareté de plus ■■ Objectif 1 : Rechercher les solutions appropriées du en plus accentuée due, essentiellement, aux changements mode d’assainissement. climatiques, à l’usage peu rationnel et à la croissance dé- ■■ Objectif 2 : Réaliser des stations d’épuration avec réuti mographique. lisation des eaux usées.

52 Les besoins des différents secteurs usagers de l’eau sont en eau dans la perspective de pérenniser le système de en croissance continue. La surconsommation d’eau pro- production agricole basé sur l’intensification agricole sous vient à la fois des pertes des conduites d’amenée (trans- irrigation et de préserver la santé de la population. port) et des réseaux de distribution. Elle est causée éga- Pour mieux appréhender ces enjeux et afin d’améliorer la lement par l’inefficacité des usages, tant sur les plans pratique culturale dans la Région de l’Oriental, 3 principaux agricole, industriel et domestique, qui pèse sur le secteur. objectifs ont été retenus dans ce plan d’action: Elle présente un impact fort sur les prélèvements sur la res- ■ Mieux gérer les ressources en eau. source (souterraine et de surface). ■ Objectif 1 : ■ Améliorer les pratiques agricoles. La réduction de l’empreinte écologique des activités sur ■ Objectif 2 : la composante « eau » est liée à une meilleure gestion des ■■ Objectif 3 : Former et accompagner les exploitants. ressources et à une amélioration de la qualité de l’eau et de 5.3.5 - AXE 5 : AMÉLIORATION DE LA GESTION l’assainissement. DES DÉCHETS Les actions envisagées sur la demande en eau, notamment : Pour le secteur des déchets, d’importants efforts ont été un programme de conversion massive à l’irrigation loca- déployés, notamment la création de la décharge contrôlée lisée ainsi qu’une amélioration des réseaux de distribution au niveau de la ville de Nador. Ce qui portera le nombre des urbains et d’adduction pour de meilleurs rendements. La décharges contrôlées au niveau de la région à 4. A signaler gestion de la demande en eau et la valorisation de l’eau que les autres décharges contrôlées de la région sont au permettront à terme une économie d’eau importante. niveau des villes de Berkane, Oujda et Figuig. Les 6 objectifs assignés à cet axe de préservation des res- Le taux de collecte des déchets au niveau de la région est sources en eau pour la région de l’Oriental sont récapitulés de 90 % dans les villes de Nador, Oujda, Berkane et Taou- comme suit : rirt. Il avoisine 75% dans le reste des villes de la région. ■■ Objectif 1: Renforcer les actions de préservation et Ces décharges recevront environ 74 % des déchets pro- d’économie de l’eau. duits par la région. A noter que les provinces de Nador et ■■ Objectif 2 : Garantir la qualité des ressources en eau. Berkane et la préfecture d’Oujda produisent à elles seules ■■ Objectif 3 : Améliorer la connaissance de l’état des 80% du volume total des déchets. ressources en eau. Les quantités des déchets solides produites ne cessent de ■■ Objectif 4 : Améliorer les performances des réseaux. croître en fonction de l’extension urbaine, de l’accroisse- ment démographique, de l’industrialisation, de l’implan- ■ Mobiliser les ressources en eau non ■ Objectif 5 : tation des services administratifs, des établissements de conventionnelle en recourant à la réutilisation commerce et des établissements de Services. des eaux usées épurées. Les activités industrielle et hospitalière génèrent également ■ Encadrer davantage le domaine de l’eau ■ Objectif 6 : des déchets spécifiques: des déchets dits « banals », et, (lois, règlements, amendes, etc. des déchets dangereux. L’élimination de ces déchets in- 5.3.4 - AXE 4 : AMÉLIORATION DES PRATIQUES dustriels spéciaux, requiert des équipements spécifiques. CULTURALES Ainsi, cet axe repose sur les principaux objectifs suivants L’activité agricole constitue une source de pollution pour la au niveau de la région: qualité des ressources en eau, du fait de la non-rationalisa- ■■ Objectif 1 : Améliorer les conditions de ramassage, de tion des produits phytosanitaires et des engrais ainsi que transport et de traitement des déchets les mauvaises pratiques agricoles en matière d’irrigation. ■■ Objectif 2 : Maîtriser et traiter les déchets spéciaux. L’irrigation peut avoir des effets négatifs sur l’environne- ■ Valoriser les déchets. ment, en particulier sur la qualité des eaux superficielles ■ Objectif 3 : et souterraines à travers soit la mauvaise qualité de l’eau ■■ Objectif 4 : Réhabiliter et/ou fermer les décharges sauvages. qu’elle applique soit en servant de vecteur aux intrants ■■ Objectif 5 : Développer les ressources humaines et la (engrais azotés et pesticides appliqués souvent en excès). capacité institutionnelle. Les engrais, lorsqu’ils sont appliqués en trop grande quan- ■■ Objectif 6 : Renforcer l’éducation et la sensibilisation. tité par rapport aux besoins des plantes et à la capacité de 5.3.6 - AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA rétention des sols, sont des causes majeures de la pollu- BIODIVERSITÉ tion de l’eau potable (liée à la toxicité des nitrates) ou de l’eutrophisation des eaux douces à travers le lessivage des La préservation de la biodiversité renvoie à un large nombre éléments solubles, soit vers la nappe phréatique soit, vers de problématiques qui touchent de manière spécifique à les cours d’eau par ruissellement. travers les milieux suivants : les forets, les sols, la gestion durable des terres, les zones humides, etc. L’application des produits phytosanitaires peut présenter des risques pour les ressources en eau soit par contami- Les sols constituent une ressource naturelle et le support nation ponctuelle lors de la manipulation des produits ou de l’ensemble des activités économiques. Leur rôle est lors de l’entreposage, soit par contamination diffuse après particulièrement déterminant en agriculture et assure en l’application des produits, par ruissellement vers les eaux même temps des fonctions écologiques de premier ordre de surface ou par infiltration vers les eaux souterraines. dont le maintien de la végétation, le drainage et l’infiltration de l’eau entre autres. Des efforts restent encore à faire dans les domaines de la protection quantitative et qualitative de ces ressources

53 Le sol subit de nombreuses agressions et dégradation qui Ensuite, la région doit entreprendre des actions d’ordre impactent directement la biodiversité et l’environnement local qui permettront la protection du littoral et la préser- régionale. La combinaison des effets des conditions cli- vation des ressources naturelles côtières. Trois principaux matiques et les pressions exercées par l’Homme sur les objectifs ont été retenus, notamment : ressources naturelles jouent un rôle prépondérant dans ■■ Objectif 1 : Contrôler et accompagner l’urbanisation du littoral. cette dégradation. Les plus importantes de ces pressions ■ Renforcement de la gestion intégrée des mettent en évidence l’importance de la préservation des ■ Objectif 2 : zones côtières. ressources en sol au niveau de la région et nécessite la mise en place d’actions correctives. ■■ Objectif 3 : Garantir la protection et la pérennité des plages. Les pressions identifiées sont entretenues par une défail- 5.3.8 - AXE 8 : MAÎTRISE DES RISQUES lance d’ordre institutionnelle et législative concomitantes à Le développement parallèle de l’industrie et de l’urbanisa- une méconnaissance assez prononcée de la ressource. tion a eu pour conséquence un accroissement des risques Ainsi, le système de préservation durable des sols et de la en cas d’accident. C’est à la suite de catastrophes que biodiversité au niveau de la région de l’Oriental repose sur s’est manifestée une prise de conscience. Des mesures de les principaux objectifs suivants: prévention ont été mises en place. ■■ Objectif 1 : Renforcer les actions de lutte contre l’érosion. Dans la région de l’Oriental, la prévention et la gestion des situations d’urgence sont assurées par le Wali et Gouver- ■■ Objectif 2 : Faire un inventaire et réhabiliter les sites pollués. neurs, assistés par des Cellules de prévention et de gestion ■■ Objectif 3 : Renforcer les actions des espaces verts. des risques (CPGR) et les Commandements provinciaux ■■ Objectif 4 : Renforcer les actions de préservation des et régionaux de la protection civile et de la Gendarmerie forêts contre la déforestation. Royale (Circulaire du Ministère de l’Intérieur du 19 janvier ■■ Objectif 5 : Développer une stratégie de maîtrise et de 2001 destinée aux Walis et Gouverneurs). valorisation de la biodiversité. Les établissements pouvant être à l’origine d’un accident ■■ Objectif 6 : Améliorer la gestion des carrières. technologique majeur doivent être recensés et leur contrôle doit s’exercer à partir d’une politique générale de préven- ■■ Objectif 7 : Encadrer le domaine de gestion des sols. tion du risque technologique. 5.3.7 - AXE 7 : GESTION DURABLE DU LITTORAL Pour prévenir les risques naturels, liés ou non au change- La Région de l’Oriental est une zone maritime dont le lit- ment climatique, l’élaboration des différents Plans de Pré- toral est un atout stratégique majeur dans son développe- vention des Risques Naturels Prévisibles (PPRNP) tels que ment socio-économique et humain. Ce développement ne les inondations (PPRI), les mouvements de terrain (PPMT) pourra se faire sans l’adoption d’un système de gouver- et les séismes (PPRS) doivent être élaborés. nance basé sur la gestion intégrée de ce milieu. Ainsi, cet axe repose sur les principaux objectifs suivants Le littoral méditerranéen qui s’étend sur une longueur de au niveau de la région: 200 km revêt une importance considérable pour la région. ■■ Objectif 1 : Maîtriser les aspects liés aux risques Le littoral côtier est une zone complexe, vulnérable forte- technologiques. ment convoitée. Il présente une flore et une faune originale. C’est un espace de conflits, de convergence d’intérêts en- ■■ Objectif 2 : Maîtriser les aspects liés aux risques traînant une littoralisation pesante des côtes du à la pres- ■■ Objectif 3 : Encadrer le domaine de gestion des risques. sion démographique et l’urbanisation. 5.3.9 - AXE 9 : GOUVERNANCE La façade maritime est soumise à une pression urbaine La région de l’Oriental à l’instar des autres régions du Ma- très importante. De grands projets d’intensification de roc, souffre de problèmes environnementaux, souvent la l’urbanisation sont réalisés, en cours de réalisation, pro- conséquence des activités anthropiques. L’augmentation grammés ou projetés: Extension et aménagement du port, de la population, l’urbanisation, l’industrialisation, la surex- programmes touristiques et de loisirs (Saïdia, Marchica, ploitation des ressources naturelles et l’impact des diverses etc.). En plus du conflit d’usage que ces projets risquent agressions faites aux écosystèmes se combinent à des de provoquer dans le fonctionnement urbain, la fragilité et problèmes de gouvernance environnementale. Le manque la vulnérabilité de la côte face aux risques d’érosion et d’information, l’insuffisance en matière de communication, de submersion marine sont à prendre en considération en de coordination et de concertation entre la multitude d’ac- urgence afin d’éviter des situations irréversibles ou très dif- teurs impliqués dans la gestion de l’environnement, sont ficilement maîtrisables. autant de facteurs qui empêchent une gestion appropriée. Le milieu littoral de la région de l’Oriental est également II convient de noter par ailleurs que le domaine de l’envi- exposé au phénomène de l’érosion marine qui touche spé- ronnement relève d’une multitude de départements minis- cifiquement la côte méditerranéenne et les petites falaises tériels, d’établissements publics, semi-publics et privés qui sablonneuses prés de Kariat Arekmane. représentent d’une manière directe ou indirecte des insti- Il est nécessaire, tout d’abord, d’adopter le projet de loi tutions de gestion, de coordination ou de consultation en relative à la protection et à la mise en valeur du littoral. matière d’environnement. En effet, le littoral marocain est actuellement régi par des En plus, les problèmes environnementaux sont aggravés textes fragmentaires, souvent très anciens, non dissuasifs, par des mécanismes réglementaires fragmentés et peu appliqués de manière non coordonnée par de nombreuses appliqués et de faibles moyens d’exercice de la puissance institutions. publique.

54 La protection de l’environnement se trouve confronté L’éducation, l’information et la communication sont des aussi à la multiplicité et la prolifération des organismes de actions fondamentales pour toute politique de protection conseil, de décision et de gestion de Plans et Programmes. de l’environnement. Ce type de gouvernance conduit à une multiplication des Les efforts doivent être mis en œuvre pour promouvoir la intervenants, un manque de cohérence et l’absence d’une conscience environnementale et ancrer une culture du dé- police administrative. veloppement durable chez les différentes catégories, par- L’absence d’organismes publics spécialisés chargés de la ticulièrement chez les jeunes, dans les différentes régions. protection et de la régulation environnementale représente Les efforts des différentes parties intervenantes, - gouver une insuffisance du système national et régional de ges- nementales et non gouvernementales, sont très probants tion de l’environnement. La plupart des pays avancés ont pour enregistrer d´importants résultats dans le sens de la très tôt fait le choix de mettre en place des agences spé- concrétisation des objectifs nationaux, en ce qui concerne cialisées qui veillent au respect de la réglementation sur notamment, le renforcement de la participation et des l’environnement et assurent la gestion de certains services concepts tels que le partenariat, l´adhésion volontaire environnementaux. et l´incitation à la participation du tissu associatif, autant Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes pour d´éléments qui ont impulsé l´effort de sensibilisation sur le assurer la coordination entre les secteurs et la cohérence terrain. En effet, les espaces réservés à l´environnement entre les stratégies. Les pouvoirs publics et les autres ac- dans le paysage de l´audiovisuel se sont étendus ; les teurs peuvent aussi améliorer les pratiques et les procé- échos de l´environnement et du développement durable se dures institutionnelles en les étayant par des systèmes de sont renforcés dans la presse nationale ; les concours et gestion appropriés et des mécanismes efficaces de ges- les activités incitatives se sont multipliés et les initiatives tion et de résolution des conflits. du tissu associatif se sont consolidées, en appui aux pro- ■■ Objectif 1 : Améliorer l’implication de toutes les institutions. grammes de sensibilisation. ■■ Objectif 2 :Améliorer la coordination entre les L’enjeu aujourd’hui est de continuer à faire évoluer les men- différentes institutions. talités par un travail préventif, sans oublier le cas échéant les missions de police. De nouvelles représentations et ■ Améliorer l’aspect législatif. ■ Objectif 3 : pratiques doivent émerger qui concilient les éléments posi- ■■ Objectif 4 : Assurer en amont l’information et la tifs des traditions culturelles du pays et/ou de la région, les sensibilisation du plus grand nombre aux besoins de la société moderne et ceux de la restauration problèmes environnementaux. des écosystèmes. 5.3.10 - AXE 10 : ÉDUCATION ET SENSIBILISATION ■■ Objectif 1 : Activer le programme de mise à niveau des Pour accompagner sa stratégie de mise à niveau environ- écoles et des mosquées rurales. nementale, le Maroc déploie un effort important en matière ■■ Objectif 2 : Renforcer le programme de sensibilisation d’information, de sensibilisation et d’éducation à l’envi- et d’éducation environnementale. ronnement, et ce dans l’objectif de faire participer acti- ■■ Objectif 3 : Renforcer la formation continue des formateurs, vement les différents acteurs dans la mise en œuvre des des collectivités et des associations en programmes environnementaux et inculquer des valeurs et environnement. des éthiques écologiques, car la sensibilisation et l’édu- cation sont à la base de l’évolution de toute culture écolo- ■■ Objectif 4 : Impliquer la société civile et les collectivités gique à différentes échelles sociales. locales dans le processus de sauvegarde de l’environnement. La mobilisation des citoyens, individus ou groupes au niveau de la région de l’Oriental, pour qu´ils participent à ■■ Objectif 5 : Renforcer les capacités humaines, la protection de l´environnement constitue et constituera techniques, et institutionnelles dans les l´un des piliers de la stratégie régionale de protection de domaines de la sensibilisation et de l´environnement. communication environnementales.

55 5.4 - TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES ACTIONS 5.4.1 - AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE

Objectifs Actions Acteurs concernés

Améliorer le taux de raccordement Autorités locales, Municipalités, Communes, RADEEO, ONEE – B. Eau

Maintenir et renforcer l’entretien des réseaux d'assai- Autorités locales, Municipalités, Communes, RADEEO, Rechercher les solutions nissement existants ONEE - B. Eau appropriées du mode d’assainissement Généraliser les réseaux d'assainissement Autorités locales, Municipalités, Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau

Instaurer un permis d’exploitation pour les industriels Autorités locales, Municipalités, Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, MCINET

Accélérer le rythme de mise en œuvre du PNA Autorités locales, Municipalités, Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau

Généraliser les STEP Autorités locales, Municipalités, Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau

Réhabiliter et renforcer les STEP existantes Autorités locales, Municipalités, Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau

Mettre en œuvre un plan d’actions régional visant l’éli- MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, mination de la pollution générée par les industries Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels Réaliser des stations Mettre en place des stations d’épuration dans les MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, d’épuration avec réutili- zones industrielles Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels sation des eaux usées Renforcer le contrôle des conformités des rejets indus- MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, triels et sévir Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels

Obliger la mise en place des STEP individuelles pour MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, les unités industrielles Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels

Veiller à la mise en place d'un système de management MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, environnemental pour les industriels Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels

Veiller à la récupération des biogaz pour générer la MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, production de l’électricité Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels

Assurer l'information et la sensibilisation des acteurs Tous les acteurs concernées par la gestion de l'assainissement

Sensibiliser à l’hygiène Mettre en place des mesures d'accompagnement et Tous les acteurs et à la salubrité publique sensibilisation de la population Sensibiliser les usagers aux bonnes pratiques et au Tous les acteurs respect des normes en vigueur

56 5.4.2 - AXE 2 : RÉDUCTION DE LA PRESSION URBAINE

Objectifs Actions Acteurs concernés

Actualiser les documents d’urbanisme (SRAT, Plans d’Aménagements, etc.) et des études de restructuration et de réhabilitation en prenant en compte les Tous les acteurs dispositions de préservation de l’environnement et du développement durable. Actualiser et compléter la couver- ture des communes en documents Compléter la couverture des communes en documents d’urbanisme. Tous les acteurs d’urbanisme Alléger et accélérer la procédure d’élaboration et d’homologation des docu- Tous les acteurs ments d’urbanisme.

Veiller à l’application des principes du SRAT. Tous les acteurs Veiller à l’application des règlements d’urbanisme Interdire le système des dérogations en urbanisme. Tous les acteurs

Utiliser les moyens de gestion informatique et les nouvelles tech- Utiliser les nouvelles technologies de l’information pour suivre et gérer les Tous les acteurs nologies pour suivre les différentes différentes opérations urbaines en créant une base de données. opérations urbaines en créant une base de données Mettre en place une vision stratégique pour la région et les provinces. Tous les acteurs

Interdire l’extension urbaine sur les terrains agricoles, forestiers et les oasis. Tous les acteurs

Encourager l’extension urbaine verticale. Tous les acteurs

Changer le processus d’aménagement et de planification au niveau rural, en Tous les acteurs Mener une nouvelle réflexion d’amé- créant et en mettant en place de véritables centres ruraux. nagement Mettre en place un urbanisme participatif en impliquant tous les acteurs dans Tous les acteurs le processus d’aménagement.

Instaurer des Etudes d'Impact Environnemental et Social des documents Tous les acteurs d'urbanisme.

Former et mettre en place une brigade d’inspecteurs et intensifier les inspections. Tous les acteurs

5.4.3 - AXE 3 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU

Objectifs Actions Acteurs concernés

Renforcer et généraliser le mode d’irrigation en goutte à goutte. MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs MAPM, Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE – Optimiser les prélèvements (agricole, touristique et industrielle). B. Eau, Agriculteurs, Industriels, Hôteliers Renforcer les actions de préservation et MAPM, Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE - Multiplier les campagnes d’information et de sensibilisation. d’économie de l’eau B. Eau, Agriculteurs, Industriels, Hôteliers MAPM, Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE - Intégrer la réutilisation d’eaux usées traitées en irrigation. B. Eau, Agriculteurs Renforcer le réseau de surveillance et de suivi de la qualité des MAPM, Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE ressources en eau. - B. Eau Actualiser l’inventaire des foyers de pollution. Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau Définir les objectifs de qualité par nappe et par tronçon d’oued Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau Améliorer la connais- permettant la maîtrise des rejets. sance de l’état des ressources en eau Mettre en place pour toutes les nappes, un « contrat nappe MAPM, Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE - » permettant l’engagement des exploitants et la maîtrise des B. Eau, Agriculteurs pompages. Renforcer la banque de données, d'un système d'informations MAPM, Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE géographiques et d'outils pour la gestion des nappes. - B. Eau

Renforcer l’assainissement liquide. Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau

MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, Maîtriser la pollution industrielle. Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, Etablir un schéma directeur de dépollution industrielle régionale. Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels Garantir la qualité des ressources en Mettre en place des services d’inspection spécifiques aux MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, eau industries et la mise en place d’audits industriels environnemen- Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, Industriels taux.

Lutter contre la pollution diffuse agricole. MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs

Renforcer l’encadrement des utilisateurs des engrais et des MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs produits chimiques.

57 Objectifs Actions Acteurs concernés

Améliorer les performances hydrauliques des systèmes d’irriga- MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs tion par la réhabilitation des réseaux d’irrigation. Améliorer les perfor- mances des réseaux Améliorer les performances des réseaux d’assainissement, de Autorités locales, Municipalités, Communes, l’AEP. ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau Mettre en place un plan directeur de réutilisation des eaux non Mobiliser les MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- conventionnelles (eaux usées épurées, eaux pluviales, eau de ressources en eau munes, ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau non conventionnelle dessalement, etc.). en recourant à la Réinjecter les eaux usées après traitement pour les nappes réutilisation des eaux MAPM, MDE, Autorités locales, ABH, Agriculteurs usées épurées utilisées pour l’irrigation. Améliorer le rôle de la police de l'eau. MAPM, MDE, Autorités locales, ABH, Agriculteurs

Encadrer davantage Mettre en place un guide de réutilisation des eaux usées trai- MAPM, MDE, Autorités locales, ABH, Agriculteurs le domaine de l'eau tées. (lois, règlements, amendes, etc.) Renforcer le programme de sensibilisation en vue d’économiser MDE, Autorités locales, ABH, RADEEO, ONEE - l’eau potable. B. Eau

5.4.4 - AXE 4 : AMÉLIORATION DES PRATIQUES CULTURALES

Objectifs Actions Acteurs concernés

Evaluer les quantités et qualités de la ressource en eau dispo- nible (cours d'eau, eaux souterraines), leurs conditions d'exploi- tation, leur variabilité et leur vulnérabilité (rejets, lessivage des MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs engrais et phytosanitaires), au regard des besoins exprimés et Mieux gérer les res- impacts des activités agricoles. sources en eau. Promouvoir la gestion collective des systèmes d'irrigation pour MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs optimiser les prélèvements et les usages. Assurer une surveillance environnementale de la contamination MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs par les intrants agricoles Promouvoir le développement de pratiques agricoles plus res- MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs pectueuses de la ressource en eau et de l'environnement. Améliorer la connaissance sur les pratiques actuelles et leurs MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs impacts. Mettre en place de pratiques plus respectueuses de l’environ- Améliorer les pra- MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs tiques agricoles. nement. Renforcer les procédures de contrôle du réseau de commercia- MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs lisation et distribution des engrais et des pesticides.

Renforcer les contrôles portant sur l’utilisation et la distribution MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs des intrants agricoles. Orienter les agriculteurs vers le développement de l’agriculture MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs «raisonnée». Renforcer la formation des agriculteurs sur toutes les tech- niques culturales: la rotation des cultures, les précautions à prendre lors de l’utilisation des produits phytosanitaires, MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs l’établissement de seuils pour commencer le traitement et la maîtrise du défrichement. Accompagner l’exploitant dans la diversification de ses produc- tions et des activités mais également dans le perfectionnement MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs Former et accompa- du système d’exploitation. gner les exploitants. Mettre en place une politique de réduction de l’utilisation des MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs pesticides (incitation, labellisation, etc.) Assurer et renforcer un encadrement technique pour aider les exploitants à maîtriser les nouvelles techniques, notamment MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs celles sans produits chimiques. Proposer des alternatives pour une agriculture à la fois produc- tive et présentant moins de risque pour l’environnement et la MAPM, Autorités locales, ABH, Agriculteurs santé.

58 5.4.5 - AXE 5 : AMÉLIORATION DE LA GESTION DES DÉCHETS

Objectifs Actions Acteurs concernés

Autorités locales, Municipalités, Communes, Développer les infrastructures de collecte. Améliorer les condi- Concessionnaires tions de ramassage, Mettre en place des centres de transfert pour une gestion plus MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- de transport et souple. munes, Concessionnaires de traitement des déchets. Améliorer la qualité de collecte, transport, balayage et élimina- Autorités locales, Municipalités, Communes, tion des déchets. Concessionnaires MCINET, MDE, Autorités locales, Municipalités, Maîtriser la quantité de déchets industriels dangereux. Communes, Concessionnaires, Industriels Maîtriser et traiter Mettre en place un système de traitement des déchets spéciaux MS, MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- les déchets spé- de masse répondant aux normes. munes, Concessionnaires ciaux. Renforcement du Plan d’action régional de collecte des déchets MS, MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- spéciaux. munes, Concessionnaires Assurer un tri sélectif au niveau des sources de production MCINET, MS, MDE, Autorités locales, Municipali- (ménages, administrations, industries, bâtiments, etc.) tés, Communes, Concessionnaires, Industriels Valoriser les déchets. Assurer un tri, vente ou recyclage des matériaux recyclables MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- verre et plastiques. munes, Concessionnaires MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- Réhabiliter et/ou fermer les décharges sauvages. munes, Concessionnaires Réhabiliter et/ou MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- Eliminer les dépotoirs. fermer les décharges munes, Concessionnaires sauvages. MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- Mettre à niveau les décharges non contrôlées. munes, Concessionnaires MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- Professionnaliser la gestion du secteur. munes, Concessionnaires Développer les ressources humaines Formation des agents, techniciens et cadres chargés de la MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- et la capacité institu- gestion des déchets. munes, Concessionnaires tionnelle Définir les lacunes juridiques, financières et techniques que MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- connaît le secteur des déchets. munes, Concessionnaires Assurer l'information et la sensibilisation des acteurs concer- MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- nées par la gestion des déchets. munes, Concessionnaires Renforcer l’éduca- Mettre en place des mesures d'accompagnement et sensibilisa- MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- tion et la sensibili- tion de la population. munes, Concessionnaires, AREF sation Sensibiliser les usagers aux bonnes pratiques et au respect des MDE, Autorités locales, Municipalités, Com- normes en vigueur. munes, Concessionnaires

5.4.6 - AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ

Objectifs Actions Acteurs concernés

Renforcer les actions de conservation de sols par le reboise- MAPM, MET, MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités ment de protection et entretien des anciennes plantations et par locales, Municipalités, Communes les infrastructures antiérosives. Renforcer les actions Mettre en place des actions d’aménagement de lutte contre MAPM, MET, MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités de lutte contre l’érosion hydrique au niveau des bassins versants des oueds de locales, Municipalités, Communes l’érosion. la région. MAPM, MET, MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités Entretenir les ouvrages de lutte contre l’érosion déjà existants. locales, Municipalités, Communes MCINET, MET, MDE, ABH, Autorités locales, Faire un inventaire et réhabiliter les sites pollués. Municipalités, Communes, Industriels MET, MDE, ABH, HCEFLCD, Autorités locales, Réhabiliter les sites de carrières abandonnées. Municipalités, Communes Faire un inventaire et réhabiliter les sites Dépolluer les sols contaminés situés à proximités de certaines MCINET, MET, MDE, ABH, Autorités locales, pollués. unités industrielles polluantes et décharges sauvages. Municipalités, Communes, Industriels Préserver contre la salinisation via la normalisation de l’utilisa- MAPM, MDE, ABH, Autorités locales, Municipali- tion des engrais et des produits phytosanitaires au niveau des tés, Communes zones irriguées.

Renforcer les actions Renforcer les opérations des espaces verts. MDE, Autorités locales, Municipalités, Communes des espaces verts

59 Objectifs Actions Acteurs concernés

MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités Renforcer les plans d’aménagement des forêts et de reboisement. locales, Municipalités, Communes MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités Renforcer les Lutte contre la fragilisation des forêts. locales, Municipalités, Communes actions de préservation des Renforcer les opérations de reboisement des forêts par le lancement de MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités forêts contre la campagnes de plantation. locales, Municipalités, Communes déforestation Renforcer les systèmes de contrôle et de surveillance, en particulier par MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités satellite (SSTS). la surveillance des incendies de forêt qui représente une locales, Municipalités, Communes menace importante pour la forêt et la biodiversité dans sa globalité. Identifier les potentiels et richesses des SIBE de la région en termes de biodi- MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités versité afin de mettre en place une stratégie de préservation mieux adaptée. locales, Municipalités, Communes Développer une stratégie de Identifier et préserver les principaux habitats remarquables de la faune et de MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités maîtrise et de la flore. locales, Municipalités, Communes valorisation de la Protéger la biodiversité via la préparation des outils d’aide à la décision biodiversité MDE, HCEFLCD, ABH, Autorités (inventaires, potentiels, etc.) lors de l'élaboration de projets de développe- locales, Municipalités, Communes ment économique ou d'aménagements. MAPM, ABH, Autorités locales, Munici- Améliorer les connaissances du secteur des carrières. palités, Communes MET, MDE, ABH, HCEFLCD, Autorités Améliorer la ges- Elaborer le schéma régional de gestion des carrières. tion des carrières locales, Municipalités, Communes MET, MDE, ABH, Autorités locales, Réhabiliter les carrières abandonnées. Municipalités, Communes

Définir les lacunes juridiques, financières et techniques. MAPM, Autorités locales, ABH

Mettre en place d’un cadre législatif et la clarification institutionnelle en MAPM, Autorités locales, ABH faveur du sol. Encadrer le Soutenir les communes dans l’effort de professionnalisation du secteur aussi domaine de ges- bien pour celles qui gèrent en régie que pour celles qui ont opté pour une Autorités locales, ABH tion des sols gestion déléguée dans le cadre d’un partenariat public-privé. Former et sensibiliser les industriels par métier (bâtiment, électronique, construction automobile) à l’importance du choix des matières premières en MCINET, Autorités locales, ABH amont afin de réduire les déchets générés et faciliter leur traitement.

5.4.7 - AXE 7 : GESTION DURABLE DU LITTORAL

Objectifs Actions Acteurs concernés

MET, DE, Autorités locales, Municipalités, Appliquer strictement le cahier des charges du plan d'aménagement. Communes, Gendarmerie Royale, Agence urbaine Contrôler et accompagner MET, DE, Autorités locales, Municipalités, l’urbanisation Interdire les dérogations en aménagement. Communes, Gendarmerie Royale, Agence du littoral. urbaine MET, DE, Autorités locales, Municipalités, Assurer un bon assainissement des zones urbanisées. Communes, RADEEO, ONEE – B. Eau Mettre en place un plan d’action visant la gestion intégrée du littoral tenant compte de toutes les activités : pêche, biodiversité marine ; Aquaculture, Tous les acteurs urbanisation, industrie, etc. Renforcement Renforcer la gestion participative des zones côtières et assurer l’engage- de la Gestion Tous les acteurs ment de l’ensemble des acteurs concernés. Intégrée des Zones Côtières Accélérer la promulgation de la loi relative à la protection et à la mise en Tous les acteurs (GIZC) valeur du littoral. Mettre en place un système d’alerte et de lutte contre la pollution acciden- MET, DE, Autorités locales, Municipalités, telle. Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau MET, DE, MAPM, Autorités locales, Muni- Identifier les mesures permettant de renforcer la protection du littoral et cipalités, Communes, RADEEO, ONEE - B. des eaux marines côtières, la biodiversité marine. Eau, INRH Garantir la Interdire et éliminer les activités nocives. Autorités locales, Municipalités, Communes protection et la pérennité des MET, DE, Autorités locales, Municipalités, Interdire les rejets sur le littoral. plages Communes, RADEEO, ONEE - BE, INRH DE, Autorités locales, Municipalités, Com- Installer des équipements sanitaires adéquats. munes, RADEEO, ONEE - B. Eau

60 5.4.8 - AXE 8 : MAÎTRISE DES RISQUES

Objectifs Actions Acteurs concernés

MCINET, MET, MDE, Autorités locales, Elaborer des plans de prévention des risques au niveau des zones et des Municipalités, Communes, Gendarmerie unités industrielles importantes. Royale, DRM, Industriels Maîtriser les Autorités locales, Municipalités, Communes, aspects liés aux Prendre en compte les zones à risque dans les schémas d’aménagement. risques techno- Agence urbaine logiques. Prévenir, surveiller, suivre et évaluer doivent s’effectuer à plusieurs MCINET, MET, MDE, Autorités locales, niveaux depuis l’autorisation de l’installation du site, son exploitation Municipalités, Communes, Gendarmerie jusqu’à sa fermeture. Royale, DRM, Industriels MET, MDE, Autorités locales, Municipalités, Analyser la situation actuelle ainsi que le bilan des réalisations dans le Communes, Gendarmerie Royale, ABH, domaine de la lutte contre les inondations. RADEEO, ONEE - B. Eau MET, MDE, Autorités locales, Municipalités, Actualiser l’inventaire des sites exposés aux inondations. Communes, Gendarmerie Royale, Agence urbaine, ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau MET, MDE, Autorités locales, Municipalités, Élaborer un plan d'actions et un Système d’Information géographique Communes, Gendarmerie Royale, Agence (SIG). Maîtriser les urbaine, ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau aspects liés aux risques Faire des curages et nettoyer régulièrement les réseaux d’eau pluviale des Autorités locales, Municipalités, Communes, naturels. endroits exposés au risque d’inondation. ABH, RADEEO, ONEE - B. Eau MET, MDE, Autorités locales, Municipalités, Mettre en place des solutions de protection contre les inondations pour Communes, Gendarmerie Royale, Agence les sites prioritaires de la région de l’Oriental. urbaine Améliorer les moyens techniques et humains d’intervention contre les feux HCEFLCD, MDE, Autorités locales, Munici- de forêt. palités, Communes, Gendarmerie Royale HCEFLCD, DE, Autorités locales, Municipali- Sensibiliser le public aux dangers des incendies dans les forêts. tés, Communes, Gendarmerie Royale MCINET, MET, MDE, Autorités locales, Regrouper et compléter le dispositif réglementaire dispersé sur la préven- Municipalités, Communes, Gendarmerie tion des risques. Royale, DRM, Industriels Encadrer le Renforcer la coordination et la planification en vue d’optimiser, d’orienter MCINET, MET, MDE, Autorités locales, domaine de et d’encadre la recherche et le partage des connaissances, développer la Municipalités, Communes, Gendarmerie gestion des sensibilisation et la formation. Royale, DRM, Industriels risques MCINET, MET, MDE, Autorités locales, Améliorer la coordination des organismes intervenant dans la gestion des Municipalités, Communes, Gendarmerie risques au niveau local. Royale, DRM, Industriels

5.4.9 - AXE 9 : GOUVERNANCE

Objectifs Actions Acteurs concernés

Activer l’institutionnalisation de l’OREDD de l’Oriental. Tous les départements ministériels Renforcer la structure de l’observatoire régional de l’environnement. Tous les départements ministériels Mettre en place des conventions cadre d’échange et de partage des données Améliorer et des indicateurs environnementaux entre les différents acteurs territoriaux Tous les départements ministériels l’implication concernés. de toutes les Renforcer les capacités des partenaires sur les modalités de d’échange, d’harmo- Tous les départements ministériels institutions. nisation et de traitement de l’information au sein des comités. Intégrer et renforcer la dimension «environnement» dans les programmes de dé- veloppement et notamment ceux de l’éducation, de la formation, de la recherche Tous les départements ministériels et de l’information. Institutionnaliser les procédures efficaces de coordination interministérielle afin de garantir l’intégration de la composante environnementale dans les stratégies Tous les départements ministériels et les programmes sectoriels et lors des prises de décisions. Créer des Groupes de travail thématiques en charge de l’élaboration du rapport annuel sur l’état de l’environnement au sein du réseau de l’OREDD, avec la défi- Tous les membres de l'OREDD nition des relations, des responsabilités, des missions et des attentes. Améliorer la Mettre en place des ressources humaines et financières suffisantes permettant la coordination production des indicateurs environnementaux gage d’une viabilité du système de Tous les départements ministériels entre les suivi et de surveillance environnementale. différentes institutions Généraliser, étendre et mobiliser des observatoires sectoriels dans la production Tous les départements ministériels de nouveaux indicateurs nécessaires au suivi de l’environnement. Intégrer un service de veille environnementale et de développement durable au Tous les départements ministériels sein de services territoriaux des institutions nationales. Favoriser l’Intercommunalité dans la mise œuvre des projets de dépollution et MCINET, MDE, Autorités locales, Munici- d’économie verte. palités, Communes

61 Objectifs Actions Acteurs concernés

Consolider l’arsenal juridique concernant toutes les composantes du milieu. Tous les départements ministériels Assurer l’application effective des textes concernant la protection de l’environnement. Tous les départements ministériels Compléter la législation relative aux normes de rejets. Tous les départements ministériels Former et mettre en place davantage d'inspecteurs de l’environnement et multiplier Améliorer Tous les départements ministériels l’aspect législatif les inspections. Mettre en place les instruments appropriés de surveillance continue et de contrôle Tous les départements ministériels de l’état de l’environnement. Renforcer et harmoniser le cadre institutionnel et juridique dans le domaine de Tous les départements ministériels l’environnement. MCINET, MDE, Autorités locales, Assurer une meilleure utilisation des fonds de dépollution industrielle « FODEP » et le Municipalités, Communes, Indus- MVDIH pour la mise à niveau des unités polluantes. triels Assurer en Appuyer l’implication des acteurs et valoriser leurs connaissances et savoir-faire. Tous les acteurs amont l’infor- Promouvoir la coopération avec les organisations non gouvernementales internatio- mation et la Tous les acteurs nales, avec les institutions associatives nationales et avec les collectivités locales. sensibilisation du plus grand Développer toute activité en matière de coopération régionale et internationale dans Tous les acteurs nombre aux le domaine de la gestion de l’environnement. problèmes envi- Renforcer la mise en place du système d’information environnementale et de suivi ronnementaux Tous les départements ministériels des indicateurs de développement durable. Assurer en amont l’information et la sensibilisation du plus grand nombre aux pro- Tous les acteurs blèmes environnementaux.

5.4.10 - AXE 10 : ÉDUCATION ET SENSIBILISATION

Objectifs Actions Acteurs concernés

Mettre en place des conditions sanitaires et d'hygiène favo- MCINET, ME, MDE, Autorités locales, Municipali- Activer le programme rables dans tous les établissements. tés, Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, AREF de mise à niveau des écoles et des mos- Généraliser l'accès à l'eau potable et l'accès au service MCINET, ME, MDE, Autorités locales, Municipali- quées rurales d'assainissement dans tous les établissements. tés, Communes, RADEEO, ONEE - B. Eau, AREF Suivre et évaluer le programme de sensibilisation et d’éduca- Tous les acteurs tion environnementale. Élargir la diffusion des manuels et guides de bonnes pratiques Tous les acteurs Renforcer le pro- pour la préservation de l’environnement. gramme de sensibili- Renforcer la sensibilisation des élèves aux questions sation et d’éducation Tous les acteurs d'hygiène, de santé et de respect de l'environnement. environnementale. Intégrer et renforcer la dimension «environnement» dans les programmes de développement et notamment ceux de l’édu- Tous les acteurs cation, de la formation, de la recherche et de l’information. Elaborer des programmes de formation thématiques (déchets, Renforcer la forma- Tous les acteurs etc.) pour adultes. tion continue des formateurs, des Renforcer la formation continue des formateurs, des collectivi- Tous les acteurs collectivités et des tés et des associations en environnement. associations en envi- ronnement. Créer un réseau des acteurs. Tous les acteurs

Impliquer la société Impliquer la société civile et les collectivités locales dans le tTous les acteurst civile et les collecti- processus de lutte contre la pollution. vités locales dans le processus de sauve- Promouvoir la coopération avec les organisations non gouver- garde de l’environne- nementales internationales, avec les institutions associatives Tous les acteurs ment. nationales et avec les collectivités locales.

Renforcer les Élaborer un système d’informations basé sur des indicateurs Tous les acteurs capacités humaines, de suivi du secteur l’économie verte. techniques, et ins- titutionnelles dans les domaines de la Assurer une meilleure coordination entre les différentes parties du réseau régional qu´il s´agisse des ministères, des sensibilisation et de Tous les acteurs communication envi- institutions concernées, des mass-médias nationaux ou du ronnementales. tissu associatif.

62 CONCLUSION L’Évaluation Intégrée de l’Environnement (EIE) a été Le développement de l’industrie, un secteur responsable conçue comme un processus exploratoire d’amélioration d’une dégradation importante du sol et de l’air par les de la qualité environnementale au niveau de la région de rejets atmosphériques. l’Oriental. Elle permettra aux responsables locaux d’avoir Le littoral de la région de l’Oriental est une zone complexe, une vision globale sur l’état de l’environnement dans la vulnérable fortement convoitée. Il présente une flore et une région, d’en connaître les causes et les conséquences sur faune originale. C’est un espace de conflits, de conver- la population et les écosystèmes et de disposer d’un plan gence d’intérêts entraînant une artificialisation pesante des d’actions dans une vision de développement durable tout côtes du à la pression démographique, l’urbanisation et le en restant en articulation avec les programmes et les pro- tourisme. jets existants et en tenant compte des dispositions institu- Dix actions de perfectionnement ont été arrêtées suites tionnelles et financières et des mesures d’appui. aux résultats des choix des enjeux prioritaires de la région L’élaboration de l’Evaluation Intégrée de l’Environnement de l’Oriental. L’ensemble de ces axes va permettre de re- de la région de l’Oriental s’est basée sur une approche mé- médier aux problèmes environnementaux, d’améliorer les thodologique internationalement reconnue afin d’identifier conditions de vie des populations et d’initier le processus les causes et les effets des problèmes environnementaux d’intégration des démarches environnementales volonta- ainsi que les solutions concrètes à apporter. L’évaluation ristes dans la planification territoriale et sectorielle. Chaque des politiques et programmes appliqués à l’environnement axe décline un nombre d’objectifs répondants ainsi aux et de leur retombée régionale, sert de plate-forme d’étude attentes des acteurs. des réponses sociétales entreprises pour la restauration ■ Amélioration de l’assainissement liquide. de l’état de l’environnement régional. ■ Axe 1 : ■ Réduction de la pression urbaine (extension Ce plan d’actions intitulé « Avenir de l’environnement » a ■ Axe 2 : du périmètre urbain au dépens des zones été élaboré à partir du développement, de l’analyse et de la agricoles, du littoral, des zones forestières, etc.). comparaison des scénarios de planification et de gestion des ressources naturelles, analyse qui a permis d’orienter ■■ Axe 3 : Préservation des ressources en eau. le choix vers le scénario le plus approprié selon les acquis ■■ Axe 4 : Amélioration des pratiques culturales et et les perspectives de développement pour la préservation l’utilisation des fertilisants, des produits et la protection des ressources naturelles en général et des phytosanitaires. ressources en eau en particulier. ■■ Axe 5 : Amélioration de la gestion des déchets. Il a permis de faire une hiérarchisation des sources de ■■ Axe 6 : Protection des sols et de la biodiversité. pressions et des différentes problématiques identifiées ■■ Axe 7 : Gestion durable du littoral. selon leur degré d’importance pour ensuite proposer des actions correctives permettant d’atténuer les pressions qui ■■ Axe 8 : Maîtrise des risques. affectent les milieux naturels de la région de l’Oriental. ■■ Axe 9 : Gouvernance. Ce plan permettra de déclencher une opération de sen- ■■ Axe 10 : Education et sensibilisation. sibilisation à tous les niveaux pour la prise en compte de Le scénario volontariste choisi permet donc d’enclencher la composante environnementale dans chaque action de un processus de protection de l’environnement dans une chaque acteur. perspective de développement durable qui ne peut être Le plan d’actions servira comme base pour une stratégie atteinte que si le modèle de développement socio-écono- de développement durable dans la région de l’Oriental. mique de la région de l’Oriental et les modes de production Cette initiative sera très décisive pour le développement et de consommation sont revus. futur de la région et confirmera son engagement affiché Les problèmes environnementaux de la région de l’Orien- par les acteurs d’être une région respectueuse de l’envi- tal sont particulièrement complexes et interdépendants. ronnement. Le plan d’actions favorisera ainsi le passage Au-delà des actions rectificatives visant à endiguer les de la planification à la gestion. pressions directes sur les diverses composantes, dans Les résultats d’hiérarchisation obtenus, mettent en évi- le scénario volontariste, il se révèle aussi que la prise en dence d’une part que les milieux naturels les plus dégra- compte de ces problématiques environnementales néces- dés sont successivement les ressources en eau, le sol, le siterait une gestion intégrée et participative du territoire, littoral, la biodiversité et l’air. fondée sur une approche de développement durable qui Le développement démographique face à l’insuffisance intégrerait avant la mise en œuvre de tout projet de déve- des infrastructures de base, au déficit en logements, aux loppement ou d’aménagement, les incidences environne- difficultés de réduire l’analphabétisme et la pauvreté, mentales. conjugué au manque d’efficacité, de gouvernance et de Une telle démarche permettrait d’établir les liens entre les coordination entre les différents intervenants accentuent divers plans et programmes sectoriels. Une approche inté- les problématiques identifiées. grée implique l’activation de l’institutionnalisation de l’Ob- Le déficit d’infrastructures d’assainissement liquide et servatoire Régional de l’Environnement et du Développe- solide représente également une source de pression non ment Durable (OREDD) de l’Oriental et la mise en place de négligeable participant à la dégradation de la qualité de conventions cadre d’échange et de partage des données l’eau et des sols. Ce déficit est aggravé par l’insuffisance et des indicateurs environnementaux entre les différents du cadre juridique, de normes, l’absence de contrôle, etc. acteurs territoriaux concernés.

63 ANNEXES

64 PARTENAIRES RÉGIONAUX

• Wilaya de l’Oriental • Province de Nador • Province de Figuig • Province de Jerrada • Province de Taourirt • Province de Driouch • Province de Berkane • Département de l’Environnement • Direction Régionale de l’Energie et Mines • Délégation provinciale de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies d’Oujda • Délégation provinciale de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies de Nador • Direction Régionale de la Santé • Délégation du Tourisme d’Oujda • Délégation du tourisme de Nador • Direction Régionale du Haut Commissariat au Plan • Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya • Office National d’Electricité • Direction Régionale de l’Agriculture Oujda • Délégation de la Pêche maritime à Nador • Direction Régionale de l’Artisanat • Direction Régionale de la Culture • Académie Régional de l’Education Nationale • Direction Régionale de l’Equipement et des Transports • Office National de l’Eau Potable • Régie Autonome de Distribution d’Eau et d’Electricité d’Oujda • Direction Régionale de la Météorologie – Nord • Direction Régionale du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts • Agence Urbaine de Nador • Agence Urbaine d’Oujda • Inspection Régionale de l’Habitat et de l’Urbanisme

65 ABRÉVIATIONS

ABH : Agence de Bassin Hydraulique

AREF : Académie Régionale de l’Education et Formation

CF : Coliformes Fécaux

CNEDD : Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable

CO : Monoxyde de Carbone

CPGR : Cellules de prévention et de gestion des risques

DBO5 : Demande Biologique en Oxygène pour 5 jours

DE : Département de l’Environnement

DGCL : Direction Générale des Collectivités Locales

DPSIR : Force Motrice – Pression – Etat – Impact – Réponse »

DRM : Direction Régionale de la Météorologie

EIE : Evaluation Intégrée de l’Environnement

ETP : Evapotranspiration Potentielle

HCEFLCD : Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification

HCP : Haut Commissariat au Plan

INRH : Institut National de Recherche Halieutique

MAPM : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime

MCINET : Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologies.

MDE : Ministère délégué, chargé de l’Environnement

MEMEE : Ministère de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement

MET : Ministère de l’équipement et du Transport

MHUAE : Ministère de l’Habitat de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace

MI : Ministère de l’Intérieur

MS : Ministère de la Santé

MTA : Ministère du Tourisme et de l’Artisanat

MVDIH : Mécanisme Volontaire De Dépollution Industrielle Hydrique

NO2 : Dioxyde d’Azote

NOx : Protoxyde d’Azote

O3 : Ozone

66 ONEE – B. Eau : Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable – Branche Eau

ONSSA : Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires

OREDD : Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable

PAE : Plan d’Actions Environnementales

PARPE : Plan d’Actions Régional pour la Protection de l’Environnement

PDAIRE : Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau

PDPEO : Projet de Développement des Parcours et de l’Elevage de l’Oriental

PMH : Petite et Moyenne Hydraulique

PNA : Plan National d’Assainissement liquide

PNDM : Plan National de Gestion des Déchets Ménagers et Assimilés

PPRI : Plans de Prévention des Risques d’Inondations

PPRMT : Plans de Prévention des Risques de Mouvements de Terrain

PPRNP : Plans de Prévention des Risques Naturels Prévisibles

PPRS : Plans de Prévention des Risques Sismiques

PT :Phosphate Total

RADEEO : Régie Autonome Intercommunale de Distribution d’Eau et de d’Electricité d’Oujda

RGPH : Recensement Général de la Population Humaine

RPS : Règlement de Construction Parasismique

SAV : Scénario Alternatif Volontariste

SIBE : Site d’Intérêt Biologique et Ecologique

SO2 : Dioxyde de Soufre

SRAT : Schéma Régional d’Aménagement du Territoire

STA : Scénario Tendanciel Aggravé

STC : Scénario Tendanciel Contextuel

STEP : Station de Traitement des Eaux Usées

TMD : Transport de Matières Dangereuses

67 LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Projections de la population de la région par préfecture, par province et par milieu 15 Tableau 2 : Evolution du taux d’urbanisation de la région par préfecture et par province 16 Tableau 3 : Besoins ou demande en logements urbains sur la période 1994 – 2009 de la région par préfecture et par province 17 Tableau 4 : Besoins ou demande en logements urbains à l’horizon 2020 de la région par préfecture et par province 17 Tableau 5 : Besoins fonciers urbains à l’horizon 2020 de la région par préfecture et par province 18 Tableau 6 : Objectifs du plan vert de la région - Production végétale : Pilier I 20 Tableau 7 : Objectifs du plan vert de la région - Production animale : Pilier I 20 Tableau 8 : Objectifs du plan vert de la région - Production végétale : Pilier II 20 Tableau 9 : Objectifs du plan vert de la région - Production animale : Pilier II 21 Tableau 10 : Impact du programme du plan vert sur l’occupation du sol 21 Tableau 11 : Filières de production végétale 21 Tableau 12 : Filières de production animale 21 Tableau 13 : Facteurs et les causes principaux des pressions sur le milieu « Eau » 23 Tableau 14 : Facteurs et les causes principaux des pressions sur le milieu « Sol » 24 Tableau 15 : Facteurs et les causes principaux des pressions sur le milieu « Biodiversité et milieux naturels » 24 Tableau 16 : Facteurs et les causes principaux des pressions sur le milieu « Air » 25 Tableau 17 : Facteurs et les causes principaux des pressions liées aux déchets 25 Tableau 18 : Facteurs et les causes principaux liés aux risques 26 Tableau 19 : Caractéristiques des nouvelles STEPs prévues dans la région 30 Tableau 20 : Evolution de la production des déchets du milieu urbain par province (t/an) 32 Tableau 21 : Capacité des décharges comparée au tonnage produit à l’horizon 2015 32 Tableau 22 : Demande en eau potable (en Mm3/an) par milieu et par province de la région 34 Tableau 23 : Evolution de la demande en eau (en Mm3/an) du secteur touristique 35 Tableau 24 : Evolution de la demande en eau (en Mm3/an) du secteur industriel 35 Tableau 25 : Evolution de la demande en eau (en Mm3/an) de la grande hydraulique 36 Tableau 26 : Evolution de la demande en eau du cheptel de la région de l’Oriental (Mm3/an) 36 Tableau 27 : Bilan ressource- demande globale des ressources en eaux (en Mm3/an) 37 Tableau 28 : Bilan ressource- demande globale des ressources en eaux à l’horizon 2030 (en Mm3/an) 37 Tableau 29 : Evolution de la qualité des eaux, entre 2002-2005 38 Tableau 30 : Liste des sites inondables dans la région 44 Tableau 31 : Classement des domaines 47 Tableau 32 : Classement des enjeux dans chaque domaine 47 Tableau 33 : Classement des enjeux : Ressources en eau 48 Tableau 34 : Classement des enjeux :Sols 48 Tableau 35 : Classement des enjeux : Littoral 49 Tableau 36 : Classement des enjeux : Biodiversité 49 Tableau 37 : Classement des enjeux : Risques naturels et technologiques 49 Tableau 38 : Classement des enjeux : Politiques et plans et programmes 49 Tableau 39 : Classement des enjeux : Air et bruit 50 Tableau 40 : Enjeux prioritaires par domaine 51

68 LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Evolution de la charge polluante des milieux urbain et rural de la région à l’horizon 2015 (en tonnes de DBO5/an) 29 Figure 2 : Evolution du taux d’élimination de la charge polluante (en %) au niveau de la région 31 Figure 3 : Capacité de la décharge d’Oujda-Angad face au tonnages annuels à l’horizon 2020 33 Figure 4 : Capacité de la décharge de Berkane face au tonnages annuels à l’horizon 2020 33 Figure 5 : Capacité de la décharge de Nador face au tonnages annuels à l’horizon 2020 33 Figure 6 : Capacité de la décharge de Figuig face au tonnages annuels à l’horizon 2020 34 Figure 7 : Evolution de la demande en eau potable entre 2004 et 2030 35 Figure 8 : Séquences d’évolution du littoral entre 1942 et 1991 41 Figure 9 : Le littoral de Saidia en 1958 41 Figure 10 : Le littoral de Saidia en 1962 42 Figure 11 : Le littoral de Saidia en 1995 42 Figure 12 : Le littoral entre Ras Kebdana et Saidia- Aster data image (octobre 2004) 42

69 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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70 Royaume du Maroc

Ministère de l’Energie, des Mines, Ministère de l’Intérieur de l’Eau et de l’Environnement Région de L’Oriental Département de l’Environnement Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable

AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT ET PLAN D’ACTIONS AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT ET PLAN D’ACTIONS RÉGION DE L’ORIENTAL RÉGION DE L’ORIENTAL

Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement Département de l'Environnement

Observatoire National de l'Environnement du Maroc Adresse : 9, Rue Araar, Secteur 16, Hay Riyad, Rabat Tél : +212 (0) 5 37 57 66 41 Fax : +212 (0) 5 37 57 66 42 www.environnement.gov.ma 2013

Observatoire Régional de l'Environnement et du Développement Durable de la Région de l’Oriental Adresse : Siège du Conseil Régional, Bd, le Prince Héritier Moulay El Hassan , Oujda Tél : +212 (0) 5 36 52 48 70 ÉVALUATION INTÉGRÉE DE L'ENVIRONNEMENT 2013 Fax : +212 (0) 5 36 52 48 64