Royaume du Maroc
Ministère de l’Energie, des Mines, Ministère de l’Intérieur de l’Eau et de l’Environnement Région de L’Oriental Département de l’Environnement Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable
AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT ET PLAN D’ACTIONS AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT ET PLAN D’ACTIONS RÉGION DE L’ORIENTAL RÉGION DE L’ORIENTAL
Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement Département de l'Environnement
Observatoire National de l'Environnement du Maroc Adresse : 9, Rue Araar, Secteur 16, Hay Riyad, Rabat Tél : +212 (0) 5 37 57 66 41 Fax : +212 (0) 5 37 57 66 42 www.environnement.gov.ma 2013
Observatoire Régional de l'Environnement et du Développement Durable de la Région de l’Oriental Adresse : Siège du Conseil Régional, Bd, le Prince Héritier Moulay El Hassan , Oujda Tél : +212 (0) 5 36 52 48 70 ÉVALUATION INTÉGRÉE DE L'ENVIRONNEMENT 2013 Fax : +212 (0) 5 36 52 48 64
« Pour ce qui est du Maroc, nous avons créé, dès les années quatre-vingt dix . du siècle passé, un observatoire national de l’environnement qui a pour mission de faire le suivi de la situation écologique de notre pays. Actuellement, nous sommes en passe de mettre sur pied des observatoires régionaux pour aider les collectivités locales à programmer leurs propres projets à partir de données environ- nementales précises et fiables. Cette action devrait également conforter le concept d’environ- nement de proximité »
Extrait de la Lettre Royale, 3ème Congrès des Ministres de l’Environnement des pays de l’OCI, Octobre 2008
« Nous appelons le Gouvernement à élaborer un projet de Charte nationale globale de l’environnement, permettant la sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources natu- relles, dans le cadre du processus de développement durable » Extrait du Discours du Trône, juillet 2009
« Aussi, engageons-Nous le gouvernement à donner corps aux grandes orientations issues du dialogue élargi visant l’élaboration d’une Charte nationale pour la protection de l’environ- nement et le développement durable, dans un plan d’action intégré ayant des objectifs précis et réalisables dans tous les secteurs d’activité. Parallèlement, Nous exhortons le gouvernement à formaliser ce plan dans un projet de loi-cadre, dont nous voulons qu’il constitue une véritable référence pour les politiques publiques de notre pays en la matière »
Extrait du Discours du Trône, juillet 2010 Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste Table des Matières
PRÉAMBULE 08 09 INTRODUCTION
01 DÉTERMINANTS DE LA RÉGION 10 1.1 DÉTERMINANTS PHYSIQUE ET ÉCOLOGIQUE 10 1.2 DÉTERMINANTS SOCIO-ÉCONOMIQUES 11
02 PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 14 2.1 TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES 14 2.2 URBANISATION 16 2.2.1 TAUX D’URBANISATION 16 2.2.2 DÉVELOPPEMENT URBAIN 16 2.3 ACTIVITÉS TOURISTIQUES 18 2.4 SECTEUR INDUSTRIEL 19 2.5 SECTEUR DES MINES ET CARRIÈRES 19 2.6 AGRICULTURE 20 2.7 ÉLEVAGE ET PÂTURAGE 22
03 FACTEURS ET PRINCIPALES CAUSES DE PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT 23
04 SCÉNARII FUTURS DE L’ENVIRONNEMENT DANS LA RÉGION 27 4.1 MÉTHODOLOGIE 27 4.2 PRÉSENTATION DES SCÉNARII PROPOSÉS 27 4.2.1 SCÉNARIO TENDANCIEL CONTEXTUEL 28 4.2.2 SCÉNARIO TENDANCIEL AGGRAVÉ 28 4.3.3 SCÉNARIO ALTERNATIF VOLONTARISTE 28 4.3 ÉVOLUTION ENVIRONNEMENTALE SELON LE SCÉNARIO TENDANCIEL 29 4.3.1 ÉVOLUTION DU SECTEUR D’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 29 4.3.2 ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES DÉCHETS SOLIDES 31 4.3.3 ÉVOLUTION QUANTITATIVE DE LA DEMANDE EN EAU 34 4.3.4 ÉVOLUTION DE LA QUALITÉ DES RESSOURCES EN EAU 38 4.3.5 TENDANCE ÉVOLUTIVE DU MILIEU NATUREL ET DE LA BIODIVERSITÉ 39 4.3.6 ÉVOLUTION DU LITTORAL 40 4.3.7 ÉVOLUTION DU MILIEU AIR 43 4.3.8 PROSPECTIVE DES RISQUES NATURELS 43 4.3.9 PROSPECTIVE DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 45 PLAN D’ACTIONS RÉGIONAL POUR LA PROTECTION DE 46 05 L’ENVIRONNEMENT SELON LE SCÉNARIO VOLONTARISTE 5.1 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE 46 5.2 CLASSIFICATION ET HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX 46 5.3 PRÉSENTATION DES AXES PRIORITAIRES DU PLAN D’ACTIONS 51 5.3.1 AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 52 5.3.2 AXE 2 : RÉDUCTION DE LA PRESSION URBAINE 52 5.3.3 AXE 3 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU 52 5.3.4 AXE 4 : AMÉLIORATION DES PRATIQUES CULTURALES 53 5.3.5 AXE 5 : AMÉLIORATION DE LA GESTION DES DÉCHETS 53 5.3.6 AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ 53 5.3.7 AXE 7 : GESTION DURABLE DU LITTORAL 54 5.3.8 AXE 8 : MAÎTRISE DES RISQUES 54 5.3.9 AXE 9 : GOUVERNANCE 54 5.3.10 AXE 10 : ÉDUCATION ET SENSIBILISATION 55 5.4 TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES ACTIONS 56 5.4.1 AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 56 5.4.2 AXE 2 : RÉDUCTION DE LA PRESSION URBAINE 57 5.4.3 AXE 3 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU 57 5.4.4 AXE 4 : AMÉLIORATION DES PRATIQUES CULTURALES 58 5.4.5 AXE 5 : AMÉLIORATION DE LA GESTION DES DÉCHETS 59 5.4.6 AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ 59 5.4.7 AXE 7 : GESTION DURABLE DU LITTORAL 60 5.4.8 AXE 8 : MAÎTRISE DES RISQUES 61 5.4.9 AXE 9 : GOUVERNANCE 61 5.4.10 AXE 10 : ÉDUCATION ET SENSIBILISATION 62
CONCLUSION 63
ANNEXES 64
PARTENAIRES RÉGIONAUX 65 ABRÉVIATIONS 66 LISTE DES TABLEAUX 68 LISTE DES FIGURES 69 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70
7 PRÉAMBULE
La nouvelle constitution ainsi que la Charte Nationale de l’Environnement et du Dévelop- pement Durable (CNEDD) récemment approuvées obligent toutes les parties contrac- tantes à développer des stratégies, des plans et programmes pour la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles. Du point de vu légal, l’action devrait tirer ses fondements dans la Loi Constitutionnelle du Royaume du Maroc qui contient une série d’articles promouvant la protection de l’envi- ronnement et qui consacre le droit à tous les citoyens de vivre dans un environnement sain et non pollué. Hormis l’arsenal juridique régissant le domaine de l’environnement, le plan d’actions devrait également servir de réponse aux Articles 71, 151, 35 et 31 de la Constitution. Ces articles stipulent que dans l’exercice de leurs fonctions administratives, l’État, les établissements publics, le Conseil Economique, Social et Environnemental et les collec- tivités territoriales doivent œuvrer à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits divers, dont ceux relatifs au développement durable. Ainsi, la Stratégie et les Plans d’Actions régionaux pour la protection de l’environne- ment sont l’aboutissement d’un processus de recherche et de consultation développé au cours de près d’une année de travail au niveau de tout le territoire régional. Le présent document «Avenir de l’environnement de la région de l’Oriental et plan d’actions » s’inscrit dans la continuité du rapport précédent sur « l’Etat de l’Envi- ronnent de la Région de l’Oriental». Ainsi, le Plan d’Action régional pour la protection de l’environnement constitue une nouvelle phase de réflexion et de concertation entre les différents acteurs de la région pour la préservation, la protection et la conservation et l’utilisation durable des ressources. Cette concertation a intéressé la participation des représentants des institutions gouver- nementales, des autorités, du secteur privé, de la société civile, etc. En se basant sur les études thématiques et les choix des acteurs, plusieurs axes recou- vrant les différentes dimensions de l’environnement dans la région ainsi que des recom- mandations concernant des actions pour sa conservation ont été établies. Ces recom- mandations ont été présentées lors des ateliers au niveau de la région dans le cadre d’un processus de concertation impliquant tous les acteurs concernés. L’objectif a été de développer une stratégie et un plan d’actions régional pour la protec- tion de l’environnement en ayant recours à une approche participative intégrant l’identifi- cation des options et la définition des priorités visibles dans les domaines stratégiques et dont les actions sont proposées de manière à atteindre l’objectif général de la durabilité dans la région.
8 INTRODUCTION
Depuis plus d’une dizaine d’année, le Maroc se trouve dans une phase de « transition environ- nementale » concomitante à celle de sa « transition démographique, sociale et économique ». Les enjeux et défis qui se présentent au Maroc, de même que la nature et l’étendue des pro- blèmes environnementaux rencontrés montrent clairement que la dégradation des ressources naturelles du pays, notamment celles des ressources non renouvelables, a atteint un niveau préoccupant dans certaines zones vulnérables, compromettant ainsi une partie des acquis éco- nomiques et sociaux et limitant les conditions de vie et de bien-être des générations actuelles et futures. La dynamique de développement fondée sur la planification décentralisée ainsi que l’intensi- fication de l’exploitation des ressources naturelles ont certes permis d’améliorer la qualité de vie des citoyens, mais au prix de déséquilibres écologiques qui menacent le développement durable et la pérennité des ressources. La région de l’Oriental est particulièrement concernée par ces tendances de dégradation liées au développement de la région. C’est dans ce cadre, que s’inscrit l’Evaluation Intégrée de l’Environnement, conçue comme un processus exploratoire d’amélioration de la qualité envi- ronnementale au niveau de la région Ce processus permettra aux responsables locaux d’avoir une vision globale sur l’état de l’envi- ronnement dans la région, d’en connaître les causes, les conséquences les impacts cumulatifs sur la population et les écosystèmes et de disposer d’un plan d’action qui vise l’amélioration de la situation de l’environnement en articulation avec les programmes et les projets existants et en tenant compte des dispositions institutionnelles et financières et des mesures d’appui. L’Évaluation Intégrée de l’Environnement (EIE) de la région de l’Oriental s’est basée sur une approche méthodologique internationalement reconnue : DPSIR : «Force Motrice – Pression – Etat – Impact – Réponse », afin d’identifier les causes et les effets des problèmes environne- mentaux ainsi que les solutions concrètes à apporter. Pour qu’une Évaluation Intégrée de l’Environnement soit fructueuse et concrète, il faudra en ressortir avec une liste d’actions ou projets qui seront opérationnels et qui pourront réduire, voir au futur remédier la gravité des problèmes et pressions identifiés. C’est l’objet du présent rapport qui représente le fruit des concertations menées avec tous les acteurs (représentants des institutions gouvernementales, des collectivités territoriales, du sec- teur privé, de la société civile, de l’enseignement supérieur, des institutions de recherche, des communautés locales et des médias) lors des réunions bilatérales et/ou des ateliers organisés dans la région. L’objectif de ce processus de consultation est de développer une évaluation intégrée qui s’arti- culera autour d’un Plan d’Actions Régional pour la Protection de l’Environnement (PARPE) en faisant recours à l’approche participative intégrant également l’identification des options et la définition des priorités. Ce plan d’actions a été élaboré à partir de la comparaison de plusieurs scénarii, analyse qui a permis d’orienter le choix vers le scénario le plus approprié selon les acquis et les perspectives de développement pour la préservation et la protection des ressources naturelles et de l’envi- ronnement en général.
9 1 - DÉTERMINANTS DE LA RÉGION 1.1 - DÉTERMINANTS PHYSIQUES ET ÉCOLOGIQUES
La Région de l’Oriental est limitée au Nord par la Méditer- ranée, à l’Est et au Sud par la frontière Maroc-Algérie, à l’Ouest par les provinces d’Al Hoceima, Taza, Boulmane et Errachidia. Le relief de la région est formé essentiellement par de basses plaines de l’Oued Moulouya au Nord (Bou Areg, Garet, Zebra et Triffa) et de diverses montagnes qui se pré- sentent du Nord vers le Sud comme suit : ■■ La chaîne du Rif Oriental où les altitudes des sommets atteignent rarement plus de 1500m ; ■■ La chaîne des Beni – Snassen, à l’Est de l’Oued Moulouya, qui culmine à 1572 m ; ■■ La chaîne des Horsts d’altitude moyenne de 1200 m, depuis la plaine de Guercif jusqu’à la frontière Maroc-Algérie ; ■■ Les hauts plateaux, toujours supérieurs à 1100 m, parsemés de reliefs arrondis, de chotts, de dayas et de dunes. Le Sud de la Région correspond à l’extrémité orientale du Haut Atlas. En allant vers Figuig, l’ensablement visible à la base des montagnes annonce le désert. L’oasis de Figuig, avec sa fameuse palmeraie et ses Ksours, marque l’extré- mité Sud-Est de la Région. ■■ La zone côtière méditerranéenne composée des Oueds Le climat de la région est à la fois : Kert, Boudinar, Bouareg et Amekrane, à l’Ouest de la ■■ méditerranéen au Nord, avec des précipitations rares, Moulouya ; tombant souvent sous forme d’averses orageuses, à ■■ La région Bouarfa-Figuig, avec le bassin de l’Oued Zous- fortes intensités ; fana et celui de la plaine de Tamellalt. ■■ et continental au Sud, sensible aux facteurs sahariens, ■■ Les ressources en eau de surface sont très irrégulières caractérisé par le froid en hiver et la chaleur en été, avec et inégalement réparties. Les apports moyens de l’Oued des vents fréquents tout au long de l’année et de faibles Moulouya et ses affluents s’élèvent à 1124.9 Mm3/an précipitations généralement mal réparties dans le temps (série 1931-2008). et dans l’espace. La région se caractérise par une multitude d’aquifères. La pluviométrie se trouve ainsi contrastée, allant de 400mm Le bilan des nappes concernées par les prélèvements à 600mm au Nord, et ne dépassant pas les 100mm au Sud. d’AEP et de l’agriculture, effectué par le PDAIRE, montre Les moyennes thermiques annuelles fluctuent entre 17°C que les ressources en eau de la région s’élèvent à 1650 et 20°C en plaine et entre 12°C et 15°C en montagne. Les Mm3/an, dont 21% proviennent des eaux souterraines. températures maximales atteignent les 30°C à 33°C en L’occupation du sol est répartie comme suit : juillet-août et les températures minimales en décembre- janvier sont variables : elles sont supérieures à 7°C sur le ■■ L’agriculture en bour dépendant uniquement des rares littoral, comprises entre 0°C et 3°C en montagne, la plus précipitations que connaît la région, occupe le premier grande partie de la région se situant à des températures rang d’activité ; comprises entre 3°C et 7°C. ■■ L’agriculture irriguée dans la plaine de Triffa où les apports La région de l’Oriental est dominée par les vents frais et en eaux d’irrigation sont assurés à partir des retenues du humides provenant des directions septentrionales et occi- barrage Mohammed V et du barrage de Machrâa Ham- dentales durant l’hiver et le printemps. Ils sont par contre madi, ainsi que le long de la Moulouya et ses affluents, chauds, secs et brûlants lorsqu’ils proviennent de l’Est et occupe le deuxième rang d’activité après le bour ; du Sud et sont responsables de l’amplification du phéno- ■■ Les terres de parcours dans les zones arides d’Oujda et mène de l’évapotranspiration. Sur le littoral le vent a une de Figuig où l’agriculture est quasi inexistante ; vitesse comprise entre 2m/s et 5m/s et dépassent ponc- ■■ Les terrains boisés où la couverture forestière reste pré- tuellement les 16m/s aux environs de Bou Areg et Nador. caire en raison d’une part de l’aridité que connaît la région Les cours d’eau sont nombreux et subdivisent la région en et d’autre part de l’action anthropique qui la dégrade par quatre principaux bassins : le pâturage et la surexploitation. ■■ Le bassin de la Moulouya et ses affluents, sur la fin de La superficie agricole utile (SAU) est de 730 744 ha dont 85 son parcours de 500 km de longueur pour déboucher % en bour et 15 % en irriguée, soit 9% de la surface totale dans la mer méditerranée à proximité de Saïdia. de la région, alors que la superficie totale occupée par les ■■ Les Oueds Isly et Kiss, à l’Est de la Moulouya, forêts dans les massifs montagneux, est de 2494 600 ha, soit 30% de la surface totale de la région.
10 La biodiversité forestière et préforestière est la plus im- par des Cypéracées, des Joncacées, des Tamariçaies, des portante sur le plan phytodynamique, phytosociologique et Peupleraies à Populus euphratica au niveau des Oasis de économique, et elle est constituée par les taxons suivants : Figuig ou encore des Roselières hygrophiles). ■■ Quercus suber (Chêne liège) : 500 ha à 1000 ha environ La biodiversité faunistique est très diversifiée tant dans le dans la Province de Nador, domaine terrestre et continental, où l’on trouve des taxons ■■ Juniperus phoenica var. lycia (Genévrier rouge du littoral) : endémiques, remarquables, rares, vulnérables et menacés entre Saïdia et l’embouchure de la Moulouya, malheu- d’extinction comme les Mammifères, les Amphibiens, les reusement quasi démantelée et défrichée au détriment Reptiles, les Oiseaux (avifaune sauvage sédentaire et mi- du complexe touristique à Saïdia, gratrice) ou encore les Invertébrés terrestres, que dans les zones humides littorales et côtières (embouchure et aval de ■■ Quercus rotundifolia (Chêne vert) : 104000 ha à 165000 ha la Moulouya, lagune de Nador ou Marchica). La biodiver- environ dans le centre, sité halieutique est remarquable (merlu, grondin, pageot, ■■ Tetraclinis articulata (Thuya de Berbérie) : entre 83000ha anchois, maquereaux, sardines, chinchard, thon, etc.). et 134000 ha dans le Nord, En termes d’aires protégées, la région dispose de Onze ■■ Juniperus phoenicea var. eu-phoenicea (Genévrier rouge Sites d’Intérêt Biologique et Écologique (SIBEs) classés en des domaines continentaux et internes) et Juniperus priorités 1, 2 et 3 en matière de protection et de conserva- thurifera (Genévrier thurifère), dans les domaines tion de leur biodiversité, de leurs biotopes et habitats et de semi-aride froid et très froid d’altitude et sur 22000 ha leurs valeurs et fonctions écologiques. pour les deux essences, 1.2 - DÉTERMINANTS SOCIO-ÉCONO- ■■ Pinus halepensis (Pin d’Alep) : de 7000ha à 7500 ha dans le Nord, MIQUES ■■ Argania spinosa (Arganier) : essence endémique sur La région de l’Oriental s’étend sur une superficie de 82820 km2, quelques centaines d’hectares dans la chaîne de mon- soit 11.6% du territoire marocain. C’est la deuxième plus tagne des Beni Snassen, grande région du royaume de point de vue superficie. La Région est constituée d’une préfecture Oujda - Angad et ■■ Quercus coccifera (Chêne kermes) Certonia siliqua (Ca- roubier) Pistacia atlantica (Pistachier de l’Atlas), à l’état de 6 provinces Jerada, Berkane, Taourirt, Figuig, Nador et épars. Driouch (créée en 2009). de la région de l’Oriental s’élève à 1 918 La biodiversité steppique et saharienne est également La population très importante au Sud de la région. L’espèce la plus origi- 094 habitants selon le recensement de 2004, dont 61,6% nale est Stipa tenacissina (Alfa) qui s’étend sur 70% de la résident en milieu urbain, soit un taux d’urbanisation supé- surface totale de cette espèce au Maroc (soit 2.281.300ha) rieur au taux national de 55,1%. En 2010, la population a été estimée par le HCP à 1 999 950 personnes, soit une On citera les principaux taxons : Artemisia herba alba concentration démographique est de 24,1 hab./km². La (Armoise blanche) en zone aride, Rosmarinus officinalis région n’abrite cependant que 7,2% de la population natio- (Romarin) en zone semi-aride, Chénopodiacées (Anabasis, nale, dont la densité moyenne est de 42 hab./km2. Nucularia, Salsola, Suaeda, Atriplex, etc.). Fredolia aretioides (Choux-fleur du désert) dans le domaine saharien, La région connaît une forte poussée d’urbanisation et une Phoenix dactylifera (Palmier dattier) au niveau des Oasis importante pression sur la demande de terrains construc- sahariennes. tibles, même si la croissance de la population est moindre (0,8%) que celle du Maroc (1,4%) et si la régression de La biodiversité des milieux dunaires est principalement la population rurale correspond pour beaucoup à l’exode représentée par Ammophia arenaria dans les milieux et hors de la région. cordons littoraux ; et par Tamarix aphylla (essence forestière) en milieux dunaires sahariens. La population se concentre dans les provinces de Nador, Berkane et la préfecture d’Oujda Angad, qui couvrent La région comprend des zones humides de divers types : moins de 12 % du territoire régional mais concentre prés type naturel salé et saumâtre (embouchure et estuaire de de 77 % de la population. la Moulouya ; lagune de Nador ou Mar Chica), type limnique et à eaux douce (basse Moulouya, Oued Zegzel à En termes évolutifs, sur la période 2004-2015, la popula- Beni Snassen, sources et eaux des Oasis de Figuig), type tion infantile passerait de 30% à 24%, la population active artificiel à eaux douces et limniques (barrage Mohammed V). de 61% à 66%, la population des plus de 60 ans de 9% à 11%, et globalement la population croîtrait de 0,6% en Les fonctions et valeurs de ces zones humides sont très moyenne chaque année, tout en gardant pratiquement la importantes : maîtrise des crues, recharge des eaux sou- même structure de concentration géographique. terraines, stabilisation du littoral et protection contre les tempêtes, rétention et exportation des sédiments et nutri- Le taux d’analphabétisme est analogue à celui du Maroc ments, atténuation des changements climatiques, épura- dans son ensemble, légèrement supérieur en milieu urbain, tion de l’eau. soit 43% en moyenne, 33% en milieu urbain et 60% en milieu rural. Ces zones humides constituent également des réservoirs Le taux d’activité en milieu urbain est respectivement de de biodiversité floristique. Ainsi, les écosystèmes natu- rels des zones humides salées et saumâtres sont les san- 74,4% et 11,8% pour les hommes et les femmes, alors souires (végétation halophile dominée par des Chénopo- qu’en milieu rural, il est respectivement de 85,5% et 17,5%. diacées et des Plombaginacées), ceux des zones humides Comparé au niveau national, les taux d’activités sont supé- à eaux saumâtres et douces ou limniques ont une biodiver- rieurs en milieu rural aussi bien chez les femmes que chez sité à dominantes de taxons hygrophiles (prés salés dominés les hommes alors qu’en milieu urbain le taux d’activité des
11 hommes est supérieur par rapport au taux enregistré au le taux d’urbanisation régional était toujours supérieur à niveau national et inférieur concernant les femmes. celui enregistré au niveau national (55,2% contre 51,4%), En ce qui concerne le taux de chômage, il s’établi en 2004 ce qui témoigne d’un rythme d’urbanisation supérieur à la à 15,3% contre 10,8% à l’échelle nationale et est estimé à moyenne nationale. Les projections du HCP montrent que 17,7% en 2007. ce taux augmentera encore pour atteindre 68,4 % en 2014. L’analyse de l’activité et du chômage montre une situation Ce taux d’urbanisation présente toutefois des écarts impor- sociale relativement précaire caractéristique de la région, tants selon les provinces et les préfectures. Il oscille entre explique les migrations internes et externes et la forte 20,2%, au niveau de la province de Drouich, et 86,1%, au activité de contrebande. De fait, selon le HCP, le taux de niveau de la préfecture d’Oujda Angad en 2004 et 21,1% et pauvreté en 2004 atteint 13,8% en milieu urbain, 24,8% 90,2% pour l’année 2010 en milieu rural, soit une moyenne de 17,9%, au lieu des Le logement : Les logements des ménages dans la région taux nationaux respectifs de 7,9%, 22% et 14,2%, ce qui ont connu une évolution importante durant ces dernières place la région au 5éme rang des régions du Maroc les plus années. Aujourd’hui, un ménage sur deux possède un lo- pauvres. gement moderne, et ce, tous milieux de résidence confon- Sur le plan de la culture, la région possède des monu- du. Notons que le taux d’habitat informel est relativement ments historiques tels les Kasbas (Saidia, Laâyoune, Taou- faible, seulement 3,8% au niveau régional contre 8,2% au rirt et Debdou), les murailles d’Oujda, l’ancienne mosquée, niveau national, selon le recensement général de 2004. la ville de Figuig avec ses Ksours, les Sites archéologiques En ce qui concerne les équipements des logements, dont la découverte de l’Homme de Tafoughalt, Le Folklore, 72,5% des ménages ont accès à l’électricité (89,8% en la musique Gharnatie et les chants populaires, les métiers milieu urbain et 40,2% en milieu rural), et 57,5% à l’eau d’Artisanat spécifiques à la région tels le Mejboud (broderie courante (80,9% en milieu urbain et 13,7% en milieu rural). avec fil d’or), le tapis de l’Oriental, les burnous, etc. Les logements ruraux sont les plus défavorisés : 13,7% Sur le plan de la santé, la région est l’une des Régions des ménages ruraux n’ont pas l’eau courante et 40,2% pionnières en matière de régionalisation du secteur de la seulement possèdent l’électricité. Santé puisqu’elle possède depuis 2006 la première Direc- Par ailleurs, des améliorations restent nécessaires au ni- tion Régionale de la Santé (DRS) marocaine. Elle dispose veau de l’assainissement de l’eau car 27% des habitations de 152 centres de santé, 163 chirurgiens dentistes, 22 labo- urbaines n’ont pas accès à un réseau public, et 97% en ratoires médicaux, 13 cabinets radiologiques, 644 pharma- milieu rural. cies, et une offre hospitalière de capacité totale d’environ 2 L’agriculture et élevage : En dépit de la faible surface 039 lits pour une population de presque deux millions, soit régionale occupée (9%), la culture est un secteur écono- un lit pour 977 personnes. Le taux d’encadrement médical mique important par la diversité de ses produits (céréales, reste faible dans la mesure où l’Oriental ne compte que 878 maraîchage, arboriculture, cultures biologiques, plantes médecins (année 2009), soit près de 2 235 hab./médecin. médicinales, viticulture, aviculture, etc.), par l’importance Sur le plan de l’éducation, l’essentiel de l’éducation est de la main d’œuvre qu’elle emploie, mais surtout par le po- assuré par le service public mais avec une progression tentiel de production et de développement de l’agroalimen- significative de l’intervention du secteur privé. taire, l’un des piliers de la base économique de la région. Pour la rentrée scolaire 2010-2011, quelque 354 096 Dans le domaine de l’agriculture, la région bénéficie d’un élèves, dont 166 523 filles, ont rejoint 671 établissements climat favorable et d’une superficie agricole utilisée de d’enseignement public, dont 502 écoles primaires et 63 730 744 hectares. La superficie irriguée représente lycées. 107 334 ha, soit 15 % de la surface agricole utile. Au niveau des formations professionnelles, le nombre de En 2009, la région possède près de 88 742 bovins et a bénéficiaires est en constante augmentation en raison des atteint 2 402 600 d’ovins et 579 000 de caprins. Avec ce exigences de qualification et de spécialisation requises par cheptel, la filière laitière et la filière des viandes rouges le marché du travail, via 14 centres de formation et une ovines sont les plus grands contributeurs au chiffre école hôtelière. d’affaires et à la création de la valeur ajoutée : 36 000 Concernant l’enseignement supérieur, l’Université Mohamed vaches permettent de produire 85 000 t/an de lait, le reste Premier d’Oujda regroupe les Facultés des Lettres, des du cheptel est destiné à l’engraissement pour une production Sciences, des Sciences Juridiques, Economiques et de 29 000 t/an de viandes rouges. Sociales, la Faculté de Médecine ainsi que l’Ecole Nationale L’industrie agro-industrielle est également présente dans des Sciences Appliquées et l’Ecole Supérieure de Tech- la région et comprend 232 unités diverses (unités frigori- nologie et l’Ecole Nationale de commerce et de gestion fiques, stations de conditionnement des agrumes ou des (ENCG). Par ailleurs, il existe une Ecole d’Ingénieurs, une dattes, unités de stockage de grains, laiteries, unités de Ecole Supérieure de Commerce. trituration ou de conserve des olives, abattoirs, etc.). L’urbanisation : L’armature urbaine de la région est consti- La pêche : La circonscription maritime de Nador mobilise tuée au premier niveau par les villes d’Oujda et de Nador, 3 140 pêcheurs : pêche côtière (1712 pêcheurs) et pêche au second niveau par deux villes à fonctions régionales : artisanale (1428 pêcheurs), sur 240 km, dans deux ports de Berkane et Taourirt ; les autres villes ayant des fonctions pêche (Beni Ansar et Ras Kebdana), un village de pêcheurs locales (Al Aïoune, Jrada, Bou Arfa, Aïn Bni Mahtar, Figuig). (Sidi Hsain) et 46 sites de pêche artisanale. En 2009, la La station touristique de Saïdia est le nouveau pôle de flotte de pêche côtière active comprend 61 Chalutiers, 54 croissance de la région. Senneurs et 31 Palangriers, et la flotte de pêche artisanale Selon le RGPH 2004, le taux d’urbanisation est de l’ordre active est constituée de 891 barques. de 61,7%, supérieur au niveau national de 55,1%. En 1994,
12 La production halieutique peut être irrégulière d’une année du gisement de charbon de Jerada, s’est accentuée après sur l’autre: elle a représenté en 2009 une recette de 154 la fermeture de cette mine en 2001 et s’est étendue aux Millions de dirhams pour une quantité de 16 967 tonnes anciennes mines de Sidi Boubeker et de Touissit, fermées de poissons de diverses catégories : poisson pélagique respectivement en 1977 et 2002. Cette activité clandestine (10 837 t), poisson blanc (4 173 t), crustacés (555 t), et s’accompagne d’une dégradation du milieu écologique et céphalopodes (1 402 t). environnemental de ces sites concernés, d’un déséquilibre La valorisation des produits de la pêche consiste principa- statique des terrains et d’accidents graves parmi les lement en cinq activités; à savoir : la semi conserve (2 unités), le opérateurs. décorticage des crevettes (2 unités), la congélation (11 uni- L’Énergie : La région comporte plusieurs infrastructures de tés), le conditionnement à l’état frais (6 unités) et le fumage production d’énergie : de poisson (1 unité). ■■ Une centrale thermique à Jerada, de 165 MW. L’industrie : Le nombre d’entreprises de la région (390 ■■ Deux centrales hydrauliques : celle du barrage Moham- établissements) ne représente que 4,84% du total national, med V (23,2 MW) et celle du barrage Bou Areg (6,4 MW). avec un chiffre d’affaires estimé à 2,85% du chiffre d’af- ■■ Une centrale solaire à cycle combiné intégré à Ain Beni faires national. Ceci correspond à 2,70% de la production Mathar de 472 MW dont 20 MW solaire qui ont produit, nationale, 1.38% des exportations et 4,58% de l’investis- en 2009, 804 millions de kWh, à comparer aux 1301 mil- sement national. lions de kWh consommés dans la région. Quoique d’importance nationale modeste, le secteur industriel Globalement, la région connaît depuis est certainement l’un des piliers de l’économie régionale. Les Transports : quelques années un développement important d’infras- Dans la région de l’Oriental, les activités industrielles tructures de transport avec notamment la mise en service en connaissent une répartition géographique concentrée dans juillet 2011 de l’autoroute Fès - Oujda sur 320 km, l’achè- la zone d’Oujda (169 établissements) et de Nador (176 éta- vement de la rocade Méditerranéenne qui va relier Tanger à blissements), soit presque 88 % des établissements dans Saïdia, la liaison ferrée de Nador à Taourirt sur 177 km qui la région. connecte Nador au réseau ferroviaire national, et à venir, En termes d’effectifs employés, prédominent les branches le projet Marchica à Nador, complexe maritime et touris- « Chimie et Parachimie », « Agroalimentaire », puis « Méca- tique, et le méga projet portuaire de Nador West Med pour nique et Métallurgique». Le classement en termes de pour- le stockage de produits pétroliers. centage du chiffre d’affaire global régional est différent : 59 % Sur le plan routier, la région dispose de prés de 5 011 km pour « Mécanique et Métallurgie », 23% pour « Chimie et de routes dont environ 51% constituées de routes provin- Parachimie », 16% pour « Agroalimentaire ». La branche ciales, 18% de routes régionales et 31% de routes natio- « Agroalimentaire », prolongement de la vocation agricole nales, et prés de deux tiers de ce réseau routier est com- régionale, est le plus dynamique du point de vue des posé de voies revêtues. La densité de ce réseau routier est investissements et des exportations. Les principales unités de 60,5 km / 1000 km2, soit moins dense que la moyenne industrielles sont le complexe sidérurgique de Nador, la nationale qui est de 80,5 km / 1000 km2, avec une forte sucrerie de Zaio et la cimenterie de l’Oriental. variation entre les provinces : densité la plus basse dans la Pour compenser le poids des centres industriels du Nord province de Figuig, soit 32,6 km / 1000 km2, la plus élevée (Oujda et Nador, ainsi que les centres secondaires tels que dans la préfecture d’Oujda Angad, soit 224,1 km pour 1000 Barkane, Zaïo, Taourirt et Al Aïoune), des petits centres km2, suivie de Berkane avec 197 km / 1000 km2. pourraient se développer à Ganfouda, AIroui et Aïn Bni Selon une statistique de 2006, le nombre de véhicules en Mathar, ou émerger (Midar, Ahfir, Bou Arfa, etc.). circulation immatriculés s’élevaient à 153 183, représen- La dynamique de développement régional ainsi enclenchée tant 7,6% du parc auto national. a favorisé une relance économique et sociale sans précédent Au plan ferroviaire, quatre lignes principales représentent de cette région ouverte sur la Méditerranée, l’Europe et le 560 km de voie ferrée : la ligne Oujda-Casablanca (118 km Maghreb, ainsi que la création de pôles de développement et dans la région), la ligne Oujda-frontière algérienne (16 km) de compétitivité comme Oujda (pôle de compétences), Nador hors service depuis 1994, la ligne Oujda-Bouarfa (307 km), (pôle industrialo-maritime), Berkane (pôle agro-industriel) avec la ligne Nador-Taourirt (117 km). En 2007, le trafic passager la station balnéaire de Saidia, Taourirt (pôle logistique), a été enregistré à 570338 voyageurs et le trafic de mar- Bouarfa-Figuig (pôle minier, d’économie oasienne et chandises à 360 119 tonnes. d’écotourisme). Sur le plan portuaire, la région est dotée de trois ports, Le développement industriel prévu englobe la réalisation Nador- Béni-Ansar, Ras Kabdana et Saidia. Nador connaît d’une zone franche intra-portuaire à Nador et d’une autre un trafic de passagers vers l’Europe, un trafic de marchandises extra-portuaire dans le même port, un parc industriel à chargées (produits agricoles) et déchargées au Maroc, un Selouane, un parc industriel à Boughriba et un technopôle trafic pétrolier de 300 000 tonnes en 2010. Ras Kabdana et à Oujda, attenant à l’aéroport Oujda-Angad. Saidia sont destinés essentiellement au débarquement de Les Mines : Bien que l’activité minière, auparavant produits de la pêche, Saidia étant aussi port de plaisance. employeur principal de la région, soit en forte régression, En 2008, on a enregistré sur la région un débarquement d’importantes réserves de minerais de fer, de bentonites, de 2,1 millions de tonnes de marchandises, soit un trafic de plomb, gypse, manganèse, etc. représentent un éventail de 5% du total des activités portuaires du Maroc, et un d’opportunités d’investissement, réparties sur l’ensemble embarquement de 0,9 million de tonnes. de la région dans 14 mines en 2009. Cependant, une activité d’exploitation illégale s’est répandue depuis 1982 autour
13 La région dispose de deux aéroports de dimension interna- source de Fezouane), de grottes archéologiques (la grotte tionale, Oujda-Angad et El Aaroui Nador, représentant en du pigeon et la grotte du Chameau), le tout sous un climat 2008 un trafic de passagers à l’arrivée et au départ de où le soleil brille plus de 300 jours par an. 563 894 personnes, soit 4,7% du total national. La région abrite 44 établissements classés, dotés d’une L’Artisanat : La région possède environ 54 000 artisans capacité de 3 286 lits en 2007. Elle a enregistré environ et 57 coopératives artisanales qui représentent un capital 152 000 nuitées touristiques, soit un taux d’occupation de social d’environ 2,7 millions de dirhams, et qui proposent l’ordre de 12,7%, ce qui reste très faible. des couvertures, tapis, burnous, djellabas, articles brodés Le projet touristique le plus avancé actuellement est celui en fil doré (le Majboud), robes oujdi, kaftans, selles de che- de Méditerrania-Saïdia qui est une station résidentielle et vaux, fusils de fantasia et des produits de vannerie, compte touristique, s’étendant sur plus de 7 000 000 m2 et 15 km tenu des matières premières régionales (laine, alfa, cuir, de rivage, avec des propriétés individuelles mais égale- etc.). Les activités liées aux travaux du bâtiment, comme ment trois hôtels de haut standing, un port de plaisance, la menuiserie et la ferronnerie stylisées, la sculpture sur trois golfs, un centre commercial, une clinique et un large plâtre, la taille de la pierre, etc. prospèrent également. éventail de services, prévus pour les appartements et les Le Commerce : Le commerce régional est dominé par villas de cette station balnéaire. le commerce individuel, même si l’urbanisation accélérée Par ailleurs, un programme de restructuration et de viabili- entraîne des mutations dans le tissu commercial local. sation du site touristique de Marchica prévoit des investis- Les différentes formes de commerce existantes locale- sements de l’ordre de 11 milliards DH pour l’aménagement ment sont les marchés de gros, les marchés municipaux, de sept cités situées sur les rives de la lagune de Marchica, les centres commerciaux, les souks hebdomadaires et le un magnifique domaine maritime s’étendant sur un arc commerce moderne. Le commerce moderne, à savoir les côtier de 25 km et 1030 ha, fermé par un cordon lagu- grands magasins et les grands dépôts spécialisés, super- naire : la Corniche de Nador, le Golf de Nador, la presqu’île marchés, hypermarchés ou encore commerces en réseau d’Atalayoune, la cité de la plaine, la station balnéaire de ou de franchise, représentent encore une contribution très Kariat Arkmane, le port des 2 mers et l’hôtel de la lagune. modeste. A noter que la contrebande représente un Le déploiement de ce programme devrait faire l’objet d’une handicap très important dans le développement commercial maîtrise foncière pour garantir à terme l’avenir écologique de la région. et urbain des rives de la lagune. Le Tourisme : La région dispose, en matière de tourisme, d’une série d’atouts, tels que des plages (Saïdia, Tazaghine, Cap de l’eau, Troukout, Arekmane, Aghzane, Boukama), de forêts (Taforhalt, Debdou, Gourougou), de palmeraies (Figuig), de sources thermales (source de Benkachour et
2 - PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS SOCIO- ÉCONOMIQUES 2.1 - TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES Selon les projections démographiques du Centre de re- cherches et des études démographiques, l’effectif de la population de la région de l’Oriental atteindrait 2 038 000 habitants en 2015, soit une évolution de 0,6% en moyenne chaque année durant la période 2004–2015. La structure de la population par province serait pratique- ment identique tout au long de cette période. Ainsi, la pro- vince de Nador se trouve en tête avec 26,4% du total de la population de la région en 2004 et gardera cette proportion en 2015, soit 26,6%. La préfecture d’Oujda Angad occupera le deuxième rang avec 25,4%, tandis que les deux provinces Figuig et Jerada se situeront en dernier lieu avec 6,3% et 5,7% respective- ment. Ces projections ont été étendues jusqu’à l’horizon 2020 en prenant un taux d’accroissement annuel moyen égal à la moyenne de ces taux entre 2004 et 2014 Le tableau suivant récapitule les projections de la population totale de la Région de l’Oriental par province et par milieu de résidence de 2004 à 2020.
14 Tab.1 Projections de la population de la région par préfecture, par province et par milieu
années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Région de l’Oriental Rural 733 728 724 715 709 702 693 684 676 663 647 639 631 623 615 608 600 Urbain 1 182 1 201 1 220 1 243 1 263 1 285 1 307 1 329 1 351 1 376 1 402 1 426 1 451 1 476 1 502 1 527 1 554 Total 1 915 1 930 1 944 1 958 1 972 1 986 2 000 2014 2 027 2 039 2 049 2 063 2 077 2 091 2 105 2 120 2 134 Prefecture d’Oujda - Angad Rural 66 64 61 57 55 52 49 46 42 39 36 34 32 30 28 26 25 Urbain 410 417 425 433 440 448 455 463 471 478 486 494 503 511 520 529 538 Total 476 481 486 490 495 500 504 509 513 517 522 527 531 536 541 546 551 Province de Berkane Rural 114 114 113 111 110 109 107 106 105 103 102 101 100 99 98 97 96 Urbain 156 158 160 163 165 167 170 172 174 177 178 180 183 185 188 190 193 Total 270 272 273 274 275 276 277 278 279 280 280 281 282 284 285 286 287 Province de Jerada Rural 41 41 40 40 39 39 38 37 36 36 35 34 33 33 32 32 31 Urbain 65 65 66 66 67 68 69 69 69 69 70 70 70 71 71 72 72 Total 106 106 106 106 106 106 106 106 106 105 104 104 104 103 103 104 103 Province de Nador Rural 181 181 180 180 179 178 177 176 175 174 174 173 172 171 171 170 169 Urbain 324 330 335 340 346 352 358 364 370 376 382 388 394 401 407 414 421 Total 505 510 515 520 525 530 535 540 545 550 555 560 566 571 576 582 587 Province de Taourirt Rural 87 86 86 84 82 80 79 76 74 68 58 56 54 52 50 48 46 Urbain 119 122 124 129 133 137 141 146 150 158 170 176 183 189 196 203 211 Total 206 208 210 213 215 217 220 222 224 226 228 230 233 235 237 240 242 Province de Driouch Rural 178 178 177 177 177 176 176 176 176 175 175 174 174 174 173 173 173 Urbain 45 46 46 46 47 47 47 47 48 48 48 49 49 49 50 50 50 Total 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 223 Province de Figuig Rural 66 66 67 67 68 68 68 68 68 68 68 68 68 69 69 69 69 Urbain 63 64 65 65 66 66 67 68 69 69 69 70 70 71 72 72 73 Total 129 130 131 132 133 134 135 136 137 137 137 138 139 139 140 141 142
Source : Monographie régionale de l’Oriental, HCP.
15 Tab.2 Evolution du taux d’urbanisation de la région par préfecture et par province
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Région de 61,7% 62,3% 62,8% 63,5% 64,0% 64,7% 65,3% 66,0% 66,6% 67,5% 68,4% 69,1% 69,9% 70,6% 71,3% 72,1% 72,8% l’oriental
Préfecture d’Oujda - 86,1% 86,7% 87,5% 88,3% 88,9% 89,7% 90,2% 91,0% 91,8% 92,4% 93,2% 93,9% 94,6% 95,4% 96,1% 96,9% 97,6% Angad
Provience 57,8% 58,2% 58,6% 59,5% 60,0% 60,5% 61,4% 61,9% 62,4% 63,2% 63,5% 64,1% 64,7% 65,3% 65,9% 66,6% 67,2% de Berkane
Provience 61,3% 61,7% 62,3% 62,5% 63,2% 63,7% 64,6% 65,1% 65,5% 66,1% 66,8% 67,4% 68,0% 68,6% 69,2% 69,8% 70,4% de Jerada
Provience 64,2% 64,6% 65,0% 65,5% 65,9% 66,6% 66,9% 67,4% 67,9% 68,4% 68,7% 69,2% 69,7% 70,2% 70,7% 71,2% 72,6% de Nador
Provience 57,8% 58,6% 59,0% 60,7% 61,9% 63,0% 64,2% 65,8% 67,0% 69,9% 74,6% 76,5% 78,5% 80,5% 82,6% 84,8% 87,0% deTaourirt
Provience 20,2% 20,4% 20,6% 20,7% 20,9% 21,0% 21,1% 21,2% 21,3% 21,5% 21,7% 21,8% 22,0% 22,1% 22,3% 22,4% 22,6% de Driouch
Provience 48,8% 49,1% 49,2% 49,2% 49,2% 49,4% 49,6% 50,0% 50,3% 50,4% 50,4% 50,5% 50,7% 50,8% 51,0% 51,1% 51,3% de Figuig
Source : Monographie régionale de l’Oriental, HCP
2.2 - URBANISATION et l’extension des zones bâties. De ce développement, il 2.2.1 - TAUX D’URBANISATION résulte une série de problèmes de l’environnement : Le taux d’urbanisation au niveau régional, selon le RGPH ■■ Accroissement rapide, peu organique et mal organisé de 2004, est de l’ordre de 61,7%, supérieur au niveau national la zone bâtie. de 55,1%. En 1994, le taux d’urbanisation régional était ■■ Problèmes de drainage, d’évacuation et d’épuration des toujours supérieur à celui enregistré au niveau de la nation eaux usées. (55,2% contre 51,4%), ce qui témoigne d’un rythme d’ur- ■■ Problèmes de collecte et de gestion des déchets solides. banisation supérieur à la moyenne nationale. Les projec- ■■ Problèmes de la qualité de l’air liée principalement au tions du HCP montrent que ce taux augmente encore pour trafic. mesurer 65.5% en 2010 et 68.4 % en 2014. Ce taux sera de 72,8 % en 2020. ■■ Problèmes d’habitat insalubre avec des conséquences sur la santé publique. Ce taux d’urbanisation présente toutefois des écarts impor- tants selon les provinces et les préfectures. Il oscille entre Pour la maîtrise de la croissance urbaine, seuls les docu- 20,2%, au niveau de la province de Drouich, et 86,1%, au ments d’urbanisme sont capables de le faire. Ils fixent les niveau de la préfecture d’Oujda Angad en 2004 et 21,1% et orientations à long terme et ont pour objectif de localiser 90,2% pour l’année 2010. les espaces à préserver et ceux destinés à l’urbanisation et aux grands équipements publics Presque toutes les provinces de l’Oriental conservent un caractère urbain marqué, puisque plus des deux tiers Des efforts ont été faits pour ériger tous les centres de do- de leur population réside en milieu urbain, 5 provinces cuments d’urbanisme. La couverture des villes et centres affichent un taux d’urbanisation largement supérieur àla relevant du champ d’action de l’Agence Urbaine d’Oujda moyenne nationale. en documents d’urbanisme a atteint 95 % en 2010. Celui de l’Agence Urbaine de Nador a atteint 72% en 2009. Par ailleurs, la région qui occupe 11,60 % de la superficie du Royaume, n’abrite cependant que 7,2% de la popula- L’effort de planification urbaine entrepris dans la région de tion nationale. Ce qui témoigne du bas niveau de la densité l’oriental a permis de couvrir les villes et les centres urbains humaine. Celle-ci est de l’ordre de 24 hab./km², au niveau en documents d’urbanisme et on est en droit d’en attendre régional, contre 42 au niveau national. Les différences sont des effets bénéfiques sur le développement des villes. pourtant grandes à l’intérieur de la région : Oujda-Angad Les études d’évaluation de leur mise en œuvre restent pa- (292.3%), Berkane (142,1%), Nador (122,5%), Taourirt radoxalement très limitées malgré les insuffisances consta- (25,5%), Jerada (13,1%) et Figuig (2,3%). tées dans la maîtrise du développement urbain et l’émer- gence de nouvelles préoccupations et attentes chez les 2.2.2 - DÉVELOPPEMENT URBAIN pouvoirs publics et les agences urbaines qui vont dans le La région de l’Oriental a connu un développement urbain sens de l’amélioration des performances des documents. et un exode rural très marqué dans les décennies passées. La question n’est plus de savoir si la région est couverte Cependant, le développement de l’infrastructure urbaine, en documents d’urbanismes, mais comment les outils de surtout en ce qui concerne l’alimentation en eau potable, planification appréhendent la croissance urbaine, les muta- les canalisations pour évacuer les eaux usés, le traitement tions récentes que connaît la région. De quelle manière les de ces eaux et l’évacuation des déchets solides n’a pas pu outils de planification contribuent à la question du loge- aller de pair avec l’accroissement de la population urbaine ment, à la ville et à la société ?
16 Le déficit en logements et les besoins en logement pour la résorption de l’habitat insalubre (bidonvilles, constructions population additionnelle vont engendrer une demande en sommaires et menaçant ruine) dont 47% étaient localisées espaces. Les dispositions prises pour répondre à ces be- dans la préfecture d’Oujda Angad. Enfin, près de 9 826 soins sont « s’étendre » au détriment des terres agricoles. demandes de logements étaient liées au phénomène de la Ainsi, 84 474 demandes en matière de logements durant cohabitation dont 86% étaient localisées dans la province la période d’étude sont liées à la croissance des ménages de Nador. au niveau de la région dont 41% sur la seule province de Le tableau suivant récapitule les besoins ou demande en Nador et 30% sur la préfecture d’Oujda Angad. Aussi, logements urbains sur la période 1994 – 2009 de la région quelques 20 932 demandes de logements sont dues à la selon la préfecture et les provinces
Tab.3 Besoins ou demande en logements urbains sur la période 1994 – 2009 de la région par préfecture et par province
Besoins liés à la croissance Besoins liés à la résorption Besoins liés à la Besoins en logements des ménages de l’habitat insalubre cohabitation principaux
Région de l'Oriental 84 474 20 932 9 826 115 232
Préfecture d'Oujda - Angad 25 605 9 785 547 35 937
Province de Berkane 10 430 2 802 561 13 793
Province de Jerada -18 1 050 71 1 103
Province de Nador 35 037 4 308 8 422 47 767
Province de Taourirt 9 614 1 704 173 11491
Province de Driouch Inclus dans les besoins de la province de Nador
Province de Figuig 3 806 1 282 52 5 141
Source : Etude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 - Région de l’Oriental
D’après l’étude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 de la région de l’Oriental, les besoins en logements urbains par province, sont de 162 648, récapitulés dans le tableau ci-après.
Tab.4 Besoins ou demande en logements urbains à l’horizon 2020 de la région par préfecture et par province
Besoins liés à la croissance des Besoins liés à la résorption du déficit Total ménages et au renouvellement du parc Province Effectif Part Effectif Part Effectif Part
Berkane 45 475 35% 4 091 12% 49 566 30%
Figuig 1 445 1% 2 225 7% 3 670 2%
Jerada 1 740 1% 1 267 4% 3 007 2%
Nador 40 598 31% 9 212 28% 49 810 31%
Driouch Inclus dans les besoins de la province de Nador
Oujda Angad 34 142 26% 10 197 31% 44 339 27%
Taourirt 6 177 5% 6 079 18% 12 256 8%
Région Oriental 129 577 100% 33 071 100% 162 648 100%
Source : Etude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 - Région de l’Oriental
Ainsi, la réalisation des besoins en logements de la région Cette assiette foncière est répartie à raison de 30% pour la prévus dans le cadre du scénario retenu nécessitera globa- province de Nador, 28% pour la préfecture d’Oujda Angad, lement une assiette foncière brute de l’ordre de 2 036 ha. 31% pour la province de Berkane, 7% pour celle de Taou- rirt, 2% pour celle de Figuig et 2% pour celle de Jerada.
17 Tab.5 Besoins fonciers urbains à l’horizon 2020 de la région par préfecture et par province
Province Superficie (ha) Part
Berkane 635 31%
Figuig 43 2%
Jerada 36 2%
Nador 611 30%
Driouch Inclus dans les besoins de la province de Nador
Oujda Angad 568 28%
Taourirt 143 7%
Région Oriental 2 036 100%
Source : Etude sur les perspectives du secteur de l’immobilier résidentiel à l’horizon 2020 - Région de l’Oriental
La pression démographique sur les besoins en équipe- Concernant le projet d’aménagement du Golf de Nador, il ments et sur le logement sera accentuée dans les pro- vise la création d’une ceinture verte au sud de la ville sur chaines décennies. près de 3 km et d’un golf côtier en face de la lagune. Ce projet sera ponctué par des hôtels lacustres (4 étoiles) mar- 2.3 - ACTIVITÉS TOURISTIQUES quant les axes de composition du territoire. De même, un La Région dispose de plages (Saïdia, Tazaghine, Cap de secteur résidentiel maîtrisé accompagnera la réalisation de l’eau, Troukout, Arekmane, Aghzane, Boukama), de forêts ce golf avec la construction de logements collectifs (500 (Taforhalt, Debdou, Gourougou), de palmeraies (Figuig), unités) et de villas du golf (100 unités). D’une superficie de de sources thermales (source de Benkachour et source de 117 000 m2, cet ensemble sera intégré dans une coupure Fezouane), de grottes archéologiques (la grotte du pigeon et verte limitant l’extension urbaine. la grotte du Chameau), sous un climat ensoleillé de 300 j/an. La presqu’île d’Atalayoune, qui figure parmi les sept cités La plus importante station actuellement est celle de de ce programme de structuration et de viabilisation de Méditerrania-Saïdia qui est une station résidentielle et Marchica, constitue un véritable pôle nautique dans la la- touristique, s’étendant sur plus de 7 150 000 m2 et 6 km de gune. S’étalant sur une superficie de 71 000 2m , ce site ex- rivage, avec des propriétés individuelles mais également ceptionnel par sa topographie et sa végétation luxuriante, six hôtels de haut standing, un port de plaisance, trois verra l’installation d’unités hôtelières (170 chambres) et des golfs, un centre commercial, une clinique et un large éventail lieux de vie accompagnant la base nautique. Une pinède de services, prévus pour les appartements et les villas de habitée et occupée par des villas (12 unités) complétera cette station balnéaire. cette cité nautique. La région abrite 53 établissements classés, dotés d’une Pour ce qui est de l’aménagement de la cité de la plaine, capacité de 8143 lits en 2011. Elle a enregistré environ ce projet prévoit la construction d’une nouvelle cité autour 543 025 nuitées touristiques, soit un taux d’occupation de d’un golf résidentiel, de villas en villégiature (450 unités) de l’ordre de 31%, qui reste très faible. 135 000 m2, de logements collectifs (1 700 unités/255 000 La région connaît un développement important, en particu- m2) et d’un résidentiel touristique (200 unités/30 000 m2) lier sur sa côte méditerranéenne, au niveau de Marchica. ainsi que d’un hôtel 5 étoiles dotée de 100 chambres et En effet, un programme de restructuration et de viabili- d’infrastructures sportives. sation du site touristique de Marchica pour lequel ont été Cette plaine protégée devrait faire l’objet d’une maîtrise mobilisés des investissements de l’ordre de onze milliards foncière pour garantir à terme l’avenir écologique et urbain Dhs, est en cours de réalisation. des rives de la lagune. Ce projet structurant prévoit l’aménagement de sept cités Dans le cadre de ce programme, la station balnéaire de Kariat situées sur les rives de la lagune de Marchica, un magni- Arkmane sera développée en cité lacustre à haute qualité fique domaine maritime s’étendant sur un arc côtier de environnementale. Un habitat léger, très bas, flottant au 25 km, fermé par un cordon lagunaire. S’étendant sur une dessus du sol et inscrit dans un boisement dense donnera superficie totale de 1 030 ha, ce programme de grande son caractère particulier à ce site fragile et exceptionnel. envergure porte sur l’aménagement et la viabilisation des Ce projet sera ponctué par la construction de villas de front cités de la Corniche de Nador, du Golf de Nador, de la de mer (250 unités/75 000 m2), de villas en villégiature (300 presqu’île d’Atalayoune, de la cité de la plaine, de la station unités/90 000 m2), de logements collectifs (300/45 000 m2) balnéaire de Kariat Arkmane, du port des 2 mers et de l’hôtel et d’hôtels classés de 4 à 5 étoiles. de la lagune. Ce site, étalé sur une superficie de 299 000 m2, sera érigé La corniche de Nador, l’une des composantes essentielles en une station destinée au tourisme national et international. de ce projet, sera reconstituée en un front de mer cohérent à partir duquel la ville pourra se moderniser. La reconsti- S’agissant du port des deux mers, il sera procédé à l’amé- tution de l’hôtel Rif sera le premier acte de ce projet qui lioration du dispositif de renouvellement des eaux de la 2 prévoit également l’aménagement d’un parc des rives de lagune. Ce projet, étalé sur une superficie de 168 000 m , la lagune. prévoit également la création d’un petit port méditerranéen et lagunaire qui constituera une nouvelle porte maritime située vis-à-vis de la cité de la plaine.
18 Il comprend aussi la construction de 250 villas lacustres, dernières années, l’investissement privé dans la région a de 200 logements collectifs, de 250 résidences touris- atteint 39 milliards de dirhams, dont 29 milliards de tiques, outre deux hôtels classés 4 et 5 étoiles d’une capa- dirhams pour l’année 2008, selon les statistiques du Centre cité totale de 250 chambres. régional d’investissement (CRI). Les investissements induits Septième cité ciblée par ce programme, l’hôtel de la lagune dans l’Oriental ont fait passer l’économie de la région d’une s’étend sur une superficie de 20 000 2m et verra l’installa- situation de stagnation ou de déclin à une situation d’émergence tion d’un centre hôtelier qui disposera de 150 chambres, engagée dans la dynamique que connaît actuellement le outre des services, des équipements de base et des infras- Royaume. tructures sportives. L’hôtel de la lagune est un lieu paisible L’Oriental compte donc parmi les régions à fort potentiel et de prestige sur le cordon ouest vis-à-vis de la presqu’île agro-industriel. Son approche territoriale identifie les zones Atalayoune. à fortes potentialités économiques, en mesure d’attirer les investissements. Le pôle de développement industriel pour 2.4 - SECTEUR INDUSTRIEL la Région de l’Oriental sur la côte méditerranéenne est devenu La participation de l’industrie régionale dans l’économie une tranche essentielle dans la réalisation d’un développement nationale reste très réduite et ne représente que 4 à 5% équilibré à l’échelle nationale. Ce pôle englobe la réalisation du tissu industriel du Royaume (environ 309 unités) et ne d’une zone franche intra-portuaire à Nador et une autre dispense que 2 à 3% de la masse salariale distribuée par le extra-portuaire dans le même port, un parc industriel à secteur (environ 6 200 emplois). Le taux d’investissement Selouane, un parc industriel de Boughriba et un technopôle à dans le secteur ne représente que 4,6% du total de l’inves- Oujda, site attenant à l’aéroport Oujda-Angad. tissement dans le secteur au niveau national. Les princi- pales unités industrielles sont : complexe sidérurgique de 2.5 - SECTEUR DES MINES ET CARRIÈRES Nador, la sucrerie de Zaio, cimenterie de l’Oriental. L’exploitation des mines dans la région de l’Oriental La Région vit actuellement des transformations écono- concerne notamment: le plomb, le zinc, l’argent, la barytine miques importantes suite à l’Initiative Royale pour le Dé- et l’argile smectique. Toutefois, ce secteur connaît actuel- veloppement de l’Oriental, qui a permis le lancement de lement un repli à cause des perturbations des marchés grands chantiers d’infrastructures et de projets sectoriels internationaux des matières premières classiques. structurants (autoroutes, équipements de base, requalifi- La partie sud de la région est connue par l’existence de cation urbaine, lutte contre la pauvreté, modernisation sec- multiples gisements miniers qui sont localisés dans la torielle dans le tourisme, l’agriculture, les nouvelles techno- frange montagneuse des Horst du nord (Touissite, Sidi logies, la formation, etc.). Boubker, Jerada, etc.) et dans les rides montagneuses du L’Initiative Royale a ainsi enclenché un processus vertueux haut atlas oriental au sud (Bouarfa). Ces espaces étaient de développement destiné à permettre à la Région de réus- autrefois dynamiques et pourvoyeurs d’emplois. Ils ne le sir sa transition, d’une économie basée sur des secteurs sont plus aujourd’hui (Bouarfa). traditionnels stagnants ou en déclin (agriculture, mines, Cependant, l’Oriental recèle de nombreux gisements et échanges transfrontaliers limités, etc.) vers une économie indices métalliques et non métalliques, répartis à travers régionale moderne et compétitive (tourisme, agro-indus- toute la région, principalement : le plomb, le zinc et la cal- trie, nouvelles technologies, formation, etc.). cite à Jbel Boudhar ; le manganèse de Bouarfa, le cuivre de La région de l’Oriental focalise actuellement l’intérêt des Jbel Klakh, le plomb et zinc de Jbel Lahwanite, la barytine investisseurs marocains et étrangers, en raison de ses de Zelmou, la barytine de Sidi Lahsen, le plomb argentifère richesses et potentialités, promises à une valorisation effi- de Touissit, le charbon de Jérada, le fer de Nador et de ciente grâce aux programmes et projets structurants de Oued El Himer, la bentonite d’Aferha et de Haddou Amar à développement qui permettront sans nul doute de faire de Nador, l’argile de Guenfouda. cette région un des pôles économiques et sociaux majeurs Deux importants projets miniers sont en cours dans la du Royaume. province de Figuig, parmi lesquels on retrouve le projet de La dynamique de développement régional enclenchée, a recherche d’Or par l’ONHYM avec des partenaires étrangers. favorisé une relance économique et sociale sans précédent Par ailleurs, la Région de l’Oriental dénombre 119 carrières de cette région du Royaume ouverte sur la Méditerranée, de divers matériaux de construction, et représentant 6% l’Europe et le Maghreb. Cette vision s’est traduite sur le des carrières à l’échelle nationale et occupe le septième terrain par un vaste programme de développement, de rang. grands projets structurants et des plans d’action concrets et Pour ce secteur des carrières, la demande est importante pérennes, à spectre local, régional, national et international. et croit avec les besoins de la population. La poursuite de L’aménagement d’un pôle Méditerranée-Est attractif et cette activité pour répondre aux besoins futurs de déve- son développement passe par une ouverture sur l’espace loppement de la région de l’Oriental impose une meilleure Euro-Méditérranéen et la création de pôles de développe- insertion des sites et une prise en compte accrue de ment et de compétitivité comme Oujda (pôle de compé- l’environnement. Elle implique notamment une évolution tences), Nador (pôle industrialo-maritime), Berkane (pôle du cadre réglementaire sur les procédures d’autorisation, agro-industriel) avec la station balnéaire de Méditerra- les conditions d’exploitation, l’obligation de remise en état. néa-Saidia, Taourirt (pôle logistique), Bouarfa-Figuig (pôle Un vaste programme de restructuration du secteur des minier, d’économie oasienne et d’écotourisme). C’est dire carrières, est enclenché. Celui-ci devrait logiquement se combien de richesses ont été explorées et mises à profit traduire par une optimisation de l’extraction et l’ouverture pour rendre attractive la région aux yeux des investisseurs de nouvelles carrières. Cette optimisation se fera par nationaux et étrangers de tous bords. Au cours des trois l’élaboration du schéma régional de gestion des carrières
19 de la région de l’Oriental devenu une nécessité. En fait, Ce projet se base sur deux piliers : l’élaboration de ce schéma de gestion devrait donner plus ■■ Pilier I : Développement des spéculations à haute valeur de visibilité au ministère de tutelle, pour faire l’état des lieux ajoutée à savoir : les agrumes, le maraîchage, l’olivier, les des ressources potentielles des matériaux de carrières et viandes rouges et le lait. de définir les conditions générales de leur implantation et ■ Réalisation des projets d’agriculture solidaire exploitation. ■ Pilier II : dont en particulier la reconversion des céréales en olivier 2.6 - AGRICULTURE et en amandier, ainsi que la valorisation des produits de Le contexte mondial marqué par la sécurité alimentaire, le terroirs notamment, les nèfles de Zegzel, les truffes du changement climatique, la hausse des prix des produits désert, les caprins de Talsint, etc. agricoles, la responsabilisation des producteurs, la lutte 60 projets potentiels sont identifiés et évalués dont 41 pro- contre la pauvreté a imposé au Maroc de revoir sa stratégie jets potentiels ‘’type Pilier I’’ et 19 projets ‘’type pilier II’’ en agricole dans un sens de mise à niveau, de restructuration plus de 17 projets transverses, pour réaliser ces objectifs et de redéfinition des missions. C’est dans cette perspec- au terme du Plan Agricole Régional. tive que le nouveau Plan Maroc Vert a été élaboré pour la Les objectifs du plan vert de la région de l’Oriental sont région de l’Oriental. récapitulés dans les tableaux suivants :
Tab.6 Objectifs du plan vert de la région - Production végétale : Pilier I
Filières de production Production Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production végétale Actuelle Production additionnelle % Production additionnelle % (t)
Agrumes 200 000 35 800 18 327 500 164
Oléicole 16 000 10 500 66 57 800 360
Viticole 32 000 8 000 25 8 800 28
Dattes 1 600 - - 120 8
Maraîchage 200 000 95 000 48 105 800 53
Sucre 244 000 52 500 22 107 500 44
Céréales 193 500 -1 200 -0,6 -10 500 -5
Tab.7 Objectifs du plan vert de la région - Production animale : Pilier I
Production Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production Filières de production Actuelle animalet (t) Production additionnelle % Production additionnelle %
Viandes ovines 18 136 6 504 36 7 770 43
Lait 84 600 45 400 54 110 400 131
Viandes bovines 7 645 100 1,3 1 000 13
Avicole (viandes 27 800 14 730 53 19 640 71 blanches)
Apicole (miel) 215 522 243 1 354 630
Tab.8 Objectifs du plan vert de la région - Production végétale : Pilier II
Production Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production Filières de production Actuelle végétale (t) Production additionnelle % Production additionnelle %
Oléicole 64 000 4 700 7 64 600 100
Amandier 5 000 160 3 3 600 72
Dattes 1 600 - - 1 780 111
20 Tab.9 Objectifs du plan vert de la région - Production animale : Pilier II
Objectif en 2013 Augmentation de la production Objectif en 2020 Augmentation de la production Filières de production Production animalet Actuelle (t) Production additionnelle % Production additionnelle %
Viandes ovines 3 100 76 2 90 3
L’impact de ce programme sur l’occupation du sol n’est pas important, dans la mesure où on observe juste une augmen- tation de 1% des surfaces allouées à ce programme. Par contre, ce programme va avoir un impact très important sur les aspects tels que l’augmentation des niveaux de production des différentes filières sus citées, l’amélioration de la qualité et des conditions de commercialisation de la production, l’amélioration des niveaux de valorisation de l’eau d’irrigation, la création de l’emploi et l’amélioration des revenus de la population rurale. Le tableau suivant donne l’impact du programme sur l’occupation du sol.
Tab.10 Impact du programme du plan vert sur l’occupation du sol
Filières Situation actuelle (Ha) Horizon 2020 (Ha) %
Céréales 321 800 247 100 - 23,0
Olivier 59 300 118 964 + 101,0
Maraîchage 15 840 15 900 + 0,4
Agrumes 14 450 19 396 + 34,0
Amandier 12 500 27 500 + 120,0
Vigne 2 400 2 450 + 2,0
Palmier dattier 1 280 1 834 + 43,0
Betterave à sucre 4 400 5 000 + 14,0
Luzerne 8 980 7 500 - 16,0
TOTAL 440 950 445 644 + 1,0
En ce qui concerne la productivité, on constate presque le doublement comme l’indique les deux tableaux suivants :
Tab.11 Filières de production végétale
Production Objectif 2013 Objectif 2020 Actuelle (t) Production additionnelle Pourcentage Production additionnelle Pourcentage
Pilier 1 639 100 146 300 23% 597 020 93%
Pilier 2 70 600 4 860 7% 5 380 8%
Total 709 700 151 160 21% 602 400 85%
Tab.12 Filières de production animale
Production Objectif 2013 Objectif 2020 Actuelle (t) Production additionnelle Pourcentage Production additionnelle Pourcentage
Pilier 1 639 100 146 300 23% 597 020 93%
Pilier 2 70 600 4 860 7% 5 380 8%
Total 709 700 151 160 21% 602 400 85%
21 2.7 - ÉLEVAGE ET PÂTURAGE parcours et de permettre, à terme, de les exploiter selon des systèmes de production durables, en équilibre avec Les espaces servant au pâturage subissent des pressions les nouveaux niveaux du potentiel reconstitué. Le projet fortes, notamment dans le domaine montagneux. L’espace se propose, enfin, d’organiser les éleveurs en coopératives bour, qui s’étend sur des versants, est fragile et son exten- qui seraient responsables de la gestion des parcours. En sion ne s’opère que sur des milieux de plus en plus margi- raison des droits collectifs sur ces ressources, les coopéra- naux. Quant à l’espace pastoral, il est fortement dégradé tives seraient organisées sur la base sociale des structures à cause de la surcharge qui résulte à la fois de la mise en lignagères existantes. culture de nombreux parcours et de la politique de refo- Les composantes du projet comprennent : restation. En ce qui concerne l’espace forestier, il subit des prélèvements excessifs (bois, plantes aromatiques et ■■ Un volet d’aménagement pastoral (plantations d’arbuste médicinales, bois de feu, etc.), des écimages, incendies, fourragers; re-semis, scarifiages, mises en défens). aménagements divers inappropriés et constitue bien sou- L’hydraulique pastorale, inclue dans ce volet, vise à vent la principale source d’approvisionnement en fourrage. améliorer le maillage des points d’eau (forages, citernes, camion-citerne). Globalement, la Région de l’Oriental, qui compte environ 4,7 millions d’hectares, soit à peu près 9 % des parcours ■■ Un volet de développement de l’élevage dont les deux à l’échelle nationale (MADR, 2003) , présente un état de lignes d’action principales concernent des programmes dégradation important des parcours. Cette dégradation est de santé animale et un programme d’amélioration la conséquence d’une exploitation abusive accentuée par génétique. la sévérité du climat (sécheresse), ce qui fait que la capa- ■■ Un volet de vulgarisation, recherche développement, cité de charge de ces parcours ne cesse de diminuer d’une formation professionnelle. année à l’autre. ■■ Un volet crédit, principalement orienté vers les petits L’érosion des sols est fortement aggravée par la surcharge éleveurs. pastorale et les excès de prélèvements au niveau des ■■ Un volet «promotion des activités féminines». écosystèmes. Ce qui entraîne une dégradation rapide des ■■ Un volet de renforcement institutionnel, y compris la terres défrichées ou cultivées en bad-lands. mise en place d’une unité de direction du projet et une Des modes d’intervention spécifiques intégrés ou généra- unité de suivi-évaluation. lisés avaient été mis en place pour remédier a cet état de Suite aux actions du projet, la production fourragère pas- fait. Néanmoins, l’absence de choix réellement exprimés et serait de 112 à 181 millions d’Unités Fourragères (+62%), de programmation d’actions concrètes pour la restauration cette augmentation provenant pour 64% d’une gestion des parcours et la préservation des ressources en sols a améliorée des parcours et pour 36% des investissements conduit à l’échec de nombreuses expériences antérieures d’amélioration pastorale. La production de viande aug- d’aménagement . En effet, plusieurs expériences concrètes menterait de 35%. Le taux de rentabilité de base a été esti- de terrain ont montré que, par des aménagements et une mé à 19%. Il était également attendu des actions de projet gestion appropriée, négociée avec les utilisateurs et pou- qu’elles restaurent un meilleur équilibre de l’écosystème. vant comprendre des mises en repos, on pouvait restaurer les ressources pastorales. Quelque 300 000 hectares de Environ 9 000 familles d’éleveurs devraient bénéficier des steppes à armoise de l’Oriental ont ainsi retrouvé, en très effets du projet, la priorité étant donnée aux petits éleveurs peu d’années, leur productivité . dont les revenus devraient au moins doubler. L’organisa- tion coopérative mise en place par le projet devrait pouvoir La stratégie de développement des parcours de l’Oriental, gérer, de façon autonome, un système de rotation des pâ- menée dans une optique de lutte contre la désertification, turages garantissant l’exploitation durable des ressources obéit à une approche qui a été testée aussi bien à l’échelle des parcours. de petits projets qu’à celle de vastes écosystèmes régionaux. L’un des effets importants attendu du projet était de tes- Le Projet de Développement des Parcours et de l’Elevage ter une approche nouvelle en matière d’association des de l’Oriental (PDPEO) s’est donné pour objectif d’accroître éleveurs à la gestion des parcours. Une réussite dans ce la production des parcours et de l’élevage afin d’augmen- domaine - après tant d’échecs ou de succès limités à la ter le revenu des éleveurs et, plus particulièrement, d’amé- démonstration technique - signifierait qu’une solution liorer les conditions de vie des plus démunis. durable aurait été apportée non seulement au problème Les interventions prévues se proposent également de de l’élevage pastoral mais également une contribution à tenter de renverser le processus de dégradation des l’amélioration des ressources en sols.
22 3 - FACTEURS ET PRINCIPALES CAUSES DE PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT Face au développement socio-économique que connaît la région de l’Oriental, les composantes environnementales subissent plusieurs pressions. Les tableaux ci-dessous présentent de manière synthé- tique les facteurs et principales causes de ces pressions par milieu environnemental.
Tab.13 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Eau »
Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation
■■ Accroissement de la population. ■■ Dépôts de déchets.
■■ Développement socioéconomique. ■■ Aval zone industrielle de Selouane. ■■ Fortes teneurs en agents polluants (DBO5, PT, CF). ■■ Taux de traitement de la charge ■■ Aval des rejets des villes d’Oujda, organique (avant 2010) estimé à environ Saidia, Nador et Zeghanghane. ■■ Qualité globale des eaux de surface 55%. dégradée. et industriels ■■ Lagune de Marchica. ■■ Taux de traitement de la charge orga- ■■ Détérioration des habitats et de l’environ- Rejets domestiques
■ nique résiduelle en milieu rural faible. nement lagunaire. ■
■■ Qualité mauvaise des nappes de Gareb, Bouareg et Kert, du point de vue des ■■ Exploitation agricole intensive. nitrates => Pollution des eaux par l’azote ■■ Plaine de Bouareg, plaine de Triffa et et le phosphore.
taires ■■ Encadrement insuffisant des agriculteurs. Nappes de Gareb et Bouareg. ■■ Augmentation de la pression sur les ■■ Fortes teneurs en nitrates. ressources causant indirectement la de fertilisants,
produits phytosani - produits dégradation de la qualité des eaux (pou- Utilisation excessive
■ voir épuratoire du milieu diminué). ■
■■ Augmentation de la demande en eau ■■ Eaux de surfaces et les nappes de la potable « accroissement de la popula- basse Moulouya. ■■ L’utilisation excessive des ressources en tion de la région de l’Oriental». ■■ Bassin hydrologique de l’oued Kert et la eau montre un déficit de 112 Mm3/an. ■■ Evolution des secteurs industriel et nappe de Kert. ■■ La demande en eau globale de la région, touristique dans la région. ■■ Bassin hydrologique de l’oued Isly et passera de 1320 Mm3/an en 2010 à 1401 les nappes de la chaîne du Horsts et ■■ Augmentation de la demande en eau Mm3/an en 2030, soit une évolution de 9%. dans le secteur agricole et pour le couloir Taourirt –Oujda. ■■ Ainsi, le déficit par rapport aux ressources
Surexploitation des Surexploitation cheptel. différentes activités différentes ■■ Bassin hydrographique de l’oued Zousfana 3 ■ ressources en eau due ressources au développement des de la région serait de 200 Mm /an. ■ ■■ Rendement des réseaux d’AEP et et les nappes de Figuig et de Tamelllat. d’irrigation faible. ■■ Zone littorale.
■■ Pollution des eaux de surface par les ■■ Zones urbaines. eaux usées domestiques, industrielles et minières. ■■ Littoral Méditerranéen Oriental. ■■ Pollution due à l’activité agricole ■■ Lagune de la Marchica. accompagnée par une utilisation ■■ Basse Moulouya et dans la vallée excessive des fertilisants et des produits d’Oued Za. ■■ Dégradation de la qualité des eaux souter- en eau phytosanitaires. ■■ Nappes de : Couloir Taourirt raines et superficielles. ■■ Pollution par les déchets solides « Laayouone, Angad, Bni Snassen, présence de plusieurs décharges sau- Kert – Gareb – Bouareg.
Pollution des ressources Pollution des ressources vages (contamination des ressources ■■ Nappe d’Oukssane . ■
■ en eaux par les lixiviats, dégradation du paysage, émanation des odeurs, etc.). ■■ Oued El Himer.
■■ Erosion. ■■ Charriage de sédiments. ■■ Bassins versants de la région. ■■ Déperdition du volume de stockage. ■■ Décapage de la végétation. Envasement des barrages ■ ■
23 Tab.14 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Sol »
Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation
■■ Dosage excessif d’engrais et de pesticides => Pollution des sols et des sous sols et qualité dégradée. ■■ Lessivage des sols et Ruissellement: Eaux de drainage à l’aval ■■ Zones à activité agricole des zones irriguées => Pollution des eaux par l’azote et le ■■ Apports massifs de pesti- intensive et précisément : phosphore. Basse Moulouya, vallée cides et d’engrais (Azote ■■ Salinisation des sols. et phosphore) au delà des d’Oued Za et plaine de ■■ Pertes en sols arables. capacités d’assimilation par Triffa. les plantes. ■■ Bande littorale. ■■ Baisse de la productivité du sol. ■■ Zone sud (palmeraie). ■■ Cultures irriguées sur sols sableux généralement pauvres => Pratiques culturales
■ Utilisation abusive de fertilisants. ■ ■■ Usage empirique d’engrais en l’absence d’encadrement scien- tifique expérimental => Épuisement des sols .
■■ Importante activité d’élevage: ■■ Plateau de l’Oriental, ■■ Appauvrissement du couvert végétal des parcours. ■■ Forêt: principale source d’ap- Vallée de Moulouya, Sud provisionnement en fourrage. de Bouarfa, Hauts pla- ■■ Zones pastorales dégradées. ■■ Déséquilibre entre besoins du teaux et leurs bordures, ■■ Dégradation des steppes d’armoise et d’alfa.
Surpâturage Rif Oriental, Couloir
■ cheptel et capacité fourragère ■ des massifs forestiers . Taourirt-Oujda.
■■ Urbanisation rapide, sauvage, peu contrôlée. ■■ Empiètement de l’urbanisation sur les espaces verts et zones sensibles (terres agricoles, périmètres irrigués, littoral, etc.). ■■ Zone Nord. ■■ Pollution et dégradation du littoral (Lagune de Nador) avec extraction abusive des sables (matériaux de construction) => 4 ■■ Pressions urbaines liées à la km de plage disparus en 20 ans (1986-2006). croissance démographique. ■■ Déforestation et dégradation de zones vulnérables . Urbanisation ■ ■ ■■ Extension anarchique de l’urbanisation. ■■ Zone Sud. ■■ Dégradation du couvert végétal => Désertification, Ensablement. ■■ Nuisances engendrées par mines et carrières.
Tab.15 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Biodiversité et milieux naturels »
Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation
■■ Pollution et assèchement des Zones Humides. ■■ Pollution des zones Humides => ■■ Prélèvement anarchique, déboisement, défrichement, surpâturage, Mortalités énormes des poissons et ■■ Zones de la faune et Eutrophisation. surexploitation du gibier et braconnage, etc. Humides, ■■ Rejets des eaux usées, agricoles et industriels. SIBEs et Sites ■■ Assèchement des zones Humides des SIBEs des Zones
Humides et => régression, perte de biodiver- Dégradation Ramsar. ■ ■■ Présence de décharge sauvage. sité et recul des écosystèmes ■ ■■ Erosion et désertification. hygrophiles .
■■ Extraction illicite de sable. ■■ Risque de l’élévation du niveau de la mer). ■■ Dégradation du littoral. ■■ Pollution des plages par les déchets. ■■ Zones ■■ Equilibre naturel des milieux ■■ Concentration des investissements touristiques. côtières de fragilisé. ■■ Augmentation soutenue des réalisations et projets d’infrastructures Saidia et ■■ Pollution des zones de baignade. le long de la côte. Nador. ■■ Régression des ressources ■■ Augmentation de la quantité de déchets en période estivale. ■■ halieutiques. Dégradation du littoral
■ ■■ fuites des hydrocarbures, rejets, vidange et nettoyage des bateaux, ■ etc.
■■ Epuisement des nappes. ■■ Salinité des sols. ■■ Zones des ■■ Menace de désertification. ■■ Dynamique d’ensablement. Oasis. ■■ Régression des ressources. des Oasis
Dégradation ■■ Utilisation excessive des produits phytosanitaires. ■
■ ■■ Extension urbaine.
■■ Capital forestier sérieusement menacé. ■■ Excès de charge du cheptel => Déséquilibre entre capacité fourra- ■■ Région de gère des forêts et besoins du cheptel. l’Oriental. ■■ Nature des communautés végé- tales reflète une dégradation très Surpâturage
■ avancée des écosystèmes naturels. ■
24 Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation
■■ Phénomène désordonné et anarchique sur essences forestières (Chêne vert, Pin d’Alep, Thuya, Pistachier de ■■ Dépérissement des espèces fores- tières et préforestières. l’Atlas, etc.). ■■ Région de l’Oriental. ■■ Pression de dégradation et de de bois et délictueux ■■ Prélèvements importants de bois de feu.
prélèvements régression des forêts. Écimage, coupe ■■ Surexploitation plantes aromatiques et médicinales. ■ ■
■■ Superficies incendiées de dizaines d’hectares à centaines d’hectares ■■ Fréquence et importance des incendies à l’échelle régio- ■■ Région de l’Oriental. et 1000 ha en 2004.
Incendie nale.
■ ■■ 1997- 2009: superficie forestière ■ (forêt, steppe) incendiée = 323, 3 ha/an.
■■ Destruction des milieux naturels. ■■ Multitude de carrières d’exploitation de diverses roches et ■■ Région de l’Oriental. matériaux (argiles, sables, etc.) . ■■ Bande littorale. ■■ Destruction des milieux littoraux et des zones humides même celles ■ Exploitation ■ Surexploitation des sables de carrières
■ classées (Sites Ramsar Moulouya). ■
■■ Aménagements hydro-agricoles => perte d’eau, salinisation, hydromor- phie, dégradation du milieu. ■■ Aménagements oasiens ou fores- ■■ Aménagements hydro-agricoles, ruraux, miniers, urbanis- tiers => Désertification et ensable- tiques, touristiques, portuaires, industriels…=> Pressions ■■ Région de l’Oriental. ment aggravés. sur les milieux. inappropriés ■■ Aménagements touristiques au dépend des terres agricoles, de Aménagements divers
■ parcours et forêts => Régression ■ écosystèmes.
Tab.16 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Air »
Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation
■■ Pollution due au parc automobile. ■■ Zones urbaines. ■■ Pollution générée par les carrières. ■■ Zones industrielles. ■■ Pollution par la centrale thermique de Jerada. ■■ Dégradation de la qualité de l’air ■■ Le long des routes. ■■ Pollution générée par les fumées des briqueteries. atmosphériques. Emission de polluants ■ ■
Tab.17 Principaux facteurs et causes des pressions sur le milieu « Déchets »
Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu dégradation
■■ Evacuation directe sans aucun traitement des déchets ■■ Contamination des ressources en inertes. eau par les déchets et le lixiviat. ■■ Augmentation de la production des déchets, liée à la crois- ■■ Contamination des sols par les dé- sance démographique et au développement des activités. chets et le lixiviat. ■■ Accumulation de déchets sur les ■■ Mauvaise collecte et gestion des déchets. ■■ Zones urbaines et plages et sur les ports. ■■ Rejets solides sur le littoral. déchets. littorales. ■■ Croissance de la demande sur la ■■ Dépôts aléatoires sur les terrains nus ou à caractère agri- collecte et le nettoiement. cole.
Contamination par les ■■ Prolifération d’insectes et de ron- ■ ■■ Manque de contrôle. ■ geurs vecteurs de maladies. ■■ Manque de centres de transfert. ■■ Emanation de mauvaises odeurs.
25 Tab.18 Principaux facteurs et causes liés aux risques
Facteurs de Causes principales Zones affectées Conséquences sur le milieu Principaux défis dégradation
■■ Agglomérations ■■ Risque de pollution des eaux de surface. ■■ Développement d’acti- et zones agricoles ■■ Dégâts matériels sur les infrastructures. ■■ Limiter, voire interdire le vités humaines dans situées sur les zones ■■ Dégâts humains (sans abris, blessés, développement d’activi- des zones présentant inondables. morts). tés humaines à proximité un aléa d’inondation. ■■ Berges des cours des zones inondables. nnondabilité de
I ■■ Etat de crise lors des épisodes de crues/ zones vulnérables. ■ d’eau.
■ inondations intenses.
■■ Densification des forêts. ■■ Actes de vandalisme. ■■ Dégradation prononcée des habitats ■■ Réduction de la surex- ■■ Surexploitation des ■■ Milieu forestier. forestiers. ploitation des ressources
forestières. ressources. forestières. forestières et péri- forestières Activités humaines ■ ■
■■ Dégradation du milieu végétal naturel. ■■ Palier au risque de pénu- ■■ Pertes de production agricole. ■■ Zones Est et Sud de rie d’eau. ■■ Pollution des sols et eaux de surface par ■■ Conditions climatiques. la région au-delà des ■■ Se préparer aux évè- les pesticides. Haut et Moyen Atlas nements climatiques ■■ Risque de pollution des eaux souter- extrêmes. Aléas climatiques.
■ raines par les pesticides. ■
■■ Risque de pollution des eaux de surface. ■■ Dégâts matériels sur les bâtiments et les ■■ Etablir des Plans infrastructures. d’Urgence évolutif avec ■■ Région de Nador ■■ Risque naturel. ■■ Dégâts humains (sans abris, blessés, l’évolution de l’activité
de terre. Driouch. morts). humaine sur les zones à
Tremblements Tremblements risque sismique. ■ ■■ Etat de crise lors des épisodes de trem- ■ blements de terre.
■■ Réduction des ressources en eaux en termes de quantité. ■■ Changements clima- ■■ Milieux végétal. ■■ Palier à la pénurie d’eau. ■■ Dégradation du milieu végétal naturel. tiques. ■■ Milieu forestier. ■■ Protection des zones ■■ Pertes de productions agricoles. ■■ Vagues de chaleur. ■■ Ressources en eaux. non affectées. ■■ Conséquences liées à la pénurie d’eau sur le milieu Humain Sécheresse. Désertification. Changements climatiques. ■ ■ ■ ■ ■ ■
■■ Déplacement de certaines activités ■■ Risque de pollution des différents industrielles à risques vers des sites où les ■■ Zones industrielles. milieux. conséquences seront ■■ Développement de ■■ Dégâts matériels sur les bâtiments et les l’activité humaine ■■ Voisinages de minimes. grosses unités infrastructures. (industries chimiques, ■■ Investissements en industrielles, centres ■■ Dégâts humains (sans abris, blessés, pétrochimiques, agroa- matière de sécurité à emplisseurs de gaz, morts). limentaires, etc.). mettre en place par les voies de TMD). ■■ Etat de crise lors de l’occurrence d’évè- industries pour réduire le risques technologiques. nements majeurs. risque industriel. Evènements majeurs liés aux ■ ■
26 4 - SCÉNARII FUTURS DE L’ENVIRONNEMENT DANS LA RÉGION 4.1 - MÉTHODOLOGIE
La prise en considération des dysfonctionnements de l’environnement actuel est indispensable pour maîtriser les processus de transformation des milieux et contribuer à l’élaboration de modèles d’organisation qui auraient pour fonction principale l’animation économique, l’utilisation optimale des ressources et la gestion du développement dans le respect continu de l’environnement. La démarche méthodologique s’inscrit donc dans un cadre prospectif, ce qui doit conduire à la mise au point de scénarii. Le devenir de l’organisation territoriale de la région de l’oriental durant les 10 prochaines années peut suivre des trajectoires différentes et faire l’objet de plusieurs scénarii. La méthode des scénarios retenue pour le futur environne- mental s’attache à analyser les conséquences de plusieurs systèmes d’hypothèses afin d’aboutir à la définition d’une politique environnementale globale. La méthode des scénarios a l’avantage de dessiner les projections d’images du futur, d’instruments pédagogiques permettant de mieux comprendre le présent et, par consé- quent, de mieux agir sur le devenir. Le point de départ s’articule sur le diagnostic de l’état de l’environnement que les chapitres précédents ont traité et des tendances qui affectent sensiblement son devenir. En se basant sur les hypothèses choisies selon une logique cohérente et coïncidant avec des évolutions importantes, Lors des ateliers de concertation, un diagnostic a été pro- il est possible de définir des scénarios différents qui per- posé de manière à permettre par la suite le débat sur le mettent d’esquisser les futurs possibles. devenir souhaitable des différentes politiques sectorielles. Compte-tenu des tendances lourdes que connaît le déve- L’analyse transversale qui a découlé a permis de poser un loppement de la région, il convient de procéder au choix certain nombre d’enjeux auxquels les politiques environne- des hypothèses dont les implications environnementales mentales devront être confrontées les prochaines années devront être analysées. Les hypothèses ainsi retenues et d’interroger les catégories d’action publique mises en serviront de base à la définition d’une stratégie régionale œuvre pour traiter les dysfonctionnements engendrés. globale fondée sur un argumentaire cohérent et faisant Cette analyse mettra en perspective un certain nombre de coïncider les hypothèses de base avec les objectifs recherchés constats dressés par le consultant tant sur les politiques et l’image environnementale future qui sera retenue. que sur le développement territorial. Son objectif est d’invi- La réflexion autour des scénarii est consécutive à la phase ter les acteurs au débat à partir d’une réflexion sur le lien de diagnostic. Elle s’appuie sur les éléments contenus entre l’environnement et le développement de la région. dans les différentes analyses des étapes précédentes et Il faut rappeler que l’analyse souffre de l’absence d’un cer- surtout sur le devenir souhaitable. tain nombre de données nécessaires pour proposer une Comment construire, partager, déployer une vision du photographie globale de la région permettant de mieux devenir de la région ? Le plus difficile n’est pas de construire cerner le devenir souhaitable. des scénarii ou même des options mais de construire et s’entendre sur le devenir souhaitable. Pour cela l’approche 4.2 - PRÉSENTATION DES SCENARII participative est importante et elle permet de prendre en PROPOSÉS compte les aspirations des acteurs concernés. Le développement des scénarios est basé sur la tendance La prospective constitue une approche simple et puissante des forces motrices et essentiellement sur celles qui sont pour préparer la stratégie à moyen et long terme, en incertaines. cohérence avec les enjeux majeurs de l’environnement, Dans ce cadre, et vu la spécificité de l’approche environne- qui intègre les changements technologiques, institution- mentale, on propose d’axer l’analyse prospective sur deux nels, comportementaux, économiques, etc. et les jeux des scénarios : un scénario tendanciel et un scénario alternatif acteurs internes et externes. ou volontariste. La flexibilité doit être également recherchée face aux incer- Le scénario tendanciel est fondé principalement sur le titudes et aux scénarii contrastés. Il ne s’agit pas seule- prolongement des tendances actuelles. Il se fonde sur ment de choisir une stratégie délibérée mais aussi de pré- l’hypothèse, fort probable d’une continuation des tendances parer les décideurs à infléchir la stratégie en fonction de actuelles. l’avènement de scénarios moins attendus.
27 L’organisation et les politiques continueraient à se déployer Les objectifs de qualité et de préservation de l’environ- autour de la dynamique du pouvoir central et de sa crois- nement dans ce scénario, fixés par le Département de sance, et aux politiques des administrations communale, l’Environnement et les plans d’actions et des programmes provinciale et régionale des départements ministériels sectoriels seront intégrés Ce scénario peut comporter deux variantes : dans une analyse anticipative des répercussions environ- nementales. Les défaillances, manques et insuffisances ■ dans lequel on ■ un scénario tendanciel aggravé (STA) sont maintenus dans les mêmes conditions d’évolution et ne prend pas en compte les différents programmes d’amélioration que la situation actuelle. planifiés par les administrations centrales et locales; Dans ce cas, les préoccupations environnementales sont ■ qui tiendra ■ un scénario tendanciel contextuel (STC) présentes mais l’application des mesures environnemen- compte des différents programmes planifiés par les tales reste timide. Les répercussions environnementales administrations centrales et locales. résiduelles sont alors ressorties. ■ est fondé sur ■ Le scénario alternatif volontariste (SAV) 4.2.2 - SCÉNARIO TENDANCIEL AGGRAVÉ le renforcement de ces programmes pour un futur environnemental meilleur. C’est un scénario pessimiste ou un scénario du laisser-aller. Il se Les choix d’orientation environnementale proposés doivent base sur l’indifférence des pouvoirs publics. Les politiques être le résultat d’une démarche participative et informative sectorielles se feront sans tenir compte des uns des autres. comprenant : L’influence du département de l’environnement diminuera. ■■ l’analyse du territoire avec le diagnostic et l’état initial de Ce scénario défavorable impliquera un déficit en matière l’environnement ; de politique de gestion rationnelle de l’environnement. ■■ l’analyse et l’identification d’objectifs pour la région ; Parallèlement à cette non-influence de politique environ- nementale, une récession économique plongera le Maroc ■■ l’élaboration des scénarios ; et la région de l’Oriental dans le désarroi engendrant une ■■ la définition d’un scénario d’évolution environnementale dégradation des conditions humaines. pour la région. Dans ces conditions, l’application des politiques nationales Ces différentes étapes ont été faites avec les différents ac- et/ou régionales en particulier des projets de développe- teurs de la région, notamment par le travail en ateliers tant ment sociaux traîneront. Ceci engendrera une dégradation pour la phase diagnostic que pour la phase de l’élaboration progressive des conditions de vie se traduisant par l’explo- des scénarii. sion de l’habitat insalubre, amplifiant la pollution des res- Le scénario arrêté a été discuté en concertation avec les sources en eau et en sol. acteurs régionaux et approuvé par le comité de pilotage. Cet état de fait sera conjugué avec les insuffisances po- 4.2.1 - SCÉNARIO TENDANCIEL CONTEXTUEL litiques en matière de gestion de l’environnement et le manque d’application des lois pour la protection de l’envi- Les chapitres précédents ont présenté l’état actuel de l’en- ronnement. Le milieu naturel de la région de l’Oriental en vironnement et les enjeux dans la région de l’Oriental. pâtira. ■■ Quel pourrait être l’avenir de cet état de l’environnement L’intérêt de ce scénario est de permettre de mettre un dans un délai de 10 ans en supposant que les stratégies signal d’alarme sur la passivité éventuelle des pouvoirs de préservation de l’environnement restent ce qu’elles publics dans l’application des politiques et des mesures sont actuellement ? préservant l’environnement. ■■ Les problèmes actuels vont-ils se résoudre ? 4.2.3 - SCÉNARIO ALTERNATIF VOLONTARISTE ■■ L’évolution de l’état de l’environnement est-elle favorable Le scénario alternatif volontariste (SAV) sera fondé sur le ou défavorable ? renforcement des politiques nationales et/ou régionales et ■■ Favorable ou défavorable pour quel milieu (eau, air, sol) des programmes en particulier des projets de développe- ou pour quel élément de ces milieux (santé humaine, bio- ment sociaux pour un futur environnemental meilleur, atté- diversité, paysage) ? nuant les défaillances ou les insuffisances résultant du le L’objectif est donc de travailler sur un scénario dit «tendanciel » scénario tendanciel. permettant d’estimer le caractère positif ou négatif des Dans ce scénario le développement des politiques environ- stratégies actuellement suivies en matière de protection de nementales prendra de l’élan. Le souci de préservation de l’environnement. l’eau et des sols en qualité et en quantité, de la biodiversité, Dans ce scénario, les perspectives de développement de lutte contre la pollution de l’air prévaudra sur toute autre seront celles planifiées par les politiques nationales et/ou ambition de développement des activités socio-écono- régionales. miques non basée sur le développement durable. Ce scé- Les objectifs arrêtés par ces politiques sont supposés être nario correspond au fait à un scénario tendanciel corrigé. atteints aux horizons prévues et annoncés. Dans ce cas, L’exploitation des ressources naturelles sera planifiée par les activités économiques continuent à connaître un essor. les politiques adoptées en matière de protection du milieu Les infrastructures touristiques se multiplient, la produc- naturel. tivité agricole s’intensifie et l’activité industrielle prend de Un équilibre devra être trouvé entre la préservation de l’en- l’élan. Les investisseurs attirés par le dynamisme régional vironnement au détriment du développement économique s’installent. Les opportunités d’emploi permettent à la et du bien être humain. population d’améliorer ses revenues favorisant ainsi des changements profonds de mode de vie.
28 Ce scénario reste favorable et sera établi sur la base d’ob- ■■ Les prévisions de l’évolution de la population par pro- jectifs plus ambitieux que ceux adoptés pour le scénario vinces (Centre d’Etude et de Recherche Démographique) ; probable ou tendanciel, et sur des hypothèses qui sup- ■■ Un ratio de 23g/hab./jour pour le milieu urbain des posent une implication plus active des pouvoirs publics provinces de Taourirt, Berkane, Figuig et Jerrada, et pour la réalisation d’un programme efficace d’atténuation 28g/hab./j pour les provinces de Nador et Oujda ; et de préservation de l’environnement. ■■ Un ratio de 18g/hab./jour pour le milieu rural de toutes les 4.3 - ÉVOLUTION ENVIRONNEMENTALE provinces de la région. SELON LE SCÉNARIO TENDANCIEL L’évolution de la charge polluante des milieux urbain et 4.3.1 - ÉVOLUTION DU SECTEUR D’ASSAINISSE- rural de la région de l’Oriental à l’horizon 2015 (en tonnes de DBO5/an) est illustrée dans la figure suivante : MENT LIQUIDE L’évolution de la charge polluante de 2004 à 2015, présentée ci-dessous est faite sur la base des considéra- tions ci-après :
Fig.1 Evolution de la charge polluante des milieux urbain et rural de la région à l’horizon 2015 (en tonnes de DBO5/an)
20 000 18 000 16 000 14 000 12 000 Evolution de la charge polluante du milieu 10 000 urbain de la région de d’Oriental à l’horizon 2015 8 000 (en Tonne de DBO5/an)
6 000 Evolution de la charge polluante du milieu 4 000 rural de la région de d’Oriental à l’horizon 2015 (en Tonne de DBO5/an) 2 000 0 2004 2005 2006 2004 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Stations de traitement des eaux usées Stations de traitement en cours Stations de traitement projetées pour les centres/villes : existantes au niveau de : de réalisation ou achevées et Jerrada, Ras El Ma, Midar/Tafersift, Driouch, Bnichiker, • Berkane mises en service des centres/villes : Bni Drar, Touissit/Sidi Boubker, Tiztoutine, El Aioun, • Tafoughalt • Nador Ain Bni Mathar, Ahfir, Debdou, Aklim, Madagh, • Taourirt • Oujda • Bouarfa • Saidia Ain Erragda, Dar El Kabdani,Temsamane,Tsaft, • Aroui • Kariat Akermane Tendrara, Tiiouli,Naima et Figuig • Zaio • Ferkhana • Ben Tayeb
Avant 2010, les stations de traitement des eaux usées sont Les eaux usées épurées par la STEP de Nador, sont ac- opérationnelles au niveau de Berkane, Tafoughalt, Taourirt, tuellement évacuées dans la Marchica, mais il est prévu Bouarfa et Aroui. L’année 2010 a enregistré la réalisation de leur réutilisation pour l’arrosage du golf d’un projet tou- la STEP du Grand Nador et d’Oujda. ristique. Dans le cadre du Programme National d’Assainissement ■■ Projet concernant la réalisation de la tranche prioritaire liquide qui vise à réduire 60% la pollution domestique à d’assainissement liquide de la ville d’Oujda, d’un mon- l’horizon de 2020, un programme d’investissement ambi- tant d’investissement d’environ 432,5 millions de Dhs. tieux est en cours de réalisation dans la région de l’Oriental Cette tranche concerne essentiellement les travaux de par les différents opérateurs qui va contribuer considéra- réhabilitation du réseau existant, son extension et la réa- blement à l’amélioration des conditions de vie de la popu- lisation de la première tranche de la station d’épuration lation locale et l’atténuation des pressions exercées sur le par lagunage aéré, d’une capacité de traitement de près milieu naturel. de 40 000 m3. Deux grands projets phares d’assainissement liquide dans D’autres programmes de dépollution sont projetés dans la région ont été récemment mis en service, il s’agit du : la région concerneront la réalisation de nouvelles stations ■■ Projet d’assainissement liquide du Grand Nador, d’épuration et l’extension de celles qui sont arrivées à sa- mis en service en 2010, pour un montant global de 948 turation. millions de Dhs. Ce projet permet d’assurer la dépollution S’agissant de la réutilisation des eaux usées, le potentiel de des effluents du Grand Nador, de protéger durablement volume d’eaux usées épurées des STEP d’Oujda, Berkane la lagune de Marchica et de satisfaire les besoins en as- et Nador s’élève respectivement à 12,2 Mm3 ; 3,7 Mm3 et sainissement liquide d’une population de 245 000 habi- 6,3 Mm3 pour l’année 2010. tants répartis sur les centres urbains de Nador, Bni Nsar, Zeghanghane, Ihddaden, Jaadar, Selouane, Taouima et Kariat Arekmane ;
29 La part utilisable est respectivement de l’ordre de 5,2 Mm3 ; 1,9 Mm3 ; et 4,4 Mm3 à l’horizon 2020 pour ces trois STEP dont 100% à usage agricole pour la STEP d’Oujda et 70% réservée à l’agriculture et 30% pour l’arrosage des espaces verts dans le cas des STEP de Berkane et de Nador. Le tableau ci-après représente les caractéristiques des nouvelles STEPs prévues dans la région :
Tab.19 Caractéristiques des nouvelles STEPs prévues dans la région
Niveau de Centre / ville Débit (m3/j) Date de mise en service Type de STEP traitement Avancement des travaux au 10/2011 Saidia 2500 + 20 400 Lagunage naturel + Lagunage aéré Tertiaire (80%)
STEP Achevée: reste les travaux des Kariat Arekmane 1500 Lagunage naturel Secondaire stations de pompage en 2012
2012 à condition de résoudre les Zaio 3100 Lits bactériens Secondaire problèmes de terrain de la STEP
Ferkhana 614 2012 Fosse + Lit percolateur Secondaire
Ben Tayeb (Driouch) 663 2012 Lagunage naturel Secondaire
Jerrada 2371 2013 Lagunage aéré Tertiaire
Etude de STEP en cours - Lagu- Ras El Ma 760 2013 Tertiaire nage aéré
Etude de STEP en cours - Lagu- Midar / Tafersit 1700 2013 Tertiaire nage aéré (A+F)
Etude de STEP en cours - Lagu- Driouch 800 2013 Secondaire nage aéré (A+F)
Bni Chiker 352 2013 - 2015 Etude en phase APS STEP FLP
Bni Drar 778 2013 - 2015 Lagunage naturel Tertiaire
Etude de STEP en cours - Lagu- Touissit / Sidi Boubker 342 2013 -2015 Secondaire nage aéré (A+F)
Etude de la STEP en cours - Lagu- Tiztoutine 280 2013 -2015 Secondaire nage naturel
El Aioun 3000 2014 Lagunage naturel Secondaire
Etude de la STEP programmée fin Ain Bni Mathar ---- 2013 - 2014 --- 2011 (Etude à actualiser par
Ahfir 1834 2015 Lagunage naturel Secondaire
Debdou 293 2015 Lits bactériens Secondaire
Aklim --- 2015 Etude programmée en 2012 ---
Madagh + Laatamna + 3715,2 2015 Lagunage aéré Tertiaire Agropôle
Ain Erragada 1468,8 2015 Lagunage naturel Secondaire
Dar El Kabdanni Commune 2020
Temsamane (Keroune) Commune 2020
Tsaft + Azlaf ABHM 2015 Etude achevée, lagunage naturel Tertiaire
Tendrara Commune 2020
Travaux en cours, FS+ lit percola- Guenfouda ABHM 2015 ---- teur + infiltration - percolation
Etude achevée, FS+ lit percolateur Naima et Tiouli ABHM 2015 ---- + infiltration - percolation
Figuig 704 2016 - 2020 Lagunage naturel Secondaire
Mission EIE , FS+ Lit percolateur + Melga El Ouidane ABHM bassin de maturation
Source : programme ONEP, PDAIRE Moulouya (rapport de synthèse)
30 Par manque de données sur l’évolution de la charge pol- Par ailleurs, le taux d’élimination des charges polluantes luante à traiter au niveau des stations d’épuration actuelle- a fortement progressé pour certains centres, notamment ment fonctionnelles, l’année 2010 a été prise comme réfé- celui Tafoughalt, Taourirt, El Aaroui entre 2006 et 2010. rence. Aussi, le taux de rabattement de la charge polluante La mise en service de la STEP d’Oujda qui concentre à organique à l’échelle de la région est estimé à 55% à cette elle seule environ 70% de la charge produite à l’échelle de année. la région en 2010 devrait permettre l’évolution de ce taux pour atteindre environ 76% à l’horizon 2013. Le graphe ci- dessous illustre l’évolution de cet indicateur.
Fig.2 Evolution du taux d’élimination de la charge polluante (en %) au niveau de la région
80 70 60 50 40 30 20 10 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Cette tendance devrait continuer si l’on tient compte des Le taux de collecte des déchets au niveau de la région est réalisations de STEPs en cours et programmées au niveau de 90 % dans les villes de Nador, Oujda, Berkane et Taourirt. de la région. Et il avoisine 75% dans le reste des villes de la région. Il convient par ailleurs de suivre le niveau de saturation Ces décharges recevront environ 74 % des déchets pro- hydraulique et biologique de l’ensemble des ouvrages des duits par la région. A noter que les provinces de Nador et stations de traitement de manière à planifier à temps les Berkane et la préfecture d’Oujda produisent à elles seules ouvrages de renforcement et anticiper la programmation 80% du volume total des déchets. des travaux d’extension, et éviter ainsi toute surcharge des L’évolution de la production des déchets ménagers donnée STEP, dysfonctionnements et baisse de rendement y résultant. en fonction des prévisions de croissance de la population 4.3.2 - ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES urbaine au niveau de la région à l’horizon 2020 est donnée DÉCHETS SOLIDES dans le tableau ci-dessous. Ces projections tiennent compte d’un ratio de production des déchets de 0.69kg/hab./j. Pour le secteur des déchets, d’importants efforts ont été déployés, notamment la création de la décharge contrôlée au niveau de la ville de Nador. Ce qui portera le nombre des décharges contrôlées au niveau de la région à quatre. Il est à signaler que les autres décharges contrôlées de la région sont au niveau des villes de Berkane, Oujda et Figuig.
31 Tab.20 Evolution de la production des déchets du milieu urbain par province (t/an)
Provinces/préfectures Berkane Figuig Jerada Nador Oujda Angad Taourirt Driouch Total
2004 39 540 15 867 16 370 92 681 103 259 29 970 11 333 309 020
2005 40 044 16 118 16 370 94 192 105 021 30 726 11 585 314 056
2006 40 548 16 118 16 622 95 703 106 784 31 229 11 585 318 589
2007 41 052 16 118 17 126 97 214 108 547 31 985 11 837 323 879
2008 42 059 16 622 17 881 98 473 111 318 32 489 11 837 330 679
2009 42 563 16 874 18 385 99 733 112 577 32 992 11 837 334 961
2010 43 570 16 874 18 637 101 496 114 592 33 496 11 837 340 502
2011 44 074 16 874 19 392 102 503 116 355 34 000 11 837 345 035
2012 44 577 17 378 19 644 103 510 118 118 34 503 12 089 349 819
2013 45 081 17 378 20 148 105 021 119 629 35 259 12 089 354 605
2014 45 585 17 378 20 904 106 029 121 392 35 763 12 089 359 140
2015 46 089 17 630 21 155 107 288 122 903 36 266 12 341 363 672
2016 46 089 17 630 17 630 99 229 126 681 46 089 12 341 365 686
2017 46 592 17 881 17 881 100 992 128 695 47 600 12 341 371 982
2018 47 348 18 133 17 881 102 503 130 962 49 363 12 593 378 782
2019 47 852 18 133 18 133 104 266 133 229 51 126 12 593 385 331
2020 48 607 18 385 18 133 106 029 135 495 53 140t 12 593 392 382
La production des déchets de la région passera de 340 502 t/an le Groupement des communes pour l’environnement à en 2010 à 363 672 t/an en 2015. Il est prévu d’atteindre 392 savoir ; Nador, Bni Ansar, Ouled Settout, Al Aaroui, Zaio, 382 t/an à l’horizon 2020. L’augmentation quinquennale de Zeghanghan, Bni Bouyafrour, Bouareg, Farkhana, Ihadda- la production des déchets passera de 6,8 % (entre 2010 et den, Selouane et Arekmane. 2015) à 7,3 % (entre 2015 et 2020). Le tableau ci-après présente la capacité des décharges La décharge d’Oujda est fonctionnelle depuis 2004. Elle a comparée au tonnage produit par la population urbaine de été conçue pour une durée de 15 ans. Sa capacité est de chaque province à l’horizon 2020. 100 000 t/an. Quant à la décharge de Nador, dont la capa- cité est d’environ 100 000 t/an, elle recevra les déchets produits par la population des 12 communes, constituant
Tab.21 Capacité des décharges comparée au tonnage produit à l’horizon 2015
Province / Préfecture Capacité de la décharge Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits Tonnage annuel produits (t/an) par la province en 2010 par la province en 2015 par la province en 2020
Oujda Angad 100 000 114 592 122 903 135 495
Berkane 63 000 43 570 46 089 48 607
Nador 98 700 101 496 107 288 106 029
Figuig 2 000 17 000 17 500 18 385
32 Fig.3 Capacité de la décharge d’Oujda-Angad face au tonnage annuel à l’horizon 2020