ACADEMIE D’AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ D’AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE Ingénierie de la Restauration des Patrimoines Naturel et Culturel UMR IMBE, CNRS 7263-IRD 237

THÈSE

Présentée à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse pour obtenir le diplôme de DOCTORAT

SPÉCIALITÉ : Chimie

ÉTUDE CHIMIQUE DES MATÉRIAUX RÉSINEUX : OLIBAN, DAMMAR ET MASTIC. APPLICATION À DES PRÉLÈVEMENTS ARTISTIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES

Présentée par

Amra AKSAMIJA

En vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences Soutenue le 21 décembre 2012

Membres du jury : MORERE Alain Président du jury, Rapporteur, Professeur à l’Université de Montpellier II CULIOLI Gérald Rapporteur, Maître de conférences HDR à l’Université de Toulon TOMAO Valérie Maître de conférences HDR à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse VIEILLESCAZES Catherine Directrice de thèse, Professeur à l’Université d’Avignon et des pays de Vaucluse MATHE Carole Co-encadrante de thèse, Maître de conférences à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse

Remerciements

Il me sera très difficile de remercier tout le monde car c’est grâce à l’aide de nombreusespersonnesquej’aipumenercettethèseàsonterme.

Je tiens tout d’abord à adresser mes remerciements les plus sincères à ma directrice de thèse, madame le professeur Cathy Vieillescazes , pour ses conseils avisés,sapatienceetsaconfiance.Jeremercieégalementtrèschaleureusementmaco encadrante de thèse, Carole Mathe de Souza , qui a enrichi ce travail avec ses conseils précieux, qui s’est toujours montré à l’écoute et disponible tout au long de la réalisationdecettethèse.Touteslesdeuxm’ontapportéleursoutienextraordinairedans ces conditions particulières qui ont constitué un apport considérable sans lequel ce travailn’auraitpaspuêtremenéàbien.

Mesremerciementss’étendentnotammentauxmembresdujury: AlainMorere, professeuràl’UniversitédeMontpellierII, GéraldCulioli, maîtredeconférences,HDRàl’UniversitédeToulon, ValerieTomao, maîtredeconférences,HDRàl’Universitéd’AvignonetdesPays deVaucluse, pourl’honneurquimefontenparticipantàcejurydethèseetplusparticulièrementà messieurs Morere et Culioli pourl’intérêtqu’ilsontportéàmarechercheenacceptant lachargederapporteur.

Je remercie toutes les personnes avec qui j’ai partagé mes années de thèse, les collèguesdenotrelaboratoire, Matthieu,Céline.J,Clara,Louis etlescollèguesde lafaculté desSciences, Tamara,Simon,Phuong,AudreyP ., Kahina,Shiraz, Sabiha,CélineD.,Loic,Ying.

Je tiens à remercier également l’ensemble de l’UFR Sciences et plus particulierement le département de biologie et de chimie où j’ai travaillé durant ma thèse.

Jeremercieégalementl’AmbassadedeFrancedeSarajevoetplusparticulièrement leSCACetmonsieur GillesKraemer ,quim’ontsoutenueetencouragée.

Je remercie notamment le personnel de l’école préparatoire DEP Art de Châteaurenard, Thierry, Sophie,Simone,Flavie et aussi mes étudiants pour leur soutien.

Une pensé bien particulière est destinée à Céline et Tamara mes amies très chères,etleursfamilles.Jeremerciechaleureusementmasoeurdecoeur Janis etson fils Ismaël .

Jeremerciemadame LejlaOsmanovic ,maîtredeconférencesàlafacultédes LettresdeSarajevo,quiacontribuéàcetravailbienavant,enétantmonprofesseurde français, qui m’a transmis une bonne base linguistique et partagé sa passion pour la languefrançaise.

Mesremerciementsvontaussiàtousceuxquiontcontribuédeprèsoudeloinàce projet, mes amis dont le soutien indéfectible m’a permis de continuer et de me sentir moinsseuleenpaysétrangeravecquij’aipartagépleindemomentsinoubliablesdurant ces trois ans Elodie, Nadya, Dominique et Chayanne, Fanny, Verica, Ben, Mariem,Hélène,IsabelleMC.,Mishela,ClaireD.,Cécile …

Enfin une pensée particulière pour mes parents qui ne m’ont pas vue souvent depuisledébutdecettethèse,monfrèreFarisetmesamisenBosnieHerzegovine,qui m’ontsuiviedeloinetsoutenueparleuramouretsincèreamitié.

J’enoubliecertainementencoreetjem’enexcuse. Encoreungrandmerciàtous pourm'avoirconduitàcejourmémorable.

Je dédie cette thèse à mes parents et à mon frère.

Zahvalnica

Želim se zahvaliti prije svega cijenjenim gospoñi Emiri Kahrović , profesorici anorganske hemije na Prirodnomatematičkom fakultetu u Sarajevu i gospoñi Metki KraigherHozo profesoriciupenzijinaAkademijiLikovnihUmjetnostiuSarajevu,koje su otvorile put za naučnu suradnju izmeñu Avignona i Sarajeva. Zahvaljujem im se na ukazanojpodršciipovjerenju.Hvalavamštostemeuveliujednu,kodnasrijetkuimalo poznatuoblasthemije,inatajnačinomogućilemojeprofesionalnousavršavanje.

Zahvaljujemsegospodinu SanjinuLugiću ,konzervatoruNacionalneGalerijeu Sarajevu,kojijeodabraolikovnadjelazauzorkovanjelaka.

Veliko hvala Dženanu Šehiću , mom prijatelju i kolegi koji je bio ljubazan i velikodušandamidostaviuzorkeizSarajevauAvignon.

Zahvaljujem se svojim roditeljima Seadu i Faizi i bratu Farisu , koji su iako dalekoipakbiliuzmenesvevrijemeidalimisnaguipodrškudaistrajemdokraja.Tople riječizahvaleupućujemsvojojmajki Subhiji kojajebrižnopropratilamoješkolovanje. Velikohvala Kemalu zasvakisavjetkojimijeuputioivrijemekojemijeposvetio.Hvala Muniri zasvunjenuljubavipodršku.

Zahvalnostdugujemvelikombrojuizvanrednihosobaumomživotukojisu,svako na svoj način, dali smisao i podršku izradi ovog rada i pri tome ne bih željela nikoga izostaviti.Iskrenoseizvinjavamonimačijesamimezaboravilaspomenuti.

Zahvaljujem se svojim dragim, iskrenim prijateljima, koji su propratili moje školovanjeuAvignonuizSarajevanebrojenimpozivima,porukamaipažnjom. Senada, Dženita,Melita,Inga,Mirel,Ines,AidaH.,Iris,Azra,Maja,Nejra,Esma, IgorZ.,ðana,Gorana,AdmirVraža,Senka,Emin,Verica,Edad,Nedad, Nedžla,Sanja,tetkaSuada ...velikovamhvalazasve!

Communicationsécritesetorales

Publicationsdansdesjournauxinternationauxàcomitédelecture

1) «Liquid chromatography of triterpenic resins after derivatization with dansyl chloride» .AksamijaA.,MatheC.,VieillescazesC.(2012), Journal of liquid chromatography and related technologies ,35(9)p.12221237.

Communicationsorales

1)«Analyticalanalysisofnaturalproductsusedinculturalheritage» .AksamijaA., Mathe C., Vieillescazes C., Les Journées du Campus d’Illkirch «Chimie et biologie au servicedel’Artetl’Histoire»,Conférenceplénière,Strasbourg23avril2012. 2) «Study of resinous materials used in cultural heritage by chromatographic techniques» . Aksamija A., Mathe C., Vieillescazes C., Intensive School «Biomaterials in CulturalHeritage»,UAPV,Avignon2629juin2012.

Communicationsparaffiche

1) «Analyse de matériaux organiques employés dans le patrimoine culturel». AksamijaA.,JoliotC., MatheC.,VieillescazesC.,22 ème Journéedela ChimieSCFPACA– Toulon,PalaisdesCongrèsNeptune,11mars2011. 2) «A comparative chromatographic study of olibanum resins ( Boswellia sp. )» ,AksamijaA.,MatheC.,VieillescazesC.,9 ème congrèsfrancophonedeAfSep sur les sciences séparatives et les couplages, Université Paul Sabatier, Toulouse, 2325 mars2011. 3) «Etude fluorimétrique de «l’encens»: application à un échantillon d’Egypte ancienne» , Aksamija A., Mathe C., Vieillescazes C., Archéométrie 2011, Colloque de G.M.P.C.A.UniversitédeLiège,Belgique,1015avril2011. 4) «Etude de matériaux organique résineux d’intérêt archéologique» , Aksamija A., MatheC.,Vieillescazes C.,Journéescientifique«Jeuneschercheurs»coorganiséeparle GdRChimARCetleréseauArchéométrieCAIRN,Paris,30mai2011. 5) «A comparative chromatographic study of mastic resin – application to an archaeological sample» , Aksamija A., Mathe C., Vieillescazes C., 6th General Intensive School on Conservation Science, Evora, Portugal, 1724 July 2012 (prix du meilleur poster).

Table des matières

Tabledematières

LISTEDESFIGURES...... 5 LISTEDESTABLEAUX...... 13 ABRÉVIATIONS...... 16 INTRODUCTIONGÉNÉRALEETPROBLÉMATIQUE...... 17 CHAPITRE1...... 21 PRÉSENTATIONDESRÉSINESVÉGÉTALES...... 21

1.Définitionethistorique...... 22

2.Lesmétabolitessecondaires...... 22

a) Alcaloïdes...... 23

b)Produitsphénoliques...... 24

c)Produitsterpéniques...... 24

3.Compositionchimiquedesoléogommorésines...... 28

3.1.Leshuilesessentielles...... 28 3.2.Lapartiepolymérisable(gomme)...... 30 3.3.Lestriterpènes...... 31

4.L’oliban...... 34

4.1Etymologiedunomoliban...... 34 4.2.Originebotaniqueetdistributiongéographiquedel’oliban...... 34 4.3.Productiond’oliban...... 37 4.4.Historique...... 37 4.5.Utilisationetpropriétés...... 38 4.6.Compositionchimiquedel’oliban...... 39 4.6.1.Lesditerpènesdel’oliban...... 39 4.6.2.Lestriterpènesdel’oliban...... 40

5.Ladammar...... 44

5.1.Confusiondanslaterminologie...... 44 5.2.Lesdifférentsproduitsdes...... 46

Page 1 Table des matières

5.3.Productionetutilisations...... 49 5.3.1.Productionetutilisationlocale...... 50 5.3.2.Utilisationcommevernisartistique...... 51 5.4.Compositionchimiquedeladammar...... 52

6.Lamastic...... 56

6.1.Originebotaniquedelamastic...... 56 6.2.Récoltedelamastic...... 59 6.3.Historique...... 60 6.4.Lecommercedelamastic...... 61 6.5.Utilisations...... 62 6.6.Lamasticcommevernisartistique...... 63 6.7.Compositionchimiquedelamastic...... 64 CHAPITRE2:...... 69 ÉTUDEANALYTIQUEDESRÉSINESVÉGÉTALES...... 69 A.ÉTUDEPARSPECTROSCOPIEINFRAROUGEÀTRANSFORMÉEDEFOURIER(IRTF) ...... 70 1.ÉtudedesrésinesvégétalesparIRTF...... 72

2.ÉtudedecasparIRTF...... 75

2.1.Étudedeséchantillonsartistiques...... 75 2.2.Étudedel’échantillonarchéologique...... 80 B.LESTECHNIQUESCHROMATOGRAPHIQUES...... 83 1.LaChromatographieenPhaseLiquideàHautePerformance(CLHP)...... 84 1.1.ÉtudedesrésinesvégétalesparCLHP/UV/Fluorimétrie...... 86 a)L’oliban...... 88 b)Ladammar...... 91 c)Lamastic...... 92 d)Étudequantitativeetétalonnageanalytique...... 94 e)L’étudedecas–applicationsurunéchantillonarchéologique...... 96 f)Conclusion–ÉtudeparCLHP/UV/Fluorimétrie...... 97 1.2.ÉtudedesrésinesvégétalesparCLHP/UV...... 98 1.2.1.Choixdelacolonne...... 98 1.2.2ÉtudedesrésinesvégétalesparCLHP/UV–colonneRP18...... 99 Page 2 Table des matières

a)L'oliban...... 100 b)Ladammaretlamastic...... 104 1.2.3ÉtudedesrésinesvégétalesparCLHP/UV–colonneKinetex...... 106 a)L’oliban...... 106 b)Ladammaretlamastic...... 111 c)Conclusion...... 114 1.2.4ÉtudedesextraitsparCLHP/UV...... 115 a)Extractionparreflux...... 116 b)ExtractionparSoxhlet...... 116 c)Extractionparultrasons...... 117 d)Solvantsutilisés...... 118 e)Étudedesrendementsdesextraitsobtenus...... 120 f)Étudeanalytiquedesextraitsd’oliban...... 121 g)Étudeanalytiquedesextraitsdeladammar...... 127 h)Étudeanalytiquedesextraitsdelamastic...... 131 i)Extractionenphasesolide(SPE)...... 136

2.LaChromatographieenPhaseGazeuse(CPG)...... 139

2.1.AnalyseparCPGSM...... 142 a)Étudedel’olibanparCPGSM...... 143 b)ÉtudedeladammaretdelamasticparCPGSM...... 146 2.2.ÉtudedesextraitsparCPGSM...... 149 a)Étudecomparativedesextraitsdel’oliban...... 149 b)Étudecomparativedesextraitsdeladammar...... 152 c)Étudecomparativedesextraitsdelamastic...... 153 2.3.Étudedescas...... 155 a)Étudedel’échantillonartistique...... 155 b)Étuded’unéchantillonarchéologique...... 156 CONCLUSIONGÉNÉRALEETPERSPECTIVES...... 158 RÉFÉRENCESBIBLIOGRAPHIQUES...... 166 MATÉRIELETMÉTHODES...... 188

Reactifsetsolvants...... 189

Page 3 Table des matières

1.Protocolesdepréparationdeséchantillons...... 190

2.Techniquesspectroscopiques...... 196

2.1.LespectromètreInfrarougeàTransforméedeFourier(IRTF)...... 196

2.2. La spectrofluorimétrie: détermination du couple d’excitation et d’émission du chlorurededansyle...... 196

3.Techniqueschromatographiques...... 197

3.1. La Chromatographie Liquide à Haute performance couplée à une barrette de photodiodesetàunfluorimètre(CLHP/UV/Fluo)...... 197

3.1.1.Matériel...... 197 3.1.2.GradientCLHPdel’oliban–colonnesLunaetPurospher:...... 197 3.1.3.GradientCLHPdeladammaretlamasticcolonnesLunaetPurospher:.198 3.1.4.GradientCLHPdel’oliban–colonneKinetex...... 198 3.1.5.GradientCLHPdeladammaretlamastic–colonneKinetex...... 198 3.2. La Chromatographie en Phase Gazeuse couplée à un Spectromètre de Masse (CPG/SM)...... 199

3.2.1.GradientCPGpourl’étudedesrésines...... 199

3.2.2.GradientCPGpourl’étudedelapartietriterpénique...... 199 ANNEXES...... 200

Annexe1Spectresdemassedesmoléculesidentifiées...... 201

Annexe2...... 234

Annexe3ChromatogrammesdeKBAetAKBA...... 235

Annexe4Leséchantillonsbosniens...... 238 LaGalerienationaledeBosnieHerzégovineetsonhistorique...... 239 Quelquesmotssurlespeintresbosniens...... 240 BehaudinSelmanović...... 240 CsikosSessiaBela...... 241 AleksandarKumrić...... 243 ŠpiroBocarić...... 244 IlijaKurilić...... 246 Portraits...... 247 Annexe5Structuresdesmoléculespresentesdanslestroisrésines ...... 248

Page 4 Liste des Figures

Listedesfigures

Figure1Structuredu2,3oxydosqualène...... 26

Figure 2 Formation des structures triterpéniques à travers la cyclisation du 2,3 – oxydosqualène guidé par les enzymes correspondants LS lanostérole cyclase, CS cycloarténolecyclase,DSdammarenediolesynthase,LuSlupéolsynthase, αASαamyrine synthaseet βASβamyrinesynthase(d’aprèsHaralampidis et al ,2002 ). ...... 27

Figure3Montageà«l’ancienne»pourladistillationdeshuilesessentiellesàlavapeur d’eau(d’aprèscatoirefantasque.be)...... 29

Figure4Structuredupolycadinène...... 30

Figure5Structuredu cis 1,4polyβ-myrcène...... 31

Figure6Structuredu βmyrcène...... 31

Figure 7 Les squelettes triterpéniques rencontrés dans les résines oliban, dammar et mastic; Iursane, IIoléanane, IIIlupane, IVtirucallane/euphane, Vdammarane, VI hopane,VIItriterpènebicycliqueetVIIItriterpènetricyclique...... 32

Figure8–(a) Boswellia sacra (addme.net.au),( b) Boswelliacarteri (stnikola.net)...... 36

Figure9–Exempledediterpènesisolésàpartird’oliban...... 40

Figure10Structuresdes αet βgurjunène...... 47

Figure 11 Spectre IRTF obtenu pour l’oliban commercial de Somalie (Sté Encens du monde)...... 72

Figure12SpectreIRTFobtenupourladammarcommerciale(StéEncensdumonde)....73

Figure13SpectreIRTFobtenupourlamasticcommerciale(StéKremer)...... 74

Figure 14 Spectres IRTF superposés de la mastic commerciale (Sté Kremer) et de la dammarcommerciale(StéEncensduMonde)...... 74

Page 5 Liste des Figures

Figure15LesœuvresanalysésdelaGalerieNationaledeBosnieHerzégovine...... 76

Figure16SpectresIRTFsuperposésd’échantillonsprélevésen2010...... 77

Figure17SpectresIRTFsuperposésd’échantillonsprélevésen2011...... 77

Figure18SpectreIRTFobtenupourEch.2(2010)...... 78

Figure19SuperpositiondespectresIRTF:gommesrésinesdammaretmasticavecl’éch. No2(2010)...... 79

Figure20SuperpositiondespectresIRTF:résinesPrimaletPlextolB360avecl’éch.No2 (2010)...... 79

Figure21SpectreIRTFdel’échantillonDahchourG12...... 81

Figure 22 Superposition de spectres IRTF: résines dammar et mastic avec l’éch. DahchourG12...... 81

Figure23Schémagénérald’unsystèmeCLHP...... 84

Figure24DiagrammedeJablonski(d’aprèsperrin33.com)...... 86

Figure25Structurechimiqueduchlorurededansyle(Dzl)...... 87

Figure26Greffageduchlorurededansyle(Dzl)surlelupéol...... 87

Figure27–ChromatogrammesUVobtenusà210nm(a)etfluorimétrique(b)de B. carteri ...... 88

Figure 28 – Chromatogrammes UV obtenus à 210 nm (a) et fluorimétrique (b) de B. frereana ...... 90

Figure 29 – Chromatogrammes UV obtenus à 210 nm (a) et fluorimétrique (b) de la dammar...... 91

Figure30–ChromatogrammesUVobtenusà210nm(a)etfluorimétrique(b)delamastic ...... 93

Page 6 Liste des Figures

Figure 31 – Chromatogrammes UV obtenus à 210 nm (a) et fluorimétrique (b) de l’échantillonarchéologique...... 96

Figure32LessphèresdesiliceKinetex ®(Phenomenex)...... 98

Figure33LaphotographiepriseenMEBetMETdeparticulesdesilice:àdroiteKinetex, àgaucheHalo®colonnes(SanchezetFarkas,2012AmericanLaboratory®)...... 99

Figure 34 Chromatogrammes obtenus à 210 nm par CLHP/UV; colonne RP18, a) Boswellia serrata ,b) B. carterii etc) B. frereana ...... 101

Figure35Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourl’olibancommercial, colonneRP18...... 102

Figure36Chromatogrammeobtenuà250nmparCLHP/UVpourl’olibancommercial, colonneRP18...... 102

Figure 37 Chromatogramme obtenu à 210 nm par CLHP/UV pour la dammar commerciale,colonneRP18...... 104

Figure38Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourlamasticcommerciale, colonneRP18...... 104

Figure39Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpour B. serrata ,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex...... 107

Figure40Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpour B. carterii ,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex...... 108

Figure41Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpour B. frereana ,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex...... 109

Figure42Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourl’oliban,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex...... 110

Figure43Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourladammar–a)avecla colonneRP18,b)aveclacolonneKinetex...... 112

Page 7 Liste des Figures

Figure44Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlamastic,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex...... 114

Figure45Schémasdestechniquesd’extractionutilisées:lemontageàreflux,leSoxhlet etlepotàultrasons...... 116

Figure 46 Chromatogrammes obtenus à 210 nm par CLHP/UV pour les extraits de l’olibanaureflux,a)avecleméthanoletb)aveclenhexane...... 122

Figure 47 Chromatogrammes obtenus à 210 nm par CLHP/UV pour les extraits de l’olibanauSoxhlet,a)avecleméthanoletb)aveclenhexane...... 123

Figure48Comparaisondel’airemoyennedespicsenfonctionduprocédéetdusolvant d’extraction pour l’oliban (légende : abscisse – Nº molécule (cf. tableau 32) ; ordonné : quantité extraite pour chaque molécule par trois procédés d’extractions et en deux solvants)...... 124

Figure 49 Chromatogrammes obtenus à 210 nm par CLHP/UV pour les extraits de la dammaraureflux,a)enméthanoletb)ennhexane...... 127

Figure 50 Chromatogrammes obtenus à 210 nm par CLHP/UV pour les extraits de la dammarauSoxhlet,a)enméthanoletb)ennhexane...... 128

Figure51Comparaisondul’airemoyennedespicsenfonctionduprocédéetdusolvant d’extractionpourladammar(légende:abscisse–Nºmolécule(cf.tableau33);ordonné: quantité extraite pour chaque molécule par trois procédés d’extractions et avec deux solvants)...... 129

Figure 52 Chromatogrammes obtenus à 210 nm par CLHP/UV pour les extraits de la masticaureflux,a)enméthanoletb)ennhexane...... 132

Figure 53 Chromatogrammes obtenus à 210 nm par CLHP/UV pour les extraits de la masticauSoxhlet,a)enméthanoletb)ennhexane...... 133

Figure54Comparaisondul’airemoyennedespicsenfonctionduprocédéetdusolvant d’extractionpourlamastic(légende:abscisse–Nºmolécule(cf.tableau34);ordonné: quantité extraite pour chaque molécule par trois procédés d’extractions et avec deux solvants)...... 134

Page 8 Liste des Figures

Figure55SchémaduprincipedelaSPE...... 136

Figure56Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourlamasticaprèslaSPE ...... 137

Figure57Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourl’échantillonG12,a) avantlaSPEetb)aprèslaSPE...... 138

Figure58Schématyped’unappareillagedeCPG(d’aprèsatechimie.univlille1.fr)...... 140

Figure59Schémasimplifiédefonctionnementd’unspectromètredemasse...... 141

Figure60LaréactiondedérivationàtraverslaformationdesdérivésTMS...... 142

Figure61ChromatogrammeobtenuparCPGSMpourl’olibandeSomalieTMS...... 143

Figure62ChromatogrammesobtenusparCPGSMpourlesrésinesladammarTMSetla masticTMS...... 146

Figure 63 Chromatogrammes obtenus par CPGSM, pour l’olibanTMS et pour les extraitsTMS...... 150

Figure 64 Chromatogrammes obtenus par CPGSM, pour la dammarTMS et pour les extraitsTMS (décalage d’échelle qu’on observe est dû à des pannes successives de l’appareil)...... 152

Figure 65 Chromatogrammes obtenus par CPGSM, pour la masticTMS et pour les extraitsTMS...... 154

Figure66ChromatogrammeobtenuparCPGSMpourl’échantillonartistiqueNo2(2010) ...... 156

Figure 67 Chromatogramme obtenu par CPGSM pour l’échantillon archéologique G12 ...... 157

Figure68Schémadumontageàreflux....... 192

Figure69Schémad’extractiondesrésinesparSoxhlet...... 193

Figure70PrototypeSOLEX160utilisépourl’extractiondesrésines....... 193

Page 9 Liste des Figures

Figure71–Extractiondesfractionsacidesetneutres...... 194

Figure72–Spectredemasseobtenud’acidelupéoliqueTMS...... 202

Figure73–Spectredemasseobtenud’acideαboswelliqueTMS...... 203

Figure74Spectredemasseobtenud’acideβboswelliqueTMS...... 204

Figure75Spectredemasseobtenud’acide3OacétyllupéoliqueTMS...... 205

Figure76Spectredemasseobtenud’acide3OacétylαboswelliqueTMS...... 206

Figure77Spectredemasseobtenud’acide3OacétylβboswelliqueTMS...... 207

Figure78Spectredemasseobtenude3épi lupéolTMS...... 208

Figure79SpectredemasseobtenudelupéolTMS...... 209

Figure80Spectredemasseobtenude βamyrénone...... 210

Figure81Spectredemasseobtenude αamyrénone...... 211

Figure82Spectredemasseobtenude3épi αamyrine...... 212

Figure83Spectredemasseobtenude3épi βamyrine...... 213

Figure84Spectredemasseobtenude βamyrine...... 214

Figure85Spectredemasseobtenude αamyrine...... 215

Figure86Spectredemasseobtenudedammaradiénone...... 216

Figure87SpectredemasseobtenudedammaradiénoleTMS...... 217

Figure88–SpectredemasseobtenudetirucallolTMS...... 218

Figure89–Spectredemasseobtenudenor αamyrone...... 219

Figure90–Spectredemasseobtenudenor βamyrone...... 220

Figure91–Spectredemasseobtenude Epi αamyrine...... 221

Page 10 Liste des Figures

Figure92–SpectredemasseobtenudelupéolTMS...... 222

Figure93–Spectredemasseobtenude βamyrineTMS...... 223

Figure94–SpectredemasseobtenudehydroxydammarénoneTMS(IouII)...... 224

Figure95–SpectredemasseobtenudedammarénedioleTMS...... 225

Figure96–Spectredemasseobtenud’acidemoroniqueTMS...... 226

Figure97–Spectredemasseobtenud’acideoléanoniqueTMS...... 227

Figure98–Spectredemasseobtenud’acidedammarénoliqueTMS...... 228

Figure99–Spectredemasseobtenud’aldéhydeoléanonique...... 229

Figure100–Spectredemasseobtenud’aldéhydeursonique...... 230

Figure101–Spectredemasseobtenud’acideursoniqueTMS...... 231

Figure102–Spectredemasseobtenud’acide(iso)masticadiénoniqueTMS...... 232

Figure103Spectredemasseobtenud’acide(iso)masticadiénoniqueTMS...... 233

1 Figure104–Structured’acide11cétoβboswellique(C 30 H48 O4,468gmol )...... 236

1 Figure105–Structured’acide3 αacétyl11cétoβboswellique(C 32 H46 O4,490gmol ).....236

Figure106–Chromatogrammedelafractionacidedel’olibancommercialdeSomalie(Sté EncensduMonde),colonneclassiqueRP18...... 237

Figure107–Chromatogrammedelafractionacidedel’olibancommercialdeSomalie(Sté EncensduMonde),colonneKinetex...... 237

Figure108–L’oeuvre«Jabuke»,BehaudinSelmanović...... 241

Figure109–L’oeuvre«Nastraži»,CsikosSessiaBela...... 242

Figure110–L’oeuvre«Maslina»,AleksandarKumrić...... 243

Figure111–L’oeuvre«PortretpopaČukarila»,ŠpiroBocarić...... 245

Page 11 Liste des Figures

Figure112–L’oeuvre«Crkva»,IlijaKurilić...... 246

Figure113–Leportrait1,l’artisteinconnu...... 247

Figure114–Leportrait2,l’artisteinconnu...... 247

Figure115–Lesursanesetoléananesprésentsdansl’oliban,ladammaretlamastic....251

Figure116Leslupanesprésentsdansl’oliban,ladammaretlamastic...... 252

Figure117–Lestirucallanespresentsdansl’oliban,ladammaretlamastic...... 253

Figure118–Lesdammaranespresentsdansl’oliban,ladammaretlamastic...... 254

Figure119–Leshopanespresentsdansl’oliban,ladammaretlamastic...... 255

Figure 120 – Les tritérpènes bi et tricycliques presents dans l’oliban, la dammar et la mastic...... 255

Page 12 Liste des tableaux

Listedestableaux

Tableau1Lesdifférentesclassesdemoléculesterpéniques...... 26

Tableau 2– Boswellia spp. et leurs pays d’origine (Ouedraogo et al , 2006; Germplasm ResourcesInformationNetwork–GRIN;UnitedStatesDepartmentofAgriculture;2006 IUCN Red List of Threatened Species; Hassan et al , 2009; Yibekal Abebe Tessema, 2012; NationalCenterforBiotechnologyInformation–NCBI;)....... 35

Tableau3Lesmoléculesditerpéniquesisoléesdel’oliban...... 40

Tableau4–Lesmoleculesayantlesqueletteursaneisoléesdel’oliban...... 41

Tableau5Lesmoleculesayantlesqueletteoléananeisoléesdel’oliban...... 42

Tableau6Lesmoleculesayantlesquelettelupaneisoléesdel’oliban...... 42

Tableau7Lesmoleculesayantlesquelettetirucallaneisoléesdel’oliban...... 43

Tableau8Lesmoleculesayantlesquelettedammaraneisoléesdel’oliban...... 43

Tableau9ClassementphylogénétiquedelafamilledesDipterocarpaceae(Appanah et al , 1998)....... 45

Tableau10Résinesayantl’appellationdammardanslecommerceetlesnomsd’espèces auxquellesellesappartiennentréellement(Lampert,2003)....... 46

Tableau 11 Liste des espèces principales produisant de la résine dammar (Shiva et Jantan,1998)...... 49

Tableau12Lesmoleculesayantlesquelettedammaraneidentifiéesdansladammar....53

Tableau 13 Les molecules ayant le squelette ursane ou oléanane identifiées dans la dammar...... 54

Tableau14Lesmoleculesayantlesquelettehopaneidentifiéesdansladammar...... 55

Tableau15InformationsbotaniquessurlafamilledesAnacardiaceae...... 57

Page 13 Liste des tableaux

Tableau16Lesmoleculesayantlesquelettedammaraneidentifiéesdanslamastic...... 64

Tableau17Lesmoleculesayantlesqueletteoléanèneidentifiéesdanslamastic...... 66

Tableau18–Lesmoleculesayantlesquelettetirucallaneidentifiéesdanslamastic...... 67

Tableau19Lesmoleculesayantlesquelettelupaneidentifiéesdanslamastic...... 68

Tableau20Lesmoleculesayantlesquelettebicycliqueoutricycliqueidentifiéesdansla mastic...... 68

Tableau 21 Coefficients de corrélation après l’analyseIRTFcomparéeaveclabasede données...... 78

Tableau22Listedesmoléculesd’olibanidentifiéesparchromatographieliquide...... 89

Tableau23Listedesmoléculesdeladammaridentifiéesenchromatographieliquide..92

Tableau24Listedesmoléculesdelamasticidentifiéesenchromatographieliquide.....93

Tableau25Lesrésultatsquantitatifsobtenuspourquelquesstandardstriterpéniquesde l’olibanparCLHP...... 95

Tableau26Précisionsdelaméthodeanalytiquepourlescomposésstandardsavantet aprèsdansylation...... 95

Tableau27Listedescomposésidentifiésdansl’olibancommercialavecleurtempsde rétentioncorrespondantpourlacolonneRP18...... 103

Tableau28Listedescomposésidentifiésdanslesrésinescommercialesdeladammaret delamasticavecleurtempsderétentioncorrespondants...... 105

Tableau 29 Liste des composés identifiés dans l’oliban commercial avec leur temps de rétentioncorrespondantpourlesdeuxcolonnesutilisées...... 111

Tableau30Listedescomposésidentifiésdanslesrésinescommercialesdedammaretla masticavecleurtempsderétentioncorrespondantpourlesdeuxcolonnesutilisées....113

Tableau31Rendementd’extractiondetroisrésinesparlestroistechniquesenfaisant varierlanaturedusolvantd’extraction...... 120

Page 14 Liste des tableaux

Tableau 32 – Etude quantitative de l’oliban par CLHP: % d’aire relatif en fonction du procédéetdusolvantd’extraction...... 126

Tableau33–EtudequantitativedeladammarparCLHP:%d’airerelatifenfonctiondu procédéetdusolvantd’extraction...... 130

Tableau 34 – Etude quantitative de la mastic par CLHP: % d’aire relatif en fonction du procédéetdusolvantd’extraction...... 135

Tableau35Listedescomposésidentifiésdansl’olibancommercialbrutavecleurtemps derétentioncorrespondantenCPGSMetlesrapports m/z relatives...... 145

Tableau 36 Les composés identifiés dans les résines commerciales brutes dammar et masticavecletempsderétentioncorrespondantenCPGSMetlesrapportsm /z relatives (rouge–dammar,vert–mastic,bleu–dammaretmastic)....... 147

Tableau 37 – Liste des composés pour lesquels la nature est supposée (oléanane ou/et ursane)dansl’olibanaprèsl’extractionendlimonène...... 151

Tableau38Réactifsetsolvantsutilisés...... 189

Tableau39–Gradientoptimaldel’olibanparCLHP...... 197

Tableau40–GradientoptimaldeladammaretlamasticparCLHP...... 198

Tableau41–Gradientoptimaldel’olibanparCLHP...... 198

Tableau42–GradientoptimaldeladammaretlamasticparCLHP...... 198

Tableau43–Gradientoptimalpourl’analyseglobaledesrésinesenCPG/SM...... 199

Tableau44–Gradientoptimalpourl’analysedesdiettriterpènesenCPG/SM...... 199

Tableau45–Lest RcorrespondantspourlescomposésKBAetAKBA...... 237

Page 15 Abréviations

Abréviations

ATF:Acidetrifluoroacétique

Dzl:Chlorurededansyle

CLHP:Chromatographieliquidehauteperformance

CLHPICPASM(SM) : Chromatographie en phase gazeuse avec ionisation chimique à pressionatmosphériquecoupléeàunspectrométriedemasse

CPG:Chromatographieenphasegazeuse

ÉTR:Écarttyperelatif

IRTF:SpectroscopieInfraRougeàTransformédeFourier

LD:Limitededétection

LQ:Limitedequantification

λ em :Longueurd’onded’émmission

λ ex :Longueurd’onded’excitation

MEB:Microscopieélectroniqueàbalayage

MeCN:Acétonitrile

MeOH:Méthanol

MET:Microscopieélectroniqueentransmission

SM:Spectrométriedemasse

SPE:Extractionsurphasesolide

TMS:Triméthylsilyle

tR:tempsderétention

UV/Vis:domainederayonnementultravioletetvisible

Page 16 Introduction générale et problématique

Introductiongénéraleet problématique

Page 17 Introduction générale et problématique

*~*

Depuisle1er janvier2012,lelaboratoiredechimieappliquéeàl’Artetàl’Archéologiede l’Université d’Avignon et des pays de Vaucluse a intégré l'UMR IMBE (Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, CNRS 7263/IRD 237) au sein de l'équipe Ingénieriedelarestaurationdespatrimoinesnatureletculturel.Depuisdenombreuses années cette équipe est spécialisée dans l'étude des matériaux employés dans le patrimoineculturel,telsquelescolorantsnaturelsetlesrésinesvégétales.Cessubstances serencontrentnotammentdanslesœuvresd'artetleuridentificationprésenteungrand intérêtaussibienpourl'historienquepourlerestaurateurdesobjetsdupatrimoine.Un accorddepartenariataétéétabliavecl'AcadémiedeBeauxartsdeSarajevoenBosnie– Herzégovine.L'étudedesconstituantschimiquesemployésdanslapeinturetraditionnelle bosnienne se révèle en effet primordiale pour les travaux de restauration des œuvres majeures des collections muséales. Les liens privilégiés entre la France et la Bosnie Herzégovinesevoientainsirenforcés.

Lesrésinesnaturellesd’originevégétaleonttoujourstenuuneplaceimportanteàtravers l’histoire et les civilisations. Depuis l’Antiquité, les anciennes routes commerciales ont permisentreautres,letransitdematièresrésineusesquiparfois,venaient deloin.Ces matériaux«mystiques»ettrèsprisés,étaientréservésauxpersonnesrichesetinfluentes. Leur utilisation dans les rituels religieux se retrouve dans l’Ancienne Egypte, où les résinessesontrévéléesdesingrédientsindispensables.Ellesontégalementservipourla préparation de différents médicaments, pommades, parfums et autres onguents. CertainesontétéutiliséescommeépicesauMoyenAgeetlesontencoreaujourd‘hui.De parleurcompositionchimique,lesrésinessontdesmatériauxamorphesetmalléablesà lachaleur.Mélangéesàchaudavecunsolvant,lesrésinesformentunecoucheprotectrice en refroidissant, d’où leur emploi en tant que vernis picturaux. Elles représentent une source importante de molécules, certaines possédant une activité thérapeutique. Elles occupentainsiuneplacenotabledansledomainedelarecherchepharmaceutique.

Les résines naturelles végétales contiennent des métabolites secondaires exsudés par différentes familles d’arbres. Leur composition chimique est susceptible de varier avec l'origine géographique et l'espèce botanique. Leur utilisation à travers l'Histoire est maintesfoisavérée.

Page 18 Introduction générale et problématique

Durantcetravail,troisrésinesontétéétudiéesenparallèle:

• l’oliban,provenantdesarbresdugenreBoswellia (familledesBurseraceae),

• la dammar, produite notamment par les espèces ou Hopea (famille des Dipterocarpaceae),

• larésinemastic,exsudéeparPistacia lentiscus (familledesAnacardiaceae).

Vu la complexité chimique des résines naturelles, leur identification au sein d’un échantillon archéologique ou artistique, représente parfois un réel challenge. Les matériaux résineux s’oxydent, se dégradent, s’altèrent, naturellement avec le temps ou sous l'effet de facteurs anthropiques, comme la température. Les molécules dégradées jouent alors un rôle important dans l’identification et la détermination d’une espèce résineuse.Pourréaliserunteltravail,ilestnécessaired’employerdifférentestechniques analytiques,chacuneapportantdesélémentscomplémentaires.

Lamajoritédesrésinesvégétalespeuventêtredéfiniescommedesoléogommorésines. Lenomindiquequ’ilyadifférentsgroupesdemolécules,susceptiblesd’êtreséparésdans trois fractions: les huiles essentielles (oléo), les polysaccharides (gommo) et les polyterpènes(résine).Lafractionrésineusecontientdesmoléculesayantunsquelettedi outriterpénique.

Pourcetravail,lechoixs'estportésurl’étudedelafractiontriterpénique.Cettefraction contientdesmoléculesbiomarqueursetdesmoléculeshautementspécifiquescommeles marqueurs de dégradation naturelle (vieillesement), grâce auxquelles il est possible d’identifierunmatériaurésineux.

Lepremierpasverslaconnaissancedelapartietriterpéniquedecestroisrésinesaété l’extractiondelafractionrésineuse.Larésineolibanadéjàétéétudiéedansdestravaux précédents au sein de notre laboratoire (Mathe C, 2003). Il a notamment été possible d'isolercertainesmoléculestriterpéniquesd’oliban.Cestroisrésines,prisesséparément, ontd'ailleursfaitl'objetdepublicationsparcertaineséquipesderecherche,maisc’estla premièrefoisànotreconnaissancequeleurétudeestmenéeenparallèle.

Lepremierdéfirencontrédurantcetravailaétéderendrefluorescentesdesmolécules triterpéniques ne possédant pas initialement cette propriété. La solution proposée, qui

Page 19 Introduction générale et problématique représente une approche originale, a été de greffer un marqueur de fluorescence, le chlorurededansyle,surlessqueletteschimiques.Leséchantillonsontétéanalyséspar chromatographie liquide couplée à une double détection, UV/Vis et fluorimétrie. L’objectif visé était d’obtenir une empreinte caractéristique pour chaque espèce botanique.Ilaainsiétépossiblededétectercesmoléculestriterpéniquesparfluorimétrie et de diminuer ainsi leur seuil de détection. Les résultats de ce travail ont fait l'objet d'une publication en 2012 dans la revue Journal of liquid chromatography and related technologies.

L’extraction de la partie triterpénique de ces trois résines a été optimisée sur le point qualitatif et partiellement sur le point quantitatif. Plusieurs solvants et méthodes pour l’extractionontététestés.LeR(+)limonèneaétéemployépourlapremièrefoiscomme solvant d’extraction pour les résines. Trois méthodes différentes d’extraction ont été comparéesenprenantenconsidérationlecoûténergétiqueetlaquantiténécessairede matièrepremièreetdesolvants.

L’analyse des extraits obtenus a été réalisée par différentes techniques chromatographiques et spectroscopiques, où l’accent a été mis sur l’amélioration des conditionsopératoires,telleladuréed’analyse,etcelledesrésultatsobtenus.Entestant denouvellescolonnesanalytiques,aveclatechnologieinnovantedegreffagedesilice,des résultats encourageants ont été obtenus. Une colonne de nouvelle génération, comme coreshellKinetexdePhenomenex,aainsiétéutiliséepourcetravailavecsuccès.

Lesprotocolesoptimisésetvalidéspardesessaiseffectuéssurdeséchantillonsderésines commerciales,ontétéappliquésadeséchantillonsanciensendonnantdebonsrésultats. Les échantillons sont issus de régions et d'époques différentes, de l'ancienne Egypte, jusqu’à la BosnieHerzégovine du XX ème siècle. Les uns ont été prélevés lors de fouilles archéologiques,lesautressurdestableauxmodernes.

Les échantillons archéologiques, au nombre de deux, proviennent de Dahchour et de SaqquaraenEgypte.IlsfontpartiedelacollectionVictorLoretdel'universitéLyon2.

HuitéchantillonsbosniensdelaGalerieNationaledeBosnieHerzégovineàSarajevo,ont étéprélevéssursixtableauxdifférents.

Page 20 Chapitre 1

Chapitre1:

Présentationdesrésinesvégétales

Présentation des résines végétales Page 21 Chapitre 1

1. Définitionethistorique

Une résine d’origine végétale peut être définie comme un mélange partiellement liposoluble de composés volatils et nonvolatils. Ces molécules sont des métabolites secondaires, habituellement exsudés soit à l’intérieur de la plante soit à sa surface, et peuventavoiruneimportancepourlesinteractionsenécologie.Leurstructurepeutêtre terpéniqueouphénoliquedonnantainsidesrésinesterpéniquesouphénoliques.Ilexiste uneautrecatégoriedesubstancesrésineusesditesfossiles,commel’ambreparexemple (Langenheim,2003).

Lesexsudatsd’originevégétalesontnombreuxettrèsrépandusdanslanature,tellesles gommes,lesmucilages,leshuiles,lesciresetlelatex(Hillis,1987).Avantl’expansiondes moyenstechniquesetanalytiques,lesrésinesnaturellesn’ontpaspuêtrebiendéfinies. L’évolution des outils analytiques a permis d’avoir une vue précise de ces produits et notammentencequiconcerneleurstructurechimique,leurexsudationetleurfonction danslesplantes.Dansledomainedelachimie,lespremierstravauxsurlesrésinesontété réalisés par Tschirch (Tschirch, 1906), mais c’est dans les années 1940 et 1950, avec l’évolution de différentes techniques spectroscopiques et chromatographiques, qu’une connaissanceplusapprofondiedelacompositionchimiquedesrésines,maiségalement desautresexsudatsd’originevégétale,aainsiétépossible.(Langenheim,2003).

2. Lesmétabolitessecondaires

Lamajoritédesterpènessontdesmétabolitessecondairesproduitsparlesplantes,maisil yenaquisontdesmétabolitesprimaires(acidekaurénoiquemétaboliteprimaire,acide abiétiquemétabolitesecondaire).Touteslesplantesproduisentdesmétabolitesprimaires commelesterpénoïdes,leslipidesacylés,lesnucléotides,lesacidesaminés,quiontune fonctionessentiellepourlemétabolismeetlacroissancedesplantes(Croteau,Kutchanet Lewis,2000).Lesmétabolitessecondairesnesontpasproduitspartouteslesespècesetils n’entrentpasdansledéveloppementdesplantes.Lapremièredéfinitiondesmétabolites

Présentation des résines végétales Page 22 Chapitre 1 secondairesdatede1873quandJuliusSachsaexpliquéque«cesontdessousproduitsde métabolisme, mais qui n’interviennent pas pour la formation de nouvelles cellules … toute l’importance de ces composés pour l’économie intérieure de la plante n’est pas encoreconnue».Lavraiefonctiondecescomposésrestetoujoursvaguementexpliquée (Hartmann, 2007). Certains auteurs sont d’avis que la fonction des métabolites secondaires est davantage de répondre aux différentes situations de stress, protéger la plante contre les différents herbivores et d’intervenir au cours des processus de reproductionduvégétal(Croteau,KutchanetLewis,2000).

La différence entre les métabolites «primaires» et «secondaires» a probablement été introduite pour la première fois par Albrecht Kossel en 1891 (Mothes, 1980). Le terme «métabolite secondaire» est synonyme de «produit naturel», mot utilisé plus couramment par les chimistes (Hartmann, 2007). Plus de 45000 composés sont définis commemétabolitessecondairesdesplantes.Cesdérivéspeuventêtrerépartisdanstrois groupes,selonleurstructurechimique(Croteau,KutchanetLewis,2000):

a) lesalcaloïdes(12000moléculesdéfinies)

b) lesphénylpropanoidesetlescomposésphénoliquesalliés(8000molécules définies)

c) lesterpènes(25000moléculesdéfinies)

a) Alcaloïdes

Lenomd’alcaloïdeaétéprésentéparunpharmacienallemandCarlMeissneren1819.La racine de ce mot vient de la langue arabe al-qali qui signifie une plante marine d’où la soudeaétéisoléepourlapremièrefois.Acetteépoque,lesalcaloïdessontdéfiniscomme desproduitsd’originevégétale,basiques,contenantdel’azoteetpharmacologiquement actifs(Croteau,KutchanetLewis,2000).Actuellement,cettedéfinitionn’estplusvalable car un grand nombre d’alcaloïdes provient du monde animal. Plusieurs espèces sont capablesdesynthétiserdesalcaloïdes,tellesquelesgrenouilles Bufo marinus parexemple quiaccumuleunequantitéimportantedemorphinedanslapeau,différentsorganismes marins, des fourmis, des bactéries, des champignons, des araignées, des papillons, des insectesetmêmecertainesespècesdemammifères.Cesontdesproduitsnaturelsconnus depuisdessièclesetutiliséscommemédicament(l’atropine),maisaussicommedrogue (lamorphine)oucommepoison(laciguë,uneplantequicontientplusieursalcaloïdes).

Présentation des résines végétales Page 23 Chapitre 1

Après plusieurs années de recherche, on a découvert qu’il existe un nombre important d’alcaloïdes sans aucune activité pharmacologique sur les mammifères. Certains alcaloïdes ont davantage un caractère neutre que basique, malgré la présence d’atome d’azotedanslamolécule(Croteau,KutchanetLewis,2000).

b) Produits phénoliques

Lesproduitsphénoliquesdesplantessontcaractérisésengénéralcommelesmétabolites aromatiquesquicontiennent,ouontcontenu,unouplusieursgroupementshydroxyles decaractèreacide,attachéssurunnoyauaromatique(phényle).Ilspeuventêtreclassés enplusieursgroupes,telsleslignines,leslignanesetlesflavonoïdes(Croteau,Kutchanet Lewis, 2000). La production de ces composés a contribué à l’évolution des premières plantes de l’environnement aquatique à l’environnement terrestre, puisque certains produitsphénoliquessontresponsablesdelastructuredelaparoicellulaire.Leursrôles danslaplantesontnombreux,notammentlaprotectiondelaplanteetl’apportdugoût, del’odeuretdelacouleur.Lesligninesdanslesplantesrenforcentlesparoisdescellules spécialisées. Les lignanes, étroitement liées avec les lignines, aident la plante à se défendrede différents pathogènesetontune actionantioxydante(Croteau,Kutchanet Lewis,2000).Lescouleursnaturellesd’originevégétalepossèdentsouventunestructure phénolique, par exemple les colorants rouges de la garance sont des dérivés anthraquinoniques.

c) Produits terpéniques

Durant ce travail, l’intérêt principal est porté sur les molécules terpéniques. C’est probablement le groupe de produits naturels le plus varié au niveau des structures moléculaires (Croteau, Kutchan et Lewis, 2000). Les plantes possèdent des structures anatomiquestrèsspécialiséespourlaproduction,lestockageetlasécrétiondescomposés terpéniques.Lerôleprimairedescomposésterpéniquesdanslaplanteestsaprotection contre le stress et les différentes attaques. Les monoterpènes et les huiles essentielles émisesparlesfleursencouragentlapollinisationparlesinsectes.Lesmonoterpènesetles diterpènes jouent aussi un rôle de protecteurs contre l’attaque des insectes et des pathogènes,parexemplechez Pinus contorta (Croteau,KutchanetLewis,2000).Ilexiste des cas ou les terpènes attirent les mites qui servent de nourriture aux insectes herbivoresetdefaçonindirectedéfendentlaplante(Kappers et al ,2005).

Présentation des résines végétales Page 24 Chapitre 1

Lenom«terpène»estdérivéd’unmotallemandpourturpentine,«terpentine»d’oùles premierscomposantsterpéniquesontétéisolésetcaractérisés.(Croteau,1998;Croteau, Kutchan et Lewis, 2000). La grande majorité des terpènes sont spécifiques au règne végétal. Cependant, on peut rencontrer certains terpènes dans le règne animal: phéromones et hormones juvéniles sesquiterpéniques des insectes, diterpènes des organismesmarins(Cnidaires,Spongiaires).

D’après Otto Wallach, chaque composé terpénique peut être considéré comme un ensembledeplusieursmoléculesd’isoprèneissudelacondensation«têteàqueue»cequi donne «la règle d’isoprène» (Bruneton, 1999; Croteau, Kutchan et Lewis, 2000) de ce monomèreetcescomposéssontsouventappelés«isoprénoïdes».Néanmoins,ilestconnu quel’isoprèneluimêmen’estpasleprécurseurbiologiquedecettefamilledemétabolites (Croteau,KutchanetLewis,2000).

Lesterpènespeuventêtredivisésenplusieursfamillesmoléculairesclasséesenfonction de leur nombre d'atomes de carbone. Malgré leurs différences structurales et fonctionnelles,labiosynthèsedetouslesterpènessedérouleenquatretemps(Croteau, KutchanetLewis,2000):

1. la synthèse du précurseur fondamentale, isopenténylepyrophosphate(IPP)– deux voies de biosynthèse d’IPP dans les cellules des plantes: acétate/mévalonate(Goodwin,1977,1981;SpurgeonetPorter,1981;Qureshiet Porter,1981)etnonmévalonate,pyruvate/GAP(glyceraldéhyde3phosphate) (FleschetRohmer,1988;Rohmer et al ,1993,1996)

2. l’addition répétitive d’IPP pour former des séries homologues du prényle diphosphate, qui sont en effet les précurseurs directs pour les différentes classesdeterpènes

3. le développement structural de ces prényle diphosphates allyliques par des synthasesterpéniquesspécifiquespourproduiredessquelettesterpéniques

4. les modifications enzymatiques secondaires sur lessquelettes (en général les réactionsd’oxydation)pourdonnerfinalementlespropriétésfonctionnelleset lagrandediversitéchimiquedecettefamilledeproduitsnaturels

Lesclassesdecomposésterpéniquessontprésentéesdansletableausuivant(tableau1).

Présentation des résines végétales Page 25 Chapitre 1

Nom Précurseur Exemple

monoterpènes(C 10 ) géranylpyrophosphate(GPP) Limonène, menthol

sesquiterpènes(C 15 ) farnésylpyrophosphate(FPP) Farnésol

diterpènes(C 20 ) géranylgéranylpyrophosphate(GGPP) Acideabiétique

triterpènes(C 30 ) squalène Lupéol

caroténoïdes(C 40 ) géranylgéranioletgéranyllinalool βcarotène

Tableau1Lesdifférentesclassesdemoléculesterpéniques

Dans le cas des triterpènes, un grand nombre de composés possédant un squelette dammarane, oléanane et lupane est synthétisé à partir de la cyclisation du 2,3 oxydosqualène(Figure1).

H3CCH3

CH3

CH3 CH3

CH3

O CH3 CH3

Figure1Structuredu2,3oxydosqualène

La réaction de cyclisation du 2,3oxydosqualène en conformation «chaisebateau chaise» mène aux produits suivants: lanostèrol et cycloarténol à travers le cation protostéryle. La réaction est aidée par les enzymes correspondants, lanostérol cyclase (LS)etcycloarténolcyclase(CS).Danslecasoùlacyclisationdu2,3oxydosqualèneesten conformation «chaisechaisechaise» , les produits qui se forment sont de différents cations dammarenyle, baccharenyle, lupényle et oléanyle. En réaction aux enzymes appropriées, dammarenediol synthase (DS), lupéol synthase (LuS), αamyrine synthase (αAS)et βamyrinesynthase( βAS),cescationsconduisentàlaformationdestriterpènes correspondants, comme présenté sur la figure suivante (Figure 2, Haralampidis et al , 2002).

Présentation des résines végétales Page 26 Chapitre 1

Figure2Formationdesstructurestriterpéniquesàtraverslacyclisationdu2,3–oxydosqualèneguidéparlesenzymescorrespondantsLS lanostérolecyclase,CScycloarténolecyclase,DSdammarenediolesynthase,LuSlupéolsynthase, αASαamyrinesynthaseet βASβ amyrinesynthase(d’aprèsHaralampidis et al ,2002 ).

Présentation des résines végétales Page 27 Chapitre 1

En général, les triterpènes sont des substances stables, nonpolymérisables mais facilementoxydables.Ilssontsolublesdansl’étherdepétroleetlesalcools,enparticulier ceuxissusdeladammaretlemastic,etilsprésententuntrèsfaiblejaunissement.C'est pourcelaqu’ilssontdepuislongtempsemployéscommevernisdansledomainepictural (MillsetWhite,1987).

3. Composition chimique des oléogommo résines

Uncertainnombrederésinesnaturellesvégétalessonteneffetdesoléogommorésines. Leurnomindiquequ’ellescontiennentdesmoléculesquipeuventêtreséparésentrois fractions:lesmonoterpènesetdeshuilesessentielles(oléo),lespolysaccharides(gommo) etlesditerpènesoulestriterpènes(résine).

3.1. Les huiles essentielles

Il existe plusieurs définitions des huiles essentielles, plus ou moins précises et plus ou moinscomplètes.

D’après Naves Y. T. (1974), les huiles essentielles sont des mélanges de divers produits issusd’uneespècevégétale,cesmélangespassantavecunecertaineproportiond’eaulors d’unedistillationeffectuéeparuncourantdevapeurd’eau(Garnero,1996).Unmontage pourladistillationàlavapeurd’eau(entraînementàlavapeur)estmontrésurlafigure3.

Présentation des résines végétales Page 28 Chapitre 1

Figure3Montageà«l’ancienne»pourladistillationdeshuilesessentiellesàlavapeur d’eau(d’aprèscatoirefantasque.be)

Uneautredéfinitionplusrécentes’appuyantsurcelledeNavesY.T.,estdonnéeparla norme AFNOR NF T 75006 (février 1998): «produit obtenu à partir d’une matière premièrevégétale,soitparentraînementàlavapeur,soitpardesprocédésmécaniquesà partirdel’épicarpedes Citrus ,soitpardistillationsèche».L’huileessentielleestensuite séparéedelaphaseaqueusepardesprocédésphysiquespourlesdeuxpremiersmodes d’obtention;ellepeutsubirdestraitementsphysiquesn’entraînantpasdechangement significatifdesacomposition(parexemplelaredistillation).

Leshuilesessentiellessontcomposéesengénéraldemonoterpènesetdesesquiterpènes, mais aussi d’autres classes de composés comme des hydrocarbures, des alcools et des acides.

Larésineolibanestricheenhuilesessentielles,elleencontientenproportion5%à10%. Lacompositionchimiquedel’huileessentielledépenddel’espèceproductricedelarésine (AlHarrasi et AlSaidi, 2008). Les huiles essentielles de cette résine sont connues pour êtreutiliséesdanslaproductiondeparfumscommeparexemple«Shalimar»deGuerlain (1925)et«Nu»d’YvesSaintLaurent(2001)(Haluk,2005).

Ladammar est une résine contenant de faibles quantités d’huiles essentielles qui s’évaporentassezrapidementaprèsl’exsudationdelarésine(ShivaetJantan,1998).Une petitequantitédesesquiterpènesestprésente(delaRie,1988).Ladammarnecontient pasdemoléculesdemonoterpènesetc’estunecaractéristiquedecetterésineasiatique (Diaz et al ,1966;DiazetOurisson,1966;Bisset et al ,1966,1967,1971).

Présentation des résines végétales Page 29 Chapitre 1

La mastic contient une petite quantité d’huile essentielle(environ 2%). Les molécules composantesdel’huileessentielledemasticsontgénéralementmonoterpéniquesetl’ α pinèneestlecomposéleplusabondant(Papageorgiou et al ,1981).

3.2. La partie polymérisable (gomme)

Lesoléogommorésines,àpartlafractionrésineuseethydrophobe,contiennentaussila partiehydrosoluble,ordinairementdetypepolysaccharidique.

Dans le cas de la résine oliban, cette partie représente environ 30% de l’extrait total (Denoel,1958).Lagommedel’olibancontientplusieursmoléculesdesucres,commedes monosaccharides ( Dgalactose), des aldopentoses ( Larabinose, un des composants principales de la pectine et de l’hémicellulose), des aldohexoses (du fucose) et du rhamnose, un 6désoxyhexose du type aldose, aussi rencontré en hémicellulose mais sousformedepolyosides(JonesetNunn,1955).

Lapartienonrésineusedeladammaraétéidentifiéecommepolymèreducadinène,dont lastructureestprésentéedanslafigure4(VanAarssen et al ,1990).

n

Figure4Structuredupolycadinène

Cette structure a été isolée à partir de la résine dammar contemporaine de genre Dipterocarpaceae mais aussi à partir de résines fossiles (Van Aarssen et al , 1990). Les dérivés de bicadinane et de bicadinène, avec un poids moléculaire important, sont caractéristiquespourladammarexsudéeparlesDipterocarpaceae(Anderson et al ,1992;

Présentation des résines végétales Page 30 Chapitre 1

Stout,1995). Autrefois,lapartienonrésineusedeladammaraétéappelée βrésène(la partierésineuse,solubledansl’alcool,aétéappelée αrésène)(delaRie,1988).

La résine mastic contient un polymère, qui est identifié comme étant le cis 1,4polyβ myrcène(VandenBerg et al ,1998)présentsurlafigure5:

n

Figure5Structuredu cis 1,4polyβ-myrcène

Environ 75% de la fraction nonrésineuse de la mastic a la conformation cis (Z) . Ce polymèreestforméd’uneunitéàbasede βmyrcène(figure6),quiestunmonoterpène avecdesdoublesliaisonsconjuguées(VandenBerget al ,1998).

Figure6Structuredu βmyrcène

3.3. Les triterpènes

Lapartierésineuse,terpéniqueestnonvolatileetconstituéed’acidestriterpéniquesen mélangeaveccertainsalcools,aldéhydesetesters(Langenheim,2003).

Présentation des résines végétales Page 31 Chapitre 1

C’estuneclassedecomposéstrèsrépanduedanslanature(Kulshreshtha et al ,1972;Pani etRastogi,1979),principalementdanslemondevégétal.Cesontdesmoléculespossédant unsqueletteàtrenteatomesdecarbone(C30).Lessquelettestriterpéniquessontdansla majoriyédescastétracycliquesoupentacycliques.Surlafiguresuivante,lesstructures triterpéniques rencontrées le plus souvent dans les résines végétales sont présentées (figure7):

Figure7Lessquelettestriterpéniquesrencontrésdanslesrésinesoliban,dammaret mastic;Iursane,IIoléanane,IIIlupane,IVtirucallane/euphane,Vdammarane,VI hopane,VIItriterpènebicycliqueetVIIItriterpènetricyclique

Lafamilledesursanes(I)possèdeunsquelettepentacyclique.Lafamilledesoléananes(II) diffère de la famille des ursanes par la position d’un méthyle (C29) sur le cycle E. Les molécules ayant le squelette oléanane et celles ayant le squelette ursane, sont celles présentesenplusgrandnombredanslarésineoliban.Acejour,32triterpènesidentifiés dansl’olibanpossèdentl’undecesdeuxsquelettes.

Présentation des résines végétales Page 32 Chapitre 1

Lesquelettedeslupanes(III)correspondàunestructurepentacyclique,dontlecycleEest uncyclede5atomesdecarbone.

Lafamilledestirucallanes(IV),commecelledesdammaranes(V),possèdeunsquelette tétracyclique. Bien que les dammaranes soient familiers à un grand nombre d’espèces botaniques, comme le Ginseng ( Panax Ginseng, famille d’Araliacaeae) et les espèces similaires,cen’estpaslecasdestirucallanes,quel’onrencontreplusrarement.

Lesdammaranespossèdentunsquelettetétracyclique,avecuncycleDàcinqatomesde carbone. Comme leur nom le suggère, ce sont des triterpènes présents principalement danslarésinedammar,généralementexsudéesparlesespèces Shorea et Hopea .

Leshopanes(VI)sontreprésentésparunsquelettepentacyclique,dontlecinquièmecycle E est à cinq atomes de carbone. Ce squelette a des ressemblances avec le squelette des lupanes, possédant un groupement isopropène en C 19 alors que les hopanes ont un groupementisopropylesurleC21.

Présentation des résines végétales Page 33 Chapitre 1

4. L’oliban

4.1. Etymologie du nom oliban

Plusieurssourcesdifférentesdéfinissentlemotoliban.Lemotlatin« olibanum» apparaît dansuntexteduXI ème siècleetcemotestd’originegrecquesignifiantbaumeoubaumier (dictionnairedeLittréE.).Ilserattacheégalementauxtermes leban ou al lûban enarabe et lebonah enhébreuxquisignifient«blancdelait»,enraisondelacouleurblanchedes larmesd’encens.

Le mot encens vient du latin incensum et signifie un objet allumé, brûlé. Aujourd’hui ce terme est souvent employé pour désigner toute résine parfumée dont l’odeur s’exhale surtoutlorsdelacombustionetdontl’originebotaniqueestvariée.

Le terme «encens» est réservé à une résine particulière qui est l’oliban, on parle alors d’encens«vrai»oud’encensvéritable(LepetitLarousse,1993).Ils’agitplusexactement de la sécrétion issue de l’écorce de certains arbres de la famille des Burséracées et appartenantaugenre Boswellia .

4.2. Origine botanique et distribution géographique de l’oliban

L’oliban est une oléogommerésine exsudée par les espèces appartenant au genre Boswellia ,familledesBurséracées.Cettefamillecomprendenviron700espècesdistribuées en18genres(Rüdiger et al ,2007).Actuellement,lesprincipalesespècesproductricessont Boswellia serrata (syn. thurifera ) au NordOuest de l’Inde , B. sacra en Arabie (Sud Yémen, Oman), B. frereana espèce endémique au Nord de la Somalie et B. carteri (considérée comme un synonyme de B. sacra ) qui est communément présente dans la corne de l’Afrique: nord de la Somalie, Soudan, Erythrée et Ethiopie (Thulin et Warfa, 1987; Dupéron,1993;Coppens,1995).D’autrepart,desqualitésinférieuresd’olibanproviennent d’unecinquièmeespèce, B. papyrifera rencontréeenAfriquedel’Est(tableau2).

Présentation des résines végétales Page 34 Chapitre 1

Boswelliaspp. Paysd’origine

B. serrata (syn. thurifera) Roxb. Inde ex.Colebr. B. ovalifoliolata Bal.&Henry Inde B. papyrifera (Delileex.Caill.) Niger,RépubliqueCentrafricaine, Hochst. Cameroun,Ethiopie,Soudan,Ouganda B. socotrana Balf.f Socotra(Yémen) SomalieduNord,Ethiopie,Soudan, B. carteri Birdw. Erythrée B. bhau-dajiana Birdw. Somalie B. microphyllia Chiovenda Somalie B. multifoliata Somalie B. rivae Engler Somalie B. sacra (syn. carteri ?) Flueck. YemenduSud,Oman B. frereana Birdw. NorddelaSomalie B. odorata Nigeria,Niger,Cameroun B. popoviana Hepper Socotra(Yémen) B. nana Hepper Socotra(Yémen) B. pirottae Chiov. Ethiopie B. ogadensis Vollesen Ethiopie B. neglecta S.Moore Ethiopie,Kenya,Tanzanie,Ouganda B. elongata Balf.f Socotra(Yémen) B. dioscorides Thul.&Gifri Socotra(Yémen) B. dalzielii Hutch. Afriquedel’Ouest B. bullata Thul.&Gifri Socotra(Yémen) B. ameero Balf.f Socotra(Yémen) Tableau2–Boswellia spp.etleurspaysd’origine(Ouedraogo et al ,2006;Germplasm ResourcesInformationNetwork–GRIN;UnitedStatesDepartmentofAgriculture;2006 IUCNRedListofThreatenedSpecies;Hassan et al ,2009;YibekalAbebeTessema,2012; NationalCenterforBiotechnologyInformation–NCBI;).

Tousles Boswellia ettouslesBurséracéesd’ailleurs,possèdentdescanauxrésinifères,mais les produits exsudés sont de qualité très variable. En Inde, plus précisément dans la régionaunorddeMadhyaBharat,setrouve Boswellia serrata appelélocalement Salai ou l’olibanindien.IlexisteuneespèceendémiqueenInde, Boswellia ovalifoliolata Bal.&Henry

Présentation des résines végétales Page 35 Chapitre 1

(Rani & Pullaiah 2002; Reddy et al , 2002; Solomon Raju et al , 2012). Dans la péninsule arabique,estprésent Boswellia sacra, dontlenomlocalest Mogar ;ilfournitunencensde trèsbonnequalité.Cetypederésineestappeléencommercel’olibandutypeAden.C’est enSomaliequel’ontrouveleplusgrandnombred’espèces,dontsixendémiques: Boswellia bhau-dajiana Birdw., B. frereana Birdw., B. microphyllia Chiovenda, B. multifoliata , B. neglecta , B.rivae Engler. Les trois espèces productrices de l’oliban, ayant des rendements commercialementrentables,sont Boswellia papyrifera (Tadesse et al ,2007), Boswellia carteri et Boswellia frereana . Cette dernière exsude la résine oliban Maïdi , considérée comme l’oliban de meilleure qualité disponible sur le marché. B. carteri produit l’oliban appelé Beeyo . L’oliban provenant de la corne africaine est connu sous l’appellation d’oliban de typeérythréen.

Il existe une confusion entre B. sacra (Arabie) et B. carteri (Somalie). En effet, parfois considérés comme étant de la même espèce et parfois non (figure 8). La différence botaniquedesdeuxplantesessentiellesrésideraitdansleport:typebuissonchez B. sacra (ramificationdébutantdèsleniveaudusolouunpeuaudessus),typearbreavecuntronc véritablechez B. carteri .D’aprèsThulinetWarfa(1987),iln’existeprobablementqu’une seuleespèce, Boswellia sacra (syn. carteri )quel’ontrouveàlafoisenArabieetenAfrique. Les adaptations aux environnements extrêmes devraient être responsables des différences observées par les botanistes entre ces espèces. L’appellation Boswellia sacra seraemployéepourdésignerl’espècesudarabique,tandisquepourl’espèceafricaine,on parlerade B. carteri .

Figure8–(a) Boswellia sacra (addme.net.au),( b) Boswellia carteri (stnikola.net)

Présentation des résines végétales Page 36 Chapitre 1

Néanmoins,certainesétudesrécentesde B. sacra montrentqu’ilexisteunedifférencede la composition chimique des huiles essentielles de ces deux espèces. La proportion des principauxcomposantsdeshuilesessentielleschezB. sacra et B. carteri n’estpaslamême (AlHarrasietAlSaidi,2008).

4.3. Production d’oliban

LaSomalieexploite Boswellia bhau-dajiana ,maissurtout B. carteri et B. frereana .

Ilasouventétéquestiond’encens,avecunecertaineconfusiond’ailleursetsansraison scientifique, de Boswellia mâles ou femelles, alors que les fleurs sont toutes hermaphrodites.Bienquetouteslespartiesdelaplanterenfermentdel’olibanenplusou moinsgrandequantité,onl’extraitessentiellementdel’écorcedutroncoudesbranches (Dupéron,1979).Lesgouttesderésinetombéesàterresontrecueilliesséparémentetsont considéréescommedequalitéinférieure(FlückigeretHanbury,1878).

Les renseignements concernant le calendrier des collectes de l’encens, c’estàdire l’intervalleentrelescollectesetlapériodicitédessaignées,sontplutôtimprécisselonles sources(Hepper,1969;Barbier,1982;Svoboda et al ,2001).

Aujourd’hui,laSomalieestleplusgrandexportateurd’oliban.Letransportmaritimeen partance de Somalie dessert le Yémen, l’Inde, la Chine et le Brésil mais approvisionne égalementl’EuropeverslaFrance,l’Allemagneetl’Italie(Dupéron,1993).

4.4. Historique

L’olibanestparmilesrésineslesplusimportantes,utiliséesàtraversl’Histoire.Aprésent, l’usagedelarésineolibanestréduit.Considéréjadiscommeunproduitprécieux,l’oliban estconnudepuislaplushauteAntiquité,pardespeinturesetgravures,datésvers1600 av.J.C.,découvertesdansletempleégyptiendeDeirelBahariquidécriventlecommerce entrelesEgyptiensetlespeuplesvoisins.Ceproduitn’existaitpasenEgypte,maisilaété importé. Pour le traducteur de hiéroglyphes J. Dümichen, ces produits arrivaient en

Présentation des résines végétales Page 37 Chapitre 1

Egypte en provenance d’Arabie (Flückiger et Hanbury, 1878). D’autres auteurs, comme Hildebrandt (1878),pensentqu’unetelleorigineestpeuprobable,lenorddelaSomalie semblantpluscertain.

Le commerce de l’oliban s’est élargi grâce aux Phéniciens, grands navigateurs de l’Antiquité, qui l’ont d’abord fait connaître aux peuples sur lesquels ils exerçaient leur puissance,puisl’ontintroduitdanslesdifférentspaysaveclesquelsilsonteudesaccords commerciaux.LesPerses,SumériensetAssyriensl’ontutilisépourleursrituelsfunéraires bien avant les civilisations grecque et romaine (Atchley et Cuthbert, 1909). Les Chinois l’ontdécouvertenmêmetempsqued’autresrésinesramenéesparlesArabes,commela myrrheetlestyrax.L’encenssenomme Ju-siang enchinois,c’estàdire«parfumdelait».

La valeur de l’encens était identique à celle de l’or et d’autres produits rares. Selon l’histoirebiblique,lesroismagesenontfaitprésentàJésuslorsdeleurvenueàBethléem. L’histoiregardeplusieursexemplesoùl’olibanétaitutiliséenguised’offrandeàunetribu ou aux plus grands souverains du monde de l’Antiquité. L’encens était un produit très réputéetprécieux,unvraicadeaudelanature.

4.5. Utilisation et propriétés

Les domaines d’utilisation de l’oliban sont variés. L’utilisation religieuse date de l’Antiquité.Defaçongénérale,l’utilisationdesrésinesnaturellesaététrèsimportanteet répanduedanslesrituelsreligieux,adoptéesparlesgrecs,puislesromains.Onlesbrûlait chezlesJuifslorsdel’office.Plustard,àpartirduIV ème siècle,lechristianismeaccepta l’utilisationderésines,d’aborddanslescérémoniesfunérairesetleuremploiserépandit rapidementdanslaliturgie,dansl’égliseorientaleetoccidentale.

Les premiers parfums portent la signature des anciens Egyptiens, parfums fabriqués à partirdecetterésine,pourencenserlesstatuesdanslestemples.

Lespratiquantsdubouddhismeutilisentl’encensplutôtsouslaformedebâtonnet,formé dudélicatmélangedelagommerésineetd’autresingrédients,commeleboisdesantal, le styrax, la myrrhe, le camphre et des plantes épices comme la cannelle, l’aloès, le jasmin,lesracinesdevétiver,lesgrainesd’ambrette,l’anis,lesafran(Faure,1987).

Présentation des résines végétales Page 38 Chapitre 1

Aujourd’hui,l’olibanatoujourssaplacedanscertainsdomaines,commelaphytothérapie, l’aromathérapie,lamédicineayurvédique,laparfumerieetlacosmétique.

La recherche pharmaceutique s’intéresse également à l’oliban car certains de ces composés ont des propriétés thérapeutiques, principalement les acides α et β boswelliques. Ils ont une action sur le processus d’inflammation de la peau (Safayhi et Sailer, 1997; Watkins, 2000; Dahmen et al , 2001; Ammon, 2002), interviennent dans l’inhibitiond’enzymes(Sailer et al ,1996a;Sailer et al ,1996b)etpossèdentégalementune action antitumorale et anticancéreuse (Huan et al , 2000). Leurs dérivés acétylés induisentl’apoptosedescellulesleucocytesetautres(Jing et al ,1999;Liu et al ,2002;Zhao et al ,2003).Cettelisten’estpasexhaustiveetd’autresactivitésontétémisesenévidence (Safayhi et al ,1997;Gupta et al ,1997;Safayhi et al ,2000;Park et al ,2002).

4.6. Composition chimique de l’oliban

L’olibanestunerésinetrèsricheendifférentscomposés,maisdurantcetravaill’accent seramissurlapartietriterpénique.

4.6.1.Lesditerpènesdel’oliban

Une résine naturelle contient soit des diterpènes (résines diterpéniques) soit des triterpènes(résinestriterpéniques).L’olibanreprésentel’exceptiondelarèglepuisqu’il contientàlafoislesditerpènesetlestriterpènes.

Lesditerpènesprésentsdansl’olibansontenfaitdescomposésmacrocycliquesenC 20 :les cembranes et les verticillanes. Ce ne sont pas des composés résineux, ils n’ont pas été étudiésprofondémentaucoursdecetravail.Néanmoins,ilestimportantdementionner quelesditerpènescembranesetverticillanessontuneparticularitéchimiquedel’oliban, malgrélefaitqu’ilssoientisolésdecertainsorganismesd’origineanimale(Hamm et al , 2003).

Des exemples de ces deux familles chimiques isolés de l’oliban, les structures des cembrènesAetC,d’isocembrèneetdeverticilla4(20),7,11triène(Basar et al ,2001)sont présentéesdanslafigure9.

Présentation des résines végétales Page 39 Chapitre 1

Figure9–Exempledediterpènesisolésàpartird’oliban

Lesmoléculesditerpéniquesontétéisoléesetcaractériséesàpartirdedifférentsgenres de Boswellia .Ellesfigurentdansletableaucidessous(tableau3):

Sourcebotanique Moléculesisolées cembrèneC(Basar et al ,2001); Boswellia carteri isocembrène(AbdelWahad et al ,1987); verticilla4(20),7,11triène(Basar et al ,2001) incensole (Corsano et Nicoletti, 1967; Klein et Obermann, 1978) (dontlastructureaétérévisée)etsondérivéacétylé(Obermann, 1977); oxyded’incensole(NicolettietForcellese,1968), Oliband’Erythrée oxyde d’isoincensole (Forcellese et al , 1972(a); Forcellese et al , 1972(b)); cembrèneA(Basar et al ,2001;Obermann,1977); cembrénol(Obermann,1977) (S)1isopropyl4, 8, 12triméthylcyclotétradéca3E, 7E, 11Etrièn Oliband’Aden 1ol(KleinetObermann,1978). Tableau3Lesmoléculesditerpéniquesisoléesdel’oliban.

4.6.2.Lestriterpènesdel’oliban

Les triterpènes rencontrés dans les genres Boswellia possèdent soit un squelette tétracyclique (tirucallane et dammarane) soit un squelette pentacyclique (ursane, oléananeetlupane).

Présentation des résines végétales Page 40 Chapitre 1

Lesursanes

Vingt et un composés sont actuellement connus et identifiés commeappartennant à la familledesursanesetilssontcitésdansletableau4.Parmicescomposés,lamajoritésont desacidesboswelliquesetleursdérivés.Lamajoritédescomposésontétéisolésàpartir dedeuxespèces, B. sacra et B. carteri .Leursstructuressontdonnéesdansl’Annexe5dece manuscrit.

Sourcebotanique Moléculesisolées acide11cétoβboswelliqueKBA(Savoir et al ,1967;Mahajan et al , 1995),etacétatecorrespondantAKBA(Mahajan et al ,1995); acide 3 αhydroxyurs9,12dièn24oïque et son acétate correspondant(Mahajan et al ,1995); B. sacra acide2 α,3 αdihydroxyurs12èn24oïque(Mahajan et al ,1995);

αamyrine(3 βhydroxyurs12ène)(Mahajan et al ,1995);

urs12èn3α,24diol(Mahajan et al ,1995) B. carteri acide4(23)dihydroroburique(acide3,4secours12èn3oïque)et sonesterméthylique(Fattorusso et al ,1983) acide βboswellique (acide 3 αhydroxyurs12èn24oïque) B. sacra et B. carteri (WintersteinetStein,1932;Savoir et al ,1967;Mahajan et al ,1995) etsonacétate(WintersteinetStein,1932;Fattorusso et al ,1983; Mahajan et al ,1995) 3épi αamyrine (3 αhydroxyurs12ène) et son acétate Olibancommercial correspondant(SnatzkeetVértesy,1967); αamyrénone(3cétours12ène)(SnatzkeetVértesy,1967) ester méthylique de l'acétate et ester méthylique de l'acide β boswellique(Savoir et al ,1967,Fattorusso et al ,1983); esterméthyliquedel'acétate(SnatzkeetVértesy,1967;Savoir et Oliban(source al , 1967) et ester méthylique de l'acide 11cétoβboswellique botaniquepas (SnatzkeetVértesy,1967); précisée) ester méthylique de l’acide acétyl11hydroxyβboswellique (CorsanoetIavarone,1964);

11cétoαamyrénone(3,11dicétours12ène) Tableau4–Lesmoleculesayantlesqueletteursaneisoléesdel’oliban

Le24norurs3,12dièneestsupposécommeétantlerésultatdeladégradationd’autres molécules(VanBergen et al ,1997;Evershed et al ,1997).

Présentation des résines végétales Page 41 Chapitre 1

Lesoléananes

Onzedérivéspossèdantunsqueletteoléanane(pourlesstructures,cf.Annexe5)ontété isolésàpartirdelarésineolibanetsontdécritesdanslalittérature.Ilssontcitésdansle tableausuivant:

Sourcebotanique Moléculesisolées

B. sacra βamyrine(3 βhydroxyoléan12ène)(Mahajan et al ,1995) acide αboswellique (acide 3 αhydroxyoléan12èn24oïque) B. carteri (Fattorusso et al ,1983) acétated’acide αboswellique(WintersteinetStein,1932); β α Olibancommercial 3épi amyrine (3 hydroxyoléan12ène) et son dérivé acétylé correspondant(SnatzkeetVértesy,1967) βamyrénone(3cétooléan12ène)(SnatzkeetVértesy,1967) acide 3 αhydroxyoléan9,11dièn24oïque et son dérivé acétylé Oliban(source correspondant; botaniquepas précisée) ester méthylique de l’acétate et l’ester méthylique de l’acide α boswellique(Fattorusso et al ,1983) Tableau5Lesmoleculesayantlesqueletteoléananeisoléesdel’oliban

Le24noroléan3,12dièneestsupposécommeétanttrèsprobablementlerésultatdela dégradationd’autresmolécules(VanBergen et al ,1997;Evershed et al ,1997).

Leslupanes

Quatrecomposéspossédantcettestructure(cf.Annexe5)ontétécaractérisésetilssont présentésdansletableausuivant:

Sourcebotanique Moléculesisolées lupéol(3 βhydroxylup20(29)ène) B. frereana 3épi lupéol(3 αhydroxylup20(29)ène)(Proietti et al ,1981) acidelupéolique(acide3 αhydroxylup20(29)èn24oïque)(Culioli Olibancommercial et al ,2003)et sondérivéacétylécorrespondant(ZhouetCui,2002) Tableau6Lesmoleculesayantlesquelettelupaneisoléesdel’oliban

Présentation des résines végétales Page 42 Chapitre 1

Lestirucallanes

Cinqacidesdutypetirucallaneontétécaractérisésetisolés(Tableau7).Lesstructures correspondantessontdonnéesdansl’Annexe5decemanuscit.

Sourcebotanique Moléculesisolées

acide3 αhydroxytirucall8,24dièn21oïque; acide3 αOacétyltirucall8,24dièn21oïque; acide3cétotirucall8,24dièn21oïque; B. sacra acide3 βhydroxytirucall8,24dièn21oïque(acide βélémolique); acide 3 αhydroxytirucall7,24dièn21oïque (acide αélémolique) (PardhyetBhattacharya,1978) Tableau7Lesmoleculesayantlesquelettetirucallaneisoléesdel’oliban

Lesdammaranes

Trois composés ayant le squelette dammarane (cf. Annexe 5) ont été caractérisés et ils sontprésentésdansletableau8:

Sourcebotanique Moléculesisolées 3β,20( S)dihydroxydammar24ène et son dérivé acétylé correspondant; B. frereana 20( S)protopanaxadiol; 3βacetoxy16( S),20( R)dihydroxydammar24ène (Fattorusso et al ,1985) Tableau8Lesmoleculesayantlesquelettedammaraneisoléesdel’oliban

Présentation des résines végétales Page 43 Chapitre 1

5. Ladammar

5.1. Confusion dans la terminologie

D’une manière générale, les arbres appartiennent à la grande famille des Dipterocarpaceaeetsontunesourceimportantederésines.Ilexistedeuxcatégoriesde résines produites par cette famille d’arbres: l’une est liquide, odorante et contient le matériel résineux et les huiles essentielles (oléorésine). L’autre est une résine dure, facilement cassante et contient de petites quantités d’huile essentielle qui s’évaporent assezviteaprèssonexsudation,elleestappeléedammar(ShivaetJantan,1998).

Le nom de cette résine «dammar» ou «damar» est d’origine malaisienne et signifie d’abord une résine, puis des résines en général (Mantell, 1950). Dans la littérature ancienne, il existait une confusion car le même nom était assigné à toutes les résines asiatiques,indépendammentdeleuroriginebotanique(Feller, 1964). Letermedammar est adopté en langue anglaise après les premières visites à Malaysia. Les visiteurs, commerçantsanglais,importentdelar ésinedammarenGrandeBretagne(Howes,1949). Lenomcommun,actuel,decetterésineest«dammar»,selonlaversionanglaise,maisle terme«damar»estaussiemployé.

Laconfusiondunomdammartoucheégalementledomainemédical.Unerésineutilisée pourlesadhésifschirurgicauxacauséuneczémaallergique,ilétaitalorsimportantde déterminer précisément sa source botanique. D’après Jost et al. (1989), d’importantes confusionsexistententrelesdeuxrésines,copals(genre Agathis , familled’Araucariaceae) et dammars (famille de Dipterocarpaceae), reflettant aussi la complexité du monde des résines(Langenheim,2003).Larésinedegenre Agathis est préalablementdésignéecomme lesdammars,puisquec’estsonnomlocal.Encommerce,elleestconnuesouslesnomsde copaletcopaldeManille.Lesarbresdegenre Agathis (Araucariaceae) appartiennentàla catégoriedesconifères,quipoussentdanslarégionestdel’archipelmalais(Langenheim, 2003). Ce sont des forêts mixtes qui se rencontrent sur un terrain sec. Auparavant, identifiécommefaisantpartiedugenre Dammara ,termetrèsprobablementinspiréparla productionderésinequiportecenom,maintenantdeuxespècessontreconnuescomme appartenant au genre Protium (Burseraceae) et au genre Shorea (Dipterocarpaceae) (Whitmore,1980a).Cetteconfusionterminologiquedunomdammarseretrouveaussien Présentation des résines végétales Page 44 Chapitre 1

Asie,oulepeuplelocall’utilisepourlesrésinesengénéral,maisplusparticulièrement pour celles exsudées pas des arbres appartenant aux genres Dipterocarpaceae et Burseraceae(Gianno,1990).

Aujourd’huilarésinedammarestprincipalementattribuéeauxarbresappartenantàla famille Dipterocarpaceae dont Shorea et Hopea qui exsudent la dammar de très bonne qualité. D’aprèsAppanah et al (1998),letableau9présenteleclassementphylogénétique delafamilleDipterocarpaceae.

Règne Plantae Sousrègne Tracheobionta Division Magnoliophyta(Angiospermes) Classe Magnoliopsida(Dicotylédones) Sousclasse Dilleniidae Ordre Theales(classificationclassique) (classificationphylogénétique) Famille Dipterocarpaceae Sousfamilles Dipterocarpaceae Monotoideae Pakaraimoideae Genres Anisoptera, Cotylelobium, Dipterocarpus, , Hopea, Marquesia, Monotes, Neobalanocarpus, Pakaraimaea, Parashorea, Pseudomonotes, Shorea, Stemonoporus, Upuna, Vateria, Vatica, Vateriopsis Espèces plusde500

Tableau9ClassementphylogénétiquedelafamilledesDipterocarpaceae(Appanah et al , 1998).

Le tableau suivant (tableau 10) regroupe toutes les résines appelées dammar, avec leur nomcommunetlenomdesespècesauxquellesellesappartiennentréellement.Certaines parmi elles sont soulignées, car elles ne sont pas attribuées à la famille de Dipterocarpaceae.

Présentation des résines végétales Page 45 Chapitre 1

Nomcommun Nomdel’espèce DammarEmpenot Shorea albida Sym. DammarGaging Shorea leprosula Miq. DammarHiroe Vatica papuana Dyer. DammarItam legitinum Miq. DammarKedemut Hopea fagifolia Miq. DammarKloopoop Shorea eximea Scheffer. DammarPenak Balanocarpus heimii King. DammarPine,blanc(white) Agathis alba Foxw. DammarPutih Agatis labilladieri Warb. DammarRasak Vatica rassack Blume. DammarSengai Canarium hirsutum Willd. DammarTenang Shorea soordersii Brandis. Dammarblanc(white) Vateria indica L. Tableau10Résinesayantl’appellationdammardanslecommerceetlesnomsd’espèces auxquellesellesappartiennentréellement(Lampert,2003).

5.2. Les différents produits des Dipterocarpaceae

Miseàpartlarésinedammar,lesarbresdelafamilledesDipterocarpaceaeproduisentde nombreuxautresmatériaux,dontcertainssontemployéslocalementetd’autresdestinés à l’exportation. La majorité des informations concernant l’utilisation de ces produits vient de deux régions, le Sud de l’Asie et le Sudest de l’Asie (Indonésie, Malaisie et Philippines).Cesproduitspeuventêtreclassésentroisgroupes:oléorésine,camphreet beurre de noix de Dipterocarpaceae. Les feuilles et l’écorce sont aussi utilisées pour obtenir certains produits, comme le tanin. Certains Dipterocarpaceae, comme Shorea Roxburghii et Shorea talura, sont des hôtes pour les insectes producteurs de laque. Les méthodes d’exsudation provoquées par l’homme sont communes pour les deux régions maislesrendementsvarientd’uneespèceàl’autre(ShivaetJantan,1998).

Présentation des résines végétales Page 46 Chapitre 1

• Oléorésine

IlexistedeuxsortesderésinesexsudéesparlesarbresdelafamilleDipterocarpaceae.Le genre Dipterocarpus est la source principale d’oléorésine. Les autres genres producteurs d’oléorésine sont Shorea , Vatica , Dryobalanops et Parashorea . L’oléorésine porte les différents noms locaux, comme «l’huile gurjan» (Inde), «l’huile kanyin» (Burma) et «minyak keruing» (Malaisie d’ouest) (Shiva et Jantan, 1998). L’oléorésine de meilleure qualitéestobtenueàpartirdel’espèce Dipterocarpus turbinatus .

L'oléorésine est un fluide visqueux et très efflorescent. Il est transparent, de couleur rougeâtremarronfoncés’ilestobservéàlalumière.L’huileessentielleestconstituéede deuxsesquiterpènes,l’ αetla βgurjunène(figure10):

Figure10Structuresdes αet βgurjunène

L’huilegurjancontientunacidecristallin,l’acidegurjunique(C 22 H34 O4),dénuéd’acidité.

L’huile gurjan possède une remarquable propriété physique. En effet, en la chauffant à 130 °C, elle devient gélatineuse mais en refroidissant elle ne retrouve pas sa fluidité initiale(ShivaetJantan,1998).

L’utilisation de l’huile gurjan en médicine est ancienne, prouvée par des documents écrits,commePharmacopéed’Indede1868oùcettesubstanceestofficiellementdécrite comme diurétique et comme stimulant des surfaces muqueuses, en particulier celle du système génitourinaire (Watt 1899) et ses vertus sont toujours appréciées aujourd’hui (KirtikaretBasu,1935;Martindale,1958).Sil’huilegurjanestappliquéeextérieurement, elleréagitcontrelesinfections,surdifférentessortesd’ulcères,contrelateigneetautres infectionscutanées(ShivaetJantan,1998).

Présentation des résines végétales Page 47 Chapitre 1

Elleestaussiutiliséepourlafabricationdevernisanticorrosifsdanslesconstructionsen feretd’encreslithographiques.Mélangéeavecladammarenpoudre ( Shorea robusta ou Shorea siamensis ),elleformeunepâtebrunefoncée,employéepourcalfaterlesbâteauxet pour imperméabiliser les paniers de bambou destinés à la collecte de l’eau (Shiva et Jantan,1998).

L’huilegurjanestunbonsolvantpourlecaoutchouc,carils’appliquesurlesvêtements pourlesrendreimperméables.Cegenredevêtementsestrésitantauxpiqûresd’insectes (ShivaetJantan,1998).

• Camphre

Lecamphre,ou«bhimsainikapur»ou«barus kapur»commeilestappelélocalement à Bornéo et à Sumatra, est une substance dont le commerce est connu depuis les temps anciens, notamment en Chine. Autrefois, le camphre était surtout produit par l’espèce Dryobalanops aromatica («kapur»),maisaussipar Dryobalanops beccarii avecunrendement moinsimportant.LecamphredeBornéoestutiliséenmédecine,danslafabricationde parfumsetpourdifférentessynthèsesorganiques(ShivaetJantan,1998).

Aujourd’hui, Dryobalanops aromatica aperdusaplacedanslaproductiondecamphre,car le Cinnamomum camphora l’a remplacé dans l’industrie chimique et aussi parce que le camphresesynthétisefacilementàpartirdepinène(ShivaetJantan,1998).

• BeurredenoixdeDipterocarpaceae

Lesespèces Shorea detypePinanga( S. macrophylla, S. stenoptera, S. mecistopteryx, S. aptera ) qui existent à Sarawak et à Kalimantan, sont productrices des noix d’illipé, appelées respectivementaussi«engkabang»et«tengkawang»enMalaisieetenIndonésie(Tantra, 1979).

LepeupleoriginairedeBornéoutilisecesnoixdepuisdesgénérationsetenextraitl’huile denoixpourcuisiner(Anderson,1975).Lesnoyauxsontexportésversl’Europe,leJapon etl’estdelaMalaisie.Lebeurred’illipéextraitdesnoyauxestutilisédansl’industriedela confiserie, plus particulièrement pour la production de chocolat mais aussi dans la cosmétologie(Anon.1985b).

Présentation des résines végétales Page 48 Chapitre 1

5.3. Production et utilisations

C’estunerésinedureetsolide,maisfacileàcasser,aprèssondurcissementcarlapetite quantitéd’huilesessentielless’évaporeassezvite(ShivaetJantan,1998).

Parmi toutes les espèces de la famille Dipterocarpaceae produisant la dammar, seules quelquessourcesontuneimportancecommerciale.Dansletableausuivant(tableau11) sont citées les espèces ayant une place importante dans la production et la commercialisationdeladammar.

Dipterocarpaceaespp. Nomdelarésine Paysd’origine

Neobalanocarpus ,Hopea et AsiedeSudest(Shivaet dammar Shorea Jantan,1998) «damarmata Hopea micrantha Malaisie,(BlairetByron,1926) Kuching» Neobalanocarpus heimii «damarpenak» Malaisie,(BlairetByron,1926) Shorea crassifolia «damartemak» Malaisie,(BlairetByron,1926) Shorea robusta saldammar Inde(ShivaetJantan,1998) Vateria indica dammarblanc IndeShivaetJantan,1998) Bangladesh,BurmaetInde Hopea odorata «dammarroche» ShivaetJantan,1998) variétécommerciale Shorea wiesneri extraordinaire, JavaetSumatra(Burkill,1935) dammarbatavianne Tableau11Listedesespècesprincipalesproduisantdelarésinedammar(Shivaet Jantan,1998)

LesdammarssontaussiproduitespardifférentesespècesdelafamilleDipterocarpaceaeà Bornéo,Java,Sumatra,enThaïlandeetauVietnam.

La majorité de la dammar exportée provient d’Indonésie. Les espèces comme Shorea javanica, S. lamellata, S. virescens, S. retinodes, S. assamica ssp. globifera, Hopea dryobalanoides, H. celebica, H. beccariana et Vatica rassak produisent de la résine de très bonne qualité (Jafarsidik,1987).LarésineestexportéeversleJapon,Taiwan,Singapour,l’Allemagneet laMalaysie.

Présentation des résines végétales Page 49 Chapitre 1

5.3.1. Productionetutilisationlocale

Larésinedammarestexsudéenaturellementparlesarbres.Elleestfacilementretrouvée surlesol,souslesarbresenmorceauxgrossiers,àcotédestroncsetmêmecachéesousla terre.Cettedammarestsouventcollectéeparlesaborigènes.L’exsudationnaturelleest aussirencontréechezlesarbresmaladesouendommagés.

ASumatra,ladammarestproduiteenjardins,quifontpartiedusystèmeagroforestier. Après le déclin des zones forestières, les agriculteurs ont développé les plantations d’arbres résineux. A Lampung, à Sumatra, les jardins de Diptérocarpacées, crées par l’homme, existent depuis le 19 éme siècle (Rappard, 1937). Shorea javanica est une espèce originaire de Sumatra et elle pousse en système agro forestier avec d’autres espèces similaires, comme Hopea dryobalanoides (Torquebiau, 1984). Les habitants des villages gemment les arbres en creusant des trous d’environ 10 cm de largeur et 15 cm de profondeur, favorisant ainsi l’écoulement de la résine. La résine est périodiquement collectéeetlestrouss’intensifientavecletemps.Lorsqu’ilatteintlecentredutronc,c’est le moment de faire de nouveaux orifices. En général, le gemmage commence quand l’arbreaenviron20ansetcontinuejusqu’àses30ansenviron,caraudelàlaproduction delarésines’amoindrit.Unarbreproducteurderésinepeutproduireenviron50kgde résine par an et un jardin de dammar peut livrer environ 4.8 tonnes de résine chaque année(Torquebiau,1984).Ladammarapparaîtcommedesmorceauxrudesetfragiles,de grosseur allant de 16 et 24 cm. La couleur de ces morceaux est en général jaune pâle, presque opaque avec une odeur résineuse légèrement balsamique. La production commercialedecettevariétédeladammarestpossibleparlegemmagedesarbres(Shiva etJantan,1998).

Lesdomainesd’utilisationdecetterésinesontvariés.Traditionnellement,ladammarest utiliséedanslafabricationdesbougies,pourl’isolationdesbâteauxetdansl’artisanat.

La dammar est largement utilisée comme encens lors de cérémonies religieuses mais aussi comme fumigène désinfectant. De grandes quantités de dammar sont utilisées commeingrédientdansle«Samagri»,mélangeemployélorsd’incinérations.Ladammar est également employée pour le durcissement de cires molles pour la production de cirages de chaussures et pour la fabrication de papier carbone. Elle a aussi été utilisée comme matériel à enduit des murs et des toits, comme ciment pour contreplaqués,

Présentation des résines végétales Page 50 Chapitre 1 amiantes,planches,etc.EnIndelapopulationtribaleutiliselemélangededammaravec delacired’abeilleetdel’ocrerougeafindefixerleslancesetlestêtesdeflèches(Shivaet Jantan,1998).

Danslamédecineindigène,ladammarsertd’agentastringentetdétergentdanslecasde maladies comme la diarrhée et la dysenterie. C’est aussi un ingrédient des pommades contredifférentesmaladiesdelapeau.Ladammaradespropriétésthérapeutiquescontre lesmauxd’oreillesetdedents,lesirritationsdesyeux,contrelesulcèresetdifférentes blessures(Anon.1985a).Lestriterpènesisolésdeladammarmontrentl’activitéantivirale in vitro contrelevirusde Herpes simplex, detypeIetII(Poehland et al ,1987).

Plusrécemment,lesdammarsontétéemployéesdansplusieurspréparationstechniques, tellesquelafabricationdevernis,deciresd’imperméabilisation,d’encred’imprimerie,de peinture,delinoléumetdanslacosmétologie.

5.3.2. Utilisationcommevernisartistique

Différentesrésinesnaturellesontétéutiliséesàtraversl’Histoiredansledomainedel’Art etplusprécisément,pourlafabricationdevernis.Levernisconstitueuneprotectionpour letableau,contrelalumière,lapoussièreetlesdommagesmécaniquesmaisaussiiloffre unebrillanceauxcouleursetilamélioreengénérallesqualitésoptiques(vanderDoelen, 1999;delaRie,2003).

L’utilisation de résines dans la fabrication de vernis remonte au 9 ème siècle, et les premières recettes ont été décrites par Teophilus (11 ème siècle) et par Cennini (15 ème siècle), ou la procédure de préparation de vernis se faisait à chaud avec des huiles siccatives,commel’huiledelinoudenoix(vernisàl’huile).Lesvernisàbasedesolvants volatils, comme la térébenthine, ne sont présents qu’à partir du 16 ème siècle, car ils séchaient rapidement. D’autres résines ont servi à la préparation des vernis comme le copal de Manille (famille Araucariaceae), l’élémi (famille Burseraceae), la sandaraque (familleCupressaceae),lacolophane(résidusolideobtenuaprèsdistillationderésinede pin)etlamastic(familleAnacardiaceae)(Lampert,2003;Echard et al ,2007).

Les sources écrites décrivant l’utilisation de la dammar comme vernis ne sont pas nombreuses. Une des raisons est peut être la confusion liée au nom de la résine. Il est connuqueladammarn’estintroduiteenEuropequ’au19 ème siècle.Lapremièredatede

Présentation des résines végétales Page 51 Chapitre 1 son utilisation en tant que vernis est fixée à l’année 1827 et apparemment il a été appréciéchezlespeintresallemands(MayeretMyers,2002).Lesnouvellesinformations concernant l’utilisation de la dammar proviennent de textes nonpubliés d’artistes américains(MayeretMyers,2002).Acetteépoque,laGrandeBretagneetlesEtatsUnis ont fortement échangé des informations et des techniques nouvelles concernant le matérielartistique.Ensachantquelamasticaétérecommandéepourlafabricationdes vernis en GrandeBretagne, la dammar est restée obsolète durant le 19 ème siècle. Mais deux sources d’après1845 parlent de la dammar. La première source est Thomas Sully (17781860)danssonœuvre«HintstoYoungPainters»,écriteen1851,réviséeen1871et publiéeen1873.Sullydécritlaprocéduredepréparationdevernisàbasedemélangede «gommedemar»,térébenthineetmagnésiumcalciné.EnAllemagnecevernisestpresque universellementutilisé,maisaussitrèsutiliséauxEtatsUnis.Cevernispréservel’éclatet la transparence, il ne moisit pas, il est facilement retiré de la peinture et il peut être appliquésurlapeinturefraîchesansrisque(MayeretMyers,2002).Ladeuxièmesource qui parle de l’utilisation de la dammar au 19 ème siècle aux Etats Unis, est l’œuvre de Rembrandt Peale «Notes of thePainting Room»,jamais publié. D’après Mayer et Myers (2002),sonœuvren’apasétécomplétéeavant1852.Pealeépèlelenom«damar»etpas «demar»commeSully.Ilparleaussidesqualitésdecevernis,saclartéetsonéclatet mêmedesasupérioritéparrapportauvernisàbasedemastic(MayeretMyers,2002).

Lesvernisàbasededammarontunefaibletendanceàjauniretàsecraqueleraucoursde temps. Aujourd’hui, la dammar présente toujours un matériau employé pour la fabricationdevernisartistiques(vanderDoelen,1999;Lampert,2003).

5.4. Composition chimique de la dammar

Lapartierésineusedeladammaraétéprofondémentétudiéemaiscetterésinepossède une composition chimie fondamentalement complexe qui augmente dans le cas de dammar vieillie. Il est considéré que l’image de la dammar au niveau composition chimiqueesttoujoursincomplète(Vahur et al ,2012).Laprésencedenombreuxisomères rendl’identificationdescomposésplusdifficile.Ilfautnoterquelestriterpènesprésents dans la dammar ont été trouvés dans des résines exsudées par d’autres familles botaniques,commelamastic(Lavie et al ,1984;Fattorusso et al ,1985;Bianchini et al ,1988).

Présentation des résines végétales Page 52 Chapitre 1

Les squelettes triterpéniques principalement rencontrés dans la dammar sont: le dammarane, l’ursane, l’oléanane, le hopane et l’euphane/tirucallane. Chez la dammar certainesmoléculespossèdentlastructured’untriterpènebicycliqueoud’untriterpène tricyclique.

Dans la littérature il existe différentes observations sur la présence d’isomères dans la dammar,commeledammarenediolIIetl’hydroxydammarenoneI(Poehland et al ,1987), maisaussilesdammarenediolIetIIethydroxydammarenoneIetII(Mills et al ,1956).

Plusieurscomposésacidesprésentsdansladammarsontcaractérisésdanslalittérature. L’acideprincipalquiestprésentenquantitéimportantedanslarésinefraichededammar est l’acide dammarénolique. Les deux autres acides présents en quantités importantes sont l’acide oléanonique et l’acide ursonique. Ils sont présents dans d’autres résines, commelamastic.

Lesdammaranes

Les dammaranes sont caractérisés par leur structure triterpénique tétracyclique. Sept composésprésentsdansladammarontlastructuredammarenolique(cf.Annexe5)etils sontcitésdansletableausuivant:

Sourcebotanique Moléculesidentifiées acide dammarénolique (Mills et Werner, 1955; Bisset et al , 1971; Poehland et al ,1987;delaRie,1988); Shorea Roxb acideshoréique(Bisset et al ,1971;Poehland et al ,1987)–spécifitéde genre Shorea acideeichlérianique(Poehland et al ,1987); dammardiénole(MillsetWerner, 1955;Mills,1956;Poehland et al , 1987;delaRie,1988); Dammar(source dammaradiénone (Mills et Werner, 1955; Mills, 1956; de la Rie, botaniquepas 1988); précisée) hydroxydammarénone(MillsetWerner,1955;Poehland et al ,1987; delaRie,1988); dammarénediole(MillsetWerner,1955;Mills,1956;Poehland et al , 1987;delaRie,1988) Tableau12Lesmoleculesayantlesquelettedammaraneidentifiéesdansladammar

Présentation des résines végétales Page 53 Chapitre 1

L’acide dammarénolique est considéré comme le marqueur chimique analytique pour l’identificationdelarésinedammar,ensembleavecl’hydroxydammarénoneIetII.Cene sontpasdesbiomarqueursausenspropre,carcescomposéssontretrouvésdansd’autres espècesbotaniques,parexemplel’acidedammarénoliqueestisoléàpartirde Aglaia spp. (familleMeliaceae)(Esimoneetal.2010)etl’hydroxydammarenoneIIaétéisoléeàpartir de Gardenia aubryi (familledesRubiacées)(Grougnet et al ,2011).Néanmoins,cescomposés sontsurtoutcaractéristiquesdelafamilledeDipterocarpaceaeets’ilssontretrouvésdans deséchantillonsrésineuxartistiquesouarchéologiques,ilsreprésententunmoyenprécis pourl’identificationdedammar.

Ursanesetoléananes

Les molécules triterpéniques présentes dans la dammar et possédant ces structures similaires,sontenmajoritédesacides,oléanonique,oléanolique,ursoniqueetursolique, avecleursaldéhydescorrespondants.Entout,dixmoléculesayantlastructured’ursane oud’oléananepeuventêtreretrouvéesdanslarésinedammaretellessontcitéesdansle tableau 13. Leurs structures correspondantes sont données dans l’Annexe 5 de ce manuscrit.

Sourcebotanique Moléculesidentifiées acideoléanolique(delaRie,1988); acideoléanonique(delaRie,1988); aldéhydeoléanonique(delaRie,1988); acideursolique(delaRie,1988); acide ursonique(Mills etWerner,1955;Poehland et al , 1987;dela Rie,1988); Dammar(source botaniquepas aldéhydeursonique(delaRie,1988); précisée) acide asiatique (2 α, 3 β, 23trihydroxyursa12ène28oïque) (Mladenovic et Barkovic, 1940; Brewis et Halsall, 1961; Boiteau et Chanez,1964); acide 23hydroxy2,3sécours12ène2, 3,28trioique (2 →23) lactone(Brewis et al ,1970;Harrison et al ,1971) lactonehydroxyoléanonique(Poehland et al ,1987); noramyrone(noroléanane/ursane)(delaRie,1988) Tableau13Lesmoleculesayantlesqueletteursaneouoléananeidentifiéesdansla dammar

Présentation des résines végétales Page 54 Chapitre 1

Il faut noter que pour le noroléanane/ursane (l’autre nom de cette molécule est nor amyrone),lastructuren’estpasdéterminéeaveccertitude,àsavoirsic’estunoléanane ouunursane(MillsetWerner,1955;Poehland et al ,1987;delaRie,1988).

L’acideasiatique,appeléd’abordl’acidedammarolique,aétécaractériséparMladenovic et Barkovic (1940) qui l’ont isolé pour la première fois à partir de la résine dammar (Brewis et Halsall, 1961). Sa structure a été établie par Brewis et Halsall (1961) comme l’acide2 α,3 β,23trihydroxyursa12ène28oïque(BoiteauetChanez,1964).L’acide23 hydroxy2,3sécours12ène2,3,28trioique(2 →23)lactoneestprobablementunproduit formébiogénétiquementparl’oxydationd’acideasiatique(Brewis et al ,1970;Harrison et al ,1971).

Leshopanes

Les deux composés triterpéniques présents dans la résine dammar appartiennent aux hopanes.Cescomposéssontcitésdansletableau14etleursstructuressontprésentées dansl’Annexe5decemanuscrit:

Sourcebotanique Moléculesidentifiées

Dammar(source hydroxyhopanone(MillsetWerner,1955;Poehland et al ,1987;dela botaniquepas Rie,1988); précisée) 3acétoxy22hydroxyhopanone(Cerny et al ,1963) Tableau14Lesmoleculesayantlesquelettehopaneidentifiéesdansladammar

Présentation des résines végétales Page 55 Chapitre 1

6. Lamastic

Audébutdecemanuscrit,enprésentantlesrésinesnaturelles,ilaétémentionnéqu’il s’agitd’unmondericheettrèscomplexedeproduitsvégétauxnaturels.Lesconfusionset malentendus ont été présents depuis les temps anciens car ces produits sont en utilisation courante depuis des siècles.Différentes civilisations les ont utilisés pour des objectifsmultiples.Sionajoutelarichessedumondevégétaletlefaitquedesplanteset desarbrespeuvents’adapteràdiversesconditionsclimatiquesetàdifférentesqualitésde sols, notre recherche demande beaucoup plus de précisions. L’identification de ces résines est encore plus difficile quand on prend en considération que, par exemple, au 19 ème sièclelacommunicationétaitloind’êtrefacileetaccessiblecommeaujourd’hui,les informations voyageaient plus lentement et les imprécisions sur les noms de certains produitssonttoutàfaitcompréhensibles.Après,ilnefautpasoublierquechaqueancien peuplen’apaslaissédetracesprécisesécritessursonutilisationdesproduitsrésineuxet que certains noms viennent de langues locales, ce que rend nécessaire d’aborder la précisionbotaniquepourchaquerésineétudiéedurantcetravail.

6.1. Origine botanique de la mastic

La résine mastic est exsudée par les arbres appartenant à la famille des plantes dicotylédonesd’Anacardiaceae,quicompteselonWatsonetDallwitz,70genresrépartis en 600 espèces. Les informations botaniques sur la famille des Anacardiaceae sont présentéesdansletableau15.

Présentation des résines végétales Page 56 Chapitre 1

Règne Plantae Sousrègne Tracheobionta Division Magnoliophyta(Angiospermes) Classe Magnoliopsida(Dicotylédonesvraies) Sousclasse Rosidae Ordre Famille Anacardiaceae 70; parmi lesquels Pistacia, Anacardium, Magnifera, Genres Rhus,… Espèces 600 Tableau15InformationsbotaniquessurlafamilledesAnacardiaceae

Lenomdugenre Pistacia vientdelalangueperse, pistah signifiantl’arbreauxpistaches (Pistacia vera )(Langenheim,2003).

Legenre Pistacia compteentredixetvingtespècesdontlesplusrépanduessont:

• P. atlantica Desf.

• P. chinensis Bunge

• P. lentiscus L.

• P. palaestina

• P. terebinthus L.–produisantl’oléorésinelatérébenthine

• P. vera L.

Cesontdesarbustesdioïques,cequisignifiequelesfleursmâlesetfemellespoussentsur des arbustes différents. Ils poussent dans les régions de la côte méditerranéenne, au PortugaletenEspagne,Grèce,SyrieetIsraël,maisaussienAfriquedeNord,auMarocet enTunisie(Langenheim,2003),jusqu’enAmériqueetenInde.

Touteslesespècesde Pistacia produisentdelarésine,maisuniquement Pistacia lentiscus L. estutiliséepourcommercialisationdelarésinemastic,plusprécisémentlavariété Chia del’îleChiosenGrèce.C’estlaraisonpourlaquellecetteespèceestappeléeaussil’arbreà

Présentation des résines végétales Page 57 Chapitre 1 mastic.Lenom lentiscus seréfèreauxtissusenformedelentillesoùlarésineestsécrétée (Langenheim,2003).

L’industriedelaproductiondemasticestsituéedansleSudestdeChios,l’îlecultivant cetteespècedepuisl’Antiquité.Ilestpossibledetrouver Pistacia lentiscus var. Chia surles îlesvoisines,commeChypreetlaSicile,maisuncommerceréguliern’ajamaisétéétabli. Unedesraisonsestpeutêtrequelerendementetlaqualitédelarésineneconvenaient paspourêtreconsidéréecomme«vraiemastic»,lamasticdelameilleurequalité.Ilfaut noterqueseulementlesarbustesmâlessontcultivéspourlaproductiondelarésine,car lesarbustesfemellesneproduisentpaslarésinedequalitédemandée(Davidson,1948).

Les autres espèces du genre Pistacia produisent aussi de la résine, mais ce n’est pas la mastic. P. aethiopica KokwaroestuneespècepoussantenEthiopieetelleestconsidérée commeunevariétéde P. lentiscus (P. lentiscus var. emarginata Engl.)maisellepourraitêtre également considérée comme une variété de P.atlantica Desf. selon Parfitt et Badenes (1997)(de Vartavan, 2007). Pistacia atlantica Desf. produit de la résine qui a été parfois considéréecommedelatérébenthine,commercialiséesouslesnomsdifférents,comme Chios,Chio,térébenthineChian,oubaumedeChypre(MillsetWhite,1987;Papageorgiou et al , 1997). D’après certains auteurs, cette fausse appellation est le résultat de malentendusdanslessourcesdelalittératurebotanique,autrementditlenommastica été employé pour désigner les matériaux dont la source botanique n’a pas été précisée (BartonetSeoane,1956;Papageorgiou et al ,1997;deVartavan,2007).L’espèce Pistacia atlantica Desf.pousseenAfriqueduNordetlarésineexsudéeparcesarbresn’estpasla térébenthine, mais une résine jaunâtre et similaire à la mastic. La vraie source de la térébenthine est Pistacia terebinthus L. (de Vartavan, 2007) qui s’appelle aussi l’arbre à térébenthine.LarésinenomméemasticdeBombayd’Indeprovientdesespèces Pistacia khinjuk Stockset Pistacia cabulica Stock(Koller et al,1997). P. chinensis ,quiestrépandue d’Afghanistan,enChineetauxPhilippines,estlocalementutiliséepourlaproductionde vernis,comme P. mexicana ,quipousseauMexique(Langenheim,2003). P. eurycarpa Yalt. setrouveaunorddelaSyrie,SudEstdeTurquie,enIranetpossiblementenArménie(de Vartavan, 2007). P. falcata Becc ex. Martelli (Loret, 1949) est une espèce qui pousse en Ethiopie, Erythrée, Somalie et en Arabie Saoudite. P. saportae Burnat est considérée commeunhybrideentre P. lentiscus et P. terebinthus (Werner et al ,2001)qu’ontrouvesur leterritoired’Israël(deVartavan,2007).

Présentation des résines végétales Page 58 Chapitre 1

6.2. Récolte de la mastic

Dansl’arbre,larésineestplacéed’aborddanslestissussécrétoiresd’écorces,destigeset des branches, mais elle peut être retrouvée dans l’arbre même, dans les rayons vasculaires, conséquence du traumatisme de l’arbre (Grundwag et Werker, 1976). Les arbresàmasticsontdesarbustesàfeuillespersistantes,dehauteurde2à3mètres.Ils ontuneduréedevied’environ100ansetilscommencentàproduiredelarésineàpartir de leur cinquième année (L’ambassade grecque; Union des Producteurs de Mastic). La production maximale de la résine est rencontrée chez les arbustes en pleine maturité, vers50ou60ans.LacollectedemasticàChiosestcontrôléeetlimitéeparlaloiàune période de trois mois, de 15 juillet au 15 octobre, pour éviter l’acquisition de mastic d’hiver,quiestappeléelocalement kokkolyi ,dequalitéinferieure(Davidson,1948).

Avantdecommencerl’exsudation,lesolautourdesarbresestpréalablementpréparéet nettoyé,lespierresetl’herbedoiventêtreremplacésetlapoudredecalcaireestutilisée pournivelerlesol(Dietemann et al ,2003).Lasécrétiondelarésineestfacilitéeàl’aide d’entailles qui sont faites avec des outils pointus, sur le tronc et les branches. Ce processusestappelé broderie (L’ambassadegrecque;UniondesProducteursdeMastic). La résine, au départ parfaitement liquide, coule en formant les larmes (L’ambassade grecque;UniondesProducteursdeMastic).Larésinesècheàl’airelibrependant10à20 jours,cecidépenddutempsetdelatempérature,puisnettoyéeàlamain,lavéeavecde l’eauetparfoisavecdu«savonvert»quiestunproduitnaturel(Dietemann et al ,2003). Certainsauteursseméfientdulavageavecle«savonvert»,parrapportàlaqualitédela résine, car elle devient opaque et jaunâtre (Koller et al , 1997). Parallèlement à ces exsudations provoquées, il existe également des exsudations spontanées (Langenheim, 2003).

L’Union des producteurs de mastic de Chios a introduit récemment une nouvelle techniquederécolte(AssimopoulouetPapageorgiou,2004).Ils’agitdecollecterlarésine àl’étatliquide.Unagentstimulantestajoutéaprèsavoirfaitlaperforationsurl’arbre. Parcettetechnique,larésineresteliquideetpréserveuneodeurcaractéristique.L’agent stimulant(ethrel)estlàpouraiderl’exsudationdelarésineenquantitéplusimportante (Assimopoulou et Papageorgiou, 2004). Le principe actif d’ethrel est l’acide 2 chloroéthylphosphonique (CEPA), générateur de l’éthylène et il a été utilisé déjà pour étudier le mécanisme de coagulation du latex (Hanower et al , 1976). Comparée à la Présentation des résines végétales Page 59 Chapitre 1 méthode traditionnelle de récolte, la résine obtenue n’a pas tout à fait la même compositionchimiqueetlesquantitésdel’acidemasticadiénoniqueetde28noroléane 17ène3oneontaugmenté(AssimopoulouetPapageorgiou,2004).

6.3. Historique

Ils’agitd’unerésineconnuedepuisdessiècles,surtoutdanslebassinméditerranéen.La masticaétéutiliséeauMoyenOrient,durantlespériodesdel’Agedepierreetdebronze (Mabberley,1997).DansleBible,laplanteestappeléel’arbreàmastic(Apocrypha,Sus. 1.54).Sonnom«mastic»provientdel’utilisationdecetterésinecommeunmasticatoire (Langenheim,2003)etcetterésineestconsidéréecommelepremierchewinggumconnu.

Les plus anciens documents écrits viennent de Théophraste 400 ans avant JC (Langenheim,2003).Lesmédecinshelléniques,commeHippocrate,GalienetDioskouridis ont découvert les propriétés thérapeutiques de cette résine et ils l’ont employée pour traiter plusieurs maladies, surtout les infections avec la bactérie H. pylori et contre les mauxdedents.Leshistoriensd’époque,Hérodote,DiodorosSicéliotesetPlineontlaissé denombreuxtextessurl’utilisationetl’importancedelamastic,àCarthage,enAncienne EgypteetenArabie(L’ambassadegrecque,UniondesProducteursdeMastic).

Sous les Romains, la mastic continue de séduire le peuple mais aussi les empereurs, commeIliogavalos1 er ,quimélangeaitl’essencedelamasticavecduvinenfaisant«levin de mastic», masticatum. Les femmes de Rome et de Constantinople ont eu l’habitude d’utiliser le bois de Pistacia lentiscus , pour mâcher et se faire des curedents et pour le blanchissementdesdents.Cettecoutumeétaitrépanduejusqu’auMoyenAgeenFrance, PaysBas,AngleterreetEspagne(L’ambassadegrecque,UniondesProducteursdeMastic).

Durantl’époquebyzantine,lamastic,commelesautresrésinesdecettepériode,futtrès appréciée et chère, elle était uniquement accessible aux gens riches et influents (L’ambassadegrecque,UniondesProducteursdeMastic).

Lesvillagesgrecscultivantlamasticdevinrentcélèbresetconnuspendantlapériodede dominationOttomane.Ilsfournissentlamasticdemeilleurequalitédirectementpourle sultan,maisaussipoursesfemmesdanslesharemsàConstantinople.

Présentation des résines végétales Page 60 Chapitre 1

Lesdomainesd’utilisationdelamasticsontnombreux,commeenmédecine,pharmacie, cosmétologieetencuisine,ainsiqu’enartetdansl’industrie.Cetterésineestrestéetrès importanteetrégulièrementemployéejusqu’ànosjours.

6.4. Le commerce de la mastic

Lamasticfutconnueautraversdesvoyageursetvisiteursdel’ île,quiontcommencé à veniràpartirdu10 ème siècleaprèsJC.L’ îledeChiosestsituéeenmerEgée,prochedela Turquie.Ellesetrouveaumilieudesroutesmaritimesentrel’Asieetl’Europeetl’Egypte et le PontEuxin (nom de la mer Noire dans l 'Antiquit é grecquedéf. Dictionnaire Le Robert,2011)etsapositionprivilégiéeajouéunrôleimportantpourledéveloppement économiquedel’ île.L’ île,àtraversl’histoire,aététrèsintéressantepourdenombreux conquérants de l’Antiquité, surtout à cause de son large port (L’ambassade grecque, UniondesProducteursdeMastic).

Levraidéveloppementcommercialdelamasticfutau14 ème siècle,grâceauxGénois,qui ont formé Maona, une société commerciale, pendant qu’ils gouverneraient sur l’ île. C’était une sorte d’entreprise d’actionnaires, qui avait le monopole mais aussi qui a organisépourlapremièrefoislecommercedemastic.LepersonnelemployéàMaonaa étéformépourcetravailetégalementpourlecontrôled’éventueltraficdemastic.Maona a gardé un contrôle complet sur la production et le commerce de mastic (L’ambassade grecque,UniondesProducteursdeMastic).

L’ îledeChiosestdevenueterritoiresouscontrôledesOttomansau16 ème siècle.Lamastic continuedefasciner,alorslesTurcsl’exportentenOriento ùellefutconsomméedansles harems.L’attirancedesTurcspourlamasticlesconduitàidentifierl’ileàcetterésineetà luidonnerlenom«sakiz»,cequisignifiemasticenturcetcenomesttoujoursutiliséde nosjours(L’ambassadegrecque,UniondesProducteursdeMastic).

En1912,Chiosredevientlibreetlecommercedelamasticn’estpluscommeavant,peude marchands l’exploitent et le prix baisse. L’apparition du docteur Georgios Stagkoulis (19011978),changelasituation.Ilaétélepremierprésidentdel’Uniondesproducteurs

Présentation des résines végétales Page 61 Chapitre 1 de mastic de Chios, nommé sur cette fonction en 1938. Il a consacré de nombreuses annéesàlaprotectiondesproducteursdemastic.

Aujourd’hui,l’UniondesproducteursdemasticdeChiosal’exclusivitédel’exploitation de la mastic. C’est une organisation qui développeson commerce et protège le produit commelesproducteurs(L’ambassadegrecque,UniondesProducteursdeMastic).

6.5. Utilisations

Lesdomainesd’utilisationdelamasticsontnombreux.Commecelaaétédéjàmentionné danscemanuscrit;lespeuplesanciensontdécouvertleursdiversespropriétésetilsl’ont employée largement. C’est la matière première pour la fabrication des boissons alcoolisées, comme l’apéritif «mastiha» et la liqueur de mastic. La mastic est employée comme épice à partir du Moyen Age et elle rentre toujours dans certaines recettes de desserts(L’ambassadegrecque,UniondesProducteursdeMastic).

Les anciens égyptiens l’ont employée pour mélanger avec d’autres résines, comme l’olibanetlamyrrhe,quiontservipourlesprocessusdemomification(Duke,1985).C’est une des raisons pour laquelle la mastic est souvent retrouvée dans des échantillons archéologiques(deVartavan,2007).

La mastic a été utilisée en médicine dentaire, pour le durcissement des gommes, pour soulagerlesmauxdedentsetpourremplirlescavités.Elleestutiliséepourlaproduction desfilschirurgicaux,aveclacolophane,quisontautorésorbésparl’organisme(Jost et al , 1989). Gr âce à son odeur agréable, cette résine est aussi employée en cosmétologie et parfumerie. En addition à son odeur, la mastic possède aussi des propriétés bénéfiques pourlapeau(Lesesne,1992).Lespropriétésantimicrobiennesdelamasticontfaitpartie denombreusesétudesquimontrentquel’additiondelamasticauxculturesdecertaines bactéries,comme Staphylococus aureus , Salmonella enteritidis et Pseudomonas spp.empêche leur développement. Cette réaction d’inhibition s’est montrée plus performante sur les bactéries grampositives que sur les bactéries gramnégatives (Shelef et al , 1980). Ces propriétés peuvent être utilisées aussi pour fabriquer les agents de conservation alimentaireàbasedesproduitsnaturels(Langenheim,2003).Ilaétéaussirapportéquela

Présentation des résines végétales Page 62 Chapitre 1 mastic possède des propriétés anticancérigènes (Hartwell, 1967; Duke, 1983), antioxydantes (Assimopoulou, 2005), elle poss ède une action pour tuer la bactérie Helicobacter pylori (Huwez et al ,1998;Bona et al ,2001)etelleaaussidesactivitésgastrique etduodénaleantiulcéreuse(AlSaid et al ,1986).

6.6. La mastic comme vernis artistique

Avecladammar,lamasticestunerésinetrèsimportantepourlafabricationdesvernis artistiques.Lamasticestintroduitedanslemondedel’artbienavantladammar.Apartir du9 ème siècle,lamasticaservipourpréparerlesvernis,d’abordavecdel’huiledelinen mélangeaveclacolophaneetlasandaraque(GettensetStout,1966).Lesréférencesfaites par John Singleton Copley prouvent que la mastic a été mélangée avec l’huile de térébenthine au 18 ème siècle (Copley, 1914). Dans son livre, Copley donne 1775 recettes pourfabriquerlevernis.Ilécritquedanslesannées1770,levernisàbasedemasticaété leplusrecommandéenGrandeBretagne.Enmêmetemps,àParis,lamastics’estvendue assezchère,presquecinqfoispluschèrequelasandaraque(Watin,1774),cequiprouve que cette résine a été bien connue, appréciée et valorisée. Carlyle a étudié les recettes traditionnellesenGrandeBretagnedu19 ème siècleetilmentionnequelamasticaététrès souventutiliséepourlapréparationdesvernis(Carlyle,1991).Lesartistesdu19 ème siècle, ycomprislespeintresdesBalkansetdesterritoiressouslesAustrohongrois,ontaussi utilisélesvernisàbasedecesdeuxrésines.

Latendanceàjaunirenvieillissantplusfortementqueladammarafaitquelamastica peuàpeuperdusapopularitéparmilesartistesetellefutremplacéeparlesvernisàbase de dammar (Feller et al , 1985). Les deux résines sont sensibles aux craquelures. De nouvellesétudesmontrentquelesvernisàbasedemasticjaunissentfortement(Carlyle et al ,1998).Aujourd 'hui,ladammaresttoujoursemployéepourlafabricationdevernis;la masticbeaucoupmoins(Wenders,1998).

Présentation des résines végétales Page 63 Chapitre 1

6.7. Composition chimique de la mastic

La partie triterpénique de la mastic a été déjà profondément étudiée et une grande majorité des composés triterpéniques sont identifiés (Barton et al , 1956; Seoane, 1956; Boar et al ,1984;Marner et al ,1991;Papageorgiou et al ,1997;Koller et al ,1997).

Lestriterpènesdelamastic,commeceuxdeladammar,ontdessquelettestétracycliques, de type tirucallane et dammarane et des squelettes pentacycliques comme ceux d’oléananeetlupane.Contrairementàdammar,lamasticnecontientpasdemoléculesà squelette ursane (Mills et White, 1987). Comme chez la dammar, la mastic contient les moléculestriterpéniquesbicycliquesettricycliques(Boar et al ,1984;Marner et al ,1991), maisaussidescomposéstrèsoxydésontétédécouverts dans les deux résines fra îches (Zumbühl et al ,1998).

Généralement,danslesrésinesprovenantdesespèces Pistacia, ilestobservéquecertaines structures sont rencontrées plus souvent, comme les oléananes insaturés (12oléan ène, 18oléan ène,28nor17oléan ène),lestirucallanesinsaturés(7tirucall ène,24,25dehydro 7tirucall ène,8tirucall ène,24,25dehydro8tirucall ène),lesdammaranesetleslupanes, saturésetinsaturés(lup èneet12lup ène)(AssimopoulouetPapageorgiou,2005).

Lesdammaranes

Lesmoléculespossèdantcettestructuresontengénéralcommunesauxrésinesdammar etmastic.Ils’agitdecomposésprésentsdanslafractionneutredelarésine(Tableau16) etleursstructuressontdonnésdansl’Annexe5decemanuscrit.

Sourcebotanique Moléculesidentifiées dammaradiénone(Marner et al ,1991); Mastic( P. lentiscus ) hydroxydammarénone(Marner et al ,1991); 3acétoxyhydroxydammarénone(Marner et al ,1991) (20 S)3βacétoxy20hydroxydammar24ène (Assimopoulou et Papageorgiou,2005) P. lentiscus var. Chia 20,24l’époxy25hydroxydammaren3one (Assimopoulou et Papageorgiou,2005) Tableau16Lesmoleculesayantlesquelettedammaraneidentifiéesdanslamastic

Présentation des résines végétales Page 64 Chapitre 1

Récemment,deuxmoléculesdetypedammaraneontétéidentifiéesdanslarésinemastic (P. lentiscus var. Chia ), dérivé 3 βhydroxydammarane et dérivé 3 βhydroxyepoxy dammarane, qui ont la structure du dammarane oxydé avec un anneau de furane. Ils possèdent les substituents dont la nature n’est pas encore établie (Assimopoulou et Papageorgiou,2005).

Lesoléananes

De nombreuses molécules identifiées dans la résine mastic possèdent un squelette oléanane, saturé et insaturé. Parmi elles, un certain nombre de molécules peut être caractérisécommeétantdesdérivés:12oléan ène,18oléanèneet28nor17oléanène.

Jusqu’au nosjours, treinte molécules ont été identifiées d’avoir une structure oléanène (cf.Annexe5)etellessontcitésdansletableau17.

L’acide moronique est un composé présent dans la mastic fraîche mais il est aussi retrouvédansdeséchantillonsdemasticvieilliecarc’estunemoléculetrèsstable(van derDoelen et al ,1998;Stern et al ,2003).Cecomposésertcommemarqueurchimiquepour l’identificationdelarésinemasticdansleséchantillonsarchéologiques(Stern et al ,2003).

Deuxmolécules(28noroléan12ène3olet3 βacétoxy12oléanéne)sontdescomposés trouvés dans la résine mastic obtenue par nouvelle méthode de récolte (et justement, absentes dans les résines récoltées traditionnellement), avec un agent stimulant (cf. le paragraphe6.2.)((AssimopoulouetPapageorgiou,2005).

Présentation des résines végétales Page 65 Chapitre 1

Sourcebotanique Moléculesidentifiées βamyrine(3 βOléan12ène3ol)(Marner et al ,1991); βamyrone(Oléan12ène3one)(Marner et al ,1991); norβamyrine(Marner et al ,1991); nor βamyrone(Marner et al ,1991); noroléan17èn3one(Koller et al ,1997); 28hydroxy βamyrone(Marner et al ,1991); Mastic( P. lentiscus ) acideoléanolique(Papageorgiou et al ,1997); acideoléanonique(Seoane,1956;Papageorgiou et al ,1997); aldéhydeoléanonique(Marner et al ,1991); acide18 αHoléanonique(Papageorgiou et al ,1997); germanicol(Marner et al ,1991); acidemoronique(Papageorgiou et al ,1997) 3oxy28noroléan12ène; acétatede11oxoβamyrine; acide3 βacétoxy6βhydroxyoléan18ène28olïque; oléan18ène3one; oléan18ène3ol; acide11oxo3βhydroxy28noroléan17ène6oïque; 3βhydroxy6βhydroxyméthyl28noroléan17ène; 3βhydroxy28noroléan17ène6al; P. lentiscus var. Chia 28noroléan12,17diène3one; 6méthyl28noroléan17ène3one; 3métoxy28noroléan17ène; 3βacétoxy28noroléan17ène; 3oxo28noroléan17ène6al; 3βhydroxy6méthyl28noroléan17ène; 28nor17oléanen3ol; acideoléan12,18diène3olïque (AssimopoulouetPapageorgiou,2005) Tableau17Lesmoleculesayantlesqueletteoléanèneidentifiéesdanslamastic

Présentation des résines végétales Page 66 Chapitre 1

Lestirucallanes

Treize composés ayant un squelette tirucallane (cf. Annexe 5) ont été mis en évidence dans la résine mastic (Barton et Seoane, 1956; Seoane, 1956; Marner et al , 1991; Papageorgiou et al ,1997;AssimopoulouetPapageorgiou,2005)etellessontcitéesdansle tableau18.

Sourcebotanique Moléculesisolées acide masticadiénonique (7tirucallène) (Barton et Seoane, 1956; Papageorgiou et al ,1997); acide isomasticadiénonique (8tirucallène) (Seoane, 1956; Papageorgiou et al ,1997); acidemasticadiénolique(Papageorgiou et al ,1997); Mastic (P. lentiscus) acide3épi isomasticadiénolique(Papageorgiou et al ,1997); acide 3Oacétyle2épi masticadiénolique (Papageorgiou et al , 1997); acide 3Oacétyle2épi isomasticadiénolique (Papageorgiou et al , 1997); tirucallol(BartonetSeoane,1956;Marner et al ,1991) acide 3 βacétoxy6βhydroxydihydroisomasticadiénolïque (dans larésinerécoltéedefaçontraditionnelle); aldéhyde isomasticadiénolique (dans la résine récoltée de façon traditionnelle); acide 11oxomasticadiénonique (dans la résine récoltée avec un agentstimulant); acide 3acétoxy3épimasticadiénolique (dans la résine récoltée P. lentiscus var . Chia avecunagentstimulant); acide3acétoxy3épiisomasticadiénolïque(danslarésinerécoltée avecunagentstimulant); l'acideisomastica8,11(12)dienolïque(danslarésinerécoltéeavec unagentstimulant); l'aldéhyde3 βacétoxyisomasticadiénolique(danslarésinerécoltée avecunagentstimulant); (AssimopoulouetPapageorgiou,2005) Tableau18–Lesmoleculesayantlesquelettetirucallaneidentifiéesdanslamastic

Présentation des résines végétales Page 67 Chapitre 1

Les marqueurs chimiques pour l’identification de la résine fra îche possèdent cette structuredetirucallanes.Ils’agitdesacidesmasticadiénoniqueetisomasticadiénonique et leurs dérivés (Assimopoulou et Papageorgiou, 2005). Avant dans la littérature ces moléculesontétécaractérisées àtortaveclastructuredelanostane(Papageorgiouet al , 1997;RegertetRolando,2002),quiontaussiunsquelettetriterpéniquetétracyclique,qui ressembleauxtirucallanes(AssimopoulouetPapageorgiou,2005).

Leslupanes

Parmi les molécules présentes dans la mastic ayant le squelette lupane, on rencontre quantre molécules identifiéesjusqu’au nosjours. Elles sont citées dans le tableau 19 et leursstructuressontdonnéesdansl’Annexe5decemanuscrit.

Sourcebotanique Moléculesisolées lupéol(Marner et al ,1991); Mastic (P. lentiscus) norlupéone(Marner et al ,1991); lupénone(AssimopoulouetPapageorgiou,2005); P. lentiscus var . Chia acide3 βacétoxy20,30déhydro12lupène28olïque; (AssimopoulouetPapageorgiou,2005) Tableau19Lesmoleculesayantlesquelettelupaneidentifiéesdanslamastic

Triterpènesbiettricycliques

La mastic possède aussi des molécules avec la structure bicyclique et tricyclique (cf. Annexe5)quisontcitéesdansletableau20.

Sourcebotanique Moléculesisolées (3L,8R)3,8dihydroxypolypoda13E,17E,21triène; (8R)3oxo8hydroxypolypoda13E,17E,21triène; Mastic (P. lentiscus) 3hydroxymalabarica14(26),17E,21triène; 3oxomalabarica14(26),17E,21triène; (Boar et al ,1984;Marner et al ,1991) Tableau20Lesmoleculesayantlesquelettebicycliqueoutricycliqueidentifiéesdansla mastic

Présentation des résines végétales Page 68 Chapitre 2

Chapitre2:

Étudeanalytiquedesrésinesvégétales

Étude analytique des résines végétales Page 69 Chapitre 2

*~*

Ce chapitre regroupe les résultats obtenus sur les résines triterpéniques selon divers protocoles d’extraction et avec différentes techniques analytiques telles que la spectroscopieInfraRougeàTransforméedeFourier(IRTF),laChromatographieLiquideà Haute Performance couplée à une double détection associant en série un détecteur à barrette de photodiodes et un fluorimètre (CLHP/UV/Fluorimétrie) ainsi que la ChromatographieenPhaseGazeusecoupléeàunspectromètredeMasse(CPG/SM).

L’objectif de cette étude est d’élaborer des protocoles d’extraction performants afin d’étudier ces matériaux organiques complexes et d’appliquer les résultats obtenus à la caractérisationd’échantillonsdenatureartistiqueouarchéologique.

A. Etude par Spectroscopie InfraRouge à TransforméedeFourier(IRTF)

L’InfraRouge à transformée de Fourier (IRTF) est une technique spectroscopique indispensable pour l’analyse de tout type d’échantillons commerciaux, archéologiques, organiquesouinorganiques.C’estunmoyendediagnosticpermettantdedéterminerla naturedesliaisonschimiquesprésentesdansunemolécule(Brügel,1962;Colthup,Dalyet Wiberley, 1975; Diem, 1994; Banwell et MCCash, 1994; Brown, 1998). Dans notre laboratoire, c’est la première technique d’analyse qui est employée pour approcher la naturedel’échantillonetainsiobtenirdesinformationsdebaseconcernantlematériel analysé.

Lerayonnementinfrarougefutdécouverten1800parWilliamHerschel,quiaétudiéses effetsthermiques(©2012,EncyclopædiaUniversalisFrance).Latechniqueellemêmeest basée sur l’absorption des rayonnements infrarouge. Le rayonnement infrarouge fait partie du rayonnement électromagnétique de la lumière, il occupe le domaine de nombres d’onde entre 4000 cm 1 et 400 cm 1. La méthode d’analyse par infrarouge est appliquée aux molécules possédant un moment dipolaire pouvant interagir avec le rayonnement infrarouge. Quand le rayonnement infrarouge est envoyé sur un

Étude analytique des résines végétales Page 70 Chapitre 2

échantillon,safréquenceetsonénergievontexciterlesélectronsprésents.Sesliaisons chimiques vont vibrer avec une fréquence précise et au final, l’échantillon va absorber l’énergie de l’onde excitatrice correspondante. Plus précisément, les vibrations de l’échantillon qui produisent une variation du moment dipolaire absorbent la fréquence infrarouge correspondante. Le spectre en fréquence obtenu représente l’empreinte digitaledel’échantillon.L’expériencemontrequecertainesfréquencesdevibrationsont propresàcertainsgroupesdemoléculesetellesconfirmentlaprésencedecegroupement chimique dans la molécule ou dans l’échantillon étudié (Herzberg, 1945; Wojtkowiak et Chabanel, 1977; Haken et Wolf, 1995; Carter, 1998; McHale, 1999). Il existe un grand nombre de vibrations moléculaires qui peuvent être très complexes. Les vibrations simplessontpartagéesendeuxgroupes:lesvibrationsdedéformation(«bending»)etles vibrations d’élongation («stretching») qui se déclinent en fonction de leur symétrie (Smith,1979).

Concernantdelarégiondel’infrarouge,onpeutobserverdifférentsphénomènes:

• Leprocheinfrarouge–vibrationsharmoniquesetcombinaisons

• Lemoyeninfrarouge–bandesfondamentales

• Lelointaininfrarouge–bandesfondamentalesetrotationspures

Laspectroscopieinfrarougepermetd’analyserdiverstypesd’échantillons,quelquesoit leur état: liquide, solide ou gazeux. De plus, elle peut être couplée avec d’autres techniques analytiques, comme les outils chromatographiques (CPG/IR et CLHP/IR). L’analyse par infrarouge peut se faire par transmission et absorption (IRTF) et par réflexion(ATR,RDetréflexionspéculaire).

Danslecadredecetravail,l’analyseparIRTFaétéutiliséepourétudierleséchantillons picturauxsupposéscontenirdesvernisàbasederésinenaturelle.Touteslesanalysesont étéfaitesenmodetransmission,aveclapréparationd’unepastilledeKBr( PO1) .

Étude analytique des résines végétales Page 71 Chapitre 2

1. Etude des résines végétales par IRTF

En général, les résines naturelles triterpéniques sont caractérisées par les bandes suivantesquiapparaissentsurlespectreIRTF:

• banded’élongationvers3500cm 1,présencedegroupement–OH

• fortebanded’absorptionentre17151695cm 1,parlegroupementC=O

• faiblebanded’absorptionvers1240cm 1,parlegroupementCO

• banded’élongationpointue,forteabsorptionentre29602930 cm 1et28752865 cm

1 ,parlesgroupementsméthyliques(CH 3)et(CH 2)

• bandededéformationentre1467–1448 cm 1et1387–1382 cm 1,parlesliaisonsCH (Derrick,1989)

• bandes apparaissant dans la zone entre 1200 et 500 cm 1 et représentant des bandesd’empreintesdigitales;ellessontcaractéristiquespourchaquesubstance.

LestroisrésinesétudiéesontdonnédesspectresIRTFsimilaires.

100

90

80

70

60

50 %T 989,51

40 1244,36 1455,79 1379,20 30 1716,11 1026,95 3436,58 20

10

0 2947,99

4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure11SpectreIRTFobtenupourl’olibancommercialdeSomalie(StéEncensdu monde)

Étude analytique des résines végétales Page 72 Chapitre 2

Surla figure11onobserveunefortebanded’élongation à2947cm 1,quicorrespond à

1 l’absorptiondesgroupements–CH 3,suivid’unebandemoinsprononcéevers2850cm qui confirme la présence des groupements CH 2 qui absorbent dans ce domaine. Sur les spectresdesrésinesdedammaretdemastic (Figures12et13)onretrouvedesbandes similaires,à2953et2868cm 1pourladammaretà2948et2873cm 1pourlamastic.

Labanded’élongation produiteparl’absorptiondugroupement–OH(liaisonOHlibre) estsituéeà3436cm 1,elleestpointueetétroitesurlespectred’oliban(Figure11).Elle figuresurlesspectresdeladammaretdelamasticà3435cm 1.Surlesspectresdestrois résines (Figures 11, 12 et 13), elle est d’une intensité plus faible que les deux bandes correspondantàl’absorptiondesgroupements–CH 3et=CH 2.

100

90

80

70

60

50 %T

40 1635,73

30 3786,93 1381,85

20 1705,45

10 2868,76 1457,33

0 3435,51 2953,57

4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure12SpectreIRTFobtenupourladammarcommerciale(StéEncensdumonde)

Unebandedeforteintensité,trèspointuecorrespondantàl’absorptiondugroupement cétonique (C=O) est située à 1705 cm 1 sur les spectres de la dammar et de la mastic (Figures12et13).Elleestépauléeparuneautrebandeà1635cm 1qu’ondistinguesurla figure12.L’intensitédecettebandeestfaibledansl’ensemble,maissurlesspectresde l’olibanetdelamastic(Figures11et13)elleestencoremoinsprononcée.LesliaisonsCH présentes dans ces trois résines donnent deux bandes de déformation pointues et prononcées,situéesà1455età1379cm 1(figure11),à1457età1381cm 1(figure12)età 1459età1381cm1(figure13).

Étude analytique des résines végétales Page 73 Chapitre 2

100

90

80

70

60

50 %T 1115,34 40 1184,33

30 1246,00 1459,06

20 1161,01 2873,01

10 3435,22 1381,85 1705,24 0 2948,36

4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure13SpectreIRTFobtenupourlamasticcommerciale(StéKremer)

Surlespectredel’oliban(figure11)etdelamastic(figure13),onobserverespectivement lamêmebandeà1244cm 1età1240cm 1.Ellecorrespondàl’absorptiondugroupement CO,présentdanslesacidescarboxyliques.Cettebandeestabsentesurlespectredela dammar(Figure12).Lesbandesapparaissantaudessousde1200cm 1appartiennentàla zoned’empreintedigitalecaractéristiquepourchaquesubstanceétudiée.

100 Dammar brut 95 Mastic Kremer brut

90

85

80

75

70

65

60

55 %T

50

45

40

35

30

25

20

15 10 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure14SpectresIRTFsuperposésdelamasticcommerciale(StéKremer)etdela dammarcommerciale(StéEncensduMonde)

Lesrésinesdammaretmasticdonnentunspectretrèssimilaire,carellescontiennentun grandnombredecomposéscommuns.Onpeutlevoirsurlafigure14,représentantune

Étude analytique des résines végétales Page 74 Chapitre 2 superpositiondecesdeuxspectres.Cesdeuxrésinesontétélargementutiliséesdansle domaine du patrimoine culturel et elles sont souvent étudiées ensemble. On peut conclurequ’ilesttrèsdifficilededistinguercesdeuxrésinesseulementàpartirdeleur spectre IRTF. Les résines végétales ont une composition chimique complexe, elles possèdentungrandnombredemoléculesdifférentes.L’étudeparIRTFoffredemeilleurs résultatssilasubstanceétudiéeestpure,cequin’estpaslecasdanscetravail.

2. Etude de cas par IRTF

2.1.Etudedeséchantillonsartistiques

Sept échantillons ont été prélevés sur six tableaux de la Galerie nationale de Bosnie Herzegovinedansdeuxséries,en2010(No2,No3etNo4)eten2011(No1,No2,No3et No4). Il s’agit d’œuvres datant de XX ème siècle, de peintres renommés des Balkans représentant la richesse culturelle en BosnieHerzégovine. Les informations supplémentaires sur les œuvres et les peintres sont regroupées dans l’annexe 4 de ce manuscritetlafiguresuivantemontrequelquesœuvresanalyséesaveclesendroitsd’où leséchantillonsontétéprélevés(Figure15).

Étude analytique des résines végétales Page 75 Chapitre 2

Figure15LesœuvresanalysésdelaGalerieNationaledeBosnieHerzégovine

Ilestsupposéparleconservateur(SanjinLugić)quecesœuvrescontiennentunvernisà basederésinenaturelle.LesseptéchantillonsontétéanalysésparIRTFetlesspectres obtenus se ressemblent fortement, comme on peut observer sur les figures 16 et 17, correspondantauxdeuxsériesdeprélèvementsquiregroupentlesspectressuperposés.

Étude analytique des résines végétales Page 76 Chapitre 2

100 Ech no 2 Amra 95 Ech no 3 amra Ech no 4 amra 90

85

80

75

70

65

60

55 %T

50

45

40

35

30

25

20

15 10 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure16SpectresIRTFsuperposésd’échantillonsprélevésen2010

100 Dzenan ech No 1 95 Dzenan ech No 2 Dzenan ech no 3 90 Dzenan ech no 4 85

80

75

70

65

60

55 %T

50

45

40

35

30

25

20

15 10 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure17SpectresIRTFsuperposésd’échantillonsprélevésen2011

Lesspectresobtenusrévèlentlaprésencedebandesà3430cm 1(OH)surlesfigures16et 17. Les bandes entre 2900 et 2800 cm 1 sont présentes sur la figure 16 chez deux échantillons(éch.2etéch.3).Letroisièmeéchantillonpossèdedeuxbandestrèscourtes et de faible intensité, comme l’ensemble des échantillons sur la figure 17. Les bandes correspondantàl’absorptiondesgroupementsC=OetCOsontretrouvéessurlafigure16 (éch. 2 et éch. 3). Elles sont absentes sur la figure 17. Après avoir fait la recherche bibliographique pour voir la correspondance entre notre base de données et les échantillons étudiés, les meilleurs coefficients de corrélation ont été trouvés avec les résines acryliques commercialement disponibles sous les noms Plextol D360, Rohagit

Étude analytique des résines végétales Page 77 Chapitre 2

SD15 et Primal. Ce sont des résines largement employées dans les processus de restaurationetconservationdesœuvrespeintes(tableau21).

PlextolB360 RohagitSD15 Réf. Primal(%) Autre(%) (%) (%) No2(2010) 76,18 80,31 69,83(gommevégétale) No3(2010) 72,08 73,98 73,89 No4(2010) 57,44 78,50 60,72(PlextolB500) No1(2011) 55,83 53,30 50,32 No2(2011) 58,80 54,93 56,30 No3(2011) 70,97 80,08 59,33 No4(2011) 59,88 59,90 56,66 Tableau21Coefficientsdecorrélationaprèsl’analyseIRTFcomparéeaveclabasede données

Lebutdecetravaildethèseconsistaitàétudierlesrésinesvégétalesnaturelles.D’après ces premiers résultats obtenus, le choix s’est focalisé sur l’étude de l’échantillon No 2 (2010) pour lequel on a relevé un coefficient de corrélation non négligeable avec une substancenaturelle(gommevégétale),sonspectreIRTFestdonnésurlafigure18.

100

90

80

70

60 651,07 1173,25 1382,95

50 2860,18 %T 670,55

40 1642,25 1251,01 1457,87 2929,51 30

20 1708,84

10

-0 3439,70

4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure18SpectreIRTFobtenupourEch.2(2010)

D’une part, on observe la présence des bandes à 3439, 2929, 2860, 1708 et 1642 cm 1, communesaveclesgommesrésinesvégétalesdammaretmastic.Unecomparaisonentre cesdeuxrésinesetcetéchantillonaétéfaiteetlasuperpositiondecestroisspectresest présentéesurlafigure19.

Étude analytique des résines végétales Page 78 Chapitre 2

100 Ech no 2 Amra 95 Mastic Kremer brut Dammar brut 90

85

80

75

70

65

60

55 %T 50

45

40

35

30

25

20

15 10 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure19SuperpositiondespectresIRTF:gommesrésinesdammaretmasticavecl’éch. No2(2010)

Surlafigure19onpeutobserverlesbandessimilaires.Lespectreappartenantàl’éch.No 2 (2010) en violet se distingue bien des deux autres spectres appartenant aux résines végétales.D’autrepart,lesrésultatsfournisparlabanquededonnéesinterneontproposé une forte ressemblance avec des résines acryliques Plextol B360 et Primal et la figure suivante (Figure 20) présente la superposition des spectres de ces deux résines synthétiquesetl’éch.No2(2010).

75 Ech no 2 Amra Plextol D360 70 Primal

65

60

55

50

45 %T 40

35

30

25

20

15

10 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure20SuperpositiondespectresIRTF:résinesPrimaletPlextolB360avecl’éch.No2 (2010)

Étude analytique des résines végétales Page 79 Chapitre 2

La ressemblance entre ces trois spectres est remarquable. Les bandes présentes sur les troisspectressontenaccord,l’intensitéestpresqueégaleà3440cm 1.Ladoublebande entre2900et2800cm 1correspondàl’élongationetl’absorptionparlesgroupements–

CH 3etCH 2qu’onretrouveaussidanslesrésinessynthétiques,maiselleestmoinsforte et moins prononcée que dans le cas des résines naturelles (Figures 11, 12 et 13). Les bandesentre1700et1600cm 1s’accordentaussitrèsbienentrecestroisspectres.

Pourconclure,aprèsavoirétudiélesrésultatsobtenus,onpeutdirequelaplupartdes échantillonsprélevésdanslaGalerieNationaleàSarajevonecontiennentpasunvernisà basederésinenaturelle.Cependant,undoutepersistepourl’échantillonréférencéNo2 (2010); une analyse chromatographique (CPGSM) va suivre pour confirmer ou non la présenced’unerésinenaturelleauseinduvernis.

2.2.Etudedel’échantillonarchéologique

Dans ce travail, deux échantillon archéologiques ont été étudiés, référencés G12 et G14 (cf. partie 1.1.1.). Une première étude scientifique de la collection Victor Loret a été menéeilyadéjàplusieursannéesaulaboratoire(Vieillescazes,1992).Danslecadred’une collaborationavecleprofesseurJ.ClaudeGoyon(UniversitéLyon2)égyptologue,certains spécimens avaient été identifiés avec les moyens analytiques de l’époque. La célèbre exposition «L’Egypte Antique à travers la collection d’Egyptologue Victor Loret» au muséedesBeauxArtsdeLyonen2007estvenuemettreenlumièrelarichesseetl’intérêt de cette collection. Notre laboratoire a été contacté par parfaire cet inventaire scientifique. Il était donc important dés lors de confirmer par les nouvelles techniques analytiques du laboratoire les identifications de certains échantillons (G12 et G14) et d’optimisercesprotocolesexpérimentaux.C’estcequenousavonsdéveloppédansnotre travail.

L’échantillonG12provientdel’ancienneEgypte,deDahchourXII ème dynastieduMoyen Empire, de la collection Victor Loret (Lyon, France). L’échantillon est une substance résineuse retrouvée dans le tombeau de la princesse Satmerhout, la sœur de roi AmenemhatI,durantlamissiondeJacquesdeMorgan(18941895).

Lespectreobtenuaprèsl’analyseparIRTFestprésentésurlafigure21.

Étude analytique des résines végétales Page 80 Chapitre 2

100

90

80

70

60

50 %T

40 670,06 30 1113,05 1077,82 20 1258,42 1183,36 1457,95 1383,38 2875,82 1652,74

10 1414,86 2955,25 -0 3443,41 1706,25

4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure21SpectreIRTFdel’échantillonDahchourG12

Labanded’élongationprovoquéeparl’absorptiondugroupement–OH,situéeà3443cm 1

1 estfortementprononcée,maisn’estpastrèslarge.Lesabsorptionsde–CH 3à2955cm et 1 de CH 2 à 2875 cm ont une forte intensité. La bande d’absorption par le groupement cétoniqueC=Oà1706cm 1épauléeparunepetitebandedeplusfaibleintensitéà1652cm 1 fait référence aux spectres obtenus après l’analyse par IRTF des résines dammar et mastic.Surlafiguresuivante,lesspectresenquestionsontsuperposés(Figure22).

100 Dachour 12 95 Mastic Kremer brut Dammar brut 90

85

80

75

70

65

60

55 %T 50

45

40

35

30

25

20

15 10 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Nombre d'onde (cm-1)

Figure22SuperpositiondespectresIRTF:résinesdammaretmasticavecl’éch. DahchourG12

Étude analytique des résines végétales Page 81 Chapitre 2

Laressemblanceentrecestroisspectresestflagrante.Lesdeuxfortesbandesà1457età 1383cm 1s’accordentparfaitementavecdesbandescorrespondantessurlesspectresdela dammar(à1457età1381cm 1)etdelamastic(à1459età1381cm 1).

Le contexte historique et géographique de l’échantillon Dahchour G12 (Vieillescazes, 1992) nous permet de supposer que cet échantillon provenant de l’ancienne Egypte pourrait contenir de la mastic, qui est une résine connue et utilisée depuis très longtemps,surtoutdanslebassinméditerranéen.Parcontre,ladammarestunerésine asiatique,iln’existepasdedonnéesécritespourl’utilisationdecetterésineenancienne Egypte,alorsonpeutl’excluredecetteétude.

Pourconclure,l’analyseparIRTFdel’échantillonarchéologiqueDahchourG12aouvertla possibilitéd’identifierunerésinevégétalequicontient,trèsprobablementdelamastic, maisuneétudechromatographiquesupplémentairevapermettrederévélersonidentité avecprécision.

Étude analytique des résines végétales Page 82 Chapitre 2

B. Lestechniqueschromatographiques

Les techniques chromatographiques sont des techniques séparatives employées pour étudieretanalyserlesmélangesmoléculaires.Lebutestdeséparerlesconstituantsetde déterminer précisément chaque molécule présente d’un mélange complexe. Aussi l’identification de toutes les molécules présentes est parfois rendue impossible, notammentàcausedesinteractions in situ .

Lachromatographieestuneméthodephysiquedeséparationoùlesmoléculesdesoluté sedistribuententredeuxphases,laphasestationnaireetlaphasemobile.Laséparation des molécules est conditionnée par les différences des coefficients de distribution des moléculesentrelesdeuxphases(Poole,2003).Leprincipedelaséparationdescomposés dansunmélangeparchromatographieestdefairepasserlesolutéàtraversunsupport ouunecolonne.Lescomposésvontêtreretenussurlesupport.Lemélangeestportépar unfluide,liquideougaz.Lanaturedusupportetdufluideemployépeutvarier,ilexiste alors plusieurs techniques chromatographiques, comme la chromatographie liquide, chromatographieenphasegazeuse,etc.

Officiellement,lachromatographiefutprésentéepourlapremièrefoisaudébutde20 ème siècle, le 21 mars 1903. Mikhail Semenovich Tswett, un chercheur russe a décrit ses travauxconcernantunenouvelleapprochepourséparerlespigmentsvégétauxàl’aide d’étherdepétrolesurunecolonnerempliedecarbonatedecalcium.Cestravauxontété poursuivis par Kuhn et Lederer en 1931 qui ont travaillé sur la séparation des caroténoïdes. En 1934 Zechmeister et Cholnoky sortent un livre qui vulgarise la chromatographie. A partir de 1938, la chromatographie a avancé à grands pas, Kuhn a obtenu le prix Nobel de chimie et la chromatographie sur couche mince s’est fait connaitregrâceaulivredeIzmailovetSchraiber.En1941,MartinetSyngeonttravaillé surlachromatographiedepartageetontreçuleprixNobeldechimieen1952pourleur découverte.

Étude analytique des résines végétales Page 83 Chapitre 2

1. La Chromatographie en Phase Liquide à Haute Performance (CLHP)

Il s’agit d’une technique analytique dont l’application est vaste. Elle est dérivée de la formelaplusanciennedelachromatographieliquidesurcolonne.Sesperformancesen termes de sélectivité et de résolution sont nettement améliorées par l’utilisation de phases stationnaires très élaborées et techniquement perfectionnées. Cette technique permetlapossibilitédejouertrèsprécisémentsurlasélectivitéentrelescomposésparle choixdelacolonneetdelacompositiondelaphasemobile(RouessacetRouessac,2004).

L’échantillonàanalyserdoitêtresousformeliquide,engénéraldissousdansunsolvant organique,parexempleleméthanol.Laphasemobileestchoisieparrapportàlanature delaphasestationnaireetenfonctiondelapolaritédescomposésétudiés.Généralement, elle est constituée de plusieurs solvants. D’habitude, on utilise un mélange d’eau et de solvantorganique,tellequeleméthanoloul’acétonitrile.Al’aided’unepompe,laphase mobileestenvoyéedanslacolonne(phasestationnaire)àundébitconstant.Leschéma suivant(Figure23)représenteunsystèmeCLHP.

Figure23Schémagénérald’unsystèmeCLHP

Ledétecteur«classique»,lepluscourammentutiliséestceluiàbarrettedephotodiodes, domaineUV/visible,sadétectionestbaséesurlaloideBeerLambert(A= Űλ.l.c).Laphase mobilenedoitpasoutrèspeuabsorberdanslalongueurd’ondechoisiepourl’analysedes

Étude analytique des résines végétales Page 84 Chapitre 2 composésciblés(RouessacetRouessac,2004).Lacelluledemesureestéclairéeparune source polychromatique et la lumière transmise par l’échantillon est dispersée par un réseau à réflexion sur le détecteur constitué par une rangée de photodiodes. Normalement,unteldétecteurestcapabledemesurerunegammedeslongueursd’onde (danscecas,de190à800nm)etchaquephotodiodeindiquel’absorbancemoyennesurun intervalle très étroit de longueur d’onde. Ce détecteur est capable de fournir des renseignementsspectrauxquipeuventaideràl’identificationdescomposésséparés.C’est l’opérateurquiajustelagammedeslongueursd’ondepourliresonchromatogrammeet pourfairel’identificationdespicsobtenus.L’identificationdespicssefaitsurlabasedes tempsderétention(t R)pourchaquecomposé.C’estletempspasséentrelemomentde l’injectiondel’échantillonetlasortiedepiccorrespondantsurlechromatogramme.Très souventl’identificationd’uncomposéàpartird’unchromatogrammeestaléatoireetpour assurer l’identification il est conseillé d’associer d’autres techniques pour confirmation (RouessacetRouessac,2004).

Les nouvelles tendances en termes de développement technologique ont touché le domainedelaCLHP,enaméliorantcespointsfaibles,commeletempsd’analyse,quiest parfois très long. L’apparition de nouvelles phases stationnaires plus performantes a contribué à moderniser cette technique qui est indispensable dans les laboratoires. Le terme«UPLC»,quiapparaitrécemmentestpropreàWaters,undesfabricantsleaderdes configurationsCLHP,quiutilisecetteabréviationpoursesnouveauxsystèmesCLHP.En terme d’identification plus précise, le couplage CLHP/SM est devenu de plus en plus utilisé(RouessacetRouessac,2004).

Undeuxièmemodededétectionvaêtrepresenté,celuiobtenuparfluorimétrie,carila étéemployédurantcestravauxderecherche.Certainsatomesetmolécules,aprèsavoir étéexcitésparl’absorptiond’unrayonnementélectromagnétiqueémettentdelalumière, ce que l’on appelle le processus de fluorescence. (Rouessac et Rouessac, 2004). L’état d’excitationesttrèscourt(~10 15 s)etl’espèceexcitéerevientàsonétatfondamentalen libérant l’excès d’énergie absorbée. Il existe plusieurs mécanismes pour qu’une espèce libèrel’excèsd’énergiecommelarelaxationnonrayonnante(relaxationvibrationnelle) etlarelaxationparfluorescence(Figure24).Danslecasdelarelaxationparfluorescence, l’espèce excitée libère son excès d’énergie sous forme de photons. Le phénomène de fluorescenceestpropreàcertainesespèceschimiques(certainsatomesetmolécules)et

Étude analytique des résines végétales Page 85 Chapitre 2 dépendfortementdeleurstructure.Lastructureestparfoislefacteurdécisifettoutesles espècesabsorbantesnesontpasaussifluorescentes,puisqueleprocessusdelarelaxation vibrationnelleestproduitplusrapidementquelafluorescence(Skoog et al ,1997).

Figure24DiagrammedeJablonski(d’aprèsperrin33.com)

Ce phénomène est caractéristique des molécules organiques, avec une structure rigide cyclique et aromatique, qui possède les liaisons π. Si la molécule contient des groupes électrodonneurs la possibilité de diffuser la fluorescence est plus grande. Le pH de la solution et le solvant utilisé jouent aussi un rôle sur la diffusion de la fluorescence (RouessacetRouessac,2004).

Lafluorimétrieestuneméthoded’analysedesphénomènesdefluorescence.Elleesttrès sensibleetsélective;l’intensitédefluorescenced’uncomposéestdirectementliéeàsa concentration.Ilestimportantdenoterquelasensibilitédedétectionfluorimétriqueest généralement1000foissupérieureàcelleenUV/Visible.

1.1.EtudedesrésinesvégétalesparCLHP/UV/Fluorimétrie

Commeditprécédemmentcertainesmoléculesnediffusentpaslafluorescence,tellesque les molécules triterpéniques. Néanmoins, il existe de petites molécules fortement fluorescentes susceptibles d’être greffées à d’autres molécules plus grosses et non fluorescentesparuneréactionchimique.Cesmoléculessontappeléeslesmarqueursde

Étude analytique des résines végétales Page 86 Chapitre 2 fluorescence.Pourcetteétude,lechlorurededansyle(Dzl)aétéchoisicommemarqueur defluorescencedesmoléculestriterpéniques(Figure25):

N

SO2Cl

Figure25Structurechimiqueduchlorurededansyle(Dzl)

Untravailpréalableparspectrofluorimétrieaétéfaitpourétablirleslongueursd’onde d’excitationetd’émissionduDzldansnosconditionsdetravail.Ainsi,lecouplesuivanta étéfixé:

λλλ λλλ exc. =347nmet em. =530nm

Dans un second temps des essais de greffage du Dzl ont été effectués. Afin d’établir le protocole de greffage, les premiers essais ont été réalisés sur des molécules standards commercialesprésentesdanslesrésinesétudiées,dontlelupéol(Figure26).

N Pyridine +

HO SO2Cl DzlO lupéol Dzl

Figure26Greffageduchlorurededansyle(Dzl)surlelupéol

Cesrésultatsétantencourageants,ilsontétéappliquésavecsuccèsaugreffageduDzlsur lestroisrésines (PO2.2.) .

Les analyses ont été faites en CLHP avec double détection, UV/Fluorimétrie. Tous les échantillons ont été préparés selon le protocole PO3. Les conditions de travail sont

Étude analytique des résines végétales Page 87 Chapitre 2 donnéesdanslapartie «Matérieletméthodes»(pourl’olibangradient 3.1.2. etpourla dammaretlamasticgradient 3.1.3. ).

a) L’oliban

Danslecasdelarésineoliban,deséchantillonscertifiésde B. carteri etde B. frereana ont été étudiés avant et après le greffage du Dzl. Les chromatogrammes cidessous correspondentàl’échantillonde B. carteri.

Figure27–ChromatogrammesUVobtenusà210nm(a)etfluorimétrique(b)de B. carteri

Leséchantillonscertifiésde B. carteri etde B. frereana ontétégracieusementfournisparle docteur Jacques Dupéron (Laboratoire de paléobotanique et paléoécologie, Université

Étude analytique des résines végétales Page 88 Chapitre 2

Pierre et Marie Curie, Paris, France) et le professeur Mats Thulin (Departement of SystematicBotany,EvolutionaryBiologyCentre,UppsalaUniversity,Suède).

Les douze molécules ont été identifiées sur le chromatogramme (a) et leurs temps de rétentionsontregroupésdansletableau22.L’identificationdescomposésaétéfaitepar rapportàleurtempsderétention(t R),leurstructurechimiqueetenlescomparantavec lesstandardspréalablementisolésdansnotrelaboratoire(Mathe,2003).

N° Molécules tR(min) 1 acidelupéolique 24,4 2 acide αboswellique 25,2 3 acide βboswellique 26,5 4 acide Oacétyllupéolique 30,2 5 acide3Oacétylαboswellique 34,4 6 acide3Oacétylβboswellique 37,1 7 3épi lupéol 50,4 8 Lupéol 52,3 9 3épi αamyrine 53,5 10 3épi βamyrine 55,6 11 βamyrine 57,3 12 αamyrine 58,3 Tableau22Listedesmoléculesd’olibanidentifiéesparchromatographieliquide

Lescomposés 1à 6sontdescomposésassezpolaires,acidesetleursdérivésacétylés,sont identifiésentre24et40minutessurlechromatogramme.Lescomposéspluslipophiles(7 à 12 ) apparaissent entre 50 et 60 minutes. Le fractionnement acide/neutre ( PO6.4. ) réaliséapourbutderepéreretdecaractériserplusfacilementlescomposésacides(1à6) etlescomposésneutres,apparusdanslafractionneutre(7à12).

Onobservesurlechromatogramme(b)différentscomposésapparusaprèslegreffage.Le Dzlsefixesurlegroupementalcool,permettantainsil’identificationdescomposéssurle chromatogramme fluorimétrique. D’une manière générale, le greffage du chlorure de danzyleentraîneunemodificationdestempsderétention(t R)descomposéssuiteàleur greffage.Lacolonne(C18e)utiliséeétantenphaseinverseetlasondegrefféeengendre une augmentation du caractère lipophile des molécules, les t R augmentent. Le décalage

Étude analytique des résines végétales Page 89 Chapitre 2

entrelest R(∆t R) descomposésterpéniquesavantetaprès greffageestdel’ordre de30 min. Cette information est utile pour identifier les composés greffés sur les chromatogrammes fluorimétriques. L’ordre d’élution restant inchangé, l’identification des composés a pu être confirmée en comparant nos résultats avec ceux obtenus précédemment dans notre laboratoire (Mathe, 2003). Le chromatogramme enregistré aprèsgreffageendétectionfluorimétriquerelèveunesensibiliténettementsupérieureà celleendétectionUV,vul’intensitédespicsapparussurlafigure28quireprésenteles chromatogrammes obtenus pour l’échantillon de B. frereana , avant et après greffage du Dzl.

Figure28–ChromatogrammesUVobtenusà210nm(a)etfluorimétrique(b)de B. frereana

B. frereana estuneespèceendémiqueduNorddelaSomalie.Unedescaractéristiquesde cetteespèceestl’absenced’acidesboswelliquesetdeleursdérivés(16),commeonpeut observersurlechromatogramme(a)obtenupardétectionUV.Lestriterpènesapolaires

Étude analytique des résines végétales Page 90 Chapitre 2

(712 ), parmi lesquels on distingue le 3épi lupéol ( 7) présent majoritairement, sont identifiés par comparaison avec les résultats préalablement obtenus dans notre laboratoire(Mathe,2003)etenvérifiantleurst R etleurordred’élution.Aprèsgreffagedu Dzllescomposés 7à 12 initialementprésentsdans B. frereana ,ontpuêtrecaractérisés.Il estintéressantdesoulignerl’importancedesintensitésdespicsobtenusaprèsgreffage.

b) La dammar

Pourlaréalisationdecetteétude,unerésinecommercialededammard'Indonésieaété analysée (Sté Encens du monde). Les chromatogrammes obtenus, avant et après le greffageduDzlsontdonnéssurlafigure29.

Figure29–ChromatogrammesUVobtenusà210nm(a)etfluorimétrique(b)dela dammar

Étude analytique des résines végétales Page 91 Chapitre 2

D’aprèslalittératurespécialisée,encorrélationavecleurspectreUVainsiqueleurt Ret l’ordred’élution,certainscomposésontétéindexéssurlechromatogramme(a)(tableau

23)(vanderDoelenetal.,1998).Lepicdeplushauteintensité(t R=20min)aétéattribué aux acides dammarénolique, ursonique et oléanonique ( IIII ), présentant tous trois des temps de rétention très proches et donc difficilement séparables. Pour faciliter l’identification des composés et de leur structure, le fractionnement acide/neutre ( PO 6.4. )etcétonique/noncétonique( PO6.6. )aétéréalisé.

N°°° Molécule tR(min) I Acidedammarénolique 20,6 II Acideursonique 20,6 III Acideoléanonique 20,6 IV HydroxydammarénoneIouII 23,7 V Dammarènediol 25,5 VI Aldéhydeoléanonique 27,1 VII Dammaradiénol 27,8 VIII Aldéhydeursonique 29,3 IX Hydroxyhopanone 45,1 Tableau23Listedesmoléculesdeladammaridentifiéesenchromatographieliquide

L’empreinte chromatographique obtenue par détection fluorimétrique (b) traduit notamment la présence des composés suivants: l’acide dammarénolique ( I), le hydroxydammarénoneIouII( IV ),ledammarènediol( V)etlehydroxyhopanone( IX ).Les picsainsiobtenuspossèdentdefortesintensitésderéponseendétectionfluorimétrique. Enrevanche,pardétectionUV,ilestdifficilededistinguerlescomposés Ià III ,carceux cipossèdentdestempsderétentionidentiques.Cependant,seull’acidedammarénolique (I)possèdeunefonctionalcoolcapabledefixerleDzl,cequiexpliquesaréponsesélective enfluorimétrie.

c) La mastic

Un échantillon de mastic commercial de Grèce (Sté Encens du monde) a été étudié. L’analyse en CLHP/UV/Fluorimétrie a donné les chromatogrammes rassemblés (Figure 30). Les composés qui ont été identifiés dans la mastic sur le chromatogramme (a) en

Étude analytique des résines végétales Page 92 Chapitre 2 accord avec les données bibliographiques (van der Doelen et al., 1998), spectres UV et autresinformationscitéesdansletableau24.

N°°° Molécule tR(min) III Acideoléanonique 14,2 X Acidemoronique 15,0 XI (3L,8R)3,8,dihydroxypolypoda13E,17E,21triène 22,1 XII (8R)3oxo8hydroxypolypoda13E,17E,21triène 22,6 XIII Acideisomasticadiénonique 23,3 XIV Acidemasticadiénonique 23,9 IV HydroxydammarénoneIouII 23,7 Tableau24Listedesmoléculesdelamasticidentifiéesenchromatographieliquide

Une étude par fractionnement des composés acide/neutre ( PO6.4. ) et cétonique/non cétonique ( PO6.6. ) a été réalisée afin de faciliter l’identification des composéset leur structure.

Figure30–ChromatogrammesUVobtenusà210nm(a)etfluorimétrique(b)delamastic Étude analytique des résines végétales Page 93 Chapitre 2

Lechromatogramme(b)obtenuaprèslegreffageduDzltraduitlaprésencedescomposés hydroxydammarénoneIouII( IV ), (3L,8R)3,8,dihydroxypolypoda13E,17E,21triène (XI ), (8R)3oxo8hydroxypolypoda13E,17E,21triène (XII )et acidemasticadiénonique

(XIV )quiontétéidentifiésàpartirdeleurstructurechimique,deleurt Rainsiqueleur ordred’élution.Notonslaforteintensitéderéponsedescomposésgreffés.

d) Etude quantitative et étalonnage analytique

Cette étude analytique a été réalisée sur troismolécules standards, α et βamyrines et lupéol, largement présents dans les résines végétales (familles Burseraceae, Dipterocarpaceae,Anacardiaceae),enparticulierchezlesespèces Boswellia. Pourchaque composé triterpénique, trois étalonnages différents ont été effectués. Une comparaison entre les composés standards et les dérivés dansylés a été réalisée. Une gamme d’étalonnage linéaire, des équations de régression et les limites de détection de ces composésstandardsontétécalculés.Lesrésultatsobtenussontprésentésdansletableau 25.Lalinéaritéaététestéedansunegammedeconcentrationsentre0,1et2500g/mL procurant des coefficients de corrélation allant de 0,9969 à 0,9995. Les limites de détection (LD S/N=3/1) et de quantification (LQ S/N=10/1) ont été respectivement au dessousde2,42ng/mLetde8,07ng/mLpourlesmoléculesstandardspuresetaudessous de0,45ng/mLetde1,52ng/mLpourleursdérivésdansyléscorrespondants.Leslimites de détection pour les dérivés dansylés ont été meilleures et elles ont montré une sensibilitésupérieureàcellesobtenuesaveclesmoléculesstandardspures.Laméthode fluorimétrique a ainsi montré son efficacité pour quantifier les dérivés dansylés triterpéniques.

Étude analytique des résines végétales Page 94 Chapitre 2

Gammede Coefficientde Standard Equation LD LQ Linéarité corrélation triterpénique d’étalonnage (ng/mL) (ng/mL) (µg/mL) (r 2) Y=8,10+6X+ αamyrine 0,61250 2,42 8,07 0,9969 124390 Y=4,10+6X– αamyrineDzl 1,31300 0,40 1,39 0,9995 8572 Y=6,10+6X– 1,63 5,44 0,9995 βamyrine 0,611250 31860 Y=5,10+7X– βamyrineDzl 0,121250 0,45 1,52 0,9994 5592 Y=5,10+6X+ Lupéol 0,11600 1,35 4,49 0,9994 12048 Y=4,10+7X+ LupéolDzl 0,252500 0,15 0,49 0,9990 1,10+6 Tableau25Lesrésultatsquantitatifsobtenuspourquelquesstandardstriterpéniquesde l’olibanparCLHP

Les variations intra et interjour ont été choisies pour déterminer la précision de la méthodeutilisée.Afindedéfinirlarépétabilitéintrajour(intraessai)delaméthode,les essais ont été effectués 3 fois. La variation intrajour a été caractérisée en analysant la mêmesolutiondestandard.Lavariationinterjour(entrejour)aétéétablieenfaisantles analyses répétitives de même échantillon durant trois jours. Les rapports des valeurs d’écarttypespourdesairesdespicsobtenussontcitésdansletableau26.

Moléculestandard IntrajourÉTR(%) InterjourÉTR(%) αamyrine 2,49 9,39 αamyrineDzl 2,78 6,62 βamyrine 3,02 9,40 βamyrineDzl 1,51 4,28 Lupéol 3,44 7,58 LupéolDzl 2,69 6,80 Tableau26Précisionsdelaméthodeanalytiquepourlescomposésstandardsavantet aprèsdansylation

Lesvaleursintrajoursontaudessousde3,5%etlesvaleursinterjoursontaudessousde 9,5%.Cesdernièresonteuunevaleurplusfaiblepourlesdérivésdansyléscorrespondants quepourlesmoléculesstandardspures. Étude analytique des résines végétales Page 95 Chapitre 2

e) L’étude de cas – application sur un échantillon archéologique

Si on dispose d’une petite quantité d’échantillon, comme c’est souvent le cas avec des échantillonsarchéologiques,legreffageavecDzlpeutêtreunebonnesolutionpourleur analyse.Unéchantillonarchéologiquesupposécontenirdel’olibanaétéétudiédansce but.L’échantillonréférencéG14(cf.partieIRTF2.2.;Institutd’EgyptologieVictorLoret, Lyon, France) provient de la momie de Hekaemsaf (XXVI ème dynastie, 570525 av. J.C., périodeSaïte664526av.J.C.)quiaétédécouverteparBarsantien1903àSaqqarah,dans la pyramide d’Ounas en Egypte. L’échantillon est une substance de couleur noire, amorpheetrésineuse,prélevédirectementsurlecorpsmomifié.

Dansunpremiertemps,unequantitéd’environquelquesmilligrammesdecetéchantillon aétéanalyséparCLHP/UV/Fluorimétriegénérantunchromatogrammenonexploitable. En effet, aucun pic caractéristique n’a pu être détecté. Dans un second temps, l’échantillonarchéologiqueaétépréparéselonleprotocole dedansylation.Lasolution estainsipréparéeàlam êmeconcentrationquel’échantillonanalyséavantladansylation (Figure31).

Figure31–ChromatogrammesUVobtenusà210nm(a)etfluorimétrique(b)de l’échantillonarchéologique Étude analytique des résines végétales Page 96 Chapitre 2

Le chromatogramme obtenu par la détection UV a été identique à celui obtenu précédemment,c’estàdiresansaucunpic.Néanmoins,lechromatogrammeobtenuparla détectionfluorimetriquearelevélaprésenced’unpicà79minquicorrespondsansdoute au 3epi lupéol ( 7). Cette molécule triterpénique est présente dans plusieurs résines végétales, celleci n’est pas spécifique au genre Boswellia . Mais sa présence en quantité considérable et l’absence d’autres molécules biomarqueurs présuppose qu’il s’agit de Boswellia frereana . En outre, la même concentration d’échantillon greffé avec le Dzl et analysé par CLHP avec la détection fluorimétrique a permis la caractérisation d’un échantillonarchéologique,ouladétectionUVn’avaitdonnéaucunrésultatconvenable.Il estànoterquenosrésultatsobtenusontétéconfirméparanalyseCPGSM.

f) Conclusion – Étude par CLHP/UV/Fluorimétrie

Pour conclure, en vue de caractériser les résines naturelles végétales par fluorimétrie, une procédure de formations de dérivés dansylés a été développée et réalisée, puis analysée par CLHP. La dansylation a permis tout d’abord de détecter les molécules triterpéniques par la fluorimétrie, puis de diminuer leur seuil de détection en les comparant avec les molécules triterpéniques standards. La dansylation du groupement alcoolprésentdanslesmoléculestriterpéniquesapermisd’obtenirl’empreintedigitale spécifique pour chaque matériau résineux étudié. Effectivement il est possible de distinguer clairement les trois résines employées couramment dans le patrimoine culturel(l’oliban,ladammaretlamastic).

L’applicationdeceprotocolesurunéchantillonarchéologiqueprélevésurlamomiede Hekaemsafapermisdedétecteravecsuccèslaprésencederésineoliban.Deplus,cette méthode a offert des informations importantes sur l’origine botanique de la résine employée et l’identification de l’espèce avec précision ( Boswellia frereana ). Les données accessiblessurl’emploidesrésinesnaturellesenancienneEgyptepourlesprocessusde momification sont parfois imprécises et incomplètes. La caractérisation de la résine olibanestsouventdifficilepuisquecelleciestsouventconfondueavecd’autresrésines aromatiquesutiliséesdanscettemêmepériode(àtitred’exemplelamyrrhe).Cemodede préparation d’échantillon évite de faire ce type de confusion, puisqu’il permet de distinguerprécisémentlasourcebotaniquedelarésineutiliséeparlesanciensartisans. Pourconclure,cetteméthodededérivationconstitueunenouvelleapprochepermettant

Étude analytique des résines végétales Page 97 Chapitre 2 d’étudier les matériaux résineux employés dans le domaine du patrimoine culturel (Aksamijaetal.,2012;Annexe2).

1.2.EtudedesrésinesvégétalesparCLHP/UV

1.2.1. Choix de la colonne

Danscetravaildethèse,deuxtypesdecolonneschromatographiquespourCLHPontété employés:

• ColonnesRP18classiques(Phenomenex,LunaetMerck,PurospherSTAR)

• Colonne«coreshell»(Phenomenex,Kinetex)

Bienquelespremierstravauxsurlesparticulessuperficiellementporeusesdatentdela findesannées60(Horváth et al ,1967;Kirkland,1970),lagrandeproductionetl’expansion de ces colonnes a commencé en 2007. Les premières colonnes de ce type, commercialementdisponiblesontétéHalo®colonnesd’AdvancedMaterialTechnologies (Wilmington,DE)L’avantagedecescolonnesrésidedansleurremplissageavecdelasilice poreuseensurfaceoùlessphèresdesilicesontdeformerégulièreetleurtaillemaximale estde2,7 μm.

Danscetravail,unecolonne«coreshellparticule»aététestée.Ils’agitdelaKinetexC 18(Figure32):

Figure32LessphèresdesiliceKinetex ®(Phenomenex)

Étude analytique des résines végétales Page 98 Chapitre 2

La dernière génération de ces colonnes coreshell est la Kinetex (Phenomenex), qui est apparueen2009.Lessphèresdesilicesontproposéesendeuxtailles,2,6et1,7 μm.Les sphèresdesilicechezKinetexsontpluslissesquedansunecolonneclassiqueetlaforme estbienronde,cequ’onpeutvoirsurlafiguresuivante,àdroite(Figure33).

Figure33LaphotographiepriseenMEBetMETdeparticulesdesilice:àdroiteKinetex, àgaucheHalo®colonnes(SanchezetFarkas,2012AmericanLaboratory®)

LegrandavantagedelacolonneKinetexcontenantdesparticulescoreshellrésidetout d’aborddanssonoptimisationdelavitesselinéairedelaphasemobile,quiestsupérieure àcelledescolonnesavecdessphèrescomplètementporeuses.Lapossibilitéd’augmenter la vitesse linéaire chez les colonnes Kinetex est directement liée avec leur haute conductivité thermique, qui réduit l’impact négatif de chauffage par frottement. Ce dernierestliéaveclapressionopérationnelle,quiestnécessairepourlesanalysesrapides (Gritti et al ,2010;GrittietGuiochon,2010a;GrittietGuiochon,2010b).

Letempsd’analysediminueconsidérablementaveccetypedecolonnes,carilestpossible de travailler avec un débit de phase mobile important et la séparation des pics est nettementaméliorée(Gritti et al ,2010).L’objectifdecetravaildethèseestd’améliorerles conditionsd’étudedesdérivéstriterpéniquesparCLHPenréduisantnotammentladurée d’analyse.

1.2.2 Etude des résines végétales par CLHP/UV – colonne RP-18

Cette partie regroupe les résultats obtenus lors de l’analyse par CLHP/UV des résines commerciales:l’oliban,ladammaretlamastic.Leséchantillonsdesrésinesbrutesontété regroupés et finement broyés afin d’obtenir les échantillons moyens pour chacune des résines étudiées. Tous les échantillons ont été préalablement préparés selon le même

Étude analytique des résines végétales Page 99 Chapitre 2 protocole (cf. PO3, partie Matériel et méthodes) qui consiste en une extraction de 10 minutes à l’aide d’un prototype de bac à ultrasons et dans le même ordre de concentration(~0,035g/mLpourl’olibanet~0,015pourladammaretlamastic).

a) L'oliban

Dansunpremiertemps,lesdeuxespècescertifiéesd’oliban B. carterii et B. frerana (fournis par Dupéron J. et Thulin M.) ont été étudiées par CLHP/UV (Figure 34). La troisième espèce, B. serrata , est commerciale (Sté Scents of Earth, Sun City, Californie, USA). L'identification des chromatogrammes obtenus avec la colonne RP18 classique (Figure 34) est bas ée sur les r ésultats figurant dans la th èse de Carole Mathe (2003, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse). Bien évidemment, les résultats obtenus ont été validés notamment par la coinjection de molécules standards. Les molécules indexées sontcitéesdansletableau14.Lelupéol( 8)estabsentsurleschromatogrammesb)etc) car ces trois espèces Boswellia n’ont pas la même composition chimique, c’est un paramètrequipeutlesdistinguer.Surlechromatogrammec)quicorrespondàl’analyse de B. frereana, onremarqueaussil’absencedescomposésacidesetleursdérivésacétylés (de 1à 6).Lepicmajoritaireestceluicorrespondant au3épi lupéol ( 7),cequiestune particularitéchimiquedecetteespèce.

Étude analytique des résines végétales Page 100 Chapitre 2

Figure34Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UV;colonneRP18,a) Boswellia serrata ,b) B. carterii etc) B. frereana

Étude analytique des résines végétales Page 101 Chapitre 2

Dansunsecondtemps,unéchantillondel 'olibancommercialdeSomalie(StéEncensdu Monde)aétéanalyséparCLHP/UVendonnantlechromatogrammesuivant(Figure35).

Figure35Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourl’olibancommercial, colonneRP18

Les16composéstriterpéniquesontétécaractériséssurcechromatogramme.Lesacides 11cétoβboswellique (KBA 15 ) et 3Oacétyl11cétoβboswellique (AKBA 16 ) sont rapportésdansletableau27maisilsnefigurentpassurleschromatogrammesdel’oliban à210nm.Cesdeuxmoléculesontétéidentifiéesà250nm(figure36),parrapportàleur tempsderétentionetleursspectresUVenaccordaveclalittératurespécialisée(Mathe, 2003).

Figure36Chromatogrammeobtenuà250nmparCLHP/UVpourl’olibancommercial, colonneRP18

Lescomposéspolaires(de 1à 6)sontdesacidesetleursdérivésacétyléscorrespondants, formentungroupedepicsentre37et55minutes.Lestriterpènesapolaires(de 7à 14 )

Étude analytique des résines végétales Page 102 Chapitre 2 apparaissententre63et83minutes.Lescomposésidentifiéssontcitésdansletableau27 etilsontétécaractérisésàpartirdetravauxprécédantsdansnotrelaboratoire(Mathe,

2003)encomparantletempsderétention(t R)correspondantetl’ordred’élution.L’ordre d’élution et la séparation des composés restent cohérents avec les résultats obtenus précédemment.DansletravaildeMatheC.(2003),dixneufcomposéstriterpéniquesont étécaractérisésdansl’olibancommercialdeSomalieparCLHP/UVavecanalysepréalable desmoléculesstandardscorrespondantes.Lesmoléculesd’acides αet βélémoliquesetle lupénonen’ontpasététrouvésdansl’olibancommercialétudiédanscetravail.Lebutde cette étude a été d’améliorer les conditions opératoires, surtout au niveau du temps d’analyse (90 minutes) en caractérisant le maximum des composés triterpéniques présents.

N° Nomducomposé tRRP18(min) 1 Acidelupéolique 39,7 2 Acide αboswellique 40,2 3 Acide βboswellique 41,8 4 Acide Oacétyllupéolique 45,5 5 Acide3Oacétylαboswellique 49,8 6 Acide3Oacétylβboswellique 52,3 7 3épi lupéol 64,9 8 Lupéol 68,9 9 βamyrénone 71,0 10 αamyrénone 72,1 11 3épi αamyrine 73,5 12 3épi βamyrine 74,4 13 βamyrine 76,9 14 αamyrine 78,2 15 Acide11cétoβboswellique(KBA) 21,3 16 Acide3Oacétyle11cétoβboswellique(AKBA) 29,0 Tableau27Listedescomposésidentifiésdansl’olibancommercialavecleurtempsde rétentioncorrespondantpourlacolonneRP18

Étude analytique des résines végétales Page 103 Chapitre 2

b) La dammar et la mastic

Lesrésinescommercialesdedammar(StéEncensduMonde)etdemastic(StéKremer) après avoir été analysées en CLHP/UV sont représentées par les chromatogrammes suivants(Figures37et38).

Figure37Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourladammar commerciale,colonneRP18

Comme il est mentionné auparavant dans ce manuscrit, les résines de dammar et de masticcontiennentungrandnombredecomposéscommuns.Ilssontindexésensembleet citésdansletableau28.Neufcomposéstriterpéniquesontétécaractérisésdanslarésine dammar(Figure37)àl’aidedelalittératurespécialisée(vanderDoelen et al ,1998),en comparant leurs t R correspondants et l’ordre d’élution. Le pic majoritaire correspond à troisacidesdammarénolique,oléanoniqueetursoniqueetilestreprésentépar a,b,c.Ces composésnepeuventpasêtreséparésdanscesconditions.

Figure38Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourlamasticcommerciale, colonneRP18

Étude analytique des résines végétales Page 104 Chapitre 2

Sur le chromatogramme obtenu après l’analyse de la résine mastic (Figure 38), onze composéstriterpéniquesontétéidentifiés(tableau28).Onaprocédédelamêmefaçon comme dans le cas de la résine dammar, pour identifier ces composés, c'estàdire, en prenant en considération la littérature spécialisée (van der Doelen et al , 1998) et en comparantlest R etl’ordred’élutionpourchaquecomposé.Larésinemasticestricheen composésacidescommeonpeutlevoiraveclespicsmajoritaires(Figure38)lesacides masticadienonique et isomasticadienonique ( g et h) et les acides oléanonique et moronique ( c et d). Les acides dammarénolique et ursonique ( a et b), présents dans la résinedammar,sontabsentsdanslamastic.D’autreséquipestravaillantsurladammaret lamastic(vanderDoelen et al ,1998)ontidentifiélescomposésprésentsdanscesdeux résinesparCLHP,parCLHPAPCISM(SM)etparCPGSM.Entout,26composésontsoit été caractérisés, soit une structure a été supposée (van der Doelen et al , 1998). Pour ce travail,unepartiedesrésultatsdecetteéquipeaétécomparableavecnosrésultats.

N° Nomducomposé tRRP18(min) a Acidedammarénolique 18,5 b Acideursonique 18,5 c Acideoléanonique 18,6 d Acidemoronique 18,7 e (3 L,8 R)3,8,Dihydroxypolypoda13 E,17 E, 21triène 23,1 f (8 R)3Oxo8hydroxypolypoda13 E,17 E, 21triène 23,1 g Acide(Iso)masticadiénonique 25,3 h Acide(Iso)masticadiénonique 26,3 i HydroxydammarenoneIouII 28,5 j HydroxydammarenoneIouII 28,5 k Dammarènediole 29,7 l Aldéhydeoléanonique 31,4 m Dammaradiénole 31,4 n Aldéhydeursonique 32,2 o Acide3Oacétyl3épi (iso)masticadiénolique 34,8 p Acide3Oacétyl3épi (iso)masticadiénolique 36,3 Tableau28Listedescomposésidentifiésdanslesrésinescommercialesdeladammaret delamasticavecleurtempsderétentioncorrespondants

Étude analytique des résines végétales Page 105 Chapitre 2

Ilfautnoterquel’identitédescomposésidentifiésdanscemémoireparCLHP/UVaété confirméeparl’analyseCPGSM.

1.2.3 Etude des résines végétales par CLHP/UV – colonne Kinetex

Comme dans la partie 1.2.2., tous les échantillons des résines commerciales ont été préparésselonlemêmeprotocole( PO3).

a) L’oliban

L'olibanafaitl 'objetd 'uneétudepr éalableauseindulaboratoire.Doncl 'objectifdecette partieestdereprendrelesr ésultatsobtenusenvuedeleuram éliorationdanslesparties suivantes.

Lestroisespècesétudiées,deuxbotaniquementcertifiées Bcarterii et B. frereana (fournis parDupéronJ.etThulinM.)etunecommercialementdisponible, B. serrata (StéScentsof Earth, Sun City, Californie, USA), ont été analysées par CLHP/UV, cette fois avec la colonneKinetex.Lesrésultatsobtenusaveclesdeuxcolonnessontregroupéscidessous.

Leschromatogrammesobtenusaprèsl’analysedel’échantillonde B. serrata sontprésentés surlafiguresuivante(Figure39):

Étude analytique des résines végétales Page 106 Chapitre 2

Figure39Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpour B. serrata ,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex

Les chromatogrammes obtenus a) et b) sont quasi identiques. On remarque que l’ordre d’élutionetlaséparationdespicsnechangentpasaveclacolonneKinetex(Figure39,b) etquelesonzecomposésidentifiéssurlechromatogrammea)sontretrouvésetidentifiés aussi sur le chromatogramme b) obtenu avec la colonne Kinetex. Néanmoins, le temps d’analyseasignificativementchangé,de90minutesà24minutes,cequireprésenteune diminutiondutempsd’analysede73,33%.Lestempsderétentionpourlesonzecomposés identifiéspourlesdeuxcolonnesemployéessontdonnésdansletableau29.

La figure suivante regroupe les chromatogrammes obtenus après l’analyse de B. carterii (Figure40):

Étude analytique des résines végétales Page 107 Chapitre 2

Figure40Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpour B. carterii ,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex

Enobservantleschromatogrammes,onremarquequel’ordred’élutionetlarépartition despicsnechangentpas,leschromatogrammesa)etb),sontquasiidentiquescequiest encourageant.

Danslecasde B. frereana(Figure41),onpeutconstaterlamêmechose.

Étude analytique des résines végétales Page 108 Chapitre 2

Figure41Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpour B. frereana ,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex

Aprèscesrésultatsencourageants,unéchantillonmoyend 'olibancommercialdeSomalie (StéEncensduMonde)estanalyséparCLHP/UV.Leschromatogrammesobtenuspourles échantillonspréparéssontlessuivants(Figure42).

Étude analytique des résines végétales Page 109 Chapitre 2

Figure42Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourl’oliban,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex

Les composés identifiés dans l’oliban sont regroupés dans le tableau cidessous et les temps de rétention correspondants sont donnés pour les deux colonnes employées (tableau29).Commeilaétéprécisédanslechapitre1decemanuscritlessixpremiers composés identifiés sont des biomarqueurs de la résine oliban. Les 16 composés triterpéniquesontétécaractérisésdanslarésinecommercialed’oliban (Figure42,a)en accordaveclestravauxprécédentsdenotrelaboratoireetparmieuxlesacidesKBA(15) et AKBA (16), identifiés à 250 nm (Annexe 3) et donc ils ne figurent pas sur ce chromatogramme à 210 nm (Mathe, 2003). L'identification des composés sur le chromatogramme obtenu avec la colonne Kinetex (Figure 42, b) est basée sur le même principe. A noter que les 16 molécules identifiées dans les conditions initiales (colonne RP18classique)ontétéégalementretrouvéessurlechromatogrammeissudel'analyse aveclaKinetex.

Étude analytique des résines végétales Page 110 Chapitre 2

N° t RP18 t Kinetex Nomducomposé R R (min) (min) 1 Acidelupéolique 39,7 11,3 2 Acide αboswellique 40,2 11,3 3 Acide βboswellique 41,8 11,7 4 Acide Oacétyllupéolique 45,5 12,9 5 Acide3Oacétylαboswellique 49,8 13,7 6 Acide3Oacétylβboswellique 52,3 14,3 7 3épi lupéol 64,9 16,8 8 Lupéol 68,9 17,2 9 βamyrénone 71,0 17,7 10 αamyrénone 72,1 18,0 11 3épi αamyrine 73,5 18,4 12 3épi βamyrine 74,4 19,0 13 βamyrine 76,9 19,4 14 αamyrine 78,2 19,9 15 Acide11cétoβboswellique(KBA) 21,3 7,0 16 Acide3Oacétyle11cétoβboswellique(AKBA) 29,0 8,8 Tableau29Listedescomposésidentifiésdansl’olibancommercialavecleurtempsde rétentioncorrespondantpourlesdeuxcolonnesutilisées

Cechangementdecolonnen'adonceuaucunerépercussionsurlenombredecomposés identifiés. On constate qu'il n'y a pas de perte d'identification, ni de séparation et de résolution.Néanmoins,uneréductiondutempsd’analyseégaleà73,33%toutengardant l’ordre d’élution des pics et leur séparation et répartition sur les chromatogrammes obtenusaveclacolonneKinetex,représenteunsuccèsimportantpourl’analyseparCLHP desmatériauxrésineux.

b) La dammar et la mastic

Leséchantillonsdesrésinescommercialesdeladammar(StéEncensduMonde)etdela mastic (Sté Kremer) ont été analysés en employant la colonne Kinetex. Les chromatogrammesontétécomparésavecceuxobtenusaveclacolonneclassiqueRP18.

Étude analytique des résines végétales Page 111 Chapitre 2

Figure43Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourladammar–a)avecla colonneRP18,b)aveclacolonneKinetex

Sur la figure 43 le chromatogramme a) est le résultat obtenu après l’analyse avec la colonneRP18avecles9moléculesidentifiées,commementionnédanslapartie1.2.1.Le chromatogramme b) montre que la répartition des pics est conservée et aussi l’ordre d’élutiondescomposés,maisilmontrelaprésencedequatrecomposésquin’ontpasété misenévidenceaprèsl’analyseaveclacolonneRP18.Ils’agitd’hydroxyhopanone( q),de dammaradiénone ( r), de lupéol ( s) et de βamyrine ( t), ce qui fait en tout 13 composés triterpéniques caractérisés dans la dammar dans ce travail. Il faut noter que les deux dernierscomposésnefigurentpasdanslalittératuredevanderDoelen et al .(1998).Ils ont été caractérisés par la coinjection de molécules standards. Le temps d’analyse est diminué de façon importante et dans ce cas précis la réduction de temps d’analyse est égaleà70%.

Étude analytique des résines végétales Page 112 Chapitre 2

Les molécules identifiées sur les chromatogrammes correspondants aux analyses des résinesdammaretmasticsontcitéesdansletableau30.

N° t RP18 t Kinetex Nomdecomposé R R (min) (min) a Acidedammarénolique 18,5 4,5 b Acideursonique 18,5 4,5 c Acideoléanonique 18,6 4,5 d Acidemoronique 18,7 4,5 e (3 L,8 R)3,8,Dihydroxypolypoda13 E,17 E, 21triene 23,1 5,5 f (8 R)3Oxo8hydroxypolypoda13 E,17 E, 21triene 23,1 5,5 g Acide(Iso)masticadiénonique 25,3 5,9 h Acide(Iso)masticadiénonique 26,3 6,2 i HydroxydammarénoneIouII 28,5 6,5 j HydroxydammarénoneIouII 28,5 6,5 k Dammarènediole 29,7 6,9 l Aldéhydeoléanonique 31,4 7,3 m Dammaradiénole 31,4 7,3 n Aldéhydeursonique 32,2 7,4 o Acide3Oacétyl3épi (iso)masticadiénolique 34,8 8,3 p Acide3Oacétyl3épi (iso)masticadiénolique 36,3 8,7 q Hydroxyhopanone 11,3 r Dammaradienone 11,7 s Lupéol 12,7 t βamyrine 14,4 Tableau30Listedescomposésidentifiésdanslesrésinescommercialesdedammaretla masticavecleurtempsderétentioncorrespondantpourlesdeuxcolonnesutilisées

Lafigure44représentelesdeuxchromatogrammesobtenusaprèsl’analysedelarésine masticaveclacolonneRP18etaveclacolonneKinetex.

Étude analytique des résines végétales Page 113 Chapitre 2

Figure44Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlamastic,a)avecla colonneRP18etb)aveclacolonneKinetex

L’analysedelamasticaveclacolonneKinetex(Figure44,b)révèlelaprésencededeux composésquin’ontpasétéidentifiésaveclacolonneRP18.Ils’agitdelupéol( s)etde β amyrine ( t), ce qui monte le nombre de composés caractérisés dans la mastic à treize. L’ordre d’élution, la séparation des pics et la résolution restent intacts. Cependant, la réductiondetempsd’analysede70%présenteunavantagecertain.

c) Conclusion – Étude par CLHP/UV – colonne Kinetex

Pourconclure,danscettepartieunecolonneinnovanteaététestée,dontlesrésultatsont été comparés avec ceux obtenus précédemment à l’aide de la colonne classique. La colonne classique RP18 est traditionnellement employée pour analyser les composés triterpéniques dans les résines d’oliban, de dammar et de mastic (van der Doelen et al , 1998;Mathe,2003).Lesrésultatsobtenussonttrèssatisfaisants,auniveaudunombrede

Étude analytique des résines végétales Page 114 Chapitre 2 composés caractérisés et de leur séparation. Néanmoins, il faut noter que la durée d’analyseestunpointàcorriger,sipossible.Danslecasdelarésined’oliban,l’analyse dure90minutes,dansceluideladammaretdelamastic50minutes.Danscetravail,ona testé pour la première fois une colonne de nouvelle génération Kinetex supposée diminuer le temps d’analyse. Les résultats obtenus avec la colonne Kinetex sont très encourageants,carletempsd’analyseaétéréduitavecsuccèsdanslecasdestroisrésines étudiées.L’identificationdescomposésaétépossible,carl’ordred’élutiondescomposés et leur séparation et résolution sont restés quasi identiques. Après ces résultats, les analysessuivantesontétéfaitesenemployantsystématiquementunecolonne,Kinetex.

1.2.4 Etude des extraits par CLHP/UV

Les résines végétales, souvent appelées «terpènes» constituent une famille chimique baséesuruneunitécommune,quipeutdonnerdesstructuresplusoumoinscomplexes, selon le degré de polymérisation ou de condensation. Les molécules terpéniques et les molécules nonterpéniques présentes dans cesrésines peuvent être séparées selon leur aptitudeàsesolubiliserdansdifférentssolvants.

Leprincipalobjectifestderepérerlesmoléculesappartenantàlapartietriterpénique, qui représente un ensemble de molécules ayant des structures très proches afin d’identifierlarésineaveccertitude.Danslebutd’obtenirlemaximumd’informationsau niveaudelacompositionchimiquedelafractiontriterpénique,chaquerésineétudiéea étéextraiteselondiversprocessusd’extractionetdansdifférentssolvants.

Le choix de la technique d’extraction est mené en fonction de la nature de la matière premièreàétudier.Pourcetravail,l’intérêts’estportésurl’extractionsolideliquide,vu quelamatièrepremièreestunproduitsolide –larésinenaturelle.L’extractionsolide liquide est une des techniques les plus anciennes pour la préparation des échantillons solides (Luque de Castro et PriegoCapote, 2010). Elle sert non seulement à séparer les composésd’intérêtdelafractioninsoluble,maisaussid’autrescomposésquipourraient interféreraveclesétapesultérieuresduprocessusanalytique(LuquedeCastroetPriego Capote,2010).

Étude analytique des résines végétales Page 115 Chapitre 2

L’objectif de ce travail a été de tester plusieurs techniques d’extraction en modifiant divers paramètres, comme le temps d’extraction et le solvant afin de déterminer le procédéd’extractionayantlemeilleurrendementqualitatifetquantitatifentriterpènes (Figure45).

Figure45Schémasdestechniquesd’extractionutilisées:lemontageàreflux,leSoxhlet etlepotàultrasons

a) Extraction par reflux

L’extractionparrefluxreprésenteunetechniqueclassiquederéférence(Arias et al ,2009). Le procédé est employé depuis longtemps pour l’extraction des lipides, des produits naturels,aromatiquesetmédicinaux,maisaussidesmétauxdusoletdessédiments,des additifs polyéthyléniques (Nieuwenhuize et al , 1991; Benthin et al , 1999; Pan et al , 2002; Chen et al ,2007;Arias et al ,2009).

Laquantitédesolvantetletempsd’extractionsontimportants.Commepourl’extraction par Soxhlet, cette technique n’est pas conseillée pour l’extraction des composés thermolabiles. Le protocole de préparation exact est donné dans la partie «Matériel et méthodes»( PO6.1. ).

b) Extraction par Soxhlet

L’extractionàrefluxetl’appareilàSoxhletsontdestechniquesd’extractionclassiqueset conventionnelles (Arias et al , 2009). L’appareil à Soxhlet a été inventé par Franz von

Étude analytique des résines végétales Page 116 Chapitre 2

Soxhleten1879etaudébut,ilaétéutilisépourl’extractiondeslipidesdulait(Soxhlet, 1879). Le Soxhlet a été la technique standard d’extraction durant plus d’un siècle, notammentpourleslipidesetlesplantesaromatiquesetmédicinales(LuquedeCastroet GarcíaAyuso,1998;Handa et al ,2008;LuquedeCastroetPriegoCapote,2010).Presque touteslescomparaisonsaveclesautresméthodesd’extractionontétéfaitesparrapportà cettetechniquequiaévoluéaucoursdetemps.Leschangementsrapportésdurant ces dernières décennies ont eu pour but de rapprocher cette méthode conventionnelle des nouvellestechniquesavecuneréductiondutempsd’extraction,l’utilisationdesénergies auxiliairesetl’automatisationdel’ensembled’extraction(PriegoLópez et al ,2003;Virot et al ,2007;LuquedeCastroetPriegoCapote,2010).

Les avantages de cette technique résident dans le fait que la matière première est en contactpermanentaveclesolvantetunefoisl’extractionfinie,lafiltrationdel’extrait n’estpasnécessaire(LuquedeCastroetPriegoCapote,2010).Leprotocoledepréparation estdonnédanslapartie«Matérieletméthodes»decemanuscrit( PO6.2. ).

Les inconvénients viennent surtout du temps d’extraction généralement long et de la quantitédesolvantpourl’extractionimportanteetdépendantedelaquantitédematière première. L’agitation n’est pas possible avec cette technique et elle n’est pas conseillée danslecasdecomposésthermolabiles(LuquedeCastroetGarcíaAyuso,1998).

De nombreux auteurs ont utilisé cette technique pour l’extraction des matériaux résineux,avecdiverssolvants(Benthin et al ,1999;Pan et al ,2002;PriegoLópez et al ,2003; Virot et al ,2007;HernàndezVàzquez et al ,2010;Paul et al ,2011).

c) Extraction par ultrasons

Lesultrasonssontdesvibrationsmécaniques(acoustiques)ayantunefréquenceàpartir de 15000 Hz qui se propagent dans le milieu matériel (ils ne se propagent pas dans le vide)etilssontinaudiblespourl’oreillehumaine(Lefebvre et al ,2004).Ilssontlargement employésdansleslaboratoires,danslesdomainesdelachimieetdelabiologie,carilsont le pouvoir de rompre les membranes cellulaires et les agrégats moléculaires. Ils furent découvertsen1883parFrancisGalton,unphysiologisteanglais.L’influencepositivedes ultrasonsdansl’extractionparrapportauxméthodesclassiquesaétédécouvertedurant lesannées70(Chatot et al ,1971).

Étude analytique des résines végétales Page 117 Chapitre 2

Dans notre travail, les ultrasons ont été utilisés pour optimiser l’extraction des triterpènesàpartirdesrésinesnaturelles.Leprotocoleinitialaétédéveloppéetutilisé pourl’extractiondesrésinesd’originevégétaledansnotrelaboratoire(Culioli et al ,2003; Hovaneissian et al , 2006; Hovaneissian et al , 2007). L’avantage principal de l’extraction aidé par les ultrasons est surtout la durée de processus, qui diminue d’un facteur important par rapport aux deux méthodes décrites précédemment. Cette technique est employée aussi avec les composés thermolabiles, car il n’y a pas besoin de chauffer le mélangeréactionneldurantl’extraction.Lasourceàultrasonsemployéeestunprototype utilisé initialement dans notre laboratoire pour l’extraction des colorants naturels d’origine végétale (Cuoco, 2009). Le protocole de préparation exact est donné dans la partie«Matérieletméthodes»( PO6.3. ).

d) Solvants utilisés

Concernant les composés organiques, la structure et la présence des groupements fonctionnels au sein d’une molécule déterminent son comportement dans les réactions chimiquesetdanslesprocessusphysiques,commesonaptitudeàsesolubiliserounon dans un solvant. La structure de la molécule et les liaisons chimiques présentes vont définirsapolaritéparrapportàlaquelleilfautétablirlechoixdusolvant.

Le squelette triterpénique présente une structure rigide à caractère apolaire, très peu fonctionnalisée.Néanmoins,lesgroupementsfonctionnelsquisontrencontrésdansces molécules,sonttrèspolaires,commelesgroupementshydroxyleouacidecarboxylique. Les autres groupements fonctionnels fréquemment présents sont des cétones, des aldéhydes,desestersetdeséthersoxydes.

L’accent de ce travail est mis sur les molécules triterpéniques et le premier défi a été d’essayer de les extraire et de les séparer du reste de la matrice, afin de pouvoir les analyserqualitativement.Lapartieextractionconstituedoncuneétapetrèsimportante pour la suite, la qualité de l’analyse et des résultats obtenus dépendent fortement du protocoled’extractionemployéetduchoixdesolvantutilisé.

Trois solvants ont été employés pour l’extraction des molécules triterpéniques: le méthanol,lenhexaneetledlimonène(énantiomèreR(+)).Lesrésultatsobtenusavecles

Étude analytique des résines végétales Page 118 Chapitre 2 deuxpremierssolvantscitésvontêtreprésentésdanscettepartie.Lesrésultatsobtenus aprèsl’extractiondetroisrésinesendlimonèneserontdiscutésdanslapartie2.

• Leméthanol

Leméthanolestemployécourammentdansnotrelaboratoirepourextraireetdissoudre lapartieterpéniquedesmatériauxrésineux(Culioli et al ,2003.;Hovaneissian et al ,2006.; Hovaneissian et al ,2007).C’estunsolvantpolaire(momentdipolaire:1,70±0,02D)c'està direquelafractionrésineusevasesolubiliserdansleméthanoletlapartienonrésineuse varestersousformedeprécipité.Ilsuffitdefiltrerl’échantillonaprèsdissolutionetles moléculesterpéniquessontprêtesàêtreanalysées.

Les avantages du méthanol sont surtout son excellent pouvoir de dissolution des molécules terpéniquesgrâce à son caractère protique et coordinant, sa sélectivité mais aussisatempératured’ébullition(T°ébullition:65°C;viscosité0,5513mPasà25°C),cequi permetdel’éliminerassezfacilementetrapidementaprèsl’extraction.

Leméthanolestunesubstancetrèsfacilementinflammable.Songrandinconvénientest sa toxicité pour l’homme. Il peut provoquer, surtout par ingestion et inhalation, des troublesdigestifs,métaboliques,neuropsychiques,oculairesetmêmelamort.Concernant l’environnement,leméthanolprésentdansleseauxdoucesousaléespeutavoirdeseffets sérieux sur la vie aquatique. Cependant il est plus recommandé que les solvants provenantdeprocessusderaffinagedepétrole.

• Lenhexane

Unsolvantapolairecommelenhexaneestutilisépourextrairelapartierésineusedes sourcesvégétales(HernàndezVàzquezL.etal.,2010).Danscetravail,lenhexaneaété choisipourcomparersonpouvoird’extractionparrapportàceluiduméthanolauniveau qualitatif et quantitatif, surtout pour la partie triterpénique peu fonctionnalisée et la moinspolaire,commeles αet βamyrinesetd’autresmoléculessimilaires.Sespropriétés physiques(T°ébullition:68,73°C;viscosité0,309mPasà24,95°C)etchimiques(moment dipolaire: 0,09D) le destinent comme un bon solvant apolaire, assez facile à éliminer aprèsl’extraction.

Étude analytique des résines végétales Page 119 Chapitre 2

Satoxicitépourl’hommeestreconnue,commepourtousproduitsissusduraffinagedu pétrole, par inhalation à long terme (atrophie des muscles squelettiques et échec du systèmenerveuxpériphérique).Ilestaussifacilementinflammableettrèstoxiquepour l’environnement.

e) Etude des rendements des extraits obtenus

Une étude de rendement a été systématiquement menée pour l’extraction des trois résinesselonlestroisprotocoles.Leprincipeducalculestbasésurladifférenceentrela masseinitialederésineutiliséeetlerésidusecobtenuaprèsextraction.Lesparamètres dutempsetdusolvantd’extractionontététestésafind’obtenirlemeilleurrendement d’extraction.

La différence entre une durée de 4h et 12 h d’extraction n’étant pas significative au niveaudurendementobtenu,l’ensembledesexpérimentationsadoncétécibléesurun tempsd’extractionde4h.

Lesrésultatsobtenuspourlestroisrésinesétudiéesenfaisantvarierlanaturedusolvant (nhexaneetméthanol)sontprésentésdansletableausuivant(tableau31):

Rendementd’extraction(%)

Technique Oliban Dammar Mastic Solvant d’extraction

méthanol 70,03 76,72 94,44 Reflux nhexane 55,77 67,05 37,73

méthanol 71,01 84,64 94,31 Soxhlet nhexane 67,93 54,67 53,56

méthanol 82,44 67,73 96,14 Ultrasons nhexane 42,12 36,61 24,46

Tableau31Rendementd’extractiondetroisrésinesparlestroistechniquesenfaisant varierlanaturedusolvantd’extraction

Étude analytique des résines végétales Page 120 Chapitre 2

Lestroistechniquesd’extractionpréalablementcitéesontététestées:lereflux,leSoxhlet et les ultrasons en faisant varier la nature du solvant d’extraction (méthanol ou n hexane). Du point de vue quantitatif, on observe une différence entre les extraits au méthanoletlesextraitsaunhexane.L’influencedusolvantestévaluéeparlecalculdes différencesderendemententrelenhexaneetleméthanol.

Lesrésultatsd’extractionparrefluxmontrentaussiunedissemblanceentreceuxobtenus avecleméthanoletceuxobtenusaveclenhexane.Lescalculsd’influencedusolvantsont lessuivants:pourl’olibanl’écartestde14,26%,pourladammar9,67%etpourlamastic 56,71%.

Danslecasdel’extractionparSoxhlet,pourl’olibanl’influencedesdeuxsolvantsestpeu significativeavecunededifférencede3,08%entrelesdeuxsolvants.Parcontre,l’écartse creusegrandementpourlesdeuxautresmatériauxrésineux,ilestde29,97%etde40,75% respectivementpourladammaretlamastic.

Pour l’extraction par ultrasons, la différence des résultats obtenus est de 40,32% pour l’oliban,de31,12%pourladammaretde71,68%pourlamastic.

f) Etude analytique des extraits d’oliban

L’oliban commercial de Somalie (Sté Encens du Monde) a été extrait en reflux et en Soxhlet, avec deux solvants différents, en méthanol et en nhexane. Les extraits ainsi obtenus ont été analysés par CLHP/UV en employant la colonne Kinetex comme phase stationnaire.

Il faut noter que la préparation d’échantillon avec l’extraction en ultrasons est un protocole couramment utilisé dans notre laboratoire et il ne sera pas présenté particulièrementdanscettepartie.Lesrésultatsprésentésdanslesparties1.2.2.et1.2.3. sontobtenusaprèslapréparationdeséchantillonsselonceprotocole( PO3).

• Extraits au reflux

Leschromatogrammesobtenusaprèsl’analysedesextraitssontregroupéssurlafigure 46.

Étude analytique des résines végétales Page 121 Chapitre 2

Figure46Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlesextraitsde l’olibanaureflux,a)avecleméthanoletb)aveclenhexane

Enaccordaveclesrésultatsprésentésdanslapartie1.2.3.,surleschromatogrammesa)et b)delafigure46,les16composéstriterpéniquesontétéidentifiés(tableau29).Lesdeux solvants d’extraction employés, le méthanol et le nhexane, extraient les molécules triterpéniquesdanslamesureoùellespeuventêtreidentifiées.Danslecasdel’extraction auméthanol,(a)onpeutconstaterqu’ilextraitbienlescomposésacidesetleursdérivés (de 1 à 6) qui sont plus polaires, ce qui était attendu. Mais ce solvant se montre aussi approprié pour l’extraction des composés apolaires ( 714 ). En ce qui concerne l’extrait obtenuennhexane,onpeutdireaussiqu’ilextraitassezbienlescomposéspluspolaires (16)etceuxquisontapolaires( 714 ).Cesdeuxsolvantssontdifférentsauniveaudeleur polarité (le méthanolpolaire, le nhexaneapolaire) et il était attendu qu’ils extraient mieuxlescomposésenaccordavecleurpolarité.Surleschromatogrammesobtenusun teleffetn’estpasflagrant.

Étude analytique des résines végétales Page 122 Chapitre 2

• Extraits au Soxhlet

Lesrésultatsobtenusaprèslesanalysesdesextraitssontprésentéssurlafigure47.

Figure47Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlesextraitsde l’olibanauSoxhlet,a)avecleméthanoletb)aveclenhexane

Commedanslecasd’extractionaureflux,surleschromatogrammesa)etb)(Figure47) obtenus après l’analyse des extraits en Soxhlet, l’identification de seize molécules (tableau 29) triterpéniques a été faite en comparaison avec des résultats obtenus précédemment (Mathe, 2003; partie 1.2.3.). On peut constater que les deux chromatogrammesobtenusseressemblent.Commedanslecasdel’analysedesextraits obtenusenreflux,onnepeutpasobserverl’effetdesolvantutilisésurl’extractiondes molécules en accord avec sa polarité. L’extraction en méthanol (Figure 47, a) offre une meilleure séparation des composés apolaires (de 7 à 14 ) que l’extraction en nhexane

Étude analytique des résines végétales Page 123 Chapitre 2

(Figure47,b).Encomparantlesrésultatsdesextraitsobtenusenrefluxetceuxobtenus en Soxhlet, la séparation des pics sur les chromatogrammes a) et b) (Figure 47) est meilleurequedanslecasd’extractionenreflux(Figure46).

Une étude quantitative via le pourcentage d’aire relatif des composés étudiés a été réaliséeafindefaireunecorrélationentrelesolvantetleprocédéd’extractionemployés. Le tableau 32 représente l’aire moyenne du pic correspondant à chaque molécule triterpéniqueidentifiéeenfonctionduprocédéetdusolvantd’extractionutilisés.Surla figure48lesmêmesrésultatsquantitatifssontprésentéssouslaformed’undiagramme, qui permet une comparaison directe entre les quantités totales extraites pour chaque moléculeétudiéeparrapportauprocédéd’extractionutilisé.Lesnumérossurlafigure48 correspondent aux molécules étudiées et ils sont en accord avec la liste des molécules identifiéesdutableau29.

Figure48Comparaisondel’airemoyennedespicsenfonctionduprocédéetdusolvant d’extraction pour l’oliban (légende : abscisse – Nº molécule (cf. tableau 32) ; ordonné : quantité extraite pour chaque molécule par trois procédés d’extractions et en deux solvants)

L’interprétationdesdonnéesissuesdutableau32traduisentqueglobalementnilanature du solvant ni celle du procédé d’extraction employé semblent influencer significativementlepourcentagedel’airerelatifdescomposéétudiés.Eneffet,pourune même molécule, les différences observées sont faibles (inférieures à 25%). Cependant,

Étude analytique des résines végétales Page 124 Chapitre 2 pourla3épi-αamyrine( 11 )unenetteaugmentationdeson%d’airerelatifestobservé parextractionau reflux:+19%parrapportauSoxhletetauxU.Set cequelquesoitle solvant utilisé. Le procédé d’extraction semble donc avoir une importance significative uniquement sur la quantité de 3épi-αamyrine ( 11 ) extraite.

Étude analytique des résines végétales Page 125 Chapitre 2

Composé %d’airerelatifenfonctionduprocédéd’extraction

N° Nom Reflux Soxhlet Ultrasons Méthanol nHexane Méthanol nHexane Méthanol nHexane 1 Acidelupéolique 2,2 2,2 5,0 3,3 3,9 3,8 2 Acide αboswellique 0,9 1,3 0,1 0,1 0,1 0,1 3 Acide βboswellique 10,4 10,6 14,1 12,9 15,6 12,9 4 Acide Oacétyllupéolique 5,8 6,2 8,3 7,6 7,7 8,5 5 Acide3Oacétylα 11,6 11,7 11,0 11,3 10,2 10,8 boswellique

6 Acide3Oacétylβ 23,9 23,3 28,2 26,2 21,3 26,0 boswellique

7 3épi lupéol 7,3 7,6 7,0 8,5 7,7 6,9 8 Lupéol 1,7 1,6 2,9 2,6 2,7 2,5 9 βamyrénone 3,7 3,7 5,3 6,2 7,5 6,2 10 αamyrénone 0,2 0,2 1,3 1,1 4,1 1,0 11 3épi αamyrine 21,9 20,0 3,7 5,7 6,3 6,5 12 3épi βamyrine 8,3 8,7 9,5 9,9 10,0 9,0 13 βamyrine 1,9 2,4 1,4 2,4 0,7 2,2 14 αamyrine 0,4 0,6 2,3 2,1 2,3 2,2 Tableau32–Etudequantitativedel’olibanparCLHP:%d’airerelatifenfonctionduprocédéetdusolvantd’extraction

Étude analytique des résines végétales Page 126 Chapitre 2

g) Etude analytique des extraits de la dammar

Larésinecommercialededammar(StéEncensduMonde)aétéextraiteaurefluxeten Soxhlet, dans deux solvants différents, en méthanol et en nhexane. Les extraits ainsi obtenusontétéanalysésparCLHP/UVenemployantlacolonneKinetex.

Il faut noter que la préparation d’échantillon avec l’extraction aux ultrasons est un protocole couramment utilisé dans notre laboratoire et il ne sera pas présenté particulièrementdanscettepartie.Lesrésultatsrapportésdanslesparties1.2.2.et1.2.3. sontobtenusaveclapréparationdeséchantillonsselonceprotocole( PO3).

• Extraits au reflux

Leschromatogrammesobtenusavecl’extractionaurefluxsontrassembléssurlafigure 49.

Figure49Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlesextraitsdela dammaraureflux,a)enméthanoletb)ennhexane Étude analytique des résines végétales Page 127 Chapitre 2

Lesdeuxchromatogrammesa)etb)surlafigure49montrentunegranderessemblance. Les13composéstriterpéniquesontétéidentifiéssurceschromatogrammesàl’aidedela littératurespécialisée,encomparantlest Rcorrespondants(tableau30)etlarépartition despics.Laséparationdescomposésestconvenablesurlesdeuxchromatogrammes,ce quisignifiequelesdeuxsolvantsutiliséssontsatisfaisantspourl’extractiondescomposés triterpéniques. Néanmoins, l’aptitude des solvants utilisés à extraire les composés en accordavecleurpolaritén’estpasévidentesurlafigure49.

• Extraits au Soxhlet

Les extraits obtenus ont été analysés par CLHP/UV et la figure 50 regroupe les chromatogrammesobtenus.

Figure50Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlesextraitsdela dammarauSoxhlet,a)enméthanoletb)ennhexane

Commepourlesextraitsaureflux,icisurleschromatogrammesa)etb)onaretrouvéet identifié les 13 molécules triterpéniques en accord avec la littérature spécialisée et en

Étude analytique des résines végétales Page 128 Chapitre 2

comparant des données spécifiques (t R, tableau 30)(Figure 50). La séparation des pics obtenus sur le chromatogramme a) avec le méthanol comme solvant d’extraction est correct et satisfaisant. La même chose s’applique au chromatogramme b) obtenu après l’extractionennhexane.Onn’observepasqu’undessolvantsemployéspourl’extraction delapartietriterpéniquechangel’ensembledescomposésextraits,malgrélefaitqu’ils ontdespolaritésdifférentes.

Commedanslecasdelarésineoliban,uneétudequantitativeaétéréaliséeencomparant l’aire moyenne du pic de chaque composé triterpénique identifié dans la dammar en fonctionduprocédéetdusolvantd’extractionutilisé.Lesrésultatssontprésentésdansle tableau33etunereprésentationgraphiqueestdonnéesurlafigure51.

Figure51Comparaisondul’airemoyennedespicsenfonctionduprocédéetdusolvant d’extractionpourladammar(légende:abscisse–Nºmolécule(cf.tableau33);ordonné: quantité extraite pour chaque molécule par trois procédés d’extractions et avec deux solvants)

Ilfautnoterquelesmoléculesdesacidesdammarénolique,ursoniqueetoléanonique( a, b et c) sont représentés par un même pic sur chaque chromatogramme ainsi que les molécules d’hydroxydammarénone I et II ( i et j) et sur la figure 51 ils correspondent respectivementauxchiffres1et2.

Étude analytique des résines végétales Page 129 Chapitre 2

Composé %d’airerelatifenfonctionduprocédéd’extraction

N° Nom Reflux Soxhlet Ultrasons Méthanol nHexane Méthanol nHexane Méthanol nHexane a1 Acidedammarénolique 41,1 36,3 40,7 31,7 44,3 32,0 b1 Acideursonique 41,1 36,3 40,7 31,7 44,3 32,0 c1 Acideoléanonique 41,1 36,3 40,7 31,7 44,3 32,0 i2 HydroxydammarénoneIouII 12,4 13,7 13,0 14,4 10,4 14,0 j2 HydroxydammarénoneIouII 12,4 13,7 13,0 14,4 10,4 14,0 k3 Dammarènediole 12,1 13,5 12,3 13,9 11,2 12,8 l4 Aldéhydeoléanonique 1,1 0,8 0,9 0,9 0,2 0,6 m5 Dammaradiénole 5,3 4,2 4,4 4,6 4,3 5,7 n6 Aldéhydeursonique 5,9 5,1 5,5 5,8 7,9 6,1 q7 Hydroxyhopanone 7,7 8,9 8,2 11,1 8,1 11,3 r8 Dammaradienone 10,1 11,3 10,3 12,1 9,4 12,5 s9 Lupéol 2,0 3,3 2,4 2,6 2,1 2,4 t10 βamyrine 2,4 2,9 2,4 2,6 2,2 2,4 Tableau33–EtudequantitativedeladammarparCLHP:%d’airerelatifenfonctionduprocédéetdusolvantd’extraction

Étude analytique des résines végétales Page 130 Chapitre 2

Une différence significative de pourcentage de l’aire relatif (+12,6% pour les US en méthanolparrapportauSoxhletextractionavecnhexane)estàremarquerdanslecas d’extractiondestroisacides,dammarénolique,ursoniqueetoléanonique.Néanmoins,ces troiscomposéssontreprésentésparunmêmepicetilsnesontpasclairementséparéset c’estdifficiled’entirerdesconclusions.Pourlerestedesmoléculesidentifiées,onnepeut pas observer une différence significative (<25%) en quantité extraite, quel que soit le procédéetlesolvantutilisé.

h) Etude analytique des extraits de la mastic

L’échantillondelarésinecommercialedemasticdeChios(StéKremer)aétéextraiten reflux et en Soxhlet, dans deux solvants différents, méthanol et nhexane. Les extraits ainsi obtenus ont été analysés par CLHP/UV en employant la colonne Kinetex comme phasestationnaire.

Il faut noter que la préparation d’échantillon avec l’extraction aux ultrasons est un protocole couramment utilisé dans notre laboratoire et il ne sera pas présenté particulièrementdanscettepartie.Lesrésultatsprésentésdanslesparties1.2.2.et1.2.3. sontobtenusaprèslapréparationdeséchantillonsselonceprotocole( PO3).

• Extraits au reflux

La partie triterpénique extraite de la mastic a été analysée par CLHP/UV et les chromatogrammesobtenussontprésentéssurlafigure52.

Étude analytique des résines végétales Page 131 Chapitre 2

Figure52Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlesextraitsdela masticaureflux,a)enméthanoletb)ennhexane

Lestreizecomposéstriterpéniquesontétéidentifiéssurcesdeuxchromatogrammes,à partir de la littérature spécialisée (cf. partie 1.2.3.) et en comparaison des données spécifiques (t R, tableau 30). Sur le chromatogramme a), on observe que les hydroxydammarénone I et II ( i et j) et l’aldéhyde oléanonique ( l) ont donné une faible réponse après l’extraction au méthanol. Par contre, les mêmes composés paraissent mieuxextraitsaveclenhexane(Figure52,chromatogrammeb),lespicscorrespondants sontbienrépartisetséparés.

• Extraits au Soxhlet

Les extraits obtenus en Soxhlet ont été analysés par CLHP/UV et les résultats obtenus sontprésentéssurlafigure53.

Étude analytique des résines végétales Page 132 Chapitre 2

Figure53Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourlesextraitsdela masticauSoxhlet,a)enméthanoletb)ennhexane

Toutd’abord,icionobserveunegrandesimilaritéentreleschromatogrammesobtenus (Figure 53). Les 13 molécules triterpéniques ont été caractérisées sur les deux chromatogrammes, d’après la littérature spécialisée (cf. partie 1.2.3.). Une bonne séparation des pics est observée sur les chromatogrammes a) et b). Les deux solvants employéssontconvenablespourl’extractiondescomposéstriterpéniques.Contrairement aux extraits obtenus par l’extraction au reflux (Figure 52, b) où l’on a observé une meilleure séparation au niveau les hydroxydammarenone I et II ( i et j) et l’aldéhyde oléanonique( l)aveclenhexane,icicen’estpaslecas.Lechromatogrammeb)(Figure53) obtenuenextractionaveclenhexanenerelèvepasunedifférenceimportanteauniveau delaséparationdescomposés i, jet lparrapportauchromatogrammea).

L’étude quantitative d’aire relative des pics apparus sur les chromatogrammes des extraits a été faite. La corrélation entre l’aire moyenne des pics et du procédé et du

Étude analytique des résines végétales Page 133 Chapitre 2 solvantd’extractionemployésadonnélesrésultatssuivants,présentésdansletableau34 etsousformed’undiagramme(figure54).

Figure54Comparaisondul’airemoyennedespicsenfonctionduprocédéetdusolvant d’extractionpourlamastic(légende:abscisse–Nºmolécule(cf.tableau34);ordonné: quantité extraite pour chaque molécule par trois procédés d’extractions et avec deux solvants)

Il est à noterqueleshydroxydammarénoneI etII(iet j)sontprésentéssouslemême symbole, le chiffre 7, comme dans le cas de la dammar, puisque ces deux isomères apparaissentcommeunmêmepicsurleschromatogrammes.

La différence de +9% (US en méthanol par rapport US nhexane) est trouvée pour le composég(acide(iso)masticadiénonique)et+6%(SoxhletenméthanolparrapportUSn hexane) pour son composé isomère h (acide (iso) masticadiénonique). Les différences pourlesautrescomposéstriterpéniquesidentifiésdanslamasticsemblentminimes.Nile solvant ni le procédé d’extraction semble avoir des répercutions directes sur les molécules triterpéniques analysés. En effet, la différence des pourcentages des aires relatifs ne sont pas significatives au sein de diverse conditions expérimentales testées.

Étude analytique des résines végétales Page 134 Chapitre 2

Composé %d’airerelatifenfonctionduprocédéd’extraction

N° Nom Reflux Soxhlet Ultrasons Méthanol nHexane Méthanol nHexane Méthanol nHexane c1 Acideoléanonique 2,5 2,6 1,8 1,9 3,2 1,4 d2 Acidemoronique 10,8 8,9 7,8 8,5 11,6 7,0 e3 (3L,8 R)3,8,Dihydroxypolypoda 0,6 0,1 0,8 0,2 0,5 0,3 13 E,17 E, 21triene

f4 (8 R)3Oxo8hydroxypolypoda 5,3 7,6 9,4 8,5 4,0 7,7 13 E,17 E, 21triene

g5 Acide(Iso)masticadiénonique 35,0 27,9 30,2 28,4 35,5 26,5 h6 Acide(Iso)masticadiénonique 29,2 28,4 31,1 29,4 28,9 25,0 i7 HydroxydammarénoneIouII 2,2 5,8 5,2 5,5 1,9 4,5 j7 HydroxydammarénoneIouII 2,2 5,8 5,2 5,5 1,9 4,5 l8 Aldéhydeoléanonique 1,4 3,1 3,0 2,7 1,1 2,2 o9 Acide3Oacétyl3épi (iso) 6,5 6,8 5,3 6,5 6,5 5,3 masticadiénolique

p Acide3Oacétyl3épi(iso) 3,7 4,5 3,7 4,4 3,7 3,7 10 masticadiénolique

s11 Lupéol 2,4 3,2 1,8 3,0 2,6 1,7 t12 βamyrine 0,7 0,7 0,5 0,8 0,7 0,5 Tableau34–EtudequantitativedelamasticparCLHP:%d’airerelatifenfonctionduprocédéetdusolvantd’extraction

Étude analytique des résines végétales Page 135 Chapitre 2

i) Extraction en phase solide (SPE)

L’extraction en phase solide a été testée durant ce travail pour purifier et concentrer l’échantillonàanalyser.LemécanismedeSPEestmontrésurlafigure55.

Figure55SchémaduprincipedelaSPE

Le choix des cartouches SPE est proche de celui d’une colonne en chromatographie liquide.Lapréparationd’échantillonesteffectuéeselonleprotocoledonnédanslapartie de«Matérieletméthodes»( PO4. ).Leconditionnementdelacartoucheesteffectuéavec dessolvantspréalablementchoisisenfonctiondeleurpolaritéetdecelledel’échantillon. Ilsdoiventêtresusceptiblesdepurifierl’échantillon(enéluantdescomposésquinesont paslaciblerecherchée)etenmêmetempsdegarderetd’éluerendernierlescomposés ciblés:gradientd’élution.L’échantillonainsipréparénenécessiteaucunefiltrationetil peutêtredirectementanalyséparCLHP.

D’après la littérature, cette méthode a été déjà utilisée pour l’extraction de composés triterpéniques(Theunis et al ,2007;Claude et al ,2008).Dansnotrelaboratoire,laméthode par SPE a déjà été employée pour séparer et purifier des échantillons de colorants d’originevégétale(Cuoco,2009).

Étude analytique des résines végétales Page 136 Chapitre 2

LaSPEaétéd’abordtestéesurl’échantillondelarésinecommerciale(masticdeChios,Sté Kremer), puis appliquée à l’étude de l’échantillon archéologique G12, dans le but de le purifier et concentrer et surtout faciliter l’identification des composés présents. Les échantillonsarchéologiquessontsouventdisponiblesdansdesquantitésminimesetleur identification est difficile à cause de nombreux processus d’altération et de leurs complexités chimiques. La figure 56 présente le chromatogramme obtenu après la préparationdel’échantillondelarésinecommercialeparSPE.

Figure56Chromatogrammeobtenuà210nmparCLHP/UVpourlamasticaprèslaSPE

Le chromatogramme obtenu a relevé la présence de 13 composés triterpéniques préalablement identifiés selon la littérature spécialisée (cf. la partie 1.2.3, t R correspondants,tableau30).Néanmoins,onpeutremarquerquelapréparationselonle protocoleparSPEn’estpasadaptéepourconcentrerl’échantillonauniveaudescomposés triterpéniques,onobserveuneperted’intensitérelative(ici0,3contre2,6partie1.2.3.). Laséparationdespicsapparusetleurrépartitionsontconservées.Lafaibleconcentration des acides moronique et oléanonique ( c et d), qui sont utilisés comme marqueurs chimiques pour l’identification de la résine mastic est un désavantage. Les composés hydroxydammarénoneIetII( iet j)etl’aldéhydeoléanonique( l)sontprésentsaussiavec lespicsdefaibleintensitéetavecuneassezmauvaiseséparation.Commeprécédemment, les acides mastica et isomasticadienonique ( g et h) sont apparus comme les pics majoritairessurcechromatogramme.

Étude analytique des résines végétales Page 137 Chapitre 2

• Etude d’échantillon archéologique

Un échantillon archéologique supposé contenir la résine mastic (Dahchour G12, en provenance de l’ancienne Egypte, de Dahchour XII ème dynastie du Moyen Empire, de la collectionVictorLoret)aétéanalyséparCLHP/UV,unefoispréparéselonleprotocole (PO3)etaprèsavoirsubiunepréparationpréalableparSPE.Lafiguresuivante(Figure 57)regroupelesrésultatsobtenus.

Figure57Chromatogrammesobtenusà210nmparCLHP/UVpourl’échantillonG12,a) avantlaSPEetb)aprèslaSPE

Surlechromatogrammea)onobserveunefaibleréponseaprèsl’analyseparCLHP/UV. L’identification de trois molecules, l’acide moronique ( d) et les acides mastica et isomasticadiénonique ( g et h) a été faite en accord avec la littérature spécialisée en

Étude analytique des résines végétales Page 138 Chapitre 2

comparantlet R(cf.tableau30).Aprèsavoirappliquélapréparationd’échantillonparSPE, on a obtenu le chromatogramme b) (Figure 57), qui a révélé la présence des autres composés, de (3L,8 R)3,8,Dihydroxypolypoda13 E,17 E, 21triene et de (8 R)3Oxo8 hydroxypolypoda13 E,17 E, 21triene( eet f),delupéol( s)etde βamyrine( t).Néanmoins, la concentration d’échantillon G12 après la SPE a significativement diminué comme observéprécédemment,cequireprésenteundésavantage.LeprotocoleSPEapermisde purifierl’échantillonetdemettreenévidencelescomposésprésentsdansl’échantillon, mais d’un autre coté, l’échantillon est dilué à la place d’être concentré. De prochaines optimisations de protocole SPE existant sont à faire pour pouvoir obtenir un meilleur résultat.

2. LaChromatographieenPhaseGazeuse(CPG)

L’une des autres techniques chromatographiques utilisées dans ce travail est la chromatographieenphasegazeuse.En1952,A.J.P.MartinetA.T.Jamesontposélabase de la chromatographie en phase gazeuse, qui devient assez rapidement une des techniquesindispensablespourréaliserl’analysederoutine descomposésvolatilsdans denombreuxlaboratoires(Poole,2003).Sonvraisuccèsapparaitàpartirde1958après l’inventiondescolonnescapillairesparMarcelJ.E.Golay(Golay,USP2.920.478),suivides apparitionsdesdifférentsmodesdedétection,commeledétecteuràionisationàargon,le détecteuràionisationdeflamme(FID)etledétecteuràcaptured’électrons.Trèssouvent, l’appareildeCPGestliéàunspectromètredemasse(couplageCPGSM).

En CPG, la phase mobile est composée d’un gaz (gaz vecteur), qui balaie le système en permanence.Engénéral,ilyaquatretypesdegazutiliséscommegazvecteurs:l’hélium, l’hydrogène et l’azote qui sont les plus utilisés, cependant l’argon peut aussi être employé.Lefourestéquipéd’uneprogrammationpermettantd’obtenirunegammede température homogène de la température ambiante jusqu’à 450500°C (Figure 58). Le mélangeanalysésousformeliquideapteàsevaporiserassezfacilementestinjectédans le système à travers un injecteur, préalablement chauffé à une température égale ou mêmesupérieureàlatempératured’ébullitiondumélangeanalysé.L’injectionsefaità l’aided’uneseringuedevolumemaximalde10 L.

Étude analytique des résines végétales Page 139 Chapitre 2

Figure58Schématyped’unappareillagedeCPG(d’aprèsatechimie.univlille1.fr)

Lavannesplit/splitlesspermetdecontrôlerlaconcentrationetlaquantitéd’échantillon injecté.D’habitude,ontravailleensplit50(1/50d’échantillonpartdanslacolonne),split 100(1/100)ousplit200(1/200).Unefoisvaporisé,l’échantillonpartdanslacolonne,qui représente le cœur, la partie plus importante du système chromatographique. Pour la CPG,ilexistedeuxtypesdecolonnes:colonneremplie(àgarnissage)etcolonnecapillaire. La dernière est beaucoup plus utilisée et plus performante que la colonne remplie. Les colonnes capillaires sont en silice fondue de grande pureté. Le diamètre interne de ces colonnesestde100à530 μmetleurlongueurpeutallerjusqu’au100m,avecuneparoi externed’environ50 μm.Al’intérieur,cescolonnescontiennentunrevêtementbrun,de nature polymérique thermiquement stable jusqu’à une température de 370°C, ce qui permetderoulerlacolonnesurellemêmeetdelapositionnersurunsupportmétallique. Ilexisteaussidescolonnescapillairesfaitesenmétaldetypealuminium,nickelouacier, quisupportentdestempératuresjusqu’à450°C(RouessacetRouessac,2004).

LedétecteuremployépouranalyserlescomposésséparésparCPGdanscetravailestun spectromètre de masse. La spectrométrie de masse est une technique qui est en cours d’amélioration et de développement depuis sa découverte. Elle offre une vaste gamme d'applicationsanalytiquesenchimieorganiqueetinorganique,enbiologie,engéochimie, etc. Elle sert à toutes sortes d’analyses dont le but est de déterminer la nature, la composition et la structure d’un échantillon. La spectrométrie de masse ellemême est uneméthodedecaractérisationdelamatièreparladéterminationdesmassesatomiques oumoléculairesdesespècesindividuellesprésentesdansl’échantillonanalysé(Rouessac etRouessac,2004). C’estunetechniqueanalytiquepratiquementirremplaçable,carelle

Étude analytique des résines végétales Page 140 Chapitre 2 possède une sensibilité particulière par rapport aux autres techniques (de l’ordre de la pico, femto et attomole) et aussi une grande sensibilité de détection, de l’ordre de zeptomole si elle est couplée avec d’autres techniques. Pour ce travail de thèse, le couplageCPGSMaétéutilisépouranalyserlescomposéstriterpéniques.

Leprincipedefonctionnementd’unspectromètredemasseestprésentésurlafigure59.

Figure59Schémasimplifiédefonctionnementd’unspectromètredemasse

L’échantillon,pourêtreanalysé,doitpasserparplusieursétapessuccessives:

• Ionisation–l’échantillonestsousformedegazetils’ionisedanslasourcepuisles ionsforméssontfocalisésetaccéléréspouraccroitreleurénergiecinétique.

• Séparation – les ions formés sont séparés et filtrés par rapport à leur m/z par l’analyseur.

• Détection–unefoisséparés,lesionsfinissentleurcheminenfrappantlecapteur d’undétecteur.Lesignaldétectéestproportionnelauxchargesdesionsdétectés.

• Traitement du signal – tous les ions détectés sont enrégistrés dans une forme graphique,onobtientunspectredemasse.

Lapremièreétapeestlaconversiond’échantillonenphasegazeuse,puislaformationdes ions, dans le cadre de ce travail, par impact électronique. C’est un type de source d’ionisation«dure»,cequisignifiequelespectredemasseobtenupr ésentedesfragments form és pour chaque ion moléculaire. Les sources d’ionisation «douces» produisent des ions, mais sans leur fragmentation. Ce mode d’ionisation dure convient très bien aux composés facilement volatils, apolaires et thermiquement stables, dans ce cas, l’évaporationseferasanspyrolyse.Ceprocessusd’ionisationestbienadaptéàungrand

Étude analytique des résines végétales Page 141 Chapitre 2 nombre de molécules organiques (Rouessac et Rouessac, 2004), dont celles présentées danscetravail.L’ionisationd’échantillonpeutseproduiregrâceàd’autresphénomènes (l’appareil ionique à cyclotron par résonance, l’ionisation chimique, l’ionisation par électrosprayetparthermospray).

La CPGSM est une technique presque sans concurrence pour l’analyse des composés volatils, mais aussi thermostables. Contrairement à la CLHP, la préparation des échantillonsavantanalyseenCPGSMesttrèssouventindispensable.Laraisonestqu’un grandnombredecomposésnesontpasdesmoléculesvolatilesdansleurétatinitial.Il existe plusieurs méthodes de dérivation chimique et de préparation d’échantillon pour l’analyseenCPGSM.Engénéral,ils’agitd’uneréactionrelativementfacileàfaire,elle aura pour but de transformer les molécules en leurs dérivés correspondants qui sont volatilsetpeuventêtreanalysésenCPGSM.

Pourcetravail,laréactionutiliséededérivationestunetrimethylsilylation(Figure60).

Figure60LaréactiondedérivationàtraverslaformationdesdérivésTMS

Les molécules triterpéniques possédant un groupement alcool ou un groupement acide carboxyliquesontsusceptiblesdeformerdesdérivésTMScorrespondants.

2.1. Analyse par CPG-SM

L’autretechniquechromatographiqueutiliséedanscetravailestlaCPGSM.Lesrésultats obtenusaprèsl’analysedesrésinescommercialesparCPGSMvontêtreprésentés.

Étude analytique des résines végétales Page 142 Chapitre 2

Tous les échantillons ont été préparés selon le protocole PO5. (cf. «Matériel et méthodes») via la réaction de formation des dérivés triméthylsilylés, puis analysés en CPGSM.

a) Etude de l’oliban par CPG-SM

Un échantillon d’oliban commercial de Somalie (StéEncens du Monde) a été dérivatisé selonlaréactiondetriméthylsilylation,puisanalysédirectementparCPGSM.Lerésultat obtenuestprésentésurlafigure61.

Figure61ChromatogrammeobtenuparCPGSMpourl’olibandeSomalieTMS

Le chromatogramme obtenu révèle la présence de 14 composés triterpéniques (tableau 35).Ilsontétéidentifiésàl’aidedestravauxetrésultatsobtenusprécédemmentausein de notre laboratoire (Mathe, 2003) en comparant le t R et les spectres de masse correspondants des composés concernés (Annexe 1). On observe une séparation et répartition de pics correcte et en accord avec des résultats obtenus auparavant dans notrelaboratoire.

Étude analytique des résines végétales Page 143 Chapitre 2

Pourcertainesmolécules,quinesontpasindexéessurcechromatogramme,onsuppose qu’ellespossèdentunestructuretirucallaneetd’autresunestructureursaneparrapport auxspectresdemassesobtenus.Ilsontétécomparésaveclabasededonnéesenprenant en considération le mécanisme de fragmentation d’ion moléculaire et des m/z caractéristiques.Cettehypothèsen’apaspuêtreconfirmée,carlesmoléculesstandards nesontpascommercialementdisponibles.

Étude analytique des résines végétales Page 144 Chapitre 2

LescomposésidentifiéssurlechromatogrammeobtenuparCPGSMd’olibancommercialdeSomaliesontnommésdansletableausuivant (tableau35):

1 N° Nomdecomposé tR(min) Mr/gmol m/z (%) 1 AcidelupéoliqueTMS 44,02 600 73(100);292(50);472(40);147(35);423(28) 2 Acide αboswelliqueTMS 43,42 600 292(100);203(70);218(60);73(40);586(10) 3 Acide βboswelliqueTMS 43,89 600 292(100);218(40);73(35);203(20);586(10) 4 Acide OacétyllupéoliqueTMS 47,07 572 292(100);73(85);218(80);175(45);496(20) 5 Acide3OacétylαboswelliqueTMS 46,40 572 203(100);218(90);292(75);73(73);131(50) 6 Acide3OacétylβboswelliqueTMS 46,96 572 292(100);218(85);73(50);203(33);119(25) 7 3épi lupéolTMS 40,36 498 189(100);73(50);203(42);393(30);409(24) 8 LupéolTMS 43,13 498 189(100);107(60);393(32);292(60);203(58) 9 βamyrone 42,35 424 203(100);218(80);189(30);442(25);394(22) 10 αamyrone 42,80 424 218(100);189(47);73(42);147(30);203(32) 11 3épi αamyrineTMS 40,20 498 218(100);189(55);203(36);73(25);393(10) 12 3épi βamyrineTMS 39,79 498 203(100);218(75);189(50);73(25);175(22) 13 βamyrineTMS 42,54 498 203(100);218(50);189(32);424(17);572(13) 14 αamyrineTMS 42,92 498 218(100);73(60);189(48);203(42);393(40)

Tableau35Listedescomposésidentifiésdansl’olibancommercialbrutavecleurtempsderétentioncorrespondantenCPGSMetles rapports m/z relatives

Étude analytique des résines végétales Page 145 Chapitre 2

b) Etude de la dammar et de la mastic par CPG-SM

Deux échantillons de résines commerciales de dammar (Sté Encens du monde) et de masticdeChios(StéKremer)ontétédérivatisésselonlaréactiondetriméthylsilylation, puisanalysésdirectementparCPGSM.Leschromatogrammesobtenussontprésentéssur lafigure62.

Figure62ChromatogrammesobtenusparCPGSMpourlesrésinesladammarTMSetla masticTMS

Danslecasdelarésinedammar(Figure62,enhaut),les15moléculestriterpéniquesont étéidentifiées.Demême,surlechromatogrammeobtenuaprèsl’analysedelamastic,les 10 molécules triterpéniques ont été caractérisées (Figure 62, en bas). Les molécules identifiées sont citées dans le tableau 36. Les composés en rouge sont des composés propres à la dammar, les composés en vert sont des composés identifiés que dans la masticetlescomposésenbleuesontdescomposéscommunspourladammaretpourla mastic. En noir sont des composés identifiés par CLHP/UV mais qui n’ont pas été caractérisésparCPGSMetilsfigurentdansletableaupourgarderlanumérotationdes composés.

Étude analytique des résines végétales Page 146 Chapitre 2

N° Nomdecomposé tR.(min) Mr/gmol m/z (%) a Acidedammarénolique TMS 46,59 530 109(100) ;205(75) ;313(30) ;424(25) ;73(7) b Acideursonique TMS 47,71 526 203(100) ;133(75) ;409(4) ;438(3) ;512(1) c Acideoléanonique TMS 46,55 526 203(100) ;189(50) ;109(25) ;408(23) ;511(20) d Acidemoronique TMS 46,12 526 189(100) ;73(50) ;203(40);306(20);511(10) e (3L,8 R)3,8, Dihydroxypolypoda 13 E,17 E, 21 triene TMS 590 pastrouvé f (8 R)3Oxo 8hydro xypolypoda 13 E,17 E, 21 triene TMS 516 pastrouvé g Acide(Iso)masticadienonique TMS 48,92 526 421(100) ;73(45) ;393(40) ;403(20) ;511(48) h Acide(Iso)masticadienonique TMS 50,27 526 421(100) ;73(35) ;393(40);403(23);511(52) i HydroxydammarenoneIouI ITMS 45,69 516 199(100) ;69(30) ;109(25) ;431(22) ;298(13) j HydroxydammarenoneIouII TMS 45,69 516 199(100) ;69(30) ;109(25) ;431(22) ;298(13) k Dammarenediole TMS 45,87 590 199(100) ;407(80);496(78) ;73(25) ;431(2.5) l Aldéhydeoléanonique 47,01 438 203(100) ;133(25) ;189(50) ;232(10) ;408(20) m Dammaradiénole TMS 42,49 498 189(100) ;205(70) ;175(45) ;425(30) ;313(25) n Aldéhydeursonique 47,89 438 203(100) ;133(80) ;189(30) ;73(15) ;232(2.5) o Acide3 Oacétyl 3épi (iso)masticadiénolique TMS 570 pastrouvé p Acide3 Oacétyl 3épi (iso)masticadiénolique TMS 570 pastrouvé q Hydroxyhopanone TMS 516 pastrouvé r Dammaradienone 42,41 424 109(100);205(80);189(70);424(45);313(40);381(13) s Lupéol TMS 42,66 498 189(100) ;109(40) ;73(35) ;297( 13) ;410(8) t βamyrine TMS 43,05 498 203(100);218(60);189(40);408(25);73(20);393(10) A tirucallol TMS 42,34 498 394(100) ;241(15) ;73(12) ;484(9.5) ;187(8) B Nor αamyrone 43,17 424 204(100) ;189(50) ;134(42) ;408(30) ;395(10) C Nor βamyrone 43,42 424 204(100) ;189(56) ;134(50) ;73(35) ;409(18) D Epi αamyrine TMS 43,81 498 218(100) ;189(75) ;203(50) ;73(40) ;147(38) ;498(8) Tableau36Lescomposésidentifiésdanslesrésinescommercialesbrutesdammaretmasticavecletempsderétentioncorrespondanten CPGSMetlesrapportsm /z relatives(rouge –dammar, vert –mastic, bleu –dammaretmastic).

Étude analytique des résines végétales Page 147 Chapitre 2

Ilfautnoterquedanslalittératurespécialiséepourcesdeuxrésines,l’analyseenCPGSM a été systématiquement menée via la formation des dérivés méthylés et non triméthylsilylés comme c’est le cas dans ce travail. Dans le cas d’une résine de mastic vieilli,laformedesdérivésTMSdecertainscomposés(acidesoléanonique,moronique, masticadiénoniqueetisomasticadiénonique;20,24epoxy25hydroxydammaran3one, β amyrineetnorβamyrone)présentsdanscetterésineaétérapportéedanslalittérature de Daniels, Stacey et Middleton (Conservation Science and Analytical Chemistry Group Report «The blackening of egyptian blue», British Museum). L’identification des moléculessousformededérivésTMSaétéfaiteàl’aidedelalittératurespécialisée(van der Doelen et al , 1998; Assimopoulou et al , 2005), en étudiant la fragmentation des moléculestriterpéniquesetenconsultantlabasededonnéesNIST.Lesspectresdemasse obtenuspourlesmoleculesidentifiéesdansladammaretlamasticsontregroupésdans l’annexe3decemanuscrit.

Lescomposés(3L ,8 R)3,8,Dihydroxypolypoda13 E,17 E, 21trieneTMS( e),le(8 R)3Oxo8 hydroxypolypoda13 E,17 E, 21trieneTMS( f),acide3Oacétyl3épi (iso)masticadiénolique TMS( o),acide3Oacétyl3épi (iso)masticadiénoliqueTMS( p)présentsdanslamasticet lehydroxyhopanoneTMS( q)présentsdanslamasticetdansladammarn’ontpaspuêtre caractérisésparCPGSM,carlesfragmentationsspécifiquesdesdérivésTMSn’ontpasété reconnues.Enrevanche,letirucallolTMS( A)danslarésinemastic,lenorαamyrone( B), lenorβamyrone( C)etle epi αamyrineTMS( D)danslarésinedammar(Figure62)ont étéidentifiésparCPGSM.Ces4moléculesn’ontpasétécaractériséesparCLHP/UV,ce quimontrequelestechniquesCLHPetCPGsontcomplémentaires.

Pourcertainesmolécules,quinesontpasindexéessurcechromatogramme,onsuppose qu’ellespossèdentunestructuretirucallaneoulupaneparrapportauxspectresdemasses obtenus.Ilsontétécomparésaveclabasededonnéestoutenprenantenconsidérationle mécanisme de fragmentation d’ion moléculaire et des m/z caractéristiques. Cette hypothèse n’a pas pu être confirmée, car les molécules standards ne sont pas commercialementdisponibles.

Etude analytique des resins végétales Page 148 Chapitre 2

2.2. Etude des extraits par CPG-SM

Comme il est mentionné dans la partie précédente, les analyses des extraits des trois résinesobtenusaureflux,auSoxhletetauxultrasonsavecledlimonène(R(+)limonène) vontêtreprésentéesdanscettepartie.

• LeDlimonène

Est un solvant qui possède une structure monoterpénique. Il fait partie des huiles essentielles présentes naturellement dans différentes plantes, surtout dans la pelure d’agrumes (Bégin et Gérin, 1999). C’est un solvant moins toxique et dangereux pour l’environnementquelessolvantsproduitsdurantleraffinagedupétroleetilestutilisé commesubstitutifdepuisdesannées.Ilfaitpartiedugroupedes«solvantsverts».C’est un des sousproduits issus de la production de jus d’orange et de pamplemousse. Le limonène est une molécule chirale et il possède deux formes, D (dextrogyre, R) et L (lévogyre, S).Leurmélangeracémiqueestappelédipentène.

Ilfautnoterquelelimonènen’apaspuêtreinclusdansl’étudequantitativedesextraits derésines.Laproblématiqueétantl’éliminationdusolvantaprèsextraction,decefaitle rendement n’a pas pu être déterminé. Son point d’ébullition est élevé (178°C) son évaporationestdifficile.L’étudequalitativedel’extractiondesrésinesaveclelimonène seraprésentéedanscemanuscritdanslapartietraitantderésultatsparanalyseCPGSM. L’étude par CLHP/UV n’a pas pu être appliquée sur ces extraits à cause de la forte absorptiondedlimonènedansledomainedul’UV.

a) Etude comparative des extraits de l’oliban

Lesdifférentsextraitsdelarésined’olibanobtenusaprèsl’extractionaudlimonèneont été analysés par CPGSM. Ceux issus de l’extraction au reflux et au Soxhlet se ressemblent.Nousavonschoisidemontrerlesrésultatsissusdel’extractionauSoxhletet de les comparer à ceux obtenus après l’extraction aux ultrasons. La figure suivante (Figure62)regroupecesrésultats:

Etude analytique des resins végétales Page 149 Chapitre 2

Figure63ChromatogrammesobtenusparCPGSM,pourl’olibanTMSetpourles extraitsTMS

Toutd’abord,surlestroischromatogrammescontenussurlafigure63,onretrouveles14 molécules triterpéniques, précédemment identifiées dans la résine oliban commerciale (cf.partie2.1.)àl’aidedelalittératurespécialiséeetencomparaisonaveclesrésultats obtenusauparavantdansnotrelaboratoire(Mathe,2003).Onobserveuneséparationtrès satisfaisanteauniveau descomposésprésents(chromatogrammesau milieuetenbas). Lesmoléculesd’acide OacétyllupéoliqueTMS( 4),d’acide3OacétylαboswelliqueTMS (5) et d’acide 3OacétylβboswelliqueTMS ( 6) sont extraites en quantité significative avecledlimonène,égalementcommelescomposésacides(de 1à 3).Onpeutconstater

Etude analytique des resins végétales Page 150 Chapitre 2 aussiquelaséparationdescomposésapolaires(de7à 14 )estoptimaleavecledlimonène quiestemployéicicommesolvantservantàlafoisàsolubiliseretàextrairelafraction résinique,maisilsertégalementdesolvantd’injectionpourl’analyseenCPGSM.Deplus, laformationdesdérivéstriméthylsilyléssefaitdirectementdanscesolvant.Ils’agitdonc d’unprocédéinnovantutilisantunseulsolvantetévitantainsilesétapesd’évaporation du solvant d’extraction (généralement le MeOH ou le nhexane) et de l’utilisation habituelled’étherdiéthyliqueaprèsl’étapededérivation.

Concernant les processus d’extraction, le chromatogramme en bas (Figure 63) représentantlesrésultatsd’analysedel’extraitenSoxhlet,montrequeceprocessusest trèssatisfaisantpourextrairelescomposéspolaires(de 1à 6),quiapparaissentcomme lespicsmajoritairessurcechromatogramme.Surlesdeuxautreschromatogrammesdela même figure, ce n’est pas le cas. On suppose détecter plusieurs molécules (par rapport leurs m/z correspondants, tableau 37) qui pourront avoir une structure ursane ou/et oléanane entre les composés 1 et 4 et qui sont probablement des acides (figure 63, les deuxchromatogrammesobtenusendlimonène).

N° Nomducomposé tR(min) m/z(%) I moléculeacideTMS 44,72 73(100);218(90);147(60);496(50);292(25) II moléculeacideTMS 45,36 203(100);73(75);203(70);392(55);107(40) III moléculeacideTMS 46,02 73(100);218(60);107(47);496(35);292(33) IV moléculeacideTMS 47,26 203(100);73(85);218(75);292(50);147(40);511(18) V moléculeacideTMS 48,39 218(100);292(90);73(85);175(75);147(40);511(20) Tableau37–Listedescomposéspourlesquelslanatureestsupposée(oléananeou/et ursane)dansl’olibanaprèsl’extractionendlimonène

Il est possible que parmi ces molécules on trouve des acides KBA et AKBA,mentionnés dans les parties précédentes (1.2.2. et 1.2.3.) mais cette hypothèse n’a pas pu être confirméesansdisposerlesmoléculesstandards,quinesontpascommercialisées.

Etude analytique des resins végétales Page 151 Chapitre 2

b) Etude comparative des extraits de la dammar

Uneétudecomparativedesrésultatsd’analysepourlesextraitsenlimonène(auSoxhlet etauxultrasons)obtenusaveclarésinebrutededammarTMSaétéréaliséeetprésentée icisurlafiguresuivante(Figure64).

Figure64ChromatogrammesobtenusparCPGSM,pourladammarTMSetpourles extraitsTMS(décalaged’échellequ’onobserveestdûàdespannessuccessivesde l’appareil)

D’aprèslalittératurespécialisée,encomparantlesspectresdemasseobtenusavecceux delabasededonnéesNIST,enétudiantlafragmentationdesionsmoléculairesetprenant

Etude analytique des resins végétales Page 152 Chapitre 2

en compte les t R correspondants (cf. le tableau 36), les 15 composés identifiés sur le chromatogramme de la résine brute (Figure 64, chromatogramme en haut) sont également retrouvés sur les chromatogrammes obtenus après l’analyse des extraits en Soxhlet et en ultrasons (Figure 64, les chromatogrammes au milieu et en bas). Les chromatogrammescorrespondantsauxextraitsanalysésseressemblent,ilsrévèlentune séparation et répartition des pics similaires à celle présente sur le chromatogramme correspondant à la résine brute analysée. Néanmoins, on peut observer sur les deux derniers chromatogrammes que le solvant utilisé influence l’extraction de certains composés,commel’hydroxydammarénoneIetIITMS( iet j)etledammarènedioleTMS (k).Cesdeuxisomèresl’hydroxydammarénoneIetIInepeuventpasêtreséparésenCPG SM. De plus, avec le dlimonène, ils sont extraits en quantité limitée. Les composés polaires,desacidesetleursaldéhydescorrespondants( a, b, cet let n)sontgénéralement extraitsavecsuccèsendlimonène.

c) Etude comparative des extraits de la mastic

Une étude comparative des extraits en limonène (au Soxhlet et aux ultrasons) avec le résultatd’analysedelarésinemasticbruteTMSaétéréaliséeetprésentéesurlafigure suivante(Figure65).

Etude analytique des resins végétales Page 153 Chapitre 2

Figure65ChromatogrammesobtenusparCPGSM,pourlamasticTMSetpourles extraitsTMS

Aprèsavoirconsultélalittératurespécialisée,encomparantlest Rcorrespondantsetles spectres de masses obtenus avec ceux dans la base de données NIST, en étudiant la fragmentation des ions moléculaires, on n’a pu caractériser que huit molécules triterpéniques (cf. tableau 36) dans les extraits analysés de la mastic. Sur le premier chromatogramme(Figure65)obtenuaprèsl’analysedelarésinebrute,onaidentifiéles dixcomposés.Néanmoins,surlesdeuxchromatogrammessuivants,aumilieuetenbas (Figure 65), on peut constater l’absence de trois composés qui figurent sur le premier chromatogramme,ils’agitdescomposésdeshydroxydammarenoneIetIITMS( iet j).On

Etude analytique des resins végétales Page 154 Chapitre 2 peutsupposerquecelavientdusolvantutilisé,ledlimonène.Cependant,lescomposés acidesmasticaetisomasticadiénonique,oléanoniqueetmoronique( c, d, get h)quiont soit la structure tirucallène soit oléanène, semblent être extraites avec le dlimonène danslesquantitésimportantes(Figure65,lesderniersdeuxchromatogrammes).Onpeut supposerlaprésenced’uncomposénonidentifiéentrel’aldéhydeoléanoniqueetl’acide oléanonique ( l et c) (type de molécule oléanène, avec les m/z suivants: 203(100);189(80);109(70);408(38);482(8);511(12))etaussilaprésencedescomposésacides autour des acides mastica et isomasticadiénonique( g et h) pour qui on peut supposer unestructuresimilaire,avecdes m/z suivants392(100);73(80);482(60);241;95;408;161et 421(100);511;393;257;169;73.Cettehypothèsepourraêtrediscutéeultérieurement.

2.3. Etude des cas

a) Etude de l’échantillon artistique

Suiteàl’analyseparIRTF,onasupposéqu’undeséchantillonsprélevésdanslaGalérie NationaledeSarajevo(BosnieHerzégovine,cf.partie1)contientunvernisàbased’une résinenaturelle.L’échantillonréférencéNo2(2010)aétépréparéselonleprotocole PO 5. et analysé par CPGSM. Le résultat obtenu sous forme d’un chromatogramme est montrésurlafigure66.

Etude analytique des resins végétales Page 155 Chapitre 2

Figure66ChromatogrammeobtenuparCPGSMpourl’échantillonartistiqueNo2(2010)

Une très faible concentration d’échantillon est à remarquer sur ce chromatogramme. L’unique composé identifié correspond à la βamyrine ( t), qui est une molécule triterpénique présente dans un grand nombre de résines naturelles, ce n’est malheureusementpasuncomposéspécifiqueàlamasticouàladammar.Lesautrespics apparus sur ce chromatogramme n’ont pas pu être caractérisés, car leurs spectres de masses n’ont pas pu être attribués aux composés identifiés dans ce travail. Le m/z majoritairedecespicsest131.Onpeutsupposerquecem/zcorrespondàuncomposé dégradé ou altéré, mais sans pouvoir donner sa structure ni l’attribuer à une des deux résines. En prenant en compte le contexte historique en BosnieHerzégovine, il semble plus probable que cet échantillon contienne un vernis à base de dammar. On peut supposer que le vernis a été enlevé, les traces restantes n’étant pas suffisantes pour obtenirunrésultatd’analyseexploitableetconvenableànosbesoins.

b) Etude d’un échantillon archéologique

L’échantillon archéologique référencié G12 (cf. la partie 1) a été préparé selon le protocole PO5.puisanalyséparCPGSM(figure67).

Etude analytique des resins végétales Page 156 Chapitre 2

Figure67ChromatogrammeobtenuparCPGSMpourl’échantillonarchéologiqueG12

Lescomposésidentifiéssontretrouvésencomparaisonaveclesrésultatsobtenuspourla résinemastic(cf.lapartie2.1.).Lesspectresdemassesontétécomparésaveclet Rdes composéscorrespondants.Enaccordaveclalittératurespécialisée(vanderDoelen et al , 1998;AssimopoulouetPapageorgiou,2005;Danielset al ,2003),lesacidesoléanoniqueet moronique ( c et d) servent de marqueurs chimiques pour identifier la résine mastic vieillie.Apartcesdeuxmolécules,onaidentifiéaussilesmoléculesdulupéol( s)etdela βamyrine( t),maiscesdernièresnesontpascaractéristiquesdelarésinemastic.

Etude analytique des resins végétales Page 157 Conclusion générale et perspectives

Conclusiongénéraleetperspectives

Page 158 Conclusion générale et perspectives

*~*

Ce manuscrit représente un travail entièrement consacré à l’étude de trois résines naturelles,l’oliban,ladammaretlamasticetauxpossibilitésdeleuridentification.Du fait de leurs domaines d’utilisation nombreux et variés, il est utile de connaitre précisément leur composition chimique. La caractérisation de ces matériaux résineux présents dans des échantillons artistiques et archéologiques contribue à une meilleure connaissance de l’Histoire des anciennes civilisations permettant ainsi de déterminer d’anciennes formulations funéraires, pharmaceutiques, cosmétiques et artistiques et finalement d’aider aux processus de restauration et de conservation dans le but de préserveretdeprotégernotrepatrimoineculturel.

Pour la caractérisation des résines oliban, dammar et mastic, plusieurs techniques analytiques ont été utilisées dans ce travail. Un premier pas révélant la nature d’échantillonétudiéestfaiteneffectuantdesanalysesparIRTF.Lesspectresobtenuset les coefficients de corrélation correspondants ont mené la suite de ce travail vers les techniques chromatographiques, CLHP et CPG, en employant plusieurs modes de détection.

Les résines végétales étudiées dans ce travail sont des matériaux caractérisés par leur grandediversiténaturelleencomposéstriterpéniques.Lestriterpènessontdesmolécules qui ne possèdent pas initialement les propriétés fluorescentes et pour les analyser en détection fluorimétrique, une procédure de formation des dérivés fluorescents via la réaction de greffage avec un marqueur fluorescent (chlorure de dansyle) a été mise en place.LesdérivésdansylésontétéainsiréaliséspuisanalysésparCLHP/UV/Fluorimétrie. Leprocédédegreffageduchlorurededansylesurlestriterpènesapermistoutd’abord d’obteniruneréponseendétectionfluorimétriqueetdediminuerleurseuildedétection en les comparant avec les molécules triterpéniques standards. Après avoir appliqué ce protocole de dansylation du groupement alcool présent dans de nombreuses molécules triterpéniques,onaobtenuuneempreintedigitalespécifiquepourchaquerésineétudiée, ce qui permet de distinguer clairement ces trois matériaux résineux. En conséquence, l’applicationdeceprotocolesur unéchantillonarchéologiqueprélevésurlamomiede Hekaemsaf (collection Victor Loret, Lyon, France) a permis de détecter avec succès la présencederésineoliban.Deplus,cetteméthodearévélédesinformationsimportantes

Page 159 Conclusion générale et perspectives surl’originebotaniquedelarésineemployéeetl’identificationdel’espèceavecprécision (Boswellia frereana ).L’emploidesrésinesnaturellesenancienneEgypteestconnumaisles données sont souvent incomplètes et parfois imprécises, ce qui peut mener à une confusion concernant l’origine botanique de diverses résines naturelles utilisées dans cettemêmepériode,commel’oliban(familleBurseraceae, genre Boswellia )etlamyrrhe (famille Burseraceae, genre Commiphora ) par exemple. Ce mode de préparation d’échantillon via la réaction de greffage de Dzl évite de faire ce type de confusion, puisqu’ilpermetdedistinguerprécisémentlasourcebotaniquedelarésineutiliséepar les anciens artisans. D’autre part, ce protocole de dérivation représente une nouvelle approchepourétudierlesmatériauxrésineuxemployésdansledomainedupatrimoine culturel(Aksamija et al ,2012).

Lesmatériauxrésineuxontétéétudiésdepuisdenombreusesannées,notammentdans notre laboratoire (Vieillescazes, 1992; Mathe, 2003; Hovaneissian, 2005) par diverses techniques analytiques. Plusieurs protocoles de préparation et d’analyse d’échantillons artistiques et archéologiques ont été développés au sein de notre équipe (Culioli, 2003; Mathe, 2004; Hovaneissian, 2006). Dans ce travail, nous avons essayé d’améliorer les conditions d’analyse et d’optimiser les protocoles en appliquant de nouveaux outils techniques, comme la colonne Kinetex (Phenomenex). C’est une colonne RP18 dite «coreshell» de nouvelle génération, avec un remplissage de silice innovant qui lui permetd’êtreutiliséedansdessystèmesCLHPmaisaussidansdessystèmesUPLC.Une colonne classique RP18 a été utilisée avec succès pour analyser les résines naturelles (Vieillescazes, 1992; van der Doelen, 1999; Mathe, 2003, Hovaneissian, 2006) avec un grand nombre de composés caractérisés et une séparation satisfaisante et correcte. Néanmoins,laduréed’analyseétaitunpointàcorriger:90minutespourleséchantillons d’olibanet50minutespourlesrésinesdammaretmastic.Danscetravail,onatestépour lapremièrefoisunecolonnedenouvellegénérationetlesrésultatsobtenusontététrès encourageants,letempsd’analyseadiminuéde73,33%pourlarésineoliban(24minutes nouveau temps d’analyse) et de 70% pour les résines dammar et mastic (15 minutes nouveau temps d’analyse). Les chromatogrammes résultants des analyses faites avec la colonne Kinetex ont relevé une répartition des pics quasi identique comme avec la colonne classique RP18 et l’identification des composés apparus a été faite en accord aveclalittératurespécialisée(vanderDoelen,1999;Mathe,2003)etlest Retlesspectres UV correspondants. Les 16 composés triterpéniques identifiés dans l’oliban avec la

Page 160 Conclusion générale et perspectives colonneclassiqueRP18ontétéretrouvésetidentifiésaveclacolonneKinetex.Dansle casdesrésinesdammaretmastic,les13composéstriterpéniquesontétéidentifiésavec la colonne Kinetex. Pour rappel, initialement avec la colonne classique RP18, 9 et 11 composés triterpéniques ont été identifiés respectivement dans les résines dammar et mastic. Après ces résultats encourageants, la colonne Kinetex a été systématiquement employéepouranalyserleséchantillonsrésineux.

Une des questions de base purement physicochimique, concerne l’extraction de mélangeschimiquescomplexescommelesrésines.L’extractiondelapartierésineuseest unpasinévitablemaisaussidéterminantpourl’étudedecessubstances.L’extractionpar unprocédéoubienparunsolvantdonnépeutêtresélective,envisantungroupeprécis de molécules. Dans ce travail, il a été étudié comment un processus d’extraction peut influencer sur la composition chimique d’une résine et quelles sont les molécules préférentiellement extraites en fonction du procédé et du solvant employé. Trois procédésd’extractionontététestésdanscetravail:lereflux,leSoxhletetlesultrasons. Concernantlessolvantsd’extraction,onaemployéleméthanoletlenhexane,commeles solvantsclassiquementutiliséspourl’extractiondesmatériauxrésineuxetuntroisième, unsolvantdit«vert»,ledlimonène.Uneétudequantitativederendementselonlestrois procédésd’extractionaétémenéepourchaquerésineétudiée.Ilfautnoterquel’étudede rendementd’extractionn’apaspuêtrefaiteaveclesextraitsendlimonèneàcausede problèmed’éliminationdesolvantaprèsl’extraction.

Lecalculquantitatifestbasésurladifférenceentrelamasseinitialederésineutiliséeet le résidu sec obtenu après extraction. L’influence des solvants, du méthanol et du n hexane, est évaluée par le calcul des différences de rendement entre le nhexane et le méthanol. Après les résultats obtenus, on peut dire que les trois techniques sont bien adaptéespourl’extractiondelapartietriterpénique.Lestechniquesclassiques,commele reflux et le Soxhlet, permettent d’extraire convenablement la partie résineuse, surtout danslecasdelarésinedammar(extractionenSoxhletavecleméthanol).L’inconvénient decesdeuxprocédésestsurtoutletempsnécessairepourl’extractionoptimale,égalà4h. Concernant les solvants employés, en général, le méthanol s’est montré légèrement supérieurpourextrairelesmoléculestriterpéniquesselonl’étudequantitative,pourles trois résines étudiées. Le procédé d’extraction par les ultrasons a donné des résultats encourageants, vu que la durée d’extraction optimale est de 10 minutes. Les résultats

Page 161 Conclusion générale et perspectives quantitatifsmontrentquelemeilleurrendementdelapartietriterpéniquechezl’oliban (82,44%)etchezlamastic(96,14%)estobtenuavecceprocédéenemployantleméthanol commesolvant.

Les extraits ont été ainsi analysés par CLHP/UV. Comme précédemment, les extraits obtenus en dlimonène n’ont pas pu être analysés avec cette technique à cause de l’absorption forte de dlimonène en UV. Les chromatogrammes obtenus ont relevé des profilssimilaireschezlestroisrésinesétudiées.Les16composéstriterpéniquesidentifiés dans l’oliban ont été caractérisés avec succès dans les extraits obtenus au reflux et au Soxhlet,ensachantqueleprotocoledepréparationd’échantillonrésineuxpourl’analyse parCLHP/UVcourammentutilisédansnotrelaboratoirecorrespondàuneextractionde 10 minutes en ultrasons. Concernant la dammar et la mastic, l’analyse des extraits au reflux et au Soxhlet a montré que les 13 composés triterpéniques identifiés précédemmentsontaussicaractérisésdanscesextraits.L’influenceattenduedusolvant (méthanolsolvant polaire et nhexanesolvant apolaire) n’a pas été observée. Pour appuyer cette hypothèse, une étude quantitative via le pourcentage d’aire relative des composésétudiésaétéréaliséepourchaquerésineétudiéecequiapermisdefaireune comparaison directe entre les quantités totales extraites pour chaque molécule par rapport au procédé d’extraction utilisé. L’interprétation des résultats quantitatifs traduisent pour les trois résines, que généralement ni la nature du solvant ni celle du procédéd’extractionemployénesemblentinfluencersignificativementlepourcentagede l’airerelativedescomposéstriterpéniques.Lesexceptionsdecetteconclusionsontla3 épi αamyrinedansl’oliban(+19%aurefluxenméthanol,parrapportauSoxhletetaux ultrasons),lesacidesdammarénolique,ursoniqueetoléanoniquedansladammar(+12,6% aux ultrasons en méthanol, par rapport au Soxhlet et au reflux) et les deux acides isomères (iso)masticadiénonique (+9% aux ultrasons en méthanol par rapport aux ultrasons en nhexane) et (iso)masticadiénonique (+6% au Soxhlet en méthanol par rapport aux ultrasons en nhexane). Néanmoins, l’extraction aux ultrasons présente plusieurs avantages par rapport aux techniques classiques d’extraction (reflux et Soxhlet),comme:

• Laréductiondetempsd’extraction(10minutes),

• l’économiedelamatièrepremièreetdusolvantnécessaire,

Page 162 Conclusion générale et perspectives

• ladiminutiondecoûténergétique(l’extraction«àfroid»),

• lasimplicité(nenécessitepasuneverreriespécialisée).

Unprotocoled’extractionenphasesolide(laSPE)aétémisenplacedurantcetravail.Il s’agitd’unprocédésimpleetrapidequipermetdepurifieretdeconcentrerl’échantillon étudié avant l’analyse (dans le cas de ce travail, par CLHP/UV). Puisque on travaille souvent avec des échantillons archéologiques dans notre laboratoire, on rencontre le problèmedelaquantitélimitéeetminime,oùlaSPEpourrasimplifierlatâche.Deplus,la SPEaétédéjàemployéepourextrairelesmoléculestriterpéniques(Theunis et al ,2007; Claude et al ,2008)etdansnotrelaboratoirelaSPEaservipourpréparerdeséchantillons decolorantsd’originevégétale(Cuoco,2009).LeprotocoleSPEaétéd’abordtestésurles échantillonsdesrésinescommercialespuisappliquéauxéchantillonsarchéologiques.Les chromatogrammesobtenusontmontréquelaSPEapermisdepurifierl’échantillonetde mettreenévidencelescomposésprésents.Néanmoins,laconcentrationdel’échantillona significativement diminué (diminution de 14%), ce qui représente un désavantage important. Une nouvelle optimisation du protocole et un changement des cartouches utilisées pour la SPE représentent les possibilités à tester afin d’obtenir un meilleur résultat.

Ladernièretechniqueanalytiqueemployéedanscetravailpourétudierlestroisrésines naturellesestlachromatographieenphasegazeusecoupléeàunspectromètredemasse (CPGSM). Tout d’abord, les analyses par CPGSM ont été faites avec des résines commerciales,puisaveclesextraitsobtenus.L’identificationdescomposéstriterpéniques (les16composésdansl’oliban,les15composésdansladammaretles10composésdansla mastic) a été effectuée en accord avec la littérature spécialisée et en comparant les résultats obtenus avec la base de données NIST et les spectres de masse des dérivés triméthylsilylés.Ilfautnoterqu’untravailpréalableaétéfaitdansnotrelaboratoireavec larésineoliban,cequiaaidéàl’identificationdescomposésprésentésdanscemanuscrit. Néanmoins,pourlesrésinesdammaretmastic,lebutaétédecréerunebasededonnées pour les dérivés triméthylsilylés, puisque dans la littérature spécialisée les dérivés méthylés sont les seuls rapportés pour ces deux résines (van der Doelen, 1999; Assimopoulou et al ,2005).L’extractiondelapartierésineusedestroisrésinesétudiéesa ététestéeavecletroisièmesolvantledlimonène(cesolvantabsorbefortementdansle

Page 163 Conclusion générale et perspectives domaine UV, ce qui a rendu impossible l’analyse de ces extraits par CLHP/UV). Le fait qu’ilsoittrèsdifficiled’éliminerledlimonèneaprèsl’extraction,nousaamenéàtesterla préparation des dérivés triméthylsilylés directement dans l’extrait, en présence de solvantd’extraction.Lesrésultatsobtenusontététrèsencourageantsetinnovants.Lefait d’utiliserledlimonènepermetàlafoisd’extrairelafractionrésineusedelasubstanceà analyser mais il sert également de solvant permettant la dérivation des molécules triterpéniques. Il s’agit donc d’un solvant «3 en 1» évitant les étapes classiques d’éliminationdessolvantsd’extractionetdedérivationetautorisantainsiuneinjection directeenCPGSM.Cesolvant«vert»neprésentedoncquedesavantagespourl’étudedes résinestriterpéniquesenchromatographieenphasegazeuse:

• réemploied’unsolvant«déchet»issudel’industrie,

• gaindetemps,

• économiedesolvant,

• économied’énergie.

Il est à noter qu’à notre connaissance c’est la première fois qu’un solvant «vert» a été utilisé pour extraire et étudier ce type de matériaux. Après l’interprétation des chromatogrammesobtenus,danslesextraitsdel’olibanonpeutsupposerlaprésencedes 4 composés triterpéniques ayant une structure ursane ou oléanane ou tirucallane, qui n’ontpaspuêtreidentifiéscarlesstandardsnesontpascommercialementdisponibles. Leur structure a pu être approchée en étudiant les spectres de masse correspondants. Dans les extraits de la mastic, on a observé les deux composés supposés avoir une structuretirucallène,maiscommedanslecasdel’oliban,leuridentificationn’apasété faiteàcaused’indisponibilitédesstandardscommerciaux.

Etantdonnécesrésultatstrèsencourageants,ilseraitutiledepoursuivrecetteétudeen testantparexempled’autressolvants«verts»commelepinène,pournotammentessayer depalieràundesinconvénientsdedlimonèneàsavoirsonthautpointd’ébullition.

Finalement, les échantillons artistiques et archéologiques ont été également analysés danscetravail.Ils’agitdehuitéchantillonsartistiques,prélevésdanslaGalerieNationale de BosnieHerzégovine supposés contenir un vernis à base de résine naturelle. Les

Page 164 Conclusion générale et perspectives

échantillons archéologiques proviennent de la collection Victor Loret, en provenance d’ancienneEgypte,supposéscontenirunerésinevégétaletriterpénique.L’ensembledes échantillons artistiques et archéologiques ont été analysés par plusieurs techniques analytiques (IRTF, CLHP/UV, CLHP/UV/Fluorimétrie, CPGSM). De huit échantillons artistiquesanalysésparIRTF,seulementun,l’éch.No2(2010),arelevéunepossibilitéde présence d’une gommerésine végétale mais aussi une forte possibilité de contenir une résinesynthétique,PrimalouPlextolB360,utiliséesgénéralementdanslesprocessusde restaurationetdeconservationdesœuvrespeintes.L’analyseestpoursuivieenCPGSM, qui a donné un chromatogramme de très faible concentration en résine végétale. Néanmoins, les spectres de masses des composés triterpéniques apparus sur le chromatogrammerestentinconnus.L’échantillonprovientd’untableaudedébutdeXX ème siècle (période austrohongroise), donc il est fortement possible qu’il ait contenu un vernisàbased’unerésinenaturelle,maisqu’ilaitéténettoyé.Lestracesrestantesdece vernispourraientdonnercechromatogrammepeuexploitableetambigu.

L’échantillonarchéologiqueG12aétéanalyséparCLHP/UVaveclapréparationparSPE et en CPGSM. La présence des marqueurs chimiques de la résine mastic (acides moronique et oléanonique) ont été trouvée par CLHP/UVetconfirméeenCPGSM.Les acidesmoroniqueetoléanoniquesontengénérallesmoléculesretrouvéesdanslarésine mastic vieillie et elles servent de marqueurs chimiques pour l’identification de cette résine.Apartcesdeuxcomposés,lelupéoletla βamyrineontétéégalementidentifiés dansl’échantillonG12.

Cemanuscritregroupeuneétudeanalytiquesurlestroisrésinestriterpénique,l’oliban,la dammaretlamasticetilreprésenteunemodesteparticipationàlaconnaissancedeces matériauxcomplexes,utilisésdansdiversdomaines,enpharmacie,encosmétologie,en médecineetaussidansledomainedupatrimoinecultureletdansl’Art.Enespérantqu’il servirapourapprofondiretpourallerencoreplusloindansnotreconnaissanceetdansla recherche.

Page 165

Référencesbibliographiques

Références bibliographiques Page 166

AbdelWahadS.M.,AboutablE.A.,ElZalabaniS.M.,FouadH.A.,DePooterH.L.,ElFallaha B.(1987),«Theessentialoilofolibanum»,PlantaMedica,53(4),p.382384.

Aksamija A., Mathe C. et Vieillescazes C. (2012), «Liquid chromatography of triterpenic resinsafterderivatizationwithdansylchloride»,Journalofliquidchromatographyand relatedtechnologies,35(9),p.10826076.

Albani J. R. (2001), «Absorption et fluorescence, principes et application», Editions TEC&DOC,LondresParisNewYork.

Al Said M., Ageel A.M., Parmar N.S. et Tariq M. (1986), «Evaluation of mastic obtained fromPistacialentiscuscrudedrugforgastricandduodenalantiulceractivity»,Journalof Ethnopharmacology,15(3),p.271278.

AlHarrasi A. et AlSaidi S. (2008), «Phytochemical Analysis of the Essential Oil from BotanicallyCertifiedOleogumResinof Boswellia sacra (OmaniLuban)»,Molecules,13(9), p.21812189.

Ammon H.P.T. (2002), «Boswellic acids (components of frankincense)as the active principle in treatment of cronic inflammatory diseases», Wiener Medizinische Wochenschrift,152(1516),p.373378.

AndersonJ.A.R.(1975),«Thepotentialofillipenuts( Shorea spp.)asanagriculturalcrop» In : Williams et al . (eds.) Proceeding of Symposium on South East Asian Genetic Resources,Bogor,Indonesia,March2022,1975.,p.217230.BIOTROP,Bogor.

AndersonK.B.,WinansR.E.,BottoR.E.(1992),«Thenatureandfateofnaturalresinsinthe geosphereII. Identi fi cation, classi fi cation and nomenclature of resinites», Organic Geochemistry,18,p.829 –841.

Anonymous(1985)(a),«DipterocarpsofSouthAsia»,RAPAMonograph4/85,FAORegional OfficefortheAsiaandthePacific,Bangkok.

Anonymous (1985)(b), «Statistic of external trade in Sarawak» (19761986). Dept. Of Statistic(SarawakBranch),Kuching.

Références bibliographiques Page 167

Appanah S., Ashton M.S., Bawa K.S., Curtet L., Elouard C.,Jantan I., Krisnapillay B., Lee S.S., MauryLechon G., Shiva M.P., Tompsett P.B. and Weinland G. (1998), «A Review of Dipterocarps – Taxonomy, ecology and silviculture», editors Simmathiri Appanah et JenniferM.Turnbull,byCenterforInternationalForestryResearch,Bogor,Indonesia.

Arias M., Penichet I., Ysambertt F., Bauza R., Zougagh M., Ríos Á. (2009), «Fast supercritical fluid extraction of low and highdensity polyethylene additives: ComparisonwithconventionalrefluxandautomaticSoxhletextraction»,TheJournalof SupercriticalFluids,50(1),p.2228.

Assimopoulou A.N. et Papageorgiou V.P. (2005), «GCMS analysis of penta and tetra cyclic triterpenes from resins of Pistacia species. Part I. Pistacia lentiscus var. Chia», BiomedicalChromatography,19(4),p.285311.

Assimopoulou A.N., Zlatanos S.N. et Papageorgiou V.P. (2005), «Antioxidant activity of naturalresinsandbioactivetriterpenesinoilsubstrates»,FoodChemistry,92(4),p.721 727.

Aston F. W. (1919), «A positive ray spectograph», Philosophical Magazine Series 6, 38 (228),p.707714.

Atchley,E.G.etCuthbertF.(1909),«Ahistory oftheuseofincenseindivineworship», Longmans,GreenandCo,London.

Banwell C. N. and McCash E. M. (1994), «Fundamentals of Molecular Spectroscopy», McGrawHill.

BarbierC.(1982),Rapportdemission:projetencensduNordEstSomalien.

Barton D.H.R. and Seoane E. (1956), «Triterpenoids. Part XXII. The constitution and stereochemistryofmasticadienonicacid»,JournaloftheChemicalSociety,p.41504157.

Basar S., Koch A., K önig W.A. (2001), «A verticillanetype diterpene from Boswellia carterii »;FlavourandFragranceJournal,5(16),p.315318.

Bégin D. et Gérin M. (1999), «La substitution des solvants par le dlimonène», Département de médecine du travail et d’hygiène du milieu, Université de Montréal, IRSST.

Références bibliographiques Page 168

BenthinB.,DanzH.etHamburgerM.(1999),«Pressurizedliquidextractionofmedicinal »,JournalofChromatographyA,837(12),p.211219.

Bianchini J.P., Gaydou E.M., Rafaralahitsimba G., Waegell B. et Zahra P. (1988), «DammaranederivativesinthefruitlipidsofOleaMadagascariensis»,Phytochemistry,27 (7),p.23012304.

BissetN.G.,ChavanelV.,LantzJ.P.etWolffR.E.(1971),«Constituantssesquiterpéniques desresinsdugenre Shorea »,Phytochemistry,10(10),p.24512463.

BissetN.G.,DiazM.A.,EhretC.,OurissonG.,PalmadeM.,PatilF.,PesnelleP.etStreithJ. (1966), «Etudes chimiotaxonomiques dans la famille des DipterocarpacéesII: Constituants du genre Dipterocarpus gaertn. F. Essai de classification chimio taxpnomique»,Phytochemistry,5,p.865880.

BissetN.G.,DiazParraM.A.,EhretC.etOurissonG.(1967),«Etudeschimiotaxonomiques dans la famille des DipterocarpacéesIII: Constituants des genres Anisoptera Korth ., Cotylelobium pierre, Dryobalanops gaertn.F.et Upuna sym.»,Phytochemistry,6,p.1396 1405.

Blair R.W. et Byron F.E. (1926), «Notes on dammar penak», Malayan Forest Record, 4, KualaLumpur.

BoarR.B.,CouchmanL.A.,JaquesA.J.etPerkinsM.J.(1984),«IsolationfromPistaciaresins ofabicyclictriterpenoidrepresentinganapparenttrappedintermediateofsqualene2,3 epoxidecyclization»,JournaloftheAmericanChemicalSociety,106,p.24762477.

Boiteau P. et Chanez M. (1964), «Structure chimique des triterpénides cicatrisants majeurs»,Ann.del’Univ.deMad.(médecine)T21964V.4,p.109113.

Bona S.G., Bono L., Daghetta L et Marone P. (2001), «Bactericidal activity of Pistacia lentiscus gummastic against Helicobacter pylori »,AmericanJournalofGastroenterology, Septembersuppl.;S49.

BrewisS.etHalsallT.G.(1961),«TheChemistryofTriterpenesandRelatedCompounds», PartXXXVIII.TheAcidicConstituentsofDammarResin,JournaloftheChemicalSociety, p.64650.

Références bibliographiques Page 169

BrewisS.,HalsallT.G.,HarrisonH.R.etHodderO.J.R.(1970),«Crystallographicstructure determination of a triterpene dimethyl ester epsilonlactone from dammar resin», JournaloftheChemicalSocietyD,p.891892.

BrownJ.M.(1998),«MolecularSpectroscopy»,OxfordUniversityPress.

BrügelW.(1962),«AnIntroductiontoInfraredSpectroscopy»,Methuen&Co.Ltd.

BrunetonJ.(1999),«PharmacognésiePhytochimie,Plantesmédicinales»,3 ème édition,TEC etDOC,Paris.

BurkillI.H.(1935),«DictionaryoftheeconomicproductsoftheMalayPeninsula»,2vols. CrownAgentsfortheColonies,London.

CarlyleL.A.(1991),«CriticalAnalysisofArtists'Handbooks,ManualsandTreatisesonOil PaintingpublishedinBritainbetween18001900:withreferencetoselected18thcentury sources»,PhDdissertation,CourtauldInstituteofArt,UniversityofLondon.

Carlyle L., Binnie N.E., Van der Doelen G., Boon J., McLean B. and Ruggles A. (1998), «Traditional Painting Varnishes Project: Preliminary Report on Natural and Artificial AgingandaNoteonthePreparationofCrosssections»In:PostprintsofFirnis,Material AesthetikGeschichte,InternationalKolloquium,Braunschweig,p.110127.

CarterR.L.(1998),«MolecularSymmetry&GroupTheory»,JohnWiley&Sons

CernyJ.,VystrcilA.et HuneckS.(1963),«UbereinneuestriterpenausDammarHarz», ChemischeBerichte,p.30213023.

Chatot G., Castegnaro M., Roche J.L., Fontanges R, avec la collaboration technique de Obaton P. (1971), «Etude comparée des ultrasons et du soxhlet dans l’extraction des hydrocarburespolycycliquesatmosphériques»,AnalyticaChimicaActa,53(2),p.259265.

ChenY.,XieM.Y.,GongX.F.(2007),«Microwaveassistedextractionusedforisolationof totaltriterpenoidsaponinsfrom Ganoderma atrum »,JournalofFoodEngineering,81(1),p. 162170.

Références bibliographiques Page 170

ClaudeB.,MorinP.,LafosseM.,BelmontA.S.etHauptK.(2008),«Selectivesolidphase extractionofatriterpeneacidfromaplantextractbymolecularyimprintedpolymer», Talanta,75(2),p.344350.

Colthup N. B., Daly L. H. and Wiberley S. E. (1975), «Introduction to Infrared & Raman Spectroscopy»,AcademicPress.

CopleyJ.S.(1914),«LettersandPapersofJohnSingletonandHenryPelham,17391776», Boston,MassachusettsHistoricalSociety,p.342.

CoppensJ.J.W. (1995), «Olibanum (frankincense), myrrh and opoponax resins and oils», Flavours and Fragrances of Plant Origin, NonWood Forest Products, FAO – Food and AgricultureOrganizationoftheUnitedNations,Rome,1.

CorsanoS.etNicolettiR.(1967),«Thestructureofincensole»,Tetrahedron,23p.1977 1984.

Corsano S., Iavarone C. (1964), «Isolamento dall’incenso dell’acido 3acetil11ossib bosvellico»,GazzettaChimicaItalian,94,p.328339.

CostesC.(1966),«Biosynthèseduphytoldeschlorophyllesetdusquelettetétraterpénique descarotenoidesdanslesfeuillesvertes»,Phytochemistry,5,(3),p.311324.

Croteau R., Kutchan T.M., Lewis N.G. (2000), Natural Products (Secondary Metabolites Chapter24.«Biochemistry&MolecularBiologyofPlants»,B.Buchanan,W.Gruissem,R. Jones;Eds.©2000,AmericanSocietyofPlantPhysiologist.

Croteau, R. (1998), «The discovery of terpenes» In:Discoveries inPlant Biology, p. 329 343,eds.S.d.KungandS.f.Yang;WorldScientific,Singapore.

Culioli G., Mathe C., Archier P. et Vieillescazes C. (2003), «A lupane triterpene from frankincense( Boswellia sp.,Burseraceae)»,Phytochemistry,62(4),p.537541.

Cuoco G. (2009), «Etude chimique et caractérisation de principes colorants historiquement employés dans l’impression des indiennes en Provence»; Ph.D. thesis, Universitéd’AvignonetdesPaysdeVaucluse.

Références bibliographiques Page 171

Dahmen U., Gu Y.L., Dirsch O., Fan L.M. et Li J. (2001), «Boswellic acid, a potent anti inflammatory drug, inhibits rejection to the same extent as high doss steroids», TransplantationProceedings,33(12),p.539541.

Daniels V., Stacey R. and Middleton A. (2003), Conservation Science and Analytical ChemistryReport«TheBlackeningofEgyptianBlue»;TheBritishMuseum,Departmentof Conservation,DocumentationandScience.

Davidson D.F.D. (1948), Report on the gum mastic industry in Chios. Bulletin of the ImperialInstitute,46,p.184191. delaRieE.R.(1988),«StableVarnishesforOldMasterPaintings»,Ph.D.Thesis,University ofAmsterdam. de la Rie E.R. (2003), «Why use synthetic picture varnish?» Bernier J.C., Guignot F., MohenJ.P.,PotierP.(Eds.),ArtetChimie–Lespolymères,p.6368.

DeVartavanC.T.(2007),«Pistaciaspeciesinrelationtotheiruseasvarnishand“incense” (sntr)inpharaonicEgypt»,BulletinofParthianandMixedOrientalStudies,2,p.6392.

Denoel A. (1958), «Burséracées», Matière medicinal végétale (Pharmacognésie), p. 511 515.

DerrickM.(1989),«FourierTransformInfraredSpectralAnalysisofNaturalResinsUsed inFurnitureFinishes»,JournaloftheAmericanInstituteforConservation(JAIC),28,(1), p.4356.

Diaz M.A. et Ourisson G. (1966), «Etudes chimiotaxonomiques dans la famille des DipterocarpacéesI»,Phytochemistry,5(5),p.855863.

Diaz M.A., Ehret C., Ourisson G., Palmade M., Patil F., Pesnelle P. et Streith J. (1966), «ConstituantsdesresinsdeDipterocarpusvietnamiens»,VietnamChimicaActa,p.7985.

DiemM.(1994),«IntroductiontoModernVibrationalSpectroscopy»,Wiley.

Dietemann P. (2003), «Towards More Stable Natural Resin Varnishes for Paintings; The Aging of Triterpenoid Resins and Varnishes», Ph.D. Thesis, Swiss Federal Institute of Technology(ETH)Zürich.

Références bibliographiques Page 172

DukeJ.A.(1983),«MedicinalPlantsoftheBible»,TradoMedicBooks,NewYork,p.90.

DukeJ.A.(1985),CRCHandbookofmedicinalHerbs.CRCPress,BocaRaton.

DupéronJ.(1979),«Contributionàl’étudede Boswellia sacra :anatomiedelaplantuleetde latigeagée»,BulletinduMuséenationald’HistoiresNaturelle,Paris,4 e(1),sect.B,3,p. 171189.

Dupéron J. (1993), «L’encens et les Boswellia: Historique. Apport de l’anatomie à la systématique de trois Boswellia de Somalie et du Yémen», Revue de Cytologie et de BiologyVégétales–LeBotaniste,16(34),p.185209.

EchardJ.P.,BenoitC.,PerisVicenteJ.,MaleckiV.,GimenoAdelantadoJ.V.etVaiedelichS. (2007),«Gaschromatography/massspectrometrycharacterisationofhistoricalvarnishes ofancientItalianlutesandviolin»,AnalyticaChimicaActa,584(1),p.172180.

Evershed R.P., Van Bergen P.F., Peakman T.M., LeighFirbank E.C., Horton M.C. (1997), «Archaeologicalfrankincense»,Nature,390,p.667668.

FattorussoE.,SantacroceC.etXaasanC.F.(1985),«Dammaranetriterpenesfromtheresin of Boswellia frereana »,Phytochemistry,24(5),p.10351036.

FattorussoE.,SantacroceC.,XaasanC.F.(1983),«4(23)dihydroroburicacidfromtheresin (incense)of Boswellia carterii »,Phytochemistry,22(12),p.28682869.

Faure P. (1987), «Parfums et aromates de l’Antiquité», librarie Arthème Fayard, Hachette/Pluriel,Evreux,p.234235.

Feller R.L. (1964), «What’s in a name? Dammar or serendipity in the library», The Crucible,49(8).

Feller R.L., Stolow N., andJones E.H. (1985), «Onpicture varnishes and their solvents», rev.andenlargeded.Washington,D.C.,NationalGalleryofArt,p.158–59.

Flesch G. et Rohmer M. (1988), «Procaryotic hopanoids: The biosynthesis of the bacteriohopane skeleton. Formation of isoprenic units from two distinct acetate pools andanoveltypeofcarbon/carbonlinkagebetweentriterpenesandDribose»,European JournalofBiochemistry,175,p.405411.

Références bibliographiques Page 173

Flückiger F.A. et Hanbury D. (1878), «Histoires des drogues d’origines végétale», traductionetnotesdeY.L.deLanessan,Paris,OctaveDoinI,p.261.

ForcelleseM.L.,NicolettiR.,PetrossiU.(1972)(a),«Thestructureofisoincensoleoxide», Tetrahedron,28(2),p.325331.

ForcelleseM.L.,NicolettiR.,SantarelliC.(1972)(b),«Therevisedstructureofisoincensole oxide»,TetrahedronLetters,39,p.37833786.

Garnero J. (1996), «Huiles essentielles», edition Techniques de l’ingénieur, traité Constantesphysicchimiques.

Gettens R.J. and Stout G.L. (1966), «Painting Materials, a short Encyclopaedia», Dover publicationsInc.NewYork.

GiannoR.(1990),«SemelaiCultureandResinTechnology»,ConnecticutAcademyofArts andScience,NewHaven.

GoodwinT.W.(1977),«Theprenyllipidsofthemembranesofhigherplants»Lipidsand Lipid Polymers in Higher Plantseditors M. Tevini et H. K. Lichtenthaler; p. 2947, SpringerVerlag,Berlin.

GoodwinT.W.(1981),«Biosynthesisofplantsterolsandothertriterpenoids»Biosynthesis ofIsoprenoidCompoundseditorsJ.W.Porter etS.L.Spurgeon; Vol1,p.444480,John WileyandSons,NewYork.

Gritti F. et Guiochon G. (2010)(a), «Mass transfer resistance in narrowbore columns packed with 1,7 μm particles in very high pressure liquid chromatography»,Journal of ChromatographyA,1217(31),p.5069–5083.

Gritti F. et Guiochon G. (2010)(b), «Performance of columns packed with the new shell KinetexC18particlesingradientelutionchromatography»,JournalofChromatography A,1217(10),p.1604–1615.

GrittiF.,SanchezC.A.,FarkasT.etGuiochonG.(2010),«Achievingthefullperformance of highly efficient columns by optimizing conventional benchmark highperformance liquidchromatographyinstruments»,JournalofChromatographyA,1217(18),p.300012.

Références bibliographiques Page 174

GrougnetR.,MagiatisP.,MitakuS.,SkaltsoumisAL.,CabalionP.,TillequinF.etMichelS. (2011),«DammaraneTriterpenesfrom Gardenia aubryi Vieill.»,HelveticaChimicaActa,94 (4),p.656661.

GrundwagM.etWerkerE.(1976),«Comparativewoodanatomyasanaidtoidentification of Pistacia L.species»,IsraelJournalofBotany,25,p.152167.

GuptaI.,PariharA.,MalhotraP.,SinghG.B.,LudtkeR.(1997),«Effectsof Boswellia serrata gumresininpatientswithulcerativecolitis»,EuropeanJournalofMedicalResearch,2(1), p.3743.

HakenH.andWolfH.C.(1995),«MolecularPhysicsandElementofQuantumChemistry: IntroductiontoExperimentsandTheory»,Springer

Haluk J.P. (2005), «Les arbres à parfums», Laboratoire de Biochimie Appliquée, Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA), Nancy, France.

Hamm S., Lesellier E., Bleton J., Tchapla A. (2003), «Optimisation of headspace solid microextractionforgaschromatography/massspectrometryanalysisofwidelydifferent volatilityandpolarityterpenoidsinolibanum»,JournalofChromatographyA,1018(1),p. 7383.

Handa,S.S.,KhanujaS.P.S.,LongoG.etRakeshD.D.(2008),«ExtractionTechnologiesfor MedicinalandAromaticPlants»,InternationalCentreforScienceandHighTechnology, Trieste,p.2125.

HaralampidisK.,TrojanowskaM.etOsbournA.E.(2002),«BiosynthesisofTriterpenoid SaponinsinPlants»,AdvancesinBiochemical Engineering/Biotechnology,75,Springer VerlagBerlinHeidelberg.

Harrison H.R., Hodder O.J.R., Brewis S. et Halsall T.G. (1971), «Chemistry of triterpenes and related compounds XLVII. Chrystal and molecular structure of «compound B», a triterpenedimetrhylesterepsilonlactonefromdammarresin»,JournaloftheChemical SocietyC,p.25252529.

Références bibliographiques Page 175

HartmannT.(2007),«Fromwasteproductstoecochemicals:Fiftyyearsresearchofplant secondarymetabolism»,Phytochemistry68(2224),p.28312846.

HartwellJ.(1967),«Plantsusedagainstcancer»,Lloydia,30(4),p.395397.

HassanH.S.,MusaA.M.,Usman,M.A.etAbdulaziz,M.(2009),«Preliminaryphytochemical and antispasmodic studies of the stem bark of Boswellia dalzielii », Nigerian Journal of PharmaceuticalSciences,8(1).

Hepper N. (1969), «Arabian and African frankincense trees», Journal of Egyptian Archaeology,55,p.6672.

HernàndezVàzquez L., Mangas S., Palazón J. et NavarroOcaña (2010), «Valuable medicinal plants and resins: Commercial phytochemicals with bioactive properties», IndistrialCropsandProducts,31,p.476480.

HerzbergG.(1945),«MolecularSpectraandMolecularStructureinInfraredandRaman SpectraofPolyatomicMolecules»,D.VanNostrandCompany.

Hildebrandt J.M. (1878), «Note sur l’encens et la myrrhe», Sber. Ges. Naturf. Freunde Berlin,p.195197.

Hillis,W.E.(1987),«HeartwoodandTreeExsudates»,SpringerVerlag,NewYorkInc.

HondaK.(1990),«GCMSand 13 CNMRstudiesonthebiosynthesisofterpenoiddefensive secretions by the larvae of papilionid butterflies ( Luehdorfia and Papilio )», Insect Biochemistry,20(3),p.245250.

HorváthCs.,PreissB.A.etLipskyS.R.(1967),Anal.Chem .,39,p.14221428.

HovaneissianM.,ArchierP,MatheC.etVieillescazesC.(2006),«Contributiondelachimie analytique à l’étude des exsudats végétaux styrax, storax et bejoin», Comptes Rendus Chimie,9(9),p.11921202.

Hovaneissian M., Archier P, Mathe C., Culioli G. et Vieillescazes C. (2007), «Analytical investigation of styrax and bezoin balsams by HPLCPADFluorimetry and GCMS», PhytochemicalAnalysis(2008),19(4),p.301310.

Références bibliographiques Page 176

HovaneissianM.(2005),«Differenciationdesubstancesnaturellespardiversestechniques analytiques:SpectroscopieIRTF,CLHP/UVVisible/FluorimétrieetCPGSM.Applicationà l’étude d’échantillons officinaux et archéologiques”, travail de these à l’Université d’AvignonetdesPaysdeVaucluse.

Howes F.N., (1949), «Vegetable Gums and Resins», Chronica Botanica, Waltham, Massachusetts. http://www.ambgrece.fr/grece/mastic.htm http://www.universalis.fr/encyclopedie/spectroscopie/1historique/

Huan M.T., Badmaev V., Ding Y., Liu Y. et Xie J.G. (2000), «Antitumor and anti carcinogenicactivitiesoftriterpenoid, βboswellicacid»,BioFactors(Oxford,England),13 (14),p.225230.

Huwez F.U., Thirlwell D., Cockayne A. et Ala’Aldeen D.A.A. (1998), «Mastic gum kills Helicobacter pylori »,TheNewEnglandJournalofMedecine,339(26),p.1946.

Jafarsidik J. (1987), «Dammar resin producing tree species and their distribution in Indonesia»,DutaRimba,8182,p.711.

JensenW.B.(2007),«TheOriginoftheSoxhletextractor»,JournalofChemicalEducation, 84(12),p.19131917.

Jing Y., Nakajo S., Xia L., Nakaya K. et Fang Q. (1999), «Boswellic acid acetate induces differentiationandapoptosisinleukemiacelllines»,LeukemiaResearch,23(1),p.4350.

JonesJ.K.N.,NunnJ.R.(1955),«ThestructureoffrankincenseGum»,J.Am.Chem.Soc.,77 (21),p.57455746.

JostT.,SellY.etFoussereauJ.(1989),«ContactallergytoManilaresin.Nomenclatureand physicochemistryofManila,kauri, damar andcopalresins»,Contact Dermatitis,21,p. 228238.

KappersI.F.,AharoniA.,VanHerpenT.,LuckerhoffL.,DickeM.,BouwmeesterH.J.(2005), «Genetic engineering of terpenoid metabolism attracts bodyguards to Arabidopsis », Science,309,p.20702072.

Références bibliographiques Page 177

Kirkland J.J. (1970), «Superficially Porous Supports for Liquid Chromatography», U.S. Patent3505785.

KirtikarK.R.etBasuB.D.(1935),«Indianmedicinalplants»,Vol.I,BishenSinghMahendra PalSingh,DehraDun.

Klein E. et Obermann H. (1978), «( S)lisopropyl4,8,12trimethylcyclotetradeca3E,7E, 11Etrien1ol,einneuescembrenolausdemätherischenölvonolibanum»,Tetrahedron Letters,4p.349352.

Koller J., Baumer U., Grosser D. et Schmid E. (1997), «Mastic in Baroque and Rococo Lacquers», ed. K. Walch and J. Koller, Arbeitshefte des Bayerischen Landesamtes für Denkmalpflege,81,KarlM.LippVerlag,München,p.347358.

Kulshreshtha M.J., Kulshreshtha D.K. et Rastogi R.P. (1972), «The triterpenoids a review»,Phytochemistry,11,p.23692381.

Lampert C.D. (2003), «The characterisation and radiocarbon dating of archaeological resinsonSoutheastAsianceramics»,Ph.D.Thesis,UniversityofBradford.

LangenheimJ.H.(2003),«Plantresins»,TimberPressPortland,Cambridge.

LavieD.,FrolowF.,etMeshulamH.(1984),«TheXraystructureofmethylshoreateand thestereochemistryofeichlerianicacid,cabraleoneandocotillone»,Tetrahedron,40(2), p.419420.

LepetitLarousse,1993;Dictionnaireencyclopédique,Larousse

LefebvreJ.P.,LasaygneP.,PotelC.etdeBellevalJ.F.(2004),«L’acoustiqueultrasonoreet sesapplications»,1 ère partieSpécialultrasons;RevueAcoustique&Techniques,36,CIDB SFAEditeur.

Lesesne C.B. (1992), «The postoperative use of wound adhesives. Gum mastic versus benzoin»,JournalofDermatologicSurgeryandOncology,18(11),p.990.

Liu J.J., Nilsson A., Stina O., Badmaev V. et Duan R.D. (2002), «Keto and acetylketo boswellicacidsinhibitproliferationandinduceapoptosisinHepG2cellsviaacaspase8 dependentpathway»,InternationalJournalofMolecularMedicine,10(4),p.501505.

Références bibliographiques Page 178

Loret V. (1949), «La résine de térébinthe (Sonter) chez les anciens égyptiens», IFAO, Le Caire.

LuquedeCastroM.D.etGarcíaAyusoL.E.(1998),«Soxhletextractionofsolidmaterials: anoutdatedtechniquewithapromisinginnovativefuture»,AnalyticaChimicaActa,369 (12),p.110.

Luque de Castro M.D. et PriegoCapote F. (2010), «Soxhlet extraction: Past and present panacea»,JournalofChromatographyA,1217(16),p.23832389.

MabberleyD.J.(1997),«ThePlantbook»,ed.2.UniversityofCambridgePress,Cambridge.

Mahajan B., Taneja S.C., Sethi V.K., Dhar K.L. (1995), «Two terpenoids from Boswellia serrata gumresin»,Phytochemistry,39(2),p.453455.

Mantel, C.L. (1950), «The natural hard resins –their botany, sources and utilisation», EconomicBotany,4,p.203242.

Marner F.J., Freyer A., et Lex J. (1991), «Triterpenoids from gum mastic, the resin of Pistacia Lentiscus »,Phytochemistry,30(11),p.37093712.

MartindaleW.(1958),«Theextrapharmacopoeia»,Vol.II,PharmaceuticalPress,London.

MatheC.(2003),«Etudederésinesnaturelles;CaractérisationparCLHPetCPGcoupléesà divers modes de détection: UV/Visible, Fluorimétrique et Spectrométrie de masse», travaildethèseàl’Universitéd’AvignonetdesPaysdeVaucluse.

MayerL.andMyersG.(2002),«Anoteontheearlyuseofdammarvarnish»,Studiesin Conservation,47(2),p.134138.

Mayer L. and Myers G. (2010), «American painters and varnishing: British, French and Germanconnections»,JournaloftheInstituteofConservation,33(2),p.117127.

McHale J. L. (1999), «Molecular Spectroscopy», Prentice Hall, 1 st edition, Upper Saddle River , NewJersey.

Mills J.S. (1956), «The constitution of the neutral, tetracyclic triterpenes of Dammar resin»,JournaloftheChemicalSociety,p.21962202.

Références bibliographiques Page 179

Mills J.S. et Werner A.E.A. (1955), «The chemistry of Dammar resin», Journal of the ChemicalSociety,p.31323140.

MillsJ.S.etWhiteR.(1987),«Naturalresinsandlacquers»In:TheOrganicchemistryof MuseumObjects,ed.2,p.95128,FirstEdition,ButterworthHeinemann,London.

Mladenovic M. et Barkovic D. (1939), «Zur Kenntnis des Dammarharzes – Über Dammarharzsäuren»,MonatscheftefürChemie,73(1),p.206213.

Mothes K. (1980), «Nebenwege des Stoffwechsels bei Pflanze, Tier und Mikrobe», Mitt. Chem.Ges.DDR27,p.210.

Naves Y.R. (1974), «Technologie et chimie des parfums naturels: essences concrètes, résinoïdes,huilesetpommadesauxfleurs»,MassonetCie,Paris,p.256–258.

NicolettiR.etForcelleseM.L.(1968),«Thestructureofincensoleoxide»,Tetrahedron,24 (22),p.65196525.

NieuwenhuizeJ.,PoleyVosC.H.,vandenAkkerA.H.,vanDelftW.(1991),«Comparisonof Microwave and Conventional Extraction Techniques for the Determination of Metals in Soil,SedimentandSludgeSamplesbyAtomicSpectrometry»,Analyst,116,p.347.

Obermann H. (1977), «Die chemischen und geruchlichen unterschiede von weihrauchharzen»,DragocoReport,24,p.260265.

ObermannH.(1978),«Lesacidesmonoterpèniquescommeoligoélémentsdansl’essence d’oliban»;DragocoReport,3,p.5560.

OuedraogoA.,ThiombianoA.,HahnHadjaliK.etGuinkoS.(2006),«Régénérationsexuélle de Boswellia dalzielii Hutch.,unarbremédicinaldegrandevaleurauBurkinaFaso»,Boiset foretsdestropiques,289(3).

Pan X., Niu G. et Liu H. (2002), «Comparison of microwaveassisted extraction and conventional extraction techniques for the extraction of tanshinones from Salvia miltiorrhiza bunge »,BiochemicalEngineeringJournal,12(1),p.7177.

PaniP.etRastogiR.P.(1979),«Thetriterpenoids–areview»,Phytochemistry,18(7),p. 10951108.

Références bibliographiques Page 180

Papageorgiou V.P., BakolaChristianopoulou M.N., Apazidou K.K. et Psarros E.E. (1997), «Gas chromatographicmass spectroscopic analysis of the acidic triterpenic fraction of masticgum»,JournalofChromatographyA,769(2),p.263273.

PapageorgiouV.P.,SagredosA.N.etMoserR.(1981),«GCLMScomputeranalysisofthe essentialoilofmasticgum»,ChimicaChronika,newseries10,p.119124.

Pardhy R.S., Bhattacharya S.C. (1978), «Tetracyclic triterpene acids from the resin of Boswellia serrata Roxb.»,IndianJournalofChemistryB,p.174175.

ParfittD.E.,BadenesM.L.,(1997),«Phylogenyofthegenus Pistacia asdeterminedfrom analysisofthechloroplastgenome»,ProceedingsoftheNationalAcademyofSciencesof theUSA,94(15),p.79877992.

ParkY.S.,LeeJ.H.,BondarJ.,SafayhiJ.A.etGolubicM.(2002),«Cytotoxicactionofacetyl 11ketobetaboswellicacid(AKBA)onmeningiomacells»,Plantamedica,68(5),p.397 401.

Paul M., Brüning G., Weihrather J. et Jauch J. (2011), «Qualitative and Quantitative Analysis of 17 Different Types of Tetra and Pentacyclic Triterpenic Acids in Boswellia papyrifera byaSemiAutomaticHomomodal2DHPLCmethod»,Chromatographia,74(1 2),p.2940.

PaulW.etSteinwedelH.S.(1953),ZNaturforsch.,8,p.448.

PaulW.,ReinhardH.P.,vonZahnU.(1958),Z.Phys.,152,p.143.

PoehlandB.L.,CartaB.K.,FrancisT.A.,HylandL.J.,AllaudeenH.S.etTroupeN.(1987),«In vitro antiviral activity of dammar resin triterpenoids», Journal of Natural Products, 50 (4),p.706713.

PooleF.C.(2003),«TheEssenceofChromatography»,Elsevier.

PriegoLópez E., Velasco J., Dobarganes M.C., RamisRamos G., Luque de Castro M.D. (2003),«FocusedmicrowaveassistedSoxhletextraction:anexpeditiveapproachforthe isolationoflipidsfromsausageproducts»,FoodChemistry,83(1),p.143149.

Références bibliographiques Page 181

ProiettiG.,StrappaghettiG.,CorsanoS.(1981),«Triterpenesof Boswellia frereana »,Planta Medica,41,p.417418.

Qureshi N. et Porter J. W. (1981), «Conversion of acetylcoenzyme A to isopentenyl pyrophosphate» Biosynthesis of Isoprenoid Compoundseditors J. W. Porter et S. L. Spurgeon;Vol1.,p.4794,JohnWileyandSons,NewYork.

Rani S.S. et Pullaiah T. (2002), «A taxonomic survey of trees in Eastern Ghats»,

ProceedingsofNationalSeminarontheConservationofEasternGhats.24–26 th March2002 atTirupati,EPTRI,Hyderabad,India,p.5–15.

RappardF.W.(1937),«DedammarvanBengkoelen»,Tectona,30,p.897915.

ReddyC.S.,MurthyM.S.R.etDuttC.B.S.(2002),«Vegetationaldiversityandendemismin EasternGhats»,ProceedingsofNationalSeminaronConservationofEasternGhats,24– 26thMarch2002atTirupati,EPTRI,Hyderabad,India,p.109–134.

Regert M. et Rolando C. (2002), «Identification of archaeological adhesives using direct inletelectronionizationmassspectrometry»,AnalyticalChemistry,74(5),p.965975.

RohmerM.,KnaniM.,SimoninP,SutterB.etSahmH.(1993),«Isoprenoidbiosynthesisin bacteria: A novel pathway for early steps leading to isopentenyl diphosphate», BiochemicalJournal,295,p.517524.

Rohmer M., Seemann M., Horbach S., BringerMeyer S. et Sahm H. (1996), «Glyceraldehyde 3phosphate and pyruvate as precursors of isoprenic units in an alternative nonmevalonate pathway for terpenoid biosynthesis», Journal of American ChemicalSociety,118,p.25642566.

Roland S. Gohlke (1959), «TimeofFlight Mass Spectrometry and GasLiquid Partition Chromatography», AnalyticalChemistry,31(4),p.535541.

RouessacF.etRouessacA.aveclacollaborationdeCruchéD.(2004),«Analysechimique; Méthodesettechniquesinstrumentalesmodernes»,6 eédition,DunodParis

RüdigerA.L.,SianiA.C.,VeigaJuniorV.F.(2007),«TheChemistryandPharmacologyofthe SouthAmericagenus Protium Burm.F.(Burseraceae)»,PharmacognosyReviews,1(1),p. 93.

Références bibliographiques Page 182

Safayhi H. et Sailer E.R. (1997), «Antiinflammatory of pentacyclic triterpenes», Planta Medica,63(6),p.487493.

Safayhi H., Boden S.E., Schweiser S., Ammon H.P. (2000), «Concentrationdependent potentiating and inhibitory effects of Boswellia extracts on 5lipoxygenase product formationinstimulatedPMNL»,Plantamedica,66(2),p.110113.

Safayhi H., Rall B., Sailer E.R. et Ammon H.P. (1997), «Inhibition by boswellic acids of humanleukocyteelastase»,TheJournalofPharmacologyandExperimentalTherapeutics, 281(1),p.460463.

Sailer E.R., Hoernlein R.H., Ammon H.P.T. et Safayhi H. (1996)(b), «Structureactivity relationships of 5lipoxygenaseinhibition by boswellic acids», European journal of pharmaceuticalsciences,4(1),p.S54.

SailerE.R.,HoernleinR.H.,SchneiderN.,AmmonH.P.T.,SafayhiH.(1996)(a),«Synthesis ofaradioiodinatedphotoaffinityanalogueofthedirect,nonredox,noncompetitive5 lipoxygenase inhibitor acetyl11ketoboswellic acid», European journal of pharmaceuticalsciences,4(1),p.S113.

SanchezC.andFarkasT.(2012)–Americanlaboratory,OnlineResourceforLaboratory Scientists–Technicalarticles(http://www.americanlaboratory.com)l’imageetletexte

Savoir R., Tursch B., Huneck S. (1967), «Présence d’acide 11cétobboswellique dans l’encens»,Bull.Soc.Chim.Belges,76,p.368370.

Seoane E. (1956), «Further crystalline constituents of gum mastic», Journal of the ChemicalSociety,p.41584160.

SEPASALdatabase(1999),RoyalBotanicalGardens,Kew.

Shelef L.A., Naglik O.A. et Bogen D.W. (1980), «Sensitivity of some common foodborne bacteria to the spices sage, rosemary and allspice», Journal of Food Science, 45 (4), p. 10421044.

ShivaM.P.etJantanI.(1998),«NonTimberForestProductsfromDipterocarps»,AReview of Dipterocarps – Taxonomy, ecology and silviculture, editors Simmathiri Appanah et

Références bibliographiques Page 183

JenniferM.TurnbullbyCenterforInternationalForestryResearch,Bogor,Indonesia,p. 187199.

SiteofficieldePhenomenex(http://www.phenomenex.com/Products/Detail/Kinetex)

Skoog D. A., West D. M., Holler J. F. (1997) «Fundamentals of analytical chemistry», 7 th edition;DeBoeck&Larciers.a.,Paris,Bruxelles.

Smith A. L. (1979), «Applied Infrared Spectroscopy: Fundamentals, Techniques and AnalyticalProblemSolving»,ChemicalAnalysisseries,54,NewYork,JohnWiley&Sons.

SnatzkeG.,VértesyL.(1967),«Überdieneutrlensesquiundtriterpenedesweihrauchs», Monatsheftefürchemieundverwandteteileandererwissenschaften,98(1),p.121132.

Solomon Raju A.J., Vara Lakshmi P., Venkata Ramana K. et Hareesh Chandra P. (2012), «Entomophily, ornithophily and anemochory in the selfincompatible Boswellia ovalifoliolata Bal. & Henry (Burseraceae), an endemic and endangered medicinally importanttreespecies»,JournalofThreatenedTaxa,4(7),p.26732684.

Soxhlet F. (1879), «Die gewichtsanalytische Bestimmung des Milchfettes», PolytechnischesJ.(Dingter’s),p.232461.

Spurgeon S. L. et Porter J. W. (1981), «Introduction» Biosynthesis of Isoprenoid CompoundseditorsJ.W. Porter et S. L. Spurgeon; Vol 1., p. 146,John Wiley and Sons, NewYork.

Stout, S.A. (1995), «Resinderived hydrocarbons in fresh and fossil dammar resins and MiocenerocksandoilsintheMahakamDelta,Indonesia»,In:Anderson,K.B.,Crelling,J.C. (Eds.),Amber,Resinite,andFossilResins:ACSSymposiumSeries,617,p.43 –75.American ChemicalSociety,Washington,D.C.

Svoboda K.P., Hampson J.B., Hall L. (2001), « Boswellia from Somalia, a source of high qualityfrankincense»,MedicinalPlantConversation,7,p.1619.

Tadesse W., Desalegn G. et Alia R. (2007), «Natural gum and resin bearing species of Ethiopia and their potential applications», Instituto Nacional de Investigación y Tecnología Agraria y Alimentaria (INIA) Investigación Agraria: Sistemas y Recursos Forestales,16(3),p.211221.

Références bibliographiques Page 184

Tantra I.G.M. (1979), «The establishment of tengkawang plantations in Indonesia» In : ProceedingsoftheSymposiumonManagementofForestProductioninSoutheastAsia, April1922,1977,Bangkok,Thailand.BIOTROPSpecialPublicationNo.4.BIOTROP,Bogor, Indonesia.

Tessema Y.A. (2012), «Ecological and Economic Dimensions of the Paradoxical Invasive Species Prosopis juliflora and Policy Challenges in Ethiopia», Journal of Economics and SustainableDevelopment(www.iiste.org),3(8).

TheunisH.B.L.M.,FoubertK.,PollierJ.,GonzalezGuzmanM.,GoossensA.,VlietinckJ.A., PietersA.C.L.,ApersS.(2007),«DeterminationofsaponinsinMaesalanceolatabyLCUV: Developmentandvalidation»,Phytochemistry,68,p.28252830.

ThomsonJ.J.(1913),«Raysofpositiveelectricity», ProceedingsoftheRoyalSociety A89, p.120.

ThulinM.etWarfaA.M.(1987),«Thefrankincensetrees( Boswellia spp.,Burseraceae)of northernSomaliaandsouthernArabia»,Kew.Bulletin,42(3),p.487500.

TorquebiauE.F.(1984),«ManmadedipterocarpforestinSumatra»,AgroforestrySystems 2,p.103127.

TschirchA.(1906),«DieHarzeundHarzbehälter»,2ème edition,Vol.2,Boruträger,Leipzig.

Vahur S., Teearu A., Haljasorg T., Burk P., Leito I. et Kaljurand I. (2012), «Analysis of Dammar resin with MALDIFTICRMS and APCIFTICRMS», Journal of Mass Spectrometry,47(3),p.392409.

Van Aarssen B.G.K., Cox H.C., Hoogendoorn P., et De Leeuw J.W. (1990), «A cadinene biopolymer present in fossil and extant dammar resins as a source for cadinanes and bicadinanes in crude oils from Southeast Asia», Geochimica et Cosmochimica Acta, 54 (11),p.30213031.

Van Bergen P.F., Peakman T.M., LeighFirbank E.C., Evershed R.P. (1997), «Chemical evidenceforarchaeologicalfrankincense:boswellicacidsandtheirderivativesinsolvent soluble and insoluble fractions of resinlike materials», Tetrahedron Letters, 38 (48), p. 84098412.

Références bibliographiques Page 185

Van den Berg K.J., Van der Horst J., Boon J.J. and Sudmeijer O. (1998), « Cis 1,4polyβ myrcene; the structure of the polymeric fraction of mastic resin ( Pistacia lentiscus L.) elucidated»,TetrahedronLetters,39,p.26452648. vanderDoelenG.A.,vandenBergK.J.,BoonJ.J.,ShibayamaN.,delaRieE.R.etGenuit W.J.L.(1998),«Analysisoffreshtriterpenoidresinsandagedtriterpenoidvarnishesby highperformance liquid chromatography–atmospheric pressure chemical ionisation (tandem)massspectrometry»,JournalofChromatographyA,809(12),p.2137. vanderDoelenG.A.(1999),«Molecularstudiesoffreshandagedtriterpenoidvarnishes», Ph.D.Thesis,UniversityofAmsterdam

VieillescazesC.(1992),«Contributionàlaconnaissancedesmatériauxrésineuxutilisésen Egypte Ancienne; Caractérisation par CLHP et spectroscopie», travail de thèse à Universitéd’AvignonetdesPaysdeVaucluse

Virot M., Tomao V., Colnagui G., Visinoni F., et Chemat F. (2007), «New microwave intergrated Soxhlet extraction: An advantageous tool for the extraction of lipids from foodproducts»,JournalofChromatographyA,1174(1–2),p.138144.

Watin,J.F.(1774),«L’artdupeintre,doreur,vernisseur:Ouvrageutileauxartistes&aux amateurs»,2 eme edition,Paris:ChezGrangé,1774,4supplement.

Watkins S. (2000), «L’encens: une matière première mythique», Parfums Cosmétiques Actualités,155,p.5457.

Watt G. (1889), «A dictionary of the economic products of India», Cosmo Publications, Delhi.

Wenders E. (1998), «Dammar als Gemäldefirnis – Untersuchungen zu L öslichkeit, Glanz end Oberfl ächenrauhheit», Diplomarbeit, Staatliche Akademie der Bildenden Künste, Stuttgart.

WernerO.,SanchezGomezP.,GuerraJ.etMartinezJ.F.(2001),«Identificationof Pistacia x saportae Burnat (Anacardiaceae) by RAPD analysis and morphological characters», Scientiahorticulturae,91(12),p.179186.

Références bibliographiques Page 186

WhitmoreT.C.(1980)(a),«Amonographof Agathis »,PlantSystematicsandEvolution,135 (12),p.4169.

WintersteinA.,SteinG.(1932),«Untersuchungenindersaponinreihe.X.Mitteilung.Zur kenntnis der monooxytriterpens äuren», HoppeSeyler’s zeitschrift für physiologische chemie,208,p.925.

Wojtkowiak B. et Chabanel M. (1977), «Spectrochimie Moléculaire», Technique & Documentation,Paris,France.

ZhaoW.,EntschladenF.,LiuH.,NiggemannB.etFangQ.(2003),«Boswellicacidacetate induces differentiation and apoptosis in highly metastatic melanoma and fibrosarcoma celles»,CancerDetectionandPrevention,27(1),p.6775.

ZhouJ.Y.,CuiR.(2002),«Anewlupanefromtheresin Boswellia carterii »,ChineseChemical Letters,13,p.6566.

Zumbühl S., Knochenmuss R., Wülfert S., Dubois F., Dale M.J. et Zenobi R. (1998), «A graphiteassistedlaserdesorption/ionizationstudyoflightinducedageingintriterpene dammarandmasticvarnishes»,AnalyticalChemistry,70(4),p.707715.

Références bibliographiques Page 187

Matérieletméthodes

Matériel et méthodes Page 188

Réactifsetsolvants

Lalistedesréactifsetsolvantsemployésdanscetravailestrépertoriéedansletableau suivant(tableau38).

Masse Réactifs molaire NuméroCAS Fournisseur (g.mol 1) Cholestérol 386,65 [57885] ACROSOrganics Lupéol 426,72 [545 47 1] Extrasynthèse αamyrine 426,73 [638959] Extrasynthèse βamyrine 426,72 [559706] Extrasynthèse Bromuredepotassium 119,00 [7758023] Uvasol,Merck Hydroxydedesodium 39,99 [1310732] Merck Chlorurededansyle 269,75 [605652] ACROSOrganics Acidechlorhydrique 36,46 [7647010] ACROSOrganics Sulfatedesodium 142,04 [7757826] RiedeldeHaen Hydroxydedepotassium 56,10 [1310583] Merck Hydrogénocarbonatedesodium 84,01 [144558] Fluka Chloruredesodium 58,44 [7647145] Merck VWRProlabo, Diéthyléther,gradeanalytique 74,12 [60297] Merck Acétonitrile,gradeanalytique 41,05 [75058] Merck Merck,VWR Méthanol,gradeanalytique 32,04 [67561] Prolabo Méthanol,technique 32,04 [67561] VWRProlabo Dichlorométhane 84,93 [75092] Merck Acidetrifluoroacétique 114,02 [76051] ACROSOrganics Pyridine 79,09 [110861] ACROSOrganics nhexane,technique 86,17 [110543] VWRProlabo R(+)limonène,gradeanalytique 136,23 [5989275] FlukaAnalitycal Acideacétique 60,05 [64197] Prolabo Ethanol 46,07 [64175] Merck Tableau38Réactifsetsolvantsutilisés

Matériel et méthodes Page 189

1. Protocolesdepréparationdeséchantillons

PO1. AnalyseparIRTF

Tousleséchantillonsontétépréparésdelamêmefaçon:1%delasubstanceàanalysera étébroyéeàl’aided’unmortieretd’unpilonenagatedansdubromuredepotassium.La poudreainsiobtenueaétéensuitecompriméesousunepressionde10t/cm 2,avecune pressemanuelleafind’obtenirunepastillefineettranslucide.

PO2. Analysespectrofluorimétrique

Leséchantillonsontétésolubilisésdansduméthanoldegradeanalytique,suivid’unbain aux ultrasons pendant 10 min et d’une filtration sur cartouche (Dynaguard 0,2 µm). La densitéoptiquedeces solutionsaensuiteété mesuréeparspectroscopieUVVisible de façon à obtenir une solution dont la bande d’absorbance de plus haute intensité soit inférieure ou égale à 0,07. Enfin la solution résultante a été analysée par spectrofluorimétrie.

PO2.1. Analysespectrofluorimétriquedeterminationdecouple λexc /λem

λ λ La recherche du couple exc. / ém. a été réalisée manuellement. La longueur d’onde d’absorption maximale du spectre UV/Visible de l’échantillon traité (A ≤ 0,07) a été le pointdedépartpourfixerlalongueurd’onded’excitationinitiale.Aprèsenregistrement du spectre de fluorescence, la longueur d’onde d’émission a été déterminée. Le λ cheminement inverse a ensuite été effectué, c’estàdire qu’à partir de la ém. obtenue précédemment, on a observé le spectre d’excitation, ce qui a permis d’optimiser la longueurd’onded’excitation,etainsidesuitejusqu’àlafixationdéfinitiveducouplede λ λ longueurd’ondeoptimale( exc. / ém. ).

PO2.2. Greffageaveclechlorurededansyle(Dzl)

LaréactiondegreffagedeDzlaétéoptimiséeavecunestœchiométriede1:2desréactifs dedépart.26mgdeDzlsontajoutésà13mgdelamoléculestandardoudelarésine, danslapyridine,àtempératureambiante.Lasolutionobtenueestplacéesousagitation magnétique pendant une nuit. Après évaporation de solvant à sec sous vide, suivie de

Matériel et méthodes Page 190

troislavagesavecdudichlorométhane,pourchasserlapyridinerésiduelle,onajoutedu méthanol. La solution ainsi obtenue est filtrée sur les filtres de porosité de 0.2 m (MinisartRC25,0.2 m,Sartorius,Goettinger,Allemagne)puisinjectéeenCLHP.Pourles échantillonsarchéologiques,laquantitédedépartest5mg(Aksamijaetal.,2012).

PO–3. Préparationdeséchantillonsrésineux(oliban,dammaretmastic)pourl’analyse enCLHP

0,07gd’oliban(0,03gpourladammaretlamastic)sontmisdans2mL(3mLdanslecas desextraits)deméthanolpuislasolutionestplacéesousultrasonspendant10minuteset centrifugéependant10minutes.LesurnageantobtenuestdirectementinjectéenCLHP.

PO4. Extractionenphasesolide(SPE)

LescartouchesutiliséessontdetypePhenomenexStrataC18E,(55 μm,70A),200mg/3 mL).Lessolvantsemployéssontl’acétonitriledegradeanalytique(C)etleméthanolde gradeanalytique(D).Leprotocoleestoptimiséetadaptéenfonctiondelanatureetdela polarité des molécules étudiées. (Theunis et al., 2007). La préparation initiale de l’échantillonestdécritedansleprotocoleindiquéprécédemment, PO3.

Leconditionnementdelacartouche:1,2mLdeC,puis1,2mLdeD

Dépôt:2mLd‘échantillonpréparéselonleprotocolePO3.

Lavage:1,2mLdumélange85:15C/Dpourl’oliban

Lavage:1,2mLdumélange92:8C/Dpourladammaretlamastic

Elution:1,2mLdeC

PO5. Méthodededérivation via laformationdedérivéstriméthylsilylés

5 à 10 mg d’échantillon à analyser sont triméthylsilylés avec 0,1 mL d’une solution constituéede0,5mLdepyridineanhydre,0,45mLd’hexaméthyldisilazane(HMDS)et0,3 mLdetriméthylchlorosilane(TMSCl).Laréactionesteffectuéeàtempératureambiante pendant30min,tempsauboutduquellasolutionestévaporéeàsecsouscourantd’azote oud’argonavecunchauffageinférieurà40°C.Lerésiduainsiobtenuestalorssolubilisé dans 0,6 mL d’éther diéthylique, filtré sur les filtres à seringue avec la membrane

Matériel et méthodes Page 191

d’acétate de cellulose de 0,2 m (VWR International), puis la solution est directement injectéeenCPG/SM.

Une variante est réalisée avec le R(+)limonène comme solvant. L’échantillon est directement solubilisé dans le R(+)limonène, triméthylsilylé selon le protocole précédemmentcitésansajoutdesolvantaprèslafiltration,puisdirectementinjectéen CPG/SM.

PO6.1. Extractionparchauffageàreflux

1gderésineestmisdansunballonde100mLet50mLdesolvantsontajoutés(figure68). Le temps d'extraction est de 4h. L'extrait obtenu est filtré et évaporé à sec, puis pesé. Aprèschaqueextraction,lerendementaétécalculéparrapportàlamassederésinede départ.Pourl'analyseenCLHP,leséchantillonsontpréparésselonleprotocole PO3.

Figure68Schémadumontageàreflux.

PO6.2. ExtractionparSoxhlet

1gderésineestmisdanslacartoucheet50mLdesolvantsontajoutésdansunballonde 100mL(figure69).Letempsd'extractionest de4h.L'extraitobtenuestévaporéàsec, puispesé.Aprèschaqueextraction,lerendementàétécalculéparrapportàlamassede résinededépart.Pourl'analyseenCLHP,leséchantillonsontpréparésselonleprotocole PO3.

Matériel et méthodes Page 192

Figure69Schémad’extractiondesrésinesparSoxhlet

PO6.3. Extractionassistéeparultrasons

0,5 g de résine sont mis dans un ballon de 50 mL, additionnés de 25 mL de solvant. Le mélange est placé aux ultrasons pendant 10 minutes. Deux sources d’ultrasons ont été testées, le bain à ultrasons et le prototype de bac à ultrasons (figure 70). Les solutions obtenuessontfiltrées,puisévaporéesàsec.Lerendementàétécalculéparrapportàla massederésinededepart.

Figure70PrototypeSOLEX160utilisépourl’extractiondesrésines.

PO6.4. Obtentiondesfractionsacide/neutre

4,5 g de résine en poudre sont dissouts dans 5 mL d’éther diéthylique et 33 mL de méthanol.Lapartieinsoluble(polysaccharides)delarésineestéliminéeparfiltrationet la solution résultante est évaporée à sec sous vide. Le liquide visqueux obtenu est à

Matériel et méthodes Page 193

nouveau dissout dans le mélange 5/33 v/v éther/méthanol puis réévaporé. Cette opération est renouvelée deux fois. Le produit résultant de la dernière évaporation est solubilisédans38mLd’étheretextrait3foisavec10mLd’unesolutionà5%decarbonate desodium.Laphaseéthéréeestcollectéepuisextraitetroisfoisavec7mLd’unesolution à 0,5 M en hydroxyde de sodium. La phase organique restante contient les molécules neutres, c’estàdire ne possédant pas de fonction acide carboxylique. Elle sera séchée puisévaporéeàsec.Quantauxextraitsaqueux,ilssontrassembléspuisacidifiésavecde l’acide chlorhydrique, suivi de trois extractions à l’éther. L’ensemble de ces phases est alors séché, puis évaporé à sec donnant ainsi la fraction acide de la résine. Le schéma d’extractiondesfractionsacide/neutreestprésentsurlafigure71:

Résine brute

Extraction avec 13% Et 2O/87% MeOH Résidu 1 Extrait 1

Condensation sous vide Extraction avec 13% Et 2O/87% MeOH Résidu 2 Extrait 2 Condensation sous vide Extraction avec 13% Et 2O/87% MeOH Résidu 3 Extrait 3 Condensation sous vide

Extraction avec 5% Na 2CO 3 Résidu 4 Extrait 4 Extraction avec NaOH 0,5M

Fraction neutre Extrait 5 Acidification avec HCl Extraction avec Et 2O

Fraction acide Résidu 5

Figure71–Extractiondesfractionsacidesetneutres

Matériel et méthodes Page 194

PO6.5. Extractiondiscontinueliquideliquide

La résine commerciale d’oliban (Somalie) est préalablement placée au congélateur pendant2hpuisbroyéeàl’aided’unmixeurélectrique.6gderésinesontplacésdansla cartoucheduSoxhletetextraitsavec250mLdediéthylétherdansl’appareildesoxhlet pendantunenuit.Apresévaporationdusolvant,1gderésiduestdissoutdans20mLde diéthyléther,puis5mLdeKOH5%sontajoutés.L’extractiondiscontinueestréaliséedans l’ampouleàdécanter;suiventtroislavagesavec5mLdeKOH5%.Apreslaséparationdes phases, la phase aqueuse est lavée trois fois avec 5 mL de diéthyléther. Les phases organiquessontcollectées,lavéesaveclasolutionsaturéedeNaCl,puisséchéesavecdu

Na 2SO 4. Le solvant est évaporé sous vide pour donner la fraction neutre (une masse visqueuseetodoranteducouleurorangejaune).

Lesphasesalcalinesaqueusessontcollectéesetacidifiées,enrefroidissant,jusqu’àpH23 avec HCl concentré, suivi de trois lavages avec 5 mL de diéthyléther. Les phases organiques sont collectées, lavées avec la solution saturée de NaCl et séchées avec du

Na 2SO 4.Lesolvantestévaporésousvidepourdonnerlafraction contenant des acides triterpéniques(massejaunâtre)avecunrendementd’environ0.3g(PaulM.etal.,2011).

PO6.6. SéparationdesproduitscétoniquesparleréactifTdeGirard

7gderéactifTdeGirard,deformule:

+ - (H3C)3 N H2CC NH NH2 Cl

O sont mélangés à 90 mL d'éthanol et à 24 mLd'acideacétique. On ajoute alors la résine étudiée (1 g). Le mélange est laissé 1 heure à 80°C (bainmarie thermostaté). Après refroidissement,lemélangeestversésurdel'eausaturéepar60gdeNaHCO 3.Lasolution obtenue subit trois extractions successives à l'aide d'éther diéthylique. La phase organiquerésultanteestlavéeensuitequatrefoisàl'eau.Danslafractionéthéréeainsi obtenue se trouvent les produits non cétoniques. La phase aqueuse est acidifiée par de l'acidechlorhydriqueconcentré,puisextraitetroisfoisàl'éther.Lesproduitscétoniques libérésparl'acidificationsontainsiséparés.

Matériel et méthodes Page 195

2. Techniquesspectroscopiques

2.1. Le spectromètre Infrarouge à Transformée de Fourier (IRTF)

L’étude infrarouge a été effectuée à l’aide d’un spectromètre à Transformée de Fourier ThermoNicolet Avatar 360 FTIR E.S.P. La configuration de l’acquisition est de 64 balayages, avec une résolution de 4 cm 1 en format % de transmission, à l’aide d’un détecteurDTGSKBretdulogicieldetraitementE.Z.OMNICversion8.0.

Leséchantillonsanalysésétantdesrésinesvégétalesnaturelles,duresetélastiquesàla fois, nous avons privilégié le mode de préparation pastille de KBr à celui de la phase liquideoudel’A.T.R.

2.2. La spectrofluorimétrie : détermination du couple d’excitation et d’émission du chlorure de dansyle

L’étudeparspectrofluorimétrieaétéréaliséeàl’aided’unspectrofluorimètreJobinYvon (Spectrofluoromax2),équipéd’unelampeauXénonde150W.Touteslesmesuresontété effectuées dans une cuve en quartz de 10 mm de trajet optique, thermostatée à 25°C. L’ouverturedesfentesd’excitationetd’émissionontétéfixéesà5nm,afind’optimiserla qualitédesspectresobtenus.

Lecoupledeslongueursd’ondeoptimale λexc. /λem pourlechlorurededansyleesttrouvé:

λλλ λλλ exc. =347nmet em. =530nm

Matériel et méthodes Page 196

3. Techniqueschromatographiques

3.1. La Chromatographie Liquide à Haute performance couplée à une barrette de photodiodes et à un fluorimètre (CLHP/UV/Fluo.)

3.1.1. Matériel

Lesystèmedechromatographieliquideàhauteperformanceutiliséestconstituéd’une pompeThermoScientificSpectraSystemP4000,uninjecteurRhéodyne7125équipéd’une boucle d’injection de 20 µL connecté à une colonne en phase inverse C18. Une colonne (Phenomenex,LunaC18,250x4.6mm,5 m)aétéutiliséepourl’analysedesmolécules greffées avec le chlorure de dansyle. Deux autres colonnes ont été également utilisées, unecolonneclassique(Merck:LiChroCART,PurospherSTARRP18 e(5 m),250mmx4mm d.i.)etunecolonneKinetexcoreshell(Phenomenex:Kinetex2,6 m,C18,100mmx4,60 mm). Durant l’analyse chromatographique chaque colonne est thermostatée à 30°C à l’aided’unfouràcolonne.Lepremierdétecteuremployéestunebarrettedephotodiodes Waters(modèle996)reliéensérieàunfluorimètreWaters470.Lelogicield’acquisition estEmpowerPro(Waters)version5.00.

3.1.2. Gradient CLHP de l’oliban – colonnes Luna et Purospher :

Laphasemobileestcomposéed’eaubidistilléeacidifiéeà0,01%enacidetrifluoroacétique (A) et d’acétonitrile (B). La séparation s’effectue selon le gradient suivant (tableau 39) avec un débit constant de 1 mL/min. Dans le cas des analyses après le greffage de chlorurededansyle,letempsd’analyseestprolongéjusqu’à120min.

Temps(min) 0 14 34 37 90ou120 A% 85 15 15 0 0 B% 15 85 85 100 100 Tableau39–Gradientoptimaldel’olibanparCLHP

Matériel et méthodes Page 197

3.1.3. Gradient CLHP de la dammar et la mastic - colonnes Luna et Purospher :

Laphasemobileestcomposéed’eaubidistilléeacidifiéeà0,01%enacidetrifluoroacétique (A)etd’acétonitrile(B).Laséparations’effectueselonlegradientsuivantprésentéparle tableau 40 avec un débit constant de 0,8 mL/min. Dans le cas des analyses après le greffagedechlorurededansyle,letempsd’analyseestprolongéjusqu’à70min(vander Doelenetal.1998).

Temps(min) 0 30 39 40 50ou70 A% 20 2 2 0 0 B% 80 98 98 100 100 Tableau40–GradientoptimaldeladammaretlamasticparCLHP

3.1.4. Gradient CLHP de l’oliban – colonne Kinetex

SolvantA:eaubidistilléeacidifiéeà0,01%enacidetrifluoroacétique SolvantB:acétonitrile Legradientemployéestrésumédansletableausuivant(tableau41)avecledébitconstant de1,2mL/minute.

Temps(min) 0 4 9 10 24 A% 85 15 15 0 0 B% 15 85 85 100 100 Tableau41–Gradientoptimaldel’olibanparCLHP

3.1.5. Gradient CLHP de la dammar et la mastic – colonne Kinetex

SolvantA:eaubidistilléeacidifiéeà0,01%enacidetrifluoroacétique SolvantB:acétonitrile Legradientemployéestrésumédansletableausuivant(tableau42)avecledébitconstant de1,2mL/minute.

Temps(min) 0 8 10 11 15 A% 20 2 2 0 0 B% 80 98 98 100 100 Tableau42–GradientoptimaldeladammaretlamasticparCLHP

Matériel et méthodes Page 198

3.2. LaChromatographieenPhaseGazeusecoupléeàun SpectromètredeMasse(CPG/SM)

Les analyses en chromatographie en phase gazeuse ont été réalisées à l’aide d’un chromatographe Varian Saturn 3900, équipé d’un injecteur Varian 1177 et couplé à un spectromètre de masse à trappe à ions, Varian 2100 T. La colonne capillaire utilisée possèdeunelongueurde30m,undiamètreinternede0,25mmetuneépaisseurdefilm de0,25 µmde5%phényl,95%diméthylsiloxane:ils’agitd’uneCPSil8CBLowBleed/MS (Varian).Levoltagedumultiplicateurd’électronestà1400V,letempsd’ionisationdure 25000 µs.etils’effectueparimpactélectronique.Lalignedetransfert,latrappeàionset l’enceinte de la trappe (“manifold”) sont respectivement maintenues à 300°C, 200°C et 50°C. Le détecteur scanne des masses comprises entre 40 et 650 ( m/z ) avec un voltage ionisantde70eV.Leséchantillonssontinjectés(1 µL)enmodesplitlessousplitdontle rapport varie en fonction du type d’échantillons à analyser. Un débit continu de 1 mL/mind’héliumdegradeanalytiqueestutilisé.

3.2.1. Gradient CPG pour l’étude des résines

Lesconditionsd’analyseainsiquelegradient,sontprésentésdansletableau43: Montéedetempérature Tempsdemaintien Températureen°C Tempstotal(min) (°C/min) delatempérature 50 2 10 250 8 0 27 350 3 0 60

Ttrappe =200°C Tlignedetransfert =300°C T injecteur =250°C Splitless/Splitde100 Tableau43–Gradientoptimalpourl’analyseglobaledesrésinesenCPG/SM

3.2.2. Gradient CPG pour l’étude de la partie triterpénique

Lesconditionsd’analyseainsiquelegradient,sontprésentésdansletableau44: Montéede Tempsdemaintien Températureen°C Tempstotal(min) température(°C/min) delatempérature 190 2 2 265 3 0 27 285 10 0 29 300 0,5 0 59

Ttrappe =200°C Tlignedetransfert =300°C T injecteur =250°C Splitless/Splitde100 Tableau44–Gradientoptimalpourl’analysedesdiettriterpènesenCPG/SM

Matériel et méthodes Page 199

Annexes

Page 200

Annexe1

Spectresdemassedesmoléculesidentifiées

Annexe 1 Page 201

1 AcidelupéoliqueTMS(C 36 H64 O3Si 2,600gmol )

TMSO

CO2TMS

Spectrum 1A BP: 73,1 (16449=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 43.988 min, Scans: 2761-2763, , Ion: 1917 us, RIC: 362478, BC

73.1 16449 100%

75%

292.4 8974

50%

471.5 7182

147.3 5679

67.1 4804 95.1 4462 175.4 119.2 4298 218.4 25% 75.1 4082 4092 173.2 3759 105.2 135.2 293.3 3493 3586 510.6 81.1 3431 3476 3270 45.1 3151 149.2 585.6 472.4 3018 2907 109.0 2929 217.4 306.4 422.4 79.0 129.2 2776 2849 2681 159.2 2707 2680 495.8 55.1 2560 2524 191.2 2456 2306 2404 120.1 2229 40.9 77.1 231.4 1949 201.2 512.6 600.3 1815 1831 157.3 176.2 1805 1683 379.4 1731 1708 106.2 136.2 1642 1617 482.4 290.6 1437 1323 1393 158.3 177.3 199.5 232.3 257.6 1287 1382 423.6 47.1 1058 1069 1098 1062 1079 922 935

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure72–Spectredemasseobtenud’acidelupéoliqueTMS

Annexe 1 Page 202

1 AcideαboswelliqueTMS(C 36 H64 O3Si 2,600gmol )

TMSO TMSOOC

1 A Scan 2726 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 292,2 (31118=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 43.422 min, Scans: 2725-2727, , Ion: 2167 us, RIC: 321170, BC

292.2 31118 100%

75%

203.3 21313

218.4 16804

50%

73.2 12172

204.2 8496 293.3 7963 25% 202.5 6698 175.4 5630 147.3 95.1 4471 219.3 4034 119.2 4148 91.3 3586 3115 135.2 161.2 585.6 45.1 201.2 2626 2543 2722 2313 69.0 109.0 2415 294.2 2039 1988 131.2 2051 1688

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure73–Spectredemasseobtenud’acideαboswelliqueTMS

Annexe 1 Page 203

1 Acide βboswelliqueTMS(C 36 H64 O3Si 2,600gmol )

TMSO

TMSOOC

1 A Scan 2755 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 292,2 (96970=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 43.876 min, Scans: 2754-2756, , Ion: 1050 us, RIC: 828783, BC

292.2 96970 100%

75%

50%

218.4 38306

73.0 32711

293.3 25% 23810

203.1 147.3 18031 16971 202.3 175.4 14277 119.2 13276 11628 291.4 219.3 10871 95.1 148.2 122.2 9795 585.6 75.1 8816 8658 173.2 8192 201.2 7887 45.1 7462 7170 294.2 6418 6519 6250

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure74Spectredemasseobtenud’acideβboswelliqueTMS

Annexe 1 Page 204

1 Acide3OacétyllupéoliqueTMS(C 35 H58 O4Si,570gmol )

AcO

CO2TMS

1 A Scan 2962 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 292,3 (5280=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 47.085 min, Scans: 2961-2963, , Ion: 3239 us, RIC: 148001, BC

292.3 5280 100%

73.2 4817

218.4 4050 75%

175.3 50% 2626

119.2 174.2 2243 2245 203.3 173.3 2155 2051 291.5 67.1 107.2 2002 189.3 1920 1917 43.2 147.3 1882 293.3 1822 95.1 1824 1839 1770 121.2 91.3 1688 161.2 1623 1627 75.1 135.2 1489 1447 159.2 217.5 122.2 1358 1356 81.1 25% 1249 202.3 1214 145.2 495.7 1178 108.2 1151 1156 55.1 1062 162.3 201.2 1015 134.3 1003 1009 77.1 929 188.4 889 215.3 393.6 106.2 826 45.1 69.0 781 781 745 306.4 711 735 172.3 143.2 74.1 94.3 647 191.2 669 511.6 601 566 582 118.2 163.2 585 229.4 294.4 584 524 213.4 524 377.5 568.4 137.3 504 495 271.5 169.2 190.3 446 445 394.5 459 72.2 92.1 416 255.4 400 289.4 318.3 115.2 356 363 231.4 372 569.5 350 330 339 355 322 643.5 295 284 297 278

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure75Spectredemasseobtenud’acide3OacétyllupéoliqueTMS

Annexe 1 Page 205

Acide3OacétylαboswelliqueTMS(C 35 H58 O4Si,570gmol1)

H3COCO

TMSOOC

1 A Scan 2918 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 203,3 (5626=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 46.396 min, Scans: 2917-2919, , Ion: 3571 us, RIC: 106219, BC

203.3 5626 100%

218.4 4882

292.2 4329

75% 73.2 4102

131.2 50% 2789

175.4 2017 204.2 174.2 1809 1720 119.2 43.2 1582 1515 107.3 219.3 293.3 25% 75.1 1399 1400 1318 91.3 1325 1235 133.1 202.3 1178 161.2 1160 291.5 93.0 1058 215.3 1087 1022 67.1 993 884 136.2 190.3 40.9 818 109.0 162.2 804 207.3 766 145.2 495.6 77.1 698 723 187.3 703 666 642 662 618 122.1 143.1 205.3 393.6 510.5 94.3 515 511 281.4 489 163.1 485 468 74.1 434 132.0 185.4 229.3 257.6 415 336 338 371 366 338 347

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure76Spectredemasseobtenud’acide3OacétylαboswelliqueTMS

Annexe 1 Page 206

1 Acide3OacétylβboswelliqueTMS(C 35 H58 O4Si,570gmol )

AcO

TMSO2C

1 A Scan 2954 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 292,2 (16633=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 46.958 min, Scans: 2953-2955, , Ion: 2313 us, RIC: 271601, BC

292.2 16633 100%

218.4 14042

75%

73.2 8557 50%

203.2 175.4 6313 6140

189.2 5035

119.2 293.3 4419 147.3 4361 43.2 4144 25% 4014 219.2 105.2 133.1 3807 3590 3491 173.3 3286 122.2 202.4 75.1 148.1 2984 2835 93.1 2931 2857 2665 67.1 134.2 2210 109.1 2316 162.2 495.6 45.1 2029 1989 204.2 2011 1791 1750 77.1 106.2 510.5 1469 1454 207.3 1434 143.2 163.1 393.3 74.1 1249 294.4 511.5 1058 1157 1101 970 1018 935

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure77Spectredemasseobtenud’acide3OacétylβboswelliqueTMS

Annexe 1 Page 207

1 3épi lupéolTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2530 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 189,2 (47928=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 40.341 min, Scans: 2529-2531, , Ion: 1149 us, RIC: 812051, BC

189.2 47928 100%

75%

190.3 30198

50% 73.0 22546

203.1 67.1 18978 18550

121.1 95.1 15144 191.2 393.2 14666 14619 14589 135.2 93.0 13153 175.4 12758 12669 201.2 25% 75.1 11549 408.3 10929 119.2 187.3 10494 10176 147.3 79.0 9706 9904 217.3 9095 9026 129.1 40.9 7978 204.2 229.2 7263 69.0 94.0 136.1 365.5 6649 6656 6407 6574 6539 6291 257.2 148.1 173.1 297.2 498.5 45.1 5086 5087 5251 394.4 5135 4708 231.2 4857 4632 106.2 4197 3753 130.0 160.3 205.2 65.1 83.0 3131 3192 271.4 2684 2681 2945 2653

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure78Spectredemasseobtenude3épi lupéolTMS

Annexe 1 Page 208

1 LupéolTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2707 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 189,2 (2158=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 43.126 min, Scans: 2706-2708, , Ion: 4156 us, RIC: 74030, BC

189.2 2158 100%

43.2 75% 1590

67.1 218.4 1349 107.3 1330 1315 292.2 1283 203.3 1220 93.1 175.4 1169 1176 121.2 1104 50% 95.1 119.2 147.3 998 997 985 91.3 922 109.0 135.2 891 161.2 202.4 40.9 880 871 851 859 188.3 785 79.0 730 393.6 69.0 122.1 702 666 675 217.4 149.2 648 628 108.2 145.2 162.1 191.2 229.3 77.1 55.1 568 566 570 567 566 549 25% 534 159.2 68.2 136.1 503 464 459 94.3 160.3 394.5 468.4 186.5 215.3 411 415 409 413 407 393 137.3 157.3 176.2 347 346 293.3 512.6 334 325 453.4 158.2 389.4 321 65.1 130.3 213.4 231.4 281.4 302 278 277 267 264 192.2 268 266 262 429.1 57.1 110.0 241 249.3 408.5 235 213 169.2 218 496.6 208 210 267.2 297.6 365.5 40.2 82.1 142.2 183 185.5 181 469.6 195 598.4 111.2 243.3 167 341.4 177 152 160 152 157 295.5 162 497.6 153 135 148 135 120 129

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure79SpectredemasseobtenudelupéolTMS

Annexe 1 Page 209

1 βamyrénone(C 30 H48 O,424gmol )

O

1 A Scan 2617 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 203,3 (6041=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 41.718 min, Scans: 2616-2618, , Ion: 4347 us, RIC: 75905, BC

203.3 6041 100%

218.4 4997

75%

50%

189.2 1894

204.2 1617 25% 91.3 1330 205.4 1247 55.1 119.2 147.3 1131 1133 1096 232.3 79.0 1036 109.0 161.2 973 133.1 67.1 927 908 856 811 93.2 409.4 149.2 763 742 711 43.2 77.1 122.2 145.2 162.2 190.3 569 580 206.4 313.3 424.3 534 529 549 552 520 229.3 393.4 94.3 281.4 500 482 117.2 137.3 163.1 187.3 207.3 440 434 410 377 354 338 369 344 359

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure80Spectredemasseobtenude βamyrénone

Annexe 1 Page 210

1 αamyrénone(C 30 H48 O,424gmol )

O

1 A Scan 2686 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 218,2 (21271=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 42.792 min, Scans: 2685-2687, , Ion: 2389 us, RIC: 264393, BC

218.2 21271 100%

75%

50% 189.2 9873 73.2 9221

203.3 6797 147.3 6089 190.3 5479 25% 219.2 119.2 4398 75.1 4230 161.2 3974 95.1 133.1 3904 3545 3575 441.4 3312 598.4 91.3 134.2 175.4 2962 2740 67.1 2594 2671 40.9 2416 109.0 2086 2027 204.2 145.2 1821 599.4 43.2 163.1 231.3 442.4 77.1 106.2 1564 187.3 257.3 498.5 1471 1378 1339 1349 1294 1222 1234 1167 1168 1148

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure81Spectredemasseobtenude αamyrénone

Annexe 1 Page 211

1 3épi αamyrineTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2521 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 218,0 (151580=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 40.197 min, Scans: 2520-2522, , Ion: 683 us, RIC: 1,409e+6, BC

218.0 151580 100%

75%

190.3 81865

50%

203.1 55173

73.0 41876 175.4 25% 36821 147.3 31063 219.0 119.2 26397 25271 161.2 95.1 23548 121.2 20569 148.2 19297 191.2 93.0 17807 16375 393.2 40.9 67.1 15270 162.1 13241 123.1 14042 12820 12014 12337 204.2 271.3 9987 9905 498.5 8413

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure82Spectredemasseobtenude3épi αamyrine

Annexe 1 Page 212

1 3épi βamyrineTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2494 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 203,1 (85781=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 39.766 min, Scans: 2493-2495, , Ion: 1301 us, RIC: 691047, BC

203.1 85781 100%

218.0 64761 75%

50%

190.3 38403 189.3 35423

73.2 25% 21330 175.4 18519

204.2 14885

95.1 219.0 11801 75.1 119.2 147.3 11446 10104 10254 9927 40.9 69.0 109.0 129.2 161.2 6858 6944 6899 6814 6584 393.2 5011

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure83Spectredemasseobtenude3épi βamyrine

Annexe 1 Page 213

1 βamyrineTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2665 from ...and settings\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\o\olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms Spectrum 1A BP: 203,2 (9221=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 42.458 min, Scans: 2664-2666, , Ion: 3037 us, RIC: 166623, BC

203.2 9221 100%

73.2 6933 75%

50%

175.4 4005 147.3 3731 189.2 148.2 3629 3480 278.3 3234

188.4 2718 133.1 2380 25% 95.1 119.2 2045 2072 149.2 219.3 1953 1948 105.2 69.0 161.2 1754 391.5 1720 1692 187.3 1633 93.0 121.2 1570 145.2 67.1 1465 1444 40.9 1356 1374 173.2 1257 134.1 1237 201.2 79.0 1127 55.1 1087 279.1 496.6 992 108.2 939 216.3 964 918 74.1 871 130.2 160.3 799 191.2 351.5 392.4 481.5 726 691 227.3 271.5 661 657 255.3 309.4 644 609 542 586 601 486 494

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure84Spectredemasseobtenude βamyrine

Annexe 1 Page 214

1 αamyrineTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

Spectrum 1A BP: 218,2 (18880=100%), olib somalie 2 bis 26-09-2011 resine splitless .sms 42.921 min, Scans: 2693-2695, , Ion: 1984 us, RIC: 350291, BC

218.2 18880 100%

75%

73.1 11231

50% 147.3 189.2 9051 8903

203.1 393.2 175.4 7394 7445 7238 148.2 6600

119.2 5468 95.1 5010 121.2 161.2 25% 91.3 4575 188.4 4444 219.2 67.1 4321 4399 278.3 4114 109.0 190.3 4184 43.2 4029 3878 3827 3680 134.3 40.9 69.0 3266 3093 2994 123.1 162.2 2691 2643 394.4 204.2 496.6 45.1 108.2 2253 77.1 129.2 2096 271.5 2201 1969 1990 1914 163.1 1840 1761 229.3 1828 130.2 1608 279.1 483.5 74.1 171.2 92.1 1296 150.2 205.4 1273 351.5 1328 1133 1120 1080 1150 1037 1089

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure85Spectredemasseobtenude αamyrine

Annexe 1 Page 215

1 Dammaradiénone(C 30 H48 O,424gmol )

O

1 A Scan 2735 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 109,1 (7020=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.s 42.412 min, Scans: 2734-2736, , Ion: 5615 us, RIC: 161977, BC

109.1 7020 100%

205.2 5713

40.9 5372 75% 189.2 5022

95.1 4705 67.1 4519 93.2 4261 69.0 4117 107.3 3931 424.3 161.2 3675 3608 50% 91.1 3388 121.2 3187 81.1 2968 135.2 313.3 2903 2893

79.0 105.1 2450 2464 163.1 204.2 2272 133.1 2260 55.1 2117 149.2 2000 77.1 2035 1894

25% 207.3 1634 94.3 187.3 1495 1485 123.1 425.3 1346 191.2 1301 43.2 145.2 1222 217.3 1146 1119 65.1 120.0 177.3 201.2 1080 978 92.2 968 136.2 959 960 381.3 218.2 885 53.2 855 854 314.2 188.4 811 245.2 297.2 771 737 742 83.1 227.3 695 713 606 117.2 176.2 202.2 150.1 580 508 531 40.2 506 462 409.3 373 381

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure86Spectredemasseobtenudedammaradiénone

Annexe 1 Page 216

1 DammaradiénoleTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2741 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 189,3 (6383=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.s 42.506 min, Scans: 2740-2742, , Ion: 7678 us, RIC: 106437, BC

189.3 6383 100%

75%

204.2 4370

205.2 3310

50% 109.1 40.9 3057 2955 175.2 2743 67.1 2506 95.1 2439 91.1 69.0 107.3 2204 2178 2143 161.2 191.2 105.1 2028 2031 1968 81.1 121.2 1775 1753 424.2 147.3 190.3 108.2 1590 1625 25% 1555 55.1 1515 1408 207.1 77.1 163.3 1215 313.3 1164 1145 1136 134.3 94.3 975 187.3 887 43.2 123.1 846 145.2 742 736 162.2 206.1 690 674 65.1 643 425.3 567 92.1 173.3 136.2 218.2 540 474 110.1 498 202.2 245.2 395.4 423 420 396 371 404 400

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure87SpectredemasseobtenudedammaradiénoleTMS

Annexe 1 Page 217

1 TirucallolTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2712 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\mastic\la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 393,6 (8559=100%), la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.s 42.337 min, Scans: 2711-2713, , Ion: 11109 us, RIC: 49105, BC

393.6 8559 100%

75%

50%

394.5 2539

25%

69.2 1219 241.5 1149 41.1 880 75.1 109.2 729 723 187.6 229.5 637 55.1 119.2 615 255.5 483.5 474 466 511 459

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure88–SpectredemasseobtenudetirucallolTMS

Annexe 1 Page 218

1 Nor αamyrone(C 30 H48 O,424gmol )

O

1 A Scan 2781 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 204,2 (3490=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.s 43.139 min, Scans: 2780-2782, , Ion: 9989 us, RIC: 66749, BC

204.2 3490 100%

75%

189.3 2175

175.2 1859 203.3 1744 50% 134.3 1678

105.0 191.2 1422 1416

91.1 205.2 40.9 1265 147.3 1216 1194 1193 93.2 1107 190.3 207.3 135.2 1060 1069 67.1 1015 963 408.3 122.2 931 81.1 884 25% 850 109.1 790 176.2 218.2 743 716 77.1 627 106.2 131.2 599 148.2 187.3 69.0 579 43.2 567 559 521 410.3 495 173.3 493 94.3 132.1 215.2 423 402 409 397 65.1 146.3 192.2 409.3 302 243.3 115.2 295 293 213.1 289 171.2 259 393.3 245 227 201 217

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure89–Spectredemasseobtenudenor αamyrone

Annexe 1 Page 219

1 Nor βamyrone(C 30 H48 O,424gmol )

O

1 A Scan 2799 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 204,2 (2508=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.s 43.419 min, Scans: 2798-2800, , Ion: 11655 us, RIC: 46065, BC

204.2 2508 100%

189.3 1952

75%

175.2 1281 50% 134.3 1202

190.3 1021 73.2 105.1 933 934 147.3 908 119.2 207.3 851 846 91.1 133.1 773 782 203.3 95.1 120.1 704 659 673 121.2 205.2 25% 75.1 599 40.9 572 580 540 161.2 108.2 504 79.1 485 55.1 454 409.3 415 129.2 218.4 430 202.3 245.3 77.1 106.1 392 145.2 162.3 382 360 361 350 352 348 343 43.2 187.3 215.2 279 123.1 149.2 283 270 250 94.3 237 381.3 482.4 45.1 132.2 201.5 243.3 281.2 408.4 65.1 206 160.3 195 205 177 178 188 175 182 185 157 163

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure90–Spectredemasseobtenudenor βamyrone

Annexe 1 Page 220

1 Epi αamyrineTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2824 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 218,2 (3020=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.s 43.809 min, Scans: 2823-2825, , Ion: 12288 us, RIC: 37746, BC

218.2 3020 100%

75% 189.3 2124

50% 203.3 1397

73.2 1210

147.3 1010 190.3 985

25% 107.3 135.2 161.2 75.1 684 207.3 660 670 640 652 95.1 136.2 582 576 175.2 105.1 532 191.2 482 484 81.1 129.2 404 204.2 55.1 109.1 386 162.1 371 347 79.1 329 332 217.3 296 108.2 163.1 45.1 145.3 274 498.7 232 247 215.2 281.2 212 215 257.2 220 187.3 191 197 165 168

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure91–Spectredemasseobtenude Epi αamyrine

Annexe 1 Page 221

1 LupéolTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

TMSO

1 A Scan 2751 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 189,2 (36871=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_. 42.666 min, Scans: 2750-2752, , Ion: 2058 us, RIC: 504604, BC

189.2 36871 100%

75%

190.3 21797

191.2 19312

50%

73.2 109.1 13959 13747

40.9 95.1 11223 11035 69.0 175.2 10373 10593 107.3 25% 8978 187.3 135.2 8646 8266 81.1 7291 119.2 6861

79.1 498.7 5015 297.2 55.1 173.3 4651 4752 77.1 149.3 205.1 229.2 4111 4197 4016 3816 123.1 3965 3907 148.2 43.2 3205 176.2 217.3 2770 2885 2753 299.3 2637 277.2 2418 365.3 499.6 1996 1949 1995

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure92–SpectredemasseobtenudelupéolTMS

Annexe 1 Page 222

1 βamyrineTMS(C 33 H58 OSi,498gmol )

H

TMSO H

1 A Scan 2757 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\mastic\la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 203,4 (7279=100%), la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.s 43.042 min, Scans: 2756-2758, , Ion: 7475 us, RIC: 86653, BC

203.4 7279 100%

75%

218.4 4010

189.4 3667 50%

190.3 2569 408.5 2309

73.2 25% 1740 175.4 1682

191.2 1356 41.1 95.2 119.2 147.3 1207 1219 1183 75.1 1174 91.3 204.6 1048 121.2 163.3 187.6 1001 967 985 976 999 79.2 215.3 393.6 109.2 760 131.2 789 782 709 693 159.3 43.2 176.4 395.5 556 579 572 216.4 94.3 485 257.4 523 426 398

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure93–Spectredemasseobtenude βamyrineTMS

Annexe 1 Page 223

1 HydroxydammarénoneTMS(IouII)(C 33 H58 O2Si,512gmol )

OTMS

O

1 A Scan 2943 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 199,2 (71387=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_. 45.685 min, Scans: 2942-2944, , Ion: 1959 us, RIC: 501791, BC

199.2 71387 100%

75%

50%

69.0 18965 25% 73.2 16618

109.2 12735 200.3 431.2 11922 11722 40.9 67.1 10082 9726 131.2 9141 95.1 7496 298.3 81.1 201.2 6209 55.1 5335 135.2 5524 4728 115.2 4689 341.4 432.3 3813 3844 3925

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure94–SpectredemasseobtenudehydroxydammarénoneTMS(IouII)

Annexe 1 Page 224

1 DammarénedioleTMS(C 36 H66 O2Si 2,586gmol )

OTMS

TMSO

1 A Scan 2954 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 199,2 (57205=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_. 45.856 min, Scans: 2953-2955, , Ion: 2701 us, RIC: 338728, BC

199.2 57205 100%

75%

50%

73.2 25% 13738

69.0 11401 200.3 9586 75.1 109.2 8153 8064 67.1 40.9 117.3 189.3 5766 95.1 5659 5433 143.1 5285 4870 4673 325.3 505.5 91.1 121.2 3809 3797 3096 3169

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure95–SpectredemasseobtenudedammarénedioleTMS

Annexe 1 Page 225

1 AcidemoroniqueTMS(C 33 H54 O3Si,526gmol )

COOTMS

O

1 A Scan 2955 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\mastic\la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 189,4 (35647=100%), la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_. 46.138 min, Scans: 2954-2956, , Ion: 1943 us, RIC: 497024, BC

189.4 35647 100%

75%

187.6 73.2 19287 18843

50%

203.3 15712

188.4 14051

191.2 11752

391.5 409.4 9230 9101 25% 119.2 306.3 7781 7807 408.5 201.5 7347 6904 105.2 202.3 5796 133.1 173.3 5768 55.2 91.3 5093 5212 4752 4633 407.5 145.4 109.2 163.3 4185 511.8 3881 3815 199.3 235.5 79.2 3641 393.5 3731 3264 217.3 3362 281.4 3204 131.2 320.2 3020 2928 2747 2598 149.3 185.4 2586 2101 1916

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure96–Spectredemasseobtenud’acidemoroniqueTMS

Annexe 1 Page 226

1 AcideoléanoniqueTMS(C 33 H54 O3Si,526gmol )

COOTMS

O

1 A Scan 2965 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\mastic\la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 203,3 (44289=100%), la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_. 46.299 min, Scans: 2964-2966, , Ion: 1314 us, RIC: 797827, BC

203.3 44289 100%

408.5 39370

189.4 37276

75%

73.2 24562 202.3 23051

50% 409.4 187.6 21432 21051

190.3 18967

188.4 15578

191.2 133.1 12127 11399 511.9 10838 25% 204.2 391.5 173.4 9902 9330 9027 55.2 105.2 306.4 8026 7976 8093

81.3 107.3 145.4 45.1 175.3 320.2 6044 6156 6105 205.3 5766 5768 5678 132.3 5391 407.7 69.2 512.7 4715 159.3 4898 4406 4374 4631 117.3 199.4 149.4 171.3 3592 235.5 392.6 526.5 3369 281.5 74.2 3050 2938 3085 308.4 3093 3206 2378 2614 2472

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure97–Spectredemasseobtenud’acideoléanoniqueTMS

Annexe 1 Page 227

1 AcidedammarénoliqueTMS(C 36 H66 O3Si 2,602gmol )

OTMS

TMSO O

1 A Scan 2994 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 109,2 (1210=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.s 46.488 min, Scans: 2993-2995, , Ion: 11206 us, RIC: 22099, BC

109.2 1210 100%

75% 67.1 880

50% 40.9 583

69.1 510 205.4 311.4 470 81.1 107.3 461 43.2 437 439 313.3 423 414

121.2 357

55.1 189.3 298.3 316 79.1 123.1 308 313 355.2 149.3 424.3 25% 295 289 294 91.1 282 281 260 133.1 187.3 110.1 231 231 207.3 216 163.2 212 195 245.4 82.1 312.3 171 191.2 177 162.3 160 166 119.2 147 231.4 132 145.2 135 314.4 65.1 164.2 96.2 111 297.3 112 425.3 42.1 102 98 103 217.3 99 271.4 95 356.3 81 120.0 160.3 199.3 88 72 74 69 68 64

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure98–Spectredemasseobtenud’acidedammarénoliqueTMS

Annexe 1 Page 228

1 Aldéhydeoléanonique(C 30 H46 O2,438gmol )

COH

O

Spectrum 1A BP: 203,3 (16902=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_. 47.012 min, Scans: 3026-3028, , Ion: 5529 us, RIC: 97248, BC

203.3 16902 100%

75%

50%

204.2 25% 4042

190.3 3242

175.2 73.2 1903 105.2 147.3 1656 191.2 232.3 40.9 1452 1560 1276 75.1 1368 1334 1101 121.2 951

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure99–Spectredemasseobtenud’aldéhydeoléanonique

Annexe 1 Page 229

1 Aldéhydeursonique(C 30 H46 O2,438gmol )

COH

O

1 A Scan 3070 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\dammar\la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 203,1 (32533=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_. 47.705 min, Scans: 3069-3071, , Ion: 3187 us, RIC: 227070, BC

203.1 32533 100%

75%

133.1 19944

50%

25% 205.2 6678

134.3 55.1 91.1 4247 3960 3812 67.1 175.2 107.3 147.3 2953 2871 214.2 43.2 2592 2659 77.1 187.3 2313 2053 1867 1815

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure100–Spectredemasseobtenud’aldéhydeursonique

Annexe 1 Page 230

1 AcideursoniqueTMS(C 33 H54 O3Si,526gmol )

COOTMS

O

Spectrum 1A BP: 203,2 (17075=100%), la dammar 4 ml ii_19-01-2011_10-28-56_resine split 20_. 47.888 min, Scans: 3081-3083, , Ion: 4479 us, RIC: 120922, BC

203.2 17075 100%

75%

133.1 8966

50%

189.3 5050

190.3 25% 4228

204.2 2985

134.3 73.2 2209 175.3 2034 91.1 2033 201.5 40.9 1751 1737 1577 214.2 67.1 107.3 129.2 187.3 161.2 1158 1106 1106 1054 1002 1036

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure101–Spectredemasseobtenud’acideursoniqueTMS

Annexe 1 Page 231

1 Acide(iso)masticadiénoniqueTMS(C 33 H52 O3Si,526gmol )

COOTMS

O

Ou

COOTMS

O

1 A Scan 3128 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\mastic\la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 421,5 (3159=100%), la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.s 48.908 min, Scans: 3127-3129, , Ion: 7302 us, RIC: 51381, BC

421.5 3159 100%

75%

50% 511.8 1471

393.6 73.2 1175 1115 422.6 1006

95.2 866

25% 67.1 257.6 664 640 131.2 403.6 512.7 566 169.3 577 570 41.2 540 510 190.4 91.3 161.3 482 213.4 75.2 119.2 43.2 435 454 438 420 415 404 189.4 394.7 493.9 135.3 157.3 215.3 311.5 109.2 353 365.6 351 350 330 337 173.3 258.5 332 77.2 310 325 320 436.6 295 239.5 299 45.1 267 125.3 149.3 266 177.3 203.4 241 404.7 495.7 237 225 237 339.6 423.6 513.8 197 207 255.6 200 203 168 174 181 176

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure102–Spectredemasseobtenud’acide(iso)masticadiénoniqueTMS

Annexe 1 Page 232

1 Acide(iso)masticadiénoniqueTMS(C 33 H52 O3Si,526gmol )

COOTMS

O

Ou

COOTMS

O

1 A Scan 3213 from ...s\utilisateur\bureau\amra these doc\gc-ms\mastic\la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.sms Spectrum 1A BP: 421,6 (1675=100%), la mastic i 5 ml _19-01-2011_16-25-45_resine split 20_.s 50.270 min, Scans: 3212-3214, , Ion: 8486 us, RIC: 38164, BC

421.6 1675 100%

75%

511.8 1018

50% 73.2 802 95.2 774

67.1 393.6 645 646

422.6 561

169.3 207.4 55.2 91.3 432 424 512.7 413 416 25% 119.2 403.6 404 187.6 75.2 377 379 366 353 145.4 257.6 365.6 321 190.3 311.5 43.2 109.2 311 318 294 135.4 171.3 300 300 284 276 394.7 79.2 268 201.5 107.3 143.1 217.6 297.6 251 493.9 245 237 239 236 125.3 229 229 230 197.6 258.6 307.5 327.5 198 170.3 404.6 423.6 191 239.5 187 283.4 183 191 45.1 180 171 172 526.9 97.3 129.4 164 312.6 158 255.6 366.5 149 147 65.2 144 149.3 183.4 137 436.6 136 230.6 126 132 123 128.2 116 116 211.4 281.5 337.5 121 494.9 103 98 91 94 98 91

0%

100 200 300 400 500 600 m/z

Figure103Spectredemasseobtenud’acide(iso)masticadiénoniqueTMS

Annexe 1 Page 233

Annexe2

Annexe 2 Page 234

Annexe3

ChromatogrammesdeKBAetAKBA

Annexe 3 Page 235

Acide11cétoβboswellique(KBA)

1 Figure104–Structured’acide11cétoβboswellique(C 30 H48 O4,468gmol )

• Acide3 αacétyl11cétoβboswellique(AKBA)

1 Figure105–Structured’acide3 αacétyl11cétoβboswellique(C 32 H46 O4,490gmol )

Annexe 3 Page 236

Figure106–Chromatogrammedelafractionacidedel’olibancommercialdeSomalie(Sté EncensduMonde),colonneclassiqueRP18

Figure107–Chromatogrammedelafractionacidedel’olibancommercialdeSomalie(Sté EncensduMonde),colonneKinetex

N° t RP18 t Kinetex Nomducomposé R R (min) (min) 15 Acide11cétoβboswellique(KBA) 21,3 7,0 16 Acide3Oacétyle11cétoβboswellique(AKBA) 29,0 8,8

Tableau45–Lest RcorrespondantspourlescomposésKBAetAKBA

Annexe 3 Page 237

Annexe4

Leséchantillonsbosniens

Annexe 4 Page 238

LaGalerienationaledeBosnieHerzégovineetsonhistorique

Les échantillons bosniens proviennent de prélèvements opérés sur six tableaux de la GalerienationaledeBosnieHerzégovine,en2010eten2011.

LaGalerienationaled’ArtdeBosnieHerzégovine,situéeàSarajevo,capitaledupays,est formée le 11 octobre 1946, sous la République fédérative populaire de Yougoslavie, par décisiongouvernementaledelarépubliquepopulairedeBosnieHerzégovine.

Elle ouvre ses portes au public à partir de 1959 pour l’inauguration de sa première exposition permanente. Au départ, la collection de la Galerie comptait 600 œuvres et aujourd’huicechiffreestmultipliépardix,etlagalerieconserveplus6000œuvresd’art moderneetcontemporain.Lescollectionsdelagaleriesontrepartiesparthématique:art delaBosnieHerzégovine,artdelaYougoslavie,collectiondesdonationsinternationales, collectiondeFerdinandHodler,lesicones,lesphotographiesetlesnouveauxmedias,et l’archivevisuelle«NADA»(L’espoir).Enplusdesescollections,laGalerieamisenplace plusieursateliers,notammentl’atelierderestauration.

L’institutionn’apasfermédurantlaguerrede1992à1995.Elleaaucontrairefaitpreuve de force puisqu’elle a présenté quarante deux expositions au moment de cette lourde pagedesonhistoire.

Ilestimportantdesoulignerquelaconséquencedecettepériodeconflictuelleestlaperte de cinquante et une œuvres du patrimoine culturel de la BosnieHerzégovine. Ces disparitionsontétéconfirméesen1993parl’INTERPOLmaisfigurenttoujourssurlaliste desœuvresrecherchées.

Malheureusement, la période actuelle est la plus fragile pour la Galerie. Les accords de Daytonsignéen1995quiontmisfinàlaguerredeBosnien’ontpaspréciséàquirevenait laresponsabilitédesinstitutionsculturellesdupays.Cevidejuridiquelaisseplaceàdes difficultésd’organisationetparticipealafatalitédelasituationdanslaquelleestplongée la Galerie et interroge quant à son devenir incertain (source: www.ugbih.ba, le site officieldelaGalerie).

Annexe 4 Page 239

Quelquesmotssurlespeintresbosniens

Lesprélèvementsontétéréalisésen2010eten2011.Entotalité,douzeéchantillonsont étéprélevéssursixtableauxdifférents.QuatredecesœuvresdatentdelafinduXIX ème siècle,dudébutetdumilieuduXX ème siècle.Cestableauxontétérealizespardesmaîtres de la peinture qui ont marqué l’art de cette époque en Yougoslavie et en Bosnie Herzégovine. Deux autres prélèvements proviennent de deux portraits d’un auteur inconnu.

Cidessoussontprésentéeslesbiographiesdesartistesdecesœuvres.

BehaudinSelmanović

Né le 4 juillet 1915 à Pljevlja en république socialiste fédérative de Yougoslavie (SFRJ), mortàSarajevoen1972.

Cepeintreestunpersonnagesolitairedanslascèneartistiquebosnienne,sansprécurseur direct.Dansuncontextepluslarge,onpourraitlerapprocherdesœuvresdeMatisseou de Cézanne. Ses œuvres sont uniques dans la peinture bosnienne et cet artiste est facilement reconnaissable. La majorité de ses travaux est liée au thème de la nature morte, avec la domination de la couleur et de la planéité. Par son insistance de la stylisation et du monochromie dans ses oeuvres, Selmanović essaye de monter la simplicité(source:www.ugbih.ba,lesiteofficieldelaGalerie).

Les échantillons ont été prélevés de l’œuvre nommée «Les pommes» («Jabuke», Figure 108),BehaudinSelmanović,Galerienationaled’artdeSarajevo.

Annexe 4 Page 240

Figure108–L’oeuvre«Jabuke»,BehaudinSelmanović

CsikosSessiaBela

Né à Osijek (Croatie) en 1864, son père était un capitaine au service de la monarchie Austrohongroisetilaétéhonorépoursesméritesdutitre«Sessia»(ilaparticipédansla batailleenItalie,surlarivièreSessia).CsikosBelaaégalementfaitunecarrièremilitaire maistrèsbrève,carilcommençasesétudesàVienne(Autriche)chezJuliusBerger,puis aucôtéduprofesseurLindenschmitàMunich,etenItalie.Lepeintrepassatoutesavieà Zagreb,enCroatie,ouilmeurten1931.

CsikosSessiaBelaestconsidérécommel’undesplusgrandsreprésentantsdusymbolisme etdelasécessionenexYougoslavie,aujourd’huienCroatie.Ilestaussiundesfondateurs de l’Académie des Beaux arts à Zagreb (Source: Vijenac, broj 467,26.01.2012. Matica hrvatska).

AprèsmadameMetkaKraigherHozo,professeurrenommé,acctuélementenretraite,de l’AcadémiedesBeauxartsdeSarajevo,l’évêqueJospiJurajStrossmayer,l’undescroates lesplusinfluençablesetdesplusimportantsdeXIX eme siècle,quis’attachadurantsaviea faire remplacer les œuvres de BosnieHerzégovine en Croatie. Il s’agit des œuvres

Annexe 4 Page 241

réalisées pendant que la BosnieHerzégovine était une province autonome de l’empire Austrohongrois(18781914).C’estlaraisonpourlaquelleilnerestequepeud’œuvresde cettepériode.

L’œuvre de Csikos Sessia Bela d’où l’échantillon a été prélevé provient de la Galerie nationale d’art de Sarajevo, nommée «En garde» («Na straži») est present sur la figure 109.

Figure109–L’oeuvre«Nastraži»,CsikosSessiaBela

Annexe 4 Page 242

AleksandarKumrić

Né à Kostajnica (République de Croatie), le 22 novembre 1898, mort à Belgrade (RépubliquedeSerbie)le12juin1983.

AleksandarKumrićcommençalapeintureàl’AcadémiedesBeauxartsdeZagreb,puisila continuaàl’Ecoled’artdeBelgrade.IlpartitaméliorersonstyleàVienne(Autriche),puis àParis(France).

Il vecu et créa ses oeuvres à Novi Sad et à Belgrade. il a été membre de l’association artistique«Lada»etdel’associationdesartistesdeSerbie(ULUS).Iltravaillaégalement commeenseignantàl’Academiedel’associationdesartistesdeBelgrade.

Aleksandar Kumrić a commencé a développer son style chez son professeur M. Milovanović à Belgrade, puis il s’est tourné vers l’impressionnisme, sous l’influence de Paris,àtraversdesœuvresdeMonnet(Source:SpomenzbirkaPavlaBeljanskog).

Les échantillons proviennent de l’œuvre nommée «L’olivier» («Maslina», figure 110), appartenantàlacollectiondelaGalerienationald’artàSarajevo.

Figure110–L’oeuvre«Maslina»,AleksandarKumrić

Annexe 4 Page 243

ŠpiroBocarić

Néen1876àBudva(Montenegro),SpirocommençasonchemindepeintreàDubrovnik (Croatie),puisilapoursuivisesétudesauStudioScuolaDisegnoetauRegioIstitutodi BelleArtiàVenise(Italie),en1895.IlrejointsonfrèreainéAnastas,égalementpeintre,à Mostar (BosnieHerzegovine), en 1896. Plus tard, Špiro repart pour Sarajevo et finallementpourBanjaLuka,ouilretrouvesamorten1941.

Audépart,lesfrèresontunstyletrèssemblable,classiqueetconformiste,quis’estreflété dans les portraits de la fin de XIX ème siècle et du début du XX ème siècle. Plus tard, la peintured’AnastasserapprocheduromantismeetŠpiroadoptelestyleimpressionnisme. IlstravaillèrentensembleàMostaretàSarajevo,leurnomàl’époquesignifiaitledébut dumouvementdu«portrait decitoyen»etcaractérisaitunepériodedoréeenBosnie Herzégovine.

LapeinturedeportraitajouéunrôleprincipaldansletravailcréatifdeŠpiroBocarić, notamment durant la période de 1906 à 1914, où il a beaucoup fait de portraits, sur commandeoud’aprèsphotographie.

Entre1930et1941ŠpiroBocarićs’investitdansuntravailmuséalenBosnieHerzégovine, plus précisément a Banja Luka. Il essaya de développer de nombreuses activités muséologiques et de collecter l’immense richesse ethnographique de son peuple, conservéedansdesmaisonsprivéesoudansdesvillages.Ilpubliaaussilepremierguide touristique de Banja Luka et la région de Vrbas et il s’est intéressé à la photographie (Source:ZlatniramovibraceBocarićDraganaIvanović).

Sontableau«PortraitduprêtreČukarilo»(«PortretpopaČukarila»,figure111)faitpartie de collection de la Galerie nationale d’art à Sarajevo, d’où les échantillons ont été prélevés.

Annexe 4 Page 244

Figure111–L’oeuvre«PortretpopaČukarila»,ŠpiroBocarić

Annexe 4 Page 245

Ilija Kurilić

Né le 12 avril en 1893 à Stolac (BosnieHerzégovine), mort le 22 juin 1941 à coté de Ljubinje (BosnieHerzégovine). Suite à certains problèmes politiques de l’époque il fut emprisonnéenHongrie,àArad,oùildessinasurlesmurs.Lorsqu’ilfutrelâché,ilrevintà Stolac, où il peignit des portraits au charbon et des paysages à la peinture à l’huile. Il réalisaégalementdesiconesetilsemblequ’ilexécutaaussidesfresquespourcertaines églises de cette région, mais malheureusement aujourd’hui il n’existe pas de données fiables sur cette discipline. Ilija Kurilić fut grandement influencé par des peintres tchécoslovaques de la période de 1933 à 1938. Durant cette période plusieurs peintres tchécoslovaquevinrentàStolac:AlojzForajt,MarcelKrasickietJanOdra.Ilijaacollecté de cette période environ quarante œuvres à l’huilesur toile, pour la préparation de sa proprepremièreexpositionquiauraitdusetenirenTchécoslovaquie,maiscelanes’est jamaisréalisée,caràlamêmepériodelaTchécoslovaquieentraenguerreettombasous lesiègedesAllemandes. D’aprèsl’auteurdecettesource,ilexisteuneinformationselonlaquelleKurilicaexposé ses travaux à Sarajevo. Les tableaux collectés pour l’exposition prévue en Tchécoslovaquie ont disparus et leur localisation reste inconnue (Source: Stolaclook, autor Đorñe Đorñevic). Le tableau «L’église» («Crkva», figure 112) d’où les échantillons ontétéprélevésfaitpartiedecollectiondelaGalerienationaled’artàSarajevo.

Figure112–L’oeuvre«Crkva»,IlijaKurilić

Annexe 4 Page 246

Portraits

Deux échantillons de vernis ont été prélevés de deux tableaux dont les auteurs sont inconnus. Il s’agit des peintures representant les portraits de deux homes et ells font partiedecollectiondelaGalérienationaled’artàSarajevo(figures113et114).

Figure113–Leportrait1,l’artisteinconnu

Figure114–Leportrait2,l’artisteinconnu

Annexe 4 Page 247

Annexe5

Structuresdesmoléculespresentesdanslestrois résines

Annexe 5 Page 248

Structuresdesmoléculesprésentesdanslestroisrésines

Lesursanesetlesoléananes

H H H

O HO RO H H H

αamyrine R=H:3épi αamyrine αamyrénone R=COCH 3:dérivéacétylé

H H H O O

O R1O R1O H H H R2OOC R2OOC α β β 11céto amyrénone R1=R 2=H:Ac. boswellique R1=R 2=H:Ac.11céto boswellique R1=COCH 3,R 2=H:acétate R1=COCH 3,R 2=H:acétate R1 = COCH 3, R 2 = CH 3: ester méthylique R1 = COCH 3, R 2 = CH 3: ester méthylique del’acétate del’acétate R1=H,R 2=CH 3:esterméthylique R1=H,R 2=CH 3:esterméthylique

H H H

HO

RO HO HO H H H HOOC HOOC HOH2C

R=H:Ac.3 αhydroxyurs9,11dièn24 Ac.2 α,3 αdihydroxyurs urs12èn3α,24diol oïque 9,12dièn24oïque α R=CH 3CO:Ac.3 acétoxyurs9,11 dièn24oïque

Annexe 5 Page 249

H H H HO

COOR

AcO H H MeOOC

3αacétyl11méthoxy βboswellique R=H:Ac.4(23)dihydroroburique 24norurs3,12diène R=CH 3:esterméthylique correspondant

O OH O O O O

OH HO O OH

OH HO O CH2OH O

Acideasiatique Lactonehydroxyoléanonique Ac.23hydroxy2,3sécours12 ène2,3,28trioique(2 →23)lactone

R2 R1

R4

R 3

Composé R1 R2 R3 R4

nor oléanane(nor ursane) H/CH 3 H/CH 3 O H

Aldéhydeoléanonique H CH 3 O CHO Aldéhydeursonique CH 3 H O CHO

Acideoléanolique H CH 3 OH,H COOH

Acideursolique CH 3 H OH,H COOH Acideoléanonique H CH 3 O COOH

Acideursonique CH 3 H O COOH

Annexe 5 Page 250

R2

R 1

Composé R1 R2

βamyrine OH,H CH 3

βamyrone O CH 3 Norβamyrine OH,H H Norβamyrone O H Nor oléan 17èn 3one O H 28hydroxyβamyrone O OH Acide18 αHoléanonique O COOH

Gérmanicol OH,H CH 3 Acidemoronique O COOH

H H H

RO R1O H H H R2OOC

R=H:3épi βamyrine R =R =H:Ac. αboswellique 1 2 24noroléan3,12diène R1=COCH 3,R 2=H:dériveacétylé R1=COCH 3,R 2=CH 3:esterméthylique del’acétate R1=H,R 2=CH 3:esterméthylique del’acide

RO H CO2H R=H:Ac.3 αhydroxyoléan9,11dièn24oïque α R=CH 3CO:Ac.3 acétylhydroxyoléan9,11dièn24oïque

Figure115–Lesursanesetoléananesprésentsdansl’oliban,ladammaretlamastic

Annexe 5 Page 251

Leslupanes

H H H

HO HO RO H H H HOOC

lupéol 3épi lupéol R= H:Acidelupéolique R=COCH 3:dérivéacétylé

H

O

Norlupéone

Figure116Leslupanesprésentsdansl’oliban,ladammaretlamastic

Lestirucallanes

HOOC HOOC

O RO H H α Ac.3cétotirucall8,24dièn21oïque R=H:Ac.3 hydroxytirucall8,24dièn21oïque α R=COCH 3:Ac.3 acétoxytirucall8,24dièn21oïque

Annexe 5 Page 252

HOOC HOOC

HO HO H H

β α Acide élémolique Acide élémolique

H

COOH

R 1

Composé R1 Acidemasticadiénonique O Acideisomasticadiénonique O Acidemasticadiénolique OH,H Acide 3épi isomasticadiénolique OH,H

Acide3 Oacétyle 2épi masticadiénolique CH 3COO Acide3 Oacétyle 2épi isomasticadiénolique CH 3COO

H

HO

Tirucallol

Figure117–Lestirucallanespresentsdansl’oliban,ladammaretlamastic

Annexe 5 Page 253

Lesdammaranes

H HO HO HO

H H

RO HO H H

R=H:3 β,20( S)dihydroxydammar24ène 20( S)protopanaxadiol

OH HO

H

OH

HOO AcO H

3βacetoxy16( S),20( R)dihydroxydammar24ène Acidedammarénolique

OH

R1 R1

R= OH:dammaradiénole R=O:hydroxydammarénone R=O:dammaradiénone R = CH 3COO: 3acétoxy hydroxydammarénone R=OH:dammarénediole 24 OH O

HOO 24rconfiguration=Ac.s horéique 24sconfiguration=Ac.eïchlérianique

Figure118–Lesdammaranespresentsdansl’oliban,ladammaretlamastic

Annexe 5 Page 254

Leshopanes

H

OH

R 1

Composé R1 Hydroxyhopanone O

3acétoxy 22 hydroxyhopanone CH 3COO Figure119–Leshopanespresentsdansl’oliban,ladammaretlamastic

Lestritérpènesbiettricycliques

OH

R 1

Composé R1 (3L,8R) 3,8 dihydroxypolypoda 13E,17E,21 triène OH,H (8R) 3oxo 8hydro xypolypoda 13E,17E,21 triène O

R 1

Composé R1 3hydroxy malabarica14(26),17 E,21 triène OH,H 3oxo malabarica 14(26),17 E,21 triène O Figure120–Lestritérpènesbiettricycliquespresentsdansl’oliban,ladammaretla mastic

Annexe 5 Page 255

Résumé Cetravailporteprincipalementsurl’étudedelapartietriterpéniquedetroisrésinesvégétalesnaturellesetcommercialement disponibles,l’oliban,ladammaret lamastic,pardiversestechniquesanalytiques(IRTF,CLHP/UV,CLHP/UV/Fluorimétrieet CPGSM).Uneétudefluorimétriqueaétéréaliséesurcestroisrésines via réactiondegreffaged’unmarqueurdefluorescence (chlorure de dansyle), ce qui a permis de détecter les molécules triterpéniques par fluorimétrie, de diminuer leur seuil de détectionetd’obteniruneempreintedigitalefluorimétriquespécifiquepourchaquerésineétudiée.Ceprotocoleaétéappliqué avecsuccèssurunéchantillonarchéologique(G14)etlematérielrésineuxaétéidentifié(résineoliban,espèce B. frereana ).La partie triterpénique a été extraite par divers procédés d’extraction (le reflux, le Soxhlet et les ultrasons) en utilisant trois différents solvants (le méthanol, le nhexane et le dlimonène) dans le but de déterminer les conditions optimales pour l’extractionetl’identificationdesmoléculestriterpéniquesparCLHP/UV.Deuxcolonnesdephaseinverseontététestésdansce travail:unecolonneclassiqueRP18(Merck)etunecolonne«coreshell»Kinetex(Phenomenex)pouressayerd’optimiserles conditionsd’analyse.LacolonneKinetexapermisunediminutiondetempsd’analysede73%pourl’olibanetde70%pourla dammaretlamastic,cequireprésenteunrésultat trèsencourageant.Leprotocoleoptimiséaétéappliquéavecsuccèssur l’échantillonarchéologiqueG12supposécontenirdelamastic,cequiaétéconfirméparlesanalysesCLHP/UVetCPGSM.Une étudequantitativederendementetd’airerelativedupicaétéégalementréalisée.LesextraitsontétéanalysésparCLHP/UVet CPGSM. Pour l’analyse en CPGSM, la préparation des échantillons a été faite à travers la formation des dérivés TMS (triméthylsilylés)danslebutdecréerunebasededonnéesdedérivésTMSpourlesrésinesdammaretmastic.L’identification descomposéscaractérisésdanscetravailaétéfaiteselonlalittératurespécialisée,lest RetlesspectresUVcorrespondants.Le dlimonène, un solvant «vert», a été utilisé pour la première fois pour l’extraction de ce genre de matériaux, à notre connaissanceetilpermetuneformationdirectedesdérivésTMS,enprésencedesolvantd’extraction.Aumêmetemps,sept échantillonsartistiquessupposéscontenirunvernisàbased’unerésinenaturelle,enprovenancedelaGalerieNationalede Sarajevo (BosnieHerzégovine) ont été analysés et seulement pour un de ces sept échantillons, il a été mis en évidence la présenced’unegommerésinenaturelle.L’étudescientifiquedeséchantillonsbosniensagrandiraladocumentationsurl’Artet surlepatrimoinecultureldeBosnieHerzégovine,quirencontreunpériodedifficiledepuisladernièreguerre(19921995). Motsclés :résinesnaturellesvégétales,oliban,dammar,mastic,triterpènes,extraction,reflux,Soxhlet,ultrasons,dlimonène, CLHP/UV, Fluorimétrie, CPGSM, colonne Kinetex, échantillon archéologique, échantillon artistique, patrimoine culturel de BosnieHerzégovine. Abstract This work is focused on the study of triterpene part of three natural plant resins commercially available, olibanum (frankincense),dammarandmastic,byvariousanalyticaltechniques(FTIR,HPLC/UV,HPLC/UV/FluorimetryandGCMS).A fluorimetricstudywasconductedonthesethreeresins via graftingreactionofafluorescentmarker(dansylchloride),which allowed to detected triterpene molecules by fluorimetry, decreasing their detection threshold and to obtain a specific fluorimetricfingerprintforeachstudiedresin.Thisprotocolhasbeensuccessfullyappliedonanarchaeologicalsample(G14) andtheresinousmaterialhasbeenidentified(theolibanumresin,thespecies B. frereana ).Atriterpenicfractionwasextracted byvariousextractionprocedure(reflux,Soxhletandultrasounds)usingthreedifferentsolvents(methanol,nhexane,andd limonene)inordertodeterminetheoptimalconditionsfortheextractionandidentificationoftriterpenicmoleculesbyHPLC/ UV.Tworeversedphasecolumnsweretestedinthiswork:aclassicalcolumnRP18(Merck)andcolumn«coreshell»Kinetex (Phenomenex)totrytooptimizetheanalysisconditions.Kinetexcolumnhasallowedareductionofanalysistimeto73%for analysesofolibanumandto70%foranalysesofdammarandmasticresin,andthisisaveryencouragingresult.Theoptimized protocol was successfully applied on the archaeological sample G12, which was supposed to contain mastic resin and this hypothesiswasconfirmedbyHPLC/UVandGCMSanalysis.Aquantitativestudyofperformanceandtherelativeareaofthe peaks were also performed. The extracts were analyzed by HPLC / UV and GCMS. Concerning GCMS analysis, sample preparation was done through formation of TMS derivatives (trimethylsilyl) with the aim of creating a database of TMS derivativesfordammarandmasticresins.Theidentificationofcompoundscharacterizedinthisworkwasdoneaccordingto theliterature,andcorrespondingt RetUVspectra.Dlimonene,oneof«green»solvents,hasbeenusedforthefirsttimeforthe extractionofthesematerials,accordingtoourknowledgeanditallowsadirectformationofTMSderivativesinthepresenceof extractionsolvent.Atthesametime,sevenartisticsamplessupposedtocontainavarnishbasedonanaturalresinfromthe NationalGalleryofSarajevo(BosniaandHerzegovina) wereanalyzedandforonly oneof thesesevensampleswefoundthe presence of a natural gum resin. The scientific study of Bosnian samples expands the scientific documentation in art and culturalheritageofBosniaandHerzegovina,whichencountersadifficultperiodafterthelastwar(19921995). Keywords : natural plant resins, olibanum, frankincense, dammar, mastic, triterpenic molecules, extraction, reflux, Soxhlet, ultrasound, dlimonene, HPLC / UV, Fluorimetry, GCMS, Kinetex column, archaeological sample, artistic sample, cultural heritageofBosniaandHerzegovina.