UNIVERSITE D’ DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE PARCOURS SOCIETE ET TERRITORIALITE -----ooOoo-----

L’ORGANISATION DE L’ESPACE PERIURBAIN D’AMBOHITRIMANJAKA (Région )

Mémoire de recherche en Master II Présenté par : RAMAMONJY Hery Ny Aina

Sous la direction de : M. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary Maître de conférences

15 Février 2018

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION GEOGRAPHIE

PARCOURS 2 : SOCIETE ET TERRITORIALITE Grade : MASTER 2 -----ooOoo-----

L’organisation de l’espace périurbain d’Ambohitrimanjaka (Région Analamanga)

Mémoire de recherche en Master II

Présenté par :

RAMAMONJY Hery Ny Aina

Sous la direction de

M. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary Maître de conférences

 Membres du jury : - Président : Mme RAMAMONJISOA Josélyne, Professeur Emérite. - Rapporteur : M. ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Maître de conférences. - Juge : M. ANDRIAMIHAMINA Mparany, Maître de conférences.

Année Universitaire : 2016-2017 Remerciements

Aux termes de l’élaboration de ce présent mémoire de recherche, en vue de l’obtention du diplôme de Master, nous tenons à remercier :

- DIEU, pour nous avoir donné la santé et le temps de le mener à termes

- A Madame RAMAMONJISOA Josélyne, Professeur Emérite, d’avoir bien voulu présider les jurys de ce travail de recherche.

- A Monsieur ANDRIAMIHAMINA Mparany, Maître de conférences, d’avoir bien voulu juger notre travail.

- A Monsieur ANDRIAMITANTSOA Tolojanahary, Maître de conférences, d’avoir bien voulu nous diriger et nous apporter conseils lors de l’élaboration de ce mémoire de recherches

- A tout le corps enseignant de la mention Géographie, qui nous a forgés durant notre cursus

- A tous les membres de notre famille et nos amis pour leur soutient

- Et enfin, à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce mémoire

Un grand Merci à tous!

Sommaire Introduction générale………………………………………………………………………...1

Première partie : CONTEXTUALISATION ET DEMARCHES DE LA RECHERCHE3

Chapitre 1 : CONTEXTE ET METHODES DE RECHERCHE………………………………………………………………………………...4

Chapitre 2 : LES CONDITIONS GEOGRAPHIQUES DU MILIEU……………………………………………………………………………………....17

Deuxième partie : AMBOHITRIMANJAKA : ENTRE L’URBANISATION ET LA RURALITE…………………………………………………………………………………..24

Chapitre 3 : L’ORGANISATION SPATIALE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHITRIMANJAKA…………………………………………………………………25

Chapitre 4 : LA BRIQUETERIE, UN FACTEUR CLE DE LA PERIURBANISATION……………………………………………………………………..36

Troisième partie : LES ENJEUX DE L’ORGANISATION DE L’ESPACE PERIURBAIN A AMBOHITRIMANJAKA………………………………………………49

Chapitre 5 : LES ACTEURS ET LES OUTILS DE LA PERIURBANISATION……………………………………………………………………...50 Chapitre 6 : LES PERSPECTIVES POUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL………………………………………………………………………………………57

Conclusion générale…………………………………………………………………………66

Bibliographie………………………………………………………………………………...68

i

Résumé

L’urbanisation est un phénomène qui touche tous les pays du monde en particulier les pays en voie de développement. La mondialisation est un des principaux facteurs de l’urbanisation. Les grandes villes du monde surtout celles des pays du Sud connaissent toutes l’ampleur de ce phénomène. La croissance urbaine des pays du Sud se fait de manière anarchique et ne suit aucun plan d’aménagement. C’est dans la vision de mieux aménager l’espace que les acteurs responsables de la gestion de ce dernier ont élaboré les outils de planification spatiale afin de mieux gérer et maîtriser la croissance spatiale des villes. Ce procédé permet d’exploiter de manière rationnelle les ressources que le territoire offre.

Avec l’explosion démographique et la prolifération des habitats, la ville d’Antananarivo n’arrive plus à contenir sa croissance spatiale et commence à s’étendre dans les secteurs périphériques. Parallèlement à cela, le développement local de ces périphéries a aussi facilité les liens entre le centre et les périphéries et par la suite le développement sensible du phénomène de périurbanisation des communes périphériques influençant de manière considérables leur organisation spatiale. Les périphéries constituent une grande réserve foncière et un potentiel de développement pour l’urbanisation et l’extension urbaine.

Ambohitrimanjaka est une commune actuellement en pleine mutation. Elle a l’avantage d’être à proximité de la capitale nationale puisqu’elle se situe seulement à 12 km à l’Ouest de la capitale avec une durée de trajet de 20 minutes. Avec son développement économique et l’influence qu’a la métropole sur elle, Ambohitrimanjaka commence à prendre des traits du paysage urbain. Néanmoins, les aspects de ruralité restent encore très ancrés. Un des facteurs clé de la périurbanisation d’Ambohitrimanjaka est la briqueterie, une activité qui ne cesse de prendre de l’ampleur chaque saison. Une nouvelle organisation de l’espace est apparue, une organisation où il y a concurrence entre ruralité et urbanité. C’est un phénomène dual mais complémentaire qui fait l’objet d’interprétation de ce travail de Mémoire dans le cadre de l’analyse du phénomène de périurbanisation.

. Mots clés : Ambohitrimanjaka, ville, périurbanisation, organisation spatiale, aménagement, développement local.

ii

Liste des illustrations

 Liste des cartes :

Carte n° 1: Carte de localisation de la commune rurale d'Ambohitrimanjaka ...... 5 Carte n°2: Carte topographique d'Ambohitrimanjaka ...... 18 Carte n°3: Carte de densité de la population par fokontany dans la commune d'Ambohitrimanjaka ...... 21 Carte n°4: Carte de zonage dans la commune d'Ambohitrimanjaka ...... 27 Carte n°5: Voie de communication et transport ...... 33 Carte n°6: Carte de localisation des zones de briqueteries...... 37 Carte n°7: Occupation du sol dans la commune 2016 ...... 60 Carte n°8: Projet de réhabilitation d’un tronçon de route reliant Ambatomainty et Ambodivona ...... 63

 Liste des photos :

Photo n°1: Les grandes étendues de rizières dans le fokontany d'Anosimanjaka ...... 26 Photo n°2: des briquetiers entrain de façonner, de mouler et sécher des briques ...... 41 Photo n°3: Un début de fournée, à l’entrée de la commune ...... 42 Photo n°4: Exposition des briques de part et d’autre de la route des arts malagasy pour la vente ...... 43 Photo n°5: Saturation de l'air par la fumée de la cuisson des briques ...... 46 Photo n°6: Le mauvais état des cannaux d'évacuation dans la fokontany d'Ambatomainty ... 62

 Liste des schémas :

Schéma n° 1 : Coupe d'un sol de 2m d'épaisseur dans une carrière...... 39 Schéma n° 2 : Mécanisme de vente des briques ...... 43 Schéma n° 3 : Résumé en organigramme du PCD 2014 de la commune ...... 52 Schéma n° 4 : Hiérarchie des acteurs de l'aménagement ...... 53 Schéma n° 5 : Organigramme récapitulatif des différents outils de planification ...... 54

iii

 Liste des tableaux :

Tableau n°1: Evolution de la population urbaine en Afrique subsaharienne ...... 12 Tableau n°2: Représentativité des personnes enquêtées ...... 15 Tableau n°3: Densité et population totale de la commune de 2010 à 2015 ...... 19 Tableau n°4: Population par fokontany en 2010 et 2015 ...... 22 Tableau n°5: Résumé des pourcentages des animaux d'élevage ...... 29 Tableau n°6: Tableau récapitulatif des divers secteurs d'activités ...... 30 Tableau n°7: Etablissements scolaires ...... 31 Tableau n°8: Voie de communication ...... 32 Tableau n°9: Les coopératives assurant la desserve de la commune ...... 32 Tableau n°10: Les équipements communautaires ...... 34

iv

Liste des Acronymes

BD : bases de données BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédits Agricoles Mutuels CEG : Collège d’Enseignement Général CRAKA : Commune Rurale d’Ambohitrimanjaka CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo EPP : Ecoles Primaires Publiques FID : Fond d’Intervention pour le Développement FIFTAMA : Fikambanana Iombonan’ny Firaisan’ireo Tanàn’Antananarivo sy ny Manodidina INSTAT : Institut Nationale des Statistiques JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy MNT : Modèle Numérique de Terrain OPCI : Organisme Public de Coopération Intercommunales RN : Route Nationale SAC : Schéma d’Aménagement Communal SAIC : Schéma d’Aménagement Intercommunal SNAT : Schéma National d’Aménagement du Territoire SRA : Stratégies pour Redynamiser l’Agriculture SRAT : Schéma Régional d’Aménagement du Territoire SRI : Système de Riziculture Intensive PSUP : Participatory Slum Upgrading Programme PUDi : Plan d’Urbanisme Directeur PUDé : Plan d’Urbanisme de Détail

v

Introduction générale

Les taux de croissance urbaine dans les pays en voie de développement sont particulièrement élevés. La proportion de la population urbaine a excédée celle de la population rurale en 2007 (PSUP, 2012). traverse actuellement une période d’urbanisation très prononcée qui se traduit par une explosion démographique et un étalement des surfaces bâtis. Il y a environ six millions d’habitants qui vivent en milieu urbain à Madagascar. Le taux d’urbanisation de Madagascar est passé de 5% en 1900 à 33% en 2009 et va atteindre un taux de 45% en 2025 (UN-HABITAT, 2012).

Les centres urbains commencent à ne plus pouvoir contenir l’ampleur du phénomène et cherchent à s’étendre vers leur périphérie. La ville est une entité consommatrice d’espace qui s’étale à un rythme soutenu. Comme c’est le cas de l’agglomération tananarivienne qui a déjà entamée son expansion vers ses périphéries. Ce sont les seuls espaces pouvant satisfaire les besoins avides de l’urbanisation. Le phénomène d’urbanisation ne peut donc se dissocier des espaces périurbains. De principaux axes sont suivis par cette extension urbaine pour l’agglomération tananarivienne : un axe Sud le long de la RN 7, un axe Est suivant la RN 2, un axe Ouest suivant la RN 1 et un axe Nord suivant la RN 3. Dans cette recherche, on traitera l’hypothèse d’une périurbanisation suivant l’axe Nord-Ouest, c’est-à-dire le long de la RN 4, qui sera la base de l’analyse. L’espace concerné par l’étude ici est la Commune Rurale d’Ambohitrimanjaka, une commune située à proximité de cet axe. Cette commune appartient à la région Analamanga, plus précisément au district d’.

C’est dans l’optique de cette tendance de la périurbanisation que notre sujet se base, plus précisément aux effets du phénomène sur l’espace même de la commune, d’où l’intitulé du présent mémoire : « L’organisation de l’espace périurbain à Ambohitrimanjaka (Région Analamanga) ». Et qui a dégagé par la suite la problématique suivante : « Quels sont les facteurs du dynamisme de la périurbanisation au sein de la Commune rurale d’Ambohitrimanjaka ? ». Les réponses à cette problématique seront apportées au fur et à mesure de l’avancement du mémoire.

Quelques questions secondaires apparaissent à l’appui à cette problématique :

 En quoi le phénomène de périurbanisation affecte-t-elle l’organisation de l’espace dans la Commune Rurale d’Ambohitrimanjaka ?

1

 Quels sont les problèmes du phénomène de périurbanisation à Ambohitrimanjaka au niveau de l’extension spatiale, des activités socio-économiques et environnementales de la population ? Afin de répondre à ces différentes questions, le présent mémoire de recherche se basera sur une démarche déductive, avec laquelle on essaiera de vérifier l’hypothèse formulée auparavant, faisant mention du phénomène de périurbanisation dans la Commune d’Ambohitrimanjaka et de ses effets sur l’organisation de l’espace.

L’objectif de la présente recherche est de mettre en gras une réflexion sur les facteurs de la dynamique de l’urbanisation dans les espaces périphériques de l’agglomération tananarivienne et de traduire spatialement l’effet de cette croissance au niveau des espaces périurbains, notamment ici, sur l’organisation de l’espace d’Ambohitrimanjaka.

Quelques étapes se sont suivies dans la confection de ce mémoire. Dans un premier lieu, il y a la recherche bibliographique en rapport avec le sujet ainsi que quelques ouvrages généraux dans les diverses bibliothèques et sur internet. Ensuite, de travaux cartographiques exploitant des imageries satellitaires et les logiciels appropriés à la conception des cartes. Et enfin les travaux de terrain qui ont été essentiellement orientés vers la photographie et les enquêtes pour faire le constat de la réalité des faits sur le terrain et les associer ainsi avec la documentation.

Le présent mémoire se structurera comme suit : dans la première partie seront rapportées la localisation de la zone d’étude, les synthèses bibliographiques de quelques ouvrages en vue d’en dégager les grandes idées en rapport au sujet et parallèlement quelques notions clés liées à l’urbanisation, à la périurbanisation, à l’extension urbaine ainsi que les conditions géographiques de la commune d’Ambohitrimanjaka. Dans la deuxième partie, les résultats de la recherche proprement dits, auxquels seront rattachées les réponses à la problématique et aux questions secondaires posées antérieurement. Et enfin, dans la troisième partie, les enjeux de l’organisation de l’espace périurbain d’Ambohitrimanjaka, où seront joints des études prospectives du territoire et quelques perspectives pour les années à venir.

2

 Première Partie : CONTEXTUALISATION ET DÉMARCHES DE LA RECHERCHE

3

Dans cette partie seront rencontrées la localisation de la zone d’étude ainsi que son historique, les notions liées étroitement à la périurbanisation, les démarches entreprises pour réaliser ce mémoire en passant de la documentation jusqu’aux observations sur terrain et enfin, et non le moindre les conditions physiques et les aspects humains de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka.

Chapitre 1 : CONTEXTE ET MÉTHODES DE RECHERCHE

A. Localisation et historique de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka 1. Localisation de la commune Ambohitrimanjaka est une commune rurale du District d’Ambohidratrimo dans la Région Analamanga. Elle se trouve à 12 km à l’Ouest de la capitale avec une durée de trajet de 20 minutes en partant du Primus à 67 Ha. Dans ce trajet le taxi-bé emprunte la RN 4 en prenant l’axe Digue, après la bifurcation au marché artisanal, où l’on prend une voie bitumée d’environ 4 km jusqu’au pont qui fait office d’ « entrée » pour la commune. Géographiquement parlant, la commune se trouve à 18°51’03’’ de latitude Sud et à 47°26’51’’ de longitude Est. Elle se situe entre 1 200 m à 1 350 m d’altitude. Ambohitrimanjaka est limité au Nord par l’Ikopa, la commune d’ et de , à l’Est par le VIème arrondissement de la commune urbaine d’Antananarivo, les communes d’ et de , à l’Ouest par la commune d’ et au Sud par la Sisaony, les communes de Fiadanana, d’Ankadimanga, de Fenoarivo et d’. Ambohitrimanjaka est en grande majorité formé par des zones agricoles et contribue fortement à l’approvisionnement d’Antananarivo en riz, en légumes tel que la tomate, les haricots, … et en produits piscicoles. Et outre ces produits agricoles, la briqueterie fait aussi la renommée de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka.

La commune d’Ambohitrimanjaka est composée de vingt-cinq (25) Fokontany: Anosimanjaka, Ambatomainty, Ambatolampy Avaratra, Ambatolampy Atsimo, Ampanomahitsy, Farahindra, Beloha, Fiakarana, Ampahibe, Avaratra, Lehilava, Mahitsy Firaisana, Antsahafohy, Antsahamarina, Miadana, Antanetibe, Andranomahitsy, Ikopakely, Andringitana, Ambodivona, Ampiriaka, Ambohimananjo, Namorana, Ambodivoanjo et Antsahavolo. 4

Carte n° 1: Carte de localisation de la commune rurale d'Ambohitrimanjaka

5

2. Historique de la commune ANDRIAMBE appelé plus tard RAVODIHAZO a baptisé auparavant Ambohitrimanjaka sous le nom de « Tafohasina ». Tafohasina faisait office de refuge pour les exilés politiques fuyant la répression du pouvoir en ces temps. Tafohasina fut changé en AMBOHITRANDRIAMANJAKATOKANA traduit littéralement en « cité de celui qui règne en unique » et qui fut abrégé en AMBOHITRIMANJAKA par Andriantsimitoviaminandriandehibe.

Depuis la décision d’ANDRIANAMPOINIMERINA d’assurer la régularité et le contrôle des transactions sous son règne, dans chaque village important se situe un marché hebdomadaire. Les douze collines sacrées de l’Imerina ainsi que des localités environnantes de ces collines ont été aménagées de manière à ce qu’elles soient toutes pourvues de marché. Ambohitrimanjaka en a bénéficié. La grande foire pendant les deux jours de célébration de l’indépendance a aussi fait la célébrité de la commune. Cette foire a favorisé de grands déplacements provenant de chaque colline pour effectuer des approvisionnements. Et c’est aussi à l’arrivée d’ANDRIANAMPOINIMERINA au pouvoir que fut entrepris l’aménagement des digues le long de l’Ikopa et de la Sisaony. Cet aménagement a permis une meilleur irrigation de la plaine d’Antananarivo et par la suite une optimisation de l’agriculture en bas-fond.

« Les plaines de l’Ouest d’Antananarivo pendant la première moitié du XXème siècle retenaient tout naturellement l’attention des urbanistes qui y voient ainsi un terrain privilégié pour concrétiser leur projet de créer une ville moderne, mais contrairement aux principes d’organisation de l’espace en Imerina par les pouvoirs monarchiques. Effectivement, le roi ANDRIANAMPOINIMERINA, jusqu’ au début du XXème, planifiait que les rizières s’étendaient jusqu’au pied de la colline du Rova et que l’extension de la ville devait se faire dans les villages-noyaux autour des plaines. Le Betsimitatatra est réservé pour une zone de culture pour l’approvisionnement de la population de l’Imerina »1. ANDRIANAMPOINIMERINA a donc planifié que la partie basse d’Antananarivo soit destinée à la riziculture2 et non à l’habitation. Hors, ce temps fut révolu et les aménageurs qui ont suivi, ont transformé ces terres à vocation rizicole en terre d’accueil pour la croissance de la population et la croissance de la ville d’Antananarivo.

1 ESOAVELOMANDROSO F. et RAJAONAH (1990), « Des rizières à la ville. Les plaines de l’Ouest d’Antananarivo pendant la moitié du XXème siècle » in Omaly sy Anio, n°29-32. 2 La riziculture qui a à la fois une importance tant bien économique que culturelle. 6

L’agglomération tananarivienne est constituée par la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) composée de six arrondissements et les communes périphériques regroupées dans la FIFTAMA3 ou OPCI Organisme Public de Coopération Intercommunales regroupant plus d’une trentaine de communes. Ambohitrimanjaka fait partie de ces communes périphériques.

B. Contexte et notions de base

Dans le terme « périurbanisation », deux entités ne peuvent être dissociées : « la ville » et « ses périphéries ». C’est l’urbanisation de la ville-centre qui a causé d’une manière naturelle la naissance des espaces périurbains. La périurbanisation est un terme apparu au début de la deuxième moitié du XXème siècle. Ce terme désigne un phénomène auquel se traduit un déplacement des citadins vers la campagne. Il y a donc une dédensification de la ville au profit des campagnes. C’est plus tard que l’on a défini la périurbanisation comme un processus de croissance de la ville en dépit des espaces naturels et des espaces ruraux. Selon BEAUJEU GARNIER, (1983), « Le terme péri-urbain se révèle ainsi très utile, afin de saisir une nouvelle réalité ... un lieu de contacts où s'interpénètrent et s'affrontent deux mondes : le rural et l'urbain ». Le modèle français traduit l’espace périurbain comme étant la troisième couronne urbanisée à la périphérie des agglomérations. Cette couronne est caractérisée par un paysage de type rural contrairement à la deuxième couronne qui est rattachée directement à la métropole. Hors, ce paysage rural mute progressivement et s’urbanise par conséquent. Les espaces périurbains sont des espaces qui ont été transformés ou qui sont en cours de transformation et qui sont en étroite relation avec une ville centre importante.

Dans cette description de l’espace périurbain, les auteurs européens ont donné trois (3) caractères de ce dit espace :

 La population y augmente et la densité y est plus forte que dans celle des villages ruraux plus éloignés des centres urbains. Ceci peut se traduire comme une « tache d’huile » (GEORGE P., 1960) sur un papier. Dans cette métaphore, le papier constitue l’espace et la tache comme le phénomène d’urbanisation qui conquit au fur et à mesure qu’avance le temps son espace environnant.

 Une fraction non négligeable des populations qui y résident ou qui y travaillent les quittent ou les rejoignent quotidiennement. Le périurbain fait donc office de résidence

3 FIFTAMA (voir liste des acronymes) 7

pour les ouvriers qui travaillent dans les métropoles ou fait office de lieu de travail pour les tertiaires et agriculteurs.

 Un double marché foncier s’opère dans le périurbain, celui des terres agricoles et celui des terres à bâtir. L’agriculture, un caractère d’origine des espaces ruraux et l’urbanisation, un phénomène incontournable en parallèle avec le développement. Ce qui démontre la concurrence spatiale entre ces deux types de terres.

Pour la multiplicité des définitions du « périurbain », plusieurs auteurs ont établi un consensus sur lequel ils ont défini le périurbain comme « une zone située à l’extérieur de l’agglomération urbaine existante, et dans laquelle des changements importants prennent place »4. Les zones périurbaines sont en perpétuel évolution et présentent des conflits spatiaux entre l’agriculture qui perd de plus en plus sa place et l’urbanisation qui quant à elle en gagne. Selon Paul JARGOWSKY (2004), un urbaniste américain, « les zones périurbaines sont celles qui ont été récemment transformées ou sont en train d’être transformées, de localités repliées sur elles-mêmes en localités qui existent dans une relation continue mais subordonnée à une ville centre importante ». L’étalement urbain est une croissance incontrôlée dans une zone urbanisée. Cet étalement est une progression de la consommation d’espace faite par une métropole. Il suit les grands axes de communication quittant la capitale dans un rayon de 10 à 20 kilomètres. Cet étalement est le produit de l’ « urbanisation », un phénomène auquel est rattachée une augmentation de la population ainsi qu’une augmentation du nombre de bâtis, c’est-à-dire une grande consommation d’espaces.

La commune rurale d’Ambohitrimanjaka est une zone en périphérie de la commune urbaine d’Antananarivo. Dans la déconcentration et la croissance démographique de cette dernière, Ambohitrimanjaka lui fait office de terre d’accueil mais aussi une aire d’influence de cette grande ville même. Et c’est en grande partie due à cette influence du centre urbain qu’est née l’urbanisation de cette commune.

Dans ces transformations que subissent l’espace, le Gouvernement malgache a mis en place plusieurs programmes pour la gestion de ce dit espace. Ces programmes sont appelés communément « outils de planification » auxquels sont rattachés techniques et savoir-faire, d’un côté, pour mieux gérer la croissance des villes mais aussi gérer la transformation de leurs zones d’influence et d’un autre côté, pour maîtriser le développement socio-spatial des zones

4 GOLAZ V. et DUPONT V., 2004, « Dynamiques périurbaines : population, habitat et environnement dans les périphéries des grandes métropoles » http://www.ceped.org 8 rurales. Et dans la vue de ce développement, leur « urbanisation », ces outils de planification ont été établis à diverses échelles du territoire, du national au local :

A l’échelle nationale: le Gouvernement a établi le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT).

Au niveau régional: le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT), Madagascar compte actuellement 22 régions.

Au niveau d’une intercommunalité: le Schéma d’Aménagement Intercommunal (SAIC). L’intercommunalité regroupe quelques Communes présentant les mêmes caractéristiques ou concernées par un même enjeu économique, géographique, écologique. Dans cette intercommunalité, plusieurs sont les liens pouvant entrer dans l’élaboration du SAIC : une route desservant deux ou plusieurs communes à la fois par exemple, ou une activité agricole motrice pouvant être pratiquée par des communes limitrophes ou ayant les mêmes caractéristiques.

Au niveau des Communes: le PUDi (Plan d’Urbanisme Directeur), PSU (Plan Simplifié d’Urbanisme) et PUDé (Plan d’Urbanisme Détaillé), ces trois outils sont établis pour les Communes Urbaines en vue de planifier et gérer leur extension et le Schéma d’Aménagement Communal (SAC) pour les Communes Rurales à dominante agricole.

Un de ces outils de planification traite de long en large le phénomène de croissance de la ville d’Antananarivo. Le PUDi de l’agglomération d’Antananarivo a été conçu en vue de gérer la croissance de la ville et d’englober par la suite son aire d’extension qui s’urbanise de manière discontinue.

D’après OLISOA F. (2006), deux solutions apparaissent pour la résolution de la densification de la population urbaine :

- Soit une verticalisation, c’est-à-dire concevoir des habitations en hauteur et augmenter la densité de la population dans une surface donnée. - Soit une extension horizontale vers la périphérie. Qui condense la surface urbanisée.

« L’urbanisation périphérique apparaît plus réaliste à condition d’éviter une forte dispersion »5 (OLISOA, 2006) et ainsi préserver la continuité spatiale entre centre et

5 OLISOA F., (2006), Mutation de l’occupation des sols dans la commune rurale de , DEA en Géographie, 85 p. 9 périphérie. Le PUDi de l’Agglomération d’Antananarivo (2004) a classé les espaces périphériques en quatre types de zones :

 Les zones fortement urbanisées : ce sont les zones situées au contact direct de la commune urbaine d’Antananarivo.

 Les zones semi-urbaines : ce sont des zones de développement des activités et sollicitées par de nouvelles et grandes infrastructures routières et de services.

 Les zones semi-rurales : constituées par des communes en plein développement « réveillées de leur léthargie »6. Elles ont une faible proportion de surface urbanisable qui est considérée comme des sites à conserver (à l’exemple des 12 collines sacrées).

 Les zones rurales : zones où aucun signe d’urbanisation apparent ne se manifeste et constitue un grand réserve foncier pour le long terme. Néanmoins, des mesures s’appliquent sur la préservation des zones à vocation agricole.

C. Démarches de recherche 1. Les travaux et recherches bibliographiques Dans le cadre de toutes recherches scientifiques, la documentation est d’un intérêt capital. Plusieurs chercheurs malgaches ont déjà traité des sujets portant sur la périurbanisation, et chacun a eu son point de vue personnel mais ils ont aussi eu une idée commune celle que les grands centres urbains n’arrivent plus à contenir leur besoin avide d’espace pour l’urbanisation et qu’ils commencent à occuper leur périphérie de manière « naturelle ». Plusieurs documents à titre comparatif faits par des auteurs étrangers aussi ont été nécessaires à l’élaboration de ce dossier. Et les ouvrages des auteurs malgaches nous ont fait office de références.

On a pu classer la bibliographie selon trois catégories d’ouvrages : les ouvrages traitant l’urbanisation en général, la périurbanisation à l’échelle mondiale et la périurbanisation de la ville d’Antananarivo proprement dite.

6 PUDi d’Antananarivo 2004, page 73. 10

a) Les ouvrages traitant l’urbanisation :

 Philippe Antoine, (1997), L’urbanisation en Afrique et ses perspectives, Revue «Aliments dans les Villes» de la FAO, 21p.

Selon Philippe Antoine, « L'urbanisation est un phénomène universel et a connu une accélération particulière en Afrique subsaharienne ». Cette accélération est due aux contextes socio-économiques et politiques de la majorité des pays africains. Ces derniers qui traversent presque tous des crises « chroniques » en dépit de l’urbanisation qui s’accélère. Il a fait mention de deux indicateurs de l’urbanisation dans son ouvrage, qui sont : les indicateurs « statiques » comme la taille de la population urbaine et les indicateurs « dynamiques » qui sont les changements physiques, voire la croissance de la ville même. C’est la période coloniale qui fut le tournant décisif de l’urbanisme africain. Il y a eu une interpénétration de l’aménagement dit « autochtone » et de l’urbanisme colonial.

 DZIWONOU Y., (2001), Urbanisation et les aménagements urbains en question, Faculté des Lettres et Sciences Humaines Département de Géographie Université de Lomé – TOGO, 11 p.

L’explosion de l’urbanisation est une traduction spatiale de la croissance démographique. Dans ce document, DZIWONOU considère que l’urbanisation est l’un des traits fondamentaux de l’évolution et du développement actuel de l’Afrique subsaharienne. Mais dans ce processus, une irrégularité foncière règne. L’urbanisation produit selon lui des espaces de conflits auxquels sont rattachés des litiges fonciers. Les terres agricoles commencent à laisser place aux agglomérats et cela en dépit de la production agricole d’une région données.

Il a aussi représenté dans un tableau l‘évolution de la population urbaine en Afrique subsaharienne jusqu’en l’an 2000 (cf., Tableau n°1) qui démontre bien la forte croissance de la population urbaine avec un taux d’urbanisation atteignant 37%.

11

Tableau n°1: Evolution de la population urbaine en Afrique subsaharienne

1930 1950 1960 1970 1980 1990 2000

Population des pays d’Afrique 130 164 203 265 360 500 650 subsaharienne (en million)

Population rurale 122 149 179 207 257 350 410 Population urbaine (+5000 hab) 8 15 27 52 103 150 240

Taux d’urbanisation % 6 12 16 22 30 30 37 Source : DZIWONOU Y., (2001)

 BEAUJEU-GARNIER J., (1977), La Géographie urbaine française au cours des 50 dernières années, pp 61-71.

Dans un premier temps, BEAUJEU-GARNIER a fait une étude chronologique de la Géographie Urbaine qui, selon elle est une discipline apparue au début des années 50. Et dans un deuxième temps, elle dit qu’ « il vaut sûrement mieux presque de parler de « géographes étudiant les villes » que d’une géographie urbaine, tant l’ouverture du champ de recherche s’est diversifiée au cours de ces dernières années ».7Et dans un dernier temps, elle définit la discipline comme « une nouvelle géographie urbaine »8 , car la Géographie urbaine est devenue une science applicable pour les décisions d’aménagement.

 HOYAUX A-F., (2011), La pensée géographique de la ville et de l'urbain en France, chapitre 4 de l’ouvrage « La France : Une Géographie Urbaine », Edition Armand Colin, 22p.

Dans son ouvrage, HOYAUX fait mention de l’évolution temporelle de l’urbanisation et de l’espace urbain. Il essaie aussi de définir l’objet d’étude de la Géographie Urbaine depuis ses origines jusqu’à nos jours qui est la « ville » : entité définie par un effectif de population et par une forme d’organisation économique et sociale (GEORGE P., 1970)

7 Page 67 de l’ouvrage 8 Termes empruntés par BEAUJEU-GARNIER dans CLAVAL P., (1977), La nouvelle géographie, Paris, Edition PUF, 128 pages. 12

D’une manière générale, les ouvrages traitant l’urbanisation ont fait une chronologie de la Géographie urbaine de sa naissance à son apogée et jusqu’à nos jours. Ils ont aussi fait mention de l’historique de l’urbanisation en Afrique et en France, qui ont suivi chacun son propre rythme, et a permis de faire la comparaison entre pays développés et pays en voie de développement voire même sous-développés.

b) Les ouvrages traitant la périurbanisation à l’échelle mondiale :

 LEVY J. et LUSSAULT M., (2013), Mondialisation, périurbanisation et urbanité, 9p.

LUSSAULT M. et LEVY J. ont défini la périurbanisation et l’étalement urbain comme étant une « diffusion », une expansion matérielle de la ville. Les espaces périurbains constituent donc selon eux des espaces de diffusion de la ville, des espaces de croissance d’une agglomération. Centre et périphéries sont donc deux entités indissociables.

 VANIER M., (2007), La relation "ville/campagne" excédée par la périurbanisation, Université Grenoble I, Archives-ouvertes HAL, 8 p.

La périurbanisation est à la fois la conséquence et le moteur du développement. L’essor des moyens de locomotion a rendu les zones rurales les plus reculées « périurbanisables »9. Martin VANIER a aussi définit la périurbanisation comme « une étape… vers de nouvelles relations ville/campagne » où une grande interdépendance se fait sentir.

Depuis près d’un demi-siècle, le monde a connu le phénomène de « périurbanisation », étalement de plus en plus marqué des agglomérations urbaines dans le milieu rural environnant. C’est un fait inévitable, vu la croissance accélérée des grands centres urbains qui prennent de plus en plus d’espaces.

9 « périurbanisable » : Terme utilisé par l’auteur dans son ouvrage désignant la qualité d’une zone en périphérie d’une ville pouvant être urbanisée. 13

c) Les ouvrages traitant la périurbanisation dans le Grand Antananarivo

 RANDRIAMAHALEO R., (2009), L’extension de la Commune rurale de Sabotsy- Namehana, Mémoire de maîtrise en Géographie, pp. 34-71.

Il traduit l’organisation spatiale de Sabotsy-Namehana suivant l’occupation sectorielle de la commune. Auparavant, ce sont les activités agricoles qui étaient la principale source de revenu des habitants de la commune. Et c’est au fur et à mesure qu’avance le temps, que les secteurs secondaire et tertiaire sont apparus, ce qui a favorisé l’implantation humaine et en même temps l’extension de la commune.

 RATSIMBAZAFY A., (2007), Un exemple d’aménagement périurbain : cas de Manandriana Antananarivo Avaradrano (Hautes Terres Centrales), Mémoire de Maîtrise en Géographie, pp. 68-96.

Dans son ouvrage, RATSIMBAZAFY a élaboré un essai d’aménagement périurbain à Manandriana et considère la croissance urbaine comme une menace pour l’agriculture car elle crée une diminution des zones cultivables et parallèlement une diminution de la productivité. L’accroissement de la population dans la commune rurale de Manandriana a bouleversé les activités économiques dans la région, ce qui a provoqué par la suite de grandes vagues de déplacements quotidiens vers le centre-ville pour le travail car les activités agricoles ne suffisent plus pour subvenir aux besoins des ménages.

 OLISOA F., (2006), Mutation de l’occupation des sols dans la commune rurale de Tanjombato, DEA en Géographie, pp. 49-62.

 OLISOA F., (2012), Mutation des espaces périurbains d’Antananarivo : population, habitat et occupation du sol, Thèse de Doctorat en Géographie, 359 p.

Dans ces deux ouvrages, OLISOA traduit la périurbanisation comme une transformation de l’espace rural en espace industriel et commercial, c’est-à-dire un espace développé. Elle a utilisé ici le terme « mutation » qui se définit comme un remplacement ou un changement d’un objet par un autre ; laisser les caractères ruraux du territoire au profit de l’urbanisation. Et cela malgré les contraintes naturelles du milieu, comme le cas de Tanjombato qui est une

14 zone inondée par l’Ikopa pendant les périodes de crue. Les espaces concernés par ses recherches ont tous connu un essor démographique et parallèlement un développement économique.

En résumé, dans cette troisième catégorie d’ouvrages, c’est-à-dire les ouvrages cadrant contextuellement le sujet, étudiant de manière concrète le phénomène de périurbanisation, les auteurs ont tous mis en exergue le fait que les espaces ruraux à la périphérie du Grand Antananarivo ont subi des transformations dues à l’influence du centre-ville. Chacun a suivi un rythme d’urbanisation différent mais dans une même vision, celle de délaisser en partie ou totalement les espaces agricoles pour en faire des espaces industriels ou de résidence. Les périphéries de la ville d’Antananarivo présentent donc de grandes opportunités dans la croissance du centre urbain, où ce dernier n’arrive plus à contenir son explosion démographique.

2. Démarche et collecte des données Dans l’élaboration de ce présent mémoire nous avons utilisé une démarche déductive basée sur l’hypothèse faisant mention du phénomène de périurbanisation dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka. Cette hypothèse sera vérifiée au fur et à mesure de l’avancement du mémoire en passant par l’analyse des facteurs de la périurbanisation et de ses impacts sur l’organisation de son espace. La collecte des informations se base principalement sur les entretiens faits auprès de quelques personnes ressources notamment au responsable administratif de la commune d’Ambohitrimanjaka, à quelques chefs fokontany et aux briquetiers. Des observations directes sur terrain pour la prise des photographies et une constatation directe de la dynamique de la périurbanisation dans la commune d’Ambohitrimanjaka ont été aussi effectuées. Il en convient de souligner que les photographies ont été nécessaires pour la vérification et l’illustration des faits sur terrain.

Tableau 2: Représentativité des personnes enquêtées

Catégories de personnes Nombres Taux d’échantillonnage enquêtées Chef fokontany 05 20% Briquetiers 30 2,14% Source : Compilation de l’auteur, octobre 2017.

15

Nous avons effectué des entretiens avec 5 chefs fokontany parmi les 25, qui représentent 20% de l’ensemble. Pour le cas des briquetiers, nous avons effectué des enquêtes avec 30 personnes parmi plus de 1 300 briquetiers, qui représentent 2,14%.

Des personnes ressources, telles que Monsieur RAZAFIMBOAVONJY Alexandre, membre du bureau du Fokontany Ambohimananjo et ancien membre de l’Assemblée Paysanne Marovatana, a été d’une grande aide dans la compilation de l’historique de la commune, ainsi qu’un bref exposé sur ses potentiels économiques.

La collecte des données nécessaires à l’élaboration du mémoire s’est faite de manière générale grâce à la documentation et aux enquêtes. Plusieurs documents cadrant contextuellement notre sujet ont été recensés, qu’il soit étranger ou des documents faits par des auteurs malgaches. Par contre, les documents concernant notre zone d’étude sont encore limités en nombres, sont anciens et nécessitent des mise à jours. Les données statistiques sur la population ont été obtenues auprès du centre de documentation de l’INSTAT et auprès de la commune même. Les ouvrages en ligne ont été les plus exploités car ils présentent des données plus récentes. On a pu donc cadrer et voir par la suite le contexte mondial, régional et local du sujet. Ces données ont été exploitées au maximum pour pouvoir les représenter sur des fonds de carte.

16

Chapitre 2 : LES CONDITIONS GÉOGRAPHIQUES DU MILIEU

A. Le support physique de la zone d’étude Ambohitrimanjaka est une commune avec un paysage collinaire intégré dans la grande plaine d’Antananarivo qui repose sur un socle cristallin. Ambohitrimanjaka se localise entre 1 200 m et 1 350 m d’altitude. Elle est composée par trois collines : celle de Beloha, de Miadana et de Mahitsy, et une vaste plaine qui constitue la grande majorité du territoire se situe aux bas de ces collines où se trouvent les rizières et les activités de briqueterie. Deux cours d’eau délimitent la commune d’Ambohitrimanjaka : la rivière Sisaony et celle de l’Ikopa. La première se situe dans la partie Sud et la deuxième se trouve au Nord de la commune. Elles assurent l’irrigation des rizières et constituent un facteur clé pour l’implantation des briqueteries.

La commune d’Ambohitrimanjaka se situe dans une zone climatique correspondant aux Hautes Terres avec deux saisons bien distinctes : la saison fraiche et sèche qui s’étend de Mai à Septembre et la saison chaude et humide d’Octobre à Avril. La saison sèche se caractérise par des températures basses avec un minima de 10°C et une moyenne de température de 14,1°C, avec des pluies fines et une amplitude diurne faible. La saison humide quant à elle, se caractérise par des températures hautes avec un maxima atteignant les 27°C et une moyenne de température de 20,7°C, de fortes pluies et une amplitude diurne forte.

Les bas-fonds sont essentiellement composés de limon, d’argile et de sable. Ces matériaux sont issus des apports de l’eau de ruissellement qui proviennent des versants des collines et qui viennent se déposer en aval. Cette composition du sol dans les bas-fonds favorise la pratique des différents types de cultures comme la riziculture de bas-fonds, la culture des légumineux, … Les collines sont principalement composées de sols ferralitiques.

17

Carte n°2: Carte topographique d'Ambohitrimanjaka

A

B

1 350 m

1 225 m

Source : MNT ASTGTM2_S19E047 et BD de la BNGRC 2015 avec arrangement de l’auteur, octobre 2017. 18

B. La dimension humaine de la zone d’étude Ambohitrimanjaka s’étend sur près de 26 km². L’un des facteurs principaux qui constituent les leviers du phénomène de périurbanisation pour Ambohitrimanjaka est sa croissance démographique. Elle exerce une pression réelle pour enclencher la hausse du taux d’occupation du sol et qui va aboutir à l’extension spatiale de la petite ville.

Tableau n°3: Densité et population totale de la commune de 2010 à 2015

Années 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Population 31 457 32 338 33 243 34 174 35 131 36 115

Densité 1367,69 1406,00 1445,34 1485,82 1527,43 1570,21

Source : Projection population 2015, INSTAT/ arrangée et calculée par l’auteur.

D’après les calculs effectués avec les données du nombre de la population de 2010 à 2015, le taux de croissance de la population de la commune est de 2,8%. Sa densité est passée de 1367,69 hab/km² en 2010 à 1570,21 hab/km² en 2015. La hausse de cette densité de la population est due à un fort taux d’accroissement naturel et à la forte attractivité que génère la commune d’Ambohitrimanjaka. Cette attractivité s’explique par la prolifération des habitations en dur qui font office de résidence pour les nouveaux venus. Ils s’installent de manière permanente ou sont seulement de passage et n’effectuent que des séjours dans leur résidences.

D’après le tableau n°3 et n°4, représentant respectivement le nombre total de la population et celle par fokontany, ainsi que la carte n°3 représentant la densité de la population, les Fokontany dans la partie Nord et de l’extrême Ouest d’Ambohitrimanjaka sont les plus peuplés. D’un côté, Beloha, Ampiriaka et Anosimanjaka sont les Fokontany qui ont les plus grandes superficies mais parallèlement un faible nombre d’habitant. Ceci est dû à la dominance des espaces agricoles par rapport aux zones d’habitation. Et d’un autre côté, Ikopakely, Andranomahitsy et Andringitana sont les Fokontany les plus densément peuplés. Leurs superficies sont nettement plus faible que celles des autres Fokontany ce qui explique la forte densité en ces lieux. La manière avec laquelle la population se répartit est due en partie à 19 l’aménagement de la commune mais aussi aux caractères physiques du milieu. Ces fokontany les plus densément peuplés se situent dans leur majorité sur des collines, des espaces propices à l’installation humaine. Les principales voies de communication se localisent toutes, essentiellement dans la partie Nord. La route principale est goudronnée, et presque la majorité des habitations se trouvent en bordures de cette route, ce qui explique la forte concentration de la population le long de cette voie. Le reste des bâtis sont desservis par des voies secondaires qui sont la plus part du temps un chemin tracé directement sur le sol ou pavé. L’étalement de ces bâtis se fait sur le versant des collines pour atteindre même les bas-fonds. Les parties Sud, Ouest et l’extrême Nord de la commune sont consacrées à l’agriculture ou à la briqueterie et rien qu’un faible pourcentage de l’espace dans ces zones est consacré aux habitations. Ce sont des zones principalement formées de plaines qui sont bien irriguées pendant les périodes de pluies.

Les données démographiques utilisées pour l’élaboration de la carte des densités de la population (Carte n°3) sont celles de 2013. Ce sont des données obtenues auprès de la commune d’Ambohitrimanjaka après un recensement qu’ils ont effectué en 2012 et 2013. Les données dans le tableau n°4 faisant mention du nombre de population en 2015 ne sont qu’une projection faite par l’INSTAT. Les données officielles sur le nombre de la population sont donc celles de 2013.

20

Données démographiques de l’INSTAT avec composition de l’auteur, Octobre 2017.

:

Carte de densité de la population par fokontany dans commune la densité d'Ambohitrimanjaka Cartede fokontany par population la de

: 3

Source Carte n° Carte

21

Base deBase données decommune la 2013, avec arrangement de l’auteur (2017).

ource :

S Tableau n°4: Population par fokontany en 2010 et 2015

Superficie Population Densité hab. /km² Fokontany Population 2015 (km²) 2010 (2015) AMBATOLAMPY ATSIMO 0,43 403 463 1076

AMBATOLAMPY 979 0,22 853 4450 AVARATRA

AMBATOMAINTY 0,73 1 489 1 710 2342

AMBODIVOANJO 0,72 790 907 1259

AMBODIVONA 0,04 1 017 1 168 29200

AMBOHIMANANJO 0,78 566 650 833

AMPAHIBE 0,76 1 335 1 533 2017

AMPANOMAHITSY 0,43 1 277 1 466 3409

AMPIRIAKA 4,29 1 172 1 346 314

ANDRANOMAHITSY 0,13 720 827 6361

ANDRINGITANA 0,27 1 528 1 755 6500

ANOSIMANJAKA 5,87 2 505 2 876 489

ANTANETIBE 0,45 1 182 1 357 3015

ANTSAHAFOHY 0,76 1 561 1 792 2358

ANTSAHAMARINA 0,30 1 036 1 189 3963

ANTSAHAVOLO 0,65 403 463 712

BELOHA 4,88 1 900 2 182 447

FARAHINDRA 0,45 1 065 1 223 2718

FIAKARANA 1,10 2 695 3 094 2812

IKOPAKELY 0,08 1 553 1 783 22287

LEHILAVA 0,58 926 1 063 1832

MAHITSY AVARATRA 0,96 1 478 1 696 1766

MAHITSY FIRAISANA 0,77 2 018 2 317 3009

MIADANA 0,20 705 810 4050

NAMORANA 0,44 1 278 1 467 3334

TOTAL GENERAL 26,29 31 457 36 115 1373

Source : INSTAT/DSE projection population 2015.

22

Conclusion de la première partie

Ambohitrimanjaka est une commune située à la périphérie de la commune urbaine d’Antananarivo et à une vingtaine de minutes de cette dernière. Elle appartient au district d’Ambohidratrimo. Elle est définie comme étant une zone périurbaine grâce à sa proximité à la ville d’Antananarivo. C’est un avantage comparatif pour elle en termes d’aménagement de l’espace urbain.

Le PUDi de l’agglomération tananarivienne la classe parmi les zones semi-rurales où l’agriculture est une activité dominante. La périurbanisation est un phénomène incontournable pour toutes les villes en pleine expansion, ce qui fait d’Ambohitrimanjaka une zone d’influence pour Antananarivo mais aussi un espace où l’urbanisation commence à prendre racine. Le milieu physique de la commune est formé essentiellement de collines et de plaines riches en réseau hydrographique. La commune est constituée de plus de 35 000 habitants actuellement, avec une densité de plus de 1 500 hab. /km². Le pourcentage de la population active est de 48%. Le dynamisme du phénomène de périurbanisation à Ambohitrimanjaka repose essentiellement sur ce paramètre démographique qui a des impacts spatiaux et sur l’organisation spatiale de la commune en général. En réalité, cette première partie rapporte principalement le cadrage du sujet avec la méthodologie adoptée mais surtout elle a essayé de cerner les paramètres géographiques qui caractérisent la zone d’études.

23

 Deuxième Partie : AMBOHITRIMANJAKA : ENTRE L’URBANISATION ET LA RURALITE

24

Dans cette deuxième partie, on présentera les principales caractéristiques de l’organisation de l’espace de la commune d’Ambohitrimanjaka, l’occupation du sol et les divers aspects de la transformation de l’espace périurbain d’Ambohitrimanjaka, la répartition des activités économiques de la population ainsi que les principaux facteurs du phénomène de périurbanisation dans la commune.

Chapitre 3 : L’ORGANISATION SPATIALE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHITRIMANJAKA.

A. Essai de zonage de la commune d’Ambohitrimanjaka On a pu subdiviser la commune d’Ambohitrimanjaka en trois grandes zones selon sa topographie, la répartition des voies de communication et l’agencement des bâtiments administratifs et des services urbains de base ainsi que le type d’activité recensée.

1. Zone à proximité de la voie principale

Cette zone présente la plus grande concentration de bâtis. Les bâtiments publics tels que la mairie, les bureaux fokontany, … se localisent en bord de route. Les activités de services telles que les petits commerces (épiceries, épi-bars,…) les caisses CECAM, les ateliers d’ouvrage bois, les agences décentralisées des entreprises d’assurances se localisent aussi en bord de route. La proximité avec ces diverses activités de service est la cause de la concentration des bâtis le long des voies de communication. Plusieurs maisons de style contemporain comme les villas basses, les maisons à plusieurs étages ont aussi fait leur apparition. Les caractères d’urbanité sont les plus observés le long de la voie principale qui sillonne la commune d’Est en Ouest. Cette zone est généralement localisée en hauteur, sur les collines.

2. Zone intermédiaire

Cette zone quant à elle se localise en second plan en partant de la voie principale. Deux types de paysage s’entremêlent, un paysage rural avec des maisons traditionnelles avec des toitures en « bozaka » et des murs en brique non-cimentés et quelques parcelles de terrains agricoles, et un paysage urbain avec des maisons similaire à celles rencontrées en

25 ville. Ces habitations se localisent sur le versant des collines et sont construites près des champs de culture. La plupart des cours de ces habitations font office de potager ou de basse- cour. Cette zone est le résultat direct de l’extension de la zone à proximité des voies de communication.

3. Zone agricole C’est une zone purement agricole éloignée des voies de communication avec des rizières à perte de vue, ou des zones de pâturage pour le bétail et où se localisent essentiellement les activités de briqueterie. Plus de la moitié du territoire de la commune est formée de plaines. Des plaines qui sont irriguées grâce aux deux grands cours d’eau qui entourent la commune : l’Ikopa au Nord et la Sisaony au Sud.

L’agriculture est encore la principale source de revenu de la population locale qui ne fait pas partie des vagues de migrants quotidiens qui travaillent en ville et qui font partie de la minorité. Cette activité participe au développement de la commune mais aussi au développement de son district. Ambohitrimanjaka fait partie des communes les plus productives en matière d’agriculture dans le district d’Ambohidratrimo, plus précisément en matière de production de riz vue l’étendue des parcelles de rizières.

Photo n°1: Les grandes étendues de rizières dans le fokontany d'Anosimanjaka

Source : cliché auteur, Septembre 2017.

26

fond defond de carte la BNGRC.

Carte de zonage dans la commune d'Ambohitrimanjaka dans commune zonage la Cartede

: 4

conception de (2017)l’auteur sur un

: Carte n° Carte

Source

27

Ambohitrimanjaka est une commune en grande majorité à caractère agricole mais fait aussi office de zone de résidence pour les nouveaux venus de la métropole. Les activités de service ne commencent juste qu’à faire surface et s’implantent presque toutes sur le bord de la voie principale. Les versants des collines se transforment petit à petit et font office de support aux habitations. Ces versants deviennent de plus en plus imperméables dû à la prolifération des maisons ce qui favorisent un fort ruissellement et l’accumulation d’eau dans les bas-fonds, surtout pendant la période de pluies. Les eaux constituent un vrai problème mais aussi un danger pour la population lors des fortes pluies successives et pendant les périodes cycloniques. Cela se traduit par la montée plus que considérable du niveau des fleuves et des eaux dans les bas-fonds qui menacent à chaque fois de rompre les digues et les barrages.

B. Les activités économiques de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka Comme il a été mentionné auparavant, la commune d’Ambohitrimanjaka est essentiellement à caractère agricole car plus de 27% de la population active sont recensées dans cette activité. Néanmoins, des traits d’activités urbaines sont apparus ces dix dernières années. Ambohitrimanjaka a un fort potentiel économique. Les activités les plus marquantes de la commune sont : la riziculture et la briqueterie. Les activités de services ne commencent tout juste qu’à s’intégrer mais ont déjà une place prépondérante en tant qu’activité urbaine.

1. Le secteur primaire 1.1. La riziculture Cette activité se localise essentiellement dans les plaines et les bas-fonds. La partie Sud de la commune est consacrée en totalité à la riziculture. De nombreuses et vastes parcelles de rizières se rencontrent dans les fokontany d’Ampiriaka, d’Antsahavolo, d’Anosimanjaka et d’Ambatolampy Atsimo. Comme le montre la photo n°1, où l’on rencontre un grand étendu de plaine morcelée en rizières attendant la période des pluies pour être travaillées et irriguées. La riziculture est une activité à grand rendement pour la commune car les principaux consommateurs sont les citadins d’Antananarivo et la population des communes environnantes. Les petites exploitations occupent une superficie moyenne comprise entre 0.5 et 2 ha, et assurent les 80 % de la production totale où la production rizicole est dominante devant les autres productions telles que la tomate, le maïs, le manioc, le haricot, les fruits et les légumes,…

28

Les paysans ne voulant pas délaisser les techniques ancestrales, refusent d’utiliser les techniques modernes et n’obtiennent qu’un rendement de 3 tonnes à l’hectare10. D’après le PCD 2014 de la commune, plus de 47% des riziculteurs usent encore des techniques traditionnelles pour la culture du riz, 45% utilisent la SRA11 et seulement un très faible pourcentage, 3% des riziculteurs, pratiquent la SRI12, une technique avec un fort taux de productivité.

1.2. L’élevage Vu la qualification de la commune d’Ambohitrimanjaka comme étant un espace rural, l’élevage est fait encore partie des traits saillant de la ruralité. D’après le PCD 2014, 9% de la population de la commune s’inscrivent dans ce secteur d’activité.

Tableau n°5: Résumé des pourcentages des animaux d'élevage

Animaux Zébus Porcs Volailles Autres Total élevés Nombres 1 151 1 677 18 803 68 21 699 Pourcentage 5,3% 7,7% 86,6% 0,3% 100% Source : PCD 2014, Commune rurale d’Ambohitrimanjaka.

Malgré le grand nombre de volailles, le nombre de tête de zébus et de porcs constitue une plus grande richesse économique pour la commune.

2. Le secteur secondaire 2.1. La briqueterie C’est une activité qui fait la renommée de la commune. Elle occupe une superficie de 80 ha (PCD de la Commune). Elle se situe principalement le long de la rive gauche de l’Ikopa, allant de l’Est (à l’entrée de la commune) jusqu’au Nord et le long de la Sisaony du Sud à l’Ouest. L’Ikopa et la Sisaony constituent des réservoirs d’eau pour les briquetiers et le caractère argileux du sol le long de ces fleuves en est aussi un facteur pesant pour l‘implantation de cette activité. La briqueterie est une activité tractant la périurbanisation. La proximité des zones de fabrication des briques, le faible prix des briques additionné au transport à moindre coût ont favorisé l’urbanisation de la commune. Cette activité est à

10 RANDRIANARIVO N., (2009), « Mise en place d’une institution de micro-finance dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka », Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de Maîtrise en Gestion, 119 p. 11 SRA : Stratégies pour Redynamiser l’Agriculture 12 SRI : Système de Riziculture Intensive 29 l’origine de l’installation des maisons en bord de la route qui sont à l’origine de la zone n°1 : la zone à proximité des routes et l’implantation des habitations sur le versant des collines dans la zone intermédiaire.

2.2. Les ateliers d’ouvrage métallique et d’ouvrage bois Ces activités sont apparues avec le processus de périurbanisation. Les nouvelles maisons se sont inspirées des habitations dans la capitale. C’est de là que l’art de manier le fer et le bois est né. Les vérandas sont faites soit en bois façonné soit en fer. Les portes et fenêtres, comme la majorité de celles en villes sont désormais faites en fer doublées d’une grille de protection. Cette matière offre à la fois, élégance à la maison et sécurité à ses locataires.

3. Les activités de services Ces activités ne sont apparues que pendant ces dix dernières années. Ce sont des activités nées avec le développement économique de la commune. Elles se localisent principalement près de la voie principale. Elles sont orientées dans la majorité des cas vers le commerce tels que les petites épiceries, les magasins spécialisés en bois et menuiseries, les cybers service (une activité très récemment apparue), les pâtisseries, les petites gargotes, … Les petites entreprises de transaction bancaire et de prêt ont aussi fait leur apparition, à l’exemple de la caisse OTIV et de la caisse CECAM, l’ACEP Madagascar et la CEFOR qui est une caisse d’aide pour les agriculteurs tout bonnement créée ...

Tableau n°6: Tableau récapitulatif des divers secteurs d'activités

Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire Agriculture Elevage Artisanat Commerce, services et autres 28,09% 9,03% 11% 48,12% Source : PCD 2014 Commune rurale d’Ambohitrimanjaka, avec arrangement de l’auteur.

C. Occupation du sol dans la commune d’Ambohitrimanjaka La commune d’Ambohitrimanjaka est en générale partagée entre espace agricole et zone d’habitation. L’occupation du sol dans la commune est régie dans un premier temps par son orographie et son système hydrographique. Les plaines et les bas-fonds sont essentiellement voués à l’agriculture et à la briqueterie, expliquées par la planéité du terrain et

30 l’abondance en eau. Les collines et leur versant par contre, font office de support aux implantations humaines. Ces implantations en hauteur préviennent des éventuelles inondations en période pluies mais préservent en même temps les terrains agricoles des bas- fonds. Dans un deuxième temps, l’organisation de l’espace périurbain d’Ambohitrimanjaka est due aux diverses voies de communication qui desservent les différents fokontany où la majorité des habitations se localise en bord de route. L’extension spatiale de la petite ville d’Ambohitrimanjaka suit les voies de communication. Dans un troisième temps, la localisation de la mairie d’Ambohitrimanjaka est à l’origine de l’occupation du sol actuelle. La mairie est un point de passage de toute la population car presque toutes les paperasses administratives doivent passer par la commune avant toutes autres procédures. Cela a favorisé l’implantation de diverses activités de services aux alentours de la mairie ce qui explique la forte densité de la population dans les fokontany environnant.

La commune rurale d’Ambohitrimanjaka est dotée tout premièrement d’une mairie et d’un « tranompokonolona ».

Tableau n°7: Etablissements scolaires13

Etablissements Publics Privés Petite enfance Néant 24 Niveau 1 14 EPP 26 Niveau 2 1 CEG 15 Niveau 3 1 LYCEE 5 Nombres d’élèves fréquentant les 5 071 5 600 établissements Source : base de données de la commune 2013 – 2014.

5 600 enfants contre 5 071 fréquentent les établissements privés. Cette différence est due à la faiblesse en nombre des établissements publics et à leur capacité d’accueil très faible. 10 671 enfants sur 16 092 vont à l’école ce qui fait un pourcentage de 66,31% en 2014. Mais malgré ce pourcentage relativement élevé, le nombre d’enfants qui vont à l’école diminue considérablement à chaque niveau. Deux raisons apparaissent à l’appui de cette diminution : le manque d’argent pour acheter les fournitures scolaires d’une part, et d’autre part la prise de décision des parents considérant que leur enfants ont atteint un minimum de connaissance et

13Base de données 2014 obtenue auprès de la commune 31 qu’ils ont atteint un certain âge où ils doivent désormais les aider dans les travaux des champs ou dans la briqueterie.

Tableau n°8: Voie de communication

Types de voie Longueur en Km Pourcentage Route goudronnée 6,3 12,70 Route pavée 4,6 09,27 Piste carrossable 15 30,24 Piste en terre accessible toute 17,57 35,42 l’année Piste en terre inaccessible en 6,13 12,37 période de pluies Total : 49,6 100% Source : PCD 2014 Commune rurale d’Ambohitrimanjaka.

Plus de 21% des voies de communication, c’est-à-dire plus de 10 Km sont les plus utilisées dont un tronçon de route d’environ 1 500 m reliant le fokontany d’Andranomahitsy et d’Ambodivona est en piteux état. Ces voies sillonnent la commune d’Est en Ouest et relient presque la majorité des fokontany. Les pistes en terre quant à elles, ont été tracées à même le sol par les agriculteurs et les briquetiers pour transporter leur production. D’après les observations effectuées sur terrain, les principaux véhicules de transport qui utilisent ces voies sont les taxi-bé, les camions transporteurs de briques, les charrettes et les voitures des particuliers.

Quatre coopératives de transport réunies par la ligne « B » assurent le transport des personnes de la ville, c’est-à-dire du Primus à 67 Ha jusqu’à la commune.

Tableau n°9: Les coopératives assurant la desserve de la commune

Coopératives Sièges KOFIZA Mahitsy Avaratra FIBAM Ampanomahitsy KOFIBAMI Mahitsy Firaisana FIBAMI Ampanomahitsy Source : PCD 2014 de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka.

32

Voiecommunication transport de et

: 5

conception de (2017),l’auteur un sur defond de carte la BNGRC.

:

Carte n° Carte

Source

33

Tableau n°10: Les équipements communautaires

Puits Bornes Lavoirs Douche WC Fokontany communautaires fontaines à publiques publics pompe AMBATOLAMPY 3 - 2 - - ATSIMO

AMBATOLAMPY 2 - - - - AVARATRA

AMBATOMAINTY 1 - - - -

AMBODIVOANJO 4 - 3 - -

AMBODIVONA 2 1 - - -

AMBOHIMANANJO 4 1 2 - -

AMPAHIBE 4 2 1 - -

AMPANOMAHITSY 1 - - - -

AMPIRIAKA 2 - - - -

ANDRANOMAHITSY 1 - - - -

ANDRINGITANA 5 - 2 - -

ANOSIMANJAKA 7 - - - -

ANTANETIBE 4 - - - -

ANTSAHAFOHY 6 1 6 - -

ANTSAHAMARINA 3 4 3 - -

ANTSAHAVOLO 3 1 2 - -

BELOHA 6 - - - -

FARAHINDRA 2 - 2 - -

FIAKARANA 3 10 3 1 -

IKOPAKELY 1 - 1 - -

LEHILAVA 6 - 1 - -

MAHITSY AVARATRA 3 - - - -

MAHITSY FIRAISANA 6 - 1 - -

MIADANA 1 7 - - -

NAMORANA 5 9 2 1 1

TOTAL GENERAL 85 36 31 2 1

Source : PCD 2014 Commune rurale d’Ambohitrimanjaka et arrangement de l’auteur.

34

Le tableau n°10 démontre bien la mauvaise répartition des infrastructures de services publiques. Seulement 2 fokontany sur 25 sont pourvus de toilettes publiques. Certains fokontany possèdent des lavoirs alors que certains n’en possèdent même pas. 11 fokontany sur les 25 ne possèdent pas de lavoirs. Les infrastructures sanitaires ne suffisent pas pour combler les besoins de la population et leur mauvaise répartition ne fait qu’accentuer le problème. Les bornes fontaines et les puits communautaires, qui, malgré leur grand nombre sont insuffisants surtout en période sèche et fraîche. Car il est à noter qu’ils prennent source dans les nappes phréatiques qui s’assèchent ou du moins baissent de niveau pendant les périodes sèches.

35

Chapitre 4 : LA BRIQUETERIE, UN FACTEUR CLE DE LA PERIURBANISATION

A. Historique, facteurs d’implantation et localisation des activités de briqueterie

1. Historique de la briqueterie à Madagascar et à Ambohitrimanjaka C’est un art initié par Jean LABORDE en 1837. Ce matériau a été utilisé dans ces temps pour la construction des maisons d’Andriana et des proches de la royauté. Les maisons en brique ont été donc destinées à la noblesse. C’est à partir de la colonisation que les maisons en brique furent ouvertes au grand public mais ne furent pas encore accessibles par tout le monde. Hors, le bois pour fabriquer les habitations s’est fait rare sur les hautes terres, l’usage des briques paraît donc la solution la plus appropriée pour palier à la rareté des bois de construction. Deux types de terre sont utilisés à Madagascar pour la fabrication des briques : l’argile et la latérite. Plusieurs gisements d’argile ont été recensés à Madagascar. Nombreuses sont les localités qui pratiquent cette activité, surtout celles des Hautes Terres Centrales qui utilise principalement la brique comme matériau de construction. Or, avec le taux d’urbanisation qui ne cesse de croître, les demandes augmente parallèlement avec cela. Cette augmentation de la demande a provoqué l’émergence des chantiers de briques dans les rizières, notamment dans les plaines du Betsimitatatra pour la capitale. Cette activité qualifiée de contre-saison auparavant, prenant une période de 7 mois maximum, commence à s’étendre de plus en plus jusqu’à atteindre 8 à 9 mois dans l’année. Cela est encore accentué par le retard de la saison des pluies ces dernières années.

Ambohitrimanjaka est célèbre par ses connaissances dans le travail de l’argile, notamment ici dans le façonnage de cette dernière pour en faire des briques. Les activités de briqueterie constituent une source de revenu considérable pour la population.

36

Carte de localisation Cartede briqueteries zones de des

: 6

Base deBase données deBNGRC 2015 la avec arrangement de l’auteur

:

Carte n° Carte

Source

37

Localisation briqueterie de activités des

:

06

°

Carte n Carte 2. Facteurs d’implantation

Nombreux sont les facteurs qui ont favorisé l’implantation des activités de briqueterie dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka. La pédologie de la commune a pu révéler l’existence d’un gisement d’argile. L’extraction de cet argile est facile vu l’épaisseur du sol en surface qui la recouvre (allant de 50 cm à 1m d’épaisseur). La briqueterie constitue une activité de contre-saison pour les agriculteurs car elle se pratique pendant la saison sèche et fraîche, c’est-à-dire du mois de Mai au mois de Novembre. Cette activité se localise dans les bas-fonds, dans les rizières, plus précisément dans les plaines et le long des cours d’eau. Un autre facteur clé de l’implantation des activités de briqueterie dans la commune est son réseau hydrographique. La présence des deux cours d’eau cadrant de manière proportionnelle la commune a influencé la briqueterie car qui dit fabrication de briques dit nécessairement un besoin en eau.

Les principales carrières de briqueterie se localisent donc le long des deux fleuves. Deux zones sont recensées dans le Sud, le long de la Sisaony, celle du fokontany d’Ampiriaka à l’extrême Sud et celle d’Anosimanjaka au Sud-Ouest. Par contre le longe de l’Ikopa, nous avons pu recenser quatre grandes zones : deux d’entre elles se localisent à l’entrée de la commune, à l’extrême Est, dans les fokontany de Mahitsy Firaisana, de Mahitsy Avaratra et d’Ampahibe. Une autre zone se trouve au Nord. Quatre fokontany sont concernés par cette zone : Fiakarana, Beloha, Farahindra et Ampanomahitsy. Et enfin, la dernière zone le long de l’Ikopa se localise au Nord du fokontany d’Anosimanjaka. En gros, le fokontany d’Anosimanjaka est le plus productif en matière de brique dans la commune car plus de la moitié des carrières appartiennent à ce fokontany. Les briqueteries de bas-fonds produisent des briques pour les petits commerces dont les principaux clients sont des personnes de la commune même pour les travaux de petite envergure ou pour les petites réhabilitations.

B. De l’extraction de l’argile à la vente des briques 1. Processus de fabrication

Comme toute activité de manufacture, la fabrication des briques suit un processus bien déterminé : allant de l’extraction de l’argile jusqu’à la cuisson des briques. Elle peut être classée parmi les filières économiques car elle crée une main d’œuvre, c’est-à-dire, une source de revenu pour les briquetiers. En aval de l’activité de briqueterie, l’argile apparaît comme

38

étant une matière première. Cette matière première subit des transformations jusqu’à aboutir en un produit fini : la brique. Vient après sa commercialisation.

 1ère étape : Extraction de la matière première Les matières premières sont le « lohatany »14 et l’argile bleuâtre appelée « mangakely »15. Le lohatany qui est une argile ferralitique qui se trouve aux environs de 20 cm en dessous de l’horizon Ao et le mangakely se situe entre 1,2m et 4m de profondeur à partir d’Ao. L’extraction se fait comme suit : le lohatany est le premier à être extrait, puis le mangakely. Cette extraction se fait à l’aide de matériels rudimentaires tels que la bèche et l’ « angady »16. L’ensemble peut être transporté ou non selon la distance entre le terrain d’extraction et la carrière. En général, l’extraction et la préparation de la pâte se font au même endroit.

Schéma n° 1 : Coupe d'un sol de 2m d'épaisseur dans une carrière.

Source : conception auteur, Octobre 2017.

14 « lohatany » litt. « Première terre », Argile extraite en premier lieu. 15 « mangakely » ou « tany manga », désigne l’argile pour la fabrication des briques proprement dite. 16 « angady » : outils similaires à une bèche pour retourner la terre. 39

 2ème étape : Préparation de la pâte La préparation de la pâte est une étape clé dans la fabrication de la brique car elle garantit la qualité de cette dernière. Dans un premier temps, il faut procéder à un dosage de la pâte avant de la mélanger avec l’eau et la malaxer.

Dosage : Le dosage de la pâte n’est pas précis. Il s’effectue alors d’une manière empirique et traditionnelle. Mais d’une manière générale, le dosage que les briquetiers adoptent est le suivant : ¼ mangakely/lohatany, c’est-à-dire, pour une pâte de 500 briques, 1/5 de la pâte est de mangakely, et 4/5 de lohatany, ou 1 mangakely correspond à 4 quantités de lohatany, avec 80 l d’eau environ. Plus de 60% de la pâte sont de lohatany, 25% de mangakely, et le reste pour l’eau.17

Malaxage : L’ensemble doit être mélangé à l’aide des pieds et d’une bêche, tout en arrosant d’eau de manière continue jusqu’à l’obtention d’une pâte collante et visqueuse qui ne doit pas être ni trop fluide ni trop sèche.

 3ème étape : Moulage et façonnage : Le façonnage se déroule de la manière suivante : une quantité de poudre pris dans le sac est projetée sur le « vodilasitra »18, afin d’éviter le collage de la pâte à la planchette, puis le moule est plongé dans la cuve d’eau. Ensuite, on place le moule sur le vodilasitra, et on y projette après la pâte. L’excèdent de la pâte qui déborde est raclé. Puis, on dégage le moule et on porte la brique sur le terrain de séchage. Ensuite on la retourne avant de la poser sur le sol. La pâte ainsi façonnée est compressée légèrement avec le couvercle. Et on procède de la même manière pour une nouvelle brique et ainsi de suite. Une personne peut façonner entre 200 (une production moyenne) à 500 briques par jour (production en période de forte demande).

 4ème étape : Séchage Les briques ainsi façonnées sont exposées directement au soleil et à l’air libre sur la surface de séchage qui est bien plat et saupoudrée de poussière d’argile. Cette méthode de séchage est effectuée lorsque le soleil est relativement présent, or s’il fait beau temps et si le soleil chauffe

17 Selon les dire d’un briquetier. 18 « vodilasitra » : planchette en bois où repose le moule. 40 trop, les briquetiers recouvrent les briques de pailles pendant leur séchage. Ils font cela pour que les briques ne se brisent pas à cause de la trop forte chaleur apportée par le soleil. La durée de séchage varie en fonction du temps qu’il fait. Le séchage s’effectue pendant une semaine s’il fait beau temps. Si le temps est mauvais, il varie de 8 à 12 jours. Un bon séchage réduit la perte lors de la cuisson.

Photo n°2: des briquetiers entrain de façonner, de mouler et sécher des briques.

Source : cliché auteur, Septembre 2017.

 5ème étape : Enfournement et cuisson Les briques séchées doivent passer à l’enfournement pour être cuite. Elles sont d’abord transportées vers l’endroit de cuisson. Il faut donc préparer le four, qui prend en général une forme de parallélépipède terminé par une forme pyramidale atteignant une hauteur de 5 à 10 m selon la quantité de briques. Il est recouvert de « totodohany »19 pour conserver la chaleur. Il est entouré d’un « mur » en brique, appelée « sisim-patana »20, laissant un espace vertical dans lequel on met les combustibles assurant la cuisson des briques périphériques. Ce mur est fait avec des briques trop cuites ou mal cuites provenant des anciennes fournées. Il

19 « totodohatany » : Elément ayant recouvert auparavant le « lohatany » lors de l’extraction de l’argile composé de terre et de racines d’herbe séchée. 20 « Sisim-patana » : traduit littéralement « bordure du four ». Conçu pour maintenir la chaleur dans le four pour une meilleure cuisson des briques. 41 existe trois types de combustibles dans cette localité : des glumelles de paddy, les tourbes, et les poudres de charbon. Ces combustibles sont tous à portée de main des briquetiers. Une fournée peut contenir entre 10 000 et 20 000 briques.

Photo n°3: Un début de fournée à l’entrée de la commune.

Source : cliché auteur, Septembre 2017.

2. Vente des briques

Après la cuisson vient la vente. Le prix d’une brique varie entre 90 et 150 Ariary. Ce prix dépend de la qualité des briques. La vente de ces dernières se fait généralement par le biais d’un intermédiaire qui a pour principale mission de chercher des clients soit dans la commune même, soit des clients à l’extérieur de la commune. Les briquetiers n’ayant pas d’intermédiaire pour la vente de leur briques les exposent le long de la route ou de la digue et attendent les acheteurs grossistes ou les particuliers (cf. Photo n°4). Pour transporter les briques de leur point de vente jusqu’au chantier, les briquetiers ayant des intermédiaires externalisent le transport des briques par partenariat avec des camionneurs, tandis que les briquetiers n’ayant pas d’intermédiaires doivent en rechercher (cf. Schéma n°2). 42

Un camion peut contenir entre 2 000 à 7 000 briques. Cela dépend des arrangements entre vendeur et acheteur ou des besoins du client et de la capacité du camion. Les principaux clients des briquetiers viennent de la ville d’Antananarivo et des communes environnantes comme Talatamaty, , …

Photo n°4: Exposition des briques de part et d’autre de la route des arts malagasy pour la vente

Source : cliché auteur, Septembre 2017.

Schéma n° 2 : Mécanisme de vente des briques

Source : conception de l’auteur, Octobre 2017.

43

C. Impacts de la fabrication des briques à Ambohitrimanjaka. 1. Impacts socio-économiques La briqueterie est une activité créatrice de revenu pour la population de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka. Plus de 11% des riziculteurs pratiquent cette activité pendant la période sèche et humide21. Elle constitue une source de revenu pendant la période de soudure. Si le coût de la main d’œuvre pour fabriquer une brique séchée (pas encore cuite) varie entre 7 et 10 Ariary, et qu’une personne peut façonner entre 200 et 500 briques (cette quantité varie selon la période). Elle peut donc gagner moyennement une somme de 5 950 Ariary quotidiennement.

La commune a instauré une taxe pour la briqueterie. Elle est d’une valeur de 2 000 Ariary pour 3 000 briques. Or une fournée contient 10 000 à 20 000 briques, ce qui rapporte à la commune une entrée d’argent de 9 750 Ariary par fournée.

Outre ces revenus qu’elle apporte à la commune, la briqueterie induit d’autres activités. Le commerce des combustibles tels que la poudre de charbon, les glumelles de paddy, … est des plus productifs pendant la période de briqueterie. Le transport de ces combustibles est encore une activité induite de la briqueterie. Il se fait soit par camion, soit par charrette. Dans la plupart des cas, le transport est pris en charge par les vendeurs de combustibles. Pour le transport via un camion, le vendeur taxe 120 000 Ariary pour un voyage (prix du combustibles et prix du transport inclus). Pour un transport par charrette, le vendeur taxe 20 000 Ariary pour un voyage. Ces prix varient plus ou moins selon la distance entre le point de vente et le lieu d’enfournement. Une activité a été recensée autour des briqueteries, celle des vendeurs de « hani-masaka »22, traduit littéralement : vendeurs d’aliments déjà cuits. Ces vendeurs sont soit ambulants avec une marmite remplie de maïs ou de manioc, soit des gargotiers qui vendent du riz.

D’une manière générale, la briqueterie est une source de développement économique pour la commune. Néanmoins, un impact négatif est à considérer : la saison de la briqueterie qui empiète sur la saison de la riziculture. Ce retard est de quatre à six semaines. Les agriculteurs- briquetiers préfèrent profiter du temps sec qu’il fait pour effectuer un à deux fournée avant d’entamer le labourage des champs et d’y faire rentrer l’eau. Ce retard influe sur la production en riz de la commune, surtout ces trois dernières années avec la saison des pluies qui diminue d’année en année.

21 PCD 2014 Commune rurale d’Ambohitrimanjaka. 22 « hani-masaka » : litt. Aliments cuits. 44

2. Impacts spatiaux et environnementaux

Il n’est pas à nier que la briqueterie a des impacts positifs sur le plan économique et social, néanmoins des points positifs et principalement négatifs ont été recensés dans d’autres domaines : sur le plan spatial et environnemental. Les impacts dans ces deux domaines sont étroitement liés. Cette activité a favorisé le lancement du phénomène de périurbanisation dans la commune. La construction des maisons en briques n’est donc pas coûteuse car dans la plupart des cas, les matériaux de construction sont à portée de main et leur transport est à faible coût. Spatialement, la briqueterie est la principale cause de l’augmentation de la superficie des zones de bâtis.

Un autre élément touché par les activités de briqueterie est le sol. Les principales matières premières pour fabriquer des briques sont puisées dans le sol, plus précisément, un composant du sol même : l’argile. L’extraction de cette dernière crée une diminution des plus considérables des surfaces agricoles car la majorité des points d’extraction se localise dans les rizières. Les activités de briqueterie dans les rizières et sur les bords des cours d’eau entrainent la prolifération des trous de briques dans les champs et la destruction des rivages. D’un côté l’extraction de l’argile le long des cours d’eau crée une différence de niveau entre le point d’entrée d’eau dans les champs et les rivières, rendant difficile l’irrigation. D’un autre côté, l’augmentation de manière exponentielle des trous de briques constitue un réel danger pour la population pendant les périodes de fortes pluies et d’inondation.

D’un point de vue environnemental, les activités de briqueterie constituent un danger pour la population de la commune d’Ambohitrimanjaka et des communes environnantes. L’extraction irrationnelle de l’argile dans le sol favorise la stérilisation de ce dernier. Un briquetier extrait en moyenne 1,5 m de couche d’argile par an, or le taux de régénération du sol est de 20 cm par an (CRAKA, 2017). Ces données démontrent la diminution considérable de l’épaisseur du sol dans les zones d’extraction d’argile.

Après l’extraction de l’argile, les briquetiers laissent à l’abandon les trous de briques qui deviennent après des dépotoirs. Cela crée une accumulation des déchets qui favorise la pollution des nappes phréatiques en période de pluies par le biais des eaux d’infiltration. Or, la majorité de la population dans la commune utilise des puits pour s’approvisionner en eau. L’ingestion de ces eaux de puits cause de forte diarrhée allant même jusqu’à la mort de l’individu. Selon les données de la CSB II dans le fokontany Miadana, 311 personnes sur

45

35 060 ont été atteintes de la diarrhée en 2014 dont plus de 80% des malades dû à l’infection de l’eau23.

Un autre impact négatif des activités de briqueterie et non le moindre est la pollution incontestable de l’air. Cela est dû aux fumées lors de la cuisson des briques qui saturent l’air ambiant et le rend lourd. Cette pollution est à l’origine de diverses maladies respiratoires telles que l’asthme, l’IRA ou Infection Respiratoire Aigüe24 (infection non seulement due à la pollution de l’air à cause de la fumée mais aussi une infection attaquant directement les briquetiers lors de la manipulation des briques après leur cuisson à cause de la poussière), la T3R ou toux plus de trois semaines25, … Pendant les périodes de forte production de briques, plusieurs fournées s’effectuent en même temps, provoquant ainsi une saturation considérable de fumée dans l’air. Ce qui entraîne non seulement des maladies respiratoires mais aussi une irritation des yeux.

Photo n°5: Saturation de l'air par la fumée de la cuisson des briques

Source : cliché auteur, Septembre 2017.

23 Données pour l’ensemble de la population de la commune. 24 L’IRA est une infection de l’appareil respiratoire due à une forte accumulation de bactéries dans les poumons se traduisant par des toux et une douleur dans la cage thoracique. 25 La T3R est infection pulmonaire qui se traduit par une expulsion de mucus et une hyperventilation, fréquemment répétés entraînent la fatigue du cœur et de l’ensemble de l’organisme. 46

Cette situation se présente lorsqu’il y a forte activité due à l’augmentation de la demande, c’est-à-dire pendant le mois d’Août et Septembre.

La briqueterie est une activité indissociable de la commune d’Ambohitrimanjaka. C’est une activité qui fait sa renommée et constitue une réelle source de revenu pour la population active et les ristournes que la commune obtient à chaque cuisson peuvent aider la commune dans ses projets de développement. L’urbanisation de la commune est en majorité due à cette activité car elle a favorisé l’augmentation en nombre des constructions en dur. Outre les aspects positifs qu’a cette activité sur le plan économique, les impacts et les traces qu’elle laisse dans le domaine spatial et environnemental sont généralement mauvais. C’est donc une activité qui peut être un levier de développement pour la Commune, mais la mairie d’Ambohitrimanjaka doit instaurer une certaine règlementation pour en effet limiter les dégâts que la briqueterie provoque.

47

Conclusion de la Deuxième Partie

L’organisation de l’espace dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka est régie en partie par son milieu naturel et dans une autre partie par l’agencement des infrastructures publiques telles que la mairie ou les voies de communication. Trois grandes zones apparaissent après une analyse sur terrain : une zone à proximité des voies de communication où il y a une forte concentration de bâtis, une zone intermédiaire où les habitations sont parsemées dans un paysage rural et enfin une zone purement agricole où aucune trace de l’urbanisation n’est décelée.

En définitive, cette deuxième partie constitue une réponse claire à la problématique de ce travail de recherche. Il s’agit de l’interprétation de la structuration spatiale assortie d’une carte de zonage concernant l’utilisation et la vocation des sols. Elle répond en quoi l’occupation de l’espace traduit un phénomène de l’urbanisation en marche qu’il faut maîtriser. En quelques sortes, il s’agit d’une aide à la décision pour la mise en œuvre d’une planification spatiale efficace pour les acteurs concernés au niveau local.

Enfin, cette partie a mis en exergue le poids des activités économiques qui a beaucoup marqué l’espace à Ambohitrimanjaka et ont une influence sur l’occupation du sol et l’aménagement de la plaine rizicole. Par exemple, un autre facteur de l’actuelle organisation de l’espace de la commune est la briqueterie. Cette activité a favorisé la prolifération des habitations en dur et l’apparition d’activités connexes à la briqueterie.

48

 Troisième Partie : LES ENJEUX DE L’ORGANISATION DE L’ESPACE PERIURBAIN A AMBOHITRIMANJAKA

49

Dans cette troisième et dernière partie seront rencontrés dans un premier temps les divers acteurs et leurs actions en matière d’aménagement du territoire. Ces acteurs qui sont la base d’une bonne gestion de l’espace mais aussi un facteur d’une structure anarchique d’un espace si ces dits acteurs n’assurent pas en bonne et due forme leurs rôles. Et dans un deuxième temps les diverses perspectives et solution pour une meilleure gestion de l’espace périurbain d’Ambohitrimanjaka.

Chapitre 5 : LES ACTEURS ET LES OUTILS DE LA PERIURBANISATION

A. Le « PCD la commune rurale d’Ambohitrimanjaka », un document de base pour l’aménagement La commune rurale d’Ambohitrimanjaka ne possède pas encore de politique proprement dite en matière d’aménagement du territoire. Toutes actions d’aménagement et de développement dans la commune sont cadrées par le Plan Communal pour le Développement ou PCD de la commune. Ce document comprend toutes les actions déjà entreprises mais aussi toutes celles à entreprendre. Le PCD de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka est un programme conçu par la mairie et ses techniciens qui ont pu étudier de manière sectorielle les besoins de la commune pour son développement. Le PCD est un document qui nécessite un renouvellement tous les 5 ans, ceci afin de relever les différentes actions achevées ou inachevées et les nouveaux projets à effectuer.

Ce PCD constitue un point de départ pour l’élaboration d’une politique d’aménagement pour la commune d’Ambohitrimanjaka telle que le Schéma d’Aménagement Communal ou SAC. Il constitue un outil de planification à la base. Quatre principaux objectifs sont à considérer à l’issu de ce PCD :

 Tout premièrement, le développement social et économique de la commune. Plus de 48% de la population de la commune sont constituées par la population active, ce fort potentiel humain est à exploiter au maximum pour une plus forte productivité socio- économique.  Instaurer et renforcer la synergie entre les intervenants dans les actions d’aménagement. Cela permettra de cerner les problèmes à la base et de construire une

50

connexion entre la population locale, les dirigeants locaux et les investisseurs qu’ils soient étatiques ou privés.  Dans un troisième temps, l’élaboration de ce PCD permettra une meilleure optimisation des ressources naturelles. La commune rurale d’Ambohitrimanjaka a de fortes potentialités en matière de ressources naturelles. Exploiter de manière rationnelle ces ressources permettra un développement durable de la commune.  Et enfin, dans un quatrième temps, le PCD doit permettre d’atténuer les impacts négatifs du développement des implantations humaines sur l’environnement. Le respect des règlementations instaurées par la commune et les fokontany est donc de mise.

Dans ce document, les techniciens municipaux sous la direction du Maire et de ses conseillers ont énuméré les problèmes et les contraintes du territoire et y ont apporté respectivement des solutions. Ils ont effectué des études approfondies dans chaque secteur d’activités et ont discerné leur faille qui selon eux sont à corriger. Les solutions proposées par le PCD ne sont encore que des suggestions de solutions car leur mise en œuvre nécessite des fonds et des investissements. Ils ont aussi fait mention des atouts et potentialités de la commune. Ces atouts et potentialités sont à renforcer. Le nombre de la population active atteignant presque les 50% du total de la population est un atout considérable pour le développement de la commune. Son milieu naturel riche en ressource telles que l’argile, le sable, le granite, … constitue aussi un atout et un potentiel clés pour les actions d’aménagement car plus de 80% des matériaux de construction sont à portée de main.

A la fin de ce document cadre, la commune a élaboré une liste des priorités des actions à entreprendre intitulée : « Liste des prérogatives de projets de développement et Plan d’Investissement Communal (PIC) » (cf. Annexe IV). Cette liste a été conçue de manière détaillée afin de solliciter l’aide des bailleurs de fonds et des investisseurs qu’ils soient étatiques ou privés. L’ordre des priorités se fait comme suit : ils ont énuméré en premier lieu les aménagements agricoles tels que les barrages et les digues de protection, vient ensuite la sécurité, la scolarisation, le domaine du sport et des loisirs, … et ainsi de suite.

51

Schéma n° 3 : Résumé en organigramme du PCD 2014 de la commune

Source : PCD 2014 de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka et conception de l’auteur.

B. Rôles des acteurs à différentes échelles dans l’aménagement et dans le développement local Différents acteurs agissent dans l’aménagement et le développement de la commune qu’ils soient étatiques ou privés. La commune a signé divers contrats avec de nombreux partenaires surtout privés. Ces acteurs agissent ponctuellement, c’est-à-dire qu’ils font des actions sur un point précis en vue de faire profiter toute la population de la commune sans exception.

1. La hiérarchie des différents acteurs dans l’aménagement et le développement Les acteurs suivent une hiérarchie tout comme leur zone d’intervention. Ces acteurs agissent à différents niveaux selon leur attribution mais agissent dans un seul but qui est une meilleure gestion de l’espace et de développer au mieux la commune.

52

Schéma n° 4 : Hiérarchie des acteurs de l'aménagement

Source : conception de l’auteur, Octobre 2017.

2. Les politiques et outils dans l’aménagement du territoire à différentes échelles et leurs objectifs Au sommet de la hiérarchie se trouve l’Etat, l’institution souveraine dans son territoire. Il assure l’instauration des politiques liées à l’aménagement (cf. Image n°5).

 En haut de l’échelle, c’est-à-dire sur le plan national, se trouvent le Plan National de l’Aménagement de Territoire (PNAT) et le Schéma National de l’Aménagement du territoire (SNAT) avec une échelle d’intervention de 1/100 000ème. Ces deux politiques ont pour objectif d’harmoniser et orienter sur le territoire les différents programmes et politiques sectoriels.  Vient ensuite les acteurs au niveau des régions usant du Schéma Régional de l’Aménagement du Territoire (SRAT) comme politique avec une échelle

53

d’intervention de 1/50 000ème. Cette politique a pour objectif de développer les régions selon leur potentialité et leur qualité.  Le Schéma d’Aménagement Communal (SAC), le Schéma d’Aménagement Intercommunal (SAIC) et le Plan d’Urbanisme Directeur (PUDi) sont des documents élaboré à l’échelle d’une Commune (1/10 000ème). Le SAC et le SAIC sont destinés aux communes rurales qui ont pour objectif le développement des espaces ruraux par une meilleure utilsation des ressources et des moyens, tandis que le PUDi est conçu pour les communes urbaines. C’est un outil de gestion de la croissance urbaine et d’aménagement des espaces urbains.  Le PUDé est un document de gestion des espaces au niveau des secteurs urbains à une échelle de 1/5 000ème. Il organise de manière plus détaillée l’aménagement de l’espace.  A un niveau local voire même particulier, apparaissent les Plans d’Aménagement, les Plans de lotissement, les plans d’implantation et les plans de constructions. Ce sont des documents utilisés à une échelle variant entre 1/20ème et 1/200ème.

Schéma n° 5 : Organigramme récapitulatif des différents outils de planification

Source : Colloque des chercheurs et praticiens sur le foncier à Madagascar, 2012.

54

Cet organigramme (Image n°5) présenté lors du colloque des chercheurs et praticiens sur le foncier à Madagascar en 2012 démontre bien l’agencement des divers plans d’aménagement selon leur échelle respective.

3. Les actions entreprises par les différents acteurs de l’aménagement dans la commune d’Ambohitrimanjaka 3.1. Actions de l’Etat

L’Etat joue un rôle primordial dans l’aménagement. Il doit cadrer juridiquement les actions à entreprendre par le biais de la LOAT ou Loi de l’Orientation de l’Aménagement du Territoire. L’Etat est le principal investisseur dans les projets d’aménagement. Il valide les projets élaborés par les divers comités au niveau des localités. Les décisions d’aménagement prises par l’Etat s’opèrent grâce aux divers ministères en charge de promulguer les lois s’afférant au projet d’aménagement. Il effectue ensuite un appel d’offre pour les travaux. Pour le cas de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka, trois ministères y ont effectué des travaux, plus précisément des travaux de réhabilitation. Le ministère des travaux publics a entrepris la réhabilitation de la route reliant le fokontany d’Andranomahitsy et d’Anosimanjaka. Le ministère de la santé publique et du planning familial quant à lui a réhabilité la maternité dans le fokontany Miadana. Et enfin et non le moindre, le ministère en charge de l’aménagement du territoire a construit des puits pour usage collectif dans deux fokontany.

3.2.Actions des entités privées et ONG

Les acteurs privés sont les plus nombreux à intervenir dans la commune. Ils agissent souvent par le biais des ONG. Les projets de ces acteurs privés se font de manière sectorielle. Ils effectuent des enquêtes sur terrain afin de recenser les principaux besoins des populations locales et agissent selon leur constat. Les actions entreprises par ces acteurs privés sont des actions locales qui bénéficient à un ou plusieurs fokontany. A l’exemple de la construction d’un barrage hydroagricole au Sud de la commune qui permettra de contrôler l’irrigation des rizières dans les fokontany dans cette zone mais aussi, cela profitera aux autres communes au Sud de la commune d’Ambohitrimanjaka. Deux ambassades étrangères, celle du Japon et de l’Allemagne ont construit 5 écoles en 2014. Le FID a effectué des travaux d’entretien des pistes avec la collaboration de la population locale. Des acteurs agissant dans le domaine socio-sanitaire tel que la Croix Rouge et la PNNC-SECALINE ont effectué des missions de

55 sensibilisation au sein de la commune pour la lutte contre la VIH/SIDA, et ont instauré des points de surveillance auprès de chaque fokontany.

3.3. Actions de la population locale Les acteurs locaux sont composés par la population locale dirigée par les chefs fokontany. Ces chefs fokontany ont pour mission de sensibiliser et d’informer la population dans leur fokontany des projets d’aménagement et des avantages qu’elle puisse tirer de ces projets. Ces acteurs locaux se regroupent en VOI ou « Vondron’Olona Ifotony ». Ils assurent la suivie des travaux et la maintenance des infrastructures. Comme il s’agit ici d’un espace rural, les aménagements liés directement ou indirectement à l’agriculture sont les plus sollicités. Le territoire de la commune d’Ambohitrimanjaka est composé à plus de 50% de rizières. Ces rizières constituent un atout pour le développement économique de la commune. Aménager des canaux d’irrigation et des barrages hydroagricoles permettra donc de maîtriser les eaux et ainsi éviter les grandes pertes lors des saisons agricoles. Les populations locales constituent une grande ressource en main d’œuvre pour ces travaux. Cela créera un sentiment d’appartenance chez la population locale et les poussera à maintenir ces infrastructures en bon état.

56

Chapitre 6 : LES PERSPECTIVES POUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL

A. Essai d’élaboration d’un Schéma d’Aménagement Communal pour la commune rurale d’Ambohitrimanjaka

Le SAC ou Schéma d’Aménagement Communal est un outil de planification spatiale pour les communes rurales visant le développement socio-économique et une optimisation des ressources naturelles de ces communes. Le SAC constitue un document cadre pour la réalisation des projets de développement au niveau communal. Il permet de planifier les actions d’aménagement dans le but de mieux gérer l’extension des zones de bâtis et ainsi prévenir les implantations anarchiques.

1. Etudes préliminaires avant l’élaboration d’un SAC pour la commune d’Ambohitrimanjaka Trois grandes étapes sont nécessaire avant l’élaboration d’un SAC : tout premièrement, il faut effectuer un diagnostic détaillé du territoire ; ensuite, une étude prospective du territoire et enfin effectuer une étude de faisabilité du SAC.

1.1. Diagnostic du territoire Le diagnostic du territoire est une étape fondamentale dans l’élaboration d’un plan d’aménagement car il permet de recenser les faiblesses mais aussi les opportunités que le territoire peut offrir. Dans ce diagnostic, l’analyse du milieu physique et du milieu humain du territoire est nécessaire car ces deux éléments s’interagissent pour former le territoire. Dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka, le milieu physique constitue à la fois une opportunité et une faiblesse pour le développement de la commune. En effet, la commune n’arrive pas encore à maîtriser son réseau hydrographique, c’est-à-dire la montée des eaux en période de pluies et la baisse considérable du niveau des cours d’eau en saison sèche et fraiche. Le capital humain est aussi à considérer car il constitue une ressource de main d’œuvre pour les travaux à entreprendre. Les habitations déjà construites ne suivent encore aucun plan d’aménagement, c’est pour cela que la commune doit adopter une politique d’aménagement telle que le SAC afin de planifier les futures implantations et de mieux gérer l’espace.

57

1.2. Etude prospective du territoire Faire une étude prospective du territoire permet de mieux le cerner. Cette étude est nécessaire pour déterminer les aménagements déjà effectués dans la commune, de chercher leurs failles afin de les renforcer, d’y tirer leçon et de procéder autrement dans les prochains projets d’aménagement. Prenons exemple sur le mauvais état des routes, cela a un impact pesant sur l’économie de la commune et sur le pouvoir d’achats de la population. Les voies de communication sont les fils conducteurs des flux de marchandises et avec le mauvais état des routes, les marchandises connaissent toutes une inflation. La construction ou du moins la réhabilitation des voies de communication sont donc nécessaire. L’agriculture constitue encore la principale source de revenu pour la population mais un problème réside encore, l’irrigation des parcelles de rizières dans les plaines. En effet, la montée et la baisse du niveau des eaux sont encore incontrôlées, entrainant ainsi soit de grande perte pour les agriculteurs soit un retard considérable dans le calendrier agricole. Une solution apparaît pour palier à ce problème. Il faut aménager des canaux d’irrigation et des barrages pour maîtriser à la fois les eaux de pluies abondantes ou l’assèchement.

1.3. Etude de faisabilité du SAC pour la commune rurale d’Ambohitrimanjaka Dans cette troisième étape, il faut la concilier avec le diagnostic et l’étude prospective du territoire. Car ces trois étapes sont indissociables. Trois grands axes sont à pourvoir pour une étude de faisabilité et l’élaboration d’un projet d’aménagement : la planification, la connectivité et le financement.

• la planification : il s’agit ici de définir une orientation pour l’aménagement de la commune, c’est-à-dire instaurer une ou des politiques d’aménagement rural et urbain pour maîtriser l’expansion spatiale des infrastructures et des services publics de base et sauvegarder les espaces agricoles. Planifier une politique d’aménagement permet d’anticiper les problèmes et d’y apporter solution dans les délais ou même de les contourner.

• la connectivité : il s’agit de rendre les marchés du travail, des produits et des services plus accessibles tout premièrement pour la population au niveau des fokontany, après au niveau de la commune et enfin celle dans les communes environnantes. Cette connectivité crée une augmentation de la productivité du capital humain et ainsi un développement local et sectoriel ou même un développement au niveau de la commune.

58

• le financement : il s’agit de trouver les capitaux de lancement des projets d’aménagement qui permettront d’investir dans les infrastructures et les services à mesure que l’extension de la petite ville d’Ambohitrimanjaka prendra de l’ampleur. Les problèmes budgétaires constituent un réel handicap pour la mise en place d’un schéma d’aménagement quelconque. La recherche des bailleurs de fonds est donc nécessaire.

Une fois ces axes acquis, le Schéma d’Aménagement Communal peut être lancé. La commune peut effectuer des appels d’offre pour les travaux de grandes envergures. Les divers points énoncés dans ce SAC sont attribués à une hiérarchie spécifique d’acteurs, c’est-à-dire que chacun a sa part de responsabilité dans l’élaboration de ce projet d’aménagement.

2. Essai d’élaboration d’un Schéma d’Aménagement Communal pour la commune rurale d’Ambohitrimanjaka Il est à souligner que l’élaboration d’un tel document nécessite des années de recherche et d’étude du terrain et un financement, et que le nôtre n’est qu’un document prototypé, élaboré d’après les données obtenues lors des travaux de terrain (qui furent de courte durée) et d’après des photo-interprétations.

59

et Google Earth

ne 2016 ne

) sur deun fond de care la BNGRC

Occupationcommu la sol du dans

:

7 Carte n° Carte

conception de (2017l’auteur

:

Source

60

D’après cette carte d’occupation du sol de la commune en 2016 (carte n°07), élaborée à partir d’un fond de carte de Google Earth, plusieurs zones apparaissent distinctement. Les zones de bâtis de part et d’autre de la voie principale ont connu une extension spatiale considérable. Cette extension de la petite ville d’Ambohitrimanjaka suit une direction spécifique selon la disposition du relief et elle est de plus en plus facilitée par l’apparition des différentes voies de communication partant de la voie principale. Cette extension s’arrête juste aux pieds des collines où les grandes plaines commencent à s’étendre. Ces plaines sont des zones inondables, non-propices aux installations humaines aux risques de se retrouver sinistrés pendant les périodes de pluies. De plus, ces rizières constituent des zones à préserver à cause de leur potentiel économiques qui ne sont pas du tout négligeables et qui constituent plus de 27% des activités de la population locale. Les zones de briqueteries se localisent toutes dans les plaines qui entourent les collines, et cette activité occupe plus de 10% de la population active. Ce qui nous donne un pourcentage approximatif de 37% des activités de la population se localisant essentiellement dans les plaines.

En somme, avec cette carte d’occupation du sol (2016) dans la commune, nous avons pu déterminer la vocation des différentes zones et ainsi orienter les potentiels projets d’aménagement à entreprendre dans la commune.

B. Les actions à entreprendre pour concilier « urbanité » et « ruralité »

Dans chaque projet d’aménagement, il faut prioriser les actions à entreprendre. Et pour concilier « urbanité » et « ruralité » par le biais de l’aménagement urbain, il faut maîtriser l’extension des zones de bâtis et la limiter dans la zone destinée à la construction. L’agriculture et la briqueterie sont les principales sources de revenu pour la population d’Ambohitrimanjaka car elles occupent plus de 35% de la population active. Ces activités sont des traits de la ruralité que la commune ne peut en aucune manière délaisser. Néanmoins, des aménagements peuvent être entrepris pour développer la commune mais en même temps préserver ces aspects de ruralité.

1. Préserver les zones à vocation agricole

Préserver les zones à vocation agricole est une action à entreprendre en premier. Avec l’augmentation effrénée du nombre de la population dans la commune, il va de soi que le nombre des habitations augmente qui va sans la dire faire augmenter la superficie de la zone de bâtis et pousser même la population à s’installer dans les bas-fonds. Ce qui est une atteinte

61

à la zone agricole. Il faut donc renforcer la sécurisation foncière afin de séparer nettement les terrains domaniaux et les terrains destinés à l’agriculture. La sécurisation foncière n’est qu’une partie des solutions apportées pour la sauvegarde des espaces agricoles. L’urbanisation est un des facteurs des inondations dans les bas-fonds si l’on ne maîtrise pas les eaux de ruissellement accentuées par l’imperméabilité du sol due à l’urbanisation. Il faut veiller à l’aménagement des digues et des canaux d’évacuation des eaux usées et des eaux de ruissellement pour éviter à la fois l’ensablement et l’inondation des rizières.

2. Construction ou réhabilitation des infrastructures publiques

Les voies de communication sont les meilleurs moyens de circuler et d’effectuer des échanges entre Fokontany voire même entre communes. Et le mauvais état de ces voies entrave ces échanges. Une réhabilitation des voies de communications endommagées est donc nécessaire pour fluidifier les échanges. Un exemple de ces routes endommagées est celles reliant les fokontany d’Ampanomahitsy, d’Andranomahitsy, d’Ikopakely et d’Ambodivona. (cf. carte n°8). Cette portion de route est utilisée par les taxi-bé et les camions. Ces camions transportent soit les grains de paddy pendant la période des récoltes, soit des briques pendant la saison sèche. Ce tronçon de route a une longueur de 1 500 m. Parallèlement à ce mauvais état de cette route s’ajoute le mauvais état des canaux d’évacuation des eaux usées. L’aménagement de ces canaux permettra aussi de préserver les rizières de l’autre côté de la voie des potentielles inondations.

Photo n°6: Le mauvais état des cannaux d'évacuation dans la fokontany d'Ambatomainty

Source : cliché auteur, Septembre 2017.

62

Carte n°8: Projet de réhabilitation d’un tronçon de route reliant Ambatomainty et Ambodivona

63

3. Développement sectoriel Un des secteurs clés du développement d’une localité est l’éducation. Or, le taux de scolarisation dans la commune diminue de moitié à chaque niveau d’enseignement. Ce taux est passé de 66% dans les EPP à moins de 20% au Lycée. Cette diminution est due en partie au manque d’infrastructure d’accueil pour les élèves. 14 fokontany sur 25 sont pourvus d’EPP, 11 fokontany envoient donc leurs enfants dans les écoles des fokontany possédant des infrastructures dédiées à l’éducation. Cependant, la capacité d’accueil de ces écoles est faible. Pourvoir chaque fokontany d’une école primaire publique est donc nécessaire pour que le taux d’alphabétisation connaisse une croissance plus considérable. Un CEG et un Lycée n’arrive pas à accueillir les élèves provenant de ces 14 EPP et encore moins si les 25 fokontany en possédait une. Cela pousse les parents à arrêter la scolarisation de leurs enfants. Augmenter la capacité d’accueil du CEG et du Lycée est donc aussi à pourvoir.

Dans le domaine de la santé publique, la commune n’est dotée que de deux CSB dont l’un, un établissement privé. Selon les normes définies par le ministère de la santé, un CSB et un médecin doivent correspondre à 10 000 habitants. Or, la population d’Ambohitrimanjaka va atteindre les 40 000 d’ici trois ans d’après son rythme de croissance. Les deux CSB ne suffiront donc pas à subvenir aux besoins de la population en termes de santé.

L’adduction en eau potable reste encore un problème. La JIRAMA n’assure encore que l’électrification de la commune (24 fokontany sur 25 sont électrifiés), l’approvisionnement en eau potable est donc nécessaire car les puits et les bornes fontaines trouvent source dans les nappes phréatiques. Les eaux de ces nappes ne sont potables qu’après les avoir bouillies, or en période de pluies ces eaux sont infectées par les eaux d’infiltration contenant des bactéries. L’aménagement d’une station d’épuration est donc de mise pour approvisionner la commune en eau potable ou du moins les zones à risques.

64

Conclusion de la Troisième Partie

La troisième partie du mémoire se base essentiellement sur la mise en perspective du développement local au sein de la commune d’études. Il est question donc de parler les acteurs et les outils de mise en œuvre de ce processus du développement local et surtout de la gestion de l’extension spatiale de la commune. Un éventail des acteurs a été schématisé avec la cohérence des actions et leurs rôles respectifs à chaque niveau d’administration. Puis, il y a les outils matérialisés d’abord par l’existence de PCD comme un outil de programmation et de priorisation. Mais on a bien souligné que cela ne suffit pas, il faudrait opter par l’élaboration d’un outil de planification territoriale comme le SAC. Dans ce cadre, il y a l’initiation d’un processus embryonnaire de la planification territoriale par le début de processus d’élaboration du SAC. Enfin, cette dernière partie du mémoire n’a pas manqué de parler des actions prioritaires déjà engagées comme la réfection de route et l’amélioration des équipements communautaires de base.

L’absence de politique d’aménagement du territoire dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka constitue encore un réel problème dans la gestion de son espace. Le PCD est le seul document cadrant le territoire communal. Ce document n’est quant à lui qu’un outil de base qui rapporte seulement la programmation des actions sans un ancrage spatial. L’élaboration d’une politique de gestion de l’expansion des surfaces d’habitation et d’aménagement du territoire est donc une priorité pour la commune qui est en plein expansion. Le SAC constitue une solution adéquate à ce problème. Or, l’élaboration d’un tel outil nécessite du temps et un grand financement, où tous les acteurs de gestion et de planification doivent chacun accomplir leurs obligations.

65

Conclusion générale

L’extension de la ville d’Antananarivo est la principale cause de la périurbanisation en dehors du développement local des espaces ruraux en périphérie de l’agglomération. Les communes environnantes de la Commune Urbaine d’Antananarivo lui offrent l’espace nécessaire à cette extension. La périurbanisation est un phénomène incontournable pour les villes en pleine expansion. C’est un phénomène assez relatif car toutes les villes ont chacune leur manière et leur propre rythme de croissance. Mais d’un point de vue général, la périurbanisation reste la meilleure option pour répondre aux besoins d’espace de la croissance urbaine.

Le Grand Antananarivo regroupe à la fois la Commune Urbaine d’Antananarivo et les communes rurales en périphérie regroupées dans une organisation appelée FIFTAMA ou OPCI. Le centre-ville ou « site interne » est densément occupé car toutes les activités (administratives, industrielles, financières ou de service) s’y sont installées. Cette concentration des activités a provoqué une forte attraction démographique, donc l’éclatement de la ville et par la suite un débordement vers la périphérie où un mode de vie urbain commence à prendre place. Les espaces périphériques sont aussi des zones de résidence pour les nouveaux venus, les retraités de la capitale ou encore pour les actifs qui font des déplacements journaliers pour aller travailler en ville.

La commune d’Ambohitrimanjaka est une commune indissociable de l’agglomération d’Antananarivo à cause notamment de la proximité géographique. Elle fait partie des communes se situant à la périphérie de la commune urbaine d’Antananarivo. Elle se trouve au Nord-Ouest du Grand Antananarivo dans le district d’Ambohidratrimo à 12 km de la capitale. Ambohitrimanjaka est formé par deux principaux caractères physiques : un paysage collinaire au Nord et dans sa partie centrale et d’un paysage de plaines essentiellement au Sud et à l’Ouest et une faible proportion à l’extrême Nord qui sont généralement des rizières et son réseau hydrographique est dense. Le taux de croissance de la population dans la Commune est de 2,8%, cette population atteindra, d’après nos projections, le nombre de 40 000 habitants d’ici trois ans (c’est-à-dire en 2020). Du fait qu’Ambohitrimanjaka soit un espace périurbain, une nouvelle forme d’organisation spatiale est apparue, ce qui est due au développement de la commune, à l’augmentation incessante de la population, à l’influence qu’à la grande ville sur elle, et enfin, et non le moindre les activités de briqueterie qui sont à la fois source de

66 développement économique et facteur du phénomène de périurbanisation. On a pu définir l’occupation du sol selon trois catégories d’occupation : une zone urbanisée à proximité de la route avec des styles de maison moderne, une zone intermédiaire où modernité et traditionalisme s’interpénètrent et une zone à dominance agricole où la riziculture et la briqueterie restent très ancrées. Cette organisation spatiale de la commune est favorisée par l’existence de la voie principale qui desserve plusieurs Fokontany et les deux cours d’eau : la Sisaony au Sud et l’Ikopa au Nord. Cependant, les documents techniques tels que le PUDi de la ville d’Antananarivo classent encore la commune parmi les espaces semi-ruraux où la ruralité prend de grandes proportions face à l’urbanisation.

Malgré l’augmentation de la population et l’augmentation en nombre des bâtis résidentiels, Ambohitrimanjaka reste fidèle à ses qualités de commune rurale car plus de la moitié de son espace demeure agricole. La définition des espaces périurbains selon Paul JARGOWSKY (2004), disant que ce sont des « zones qui ont été récemment transformées ou sont en train d’être transformées, de localités repliées sur elles-mêmes en localités qui existent dans une relation continue mais subordonnée à une ville centre importante », serait donc appropriée pour définir en quelques lignes la commune rurale d’Ambohitrimanjaka.

La dynamique spatiale de la commune d’Ambohitrimanjaka est régie par divers paramètres et dans la vision d’une meilleure optimisation de l’espace, des outils de planifications comme le Schéma d’Aménagement Communal (SAC) seraient nécessaires. Et dans l’élaboration de ces outils de planification, il faudrait veiller à exploiter au maximum les potentiels physiques c’est-à-dire optimiser les sols et les potentiels socio-économiques tels que les activités motrices (briqueterie, riziculture, …). Les outils de planification tels que les PUDi, PUDé, ou SAC devraient intervenir pour la maîtrise de l’étalement urbain qui est actuellement qualifié comme étant « anarchique ». Et pour le cas de la petite ville d’Ambohitrimanjaka, améliorer l’aménagement de cette dernière qui est encore dans un état embryonnaire et veiller parallèlement à la préservation des zones agricoles comme il est mentionné dans le PUDi (2004) du Grand Antananarivo. Cet état d’embryon de l’urbanisation d’Ambohitrimanjaka permet encore de planifier au mieux l’aménagement, et ainsi, éviter l’occupation anarchique de son espace.

67

Bibliographie

Ouvrages généraux : 1- BEAUJEU-GARNIER J., (1977), La Géographie urbaine française au cours des 50 dernières années, pp. 61-71.

2- DZIWONOU Y., (2001), Urbanisation et les aménagements urbains en question, Faculté des Lettres et Sciences Humaines Département de Géographie Université de Lomé – TOGO, 11 p.

3- ESOAVELOMANDROSO F. et RAJAONAH, (1990), Des rizières à la ville. Les plaines de l’Ouest d’Antananarivo pendant la première moitié du XXème siècle, in Omaly sy Anio n°29-32, pp. 321-337.

4- GEORGE P., (1970), Dictionnaire de la Géographie, Edition PUF, 4ème édition revue et augmentée, Paris, 510 p.

5- GEORGE P., (1960), Précis de Géographie Urbaine, Edition PUF, Paris, 279 p.

6- HOYAUX A-F., (2011), La pensée géographique de la ville et de l'urbain en France, chapitre 4 de l’ouvrage « La France : Une Géographie Urbaine », Edition Armand Colin, 22 p.

7- LEVY J. et LUSSAULT M., (2003), « Dictionnaire de la Géographie et de l’espace des sociétés », édition Belin, 1034p.

8- Philippe Antoine, (1997), L’urbanisation en Afrique et ses perspectives, Revue «Aliments dans les Villes» de la FAO, 21 p.

Ouvrages spécifiques :

9- ASSEMBLEE NATIONALE, (2015), « Loi n 2015 – 051, portant orientation de l’aménagement du territoire », 17 p.

10- BOGAERT J., (2015), Territoires périurbains. Développement, enjeux et perspectives dans les pays du Sud., Gembloux, Belgique : presse agronomique de Gembloux.

11- GIZ, (2014), « Schéma d’Aménagement Communal, programme germano-malgache pour l’environnement », Elaboration d’un guide pour les commune rurales à Madagascar ; exemple de la région Boeny, 3p.

68

12- HALLEUX J.M., (2015), Les territoires périurbains et leur développement dans le monde : un monde en voie d’urbanisation et de périurbanisation. , Chapitre 3 de « Territoires périurbains : Que faut-il entendre par territoire périurbain ? », pp 43 - 61.

13- LEVY J. et LUSSAULT M., (2013), Mondialisation, périurbanisation et urbanité, 9 p.

14- MONOGRAPHIE DE LA REGION ANTANANARIVO (2003), Ministère de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, juin 2003, 138p.

15- RAZAFINDRAKOTO T., (2015), « Vers un aménagement durable du territoire à Madagascar », power point, 16p.

16- SCHEFFER O., (2011), Villes émergentes, villes mutantes : la théorie des systèmes complexes et de l’évolution appliquée à la modélisation urbaine, mémoire du Master Spécialisé en Création et Technologie Contemporaine, ENSCI, [disponible en ligne], 61 p.

17- VANIER M., (2007), La relation "ville / campagne" excédée par la périurbanisation, Université Grenoble I, Archives-ouvertes HAL, 8 p.

Thèses et Mémoires : 18- OLISOA F., (2006), Mutation de l’occupation des sols dans la commune rurale de Tanjombato, DEA en Géographie, Université d’Antananarivo, Département de Géographie, pp. 49-62.

19- OLISOA F., (2012), Mutation des espaces périurbains d’Antananarivo : population, habitat et occupation du sol, Thèse de Doctorat, Université d’Antananarivo, Département de Géographie, 359 p.

20- RAHARIFALIARIMANANA S., (2012), Une périurbanisation contrastée entre Ampitatafika et Androibe-Antsahadinta, deux communes à l’Ouest d’Antananarivo, Mémoire de maîtrise, Université d’Antananarivo, Département de Géographie, pp. 73-79.

21- RAKOTOARIMALALA R., (2010), Micro-finances et développement rural : cas de la CECAM (Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuels) dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka, Mémoire de licence professionnelle, Département de Sociologie, 112 p.

22- RANDRIAMAHALEO R., (2009), L’extension de la Commune rurale de Sabotsy- Namehana, Mémoire de maîtrise, Université d’Antananarivo, Département de Géographie, pp. 34-71.

69

23- RANDRIANARIVO N., (2009), Mise en place d’une institution de micro-finance dans la commune rurale d’Ambohitrimanjaka, Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de Maîtrise en Gestion, 119 p.

24- RATOVO A., (2017), Evolution spatio-temporelle de l’extension périurbaine a Anosy Avaratra (agglomération tananarivienne), Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Master, Mention Géographie, 87p.

25- RATSIMBAZAFY A., (2007), Un exemple d’aménagement périurbain : cas de Manadriana Antananarivo Avaradrano (Hautes Terres Centrales), Mémoire de Maîtrise, Université d’Antananarivo, Département de Géographie, pp. 68-96.

Webographie

1- L’urbanisation indispensable à la croissance économique, http://www.agencepresse- oi.com

2- D’un espace rural à un espace périurbain, http://www.archives-fig-st-die.cndp.fr

3- Ambohitrimanjaka, http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ambohitrimanjaka

4- Périurbanisation, http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Périurbanisation

5- Mondialisation, périurbanisation et urbanité, http://www.geographie.ens.fr

6- PÉRIURBANISATION, Un processus émergent – Encyclopédie, http://www.universalis.fr/encyclopedie/periurbanisation/

7- Périurbanisation, agriculture et gestion de l'espace, http://www.persee.fr/doc/bagf_0004-5322_1994_num_71_2_173

8- GOLAZ V. et DUPONT V., (2004), « Dynamiques périurbaines : population, habitat et environnement dans les périphéries des grandes métropoles » http://www.ceped.org

70

ANNEXES

71

ANNEXE I : FICHE D’ENQUETE FOKONTANY

1- Localisation dans la commune : - Dénomination du Fokontany :

2- Composition du ménage : - Nombre de ménage : - Moyenne nombre de personne par ménage : - Recensement par catégorie

Homme femme enfant

3- Activités pratiquées par les actifs :

Types Agriculture Briqueterie Services Autres d’activités Description des activités Production et productivité

4- Quel est le taux de scolarisation dans votre fokontany ? 5- Combien d’établissements scolaires votre fokontany possède-t-il ?

72

ANNEXE II : ENQUETE AUPRES DE LA COMMUNE

Dénomination de la commune : Commune rurale d’Ambohitrimanjaka

1- Démographie : - Nombre de la population : - Taux de croissance : - Taux de natalité : - Taux de mortalité :

2- Répartition des activités économiques de la commune (statistiques) :

Secteurs d’activités Agricultures Industrie et Services artisanat Types d’activités Riziculture Pisciculture Autres Briqueterie autres … Nombre d’actifs

Productivité

Cette activité a-t- elle des impacts sur OUI OUI OUI OUI OUI OUI le développement ou ou ou ou ou ou de la commune ? NON NON NON NON NON NON

3- Questionnaires sur les activités de briqueterie : - Est-ce une activité à forte productivité ? - Quels sont les impacts de la briqueterie au niveau :

Social Economique Environnementale

4- Quelles sont les règlementations en vigueur pour cette activité ?

73

ANNEXE III : ENQUETE AUPRES DES BRIQUETIERS

1- Localisation de la briqueterie :

2- Types de briques fabriquées : FOTSY MENA

3- Taux de production :

Types de briques Brique « fotsy » Brique « mena » Briqueterie au bord des fleuves Briqueterie de bas-fond Totaux

4- Où sont principalement vendues les briques que vous fabriquez ?

5- Cette activité suffit-elle pour subvenir à vos besoins ?

6- Pratiquez-vous une activité de contre-saison ?

7- Quel est votre avis concernant la règlementation des activités de briqueterie dans la commune d’Ambohitrimanjaka ?

74

ANNEXE IV

75

76

77

Table des matières

Sommaire ...... i

Résumé ...... ii

Liste des illustrations ...... iii

Liste des Acronymes ...... v

Introduction générale ...... 1

 Première Partie : CONTEXTUALISATION ET DÉMARCHES DE LA RECHERCHE . 3

Chapitre 1 : CONTEXTE ET MÉTHODES DE RECHERCHE ...... 4

A. Localisation et historique de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka ...... 4 1. Localisation de la commune ...... 4 2. Historique de la commune ...... 6 B. Contexte et notions de base ...... 7 C. Démarches de recherche ...... 10 1. Les travaux et recherches bibliographiques ...... 10 a) Les ouvrages traitant l’urbanisation : ...... 11 b) Les ouvrages traitant la périurbanisation à l’échelle mondiale : ...... 13 c) Les ouvrages traitant la périurbanisation dans le Grand Antananarivo ...... 14 2. Démarche et collecte des données ...... 15 Chapitre 2 : LES CONDITIONS GÉOGRAPHIQUES DU MILIEU ...... 17

A. Le support physique de la zone d’étude ...... 17 B. La dimension humaine de la zone d’étude ...... 19 Conclusion de la première partie ...... 23

 Deuxième Partie : AMBOHITRIMANJAKA : ENTRE L’URBANISATION ET LA RURALITE ...... 24

Chapitre 3 : L’ORGANISATION SPATIALE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHITRIMANJAKA...... 25

A. Essai de zonage de la commune d’Ambohitrimanjaka ...... 25 1. Zone à proximité de la voie principale ...... 25 2. Zone intermédiaire ...... 25 3. Zone agricole ...... 26

78

B. Les activités économiques de la commune rurale d’Ambohitrimanjaka ...... 28 1. Le secteur primaire ...... 28 2. Le secteur secondaire ...... 29 3. Les activités de services ...... 30 C. Occupation du sol dans la commune d’Ambohitrimanjaka ...... 30 Chapitre 4 : LA BRIQUETERIE, UN FACTEUR CLE DE LA PERIURBANISATION .. 36

A. Historique, facteurs d’implantation et localisation des activités de briqueterie ...... 36 1. Historique de la briqueterie à Madagascar et à Ambohitrimanjaka ...... 36 2. Facteurs d’implantation ...... 38 B. De l’extraction de l’argile à la vente des briques ...... 38 1. Processus de fabrication ...... 38 2. Vente des briques ...... 42 C. Impacts de la fabrication des briques à Ambohitrimanjaka...... 44 1. Impacts socio-économiques ...... 44 2. Impacts spatiaux et environnementaux ...... 45 Conclusion de la Deuxième Partie ...... 48

 Troisième Partie : LES ENJEUX DE L’ORGANISATION DE L’ESPACE PERIURBAIN A AMBOHITRIMANJAKA ...... 49

Chapitre 5 : LES ACTEURS ET LES OUTILS DE LA PERIURBANISATION ...... 50

A. Le « PCD la commune rurale d’Ambohitrimanjaka », un document de base pour l’aménagement ...... 50 B. Rôles des acteurs à différentes échelles dans l’aménagement et dans le développement local ...... 52 1. La hiérarchie des différents acteurs dans l’aménagement et le développement ...... 52 2. Les politiques et outils dans l’aménagement du territoire à différentes échelles et leurs objectifs ...... 53 3. Les actions entreprises par les différents acteurs de l’aménagement dans la commune d’Ambohitrimanjaka ...... 55 Chapitre 6 : LES PERSPECTIVES POUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL ...... 57

A. Essai d’élaboration d’un Schéma d’Aménagement Communal pour la commune rurale d’Ambohitrimanjaka ...... 57 1. Etudes préliminaires avant l’élaboration d’un SAC pour la commune d’Ambohitrimanjaka ...... 57 2. Essai d’élaboration d’un Schéma d’Aménagement Communal pour la commune rurale d’Ambohitrimanjaka ...... 59

79

B. Les actions à entreprendre pour concilier « urbanité » et « ruralité » ...... 61 1. Préserver les zones à vocation agricole ...... 61 2. Construction ou réhabilitation des infrastructures publiques ...... 62 3. Développement sectoriel ...... 64 Conclusion de la Troisième Partie ...... 65

Conclusion générale ...... 66

Bibliographie ...... 68

Webographie ...... 70

ANNEXES ...... 71

80