Les Oedemeridae Latreille, 1810 De La Faune De France : Clé De Détermination Et Éléments D'écologie Et De Biologie (Coleoptera Tenebrionoidae)
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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/303164295 Les Oedemeridae Latreille, 1810 de la faune de France : clé de détermination et éléments d'écologie et de biologie (Coleoptera Tenebrionoidae) Article · May 2016 CITATION READS 1 1,117 1 author: Sylvain Fadda Naturalia-Environnement 16 PUBLICATIONS 88 CITATIONS SEE PROFILE Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Restoration of Mediterranean grasslands View project Les Anthaxia Eschscholtz, 1829 de la faune de France : clé de détermination et éléments d'écologie et de biologie (Coleoptera, Buprestidae) View project All content following this page was uploaded by Sylvain Fadda on 16 May 2016. The user has requested enhancement of the downloaded file. À paraître… Les Oedemeridae Latreille, 1810 de la faune de France : clé de détermination et éléments d’écologie et de biologie (Coleoptera Tenebrionoidea) Sylvain FADDA Naturalia-Environnement Site Agroparc, rue Lawrence-Durrell, BP 31285, F-84911 Avignon [email protected] Résumé. – Une clé de détermination permettant d’identifier l’ensemble des Oedemeridae de la faune de France est proposée. Des éléments descriptifs, écologiques et chorologiques succincts sont précisés pour chacune des espèces. Summary. – An identification key to all French Oedemeridae is proposed. Short descriptive, ecological and chorological elements are specified for each species. Keywords. – Anogcodes, Calopus, Chrysanthia, Ischnomera, Nacerdes, Oedemera, Stenostoma, Xanthochroina. Introduction la famille, mais non systématique. En France, ce critère est particulièrement marqué dans La récente parution du Catalogue des Coléoptères le genre éponyme Oedemera Olivier, 1789, de France [Tronquet, 2014] a été l’occasion de où les mâles de certaines espèces présentent remarquer que plusieurs familles ne disposaient des fémurs postérieurs plus ou moins dilatés pas de document synthétique permettant (Figure 1). Ceci ne constitue toutefois pas une leur détermination pour la France. C’est caractéristique propre à la famille puisqu’il notamment le cas des Oedemeridae Latreille, s’observe dans d’autres groupes comme par 1810, famille modeste de 38 espèces en France, exemple dans le genre Osphya Illiger, 1807, chez fréquemment observée, pour certaines espèces les Melandryidae. au moins, à la belle saison butinant diverses fleurs et inflorescences. À quelques exceptions près, les adultes sont floricoles polyphages, se nourrissant Si le débutant peut les confondre facilement de pollen et nectar. Les larves sont quant à avec les Cerambycidae dont ils rappellent elles saprophytophages ou saproxylophages, l’habitus, les Oedemeridae en sont pourtant polyphages ou oligophages selon l’espèce. éloignés puisqu’ils appartiennent à la super- famille des Tenebrionoidea, caractérisée Actuellement, la détermination des notamment par la formule tarsale hétéromère Oedemeridae passe par l’incontournable faune 5-5-4. Les Oedemeridae ont le corps étroit, de VÁzquez [2002], qui fait office de référence subparallèle, avec des élytres assez faiblement européenne pour le groupe. S’il permet chitinisés, portant trois ou quatre côtes visibles d’identifier l’ensemble des espèces présentes en et dont la base, plus large que celle du pronotum, France, l’ouvrage cumule néanmoins plusieurs présente des épaules bien marquées. Les élytres écueils pour le débutant. Il est entièrement en de certaines espèces sont par ailleurs rétrécis à anglais, couvre une grande partie de l’Europe, l’apex. Leur appareil buccal est prognathe et les depuis le Portugal jusqu’à la Volga en Russie et antennes de 11-12 articles, longues, filiformes et une partie de la Turquie, et inclut près de 90 à articles allongés, sont insérées devant l’œil ou espèces et sous-espèces. dans son échancrure [Perrier, 1932 ; Ferret- Bouin, 1995]. Le francophone allergique à la langue de Shakespeare pourra utiliser la clé de Mulsant Le terme d’Oedemeridae provient du grec [1885] ou celles de Portevin [1934] voire de « οἶδος μηρος » (oidos miros) signifiant « cuisses Perrier [1932], mais ces ouvrages anciens enflées » [Morin & Ansse de Villoison, 1809]. sont aujourd’hui incomplets et largement Il s’agit en fait d’un caractère sexuel secondaire dépassés d’un point de vue taxonomique. observé chez les mâles dans différents genres de Plus récemment, Allemand [1993 ; 1995] a L’Entomologiste, tome 72, 2016, n° 3 : 141 – 155 Sylvain FADDA consacré deux publications aux genres Nacerdes L’observation des pièces génitales des mâles Dejean, 1834 et Ischnomera Stephens, 1832. n’est pas indispensable pour la détermination en dehors d’un groupe de cinq espèces C’est pourquoi il semble aujourd’hui d’Oedemera. La manipulation s’avère néanmoins intéressant de proposer un document complet relativement aisée. Les mâles se distinguent des dédié à cette famille. femelles par leur dernier segment abdominal fendu sur quasiment l’ensemble de sa longueur, formant deux lobes séparés. L’apex de l’édéage Méthode est facilement visible dès l’entrebâillement de ces lobes et il est alors possible de l’examiner La nomenclature et la liste de référence sont dans de meilleures conditions en l’extrayant issues du Catalogue des Coléoptères de France délicatement à l’aide d’une pince fine, les [Allemand, 2014 ; Tronquet, 2015]. critères étant ainsi bien apparents. Lors de la Les critères permettant d’établir les clés préparation de spécimens, l’édéage peut être dichotomiques et les éléments descriptifs sont laissé fixé à l’abdomen, en position dévaginé. issus de la faune d’Europe de VÁzquez [2002], Toutefois, il est préférable de le détacher pour complétés par Mulsant [1858], Portevin de meilleures observations et comparaisons [1934], Allemand [1993], Allemand [1995], ultérieures et de séparer le lobe médian (en Švihla [1999] et la clé en ligne de Lompe forme de crosse) du tegmen (qui porte les deux [2013]. paramères) dans lequel il est enchâssé. Ces deux Sauf précision, les éléments chorologiques et pièces seront alors collées indépendamment sur écologiques proviennent de VÁzquez [2002] et la paillette (Figure 2). Allemand [2014]. Figure 1. – Mâle d’Oedemera nobilis (Scopoli, 1763), aux fémurs postérieurs dilatés sur une fleur de Ciste, Port- de-Bouc (Bouche-du-Rhône, 13077), le 21-v-2014 (cliché Sylvain Fadda). 142 L’Entomologiste, tome 72, n° 3 Les Oedemeridae Latreille, 1810 de la faune de France : clé de détermination et éléments d’écologie et de biologie (Coleoptera Tenebrionoidea) Figure 2. – Mâle d’Oedemera virescens (L., 1767) préparé avec en dessous, à l’échelle, le lobe médian (à gauche) et le tegmen (à droite), parties apicales orientées vers le bas (trait d’échelle : 2 mm). Dans l’encart : agrandissement × 2, en haut, du lobe médian, face ventrale vers la gauche et du tegmen (en bas), collé sur sa face ventrale, les deux paramères vers le bas. Spécimen collecté à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes, 06127), le 1-vii-2015 (cliché Philippe Ponel). L’Entomologiste, tome 72, n° 3 143 Sylvain FADDA Clés de détermination – Insertion antennaire éloignée des yeux ; des Oedemeridae de France espèce à dominance vert doré ou cuivré, souvent métallique ................... NB : Les taxons entre crochets sont considérés .......... Chrysanthia W. Schmidt, 1844 comme douteux en France. 7. Pronotum subconique ; élytres jamais rétrécis en arrière ; fémurs postérieurs des Clé des genres mâles toujours simples ................ .............. Stenostoma Latreille, 1810 1. Yeux profondément échancrés, insertion Une seule espèce, S. rostratum (F., 1787) antennaire placée sur un tubercule situé dans l’échancrure oculaire ; antennes du mâle – Pronotum distinctement resserré en arrière fortement dentées ...... Calopus F., 1775 du milieu ; élytre plus ou moins rétrécis Une seule espèce, C. serraticornis (L., 1758) vers l’arrière ; fémurs postérieurs des mâles souvent dilatés ... Oedemera Olivier, 1789 – Yeux non ou peu échancrés, antennes insérées directement sur le front ....... 2 Clé du genre Anogcodes Dejean, 1834 2. Tibias antérieurs avec un seul éperon à l’apex, portant parfois une apophyse apicale 1. Antennes de 12 articles, le dernier plus court pouvant être confondue avec un éperon ; que l’avant-dernier (mâles) .......... 2 antennes de 12 articles chez le mâle et de 11 articles chez la femelle .............. 3 – Antennes de 11 articles, le dernier plus long que l’avant-dernier (femelles) ........ 9 – Tibias antérieurs avec deux éperons à l’apex ; antennes de 11 articles chez les deux sexes 4 2. Tibias médians élargis avant le milieu ; 8,5 – 12 mm ...... A. fulvicollis (Scopoli, 1763) 3. Élytres avec 3 côtes visibles ............. ............... Anogcodes Dejean, 1834 – Tibias médians non élargis .......... 3 – Élytres avec 4 côtes visibles, la plus externe 3. Fémurs médians avec une dent visible près souvent située près de la marge élytrale ... de l’apex ........................ 4 ................ Nacerdes Dejean, 1834 – Fémurs médians sans dent visible près de 4. Dernier segment des palpes maxillaires en l’apex, au plus avec un denticule émoussé 6 forme de couteau ou de hachette, sa plus grande largeur plus proche de la base que de 4. Élytres jaunes et noirs, dent des fémurs l’apex ........................... 5 médians longue ; 8 – 12 mm ........... ����������������������������� A. melanurus (F. , 1787) – Dernier segment des palpes maxillaires étroit, subcylindrique, plus large près de l’apex . 7 – Élytres verts, dorés ou bleus, dent des fémurs médians