Vendredi 9 Mai 2008 À 21.00 (Épisodes 1 Et 2) Un Film Écrit Et Réalisé Par Bernard Stora
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EREAU B © BERNARD BAR Un film écrit et réalisé par Bernard stora avec Bernard farcY dans le rôle de charles de Gaulle Vendredi 9 mai 2008 à 21.00 (épisodes 1 et 2) Un film écrit et réalisé par Bernard Stora avec Bernard FARCY dans le rôle de Charles de Gaulle Danièle LEBRUN, Denis PODALYDÈS, Grégori DERANGÈRE, Patrick CHESNAIS, David RYALL, Julien BOISSELIER, Thierry HANCISSE, Gérard LARTIGAU Synopsis Août 1944 Dans Paris libéré, de Gaulle descend les Champs-Élysées en triomphateur. À lui, revient la charge de relever un pays exsangue et nul ne songe alors à contester son autorité. En quelques mois pourtant, l’unité forgée dans la Résis- tance vole en éclat, les querelles partisanes reprennent le dessus. De Gaulle, peu enclin au jeu politique, s’épuise en luttes stériles. Le dimanche 20 janvier 1946, il annonce brutalement sa démission. Sans doute espère-t-il que son départ créera un choc salutaire et que les Français le rappelleront dans les se- maines qui suivent. Mais rien de tel ne se produit. La IVe République s’affermit, le pays se redresse, le souvenir de la guerre s’estompe. Ainsi commence pour Charles de Gaulle ce que l’histoire nommera « la traversée du désert ». Douze ans de solitude, d’espérances déçues et d’amertume. Heureusement, la rédaction de ses Mémoires occupe quotidiennement le Général Pourtant, de Gaulle se morfond. Les rudes affrontements avec Churchill et Roosevelt ont laissé place à la médiocrité de ses adversaires du moment. D’où viendra l’étincelle ? Quel événement, quelle situation imprévue pourra le ramener à la tête du pays ? © Bernard Barbereau Première partie Avril 1969, les Français votent “Non” au référendum. Charles de Gaulle, 78 ans, démissionne de sa charge de président de la République. De même qu’il avait brusquement démissionné, au lendemain de la guerre, le 20 janvier 1946, estimant que les querelles et les calculs politiques rendaient sa tâche impossible. Sans doute espérait-il alors que les Français, mesurant leur erreur, allaient le rappeler. Pourtant commençait, sans qu’il le sache, la traversée du désert, douze années de solitude et de désillusions. Une solitude qui lui était familière depuis les jours terribles de mai et de juin 40 lorsque, sous-secrétaire d’État à la Guerre dans le gouvernement de Paul Reynaud, il préconisait, contre l’avis général, la poursuite du combat… En 1947, de Gaulle crée le RPF, un rassemblement qu’il veut au-dessus des partis. Ce mouvement rencontre à ses débuts un succès foudroyant. De Gaulle parcourt la France en tout sens, expliquant la nécessité d’une pro- fonde réforme des institutions. Mais, passées les victoires électorales, l’en- thousiasme retombe, la parenthèse se referme. Confiné dans sa maison de Colombey-Les-Deux-Églises, de Gaulle attend en vain le sursaut. D’où viendra l’étincelle ? Quel événement, quelle situation imprévue le ramèneront à la tête du pays ? Deuxième partie Hiver 54. Le temps semble s’être arrêté au-dessus du petit village de la Haute- Marne où Charles de Gaulle vit dans une extrême solitude. Chaque mercredi, il se rend à Paris pour y présider le conseil de direction du RPF. Mais l’enthou- siasme des débuts a cédé la place aux rivalités, aux ambitions et aux calculs. La perspective d’un retour au pouvoir devient chaque jour plus improbable. Heureusement, la rédaction de ses Mémoires de Guerre occupe quotidien- nement le Général. L’évocation de ses rudes affrontements avec Churchill et Roosevelt compense-t-elle la pauvre réplique que lui opposent ses adversaires du moment ? L’instabilité ministérielle chronique de la IVe République fragilise l’autorité de l’État. Les événements d’Algérie empoisonnent le climat politique. Face à ce déla- brement, l’éventualité d’un recours à de Gaulle gagne lentement les esprits. Au printemps 1958, un climat explosif règne en Algérie, habilement exploité par les gaullistes. Le 13 mai, prenant d’assaut le bâtiment du Gouvernement Gé- néral à Alger, les manifestants crient d’une seule voix : “Algérie française ! Vive de Gaulle !” De Gaulle se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la République. Appelé à former le gouvernement, il est investi par l’Assemblée nationale à une écrasante majorité. La Ve République est en marche. © Gilles Scarella INTERVIEW BERNARD STORA Ancien assistant de Jean Eustache, de Jean-Pierre Melville, de Gérard Oury ou encore de John Frankenheimer, Bernard Stora alterne régu- lièrement cinéma (Le jeune marié, Consentement mutuel, Un dérange- ment considérable) et télévision (Demain et tous les jours après, Suzie Berton). S’emparant du personnage de De Gaulle, il a construit un film profondément original, mêlant fiction et images d’archives, anecdotes et grands événements pour mieux saisir l’homme derrière l’icône. Un film en forme de souvenirs entremêlés. Explications. “De Gaulle disait lui-même : ‘Tout le monde a été, est ou sera gaulliste’. Il ajou- tait d’ailleurs, avec un brin d’ironie, qu’il n’était pas exclu que le maréchal Pétain l’ait été un peu, lui aussi… En tout cas, le constat est clair : la figure du Général semble immortelle. Aujourd’hui encore, “Je me souviens…” il reste un personnage politique de référence, qui inspire une forme de nostalgie ou de regret, même à ceux qui l’ont com- battu, même aux jeunes générations qui ne l’ont pas connu. Le Grand Charles interroge cette image – pour le moins imposante – et tente de comprendre pourquoi et en quoi cette personnalité a tellement marqué la France et les Fran- çais. Qu’est-ce que cet homme avait d’exceptionnel ? Qui était-il ? Comment a- t-il vécu au quotidien, dans la solitude de Colombey ? Comment a-t-il ressenti les événements historiques dont il fut le témoin et l’acteur ?” À travers la voix off, vous semblez revendiquer une approche person- nelle… Comme vous le savez, c’est Jean-Pierre Guérin, mon producteur, qui est à l’origine du projet. Découvrant La Boisserie en 1979, alors qu’il était journaliste, il s’était de- mandé comment cet homme, qui avait connu un si grand destin, assumé de si gran- des responsabilités, avait pu vivre à Colombey-Les-Deux-Eglises, dans cette demeure austère et froide, pendant les douze longues années qui ont précédé son retour au pouvoir en 1958. J’ai poursuivi sa réflexion et c’est ainsi que j’ai choisi d’ancrer le film autour de cette période charnière baptisée “la traversée du désert”, avec la volonté de per- “Oser faire de la politique” cer, par la fiction et l’imagination, le mystère de l’homme. Si j’ai finalement décidé de dire moi-même le commentaire, c’est pour mieux affirmer l’aspect subjectif du film. Le Grand Charles, ce n’est pas le portrait en pied d’un personnage historique. C’est une approche par petites touches, intuitive. C’est de Gaulle tel que je l’imagine. Quel enseignement de Gaulle a-t-il retiré de cette traversée du désert ? On peut penser - et c’est d’ailleurs l’analyse de l’un de ses fidèles, Jacques Baumel, avec qui nous avons longuement parlé - que de Gaulle a mis à profit son exil forcé pour apprendre à faire de la politique. Quand il démissionne en 1946, c’est un homme © Bernard Barbereau qui a du mal à composer, à arbitrer, à manœuvrer. Il est impatient, parfois brutal. Alors que son retour au pouvoir en 1958 témoigne d’une prodigieuse habileté. La photo- graphie de son premier gouvernement, en 1958, a quelque chose d’invraisemblable : André Malraux voisine avec Guy Mollet, Michel Debré avec Antoine Pinay. Réussir à mettre côte à côte ses partisans et ses détracteurs, c’était tout de même un joli coup ! Le film s’articule autour de cet apprentissage, du combattant intraitable des années 40 au fin politique des années 60. Pour comprendre ce cheminement, divers flash-back viennent éclairer le présent de la traversée du désert. Le premier épisode met en avant le choix de l’exil (en 1940 quand il part, seul, pour Londres ; puis en 1946 quand il quitte le pouvoir) ; le deuxième épisode, au contraire, est l’affirmation d’une présence (face aux alliés pendant la conférence d’Anfa et lors de son retour en 1958). Comment a été élaboré le film ? Début 2003, nous avons commencé à nous réunir pour préciser les contours du projet. Notre petite équipe - les producteurs Jean-Pierre Guérin et Véronique Marchat, Sonia Moyersoen, la directrice littéraire de GMT et moi-même - a travaillé avec beaucoup d’enthousiasme, en liaison avec nos partenaires France 2 et ARTE. Vers le mois de mai, j’ai pu rédiger un premier texte qui nous a servi de conducteur. Dans les mois qui ont suivi, Sonia Moyersoen - dont le rôle a été précieux dans cette aventure - a rassemblé, avec l’aide de Patrick Pesnot (le producteur de l’émission de France Inter « Rendez-vous avec monsieur X »), de l’écrivain Clémence Boulouque et de Véronique Lambert de Guise, spécialiste des archives cinématographiques, une documentation considérable : biographies, mémoires, journaux et magazines, photographies, films, etc. Elle a rédigé des synthèses, des notes, des chronologies de toute sorte dont je pre- nais connaissance au fur et à mesure. Parallèlement, avec Patrick Pesnot, nous som- mes allés interviewer Olivier Guichard (qui, hélas, devait disparaître quelques mois plus tard), Jacques Baumel, Pierre Lefranc, le commandant Flohic, Lucien Neuwirth, Jean Mauriac et d’autres. Fin 2003, j’avais accumulé une telle matière que je ne savais plus par quel bout la prendre. Il était temps de me mettre à écrire… Justement, quel a été le processus d’écriture du scénario ? J’ai rédigé le scénario des deux films en continuité, assez rapidement et dans le plus complet isolement, essayant de faire surgir de ma mémoire ce qui, dans mes lectures ou dans les témoignages que j’avais recueillis, m’avait le plus vivement frappé.