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Les concepts de l’éthique MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.ind1(1)bis.ind1 1 115/10/085/10/08 115:13:545:13:54 Collection « L’avocat du diable » dirigée par Charles Girard Des mêmes auteurs Ruwen Ogien a publié notamment : Le rasoir de Kant et autres essais de philosophie pratique, Paris-Tel-Aviv, l’Éclat, 2003. Penser la pornographie, Paris, PUF, 2003, 2e édition revue et corrigée, 2008. La panique morale, Paris, Grasset, 2004. La philosophie morale (avec Monique Canto-Sperber), Paris, PUF, 2004, 2e édition revue et corrigée, 2006. Pourquoi tant de honte ?, Nantes, Pleins Feux, 2006. La morale a-t-elle un avenir ?, Nantes, Pleins Feux, 2006. L’éthique aujourd’hui. Maximalistes et minimalistes, Paris, Gallimard, 2007. La liberté d’offenser. Le sexe, l’art et la morale, Paris, La Musadine, 2007. Christine Tappolet a publié : Émotions et valeurs, Paris, PUF, 2000. – avec Sarah Stroud, (dir.), Weakness of Will and Pratical Irrationality, Oxford, Clarendon Press d’Oxford University Press, 2003. – avec Luc Faucher, (dir.), The Modularity of Emotions, volume théma- tique du Canadian Journal of Philosophy, supp. vol. 32, Calgary, Calgary University Press, 2008. ISBN : 978 2 7056 6800 6 © 2008, HERMANN ÉDITEURS, 6 rue de la Sorbonne, 75005 PARIS Toute reproduction ou représentation de cet ouvrage, intégrale ou partielle, serait illicite sans l’autorisation de l’éditeur et constituerait une contrefaçon. Les cas stric- tement limités à l’usage privé ou de citation sont régis par la loi du 11 mars 1957. MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.ind2(1)bis.ind2 2 115/10/085/10/08 115:13:545:13:54 RUWEN OGIEN CHRISTINE TAPPOLET Les concepts de l’éthique Faut-il être conséquentialiste ? HERMANN ÉDITEURS DES SCIENCES ET DES ARTS Depuis 1876 MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.ind3(1)bis.ind3 3 115/10/085/10/08 115:13:555:13:55 Collection de philosophie normative contemporaine « Je suis l’adversaire, mon rôle est de contredire. Chaque fois que vous croirez tenir une solution, je serai là pour y jeter du noir. Je vous empêcherai bien de vous endormir dans la certitude, qui est l’inertie de l’intelligence. Cherchez toujours, je viendrai vous secouer de temps en temps. » Le Diable au café, Louis Ménard. Le diable apporte la contradiction. Satan signifi a d’abord l’adversaire ou l’accusateur, et le rôle de l’advocatus diaboli, était d’opposer des objections aux arguments avancés, pour mieux en éprouver la force. L’avocat du diable n’est pas celui qui défend le mal par perversion ou par goût de la polé- mique, mais celui qui impose, contre l’évidence illusoire ou le consensus paralysant, la tenue d’un débat contradic- toire. C’est l’exigence d’argumentation et de confrontation des raisons que cette collection veut promouvoir, en faisant entendre les voix plurielles de la philosophie normative contemporaine, dans les domaines politique et moral, mais aussi juridique, économique et social. Comité scientifi que : Catherine Audard, Charles Larmore, Bernard Manin, Ruwen Ogien, Philip Van Parijs Comité de publication : Magali Bessonne, Speranta Dumitru, Oliver Flügel-Martinsen, Christopher Hanel, Alice Le Goff, Geneviève Rousselière www.editions-hermann.fr MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.ind4(1)bis.ind4 4 115/10/085/10/08 115:13:555:13:55 Sommaire Remerciements ............................................................. 7 Avant-propos ........................................................... 9 1. Aimez-vous les normes et les valeurs ? .................. 27 2. La dichotomie des normes et des valeurs.............. 37 3. Peut-on réduire les valeurs aux normes ? .............. 77 4. Peut-on réduire les normes aux valeurs ? .............. 111 5. Les normes, les valeurs et les trois théories morales 131 6. Le conséquentialisme peut-il être raisonnable ? .... 155 7. Peut-on sauver la déontologie ? ............................ 183 Perspectives ............................................................. 205 Bibliographie ................................................................ 211 Index ............................................................................ 227 MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.ind5(1)bis.ind5 5 115/10/085/10/08 115:13:555:13:55 MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.ind6(1)bis.ind6 6 115/10/085/10/08 115:13:565:13:56 Remerciements e livre est court, mais sa vie embryonnaire fut longue : Cpas moins de sept ans ! Évidemment, pendant cette longue gestation, nos dettes intellectuelles se sont accumu- lées. Nous souhaitons remercier, tout d’abord, le Conseil de Recherche Scientifique du Canada pour avoir financé une partie de nos travaux de recherche. Un grand nombre de personnes ont contribué à alimenter notre réfl exion sur les thèmes de ce livre au fi l de ces années. Nous aimerions ainsi remercier David Bakhurst, Thomas Baldwin, Monique Canto-Sperber, Ryoa Chung, Jonathan Dancy, Axel Gosse- ries, Patricia Greenspan, Bertrand Guillarme, Patrick Savidan, Ronald de Sousa, Noah Latham, Charles Larmore, Daniel Laurier, Stéphane Lemaire, Virginie Maris, Kevin Mulligan, Philip Pettit, Andrew Reisner et Daniel Weinstock pour nos discussions parfois vives, mais toujours construc- tives. Nous sommes particulièrement reconnaissants à Chris- tian Nadeau et à Patrick Turmel d’avoir organisé une table ronde autour de notre manuscrit en mai 2008, à laquelle ont participé, outre les organisateurs, Sarah Stroud, Peter Railton et David Robichaud. Leurs nombreux et judicieux commentaires nous ont ouvert toutes sortes de pistes pour améliorer substantiellement notre texte. Nous avons essayé d’en profi ter autant que nos moyens le permettaient. Enfi n, MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.indSec1:7(1)bis.indSec1:7 SSec1:7ec1:7 115/10/085/10/08 115:13:565:13:56 8 LES CONCEPTS DE L’ÉTHIQUE nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance à Arthur Cohen pour son accueil généreux aux éditions Hermann et à Charles Girard qui nous a convaincu par son enthousiasme que notre livre serait à sa place dans sa collection « L’avocat du diable », à laquelle nous souhaitons longue vie. MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.indSec1:8(1)bis.indSec1:8 SSec1:8ec1:8 115/10/085/10/08 115:13:565:13:56 Avant-propos n peut avoir toutes sortes de raisons de penser que la O liberté d’expression est un bien. On peut aussi se dire que si la liberté d’expression est un bien, il doit exister une obligation morale associée de contribuer à sa promotion, c’est-à-dire à faire en sorte qu’elle soit aussi large et répandue que possible. À première vue, c’est l’attitude la plus rationnelle. Si on pense que la liberté d’expression est un bien et si on a la possibilité d’en avoir plus, comment pourrait-il être rationnel d’en vouloir moins ? Cependant, parmi les philosophes qui considèrent que la liberté d’expression est un bien, certains nient qu’il existe une obligation morale associée de lui donner la plus grande extension possible, de la promouvoir ou de la « maximiser » comme on dit dans le jargon économique. Comment est-ce possible ? N’est-ce pas irrationnel ? Non, disent-ils. C’est plutôt l’idée de « maximiser » la liberté d’expression qui est absurde à leur avis, et dangereuse aussi. Pourquoi ? Leur raisonnement est le suivant. Ceux qui pensent que la liberté d’expression est un bien et que le mieux, c’est de lui donner la plus grande extension possible, pourraient aussi juger que, s’il fallait empiéter sur MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.indSec2:9(1)bis.indSec2:9 SSec2:9ec2:9 115/10/085/10/08 115:13:575:13:57 10 LES CONCEPTS DE L’ÉTHIQUE la liberté d’expression de quelques uns (des ennemis de la liberté d’expression par exemple) pour arriver à ce résultat optimal, ils auraient l’obligation de le faire. Car, pour eux, ce qui compte, c’est le résultat d’ensemble, le plus de liberté d’expression possible dans le monde, quels que soient les moyens qu’il faut parfois utiliser pour y parvenir et quelles que soient nos répulsions personnelles à les employer. C’est précisément pour éviter ce genre de conclusion, jugée moralement répugnante, que certains philosophes considèrent la liberté d’expression comme un bien, tout en niant qu’il existe une obligation morale associée de lui donner la plus grande extension possible1. Ils soutiennent que, même si la liberté d’expression est un bien, il ne faut cependant pas chercher à la promouvoir à tout prix. D’après eux, la seule obligation morale qu’on devrait se reconnaître à son égard serait de ne jamais rien faire personnellement qui pourrait la limiter. En d’autres mots, ce qu’il faut faire, selon eux, du point de vue politique ou moral, ce n’est pas promouvoir la liberté d’expression, mais la respecter personnellement dans chacune de nos actions2, en évitant, par exemple, d’employer la menace ou la force pour faire taire ceux qui défendent des opinions qui nous sont désagréables. Si, en respectant personnellement la liberté d’expression, on contribue à son extension tant mieux. Après tout, si la liberté d’expression est un bien, plus il y en aura et mieux cela sera ! Mais si en respectant personnellement la liberté 1. David Wiggins, Ethics. Twelve Lectures on the Philosophy of Morality, Londres, Penguin Books, 2006, pp. 205-228. 2. Philip Pettit, « Consequentialism and Respect for Persons », Ethics, vol. 100, 1989, pp. 116-126. MMPP CConceptsoncepts ddee ll'e'étteé(1)bis.indSec2:10(1)bis.indSec2:10 Sec2:10Sec2:10 115/10/085/10/08 115:13:575:13:57 Avant-propos 11 d’expression, on ne contribue pas à ce que son extension soit maximale, tant pis pour la maximisation ! Il y a des choses qu’on ne doit jamais faire personnelle- ment, diront-ils, comme porter atteinte à la liberté d’expres- sion, même si en adoptant cette ligne de conduite on risque d’aboutir, fi nalement, à ce qu’il y ait moins de liberté d’ex- pression en général 3.