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COMMÉMORATION DU CENTENAIRE DE À CANNES :

“HONDO, L’HOMME DU DÉSERT” EN 3D ET PLUS ENCORE

Célébration des cent ans d’une icône du cinéma sur la Riviera française

Le 26 mai 2007 est le jour du centième anniversaire de la naissance de John Wayne. Le sondage Harris 2007 sur les plus grandes stars du cinéma américain place la légende d’Hollywood en troisième place. Ce classement est exceptionnel si l’on considère que le dernier film de John Wayne est sorti en 1976 et que la vedette est décédée en 1979.

Pour commémorer le centenaire du héros américain par excellence, le festival de Cannes diffusera cette année, cinquante ans après sa sortie, le seul film en 3D du “Duke”. Il s’agit d’un véritable événement puisque c’est en effet la première fois que le film “Hondo” sera diffusé en 3D en Europe.

La société de Gretchen Wayne (la belle-fille de John Wayne) est en train de procéder à la restauration numérique de plusieurs classiques dans lesquels John Wayne a joué et/ou a produit et que la société Paramount Home Entertainment International s’apprête à sortir en DVD sur le marché européen. Outre “Hondo”, les restaurations incluent l’ancêtre des films catastrophe, “Écrit dans le ciel”, l’émouvant “Aventure dans le Grand Nord”, ainsi que le célèbre western-comédie “Le Grand McLintock”.

La première diffusion à Cannes du film “Hondo” en 3D n’est pas un hasard quand on connaît l’amour de longue date que porte la France aux films hollywoodiens. Elle nous rappelle aussi que ce sont d’anciens critiques devenus réalisateurs, tels que Jean- Luc Godard et François Truffaut, qui ont popularisé la notion de “film d’auteur” : l’idée que les films, tout comme les romans, avaient des auteurs. Et bien que souvent considéré uniquement comme star du cinéma, il n’est pas inutile de rappeler que John Wayne a été un pionner du cinéma indépendant, et qu’il a non seulement joué des rôles mais aussi réalisé et produit des films engagés, avec un véritable point de vue. En 1952, il a fondé la société Wayne-Fellows Productions pour faire des films en toute indépendance et récolter les fruits de son labeur. Après que eut quitté la société, Wayne l’a renommée “Batjac Productions” en référence à la société commerciale fictive Batjack de son long-métrage à succès de 1948 qui se déroulait dans les mers du Sud, “Le Réveil de la sorcière rouge” (pour l’anecdote, la faute d’orthographe de la secrétaire de Wayne, qui avait écrit Batjac au lieu de Batjack, a perduré.)

John Wayne, le héros américain populaire.

Son nom est synonyme d’Amérique. Sa carrière a commencé à décoller pendant la Seconde Guerre mondiale. John Wayne possédait une personnalité à laquelle les gens pouvaient s’identifier. Il était authentique, pas de tromperie sur la marchandise. « La seule chose qu’il changeait entre le dîner familial et le grand écran, c’était sa garde-robe », disait Michael, le fils aîné de John Wayne.

Wayne était originaire des champs de maïs de l’Iowa, dont il avait conservé les valeurs que seul le Midwest américain pouvait offrir, bien qu’il eût déménagé en Californie avec sa famille à l’âge de 2 ans. Il eut la vie dure, d’abord dans la communauté du désert de Palmdale, puis ensuite en banlieue, à Glendale. Le garçon timide que les pompiers de Glendale surnommaient Big Duke quand il passait devant leur caserne en allant à l’école ne se séparait jamais de son chien Little Duke, un terrier Airedale qui l’accompagnait dans tous ses déplacements. Il préférait “Duke” à son prénom, Marion Michael Morrison, et ses amis proches l’appelaient toujours par ce surnom, particulièrement bien choisi pour un garçon qui réussira à intégrer l’aristocratie hollywoodienne.

John Wayne a commencé à travailler dans le cinéma en 1927 en tant que manœuvre et accessoiriste dans les studios de la Fox pendant ses vacances d’été, alors qu’il était étudiant à l’Université de Californie du Sud où il avait pu entrer grâce à une bourse accordée pour ses performances en football américain. C’est à cette époque qu’il est devenu ami avec , un jeune réalisateur qui se faisait un nom en tournant des westerns, des comédies et des drames muets. Ford a été le premier à faire jouer Wayne dans de petits rôles et à le recommander au réalisateur Raoul Walsh pour le rôle principal de “La Piste des géants” (1930), un western tourné en 70 mm. Bien que ce film sorti au début de la Grande Dépression n’ait remporté aucun succès au box- office, il démontrait tout le potentiel de Wayne à l’écran. Ce fut Walsh qui rebaptisa le jeune Marion Morrison du nom de John Wayne.

Dix ans plus tard, après une décennie de films de série B et d’apparitions dans des feuilletons, Wayne atteint enfin le statut de star quand Ford le recrute en 1939 pour jouer Ringo Kid dans “La Chevauchée fantastique”, un classique du western.

De tous les grands du cinéma qui ont un jour crevé le grand écran, rares sont ceux qui brillent encore au firmament hollywoodien. Seule une poignée d’entre eux sont restés dans les mémoires et leurs noms résonnent encore dans le cœur des publics d’aujourd’hui, John Wayne en fait partie. Peu d’acteurs peuvent entrer dans ses bottes, ou dans son Stetson.

Peu à peu, John Wayne est donc devenu une véritable icône de l’art du 20e siècle, le cinéma. Bien qu’il ait joué des rôles d’une grande diversité dans plus de 172 films au cours d’une carrière qui aura duré six décennies, le Duke a avant tout consolidé sa robuste image cinématographique grâce aux westerns et aux fictions militaires, avec des rôles de cow-boy américain et de soldat sans peur et sans reproche. Du haut de son mètre quatre-vingt quinze, avec sa démarche caractéristique, ses répliques laconiques, sa forte personnalité et sa carrure d’athlète, Wayne s’est imposé à l’écran comme un homme d’action qui pouvait s’occuper de lui-même et des autres. Portant un Stetson et des jambières de cuir, un casque de soldat et un bourgeron, une casquette d’officier et un uniforme blanc de la Navy ou un béret vert et une tenue de camouflage, Wayne patrouillait les frontières, éliminant les bandidos et les Indiens tout en conquérant le Far West, ou combattant les Nazis, les forces impériales japonaises ou la guérilla vietnamienne.

Immédiatement après la fin de la guerre, les films américains débarquaient dans les cinémas européens. Dans la plupart des pays occupés par l’Axe, les films hollywoodiens avaient été interdits et nombre de ceux tournés entre 1939 et 1946 avaient John Wayne pour vedette. Durant l’après-guerre, l’identité de leader du “Duke” et l’image qu’il entretenait à l’écran se sont donc consolidées auprès du public européen. Sergio Leone, un jeune réalisateur italien qui avait grandi sous Mussolini et inaugurerait plus tard un nouveau genre de films de cow-boys avec les westerns spaghetti des années 60, avouera avoir été largement influencé par le travail de Wayne.

Durant une vingtaine d’années, John Wayne a tenu des rôles et réalisé des films mémorables, comme en 1948 avec son rôle de capitaine Kirby dans “Le Massacre de Fort Apache” de John Ford et celui de Tom Dunson dans le film de Howard Hawk, “La Rivière rouge”. Pendant cette période fructueuse, Wayne est apparu dans d’autres films de Ford, jouant le capitaine Nathan Cutting Brittles dans “La Charge héroïque” (1949), Sean Thornton dans “L’Homme tranquille” (1952), Ethan Edwards dans “La Prisonnière du désert” (1956) et ainsi de suite. Ce parcours remarquable a été couronné grâce à l’Oscar reçu par le Duke pour son rôle de Rooster Cogburn dans “100 dollars pour un shérif” (1969). Tout long de sa carrière, l’homme, l’image cinématographique et la personnalité publique se sont mêlés dans la conscience mondiale pour former l’icône du héros des films d’action américain.

“Hondo” représente la symétrie parfaite entre l’acteur et son rôle de héros idéal, sans doute parce qu’il est sorti à une époque où, ayant acquis son statut de superstar, Wayne pouvait se permettre de jouer sur son influence au box-office et de prendre le contrôle de ses créations.

“Hondo”

En 1953, le comédien John Wayne commençait à bénéficier du statut de superstar lorsqu’il prit un risque majeur pour son avenir en fondant sa propre société de production. Le Duke adopta également la nouvelle innovation technologique du cinéma, la “3D”, avec son nouveau western “Hondo”, premier et unique film de Wayne utilisant le procédé du cinéma tridimensionnel.

Dans sa nouvelle “The Gift of Cochise”, le célèbre romancier Louis L’Amour décrivait Hondo Lane comme « un homme grand, aux larges épaules et au visage émacié d’un cavalier du désert. Il n’y avait aucune douceur en lui. Sa dureté était enracinée et profonde. Il était sans cruauté mais rapide, ferme et dangereux. S’il existait quelque puits de bonté en lui, il était enfoui et profond ».

Le personnage principal de l’histoire est un éclaireur à cheval métis américain dont le seul compagnon est un chien au mauvais caractère. Ils font la rencontre d’une femme solitaire et de son jeune fils, vivant dans une propriété frontalière au milieu des Apaches en conflit.

L’Amour a par la suite développé sa nouvelle pour en faire un roman qui s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires. Wayne a sans doute admis que le personnage de Hondo Lane reflétait à la perfection sa personnalité cinématographique, ce qui donna envie au comédien d’adapter cette histoire pour le grand écran en 1953.

“Hondo” a été adapté au cinéma par , qui avait écrit le script du film à succès de 1940 “La Fièvre du pétrole”, avec Clark Gable et Spencer Tracy. Wayne et Grant sont vite devenus amis lorsque ce dernier a proposé à Wayne son scénario original “L’Ange et le mauvais garçon” en 1946, que le Duke a apprécié et accepté de produire et de jouer. Grant a réussi à persuader Wayne de le laisser réaliser le film. Grant a aussi écrit le script pour John Wayne dans le rôle nominé aux Oscars du Sgt. Stryker, marine dur à cuire dans “Iwo Jima” et il figure aux génériques des films “Les Comancheros”, “Le Grand McLintock”, “Alamo” et “La Taverne de l’Irlandais”. Le scénariste, ami et collaborateur de longue date de Wayne, a été nominé à l’Oscar de la meilleure adaptation à l’écran pour “Hondo”.

Ce film est le second à avoir été réalisé sous un contrat de production et de rôle avec le régisseur de plateau de Warner Bros., Jack L. Warner. Wayne a conservé les droits et les négatifs des films qu’il a produits selon les dispositions du contrat tant que ceux-ci ont rapporté des bénéfices au studio.

Le premier film réalisé sous ce contrat a été “Big Jim McLain”, en 1952, où Wayne jouait le rôle d’un agent fédéral costaud pourchassant les communistes à Hawaii. Le film a été entièrement tourné dans les îles, où de nombreux films du Duke se déroulent et ont été tournés. Ce film a été un succès financier pour la société de production de Wayne.

“Hondo” a été tourné à Camargo, au Mexique, dans l’état de Chihuahua, à environ 650 km d’El Paso, au Texas. Camargo se situe dans une région sauvage, plantée de buissons de sauge, dont le panorama révèle un ciel bleu et des paysages désertiques, le décor parfait pour cette histoire se déroulant à la frontière de l’Ouest. Il a été tourné dans la chaleur de l’été, de juin à août 1953. C’est le premier film tourné par le Duke au Mexique, bien qu’il y ait voyagé régulièrement depuis des années et qu’il ait eu des amis et des associés dans l’industrie du cinéma mexicain qui, à l’époque, connaissait son âge d’or. Les artistes et les techniciens mexicains étaient aussi qualifiés que n’importe quel Hollywoodien, et parmi eux figuraient des personnes de talent telles que le réalisateur Luis Buñuel. Les techniciens du cinéma mexicain étaient industrieux, de bon caractère et polyvalents, répondant aux besoins de la production de “Hondo”. Ce western a été le premier des sept films produits ensuite par Batjac au Mexique et a marqué le début d’une aventure professionnelle avec ce pays, son industrie cinématographique et ses gens du cinéma.

Le réalisateur de “Hondo”, , né en Australie, romancier et dramaturge, s’est installé à Hollywood en 1927 et a commencé à travailler pour MGM. Farrow a écrit et réalisé plusieurs films à succès en commençant par “La Sentinelle du Pacifique”, “Commandos strike at down”, “La Grande Horloge”, “Vaquero”, “Révolte à bord”, “John Paul Jones” et le film “Le Renard des océans”, de 1955, également avec Wayne. Il a reçu un Academy Award pour avoir coécrit le film primé aux Oscars “Le Tour du monde en 80 jours”. Il a coréalisé “Tarzan s’évade” en 1936 et épousé sa covedette Maureen O’Sullivan, qui jouait le rôle de Jane. L’actrice Mia Farrow est leur fille.

Dans “Hondo”, Wayne et Farrow ont donné à l’actrice son premier grand rôle au cinéma, celui de Mme Angie Lowe. En 1952, Page, alors inconnue, avait remporté un grand succès dans une reprise hors Broadway de “Été et fumées” de Tennessee Williams grâce au rôle d’une vieille fille solitaire du Sud, Alma Wimemiller. Page, que Wayne, vétéran du cinéma, surnommait avec malice “l’actrice de la scène new-yorkaise”, a été nominée à l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour sa prestation dans “Hondo”. Au fil de sa longue carrière, Page a été nominée huit fois aux Academy Awards, remportant enfin la statuette dorée de meilleure actrice en 1986 pour son rôle dans “Mémoires du Texas”.

L’acteur de genre et ami de longue date de Wayne, Ward Bond, incarne Buffalo Baker, personnage de “Hondo”. Wayne et Bond se sont rencontrés alors qu’ils étaient étudiants et coéquipiers à l’Université de Californie du Sud. Les deux footballeurs ont été découverts par John Ford en 1928, qui leur donna de petits rôles dans nombre de ses premiers films, muets ou non. Bond a travaillé dans plus de 200 films, dont des classiques comme “Les Raisins de la colère”, “La Vie est belle”, “Le Massacre de Fort Apache” et “La Prisonnière du désert”. Plus tard au cours de sa carrière, Bond, acteur acharné, a débuté sa propre série télévisée qui a duré de 1957 à 1960, “Wagon train”, où il jouait le rôle du major Seth Adams.

Le comédien qui joue Lennie, l’éclaireur de “Hondo”, était sous contrat avec Batjac et est apparu dans “Big Jim McLain” et “Aventure dans le Grand Nord”. Arness a fait ses débuts au cinéma comme créature du film de science-fiction de 1951 “La Chose d’un autre monde”, réalisé par . Arness a joué pendant longtemps le rôle du marshal Matt Dillon dans “Gunsmoke”, la plus longue série télévisée américaine à ce jour. Le programme de CBS a été présenté au public américain par John Wayne, apparaissant dans le premier épisode de la série en 1955, l’une des rares prestations télévisuelles du comédien du grand écran. “Gunsmoke” a duré jusqu’en 1975.

Michael Pate, comédien australien, venait d’arriver à Hollywood lorsqu’on lui a confié le rôle à contre-emploi du chef apache Vittorio dans “Hondo”. Entre 1950 et 1968, Pate a endossé des rôles de différents types ethniques dans plus de 50 grands films et a effectué 300 apparitions télévisuelles en tant qu’invité vedette. Il est retourné en Australie et a produit et réalisé de nombreux films mais il est surtout connu pour avoir découvert le jeune Mel Gibson dans “Tim”.

Rudolph Acosta joue dans “Hondo” le rôle du guerrier indien Silva. Acteur de renom dans son pays natal, le Mexique, Acosta est apparu dans d’innombrables westerns américains des années 50 et 60, dont “Le Fugitif”, “Salon Mexico”, “La Vengeance aux deux visages”, “La Conquête de l’Ouest”, “Les Quatre fils de Katie Elder”, “Le Retour des sept” et “Pat Garrett et Billy the Kid”.

Lee Aaker incarne dans “Hondo” le jeune garçon Johnny Lowe. Enfant, il est apparu dans des films tels que “La Sarabande des pantins”, “Atomic kid”, “Jeopardy” et “Mr Scoutmaster”. Il est plus connu des téléspectateurs américains des années 50 pour son rôle du caporal Rusty dans la série “Rintintin”.

Paul Fix joue le major Sherry dans “Hondo”. Ami de longue date et professeur de comédie de Wayne, Fix est apparu dans nombre de ses films, dont “Aventure dans le Grand Nord”, “Les Quatre fils de Katie Elder”, “Taikoun” et “L’Amazone aux yeux verts” dont il a écrit le scénario. Fix a atteint une renommée populaire sur le petit écran avec le rôle du marshal Micah Torrance dans la série western “L’Homme à la carabine” (1958- 1963), avec Chuck Connors.

Leo Gordon, dans “Hondo”, interprète Ed Lowe. Poids lourd du cinéma en termes de carrure et de force, Gordon était l’équivalent physique de Wayne, ce qui faisait de lui un adversaire crédible. Gordon, également scénariste, est apparu aux côtés de Wayne dans “Le Grand McLintock”, où il a encore reçu un coup de poing du Duke. Gordon a participé à des films tels que “Le Conquérant”, “Le Rendez-vous de Hong Kong”, “La Nuit du grizzly”, a écrit le scénario original et est apparu dans “Tobruk”, avec Rock Hudson et George Peppard.

Complétant le casting classique, Lassie fait une apparition en tant que Sam, chien galeux de “Hondo”. Le propriétaire et dresseur de la vedette canine, Rudd Weatherwax, a totalement relooké Lassie pour son rôle dans “Hondo”, en lui posant des poils postiches, une fausse cicatrice sur le front et en la rasant pour dissimuler au public le colley connu du monde entier. Lassie a été en vedette de sept longs-métrages, débutant en 1943 avec “La Fidèle Lassie”, avec Roddy Mc Dowell et la jeune Elisabeth Taylor, puis est apparue plus tard dans plusieurs séries télévisées.

Comme indiqué, “Hondo” renonce donc à l’antique règle hollywoodienne consistant à ne jamais travailler avec des enfants ou des chiens. Mais Wayne impose tellement sa présence à l’écran que peu de comédiens, à deux ou quatre pattes, peuvent encore lui voler la vedette. Le Duke défie également le vieil adage de Tinseltown qui dit de ne jamais tuer de chien à l’écran (surtout Lassie !), puisque Sam est tué d’un coup de lance par Silva. Il sera cependant puni, puisque Hondo enverra une lance à Silva et le tuera pendant l’attaque des Indiens.

Hugo Friedhoffer a composé le thème musical western, charmant et joyeux, pour “Hondo”. Friedhoffer a remporté un Academy Award pour sa musique originale du meilleur film de 1947 “Les Plus Belles Années de notre vie” et a été nominé huit fois aux Oscars.

Comme Farrow avait d’autres obligations, les séquences d’action finales de “Hondo” ont été réalisées par John Ford et tournées par le caméraman légendaire Archie Stout, bien qu’aucun des deux n’apparaisse au générique. Ford s’était déjà fait les dents plus tôt dans sa carrière avec des séquences similaires. Dans “Hondo”, le raid des Indiens dans les wagons est une réminiscence de l’attaque des Indiens dans le film qui a fait de John Wayne une star, “La Chevauchée fantastique” de 1939. Avec leurs chutes de chevaux, leurs wagons poursuivis le long d’un lit de rivière asséchée dans une vaste étendue désertique, leurs flèches filantes, leurs militaires à cheval et leurs fermiers pourchassés par des hordes d’Apaches, les scènes d’action de “Hondo” portent l’empreinte de Ford.

“Hondo” offre également une image plus sympathique des Indiens, une tendance d’après-guerre que l’on peut suivre dans les films de Ford “Le Massacre de Fort Apache” et “La Charge héroïque”, et qui fut plus tard célébrée dans des films tels que “La Porte du Diable” et “Broken Arrow”. Le chef apache Chiricahua Vittorio et ses guerriers sont présentés comme des hommes de chair et de sang qui subissent des privations mais réussissent encore à rire et représentent des adversaires de poids. Le point de vue unique de “Hondo”, ayant vécu avec les Apaches et mi-Indien lui-même, lui permet de comprendre leur mode de vie indigène. Il déclare son besoin de retrouver la “squaw” à laquelle il avait été marié, morte prématurément. Vittorio est présenté comme un guerrier noble mais féroce qui a perdu de nombreux fils à cause des visages pâles mais qui réussit encore à communiquer avec eux. C’est un être humain bienveillant, comme le démontre la relation de Vittorio avec Angie Lowe et son enfant. Johnny Lowe possède par essence deux pères adoptifs, Hondo et Vittorio, qui lui apprennent à devenir un homme.

Buffalo Baker annonce « ce sera la fin des Apaches » et Hondo répond : « Oui, la fin d’un mode de vie. Dommage, il était bien. »

“Hondo” est sorti la même année qu’un autre chef-d’œuvre, celui de George Steven “L’Homme des vallées perdues”. Les deux films comportent des similarités mais sont néanmoins très différents. Dans les deux cas, un cavalier solitaire parcourt un avant-poste désert, venant en aide à une jeune femme, un père et un jeune garçon influençable. Dans “Hondo”, il s’agit d’un père absent, d’une femme et d’un jeune garçon. Alors que le personnage de Shane est un chevalier blanc mythique et un ange vengeur, Hondo Lane, incarné par Wayne, est un véritable homme de l’Ouest endurci qui vit avec les Indiens. Dans “L’Homme des vallées perdues”, l’histoire d’amour est entre l’enfant (Brandon De Wilde) et Shane (Alan Ladd). Dans “Hondo”, elle se passe entre Mme Lowe (Page) et Hondo (Wayne). Les décors servent également différemment les deux histoires. Les paysages verdoyants bucoliques de Grands Tetons apparaissant dans “L’Homme des vallées perdues” contrastent violemment avec le désert brûlé par le soleil de “Hondo”. Dans “L’Homme des vallées perdues”, les propriétaires de ranch constituent la menace ; dans “Hondo” ce sont les Indiens, qui défendent leur mode de vie. Shane ne pourra jamais faire partie de la communauté des fermiers et, après s’être débarrassé des méchants et avoir rétabli l’ordre, le bandit doit retourner à la nature sauvage. Au contraire, on peut supposer que Hondo épouse Mme Lowe et fait alors partie de la communauté des fermiers.

“Hondo” trouve sa place auprès du public contemporain avec son thème sous- jacent de mère célibataire abandonnée par son mari et survivant dans un environnement hostile. Cet excellent film parle aussi de métissage, de guerre, de perte des êtres chers, de bravoure, de multiculturalisme et de génocide. Mais il est aussi et avant tout, très simplement, un grand classique de ce genre si populaire qu’est le western, avec ces batailles de cow-boys face aux Indiens.

“Hondo” relie de nombreux éléments de la carrière et de la vie de Wayne : son personnage de western surhumain, sa société formée d’amis comédiens, sa collaboration avec son mentor John Ford, son amour pour le Mexique et ses habitants, ainsi qu’un respect profond et perpétuel pour les Indiens. En outre, “Hondo” démontre à quel point John Wayne, mieux connu comme acteur mais également pionner du cinéma indépendant en tant que producteur et réalisateur, était un innovateur du cinéma qui a su incorporer des technologies d’avant-garde aux films qu’il a créés.

“Hondo” en 3D

Le premier film en trois dimensions, “Jim the Penman”, a été présenté au public en 1915 par Edwin S. Porter qui, élément intéressant, a créé le premier western populaire reconnu comme tel, “L’Attaque du Grand Rapide”, en 1903. Au fil des années, de nombreuses méthodes ont été employées pour diffuser les films en 3D.

Le long-métrage se déroulant dans la jungle, “Bwana Devil” est sorti en 1952 au cinéma Paramount d’Hollywood (palais du cinéma aujourd’hui connu sous le nom du cinéma El Capitan), inaugurant l’ère du film en 3D. Tinseltown a pris le train en marche et, de 1953 à 1955, a réalisé 50 films en 3D. Diffusé pour la première fois en novembre 1953, “Hondo” est un important film en 3D, bien qu’il soit sorti sur le tard par rapport à la mode de la 3D.

La 3D s’est développée en réponse à l’émergence de la télévision au début des années 1950, qui a porté le divertissement dans des millions de foyers. La fréquentation des cinémas a alors connu un déclin et Hollywood a cherché à concurrencer le petit écran en offrant au public une nouvelle expérience cinématographique dont il ne pouvait pas bénéficier chez lui afin d’attirer de nouveau les spectateurs au cinéma.

Le format 3D est souvent considéré comme un gadget du cinéma mais ses fonctions ne se limitent pas à des effets de rapprochement (comme lorsqu’un objet est lancé vers l’écran pour créer un effet spectaculaire). La plupart du temps, la 3D a utilisé la profondeur de champ comme élément à part entière dans la narration du film. La profondeur de champ, distance entre les objets les plus proches et les plus éloignés, dont la mise au point est très nette, tend à entraîner les spectateurs au cœur de l’action. Au lieu d’être plates et en deux dimensions, les scènes paraissaient alors plus réelles et les personnages, la nature et les objets apparaissaient en trois dimensions.

Dans “Hondo”, la scène la plus amusante en 3D est le combat au couteau entre le guerrier apache Silva et Hondo. En outre, la 3D prend tout son intérêt lorsque les Indiens envoient des flèches et que les soldats tirent des coups de feu directement vers la caméra. Mais la technique de la 3D est également utilisée avec efficacité dans des scènes plus courtes et plus intimes, comme celle du dîner dans la cabane avec Wayne, Angie Lowe et Johnny, qui donne l’impression aux spectateurs de pouvoir partager le repas avec les personnages.

Comment fonctionne la 3D ?

Un film en trois dimensions est fait à partir de deux caméras surdimensionnées et imbriquées disposées l’une à côté de l’autre lors de l’enregistrement d’une action. Le procédé de la 3D fonctionne lorsque deux projecteurs associés (un à gauche et un à droite) projettent des images séparées à l’écran à travers des filtres polarisants. Un écran argenté maintient la polarisation et lorsque le spectateur porte des lunettes spéciales sans gris, il bénéficie d’une profondeur de champ exceptionnelle. On peut dire que le procédé IMAX et les hologrammes sont nés de la 3D.

Wayne souhaitait tourner en Warnercolor et en utilisant le nouveau procédé 3D dans des endroits du Mexique jamais vus auparavant. Jack L. Warner était dès le départ si enthousiaste concernant ce procédé qu’il a déclaré vouloir faire tous ses films en 3D. Warner Bros a produit et remporté des succès avec de tels films, comme le film d’horreur “L’Homme au masque de cire”, le film-mystère d’Hitchcock “Le Crime était presque parfait” et le western “L’Attaque de la Rivière rouge”.

Tourner un film en 3D dans un désert reculé, brûlant et poussiéreux, avec des caméras volumineuses a constitué une expérience mémorable pour la société de production. Les caméras étaient difficiles à manipuler, surtout dans les scènes en mouvement. L’équipe devait souvent s’arrêter de travailler car les caméras craignaient la chaleur intense, la poussière, le vent et la pluie, ce qui a entraîné des retards de tournage. Les éclairages et les caméras nécessaires étaient imposants et lourds et devaient être transportés à la main par l’équipe mexicaine vers certaines mesas reculées et lieux de tournage en extérieur.

“Hondo” est d’abord sorti en 3D et a été diffusé pendant une semaine dans de grandes villes choisies. Toutefois, Warner Bros. a retiré par la suite les tirages 3D et les bobines utilisées pour la sortie générale étaient donc au format habituel en deux dimensions. Les propriétaires de cinémas trouvaient le procédé de projection peu pratique et les recettes de diffusion ne suffisaient pas pour couvrir les dépenses supplémentaires engagées pour de telles installations, ils préféraient donc diffuser le film dans le format habituel.

À l’époque de la sortie de “Hondo”, le public s’était lassé de la folie de la 3D et le nouveau procédé Cinémascope de diffusion sur grand écran a remporté un plus grand succès auprès du public et des spectateurs pendant la décennie suivante.

“Hondo” au 21e siècle… et à Cannes !

“Hondo” a été tout d’abord restauré à l’occasion de sa sortie en VHS en 1995 par le fils aîné de l’acteur, , alors président de Batjac Productions. Michael a passé la plus grande partie de sa jeunesse sur les plateaux de tournage de son père, travaillant dans de nombreux domaines différents. Il a gagné ses lettres de noblesse et a figuré au générique du film “Alamo” comme producteur-adjoint. En tant que président de Batjac, Michael a par la suite produit nombre des films de son père.

Après avoir acquis le statut de propriétaire de Batjac Productions, Gretchen Wayne était déterminée à poursuivre les rêves de son mari en mettant sur le marché les films de John Wayne détenus par la société. Avec le temps, la technologie numérique lui a permis de faire ce que Michael avait toujours voulu. Elle a résolument et minutieusement restauré “Hondo”, “Écrit dans le ciel”, “Le Grand McLintock” et “Aventure dans le Grand Nord” et tous sont à présent disponibles en DVD (dès le 5 juin 2007 en France, grâce à l’éditeur Paramount) et diffusés à la télévision dans le monde entier et dans sept langues différentes. Cela peut paraître simple mais la difficulté d’exécution a été exacerbée par une inondation dans les caves de Batjac au début des années 90, qui a détruit de nombreux éléments originaux. Avec l’extraction trichrome, des programmes bêta de technologie numérique et la ténacité de Gretchen, les films ont heureusement été restaurés pour les fans de John Wayne du monde entier.

L’entreprise de la restauration des négatifs originaux pour l’œil droit et l’œil gauche en vue d’une diffusion cinéma en 3D s’est révélée dantesque. Après une analyse et un examen attentifs, les négatifs originaux se sont avérés de piètres candidats à cette opération mais une restauration numérique pouvait remplir les objectifs de Batjac et satisfaire les fans de John Wayne de façon plus efficace.

Après des heures de travail et le déploiement de multiples techniques numériques pour la correction des couleurs et l’élimination des poussières, le film est clair, propre et net sur grand écran, en 3D et en 2D, et ce en dépit des pellicules endommagées du négatif original, remplacées dans les années 50 par des internégatifs obtenus à partir des extractions trichromes originales. Le spectateur averti peut-il faire la différence entre les originaux et ces séquences lors de la diffusion, surtout en 3D ? On peut en douter ! Le film “Hondo” restauré en version 3D est magnifique. Le public a l’impression de dîner avec John Wayne lorsqu’il s’assoit pour déguster un plat préparé par Geraldine Page et il se sent en danger lorsqu’une flèche indienne file vers lui ! Préparez-vous à un film divertissant et captivant sur fond d’histoire d’amour entremêlée de scènes d’action avec cow-boys et Indiens.

Le plus intéressant dans l’histoire est qu’aujourd’hui la 3D revient en force. De nombreux films ont été réalisés en 3D dans les années 50 comme gadgets pour tenter d’éloigner le public de la télévision (qui menaçait le cinéma à l’époque) et de le ramener dans les salles de cinéma. Aujourd’hui, la 3D connaît un renouveau dans un effort similaire pour ramener le public au cinéma et l’éloigner de la haute définition qu’offre le Home Cinéma.

À Cannes, le spectateur utilisera des lunettes actives Polaroïd blanches (très différentes des lunettes passives rouges et vertes en carton utilisées par le passé) pour voir les débuts européens de “Hondo” en 3D. En 1953, le film en 3D n’a été diffusé que dans trois cinémas aux États-Unis, puis à la télévision en 1991 grâce à la vente de lunettes 3D dans des magasins de proximité.

Il s’agit d’un événement sans précédent et le public aux lunettes blanches participera à une expérience unique et sans égale !

Les DVD signés “Batjac Productions” très bientôt en France grâce à Paramount Home Entertainment …

Outre “Hondo”, “L’Homme du désert”, “Écrit dans le ciel”, “Aventure dans le Grand Nord” et le western-comédie “Le Grand McLintock” (sortie en France le 5 juin 2007), Batjac Productions ressort également en Europe (via Paramount Home Entertainment) des DVD remasterisés numériquement d’autres films produits par John Wayne mais dans lesquels il ne jouait pas, comme le western en noir et blanc et en couleurs “” de William Wellman (1954) avec , le cultissime “Sept hommes à abattre” (1956) de avec et (deux DVD sortant le 31 mai en France), le thriller “” de 1956 avec Kramer et , ou encore “Les Pillards de Mexico” de John Farrow avec (1953).

Aujourd’hui encore, l’héritage de Wayne persiste à l’écran, le meilleur de son œuvre résistant à l’épreuve du temps. Son image plus qu’authentique d’un homme d’action qui ne compte que sur lui-même est encore mentionnée et citée en exemple dans des livres, des films, à la télévision, dans les milieux militaires et policiers. Vingt- huit ans après sa mort, John Wayne continue à inspirer les cinéphiles du monde entier en leur donnant envie de crier : « Selle ton cheval et c’est parti !!! » Celui qu’on surnomme “Le dernier des géants” est sans aucun doute une véritable légende hollywoodienne…

Basés à Los Angeles, Luis I. Reyes et Ed Rampell sont journalistes et historiens du cinéma. Reyes a coécrit Hispanics in Hollywood, tandis que Rampell est l’auteur de Progressive Hollywood. Ensemble, Reyes et Rampell ont cosigné Made In Paradise, Hollywood’s Films of Hawaii and the South Seas et Pearl Harbor in the Movies, deux ouvrages qui couvrent de nombreux films de John Wayne.

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