FONDS DES ÉTABLISSEMENTS NICOLAS GÉLIOT & FILS FRAIZE Et PLAINFAING
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ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DES VOSGES 54 J FONDS DES ÉTABLISSEMENTS NICOLAS GÉLIOT & FILS FRAIZE et PLAINFAING (1895-1974) Répertoire numérique détaillé établi par Delphine LELARGE assistante qualifiée de conservation du patrimoine sous la direction d’Isabelle CHAVE, conservatrice du patrimoine, directrice des Archives départementales des Vosges Épinal, 2010 LELARGE Page 1 19/02/2010 Le papier en-tête de la première page est consultable sous la cote 8 Fi 730 sur la base « Iconothèque » des Archives départementales des Vosges. LELARGE Page 2 19/02/2010 Introduction Historique Nicolas Géliot, industriel originaire de Bourgogne, s’installe en 1835 à Plainfaing pour y fonder un petit empire industriel textile dans la Haute-Vallée de la Meurthe. Il fait l’acquisition du vieux moulin d’Habeaurupt pour installer sa toute première filature à force hydraulique. L’usine est officiellement mise en route en 1837. En 1849, Nicolas Géliot rachète la papéterie de Plainfaing qu’il transforme en filature, entreprend la construction du tissage de la Croix des Zelles, puis achète en 1855 les tissages de Noirgoutte, situés tous deux à Plainfaing. L’extension des établissements N. Géliot et fils se poursuit en direction de Fraize. L’industriel fait construire à Fraize en 1857 une nouvelle usine, qu’il équipe avec d’importantes machines fournies entre autres par la maison André Kœchlin de Mulhouse. Il introduit en 1860 la machine à vapeur en complément de la force hydraulique existante. L’ensemble de ces machines comprend une ouvreuse, plusieurs batteurs, des cardes, des bancs d’étirage, des bancs à broches et des renvideurs mécaniques. Nicolas Géliot décède le 5 août 1873 à Plainfaing. La succession des établissements est assurée par son épouse, Marie-Rose Deparis, ses enfants Henri, Adrien, Louis et Marie-Berthe Géliot et par son gendre Émile Gillotin, qui devient le directeur général de la firme. La société N. Géliot et fils est donc créée en 1874. En 1873, le tissage de Noirgoutte est entièrement dévasté par un incendie. Il est en totalité reconstruit. En 1874, le tissage de la Truche de Plainfaing vient se rajouter à la firme Géliot. Ce tissage fut créé en 1847 par P. Dollfus. Le développement continue avec l’acquisition, en 1883 du tissage des Graviers de Plainfaing ; le tissage de la Croix des Zelles est agrandi et celui d’Habeaurupt modernisé en 1888. En 1889, après la suppression du libre-échange, la firme Géliot monte véritablement en puissance. La manufacture des Aulnes de Fraize est ainsi créée et officiellement mise en action en 1891. Elle comprend 458 métiers de 58 000 broches et deux machines à vapeur. Le rachat des tissages de Saulcy-sur-Meurthe en 1894 propulse la firme Géliot aux premiers rangs des firmes textiles des Vosges. Établissements N. Géliot et fils en 19051 Filatures Tissages Usines Effectifs Nombre de Usines Effectifs Nombre de broches métiers Fraize Fraize Les Aulnes 436 57 980 Les Aulnes 395 458 Le Village 348 23 280 Plainfaing Les Faulx 206 25 300 Les Zelles 248 414 Plainfaing Graviers 364 380 Habeaurupt 154 17 000 Noirgoutte 310 384 Le Village 106 9 500 La Truche 181 252 Saulcy-sur-Meurthe 320 428 Totaux 1 250 133 060 1 818 2 316 1 POULL (Georges), L’Industrie textile vosgienne 1765-1981, [Rupt-sur-Moselle], chez l’auteur, 1982, p. 332 [Arch. dép. Vosges, in 4° 3310]. LELARGE Page 3 19/02/2010 Les premières crises apparaissent à partir de 1891 avec l’incendie de la filature d’Habeaurupt, puis celui de la filature de Fraize en 1899. Ces deux usines furent reconstruites quelques années plus tard. En 1905, les entreprises sont touchées par des grèves générales. Les usines sont dans l’obligation de fermer leurs portes pendant quelques mois. En 1909, la Société change à nouveau ses statuts pour devenir une société anonyme sous le nom S.A. « Nicolas Géliot et fils ». Le capital de l’entreprise est réparti entre les héritiers Géliot mais aussi entre de grands noms de l’industrie tel que J. Gros de Wesserling en Alsace. La première guerre mondiale n’épargne pas les usines. Le tissage de Saulcy-sur-Meurthe et la filature des Faulx ont été détruits par des incendies et le manque de maind’œuvre se fait ressentir. L’entre-deux-guerre est aussi difficile, les usines sont obligées de chômer quelques heures par semaine, voire fermer provisoirement comme les tissages de la Croix des Zelles et d’Habeaurupt en 1939. Après la Seconde guerre mondiale, les tissages de Noirgoutte et des Aulnes sont rénovés et les productions reprennent de façon importante à la suite de nombreuses commandes pour les colonies françaises. L’expansion n’est que de courte durée en raison des déclarations d’indépendance des pays colonisés. Les fermetures vont se succéder rapidement : Les Fougères ferment en 1956, La Croix des Zelles et Les Graviers en 1963 ; la filature des Aulnes en 1965. Le groupe Boussac entre alors au capital de l’entreprise, pour devenir actionnaire majoritaire en 1966, mais sans résultat. Les fermetures reprennent. La filature d’Habeaurupt ferme en 1968. La totalité du groupe est liquidé définitivement en 1970 et l’usine de Noirgoutte, dernière usine du groupe, est totalement fermée en 1971, marquant la fin d’un empire industriel vosgien. Nicolas Géliot en parallèle mena une carrière politique d’abord locale, en tant que maire de Plainfaing. Il fut élu à plusieurs reprises, de 1852 à 1873. Il fut également élu député des Vosges de 1867 à 1872 et conseiller général du canton de Fraize de 1855 à 1871. Provenance du fonds Le fonds 54 J des établissements Nicolas Géliot et fils est entré aux Archives départementales des Vosges en mars 1989 lors du dépôt des archives communales de Fraize. Nature et intérêt du fonds Ce fonds présente un intérêt historique et économique très important. Nicolas Géliot a véritablement révolutionné la Haute-Vallée de la Meurthe par l’installation de ses usines marquées par une croissance économique importante. Les archives conservées aux Archives départementales ne représentent qu’une infime partie du fonds mais elles laissent entrevoir l’impact de l’activité Géliot à Plainfaing et Fraize. Le fonds mesure environ 6 mètres linéraires. Avis aux chercheurs Une importante partie du fonds N. Géliot et fils est actuellement (2010) conservée à la mairie de Plainfaing (Voir inventaire sommaire en annexe 4). LELARGE Page 4 19/02/2010 Conditions de communicabilité Les délais de libre communicabilité des archives publiques, énoncés par les articles L. 213-1 et 213-2 du Code du patrimoine, modifié par la loi n°2008-696 du 15 juillet 2008, ont été appliqués, par extension, à ce fonds. Aussi, Le fonds est-il intégralement communicable. LELARGE Page 5 19/02/2010 Bibliographie BAUMONT (Michel), « L’industrie dans la région de Saint-Dié », Annales de Géographie, n°261, vol. 46, 1937, p. 254-256. BAUMONT (Michel), « La région de Saint-Dié », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 62e année, 1937, p. 53-72 [Arch. dép. Vosges, JPL 719]. DURR (Patrice), « Grève de 1905 à Fraize, Plainfaing et Saulcy-sur-Meurthe » Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 104e année, n°LXXXI, 1978, p. 107-141 [Arch. dép. Vosges, JPL 719]. FLAYEUX (G.), abbé, La Vallée de la Haute-Meurthe, Saint-Dié, 1905, 224 p. [Arch. dép. Vosges, in 8° 2557]. POULL (Georges), L’Industrie textile vosgienne 1765-1981, [Rupt-sur-Moselle], chez l’auteur, 1982, p. 329-334 [Arch. dép. Vosges, in 4° 1349, 3310]. RENOLLEAU (Antoine), « Population et mono-industrie dans la Haute-Vallée de la Meurthe », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 104e année, vol. LXXXI, 1978, p. 77-105 [Arch. dép. Vosges, JPL 719]. THOUVENIN (Monique), « Aperçu de l’industrie du coton et des fibres alliés dans le massif vosgien et sa périphérie », Revue géographique de l'Est, année 1979, t. XIX, n 3-4, 1979, p. 215-236 [Arch. dép. Vosges, JPL 721]. LELARGE Page 6 19/02/2010 Sources complémentaires Archives départementales des Vosges Série E dépôt Archives communales déposées Archives communales de Fraize Edpt 184/1 S 2 Établissements Géliot : plans et croquis des installations (1913-1926). Archives communales de Plainfaing Edpt 356/2 F 1 Situation industrielle (1839-1899). Edpt 356/1 K 7 Élections législatives (1848-1913). Edpt 356/1 K 8 Elections cantonales (1848-1913). Edpt 356/1 K 9 Élections municipales (an X-1871). Série M Administration générale 20 M Établissements insalubres, incommodes ou dangereux (1808-1939). 20 M 14 Usines à gaz de M. Géliot à Fraize (1864-1867). 20 M 22 Tuerie de M. Géliot à Planfaing (1884-1888). Série U Justice 4 U Justices de paix (1791-1958) 4 U 13/121 Travail. – Nicolas Géliot et fils à Plainfaing : règlement intérieur (1946). 4 U 13/122 Sociétés. – Création, modification et dissolution : statuts, actes divers (1874-1947). Nicolas Géliot et fils à Plainfaing (1874-1898). Archives nationales, site de Paris LH Fonds de la Légion d’honneur LH/1106/67 Nicolas Géliot, officier de la Légion d’honneur Mairie de Plainfaing, Vosges 1 S 1-13 Comptabilité (1835-1913). 1 S 14-36, 38 Personnel (1835-1975). 1 S 37 Patrimoine (1972-1975). Voir Annexe 4 LELARGE Page 7 19/02/2010 Plan de classement 54 J J 1-22 Siège social, Plainfaing, [XIXe s.]-1959. 1-20 Biens financiers, immobiliers et matériels ([XIXe s.]-1956) 21-22 Personnel (1937-1959) 54 J 23-155 Filature des Aulnes, 1895-1974. 23-61 Biens fonciers, immobiliers et matériels (1900-1973) 62-110* Production (1902-1974) 111-155 Personnel (1895-1963) 54 J 156*-187* Filature de Fraize, 1899-1966. 156*-159* Production (1907-1953) 160*-187* Personnel (1899-1966) 54 J 188-191 Filature d’Habeaurupt, Plainfaing, 1921-1928.