LE MONDE ÉCONOMIE

LE MONDE EMPLOI MARDI 10 AVRIL 2001

EUROPE BOUSSOLE

Hanna Gronkiewicz Waltz, ancienne Le PIB turc L’économie 5,9 OFFRES D’EMPLOIS présidente de la Banque nationale 3,9 turque b Trois études se sont efforcées de mesurer l’impact économique b Banques, assurances p. XI de Pologne, demeure d’un établissement d’enseignement supérieur, avec des méthodes b Gestion et administration p. XII et XIII assume l’une asphyxiée d’évaluation très différentes... (page VIII) b Marketing p. XIV des quatre –6,1 par un b Les genèses tortueuses de deux nouvelles b Industrie p. XV vice-présidences 19981999 2000 système écoles d’ingénieurs à Marseille (page IX) b High-tech p. XVI et XVII de la BERD bancaire entaché de fraudes b Pour Henry Mintzberg, professeur de b Carrières internationales p. XIX (page IV) (page V) management, l’importance de la valeur pour b Collectivités territoriales p. XX et XXI l’actionnaire empêche de traiter les clients b Conseil p. XXII comme des êtres humains (page X)

La remise à l’ordre du jour de la vaccination Fièvre aphteuse : a en Europe souligne l’absence de contrôle Le coût de la fièvre sanitaire mondial l’addition va être salée epuis que les Etats-Unis « Nos entreprises sont aujourd’hui avait déjà été mise en défaut lors La température monte en sont malades, nombre globales, mais le monde ne s’est pas de la maladie de la vache folle, d’observateurs se per- doté de systèmes ad hoc. Le marché quand Bruxelles s’était opposé à D dent en conjectures devient complètement incontrô- Paris désireux de maintenir l’em- quant à l’impact du malaise améri- lé… » L’Organisation mondiale de bargo sur la viande de bœuf impor- cain sur l’économie européenne. la santé (OMS) n’exerce aucun tée de Grande-Bretagne, quelques Depuis février, un deuxième front contrôle sur les animaux, l’Organi- mois avant la recrudescence de la s’est ouvert : l’épizootie de fièvre sation mondiale du commerce maladie. La crise de la fièvre aph- aphteuse. Au Royaume-Uni, elle (OMC) n’est pas habilitée à juger teuse donne à nouveau des raisons pourrait provoquer une crise éco- de la nocivité des produits en circu- de douter du bien-fondé des mesu- nomique d’ampleur quasi compara- lation. Quant à l’Office internatio- res bruxelloises contre la vaccina- ble à celle liée au ralentissement nal des épizooties (OIE), il n’est tion prises en 1991. Les députés américain ! Les estimations des doté d’aucun pouvoir de sanction. européens s’en sont fait l’écho le ESTIMATION DES PERTES coûts directs mais aussi, et surtout, Faute de garde-fous, la propaga- 5 avril en demandant une remise indirects gonflent de jour en jour. tion de la fièvre aphteuse enraye la en cause de cette politique. Selon une étude du cabinet Pri- machine économique. Sans man- En un an, les deux crises alimen- 59 000 ANIMAUX ABATTUS cewaterhouseCoopers, elle pour- quer, par conséquent, de faire tres- taires frappant les éleveurs rait faire perdre au pays entre 2,5 saillir les gouvernements. En Gran- n’auront peut-être pas seulement ENVIRON 50 MILLIONS DE FRANCS et 8 milliards de livres (26 à 84 mil- de-Bretagne déjà, où le premier servi à améliorer le sort des maqui- D’INDEMNITÉS liards de francs), ce qui représente ministre britannique, Tony Blair, a gnons – le cours du cheval est 3 À 4 MILLIARDS DE FRANCS entre 0,3 et 0,8 point de croissance repoussé les élections législatives. reparti fortement à la hausse – et, À L'EXPORTATION du PNB de la Grande-Bretagne. Le symptôme touche évidemment potentiellement, peut-être celui Des conséquences identiques à cel- l’Union européenne, où la crise des fabricants de vaccins. Elles aphteuse les (évaluées à 0,7 %) que provo- fournit de nouveaux arguments auront aussi, il faut l’espérer, le querait un atterrissage brutal de aux opposants de la Politique agri- mérite d’introduire plus de raison l’économie américaine. cole commune (PAC), d’une part, dans un secteur qui n’a guère Au sein de l’Union, les dernières mais aussi aux adversaires d’une besoin d’apprenti sorcier. estimations réalisées par Bruxelles plus grande intégration européen- chiffrent à 170 millions d’euros le ne en général. La Commission Annie Kahn coût d’indemnisation des éleveurs. En France, où les pertes sont pour l’instant limitées si on les compare à ce qui se passe outre-Manche, le manque à gagner à l’export s’élève- rait déjà à quelque 4 milliards de francs ! Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi supporter un tel désastre alors que des vaccins existent et que la fièvre aphteuse ne présente aucun risque pour l’homme, et n’est guère mortelle pour les ani- maux ? La vaccination contre la fiè- a vre aphteuse est bannie dans de nombreuses parties du monde et en Europe en particulier. Car un animal vacciné ne peut plus être exporté aux Etats-Unis ou au Les offres d’emplois Japon. Dans l’état actuel des tests, il est, en effet, impossible de distin- guer une bête vaccinée d’une bête porteuse du virus de la maladie. Importer un animal malade aurait évidemment pour conséquence LES CRAINTES DES CONSOMMATEURS ET LES EMBARGOS MODIFIENT INÉGALEMENT… quasi inéluctable de contaminer des troupeaux entiers. Ces der- niers, certes, survivraient, mais … LES VENTES DE VIANDES… …ETLEURPRIX après avoir fait perdre presque une Consommation des ménages fin mars 2001/fin mars 2000 Cours au 3 avril 2001/3 avril 2000 année de production aux éleveurs. en volume Economiquement, il avait donc été admis qu’il était plus rentable de BŒUF – 14,7 % JEUNE BOVIN –25% de qualité ne pas vacciner. +22% CHEVAL POULAIN +37% La logique de ce raisonnement VEAU – 5,7 % atteint ses limites dès lors qu’une VACHE LAITIÈRE –15,5% MOUTON – 39,8 % bête malade apparaît dans le paysa- AGNEAU +23% ge européen. Une catastrophe qu’il PORC –1,3% devait être possible d’éviter grâce PORC CHARCUTIER +42% VOLAILLE +3,3% à la mise en place de contrôles ABATS –29,7% POULET +30% stricts. Mais ceux-ci n’existent pas. Comme l’affirme avec force Hen- ry Mintzberg, professeur de mana- Demandez notre supplément Infographie : Le Monde - Source : Ofival/Ministère de l’agriculture gement à l’université McGill : www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17483 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 10 AVRIL 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Enquête sur Proche-Orient : la guerre qui ne dit pas son nom l’Angolagate b Depuis la formation du gouvernement Sharon, il y a un mois, l’Intifada s’est transformée a Les juges demandent en guerre larvée b Chaque jour, aux mortiers palestiniens répondent roquettes la levée et obus israéliens b Les deux camps s’installent dans un conflit meurtrier de longue haleine

du « secret-défense » CHAQUE JOUR, les armes lour- contre les colonies de peuplement et res, a cédé la place à une forme de contacts politiques israélo-palesti- des tonnent : mortiers, hélicoptères l’armée dans les territoires de Cisjor- guerre qui ne dit pas son nom. Les niens ne sont pas rompus pour sur des documents d’assaut, chars et mitrailleuses. danie et Gaza. De part et d’autre, on Palestiniens ciblent les colonies et autant. Le ministre des affaires étran- Depuis exactement un mois qu’il utilise quotidiennement des armes les postes de Tsahal. Les Israéliens gères du gouvernement de coalition saisis au Quai d’Orsay exerce le pouvoir, le premier minis- qui, jusqu’alors, n’avaient jamais été s’en prennent à tous les symboles Likoud-travaillistes, Shimon Pérès, a tre israélien, Ariel Sharon, a choisi la employées avec cette fréquence militaires de l’Autorité palestinien- rencontré certains des collabora- manière forte pour répondre à la dans les territoires. L’Intifada, et son ne : c’est le camp de Yasser Arafat, le teurs de Yasser Arafat, notamment. a REUTERS Ces notes des services guérilla que les Palestiniens mènent cortège de manifestations populai- chef de l’Autorité, qui est visé. Les Mais ces maigres conversations, destinées à faire taire la violence, HÔTEL DE VILLE de renseignement n’ont donné aucun résultat. Sous le portent sur les dessous choc des combats, les Palestiniens paraissent s’être soudés derrière Coulisses des ventes d’armes Yasser Arafat. Ariel Sharon, de son côté, semble largement soutenu par à l’Angola l’opinion israélienne. Chacun des de Paris camps en présence donne l’impres- sion d’être prêt à soutenir une lon- Bertrand Delanoë (photo) et ses a La DGSE, la DST gue et meurtrière guerre d’usure, adjoints prennent peu à peu possession dont les Etats-Unis se tiennent soi- des 7 kilomètres de couloirs de l’Hôtel et les RG dressent gneusement à distance. de Ville de Paris et de ses bureaux aux A Beyrouth, onze ans après la fin placards et aux classeurs vides. Le mai- de l’ homme d’affaires d’une autre guerre, intellectuels et artistes étaient réunis pour confron- re et son équipe commencent à tailler Aracadi Gaydamak ter des mémoires divergentes sur le dans les dépenses quotidiennes de la drame libanais. municipalité, dont ils veulent réduire le des portraits train de vie. Jean Tiberi est resté dans Lire pages 2, 29 les appartements du maire jusqu’au contradictoires et notre éditorial page 17 dimanche 8 avril. p. 6

Lire page 9 f www.lemonde.fr/israel f www.lemonde.fr/paris Pourquoi tant Elizabeth Teissier, docteur en sociologie, ascendant astrologie « JE SUIS RAVIE que ce soit terminé, et épuisée. la création d’une chaire d’astrologie à la Sor- soulevé des objections méthodologiques et des cri- d’abstentions ? Comme après un accouchement. » Toujours bonne et il est à craindre qu’elle se servira de son tiques de fond. » Mais la question n’était pas de impeccable, crinière rousse sur tailleur gris, l’as- diplôme pour renforcer cette cause. » Jean se prononcer sur le statut scientifique de l’astro- « POUR DES MECS comme trologue Elizabeth Teissier rayonne. Sous les ors Audouze, astrophysicien et directeur du Palais logie. Michel Maffesoli, le directeur de thèse a moi, franchement, qu’est-ce de la Sorbonne, elle a soutenu, samedi 7 avril, sa de la découverte, partage cette crainte, et d’Elizabeth Teissier, a rappelé qu’il ne s’agit que ça va changer ? » Michel, trente- thèse consacrée à la « Situation épistémolo- avait demandé, sans succès, au président de « pas d’une science, mais d’un fait social qui REUTERS trois ans, chômeur, est lillois, du gique de l’astrologie à travers l’ambivalence l’université Paris-V le report de la soutenance mérite examen ». Il confesse cependant qu’un quartier de Fives. « En 95, j’ai encore fascination/rejet dans les sociétés postmoder- et la présence d’astronomes au sein du jury. chapitre, consacré aux médias, sur les COUPE DAVIS voté Mauroy. Dans mon quotidien, j’ai nes ». Le président du jury, Serge Moscovici, D’autres scientifiques jugeaient au contraire 900 pages résumant dix ans de travail de l’an- pas senti le changement. Ensuite, j’ai s’apprête à l’oindre. « Germaine Elisabeth Han- « contre-productif » de faire de l’astrologue cienne conseillère astrale de François Mit- mis des bulletins blancs… Maintenant, selmann », commence-t-il, aussitôt interrom- une martyre de la science. On sait maintenant terrand et d’autres grands de ce monde, consti- La victoire je n’y vais plus du tout. » A Lille pu : « Teissier, je m’appelle Elizabeth Teissier ! », que Mme Teissier ne sera pas professeur d’uni- tue un « dérapage » puisqu’il laisse libre cours comme dans d’autres grandes villes, dit l’impétrante, plus soucieuse de son pseudo- versité : il aurait fallu, pour qu’elle y prétende àla« passion » peu compatible avec la raison en 275 jeux le taux d’abstention, pour la pre- nyme que des usages académiques. Le prési- avec une chance de succès, qu’elle obtienne les universitaire. La victoire en cinq sets de Nicolas Escu- mière fois, a dépassé 50 % aux muni- dent reprend : « Le jury, après vous avoir enten- félicitations du jury. Le « show » de sa consœur a en tout cas réga- dé (photo) face au Suisse George Bastl, cipales. Dans une série en cinq due, vous déclare digne du titre de… – une hésita- « Nous ne sommes pas des censeurs, prévient lé un apprenti sociologue – « elle se croyait chez dimanche 8 avril, au terme d’un match volets, dans la capitale du Nord - Pas- tion, puis, presque inaudible – …docteur en socio- Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de la revue Dechavanne ». S’il n’était déjà accaparé par sa de-Calais, à Val-de-Reuil (Eure), La logie, avec mention très honorable. » Tonnerre de l’AFIS. L’illusionniste Uri Geller aussi aurait le thèse, il se fendrait bien d’une étude sur l’entrée de folie, a permis aux joueurs français Courneuve (Seine-Saint-Denis), Mar- d’applaudissements et éclairs des flashes mas- droit de présenter une thèse de sociologie. Mais ce en Sorbonne de l’astrologue de Télé 7 jours.La d’obtenir leur qualification pour les seille (Bouches-du-Rhône), Vaulx- quent la sortie du jury par une porte dérobée. n’est pas parce qu’il s’agit de sociologie qu’on réputation de l’illustre université n’est, selon lui, demi-finales de la Coupe Davis. Le nom- en-Velin (Rhône), Le Monde revient La veille, l’Association française pour l’infor- peut tolérer des âneries scientifiques. » Autour pas en péril. « Depuis mille quatre cents ans, elle bre de jeux disputés lors des cinq mat- sur cette nouvelle abstention. mation scientifique (AFIS), présidée par l’astro- des petits fours, il tente de convaincre l’unique en a entendu, des sottises, et elle en entendra ches de cette rencontre – 275, un physicien Jean-Claude Pecker, membre de membre du jury à ne s’être pas éclipsé que la d’autres. » Sur le perron de la Sorbonne, Eliza- Lire page 12 l’Académie des sciences et professeur au Collè- Sorbonne vient de se faire piéger. Patrick Tacus- beth Teissier sourit aux photographes. record pour le groupe mondial – témoi- ge de France, avait publié une mise en garde : sel, épistémologue, n’a pas d’états d’âme : gne de la volonté des participants à ne f www.lemonde.fr/lille « Depuis des années, Elizabeth Teissier réclame « Nous avons examiné ce texte en profondeur, Hervé Morin jamais accepter la défaite. p. 26 Tempête sur POINT DE VUE le téléphone Vivre la diversité culturelle par Jean-Marie Messier A mondialisation reste, rang de naïf, voire de cynique défen- sa logique même, ne se transforme alors avec uniformisation, et unifor- dans notre pays, une espè- dant sans vergogne de sombres inté- en une machine à broyer les cultu- misation avec américanisation. ce d’épouvantail. Défen- rêts mercantiles. res nationales ou régionales. Et que, « L’horreur culturelle » nous guette- Ldre, fût-ce avec nuances, Mais derrière ce débat économi- sous l’influence de grands groupes rait-elle, tapie dans l’ombre de la les vertus économiques de l’ouvertu- que se profile une autre inquiétu- de communication de plus en plus fameuse « horreur économique » re des frontières vous relègue au de : celle que la mondialisation, par « globaux », mondialisation ne rime qui eut tant d’écho à l’intérieur de nos frontières et jusqu’aux confins de Porto Alegre ? LING FEI Je le dis d’entrée : ma philosophie personnelle m’incitera toujours à ENQUÊTE être un adepte enthousiaste de la diversité, du métissage et du multi- MICHEL BON culturalisme. J’ai, de plus, la convic- Avoir 20 ans tion que ces valeurs, en vérité, sont TROIS ANS après l’ouverture à la déjà à l’œuvre. Moins d’ailleurs mal- au Japon concurrence du marché européen du gré ou contre la mondialisation que, téléphone, les faillites se multiplient précisément, grâce à elle. Comme 1. Génération Shibuya parmi les nouveaux opérateurs. Les au temps de la Renaissance qui vit groupes historiques comme France circuler en Europe les hommes, les Short ultracourt ou mini-jupe rose, Télécom, que préside Michel Bon, biens, les idées et les œuvres, pour maquillage pastel ou charbonneux : les tirent profit de cette hécatombe. le plus grand profit de la civilisation « minettes » de Shibuya, à l’ouest de humaine, je crois qu’à l’échelle du Lire page 18 monde la période actuelle d’ouver- Tokyo, sont les figures de proue de cet- ture peut être extraordinairement te jeunesse japonaise qui fuit le confor- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; féconde si nous le voulons assez. misme de la compétition. Enquête en Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Là où certains redoutent l’unifor- quatre volets. p. 14 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; misation, je vois au contraire vibrer Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; un monde plus divers, plus ouvert, International...... 2 Aujourd’hui ...... 25 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; plus tolérant. Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; France...... 6 Météorologie-Jeux...... 28 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société...... 9 Culture ...... 29 Lire la suite page 15 Régions ...... 12 Guide culturel ...... 31 M 0147 - 410 - 7,50 F Horizons ...... 14 Carnet...... 33 Entreprises...... 18 Kiosque ...... 34 est prési- Jean-Marie Messier Communication...... 20 Abonnements ...... 34 dent-directeur général de Vivendi 3:HJKLOH=UU\ZUV:?a@e@l@a@k; Tableau de bord ...... 21 Radio-Télévision ...... 35 Universal. 2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001

PROCHE-ORIENT Tandis que, politique et diplomatique, depuis tes sur un bureau du Fatah et deux symboles de l’Autorité palestinienne zones peuplées pour éviter des sur le terrain, on assiste à une escala- l’élection d’Ariel Sharon au poste de postes de police palestiniens dans la viserait à diviser les rangs palesti- représailles contre les civils. Mais le de israélo-palestinienne qui ressem- premier ministre de l’Etat juif il y a bande de Gaza, en riposte au tir, par niens, mais semble aboutir au résul- problème des tireurs plus ou moins ble à une dérive vers un conflit à deux mois. b L’ARMÉE ISRAÉLIENNE les Palestiniens, d’obus tombés près tat contraire. b L’AUTORITÉ PALESTI- contrôlés reste difficile à maîtriser. long terme, rien ne bouge aux plans a tiré, dimanche 8 avril, des roquet- d’une colonie. b CE CIBLAGE des NIENNE a interdit les tirs à partir des (Lire aussi notre éditorial page 17.) Israël et les Palestiniens s’enfoncent dans un conflit de longue haleine Des échanges d’obus de mortier et des tirs de roquettes ont eu lieu, dimanche 8 avril à Gaza, dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre d’usure, favorisée par l’absence de toute perspective de reprise des négociations. Les Palestiniens réclament toujours une protection internationale

JÉRUSALEM s’agit d’une lente et inexorable déri- ses relations dans les milieux pétro- soit quelque 55 % de tout le Sur le plan intérieur, Ariel Sharon re leur Etat qu’à détruire le leur, en de notre correspondant ve vers un conflit à longue échéan- liers, moins sensible que son prédé- Congrés, demandaient dans une n’est pas plus inquiété. Elu avec avançant des revendications inac- Durant sa campagne électorale, ce, où chacun tentera de survivre cesseur aux charmes israéliens, lettre à la Maison Blanche de rééva- 62,5 % des votants, score déjà excep- ceptables. Privés de perspectives, il avait dit qu’il ne négocierait malgré les coups de l’autre. Symp- ont dû déchanter : le soutien amé- luer la politique américaine à tionnel dans une démocratie parle- ils ont décidé de faire le dos rond, jamais sous « la terreur », exigeant tomatiquement, les colons qui ont ricain à Ariel Sharon est quasi sans l’égard de l’Autorité palestinienne, mentaire, il donne l’impression comme s’ils espéraient mieux tenir de Yasser Arafat, outre des actes élu Sharon estiment qu’il n’en fait conditions, illustré par le récent et suggérant une série de sanctions d’avoir, depuis, encore accentué son la distance que leurs voisins. concrets sur le terrain, un solennel pas assez, l’accusant déjà de s’ap- rare veto de Washington à une financières ou politiques, comme, avance. Hormis quelques rares grou- Dans cette atmosphère morose, engagement verbal à arrêter les prêter à trahir. Les autres voient résolution du Conseil de sécurité notamment, la fermeture du pes de pacifistes tentant, sans grand Ariel Sharon innove à peine. Décidé violences. Et depuis, Ariel Sharon, dans l’Intifada et dans le blocage des Nations unies demandant l’en- bureau de représentation palesti- succès, de protester contre les boucla- à répondre coup pour coup, voire à élu depuis deux mois et entré en qui en résulte une réédition de la ges des territoires, les constructions prendre l’initiative, il a autorisé l’ar- fonction depuis trente jours, n’en période Shamir, lorsqu’il y a dix dans les colonies, ou les assassinats mée, contrairement à son prédéces- a pas bougé, avec l’approbation de ans le premier ministre de l’époque Quatre cent soixante-dix morts depuis septembre « préventifs » de Palestiniens accusés seur, à ajuster sa riposte avec plus la grande majorité de la popula- s’employait surtout à ne rien faire, de se livrer à des actes terroristes, de liberté sans pour autant lui lais- tion israélienne, de droite comme tentant d’éviter de toutes forces les Un Palestinien a été retrouvé mort, tué par plusieurs balles d’arme aucune voix ne s’élève. Le Parti tra- ser carte blanche. Aux tirs d’armes de gauche. négociations qui devaient conduire automatique, près de Ramallah, en Cisjordanie, après un échange de vailliste qui participe à la coalition automatiques ou aux obus de mor- Certes, des contacts entre Israé- à la conférence de Madrid. tirs, dimanche 8 avril, entre des soldats israéliens et des Palestiniens gouvernementale se tait, comme se tiers palestiniens qui, désormais, liens et Palestiniens ont été mainte- armés, ont indiqué des sources médicales palestiniennes. Il n’était taisent ceux de ses responsables qui tombent régulièrement sur les colo- nus, notamment au niveau des UN PLAN ? pas impliqué dans les affrontements, selon des témoins. Ce décès por- étaient opposés au gouvernement nies de la bande de Gaza ou sur des appareils de sécurité, afin d’explo- Est-ce la stratégie d’Ariel Sha- te à 470 le nombre des personnes tuées depuis le début de la seconde d’union nationale. Le Meretz, deve- kibboutz à l’intérieur d’Israël, répon- rer les voies de reprise des négocia- ron ? Malgré les paroles apaisan- Intifada, le 28 septembre 2000 : 385 Palestiniens, 71 Israéliens, 13 Ara- nu le leader de l’opposition avec ses dent des roquettes ou des canonna- tions ; certes, aussi, Shimon Pérès, tes de Shimon Pérès assurant que bes israéliens et 1 Allemand. seuls dix députés, se tait tout autant, des dirigées contre les postes de ministre travailliste des affaires le nouveau premier ministre est Par ailleurs, trois hommes masqués ont tué, dimanche, un Arabe incapable de dégager une alternative police ou les locaux du Fatah ; aux étrangères, a récemment rencon- déterminé à ne pas quitter la scène israélien dans la ville cisjordanienne de Toulkarm. Une faction du à la politique du premier ministre. « menaces terroristes » et aux atten- tré, à Athènes, Saëb Erekat et Nabil de l’Histoire sans faire la paix, per- Fatah a revendiqué l’assassinat dans un communiqué, déclarant que tats répliquent des assassinats pré- Chaath, tandis qu’Omri Sharon ren- sonne ne sait si, au-delà de quel- Ma’moun Freij était un collaborateur. – (AFP, Reuters.) NOUVEAUTÉ ventifs ou, seule véritable nouveau- dait secrètement visite à Yasser Ara- ques grandes phrases, Ariel Sha- La dernière étude du Centre té depuis Ehoud Barak, des enlève- fat pour lui transmettre un messa- ron a un plan, c’est-à-dire sait ce pour la paix de l’université de Tel- ments commis à l’intérieur même ge de son père ; certes, enfin, des qu’il est prêt à concéder pour envi- voi d’observateurs sur le terrain. nien à Washington. « Il est temps, Aviv donne les raisons de ce mutis- des frontières de l’Autorité palesti- députés travaillistes et du parti sager de recevoir. A en juger par Depuis, l’administration améri- écrivaient les congressistes, que la me : à travers leurs réponses aux nienne. Ces informations font enco- Meretz (laïque de gauche) ont fait quelques commentaires acerbes, caine a vivement critiqué les projet direction palestinienne parle et agis- questions posées, une forte majori- re les gros titres des journaux, mais le voyage de Gaza, pour démontrer beaucoup en doutent. d’extension des colonies et les se contre les actes persistants de vio- té d’Israéliens expriment fonda- leur publication routinière leur a que tout lien n’était pas rompu. Pour le moment, cependant, meurtres ciblés perpétrés contre lence et de terrorisme, faute de quoi mentalement leur désarroi devant ôté une bonne part de leur capacité Mais, dans l’ensemble, rien ne bou- rien ne le menace. Les Palestiniens des Palestiniens. Mais au même elle devra assumer le changement l’échec des négociations menées d’émotion. Une guerre qui dure ge. Plus qu’une escalade avec ses qui espéraient beaucoup de l’arri- moment, quatre-vingt-sept séna- significatif de nos relations qui en par Ehoud Barak à Camp David et n’est jamais excitante. ruptures de rythme et ses explo- vée à la Maison Blanche du texan teurs et deux cent neuf membres résultera. » Du Sharon presque à Taba, convaincus que les Palesti- sions inattendues de violence, il George Bush, réputé, à cause de de la Chambre des représentants, dans le texte. niens cherchent moins à construi- Georges Marion En ciblant les symboles de l’Autorité, Ariel Sharon vise en vain à diviser les Palestiniens UNE FILLETTE palestinienne d’un an et depuis l’entrée en fonctions du premier abouti il y a quelques jours aux rencontres négociations du statut définitif des territoi- du Conseil de sécurité de l’ONU pré- demi et cinq autres Palestiniens ont été bles- ministre Ariel Sharon visent des symboles israélo-palestiniennes d’Athènes et de Tel- res palestiniens » sont les deux autres exi- voyant l’envoi de tels observateurs, sés, dimanche 8 avril, près de Bethléem, en de l’appareil sécuritaire palestinien, ont Aviv (Le Monde du 6 avril) –, la « métho- gences palestiniennes. M. Chaath ne voit rien de bien concret à Cisjordanie, lors de heurts entre manifes- pour objectif de diviser l’adversaire. « Vai- de » Sharon demeure « l’escalade », note l’horizon. La condamnation par Washing- tants palestiniens et soldats israéliens. Ces ne stratégie, qui aboutit au résultat exacte- ce conseiller de M. Arafat. Le premier RIEN DE CONCRET ton et par Paris de la colonisation israélien- derniers, attaqués à coups de pierres, ont ment contraire à celui escompté, commen- ministre israélien considère qu’en exi- « C’est un package deal pour le retour au ne et de « la dérive militaire » évoquée par tiré des balles réelles et caoutchoutées. La te Nabil Chaath, ministre palestinien de la geant des Palestiniens « l’arrêt des violen- calme et à la négociation de paix », précise le ministère français des affaires étrangè- fillette a été touchée alors qu’elle se rendait coopération internationale. En concen- ces »,il« démontrera aux Israéliens qu’il M. Chaath. « Alors même que c’est nous qui res traduit peut-être, dit-il néanmoins, avec sa famille dans le village d’El Khader, trant les tirs, les bombardements et les accu- est celui qui peut assurer leur sécurité et sommes les agressés, nous ne sommes pas « un sentiment de mécontentement vis-à-vis non loin de là, ont indiqué des témoins sations sur l’Autorité palestinienne et son que, sans une telle sécurité, il n’y aura pas disposés, souligne-t-il, à arrêter les violen- de la politique d’escalade israélienne » qui palestiniens et des sources médicales. Par président, en diminuant les tirs sur la popu- de négociations politiques ». ces et à attendre pour voir ce que fera Sha- autoriserait un certain espoir. ailleurs, dans la soirée, l’armée israélienne a lation civile pour cibler l’Autorité, les Israé- Les Palestiniens, enchaîne M. Chaath, ron, qui n’offre, par ailleurs, aucune pers- Après une rencontre, dimanche, avec lancé des roquettes sur un bureau du Fatah, liens croient pouvoir diviser. Le résultat en disent, pour leur part : « Oui à l’arrêt des pective ni aucun espoir politique », puis- M. Arafat au Caire, le secrétaire général le mouvement du président de l’Autorité est que personne, à l’heure actuelle, ne s’op- violences et à la reprise des négociations, qu’il propose au mieux un nouvel accord de la Ligue arabe, Ismat Abdel Méguid, a palestinienne, Yasser Arafat, et sur deux pose à l’Autorité. Je crois que jamais le sou- mais nous voulons que soient réglées les intérimaire. Quant aux observateurs inter- déclaré que des contacts allaient être pris postes de police, à Beit Lahia, dans le nord tien à l’Autorité n’a été aussi grand qu’à questions qui sont à l’origine de l’Intifada et nationaux réclamés par les Palestiniens, ils dans les prochains jours pour une nouvel- de la bande de Gaza, blessant légèrement l’heure actuelle », ajoute M. Chaath, joint de l’explosion actuelle, à savoir l’arrêt total permettraient de mettre fin à une situa- le réunion du Conseil de sécurité de l’ONU un policier et quatre civils. D’après des sour- par téléphone à Gaza. de la colonisation, surtout à Jérusalem, par- tion dans laquelle Israël, dit-il, est « juge et qui serait invité à se prononcer à nouveau ces israéliennes, c’était en représailles au tir ce qu’elle est constamment à l’origine de vio- partie à la fois », et de garantir un « mini- sur l’envoi d’observateurs. M. Arafat a de quatre obus de mortier près du kibboutz L’« APPLICATION DES ACCORDS » lences », la fin du « bouclage qui isole la Cis- mum de sécurité et de protection aux Palesti- déclaré pour sa part un « plan de mobilisa- de Nahal Oz, à quelques centaines de Pour l’heure, et bien que « certaines voix jordanie de Gaza et nous interdit toute niens, ce qui permettra le retour à la négo- tion internationale » pour faire aboutir les mètres de la bande de Gaza. en Israël réclament un dialogue avec les ouverture aux marchés arabe et internatio- ciation ». demandes palestiniennes. Pour les Palestiniens, les bombarde- Palestiniens » – ce qui, conjugué aux « pres- nal. L’application des accords déjà conclus Après que les Etats-Unis ont mis il y a ments israéliens, comme tous ceux qui sions » européennes et américaines, a et l’élaboration d’un calendrier pour les quelques jours leur veto à une résolution Mouna Naïm

Attentats, raids aériens et arrestations Le risque d’une révolte militarisée de plus en plus coupée de ses racines JÉRUSALEM quant la réaction de plus en plus « Cependant, précisait prudem- tête couverte d’une cagoule, une posée en échange de leur compré- b 6 février : Ariel Sharon est élu de notre correspondant massive des soldats israéliens. ment le leader palestinien, la plu- demi-douzaine de jeunes gens, hension. Mais sans succès. premier ministre d’Israël (62,5 % Le débat a été long, informel et Les tirs perpétrés par des hom- part de ces tireurs sont des hommes mélange de « Rambos » et de mili- Quoi qu’il en soit, il est patent des voix). souvent violent. Mais, après plu- mes armés depuis le village palesti- disciplinés. » tants nationalistes, expliquaient que les affrontements de plus en b 14 février : un chauffeur de car sieurs mois de tâtonnements et de nien de Beit Jala, dans la banlieue Insistant sur le fait que la Palestine qu’indépendants de toute structu- plus fréquents entre l’armée israé- palestinien tue huit Israéliens avec discussions douloureuses, il a fallu de Bethléem, contre le quartier en devenir n’avait pas d’« armée re politique formelle ils avaient lienne et les combattants palesti- son véhicule à un arrêt d’autobus. se rendre à l’évidence : affronter juif de Gilo, à Jérusalem-Est, ont régulière » et que la société était tra- décidé de ne plus laisser impunies niens ont profondément changé b 4 mars : un attentat à la bombe les forces israéliennes sur le ter- ainsi suscité de violentes réactions versée de « groupes divers », Moham- les attaques israéliennes. Quelques l’aspect de l’Intifada. Aux manifes- fait quatre morts en Israël. rain militaire était inutilement coû- israéliennes, à la mitrailleuse lour- med Dahlan, responsable de la sécu- jours plus tard, Amira Haas, autre tations massives des débuts a suc- b 7 mars : le premier ministre teux. Au début de l’Intifada, per- de ou au canon ; il en est allé de rité préventive dans la bande de journaliste de Haaretz particulière- cédé un ersatz de guérilla dans prend la direction d’un sonne, à vrai dire, n’avait décidé même avec les tirs dirigés contre la laquelle la population palestinien- gouvernement de coalition qui du choix des armes, en dépit des colonie israélienne de Psagot, à ne, lasse et solidaire à la fois, ne inclut à la fois les travaillistes et commentaires a posteriori du partir de maisons d’El-Bireh, ville Conversation téléphonique entre Arafat et Colin Powell joue plus qu’un rôle marginal, aug- des formations d’extrême droite. ministre palestinien de la commu- attenante à Ramallah. mentant d’autant le danger d’une b 20 mars : Ariel Sharon nication, Imad Faloudji, expli- Le président de l’Autorité, Yasser Arafat, s’est entretenu par télé- révolte militarisée de plus en plus rencontre le président américain, quant doctement, début mars, UN ERSATZ DE GUÉRILLA phone, dimanche 8 avril, avec le secrétaire d’Etat américain, Colin isolée de ses racines. George Bush, à Washington. devant l’auditoire d’un camp de Il a fallu plusieurs semaines pour Powell, « notamment de l’escalade militaire, des agressions israéliennes b 28 mars : Israël lance des raids réfugiés de la bande de Gaza, que que, sous la pression de secteurs de contre des civils palestiniens et des efforts déployés par la communauté MANIFESTATIONS PACIFIQUES aériens à Gaza et en Cisjordanie le soulèvement avait été minutieu- la société civile, cette tactique, qui internationale pour sauver le processus de paix », a déclaré Nabil Abou Conscients du péril, plusieurs en représailles à des attentats et sement planifié après l’échec de provoquait parmi les manifestants Roudeina, conseiller du président Arafat. Les Palestiniens ont officiel- organisations de la société civile, après la mort, le 26, d’un bébé de Camp David. un nombre élevé de victimes, soit lement demandé aux Etats-Unis, le 2 avril, de « reprendre leur rôle de dont l’Institut pour la santé, le colons à Hébron. La vérité est vraisemblablement peu à peu abandonnée, l’Autorité leader et de médiateur » et d’abandonner leur politique actuelle de développement, l’information et b 1er avril : Israël capture sept bien plus simple : la répression san- palestinienne ordonnant, avec un « soutien inconditionnel » au premier ministre israélien, Ariel Sharon. la politique, du docteur Mustapha Palestiniens en territoire glante de la manifestation de l’es- succès relatif, l’arrêt des tirs à partir Samedi, M. Arafat avait adressé un message à M. Sharon à l’occa- Barghouti (homonyme de Maroua- autonome. planade des Mosquées, le 29 sep- des territoires sous sa juridiction. sion de la Pâque juive. Le bureau du premier ministre a simplement ne Barghouti et l’un des plus hauts b 2 avril : un militant du Djihad tembre 2000 (sept morts et des Dans un entretien récent au indiqué que, en guise de réponse, Sharon avait réaffirmé son souhait responsables du Parti communiste islamique est tué à Gaza, lors d’un dizaines de blessés), le lendemain périodique Palestine Report, de voir les violences cesser. D’après la radio, M. Arafat a également palestinien), ont tenté, ces derniè- raid d’hélicoptères israéliens. de la visite d’Ariel Sharon (qui, Marouan Barghouti, secrétaire invité le leader du parti de gauche Meretz, Yossi Sarid, à le rencontrer res semaines, de remettre dans la b 3 avril : Israël bombarde la elle, n’avait provoqué qu’une réac- général du Fatah en Cisjordanie, dans les prochains jours. – (AFP, Reuters.) rue des manifestants pacifiques. bande de Gaza en représailles à tion limitée), a jeté dans la rue des reconnaissait combien le problè- Avec un succès mitigé. des tirs de mortier palestiniens. milliers de jeunes gens affrontant me des tireurs plus ou moins con- Diverses propositions de réorga- b 5 avril : un second militant du à coup de pierres des soldats israé- trôlés était délicat à régler : «Il Gaza, qui fait figure d’étoile montan- ment bien introduite dans la socié- nisation de la direction de l’Intifa- Djihad islamique est tué dans un liens armés et convenablement s’agit d’un phénomène totalement te dans l’appareil palestinien, affir- té palestinienne, faisait état d’une da, qui repose sur l’alliance politi- attentat à l’explosif à Djénine. Des entraînés. Rapidement, ils ont été nouveau, expliquait-il, qui n’est pas mait, quant à lui, que ces tirs était rumeur récurrente courant à que entre organisations nationalis- obus de mortier sont tirés de la rejoints par des policiers palesti- le résultat de directives officielles. souvent le fait « de personnes qui ont Gaza : la rencontre entre des pro- tes et islamiques, ont également bande de Gaza en territoire niens et des membres des milices Ces hommes armés n’ont pas de véri- souffert et qui veulent se venger ». ches de Yasser Arafat et quelques été avancées, recommandant de israélien. Des hélicoptères du Fatah qui, de l’intérieur même table direction. Ils agissent plus ou De fait, un récent reportage de jeunes à qui ils avaient demandé faire plus de place à des organis- israéliens attaquent des objectifs des manifestations, puis, bientôt, moins à leur propre initiative, ce qui Gidon Lévy paru dans Haaretz, de cesser leur tirs inconsidérés. mes de base qui restent à créer. palestiniens dans la bande de de maisons parfois situées en plein signifie que, sous couvert d’un but illustrait parfaitement le problè- Une incorporation dans les organis- Sans résultat jusqu’ici. Gaza. milieu de quartiers résidentiels, noble, ils charrient parfois en leur me. Interrogés à Bethléem, armes mes de sécurité assortie d’avanta- ont utilisé leurs armes, provo- sein des éléments douteux. » automatiques bien en évidence et ges financiers leur auraient été pro- G. M. INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 3

L’équipe Bush s’efforce de donner une image d’unité Alejandro Toledo ne sera pas dans la gestion de la crise de l’avion-espion élu président du Pérou Les négociations avec Pékin sont entrées dans une phase délicate au premier tour Les Etats-Unis ont commencé, dimanche 8 avril, ge de l’avion-espion EP-3, forcé de se poser sur gnie de l’épouse du pilote chinois disparu, pour à donner des signes d’impatience à l’égard de la l’île de Hainan. De son côté, le ministre chinois demander à Washington de « porter la responsa- Chine, qui retient depuis une semaine l’équipa- de la défense, Chi Haotian, est apparu en compa- bilité » de l’accrochage aérien du 1er avril. Alan Garcia arriverait en deuxième position

NEW YORK tion des rôles au sein de l’adminis- absents : sa réputation de faucon dégâts infligés aux relations sino- ALEJANDRO TOLEDO, grand manière constructive le futur et ne de notre correspondante tration américaine a été soigneuse- est peu adaptée à la situation pré- américaines. Colin Powell s’est ren- favori de l’élection présidentielle pas regarder vers le passé » une clai- George W. Bush a dû faire face, ment choisie et, jusqu’ici, chacun sente. Cela ne veut pas dire qu’il ne du à Fox, où il a annoncé que au Pérou, a échoué, dimanche re allusion à son rival probable du la semaine dernière, simultané- s’y est tenu. Le président s’est limi- participe pas à la recherche d’une M. Bush enverrait une lettre à la 8 avril, dans sa tentative de conqué- second tour, Alan Garcia, qui a diri- ment, à deux crises imprévues sur té à quelques brèves déclarations solution – il était mercredi à la Mai- veuve du pilote chinois disparu, rir la présidence de la République gé le pays de 1985 à 1990 et l’a lais- deux fronts très différents – l’une publiques assez ternes, calibrées son Blanche - mais un minimum de « un geste humanitaire, à l’américai- dès le premier tour de scrutin. sé en plein marasme économique en politique étrangère, l’autre en au plus près, et a évité de se laisser discrétion a manifestement été ne, envers une veuve qui souffre », Celui qui avait défié l’ancien prési- et déchiré par le terrorisme du Sen- politique intérieure – mais d’une entraîner à en dire plus en refusant requis. une lettre qui montre la « compas- dent Alberto Fujimori lors de l’élec- tier lumineux. égale importance pour le début de les questions. Le secrétaire d’Etat Dimanche 8 avril, au moment où sion » du président. Puis sur CNN, tion précédente, en 2000, obtien- sa présidence. Dans les deux cas, il Colin Powell – le diplomate et, en la crise abordait un tournant déli- la chaîne internationale, cela a été drait moins de 40 % des voix, seuil MAJORITÉ RELATIVE a adopté un mode de gestion de cri- au tour de Condoleezza Rice, la à partir duquel, selon les experts Les 15 millions d’électeurs péru- se ordonné, modéré et sans brio conseillère de M. Bush pour les politiques, sa victoire aurait été viens étaient également appelés à particulier, mais relativement sou- L’ appareil américain aurait été « forcé d’atterrir » affaires de sécurité nationale, qui assurée au second tour, dans cinq renouveler le Congrès (Parlement ple. l’avait accompagné pour le week- semaines. Selon les résultats com- unicaméral) de 120 membres. La crise de politique intérieure – Le quotidien anglophone de Hongkong South China Morning Post end à Camp David. « Le président muniqués par l’Office national des Selon les premières projections, la révision à la baisse, par le Sénat, affirme, lundi 9 avril, que l’avion espion américain EP-3 a été « forcé est très impliqué » dans le déroule- processus électoraux (ONPE), dis- aucun des 13 partis qui présen- de son plan de réduction d’impôts d’atterrir » sur l’île de Hainan par un chasseur chinois juste après la ment de la crise, a affirmé Mme Rice. ponibles lundi matin et portant sur taient des candidats n’atteindrait la – a été brève et résolue rapide- collision du 1er avril et alors qu’il tentait de s’éloigner de la zone de « Il parle avec Colin Powell, il parle 20,17 % des bulletins, il obtiendrait majorité. Le parti d’Alejandro Tole- ment, en grande partie à l’avantage l’incident vers le Nord-Est. Cette information, obtenue de source chi- avec moi… Il est occupé, mais il n’est 36,44 % des suffrages. do n’obtiendrait qu’une majorité de la Maison Blanche. Le noise selon le quotidien, malmène sérieusement l’argumentaire de pas inquiet ». Un important mem- Il devrait affronter au second relative de parlementaires avec face-à-face avec Pékin, à propos Pékin martelant que l’avion EP-3 avait « violé la souveraineté chinoi- bre républicain du Congrès, Henry tour l’ancien président social-démo- 40 sièges, contre 30 au mouvement des 24 militaires américains rete- se » pour s’être posé à Hainan « sans en demander l’autorisation ». Hyde, a pour la première fois quali- crate Alan Garcia qui, avec 25,88 % d’Alan Garcia et une quinzaine à nus par les Chinois, se prolonge et Le South China Morning Post ajoute que le pilote du chasseur chi- fié ces militaires « d’otages », mais des suffrages, réaliserait une perfor- l’Unité nationale de Lourdes Flores. s’avère plus délicat. Des éléments nois – Zhao Yu – a demandé à sa hiérarchie l’autorisation d’abattre aucun des responsables de l’admi- mance encore plus significative Quel que soit l’élu, il devra compo- sur lesquels M. Bush n’a aucun con- l’avion américain après le crash du premier appareil chinois. Mais les nistration interrogés dimanche ne que celle annoncée par tous les ins- ser des alliances et les manœuvres trôle, comme les rapports de forces officiers au sol lui auraient donné un ordre contraire. Le quotidien s’est laissé piéger : officiellement, tituts de sondages. La candidate de ont commencé dès l’annonce des au sein du pouvoir chinois, entrent hongkongais écrit enfin qu’après l’atterrissage de l’EP-3 une alterca- ils ne sont toujours que retenus. la coalition des partis de droite Uni- premières estimations. en jeu. Mais comme dans le conflit tion physique a opposé un militaire américain aux soldats chinois fai- Selon le New York Times, c’est té nationale, Lourdes Flores, victi- Alejandro Toledo a rendu visite à de politique intérieure, l’adminis- sant irruption dans l’appareil. – (Corresp.) M. Bush lui-même qui a, au cours me du retour en force du leader ses deux principaux rivaux après le tration Bush a observé jusqu’ici d’une réunion mercredi, donné le populiste, n’obtiendrait que scrutin. Réservé en début de soirée, quelques règles essentielles : pas ton : « il faut vraiment trouver une 23,65 % des suffrages et ne pourrait Alan Garcia s’est positionné au fil de déclarations brutales, pas de l’occurrence, la voix de la pondéra- cat avec les restrictions à l’accès issue maintenant », aurait-il dit. Il se maintenir au second tour. Même des heures dans le rôle du challen- voix dissonantes dans l’expression tion – a eu la plus grande visibilité ; aux 24 militaires américains et un aurait alors été décidé de réitérer si tous les sondages « sortie des ger et a déclaré qu’il était disposé à des positions, pas d’initiatives spec- il a été le premier à exprimer les certain piétinement dans les négo- les « regrets » de Colin Powell, urnes » confirmaient ces premières inviter Lourdes Flores à participer à taculaires et concentration sur les « regrets » des Etats-Unis à propos ciations, les rôles ont de nouveau apparemment passés inaperçus. Le données, tous les observateurs invi- son gouvernement en cas de victoi- issues possibles. de la disparition du pilote chinois, été répartis pour la traditionnelle même jour, l’influente chronique taient, dans la nuit, à la plus grande re. Le seul candidat qui se réclamait Autre point commun, qui confir- regrets qu’il a complétés dimanche tournée des émissions politiques de Gerald Seib dans le Wall Street prudence en ce qui concerne les ouvertement de l’ex-président me la volonté de George W. Bush de « chagrin », ajoutant même dominicales. Le vice-président Che- Journal se demandait si le « parler résultats définitifs. Alberto Fujimori, destitué en 2000 de gouverner en déléguant : le vice- qu’il était « désolé » de cette perte ney s’est longuement exprimé dans texan » du président, « qui a l’avan- Alejandro Toledo n’a pas caché à la suite d’un scandale politico- président Dick Cheney a joué un d’une vie humaine. Le secrétaire à les deux émissions qui font le plus tage de la clarté », n’était pas un sa déception à ses sympathisants, financier, l’ancien ministre Carlos rôle opérationnel de premier plan. la défense Donald Rumsfeld a, en d’audience, sur NBC et sur ABC, peu abrupt pour la diplomatie. De assurant qu’il avait fait « tout ce qui Boloña, n’obtiendrait que 1,9 % des Dans l’affaire chinoise, la réparti- revanche, été mis aux abonnés mettant en garde Pékin contre les son côté, le magazine conservateur était humainement possible » pour voix. Son parti, Solution populaire, Weekly Standard a estimé que le l’emporter dès le premier tour. Il a emporterait trois sièges de députés, comportement de M. Bush dans invité les électeurs à se mobiliser signe que la page des dix dernières cette affaire traduisait « peur et fai- pour gagner au terme de « la der- années est définitivement tournée Pavel Borodine, ancien financier du clan Eltsine, blesse ». nière ligne droite » et demandé à la pour les Péruviens. population de faire preuve « d’intel- incarcéré en Suisse pour blanchiment d’argent Sylvie Kauffmann ligence » pour « regarder d’une Alain Abellard MOSCOU ne », qui reste secrétaire de l’Union Russie-Biélorussie. de notre correspondant Cette absence de délit en amont risque de gêner les Après plus de deux ans d’enquête, la justice suisse enquêteurs suisses qui ont à faire la preuve du caractè- détient enfin l’homme-clé des scandales de corruption re illégal des commissions perçues et de leur blanchi- qui ont rythmé la fin du règne de Boris Eltsine. Pavel ment. « L’appréciation des autorités russes ne nous lie Borodine, l’« intendant » du Kremlin, qui géra les mil- pas », déclarait, en février, au Monde, le procureur liards de dollars de la « direction des affaires du prési- général de Genève, Bernard Bertossa, « et elles n’ont dent », a été transféré, samedi 7 avril, à Genève, où il a pas toujours dit que les activités de M. Borodine étaient été incarcéré et inculpé de « blanchiment d’argent et inodores du point de vue pénal russe ; la position actuelle participation à une organisation criminelle ». Sous le du parquet est dictée par des raisons d’ordre politique ». coup d’un mandat d’arrêt international, M. Borodine avait été interpellé le 17 janvier à New York et incarcé- MAUVAISE HUMEUR ré. Se proclamant innocent, il avait renoncé, la semai- Officiellement, les autorités russes, qui avaient pro- ne dernière, à contester son extradition vers la Suisse. testé contre l’arrestation de M. Borodine à New York, Le juge suisse Daniel Devaud va ainsi pouvoir bou- sont désormais sereines : « L’essentiel est que les forma- cler son enquête. Selon une commission rogatoire lités juridiques soient respectées », a déclaré, dimanche, adressée en juillet 2000 à Moscou, M. Borodine aurait un porte-parole du ministère des affaires étrangères organisé un système de pots-de-vin, lors de la rénova- russe, ajoutant qu’il ne fallait pas « politiser » cette tion du palais du Kremlin et de la Cour des comptes, question. La plupart des médias et observateurs russes pour un montant de 61 millions de dollars, versés par estiment que le Kremlin a « lâché » M. Borodine. les firmes suisses Mabetex et Mercata. L’enquêteur Début avril, le ministre German Gref avait assuré que suisse estime que l’« intendant » aurait reçu alors cette affaire « purement judiciaire » ne remettrait pas 25 millions de dollars qui, après avoir circulé offshore, en cause les relations entre la Suisse et la Russie, ce qui auraient été blanchis sur des comptes suisses. La réno- avait provoqué les protestations des proches de vation de l’avion présidentiel aurait également donné l’« intendant ». M. Borodine, qui avait appelé, fin lieu à des millions de dollars de commissions. 1996, Vladimir Poutine à travailler à ses côtés au Mais la justice suisse bute sur un écueil. L’enquête Kremlin, a déjà fait part de sa mauvaise humeur. Le pour corruption, un temps ouverte par le parquet rus- financier du clan Eltsine est encore à même de gêner le se, a été fermée en décembre 2000. Dimanche, Rous- nouveau pouvoir russe. lan Tamaïev, du parquet général, a répété qu’« aucune violation de la loi n’a été relevée concernant Pavel Borodi- François Bonnet L’ex-président tchadien Hissène Habré déclaré indésirable au Sénégal DAKAR dent de la République ; il peut mettre ques », a conclu M. Wade, par de notre correspondante fin à l’asile quand il le veut », a expli- ailleurs très occupé par la campa- Hissène Habré est désormais indé- qué Me Madické Niang, qui dirige le gne pour les élections législatives, sirable au Sénégal. Alors que l’an- collectif d’avocats de M. Habré. qu’il espère bien voir gagnées par cien président tchadien avait eu L’ancien dictateur tchadien, qui cou- son parti, fin avril. gain de cause, le 20 mars, lorsque la lait des jours paisibles au Sénégal M. Habré peut encore espérer Cour de cassation avait statué qu’il depuis sa chute, en 1990, se voit trouver refuge dans un Etat non ne pouvait être jugé au Sénégal donc obligé de trouver un nouveau signataire de la convention contre pour « complicité d’actes de tortu- pays d’accueil : « Une tâche très la torture pour être à l’abri de nou- re », il doit maintenant trouver un ardue », a reconnu Me Niang. Car velles poursuites judiciaires. Et si le autre lieu d’exil. Le président Abdou- M. Habré peut être poursuivi par la Sénégal ne fait plus figure de sanc- laye Wade lui a demandé de partir. justice dans un autre pays, en vertu tuaire pour les tortionnaires, le « Je lui ai donné un délai pour quitter du principe de compétence univer- droit ne sort pas pour autant vain- le Sénégal », a déclaré le chef de selle. La convention internationale queur de cette affaire. « C’est une l’Etat, samedi 7 avril, à la BBC et à contre la torture impose en effet à justice politique qui a prévalu, esti- Sud FM. Selon cette radio privée tout Etat signataire de juger ou d’ex- me Me Sidiki Kaba, président de la sénégalaise, le président Wade trader les auteurs présumés d’actes Fédération internationale des ligues aurait précisé que ce délai était d’un de torture. Ce que n’a pas oublié le de droits de l’homme (FIDH). La mois, sans que l’on sache toutefois président Wade. « Si la France, les Cour de cassation, n’a pas suivi les à partir de quelle date. « Je ne l’expul- Etats-Unis, la Grande-Bretagne, réquisitions du parquet général. » se pas et il n’est pas question d’extra- a-t-il dit, [qui] sont des pays démo- « Et maintenant, déplore Me Kaba, dition car personne ne me l’a deman- cratiques soucieux du respect des qui fut aussi l’un des avocats sénéga- dée », a, par ailleurs, indiqué le prési- droits de l’homme, [le veulent] ils lais des victimes tchadiennes, la pri- dent Wade. n’ont qu’à le juger. Ils en ont la possi- mauté du politique sur le droit s’affir- Aucun recours ne semble possi- bilité ; ils ont des avions pour faire me encore. » ble contre la décision de M. Wade. venir les témoins. » « Je ne perdrai « C’est un acte souverain du prési- pas mon temps en de vaines polémi- Brigitte Breuillac 4 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 INTERNATIONAL Iran : quarante-deux membres La Macédoine est le premier Etat balkanique de l’opposition libérale arrêtés TÉHÉRAN. Quarante-deux opposants ont été arrêtés en Iran, samedi à signer un accord d’association avec les Quinze 7 avril, et placés en détention provisoire sous l’accusation de « tentative de renversement » du régime islamique, a annoncé dimanche le prési- dent du tribunal révolutionnaire, Mohammad Mobachéri. Ces accusa- Les Albanais se défendent de vouloir créer une Grande Albanie tions sont passibles de peines allant jusqu’à dix ans de prison. M. Moba- chéri a rejeté « tout lien » entre l’arrestation des 42 membres influents Les Macédoniens devaient signer, lundi 9 avril à vénie, qui fait partie des candidats à l'entrée Les Quinze espèrent que ce rapprochement avec de l’opposition libérale et progressiste et l’élection présidentielle du Luxembourg, un accord de stabilisation et d’asso- dans l'UE, la Macédoine est ainsi le premier Etat l'Europe facilitera les discussions sur l'intégration 8 juin. Il a menacé de « poursuites judiciaires » les formations politiques ciation avec l’Union européenne. Mis à part la Slo- issu de l'ex-Yougoslavie à signer un tel accord. des Albanais dans la vie publique macédonienne. qui ont protesté contre la rafle. Il a accusé les personnes arrêtées « de collaboration avec des groupes TUTZING (Bavière) Serbie, avec l’UCPMB (Armée de respect des droits de la minorité. le vice-président du Parti démocra- contre-révolutionnaires comme les Monafeghine », terme désignant les de notre envoyé spécial libération de Presevo, Mededja et En Macédoine, les revendications tique albanais (DPA), qui participe Moudjahidines du peuple, principal mouvement d’opposition armée « Nous ne pensons pas à la Gran- Bujanovac), et en Macédoine a vont plus loin, puisqu’il s’agit pour au gouvernement, ne sont sans au régime. Le Front de la participation, le plus important parti réforma- de Albanie ; nous pensons au grand réveillées au même titre que les vel- les Albanais de se voir reconnaître doute pas de nature à les rassurer. teur, proche du président Mohammad Khatami, a dénoncé les arresta- problème des Albanais. » C’est par léités d’indépendance du Kosovo. par la Constitution elle-même la « Le DPA, a dit Menduh Thaci, ne tions qui visent « à influencer la participation politique et la volonté popu- cette formule lapidaire qu’un repré- Ils suggèrent de traiter les ques- qualité de « peuple constitutif »,au pose pas dans l’immédiat la question laire » avant la présidentielle. Le président Khatami lui-même a expri- sentant de l’opposition à Tirana a tions séparément, les unes après même titre que les Slavo-Macédo- de la fédéralisation de la Macédoi- mé son « regret » pour la campagne d’arrestations à tout-va. – (AFP.) caractérisé les préoccupations des les autres, même s’ils reconnais- niens. Ce nouveau statut implique- ne. » populations albanaises des Bal- sent, en privé, que les activités des rait que les Albanais puissent utili- « Dans l’immédiat », mais qu’en kans, au cours d’une rencontre groupes armés dans les régions de ser officiellement leur langue et sera-t-il demain si le Kosovo avan- Première manifestation anti-guerre entre divers universitaires et hom- Presevo et de Tetovo ne sont pas qu’ils soient plus présents dans l’ad- ce vers l’indépendance, comme le mes politiques de la région. La réu- sans rapport avec la démilitarisa- ministration et surtout dans les for- souhaite la majorité de ses habi- nion s’est tenue, vendredi 6 et tants malgré l’opposition de la com- dans la capitale de la Tchétchénie samedi 7 avril, à l’Académie évangé- munauté internationale ? Pour les lique de Tutzing, près de Munich, à Une délégation représentant tous les partis Kosovars les plus lucides, cet objec- GROZNY. Pour la première fois depuis le retour des troupes russes en l’initiative de la Fondation Frie- tif n’est pas la priorité. Avant de Tchétchénie, il y a vingt mois, une manifestation pour réclamer leur drich-Ebert et de la Fondation pour Une importante délégation macédonienne dirigée par le premier parler d’indépendance, il convient départ a eu lieu, samedi 7 avril, à Grozny. Selon des images vidéo par- la science politique de Berlin. ministre Ljubco Georgievski est arrivée, dimanche 8 avril, à Luxem- selon eux de bâtir des institutions venues en Ingouchie, 2 000 femmes et vieillards ont marché avec des « La Grande Albanie, c’est un fan- bourg où elle devait signer, lundi, un accord de stabilisation et d’asso- démocratiques et de recréer un cli- banderoles réclamant, en outre, des négociations avec le président tasme des observateurs extérieurs, ciation avec l’Union européenne, à l’occasion du conseil des ministres mat permettant la coexistence de indépendantiste Aslan Maskhadov et la libération des civils détenus. mais, à force d’en parler, vous allez européens des affaires étrangères. La Macédoine devient ainsi le pre- plusieurs groupes ethniques. Après trois heures de défilé, ils ont été dispersés par la police prorusse finir par nous donner des idées »,a mier pays des Balkans à signer un tel accord. La délégation comprend Veton Surroï, directeur du quoti- qui a procédé à des arrestations, selon des témoins. L’agence Itar-Tass, ajouté ce professeur de Tirana, sus- de nombreux dirigeants de partis politiques représentant la majorité dien de Pristina Kohe Ditore, analy- citant des militaires russes, a fait état de la manifestation, mais a esti- citant l’approbation de tous les slavo-macédonienne ainsi que les Albanais, qu’ils appartiennent au se la crise macédonienne comme mé qu’elle avait été organisée et « payée » par les rebelles indépendan- Albanais présents, qu’ils soient camp gouvernemental ou à l’opposition. une crise d’identité dont la cohé- tistes. Vendredi, une autre manifestation avait réuni des réfugiés tchét- venus du Kosovo, de Macédoine, Le haut représentant pour la politique extérieure et de sécurité com- sion de la petite République pour- chènes en Ingouchie en soutien à l’action des journalistes de la chaîne du sud de la Serbie (vallée de Prese- mune, Javier Solana, avait invité les principaux chefs des partis politi- rait sortir renforcée si les deux com- russe NTV, qui refusent leur rachat par Gazprom, une firme d’Etat. Ces vo) ou de l’Albanie proprement ques de Macédoine à participer à la signature de cet accord pour mani- munautés parviennent à un accord. manifestants affirmaient que « seule NTV » donnait un minimum d’in- dite. La moitié seulement des Alba- fester la volonté de réconciliation nationale entre communautés slave D’autres observateurs craignent au formations objectives sur la guerre en Tchétchénie. – (AFP.) nais vit dans la République portant et albanaise. Les Quinze ont exprimé, ces dernières semaines, leur contraire qu’elle soit le signe, d’une leur nom et l’autre moitié est dis- soutien au gouvernement de Skopje contre la guérilla de l’UCK, tout part, d’une faiblesse congénitale de persée entre les différents Etats des en insistant sur la nécessité d’un véritable dialogue politique avec la la Macédoine, d’autre part, de la Vietnam : un accident fait seize morts Balkans. Mais leur but ne serait pas minorité albanaise. – (AFP.) tentation des Albanais de la région de se regrouper dans un seul Etat – de renforcer les liens entre eux plu- la « Grande Albanie »… Leur tôt que les différents Etats dans les- dont sept militaires américains « grand problème », c’est leur sta- tion inachevée de l’UCK du Koso- ces de sécurité, où ils sont large- quels ils vivent. Un Kosovo, peu ou tut de minorité qui ne leur permet vo. Et, ajoute un Kosovar, avec «le ment sous-représentés. Les plus prou indépendant, prospérant grâ- BANGKOK. Seize personnes, dont sept militaires américains, ont été pas d’avoir accès aux droits consen- soutien des Albanais du Bronx », qui radicaux demandent une autono- ce à l’aide de la communauté inter- tuées lorsqu’un MI-17, de fabrication russe, s’est écrasé, vendredi tis aux autres citoyens. C’est aussi ont collecté 5 millions de dollars mie régionale (les Albanais sont sur- nationale, pourrait alors jouer pour 6 avril, dans le centre du Vietnam. L’hélicoptère était affecté à la la situation chaotique de l’Albanie, pour l’UCK de Macédoine. tout concentrés dans le nord-ouest les Albanais le rôle que le Piémont recherche des restes d’Américains disparus pendant la guerre. Le prési- qui la place pratiquement au der- de la Macédoine), qui pourrait a joué pour l’unité italienne. Un dent George W. Bush s’est déclaré « profondément attristé ». Washing- nier rang des prétendants à l’inté- « DANS L’IMMÉDIAT » déboucher – c’est en tout cas ce « Grand Kosovo » plutôt qu’une ton a adressé ses condoléances aux familles des victimes vietnamien- gration dans l’Union européenne. Dans le sud de la Serbie, les négo- que craignent les Slavo-Macédo- « Grande Albanie » ? nes et Hanoï en a fait de même à l’adresse des familles américaines. Les intellectuels albanais s’effor- ciations ont commencé entre le niens – sur la création d’un Etat L’enquête n’avait pas encore déterminé, lundi, si l’accident, intervenu cent donc de dissiper les peurs de gouvernement de Belgrade et les fédéral, ultime étape avant l’éclate- Daniel Vernet à 450 km au sud de Hanoï, était dû au brouillard ou à des problèmes Grande Albanie que le déclenche- représentants albanais, y compris ment de la République. Les déclara- mécaniques. Les recherches d’Américains disparus au Vietnam se ment de la guérilla dans le sud de la des membres de l’UCPMB, pour un tions faites dimanche à Skopje par f www.lemonde.fr/macedoine poursuivent depuis 1986 et ont permis d’identifier les dépouilles de quelque six cents Américains. – (Corresp.) DÉPÊCHES La polémique sur le transfert d’eau du Rhône est relancée en Espagne a LIBAN : des formations opposées à la présence syrienne au Liban ont annoncé, samedi 7 avril, l’annulation de leur rassemble- ment prévu mercredi à Beyrouth, afin d’éviter d’éventuels heurts avec Les nationalistes catalans prêts à se rallier au Plan hydrologique national du gouvernement Aznar des manifestants prosyriens. Une polémique fait actuellement rage au Liban à propos de la présence des militaires syriens sur le territoire LA BATAILLE de l’eau qui se Le projet de transfert d'eau du Rhône à l'Espagne barrage, une étude approfondie sur national, des dignitaires chrétiens appelant à leur retrait, alors que des livre en Espagne depuis plusieurs les impacts environnementaux subis dignitaires musulmans défendent leur maintien. – (AFP.) semaines, autour de l’ambitieux par les embouchures de fleuve, il me a SOUDAN : le Programme alimentaire mondial (PAM) des FRANCE Avignon Plan hydrologique national (PHN) Nîmes Rhône paraît irresponsable, dans le cas de Nations unies a annoncé, dimanche 8 avril, qu’un navire transportant présenté par le gouvernement l’Ebre et surtout du Rhône, de s’en de l’aide alimentaire a été dévié vers le Soudan, en raison des menaces Aznar, vient de prendre un tour Montpellier Arles tenir à une petite étude superficiel- de famine dans ce pays. « Le navire, transportant plus de 23 000 tonnes TRACÉ nouveau. Le PHN vise à résoudre le ÉVENTUEL Rhône le. » Par ailleurs, M. Arrojo met aus- de blé, se dirigeait initialement vers un pays voisin du Soudan », note le problème d’approvisionnement en Béziers Sète si en cause l’utilisation de cette PAM, sans nommer ce pays. – (AFP.) a eau du pays, au moyen d’un trans- Èbre Marseille eau : « La facture des travaux serait AFGHANISTAN : le général ouzbek Rachid Dostom, ancien offi- fert de l’eau de l’Ebre vers les Barcelone Narbonne sans doute payée, en bonne part, par cier communiste et homme fort de la grande ville du nord du pays, Golfe du Lion régions sèches. Jusque-là, les natio- la Communauté européenne et les Mazar-i-Sharif, prise par les talibans en août 1998, a regagné samedi nalistes catalans de Convergencia i autorités publiques. Et pourquoi ? 7 avril l’Afghanistan en provenance de Turquie. Il demeure pour l’ins- Unio, qui détiennent le pouvoir Perpignan Pas parce que le citoyen normal tant dans la province orientale de Badakhshan, où il s’est entretenu régional à Barcelone, étaient hosti- PYRÉNÉE S nécessite de l’eau, il n’en manque avec le président Burhanuddin Rabbani. Le général Dostom attendait Col du Perthus les au PHN, à l’instar des socialis- (tunnel de 4 km) pas. Mais peut-être pour alimenter le retour d’Europe du commandant Ahmad Shah Massoud pour expli- tes, qui avaient proposé un plan Figueras plus de toilettes d’hôtels de la Costa quer le sens de son retour. – (Corresp.) alternatif, et des organisations éco- Longueur totale 320 km Brava et de parcours de golf. En a THAÏLANDE : un attentat sur le quai de la gare de Hat Yai, à proxi- logistes. Dans un revirement inat- ESPAGNE d’autres termes, il ne s’agirait pas de mité de la frontière malaisienne, a tué un enfant de cinq ans et a fait Tronçon français 200 km tendu, ils sont en train de négocier Gérone Montpellier-Les Cluses solidarité européenne, mais d’argent 42 blessés, samedi 7 avril. Une autre bombe a explosé dans la soirée sur leur appui définitif au projet gouver- CATALOGNE public au service de spéculateurs pri- le parking d’un hôtel de Betong, également dans le sud thaïlandais, bles- nemental. STATION Tronçon espagnol 120 km vés. » sant légèrement six personnes, dont un Malaisien. L’enquête officielle Les Cluses-Cardedeu Cet appui a déjà servi au Parle- D'ÉPURATION Les associations écologistes fran- s’oriente vers le PULO (Pattani United Liberation Organization), un mou- Cardedeu ment à écarter les premiers amende- çaises, comme France Nature Envi- vement séparatiste dont le dernier attentat remonte à 1992. – (Corresp.) 20 km Diamètre de la canalisation ments au PHN présentés par l’oppo- BARCELONE ronnement, ou les Verts, s’inquiè- a CORÉE DU SUD : Séoul a rappelé son ambassadeur au Japon, sition. Les Catalans demandent en tent aussi du projet de BRL. «Siun lundi 9 avril, après le feu vert donné par Tokyo à la publication d’un 3 mètres échange la garantie que de nou- TRACÉ DU PROJET jour, une vraie solidarité Nord-Sud manuel d’histoire controversé sur la seconde guerre mondiale. La CANALISATION : EXISTANTE veaux investissements seront desti- EN PROJET était nécessaire, les écologistes ne semaine dernière, le ministère japonais de l’éducation avait approuvé nés à la Catalogne, et certains amé- Source : El Periodico, le Monde seraient pas contre, dit Maryse Ardi- la publication d’un livre contesté, notamment par la Chine et les deux nagements effectués dans le delta ti, porte-parole des Verts. Mais là, Corées, après avoir ordonné une centaine de modifications de son de l’Ebre. Enfin, les autorités catala- çais sur un droit d’eau du Rhône. Malgré l’activisme de BRL, le pro- ce n’est pas le cas. Il y a en Espagne contenu. Le manuel qualifie notamment d'« incident » la prise de la vil- nes souhaitent que Madrid étudie En 1997, pour mener le projet à ter- jet ne semble susciter qu’un intérêt un gaspillage important de l’eau ; le chinoise de Nankin en 1937 par l’armée japonaise, en minimisant sérieusement un projet de transfert me, fut ainsi créée la SEPA (Société limité du côté du gouvernement 80 % sont utilisés par l’agriculture les massacres qui l’avaient accompagnée. – (AFP.) de l’eau du Rhône, par canalisa- d’études et de promotion pour français. Il soulève, par ailleurs, l’op- pour exporter des productions, ce qui tions enterrées de 3 mètres de dia- l’aqueduc Languedoc-Roussillon- position d’hydrauliciens et d’écolo- est à l’opposé du concept de dévelop- mètre, vers la Catalogne. Le volume Catalogne), dont le capital est parta- gistes des deux côtés des Pyrénées. pement durable. » Les malheurs de la comtesse Sophie déplacé serait de l’ordre de 1,8 mil- gé entre BRL (52 %) et 9 partenaires En Espagne, certains spécialistes en Du côté des professionnels, les lion de mètres cubes d’eau par jour. français : Alstom, Caisse des dépôts économie de l’eau très écoutés, avis sont très prudents. Pour Pierre Ce projet est promu depuis 1995 et consignation, CGE (Vivendi), Roussel, président de l’Agence de gênent la famille royale britannique par la compagnie française BRL Europipe (Usinor), Pont-à-Mous- bassin Rhône-Méditerranée-Corse, (Compagnie nationale d’aménage- son, Providex (EDF), Saur, Spie Bati- « Il ne s’agirait pas « il est légitime que BRL soit active LONDRES. La comtesse Sophie de Wessex, épouse du prince Edward et ment de la région du Bas-Rhône et gnolles, Ondeo. sur le sujet. Mais il faut s’interroger belle-fille de la reine, a annoncé dimanche 8 avril qu’elle quittait la prési- du Languedoc, voir sur le Net : Du côté français, on souligne au de solidarité sur l’usage de cette eau, sachant que dence de son agence de relations publiques, emportée par un scandale www.brl.fr). Elle possède jusqu’en ministère de l’environnement que son coût sera très élevé, de l’ordre de dont les journaux dominicains ont fait leurs choux gras. La jeune fem- 2056 une concession de l’Etat fran- le projet n’a pas d’existence officiel- européenne, 6 francs par mètre cube avant même me avait été piégée par un journaliste du tabloïd The News of the World, le : « Comme il n’y a pas de deman- qu’elle ne soit rendue potable. Barce- qui s’était fait passer pour un richissime Arabe afin de discuter un con- de officielle du gouvernement espa- mais d’argent public lone a-t-elle besoin d’une grande trat de représentation. Dans l’entretien, filmé avec une caméra cachée gnol, personne n’instruit le dossier, quantité d’eau si chère ? » et reproduit dans les journaux, la comtesse critiquait plusieurs membres explique-t-on. Pour lancer un tel pro- au service de Pour l’instant, le projet de trans- de la famille royale, ainsi que Tony Blair (Le Monde du 7 avril). jet, il faudrait un accord intergouver- fert de l’eau du Rhône vient d’être « Je me suis entretenue de la situation avec la reine et j’ai décidé de ne plus nemental, mais l’Espagne n’a pas fait spéculateurs privés » présenté par ses promoteurs au occuper la présidence [de l’agence de relations publiques] tant que les de demande, et nous, nous n’avons Congrès des députés, à Madrid. questions soulevées par les récents événements n’auront pas été étudiées en pas de raison de bouger. » Au Quai Mais la première réaction du pre- profondeur », a déclaré dimanche la comtesse. Le même jour, le palais d’Orsay, on confirme cette neutrali- comme le professeur Pedro Arrojo mier ministre, José Maria Aznar, de Buckingham est sorti de son silence pour annoncer que la question té : « Il n’y a aucune position françai- de l’université de Saragosse, font qui ne veut pas entendre parler des éventuels conflits d’intérêt entre devoirs royaux et affaires privées se sur ce projet, parce qu’il n’y a pas part de leurs réticences : « Certes, d’eau venue de l’étranger, est plu- « des membres de la famille royale qui travaillent » allait être examinée de demande officielle, indique un dit-il, il y a plus d’eau et un débit tôt négative. La balle reste dans le dans les prochaines semaines. « En poursuivant des carrières, ils [outre la porte-parole du ministère des affai- plus régulier dans le Rhône que dans camp espagnol. comptesse Sophie, le prince Edward dirige une société de films res étrangères. Des expertises ont été l’Ebre, mais le risque est entier. Au documentaires] risquent d’être toujours accusés d’exploiter leur condition faites, mais elles n’ont pas été com- moment où la nouvelle directive euro- Hervé Kempf de membres de la famille royale pour les besoins de leurs intérêts commer- manditées par le gouvernement et ne péenne sur l’eau exige que l’on insè- et Marie-Claude Decamps ciaux », relève le palais. – (AFP.) l’engagent donc pas. » re, dans tout projet de transfert ou de (à Madrid) 6 FRANCE LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001

PARIS Le nouveau maire de la capi- Elus, conseillers et chargés de mis- TRAND DELANOË s’est entouré d’un ture. b LES PREMIÈRES DÉCISIONS b DANS LE 3e ARRONDISSEMENT, tale et la majorité de gauche élue le sion cherchent leurs marques dans cabinet resserré, dont il souhaite que de la nouvelle équipe ont consisté à Verts et PS s’opposent depuis le 18 mars s’installent progres- les 7 kilomètres de couloirs ne décou- l’effectif ne dépasse pas « trente à réaliser des économies sur le train de 2 avril sur l’attribution du poste d’ad- si6vement dans un Hôtel de Ville qui vrant, le plus souvent, que classeurs quarante personnes », au lieu d’une vie de la mairie, avant même la pré- joint. Le maire de Paris veut éviter de n’était pas préparé à l’alternance. et placards vides. b BER- centaine sous la précédente manda- sentation du budget, le 23 avril. se mêler de ce conflit « local ». Bertrand Delanoë s’emploie à réduire le train de vie de l’Hôtel de Ville Le nouveau maire de la capitale complète progressivement son cabinet afin de préparer son premier rendez-vous : la présentation du budget municipal pour 2001, le 23 avril. Dès à présent, la nouvelle équipe a commencé à tailler dans les dépenses quotidiennes de la mairie

APRÈS un quart de siècle de La Ville de Paris emploie 900 con- interne, dit-il, autre que le télépho- re : finis les voitures et les chauf- domination RPR, l’Hôtel de Ville tractuels dont 150 travaillent à la ne ». Yves Contassot a, quand feurs attitrés. Les sept présidents de Paris connaît sa première alter- mairie centrale. Une cinquantaine, même, réussi à obtenir qu’on lui de groupe conservent une voiture nance. L’événement était prévisi- pour la plupart collaborateurs affecte un PC tout neuf. Casé dans personnelle, mais les 80 véhicules ble, il avait même été largement d’élus ou membres du cabinet du l’ancien bureau de Françoise de réservés, jusque-là, aux élus – sur annoncé. Il n’empêche : au lende- maire, avaient des contrats secs ne Panafieu, le chef de file des Verts un parc total de 167 véhicules – pas- main de la séance historique du prévoyant ni préavis ni indemnités. parisiens s’amuse. Il a découvert, seront à 30 et fonctionneront en Conseil de Paris du 25 mars, la Ceux-là devront partir, même si par exemple, que certains collabora- pool. Les chauffeurs, dont certains « machine » municipale a été prise leur contrat a été prolongé jus- teurs de l’ancienne équipe « arri- touchaient mensuellement des pri- de vertige. qu’au 15 avril. vaient à 10 heures » et que certains mes pour heures supplémentaires Quand les « nouveaux » sont En poussant une porte, le nouvel « venaient avec leur chien ». Il a aus- équivalant à leur salaire, sont assez arrivés, les « anciens » n’étaient adjoint au logement, Jean-Yves si eu du mal à caser ses grandes jam- mécontents… pas partis. Au cabinet du maire, Mano, a découvert plusieurs bes sous le demi-cercle de bois L’autre mesure de restriction for- dans les bureaux des élus, contractuels qui attendaient « des blond très élégant qui lui sert de te concerne les collaborateurs conseillers et chargés de mission, ordres » de… Jacques Toubon. Lau- bureau, « conçu pour prendre le thé, d’élus. Les cabinets des trente-trois presque tous contractuels, étaient rence Bensimon, l’ancienne nageu- pas pour bosser », râle t-il. Derrière adjoints ne devraient pas dépasser, à leur poste. Les vingt et un nou- se nommée, il y a huit mois, directri- lui, hormis quelques « beaux veaux élus sur les trente-trois ce adjointe de la communication, a livres » sur les parcs et jardins, les adjoints de la nouvelle équipe se mis plusieurs jours à réaliser que sa étagères sont vides. Alors, pour « Le moins sont d’abord appliqués à trouver mission était terminée. Jean-Fran- marquer son territoire, M. Contas- leurs marques dans les 7 kilomè- çois Probst lui-même, son ancien sot a, illico, scotché sur le Minitel qu’on puisse dire, tres de couloirs de leur nouveau patron, n’a quitté son bureau que « première génération »deMme de palais. Il a fallu, ensuite, persua- le 29 mars, et l’ancien chef de cabi- Panafieu la photo de Pierre Over- c’est que rien der les « anciens » de faire place net de M. Tiberi, Paul-Henry ney, militant maoïste tué par un nette. « Hormis quelques-uns de Jorand, hante toujours les lieux. vigile, en 1972, à l’entrée de l’usine n’avait été prévu ses proches recyclés par l’ancien « On ne sait pas quoi faire de lui », Renault de Billancourt, qui ne le maire lui-même, explique un mem- soupirent les collaborateurs du nou- quitte jamais. pour faciliter bre de la nouvelle équipe, tous les veau maire. C’est Christophe Caresche, autres étaient là, pour la plupart Si Bernard Bled a attendu l’arri- adjoint chargé de la sécurité et du l’alternance », abandonné à eux-mêmes, puisque vée de son successeur, le 2 avril, prendre possession de ses rien déplacer « car le mobilier est fonctionnement du Conseil de les élus séguinistes, depuis décem- pour se replier dans le bureau qui 180 mètres carrés avec vue sur la classé ». Surprise : les vingt collabo- Paris, qui s’est installé dans l’im- soupirent bre, étaient interdits de séjour à la lui a été affecté au 4e étage, Seine, tapisseries des Gobelins et rateurs de Jacques Dominati tra- mense bureau, très convoité, déco- mairie. » M. Delanoë a pu, dès le 26 mars, meubles d’époque. M. Tiberi dispo- vaillaient indifféremment pour lui ré de boiseries et de bronzes signés les nouveaux élus se, pour sa part, d’un havre de belle comme premier adjoint au maire et Maillol, de l’ancien questeur, Roger e e taille, au 4 étage, où il s’est installé comme président du groupe DL. Et Romani. Le maire de Paris s’est, cer- Plainte des Verts dans le 5 arrondissement avec sa secrétaire particulière ; il un « bénévole », disposant en per- tes, engagé à supprimer la questu- tout compris, sept à huit person- devait libérer les appartements pri- manence d’un bureau, a expliqué re, cette particularité parisienne nes, ce qui fait, déjà, râler les Verts. Aurélie Filippetti, tête de liste des Verts aux élections municipa- vés de l’Hôtel de Ville le 8 avril. Le que son travail consistait à « régler qui fait que les 56 millions de , adjoint chargé des les dans le 5e arrondissement de Paris, dont le maire est Jean Tiberi, nouveau maire, bon prince, lui a les interventions » de M. Dominati. francs annuels de frais de fonction- transports, insiste sur le fait que a déposé une plainte contre X…, pour fraude électorale, jeudi accordé un petit délai de grâce… La pratique était courante, puis- nement du Conseil de Paris, dont « tout se passe très bien ». Mais il se 5 avril. Trois semaines après les élections, cette plainte au pénal « Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’au cabinet de M. Tiberi une mys- 17 millions de frais de réception, dit, aussi, bien décidé à « renégo- vise notamment « quelque 20 électeurs [qui] paraissent frauduleuse- que rien n’avait été prévu pour facili- térieuse « cellule logement » d’une échappent à tout contrôle. En atten- cier » ses moyens avec le maire. Il ment domiciliés à la seule adresse du 40, rue Poliveau – un immeuble ter l’alternance », soupirent les nou- vingtaine de personnes était très dant l’opportunité d’une niche faut dire que la tâche qui attend géré par la Ville de Paris ». Une douzaine d’entre eux ont voté en veaux élus, qui veulent « rester officiellement chargée de la distri- législative pour supprimer cette M. Baupin donne le vertige. D’ici à mars, selon les Verts. zen » et éviter « tout dérapage ». bution des logements sociaux rele- bizarrerie – sans doute le futur pro- l’été, il va falloir passer au peigne Au lendemain du second tour, Mme Filippetti avait déposé une pre- Dans son bureau situé au très con- vant du contingent du maire. jet de loi gouvernemental sur la fin 1 500 procédures de lancement mière plainte en annulation de l’élection au tribunal administratif, voité 2e niveau – celui du bureau du Pas de dossiers, peu d’ordina- décentralisation –, il faut bien faire de travaux actuellement en cours. au motif que les listes électorales n’avaient pas été bien « net- maire et de la salle du Conseil –, la teurs : le nouvel adjoint aux finan- tourner la maison. Et faire des éco- « C’est ça, cauchemarde M. Baupin, toyées », de nombreux électeurs n’ayant pu voter. « Cette fois nous première adjointe, Anne Hidalgo, ces, Christian Sautter, a ainsi dû nomies de « train de vie », confor- ou se retrouver avec de nouveaux agissons au pénal pour que la justice puisse mener l’enquête, avec des n’a trouvé que classeurs et placards caler les derniers arbitrages de son mément à un autre engagement du aménagements Tiberi à la rentrée ! » moyens que nous n’avons pas, pour mettre au jour le “mécanisme de vides. On lui a, en revanche, longue- budget 2001 « sans intranet et sans nouveau maire. fabrication” des faux électeurs », déclare l’ancienne candidate. ment expliqué qu’elle ne devait aucun moyen de communication Premières mesures spectaculai- Christine Garin Les nouveaux maires Entre Verts et PS, des chicaneries d’arrondissement Les pièces maîtresses d’un cabinet resserré e Les vingt maires d’arrondissement Le souhait proclamé est de passer d’une centaine à une trentaine de membres circonscrites au 3 arrondissement de Paris et leurs adjoints ont été élus, lundi 2 avril, par les conseils PIÈCE par pièce, le nouveau mai- l’emploi et de la solidarité, à l’été opérations d’urbanisme. La secon- L’EUPHORIE de l’installation à Le chef de file des Verts ne veut d’arrondissement. A gauche, on re de Paris construit son équipe à 2000, s’occupera de la presse et de de, Hélène de Largentaye, cinquan- l’Hôtel de Ville de la nouvelle équi- pas céder, même s’il n’évoque compte dix maires PS, un Vert et un partir du noyau de fidèles qui ont l’image du maire de Paris. Elle te ans, militante socialiste dans le pe municipale n’empêche pas quel- plus, comme il l’avait fait « à MDC. A droite, le RPR conserve cinq fait sa campagne. Laurent Fary, devrait être nommée adjointe du 4e arrondissement, était secrétaire ques tensions au sein de la majori- chaud », le 2 avril, de « se ranger mairies d’arrondissement, deux trente-sept ans, principal collabora- futur délégué général chargé de l’in- générale du conseil d’analyse éco- té « plurielle ». Le conflit qui oppo- dans l’opposition municipale »si reviennent à des divers-droite et une teur de Bertrand Delanoë quand il formation et de la communication. nomique du premier ministre se, depuis le 2 avril, le chef de file les choses ne s’arrangeaient pas. à Démocratie libérale (DL). Voici la présidait le groupe socialiste du La direction générale de l’infor- depuis sa création, en 1997. Elle est des Verts, Yves Contassot, au mai- M. Aidenbaum continue à affir- liste des maires d’arrondissement et Conseil de Paris, a été promu, dès mation et de la communication l’épouse du directeur du cabinet de re (PS) du 3e arrondissement, Pier- mer, de son côté, qu’aucun de leur premier adjoint. le 19 mars, conseiller et porte-paro- (DGIC), que dirigeait Jean-François M. Jospin, Olivier Schrameck. re Aidenbaum, n’est toujours pas « accord » sur le nombre d’ad- b 1er arrondissement : le du maire. Homme de confiance Probst, et dont la centaine d’em- Trois autres conseillers ont été résolu. Le nouvel adjoint au maire joints Verts n’a jamais été passé Jean-François Legaret (DVD), et « plume » de l’ancien sénateur ployés dépend directement du mai- nommés au cabinet. Isabelle Duche- de Paris chargé de l’environne- entre les deux tours. Et il s’apprête Florence Berthout (RPR). parisien depuis 1994, M. Fary aime re, devrait être transformée en délé- fdelaville, quarante et un ans, une ment et des espaces verts, adjoint à proposer une nouvelle fois la b 2e : Jacques Boutault (Vert), préciser qu’il n’est pas « encarté, ni gation. Une formule qui permettra fonctionnaire maison, sous-directri- au logement du maire du 3e depuis « candidature » de M. Contassot Sylvie Wierviorka (PS). au PS ni ailleurs ». Les deux hom- de nommer à sa tête un non-fonc- ce du contrôle de gestion au secréta- 1995, avait annoncé, sitôt réélu – qui n’a jamais été candidat – au b 3e : Pierre Aidenbaum (PS), mes se sont connus en 1990, à l’épo- tionnaire, selon le souhait de riat général de la Ville, sera chargée adjoint au maire du 3e, le 2 avril, vote de son conseil d’arrondisse- Camille Montacié (PS). que où le futur maire de Paris avait M. Delanoë. La nomination, en des ressources humaines, de l’admi- qu’il démissionnait de son poste. ment. En attendant, regrette-t-il, b 4e : Dominique Bertinotti (PS), renoué avec son ancien métier de juillet 2000, de M. Probst à la DGIC nistration, de l’inspection générale Motif : le refus de M. Aidenbaum les trois autres élus Verts du 3e Jean Lhôpital (PS). conseiller en communication. Ils avait, en effet, fait l’objet, en de la Ville et du contrôle de gestion. d’accorder deux postes d’adjoint « pratiquent la politique de la chai- b 5e : Jean Tiberi (DVD), ont fait ensemble la campagne pré- Serge Federbusch, quarante et un aux Verts, dans le 3e, alors que, se vide » et n’ont pas pris posses- Anne-Marie Affret (DVD). sidentielle de en 1995, ans, qui vient du ministère des selon M. Contassot, un accord sion de leurs bureaux. b 6e : Jean-Pierre Lecoq (RPR), puis celle des municipales parisien- La direction générale finances, s’occupera de l’urbanis- avait été passé, dans ce sens, entre Jean-Charles Bossard (RPR). nes qui a suivi. me, du logement, de la circulation, les deux tours des élections munici- « TRÈS, TRÈS CONTENTS » b 7e : Martine Aurillac (RPR), Deux autres personnages-clés de l’information et des transports et de l’environne- pales (Le Monde du 4 avril). Le maire de Paris se tient résolu- Michel Dumont (RPR). ont naturellement trouvé leur place ment. Enfin, Alain Geismar, soixan- Vendredi 6 avril, le chef de file ment en lisière de ce conflit b 8e : François Lebel (RPR), au cabinet du maire. Bernard Gau- de la communication te et un ans, qui fut conseiller de des Verts parisiens a fait parvenir « local » et il poursuit ses ente- Edwige Antier (DL) . dillère, cinquante et un ans, énar- M. Jospin au ministère de l’éduca- au maire du 3e arrondissement un tiens bilatéraux avec « l’ensem- b 9e : Jacques Bravo (PS), que, coordonnateur de la campa- devrait être tion nationale, puis directeur du courrier officialisant sa démission, ble » de ses adjoints. Les deux Corinne Barlis (PS). gne de M. Delanoë, a été nommé, cabinet de Jean Glavany lorsque ce dont il a adressé une copie au mai- autres adjoints Verts du premier b 10e : Tony Dreyfus (PS), le 26 mars, directeur du cabinet (Le transformée dernier était secrétaire d’Etat char- re de Paris, Bertrand Delanoë. cercle, Denis Baupin (circulation, Rémi Féraud (PS). Monde du 24 mars). Cet ancien gé de l’enseignement technique, L’entourage de ce dernier minimi- transports et stationnement), pro- b 11e : Georges Sarre (MDC), directeur du cabinet d’Henri Emma- en délégation s’occupera de l’éducation, l’univer- se l’incident et fait savoir que le che de , et Philippe Ducloux (PS). nuelli, aux DOM-TOM puis au bud- sité et la recherche. sujet n’a que très rapidement été Christophe Girard (culture), consi- b 12e : Michèle Blumenthal (PS), get de 1981 à 1984, connaît M. Dela- M. Delanoë n’a pas oublié la évoqué lors du long entretien, «de déré comme un proche du PS, don- Alexis Corbière (PS). noë depuis 1981, et il est également février 2001, d’un recours de la génération montante du PS. Plu- plus d’une heure », entre le maire nent l’impression de ne pas vou- b 13e : Serge Blisko (PS), proche de Pierre Guinot-Deléry, secrétaire générale de la préfecture sieurs jeunes voient leurs efforts de Paris et M. Contassot, jeudi loir se mêler de cette affaire, Jérôme Coumet (PS). nommé secrétaire général de la Vil- de Paris, Colette Horel. durant la campagne récompensés. 5 avril. même si M. Baupin rappelle – mol- b 14e : Pierre Castagnou (PS), le en remplacement de Bernard Parité oblige – et M. Delanoë Ainsi, Thomas San Marco, vingt-six La situation est toutefois blo- lement – que « les accords sont les René Dutrey (Vert). Bled. Courtois, un rien guindé et « tient absolument » à ce que son ans, militant socialiste dans le 18e,a quée et fort embarrassante pour le accords ». L’un et l’autre parais- b 15e : René Galy-Dejean (RPR), d’une extrême discrétion – notam- cabinet et son exécutif soient pari- été nommé chef adjoint de cabinet maire du 3e. Ce dernier ne peut sent surtout préoccupés d’obtenir Philippe Goujon (RPR). ment vis-à-vis de la presse –, taires –, M. Gaudillère aura deux auprès de Loïc Rousseau, trente- pas, en effet, nommer un autre de l’adjoint aux finances, Christian b 16e : Pierre-Christian Taittinger M. Gaudillère a coordonné le tra- femmes comme adjointes : Gene- neuf ans, juriste, chef de cabinet. adjoint, dans la mesure où le code Sautter, des marges budgétaires (DL), Gérard Leban (RPR). vail des « experts » du PS sur le pro- vière Gueydan et Hélène de Largen- David Langlois, vingt-huit ans, et des collectivités territoriales impo- substantielles pour 2001. « Nous b 17e : Françoise de Panafieu (RPR), gramme de campagne. taye. La première, âgée de trente- Cyril Cartron, trente-sept ans, rejoi- se, dans tous les arrondissements sommes très, très contents, assurait, Hervé Benessiano (DL). Enfin, Anne-Sylvie Schneider, huit ans, agrégée d’histoire et énar- gnent le service de presse. Au total, parisiens, qu’au moins un con- au nom des Verts, M. Baupin, en b 18e : Annick Lepetit (PS), qui fut l’attachée de presse de Lio- que, était conseillère auprès du M. Delanoë souhaite que l’effectif seiller de Paris soit adjoint au mai- marge du Conseil de Paris, le jour Daniel Vaillant (PS). nel Jospin lorsqu’il était premier secrétaire d’Etat au logement Louis de son cabinet n’excède pas « tren- re. Or le 3e arrondissement n’en a de l’élection du maire et de ses b 19e : Roger Madec (PS), secrétaire du Parti socialiste, char- Besson, qui a quitté le gouverne- te à quarante personnes », au lieu que trois : le maire lui-même, adjoints, le dimanche 25 mars. Il François Dagnaud (PS). gée de la communication auprès de ment pour sa mairie de Chambéry d’une centaine sous la précédente M. Contassot et… Jack-Yves ne paraît pas avoir fondamentale- b 20e : Michel Charzat (PS), Laurent Fabius à l’Assemblée natio- (Savoie). Auprès de M. Besson, mandature. Boboth, conseiller de Paris DL et ment changé d’avis depuis. Jacques Deroff (PS). nale puis appelée au cabinet de Mme Gueydan était chargée de la proche de l’ancien maire du 3e, Jac- Martine Aubry, au ministère de politique de la ville et des grandes Ch. G. ques Dominati. Ch. G. FRANCE LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 7

Charles Pasqua et se disputent A Blois, Nicolas Perruchot l’électorat des « Français fiers de l’être » veut régler son compte Le président du RPF déplore la « course au centre » de au « système Lang » La compétition est engagée entre le président prochement avec les républicains de l’« autre « centrisme » du chef de l’Etat. Philippe de Vil- du RPF et celui du MPF en vue de l’élection prési- rive », s’est nettement situé dans liers a renvoyé à la fin de l’année sa décision de dentielle de 2002. Renonçant à ses espoirs de rap- le camp de la droite pure et dure, dénonçant le se présenter à l’élection présidentielle. Une polémique s’engage sur des frais de réception

« GAUCHE-DROITE » : le slo- pure et dure, de ce qu’il appelle sins de policiers ou de gendarmes, départ dans la bataille élyséenne BLOIS nard Valette (PS). En effet, un an gan date du début de 1999, lors de « une droite de conviction ». les trafiquants de mort et de drogue dépendrait de la « configuration du de notre correspondant auparavant, se conformant à la la précampagne des élections euro- « Dans le jeu de dupes de la cohabi- méritent le châtiment suprême. Que paysage politique ». « Il pourra se Le 18 mars au soir, sur toutes les règle édictée par Lionel Jospin, péennes, quand Charles Pasqua tation, il n’y a pas d’affrontements cela ne soit pas conforme au caté- passer beaucoup de choses d’ici télévisions, Nicolas Perruchot M. Lang avait cédé son fauteuil de imaginait encore pouvoir s’adres- d’idées, il n’y a qu’une lutte pour les chisme droit-de-l’hommiste que l’on là », a-t-il ajouté, en spéculant sur (UDF), vainqueur de Jack Lang à maire en devenant ministre et pris ser aux « républicains des deux postes et les prébendes, où la nuan- prêche à Bruxelles ou à Strasbourg, la réaction des Français à l’appro- Blois, proclame « la fin de la géné- le poste de premier adjoint. Selon rives ». Désormais, c’est à droite ce tient lieu d’opposition, où le je m’en fous ! », a lancé M. Pasqua, che de l’introduction de l’euro – ration Mitterrand, le début de la M. Perruchot, les frais engagés toute. L’ancien ministre veut détail doit faire oublier l’accord sur avant de déclarer le gouvernement « un traumatisme », qui, espè- génération terrain ». Localement, pour cette soirée s’élèveraient à s’adresser à l’« électorat populai- le fond entre les tenants d’une politi- « coupable de non-assistance à re-t-il, pourrait bénéficier à son le slogan sonne juste : de nom- 160 000 francs : 120 000 francs de re », plutôt que de « complaire aux que qui conduit au renoncement », Français en danger ». parti, demandeur d’un référen- breux « déçus de Lang » repro- timbres, 40 000 francs de traiteur. éditorialistes du Monde ou du Nou- a expliqué le président du RPF. dum préalable à la disparition du chent au ministre de l’éducation La réponse de la « génération vel Obs ». Devant les membres du S’adressant aux « Français fiers de LAISSER DÉCANTER franc. nationale d’avoir « négligé » la vil- Mitterrand » arrive sous envelop- conseil national du Rassemble- l’être », M. Pasqua a lancé cet aver- Au même moment, et à quel- M. de Villiers attend aussi de le au profit de ses engagements pe griffée de la maison de couture ment pour la France, réunis same- tissement aux juges : « Vous n’êtes ques dizaines de mètres de là, Phi- savoir qui sera dans la course. Bien parisiens ou de ses responsabilités Yves Saint Laurent. Son PDG, Pier- di 7 avril, à Paris, M. Pasqua a réaf- pas un pouvoir, mais une simple lippe de Villiers réunissait le comi- que le nom de M. Pasqua n’ait pas nationales. On admire l’aisance re Bergé, écrit : « Je découvre que firmé sa volonté de se porter candi- autorité et vous devez servir la Répu- té directeur national de son Mou- été prononcé, chacun a compris devant les caméras du jeune tom- le nouveau maire que vous êtes dat à l’élection présidentielle en blique et non votre idéologie ou vement pour la France, et, là aussi, que beaucoup dépendrait du sort beur de ministre, promu « star » vient de prononcer à l’égard de dénonçant « le centrisme, où se votre notoriété. » se posait la question de l’élection personnel du président du conseil en un soir. Il va maintenant s’atte- Jack Lang des paroles dont l’inélé- retrouvent pêle-mêle Jacques Chi- Dans son habituel registre anti- présidentielle. Ira ou n’ira pas ? général des Hauts-de-Seine et des ler à mettre en pratique à Blois gance le dispute à la vulgarité. » Il rac, hélas, Bayrou, Madelin et con- Chirac, M. Pasqua a reproché au Après avoir déclaré qu’il pourrait éventuelles suites judiciaires qui « une autre manière de faire de la indique qu’il avait précédemment sorts ».Si« les manipulateurs qui président de la République sa annoncer sa candidature en sep- seraient données, notamment, sur politique » et s’attaquer aux pris l’engagement de financer, via prétendent incarner la justice » lui « course au centre » avec son con- tembre, lors de l’université d’été le financement du RPF ou sur le « vrais problèmes quotidiens » : une fondation créée à cet effet, les en laissent le loisir, M. Pasqua ne current socialiste, voire, concer- du MPF, M. de Villiers a parlé de la trafic d’armes vers l’Angola, affai- « Au travail ! », assure-t-il. « activités et expositions de la Mai- désespère pas d’être, dans un an, nant la peine de mort, de « jouer « fin de l’année ». Le député de res pour lesquelles M. de Villiers a Par un curieux retournement de son de la magie et du château de au premier tour de scrutin, l’uni- les Mgr Gaillot ou les Badinter ». Vendée a précisé, dans son dis- témoigné à charge. De même, le situation, depuis plus de trois Blois » à hauteur de 2 millions de que représentant d’une droite « Les meurtriers d’enfants, les assas- cours de clôture, que son éventuel président du MPF espère que le semaines, les Blésois ont la sensa- francs annuels. Mais M. Bergé se président du MNR, Bruno Mégret, tion de voir leur nouveau maire sent désormais « délié de cet enga- et celui du Front national, Jean- sur toutes les télévisions, dans gement ». Marie Le Pen, seront dans l’incapa- tous les magazines… Même chez M. Perruchot réagit vivement : Bruno Mégret a l’intention d’être candidat en 2002 cité de rassembler les cinq cents Laurent Ruquier ! Dans le même « La réaction de la gauche caviar signatures d’élus nécessaires pour temps, la nouvelle équipe munici- me fait sourire. Ils ne connaissent déposer une candidature. pale tarde singulièrement à annon- que le langage de l’argent. Ce n’est Le président du MNR entend incarner « des valeurs nationales et populaires » M. de Villiers donne toutefois le cer ses intentions. Même du côté pas grave, nous trouverons d’autres ton de ce que serait sa campagne de ceux qui se sont réjouis de la mécènes. » Il ironise : « Blois saura NE DOUTANT de rien, Bruno Mégret, le président première pour moi », rappelle-t-il en ajoutant que le en la plaçant sous le « triple signe défaite de M. Lang, ici ou là, on vivre sans bâton de Bergé… » Puis il du Mouvement national républicain (MNR), parti MPF, lui, « n’est qu’un parti embryonnaire qui se résu- de l’honnêteté, la sécurité, la vision commence à s’étonner, à s’interro- menace : « On a parlé d’un système d’extrême droite né d’une scission avec le Front natio- me à un comité de soutien pour Philippe de Villiers. Si de la France ». « La question de ger sur la solidité de la nouvelle RPR à Paris, je récupère une ville nal en 1999, « aura un candidat à la présidentielle, ce on ne peut rien faire avec eux, on pourra continuer de l’honnêteté est capitale parce que le équipe, à ressentir une impression où régnait le système Lang ! » qui le placera à égalité avec ses adversaires en ce qui travailler avec les déçus de la droite en rupture de ban premier magistrat de la France ne de flottement. D’ailleurs, « il s’est passé des cho- concerne le traitement politico-médiatique », et, bien avec les partis traditionnels ». peut encourir de soupçon », a-t-il ses bizarres pendant les jours qui évidemment, il sera ce candidat. « Je n’ai pas de fausse Le président du MNR tire de son analyse des élec- précisé, en lançant : « L’immunité PIERRE BERGÉ SE DÉSENGAGE ont précédé mon élection… » Le pudeur, je pense que mes amis me font confiance », tions municipales un espoir pour son parti. Selon lui, présidentielle va avec la vérité et La campagne électorale semble, maire annonce des « révélations a-t-il déclaré aux journalistes, lors du conseil national en effet, « ce ne sont pas vraiment les candidats de droi- non avec l’impunité. » Ces thèmes de plus, ne pas s’être interrom- très prochaines ». Son premier du MNR, dimanche 8 avril à Vitrolles (Bouches-du- te qui ont gagné mais la gauche emblématique qui a été devraient être largement dévelop- pue. Devant ses amis éplorés réu- adjoint, Jacques Chauvin (RPR), Rhône), pour couper court aux rumeurs de contesta- rejetée ». Quant « aux jeunes loups aux têtes molles » pés lors de la campagne pour les nis dans la cour du château de tête de la liste de droite « dissiden- tions. Reste à trouver les 500 signatures d’élus indis- d’Alternance 2002, « c’est du déjà-vu (…) avec la bande élections législatives par les quel- Blois, M. Lang prononce son te » au premier tour, reste discret. pensables pour la course à l’Élysée. « Nous avons à Léo et ces quadras qui devaient rénover la droite et se que deux cent cinquante candidats meilleur et son plus vibrant dis- Les élus socialistes sortants parais- 130 grands électeurs », affirme M. Mégret, en ajoutant sont retrouvés dans le néant politique ». que le MPF souhaite présenter. Un cours de campagne… le vendredi sent sereins. qu’il sera donné comme mission aux quelque 570 can- A gauche, M. Mégret observe avec intérêt « la perte quatrième sujet sera également 23 mars, après sa défaite. M. Perru- M. Lang, à Paris, se refuse à didats aux élections législatives qui seront investis du soutien populaire et le recentrage sur l’électorat bour- abordé, celui de la « liberté ». Une chot, élu maire le dimanche sui- entrer dans la polémique. Un ami d’ici au mois de septembre de contacter rapidement geois ». « La gauche a lâché les prolos pour les bobos », liberté au nom de laquelle les villié- vant, annonce son intention blésois du ministre de l’éducation les élus de petites communes susceptibles d’apporter lance-t-il en affirmant que « tout cela contribue à élar- ristes demandent une remise en d’« adresser personnellement à nationale commente : « Perruchot leur soutien. « Nous ferons une campagne combinée, gir l’espace politique du Mouvement national républi- question des 35 heures, la création Jack Lang, place des Vosges, à s’est fait un nom en battant Lang… les candidats aux élections législatives étant le relais cain, au-delà de l’inéluctable substitution au Front d’un service minimum à la SNCF, Paris » la « facture » de la soirée. Maintenant, ça va, Jack ne va pas pour la présidentielle et réciproquement. » national, vers des électeurs qui ont pu voter à droite ou la privatisation de ses filiales et Tous les Blésois avaient été invités continuer à lui servir d’homme- M. Mégret n’attend pas de miracle de cette élection à gauche », et cela sur « des valeurs nationales et popu- une concurrence sur les lignes. par lettre à participer à cette sandwich ! » A Blois, cette année, présidentielle, mais elle devrait lui permettre « de met- laires » qu’il entend incarner. « cérémonie de fin de mandat ». les élections n’en finissent plus… tre définitivement en selle » le MNR : « Ce sera la der- Christiane Chombeau L’invitation, à en-tête de la mairie, nière pour Jean-Marie Le Pen et Charles Pasqua et la Ch. Ch. et Jean-Louis Saux était signée du maire sortant, Ber- Jacques Bugier 8 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 FRANCE

Le trafic à la SNCF revient peu à peu à la normale Les restructurations malgré la mobilisation des autonomes et de SUD continuent d’assombrir Près d’un conducteur sur cinq était encore en grève lundi matin le climat social Le trafic des TGV, des grandes lignes et des alors que de nouvelles assemblées générales de turbées par les conducteurs affiliés à SUD-Rail et trains régionaux est revenu à la normale dans cheminots étaient prévues en fin de matinée, au syndicat autonome, qui veulent poursuivre la une douzaine de régions, lundi 9 avril. Toutefois, une dizaine de régions restent plus ou moins per- grève et réclament des négociations. M. Blondel (FO) menace d’une « grève nationale »

EN DÉPIT de quelques pertur- en Aquitaine et deux sur trois en conducteurs étaient encore en grè- faut des négociations », a conclu PERSONNE ne défend Danone, pour le 21 avril. Pour les salariés de bations, le trafic sur le réseau Picardie et dans le Nord-Pas-de- ve. De nouvelles assemblées géné- M. Lasne, qui revendique toujours pas même Alain Madelin. « Quand Marks & Spencer, c’est lundi 9 avril SNCF était en voie d’améliora- Calais, on ne tablait que sur un sur rales devaient être organisées à 5 à 10 % de hausse des salaires. vous êtes une grande marque, quand que le tribunal de Paris devait se tion, lundi 9 avril, au douzième deux en Auvergne et en Lorraine, l’initiative de la Fédération généra- S’exprimant, dimanche 8 avril, vous êtes LU, Danone (…), vous avez prononcer contre le recours en réfé- jour de grève. La SNCF décomp- et un sur trois en Bourgogne, Hau- le autonome des agents de condui- au « Grand Jury RTL-Le Monde- une responsabilité sociale », a décla- ré déposé par trois syndicats, la tait environ 18 % d’agents de te-Normandie, Alsace, Franche- te (Fgaac) et de SUD-Rail. «Onne LCI », Bernard Thibault, secrétai- ré le président de Démocratie libé- CGT, FO et le Sycopa (CFDT), dans conduite en grève lundi, soit prati- Comté et PACA. La direction de la peut pas arrêter aujourd’hui, sur- re général de la CGT et ex-chemi- rale, dimanche 8 avril, sur France 2. l’espoir de suspendre la décision de quement autant que la veille, SNCF précisait qu’il y avait quel- tout après douze jours de grève », not, a abordé le conflit de la SNCF « Vous avez peut-être une restructu- l’enseigne de fermer ses dix- alors qu’ils étaient encore 23 % ques difficultés dans la région de assurent, en chœur, les autono- en précisant qu’il n’avait pas plus ration à faire, mais vous devez la fai- huit magasins français. samedi et 35 % jeudi, jour du mou- Lille, quelques agents de tractions mes et SUD-Rail alors que les appelé à la reprise du travail qu’à re au bout du compte avec zéro licen- Lundi toujours, tandis que les vement national. bloquant la sortie de certains autres organisations syndicales, la grève. En outre, il a ajouté que ciement », a-t-il ajouté, au lende- infirmières du privé organisaient Au total, le trafic était redevenu trains. En Ile-de-France, environ notamment la CGT, dénoncent « la CGT n’avait pas été débordée » main de la manifestation qui a réu- une journée « cliniques mortes », normal, lundi matin, dans une deux RER sur trois circulaient sur une surenchère qui pourrait met- par les autres organisations syndi- ni dans l’Essonne, entre Evry et Ris- un comité d’entreprise détermi- douzaine de régions. C’était le cas la ligne A, un RER sur deux sur la tre en péril l’entreprise. « Il y a des cales. Elle avait fixé « deux jours de Orangis, 400 personnes contre la nant devait se tenir sur le sort du sur le réseau TGV, à l’exception ligne B, trois sur quatre sur la assemblées générales où la CGT fait mobilisation » sur les salaires, les fermeture de l’usine locale. groupe aérien AOM-Air Liberté. La de Paris-Lausanne-Zurich-Berne ligne C. Sur la ligne D, l’intercon- voter la reprise du travail, mais les effectifs et le projet de réforme, et Le même jour, sur France-Inter, direction présentera en effet son (deux trains sur trois) et Paris- nexion reste suspendue, tandis agents ne suivent pas ces déci- M. Thibault estime que la pause, Marc Blondel a agité la menace plan de réorganisation censé éviter Dijon-Besançon (un train sur que circulaient un train sur deux sions », expliquait, dimanche, annoncée par Louis Gallois «veut d’une grève nationale « avant un dépôt de bilan, tandis que les deux). Sur les grandes lignes, deux sur la ligne Nord et un sur quatre Michel Lasne, secrétaire général dire que l’on est prêt à rediscuter de l’été ». « J’attends surtout que Lionel syndicats ont bien l’intention de trains sur trois étaient prévus en sur la ligne Sud. de la Fgaac. « Gallois, on l’avait l’ensemble ». « Nos organisations Jospin intervienne dans le cadre de sa demander des comptes à l’action- moyenne. Toutefois, si l’on Il reste cependant six dépôts sur prévenu du malaise. S’il veut que le syndicales ont estimé, avec une très politique du plein-emploi. On ne peut naire suisse SAirGroup ainsi qu’au escomptait trois trains sur quatre quarante-neuf où la moitié des trafic reprenne, il faut un geste, il forte majorité de cheminots, qu’il pas à la fois se contenter d’une baisse président du Medef, Ernest-Antoi- valait mieux interrompre le légère du chômage et en même ne Seillière. conflit », qui n’est « plus de portée temps qu’il y ait des licenciements », Face à cette montée des conflits nationale » (lire page 16). s’est indigné le secrétaire général de sociaux, le premier secrétaire du A Marseille, la rupture est consommée entre la CGT et SUD Dimanche, M. Gallois a appelé FO. Le boycottage des produits PS, François Hollande, a mis en une nouvelle fois les conducteurs Danone, qu’il a réfuté, continue : avant, dimanche, sur Europe 1, le MARSEILLE, te marseillais de suspendre la grève mais se pliait au à reprendre le travail. En déplace- les maires (PCF) des trois principa- projet de loi de modernisation de notre correspondant vote des assemblées générales majoritairement favo- ment à la gare de Lyon vers les villes jouxtant Grenoble, Fontai- sociale examiné au Sénat à partir Seuls les cheminots de SUD-Rail et de la Fédéra- rables à la grève. Jusqu’à la rupture, samedi. «En 16 heures, le président de la SNCF ne, Saint-Martin-d’Hères et Echirol- du 17 avril, en assurant qu’il conve- tion générale autonome des agents de conduite indiquant un taux de grévistes de 50 % parmi les a précisé qu’il restait « maintenant les, ont décidé de rejoindre le mou- nait de « rendre plus coûteuses les (Fgaac) devaient participer, lundi 9 avril, à l’assem- agents de conduite du pays, la Fgaac et SUD ont livré 2 % environ de cheminots qui sont vement. Jeudi 12 avril, jour de la réu- décisions de supprimer des blée générale qui, depuis douze jours, se tient cha- des informations démagogiques », explique Henri Bas- en grève, c’est-à-dire 18 % des nion du comité central d’entreprise, emplois ». La croissance devant que matin au dépôt marseillais de la Blancarde, un cunana, secrétaire régional des cheminots CGT. Il agents de conduite, c’est moins tous les sites du groupe devraient être « mieux partagée », il a égale- des bastions de la grève. Samedi, les conducteurs de estime donc « irresponsable d’engager les agents de d’un sur cinq ». « Je pense qu’il être concernés par des opérations ment évoqué un relèvement du la CGT ont en effet voté la reprise du travail. « La sus- conduite dans une voie sans issue en leur faisant croire faut que ceux-là regardent dans de protestation avant la manifesta- SMIC et ajouté qu’« il faudra ajus- pension du mouvement n’est pas encore à l’ordre du que le rapport des forces va permettre de faire bouger quelle situation ils mettent les voya- tion nationale prévue, à Calais, ter les minima sociaux ». jour, sauf grosse surprise », déclarait, lundi matin, Sté- l’entreprise ». SUD-Rail s’est réjoui, samedi, de la geurs et les clients fret et prennent phan Gaillard, secrétaire local de la Fgaac, selon poursuite du mouvement au dépôt de Marseille com- la responsabilité de reprendre le tra- lequel « la mobilisation ne semble pas décliner, à Mar- me dans quelques autres sites du pays, « votée au vail », a-t-il ajouté avant de rappe- seille et ailleurs ». La scission du front syndical a grand dam des organisations soi-disant majoritaires ». ler que la direction était allée «à « Le président peut témoigner », cependant permis à la direction d’annoncer la repri- Le dépôt de la Blancarde est l’établissement où la limite de ce qui était raisonnable se, dès lundi matin, d’un trafic normal pour les TGV SUD-Rail est le plus implanté et certains voient dans par rapport aux revendications qui et d’assurer, au départ de la gare Saint-Charles, le cette surenchère un galop d’essai pour les élections étaient exprimées et que l’heure estime M. Giscard d’Estaing départ de deux trains grandes lignes sur trois et d’un professionnelles de mars 2002. Ce que semble confir- était à la reprise ». Jeudi 5 avril, train express régional sur deux. mer M. Gaillard : « Depuis le début, la CGT ne sou- M. Gallois a annoncé une « pau- COMMENTANT la convocation de Jacques Chirac par le juge Hal- Le désaccord entre les trois organisations syndica- tient pas notre revendication de revalorisation de la se » dans la mise en œuvre d’un phen, l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing a les, qui pèsent d’un poids à peu près égal parmi les filière traction. Elle est restée dans le mouvement, con- projet contesté de réorganisation déclaré, dimanche 8 avril, à « France-Europe Express », sur France 3, quelque quatre cents conducteurs de train du dépôt, trainte et forcée, poussée par sa base. Il risque d’y interne, une augmentation généra- que « le président de la République peut témoigner ». « Aucune disposi- est l’aboutissement de divergences sur la conduite avoir de grosses surprises aux prochaines élections. » le de 1,2 % des salaires des quel- tion de la Constitution ne l’interdit », a précisé M. Giscard d’Estaing, de ce mouvement, apparues dès le lendemain de la La CGT dit ne pas croire que le « jusqu’au-boutis- que 175 000 agents de l’entreprise rappelant qu’il avait lui-même témoigné à deux reprises. journée d’action unitaire du 29 mars. Pour préparer me » de SUD et de la Fgaac s’explique par un souci publique ainsi que mille embau- Il a estimé convenable la disposition constitutionnelle actuelle : « Une la mobilisation des cheminots le 5 avril, jour des d’entamer sa représentation, qui, dans la région, ches supplémentaires pour 2001 responsabilité pénale limitée aux actes accomplis par un président de la négociations portant sur l’emploi, les retraites, les avoisine 60 % tous secteurs confondus. (Le Monde du 7 avril). République dans l’exercice de sa fonction, un point c’est tout. Le reste salaires et le projet de restructuration Cap clients, la c’est le droit commun », a-t-il dit. L’ancien président juge toutefois CGT proposait, chaque matin, aux agents de condui- Luc Leroux François Bostnavaron qu’« un président de la République peut choisir la forme. Il est assez maladroit et provocant de le convoquer dans un bureau déterminé ». DÉPÊCHES La facture de la grève dépassera le milliard de francs a GOUVERNEMENT : François Hollande a estimé que le gouver- nement devait être « vigilant, attentif et mobile », dimanche 8 avril LA GRÈVE coûte cher. Pour communément admise lorsque pour faire le tri entre les trains qui et non des moindres, comme Usi- sur Europe 1, face à la situation sociale marquée par la multiplication tout le monde : à la fois pour les pratiquement aucun train ne circu- n’ont pas roulé et les clients qui nor, Vallourec ou AtoFina, ont la de conflits sociaux. Le premier secrétaire du PS a souhaité que le gou- cheminots grévistes, mais aussi le. ont différé leurs voyages pour éva- ferme intention de demander des vernement soit « à l’écoute et en capacité d’action », à un an d’échéan- pour l’entreprise. Si les premiers Plus vraisemblablement le mou- luer in fine l’ampleur des rembour- indemnisations substantielles. En ces électorales « capitales ». « Il est normal, a-t-il dit, que la croissance peuvent aisément chiffrer leur pré- vement coûterait d’ores et déjà sements. outre, le Groupement d’intérêt du soit mieux partagée. » judice en multipliant le manque à près de 600 millions de francs pour Enfin, une des inconnues de fret ferroviaire (GIFF), qui regrou- a PRÉSIDENTIELLE : le président du Mouvement des citoyens, gagner quotidien par le nombre de une douzaine de jours de grève taille pour calculer la facture reste pe les transporteurs routiers com- Jean-Pierre Chevènement, décidera « avant l’automne » s’il se pré- journées de conflit, l’opération est partielle. Il faudra y ajouter le mon- l’attitude des utilisateurs de fret. binés, les loueurs de wagons, les sente ou non à l’élection présidentielle. Interrogé, dimanche 8 avril, plus difficile pour l’entreprise. En tant des mesures qui ont été déci- L’Association des utilisateurs de commissionnaires-organisateurs au « Forum RMC-Le Point-Infonie », l’ancien ministre de l’intérieur a 1995, les grèves du mois de décem- dées lors de la table ronde du transport de fret (AUTF), qui repré- de transport et les chargeurs, a déclaré qu’il « n’imagin[ait] guère » que le premier ministre, Lionel Jos- bre avaient coûté quelque 2,5 mil- 5 avril, soit une enveloppe supplé- sente 80 % des clients industriels effectué une démarche auprès des pin, ne soit pas lui-même candidat. liards de francs à l’entreprise. mentaire de 800 millions de francs, de la SNCF, n’a pas encore chiffré services du premier ministre, lundi a SONDAGE : la cote de confiance de Jacques Chirac auprès des Aujourd’hui, la direction de la dont une partie, cependant, avait son préjudice. En revanche, tous 9 avril. Reçus par une conseillère Français gagne 2 points (51 %), celle de Lionel Jospin en perd un SNCF estime qu’il est encore trop déjà été budgétée et provisionnée les utilisateurs demandent à être de Lionel Jospin, ils ont demandé (57 %), selon un sondage SOFRES, réalisé les 28 et 29 mars auprès tôt pour faire une estimation : on par le SNCF puisque l’entreprise indemnisés et leur représentation un fonds d’indemnisation pour d’un échantillon de 1 000 personnes et publié par le Figaro-Magazine ne peut pas se baser sur le chiffre avait prévu de longue date patronale leur a demandé de faire réduire leur préjudice. Il leur a été daté 7 avril. En mars, le chef de l’Etat et le premier ministre étaient res- d’une centaine de millions de d’ouvrir des négociations salaria- connaître leurs doléances par cour- conseillé de s’adresser directe- pectivement crédités de 49 % et 58 %. Parmi les personnalités politi- francs de pertes quotidiennes mul- les. A la direction, on reconnaît rier auprès de Louis Gallois et de ment à la SNCF. ques auxquelles les Français voudraient voir jouer un rôle important tipliées par le nombre de jour de qu’il faudra attendre les « retom- Jean-Claude Gayssot, ministre des dans l’avenir, M. Jospin arrive largement en tête – le nom de M. Chi- grèves. Cette évaluation est celle bées venant du service clientèle » transports. Plusieurs entreprises, F. Bn rac n’est pas proposé –, avec 57 % de réponses positives. 9 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001

AFFAIRES Les juges d’instruc- d’armes vers l’Angola émanant de la Quai d’Orsay, le 9 mars, et sont cou- la remise aux juges d’une note recen- des suspects principaux de ce dossier, tion parisiens Philippe Courroye et DGSE et du secrétariat général de la verts par le « secret-défense ». sant les livraisons d’armes vers l’An- réfugié en Israël. b LES DESSOUS de Isabelle Prévost-Desprez ont deman- défense nationale. b CERTAINS b LA COMMISSION consultative du gola. b LES SERVICES SECRETS diver- la renégociation de la dette angolaise dé, au mois de mars, la communica- DE CES DOCUMENTS avaient été secret de la défense nationale a été sai- gent nettement sur le cas de l’homme envers la Russie constituent une tion de rapports relatifs aux ventes découverts lors d’une perquisition au sie. Elle avait déjà autorisé, le 21 mars, d’affaires Aracadi Gaydamak, l’un nouvelle piste de l’enquête. Les juges de l’affaire Falcone réclament des notes classées « secret-défense » Chargés de l’enquête sur les ventes d’armes vers l’Angola, Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez ont demandé au gouvernement la communication de rapports de la DGSE découverts au Quai d’Orsay et d’archives du secrétariat général de la défense nationale

L’ENQUÊTE sur les ventes d’ar- « Angola » dans le bureau d’un col- nomique de la fille aînée du prési- si les cinq notes peuvent être déclas- ministre. Il s’agit du détail des termédiaire ; Brenco, dont il est le mes vers l’Angola conduit irrésisti- laborateur du ministre, Georges Ser- dent José Eduardo Dos Santos » sifiées et transmises à l’autorité judi- demandes d’autorisations d’expor- PDG ; ZTS-Osos, enfin, entreprise blement les juges aux frontières du re, chargé des affaires africaines et (18 octobre 2000), « Le point sur la ciaire. L’avis de la CCSDN est con- tations d’armes au profit de l’Ango- slovaque dont les enquêteurs le « secret-défense ». Après avoir du développement. Il contenait de situation politique » (27 décembre sultatif, mais il a toujours été suivi la, du Cameroun, du Congo-Brazza- soupçonnent d’avoir été le diri- obtenu la communication de notes nombreux documents, parmi les- 2000) et « Les réactions angolaises à par le gouvernement. ville et de la République démocrati- geant de fait, avec pour partenaire des services de renseignement rela- quels figuraient cinq rapports éma- l’affaire Falcone » (25 janvier 2001). Une autre requête des juges Cour- que du Congo présentées entre M. Gaydamak. tives aux activités des hommes d’af- nant de la direction générale de la roye et Prévost-Desprez a été adres- 1990 et 2000 à la commission inter- faires Pierre-Joseph Falcone et sécurité extérieure (DGSE) et clas- UN AVIS CONSULTATIF sée à la commission, à la mi-mars, ministérielle d’étude des exporta- SIX DEMANDES D’EXPORTATIONS Arcadi Gaydamak, présentés com- sés « confidentiel-défense ». Toutes Conformément à la loi du 8 juillet par le secrétariat général de la tions de matériel de guerre Dans un courrier envoyé aux me les deux acteurs principaux de consacrées à l’Angola, ces notes con- 1998, le ministre de la défense, défense nationale (SGDN) après (CIEEMG) par trois sociétés : la juges le 14 mars, le responsable du l’affaire (lire ci-dessous), les juges cernent « Les centres décisionnels » Alain Richard, autorité de tutelle de que les magistrats eurent réclamé Société française d’exportation des SGDN, Jean-Claude Mallet, expli- d’instruction Philippe Courroye et de ce pays (28 juillet 1998), « Les la DGSE, a interrogé la commission la communication d’informations matériels et systèmes du ministère quait que « six demandes » d’expor- Isabelle Prévost-Desprez ont filières d’acquisition d’armement » consultative du secret de la défense détenues par cette administration de l’intérieur (Sofremi), auprès de tations avaient été formées par la demandé, dans le courant du mois (23 février 2000), « L’influence éco- nationale (CCSDN), qui devra dire – placée sous l’autorité du premier laquelle M. Falcone fit office d’in- Sofremi durant la période visée par de mars, au ministre de la défense l’enquête et précisait : « Trois ont et au premier ministre la déclassifi- été refusées. Trois ont reçu un avis cation d’une demi-douzaine de favorable de la CIEEMG ». Les juges documents qu’ils avaient décou- Le milliardaire israélien refuse toujours de répondre à la justice souhaitent connaître les motiva- verts lors d’une perquisition au tions qui ont conduit la CIEEMG à Quai d’Orsay, le 9 mars. ACTEUR MANQUANT de l’« Angolagate », n’aurait aucune compétence pour s’intéresser à trats semblent tenir pour acquis que M. Gayda- rejeter certaines des demandes de Les magistrats cherchaient la tra- Arcadi Gaydamak ne semble toujours pas prêt à ces ventes d’armes à destination de l’Angola mak était l’ayant droit de trois comptes, aux inti- la Sofremi, mais aussi de Brenco et ce – qu’ils n’ont pas trouvée – répondre à la convocation de la justice française. réalisées par l’Etat russe par le biais d’une socié- tulés exotiques – « Cascade », « Colorado » et de ZTS-Osos. Or le détail des refus d’une éventuelle intervention du Début décembre 2000, alors que l’enquête s’accé- té slovaque, ZTS-Osos. Les juges Courroye et « Cyclone » –, ouverts à la banque Leumi de Tel- est lui aussi couvert par le « secret- ministre des affaires étrangères, lérait, aboutissant notamment à la mise en exa- Prévost-Desprez semblent au contraire esti- Aviv. L’enquête a établi que le compte « Casca- défense ». Hubert Védrine, en faveur de men et à l’incarcération de son partenaire d’affai- mer, notamment sur la foi de rapports du fisc, de » avait été crédité, en 29 virements, d’environ Saisi une première fois par les M. Falcone dans le règlement de res Pierre-Jospeh Falcone – toujours en déten- que les contrats d’armement ont été signés en 120 millions de francs émanant de Brenco. Le magistrats, le ministère de la défen- son contentieux fiscal. L’émergence tion provisoire –, le milliardaire d’origine russe France via la société Brenco, dont MM. Falcone 22 mars, M. Falcone déclarait aux juges que ce se avait donné son accord, après de ce soupçon a entraîné la mise en basé à Londres gagnait Israël afin d’y effectuer sa et Gaydamak seraient les dirigeants de fait. compte avait été alimenté « à partir des instruc- l’avis favorable rendu le 21 mars examen pour « recel d’abus de biens « période de réserve » dans l’armée. Une période tions qui [lui] ont été données par différentes auto- par la CCSDN, sur la déclassifica- sociaux et trafic d’influence » de Jac- qui s’est officiellement achevée début mars. Juste LES DESTINATAIRES DES COMMISSIONS rités administratives angolaises ». « Je ne veux pas tion d’une autre note de la DGSE : ques Attali, parce que ce dernier avant de quitter l’Angleterre, M. Gaydamak avait Considérées comme « illicites » par la justice être plus précis sur ceux qui m’ont donné ces ins- daté du 6 décembre 1995, ce docu- avait organisé, en septembre 1998, déclaré au Monde être prêt à rencontrer les magis- française, ces ventes d’armes ont généré d’im- tructions, ajoutait-il. Je suis convaincu qu’Arcadi ment recense les matériels militai- une rencontre entre l’avocat de trats – qui ont délivré un mandat d’arrêt interna- portants mouvements de fonds, que les enquê- Gaydamak n’est pas l’ayant droit économique de res livrés à l’Angola, en 1993 et en M. Falcone et M. Védrine, à l’épo- tional à son encontre le 6 décembre – « dès qu’[il] teurs tentent de retracer. Les deux contrats ce compte. » Dans un entretien accordé à Libéra- 1994, par l’intermédiaire de que où il facturait des prestations aurai[t] la garantie d’être traité correctement ». signés avec le gouvernement de José Eduardo tion le 6 mars, M. Gaydamak a assuré, depuis, MM. Falcone et Gaydamak. Le de conseil à la société de M. Falco- « Pour l’instant, ajoutait-il, ce n’est pas le cas. » Dos Santos, en 1993 et 1994, pour 633 millions que les comptes « Cascade », « Colorado » et montant total de ces commandes ne, Brenco (Le Monde du 12 mars). M. Gaydamak affirme, depuis le début de l’af- de dollars, paraissent avoir donné lieu au verse- « Cyclone » n’avaient « rien à voir avec [lui] ». avoisinait 633 millions de dollars. Au Quai d’Orsay, les enquêteurs faire, ne pas comprendre ce qui lui reproche la ment de nombreuses commissions, dont cer- avaient saisi un dossier intitulé justice française. Selon lui, cette dernière tains destinataires restent à identifier. Les magis- P. Ce. et F. Lh. P. Ce. et F. Lh. Les services secrets français s’opposent nettement sur le cas de l’homme d’affaires La renégociation de la dette de l’Angola L’HOMME D’AFFAIRES Arcadi sinage de leur domicile, il résulte « La fortune rapidement acquise par une attestation destinée à être utili- Gaydamak est-il « l’un des relais de que l’intéressée et son ami l’intéressé (…) est sans doute à l’origi- sée devant les tribunaux en faveur envers la Russie ouvre une autre piste la mafia russe » en France ou sim- [M. Gaydamak] ne font l’objet ne des rumeurs (banquier de la de M. Gaydamak, dans laquelle il plement un homme doué « d’un d’aucune remarque particulière. » mafia russe, agent du KGB, trafi- témoignait notamment « de son CENTRÉE à l’origine sur deux ses ». « Les Russes n’avaient pas con- indéniable sens des affaires » ? Ver- La consultation des archives de la quant d’armes) jamais confirmées à parfait loyalisme vis-à-vis des institu- contrats d’armement à destination fiance sur le paiement du solde,a sés au dossier des juges d’instruc- police confirmait cette impres- ce jour, circulant sur son compte. On tions françaises » et déclarait : de l’Angola, l’enquête des juges détaillé M. Falcone. J’ai proposé tion Philippe Courroye et Isabelle sion : «Melle Tsirulnikova et son ami notera qu’Arcadi Gaydamak a « L’appartenance de M. Gaydamak Courroye et Prévost-Desprez aux Angolais de suggérer un accord Prévost-Desprez, les rapports de n’ont jamais attiré l’attention. Ils gagné tous les procès qu’il a intentés à la mafia russe constitue à mes déborde aujourd’hui de ce cadre avec les autorités russes qui faisait trois des principaux services de ren- sont inconnus des services de police. à l’encontre de publications et de yeux des calomnies récurrentes spé- pour emprunter de nouvelles direc- que si les échéances n’étaient pas res- seignement français ne permettent Dans le dossier administratif de la journalistes à l’origine d’articles de cialement destinées à lui nuire ». tions, sur fond de diplomatie paral- pectées pour le paiement des 30 % guère de préciser le profil de ce mil- postulante, on ne relève aucun élé- presse le concernant qu’il estimait dif- Dans la note du 21 octobre 1997, lèle et de commissions occultes. de la dette étalés sur vingt ans, la liardaire atypique, aux activités et ment défavorable ». famatoires ». La note ajoute que la DST rappelait aussi que M. Gay- Outre le Cameroun et le Congo, totalité de la dette serait alors due. » aux passeports multiples. A lire ces Ce sont les années 1990 et l’ef- l’homme d’affaires, titulaire, depuis damak avait, en 1996, « mis à profit pays où MM. Falcone et Gaydamak M. Gaydamak, quant à lui, aurait documents, qui émanent de la direc- fondrement de l’URSS qui allaient juillet 1997, de la distinction de che- ses relations en Russie pour interve- auraient également livré des armes, eu pour mission de « s’occuper des tion générale de la sécurité extérieu- valier de l’Ordre du mérite agricole, nir directement en faveur de la libé- les magistrats s’intéressent aux des- contacts avec les Russes. Il a contac- re (DGSE), de la direction de la sur- pour avoir favorisé des exporta- ration des pilotes français détenus sous de la renégociation de la dette té les autorités gouvernementales », veillance du territoire (DST) et de la Fait sans précédent : tions françaises vers la Russie, s’est en ex-Yougoslavie ». Cette interven- angolaise vis-à-vis de la Russie. a affirmé M. Falcone, sans plus de direction centrale des renseigne- signalé par le don d’un meuble «de tion, dont une partie de la hiérar- Interrogé sur ce point à deux repri- précisions. Interrogé sur son inté- ments généraux (DCRG), s’ébau- l’ancien numéro deux grande valeur » ayant appartenu au chie militaire a contesté l’utilité, ses, les 14 et 22 mars, par les juges ressement, M. Falcone a indiqué che un portrait contrasté du person- roi François Ier au musée du Louvre voire l’existence, lui avait valu d’instruction, Pierre- Joseph Falco- qu’il ne devait « pas être inférieur à nage – aujourd’hui réfugié en de la DST a apporté – où une salle porte d’ailleurs le d’être décoré – sur le contingent ne a confirmé avoir participé « avec 15 millions de dollars ». « Je ne sais Israël – et transparaissent, autour nom de l’homme d’affaires. personnel du président de la Répu- Arcadi Gaydamak » à cette opéra- pas combien doit être versé à Arcadi de lui, les rivalités entre services. un soutien public Dans sa note du 28 juillet 1998, blique – de l’Ordre national du tion. « Nous sommes parvenus à Gaydamak », a-t-il ajouté avant de Hormis sa date de naissance et la DGSE précise ses suspicions. mérite par Jean-Charles Marchia- obtenir un abandon de 70 % de la préciser que son associé et lui- quelques autres éléments biogra- à M. Gaydamak Qualifié de « chef de l’organisation ni, alors préfet du Var. dette angolaise vis-à-vis de la Russie même étaient toujours « en compte phiques d’importance mineure, criminelle Mazutkinskaïa », Alimjar Une note des RG du 13 août 1998 et un rééchelonnement des 30 % res- avec l’Etat angolais, qui [leur] doit tout semble prêter à contestation Tokhtakounov est présenté com- mentionne que, face à ces « accusa- tants sur une période de vingt ans », quelque argent ». Il a certifié qu’il dans le parcours de M. Gaydamak, mettre en lumière M. Gaydamak, me un partenaire en affaires de tions qui le présentent toujours com- a-t-il indiqué. n’avait « jamais payé de commis- suivi avec attention par les spécia- naturalisé Français en 1986, et atti- M. Gaydamak – les deux hommes me l’un des banquiers de la mafia Selon M. Falcone, la dette exigi- sions » en marge de cette opéra- listes du renseignement depuis le ser les divergences de vue autour auraient géré ensemble un hôtel à russe », M. Gaydamak s’est depuis ble « était de 5 milliards de dol- tion. « Je ne sais pas si Arcadi Gayda- milieu des années 1990. Chargée de sa personne. La réussite excep- Moscou. Les RG ajoutent que longtemps résigné, attribuant ses lars ». « Des négociations ont per- mak en a versé ; je ne lui ai pas posé du contre-espionnage, la DST pré- tionnelle de celui qui dirigeait une M. Tokhtakounov, alias « le Taïwa- échecs à « modifier son image » aux mis de la ramener à 1,5 milliard sur la question », a-t-il précisé. sente en dernier ressort ce citoyen petite société de traduction et nais », serait « un membre impor- « malveillance de la presse à scanda- vingt ans », a-t-il ajouté. « Nous français d’origine russe – qui dispo- devint, en quelques années, un tant de la mafia russe résidant à le », aux « rivalités inter-services n’avons pas participé aux négocia- P. Ce. et F. Lh. se aussi des nationalités israélien- négociant international actif en Paris », qui « serait à la tête d’un dans les milieux du renseignement » tions bilatérales entre les gouverne- ne et canadienne, ainsi que d’un Russie, au Kazakhstan, en Angola, groupe de malfaiteurs russes agis- et aux « éléments d’extrême gauche ments angolais et russe », a cepen- statut diplomatique en Angola – mais aussi en Angleterre, aux Pays- sant sur le territoire allemand, prin- infiltrés dans la haute administra- dant précisé M. Falcone. Notre rôle comme un homme doté d’«un Bas et au Luxembourg, suscite les cipalement en organisant des rapts tion française, comme ceux de l’ex- a été de les conseiller d’accepter cet- sens très développé des affaires ». réserves de la DGSE. « M. Gayda- et des demandes de rançons d’exilés cellule Afrique à l’Elysée ». te proposition. » Questionné sur la Maîtresse d’œuvre des opérations mak a été décrit par la presse fran- russes ». La DST, elle, évoque bien, nature exacte de ses prestations, il d’espionnage hors de France, la çaise comme un homme d’affaires le 21 octobre 1997, « le caractère Pascal Ceaux a expliqué avoir « fait des notes et DGSE l’accuse en revanche d’en- russe ayant bâti sa fortune sur les trouble de certaines de ses fréquen- et Fabrice Lhomme des études aux autorités angolai- tretenir « des liens avec les milieux décombres de l’empire soviétique, tations d’affaires », mais pour aussi- de la criminalité organisée russe ». est-il écrit dans une note du tôt répéter que M. Gaydamak En le désignant comme « l’un 28 juillet 1998. Son nom a égale- aurait « surtout su remarquable- des relais de la mafia russe sur notre ment été associé à plusieurs opéra- ment profiter des opportunités politi- territoire », les RG souscrivent à la tions frauduleuses à caractère spécu- ques et commerciales offertes par la même approche négative. Dès latif sur le marché d’œuvres d’art dislocation de l’ex-URSS ». février 1975, la section parisienne russe illégalement importées et reven- Fait sans précédent : l’ancien de ce service avait été la première dues en fraude de tous droits. » numéro deux du service de contre- à examiner le cas de ce jeune Rus- Une note des RG datée du 29 mai espionnage, l’inspecteur général so-israélien : entré clandestine- 1998 résonne des mêmes réticen- Raymond Nart, a apporté un sou- ment en France le 22 novembre ces : « Modeste durant les quinze pre- tien public à M. Gaydamak, en 1972 en provenance de Tel-Aviv, il mières années de son séjour, son affirmant, dans Le Parisien du aurait été « vainement recherché » train de vie est brusquement devenu 23 mars dernier, l’estime que lui dans le Val-de-Marne pour un dispendieux sans raison apparente. voue la DST. Selon lui, l’homme motif qui n’est pas précisé. La note (…) Les activités françaises de l’inté- d’affaires est intervenu pour obte- indique seulement que M. Gayda- ressé ne lui permettent toujours pas nir, en 1997, la libération d’otages mak a été licencié de la société de d’avoir l’opulence qu’il affiche ; en français retenus en Tchétchénie, gardiennage qui l’employait, au effet, les sociétés dans lesquelles il au nombre desquels auraient figu- motif d’« absences répétées ». était impliqué sont toutes en liquida- ré deux agents de la DGSE – ce Les investigations conduites lors tion judiciaire, exception faite d’une que ce service a toujours démenti. de la demande de naturalisation SCI, dont le financement, en 1993, « M. Gaydamak est un homme d’af- de sa compagne et future femme, était douteux ». faires franco-russe. Et tous les hom- Irène Tsirulnikova, décrivaient De ces mêmes éléments, la DST mes d’affaires russes ne sont pas des pourtant un couple sans histoire : tire, le 8 septembre 2000, une con- mafieux », assurait M. Nart. Le « De l’enquête effectuée dans le voi- clusion radicalement opposée : 7 mai 2001, il avait aussi rédigé 10 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 SOCIÉTÉ Des centaines de milliers Laurent Davenas est nommé avocat Les grévistes de la faim de personnes général à la Cour de cassation de Lyon rejettent une nouvelle courent en faveur Le médiatique procureur d’Evry attendait sa mutation depuis plusieurs années série de propositions Jacques Chirac a signé, jeudi 5 avril, le décret de nomi- d’Evry. Cette décision vient mettre fin à plus de cinq nation comme avocat général à la Cour de cassation de ans de climat délétère au parquet d’Evry, marqués par de la langue basque Laurent Davenas, ancien procureur de la République la défiance entre M. Davenas et son adjoint . Ces sept sans-papiers jeûnent depuis le 26 février BAYONNE JACQUES CHIRAC a finalement du parquet d’Evry. Son image, jus- re. Saisi du fameux rapport de LYON ans, et Mourad, vingt-deux ans, de notre correspondant signé : Laurent Davenas, le procu- que-là plutôt de gauche, sort passa- Xavière Tiberi sur la francophonie, de notre correspondante sont nés en France, y ont vécu la A cinq minutes près par rapport reur de la République d’Evry (Esson- blement brouillée de cette dernière Laurent Davenas ordonne ainsi une Allongé sous son duvet, Moha- moitié de leur enfance mais se trou- à l’horaire, la Korrika a fini dans la ne) a été nommé avocat général à la affectation. Le magistrat s’engage enquête préliminaire et part en med a le teint blafard. Sa fille assi- vaient au Chili ou en Tunisie au joie, dimanche 8 avril à Bayonne, Cour de cassation par décret du pré- avec ardeur dans la justice de proxi- vacances dans l’Himalaya avec quel- se à son chevet est inquiète. Son moment où ils auraient pu deman- au milieu de plusieurs milliers de sident de la République, jeudi mité, développe les relations avec ques amis. père âgé de quarante ans est der leur naturalisation. Maïssa, arri- personnes. Ni marathon ni course 5 avril. En dépit de l’avis favorable les autres partenaires institution- Mais son procureur adjoint, secoué par de violentes quintes de vée en France à trois ans, a été for- de vitesse, la Korrika a lieu tous les du Conseil supérieur de la magistra- nels et rêve de redonner un peu de Hubert Dujardin, avec qui il a des toux, affaibli par quarante-deux cée par son père de retourner à deux ans à travers l’ensemble du ture, sa nomination était gelée lustre à sa fonction. Comme la juri- relations exécrables, profite de son jours de jeûne. Depuis le 26 février, quinze ans en Algérie pour trouver Pays basque pour soutenir l’ensei- depuis trois mois par l’Elysée qui diction est pauvre, il se fait affecter absence pour ouvrir en novembre cet Algérien a entrepris une grève un mari. Adil, marocain, a rejoint, gnement de la langue basque aux souhaitait avoir « plus de visibilité » une voiture avec chauffeur par l’an- 1996 une information judiciaire et de la faim, avec six autres sans- il y a un an, son père installé depuis adultes. Partie le 29 mars de Vito- dans les nominations de plusieurs cien président du conseil général, la confier à un juge d’instruction. papiers, deux Marocains, deux trente-deux ans à la Duchère et vic- ria-Gasteiz, capitale de la commu- hauts magistrats (Le Monde du Xavier Dugoin, un baron du RPR Panique à la chancellerie : Jacques Algériens, un Tunisien et une Chi- time d’un accident du travail, mais nauté autonome basque en Espa- 18 janvier). avec qui il entretient les meilleurs Toubon, alors ministre (RPR) de la lienne. Après avoir occupé une qui n’a jamais effectué une deman- gne, l’épreuve s’est étalée sur Il y a déjà plusieurs années que rapports. La situation devient un justice, envoie un hélicoptère vers journée une église de la Croix- de de regroupement familial. Saïd 2 343 kilomètres. La Confédération Laurent Davenas souhaitait partir. peu tendue lorsque la chambre les hauts sommets pour demander Rousse dans le premier arrondisse- et Lakdar se battent depuis près de pour l’alphabétisation en langue Magistrat atypique, cet homme de régionale des comptes accumule les au procureur de retenir son adjoint. ment de Lyon, puis été hébergés dix ans dans la spirale du travail au basque (AEK), qui en est l’organisa- cinquante-sept ans, lui-même fils rapports alarmants sur la gestion de En vain. L’issue judiciaire est sans quatre jours dans les locaux des noir, sans contrat, ni titre de trice, estime à 600 000 les partici- de magistrat, a fait toute sa carrière l’Essonne, et que le département gloire : la cour d’appel de Paris a Verts, les sept grévistes vivent séjour. pants à cette douzième édition. au parquet, et pas toujours dans la bruisse de rumeurs de corruption. fini le 15 janvier 2001 par annuler, depuis près d’un mois dans une Soutenus par un collectif très Porteurs d’un témoin que l’on se discrétion. Il débute en 1971 à Mul- pour la troisième fois, les poursui- petite pièce du centre culturel œcu- actif qui a multiplié les actions transmet à chaque borne, durant house en mettant sur le bureau de AFFAIRE DE L’HÉLICOPTÈRE tes contre Xavière Tiberi pour des ménique de Villeurbanne. Leur (manifestations, site Internet, neuf jours et neuf nuits, les coureurs son procureur un nerf de bœuf saisi Laurent Davenas finit par enga- problèmes de procédure, avec des état de santé se dégrade. Deux enchaînement aux grilles de la pré- ont dû s’arrêter en pleine campagne chez un gardien de la prison, ce qui ger des poursuites, sous l’œil atten- attendus sévères pour le procureur d’entre eux ont déjà effectué un fecture, etc.), les grévistes de la déserte, sous la pluie, à travers les n’était pas dans les usages. Après tif du procureur général de Paris, de l’Essonne. séjour à l’hôpital. Etendus sur des faim ont obtenu depuis le 30 mars cols de montagne, dans les rues de un détour à Versailles, il est promu Alexandre Benmakhlouf, ancien col- Afin de vider l’abcès au parquet matelas, tous se disent déterminés la désignation d’un « intermédiai- Biarritz ou de Bilbao. Avec son dos- en 1978 au parquet de Paris où il laborateur de Jacques Chirac à la d’Evry, la chancellerie avait décidé à aller jusqu’au bout. « Je préfère re », le pasteur Jean Costil, respon- sard, chaque participant achète devient bientôt le chef de la huitiè- Mairie de Paris. M. Davenas, pru- de muter le procureur et son mourir que rester dans ma situa- sable de la Cimade, chargé de trans- 30 francs minimum un kilomètre, de me section, chargée des crimes et demment, adopte une méthode adjoint : après quelques tergiversa- tion », déclare Adil, vingt ans, le mettre les propositions du préfet même que les associations, conseils délits flagrants. On le voit partout : inhabituelle : il confie les enquêtes tions, Hubert Dujardin a finale- plus jeune d’entre eux. Ma vie, je du Rhône, Michel Besse. Les deux municipaux, clubs sportifs, dan- Laurent Davenas, par principe, va préliminaires à la police, et si le dos- ment refusé sa promotion à la cour m’en fous. Soit je suis mort, soit j’ai premières négociations ont seurs, moines et autres charcutiers sur le terrain, et par goût, parle aux sier est convaincant, défère les sus- d’appel de Versailles. Laurent Dave- mes papiers. »«Je sais que je risque échoué. Samedi 7 avril, Jean Costil hérauts du jambon de Bayonne. journalistes, sa courte silhouette et pects devant le tribunal en citation nas a dû, lui, avaler, une ultime cou- la paralysie, mais je tiens », enchaî- est revenu avec de nouvelles propo- « Avec un budget de 5 millions de sa moustache rousse deviennent directe, économisant ainsi l’étape leuvre : son successeur, Jean- ne Saïd, trente-trois ans. sitions : délivrance d’une carte de francs environ, nous devrions, cette vite familières. Trop, peut-être, et il de l’instruction. Afin de ne pas Michel Durand, procureur de Gras- Fatigué, Mohamed garde le silen- séjour d’un an avec mention sala- année, dégager 2 millions de bénéfi- est nommé en 1987 substitut géné- encombrer la justice, explique le se, a été nommé à Evry une semai- ce, alors c’est Saïd, les joues creu- rié sur présentation d’un contrat ces », détaille Jakes, l’un des respon- ral à la cour d’appel, dans un pla- procureur. Pour garder la haute ne avant qu’il n’en soit officielle- sées, qui raconte pour lui son his- de travail pour les uns, mention sables de la confédération, structure card qui donne sur les toits de l’île main sur les enquêtes délicates, ment parti. toire. Mohamed a débarqué à Vil- visiteur pour d’autres, obligation associative née en 1980. de la Cité. Il y purge trois ans. assurent ses détracteurs. La tension leurbanne en 1965, à l’âge de qua- de retourner dans le pays d’origine En 1990, il est nommé à la tête culmine avec l’affaire de l’hélicoptè- Franck Johannès tre ans. En 1980, il se marie avec pour obtenir un visa afin de dépo- ROCK LOCAL une ressortissante algérienne, puis ser une demande d’asile territorial, Les sommes recueillies doivent deux ans plus tard donne naissance pour les plus récemment installés servir à financer les centres d’AEK à une fille, française. De 1982 à sur le sol français. en Pays basque français et en Le barreau de Lille met en place des consultations 1985, il retourne avec sa femme en Dimanche 8 avril, après avoir Navarre où, à l’inverse des territoi- Algérie pour effectuer son service reçu la visite de sept élus de l’agglo- res voisins, ces activités linguisti- militaire. Le couple a d’autres mération lyonnaise, ils ont rejeté ques ne sont pas – ou peu – aidées juridiques à destination des sourds enfants. Au terme de ses obliga- cette solution. « Nous voulons que par le gouvernement basque et par tions militaires, Mohamed rentre les visas nous soient délivrés en Fran- les municipalités. Cette fois, la par- LILLE d’un divorce par exemple, le sourd n’a d’autre solution seul en France, car si lui bénéficie ce, et nous demandons une carte de ticipation, au nord des Pyrénées, de notre correspondante que de se faire accompagner chez son avocat par un d’une carte valable jusqu’en 1987, séjour d’un an », a expliqué leur de nombreux élus locaux pourrait Faciliter l’accès au droit et à la justice des person- membre de sa famille, voire par son conjoint enten- sa femme ne possède pas de titre porte-parole, Didier Py. « Je suis annoncer un avenir plus rose : plu- nes atteintes de surdité par la mise en place de perma- dant ? », s’interroge Christian Decaillon. de séjour. En juillet 1986, il part en inquiet de leur attitude, car je crois sieurs conseillers généraux de nences juridiques spécifiques : cette initiative vient C’est pour tenter d’améliorer cette situation que vacances dans son pays natal. Blo- que les solutions suggérées étaient l’UDF ont couru au côté de person- d’être prise conjointement par le barreau de Lille et l’idée de permanences mensuelles permettant un qué par les autorités algériennes, il adaptées à leur situation. J’ai peur nalités nationalistes et d’édiles de l’association lilloise Juris’sourds. Chaque premier mer- contact direct et accessible avec un représentant du doit patienter trois ans. Il ne se qu’ils ne sachent mettre un terme à gauche. Et tant Robert Villenave, le credi du mois, les personnes sourdes de la métropole droit s’est imposée. Ces consultations seront assurées réinstalle véritablement en France leur grève au mépris de leur santé », maire (UDF) d’Anglet (36 000 habi- lilloise, voire de la région, pourront bénéficier de con- par une interprète en langue des signes et un avocat, qu’à partir de 1993, sa femme et sa a réagi Jean Costil, qui s’interroge tants), que son collègue socialiste sultations gratuites, au sein de la maison de l’avocat à tous deux tenus au secret professionnel et choisis par fille en 1999. Depuis, il attend la sur la poursuite de sa mission. de Hendaye, Koye Ecenarro, ont eu Lille. Lancée le 4 avril, l’opération, une première en le barreau. L’interprète fournit un engagement de régularisation de sa situation. le témoin en main quelques centai- France, selon le bâtonnier de l’ordre des avocats lil- confidentialité. Les personnes sourdes n’auront donc A ses côtés, Tania, vingt et un Sophie Landrin nes de mètres durant. lois, Thomas Buffin, résulte d’une prise de conscience pas à se faire accompagner de leur propres interprè- Dans les villes traversées, la Kor- des trop nombreuses difficultés rencontrées par « des tes, qui, par la force des choses, se trouvent souvent rika a été prétexte à des rencontres citoyens à part entière pour qui le droit de se défendre être des parents ou des voisins. Le conseil de l’ordre culturelles et à des fêtes autour de demeure aujourd’hui encore trop souvent hors de por- prendra en charge l’intégralité du coût de ces perma- La cour d’appel condamne un squatteur groupes de rock basques et des tée ». Or la demande de ce public est importante, cou- nences. Les rendez-vous pourront être fixés par télé- improvisateurs en vers (les bertsula- vrant tous les domaines : civil, pénal, administratif copie ou par courrier à la maison de l’avocat. ri). L’événement a aussi contribué mais aussi tout ce qui touche la vie quotidienne (cons- « Cette initiative est dans la droite ligne des actions qui invoquait l’« état de nécessité » à rappeler la mauvaise santé de la tat d’accident, contrats de consommation, rapports engagées par le barreau de Lille pour permettre un langue basque, l’euskara, dans la de voisinage). accès égal pour tous à la justice », insiste Thomas Buf- LA 12e CHAMBRE CORRECTIONNELLE de la cour d’appel de Paris a vie de tous les jours. En 1989, une fin. Pour le bâtonnier, qui espère voir l’initiative être condamné, jeudi 5 avril, Souleymane Bathily à 3 000 francs d’amende et à enquête montrait qu’à peine un ENGAGEMENT DE CONFIDENTIALITÉ reprise par d’autres barreaux, « cette opération n’est verser 5 000 francs de dommages et intérêts à l’Office public d’aménage- tiers des habitants du Pays basque « Pour un sourd, explique en langue des signes, qu’une première étape et marque une volonté de s’impli- ment et de construction (OPAC) de Paris, qui le poursuivait pour « dégra- français possédaient un bon assisté d’un interprète, Christian Decaillon, président quer davantage » auprès d’une population souvent dation ou détérioration grave d’un bien appartenant à autrui ». En août niveau dans la pratique de cette lan- de Juris’sourds, atteint lui même de surdité profonde, oubliée. Un pas essentiel lorsque l’on sait qu’en Fran- 2000, il avait pénétré par effraction dans un logement social de l’OPAC gue, 44 % l’ignoraient totalement. l’accès au droit ressemble à un véritable casse-tête. Tout ce, il n’existe aujourd’hui aucun avocat sourd en exer- pour l’occuper avec son épouse et leur fille, alors âgée de quelques semai- Sept ans plus tard, selon une étude est extrêmement compliqué. » Difficultés de communi- cice et que seul un avocat maîtrise la langue des nes. La cour d’appel infirme ainsi un jugement du tribunal correctionnel, de l’institut culturel basque, 64 % quer, impossibilité de prendre un simple rendez-vous signes, alors qu’aux Etats-Unis ou au Canada, il n’est qui avait relaxé le prévenu en invoquant l’« état de nécessité » dans lequel se déclaraient monolingues et seu- par téléphone, grave problème de compréhension pas rare de voir des avocats sourds plaider accompa- se trouvait le ménage (Le Monde du 30 novembre 2000). Considérant lement 26 % bilingues actifs. d’un vocabulaire spécifique, manque général d’infor- gnés de leurs interprètes. qu'« aucune suite concrète » n’avait été donnée à sa demande de loge- Dans ce contexte, AEK organise mations. Sans oublier l’absence de confidentialité. ment HLM, déposée en mai 2000, et que la famille vivait dans un apparte- des cours du soir pour adultes, des « Où est le respect de la confidentialité lorsque, lors Nadia Lemaire ment exigu, le tribunal avait estimé qu’il avait eu « une réaction nécessaire cessions intensives en entreprises et mesurée au danger » représenté par ses conditions de logement. et des stages d’été. Parmi les 1 200 élèves qui les fréquentent, un DÉPÊCHES tiers sont nés hors du Pays basque a DOUBLE PEINE : un ressortissant marocain a été expulsé par et 37 % n’ont aucun parent basquo- bateau vers Tanger, le 5 avril à Sète (Hérault), malgré l’opposition de phone. « Moi, je viens du Nord, manifestants. Mustapha El Amraoui, condamné à trois ans de prison explique Josiane Libier. Mes enfants et à cinq ans d’interdiction de séjour en France pour trafic de stupé- sont scolarisés dans le bilingue fiants, avait reçu le soutien de plusieurs associations militant contre la public français-basque. Pour les sou- « double peine », alertées par son épouse – avec laquelle il a conçu un tenir, surtout à la maison, moi aussi enfant en prison (Le Monde du 3 avril). – (Corresp.) je m’y suis mise à travers AEK et un a JUSTICE : la 12e chambre correctionnelle du tribunal de grande stage en internat d’un mois cet été. instance de Créteil (Val-de-Marne) a condamné, samedi 7 avril, à Avec l’Europe qui s’annonce, savoir cinq mois de prison ferme l’une des six personnes présentées en com- plusieurs langues, dont celle d’ici, le parution immédiate pour avoir frappé, deux jours auparavant, trois basque, c’est une façon de policiers à coup de barre de fer. Les cinq autres prévenus, originaires s’ouvrir. » d’un camp de gens du voyage situé à La Queue-en-Brie, ont été recon- nus coupables de rébellion et ont été condamnés à des peines allant Michel Garicoix de la simple amende à quatre mois de prison avec sursis. a FAITS DIVERS : cinq personnes sont mortes et deux ont été griè- vement blessées à la suite d’une collision frontale entre deux voitures, samedi 7 avril, à Saint-Hilaire-de-la-Côte (Isère). a Un collectionneur d’armes, âgé de trente-six ans, est mort, ven- dredi 6 avril, à la suite de l’explosion d’un obus datant de la première guerre mondiale qu’il manipulait dans la remise attenant à sa maison, à Véry, près de Verdun (Meuse). a Six personnes, dont deux enfants, ont été légèrement blessées, dimanche 8 avril, à Paris, après que le bateau-mouche La Flûte eut per- cuté l’un des piliers du pont Louis-Philippe, sur la Seine. Le navire avait été victime d’une panne de moteur avant l’incident. a Cent soixante personnes, qui assistaient à une messe en l’église de Meulles (Calvados), ont été évacuées en plein office, dimanche 8 avril, à cause de risques d’effondrement. « Un affaissement global de la dalle s’est produit peu avant 10 heures, ont indiqué les pompiers. Tout l’édifice s’est fissuré. » 12 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 RÉGIONS 1 LA NOUVELLE ABSTENTION Lille : les abstentionnistes ont recruté dans toutes les couches sociales Le phénomène a touché les quartiers déshérités comme des zones soigneusement rénovées. Cette désaffection, qui témoigne de la difficulté des politiques à porter des aspirations collectives, recouvre aussi des « phénomènes multiples », comme le « ras-le-bol » après les inondations

LILLE cable. « Les sondages, qui donnaient signes de la crise y sont toujours de Fives que la liste « 100 % à gau- on y trouvait les grands hôtels parti- de nos correspondants 60 % à la gauche, ont joué sans bien visibles et, si de nouvelles che » a réalisé ses plus beaux sco- culiers, un peu d’industrie et des mai- Lille fait partie des grandes villes aucun doute sur le résultat, les gens populations plus aisées tendent à res, avoisinant parfois les 7 % à sons ouvrières en très mauvais état. Marquette- où plus de la moitié des électeurs considérant l’élection de Martine s’y installer, le taux de chômage res- 8 %. Ici, la personnalité de la chef C’est très vite devenu un quartier lez-Lille ont choisi de rester chez eux aux Aubry comme acquise », avan- te parmi les plus élevés de la ville de file (LCR), Nicole Taquet, direc- squatté. Pierre Mauroy a été le pre- municipales : ce-t-on à la mairie. Le maintien du – plus de 23 % officiellement. trice de l’école maternelle dans le mier à comprendre qu’il avait un Lambersart La Madeleine 52,91 % au FN entre les deux tours prouve Comme les autres quartiers popu- quartier et coordonnatrice du brillant avenir. Pour y maintenir une premier tour, qu’il n’y a pas eu de « vote utile » à laires, Fives a voté à gauche réseau fivois d’éducation prioritai- population mélangée, nous avons Vieux-Lille 10,08 % de droite et plaide en faveur de cette –Mme Aubry y est arrivée en tête re, a joué. « Il n’y a pas de mystère, préempté tout ce qui pouvait l’être, le Mons-en- plus qu’en hypothèse. Mais la même tendance avec 56 % des voix. Le taux d’abs- lance-t-elle. Si on s’implique et que notamment dans le secteur histori- u e Barœul 1995 et s’observe à Roubaix (54,87 % d’abs- tention (54,9 %) y est, en revanche, les gens voient concrètement du que, pour le revendre à bas prix à D Fives 14,18 % tention contre 45,14 en 1995), où, assez proche de la moyenne munici- changement dans leur vie, ils vont l’office de HLM. Résultat : plus d’un LILLE au-dessus de pourtant, la bataille était nette- pale. Et l’on constate de fortes dis- voter. Pas forcément pour nous, tiers des logements sont accessibles MUNICIPALES la moyenne ment plus serrée. Faute de mieux, parités entre des bureaux parfois mais ils y vont. » aux personnes à revenus plutôt A25 Moulins nationale. Au second tour, la pro- les experts municipaux avancent très proches. Ainsi, le plus gros Le Vieux-Lille, présente lui aussi, modestes, y compris dans les rues les A portion n’a presque pas varié : donc également des « phénomènes bureau fivois (1 072 inscrits) atteint dans un genre différent, une situa- plus huppées. » 1km 1 52,63 %. Cette particularité laisse multiples », parmi lesquels la gran- le taux d’abstention record de tion atypique. « Vitrine » histori- Devenu, par ailleurs, l’un des prin- perplexe tous les experts. Le plus de mobilité des habitants dans une 60,4 % ; soit 12 points de plus qu’un que de la ville, on y trouve à la fois cipaux repaires de « bobos » – ces Population totale 212 597 hab. étonnant, soulignent-ils, est que cet- ville en pleine restructuration des bureaux contigus où il descend les plus beaux exemples d’architec- « bourgeois bohèmes » votant plu- De0à19ans 23,73 % te désaffection semble toucher tou- – c’est aussi le cas de Roubaix. « Les à48%. ture ancienne et les magasins de tôt PS ou Verts –, le quartier peut 76,27 % tes les couches de la population. déménagements sont nombreux : sur luxe. Il vient pourtant de basculer apparaître aujourd’hui, grâce à cet- 20 ans et plus Certes, comme partout, l’absten- l’ensemble de Lille, 45 % de nou- DU CONCRET à gauche : Mme Aubry y totalise te mixité, comme un rêve d’urbanis- Taux de chômage 11,1 % tion est plus forte dans les quartiers veaux habitants depuis dix ans », Si, du côté de la mairie de quar- 49,23 % contre 45,69 % à Christian te. « Les gens de toutes conditions s’y populaires déshérités votant à gau- affirme-t-on à la municipalité. tier, on se garde bien d’avancer Decocq (RPR-UDF), tandis que le sentent bien, s’enflamme M. Burie. Mairie che (59,96 % à Lille-Sud) que dans Ce dernier point pourrait s’appli- une hypothèse face à cette absten- FN y enregistre son score le plus C’est peut-être pourquoi on y trouve • Ancien maire les zones résidentielles riches notoi- quer à Fives. Ce quartier populaire, tion massive, certains habitants bas (5,08 % pour 12,86 % sur l’en- désormais un équilibre entre la gau- Pierre Mauroy (PS) rement à droite (50,48 % à Saint- à l’est de la ville, derrière les tours tentent des explications. Parmi semble de la ville). Curieusement, che et la droite modérée. » Pour- • Nouveau maire Maurice). Mais la hausse du taux d’Euralille, est un des anciens fau- elles, les inondations, qui ont parti- ce changement semble s’être effec- quoi, alors une telle montée de Martine Aubry (PS) d’abstention est très uniformément bourgs ouvriers de la métropole. culièrement affecté ce secteur du tué sans mobilisation particulière l’abstention ? Peut-être l’absence répartie : même si elle est, le plus Les sites industriels qui ont long- quartier. « Dans ma rue, on a été de l’électorat, bien au contraire : si d’enjeu véritable. « La force collecti- Abstentions souvent, un peu plus importante temps fait vivre le quartier, notam- touché de plein fouet et on a eu la le taux d’abstention (53,31 %) y est ve ne s’exprime que dans les grands • Aux élections municipales (1er tour) dans les zones déshéritées, les varia- ment Fives-Cail et l’usine Peugeot, drôle d’impression que les élus s’en conforme à la moyenne lilloise, il a moments d’émotion », hasarde-t-il. 2001 52,91 % tions se situent entre 8,3 et 12,7 %. ont laissé place à des hectares de fri- fichaient, ça peut expliquer des cho- augmenté de 11,61 %, une envolée Une hypothèse formulée en 1995 42,83 % « La forte abstention dans les quar- ches. La forte mobilité des habi- ses », lance une habitante absten- comparable à celle observée dans d’autres termes par l’universitaire tiers populaires est apparue dans les tants y est vérifiée, chiffres à l’ap- tionniste. « En 1995, bien sûr que les quartiers les plus déshérités. Bernard Dolez (lire aussi ci-des- années 1970, avec le recul du PC, et pui, par les directrices d’école du j’ai voté. Mais là, trop c’est trop, ren- Christian Burie vient de quitter sous) : « On a rarement vu des gens n’a rien de nouveau », explique un quartier qui voient d’une année sur chérit une voisine. Quand on s’est la présidence du comité de quar- descendre dans la rue pour fêter une expert de la mairie. Qu’elle s’y l’autre leurs effectifs sensiblement adressé à la mairie parce que les tier qu’il assurait depuis trente ans. augmentation du smic. » accroisse n’est pas vraiment éton- fluctuer. Cette tendance va s’accen- caves étaient inondées, on nous a Il a participé activement à la muta- nant : c’est là que l’on trouve les tuer dans l’avenir : le quartier a été répondu d’acheter des pompes. » tion du Vieux-Lille, dont il connaît J.-P. D. et N. L. laissés-pour-compte de la reprise retenu dans le dispositif des Sur ce bureau, le candidat Vert, les moindres recoins. Contraire- économique. Mais le fait qu’elle « grands projets de ville » et devrait Eric Quiquet, a totalisé 20 % des ment aux apparences, la popula- s’étende de cette manière à l’ensem- bénéficier d’une importante requali- voix au premier tour. tion y a toujours été mélangée, Prochain article : ble de la ville est difficilement expli- fication urbaine. En attendant, les C’est aussi dans certains bureaux assure-t-il. « Dans les années 1970, VAL-DE-REUIL (Eure)

TROIS QUESTIONS À... type d’électorat, de droite ou de la parité, des représentants à l’ima- Pascal, chômeur : « Qu’est-ce que ça va changer ? » gauche, qui s’y trouve. Or la hausse ge de la société. Mais, quand on BERNARD DOLEZ de l’abstention est très également regarde les assemblées locales ou LILLE eu de vrai boulot. J’ai pas beau- contraire. C’est le monde qu’il y a répartie. Il y a, certes, quelques nationales, on constate qu’une frac- de notre correspondante coup de qualification », esquisse entre ce que racontent les politi- Maître de conférences de droit variations à la marge, ici et là. Mais tion majeure de l’électorat ne s’y Cette année, Pascal n’est pas t-il comme pour se justifier, ajou- ques et ce que tu vis en réalité. 1public à l’université Paris-I, vous elles ont, à mon avis, des raisons retrouve pas. Où sont les beurs ? les allé voter. Pas plus, d’ailleurs, tant après un silence : « Peut-être Quand tu ouvres la radio, le êtes le coauteur de deux ouvrages plus sociologiques que politiques. élus issus des quartiers défavori- qu’aux précédentes élections. que je ne sais pas bien m’y pren- matin, qu’on te bassine avec la sur les élections régionales et légis- Elles tiennent probablement à des sés ? Jadis, cela était accepté : dre avec les employeurs, que je dis reprise, la croissance, les chô- latives dans le Nord-Pas-de-Calais. mouvements de population ou de « l’élu » était sur un piédestal, on le PORTRAIT trop ce que je pense, que j’accepte meurs qui ne sont plus “que” deux Certains experts de la mairie esti- peuplement, à des évolutions urbai- considérait comme « le meilleur ». pas n’importe quoi. Mais parfois, millions et des miettes… Et ils sont ment qu’une partie des électeurs lil- nes intervenues depuis dix ans. Aujourd’hui, les gens veulent qu’il Il ne va plus voter. c’est difficile de toujours encaisser contents de leurs “bons chiffres”. lois ne se sont pas déplacés en rai- Vous savez, l’abstention est un des soit à leur image. Pour lui, les politiques sans broncher. » Et ils se félicitent. C’est comme sur son des sondages qui donnaient phénomènes les plus difficiles à sont loin Pascal n’a pas toujours été abs- Lille. On t’annonce que la ville est Martine Aubry largement victorieu- expliquer. Comment caractérisez-vous ces de la réalité tentionniste. « Quand j’étais plus sortie de la crise, et la région aussi se. Qu’en pensez-vous ? 3élections à Lille ? jeune, je votais, toujours à gauche. dans la foulée. Pendant ce temps- Cela me semble être une explica- Précisément, comment analysez- Il n’y a pas eu de « vague bleue » En 95, j’ai encore voté Mauroy. là, le patron de Danone fait des tion beaucoup trop simple pour 2vous la montée de l’abstention ici. Martine Aubry a été élue avec « De toute façon, avant ces muni- Dans mon quotidien, j’ai pas senti bénéfices mais vire quand même être vraie. D’autant plus que l’on aux élections municipales ? un score moins bon qu’annoncé, cipales, je ne sais même plus pour le changement. Ensuite, j’ai mis les types de Calais… » « Toi, tu es constate une croissance similaire de Les attentes des électeurs, à Lille mais supérieur à celui de Pierre quoi c’était », explique ce jeune des bulletins blancs… maintenant, là, reprend Pascal, tu bois ton l’abstention à Roubaix et à Tour- comme ailleurs, ne sont plus les Mauroy en 1995. Pour le reste, je ne père de famille, trente-trois ans, je n’y vais plus du tout. Pour des café, et t’as la sale impression que coing. Le phénomène ne peut donc mêmes qu’il y a vingt ans. Nous ne vois pas de différence majeure au chômage, locataire d’un loge- mecs comme moi, franchement, la reprise, comme des milliers pas être rapporté à Martine Aubry sommes plus dans une situation entre la métropole lilloise et le res- ment HLM de Lille « agréable », qu’est-ce que ça va changer ? » d’autres, elle t’a carrément ni même, plus généralement, à l’of- d’affrontement ; les enjeux sont te des grandes villes françaises. dans un secteur de Fives « sympa- Il marque une très longue pau- oublié. » fre politique. Si c’était le cas, on plus pacifiques, mais mobilisent thique même si les rues sont tou- se, avant d’ajouter : « C’est pas observerait, par exemple, des varia- moins. Au-delà, il existe une vraie Propos recueillis par jours un peu sales. » « Avant, j’ha- que tout ça ne m’intéresse pas, au Nadia Lemaire tions d’un quartier à l’autre selon le crise de la représentativité. On veut Jean-Paul Dufour bitais dans les barres du côté de Lille-Sud ; alors ici, c’est un peu le paradis », précise-t-il. Depuis longtemps déjà, Pascal La Somme affronte trois crues à la fois et désespère ses habitants est « dans la galère. Pour le bou- lot seulement, parce que, le reste, ABBEVILLE phréatiques. Saturées, elles affleu- précipitations, le représentant du marées d’un coefficient très élevé sapeurs-pompiers constamment ça va », sourit-il en regardant sa de notre envoyé spécial rent et même recrachent leur sur- gouvernement veut tordre le cou à (109 dimanche, plus de 100 jusqu’à sur les brèches. toute petite fille, assise à ses Le dernier train est parti vendre- plus : ainsi, de Fontaine-sur-Som- une folle rumeur qui s’est répan- jeudi) font craindre des remontées La mort dans l’âme, sans retenir côtés. De petits boulots en mis- di 6 avril à 13 h 46. L’eau léchait me, où 120 maisons sont submer- due d’un bout à l’autre de la val- marines. Du coup, Serge Andrieu, leur chagrin ou leur colère, des sion d’intérim – sur les chantiers les rails. Deux jours plus tard, la gées et où les secouristes et les lée, selon laquelle «on» aurait l’éclusier de Saint-Valéry, joue au sinistrés se résignent à quitter leur ou en manutention –, de stage habitants se déplacent en barques, choisi de « sacrifier la Somme pour plus fin avec la « renverse », pour logis. « Quand et dans quel état ANPE en job au noir, Pascal a REPORTAGE au Rouvroy (quartiers sud d’Abbe- épargner la région parisienne ». fermer les vannes le temps stricte- vais-je retrouver ma maison ? Dans « le sentiment de n’avoir jamais ville), où l’on ne se déplace plus « C’est absurde et calomnieux, insis- ment nécessaire au blocage des deux ans, on aurait tout juste fini de Plus de cinquante que sur des planches posées sur te M. Cadoux, car le canal du Nord flots marins. Son livre de bord en la payer », se lamente Monique, communes des parpaings, peut-on voir des qui communique avec l’Oise ne rejet- atteste : « Samedi, fermeture à qui a juste emporté, avec ses du département sont lotissements et des rues entières te dans la Somme que l’équivalent 11 h 25, ouverture à 13 h 18. » enfants et son chien, des papiers, submergées par l’eau noyés, à plusieurs centaines de des trois petits cours d’eau qui l’ali- des photos et un téléviseur. L’exo- mètres du cours d’eau s’écoulant mentent. Un cubage au demeurant « ON JOUE AUX SHADOKS » de menace de s’amplifier. sagement dans son lit. dérisoire. » A l’avenir, le préfet a Dans les secteurs inondés, les Pour les sans-abri de circonstan- gare d’Abbeville, bâtiment rococo « Le système hydraulique de la déjà prévenu qu’il se mettrait «en familles, le plus souvent modestes, ce, des logements HLM vacants de 1912, émerge seule d’un immen- vallée, avec ses zones humides qui travers de tous les permis de cons- luttent désespérément avec des ont été mis à disposition par la se lac. Entre les quais, les voies res- nous protégeaient, nous accable », truire en zone inondable ». moyens souvent dérisoires.«On municipalité d’Abbeville, qui semblent à des canaux. « Regar- résume Daniel Cadoux, préfet de Pour tout compliquer, la mer joue aux Shadoks qui pompent et héberge aussi huit familles dans dez, la passerelle, on dirait le Rialto la Somme, préfet de région, venu s’en mêle. Le canal d’Abbeville à pompent encore », sourit amère- un gymnase. Dans ce pays de chas- de Venise », plaisante un chemi- dimanche sur le terrain. En met- Saint-Valéry-sur-Somme joue ment Bruno. Sa cuisinière et son se et de pêche, même les cuissar- not. Toute la région subit une tant en avant un phénomène d’autant plus difficilement son réfrigérateur viennent d’être char- des – indispensables aux secouris- situation surréelle, inédite, que les exceptionnel, mais naturel, dû aux rôle de déversoir qu’en aval des gés sur la remorque d’un tracteur tes – viennent à manquer. populations vivent d’autant plus par des voisins compatissants. La mal qu’elle risque de se prolonger solidarité joue à plein, chacun s’ex- Robert Belleret des semaines, voire des mois. Ce Les inondations affectent également le Calvados ténue dans des travaux de Sisyphe. n’est en effet pas une crue, mais Samedi, le niveau est monté de trois crues conjuguées qui ont déjà Le Calvados souffre aussi d’inondations inhabituelles. Ainsi, 30 centimètres, dimanche l’eau a noyé partiellement plus de cin- depuis le 23 mars, le périphérique sud de Caen est-il interdit à la circu- encore mordu de 20 centimètres quante communes et des quartiers lation, noyé sous une eau qui atteint 1,50 mètre par endroits. Il ne sur les protections de fortune entiers d’Abbeville, inondant devrait pas rouvrir avant plusieurs semaines. Dans le département, – des planches étanchéifiées par 1 200 logements et imposant l’éva- de nombreuses communes sont touchées par la remontée spectacu- des boudins de silicone – barrant cuation de 600 personnes. laire des nappes phréatiques. les portes ou les fenêtres. C’est moins le débordement de A Meulles, près de Lisieux, l’église a dû être évacuée, dimanche La direction départementale de la Somme que la montée du 8 avril, en plein office. Le bâtiment risquait de s’effondrer après un l’équipement a fermé plus de vingt niveau dans les multiples marais et affaissement du terrain, sous l’action vraisemblable des intempéries routes départementales et organi- petits étangs de la rive gauche de qui détrempent le sol. « Il y a des fissures un peu partout et des bruits sé des déviations. Plus de deux la vallée – sur 40 kilomètres entre un peu étranges », a précisé le maire, Dominique Letorey, qui a pris un cents militaires, qui charrient des Amiens et Abbeville – qui forme arrêté pour interdire l’accès à l’édifice. La route départementale qui sacs de sable aux endroits criti- des lacs jusque dans des zones rési- traverse le village est interdite à la circulation des poids lourds. En ques, renforcent les effectifs des dentielles en principe non inonda- mars, la station Météo France située à Carpiquet, à proximité de employés municipaux qui se bles. Mais le pire vient des nappes Caen, a relevé 160 millimètres de précipitations. dépensent sans compter et les 14 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 HORIZONS ENQUÊTE

LANCÉE, short La « génération Shibuya », elle, ultracourt zébré 1 AVOIR VINGT ANS AU JAPON n’est ni revendicative, ni rebelle. blanc et noir, yeux Elle n’est pas habitée par la fureur charbonneux, rou- de vivre des « tribus du soleil » des ge à lèvres violacé années 1950, et encore moins par et manteau lui bat- les idées révolutionnaires des con- tant les talons : c’est testataires des décennies suivan- une amazone. Une tes : elle sacrifie à un conformisme nouvelle figure fémi- décalé par rapport au canon con- nine des quartiers branchés. Les ventionnel. Eamazonesu, sexy, avec un petit côté Avec un côté bohème, Harajuku « cuir », apparues l’été dernier sont est le creuset d’une créativité avant- encore une minorité. Mini-jupe gardiste. Ce que l’on appelle ura- rose, bottes blanches à semelles hara-kei (la « tendance Harajuku compensées, teint cuivré aux de derrière ») fait la part belle aux rayons, maquillage pastel, dessous jeunes stylistes-culte et aux créa- des yeux fortement soulignés en teurs de tout crin qui ont transfor- blanc et coiffure à la Barbie : voici mé les maisonnettes des petites une ganguro (visage noir). Elle doit rues (« de derrière ») du quartier en avoir seize ans et converse avec son boutiques de fringues et de colifi- portable en attendant une copine chets, en select shops (espaces ésoté- qui arrive, elle aussi, en mini et che- riques pour initiés), en dépôts-ven- veux couleur paille, mais le teint blê- te de designers en herbe ou en me, les jambes nues et chaussée de salons de coiffure « aquarium » mules. Autour d’elles, parmi la fou- avec leurs baies vitrées derrière les- le bigarrée de ce haut lieu de ren- quelles s’affairent les artistes capil- dez-vous qu’est le petit square où laires. On y vient pour des coiffures trône la statue de Hachiko – le sur mesure, colorées de préférence, chien fidèle –, à la sortie est de la qui donnent à ceux qui les portent gare de Shibuya à Tokyo, toutes les des allures de poissons tropicaux. filles semblent parées pour le C’est à Harajuku qu’a commencé carnaval. le phénomène des karisuma biyoshi Aux alentours de la gare, l’une (les « coiffeurs charismatiques ») des plus fréquentées de la capitale, qui affichent complet pour des se rassemble une certaine jeunesse. mois. Masami Ujita a installé en Une jeunesse qui donne à l’ouest sous-sol un salon de coiffure tout de Tokyo (les quartiers de Shibuya droit sorti des rêves d’un emmuré et Harajuku en particulier) un côté du virtuel : une sorte de caverne furieusement tendance et en a fait d’Ali Baba futuriste. Dans un la capitale mondiale de la mode immeuble voisin couvert de graffiti dans la rue, renvoyant Londres au se trouve le siège de l’association rang de has been par la rapidité des créateurs du quartier qui, cha- époustouflante des changements que printemps, se retrouvent à une de style : jusqu’à l’automne, gigantesque expo-vente au Tokyo c’étaient les ganguro qui tenaient le Big Site, un des halls d’exposition haut du pavé. Aujourd’hui, elles de la capitale. sont ringardes : les nama ashi (filles aux jambes crues), c’est-à-dire sans ARAJUKU a aussi ses empi- bas ni bronzage artificiel, et au teint res de la fringue. Si la petite blanc, les ont supplantées. Hrue Takeshita dori, haut lieu S’il fallait épingler les figures du des vêtements et accessoires pour Japon qui tangue sous l’effet d’une très jeunes depuis les années 1970, crise qui, en dix ans, a bouleversé reste un souk inépuisable, s’est les équilibres socio-économiques, ouvert à côté un supermarché de la les sans-abri qui hantent désormais fripe : Hanjiro. Les employés, vêtus les villes et les kogyaru (du japonais La génération Shibuya dans le style ajiappoi (« saveur asia- ko « petite », et de l’américain gal, tique »), qui saluent chaque arrivée « fille ») qui se défoncent dans le d’ascenseur par un très traditionnel look en seraient sans doute les irasshaimase (« bienvenue ») repris deux extrêmes les plus représenta- à l’unisson, ne se distinguent guère tifs. Les premiers incarnent un de la clientèle qui navigue entre les Japon sur lequel le soleil se couche ; rayons chargés de bleus de travail les secondes sont les filles de la rapiécés, de vestes en daim élimées prospérité : récession ou non, une ou de robes indiennes. Des bougies vie facile leur semble la norme. odorantes et de la musique techno Vêtue pour la parade ou plus classi- confèrent un côté un peu mystique que, mais toujours sur le mode à ce haut lieu d’expérimentation du cool, la « jeunesse Shibuya » est look. Des chaînes d’habillement indifférente au malaise économi- ont embrayé sur la demande que et le quartier bouillonne d’acti- jeune : c’est le cas de l’américain vités diurnes et nocturnes sur les- Gap et de son homologue nippon, quelles la récession ne mord pas. Uniqclo, qui ont des magasins à Dès la tombée du jour, s’illumine Harajuku. Mais déjà le centre du le kaléidoscope des enseignes et quartier se déplace : de Ura Hara- LING FEI des écrans géants, et lycéens ou jeu- juku, il passe vers Harajuku North nes salariés, filles et garçons, pren- End… nent possession du quartier de Sen- Les ados nippons ont grandi dans une société Shibuya n’est pas en retard dans ta-gai et des ruelles adjacentes. Ils l’industrie de la fringue. Le grand emplissent les cafés, les karaoke dont les repères ont basculé avec la récession. magasin « 109 », à deux pas de la boxes, les fast-food, les live houses gare, est dédié aux « minettes ten- (mini-salles de concert) et les cinés. Ils se détournent de la compétition dans le conformisme dance » qui y ont leurs boutiques. De jeunes racoleurs, petits voyous Selon les lubies du moment, on se aux pompes de souteneurs ou étu- qui était l’apanage de Japan Inc, pour chercher rue chez Coco-Lulu, chez Egoist ou diants chevelus à pantalons tom- chez Cecil Mc. Bee. Tant est impéra- bants – look loose –, abordent les d’autres modes d’épanouissement. tif le règne de la nouveauté qu’il a lycéennes en uniforme à col marin engendré dans la confection, ryth- qui ont remonté leur jupe sage à la Les « minettes tendance » qui hantent le quartier Shibuya, mée par des cycles ultracourts, des taille pour les rendre plus mini, afin pratiques de juste-à-temps compa- de les entraîner dans un date club à l’ouest de Tokyo, en sont les figures de proue rables à celles de la gestion de Toyo- (club de rencontres) ou répondre ta. « Chez Egoist, c’est en août que aux appels d’un telephon club (télé- l’on conçoit les manteaux d’hiver qui phone rose). Certaines se livrent baptisa le « modèle », est à bout de Shibuya, des collégiennes, un ques- « vieille de la montagne » (Yamam- des decora-chan, sortes de poupées sortent en novembre », commente d’elles-mêmes à une forme de pros- souffle. L’éclatement de la bulle spé- tionnaire à la main, sondent ba hair) ; raie sage partageant une anglaises noyées sous les rubans et Chiemi Furuta, rédactrice en chef titution adolescente baptisée enjo culative au début de la décennie d’autres jeunes pour le compte chevelure rouge lissée et cils déme- les festons, ou des cyber-kei au look de Shibuya News, magazine consa- kosai (« soutien à la sociabilité ») : 1990 a marqué la fin du cycle de d’agences de pub anxieuses de surés de poupée dessinés au pin- futuriste. Beaucoup arrivent cré à la mode de la rue. En 2000, la Lolita fait toujours recette sur le croissance équilibrée qui, depuis connaître les tendances du lende- ceau… Voilà pour quelques visages. habillés classique et se changent Egoist a battu le record du plus gros marché érotique nippon. 1960, avait porté le Japon au rang main. Châles aux mailles tressées, jupe en dans les toilettes publiques pour chiffre d’affaires au mètre carré. Beaucoup de garçons et de filles de seconde puissance économique Alors qu’à Shibuya, les « minet- patchwork de laines retricotées, sacrifier à l’un des rituels des moins Les arbitres des modes au « 109 » traîneront jusqu’à l’aube dans les mondiale derrière les Etats-Unis. tes tendance » pratiquent un excen- ombrelle pour se protéger d’un de vingt ans : le kosupure ou cosplay sont les karisuma ten-in (les « ven- rues, les restaurants ou les cafés à Les restructurations de la machi- trisme de groupe, à Harajuku, à une soleil hivernal, grosses chaussettes (de l’américain : costume play). Sur deuses charismatiques ») : en BD (dotés d’une bibliothèque) ne productive et une plus grande vingtaine de minutes de marche, la à raies rouges et à pompons, kimo- les brisées des « pousses de bam- même temps modèles, ce sont des ouverts 24 heures sur 24. Certains insécurité pour l’emploi font appa- bous » des années 1970-1980, ces idoles de proximité. En fin de semai- sont des fugueurs d’une nuit, esca- raître de nouvelles manières de ados outrageusement maquillés et ne, les abords du magasin ont des pade plus ou moins tolérée par les vivre, de travailler. Les jeunes se Jusqu’à l’automne, c’étaient les « ganguro » déguisés qui dansaient le dimanche allures de studios de mode : les parents et joliment baptisée puchi détournent de la compétition dans aux abords du parc Yoyogi, les street magazines organisent des iede : « petite fugue ». Tokyo reste le conformisme qui était l’apanage (visages noirs) qui tenaient le haut du pavé. adeptes du cosplay sont un avatar séances photo avec pour modèles une ville sûre et, lorsque la nuit de Japan Inc. Nés dans une société moderne d’une tradition du traves- leurs lectrices. s’installe, Shibuya appartient aux riche et qui le reste, ils cherchent à Aujourd’hui, elles sont ringardes : tissement qui a ses lettres de nobles- Outre la fringue, le design et la ados qui, assis sur la chaussée, dis- tâtons d’autres modes d’épanouis- se avec les acteurs adulés du kabuki musique, l’ouest de Tokyo est le cutent, jouent de la musique ou sement : une plus grande autono- les « nama ashi » (filles aux jambes crues), jouant des femmes ou les actrices haut lieu des start-up de la nouvelle somnolent sur des journaux. mie, la solidarité ou l’extravagance. de la troupe théâtrale Takarazuka économie installées parfois dans La jeunesse Shibuya est-elle Certains trébuchent, d’autres som- c’est-à-dire sans bas ni bronzage artificiel, qui interprètent des rôles masculins des locaux de fortune. Cette nouvel- l’avant-garde d’un nouveau Japon ? brent. Mais la majorité nage dans le dans des comédies musicales on ne le race d’entrepreneurs et de créa- Elle constitue assurément une courant. les ont supplantées peut plus populaires. teurs, qui avaient vingt ans hier, minorité, un peu « jetée » aux yeux Dans les années 1920 déjà, les font la jointure entre une jeunesse de la majorité des jeunes du même A jeunesse Shibuya, c’est l’ex- moga (modern girl), coiffées à la qui peut paraître « fêlée » et la âge. Mais elle reflète aussi, sur le travagance. Et ce sont les filles singularité la plus échevelée est de no et godillots, manteau clownes- garçonne qui dansaient le fox-trot société active, mais leurs entrepri- mode outrancier, des mutations de Lqui mènent la danse. Mais la mise : chacun se veut unique. Et de que à grands carreaux traînant par sur des talons aiguilles choquaient ses ont des modes de fonctionne- valeurs et de modes de vie. Shibuya kei, « la tendance Shi- la terrasse des cafés, on assiste à la terre, jeans barboteuses à l’aspect par leur frénésie de vivre l’instant. ment radicalement différents de Les ados nippons ont grandi dans buya », va au-delà de simples parade interrompue d’une foule crasseux (dirty look) ou incontourna- L’insouciante Naomi du romancier Japan Inc. une société dont les repères ont excès : elle est à l’origine d’une très jeune dont la débauche imagi- ble style kawai (mignon) Tanizaki (Un amour insensé, Galli- vacillé sous le triple coup de la mon- lame de fond de modes propre- native est sans égale ailleurs. c’est-à-dire un peu « nunuche » : le mard), perverse et exhibitionniste, Philippe Pons dialisation, de l’évolution démogra- ment japonaises qui collent au mar- Cheveux en épis allant du bleu à look se construit dans une surenchè- friande de jazz et de flirt, fut repré- (en collaboration phique (dénatalité, vieillissement) ché et se renouvellent à un rythme l’orange en passant par les nattes re ahurissante de couleurs, de for- sentative d’une génération dite avec Brice Pedroletti) et de la récession. Ils sont indiffé- effréné. Il y a quelques années, afro finement tressées ; bonnet de mes et de matières. Ce « collage per- « des sensations sans émotions ». rents aux problèmes des adultes, c’étaient les « petites madames » laine enfoncé jusqu’aux sourcils en so » est fait de nippes achetées sur Mais la « modern girl » était aussi mais conscients que le Japon dans (komadamu), BCBG, qui lançaient plein été ou coiffe en dentelle dans un marché aux puces du coin. porteuse d’idées progressistes PROCHAIN ARTICLE : lequel ils sont nés au début des les modes : aujourd’hui, ce sont les les frissons de l’hiver ; coiffure hirsu- D’autres déclinent les signes d’ap- telles que l’émancipation de la Les naufragés d’une société années 1980, celui de ce que l’on adolescentes. Et dans les rues de te aux savants dégradés de gris, à la partenance à une tribu : c’est le cas femme. de mensonge HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 15 Dans l’ombre de 1929 Socialistes : encore un (gros) effort par Isaac Johsua pour être de gauche ! U bord de la récession. 1997, Moscou en 1998 (prolongée le se débat depuis une décennie Les Etats-Unis sont au en crise latino-américaine) et enfin, entre reprises syncopées et rechu- bord de la récession. L’ex- aujourd’hui, le centre, les Etats- tes, incapable d’accepter (après la par Jean-Marie Laclavetine Apansion américaine avait Unis. spéculation effrénée des années pourtant été impressionnante, tant N’est-il pas significatif de consta- 1980) la purge qui s’impose, mais A danse du scalp autour teurs qui voulaient faire croire que On renvoie des Algériens mena- par sa durée que par son intensité. ter que nous retrouvons à ces occa- tout aussi incapable de redémarrer des bureaux de vote ache- leur pays était dangereux pour eux, cés de mort chez eux. Mais ce sont précisément ces carac- sions les traits qui caractérisaient si sans elle. vée, un bon nombre de quelques Chinois qu’on chassait On laisse des grévistes de la faim téristiques qui permettent de com- fortement les crises de la fin du XIXe Combien de temps encore fau- socialistes se retrouvent par la porte en sachant qu’un mois mettre leur vie en danger. e L prendre la rapidité de la chute siècle ou des débuts du XX : surac- dra-t-il attendre, combien de crises avec la cervelle à l’air, et l’urne sous plus tard ils reviendraient par la On maintient des enfants en actuelle. cumulation, surendettement, spécu- encore faudra-t-il supporter, avec le bras. fenêtre : on voulait tant être élus ! zone d’attente avant de les déférer La durée exceptionnelle de la lation ? leur lot de souffrances, pour que L’électorat est ingrat. Le travail Hélas, trop de délayages idéologi- non devant le parquet des mineurs, phase montante s’expliquait par un L’offensive néolibérale ayant aus- soit tiré le bilan du libéralisme ? Le patient et obstiné de reniement des ques ont fini par rendre l’électeur mais devant un tribunal correction- dynamisme de la consommation si été une offensive pour la mondia- moment est venu de tourner la valeurs et des idéaux de gauche, légèrement nauséeux. Il va falloir nel, contrairement aux conventions prenant appui sur le boom bour- lisation, les perturbations actuelles page. L’actualité nous indique par poursuivi durant des mois et des souquer ferme, camarades, pour internationales ratifiées par la sier, sur un très bas taux d’épargne se propagent de plus en plus vite, où commencer : par la sphère finan- années, n’a pas porté ses fruits. reconquérir ces déçus de la gauche France (dans le tristement fameux des ménages et sur leur niveau d’en- de plus en plus loin, dans un milieu cière. Celle-ci est toujours au pre- Dieu sait qu’on s’est donné du qui suspectent désormais nos socia- Hôtel Ibis de Roissy, des enfants dettement, particulièrement élevé. économique homogénéisé et puis- mier plan des enchaînements catas- mal ! N’allez pas croire par exem- listes de n’aimer rien tant que les de quatre à dix ans ont été il y a Tous ces facteurs jouent mainte- samment interconnecté. trophiques récents : brusques mou- ple qu’il était facile pour un secré- escrocs internationaux, les collabos peu retenus vingt jours au milieu vements de masses énormes de taire de parti d’ôter la cuiller d’ar- blanchis, les égorgeurs serbes, les d’adultes). capitaux et crises des changes, gent qu’il avait dans la bouche pour tyrans africains et l’odeur de On laisse fonctionner des zones C’est d’abord la finance vagues spéculatives et krachs bour- affirmer que, décidément, non, les l’argent. de rétention qui sont, selon M. Mer- siers, surendettement, banques profiteurs kurdes débarqués sur Peut-être est-ce justement le maz, « la honte de la République ». qu’il faut réglementer, contrôler,taxer : lourdement lestées de mauvaises une plage française ne devaient pas moment de remettre avec calme Tout cela dans quel but ? Au nom créances, etc. espérer être accueillis chez nous. sur la table la question des sans- de quels principes ? Pour quels en un mot, ligoter C’est d’abord la finance qu’il faut Mais ne fallait-il pas prononcer papiers, puisque, comme l’affirme résultats ? Camarades socialistes, réglementer, contrôler, taxer : en ces mots déplaisants, ne fallait-il le gauchiste Philippe Séguin, «il vous semblez vous étonner de la un mot, ligoter. Les moyens prati- pas accepter ces dégâts collatéraux faudra impérativement [les] régulari- désaffection qui vous frappe. Au nant en sens inverse, poussant la Dans sa magnanimité, le système ques ne manquent pas, seule fait du débat sur l’immigration, sous ser, faute de quoi on n’arrivera pas à lieu de chanter le blues, pourquoi consommation vers le bas, qu’il capitaliste nous donne le choix, lors défaut la volonté politique. Mais peine de laisser la place à une traiter leurs problèmes et à les inté- ne profiteriez-vous pas de l’avertis- s’agisse de la chute de Wall Street, des perturbations qui jalonnent toute l’expérience des années qui droite encore plus xénophobe et grer. Le ni-ni actuel – ni régularisa- sement des municipales pour réin- de la tentation des ménages d’ac- son parcours, entre une crise violen- viennent de s’écouler le montre : à mesquine ? On a donc agité l’épou- tion ni expulsion – est insoutenable et venter une vraie gauche ? Et pour- croître leur épargne (par esprit de te mais brève et une crise moins la montée des périls fait pendant la vantail de l’immigration, on a main- explosif ». quoi ne commenceriez-vous pas précaution) ou des charges de l’en- intense mais plus longue. Le pre- montée de la protestation, à la mon- tenu dans un état de précarité, de Sous un gouvernement de gau- par donner un gage de votre réveil dettement pesant sur le désir mier terme de l’alternative n’est dialisation des risques le caractère misère et de désespoir quelques che plurielle, six mille personnes en vous employant à trouver enfin d’acheter. L’Amérique a mangé son pas aujourd’hui le plus probable, universel du rejet. Si les gouverne- dizaines de milliers de sans-papiers sont aujourd’hui emprisonnées une réponse honnête et digne à pain blanc. du fait des nombreux stabilisateurs ments ne prennent pas leurs res- pour le plus grand profit des trafi- pour le seul crime de ne pas possé- cette question, fortement symbo- La bulle des valeurs technologi- introduits depuis la grande crise, et ponsabilités, ce sera aux citoyens quants de viande humaine, mais ce der la nationalité française. lique, de la situation des sans- ques a joué un rôle essentiel dans dont certains subsistent encore, de prendre les leurs. n’était pas de gaieté de cœur, oh On expulse de façon arbitraire et papiers dans notre pays ? ce jeu de montagnes russes. Pour- malgré les efforts des libéraux. non ! souvent très brutale des gens qui tant, les avertissements n’ont pas Le Japon illustre par contre l’ac- On a expulsé, au gré de l’arbitrai- ont passé une grande partie de leur manqué. Comment expliquer une tualité du second terme. La deuxiè- Isaac Johsua est maître de re administratif, quelques lampistes vie en France où ils ont des enfants, Jean-Marie Laclavetine telle obstination ? Comment expli- me puissance économique mondia- conférences à l’université Paris-XI. nègres, quelques Algériens simula- des frères, des parents. est écrivain. quer la répétition des mêmes erreurs, malgré d’innombrables pré- cédents ? Au cours d’une période grâce aux DJ français, à la lait l’historien Fernand Braudel. tion européenne ! Pour ne pren- de temps, la croissance de la pro- « French touch » sur laquelle on La diversité est inscrite dans nos dre que quelques exemples, les duction (donc aussi celle des profits Vivre la diversité danse maintenant… à Detroit. gènes, dans notre histoire, dans accords de production avec qui en découlent) est bornée. Alors Agiter le spectre d’une uniformi- notre sensibilité naturelle. Nous, Working Titles (et d’autres), la qu’au contraire la valeur dans sation croissante de la culture relè- Européens, savons que la culture mise à disposition de puissants cir- laquelle ces profits s’expriment, ve ainsi, à mon sens, d’une appré- ne sera jamais un « marché uni- cuits de distribution (UIP) peu- étant sous forme de chiffres, paraît culturelle ciation superficielle et, en défini- que » où régneront des produc- vent être autant de leviers pour la pouvoir se multiplier à l’infini. tive, erronée des faits. tions calibrées, identiques d’un promotion du cinéma européen. L’existence de la forme valeur don- Suite de la première page l’appétit du public et d’investis- Mais j’entends, derrière cette pays à l’autre. Nous, Européens, Ayons confiance en nos entre- ne aux opérateurs sur les marchés seurs sans œillères. crainte, que d’autres arguments savons que l’on n’enseigne pas la prises, en nos artistes, écrivains, l’illusion qu’ils peuvent s’affranchir Je vois s’esquisser une société Je ne crois pas à une « culture sont avancés : quelles que soient littérature, l’histoire, ou même les musiciens, cinéastes… Ayons des limites de la production, non pas monocorde, monocultu- globale ». Je crois, en revanche, à les bonnes intentions, la logique mathématiques, de la même confiance dans le public, avide de c’est-à-dire transcender le réel. Le relle, mais plurielle, colorée, métis- des cultures locales capables de économique de la mondialisation façon à Padoue, à Brême ou à créations originales, éclectiques et système est ainsi fait : aux tra- sée. Une société où les cultures s’enrichir mutuellement et qui provoquera une raréfaction de . Nous, Européens, savons non aseptisées. Et quand des vailleurs, le contact rugueux avec le apprennent à se rencontrer et à se peuvent donner naissance à des l’offre culturelle, et transformera à la fois défendre notre propre lan- aides spécifiques sont nécessaires, réel ; au capital, la part de rêve. mélanger avec bonheur. succès ou des mythes universels. les biens culturels en produits mar- gue et travailler en plusieurs lan- pensons européen, agissons eu- Le rêve s’est envolé et l’environ- Partout dans le monde on voit Il est important de ne pas confon- chands. Là aussi, regardons serei- gues, en nous adaptant aux sensi- ropéen. nement international n’est pas fait croître la demande de produc- dre les deux termes : si le global nement les faits. bilités propres à chaque pays. Travaillons ensemble, créateurs pour rassurer. Certains pays de tions locales. Le cas de la musi- désigne une production standardi- Raréfaction de l’offre cultu- L’extraordinaire sophistication et entrepreneurs, à donner toutes l’Asie du Sud-Est peinent encore à que, pour cela, est exemplaire : sée que l’on cherche à imposer à relle ? Jamais, au contraire, elle culturelle et linguistique de l’Eu- ses chances à la diversité. Tra- se redresser après la crise de l’été pour l’année 2000, les plus gros tous, l’universel, lui, désigne une n’a été aussi large et diverse ! En 1997 ; l’Amérique latine est en mau- succès américains sont aux Etats- œuvre singulière, née quelque France comme ailleurs, on ne sait vaise posture ; l’économie japonai- Unis, anglais en Angleterre, sud- part, et qui fait le tour du monde. plus compter le nombre de chaî- L’horizon, pour les générations à venir, se est au plus mal ; celle de l’Allema- américains en Amérique du Sud. Pour ma part, je n’aspire pas à nes de télévision accessibles au gne bat de l’aile. Une conjonction Le disque français a, l’an dernier, construire une compagnie « glo- plus large public via le câble ou le ne sera ni celui de l’hyper-domination particulièrement préoccupante au occupé 60 % du marché hexago- bale », comme disent les Anglo- satellite. moment où la locomotive américai- nal, alors même que la musique Saxons, mais à bâtir, dans les Les journaux ? Partout les créa- américaine ni celui de l’exception culturelle ne risque de se transformer en bou- française ne représente que 40 % industries culturelles, un groupe tions nouvelles l’emportent sur let. des passages radio. universel… comme l’indique notre les disparitions. A titre de simple à la française, mais celui de la différence Une économie où le salariat est De l’avis de tous, ce sont la qua- nom ! exemple, le groupe que je dirige a largement prépondérant est fonciè- lité, la créativité et l’éclectisme de Défendre la diversité culturelle, créé à lui seul dix titres nouveaux acceptée et respectée des cultures rement instable : c’est ce que la cri- la musique populaire française c’est permettre à chacun de jouir en France. se américaine de 1929 avait drama- qui ont d’abord déterminé ce suc- de sa propre culture et de s’ouvrir Le livre ? Sur le seul marché tiquement révélé. Pour éviter la cès, soutenus par un appui logisti- à celle des autres. La diversité cul- français, tous éditeurs confondus, rope, enrichie depuis quelques vaillons ensemble à protéger les répétition de tels événements, un que important et une politique rai- turelle n’est pas la juxtaposition la production annuelle est passée années par le dégel de l’Europe de droits des créateurs dont les œu- autre mode de fonctionnement de sonnable de quotas déclenchant hermétique de revendications de vingt-trois mille à quarante mil- l’Est, n’a pas d’équivalent dans le vres seront accessibles, demain, l’économie avait alors été mis en un cercle vertueux. identitaires plus ou moins nationa- le titres en cinq ans. La produc- monde. L’Europe dispose là d’un grâce au numérique à haut débit, place, tournant autour d’un nou- Jamais non plus le cinéma fran- listes. Elle reflète la vitalité de tion littéraire croît de 5 % par an. fabuleux atout, d’une réelle sur une pléiade de nouveaux sup- veau rôle de l’Etat. Cela impliquait çais n’a autant triomphé qu’en ce sociétés de plus en plus métissées, Nous avons pour notre part édité avance, face à des entreprises amé- ports. Cette révolution technolo- une restriction des taux de profit, début d’année, avec une part de de patrimoines revisités, de créa- l’an dernier plus de romans et d’es- ricaines de la communication gique est d’ailleurs une double acceptée tant que ceux-ci se marché frôlant les 60 %, et un tions à racines multiples. sais que jamais auparavant, de restées majoritairement mono- chance pour l’Europe et pour la situaient à de hauts niveaux. Pen- quasi doublement de la fréquenta- Ce métissage, on le constate José Bové à Marc Levy dont le culturelles en dépit du multicultu- diversité linguistique : notre conti- dant quelques dizaines d’années, tion. Moment de grâce, lié à la sor- déjà dans les faits. Que Faudel, best-seller (Et si c’était vrai) sera ralisme croissant de la société nent a une réelle avance dans les ce fut le cas, du fait d’un effet de rat- prochainement adapté… à Holly- américaine elle-même. deux modes de diffusion qui vont trapage. wood ! La musique ? Près de la Ne sous-estimons pas notre connaître la croissance la plus Deux guerres mondiales et la Si le global désigne une production moitié des albums sortis en chance et nos capacités ! L’Europe spectaculaire : la télévision inter- grande crise avaient en effet entraî- France en 2000, là encore tous édi- a beaucoup à apprendre au active et le téléphone mobile ; et né énormément de destructions, standardisée que l’on cherche à imposer teurs confondus, proposaient de monde. Saurons-nous, ensem- ces nouveaux modes de diffusion, d’usure et de non-renouvellement nouveaux talents. ble – artistes, éditeurs, diffuseurs, complémentaires des supports du capital fixe, ainsi que, parallèle- à tous, l’universel, lui, désigne une œuvre Jamais la création en langue pouvoirs publics…. – faire fructi- classiques, ne se conçoivent que ment, de grands retards de consom- française n’a été aussi vivante fier intelligemment nos talents et dans les langues nationales, ce qui mation accumulés. Dès que, à la fin singulière, née quelque part, Marchandisation de la tirer profit de notre incomparable constituera une chance supplé- de la seconde guerre mondiale, les culture ? La culture n’est pas un avantage dans la compréhension mentaire pour le français comme conditions du redémarrage de l’acti- et qui fait le tour du monde « produit » comme les autres. de la diversité culturelle pour la pour chacune des langues euro- vité ont été enfin réunies, l’essor a Mais une partie de son champ faire rayonner au-delà de notre péennes. été très vif, alimenté par ces deman- immense, celle liée au divertisse- seul continent ? L’horizon, pour les générations des, par la possibilité d’importer tie simultanée d’une pléiade d’ex- Khaled et bien d’autres soient ment, a toujours été destinée à Je n’en doute pas, à la condition à venir, ne sera ni celui de l’hyper- l’avance technique déjà acquise par cellents films « de chez nous » ? devenus des vedettes extraordinai- être « consommée », c’est-à-dire que nous ne nous trompions pas domination américaine ni celui de les Etats-Unis et par l’existence de Preuve, en tout cas, que le public rement populaires n’est pas un vue, lue, partagée, appréciée par de débat. Un véritable renverse- l’exception culturelle à la fran- nombreuses occasions rentables français accordera toujours, à qua- épiphénomène. C’est le signe le plus grand nombre. Don Gio- ment historique s’est opéré : ce çaise, mais celui de la différence d’investir, elles-mêmes suscitées lité équivalente, une préférence d’une mixité croissante des cultu- vanni et Hamlet ont aussi été créés sont aujourd’hui des entreprises acceptée et respectée des cultu- par l’élimination d’énormes masses spontanée aux productions natio- res, un pont lancé entre la France avec l’ambition de trouver un européennes qui achètent des res. « Culture-exception » ? Non, de capitaux fixes. nales qui lui « parlent » de façon et le Maghreb (et pas le moins so- large public. Quant aux œuvres sociétés américaines de musique, parce que l’exception exclut, et La croissance forte et régulière plus directe et plus intime que des lide), un facteur d’intégration plus d’art, arts plastiques, peintures, de cinéma, d’édition. Ce sont des que l’exclusion est antinomique s’est terminée quand le rattrapage produits venus d’ailleurs. signifiant qu’il n’y paraît. A l’inté- sculptures, elles ont le plus sou- entreprises européennes – Vi- avec la culture. « Culture-domina- a été achevé : la parenthèse ouver- Pour autant, je me réjouis que rieur même de nos frontières, les vent vu le jour grâce à des com- vendi Universal, Bertelsmann tion » ? Non, parce que la culture te s’est refermée, entraînant une Studio Canal produise en Europe frontières s’estompent. Et ce mé- mandes, avant de constituer de RTL, ou Lagardère dans la presse porte mal l’uniforme et ne se chute des taux de profit. Lors de la aussi bien Bertrand Blier que Nan- tissage prend, partout dans le très rentables monnaies d’échan- magazine – qui se hissent aux pre- laisse pas enrégimenter. révolte néolibérale des années ni Moretti et Andrej Wajda, et que monde, des visages multiples. ge entre rois, papes.. ou musées. miers rangs mondiaux et bous- Et pour notre part, l’ambition 1980, la régulation introduite après Canal+ apporte, partout où il est Le Sénégal, après avoir importé La culture est vivante et sa pro- culent la suprématie américaine. que nous nous sommes fixée tient la grande crise et la seconde guerre implanté, un soutien actif au ci- le rap, l’a totalement « sénégali- motion nécessite des soutiens éco- Que certains, contre toute logi- dans un critère simple : j’estime mondiale a été rejetée, son coût néma local et contribue de façon sé » et en a fait l’une des formes nomiques forts, des réseaux de dis- que, voient dans ces mouvements que Vivendi Universal aura réussi apparaissant désormais comme exemplaire à la diffusion de ces les plus actives et contestataires tribution efficaces, capables de inespérés l’ultime avatar de l’amé- si, dans les années qui viennent, excessif. Nous avons ainsi renoué œuvres en Europe. de l’expression politique locale. détecter les nouveaux talents, de ricanisation triomphante me nous sommes identifiés, parmi avec l’ère ouverte en 1929, celle des On connaît le mot de Jean Mon- Dans un autre genre, la musique leur donner tous les moyens de laisse tout simplement pantois… tous les groupes concurrents, crises majeures. net sur la construction euro- de Youssou N’Dour, fruit d’in- s’exprimer. Que ne voit-on, plutôt, que, comme celui qui incarne et symbo- Depuis, garde-fous supprimés, péenne : « Si c’était à refaire, je fluences croisées, déborde très lar- Pour comprendre et promou- pour la première fois, les entrepri- lise le mieux cette diversité cultu- laissé à lui-même, le système va de commencerais par la culture. » gement les frontières de l’Afrique, voir cette diversité culturelle, les ses européennes ont toutes les relle, née en Europe, et à laquelle crise en crise, celles-ci gagnant à Cette Europe culturelle, elle com- et même de l’Europe. Quant à la Européens sont mieux placés que chances de réussir ! De formida- le monde aspire. chaque fois en gravité : Mexique en mence à naître, par la force conju- musique électronique née à quiconque. « La culture est la lan- bles occasions sont désormais 1994-1995, Asie du Sud-Est en guée du talent des créateurs, de Detroit, elle a donné naissance, gue commune de l’Europe », rappe- offertes de promouvoir la créa- Jean-Marie Messier 16 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 HORIZONS-ENTRETIENS

Roland Marchal, chercheur au CNRS La guerre au Soudan, « 1,9 million de morts… » Pour ce spécialiste de la corne de l’Afrique, l’éternel conflit soudanais, l’un des plus meurtriers du continent africain, oublié des Occidentaux, ne peut prendre fin qu’avec un changement politique à Khartoum

« Le Soudan, ce grand malade mans. Néanmoins, les choses sont ment pratiqué par certaines milices de guerre, dans l’achat d’armes, de la corne de l’Afrique, est un moins simples. D’abord, cette gouvernementales. Khartoum laisse l’emploi de mercenaires. Comme en pays en guerre perpétuelle : il l’a guerre a pris pied dans des régions – faire, car peu lui importe. Angola, le pétrole sert en premier été du lendemain de son indépen- musulmanes – du Nord, dans les » Cette réalité est devenue, aussi, lieu à alimenter une économie de dance, en 1955, jusqu’en 1972, puis monts Nuba, dans l’Est soudanais. une arme de propagande, en l’inscri- guerre avec ses juteuses commis- de nouveau à partir de 1983 à ce Les revendications des insurgés vant dans la continuité de la traite sions et ses effets désastreux sur la jour. Est-ce une guerre sans fin ? dans ces régions ne différent pas de qui existait au XIXe siècle, comme si recherche de la paix. Ce qui montre, – On serait tenté d’y voir le destin celles des Sud-Soudanais : la fin du c’était la caractéristique des rela- une fois de plus, combien ce régime d’un pays de 32 millions d’habi- monopole du pouvoir que s’est attri- tions entre Arabes et Africains, n’a cure de sa population. tants, cinq fois plus grand que la bué une fraction de l’élite originaire, occultant l’histoire réelle, notam- – Que fait la communauté France et entouré de voisins qui pour l’essentiel, de l’extrême nord ment celle d’un négoce auquel des internationale ? n’ont guère goûté, eux non plus, la du Soudan et de vallée du Nil ; le Africains collaboraient. Cela a indu- – A l’inverse d’autres conflits, cet- paix et la stabilité : le Tchad, développement de leurs régions lais- bitablement sensibilisé certaines te guerre produit peu d’images. Les l’Ouganda, l’Erythrée, l’Ethiopie, le sées à l’abandon depuis des décen- fractions de la classe politique améri- médias ont été longtemps plus inté- Centrafrique. Mais les différences nies ; une citoyenneté qui n’exclut caine. Alors, des organisations rachè- ressés par le personnage de Hassan entre les deux périodes de guerre plus la majeure partie de la popula- tent les esclaves et créent ce qui Al-Tourabi, l’“islamiste au centre sont importantes et éclairent de tion. Cette analyse politique est con- n’existait pas : un véritable marché. d’une toile internationale”, que par nouvelles conditions, d’autres fortée par d’autres éléments pro- Le débat est d’ailleurs très vif au sein une véritable radiographie du régi- enjeux. La première guerre est la duits par la guerre. Aujourd’hui, le des ONG et parmi les experts, qui me ou de la guerre qui durait. conséquence d’une décolonisation nombre des sudistes déplacés contestent souvent cette solution Quand, en 1988, une catastrophe bâclée et s’enracine dans la région à vivant dans le Nord atteint trois mil- sans remettre en cause l’existence humanitaire menaçait, au lieu de se l’extrême sud du Soudan, très mar- lions, surtout dans les villes. Inutile très documentée de ces pratiques. saisir à bras-le-corps du problème qué par la colonisation, les mission- de penser que cette population – La sécession du Sud est-elle de la guerre, on a envoyé les huma- naires. En revanche, à partir de retournera, dans son immense majo- la seule issue ? nitaires, les Nations unies, et on a 1983, la guerre est initiée par des éli- rité, dans des régions infestées de – Aujourd’hui, plus qu’au début monté l’une des opérations les plus tes sudistes qui ont souvent vécu à mines, sans aucune infrastructure, de la guerre, de larges secteurs du coûteuses sur le continent : « Lifeli- Khartoum et ont une tout autre une fois la paix signée. Soudan sud, notamment au sein des ne Soudan ». Comme cette situation vision du Soudan. Cette guerre-là – Mais il y a bien une dimen- cadres, pensent que la sécession est durait, cette opération d’urgence a naît également d’une crise au sein sion religieuse, notamment de- la seule solution. Ils invoquent les été maintenue jusqu’à aujourd’hui, de la classe politique sud-soudanai- puis 1989, avec l’arrivée au pou- accords signés et remis en cause le permettant de cacher derrière des se, pratiquement inexistante dans voir des islamistes ? lendemain ; les promesses jamais budgets impressionnants l’absence les années 1950 et 1960. Elle débute – Bien entendu, depuis lors, la respectées ; la violence de la guerre de toute politique. dans une période où les rumeurs sur guerre est un djihad mené contre les et l’attitude d’un régime qui veut la » Après la guerre du Golfe, la les richesses pétrolières du Soudan marionnettes du “satan” américain paix à ses seules conditions. Mais, question du conflit armé est deve- sud laissent augurer la disponibilité et d’Israël, et la conversion au chris- les dirigeants sont plus circonspects nue secondaire face aux velléités du de ressources pour construire un tianisme est massive chez les Sud- même s’ils ne dédaignent pas, à l’oc- régime de fédérer les oppositions Etat. Rajoutez à cela les mille frustra- Soudanais, comme s’il fallait oppo- casion, d’abonder dans ce sens. Seu- radicales, islamistes ou non, au nou- tions vis-à-vis de Khartoum, où la ser une identité universaliste à celle lement, l’identité sud-soudanaise, si vel ordre mondial. L’attentat man- IVAN SIGG classe dirigeante n’a jamais eu à de l’adversaire. La question de la elle existe, s’est construite par oppo- qué contre Hosni Moubarak, en juin cœur de respecter les promesses fai- charia est l’un des arguments les tions sérieuses s’engager a incité les de cette guerre sont donc davantage sition à Khartoum : elle serait bien 1995, a suscité l’ire internationale et tes et de donner aux Sud-Soudanais plus communément utilisés dans la islamistes à faire un coup d’Etat en ces milices prédatrices plutôt que faible pour générer les nécessaires des sanctions ont été votées par le un statut de citoyen à part entière. guerre. Mais on aurait tort de croire juin 1989. Depuis, ils ont systémati- l’armée gouvernementale qui se compromis internes, d’autant que Conseil de sécurité. Ce qui a obligé – D’où le problème Nord-Sud, qu’il existe un consensus politique sé des pratiques du gouvernement tient derrière. On peut être inquiet cette guerre est aussi une guerre le régime à adopter une Constitu- entre un Nord musulman et un chez les uns ou chez les autres, com- qu’ils ont renversé : de nombreuses sur la démobilisation de ces forces, entre Sud-Soudanais. Ensuite, l’es- tion, faire des élections, voter une Sud chrétien ou animiste ? me l’illustre l’alliance à géométrie milices ont été suscitées sur la zone sur l’ampleur des crimes commis, pace de la guerre ne se limite plus loi sur les partis politiques. Evidem- – Qualifier ainsi cette guerre est variable entre des organisations poli- frontière entre le nord et le sud du sur la destruction du faible tissu au Sud. Enfin, régionalement, cette ment, il y a très loin entre ces mots un enjeu politique, plus que le résul- tiques nordistes avec les insurgés Soudan. Puis, dans le Sud même, ils social qui existait au Sud. Cepen- option suscite la forte opposition de et la réalité mais, voulus ou non, des tat d’une analyse. Bien sûr, les prota- sud-soudanais ou, symétriquement, ont attisé les rivalités, ont armé des dant, avant 1990, la guerre ne concer- plusieurs Etats comme l’Egypte, et changements se sont produits. Ils gonistes n’hésitent pas à utiliser les soutiens dont dispose le régime forces supplétives, une méthode à nait pas les grandes villes du Nord et peu d’enthousiasme chez les autres expliquent pour une part les divi- dans leur propagande cette explica- dans une partie de l’élite sudiste. laquelle ont d’ailleurs recouru, avec la population était plutôt indifféren- qui aspirent surtout à une stabilité sions actuelles au sein des islamis- tion. Pour obtenir un soutien, il est – L’arrivée au pouvoir des isla- le même cynisme, les insurgés. te. Aujourd’hui, la présence de nom- plus grande. L’autodétermination tes. Face à de telles évolutions, mal- plus facile de dire que c’est une mistes a-t-elle modifié le cours Enfin, ils ont recruté massivement breux déplacés et, surtout, la mort est une revendication justifiée. Enco- gré la complexité de la crise et l’obs- guerre entre Arabes et Africains, ou de la guerre ? dans la jeunesse urbaine pour aller des fils dans une guerre sans issue a re faut-il que des conditions soient tination guerrière des dirigeants, on un conflit entre chrétiens et musul- – La crainte de voir des négocia- combattre. Les acteurs quotidiens montré à la population urbaine ordi- remplies pour que la population ait aurait pu s’attendre à des initiatives naire que cette guerre n’était pas vir- accès à un débat ouvert et pluralis- fortes de la communauté internatio- tuelle, mais réelle, meurtrière. te ! On en revient à un changement nale. Mais il n’en a rien été. – La prédation, est-ce l’esclava- politique à Khartoum, que celui-ci – Pas de négociations ? Un homme de terrain ge et les massacres à répétition ? soit le fruit d’une négociation, ou l’is- – Si, au contraire, une pléthore de – 1,9 million de morts et près du sue improbable des combats ou des réunions organisées dans le cadre AU PLUS FORT des combats entre généalogie sociale du nationalisme double de déplacés ou de réfugiés contradictions au sein des islamis- régional – qui s’avère insuffisante. seigneurs de la guerre à Mogadiscio, érythréen. Depuis, il est resté fidèle dans les pays voisins ; des crises tes. Sans changement, oui, la guerre De la part des Occidentaux, on voit on le voyait descendre d’un petit aux conflits dans la Corne, mettant humanitaires récurrentes qui déci- peut durer, quitte à perdre son inten- se rejouer une scène bien connue : tacot brinquebalant aux points les l’accent sur les acteurs violents, sur ment la population civile ; une aide sité actuelle. les Américains soutiennent les insur- plus « chauds » de la capitale soma- les rapports entre mouvements armés alimentaire qui est pillée par les – Le pétrole change-t-il la gés sud-soudanais avec des accents lienne : un homme de petite taille, ses et la population, sur les recomposi- groupes armés sans considération donne ? de nouvelle croisade ; les Européens fines lunettes chaussées, si civilement tions économiques dans la guerre. pour les démunis ; les massacres – Le Soudan produit aujourd’hui s’accommodent, au mieux de leurs vêtu que l’idée d’un gilet pare-balles Partisan d’une « analyse concrète » de indiscriminés qui visent à déplacer environ 200 000 barils par jour, soit affaires, d’un régime qui sait les flat- ne serait pas même venue à l’esprit. la guerre, il a multiplié les séjours, ces des populations, au point que cer- près d’un quart de la production de ter et jouer sur l’antiaméricanisme. On le croisait chez le général Aïdid, le dix dernières années, au Soudan, à tains sont allés jusqu’à parler de l’Angola. Les grandes compagnies On ne peut qu’être frappé par le dou- « président » Ali Madi, ou chez Djibouti et en Somalie. Consultant au génocide – une opinion que je ne pétrolières asiatiques, mais aussi ble standard, par exemple, de la poli- Osman Ato, le grand « entrepreneur Centre d’analyse et de prévision partage pas, sauf peut-être pour les européennes et françaises, sont inté- tique française. On fait la guerre pour militaro-humanitaire ». Logé chez ROLAND MARCHAL (CAP) du Quai d’Orsay de 1991 à monts Nouba à un certain moment ressées à développer leurs affaires le droit au Kosovo et, après avoir dis- l’habitant, ce chercheur de terrain ne 1998, membre du comité scientifique du conflit. La prédation, c’est au Soudan. Pour l’heure, l’exploita- crètement soutenu sa candidature au s’accordait de détente qu’autour de la table de ping- de la revue Politique africaine de 1994 à 1998, respon- d’abord cela : une guerre sans pri- tion du pétrole a eu deux consé- Conseil de sécurité, on s’apprête à pong, le soir, dans le vaste salon d’une ONG sable au CERI d’un groupe de recherches sur les guer- sonniers, massive, brutale, conti- quences majeures. D’abord, les accueillir dans la francophonie un occidentale… res contemporaines de 1991 à 1996, il est l’auteur, nue, malgré les déclarations apaisan- populations qui vivaient à proximité régime qui mène une sale guerre, Chargé de recherches au CNRS et membre du CERI outre de nombreux articles dans des publications uni- tes des responsables des deux de ces zones ont été déplacées dans reconduit l’état d’urgence et une (Centre d’études et de recherches internationales), versitaires, d’un livre paru en 1997 chez Karthala, rédi- bords. Mais le gouvernement a une des conditions iniques, leur bétail législation d’exception. On est en Roland Marchal, quarante-six ans, s’est spécialisé sur gé en collaboration avec Christine Messiant : Les Che- responsabilité particulière, et on volé, leurs villages brûlés. Ensuite, droit d’exiger mieux de la France. » la corne de l’Afrique. Après des études de mathémati- mins de la guerre et de la paix. peut espérer qu’un jour il sera comp- malgré les assurances données par ques, puis de sociologie, il a débuté en Erythrée, où il table des choix qu’il a faits très cons- Khartoum, les gains réalisés sont Propos recueillis par a travaillé sur la mémoire de la guerre civile et la S. Sm ciemment. L’esclavage est effective- principalement investis dans l’effort Stephen Smith

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, au « Grand Jury RTL-“Le Monde“-LCI » « Il faut frapper de nullité les licenciements dans les entreprises bénéficiaires » « Est-ce que vous estimez que étant, la CGT représente 42 % aux – Ce qu’ils craignent, c’est licenciement qui aurait été pro- d’augmentations régulières ou de lesquels le gouvernement peut, cette grève était opportune et élections professionnelles, des qu’une certaine restructuration noncé dans un groupe faisant du primes. par la nature des décisions qu’il que vous n’avez pas été dépassé organisations comme SUD repré- interne de l’entreprise puisse profit. Nous avons un début de -– La conjoncture s’y prête ? prend, ou qu’il refuse de prendre, par d’autres syndicats ? sentent 10 %. Pour moi, il y a pas créer les conditions d’un éclate- jurisprudence de la part de la – La conjoncture, mais aussi les montrer qu’il a entendu le messa- – Ce conflit était prévisible dès photo. ment à terme. C’est ce qui s’est Cour de cassation. besoins sociaux. Il y a eu une per- ge qui lui a été adressé par une lors que notre fédération avait en – Vous êtes en conflit avec passé dans un certain nombre de – Marc Blondel, pour F0, évo- te de redistribution entre la riches- partie de la population. quelque sorte annoncé la couleur. eux ? réseaux ferroviaires à travers le que une grève nationale d’ici se produite dans les entreprises et – A-t-il les moyens de la politi- La direction de l’entreprise était la - Il y a divergence parfois quant monde. Des réseaux privatisés ont l’été. Vous emboîtez le pas ? la part qui revient aux salariés. Ils que sociale que vous souhaitez ? première consciente qu’elle à la ligne de conduite. C’est mal- d’abord procédé à des restructura- – Il faut discuter entre organisa- sont en droit de revendiquer un – Oui, en prenant d’autres n’avait pas les moyens de son heureusement le constat que la tions internes. tions syndicales. Je me dis que autre retour de ces richesses. options. Avec celles qu’il prend, il développement, puisque la SNCF division syndicale rend le mouve- – Après les plans sociaux de dans le calendrier, il y a le 1er mai. – Vous demandez un rendez- ne peut pas effectivement répon- enregistre un développement de ment moins efficace. Danone et Marks & Spencer, C’est un moment idéal pour reven- vous à Lionel Jospin pour lui fai- dre à nos demandes. Je pense qu’il son trafic de l’ordre de 15 % sur – Vous jugez ces syndicats qu’attendez-vous du gouverne- diquer sur un certain nombre de re toutes ces suggestions ? y a quand même un certain nom- les quatre dernières années. Il n’y irresponsables ? ment ? Un moratoire sur les sujets. Ce serait une bonne oppor- – J’aimerais que sur un ensem- bre de cagnottes dans notre pays. a plus de période de déclin. – Non, mais tout le monde n’a licenciements, par exemple ? tunité que d’envisager un 1ermai ble de questions, le gouverne- On ne peut pas à la fois surfer sur – Vous vouliez une grève de pas eu le même souci dans cette - La notion de moratoire est très unitaire et très revendicatif, ment prenne davantage l’habitu- l’idée généreuse « on va baisser les deux jours, elle a duré neuf jours affaire. Lorsqu’on est en assem- temporaire. Moi je m’inscris sur notamment sur les questions de de de se concerter avec les syndi- impôts » et diminuer les ressour- et elle n’est pas terminée. blée générale, on ne cherche pas des réformes qui considèrent que l’emploi. cats. S’il prenait soin d’écouter ce ces globales de l’Etat, et dire – On peut considérer que le uniquement à savoir quelle est la le licenciement dans des entrepri- – Comment vous sentez le cli- que proposent les organisations qu’on va pouvoir en même temps mouvement n’est plus de portée décision qui va davantage faire ses qui font des bénéfices est mat social aujourd’hui ? syndicales, peut être qu’il y aurait satisfaire toutes les demandes nationale. parler de soi, le soir, au journal inacceptable. Il faut donner la – Particulièrement revendica- des actions qui répondraient sociales, les besoins du service – Quelles sont les premières télévisé. On a d’autres préoccupa- possibilité aux salariés d’interve- tif. Il y a bien évidemment les davantage à l’attente de nos man- public, les besoins des fonctionnai- leçons à en tirer ? Est-ce que tions lorsqu’on est un responsa- nir sur les choix stratégiques des entreprises dont on parle davan- dants. res en matière de pouvoir SUD et les Autonomes vous ble syndical. entreprises. Le fait d’être salarié tage. Lorsqu’on est chez LU ou – Avez-vous le sentiment que d’achat. » posent problème ? » – On a le sentiment qu’en dans une entreprise doit rendre Marks & Spencers, l’avenir c’est le premier ministre a entendu – Qu’il y ait un pluralisme syndi- défendant leurs revendications, légitime le droit à intervenir sur la perte d’emploi. Mais il y a aussi les électeurs au lendemain des Propos recueillis cal à la SNCF qui débouche sur un les cheminots oublient cette les choix stratégiques en amont des salariés qui se mobilisent et municipales, puisqu’il a dit : « je par Richard Arzt, pluralisme de stratégies syndica- notion de client, qui est aussi au des décisions. Nous voulons obte- obtiennent des augmentations de ne change pas de cap » ? Jean-Michel Bezat et les, ça me paraît évident. Ceci cœur du service public. nir le caractère de nullité d’un salaire par le biais de 13 e mois, – Il y a une palette de sujets sur Pierre-Luc Séguillon HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 17 Danone : pauvre boycottage ! 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 DANONE LICENCIE ? Boycot- re… Pourtant les salariés de Marks ter des licenciements est tentant ment, les entreprises sont obligées Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F tons Danone ! Depuis quelques & Spencer, qui ne se font aucune mais faciliter les reconversions est de consacrer un peu plus de 1 % de Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la ). jours, un certain nombre d’élus illusion sur leur sort, appellent, incontestablement plus porteur leur masse salariale à la formation Internet : http: // www.lemonde.fr politiques ont décidé de manifes- eux, au boycottage ! Le choix des d’avenir. Deux solutions s’offrent des salariés. La plupart dépensent ter leur solidarité avec les salariés élus politiques s’explique-t-il parce au législateur. La première serait bien davantage, mais l’essentiel de ÉDITORIAL du groupe agroalimentaire en pas- que le siège de l’entreprise est en d’obliger les entreprises qui licen- leurs efforts bénéficie à l’encadre- se d’être licenciés en appelant les France ? Ce serait pour le moins cient à donner une prime au nou- ment ou aux techniciens. Les sala- Français à se détourner des pro- maladroit. Parce que Franck vel employeur. Certaines l’ont fait. riés les moins formés au départ duits fabriqués par leur Riboud est réputé avoir le cœur à Le résultat est efficace mais ne fait sont ceux qui reçoivent le moins de Israël-Palestine : la guerre employeur. Si l’initiative émane gauche ? Parce que les Français que déplacer le problème puisque formation par la suite. Une vérita- des parlementaires proches du ont un lien particulier avec Dano- le licencié prend la place d’un autre ble politique de l’emploi consiste- ournée-type en Cisjordanie Shaul Mofaz. La réponse des mouvement anti-mondialisation ne comme ils en ont avec Renault ? chômeur non aidé. rait à transformer cette contrainte et à Gaza : des Palestiniens Palestiniens : l’Etat hébreu utili- Attac, elle connaît un réel succès Toutes les hypothèses sont possi- globale en autant d’obligations tirent au mortier contre une se une force disproportionnée dans l’ensemble de la gauche plu- bles. POLITIQUE DE L’EMPLOI individuelles qu’il y a de salariés. Jcolonie de peuplement ; des contre des manifestations d’op- rielle. Même le modéré François Peu rationnel, le boycottage est Reste une solution, plus ambi- Cela éviterait que l’entreprise soit hommes de Force-17, l’un position légitimes à une occupa- Hollande, en tant que maire de Tul- d’autant plus paradoxal qu’il éma- tieuse mais réaliste en période de un lieu de formation d’exclus com- des groupes armés sous la tutelle tion de plus en plus insupporta- le s’y est rallié. Elle fait même des ne d’élus politiques. Ceux-ci ne dis- difficultés de recrutement : obliger me c’est trop souvent le cas. de Yasser Arafat, ouvrent le feu ble. émules dans l’opposition. Le dépu- poseraient-ils donc d’aucune autre les entreprises à maintenir les com- Dans le cadre de la refondation au fusil à lunette contre un poste Installé au pouvoir depuis un té chiraquien Hervé Gaymard arme que celle de la société civile ? pétences de chaque salarié. Lors- sociale, le Medef tente actuelle- de l’armée israélienne ; celle-ci mois, Ariel Sharon, à la tête d’un (RPR, Savoie) envisage de priver L’appel résonne comme un constat qu’elles embauchent un salarié, ment de convaincre les syndicats réplique au canon de char ou gouvernement Likoud (droi- ses enfants de Danette ! L’initiati- d’impuissance. Comme député de celui-ci est par définition compé- que « l’employabilité » est l’affaire avec des hélicoptères qui, d’une te)-travaillistes, croit qu’il gagne- ve est originale. Relativement fré- l’Essonne, comme premier secré- tent puisqu’il correspond à une des seuls salariés. Plutôt que d’ap- salve de roquettes, pulvérisent ra cette guerre d’usure. Il pense quent outre-Atlantique, le boycot- taire du Parti socialiste, comme offre d’emploi. Si cette personne, peler à un boycottage douteux, la un poste de police de l’Autorité pouvoir épuiser les Palestiniens. tage est une arme rarement utili- ministre de l’environnement, je une fois licenciée, ne retrouve pas majorité plurielle ferait mieux de palestinienne ou, soigneusement Avec un taux de chômage de près sée en Europe. La gauche alleman- n’ai plus aucun pouvoir sur les mul- de travail, c’est peut-être parce préparer l’avenir en obligeant les ciblée, la voiture de tel ou tel mili- de 60 % de la population active, de s’y risque bien de temps à autre, tinationales, il ne me reste plus que qu’elle est plus âgée et plus exi- entreprises à faire fructifier ce tant nationaliste. On l’aura com- ceux-ci sont économiquement mais aucun succès n’a paru suffi- mon indignation de citoyen. «Le geante mais c’est aussi, bien sou- qu’elles appellent pompeusement pris : il n’y a plus d’Intifada, au laminés, leurs territoires morce- samment convaincant à ses homo- boycottage est une bonne façon pour vent, parce qu’elle est moins com- le « capital humain ». sens où l’expression désignait un lés de manière qu’ils puissent à logues européennes pour qu’elles les citoyens de manifester leur solida- pétente que les nouveaux arrivants vaste mouvement de protesta- peine se rendre d’une ville à lui emboîtent le pas. rité avec les salariés et leur désappro- sur le marché de l’emploi. Actuelle- Frédéric Lemaître tion populaire contre l’occupa- l’autre. Ariel Sharon se sent La démarche est aussi parado- bation des pratiques d’une entrepri- tion israélienne en Cisjordanie assez sûr de lui pour annoncer, xale. Si, par hasard, les Français sui- se très bénéficiaire », a expliqué ou à Gaza. Entre Israéliens et de la façon la plus provocante vaient l’appel, Danone aurait un Dominique Voynet. Face à l’action- Palestiniens, la confrontation a qui soit, l’extension (2 800 loge- prétexte tout trouvé pour accélérer naire, le politique rend les armes. Maladies imaginaires par Dégé changé de nature : c’est la ments supplémentaires) de la les licenciements. Comment le Pourtant, même sans remettre guerre, une mini-guerre, comme colonie de Har Homa (à Jérusa- Parti communiste pourrait-il s’y en cause la construction européen- on voudra, en tout cas un affron- lem). opposer, lui qui licencie actuelle- ne et la politique économique libé- tement quasi quotidien avec des Il y a bien quelques tentatives ment soixante journalistes parce rale qui l’accompagne, les représen- armes – légères et lour- de reprise du dialogue. Mais, que les ventes de L’Humanité s’ef- tants du peuple auraient beaucoup des – qu’on n’avait jusqu’alors dans les deux camps, les opi- fondrent ? C’est la raison pour à faire. Les nostalgiques évoque- jamais utilisées avec pareille fré- nions se sont radicalisées. La ten- laquelle les syndicats de Danone ront le rétablissement de l’autorisa- quence dans les territoires. dance est à la diabolisation de sont très réservés sur la démarche. tion administrative de licencie- Et cette guerre, Israël la mène l’adversaire. Les attaques à l’ar- A part la CGT qui ne peut suppor- ment. Mais ce serait oublier que non pas seulement contre les me lourde contre l’Autorité pales- ter la fermeture de son fief calai- 90 % des demandes étaient accep- radicaux du mouvement natio- tinienne ont rallié nombre de sien, les autres syndicats sont expli- tées par l’administration et que nal palestinien – Hamas et Palestiniens derrière Yasser Ara- citement opposés au boycottage cela n’a pas empêché l’inexorable autres Djihad islamique – mais fat. Les attentats à l’intérieur qui ne peut qu’aggraver la situa- montée du chômage durant les contre le camp fidèle à Yasser même d’Israël ont soudé une tion des salariés. Cette initiative est années 1980. Au lieu de ressortir Arafat, celui avec lequel une majorité derrière M. Sharon. d’autant plus surprenante qu’elle cet épouvantail, mieux vaudrait, négociation est supposée repren- Celui-ci dit qu’il n’y aura pas de ne s’accompagne d’aucun appel à dans un premier temps, davantage dre un jour ou l’autre… Sont prio- négociations tant que la violence manger des produits du terroir se pencher sur les plans sociaux. ritairement visés par Tsahal tous dans les territoires n’aura pas « bien de chez nous ». Elle ne peut L’Etat ignore précisément ce que les symboles militaires – postes cessé. Les Palestiniens, dans que favoriser d’autres multinatio- deviennent les salariés licenciés. de police, notamment – de l’Auto- l’épreuve et la souffrance, ont nales comme Unilever et Nestlé, Hormis quelques études ponctuel- rité palestinienne. Car le gouver- déjà prouvé leur capacité de qui n’ont jamais hésité ces derniè- les et l’observation des entrées et nement israélien juge que Yasser résistance. Personne ne cèdera. res années à privilégier l’actionnai- sorties de l’ANPE, il ne dispose Arafat a opté « pour la violence et Au bout de cette logique, il n’y a re au détriment du salarié. d’aucune donnée d’ensemble préci- le terrorisme » – selon les mots que du malheur – un peu plus de se. Il est obligé de se contenter des du chef d’état-major, le général malheur. « UNE BOÎTE SOCIALE » affirmations des entreprises qui, Enfin, comment ne pas être sur- comme Danone, assurent que 0123 est édité par la SA LE MONDE pris par la cible du boycottage ? « 95 % des salariés licenciés ont trou- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Même les sympathisants d’Attac le vé une solution ». Mais cette « solu- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint reconnaissent. Danone est plutôt tion » est-elle pérenne ? Le salaire « une boîte sociale ». Son PDG, est-il identique ? Le salarié est-il, Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Franck Riboud, serait plus sensible finalement, satisfait de son sort ? Directeur artistique : Dominique Roynette aux cours de Bourse que ne l’était On n’en sait rien. Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Rédacteurs en chef : son père, Antoine, mais il ne fait Au-delà de l’analyse des faits, le Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; pas de doute qu’il vaut mieux être législateur peut aller plus loin. Cer- Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; salarié de Danone que de Marks tains suggèrent de renchérir le Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) & Spencer ou d’Air Littoral. Or, coût du licenciement. Mais si la Rédacteur en chef technique : Eric Azan alors que ces deux dernières entre- mesure dissuade les entreprises prises s’apprêtent à mettre la clé d’embaucher et d’investir en Fran- Médiateur : Robert Solé sous la porte – d’ici à la fin de l’an- ce, l’effet obtenu sera l’inverse de Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg née pour la première, peut-être l’effet recherché. Puisque la France Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; dès le printemps pour la seconde –, a fait le choix de l’économie de partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre les élus politiques ne désignent marché, mieux vaut aider les sala- Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président que Danone à la vindicte populai- riés que punir les entreprises. Evi- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, L’ouverture en Tunisie au cœur d’une lutte de clans Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. LES PROPOS de Slaheddine a-t-il agi de son propre chef ou tourer pour réaliser cet objectif ? Le tournant du régime en matière Maâoui, le nouveau ministre tuni- a-t-il eu l’aval du palais de Cartha- Dans son entourage, tous ne sont de libertés ne peut être jugé qu’à sien chargé des droits de l’homme ge ? Il semble que Slaheddine pas convaincus de la nécessité cette aune. Soit le désir de démocra- ILYA50 ANS, DANS 0123 et de la communication (Le Monde Maâoui ait reçu au préalable l’en- d’une ouverture, loin de là, et cette tisation affirmé par le palais, via Sla- du 6 avril), représentent un tour- tier soutien du président Ben Ali. question divise ses proches. Esti- heddine Maâoui, est le fruit d’une nant. D’abord parce qu’il n’est pas En aucun cas, il n’aurait pu prendre mant que l’homme de la rue se réflexion arrivée à maturité, et le Bobet victime de la « sorcière » fréquent qu’un haut responsable une pareille initiative – qui doit lui moque de l’état des libertés en Tuni- projet peut être conduit en toute tunisien sorte de sa réserve et assu- valoir bien des inimitiés au sein sie et que ses soucis sont plutôt d’or- indépendance. Soit il est exclusive- LE PITTORESQUE jargon des çait à la poursuite de ce groupe, me publiquement des déclarations, même du pouvoir, en particulier au dre matériel et économique – ce ment sous-tendu par la perspective cyclistes appelle la malchance qui dont il a suffi de nommer les parti- tant la crainte de déplaire au palais ministère de l’intérieur – sans l’ac- qui n’est pas faux –, un « clan des de la prochaine élection présiden- accable parfois les routiers « la sor- cipants pour en souligner l’excep- de Carthage est forte. Ensuite, par- cord, et même les encouragements, durs » est opposé à tout change- tielle. Dans ce cas, il ne peut qu’être cière aux dents vertes ». Pourquoi tionnelle valeur. En 28 kilomètres ce que la langue de bois est ordinai- du chef de l’Etat, ce qui ne signifie ment autre qu’un toilettage de faça- limité et n’a guère de chances de « vertes » ? Personne ne l’a jamais exactement notre champion de rement de rigueur à Tunis. pas pour autant que M. Ben Ali ait de. De notoriété publique, c’est le satisfaire les contestataires, modé- su, mais « sorcière », l’expression France, déchaîné, rejoignit ce pelo- Rien de tel cette fois-ci. tranché pour une stratégie claire et ministre d’Etat et conseiller au rés ou radicaux. Il semble que la va de soi. Ses maléfices ont élimi- ton qui avait sur lui deux minutes M. Maâoui annonce qu’au lieu de définitive en la matière. palais, M. Abdelwaheb Abdallah, deuxième hypothèse soit la plus réa- né hier Louison Bobet, l’homme le cinquante secondes d’avance. Sau- taire les problèmes relatifs aux qui constitue la clé de voûte visible liste. Un projet de « cohabitation » plus fort de la course. Bevilacqua, tant irrésistiblement tous ceux droits de l’homme le gouverne- SOUCIS MATÉRIEL ET ÉCONOMIQUE de ce clan, lequel dispose de relais flotte dans l’air. Il consisterait à lais- successeur de Fausto Coppi au qu’il rencontrait, le seul Kint ment tunisien les reconnaîtra doré- Comment l’opposition démocrati- puissants au ministère de l’inté- ser le président Ben Ali effectuer un championnat du monde de pour- excepté, Bobet donna aux specta- navant et en parlera. Il condamne que – celle qui ne parvient pas à rieur, ainsi qu’au sein même de la quatrième mandat, mais avec des suite, a fort intelligemment profi- teurs enthousiastes le spectacle de explicitement le harcèlement dont obtenir sa légalisation – famille du président. pouvoirs moindres. Un premier té des circonstances. Il a gagné « à sa très grande classe. Qu’il n’ait pu les militants des droits de l’homme accueille-t-elle ce tournant ? Avec Face à lui, un autre clan, d’une ministre choisi dans les rangs de la Coppi », et bien gagné, voilà ensuite trouver le coup de reins sont la cible en Tunisie. Il dénonce la plus grande méfiance. Persuadés génération plus jeune, agit dans les l’opposition modérée serait chargé tout. nécessaire pour « aller chercher » vigoureusement les agressions poli- qu’il n’y a rien à attendre de ce régi- coulisses. Ces partisans d’une certai- de gouverner le pays. Tandis qu’à l’avant s’opérait la Bevilacqua, rien de plus naturel ni cières dont Me Khédija Chérif, pro- me et n’espérant que sa fin, les plus ne ouverture ne sont pas indiffé- Reste à savoir quel pourrait être première sélection, qui allait lais- qui puisse donner lieu à critique. fesseur de sociologie à l’Université, radicaux ne sont pas loin d’être rents à la détérioration de l’image cet homme providentiel. Pour l’ins- ser en présence une dizaine d’hom- Sans cette crevaison il est proba- et figure importante de la société exaspérés par ce geste de bonne de la Tunisie sur la scène internatio- tant, aucune figure – pas même l’an- mes, parmi lesquels Impanis, Van ble que le vainqueur de Milan-San- civile, a été la victime le mois der- volonté, convaincus qu’il ne s’agit nale. Fidèles au président, ils sont cien ministre Mohamed Charfi – ne Brabant, Bernard Gauthier, Bevi- Remo et du Critérium national eût nier et affirme que l’auteur de ces que de la poudre aux yeux. Les plus conduits par un membre de sa semble capable à la fois de plaire au lacqua, Van Steenbergen, Magni, ajouté une troisième victoire à son attaques (du moins de l’une d’entre modérés, pour qui l’objectif essen- famille, mais n’occupent pas de pos- palais de Carthage et de fédérer Declerck et Kubler, le fait saillant palmarès de la saison. elles), un policier, a été sanctionné. tiel est la démocratisation du pays tes en vue. Parce qu’ils sont l’opposition. de la journée se déroulait à l’arriè- Il reconnaît que la censure sur Inter- – avec un véritable multipartisme, conscients des risques de l’immobi- re : Bobet, qui avait crevé à l’en- André Chassaignon net, en vigueur en Tunisie, notam- des institutions représentatives, des lisme actuel, ils tentent de trouver Florence Beaugé trée d’Arras et réparé seul, s’élan- (10 avril 1951.) ment pour tout ce qui concerne les élections libres, une presse indépen- un « aménagement » de la situa- droits de l’homme, est dérisoire et dante, etc. –, sont moins virulents tion. Sont-ils prêts à des conces- contre-productive. Il annonce enfin dans la forme, mais guère plus sions de taille, comme la reconnais- RECTIFICATIF 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS son intention de libéraliser la pres- enthousiastes dans le fond. Cette sance de vrais partis d’opposition se tunisienne, et précise qu’il veille- démocratisation, ils l’ont trop atten- ou une gestion transparente du MUNICIPALES Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr ra personnellement à ce que les due, et ils doutent que le pouvoir pays ? Rien ne l’assure. Sont-ils hos- Contrairement à ce que nous Télématique : 3615 code LEMONDE journalistes tunisiens ne paient pas actuel ait la volonté de la mener. tiles ou réticents à l’intention prê- avons écrit dans le commentaire Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) le prix de cette audace. A vrai dire, la seule interrogation tée au chef de l’Etat de modifier la des résultats du premier tour des ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) En rendant publiques ses inten- qui vaille aujourd’hui est celle-ci : le Constitution pour pouvoir préten- élections municipales en Nouvelle- tions, Slaheddine Maâoui s’engage président Ben Ali a-t-il les moyens dre à un quatrième mandat en Calédonie (Le Monde du 13 mars), Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 à rendre des comptes ultérieure- d’opérer un changement qu’il sait 2004 ? Très probablement pas. Jean Lèques, qui a été réélu maire ment à ses concitoyens, le cas être, à terme, indispensable et inévi- Cette question d’un nouveau de Nouméa, avait bien reçu l’inves- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 échéant, et il le sait. Le ministre table ? Et de qui serait-il prêt à s’en- mandat de M. Ben Ali est centrale. titure du RPCR. 18 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001

TÉLÉCOMMUNICATIONS 1er janvier 1998. b DOPÉES par les marché a réduit leurs marges com- acquéreur. b CETTE FAIBLESSE de la qui fournissent les opérateurs subis- Une véritable hécatombe touche les marchés financiers, ces entreprises me peau de chagrin. b LE RETOUR- concurrence profite aux opérateurs sent le contrecoup de leur malai- jeunes opérateurs qui espéraient ont investi sans compter, en se NEMENT de la Bourse les a prises à historiques comme France Télécom se. Le britannique Marconi annonce tirer parti de l’ouverture du marché surendettant. La guerre des prix contrepied. Celles qui ne sont pas en qui, tout en souffrant de la crise, res- 3000 suppressions d’emplois dans le européen du téléphone, depuis le menée pour gagner des parts de faillite cherchent désespérément un tent puissants. b LES INDUSTRIELS monde. Vent de faillites dans le téléphone, trois ans après la libéralisation Viatel, RSL COM, Western Telecom... Ces opérateurs voulaient profiter de l’ouverture à la concurrence du marché européen. Ce ne sont peut-être que les premières victimes de l’asphyxie financière généralisée dans le secteur. Les survivants risquent d’être peu nombreux

DEPUIS le début de l’année, les que dans une douzaine de villes Un tiers du marché aux mains des nouveaux venus et confrontés à un rétrécissement garder des locaux proches des rangs des opérateurs alternatifs françaises et allemandes, se félicite des marges. Champs-Elysées. GTS a déménagé européens s’éclaircissent. Faillites, d’avoir levé des fonds en Bourse PART DES OPÉRATEURS CONCURRENTS DANS LES COMMUNICATIONS La situation est encore moins à Boulogne-Billancourt (Hauts-de- cessations de paiement, redresse- juste avant le krach. La société bor- LONGUE DISTANCE EN FRANCE en % enviable pour les opérateurs qui Seine). Primus s’apprête à regrou- ments judiciaires se succèdent. delaise Kaptech, elle, n’a pas eu le commençaient juste à exporter en per ses équipes à Evry (Essonne). RSL Com, Viatel, GTS Omnicom, temps de faire appel au marché. 100 Europe des modèles testés aux Les investissements, eux, sont Western Telecom, Intercall… pour Pour Jérôme de Vitry, directeur Etats-Unis. C’est le cas des opéra- gelés ou revus. GTS a, par exem- n’en citer que quelques-uns, vien- général de Completel,« plus la date 32,8 % teurs de boucle locale radio ou de ple, annulé un contrat de renouvel- nent de trébucher. Et ce n’est pas fatidique de la cessation de paie- 30,2 % dégroupage, qui souhaitaient con- lement de ses commutateurs télé- Nombre d'opérateurs fini. Une hécatombe se dessine, cel- concurrents de France Télécom 26,8 % currencer les groupes historiques phoniques. Quant à l’américain le de ces jeunes sociétés qui, profi- 22,9 % sur le marché des communications Level3, il a décidé de reporter sine tant du mouvement de dérégle- locales. Les principaux acteurs du die la construction d’un réseau en « Le marché des 19,3 % mentation des télécommunica- 40 dégroupage aux Etats-Unis, com- fibre optique dans le sud de l’Euro- tions, se sont lancées à l’assaut de télécommunications me Covad, NorthPoint ou Rhythm pe. ce marché. Elle met en lumière les tombent un à un. De même, les Quant aux plans sociaux, ils se 20 difficultés dans lesquelles elles se réapprend la notion opérateurs de boucle locale radio, multiplient. Chez GTS, la réduc- débattent. « Les opérateurs sont en à l’instar de Teligent ou Winstar, tion des effectifs a été engagée en apnée financière », estime Pierre de retour sur 0% 3% n’ont pas réussi à prouver la viabili- novembre 2000. L’entreprise, qui a Lestage, directeur général de GTS té de leur approche et sont en train compté jusqu’à 450 employés, n’en Janv. Déc. Omnicom. Déc.Mars Juin Sept. Déc. de baisser le rideau. emploie plus que 350 et devrait se investissement ». 1998 1999 2000 Alors que l’argent coulait à flot, Ces fermetures ont un impact séparer encore de 50 personnes alimentait sans compter tous les Le maître mot direct sur la destinée de leurs avec la cession de son activité de projets liés aux télécommunica- Le nombre d'opérateurs concurrents de France Télécom a explosé en trois ans. homologues européens, dont il cartes téléphoniques prépayées. tions, les robinets se sont soudain est rentabilité Alors que les faillites se multiplient, il devrait se réduire considérablement. sont parfois actionnaires. « Le mar- Western Telecom, qui a présenté fermés. En Europe, l’inquiétude ché des télécommunications réap- un plan de continuation d’activité liée à l’endettement massif des opé- prend la notion de retour sur investis- au tribunal de commerce, s’apprê- rateurs et à l’engagement des ban- ment approche, plus il est difficile de Ces entreprises meurent donc se des prix continue », constate Lau- sement », souligne M. Lestage. te à fermer ses filiales européennes ques a contribué à dégonfler la bul- convaincre les financiers. A cela tout autant de l’absence actuelle rent Grimaldi, PDG de Nets, filiale Désormais, le maître mot est renta- et prépare un plan social. Viatel, le spéculative qui entourait ces s’ajoute un phénomène amplifica- de capitaux que de l’excès d’il y a de l’italien Tiscali, qui déploie un bilité. Une obsession pour les opé- qui a arrêté son activité de télépho- valeurs. L’éclatement de la bulle teur, car souvent le modèle économi- deux ou trois ans. Avec l’ouverture réseau en fibre optique en Europe. rateurs qui veulent survivre ou nie grand public, a supprimé déjà Internet aux Etats-Unis a fait le res- que de ces entreprises ne tient pas la à la concurrence du marché euro- Or, tout à coup, les investisseurs tout simplement éviter la grande un tiers de ses effectifs en Europe. te. Ce renversement brutal de ten- route. » péen des télécommunications, le s’interrogent sur le modèle écono- braderie. Toutes les dépenses sont Et WorldCom, qui a annoncé un dance a pris à contre-pied les opé- Les marchés financiers avaient 1er janvier 1998, le nombre de pos- mique de ces opérateurs endettés passées au crible. Plus question de plan de 10 000 suppressions d’em- rateurs alternatifs, en pleine phase d’abord encouragé une fuite en tulants prêts à croquer une part du plois, devrait réduire ses effectifs de croissance et d’investissement. avant dans l’investissement ; les gâteau de France Télécom et des européens de 1000 personnes. Les dossiers de sociétés en quête cours de Bourse grimpaient au autres opérateurs historiques n’a Comment réagissent les clients Ce cortège de mauvaises nouvel- de repreneurs ont commencé à cir- rythme des ambitions déclarées. cessé de croître. De nombreux opé- les risque de se poursuivre encore culer. Las. Comme le souligne Aldo La chute est d’autant plus doulou- rateurs ou investisseurs américains Que se passe-t-il pour le client quand l’opérateur auquel il est abon- quelque temps. Restera-t-il in fine Mareuse, du Crédit Suisse First reuse. « La valeur du groupe GTS ont voulu profiter de l’aubaine. Sur né disparaît ? Contraint de mettre fin à ses activités de téléphonie, des survivants parmi ces nouveaux Boston : « Il n’y a pas d’acheteur s’est effondrée en Bourse. Notre valo- le seul territoire français, l’Autorité Viatel a dû appeler chacun de ses 5 000 clients pour leur expliquer venus ? Selon un banquier, les bri- aujourd’hui. Les opérateurs histori- risation est devenue inférieure à nos de régulation des télécommunica- qu’il mettait fin à son service. Ces derniers étaient placés devant une tanniques Colt, Energis ou l’espa- ques sont endettés. Quant aux inves- dettes, et nous étions dans l’impossi- tions (ART) en dénombre près alternative : retourner chez France Télécom, ou suivre le « conseil » gnol Jazztel ont des chances de tisseurs financiers, ils sont déjà bilité de leur faire face », affirme d’une centaine. A l’échelle euro- de Viatel en souscrivant à l’offre de l’opérateur d’origine australienne résister. Surtout, les sociétés ados- actionnaires d’entreprises confron- M. Lestage, de GTS. Un effet de péenne, pas moins de vingt à tren- One Tel, avec qui l’opérateur en difficulté avait signé un accord. Dans sées à des opérateurs historiques tées à des difficultés similaires ». ciseau mortel. La dégringolade de te réseaux en fibre optique ont été ce cas, les consommateurs ont été mis au pied du mur. « Les clients comme Cegetel (avec le britanni- Reste alors à tenter de retarder RSL COM a été tout aussi vertigi- déployés entre les principales n’ont pas vraiment été satisfaits », reconnaît-on chez Viatel. que BT), 9 Télécom (Telecom l’échéance. neuse. L’action a chuté en un an de métropoles. Mais, de plus en plus, les utilisateurs s’interrogent sur la santé Italia) ou Siris (Deutsche Telekom) Selon le niveau de trésorerie de 30 dollars à 0,14 dollar ! Retirée de Cette surabondance de l’offre a financière des prestataires, surtout lorsque le client est une entrepri- en France, risquent de sortir ren- chacun, l’apnée se transforme plus la cote du Nasdaq, la société améri- attisé la guerre des prix. « Sur la se. Completel a décidé de prendre les devants. « Depuis décembre, nos forcées de cette période de ou moins vite en asphyxie financiè- caine, déclarée en faillite, a précipi- liaison Paris-Francfort, le prix de commerciaux dressent systématiquement un tableau de la situation concentration. re. Completel, un opérateur qui a té ses filiales européennes dans location d’une fibre optique a été financière de l’“entreprise” », commente Jérôme de Vitry, PDG de Com- construit des réseaux en fibre opti- l’impasse. divisé par dix en trois ans, et la bais- pletel. Une façon de couper court aux rumeurs… Laurence Girard Les opérateurs historiques tirent leur épingle du jeu Le parcours du combattant ALORS QUE les opérateurs histo- monopoles des opérateurs histori- passage, sont aujourd’hui exsan- 600 000 abonnés à son offre d’ac- riques européens souffrent, leurs ques. Ils ont d’abord profité de gues. Cette faiblesse soudaine cès rapide à Internet ADSL en de Mangoosta et Subiteo concurrents nés de la déréglemen- l’ouverture à la concurrence des pourrait bien profiter aux opéra- 2001. Cette offensive fait suite à la tation meurent. C’est aujourd’hui communications téléphoniques teurs en place, et leur octroyer la reprise en main du marché de la MISSION IMPOSSIBLE ? Ce qui à Internet. Mangoosta et Subiteo tout le paradoxe du marché des nationales et internationales. En bouffée d’oxygène dont ils ont fourniture d’accès à Internet, domi- devait n’être qu’une simple prome- souhaitent s’engouffrer dans cette télécommunications. Le retourne- France, depuis deux ans, alors besoin. Ils espèrent que la moindre né en Europe par T-Online (Deut- nade de santé se transforme en véri- nouvelle brèche du monopole des ment complet des marchés finan- qu’une vraie bataille des prix s’est pugnacité des concurrents va se tra- sche Telekom) et Wanadoo (Fran- table parcours du combattant. Pour télécommunications. Enfin, toutes engagée, ils ont régulièrement gri- duire par un ralentissement des ce Télécom). Une suprématie dispu- Subiteo comme pour Mangoosta, deux sont confrontées au casse- ANALYSE gnoté une part du gâteau. A la fin pertes de parts de marché sur leur tée par un seul nouvel entrant, l’ita- deux start-up qui tentent de partir à tête du financement de leur projet. de 2000, France Télécom leur avait activité traditionnelle de télépho- lien Tiscali. l’assaut de la forteresse France Télé- Toutefois, la pression est aujour- Le soudain tarissement concédé près de 30 % de part de nie fixe, qui continue à générer des Même si leur endettement ne les com, les temps sont mouvementés. d’hui plus forte sur Mangoosta. Cet des sources d’argent marché dans la téléphonie fixe lon- marges confortables. pousse pas à se précipiter, les Les deux sociétés ont en commun opérateur, qui emploie trente-cinq frais profite aux gue distance. Ils s’apprêtaient main- géants des télécommunications ne d’être nées officiellement il y a un personnes, a choisi de privilégier industriels en place tenant à défier l’opérateur en place AU DÉTRIMENT DES NOUVEAUX manqueront pas dans les mois qui an (Mangoosta en mars 2000, Subi- une clientèle « grand public ». sur son monopole de fait : l’accès à Surtout, les opérateurs histori- viennent de faire leurs emplettes teo en juin), alors que tous les cli- Dans un premier temps, il a décidé l’abonné. L’idée étant d’offrir une ques vont en profiter pour préemp- parmi les sociétés qui sont au tapis gnotants des télécommunications de revendre l’offre de France Télé- ciers ne touche pas l’ensemble des alternative complète au client pour ter des marchés promis à une belle pour se renforcer encore. Alors étaient au vert. Et elles partagent com pour gagner des parts de mar- entreprises avec la même ampleur. l’ensemble de ses besoins de com- croissance, comme celui de l’accès que la concentration du marché se une même ambition, en voulant ché. Une décision offensive mais Pour les opérateurs historiques, le munication, de l’abonnement aux rapide à Internet. « Ce marché recè- fait au détriment des nouveaux profiter du « dégroupage » autori- coûteuse. Or Mangoosta dispose choc est profond. Lancés à corps communications locales en pas- le un potentiel énorme. On s’aperce- entrants, elle accorde quelque répit sé depuis le 1er janvier. d’un financement initial de 3,5 mil- perdu dans une course aux licences sant par l’accès rapide à Internet. vra plus tard que les opérateurs histo- aux géants. Mais la bataille qui va Tout concurrent de France Télé- lions d’euros grâce au fonds d’inves- de téléphonie mobile du futur Les opérateurs de boucle locale riques l’ont capturé », affirme Aldo se jouer désormais quasiment à gui- com peut désormais, en théorie, tissement Nicom. Ce fonds est géré (UMTS) et aux acquisitions interna- radio ou les opérateurs DSL font Mareuse, du Crédit suisse First Bos- chets fermés entre les opérateurs louer la ligne téléphonique qui relie par l’instigateur du projet, Alain tionales, ils se retrouvent plombés partie de cette deuxième vague. ton. France Télécom a dévoilé, historiques s’annonce sans merci. chaque abonné au réseau pour pro- Nicolazzi, qui a déjà à son actif la par les dettes. Ces nouveaux entrants, qui pour sa part, en début d’année, son poser des communications locales création de l’opérateur Omnicom En 2000, près de 100 milliards devaient tout bousculer sur leur ambition de raccorder quelque Laurence Girard et des services ADSL d’accès rapide et l’a revendu pour une somme ron- d’euros ont été dépensés en Euro- delette. pe pour la seule acquisition de ces licences ! Cette somme faramineu- EN QUÊTE D’INVESTISSEURS se a soudain donné des sueurs froi- L’équipementier Marconi rejoint la cohorte des victimes de la crise Mais, depuis plusieurs mois, Man- des aux investisseurs, qui se sont goosta cherche de nouveaux inves- inquiétés de la rentabilité d’une tel- LA DÉROUTE des nouveaux informée dès vendredi 6 et les syn- fait le pari des télécommunica- sés par l’aventure américaine, tisseurs. Cette quête est restée vai- le opération. Les valorisations opérateurs téléphoniques affecte dicats britanniques devaient ren- tions, il y a deux ans, en cédant son George Simpson et John Mayo, ne jusqu’à présent. La situation boursières spéculatives des opéra- directement leurs fournisseurs, les contrer, lundi, la direction du grou- activité historique de défense à son directeur financier, ont réalisé actuelle est délicate. « Nous avons teurs historiques se sont effon- équipementiers de télécommunica- pe. Ils sont résolus à s’opposer à son compatriote British Aerospace en octobre leur rêve : introduire décidé de lever le pied », concède drées. Cette descente aux enfers, tion. Après les nord-américains des départs forcés. La direction du et en sacrifiant jusqu’à son propre Marconi sur le Nasdaq. Déception, Pierre Goubet, responsable de la qui a pris tout le monde de court, Nortel, Lucent et Motorola, les groupe justifierait ces suppres- nom — GEC — pour illustrer sa la valeur de l’action a depuis été réglementation. Mangoosta a aug- ne facilite pas leur désendette- scandinaves Ericsson et Nokia, le sions d’emplois par la qualification renaissance. Le groupe avait alors divisée par trois. Et, lundi matin, le menté ses tarifs pour stopper la pri- ment, promis à la communauté français Alcatel, c’est au tour du insuffisante de ses employés pour choisi de prendre le nom d’une de titre perdait 6 % supplémentaires, se d’abonnés. Son avenir est sus- financière. La mise en Bourse chao- britannique Marconi d’annoncer faire face à la croissance du mar- ses filiales, Marconi, fondée en preuve que les restructurations pendu maintenant à l’arrivée d’ar- tique d’Orange, filiale de télépho- un train de suppressions d’em- ché des équipements de télécom- 1897 au Royaume-Uni par un annoncées ne convainquent guère gent frais. nie mobile de France Télécom, l’a plois. Selon les quotidiens Sunday munications. Mais la prochaine jeune ingénieur italien qui venait les investisseurs. Subiteo, qui emploie vingt-cinq prouvé. Toutefois, lorsque l’opéra- Business et Financial Times du lun- publication des résultats du grou- d’inventer la télégraphie sans fil. Avec environ 6 milliards de dol- personnes, est aussi en attente d’un teur français a souhaité lancer une di 9 avril, Marconi s’apprête à pe, qui clôt son exercice au lars de chiffre d’affaires, Marconi second tour de table. « Nous espé- émission obligataire, en offrant il annoncer quelque 3 000 suppres- 31 mars, pourrait être la véritable GRISÉ PAR L’AMÉRIQUE fait figure de nain dans cette indus- rons lever 50 millions d’euros », préci- est vrai des conditions très avanta- sions d’emplois dans le monde, raison de ces annonces. Avec les douze milliards de dol- trie que dominent Lucent (35 mil- se Philippe Coville, fondateur de la geuses, il a battu tous les records soit près de 6 % de ses effectifs Comme ses concurrents, Marco- lars de la vente des activités défen- liards de dollars) et Nortel (20 mil- société. Elle est pour l’instant en récoltant 14 milliards de dollars (55 000 personnes). Environ 1 200 ni est frappé de plein fouet par le se, Marconi s’est offert deux acqui- liards). Les dirigeants de Marconi moins exposée, car elle n’a pas com- pour refinancer sa dette. de ces suppressions de postes brusque retournement de la con- sitions majeures aux Etats-Unis : la veulent encore croire que ses posi- mencé son activité. De quoi laisser rêveurs ses petits devraient concerner le Royaume- joncture dans les télécommunica- société Reltec, porte d’entrée tions dans la transmission optique Quant au projet, il a été revu concurrents. Car pour eux, les sour- Uni, essentiellement à Liverpool et tions. Mais le groupe britannique auprès des opérateurs américains, lui permettront de tracer son sillon pour tenir compte des nouveaux ces d’argent frais sont aujourd’hui dans le centre de l’Angleterre, et est aussi victime de ses propres fai- et Fore Systems, qui lui donne dans ce monde de géants. impératifs de rigueur. complètement taries. Or ces socié- s’étaler sur une année. blesses. L’un des derniers grands accès au transport de données tés étaient parties à l’assaut des Une partie des salariés aurait été groupes industriels britanniques a sous la forme de « paquets ». Gri- Christophe Jakubyszyn L. Gi ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 19 Faillite du premier distributeur Les banques nippones sont sommées d’électricité en Californie de se délester de leurs mauvaises créances Pacific Gas & Electric a déposé son bilan, vendredi 6 avril. Le gouvernement japonais les presse d’agir, mais son plan de relance reste flou Cette situation aggrave la crise énergétique subie par le principal Etat américain, Le dernier plan de relance du gouvernement japonais qu’elles détiennent dans d’autres groupes. Le disposi- invite les banques du pays à se délester de leurs mau- tif arrêté est flou en de nombreux points et son calen- qui connaît depuis plusieurs mois de fréquentes coupures de courant vaises créances et à dénouer les participations croisées drier d’application très imprécis.

LA PLUS GRANDE compagnie En se plaçant sous la protection Du coup, le débat a rapidement TOKYO ses créances sur le devant de la scè- vrables, estimées à 61 trillions de de distribution d’électricité de Cali- du chapitre XI de la loi fédérale sur gagné le terrain politique. Le PDG correspondance ne. Non seulement les bilans des yens. C’était notamment le cas des fornie, Pacific Gas & Electric (PG & les faillites, Pacific Gas & Electric de PG & E, Bob Glynn, a rendu les Les grandes banques nippones banques sont plombés par la mau- dettes des grands magasins Sogo E), a déposé son bilan vendredi peut continuer ses activités et ser- autorités de l’Etat responsables sont au centre du dernier plan de vaise conjoncture, mais nombre de avant leur dépôt de bilan. Il s’agit de 6 avril, relançant la polémique susci- vir ses 13 millions d’abonnés, mais du marasme, indiquant que ses relance économique annoncé par créances longtemps jugées saines promouvoir selon les cas des aban- tée par les fréquentes coupures ses créanciers ne peuvent, durant discussions avec le gouverneur le gouvernement, vendredi 6 avril. ou presque sont en train de chan- dons de créances ou des liquida- d’électricité que connaît la Califor- 120 jours, imposer la liquidation démocrate de Californie, Gray « Le plus grand changement, c’est ger de statut à mesure que les pers- tions, assorties de mesures fiscales nie depuis plusieurs mois (Le Mon- de l’entreprise. L’entreprise doit Davis, pour trouver une solution que dorénavant nous considérons pectives de croissance s’assombris- et de plans de soutien à l’emploi, ou de du 20 janvier). donc mettre à profit ce délai (qui aux difficultés financières de son que l’apurement des mauvaises sent pour les entreprises. Sommées encore d’un accès privilégié aux mar- A l’origine de cette crise que subit peut être prolongé) pour se restruc- groupe « ne menaient à rien ». créances doit mener à une relance de se délester de leurs mauvaises chés publics pour les sociétés de l’Etat le plus peuplé du pays : la déci- turer et tenter de refinancer sa det- « Nous espérons que le tribunal des de l’économie par le biais des ban- créances, les banques sont censées BTP qui fusionnent. Là encore, les sion prise en 1996 d’ouvrir partielle- te sous l’autorité d’un juge fédéral. faillites trouvera une solution que, ques », a déclaré Hakuo Yanagi- adopter des politiques plus fermes modalités d’application sont floues, ment le marché de l’énergie à la con- sawa, le ministre des finances nip- vis-à-vis de leurs débiteurs en diffi- et les décisions concrètes remises à currence. Les producteurs comme pon et principal architecte des nou- culté, notamment ceux dont les det- plus tard. PG & E, qui se trouvaient aupara- E.ON et EDF lorgnent vers la Grande-Bretagne velles propositions. Douzième plan tes ne sont pas encore irrécouvra- Afin de limiter la volatilité des vant en situation de monopole, ont de relance annoncé par le Japon bles : l’une des solutions identifiées marchés boursiers, le plan prévoit vendu leurs usines génératrices Le numéro deux allemand de l’énergie, E.ON, va lancer une offre depuis 1992, c’est le premier à ne à la crise serait de voir s’accélérer de créer un fonds qui rachètera les pour ne devenir que des distribu- amicale sur le groupe énergétique britannique Powergen pour pas comporter de mesures de relan- les faillites dans les secteurs les plus actions dont les banques vont été teurs, achetant l’électricité sur le 765 pence (12,19 euros) par titre, a-t-il indiqué lundi 9 avril. E.ON ce chiffrées, sous la forme notam- « malades » et protégés, notam- amenées à se défaire pour dénouer marché au comptant où la concur- avait déjà dit être en discussion à la mi-janvier avec Powergen. L’of- ment de grands travaux. ment la construction et la distribu- les « participations croisées » qu’el- rence entre producteurs devait, en fre est soumise à certaines autorisations en Grande-Bretagne, aux Quelque 120 trillions de yens tion. Mais les effets secondaires les détiennent et qui sont jugées en principe, faire baisser les prix. Etats-Unis et à Bruxelles. Cet achat constitue une nouvelle étape (près de 7 000 milliards de francs) redoutés, notamment sur l’emploi, trop. Les portefeuilles des banques dans le recentrage d’E.ON : le groupe, également intéressé par des ont été injectés dans l’économie en et les relations incestueuses qui japonaises dépasseraient de 50 % la DIMENSION POLITIQUE acquisitions aux Etats-Unis, va revendre ses activités hors énergie. huit ans, faisant exploser la dette unissent ces secteurs au parti au valeur de leur propre capital. L’idée Pour protéger le consommateur, Par ailleurs, Electricité de France préparerait une OPA sur la com- publique. Craignant d’être de nou- pouvoir, ne cessent de repousser est d’encourager la transition du les prix au détail devaient toute- pagnie d’électricité régionale britannique Seeboard (basée dans le veau critiqué pour sa gestion hasar- cette issue. capitalisme japonais vers un modè- fois rester encadrés jusqu’au prin- sud-est de l’Angleterre) pour un montant de 1,5 milliard de livres deuse des derniers publics dans le où l’actionnaire individuel et la loi temps 2002. Mais l’absence d’inves- (2,4 milliards d’euros), a rapporté dimanche The Sunday Telegraph. une phase politique particulière- UN DÉLAI DE DEUX ANS du marché auraient plus de poids – tissement dans de nouvelles cen- EDF chercherait à étendre sa présence en Grande-Bretagne, où elle ment délicate, le Parti libéral démo- Tout comme les précédents, le les participations croisées au sein trales et l’augmentation de la con- possède déjà London Electricity. Interrogé par Le Monde, Paul Taylor, crate et ses partenaires de la coali- nouveau plan de relance ne tranche des keiretsu favorisant le maintien sommation liée à la croissance éco- directeur de la communication de London Electricity, ne commente tion au pouvoir ont préféré s’abste- pas le dilemme. Tout juste se char- d’actionnaires complaisants. Mais le nomique des années 90 ont rapide- pas cette « rumeur » mais reconnaît qu’EDF aimerait continuer à croî- nir de délier les cordons de la bour- ge-t-il d’un message plus fort à l’in- délestage de ces participations ris- ment mis à l’épreuve le réseau élec- tre sur le marché britannique et que Seeboard est située à côté de se. Non sans éviter le compromis : tention des banques. Celles-ci ont querait de pousser le marché à la trique. Les prix ont flambé sur le régions où EDF est déjà présente. les mesures annoncées vendredi deux ans pour se débarrasser des baisse, d’où la mise en place d’une marché au comptant, sans que les sont floues sur les conditions de créances jugées douteuses, esti- sorte de structure de défaisance. La distributeurs puissent répercuter leur mise en œuvre. Alors que le mées à 12,7 trillions de yens pour les provenance des fonds, dont une par- la hausse sur les abonnés. Résul- Celui-ci pourrait décider une jusqu’à maintenant, ni les autorités parti au pouvoir doit choisir un nou- 15 grandes banques. Les conditions tie serait constituée d’un « pot com- tat, leur dette s’est accumulée. Cel- nouvelle augmentation du prix de de l’Etat ni les régulateurs n’ont veau premier ministre le 24 avril, de l’application de cette date limite mun » créé par les banques, a été le de PG & E s’élève à 9 milliards l’électricité, qui s’ajouterait à une semblé capables d’atteindre », les partisans des forces du marché ne sont pas encore définies. En laissée en suspens. de dollars, alors que son capital est hausse moyenne de 40 % récem- a-t-il ajouté. et ceux d’une intervention plus déci- outre, le chiffre correspond plus ou Le message qui accompagne ce de 24 milliards de dollars. ment annoncée. De plus, les Cali- Mais certaines voix s’élèvent sive n’ont pu se mettre d’accord, moins aux prévisions faites notam- dispositif est clair : il faudra se serrer Cette faillite est l’une des plus forniens, qui ont déjà subi l’équiva- pour dénoncer les dividendes provoquant une fracture au sein du ment par les quatre grands groupes la ceinture. Mais, pour les Japonais, importantes qu’aient connues les lent de quatre journées de coupu- (632 millions de dollars) que PG & parti. bancaires en cours de formation l’annonce n’est pas franchement Etats-Unis. Elle a provoqué, ven- res de courant, craignent de nou- E a versés à sa maison mère en Les pressions déflationnistes, la (Mizuho Holdings, Sumitomo Mit- nouvelle. dredi, la chute des cours des gran- velles pénuries car les températu- l’an 2000 alors que ses comptes chute de la Bourse, proche de son sui, Mitsubishi Tokyo et UFJ). Le des banques américaines, en parti- res caniculaires de l’été entraînent étaient déjà dans le rouge. niveau d’il y a quinze ans, et la plan de relance prévoit de traiter le Brice Pedroletti culier de Bank of America, un des habituellement une hausse de la déprime continue de l’immobilier cas des créances « grises », principaux créanciers de PG & E. consommation d’énergie. Frédéric Lemaître (avec AFP) ont replacé le problème des mauvai- c’est-à-dire virtuellement irrécou- f www.lemonde.fr/eco-japon 20 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 Olivier Mazerolle veut « imposer » France 2 comme la chaîne du « débat politique » Nommé il y a deux semaines, le nouveau directeur de l’information a pour mission de redresser l’audience des journaux télévisés. Dans un entretien au « Monde », il décrit sa conception de programmes d’actualités destinés au grand public, et non pas réservés à une élite

« En tant qu’ancien directeur » Une seule idée doit présider à ne. On va voir ce que cela donne. – Quel sera votre rôle par rap- trine pour savoir si, lorsque Fran- de la rédaction d’une radio popu- l’organisation de la rédaction : le Je ne suis pas indifférent à l’Audi- port à la chaîne information pré- ce 2 dispose d’images exclusives, laire privée, RTL, quelle concep- recentrage absolu sur le traite- mat, mais la durée est un élément vue sur le numérique terrestre ? on attend le « 20 heures » pour tion avez-vous de l’information ment de l’information. Je crois indispensable de la prise de déci- – L’organisation à mettre en les diffuser ou si elles le sont sur une chaîne publique ? qu’il faut une simplification de la sion. Et on ne m’a pas demandé œuvre est complexe. Il faut réflé- immédiatement sur la chaîne – Ma conception de l’informa- vie quotidienne et plus de suivi de régler ce problème dans chir aux procédures de candidatu- info. tion est contenue dans deux affir- dans les sujets traités. On doit l’urgence. res pour les salariés de France 2 et – Que pensez-vous de l’idée mations indissociables, mais qui aussi essayer de raccourcir les – Quelles nouvelles émissions de France 3 qui souhaiteront aller d’unifier les rédactions de Fran- doivent être énoncées dans un procédures de décision afin envisagez-vous de créer pour la travailler sur cette nouvelle ce 2 et de France 3 ? ordre précis : une information de d’alléger au maximum les con- période des campagnes présiden- chaîne. – J’ai lu qu’un député [Jean- référence, accessible au grand traintes techniques inhérentes à tielle et législatives ? » Une autre chose sera d’exami- Marie Le Guen (PS), rapporteur public. On ne s’adresse pas à un la télévision. – Les rendez-vous que nous met- ner comment se fera l’harmonisa- pour l’audiovisuel à la commission groupe sectaire d’intellectuels, OLIVIER MAZEROLLE – Quand et comment comptez- trons en place devront imposer le tion du travail de trois rédactions des finances] propose cela. Mais, à mais à tous les téléspectateurs. vous traiter le problème du fait que, à la télévision, le débat et la mise en commun d’un cer- l’intérieur de l’entreprise, on ne Cela signifie qu’il faut s’intéresser amènera le téléspectateur à se sen- journal de « 13 heures », dont politique a lieu sur France 2. Il faut tain nombre de contenus. Il fau- m’a pas demandé de travailler sur à des sujets qui ne sont pas néces- tir concerné par un débat ou une l’audience est en baisse ? s’efforcer de moderniser la forme dra notamment se forger une doc- ce schéma. sairement générateurs d’Audimat, émotion. Car, s’il est intéressé par – Ce journal est un élément des émissions politiques tout en se – Ne craignez-vous pas de déce- mais que nous devons les rendre le début du journal, il restera pour important dans la politique d’in- méfiant du mélange des genres. Le voir ceux qui, dans la rédaction, accessibles au plus grand nombre. la suite. formation de France 2. Il connaît strass et les paillettes ne sont pas Ruth Elkrief prend la place sont partisans de réformes plus Simplicité et qualité sont les princi- – Prévoyez-vous des change- des difficultés reconnues par tout ce que les téléspectateurs atten- significatives ? pes qui doivent nous guider. ments dans l’organisation de la le monde. Gérard Holtz est un des dent du débat politique. d’Olivier Mazerolle sur RTL – La révolution, ce n’est pas » La partie consacrée à l’infor- rédaction ? journalistes les plus populaires de » Ils souhaitent que des proposi- mon genre. Je déteste les collo- mation internationale doit rester – Je ne suis pas une sorte de la chaîne, mais il n’y a pas adéqua- tions y soient avancées et discu- La journaliste Ruth Elkrief ques interminables et les polémi- importante, car, en cette période Zorro venu sauver un bateau qui tion entre ce qu’il est comme pré- tées sur certaines questions qui les quitte LCI pour RTL, où elle assu- ques stériles. L’actualité, c’est le de mondialisation, on ne peut pas serait en perdition. Globalement, sentateur du « 13 heures » et ce concernent. Cela doit permettre rera, à partir du 17 avril, l’inter- roman permanent de la vie. En la comprendre l’actualité de notre la rédaction est désireuse de tra- que les téléspectateurs en atten- au téléspectateur-électeur de se view de « L’invité du jour » à traitant, en l’approfondissant, pays si on ne sait pas ce qui se pas- vailler et souhaite que son travail dent. forger une opinion sans passer par 7 h 50, succédant ainsi à Olivier nous serons en harmonie avec se ailleurs dans le monde. De plus, soit reconnu. Il faut simplement y » Je discute avec lui et toute des chemins de traverse. Dans un Mazerolle. notre métier. Nous y prendrons du le service étranger de France 2 est mettre du calme, de la sérénité et décision qui sera prise le sera dans monde tourneboulé comme le Ruth Elkrief, qui anime actuel- plaisir et les téléspectateurs sui- de grande qualité. Cependant, le de la détermination. Je fonctionne le respect de sa notoriété. On a nôtre, il faut des points de repère lement « Le club LCI », avait arrê- vront. » sujet international n’est pas néces- sur le mode pragmatique. Pour déjà réfléchi à la manière de modi- et des explications qui ne doivent té en juin 2000 l’émission politi- sairement la clé d’entrée du jour- l’instant, je suis en position d’ob- fier certaines parties du journal pas être brouillés par des gesticula- que « 19 heures dimanche » sur Propos recueillis par nal. Celle-ci doit être un sujet qui servateur. avec des sujets sur la vie quotidien- tions inutiles. TF1, faute d’audience suffisante. Françoise Chirot Des rendez-vous décisifs pour fidéliser les téléspectateurs Manœuvres italiennes autour de la fusion OLIVIER MAZEROLLE n’est pas l’information résiste à la baisse un homme pressé. IL n’est pas arri- La double concurrence de TF1 et de France 3 d’audience générale de la chaîne des deux bouquets satellitaires e vé dans son bureau, situé au 4 éta- PART DE MARCHÉ DES JOURNAUX TÉLÉVISÉS liée à la progression des télévisions ge de France Télévision, avec un car- en pourcentage thématiques ; alors que sur France DEUX plates-formes de télévi- Estimant « normal » que Telepiù table bourré de projets de réforme 51,7 52,2 2, information et programmes décli- sion numérique peuvent-elles et Stream discutent d’un rappro- pour la rédaction de France 2. Il ne nent ensemble. cœxister en Italie ? A cette ques- chement, il a assuré que Telecom fait pas non plus de grands discours. Il est vrai que les politiques tion récurrente, une réponse néga- Italia était « ouverte à toute solu- 39,5 39,6 Après sa présentation aux journalis- menées par les deux chaînes sont tive serait en passe d’être appor- tion ». tes, lundi 26 mars, par Marc Tessier, profondément différentes. TF1 joue tée. Telepiù, détenue à 98 % par News Corp. s’est refusé à com- 29,7 29,6 PDG de France Télévision, et Michè- la permanence : cela fait mainte- Canal +, et Stream, la société con- menter ces propos. Dans le cas pro- le Cotta, directrice générale de Fran- 22,9 22,2 nant quatorze ans que les télé- trôlée à parts égales par Telecom bable d’un retrait de l’opérateur ce 2, il n’a pas organisé de grandes 19,7 18,7 spectateurs sont assurés de retrou- Italia et l’australo-américain News historique, Rupert Murdoch, le réunions de la rédaction. Il participe 13,8 ver, chaque soir, Patrick Poivre d’Ar- Corp., sont toutes deux empêtrées patron de News Corp., pourrait à quelques conférences, souvent vor, et bientôt dix ans que Claire dans des difficultés financières. être tenté de monter dans le capi- sans y intervenir, visite les services Chazal est sur le petit écran durant Avec 1,4 million d’abonnés à ses tal de Stream, avant d’entamer les et reçoit dans son bureau. Sans pré- les week-ends. programmes numériques, Telepiù négociations avec Vivendi Univer- cipitation. Apparemment, il compte Le service public n’a pas ce genre a enregistré une perte d’exploita- sal, la maison mère de Telepiù, sur sur son grand calme et son pragma- TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 de fidélité. Les directeurs changent. tion d’environ 200 millions une éventuelle fusion des deux pla- 13 heures 13 heures le 12/14* 20 heures 20 heures le 19/20 tisme pour imposer son autorité. Les présentateurs aussi. Daniel Bila- d’euros en 2000. Sa rivale est dans te-formes. D’autant qu’il n’ignore pas qu’il DE SEPTEMBRE 1999 À JUIN 2000 DEPUIS SEPTEMBRE 2000 lian est resté à peine trois ans et une situation encore plus difficile : Une telle clarification dans le est le neuvième directeur nommé *Depuis octobre 2000 Source : Le Monde Claude Sérillon n’est là que depuis son déficit était supérieur, l’an der- paysage italien de la télévision en douze ans à la tête de cette rédac- 1 % d'audience représente, selon Médiamétrie, 528 600 personnes âgées de plus août 1998. Au « 13 Heures », Jean- nier, à 300 millions d’euros, pour numérique ne manquerait pas tion réputée difficile, où travaillent de 4 ans. Ainsi, le « 13 heures » de TF1 est regardé en moyenne par 27,5 millions Pierre Pernaut réunit près de 3 mil- un « parc » d’abonnés d’environ d’être examinée de très près par la 600 personnes, dont 340 journalis- de téléspectateurs contre un peu moins de 10 millions pour celui de France 2. lions de téléspectateurs sur TF1, tan- 700 000 personnes. Les deux bou- Commission européenne. C’est tes. Le choix qu’il fera pour rempla- dis que France 2 multiplie les chan- quets satellitaires subissent la con- bien là « le gros problème », a esti- cer Bruno Albin, qui a depuis long- les chaînes généralistes, et pour le France Télévision vient du fait que gements. En septembre 2000, currence des télévisions en clair et mé lundi un porte-parole de temps fait connaître son intention service public en particulier, l’infor- la différence se creuse régulière- Gérard Holtz a remplacé le tandem de centaines de chaînes locales. Stream. Pour des raisons de con- de quitter le poste de directeur mation est une partie essentielle de ment, au détriment de France 2. Carole Gæssler-Rachid Arhab, qui En 1997, un projet de plate-for- currence, l’exécutif européen avait adjoint de la rédaction, est impa- leur image et de leur audience. C’est Longtemps proche de 25 % avait succédé, deux ans plus tôt, à me numérique unique avait été fait comprendre, par le passé, qu’il tiemment guetté par les journalis- sur ces émissions qu’elles fidélisent d’audience, le « 20 Heures » de Patrick Chêne. ébauché, mais sans succès. Cette désapprouverait la constitution tes. les téléspectateurs, notamment au France 2 est tombé en dessous de En outre, France 2 subit la concur- éventualité est de nouveau à l’or- d’un monopole dans ce secteur. Olivier Mazerolle est conscient de moment de la grand-messe du 23 %, alors que celui de TF1 ne cesse rence de sa petite sœur du service dre du jour. A l’origine de cette Au nom du gouvernement de l’enjeu que représente son poste. « 20 Heures ». Souvent étudié, le de progresser et frôle les 40 % (voir public. Car, en matière d’informa- relance : la volonté de Telecom Ita- centre gauche, le sous-secrétaire Nommé à un moment où la chaîne déplacement de ce rendez-vous graphique). tion, France 3 gagne en notoriété. lia de se désengager de Stream. aux communications, Vicenzo publique est déstabilisée par quel- dans la grille des programmes n’a Pour le « 13 Heures », la situation Après le succès du « 19-20 », le L’opérateur historique a d’autres Vita, a expliqué qu’il n’était pas ques accrocs à la courbe de son encore jamais été réalisé. est pire : le journal de TF1 caracole « 12-14 », lancé en octobre 2000, priorités stratégiques, comme la opposé à une fusion des deux pla- audience, il est chargé de redorer Sur l’information, la concurrence au-dessus de 50 %, alors que celui s’est vite imposé auprès des télé- reprise de la télévision en clair te-formes, sous réserve du feu vert l’image des journaux et de mettre la se joue essentiellement entre TF1 et de France 2 a des allures de descen- spectateurs et réalise 13,8 % Telemontecarlo (TMC). européen. Quoi qu’il arrive, les rédaction en ordre de bataille pour France 2. Elle est depuis longtemps te aux enfers. Ces chiffres sont d’audience. Le patron de Telecom Italia, deux bouquets satellitaires feront les élections présidentielle et législa- à l’avantage de la chaîne privée, d’autant plus cruels pour le service Roberto Colaninno, fait donc déjà décodeur commun, en princi- tives du printemps 2002. Car, pour mais l’inquiétude des dirigeants de public qu’ils montrent que, sur TF1, F. Ch. savoir depuis plusieurs mois qu’il pe avant la fin avril, conformé- souhaiterait lâcher Stream. Il l’a ment à la décision des autorités ita- répété, samedi 7 avril, devant des liennes. Une première en Europe. DÉPÊCHES journalistes italiens : « C’est une a CINÉMA : Jeffrey Katzenberg, coprésident de Dreamworks, se hypothèse qui est à l’étude, parce Antoine Jacob déclare favorable à une reconduction de l’accord de distribution que les conditions pour le maintien avec Philippe Webster de films qui lie le studio avec Vivendi Universal. Dans une interview de deux opérateurs n’existent pas ». (à Milan) au Figaro du lundi 9 avril, M. Katzenberg affirme que le groupe fran- çais ne prend aucun risque avec les films produits par Dreamworks. Selon lui, il existe « un gigantesque malentendu » sur la nature des rela- tions entre les deux groupes. « Nous payons en échange de services, c’est tout. Il ne s’agit pas de savoir si l’accord qui nous lie est à notre avan- tage ou au leur », indique M. Katzenberg. Vivendi Universal aurait l’in- tention de remettre en cause cet accord signé il y a six ans. a PRESSE : la direction de Libération et les syndicats SUD et SNJ ont, après treize mois de négociations, signé, jeudi 5 avril, un accord sur la rémunération des droits d’auteur des journalistes. Il pré- voit la répartition de 3 % des recettes nettes de l’exploitation des archi- ves des éditions électroniques de Libération, de 5 % en cas de cession à une filiale et de 10 % en cas de vente à une société extérieure. Cet accord, auquel la CGT ne s’est pas associée, est assorti de garanties déontologiques, notamment sur le droit moral. Parallèlement, les deux organisations ont signé l’accord sur la politique salariale à l’origi- ne de la grève du 15 mars. a DISTRIBUTION : Alain Ayache, PDG du Meilleur, demande le retrait de l’opérateur Hachette des Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP). Dans une lettre adressée, jeudi 5 avril, à Yves de Chaisemartin, président du conseil supérieur des Message- ries, il estime que « les raisons qui ont pu justifier la présence d’un opéra- teur comme Hachette [à la direction des NMPP] n’existent plus. Le bon fonctionnement des NMPP dépend, pour partie, du choix d’un directeur général indépendant désigné par les éditeurs », ajoute-t-il. a INTERNET : les investissements publicitaires sur Internet en France se sont élevés à 1,2 milliard de francs en 2000, selon une étu- de réalisée par PriceWaterhouseCooper pour le compte de l’Internet Advertising Bureau. Les annonceurs du secteur des nouveaux médias ont représenté 32 % des investissements, arrivant en tête devant la vente par correspondance (15 %), la banque (11 %) et le tourisme (5 %). FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 21

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

SUQVDUV SISUDPH

STHTDRH ré le commissaire européen pour

TUUR SWWV

AGENDA dimanche 8 avril, qu’il était en TQPP L’Asean abaisse l’agriculture, Franz Fischler, au

TRWV SUTQ discussion avec Via Location TIPH quotidien Berliner Zeitung de same-

TPPQ SSPW (groupe financier Egnatia), en vue SWIW ses prévisions di. « De facto, nous avons écoulé tou-

de la cession de sa filiale tes nos possibilités financières », SWRU SPWR MARDI 10 AVRIL SUIU

Transauto-Stur. de croissance a-t-il affirmé. La participation de

STUP SHSW

a FRANCE : présentation des pers- SSIT l’UE aux coûts de la lutte contre la

SQWT RVPR

b SQIR pectives de l’économie mondiale GUCCI : le groupe de luxe et [[[ [[[ [[[LES MINISTRES des finances des fièvre aphteuse s’élève pour le

WtF PPpF WeF WtF PPpF WeF 2001-2002 (Rexecode) et point la styliste britannique Stella WtF PPpF WeF pays d’Asie du Sud-Est (Asean) ont moment à 170 millions d’euros, si presse mensuel du Medef. McCartney ont annoncé, lundi annoncé, dimanche 8 avril, à l’is- l’on prend en compte le coût des a Indices cours Var. % Var. % ALLEMAGNE : publication du 9 avril, leur accord de partenariat Europe 9h57 f se´lection 09/04 06/04 31/12 sue d’un sommet de deux jours, animaux déjà abattus.

rapport des six principaux instituts afin de développer une nouvelle que la croissance des pays de a La croissance dans l’UE devrait ± HDTQ IPDSW EUROPE EURO STOXX 50 RIUIDUU

allemands de conjoncture. marque mondiale de luxe baptisée ± l’Asean devrait tourner entre 3 % être « proche de 3 % » cette année, QWUSDWR HDTH IPDUS EUROPE ƒ„yˆˆ SH

Stella McCartney. ± et 5 % en 2001, et donc ralentir par a réaffirmé vendredi à Athènes le QRSDRS HDRU IIDVQ EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR

± HDRR IIDTH MERCREDI 11 AVRIL EUROPE STOXX 653 QIVDHT rapport aux 5,3 % de 2000. Cette commissaire européen aux ques-

b ± SISUDPH HDQR IPDWV ORANGE : l’opérateur PARIS geg RH prévision est plus pessimiste que tions monétaires Pedro Solbes.

a

FFFF FFFF FFFF EUROPE : conseil des gouver- téléphonique a engrangé PARIS wshgeg celle établie avant la réunion, qui « L’économie européenne est bien

± QSISDPI HDPT IPDTI neurs de la Banque centrale euro- 2,6 millions de clients PARIS ƒfp IPH faisait état d’une croissance de protégée, mais le ralentissement de

FFFF FFFF FFFF péenne. supplémentaires au premier PARIS ƒfp PSH 4,5 à 5 % en 2001. l’activité économique américaine

a Â

FFFF FFFF FFFF ALLEMAGNE : publication des trimestre 2001 (+9 %), dont PARIS ƒigyxh we‚gri La chute du yen a « créé de l’incerti- peut avoir un très faible impact sur

± SSPDRH HDHV IQDQT chiffres du commerce extérieur de 1,2 million au Royaume-Uni. Au AMSTERDAM eiˆ tude et de l’instabilité sur les mar- notre économie », a-t-il indiqué.

±

PVTWDWW HDSP SDII février et conférence de presse du total, sa clientèle atteint BRUXELLES fiv PH chés financiers de la région et pour-

± a SUQVDUV HDUH IHDVH ministre allemand des finances, 33,1 millions (contre 20,9 millions FRANCFORT heˆ QH rait affecter les prévisions de crois- FRANCE : le dernier trimestre

±

STHTDRH HDHW WDWH Hans Eichel, sur la réforme de début 2 000). LONDRES p„ƒi IHH sance des économies de l’Asean », 2000 a confirmé le rythme élevé

WQWRDVH HDUI QDIQ structure de la Bundesbank. MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi ont estimé les ministres. « Les pers- des créations d’emplois avec

± QWPTPDHH HDIS IHDIW

b ELIOR : le groupe français de MILAN wsf„iv QH pectives de l’économie japonaise res- 134 000 nouveaux postes compta-

±

TWWSDRH HDSV IRDHI JEUDI 12 AVRIL service de restauration a ZURICH ƒ€s tent fragiles, compte tenu des problè- bilisés dans les secteurs concurren- annoncé, lundi 9 avril, deux mes structurels du secteur finan- tiels non agricoles, et 139 000 pos- a FRANCE : publication de l’indi- alliances stratégiques en Espagne, ´ cier », a en outre relevé l’Asean. tes au total, soit une progression ce INSEE des prix à la consomma- l’une avec Areas dans la AMERIQUES Les ministres ont salué la perfor- supérieure à celle des trois pre- tion de mars. restauration commerciale de mance économique de leurs pays miers trimestres, selon une étude

a JAPON : comité de politique concession, l’autre avec Serunion NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR en 2000, soutenus par une deman- du ministère de l’emploii.

WUWIDHW IUPHDQT monétaire de la Banque du Japon. dans la restauration collective. HDWHQ de importante des Etats-Unis et de

a a IHWVQ PVSW EGYPTE : réunion des ministres HDWSR l’Europe, notamment pour les ÉTATS-UNIS : les crédits à la

du commerce des pays en dévelop- biens électroniques. Pour 2001, consommation ont augmenté de IHTTR PTIS FINANCES HDWQW

pement. « nous nous préparons au ralentisse- 13,5 milliards de dollars en

IHQRS PQUI

b ACCIDENT DU CONCORDE : HDWPR ment de l’économie mondiale à la février contre une hausse de 16 mil-

IHHPU PIPT

VENDREDI 13 AVRIL un acccord aurait été trouvé sur HDWHW suite de la décélération de l’écono- liards de dollars au mois de janvier

WUHV IVVP une indemnisation amiable HDVWR mie américaine », a déclaré le (révisé), a annoncé vendredi 6 avril

a WQVW ITQV FRANCE : publication des chif- globale entre les avocats des HDVUW ministre malaisien des finances, la Réserve fédérale (Fed). Les ana-

fres du commerce extérieur de assureurs d’Air France et des [[[ [[[ [[[Daim Zainuddin. lystes tablaient sur une hausse de WtF PPpF TeF WtF PPpF TeF février. autres parties concernées par WtF PPpF WeF a ARGENTINE : le premier minis- 9 milliards de dollars. Le taux de l’accident du Concorde du Indices cours Var. % Var. % tre français, Lionel Jospin, a assu- chômage est monté à son plus Ame´rique 9h57 f se´lection 06/04 05/04 31/12

25 juillet 2000, près de Paris, qui a ré le président argentin Fernan- haut niveau depuis juillet 1999,

± ± WUWIDHW IDPV WDPQ E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

AFFAIRES causé la mort de 113 personnes. do de la Rua, samedi 7 avril à Bue- soit à 4,3 % de la population acti-

± ± IIPVDRQ P IRDSQ E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

Les avocats des familles seraient nos Aires, du soutien de la France ve en mars contre 4,2 % en février,

± ± IUPHDQT QDTP QHDQT E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

prêts à l’accepter. à un moment où l’Argentine est selon le département du tra-

± ± URURDUS IDPW ITDQQ INDUSTRIES TORONTO „ƒi sxhiˆ

secouée par une crise financière de vail. L’économie a perdu

± IRRVRDSI FFFF SDHV SAO PAULO fy†iƒ€e

b NEC : le géant japonais b EUROPAY FRANCE : le parc grande ampleur. « Dans ce moment 86 000 emplois pendant le même ± QITDPR HDPP HDHV MEXICO fyvƒe

de l’électronique envisage le de cartes d’Europay France, de difficulté que vous surmonterez, mois, soit la plus grosse perte RSPDWR HDWP VDTV BUENOS AIRES wi‚†ev

licenciement de 700 personnes sur franchisé européen de la France est à vos côtés », a-t-il depuis novembre 1991, la dernière ± WUDHW HDVQ IDIR SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

un total de 1 600 dans son usine l’américain Mastercard, a déclaré. année où l’économie a essuyé une UQQVDHU IDPI UDSI CARACAS ge€s„ev qixi‚ev californienne de Roseville, en augmenté son parc de 2 millions récession. raison de la chute de la demande de cartes, à 16,34 millions de a AUSTRALIE : les risques de de semi-conducteurs. cartes en 2000. Europay France se ASIE - PACIFIQUE récession planent toujours sur a JAPON : les commandes de situe, avec une part de marché de l’économie australienne et pour- biens d’équipement ont bondi de b ABB : le groupe 46 %, en deuxième place en TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN raient entraîner une nouvelle bais- 5,9 % en février sur un an et de 5 %

helvético-suédois d’équipement France derrière Visa. se des taux d’intérêt, actuellement sur un mois, après une baisse de

IPVRIDUT IIPDTS

électrique a lancé lundi 9 avril une IPPHPDIH à 5 %, a estimé, lundi 9 avril, le cabi- 11,8 % en janvier en glissement

IRHQP IIPDV

OPA amicale de 310 millions b BSCH : la première banque ITITQ net d’études économiques Access mensuel, a indiqué le Bureau du

IQSVW IIIDI

d’euros sur la société lyonnaise de espagnole, Banco Santander ISQRQ Economics. La Banque de Réserve gouvernement lundi 9 avril. Les

IQIRU IHWDS services électriques Entrelec. Central Hispanico, est devenue la IRSPQ d’Australie pourrait ramener les commandes de machines du sec-

IPUHR IHUDW troisième banque du Brésil, à IQUHQ taux d’intérêts à 4,75 %, selon le teur privé sont censées préfigurer

l’issue de l’OPA réussie lancée sur cabinet, ce qui porterait à quatre le l’évolution de l’activité industrielle IPPTP IHTDQ SERVICES IPVVQ

la banque Banco del Estado nombre d’interventions de l’autori- dans les six à neuf IIVIW IHRDU

b INGENICO : le spécialiste de Sao Paulo (Banespa). [[[IPHTQ [[[ [[[té monétaire en à peine plus de

WtF PPpF WeF WtF PPpF WeF français des terminaux de WtF PPpF WeF deux mois. « Cependant, les fonda- a ÉNERGIE : le monde ne connaî- paiement a annoncé, dimanche RESULTATS Indices cours Var. % Var. % mentaux restent relativement sains, tra pas de développement dura-

8 avril, le lancement d’une offre Zone Asie 9h57 f se´lection 09/04 06/04 31/12 laissant espérer qu’en 2001, le choc ble si les politiques énergétiques

± ± IPVRIDUT RDHS TDVS publique d’achat (OPA) sur a EUREKO : le bancassureur TOKYO xsuuis PPS sera court et vif », nuance le cabi- ne changent pas radicalement afin

± ± IPPHPDIH IDRW IWDIU l’américain IVI-Checkmat, pour issu de la fusion de l’assureur HONGKONG rexq ƒixq net. « Il pourrait même être suivi de garantir la croissance économi-

± ±

ISVIDTP SDQH IUDWP environ 55,3 millions de dollars. néerlandais Achmea et de la SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ par une reprise générale en 2002 », que, un approvisionnement en

± ±

TIDVI IDWP PDRQ

banque portugaise Banco SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ ajoute-t-il. énergie sûr et la protection de l’en-

± QISVDSH HDSR HDIP

b GEFCO : le groupe de Commercial Portugues a annoncé, SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ vironnement, a estimé l’Agence

± IWDIU IDHV PDWH

transport et logistique, filiale du lundi 9 avril, un bénéfice net pour BANGKOK ƒi„ a UNION EUROPÉENNE : la fiè- internationale de l’Energie (AIE)

± ± QSIUDPP IDTR IIDRS

constructeur automobile PSA l’exercice 2000 de 521 millions BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ vre aphteuse pose de graves pro- dans une déclaration publiée ven-

PHSHDSU HDIQ UDVQ Peugeot Citroën, a annoncé, d’euros, en hausse de 112 %. WELLINGTON xƒiERH blèmes financiers à l’UE, a décla- dredi.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 06/04

HDISPRS UDRTQQ FRANC ...... TDSSWSU EURO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDIPVS

Action Autonomy PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

QDQVUUR WDIRHS

La chute d’Autonomy LIRE ITALIENNE (1000) . IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ......

` QDWRPQV QRDTISH

en pence à Londres APRÈS avoir ouvert en baisse de LES MARCHÉS AMÉRICAINS PESETA ESPAG. (100) .... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDVIVW ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100) .... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDRHUS

jette un froid 4 000 0,64 %, l’indice CAC 40 de la Bour- ont terminé en baisse, vendredi SCHILLING AUTR. (10) . IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

VDQPVWR TDWUIU

325 se de Paris était orienté à la haus- 6 avril, après la publication de PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR HONGKONG .

´ ´ ´ ´ PDWUTTH PDPIUS

3 500 le 6 avril se, lundi 9 avril, gagnant 0,70 %, à mauvaises statistiques de l’em- FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DOLLAR NEO-ZELAND

IDTPTHU PTTDVQHH sur les technologiques FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS ....

IDIHQPR PRUSV 5 175,83 points en début de mati- ploi. De plus, des nouvelles socié- MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... LEU ROUMAIN......

IDWPSHQ QDTHHS L’ÉDITEUR de logiciels britanni- 3 000 née, dans des volumes d’échanges tés ont publié vendredi des aver- DRACHME GREC. (100). QDRHUSH DRACHME CREC. (100). ZLOTY POLONAIS ...... que Autonomy a jeté un froid sur assez faibles. Vendredi 6 avril, le tissements sur leurs résultats : le 2 500 les valeurs technologiques cotées à principal indice parisien avait clôtu- fabricant d’équipements pour les Coursdechangecroise´s Londres, vendredi, en perdant ré en baisse de 0,37 %, à communications Tellabs, la socié- 2 000 Cours Cours Cours Cours Cours Cours

42,9 % de sa valeur au cours de la 5 139,71 points. té spécialisée dans l’Internet Syca- 09/04 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. séance, à 325 pence. La société a 1 500 more Networks et le fabricant DOLLAR ...... FFFFF HDVHITR HDWHQIS HDIQUTV IDRRQVH HDSWHPV

surpris en publiant des estimations FRANCFORT d’équipements de tests et de YEN ...... IPRDURSHH FFFFF IIPDTSSHH IUDIUSHH IVHDIIHHH UQDTPSHH EURO...... IDIHUPR HDVVUTU FFFFF HDISPRS IDSWVTH HDTSQTH

de profit légèrement décevantes 1 000 mesures Agilent. Les opérateurs FRANC...... UDPTQHH SDVPIQS TDSSWSU FFFFF IHDRVTHH RDPVURS

au premier trimestre 2001 (4 pence LA BOURSE de Francfort était qua- ont donc préféré prendre leurs

LIVRE ...... HDTWPTP HDSSSIS HDTPSSS HDHWSQS FFFFF HDRHVVS par action au lieu de 5 attendus). 500 siment stable à l’ouverture lundi, bénéfices, au lendemain d’une FRANC SUISSE ...... IDTWRIH IDQSUTS IDSQHHH HDPQQPH PDRRSSS FFFFF Et, surtout, en annonçant un très l’indice DAX cédant 0,05 % dans très forte progression des indices fort ralentissement de ses ventes, 0 les premiers échanges, pour s’éta- (+ 8,92 %, jeudi, pour le Nasdaq). Taux d’inte´reˆt(%) Matif qui auraient atteint seulement N DJ F M A blir à 5 695,77 points, contre L’indice Nasdaq, représentatif des « 14 à 15 milliions de dollars »,au 2000 2001 5 698,88 points vendredi à la clôtu- valeurs technologiques, a perdu Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 06/04 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 9h57 f 09/04 prix prix

lieu des 24 millions anticipés par Source : Bloomberg re, en baisse de 1,29 %. 3,62 %, vendredi, à 1 720,36

Notionnel 5,5 RDRU RDVS SDRS

FRANCE ...... RDUT

´ WHDPU WHDPW

les analystes, et des 21 millions réa- points. Le Dow Jones, l’indicateur DECEMBRE 2001 IIPRW RDSS RDUI SDQT ALLEMAGNE .. RDUP

SDQH RDVH RDTS

lisés au dernier trimestre 2000. épreuve. Fondée à Cambridge en LONDRES vedette de Wall Street, a fini en GDE-BRETAG. SDHT Euribor 3 mois

xg xg xg RDSQ SDIQ SDVP

Spécialisée dans les technologies 1996, elle s’était introduite sur le repli de 1,28 %, à 9 791,09 points. ITALIE...... RDUP JANVIER 2001 ....

HDHS IDPU IDWW JAPON ...... HDHU

de traitement automatisé des docu- Nasdaq, le marché américain des LA BOURSE de Londres a ouvert L’indice élargi Stan- QDWU RDVV SDRS E´TATS-UNIS... RDWU

QDPP QDPS QDWW

ments sur Internet et via les télé- valeurs de croissance, en mai 2000, en baisse lundi, l’indice Footsie des dard & Poor’s 500 a cédé 2,00 %, à SUISSE ...... PDVH Pe´trole

RDSQ RDVV SDRI phones Wap, Autonomy propose au plus fort de la tempête sur les cent principales valeurs reculant 1 128,43 points. PAYS-BAS...... RDUH Cours Var. % des logiciels pour les portails inter- valeurs Internet. Elle était revenue de 28,3 points, à 5 573,2 points, En dollars f 06/04 05/04

net, les sites de commerce électro- en fanfare à la Bourse de Londres soit une perte de 0,51 %. Vendredi,

` ` ± HDHV TAUX Matieres premieres BRENT (LONDRES) ...... PSDIS

nique, le routage de courriels et les en novembre 2000, pour culminer, Londres avait clôturé en baisse de ± HDHU WTI (NEW YORK) ...... HDPU

Cours Var. % ± HDTP LIGHT SWEET CRUDE.... PUDHU bases de données. Elle a réalisé quelques jours après son introduc- 0,36 %, à 5 601,5 points. LE RENDEMENT des emprunts En dollars f 06/04 05/04

44 % de ses ventes aux Etats-Unis, tion, à 4 150 pence. Quelques d’Etat européens se tendait de ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDHQ

mais commence à apercevoir le semaines plus tard, elle entrait TOKYO quelques fractions, lundi 9 avril CUIVRE 3 MOIS...... ITSWDSH Or ±

HDIH ralentissement en Europe. « L’es- dans l’indice Footsie, référence de en début de matinée. L’OAT fran- ALUMINIUM 3 MOIS...... IRUPDSH

FFFF PLOMB 3 MOIS ...... RVV

soufflement de l’économie mondiale la Bourse de Londres, pour en sor- LA BOURSE de Tokyo a plongé de çaise à dix ans affichait un taux de Cours Var %

± HDPR

ETAIN 3 MOIS...... SHPQ En euros f 06/04 05/04

±

HDHS

a également commencé à affecter tir par la petite porte le 9 mars 4 %, lundi 9 avril, dans le sillage 4,86 %, et le Bund, son homolo- ZINC 3 MOIS...... WVRDSH

FFFF

OR FIN KILO BARRE ...... WPSH

± HDWI

NICKEL 3 MOIS...... SWWS

les dépenses informatiques en Euro- 2001. Depuis son record, c’est à d’une baisse à Wall Street après la gue allemand, s’inscrivait à ± HDII

OR FIN LINGOT...... WQQH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

pe. En fin de trimestre, nous avons dire en moins de six mois, l’action publication de mauvais chiffres du 4,72 %. ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

C

HDQR

ARGENT A TERME ...... RDQV

FFFF PIE`CE FRANCE 20 F ...... SPDSH

C

HDIU

été particulièrement touchés par un Autonomy aura donc chuté de chômage, en mars, aux Etats-Unis. PLATINE A TERME ...... IRUUTRDHH ± PDWT PIE`CE SUISSE 20 F ...... SPDSH

´ C

HDWT

soudain rallongement des cycles 92,17 % à la Bourse de Londres. Mais les investisseurs japonais ont MONNAIES GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... SPDSH

C

± HDUT ´ PTR PDII

d’achats et presque toutes nos com- Une success story ratée, mais sur- été surtout déçus par le program- BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... IVT

C C PIP HDVQ HDIR ` QTP

mandes ont été retardées », a expli- tout un signe inquiétant du ralen- me économique d’urgence adopté L’EURO reculait face au billet vert, MAIS (CHICAGO) ...... PIECE 20 DOLLARS US ... ISQDSH FFFF FFFF SOJA TOURTEAU (CHG.) PIE`CE 50 PESOS MEX. .... QRR

qué le patron fondateur d’Autono- tissement de l’investissement tech- vendredi par le gouvernement lundi matin, à 0,8995 dollar. Le yen SOFTS $/TONNE

C IDQH my, Mike Lynch. nologique mondial. (lire page 19). L’indice Nikkei, a cédait également du terrain devant CACAO (NEW YORK) ...... IHII

Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF

Pourtant, l’action Autonomy avait chuté de 542 points, à la devise américaine, à 124,83 yens CAFE´ (LONDRES) ...... FFFF

FFFF SUCRE BL. (LONDRES)... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». fait preuve d’une résistance à toute Adrien de Tricornot (avec AFP) 12 841,76 points. pour 1 dollar. www.lemonde.fr/bourse 22 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RIUIDUU

VALEURS EUROPE´ENNES QIVDHT

RHR SRQR

SIPT ABC QVQ QIVDHT RIUIDUU

b b QIUDRT RVIV L’action Terra Lycos, filiale Inter- L’action Mediaset, groupe de QTP QITDWP RISHDHI

RIRTDIV

net de l’opérateur historique espa- télévision italien, a terminé vendre- RHTPDUQ RSIH

gnol Telefonica, a cédé 2,90 % pour di sur un gain de 2,20 %, à QRP QIIDQR

QIHDPW

RPHP

coter 9,71 euros, vendredi 6 avril, à 10,56 euros, en raison de spécula- QPI RHQIDHT

QVWR

Madrid. La Deutsche Bank a revu à tions sur une vente de la participa- QHH

[[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v IH e†‚sv IH yg„F W e†‚sv ww t † v la baisse sa prévision de chiffre d’af- tion détenue par la holding de Sil- IH e†‚sv IH yg„F W e†‚sv

faires pour ce portail, tablant main- vio Berlusconi, Fininvest. Celle-ci a

C tenant sur 609 millions de dollars, pourtant affirmé vendredi qu’il n’y C e e ± PRPSDQU PDVW hi IWDSH QDUP iƒ ISDIU IDII RICHEMONT UNITS gr SINGULUS TECHNO CC CARREFOUR

e C ± ALIMENTATION ET BOISSON PWDHI HDWT ƒi ITDTQ HDTT gr IPIDII FFFF contre une première estimation de avait « pas de nouveauté » sur ce ROY.PHILIPS ELE xv SKF -B- CHARLES VOEGELE

C e ± si IHDTS HDWS qf IIDTP PDWQ iƒ IWDHP FFFF

RYANAIR HLDGS ± SMITHS GROUP CONTINENTE TDVP HDWQ

724,4 millions pour 2001. dossier. ALLIED DOMECQ qf

C C e ±

VVDPI HDUS hu PUDRU HDWW fi PHS PDQV

SAIRGROUP N gr SOPHUS BEREND - D’IETEREN SA TDWW FFFF

b b ASSOCIAT BRIT F qf

C C

Le titre SAirGroup (Swissair) Le titre Montedison, la holding ± hu IIDUP IDIT qf RDWP VDHT qf TDTU HDUP SAS DANMARK A/S e C SPIRENT DEBENHAMS RPDWW HDHW

BBAG OE BRAU-BE e„

e ±

THDIH IDVV qf TDRV FFFF qf RDPI FFFF

p‚ e SEB ± T.I.GROUP PLC DIXONS GROUP RPDRT HDWV s’est déprécié, vendredi, de industrielle diversifiée italienne, a BRAU-UNION e„

e e C

± p‚ SQDWH HDTS gr WHT FFFF p‚ IUR IDUS

SODEXHO ALLIANC C TECAN GROUP N GAL LAFAYETTE UDHW HDPQ

11,25 francs suisses, à 133,75 gagné 1,97 % vendredi, par rapport CADBURY SCHWEPP qf

C C e C e e

PDST HDQW iƒ SDHT IDRH hi RHDUH HDRW

TELE PIZZA iƒ TPI GEHE AG RWDSV FFFF CARLSBERG -B- hu

C e ±

IITIDWS HDVS p‚ RSDHP HDRH qf UDIS FFFF

(- 7,76 %). Le marché craint l’éven- au cours de référence de la veille, à THE SWATCH GRP gr THALES GREAT UNIV STOR RUDSU FFFF

CARLSBERG AS -A hu

C e ± ±

gr PRHDWH HDTV xy IVDHV HDTV xv WP IDPW

THE SWATCH GRP C TOMRA SYSTEMS GUCCI GROUP ISDPR IDTH tualité d’une action judiciaire de la 2,84 euros. Selon la presse, la ban- COCA COLA HBC q‚

C ± ±

€e QQDVS IDHP qf QDVH RDVH ƒi ISDWP PDII

THOMSON MULTIME C TRAFFICMASTER HENNES & MAURIT QUDSP QDUH

compagnie aérienne française Air que d’affaires Mediobanca, avec DANISCO hu

C C e ±

qf TDII HDPT gr IURDRT HDWS hi QIDTH PDUU

J D WETHERSPOON e C UNAXIS HLDG N KARSTADT QUELLE IQSDIH IDPU DANONE p‚

e C ±

IPDPR FFFF e„ RIDPS P qf UDIS HDTU Littoral, quelques jours après que des sociétés alliées, chercherait à qf WILSON BOWDEN ± VA TECHNOLOGIE KINGFISHER WDSV IDPR

DELTA HOLDINGS q‚

e ± ± ±

QDVR HDPV xv IHDWH PDTV qf RDHI RDST

WM-DATA -B- ƒi VEDIOR NV MARKS & SPENCER IIDTP FFFF

SAirGroup eut annoncé qu’il lui consolider son emprise sur le grou- DIAGEO qf

C e C ±

e„ IUDSH IDUR hu RSDST HDPW qf TDWQ HDWQ

WOLFORD AG C VESTAS WIND SYS MATALAN PQDHP IDVT

retirait son soutien. pe en achetant des actions. ELAIS OLEAGINOU q‚

e e e C

s‚ IDHT FFFF p‚ TTDWH FFFF hi RWDWH HDVI

WW/WW UK UNITS e C VINCI METRO WSDRS IDSR ERID.BEGH.SAY p‚

C e ± ±

IPVDIU HDHW p‚ RWDRH IDPH qf IRDSQ HDTT

f e C VIVENDI ENVIRON NEXT PLC RPDTS IDSS

DJ E STOXX CYC GO P HEINEKEN HOLD.N xv

e C

ƒi IUDRH FFFF p‚ IWRDQH HDVV

± VOLVO -A- PINAULT PRINT. IRDRV HDPV

HELLENIC SUGAR q‚

C

IVDPU IDPI qf IDHR FFFF e ƒi

± VOLVO -B- SIGNET GROUP hi IPDUS IDIT IIDHV FFFF

LAPORTE qf KAMPS

± ±

RPIDPP HDIV gr IWWDTT IDPW C f VALORA HLDG N IWDSS FFFF qf DJ E STOXX IND GO P TQTDPW HDPI

Code Cours % Var. LONZA GRP N gr KERRY GRP-A-

09/04 10 h 14 f e

±

ITDPS IDSP pays en euros 06/04 e xv

± ± VENDEX KBB NV xv RRDRH HDWV RSDSP IDHU

NORSK HYDRO xy PHARMACIE KONINKLIJKE NUM

C

VDPU IDSU

e qf

C e ± W.H SMITH

s„ PDVI IDHT IQDPH IDPQ

RHODIA p‚ MONTEDISON ±

QIRDPP HDSP

ACTELION N gr

±

qf TDSH PDRH

e C

± WOLSELEY PLC PQSPDUI HDQT gr ASSURANCES SWDSH HDPS

AUTOMOBILE SOLVAY fi e NESTLE N ± IQV HDIR

ALTANA AG hi

±

HDSW

e QPWDPV

C

± f

IDTT HDTH

s„ DJ E STOXX RETL P SVDWS IDUS

gr PARMALAT ± C SYNGENTA N qf IDVV PDRV ± qf SQDSS HDIS IUDSH HDWS

AUTOLIV SDR ƒi ASTRAZENECA AEGIS GROUP

e

e ±

p‚ UR IDQQ

fi QIDRS FFFF

PERNOD RICARD e C

e C e C TESSENDERLO CHE xv QQDWR HDUU p‚ VVDIS HDPV RSDHS IDPR

BASF AG fi AVENTIS AEGON NV

e C

C

ps IDVQ HDSS

QUPDVT IDHV

e f RAISIO GRP -V- e C p‚ TUDTH HDVP DJ E STOXX CHEM P ± ± gr TURDPT PDVQ QRDVH HDSU

BMW hi BB BIOTECH AGF

± HAUTE TECHNOLOGIE

qf VDIP IDIU

SCOTT & NEWCAST e C C

e C s„ IRDPH HDPI qf IWDPS IDVT ITDRS HDWP

CONTINENTAL AG hi CELLTECH GROUP ALLEANZA ASS

±

qf UDIU HDPP

e C SOUTH AFRICAN B e C hi UIDHS PDWU

e C hi QHU HDVP si QVDQI FFFF SPDRH IDWS

DAIMLERCHRYSLER hi ELAN CORP ALLIANZ N AIXTRON

´ C

QDST IDQT

qf e e ± QHDUT IDHW

CONGLOMERATS e TATE & LYLE p‚ e C xv VIDIH FFFF p‚ QIW FFFF PPDSI HDTU

FIAT s„ ESSILOR INTL ASR VERZEKERING ALCATEL-A-

±

qf PDQQ IDQS

C

TOMKINS e C q‚ UDPT IDTV e e C p‚ IPPDQH IDWP ± hi US HDTH ISDIH HDQQ s„ e ± ALTEC SA REG.

PHS PDQV

FIAT PRIV. D’IETEREN SA fi FRESENIUS MED C AXA

e

xv SW FFFF

±

UNILEVER C QDTU IHDIT e qf ± gr IIHS HDRP ±

ƒi TDVW HDUW C QRDQS HDSV

p‚ e ARM HOLDINGS UQ IDQW

MICHELIN AZEO p‚ GAMBRO -A- BALOISE HLDG N

C

VDIP HDQW

UNILEVER qf qf IDQU FFFF e C qf ISDTR FFFF ± qf PVDVQ HDQW

p‚ PWPDPH IDPV e C ARC INTERNATION QHVDTH HDIQ

PEUGEOT GBL fi GLAXOSMITHKLINE BRITANNIC

QDII FFFF

qf e

±

PQDSV HDVH UNIQ xv ± e C qf ISDRV HDUP hu PUDPW FFFF

QDUT IDQS s„ e ASM LITHOGRAPHY QW FFFF

PIRELLI SPA GEVAERT fi H. LUNDBECK CGNU

IHDHI FFFF

WHITBREAD qf e e xv PDTQ FFFF ± e C p‚ QUDVW IDSV ±

gr IUVWDUR IDIS C QHTH IDPW

hi BAAN COMPANY SDUH IDIQ

DR ING PORSCHE INCHCAPE qf NOVARTIS N CNP ASSURANCES

C

PQRDIU HDHQ

f C e C

IDPQ RDHS e DJ E STOXX F & BV P qf iƒ PSDIW HDQT ±

hu PISDUP FFFF STDPS HDSQ p‚ BALTIMORE TECH UDVU FFFF RENAULT KVAERNER -A- xy NOVO-NORDISK -B CORP MAPFRE R

e C

qf IUDIT FFFF e C hi IUTDVH HDRS qf UDRR IDQH

p‚ SHDTH FFFF C SPIRENT VDSR HDWS

VALEO MYTILINEOS q‚ NYCOMED AMERSHA ERGO VERSICHERU

C

C

SDIU HDTP e qf e C q‚ IPDVT IDSV ± ps PPDHS QDPW

C SH IDRP hi BAE SYSTEMS IURDRT HDWS

VOLKSWAGEN UNAXIS HLDG N gr ORION B ETHNIKI GEN INS

e C

e C

hi UDPU HDPV C C p‚ RVDPH HDRP qf ITDIP TDQP PPUDQW HDTU ± BROKAT IWDTV HDTP

f DJ E STOXX AUTO P ORKLA xy OXFORD GLYCOSCI EULER

BIENS D’E´QUIPEMENT e

±

p‚ PDUQ HDUQ ± hu VIDUQ FFFF QPUQDII QDVS e gr BULL IDII FFFF

SONAE SGPS €„ PHONAK HLDG N CODAN

e

± e C p‚ PVDTV IDIH e C ± fi PWDSH HDUS PIDTS IDSW gr USDIP IDSS xv BUSINESS OBJECT

f DJ E STOXX CONG P QPWDWV FFFF QIAGEN NV ABB N FORTIS (B)

e ± e C p‚ IIV PDRH C C

s„ QSDVS HDRP VSUSDSR IDSS gr STPDWU HDIP BANQUES ROCHE HOLDING gr ADECCO N GENERALI ASS CAP GEMINI

e e C

UDIT HDST e ps

± e„ PHP FFFF UUUHDQT HDIQ s„ WDIR FFFF

ROCHE HOLDING G gr AEROPORTIDIRO GENERALI HLD VI COMPTEL

±

IVDIH HDWT

ABBEY NATIONAL qf

e C

± RUDII IDUU e p‚

± ± qf PDHV SDVH

TS IDPP qf TDIT PDHQ

TE´LE´COMMUNICATIONS SANOFI SYNTHELA p‚ AGGREKO INDEPENDENT INS DASSAULT SYST.

e C

PIDVH HDSI

ABN AMRO HOLDIN xv

C

VUDUW FFFF e e qf ± ± q‚ IRDQV HDST SSDRH HDHW p‚ QIDQQ HDQV

SCHERING AG hi ALSTOM INTERAM HELLEN DIALOG SEMICOND

C

C

qf IPDHP HDSQ

HDSU SDVV

ALL & LEICS ATLANTIC TELECO qf

±

ƒi SDWT PDTV C e qf IPDRV FFFF WIPDSR IDHI p‚ SVDPH FFFF

SERONO -B- gr ALTRAN TECHNO IRISH LIFE & PE ERICSSON -B-

±

qf IVDPH HDRR

VDRQ FFFF

ALLIED IRISH BA BRITISH TELECOM qf e

e ±

± ps HDUR IDQQ s„ TDHQ HDVP ±

ITDTH HDVT gr TSIDQS FFFF

SHIRE PHARMA GR qf ALUSUISSE GRP N FONDIARIA ASS F-SECURE

C

q‚ PWDRV HDTI

UDWH FFFF

ALPHA BANK CABLE & WIRELES qf

± C

qf PDVI RDQS C ± qf PDSU IDPT SDQP HDTH ƒi ITDIR QDIS

e SMITH & NEPHEW qf ASSA ABLOY-B- LEGAL & GENERAL FILTRONIC

C

s„ IVDWH FFFF

IHDPQ IDUS

B.P.SONDRIO COLT TELECOM NE qf e

e ±

± s„ PRDQS HDTI

s„ IIDRH HDUH ± UDTI IDTS qf TDPW FFFF

SSL INTL qf ASSOC BR PORTS MEDIOLANUM FINMATICA

e C e

s„ IIDWV IDHI ±

PT IDHQ

B.P.VERONA E S. DEUTSCHE TELEKO hi e

± e C

xv SDHQ QDPU C C hi QRH HDVW TWIDWR HDPV ƒi PHDQS HDSR

gr GETRONICS

e e SULZER AG 100N ATLAS COPCO -A- MUENCH RUECKVER e„ TP FFFF ±

VUDUH HDPQ

BA HOLDING AG E.BISCOM s„

e C

hu IHDUW FFFF C C ps RQDSH QDTH SSUDUR HDQS ƒi IWDRP IDUP

SYNTHES-STRATEC gr ATLAS COPCO -B- POHJOLA GRP.B GN GREAT NORDIC

±

e C

qf IRDWP HDSQ

PDRH PDIQ

BANK OF IRELAND EIRCOM s‚ e

±

hi RHDWH IDRS ± e C qf IPDRQ HDUT QTDUH HDWW q‚ VDIV FFFF

UCB fi ATTICA ENTR SA PRUDENTIAL INFINEON TECHNO

q‚ IQ FFFF

ISDPH FFFF

BANK OF PIRAEUS ELISA COMMUNICA si e

e ±

± p‚ IVDSH IDQQ C C s„ IQDVP HDQT QTDSV IDRW qf IHDHW HDTR

e WILLIAM DEMANT hu BAA RAS INFOGRAMES ENTE

±

C

iƒ QUDUH IDVU

RDPT IDWI

BANKINTER R ENERGIS qf

±

q‚ PH IDHW

± ± ± qf UDTS HDTP IIDSP HDRI qf QDWI HDVI

WS ATKINS qf BBA GROUP PLC ROYAL SUN ALLIA INTRACOM R

± e qf QQDHT HDRQ ±

PSDRH RDIS

BARCLAYS PLC EQUANT NV hi

e C

qf IDVP VDSU e C s„ IU FFFF ±

IIDPI HDWW qf RDTI QDTU

ZELTIA iƒ BOOKHAM TECHNOL SAI KEWILL SYSTEMS

e C

hi THDIH PDST

VDRP FFFF

BAYR.HYPO-U.VER EUROPOLITAN HLD ƒi

± e C

qf IPDIH SDRW

C C ps RRDIH HDPQ PIDIU IDPV qf ISDVQ HDUI

NOVOZYMES -B- hu BTG SAMPO-LEONIA -A LOGICA

e C

e C

iƒ ISDIT HDUQ

UHDWH I

BBVA R FRANCE TELECOM p‚

± C

gr PRVDUT PDST C e gr PPTVDPT HDIR ± IPDSQ PDVV s„ IDVT IDHT

e GALEN HOLDINGS qf CIR SWISS RE N LOGITECH INTL N

±

s„ WDTH IDSR ±

IRDTT HDRI

BCA AG.MANTOVAN HELLENIC TELE ( q‚

± e C

qf RDVS TDRT p‚ RWDIH HDRU ± ± HDHR qf UDHI IDQS

e f DJ E STOXX HEAL SQWDSI CAPITA GRP SCOR MARCONI

± e s„ IIDIQ IDHU IHPDTH FFFF

BCA FIDEURAM HELS.TELEPH E ps e

± C

ps PSDWH Q IHDHU HDSS

e SKANDIA INSURAN ƒi NOKIA

 ±

@€u˜li™iteA

s„ RDPQ HDUH ± IDVV RDVR

BCA INTESA KINGSTON COM qf

e C

xv IPDTH IDTI TDQR FFFF

ST JAMES’S PLAC qf OCE

e C

e C

s„ IHDSV HDTU IIDIT IDTR

BCA LOMBARDA KONINKLIJKE KPN xv e

±

s„ PDQI IDPV UDHU FFFF

STOREBRAND xy OLIVETTI

e C

e C

s„ PHDRQ HDPW WDRS HDSQ

BCA P.BERG.-C.V KPNQWEST NV -C- xv

±

qf IDQR RDSS ± URUDSV HDPT

e SWISS LIFE REG gr PSION

± e s„ SDPI HDQV ±

WDQS QDTI

BCA P.MILANO LIBERTEL NV xv

±

qf QDSV RDTV PTDVT FFFF hu SAGE GRP

e e TOPDANMARK

s„ QTDSS FFFF IIP FFFF

B.P.EMILIA ROMA MANNESMANN N hi e

± C

p‚ VW HDUQ QUIDIU HDUI

ZURICH FINL SVC gr SAGEM

e C e s„ TDVH HDRR ± IRDUW PDHS

B.P.NOVARA MOBILCOM hi e

± C

IPP PDRH Chaque jeudi avec hi HDTR

e f DJ E STOXX INSU P QVSDVI SAP AG

C s„ IIDWW FFFF

TDPV IDPW

B.P.LODI PANAFON HELLENI q‚ e

±

IPQDWH HDVV

SAP VZ hi

e e s„ IDIT FFFF IH FFFF

BCA ROMA PT TELECOM SGPS €„

VDWI FFFF

e SEMA qf

± e iƒ QTDTU HDHS ± VDIH IDQR

BCO POPULAR ESP SONERA ps

±

THPDPS PDTS

e MEDIAS SEZ HLDG N gr

C €„ SDIQ FFFF

PTQDRW PDPW

BCP R SWISSCOM N gr e

±

IIQDPH HDPT

SIEMENS AG N hi

e ±

± qf IPDII PDVP e C s„ SDPH HDSU UDSS HDRH

BIPOP CARIRE T.I.M. s„ BSKYBGROUP e

QDUH FFFF

e MB SOFTWARE hi

±

±

p‚ QDVI PDHT qf IHDVU IDHP ±

PDRR PDIW

BK OF SCOTLAND TELE 1 EUROPE ƒi CANAL PLUS

±

RDWP VDHT

SPIRENT qf

e ±

qf IIDHI TDIP s„ QDSU FFFF RIDSR FFFF

BNL TELE DANMARK -B hu CAPITAL RADIO e

±

QUDUH IDTU

e STMICROELEC SIC p‚

qf TDIS FFFF ± p‚ WRDQS HDIT ± QSDPQ HDQI

ƒi CAPITAL SHOPPIN

BNP PARIBAS TELE2 -B- e

PDVQ FFFF

0123 TECNOST s„

± e C

SDWP IDQQ e qf iƒ IHDRI HDIH

IIDUH FFFF

BSCH R TELECEL €„ CARLTON COMMUNI

C

QUDWU IDUS

THINK TOOLS gr

C

qf IIDRV IDPU e C xy T FFFF IPDHR HDQQ

CHRISTIANIA BK TELECOM ITALIA s„ DLY MAIL & GEN

C

HDUP RDTS

DATÉ VENDREDI e THUS qf e ±

± xv IQDVI IDVS e C s„ TDIV HDTR

TDTS HDTI

COMIT TELECOM ITALIA s„ ELSEVIER e

PTDTH FFFF

TIETOENATOR ps

C

qf IHDWS HDIS ±

q‚ SHDPV IDIH

TDRH FFFF

COMM.BANK OF GR TELIA ƒi EMAP PLC

±

IDUQ

f DJ E STOXX TECH P SPHDQR

e C e C

W IDIP e xv hi QHDWH HDTS ± IRDUQ IDHI COMMERZBANK TISCALI s„ FOX KIDS EUROPE

C e C

qf IDRU IDIH e C p‚ RIDSI HDPU QDVQ PDTV CREDIT LYONNAIS VERSATEL TELECO xv FUTURE NETWORK

± qf PDRQ FFFF C hu IUDPV HDQW QDPW IDRV

DANSKE BANK VODAFONE GROUP qf retrouvez GRANADA

e SERVICES COLLECTIFS ± e C s„ TDHQ HDIU C hi VRDWH IDHU HDIW

DEUTSCHE BANK N f DJ E STOXX TCOM P THWDTP GRUPPO L’ESPRES

e

± s„ IHDVU HDHW

e C qf TDTP FFFF IUQ IDVV DEXIA fi GWR GROUP ACEA

e C

PDUR IDII e s„

± ± p‚ IPDSS PDTR SDPW IDQV DNB HOLDING -A- xy HAVAS ADVERTISI AEM

qf WDTR FFFF e C e C

s‚ PDRS PDHV RWDSH HDRI DRESDNER BANK N hi CONSTRUCTION INDP NEWS AND M ANGLIAN WATER

±

qf RDSV HDQS ± ± qf UDVP PDPH

IUDPT PDRW

q‚ BRITISH ENERGY

EFG EUROBK ERGA e INFORMA GROUP

±

QUDVH HDPT

ACCIONA iƒ

±

qf QDUV HDRP

e e C ±

p‚ STDTS IDVW STDWW HDHP

ERSTE BANK e„ LAGARDERE SCA N CENTRICA

e C

PWDWS HDQR

ACS iƒ

e C

s„ IHDSP HDUU

e ±

IQDWH HDPW LE MONDE DES LIVRES q‚ ITDRS FFFF

ESPIRITO SANTO €„ LAMBRAKIS PRESS EDISON

±

IDPI IDQH

AGGREGATE IND qf

e C

fi PRV HDPH e C

C p‚ PRDWH HDVI IPDIR HDWI

FOERENINGSSB A ƒi M6 METROPOLE TV ELECTRABEL

±

VDVP HDPQ

AKTOR SA q‚ e

€„ QDII FFFF e C

C s„ IHDSU HDHW IIDQH HDIR

HALIFAX GROUP qf MEDIASET ELECTRIC PORTUG

C

TDUR HDRV

AMEY qf e

±

iƒ IWDUR HDHS

± ±

ƒi PRDVQ PDWW IQDHR HDQU

HSBC HLDG qf MODERN TIMES GR ENDESA

e C

ISDPS TDSU

UPONOR -A- ps

e C

s„ QDUW HDSQ e e C

s„ WDVH HDUP ISDTS FFFF hi ENEL

IKB e MONDADORI

±

IWDVS HDPH

AUREA R iƒ

e e C

±

e„ QR HDPW e C TDTS HDUS e s„ ± p‚ PRDPT I RQDIP HDTS fi EVN

KBC BANCASSURAN e CDB WEB TECH IN NRJ GROUP

± ´ IIDQI HDQS

ACESA R iƒ ENERGIE e

e ± ±

ps RDIT HDWS

p‚ RRDPS IDTU ± ± qf IWDPP HDHV

IIDHW HDRQ

LLOYDS TSB qf CGIP PEARSON FORTUM

UDRR FFFF

BLUE CIRCLE IND qf

e C

IVDHR HDPP

e iƒ ± qf TPDVW FFFF

e C iƒ IQDPS HDIS QDWR HDSI

s„ CMG PRISA GAS NATURAL SDG RDRS FFFF

MONTE PASCHI SI e BG GROUP qf

±

QVDSU HDVP

BOUYGUES p‚ e

± C

iƒ PTDWS HDQU

e C C

qf PDPQ PDWR hi IUDIH IDUW QWDVH HDUI q‚ HIDRO CANTABRIC

C COOKSON GROUP P PROSIEBEN SAT.1 WDRP IDUP

NAT BANK GREECE BP AMOCO qf C

QDVI HDVR

BPB qf e

±

ITDUS IDIV

e e iƒ hu VQRTDVU FFFF ± €„ ITDIT FFFF

WWDSH HDTH

p‚ IBERDROLA

e C DAMPSKIBS -A- PT MULTIMEDIA R

IPDVS HDQW

NATEXIS BQ POP. e CEPSA iƒ

IHDVT FFFF

BRISA AUTO-ESTR €„

±

QDQU IDRH

e qf ± ±

hu WPRSDPR RDVQ ± p‚ QPDIH HDVT TDVW HDUW

ƒi e INNOGY HOLDINGS

± DAMPSKIBS -B- PUBLICIS GROUPE

ISUDWH HDQV

NORDEA e COFLEXIP p‚

±

IH IDRV

BUZZI UNICEM s„ e

s„ SDPT FFFF

e C

hu IPUPVDWS FFFF gr RIPDRI IDTI IWDRH FFFF

s„ e DAMSKIBS SVEND PUBLIGROUPE N ITALGAS SUDVH FFFF

ROLO BANCA 1473 DORDTSCHE PETRO xv C

PDUQ IDIV

NOVAR qf

±

qf SDRH PDHQ

e C ±

±

qf WDTI QDHT hi SRDIH TDHV PRDUW IDHV

qf KELDA

e C E.ON AG REED INTERNATIO UDSR IDPI

ROYAL BK SCOTL ENI s„

±

PVDVW HDPP

CRH PLC qf

qf VDWP FFFF

e C C ±

qf IPDWI HDRW

p‚ IWDUS IDPV WDUW HDST

ƒi NATIONAL GRID G

± REUTERS GROUP

VDUP IDPU

S-E-BANKEN -A- e ENTERPRISE OIL qf EADS SICO.

QRDTP FFFF

CIMPOR R €„

C

RDSS IDHT

e qf C

e C v ST FFFF qf VDTH QDHT ISDIW I s„ INTERNATIONAL P

± RTL GROUP

VDVH HDTV

SAN PAOLO IMI HELLENIC PETROL q‚ ELECTROCOMPONEN e C

TIDWH HDQP

COLAS p‚ e ±

e„ IPSDRH HDHV

C

e C

qf QDHT FFFF qf IQDWQ HDQR THDSH HDIU

hi SMG OESTERR ELEKTR PDVU FFFF

STANDARD CHARTE e LASMO qf EPCOS

IQDSP FFFF

GRUPO DRAGADOS iƒ

C

qf WDSW PDUR

e C

e C e C

iƒ PIDQH HDPR p‚ TWDVH HDRQ

IDIU HDVT p‚ PENNON GROUP

± SOGECABLE R PDIR HDUR

STE GENERAL-A- e LATTICE GROUP qf EUROTUNNEL

±

PPDVP HDIU

FCC iƒ

C

qf IIDRI IDPU

C

qf QDVQ FFFF

ITDHV IDHQ

ƒi POWERGEN IPDTI FFFF

e qf

± TAYLOR NELSON S

WHDVH HDQQ

SV HANDBK -A- e OMV AG e„ EXEL

±

IUDTU IDST

GRUPO FERROVIAL iƒ

±

UDRP HDPI

e qf ± C

iƒ IVDQW HDHS

RDUR HDUH

ƒi SCOTTISH POWER

SDSI FFFF qf TELEFONICA

WDUV FFFF

SWEDISH MATCH PETROLEUM GEO-S xy F.I. GROUP C

TDRS PDPV

HANSON PLC qf

C

qf IIDQV HDIR

±

C

qf IDUI HDWQ ISSDIS IDHU gr SEVERN TRENT

e C IISDPQ FFFF

hu TELEWEST COMM. PHDRS HDTR

UBS N REPSOL YPF iƒ GROUP 4 FALCK

e C

TPDRH IDUW

HEIDELBERGER ZE hi

e C

IUH IDPS

e p‚

e ± ±

p‚ QUDPV HDIW e C SDHS HDPH

s„ SUEZ LYON EAUX

e C IDII HDWI

s„ TF1 TPDIH IDIT

UNICREDITO ITAL ROYAL DUTCH CO xv FINMECCANICA

±

U HDVS

HELL.TECHNODO.R q‚

ƒi PTDHR FFFF

±

UDRR HDTR

e qf VSDUS FFFF

hu SYDKRAFT -A-

e ± ± PHDQH UDUQ ps TRINITY MIRROR

TDVH HDPW

UNIDANMARK -A- SAIPEM s„ FINNLINES

IQDUP FFFF

HERACLES GENL R q‚

±

PIDTI HDPS

e ƒi C ±

xv SDHI SDPW

HDQV

QISDIH SYDKRAFT -C-

C

QDHQ FFFF f qf UNITED PAN-EURO

VDVT PDRH

DJ E STOXX BANK P SHELL TRANSP qf FKI e C

PRDWH IDPP

HOCHTIEF ESSEN hi

qf IWDRU FFFF

±

IHDRP IDHT qf THAMES WATER

e C

IQDTU FFFF

hu UTD BUSINESS ME ISV HDUU

TOTAL FINA ELF p‚ FLS IND.B C

IISVDTV IDIR

HOLDERBANK FINA gr e

iƒ PHDSH FFFF

e C

TUDTS HDWU

e p‚ FENOSA

e C ± QVDIV HDSU

e„ VIVENDI UNIVERS SQDRH QDHW

IHC CALAND xv FLUGHAFEN WIEN e C

IHWDRH PDQR

IMERYS p‚

C

WDWI IDIR e qf ±

QUDPS IDQP

xv UNITED UTILITIE

C e ± VNU iƒ PRDUS IDQW

HDWT

PRODUITS DE BASE f QRTDPI GAMESA

e C DJ E STOXX ENGY P

WDIR HDII

ITALCEMENTI s„

C

IHDIH HDQP

e qf ± PWDTS IDWP

xv VIRIDIAN GROUP

C WOLTERS KLUWER

qf IIDST HDST

e C e GKN

± iƒ IPDWH HDQW

IHPDRH IDRR

ACERALIA LAFARGE p‚

C

QIHDVS IDPS

±

IIDHS HDPW

qf f DJ E STOXX PO SUP P

e C WPP GROUP xv PS HDUU

e C HAGEMEYER NV ± iƒ QIDRW IDSS

QDSP HDST

ACERINOX R MICHANIKI REG. q‚

C

QTRDUT HDPP

C f DJ E STOXX MEDIA P q‚ RDPT HDRU

C

C HALKOR q‚ RIDSH HDPR IDTQ P

ALUMINIUM GREEC PILKINGTON PLC qf

±

qf RDSV HDQS

C HAYS ± qf TQDVS HDVV IHDIS PDRS

ANGLO AMERICAN RMC GROUP PLC qf

e

±

TQ HDUW SERVICES FINANCIERS hi e C ± HEIDELBERGER DR ƒi PIDVV HDUR ISP IDHT

ASSIDOMAEN AB SAINT GOBAIN p‚

e

± BIENS DE CONSOMMATION

ps PU QDRH

e C

C HUHTAMAEKI VAN fi RQDTW HDWH RIDQS HDVH

BEKAERT SKANSKA -B- ƒi

C

IVDTH HDHW

3I GROUP qf e

±

TDSQ PDPS s„ e C ±

xv QRDTV HDIP

SDHR HDWT qf IFIL

QDIR FFFF

qf EURO

BILLITON TAYLOR WOODROW e AHOLD

±

RIDPT HDHS

ALMANIJ fi

C

qf QDTT PDPQ e e C

e C ± iƒ IQDWT HDRQ RPDWH HDRT e„ IMI PLC ITT HDTI

BOEHLER-UDDEHOL p‚ ALTADIS ______TECHNIP

QW FFFF

ALPHA FINANCE q‚ e

iƒ PRDSH FFFF e C

C iƒ TDVI QDHQ

TDVT FFFF qf INDRA SISTEMAS QV HDQU

BUNZL PLC TITAN CEMENT RE q‚ AMADEUS GLOBAL

± ITDPP IDPT

AMVESCAP qf

C

ƒi IVDWQ QDPV

e ±

q‚ TDPP IDPU qf IDHI FFFF

TTDWH FFFF

p‚ IND.VAERDEN -A- NOUVEAU

CORUS GROUP VINCI e ATHENS MEDICAL

±

PWDPH HDTV

BHW HOLDING AG hi

C IQDHP FFFF ƒi e C

e C e„ TVDQH HDPP

q‚ RDSV QDTP

PQ HDTT

ELVAL WIENERB BAUSTOF e„ e INVESTOR -A- AUSTRIA TABAK A

QDIS FFFF

BPI R €„

± C IPDUS HDRQ ƒi ´ C

± qf PDSU IDPT ƒi IWDTW IDTW

HDIW

HOLMEN -B- f DJ E STOXX CNST P PQHDTI INVESTOR -B- AVIS EUROPE

± MARCHE

UDTI IDRS

BRITISH LAND CO qf

± e SUDUS HDPQ e hu ± ± hi IIR IDUP QDHW QDIQ

ISPAT INTERNATI xv ISS BEIERSDORF AG

±

VDRR HDST

CANARY WHARF GR qf e ± e ps IDIH PDTS

± p‚ RQDIH FFFF IRDUQ PDQQ

JOHNSON MATTHEY qf JOT AUTOMATION BIC Cours % Var.

TDIS FFFF

CAPITAL SHOPPIN qf 09/04 10 h 14

C f

e C ±

ƒi PIDVV HDSH qf VDST HDST

SIDUW HDPU

MAYR-MELNHOF KA e„ CONSOMMATION CYCLIQUE KINNEVIK -B- BRIT AMER TOBAC en euros 06/04

±

RDSH IDRH

CATTLES ORD. qf

C e ± e

hu WUDVI IDVV p‚ WSDSH HDVR UDQH FFFF

M-REAL -B- ps e COPENHAGEN AIRP CASINO GP ±

RQDIH HDVI qf IQDQW FFFF

ACCOR p‚ CLOSE BROS GRP

e e e C

ps UR FFFF p‚ UVDHS HDHT

WDIH FFFF

OUTOKUMPU ps e e KONE B CLARINS AMSTERDAM

TI FFFF fi TRDSH FFFF

ADIDAS-SALOMON hi COBEPA

e C e

e C

p‚ PPPDVH QDHI fi THDUS FFFF RVDUQ HDWW

PECHINEY-A- p‚ LEGRAND DELHAIZE C C

IDTQ IVDUH e C e

hi QRDSW IDVW PHDIV HDIS

AGFA-GEVAERT fi CONSORS DISC-BR AIRSPRAY NV

e e C e

±

± fi RSDWW HDHP

hi RUDWH HDPI

QDWS HDUS

RAUTARUUKKI K ps LINDE AG COLRUYT C

PDSH HDRI e e C ±

IVDTH P iƒ PRDHV HDQQ

AIR FRANCE p‚ CORP FIN ALBA ANTONOV

C

C e

± qf RDSH IDUR hi PUDQH HDSS

IWDUW HDHV

RIO TINTO qf MAN AG FIRSTGROUP C

QDRS SDVQ C

RDTH FFFF gr IWQDRR HDSI

AIRTOURS PLC qf CS GROUP N C/TAC

e C

± qf IDSP FFFF

q‚ QDUT IDHS

IIDUH PDHW

SIDENOR MG TECHNOLOGIES hi FREESERVE C

HDRQ e e PDQI ± ±

IDTU HDTH hi UVDSH IDSU

ALITALIA s„ DEPFA-BANK CARDIO CONTROL

e C

qf UDIV FFFF q‚ PUDVT FFFF

PHDVH IDRT

SILVER & BARYTE WARTSILA CORP A ps GALLAHER GRP FFFF e e PQDWH ± ±

hi IRDPH RDHS

IQ HDUT

AUSTRIAN AIRLIN e„ DIREKT ANLAGE B CSS

e

e ±

± fi RQ HDTW

qf IDWH FFFF

IHDHI HDRH

SMURFIT JEFFERS ps GIB METSO C

RDSS SDUS e C ±

IPDHT HDRI ƒi IIDSR HDRV

AUTOGRILL s„ DROTT -B- HITT NV

e C

gr PVQDUV HDUH

ps IHDUH FFFF

RDTR FFFF

STORA ENSO -A- MORGAN CRUCIBLE qf GIVAUDAN N ± IWDQS C C

e IDSQ

PV TDTQ p‚ TVDQH IDIW

BANG & OLUFSEN hu EURAFRANCE INNOCONCEPTS NV

e e C

±

hi TUDQH HDRS

ps IHDUH HDWQ ±

QSDPQ HDQI

STORA ENSO -R- TELE2 -B- ƒi HENKEL KGAA VZ ±

C WDSH e TDVT

±

IIDPP HDSU p‚ IHWDPH HDIV

BASS qf FINAXA NEDGRAPHICS HOLD

C

±

C qf IIDUQ QDWT

ƒi PIDSS IDWW

ISHDUR HDRS

SVENSKA CELLULO hu IMPERIAL TOBACC NKT HOLDING ± C IDPH e e R ±

fi PWDSH HDUS IDTP HDTI

BENETTON GROUP s„ FORTIS (B) SOPHEON

e e C

€„ UDRI FFFF

hi ISDSH IDQI

IPDTI FFFF

THYSSENKRUPP EXEL qf JERONIMO MARTIN

WR FFFF e C ±

IP HDUW xv PWDRT HDQU

BERKELEY GROUP qf FORTIS (NL) PROLION HOLDING

e e C

± ps IIDQI IDVW

fi RRDTI HDPH C

SDUH IDIQ

UNION MINIERE qf KESKO -B- PACE MICRO TECH ±

C IDIS e SDUR ±

SDIT HDTP p‚ IHH HDUW

BRITISH AIRWAYS qf GECINA RING ROSA

e C e C

p‚ UUDQH HDPT

QP HDUW

ps e

IHDVH FFFF

UPM-KYMMENE COR PARTEK ps L’OREAL C FFFF e e HDHP ±

IIDPH HDHW fi RRDSH IDIR

BULGARI s„ GIMV RING ROSA WT

e

e C ±

xv SDSS HDVW

p‚ IQDPR IDTW

±

RDPQ IDRW

USINOR qf LAURUS NV ±

RDWH QDWP e C PENINS.ORIENT.S

qf RDRP FFFF RIDIP PDHQ

CHRISTIAN DIOR p‚ GREAT PORTLAND UCC GROEP NV

C

± qf QDRP IDWH

IHDQH PDRT

q‚ e

WDSH FFFF

VIOHALCO ps MORRISON SUPERM

e C PERLOS

UPDPS HDQS qf VDPH FFFF

CLUB MED. p‚ HAMMERSON

C

e C

qf IRDTS IDTT e„ QHDUW HDUS

RDWV FFFF

VOEST-ALPINE ST qf RECKITT BENCKIS C

C e PREMIER FARNELL

VDQT HDQV xv USDSW HDTS

COMPASS GROUP qf ING GROEP

e C

qf S PDPW p‚ PH FFFF

C SAFEWAY UDRR IDQH

WORMS N qf

e C RAILTRACK ±

PHDHS IDPT qf IRDPS HDII

DT.LUFTHANSA N hi LAND SECURITIES BRUXELLES

C

C

qf TDQU PDQI HDSI

f ITVDPQ e SAINSBURY J. PL

IQDSH FFFF DJ E STOXX BASI P xv

C

± RANDSTAD HOLDIN qf VDQS HDSV ISDQP HDQT

ELECTROLUX -B- ƒi LIBERTY INTL

FFFF

ARTHUR T

HDWR FFFF

STAGECOACH HLDG qf

qf QDIH FFFF

e C

± RENTOKIL INITIA SDSI IDPW qf IR IDPR

EM.TV & MERCHAN hi MAN GROUP

FFFF

e ENVIPCO HLD CT HDRQ

hi IQDHS FFFF

C T-ONLINE INT

qf RDPT RDQH

e C

± REXAM SDIW qf UDHU hi IIIDSH

EMI GROUP HDRS MARSCHOLLEK LAU

FFFF

FARDIS B IVDSH

e C

iƒ WDUU HDTP

CHIMIE e C TERRA LYCOS UWDSH IDWP

e e p‚

± REXEL HDUW FFFF s„ IHDVI HDHW

EURO DISNEY p‚ MEDIOBANCA

FFFF

INTERNOC HLD HDTQ

C

RDPV PDPW

e TESCO PLC qf

±

e„ PPDHP HDQT C

C e C e e

iƒ IVDRW HDRW ITQDPH HDRQ p‚ IRP HDUI

AIR LIQUIDE p‚ HERMES INTL METROVACESA RHI AG

FFFF

INTL BRACHYTHER B V

e C

PQDVR HDSS

TNT POST GROEP xv

± gr PVIDRW HDWP

e C e

±

RTDWP IDIP qf QDQH FFFF s„ PDVI IDHT

AKZO NOBEL NV xv HILTON GROUP MONTEDISON RIETER HLDG N

FFFF

e LINK SOFTWARE B RDPS

±

TDIQ HDVI

WANADOO p‚

± qf QDPU IDRR e C e

± RSDHS IDPR s„ QDUI HDSR qf TIDUR FFFF

BASF AG hi HDP PERPETUAL PLC ROLLS ROYCE

e

UDVH FFFF

WORLD ONLINE IN xv

C ƒi PPDQP IDRW

e C e

± RTDRH PDHW xv PV IDSV qf IPDWQ FFFF

BAYER AG hi HUNTER DOUGLAS PROVIDENT FIN SANDVIK

C

HDPP

f DJ E STOXX N CY G P QWVDHS ±

gr RVIDIS IDQR C e

± hu UIDHI FFFF ISDUR IDIQ xv IWDSH HDPT

BOC GROUP PLC qf KLM REALDANMARK SAURER ARBON N e CODES PAYS ZONE EURO

e C

p‚ TTDIS HDQV C e C e e ±

PIDPH HDWS p‚ SW PDUW xv RQDSS IDSV

CELANESE N hi LVMH RODAMCO CONT. E SCHNEIDER ELECT FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C C e e s„ IDQI IDSS ± TUDRQ HDUQ hi UVDPT SDIR xv RQ FFFF gr SEAT PAGINE GIA

CIBA SPEC CHIMI MEDION RODAMCO NORTH A COMMERCE DISTRIBUTION IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C e qf PDSW FFFF ± ± QHIDIQ IDQP p‚ RDUH IDHS qf ITDQW IDHT gr SECURICOR

CLARIANT N MOULINEX SCHRODERS LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

e e e C ƒi IWDWU IDWT ± ± ± p‚ USDPH HDIQ QUDTH FFFF iƒ IRDII HDWV qf WDQW HDSI

DEGUSSA-HUELS hi NH HOTELES SIMCO N SECURITAS -B- ALLIANCE UNICHE

FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce.

e C e ± qf TDRQ FFFF QVDUT HDPQ qf RDTH QDPQ qf TDRH FFFF hi QUDSH FFFF DSM xv NXT SLOUGH ESTATES SERCO GROUP AVA ALLG HAND.G

e C e C ± ± hi QRDHS IDQR RSUSDVI HDIR qf RDSH HDQS p‚ IUV HDVS qf WDWR FFFF

EMS-CHEM HOLD A gr P & O PRINCESS UNIBAIL SGL CARBON BOOTS CO PLC CODES PAYS HORS ZONE EURO

C C e e ± ± qf PDTU HDTH TDIV HDPT qf SDRQ FFFF iƒ VDHI IDRV xv PVDSS IDQI

ICI qf PERSIMMON PLC VALLEHERMOSO SHANKS GROUP BUHRMANN NV CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de

e e e C e e

± p‚ RIDPQ FFFF hi IW FFFF ps SDWI FFFF hi QSDTH p‚ TI HDWU

KEMIRA PREUSSAG AG HDVS WCM BETEILIGUNG SIDEL CARREFOUR GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark.

C e C e ± PTDHS IDWT qf PDVI FFFF PUUDTV HDSS qf PDHT IDSQ p‚ PSS FFFF KON. VOPAK NV xv RANK GROUP f DJ E STOXX FINS P INVENSYS CASTO.DUBOIS

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 23

C C ± ± ± ± QHDWS PHQDHP HDRV TUDUH RRRDHV HDQH QQDRV PIWDTI IDIV IPDSQ PSDTH ALCATEL...... w RVDVR EURAFRANCE...... w REMY COINTRE..... w

C C C ± ± % Var. RQDTP RTDPW IDQS IUQDVQ IDWP HDUW SDIV FFF STDPS QTVDWV HDSQ PTDSH w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY ...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

31/12 C C C C International ± ± f IPDTT IRDHH IHDQU PHSDTR HDQP IDIU UDTU HDVT UVDTH SISDSV HDUU

ALSTOM ...... w QIDQS EUROTUNNEL ...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C C C ± ± QSDUI SVDPH QVIDUU FFF SU QUQDWH HDQS IQDPS VTDWI IDTI IWDTW VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN .... w PUDSR FAURECIA...... w RHODIA ...... w

C C C C C ± ± ± VHDSH SPVDHS IDWH QSDTU PQQDWV HDHV TDSV RQDIT PDHV SSUDSH QTSTDWT IDHW UDQQ TDWW ITDPW ATOS ORIGIN...... w FIMALAC SA C ...... w HDSV ROCHETTE (LA ...... ADECCO ......

C ± ± ± ± ± ± ± PSDHH IPDWQ PUDVT RWDTT RWDPH IDQP IIPDIH UQSDQQ IDTU WWDPS TSIDHR HDUS RIDRR PUIDVQ PDSR ARBEL...... UDSH F.F.P. (NY)...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP...... a

VALEURS FRANCE C C C ± ± ± VVDPS SUVDVV HDRH IHWDPH UITDQI HDIV TQDWH RIWDIT FFF FFF FFF FFF SDTI ITDHH IWDUS w RDUS

b AVENTIS ...... FINAXA ...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP......

C C C ± ± IQDST IPP VHHDPU IDTU FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF QT PQTDIR PDVT TDTQ L’action Ingenico était en baisse de AXA ...... w PHDUU FIVES-LILLE ...... RUE IMPERIAL...... ANGLOGOLD LT ....

C C C C C

± ± UDPI RDIT PVDTS UQ RUVDVS IDQW QHDWH PHPDTW FFF RVDHS QISDIW IDWR PPDUP IRWDHQ HDIV

0,50 %, à 19,8 euros, lundi 9 avril, dans les AZEO(EXG.ET ...... w IWDSQ FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. #......

C C ± ± ± ± ± ± IHDPT IQH VSPDUR IDQU UIDVS RUIDQI PDQS VW SVQDVH HDUQ IUDHS IIIDVR HDIP QUDSH HDWP w w PIDVS w

premiers échanges. Le fabricant de termi- BAIL INVESTI...... FRANCE TELEC ..... SAGEM S.A...... BARRICK GOLD......

C C ± ± ± ± IDIH QWDSP IPV VQWDTP FFF SQQ QRWTDPS HDIW SU QUQDWH FFF SWDRH QVWDTR PDWR ISDIR BAZAR HOT. V...... FROMAGERIES...... SAGEM ADP...... QQDUP COLGATE PAL......

C C C C

± ± ± PDVV RQDIH PVPDUP FFF IUR IIRIDQU IDUS ISPDWH IHHPDWT IDTT SDIR QQDUP IVDIT VDTH QRDIH naux de paiement va racheter l’américain BIC...... w GALERIES LAF ...... w IRDUH SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O....

C C C C

± ± ± HDIT FFF FFF FFF RU QHVDQH HDVR TPDPH RHVDHI HDQP RP PUSDSH RDII IPDRR SHDHH

IVI Checkmate pour 55,3 millions de dol- BIS ...... IHDQV GAUMONT # ...... SALVEPAR (NY ...... DE BEERS #......

C C ± ± ± ± ± WRDVH TPIDVS HDQP IHH TSSDWT HDUW TSDRH RPW HDTI FFF FFF FFF IDWT UDVV IDRS BNPPARIBAS...... w IDQW GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C C ± ± ± ± lars. ± WDQV PPWDSH ISHSDRP HDPP TSDIH RPUDHQ IDIR TTDUS RQUDVS IDPW FFF FFF FFF IRDHW VDIR BOLLORE...... w GEOPHYSIQUE...... w WDHU SCHNEIDER EL...... w DOW CHEMICAL....

C C C C ± ± ± ± RDPS IIDPI IIDWW PWDQH QRSDHQ IDQS PRDIH ISVDHW PDQR RWDIH QPPDHU HDRU RTDVP QHUDIP QDRT

b Le titre Oberthur Card Systems bondis- BOLLORE INV...... SPDTH GFI INFORMAT ..... w SCOR ...... w DU PONT NEMO ...

C C C C ± ± ± ±

QWDIS PSTDVI HDIQ IWDUP IPWDQS IDRH TI RHHDIQ HDRI HDUR RDVS QDWH PDSR SDPT WRDUQ

sait de 5,74 %, à 12,16 euros, lundi matin. La BONGRAIN ...... IIDVS GRANDVISION...... w S.E.B...... w ECHO BAY MIN ......

C C ± ± ± ± SDPT IUDPR QVDSU PSQ HDVP FFF FFF FFF RSDTH PWWDIP IDHV FFF FFF FFF WDQI BOUYGUES ...... w PHDHT GROUPE ANDRE... SEITA...... w ELECTROLUX ......

C C C C C C ± ± IPDQU IDHT ISDVU RHDHT QSUDSH QDPP VSDIH SSVDPP IDTP IUDIS IIPDSH HDVV ITWDPH IIHWDVV HDRU société spécialisée dans les cartes à puces a BOUYGUES OFF..... w SRDSH GROUPE GASCO ... SELECTIBAIL(...... ELF GABON......

C ± ± ± ± ± ± RRDHS IRDVI RWDUH QWDWI IUDWI HDUQ VTDHS STRDRS HDSP FFF FFF FFF TDHR QWDTP HDTT

vu son chiffre d’affaires progresser de plus BULL# ...... w PDUQ GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... w ERICSSON #...... w

C C C ± ± ± ± PW IWHDPQ FFF TWDIH RSQDPU HDPW ITP IHTPDTS PDPW QIDIV PHRDSQ IDHP PHDIU PIDUW HDVS w QHDUP

de 27 % au premier trimestre. BUSINESS OBJ ...... GROUPE PARTO.... SILIC CA ...... FORD MOTOR #.....

C C ± ± ± TDTP PDIU FFF FFF FFF FFF VVDSH SVHDSP PDVS USDPH RWQDPV HDIQ RSDSV PWVDWW FFF B T P (LA CI...... GUYENNE GASC ... w SIMCO...... w GENERAL ELEC ...... IPDQR

b C ± ± ± ± ± IPDQH IVDUH WDRI WDQR RRVDTU PDST IPDSP VPDIQ PDVU ISDRH IHIDHP FFF FFF FFF FFF L’action Sodexho Alliance perdait BURELLE (LY) ...... TVDRH HAVAS ADVERT ..... w SKIS ROSSIGN ...... GENERAL MOTO....

C C C C ± ± ±

QDVP PSDHT IDVH FFF IHWDRH UIUDTP PDQR TWDWH RSVDSI HDSV RDSH PWDSP HDPP WDSV PSDHH

1,75 %, lundi matin, à 53,3 euros. L’agence CANAL + ...... w IMERYS ...... w SOCIETE GENE ...... w SDSV GOLD FIELDS......

C C C ± ± ± ± IIV UURDHQ PDRH FFF FFF FFF SRDIH QSRDVU HDPV SDQQ QRDWT RDTS WDTH WDTW ISDQT CAP GEMINI...... w QIDQI IMMOBANQUE ..... SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

C C C Standard & Poor’s maintient sous sur- C ± ± IPDVQ IIDUI RDPI HDWT QHQDHS HDTP FFF FFF FFF FFF FFF FFF WDRH TIDTT PDIU CARBONE-LORR.... w RTDPH IMMEUBLES DE .... SOGEPARC (FI ...... HITACHI # ......

C ± ± ± ± ± ±

VDVI RDII ITDHW RHHDIQ HDWU IVDRI IPHDUT IDVI SQDHS QRUDWW PDTT FFF IPDWQ VRDVP HDSR veillance avec implication négative sa note CARREFOUR ...... w TI INFOGRAMES E .... w SOMMER-ALLIB .... HSBC HOLDING .... w

C C C C

± ± ± RDWS WDIH IUDRR WSDUS TPVDHV IDII FFF FFF FFF QPDUQ PIRDTW HDPI IHUDUH UHTDRU HDQU

d’endettement à long terme, après le rachat CASINO GUICH...... w WDPQ IM.MARSEILLA ...... SOPHIA ...... w I.B.M...... w

± ± ± ± ± ± ± TIDHS RHHDRT IDPI IWDQH IPTDTH QDHP TPDIS RHUDTV IDIW FFF FFF FFF QIDSI HDST PQDHU CASINO GUICH...... WDUT INGENICO ...... w SOPRA # ...... w I.C.I......

C C C C ± ± ± ± IHDQW QTDPQ IIDVV TDTV ITPPDIV IDHV IHQDRH TUVDPT HDVV VHDSH SPVDHS IDUI SSDHS QTIDIH HDIV de Sogeres et de Wood Dining Services CASTORAMA DU ... w PRUDQH ISIS...... w SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO # ......

C C C C C C ± ± UDHS IIDSS IUR IIRIDQU IDHS PHDQR IQQDRP IDUH PPDTQ IRVDRR PDWI RRDWV PWSDHS HDIV RSDWP

pour 526 millions d’euros. CEA INDUSTRI...... SDRQ KAUFMAN ET B..... w SR TELEPERFO ...... w I.T.T. INDUS ......

C C C C ± ± ± PRDTW PDPW SDUT VVDIH SUUDWH HDWH IHPDRH TUIDUH HDQW II UPDIT FFF UDPS RUDST PDHQ w w RDVS

b L’action Orange cédait 0,19 %, à CEGID (LY) ...... KLEPIERRE ...... STUDIOCANAL ...... KINGFISHER P ......

C C C C ± ± ± PQDUP WDQR IUDSH SDTP PVRDHQ PDTI IHPDUH TUQDTU IDIS FFF FFF FFF IWDRS IPUDSV SDSR CFF.RECYCLIN ...... RQDQH LAFARGE ...... w SUCR.PITHIVI ...... MATSUSHITA......

C C ± ± ± ± ± IPDRQ VDQQ IPDHV IRDUS PWHDHT IDUQ STDTS QUIDTH IDVW IUI IIPIDTW IDVS FFF FFF FFF 10,42 euros, lundi matin. A la fin mars 2001, CGIP ...... w RRDPP LAGARDERE ...... w SUEZ LYON.DE ...... w MC DONALD’S......

C

± ± ± ± ± ± IVDUI VQDIH SRSDIH IDIQ SS QTHDUV FFF USH RWIWDTV IDQP VRDQH SSPDWU HDQS UDRH IRDHT

Orange totalise 15,09 millions de clients en CHARGEURS...... LAPEYRE ...... w ISDQV TAITTINGER ...... MERK AND CO......

C C C ± ± IHDVW HDUR VDTT RDSS FFF FFF FFF FFF FFF RSDRW PWVDQW HDTR FFF FFF FFF FFF w

France, et maintient sa part de marché à CHRISTIAN DA ...... LEBON (CIE) ...... THALES (EX.T...... MITSUBISHI C......

C C C C ± ± ± ± IWDRS QSDIR QDSV QDTP PTWDUQ PDHQ PPPDVH IRTIDRU QDHI QUDPW PRRDTI HDIT PQQW ISQRPDVQ HDIU CHRISTIAN DI...... w RIDIP LEGRAND ...... w TF1...... w NESTLE SA #...... w

C C C C C

± WDTW UDQU TDHR UUHDUS HDPS FFF IPW VRTDIV HDUV ITT IHVVDVW HDTI FFF FFF FFF 48,2% (contre 48,3% un an plus tôt). L’ac- CIC -ACTIONS ...... IIUDSH LEGRAND ADP...... TECHNIP...... w NORSK HYDRO......

C C C

± ± ± ± ± IIDHR SQDSH QSHDWR HDPV SQDQH QRWDTQ HDPV QQDWW PPPDWT HDTI RRDVI PWQDWQ HDWS QIDVH VDSV

tion Vivendi Universal gagnait 0,75 %, à CIMENTS FRAN ..... w PDUP LEGRIS INDUS ...... w THOMSON MULT . w PFIZER INC......

C C C ± ± ± ± IHDQR HDPS IVDSU WDWH SIIDTS FFF UDQR RVDIS HDSR ISV IHQTDRI HDUU SIDUH QQWDIQ HDUU CLARINS...... w UV LIBERTY SURF...... w TOTAL FINA E ...... w PHILIP MORRI ......

C C C C C ± ± 67,5 euros. Sa filiale SFR compte 10,62 mil- ± UPDSH RUSDSU HDTW IPVDQH VRIDSW HDSR RSDVH QHHDRQ HDTT TWDSS RSTDPP HDVH PHDPR IPDHI PHDPH CLUB MEDITER ..... w LOCINDUS...... IQDQQ TRANSICIEL # ...... w PROCTER GAMB ....

C C C ± ± ± ± ± TDSP QUDVS PRVDPV IDTW UUDVH SIHDQQ HDWI QRDTH PPTDWT IDST IWDIH IPSDPW IDTH IRDUV ITDTP

lions de clients, et voit sa part de marché CNP ASSURANC .... w IIDQQ L’OREAL...... w UBI SOFT ENT ...... w RIO TINTO PL......

C C C C

± ± ± PTDTW PRDHU PIDSS RDVW FFF FFF UVDIH SIPDQH QDSV IUV IITUDTH HDVS TRDSH RPQDHW PDQV

reculer à 33,9% contre 35,6%, au profit de COFACE...... w FFF LOUVRE #...... UNIBAIL ...... w SCHLUMBERGER...

C C C C C ± ± ITDHP ITDTI PDII IHPDTU IHQSDUT HDQV SWDPH QVVDQQ QDIR VTDVH STWDQU HDSV FFF FFF FFF COFLEXIP ...... w ISUDWH LVMH MOET HE.... w UNILOG ...... w SEGA ENTERPR......

C C C C C C ± ± IQDRU WIDUW TIDWH RHTDHR HDQP US RWIDWU PDHR IQDPR VTDVS IDTW VDVV SVDPS HDQR SDVQ Bouygues Telecom (17,9 % contre 16,1 %), COLAS...... w MARINE WENDE... w ITDTT USINOR...... w SEMA GROUP #...... w

C C C C C C C IQDHW IQDII UDPQ QIIDSV IDHT IIDQH URDIP PDUQ SI QQRDSR HDUW VDTV STDWR HDSV FFF

avec 5,61 millions de clients. L’action Bou- CONTIN.ENTRE..... RUDSH MAUREL ET PR...... VALEO ...... w SHELL TRANSP ......

C C C C C C ± SV QVHDRT FFF SDPP QRDPR PDSS TR RIWDVI HDSS UU SHSDHW RDHS PDSS IPDRU SDHR VDUI w w

ygues cédait 0,90 %, lundi matin, à CPR...... METALEUROP ...... VALLOUREC ...... SONY CORP. # ......

C C C ± ± ± ± IQDRS VVDPQ QDHU QRDRS PPSDWV HDPW FFF FFF FFF TUDRS RRPDRR TDQP IHDTQ QQDVU IPDSH CRED.FON.FRA...... TDRH MICHELIN ...... w VIA BANQUE ...... T.D.K. # ......

C C C C C ± ± IIDTI UDRU WDRQ RIDSP PUPDQS HDPW PHDWV IQUDTP IDQS TIDSH RHQDRI FFF TDQS RIDTS RDTS 38,54 euros. CREDIT LYONN ..... w MONTUPET SA...... VICAT...... TOSHIBA #...... VDVW

C C C ± ± ± SDRR IIDVR UUDTU TDTU FFF RDUH QHDVQ IDHS TTDVS RQVDSI HDHU FFF FFF FFF PDHT CS COM.ET SY...... MOULINEX ...... IPDWV VINCI...... w UNITED TECHO.....

C C C C ± ± ± VDHP SDQR TDPQ PTDTT RVVDTW FFF WWDSH TSPDTV HDTH RWDRH QPRDHR IDPH HDSU QDUR IDUW DAMART ...... URDSH NATEXIS BQ P ...... w VIVENDI ENVI...... w ZAMBIA COPPE......

C C C C ± ± IQSDQH VVUDSI IDRP PT IUHDSS PDHV TUDTS RRQDUS HDWU RDHH QDRW DANONE...... w ISDUS NEOPOST ...... w VIVENDI UNIV ...... w

C C C C

± ± PRSDSH ITIHDQU HDPW PP IRRDQI HDWP TDIR RHDPV HDTS IIDSW PPDPP

´ DASSAULT-AVI...... NORBERT DENT ... WANADOO...... w PWDRP ABRE´VIATIONS

C C C PREMIER MARCHE C ± QSDPI RDWU IQDWT QIHDPH PDIT PUDRS IVHDHT HDQU PH IQIDIW FFF

DASSAULT SYS...... w RUDPW NORD-EST...... WORMS (EX.SO......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C C C ± ± ± QDVI TV RRTDHS PDUP PRDII ISVDIS HDQU PRRDIH ITHIDIW IDSU ITDWU ______w PHDUW w DE DIETRICH...... NRJ GROUP...... ZODIAC......

C C C ± VW SVQDVH PDQH IPDIT UWDUT SDUR FFF FFF FFF FFF SDWS DEVEAUX(LY)# ...... OBERTHUR CAR.... w PVDVV ...... SYMBOLES

v xhs W e†‚sv C C C ± IRDSS WSDRR HDQR VDTI STDRV HDPQ FFF FFF FFF FFF PSDIR

Cours a` 9h57 DEV.R.N-P.CA...... QDWP OLIPAR...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C C ±

IRDTV WTDPW RDII IHDRI TVDPW HDPW FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... RDII ORANGE ...... w ...... a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ;

hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PR —vril

C C ± SDUT PUDSH IVHDQW FFF QVS PSPSDRQ IDQP FFF FFF FFF FFF

DYNACTION ...... UDUI OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

C C C ±

UQDWS RVSDHV HDHU RVDWU QPIDPP IDRW FFF FFF FFF FFF HDSU w RDRR w

EIFFAGE ...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

C C % Var. ± PDUP IQDIW VTDSP QDHS SQDRH QSHDPV FFF FFF FFF FFF FFF w IIDPS

Cours Cours % Var. ELIOR ...... PECHINEY B P ......

31/12 de re`glement diffe´re´. France C ± f ± FFF FFF FFF TTDWH RQVDVR PDHT FFF FFF FFF FFF HDPW en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... RDVH PENAUILLE PO...... w ......

(1) ` ´ C C ± ± HDTV PWDQV IWPDUP IDQI UR RVSDRI IDQQ FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX...... IDQU PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C

± ± ± ± RDPP QDHW PIDPW PVPDUP HDVI RPDPH PUTDVI FFF PWQDWH IWPUDVT HDUI FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RQDIH ERAMET ...... w PEUGEOT ...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C C C ± ±

TV RRTDHS IDRP WSDRS TPTDII IDSR IWRDSH IPUSDVR HDWW FFF FFF FFF FFF VDIH ISDHP AGF ...... w ERIDANIA BEG...... w QDHU PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C C ± ± ± WDTT QWDRV PSVDWU HDUV QIW PHWPDSH FFF WUDTH TRHDPI IDTU FFF FFF FFF FFF IHDHR

AFFINE(EXIMM ..... ESSILOR INTL ...... w VDPH PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ;

C C ± ± ± PSDTH PHDWQ IQDQU IPPDHI P UV SIIDTS PDQV VIDRH SQQDWS FFF FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w IVDTH ESSO ...... PSB INDUSTRI ...... Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C ± ± ± IIDTR IHDVT ITR IHUSDUU HDWP RVDPH QITDIU HDRP QPDHV PIHDRQ HDWQ FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w QDPH EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

± ± IHUDVR FFF PUDRH IUWDUQ PDST HDPT IDUI FFF RI PTVDWR HDHP CMT MEDICAL ..... ITDRR GUILLEMOT # ...... NATUREX DT D.... d GEODIS......

C C C IPUDPT HDPT HDPQ IDSI FFF IRDPS WQDRU IDHT QP PHWDWI QDPQ COALA # ...... IWDRH GUYANOR ACTI .... NET2S # ...... GFI INDUSTRI......

C

± NOUVEAU ± IRQ HDSW SUDSH QUUDIV IDTV VDQH SRDRR TDSQ TWSHDSH RSSWPDPW FFF COHERIS ATIX...... PIDVH HF COMPANY ...... NETGEM...... w SECOND GRAND MARNIE .. d

± ± UVDUI FFF IIPDQH UQTDTR PDHW PDII IQDVR QDTS RS PWSDIV FFF

COIL...... IP HIGH CO.#...... NETVALUE # ...... ______GROUPE BOURB... d

C ± ±

ITDHI TDHW SDVS QVDQU PDTT QDIH PHDQQ QDIQ PHDIH IQIDVS FFF

´ CION ET SYS...... PDRR HIGH BON DE ...... NEURONES #...... GROUPE CRIT ...... d C C ± ±

IQHDPI SDRV RPDVH PVHDUS HDWU TVDSH RRWDQQ HDRR IQPDVH VUIDII HDUT

MARCHE CONSODATA # ..... IWDVS HIGHWAVE OPT ... w NICOX #...... MARCHE´ GROUPE J.C.D......

C C ± IPUDWI FFF UDVH SIDIT PDQV IVDUI IPPDUQ SDII IRP WQIDRT HDUI CONSODATA NO . d IWDSH HIMALAYA ...... OLITEC...... HERMES INTL...... w

C C C ± QTDTU UDSH IDSW IHDRQ WDTT RDHI PTDQH HDPS QHDRW PHH HDHQ

CONSORS FRAN .. SDSW HI MEDIA ...... OPTIMA DIREC..... HYPARLO #(LY ......

†ixh‚ihs T e†‚sv

C C C ± PWDSP IHDVW TDRH RIDWV IDRQ Q IWDTV QDRS VDPH SQDUW HDTI CROSS SYSTEM.... RDSH HOLOGRAM IND.. OPTIMS # ...... IMS(INT.META ...... v xhs W e†‚sv

± ± ±

RIDWV SDUR SDWH QVDUH IQDPR HDRS PDWS FFF TR RIWDVI IDHV

CRYO # ...... TDRH HUBWOO.COM ..... OXIS INTL RG ...... d INTER PARFUM ....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 18 h 11

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IIQVDRI HVGHR RITDWI PUQRDUS HSGHR PPIDUS IRSRDSV HSGHR ISQDVW IHHWDRS HTGHR E´CUR. OBLIG. INTERNAT. .... IUQDSS UNION AME´RIQUE...... STRATE´GIE IND. EUROPE .... CADENCE 3 D ...... 25 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001

SPORTS L’équipe de France de un joli mélange d’intelligence tacti- tage (16-13). b MAIS, À LA FIN du de haute précision. b SIX ESSAIS depuis quelques années. Pour Chris- rugby s’est inclinée (19-48) face à cel- que et d’habileté technique. b ÀLA match, le XV de France quittait la marqués par les Anglais contre un tophe Dominici, trois-quarts aile de le d’Angleterre, samedi 7 avril, à MI-TEMPS, les joueurs de Bernard pelouse londonienne nettement seul côté français : c’est l’un de ces la sélection, les joueurs français font Twickenham. En première période, Laporte étaient rentrés aux vestiai- battu, après avoir été laminé par son records auxquels le rugby tricolore parfois preuve d’un « manque de les Français avaient pourtant offert res la tête haute, avec un léger avan- adversaire anglais, une mécanique est contraint de s’accommoder professionnalisme ». Avec une lourde défaite en Angleterre, le rugby français constate ses lacunes Laminés en fin de match après avoir donné une bonne réplique pendant près d’une heure, les Tricolores quittent ce « Tournoi des occasions manquées » sur une déculottée historique (49-18), en ayant pris conscience des insuffisances de leur préparation physique

LONDRES rateurs individuels. On va les imiter qué deux essais en coin, que l’arbi- de notre envoyé spécial pendant l’intersaison. Il nous faut tre a normalement refusés, au vu De Pierrot le Fou à A bout de souf- travailler le cœur, le souffle, la de la vidéo. Presque. Tout est là. fle. De l’empêcheur de tourner en vitesse, la tonicité. » Un championnat de France pres- rond du rugby mondial à l’équipe Christophe Dominici sait de que en phase avec le rugby de 2001 de haut niveau la moins bien prépa- quoi il parle quand il évoque la et des joueurs presque préparés au rée de la planète rugby, le XV de supériorité athlétique des Anglais : plus haut niveau qui font des pla- France a joué tour à tour les deux en fin de match, il n’a rien pu faire quages presque réussis en fin de rôles qui l’ont rendu célèbre, pour face à une accélération de l’arrière match, et des essais presque mar- le meilleur et pour le pire, samedi , puis il s’est laissé qués. 7 avril, à Twickenham. reprendre à la course par le talon- C’est pourquoi Christophe Domi- Le temps d’une première neur . Cela ne l’empê- nici a quitté Twickenham en solilo- mi-temps parfaite, joli mélange che pas de rendre justice à ses quant, avec l’assurance des néo- d’intelligence tactique et d’habileté rares partenaires qui ont « franchi convertis, sur les vertus du « tra- technique, les joueurs que le prési- le cap ». C’était ceux qui, comme vail, travail, travail ». dent de la Fédération française de le demi de mêlée Fabien Galthié, rugby avait qualifié de « médio- ont voulu « envoyer du jeu » jus- Eric Collier cres » trois semaines plus tôt ont qu’à l’écœurement des troupes. montré qu’ils n’ont pas renoncé au Ou encore ceux qui, comme Oli- f www.lemonde.fr/sixnations talent. Ils ont rappelé à chacun vier Magne, contestent la réalité qu’ils formaient toujours une de l’ascendance physique des Le point équipe douée pour le jeu, et même Anglais : « C’est dans le souci du surdouée dans l’art de la contre- détail qu’on perd ce match. Si on MATCHES JOUÉS attaque. Ils ont tenu tête aux avait su rester lucides sur trois ou Angleterre-France 48-19 Anglais, qu’ils ont surpris, fait dou- quatre lancements de jeu, on n’en Italie-pays de Galles 23-33 ter, mais jamais renversés, faute de serait pas là. » disposer des moyens physiques LE PROGRAMME

adéquats et de maîtriser des sec- PATRICK HERTZOG/AFP DEUX ESSAIS REFUSÉS Les matches pays de Galles-Irlande, teurs aussi essentiels que la touche Le troisième-ligne aile anglais lance un nouvel assaut à travers la défense française. Avant de céder, à l’heure de jeu, Irlande-Angleterre et Écosse-Irlande et les réceptions sur les renvois. A Christophe Dominici avait bien sont reportés à l'automne. la mi-temps, les joueurs de Ber- (69e), (76e), Matt Perry raient-ils d’indécrottables ama- l’intensité, sur l’engagement physi- cru, au gré de quelques fulgu- • CLASSEMENT nard Laporte étaient rentrés aux (80e) – à un, inscrit par Philippe Ber- teurs de bonne chère ? Si le trait que, on était à 150 % de nos possibili- rances, retrouver ses sensations de vestiaires la tête haute, avec un nat-Salles (14e), pour un score final est un peu gros, il n’en souligne pas tés, et cela s’est vu à la fin. Au rugby, la Coupe du monde 1999. En filant Pts J G N P Pp Pc Diff. léger avantage (16-13). « Je ne vois de 48-19 : c’est l’un de ces records moins une certaine réalité : « Les quand on n’est pas bien préparé, on par deux fois le long de la ligne de 1 Angleterre 84400215 60 +155 pas comment on peut perdre ce auxquels le rugby français est con- joueurs sont en partie responsa- prend des déculottées. » Pour Chris- touche anglaise, il a cru inscrire cet 2 P. de Galles 54211119 130 –11 match », se disait alors Olivier traint de s’accommoder depuis bles », reconnaît Christophe Domi- tophe Dominici, les joueurs fran- essai derrière lequel il court depuis 3 Irlande 4220063 37 +26 Magne. Une heure plus tard, le troi- l’automne 1997, depuis que ses diri- nici. « On a fait un joli petit match çais ont parfois fait preuve de sa déprime de l’automne, ou l’of- 4 France 45203115 138 –23 sième-ligne aile français et ses coé- geants pratiquent à la perfection le de rugby pendant cinquante minu- « manque de professionnalisme » : frir à Xavier Garbajosa. Tous deux 5 Ecosse 3411260 106 –46 quipiers ont quitté la pelouse lon- jeu d’évitement et de contourne- tes, poursuit l’ailier du XV de Fran- « Nous n’avons pas pris conscience ont plongé dans l’en-but, ballon en 6 Italie 05005106 207 –101 donienne ventre à terre, laminés ment du professionnalisme, et ce. Il y a eu de belles envolées, de de l’importance de la préparation main, mais aussi, hélas, bout du Pp = Points pour Pc = Points contre par le rouleau compresseur depuis que beaucoup de joueurs beaux gestes techniques, mais, sur physique. Les Anglais ont des prépa- pied en touche. Ils ont presque mar- anglais, une belle mécanique de jouent à cache-cache avec les exi- très haute précision. gences impitoyables du rugby d’aujourd’hui. « Eux aussi ont des La « cuillère de bois » FIN DE MATCH « ATROCE » choses à revoir », a souligné Ber- « Il faudra bien reconstruire sur ce qu’on a perdu » Le scénario du match avait été nard Laporte, vexé de devoir pour l’Italie conforme aux prévisions les plus admettre qu’un journaliste anglais PRÉPARATION, récupération. Tous les joueurs fran- début mars, par Bernard Laporte et Jo Maso, le prési- pessimistes, débouchant sur une avait « un peu raison » lorsqu’il écri- çais avaient ces mots à la bouche en quittant Twicken- dent de la Ligue nationale de rugby, Serge Blanco, doit L’équipe d’Italie a été battue fin de match « atroce », de l’avis de vait que « les Français ne peuvent ham. C’était pour regretter de ne pas disposer, comme prochainement dévoiler sa propre proposition. La con- (23-33), dimanche 8 avril au Bernard Laporte. Six essais – Will pas gagner parce qu’ils en sont enco- leurs collègues anglais, de véritables périodes de prépa- ciliation des deux parties devrait se faire sous l’égide stade Flaminio de Rome, par Greenwood (6e), Richard Hill (44e), re au vin rouge et aux cigarettes ». ration, en début de saison, et de récupération, en fin du ministère de la jeunesse et des sports, qui a répon- celle du pays de Galles, lors de la Iain Balshaw (57e), Phil Greening Les rugbymen français demeure- de saison. La saison en cours ne devrait pas apporter du favorablement à une initiative du Syndicat national 5e journée du Tournoi des six de satisfaction aux internationaux, puisque les finalis- des joueurs de rugby (SNJR). nations. Vingt et un mille specta- Tournoi des six nations tes du championnat de France (9 juin) n’auront que Les représentants des joueurs devaient se réunir teurs, parmi lesquels 12 000 Gal- quelques jours pour fêter leur titre, ou pour ruminer auparavant, lundi 8 avril. « Les jours qui viennent sont lois, ont assisté à la rencontre. Si ANGLETERRE-FRANCE : 48-19 (13-16) leur défaite avant de s’envoler pour une tournée dans cruciaux pour l’avenir de notre rugby, souligne Raphaël les buteurs ont fait jeu égal Samedi 7 avril • Stade de Twickenham, à Londres l’hémisphère Sud qui doit les amener à se mesurer aux Ibanez, talonneur du XV de France. Nous, joueurs, nous (18 points pour l’Italien Diego • Temps frais • Terrain gras • 70 000 spectateurs • Arbitres : MM. Henning (AfS), puis Hugh (Irl.). Sud-Africains (16 et 23 juin), puis aux Néo-Zélandais avons toujours voulu laisser place à l’action. Aujourd’hui, Dominguez et le Gallois Neil Jen- • LES ÉQUIPES (30 juin). Les meilleurs joueurs anglais partiront, eux, c’est le temps de la réflexion, et il ne nous appartient pas kins), le pays de Galles s’est mon- pour une tournée des Lions britanniques, après un vraiment. » Cela ne l’empêche pas d’attendre « des tré supérieur en attaque, mar- ANGLETERRE (Sélectionneur : Woodward) • Balshaw (Perry, 78e) • Healey ; Greenwood ; Catt ; Cohen (Robinson, 57e) • Wilkinson ; Dawson (Bracken, 81e) • Back ; Dallaglio ; Hill répit de plusieurs semaines. décisions franches, pertinentes pour l’avenir. Il faudra quant trois essais contre un, (Worsley, 78e) • Borthwick ; Johnson (cap.) • White ; Greening ; Leonard. Avant de s’envoler, les joueurs français auront sur- bien reconstruire sur ce qu’on a perdu, aujourd’hui ». dont deux par le trois-quarts cen- FRANCE (Sélectionneur : Laporte) • Sadourny • Bernat-Salles ; Garbajosa ; Glas ; Dominici veillé l’évolution, sinon la révolution, promise par les Contrairement aux internationaux anglais qui, en tre . Alors que les Gal- • Merceron ; Galthié • Magne ; Pelous (cap.) ; Milhères • Nallet (Auradou, 48e) ; Benazzi dirigeants du rugby français. « Nous voulons avoir les 1998, avaient fait l’impasse sur une tournée d’été en lois se placent en dauphins des (Th. Lièvremont, 48e) • De Villiers (Galasso, 82e) ; Ibanez (Landreau, 58e) ; Marconnet. moyens de bien nous préparer pour bien faire notre Australie, les Français n’envisagent pas de négliger la Anglais dans le Tournoi, les Ita- métier. Si ça, ce n’est pas légitime ! », tonne Fabien tournée australe. « Si on fait appel à toi, il faut répondre liens ont décroché la cuillère de LES POINTS LE FAIT DU MATCH Pelous, le capitaine de l’équipe de France, affecté par présent, assure Raphaël Ibanez. Il faut assumer. » bois. Ce « trophée » symbolique ANGLETERRE : 6 essais de Greenwood (6e), La défense française s'est montrée ce « Tournoi des occasions manquées ». Après avoir est attribué pour cinq défaites en Hill (44e), Balshaw (59e), Greening (70e), Catt bien passive face aux offensives refusé tout net un projet de calendrier présenté, E. C. autant de rencontres. (76e) et Perry (80e), transformés par Wilkinson ; anglaises, redoutables de réalisme et e e 2 buts de Wilkinson (12 ,40). d'efficacité. Ce secteur de jeu, LA CHRONIQUE DE PHILIPPE GUILLARD FRANCE : 1 essai de Bernat-Salles (14e) considéré comme le point fort des transformé par Merceron;3buts(17e,29e, hommes de Bernard Laporte au début e e 34 )et1drop(57)deMerceron. du Tournoi, s'est affaibli au A la petite cuillère, avant l’inondation FAUTES fil de la rencontre. Les Pénalités : En faveur de l'ANGLETERRE : 11 trois essais concédés ALLEZ-Y, vous, au marché, le ment lui dire, à cet amiral de chalu- vestiaires au moment de la bien conditions, lorsque la pression phy- (4 + 7), dont 3 tentées (3 + 0) et 2 transfor- dans les dix dimanche matin, quand les tier qui s’est contenté du résumé nommée période de repos, et sique devient trop forte, que le mées par Wilkinson. dernières minutes Anglais ont frisé la cinquantaine du journal de 20 heures, que la même menant de trois points, les débit est puissant et que la tuyaute- En faveur de la FRANCE : 10 (5 + 5), dont 3 ont révélé les en nous passant à tabac, un seule chose qui a vraiment man- troupes étaient déjà aux portes de rie est légèrement trouée, il se pro- tentées (3 + 0) et transformées par Merceron. lacunes samedi d’avril où, pourtant, on qué a cette très vénérable équipe l’évanouissement. La France avait duit l’inéluctable : l’inondation. Mêlées : ANGLETERRE : 10 (6 + 4), dont 2 per- physiques savait tous qu’il ne fallait pas se de France pour faire couler les des- donné tout ce qu’elle avait dans Voilà comment les Anglais ont dues. FRANCE : 14 (7 + 7), dont 3 perdues. du XV Touches : ANGLETERRE : 19 (12 + 7). découvrir. Allez-y, vous, au mar- cendants de Nelson, ce n’est pas les poumons et dans les jambes. mis 48 points, tout simplement, en tricolore. FRANCE : 13 (6 + 7). ché, quand, la semaine passée, le rugby, mais le physique qui va Elle n’avait plus de souffle, plus de courant plus longtemps et plus • STATISTIQUES vous avez dit à votre poissonnier, avec ? rate. souvent que les Francais. Alors ANGLETERRE FRANCE un solide barbu du Sud qui se Faute au calendrier maison ? que faire, si ce n’est d’acheter à POSSESSION DE LA BALLE moquait de l’état général du ESPOIRS DE RENAISSANCE Faute au niveau du championnat ? votre poissonnier de quoi faire 61 % 39 % rugby français, que vous sentiez Car, pendant la première Aux blessures ? Faute au Père une bonne petite friture à la pro- JEU CHEZ L’ADVERSAIRE comme un truc pour ce match. mi-temps, la France, à défaut Laporte, à la Mère Michel, à la vençale ? Car, si, samedi, nous 42 minutes 32 minutes Que cette équipe de France allait d’avoir retrouvé « son » rugby, marée blanche ? Faute à qui vous avons pris une bonne leçon d’an- re e re e total 1 mi- 2 mi- total 1 mi- 2 mi- nous sortir le lapin du chapeau. La avait au moins récupéré « un » voudrez, n’empêche qu’il fallait glais, on peut être sûr d’une cho- temps temps temps temps pêche miracle, quoi ! rugby. Concentrés, appliqués, cou- bien retourner dans cette arène de se : c’est qu’ils ne nous donneront 18 10 8 10 7 3 dont NOMBRE D ’ACTIONS DANS LES 22 M ADVERSES dont « Dites-moi, les 48 points, vous rageux, jamais paniqués, les Fran- 70 000 âmes anglaises. jamais de leçons de cuisine. Et ce 12 dont 4 8 ACTIONS OFFENSIVES POSITIVES 8 dont 5 3 les ramenez comment ? Parce que çais nourrissaient consciencieuse- De l’autre côté, les Anglais reve- jusqu’à la fin du monde. je peux toujours vous prêter mon ment, à la petite cuillère, leurs naient du repos avec mille idées 32dont 1 ACTIONS DÉFENSIVES DÉCISIVES 42dont 2 camion frigo. Au moins, la raclée, espoirs de renaissance. nouvelles et une condition physi- e Ancien rugbyman, Philippe 844dont BALLES RÉCUPÉRÉES 835dont elle restera au frais ! » Très drôle, Mais, confidence d’un soldat que aussi intacte qu’un smoking Guillard est journaliste à Canal+ et Infographie : Le Monde avec Pierre Lepidi votre poissonnier. Alors, com- des ailes, en débarquant dans les qui sort du pressing. Dans ces écrivain. 26 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS

A Neuchâtel, la France arrache à la Suisse Vainqueur du Masters une place en demi-finale de la Coupe Davis de golf, Tiger Woods Au terme d’une rencontre marathon, l’équipe de Guy Forget a obtenu le droit d’affronter les Pays-Bas s’offre le grand chelem L’équipe de France de Coupe Davis disputera les çais ont battu, dimanche 8 avril, les Suisses par lors du simple décisif. Les cinq matches ont duré demi-finales de l’épreuve du 21 au 23 septembre trois victoires à deux, après que Nicolas Escudé a au total plus de vingt et une heures. Dans l’autre contre les Pays-Bas. En quarts de finale, les Fran- sauvé une balle de match face à George Bastl demi-finale, la Suède recevra l’Australie. Il est le premier à réussir la passe de quatre

NEUCHÂTEL (Suisse) reporte leur évocation à la fin de la EN REMPORTANT son deuxiè- mand Bernhard Langer, premier de notre envoyée spéciale rencontre. « Lorenzo m’a beau- me Masters, son sixième tournoi Européen, à sept coups. Jusqu’au bout, la Suisse a lutté. coup aidé, a ajouté Roger Federer, majeur et surtout le quatrième con- A huit trous de la fin, ils Menée 2-0 à l’issue de la première un peu penaud. Nous nous enten- sécutif, Tiger Woods – auteur n’étaient donc plus que trois à se journée de ce quart de finale de dons très bien sur le court comme en dimanche 8 avril du premier grand disputer la victoire : Tiger Woods, Coupe Davis, vendredi, elle s’est dehors et chaque fois qu’il a vu que chelem de l’histoire du golf profes- à 14 coups sous le par, arborait inclinée finalement 3-2 au terme ça n’allait pas, il m’a encouragé. » sionnel – est passé de l’autre côté une chemisette rouge sang séché, du dernier simple, qui opposait Marc Rosset, pourtant célèbre du miroir. Dans le reflet que leur condamnant ses adversaires par Nicolas Escudé à George Bastl pour ses caprices, y serait égale- renvoie celui-ci, ses concurrents avance ; Phil Mickelson, à moins (1-6, 7-5, 6-7 [3/7], 6-4, 8-6). Les ment allé de son petit sermon ne verront plus désormais que leur 13, portait un polo noir flirtant kinésithérapeutes du camp rouge envers le jeune Bâlois à la langue propre image de condamnés aux dangereusement avec le deuil, et blanc n’ont pu retenir leurs lar- trop bien pendue. Les temps chan- seconds rôles. Ils étaient pourtant mais pas encore le sien ; David mes. Guy Forget, le capitaine fran- gent. Après avoir refusé de jouer encore six à se pendre aux basques Duval, à moins 14 également, çais, vainqueur après un week-end pour son pays en 2000, le grand de Tiger Woods, dimanche matin, avait choisi un blanc angélique. record de 21 heures et 2 minutes Genevois, aujourd’hui âgé de tren- dans l’espoir que l’un deux réussis- Mickelson, le gaucher, chutait le de matches et 275 jeux disputés, te ans, a surmonté son désaccord se à se faufiler entre les mailles et premier, victime d’un bogey au s’en est ému. « Je n’ai pu m’empê- avec la Fédération suisse de tennis revête le blazer vert offert tradi- trou numéro 11. Tiger Woods cher d’aller leur dire que ce n’était sur le choix du capitaine. Son tionnellement au vainqueur du décrochait un birdie au même que du sport, que ça aurait pu nous retour lui a au moins permis de Masters. Ils prirent une veste, mais endroit, mais déchantait au trou arriver aussi, a-t-il expliqué. J’ai regagner le cœur de son public et qui n’était pas verte. suivant avec un bogey qui redon- bien cru qu’on n’allait pas s’en sor- de rehausser une saison médiocre A l’issue de la troisième des qua- nait espoir à son compagnon de tir. Ça a été bon d’avoir ce petit cou- grâce à son match épique perdu in tre journées, Tiger Woods avait partie. pe de pouce du destin. » extremis contre Arnaud Clément, pris la tête du tournoi, un coup David Duval, lui, tentait de se fai- Paralysé par l’enjeu, Nicolas Escu- vendredi soir (6-3, 3-6, 7-6 [7/4], devant Phil Mickelson, deux sur re oublier jusqu’au 15, où il récol- dé promenait en début de rencon- 6-7 [6/8], 15-13). Mark Calcavecchia et Chris tait un birdie qui le remettait à éga- tre une mine abattue et une démar- DiMarco, tout trois Américains, et lité avec Tiger Woods. Il esquissait che lente. Il a dû se faire violence BONNE VOLONTÉ trois coups devant leur compatrio- un sourire au 16 après une très bel- pour dominer un George Bastl sur- Fort de l’expérience et des con- te David Duval, le Sud-Africain le approche, mais c’en était trop volté, qui a même disposé d’une seils de ses aînés, Roger Federer a Ernie Els et l’Argentin Angel Cabre- balle de match à 6 jeux à 5 sur le ser- donc fini par comprendre que de ra. Rien de dramatique, mais cha- vice du Français dans la cinquième sa bonne volonté dépendait le sort cun savait à quoi s’en tenir : au Le « phénomène » manche. Nicolas Escudé ne lui a de la Suisse et a produit dimanche, cours de sa carrière, le « Tigre » ravi son service dans le jeu suivant en battant Arnaud Clément (6-4, n’a que très rarement laissé échap- n’a pas creusé qu’à la septième balle de break. 3-6, 7-6 [7/5], 6-4), un tennis enfin per la victoire lorsqu’il démarrait Mais c’est sans doute l’entête- digne de son rang de numéro 8 en tête le dernier tour. Il fallait les gros écarts

ment de Roger Federer à contester JACQUES DEMARTHON/AFP mondial, en dépit de la fatigue phy- donc réagir au plus vite et déclen- la présence de Jakob Hlasek à la Nicolas Escudé peut exulter : il vient d’arracher pour l’équipe sique et nerveuse récoltée lors cher un tir groupé pour faire barra- dont il est coutumier tête de son équipe qui aura coûté de France une troisième victoire décisive contre la Suisse. d’un double long et éprouvant. ge au favori. le plus cher à la Suisse en cette fin « La différence [avec vendredi], Angel Cabrera et David Duval de semaine. La volonté du numéro Hlasek – à qui il n’accorde ni un diriger, comme son ami Guy For- c’est que j’ai bien servi et que j’ai été appliquaient la tactique à mer- pour les dieux du golf, qui le sanc- un suisse de s’offrir la tête du mot ni un regard pendant les mat- get en France, à la fois l’équipe de positif pendant tout le match »,a veille, prenant à tour de rôle la tionnaient sur le champ d’un « chef » a sans doute sérieusement ches ou les entraînements – en Coupe Davis et son homologue reconnu Roger Federer, qui a tête au cours des dix premiers bogey dont il ne se remit pas. déstabilisé son équipe. Vendredi, racontant qu’il n’appréciait pas féminine de Fed Cup. Faisant fi de même consenti à une accolade trous. Les autres s’accrochaient Quant à Phil Mickelson, il devenait après une défaite contre Nicolas « la voie politique » empruntée par l’hostilité des joueurs à l’égard du avec son capitaine. bec et ongles, à l’exception du qua- son propre fossoyeur sur ce même Escudé (6-4, 6-7 [1/7], 6-3, 6-4) celui-ci pour obtenir la chaise de Suisse allemand, la Fédération hel- Arnaud Clément, lui, s’en voulait si inconnu Chris DiMarco, épuisé trou numéro 16, tapant un coup dans le deuxième match de simple, capitaine , sur laquelle trônait tradi- vétique misait sur sa rigueur, son terriblement d’avoir mal négocié le d’avoir causé tant de surprises de trop. La voie était libre pour qu’il avait disputé avec une éviden- tionnellement en Suisse depuis des sérieux et ses racines tchèques jeu décisif de la troisième manche, pour sa première participation au Tiger Woods au départ du dix-hui- te mauvaise grâce, Roger Federer, lustres un entraîneur désigné en pour convaincre Martina Hingis de qu’il menait 5-2 : « Je me fiche Masters : il caracolait en tête le pre- tième et dernier trou : avec un du haut de ses dix-neuf ans, avait sous-main par le meilleur joueur rejoindre l’équipe féminine et pour d’avoir fait un beau match ou pas, mier soir avec un score de 65 (sept coup d’avance sur David Duval et déclaré qu’il n’éprouvait «plus du pays. canaliser les humeurs fantasques ce qui compte, c’est de rapporter le coups sous le par et meilleur score deux sur Phil Mickelson, il pouvait aucun plaisir à jouer ». A l’automne 1999, Jakob Hlasek des deux stars masculines, Marc point et je ne l’ai pas rapporté. » sur un jour de toute la compéti- se contenter d’un par pour gagner. La veille de la rencontre, il affi- a signé avec la Fédération suisse de Rosset et Roger Federer. L’étroites- Nicolas Escudé a réparé cette tion), alors que Tiger Woods ne fai- Cela n’était pas suffisant pour chait son total mépris pour Jakob tennis un contrat de cinq ans pour se du réservoir du tennis suisse erreur d’extrême justesse. « J’avais sait que 70, conservait sa place au lui. Il livrait un nouveau birdie rend en effet indispensable la colla- bien plus à perdre que vendredi, deuxième tour avec deux coups pour vaincre son ultime adversai- boration de ces deux derniers. a-t-il confessé. J’ai eu du mal à me d’avance sur le grand favori et re : un parcours redoutable défen- Les Pays-Bas au programme des demi-finales Se refusant, comme à son habitu- régler. Sur le circuit, sans l’ambiance pointait au troisième rang le troi- du par des greens dont les pentes de, à toute polémique publique, et sans l’équipe, je ne me serais pas sième soir. Dimanche, il était le sont si prononcées et le gazon tel- La France disputera les demi-finales de la Coupe Davis aux Pays- Jakob Hlasek a provoqué vendredi sorti d’un match comme celui là. » premier à lâcher prise. lement ras qu’il semble que les bal- Bas, du 21 au 23 septembre. Malgré l’absence de Richard Krajicek, soir à l’hôtel des Suisses une réu- Guy Forget peut désormais our- Suivirent Angel Cabrera, à qui les roulent sur des surfaces vergla- blessé, les Néerlandais ont battu l’Allemagne 4 points à 1, à Bois-le- nion de crise assez efficace pour dir son plan pour la demi-finale l’énergie laissée sur ses terres la cées. Reste que cette victoire Duc. Dès samedi 7 avril, à l’issue du double, remporté par Sjeng Schal- remettre Roger Federer sur les prévue aux Pays-Bas du 21 au 23 semaine précédente, en rempor- rompt avec les habitudes de Tiger ken et Paul Haarhuis, ancien no 1mondial de la spécialité, âgé de tren- rails. Le lendemain, malgré un jeu septembre. « Je dispose d’une équi- tant l’Open d’Argentine, faisait Woods. Loin des écarts vertigi- te-cinq ans, la victoire néerlandaise était acquise, Jan Siemerink et en dents de scie, le jeune homme pe homogène à l’esprit de groupe défaut, Ernie Els, qui voulait peut- neux qu’il creuse en général sur Raemon Sluiter ayant assuré les deux premiers points en simples ven- remportait aux côtés de Lorenzo formidable. On a un bon coup à être éviter une nouvelle deuxième ses poursuivants – sur les quatre dredi, respectivement contre Nicolas Kiefer et David Prinosil. Manta un double très serré contre jouer », se réjouit-il. Mais le dou- place lors d’un tournoi majeur journées, il n’a d’ailleurs réalisé le Dans l’autre moitié du tableau, l’Australie se déplacera en Suède Cédric Pioline et Fabrice Santoro ble reste l’ombre au tableau. après les trois obtenues la saison meilleur score qu’au deuxième fin septembre. En quarts, l’Australie a battu le Brésil par 3 points à 1, (5-7, 6-3, 7-6 [7/4], 6-7 [3/7], 9-7). « Notre double a ses limites », passée, puis Mark Calcavecchia, à tour (66) –, elle est davantage le Gustavo Kuerten, sur la terre battue de sa ville natale, Florianopolis, Mais ce relatif apaisement était si admet Guy Forget, qui engage l’en- bout d’arguments. Ils finissaient fruit d’une impressionnante régula- cédant face au jeune Australien Lleyton Hewitt. Pour se qualifier, les précaire que Lorenzo Manta s’est semble de ses troupes à pratiquer respectivement à huit, sept et six rité que d’une suite de coups Suédois ont battu 4-1, à Malmö, en indoor, une équipe russe privée substitué à Roger Federer, samedi cette discipline plus assidûment coups du vainqueur, rattrapés par exceptionnels. Mais qui osera lui de Marat Safin. Là aussi, les jeux étaients faits dès samedi, après le soir, pour répondre aux questions sur le circuit international. de meilleurs finisseurs, tels le Japo- en faire le reproche ? double. La finale de la Coupe Davis aura lieu du 30 novembre au relatives aux dissensions internes nais Toshi Izawa, premier « non 2 décembre. de l’équipe et réclamer qu’on Patricia Jolly Américain », à six coups, et l’Alle- Jean-Louis Aragon A quelques centimètres près, George Bastl devenait un héros Un exploit inédit que certains jugent incomplet b L’Américain Tiger Woods, l’US Open, le British Open, le NEUCHÂTEL lue aux alentours de la centième place au classe- sait sur les patinoires, à l’adolescence, pour un vingt-cinq ans, a décroché à British Amateur et l’US Amateur. de notre envoyée spéciale ment mondial, a hérité d’une lourde responsabi- des meilleurs défenseurs de sa génération. Il a Augusta sa sixième victoire dans b Une polémique a vu le jour au George Bastl en soupire d’incrédulité. « C’est lité. Mais, malgré ses discrets états de service, d’ailleurs disputé de prestigieux tournois inter- un tournoi du grand chelem. C’est sein du milieu du golf, certains presque comme un cauchemar, ce qui m’est arri- ce jeune homme de vingt-six ans a appris à se nationaux de hockey sur glace. également son deuxième succès estimant qu’un grand chelem ne vé », dit-il, digne mais inconsolable. Il parle de transcender lors des grands rendez-vous. Jakob Mais son père, reconverti dans l’enseigne- dans le Masters, puisqu’il s’était peut se réaliser qu’en remportant cette balle de match dont il disposait sur le Hlasek avait déjà appelé le no 4 national à la res- ment du tennis dans la station vaudoise de Vil- imposé en 1997, dès sa première les quatre tournois majeurs au deuxième service de Nicolas Escudé alors qu’il cousse face à l’Australie, l’an passé, lors de la lars-sur-Ollon, l’a aussi initié à ce sport. George participation dans les rangs cours de la même saison. Or, la menait par 6 jeux à 5 dans la dernière manche rencontre de premier tour de la Coupe Davis. junior finit par opter sur un coup de cœur pour professionnels. En 2000, Tiger série réussie par Tiger Woods l’a du match de simple décisif, dimanche 8 avril. En l’absence de Marc Rosset, en désaccord la balle jaune, en quittant la Suisse pour l’Uni- Woods avait remporté neuf titres été sur deux saisons (2000 et « Ça s’est joué à quelques centimètres, souf- avec sa Fédération sur le choix de Jakob Hlasek versity of Southern California (USC) de Los sur vingt tournois disputés. Il était 2001). Aucun texte officiel ne fait fle-t-il. Sur un match comme ça, ça n’est pas vrai- comme nouveau capitaine, George Bastl avait Angeles. En 1997, il devient vice-champion uni- notamment devenu le premier autorité en la matière. ment le niveau de jeu qui compte… » Il en veut à disputé un dernier match de simple mémorable versitaire des Etats-Unis en simple et en dou- golfeur vainqueur dans la même b Tiger Woods doit participer au la chance d’avoir choisi le camp français. contre la star australienne, Mark Philippoussis, ble. L’année suivante, âgé de vingt-trois ans, il année de l’US Open, du British Trophée Lancôme, qui aura lieu Nul n’aurait parié sur George Bastl. Jakob ne s’inclinant qu’après une cinquième manche tente sa chance sur le circuit professionnel, Open et de l’USPGA. du 20 au 23 septembre sur le Hlasek l’a appelé après avoir constaté les traces très serrée. sous la houlette de son père, alors qu’il n’inté- b Un seul joueur avait approché parcours de laissées sur Marc Rosset par son match mara- resse plus guère la Fédération suisse de tennis. le grand chelem auparavant : Ben Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines). thon (5 heures 47) contre Arnaud Clément, ven- LE PATIN ET LE PALET PLUTÔT QUE LA RAQUETTE En six mois, il se hisse à la 194e place du classe- Hogan qui, en 1953, avait Les organisateurs, qui prévoient dredi soir. « Marc ne pouvait plus avancer,a Son manque de notoriété s’explique en par- ment mondial. Depuis, il a progressé douce- remporté le Masters, l’US Open et de recevoir plus de expliqué le capitaine de l’équipe suisse de Cou- tie par un choix tardif de la carrière de joueur ment et est parvenu en finale du tournoi ATP le British Open avant d’échouer 100 000 visiteurs, soit trois fois pe Davis. Il ne s’agissait pas d’un choix tactique, de tennis. Ancien hockeyeur professionnel à de Tachkent, fin 1999. Dimanche, malgré sa face à Sam Snead au cours d’un plus qu’en 2000, ont déjà ouvert mais d’envoyer un joueur à 100 % de ses moyens Chicago, son père, George senior, a fait chaus- défaite, George Bastl a prouvé à son pays qu’il play-off sur 18 trous lors du les réservations, qui peuvent se et capable de gagner le point. » ser les patins à son fils, né dans la métropole était digne de sa confiance. Masters 1954. En 1930, Bobby faite soit par téléphone La Suisse étant revenue à égalité avec la Fran- américaine, bien avant de lui offrir une raquet- Jones avait signé un grand chelem (0-803-804-000) soit par Internet ce dimanche après-midi, Georg Bastl, qui évo- te. De retour en Suisse, George Bastl junior pas- P. Jo. amateur en s’imposant dans (www.trophée-lancome.com). AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 27 Un cycliste italien L’OM dans l’attente du plan de sauvetage de Bernard Tapie privé de Samedi à Rennes, Marseille a concédé sa quinzième défaite de la saison (2-0). Attendu comme le sauveur par les supporteurs mais avec moins d’impatience par l’entraîneur et les joueurs, Bernard Tapie devait dévoiler ses projets lundi Tour des Flandres Appelé au chevet de l’Olympique de Mar- ces de l’ex-président du club, l’équipe n’a pas Javier Clemente, boudé samedi à Rennes par de de la Route de Lorient. L’ancien président seille, Bernard Tapie devait dévoiler, lundi tenu le choc, samedi 7 avril, face à Rennes, Robert Louis-Dreyfus, le président du club, du club joue sur la carte de la nostalgie : Jean- pour hématocrite 9 avril, les grandes lignes de son plan. Plon- qui l’a emporté 2-0. Elle se classe au 14e rang, semble devoir être un des premiers à faire les Pierre Papin, Didier Deschamps et même Ray- gée dans l’incertitude quant à son avenir, sui- à cinq points seulement du premier relégua- frais du retour en grâce de Bernard Tapie, qui mond Goethals ont été approchés ou ont fait te aux premières déclarations à l’emporte-piè- ble. L’entraîneur des Olympiens, l’Espagnol n’avait pas fait le déplacement jusqu’au sta- des offres de services. suspect RENNES rai », a confié Javie Clemente, com- A bien des égards, l’entraîneur chargeant, en l’espace de trois dra bien y passer », a relevé l’an- L’ITALIEN Fabiano Fontanelli de notre envoyé spécial me pour se ménager une porte de espagnol aura eu l’occasion de minutes, de ramener les Mar- cien parisien. (Mercatone Uno) a été interdit de Samedi 7 avril, face au Stade ren- sortie honorable. Le Basque, lâché s’étonner du climat particulier seillais à la réalité. « L’arrivée de Réflexion qui en dit long sur départ au Tour des Flandres, nais, l’Olympique de Marseille a par Robert Louis-Dreyfus, devrait entourant ce Rennes-Marseille. Le Bernard Tapie ne change rien, c’est l’état d’esprit d’un groupe plongé dimanche 8 avril, en raison d’un accusé sa quinzième défaite de la être la première victime du net- stade de la Route de Lorient affi- surtout l’état d’esprit des garçons dans l’incertitude. L’ancien minis- hématocrite supérieur à 50 %. saison (2-0). toyage de printemps souhaité par chait complet : 23 001 spectateurs. qui compte », commentera après le tre de la ville a évoqué un effectif Selon les nouvelles dispositions pri- Javier Cle- Bernard Tapie. Une exactitude à l’unité près, com- match Jean-Christophe Cano, coor- remanié à 90 %. Jérôme Leroy, qui ses par l’Union cycliste internatio- mente, l’en- Le nom de ce dernier paraissait me pour mieux souligner l’absence dinateur sportif du club, dont l’ave- avoue avoir appris la nouvelle par nale (UCI), il a dû se plier à un con- traîneur espa- visiblement irriter Javier Clemente de Bernard Tapie. L’ancien et futur nir reste également en suspens. la presse, croit néanmoins savoir trôle urinaire afin que la méthode gnol, s’est samedi soir. « Je ne le connais pas patron de l’OM avait préféré réser- L’OM a cédé pour la septième « que Bernard Tapie va disposer de de recherche de l’EPO soit appli- néanmoins et je ne pense rien de son arrivée. De ver la primeur de ses commentai- fois hors de ses bases. « C’est un grosses possibilités financières qui quée. L’épreuve a été remportée voulu philoso- plus, mon président ne m’a rien res au site Internet de son fils, com- mauvais résultat qui va nous faire devraient lui permettre de rebâtir par l’Italien Gianluca Bortolami phe : « Cela dit. » « Son » président, comme me lors de sa nomination. cogiter encore plus, a analysé Jérô- une grosse équipe, comme avant ». (Tacconi-Vini caldirola). FOOTBALL prouve que le pour souligner davantage que l’in- me Leroy. Les joueurs sont seuls Une affirmation reprise en chœur problème, ce n’est pas le président, terlocuteur légitime à ses yeux res- LA CARTE DE LA NOSTALGIE maîtres du destin du club. » Calée à par la majorité de l’effectif olym- DÉPÊCHES mais les joueurs. » L’ancien sélec- te Robert Louis-Dreyfus. « C’est Toujours est-il que le revenant a une peu glorieuse quatorzième pla- pien. Robert Louis-Dreyfus, qui a ATHLÉTISME : le Kenyan tionneur de l’équipe d’Espagne encore lui le patron, non ? », a-t-il hanté les travées du stade. Les sup- ce, à seulement cinq points du pre- aurait injecté plus de 800 millions Simon Biwott (2 h 9 min 40 s) a avait sans doute pris place pour la ironisé. Samedi, le PDG d’Adidas porteurs marseillais ont scandé mier relégable, Marseille va de francs de ses deniers person- gagné au sprint, dimanche 8 avril, dernière fois sur le banc phocéen : s’est retranché dans un salon privé d’entrée le nom de leur sauveur. devoir, comme la saison passée, nels dans le club, appréciera. le marathon de Paris, devant ses « Pour connaître l’avenir, il faut en compagnie de l’animateur de Les Rennais y ont opposé la déri- surveiller ses arrières. « L’arrivée La carte de la nostalgie est pour compatriotes David Kirui et Fred appeler Bernard Tapie », a-t-il TF 1, Jean-Pierre Foucault, prési- sion : « Mettez-les au Tapie. » Les de Tapie, selon Jérôme Leroy, ne l’instant le seul atout de Bernard Kiprop. Chez les dames, deux lâché. La rencontre avec ce der- dent de l’association OM. Le malai- regards se sont portés naturelle- fera effet que la saison prochaine et Tapie. Il l’utilise à merveille et peut Kenyanes, Florence Barsosio nier, appelé au chevet de l’OM par se était visible. « Nous nous som- ment vers la moitié de terrain mar- seulement si le club est en D 1. » compter sur le soutien de ses (2 h 27 min 53 s) et Ruth Kutol (à son président, Robert Louis- mes serrés la main », a précisé l’en- seillaise, à la recherche des prémi- Une mission délicate empoison- anciens cadres. Ainsi, l’arrivée dans 1 seconde), ont raflé les deux pre- Dreyfus, devait se tenir lundi traîneur marseillais, avant de s’in- ces d’un quelconque « effet née par des rumeurs de grand le staff technique de Jean-Pierre mières places. 9 avril à 13 heures. « Si je ne suis terroger : « Il ne me parle pas, ce Tapie ». Il aura été perceptible une chambardement. « Personne n’a Papin est acquise et celle de Didier a BASKET-BALL : Villeurbanne, pas entraîneur à 100 %, je parti- n’est pas normal, non ? » mi-temps, Christophe Le Roux se encore vu Bernard Tapie, mais il fau- Deschamps, ex-capitaine olympien, Pau-Orthez et Strasbourg, victo- semble plausible. Plus surprenant, rieux respectivement face à Besan- Le championnat de France de football de D1 Raymond Goethals, quatre-vingts çon (103-68), au Havre (91-86) et à ans, entraîneur du club lors du titre Paris-Basket (94-81), ont conforté 30e JOURNÉE • CLASSEMENT A quatre journées de la fin, européen en 1993, s’est dit « prêt à leurs positions en tête du classe- entraîner encore une saison pour sor- ment du championnat de France, à Lille-Bordeaux 2-2 és erdus e • spectateurs 20 000 Points Jou GagnésNuls P Diff. Chgts Séries tir le club de la merde ». Samedi, au l’issue de la 24 journée. L’Asvel • remplissage/stade 100 % 1 Nantes 56 30 17 5 8 +16 1 NGGGG Nantes reprend la tête du championnat soir de la défaite à Rennes, sur le site compte cinq longueurs d’avance Lyon-Monaco 2-1 2 Lille 54 30 15 9 6 +16 1 NGGGN internet de son fils Laurent, Bernard sur Pau-Orthez et Strasbourg. À QUATRE JOURNÉES de la fin troisième victoire à l’extérieur de Tapie a entretenu le mystère sur ses a FOOTBALL : les demi-finales • spect. 39 529 3 Lyon 52 30 13 13 4 +18 = NNGGG • rempl/stade 92 % du championnat de France, Nan- la saison, à Bastia (1-3). Grâce projets : « On va leur faire un truc, je de la Coupe de France oppose- 4 Bordeaux 50 30 13 11 6 +15 = GGPGN Metz-Nantes 1-2 tes, vainqueur à Metz (1-2) samedi notamment à un doublé d’El-Had- viens d’avoir une idée à l’instant. Vous ront Strasbourg (D1) à Nantes 5 Sedan 48 30 13 9 8 +8 = GGNPN • spect. 23 779 7 avril, a repris la tête du classe- ji Diouf, les Lensois s’éloignent ain- n’allez pas les reconnaître. » (D1), vendredi 20 avril, et Amiens GGPGG • rempl/stade 88 % 6 Rennes 45 30 13 6 11 +10 = ment de D1, aux dépens de Lille, si de la zone dangereuse : ils comp- (N) à Troyes (D1), le lendemain. Paris SG-Auxerre 3-0 7 Troyes 43 30 11 10 9 –1 = PGNPN tenu en échec (2-2), vendredi, par tent neuf points d’avance sur le Etienne Labrunie a Le Bayern Munich, auteur d’un • spect. 41 764 8 Guingamp 42 30 11 9 10 –4 = GPGPN Bordeaux (Le Monde daté premier relégable. De leur côté, les match nul à Dortmund (1-1), a con- • rempl/stade 85 % 9 Auxerre 40 30 11 7 12 –7 = GPGPP 7-8 avril). Cueillis à froid sur un Parisiens ont renoué avec le suc- La fiche technique servé de justesse la tête du clase- Sedan-Guingamp 2-2 10 Paris-SG 39 30 11 6 13 0 2 PPGPG coup franc de Frédéric Meyrieu cès à domicile en dominant large- ment du championnat d’Allema- • spect. 14 000 e RENNES - MARSEILLE : 2-0 11 Bastia 39 30 11 6 13 0 1 PPNPP dès la 2 minute, les Nantais ont ment Auxerre (3-0). Luis Fernan- gne, samedi 7 avril, à l’issue de la • rempl/stade 82 % répliqué par un penalty d’Olivier dez et ses hommes, désormais Championnat de France de D1, 28e journée. Les Bavarois dispo- 12 Monaco 38 30 11 5 14 +2 1 PGPGP e Rennes-Marseille 2-0 Monterrubio et se sont imposés dixièmes, rêvent de Coupe Inter- 30 journée sent d’un point d’avance sur Schal- 13 Lens 37 30 91011 +1 = PPNNG • spect. 26 000 grâce à leur joker, Marama Vahi- toto. • stade de la Route de Lorient ; ke 04, large vainqueur de Kaiser- • rempl/stade 100 % 14 Marseille 33 30 9615–10 = NGPNP Temps froid et venteux ; rua, qui a marqué dès son entrée, à 23 001 spectateurs; slautern (5-1). Strasbourg-Toulouse 1-0 15 Metz 31 29 71012–12 = GPPNP e a la 67 minute. Les « Canaris » TOULOUSE S’ENFONCE arbitre : M. Sars Le Real Madrid, victorieux à • spect. 12 421 16 St-Etienne 28 30 9813–10 = PNPPN comptent désormais deux points En bas de classement, le choc Las Palmas (0-1), a creusé l’écart • rempl/stade 29% 17 Strasbourg 26 29 6815–26 = GPPNG d’avance sur Lille et quatre points entre Strasbourg, 17e, et Toulouse, BUTS en tête du championnat d’Espa- Troyes-St-Etienne 0-0 18 Toulouse 25 30 51015–16 = PPPGP sur Lyon, victorieux de Monaco 18e, a tourné à l’avantage des Alsa- RENNES : Leroux (49e,52e) gne, portant son avance à huit • spect. 17 268 s (2-1). ciens (1-0). Cette victoire condam- points sur le Deportivo La Coro- • rempl/stade 100 % es AVERTISSEMENTS LES CARTONS ouge unes Cet avantage pourrait être déci- ne presque définitivement les Tou- gne, défait à Saragosse (2-1) à l’is- • R ja Roug jaunes e Bastia-Lens 1-3 RENNES : Delaye (21 , croc-en-jambe) e 1 Nantes 0 37 16 Bordeaux 6 67 sif dans la quête du titre de cham- lousains, qui comptent désormais e sue de la 29 journée, dimanche • spect. 5 612 e MARSEILLE : Perez (59 , tacle irrégulier), 2 St-Etienne 1 51 17 Nancy 6 69 pion de France, car les Nantais six points de retard sur le 15 , e 8 avril. • rempl/stade 50 % Bernardi (70 , tacle irrégulier) 3 Metz 1 62 18 Le Havre 7 57 bénéficient d’un calendrier plus Metz. En revanche, les Strasbour- a La Juventus Turin, qui s’est favorable que celui de leurs deux geois, qui disputeront un match en • LES ÉQUIPES imposée à Vérone (0-1), a réduit 1 - Anderson (Lyon), +1, 17 buts • Le chiffre LES BUTEURS RENNES 2 - Pauleta (Bordeaux), +2, 16 buts • poursuivants, avec deux déplace- retard contre Metz mercredi, peu- provisoirement à six points son 3 - Bonilla (Toulouse), 14 buts ments à Troyes et à Lens et les vent encore espérer se maintenir. (entraîneur : Le Guen) : retard sur l’AS Rome, lors de la e Lama • Réveillère ; Arribagé ; César ; e 5 1 Nantes, 51 buts • 2 Monaco, 46 buts réceptions de Bastia et de Saint- Tout comme Saint-Etienne, 16 à 25 journée du championnat d’Ita- C’est le nombre de buts LES ATTAQUES Escudé • Le Roux ; Echouafni ; Delaye ; • 3 Lyon, 44 buts. Etienne. L’année pourrait bien trois points de Metz après le e lie, dimanche 8 avril. La formation qui ont été marqués sur Danic (Vanber, 77 )• Chapuis ; Lucas 1 Lille, 21 buts•2Lyon, 26 buts être exceptionnelle pour les hom- match nul obtenu à Troyes (0-0). e romaine joue lundi sur le terrain penalty au cours de LES DÉFENSES (Gourvennec, 84 ) • 3 Bordeaux, 27 buts. mes de Raynald Denoueix, égale- En D2, Sochaux, vainqueur de de la Fiorentina. cette 30e journée de MARSEILLE LES PASSEURS 1 Gallardo (Monaco) et a championnat, en faveur Carrière (Nantes), 11 passes. ment encore en course en Coupe Laval (2-0), et Montpellier, qui a (entraîneur : Clemente) : MOTOCYLISME : l’Italien des équipes de Lyon, de France et en Coupe de la Ligue. dominé Wasquehal (2-1), sont qua- Grégorini • Perez ; Z. Camara ; Gallas ; Valentino Rossi, après les Japo- e e e Nantes, Sedan, 31 JOURNÉE : Samedi 14 avril : Nantes-Bastia ; Lens-Troyes La 30 journée a également été si assurés de retrouver la D1 la sai- M. Dos Santos (Stankovic, 66 ) • Hemdani nais Masao Azuma (125 cc) et Dai- Guingamp et Lens. Auxerre-Lille ; Bordeaux-Strasbourg ; Guingamp-Metz ; Monaco marquée par deux réveils : ceux de son prochaine. ; Brando ; Bernardi ; Skoro (Bakayoko, 66e) jiro Katoh (250), a assuré le succès Saint-Etienne ; Marseille-Sedan ; Toulouse-Rennes. Weah ; Maurice (J. Leroy, 66e) Dimanche 15 avril : Lyon-Paris-SG. Lens et du Paris-Saint-Germain. • total du constructeur Honda sur le Les Sang et Or ont décroché leur Et. L. circuit de Suzuka, en dominant la catégorie 500 cc du Grand Prix du Japon, première épreuve du cham- pionnat de vitesse 2001. Le Fran- Eric Carrière, le métronome du jeu nantais çais Olivier Jacque (Gauloises Yamaha Tech 3), blessé, a abandon- NANTES rares à ne pas y avoir été formé. Natif de brer le corps et l’esprit », le remet d’aplomb le de la Coupe de France, un trophée dont né au 10 e tour. de notre envoyé spécial Foix (Ariège), il a appris son football à Auch et, à force de ténacité, il signe son premier ils sont détenteurs depuis deux ans. C’est une illusion d’optique bien connue (Gers), puis à Muret (Haute-Garonne), deux contrat professionnel deux ans après son « C’est une équipe qui joue dans l’espace et LOTO dans toutes les stades de football : le jeu « à clubs amateurs. Jusqu’à vingt-deux ans – il arrivée. « Au niveau du jeu pur, j’ai bénéficié le temps, analyse Elie Baup, l’entraîneur de a Résultats des tirages no 28 effec- la nantaise » donne l’impression que le ter- en a maintenant vingt-huit –, il voulait être d’une formation accélérée », reconnaît-il. Bordeaux. Cela demande des déplacements tués samedi 7 avril. Premier tira- professeur de mathématiques. Perfectionniste, il n’a pas hésité à ajouter à et des joueurs petits et vifs, presque tous identi- ge : 2, 5, 24, 27, 35, 46 ; numéro com- PORTRAIT « On était venus à Muret pour superviser un son planning « des cours particuliers » pour ques. » Les chiffres tendent à confirmer ces plémentaire le 26. Pas de gagnants o gardien de but (Dominique Casagrande) ? et améliorer sa vision du jeu. Avec Mikaël Ker- propos : Eric Carrière parcourt en moyenne pour 6 numéros. Rapports pour Le n 10 des « Canaris » on l’a repéré, se souvient Robert Budzynski, leau, auteur d’une thèse sur le football, il 14 km par match et la taille des joueurs évo- 5 numéros et le complémentaire : n’a pas été formé au club directeur sportif du club. Son aisance techni- visionne chacun de ses matches pour tra- luant en attaque et au milieu de terrain 932 595 F (142 173 ¤) ; 5 numéros : et a commencé sa carrière que, sa capacité physique et son intelligence quer la mauvaise passe ou s’interroger sur dépasse rarement 1,75 m. 3 865 F (589 ¤) ; 4 numéros et le professionnelle tardivement de jeu nous ont convaincus. A Nantes, il faut un placement imprécis : « Cela me prend « Etre petit m’a toujours obligé à réfléchir complémentaire : 230 F (35 ¤) ; savoir qu’il y a un profil de joueur qu’on une quinzaine d’heures par semaine. Mais davantage sur mon jeu », constate Eric Car- 4 numéros : 115 F (17,53 ¤) ; recherche avant tout. » A l’âge où la plupart j’en ressens vraiment le besoin. » rière (1,71 m, 61 kg), qui a déjà goûté à plu- 3 numéros et le complémentaire : rain est plus court du côté où les footbal- des footballeurs perçoivent déjà un salaire, sieurs sélections nationales (militaire, fran- 28 F (4,27 ¤) ; 3 numéros : 14 F leurs nantais attaquent. Quand il circule il abandonne son DEUG de maths pour s’ins- UN MARATHON TOUS LES TROIS MATCHES cophone, des finances, universitaire, A’). «Il (2,13 ¤). Second tirage : 4, 11, 13, entre les « Canaris », le ballon roule plus taller sur les bords de l’Erdre en tant que sta- A l’esthétique du jeu développé par les me manque celle des A, la vraie. On verra 15, 34, 42 ; numéro complémentai- vite qu’ailleurs vers le but. Recherche de la giaire. Mais passer de trois entraînements « Canaris » est venue s’ajouter, depuis trois bien. » Pour Raynald Denoueix, son entraî- re le 39. Rapports pour 6 numéros : passe juste et instantanée, mouvement per- hebdomadaires à deux par jour ne se fait saisons, une belle efficacité. Après sa victoi- neur, Eric Carrière ne peut pas être considé- 7 062 710 F (1 076 703 ¤) ; 5 numé- pétuel des attaquants et des milieux de ter- pas sans conséquences. « Mon corps était re à Metz, samedi 7 avril, Nantes a pris la ré comme le nouveau garant du « jeu à la ros et le complémentaire : 76 040 F rain : les techniques qui permettent ce celui d’un amateur et n’acceptait pas une telle tête du championnat de France tout en res- nantaise ». « Ni lui ni un autre, d’ailleurs. Par- (11 592 ¤) ; 5 numéros : 5 250 F « trompe-l’œil » sont la base de l’apprentis- charge de travail », se souvient-il. Les débuts tant en lice pour les deux coupes nationa- ce que ce jeu est avant tout basé sur le collec- (800 ¤) ; 4 numéros et le complé- sage au centre de formation du Football font mal, et pas seulement aux cuisses. Il y les : les coéquipiers d’Eric Carrière dispute- tif. Mais il a su parfaitement s’intégrer à notre mentaire : 232 F (35,37 ¤) ; 4 numé- Club de Nantes Atlantique, à la Jonelière. avait « quelques railleries sur mon âge » et ront, mardi, une demi-finale de la Coupe de système, et c’est très important pour nous. » ros : 116 F (17,68 ¤) ; 3 numéros et Aujourd’hui métronome de ce jeu, le no 10 des blessures qui persistaient. la Ligue face à Lyon, puis se rendront à Stras- le complémentaire : 26 F (3,96 ¤) ; nantais Eric Carrière est pourtant un des La fasciathérapie, « qui permet de rééquili- bourg, le 20 avril, pour jouer leur demi-fina- Pierre Lepidi 3 numéros : 13 F (1,98 ¤). 28 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 AUJOURD’HUI

Léger mieux sur l’Ouest -10------AVRIL------2001------Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Si le temps s’améliore len- la Franche-Comté en matinée se vers 12h00 DU VOYAGEUR tement par l’Ouest avec une hausse généralisent l’après-midi. Quelques des pressions, il faut encore compter orages peuvent éclater sur les reliefs avec les nuages et les pluies sur le en soirée. Températures maximales Peu a AÉROPORTS. Avec 80,2 mil- nuageux Nord, le Nord-Est et, dans une moin- de 8 à 12 degrés. Belfast lions de passagers en 2000, l’aéro- Liverpool dre mesure, le Sud-Ouest. Tempéra- Poitou-Charentes, Aquitaine, Dublin port américain d’Atlanta Harts- Varsovie Kiev tures en baisse. Midi-Pyrénées. Le littoral bénéficie Amsterdam field garde la première place du Bretagne, pays de Loire, Basse- d’un temps sec avec alternance de Berlin Brèves classement des aéroports mon- éclaircies Normandie. Temps variable avec nuages et d’éclaircies. A l’intérieur Londres diaux établi par l’Airports Council o Bruxelles alternance de nuages nombreux et des terres, ciel très nuageux avec quel- 50 Prague International. Suivent Chicago d’éclaircies de la Bretagne à la Ven- ques ondées. vent de nord-ouest Couvert O’Hare (72,1 millions de passa- dée. Ailleurs, nuages plus nombreux entre 40 et 60 km/h. Températures Paris Strasbourg Vienne gers), Los Angeles (68,5 millions) avec risque d’averses. Vent de nord- maximales de 12 à 15 degrés. Budapest et Londres Heathrow, premier ouest à 60 km/h. Températures maxi- Limousin, Auvergne, Rhône- Nantes Brume aéroport européen avec 64,6 mil- Berne brouillard males de 10 à 14 degrés. Alpes. Eclaircies peu nombreuses sur Bucarest lions de passagers. Roissy et Orly Ardennes, Nord-Picardie, Ile-de- le Limousin, avec quelques averses Lyon Milan ont respectivement accueilli 48,3 France, Centre, Haute-Norman- dans l’après-midi. Sur l’Auvergne et Belgrade Sofia Averses et 25,4 millions de passagers. die. Couverture nuageuse très impor- Rhône-Alpes, ciel gris et pluies fai- a WEEK-ENDS. La brochure Toulouse Istanbul tante. Précipitations éparses en mati- bles. Un peu de neige sur les Alpes du « Week-ends à Dinan et en pays née, plus fréquentes l’après-midi. Nord au-dessus de 1 400 m. Tempé- Rome Pluie de Rance » (et le long de la côte Tendance à l’orage sur le Nord-Picar- ratures maximales de 10 à 14 degrés. Barcelone Naples d'Emeraude avec Saint-Malo, le die et la Haute-Normandie. Vent de Languedoc-Roussillon, Proven- 40 o Madrid cap Fréhel et le mont Saint- nord-ouest entre 40 et 60 km/h. Tem- ce-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Ciel Lisbonne Athènes Orages Michel) propose huit suggestions pératures maximales entre 10 et nuageux avec des éclaircies sur le lit- de courts séjours. Y sont indiqués 13 degrés. toral. Ailleurs, nuages beaucoup plus Séville hébergements (hôtels, chambres Champagne, Lorraine, Alsace, nombreux avec des précipitations Neige d’hôtes ou mobil-homes), moyens Bourgogne, Franche-Comté. Ciel intermittentes. Tramontane avec des Alger Tunis de transport (bateau, vélo) et acti- très nuageux à couvert toute la jour- pointes de 70 à 90 km/h. Températu- vités (golf et randonnées). Rensei- née. Les pluies faibles sur l’Alsace et res maximales entre 17 et 21 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort gnements au 02-96-876-976.

PRÉVISIONS POUR LE 10 AVRIL 2001 PAPEETE 25/30 P KIEV 8/17 C VENISE 9/16 S LE CAIRE 16/26 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 22/30 S LISBONNE 13/24 S VIENNE 5/14 S NAIROBI 17/25 S et l’état du ciel. S : ensoleillé; N : nuageux; ST-DENIS-RÉ. 23/28 S LIVERPOOL 6/11 S AMÉRIQUES PRETORIA 14/19 P EUROPE LONDRES 7/12 C BRASILIA 20/29 S RABAT 9/25 S C : couvert; P : pluie; * : neige. AMSTERDAM 5/9 C LUXEMBOURG 4/8 P BUENOS AIR. 17/25 S TUNIS 12/20 C FRANCE métropole NANCY 7/11 P ATHENES 11/17 S MADRID 10/21 S CARACAS 22/28 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 8/19 S NANTES 9/13 N BARCELONE 9/18 S MILAN 8/20 S CHICAGO 6/11 P BANGKOK 28/37 S BIARRITZ 10/13 C NICE 11/17 S BELFAST 6/11 S MOSCOU 5/15 C LIMA 19/24 S BEYROUTH 17/23 S BORDEAUX 10/14 C PARIS 9/11 P BELGRADE 7/9 P MUNICH 6/8 C LOS ANGELES 7/14 S BOMBAY 25/34 S BOURGES 8/11 P PAU 8/13 C BERLIN 3/9 C NAPLES 10/18 S MEXICO 10/28 S DJAKARTA 27/31 P BREST 9/11 N PERPIGNAN 12/19 S BERNE 5/10 C OSLO -6/8 S MONTREAL 1/9 S DUBAI 20/29 S CAEN 8/10 P RENNES 9/13 C BRUXELLES 5/10 P PALMA DE M. 8/21 S NEW YORK 9/12 S HANOI 21/30 P CHERBOURG 8/12 C ST-ETIENNE 8/12 P BUCAREST 5/18 C PRAGUE 3/10 C SAN FRANCIS. 9/14 S HONGKONG 21/25 C CLERMONT-F. 8/12 C STRASBOURG 8/12 P BUDAPEST 7/15 C ROME 6/19 S SANTIAGO/CHI 10/24 S JERUSALEM 15/27 S DIJON 7/11 P TOULOUSE 9/14 C COPENHAGUE 2/7 C SEVILLE 14/30 S TORONTO 3/8 S NEW DEHLI 24/37 S GRENOBLE 7/13 C TOURS 9/12 C DUBLIN 5/12 S SOFIA 7/12 P WASHINGTON 12/20 S PEKIN 5/13 C LILLE 7/10 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 5/10 P ST-PETERSB. 2/7 C AFRIQUE SEOUL 9/20 S LIMOGES 7/11 C CAYENNE 24/31 C GENEVE 8/13 P STOCKHOLM -1/8 S ALGER 7/22 S SINGAPOUR 26/28 P LYON 8/13 C FORT-DE-FR. 22/29 S HELSINKI 0/8 S TENERIFE 17/22 S DAKAR 20/27 S SYDNEY 18/22 P MARSEILLE 12/20 S NOUMEA 23/27 P ISTANBUL 10/15 P VARSOVIE 4/10 C KINSHASA 23/30 P TOKYO 13/21 S Situation le 9 avril à 0 heure TU Prévisions pour le 11 avril 0 heure TU

ASTRONOMIE Les chercheurs français s’attaquent à une météorite martienne DU FOSSILE à la pierre de Mars, En 1997, sa compagne, Carine novembre 2000, quelque part dans l’objectif final est la mission de il n’y a parfois qu’un pas. Lorsque, Bidaut – passionnée, elle, d’archéo- le désert. « Nous tenons à ce que le retour d’échantillons qui devrait par- en 1992, Bruno Fectay, paléontolo- logie –, et lui s’aperçoivent que lieu de trouvaille reste vague pour tir en 2011. La communauté scientifi- gue amateur – au sens noble du ter- leur zone de prospection contient éviter un rush sur le site car il y a que française doit s’y préparer, éla- me –, part pour sa première expédi- aussi d’étranges pierres calcinées. une compétition féroce avec les Amé- borer des protocoles expérimentaux tion au Sahara, il ne se doute pas L’année suivante, le couple lance ricains », précise Bruno Fectay. et former des chercheurs. que sa quête des dinosaures s’ouvri- une société nommée La Mémoire Appelée dans un premier temps » Deuxièmement, les équipes rait, quelques années plus tard, sur de la Terre, basée dans leur NWA 480 (pour North-West Afri- américaines annoncent régulière- celle des cailloux venus de l’espace. natal. « Au Maroc, nous avons can), la météorite sera rebaptisée ment avoir trouvé des traces de vie Car le désert présente l’avantage embauché une équipe de quatorze Théodore-Monod, en hommage sur Mars, ce qui est un sujet de polé- de ne rien perdre, de ne rien casser, personnes, des prospecteurs qui qua- au grand naturaliste français, mort mique. Ces annonces cycliques sont de ne rien cacher. Un paradis miné- drillent le terrain avec leur œil pour quelques jours après la découverte en phase avec les négociations bud- ral pour fossiles et météorites. De tout instrument, explique Bruno de l’« olive » dans ce Sahara qu’il gétaires de la NASA… Nous espé- ce voyage, Bruno Fectay rapporte Fectay. On choisit des zones calcai- avait tant aimé. rons que les travaux qui vont désor- à la fois des restes de dinosaure, res claires où les météorites ressor- mais être menés en France permet- qu’il revendra à un organisme alle- tent. Les prospecteurs relèvent les UN MESSAGE AUX AMÉRICAINS tront de répondre fermement aux mand, et la certitude qu’il peut coordonnées de leurs météorites par En décembre 2000, Bruno Fectay questions soulevées par ce débat.

vivre de ses découvertes. GPS, ce qui permet de déterminer et Carine Bidaut – qui, par leur D.R. L’acquisition par le CNES de cette l’axe et l’ellipse de la chute. Et éven- culture de naturalistes, pensent La météorite Théodore-Monod, 25 grammes de Mars. météorite est un vrai message : nous SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE tuellement de retrouver d’autres avoir affaire à un morceau de ne savons pas seulement construire • vendredi 13 avril 2001 (à Paris) • morceaux. » En trois ans, la PME roche martienne arraché à sa pla- Albert Jambon, professeur de d’études spatiales (CNES) a officiel- des satellites, nous voulons aussi obtient des résultats : plus de qua- nète lors de l’impact d’un astéroï- pétrologie à l’université Paris-VI, lement fait don au CNRS de la montrer que nous sommes un tre cents météorites ordinaires, dix- de – donnent 10 % de la météorite est une sorte de basalte. Mais com- météorite Théodore-Monod mer- acteur scientifique. » huit météorites carbonées et, sur- à des équipes de chercheurs fran- ment sait-on qu’elle provient de credi 4 avril. Lors de cette cérémo- En donnant aux chercheurs fran- tout, plus de vingt-cinq météorites çais, qui se sont fédérées en un Mars ? Le critère considéré comme nie, José Achache, directeur géné- çais les moyens de se bâtir un 7h05 20h38 dites planétaires, venant soit de la temps record pour analyser indiscutable est le rapport des diffé- ral adjoint scientifique du CNES, a savoir-faire dans l’expertise des Lever Coucher Lune, soit de Mars, soit, le plus sou- NWA 480. Comme les découvreurs rents isotopes de l’oxygène. Une donné deux raisons pour justifier roches martiennes, le message du vent, des astéroïdes massifs qui s’en doutaient, il s’agit d’une sher- météorite martienne n’a pas la l’implication de l’agence spatiale CNES lancé à la NASA est clair : les naviguent entre la planète rouge et gottite, une des trois grandes caté- même composition isotopique que française dans l’analyse scientifi- si précieux échantillons qui Jupiter. gories dans lesquelles se classent la les autres types de météorites. » que de cette pierre de Mars : devraient revenir de la planète rou- Et, parmi ces cailloux tombés du majeure partie des quinze météori- Après l’avoir achetée pour « Tout d’abord, le CNES va s’enga- ge en 2014, il faudra les partager. ciel, une espèce de grosse olive noi- tes martiennes retrouvées à ce moins de 400 000 francs (moins de ger dans un programme à long ter- 1h50Lever Coucher 10h20 re de 25 grammes, découverte en jour. « La shergottite, explique 61 000 euros), le Centre national me d’exploration martienne, dont Pierre Barthélémy

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 01 - 085 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 218

123456789101112 - 7. C’est à cause de Thétis qu’il est devenu faible. Des pieds qu’il faut I soigner et tailler. - 8. Travail à La mouche l’intérieur de la pièce. - 9. Pour tirer II droit. Sortie que l’on aimerait discrète. - 10. Tombe sur les plus du coche III gros. Travaux forcés. - 11. A peine LE « COCHE » est une œuvre emplumé. Conjonction. - 12. Que d’art formée d’un ticket de métro IV l’on aura du mal à supporter. percé en son centre par une épin- gle, elle-même plantée dans un V Philippe Dupuis bouchon de liège. Une mouche se pose sur une VI SOLUTION DU N° 01 - 084 face (A) du ticket (au point M). Très intelligente, elle sait comment VII Horizontalement se rendre en n’importe quel point I. Vivificateur. - II. Enumérer. Pro. de l’autre face (B) en minimisant le VIII - III. Rompre. Tires. - IV. Tuera. trajet parcouru. Viciée. - V. Dito. Cafés. - VI. IX Béribéri. - VII. Grésil. Ce. OE. - VIII. Quel est, pour la mouche, le Ré (Rê). Eclaireur. - IX. Inn. Hé. point de la face B le plus éloigné ? X Egalé. - X. Soupeser. Mes. (D’après une suggestion de Mar- cel David.) Verticalement HORIZONTALEMENT d’électrons. Donne congé. En 1. Vert-de-gris. - 2. Inouï. Reno. Elisabeth Busser Solution du jeu no 217 paru dans multiple de 13). Le permuté, P, France. - IX. Prise de position. - 3. Vumètre. Nu. - 4. Impro. Se. - et Gilles Cohen Le Monde du 3 avril. d’écriture décimale BCDEFA, I. Arrive après coup. - II. Heu- Chargé positivement. - X. Cou- 5. Fera. Biche. - 6. Ire. Celles. - 7. © POLE 2001 Appelons N le nombre de 6 chif- s’écrit alors : P = A + 10 x = A + reusement, il peut arriver à tout lent du fût. Il y a affolement si on Ce. Var. - 8. Artificier. - 9. Iceberg. fres, et ABCDEF son écriture déci- 10 (13 K - 100 000 A). Soit P = 130 K moment. Mauvais souvenirs le perd. - 10. Eprise. Eâm (âme). - 11. Solution dans Le Monde du male. Si x s’écrit BCDEF, on aura - 999 999 A. Or 999 999 = 999 × 13 × gaulois. - III. Rafraîchit les arê- Urée. Roulé. - 12. Roselières. 17 avril. N = 100 000 A + x = 13 K (c’est un 11 × 7. P est donc un multiple de 13. tes. Négocie avec Jack. - IV. A pu VERTICALEMENT prendre de la hauteur en chan- geant de ton. Préposition. - V. 1. Pour mettre un peu d’ordre au Désagrément au pavillon. Une bureau. - 2. Impose le silence. Pour grande des grandes eaux. - VI. A accueillir le vainqueur. - 3. Pris en LE MONDE INTERACTIF la tête de la précédente. Plume considération. Parfum d’étoiles. - 4. italienne. En difficulté si on le Du genre casse-pieds. Métal blanc. 0123 double. Voyelles. - VII. Parfois - 5. Division dans l’égalité. - 6. avec drôles, souvent pratiques. Excel- Communes au poulpe et au lapin. DATÉ MERCREDI lente appréciation. - VIII. Porteur Quand les limites sont dépassées. 29 CULTURE LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001

RENCONTRES A l’initiative de mémoire que peut effectuer le Liban guerre, des artistes tentent de don- miliciens, a été primé au Festival de Rana Idriss, qui dirige la maison d’édi- l’éditrice Amal Makarem, des intellec- après un conflit de quinze ans qui a ner une voix aux souvenirs, comme Locarno. b « Avec la guerre, une écri- tion Al-Adab. b Roger Assaf a créé tuels et artistes de diverses origines déchiré les communautés. b ALORS la réalisatrice Danièle Arbid, dont le ture, un langage nouveaux sont l’association Shams pour rapprocher ont été conviés, les 30 et 31 mars, à QUE LA RECONSTRUCTION de la capi- film, Seule avec la guerre, recueil de apparus. Les récits sont devenus heur- des jeunes de différentes confessions Beyrouth pour débattre du travail de tale tend à effacer les traces de la témoignages d’une cinquantaine de tés, violents », constate pour sa part autour d’ateliers artistiques. Beyrouth s’interroge sur les mémoires divergentes de la guerre du Liban Comment mener à bien un travail de réflexion collective après un conflit de quinze ans qui a vu s’opposer les communautés ? C’est la question centrale d’un colloque international qui a réuni dans la capitale artistes et intellectuels de toutes origines

BEYROUTH bats sur la part de nos responsabilités espace d’exclusion a permis le sauve- de notre envoyée spéciale dans cette guerre devient de plus en tage de quelques lieux. Ainsi un Comment parler des déchirures plus pesant », estime Amal Maka- petit dôme religieux situé dans les de la guerre pour les dépasser et rem. Dans ce petit pays de trois mil- anciens souks a été protégé par la non les raviver ? Quelles sont les lions et demi d’habitants, la guerre volonté populaire en 1992. «On voies à emprunter pour que la mise de 1975 à 1990 a fait 150 000 morts, disait qu’un saint wali y était enterré, au jour des différentes mémoires 200 000 blessés, 30 000 disparus ou que lorsque le premier bulldozer serve la réconciliation ? Des intellec- enlevés, sans compter les milliers de s’était approché, sa lame s’était fen- tuels et des artistes se sont réunis à viols. « Ces victimes sont quasiment due en deux ; qu’un deuxième bulldo- Beyrouth, les 30 et 31 mars, pour absentes de notre mémoire collec- zer avait vu son moteur rendre l’âme ; débattre de ces questions, onze ans tive », déplore l’éditrice. Pour bon que les tentatives successives pour après que la paix est revenue, à l’ini- nombre de Libanais, ces morts qui faire sauter le dôme à la dynamite tiative d’Amal Makarem, éditrice, « tuent les vivants », selon la belle avaient toutes échoué, les mèches ancienne rédactrice en chef d’un expression de Jamel Eddine Ben- s’éteignant miraculeusement à la der- supplément du journal An Nahar cheikh, ont été condamnés à l’oubli nière minute. » consacré aux droits de la population par le pouvoir politique, composé civile. pour partie des anciens seigneurs de « RÉSISTANCE POÉTIQUE » Aux côtés de personnalités liba- guerre qui eurent vite fait de pro- La plasticienne Maya Abouzed naises comme l’historien Samir Kas- mulguer une loi d’amnistie en 1991. travaille sur ce qu’elle appelle joli- sir, auteur de La Guerre du Liban « Il ne s’est pas agi de mettre provisoi- ment les « petites mémoires ». Elle a (Karthala, 1994), la romancière rement le passé de côté, mais de faire fait une installation avec des objets Dominique Eddé (Pourquoi fait-il si comme s’il n’avait pas existé », note du quotidien qui évoquent le Bey- sombre ?, Le Seuil, 1999) ou l’archi- encore Amal Makarem. routh d’avant les destructions – bon- tecte Jade Tabet, connu pour ses cri- bons, pain, poudre de cèdre, bribes tiques de la reconstruction brutale DONNER VOIX AUX SOUVENIRS du mur ruiné du Grand Théâtre. de Beyrouth, les organisateurs du Comment lire la page du passé, « J’essaie de faire de la résistance poé- colloque ont souhaité s’appuyer sur avant de la tourner, alors que la tique. » des expériences étrangères. Ils ont population se divise sur les mots Peu d’hommes politiques libanais ainsi invité à témoigner l’historien mêmes pour désigner ces années ? sont venus écouter ces participants SAMER MOHDAD Pierre Vidal-Naquet, le juriste Antoi- Guerre « civile », selon les uns ; « Liban, Beyrouth, 1995 ». Photo du livre « Mes Arabies », de Samer Mohdad (Actes Sud, 1999). au colloque, financé par le ministère ne Garapon, président du Comité guerre « pour les autres », selon suisse des affaires étrangères. Seul Kosovo, le poète algérien Jamel ceux qui, comme le journaliste Ghas- comment des êtres ordinaires se giés palestiniens furent tués en 1982 d’être contestés. « La plupart des le politologue Ghassam Salamé, Eddine Bencheikh, spécialiste de lit- sam Tuéni, y voient d’abord la réso- transforment en assassins. « Le tour- par les milices chrétiennes des For- destructions de ce quartier ne sont nouveau ministre de la culture, est térature arabe médiévale et traduc- nance des conflits entre Israël et la nage a été terrible. Je recueillais tous ces libanaises, sous la responsabilité pas le fait de la guerre, mais celle des venu ouvrir les travaux et suggérer teur en français des Mille et Une Syrie, entre l’Ouest et l’Est. Face au les jours des histoires de massacres. A du général Ariel Sharon, actuel pre- bulldozers », dénonce l’architecte de marquer, en 2002, le vingtième Nuits, l’écrivain sénégalais Bouba- silence imposé par le pouvoir, des la fin, je ne savais plus si j’étais dans mier ministre israélien, Danièle Jade Tabet, membre de l’associa- anniversaire des massacres de car Boris Diop, auteur du roman artistes tentent de donner voix aux le camp des innocents ou dans celui Arbid filme ainsi les enfants qui fan- tion Patrimoine sans frontières. Sabra et Chatila. L’équipe d’Amal Murambi, le livre des ossements souvenirs, de rendre visibles les des responsables. » tasment sur les morts enfouis sous « La décision prise de raser le centre- Makarem compte poursuivre son (Stock, 2000), consacré au génocide actes de microrésistance à l’oubli. A l’aide d’une caméra vidéo, elle le sol du camp. Entre rire et terreur, ville, plutôt que d’y ramener peu à travail et installer un centre de rwandais de 1994, ou le Sud-Afri- La jeune réalisatrice Danièle Arbid, s’est rendue sur des lieux de massa- une petite fille murmure : « Moi, peu les habitants et de le reconstituer recherche sur les mémoires forcé- cain Paul Haupt qui a suivi les tra- qui a vécu à Beyrouth une partie de cres, se confrontant avec patience même du paradis, j’ai peur. Alors en douceur, est un choix idéologique ment plurielles, dans un pays où cha- vaux de la commission Vérité et la guerre, a interrogé une cinquan- aux portes fermées et au quasi- l’enfer… » autant qu’économique. Il s’agit d’effa- que partie ennemie cultive ses réconciliation, mise en place par taine d’anciens miliciens. Son film, mutisme des habitants. « La mém- A Beyrouth, où de nombreux cer toutes les traces de la guerre, de héros, ses martyrs et son historiogra- Nelson Mandela après la fin de Seule avec la guerre, récompensé au oire de la rue est en fait très riche, immeubles portent encore la trace rayer le passé. » phie propres, considérés à ses yeux l’apartheid. dernier festival de Locarno, projeté même dans sa négation, même dans des tirs et des bombardements, les Pourtant, raconte l’architecte, la comme seuls légitimes. « Le silence que nous entretenons, pour la première fois au Liban lors sa totale subjectivité. » A Sabra et choix qui président à la reconstruc- résistance sourde des habitants à la nous Libanais, depuis la fin des com- du colloque, cherche à comprendre Chatila, où plusieurs milliers de réfu- tion du centre-ville continuent transformation de leur ville en un Catherine Bédarida Visite guidée de Khiam L’édition, chambre d’écho des conflits arabes Au sud du Liban, le portail de la prison de Khiam, transformée BEYROUTH nouveaux sont apparus. Des mots ont changé nation et cessent d’écrire dans leur langue. entre le ministère de la culture et les écri- en mémorial, est désormais de notre envoyée spéciale de sens. Les récits sont devenus heurtés, vio- L’exil est parfois propice à la création mais, à vains égyptiens, trois livres d’Al-Adab ont été grand ouvert. Le 23 mai 2000, Tsa- Rana Idriss est une jeune femme d’une lents. Certains écrits sont très directs, mais présent, ces départs sont trop massifs », s’in- interdits. « Les thèmes problématiques sont la hal se retirait de la zone. La pré- trentaine d’années qui dirige la prestigieuse beaucoup se veulent obscurs, aussi obscurs que quiète Rana Idriss. politique, la religion, la sexualité. Mais si un sence des détenus reste palpable, maison d’édition Al-Adab, fondée par son les événements », observe Rana Idriss. Sa Al-Adab est une chambre d’écho des roman ne parle ni de politique, ni de religion, avec les sacs de couchage roulés père en 1950. Elle publie aussi la plus an- maison d’édition continue de publier de autres guerres de la région qui ont entraîné la ni de sexualité, de quoi parle-t-il ? » Au Liban, en boule et les odeurs de latrine. cienne revue littéraire du monde arabe tou- nombreux poèmes et romans abordant ces fermeture des maisons d’édition, comme en romanciers et éditeurs choisissent leurs Cellules sans lumière, cachots jours en activité, « malgré les censures, le questions. « La seule manière de surmonter Algérie, ou la raréfaction du lectorat, comme sujets et leur style librement. Pourtant, la microscopiques, salles de torture découragement, les crises, le délaissement la guerre, c’est de dire ses dilemmes, ses déchi- en Irak. « L’Irak était un marché majeur. Les censure des pays voisins est « contagieuse », à l'électricité : le lieu suinte le culturel ». Editeur du grand poète libanais rures. » Irakiens étaient les plus grands lecteurs arabes. déplore Rana Idriss. « Un auteur libanais qui désespoir. Gérée par l'Armée du Adonis, Al-Adab présente aussi dans son Avec la guerre et les sanctions américaines, on veut être connu dans le monde arabe ou une Liban sud, milice d'Israël, la pri- catalogue des écrivains de tous les pays ara- CENSURE « CONTAGIEUSE » n’y trouve plus ni les écrivains ni les lecteurs. Le maison d’édition comme la nôtre qui veut conti- son enfermait des hommes et bes. Le poète palestinien Mahmoud Darwich Avec la paix, d’autres problèmes sont appa- prix d’un de nos livres y équivaut désormais à nuer de diffuser sur ce marché risque peu à des femmes dans des conditions y a publié ses premières œuvres ; son compa- rus. Certes, le Liban reste le grand centre édi- trois mois de salaire. » En Algérie, si les écri- peu de s’autocensurer. » dénoncées sévèrement par triote Ghassan Kanafani, assassiné par les ser- torial du Moyen-Orient, grâce à ses avancées vains francophones bénéficient de la politi- L’absence de politique du livre ne permet Amnesty International. Bien vices secrets israéliens à Beyrouth en 1972, technologiques et, surtout, à la liberté d’ex- que du livre française, les arabophones sont pas de résoudre ces problèmes. Le Liban n’a qu'appartenant à l'Etat, ce mémo- ses romans (Retour à Haïfa, Sindbad). pression dont il bénéficie, exceptionnelle touchés de plein fouet par la disparition des pas de bibliothèque nationale. Les Salons du rial est contrôlé par le Hezbollah, Al-Adab a fait découvrir pendant la guerre pour le monde arabe. Certes, Al-Adab conti- éditeurs. Pour les aider, Rana Idriss vient de livre sont organisés par les éditeurs, sans sou- qui fut la principale composante plusieurs jeunes auteurs libanais qui allaient nue de publier les grandes plumes du créer un prix littéraire qui couronnera un tien de l’Etat, ou par les confessions religieu- de la résistance à l'occupation être remarqués, Elias Khoury (Le Petit Maghreb et du Moyen-Orient. Mais les roman algérien en langue arabe. ses. La première bibliothèque publique ouvre israélienne. Des fresques dans la Homme et la guerre, Arléa), Hanan El-Cheikh secousses morales et politiques affectent la La censure, un peu partout, gagne du ter- à Beyrouth cette semaine, à l’initiative de cour exaltent son combat. Ses (Poste restante Beyrouth, Actes Sud), Najwa création comme la diffusion de ces livres rain. « En Arabie saoudite, les trois quarts de l’association privée Assabil, présidée par un affiches sont collées partout. Une Barakat (La Locataire du pot de fer, L’Harmat- auprès du lectorat arabophone. « Il y a une nos publications n’entrent pas. Cette année, poète. Faute de moyens, elle a demandé aux boutique vend son bric-à-brac : tan), dont les romans traitent, chacun à leur crise de la création littéraire dans tout le mon- pour la première fois, nous avons eu des problè- éditeurs d’offrir gracieusement leurs livres. cassettes, porte-clés, cartes posta- manière, des années de conflit. de arabe, liée à la désillusion que traversent mes en Egypte. » Au Salon du livre du Caire, les à l'effigie des cheikhs. « Avec la guerre, une écriture, un langage ces pays. Beaucoup d’intellectuels quittent leur qui a eu lieu en janvier, sur fond de heurts C. Ba Les « petites grandes idées » de Roger Assaf pour rapprocher les communautés BEYROUTH de « zones géographiques, de con- côtoient ainsi grâce au théâtre ». d’improvisations et de recherches de notre envoyée spéciale fessions et de mémoires différen- Les thèmes de leurs créations se collectives. Dans les années 1970 Pour sa deuxième édition, le fes- tes ». A Shams, ils apprennent à se réfèrent toujours à la guerre, direc- et 1980, il abordait la question tival Shams a programmé pendant parler, à se connaître, à s’affronter tement ou non. « Cette jeunesse palestinienne puis l’invasion israé- tout le mois de mars pièces de et à créer des œuvres en commun. qui n’a pas vécu le conflit a le senti- lienne. Au cours de la décennie théâtre, films, installations, danse, ment d’avoir toujours une guerre écoulée, il s’est intéressé à la mime et chansons, au Théâtre de derrière elle et une autre devant, mémoire de Beyrouth et à la dispa- Beyrouth. Il est dirigé par Roger « Cette jeunesse car le monde de demain est fait de rition du centre-ville, « lieu des ren- Assaf, metteur en scène et profes- violence. Au Liban même, les séquel- contres et des échanges entre les seur de théâtre à l’université, dont a le sentiment d’avoir les demeurent visibles : le sud du communautés chrétiennes et musul- plusieurs pièces ont été présen- pays vient à peine d’être libéré ; les manes ». Face à la « volonté offi- tées à Paris, comme La Mémoire toujours une guerre personnes déplacées, le problème cielle d’amnésie », le metteur en de Job, un spectacle sur l’histoire palestinien, la menace israélienne scène cherche à créer des formes de l’avant-guerre (Le Monde du derrière elle sont toujours présents. » qui permettent aux différentes 18 mars 1994). En 1999, il a créé Leur théâtre est visuel, corporel, mémoires de se transmettre. l’association Shams dans le but de et une autre devant » moins littéraire que celui de la Les ateliers proposés par Shams, donner aux jeunes artistes un es- génération précédente. Tadeusz qui couvrent aussi bien le théâtre, pace de création et de dialogue. Kantor, le metteur en scène polo- le cinéma, le chant, la scénogra- « La jeunesse est complètement mar- Pour Roger Assaf, la guerre a nais aujourd’hui disparu, Bob Wil- phie ou l’éclairage, rencontrent un ginalisée, constate-t-il. Elle émigre accru le confessionnalisme, « cette son, la chorégraphe Pina Bausch vif succès auprès des jeunes de tou- dans des proportions catastrophi- tare de la société libanaise ». Alors ou le réalisateur américain John tes les communautés. « C’est une ques. Chaque mois, il y a plus de il propose aux jeunes artistes de Tarantino sont leurs références, petite grande idée », estime Roger départs – environ 15 000 – que de monter un spectacle constitué de dans un pays où les tournées étran- Assaf, mais son succès tient aussi naissances. C’est plus que pendant plusieurs formes courtes, les obli- gères et les créations locales se au « désert » qu’il observe tout la guerre. » geant à collaborer ensemble. Le sont raréfiées. autour sur la scène de la création Les jeunes qui viennent suivre jour de la représentation, « cha- Les questions de mémoire han- libanaise. les ateliers de pratique artistique cun amène son public et des gens tent le travail de Roger Assaf, dont ou préparer des créations relèvent qui ne se rencontrent jamais se les spectacles se tissent à partir C. Ba 30 / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 CULTURE L’étonnante collection, artistique Le prix de « La Grande et amateur, de Monsieur Walther Vague » de Cet Allemand fortuné traque photos de noms illustres et instantanés d’anonymes Le Gray retombe C’EST UN PERSONNAGE sou- « ajoutent profondeur et comple- Mais le plus étonnant, chez Wal- LA VENTE aux enchères de photo- riant et discret, à la belle gueule et xité » à leur collection. Une partie ther, est de comparer sa collection graphies des XIXe et XXe siècles, aux yeux bleus, portant parfaite- des images a été donnée pour un prestigieuse à un ensemble de pho- organisée le 7 avril par l’étude Pes- ment le costume, et grand collec- montant estimé à 13 millions de tos qu’il a également amassées au cheteau-Badin, Godeau et Leroy à tionneur. De photographies, ce dollars (13,73 millions d’euros), fil du temps et qu’il appelle ses Drouot-Richelieu, était attendue qui, par les temps qui courent, l’autre acquise pour 27 millions « autres images ». Autres que cel- pour Gustave Le Gray. La Grande n’est pas un événement. Mais l’Al- de dollars (28,51 millions d’euros). les prises par un artiste réputé et Vague (1856-1858) a été acquise lemand Thomas Walther a com- Comment arrive-t-on à une telle cher. Il s’agit de photos anonymes, 650 000 francs par un collection- mencé en 1979, à une époque où somme, jusqu’ici sans équivalent, au sens où l’auteur est inconnu et neur allemand, loin du prix record les rassembleurs d’images fixes se demande-t-on à New York ? Il probablement photographe du de 4,8 millions de francs obtenu par pouvaient être considérés comme se murmure que « la valeur future dimanche, négociées quelques dol- un autre exemplaire de La Grande des farfelus. des images » a été un critère – fort lars sur les marchés aux puces ou Vague, lors de l’exceptionnelle ven- Cet héritier d’une fortune réali- subjectif et inédit, mais qui traduit dans des foires. te « André Jammes », en 1999, mais sée dans les machines-outils fait l’euphorie ambiante de ce marché. sans doute revient-on à des prix partie du cercle fermé des collec- Le nombre d’images, leur estima- CULTURE VERNACULAIRE plus mesurés. Avec 240 numéros, et tionneurs qui peuvent dépenser tion, la nature de l’acquéreur – le Ces tout petits formats, qui cou- un produit total pour cette vente de plusieurs centaines de milliers de MoMA est le premier musée à vrent la période 1910-1960, ont été 3,4 millions de francs, la surprise francs pour une image. Il a, par avoir ouvert un département spé- pris, hors de rares incursions en est venue de six paysages italiens exemple, acheté en 1999 un cialisé, en 1940 – témoignent de la France et en Allemagne, aux Etats- non signés appartenant à une série daguerréotype de nuages (1845) valeur d’un ensemble présenté Unis. C’est la culture vernaculaire dont certains éléments portent un signé Southworth and Hawes comme la « première collection pri- américaine (habitant, costumes, timbre sec « Le Dien-Gustave pour quelque 2 millions de francs vée de photographie moderniste ». objets, paysages) qui surgit de ces Le Gray ». Deux épreuves ont (300 000 ¤). Deux faits récents et Le musée fait ainsi entrer dans ses instantanés ou snapshots, ludiques atteint 300 000 francs, une autre concomitants donnent encore murs, parmi 135 photographes, et légers, optimistes. Il s’agit de 150 000 francs, toutes acquises par plus d’épaisseur à ce monsieur des épreuves de Kertész, Bloss- photos parfois floues, dédoublées, des marchands qui pensent que le réputé capricieux quand une pièce feldt, Lissitzky, Rodtchenko, en négatif, en gros plans, mais aus- rôle de Le Gray aux côtés de l’incon- désirée lui échappe. Thomas Wal- Umbo, Coburn, Weston, Alvarez si de l’érotisme domestique (un nu Le Dien est important. «Un futur ther s’est distingué, fin janvier, en Bravo, Bayer, Cartier-Bresson, homme en érection, une femme se proche devrait apporter des éclaircis-

vendant au Musée d’art moderne Sander, Moholy-Nagy, Man Ray, masturbe), des instants sportifs THOMAS WALTHER sements sur ce mystère», écrit dans de New York 328 photographies Walker Evans, Lotar, Cahun, arrêtés et puis beaucoup d’énig- Une des photographies d’anonymes, prise vers 1950, le catalogue l’expert Marc Pagneux, de la période moderniste (années Funke, Strand et Stieglitz. La mes, au sens où l’on ne sait pas extraite du livre « Other Pictures ». faisant allusion à l’exposition 1910-1930) qui, selon le MoMA, collection est également réputée bien ce qui gouverne l’image, la Le Gray qui aura lieu en 2002 à la bien représenter le passage, déter- motive, ce qu’elle dit exactement dus dans le blanc. Il a réussi à les gue en fait l’artiste de l’amateur : Bibliothèque nationale de France et minant, d’un pictorialisme finis- – d’où leur magie. faire exposer au Metropolitan ce qui est réfléchi et permanent dont il est l’un des commissaires. Des biens privés sant, au début du XXe siècle, vers Avec ses deux collections, Wal- Museum de New York, ce qui n’est chez le premier est un « accident la Nouvelle Vision des avant-gar- ther explore les deux facettes de la pas rien. Il vient d’en vendre une photographique » chez le second, DÉPÊCHES fort choyés des des années 1920. photographie : d’un côté, une partie au MoMA, avec ses œuvres logiquement rejeté mais choyé par a MUSIQUE : la star de la pop bri- En bon collectionneur, Thomas industrie de masse portée par une d’artiste. Walther a dit à l’Observer le collectionneur averti. Ce cons- tannique Boy George, converti L’euphorie que connaît le mar- Walther n’a pas vendu tout son pratique amateur et révélant une que « l’acquisition d’un instantané tat était défini dès 1909 par le en DJ, a animé samedi 7 avril une ché de la photographie depuis bien, loin de là : sa collection était culture populaire ; de l’autre, un intrigant lui procure plus d’excita- grand Alfred Stieglitz, repris par soirée à Banja Luka, capitale de deux ou trois ans incite des collec- estimée à 2 000 images avant l’opé- art avec son histoire, ses maîtres, tion que toute autre chose ». Mia Fineman dans Other Pictures : l’entité serbe de Bosnie, qui a ras- tionneurs à se séparer d’une par- ration MoMA. Il a conservé ses ses chefs-d’œuvre. L’habileté de Les snapshots retenus révèlent « Ne croyez pas que vous devenez semblé quelque 3 500 jeunes de tie de leur bien. André Jammes a photos du XIXe siècle, partie qu’il Walther, rejoignant en cela un des cadrages de la Nouvelle un artiste parce que vous avez reçu toutes communautés. Cette fête montré la voie, en octobre 1999, semble vouloir enrichir à l’avenir. rêve américain, est de vouloir croi- Vision, des vues plongeantes ou un appareil Kodak le matin de était organisée dans une discothè- en dispersant par le biais de Récemment, on a pu également ser les pratiques amateur et artis- en contre-plongée – en couverture Noël. » que par la radio locale Oksigen, Sotheby’s, à Londres, près de voir au Musée d’art moderne de la tique – les Etats-Unis sont sans du livre, un homme marchant et fondée par la SFOR (Force de stabi- 300 photos pour 76 millions de Ville de Paris, dans le cadre de l’ex- doute le pays qui a consacré le saluant avec son chapeau, observé Michel Guerrin lisation des Nations unies), a indi- francs. L’année suivante, l’Alle- position « Paris pour escale », un plus d’expositions et de livres à la depuis son pied – qui évoquent le qué à l’AFP le capitaine David mand Werner Bokelberg a vendu bel accrochage de photographies photo amateur. Walther a rassem- « regard » d’artistes de sa collec- e Other Pictures, de Thomas Wal- Bailey, qui dirige la station. Elle sa collection au responsable de la des années 1920-1930, notamment blé ses Other Pictures dans un livre tion : Man Ray, Moholy-Nagy, ther, texte anglais de Mia Fine- avait pour but de rassembler un politique culturelle de l’émirat du des Man Ray, qui sont encore délicieux dont la maquette les Strand, Walker Evans, Weston, man, éd. Twin Palms, non paginé, public multiethnique de Serbes, de Qatar, Saoud Al Thani (principal entre ses mains. transforme en objets précieux fon- Umbo, Kertész, etc. Walther distin- 142 photos, 390 F (59,46 ¤). Croates et de Musulmans. acquéreur lors de la vente Jam- a SOCIAL : tous les monuments mes), pour plusieurs dizaines de et musées étaient ouverts au millions de francs. public dimanche 8 avril, à l’excep- Thomas Walther vient à son A Blois, l’art moderne entre à l’école par la pratique tion du Musée d’Orsay et de l’Arc tour de céder des épreuves de triomphe, toujours fermés en modernistes au Musée d’art raison d’un mouvement de grève. moderne de New York – le En liaison avec les pionniers de Reggio-Emilia, en Italie, l’Irmapoc passionne enfants et enseignants Par ailleurs, un appel à la grève a MoMA va d’ailleurs mettre en été lancé le 5 avril par trois syndi- vente, le 25 avril à New York, BLOIS l’Irmapoc obligerait à quelques la municipalité bâtissent une éphé- pres mis à disposition des écoles et cats du ministère de la culture 350 photographies qu’il possède de notre correspondant détours par les célébrations de l’an mère Cité de l’enfance, avec son des lieux de création artistique par (SNAC-FSU, CGT, SUD-Culture) en plusieurs exemplaires (Man Irmapoc ? L’Institut de retraite- 2000, des voyages en Italie et en Fin- exposition universelle et son Village les entreprises. Remida essaime à pour l’obtention d’effectifs et la Ray, Steichen, Stieglitz, Walker ment des matières potentiellement lande en passant par une compres- des enfants musiciens du monde. Naples et Turin. réduction du temps de travail). Un Evans, Atget…). L’Américain Paul créatives (Irmapoc) est né avec le sion de César… Simplifions. L’aven- Vient la rencontre avec Reggio-Emi- L’Union européenne apporte son rassemblement des personnels est Walter vendra pour sa part sa col- printemps à Blois, dans la cour com- ture commence avec la transforma- lia et sa Citta dei bambini, née dans soutien (80 000 euros dans le cadre prévu mercredi 11 avril à partir de lection de primitifs français et bri- mune d’une école d’art pour tion de l’école municipale des beaux- l’effervescence libertaire de l’après- de l’initiative Connect) à une expéri- midi au Palais-Royal à Paris. tanniques, le 10 mai à Londres, enfants et d’un musée d’art contem- arts en un lieu d’initiation artistique. guerre en Italie et devenue l’une des mentation élargie à la France et à la a VENTES : la vente aux enchè- chez Sotheby’s. Enfin, un « impor- porain. Des artistes et des enfants y Professeurs, techniques, références références mondiales en matière de Finlande : le programme « Revived res, organisée du 5 au 7 avril par tant collectionneur européen », dit- travaillent ensemble à recycler en appartiennent à l’art d’aujourd’hui. pédagogie innovante de la petite Objects » (Renaissance des objets). Sotheby’s à New York, du mobi- on chez Christie’s, met en vente, œuvres d’art et d’essai les déchets Dix années d’invention et de tâton- enfance. Une myriade d’universités Avec le Musée des arts modestes de lier, d’œuvres d’art et d’antiquités le 18 avril à New York, quarante industriels choisis que leur livrent nements plus tard, durant l’année américaines, australiennes ou scan- Sète, l’école d’art et le Musée de l’ob- ayant appartenu au couturier ita- tirages de Brassaï. une vingtaine d’entreprises de Loir- scolaire 2000-2001, plus de 900 éco- dinaves étudient à la loupe la Reggio jet de Blois sont de l’aventure. Ils tra- lien Gianni Versace, assassiné en et-Cher, de Matra automobile aux liers blésois (de la grande section de approach. Dans l’esprit de cette vaillent en outre à la conception juillet 1997, a rapporté plus de Cartonnages de Touraine. maternelle au CM2) y suivent un « approche », la petite école « met à d’une exposition itinérante : « L’art 10 millions de dollars (plus que l’es- Dans leurs ateliers aux intitulés cycle d’un trimestre, avec leur insti- disposition des enfants de six mois à et le recyclage des objets ». timation initiale). La plupart de ces mystérieux (salle des matières pre- tuteur. 170 autres (de six à seize ans) six ans tous les langages : la parole, le Entre-temps, Jack Lang est deve- pièces décoraient sa villa de Miami mières, salle des machines, ou des participent aux ateliers du mercredi. corps, l’écrit, les imaginaires »… Et, nu ministre de l’éducation nationa- Beach (Floride), sur le seuil de CONCERTS phénomènes), ils préparent une tout particulièrement, la gamme le. Le petit laboratoire de Blois res- laquelle il a été abattu à coups de série d’événements programmés en « CITTA DEI BAMBINI » complète des modes d’expression semble fort à un de ces pôles d’exc- revolver. – (AFP.) mai et juin. Par exemple, la présenta- Le Musée de l’objet, consacré aux artistique. ellence de la politique des arts à a CINÉMA : 58 millions d’en- tion de « la nouvelle collection d’été artistes du détournement et de la De multiples échanges, un collo- l’école qu’il met en chantier. Mais ni trées au cinéma ont été enregis- de monstres de jardin ». Ou l’ouver- récupération, a ouvert dans les que, une exposition célèbrent les Ipsos ni Irmapoc n’avaient prévu trées en France au cours du pre- ture du laboratoire Designpoc (pro- murs mêmes de l’école : une collec- fiançailles de l’école d’art-Musée de l’élection de maires UDF à Blois et mier trimestre 2001, une hausse duction de mobilier pour enfants à tion d’art contemporain sert de sup- Blois et des écoles municipales de RPR à Sète. A Blois, Alain Goules- de 24 % par rapport à la période base de chutes de bâche, carton, port pédagogique. L’école et le l’enfance de Reggio-Emilia. Ils ne se que, directeur de l’école d’art, et correspondante de l’année précé- tubes, composants électroniques). musée marient leurs thématiques marient pas, mais concluent une sor- Pierre-Jean Galdin, directeur du dente, selon les statistiques du Cen- Le programme d’expositions, perfor- d’expositions temporaires et d’acti- te de pacs, avec la bénédiction de Musée de l’objet, sont dans l’attente tre national de la cinématographie mances et concerts est considéra- vités artistiques enfantines : la dou- l’Union européenne et… du roi des inflexions budgétaires et des (CNC) rendues publiques le 7 avril. ble. Il inclut le retraitement des sons ble vue ou la quatrième dimension, Midas, plus connu en Italie sous le orientations culturelles de la nouvel- Depuis le 1er janvier 2001, la part (avec l’école de musique) ou la créa- Ubu roi, les bestiaires imaginaires, nom de Re Mida. Le premier centre le équipe municipale. Leurs amis ita- de marché des films français s’est tion d’un « dictionnaire des mots l’illusion ou le nain de jardin Remida est créé à Reggio-Emilia en liens se veulent rassurants. Le roi établie à 49,2 %, contre 25,1 % en recyclés » (avec la bibliothèque). mythologique… 1996 : une installation de stockage Midas en a vu d’autres. 2000 sur la même période. La part Le récit complet de la genèse de Pour célébrer l’an 2000, l’école et et de tri de déchets industriels pro- de marché des films américains est Jacques Bugier passé de 60,8 % à 40,2 %. Le mois de janvier a vu notamment la sor- TROIS QUESTIONS À… futurs citoyens européens en s’inspi- C’est l’inspiration première de notre e Le Printemps d’Irmapoc, du 11 mai tie sur les écrans du Placard,de rant d’expériences et de discours stratégie pédagogique. C’est ainsi au 17 juin. Renseignements : école Francis Veber, et du Pacte des SERGIO SPAGGIARI venus de partout. Ainsi, Edgar que nous avons inventé un personna- d’art de Blois. Tél. : 02-54-55-37-40. loups, de Christophe Gans. En Morin est l’une de nos références ge et un métier : l'« atelierista », ins- Initiative européenne Connect : euro- février est sorti La Vérité si je Directeur du service éducation majeures. Aujourd’hui, avec l’Irma- tallé au cœur de toutes nos écoles. pa. eu. int/comm/education/connect. mens II, de Thomas Gilou. 1de la municipalité de Reggio- poc, nos partenaires français nous Emilia, en Italie, vous êtes aussi ouvrent de nouvelles perspectives : « L’ateliériste », est un artiste coordinateur du projet européen la pratique, avec les enfants, du recy- 3qui intervient dans l’école ? « Revived Objects ». Comment cela clage des idées, des mots, des théo- Ce n’est pas un artiste… Notre s’est-il agencé ? ries… Nous allons recycler leurs bon- propos n’est pas que les enfants La mise en œuvre d’un centre de nes idées ! produisent de l’art. L’ateliériste est recyclage créatif nous est tout de sui- un enseignant à compétence parti- te apparue en adéquation avec nos Comment le recyclage créatif culière qui a pour tâche de porter pratiques éducatives : depuis plus 2s’intègre-t-il aux pratiques péda- au plus haut le niveau d’exigence, de quarante ans, dans les « écoles gogiques des écoles de l’enfance ? l’attention portée par tous, les de l’enfance » de Reggio-Emilia Très naturellement. Autour de enfants comme les adultes, à la – crèches et écoles maternelles –, on nous, dans l’éducation comme dans qualité esthétique des activités utilise des matériaux pauvres, des la culture ambiantes, c’est une appro- expressives et créatives. Non, je ne objets abandonnés, des déchets. che abstraite, conceptuelle et cogniti- pense pas que l'ateliériste puisse Nous faisions du recyclage créatif ve qui prévaut. Il n’y a pas d’espace être considéré comme un artiste. avant de le savoir. La dimension pour les objets, les choses, les actes, Mais il doit avoir la culture et la sen- européenne nous est apparue tout la main… Nous, nous pensons non sibilité d’un artiste… aussi évidente. Dès l’après-guerre, seulement que l’enfant est une per- Lorris Malaguzzi, le créateur de ces sonne mais aussi que la personne est Propos recueillis par écoles avait imaginé l’éducation de un tout, avec ses potentiels créatifs. Jacques Bugier CULTURE LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 31 Les tourbillons La douce ironie de « Follies » SORTIR PARIS valdinguer tous les clichés de de la vie la danse et ceux de la société Robyn Orlin post-apartheid d’Afrique du Sud. Chorégraphe sud-africaine Théâtre de la Ville, 2, place du de retour à Broadway e o selon le chorégraphe blanche, Robyn Orlin investit Châtelet, Paris-4 .M Châtelet. le grand plateau du Théâtre de 21 heures, les 10, 11, 12, 13, Claude Brumachon Une nouvelle production dépouillée de la comédie musicale de Stephen Sondheim la Ville avec un spectacle qui n’a 14, 17, 18, 19, 20 et 21. rien d’un long fleuve tranquille Tél. : 01-42-74-22-77. 70 F. vaise conscience : unanimement Roberts, la créatrice du rôle de si l’on considère son titre, Daddy, Patrick Scheyder EMBRASÉS (DUO) ET REBEL- FOLLIES, de Stephen Sondheim, considéré comme le maître absolu Laurey Williams dans Oklahoma !, I’ve seen this piece six times before et Marc Perrone LES, de Claude Brumachon et le par Blythe Danner, Gregory Har- du musical contemporain (pour la Polly Bergen, rescapée septuagé- and I still don’t know why they’re Pianiste, compositeur, autant Centre chorégraphique national rison, Judith Ivey, Treat Williams, musique et les paroles), fêté de naire d’une vie faite de grands hurting each other (« Papa, j’ai intéressé par l’improvisation issue de Nantes. Théâtre des Polly Bergen, Marge Champion, Londres à New York par des galas hauts et de grands bas). Evidem- déjà vu cette pièce six fois et je ne du jazz que par l’étude des grands Gémeaux, à Sceaux (Rendez- Betty Garrett, Joan Roberts, somptueux avec superstars et ment, peu chantent avec une voix sais toujours pas pourquoi ils se textes classiques, Patrick Scheyder vous chorégraphiques), le 6 avril. Donald Saddler, Jade White, grands orchestres, il est aussi convaincante – Joan Roberts dans font mal »). Sur une scène rencontre un poète de la chanson Prochains spectacles : Soirées Carol Woods, Louis Zorich, Jona- l’image d’un Broadway ennemi I’m a Broadway Baby ! –, évidem- surélevée autour de laquelle populaire, un accordéoniste confidentes, les 22 et 23 mai, à than Tunick (orchestration), Eric du box-office et de ses bénéfices. ment les chorégraphies ressem- le public déambule s’il en a envie, précieux, Marc Perrone. 21 heures, Espace Onyx, Saint- Stern (direction), Kathleen Mar- blent à celles des deux person- elle compose un puzzle étrange Ces deux-là ont bien des Herblain (Loire-Atlantique). De shall (chorégraphie), Matthew DISTRIBUTION DE COMÉDIENS nages de Ginger et Fred, de Fellini, avec des saynètes apparemment musiques à s’échanger, bien 80 F (12,19 ¤) à 110 F (16,76 ¤). Warchus (mise en scène). La nouvelle production de Fol- petits pas qui ne sont que le souve- sans lien entre elles, évocation des expériences à partager. Tél. : 02-40-92-24-00. BELASCO THEATRE, 11 West lies, simplement et élégamment nir de cabrioles autrement virtuo- d’Esther Williams, du Lac des Les 7 Lézards, 10, rue des Rosiers, 44th Street, New York. De 45 $ mise en scène par le Britannique ses. Mais c’est le propos même de cygnes, de comédies musicales. Un Paris-4e.Mo Saint-Paul. 21 h 30, Entré dans sa quarantaine, le (47,52 ¤) à 90 $ (95,04 ¤). Tél. : Matthew Warchus (connu à New Follies, fait de distanciation et de ton vif et impérieux pour envoyer le 10. Tél. : 01-48-87-08-97. 70 F. chorégraphe Claude Brumachon 00-1-212-239-62-00. Internet : York par la mise en scène du grand douce ironie. n’est décidé à perdre ni son visage www.folliesonbroadway.com/ succès qu’est Art, de Yasmina Polly Bergen interprète I’m Still (Publicité) d’adolescent ni l’esprit de révolte Reza), risque de s’ajouter aux Here avec le poids d’une vie vrai- attaché à cet âge dit ingrat. Il en NEW YORK insuccès financiers de la plupart ment vécue qui colore chacun des va de même pour Benjamin Lamar- de notre envoyé spécial des comédies musicales de Sond- mots cinglants de Sondheim. Bly- che, son compagnon et assistant Trente ans après sa création, Fol- heim. Elle vient en effet de se faire the Danner, qui n’a presque jamais depuis qu’ensemble ils ont créé, lies, de Stephen Sondheim, revient étendre par un méthodique K.-O. chanté de sa carrière, se tire avec en 1984, une compagnie qu’ils lan- à Broadway. Pièce emblématique assené, le 6 avril, par Brent Brant- une élégance infinie du rôle désa- çaient avec une pièce fondatrice et de l’histoire du musical, Follies en ley, le critique spécialisé du New busé de Sally. Il lui revient deux très rude, Atterrissage de corneilles est aussi une sorte de mise en aby- York Times. De la réduction pour des « tubes » de la partition : l’iro- sur l’autoroute du Sud. Elle leur a me : trois décennies après son âge quatorze musiciens au moindre nique Could I Leave You ?, qu’elle valu de multiples récompenses et d’or, un théâtre new-yorkais ferme détail de la distribution, notre détaille en parfaite diseuse, dotée la reconnaissance immédiate du ses portes pour être transformé en confrère décortique l’échec pré- de surcroît d’un joli timbre, et The public. Quelque vingt créations parking. Son directeur, Dimitri sumé de ce qui était présenté, en Story of Lucy and Jessie, qui révèle plus tard, toujours aussi à vif, tous Weismann, convoque toutes les ouverture de la section culturelle un jeu de jambes alerte. On est deux s’emparent en une danse vieilles gloires ayant dansé et chan- du New York Times, le 25 mars, décu, en revanche, par le célébris- essoufflée de deux de leurs idoles : té en ses murs pour une ultime soi- comme un revival, terme ambigu sime Losing my Mind, assez mal l’âme de Pier Paolo Pasolini hante rée. Les show girls millésimées, qui ne décrit pas bien ce qu’a publi- chanté par Judith Ivey. Embrasés, la vitalité de Boris Vian leurs partenaires d’alors, forment quement souhaité Sondheim pour Quant au rôle de la vamp fran- traverse Rebelles. des couples de Ginger et Fred plus cette production, en rien une çaise baroudeuse, Solange Laffitte, Chez Brumachon, une danse qui ou moins sur le retour. Au sein de « reprise », au sens premier du il lui manque la vulgarité savam- n’obligerait pas le corps à exsuder ce petit monde cosmopolite et terme revival dans le domaine du ment contrôlée de Liliane Monte- sa dernière goutte de sueur serait vaguement excentrique, certains théâtre, mais plutôt un « renou- vechi, la star française de New un truc de mauviettes. Dans se sont mariés, pas forcément avec veau » vu par un œil neuf – en York abonnée au rôle, présente Embrasés, duo qu’il interprète en la bonne personne. Nostalgie, fous d’autres termes, tout ce qui pour- dans la légendaire version de GUIDE costume cravate avec Benjamin rires mais aussi rancœur et féro- rait faire oublier la luxueuse pro- concert de 1985 (2 CD RCA Lamarche, la chorégraphie démar- cité sont au rendez-vous de cette duction originale de Follies, dont RCD2-7128), avec l’Orchestre phil- re comme un ressort avec des soirée où les fantômes des protago- les 522 représentations furent un harmonique de New York, ou en- FESTIVAL CINÉMA Le Petit Ramoneur détentes sauvages, des encastre- nistes, jeunes et beaux, en voix et succès public et critique, mais un core dans la récente intégrale faite de Britten. Maîtrise des Hauts-de-Sei- Projections baroques ne, Philippe Hui (direction), Mireille ments périlleux, des cassures en jambes, vont se mêler à cette échec financier. en marge de la production donnée Larroche (mise en scène), Anne-Maris d’automates. Les deux hommes comédie douce-amère. Cette nouvelle lecture de l’œu- au Paper Mill Playhouse, dans le Dans le cadre de l’exposition « Triom- phes du baroque - L’architecture en Gros (chorégraphie). sont prisonniers des enlacements Les trente années qui nous sépa- vre se veut dépouillée, concentrée New Jersey, en 1998 (2 CD TVT Opéra-Comique, 5, rue Favart, Paris-2e. Europe, 1600-1750 », Le Miroir, cinéma o qui les maintiennent au sol. De rent de la création de Follies,en sur le texte. Elle est d’ailleurs distri- Soundtrax TVT 1030-2). Mais des musées de Marseille, présente en M Richelieu-Drouot. 14 h 30, le 10. Jus- grands moulinets de bras mon- 1971, resserrent d’un tour d’écrou buée à des comédiens, stars pour notre « Broadway Baby » à nous partenariat avec la revue d’esthétique qu’au 28. Tél. : 08-25-00-00-58. De 50 F à 120 F. trent leur désir vain d’échapper à supplémentaire cette mise en ellip- la plupart (Blythe Danner, épouse est à… Paris, dans Mistinguett,à et d’histoire du cinéma Vertigo et Ciné- mas du Sud, une réflexion cinémato- Calla, Amor Belhom Duo, DJ Mute la force de la chair, grimpant à des se de la comédie musicale, dont de Robert De Niro dans le film l’Opéra-Comique. Le Batofar, 11, quai François-Mauriac, graphique autour du cinéma baroque : e o anneaux qui se referment sur eux Stephen Sondheim est le bon et le Meet the Parents, Betty Garrett, à Et la vie continue, d’Abbas Kiarostami Paris-13 .MQuai-de-la-Gare. 21 heu- comme des menottes. Derrière un mauvais génie, la gloire et la mau- l’affiche du film On the Town, Joan Renaud Machart (Iran, 1991), film accessible à partir res, le 10. Tél. : 01-56-29-10-00. 40 F. Mistinguett store, Brumachon s’abandonne à de cinq ans (14 heures et 16 heures) ; e Opéra-Comique, 5, rue Favart, Paris-2 . une danse lascive qui n’est pas Balkan baroque, de Pierre Coulibeuf o (France, 2000) (18 heures) ; Casino, M Richelieu-Drouot. 20 heures, les 10, sans rappeler Kim Basinger dans 11, 12, 13, 14 et 17 ; 15 heures, le 15. de Martin Scorsese (Etats-Unis, 1995) Jusqu’au 28. Tél. : 08-25-00-00-58. De Neuf semaines et demie. Chaque (19 h 30). 50 F à 190 F. mouvement est voué à l’effondre- Marseille (Bouches-du-Rhône). Le ment. Cette danse de l’échec jus- Miroir, Centre de la Vieille Charité, o RÉGIONS qu’au-boutiste se perd dans les 2, rue de la Vieille-Charité. M Joliette. accents arabo-portuaires de la Le 11 avril. Tél. : 04-91-14-58-88. 30 F Ensemble Florilegium et 35 F. musique de Bruno Billaudeau, et Œuvres de Telemann, Haendel, Buxte- hude, Purcell, Bach. les mots de Pasolini murmurés par TROUVER SON FILM Arles (Bouches-du-Rhône). Chapelle du Camillo Poloniato. Méjan. 20 h 30, le 11 avril. Tél. : 04-90- Tous les films Paris et régions sur le 49-56-78. 100 F. Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : Compagnie Käfig CARESSES ET ATTOUCHEMENTS 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). Rebelles, œuvre pour six dan- Mourad Merzouki : récital. Limoges (Haute-Vienne). Centre Jean- seurs, conjugue à tous les temps le ENTRÉES IMMÉDIATES Moulin, 76, rue Sagnes. 20 h 30, le verbe « vouloir-être-heureux ». Le Kiosque Théâtre : les places de cer- 11 avril. Tél. : 05-55-35-04-10. 115 F. Des chants d’oiseaux, un banc de tains des spectacles vendues le jour Blanca Li square sur lequel est assis un même à moitié prix (+ 16 F de commis- Le Songe du Minotaure. sion par place). Valenciennes (Nord). Le Phénix, boule- jeune homme, un tissu écarlate, vard Harpignies. 20 heures, les 11 et deux hommes portant une cage. Place de la Madeleine et parvis de la gare Montparnasse. De 12 h 30 à 12 avril. Tél. : 03-27-32-32-32. 130 F. Dans ce décor qui navigue entre 20 heures, du mardi au samedi ; de Mimi Pinson et les amoureux de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. DERNIERS JOURS Peynet, Claude Brumachon va lan- Accrochez-moi 14 avril cer trois filles, trois « quilles », qui d’Aglaée Solex. Otto Mühl entrent et sortent au pas de Ménagerie de verre, 12-14, rue Léche- Nantes (Loire-Atlantique). Ecole régio- vin, Paris-11e.Mo Parmentier. 20 h 30, charge, possédées par une énergie nale des beaux-arts, place Dulcie- les 10, 11, 12, 13 et 14. Tél. : 01-43-38- September. Tél. : 02-40-35-90-20. De de jeunes chiots. En guise de 33-44. 60 F et 80 F. 15 heures à 19 heures. Jusqu’au proie, elles tiennent entre leurs François le Bossu 14 avril. Entrée libre. dents des fleurs. Evitant de jus- d’après la comtesse de Ségur, mise en 16 avril tesse la pub pour dentifrice, la scène de Gérard Sorel et Mireille Sil- Pierrick Sorin : Nantes, projets bernagl. pièce, toute en caresses et en d’artistes. Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Espace Nantes (Loire-Atlantique). Musée des attouchements, bondit, s’amuse 1789, 2-4, rue Alexandre-Bachelet. beaux-arts, salle Blanche, 10, rue Geor- d’un verre tenu en équilibre, d’une 15 heures, le 10. Tél. : 01-40-11-50-23. ges-Clemenceau. Tél. : 02-40-41-65-65. ombrelle, de bulles de savon. Un 30 F et 50 F. De 10 heures à 18 heures ; nocturne rien la détourne, buissonnière et Cie Nouvelle Vague, Cie Vagabonds vendredi jusqu’à 20 heures. 20 F. Il était une fois l’été dernier et Chienne zazoue. Boris Vian chante J’suis 22 avril de vie. Stanley Brouwn, Alain Séchas. snob et Le mois d’août qu’il passe Le Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Strasbourg (Bas-Rhin). Musée d’art au plumard ». Trompette et slows. Forum culturel, 1, place de la Libéra- moderne et contemporain, 1, place Tout est rose et bleu et un poil tion. 20 h 30, le 10. Tél. : 01-48-96- Hans-Jean-Arp. Tél. : 03-88-23-31-31. gnan-gnan. Des hululements de 50-87. 50 F. De 11 heures à 19 heures ; de 12 heu- Le Pèlerinage de la rose chouettes, douze coups d’horloge res à 22 heures, le jeudi ; fermé le lundi de Schumann, avec en ouverture la et le vendredi 13 avril. 30 F. scandent ces défis noctambules et Symphonie no 1 « le Printemps ». 23 avril juvéniles. Chœur d’oratorio de Paris, Madrigal Des dieux et des hommes, 1780-1850. Les danseurs, sensibles, suivent de Paris, Ensemble orchestral de Paris, Le Havre (Seine-Maritime). Musée leur chorégraphe au quart de tour. John Nelson (direction). Malraux, 2, boulevard Clemenceau. Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- Tél. : 02-35-19-62-62. De 11 heures à Dans Embrasés tout comme dans nue Montaigne, Paris-8e.Mo Alma- 18 heures ; Jusqu’à 19 heures, les same- Rebelles, Claude Brumachon Marceau. 20 heures, le 10. Tél. : 01-49- di et dimanche ; ouverture exception- amoindrit néanmoins sa force par 52-50-50. De 60 F à 290 F. nelle, le 16 avril. Fermé mardi. 25 F. une succession de séquences qui déroulent le même sens à satiété. On passe d’une danse-assommoir (qu’on aime) à une danse presque assommante, redondante, fille de pub. Brumachon l’extrêmiste, loin d’avoir puisé au fin fond de son art, reste bloqué à la surface, tel celui qui trop étreint mal étreint. Chantre de l’amour érotique à condition qu’il soit aussi folle- ment romantique, on sent qu’il voudrait davantage échapper aux convenances mais qu’il y reste lié. Tout comme sa manière de danser qui s’élance, haletante, s’épuisant sur-le-champ de son propre embal- lement.

Dominique Frétard CARNET LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 33

Naissances Décès –Mme Jacky Patin, – M. et Mme Daniel Robbe, Anniversaires de décès Colloques son épouse, M. Philippe Robbe, me Cécile et Pierre LEPIDI –Mme Marie-Louise Jacquet-Stuhl, M. et Mme Marc Patin, M. et M Jean-Paul Robbe, – Il y a deux ans déja, – L'ESSCA et l'université des sciences sont heureux d'annoncer la naissance de ses enfants, Et ses enfants ses enfants, économiques de Budapest organisent un Cécile, Jean-François, Olivier, Alice, Marie-Geneviève colloque de management international : Julia, Toute la famille ont la douleur de faire part du décès de Clémence, ASSATHIANY-GRABER « Les pays en transition ou en ont la douleur de faire part du décès de ses petits-enfants, intégration », dans les locaux de le 21 mars 2001. Au centre du Monde, M. Raymond JACQUET, ont la douleur de faire part du décès de nous quittait. elle a déjà trouvé sa place. l'ESSCA, à Angers, le jeudi 29 et le préfet de région honoraire, M. Jacky PATIN, vendredi 30 novembre 2001. Claire PALAU officier de la Légion d'honneur. Mme Paulette ROBBE, Nous ne l'oublions pas. née PINEL, Janos Kornaï, professeur à l'université et survenu à Fontainebleau, le 5 avril 2001. Harvard, Wladimir Andreff, professeur à Florent LAVABRE La cérémonie religieuse sera célébrée – Le 10 avril 1998, le mercredi 11 avril 2001, à 15 heures, en le jeudi 5 avril 2001, dans sa quatre- l'université Paris-I - Sorbonne, John sont heureux d'annoncer la naissance de l'église de la Madeleine, Paris-8e, Les obsèques ont été célébrées dans vingt-huitième année. Raimond CASTAING, Child, professeur à l'université de leur fille, l'intimité familiale, le lundi 9 avril 2001. membre de l'Académie des sciences, Birmingham, Marie Lavigne, professeur 19, rue d'Anjou, 5, rue Davy, émérite à l'université de Pau, Xavier 75017 Paris. nous quittait. Richet, professeur à l'UMLV, Maelys LAVABRE, 75008 Paris. 3, rue Palezzi, interviendront à cette occasion. 77780 Bourron-Marlotte. le vendredi 6 avril 2001, à Montpellier. – Danielle Margueritat, – Lyon. Nous ne l'oublions pas et nous Les propositions de communication sa femme, 7, rue du Surmelin, pensons chaleureusement à lui. Marie-Laure et Jean-Noël M. Robert Roudier, doivent parvenir à l'ESSCA avant le Sylvie et Elisabeth Margueritat, 75020 Paris. 30 avril. LEANDRI ses filles, son époux, – Le 10 avril 1989, www.essca-asso.fr/accueil.htm associent Françoise et Laurent Fabius, –Mme Paul Reucher, M. et Mme Jean Roudier, Sophie et Antoine me Paulette Margueritat, son épouse, M et M. Eric Estrabeau, Claire LISLE à la joie d'annoncer la naissance de Mme et M. Bernard Markarian, ses belles-sœurs et beau-frère, Aminata et Glenn Limido, Séminaires Alice Castro, ses enfants et petits-enfants, s'endormait dans l'espérance de la Philippe, sa belle-mère, Sébastien Reucher, font part du décès de Résurrection. COLLÈGE INTERNATIONAL Françoise et Pierre Pasquier, Frédéric Reucher, DE PHILOSOPHIE le lundi 2 avril 2001. Thomas et Victor Fabius, Virginie et Bruno Thirion, Mme Marie-Louise ROUDIER Ayez une pensée ou une prière pour Et tous ses neveux et nièces, ses enfants, née ALEXANDRE elle et pour ceux qu'elle aimait. Journées d'études 26, rue Jouffroy-d'Abbans, « Le phénomène de l'attention entre Julia Lima, Mathieu, Héloïse, Raphaël, Elodie, 75017 Paris. Ses amis et ses alliés, – Le 10 avril 2000, théorie et pratique » ont la douleur de faire part du décès de Alexandre et Olivier, – Le ministère de l'emploi et de la Bernard POUJOL sous la responsabilité de Natalie Depraz Anniversaires de naissance ses petits-enfants, solidarité et Anthony Steinbock, 19, 20, 21 avril, Mme Jean Olivier, Et, tout particulièrement, ses amis et – 10 juin 2001, est mort. 9 h 30-17 h 30, et 22 avril, 9 h 30- Roger MARGUERITAT, sa sœur, collègues de la direction générale de l'action sociale 12 h 30, University of Southern Illinois Un an que ont la douleur de faire part du décès de « Je ne suis bien qu'avec toi.» at Carbondale, « The Touch of nature », Illinois, USA. Lise, survenu le vendredi 6 avril 2001. ont la tristesse d'apprendre la disparition M. Paul REUCHER, brutale de Cours a ses yeux grands ouverts sur L'inhumation aura lieu le mardi membre du Conseil économique L'accès à toutes les activités du Le Monde 10 avril, à 14 h 45. et social, Philippe SAINT-MARTIN. Découvrez l'informatique chez vous Collège est libre et gratuit (dans la chez Matthieu ROGUÉ, chevalier de la Légion d'honneur, avec le premier organisme de formation limite des places disponibles). On se réunira à la porte principale du Ils s'associent à la douleur de ses à domicile. Prise en main du matériel, Renseignements sur salles, violoncelliste, officier de l'ordre national du Mérite, son papa, cimetière du Montparnasse, 3, boulevard proches et leur présentent leurs plus Internet, bureautique. répondeur : 01-44-41-46-85. Autres et Edgar-Quinet, Paris-14e. sincères condoléances. ALDISA. Tél. : 01-46-67-18-90 renseignements : 01-44-41-46-80. Maguelone PARIGOT, survenu le 6 avril 2001. pianiste, Cet avis tient lieu de faire-part. Diplômes sa maman, La cérémonie religieuse aura lieu le 26, rue Erlanger, CARNET DU MONDE mercredi 11 avril à 9 heures, en l'église – DESS droit immobilier public sous les veilles complices 75016 Paris. – droit de l'urbanisme, Saint-Pierre de Neuilly-sur-Seine, 90, Téléphones : de sa marraine, 37, rue Sarrette, – marchés publics, délégations, Dorothée, 75014 Paris. avenue du Roule. 01.42.17.39.80 01.42.17.38.42 01.42.17.29.96 – domaine public, expropriations. UFR droit université Versailles et de son parrain, – Suzanne de Saint-Nicolas, 181, avenue Achille-Perretti, Pierre. Fax : 01-42-17-21-36 - e-mail: [email protected] Saint-Quentin-en-Yvelines son épouse, 9220 Neuilly-sur-Seine. Annick Mompart, 01-39-25-52-57. « Sans musique, sa fille, la vie serait une erreur.» Vincent et Eugénie, Nietzsche. Cécile et Pascal, – 9 avril 1921-9 avril 2001. ses petits-enfants, Louise, Joyeux anniversaire, son arrière-petite-fille, ont la douleur de faire part du décès de Michel. M. André MOMPART, Vladimir, Catherine, Nicolas, Delphine. survenu le 28 mars 2001, à l'âge de quatre-vingt-sept ans. – Mon amour immense, L'inhumation a eu lieu au cimetière de Voilà un an jour pour jour que je ne Gommecourt (Yvelines), le mardi t'ai pas menti, 3 avril, dans l'intimité familiale. Voilà un an que j'ai commencé à te dire la vérité pour toujours, Voilà un an que je t'aime infiniment 2 bis, rue Raymond-Jaclard, loin et pour infiniment longtemps. 94140 Alfortville. 57 millions de bisous. – Paris.

Ton Boubou-soleil. Laetitia Guérin-Surville, – Il aime Audiard, Mozart, Rostand et sa fille, le parmesan. Henry, Mais nous, Mou, Xou et Maman chou, son gendre, illuminons Le Monde de ce petit poème. Charles, Alban et Mathilde, Tu as quarante ans déjà, ses petits-enfants, joyeux anniversaire, papa. ont la tristesse de faire part du décès de – 10 avril 1981, Nantes. 10 avril 2001, Bordeaux. Maurice MOSSET, er Soazig survenu le 1 avril 2001, dans sa quatre- vingt-treizième année. a vingt ans. La cérémonie a été célébrée dans la stricte intimité le mercredi 4 avril. Heureux anniversaire ! – Dagobert Oster, son mari, Maman, Papa et Tangi. Béatrice Bantman, sa fille, Mariages Eve et Constance Bantman, Ulrike GOTTELT, ses petites-filles, Alexandre GOLDSZAL William et Francine Vainchenker, Gérard, Fanny et Frédéric Oster, sont heureux de faire part de leur Anne-Marie, Nathalie et Miriam mariage, célébré le 7 avril 2001, Munzberg, à Paris - 9e. Laurent et Sophie Attali, ses neveux, nièces et petits-neveux, Ilse et Rudi Gottelt, Maya Domur et la famille Novais, Holunderweg, 56. ont la douleur de faire part du décès de D. 06849 Dessau. (Allemagne). Ethel OSTER, Françoise et Gérard Goldszal, née VAINCHENKER, 9, rue de Douai, 75009 Paris. le 2 avril 2001, à Paris. LE MONDE AVRIL 2001 diplomatique GÉNOCIDES ● Du bon et du mauvais usage de la mémoire ● En 1961, le tournant du procès Eichmann ● « L’industrie de l’Holocauste », de Norman Finkelstein (Tzvetan Todorov, Tom Segev, Dominique Vidal) –––––––––––––––––––––––– et aussi : –––––––––––––––––––––––– Angleterre, crise totale (Ignacio Ramonet) ; La mauvaise réputation de Noam Chomsky (Jean Bricmont) ; Eternelle récupération de la contestation (Serge Halimi) ; Un autre modèle pour l’agriculture (Jacques Berthelot) ; La guerre continue en Algérie (Lahouari Addi) ; Les manuels palestiniens sont-ils antisémites ? (Elisa Morena) ; Guerre sans vainqueurs en République démocratique du Congo (Colette Braeckman) ; L’homme paresseux (Lucien Sfez) ; etc. En vente chez votre marchand de journaux - 25 F - 3,81 e 34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 L’élargissement de l’Europe et les migrations Polonais, Hongrois, Tchèques vont-ils déferler sur les marchés du travail des pays les plus riches d’une Union européenne élargie ? Rien n’est moins sûr, conclut une étude de la revue « Hommes et migrations »

DU TEMPS du communisme, les sonnes dans l’Europe réunifiée de neuf des dix pays candidats d’Euro- niveau de leurs salaires, sont de l’Europe sera confrontée à l’hori- frontières étaient verrouillées à demain. Une Europe élargie à pe centrale et orientale n’ont plus loin les plus concernées par le phé- zon 2010 à des « pénuries globales l’Est parce que les dirigeants de ces vingt-cinq, voire vingt-sept, qui besoin de visa pour entrer dans l’es- nomène et leurs dirigeants deman- de main-d’œuvre ». pays n’avaient qu’une crainte : que engloberait 470 millions de person- pace Schengen (les ressortissants bul- dent des « périodes de transition » L’intégration des pays d’Europe les habitants s’enfuient ! Plus nes libres de se mouvoir et de tra- gares sont les derniers en date à en avant l’entrée en vigueur de la centrale soulève aussi d’autres d’une décennie après la chute du vailler dans ce vaste espace. Car les être dispensés) ». libre circulation des travailleurs. questions : qu’adviendra-t-il de mur de Berlin, c’est à l’Ouest que accords de Schengen, est-il prévu, Plusieurs analyses montrent leurs frontières orientales, des con- des inquiétudes s’expriment : l’élar- devraient s’appliquer aux nou- « PÉRIODES DE TRANSITION » pourtant un « décalage » entre ce tacts avec leurs voisins ? Une nou- gissement de l’Union européenne veaux membres dès leur adhésion. Ce qui s’observe, en revanche, ce débat et les projections démogra- velle coupure ne risque-t-elle pas aux pays d’Europe centrale et Force est de constater, souli- sont des « mouvements de proximi- phiques. « Les pays d’Europe centra- d’apparaître au cœur du conti- orientale donnera-t-il lieu à une gnent plusieurs auteurs de ce dos- té, en particulier frontaliers et saison- le et orientale pourraient rapide- nent ? Le déplaisir est grand, en vague déferlante de migrations ? sier coordonné par Anne de Tin- niers, qui correspondent à un proces- ment ne plus avoir d’excès de main- Pologne, à l’idée de devoir « fer- Les marchés de l’emploi seront-ils guy (CNRS, CERI), que les cris sus d’intégration régionale ». Des d’œuvre. En Pologne, c’est la part mer » la longue frontière pris d’assaut par des Polonais, Hon- d’alarme lancés au début des Polonais vont travailler temporai- des plus de quarante-cinq ans qui (1 200 kilomètres) avec les pays de grois, Tchèques ? années 1990 sur un afflux massif rement en Allemagne, Autriche, devrait augmenter d’ici à 2010, l’ex-URSS qui la bordent. Cela cou- La revue Hommes et migrations de migrants en provenance de l’Est France ; des Bulgares vont en Grè- c’est-à-dire des personnes les moins perait des régions entières des reve- se penche, dans son numéro de se sont avérés infondés. L’exode ce ; des Croates en Italie… L’Alle- mobiles. » Une étude de l’OCDE nus tirés du commerce frontalier, mars-avril 2001, sur ces questions redouté n’a pas eu lieu. Aujour- magne et l’Autriche, en raison de concluait récemment que, du fait dit « de valise » parce qu’il consis- liées à la libre circulation des per- d’hui, déjà, « les ressortissants de leur situation géographique et du du vieillissement démographique, te en un va-et-vient incessant d’in- nombrables petits vendeurs. Para- doxalement, la nouvelle « frontiè- DANS LA PRESSE trente-cinq heures n’a plus cours. blés, les salariés qui veulent davan- faire preuve de davantage de géné- BFM re Schengen » pourrait pousser A la SNCF comme dans la fonction tage de pouvoir d’achat, les exclus rosité sociale avec moins de dispo- Philippe Alexandre des Ukrainiens et des Biélorusses à LIBÉRATION publique. La montée de la grogne qui n’espèrent plus… Tout cela sur nibilité budgétaire ? La solution a Le premier ministre rentre dans envisager l’émigration définitive Jacques Amalric des salariés du service public est fond de crises politiques larvées, relève de la quadrature du cercle. un pays en proie à différents conflits vers l’Ouest. Ils se retrouveraient a Dans toute course de longue telle que même l’abandon de réfor- tant à gauche, où la majorité n’a Tant les résultats des élections sociaux qui s’accumulent et s’addi- en effet subitement privés de cet haleine, les derniers mètres peu- mes les concernant n’est considéré plus de plurielle que le nom, qu’à municipales que les conflits en tionnent, formant ainsi ce qu’on accès aux marchés d’Europe centra- vent faire la différence. En l’occur- que comme un dû. C’est dire que droite, où l’opposition n’a pas cours démontrent à l’évidence une appelle une vague. Cette fièvre socia- le qui leur permet pour l’instant de rence, il s’agit de mois, mais la pro- toute évolution des structures encore réussi son aggiornamento. forte demande de redistribution le, survenant trois semaines après vivoter en restant chez eux… blématique est la même. Comment publiques ou parapubliques est L’Etat reste englué dans ses lour- sociale que les mesures prises des élections municipales que Lionel Et comment préserver les liens finir le parcours en vainqueur ? Lio- d’ores et déjà reportée à l’après- deurs et son inefficacité. Ce pays depuis le début de l’année – prime Jospin a reconnu avoir perdues, ris- avec les minorités ethniques à nel Jospin avait bien son idée sur la présidentielle. est celui d’Europe où il y a le plus pour l’emploi, dégrèvement de la que fort de déséquilibrer une fois de l’étranger ? Budapest veut éviter question (en limitant au minimum de fonctionnaires, où le taux des taxe d’habitation ou réforme des plus la gauche plurielle. Le premier que l’introduction de régimes de les prises de risque), mais l’avertis- LE FIGARO prélèvements obligatoires est un allocations logement – ne sont pas ministre va se trouver aux prises visas n’entraîne une coupure avec sement infligé le mois dernier par Antoine-Pierre Mariano des plus lourds ; et pourtant, la parvenues à satisfaire. Or, en avec les bruyants partisans d’un vira- les trois millions de Hongrois la fraction la plus radicale de l’élec- a La France est fatiguée. En apnée sécurité n’est pas assurée, la justice comptable sourcilleux, Laurent ge à gauche. En ce qui concerne les vivant dans les pays voisins (Rou- torat de la majorité plurielle le pendant la campagne des munici- montre ses faiblesses, et l’éduca- Fabius ne cesse de rappeler au pre- restructurations, les plans sociaux manie, Slovaquie, Ukraine, Yougos- contraint à revoir sa stratégie. L’ex- pales, elle souffre aujourd’hui tion nationale n’apprend presque mier ministre que le gouverne- dans les groupes privés, la majorité lavie, Croatie). Plusieurs auteurs, ploitation d’un bilan pourtant d’une asthénie de printemps dont plus rien aux enfants. L’argent des ment a déjà été fort dispendieux, va réclamer un durcissement de la dans la revue, appellent à la forma- défendable ne sera pas suffisante : les symptômes sont nombreux : contribuables est bien mal utilisé ! tandis que le retournement de la législation actuelle et ne s’en tiendra tion d’une « stratégie régionale » la prochaine aide personnalisée à une grève à la SNCF qui n’en finit conjoncture risque de diminuer les pas à un boycott des produits Dano- de l’Union européenne « visant à l’autonomie et la baisse pourtant pas, des plans sociaux qui se trans- LCI recettes. Gouverner dans l’aisance ne que les salariés eux-mêmes rendre compatibles l’adhésion et les réelle du chômage ne sont plus des forment en affaires d’Etat, la Bour- Pierre-Luc Séguillon économique est chose relative- désapprouvent. Mais partir en liens » tissés entre ces pays. arguments reçus, et la modération se qui tourne de l’œil, les fonction- a L’équation que doit résoudre ment facile. Gouverner dans la guerre contre le patronat, à un an salariale « échangée » contre les naires qui râlent, les éleveurs acca- Lionel Jospin est simple : comment pénurie est autrement difficile. des élections, n’est pas sans danger. Natalie Nougayrède 0123 www.verisign-grs.com/multilingual/multilingual.html SUR LA TOILE A LA TELEVISION NORVÈGE ET A LA RADIO a Le fournisseur d’accès norvégien Les Américains ouvrent le système des adresses électroniques aux alphabets du monde entier Tele2 a été condamné à une amende Le Monde des idées de 350 000 couronnes (42 000 euros) LCI DE PAR SES ORIGINES, Internet ses et étrangères ayant commencé pour avoir laissé ses utilisateurs stoc- Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 est avant tout anglophone. Entre à vendre des noms comportant des ker sur ses serveurs des images por- Le dimanche à 12 h 10 et à 0 h 10 autres conséquences, les internautes accents français ne savent pas à nographiques illicites. Tele2 va faire Le lundi à 11 h 10 parlant d’autres langues ne peuvent quelle date elles pourront les acti- appel de ce jugement, sans précé- ࡯ pas choisir d’adresses électroniques ver. L’opération souffre en effet dent en Norvège. – (Reuters.) Le Grand Jury comportant d’autres caractères que d’une certaine opacité : outre les RTL-LCI les vingt-six lettres utilisées par la lan- difficultés techniques inévitables, POLICE Le dimanche à 18 h 30 gue anglaise : pas de cédille ni d’ac- il faut compter avec les intérêts a La municipalité de Seattle ࡯ cent pour les francophones, pas de commerciaux concurrents, la tradi- (Washington) a porté plainte con- La rumeur du monde ümlaut pour les Allemands, pas de tionnelle hégémonie américaine tre l’auteur d’un site publiant les FRANCE-CULTURE tilde pour les Espagnols…. Quant aux sur le Net et la culture du consen- nom, adresse, numéro de sécurité Le samedi à 12 heures langues utilisant d’autres alphabets sus chère aux instances officielles, sociale de dizaines de policiers de ࡯ ou des idéogrammes (russe, arabe, qui entraînent des procédures très plusieurs comtés, ainsi que des Libertés de presse langues asiatiques), il fallait systéma- longues. documents judiciaires concernant FRANCE-CULTURE tiquement recourir aux transcrip- VeriSign procède donc avec pru- certains d’entre eux. Les chefs de Le troisième dimanche tions intégrales. Cette situation est dence. Les caractères chinois, japo- la police estiment que cette publi- de chaque mois à 16 heures en train de changer, grâce notam- nais et coréens ont été lancés en cation met en danger la vie de ࡯ ment à l’initiative « Résolution multi- novembre 2000, suscitant l’enthou- leurs hommes et de leur famille. A la « une » du Monde lingue » lancée il y a quelques mois siasme dans les pays concernés par la société américaine VeriSign avec 800 000 noms enregistrés en ENSEIGNEMENT RFI a Du lundi au vendredi (successeur de Network Solutions), quatre mois. L’allemand, le russe, le Le Massachusetts Institute of à 12 h 45 et 0 h 10 (heures de Paris) qui gère le registre mondial des noms français, le portugais, l’arménien, le Technology (MIT) va progressive- ࡯ de domaines en .com, .net et .org. en anglais, elle a adopté une tech- Le système est actuellement en bulgare, le macédonien et le géor- ment publier gratuitement sur VeriSign a décidé d’agir sans atten- nique d’encodage dite RACE, qui phase de test. Avant que la Résolu- gien ont suivi en février dernier. Les Internet l’essentiel des documents La « une » du Monde dre que les instances officielles aient transforme toute chaîne de caractè- tion multilingue puisse être généra- langues d’Asie du Sud-Est et du pédagogiques utilisés dans ses BFM terminé d’homologuer les normes et res en une suite de lettres non accen- lisée, les serveurs de noms de sous-continent indien ainsi que cours. Cette opération, qui pour- Du lundi au vendredi à 13 h 06, 15 h 03, 17 h 40 les méthodes applicables à l’interna- tuées et de chiffres. Ainsi, par exem- domaine du monde entier devront l’arabe et l’hébreu sont prévus pour rait coûter jusqu’à 100 millions de Le samedi tionalisation des noms de domaine. ple, l’adresse « société.org » avec être légèrement modifiés, de façon ce printemps. dollars sur dix ans, est destinée à 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 Pour écrire l’adresse d’un site Web accents aigus devient pour les machi- à reconnaître ces adresses enco- lutter contre le processus de « pri- contenant des caractères inconnus nes « bq-abzw6y3j5f2os.org ». dées. De ce fait, les sociétés françai- Jean Lasar vatisation du savoir ». – (AP.)

F par Abonnez-vous au pour seulement 173 mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex par Dominique Dhombres F « Avoir un bon copain » Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 173 (26,37a) par mois par prélèvement automatique. ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : IL AVAIT L’AIR un peu gêné agaçant, Georges-Marc Benamou, deaux en 1942 que pour faire jeter à Adresse : aux entournures, Georges-Marc avec sa façon de rejeter la tête en la Seine les Algériens le 17 octobre Code postal : Localité : Benamou, samedi soir sur Fran- arrière et de prendre un air pro- 1961 ». Mitterrand le fusille du Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPA1 ce 2, dans « Tout le monde en fond avant de répondre à une regard et finit par dire : « Vous ne parle ». Il a été « le confident et question. Mais il était plutôt savez pas de quoi vous parlez, jeune Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE l’ami » des dernières années de convaincant, samedi soir. Ce n’est homme. » Lorsque Papon quitte le N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de François Mitterrand. Et il sort pas de trahison qu’il s’agit, mais restaurant le premier, il échange mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER chez Plon un livre qui explique d’amour déçu et de malentendu. avec Mitterrand un salut discret, les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... Mitterrand par Vichy, qui fait de Pour Benamou, Mitterrand c’était presque de connivence. au journal Le Monde. Prénom ...... Vichy le moment fondateur de la la France, incarnée par un vieil Ce signe de reconnaissance est N° ...... rue ...... carrière de Mitterrand. Il y a de la homme qui aurait pu être son une révélation pour Benamou, Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... trahison dans l’air, et les signatai- grand-père. Pour Mitterrand, autant que les propos alors tenus ment ou d’interrompre mon abonnement à res de la « lettre ouverte des amis Benamou c’était un partenaire de pas Mitterrand. A une autre occa- tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) de Mitterrand » publiée cette conversation, comme il en existe sion, le président évoque devant Date :...... semaine dans Le Point n’y vont pour le tennis, qui était censé le lui le « lobby juif » ou s’apitoie sur Signature : ...... pas par quatre chemins. « Fran- distraire durant les heures creuses, le sort de René Bousquet. Bena- N° ...... rue ...... çois Mitterrand n’était pas l’hom- dans la phase finale de sa maladie. mou n’affirme nullement que Mit- Code postal Ville ...... me que Benamou cherche à salir Le déclic qui est à l’origine du terrand était antisémite. Il met pour des raisons que nous lui lais- livre a lieu le 27 janvier 1994 dans Vichy au centre de la vie de Mit- IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB sons traiter avec sa conscience. S’il un restaurant parisien où Bena- terrand, et il a peut-être tort. Mais d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- en a une », écrivent-ils durement. mou passe la soirée avec le couple il a raison quand il parle de la tion. Il y en a un dans votre chéquier. Thierry Ardisson, qui aime bien Mitterrand. Le hasard veut que « guerre de la mémoire » qui a Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : ce genre de malaise, a accueilli iro- Maurice Papon dîne à une table opposé Mitterrand, entre 1992 et Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. niquement le « jeune homme » voisine. Benamou dit tout le mal sa mort, à une partie de la commu- Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99FTTC/min) sur son plateau avec les paroles qu’il pense de Papon, qui « a mis nauté juive par son refus de recon- “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at de la chanson Avoir un bon le même zèle pour faire partir les naître la responsabilité de la Fran- Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 copain. C’est vrai qu’il est parfois premiers trains de déportés de Bor- ce dans la déportation des juifs. RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / 35 LUNDI 9 AVRIL GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.00 L'Histoire du mandat. MUSIQUE 20.30 La Peau douce aaa TÉLÉVISION ARTE [1/2]. Planète François Truffaut (France, 1964, & Musique 115 min) . Ciné Classics 19.00 Nature. L'Est sauvage. 20.45 et 1.00 Le Club. LCI 20.00 La Vie du bon côté. Planète 21.00 Tristan et Isolde. e de Wagner. Par l'Orchestre 20.45 La Charge de la 8 Brigade aa TF 1 19.45 Météo, Arte info. 21.00 Pourquoi les voyous 20.05 Ed Sullivan's et les Chœurs de l'Opéra Raoul Walsh (Etats-Unis, 1964, 17.35 Sunset Beach. 20.15 360˚, le reportage GEO. fascinent-ils ? Forum Rock'n'Roll Classics. Canal Jimmy de Berlin, dir. Jiri Kout. Muzzik 120 min). TCM Opération tunnel du Saint-Gothard. 22.00 Fertiliser les déserts. Forum 20.15 360˚, le reportage GEO. 23.45 Viva Vivaldi. 18.25 et 0.15 Exclusif. 20.45 Les Anges déchus aa Avec Cecilia Bartoli, mezzo-soprano ; 19.05 Le Bigdil. Film. Wong Kar-wai (v.o.) ?. 23.00 Le Liban sous mandat Opération tunnel Giovanni Antonin, flûte ; Maria Grazia du Saint-Gothard. Arte 20.00 Journal Météo. 22.20 et 0.05 Court-circuit. français. Forum D'Alessio, hautbois ; Enrico Onofri, 20.30 La République est morte violon ; Mario Bianchi, violon ; 20.55 Sophie Rousseau, Maaz. Christian Volckam. Luca Pianca, luth. Par l'Ensemble Il Bienvenue à San Salvario. MAGAZINES à Diên Biên Phû. [1/2]. Planète la vie avant tout. Giardino Armonico. Mezzo Nature mortelle. Enrico Verra (v.o.). 20.50 Légendes. Olympia Dukakis. Téva 22.30 Dérives. 19.00 Nulle part ailleurs. 0.55 Récital Alexandre Bodak. 22.45 Célébrités. Lors de Musicora. Muzzik Téléfilm. Christophe Lamotte. Invités : Anémone ; 20.55 Civilisations. 0.45 TF 1 nuit, Météo. Les Mayas. La Chaîne Histoire 0.35 Corpus Christi. Bambou. Canal + TÉLÉFILMS 1.00 Les Sauveteurs de l'impossible. Roi des Juifs. 19.30 Rive droite, 21.00 La France. La Commune Journée portes ouvertes. (Paris 1871). [1/2]. Histoire rive gauche. Paris Première 20.50 Salut la vie. M6 21.35 Tarangire, pister Daniel Janneau. France 2 FRANCE 2 21.00 La Route. 18.55 Buffy contre les vampires %. dans la savane. Odyssée 22.10 La Milliardaire. Invités : Christophe Malavoy ; Jacques Ertaud. [1/3]. Festival 17.35 Viper. Philippe Faure-Brac. Canal Jimmy 19.50 I-minute. 22.20 Danger réel. Police fédérale, 18.25 Tutti frutti. ème 22.30 Dérives. Christophe Lamotte. Arte 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.05 Le Point. Les pèlerins du désert. au cœur de Los Angeles. 13 RUE 19.15 Qui est qui ? 20.05 Une nounou d'enfer &. Jeunes et spiritualité. 22.25 La Grande Dépression. Le rêve de Caillette. TV 5 COURTS MÉTRAGES 19.50 Un gars, une fille. 20.40 Qui décide? Le raz de marée. La Chaîne Histoire aa 22.30 Mots croisés. 20.45 Les Anges déchus 20.00 Journal, Météo. 20.50 Kickboxer 22.30 Paroles de détenus. Odyssée 22.20 Court-circuit. Wong Kar-wai. Avec Michele Reis, Film. Mark DiSalle et David Worth %. Alcool, tabac, cannabis, Maaz. Christian Volckam. Bienvenue à 20.50 Salut la vie. Leon Lai Ming (Hongkong, 1996, v.o., Téléfilm. Daniel Janneau. 22.40 Crying Freeman aa quels sont les vrais dangers ? 23.05 Le Vrai Visage San Salvario. Enrico Verra. Arte 95 min) ?. Arte ? Invité : Bernard Kouchner. France 2 22.30 Mots croisés. Film. Christophe Gans . de Jacques Mesrine. Planète 21.00 Les Keufs aa 0.30 Plus vite que la musique. 0.30 Futur antérieur. SÉRIES Alcool, Tabac, Cannabis, 23.10 Biographie. Josiane Balasko (France, 1987, quels sont les vrais dangers. Les dangers du principe 95 min) &. Cinéstar 2 Ramsès le Grand. La Chaîne Histoire 20.30 The New Statesman. 0.05 Journal, Météo. de précaution. Invités : Corinne 21.00 Tout feu tout flamme aa Lepage ; Dominique Bourg ; 23.25 La Vie en question. L'économie protège RADIO du besoin (v.o.) %. Canal Jimmy Jean-Paul Rappeneau (France, 0.30 Futur antérieur. François Ewald ; Claude Got ; Le Mal de soi. France 3 1981, 105 min) &. Cinétoile Les dangers du principe de précaution. Louis-Marie Houdebine. France 2 20.55 Sophie Rousseau, 0.35 Corpus Christi. Roi des Juifs. Arte 22.15 Regarde les hommes FRANCE-CULTURE 0.50 Strip-tease. France 3 la vie avant tout. Nature mortelle. TF 1 tomber aa FRANCE 3 20.30 Décibels. Du côté de la samba. SPORTS EN DIRECT Jacques Audiard (France, 1993, Du désordre ordonné du carnaval 21.45 Les Soprano. % 17.35 MNK, A toi l'actu@. DOCUMENTAIRES % 105 min) . TV 5 à l'ordre de l'ordre 20.55 Football. Championnat d'Angleterre Suspicion . Canal Jimmy 17.50 C'est pas sorcier. de l'orchestre symphonique. e 22.25 Cours privé aa 18.30 L'Actors Studio. (32 journée) : Middlesbrough - 22.35 Sex and the City. 18.15 Un livre, un jour. 22.12 Multipistes. % Pierre Granier-Deferre (France, 1986, Laurence Fishburne. Paris Première Sunderland. Canal + vert Au feu les pompiers . TSR 90 min) %. Ciné Cinémas 1 18.20 Questions pour un champion. 22.30 Surpris par la nuit. 22.30 Adieu ma concubine aaa 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. Pierre Alechinsky, pour son exposition Le Pinceau même, à la galerie Lelong. Chen Kaige (Chine - Honkong, 20.10 Tout le sport. 1993, 175 min) &. Téva 0.05 Du jour au lendemain. 20.20 Tous égaux. 22.45 Les Anges de la nuit aa Jean-Louis Schefer (Main courante 3). Phil Joanou (EU - Can., 1990, 20.55 En attendant l'Eurovision. 0.40 Chansons dans la nuit. 135 min) ?. Canal Jimmy 23.00 Météo, Soir 3. France-Culture Arte TF 1 22.45 L'homme qui aimait 23.25 La Vie en question. FRANCE-MUSIQUES aa Le Mal de soi. aa les femmes 20.00 Concert Eurorario. 15.00 La Fabrique de l’Histoire 20.45 Les Anges déchus 20.25 Sophie Rousseau, François Truffaut (France, 1976, 0.50 Strip-tease. & Par le Chœur de la Radio néerlandaise Le cap Sounion, couronné par les Avec Les Anges déchus s’ouvre le la vie avant tout 115 min) . Cinétoile 1.55 La Case de l'oncle Doc. et l'Orchestre philharmonique ruines d’un temple dédié à Poséi- cycle consacré à Wong Karwaï, le La sécurité alimentaire est deve- 23.00 Little Buddha aa Shigeru Ban, architecte de l'urgence. de Rotterdam, dir. Simon Rattle. Bernardo Bertolucci (Fr. - GB, 1993, Œuvres de Poulenc, Bruckner. & don, domine Makronissos, cette grand rénovateur du cinéma hong- nue l’un des soucis majeurs de v.o., 140 min) . Ciné Cinémas 3 22.00 Jazz, suivez le thème. Just a Gigolo. e CANAL + île devenue au XX siècle une pri- kongais. Ainsi, on voit, au rythme notre époque, la télévision, dans 23.55 La Gueule de l'autre aa 23.00 Le Conversatoire. son pour communistes grecs. d’une mise en scène radicalement sa volonté de coller à l’air du Pierre Tchernia (France, 1979, f En clair jusqu'à 19.00 0.00 Tapage nocturne. 100 min) &. Ciné Cinémas 1 18.00 Downtown. Œuvres de Slusser : Hip Replacement. Emmanuel Laurentin a visité graphique, des êtres perdus errant temps, se devait de s’y intéresser. 0.25 Beau fixe aa Makronissos en compagnie de qua- dans Hongkong sans parvenir à Mais vouloir surprendre et distrai- Christian Vincent (France, 1992, 18.30 Nulle part ailleurs. & 20.35 La Momie a RADIO CLASSIQUE tre anciens déportés qui évoquent communiquer. Refusant une conti- re réguliérement le téléspectateur 90 min) . Cinéstar 1 0.35 La Secte du Lotus blanc aa Film. Stephen Sommers %. aaa 20.40 Les Rendez-vous du soir. les souffrances de leur « rééduca- nuité dramatique dans la narration, avec une intrigue si complexe, Tsui Hark (Hong-Kong, 1992, 22.35 Le vent nous emportera Par l'Orchestre philharmonique tion morale », mais aussi les le réalisateur a tourné certaines scè- sans tomber dans le pédagogique 105 min) %. Canal + Vert Film. Abbas Kiarostami (v.o.) &. de chambre allemand de Brême, aaa dir. Daniel Harding. Œuvres chants rythmant les journées des nes comme des flashes de reporta- assommant, constitue un pari 0.40 African Queen 0.40 Lundi boxe. John Huston (Etats-Unis, 1951, v.o., Prince Naseem Hamed (GB) - de Rameau, Mozart, Beethoven. femmes. ges, d’autres commes des souvenirs. audacieux. 100 min) &. Cinétoile Marco Antonio Barrera (Mex.). 22.20 Les Rendez-vous du soir (suite).

MARDI 10 AVRIL GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.00 Pologne, la résurrection 23.00 Kenny Werner Trio. TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE des épaves. Planète Lors du festival Jazz à Vienne. 21.00 Liban, les conflits Avec Kenny Werner, piano ; 13.45 et 18.35 Le Journal de la santé. 20.15 360˚, le reportage GEO. Ray Drummond, contrebasse ; TF 1 identitaires. Forum Un pont vers l'Orient. Arte Billy Hart, batterie. Muzzik 14.05 Les Dessous de la Terre. 14.35 Les Moso, amours et traditions. 22.00 Astrologie, 20.30 L'Arche, 2 000 ans après. 23.15 La Belle Hélène. Opéra d’Offenbach. 13.55 Les Feux de l’amour. 14.50 Le Feu du secret. 15.30 Les Yeux de la découverte. faut-il y croire ? Forum [15/16]. Les perroquets. Planète Par le Chœur et l'Orchestre des musiciens du Louvre, Téléfilm. Dan Lerner. 16.05 Petits contes économiques. 23.00 Contrebande de cigarettes, 20.45 La Vie en face . La Bourse et la Vie. Traders. Arte dir. Marc Minkowski. Mezzo 16.40 Les Dessous de Palm Beach. 16.35 Les Ecrans du savoir. 17.35 100 % question 2e génération. une économie parallèle ? Forum 20.50 A la mémoire 0.35 Charles Lloyd and Friends. 17.35 Sunset Beach. Lors du festival Jazz à Vienne. 18.25 et 1.25 Exclusif. 18.05 Le Monde des animaux. MAGAZINES d'Anne Frank. Odyssée Avec Charles Lloyd, saxophone ; 18.55 Météo. John Abercrombie, guitare ; 19.05 Le Bigdil. 20.50 Seconde guerre mondiale. 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 19.00 Archimède. 17.00 Les Lumières du music-hall. Blocus. La Chaîne Histoire Billy Hart, batterie ; Jeffrey Littleton, contrebasse. Muzzik 20.55 Trafic d’influence 19.45 Météo, Arte info. Mireille Mathieu. 21.35 La Grande Dépression. & Patrick Bruel. Paris Première Film. Dominique Farrugia . 20.15 360˚, le reportage GEO. Le raz de marée. La Chaîne Histoire TÉLÉFILMS 22.40 Le Temps d’un tournage. Un pont vers l’Orient. 17.30 CD' aujourd'hui. 21.35 L'Histoire du mandat. 20.45 La vie en face. Traders. Invitée : Cesaria Evora. France 2 22.45 Ciel mon mardi ! [2/2]. Planète 17.50 La Bicyclette bleue. 1.00 Les Rendez-vous de l’entreprise. 21.35 Thema. 18.30 L'Invité de PLS. LCI 21.35 Thema. Thierry Binisti. [1/3]. Festival Guggenheim, l’empire de l’art. 20.30 La Femme de l'Italien. 13.25 Les Keufs aa 21.36 Guggenheim, un rêve américain. 18.30 Nulle part ailleurs. Guggenheim, un rêve américain. FRANCE 2 22.55Une merveille pour Bilbao, Invités : Robert Rodriguez ; Une merveille pour Bilbao, Michaël Perrotta. Festival Josiane Balasko. le Guggenheim. Eddy Mitchelle. ; Canal + le Guggenheim. 20.40 Villa mon rêve. Avec Josiane Balasko, 13.45 Inspecteur Derrick &. 23.40 Peggy Guggenheim. 19.00 Archimède. Peggy Guggenheim. Arte Didier Grousset. TSR Isaach de Bankolé (France, 15.55 Tiercé. 0.25 Pour ou contre le modèle 1987, 95 min) &. Cinéstar 1 Guggenheim. Voir : Goutte. Expérience : Goutte 21.45 Hiroshima, 20.45 La Fugitive. 16.10 En quête de preuves. 14.10 La Gueule de l'autre aa 0.45 Corpus Christi. Judas. à goutte. Sciences animées : Blancs les dix secondes fatales. Odyssée Rachel Samuels %. TF 6 16.55 Un livre. en neige. Portrait : Henri Poincaré. Pierre Tchernia (France, 1979, Les Peintres haïtiens, Application : Physique en scène. 22.00 Paul Morand. [2/4]. Histoire 22.05 Mary de Cork. 100 min) &. Ciné Cinémas 3 Robin Davis. Festival de Gérald Alexis. M6 Mise au point : Réchauffement. Arte 22.30 La Vie du bon côté. Planète 14.10 Le Vandale aa 17.00 Des chiffres et des lettres. 19.30 et 0.40 Rive droite, 22.20 Enquête à San Francisco. Howard Hawks, William Wyler Coupe Armand-Jammot. 13.35 La Véritable Histoire 22.45 La Terre en question. John Langley. TSR Mauvaise terre, et Richard Rosson (Etats-Unis, 1936, 17.35 Viper &. de Laura Ingalls. rive gauche. Paris Première & Téléfilm. Marcus Cole &. mauvaise récolte. Odyssée 23.05 Un monde meilleur. 100 min) . Cinétoile 18.25 Tutti frutti. 20.50 Ces sectes qui nous menacent. Laurent Dussaux &. M6 15.25 La Secte du Lotus blanc aa 15.15 Les Routes du paradis&. Les mystères du Temple solaire. 23.00 La République est morte 19.15 Qui est qui ? 23.30 L'Envol de Gabrielle. Tsui Hark (Hongkong, 1992, 17.00 M comme musique. Ils m'ont volé mes enfants ! 19.45 Un gars, une fille. à Diên Biên Phû. [1/2]. Planète Beeban Kidron %. Festival 105 min) %. Canal + Vert 17.25 Rintintin junior &. Comment devient-on un gourou ? M6 19.55 Journal, Météo. 23.05 Biographie. H. Norman aa 17.55 Highlander &. 20.55 Un an de plus. 16.15 Little Buddha 20.40 Football. Schwarzkopf. La Chaîne Histoire SÉRIES Bernardo Bertolucci 18.55 Buffy contre les vampires &. L'équipe de football de Calais. Coupe de La Ligue. (France - Grande-Bretagne, 1993, Viviane Wade, Première dame 23.35 Ache Lhamo, Lyon - Nantes. 19.50 I-minute. 17.50 Starsky et Hutch. v.o., 135 min) &. Ciné Cinémas 3 du Sénégal. Invités : Raymond Forni ; l'opéra tibétain en exil. Odyssée Cover Girl. RTBF 1 22.50 Alors, heureux ? 19.54 Le Six Minutes, Météo. Sylvie Dodier ; Wilco ; Joël Pierrot ; 17.05 Il était une fois 0.15 Journal, Météo. 20.05 Une nounou d’enfer &. Suzette Gualgene ; Nathalie Tauziat ; 23.45 Le Grand Jeu, URSS - EU. 18.05 Hawaï police d'Etat. ème en Amérique aa 0.40 Clicomédie. 20.40 E = M 6 Découverte. Juan Bautista. France 3 [1/6]. 1917 - 1938 : Le voleur au Monopoly. 13 RUE Les raisins de la colère. Histoire Sergio Leone (Etats-Unis, 1984, 20.50 Ces sectes qui nous menacent. 21.00 Le Gai Savoir. 18.05 Les Craquantes. 220 min) &. Cinéfaz 23.50 La Première Guerre mondiale. Mélodrame &. Téva FRANCE 3 23.05 Un monde meilleur. Les saisons de l'amour. 18.15 Regarde Téléfilm. Laurent Dussaux &. Invités : Stéphanie Janicot ; [1/12]. L'Europe en feu, les racines de la guerre. La Chaîne Histoire 18.55 Buffy contre les vampires. 13.55 C’est mon choix. 0.45 Capital. Christophe André ; Elisabeth Barillé ; Anne &. M6 les hommes tomber aa Pierre Gandelman. Paris Première 0.45 Corpus Christi. Judas. Arte Jacques Audiard (France, 1993, 14.55 L’Intrigante. 19.20 Hill Street Blues. 105 min) %. TV 5 Téléfilm. Charles Wilkinson. 21.05 Temps présent. Le clan Quelle chance &. Monte-Carlo TMC 16.30 MNK. RADIO SPORTS EN DIRECT 20.30 Les Nerfs à vif aa des survoltés. Les rails du cœur. TV 5 20.00 La Vie à cinq. 17.35 A toi l’actu@. 22.15 Ça se discute. Déceptions &. Téva Martin Scorsese (Etats-Unis, 1991, 15.45 Cyclisme. Tour du Pays basque 125 min) ?. Ciné Cinémas 2 17.50 C’est pas sorcier. FRANCE-CULTURE Comment trouver sa place quand (2e étape). Eurosport 20.15 Friends. Celui qui sortait aa 18.15 Un livre, un jour. on a un physique hors norme. TV 5 20.45 La Nuit de l'iguane 19.30 In vivo. Invité : Maurice Godelier. 20.40 Football. Coupe de la Ligue. avec une étudiante. RTL 9 Comédienne, 22.45 Ciel mon mardi ! TF 1 John Huston (Etats-Unis, 1964, d’Anne Martin-Fugier. 20.30 Perspectives contemporaines. Demi-finale : Lyon - Nantes. France 2 20.40 Psi Factor. 120 min). TCM 22.50 Alors, heureux ? Mutations &. Série Club 18.20 Questions pour un champion. Pour la défense des écritures Entre l'amour et l'enfer. MUSIQUE 20.45 Invasion planète Terre. 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. contemporaines. Graines de violence. Jamais Rédemption %. 13ème RUE 20.10 Tout le sport. 22.12 Multipistes. sans mon chien. L'amour à l'épreuve. 19.30 Transclassiques 2000 (n˚7). 20.20 Tous égaux. 22.30 Surpris par la nuit. Invitée : Agnès Soral. France 2 20.50 Ally McBeal. Parlez-vous cheveux ? Avec Bruno Rigutto, piano ; Without a Net (v.o.) &. Téva 20.55 Un an de plus. 0.45 Capital. Partis de rien. M6 Frédéric Castang, récitant ; L’équipe de football de Calais. 0.05 Du jour au lendemain. Alexis Cardenas, violon. Muzzik 21.25 The Crow, Stairway to Heaven. Peter Stamm (Verglas). % Viviane Wade, Première dame DOCUMENTAIRES 19.55 Symphonie n˚3, de Brahms. Cas de conscience . Série Club du Sénégal. 0.40 Chansons dans la nuit. Par l'Orchestre philharmonique 21.30 That 70's Show. 22.50 Météo, Soir 3. 18.05 Le Monde des animaux. de Berlin, dir. Herbert Red voit rouge (v.o.) &. Canal Jimmy 23.20 La Dérobade a FRANCE-MUSIQUES Les Primates [2/26]. La Cinquième von Karajan. Mezzo 22.05 Le Club des Cinq. Disney Channel Film. Daniel Duval. !. 19.07 A côté de la plaque. 18.05 W.E.B. DuBois, 21.00 Les Planètes, de Holst. 22.45 Twin Peaks. 1.15 Libre court. Lors du festival des Prom's de la BBC. Episode nº26 (v.o.). 13ème RUE La Visite. José Alcala 20.00 Un mardi idéal. le premier activiste noir Invités : Marie-Ange Martin Par le Philharmonia Orchestra, 23.35 Gabriel Bird, américain. [1/2]. Planète dir. Bernard Haitink. Muzzik CANAL + et ses musiciens de jazz ; profession enquêteur. Cinq de Cœur, groupe vocal. 18.15 Le Piège corse. Histoire 22.00 Francisco Guerrero. ème 22.00 Jazz, suivez le thème. Lors du Festival des cathédrales Je ne suis plus personne. 13 RUE 13.45 Pas facile d’être papa 19.05 Contrebande Film. John N. Smith &. Never Let Me Go. de Picardie. Interprété par le quatuor 0.00 Les Chroniques de San Francisco. 23.00 Le Conversatoire. de tabac en Asie. Planète vocal La Colombina. Mezzo [7/12] (v.o.). Téva 15.20 Stick. Balafola &. 15.35 Making of de « Belphégor ». 0.00 Tapage nocturne. a Art Orchestral. Œuvres de Haeth, 22.35 La ville qui chante 16.00 Ned et Stacey &. Carmine Gallone. Répécaud et Koskowitz, 16.25 Voyous, voyelles Kamlyama, Andriessen. Avec Brigitte Helm, & Jan Kiepurc (Allemagne, 1930, Film. Serge Meynard . v.o., 95 min) &. Ciné Classics f En clair jusqu’à 19.00 RADIO CLASSIQUE aa 18.00 Downtown &. 22.40 La Valse de l'empereur 18.30 L’Actualité musicale. Ciné Classics Arte Arte 18.30 Nulle part ailleurs. Billy Wilder (Etats-Unis, 1948, 20.40 Les Rendez-vous du soir. v.o., 105 min) &. Ciné Cinémas 3 20.35 La Coupe a 22.35 La ville qui chante a 21.36 Rêves de titans 20.45 Traders & Henri Dutilleux, témoin d’un siècle 23.00 Le Diable au corps aa Film. Khyentse Norbu . musical (n˚1). Œuvres de Dutilleux, En vacances sur les bords de la mer Guggenheim, pour les maîtres de Le deuxième film de la collection Marco Bellocchio (France - Italie, 22.10 Mon ami Joe Stravinsky, Berg, Bartok, Honegger, & Tyrrhénienne, Brigitte Helm (Clai- Thema, c’est l’empire de l’art. L’émis- « La Bourse et (?) la Vie » initiée 1986, v.o., 115 min) ?. Cinéfaz Film. Ron Underwood (v.o.) . Messiaen, Britten, Alain, Hersant. aaa 0.00 La Fausse Suivante a 22.55 Les Rendez-vous du soir (suite). re Landshoff), jeune veuve viennoi- sion consacrée à la saga du musée par T. Garrel et P. Ominetti, de 0.10 Laura Film. Benoît Jacquot &. Œuvres de Mozart, Schubert. Otto Preminger (Etats-Unis, 1944, se à l’allure fatale, donne la répli- basque en est la meilleure preuve. l’unité documentaire d’Arte, nous v.o., 85 min) &. Cinétoile que à Jan Kiepura (Giovanni Caval- Ainsi, l’architecture se raconte aisé- fait rencontrer les traders, dont 0.40 La Fille du désert aa SIGNIFICATION DES SYMBOLES lone) pour qui elle se toque et le ment, puissammment aidée par la l’activité permanente est la spécu- Raoul Walsh (Etats-Unis, 1949, 95 min). TCM Les codes du CSA Les cotes des films ramène à Vienne pour en faire un réalisatrice Anne Linsel. Les images lation. A l’issue de ce film, on a & Tous publics aaa On peut voir 0.55 Les Trois Visages % a aa grand chanteur. Dans ce film de sont justes et sensuelles, toujours envie de dire au téléspectateur de aa Accord parental souhaitable A ne pas manquer de la peur ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’oeuvre ou classique Carmine Galline (1930), plus que la pertinentes pour le néophyte com- s’attacher aux hommes et à leur Mario Bava (Italie - France, 1963, ? ? ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + mise en scène fonctionnelle, c’est me pour le professionnel. Elles font côté parieur comme si les sommes v.o., 85 min) . Cinéfaz ! DD Dernière diffusion aa Public adulte le peu banal couple vedette qui même oublier l’air de Droopy qu’ar- avec lesquelles ils jonglent 1.30 La Secte du Lotus blanc ? Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Tsui Hark (Hongkong, 1992, v.o., # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et malentendants retient l’attention. bore le directeur du Guggenheim. n’avaient pas vraiment de réalité. 110 min) %. Canal + 36

MARDI 10 AVRIL 2001 Vache folle : l’Union européenne interdit Pédophilie : Une bru fatale l’instituteur par Pierre Georges les importations d’aliments à risque DES GROSSES LETTRES noi- toujours en cacher une autre. de Cormeilles res à la « une » du Daily Mail. Donc, cette bru, épouse à la L’heure est grave, la perspective Cour et hélas aussi à la ville, Seuls dix pays à travers le monde sont considérés comme indemnes se serait rétracté périlleuse. A oser, on dirait pres- d’Edward le plus jeune fils de la que un titre du Monde de jadis, reine Elisabeth, vient de commet- LA COMMISSION européenne a tement improbable » que la maladie fois, pour des raisons de police sanitai- SELON Le Parisien du 8 avril, un de ces jolis titres bien tre le pire. Piégée par un journa- décidé d’interdire, à compter du de la vache folle soit présente dans re, l’interdiction d’utiliser les os de la Marcel Lechien, l’instituteur de bateau, entre audace et pruden- liste de News of the World, infâ- 15 avril, toute importation dans les les cheptels bovins d’Australie, du tête et de la colonne vertébrale des Cormeilles (Eure) mis en examen ce : « La monarchie à la croisée me torchon de caniveau, trom- pays de l’Union européenne de pro- Botswana, du Chili, de Namibie, du bovins, ovins et caprins de tous âges et incarcéré pour « viol et agres- des chemins ! » pée par d’abominables manœu- duits alimentaires d’origine animale Nicaragua, de Nouvelle-Zélande, pour la production de viandes sépa- sions sexuelles par personne ayant La croisée des chemins, lieu vres, car l’odieux confrère se fit considérés comme étant à risque du Paraguay, du Swaziland et d’Uru- rées mécaniquement devrait être abusé de ses fonctions »,le géométrique et néanmoins com- passer pour un cheikh arabe, la vis-à-vis de la contamination par guay. C’est également le cas pour étendue à tous les os de ces espèces, 9 février, serait revenu sur ses mun, a toujours été très fréquen- douce Sophie s’est laissée aller à l’agent de l’encéphalopathie spongi- l’Argentine, aujourd’hui victime souligne David Byrne, commissaire aveux devant le juge d’instruction tée par l’espèce journalistique. de tragiques confidences et forme bovine (ESB ou maladie de la d’une épizootie de fièvre aphteuse européen en charge de la santé et le 22 février. Interrogé par Elle est son ni-ni. Son faut d’inopportunes considérations. vache folle). Cette mesure préventi- de grande ampleur. de la protection des consomma- Le Monde le 9 avril, Philippe voir ! Son « l’Histoire hésite » et Là commencèrent ses mal- ve concerne l’ensemble des tissus et teurs dans la décision de la Commis- Stelmach, procureur du tribunal l’auteur encore plus. Son juge- heurs. La princesse qui, pour organes – dénommés « matériels à DES MESURES ESSENTIELLES sion publiée le 4 avril au Journal offi- de grande instance de Bernay, a ment de Salomon de plume. Elle s’occuper, fonda en 1997 une risques spécifiés » – qui étaient déjà La décision de la Commission ciel des Communautés européennes. refusé de confirmer cette informa- est à l’exacte intersection d’un agence de relations publiques et interdits au sein de l’Union dans les européenne s’inscrit dans la logique Cette interdiction devrait également tion. Selon Le Parisien, Marcel constat gendarmesque sur la rou- devrait donc savoir le poids des chaînes alimentaires humaine et ani- des mesures préventives prises dans s’appliquer aux produits importés. » Lechien aurait indiqué : « Si j’ai te compliquée et périlleuse de mots, se fit avoir en beauté. Au males. Il s’agit notamment, pour les le cadre de la lutte contre l’ESB et sa Les pays qui exportent vers fait des aveux aux gendarmes, c’est l’avenir et du choix. faux cheikh qui carburait au vrai espèces bovine, ovine et caprine, transmission à l’homme par voie ali- l’Union européenne des produits parce que j’étais fatigué. J’étais en La croisée des chemins est par- champagne, elle confia 1) que la des crânes, cervelles, yeux, moelles mentaire. Ces mesures, tenues pour d’origine animale devront donc arrêt-maladie, les gendarmes tout. C’est à dire nulle part. Reine « était une bonne vieille » épinières (animaux de plus d’un an) essentielles par les spécialistes de dorénavant certifier que ces pro- m’ont dit qu’à partir du moment Donc reprenons notre exemple 2) que le premier ministre Tony et rates, thymus ainsi que de la tota- maladies à prions, ont souvent été duits ne contiennent pas de telles où c’était écrit dans les dépositions anglais. Si le Daily Mail s’est ain- Blair se prenait pour le « prési- lité des intestins bovins quel que prises ces dernières années de viandes séparées mécaniquement. ça ne pouvait être que moi qui si lancé dans la titraille existen- dent Blair ». 3) Que l’épouse du soit l’âge des animaux. Tous les manière unilatérale par la France Ils devront également s’engager à l’avais fait, et j’ai dit oui. » Le tielle sur l’avenir ou le non-ave- susdit, Cherie Blair, était « abso- pays tiers sont concernés par cette avant de pouvoir, en novembre ne plus abattre les animaux par 15 février, dix-huit plaintes, dont nir de la monarchie britannique, lument insupportable ». 4) Que mesure à l’exception de dix d’entre 2000, être adoptées par l’ensemble injection de gaz dans la cavité une pour viol, avaient été dépo- par l’implacable métaphore du l’un comme l’autre détestaient eux, qui, au vu des travaux menés de l’Union. La Commission souligne crânienne ou lacération mécanique, sées contre l’instituteur. L’en- carrefour c’est évidemment que la campagne. 5) Que Diana depuis plus de deux ans par le Comi- par ailleurs que le risque de contami- après étourdissement du tissu ner- quête préliminaire confiée par le l’heure est douloureuse aux n’était pas vraiment cette perfec- té scientifique directeur (CSD) de nation humaine par l’agent de l’ESB veux central. procureur à la gendarmerie, qui Royals dont les mésaventures et tion faite défunte. 6) Que le prin- l’Union européenne, sont considé- « a été associé dans une large mesure entend les quelque 280 élèves des avanies successives nous plon- ce Charles et sa chère Camilla rés comme quasiment indemnes à la consommation de viandes sépa- Jean-Yves Nau douze classes de M. Lechien gent dans la plus profonde afflic- étaient le couple le plus impopu- d’ESB. rées mécaniquement des os de la tête depuis 1989, devrait être bouclée tion et admiration. laire du pays. 7) Que le leader Selon le CSD, il est en effet « hau- et de la colonne vertébrale ». « Toute- f www.lemonde.fr/prion à la fin de la semaine. Comme il arrive aux étourdis, conservateur, William Hague, des dépêches en provenance de quoique intelligent, avait une l’aphteuse Albion nous ont figure de marionnette. appris au moins deux nouvelles Bref les relations publiques en une. La première est qu’il exis- furent bien assurées. Scandale à te en ce pays et ce royaume une la Cour, scandale dans la presse, princesse qui avait complète- la princesse rappelée à ses ment échappé à notre vigilance devoirs et visites de charité, som- et culture, une princesse Sophie mée de cesser ses activités pri- de Wessex. On connaissait Dia- vées et sans doute conviée à un na. On avait quelque lumière sur conseil de famille. Et tout un Sarah. Mais de Sophie, point, pays désormais qui s’interroge, funeste erreur culturelle. avec plus ou moins de convic- Car ainsi le royaume d’Angle- tion, et d’urgence, sur la nécessi- terre est-il fait qu’une bru de la té absolue de garder cette Reine, bru de la Reine, bru de la monarchie, où Reine n’est plus Reine, merci Offenbach, peut maîtresse chez elle.

Selon le cardinal Ratzinger, l’enfer, c’est « l’absence de Dieu » L’« ENFER », comme preuve de ne, qu’on le veuille ou non, à la des- l’existence de… Dieu : c’est de cet cente aux enfers. » apparent paradoxe que le cardinal Face à cette crise de la foi chré- allemand Josef Ratzinger a traité, tienne – selon laquelle moins on dimanche 8 avril à Notre-Dame de croit en l’existence de Dieu, plus Paris, où il avait été invité par Mgr paraît l’évidence de l’enfer –, le Jean-Marie Lustiger, archevêque cardinal Ratzinger assigne une de Paris, à conclure les six confé- mission propre à l’Eglise : celle rences de carême consacrées, cet- d’aider l’homme moderne à te année, à un état des lieux du retrouver le sens de Dieu et des christianisme dans les cinq conti- valeurs immuables et transcendan- nents. Près de deux mille person- tes : « L’Eglise est là pour conjurer nes ont suivi cette longue confé- la progression de l’enfer sur terre. » rence. D’un ton toujours posé et Elle ferait fausse route à s’enfer- doctoral, parlant un excellent fran- mer sur ses difficultés structurel- çais, le cardinal Ratzinger s’est les : « L’Eglise n’est pas là pour elle- déclaré étonné que l’homme même. Elle ne peut ressembler à moderne puisse ignorer Dieu, con- une association qui veut, dans des tester son existence, mais conti- situations difficiles, se tenir à flot nuer de croire à l’« enfer », dont (…). Nous ne nous battons pas en rendent compte les journaux télé- pensant à notre conservation (…). visés du soir : « Comment croire à Une Eglise qui ne serait que l’appa- l’enfer si Dieu n’existe pas ? » reil qui se dirige lui-même serait De cet enfer, le XXe siècle a dres- une caricature d’Eglise. » sé le plus effrayant tableau, rappel- Le cardinal Ratzinger a enfin le le préfet romain de la doctrine donné sa vision des rapports entre catholique, en citant Auschwitz, le la foi et la raison, mettant en garde Goulag, Staline, Pol Pot. Et, appe- contre le double risque d’un ratio- lant Nietzsche à la rescousse, il se nalisme absolu et d’un fondamen- dit d’accord avec le philosophe talisme qui serait pure trahison de pour prévoir que « lorsque la nou- la lettre des Ecritures : « La foi velle de la mort de Dieu sera partout n’est pas ennemie de la raison, mais connue, que sa lumière sera définiti- elle défend sa grandeur (…). Lutter vement éteinte, ce moment-là ne pour la nouvelle présence de l’intelli- pourra qu’être effroyable. » Autre- gence de la foi, c’est la mission ment dit, s’il n’y a pas de référence urgente que je vois pour l’Eglise. transcendante à l’action des hom- Quand la foi et la raison se divisent, mes, le risque de la spirale inferna- les deux en pâtissent : la raison le est là : « L’enfer, c’est vivre dans devient froide et perd ses critères. l’absence de Dieu. Là où Dieu n’exis- Elle devient cruelle parce qu’elle n’a te pas, voilà l’enfer. » plus rien au-dessus d’elle. » Mais, constate aussi Mgr Ratzinger, «la RISQUE DE DÉRIVE MORTELLE foi tombe malade sans le vaste espa- Pour aujourd’hui, le cardinal Rat- ce de la raison ». A preuve, « les zinger s’en est tenu à un seul exem- graves dégâts qui peuvent venir ple de ce risque de dérive mortel- d’une religiosité malade ». le : le commerce des organes. « Quand on fait du commerce avec Henri Tincq les organes humains, quand on fabrique des fœtus pour avoir des e Le texte intégral du cardinal Rat- organes en réserve ou avancer dans zinger et des cinq autres conféren- la recherche médicale et préventive, ces de carême – prononcées cha- bon nombre considèrent comme que dimanche du 4 mars au allant de soi le contenu humain de 8 avril – figurent dans un ouvrage ces pratiques. Mais le mépris de des Presses de la Renaissance, l’homme qui est sous-jacent ramè- 180 p. 79 F.

Tirage du Monde daté dimanche 8-lundi 9 avril 2001 : 620 047 exemplaires. 1-3 MARDI 10 AVRIL 2001

EUROPE BOUSSOLE

Hanna Gronkiewicz Waltz, ancienne Le PIB turc L’économie 5,9 OFFRES D’EMPLOIS présidente de la Banque nationale 3,9 turque b Trois études se sont efforcées de mesurer l’impact économique b Banques, assurances p. XI de Pologne, demeure d’un établissement d’enseignement supérieur, avec des méthodes b Gestion et administration p. XII et XIII assume l’une asphyxiée d’évaluation très différentes... (page VIII) b Marketing p. XIV des quatre – 6,1 par un b Les genèses tortueuses de deux nouvelles b Industrie p. XV vice-présidences 19981999 2000 système écoles d’ingénieurs à Marseille (page IX) b High-tech p. XVI et XVII de la BERD bancaire entaché de fraudes b Pour Henry Mintzberg, professeur de b Carrières internationales p. XIX (page IV) (page V) management, l’importance de la valeur pour b Collectivités territoriales p. XX et XXI l’actionnaire empêche de traiter les clients b Conseil p. XXII comme des êtres humains (page X)

La remise à l’ordre du jour de la vaccination Fièvre aphteuse : en Europe souligne l’absence de contrôle sanitaire mondial l’addition va être salée epuis que les Etats-Unis « Nos entreprises sont aujourd’hui avait déjà été mise en défaut lors La température monte en France sont malades, nombre globales, mais le monde ne s’est pas de la maladie de la vache folle, d’observateurs se per- doté de systèmes ad hoc. Le marché quand Bruxelles s’était opposé à D dent en conjectures devient complètement incontrô- Paris désireux de maintenir l’em- quant à l’impact du malaise améri- lé… » L’Organisation mondiale de bargo sur la viande de bœuf impor- cain sur l’économie européenne. la santé (OMS) n’exerce aucun tée de Grande-Bretagne, quelques Depuis février, un deuxième front contrôle sur les animaux, l’Organi- mois avant la recrudescence de la s’est ouvert : l’épizootie de fièvre sation mondiale du commerce maladie. La crise de la fièvre aph- aphteuse. Au Royaume-Uni, elle (OMC) n’est pas habilitée à juger teuse donne à nouveau des raisons pourrait provoquer une crise éco- de la nocivité des produits en circu- de douter du bien-fondé des mesu- nomique d’ampleur quasi compara- lation. Quant à l’Office internatio- res bruxelloises contre la vaccina- ble à celle liée au ralentissement nal des épizooties (OIE), il n’est tion prises en 1991. Les députés américain ! Les estimations des doté d’aucun pouvoir de sanction. européens s’en sont fait l’écho le ESTIMATION DES PERTES coûts directs mais aussi, et surtout, Faute de garde-fous, la propaga- 5 avril en demandant une remise indirects gonflent de jour en jour. tion de la fièvre aphteuse enraye la en cause de cette politique. Selon une étude du cabinet Pri- machine économique. Sans man- En un an, les deux crises alimen- 59 000 ANIMAUX ABATTUS cewaterhouseCoopers, elle pour- quer, par conséquent, de faire tres- taires frappant les éleveurs rait faire perdre au pays entre 2,5 saillir les gouvernements. En Gran- n’auront peut-être pas seulement ENVIRON 50 MILLIONS DE FRANCS et 8 milliards de livres (26 à 84 mil- de-Bretagne déjà, où le premier servi à améliorer le sort des maqui- D’INDEMNITÉS liards de francs), ce qui représente ministre britannique, Tony Blair, a gnons – le cours du cheval est 3 À 4 MILLIARDS DE FRANCS entre 0,3 et 0,8 point de croissance repoussé les élections législatives. reparti fortement à la hausse – et, À L'EXPORTATION du PNB de la Grande-Bretagne. Le symptôme touche évidemment potentiellement, peut-être celui Des conséquences identiques à cel- l’Union européenne, où la crise des fabricants de vaccins. Elles les (évaluées à 0,7 %) que provo- fournit de nouveaux arguments auront aussi, il faut l’espérer, le querait un atterrissage brutal de aux opposants de la Politique agri- mérite d’introduire plus de raison l’économie américaine. cole commune (PAC), d’une part, dans un secteur qui n’a guère Au sein de l’Union, les dernières mais aussi aux adversaires d’une besoin d’apprenti sorcier. estimations réalisées par Bruxelles plus grande intégration européen- chiffrent à 170 millions d’euros le ne en général. La Commission Annie Kahn coût d’indemnisation des éleveurs. En France, où les pertes sont pour l’instant limitées si on les compare à ce qui se passe outre-Manche, le manque à gagner à l’export s’élève- rait déjà à quelque 4 milliards de francs ! Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi supporter un tel désastre alors que des vaccins existent et que la fièvre aphteuse ne présente aucun risque pour l’homme, et n’est guère mortelle pour les ani- maux ? La vaccination contre la fiè- vre aphteuse est bannie dans de nombreuses parties du monde et en Europe en particulier. Car un animal vacciné ne peut plus être exporté aux Etats-Unis ou au Japon. Dans l’état actuel des tests, il est, en effet, impossible de distin- guer une bête vaccinée d’une bête porteuse du virus de la maladie. Importer un animal malade aurait évidemment pour conséquence LES CRAINTES DES CONSOMMATEURS ET LES EMBARGOS MODIFIENT INÉGALEMENT… quasi inéluctable de contaminer des troupeaux entiers. Ces der- niers, certes, survivraient, mais … LES VENTES DE VIANDES… … ET LEUR PRIX après avoir fait perdre presque une Consommation des ménages fin mars 2001/fin mars 2000 Cours au 3 avril 2001/3 avril 2000 année de production aux éleveurs. en volume Economiquement, il avait donc été admis qu’il était plus rentable de BŒUF – 14,7 % JEUNE BOVIN –25% de qualité ne pas vacciner. +22% CHEVAL POULAIN +37% La logique de ce raisonnement VEAU – 5,7 % atteint ses limites dès lors qu’une VACHE LAITIÈRE – 15,5 % MOUTON – 39,8 % bête malade apparaît dans le paysa- AGNEAU +23% ge européen. Une catastrophe qu’il PORC – 1,3 % devait être possible d’éviter grâce PORC CHARCUTIER +42% VOLAILLE + 3,3 % à la mise en place de contrôles ABATS – 29,7 % POULET +30% stricts. Mais ceux-ci n’existent pas. Comme l’affirme avec force Hen- ry Mintzberg, professeur de mana- Infographie : Le Monde - Source : Ofival/Ministère de l’agriculture gement à l’université McGill : II / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 DOSSIER ̄ RISQUES L’alourdissement de la facture agricole va obliger Questions-réponses les Quinze à faire des arbitrages budgétaires douloureux

Comment les éleveurs tie de fièvre aphteuse pourrait BRUXELLES les plus lourds. Le plus grave, ce nir un cordon sanitaire autour de dont les troupeaux sont coûter entre 2,5 et 8 milliards de de notre bureau européen Le plus grave, ce sont sont les perturbations sur les mar- l’Europe. Il est peu vraisemblable 1 touchés par la fièvre livres à l’économie britannique, ubliquement, les experts chés provoqués par les embargos que la Russie puisse se permettre aphteuse sont-ils indemnisés dont 2 à 7 milliards en raison du de l’Union européenne se les embargos frappant mis en place par un nombre crois- de ne plus acheter de viande bovi- en France ? manque à gagner touristique. gardent de toute évalua- sant de pays (Etats-Unis, Russie, ne à l’UE (elle a acheté 41,9 % des Jusqu’au 31 mars, le montant Pour l’Union européenne, les Ption financière qui ten- les exportations Japon, etc.), dont l’attitude semble exportations européennes en 1999, des indemnisations dues aux éle- dernières estimations de coût drait à dramatiser une situation montrer qu’à leurs yeux c’est l’Eu- soit 402 345 tonnes sur un total de veurs dont des bêtes ont été abat- s’élèvent à 170 millions d’euros. déjà largement incontrôlable. Mais de viande, de produits rope tout entière qui est en passe 960 952 tonnes), d’autres pays, tues dans le cadre du plan de lut- ils conviennent en privé que les de devenir une région où le risque moins dépendants des exporta- te contre la fièvre aphteuse (et Les éleveurs conséquences économiques et bud- carnés, de lait épidémiologique est élevé. tions agricoles européennes, pour- de la maladie de la vache folle) peuvent-ils s’assurer gétaires de la crise de la fièvre aph- Franz Fischler, le commissaire raient choisir de continuer à isoler était fonction de la valeur des ani- 3 contre ce type de crise ? teuse – qui ne peuvent être totale- et de produits laitiers européen chargé de l’agriculture, l’Union. Or, si la viande bovine ne maux abattus et des pertes indi- Les contrats contre la mortali- ment séparées de celle de la vache dressera un premier état des lieux peut être exportée, l’impact sur les rectes subies (désinfection de té du bétail ne couvrent pas la folle – vont être très importantes. ter, en principe, à une diminution dans une quinzaine de jours, mais prix est immédiat. l’étable, etc.). perte par abattage, dans la mesu- « Nous sommes au cœur du cyclo- sensible. La Commission européen- il est probable qu’il ne se hasardera Dans ce cas – c’est ce qui se pas- Depuis le 31 mars, un arrêté re où la fièvre aphteuse n’est pas ne ; nous essayons de gérer la situa- ne affiche sa confiance de pouvoir pas à présenter des évaluations se actuellement –, le budget paru au Journal officiel modifie une maladie mortelle, et que la tion au mieux, souvent de façon faire face aux échéances financiè- financières, lesquelles dépendront communautaire est tenu de com- cette disposition en fixant des décision d’abattre vient des pou- empirique, alors ne nous demandez res de cette année, mais elle recon- surtout de la durée des embargos penser la chute des prix, dès qu’un prix plafonds pour les bovins, de voirs publics, indique-t-on chez pas d’en évaluer les conséquences naît que les choses vont devenir frappant les exportations de vian- « filet de sécurité » est atteint. Ce l’ordre de 13 000 F par tête. L’in- Groupama. Mais le premier assu- financières : il est trop tôt pour plus difficiles en 2002, notamment de fraîche et de produits carnés, mécanisme, c’est celui de l’interven- demnisation est de 500 F environ reur agricole en France a néan- cela », résume l’un d’eux. Si rien, à parce que c’est l’année prochaine ainsi que de lait et de produits lai- tion publique, dont on connaît l’im- pour un ovin. L’Union européen- moins débloqué un budget pour ce stade, ne permet d’affirmer que que les gouvernements vont com- tiers européens. Or celles-ci repré- pact financier : 100 000 tonnes de ne rembourse à l’Etat 60 % des aider les agriculteurs en difficul- les coûts de cette double crise sani- mencer à présenter leurs « factures sentent 40 % des recettes agricoles viande achetées par l’UE revien- sommes engagées. té ; il s’élève à 3 millions de taire et agricole vont faire exploser fièvre aphteuse » à Bruxelles. de l’ensemble de l’Union, qui se nent à 190 millions d’euros. A la fin Un organisme mutualiste pri- francs pour la Normandie et le budget de la politique agricole Dans un premier temps, les Etats sont élevées à environ 70 milliards de la semaine dernière, le budget vé, les Groupements de défense autant pour le Maine. commune (PAC), il n’y a pas plus concernés supportent les dépenses d’euros en 1999. Si les embargos en communautaire avait déjà financé sanitaire (GDS), financé par les de raisons d’accepter pour argent induites par l’épizootie (indemnisa- vigueur, qui touchent aujourd’hui 170 000 tonnes, pour un coût d’en- cotisations des éleveurs adhé- Pourquoi ne vaccine-t-on comptant les affirmations officiel- tion des éleveurs, coût de la des- 94 % des exportations européen- viron 323 millions d’euros. Jus- rents, indemnise également les pas les animaux contre les selon lesquelles les perspectives truction du bétail et de la désinfec- nes de viande bovine (pour cause qu’où ira-t-on ? éleveurs dont les bêtes situées 4 la fièvre aphteuse ? financières de l’Union, agréées lors tion), pour ensuite se faire rem- de fièvre aphteuse mais aussi de cri- La crise de la fièvre aphteuse, qui dans la zone « périfocale », à Depuis 1991, la vaccination est du sommet de Berlin, en bourser à concurrence de 60 % du se de l’ESB (encéphalopathie spon- entraîne la destruction des ani- 3 ou 10 kilomètres du foyer infec- interdite dans l’Union européen- mars 1999, seront respectées. total par le budget communautai- giforme bovine), et 73 % de la vian- maux, permet de compenser par- té, sont bloquées dans les fer- ne (à l’exception des autorisa- Après tout, la crise de la vache re. Pour financer ces dépenses, de porcine, devaient être mainte- tiellement la surproduction de vian- mes. Les GDS disposent pour tions accordées à la Grande-Bre- folle de 1996 a coûté quelque 5 mil- l’Union dispose du Fonds vétérinai- nus pendant un an, les coûts de bovine liée à la crise de l’ESB, et, cela d’un fonds de 130 millions tagne et aux Pays-Bas en raison liards d’euros au budget commu- re, lequel avait, à l’origine, été crédi- seraient considérables. d’autre part, la nette diminution de francs. Des fonds, 30 millions de la crise actuelle). nautaire et nombreux sont les té d’une somme de 41 millions des subventions à l’exportation de francs environ, ont aussi été L’exportation de viande vacci- experts à souligner que l’Union d’euros. En pratique, il n’en reste CHUTE DES PRIX peut contribuer à alléger les coûts. dégagés pour les éleveurs situés née vers les pays de la zone pacifi- européenne traverse aujourd’hui la rien, puisque ce budget a servi à Ces mesures de protection (et Mais ces « freins » n’empêcheront au-delà de la zone périfocale, que (Amérique du Nord et Extrê- plus grave crise agricole de son his- financer des épizooties antérieu- dans certains cas protectionnistes) pas un net renchérissement de la dans les départements touchés. me-Orient notamment) est en toire. Selon le cadre de Berlin, le res. Or les dépenses provisoires de seront évidemment influencées facture agricole au cours des pro- Ils sont financés par les GDS et effet interdite, car les tests biolo- budget de la PAC pour 2001 ne doit la crise de la fièvre aphteuse s’élè- par la décision que doit prendre, en chains mois. Si les Quinze s’en tien- par l’Etat. giques ne permettent pas de dis- pas dépasser 44,2 milliards d’euros vent déjà à quelque 170 millions mai, l’Office international des épi- nent au « dogme » de Berlin, des tinguer une bête vaccinée d’une (plus une rallonge de 2 milliards d’euros. zooties (OIE) : s’il décide d’« épin- arbitrages douloureux devront être Quel va être bête infectée. d’euros). Ce « plafond » est fixé à Nul ne se hasarde à prévoir l’am- gler » plusieurs Etats en les disqua- faits au sein du budget communau- le coût Les pertes liées à l’impossibili- 45,4 milliards d’euros en 2002, et à pleur de l’épizootie, a fortiori son lifiant du statut de pays « indemne taire 2 de cette épizootie ? té d’exporter seraient supérieu- 45,5 milliards en 2003. Ce n’est qu’à coût final, et, de toute façon, les de fièvre aphteuse », nombre de Les estimations sont pour l’ins- res à celles générées par une épi- partir de 2004 que l’on devrait assis- frais d’indemnisation ne sont pas pays tiers seront enclins à mainte- Laurent Zecchini tant extrêmement aléatoires. zootie, contrôlée par une politi- En France, le 2 avril, que d’abattage total et préventif. 58 439 bêtes avaient été abat- Une étude de l’Institut national tues, essentiellement des ovins, de la recherche agronomique un peu moins de 2 000 porcins et confirme ce scénario. Quand brûler est plus rentable que stocker... de 1 400 bovins. En l’absence de Néanmoins, cette politique est tout chiffre officiel, on peut néan- actuellement remise en question. ne crise pourrait en chasser une autre. En revanche, en cas d’achat pour stockage, le influencer les gouvernements. Campagne massi- moins estimer le coût maximal Celle de la vache folle avait entraîné coût est de 300 millions d’euros, entièrement à la ve de lettres. Manifestations. Attaque en justice, actuel d’indemnisation pour Qui a la charge de la lutte une forte baisse de la consommation charge de l’Union. en Allemagne, en raison des lois pour la protec- abattage à 50 millions de francs, contre la fièvre aphteuse U de viande bovine, de l’ordre de 30 % en Stocker et congeler la viande coûte cher et les tion des animaux. Leurs efforts ont payé ; plu- dont 40 % (20 millions) à la char- 5 au plan international ? moyenne dans l’Union européenne (UE), mais prix de revente pour les animaux, une fois la sieurs pays, dont l’Allemagne, les Pays-Bas, la ge de l’Etat français. En 1954 a été créée au sein de pouvant atteindre 60 % dans certains pays, com- consommation rétablie, sont en général bas, Grande-Bretagne, ont renoncé aux plans d’abat- Ce chiffre n’inclut pas l’indem- la FAO (Organisation des me l’Allemagne. Il s’en est suivi une forte surpro- puisque la marchandise se trouve en concurren- tage liés à la surproduction. nisation des GDS ni les pertes Nations unies pour l’alimenta- duction. Face à cette situation, l’UE avait deux ce avec de la viande fraîchement abattue, et Vient la crise de la fièvre aphteuse. Et les kyriel- engendrées par les chutes des tion et l’agriculture) la commis- solutions. Soit racheter les bêtes aux éleveurs et donc plus prisée. Selon Michel Auzet, du service les d’animaux en train de brûler font à nouveau cours de la viande rouge (initiées sion européenne de lutte contre stocker la viande pour la remettre sur le marché de veille et stratégie sectorielle de la Caisse natio- la « une ». La raison, cette fois-ci, n’est pas éco- par l’ESB, mais accentuées la fièvre aphteuse, qui regroupe ultérieurement, une fois la crise passée. Soit nale du Crédit agricole, le prix du kilo de bœuf nomique mais sanitaire. En détruisant les bêtes, depuis le début de l’épizootie de 33 pays. Des pays comme la Tur- racheter les bêtes et les détruire purement et sim- abattu pour être détruit est de 15 F environ. Il est on évite que le virus se propage. Il n’empêche fièvre aphteuse). En dix-huit quie ou Israël adhèrent – et bien- plement. Cette deuxième solution semblait avoir pratiquement le même pour la viande à stocker. que, d’une certaine façon, on résout aussi les pro- mois, le cours du taurillon mâle tôt la Yougoslavie –, mais pas la les faveurs de Bruxelles, étant économiquement Mais à ce prix d’achat s’ajoute celui du stockage blèmes de surproduction que l’épizootie n’a fait de 18 mois a ainsi chuté de 25 %. Russie. Il n’existe pas d’autres plus satisfaisante. durant 12 à 18 mois (4 F à 5 F par kilo) ; or le prix qu’amplifier. Il faudrait aussi prendre en commissions régionales sur ce « Eviter que des montagnes de bœuf ne planent de revente est de l’ordre de 7 F à 8 F le kilo, les Sans doute serait-il exagéré de prêter aux res- compte l’arrêt temporaire des sujet, en Amérique ou en Asie, sur l’horizon européen est de l’intérêt tant des clients étant les pays tiers (Russie et tiers-mon- ponsables de l’Union et des Etats concernés tou- exportations durant la durée de par exemple. consommateurs que des contribuables et des fer- de). L’opération est donc loin d’être rentable. te intention machiavélique. Dans l’entourage l’embargo. Certaines estimations L’Europe de l’Ouest était quasi miers », avait ainsi déclaré le commissaire à de Franz Fischler, on s’en défend. « Cette logi- chiffrent le coût total à 3 à 4 mil- indemne de fièvre aphteuse l’agriculture, Franz Fischler, après une réunion PROTECTION DES ANIMAUX que [qui consisterait à dire que les abattages pré- liards de francs. depuis le début des années 1990. des ministres de l’agriculture des pays membres Ce raisonnement purement économique a cho- ventifs sont une bonne façon de résoudre la En Grande-Bretagne, le nom- Durant l’été 2000, une épidémie de l’UE. qué, les amis des bêtes notamment. Quitte à surproduction] ne tient pas la route. La plupart bre de bêtes abattues ou en pas- s’est déclarée en Grèce, rapide- Selon un article paru dans le Wall Street Journal tuer, mieux vaut tuer pour consommer la viande des animaux abattus étaient des ovins, dont les se de l’être s’élève à un million, ment circonscrite. Les foyers qui du 14 mars, le prix à payer en cas de destruction ensuite et ainsi aider à résoudre certains problè- ventes se tenaient très bien », explique-t-on. Pas soit 2 % du cheptel national. menacent l’Europe sont situés en s’élève à 260 millions d’euros pour 100 000 ton- mes de malnutrition que de mettre les cadavres de chance. Selon le cabinet de conseil Pri- Inde, en Iran, dans les pays du nes de viande de bœuf, dont 140 sont à la charge sur des bûchers, estiment-ils. Les groupes de cewaterhouseCoopers, l’épizoo- Caucase et en Turquie. de l’Union et le reste à celle des Etats membres. pression ont donc redoublé d’efforts pour Annie Kahn Les importateurs de viande commencent à explorer de nouveaux marchés

’adage selon lequel le mal- menté légèrement leurs exporta- « En ce qui concerne le mouton, la Actuellement, les exportations de çais vont essayer d’acheter davantage heur des uns fait le bon- La Russie, principal tions de bœuf vers l’Union euro- Nouvelle-Zélande va probablement viande de mouton de Nouvelle- de viande fraîche néo-zélandaise », heur des autres a-t-il un client de l’Union péenne l’an passé, mais la détec- essayer d’augmenter ses exportations Zélande vers l’Union européenne poursuit l’expert de l’Ofival. Lsens dans le cas des épidé- tion de foyers de fièvre aphteuse de viande fraîche vers l’Union euro- sont limitées officiellement, dans le La viande de porc risque égale- mies d’ESB et de fièvre aphteuse en Amérique latine risque de cas- péenne », explique un expert de l’Of- cadre d’un acccord avec les Quinze, ment d’être concurrencée. Avant qui frappent l’Union européenne ? européenne, a bloqué ser cette dynamique. fice national interprofessionnel des à 227 000 tonnes par an. A l’inté- l’épidémie de fièvre aphteuse, En d’autres termes, des pays pro- En revanche, le principal client viandes, de l’élevage et de l’avicultu- rieur de cette enveloppe, on compte l’Union européenne, principalement ducteurs de viande comme les ses importations de l’Union européenne, la Russie, re (Ofival). La France, par exemple, environ 25 000 tonnes de viande fraî- le Danemark et la France, exportait Etats-Unis ou la Nouvelle-Zélande n’a pas mis un terme à ses approvi- dont la moitié de la consommation che, part que les Néo-Zélandais aug- beaucoup vers la Russie vont-ils en profiter pour substi- françaises sionnements en Europe, mais a res- de mouton était importée de Gran- mentent de 2 000 à 3 000 tonnes par (400 000 tonnes en 2000), le Japon tuer leurs exportations à celles des treint ses importations françaises de-Bretagne et d’Irlande, manque an, suscitant le mécontentement des (280 000 tonnes) et la Corée. Son Quinze, momentanément dans l’in- de la normale, comparée à la en provenance de certains départe- de viande, ce qui s’est traduit par éleveurs français, concurrencés par incapacité provisoire d’exporter ris- capacité de les assurer ? moyenne des six premiers mois. ments, avant de tout bloquer en une chute de la consommation et une viande moins chère. « On peut que de profiter aux Etats-Unis et au Bernard Baudienville, expert au Avant cette crise, les exporta- raison de la fièvre aphteuse. Cer- une hausse des cours. supposer que les importateurs fran- Canada, les deux autres grands Centre français du commerce exté- tions de l’Union européenne (UE) tes, les importations russes de vian- exportateurs de porc. Déjà, à la fin rieur (CFCE), tempère les risques s’effectuaient principalement vers de bovine en provenance de de l’an dernier, les Américains ont de perte de marché. « Le premier la Russie et les pays du pourtour l’Union européenne ont chuté de Les estimations des pertes à l’exportation commencé à vendre, modestement, effet des épidémies est le recul de la méditerranéen, notamment l’Egyp- 400 000 tonnes en 1999 à en Russie de 1 500 à 3 000 tonnes consommation de viande bovine te. « L’épidémie a entraîné un phé- 185 000 tonnes en 2000 ; mais cela Le ministère de l’agriculture a élaboré différents scénarios théori- par mois. dans l’Union européenne, mais aus- nomène de substitution partielle s’expliquerait par une aide alimen- ques sur le coût de la fièvre aphteuse pour les exportations françai- Les mouvements de substitution si ailleurs, explique-t-il. Le deuxiè- dans certains pays », poursuit Ber- taire de 150 000 tonnes de viande ses. En l’an 2000, l’Hexagone a exporté pour 59 milliards de francs qui commencent à émerger perdure- me concerne l’approvisionnement nard Baudienville. reçue en 1999 de l’Union européen- d’animaux vivants, viande, produits laitiers et autres produits trans- ront-ils au-delà de l’embargo ? Tout des marchés, dans le sens où la pro- L’Egypte, par exemple, s’est ne, et qui aurait été consommée formés soumis aujourd’hui à embargo : 45 milliards résultent dépendra de sa durée. Si aucun nou- duction intérieure est préférée aux approvisionnée en viande bovine principalement l’année suivante. d’échanges entre les Quinze et 14 milliards d’échanges vers les pays veau cas de fièvre aphteuse ne sur- importations. Les changements de en provenance d’Inde – qui est Pourquoi les Etats-Unis n’en ont- tiers. vient d’ici au 12 avril, l’embargo fran- sources extérieures d’approvisionne- pourtant l’un des principaux ils pas profité pour s’emparer du Premier scénario, jugé improbable : toute l’Europe est déclarée çais sera levé. Mais les pays tiers ment au profit de pays tiers n’inter- foyers de fièvre aphteuse – et en marché russe ? Question de temps non indemne de fièvre aphteuse et pratique la vaccination, la Fran- pourront choisir de se conformer viennent qu’en troisième position. » animaux sur pied en Australie ; le pour s’adapter à la demande. La ce ne perd que 10 milliards de francs, car les échanges entre les Quin- aux recommandations de l’Office A la suite de la deuxième crise Liban s’est tourné vers l’Europe Russie importe de la viande bovi- ze peuvent se poursuivre. Deuxième scénario, la France est isolée au international des épizooties, qui pré- de l’ESB, en octobre 2000, les centrale tout en restant ouvert à ne de faible qualité, dont les Etats- sein de l’Europe et perd, avec la Grande-Bretagne, son statut de pays voient un délai de trois mois à partir exportations communautaires de l’Europe. Les Iraniens ont préféré Unis sont eux-mêmes importa- indemne, il lui en coûterait 27 milliards de francs. Troisième scéna- de la déclaration du dernier cas de viande bovine entre les Quinze et arrêter leurs importations de teurs. L’Australie a bien cherché, il rio, l’Europe reste indemne de fièvre aphteuse : si la France réussit à fièvre aphteuse pour reprendre les les pays tiers ont chuté. Pour la bœuf et se tourner vers le mouton y deux ans, à pénétrer le marché maîtriser la situation au terme d’un embargo de trois mois, il lui en exportations. France, l’activité à l’export au d’Australie et la volaille européen- russe, mais elle y a renoncé car les coûtera 5 milliards de francs ; si l’embargo est levé le 12 avril, cela mois de décembre atteignait 25 % ne. L’Argentine et le Brésil ont aug- prix se sont avérés trop bas. coûtera moins cher. Martine Laronche LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / III DOSSIER ̄ Bernard Vallat, directeur général de l’Office international des épizooties CHRONIQUE « Si nous déclarons un pays indemne, par Alain Lebaube il peut mieux défendre ses intérêts commerciaux » Une curieuse faculté « L’actuelle épizootie de fièvre l’ensemble des Etats membres. commerce (OMC). Voilà pourquoi pour conduire ses membres à res- d’oubli aphteuse a mis en avant l’Office L’Office s’appuie, ici, sur un réseau les Etats membres de l’OMC s’im- pecter les règles qu’ils se sont eux- international des épizooties international de cent vingt labora- pliquent davantage depuis quel- mêmes fixées. Nous veillons à ce (OIE). Quels sont ses objectifs ? toires, chacun spécialisé dans une ques années dans les travaux de que toutes les décisions qui sont n annonçant simultanément un plan de suppression d’em- – L’Office international des épi- ou plusieurs maladies animales. l’OIE… prises en matière normative se fas- plois et des bénéfices records, Michelin avait, en 1999, pro- zooties a été créé il y aura bientôt Cette information concerne les » L’Office a, enfin, une mission sent sur la base d’un consensus voqué une onde de choc. Bien que repoussé à l’époque, trois quarts de siècle, à un moment méthodes diagnostiques, leur har- de solidarité internationale qui international. un premier « amendement Michelin » est à l’origine de où la peste bovine pouvait tuer jus- monisation, ainsi que les stratégies vise à aider les pays les plus défavo- » On sait par ailleurs que les l’uneE des dispositions incluses dans le projet de loi de modernisa- qu’à dix mille bovins par jour. Cet- de lutte contre les pathologies. risés en matière de lutte contre les relations sanitaires entre services tion sociale, actuellement en discussion. te épizootie était arrivée via le port » Plus récente, la troisième mis- maladies animales. vétérinaires de pays différents Selon ce texte, a rappelé Lionel Jospin, toute décision de lancer d’Anvers en 1924 et, en réponse à sion fait de l’OIE un partenaire de – Quel est le budget de l’OIE ? reposent énormément sur la con- un plan social, mais aussi toute intention de procéder à des réduc- ce fléau, les gouvernements concer- poids concernant les échanges – Notre Office ne vit que des coti- fiance. Lorsqu’il y a tricherie avé- tions d’effectifs, impliquera de mener des consultations préala- nés ont décidé d’organiser une ren- commerciaux internationaux. sations des Etats membres. Ces rée, la perte de confiance coûte bles avec les représentants du personnel. Il est également prévu contre internationale qui a conduit – De quelle manière ? cotisations vont de 10 000 dollars extrêmement cher. De plus, si on que l’entreprise doive auparavant se mettre en conformité avec à la création de l’OIE en 1927. – Cette responsabilité résulte de pour les pays les plus pauvres à découvre l’existence de distor- la loi sur les 35 heures et qu’elle ait, au minimum, engagé des » L’idée était de favoriser les l’un des neuf accords de Marra- 100 000 dollars pour les plus riches. sions dans l’application des règles négociations dans ce but. échanges d’informations, les pays kech de 1994, dénommé « accord Dans cette fourchette, il y a six de l’OIE, les pays membres de Depuis, avec Danone et Marks & Spencer, l’émotion est encore adhérents à cet Office s’engageant sanitaire et phytosanitaire », établi catégories et chaque pays choisit l’OMC sont fondés à demander montée d’un cran. De toutes parts à gauche, plus que dans les syn- à adresser au plus vite leurs don- pour favoriser l’essor du commer- librement la sienne. Nous refusons des sanctions. dicats, sont revenues les demandes de moyens législatifs plus nées de pathologie vétérinaire afin ce mondial des animaux et des toute forme de parrainage pour – L’Union européenne ris- coercitifs pour s’opposer aux pertes d’emploi. Et c’est ainsi qu’est que leurs partenaires puissent végétaux. préserver notre indépendance. que-t-elle demain d’être perçue revenue la revendication prendre rapidement les précau- » Conscientes que les aspects – Que se passerait-il si un Etat par les pays tiers comme un en milliers d’un rétablissement de tions qui s’imposaient. Tout le sanitaires peuvent constituer des membre de l’OIE ne respectait ensemble d’Etats qui ne peuvent 600 l’autorisation administra- monde avait intérêt, dans un souci obstacles importants aux échanges pas les règles établies ? Avez- plus se déclarer indemnes de fiè- tive de licenciement, dis- de protection mutuelle, à faciliter internationaux, les parties signatai- vous un pouvoir de sanction ? vre aphteuse ? parue en 1986. Que les 500 cet échange d’informations. res ont estimé qu’il fallait harmoni- – L’OIE ne dispose pas d’un tribu- – Les 17 et 18 avril, il va se tenir à communistes, qui récla- Depuis cette période, les missions ser les règles en vigueur dans ce nal international, mais se mobilise Paris, une conférence internationa- ment parfois un moratoi- de l’OIE, qui compte aujourd’hui domaine. Il fut donc décidé que les le sur cette question, les stratégies re, ou que les syndicats 400 157 Etats adhérents, se sont pro- règles établies par l’OIE constitue- vaccinales et les mesures préventi- du Groupe des dix, dont gressivement élargies. raient des normes de référence ves pouvant améliorer l’efficacité SUD, qui veulent «un – Quelles sont aujourd’hui les internationale pour le commerce de la lutte planétaire contre la fiè- droit de veto des salariés » 300 missions de l’OIE ? des animaux et des produits qui en vre aphteuse. contre les plans sociaux – Elles sont essentiellement au dérivent. » L’OIE peut jouer un rôle impor- dans les entreprises béné- nombre de trois. La première con- » Le savoir, la mémoire et l’ex- tant via l’une de ses commissions 200 ficiaires haussent le ton, cerne la gestion d’un système mon- pertise de l’OIE sont ainsi venus en charge de la fièvre aphteuse, de n’a rien de surprenant. dial d’information sanitaire vétéri- compléter la production normati- la peste bovine, de la péripneumo- Pas plus que l’on doit naire. Chaque pays membre s’enga- ve issue notamment du code zoo- nie bovine, de la peste équine, et, 100 s’étonner de voir Jean- ge à déclarer les maladies animales sanitaire international. Celui-ci bientôt peut-être, de la maladie de Pierre Chevènement, les diagnostiquées sur son territoire. comprend des règles générales la vache folle. Un pays ou un grou- Verts ou la LCR formuler Celles-ci, très nombreuses, figu- (concernant les dispositifs mini- pe de pays peut requérir de l’OIE 0 la même exigence, en fai- rent sur deux listes. La première maux dont chaque Etat doit dispo- une opinion sur son statut sanitai- Source : MES-Dares-ANPE sant grief de l’impuissan- – dite liste A – concerne les patho- ser pour assurer la surveillance des ̄ re au regard, par exemple, de la fiè- 1989 91 93 95 97 99 ce de l’Etat. logies à diffusion très rapide, com- maladies) ainsi que des règles parti- vre aphteuse. Après avis de la com- En revanche, il est plus me la fièvre aphteuse, qui impo- culières, émises pathologie par mission, le comité international de Nombre d'inscriptions curieux de constater la sent une déclaration dans les vingt- pathologie, qui indiquent tout ce Bernard Vallat l’Office se prononce. Si le pays ou à l'ANPE après faculté d’oubli des uns et quatre heures qui suivent leur iden- qui doit être appliqué pour éviter le groupe de pays est déclaré un licenciement économique des autres. Au plus fort tification. Les autres affections, l’introduction de maladies anima- b Docteur en médecine vétérinaire indemne, il peut mieux défendre des restructurations, la dont la diffusion est moins rapide, les sur le territoire. et vétérinaire-inspecteur, spécialiste ses intérêts commerciaux : en mythique autorisation administrative de licenciement n’a pas sont inscrites sur la liste B et font » Ces règles concernent les ani- des maladies tropicales effet, il est, le cas échéant, fondé à empêché la montée du chômage. En outre, experts et inspecteurs l’objet de déclarations de type men- maux vivants mais aussi les pro- et expert en alimentation animale, aller devant l’OMC pour se plain- du travail savent bien que l’autorisation était accordée d’emblée suel. L’OIE reçoit toutes ces infor- duits animaux. Chaque Etat mem- Bernard Vallat, 52 ans, est entré dre. La Grande-Bretagne ou dans 95 % des cas et que l’appareillage répressif avait surtout une mations et les répercute au sein bre est fondé à les appliquer pour dans la fonction publique en 1973, l’Union européenne pourraient vertu préventive. Ce qui aurait peut-être gêné Marks & Spencer, d’un réseau mondial électronique. se protéger mais il est aussi fondé au sein du ministère avoir recours à ce système si leurs sous le coup d’un délit d’entrave de toute manière, et n’aurait cer- » La deuxième mission, tout aus- à ne pas les utiliser à des fins pro- de la coopération. intérêts commerciaux étaient tainement pas troublé Danone, plus respectueux des règles for- si importante, est l’information tectionnistes. Cette production b En mai 2000, il a été élu directeur menacés. » melles. Mais qui n’aurait pas davantage empêché que les deux scientifique. L’OIE collecte les don- normative est opposable, en cas de général de l’Office international sociétés soient solidairement désignées à la vindicte publique. nées vétérinaires mondiales, les conflit entre deux Etats membres des épizooties (OIE) et occupe cette Propos recueillis Si l’indignation justifie l’appel à un durcissement à chaque fois résume, les publie et les transmet à de l’Organisation mondiale du fonction depuis le 1er janvier 2001. par Jean-Yves Nau renforcé, il apparaît que l’on ne peut pas aller très loin, technique- ment, dans cette voie. C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué Jean Le Garrec, président (PS) de la commission sociale de l’Assemblée nationale, en réponse à ceux qui demandaient une modification du projet de loi de modernisation sociale. « Prendre des initiati- La relance des vaccinations : un ballon d’oxygène ves ?, s’est-il interrogé. On a creusé tout ce que l’on pouvait imagi- ner en termes de protection supplémentaire des salariés, en tant qu’affirmation des droits qui existent déjà. » Puis de rappeler : « On l’a fait pendant des négociations qui ont duré des mois. » pour l’industrie de la santé animale Moins spectaculaire, la solution passe par l’anticipation de mesures, toujours socialement douloureuses, et donc par la con- sultation des représentants du personnel sur les dispositions envi- a crise de la vache folle avait comme de la grippe : l’intérêt de la maux vaccinés de ceux qui ont été en sagées, aussi en amont que possible. Cela suppose également ouvert dans l’ensemble de Des tests permettant banque est de posséder plusieurs contact avec le virus. » Ce test, dispo- que le plan d’accompagnement soit détaillé et plausible, puis l’Europe un nouveau mar- souches du virus, africaine et asiati- nible à l’automne, permettrait peut- – mieux encore – que des efforts réels de reclassement soient Lché prometteur : celui du de distinguer que, notamment. Elle dispose être d’immuniser les animaux, sans entrepris avec l’objectif de ne laisser personne sur le côté. Quand dépistage systématique de aujourd’hui de 8,5 millions de doses suspendre pour autant les échanges les entreprises sont bien portantes, suggère le PS, il faudrait que l’encéphalite spongiforme bovine. les animaux vaccinés pour la souche du virus présente au entre de nombreux pays industriali- les plans sociaux « soient à la hauteur des capacités financières ». L’épizootie de fièvre aphteuse pour- Royaume-Uni et en France. Mais si sés. Même si la loi précise ces éléments, il n’en reste pas moins que rait, quant à elle, relancer les vacci- de ceux qui ont été 300 millions d’animaux – le cheptel D’autres laboratoires, comme « la responsabilité sociale » ne se décrète pas. Et qu’il revient aux nations préventives, interdites en européen – devaient être vaccinés, le Mérial, visent le même résultat avec entreprises de mettre leurs actes en accord avec un thème à la Europe depuis 1991. en contact avec stock communautaire, de 30 à 44 mil- des vaccins dits « marqués ». Les mode. Sous le contrôle de l’opinion. Lundi 2 avril, les ministres néer- lions de doses, n’y suffirait pas. Américains sont également dans la landais et allemands de l’agriculture le virus devraient être Aucun Etat n’a demandé, à ce course. Le 30 mars, le département – relayés le 5 avril par les députés jour, un retour à la vaccination américain de l’agriculture a annon- européens – décidaient de plaider bientôt disponibles généralisée, dont le coût serait exor- cé qu’un nouveau vaccin contre pour une révision de cette politi- bitant. Avec un prix de 10 à l’épizootie de la fièvre aphteuse, que. Les Pays-Bas, qui comptent 12 francs la dose, et un rappel du capable de distinguer les animaux quinze foyers (et 115 000 animaux en état de veille permanente et un vaccin tous les six mois pour immu- vaccinés et sains des bêtes infec- touchés), pour la plupart à la fron- outil industriel prêt à fonctionner », niser correctement les animaux, le tées, sera disponible en 2004 aux tière avec l’Allemagne, procèdent souligne Jean-Claude Merlo, direc- marché de la vaccination pourrait Etats-Unis. déjà à des vaccinations ciblées. Cin- teur de la communication de atteindre un montant annuel de quante mille animaux de 200 fer- Mérial, à Lyon. 6 milliards de francs. Par comparai- Véronique Lorelle mes, autour des foyers déclarés, En fait, depuis 1991, date de la son, la très grande épizootie de sont concernés par cette opération décision d’interdire la vaccination 1952 (320 000 foyers de fièvre aph- qui a débuté le 31 mars. Il s’agit de en Europe, les fabricants n’ont pas teuse) avait coûté à la France un mil- Bibliographie freiner l’avancée de la maladie, cessé de produire ce type de pro- liard de francs actuels. Un demi-siè- selon la technique du cordon sani- duits. Des vaccins contre la fièvre cle plus tard, il faudrait encore b Le Mangeur et l'Animal, taire, mais les animaux seront abat- aphteuse partent, régulièrement, rajouter au coût de la vaccination mutations de l'élevage tus in fine. La Grande-Bretagne a en Asie, en Afrique ou en Amérique les manques à gagner à l’exporta- et de la consommation aussi obtenu le feu vert de Bruxelles latine, dans des pays qui n’ont pas tion du fait des embargos. (ouvrage collectif, Autrement, pour vacciner 180 000 bovins. Un de politique d’abattage dans le cas Les laboratoires concernés ne se 1997, 180 p., 120 F, 18,29 ¤). droit dont elle n’a pas encore fait d’une épizootie. Les industriels ali- montrent pas aussi enthousiastes b www.agriculture.gouv usage. mentent aussi les stocks vaccinaux qu’on pourrait le penser, à l’idée de .fr/accueilv4f.htm Le retour à une prévention vacci- de l’Europe. En cas de crise, certains relancer une campagne de masse. Le site du ministère nale en Europe pourrait apporter pays se sont prémunis d’un risque « Plutôt que de vendre des vaccins fiè- de l’agriculture consacre un ballon d’oxygène à l’industrie de de propagation rapide de la fièvre vre aphteuse, nous préférerions que un dossier spécial à la crise la santé animale. Dix acteurs se par- aphteuse en constituant leur pro- la filière agricole sorte de ces crises à de la fièvre aphteuse, mis à jour tagent un marché mondial de pre banque nationale de vaccins et répétition. Nous sommes leader mon- quotidiennement. 12 milliards de dollars, en stagna- d’antigènes. Quand ce stock vient à dial de la santé animale et c’est toute b www.oie.int tion depuis deux ans. Trois d’entre se réduire, l’Etat fait appel à son notre activité qui est affectée quand Le site de l’Office international eux fournissent des vaccins contre fournisseur s’il est sous contrat pen- la filière est sinistrée », souligne Jean- des épizooties, organisation la fièvre aphteuse : le français dant plusieurs années, ou lance un Claude Merlo, qui réalise 39 % de mondiale de la santé animale. Mérial (une filiale commune de appel d’offres. son chiffre d’affaires avec la vente b www.pwcglobal l’américain Merck et du français L’Europe a également son stock de produits antiparasitaires. .com/uk/eng/ins-sol/publ/ Aventis) et numéro un mondial de d’urgence. Les pays adhérents à la « Pour les vaccins, nous sommes ukoutlook/pwc_ukoutlook cette industrie, l’allemand Bayer et banque communautaire peuvent y en position d’attente », souligne _update_mar_01.pdf le néerlandais Intervet (groupe recourir en cas d’épizootie. Toute- pour sa part le docteur Louis Egron, L’impact économique Akzo Nobel). « Nous sommes prêts fois, un délai de six jours est nécessai- vétérinaire responsable chez Inter- pour la Grande-Bretagne, aujourd’hui à répondre aux diffé- re pour la fabrication de doses de vet, en France. « En revanche, nous vu par les économistes rents appels d’offres des gouverne- vaccins à partir des antigènes conge- sommes en train de valider un test de PricewaterhouseCoopers ments. Nous maintenons des équipes lés. Il en est de la fièvre aphteuse qui permettra de distinguer les ani- en mars 2001. IV / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 EUROPE ̄ La distribution des médicaments en France EN DIRECT DE BRUXELLES sous le choc de la législation communautaire par Laurent Zecchini Les peurs abitudes de prescription sur un autre point : c’est l’un des commercialisation de ses lots de et de consommation Un décret devrait rares pays au monde, où la réparti- produits et les distribue dans les diverses, législations et tion des médicaments est placée différents pays de l’Union par l’in- Hsystèmes d’assurance- autoriser sous le contrôle d’un pharmacien. termédiaire d’un grossiste ou d’un de l’élargissement maladie différents… l’Europe des « Jusqu’il y a peu, explique Jean dépositaire qu’il désigne. Mais, produits pharmaceutiques reste prochainement Lorenzi, coauteur d’un livre sur La demain, rien n’empêchera un très hétérogène. Grosso modo, on Distribution pharmaceutique en importateur de racheter un lot n Europe, certains gouvernements appréhendent de nou- peut opposer les pays latins aux le commerce parallèle France (Editions scientifiques et fabriqué en Allemagne à destina- veau les « grandes invasions ». Celles-là remontent à environ pays anglo-saxons. « Dans la plu- médicales Elsevier, 2001), on ne tion de l’Espagne et de le recondi- quatre cents ans avant notre ère, lorsque les Huns, alors éta- part des pays latins, explique Jean- dans l’Hexagone voyait pas, au niveau européen, l’in- tionner pour le revendre en France blis dans la cuvette danubienne, partirent à la conquête de la Marc Liberman, président de la térêt de maintenir cette distribution moins cher que le produit similai- EGaule. L’image force le trait bien sûr, puisque les migrations d’aujour- commission économie de la Fédé- dustrie du médicament avancent sous monopole pharmaceutique.» re. Rien, si ce n’est le bon vouloir d’hui sont pacifiques et n’ont d’autre objet de convoitise que les mar- ration des syndicats pharmaceuti- d’autres arguments : « Le droit Curieusement, c’est l’affaire de des grossistes-répartiteurs. Ceux- chés du travail de l’Union européenne (UE). Mais le phénomène psy- ques de France, le pharmacien doit pharmaceutique français interdit la l’encéphalite spongiforme bovine ci craignent évidemment la concur- chologique est de même nature, tandis que le problème politique de être propriétaire de son officine et rationalisation de la carte des offici- qui a fait évoluer la réflexion. « Les rence d’un intermédiaire d’un la libre circulation des travailleurs est le plus délicat de ceux que pose n’a pas le droit d’en avoir plusieurs. nes par la concurrence », dit l’un pays anglo-saxons, commente Jean genre nouveau qui se spécialiserait la perspective d’une « grande Europe » qui comptera un jour vingt- En Angleterre, une même personne d’eux. « Et la modernisation de la Lorenzi, réfléchissent à l’intérêt dans les produits à forte demande. sept Etats membres. Déjà, nombre de gouvernements entendent se peut détenir plusieurs pharmacies, profession », ajoute-t-il. Et de citer d’avoir une surveillance sanitaire de Comme le montrent les chiffres protéger de la concurrence – qu’ils prévoient massive –, que va exer- et celles-ci peuvent être créées avec la Finlande, l’Italie où les réseaux la circulation des produits destinés de la chambre syndicale de la répar- cer la main-d’œuvre à bon marché des pays candidats. des capitaux étrangers à la profes- se développent ; la Hollande ou à l’usage humain, les médicaments tition pharmaceutique (CSRP), De leur côté, certains pays de l’Europe de l’Est, comme la Pologne, sion.» l’Allemagne où le suivi pharmaceu- comme les denrées alimentaires.» 75 % des médicaments délivrés par la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, envisagent des L’Allemagne se rattache plutôt tique des patients est mieux assu- une pharmacie se vendent à moins mesures parallèles pour restreindre la libre circulation des capitaux aux pays du Sud, mais il n’y existe ré ; ou d’évoquer encore le déve- TRAÇABILITÉ d’une unité par mois et seuls 2 % de l’« Europe riche », dont ils craignent qu’ils ne servent à dépecer pas de numerus clausus ni de critè- loppement de l’automédication un Ce contrôle pharmaceutique tournent à raison de plus de 10 uni- leur patrimoine. A Varsovie, où l’on redoute une réaction à retarde- res géographiques et démographi- peu partout en Europe, sauf en semble d’autant plus nécessaire tés. Autant dire que les grossistes- ment de la période de l’après-guerre, lorsque plusieurs millions d’Al- ques à l’installation comme en France, car le pharmacien « ne que le commerce parallèle des répartiteurs, dont la mission est lemands avaient été expulsés de Pologne, le gouvernement du prési- France. La concurrence y a entraî- joue pas le jeu », l’informatisation médicaments a désormais la béné- d’être capables de fournir dans les dent Kwasniewski veut imposer aux étrangers une période d’attente né une plus forte concentration des officines qui resterait en Fran- diction de la Cour de justice des 24 heures à l’ensemble des pharma- de… dix-huit ans avant de permettre l’achat de terres agricoles. Ces des pharmacies : 21 000 officines ce très comptable et fort peu médi- Communautés européennes au cies d’un territoire donné n’impor- peurs sont pour une part irraisonnées, mais nourries de situations desservent 80 millions d’habitants, calisée, etc. D’ailleurs, la Cour des nom du sacro-saint principe de la te quel médicament autorisé, ne nationales spécifiques justifiant une certaine inquiétude. alors que dans l’Hexagone on en comptes dans son rapport 1999 libre circulation des marchandises. tiennent que grâce aux produits à La Commission européenne s’efforce de dédramatiser la situation, dénombre 23 000 pour 60 millions sur la Sécurité sociale n’a-t-elle Un décret devrait sortir prochaine- forte rotation. « Ce sont eux qui et elle propose à la réflexion des gouvernements européens cinq d’habitants. Quant aux chaînes de pas estimé que le coût de la distri- ment en France pour tenir compte nous permettent de livrer au phar- options possibles pour amortir le « choc » de l’élargissement, sur la pharmacies, elles prospèrent en bution était trop onéreux et a des injonctions des instances euro- macien rural le produit rare pour base de « périodes transitoires » et de « clauses de sauvegarde ». Grande-Bretagne, s’installent en recommandé une réflexion « sur péennes. une pathologie rare. Si on nous reti- L’idée maîtresse est de proposer une sorte de « police d’assurance » Norvège, Belgique, Irlande et com- des adaptations de nature structurel- Actuellement, un laboratoire re ces 2 %, nous sommes morts », face à un phénomène d’immigration que l’on maîtrise mal (notam- mencent à s’attaquer à l’Italie. le » ? La France se distingue aussi connaît par avance les lieux de commente Olivier Le Guisquet, ment parce qu’il sera influencé par la croissance économique), Evolution souhaitable ? Dans sa directeur général de la CSRP. même si toutes les études accréditent l’idée qu’un flux massif de « charte », le groupement pharma- Dans ce circuit « parallèle », le populations de l’Est vers l’Ouest ne se produira pas. ceutique de l’Union européenne, Une forte concentration laboratoire risque de perdre toute L’enjeu est d’importance, car si la phobie n’est pas dissipée, c’est qui regroupe des syndicats d’offici- traçabilité de ses propres produits l’adhésion même des citoyens européens au processus d’élargisse- nes, estime que « le pharmacien Les produits distribués par les trois premières sociétés européen- et de ne plus pouvoir en garantir la ment – déjà fragile – qui en souffrira. D’autant qu’ici et là, la peur du doit être propriétaire de la pharma- nes de répartiteurs – Gehe-OCP, Phoenix Pharma, Alliance Unicem – qualité. D’où l’idée qu’il faut orga- « travailleur immigré » venu de l’Est donne du grain à moudre aux cie afin d’éviter que les intérêts représentaient 57 % du chiffre d’affaires total des médicaments ven- niser ce commerce en le plaçant partis xénophobes et populistes. Mais combien seront-ils, ces tra- étrangers à la santé publique n’inter- dus au sein de l’Union. Dans deux ans, ils en réaliseront sans doute sous une surveillance pharmaceuti- vailleurs de Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie et viennent dans la distribution du les deux tiers. En France, il faut également compter avec la CERP, un que. On pourrait donc assister en autres lieux, que d’aucuns décrivent médicament ». réseau de coopératives représentant 25 % du marché. Europe à un double mouvement : L’immigration prêts à franchir leurs frontières bien- « Le vrai sujet n’est pas le mono- Mais il existe aussi une concentration verticale. Certains grossistes revaloriser le rôle du pharmacien tôt disparues, afin de chercher du pole du pharmacien, peu contesté, rachètent des pharmacies. Gehe a racheté plusieurs dizaines de phar- dans les circuits de distribution annuelle travail en Allemagne, en Autriche, mais le service rendu au patient par macies communales en Italie. Alliance Unichem a créé sa propre chaî- pour garantir la sécurité sanitaire, en France, et plus au sud encore ? le système de distribution », estime ne, Moss (730 pharmacies au Royaume-Uni, une soixantaine en Nor- mais assouplir le droit pharmaceu- de travailleurs Aujourd’hui, 300 000 d’entre eux Bernard Lemoine, vice-président vège), s’installe en l’Italie et la Hollande et lorgne sur le Danemark et tique pour les rationaliser écono- sont déjà légalement employés au délégué du Syndicat national de l’Irlande. L’idée est de diminuer les coûts et d’augmenter les marges, miquement. en provenance sein de l’Union, dont ils représen- l’industrie pharmaceutique. En pri- tout en se diversifiant dans des services tels le recueil de données, tent 0,2 % de la main-d’œuvre, et vé, certains responsables de l’in- l’analyse des ventes et les études de post-marketing. Pierre-Yves Poindron des huit pays 6 % seulement des quelque 5,3 mil- lions de travailleurs étrangers non candidats d’Europe européens établis au sein de la Com- munauté. La Commission estime centrale et orientale que l’immigration annuelle de tra- Hanna Gronkiewicz Waltz, vailleurs en provenance des huit se situerait entre pays candidats d’Europe centrale et orientale (Pologne, République 70 000 et 150 000 tchèque, Hongrie, Slovaquie, Slové- la voix de l’Europe de l’Est à la BERD nie, Estonie, Lituanie et Lettonie) se personnes dans situera – dans les premières années de l’élargissement – entre 70 000 LONDRES elle continue à penser que la ment, puisque son rôle se borne ici les premières années (200 000 avec les familles) et de notre envoyé spécial Pour l’ancienne BERD a encore à faire dans les à donner son avis et à voter sur les 150 000 personnes. A long terme, e poste lui avait été propo- pays les plus avancés de la région, projets préparés par les divers suivant les mêmes extrapolations font appa- sé au printemps dernier, et présidente de la comme la République tchèque, la directeurs de la BERD. Mais de tou- raître que le nombre de personnes quand on l’a sollicitée une Pologne et la Hongrie. Les repré- te évidence, elle avait besoin de l’élargissement. originaires du groupe des dix pays Lseconde fois, six mois plus Banque nationale de sentants de certains grands pays, changer d’air, et de prendre le candidats (les huit, plus la Rouma- tard, elle s’est décidée : « Ils n’al- comme les Etats-Unis, plaident, à « seul poste qui échappera peut- A se fier à la situation nie et la Bulgarie) passerait de laient pas m’attendre éternelle- Pologne, l’Ukraine et l’inverse, pour que la BERD cesse être au SLD », le parti social-démo- 830 000 (le niveau de 1998) à 3,9 mil- ment. » Hanna Gronkiewicz Waltz d’y faire une concurrence jugée crate auquel est promise une écra- présente, l’Allemagne lions de personnes en 2030, ce qui a donc fait savoir qu’elle renonçait la Russie sont les pays inutile aux banques privées occi- sante victoire aux élections législa- signifie que leur proportion au sein à terminer son second mandat de dentales. tives qui auront lieu cet automne en accueillerait de la population de l’Union passe- présidente de la Banque nationale les plus préoccupants Mais elle convient que pour les en Pologne. rait de 0,2 % à 1,1 %. de Pologne pour prendre l’une des dirigeants de la banque, comme près des deux tiers, Le vrai problème, de toute façon, quatre vice-présidences de la Ban- peu frottée aux milieux de l’opposi- pour les représentants du G7, les CATHOLIQUE PRATIQUANTE tient moins au nombre qu’à la desti- que européenne de reconstruction tion au régime communiste, en col- pays les plus importants, parce Que Hanna Gronkiewicz Waltz l’Autriche nation que choisiront les tra- et de développement (BERD). Il y portant des journaux et des livres que les plus préoccupants, sont ne porte pas la gauche post-com- vailleurs des pays candidats. A se a eu quelques grincements à Varso- publiés clandestinement, avant de désormais l’Ukraine, la Russie, où muniste dans son cœur n’est pas en absorbant fier à la situation présente, il est pro- vie, parce que, dit-elle, « les gens contribuer, en 1980, à la création la banque redonne progressive- une découverte. Pas plus que son bable que dans les premières là-bas ne savent pas se réjouir de ce d’une section de Solidarité dans ment de l’ampleur à ses opéra- fort attachement à la religion environ 10 % années suivant l’élargissement, l’Al- genre de succès ». son unité d’enseignement, puis de tions, après y avoir été sérieuse- catholique. A Londres, comme à lemagne accueillera près des deux Et elle, les succès, elle les aime, rejoindre, dix ans plus tard et ment échaudée. Varsovie, elle garde une Bible dans tiers de l’immigration en provenance des huit premiers pays candi- elle les collectionne même, com- après le changement de régime, Croit-elle avoir un aussi grand son bureau. Ici, elle a moins le loi- dats d’Europe centrale et orientale, l’Autriche en absorbant environ me tous les prix et distinctions qui l’équipe de Lech Walesa. rôle à jouer à Londres qu’à Varso- sir de l’ouvrir pour relire l’un de 10 %. Au bout de trente ans, le pourcentage de ressortissants origi- s’alignent derrière son bureau. Le L’ancien héros de Solidarité est vie, où elle a été remplacée par ses psaumes préférés, mais elle l’a naires de ces pays passerait de 0,6 % de la population allemande premier, le plus inattendu, remon- toujours là, derrière son bureau, l’un des tous premiers personna- tout de même fait « une ou deux (chiffre de 1998) à 3,5 % en 2030. Pour l’Autriche, la progression te à 1992, quand Lech Walesa, parmi les photos des grands ou ges de la scène publique polonai- fois » en deux mois de présence. serait de 1,3 % à 5,5 %. alors président, l’imposa non sans ex-grands de ce monde auxquels se, l’ancien ministre des finances Elle n’a pas encore eu le temps d’al- Ces estimations aident à comprendre la vigueur des réactions alle- mal à la tête de la Banque nationa- elle serre la main : le pape, George Leszek Balcerowicz ? Pas forcé- ler aux réunions de l’antenne loca- mandes et autrichiennes. Le chancelier Gerhard Schröder a ouvert la le, forçant la main à un Parlement Bush, Margaret Thatcher, Juan Car- le du Renouveau charismatique, boîte de Pandore, en décembre dernier, en affirmant que son pays peu convaincu par cette femme à los, Bill Clinton et Allan Greens- mais elle compte bien le faire. Elle demandera un délai de transition de sept ans avant que les ressortis- peu près inconnue : elle venait pan. Elle lui a pourtant fait une gra- sait que sa réputation de prati- sants des nouveaux Etats membres puissent avoir accès au marché tout juste de rédiger un mémoire ve infidélité en se portant candida- quante zélée lui a porté tort, y com- de l’emploi de l’UE. Cette exigence n’est pas choquante au regard de sur les principes de fonctionne- te, contre lui, à l’élection présiden- pris pendant la campagne prési- l’histoire de la construction européenne : des périodes transitoires ment d’une banque centrale, et ne tielle de 1995, planant quelque dentielle à laquelle elle a participé en matière de libre circulation des travailleurs furent adoptées, tant devait terminer une thèse sur un temps dans les sondages avant de en Pologne. Mais ce n’est pas une en ce qui concerne l’Europe des Six, que lors de l’accession de la Grè- thème similaire qu’un an après sa sombrer au premier tour. Vou- raison pour se cacher. D’ailleurs, ce, en 1981, puis de l’Espagne et du Portugal, en 1986. S’agissant de prise de fonctions. dra-t-elle un jour regoûter à la poli- « je ne suis pas la seule. J’ai déjeuné ce dernier élargissement, la période initiale de sept ans fut réduite à Docteur en droit, elle avait ensei- tique ? « On m’a appris à ne jamais récemment avec un directeur de la six ans, lorsqu’il apparut que l’immigration massive redoutée ne se gné pendant dix-sept ans à l’Uni- rien exclure définitivement, mais banque, je l’ai prévenu que je ne produirait pas. versité de Varsovie, et s’était un franchement, je ne crois pas.» buvais pas parce que je prenais des Ce qui n’empêche pas la plupart des pays candidats de protester Maintenant, ce qu’elle veut, antibiotiques, lui m’a répondu qu’il énergiquement contre ce qu’ils perçoivent comme une sorte de pur- c’est se familiariser avec le fonc- ne buvait pas parce que c’était Carê- gatoire réservé à des Etats membres de « seconde zone » qui ne tionnement de la BERD où elle a ̄ me…» seraient pas autorisés à bénéficier de tout l’« acquis » communau- pris ses fonctions fin janvier. Elle y Plutôt conservatrice, elle use taire. La Commission a rappelé que tout accord avec les pays candi- est chargée de l’administration et néanmoins de son charme et dats requiert l’unanimité des Quinze, mais Guenter Verheugen, le du personnel, succédant à ce poste Hanna Gronkiewicz Waltz apprécie de voir ses photos dans commissaire européen chargé de l’élargissement, s’est prononcé en à l’ancien premier ministre hon- les magazines. Le principe de pari- faveur d’une période transitoire d’au moins cinq ans, les Etats mem- grois Mikosz Nemeth. Mais tel b Née à Varsovie en 1952, té pour les femmes lui a long- bres de l’UE disposant par ailleurs de la faculté d’ouvrir plus tôt cer- qu’elle le définit, son rôle est Hanna Gronkiewicz Waltz temps paru déplacé, mais elle a tains secteurs de leur économie aux travailleurs venus de l’Est. d’abord d’être le seul représentant est docteur en droit. Elle a été changé d’avis, convaincue par des L’immigration « à la carte » ? Une telle perspective, élégamment à la présidence de la BERD de cet- nommée à la tête de de la Banque femmes allemandes qui lui ont qualifiée de « flexible » par les technocrates, répondrait à coup sûr te Europe centrale et orientale qui nationale de Pologne en 1992. expliqué, lors d’une conférence au aux aléas de la croissance économique dans l’Europe « riche ». Est- est précisément le terrain d’action b Aujourd’hui, elle assure Vatican, que dans leur pays c’était on sûr cependant qu’elle serait conforme à une certaine idée de l’Eu- de la banque. Même si, depuis l’une des quatre vice-présidences la seule solution pour faire bouger rope, celle de ces « valeurs démocratiques » dont le strict respect est qu’elle est à Londres, elle a cessé de la Banque européenne les choses. exigé par les Quinze pour admettre tout nouveau membre au sein de considérer son pays, la Polo- de reconstruction et de du « club » européen ? gne, comme « le plus important », développement (BERD). Jan Krauze BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat

Un déficit commercial en hausse UE 15 ZONE EURO ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Echanges hors zone euro et hors UE en milliards d'euros PRODUCTION INDUSTRIELLE (jan. 2000, en %) Nov. 2000 EXPORTATIONS IMPORTATIONS Sur un an ...... 5,1 4,4 8,0 6,7 0,8 1,9 – 0,3 – 0,2 6,3 (oct. 2000) 3,9 (oct. 2000) 100 100 Sur un mois ...... – 1,8 – 1,9 0,5 0,0 – 0,4 1 – 1,8 – 10,6 0,0 0,2 (oct. 2000 ) – 3,5 (oct. 2000) 80 80 PRIX À LA CONSOMMATION (fév. 2000, en %) 60 60 Sur un an ...... 2,3* 2,6* 2,5 2,5 4,0 1,4 * 2,7 * 4,9 * 0,9 (janv.) 3,7 (janv.) 0,1 (janv.) 40 40 Sur un mois ...... 0,5* 0,6* 0,7 1,8 0,4 0,3 * 0,4 * 0,9* – 0,9 (janv.) 0,6 (janv.) 0,0 (janv.)

20 20 PIB EN VOLUME (4e trimestre 2000, en %) 0 0 Sur un an ...... 3,0 2,9 2,6 3,0 3,7 2,8 2,8 3,4 2,5 3,4 1,4 (3e trim. 00) J J A S O N D J J J A S O N D J Sur trois mois ...... 0,7 0,7 0,2 1,2 0,7 0,9 0,8 1,2 0,3 0,3 0,2 (3e trim. 00) 2000 2001 2000 2001 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) EUROPE 11 UNION EUROPÉENNE Source : Eurostat 2000 ...... 0,3 1,2 1,3 0,0 – 0,3 – 1,3 – 0,3 2,0 4,4 1,0 (1999) – 7,6*(1999)

a LES SOLDES COMMERCIAUX de la zone euro et de l’Union euro- DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) péenne (UE) se sont détériorés en janvier 2001 par rapport à décem- bre 2000 : respectivement – 7,4 milliards d’euros (contre + 0,2 milliard) et 2000 ...... 69,7 64,2 60,0 110,9 60,6 58,0 110,2 56,3 42,9 59,3 (1999) 105,4 (1999) – 14,3 milliards d’euros (contre – 6,5 milliards). Pour l’année 2000, le défi- SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR cit pour l’Union européenne se monte à 84,1 milliards d’euros, soit 65 mil- (en milliards d'euros, jan. 2001) Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Déc. 2000 Oct. 2000 Oct. 2000 liards de plus qu’en 1999. a SUR UN AN (janvier 2000/janvier 2001), la croissance annuelle des – 14,3 * – 7,4 * 1,2 0,3 – 3,5 – 2,2 – 1,2 1,6 – 4,8 – 48,1 8,2 échanges est restée forte avec des flux extra-UE et extra-zone euro en INVESTISSEMENT (FBCF) hausse d’environ 20 %. L’excédent commercial avec les Etats-Unis s’est (3e trimestre 2000, en %) accru en 2000 (+ 36,4 milliards d’euros contre + 22,5). Les flux intra ont, Sur trois mois ...... 1,1 1,3 1,4 2,7** 2,5 1,7 0,5 – 0,7 – 0,5 0,6 1,4** quant à eux, progressé d’environ 15 %. a LA HAUSSE DES PRIX DU PÉTROLE est à l’origine de 85 % de la dété- * provisoire **2e trimestre 2000 rioration du solde commercial de l’UE. La facture des importations éner- gétiques a doublé. Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION L'Argentine veut miser sur une reprise rapide DERNIER MOIS VARIATION L'Anvar se lance dans le capital-risque de la croissance CONNU SUR UN AN Répartition des aides de l'Anvar en 2000 par secteur glissement annuel en % PIB (échelle de droite) (en nombre d'aides aux projets et aux recrutements) en pourcentage 20 10 CONSOMMATION DES MÉNAGES – 0,9 % (février) + 1,7 % 16 8 (en produits manufacturés) BIENS TECHNOLOGIES DE CONSOMMATION DE L'INFORMATION 12 RECETTES (impôts, échelle de gauche) 6 TAUX D'ÉPARGNE 15,7 % ( 2e trim. 00) – 0,7 9 31 8 4 4 2 e 18 0 0 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (2 trim. 00) + 1,8 ÉQUIPEMENTS -4 PRODUCTION -2 15 27 -8 INDUSTRIELLE -4 COMMERCE EXTÉRIEUR – 1,9 (janv. 01) – 2,0 -12 (échelle de gauche) -6 (en milliards de francs) (solde cumulé sur 12 mois) + 7,5 (01/00) – 93,5 er e e e er e e e er e e e er e e e er 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 INDUSTRIE DE BASE SCIENCES DE LA VIE 1997 1998 1999 2000 2001 Trimestre ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Source : Anvar Source : ministère de l'économie et calculs CDC-IXIS + 2 (mars) – 2 ** DES MÉNAGES * a MALGRÉ LE PLAN D’AIDE du Fonds monétaire international (FMI) a L’AGENCE NATIONALE pour la valorisation de la recherche (Anvar) de 40 milliards de dollars de décembre 2000, le spectre d’un défaut de ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE * aide désormais les entreprises innovantes non plus seulement par des paiement de l’Argentine n’a jamais été aussi menaçant. L’annonce d’une (opinion des chefs d'entreprise aides remboursables en cas de succès, mais aussi sous forme de bons de sur les perspectives générales de production) + 13 (février) + 33 ** réduction drastique des dépenses publiques a créé une nouvelle crise poli- souscription d’actions (BSA). Sont visées les petites entreprises, position- tique. Affaibli, le président Fernando de la Rua a nommé Domingo Caval- nées sur des marchés plutôt traditionnels, et donc délaissées par les capi- lo – le père de la parité dollar-peso en vigueur depuis 1991 – au poste de tal-risqueurs privés. La participation de l’Anvar au capital des entreprises CRÉATIONS D'ENTREPRISES 23 540 (décembre) + 6,1 % ministre de l’économie. pourrait être de l’ordre de 2 à 3 millions de francs par firme. a LE NOUVEL ARRIVANT essaie de promouvoir une reprise rapide de a EN 2000, les aides de l’Anvar se sont élevées à 217,18 millions d’euros la croissance qui aille de pair avec le redressement des finances publi- DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES *** 2 923 (janvier) + 9,4 % (1 425 millions de francs). Elles ont augmenté de 3,3 % depuis 1998, ques. Son plan, qui cherche à briser le cercle vicieux ajustement budgétai- retrouvant ainsi leur niveau de 1993. Elles devraient s’accroître de 3 % en re-récession, doit donner des résultats à court terme s’il veut rassurer les * solde de réponses, CVS, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication 2001. Leur rôle est essentiellement de faciliter le développement de pro- marchés financiers. Sources : Insee, Douanes jets (42,5 %) et d’aider aux recrutements pour l’innovation (32 %). L’économie turque reste asphyxiée par un système bancaire entaché de fraudes

a grave crise financière que nir massivement fin novembre en preuve. Non seulement les Etats- traverse la Turquie depuis Les secours rapides accordant des crédits totalisant La crise actuelle va accélérer l'inflation Unis ont besoin des bases militai- quelques semaines est signi- 10 milliards de dollars, dont une En % variation annuelle res turques à partir desquelles ils ficative des difficultés aussi et massifs première tranche a été déboursée lancent les opérations sur l’Irak L 00 bien politiques qu’économiques avant la fin de l’année 2000. La cri- mais Ankara est, en outre, le parte- que rencontre la coalition gouver- des institutions se de novembre, si elle a secoué naire décisif pour l’oléoduc Bakou- nementale aux affaires depuis près les marchés, n’a pas permis de les 80 Ceyhan. Il s’agit pour Washington, de deux ans. Les réformes peinent financières assainir de façon significative. INFLATION en s’appuyant sur la Turquie, de à se mettre en place et les quelques C’est dans ce contexte de fragilité 60 contrer les tentatives russes et ira- ratés qui sont intervenus au cours internationales que l’affrontement politique inter- 25 niennes en Asie centrale et de gar- des derniers mois ont précipité venu entre le président et son pre- 40 der le contrôle sur l’exploitation et légèrement la situation. s’expliquent par mier ministre, le 19 février, a le transport des richesses énergéti- Le premier a concerné la privati- déclenché de nouvelles tensions. 20 ques de la mer Caspienne. sation de Turkish Telecom : seuls la place stratégique D’où la décision prise de laisser Enfin, la résolution de la crise 29 % du capital ont été proposés, flotter la livre turque, ce qui ne 0 financière actuelle est importante soit une offre en deçà des attentes résout en rien les problèmes du pour l’avenir des relations de la de la Turquie PIB 5,9 des investisseurs. Les autres pro- pays et suscite même de nouvelles Turquie avec l’Union européenne. -20 jets de cession au privé d’entrepri- pour les Américains incertitudes. Une dévaluation sans Le gouvernement a adopté le ses ont pris du retard ainsi que cer- un programme solide n’aura pas la 1996 1997 1998 1999 2000* 19 mars un « programme natio- taines lois, comme celle sur la priva- situation, la Banque centrale a moindre crédibilité, pas plus nal » contenant les mesures politi- * estimations Source : FMI. Décembre 2000 tisation du secteur de l’électricité, alors décidé d’injecter des liquidi- qu’un programme sans soutien ques et économiques qu’il compte que le Parlement a tardé à ratifier. tés, allant ainsi à l’encontre des international. fres exacts des pertes accumulées port et d’emprunts internationaux. adopter pour adhérer à l’Union. engagements pris vis-à-vis du La situation actuelle repose sur des banques publiques ne sont pas La priorité étant, évidemment la Mais les tensions, au sein de la REPLI DES CAPITAUX ÉTRANGERS Fonds monétaire international une absence de confiance et provo- connus. On estime que trois d’en- réforme bancaire. coalition au pouvoir, empêchent De plus, les taux d’intérêt, qui (FMI). que des tensions telles que tout tre elles ont perdu quelque 20 mil- Une autre conséquence de la cri- de prendre les décisions attendues avaient fortement baissé, permet- Cette première crise révèle les signe est surinterprété, provo- liards de dollars en raison de mau- se financière actuelle est qu’elle va par les Européens, et en particu- tant une relance de l’investisse- conséquences de l’absence de déci- quant des réactions en cascade. vaises créances et d’une utilisation alourdir la charge des importa- lier celles qui ont trait à l’octroi de ment et dopant la consommation, sions concernant la restructura- L’arrivée du nouveau ministre de frauduleuse des fonds. Des prêts tions et accélérer l’inflation. Les droits culturels aux Kurdes, à se sont mis à remonter à partir de tion du système bancaire. Depuis l’économie, Kemal Dervis, a forte- étaient distribués à des taux très objectifs qui visaient à la limiter à l’abolition de la peine de mort ou juillet 2000. A partir de ce moment, les années 1980, les banques publi- ment rassuré sans que l’on sache intéressants à des fins politicien- 12 % cette année vont devoir être encore à la réévaluation du rôle de des clignotants se sont allumés ques sont fortement endettées. La pour autant quelle sera la marge nes et, surtout, sans contreparties. revus à la hausse ; elle se situera, l’armée dans la vie politique. Celle- sans que les autorités turques ne baisse des taux d’intérêt a limité de manœuvre dont il disposera. En outre, la valorisation excessive plus probablement aux alentours ci dispose de rentes de situation les prennent en considération. leur rentabilité. Pour compenser Présenté dans la presse turque des banques a contribué à l’émer- de 25 % à 30 %. qu’elle ne souhaite pas voir remi- C’est dans ce contexte que la pre- ce phénomène, elles ont entrepris comme un Superman, il n’a pas les gence de la crise. Même si le rap- ses en question. En fait, seul un mière crise de novembre est inter- de s’endetter en devises bien coudées franches même s’il exerce port entre la capitalisation boursiè- OLÉODUC « ajustement structurel » du systè- venue. Il a suffi d’une rumeur sur au-delà de leurs capacités, pour son autorité sur la Banking Regula- re et les fonds propres de ces ban- Le FMI a d’ailleurs annoncé qu’il me politique devrait permettre de une banque qui a vendu massive- augmenter les transactions sur le tion and Supervisory Agency ques a diminué, il reste très élevé pourrait accorder un prêt anticipé surmonter la crise financière ment des titres pour que les inves- marché des titres. Si ce comporte- (après que son titulaire eut présen- par rapport à ce qui se passe dans de 6,25 milliards de dollars, dans le actuelle, de réformer l’Etat et de tisseurs réduisent la part des ban- ment a été dénoncé par le FMI, il té sa démission, ne voulant pas se d’autres pays. cadre du plan anti-inflation de pouvoir ainsi envisager l’adhésion ques dans leur portefeuille. Résul- n’a pas été sanctionné par les auto- retrouver sous les ordres du nou- De plus, Kemal Dervis doit 11,5 milliards actuellement en à l’Europe. tat ? Un repli des capitaux étran- rités turques, qui ont tardé à se veau ministre) : la deuxième ban- affronter des échéances cruciales cours de négociation. Les pourpar- gers : l’indice boursier a enregistré manifester. que d’Etat lui échappe ainsi que les avec une dette externe de 110 mil- lers concernant ce programme Agnès Levallois une forte baisse de 12 points en Pour éviter une crise plus grave privatisations. En effet, les minis- liards de dollars. La question de la d’aide sur trois ans avaient été Nord-Sud Export, quelques jours. Pour faire face à la encore, le FMI a décidé d’interve- tres du MHP (extrême droite de dette interne est, elle aussi, délica- remis en question par l’irruption groupe « Le Monde » l’Action nationaliste) et de l’ANAP te et on risque d’assister à sa res- de la crise financière et la décision (centre droit), réticents à cette tructuration car son refinance- de laisser flotter la monnaie. Ainsi, nomination, ont obtenu d’en gar- ment actuel, à 180 %, n’est pas pos- le prêt accordé devrait servir à pro- der le contrôle. Ce qui est sûr, c’est sible indéfiniment. L’Etat doit, en téger la livre, qui a perdu plus de qu’il ne pourra pas réussir dans la effet, refinancer au cours de l’an- 30 % de sa valeur depuis février, tâche qui lui a été confiée s’il est née 2001 l’équivalent de 44 à 45 mil- mais aussi à soutenir le budget et à tout seul. liards de dollars. rembourser la dette du pays. A contrario, son atout est qu’il Quelques jours après sa nomina- Cette intervention rapide et mas- dispose, tout en étant un outsider, tion, Kemal Dervis a présenté les sive des institutions financières d’une légitimité indéniable car il grandes lignes de son plan, qui s’ar- internationales s’explique par la n’a jamais coupé les ponts avec ticule en trois étapes. La première place stratégique qu’occupe la Tur- son pays d’origine au cours des lon- consiste à prendre des mesures de quie, laquelle est vitale pour les gues années qu’il a passées à la secours ; la deuxième étape devrait Américains. Ainsi, le FMI et la Ban- Banque mondiale. permettre une reprise de la crois- que mondiale la soutiendront pro- La première difficulté du nou- sance au cours du second semestre bablement dans tous les cas de veau ministre va être d’identifier de l’année et la troisième consiste- figure et leur intervention en l’étendue réelle du mal, car les chif- rait à prendre des mesures de sup- décembre 2000 en est la meilleure VI / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 FOCUS ̄ La pompe américaine aspire l’épargne mondiale PENSÉE ÉCONOMIQUE

BORDEAUX Patrick Artus, directeur des études semble de la planète, l’abolition par Jean-Marc Daniel de notre envoyé spécial Les Etats-Unis économiques à la Caisse des des frontières aboutit au contraire qui profitent vraiment les dépôts et consignations, est venu à un paradoxe détonant : celui de flux de capitaux encoura- recueillent trois fois expliquer que la logique des vases concentrer les capitaux et l’inves- gés par la mondialisa- communicants était étrangère à la tissement productif dans un seul Rudolf Hilferding Ation ? Cette importante plus d’investissements finance : « Les statistiques montrent pays, celui qui en a apparemment question a été l’un des thèmes que les capitaux se détournent des le moins besoin, à savoir les Etats- abordés lors du Forum « Retraite directs étrangers pays du tiers monde. Contrairement Unis. « Les Etats-Unis apparaissent 2001 : nouveau siècle, nouveaux à la théorie, c’est le pays le plus comme une pompe capable d’aspi- ou l’austro-marxisme enjeux » que la Caisse des dépôts que l’ensemble riche et le plus développé qui réussit rer la totalité du capital mondial. La et consignations avait organisé, à attirer le gros des investissements thèse américaine étant que leur vendredi 30 mars, à Bordeaux. A des pays directs comme des investissements pays est tellement profitable que les l y a soixante ans, au printemps 1941, était assassiné dans une cette occasion, Daniel Gabrielli, de portefeuille. » Ironie de la cho- entrées de capitaux vont se mainte- geôle nazie Rudolf Hilferding. Ce meurtre paraît aujourd’hui chef du secrétariat général au Con- en développement se, même l’épargne des pays en nir sur la durée », explique-t-il. bien oublié. Il faut dire que Rudolf Hilferding appartient à une seil national du crédit et du titre développement aurait commencé espèce naguère vilipendée, celle des leaders sociaux-démocra- (CNCT), soutenait l’idée que les retraite dans les pays occidentaux de fuir sa zone d‘origine pour aller FRAGILITÉ DU DROIT tesI qui refusèrent les illusions et la fascination pour la violence, pour pays développés exportaient une a commencé d’engendrer un effort s’investir elle aussi… aux Etats- Bien sûr, il serait absurde de pen- combattre le communisme léniniste et le nazisme. Né à Vienne en partie de leur excédent d’épargne d’épargne privée qui devrait cher- Unis. ser que les Etats-Unis sont le seul 1877, il conclut une jeunesse studieuse et sans histoire par des étu- vers les pays qui en manquaient, cher à se diversifier aussi bien sur Les statistiques le montrent de pays capable d’assurer la meilleure des de médecine. Révolté par les inégalités sociales, il adhère au Par- notamment les pays en développe- des produits d’épargne domesti- manière irréfutable : les seuls Etats- rentabilité aux capitaux qui y sont ti socialiste autrichien. Il en devient le chroniqueur et l’expert écono- ment. La théorie néoclassique de que que sur des produits étran- Unis reçoivent trois fois plus d’in- investis. Dans l’absolu, sur bien mique. la croissance postule en effet que gers. Dans ce contexte, le vieillisse- vestissements que l’ensemble des des aspects industriels, nombre de Ses premiers articles sont d’une parfaite orthodoxie marxiste. En le capital disponible dans les pays ment de la population, particulière- pays en développement. Les inves- pays du tiers monde pourraient particulier, il défend la notion de la valeur-travail, selon laquelle le où le revenu par habitant est éle- ment important au Japon, puis en tissements directs étrangers rivaliser avec la première puissan- prix d’un objet dépend de la quantité de travail nécessaire à sa fabri- vé, doit immanquablement se diri- Europe et dans une moindre mesu- n’obéissent qu’à une loi, celle de la ce de la planète. Mais la fragilité cation, ce qui fait de lui l’adversaire de Böhm-Bawerk, l’économiste ger vers les pays où le revenu par re aux Etats-Unis, aurait dû engen- rentabilité. Ce n’est donc pas un du droit, la corruption, la désorga- le plus en vue du marginalisme autrichien. Son premier livre s’intitu- tête est plus faible parce que la pro- drer un surcroît d’épargne profita- hasard si près de 400 milliards de nisation, la difficulté à rapatrier les le d’ailleurs Critique marxiste de Böhm-Bawerk. ductivité du capital y est plus for- ble aux pays en développement ; dollars par an sont venus irriguer bénéfices… détournent souvent Avec le temps, ses idées évoluent en une adaptation du marxisme te. le travail et l’intelligence des uns le tissu productif des Etats-Unis les investisseurs vers des zones aux nouvelles conditions économiques. Le Capital financier, son Une raison démographique mili- devant permettre de conforter la ces dernières années, alors que le plus sûres. œuvre majeure, qui paraît en 1910, se présente comme une moderni- te également en faveur de la thèse retraite des autres. Mexique et l’Amérique latine ne Mais s’il était avéré que l’ensem- sation des thèses marxistes. Pour comprendre ses théories, un défendue par Daniel Gabrielli : la Mais ce raisonnement a été mis captaient que 40 à 50 milliards de ble de l’épargne mondiale puisse retour sur les transformations historiques de la monnaie s’impose. A baisse anticipée des pensions de à mal par la brutalité des chiffres. dollars par an, que la Chine se bor- être captée sur la durée par un seul l’origine, elle remplace le troc. Le commerce s’en trouve facilité, tan- nait à 30, l’ensemble des pays pays, quelles pourraient en être les dis que les prix changent de nature, cessant d’être associés aux e Une remise en cause des schémas classiques émergents d’Asie à 10, et l’Inde et conséquences, et par conséquent échanges pour l’être aux objets. Jusqu’au XVIII siècle, la monnaie le Pakistan, deux des pays les plus la limite ? est métallique. Peu à peu, pour des raisons pratiques, le papier rem- Investissement direct net en milliards de dollars peuplés et les plus jeunes, à 5 ou Pour Patrick Artus, cette limite place le métal. Ce sont les banques qui assurent cette substitution, 500 6 milliards de dollars. pourrait être fixée par les Améri- garantissant au papier une valeur équivalente à celle du métal con- Le divorce est encore plus cains eux-mêmes lorsqu’ils s’in- servé dans leurs coffres. Ce papier – les billets de banque – est la criant pour les investissements de quiéteront d’être devenus les loca- monnaie fiduciaire. 400 ETATS-UNIS portefeuille. Ils ont connu des taires d’un pays entièrement con- En 1844, le gouvernement anglais, suivant les préceptes de Ricar- pointes à 400 milliards de dollars trôlé par des étrangers : « La part do, fixe la quantité de monnaie fiduciaire au strict niveau du stock 300 pour les Etats-Unis entre 1999 et des non résidents dans le capital des d’or et consolide cette décision en donnant à la banque centrale le 2000, tandis qu’ils stagnaient pro- entreprises américaines était proche monopole d’émission des billets. Le besoin croissant en monnaie dû ches du zéro absolu pour la pério- du zéro au milieu des années 1990, à l’expansion industrielle se heurte à ce système très contraignant. 200 de sur l’ensemble des pays émer- actuellement, elle atteint déjà 20 %. Les banques réagissent en introduisant une nouvelle monnaie fon- AMÉRIQUE LATINE ET MEXIQUE gents, quand ils n’étaient pas Elle pourrait aller jusqu’à 50 % aux dée sur le crédit : la monnaie 100 même franchement négatifs, environs de 2007 si le rythme actuel En 1919, Rudolf scripturale. Chaque prêt bancaire signe net d’une hémorragie de se maintient. Il arrivera sans doute augmente la capacité de dépense de capitaux, en direction des Etats- un moment où les Américains en Hilferding choisit l’emprunteur par l’inscription sur 0 Unis, le plus souvent. auront assez de devoir composer son compte courant d’une somme « Est-ce grave », a demandé avec des Japonais et des Européens d’être allemand. égale au montant du prêt consenti. - 100 Patrick Artus ? « Cela remet en cau- dans leurs conseils d’administra- Le crédit débouche ainsi sur un PAYS D'EUROPE CENTRALE se les schémas classiques », s’est-il tion. Si le capitalisme ne survivait En 1923, il est nommé accroissement de la masse monétai- ET ORIENTALE ET RUSSIE borné à se répondre. plus que dans un seul pays, il serait re, et ce indépendamment de l’évo- - 200 Les schémas en prennent donc de toute façon contrôlé de l’exté- ministre des finances lution du stock d’or. Après 1880, ce un sérieux coup. A commencer par rieur. » mécanisme joue à plein, si bien que 1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 celui de la mondialisation, puisque en pleine la politique monétaire relève de Sources : Datastream, EIU loin de généraliser le marché à l’en- Yves Mamou plus en plus de l’attitude des ban- hyperinflation. quiers. Quand Marx élabore ses théories, S’appuyant sur l’idée le principe en vigueur d’identité entre l’or et la monnaie fiduciaire le Le FMI crée une cellule de veille unique que la monnaie conduit à considérer que la mon- naie est une marchandise. Quand n’est plus de l’or, Rudolf Hilferding écrit, ce schéma est obsolète, la monnaie est deve- pour mieux prévenir les crises financières mais est issue nue surtout scripturale et immaté- rielle. Chez Marx, les chefs d’entre- du crédit, il conçoit prise maximisent leur profit pour our passer de la Banque président de Moore Capital Strate- allant sur certaines places ». Horst récupérer les fonds investis en mondiale au Fonds moné- La surveillance gy Group. Kohler compte également sur l’effi- un nouveau mark machines. Chez Hilferding, leur sou- taire international (FMI) à Dans ce rapport demeuré à ce cacité des programmes d’évalua- ci premier est de rembourser leurs PWashington, il suffit de des marchés va jour confidentiel, les auteurs ne cri- tion du secteur financier (PESF) sans lien avec l’or, dettes, si bien que leur référence est traverser la rue. Mais entre l’insti- tiquent pas tant les outils dont le lancés en 1999 avec la Banque moins le profit que le taux d’intérêt. tution conduite par le bouillon- devenir systématique FMI dispose pour jouer son rôle mondiale. Ces programmes qui gagé uniquement sur Rudolf Hilferding tire du boulever- nant et charismatique James Wol- de pompier volant de la planète passent au crible tous les aspects sement né du crédit trois consé- fensohn et celle – le FMI – que pour pouvoir tirer que les failles de son organisation. économiques et financiers d’un les potentialités quences : pilote depuis un an maintenant le Le FMI disposerait – grosso Etat ont, au départ, été testés sur – La primauté économique n’ap- pragmatique et réservé Horst la sonnette d’alarme modo – des bons instruments une douzaine de pays pilotes par- de l’économie partient plus aux industriels, mais Kohler, il y a à l’évidence deux sty- pour anticiper les catastrophes mi lesquels le Canada et l’Irlande aux banquiers. D’autant plus que les et deux méthodes. Nommé en plus vite financières mais faute, entre pour les pays industrialisés, l’Afri- allemande ces derniers, multipliant contrôles 1995 pour succéder à Lewis Pres- autres, d’une bonne circulation de que du Sud pour les pays émer- et exigences pour avoir l’assurance ton resté moins de quatre ans, le nombreuses et beaucoup des trans- l’information, il ne saurait pas tou- gents et le Cameroun et le Salva- d’être remboursés, finissent par évincer leurs débiteurs dans la ges- premier, banquier d’affaires new- formations récentes, décidées au jours éviter le pire. Mettre tout le dor pour les pays les moins avan- tion des entreprises. Ils deviennent progressivement propriétaires yorkais d’origine australienne, lendemain du séisme financier asia- monde au même endroit devrait cés. Depuis, la liste s’est étendue à de l’appareil productif au point d’accaparer le pouvoir économique. avait immédiatement annoncé tique de 1997, datent du dernier donc en théorie régler le problè- 24 pays, tous volontaires. Fondées – Cette concentration annihile la notion de marché : quand une une grande réforme. Tant sur le mandat de Michel Camdessus. me. « L’interaction entre l’analyse sur une batterie d’indicateurs, ces banque détient à la fois une mine de charbon et une compagnie fond – en redonnant la priorité à Horst Kohler a toutefois annon- que nous pouvons faire des crises et analyses doivent permettre de d’électricité, le prix du charbon facturé par la mine à la compagnie la lutte contre la pauvreté – que cé en mars la création d’un nou- nos opérations n’a pas toujours bien pointer du doigt les failles d’un sys- d’électricité ne dépend plus de l’offre et de la demande, mais des sur la forme, avec une réorganisa- veau département – unique – char- fonctionné », a reconnu le premier tème et le cas échéant donner décisions de leur propriétaire commun. tion en profondeur de la maison, gé de la surveillance des marchés vice-président du FMI, Stanley l’alerte. – Les prix n’étant plus fixés par la concurrence, les entreprises laquelle a d’ailleurs été souvent financiers. Ce « département des Fisher, en soulignant que le nou- Cette approche qui suppose revoient leurs méthodes de gestion des coûts, notamment salariaux. vécue par ses fonctionnaires com- marchés internationaux des capi- veau département aurait pour qu’il existe un cadre idéal vers La détermination des salaires passe d’une logique de marché à une me un véritable traumatisme. taux » regroupera toutes les unités tâche d’instaurer une communica- lequel chaque pays doit ten- logique de rapport de forces. De ce fait, les entreprises, en quête du Fonds travaillant sur les mar- tion permanente entre les experts dre – dans leur jargon, les experts d’une main-d’œuvre docile, vont la chercher dans les colonies. Ce CIRCULATION DE L’INFORMATION chés. Cette décision a été prise sui- de terrain qui ont en charge la sur- du Fonds ont traduit cela par « des sont elles qui ont poussé les pays européens à conquérir des empi- Horst Kohler, de nationalité alle- te aux recommandations du rap- veillance de zones géographiques codes et standards univer- res, à devenir, selon son expression, impérialistes. mande, a choisi, lui, une voie diffé- port remis par John Lipsky, l’éco- et les économistes qui ont une sels » – soulève toutefois un cer- Le succès du Capital financier fait de son auteur la référence écono- rente. Il est arrivé après le long nomiste en chef de la JP Morgan approche plus globale du fonction- tain scepticisme. Lors d’une confé- mique de ce que l’on appelle l’austro-marxisme et un dirigeant écou- règne de Michel Camdessus, dans Chase. A l’automne 2000, Horst nement des marchés. rence organisée sur le sujet au té de la IIe Internationale. Quoique opposé à la guerre en 1914, il juge des conditions difficiles : il avait Kohler avait en effet confié une La surveillance des marchés doit début mars à Washington, le vice- lâche, après son déclenchement, de ne pas y participer et rejoint l’ar- fallu plus de sept mois aux action- sorte d’audit du FMI à ce spécialis- donc devenir systématique pour ministre des finances chinois, Jin mée autrichienne comme médecin. En 1919, il choisit d’être alle- naires du FMI pour finalement te aux compétences reconnues, pouvoir tirer la sonnette d’alarme Linqun, relevait : « En somme, on mand. En 1923, il est nommé ministre des finances en pleine hyper- accepter la candidature, poussée entouré de quelques autres person- plus vite, même si le FMI se nous dit qu’un pays en développe- inflation. S’appuyant sur l’idée que la monnaie n’est plus de l’or, par Berlin, de celui qui était jusque- nalités très écoutées du monde de défend de vouloir se substituer ment peut se mettre à l’abri d’une mais est issue du crédit, il conçoit un nouveau mark sans lien avec là le président de la BERD (Ban- la finance comme Arminio Fraga, aux investisseurs privés « qui doi- crise financière s’il applique rigou- l’or, gagé uniquement sur les potentialités de l’économie allemande. que européenne pour la recons- président de la Banque centrale du vent par eux-mêmes évaluer et assu- reusement les codes et normes inter- Les dirigeants de la Reichbank crient à l’hérésie et au scandale et truction et le développement). Ins- Brésil, ou encore Klaus Regling, mer les risques qu’ils prennent en nationaux, mais cela pose au moins obtiennent son départ… avant de mettre en application ses proposi- tallé aux commandes d’une institu- deux questions : ces codes sont-ils tions monétaires : le 15 novembre 1923, naît une monnaie sans or, le tion placée au centre du débat sur adaptés au stade de développement Rentenmark. la réforme du système financier De l’argent sans conditions ? du pays ? Et ce pays possède-t-il les A nouveau ministre en 1928, Rudolf Hilferding défend le principe international, l’ancien haut fonc- institutions lui permettant de mettre de la cogestion entre syndicats et patronat dans le but d’organiser tionnaire des finances allemand Il n’est pas question pour le Fonds monétaire international (FMI) en œuvre ces normes ? » Bonnes l’économie sans avoir recours à une planification autoritaire de type avance prudemment. Pas question de prêter de l’argent sans poser ses conditions. Néanmoins, le débat questions, en effet. soviétique. En 1933, il s’installe à Prague. Il y rédige la partie écono- de mettre le FMI sens dessus des- qui fait rage depuis quelques mois au sein de l’institution sur l’effica- Lucides, les responsables du mique du programme des sociaux-démocrates en exil. A cette occa- sous, même s’il sait qu’on attend cité des fameuses « conditionnalités » – cette série de critères qu’im- FMI admettent qu’il serait de tou- sion, il marque son opposition aux idées venues de Cambridge sur la de lui qu’il dote son institution des pose le FMI avant de débloquer des crédits – s’apparente à une remi- te façon illusoire de prétendre sup- relance par les grands travaux et le déficit budgétaire. Pour lui, cette moyens de mieux prévenir les cri- se en cause. L’institution reconnaît qu’elle a certainement outrepassé primer les crises. Au mieux, «un politique débouche sur l’inflation. Parmi les infamies de 1940, il y a ses financières. sa mission en multipliant les conditions, et surtout en les étendant à bon système de prévention peut atté- l’article 19 de l’accord d’armistice par lequel la France vaincue s’enga- « Le FMI doit devenir le pôle de des domaines qui, en principe, ne la regardent pas. Conditions sur les nuer leur fréquence et leur gravi- ge à livrer aux nazis les Allemands réfugiés. Exilé en France, il en est. l’excellence pour préserver la stabili- politiques macroéconomiques, sur les réformes structurelles, sur la té ». Les accidents turcs et argen- Dans ses derniers écrits, lucide sans être résigné, il exprime son aver- té du système financier internatio- bonne gouvernance… : en vingt ans, le champ des interventions a tins de ces derniers mois ne peu- sion pour Hitler, Staline et leurs sinistres épigones. Et sa conviction nal », a-t-il coutume de répéter envahi à peu près tout. Pour arriver à ce constat du FMI : « Nous vent que les conforter dans leur de leur inéluctable échec. dans ses interventions publiques. avons oublié qu’il était essentiel que les pays s’approprient les politiques prudence. Jusqu’à présent, les nouvelles ini- que nous leur soumettons. » Un mea culpa qui devrait logiquement con- Jean-Marc Daniel est professeur à l’ESCP-EAP. tiatives ont cependant été peu duire à redéfinir les priorités des programmes préconisés par le FMI. Laurence Caramel TRIBUNES LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / VII ̄ Retraites : en finir avec les contre-vérités LIVRES par Pierre Khalfa par Philippe Arnaud a capitalisation peut-elle permettre de moment de la retraite la génération du baby- l’augmentation parallèle de la richesse produi- répondre aux évolutions démographi- boom découvre que le revenu tiré des fonds de te. Avec une croissance modérée de 1,7 % par ques qui mineraient le système de retrai- pension est inférieur à ce qui avait été prévu par an – la croissance entre 1973 en 1996, période L te par répartition ? Un moment évacuée, simple extrapolation des tendances actuelles. » de « crise », a été de 2,1 % par an –, le PIB aura Le poids économique cette question rebondit à l’occasion de la déci- (OCDE, 1998). Cette analyse, confirmée par doublé en 2040. Il n’y a donc pas de problème sion du gouvernement Schröder d’introduire Patrick Artus, membre du Conseil d’analyse insurmontable a priori. en Allemagne la retraite par capitalisation (« Le économique, est aujourd’hui partagée par la Il est intéressant cependant de regarder les Monde Economie » du 20 mars). Malgré l’effon- plupart des économistes. évolutions possibles avec le postulat du main- dans la victoire de la paix drement actuel des cours qui montre combien Enfin, il est totalement illusoire de croire que tien d’un chômage massif de 9 % de 2005 à il peut être risqué de jouer les retraites à la l’on pourra maintenir sur le long terme la 2040. Les calculs faits par le Commissariat géné- Bourse, il faut revenir sur le fond des mécanis- coexistence entre répartition et capitalisation. ral au Plan, mesurant le ratio de dépendance GÉOPOLITIQUE DE LA PAIX DÉMOCRATIQUE, mes de la répartition et de la capitalisation. Les revenus des deux systèmes ne s’addition- élargie qui indique la charge économique totale d’Arnaud Blin En système de répartition, chaque année, les nent pas. En effet, un bon rendement d’un que fait peser l’ensemble des inoccupés (jeu- Editions Descartes & Cie, 233 p., 98 F, 14,94 ¤ pensions versées aux retraités sont payées par fonds placé en obligations suppose des taux nes, personnes âgées, chômeurs…) sur les actifs des cotisations prélevées sur les actifs. Les d’intérêt réels élevés, ce qui est contraire à la occupés, montrent que celui-ci n’augmenterait ptimiste ! La thèse de l’auteur, français et chercheur en retraites sont donc une part de croissance, donc à l’emploi. que de 10,5 % à l’horizon 2040, ce qui corres- sciences politiques, travaillant à Washington ? « Le recours la richesse produite au même S’il y a, dans l’avenir, Dans le cas d’un fonds placé en pond à la marge d’erreur des projections sur à la guerre, comme instrument de la politique, va décliner moment. Contrairement aux actions, un bon rendement sup- cette période. Mieux même, nous serions dans progressivement. » Depuis la chute du mur de Berlin en idées reçues, il en est de même un problème pose de comprimer la masse une situation plus favorable qu’aujourd’hui en O1989, estime Arnaud Blin, la « doctrine de la paix démocratique » est dans le cas de la capitalisation. salariale au maximum. Dans les 2020 et quasi identique en 2030. La catastrophe la seule référence qui vaille. C’est une véritable « révolution géostraté- En épargnant, un salarié ne démographique, deux cas, ce sont les ressources si complaisamment annoncée ne relève que du gique », qu’il va désormais falloir intégrer dans nos équations, y com- met pas de côté dans un « frigo du système par répartition qui fantasme. pris économiques. économique » des repas, des c’est-à-dire un en seraient affectées. Le dépéris- Quoi qu’il en soit, il est indéniable que la part En quoi consiste la doctrine de la paix, et quelle est son origine ? billets d’avion… qu’il consom- sement du système par réparti- des retraites dans le PIB va augmenter dans le C’est à ces deux questions que répond la première partie de l’ouvra- merait dans quarante ans. Il manque d’actifs tion serait ainsi programmé. futur, sauf à programmer une baisse du mon- ge. Premier constat : « Les démocraties ne se font pas la guerre. » La n’a qu’un à-valoir sur la pro- Pourtant, le système par tant des pensions, ce que personne n’ose ouver- phrase est de Bill Clinton. A quelques exceptions près, « discuta- duction future de biens et de pour produire répartition est tout à fait capa- tement défendre. Il y aura certes de plus en bles », montre Arnaud Blin, l’histoire le vérifie. Deuxième constat, le services, une créance pour ble d’absorber le prétendu choc plus de retraités pour de moins en moins d’ac- regain d’intérêt, depuis les années 1980, pour la doctrine de la paix l’avenir. Pour que cette créan- la richesse nécessaire démographique. Certes, le nom- tifs, mais ces derniers seront plus productifs démocratique… Cet ensemble de thèses est relativement récent dans ce soit honorée au moment où bre des personnes âgées dans la qu’aujourd’hui. l’histoire des idées. Il apparaît au siècle des Lumières. Kant écrit Vers elle est présentée, il faut que au paiement des population totale va fortement Le problème politique qui nous est posé est la paix perpétuelle en 1795. L’auteur, lui-même kantien, se livre à une soit produite la richesse corres- augmenter dans les prochaines celui de l’accaparement actuel des gains de pro- relecture de la doctrine du philosophe. Pour Kant, la paix est insépa- pondante. pensions, répartition décennies. Le rapport Charpin ductivité par le patronat. Un nouveau partage rable de l’idée républicaine. Arnaud Blin préfère à ce mot celui de En capitalisation comme en du Commissariat au Plan indi- de gains de productivité entre profits et salaires démocratie… On ne discutera pas, ici, le tour de passe-passe qui con- répartition, les revenus des et capitalisation que que la charge des retraites au sens large (salaire direct, pensions) doit être siste à remplacer dans le texte le mot république par le mot démocra- retraités sont une partie de ce dans le produit intérieur brut mis en œuvre. Ainsi, sur la base de gains tie : il donnerait matière à un vaste débat. Pour Kant – et pour qui est produit au moment sont placées devant (PIB) passerait de plus de 12 % annuels modérés de productivité de l’ordre de Arnaud Blin –, il ne saurait y avoir de paix sans fédéralisme d’Etats même de la retraite et sont une aujourd’hui à 16 % à l’horizon 2 %, un transfert de 0,35 à 0,5 point de producti- libres, et un « droit cosmopolitique », c’est-à-dire des règles du jeu ponction sur la richesse produi- les mêmes difficultés 2040. Quatre points de PIB lis- vité par an suffit, suivant les hypothèses, à résou- internationales, bref une « régulation ». te par les actifs. S’il y a, dans sés sur quarante ans, où est le dre le problème de financement des retraites. Il Comment la doctrine de la paix a-t-elle fini par s’imposer, quelles l’avenir, un problème démographique, choc tant annoncé ? Il faut d’autant plus relati- faut donc en finir avec le tabou patronal de blo- sont ses conséquences, et quel est le poids de l’économie dans cette c’est-à-dire un manque d’actifs pour produire viser ce chiffre que la part des retraites dans le cage des prélèvements. Une participation plus victoire ? Telles sont les questions abordées dans un deuxième la richesse nécessaire, répartition et capitalisa- PIB a été multipliée par 2,5 entre 1950 et aujour- importante des entreprises s’avérera inévitable. temps. Indéniablement, la prospérité favorise la paix, et réciproque- tion sont placées devant les mêmes difficultés. d’hui, sans que cela ne provoque les cataclys- Il faut l’envisager d’autant plus tranquille- ment. Mais l’auteur montre aussi les dangers d’une doctrine qui La réclame pour les fonds de pension s’apparen- mes que certains se plaisaient déjà à prédire à ment que la part des salaires dans la valeur ajou- indexerait le degré de sécurité démocratique sur le Dow Jones. te donc à de la publicité mensongère. l’époque. De plus, on sait que, du strict point tée des entreprises est passée de 70 % au début « Démocratie et libéralisme ne s’accouplent pas nécessairement », Plus même, la capitalisation est particulière- de vue de la « charge » pesant sur les actifs, des années 1980 à 60 % aujourd’hui. Un rééquili- écrit Arnaud Blin. « L’association dans les esprits entre le libéralisme ment sensible aux évolutions démographiques, l’augmentation du nombre de personnes âgées brage est donc possible. Des marges de manœu- économique et la démocratie affaiblit le statut de cette dernière lors des comme l’a clairement explicité l’Organisation sera en partie compensée par l’effectif moins vre importantes existent. On le voit, nous som- crises économiques (comme dans les années trente), mais le renforce de coopération et de développement économi- nombreux des générations très jeunes, compte mes loin du déterminisme démographique durant les périodes de prospérité », ajoute-t-il. Plus qu’au progrès éco- ques (OCDE) : « A mesure que les membres des tenu de l’évolution récente de la fécondité. dont on a voulu nous convaincre. Le fatalisme nomique, l’idée de paix est liée au progrès scientifique « cumulatif » générations du baby-boom partiront à la retraite, Ce qui importe, du point de vue démographi- n’est pas de rigueur. Le problème des retraites (auquel participent les médias), affirme l’auteur. Peut-être sous-esti- dans dix à vingt ans, ils auront probablement un que, c’est le rapport entre le nombre de person- relève moins de la pyramide des âges que d’un me-t-il la nécessaire justice sociale, sans laquelle la « sécurité démo- comportement de vendeurs nets au moins pour nes en âge de travailler et le nombre de celles nouveau partage de la richesse produite. C’est cratique » ne serait qu’une guerre de tous contre tous. Sa représenta- une partie des titres accumulés durant leur vie de qui sont soit trop âgées, soit trop jeunes pour le à celui-ci qu’il faut s’atteler. tion d’un monde bicéphale, dans lequel Etats-Unis et Europe for- travail. La génération suivante est de moindre faire. Ainsi, en 2040, la charge des inactifs (jeu- ment les deux pôles de la pax democratica, sera sûrement discutée. Il taille, il existe donc une possibilité de baisse du nes et personnes âgées) serait multipliée par Pierre Khalfa est membre de la Fondation n’empêche, ce (vrai) essai a le mérite d’alimenter une réflexion cru- prix des titres… Il y a une éventualité qu’au 1,25. Ce chiffre est à mettre en relation avec Copernic. ciale. Mondialisation et retour de la confusion PARUTIONS b LA NOUVELLE ÉCONOMIE de Patrick Artus La nouvelle économie va mal, mais elle bouge encore. Le seul problè- dans les relations Nord-Sud me est que les marchés, comme les économistes, ont sans doute trop parié sur les nouvelles technologies de l’information et de la communi- par Gilbert Etienne cation – lesquelles n’ont peut-être fait que se substituer à d’anciennes technologies sans créer nécessairement un produit nouveau qui provo- l’heure actuelle, la confusion qui carac- se débrouiller pour installer un système goutte elle ne se mondialise pas, elle se marginalise. Sa que un supplément net de demande et d’offre –, pour pérenniser la térise les relations Nord-Sud est plus à goutte sur un demi-hectare de gros rapport. part du commerce mondial a chuté de 6 % en croissance et conforter les gains de productivité. C’est là la thèse complexe que celle des années 1970, En revanche, ce n’est pas le cultivateur, pauvre 1970 à 2 % aujourd’hui, et l’on connaît le peu développée par Patrick Artus, directeur des études économiques à la A lorsque dominaient toutes sortes de ou riche, qui va renforcer des milliers de kilomè- d’empressement des investissements étrangers. Caisse des dépôts et consignations, également membre du Conseil thèses allant des maoïstes aux milieux socio- tres de digues, drainer des millions d’hectares, Comment accuser la seule mondialisation d’analyse économique, dans une mise à plat bienvenue des différentes populistes. Au sein des manifestations dirigées procéder à la réfection de dizaines de milliers d’aggraver la pauvreté dans cette région ? Les facettes de la New Economy qui le conduit à s’interroger sur ce qui lui contre l’Organisation mondiale du commerce de kilomètres de canaux d’irrigation. causes sont ailleurs. L’été dernier l’Organisa- apparaît davantage comme une « chance » conjoncturelle que comme (OMC), la Banque mondiale, le Forum économi- Autres talons d’Achille des économies d’Asie tion pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) un lien de cause à effet, de nature structurelle : les neuf longues années que mondial, militent des esprits plus ou moins même les plus performantes : les transports et recensait seize pays au sud du Sahara en proie de prospérité économique qu’ont connues les Américains avant de ver- de gauche, des écologistes, mais aussi des repré- l’électricité. Il y a quelques années, les gouver- à une crise alimentaire. La sécheresse avait cer- ser, depuis la fin 2000, dans la morosité. sentants d’une droite hostile à toute mondiali- nements misaient sur les investissements pri- tes son mot à dire, mais onze desdits pays souf- Dans cet ouvrage qui remet en cause quelques idées reçues sur les rai- sation. vés étrangers. Malgré l’ampleur des flux à desti- frent de guerre civile ou de graves troubles inté- sons du retard technologique et de la moindre croissance de l’Europe Pour les défenseurs de la globalisation, le nation de la Chine et de l’Asie du Sud-Est, les rieurs. par rapport aux Etats-Unis, Patrick Artus s’attarde sur un thème qui lui message est simple : ouvrez, privatisez, et le étrangers ont boudé, à quelques exceptions En Inde, on stigmatise parfois les réformes est cher : les risques financiers associés à la nouvelle économie. L’essen- marché fera votre bonheur. Les crises financiè- près, les infrastructures devant les coûts et les entreprises en 1991, conduites sans « visage ce de la nouvelle économie est dans l’apparition d’entreprises produi- res asiatiques de 1997 ont mon- risques qu’elles représentent. humain », slogan favori lors du Sommet social sant des biens et services nouveaux dont il est très difficile d’anticiper tré le danger de ces thèses. Or Malgré l’ampleur L’Etat doit donc assumer ces des Nations unies à Genève en juin 2000. Ceux ce que sera, à moyen terme, la profitabilité, écrit l’auteur. Propos pré- quelques pays ont su résister tâches où l’unité de compte est qui sont sur le terrain constatent – et le phéno- monitoire quand on voit la débâcle des places boursières et les déchi- aux sirènes du néolibéralisme. des investissements au moins le milliard de dollars. mène n’est pas nouveau – que dans les districts rantes révisions à la baisse des résultats des firmes du high tech qui pré- Les banquiers de Taïwan, pour- Lié à ces responsabilités collec- indiens avancés, grâce à la Révolution verte, la valent actuellement (La Découverte, 125 p., 52 F, 7,92 ¤). S. M. tant combien en avance sur en Chine tives intervient le renforcement pauvreté recule et les réformes favorisent le ceux de Bangkok ou Djakarta, de la fonction publique et du mouvement. Dans les régions semi-stagnantes, b 2001 : LA NOUVELLE ODYSSÉE DU CAPITALISME ont rejeté des offres de place- et en Asie du Sud-Est, cadre législatif. En bref, en Asie, les réformes ne se font guère sentir et la chape Qu’il soit actionnarial, dominé par la recherche de la création de ments risqués, disant qu’ils en Afrique, en Amérique latine, de la pauvreté demeure. Ici aussi les causes de valeur, patrimonial ou populaire, le capitalisme a définitivement enter- n’avaient pas l’expérience pour les étrangers il faut à la fois moins d’Etat et telles situations tiennent aux carences des éli- ré son rival socialiste. Mais son affirmation vaut mutation et diversité. gérer de tels fonds. Fan Gang, plus d’Etat. Accuser la mondiali- tes dirigeantes locales. Les responsables de société ont dû confier une partie de leur pouvoir éminent économiste de Pékin, ont boudé, à quelques sation de tous les maux de la Que dire enfin du Brésil, qui bat les records aux marchés financiers, lesquels, en retour, s’efforcent de transférer le remarquait récemment : «Sion planète, comme on le fait par- mondiaux pour les inégalités, malgré un PNB risque sur l’entreprise. Le salariat a également changé de nature dans n’est pas capables de gérer les ris- exceptions près, fois à gauche, n’est pas moins relativement élevé ? Il est bien connu que celles- un contexte social marqué par la désyndicalisation, l’emploi précaire. ques, il faut fixer des limites aux nocif. ci remontent loin dans l’histoire. Ce sont tous ces aspects, complétés par une heureuse analyse sur la mouvements de capitaux » ;ce les infrastructures D’après le regretté Paul Bai- Au niveau planétaire, ces vingt dernières légitimité du système prévalant, que passe en revue ce numéro spécial que les Chiliens aussi ont fait roch (Victoires et déboires, Histoi- années montrent sans ambiguïté que les pays de Problèmes économiques. A noter, d’intéressants recueils d’articles avec succès pendant un temps. devant les coûts re économique et sociale du mon- qui se sont le plus intégrés au marché mondial sur le turbo-capitalisme (mal) appliqué à la Russie, la voie d’avenir (ou Les esprits raisonnables de du XVIe siècle à nos jours, Gal- en poussant leurs échanges extérieurs avec de l’illusion ?) que semble emprunter l’actionnariat salarié, le Royaume- reconnaissent que l’Etat a inté- et les risques limard, 1997) et plus tard fortes exportations de produits manufacturés Uni et la conformité néo-libérale ; les formes que pourrait revêtir un rêt à abandonner la propriété d’autres historiens, la mondiali- ont connu les plus vigoureux taux de crois- capitalisme sociétal et, pourquoi s’en priver, une lecture marxiste du d’usines mal gérées et en défi- qu’elles représentent sation est en train de retrouver sance. Ils ont contribué de manière sensible au capitalisme d’aujourd’hui (Problèmes économiques, La Documentation cit, ce qui n’exclut pas la nécessi- le niveau de… 1913 , en tenant recul de la pauvreté. Le bilan des flux de capi- française, mars 2001, 81 p., 38 F, 5,79 ¤). S. M. té de gros apports de fonds publics dans compte de la part des échanges et des flux de taux étrangers est moins clair : positif, puis d’autres secteurs. L’agriculture continue à jouer capitaux dans le PNB. négatif en Asie orientale frappée par les crises un rôle capital en Asie et en Afrique. Dans la Deux différences néanmoins : le poids des de 1997-1998, dans l’ensemble positif en Chine, première région, les ruraux composent encore multinationales et les nouvelles technologies qui a maintenu des restrictions. Face à cela, il 60 à 80 % de la population (sauf au Japon, à de l’information ; le phénomène concerne les faudrait sortir de la confusion qui obscurcit des Taïwan et en Corée du Sud) et l’agriculture assu- pays avancés d’Occident et le Japon, tandis que enjeux délicats et qui risque d’inciter à des re 20 à 30 % du produit national brut (PNB). la Corée du Sud et Taïwan sont de plus en plus choix de développement qui, comme dans les Depuis vingt ans, du Pakistan à la Chine, les intégrés. De son côté, avec 3,4 % des exporta- années 1970, pourraient aggraver le sort des gouvernements ont relâché leurs efforts, de sor- tions mondiales, et 290 milliards de dollars d’in- pauvres au lieu de les aider. Dans ce but, serait- te que les systèmes d’irrigation sont en fort vestissements privés étrangers versés en vingt il possible pour les organisations internatio- mauvais état, faute de dépenses d’entretien, tan- ans, la Chine s’approche de la globalisation, nales, les élites dirigeantes des pays riches et dis que les investissements manquent pour élar- comme le Mexique, le Brésil, l’Argentine. En pauvres de mettre en échec les dogmatismes de gir les périmètres irrigués. La recherche agrono- revanche, l’Asie du Sud (Inde, Pakistan, Bangla- tout bord ? mique est souvent à court d’argent. Il en résulte desh) n’arrive même pas à 1 % du commerce des signes de tassement dans la croissance agri- mondial, contre 2 % en 1950. Les autres pays Gilbert Etienne est professeur honoraire à cole un peu partout. Les marchés intérieur et d’Asie et le Proche-Orient, malgré une plus l’Institut universitaire de hautes études extérieur stimulent certaines activités : fruits, grande ouverture, ont encore du chemin à fai- internationales et d’études du développe- légumes, volailles, floriculture. Un paysan peut re. Pour ce qui est de l’Afrique subsaharienne, ment (Genève). Elus et acteurs locaux sont convaincus par avance Comment mesurer les retombées des bienfaits de la présence d’une université économiques d’une université ? uel élu n’aimerait pas Le mérite de l’étude strasbour- se salariale et consommation : le nues : recours aux stagiaires : 39 % ; observées par les chercheurs de ou d’une grande école connaître le bénéfice geoise est de proposer des métho- « revenu disponible » est évalué, en recrutement de diplômés : 28 % ; Strasbourg. Réalisée par l’Observa- sur leur territoire. qu’apporte à son terri- des systématiques, originales ou s’appuyant sur les études de l’Insti- relations commerciales : 23 % ; pro- toire économique des Alpes-Mari- Qtoire la construction reprises d’études similaires effec- tut national de la statistique et des jets de recherche : 10 %. times, Sirius, un organisme dépen- d’une faculté, le finance- tuées pour les universités de Ren- études économiques (Insee), à Une autre étude, réalisée par dant, comme l’école, de la Cham- Mais les estimations ment d’un laboratoire, la création nes et de Montréal (Québec). 990 millions de francs pour une l’Université technologique de Com- bre de commerce et d’industrie de d’une grande école ? Les auteurs évaluent d’abord masse salariale de 1,7 milliard. piègne (UTC), ajoute une dimen- Nice - Côte-d’Azur, l’enquête part chiffrées « Pour les collectivités territo- « l’impact direct », constitué des L’étude s’efforce ensuite de mesu- sion différente. Au-delà de la fonc- des mêmes éléments que l’étude riales, qui consacrent désormais des dépenses de fonctionnement et rer l’impact indirect sur l’économie tion de formation des étudiants et strasbourgeoise : budget de l’éco- du phénomène sommes importantes à l’enseigne- d’investissement, mais en ne rete- locale, défini comme « l’améliora- de recherche, les collectivités met- le, dépenses de consommation du ment et à la recherche, les retom- nant que celles effectuées auprès tion du capital humain » de l’écono- tent aujourd’hui l’accent sur la personnel et des étudiants (sans sont encore rares, bées économiques des investisse- de fournisseurs présents dans le mie régionale. Les chercheurs ont valorisation et le transfert des oublier celles des candidats au con- ments publics méritent d’être préci- département. Les dépenses de interrogé pour cela un panel de savoirs académiques vers le tissu cours venus passer une nuit dans ou discutables. sément définies. Pour les universités consommation des personnels et 1 200 entreprises ayant des rela- économique, sous la forme de le département…), nombre d’em- elles-mêmes, une étude de leur posi- des étudiants en font également tions avec l’Université. Mais les contrats de recherche ou de créa- plois directs et de stagiaires en tionnement régional peut permettre partie, mais les chercheurs ont la résultats portent essentiellement tion d’entreprises, les fameuses équivalent temps plein, mais ajou- Les méthodes (…) de construire des argumentaires prudence de ne pas assimiler mas- sur la nature des relations entrete- start-up. C’est cette activité que te à ces impacts directs deux élé- vis-à-vis des partenaires économi- l’UTC quantifie. ments inédits. Tout d’abord un pour évaluer les choix ques et sociaux, à une époque où cet- L’étude précise ainsi le nombre « impact induit » savamment te activité est de plus en plus tenue Impact direct et induit... de stagiaires, vecteurs discrets du comptabilisé, ensuite une analyse d’implantation de se légitimer », écrivent Jean- transfert, en ne comptabilisant du salaire des diplômés. Alain Héraud et Laurent Gagnol, Quelle que soit la façon de s’y prendre, l’impact qualitatif de la sour- que les stages de plus de six mois ; L’idée est de calculer le temps et de développement respectivement professeur et doc- ce de savoirs et de connaissances que constitue un établissement de elle ajoute le chiffre d’affaires réali- nécessaire à un étudiant pour torant au Bureau d’économie théo- formation et de recherche sur la richesse locale est difficile à évaluer. sé par les différentes structures de retrouver en salaire les frais enga- de la formation rique et appliquée (BETA) de l’uni- Les chercheurs de Strasbourg ont fait le choix de convertir les dépen- transfert de l’UTC, en distinguant gés durant sa scolarité à Sophia- versité Louis-Pasteur à Strasbourg ses effectuées par les universités, leurs personnels et leurs étudiants le chiffre réalisé dans la région. Antipolis. Un étudiant récupére- ou de la recherche pour introduire leur étude sur L’im- en emplois, suivant le ratio local entre chiffre d’affaires et emplois : Enfin, elle liste les 19 entreprises rait ainsi sa mise dès la première pact économique régional d’un pôle le résultat, environ 6 000 emplois induits, s’ajoute aux 5 000 emplois créées par des chercheurs ou des année d’emploi, réalisant un béné- restent à construire universitaire : application au cas directs des établissements. diplômés depuis 1985, avec le chif- fice de 124 000 francs en moyenne. strasbourgeois, réalisée en 1999 Le Ceram, lui, s’est lancé dans un calcul plus savant : l’étude utilise fre d’affaires et le nombre d’em- Mais ceux qui ont choisi la filière avec Beture Conseil (groupe Cais- un « coefficient multiplicateur », pour déterminer « les dépenses succes- plois générés. de l’apprentissage font de même se des dépôts). sives des bénéficiaires des activités du Ceram », c’est-à-dire l’effet en L’étude du Ceram, l’école de dès la fin de la deuxième année Mais il existe très peu d’études cascade des dépenses initiales. Appliqué à celles du Ceram, de ses commerce de Sophia-Antipolis, va d’études, et cumulent un gain de de ce genre, tant la méthode d’éva- enseignants et étudiants, le coefficient donne un résultat de… 310 mil- encore plus loin dans la tentative 230 000 francs à l’issue de la pre- luation peut varier… et les résultats lions de francs, appelé « impact induit », qui s’ajouterait, selon l’étu- de définition de l’impact économi- mière année d’emploi… servir ou desservir tel ou tel acteur de, aux 130 millions de dépenses directes. Une façon « scientifique » que de ses activités, sans d’ailleurs d’un jeu local souvent complexe. de se proclamer indispensable… s’embarrasser des précautions A. R.

Trois méthodes d'évaluation A Troyes, une oasis technologique Impact économique de trois établissements d’enseignement supérieur

TROYES formations géoréférencées sur le MASSE DÉPENSES «IMPACT INVESTIS- FONCTION- EMPLOIS SALARIALE ÉTUDIANTS de notre correspondant L’école d’ingénieurs patrimoine touristique, dont SEMENTS (MF) NEMENT (MF) DIRECTS (MF) ETUDIANTS (MF) STAGIAIRES* INDUIT » u début, peu de monde y l’Aube sera le premier utilisateur. croyait ; j’implorais mes est passée « Les retombées restent plus CERAM collègues chefs d’entrepri- induites que directes, reconnaît Phi- (Sophia- Ase pour qu’ils accueillent de 140 élèves lippe Adnot, sénateur, président Antipolis 1999) 2,5 21,5 106 40 1 200 66 126 310 MF des stagiaires de l’université de tech- du conseil général de l’Aube et nologie de Troyes (UTT). Mainte- il y a six ans à plus père du projet. Mais cela, nous le UNIVERSITÉS DE nant, ils pleurent pour en avoir, savions dès le début. C’est un foyer STRASBOURG 6 000 disent qu’il n’y en pas assez. Cette de 1 200 aujourd’hui de développement que nous avons (1996) 46 219 4744 1 500 39 000 1 700 - EMPLOIS école d’ingénieurs est pourtant pas- initié. Pas une école limitée à sée de 140 élèves il y a six ans à plus logique. Le département perdait ses l’Aube, mais une école profitable à Valorisation : UTC de 1 200 aujourd’hui. » Ce revire- forces vives. Je crois qu’un renverse- l’Aube. » 60 MF COMPIÈGNE ment, estime Cyril Grandpierre, ment de tendance a été rendu possi- Aujourd’hui, pas une voix ne Entreprises (1999) - - 550 - 2 500 - 84 créées** : 19 patron de Dubix Electrolux (systè- ble par l’implantation de l’UTT. » s’élève contre le vote annuel mes de blanchisserie) et président Les ingénieurs diplômés sont d’une subvention de fonctionne- * Equivalent temps plein ** 54 MF de chiffre d'affaires, 189 emplois Sources : BETA, CERAM, UTC de l’Association de développe- appelés à être recrutés n’importe ment : 6 millions de francs ont été ment de l’université de technolo- où dans l’Hexagone au terme de accordés par le département et la gie (Adut), est surtout significatif leur cursus en génie des systèmes communauté d’agglomération Rémi Barré, directeur de l’Observatoire des sciences et des techniques dans les PME et PMI locales. On y industriels, génie des systèmes troyenne en 2001. « Le ministère met à profit les compétences des mécaniques ou génie des systè- de l’éducation nationale attribue stagiaires – il y en a eu 1 746 mes d’information et de décision. les crédits sur la base des effectifs depuis 1995 dans plus de Ils sont même parés pour l’interna- de l’année précédente. Notre objec- « Un déficit de démocratie » 1 000 entreprises, dont 17 % à tional. tif est, à terme, de 3 000 étudiants. l’étranger et 14 % dans la région ; Une enquête « premier Nous devons donc faire l’effort d’an- on s’ouvre, grâce à eux, à ce emploi », réalisée en février 2000, ticiper », précise Philippe Adnot. « Existe-t-il une approche place une dynamique, un projet. dent malheureusement parfois de monde jusqu’alors inconnu de la indique que 15 % seulement des Paul Gaillard, tableau compara- scientifique des retombées des La question n’est pas là. Il s’agit vue l’objectif légitime d’enseigne- recherche et du transfert de tech- élèves de la promo 1999 tra- tif à l’appui, déplore que le nom- activités d’enseignement supé- plutôt de savoir où il faut investir ment et de recherche au nom d’un nologie. Les contrats de recherche vaillent en Champagne-Ardenne, bre d’enseignants-chercheurs (90 rieur et de recherche sur l’écono- pour obtenir un bénéfice socio-éco- objectif socio-économique : ils sus- (28 millions de francs générés) se dont la moitié dans l’Aube. Plus actuellement) affectés par l’Etat à mie locale ? nomique maximum. Sinon, il suffi- citent alors une alliance objective multiplient, et pas seulement avec de 40 % ont mis le cap sur Paris. son établissement soit proportion- – C’est un des domaines où l’on rait de répartir les soixante-dix mil- entre les réactionnaires qui ne veu- des multinationales. L’université Mais personne ne s’en plaint. Par- nellement le plus faible des 39 éco- travaille le plus avec des idées le chercheurs et enseignants-cher- lent pas bouger et les réformistes est en train de créer une filiale de ce que, en essaimant largement les d’ingénieurs qu’il a recensées. reçues, des impressions et, au bout cheurs sur le territoire à raison de qui refusent d’avaliser ce qu’ils droit privé pour les gérer. ces compétences, la région gagne L’obtention d’une école doctorale du compte, sous l’influence de lob- deux par commune ! jugent être une politique de Gri- Membre du conseil d’adminis- en notoriété et renforce son pou- avec 45 thésards depuis la der- bies variés. Problème chronique, – La communauté scientifique bouille. tration de l’établissement – pré- voir d’attractivité. nière rentrée estompe un peu cet- paradoxal et politiquement non a tendance à rejeter une appro- – Comment progresser sur la sidé par Thierry Breton, PDG de « L’impact local est d’autant plus te ombre au tableau. innocent, de la non-investigation che de sa mission qu’elle juge voie de l’évaluation ? Thomson Multimédia –, Cyril fort que la renommée s’étend », « Ces enseignants ne sont pas des « scientifique » des affaires de la trop « utilitariste » et à estimer – L’évaluation ne se limite pas à Grandpierre affirme que l’UTT a répète Paul Gaillard, président de profs “turbo”. Ils se fixent dans science… Les économistes s’inté- que la science, sans frontières, la production d’indicateurs, elle été le « grand révélateur des l’UTT. D’ailleurs, la région pari- l’Aube et contribuent avec leurs ressent plus à l’élaboration de doit s’affranchir des territoires… est un processus par lequel les besoins technologiques » des entre- sienne fournit aussi le gros des familles à la vie locale, se logent et modèles théoriques sur le rôle des – Si l’objectif ultime de la recher- acteurs construisent de façon prises auboises, longtemps en effectifs étudiants ! consomment ici, dynamisent au pas- « externalités » – en l’occurrence che est effectivement la produc- transparente et publique leur inter- proie à la sinistrose face au déclin sage la vie culturelle et sportive », l’apport de la recherche ou de la tion d’une connaissance codifiée, action en se basant sur des con- irrémédiable du textile. « C’est la HÔTEL D’ENTREPRISES se félicite le président du conseil formation à l’innovation dans l’en- validée, publiée et transférable, le naissances solides de la situation. plus importante de toutes les retom- Dans la pépinière d’entreprises général. Les dépenses réalisées treprise – qu’à l’évaluation des travail en amont du chercheur con- Les évaluations confiées à des cabi- bées » engendrées par cette créa- (bientôt prolongée par un hôtel par les étudiants sont estimées à politiques publiques. siste à construire de la connaissan- nets prétendus neutres ne permet- tion ex nihilo, au milieu des d’entreprises) située à deux pas, 38,7 millions de francs en 2001 ; le » Il existe bien des monogra- ce tacite en échangeant avec ses tent pas ce processus d’apprentis- champs, aux portes de Troyes. Pierre Gillet, diplômé de l’UTT, ne budget annuel, les salaires, les phies, dont certaines sont sérieu- pairs, dans son environnement sage collectif ; des chiffres n’ont « L’impact est difficilement quan- cesse de faire la navette entre les bourses diverses et les indemnités ses. Mais leurs auteurs sont-ils immédiat ou au moins accessible. de valeur que s’ils ont été discutés. tifiable aujourd’hui. Il faudra peut- outils de prototypage rapide de de stages injectent dans l’écono- auditionnés par la délégation à La recherche a donc bel et bien des Sinon, c’est au pire de la être cinq à dix ans pour arriver à le son ex-école et l’atelier où il met mie locale une somme d’environ l’aménagement du territoire et à territoires. magouille, au mieux du jeu de pou- chiffrer, note Cyril Grandpierre. la dernière main à un véhicule de 124 millions de francs. Un bon l’action régionale (Datar) ou par » Mais ce ne sont pas tant les voir. En fait, les politiques d’ensei- Mais on observe une nouvelle capa- son invention. Déjà il ambitionne retour sur l’investissement de les collectivités ? Il n’y a pas de charmes de Paris qui la concentre gnement et de recherche souffrent cité à innover et à embaucher dans de le produire dans une usine à 330 millions de francs consenti capitalisation de ces travaux de en Ile-de-France que l’accès facile d’un déficit de débat et de démo- nos entreprises. Nombre d’entre construire sur le site qui a vu naî- pour la construction et l’équipe- méthodologie qui garantirait la à des transports internationaux ! cratisation du processus de déci- elles, sans s’en rendre compte, souf- tre l’engin, « pour, dit-il, renvoyer ment de l’UTT, d’autant que les solidité des résultats et surtout On ne peut fixer à tout prix des étu- sion. Même si le despote est éclai- fraient d’un manque de cadres de l’ascenseur ». collectivités locales n’en ont leur prise en compte dans les pro- diants et des chercheurs sur un ter- ré, il est toujours un despote. Et… haut niveau. Elles en ont pris Autre diplômé de l’UTT hébergé déboursé que 60, le solde restant cessus de décision. ritoire s’ils souhaitent accéder aux il n’est pas toujours éclairé. » conscience. Le taux d’encadrement dans la pépinière, Jean-Michel à la charge de l’Etat. » J’ai cependant la conviction ressources de savoir qu’offrent les augmente, la productivité avec. Adélaïde développe en lien avec que les retombées locales sont tou- grandes métropoles. Les « aména- Propos recueillis Nous étions dans un désert techno- un labo de l’école un système d’in- Philippe Schilde jours positives, dès lors qu’il y a sur geurs » locaux ou nationaux per- par Antoine Reverchon EMPLOI LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 / IX

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat 37 % des 55-64 ans ont un emploi UE 15 ZONE EURO ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON Taux d'emploi de la tranche d'âge, en 1999 60 en %

50 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 3e TRIMESTRE 2000 (en % sur un an) 1,8 2 1,5 1,6 3,3 2,4 1,6 2,5 1,1 1,5* – 0,6* 40 STRUCTURE DE L'EMPLOI part de l'emploi salarié...... 72* 71* 77* 76 54 73 65 78* 81 N. D. N. D. 30 part de l'emploi à temps partiel.... 21* 16* 19* 21 8 17 8 39* 25 N. D. N. D. 20

10 TAUX D'EMPLOI 2000 (en %)

0 Hommes + femmes (15-64 ans).... 62 * 60 * 65 * 75 55 62 53 * 71 * 71 64 (1998) N. D.

E E Hommes + femmes (50-64 ans).... 49 * 45 * 48 * 39 45 49 38 * 50 * 61 N. D. N. D. DE LIE R.-U. LUX. AGNE ANCE ITA GRÈC U.E. 15 TRICHE LGIQUE DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ AYS-BAS FR IRLAN INLANDE P ESPAGN À TEMPS PLEIN 2000 (h/semaine) F AU BE PORTUGAL DANEMARK ALLEM Source : Eurostat 40,4 * 39,7 * 40,1 * 38,5 40,6 38,9 38,5 * 39 * 43,6 N. D. N. D. a EN 1999, au sein de l’Union européenne, 37 % de la population pro- che de l’âge de la retraite (de 55 à 64 ans) avaient un emploi, soit un ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL (en % sur un an) 3e trim. 2000 taux identique à celui du début des années 1990. a MAIS CETTE STABILITÉ masque des différences profondes. Le + 3,9 + 3,9 + 3,3 (4e trim.)+ 1,8 (4e trim.) + 3,6 + 5,5 + 0,8 + 5,2 + 3,9 + 4,6 (2e trim.) N. D. taux d’emploi des seniors a ainsi diminué de 5 % ; cette baisse a tou- tefois été presque totalement compensée par l’augmentation du TAUX DE CHÔMAGE FEVRIER 2001 (en %) janv. 01 janv. 01 déc. 00 taux d’emploi des femmes (+ 4 %). Malgré tout, le taux d’emploi des hommes reste nettement supérieur à celui des femmes (47 % contre Hommes + femmes...... 8,0 8,7 7,8 6,8 13,7 8,6 9,9 2,6 5,2 4,2 4,7 27 %). Moins de 25 ans...... 15,9 17,1 8,7 17,0 26,0 18,6 28,9 5,5 10,7 9,5 8,8 a LE POURCENTAGE D’OCCUPATION des travailleurs âgés est, de loin, le plus élevé en Suède (65 %), tandis qu’il avoisine les 50 % au PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 2000 (en %) Danemark, au Portugal et au Royaume-Uni. A l’inverse, ce taux d’em- ploi est inférieur à 30 % en Belgique, au Luxembourg, en Italie, en 46 49 52 56 42 40 61 44 28 8 (1998) N. D. France et en Autriche. N. D. : non disponible * 1999 Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

FLASH APEC/«LEMONDE» Le marché du travail français FLASH SYNTEC / « LE MONDE » Un nouveau record pour l'emploi des cadres DERNIER MOIS VARIATION Les directeurs industriels ont le vent en poupe Postes pourvus par promotion interne ou recrutement externe CONNU SUR UN AN Fonction direction industrielle (production, technique, recherche) en nombre de missions par secteur 0 TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 16,2 % (fév.) – 2,3 BANQUE-ASSURANCE

233 800 1 204 600 202 200 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 32,9 % (fév.) – 3,7 INDUSTRIE 45 49 167 600 EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : 144 200 GRANDE 5 135 630 DISTRIBUTION

120 600 4

111 780 CDD...... 975 + 9, 2 %* 103 820 9 INTÉRIM...... 550 + 23,1 %* SERVICES 6 APPRENTIS...... 285 + 3,2 %* 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 3e TRIMESTRE 2000 4e TRIMESTRE 2000 Source : APEC. Pour plus d'informations : www.apec.fr CONTRATS AIDÉS...... 462 + 8,8 %* Source : Syntec / Syndicat du conseil en recrutement

a PAR RAPPORT À 1993, année la plus noire, le nombre de postes de SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a AU QUATRIÈME TRIMESTRE 2000, les fonctions de direction industriel- cadres pourvus par promotion interne ou recrutement externe a plus que Femmes...... 7 000 (mars) + 0,9 %* le (production, technique, recherche) ont représenté 11 % des missions de doublé, pour atteindre un record : 103 820 en 1993 et 233 800 en 2000. Un Hommes...... 8 666 (mars) + 0,6 %* recrutement des cabinets adhérents au Syntec. Une proportion en très légè- chiffre supérieur à celui enregistré en 1990 (163 400 postes pourvus) qui re augmentation par rapport au trimestre précédent (10 %). était le précédent record de la décennie. SMIC (en francs) a LA GRANDE MAJORITÉ de ces recrutements est concentrée dans l’indus- a UN TEL NIVEAU D’ENTRÉES au sein des effectifs cadres s’explique Horaire...... 42,02 (juillet) + 3,2 % trie (49 missions, soit 82 % contre 45 missions, soit 76 % au troisième trimes- en partie par la volonté des entreprises de faire de ce statut un atout pour Mensuel...... 7 101 (juillet) + 3,2 % tre). Toutes fonctions confondues, ce secteur est d’ailleurs le principal recru- leur recrutement. teur avec 39 % du total des missions, suivi de près par les services (36 %). a LE NOMBRE DE SORTIES est lui aussi important : 133 200. Il corres- NOMBRE D'ALLOCATAIRES a CETTE TENDANCE favorable devrait se maintenir. Les entreprises indi- pond aux démissions, licenciements et départs à la retraite. En définitive, DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** quent ainsi vouloir continuer à accroître leurs recrutements concernant la le solde net de postes cadres créés en 2000 est de 100 600, ce qui est un * variation sur quatorze mois (mars 00 / janv.99) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois fonction « étude-recherche-projets ». Il faut y voir le signe d’un réveil de l’in- résultat extrêmement élevé. Sources : Insee, Dares, CNAF dustrie après dix années de frilosité en matière d’emploi. A Marseille, les genèses tortueuses AGENDA b EUROPE DE L’EST. Les marchés des télécommunications des pays d’Europe centrale et orientale intéressent les investisseurs. Le Medef, le Centre franco-autrichien et l’Institut français des relations internationa- de deux nouvelles écoles d’ingénieurs les (IFRI) organisent à Vienne (Autriche), les 19 et 20 avril, un Forum d’affaires qui permettra aux entreprises françaises de rencontrer des responsables de gouvernements et d’entreprises de ces pays. MARSEILLE la chambre de commerce. Le tra- du bassin minier en voie de ferme- Renseignements : 00-43-1-533-89-27. de notre envoyé spécial Les mécanismes vail est confié à un ancien directeur ture. Cette fois, c’est à un expert de n septembre 2001, deux d’Eurécom, l’école des Télécoms l’Ecole des mines de Paris qu’un b ÉCONOMIE SOCIALE. Les patrons de mutuelles, coopératives, asso- nouveaux cursus menant d’une véritable de la technopole de Sophia-Antipo- CIAT a confié l’étude de préfigura- ciations, sont-ils des patrons comme les autres ? L’Union de syndicats et au diplôme d’ingénieur lis. Le futur établissement sera diri- tion. Un premier rapport sera ren- groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale (Usge- Edevraient s’ouvrir dans la décentralisation ont gé à parité par le Groupe des éco- du à la mi-avril aux ministres res) a donné pour thème à ses rencontres nationales, le 24 avril à Paris, région de Marseille. L’un, l’Ecole les de télécommunication (GET), concernés. Un autre CIAT devrait « Identités et pratiques d’employeurs dans l’économie sociale ». de l’Internet, accueillera 50 étu- du mal à s’installer qui gère, sous tutelle du secrétariat se prononcer en juin ou juillet sur Renseignements : 01-40-45-10-00. diants dans des locaux provisoires, d’Etat à l’industrie, les écoles de la création de l’école. Mais le pre- avant une montée en puissance communications. Et l’Ecole de la télécoms, et par les quatre universi- mier ministre, dans son annonce b INDUSTRIE. La modélisation des systèmes de production, largement vers un effectif de 300 étudiants micro-électronique viendra s’ins- tés de l’académie d’Aix-Marseille. du 15 mai 2000, a déjà rendu son utilisée dans les études préalables aux investissements industriels lourds, dans des locaux neufs du site taller non loin de Rousset, où sont « Un beau jour de 1999, le direc- verdict. Il est vrai que Gardanne nécessite des outils logiciels de plus en plus puissants. L’université de d’Euroméditerranée (le nouveau implantées les usines de compo- teur d’une usine de composants a est l’une des dernières villes tenues technologie de Troyes (UTT) accueille, du 25 au 27 avril, la troisième port) ; l’autre, l’Ecole de la micro- sants électroniques de STMicro- été le seul industriel convié à une réu- par le Parti communiste dans le conférence francophone de modélisation et simulation (Mosim), sur le électronique, accueillera égale- electronics, de l’américain Atmel nion par le préfet de région, raconte département. thème « Conception, analyse et gestion des systèmes industriels ». ment une poignée d’étudiants préfi- et, un peu plus loin, de Gemplus. un acteur économique marseillais. Mais les universitaires locaux ne Renseignements : 03-25-71-58-86. gurant l’établissement qui devrait Le site de STMicroelectronics On l’a poliment informé de la créa- sont pas franchement favorables s’installer à Gardanne et accueillir recrute en moyenne à lui seul tion de l’Ecole de l’Internet. Il a trou- au projet. Michel Lannoo, direc- b E-LEARNING. Dans la longue liste des salons consacrés à la forma- à terme 300 étudiants lui aussi. 80 spécialistes de la micro-électro- vé cela intéressant, mais a remarqué teur du laboratoire L2MP (maté- tion en ligne, Mait’s 2001, du 25 au 27 avril à Paris, est parrainé par le L’annonce officielle et simultanée nique de niveau bac + 5 par an, que cela ne résolvait en rien ses pro- riaux et micro-électronique de Pro- Forum français pour la formation ouverte et à distance (FFOD), la Fédé- des deux créations, faite par Lionel alors que la région n’en « pro- blèmes de pénurie. » L’Union dépar- vence), créé en janvier 2000, s’est ration européenne pour la formation ouverte et à distance (EFODL) et Jospin en visite en Provence le duit » que 60 ! Tout paraît donc tementale de la métallurgie (Udi- donné pour objectif le regroupe- l’American Society for Training and Development (ASTD), qui offriront 15 mai 2000, cache deux genèses simple : les besoins sont connus, métal) réunit donc une commis- ment des ressources régionales de aux conférences une ouverture sur les pratiques internationales. parallèles qui témoignent des diffi- les formations vont y répondre. Et sion, qui propose la création… recherche en micro-électronique. Renseignements : 01-41-18-86-18 ; www.maitsexpo.com cultés à installer les mécanismes pourtant... d’une autre école. Un DESS va s’ouvrir à la rentrée d’une vraie décentralisation… L’idée d’une école des télécom- 2001, un DEA l’a été en 1999. A l’origine des deux créations, munications marseillaise était née COÛTS « Notre objectif est de parvenir à for- le même constat d’une pénurie de en 1996 au sein d’Euroméditerra- Ce sont alors d’autres réseaux mer 200 étudiants à bac + 5. Si les main-d’œuvre hautement quali- née. La chambre de commerce lan- qui se mettent en branle. En effet, 300 de Gardanne s’y ajoutent, ne ris- fiée dans le secteur des technolo- ce alors une étude sur la question, la chambre de commerce, soucieu- que-t-on pas de saturer le marché gies de l’information et de la com- mais quatre grands patrons d’origi- se d’assurer le développement de local ? », s’interroge-t-il. « Etant munication : problème national, ne marseillaise, à l’époque à la tête son école d’ingénieurs, l’Esim (Eco- donné les moyens dont disposera cet- mondial, mais qui trouve à Mar- d’Alcatel, du Crédit lyonnais, de le supérieure d’ingénieurs de Mar- te école, je pense que nous aurons seille un terrain particulier. Matra Communication et de Sodex- seille), cherchait un partenaire. intérêt à être partenaires », admet-il L’académie d’Aix-Marseille abri- ho, saisissent directement le som- Des liens historiques avec l’Ecole finalement. te huit formations d’ingénieurs, met de l’Etat. Un Comité intermi- des mines de Saint-Etienne ont per- L’investissement devrait attein- mais elles ont en moyenne moins nistériel d’aménagement du terri- mis de concilier cet objectif avec dre 200 millions de francs pour de cent élèves par promotion : un toire (CIAT) lance, en décem- celui que le secrétariat d’Etat à l’in- l’Ecole de la micro-électronique, potentiel qui ne soutient guère la bre 1998, une étude de faisabilité. dustrie, tutelle de toutes les Ecoles 100 millions pour celle de l’Inter- comparaison avec Paris, Lyon et, « Nous avons dû mettre la nôtre au des mines, poursuit par ailleurs à net. Les budgets de fonctionne- en proportion de la population, placard », note-t-on amèrement à Gardanne, à savoir la reconversion ment devraient être, en pleine char- Grenoble. Le renforcement quan- ge, de 60 et 50 millions de francs titatif rejoindrait une opportunité respectivement. « Des coûts insup- qualitative : la région marseillaise, Des profils différents portables pour les collectivités loca- victime de la concurrence les, évidemment sollicitées », remar- d’autres ports européens et de la L’Ecole de l’Internet sera pluridisciplinaire, explique Pierre Conruyt, que Alain Hayot, vice-président de déroute de ses industries tradi- ancien de France Télécom, à qui l’Etat a confié au printemps 1999 l’étu- la région chargé de l’enseignement tionnelles, entend se forger un de de préfiguration de l’école. Elle puisera compétences et enseignants supérieur. « Seul l’Etat est capable avenir de haute technologie dans un « réseau » regroupant les universités, mais aussi l’Eriee (école d’apporter de telles sommes », tertiaire et industrielle. d’électronique) de Nîmes et Eurécom à Sophia-Antipolis : « L’idée est de observe un expert du développe- L’Ecole de l’Internet est le volet bâtir la formation à partir des usages de la technologie. » ment régional. Ce qui explique formation du projet Euroméditer- L’Ecole de la micro-électronique devrait former, d’une part, des ingé- peut-être que les réseaux de l’Etat ranée, gigantesque chantier de nieurs civils des Mines, option micro-électronique, recrutés par l’école restent incontournables lors- reconversion de l’activité portuai- de Saint-Etienne, d’autre part des ingénieurs spécialisés en micro-élec- qu’une décision intéressant tous re marseillaise en un pôle de servi- tronique recrutés au niveau maîtrise. les acteurs locaux doit être prise… ces de logistique « intelligente », Les deux écoles offriront également une formation doctorale en par- de commerce électronique, de télé- tenariat avec les universités. A. R. X / LE MONDE / MARDI 10 AVRIL 2001 MANAGEMENT ̄ Les nouveaux maires VIE DES ORGANISATIONS appellent les cabinets d’audit à la rescousse par Christophe Dejours es élections municipales budget… Certains élus s’interrogent font une autre démarche administra- Désolation des 11 et 18 mars 2001 Les édiles veulent donc sur la nécessité future d’exter- tive, ils jugent aussi de la qualité de n’auront pas seulement pro- naliser des activités auparavant assu- l’accueil qui leur est réservé. Et pour Lvoqué une vague bleue. surtout connaître les rées par les agents municipaux. » mettre tous ces services en ordre de Elles font aussi chauffer les télépho- Comment interpréter à la fois la marche, un maire doit faire des et harcèlement moral nes des cabinets anglo-saxons qui marges hausse des demandes d’audit, et la choix budgétaires en connaissance sont appelés par les nouveaux mai- volonté – affichée en tout cas – de de cause. » res pour réaliser ce que, dans le jar- de manœuvre préparer l’avenir sans regarder Tout n’est pas devenu idyllique ous l’impulsion de Marie-France Hirigoyen, la notion de harcè- gon, on appelle « des audits de dans les poubelles du passé ? Les pour autant. Certains cabinets ont lement moral a fait une entrée tonitruante dans l’espace début de mandat ». financières nouveaux maires seraient-ils plus aussi reçu des appels de maires qui public. Il y a lieu de s’en étonner, car on n’a jamais pu mobili- « Le mouvement devrait être plus professionnels que les anciens ? voulaient « connaître exactement le ser plus qu’une petite minorité contre le harcèlement sexuel important qu’en 1989 et 1995 », dont ils disposent On peut avancer cette hypothèse, nombre d’emplois fictifs qu’avaient Sdont les femmes sont victimes au travail. C’est que, lorsqu’on touche remarque Françoise Larpin, direc- bien sûr, mais les consultants déjà mis en place les prédécesseurs… » à des hommes – et surtout à des hommes cadres –, personne ne trice du département KPMG collec- prend pour exemple les liens con- habitués à travailler avec les élus ou « reconstruire les circuits liés aux songe à faire passer ces comportements pour le simple débordement tivités territoriales, qui compte tractuels qui peuvent exister entre en formulent une autre. satellites municipaux qui avaient de travers caractériels privés. 40 consultants. Cette ancienne une commune et une société de La transparence souhaitée éma- permis d’arroser le parti du maire ». Pour autant, la discussion de la notion de harcèlement moral peine fonctionnaire, qui œuvrait aupara- transport locale. « Une ville est tout ne d’une double contrainte : celle Des demandes que tous disent reje- à se développer. Contrairement à ce que pourrait laisser croire le vant à la direction générale des col- à fait fondée à lui faire des avances de la loi Sapin (29 janvier 1993) ter. contexte, le harcèlement au travail n’est pas nouveau. On le retrouve lectivités locales, fait un point sta- financières sous réserve de rembour- – relative « à la prévention de la cor- depuis l’Antiquité vis-à-vis des esclaves, sous l’Ancien Régime avec tistique rapide : « En 1989, le dépar- sement, bien sûr. Mais, parfois, la ruption et à la transparence de la vie DÉLAIS DE PAIEMENT les serfs, dans l’ère industrielle avec la révolte des OS contre les petits tement avait réalisé une trentaine compagnie ne peut pas honorer sa économique » –, mais aussi celle Renoncer à un contrat, donc ? chefs, dans le bizutage à l’entrée des grandes écoles et à travers toute d’audits, en 1995, une soixantaine. dette : la créance est alors abandon- des électeurs : « Les résultats des Une attitude rare pour des cabinets l’histoire, comme modalité ordinaire de disciplinarisation des soldats. Cette année, nous devrions dépasser née… Pour un maire, c’est important dernières municipales ont apporté du privé. Il est vrai, néanmoins, Du point de vue du clinicien, ce qui est nouveau, ce n’est pas le ce score… » de le savoir… » une nouvelle fois la preuve que le tra- que l’activité « collectivité territo- harcèlement, mais l’aggravation de ses conséquences psychopatho- « Depuis les élections, confirme Parmi les autres chantiers évo- vail de proximité paie, estime Gilles riale », même si elle se développe, logiques. Certains auteurs pensent que se manifeste en cette occa- Gilles Pedini, directeur associé du qués, celui d’une future mise en pla- Pedini, dont le département a réali- ne constitue encore qu’une part sion une fragilisation psychologique générale des structures de département service public d’Ar- ce des 35 heures. « Des maires l’évo- sé l’audit du canton de Genève infime du chiffre d’affaires de ces personnalité, typique de la modernité. D’autres pensent, au thur Andersen, nous recevons une quent déjà, s’inquiétant du coût (38 000 agents). Quand les citoyens cabinets anglo-saxons habitués à contraire, que ce sont les agresseurs qui se multiplient et y voient le demande par jour. Et pas unique- engendré. Dans une mairie, expli- déposent un permis de construire, ils certifier les comptes des entrepri- signe d’une augmentation des perversions dans notre société. La cli- ment de grandes villes. Des commu- que Yves Pelle, les frais de personnel apprécient que les délais de réponse ses à des tarifs qui n’ont pas grand- nique du travail, quant à elle, décèle d’autres processus. Le principal nes de 3 000 habitants font aussi cet- représentent en moyenne 50 % du de la ville soient respectés. Quand ils chose à voir avec ceux proposés d’entre eux serait lié à une évolution du fonctionnement des collec- te démarche. » par les villes. tifs de travail, sous l’effet des nouvelles formes d’organisation, princi- A entendre les représentants des KPMG, en toute transparence, palement de l’évaluation individualisée des performances et de la cabinets, les requêtes ne sont pas Paris, une belle affaire annonce ainsi demander 6 000 à précarisation de l’emploi, qui suscitent entre ceux qui travaillent des de même nature que celles des 6 500 francs hors taxe par jour à relations de concurrence qui vont jusqu’aux conduites déloyales. scrutins locaux précédents. «Ilya Bertrand Delanoë n’y est pas allé de main morte. Quelques jours une ville quand des consultants Le plus souvent, le harcèlement moral au travail ne se réduit pas à beaucoup moins cette volonté de après son élection, le nouveau maire de Paris a déclarée le 27 mars seniors sont mobilisés, et une relation spécifique entre deux personnes, un agresseur et une vouloir régler ses comptes avec les sur Europe 1, « vouloir mettre en compétition les plus grands cabinets 4 000-5 000 francs pour des victime. Le harcèlement ne peut pas se faire dans le secret. Il y a dans équipes qui étaient en place », indépendants du monde » pour l’audit financier de sa ville, dont il sou- juniors, « des honoraires équiva- les entreprises et les administrations trop de dispositifs de veille, de remarque Yves Pelle, associé au haite obtenir les premières conclusions en septembre, en vue de la lents à ce qu’on peut demander à surveillance et de contrôle pour que la hiérarchie ne soit pas au cou- sein de l’activité audit Pricewate- préparation du budget 2002. une PME, dit Françoise Larpin, rant. Les investigations montrent que non seulement cette dernière rhouseCoopers. Aujourd’hui, « les plus grands cabinets du monde » se frottent donc mais qui n’ont effectivement rien à ferme les yeux, mais que parfois le harcèlement est une décision Les demandes visent essentielle- les mains et se mettent en ordre de marche pour répondre à l’appel voir avec les tarifs demandés aux impliquant plusieurs niveaux hiérarchiques. Il arrive même que l’on ment à connaître les marges de d’offres de la capitale. Les retombées imaginées sont de deux ordres. groupes du CAC 40, par exemple ». donne aux cadres une formation spécifique à ces méthodes ori- manœuvre dont les nouveaux édi- Primo, en termes d’honoraires. Vu le périmètre financier indiqué par Si l’on rajoute à cela les délais de ginales de « motivation du personnel » et que les formateurs soient les disposent. « La commune est- Bertrand Delanoë – 60 milliards de francs —, les rémunérations paiement, qui restent encore un des psychologues spécialisés et d’anciens officiers. elle endettée ? Beaucoup ? Pas devraient être sensiblement plus élevées que celles habituelles pour sujet de fâcherie entre le monde de Les collègues, de surcroît, sont au courant. Soit parce qu’ils assis- trop ?, reprend le consultant. Quid les collectivités territoriales. l’entreprise et celui de l’administra- tent au spectacle du harcèlement, soit parce que la victime les en des satellites : les sociétés d’écono- Il faut aussi raisonner en termes d’image. « Aucun cabinet ne peut tion publique, on comprend pour- informe. Seulement voilà ! Ils ne mie mixte, les offices HLM, les asso- résister à l’idée de faire l’audit financier de Paris… A condition que ce ne quoi les demandes des maires ont La persécution protestent pas. Pis, ils font comme ciations… Quels ont été les engage- soit pas pour aller fouiller les poubelles », commente un patron de cabi- tout intérêt à ne pas être trop tor- s’ils ne savaient rien. La persécution ments pris à leur égard, etc. » « En net d’audit. Et sur ce point, le successeur de Jean Tiberi a été clair : tueuses. Sous peine de ne pas trou- d’une personne d’une personne a de puissants réalité, il s’agit presque de leur éta- « Il ne s’agit pas de régler des comptes, mais de mieux gérer l’avenir, de ver preneur sérieux. effets d’intimidation sur les col- blir un diagnostic de risques », moins gaspiller. » Bertrand Delanoë évalue ainsi « à quelques mil- a de puissants effets lègues qui découvrent l’impunité reprend Françoise Larpin, qui liards de francs par an » les économies réalisables. Marie-Béatrice Baudet dont jouit l’agresseur. Et ils ont d’intimidation peur ! Chacun se protège. Et quand on questionne ces témoins, on sur les collègues découvre que le caractère inaccep- Henry Mintzberg, professeur de management à l’université McGill table des méthodes utilisées contre qui découvrent l’un d’entre eux est relégué au second plan, cependant qu’ils ratio- l’impunité dont jouit nalisent leur attitude autour de « L’importance de la valeur pour l’actionnaire empêche l’idée que la victime l’a bien cherché l’agresseur. ou qu’elle ne sait pas se défendre, ou encore que, de toute façon, on Ils font comme ne peut rien pour elle, etc. de traiter les clients comme des êtres humains » Le silence et la défection des s’ils ne savaient rien. témoins, l’absence de solidarité et d’entraide sont catastrophiques « Dans votre livre Je déteste J’ai téléphoné plusieurs fois, pen- conseil d’administration, comme des entreprises globales, mais pas Le silence, l’absence pour la victime. Lorsqu’on bénéficie l’avion qui vient de paraître aux dant deux jours, à leur bureau de en Allemagne. Seulement, les de contrôles globaux… Ce que la du soutien et de la solidarité des éditions Village Mondial, vous Prague, avant d’appeler les servi- actionnaires sont beaucoup plus France a fait avec Yahoo ! en exi- de solidarité autres, l’impact affectif du harcèle- montrez, avec beaucoup d’hu- ces des bagages perdus à Paris. Et exigeants maintenant qu’avant. geant le retrait du site des objets ment est différent, car il n’y a pas mour, l’importance du décalage là je suis tombé sur un message Regardez ce qui se passe chez Nor- nazis qui y étaient proposés a clai- et d’entraide sont d’équivoque sur le sens du compor- entre les discours des consul- enregistré qui me disait d’écrire ! tel, l’une des plus grandes entre- rement montré que l’on a une com- tement abusif. En revanche, quand tants sur la nécessité de satisfai- Ils n’ont pas ajouté de manger une prises canadiennes. Elle a annon- munication internationale mais catastrophiques la victime voit tout le monde se re les clients et la réalité, dans le brioche en attendant ! cé qu’elle n’allait faire « que » aucun contrôle ad hoc. Je suis com- dérober au lieu de s’indigner avec domaine du transport aérien. Ce – On parle beaucoup d’entre- 15 % de bénéfices au lieu des 30 % plètement favorable à cette déci- pour la victime elle, il lui revient de soutenir sa point de vue peut-il être étendu prise éthique. Ce courant ne prévus. Nortel va, par consé- sion du tribunal français. Si les propre conception de la justice à d’autres secteurs ? va-t-il pas contrebalancer celui quent, licencier des milliers de per- Américains se plaignent des Fran- contre celle de tous les autres, contre le sens commun. Situation psy- – Ce livre est un prétexte pour de la toute-puissante valeur sonnes. çais dans les journaux, c’est à mon chologique périlleuse qui ouvre sur deux issues : l’affirmation auto- parler d’autre chose : la toute-puis- pour l’actionnaire ? » Et cet exemple est loin d’être avis parce que la France est le seul référentielle de la vérité, qui pousse à la mégalomanie et à la position sance de la « valeur pour l’action- – Ce courant existe depuis long- isolé : Cisco, Motorola, beaucoup pays au monde qui a le courage de paranoïaque ; ou l’effondrement des références habituelles et le naire ». Nos organisations, nos temps. On en a toujours parlé. d’entreprises gigantesques licen- résister à ces évolutions. doute sur soi-même, qui pousse vers l’autodépréciation et la dépres- entreprises devraient être là pour Mais on était plus sérieux, il y a cient. Elles peuvent déclencher – Autre décalage, celui de la sion, voire la confusion mentale. nous. Mais c’est l’inverse qui se vingt-cinq ans, quand on parlait de une récession. Le marché devient Netéconomie. Il y a un an, on par- La conclusion étiologique s’oppose aux précédentes : la vulnéra- passe : nous existons pour eux. « responsabilité sociale ». Actuelle- complètement incontrôlé. On a lait de révolution, aujourd’hui bilité psychologique ne vient pas de la structure psychologique de la C’est dangereux, surtout que la ment, croyez-moi, il n’y a qu’une les mêmes disent que rien ne va personnalité, mais de la conduite déloyale des autres. A la fin de son situation est de pire en pire… seule chose qui compte, c’est l’ac- vraiment changer. Qu’en pensez- livre Le Système totalitaire, Hanna Arendt analyse cette situation sous » Des banquiers canadiens, que tionnaire. vous ? le nom de « désolation », qu’elle différencie de l’isolement et de la je connais bien, m’ont dit que l’im- – Voyez-vous des différences – Je pense que les deux sont solitude : « Ce que nous appelons isolement dans la sphère politique se portance prise par la « valeur pour de comportement sur les trois faux, même si je ne suis pas un nomme désolation dans la sphère des relations humaines. » La désola- l’actionnaire » les empêchait de continents, Asie, Europe, Améri- expert sur cette question. Il est dif- tion renvoie au mot « sol », dé-sol-ation, effacement du sol qui sert traiter leurs clients comme des que ? ficile d’imaginer ce qui va se pro- de fondement à la vie dans les relations humaines : « Tandis que l’iso- êtres humains… car seuls les dol- – C’est aux Etats-Unis et au duire quand on est en pleine pério- lement intéresse uniquement le domaine politique de la vie, la désola- lars importent. Royaume-Uni que la situation est de de création. Qui, en 1910, pou- tion intéresse la vie humaine dans son tout.»«Ce qui rend la désola- » Les moyens mis en œuvre la plus inquiétante. Au Canada, la vait prédire ce que seraient les tion si intolérable, c’est la perte du moi, qui (…) ne peut toutefois être pour satisfaire le client sont sou- démarche va dans le même sens. effets de l’automobile ? confirmé dans son identité que par la présence confiante et digne de foi vent archi-nuls. Ce que font, par En France et en Allemagne, pas » Pendant ces périodes de chan- de mes égaux.» exemple, les entreprises de trans- mal de gens résistent. Pour autant, gement, on voit ce qui change, Si l’aggravation des conséquences psychopathologiques du harcè- port aérien revient à du materna- qui est l’homme d’affaires le plus mais on est aveugle à tout ce qui lement est due à l’extension de la désolation dans le monde du ge. Dans un avion, on est soit coin- connu en Allemagne ? Le PDG de ̄ ne change pas. Cet engouement travail, alors on peut craindre que l’identification de l’agresseur, sa cé comme une sardine, soit traité Daimler-Chrysler qui adhère tout pour le changement a créé des mutation ou sa condamnation ne suffisent pas du tout pour reconsti- comme un enfant gâté. Je n’aime à fait à ces idées… sauf en ce qui le situations folles. Aujourd’hui, les tuer la confiance et la loyauté. Car la dérobade et la collaboration ni l’un ni l’autre. Notez qu’il y a concerne, car l’évolution du cours Henry Mintzberg entreprises modifient leurs prévi- (active ou passive) des témoins laissent des traces durables dans le visiblement des gens qui ne parta- de l’action devrait l’amener à s’in- sions de profits et licencient des tissu social : la méfiance (ou au moins la défiance) et la haine (ou au gent pas mon avis. Un journal terroger ! En France, les individus b Né le 2 septembre 1939, personnes par milliers. moins l’indifférence) entre ceux qui restent. Il se pourrait bien que canadien se faisait récemment sont plus hésitants. Ils avalisent à Montréal (Canada), Henry – Vous avez beaucoup critiqué l’aggravation des conséquences psychopathologiques du harcèle- l’écho de la plainte d’un utilisateur moins facilement la démarche. Mintzberg est l’auteur de très l’enseignement du manage- ment révèle un problème beaucoup plus ample que le harcèlement intensif des compagnies aériennes Mais quand on lit les affaires dans nombreux livres sur le management. ment. Quel sera l’effet du e-lear- lui-même : la déstructuration du vivre-ensemble et la désolation qui qui se plaignait du manque de les journaux (Elf, etc.), on peut tou- Le dernier, Je déteste l’avion, ning dans ce domaine ? Est-ce s’étend sur le monde du travail. caviar. Il considérait donc qu’il jours parler d’éthique ! les tribulations d’un passager que cela va aggraver les choses ? Ce processus n’a rien d’inexorable, il dépend de la volonté et du n’était pas encore assez « enfant » Je n’aime pas cette tendance ordinaire (Village Mondial, 174 p., – On ne peut pas enseigner le courage de refuser. Dans le guide de l’exposition Rodin 1900, ces gâté » ! actuelle. Il faut plutôt chercher un 100 F, 15,24 ¤) est un pamphlet management par Internet. Les jours-ci au Palais du Luxembourg, on peut lire, à propos de l’œuvre » Je veux que l’on traite les gens équilibre entre les actionnaires, les contre les compagnies aériennes. méthodes programmées sont uti- La Tour du travail : l’idée d’un monument au travail dont la réalisa- comme des gens, et non en fonc- employés, les cadres, les clients, b Titulaire d’un doctorat (PhD) les pour apprendre la langue du tion était envisagée pour l’Exposition universelle de 1900 séduisit tion de l’argent qu’ils dépensent. les fournisseurs et les gens qui de la Sloan School of Management management, mais pas pour diri- Rodin qui y voyait une glorification du travail : « Combien l’humanité » Air France n’est pas le pire, habitent près des usines. du MIT, il enseigne depuis 1968 ger ou se comporter comme un serait plus heureuse si le travail, au lieu d’être pour elle la rançon de quand on est en l’air. Mais quand » Je ne crois pas à ces discours à l’université McGill (Montréal), manager. Ce sont des techniques. l’existence, en était le but.» on a besoin de leur téléphoner, sur l’éthique. Le pouvoir, ce n’est ainsi qu’à l’Institut européen Elles n’ont pas d’âme. » c’est autre chose ! Il y a quelques pas seulement un mot. Si on veut d’administration des affaires Christophe Dejours est professeur au Conservatoire national des arts et semaines, j’ai perdu un bagage le partager un peu, on accepte des (Insead, Fontainebleau), comme Propos recueillis métiers (CNAM). entre Montréal, Paris et Prague. représentants des salariés au professeur invité. par Annie Kahn