Arts lettres et scienceshumaines Mention géographie Parcours géographie et économie Mémoire pour l’obtention du diplôme de MasterII

LES ENJEUX ET LES VRAIS BENEFICIAIRES DU SYSTEME DE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT DE LA BANQUE MONDIALE: CAS POLES INTEGRES DE CROISSANCE REGION

Présenté par : Antoine Jonhson RAZANAKOTO Encadreur : Madame RAHARINJANAHARY Rindra Maître de Conférences

Date de soutenance : 31 Mars 2017

REMERCIEMENTS

Au terme de ce mémoire, rendons grâce au créateur tout puissant qui nous a béni dans tous ce que nous avons entrepris, le moral ayant été inhérent dans l’accomplissement de notre tâche. Par ailleurs, ce présent mémoire est aussi le fruit de la collaboration et du soutien de nombreuses personnes. Ainsi donc, nous adressons aussi nos vifs et sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire et particulièrement Madame RAHARINJANAHARY Rindra directrice de la mention géographie, mon encadreur, et aussi à tous mes ami(e)s qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

i SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... i

SOMMAIRE ...... ii

LISTE DES ACRONYMES ...... iii

LISTE DES TABLEAUX ...... iv

LISTE DES PHOTOS ...... v

LISTE DES GRAPHIQUES ...... vi

LISTE DES CARTES ...... vii

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PARTIE I: LE PROJET POLES INTEGRES DE CROISSANCE ET SES REALISATIONS

DANS LA REGION ANOSY ...... 3

CHAPITRE I : METHODOLOGIE ...... 4

CHAPITRE II : LES REALISATIONS DU PROJET PIC ET SES EFFETS DANS LA

REGION ANOSY ...... 33

Partie II : LES ENJEUX ET LES VRAIS BENEFICIAIRES DE LA REALISATION DU

PROJET PIC DANS LA REGION ANOSY ...... 53

CHAPITRE I : LA DOMINATION DES ENTITES DU SYSTEME FINANCIER

MONDIAL DES INVESTISSEMENTS DANS LA REGION ANOSY ...... 54

CHAPITRE II : LES EFFETS NEGATIFS DU PROJET ...... 62

CONCLUSION ...... 66

BIBLIOGRAPHIE

TABLE DES MATIERES

ii LISTE DES ACRONYMES

PIC : Pôles Intégrés de Croissance PIB : Produit Intérieur Brut SRAT : Schéma Régional de l’Aménagement de Territoire PRD : Plan Régional de Développement SRD : Schémas Régional de Développement EDBM: Economic Development Board of IDE: Investissement Direct Etranger ONG: Organisation Non Gouvernementale FMI: Fonds Monétaire International BM: Banque Mondiale IPPTE : Initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés PPP : Partenariat Public Privé ZES : Zone Economique Spéciale EPIC : Etablissement Public A Caractère Industriel Et Commercial RN : Route Nationale PCD : Plan Communal De Développement OMD : Objectifs Du Millénaire Pour Le Développement BIANCO : Bureau Indépendant Anti-corruption ITIE : Initiative Pour La Transparence Dans Les Industries Extractives FMN : Firmes Multinationales EIE : Etudes des Impacts Environnementaux QMM: Qit Madagascar Minerals ORE : Office de Régulation de l’Electricité ADER : Agence De Développement et de l’Electrification Rurale PGDI : Projet De Gouvernance et de Développement Institutionnel

iii LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: classification climatique ...... 22

Tableau 2: superficie cultivable et cultivée ...... 28

Tableau 3 : effectifs des apprenantsformés au sein de l’IFPTA, QMM...... 35

Tableau 4: la répartition des contributions de QMM dans la caisse de l’Etat ...... 40

Tableau 5: Taux d’imposition actuel du secteur minier ...... 58

Tableau 6 : évolution des chambres disponibles, source : PIC/EDBM /ORT ...... 63

iv LISTE DES PHOTOS

Photo 1: culture de riz dans le district de ...... 29

Photo 2:plantation de sisal dans le district d’Amboasary ...... 30

Photo 3: élevage de bovin dans le district de Betroka ...... 31

Photo 4: des pêcheurs à sainte Luce et ses pirogues ...... 32

Photo 5: Le port d'Ehoala ...... 48

Photo 6: Un minerai d’ilménite ...... 60

Photo 7: un minerai de ZIRCON ...... 60

Photo 8: un minerai de sillimanite taillé ...... 61

v LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: la répartition des redevances et ristournes :...... 41

Graphique 2: les fluctuations des IDE à Madagascar au cours de l’année 2005-2012

selon l’INSTAT ...... 42

Graphique 3: Effectif des employés de QMM ...... 51

Graphique 4: Financement pour les trois pôles ...... 65

Graphique 5:Financement du PIC1 ...... 65

vi LISTE DES CARTES

Carte 1: Relief et bassins versants ...... 11

Carte 2: Pédologie ...... 13

Carte 3: hydrographie ...... 15

Carte 4: couverture forestière de la région ANOSY ...... 17

Carte 5: occupation du sol ...... 18

Carte 6: géologie ...... 20

Carte 7: géologie de la région ANOSY ...... 21

Carte 8:climat ...... 23

Carte 9: densité et effectif de la population en 2010 ...... 26

Carte 10: zones d’intervention à travers le monde ...... 44

Carte 11: les tracés de routes retenus pour la construction...... 50

vii INTRODUCTION GENERALE

Partant du fait que l’Etat malagasy a des difficultés pour financer le développement du pays. Chaque régime qui s’est succédé avait tendance à recourir aux financements extérieurs, ce financement qui peut être résultant d’une coopération bilatérale ou aussi multilatérale .ce financement tient une part importante dans le budget général de L’Etat. Ce budget dont la part consacrée à l’investissement est surtout fournie par ces bailleurs est souvent alloué de façon irrationnelle, c’est la raison de ce combat incessant et éternel contre la pauvreté à Madagascar. Concernant la politique générale de l’Etat, différentes directives et recommandations sont édictées dans des plans quinquennaux qui démontrent en eux même le paradoxe doctrinal entre le système économique adopté et les planifications successives des régimes qui se sont succédé. Etant un pays qui se soucie de la reconnaissance internationale et aussi un pays qui veut combattre la pauvreté, Madagascar fait partie des pays qui est en étroite collaboration avec la banque mondiale, la banque mondiale finance les politiques de développement de Madagascar. Ce financement est sous diverses formes : prêt, APD (aide publique au développement), don. En étant un partenaire financier et technique, la banque mondiale a toujours appuyé Madagascar depuis l’indépendance jusqu’aujourd’hui .Appuyer durant plus de demi- siècle par la banque mondiale ,Madagascar doit se trouver dans une situation beaucoup plus améliorée, situation de confort ,mais le constat actuel démontre le contraire car depuis le soit disant indépendance de Madagascar jusqu’à maintenant, au niveau national le financement de la BM se manifeste au niveau des politiques d’ajustement structurel qui sont considérées comme politique générale de l’Etat. Mais au niveau des collectivités comme la région ANOSY les financements se matérialise au niveau des différentes planifications communales et régionales, malgré tout la situation ne s’arrête de se dégrader, le niveau de vie des malgaches ne s’arrête de se dégringoler tant au niveau national que régional, ce qui amène au constat que Madagascar est maintenant classé parmi les pays les plus fragiles au monde et parmi les régions de Madagascar il ya un déséquilibre de développement .Ce qui nous intéresse ici c’est de savoir dans quelle mesure le financement de la banque mondiale a travers le projet PIC est palpable et pertinent pour le développement de la région Anosy et de sa population. Le financement de la banque mondiale se manifeste de plusieurs façons mais ce qui attire notre attention, c’est cette nouvelle forme de financement par le biais du projet PIC (pôles intégrés de croissance), ce projet qui prends 03 trois régions pour être pôles de croissance pilotes entrainant des effets

1 d’entrainement au niveau des régions environnantes. Ce projet qui est subdivisé en 02 deux phases montre la vive collaboration du gouvernement malagasy et la Banque Mondiale. Parmi les zones d’action de ce projet notre zone d’étude se focalisera sur la région ANOSY, comportant le pôle Taolagnaro ou fort dauphin, Taolagnaro est 02 deux fois inclus dans la zone d’action du projet durant ses 02 deux phases. Notre étude va se pencher en premier lieu sur la description générale du projet PIC et ses réalisations dans la région ANOSY. En second lieu, nous allons voir les enjeux et les vrais bénéficiaires de la réalisation du projet PIC dans la région ANOSY.

2

PARTIE I LE PROJET POLES INTEGRES DE CROISSANCE ET SES REALISATIONS DANS LA REGION ANOSY

3 CHAPITRE I : METHODOLOGIE 1-1 : Présentation et caractérisation du projet pic 1-1-1 : présentation générale du projet PIC Le projet pôles intégrés de croissance est une initiative du gouvernement malagasy, financée par la banque mondiale. Puisque c’est un projet de développement, le PIC (pôles intégrés de croissance) se focalise surtout au développement du secteur privé, et cela dans le but de promouvoir la création d’emploi dans les zones d’intervention. En général, les projets PIC1et2 concentrent ses actions au niveau de 03 trois communes : durant le PIC1, les pôles d’intervention sont fort dauphin, Nosy Be, Antsirabe ; pour le PIC2, les pôles sont fort dauphin, Tuléar, Diégo. Puisque c’est un projet de développement, le PIC est basé sur des plans de développement local. Nous pouvons parler par exemple du PCD (plan communal de développement), des SDR (schémas du développement régional)des PRD(plans régionaux de développement)ainsi que le SRAT(schémas régionaux de l’aménagement du territoire )cela démontre que le PIC est en étroite collaboration avec les autorités locales de chaque pôle d’intervention . En général, le projet PIC est subdivisé en deux phases : le PIC1 (2005 -2014 ) et le PIC2 (2015-2019). Nous pouvons dire que le PIC1 a reçu la satisfaction de la banque mondiale et le PIC1 est même classé parmi les meilleurs projets en Afrique par la banque mondiale, c’est pourquoi il ya le déblocage fonds pour la phase2 du projet .C’est aussi en raison de l’existence d’autres villes et communes qui ont besoin d’appui que le projet PIC est prolongé dans sa phase2. le projet PIC est un financement de la banque mondiale et il s’agit d’un prêt du gouvernement Malagasy .le projet PIC est doté d’une somme de 50millions de dollars dans sa phase 2 ,puisque notre zone d’étude est la région ANOSY ,ce qui attire notre attention ,c’est la commune de fort dauphin car au cours des deux phases du PIC ,la commune de fort dauphin est toujours parmi les zones d’action du projet :durant la phase 1 du projet, le montant alloué a fort dauphin est évalué à70 millions de dollars et au cours de cette phase 2 du projet ,dans les 50 millions de dollars du budget global ,5à10 millions de dollars sont alloués à fort dauphin et c’est a cause de fort dauphin que la région ANOSY a été choisie par le projet PIC1 et 2. Les objectifs communs entre les deux phases du projet dans la région ANOSY sont : Appui au développement du port d’Ehoala, le développement des filières porteuses et la promotion de la bonne gouvernance .l’importance des fonds d’investissement du projet n’exclus pas quand même l’existence des obstacles et difficultés dans la réalisation du projet. Concernant les réalisations du projet, la banque mondiale semble satisfaite du PIC1mis pour lePIC2, l’évaluation à mi-parcours se fera en fin mars 2017.concernant la

4 région ANOSY, elle a déjà eu son plan de développement car avant, en 2000, il y avait la rédaction du SDR bien avant l’existence de la région et du projet PIC. C’est le PIC1 qui a financé l’élaboration du SRAT et le PRD pour la région ANOSY. Mais le PIC2 ne fait que répondre au SRAT et PRD. Le SRAT a été l’un des documents consultés durant l’élaboration duPIC2et il a les mêmes objectifs que le PIC2, le SRAT a une vision de long terme (20à25ans) tandis que le PRD a une vision de moyen terme (5à10ans)

1-1-2 : les traits distinctifs qui caractérise le projet PIC à d’autres projets de la BM Le PIC a un certain trait distinctif par rapport à d’autres projets de la banque mondiale. Il a une approche innovante .premièrement sur son envergure : le projet PIC a une approche pôle (trois zones d’intervention) si les projets classiques de la banque mondiale ont une envergure nationale donc ici on assiste à une décentralisation de l’approche car pour parvenir au développement il faut cibler les régions et les communes. Le deuxième point concerne les secteurs d’activité : pour les projets classiques de la BM, les actions se focalisent seulement sur un secteur, tandis que pour le PIC, il s’agit d’une approche multisectorielle. Concernant le financement, dans les projets classiques, le financement est public tandis que pour le PIC le financement est a la fois public et privé (3p). Dans les projets classiques, l’approche est partielle, pour le PIC l’approche est intégrée. Cette intégration se manifeste par exemple au cas suivant :exemple de l’appui a la gestion des déchets, il y a d’abord une conception intégrée qui consiste en une étude d’un système de gestion des déchets allant de l’amont jusqu’à l’aval qui tient compte des aspects opérationnels qui consistent en un appui et investissement il y a aussi les aspects institutionnels(système de gestion ;partenariats,)et en dernier lieu il ya les aspects financiers(augmentation des assiettes fiscales).concernant la pluri i- sectorialité du projet, le projet PIC touche 04 quatre secteurs grandioses :l’environnement des affaires(facilitation des investissements ,réformes institutionnelles) ;les infrastructures de base(ports ,routes) ;gouvernance locale(fiscalité) ;l’intégration de la population locale(infrastructures communautaires).

1-2 : Notion et concept 1-2-1 : la promotion de la « coopération 3p » Sion revient un peu sur l’histoire, c’est le néolibéralisme qui est la doctrine du FMI et de la Banque mondiale qui est la source de la privatisation et la doctrine du 3P(public,private,partnership)ce sont les deux économistes Milton Friedman et Von Hayek qui ont inventé ces doctrines, Hayek prône le rôle autorégulateur du marché sur l’économie et

5 Friedman conteste l’interventionnisme keynesienne.ses idées sont restées théoriques durant plusieurs années, mais les choses ont changé quand ils ont obtenu le prix Nobel, c’était au temps du président des Etats-Unis Reagan et Margaret Tacher premier ministre britannique que leurs idées font surface et ont pris de l’ampleur .ce sont ces deux chef d’Etat qui ont pris la décision pour la première fois de privatiser et de pratiquer le 3P. Presque tous les pays qui empruntent à la banque mondiale et le F.M.I font le 3P. Pour le cas de la région ANOSY l’application du principe de 3P se manifeste dans la construction de l’industrie minière QMM Rio Tinto et construction du port d’Ehoala.

1-2-2 : la promotion des « IDE, ZES » Différentes mesures et décisions ont été prises pour promouvoir l’attraction des IDE (Investissements Direct Etrangers) : des mesures législatives, foncières, institutionnelles. Dans cette optique, l’EDBM (Economic development board of Madagascar) joue un rôle important. L’action de l’EDBM se focalise sur 03 trois volets principaux : -promotion des investissements ; -facilitation des investissements ; -amélioration du climat des affaires. Historiquement, l’EDBM est une entité créée par le PIC1, mais après elle est autonome donc a acquis une autonomie de gestion et aussi financière. L’EDBM est maintenant rattachée à la présidence de la république et sous tutelle direct du ministère des finances et du budget pour son statut d’EPIC(Etablissement public a caractère Industriel et commercial).Pour promouvoir les investissements privés , il est en étroite collaboration avec quelques ministères stratégiques :ministère de justice ,du tourisme ,du fonction publique ,et aussi avec l’INSTAT. L’EDBM a opté pour la création d’un guichet unique qui permet aune création d’une entreprise en 04 quatre jours seulement.les actions de l’EDBM se focalise sur quelques secteurs porteurs : l’agri business, l’industrie textile, l’agronomie, le tourisme, mine, énergie et infrastructure. l’EDBM élabore des stratégie pour le développement de chaque secteur, l’EDBM va vers les investisseurs nationaux surtout internationaux pour faire du lobbying pour Madagascar, il participe à des forums mondiaux, il facilite les démarches juridiques ,foncières et institutionnelles pour les investisseurs, il est en étroite collaboration avec des groupement d’entrepreneurs, il a beaucoup œuvrer pour l’instauration d’’un ZEI(Zone économique spéciale ) à Taolagnaro près du port d’Ehoala ,c’est une zone franche de 440 ha appelée Ehoala parc ; tout cela pour attirer les IDE.

6 1-2-3 : notion et concept de base de la croissance Croissance exogène La croissance exogène est une théorie de croissance économique qui considère le progrès technique comme exogène. le modèle de croissance exogène le plus connu est le modèle de Solow, la croissance viendrait d’un phénomène extérieur, en quelque s sorte comme « tombée du ciel », selon Solow la population connait un taux de croissance exogène, c’est-à-dire qui n’est pas de nature économique. Il en est de même pour les inventions scientifiques, médicales, techniques.

Croissance endogène La croissance endogène est une théorie évoquée par l’économiste Paul Römer, et qui démontre comment des facteurs endogènes (internes) peuvent amener la croissance. Elle explique le progrès économique par la technologie et approfondit l’analyse de progrès par les politiques que le gouvernement peut mener en matière de recherche et développement, ainsi que les aides et les subventions apportées par l’Etat pour le développement technologique et humain. Elle complète la théorie de la croissance exogène, développé par Solow ; un gouvernement qui investit dans la formation, la recherche technologique, l’innovation s’inspire de cette théorie de croissance endogène.

Economie a « l’état stationnaire » Une économie à l’état stationnaire correspond au stade ou une économie a atteint un niveau optimal, un niveau d’équilibre entre la croissance, la consommation et la démographie, il s’agit d’une théorie développée par Solow et Trevor Swan en 1950, selon eux, l’économie d’un pays croit parallèlement à sa démographie ; toutes économies tendent vers un état stationnaire à un moment de son existence.

La croissance verte La croissance verte consiste à favoriser la croissance économique et le développement tout en veillant ace que les actifs naturels continuent à fournir les ressources et les services environnementaux sur lequel repose notre bien – être. Pour ce faire elle doit catalyser l’investissement et l’innovation qui étaieront une croissance durable et créer de nouvelles opportunités économiques. en résume, la croissance verte est l’art de continuer le développement économique tout en préservant nos ressources naturelles indispensables a ce propre développement .on n’est pas du tout dans une logique de croissance zéro comme on le

7 dit trop souvent, mais bien dans l’idée de trouver un compromis entre le développement durable et une progression économique constante ,même si la logique de la croissance continue et perpétuelle parait impossible a long terme sans un contrôle au niveau de la croissance démographique.

Le produit intérieur brut Produit intérieur brut ou PIB est l’un des indicateurs économiques le plus important. Cet indicateur mesure le niveau de production d’un pays pour une période donnée. La croissance du PIB est synonyme de croissance économique. Cet indicateur permet de mesurer la production économique annuelle c’est-à-dire le revenu provenant de la production a l’intérieur d’un territoire pour une année donnée. Le PIB a été inventé par l’économiste américain Simon KUZNET en 1934. C’est un indicateur très utile mais qui a ses limites. On lui reproche notamment de ne pas refléter les effets de l’activité économique sur l’environnement et la société.

Calcul du PIB Le PIB est calculé en additionnant les valeurs ajoutées des différents agents économiques. Ce calcul est basé sur les résultats fournis par les entreprises et les administrations publiques .seuls les biens et services finaux sont inclus dans le calcul du PIB, les biens intermédiaires sont exclus. Le PIB par habitant se calcule en divisant la valeur du PIB par le nombre d’habitant d’un pays. Le calcul du PIB se fonde sur le principe de territorialité .cet indicateur mesure l’activité de production sur le territoire national quelle que soit la nationalité du producteur.

1-2-4 : description géographique et économique de la région Anosy Anosy une vaste région composée de 09 neuf sous –territoires riches avec une population qui survie d’une économie agricole : situation géographique diversifiée, population jeune et rurale. -Localisation géographique Faisant partie de la province de Toliara, la région de l’Anosy se trouve sur l’extrême Sud-Est de Madagascar. Délimité au Nord par les régions d’Ihorombe et d’Atsimo- Atsinanana, au Sud et à l’Est, elle est délimitée par l’océan Indien et à l’Ouest par deux régions qui sont la région de l’Androy et celle d’Atsimo-Andrefana.

8 La région Anosy est située dans les latitudes 22,27° et 25,20° Sud et les longitudes 45,18° et 47,40° Est. La région Anosy est composée de 3 districts : Amboasary-Atsimo, Betroka et Taolagnaro avec des superficies respectives : 10173 km2, 14060 km2 et 5498 km2. Le chef- lieu de la région est la ville de Taolagnaro située à 1120 km de la capitale Antananarivo. Le district de Betroka a été inséré à la région en 2004. Le district de Taolagnaro avec 5498 km2 est le plus peuplé, pourtant, moins étendu, avec une densité de 40 hab. /km2. Le district de Taolagnaro est composé de 24 communes avec une seule commune urbaine qui est la capitale régionale. Etant auparavant chef-lieu de préfecture, ce district dispose tous les services et prérogatives. Assimilé à cette fonction, la ville constitue les principaux débouchés de bon nombre des productions de l’arrière-pays. Et cette tâche à été renforcer par la construction du port d’Ehoala qui est actif depuis l’année 2009. La RN12a, la RIPH8 et la RN13 constituent les voies qui relient les communes rurales du district au chef-lieu. Ces routes servent également de liaison avec le reste du pays. Avec plus de 160 km de littorale qui favorisent les activités halieutiques. Les crevettes et les langoustes constituent les principaux produits d’exportations dans ce cas. Les fonctions d’enrichissement comme les entreprises, les banques, les assurances, commerces, exportation de cobalts renforcent les activités administratives. Tout cela provoque un flux migratoire positif stimulé par l’augmentation des offres d’emploi. Doté d’un plan d’urbanisme directeur en 2004, de nombreuses réalisations ont commencé mais beaucoup de tâches restent à réaliser afin de mieux encadrer la croissance urbaine accentuée. Par l’existence de Rio-Tinto-QMM, une société minière qui exploite l’Ilménite pour une quarantaine d’année. Le district d’Amboasary-Atsimo, avec 10173 km2 est en position intermédiaire par rapport aux deux autres districts en matière de surface et du peuplement, avec une densité de 19,49 hab/km2. Composé de 16 communes dont le chef-lieu est la seule commune urbaine. La bourgade est reliée au chef-lieu par la RIP117, avec 28000 habitants, Amboasary dispose tous les équipements appropriés à son statut mais cela n’exclus pas la nécessité de réhabiliter certains bâtiments. La ville d’Amboasary est célèbre pour la culture du sisal, Amboasary est un carrefour routier et commercial, et elle tient une position de transition entre la région Anosy et Androy. Cela lui donne une rente de situation qui doit être mieux valorisée. Le district de Betroka, avec 14060 km2 est le plus vaste et le moins peuplé avec une densité de 13,32 hab. /km2composé de 24 communes et le chef-lieu est la seule commune urbaine. L’étendu des CR est grande et l’insuffisance des voies de communication contribuent

9 à renforcer leur enclavement, le passage de la RN13 donne une position privilégiée aux communes riveraines, leurs permettant une évacuation de leurs excédents de productions. En 2004, Betroka est rattaché à la région d’Anosy, le district de Betroka est plutôt tourné vers le Nord vers le HTC qui sert de débouchés pour les richesses locales comme les bœufs et les maniocs. Avec plus de 9000 habitants, la ville dispose des services correspondants à son statut de sous-préfecture, pourtant, le fonctionnement des services n’est pas satisfaisant. En totalité, l’étendu de la région d’Anosy est de 29731 km2, avec une population de 619525, une densité de 21 qui est encore sous-peuplé. On observe aussi une inégale répartition dans la région.

Les caractéristiques du relief Le paysage de la région d’Anosy est caractérisé en 3 types du Nord vers le secteur Sud- Est : - Un secteur Nord couvrant une partie du plateau d’Ihorombe et dominé par un vaste plateau de colineaux, subordonné par des plaines alluvionnaires avec une altitude de plus de 800m ; - Une partie Sud montagneuse, situé sur une partie des massifs montagneux qui sépare longitudinalement la grande ile en deux versants (Ouest et Est) et qui se termine à l’extrême Sud, d’une part, par le massif d’Ivakoana (point culminant : mont Ivakoana, 1632 m) au niveau de et de l’autre, par les chaines Anosyennes (point culminant : mont Beampigatra, 1956 m. - Les zones côtières marquées par des pentes à la terminaison des massifs montagneux et une longue de sable d’une largeur de 30 km qui s’enfonce dans l’Océan Indien. Si on résume, la région Anosy est marqué par une opposition nette entre :  une zone à basse altitude (ne dépassant pas le 75 m). Constitué à l’Est par une littorale étroite de 194 km et par la vallée basse de la Mandrare, délimité au Nord-Ouest par le rebord Manambien.  Une zone à haute altitude qui peut dépasser les 1500 m dont les points culminants sont Ivakoana et Beampiangaratra.  Les bassins versants de la région sont localisés dans les parties Ouest. On y trouve : - le bassin versant de Mandrare qui s’étale sur une superficie de 12435 km2 localisé à Amboasary-Atsimo - Il y a aussi le fleuve de Mangoky qui s’étale sur les 2345 km2 qui prend source au pied de la chaîne Ivakoany à Betroka

10 Carte 1: Relief et bassins versants

11 Pédologie Les caractéristiques des sols varient selon les secteurs :  On observe par exemple dans la partie Ouest de la région la prédominance des sols ferrugineux tropicaux surtout dans le district de Betroka et d’Amboasary-Atsimo.  Dans la partie Nord du district d’Amboasary-Atsimo, on retrouve des roches volcaniques récentes qui se sont dégradées en complexe de lithosolisation et sols peu évolués.  Au Nord de Betroka : les lithosols et sols peu évolués, sols ferralitiques jaunes/rouges et rouges.  Au niveau de Taolagnaro, sur les littorales au partie Nord : des sols peu évolués dunaires ou sableux, au partie Sud : sols ferralitiques jaunes/rouges.

12 Carte 2: Pédologie

13 Hydrologie : En matière hydrographique, la région Anosy est composée de deux complexes bien différentes qui sont le complexe de Mandrare et les rivières de la côte est. Le complexe du Mandrare est composé du fleuve Mandrare, lui-même (250m) et ses affluent, qui prend source sur les hauteurs des massifs d’Ivakoany et les chaines de l’Anosy, draine la partie ouest de la région .Le fleuve de Mandrare prend sa source aux pieds des monts beampingatra.ses affluent qui sont l’Andratina,lemanambolo, le Tsivory et Mananara naissent tous dans le massif de l’Ivakoany. Le complexe des rivières de la côte Est est constitué de rivières plutôt courtes qui prennent source dans les falaises de l’Est des massifs du centre-sud de l’île. L’Ebakika, le Mananpanihy, l’Esana drainent les contrées des secteurs Est et sud –est avant de se jeter dans l’Océan Indien.

14 Carte 3: hydrographie

15 Formations végétales : Dans la région Anosy, on observe (04) quatre types de végétation : il ya des savanes et les végétations spécifiques des zones humides, les forêts secondaires et forêts primaires.

1) les forêts primaires C’est dans les zones montagneuses des districts d’ et de Taolagnaro, c’est-à-dire dans le secteur sud et sud –est qu’on retrouve le plus de forêts primaires .Auparavant, elles recouvrent presque totalement, les montagnes d’Ivakoana et les montagnes anosyennes, maintenant on n’en trouve plus que sur quelques secteurs, seulement les secteurs les plus accidentés des montagnes. Elles sont ainsi presque quasi-inexistantes sur les monts d’Ivakoana et celles qui sont sur les montagnes anosyennes, ne tardent non plus à disparaitre. Les forêts restantes sont constituées principalement de lichens, de bryophytes, de fougères, ou de grands arbres selon le relief et l’altitude.

2) les forêts secondaires On distingue ici : les forêts secondaires humides et les forêts sèches. C’est sur les montagnes anosyennes qu’on rencontre les forêts secondaires humides, celles là ont pris place après la disparition des forêts primaires. Elles sont aussi actuellement victimes d’un état de dégradation en excès suites aux différentes actions humaines (défrichements massifs, feux de brousse). Ces forêts sont composées principalement de ravinala et de Mahampy.On rencontre plus a l’ouest entre et Amboasary-sud, les forêts secondaires sèches et ces forêts sont constituées principalement de cactus, de broussailles et diverses espèces de fourrées épineux.

3) les savanes Actuellement, la majeure partie de la région est peuplée de savanes, du nord jusqu’au sud. Sur les plateaux du nord de la région, les savanes sont constituées principalement d’espèces herbeuses : lesandropogons (haidambo) et l’Aristida (horona) plus au Sud, on retrouve des savanes arborées, des savanes fourrées et herbeuses ex le Rattusrattus, le suncus, etruscus, le sisal le philippiasp appelée localement « anjavidy » .Les végétations des zones humides sont le typha angustifoliaou « zozoro » et les cypéracées.

16 Carte 4: couverture forestière de la région ANOSY

17 Carte 5: occupation du sol

18 Géologie : La région Anosy est caractérisée par deux systèmes géologiques bien distincts : l’un sur la partie nord de la région, l’autre sur la partie sud. La zone nord de la région (district de Betroka) qui se retrouve sur le système androyen, lui-même qui est une composante du socle précambrien formée d’une mince couche de roches granitiques et migmatiques, sous un sol ferralitique. Les zones sud qui s’étalent sur une formation granitique recouverte en grande partie d’un sol ferrugineux.les concrétions et les cuirasses des massifs de l’Ivakoana et des massifs anosyens sont constituées du granite et de la migmatite. Mais on peut rencontrer d’autres types de roches dans cette partie sud dans des terrains particuliers. On trouve aussi la présence de roches volcaniques dans le bassin de Mandrare, du sable le long du littoral.

19 Carte 6: géologie

20 Carte 7: géologie de la région ANOSY

21 Climatologie : Tout d’abord, notons que la variété du climat dépend aussi de la variété du relief ; dans la région Anosy, on observe 02 types de climat :  climat tropical humide : sur la partie sud et sud-est  climat tropical d’altitude subhumide dans la partie nord

1) température La température annuelle dans la région est entre 23 et 24 degré Celsius. Mais on note une variation sensible du nord au sud. Notons que la région sud de Madagascar est traversée par le tropique du capricorne, donc la région sud est principalement une région chaude, mais dans la région Anosy, la température est moyenne.

2) pluviométrie En général, la région Anosy a un climat subhumide avec une pluviométrie annuelle moyenne de 1200mm de pluie. On constate quand même une variation de précipitation du nord au sud. La partie nord (Betroka) est considérée comme une zone subhumide, alors que la partie sud, Sud-est (Taolagnaro et Amboasary-Atsimo) est classée dans la zone humide.

Tableau 1: classification climatique Unité : mm Climat pluie Tendance aride 200 à 400 Semi-aride 400 à 600 subhumide 600 à1200 humide 1200 à 1800 Très humide 1800 et plus Source : dictionnaire du climat, édition LAROUSSE

22 Carte 8:climat

23 Population La population de la région Anosy comptait 619525 habitants répartis sur 64 communes, soit 3% de la population nationale et suite à l’estimation actuelle, cet effectif pourrait se doubler d’ici 25 ans .cette population de l’Anosy est caractérisée par une répartition inégalitaire sur le territoire, une disparité spatiale du peuplement est remarquée au niveau de la région. En tant que chef lieu de la région, le district de Taolagnaro est le plus peuplé et cela depuis 1993. En 2010, on constate que 40% de la population régionale se concentre dans le district ; pourtant ; en terme de surface, ce district ne représente que 20% du territoire régional. La densité dans le district de Taolagnaro est de 42,35 ; 18,93Amboasary et 12,97 dans celui de Betroka. Donc le district le plus étenduest le moins peuplé. Pour Taolagnaro qui est le plus peuplé, la surface disponible pour chacun des habitants n’est que moins de 3ha en 2010. Par contre chaque habitant d’Amboasary dispose 5ha ,8ha pour chacun des habitants de Betroka. La commune la plus peuplée et la moins peuplée est encore dans le district de fort- dauphin .la moins peuplée est Analamary qui ne représente que 0,3%de la population régionale (1833 habitants en 2010) avec une densité 2,57 ;15% de la population régionale se concentre dans la commune de fort-dauphin(98343 hab.) de densité 3239,23hab/km2 .cette forte concentration sur fort-dauphin s’explique sur le fait que fort -dauphin est une commune urbaine du chef lieu de la région et d’autre part l’existence de l’industrie extractive minière QMM-Rio Tinto qui stimule l’économie de la commune. La population de la région Anosy est jeune et rurale à la fois car la population estimée à619525 habitants en 2010 sont pour la majorité rurale, seulement 24%de la population sont des citadins et 76% en milieu rural. Cette population est surtout caractérisée par sa jeunesse ,plus de 69% de la population totale sont âgées de moins de 25 ans .Dans cette population ,les femmes sont plus nombreuses que les hommes ,on constate 50,24%de femmes pour 49,76% d’hommes .Concernant la taille moyenne des ménages ;on constate a peu près 4,9 individus pour les ménages ruraux et 5individus pour les ménages urbain.la croissance démographique est a la fois menace et aubaine pour le développement économique de la région ,l’évolution démographique que connait la région Anosy surtout fort-dauphin avec bien évidemment des conséquences sur l’économie de la région puisque cette population jeune constituera une population active de cette région et cela va augmenter la production régionale, l’existence de QMM-rio Tinto avec ses redevances minières sur place intensifiera et stimulera ainsi l’économie régionale mais cela n’exclu pas l’existence des problèmes car la question se pose si cette population jeune locale est qualifiée ou non ,apte ou pas a promouvoir le développement de la région .est –ce que les risques sont tous déjà déterminés suite au venus

24 des émigrants étrangers de la société QMM , l’impact de l’extraction sur l’environnement, l’identité culturelle de la population locale suite aux va et viens des flux de personnes venant de l’extérieur dans la région.

25 Carte 9: densité et effectif de la population en 2010

26 Pour voir l’aspect économique et géographique de la région Anosy ,un document de planification qui est le SRAT ( schémas régional de l’aménagement du territoire ) a été élaboré ,ce document subdivise la région en 09 neuf sous- territoires : les sous-territoires sont des zones géographiques ayant des caractéristiques communs et homogènes selon des critères bien définis .09 neuf sous –territoires ont été établis au niveau de la région Anosy ,lesquels ont été obtenus par la combinaison des critères basés sur la vocation économique ,relief, identité culturelle . Voici les 09 sous-territoires :

1) le territoire de la grande mine : Marqué par l’existence de l’exploitation minière .Il rassemble les communes d’AmpasyNahampoana, Taolagnaro, Soanierana et Mandromondromotra.

2) le littoral nord : composé de la commune de , Iabakoho, Soavay, , ce territoire est riche en produits halieutiques.

3) le massif forestier d’Andohahela et ses alentours : réputé pour ses ressources naturelles, en biodiversité et en agriculture. Il est composé des communes suivants :Ranomafana, ,,Isakivondro, , , , Enakara, Emagnobo, , Analamary, .

4) le littoral sud : sous territoire célèbre pour ces produits halieutiques, ilest composé des communes suivantes :Sarisambo,, Andranobory, , Analapotsy,.

5) la zone sisalière : constituée par les communes suivantes :Ankaramena ,, , , Ankariera, Ranopiso, Amboasary-Atsimo

6) haut bassin de la Mandrare : célèbre pour ses fortes potentialités agricoles (riz, manioc, oignon, haricot). composé des communes de Ranobe, , , , , Tamboarivo, ,, ,Tsivory.

7)plateau de Betroka : célèbre aussi pour ses produits agricoles, constitué par les communes de Benato Antoby, , Iaborotra, Mahasoa et Beapombo 2, Inanarena, , Ambatonivory, , Naninora, Betroka,Analamary,Ianakinda.

27 8) kalambatritra et ses alentours : constitué par des communes d’, Isaraitso, Mahabo, il est reconnu par sa richesse en biodiversité.

9) nord Betroka : constitué des communes d’,, Beapombo1,, Sakanahily,il détient le plus important cheptel bovin dans la région Situation géographique très stratégique tant au niveau régional, national qu’international : zone à forte potentielle économique, le grand port d’Ehoala

Zone à forte potentielle économique : L’agriculture : la région Anosy qui a une population rurale vie d’une économie agricole. Elle produit principalement du riz, du manioc, dumaïs, du café, du sisal, de la canne à sucre etde l’arachide, concernant les superficies cultivables /surfaces cultivées selon les données du recensement national agricole de 2005(RNA2005), la superficie totale cultivée dans la région Anosy est de 57341ha ce qui représente 81,4%de la superficie cultivable qui est estimée à70493ha.

Tableau 2: superficie cultivable et cultivée

District Superficie Surface Surface Surface cultivable cultivée cultivée/cultivable Unité : ha Amboasary-sud 1017300 29470 21610 73.3% Betroka 1406000 22383 19911 89% Taolagnaro 549800 18640 15830 84.9% Région 2973100 70493 57351 81.4% Madagascar 10140964 5245237 51.7% Source : MEI/CREAM/Monographie 2009

28 Photo 1: culture de riz dans le district de Betroka

Source : SRAT Anosy/Rapport de diagnostic territorial, page 167

Les cultures développées dans la région Anosy sont : la riziculture, les autres cultures vivrières comme des maniocs, maïs, les cultures de rente (café, sisal) ainsi que les cultures temporaires industrielles (canne à sucre et arachide).Les cultures maraîchères et fruitières sont pratiquées mais avec une proportion très faible. Les cultures vivrières occupent 80% de la superficie totale cultivée, les cultures de rente occupe 17% et les cultures temporaires industrielles 3%.Concernant les cultures vivrières, c’est le riz qui domine, les principales zones de culture de riz sont les zones de bas fonds et humide de Taolagnaro et Betroka ; Parmi les cultures de rentes, c’est le sisal qui domine, il ya la culture de café aussi. Concernant le sisal, Amboasary-Atsimo est la seule zone de culture de sisal, sur le sol alluvionnaire de la valléede Mandrare. La culture s’étende sur la rive droite de Mandrare jusqu’à ifotaka.la culture de sisal est adéquate aux conditions météorologiques de la région, introduitpendant la période de la colonisation, le sisal est un produit qui rend la région célèbre ; c’est une culture de grande échelle, hautement mécanisée. D’après les données du RNA 2005, les plantations de sisal d’Amboasary-Atsimos’étendent sur 9000 ha, avec un rendement évalué 1,2T/ha, produit annuellement avec une quantité estimée entre 10000T et 18000T en moyenne. Le sisal est exporté sous forme de fibres

29 Photo 2:plantation de sisal dans le district d’Amboasary

Source : SRAT Anosy/Rapport de diagnostic territorial, page200

L’élevage : L’élevage est une activitétrès pratiquée dans la région Anosy, la taille du cheptel et la variété des types d’élevage (bovin, porcin, caprin, ovin, et volailles). En général, leséleveursélèvent exclusivement les races locales et ne font appel aux méthodesélaboréesd’élevage (recours aux services vétérinaires, étables structurées) que de manière modérée, le district deBetroka se caractérise par un élevagerelativement plus extensif de bovin, tandis que le district d’Amboasary-Atsimo est célèbre pour l’élevage de l’ovin et de caprin ; le district de Taolagnaro est relativement moins portée sur l’élevage.

30 Photo 3: élevage de bovin dans le district de Betroka

Source : SRAT Anosy/Rapport de diagnostic territorial, page 207

La pêche : la région Anosy est réputée pour ses ressources halieutiques et pour l’exploitation structurée de produits marins à haute valeur marchande : les langoustes, les crevettes, le thon, les crabes .Mais ce qui fait la grande réputation est la pêche de langoustes, la pêche de langouste est une filière bien organisée depuis 40 ans, la pêche aux crevettes vient au second rang qui est plus récente. Le mode de pêche le plus pratiqué est la pêche traditionnelle, mais l’exploitation des langoustes et crevettes est marquée par la présence d’entreprise relativement importante et se fait suivant une filière plutôt complexe associant les pêcheurs traditionnels et plusieurs entités du métier lus ou moins moderne. En 2010, la filière touche 32525acteurs composés des pêcheurs en mer, des pêcheurs en eaux saumâtres, des mareyeurs, des rabatteurs, des collecteurs, des exportateurs, on remarque ainsi que les agriculteurs font partie des acteurs dans cette filière à cause de la combinaison de l’activité en question avec l’agriculture.

31 La flottille de pêche de la région Anosy est constituée par 847 pirogues : 751 pirogues Antanosy et 96 pirogues vezo. En aval de la filière, il ya les entreprises qui se focalisent sur ce collecte et l’exportation de langoustes et de crevettes. Disposant d’un littoral de 194 km de longueur, cette opportunité peut engendrer une source de revenu significative pour la région si elle est bien gérer. Ce 194 km de littoral aussi offre une opportunité touristique considérable allant du tourisme balnéaire à l’écotourisme, la côte de fort-dauphin est aussi marquée par ses magnifiques baies.

Photo 4: des pêcheurs à sainte Luce et ses pirogues

Source : SRAT Anosy/Rapport de diagnostic territorial, page 223

32 CHAPITRE II : LES REALISATIONS DU PROJET PIC ET SES EFFETS DANS LA REGION ANOSY

2-1 : Renforcement de la capacité locale et concrétisation effective de l’initiative 3p en vue d’une attractivité des IDE 2-1-1 : Création d’un environnement favorable aux IDE Les IDE (les Investissements Directs à l’Etranger) sont les flux des capitaux dans le monde dans le but de créer, de promouvoir et/ou de garder une succursale à l’étranger et / ou d’exercer une importante influence sur la gestion d’une entreprise étrangère. On appelle IDE les créations de filiales à l’étranger ainsi que les fusions-acquisitions transfrontières ou les autres liaisons financières (les prêts et emprunts intragroupes). Les IDE offrent une opportunité pour les entreprises une réduction des coûts (exploitation à distance des ressources naturelles couteuses, utilisation d’une main d’œuvre moins couteuse). Les attractivités (la création d’une agence de promotion des investissements) économiques d’un pays sont mesurées par le volume des IDE. Les IDE sont aussi un outil efficace pour l’acquisition d’un nouveau marché difficile à pénétrer par les seules exportations. Ils jouent aussi un rôle déterminant dans la stabilisation de la monnaie nationale. Diverses mesures doivent être prises pour promouvoir les IDE :

La création d’une agence de promotion des investissements Pour Madagascar, la promotion des investissements surtout les IDE est confiée à l’EDBM (Economic Development Board of Madagascar). Selon l’histoire la source de l’EDBM est l’organe de la banque mondiale appelée EDI (Economic Development Institute), c’était en 1956 que l’EDI a été créé par le biais des fonds venant de la fondation Rockefeller et la fondation Ford. L’EDI dispense des formations durant 6 mois auxquelles des hautes personnalités et hauts responsables sont formés, beaucoup parmi ces gens formés deviennent des ministres des finances, premier ministre. En 1999, l’EDI a changé de nom et devient WBI (World Bank Institute). Pour Madagascar, l’EDBM a été créé en 2009. Ses activités se focalisent sur la promotion du secteur privé, l’amélioration du climat des affaires à Madagascar pour l’attraction des IDE. Ils jouent un rôle important dans l’élaboration d’un plan de développement, des secteurs clés : l’exportation, la production, la transformation, l’extraction minière et le tourisme. L’EDBM a le pouvoir de faciliter les démarches de création d’entreprises étrangères, de donner et de prolonger les VISA des investisseurs étrangers résidant à Madagascar. C’est la loi n°2007-036 du 14 janvier 2008 qui définit le

33 code des investissements à Madagascar, qui autorise l’EDBM à s’inclure dans les affaires économiques de l’Etat. L’article 4, alinéa 15 de cette loi stipule que l’EDBM a le pouvoir de consulter les bases de données du registre national du commerce et des sociétés pour son compte ou pour le compte des investisseurs étrangers, l’EDBM est aussi apte à faciliter l’acquisition des fonciers pour les investisseurs étrangers selon l’article 19 : l’EDBM donne des terrains pour les investisseurs étrangers au nom du ministère chargé de domaine. L’EDBM est un organisme créé par le projet PIC dans sa phase 1 mais qui est actuellement autonome financièrement et en matière de gestion rattaché directement à la présidence de la république et sous tutelle du ministère des finances et du budget en tant que EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial)

Electrification et adduction d’eau potable Conscient que l’Etat Malagasy est un Etat faible, un Etat qui n’arrive même pas à subvenir aux moindres besoins de sa population et conscient du fait qu’aucun développement et industrialisation n’est possible sans une politique efficace et durable en matière d’énergie. Le projet PIC, Rio-Tinto/QMM en partenariat avec la JIRAMA ont essayé encore une nouvelle fois à montrer que l’initiative 3P est efficace surtout pour solutionner les problèmes d’énergie dans la région Anosy : Le PIC finance la restauration des réseaux de distribution d’électricité. Son coût s’élève à 2,5 millions de Dollar et c’est la JIRAMA qui fait les travaux. Le géant Rio-Tinto a aussi investi pour la construction d’un central thermique de 25 Mégawatt, ce central marche avec du fuel lourd. Rio-Tinto a conclu un contrat de vente d’énergie avec la société JIRAMA. Le projet PIC et Rio-Tinto ont aussi conclu un contrat d’amélioration du système d’adduction d’eau potable pour Taolagnaro. Le projet PIC rénove le système de distribution pour un coût de 2,2 millions de Dollar tandis que Rio-Tinto s’active pour la réhabilitation et le renforcement de la capacité du lac Lanirano. La JIRAMA opte une nouvelle fois pour un contrat d’achat avec Rio-Tinto. Cette électrification intensive et cette adduction d’eau est surtout nécessaire pour catalyser les investissements sur l’Ehoala parc mais la première raison de ces investissements est de faciliter l’exploitation minière de Rio-Tinto. En résumé, tout le monde est conscient que la promotion de l’énergie est primordiale pour le développement et l’industrialisation mais la question se pose sur les vrais bénéficiaires de ces infrastructures électriques parce que nous voyons ici que la société JIRAMA, une société en faillite, et pénalisée par les conditionnalités de la banque mondiale et du FMI (pas de subvention, processus vers la privatisation) et encore obligée à se soumettre à l’achat de l’eau

34 et de l’électricité venant de Rio-Tinto. Alors dans ce cas, c’est le géant Rio-Tinto/QMM qui gagne et le concept 3P (Partenariat Public Privé) se transforme en un autre 3P (Profit Pour les Privés). Renforcement de la capacité locale à travers le renforcement des capacités des entreprises privées et à travers des diverses formations professionnelles Concernant les entreprises privées, puisque la région Anosy est une zone à forte potentialité en matière de ressource naturelle et troisième destination touristique à Madagascar, les principales activités des entreprises locales se focalisent sur la restauration, hôtellerie, agriculture. Des séances d’informations sont organisées avec le projet PIC avec comme participant des opérateurs touristiques, des propriétaires des PME. Des sociétés et des opérateurs touristiques qui ont des projets à réaliser proposent leurs projets aux partenaires financiers et techniques en vue de gagner des financements. Tout cela dans le but d’accroître les chiffres d’affaires de ces entreprises. Concernant la formation professionnelle : Partant du fait que la région ANOSY est une région à faible capital humain, la majorité de la main d’œuvre locale est alors non qualifiée, donc non disponible à accueillir les opportunités des emplois générés par les IDE et leurs effets .Pour remédier à ce problème ,la résolution venant de l’initiative 3p est encore soulevée :stimulé par le projet PIC un centre de formation professionnelle et technique de l’ANOSY a été créé (CFPTA)grâce au partenariat entre PIC, Rio-Tinto,le systèmes des nations unies et le ministère de l’éducation nationale.la formation est élargie sur de nombreux domaines :l’informatique,commerce,langues ;sécretariat,comptabilité,management,batiment, plomberie et couture. Le tableau n°3 suivant montre La sortie de la première promotion nommée VAHATSY s’est tenue en octobre 2008 avec 223 apprenants

Tableau 3 : effectifs des apprenants formés au sein de l’IFPTA, QMM récapitulation Inscrit Inscrit à Taux Admis à Taux de Nombre moyen en l’examen d’inscription l’examen réussite à des certificats classe à l’examen l’examen par sortant IFPTA 690ap 583ap 84% 440ap 75% 223ap QMM 260ap 260ap 100% 260ap 100% 45ap 950ap 843ap 89% 700ap 83% 268ap

35 Dans sa démarche dans l’exploitation minière QMM forme ses employés. Des plans de formation pour chaque poste ont été élaborés au cours de l’année 2007.125 employés ont déjà bénéficié des formations dans divers domaines : système d’approvisionnement et d’achat de Rio Tinto, suivi de la biodiversité, utilisation d’un groupe électrogène, gestion des serveurs. En général, les formations qualifiées par le PIC se manifestent dans divers domaines :formations sur les cadres règlementaires des sociétés, formation en techniques de guidage, formation services en hôtellerie et restauration, formation des MPME sur l’accès aux financements, formation des entreprises sur le plan administratif, juridique et fiscal ,formation de maçons. nombreux sont les partenaires collaborant avec le PIC dans la réalisation de ces formations comme l’INTH,BFV-SG,BNI CA, HOLCIM ,QMM,PNUD, Région, MENRS, commune urbaine de Taolagnaro ,DGI. Le nombre des bénéficiaires dans ces formations s’élève à 1603 personnes. En résumé, beaucoup d’effort ont été réalisé pour améliorer la qualité du capital humain de la région et cela dans le but de l’atteinte des objectifs et surtout la croissance endogène. L’amélioration de la capacité des mains d’œuvre locale est importante mais nous ne devrons pas espérer à des résultats immédiats car les résultats de ce renforcement de capacité ne se sentent que plus tard. Mais ce qui nous intéresse ici c’est le fait de savoir si ces main d’œuvre qualifiée serait rémunérée selon ses valeurs comme il se doit car les multinationales sont souvent réputé pour marginaliser les employés de leur pays d’accueil surtout que l’Etat et les institutions de l’Etat de Madagascar est faible et corrompu, incapable de veiller et de protéger les intérêts de sa population. Car dans le cas contraire c’est RIO-Tinto et les autres investisseurs étrangers qui vont sur place qui vont gagner.

Appui au développement socio-économique : Pour appuyer ces démarches, diverses actions ont été menées. Suite a l’augmentation de besoins en biens et services, quelques 1500 emplois sont générés pour combler a ces manques dans divers secteurs : secteur bancaire, l’hébergement et la restauration, location de véhicules, services de construction ,fournitures d’équipements et matériels, location de terrains et des logements, les ONG ,la fourniture des services, l’agriculture .La présence de ces secteurs permet de faciliter les démarches vers le développement ,participe aussi a l’amélioration des niveau de vie de la population locale. L’existence de Rio-Tinto a susciter des création des services comme les services de nettoyage, de jardinage, de gardiennage, Rio Tinto travaille avec 300 fournisseurs. Tout cela constitue des avantages pour les opérateurs locaux. l’entreprise QMM /Rio Tinto créée des opportunités d’affaires pour des entreprises de

36 renommée internationale comme :SICAM(entretien et location de voitures),Henry fraises&fils(services d’équipements et matériels pour les engins),Orange et Airtel (téléphonie mobile),Total et Jovenna(compagnie pétrolières),Colas(réhabilitation des route de la ville).le géant Rio Tinto a dépensé 1à1.5millions de dollar par mois à Madagascar pour des achats de biens et services en 2007. L’entreprise Rio Tinto/QMM cherche des débouchés pour des associations paysannes comme le cas de l’association des paysans de TSIVORY producteurs de produits maraichers et SODEXHO qui fait des commandes mensuels entre 10 à15 tonne. Appui aux opérateurs locaux pour l’accessibilité aux crédits :7 business plans d’un montant de 3000000 USD ont été déposés dans une banque locale suite aux engagements d’un consultant à collaborer avec quelques entrepreneurs locaux à concevoir et à planifier un projet. Des appuis a des institutions de micro finance dans son développement, un montant de 7500 USD a été alloué. Appui foncier et au service des domaines .l’exemple le plus tangible est le lancement de l’opération de 1000 titres, 1042titres ont été distribué le 10 juillet 2008 pour 5 fokontany, en accompagnement de ses efforts, des mesures de sécurisation foncière ont été élaborées : acte de cession gratuite, délivrance des certificats de situation juridique.

2-1-2 : Amélioration de la gouvernance et de la fiscalité locale Création des différentes planifications de développement régional Diverses planifications et schémas de développement ont été élaborés en vue d’une harmonisation et de la structuration du développement local et régional. Ces plans qui souvent financés par les bailleurs constituent des moyens et des outils mis à la disposition de l’Etat central et aussi ses démembrements pour harmoniser et stimuler les objectifs de la croissance et du développement. L’existence de ces plans montre la volonté des pouvoirs publics à rehausser la situation de la localité. Ces plans peuvent aller jusqu’aux collectivités locales de base (commune) jusqu’à des niveaux plus supérieur (région). Concernant la région Anosy, nous pouvons dire que toutes les communes ont déjà eu leur PCD (Plan Communal de Développement). Ces PCD sont des documents qui montrent la description totale de la commune en question : description géographique, historique, des données et informations diverses, description des problèmes et atouts des communes. Les PCD sont des plans de bases, son élaboration est souvent financée par les bailleurs, les 64 communes de la région ont tous un PCD. Elaboration d’un PCD suit plusieurs étapes : formation et mis en place d’un

37 structure locale de planification, élaboration de charte de responsabilité. Son élaboration nécessite la participation des communautés de base, bailleurs de fond, autorités, secteurs privés. Afin de ressortir les grands axes d’intervention et ceux sans oublier le domaine environnemental. Tout PCD doit être approuvé unanimement par toutes les autorités locales et les partenaires en développement de la commune et aboutit à un arrêté communal qui considéré comme une loi cadre pour le développement de la commune. Concernant le SDR (Schéma de Développement Régional), le SDR est un plan de développement de la région, l’élaboration du SDR démontre la limite du PCD dans l’atteinte des objectifs des développements car il est vrai que le PCD est important pour apporter des solutions à des problèmes prioritaires des communes mais peu d’investissement prévu dans les PCD créés des ressources, tandis que dans le SDR, la plupart des investissements sont destinés à générer des ressources financières, mais notons quand même que ces PCD ont beaucoup aidé dans l’élaboration du SDR. Les SDR comme les PCD font l’objet d’une élaboration basée sur un processus participatif. Un des points remarquables du SDR est sur le fait qu’il est calqué sur le modèle du DSRP (Document Stratégique sur la Réduction de la Pauvreté) et il a eu l’aval des partenaires financiers et techniques. Si le DSRP est calqué sur les OMD (Objectif des Millénaire pour le Développement), le SDR aussi prend base sur les OMD. Le SDR a 9 phases et se focalise sur 7 pôles d’interventions. Ces pôles sont Taolagnaro, le littorale, Ranomafana, corridor Manambaro, Andohaela, Amboasary et Tsivory. Ces pôles servent de locomotive pour créer des effets d’entrainements aux communes environnantes, le SDR a une vision à long et moyen terme. En plus de la valorisation des secteurs porteurs, le SDR met l’accent aussi sur l’intégration de la dimension environnementale dans le processus de développement.

Elaboration de la PRD et du SRAT Depuis la création de la région, la région Anosy a mis en place le PRD (Plan Régional de Développement), auparavant la région avait déjà le SDR même si le district de Betroka n’est pas pris en compte comme faisant partie de la région. Le schéma de développement prévu dans le PRD s’appuie premièrement sur la mise en valeur des ressources et potentialités de chaque zone et sous-zone et les exploiter d’une manière rationnelle pour assurer une sécurité alimentaire et pour une croissance économique durable à base élargie, deuxièmement à prendre des mesures d’accompagnement adéquats pour un développement social qui justifie cette croissance et s’harmonise avec ce développement économique. Le PRD est une planification à moyen terme allant de 2005-2010, ses actions se focalisent surtout dans le

38 domaine environnemental, appui institutionnel et la promotion de l’instauration du système de financement (banque, micro finance) dans la région Anosy. Le PRD vise également la réhabilitation et la construction des diverses infrastructures (aménagement des pistes rurales : Mahabo-Tsivory, RIP 107, RIP 118, RN 12A). Concernant le SRAT et le PRD, ils ont été financés par le PIC 1. Le SRAT a une vision de long terme 20-25 ans. Tenant compte des potentiels économiques que dispose la région Anosy, le ministère en charge de la décentralisation et de l’aménagement du territoire a pris l’initiative d’élaborer le SNAT et d’appuyer l’élaboration du SRAT en partenariat avec le projet PIC et de réactualiser le PRD par la même occasion. Pour réaliser ses objectifs dans 20 ans, le SRAT a fixé 5 axes stratégiques, chaque axe stratégique se décline en axe de développement, et les axes de développement se déclinent en principales activités ; ces axes stratégiques se focalisent surtout à la bonne gouvernance, promotion d’un développement économique équilibré et attractivité du territoire, amélioration du cadre de vie de la population, consolidation des dynamiques locales du développement, promotion d’un développement durable en valorisant l’environnement et en tenant compte des changements climatiques. En résumé, nous pouvons dire que la région Anosy est très avancée dans le domaine de planification allant du PCD vers la SDR puis le PRD jusqu’au SRAT : ces plans sont en cohérence avec les objectifs de la planification nationale de développement comme DSRP, MAP, ces plans nationaux qui sont calqués suivant les objectifs du millénaire pour le développement. C’est pourquoi les bailleurs de fonds acceptent de financer ces projets et plans mais ce qui nous intéresse c’est de savoir si ces partenaires techniques et financiers vont encore changer le mode de fonctionnement car Madagascar n’a pas atteint les objectifs des OMD et on est actuellement dans l’ODD (Objectifs du Développement Durable). La chose qu’on constate actuellement est que la région Anosy fait encore partie des régions les plus pauvres de Madagascar, la question se pose si le revirement vers l’ODD montre que ces planifications régionaux calqués sur les plans nationaux basés sur les OMD n’ont pas marché. En gros la région Anosy et Madagascar se perdent dans le jeu de concept de la Banque Mondiale mais rien de tangible et durable n’est perçu.

Gouvernance au niveau de la commune urbaine de Fort Dauphin Pour l’amélioration de la gouvernance locale, nombreuses sont les activités réalisées pour parvenir à la bonne gouvernance, ces appuis à la bonne gouvernance opèrent au niveau de la commune urbaine de Fort Dauphin et cela consiste à des travaux de cantonnage pour la

39 ville, l’urbanisation du plan d’urbanisme directeur (PUDI) et l’élaboration du plan d’urbanisme de détail (PUDE), opérationnalisation du guichet unique car pour faciliter les services dans les communes et pour plus de transparence dans la gestion des affaires, la nécessité de l’instauration d’un guichet unique est inéluctable, la standardisation du service avec le BIANCO est aussi l’un des préoccupation de la commune car la diminution de la corruption et l’éradication de ce phénomène est l’un des facteur garantissant l’atteinte de la bonne gouvernance. Le fait d’améliorer les recettes fiscales aussi est une des conditions de la réussite de la bonne gouvernance, pour cela diverses opérations ont été prises en compte comme l’organisation du mois de l’impôt. Pour l’amélioration de la gestion interne aussi, la commune s’efforce à rembourser les arriérés. Il y a aussi l’informatisation de l’administration communale, formation des chauffeurs de taxi ville, uni formalisation du couleur de taxi, il y aussi l’embellissement de la ville, aménagement de 7 jardins publics, opération d’urgence pour la propreté de la ville et réhabilitation du marché. Concernant l’amélioration de la gouvernance dans la région Anosy, il y a la dotation de matériel informatique des staffs de la région, il y a aussi la réhabilitation des bureaux de la région Anosy et renforcement de la rentrée des recettes parafiscales. Concernant la fiscalité locale, à part les autres impôts, les redevances minières constituent la part importante des recettes fiscales. QMM participe beaucoup dans le versement dans la caisse de l’Etat. Si on prend l’exemple de l’année 2014, QMM a payé 6.308.777 millions de Dollar de taxe et redevance minière.

Tableau 4: la répartition des contributions de QMM dans la caisse de l’Etat Description de la taxe 2014($) Impôt sur les Revenus Salariaux et Assimilés (IRSA) 1 539 992 Taxe forfaitaire sur les transferts (TFT) & Impôt sur les Bénéfices 1 610 100 des Sociétés (IBS) Redevances minières 1 330 403 Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) 319.116 Droits de Douanes 624.020 Autres, incluant droits divers, Frais d’Administration, droit 885.146 d’enregistrement et CNaPS Total 6 308 777 Source QMM Rapport de développement durable 2014

A part cette part versée à l’Etat centrale, une part importante de cette ristourne devrait devenir aux collectivités décentralisées car en tant que zone d’extraction, ce sont les collectivités qui subissent les impacts des exploitations minières qu’ils soient positifs ou négatifs.

40 Graphique 1: la répartition des redevances et ristournes :

Dans le but de l’amélioration de la gouvernance minière l’ITIE a été créée (l’initiative pour la transparence dans les industries extractives), « elle vise à renforcer la gouvernance en améliorant la transparence et la responsabilité dans le secteur des industries extractives et repose sur des principes fermes et des critères de validation, le principal étant la vérification et la publication complète des payements effectués par les entreprises et des revenus perçus par le gouvernement provenant des mines »1. C’était le 22 février 2008 que Madagascar est reconnu officiellement candidat, le premier rapport couvrant la période de 2007-2009 a été publié sur le site internet de l’ITIE Madagascar en février 2010. En résumé, malgré cette amélioration de la gouvernance les problèmes se posent surtout sur les problèmes de juridictions régissant le domaine miniers à Madagascar ainsi que les problèmes institutionnels : dans le partage de redevance par exemple entre les communes, il y a une lacune dans la loi, le code minier malgache prévoit une clef de répartition pour des petites mines alors qu’ici, il s’agit des grandes mines, c’est pourquoi le taux des redevances est si minime. Par contre les conflits pour le partage des redevances sont probables de se présenter dans le futur à cause de la lacune au niveau de la législation régissant le secteur

41 minier. Tout cela ouvre la porte à la corruption, l’autre problème est la mode de fixation de cette redevance puisque la redevance est fixée au point d’exportation qui est le port d’Ehoala pour le cas du QMM alors que ce port est dirigé par QMM, d’où la fiabilité douteuse des informations venant du port Ehoala SA (société filiale du QMM dans la gestion du port). L’asymétrie d’information au niveau du prix sur marché mondial pose aussi des problèmes car le cas du minerai du titane n’est pas comparable à ceux des autres minéraux qui sont déterminés au niveau du marché boursier de LME (London Metal Exchange) qui fixe le prix sur la base d’un cours de référence mis à jour en permanence. Pour le cas de l’ilménite, le marché étant plus réduit, plus spécialisé et plus diversifié. Le métal ne fait l’objet d’un prix de référence facilement accessible au public. D’où la difficulté de transparence dans la fixation des prix exactes sur les produits à exporter. L’autre grand problème est aussi la fiabilité des informations venant de l’ITIE car selon certains analystes c’est cet organisme qui truque et fausse les informations pour faire bénéficier les industries extractives. Pour conclure, si nous parlons de l’IDE il n’y a que les industries extractives qui fournissent le maximum des flux des IDE à Madagascar. Quelques industries extractives sont pionniers dans ce cas : QMM, DYNATEC, WISCO, MAINLAND.

Graphique 2: les fluctuations des IDE à Madagascar au cours de l’année 2005-2012 selon l’INSTAT

42 Concernant les climats des affaires, nous avons constaté un certain recule entre l’année 2009 à 2013, en 2009 Madagascar était sur le 138e place sur 183 économies et en 2013, Madagascar est sur la 148e place sur 189 économies.

2-2 : Une politique centrée sur le développement industriel et des infrastructures appuyée par la promotion du secteur tourisme 2-2-1 : Implantation de la filiale QMM du Géant Rio-Tinto Avant toutes choses, il est important de définir ce qu’on entend par FMN (Firme Multinationale) car Rio-Tinto fait partie des FMN, c’est pourquoi on l’appelle géant Rio- Tinto. Une FMN est une grande firme dont le siège se trouve dans son pays d’origine, ce siège s’appelle société mère, et cette société mère dispose des succursales ou des filiales qui se répartissent dans divers pays, les matières premières et les profits produisent vers les succursales seront ensuite rapatriés vers la société mère. En tant que FMN Rio-Tinto a pris son nom de la rivière Rio-Tinto en Espagne, la société a été fondée en 1873. La société produit de l’aluminium, des minerais de fers, du cuivre, de l’uranium, du charbon et des diamants, de l’or, de la bauxite, des borates, du sel, du talque. La mine de Rio-Tinto est le premier site à être exploités par le groupe Rio-Tinto en Espagne. Actuellement, son siège est au Royaume-Uni et l’Australie. Parmi ses filiales les plus célèbres, il y a Rio-Tinto Alcan qui produit de l’aluminium, il y a aussi le Rio-Tinto fer et titane. Rio-Tinto est une entreprise à dual-listed company c’est-à-dire à double cotation donc contrôlées par deux entités qui partagent les risques et les bénéfices : - Rio-Tinto PLC : entreprise cotée à la bourse de Londres (London Stock Exchange) - Rio-Tinto LTD : cotée à la bourse de l’Australie (Australian Securities Exchange) Le groupe Rio-Tinto était composé de 80 entreprises établis dans 50 pays en 2007, son chiffre d’affaire atteint les 56,576 milliard USD en 2011, cette entreprise est le chef de file mondiale du secteur minier. Les sites d’exploitations de Rio-Tinto se situent en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord et Sud, en Asie et en Australie.

43 Carte 10: zones d’intervention à travers le monde

Source : Minéraux industriels/fiche d’information Rio-Tinto, page09

Pour le cas de Madagascar, l’implantation du QIT Madagascar Minerals SA / Rio- Tinto est le produit de la convention entre l’Etat malagasy représenté par l’OMNIS (Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques) et QIT fer et titane INC. Une convention de joint venture a été conclue le 18 Mars 1986. Son but principal est d’exploiter les gisements de Fort Dauphin. Selon le permis d’exploitation, le périmètre d’exploitation de Fort Dauphin

44 inclus 3 secteurs minéralisés qui sont Sainte Luce, Mandena et Petriky dont la configuration et la superficie serait déterminée en fonction des besoins du projet. Le permis d’exploration minier de 1986 porte le numéro 10/86/OMNIS/TM octroyé par le décret n°86-248 du 13 Août 1986 et autorise QMM à exploiter les sables minéralisés de Fort Dauphin. QMM exploite l’ilménite et ses coproduits c’est-à-dire les produits qui coexistent avec l’ilménite qui sont les monazites, rutile, zircon, anatase, grenat, hématite, kyanite, leucoxène, magnétite, sillimanite, staurolite et xénotine. Nombreux sont les coproduits de l’ilménite mais ce que QMM exploite le plus est la zircone et le sillimanite (zirsill) : QMM / Rio-Tinto est à 80% du capital pour Rio-Tinto et 20% du capital pour l’Etat malagasy. Selon les informations, QMM exploitera les gisements de Fort Dauphin pour une durée de 40 ans. Mais dans la convention d’établissement de QMM avec l’Etat, il est stipulé à l’article 7.2.1 p.15 que « le permis d’exploitation de Fort Dauphin a une durée initiale de 30 ans, il est renouvelable sur la demande du QMM SA pour des périodes de 10 ans chacune ». L’exploitation a commencé en

2009, l’ilménite est un dioxyde de titane (TiO2). Cette matière opaque et blanc est un important pigment dans la peinture, les plastiques et le papier. Il reflète et diffuse la lumière.

Comme pigment elle donne de la brillance à ses produits. A petite dose le TiO2 se retrouve dans les cosmétiques, l’écran solaire et les dentifrices. Le TiO2 est blanc tandis que l’ilménite est brune ou noire à cause de son contenu en fer. QMM compte exporter 750 milles tonne d’ilménite et 40 milles tonne de zirsill par an vers le Canada. L’implantation des grandes entreprises comme QMM est bénéfique pour la création d’emploi, pour le gonflement des recettes fiscales, pour la croissance économique mais il ne faut pas oublier les désastres environnementaux ainsi que socio-économique engendré par cette firme. L’expansion de ces FMN renforce le néolibéralisme économique et fortifie la mondialisation. Face à ces grandes entreprises les pouvoir de l’Etat semble faible. Le monopole de ces grandes entreprises tue la concurrence et pourrait être fatale pour les entreprises locales, son implantation génère aussi des bouleversements socio-économiques tels que : l’inflation, expropriation des biens de la population locale, dégradation de la biodiversité, perte de l’identité culturelle de la population locale. Le problème sur QMM c’est qu’elle se repose seulement sur l’exploitation puis les minéraux sont exportés de façon brute à Sorel au Canada, l’existence d’autres minéraux très précieux est très suspecte dans ce cas-là car Taolagnaro dispose de nombreux minéraux et pierres précieuses. Pour plus de transparence, QMM doit transformer ces minéraux ici à Madagascar avant de les exporter.

45 2-2-2 : construction et réhabilitation des diverses infrastructures socio- économiques Le port d’Ehoala Parmi les infrastructures réalisées dans le cadre du PIC, la création du nouveau port d’Ehoala est parmi la plus gigantesque des infrastructures. Ce port, fruit du partenariat 3P, est le plus grande structure en eau profonde jamais construite dans l’océan Indien, le coût total du projet s’élève à140 millions de dollar dont 35 millions sont fournis par l’Etat Malagasy à travers le projet PIC qui est financé par la Banque Mondiale. la convention sur sa gestion est signé le 24 mars 2006 entre l’APMF (Agence Portuaire Maritime et fluviale) , le projet PIC et l’entreprise port d’Ehoala SA ,une filiale de Rio-Tinto donc ce port est a gestion privée géré par QMM. ce port sert l’exportation des ilménites et zirsill de QMM Rio-Tinto Ces minéraux sont transportés par des minéraliers de 60000 tonnes du port d’Ehoala vers l’usine Sorel au canada , QMM l’utilise aussi pour l’importation de carburant pour un total de 30000tonnes par an, pour l’importation de conteneurs portant des équipements , d’engin ,des pièces de rechanges et matériels pour la mise en œuvre de l’exportation minière. Ce port est d’utilité public, il peut seconder l’ancien port par l’exportation des produits halieutiques, sisal de même que par l’importation du PPN (Produit de Première Nécessité).Le quai principal est utilisé par QMM une semaine par mois. Nombreuses sont les activités qui peuvent s’effectuer au port : entreposage, manutention de conteneurs, accueil des navires de croisière et activité de gestion portuaire. Il est composé de trois quais : quai primaire de longueur 275m et de profondeur de 15.75m ,destiné a l’embarquement des minerais ,quai secondaire de long de 150m, de profondeur de 8m composé du service des douanes et immigration ,tour de contrôle portuaire, dépôt de carburant, services des quais et enfin d’un quai tertiaire de75m de long et 8.15m de profondeur .Les deux quais de 150 et de 75m sont a la disposition des autres opérateurs .le quai de 275m ne sera utilisé par QMM qu’une fois /mois. Ce port est avantageux pour l’Etat .on citera, les impôts et taxes ainsi que les redevances, diminution du coût de la manutention par rapport a l’ancien port, diminution des taux de frets maritimes. Mais ce qui est important est que ce port désenclave la région, un port franc à multi-usage selon les chiffres de 2011 depuis son ouverture en 2009, ce port est utilisé par une vingtaine d’entreprise d’import /export avec un mouvement d’environ 4648 conteneurs importés et6093 conteneurs exportés. Les principales destinations en partance du port d’Ehoala sont : -Madagascar et l’Amérique du nord (canada). -Madagascar et les îles de l’Océan Indien.

46 - Madagascar et l’Asie a travers les lignes MAERSK : Mozambique(Maputo)-fort-dauphin - Malaisie (portland). - Madagascar et l’Afrique du sud à travers les bateaux de croisières qui font la ligne directe Durban-Fort Dauphin. Nombreux sont les avantages crées par la construction de ce nouveau port dans la dynamisation de l’économie locale mais la question se pose s’il est vraiment nécessaire de construire un nouveau port couteux au lieu d’aménager l’ancien port.la construction de ce port est t-elle justifiée si QMM ne l’utilise qu’une semaine dans un mois ?si le port est a gestion privée (filiale du QMM) sa gestion est t- elle efficace compte tenu des traitements inégalitaires des opérateurs et entreprises locaux ? Si ce port est géré par QMM, peut –on se fier aux informations sur l’exportation (contenus des minéraux exporté brut, la fixation des redevances) ?l’exportation brut des minéraux est très suspecte car QMM préfère le va et viens entre le port d’Ehoala et l’usine Sorel au canada des minéraliers pendant 40 ans au lieu de transformer ces minéraux ici avant de les exportés. En gros c’est QMM et les grandes entreprise qui gagne le plus sur la construction de ce port. Et il ne faut pas oublier que l’activité des pêcheurs en environs de ce port a été stoppée temporairement pendant la construction de ce port. Ci après la photo du nouveau port

47 Photo 5: Le port d'Ehoala

Source : SRAT/charte régionale

48 Les routes Concernant les routes,pour le transport des minéraux du site d’exploitation jusqu’au port d’Ehoala, le transport par camion des minéraux a été choisi d’où la construction des infrastructures routières . D’abord pour la construction du port d’Ehoala, le transport d’environ 1.5million de tonne de roc entre la carrière d’Andriambe et le port nécessite la construction d’une route. Une autre route aussi a été construite reliant le site d’exploitation de Mandena jusqu’au nouveau port. Cette route est subdivisée en trois tronçons : Tronçon 1 : site minier-RN12A (route privée de 5.5km) Tronçon 2 :RN12A-RN13 (route public de 3.6km) Tronçon 3 : RN13-site du port d’Ehoala (route public de 4.2km) Soit une route de longueur total de 13.3km .la route reliant la carrière d’Andriambe jusqu’au complexe portuaire mesure 2.9km, c’est une route non bitumée. Pour des raisons de sécurité et pour le bien être de la population (bruit, poussière et vibration) QMM a privilégié l’axe contournant laville de fort Dauphin cela dans le but de développer les zones à vocation commerciale au bord de la route et résidentielles dans les périphéries et aussi pour désenclaver les zones périphériques. En dehors de ces routes, d’autres infrastructures routières ont été construites ou réhabilitées : -la réhabilitation du piste Ranopiso et dans le district de Taolagnaro. C’est une route en terre pour laquelle le projet PIC a financé l’étude des impacts environnementaux. - la route de la corniche qui consiste en une réhabilitation de la voirie urbaine de Taolagnaro axe vinanikelyet aussi la réhabilitation de la RIP 118 .toutes ces constructions et réhabilitations visent le désenclavement de la région ANOSY. Mais le problème de ces réhabilitations de route en terre est la saison de pluie car après les inondationset l’abondance des précipitations ces routes deviennent impraticables. D’où le gaspillage des fonds pour les réhabilitations au lieu de bitumée ou bétonnées ces routes. Ici seules les routes qui servent au transport des minéraux sont goudronnées.

49 Carte 11: les tracés de routes retenus pour la construction.

50 Bâtiments Quelques bâtiments publics ont bénéficiés des réhabilitations : -réhabilitations du bâtiment des domaines, des bureaux de la Région ANOSY,de bureaux de l’office régional du tourisme et de l’hôpital d’Amboarato. Tous ces appuis en construction et réhabilitation démontre que l’Etat a lui seul n’arrive pas à satisfaire les besoins de sa population même pour des moindres infrastructures, et compte toujours aux financements extérieurs.

2-2-3 : une importante création d’emploi Comme dans tout Madagascar, le secteur informel domine la structure de l’emploi dans la région Anosy. La majorité de la main d’œuvre qui n’est pas qualifiée se tourne dans la promotion du secteur I. Mais en 2005, depuis l’implantation de QMM, la situation a changé, la croissance des emplois salariés est sans pareil.4500emplois a été crée par QMM durant la phase de construction. en 2011, durant la phase d’exploitation 1306 emplois a été crée. Pour les entreprises en relation direct ou indirect avec QMM, 1500 emplois a été crée. Si auparavant le district d’Amboasary est le pourvoyeur d’emploi avec l’exploitation du sisal,actuellement Taolagnaro est le lieu de concentration des emplois. Cette opportunité d’emploi massive est handicapée par la faiblesse en capital humain de la région d’où l’appel a des mains d’œuvres des régions environnantes ou mêmes venant de l’étranger .dans ses recrutements QMM a envisagé de prioriser les mains d’œuvres locale ,c’est la raison de l’existence des diverses formations professionnelles.

Graphique 3: Effectif des employés de QMM

QMM 2014 Source : RDD/QMM 2011

51 Une étude réalisée par l’INSTAT en 2008, financée par le projet PIC concerne l’appréciation des changements survenus sur le marché de travail dans la ville de Taolagnaro. Selon cette étude, la promotion du tourisme après la crise de 2002, la mise en œuvre du projet PIC et l’exploitation minière de QMM sont les facteurs déterminants du niveau de l’emploi de la région. Le résultat de cette étude met en relief que les effets d’entrainement du grand projet minier n’ont été ressentis que dans quelques domaines limités et que les infrastructures de communication sont d’une importance sans pareille dans la diffusion au niveau géographique des effets des grands projets sur le marché de travail .concernant le premier volet c’est-à-dire les effets d’entrainement du projet vers d’autres secteurs, le domaine de l’ « immobilier, location et services aux entreprises » a connu une augmentation conséquente avec six fois plus d’emploi crée entre 2006-2007. Le domaine de la construction a pu recruter trois fois plus d’employé. Le domaine du transport a aussi connu un essor. L’augmentation de l’emploi permanent est de 3% et plus de 97%des emplois supplémentaires crées entre 2006-2007sont temporaires .Donc l’étude a conclu que les changements induits sont très volatiles et provisoires car au cours de l’implantation des complexes industriels et portuaires que cette augmentation de main d’œuvre est apparue or cela est temporaire mais quand la phase d’exploitation commence ,cette création d’emploi va diminuer, donc création d’emploi provisoire et bénéfique seulement pour quelques secteurs :construction, immobilière, ,location et service aux entreprises ,les branches élevages ,pêche ,chasse ,activités extractives, hôtel&restauration sont les principaux bénéficiaires du grand projet .pourtant les branches des activités de fabrication et celle du commerce, réparation des véhicules et d’articles domestique sont souffert .l’étude a aussi marquée que la création d’emploi est fictive .pas de création d’emploi mais le phénomène de déplacement d’emploi dans d’autre secteur se fait ,il ya aussi la transformation d’emploi. L’étude a aussi montré l’importance des infrastructures routières et portuaires pour le désenclavement de la région et la mobilité de la main d’œuvre car bon nombre de main d’œuvre venant d’autres régions et de l’étranger même arrive pour pallier au manque de main d’œuvre qualifiée de la région.

52

Partie II LES ENJEUX ET LES VRAIS BENEFICIAIRES DE LA REALISATION DU PROJET PIC DANS LA REGION ANOSY

53 CHAPITRE I : LA DOMINATION DES ENTITES DU SYSTEME FINANCIER MONDIAL DES INVESTISSEMENTS DANS LA REGION ANOSY 1-1 : La BM : acteur dynamique de la mondialisation financière 1-1-1 :L’implantation de QMM RIO TINTO à Madagascar : un pilier de la mondialisation La mondialisation qui se définie comme l’ouverture de l’économie nationale vers une économie mondiale planétaire se concrétise actuellement par l’implantation de diverses filiales et succursales des grands groupes industriels reconnus mondialement à Madagascar, les flux des capitaux venant de ces grands groupes constituent les IDE et ces grands groupes se spécialisent surtout dans le domaine de l’extraction minière. A Madagascar les plus réputés de ces grands groupes sont QMM, AMBATOVY, et SOALALA, dans ce contexte, Madagascar ne s’échappe pas à l’emprise de ces grands groupes. Avec l’application du système économique libéral ou le néolibéralisme, Madagascar est soumis à l’emprise de ces FMN et la BM. Membre de la BM depuis son indépendance, Madagascar pays dépendant de l’extérieur, n’arrive pas à tirer son épingle du jeu dans ce contexte de la mondialisation où les pays du monde cherchent leurs intérêts et ou chaque pays se concurrence économiquement. Cette néolibéralisme véhiculé par la BM s’impose surtout dans PSD comme Madagascar, auparavant la BM se limite seulement dans l’encadrement économique des PSD comme Madagascar et finance leur économie comme il se doit, mais actuellement, la BM change d’approche, elle commence actuellement à s’intéresser aux ressources minières des pays SD. C’est grâce à l’initiative 3P que la BM finance des projets des FMN comme QMM RIO TINTO : ces financements sont surtout accès à la construction des infrastructures de base que l’Etat n’arrive pas à combler. Le problème avec cette mondialisation où les FMN domine est que l’Etat semble privé ses moyens (financier, pouvoir de décision) et obligé de se soumettre aux conditionnalités de la BM et de ces FMN, or la mondialisation et ce libéralisme ne bénéficie pas les pays fragiles comme Madagascar, mais fortifie l’influence de la domination financière de ces FMN. En gros c’est la BM et ces FMN qui gagnent dans ce jeu, la BM surendette les pays fragiles comme Madagascar donc Madagascar est comme une sorte de marché où la BM vend ses produits. Les arriérés s’accumulent or les effectifs des dettes contractées ne cessent d’augmenter, le pays est alors noyé dans l’endettement et suit strictement les conditionnalités de la BM jusqu’à ce que la BM annonce que le point de

54 décision ou le point d’achèvement est atteint et que d’autres financements sont encore prêts pour Madagascar. QMM gagne aussi car les fonds prêtés par l’Etat servent à promouvoir les activités et les investissements de QMM.

1-1-2 :L’EDBM : MARQUE DE L’INGERENCE DE LA BM La BM appelée auparavant BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) dont le siège se trouve à Washington dispose 4 branchements : SFI (société financière internationale) AID (association internationale de développement) CIRDI (centre international de règlement des différends relatifs aux investissements) AMGI (agence multilatérale de garantie des investissements) C’était durant les années 50 que la BM a commencé l’instauration de ces diverses agences à travers le monde, plusieurs de ses émissaires vont dans divers pays pour faire de la publicité de leurs produits (qui est son financement). Au début les pays financés sont considérés comme des clients mais quand la crise de la dette arrive ces pays insolvables deviennent des serviteurs de la BM. Pour s’ingérer dans la vie d’une Nation la BM a l’habitude de créer des agences travaillant étroitement avec l’Etat mais qui est autonome donc non contrôlées par l’Etat et ne suivent pas les directives venant de l’Etat. Nombreuses sont les agences de la BM à Madagascar, il y a par exemple l’ORE (office de régulation de l’électricité), il y a aussi l’ADER (agence de développement et de l’électrification rurale), l’ORE a pour mission de veiller sur la concurrence, le prix et la qualité en matière d’approvisionnement en énergie à Madagascar. L’ADER a pour mission de lancer les appels d’offre et de choisir le prestataire des travaux dans les marchés publics. Il ya aussi le PGDI (projet de gouvernance et de développement institutionnel) qui va aider le régime à appliquer la bonne gouvernance. L’EDBM est une des agences de la BM établie au cours du projet PIC. Cette agence a pour mission de faciliter les investissements des entreprises étrangères à Madagascar. L’EDBM est une entité autonome mais qui est liée à différents ministères. Cette double casquette lui permet d’avoir une autorité incontestable, ces agences sont les instruments utilisés par la BM pour avoir des emprises dans les différentes hiérarchies administratives de l’Etat. Or cela est une ingérence totale dans les affaires nationales. Et cela démontre la faiblesse de l’Etat malagasy. Pourtant cette ingérence de la BM n’est pas sans effet car ses conditionnalités tendent à léser les entreprises publics et à favoriser les entreprises et multinationales étrangères si on parle par exemple de la JIRAMA, la BM n’autorise pas les subventions octroyées à la JIRAMA pour son redressement, d’où le

55 problème de délestage qui freine les activités économiques du pays, pourtant la BM aide QMM dans son ravitaillement en énergie électrique et après c’est QMM qui vend de l’énergie à la JIRAMA donc la question se pose si la BM et ses agences visent vraiment le développement de Madagascar ou le développement des multinationales .

1-1-3 : MADAGASCAR SE PERD DANS LES TERMINOLOGIES DE LA BANQUE MONDIALE : la Bonne gouvernance, le renforcement de capacité et l’amélioration de la fiscalité. La bonne gouvernance Ces différentes terminologies sont surtout récitées dans les planifications de développement que ce soient régionales ou nationales, en fait ces termes sont utilisés par les régimes en places pour inciter le financement des partenaires techniques et financiers mais en réalité aucune action compatible à ces terminologies n’est réalisées on prend l’exemple de la bonne gouvernance, diverses mesures ont été prises : lutte contre la corruption, guichet unique, la transparence. Pour l’exemple de la lutte contre la corruption un bureau comme la BIANCO a été créé, des mesures et des indicateurs ont été utilisés pour mesurer la corruption mais la situation actuelle indique que Madagascar est encore un pays qui est gangréné par la corruption .L a lutte contre la corruption et la bonne gouvernance sont inscrites dans les SRAT, les PCD des communes dans la région Anosy. La priorisation de ces terminologies est l’une des conditionnalités de financement de la BM mais en réalité les autorités centrales et décentralisées n’utilisent ces termes qu’en façade mais aucune action volontaire et palpable en faveur de ces terminologies n’est effectuée

Le renforcement de la capacité Selon la littérature et histoire économique c’est l économiste AMARTYA SEN qui est le premier initiateur du terme de renforcement de capacité, il a initié le terme de « capabilité » pour décrire ce renforcement de capacité. Compte tenu du faible niveau en capital humain de la Région Anosy, QMM est obligé de renforcer la capacité de ses employés en vue d’atteindre un bon résultat et d’augmenter la production. Pour accueillir les opportunités des investissements dans la région, diverses formations professionnelles ont été dispensées. Il y avait même la construction d’un centre de formation professionnel le dans la région. La formation et le développement du capital humain est indispensable pour la croissance économique : ce type de croissance économique dépendant du capital humain est la

56 croissance endogène. Le problème avec cette promotion du capital humain est que les effets de ces formations ne se font sentir qu’à long terme.

L’amélioration de la fiscalité L’amélioration de la fiscalité est l’un des objectifs du projet PIC. Pour la région Anosy, l’extraction minière fournit la majorité des recettes fiscales de la région. Sur le plan national, la Banque Mondiale incite le Ministère des Finances à augmenter la pression fiscale pour parvenir à une croissance économique stable. L’augmentation de l’assiette fiscale par la diminution du secteur informel est aussi une mesure incitée par la Banque Mondiale, au niveau de la région Anosy même si les ristournes de 2% venant du QMM est encore un sujet très controversé au niveau national, l’entrée fiscale venant de l’extraction minière doit aider beaucoup les communes de la région Anosy dans son développement. Cela n’exclut pas quand même l’existence des problèmes au niveau de la répartition des redevances et ristournes minières entre l’administration centrale et les collectivités. Le tableau suivant nous montre les taxes et les redevances, ristournes collectées par l’administration pour le cas du QMM Rio Tinto et les autres industries extractives à Madagascar.

57 Tableau 5: Taux d’imposition actuel du secteur minier

Source : Etat et perspectives du secteur extractif a Madagascar /projet Taratra, page05

1-2 : la région ANOSY proie de la manipulation de la géopolitique mondiale 1-2-1 : Les PCD, SRD et les SRAT sont des plans d’ajustement structurels décentralisés L’existence des plans de développement locaux/régionaux est l’une des conditions de financement de la Banque Mondiale. Celle-ci finance même l’élaboration de ces diverses planifications. Ces plans décrivent les différentes potentialités de chaque commune de la région, les atouts ainsi que les faiblesses de chaque localité. Si les vrais plans d’ajustement structurels (PAS) sont concrétisés par le DSRP, DCPE, MAP et le PND, ces plans sont exécutés au niveau national. Mais la décentralisation effective de ces plans se manifeste au niveau des PCD, SRD, SRAT. Il est à noter que la plupart de ces plans d’ajustement au niveau national sont calqués sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ou ODD (Objectif de Développement Durable) actuellement, donc on peut hiérarchiser sous trois formes ces différentes planifications. En premier lieu, il y a les OMD/ODD qui se déclinent en DSRP/MAP/PND. Ces plans nationaux qui se déclinent enfin en PCD/SRD/SRAT. Or

58 nous savons les effets négatifs de l’ajustement structurel dans l’économie nationale si on ne cite que la privatisation de toutes les entreprises publiques au profit des entreprises privées étrangères. L’exemple le plus tangible est le cas de la société JIRAMA. Tout cela démontre que les plans de développement de Madagascar sont modélisés et édictés suivant le modèle de la Banque Mondiale.

1-2-2 : Madagascar, un enjeu de la concurrence des entreprises extractives étrangères Compte tenu de l’évolution démographique et l’augmentation des besoins dans le monde surtout dans les pays en croissance, il y a une forte concurrence pour la recherche des ressources stratégiques principalement des matières premières minérales. La venue des entreprises asiatiques et surtout chinoise a changé la nature des contrats miniers dans le monde. Actuellement, plusieurs pays envisagent un mode d’imposition qui taxerait les bénéfices des grandes entreprises au lieu des redevances imposées selon la valeur brute des extractions puisque l’impôt fondé sur les flux des trésoreries est plus rentable, que les régimes des redevances traditionnelles. Le régime appliqué à Madagascar est encore de type traditionnel. Or, ce régime est très profitable pour les industries extractives. Tous les gouvernements des pays où il existe des grandes mines comme le Canada et l’Australie révisent leur taux d’imposition (Révision à la hausse). Pour faire profiter l’Etat du super- bénéfice de ces grandes industries extractives. Dans le monde, la demande asiatique surtout chinoise est si importante en matière de terres rares. La Chine à elle seule contrôle 97% de la production de terres rares. La décision de la Chine qui limite l’extraction des terres rares de 40% a provoqué la panique au niveau de la demande mondiale, la Chine a appliqué une mesure protectionniste contre l’exportation des terres rares, la Chine veut protéger ses ressources sur le long terme. Des grands groupes occidentaux ont porté plainte à l’OMC face à la réaction chinoise (limitation de l’exportation de terres rares). Mais l’OMC a été pour la cause chinoise donc si les autres pays veulent protéger leurs richesses minières, Madagascar au contraire veut l’épuisement de ces richesses de façon brutale. C’est pourquoi les exploitants de terres rares se tournent vers Madagascar qui est un nouvel eldorado des richesses minières. Pour le cas de la région Anosy, c’est QMM qui exploite de l’ilménite et du zirsill dans cette région. Le contrat se limite jusqu’à l’épuisement total de ces minerais. QMM espère exporter 750 000 tonnes d’ilménite par an et 40 000 tonnes de zirsill par an. Voici ci-après les photos de ces minerais.

59 Photo 6: Un minerai d’ilménite

Source : Recherche sur internet

Photo 7: un minerai de ZIRCON

Source : Recherche sur internet

60 Photo 8: un minerai de sillimanite taillé

Source : Recherche sur Internet

Pourtant l’Afrique surtout Madagascar ne jouit pas de la forte hausse des cours de minerais sur le marché international ces dernières années à cause de l’exportation brute. Mais elle subit la baisse des cours. Les super profits reviennent soit aux négociants (souvent spéculateur) pour le cas des petites mines, soit aux compagnies internationales exploitantes pour les grandes mines. Au niveau des pays SADC, la redevance minière se situe entre 2 à 20% et l’imposition fiscale entre 20 à 44%. Le régime actuel de droit commun de la fiscalité à Madagascar qui est applicable au secteur minier est de 20% plus redevance de 2% (1% en cas de transformation) soit 22% sur la base de LGIM, l’impôt en cas de transformation est de 10% plus redevance de 1% soit 11%.

61 CHAPITRE II : LES EFFETS NEGATIFS DU PROJET 2-1 : des bouleversements écologiques ainsi que socio-économiques 2-1-1 : des environnements sociaux et naturels dévastés par des constructions routières et portuaires. Pour les besoins de l’exploitation de l’ilménite et pour la construction du port d’Ehoala,un bon nombre d’actif naturel sont touchés .si on neparle que pour la construction et réhabilitation des routes reliant la zone d’exploitation au port toute la biodiversité auxenvirons de ces routes sont touchés.les tracés des routes construites touche des forêts des rivières et habitation de certains animaux qui ont des valeurs d’existence inestimable.la réalisation de ces infrastructures a fait l’objet des différentes études des impacts environnementaux, mais le problème dans cette logique est que QMM entant que FMN porte double casquette car elle est a la fois juge et partie dans l’élaboration des EIE (étude des impacts environnementaux).Poussée par l’envie de maximiser ses profits, l’EIE venant du QMM n’est pas fiable. Le plus catastrophique est que les organismes étatiques comme l’ONE (office national de l’environnement) n’arrive pas à effectuer ses propres EIE mais se contente des informations venant de ces grandes firmes. Ces EIE ne sont que des façades pour la BM, car la BM priorise d’abord l’aspect économique, l’aspect environnemental n’est qu’une mesure d’accompagnement.

2-1-2 : mouvement migratoire incontrôlable et tendance inflationnistes suite à l’augmentation des besoins dans la région Depuis l’implantation du QMM et depuis la construction des différentes infrastructures routières et portuaires, les flux migratoires dans la région Anosy sont très significatifs les motifs de déplacements sont multiples mis la raison première de la venue dans la région est la recherche d’un emploi mais la raison pour laquelle les gens quitte la région est le caractère de son climat aride défavorable à la sécurité alimentaire, Ilya aussi les raison de sécurité même au niveau des 3districts qui constituent la région on constate des disparité au niveau de la population ,le district de Taolagnaro est le plus peuplée par rapport au deux autres districts. Compte tenu de la faiblesse du système de contrôle à Madagascar et l’étendue de la côte de la région Anosy la question se pose si ce mouvement de la population est bien contrôlé. Suite à l’importance des investissements dans la région risque d’une inflation chronique est constaté car avec une entrée massive des devises la demande et les besoins locaux augmentent.

62 2-2 : acculturation de la population locale et renforcement de la mondialisation et du cercle vicieux de l’endettement. 2-2-1 : la dérive d’une économie accès trop au tourisme et revirement forcé vers une vision propriétaire de la terre. En tant que 3ième ville touristique de la grande île, Taolagnaro fait partie des destinations phares du pays grâce à la beauté sans pareil de ces biodiversités, la région Anosy voit son résultat augmenter de façon exponentielle en matière de tourisme depuis la fin de la crise de 2002. La région offre le choix d’une diversité touristique allant du tourisme balnéaire jusqu’à l’écotourisme. L’existence des réserves et parc national ainsi que diverses plages et baies offrent une satisfaction totale pour les visiteurs.ces potentiels touristiques sont renforcés par la construction et réhabilitation des infrastructures routières et portuaires qui facilitent le déplacement des touristes et désenclavent la région. Le projet PIC a beaucoup contribué dans l’amélioration de la compétence locale en matière des formations en hôtellerie et restauration pour la main d’œuvre locale .entre 2006à 2009 le nombre des chambres disponibles a tellement augmenté. En résumé, la promotion du tourisme favorise la mise en valeur de ces biodiversités et génère des devises qui apprécient la valeur de la monnaie nationale.son essor n’est quand même sans risque car cette population jeune de l’Anosy est exposée au risque de prostitution et aux risque des MST (maladie sexuellement transmissible) compte tenu de l’inexistence d’une politique claire pour la protection de ses jeunes de la part de l’Etat une économie axée trop sur le tourisme tend a promouvoir la prostitution.

Tableau 6 : évolution des chambres disponibles, source : PIC/EDBM /ORT

Année 2006 2007 2008 Prévision 2009 Nombre de 255 323 433 560 chambre disponible Augmentation 27% 34% 23% %

63 2-2-2 : nouvelle approche de financement de la Banque Mondiale privilégiant les FMN en surrendettant les pays fragiles Pour se financer, l’économie d’un pays a le choix entre le financement intérieur ou le financement extérieur. Sachant que l’économie malgache, économie fragile et extravertie, est une économie faible et qui n’arrive pas à se redresser de ses propres efforts, est toujours dépendante du financement extérieur, ce financement extérieur qui peut se définir en 02 deux options : financement bilatéral et financement multilatéral, le financement de la banque mondiale est un financement multilatéral. L’aide de la BM peut se manifester sur des appuis budgétaires ou aussi des aides par des projets. Mais actuellement, on constate que le mode d’action de la BM change car la BM coopère étroitement avec des FMN, surtout occidentales. Ces FMN occidentales qui font partie des piliers de la mondialisation. Voulant toujours détenir sa position de monopole face à la concurrence des FMN Asiatiques se trouvent en position de force appuyée par la communauté internationale et surtout la BM .les pays en voie de sous développement comme Madagascar sont toujours victimes de la concurrence sauvage de ces grandes firmes .les pays comme Madagascar devient l’enjeux de partage de ces FMN car en plus d’être dépourvue de ses ressources minières ,la population malgache est soumis au remboursement de l’endettement chronique résultant de ces grands projets appuyée par la BM par le projet PIC1.le site du PIC commence un montant de 168millions USD de crédit ,la part consacrée à la région Anosy est de 70 millions USD et un autre accord de financement de 66 millions de dollar a été conclu. Pour le PIC 2, le montant du financement s’élève à50millions de dollars dont 5à10 millions pour Fort Dauphin. Tous ces financements représente des dettes que la population malagasy doit payer et place le pays dans les conditions de l’IPPTE.

64 GRAPHIQUE 4 : FINANCEMENT DU PROJET PIC Graphique 4: Financement pour les trois pôles

La part de PIC de Nosy be 29 000 000 USD 37 000 000 USD La part de PIC de Tolagnaro et Antsirabe

Graphique 5:Financement du PIC1

168 000 000 USD

168 000 000 USD 66 000 000 USD Décaissement

102 000 000 Encaissement USD

65 CONCLUSION

Parmi toutes les régions de Madagascar, la région Anosy a toutes les opportunités et tous les atouts pour parvenir à un développement durable. toutes les conditions :démographique, géologique, marine, naturelle sont satisfaites, c’est la raison pour laquelle elle a été choisie comme l’une des régions pôles de croissance de Madagascar .elle a probablement la capacité et le potentiel pour créer des effets d’entrainement aux régions environnantes pour propager et propulser le développement et la croissance dans ces autres régions et c’est même la raison pour laquelle elle a été choisie comme site d’intervention du projet de la Banque Mondiale appelé PIC(pôles intégrés de croissance )dans ces 02 deux phases .le projet PIC manifeste ces interventions dans de nombreux domaines et divers secteurs de l’économie , du social, et environnementale et surtout dans l’appui des IDE comme celui du QMM /Rio-Tinto .le projet PIC avec l’initiative du gouvernement Malagasy avec QMM forment la trinité économique de la région Anosy en concrétisant l’initiative 3P(partenariat public privée) dans le but de booster l’économie de la région en développant le secteur privé en vue d’une création d’emploi conséquente ,créations de diverses infrastructures ,amélioration du capacité et de la gouvernance locale .le plus innovant dans ce mode de financement de la Banque Mondiale est que celui-ci démontre la collaboration étroite entre la BM et QMM dans son essor ,parmi ces grandes réalisations ,la plus gigantesque est l’implantation de tous les complexes industriels et portuaires de QMM Rio- Tinto.les impacts socio-économiques de ces deux grandes réalisations se font sentir en si peu de temps.les réalisations cherchent à améliorer le niveau de vie de chaque ménage et aussi améliorer l’aspect fiscal de la région ,mais parmi, les revers de ces réalisations tels que la destruction de l’environnement et l’inflation ,c’est l’endettement qui est le moyen le plus efficace pour dominer les pays d’accueil de ces grands projets de la BM. La question de la durabilité d’une croissance rapide est encore à attendre et à anticiper. En gros, l’existence des grands projets comme QMM /Rio –Tinto appuyée par la BM n’est bénéfique que pour ces grands projets eux même et pour ses collaborateurs comme la BM. La population de la région ou du pays tout entier ne fait que subir les effets de ces grands projets et obliger de se soumettre aux enjeux de l’endettement via ces grands projets. Le concept de pôle de croissance est bien défendu par la BM car au lieu de promouvoir le développement, la BM et l’Etat malagasy orientent ces objectifs sur une croissance inégalitaire et provisoire.

66 BIBLIOGRAPHIE

-RAINIJAONARY, « ny trosa manandevo no fahavalofa tsy ny fahantrana”; éditionTPFLM, 2011.

-Remi pelon, « A la recherche des trésors de la grande ile : les ressources minérales »

-jean-michel lebigre, « QMM et l’ilménite de Taolagnaro »,2009.

-SRAT- rapport diagnostic territorial

-SRAT-note descriptive

-SRAT-charte régionale

-SRAT-Atlas régional 2012

-SRAT-document marketing

-QMM rapport de développement durable 2014

-Pietro Guj, « les redevances minières et autres impôts spécifiques à l’industrie minière » ; 2012

-projet TARATRA ; « état et perspectives du secteur extractif à Madagascar » ; 2015

-RAHOELIARISON Jean harrisson ; « analyse diagnostic du port d’Ehoala à Fort Dauphin » ; 2010

-QMM « convention d’établissement »1986.

-SIAKA TSARAJORO simonique, « le projet pôle intégrés de croissances PIC1sur l’archipel de NOSY BE, région Diana.

-QMM ; plan de gestion environnementale sectoriel ; février 2006.

-documents INSTAT sur des IDE.

-Rio Tinto ; Fiche d’information, minéraux industriels ; 2011.

-code minier du 1999 et 2005.

- PIC , « l’approche PIC un levier pour le développement »

-CREAM, « monographie région Anosy »février 2013.

-PCD (plan communal de développement) des communes de la région ANOSY

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... i SOMMAIRE ...... ii LISTE DES ACRONYMES ...... iii LISTE DES TABLEAUX ...... iv LISTE DES PHOTOS ...... v LISTE DES GRAPHIQUES ...... vi LISTE DES CARTES ...... vii INTRODUCTION GENERALE ...... 1 PARTIE I : LE PROJET POLES INTEGRES DE CROISSANCE ET SES REALISATIONS DANS LA REGION ANOSY ...... 3 CHAPITRE I : METHODOLOGIE ...... 4 1-1 : Présentation et caractérisation du projet pic ...... 4 1-1-1 : présentation générale du projet PIC ...... 4 1-1-2 : les traits distinctifs qui caractérise le projet PIC à d’autres projets de la BM ...... 5 1-2 : Notion et concept ...... 5 1-2-1 : la promotion de la « coopération 3p » ...... 5 1-2-2 : la promotion des « IDE, ZES » ...... 6 1-2-3 : notion et concept de base de la croissance ...... 7 1-2-4 : description géographique et économique de la région Anosy...... 8 1) les forêts primaires ...... 16 2) les forêts secondaires ...... 16 3) les savanes ...... 16 1) température ...... 22 2) pluviométrie ...... 22 CHAPITRE II : LES REALISATIONS DU PROJET PIC ET SES EFFETS DANS LA REGION ANOSY ...... 33 2-1 : Renforcement de la capacité locale et concrétisation effective de l’initiative 3p en vue d’une attractivité des IDE ...... 33 2-1-1 : Création d’un environnement favorable aux IDE ...... 33 2-2 : Une politique centrée sur le développement industriel et des infrastructures appuyée par la promotion du secteur tourisme ...... 43 2-2-1 : Implantation de la filiale QMM du Géant Rio-Tinto ...... 43

2-2-2 : construction et réhabilitation des diverses infrastructures socio- économiques ...... 46 2-2-3 : une importante création d’emploi ...... 51 Partie II : LES ENJEUX ET LES VRAIS BENEFICIAIRES DE LA REALISATION DU PROJET PIC DANS LA REGION ANOSY ...... 53 CHAPITRE I : LA DOMINATION DES ENTITES DU SYSTEME FINANCIER MONDIAL DES INVESTISSEMENTS DANS LA REGION ANOSY ...... 54 1-1 : La BM : acteur dynamique de la mondialisation financière ...... 54 1-1-1 :L’implantation de QMM RIO TINTO à Madagascar : un pilier de la mondialisation ...... 54 1-1-2 :L’EDBM : MARQUE DE L’INGERENCE DE LA BM ...... 55 1-1-3 : MADAGASCAR SE PERD DANS LES TERMINOLOGIES DE LA BANQUE MONDIALE : la Bonne gouvernance, le renforcement de capacité et l’amélioration de la fiscalité...... 56 1-2 : la région ANOSY proie de la manipulation de la géopolitique mondiale ...... 58 1-2-1 : Les PCD, SRD et les SRAT sont des plans d’ajustement structurels décentralisés ...... 58 1-2-2 : Madagascar, un enjeu de la concurrence des entreprises extractives étrangères .. 59 CHAPITRE II : LES EFFETS NEGATIFS DU PROJET ...... 62 2-1 : des bouleversements écologiques ainsi que socio-économiques ...... 62 2-1-1 : des environnements sociaux et naturels dévastés par des constructions routières et portuaires...... 62 2-1-2 : mouvement migratoire incontrôlable et tendance inflationnistes suite à l’augmentation des besoins dans la région ...... 62 2-2 : acculturation de la population locale et renforcement de la mondialisation et du cercle vicieux de l’endettement...... 63 2-2-1 : la dérive d’une économie accès trop au tourisme et revirement forcé vers une vision propriétaire de la terre...... 63 2-2-2 : nouvelle approche de financement de la Banque Mondiale privilégiant les FMN en surrendettant les pays fragiles ...... 64 CONCLUSION ...... 66 BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES

Auteur : RAZANAKOTO Antoine jonhson Titre : Les enjeux et les vrais bénéficiaires du système de financement du développement de la Banque Mondiale : Cas pôles intégrés de croissance région ANOSY.

Nombre de pages : 66 Nombre des tableaux : 06 Nombre des Graphiques : 05 Nombre des photos : 08 Nombre des Cartes : 11

RESUME

Le projet pic est une initiative du gouvernement malagasy et c’est un financement de la BM, le pic se distingue des autres projets de la BM du fait de son aspect multisectoriel. La région Anosy est l’une des zones d’activité du projet .Le pic favorise les investissements du secteur privé, surtout la multinationale QMM .Le pic a beaucoup œuvré pour l’amélioration de la bonne gouvernance et pour la construction des diverses infrastructures dans la région Anosy. Le projet PIC tend à favoriser l’emprise de la BM et QMM. La population de la région Anosy semble léser en fin de compte, compte tenu des avantages inestimables accaparer par QMM et la BM et par rapport aux effets pervers de l’extraction minière de QMM ainsi que par rapport aux effets écologiques et socio-économiques de cette initiative 3P dans la région Anosy .

Mots clés : 3P (partenariat, publique, privé)-mondialisation –surendettement

Encadreur : Madame RAHARINJANAHARY Rindra, Maître de conférences